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- 166 - Chapitre troisième Chemins de la mémoire Chemins de la Mémoire - Franche-Comté Le sel, utilisé comme conservateur, denrée stratégique, devint dès le Moyen Âge l’enjeu de luttes entre les pouvoirs religieux et laïcs. La salaison des viandes et surtout des poissons, va permettre à l’Europe du 14ème siècle de surmonter les guerres, les famines, les épidémies. Les salines vont devenir rapidement de grandes entreprises, souvent protégées comme des forteresses, telle la Grande Saline de Salins. Véritable manne pour le pouvoir royal, la gabelle va être la source de contraintes, d’injustices, de profits iniques, de révoltes sanglantes… Le sel était à prix modéré en Franche-Comté, pays de salines et pouvait être vendu quatre fois plus cher en Bourgogne d’où son surnom : « or blanc ». Dans le Jura, le trafic était intense, particulièrement au sud où Viry, Les Bouchoux, Septmoncel, sont des repères de contrebandiers, la proximité de la frontière avec le Bugey et celle de la Suisse étant exploitée pour ce trafic clandestin. De nombreux faux sauniers condamnés, car pris sur le fait, ont vu leur peine commuée en déportation vers la Nouvelle- France. Aujourd’hui, l’histoire du sel est terminée et les voies du sel sont devenues des randonnées équestres, pédestres et cyclistes auxquelles participent chaque année de nombreux touristes. Nous vous invitons à visiter les sites témoins de la production d’or blanc tout en profitant aussi de l’or jaune : le vin du Jura. Au creux d’une cuvette entourée de collines se situe la ville natale de Rouget de Lisle, Lons-le-Saunier. La Saline de Montmorot a fermé en 1966. Il n’en reste qu’une porte monumentale qui ouvre sur les Archives départementales. Au coeur d’un petit parc coule la source salée déjà utilisée par les Romains. Au nord-est de Lons-le-Saunier, le Château du Pin, situé au beau milieu des pâturages et des vignes, est un des rares témoins de la période médiévale en Franche- Comté. Construit en 1253, le château fut longtemps la sentinelle redoutée sur la route du sel tant convoité. À Baume-les-Messieurs vous vous trouvez dans un site naturel, grandiose, formé par la rencontre de trois vallées dont la magnifique reculée du cirque de Baume, occupé depuis le 9ème siècle par une illustre abbaye dont on peut encore admirer l’église et la plupart des bâtiments abbatiaux. Le village s’étire le long de la Seille. En poursuivant le long de celle-ci, vous atteignez Château-Chalon, ancienne place forte ancrée sur un escarpement rocheux aux pentes couvertes de vignes. Dans les caves s’élabore « le vin en or », le fameux vin jaune qui a droit à une bouteille qui lui est propre, le « clavelin ». Le village a conservé une ancienne porte fortifiée et les vestiges du château qui témoignent de sa puissance Au pays de l ’or blanc et du vin jaune Saline Royale d’Arc-et-Senans Saline Royale d’Arc-et-Senans

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Chapitre troisièmeChemins de la mémoire

Chemins de la Mémoire - Franche-Comté

Le sel, utilisé comme conservateur, denrée stratégique, devint dès le Moyen Âge l’enjeu de luttes entre les pouvoirs religieux et laïcs. La salaison des viandes et surtout des poissons, va permettre à l’Europe du 14ème siècle de surmonter les guerres, les famines, les épidémies. Les salines vont devenir rapidement de grandes entreprises, souvent protégées comme des forteresses, telle la Grande Saline de Salins. Véritable manne pour le pouvoir royal, la gabelle va être la source de contraintes, d’injustices, de profits iniques, de révoltes sanglantes… Le sel était à prix modéré en Franche-Comté, pays de salines et pouvait être vendu quatre fois plus cher en Bourgogne d’où son surnom : « or blanc ». Dans le Jura, le trafic était intense, particulièrement au sud où Viry, Les Bouchoux, Septmoncel, sont des repères de contrebandiers, la proximité de la frontière avec le Bugey et celle de la Suisse étant exploitée pour ce trafic clandestin. De nombreux faux sauniers condamnés, car pris sur le fait, ont vu leur peine commuée en déportation vers la Nouvelle-France. Aujourd’hui, l’histoire du sel est terminée et les voies du sel sont devenues des randonnées équestres, pédestres et cyclistes auxquelles participent chaque année de nombreux touristes. Nous vous invitons à visiter les sites témoins de la production d’or blanc tout en profitant aussi de l’or jaune : le vin du Jura.

Au creux d’une cuvette entourée de collines se situe la ville natale de Rouget de Lisle, Lons-le-Saunier. La Saline de Montmorot a fermé en 1966. Il n’en reste qu’une porte monumentale qui ouvre sur les Archives départementales. Au coeur d’un petit parc coule la source salée déjà utilisée par les Romains. Au nord-est de Lons-le-Saunier, le Château du Pin, situé au beau milieu des pâturages et des vignes, est un des rares témoins de la période médiévale en Franche-Comté. Construit en 1253, le château fut longtemps la sentinelle redoutée sur la route du sel tant convoité. À Baume-les-Messieurs vous vous trouvez dans un site naturel, grandiose, formé par la rencontre de trois vallées dont la magnifique reculée du cirque de Baume, occupé depuis le 9ème siècle par une illustre abbaye dont on peut encore admirer l’église et la plupart des bâtiments abbatiaux. Le village s’étire le long de la Seille. En poursuivant le long de celle-ci, vous atteignez Château-Chalon, ancienne place forte ancrée sur un escarpement rocheux aux pentes couvertes de vignes. Dans les caves s’élabore « le vin en or », le fameux vin jaune qui a droit à une bouteille qui lui est propre, le « clavelin ». Le village a conservé une ancienne porte fortifiée et les vestiges du château qui témoignent de sa puissance

Au pays de l ’or blancet du vin jaune

Saline Royale d’Arc-et-Senans

Saline Royale d’Arc-et-Senans

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Franche-Comté - Chemins de la Mémoire

passée. Vous passerez par le site de Ladoye pour vous rendre à Poligny, ville située à l’entrée d’une reculée, la Culée de Vaux, dominée par la croix du Dan, 511 m. Pour les gastronomes avertis, Poligny associe avec bonheur la production de ses vins réputés à la

fabrication du comté dont la ville est devenue la capitale. À Arbois qui doit son nom à deux mots celtes : Ar et Bos : terre fertile, ville phare du vignoble jurassien et aussi patrie de Pasteur, on peut s’enfoncer dans la reculée des Planches, sa grotte et ses deux sources de la Cuisance ainsi que le Belvédère du cirque du Fer à cheval. En vous rendant à Salins, vous ne manquerez pas le petit village d’Aiglepierre d’où partirent, pour la Nouvelle-France, Jean-Denis Bel dit Lagrenade et Léonard Pelletier dit Bellefleur. Une plaque à l’entrée de la mairie rappelle aux passants ces deux enfants du pays. À Salins-les-Bains, située dans l’étroite vallée de la Furieuse, les visiteurs pourront parcourir les galeries souterraines de la saline longues de 200 m et surplombées d’imposantes voûtes médiévales et visiter le musée du sel à l’architecture contemporaine. Sur la route qui mène à la Saline Royale d’Arc-et-Senans, Port-Lesney, au bord de la Loue, est une villégiature estivale très fréquentée. Le chemin des gabelous, balisé sur 24 km, suit à peu près le tracé historique du saumoduc qui acheminait le sel jusqu’à Arc-et-Senans. La Saline Royale d’Arc-et-Senans inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO est en bordure de la forêt de Chaux, envoûtant océan d’arbres (plus de 20 000 ha entre Doubs et Loue). La cité imaginée par Claude-Nicolas Ledoux recevait le sel à partir de Salins et procédait ensuite à son extraction. Il semblait plus facile de transporter le sel que le bois ! L’essor des forges et une pollution du puits d’Arc provoquèrent la fermeture de la saline en 1895. En revenant au point de départ, Lons-le-Saunier, Arlay, au bord de la Seille, village viticole célèbre pour son château du 18ème siècle, vous accueille dans un parc superbe et vous propose son vin d’appellation « côtes du Jura », son vin de paille, une pure merveille !

PratiqueItinéraire : Boucle au départ de Lons-le-Saunier. Accès à Le Pin par la D70, revenir à Lons pour aller à Baume-les-Messieurs par Crançot, prendre la D70 de nouveau pour Château-Chalon, la D5 pour Ladoye, puis au nord Poligny puis Arbois par la N83. Après Arbois bifurquer à droite pour Les Arsures, Aiglepierre, Salins-les-Bains, Arc-et-Senans en passant par Port-Lesney, retour par Le Deschaux et Arlay. Durée : 150 km environ. Trajet plus visites à faire de préférence en deux jours.Réference : Carte Michelin n° 70.

Savoir plusSalins-les-BainsOffice de tourismeTél : 03 84 73 01 34 - www.salins-les-bains.comArc-et-SenansOffice de tourismePorche de la SalineTél : 03 81 57 43 51 - www.ot-arcetsenans.fr

A visiter- Les Salines de Salins et d’Arc-et-Senans.Arrêts conseillés aux belvédères signalés.- Les villages de Château-Chalon, l’Etoile.- Plasne : village perché, belles vues sur la Bresse et visite sur rendez-vous (tél.: 03 84 37 14 03) de l’atelier de fabrication du fromage.- Port-Lesney : pont de la ligne de démarcation, rare pont rescapé de la Seconde Guerre mondiale.Château-Chalon.

Vin de paillevin jaune et comté

La reculée de Baume-les-Messieurs

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Chemins de la Mémoire - Franche-Comté

Les forgerons comtois et la Nouvelle-FranceLa Haute-Saône possède une forte tradition métallurgique depuis le Moyen Age.La fin du 17ème siècle est marquée par une restructuration du tissu de l’industrie métallurgique encouragée par une ordonnance de Colbert qui oblige les détenteurs de mines à ériger des hauts-fourneaux. On compte alors 36 forges haut-saônoises à la fin de ce siècle. Une des principales localisations de ces forges se trouve dans le Val de Saône ; il y a là trois éléments indispensables : la forêt pour le charbon de bois, le minerai et l’eau. On y fabrique du fer et de la fonte. Jouissant d’une production en croissance et de débouchés à Lyon et en Lorraine, ces forges ont donc amené tout naturellement le maître de forges bourguignon Jacques Simonet à y recruter une partie de la main-d’oeuvre destinée au premier établissement métallurgique canadien,

situé sur la rive gauche de la rivière Saint-Maurice, près de Trois-Rivières. Les Forges du Saint-Maurice nécessitent alors une main-d’oeuvre inexistante au Canada et pourtant indispensable à la production du fer. C’est ainsi qu’il ramène en 1737 plusieurs ouvriers originaires de Franche-Comté, entre autres Paul Fleurot de Port-sur-Saône, François Caisse de Seveux et Pierre Marchand de Pierrejux. Un peu plus tôt, quelques chanceux faux sauniers ont vu leur peine commuée et ont été déportés en Nouvelle-France où ils ont travaillé aux Forges du Saint-Maurice ; il s’agit de Jean Chassey et Nicolas Grandmaître de Combeaufontaine et Nicolas Comirey de Champlitte arrivés en 1733, membres de l’équipe qui fera la première tentative d’exploitation.

Des forges du Val de Saôneaux Forges du Saint-Maurice

Vesoul. Sur le lac de Vaivre

Baignes. Le magasin

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Franche-Comté - Chemins de la Mémoire

Le circuit des forges :de Pesmes à Combeaufontaine. De Pesmes à Combeaufontaine en passant par Valay, Bley, Gray, Beaujeu, Seveux et Baignes, nous remontons la Saône et certains de ses affluents dans des paysages pleins de douceur où les restes d’un passé métallurgique riche surgissent ça et là au détour des petites routes de campagne. À Pesmes, les forges ont été fondées en 1660 par le Seigneur de Pesmes pour produire des armes. Il reste la maison du maître de forges, qui date du 17ème siècle. (Voir l’itinéraire de la rivière de l’Ognon). À Valay subsiste le haut fourneau, la halle à charbon et deux logements ouvriers. A Bley, lieu-dit proche de Auvet-et-la-Chapelotte, on voit encore très bien le bas de l’intérieur du haut fourneau. A Beaujeu, la tour du fourneau est toujours en place ainsi qu’une des deux halles à charbon et la maison du maître de forges. A Seveux, un site important s’il en fût, ne reste que la cour du haut-fourneau, bordée par des logements ouvriers et le logement du régisseur. À Baignes dont le site ne fermera ses portes qu’en 1965, il reste de la forge, la retenue d’eau et un logement ouvrier ; par contre, les bâtiments de la fin du 18ème siècle et début du 19ème siècle ont été classés ou inscrits Monuments Historiques en 1978. La plupart de ces lieux sont des propriétés privées, mais en montrant son intérêt pour le passé métallurgique de la Haute-Saône, on peut rencontrer des personnes passionnées prêtes à partager leurs connaissances historiques. Vous terminerez ce parcours dans le passé par Combeaufontaine, où, sur le mur de la Mairie, une plaque commémore le souvenir de deux enfants du village, Jean Chassey et Nicolas Grandmaître, faux sauniers déportés ensemble au Canada où ils ont travaillé comme forgerons. Un petit détour par Vesoul, capitale de la Haute-Saône, dominée par la Chapelle de la Motte édifiée en 1857, s’impose. On passe alors par Port-sur-Saône et son port de plaisance. De là, en descendant la Saône en bateau on peut admirer les très beaux châteaux de Ray-sur-Saône avec son parc à l’anglaise qui domine la Saône et Rupt-sur-Saône avec son donjon du début 17ème siècle. Tout au long de ce parcours, on ne manquera pas les fontaines et lavoirs, les beaux clochers comtois ainsi que les retables.

Bley. Le bâtiment du haut-fourneau

PratiqueItinéraire : De Pesmes, prendre la D12, puis la D21 pour Valay et Gray, poursuivre par la D67 en direction de Champlitte, bifurquer sur la gauche, par la D115, pour Auvet-et-Chapelotte. De là on peut ensuite se rendre à Champlitte, puis accéder par la D36 à Dampierre-sur-Salon et au Val de Saône (Beaujeu, Seveux). Par la D13 rejoindre Vesoul en passant par Baignes. De Vesoul, la N19 direction Paris, nous conduira à Combeaufontaine.Durée : 110 à 120 km environ. Il est possible de faire les visites et le trajet en une journée.Références : Carte Michelin N° 66 et carte IGN, D70 au 1/125 000.

Savoir plusVesoulUnion Départementale des Offices de Tourisme et Syndicats d’Initiative de la Haute-SaôneBP 90196, 70004 Vesoul Cedex - Tél. : 03 84 97 10 88Courriel: [email protected]

PesmesOffice de tourismeMusée des Forges, 19 Av Jacques PrévostTél. : 06 87 73 13 05www.tourisme.fr/office-de-tourisme/pesmes.htmPorche de la SalineTél : 03 81 57 43 51 - www.ot-arcetsenans.fr

A visiter- Pesmes : le musée des Forges.- Champlitte : le musée départemental Albert Demard « Art et traditions populaires », le château, l’église.- Gray : l’Hôtel de Ville, les églises et le port. - Vesoul : le Musée Georges Garret. A 3 km, un magnifique plan d’eau aménagé pour les loisirs. La haute vallée de la Saône et la jolie bourgade de Jussey et son musée du fromage.- Faverney et sa splendide abbaye bénédictine.

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Chemins de la Mémoire - Franche-Comté

La rivière l ’Ognon,du pied des Vosges à la Bourgogne,en passant par Montussaint

La campagne Haut-Saônoise

Ce parcours vous fait découvrir la région de cultures et de forges où vécut Etienne Bontron, premier Doubien à avoir fait souche au Canada (chapitre 1 Personnages majeurs), et nombre d’autres émigrants. Ici s’écoule l’Ognon (étymologiquement eau de torrent), rivière de 215 km qui présente de fortes crues en hiver et des étiages importants en été. Compte tenu de sa faible pente, elle forme de nombreux méandres. Vous pourrez imaginer la vie franc-comtoise de ces pionniers partis en Nouvelle-France, en particulier devant la toute simple église de Montussaint, rebâtie en 1684, où Etienne Bontron est honoré, par une plaque commémorative. Vous partirez du saut de l’Ognon là où, à quelques kilomètres de sa source, près de Servance, elle forme une belle cascade de 15 m de haut. Elle a été longtemps captée par une graniterie qui a taillé des pierres célèbres, comme la base du tombeau de Napoléon. Au piémont des Vosges succède le Plateau des Mille étangs, que l’Ognon effleure, en bordure est, à Melisey ; c’est un territoire né des activités humaines (eau à boire, irrigation, pisciculture, tourbières). Depuis Lure, faites un détour à Ronchamp et Champagney mondialement connu parce qu’en 1789, dans leurs cahiers de doléances, les habitants de Champagney ont demandé l’abolition de l’esclavage. Dans le secteur de Villersexel, l’Ognon, rectiligne, est facilement navigable en canoë-kayak (les passionnés peuvent aller au-delà, jusqu’au confluent). Une étape est possible à Bonnal qui offre une base nautique bien aménagée. A Montagney, à 6 km de Rougemont, sont conservés des vestiges du passé sidérurgique comtois. En effet, du 17ème au 19ème siècle, une forge y a traité le minerai de fer extrait sur place, dans un haut-fourneau classé aux Monuments Historiques. Commandée par Louis XIV,

après la conquête de la Franche-Comté, la forge fabriquait surtout des boulets de canon. Elle a, par la suite, produit des aciers spéciaux. On s’arrêtera bien sûr à Montussaint avec une pensée pour Etienne Bontron, à Ollans pour son château des 18ème et 19ème siècles et son parc, à Rigney, pour son château de la Roche, des 16ème et 17ème siècles et à Voray pour visiter le château de Buthiers. C’est un parcours de méandres à travers la campagne haut-saônoise qui amène l’Ognon à proximité de Besançon. En contournant Besançon, on arrive à Marnay, petite cité comtoise de caractère, bâtie au 13ème siècle, autour d’un château, véritable place forte, démantelée par Louis XIV au moment de la conquête de la Franche-Comté, mais où est préservé une église, construite au 13ème siècle, modifiée et embellie jusqu’au 19ème siècle. On peut y admirer une Pietà de 1530 et des fonts baptismaux de 1540. L’ultime tronçon de notre parcours, nous conduit vers Pesmes, une autre cité historique, classée petite cité comtoise de caractère, pittoresque par son château édifié au

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Franche-Comté - Chemins de la Mémoire

10ème siècle, surplombant du haut d’une falaise abrupte la plaine de l’Ognon, devenue importante, avec des bras morts remplis par les inondations. Le fer de la région a été exploité et traité à Pesmes depuis 1660 ; cette industrie est présentée au musée des Forges. À 10 km à l’est de Pesmes, bâtie au bord de l’Ognon, dont elle utilise l’eau, se trouve l’Abbaye d’Acey, fondée en 1184, par des moines cisterciens, qui vivaient en autarcie (cultures, vignes, élevage). Elle abrite aujourd’hui 23 moines qui travaillent dans un atelier d’électrolyse ultramoderne. Tout au long ce cette promenade, on ne manquera pas les nombreux fontaines-lavoirs (Etuz, Boult…), ainsi que les retables (Boult, Broye-les-Pesmes, Etuz, Lure, Pin, Pesmes…).

Le saut de l’Ognon

Pesmes.

PratiqueItinéraire : Départ du Saut de l’Ognon (Servance). Suivre la vallée de l’Ognon par Melisey, Lure, Villersexel, Rougemont, Montussaint, Ollans en suivant la D486, puis rejoindre Voray-sur-l’Ognon, Marnay, Pesmes, en coupant au Nord de Besançon. Durée : Distance : 230 km. Ce circuit peut se faire en une journée, mais il est conseillé d’y consacrer deux jours avec toutes les visites.Références : Carte Michelin n° 66.

Savoir plusMarnayOffice de tourisme21 Place Hôtel de Ville - Tél. : 03 84 31 90 91www.marnay70.com/office_tourisme_marnay.php

LureOffice de tourismeTél : 03 84 62 80 52 - www.office-tourisme-lure.com

Pesmes et régionOffice de tourismeMusée des Forges, 19 Av Jacques PrévostTél. : 06 87 73 13 05www.tourisme.fr/office-de-tourisme/pesmes.htm

A visiter- Ronchamp : Notre-Dame-du-Haut(architecte Le Corbusier).- Champagney : musée de la négritude et des Droits de l’Homme.- L’Abbaye d’Acey près de Bresilley.- Pesmes : Musée des Forges.- Besançon : y passer éventuellement une journée supplémentaire.