Le jour de valeur (ou date de valeur)

Le jour de valeur est la date retenue pour le calcul des intérêts, (débiteurs ou créditeurs). Il ne coïncide pas forcément avec la date d'opération. Il est important de le savoir quand on a un budget serré pour éviter les incidents et les dépassements de découvert.

Qu'est-ce qu'un jour de valeur ? Comment connaître le jour de valeur ? Exemple

Qu'est-ce qu'un jour de valeur ?

Il faut distinguer la date d'opération et le jour de valeur (ou date de valeur).

La date d'opération peut dépendre du jour et de l'heure du dépôt, voire éventuellement du canal utilisé (guichet, automate...). Votre banque pourra vous préciser la règle. Elle peut être reportée au lendemain lorsqu'une opération est parvenue trop tardivement à la banque pour pouvoir être enregistrée le jour même.

Le jour de valeur est la date retenue pour le calcul des intérêts.

Il existe parfois un décalage entre ces deux dates, selon le temps nécessaire au traitement des opérations. Pour les budgets serrés, maîtriser cette date peut éviter les incidents et les réclamations. Connaître la règle du jour de valeur permet aussi de vérifier que la banque a appliqué le bon jour de valeur.

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Comment connaître le jour de valeur ?

Les délais sont réglementés en France et sont précisés dans votre convention de compte :

Pour un chèque en euros : Le jour de valeur ne peut différer de plus d' 1 jour ouvré de la date d'opération sur un compte de dépôt, quelle que soit la qualité du titulaire du compte.

Pour les autres paiements :

la date de valeur pour un crédit en compte ne peut être postérieure à celle du jour ouvrable au cours duquel l'opération est créditée sur le compte de votre banque.

la date de valeur pour un débit en compte ne peut être antérieure au jour où le montant de l'opération de paiement est débité de ce compte.

Pour des espèces :Si, n'agissant pas pour des besoins professionnels, vous versez des espèces sur votre compte,

dans la devise de ce compte, la banque veille à ce que le montant soit mis à disposition et reçoive un jour de valeur aussitôt.

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Exemple

Le solde de votre compte bancaire est à 0 et le 15 février :

vous déposez à l'encaissement un chèque d'un montant de 500 euros, et au même moment passe en compte le chèque de 500 euros que vous avez fait pour payer

votre facture Internet.

Les deux opérations ont été effectuées le 15 février.Le chèque que vous avez encaissé est crédité en valeur le 16.Le chèque que vous avez fait est débité en valeur le 14 février. En valeur, le compte est ainsi débité avant d'être crédité : Pendant 2 jours, votre compte est donc débiteur à hauteur de 500 euros et vous devez donc payer des agios pour ces 2 jours.

Le calcul des agiosLes établissements bancaires facturent généralement leurs agios par trimestre.

Pour les calculer, elles commencent par établir une échelle de valeur, qui récapitule les soldes successifs du compte par dates de valeur.

Il faut bien distinguer la date d'opération, la date à laquelle une opération est initiée, et la date de valeur, qui sert de référence à ce calcul des intérêts débiteurs. Ces deux dates sont précisées sur les relevés de compte et coïncident de plus en plus souvent par suite de jurisprudences ou de l'entrée de vigueur de nouvelles réglementations. Cependant pour le traitement des chèques, la différence entre date d'opération et date de valeur subsiste et peut être de deux ou trois jours ouvrés, selon les établissements.

La méthode hambourgeoise

La méthode le plus couramment utilisée pour calculer les agios est la méthode hambourgeoise encore appelée la méthode des nombres.

Un nombre est le résultat de la multiplication du solde d'un compte par le nombre de jours calendaires où ce solde est constant. Ce nombre est qualifié de débiteur ou créditeur suivant le sens du solde. Les nombres débiteurs ou créditeurs sont déterminés à partir de l'échelle de valeur.

Pour calculer les intérêts débiteurs d'une période, il suffit d'additionner tous les nombres débiteurs de la période, de multiplier le résultat par le taux annuel, et de diviser par le nombre de jours d'une année.

Si le compte est rémunéré, la même opération peut être effectuée à partir des nombres créditeurs.

La méthode hambourgeoise

La méthode le plus couramment utilisée pour calculer les agios est la méthode hambourgeoise encore appelée la méthode des nombres.

Un nombre est le résultat de la multiplication du solde d'un compte par le nombre de jours calendaires où ce solde est constant. Ce nombre est qualifié de débiteur ou créditeur suivant le sens du solde. Les nombres débiteurs ou créditeurs sont déterminés à partir de l'échelle de valeur.

Pour calculer les intérêts débiteurs d'une période, il suffit d'additionner tous les nombres débiteurs de la période, de multiplier le résultat par le taux annuel, et de diviser par le nombre de jours d'une année.

Si le compte est rémunéré, la même opération peut être effectuée à partir des nombres créditeurs.

Exemple : au premier trimestre de l'année, un compte est débiteur de 500 euros du 5 au 22 janvier, et de 450 euros du 2 au 28 mars. Le taux d'intérêt débiteur est de 20% annuel.

Le nombre débiteur du premier découvert est de 500 × 17 jours = 8.500Le nombre débiteur du deuxième découvert est de 450 × 26 jours = 11.700Le total des nombres débiteurs du trimestre est de 8.500 + 11.700 = 20.200

Le montant des agios sera de ( 20.200 × 20 % ) ÷ 365 jours = 11,07 euros

Justification du nombre de jours

Entre le 5 et le 22 : 22 – 5 =17 jours

Entre le 2 et le 28 mars : 28 – 2 = 26 jours

Un cas pratique

Le client d'une banque a eu les opérations du tableau ci-dessous, sur son compte courant au cours du mois d'octobre. La banque lui a accordé une autorisation de découvert jusqu'à 500 euros au taux de 12% annuel. En cas de dépassement du découvert, les intérêts sont comptabilisés au taux de 18%, puis à 18,8% à partir du 21 octobre, par suite d'un changement de tarif.

Date opération Date de valeur Opération Débit Crédit Solde

Solde début de mois 241,23

02/10 04/10 Remise de chèque 800,00 1.041,23

02/10 02/10 Loyer -653,00 388,23

09/10 09/10 Téléphone mobile -32,23 356,00

09/10 09/10 Retrait Dab -50,00 306,00

12/10 12/10 Prélèvement trésor public -685,00 -379,00

15/10 14/10 Chèque 4501451 -1.345,12 -1.724,12

15/10 15/10 Commission d'intervention -5,90 -1.730,02

22/10 23/10 Virement de Martin 495,12 -1.234,90

28/10 28/10 Remise de chèque 422,23 -812,67

29/10 28/10 Chèque 4501454 -12,23 -824,90

30/10 30/10 Virement Salaire 1.653,32 828,42

Solde fin de mois 828,42

Apparemment, le compte n'a été débiteur que pour la période du 12 au 29 octobre. En réalité, il y a aussi un découvert de deux jours du 2 au 4 provoqué par l'application des dates de valeurs.

L'échelle de valeur pour calculer les agios du mois d'octobre est la suivante :

Date de valeur

SoldeNombre de jours

Nombre Créditeur

Nombre débiteur(découvert autorisé de 500 €)

Nombre débiteur (Hors autorisation du 1 au 20)

Nombre débiteur(Hors autorisation du 21 au 30)

01/10 241,23 1 241,23

02/10 -411,77 2 823,54

04/10 388,23 5 1.941,15

09/10 306,00 3 918,00

12/10 -379,00 2 758,00

14/10-1.724,12

1 500,00 1.224,12

15/10-1.730,02

8 4.000,00 6.150,10 3.690,06

23/10-1.234,90

5 2.500,00 3.674,50

28/10 -824,90 2 1.000,00 649,80

30/10 852,88 1 852,88

Totaux 30 3.953,26 9.581,54 7.374,22 8.014,36

Pour notre cas particulier, il y a trois colonnes de nombres débiteurs. Une pour le découvert autorisé où le solde débiteur ne sera pris en compte que dans la limite de 500 euros. Deux pour les découverts hors autorisation, une avant le 21/10, et l'autre à partir du 21/10 car le taux à appliquer ne sera pas le même. Pour ces nombres débiteurs hors autorisation, seul le solde débiteur au delà des 500 euros est retenu.

Les nombres créditeurs apparaissent dans une colonne mais ne sont pas utilisés ici car le compte n'est pas rémunéré.

Le montant des agios sera le suivant :

Nombres débiteurs Taux d'intérêt Intérêts débiteurs

Découvert autorisé 9.581,54 12,00% 3,15

Découvert hors autorisation (du 1 au 20) 7.374,22 18,00% 3,64

Découvert hors autorisation (du 21 au 30 8.014,36 18,80% 4,13

Total des agios 24.970,12 10,92

Pour notre cas pratique, le découvert de ce mois d'octobre aura coûté 10,92 euros pour les seuls intérêts débiteurs auxquels il faut ajouter la commission d'intervention pour dépassement de découvert autorisé de 5,90 euros. Soit un total de 16,82 euros.

Cas pratique

  Prenons comme exemple un livret d'épargne (fonctionnant sur le principe des quinzaines) rémunéré à 3,5 % durant toute l'année, avec un capital initial de 1 000 €.

le 2 janvier est effectué un versement de 8 000 €, la date de valeur de ce versement est donc le 16 janvier.

Le 30 mars est effectué un retrait de 7 000 €, la date de valeur de ce retrait est donc le 16 mars.

Étant donné que dans ce cas, l'année bancaire dure 360 jours, le taux d'intérêt d'une seule journée « bancaire » est de : « taux d'intérêt annuel / 360 ».

De même, une année civile étant composée de 365 jours (hormis année bissextile), le taux d'intérêt d'une seule journée « civile » est de « taux d'intérêt annuel / 365 ».

Ces taux d'intérêts journaliers permettent de déterminer le manque à gagner pour un client.

Ainsi, selon le principe des quinzaines, les intérêts générés seront :

1 000 x (0,035 / 360) x 360 = 35 €

8 000 x (0,035 / 360) x 345 = 268,33 €

-7 000 x (0,035 / 360) x 285 = -193,96 €

Soit « 109,37 € » d'intérêts !

A présent, déterminons quels auraient été les intérêts si les dates d'opération avait été conservées :

1 000 x 0,035 = 35 €

8 000 x (0,035 / 365) x 363 = 278,47 €

-7 000 x (0,035 / 365) x 276 = -185,26 €

Soit « 128,21 € » d'intérêts !

Une différence de 18,84 € peut être constatée entre les deux calculs. Cette somme étant au bénéfice exclusif de la banque... 

Conclusion

  En moyenne*, pour chaque versement ou retrait, les sommes concernées travaillent 8 jours « bancaires » pour la banque, et ce au détriment du client. En d'autre terme, qu'il s'agisse de versements ou de retraits, la banque gagne en moyenne (vr = versement ou retrait) : 

8 x (taux d'intérêts annuel / 360) x vr 

*S'il s'agit de livret d'épargne fonctionnant sur le modèle des quinzaines.

Calcul des intérêts d'un livret d'épargne (2ème partie) :

la méthode de la "variation du solde"   La méthode dite de la "variation du solde", peut être appréhendée comme une variante plus aboutie de la méthode "exhaustive". Elle s'attache à déterminer les intérêts générés par les sommes placées sur un compte d'épargne en se basant sur la variation du solde à chaque nouvelle date de valeur, c'est-à-dire une fois par quinzaine. 

La formule de calcul

 La banque commence par calculer les intérêts du capital de départ sur un an, puis additionne à cette somme les intérêts créditeurs ou débiteurs de chaque variation du solde. Cela mène à la formule suivante :

 

(solde initial)  x  (taux d'intérêt)  + 

[(1ère variation)  x  (taux d'intérêt) x (nombre de quinzaine restante / 24)] 

+  [(2ème variation)  x  (taux d'intérêt) x (nombre de quinzaine

restante / 24)]  + 

[(3ème variation)  x  (taux d'intérêt) x (nombre de quinzaine restante / 24)] 

+  ... *

*Avec autant de variations que nécessaire, "24" au maximum, "0" au minimum (voir principe des quinzaines). Une variation correspond à un changement (positif ou négatifs) du solde entre deux dates de valeur. 

Un cas pratique

  

Afin d'illustrer l'emploi de cette méthode, considérons un exemple précis. Prenons le cas d'un compte épargne avec un taux de rémunération sur un an de 3% et un solde initial de 5 000 €.

Le 12 avril, un retrait de 2 000 € est effectué, la date de valeur de ce retrait est donc le 1 avril.

Le 7 septembre, un versement de 1 500 € est effectué, la date de valeur de ce versement est donc le 16 septembre.

En respectant les règles de la méthode décrite ci-dessus, la somme des intérêts devrait être :

5 000 x 0,03 = 150 € 

-2 000 x 0,03 x (18 / 24) = -45 €  (18 quinzaines restantes avant la fin de l'année bancaire)

1 500 x 0,03 x (7 / 24) = 13,13 € (7 quinzaines restantes avant la fin de l'année bancaire)

soit "118,13 €" d'intérêts ! 

Les changements de taux d'intérêts

  Cependant, en cours d'année, le taux d'intérêt s'appliquant à l'encours peut changer une ou plusieurs fois. Tout changement a un impact significatif sur la forme que prendra le calcul des intérêts. En effet, la formule présenté ci-dessus n'est valable que pour un taux unique durant toute une année bancaire. Lorsque le taux vient à changer, cela a une incidence significative et entraine des modifications notables dans le calcul. Ainsi, si l'on reprend l'exemple précédent mais avec un changement de taux le 1er octobre (de 3 % il passe à 2,5 %) les intérêts seront : 

5 000 x 0,03 x (18 / 24) =  112,5 €5 000 x 0,025 x (6 / 24) = 31,25 €

-2 000 x 0,03 x (12 / 24) = -30 €-2 000 x 0,025 x (6 / 24) = -12,5 €

1 500 x 0,03 x (1 / 24) = 1,88 €1 500 x 0,025 x (6 / 24) = 9,38 €

soit " 112,51 €" d'intérêts ! 

Ouverture et clôture d'un compte en court d'année

  Cependant, cette méthode permet d'effectuer aisément le calcul des intérêts d'une année d'ouverture ou de clôture d'un compte. Si l'on reprend l'exemple précédant (avec un taux  de 3 % durant toute l'année bancaire) et que l'on considère que le compte a été ouvert le 14 février (la date de valeur de l'ouverture est donc le 16 février) et clôturé le 18 novembre (la date de clôture est donc le 16 novembre) de la même année, les intérêts générés durant cette période seront : 

5 000 x 0,03 x (19 / 24) = 118,75 € 

-2 000 x 0,03 x (16 / 24) = -40 € 

1 500 x 0,03 x (5 / 24) = 9,38 € 

soit " 88,13 €" d'intérêts !