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Code chantier

REX LA FLÈCHE

AuteurJean-Luc SALAGNAC - CSTB

Mise en pageDac CommunicationPhotosEric BERNATH et Louise HARVEYJean-Luc SALAGNAC

Plan UrbanismeConstruction Architecture - Chantier 2000 Directeurs de rédactionGuy GARCIN et Hervé TRANCARTCommunicationDaniel WATINE

Arche de la Défense92055 PARIS LA DÉFENSE Cedex 04Tél : 01 40 81 24 33 - Fax : 01 40 81 23 82

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Sommaire

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FICHE TECHNIQUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 4

SYNTHÈSE DE L’ÉVALUATION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 5

PROTOCOLE D’EXPÉRIMENTATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 6Génèse de la démarche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 6Études préalables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 6Objectifs de l’expérimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 7

DÉROULEMENT DE LA DÉMARCHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 8Rencontres avec les entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 8Identification des zones de mise en oeuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 8Mise en oeuvre du code chantier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 9Intégration informatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 12

ÉVALUATION DE LA DÉMARCHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 13Le code REX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 13Menuiseries extérieures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 13Radiateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 13Menuiseries intérieures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 14Le rôle de l’entreprise générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 14Adapter le code au cas par cas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 15Impliquer les fournisseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 15Vers une intégration informatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 16

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Fiche technique :REX LA FLÈCHE

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RÉSUMÉ DE L’EXPÉRIMENTATIONL’objectif de l’expérimentation de La Flèche (72) est de mettre au point et de tester un système d’identifi-cation des produits destiné à rationaliser les modes de gestion des flux de fournitures des chantiers. Lesystème d’identification se présente sous forme d’étiquettes codées, spécifiques au chantier, apposéesdirectement sur chaque produit. Conçu pour permettre aux opérateurs une lecture fiable et aisée, cesystème d’étiquetage entend permettre l’identification et la mise à pied d’oeuvre, au bon endroit et au bonmoment, des colis et produits.

OPÉRATION SUPPORTL’opération se compose de six bâtiments comprenant 42 logements collectifs. Le chantier a été réalisé de1997 à 1998.

PARTENAIRES DE L’EXPÉRIMENTATION

Maître d’ouvrageSECOS

EntreprisesGTM Construction, entreprise généraleBouvet, menuiseries extérieuresGohier, huisseries, portes intérieuresSipect, radiateurs

ContactOlivier ROLAND - GTM CONSTRUCTION61, avenue Jules Quentin92000 NANTERRETel. 01 46 95 74 78 - Fax 01 46 95 73 58e-mail : olivier [email protected]

ÉVALUATION DE L’EXPÉRIMENTATIONJean-Luc SALAGNAC - CSTB4, avenue du Recteur Poincaré75782 PARIS CEDEX 16Tél : 01 40 50 28 39 - Fax : 01 40 50 28 38e-mail : [email protected]

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Une opération de 42 logements, répartis en sixbâtiments R+2, située à La Flèche a servi desupport à l’expérimentation d’un dispositif d’iden-tification (baptisé «code chantier») des produitsindustriels livrés sur le chantier. Le choix de cethème résulte d’investigations préalables, relativesà l’amélioration des approvisionnements touscorps d’état, menées notamment dans le cadre duProgramme Concerté d’Actions de Recherches etDéveloppement (PCARD) conduit par les grandsgroupes du BTP, dont GTM Construction en 1992.Dans le but de rationaliser les approvisionnementsjusqu’au lieu de mise en œuvre, l’expérimentation sepropose d’une part d’engager une réflexion surl’identification des informations pertinentes àassocier aux produits pour les besoins de produc-tion du chantier, ainsi que sur leur mise en formeet leur traitement, d’autre part de mettre enœuvre les codes ainsi mis au point sur quelquesproduits.Les produits ont été sélectionnés à la suite d’uneétude menée par l’Université de Technologie deCompiègne. Ils présentent a priori un risquesensible de ne pas être approvisionnés directe-ment au bon endroit, du fait de la ressemblancevisuelle de produits ayant des performances diffé-rentes. C’est le cas notamment des menuiseriesextérieures, des radiateurs et des huisseries etportes intérieures.Le principe général retenu par l’équipe est dedéfinir une «cartographie» du chantier enrepérant chaque logement par un code à quatreidentifiants : bâtiment, cage d’escalier, étage,numéro d’appartement à l’étage. Des panneauxportant ces codes sont affichés sur les murs desbâtiments et sur les portes d’entrée deslogements. La relation entre le produit et l’adresseest établie à la commande. Le code correspon-dant au lieu de mise à pied d’œuvre d’un produitdonné est apposé sur l’emballage du produit, sousforme d’une étiquette. En réceptionnant lesproduits, les compagnons peuvent faire directe-ment le lien entre produit et adresse de livraisondans le logement, évitant ainsi d’éventuelleserreurs qui ont pour conséquence, entre autres,des manutentions supplémentaires et uneaugmentation des risques de détérioration desproduits.Un suivi régulier du chantier, mis en place parl’entreprise générale, a fourni des informationsprécises sur le respect de la livraison du «bon»produit au «bon» endroit.

Cette organisation a été un succès pour leshuisseries et portes intérieures. La direction del’entreprise de pose s’est appropriée la méthodeet les compagnons ont largement apprécié lasimplification du travail sur chantier. Le plaquiste aégalement bénéficié de cette organisation enn’ayant pas à passer du temps à chercher leshuisseries.Les résultats pour les radiateurs sont plus négatifs.Le faible nombre de types de produits différents,conjugué à l’habitude des compagnons de repérervisuellement les radiateurs et l’absence de consé-quence liée à l’interversion de radiateurs demême type ont rendu inopérante la mise en placedu codage. Les compagnons ont en fait perdu dutemps à rechercher le «bon» radiateur au seind’un lot de produits identiques.Le cas des menuiseries extérieures est autre.L’industriel poseur utilise de longue date sonpropre système de codage à la fois pour sesbesoins de fabrication et pour le repérage desproduits sur chantier, sans toutefois prendre lelogement comme unité de livraison, mais l’étage.Aussi, le code proposé par l’équipe a-t-il interféréavec le code de l’entreprise. Si le résultat est unquasi «sans faute» en terme de bon adressage, lesurcroît de travail de préparation et l’augmenta-tion du nombre de livraisons ont été jugés être uncoût trop élevé pour le conducteur de travaux.Par contre les tâcherons ont apprécié le fait de nepas avoir à trier les menuiseries sur chantier.Ces résultats variés incitent à être prudent sur lesconditions d’introduction d’un système de codage«universel» qui serait un des piliers d’un futursystème de gestion informatisé centralisé, géré parl’entreprise générale. Le rôle de l’entreprisegénérale se dessine comme celui d’un coordina-teur qui doit prendre le temps de bien analyser lesparticularités de chaque sous-traitant, y comprisdans ses relations avec ses fournisseurs, de maniè-re à définir un dispositif de codage qui pourra se«greffer» sur les pratiques existantes, tout enentraînant les gains de productivité et de qualitéattendus.Ces préalables, dont la mise en œuvre implique aminima de désigner les sous-traitants suffisammenttôt, paraissent indispensables dans la perspectived’un passage progressif à une automatisation delecture et de traitement de ces codes, qui ne posepar ailleurs pas de problème technologique,compte tenu de la richesse de l’offre industrielledans ce domaine.

REX La Flèche

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Synthèse de l’évaluation

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GÉNÈSE DE LA DÉMARCHE Le choix du parti expérimental résulte de travaux derecherche menés en 1992 par les sept majorsfrançais du BTP (dont GTM Construction) dans lecadre du PCARD (Programme Concerté d’Actionsde Recherche et Développement).Une des facettes dece programme concerne l’identification des produits etcomposants à leur entrée sur le chantier. Cetteidentification, qui peut prendre par exemple la formed’un code, est un des maillons d’une chaîne degestion des flux d’informations qui doit permettred’améliorer la gestion des flux physiques. Ce code,associé à un produit, permettrait par exemple de :• contrôler la conformité des livraisons à l’entrée surle chantier (ou chez le sous-traitant) ;• d’opérer une réception intermédiaire afin, parexemple,de vérifier si le produit posé est conforme auproduit prescrit, ou de contrôler son état et détecterd’éventuels défauts ;• faciliter l’organisation des livraisons, notammentpour les sous-traitants qui approvisionnent lechantier de manière quotidienne à l’avancement deleurs travaux.

Ces actions sont normalement déjà réalisées parles acteurs concernés, mais de manière insuffisam-ment coordonnée et souvent par le biais decontrôles essentiellement visuels des produits. Ils’ensuit fréquemment des erreurs dans l’approvi-sionnement du «bon» produit au «bon» endroit,qui ont pour conséquence des pertes de temps(retrouver le produit, reprendre la manutention),une augmentation des risques à la fois pour lescompagnons (travail dans l’urgence, fatiguesupplémentaire) et pour les produits (chocs,casse), ainsi que des manques de qualité del’ouvrage réalisé.En ayant pour objectif de remédier à cesproblèmes, le système de saisie et de traitementd’informations envisagé par l’équipe doit palliercette faiblesse de coordination et la difficulté àmémoriser les observations faites par les diffé-rents opérateurs.Ces objectifs peuvent être étendus à la mise aupoint, à terme, de systèmes de traitement del’information intégrant toutes les étapes depuisl’amont (prescription) jusqu’à l’aval (SAV, mainte-nance du bâtiment), en passant par la mise enœuvre sur chantier.

ETUDES PRÉALABLESDeux études ont précédé l’élaboration du protocoled’expérimentation.L’une, conduite par le CSTB1, a entrepris un étatdes lieux s’attachant aux pratiques d’identificationdes produits en vigueur chez certains industrielsdu BTP, et dans quelques entreprises. Cettemonographie est complétée par une analyse destechniques d’identification automatique utilisablespour la construction, ainsi que par des élémentsde cahier des charges des «codes chantiers».L’étude met notamment en évidence qu’il estnécessaire, pour les opérateurs de chantier, dedisposer d’une part d’une information «lisible»(facilement interprétable), d’autre part d’une infor-mation «processable», c’est à dire susceptibled’être interprétée par un dispositif de lectureconnecté à un ordinateur en vue d’un traitement.L’autre étude, conduite par l’UTC2, a contribué àl’élaboration du protocole d’expérimentation. Apartir d’observations de chantiers, d’interviewsd’entrepreneurs, de fournisseurs et de respon-sables des services de maintenance immobilière etSAV de GTM Construction, elle a conduit àconforter les hypothèses initiales relatives à l’intérêt

REX La Flèche

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Protocole d’expérimentation

1 SALAGNAC,VINOTCode chantier : étude explo-

ratoire préalable à la REX«ZAC du Canada»PARIS, CSTB, 1996

2 CAYOL, DEJEAN,LEMARCHAND

Amélioration de la logistiquede chantiers : étude

COMPIEGNE, UTC, 1998

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d’une évolution des modes de gestion des fluxphysiques, et à sélectionner les produits suscep-tibles de faire l’objet de l’expérimentation : lesmenuiseries extérieures, les portes intérieures, lesradiateurs.Cette sélection a pris en compte deux critères :• des produits qui sont différenciés par apparte-ment. C’est le cas des radiateurs qui peuvent diffé-rer d’une pièce à l’autre par la hauteur, l’épaisseur, lenombre d’éléments ;• des produits qui, par leur ressemblance, présententun risque potentiel d’erreur d’identification, etdonc d’affectation géographique. C’est le cas desfenêtres en PVC, de mêmes dimensions quipeuvent ne pas avoir les mêmes caractéristiques.

OBJECTIFS DEL’EXPÉRIMENTATIONSouvent, les produits livrés sur le chantier portentune identification provenant du fabricant.Cependant, ces informations répondent auxbesoins propres de production et de gestion del’industriel et sont rarement exploitables par lechantier. Elles correspondent par exemple à desmarquages de matières transformées par l’indus-triel, ou à l’identification de paramètres deproduction (numéro de commande, numéro demachine, lot de fabrication).Aussi, l’objet de l’expérimentation consiste-t-il,pour les produits sélectionnés, en une réflexionsur l’identification des informations pertinentespour les besoins de production du chantier ainsique sur leur mise en forme et leur traitement.

Cette réflexion conduit à traiter trois questionsrelatives à :• la définition du contenu des informationsattachées au produit ;• la forme et l’utilisation de cette information ;• l’organisation du traitement de l’information.Les réponses doivent tenir compte des pratiquesdes entreprises de manière à favoriser la prise de la«greffe». Ce point est d’autant plus crucial que lesystème devra, à terme, s’intégrer dans un systèmeinformatisé permettant d’assurer le suivi dechaque produit, depuis la prescription jusqu’à lamaintenance, en passant par la fabrication et lamise en oeuvre.Le protocole esquisse la description des princi-paux maillons de ce futur système informatisé eninsistant sur son intégration au sein de l’entreprise

générale, sur la connexion nécessaire de l’ordina-teur du chantier avec les bases de données projet(maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, production)et produits (développées par les industriels etaccessibles à terme par le biais de la consultationde bases de données «fournisseurs»).Compte tenu de l’ampleur du développementd’un système complet, le protocole d’expérimen-tation en précise les limites : elle sera centrée sur ladéfinition de codes «lisibles» par les opérateurs,sur l’implication des entreprises sous traitantesdans l’élaboration des codes et leur apposition surles produits, sur l’utilisation des codes à des fins decontrôle de livraison à bonne destination et dedétection de problèmes éventuels.Derrière la mise en place de ce système d’identifi-cation des produits, se profile une évolution durôle que pourrait jouer l’entreprise générale. Ils’agirait pour elle de se positionner commeprestataire de service des sous-traitants, assurantl’intégration de nombres d’étapes aujourd’huidéconnectées les unes des autres (prescription,commande/livraison, mise en œuvre).Le protocole d’expérimentation dégage lesaméliorations potentielles découlant de cetteévolution.

Pour GTM Construction• Amélioration de la gestion des flux;• Développement d’un service aux sous-traitants;• Gains de productivité.

Pour les sous-traitants• Amélioration l’organisation des travaux, enlimitant en particulier les pertes de temps dues à unmauvais adressage des produits;• Trace de la mise en œuvre et de l’état duproduit à un stade intermédiaire du chantier ;• Aide à l’organisation de l’approvisionnement enflux tendu dans le cas d’une livraison quotidiennepar le sous-traitant.

En complément du suivi externe, un dispositifd’observation en continu a été prévu par l’agenceCentre de GTM Construction par le biais d’assis-tants conducteur de travaux, élèves ingénieurseffectuant un stage pendant la durée du chantier.

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RENCONTRES AVECLES ENTREPRISES

Au cours de la phase de préparation de chantier,des rendez-vous ont été organisés par l’entreprisegénérale avec les trois entreprises impliquées dansl’expérimentation du fait des choix réalisés aucours des études préliminaires. L’entreprise deplomberie était également présente, ce qui apermis de confirmer les hypothèses formuléespour les produits sanitaires dans le cadre de cechantier.Ces discussions ont conduit à décrire lesméthodes habituelles des entreprises depuis laprise de commande jusqu’à la réception destravaux, leurs attentes par rapport à l’expérimen-tation, les modalités pratiques qui seraient jugéespertinentes, ainsi que les critères d’appréciation del’expérimentation.Les modes d’organisation sont bien entenduvariables d’une entreprise à l’autre, mais sontsurtout fonction des produits et de la manièredont s’articulent les fonctions de fabrication, distri-bution et pose des ces produits au sein d’unemême entreprise et entre plusieurs entreprises.Les attentes des entreprises concernent globale-ment une diminution des erreurs de livraisons àpied d’œuvre (vérifiable par un contrôle sur

chantier), une meilleure gestion des flux (moins demanutentions) ainsi qu’une plus grande implicationdes compagnons dans cette gestion.Il est ressorti de ces discussions l’intérêt de définirles zones de mise en œuvre de manière claire etnon ambiguë, un tel zonage du chantier étant denature à faciliter la communication entre l’entre-prise générale et les sous-traitants.

IDENTIFICATION DESZONES DE MISE EN ŒUVREUne première proposition de équipe, consistanten un code à deux caractères (une lettre pour lebâtiment, un chiffre pour le n° d’appartement) aété modifiée pour aboutir à un repérage desappartements à l’aide d’un code à quatre identi-fiants, entérinant la décision de l’équipe de choisir lelogement comme «unité de lieu» commune àtoutes les entreprises :1. lettre du bâtiment (A à F),2. numéro de cage d’escalier (1 à 4),3. repérage de l’étage (00 pour rez-de-chaussée à 02pour le deuxième étage),4. repérage de l’appartement par palier en prenantcomme convention de les numéroter dans le sensdes aiguilles d’une montre en partant de la caged’escalier (1 ou 2 appartements par palier).

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Déroulement de la démarche

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Par exemple, le deuxième appartement au rez-de-chaussée de la cage d’escalier numéro 4 dubâtiment E est repéré par le code : E4 - 00 - 2Un document de repérage des zones de mise àpied d’oeuvre, constitué de dix sept plans auformat A3, a été élaboré par l’entreprise générale etdistribué aux entreprises. Les codes ont été repro-duits sur des panneaux lisibles, implantés à l’entréedes bâtiments et sur les portes d’entrée desappartements.

MISE EN ŒUVREDU CODE CHANTIER

Une fois élaboré et diffusé le document derepérages des zones de mise à pied d’œuvre, lesentreprises se sont retournées vers leurs fournis-seurs pour obtenir un marquage des produitsconformément à ces dispositions. Les situationsont été très différentes en fonction des produits.Les observations et les contrôles effectués par lestrois ingénieurs stagiaires de l’entreprise GTMConstruction qui se sont succédés pour assurer

un suivi continu du chantier constituent des infor-mations précieuses pour apprécier le déroule-ment de la démarche et pour l’évaluer.

Menuiseries extérieures

L’industriel-poseur de menuiseries extérieures enPVC est organisé de manière à optimiser sespropres ressources. Le conducteur de travauxjoue un rôle essentiel dans ce processus. Enrelation avec la maîtrise d’œuvre et la maîtrised’ouvrage, il entreprend l’étude des différentstypes de menuiseries, affecte les codes de fabrica-tion à chaque menuiserie, regroupe les codes desmenuiseries dédiées à une zone (souvent unétage) au sein d’une même commande, déclenchela fabrication puis la livraison des produits. Cescodes alphabétiques (quatre lettres distinguant letype de châssis, le sens d’ouverture, la présenced’une ventilation intégrée, la présence d’un voletroulant) sont reportés sur les plans par lesposeurs. Les équipes de pose, rompues à cetteorganisation, utilisent les codes de repérages desmenuiseries pour marquer à la craie l’informationsur les murs. En cas de constat de défaut sur leproduit, le bon de commande, portant mentiondes imperfections, est retourné à l’usine pourfabrication éventuelle d’une nouvelle pièce.Les exigences de l’expérimentation ont perturbécette organisation. Si le principe général n’a pasété modifié (étude, validation par la maîtrised’œuvre, regroupement pour la commande et lalivraison), le conducteur de travaux a dû faire faceà des problèmes qu’il a portés seul au sein del’entreprise.Organiser les livraisons en prenant pour référencele logement a entraîné une multiplication des bonsde commande, avec pour conséquence unesurcharge de travail lors de la préparation desordres de fabrication. D’autre part, les charge-ments de palettes (supports perdus pouvantaccueillir jusqu’à cinq châssis avec volets roulants)ont souvent été incomplets. Le conducteur detravaux a été contraint de passer de toutes petitescommandes et d’augmenter le nombre de livrai-sons, avec pour effet une inflation des coûts sur lespostes «emballages» et «transport» (+ 30%).Comme le forfait alloué aux poseurs avait étécalculé avant de connaître les incidences de l’orga-nisation sur les temps de pose, les gains observés surles délais n’ont pu être répercutés sur l’entreprise.A la dernière livraison, les colis ne correspon-

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daient plus à des logements mais, suivant l’organi-sation habituelle, à des étages.L’étiquetage des palettes n’a pas marqué d’évolu-tion dans le cadre de l’expérimentation. Unefeuille, contenant la référence du bon decommande et les codes de fabrication, était colléesur le film plastique entourant la palette. Maisaucun code REX n’était présent sur cette étiquet-te. De ce fait, les compagnons ont dû inscrire lenuméro de la cage d’escalier sur chaque palette,lors du déchargement.Les menuiseries elles-mêmes comportaient undouble étiquetage : celui de l’industriel et le codeREX. Faute d’un avertissement des personnels depose sur la signification de ce code, son utilisation n’aété que partielle et tardive au cours du chantier.Les poseurs ont continué d’utiliser les codes tradi-tionnels en marquant parfois le code chantier surles palettes. Des erreurs d’affectation ont étérelevées lors des livraisons des deux premiersbâtiments, les poseurs utilisant le code de l’indus-triel qui ne permettait qu’une identificationsommaire du lieu de pose. Les livraisonsultérieures se sont bien déroulées ; les grilles decontrôle de l’entreprise générale montrent que,pour le dernier bâtiment, aucune inversion demenuiseries de même type n’a été observéeentre logements d’un même étage. De plus, lapalettisation par logement identifié a considérable-

ment facilité le travail de tri des poseurs et agénéré un gain important sur les temps demanutention (non évalué par les poseurs).

Radiateurs

Les radiateurs comportent systématiquement uneétiquette issue du système informatique degestion de la fabrication de l’industriel. Cetteétiquette comporte la référence du chantier, de lacommande et une indication du type de radiateur.L’ajout du code REX sur cette étiquette n’a pasapporté de valeur ajoutée car les radiateursavaient été regroupés sur palette selon un ordrene tenant pas compte de la destination parlogement. Déchargés un à un, manuellement, lesradiateurs ont ensuite été regroupés par typedans un local disponible fermant à clef pourprévenir les risques de vol).Les plombiers ont pour habitude d’affecter unradiateur à un logement en se référant au plan del’architecte sur lequel sont indiqués les types deradiateur, puis de choisir les modèles correspon-dants dans le stock. Leur expérience leur permetd’identifier visuellement le type de radiateuradéquat, sachant que les radiateurs d’un mêmetype sont interchangeables sans nuire aux perfor-mances du système de chauffage.Aussi, sélectionnerle «bon» radiateur (portant le code REX) dans un

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stock non ordonné à cette fin a présenté uneperte de temps plutôt qu’un avantage. Les compa-gnons ont peiné pour identifier le «bon» radiateur,d’autant que l’étiquette portant le code REXpouvait être collée sur une face non visible duproduit. Le collage aléatoire des étiquettes aégalement contrarié les opérations de contrôlepar l’entreprise générale (étiquette positionnéesous le radiateur ou face au mur), opérations quiont par ailleurs montré des erreurs d’affectationpar rapport au code REX. A contrario, lorsque lescompagnons ont effectivement opéré un tri parlogement, les colis ont été distribués sans erreurde destination. Pour pallier la difficulté de lecturedu code REX sur les étiquettes, certains compa-gnons ont reproduit ce code en gros caractèressur la face visible de l’emballage du radiateur.

Menuiseries intérieures

Les menuiseries intérieures sont composées dedeux produits : les huisseries métalliques et lesportes. Ces produits, fournis par deux industriels,font l’objet de commandes séparées et de livrai-sons distinctes.Les huisseries diffèrent par leurs dimensions et lesens d’ouverture de la porte. Le fabricant a accep-té de poser sur chaque huisserie, en fond defeuillure côté paumelles, une étiquette portant lecode REX, qui avait été transmis par l’entreprisede pose lors de la commande. Les compagnonsont défait chacun des colis composés d’unecinquantaine d’huisseries et ont regroupé lesproduits destinés à un même logement en seréférant à l’étiquette REX. L’acheminement dansles appartements s’est opéré en mettant encorrespondance le code porté par les huisserieset l’information inscrite sur la pancarte placée surchaque bâtiment. Les contrôles de conformité, quiont eu lieu avant la mise en peinture, montrentque l’étiquetage a permis d’approvisionner les«bons» produits au «bon» endroit avec un tauxde réussite voisin de 100%. Bien qu’il n’ait pas utili-sé le code REX, le plaquiste en a indirectementbénéficié dans la mesure où il était assuré dedisposer des bonnes huisseries à incorporer dansles cloisons. Ce schéma «idéal» a toutefois étéperturbé lorsqu’une huisserie venait à manquerpour une raison quelconque, par exemple lors de lagrève des transports. La rupture d’approvisionne-ment a conduit les plaquistes à aller chercher deshuisseries déjà livrées dans un autre bâtiment.

Suite à de tels aléas, il a été délicat de revenir auschéma d’organisation initial du fait des interver-sions ainsi occasionnées.Comme pour les radiateurs, les huisseries sontfacilement substituables les unes aux autres pourautant qu’elles présentent les mêmes caractéris-tiques, si bien que les quelques inversions constatéesn’ont pas eu de conséquences sur le respect desprescriptions du projet.Les portes ont été livrées par colis d’une cinquan-taine de produits dotés chacun d’une étiquetteportant le code REX. Elles ont été triées manuelle-ment au vu de ce code puis transportées vers leslogements correspondants. Comme pour leshuisseries, les opérations de tri et de livraison ont pus’opérer sans recourir aux plans. Les étiquettesétaient collées sur le chant, coté paumelle. Laprésence des paumelles implique d’empiler lesportes de manière alternée, si bien que lesétiquettes ne sont pas visibles simultanément. Unemanipulation est nécessaire pour pouvoir lire lecode et trier la porte. Les compagnons soulignentque, compte tenu de son intérêt, la méthodeaurait gagné en efficacité si :

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• les étiquettes avaient été apposées de manière àen faciliter la lecture ;• le colisage avait été prévu par logement pouréviter de trier les portes une à une.

INTÉGRATIONINFORMATIQUEBien qu’à la limite du programme expérimental,l’intégration informatique du code REX, tant enamont qu’en aval du chantier, a été examinée parl’équipe de la REX et la cellule R&D de l’entrepri-se Dumez Construction. Des projets, en synergieavec les objectifs de l’expérimentation, ont étéexposés.

Code barre (FRDI-SLE3)Projet dont l’objectif est de juger, d’ici à la fin 1998,de l’opportunité du lancement d’une action«code-barre» pour le Groupe GTM.

QUALINET (Dumez-GTM)• Carnet de chantier informatisé (contrôle qualité,gestion de chantier);• Logiciel implémentable sur micro ordinateur detype PSION-WORK

AGILE (Dumez-RAAB4)Ensemble logiciel modulaire permettant dechaîner le traitement de plusieurs étapes d’uneaffaire :• LOGIPART: identification et évaluation des sous-traitants;• LOGIRISQ : analyse de risques (identificationdes points à risques et bibliothèque de remèdes)• LOGIDOC : gestion documentaire (C-R, consul-tations sous-traitants, etc.);• LOGISERV : gestion des fiches qualité sous unformat adapté aux partenaires concernés et auxrisques répertoriés;• LOGIACHAT : base de données de prix defournitures.

Intégrer à l’expérimentation, à travers l’utilisationde terminaux informatiques, toute ou partie deces programmes, aurait nécessité de disposer ducode REX sous forme «processable» (étiquettescode barre par exemple). Les seuls produitssusceptibles de disposer de telles étiquettesauraient pu être les menuiseries extérieures et lesradiateurs, mais aucun des deux fournisseurs nepouvait les réaliser dans le délai imparti.Indépendamment de ces problèmes techniques et

de délais, l’implémentation et l’utilisation de telslogiciels nécessitent que l’entreprise généraleorganise au préalable une collecte d’informationstrès fouillée auprès des sous-traitants : descriptiondes circuits de décisions au sein des entreprises(qui passe les commandes ?, à quel moment ?,auprès de qui ?, à la demande de qui ?, commentet quand s’effectuent les relances ?, etc.), déroule-ment des opérations de livraisons et de mise àpied d’œuvre (quels sont les moyens utilisés ?,quelle est leur disponibilité ?, quelle est la part desmanutentions manuelles ?, etc.), contrôles à effec-tuer produit par produit.

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3 Fonds de RechercheDéveloppement et del’Innovation de Suez -

Lyonnaise des Eaux

4 Dumez Rhône-AlpesAuvergne Bourgogne

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Plus que des mesures des gains (ou des pertes)de temps ou de l’amélioration de la productivité,qui auraient nécessité un dispositif d’observationd’une autre nature, l’expérimentation apporte deséléments qualitatifs différenciés suivant lesproduits retenus. Elle fait par ailleurs ressortir lesconditions de poursuite d’exploration des pistesouvertes parmi celles qui se sont révélées les plusprometteuses.

LE CODE REXL’équipe a pris le parti de concevoir un code àquatre identifiants, commun à toutes les entre-prises et fournisseurs. Bien que clair et dépourvud’ambiguïté, la forme de ce code aurait pu êtresimplifiée. Par exemple, utiliser deux chiffres pourrepérer les étages (alors que les bâtiments necomportaient que trois niveaux) a constitué uneentrave à la compréhension du code pourcertains compagnons.

Le caractère «universel» de l’étiquetage peutégalement générer des confusions lorsqu’il sesuperpose à un système d’identification préexis-tant au sein de l’entreprise.

Par ailleurs, l’information des compagnons s’estrévélée fondamentale pour assurer la bonne utili-sation du dispositif de codage. Ainsi, les erreursd’affectation relevées lors des premiers approvi-sionnements des menuiseries extérieures ontfortement diminué dès lors que l’explication desprincipes du dispositif ont été expliqués.

La poursuite des réflexions devra s’opérer suivantune double approche prenant en compte d’unepart les effets positifs liés à l’utilisation d’un codeprescrit aux entreprises, d’autre part l’existence desystèmes de codage internes aux corps d’étatconcernés. Ces systèmes conditionnent certainsmodes opératoires qui n’ont pas a priori de motifd’évoluer à chaque opération. Procéder à cettemise en cohérence devrait permettre à l’entrepri-se générale de mieux coordonner les activités parune gestion des flux physiques et des flux d’infor-mations plus adaptée aux contraintes de produc-tion de chacun.

Il est intéressant de noter que l’entreprise la moinshabituée à identifier de manière individuellechacun des produits qu’elle met en œuvre a ététrès enthousiaste à la suite de l’expérimentation.Le tri et la manipulation des huisseries et portes

ont ainsi été grandement simplifiés par la seuleutilisation du code REX dès la commande desproduits. En obligeant à une préparation pluspoussée que d’habitude, le code REX a ainsi eudes effets bénéfiques sur l’activité de l’entreprise.

MENUISERIES EXTÉRIEURESL’entreprise de pose utilise de longue date uncode interne, l’identification visuelle des menuise-ries n’étant pas toujours suffisante pour différen-cier les produits. Faute d’un travail d’identificationamont suffisamment précis, des erreurs de livrai-sons à pied d’œuvre sont possibles.

Bien que très proche conceptuellement du moded’organisation habituel de l’entreprise, le dispositifexpérimental aura néanmoins perturbé l’interven-tion du conducteur de travaux et occasionné unsurcoût important en matière de transport.

Le code interne de l’entreprise a été élaboré dansune visée d’organisation globale usine/chantier. Cecode, destiné à l’optimisation de son propre outilde production, n’est pas partageable avec d’autrescorps d’état. Investir dans un autre système d’iden-tification n’est donc pas nécessairement perçucomme un impératif aux yeux de l’entreprise.

Par contre, l’exigence de colisage par logementaura induit des conséquences qui méritent uneanalyse globale. Si l’entreprise a observé des coûtsplus élevés pour satisfaire à cette exigence (l’aug-mentation du nombre de livraisons aurait généréun surcoût de 30 %), les compagnons chargés dela pose (rémunérés à la fenêtre posée) ont enrevanche gagné du temps sur les manutentions etont bénéficié de meilleures conditions de mise enoeuvre.

Tout en conservant le codage existant, la mise enplace d’un tri en usine, destiné à préparer lesmanutentions sur chantier, pourrait être étudié parl’entreprise. Ce type de réflexion nécessiterait larecherche d’un nouvel équilibre entre les budgetsconsacrés à l’organisation de la production dechantier et les budgets consacrés à la pose.

De telles modifications d’organisation nécessitentune implication dépassant l’investissement person-nel du seul conducteur de travaux ; il s’agit dedécisions relevant de la direction de l’entreprise.La REX aura fourni des éléments permettantd’engager une réflexion sur ce sujet.

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Évaluation de la démarche

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RADIATEURSL’étiquetage par logement n’a pas apporté devaleur ajoutée à l’entreprise de plomberie, lesradiateurs étant identifiables à l’oeil par les compa-gnons et facilement manuportables. D’autre part,la typologie des radiateurs se limite à une dizainede modèles et les produits d’un même modèlesont interchangeables.

Un colisage des radiateurs par logement éviteraitd’effectuer le tri sur chantier en augmentant lecoût du transport (remplissage du véhicule) et nefavoriserait pas les manutentions (la «palettelogement» serait difficile à manipuler, sauf à ouvrir lecolis en bas de l’escalier pour acheminer lesproduits à la main jusqu’à leur lieu de mise enoeuvre).

MENUISERIES INTÉRIEURES Comme pour les menuiseries extérieures, la seuleidentification visuelle des menuiseries intérieurespeut conduire à des erreurs d’affectation.Trier enamont de la livraison et pouvoir repérer leshuisseries a permis à l’entreprise de fiabiliser lalivraison des produits jusqu’à leur lieu de mise àpied d’oeuvre. Les incidences de l’étiquetage sur letravail des compagnons sont également positives ;ceux-ci n’ont pas à trier dans l’urgence de l’exécu-tion des travaux des produits présentant de fortessimilitudes.

L’entreprise a évoqué la possibilité de sélectionnerdans l’avenir les fournisseurs en partie sur leuraptitude à satisfaire à la pose d’identifiants ad hoc surles huisseries avant livraison, conformément à unrepérage des zones du chantier.Ces remarques sont également valables pour lesportes.

LE RÔLE DEL’ENTREPRISE GÉNÉRALE Le déroulement du chantier a illustré la possibilitépour l’entreprise générale de rationaliser certainesdes tâches de coordination et de contrôle vis à visdes sous traitants. La définition d’une «cartogra-phie» des zones de mise à pied d’œuvre desproduits apporte un moyen d’organiser à la foisles différentes livraisons et de vérification que lebon produit a été mis en œuvre au bon endroit.

Une fois écartés du champ de l’expérimentationdes produits pour lesquels les risques de dysfonc-tionnement liés à un mauvais adressage sontminimes (lavabos, baignoires), il s’est avéré quel’intérêt du codage était nuancé pour les autresproduits, pourtant retenus du fait du plus grandrisque potentiel de confusion qu’ils présentent.Ces résultats doivent sans doute conduire à unecertaine prudence par rapport à une perspective degénéralisation du principe de codage.

Le principe d’identifier les produits est déjà mis enœuvre par certaines entreprises comme le prouvela pratique du poseur de menuiseries extérieures. Ils’agit d’un moyen courant d’organisation du travailqui consiste à anticiper la future destination d’unobjet en lui attribuant une adresse qui estmarquée su l’objet. Cette adresse étant parailleurs définie de manière non ambiguë dans undocument de référence. L’exemple des menuise-ries extérieures montre que la mise en œuvre de ceprincipe simple peut être améliorée en prenant encompte les conditions effectives de mise enœuvre sur le chantier.

Dans la perspective d’une extension de ce principeà plusieurs produits, l’entreprise générale verraitson rôle évoluer vers une mise en cohérence dedeux situations contrastées suivant que les soustraitants pratiquent ou non une identification desproduits qui les concernent. C’est au prix de ceteffort que l’organisation projetée peut fonction-ner. Cette mise en cohérence passe par une phasede reconnaissance et de description de la manièredont «fonctionnent» les sous traitants et leursfournisseurs, qui doit déboucher sur l’élaborationd’un dispositif de codage du chantier compatibleavec les pratiques existantes. L’exemple du menui-sier intérieur illustre les gains immédiats qu’il y a àinciter à la mise en place d’un codage «minimum».

Sans se substituer aux sous traitants, l’enjeu pourl’entreprise générale est de s’approprier suffisam-ment finement ces pratiques pour pouvoir lesintégrer dans un système global de gestion de laproduction de chantier. Moyennant un tel travailpréalable, le passage d’un code papier («lisible») àun code «processable» sera considérablementsimplifié, ouvrant des possibilités de couplagesinformatiques tant en amont qu’en aval, débou-chant sur la redéfinition (l’enrichissement) dumode de coordination des travaux par l’entreprisegénérale, en particulier à travers l’évolution desoutils de planification et d’ordonnancement des

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tâches. La possibilité d’évaluation des sous-traitants au regard d’une «mesure» de leur perfor-mance à travers un relevé de la qualité des livraisonsdes «bons» produits aux «bons» endroits a étéévoquée comme une retombée possible de lamise en place d’un système de codage intégré.D’autres retombées ont été avancées comme lameilleure tenue du chantier, la contribution del’organisation mise en place à une image positivede l’entreprise vis à vis de la maîtrise d’ouvrage, lacréation de meilleures conditions pour d’éven-tuelles négociations avec la maîtrise d’ouvrage encours de chantier, la construction d’une différen-tiation concurrentielle.

Conforter les acquis positifs de la démarcheexpérimentale nécessite un plan d’actions impli-quant l’entreprise générale, les sous traitants etleurs fournisseurs. Quelques propositions pourconstruire un cadre de développement sontexposées dans les paragraphes suivants.

ADAPTER LE CODEAU CAS PAR CASChaque entreprise a son mode propre d’organisa-tion lié à son histoire, aux produits qu’elle met enœuvre, à sa structure, à ses moyens, aux marchésqu’elle traite, à son personnel. Si le partage d’infor-

mations dédiées à la topologie du chantier sembleune base fiable pour organiser les interventions deces entreprises5, il faut adapter finement le niveau dedétails de ces informations en fonction de l’activité.Les besoins du plombier sont différents de ceux duposeur de fenêtres ou de ceux du menuisier.Sachant qu’au sein même d’un même corps d’état, lesdifférences d’organisation peuvent être sensibles.Par exemple, la plupart des industriels-poseurs demenuiseries extérieures sont informatisés, mais ledétail des organisations de production varie demanière significative d’un industriel à un autre.

Aussi, la généralisation d’un dispositif de codagedu chantier implique pour l’entreprise généraled’examiner avec chaque sous-traitant le modeactuel d’organisation et ses possibilités d’évolution.Il s’agit, au cas par cas, d’un travail «d’interfaçage»entre l’organisation existante d’un sous traitant (ycompris dans ses relations avec ses fournisseurs)et un système de codage cohérent avec les outils degestion des flux et de planification des tâches quesouhaite mettre en place l’entreprise générale.Un tel investissement suppose un choix précocedes entreprises sous-traitantes, voire la mise enplace de partenariats pérennes avec un paneld’entreprises et de fournisseurs.

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▲5 Le principe de codage définipar l’équipe a le mérite d’être

simple et a priori universel.Toutefois, une application trop

«normative» de ce codepourrait avoir des effets

opposés à ceux recherchés. Lasimplicité de lecture a priori

doit être confirmée auprès desutilisateurs.

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IMPLIQUER LES FOURNIS-SEURSObtenir des fournisseurs qu’ils apposent sur leursproduits un identifiant spécifique au chantier n’est pasun obstacle dans le développement d’un systèmede codage de chantier. Certains le font déjà. Lagénéralisation de l’informatique de productiondevrait permettre de généraliser ce service.

Par contre, des progrès restent à accomplir dans ladéfinition de l’étiquetage des produits. Le chantierdoit expliquer à l’industriel les contraintesauxquelles doivent répondre les étiquettes (lisibili-té, emplacement, grosseur, solidité, protection),ainsi que la nature des informations nécessaires àleur exploitation sur le chantier. La résolution deces problèmes passe par l’élaboration de cahiersdes charges dont on peut penser qu’elle pourraitfaire l’objet d’un travail collectif (par exemple parcorps d’état) entre entreprises et fournisseurs.

VERS UNE INTÉGRATIONINFORMATIQUELes exemples de la grande distribution, ou decertaines industries mécaniques (automobile),montrent que la mise en place d’un système decodage de production n’est pas limitée par l’offretechnologique, ni en terme de techniques decodage proprement dites, ni en terme de capaci-tés de traitement. Les exemples issus du secteurde la construction confirment ce fait. On peutprévoir par exemple que des méthodes et delogiciels de cartographie, comme les SIG(Systèmes d’Information Géographique), pourrontêtre intégrés à terme dans ces systèmes decodage.

La vraie difficulté réside dans la conduite duchangement occasionné par la mise en place d’un telsystème. Ces systèmes peuvent être «imposés»lorsqu’un acteur dominant détient la capacitééconomique pour prendre en charge la définition dusystème et aider les sous traitants à résoudre tantles problèmes financiers, que techniques et organi-sationnels. Un tel schéma suppose une relativestabilité dans les relations entre cet acteur et sessous traitants et, de ce point de vue, n’est pasapplicable brutalement à l’activité de construction delogements. Sur un chantier donné, l’entreprisegénérale ne saurait être cet acteur dominant, bien

que sa fonction de coordination la prédispose plusqu’un autre à jouer un tel rôle : ses liens avec lessous traitants sont a priori trop brefs pour pouvoirmettre en place un tel système. Sur l’ensemble deses chantiers, elle doit gérer une multitude derelations éphèmères avec des sous traitants quin’ont pas tous les mêmes possibilités d’adaptation.

Un mode de développement, adapté à ce contex-te particulier de la construction est à imaginer. Onpeut ainsi penser à un mode de diffusion «à petitspas», ancré par exemple sur les métiers du grosœuvre, pour créer un noyau de démonstration et unmoyen d’apprentissage à partir de ce qui est leplus souvent le métier de base de l’entreprisegénérale. Les produits concernés sont parexemple tous les produits industriels en bétonfabriqués à la demande (prédalles, éléments préfa-briqués).

On peut également imaginer une action conjointeentre une entreprise générale et un ou plusieursindustriels pour proposer aux entreprises soustraitantes un ensemble d’outils d’organisationagissant depuis la commande jusqu’à la mise àpied d’œuvre des produits.

D’autres schémas sont envisageables. En tout état decause, une des conditions de leur succès passe parla définition, par l’entreprise générale, d’unprogramme de moyen terme qui permette decapitaliser les acquis et de diffuser les résultats au seindes différentes unités de production de manière àformer une «masse critique». Ce que ne permettentpas des expériences ponctuelles.

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