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Histoire 4e 1
Chapitre I L’Europe du XVIIIe
A – Le développement d’un commerce international et ses conséquences
1 – Des échanges au profit de l’Europe
a) Essor du commerce international
b) La place de la bourgeoisie marchande
2 – L’économie de plantations
a) Un système esclavagiste
b) La vie dans les plantations
B – L’Europe des Lumières
1 – Naissance et développement
a) Progression de la lecture
b) L’œuvre des Lumières
c) Les philosophes des Lumières
2 - Une œuvre des Lumières : l’Encyclopédie
a) Un « Dictionnaire raisonné des sciences des arts et des métiers »
b) Une critique de la société
Mots importants :
Commerce triangulaire : Système d’échange entre l’Afrique, l’Amérique et
l’Europe.
Armateurs : marchands qui financent une expédition commerciale maritime
Marronnage : fuite des esclaves
Traite négrière : Commerce d’esclaves
Salons : Lieux de discussion et de débat où se retrouvent les philosophes des
Lumières.
Monarchie parlementaire : Système politique dans lequel le monarque partage
le pouvoir avec un parlement
Monarchie absolue : Système politique dans lequel le monarque dispose de tous
les pouvoirs.
Salon : Lieu de rencontre et de débat pour la haute société
Censure : limitation des libertés d’expression et notamment de la publication, par
une autorité politique ou religieuse
Lettre de cachet : Document par lequel le roi de France peut faire emprisonner
une personne « selon son bon plaisir ». Le cachet est la signature royale.
Monarque éclairé : Roi qui s’entoure de conseillers issus du mouvement des
Lumières.
Histoire 4e 2
Chapitre I L’Europe du XVIIIe
A – Le développement d’un commerce international et ses conséquences
1 – Des échanges au profit de l’Europe
a) Essor du commerce international
Au XVIIe siècle, le commerce international est pratiqué par l’intermédiaire
de compagnies de commerce, qui ont le droit de faire la totalité du commerce dans
une région donnée. C’est le cas de l’east India Company (pour l’Angleterre), ou
de la Compagnie des Indes orientales (pour la France).
Les grandes routes maritimes relient l’Europe, qui exporte des produits
manufacturés, à l’Amérique, d’où sont rapportés des produits tropicaux.
Les Européens pratiquent aussi le commerce triangulaire entre l’Afrique
(où sont achetés des esclaves), l’Amérique (où ils sont vendus) et l’Europe
b) La place de la bourgeoisie marchande
Les marchands et des artisans s’enrichissent et forment la bourgeoisie (de
plus en plus riche et puissante) qui investit dans le commerce international. Dans
les ports, les armateurs financent les expéditions commerciales et bâtissent
d’énormes fortunes dont témoignent les palais qu’ils se font construire.
2 – L’économie de plantations
a) Un système esclavagiste
L’esclavage n’est pas au XVIII e une nouveauté. Dès le VIIIe existe un
commerce de part et d’autre de la Méditerranée. Mais au XVIIIe siècle la traite
transatlantique prend un essor sans comparaison.
Le Portugal (qui possède le Brésil), le Royaume-Uni et la France sont les
principaux utilisateurs d’esclaves. Ils sont achetés à des marchands africains sur
le littoral qui les échangent contre des produits qui leur donnent du pouvoir
(armes) et de la distinction (étoffes).
Les esclaves sont vendus souvent aux enchères aux colons qui vont les
utiliser comme main-d’œuvre.
Cette traite fera plus de 12 millions de déportés.
b) La vie dans les plantations
Les esclaves importés d’Afrique sont utilisés dans les plantations
américaines et contribuent ainsi à la production des diverses marchandises (sucre,
café, cacao, tabac...) vendues ensuite en Europe. Les conditions de vie sur ces
plantations dépendent des tâches attribuées mais étaient de façon générale très
difficiles ; les esclaves étant considérés comme des objets plus que comme des
êtres humains.
Ces conditions inhumaines et dégradantes ont poussé un certain nombre
d’entre eux au marronnage (c’est-à-dire à la fuite) ou à la révolte ; jusqu’à ce que
finalement les traites négrières et l’esclavage soient progressivement abolis au
cours du XIXe siècle.
Histoire 4e 3
TEST
1 - Citez deux nouveaux outils commerciaux du XVIIe et XVIIIe siècles qui
ont facilité le commerce triangulaire.
2 - Parmi ces villes d'Europe, listez celles qui sont des ports puis celles qui
ont participé au commerce triangulaire en raison de leur localisation sur la
façade atlantique : Lisbonne - Paris - Moscou - Venise - Bordeaux - Nantes - Plymouth - Vienne -
Liverpool - Barcelone
3 - Choisissez l'affirmation qui vous semble la plus exacte : a. Le commerce triangulaire permet aux Africains de s'enrichir en vendant des
esclaves aux planteurs d'Amérique et en achetant du sucre à ces planteurs.
b. Le commerce triangulaire permet aux Européens de s'enrichir en achetant des
esclaves en Afrique, en les revendant en Amérique ou dans l'océan Indien où ils
achètent du sucre ou du café qu'ils revendent en Europe.
c. Le commerce triangulaire est organisé par les planteurs d'Amérique et de
l'océan Indien qui vont acheter des esclaves en Afrique et vendent du sucre ou
du café en Europe.
4 - Esclaves en fuite installés dans la montagne, sur l'île Bourbon « Ce qui sert à vos plaisirs est mouillé de nos larmes », illustration du Voyage à
l'isle de France de Bernardin de Saint-Pierre, gravure de François Denis Née
d'après Jean Michel Moreau le Jeune, 1773, BNP, Paris
.
a. Comment appelle-t-on ces esclaves qui tentent de s'enfuir ? b. De quelle
manière sont-ils punis s'ils sont rattrapés ?
5 - Mettez dans l'ordre les affirmations suivantes sur les causes et les
conséquences de la traite :
a. La traite négrière prend une grande importance au XVIIIe siècle.
b. Les Européens parviennent à s'installer dans les îles des Caraïbes et de l'océan
Indien et y cultivent du sucre et du café dans des plantations.
c. La production de sucre et de café augmente et est exportée vers l'Europe. d. Les
bourgeoisies marchandes de la façade atlantique s'enrichissent.
e. Dans les plantations, la main-d'œuvre esclave remplace rapidement les
Européens ou les Indiens.
6 - Compléter des mois croisés
1- Unité de production agricole dans laquelle travaillent des esclaves.
Histoire 4e 4
2. Boisson issue du commerce triangulaire et très à la mode chez les bourgeois au
XVIIIe siècle.
3. Grand port français du sud-ouest de la France qui s'est enrichi grâce au négoce
international.
4. Fuite des esclaves.
5. Navire utilisé pour transporter les esclaves de l'Afrique à l'Amérique.
7 - J'observe ces images et je dis à quel type d'acteurs elles correspondent et
quel est leur rôle dans la croissance du commerce atlantique au XVIIIe siècle.
Histoire 4e 5
B – L’Europe des Lumières
1 – Naissance et développement
a) Progression de la lecture
Au XVIIIe, la société est encore très majoritairement analphabète et le
clergé domine toujours une population souvent superstitieuse.
Mais la lecture progresse (vers 1780, 37% des gens savent signer contre
20% en 1700). En ville on lit les gazettes, on trouve des bibliothèques, des
librairies, des cafés… Les salons sont des lieux de rencontre et de débats, pour la
« haute société » …
Dans les campagnes, la littérature de colportage diffuse des idées nouvelles,
même si les ouvrages traitent en majorité des contes, légendes etc.
b) L’œuvre des Lumières
La philosophie est un mot d’origine grecque qui signifie « amour de la
sagesse ». Un philosophe est un penseur qui réfléchit sur le monde, l’homme et la
condition humaine. Les Lumières sont les philosophes du XVIIIe qui refusent les
préjugés et les superstitions.
Ils veulent tout examiner à la lumière de la Raison, de l’expérience et de la
réflexion.
Les Lumières luttent contre :
- l’obscurantisme : c'est-à-dire les superstitions, les interdits religieux, qui
empêchent d’avoir une connaissance plus approfondie et entraîne des excès
(condamnation pour sorcellerie…).
- l’absolutisme : les philosophes, à part Rousseau qui dans le Contrat Social
veut une société égalitaire et démocratique, ne s’opposent pas à la monarchie.
Ils veulent la séparation des pouvoirs et condamnent l’arbitraire royal (les
décisions du roi qui ne reposent que sur son bon plaisir (lettres de cachet). Ils
condamnent également la censure et la torture.
c) Les philosophes des Lumières
Au XVIIIe siècle, les philosophes les plus marquants sont :
Montesquieu (1689-1755) dans les « Lettres persanes » et « l’Esprit des
lois » (1748). Il prône une séparation des pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire)
pour éviter la tyrannie.
Rousseau (d’origine suisse, 1712-1778) défend l’égalité, la souveraineté
du peuple et le régime républicain dans son « Contrat social » (1762).
Au début de la Révolution, la plupart des philosophes sont morts. Mais ils
ont préparé les mentalités.
Voltaire (1694 – 1778) : lutte particulièrement contre le poids des
superstitions et du fanatisme religieux. Il s’engage ainsi pour dénoncer la
condamnation et l’exécution de Jean Calas, marchand de Toulouse et protestant,
accusé sans preuve, d’avoir tué son fils. Voltaire parcourt l’Europe et conseille
certains monarques « éclairés », comme Fréderic II de Prusse.
2 - Une œuvre des Lumières : l’Encyclopédie
a) Un « Dictionnaire raisonné des sciences des arts et des métiers »
Histoire 4e 6
Diderot (1713-1784) et le mathématicien d’Alembert, sont les fondateurs
de l’Encyclopédie (1745-1772), ouvrage en 28 volumes qui regroupe toutes les
connaissances de l’époque dans tous les domaines.
Elle est rédigée par 150 savants, philosophes et spécialistes de toutes les
disciplines dont Voltaire, Montesquieu ou Rousseau. Si elle n’est pas le premier
ouvrage de ce type (l’Anglais Chambers en a déjà rédigé une), elle est la plus
complète jamais publiée.
b) Une critique de la société
L’Encyclopédie est reçue avec enthousiasme par le public et jusque dans
l'entourage même du roi Louis XV, qui en avait pourtant interdit la publication.
L’Encyclopédie dénonce les préjugés véhiculés par les habitudes, les
interdits, les autorités religieuses et politiques. Par exemple, d’Alembert
condamne le poids de l’Eglise sur les sciences (avec le procès de Galilée). De
nombreux articles sont aussi des critiques de l’absolutisme.
TEST
1 - Choisissez la ou les bonne(s) réponse(s) parmi celles proposées :
Les Lumières sont :
a. un mouvement philosophique et scientifique
b. un mouvement uniquement scientifique
c. un mouvement uniquement philosophique
d. un mouvement religieux
Les Lumières contestent :
a. le pouvoir de l'Église
b. la tolérance
c. l'esclavage
d. la fraternité
Les Lumières se déroulent :
a. au XVIe siècle
b.au XVIIe siècle
c. au XVIIIe siècle
d.au XIXe siècle
Les Lumières défendent :
a. la liberté
b. l'égalité
c. la séparation des pouvoirs
d. le pouvoir absolu
2 - Citez : • un philosophe des Lumières ;
• un savant des Lumières ;
• un moyen de diffusion des Lumières ;
• une œuvre écrite à l'époque des Lumières ;
• une idée nouvelle défendue par les Lumières ;
• un despote éclairé.
3 - Retrouvez les notions qui correspondent aux définitions suivantes :
Histoire 4e 7
a. Droits que possède l'homme dès sa naissance et qui ne peuvent lui être retirés.
b. Faculté qui permet à l'homme de connaître, de juger, de distinguer le vrai du
faux.
c. Souverain séduit par les idées des Lumières et conseillé par les philosophes,
mais dont les réformes sont finalement limitées.
4 - Reliez les philosophes des Lumières ci-dessous aux idées majeures qu'ils
ont défendues
a. « Je critique la société d'ordres et défends l'idée d'égalité entre les hommes. »
b. « Je dirige la publication de l'Encyclopédie et y développe l'idée de liberté. »
c. « Je dénonce la confusion des pouvoirs, source de tyrannie, et propose qu'ils
soient strictement séparés.
d. « Mathématicien, je dénonce l'esclavage des Noirs au nom de l'égalité et de la
fraternité. »
e. « Je tente "d'éclairer" le roi de Prusse Frédéric II, je combats pour la tolérance
religieuse. »
5 - révise le vocabulaire en complétant des mots croisés.
1. Lieu de réunion souvent tenu par des femmes de la haute société où l'on vient
se cultiver et se distraire.
2. Courant de pensée qui regroupe des savants et des penseurs voulant guider
l'humanité.
3. Ouvrage qui doit rassembler l'ensemble des connaissances
4. Contrôle des textes par une autorité qui décide de leur publication.
5. Penseur du XVIII* siècle qui cherche à comprendre le monde selon la raison.
6 - J'Indique la ou les bonnes réponses,
Quelles sont les idées des Lumières a) Penser par soi- même.
b) Le droit de vote des femmes.
c) La liberté.
d) La tolérance.
2. Parmi les éléments suivants, lesquels ont permis la diffusion des idées des
Lumières ? a) Les écoles b) Les salons
3. Les Lavoisier sont des scientifiques du XVIIIe siècle» mais, dans quelle
discipline ? a) La géographie
b) La chimie
c) Les mathématiques
Histoire 4e 8
7 – Je complète le résumé avec les mots suivants : Cafés, censurent, raison,
Europe, salons, despotes éclairés, expériences, l’Encyclopédie, monarchie
absolue, Lumières
Les savants et les penseurs du XVIIIe siècle font partie du mouvement
des_____________. Ils utilisent leur _____________ pour comprendre le monde
et font de nombreuses découvertes scientifiques grâce à leurs _________. Leurs
idées se diffusent grâce à des ouvrages comme ___________ ou lors de
discussions dans les _____________ ou les ___________. Par leurs idées, ils
critiquent les erreurs de la société et remettent en cause la ___________. Certains
souverains protègent ces savants. Ce sont les _____________. D’autres au
contraire n’acceptent pas ces idées nouvelles et les _____________ pour les
interdire.
Histoire 4e 9
Chapitre II - La Révolution française et l’Empire
I – De l’Absolutisme à la République (1789 – 1792)
A – Un système de plus en plus contesté
1 - La société d’ordres
2 - Remise en cause de l’Absolutisme
3 - Un pays en crise
a) sociale
b) financière B – La chute de l’Ancien Régime
1 - La fondation de l’Assemblée constituante
a) Les Etats Généraux
b) Le serment du jeu de paume (20 juin 1789)
2 - Le mouvement populaire et ses conséquences
a) La prise de la Bastille (14 juillet 1789)
b) La Grande Peur (20 juillet – 6 août)
c) Le retour du roi à Paris (5 octobre)
3 - Les premières réformes
a) Naissance de la vie politique
b) La Déclaration des Droits de l’Homme (26 août 1789)
c) Une réorganisation administrative et judiciaire
C – La fin de la monarchie
1 – Tensions avec le roi
2 - La guerre et ses conséquences
Définitions :
Gazette : Journal, parfois d’une seule page
Constitution : Texte auquel doivent se soumettre tous les acteurs d’un Etat,
présentant la répartition de leur pouvoir.
Etat : Ensemble des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires, permettant de
diriger la population d’un territoire délimité par des frontières
Député : Représentant du peuple ou d’un groupe, siégeant au Parlement
Notable : Personne exerçant des responsabilités
Etats-Généraux : Réunion de représentants des trois ordres, qui a lieu
épisodiquement depuis le Moyen-âge, afin d’approuver la levée d’impôts
nouveaux.
Noble : Personne qui a hérité de son titre ou qui a été anoblie par le roi, faisant
partie d’un ordre privilégié
Clerc : Membre du clergé (contraire de laïc)
Tiers-Etat : Ensemble de ceux qui ne sont ni nobles ni clercs.
Bourgeois : Personne aux revenus aisés qui fait partie du Tiers Etat.
Révolution : Mouvement profond amenant un changement social et politique
Sans-culottes : Littéralement « ceux qui ne portent pas les culottes de soie des
riches », mais des pantalons de toile. Ce sont souvent des artisans, boutiquiers etc.
qui ne font pas partie des plus pauvres, et ont gagné une conscience politique.
Histoire 4e 10
Club : Lieu où se regroupent par affinité les partisans d’un système politique. Le
club des Jacobins est le plus important.
Droite et gauche : A l’Assemblée, se regroupent à droite de l’orateur les
conservateurs, à droite, les révolutionnaires. Plus on est à droite plus on est
conservateur, plus on est à gauche, plus on est révolutionnaire.
Assemblée constituante : Chargée de rédiger une Constitution.
Assemblée législative : Chargée de faire les lois.
Cens : Impôt à payer pour voter ou être éligible (on parle de suffrage censitaire)
Chronologie :
1787 : Constitution américaine
Août 1788 : Louis XVI annonce la réunion des Etats généraux pour mai 1789
5 mai 1789 : Première réunion des Etats généraux
20 juin 1789 : Serment du jeu de Paume
14 juillet 1789 : Prise de la Bastille
20 juillet – 6 août : Grande peur
4 août 1789 : Dans la nuit, l’Assemblée vote l’abolition des privilèges
26 août 1789 : Publication de la Déclaration des Droits de l’Homme
5 – 6 octobre 1789 : Un cortège de femmes ramène le roi à Paris
20 juin 1791 : Fuite du roi à Varennes
20 avril 1792 : Déclaration de guerre à l’Autriche
10 août 1792 : Prise des Tuileries par les Sans culottes. Fin de la monarchie
Histoire 4e 11
I – De l’Absolutisme à la République (1789 – 1792)
A – Un système de plus en plus contesté L’Ancien régime est une expression des historiens pour désigner la France
d’avant la Révolution de 1789. Il est à la fois social : la société est divisée en
ordres, et politique : le roi est un souverain absolu détenant tous les pouvoirs.
1 - La société d’ordres
La société est divisée en trois ordres tenant leur origine du moyen âge :
- le service de Dieu : ceux qui prient, le clergé (1%)
- la défense : ceux qui combattent, les nobles (2 %)
Ces deux ordres ont de nombreux privilèges : ils perçoivent des impôts, et
ont le monopole des responsabilités politiques.
- le travail : ceux qui travaillent, les paysans, artisans, marchands…qui
constituent le Tiers état (97 % de la population). Les plus riches et les plus
cultivés des citadins sont les bourgeois : commerçants, négociants, banquiers,
avocats. Ils acceptent de moins en moins d’être exclus des charges réservées à la
noblesse.
2 - Remise en cause de l’Absolutisme
En France, le roi dispose du pouvoir exécutif (appliquer les lois), législatif
(il peut faire les lois) et judiciaire (il peut faire emprisonner qui il veut). Ce
système est de plus en plus critiqué, notamment par les Lumières. Or, certains
Etats démontrent que le partage est possible : l’Angleterre dispose d’une
monarchie constitutionnelle : le pouvoir exécutif appartient au roi, le législatif au
Parlement.
Aux Etats-Unis, la Constitution de 1787 sépare totalement les pouvoirs
exécutif, législatif et judiciaire.
Histoire 4e 12
3 - Un pays en crise
a) sociale À partir de 1785, les récoltes de blé chutent fortement : elles sont trois fois
moins importantes en 1789 qu’en 1785. Le prix du blé a plus que doublé pendant
la même période. La population n’a alors plus assez pour se nourrir. De plus, à
cause de cette hausse des prix des denrées alimentaires, elle ne peut plus acheter
d’autres produits. Cela entraîne un chômage important et une grande insécurité
(pillages…).
b) financière
Histoire 4e 13
Le pays est très endetté. La seule solution pour obtenir de l’argent serait de
faire payer les privilégiés mais la noblesse et le clergé s’opposent à toute réforme.
Ils réclament la convocation des Etats Généraux, une assemblée avec des
représentants des trois ordres, seule apte à autoriser la création d’un impôt
nouveau. Le roi accepte. La réunion est annoncée pour mai 1789.
Comme il y aura une voix par ordre, pour les privilégiés, le calcul est
simple, ils auront deux voix (noblesse + clergé) contre une pour le Tiers Etats. Ils
sont certains de l’emporter et de conserver leurs avantages.
L’essentiel : Les causes de la Révolution sont nombreuses. La bourgeoisie,
cultivée et ambitieuse, souhaite mettre fin à une société d’ordres, bloquée par un
clergé et une noblesse qui refusent de perdre leurs privilèges. Les philosophes des
Lumières ont sévèrement critiqué la société, le contrôle de l’Eglise, et le régime
absolutiste. Or, un grand nombre de leurs idées ont vu leur application en
Angleterre et en Amérique, prouvant qu’une alternative est possible. La crise
financière sert de détonateur, obligeant le roi à convoquer les Etats Généraux, dont
la réunion, sur fond de disette et de chômage, va déclencher la Révolution.
B – La chute de l’Ancien Régime
1 - La fondation de l’Assemblée constituante
a) Les Etats Généraux Ils s'ouvrent à Versailles, le 5 mai 1789. Il y a 291 membres du Clergé
(avec- plus de 200 curés), 270 députés de la Noblesse (dont 90 libéraux, c'est-à-
dire favorables au changement), 578 députés du Tiers État.
Les débats entre les ordres sont impossibles car ils doivent se retrouver dans
des salles séparées.
b) Le serment du jeu de paume (20 juin 1789)
Histoire 4e 14
Le 17 juin les députés du Tiers-Etat annoncent que, représentant la quasi-
totalité des Français, ils sont les seuls à pouvoir voter l’impôt. Sous la pression de
la noblesse, le roi fait fermer le 20 juin leur salle de réunion. Les députés se
retrouvent dans la Salle du Jeu de Paume et jurent de ne pas se séparer avant
d’avoir donné une constitution à la France. Ils prennent le nom d’Assemblé
nationale constituante.
C’est le premier grand acte révolutionnaire qui détruira l’Ancien régime
politique en mettant fin à l’absolutisme. Mais il s’agit alors d’organiser un partage
des pouvoirs du roi avec l’Assemblée…Non de l’en priver…
2 - Le mouvement populaire et ses conséquences
a) La prise de la Bastille (14 juillet 1789)
En juillet 1789, le prix du pain est à son plus haut niveau.
Le peuple de Paris a peur d’un complot du roi pour les affamer et la
population cherche des armes pour se défendre. Le 14 juillet, cherchant des
munitions, des émeutiers prennent la Bastille. La citadelle était le symbole du
pouvoir du souverain de faire emprisonner une personne sans avoir à se justifier.
b) La Grande Peur (20 juillet – 6 août)
La famine a poussé des milliers de mendiants sur les routes. A la suite de
rumeurs parlant de bandes armées prêtes à les attaquer, des groupes se constituent
et attaquent les châteaux.
La nuit du 4 août, face à ce mouvement, les députés de la noblesse, afin
d’apaiser les paysans, votent l’abolition des privilèges : après l’Ancien Régime
politique, c’est l’Ancien Régime social qui est aboli.
c) Le retour du roi à Paris (5 octobre)
Les députés ayant choisi de donner un droit de véto (« je m’oppose » en
latin) au roi, celui-ci montre son intention de ne pas signer le moindre
texte notamment celui de l’abolition des privilèges. Cela développe la colère des
parisiens, qui ont de plus toujours du mal à se ravitailler.
Le 5 octobre, les Parisiens prennent la route de Versailles. Le 6, les grilles
du château sont forcées. Le roi doit accepter de rentrer à Paris avec sa famille. Il
Histoire 4e 15
s'installe aux Tuileries, l'Assemblée dans la salle du Manège voisine. Le
gouvernement du pays s'effectuera désormais sous la surveillance du peuple.
3 - Les premières réformes
a) Naissance de la vie politique
Les députés des Etats généraux se regroupent dorénavant non plus par
ordres, puisque ceux-ci ont été abolis, mais par opinion politique. Les plus à droite
sont les Aristocrates (ou Noirs), hostiles à tout changement. A gauche, au
contraire, on trouve les démocrates, très peu nombreux, qui veulent aller encore
plus loin dans la Révolution en abolissant la monarchie. Le centre
(Constitutionnels et monarchiens) regroupe la majorité des députés, qui sont
favorables à une monarchie à l’Anglaise, c’est-à-dire avec un partage du pouvoir
entre le roi et une assemblée.
Une partie du peuple, essentiellement les bourgeois et les classes populaires
les plus instruites, se retrouvent aussi dans des clubs, ancêtres de nos partis
politiques. Le plus important est le club des Jacobins. Dans le même temps,
profitant de la liberté de la presse, les journaux de toute tendance se multiplient.
b) La Déclaration des Droits de l’Homme (26 août 1789)
Ce texte, rapidement établi en attendant la mise au point d'une constitution,
précise les grands principes sur lesquels doit se fonder le nouveau régime. Ainsi,
l’égalité civile est affirmée, confirmant l’abolition des privilèges. On retrouve
dans ce texte des éléments de la philosophie des Lumières.
c) Une réorganisation administrative et judiciaire
Réformes administratives : création de 83 départements qui remplacent
provinces, baillages…Divisés en cantons et communes…
Judiciaires : la justice, organisée par département, est gratuite. Disparition
des « délits imaginaires » : hérésie, magie, sorcellerie… et de la torture.
C – La fin de la monarchie
1 – Tensions avec le roi
Le 14 juillet 1790, lors de la Fête de la Fédération, sur le Champ de Mars,
le roi jure fidélité à la Nation. En réalité, il prépare sa fuite à l’étranger afin de
récupérer son trône avec le soutien des souverains étrangers d’Autriche et de
Prusse.
Le 20 juin 1791, il est arrêté à Varennes et ramené à Paris
=> il a perdu la confiance de la majorité du peuple, alors même que les députés
rédigent une constitution lui donnant un fort pouvoir exécutif…
Histoire 4e 16
2 - La guerre et ses conséquences
L’Autriche prend en Europe la tête des pays hostiles à la Révolution
française. La France lui déclare la guerre le 20 avril 1792.
Mais l’armée française est désorganisée : beaucoup d'officiers ont émigré,
les troupes sont indisciplinées. Les défaites se multiplient, d’autant plus que la
Prusse rejoint les Autrichiens.
Le 1er août est connu à Paris le manifeste du général prussien Brunswick,
qui somme les Parisiens de se soumettre au roi, sous peine d'une répression
exemplaire. Cela accentue la colère du peuple parisien.
Le 10 août, celui-ci attaque les Tuileries. Louis XVI et sa famille doivent
se réfugier à l'Assemblée.
Sous la pression de l'émeute, celle-ci suspend le roi, bientôt enfermé dans
la prison du Temple.
C'est la chute de la royauté.
Conclusion
L’Assemblée, composée de Bourgeois qui ont obtenu ce qu’ils désiraient
(fin de la société d’ordres et de l’absolutisme, une Constitution qui les favorise),
se heurte au roi qui refuse tout changement, ce que révèle sa tentative de fuite à
l’étranger. Dans un climat de guerre, cela aboutit à sa chute lorsqu’il devient
évident qu’il est en lien avec l’ennemi.
Histoire 4e 17
II – La République (1792 – 1799)
A – La Convention au pouvoir.
1 - Girondins et Montagnards
2 - La Terreur
B – La fin de la Révolution
1 - Un pouvoir instable
2 - Le coup d’Etat du 18 brumaire 1799
L’essentiel
Définitions Girondins : Nom donné aux députés modérés car beaucoup viennent de Gironde
Montagnards : Députés plus proches du peuple, dont font partie Robespierre,
Danton etc.
Plaine : ou Marais : Députés du Centre, en général d’origine bourgeoise.
Convention : Nom de la nouvelle Assemblée, élue au suffrage universel,
première à être républicaine. Elle sera d’abord dominée par les Girondins, puis
par les Montagnards et enfin par la Plaine.
Terreur : Fait de la peur une politique du gouvernement, destinée à terrifier les
ennemis de l’intérieur.
Loi des suspects : Décret permettant d’arrêter quiconque pouvant, par ses actions,
son comportement, son origine ou ses relations, mettre en danger la Révolution
Comité de Salut public : Gouvernement de 14 membres, dont Robespierre,
Saint-Just…sous la Terreur
Comité de sureté générale : Chargé de la police sous la Terreur.
Directoire : Gouvernement mis en place après la Terreur, constitué de 5
Directeurs
Dates importantes :
20 septembre 1792 : Victoire de Dumouriez à Valmy
21 septembre 1792 : Proclamation de la naissance de la République
21 janvier 1793 : Exécution de Louis XVI
Juin 1793 – juillet 1794 : Période de la Terreur
27 juillet 1794 : Exécution de Robespierre et de ses proches
9 – 10 novembre 1799 (18 et 19 brumaire) : Coup d’Etat de Bonaparte
Histoire 4e 18
II – La République (1792 – 1799)
A – La Convention au pouvoir.
1 - Girondins et Montagnards
Le 20 septembre, à Valmy, le général Dumouriez, à la tête d’une armée de
volontaires, va repousser l’invasion.
Le 21 septembre 1792, la Convention, nouvelle Assemblée élue au suffrage
universel masculin, abolit la royauté et proclame la naissance de la République.
Dans cette nouvelle assemblée, deux groupes s'opposent sur la politique à
mener.
À droite, les girondins, sont des modérés
À gauche, les montagnards, dirigés par Danton, Marat et Robespierre,
acceptent de prendre en compte les aspirations du mouvement populaire parisien,
mené par les sans-culottes.
De septembre 1792 à juin 1793, les girondins gouvernent avec le soutien
des députés centristes de la Plaine.
Louis XVI est condamné à mort et exécuté le 21 janvier 1793, suivi de Marie-
Antoinette le 16 octobre.
Mais les problèmes se multiplient : en Vendée, une guerre civile oppose les
royalistes, aux républicains. De plus l’armée française recule à nouveau aux
frontières.
À Paris, les sans-culottes exigent le renvoi des Girondins jugés incapables de
mener la guerre. Le 2 juin 1793 sous la pression d’une manifestation le Marais
rejoint les montagnards et les députés votent l'arrestation des Girondins.
2 - La Terreur
L’élimination des Girondins amène les montagnards au pouvoir.
La Convention met la terreur à l'ordre du jour : « pour vaincre, il faut terrifier
les ennemis de l’intérieur » et délègue la réalité du pouvoir au Comité de salut
public de 14 membres, dominé par Robespierre.
La loi des suspects permet d’arrêter quiconque peut mettre la révolution en
danger. Elle entraîne l'arrestation de milliers de personnes. Le tribunal
révolutionnaire juge sans appel.
La Convention
Girondins
Plaine (ou Marais)
Montagnards
Histoire 4e 19
Cette politique permet de briser les révoltes intérieures, mais le bilan de la
Terreur est lourd (17 000 condamnés à mort, environ 200.000 victimes de la
guerre civile).
Les difficultés économiques persistent. Les dirigeants montagnards se
déchirent: ceux qui veulent renforcer la Terreur sont éliminés en mars 1794, suivis
en avril de ceux qui veulent l’assouplir comme Desmoulins et Danton.
Robespierre perd le soutien des militants populaires et de la majorité des
conventionnels. Le 27 juillet 1794, il est arrêté et guillotiné le lendemain.
Conclusion
La première République s’est mise en place dans un climat de guerre
renforçant les tensions. Les Girondins, modérés, sont rapidement en échec. La
Montagne au pouvoir, c’est aussi la tentative de parvenir à une société plus
égalitaire mais surtout la Terreur, dictée en grande partie par les nécessités de la
guerre.
B – La fin de la Révolution
1 - Un pouvoir instable
L’élimination de Robespierre donne le pouvoir aux modérés de la Plaine, qui
mettent fin à la Terreur. Mais il règne toujours un climat de guerre civile entre
royalistes et révolutionnaires.
En 1795, le Directoire, un nouveau régime dominé par cinq directeurs, est
fondé, mais l’instabilité du régime s'accentue.
Dans ces conditions, nombreux sont ceux qui recherchent un homme fort
capable de rétablir la stabilité. Bonaparte est le plus célèbre des généraux, le plus
populaire.
2 - Le coup d’Etat du 18 brumaire 1799
Les 18 et 19 brumaire (9 et 10 novembre 1799), les députés, sous la menace
de l’armée, acceptent de dissoudre le Directoire et de confier le pouvoir à trois
consuls : Bonaparte, Sieyès et Roger Ducos.
Histoire 4e 20
Comme le 9 thermidor, le 18 brumaire est une date décisive. Elle met
concrètement fin à la décennie révolutionnaire, en même temps qu'elle ouvre l'ère
napoléonienne.
L’essentiel : La 1ère République nait en pleine guerre, amenant le gouvernement
(le comité de Salut public dominé par Robespierre) à prendre des mesures
extrêmes comme la Terreur, pour « éliminer les ennemis de l’Intérieur ». Alors
que la situation s’améliore, Robespierre refuse de mettre fin à cette politique, et
élimine tous les opposants. Cela aboutit à sa propre chute, et à l’instauration d’un
nouveau pouvoir, le Directoire. Mais la situation de crise crée une instabilité telle
que beaucoup souhaitent l’arrivée d’un homme fort au pouvoir, capable de mettre
fin aux troubles et de sauvegarder l’héritage de la Révolution : la fin de la société
d’ordres et de l’Absolutisme.
TEST
1 - Reliez les dates aux événements :
14 juillet 1789 •
10 août 1 792 •
18 brumaire an VIII (1799) •
1793 •
26 août 1789 •
5 mai 1 789 •
• Terreur
• Prise de la Bastille
• Ouverture des États généraux
• Prise des Tuileries
• Coup d'État de Bonaparte
• Déclaration des droits de l'Homme
et du citoyen
2 - Choisissez parmi les affirmations suivantes celles qui décrivent des
bouleversements révolutionnaires :
a. Il n'y a plus de roi en France.
b. L'Église est toute puissante.
c. Les femmes peuvent être électrices et éligibles.
d. L'école est obligatoire entre 6 et 16 ans.
e. Les départements sont créés.
f. Les hommes naissent libres et égaux en droit.
g. Tout citoyen est libre de son opinion, même religieuse.
3 - Les éléments suivants sont caractéristiques de la période révolutionnaire.
Repérez ceux qui sont devenus des symboles de la République française : a. La devise de 1 790 : « la Nation, la Loi, le Roi »
b. Le 14 juillet, fête nationale
c. Le drapeau tricolore
d. La Marseillaise
e. La guillotine
f. Le bonnet phrygien
g. Le sans-culotte
Histoire 4e 21
4 - Parmi les propositions suivantes, choisissez celle qui correspond le mieux
à la définition de la Terreur : a. La Terreur est une organisation politique.
b. La Terreur est un régime politique dans lequel les citoyens choisissent
librement ceux qui les représentent et les gouvernent.
c. La Terreur est une période révolutionnaire durant laquelle les Montagnards
condamnent et éliminent leurs opposants.
5 - Citez trois réalisations concrètes de la Révolution pour la vie
quotidienne des Français. Proposez une définition de la République.
6 - La Révolution française est riche en événements, racontez celui de votre
choix, appuyez-vous sur le plan suivant : Causes - déroulement - bilan immédiat - conséquences
Que reste-t-il aujourd'hui de cet événement ?
7 – Qui suis-je ?
Je suis un texte fondamental de la Révolution qui définit des droits et des libertés.
J’ai été adopté le 26 aout 1789
Je rassemble des hommes et des femmes qui veulent discuter de politique et
s’informer. Chez moi la parole est libre à condition d’être membre.
Forteresse parisienne, je symbolise la monarchie absolue. Ma destruction est un
des premiers évènements majeurs de la Révolution.
Histoire 4e 22
III – LE CONSULAT ET L’EMPIRE (1799 – 1815)
A – La France napoléonienne
1 – Un retour vers l’Absolutisme ?
a) Bonaparte (1769 – 1821)
b) La marche à l’Empire
c) Le despotisme impérial
2 – La réorganisation du pays
a) La paix intérieure
b) L’économie et les finances
c) Les masses de granit
B – Formation et effondrement de l’Empire
1 - L’Héritage de la Révolution
2 – L’Europe napoléonienne
a) La conquête
b) La multiplication des oppositions
c) La fin de l’empire
5 – Les conséquences de la Révolution et de l’Empire sur l’Europe
a) La France bouleverse l'Europe
b) Essor du sentiment national
c) L’Europe de 1815
Conclusion
Mots importants :
Paix d’Amiens : traité de paix signé en 1802 avec l’Angleterre, qui sera éphémère
Concordat : Accord signé avec le Pape en 1801
Masses de granit : ensemble des mesures destinées à fixer les apports de la
révolution.
Blocus : Opération consistant à empêcher tout ravitaillement d’un territoire
Sentiment national : sentiment d’appartenir à un même peuple, une même
nation.
Chronologie
15 juillet 1801 : signature du Concordat
25 mars 1802 : Paix d’Amiens avec l’Angleterre
1804 : Naissance du Code civil
18 mai 1804 : Bonaparte proclamé empereur sous le nom de Napoléon 1er
2 décembre 1804 : Sacre impérial
2 décembre 1805 : Victoire de Waterloo
1812 : Défaite en Russie
16 – 19 octobre 1813 : Défaite à la bataille de Leipzig
6 avril 1814 : Abdication et exil à l’île d’Elbe
1er mars 1815 : retour de l’île d’Elbe : début des « Cent jours »
18 juin 1815 : Défaite de Waterloo
22 juin 1815 : Abdication et exil à Sainte-Hélène
Histoire 4e 23
III – Le Consulat et l’Empire (1799 – 1815)
A – La France napoléonienne
1 – Un retour vers l’Absolutisme ?
a) Bonaparte (1769 – 1821)
Né à Ajaccio le 15 août 1769, un an après le rattachement de la Corse à la
France. Il est le 2e enfant d’une famille de huit. Il fait, grâce à une bourse des
études militaires à Paris. Il devient général à 24 ans. Et se rend célèbre par ses
victoires en Italie.
b) La marche à l’Empire
Arrivé au pouvoir, Bonaparte tente de faire la paix avec l’ensemble de
l’Europe. En 1802, il signe la paix avec l’Angleterre. Cela lui assure une telle
popularité qu’il l’exploite en se faisant nommer consul à vie.
En 1804, un complot royaliste visant à l’assassiner échoue. Mais il profite de
l’émotion, pour se faire proclamer empereur le 18 mai 1804, sacré en présence du
pape le 2 décembre 1804 à Notre Dame. Il assure ainsi l’hérédité de sa charge.
c) Le despotisme impérial
La monarchie impériale se rapproche de celle de l’Ancien Régime : la famille
Bonaparte règne partout où Napoléon distribue les couronnes.
Il reconstitue une aristocratie, espérant y attirer des membres de l’ancienne
noblesse, qui reste méfiante.
La police surveille et renseigne grâce aux mouchards, ouvre le courrier…
La presse est censurée, comme le théâtre… De plus, le catéchisme impérial
est institué et la culture et les arts doivent glorifier le régime.
2 – La réorganisation du pays
a) La paix intérieure
La nécessité de pacifier le pays pour ancrer son pouvoir l’amène à offrir la
paix à tous : Girondins, Montagnards, réfractaires…Les émigrés peuvent rentrer
et des postes administratifs leurs sont confiés.
Pour résoudre la question religieuse : signature du Concordat le 15 juillet
1801 avec le Pape qui fonctionne jusqu’en 1905.
b) L’économie et les finances
La Banque de France créée en 1800 contrôle la monnaie. Le franc germinal
(1803 : 5gr d’argent) permet de redonner confiance dans la monnaie, car
convertible en or ou en argent.
De plus, le Consulat et l’Empire passent des commandes auprès des
fabriques et relancent ainsi l’économie (coton, chimie, sidérurgie, grands travaux
(adduction d’eau dans Paris)).
c) Les masses de granit
Objectif : fixer les apports de la révolution ou de Bonaparte de façon
solide :
- éducation : création des lycées en 1802 pour former notables et officiers
- légion d’honneur (1802) : doit permettre de rassembler une élite
distinguée par ses mérites
- Code Civil : c’est le plus important (1804) : 2281 articles rédigés de façon
claire et précise, proclamant la liberté individuelle, le droit à la propriété.
Histoire 4e 24
=> Des acquis révolutionnaires sont ainsi consolidés : liberté individuelle,
religieuse, égalité devant l’impôt, accès à toutes les charges
B – Formation et effondrement de l’Empire
1 - L’Héritage de la Révolution
Après de graves revers, la victoire de Valmy (20 septembre 1792) ouvre les
frontières des Pays bas autrichiens (actuelle Belgique), de la Savoie et de Nice
confisquées à l’Autriche, puis de l’Italie
En 1802, la France compte 108 départements.
2 – L’Europe napoléonienne
a) La conquête
La Paix d’Amiens ne dure qu’un an. L’Angleterre s’inquiète en effet du
développement de la puissance française sur le continent, risquant de ruiner son
commerce. Elle organise et finance des coalitions.
Après des tentatives de débarquement en Angleterre et la défaite de
Trafalgar (21 octobre 1805 où Nelson, déjà vainqueur à Aboukir est tué),
Napoléon se concentre sur le continent. Il remporte plusieurs victoires contre la
Prusse et l’Autriche (dont Austerlitz le 2 décembre 1805).
En 1806, il organise un blocus contre l’Angleterre, l’obligeant à contrôler
toutes les ouvertures maritimes : conquête de l’Espagne (1808) et du Portugal.
b) La multiplication des oppositions
La fuite en avant liée au blocus oblige Napoléon à occuper de plus en
plus de territoires : en 1808, la prise de Rome entraîne son excommunication par
le pape. En Espagne, la résistance s’appuie sur le clergé et la population très
croyante. La répression est épouvantable.
En France, le blocus ruine une partie de la bourgeoisie portuaire (9 navires
quittent Marseille en 1811 contre 330 quatre ans auparavant.
La bourgeoisie reproche la confiscation des libertés politiques, qui n’est
plus compensée par l’expansion commerciale.
1812 : mauvaises récoltes. De plus, la conscription vide les campagnes de
leur main d’œuvre au profit de l’armée. Les ouvriers au chômage sont mécontents.
c) La fin de l’empire
La campagne de Russie est un échec cuisant. La retraite fait 400 000 morts.
C’est la première défaite personnelle de Napoléon.
En octobre 1813, il perd la bataille des Nations contre les Russes et les
Prussiens à Leipzig. Dès lors, les Français sont chassés de partout. Le 6 avril 1814,
Napoléon abdique et part pour l’île d’Elbe. Le même jour, Louis XVIII entre en
France. Mais en refusant les apports de la Révolution, il devient très vite
impopulaire. Napoléon en profite. Le 1er mars 1815, il est de retour de l’île d’Elbe.
Le 18 juin 1815 il est vaincu à Waterloo. Le 22 après sa nouvelle abdication, il
est déporté à Sainte Hélène où il meurt en 1821.
3 – Les conséquences de la Révolution et de l’Empire sur l’Europe
a) La France bouleverse l'Europe
Les idées des Lumières ont déjà influencé les classes moyennes et la
bourgeoisie du reste de l’Europe. Quant à la Révolution, elle est bien accueillie
partout, même en Angleterre qui apprécie les réformes vers une monarchie
Histoire 4e 25
constitutionnelle. Les monarques européens s’inquiètent cependant rapidement
d’une propagation des principes mettant en danger leur propre pouvoir absolu.
Une crainte justifiée puisque Lorsque les armées révolutionnaires et
impériales pénètrent dans leurs territoires, elles y suppriment les droits
seigneuriaux, la dîme et les privilèges et, sous l'Empire, promulguent le Code civil
et des Constitutions.
b) Essor du sentiment national
Très vite, cependant, les « libérateurs » deviennent de nouveaux tyrants : les
pillages, les impôts astronomiques, la levée massive de soldat pour gonfler les
rangs de la grande armée, suscitent une opposition importante. Dans la plupart
des pays occupés, un sentiment national s'affirme contre les Français, qui se
traduit par des mouvements de révoltes ou de guérillas, sévèrement réprimés.
c) L’Europe de 1815
Réunis à Vienne, les grandes puissances réaménagent l’Europe libérée de
Napoléon. La Russie, l’Autriche, la Prusse et l’Angleterre en profitent pour
s’étendre, au détriment notamment de la Pologne, qui disparaît. La plupart des
régimes monarchiques se réinstallent. Les souverains constituent une Sainte-
Alliance qui prévoit de réprimer tout mouvement révolutionnaire pouvant éclater
en Europe.
Pourtant, ce retour à l'ordre monarchique ne fait pas disparaître les idées
nouvelles, qui se sont largement diffusées dans la bourgeoisie et les élites
intellectuelles. : l’Europe a changé : un retour à l’Ancien Régime paraît
impossible dans la plupart des territoires : les expérimentations du système
constitutionnel, et du Code civil, obligent les monarques à faire des concessions.
Conclusion
Bonaparte, ambitieux et grand stratège a su en 8 ans se façonner un Empire
regroupant la quasi-totalité de l’Europe.
Si, malgré le retour à une certaine forme d’absolutisme, le régime a
conservé longtemps l’approbation des masses et de la bourgeoisie, c’est qu’il n’a
jamais remis en question un certain nombre d’acquis de la Révolution, comme
l’abolition des privilèges. Le Code Civil en est l’illustration. De plus, personne
n’est insensible à la politique impériale prestigieuse.
Avec l’abdication de Napoléon commence la période de la Restauration.
Pourtant, il s’avère rapidement qu’un retour à l’Ancien Régime est maintenant
devenu impossible. La monarchie devra maintenant faire avec les acquis de la
Révolution : la noblesse a perdu le monopole politique que le Tiers Etat entend
bien partager.
Histoire 4e 26
Chapitre III L’âge industriel
I – Naissance de l’âge industriel
A – La révolution industrielle
1 – Les causes de la révolution industrielle
a) Un fort accroissement démographique
b) Des progrès techniques
c) Les conquêtes coloniales
d) Une nouvelle élite sociale
2 – Deux révolutions successives
a) La première révolution (fin XVIIIe – 1850)
b) La seconde révolution industrielle (1850 – 1950)
c) De nouvelles techniques de production
3 – Un développement progressif de l’industrialisation
a) La Grande Bretagne amorce le mouvement
b) Un développement en Europe et en Amérique
L'essentiel
B – Une grande entreprise industrielle : Krupp
1 – Une entreprise typique de la première révolution industrielle
2 – Les conséquences sociales
a) Des conditions de vie et de travail difficiles
b) Une ségrégation sociale et géographique
Histoire 4e 27
Chapitre III L’Europe au temps de l’industrialisation
I – Les révolution industrielles
A – Deux révolutions successives
Entre 1770 et 1914, on peut distinguer deux périodes qui correspondent aussi à
deux révolutions industrielles :
1 - La première révolution (fin XVIIIe – 1850)
Elle est fondée sur deux énergies : le charbon et la vapeur, et deux
productions majeures, le textile et la sidérurgie (fabrication d’acier). L’acier
produit en quantité de plus en plus importante permet d’aménager les territoires
en y développant les chemins de fer, après la mise au point par Stephenson à la
fin des années 1820 de la locomotive à vapeur.
Les industries s’installent dans les régions pouvant leur fournir les matières
premières indispensables : charbon, fer…. Des villes naissent ainsi dans les
régions minières (Manchester en Angleterre, Nord de la France…).
2 - La seconde révolution industrielle (1850 – 1950)
La seconde révolution, est celle de deux nouvelles énergies, l’électricité, et
le pétrole, et de productions plus variées. L'industrie chimique et l'automobile en
sont les symboles, mais se développent l’électroménager, la lampe à filament, le
téléphone, l’aviation qui vont transformer en profondeur les sociétés occidentales.
Dans la mesure où l’énergie électrique est plus facilement transportable, les
industries se localisent maintenant à proximité des villes, où elles trouvent la main
d’œuvre et les clients potentiels.
3 - De nouvelles techniques de production
Les produits de la seconde révolution industrielle étant destinés à un plus
large public, il faut trouver un moyen de produire rapidement et à moindre coût.
C’est le principe du travail à la chaine mis au point par l’ingénieur Taylor et
appliqué au début par l’entreprise automobile Ford aux Etats-Unis.
L'essentiel La révolution industrielle est un vaste mouvement qui commence à partir
de l'invention de la machine à vapeur, et qui va jusqu'à l'aviation. Durant cette
période, les méthodes de productions se transforment profondément : c'est la
naissance de la grande industrie.
On distingue en fait deux révolutions industrielles, suivant la source
d'énergie utilisée : la première (1770-1850) autour du charbon et marquée par le
chemin de fer, la seconde (1850-1914) autour du pétrole, de l'électricité et de
l'automobile.
Test :
1 - J’identifie les photographies et leur donne le bon titre : le travail à la chaîne,
un paysage de la première révolution industrielle, les premières usines
Histoire 4e 28
2 – Je donne des arguments
a) Les campagnes sont également touchées par la révolution industrielle
b) Il y a une véritable révolution des transports au XIXe
c) Le travail des ouvriers change au XIXe
Histoire 4e 29
II – Les conséquences sociales et politiques de la révolution industrielle
A – Des bouleversements sociaux
1 – La croissance de la population et ses conséquences
a) La transition démographique
b) Une forte émigration
2 – Recul du monde agricole
3 – Naissance du monde ouvrier
a) Des conditions de travail très dures
b) Des conditions de vie difficiles
4 – Essor de la bourgeoisie
5 – Naissance des classes moyennes
L'essentiel
B – Des conséquences politiques
1 - Le syndicalisme
a) Naissance des syndicats
b) La grève, le principal moyen d'action
c) De nombreuses avancées sociales
2 - Socialisme et marxisme
a) Un mouvement révolutionnaire
b) La fondation des partis socialistes
L'essentiel
Mots importants :
Syndicat : Organisation destinée à défendre les intérêts d’une catégorie
professionnelle pour améliorer ses conditions de travail et de vie. Un syndicat
n’est pas un parti politique, ce dernier cherchant à accéder au pouvoir pour agir
par appliquer un programme.
Prolétaire : Dans la doctrine marxiste, celui qui n’a que ses bras (donc sa force
de travail) comme richesse, en opposition avec le bourgeois qui dispose d’un
capital.
Classe moyenne : Regroupe ceux qui ne sont ni très riches, ni pauvres. Située
entre la classe ouvrière et le monde bourgeois, elle se développe lors de la
Révolution industrielle, alors que les métiers se multiplient.
Histoire 4e 30
II – Les conséquences sociales et politiques de la révolution industrielle
A – Des bouleversements sociaux
1 – La croissance de la population et ses conséquences
a) La transition démographique
Les progrès de la médecine (vaccins…) permettent une baisse forte de la
mortalité. Dans un premier temps, la natalité reste stable. La population
européenne augmente. On parle de la « transition démographique ». En 1800,
l’Europe compte 190 millions d’habitants. Un siècle plus tard la population est
passée à 400 millions.
b) Une forte émigration
Le progrès dans les transports, associé à la recherche d’une vie meilleure
entraîne une forte émigration vers les « nouveaux continents », l’Amérique du
Nord en premier lieu. Des régions entières se vident de leurs habitants, en Irlande,
ou en Italie du Sud par exemple.
2 – Recul du monde agricole
Alors que dans une société traditionnelle l’activité est fondée
principalement sur le travail agricole, le développement de la mécanisation libère
des bras dans les campagnes qui gagnent la ville (exode rural). Peu à peu la
population rurale diminue tandis que ces populations nouvelles s’entassent dans
les périphéries des villes dans des conditions proches de celles des bidonvilles
actuels dans les pays du Sud.
3 – Naissance du monde ouvrier
a) Des conditions de travail très dures
Au cours du 19e siècle, les pays européens et les États-Unis comptent de
plus en plus d'ouvriers.
L’ouvrier gagne très pauvrement sa vie à l'usine où à la mine, dans des
métiers très dangereux et pénibles. Il est soumis au rythme des machines, à des
journées de travail très lourdes, sans concession pour les femmes et les enfants,
dont en outre, les salaires sont très inférieurs pour la même durée de travail (17h
par jour, six jours par semaine).
Histoire 4e 31
b) Des conditions de vie difficiles
La vie des ouvriers est généralement misérable. L’essentiel du salaire va
dans la nourriture, et l’épargne impossible.
Dans de nombreuses villes anglaises ou françaises, il existe également des
cités ouvrières, construites par les patrons des usines et composées souvent de
longues suites de maisons identiques, alignées les unes aux autres.
4 – Essor de la bourgeoisie
La haute bourgeoisie : entrepreneurs, banquiers, négociants ainsi que les
hauts fonctionnaires habitent souvent les quartiers chics. Leurs conditions
d'existence sont très confortables. Femmes et enfants ne travaillent pas.
La petite bourgeoisie se distingue par un habitat et des loisirs plus
modestes, ainsi que l'importance accordée à l'épargne.
Dans les deux cas, un accent particulier est mis sur l’éducation des garçons
destinés à leur succéder et augmenter leur fortune.
5 – Naissance des classes moyennes
Entre la bourgeoisie et le monde ouvrier on trouve les classes moyennes.
Elles se composent de petits patrons (commerçants, artisans), de professions
libérales (médecins, avocats) et de fonctionnaires (instituteurs, professeurs). Par
leur mode de vie, elles tendent à reproduire celui de la bourgeoisie avec des
moyens plus modestes.
L'essentiel L'industrialisation a provoqué des changements dans la société. Les conditions de
vie des ouvriers sont très difficiles, et ils doivent travailler très jeunes. Au
contraire, la bourgeoisie vit confortablement, et a les moyens d'envoyer ses
enfants à l'école. Entre les deux, les classes moyennes forment un ensemble
hétérogène (revenus et fonctions très différents).
B – Des conséquences politiques
1 - Le syndicalisme
a) Naissance des syndicats
Dès 1824 au Royaume-Uni, les ouvriers et les artisans créent des
associations de secours mutuel pour faire face aux difficultés économiques
provoquées le plus souvent par le chômage, les accidents de travail ou la maladie.
Ces organisations rassemblent de plus en plus d’ouvriers qu’elles vont représenter
et organiser pour améliorer les conditions de travail.
Les syndicats sont autorisés à des dates différentes selon les pays : en 1840
aux Etats-Unis, mais seulement en 1884 en France.
b) La grève, le principal moyen d'action
La grève est le principal moyen d'action et de pression sur les patrons. Elles
sont de plus en plus nombreuses à partir de 1880. Souvent violentes, elles se
traduisent par des affrontements très durs entre forces de l'ordre et ouvriers.
La violence des grèves, et de leur répression, continue encore au 20e siècle.
c) De nombreuses avancées sociales
Histoire 4e 32
Au cours du 19e siècle, les ouvriers ont obtenu, le plus souvent à l'aide des
syndicats, de nombreuses avancées sociales. Ainsi, en France en 1892 le travail
des femmes ne peut dépasser 11 heures par jour. En 1900 la journée de travail est
portée à 10 heures. Le travail des enfants est de plus en plus limité (en France âge
minimum de 8 ans en 1841, puis 12 ans en 1871).
2 - Socialisme et marxisme
a) Un mouvement révolutionnaire
Le socialisme est une doctrine qui dénonce l'organisation et le
fonctionnement de la société industrielle et qui souhaite réduire les inégalités
sociales, en imaginant des systèmes économiques et sociaux favorables à la classe
ouvrière. L’un des grands penseurs du socialisme est Karl Marx qui publie, avec
Engels Le Manifeste du Parti communiste en 1848. Il encourage les ouvriers du
monde entier à s'unir, faire la révolution et renverser la bourgeoisie, établir alors
une dictature, première étape vers le communisme, système dans lequel les biens
seront répartis équitablement entre tous.
b) La fondation des partis socialistes
Entre 1850 et 1875 naissent des partis socialistes. C'est le cas en Allemagne
en 1875 avec la naissance de la social-démocratie, puis en Angleterre avec le parti
travailliste. En France Jean Jaurès crée la SFIO (section française de
l'Internationale ouvrière) en 1905. Ces partis parviennent au pouvoir surtout après
1900 mais abandonnent leur doctrine révolutionnaire pour une politique de
réforme.
L'essentiel
Les conditions de travail très difficiles des ouvriers depuis l'accélération de
l'industrialisation entrainent la création de groupements destinés à les améliorer :
les syndicats. Même si les relations avec l'autorité sont difficiles, les grèves des
syndicalistes ont permis certaines avancées sociales, notamment la
règlementation du travail.
Dans un second temps, un mouvement politique se développe à la suite de
la parution en 1848 du Manifeste du Parti communiste par Karl Marx, qui prône
l'union des « prolétaires de tout pays » pour faire la révolution et en finir avec les
inégalités entre les ouvriers et les bourgeois (capitalistes). Des partis socialistes
qui abandonnent l’esprit révolutionnaire parviennent au pouvoir au début du XXe
siècle. La doctrine marxiste révolutionnaire animera cependant la révolution russe
de 1917.
Histoire 4e 33
III– La conquête coloniale
A – L’expansion européenne
1 – Les causes de l’expansion
a) Démographiques
b) Techniques
c) Economiques et stratégiques
d) Spirituelles
2 – La compétition coloniale
3 – Différentes formes de domination
a) Les colonies
b) Les semi-colonies
4 – Les empires
5 – L’exploitation des colonies
Conclusion
B – Un exemple de colonie : l’Algérie
1 –La conquête
2 - Le système colonial
Mots importants
Métropole : Etat assurant sa domination sur un territoire outre-mer
Colonie : Territoire entièrement sous contrôle d’une métropole
Protectorat : Territoire conservant sa propre administration et ses chefs, soumis
cependant aux intérêts d’une métropole
Concession : Région d’un pays exploitée par une puissance étrangère
Histoire 4e 34
III – La conquête coloniale
Bénéficiant d'une incontestable supériorité technique, militaire et financière,
l'Europe se lance dans la deuxième moitié du XIXe siècle dans un processus
d'expansion planétaire. Elle exporte ses hommes, ses marchandises et ses
capitaux et entreprend la conquête de l'Afrique et d'une grande partie de l'Asie et
de l'Océanie. En 1914, l'Europe avec au premier rang la France et l’Angleterre,
est au centre du monde.
Pourquoi l’Europe cherche-t-elle à s’étendre ? Quelles sont les
conséquences pour elle et pour les pays dominés ? En quoi cela va-t-il modifier
les relations internationales ? Qui sont ses concurrents ?
A – L’expansion européenne
1 – Les causes de l’expansion
a) Démographiques
De 1850 à 1914, près de 50 millions d'Européens, Italiens, Irlandais,
Slaves…, partent vers les pays neufs, attirés principalement par les Etats-Unis,
mais aussi par le Brésil, l'Argentine ou les colonies de peuplement britanniques
(Australie, Nouvelle-Zélande, Canada…).
b) Techniques
L'Europe tire aussi largement parti de sa maîtrise technique : les progrès
des moyens de transport et de communication, de la navigation à vapeur au
télégraphe, unifient l'espace mondial ; le percement des grands canaux
transocéaniques, Suez (1869) et Panama (1914), raccourcissent
spectaculairement les distances. La supériorité militaire et les progrès de
l'encadrement sanitaire des colons (quinine contre le paludisme), constituent
aussi des atouts décisifs.
c) Economiques et stratégiques
Il y a le but d’acheter les matières premières au prix le plus bas et de
s’octroyer un marché pour vendre les produits transformés. Il s’agit aussi de
s’assurer le contrôle des mers et des territoires…
d) Spirituelles
Il y a la conviction largement partagée que les nations d'Europe ont une
responsabilité vis-à-vis de peuples « en retard », voire « inférieurs », et ont un «
devoir civilisateur ».
2 – La compétition coloniale
Les puissances européennes se livrent à une compétition importante,
manquant à plusieurs reprises de dégénérer en guerre ouverte.
Au Maghreb, la France s’oppose à l’Allemagne pour le Maroc, et à l’Italie
au sujet de la Tunisie.
En Afrique Noire, l’Angleterre s’oppose à la France au Soudan et fait la
guerre en Afrique du Sud aux descendants des Hollandais, les Boers.
3 – Différentes formes de domination
a) Les colonies
Histoire 4e 35
Des régions entières passent sous le contrôle direct des puissances et sont
administrées depuis Paris, Londres ou Berlin.
Les métropoles maintiennent parfois des administrations et des chefs
locaux. On parle alors de protectorats comme en Tunisie, au Cambodge ou en
Égypte.
Mais, dans tous les cas, elles conservent l'essentiel des pouvoirs.
b) Les semi-colonies
- l'Empire ottoman : la dette du pays est telle que les créanciers européens
ont pris le contrôle du budget et des finances.
- la Chine : elle est partagée en zones d'influence en 1899 («Break up of
China»). Les puissances étrangères (France, GB, Allemagne Japon, Russie), se
partagent des concessions : mines, lignes de chemin de fer…. Cela suscite en
1899-1900 la révolte des Boxers (55 jours de Pékin : 30 000 chrétiens sont
torturés atrocement et assassinés).
4 – Les empires
L'Empire britannique est de loin le plus important, tant par la taille (30
millions de km²) que par la population (500 millions d'habitants).
L'Empire français s'étend sur 10 millions de km² et ne compte que 70
millions d'habitants. Il n'y a pas de colonie de peuplement, même si l'Algérie
comporte une forte minorité européenne.
Les autres empires sont beaucoup plus petits, même si l'Italie a pu étendre son
domaine africain : Erythrée, Somalie (1882), Tripolitaine (1911).
Leur importance économique est très inégale, mais le Congo belge ou
l'Indonésie néerlandaise ont largement profité à leurs métropoles.
5 – L’exploitation des colonies
Il ne faut pas négliger les apports positifs : élimination de certaines maladies,
équipement ferroviaire ou portuaire…
Mais les conséquences négatives sont nombreuses : la mise en valeur se fait
avant tout dans l’intérêt des colons et des métropoles.
Les cultures vivrières sont sacrifiées au profit des denrées tropicales et des
cultures industrielles : l'Inde fournit coton et thé ; l'Indochine et l'Indonésie, le
caoutchouc ; le Congo belge et la Rhodésie, le cuivre ; le Maroc, les phosphates,
etc.
En retour, les colonies doivent absorber les produits fabriqués par la
métropole : cela entraine la disparition des industries ou de l’artisanat local.
Le travail forcé, les réquisitions de main-d’œuvre sont fréquentes sur les
plantations, les paysans chassés de leurs terres s'entassent dans les quartiers
indigènes des villes coloniales et doivent accepter des salaires de misère.
Les impôts sont élevés (la colonie ne doit pas être une charge pour la
métropole)
Les indigènes doivent faire leur service militaire et sont enrôlés de force
lors des conflits.
Conclusion
Commencée sans stratégie préconçue, la colonisation s’accélère pendant la
seconde phase de la révolution industrielle : la recherche de matières premières et
Histoire 4e 36
de débouchés, l’avancée technique entre autres encouragent des Etats d’Europe à
assurer leur domination sur des parties du monde. Cette course aux colonies
suscite cependant des tensions entre les Etats européens qui ne sont pas étrangères
à la détérioration des relations et à la montée vers la guerre.
B – Un exemple de colonie : l’Algérie
1 –La conquête
Une expédition est lancée en 1830. La ville d'Alger tombe après une très
forte résistance Mais différents mouvements s'opposent aux troupes de l'armée
française.
La plus connue est celle de l'émir Abd el-Kader qui combat les Français
pendant plus de quinze ans en rassemblant les tribus algériennes pour faire la
guerre sainte contre les Européens infidèles. Face à cette résistance, l’armée
française emploie des moyens violents : récoltes incendiées, vergers saccagés,
villages bombardés…Vers 1870, la conquête est enfin achevée.
2 - Le système colonial
Une fois le territoire et les populations soumises, la mise en valeur et
l’exploitation de la colonie se fait au bénéfice de la métropole et les populations
indigènes en profitent très peu.
La venue importante de plusieurs centaines de milliers d’Européens a pour
conséquence la confiscation des terres des paysans musulmans, souvent les plus
fertiles, pour les distribuer aux colons venus s’installer.
L’agriculture mise en place est au service de la France qui importe du vin
tiré de la viticulture introduite et développée par les Français.
De même, la technologie européenne d’alors est mise en place en Algérie, comme
le chemin de fer. Il permet de contrôler le territoire et d’acheminer les produits
coloniaux vers les ports littoraux à destination de la métropole.
L’école est censée transformer les autochtones en petits Français, mais la part des
enfants musulmans scolarisés est très faible (4 %) et réservée aux garçons.
Histoire 4e 37
TEST
1 – Je place comme il faut les flèches
2 - J’indique la ou les bonnes réponses
Au XIXe siècle, les Européens considèrent :
a) Que les peuples colonisés sont leurs égaux
b) Qu’ils ont la mission de civiliser les peuples colonisés.
Les conquêtes coloniales : a) Ont renforcé la solidarité entre les puissances européennes.
b) Ont provoqué une guerre mondiale
c) Ont provoqué des rivalités et des tensions entre puissances européennes,
3 - Quelles sont les caractéristiques des sociétés coloniales ?
a) Elles sont inégalitaires
b) Européens et colonisés vivent ensemble, dans les mêmes quartiers,
c) Les populations colonisées conservent entièrement leur culture et leurs
habitudes.
d) Une minorité européenne domine une majorité indigène.
4 - Je raconte à partir d'images.
J’explique ce que chaque document, m’apprends sur les conquêtes et les sociétés
coloniale du XIXe siècle.
5 - je complète un schéma pour réviser ma leçon.
Histoire 4e 38
Histoire 4e 39
Chapitre IV La France de 1815 à 1914
I – Une succession de régimes différents (1815 – 1870)
A- La monarchie constitutionnelle. (1815-1848)
1- La Restauration. (1815-1830)
2 - La monarchie de juillet. (1830-1848)
B - La II ème république. (1848-1851)
1- Une république sociale.
2 - Une république conservatrice.
C - Le Second Empire (1852-1870)
1 - L'Empire autoritaire. (1852-1859)
2- L'empire libéral. (1859-1870)
L'essentiel
Définitions :
Suffrage censitaire : Pour voter, ou se présenter à des élections, il faut payer un
impôt : le cens.
Charte : Forme de « contrat » passé entre un dirigeant et les représentants de la
Nation fixant une répartition des pouvoir, moins contraignant qu’une constitution.
Plébiscite : Vote permettant aux citoyens d'accepter ou de rejeter un texte de loi
proposé par le pouvoir, ou à légitimer un individu qui s’est emparé du pouvoir.
Histoire 4e 40
Chapitre IV La France de 1815 à 1914
I – Une succession de régimes différents (1815 – 1848)
A- La monarchie constitutionnelle. (1815-1848)
1- La Restauration. (1815-1830)
En 1814, Louis XVIII, le frère de Louis XVI devient roi. Le retour
triomphal de Napoléon lors des Cents jours l’amène à réaliser qu’un retour à
l’Ancien Régime politique (Absolutisme) et social (société d’ordres), est
impossible. Il « octroie » en 1815 une Charte fixant ses pouvoirs, qu’il partage
avec une Assemblée élue au suffrage censitaire. La France est devenue une
monarchie constitutionnelle.
A sa mort en 1824, c'est son frère, Charles X qui lui succède. Celui-ci tente
de rétablir la société d’ordres et de renforcer ses pouvoirs au détriment de
l’Assemblée. Il suspend la liberté de la presse et limite encore plus le droit de
vote.
Cette attitude provoque une révolution à Paris, le 27, 28, 29 juillet 1830
appelé les "trois glorieuses", qui entraîne la chute du régime.
2 - La monarchie de juillet. (1830-1848)
C'est son neveu, Louis-Philippe, qui lui succède. Il adopte le drapeau
tricolore, et accorde une nouvelle constitution qui élargit le droit de vote.
Mais il devient vite conservateur. Il se heurte aux républicains et aux
ouvriers dont il fait réprimer par la force les manifestations.
Le pouvoir restreint les libertés (droit de réunion) et emprisonne les
opposants. La crise économique n'arrange rien : le chômage est en effet très
important. Une nouvelle révolution éclate en février 1848 qui provoque la chute
de Louis-Philippe.
B - La II ème république. (1848-1851)
1- Une république sociale.
Le 24 février 1848, un gouvernement provisoire proclame la République,
rétablit les libertés de presse et de réunion, ainsi que le suffrage universel
masculin. On y trouve le poète Lamartine, et Victor Schœlcher, père de l’abolition
de l’esclavage.
On crée des ateliers nationaux financé par l'état pour employer les chômeurs
et réduire la misère
2 - Une république conservatrice.
Les élections législatives d'avril donnent la majorité aux républicains
modérés plus préoccupés des intérêts de la bourgeoisie. Ils ferment les ateliers
Histoire 4e 41
nationaux « foyers de désordres et d’insécurité » et répriment par la force les
manifestations ouvrières de juin.
Le 10 décembre 1848, Louis Napoléon Bonaparte, le neveu de Napoléon
1er est élu Président de la République.
Le 2 décembre 1851 au terme de son mandat, et ne pouvant être réélu, il
organise un coup d'état. L’Assemblée est dissoute, certains parlementaires
emprisonnés et il s’empare de l’ensemble des pouvoirs.
C - Le Second Empire (1852-1870)
1 - L'Empire autoritaire. (1852-1859)
Le coup d'état est approuvé par plébiscite, ce qui donne une légitimité
populaire au régime, puis le 2 décembre 1852 l'Empire est proclamé et approuvé
par un nouveau plébiscite.
En effet, les journées de juin 1848 ont dès l’origine, détourné les ouvriers
de la République, tandis que l'Empire reçoit l'approbation de la bourgeoisie et des
paysans, qui aiment l'ordre et la stabilité, et de l'armée qui se souvient de la gloire
napoléonienne.
Le suffrage universel est conservé, mais l'opposition est bâillonnée, ainsi que
la presse.
2- L'empire libéral. (1859-1870)
Le régime bénéficie d'une croissance économique forte grâce à la
révolution industrielle. De grands chantiers sont lancés :
L'aménagement de Paris par Haussmann.
La construction du réseau de chemin de fer, en étoile autour de Paris
Mais l'opposition au régime grandit. La défaite contre la Prusse en 1870,
entraîne l’abdication de Napoléon III et la fin du Second Empire.
Un gouvernement provisoire proclame la Troisième République le
4 septembre 1870.
L'essentiel
La politique française est très instable entre 1815 et 1870 : pas moins de
quatre régimes se succèdent en peu de temps. Malgré la libéralisation de la
monarchie de Juillet par rapport à la monarchie constitutionnelle, les Français
choisissent une république en 1848.
Mais suite à un coup d'Etat, Louis-Napoléon Bonaparte, alors Président de
la République, devient Napoléon III et instaure le Second Empire. Le régime,
d'abord autoritaire, se libéralise à partir de 1860. Cependant, la guerre franco-
prussienne porte un coup fatal à l'Empire, et la France redevient une République.
TEST
1 - J'indique la (ou les] bonne(s) réponse(s).
Qui défend Le suffrage universel ?
a) Guizot
b) Victor Hugo
c) Lecdru-Rollin
Histoire 4e 42
2 - À quelle date la France compte-t-elle 110 000 électeurs ?
a) 1817
b) 1843
3. Qui vote à l'Élection présidentielle de 1848 ?
a) Tous les Français de plus de 21 ans
b) Tous les Français et les Françaises de plus de 21 ans
c) Les Français de plus de 2l ans qui possèdent une fortune importante
4. Parmi ces personnages, qui a été élu au suffrage universel ?
a) Victor Hugo
b) Louis- Philippe
c) Louis Napoléon Bonaparte
5 - Remplace les mots soulignés ceux du lexique historique
En 1814. Louis XVIII accorde aux Français une loi fondamentale qui règle les
rapports entre les pouvoirs.
Cela permet aux citoyens qui payent plus de 300 francs d'impôt par an sous la
Restauration de voter.
Les républicains défendent le droit de voter pour tous les Français.
Sous le Second Empire, les élections, sont faussées, car l'empereur désigne au
peuple les candidats qu’il souhaite voir gagner les élections.
Napoléon organise à plusieurs reprises des consultations électorales où les
Français doivent répondre par « oui» ou « non » à une question.
Histoire 4e 43
II – Naissance et affirmation de la IIIe République
A - Des débuts difficiles. (1870-1879)
1 - La défaite
2 - La commune de Paris (mars – mai 1871)
3 - Une majorité royaliste
B - La république s'affirme. (1879-1914)
1 - Les lois fondamentales
2 - Des crises politiques
3 - Le cas de l’affaire Dreyfus (1894 – 1906)
4 - La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat
L'essentiel
Légitimistes : Partisans du comte de Chambord, petit fils de Charles X
Orléanistes : Partisans du comte de Paris, fils de Louis-Philippe.
Commune de Paris : Pour une ville, « faire commune » consiste à se créer son
propre gouvernement, indépendant de celui du pays
Lois fondamentales : ensemble des lois sur lesquelles doit reposer le régime du
pays. Dans le cadre de la République : liberté de la presse, de réunion, lois
scolaires, liberté syndicale….
Chronologie :
4 septembre 1870 : proclamation de la République
mars – mai 1871 : Commune de Paris
1875 : lois constitutionnelles
1880 : Le 14 juillet devient la fête nationale
1881 : loi sur la liberté de la Presse
1881 – 1882 : Lois Ferry sur l’éducation
1884 : liberté syndicale
1894 – 1906 : Affaire Dreyfus
1901 : liberté d’association
1905 : loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat
Histoire 4e 44
II – Naissance et affirmation de la IIIe République
A - Des débuts difficiles. (1870-1879)
1 - La défaite
Le traité de paix franco-allemand, signé à Versailles le 26 février, est
confirmé par le traité de Francfort (10 mai 1871). La France doit rendre à
l'Allemagne l’Alsace et une large partie de la Lorraine. Elle doit également payer
une indemnité de guerre de 5 milliards de francs or. Cela crée en France un esprit
de revanche qui ne sera pas étranger à la montée des tensions à la veille de 1914.
Dès 1872, une loi instaure le service militaire obligatoire.
2 - La commune de Paris (mars – mai 1871)
Thiers le chef du gouvernement, conformément à la demande allemande,
veut désarmer Paris, qui vient de subir un siège très dur de l’armée prussienne.
La population se révolte contre cette idée et crée une commune (un
gouvernement révolutionnaire) qui va durer 9 mois et se lance dans des réformes
sociales importantes.
Thiers, lors de la "semaine sanglante" (du 21 au 28 mai) reprend le contrôle
de la capitale en menant une terrible répression.
3 - Une majorité royaliste
De 1871 à 1875, les royalistes sont majoritaires à l’Assemblée. Mais ils
sont divisés entre légitimistes (ceux qui veulent comme roi le petit fils de Charles
X, le comte de Chambord) et les Orléanistes (qui veulent comme roi le fils de
Louis-Philippe, le Comte de Paris).
Le Président provisoire Mac-Mahon lui-même est légitimiste. Mais les
prétentions du comte de Chambord sont inacceptables (retour au drapeau blanc,
rétablissement d’une monarchie de droit divin…), si bien que les Orléanistes, et
les plus modérés des légitimistes, rejoignent les Républicains menés par Ferry et
Gambetta.
Une constitution républicaine est finalement adoptée en 1875. Elle met en
place un régime parlementaire.
B - La république s'affirme. (1879-1914)
1 - Les lois fondamentales
A partir de 1881, tandis que la Marseillaise devient l’hymne national, que
le buste de Marianne rentre dans les mairies et que le 14juillet devient la fête
nationale, d'importantes lois sont votées :
- l'école devient gratuite, laïque et obligatoire
- la presse est libre
- on accorde le droit de réunion
2 - Des crises politiques
Des crises politiques secouent la République, mais elle tient bon :
Ainsi, en 1889, les partisans du général Boulanger, qui rassemble autour de
lui tous les mécontents du régime, tentent un coup d’Etat qui échoue. En 1894,
des révolutionnaires assassinent le président Sadi Carnot quelques mois après
avoir lancé une bombe dans l’Assemblée nationale. Mais la crise qui ébranle le
plus profondément la République est l’affaire Dreyfus.
3 - Le cas de l’affaire Dreyfus (1894 – 1906)
Histoire 4e 45
1894 – 1906 : c’est l’affaire Dreyfus. Lorsqu’on découvre qu’il y a un traître
vendant des secrets militaires à l’Allemagne, on accuse le capitaine Dreyfus, parce
que Juif et que seul « un Juif peut trahir l’armée française ». La découverte du vrai
coupable n’y change rien. Il devra sa libération et sa réhabilitation à la lutte
acharnée menée par des intellectuels (Zola…) et certains hommes politiques. Mais
la France a été violemment déchirée entre les « antidreyfusards » (souvent
antisémites) qui estiment qu’à l’heure de la revanche contre l’Allemagne, rien ne
doit affaiblir l’armée française et la République, et les « dreyfusards » qui pensent
qu’en condamnant un innocent la République nie ses principes mêmes, fondés sur
les Droits de l’Homme.
4 - La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat
La République qui a su résister aux crises, est devenue assez forte pour
affronter un contre-pouvoir resté important, l’Eglise.
En 1901, la loi sur les associations permet à tous de créer une association
(et donc un parti politique), sauf aux groupes religieux qui doivent demander une
autorisation spéciale.
En 1901, Waldeck-Rousseau fait voter une loi qui autorisait toutes les
associations, mais la loi ne s’applique pas aux congrégations religieuses qui
doivent demander une autorisation pour continuer à exister.
Le ministre des cultes, Emile Combes, fait fermer les écoles catholiques et
expulse les religieux.
Enfin, en 1905, Aristide Briand fait voter la loi de séparation de l'Eglise et
de l’Etat, mettant ainsi fin au Concordat de 1801 qui organisait les rapports entre
l'Eglise et l'Etat. L'Eglise est alors indépendante et l'Etat ne subvient plus à ses
besoins financiers. Cette loi marque le triomphe de la laïcité.
L'essentiel
Les débuts de la IIIe République sont difficiles, compte tenu du contexte de
sa mise en place (la guerre).
La Commune de Paris montre la mésentente entre la population parisienne
qui craint un retour à la monarchie et le nouveau gouvernement, dirigé par le très
conservateur Adolphe Thiers.
Ce n'est qu'en 1875 que la nouvelle République se dote d'une Constitution,
et au début des années 1880 le gouvernement républicain met en place des lois
importantes, comme la loi de séparation de l'Église et de l'État.
Mais parallèlement, des crises politiques émaillent la fin du 19e siècle, et il
faut attendre la première décennie du 20e siècle pour que le régime soit tout à fait
stabilisé.
A la veille de la guerre, les opposants à la République sont très rares, et le
débat principal ne porte plus sur le régime, mais sur l’allongement de la durée du
service militaire, alors que les tensions se multiplient entre les Etats européens.
Histoire 4e 46
TEST
1 - Vrai ou faux ?
a. La laïcité interdit l'exercice de toute religion.
b. Jules Ferry est à l'origine des lois sur l’école obligatoire, gratuite et laïque.
c. Sous la III' République, le suffrage universel est uniquement masculin.
d. Emile Zola s'est engagé contre le capitaine Dreyfus.
c. Les symboles et les valeurs de la République sont en grande partie de la
Révolution.
2 - Je relie une ou un groupe a une idée. 1. Antisémitisme
2. Laïcité de l'école
3. Défense de Dreyfus
a. Ligues antidreyfusardes
b. Emile Zola
c. Jules Ferry
3 - Je complète une frise : 1. Lois sur la séparation des Églises et de l'Etat
2. Loi sur la liberté de la presse
3. Publication de « J’accuse » par Emile Zola
4. Lois Ferry sur l'école primaire
5. Commune de Paris
6. Service militaire obligatoire
4 - Utiliser un lexique historique précis
A partir de la liste de vocabulaire ci-dessous, recopiez dans la colonne de
droite du tableau les mots ou expressions qui correspondent à chaque thème de
la colonne de gauche : Emile Zola - Marianne - Antiparlementarisme - Laïcité -
Liberté de la presse- Jules Ferry - Anticléricalisme - Drapeau tricolore -Service
militaire - École laïque, obligatoire et gratuite - La Marseillaise - Crise politique,
Les symboles de la III' République
L'affaire Dreyfus
Les grandes lois républicaines
La séparation clés Eglises et de l'Etat
5 - Je révise les notions Importantes du chapitra.
Dans le tableau, je complète les éléments manquants.
Histoire 4e 47
Mot-clé Définition
Laïcité
Antisémitisme
Lois votées en 1881 et 1882 à l'initiative de Jules
Ferry.
Marianne
Article publié par Emile Zola en 1898 pour défendre
Alfred Dreyfus
.
III - La place des femmes dans la société française au XIXe siècle
A – Une absence de droits politiques
1 – Des femmes mineures
2 – Des épouses et des mères
3 - Un travail difficile et peu rémunéré
B – Une faible évolution
1 - Dans l’éducation et le travail
2 – Dans le monde politique
Définitions :
Féministe : personne qui milite pour l’égalité des droits entre hommes et
femmes.
Suffragette : militante qui réclame le droit de vote pour les femmes ;
Histoire 4e 48
III - La place des femmes dans la société française au XIXe siècle
A – Une absence de droits politiques
1 – Des femmes mineures
Le Code civil de 1804 instaure la domination des hommes. Les femmes
sont considérées comme mineures. Elles n'ont aucun droit politique ni civil. Elles
sont placées sous le contrôle de leur mari, ou de leur père si elles ne sont pas
mariées.
Bien que le principe d'égalité entre hommes et femmes soit proclamé par la
Révolution française, les femmes ne participent pas à la vie politique. En 1848, le
suffrage universel reste masculin.
2 – Des épouses et des mères
Les femmes au XIXe siècle sont seulement considérées comme des épouses
et des mères. Faire des enfants doit être leur priorité.
Dans les milieux bourgeois, elle est la « maitresse de maison », chargée de
l’éducation des enfants, aidée par des domestiques.
3 - Un travail difficile et peu rémunéré
À la campagne, les femmes travaillent aux champs comme les hommes,
mais sans être rémunérées.
À la ville, le nombre d'ouvrières augmente dans les usines, notamment dans
le textile.
Elles sont également recrutées dans les métiers du tertiaire, comme
vendeuse dans les grands magasins par exemple.
Les conditions de travail sont difficiles et les salaires très bas.
B – Une faible évolution
1 - Dans l’éducation et le travail
À partir des années 1881-1882, l'instruction primaire devient obligatoire.
Garçons et filles doivent aller à l'école, dans des classes différentes.
L'enseignement secondaire s'ouvre aux femmes, mais ses contenus sont
moins exigeants que ceux prévus pour les hommes. Ils ne permettent pas de
poursuivre une scolarité à l'université.
Ce n'est qu'au début du XXe siècle que des étudiantes, comme Marie Curie,
parviennent à mener de brillantes études.
En 1900, la journée de travail est limitée à 10 heures et dans les Grands
magasins, elles obtiennent le droit de s’asseoir sur le lieu de travail.
3 – Dans le monde politique
Né en Angleterre, le mouvement des suffragettes s’étend en France à la fin
du XIXe siècle. Il revendique le droit de vote pour les femmes. Elles ne
l’obtiendront qu’en 1944. .