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Le CBD de Singapour, cité-état , territoire de la mondialisation et espace maritime géostratégique (détroit de Malacca).
Chapitre 2 : les territoires dans la mondialisation
Source : http://www.ac-guyane.fr/
Introduction
Les villes mondiales, des pôles majeurs de la mondialisation, publicité pour le Financial Times.
Pearl Tower à Shanghai Tour Chrystler à NY
Défense à Paris
Gherkin Tower à Londres
Petronas Towers à Kuala Lumpur en Malaisie
Taipei à Taïwan
Tour The Shard à Londres
En se plaçant à d’autres échelles, quels sont les autres territoires qui s’insèrent dans la mondialisation et en profitent ?
• La mondialisation hiérarchise les lieux à toutes les échelles : – ainsi, les pôles de la Triade ou encore les Brics s’affirment comme des
espaces majeurs de la mondialisation au niveau mondial. – A l’échelle régionale, les façades maritimes et les mégalopoles
concentrent activités économiques, richesses et populations. – Enfin, à l’échelle locale, les villes mondiales se détachent en tant que
moteurs et symboles de la mondialisation.
• On assiste donc à une multiplication des acteurs et des
territoires, à une multipolarité grandissante dans l’organisation mondiale. Toutefois, les sociétés sont inégalement intégrées à la mondialisation et certains territoires sont marginalisés.
• Processus de mise en relation des territoires, la mondialisation
s’est accompagnée d’une intensification des flux de toute sorte (matériels, immatériels, humains). 90 % du commerce mondial se fait par mer ce qui a renforcé l’importance géostratégique des espaces maritimes et le rôle des façades maritimes.
Problématiques :
• Comment la mondialisation hiérarchise-t-elle les territoires ?
• Quelles sont les caractéristiques des pôles et espaces majeurs de la mondialisation et des territoires restés en marge ?
• En quoi la géostratégie des espaces maritimes est-elle révélatrice de la hiérarchie des puissances dans la mondialisation ?
I) EDC : Une ville mondiale, l’exemple de New-York
A) Un rôle d’impulsion et de carrefour de la mondialisation
• A l’aide des documents 1 à 4 p. 118-119, trouves des exemples du rayonnement mondial de la ville de New-York et classe –les dans le tableau suivant :
Rayonnement économique et financier
Rayonnement culturel et politique Une ville accessible
1er centre financier mondial : 2 bourses (NYSE New York Stock Exchange et NASDAQ) dont la capitalisation boursière représente 44% du total mondial (26 000 milliards) Pouvoir de commandement économique en abritant les sièges de 34 des 500 plus grandes FTN mondiales Grand centre d’innovation (nbx chercheurs, start-up et entreprise de haute technologie) Ex : « Silicon Alley » (Google,Facebook), 2e secteur économique de la ville avec 30 milliards de dollars de salaires PUB de 1400 milliards de dollars (2e)
Siège de l’ONU Universités prestigieuses comme Columbia (4 universités dans les 50 1ères au monde) qui attirent beaucoup d’étudiants étrangers (1/3 Chinois) Nombreuses infrastructures (stades, centres de conférence) doc. 4 Centre créatif d’innovation (art, mode, musique…) : centre de la presse américaine et des chaînes de TV (Fox News, CNN), Times Square Patrimoine urbain exceptionnel + musée de renommée internationale ( Metropolitan Musuem of Art, Museum of Modern Art, Guggenheim Museum) Centre touristique (56,4 M de touristes en 2014, 10 % des emplois, hausse de 67% entre 2006 et 2014) Ville cosmopolite (doc. 3), 37 % des habitants nés à l’étranger
Hub aéroportuaire : - 3 aéroports internationaux
(Newark avec 35,6 M de passagers, JFK avec 53,3 M et La Guardia)
- 1er port de la façade maritime
nord américaine (25e rang mondial)
Très bien connectée au niveau local et régional (nombreuses autoroutes, lignes ferroviaires, héliport, ponts, tunnels)
B) Les manifestations de sa puissance aux échelles régionale et locale
• Doc. 5, 7 et 8 p. 120-121 : Comment le dynamisme de l’hypercentre de New-York se manifeste-t-il à l’échelle locale ?
• Le dynamisme de l’hypercentre de New-
York, qui correspond au CBD de Manhattan, se manifeste tout d’abord dans le paysage urbain par les nombreux gratte-ciels (687, 2e rang mondial), symboles de la puissance économique et financière de la ville.
• Elle se traduit ensuite par la concentration de toutes les fonctions de commandement tant financier (bourse de Wall Street), économique (sièges des FTN), culturel (musées, TV, presse), de recherche (université, technopole) que politique (ONU).
• Enfin, il dispose d’un réseau de transport dense qui le connecte à sa région et au monde.
• Cet espace très urbanisé se caractérise par une forte densité de réseaux transports et une grande concentration industrielle (industrie chimique, pharmaceutique, haute technologie, complexe militaro-industriel…)
• Enfin, la mégalopole new-yorkaise (Megalopolis) s’appuie sur une façade maritime importante qui lui permet d’être très bien connectée aux flux de la mondialisation.
Doc. 6 et 7 : comment cette puissance se manifeste-t-elle à l’échelle régionale ? A l’échelle régionale, New-York est la tête d’une gigantesque conurbation constituée de nombreuses métropoles périphériques dynamiques depuis Boston (industries de pointe, universités comme Harvard, Yale, MIT) au Nord-Est jusqu’à Washington (fonctions politiques) au Sud-Ouest.
C) Les conséquences socio-spatiales de
l’intégration dans la mondialisation
Doc. 8 et 9 : Quels éléments montrent l’inégale intégration de la population new-yorkaise à la mondialisation ? • L’inégale intégration à la mondialisation se traduit par de fortes inégalités socio-
spatiales entre quartiers riches et pauvres. Les politiques urbaines ont favorisé les quartiers centraux d’affaires au détriment des quartiers défavorisés comme le Bronx ou Brooklyn où se sont concentrées les minorités noires, asiatiques et hispaniques.
• Le taux de personnes vivant sous le seuil de pauvreté dans ces quartiers, et dans New-York de manière générale, est important (20,1 % en 2010, 31 % au Bronx en 2015).
C) Les conséquences socio-spatiales de
l’intégration dans la mondialisation
• Le phénomène de gentrification rend la situation de ces populations encore plus précaire. En effet, le mouvement de réhabilitation de ces quartiers par l’installation de nouvelles activités économiques et de population plus aisées (+ 400 000 hab. depuis 2000), provoque une hausse des prix du foncier qui progressivement chasse les populations moins aisées (ex : Harlem).
• On assiste ainsi à une fragmentation socio-spatiale avec une spécialisation
des quartiers selon les activités et la richesse des habitants (CBD, quartiers aisés, quartiers populaires…)
4) Un centre de la mégalopole américaine Mégalopole (forte densité de population, de réseaux de transport et d’activités économiques) Métropoles majeures (Boston, Washington, Philadelphie, Baltimore) Concentration d’activités de commandement et de services Cluster
fonctions stratégiques
Quartiers d’affaires (CBD, bourses)
Concentration d’activités culturelles et touristiques (musées, Times Square…)
Un hub aéroportuaire mondial
Aéroports internationaux
Interface mondiale
Quartiers aisés
Quartiers de classes moyennes
Quartiers défavorisés ou populaires
Gentrification
New York, un centre majeur de la mondialisation
II. LES TERRITOIRES DANS LA MONDIALISATION : UNE ORGANISATION MULTIPOLAIRE. A. Pôles et espaces majeurs de la mondialisation
QUESTIONS
1. Nommez les trois centres
d'impulsion majeurs de
l'économie mondiale et dégagez
leurs principales caractéristiques
(docs 1 et 2).
3 centres d'impulsion = aires de puissance UE, Am. N, Asie orientale - 72 % du PIB mondial (EU, F, All, RU = 41% en 2015, contre 58 % en 1990) - 50 % des exportations mondiales. - échanges intra régionaux très importants en UE et en Asie, signe de dynamisme - flux financiers permanents imp. (principales places boursières comme NY = 44% de
la capitalisation boursière mondiale en 2015)
1 2
II. LES TERRITOIRES DANS LA MONDIALISATION : UNE ORGANISATION MULTIPOLAIRE. A. Pôles et espaces majeurs de la mondialisation
QUESTIONS
2. Pour quelles raisons
les Brics deviennent-ils
de nouvelles
puissances (doc 3) ?
2
DES BRICS AU GROUPE DES VINGT (G20)
L'influence croissante des BRICS dans les négociations internationales tient notamment à leur poids démographique, avec près de la
moitié de la population mondiale. Ainsi, le Groupe des Vingt, qui rassemble dix-neuf puissances économiques mondiales (plus l'Union
européenne), compte les cinq pays BRICS parmi ses membres. Le rôle montant du G20, au détriment du G8 (groupe des huit principaux
pays industrialisés), témoigne de la nouvelle donne entre grands pays émergents et grandes puissances en place.
« Le G20 émerge en 1999, lors de la crise financière asiatique. Ce n'est alors qu'une réunion ad hoc des ministres des finances et des
gouverneurs des banques centrales. Neuf ans plus tard, la crise de 2007-2008 pousse à la tenue à Washington, les 14 et 15 novembre
2008, du premier G20 composé des chefs d'État ou de gouvernement des principales puissances de la planète. Le 2 avril 2009, le
deuxième G20, très médiatisé, consiste en un dîner mondain où se présentent, souriants et émus dans leur impeccable smoking, les
nouveaux invités au banquet de la puissance : le Chinois Hu Jintao, l'Indien Manmohan Singh, le Brésilien Lula…Le 25 septembre 2009, à
Pittsburgh, le G20 naît officiellement. (…) Au sein du G20, trois régions apparaissent convenablement représentés ou peut être sur-
représentées : l'Amérique, avec ses cinq plus gros États (États-Unis, Canada, Mexique, Brésil et Argentine), l'Asie-Pacifique avec
également ses colosses (Chine, Inde, Japon, Indonésie, Corée du Sud et Australie), enfin l'Europe occidentale (Allemagne, France,
Royaume-Uni et Italie, plus l'Union européenne). A l'inverse, sont sous-représentées l'Afrique (avec seulement l'Afrique du Sud), le
Moyen-Orient (avec la Turquie et l'Arabie saoudite) et l'Asie continentale (avec la Russie). (…)
Les États du G20 sont autant partenaires que rivaux. Ils partagent incontestablement des intérêts communs : une croissance économique
mondiale satisfaisante, la préservation de la paix…Cette exigence de stabilité les pousse à travailler ensemble. Parallèlement, contentieux
et rivalités ne manquent pas. Inde et Chine, même si leur interdépendance économique augmente massivement, s'observent avec
méfiance. L'empire du Milieu est trop énorme pour que ses voisins d'Asie (Corée du Sud, Indonésie, Australie) ne redoutent pas son
expansion. Le Brésil n'exclut pas d'égaler les États-Unis en s'imposant comme le géant de l'Amérique du Sud ». http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000534-l-emergence-des-brics-focus-sur-l-afrique-du-sud-et-le-bresil/la-montee-en-puissance-du-groupe-des-brics-bresil-russie-inde-chine-afrique-du-sud
3
2. Rôle croissant des BRICS dans l’organisation de l’espace mondial.
- Géants territoriaux (pays continent pour beaucoup) et démographiques (Inde et Chine) = marchés de
consommation en plein essor + main d’œuvre bon marché
- Ressources naturelles imp. (ex : Russie, 2e prod. mondial de gaz)
- Forte croissance économique : Chine, Inde et Brésil = 20 % PIB mondial en 2015, 15,6 % des échanges
mondiaux, Chine = 2e puissance écon. mondiale devant le Japon et l’UE
= revendiquent une place décisionnelle sur la scène internationale (passage au G20 en 1999, après la
crise financière asiatique, = favoriser le dialogue entre grandes puissances écon. pour coordonner leurs
pol. écon. , G20 = 85 % du commerce mondial, 2/3 pop. mondiale, 90 % du PIB mondial)
Mais des puissances encore incomplètes (influence surtout régionale, concurrence à la Triade dans des
secteurs précis).
QUESTIONS
3. Doc. 4 :Quels sont les autres
espaces moteurs de la
mondialisation ?
4
3. Grandes villes = territoires privilégiés de la mondialisation. L’archipel métropolitain mondial (AMM) est très hiérarchisé : - Dominé par des villes
mondiales (ex: NY, Londres =1ères) étroitement connectées entre elles et qui fonctionnent en réseau
- Elles concentrent les fonctions de commandement (métropolisation), richesse, dyn. écon. et innovations (technopole)…
- Montée en puissance des métropoles du Sud (ex : Shanghaï 2e port et 4e place financière mondiale)
- Certaines forment à l’échelle régionale des mégalopoles (européenne, « Megalopolis », japonaise) situées en général sur les littoraux
- façades maritimes (ex : Northern Range, Asie de l’Est)
- - zones franches
II. LES TERRITOIRES DANS LA MONDIALISATION : UNE ORGANISATION MULTIPOLAIRE. B. Territoires et sociétés en marge de la mondialisation
L'AFRIQUE DANS LA MONDIALISATION
À lire les statistiques officielles, l'Afrique pèse de moins en moins
dans la mondialisation : elle ne capte que 0,9 % des
investissements internationaux, ne représente que 1 % du
commerce mondial, contre 10 % dans les années 1970. Pourtant
[…] l'Afrique est ouverte sur l'économie mondiale. Les ressources
pétrolières et minières que recèle son vieux socle géologique en
font un continent convoité, dont les activités de prospection sont
encore loin d'avoir révélé tous les trésors. Mais les grandes
entreprises internationales qui exploitent ces ressources
contribuent peu au développement. Elles alimentent surtout une «
économie d'enclave » qui enrichit les États, mais ne bénéficie pas
à la population. Certains s'inquiètent même que l'Afrique ne soit
en train de brader son patrimoine naturel sans anticiper
l'inévitable déclin de ses ressources : au Gabon, au Cameroun,
l'ère du pétrole s'achève, sans que le pays ne se soit développé
dans l'intervalle.
La crise des États des années 1990 explique en effet que l'Afrique
soit devenue le domaine de la mondialisation sauvage […]. Faux
médicaments, déchets toxiques, drogues, armes, diamants, mais
aussi contrebande de cigarettes ou de voitures… tous les trafics
illicites ont été rendus possibles par l'affaiblissement, voire la
disparition du contrôle des territoires, les situations de guerre
civile et de criminalisation des économies. […]
Mais depuis le début du XXIème siècle, cette situation est en train
de changer. Peu à peu, la mondialisation en Afrique s'exerce dans
un cadre plus régulé. […] De nouveau, l'Afrique est devenue un
enjeu. Si son marché intérieur est encore limité par la pauvreté de
sa population, les immenses besoins non satisfaits des 1,18
milliards d'Africains offrent aux entreprises d'immenses
opportunités. Toutes les grandes puissances, du Nord comme du
Sud, l'ont compris. Source : Daprès Sylvie Brunel, « L'Afrique dans la mondialisation », La Documentation photographique, n°8048, 2005
LES 48 PMA (2017)
(Afrique 34, Asie 9, Caraïbes 1, Pacifique 4)
1. Territoires en marge de la mondialisation = dans les Suds : - Afrique = 34/48 PMA, 0,9 % des IDE, 1% commerce
mondial - Quelques pays d’Asie du Sud (ex : Bhoutan) - Îles Pacifiques (ex : Kiribati)
Échelle régionale : territoires ruraux / métropoles et littoraux Échelle locale : quartiers informels (slums, favela)/ quartiers riches dans les Suds + ghettos ou grands ensembles dans les Nords
QUESTIONS
1. Où sont situés les territoires en marge de la mondialisation ?
L'AFRIQUE DANS LA MONDIALISATION
À lire les statistiques officielles, l'Afrique pèse de moins en moins
dans la mondialisation : elle ne capte que 0,9 % des
investissements internationaux, ne représente que 1 % du
commerce mondial, contre 10 % dans les années 1970. Pourtant
[…] l'Afrique est ouverte sur l'économie mondiale. Les ressources
pétrolières et minières que recèle son vieux socle géologique en
font un continent convoité, dont les activités de prospection sont
encore loin d'avoir révélé tous les trésors. Mais les grandes
entreprises internationales qui exploitent ces ressources
contribuent peu au développement. Elles alimentent surtout une «
économie d'enclave » qui enrichit les États, mais ne bénéficie pas
à la population. Certains s'inquiètent même que l'Afrique ne soit
en train de brader son patrimoine naturel sans anticiper
l'inévitable déclin de ses ressources : au Gabon, au Cameroun,
l'ère du pétrole s'achève, sans que le pays ne se soit développé
dans l'intervalle.
La crise des États des années 1990 explique en effet que l'Afrique
soit devenue le domaine de la mondialisation sauvage […]. Faux
médicaments, déchets toxiques, drogues, armes, diamants, mais
aussi contrebande de cigarettes ou de voitures… tous les trafics
illicites ont été rendus possibles par l'affaiblissement, voire la
disparition du contrôle des territoires, les situations de guerre
civile et de criminalisation des économies. […]
Mais depuis le début du XXIème siècle, cette situation est en train
de changer. Peu à peu, la mondialisation en Afrique s'exerce dans
un cadre plus régulé. […] De nouveau, l'Afrique est devenue un
enjeu. Si son marché intérieur est encore limité par la pauvreté de
sa population, les immenses besoins non satisfaits des 900
millions d'Africains offrent aux entreprises d'immenses
opportunités. Toutes les grandes puissances, du Nord comme du
Sud, l'ont compris. Source : Daprès Sylvie Brunel, « L'Afrique dans la mondialisation », La Documentation photographique, n°8048, 2005
QUESTIONS
2. Quels facteurs
favorisent la mise à
l’écart du processus
de mondialisation ?
(texte +
photographie)
2. Causes de marginalisation : - Enclavement et absence d’accès à la mer (ex : Bhoutan, Mongolie) - Isolement et insularité pour les îles du Pacifique - Manque d’infrastructure (eau, électricité, transports) - Faiblesse de l’État (corruption, incompétence, instabilité
politique) - Zones grises = régions non contrôlées par l’État propice aux trafics illicites (intégrée à la mondialisation par des flux illégaux) Ex : Sahara, Amérique centrale, Afghanistan
- Pauvreté - Manque d’éducation = travailleurs non qualifiés - Causes politiques (ex : Corée du Nord) L’insertion des pays dans la mondialisation ou leur exclusion peut évoluer : - Économies rentières vulnérables aux fluctuations des cours
mondiaux (ex: Nigéria pour le pétrole) + épuisement des ressources (Gabon, Cameroun)
- Myanmar (levée des sanctions écon. en 2011 contre la dictature)
Bidonville à Manille, Philippines.
L’exemple de la Mongolie
Pays enclavé, 3 millions d’habitants, la Mongolie a longtemps été en marge de la mondialisation…
Mais la situation du pays a changé dans les 10 dernières années. Devenu un nouvel eldorado minier (6000 gisements), la Mongolie attire les investissements étrangers. Le pays s’ouvre également au tourisme qui représente désormais 10% du PIB. Ainsi, la croissance économique de la Mongolie est aujourd’hui l’une des plus fortes au monde.
III. LES ESPACES MARITIMES : APPROCHE GÉOSTRATÉGIQUE. A. La littoralisation ou le renforcement du rôle des façades maritimes
Littoral (bande de terre ou la
zone comprise entre une
étendue maritime et le
continent)
Port de commerce
Métropoles
Littoralisation (ou maritimisation) : Processus de concentration des populations et des activités humaines le long ou à
proximité des littoraux.
Exportations/importations
(transport maritime = 90%
des échanges de
marchandises)
Avant pays Hinterland
Axe de communication
terrestre reliant l’hinterland
(arrière pays continental d'un
port que ce dernier
approvisionne ou dont il tire
les marchandises qu'il
expédie)
LE FONCTIONNEMENT
D’UNE FAÇADE
MARITIME
III. LES ESPACES MARITIMES : APPROCHE GÉOSTRATÉGIQUE. A. La littoralisation ou le renforcement du rôle des façades maritimes
Exercice : écrivez un paragraphe expliquant comment fonctionnent les façades maritimes et pourquoi elles sont devenues des espaces incontournables de la mondialisation. Aide-toi de la carte de synthèse p. 141, du paragraphe 1 p. 142, des documents p. 144 et 145.
UN EXEMPLE DE CORRECTION : LES FAÇADES MARITIMES, ESPACES INCONTOURNABLES DE LA MONDIALISATION Une façade maritime est un territoire couvrant quelques dizaines à plusieurs centaines de kilomètres de large à partir du littoral. C'est une interface (zone de contact) entre les flux (entrant ou sortant) de biens et de personnes allant ou partant de l'intérieur (arrière-pays, hinterland) et ceux de l'au-delà maritime (avant-pays). Cette interface concentre donc les activités (tertiaire de haut niveau présent dans les villes décisionnelles, filiales de FTN…) et les équipements (ports de commerce, routes, aéroports…) nécessaires à la gestion de ces flux. La mondialisation, en s’accompagnant d’un développement des flux intercontinentaux, renforce le rôle des espaces maritimes. 99% des télécommunications internationales sont acheminées grâce à des cables sous-marins. Le grand commerce maritime représente par exemple 90% du commerce mondial ce qui accroît l’importance des façades maritimes où se concentrent naturellement les plus grandes métropoles, les populations et les activités économiques, notamment sous la forme de zones franches. C’est la littoralisation. Les façades maritimes ont besoin d’hinterlands riches, diversifiés et accessibles. Ce n’est donc pas un hasard si les 3 façades maritimes les plus dynamiques au monde (côtes Est de l’Amérique du Nord, Northern Range en Europe et le littoral d’Asie orientale) correspondent aux régions de grandes mégalopoles (Mégalopolis ; Mégalopole européenne, mégalopole en formation sur le littoral chinois).
« Quiconque contrôle la mer contrôle le commerce ;
quiconque contrôle le commerce mondial contrôle les
richesses du monde, et conséquemment le monde en
soi. »
Sir Walter Raleigh (navigateur anglais, 1552-1618)
III. LES ESPACES MARITIMES : APPROCHE GÉOSTRATÉGIQUE. B. Des espaces à contrôler et sécuriser
LA CONVENTION DES NATIONS UNIES SUR LE DROIT DE LA MER: TRENTE ANS APRÈS
La Convention des Nations unies sur le Droit de la Mer aura trente ans
cette année. Ce compromis historique entre la liberté des mers et la
souveraineté des États sur les espaces maritimes et leur accès aux
ressources a peu à peu trouvé sa place dans les rapports internationaux.
Mais, sans remettre ouvertement en cause la Convention, un nombre
croissant d’États revendique un contrôle accru des espaces sous leur
juridiction, voire sur la haute mer. La diminution des ressources terrestres
et les progrès techniques permettent en effet une exploitation plus vaste
des ressources et poussent les États à étendre leur emprise sur les mers et
les océans. Cette pression rend plus sensible encore la question des
délimitations maritimes restée largement inachevée, notamment celle des
limites des plateaux continentaux, tandis que l'exploitation des fonds
marins internationaux devient l'objet d'une compétition de plus en plus
forte.
Mais l'exploitation des ressources marines n'est pas le seul sujet de
changement qui affecte le droit de la mer. La préservation de
l'environnement marin, déjà très présente dans le texte de 1982, devient
un paramètre majeur de son évolution comme en témoignent la protection
des ressources halieutiques et la création d'espaces protégés qui
commence à concerner la haute mer.
Cette évolution n'est-elle pas en train de remettre en question un des
fondements du droit de la mer qu'est la liberté des mers, alors que la crise
de la sûreté maritime que nous traversons, dont la piraterie ne donne
qu'un aperçu, milite elle aussi pour un contrôle accru des espaces
maritimes ?
Trente ans après sa signature, il apparaît pertinent et peut être urgent de
faire un point sur les apports de cette convention et ses perspectives
d’évolution. http://cesm.marine.defense.gouv.fr/le-cesm/actualites2/la-convention-des-nations-unies-sur-le-droit-de-la-mer-trente-ans-apres,
2012
QUESTIONS
1. Donnez une définition de la CNUDM. Quel est son
rôle ?
2. À quels défis politiques, économiques et
environnementaux doit faire face la CNDUM et sa
législation ? (à souligner dans le texte)
3. Pourquoi peut-on parler de « crise de la sûreté maritime » ?
1. CNUDM (Convention des Nations Unies
sur le Droit de la Mer)
- créée en 1982 (conférence de Montego
Bay en Jamaïque)
- entrée en vigueur qu’en 1994.
- 164 pays
- Objectif : éviter les conflits et de protéger
les milieux marins.
Mer territoriale : souveraineté sur les eaux, le
fond et le sous-sol sur 12 milles (22 km)
Zone économique exclusive (ZEE) : droit
exclusif d’exploration et d’usage des
ressources sur 200 milles (370 km)
Des espaces maritimes convoités pour leurs richesses = 22% des réserves en pétrole, 30 % des réserves de gaz - Ressources halieutiques (90 M de t de poissons pêchés /an) = la pêche nourrit 10 % de la population mondiale
III. LES ESPACES MARITIMES : APPROCHE GÉOSTRATÉGIQUE. B. Des espaces à contrôler et sécuriser
LA CONVENTION DES NATIONS UNIES SUR LE DROIT DE LA MER: TRENTE ANS APRÈS
La Convention des Nations unies sur le Droit de la Mer aura trente ans
cette année. Ce compromis historique entre la liberté des mers et la
souveraineté des États sur les espaces maritimes et leur accès aux
ressources a peu à peu trouvé sa place dans les rapports internationaux.
Mais, sans remettre ouvertement en cause la Convention, un nombre
croissant d’États revendique un contrôle accru des espaces sous leur
juridiction, voire sur la haute mer. La diminution des ressources terrestres
et les progrès techniques permettent en effet une exploitation plus vaste
des ressources et poussent les États à étendre leur emprise sur les mers et
les océans. Cette pression rend plus sensible encore la question des
délimitations maritimes restée largement inachevée, notamment celle des
limites des plateaux continentaux, tandis que l'exploitation des fonds
marins internationaux devient l'objet d'une compétition de plus en plus
forte.
Mais l'exploitation des ressources marines n'est pas le seul sujet de
changement qui affecte le droit de la mer. La préservation de
l'environnement marin, déjà très présente dans le texte de 1982, devient
un paramètre majeur de son évolution comme en témoignent la protection
des ressources halieutiques et la création d'espaces protégés qui
commence à concerner la haute mer.
Cette évolution n'est-elle pas en train de remettre en question un des
fondements du droit de la mer qu'est la liberté des mers, alors que la crise
de la sûreté maritime que nous traversons, dont la piraterie ne donne
qu'un aperçu, milite elle aussi pour un contrôle accru des espaces
maritimes ?
Trente ans après sa signature, il apparaît pertinent et peut être urgent de
faire un point sur les apports de cette convention et ses perspectives
d’évolution. http://cesm.marine.defense.gouv.fr/le-cesm/actualites2/la-convention-des-nations-unies-sur-le-droit-de-la-mer-trente-ans-apres,
2012
QUESTIONS
3. Le texte parle d’une crise de la « sûreté
maritime » : trouvez un exemple précis permettant de
valider cette affirmation.
3. La « crise de la sûreté maritime » s’explique par une compétition accrue des États pour contrôler les mers : - Litiges frontaliers et
demandes d’extension des ZEE nombreux (Arctique, mer de Chine…)
- Volonté de contrôle, notamment des espaces stratégiques (canaux, détroits)
- Création de bases navales - Lutte contre les trafics
illégaux et la piraterie (Somalie, Malacca)
(voir aussi doc. 3 p. 143)
Un exemple de piraterie selon la bande annonce du film Captain Phillips
Comment pourrait-on définir la piraterie ?
Quel type de bateau est pris pour cible par les pirates ?
Selon vous, dans quelle région du monde se passe cette attaque ?
Quelle est la tactique suivie par les pirates ?
Quels sont les moyens de défense du bateau ?
Pour lutter contre la piraterie, une coopération internationale s’est mise en place : - En Asie du SE = pays riverains + EU - Dans le golfe d’Aden et en Afrique = patrouilles conjointes
de l’OTAN et de l’UE - Succès : dans le golfe d’Aden, le nombre d’attaques
est passé de 200 en 2009 à 13 en 2014 Compte tenu de l’importance des flux maritimes qui représentent 90% du commerce mondial, les détroits, caps et canaux interocéaniques constituent des zones stratégiques vitaux :
DES ESPACES STRATÉGIQUES : LES DÉTROITS
L’exemple du détroit d’Ormuz - Permet l’accès à
l’océan Indien depuis le Golfe Persique
- Passage stratégique essentiel = 40 % du trafic pétrolier mondial passe par ce détroit
DES ESPACES STRATÉGIQUES : LES CANAUX DE
SUEZ ET DE PANAMA
Suez (1869), 193 km, traversée 11-18h, 20 000 navires/an, 8 % du trafic maritime mondial
Panama (1913), 77 km, traversée 10h, 14 000 navires/an, 4,5 % du trafic maritime mondial
Course au gigantisme (ex : MS Oscar, 19 000 EVP, 2015)
Des travaux de modernisation : - 2e canal = diminuer
le temps d’attente - Accueillir des
porte-conteneur plus grands (avant gabarit Panamax = 5000 EVP ; après gabarit Post-Panamax = 13 000 EVP, soit ½ flotte mondiale)
- Canal du Nicaragua, prévu 2020, gabarit Triple-E, projet Chinois
Problèmes : saturés + inadaptés à la taille des bateaux actuels
II. LES ESPACES MARITIMES : APPROCHE GÉOSTRATÉGIQUE. B. Des espaces à contrôler et sécuriser
l'OMI
(Organisation
Maritime
Internationale,
1948) dépendante
de l'ONU.
Première puissance
maritime mondiale :
les Etats-Unis avec 11
porte-avions (soit la
moitié de la flotte
mondiale) positionnés
dans les zones de tension
Autres puissances
maritimes :
- La France (1 porte-
avions)
- Le Royaume-Uni (assure
la sécurité maritime en
Europe)
Les nouvelles puissances
maritimes : les Brics
- La Chine : rachat de
porte-avions à la Russie
(en cours de
modernisation)
- La Russie (1 porte-
avions mais projet d’en
construire plusieurs)
- L’inde (1 porte-avions
mais projet d’en
construire plusieurs)
- Le Brésil (rachat d’un
porte-avions aux Pays-
Bas)
SÉCURISER LES ESPACES MARITIMES
Logo de l’OMI (IMO en anglais) :
170 États membres et 3 membres
associés (2011). Siège : Londres
Domaines de compétences :
Réglementation maritime, Prévenir les
pollutions du milieu marin par les
navires et installations portuaires…
Valiant Shield : exercice mené dans
l’ouest de l'océan Pacifique en 2006
qui regroupa 28 navires, 300
aéronefs et 20 000 militaires et trois
porte-avions (Abraham Lincoln, Kitty
Hawk et Ronald Reagan.)
Puissances
maritimes :
rôle dévolu aux
Etats (marines
militaires)
Porte-avions Charles de Gaulle : 1er
bâtiment de combat de surface à
propulsion nucléaire construit en
Europe occidentale. La France est le
seul pays en dehors des Etats-Unis à
avoir lancé la construction d'un porte-
avions à propulsion nucléaire
Le Liaoning, premier porte-avions
chinois : inauguré en Septembre 2012,
à Dalian (nord du pays), en présence
du président Hu Jintao : la mise en
service du bâtiment est un symbole fort
face aux tensions régnant avec le
Japon
Un exemple de tension : la situation en Asie orientale QUESTIONS (REPORTAGE + CARTE)
1. Où sont situées les îles de la discorde ? Entourez-les en rouge
sur la carte ?
2. A qui appartiennent-elles et par quelles puissances sont-elles
disputées ?
3. Quelles sont les raisons de la dispute ? 4. Avec quelle autre puissance asiatique le Japon est-t-il en
conflit ? Pourquoi ?
Les îles Diaoyu (en chinois) ou Senkaku (en
japonais) sont situées en mer de Chine
Orientale :
- appartiennent au Japon mais
revendiquées par la Chine et Taïwan
(eaux très poissonneuses +
hydrocarbures)
Autre conflit avec la Corée du Sud à propos
des îles Dokdo (en coréen) et Takeshima
(en japonais)
Vidéo : les îles Senkaku/Diaoyu :
https://www.youtube.com/watch?v=LKlOOBRZIUY
Une présence militaire forte et ancienne issue de la guerre froide
Un intérêt stratégique croissant en raison de la fonte des glaces et de l’ouverture de nouvelles routes maritimes (passage du Nord Ouest-et du Nord-Est)
Une compétition acharnée pour l’extension des ZEE et l’exploitation des ressources en hydrocarbures et halieutiques
Ces tensions se combinent aussi avec des enjeux environnementaux :
Explosion d’une plate-forme dans le golfe du Mexique en 2010
Surpêche (ex : thon rouge en Méditerranée, morue au Canada…), 30 % des espèces de poisson menacés d’extinction
ex : Great Pacific Garbage Patch, découverte en 1997, 700 000 km2 dans l’océan Pacifique, 3 fois la taille de la péninsule ibérique)
AMP (Aires marines protégées) = 3% des océans
Mesures de gestion de la pêche (quotas)
Pb : ces parcs et réserves marines répondent aussi à une volonté de contrôle :
Exemples : - Etats-Unis : création d’une Aire maritime
Protégée (AMP) autour d’Hawaï, Guam et Wake Island = dénoncé par la Chine comme une prise de possession des océans
- Royaume-Uni : AMP de Chagos dans l’océan Indien = renforcer son autorité sur l’île que revendique aussi l’île Maurice + protéger la base américaine de Diego Garcia en empêchant le retour des populations déplacées lors de la création de la base
- AMP souvent créées dans des régions éloignées où il n’y a pas de surpêche, de tourisme ou de pollution…
Conclusion Le processus de mondialisation, s’il contribue à intégrer de manière croissante de plus en plus de territoires, demeure toutefois sélectif. En renforçant l’interdépendance entre les espaces, il contribue aussi à les hiérarchiser. Certaines contraintes comme l’enclavement, la faiblesse des infrastructures de transports ou encore l’absence d’accès à la mer contrarient la participation de certains territoires à l’économie mondialisée. Par ailleurs, la valorisation des espaces maritimes devient aujourd’hui un enjeu géostratégique incontournable : l’appropriation des ressources halieutiques comme des hydrocarbures off-shore suscite tensions et menaces. Les façades maritimes sont aujourd’hui devenues des interfaces majeures (attraction des hommes et des activités). Elles sont des nœuds sur lesquels s’appuient les échanges mondiaux qui transitent essentiellement par transport maritime. La sécurisation des voies de communication maritimes est donc primordiale pour l’économie mondialisée bien qu’elles soient difficiles à surveiller car confrontées à de multiples activités illégales.