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Charles de Borda (1733-1799) dit le Chevalier de Borda Mathématicien, physicien et marin français né à Dax, le 4 mai 1733, mort à Paris, le 19 février 1799. Jean-Charles de Borda est le 10 e enfant d'une famille de 16. Le nom d'origine était Laborde ; Henri IV voulant remercier un membre de sa famille, on lui fit remarquer que celui-ci n'était pas noble, il aurait répondu : "Eh bien, s'il n'est pas noble, il le sera désormais". Et c'est ainsi que la famille serait devenue Borda Son cousin Jacques François de Borda d'Oro, passionné par les mathématiques et les sciences naturelles, en relation avec les célébrités scientifiques de l'époque, a une influence décisive sur l'orientation des études de Jean-Charles. En 1744, après des études au collège de barnabites de Dax, il entre au collège des Jésuites de la Flèche (Sarthe) où les fils de famille nobles suivaient les cours qui ouvraient la carrière des armes (une tradition familiale chez les Borda). En 1748, ses études terminées, il entre dans le corps des ingénieurs militaires malgré la volonté des Jésuites qui veulent l'attacher à leur ordre, et celle de son père qui le destine à la magistrature. En 1753, il remet à d'Alembert un mémoire de pure géométrie. En 1755, Il est affecté en qualité de maître mathématicien dans le corps des chevau-légers. En 1756, il fait des travaux sur la balistique. Il soumet à l'Académie des Sciences, un mémoire traitant de la théorie des projectiles devenant ainsi membre associé. En 1757, il assiste en tant qu'aide de camp du Maréchal de Maillebois à la bataille de Hastenbeck (guerre de 7 ans 1756-1763). C'est là qu'il est confronté pour la première fois aux choses de la mer et c'est le début d'une passion : la construction des navires et la navigation. Il entre dans le génie militaire où il perfectionne les roues hydrauliques et les pompes. Le 4 septembre 1758, il entre à l'école du Génie de Mézières, puis devient ingénieur en Génie militaire attaché aux places fortes en 1759. C'est seulement vers 1762, à 29 ans et après un séjour dans le port de Dunkerque qu'il arrive à Brest au service des bâtiments de l'arsenal, à une époque où, sous l'impulsion de Choiseul, la flotte tente de se relever de ses ruines. Il se découvre une passion pour l'étude des fluides et leurs applications dans la construction navale. Cependant, la Marine regarde d'un œil soupçonneux ce "terrien" qui veut entrer dans le corps très fermé des officiers. À la même époque, il démontre qu'un projectile sphérique offre à l'air une résistance inférieure de moitié à un objet cylindrique de même diamètre et que les résistances sont à peu près proportionnelles au carré de la vitesse. En 1767, il poursuivit des études sur l'hydrographie et la cartographie de 1769 à 1771 et continue ses recherches dans le domaine scientifique. Sur les recommandations du Comte de Roquefeuil (commandant de la place forte et de la Marine à Brest), Borda est nommé par Louis XV "lieutenant de port " en avril 1768. La même année, il est élu membre associé de l'Académie Française. Borda s'occupe à Brest de constructions de navires et oriente ses recherches sur le problème de la conservation de l'heure du point de départ (détermination de la longitude). En 1771, Borda est désigné comme commissaire, par l'Académie des Sciences, pour assister une

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Charles de Borda (1733-1799) dit le Chevalier de Borda Mathématicien, physicien et marin français né à Dax, le 4 mai 1733, mort à Paris, le 19 février 1799.

Jean-Charles de Borda est le 10e enfant d'une famille de 16. Le nom d'origine était Laborde ; Henri IV voulant remercier un membre de sa famille, on lui fit remarquer que celui-ci n'était pas noble, il aurait répondu : "Eh bien, s'il n'est pas noble, il le sera désormais". Et c'est ainsi que la famille serait devenue Borda

Son cousin Jacques François de Borda d'Oro, passionné par les mathématiques et les sciences naturelles, en relation avec les célébrités scientifiques de l'époque, a une influence décisive sur l'orientation des études de Jean-Charles.

En 1744, après des études au collège de barnabites de Dax, il entre au collège des Jésuites de la Flèche (Sarthe) où les fils de famille nobles suivaient les cours qui ouvraient la carrière des armes (une tradition familiale chez les Borda).

En 1748, ses études terminées, il entre dans le corps des ingénieurs militaires malgré la volonté des Jésuites qui veulent l'attacher à leur ordre, et celle de son père qui le destine à la magistrature.

En 1753, il remet à d'Alembert un mémoire de pure géométrie.

En 1755, Il est affecté en qualité de maître mathématicien dans le corps des chevau-légers.

En 1756, il fait des travaux sur la balistique. Il soumet à l'Académie des Sciences, un mémoire traitant de la théorie des projectiles devenant ainsi membre associé.

En 1757, il assiste en tant qu'aide de camp du Maréchal de Maillebois à la bataille de Hastenbeck (guerre de 7 ans 1756-1763). C'est là qu'il est confronté pour la première fois aux choses de la mer et c'est le début d'une passion : la construction des navires et la navigation. Il entre dans le génie militaire où il perfectionne les roues hydrauliques et les pompes.

Le 4 septembre 1758, il entre à l'école du Génie de Mézières, puis devient ingénieur en Génie militaire attaché aux places fortes en 1759.

C'est seulement vers 1762, à 29 ans et après un séjour dans le port de Dunkerque qu'il arrive à Brest au service des bâtiments de l'arsenal, à une époque où, sous l'impulsion de Choiseul, la flotte tente de se relever de ses ruines. Il se découvre une passion pour l'étude des fluides et leurs applications dans la construction navale. Cependant, la Marine regarde d'un œil soupçonneux ce "terrien" qui veut entrer dans le corps très fermé des officiers. À la même époque, il démontre qu'un projectile sphérique offre à l'air une résistance inférieure de moitié à un objet cylindrique de même diamètre et que les résistances sont à peu près proportionnelles au carré de la vitesse. En 1767, il poursuivit des études sur l'hydrographie et la cartographie de 1769 à 1771 et continue ses recherches dans le domaine scientifique.

Sur les recommandations du Comte de Roquefeuil (commandant de la place forte et de la Marine à Brest), Borda est nommé par Louis XV "lieutenant de port " en avril 1768. La même année, il est élu membre associé de l'Académie Française.

Borda s'occupe à Brest de constructions de navires et oriente ses recherches sur le problème de la conservation de l'heure du point de départ (détermination de la longitude). En 1771, Borda est désigné comme commissaire, par l'Académie des Sciences, pour assister une

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mission à travers l'Atlantique sur la frégate "la Flore " pour les études sur la détermination de la longitude en mer afin de mettre au point les montres marines.

Dès 1772, il est admis à l'Académie des Sciences grâce à ses études de balistique.

Il est nommé Lieutenant de Vaisseau en 1775, Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis en1776 et Capitaine de Vaisseau en 1777 lors de la guerre d'indépendance américaine. À cette époque, il fait connaître sa méthode des relèvements astronomiques obtenus par des instruments de réflexion. La mesure du méridien est la grande entreprise qui mobilise alors la communauté scientifique.

Vers 1778, Borda est appelé aux fonctions de major d'une escadre de 12 navires commandée par le Comte d'Estaing. C'est le début d'une longue campagne dans les eaux des Caraïbes et sur les côtes américaines dans le cadre de la participation de la France à la guerre

d'indépendance des États-Unis d'Amérique. Dès son retour, il propose la suppression des vaisseaux de 50 et 64 canons (trop faibles pour entrer en ligne) et demande de n'en construire que 3 catégories, le plus petit portant 74 canons.

Il commande en 1781 "Le Guerrier" et en 1782 "Le Solitaire", vaisseau de 74 canons, avant de se voir confier le commandement d'une petite division navale à la Martinique. Le 6 décembre 1782, il se heurte alors à une force anglaise beaucoup plus puissante. Après plusieurs heures de combat, son navire étant désemparé et une bonne partie de l'équipage, dont son second, tués ; il doit amener son pavillon.

Libéré après une captivité peu sévère, le ministre de la Marine lui confie, en 1783, la direction des constructions navales à Paris. Il est inspecteur des constructions navales en 1784.

En mai 1786, il est nommé Chef de division tout en conservant ses fonctions d'Inspecteur.

En 1787, il publia son ouvrage "Description et usage du cercle de réflexion avec différentes méthodes de calcul pour les observations nautiques" alors que l'instrument est réalisé depuis 1775. À la même époque, il crée le cercle répétiteur dit "cercle de Borda", destiné aux opérations terrestres.

Il est nommé Capitaine de Vaisseau ainsi que directeur de l'École des élèves ingénieurs de la marine en 1789.

Le chevalier de Borda traversera la Révolution Française, sans y participer, évitant la guillotine qui a emporté tant de ses collègues de la Marine et de l'Académie. Mais il n'en profite pas pour commencer une nouvelle carrière comme son collègue Monge qui deviendra ministre de la Marine.

En1795, il devient membre permanent de l'Institut National et du Bureau des Longitudes dotant la France d'un système métrique avec Lavoisier et Monge... Il crée la règle bimétallique (platine/laiton) qui sert à mesurer les bases sur 4 terrains, et détermine la longueur d'un arc du méridien. Mais sa santé décline, travaillant toujours sur des problèmes de réfractions et de logarithmes, il disparaît à Paris le 19 février 1799 à l'âge de 66 ans.

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Son nom a été donné à plusieurs vaisseaux à bord desquels l'École Navale a fonctionné en rade vers Brest de1840 à 1913.

_________________________________________ Son nom est également attaché à la création du système métrique. En tant qu'académicien, il fait partie avec Lagrange, Lavoisier, Tillet, Condorcet, Laplace et Monge, de la commission qui présente le 19 mars 1791, un rapport rejetant comme base du système métrique la référence au battement d'un pendule et à la mesure de l'équateur. Cette commission choisit une fraction de la longueur d'un méridien (1 m = 0,000 0001 du quart d'un méridien terrestre). Reste à mesurer un méridien... Il est parmi les premiers membres du Bureau des longitudes, désignés nommément par la loi, avec Lagrange, Laplace, Lalande, Cassini, Bougainville, Méchain, Delambre, etc.

Son nom est attaché à la "pesée de Borda". On place le corps dans le plateau A. On l'équilibre par une tare M quelconque dans le plateau B. On retire le corps de A et on le remplace par des masses marquées M' jusqu'à équilibre de la tare. On a, bien évidemment, M = M'.

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En 1787, le chevalier de Borda perfectionne l'invention de l'astronome allemand Johann Tobias Mayer (1723-1762) utilisée pour la navigation et pour faire des plans d'arpentage, donnant ainsi son nom à cet instrument d'une grande précision (1" d'arc). Edward Troughton (1753, 1835) y apportera de nouvelles améliorations.

Le Cercle de réflexion de Borda, signé Lenoir à Paris est ainsi définit : Ses ouvrages : Mémoire sur le mouvement des projectiles - 1756 ; Description et usage du cercle de réflexion - 1787 ; Tables trigonométriques décimales (augmentées par Delambre - 1804). Sources : Le chevalier Jean Charles de Borda, Académie de Bordeaux

http://www.ac-bordeaux.fr/Etablissement/LDeBordaDax/loisir/chevalier/index-1.htm

______________________________________ Cette page est extraite d'un site concernant les unités de mesure dont l'adresse est : http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/index.html

" Le cercle réfléchissant de Borda, fabriqué par Lenoir, 1 pied de diamètre. Ce cercle est gradué en 720 parties, chacune subdivisée en trois. Les deux verniers, qui sont situés, l'un à la fin des règles en métal portant le télescope et un petit miroir, l'autre à la fin de celles portant le grand miroir, donnent la 20e part de la dernière subdivision du Cercle.

- une poignée en ébène décorée de métal, vissée à l'arrière de l'instrument,

- une petite lentille grossissante pour lire les divisions des filtres en verre différemment colorés avec des cardes en métal puis placés en face d'un grand miroir,

- différentes pièces métalliques utilisées pour régler l'appareil, - un tournevis avec une poignée en ébène, - un autre petit tournevis métallique pour faire tourner les vis de

réglage des deux miroirs."