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Grand quotidien républicain régional d’information Charte de la rédaction

Charte de la rédaction · Charte de la modération ... politique éditoriale, mais, plus que jamais, c’est à l’épreuve de la relation que nous entretenons avec nos lecteurs

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Grand quotidien républicain régional d’information

Charte de

la rédaction

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Les faits sont sacrés…

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3Sommaire

« Sud Ouest », identité, valeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

L’ambition d’une information moderne . . . . . . . . . 6

Dedans et dehors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

La « petite locale » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Être journaliste à « Sud Ouest » . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Archives… d’actualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Charte de la modération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Au verso, la charte orthotypographique

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… les commentaires sont libres

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« Sud Ouest » dès sa naissance s’est défini comme « grand quotidien républicain régional d’information » plaçant l’humanisme, le plura-lisme et l’indépendance comme valeurs fonda-trices auxquelles il entend rester fidèle . Attaché à son identité régionale, il est un média ouvert au débat et à la réflexion d’où qu’ils viennent, tant son regard ne s’est jamais arrêté aux li-mites de sa région .

L’humanisme Le respect de la personne et de sa dignité est

fondateur de sa démarche éditoriale et des valeurs de son entreprise . « Sud Ouest » ne saurait tolérer toute expression raciste, xéno-phobe ou relevant d’une idéologie totalitaire ou antidémocratique .

L’indépendance Le maintien de l’indépendance éditoriale de

« Sud Ouest » est la clé de voûte de la crédi-bilité du titre . Il exprime cet engagement dans sa devise : « Les faits sont sacrés, les commen-taires sont libres . » « Sud Ouest » se doit d’in-former avec une rigueur et un devoir absolus de vérité et d’impartialité . Chacun des journa-listes est tenu de vérifier les informations qu’il souhaite publier et les confronter au sein de son entourage professionnel .

Le pluralisme Le pluralisme, autre face de son indépendance,

doit également conduire à respecter la diversité des cultures et des points de vue, à ouvrir lar-gement les colonnes à la réflexion et au débat, à être à l’écoute des courants de pensée, des confessions, en ne perdant jamais de vue les va-leurs de tolérance qui sont les siennes et en ne cédant jamais à un quelconque prosélytisme .

Cette vigilance n’interdit pas, bien au contraire, les prises de position ni la réflexion sur les grands débats de société dans un monde en perpétuelle et rapide évolution . L’expression de ces engagements est placée sous la respon-sabilité du directeur de la publication, et tous les journalistes doivent les connaître .

L’identité Trait d’union de tous les divers pays du Grand

Sud-Ouest, vecteur privilégié de la grande ré-gion du Bassin aquitain, « Sud Ouest » doit logiquement rendre compte des causes d’inté-rêt régional qu’il peut soutenir ou susciter .

Issu de cette région historiquement attachée au verbe, à la langue, à l’échange et à la mesure, et y étant implanté, « Sud Ouest » doit rester le miroir des multiples facettes de ses pays dans une rigueur de style et d’écriture qui a toujours été l’une de ses lignes de conduite . Informer veut dire mettre en forme, c’est-à-dire rendre lisible ce qui n’apparaît pas à première vue, du compte rendu de petite locale au grand repor-tage .

« Sud Ouest », identité, valeurs »

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La charte rédactionnelle de « Sud Ouest » rassemble valeurs, principes déontologiques et règles fondamentales communes qui défi-nissent la personnalité morale d’une rédaction . Elle manifeste l’indépendance de notre jour-nal . Elle est le socle sur lequel repose toute politique éditoriale, mais, plus que jamais, c’est à l’épreuve de la relation que nous entretenons avec nos lecteurs et avec notre audience que notre charte trouve sa justification .

Tous les éléments qui la composent dessinent une façon d’être journaliste à « Sud Ouest » autour d’un triple engagement .

Le premier est d’informer . C’est par définition notre mission essentielle . Elle mérite cepen-dant d’être redéfinie . Si tout est informa-tion, certaines ont aujourd’hui plus de valeur d’usage que d’autres . Le journaliste à « Sud Ouest » doit rechercher les informations que l’on ne lira ni n’entendra ailleurs, sauf à être reprises, bien entendu . Il situe son travail dans une concurrence et une temporalité nouvelles . Il doit avoir le souci d’éveiller la curiosité, d’ai-guiser l’intérêt, de révéler et de savoir deve-nir le porte-parole de son public . Au papier est venu s’ajouter le numérique ; au lecteur, l’audience . Le journaliste à « Sud Ouest » peut travailler sur plusieurs registres, diffuser l’in-formation qu’il possède sur différents canaux . Sous la bannière « Sud Ouest », il peut devenir un média à lui seul : avoir ses lecteurs fidèles, ses suiveurs (followers) sur Twitter, les posts de son audience déposés sur le site ou sur l’appli-cation mobile du journal .

Le deuxième engagement est d’affirmer notre rôle de médiateur . La demande est chaque jour plus forte de nous voir prendre l’initiative du débat local, de susciter la confrontation, d’être l’intercesseur de notre public . Nos lecteurs demandent à être entendus, notre audience nous interroge . Souvent, dans ses commen-taires, elle exprime le souhait d’en savoir plus ou relève nos lacunes . Il faut l’écouter . Elle est souvent de bon conseil . Nos préoccupations de journalistes ne sont pas forcément les siennes . Elles doivent pourtant se rejoindre si l’on veut établir avec ceux qui nous suivent une compli-cité durable et renouvelée .

Le troisième engagement est d’aider à com-prendre . Dans cet univers où l’indispensable course aux informations donne parfois l’im-pression de les annuler toutes, la force du jour-nal est de savoir donner des repères objectifs et précis . Tous les sujets ne s’épuisent pas en quelques minutes, ni en quelques heures . Nos lecteurs ont besoin du journal pour apprendre mais aussi pour confronter leurs opinions . La globalisation met en mouvement des réflexions complexes ; elle nous projette dans l’histoire sans repères . Notre journal doit rester attaché à ce souci d’explication du monde en train de se construire . Sa vocation s’y ressource .

« Informer, écouter, expliquer » : à ces trois conditions, qui nous engagent tous, naît l’am-bition d’un journal moderne aux contenus en évolution constante .

Patrick Venries Directeur de la publication

L’ambition d’une information moderne

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Dans le paysage de la presse écrite fragilisée par une concurrence féroce, « Sud Ouest » maintient l’ambition d’être le journal référent de sa zone de diffusion . Cette position domi-nante lui confère un rôle majeur : c’est dans « Sud Ouest » que doivent apparaître tous les mouvements sensibles de l’évolution de notre société .

Une forte tendance rassemble le lectorat sur les racines, les lieux et leur mémoire, l’origine . Beaucoup de nos lecteurs sont d’ici ou de là, mais pas d’ailleurs et de nulle part . Nous de-vons prendre en compte cette revendication silencieuse . Leur identité est la nôtre . « Sud Ouest », même s’il s’en défendait, resterait pour le plus grand nombre le vecteur de la vie dans le Sud-Ouest .

Ce que nous appelons la « sensibilité lo-cale » n’est en fait que la qualité du regard que nous portons à nos concitoyens-lecteurs . Nous avons à connaître intimement les gens avec qui nous vivons . La difficulté est d’autant plus grande qu’il n’existe pas une seule carte d’identité entre La Rochelle et Bayonne, Pé-rigueux et Mont-de-Marsan, Angoulême et Auch, Agen et Pau . Des communautés dispa-rates et des aspirations contradictoires cohabi-tent . Il nous faut sans cesse en saisir la nature et le devenir .

La perception de cette matière mouvante et enracinée nous lie à un lectorat très atten-tif aux soubresauts de la planète mais aussi à son cordon ombilical . Pourquoi vivrions-nous ensemble s’ils ne retrouvaient pas leur image dans nos colonnes, leurs aspirations, leurs colères, leurs différences, leurs passions ? Que viendraient-ils chercher s’ils savaient ne croi-ser dans nos pages que froideur et distance de l’analyse commune ?

La connaissance de ce patrimoine subtil ne s’acquiert pas dans les livres . Le journaliste de « Sud Ouest » est attendu pour la vigueur de son expertise mais aussi pour sa parfaite maî-

trise du milieu et la sincérité de son regard . Ce n’est pas un passant . L’effet de miroir exige ainsi un travail constant de prospection sur un territoire où nous croyons tout connaître .

C’est le pacte entre « Sud Ouest » et cette partie de la France . Il nous fonde à aller plus loin que d’autres dans la relation et à traduire le plus justement possible un sentiment d’ap-partenance . En la matière, notre différence –notre force – tient au coup d’avance que nous sommes légitimement en droit de mettre en œuvre autour de l’expression régionale dans son ampleur . Lorsque nous publions avant les autres, nous procédons de fait à la récolte de nos semailles .

Pour autant, nous n’écrivons pas avec un béret vissé jusqu’au nez . La communion de pensée n’est pas la connivence . La proximité senti-mentale ne nourrit pas un repli identitaire . La volonté du journal de s’identifier avec la région ne se résume pas aux frontières d’un espace ni à ses particularismes .

Depuis toujours, « Sud Ouest » a de l’appétit pour le monde . Ouvrir la fenêtre du réel tout près et plus loin, choisir de consolider un or-gane pluraliste, décrypter les messages obscurs de l’actualité, donner du sens à une informa-tion globale, tout cela participe de la même approche .

L’identité profonde de « Sud Ouest » repose sur cette double exigence : articuler en toutes circonstances la force singulière du dedans et la pertinence ciblée du dehors .

Dedans et dehors

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Les chroniques locales sont essentiellement animées par les correspondants locaux . Ces derniers travaillent en étroite liaison avec les journalistes de leur département (encadre-ment, rédacteurs et bien entendu secrétariat de rédaction autour du pilote) . C’est avec ces derniers, par le biais du dialogue et de la prévi-sion, que se déterminent les choix des sujets et la manière de les traiter (choix des angles) .

Le journal se donne pour objectif de veiller à ce que l’information locale soit le plus fraîche possible et reflète en priorité, de façon régu-lière, celle des principales localités de notre zone de couverture . Principe qui est théorisé à travers le « contrat de lecture » qui lie « Sud Ouest » à ses lecteurs .

Les chroniques locales s’inscrivent dans la hié-rarchie de l’information après les pages dépar-tementales et celles dites « de grande locale », qui les environnent géographiquement . Mar-quées par une présentation qui les différencie grâce à l’utilisation de formes de pages spéci-fiques, elles constituent un élément essentiel d’intérêt et de fidélisation du lectorat du quo-tidien régional qu’est « Sud Ouest » .

Le correspondant local n’est pas seulement le transmetteur quotidien de l’information de son territoire . Il est aussi un fournisseur de sujets essentiels pour les journalistes .

Le journaliste doit travailler dans une relation de confiance attentive et d’estime réciproque avec les correspondants, ce qui n’exclut pas une vision ferme des droits et devoirs de cha-cun . Un journaliste ne s’investit pas sur le sec-teur d’un correspondant sans l’avoir au préa-lable informé et, le cas échéant, associé à son travail . Réciproquement, le correspondant de presse n’est jamais le « propriétaire » du sec-teur dont il a la charge . Il doit savoir où se situe le domaine de compétence de chacun .

Il participe à sa façon au développement de l’information numérique . Particulièrement par l’usage et la pratique des blogs des communes .

La « petite locale »

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Être journaliste à « Sud Ouest » 9

Agence de presse Une dépêche d’agence ne garantit pas la véra-

cité des faits qu’elle rapporte . Elle engage la responsabilité juridique de l’éditeur de la pu-blication qui en reproduit tout ou partie . Elle doit faire l’objet de recoupements, d’autant plus lorsqu’elle traite de faits survenus dans la zone de diffusion .

Le journal publie un article d’agence avec sa signature si son contenu apporte une contribu-tion journalistique anglée, complète et rédigée avec une approche personnelle dans le traite-ment .

Un journaliste ne signe pas une dépêche d’agence intégralement reproduite dans le journal . Lorsque cette dépêche constitue une source importante à partir de laquelle il déve-loppe son article, il inscrit au bas de ce dernier ses initiales suivies de la mention « avec AFP » (ou autre agence) .

Audience L’audience est constituée par la population

qui échange avec l’éditeur sur quelque support que ce soit par l’intermédiaire de textes, sons, images fixes ou animées .

Les contributions de l’audience sont publiées dans un espace clairement identifié, distinct de celui de la rédaction .

Les contributions de l’audience sont soumises aux règles de modération adossées à la présente charte . La modération de ces contributions est réalisée avec rigueur et constance .

Citation de noms En matière de faits divers et d’actualité judi-

ciaire, la règle est la publication de l’identité des personnes participant aux faits rapportés, sauf dans les cas d’exception prévus par la loi . Dans les cas où la publication d’une identité pourrait entraîner des conséquences indési-rables (humiliation de victimes, polémiques indues, mise en cause du journal, etc .), le jour-naliste évalue le bien-fondé de la publication avec le responsable d’édition ou un membre de l’encadrement . L’utilisation de l’anonymat ou d’un nom d’emprunt est nécessairement approuvée par la hiérarchie . L’emploi des ini-tiales, prénoms ou faux noms est à proscrire : l’identité est divulguée ou pas .

Citer un nom ne porte jamais atteinte à la présomption d’innocence si le journaliste qui le fait se garde de tout « sensationnalisme » dans son traitement, adopte un ton mesuré et donne immédiatement les éléments permet-tant de faire valoir le point de vue de la per-sonne mise en cause ou les arguments mis en avant pour sa défense par son avocat .

Collaboration de journalistes

Tout journaliste sollicité, hors de ses tâches habituelles, pour apporter sa collaboration à une publication, animer un débat ou participer à une action publique de communication est tenu d’informer sa hiérarchie et d’obtenir son aval explicite . En cas d’incertitude, la direction de l’information et la rédaction en chef sont consultées .

Tout journaliste sollicité pour exercer son mé-tier dans d’autres organes de presse (télévision, radio, presse écrite et numérique) disponibles ou distribués dans l’aire de diffusion doit en avertir la direction de l’information .

Être journaliste à « Sud Ouest »

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10 Être journaliste à « Sud Ouest »

Commerce L’activité commerciale est un des domaines

couverts par le journalisme d’information gé-nérale . Les décisions rédactionnelles le concer-nant relèvent d’un domaine d’activité distinct de la publicité . L’intérêt journalistique est motivé par la volonté de suivre la vie d’une communauté, les notions de service, de suivi économique ou social, à l’exclusion de toute volonté promotionnelle .

L’information sur une activité commerciale ne peut en aucun cas faire l’objet d’un article lié à un intérêt privé d’un rédacteur .

Connivence Nul ne peut se servir de sa qualité de journa-

liste pour obtenir un profit personnel, financier ou autre .

Toute personne qui exerce une autre activité économique, parallèlement à son métier de journaliste, s’expose donc à être invitée sans délai à changer d’affectation au sein de la ré-daction afin de prévenir tout conflit d’intérêts ou toute suspicion d’engagement personnel ou de rétention d’information .

Contrat Un journaliste professionnel livre une informa-

tion irréprochable dans les contraintes liées au temps et au format convenus lors de la discus-sion en amont . Le respect de ce contrat fonde le respect du travail de ses confrères . Une réus-site dans le traitement de l’information, asso-ciant la forme au fond, est collective .

Courrierdes lecteurs

Seule la pertinence du courrier justifie sa publi-cation en pages locales ou générales . Lorsque le courrier répond à un article publié, sa publi-cation est précédée d’une mise en contexte et d’une discussion avec le rédacteur concerné . La publication du courrier est gérée par l’enca-drement de la rédaction et le médiateur .

Courrier personnel Tout courrier nommément adressé à l’auteur

d’un article fait l’objet d’un accusé de récep-tion rapide, sauf s’il est de nature irrecevable (insulte, expression déraisonnable, etc .) . Une réponse, quelle que soit sa forme (téléphone, mail, courrier), témoigne de l’attention portée à l’expression de l’audience .

Devoir de suite La couverture d’une information est une acti-

vité conséquente qui est suivie jusqu’à son terme : dénouement de l’affaire, après-dépôt de bilan, issue du procès en appel, résultat des élections, fin des travaux, etc . Si nécessaire, un retour sur les faits accompagne la couverture .

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Être journaliste à « Sud Ouest » 11

Diffamation La diffamation est un délit, puni par la loi .

C’est « l’allégation ou l’imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considé-ration de la personne ou du corps auquel le fait est imputé » .

Les éléments constitutifs de la dif-famation dans un propos sont les suivants :

•l’allégationoul’imputationportesurunfaitprécis et déterminé,

•leproposporteatteinteàl’honneurouàlaconsidération,

•le propos concerne une personne ou uncorps,

•uneintentioncoupableestprésente.

Se défendre d’une accusation de diffamation impose de démontrer deux éléments : la vérité du « fait diffamatoire » ; la bonne foi dans la tenue du propos .

Quatre critères concourent à dé-montrer la bonne foi d’un journa-liste :

•lalégitimitédubutpoursuivi, •l’absenced’animositépersonnelle, •laprudenceetlamodérationdansl’expres-

sion, •lavaliditéetlafiabilitédel’enquête.

Droit de réponse Le droit de réponse est une disposition légale .

Toute personne nommée dans un journal peut exiger l’insertion d’une réponse, même si l’ar-ticle auquel il est répondu ne renferme ni une attaque contre elle, ni même une appréciation défavorable à son égard .

Le droit de réponse est général et absolu .

Celui qui l’exerce est seul juge de la forme, de la teneur et de l’utilité de sa réponse . Il dispose d’un délai de trois mois, à partir de la publica-tion, pour exercer son droit . L’insertion doit se faire dans les trois jours suivant la réception du droit de réponse .

Lorsque la rédaction juge qu’un droit de ré-ponse mérite d’être publié, cette publication se fait sans ajout, ni commentaire .

Le refus de droit de réponse est autorisé par la jurisprudence lorsqu’il :

•estcontraireàlaloiouauxbonnesmœurs, •estdenatureàléserl’intérêtd’untiers, •porteatteinteàl’honneurdujournaliste, •est sans rapport avec l’articleou lepassage

incriminé .

Dans la pratique, un dialogue évite qu’un re-cours systématique à cette procédure impose un cadre restrictif à l’activité journalistique . Une discussion engagée avec le demandeur ou son avocat a pour but d’expliquer pourquoi le droit de réponse n’est pas publiable en l’état .

À défaut, il est possible de se tourner vers la rédaction d’une nouvelle information qui asso-cie le point de vue de l’interlocuteur au travail réalisé par le journaliste .

Si la décision est prise de publier un droit de réponse, cela est fait dans une présentation sans équivoque . Le droit de réponse figure sur le site Web de « Sud Ouest » lorsque le conte-nu incriminé a été mis en ligne .

Lorsqu’une note de la rédaction peut éclairer la publication d’un droit de réponse, elle est placée à la suite . Elle est rédigée par l’auteur de l’article et supervisée par la direction de la rédaction ou, par délégation, la rédaction en chef .

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12 Être journaliste à « Sud Ouest »

Droit à l’image numérique

Sans trancher tous les problèmes liés au déve-loppement du média numérique, la jurispru-dence s’oriente, pour le moment, vers l’ap-plication d’un même droit à l’image et d’un même droit de propriété en ligne et sur un mé-dia imprimé . Il est donc interdit d’utiliser des images téléchargées sur Internet sans l’identi-fication et l’autorisation de l’auteur de l’image ou à défaut du producteur du site ou du blog .

Éditorial/Commentaire

L’éditorial porte la marque de « Sud Ouest » . Sa rédaction est confiée par l’éditeur et la ré-daction en chef à des journalistes conscients d’exercer une activité qui engage le titre .

Tous les journalistes peuvent être par ailleurs amenés à signer des commentaires ou des points de vue identifiés comme tels . Ils le font dans l’exercice d’une liberté rédactionnelle res-ponsable, en accord avec la rédaction en chef .

Éléments contradictoires

La recherche d’éléments contradictoires de-meure le principe fondateur, en droit et en déontologie, d’une enquête journalistique . Dans les affaires délicates, un journaliste conserve les preuves de cette recherche .

Les formules usuelles « Monsieur X était in-joignable » ou « Monsieur X n’a pas souhaité répondre à nos questions » n’étant pas reçues comme preuves par les tribunaux, il faut pou-voir démontrer, en cas de poursuites, que l’auteur d’une information a réellement tenté

d’obtenir plusieurs points de vue . L’enregistre-ment sonore n’ayant guère de valeur en justice, il faut s’employer à posséder une trace écrite . (Il est possible de démontrer l’existence d’une conversation téléphonique par le logiciel de facturation, mais il est préférable de détenir le fax passé à une personne ou son avocat, ou encore un mail .)

Entretien Dans la mesure du possible, une interview est

un face-à-face, une rencontre entre deux per-sonnes physiquement présentes dans un même lieu .

La relecture d’un entretien questions-réponses est accordée à l’interlocuteur, à titre exception-nel et indiquée comme tel, lorsque celui-ci pré-cise, avant réalisation de l’entretien, qu’il veut s’assurer de l’authenticité de son propos .

Dans cette hypothèse, il s’en tiendra à la forme ou à l’apport de précisions susceptibles d’enri-chir son propos . Il ne peut en aucun cas re-venir sur le fond, gommer ses réponses et les réorienter . Si c’est son choix, la rédaction se réserve le droit de ne pas publier l’entretien .

Équité Toute personne mise en cause dans un article

est contactée avant publication .

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Être journaliste à « Sud Ouest » 13

Images La photo, dans « Sud Ouest », n’a pas pour

fonction d’être un élément d’accompagne-ment . Elle peut à elle seule constituer la ma-tière principale de l’information, l’élément dé-clencheur d’un sujet . Elle est toujours légendée avec précision grâce aux éléments recueillis lors de la prise de vue et fournis par l’opérateur .

Le principe de la photo retouchée est interdit . L’utilisation d’un photomontage, rassemblant

plusieurs images dans une seule image, est ex-plicitement indiqué .

Les responsables de l’édition font, lorsque cela est nécessaire, appel à l’infographie ou au des-sin .

Internet Toute publication sur un support numérique

est soumise aux mêmes exigences qu’une pu-blication imprimée sur papier . Leurs auteurs obéissent à la même charte et respectent les mêmes valeurs (humanisme, indépendance, pluralisme, identité régionale) que dans le tra-vail pour le journal publié sur papier .

L’immédiateté du média numérique n’autorise pas la publication d’une information non véri-fiée et/ou hors de son contexte .

Dans le traitement du « buzz », le site Internet de « Sud Ouest » rend compte de ce qui se passe sur le réseau, mais avec des ambitions de rigueur qui ne sont pas moindres que dans le reste de son activité . La lecture de multiples occurrences d’une même information sur In-ternet ne saurait donc constituer un « croise-ment de sources » .

Dans le cas où une information semble à la fois « incontournable » par son haut niveau d’oc-currence et extrêmement difficile à vérifier, l’usage du conditionnel et la citation systéma-tique des sources sont obligatoires, le renvoi vers un lien ne pouvant suffire .

Médiateur « Sud Ouest » s’est doté d’un médiateur . Choi-

si au sein de la rédaction et nommé par le di-recteur de la publication, dont il dépend, il est chargé d’entretenir et de favoriser la relation et les échanges entre les lecteurs, le journal et le site .

Il est en charge de la rubrique du courrier des lecteurs et du courriel, qui lui parviennent . Il traite, en liaison avec le service juridique et la direction de l’information, les demandes de droit de réponse .

Il est le référent et le dépositaire de la charte rédactionnelle .

Mis à part des réponses personnalisées par mail ou courrier postal, il s’exprime publique-ment et en toute indépendance au fil d’une chronique régulière et d’un support numé-rique dans lesquels il fait écho aux réactions, commentaires et questions des lecteurs sur les choix et pratiques de la rédaction .

Il peut s’autosaisir en interne lorsqu’il constate un non-respect de la charte . Il s’adresse alors aux confrères concernés au sujet du respect du « contrat de lecture » dont la charte est l’ex-pression .

NDLr La NDLR est un complément d’information

utilisé par le journaliste afin de replacer une déclaration ou le contenu d’un document dans un contexte qui permette sa pleine intelligibi-lité . Il peut, avec l’approbation de la hiérarchie, prendre place au bas d’un droit de réponse .

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14 Être journaliste à « Sud Ouest »

« Off the record » La personne sollicitée par nos soins peut déci-

der qu’une conversation est « off » ou « on » . Cette règle s’applique quand elle est annoncée avant l’entretien ou très vite durant son dérou-lement ; mais pas après l’entretien . Tout ce qui n’est pas « off » est implicitement « on » .

Par principe, le « off » est une exception .

Partenariat Le partenariat est le fruit d’un consensus entre

la direction et la rédaction . Le partenariat ne modifie pas l’exigence et la rigueur journalis-tiques .

Publi-communication

La communication politique est régie par de nombreuses lois, notamment pendant les cam-pagnes électorales, périodes durant lesquelles un parti ou un candidat ne peuvent faire de publicité dans un journal, à la radio ou à la télévision .

Hors campagne, « Sud Ouest » accepte d’ouvrir ses colonnes à des espaces de publi-communication politique quand les messages traitent de l’action publique engagée par le gouvernement, les collectivités locales et ter-ritoriales, ou toute autre institution . « Sud Ouest » accepte également de publier des mes-sages à caractère politique dès lors qu’ils ont pour thème le territoire (défense des services publics, des us et coutumes locaux) et sont en relation directe avec la vie locale dont la couverture est la vocation du journal (TGV, économie régionale) . « Sud Ouest » considère qu’ils participent du débat public . Le journal attache même une grande importance à en être le vecteur essentiel .

« Sud Ouest » accepte la publication de ces messages à condition qu’ils respectent, dans la forme et dans le fond, les personnes ou les institutions, qu’ils soient distingués graphi-quement, qu’ils n’appellent pas à rassemble-ments, manifestations ou actions violentes . Ils doivent avoir été soumis à la relecture de la rédaction . Enfin, ces messages ne doivent pas contenir d’informations qui n’aient pas été préalablement traitées par la rédaction de « Sud Ouest » . Aucun texte à caractère prosé-lyte (adhésion à un parti, par exemple, ou à un comité de soutien) ou en contradiction avec les éléments contenus dans « “Sud Ouest” iden-tité, valeurs » ne peut être publié .

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Être journaliste à « Sud Ouest » 15

réseaux sociaux Un journaliste de « Sud Ouest » est libre de

créer un profil personnel sur un réseau social . Qu’il s’exprime ou non à titre privé, il ne peut ignorer qu’il est le plus souvent identifié au titre, dans le secteur géographique où il exerce ou dans la spécialité qui est la sienne . Il agit donc en pleine connaissance de son statut et des valeurs associées à ce titre : humanisme, in-dépendance, pluralisme, refus du prosélytisme .

En agissant sur un réseau social à titre per-sonnel, un journaliste est conscient de ses res-ponsabilités, envers lui-même et son titre, et des contraintes de réserve et de contrôle qui peuvent en découler lorsqu’il exprime des opi-nions propres sur des sujets qu’il a été ou qu’il sera amené à traiter pour « Sud Ouest » ou sur lesquels « Sud Ouest » a pris position .

Dès lors qu’un journaliste de « Sud Ouest » œuvre à titre professionnel sur un réseau nu-mérique ou un blog, il doit s’attendre à pro-voquer réactions, commentaires et même cri-tiques . Il doit accepter celles-ci dans la mesure où elles ne portent pas atteinte à son honneur, à sa dignité ou à l’honneur et à la dignité du titre qu’il représente . Si le journaliste estime qu’il y a atteinte à son honneur et à sa pro-bité, il doit saisir son responsable hiérarchique, indépendamment des démarches qu’il pourrait envisager avec la Société civile des journalistes de « Sud Ouest » ou dans une action judiciaire .

La création d’un profil ou d’un compte au nom d’une entité rédactionnelle de « Sud Ouest » (service, agence, groupe de journalistes, etc .) engage le titre et exige une autorisation expli-cite de la hiérarchie .

Signatures Un journaliste professionnel signe son tra-

vail, qui engage sa crédibilité . Cette signature peut disparaître, à sa demande, à l’issue d’un échange avec l’encadrement .

Droit des mineurs Le droit protège de façon stricte la publicité du

nom et de l’activité des mineurs . Ces interdic-tions sont strictement suivies par les parquets et dans la jurisprudence des tribunaux .

Pour les non-délinquants, il est interdit de pu-blier les informations concernant :

- les fugues ; - les suicides ; - la filiation d’origine des enfants adoptés .

Pour les mineurs délinquants, donc faisant l’objet de poursuites pour infraction à la loi pénale, il est interdit :

- en cas de crime ou délit de donner une indi-cation quelconque permettant d’identifier un mineur présumé coupable ;

- de rendre compte des débats judiciaires concernant un mineur délinquant ;

- d’indiquer le nom ou même l’initiale du nom d’un mineur condamné par jugement .

Pour les mineurs victimes d’agression sexuelle, il est interdit de publier le nom et tout élément susceptible de permettre leur identification . De même, il est interdit de divulguer le nom de l’auteur de l’agression sexuelle sur un mineur, ainsi que tout élément permettant de le recon-naître si ce dernier avait, avant les faits, des liens connus avec sa victime .

Pour les mineurs victimes de crimes ou délits n’ayant pas de caractère sexuel, il n’existe au-cune interdiction, sauf si les familles, les tu-teurs légaux, le parquet ont manifesté claire-ment leur opposition à toute publication .

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16 Être journaliste à « Sud Ouest »

Sources Les journalistes doivent identifier leurs sources

d’information afin de permettre au lecteur d’évaluer lui-même la qualité et la compétence de celui qui parle . Un article ne peut naître du simple accouplement d’un dossier de do-cumentation et d’une recherche Internet, ou de la seule source, intéressée, d’un dossier de presse .

De même, l’utilisation de matériaux « abou-tis » tels que les sondages et les études impose de signaler la provenance et la méthode de tra-vail .

La déontologie interdit de décrire dans le détail et de faire parler des personnages qui n’ont pas été rencontrés ou dont le son de la voix reste inconnu . La confrontation avec des « sources vivantes » et multiples reste à la base du métier .

Suppléments Les suppléments rédaction : dans cette catégo-

rie, on trouve tous les suppléments d’initiative et de maîtrise éditoriale : suppléments d’actua-lité, suppléments thématiques, suppléments régionaux, départementaux et locaux accom-pagnant des manifestations sportives, festives et culturelles, suppléments traitant des grands projets régionaux .

Les suppléments de communication : sous la mention « Sud Ouest Communication » sont publiés des suppléments émanant d’un mono-annonceur public ou parapublic : collectivité, syndicat professionnel, interprofessionnel, as-sociation, service de l’État, etc .

Les suppléments publicitaires : sous la mention

« Publicité », ils sont traités par les services commerciaux du journal avec leurs clients . Des éléments de contenu sont arbitrés par le directeur de la publication lorsque survient un doute quant aux règles légales .

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Archives… d’actualité 17

La titraille Une exigence : pris ensemble, surtitre (mot

clé), titre et accroche – ce que l’on appelle généralement la « titraille » – doivent pouvoir donner à un lecteur pressé, qui feuillette sim-plement son journal, un bon aperçu du sujet évoqué . C’est dire si la titraille renvoie d’abord à l’information .

Le mot clé Le mot clé, qui a pris la place de l’ancien

surtitre et qui est en fait placé en sous-titre, doit être évident à la lecture . Il ne doit pas être abscons aux yeux de celui qui cherche à entrer dans l’article par la titraille . Il est soit thématique, soit géographique . Il a pour voca-tion de compléter l’accroche de manière que l’ensemble titre + mot clé + accroche réponde aux questions essentielles (qui ? où ? quand ? comment ? pourquoi ?) . Il commande donc la plus grande rigueur .

Le titre Un titre doit explicitement renvoyer au conte-

nu de l’article . Un bon titre naît souvent de la discussion entre journalistes . De la même ma-nière, sa modification s’effectue en accord avec l’auteur, si celui-ci est présent ou joignable .

Le titre doit attirer l’attention du lecteur et ne délivrer qu’un seul message . Ses qualités sont la concision (un minimum de mots), la clarté (le titre ne peut pas tout dire), la simplicité, la précision, la légèreté (pas de sigle, pas de ponc-tuation…) . L’usage détermine deux grandes catégories de titres :

Les titres informatifs Ils donnent l’information . Il s’agit, dans ce

cas, de renseigner le lecteur sur ce qui va suivre (le sujet) en répondant aux questions de base (qui ? quoi ? quand ?…) .

Les titres incitatifs Ils créent l’envie de lire en utilisant l’humour,

la surprise, voire la provocation . Ces titres donnent le ton plutôt que le contenu de l’ar-ticle . On s’imposera d’adjoindre à ce type de titre une accroche informative .

Toutefois, le titre informatif doit rester le genre dominant .

Le titre actif Aux deux grandes typologies de titres, on

peut ajouter le titre actif, qui s’est considéra-blement développé à « Sud Ouest » depuis la nouvelle charte, qui a réintroduit les titres sur deux lignes . On le rencontre beaucoup dans les pages locales, mais pas seulement là .

Le titre actif, qui comporte généralement un verbe, commence à raconter une histoire . Il n’a pas vocation à être exhaustif sur l’informa-tion qu’il annonce, mais à être le plus explicite possible .

« Une maison en feu à la suite//d’une explo-sion de gaz » est forcément plus explicite que « Une maison sinistrée » .

Archives… d’actualitéLes outils rédactionnels

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18 Archives… d’actualité

L’accroche C’est la variante moderne du « chapô » . C’est

d’ailleurs sous cette dernière appellation qu’elle est fréquemment évoquée, mais le cha-pô est, chez nous, une forme à part…

Elle introduit le sujet dont il est question dans l’article tout en invitant à sa lecture .

L’accroche informative annonce tout de suite la couleur, l’accroche incitative essaie de convaincre le lecteur d’en savoir plus .

Quelle que soit l’importance du papier, elle ne

doit pas faire plus de deux lignes . On choisira deux ou trois phrases courtes plutôt qu’une longue phrase alourdie .

Règle absolue : titre et accroche ne doublon-nent pas . Un titre informatif doit appeler une accroche incitative et inversement .

La disparition de l’accroche dans les pages de petite locale appelle d’autant plus à la précision sur le titre .

Le texte Le débat sur la longueur est déjà tranché par le

lecteur . Il existe bien sûr des exceptions, pour le reportage, l’enquête, le grand entretien, où l’intérêt de lecture doit à l’originalité du sujet et à la qualité de l’écriture .

Mais, d’une manière générale, la concision en termes de lignage, aujourd’hui imposée au correspondant, est la règle . Écrire court et simple n’est pas synonyme de pensée réduite ou d’information incomplète .

Cette concision suppose, par contre, un travail de réflexion et de construction de son propos avant même de se lancer dans l’écriture .

On dira que la meilleure défense d’un papier, c’est son attaque, et que sa chute peut être libre, pourvu qu’elle soit bonne .

Tout papier exige un angle . Particulièrement lorsqu’il s’agit d’écrire sur un « marronnier » de l’actualité qui impose un renouvellement de l’approche . Mais pas seulement .

L’angle est ce qui renouvelle le regard . Tout est dans la façon d’aborder le sujet… sous un certain angle . Plus l’angle est clair et précis, plus le papier sera dense . Savoir le choisir et s’y tenir, c’est se préserver des généralités, de l’éparpillement, c’est éviter de se perdre et de perdre le lecteur .

L’intertitre Son rôle est multiple . C’est d’abord un temps

de répit pour le lecteur qui répugne à lire des textes trop compacts .

On s’efforcera ainsi d’installer des haltes toutes les cinquante lignes composées, en prenant garde à ne pas les essaimer à loisir pour ne pas saccader la lecture . Celle-ci ne doit pas être une course d’obstacles .

L’intertitre est également un agent de liaison et de promotion . Il ne résume pas les paragraphes qui suivent mais incite fortement à leur lecture . Évitons donc les intertitres plats, abstraits ou généraux du genre « Trois dossiers » ou « La situation » .

Légende Qui est sur la photographie ? à quel titre ? où ?

quand ? avec qui ? Une légende doit apporter une information nouvelle et ne pas reproduire l’accroche ou la titraille .

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Archives… d’actualité 19

Abréviations Nous n’évoquons pas ici la loi générale soumise

au Code typographique, mais plutôt l’esprit . Moins il y a de sigles dans un texte, plus celui-ci est accessible . Lorsqu’on est contraint d’y avoir recours, il faut les expliciter, sauf ceux qui sont « dans le domaine public » et qu’il est inutile de détailler (EDF, SNCF…) .

Mais, d’une manière générale, le lecteur ne che-mine pas facilement dans une forêt de sigles . Dès la première utilisation du sigle, il faut don-ner son intitulé exact, le sigle figurant alors entre parenthèses .

Citations Citer, c’est répéter fidèlement, pas interpréter .

Éviter, donc, de rebâtir des phrases de mémoire . Il vaut mieux se reporter scrupuleusement à ses notes ou enregistrements .

Une citation n’excède pas quelques phrases, sinon cela devient une interview .

Dates Comme les chiffres, les dates doivent être

exactes, et tout article renvoyant à un événe-ment précis, daté dès les premières lignes . Le principe, c’est la trilogie hier-aujourd’hui-de-main .

Concrètement, nous écrivons dans le journal

daté du lundi 6 février : hier pour le dimanche 5, aujourd’hui pour le 6 et demain pour le mar-di 7 . De même, on écrira jeudi 9 février si on veut faire une annonce ou mardi 31 janvier s’il s’agit d’un rappel .

On n’oublie pas, non plus, de dater les légendes des photos et d’indiquer, le cas échéant, s’il s’agit de photos d’archives .

Noms propres Prénom, nom, âge et qualité : une identité se

décline dans cet ordre .

Chaque fois qu’un nom apparaît pour la pre-mière fois dans un article, le journaliste le pré-sente, à l’exception, bien sûr, des personnages connus de tous . Mais ceux-ci ne sont pas si nombreux qu’on le croit . Veiller à ce que le prénom accompagne le nom .

Respecter l’orthographe d’un nom, c’est res-pecter la personne qui le porte…

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20 Archives… d’actualité

Écrire sur Internet Les règles d’écriture qui s’appliquent sur la

version numérique de « Sud Ouest » ne dif-fèrent en rien de celles qui ont cours sur sa ver-sion papier .

Sur le Web, la technologie permet toutefois l’utilisation des liens hypertextes . Ces liens, matérialisés par un ou plusieurs mots souli-gnés, permettent au rédacteur de renvoyer ses lecteurs vers une autre information, un autre article, un document photo, audio ou vidéo .

Cette technique, dont l’utilisation est à encou-rager, permet notamment au rédacteur de ne pas avoir à écrire ce qu’il a déjà formulé dans un article précédent ; le lien hypertexte permet ainsi de renvoyer vers un autre article sur le même sujet, vers la fiche biographique d’une personnalité, etc .

Critique En matière de journalisme, la critique a ses lois

et son esprit . La critique peut être sévère si elle est fondée .

Elle ne s’exerce pas au mépris des faits . Elle peut railler, vilipender, adorer, flatter, encenser si elle est crédible, si le journaliste est lui-même crédible parce qu’averti et documenté .

La critique ne joue pas que sur les mots . Elle a pour vocation d’élever le débat, d’enrichir la réflexion du lecteur . Si elle juge un film, un tableau, une pièce de théâtre, elle les porte également à la connaissance des lecteurs . Si elle tranche, elle ne se cache pas derrière des généralités et va au bout de ses arguments .

Le lecteur accepte une opinion à condition de comprendre ce qui la fonde ; il convient de ne pas l’humilier dans son propre jugement cri-tique .

Le critique n’est pas là pour étaler sa science, jargonner, jouer au blasé ou au père Fouettard .

Il doit savoir aimer .

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Charte de la modération 21

Diffamation La diffamation est un point particulièrement

important . C’est aussi un problème difficile à identifier de manière sûre, car la notion de diffamation peut apparaître dans de multiples contextes .

Elle se définit comme telle : « La diffamation est l’allégation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne à laquelle le fait est imputé, et cela sans que l’auteur puisse en prouver la véracité . La diffa-mation implique également qu’apparaisse une volonté de nuire . »

S’il est impossible au modérateur de savoir si le fait allégué est vrai, il devra considérer toutes les affirmations (susceptibles d’entrer dans ce cadre) comme potentiellement fausses et donc potentiellement diffamatoires .

Pour chaque message potentiellement diffama-

toire, le modérateur devra répondre à toutes les questions suivantes :

- Est-ce que la cible est identifiable, même in-directement ?

- S’agit-il d’une information ou d’un jugement de valeur ?

- Est-ce qu’il est possible que l’affirmation soit fausse ?

- Est-ce que l’information peut être interpré-tée de manière négative (volonté de nuire à la réputation de la personne ou entreprise, ou organisation concernée) ?

- Est-ce que l’on sent la connotation négative, l’intention de nuire ?

La véracité présumée d’un fait

Si un fait est avéré, alors il ne s’agit pas de dif-famation . On considère qu’un fait est avéré lorsqu’il émane de grands médias français considérés comme fiables, ce qui peut s’étendre à Wikipédia sous réserve que l’article ne porte pas la mention « L’objectivité de la note n’est pas garantie » . La contrepartie est évidemment dans l’engagement à corriger ce qui doit l’être dans les meilleurs délais possibles .

Agression Les propos agressifs sont à censurer, et cela

même s’ils ne contiennent pas d’insultes .

Un propos agressif est « une attaque non pro-voquée, brutale ou excessive, contre un autre utilisateur, une personnalité connue, un pays, un organisme, une entreprise » .

On peut critiquer les idées, les arguments, mais pas les individus .

Attaquer les propos d’une personne sans atta-quer la personne elle-même est accepté .

Par ailleurs : - tout message incitant à la prostitution est à

rejeter ; - l’apologie du suicide ou l’appel au suicide

sont interdits .

Charte de la modération

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22 Charte de la modération

Insultes Il faut censurer les messages haineux ou insul-

tants . L’insulte se définit ainsi : « Utilisation d’un

terme grossier ou d’une image dégradante pour qualifier quelqu’un dans le but prémédité de l’offenser . »

Un terme grossier ou vulgaire n’est à bannir que lorsqu’il vise un tiers . Pas s’il est utilisé de manière générale comme une exclamation qui accompagne et amplifie la réaction de l’inter-naute .

La vulgarité en soi n’est pas un motif de cen-sure . Ce qui l’est, c’est l’insulte .

Contenus non conformes à la loi

Il faut censurer : - les appels à la violence, à la haine, au viol, au

meurtre ; - l’apologie des crimes de guerre et crimes

contre l’humanité, révisionnisme ou néga-tionnisme ;

- les propos racistes ; - la pédophilie ; - l’homophobie, le sexisme .

Pseudonymes Les pseudonymes des utilisateurs sont éga-

lement à modérer, car ils ne doivent pas être insultants ou diffamatoires .

respect de la vie privée

Est interdite : la publication de coordonnées d’un particulier, même si c’est quelqu’un qui donne ses propres coordonnées, et a fortiori si ce sont celles de quelqu’un d’autre .

Sont interdits : les adresses e-mail, numéros de

téléphone, adresses postales, adresses IP si elles sont publiées en entier (4 chiffres séparés par un point) .

Mais il est autorisé de dire qu’une personne habite dans telle ville, et une personne peut pu-blier son e-mail et son nom à la fin du message, en guise de signature, mais ni son adresse, ni son numéro de téléphone .

Pub et militantisme

Les commentaires contenant des publicités sont à censurer . Exception, bien entendu, s’il s’agit d’inviter à une manifestation par exemple à caractère culturel . C’est la notion de promo-tion de ce qui est à caractère lucratif qui est à bannir .

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Charte de la modération 23

Humour Les blagues et histoires drôles restent des textes

soumis à un contrôle légal . On accepte les blagues, sauf celles qui visent

toutes les religions, les minorités ethniques, les blagues sexistes, homophobes, racistes ou visant les handicapés .

Par ailleurs : - tout message incitant à la prostitution est à

rejeter . - l’apologie du suicide ou l’appel au suicide sont

interdits .

Manque de respect à une victime

Tout message qui parle d’un fait divers et qui se moque de la victime ou l’insulte, ou fait un commentaire « appréciatif » ou une blague, doit être censuré .

Textes issus d’autres sources

La question est de savoir si les propos tenus dans le texte qui est recopié sont également soumis à censure, et notamment si ce texte contient des propos contraires à la charte de la modération .

On peut accepter leur publication si c’est pour les dénoncer de manière claire de la part de l’au-teur de la reproduction .

Mais si l’utilisateur publie un texte non conforme à la charte et se dit en accord avec son contenu, il convient de censurer . De même si la publication n’est assortie d’aucun commentaire dans un sens ou dans l’autre et que le texte soit clairement hors la loi .

religion Ce qui est accepté, c’est le débat autour des reli-

gions .

Ce qui n’est pas accepté et doit donc être cen-suré, c’est le prosélytisme religieux ou sectaire .

Sont interdites les attaques ou insinuations fon-dées sur les races, les croyances, les religions . On ne peut pas critiquer les adeptes d’une religion/croyance du fait de leur appartenance religieuse .

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