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1 E n ce temps de Noël, il me plait de rappeler quelques événements qui ont mar- qué notre communauté depuis deux mois. Chers amis, La messe a été suivie du repas annuel de notre communauté qui avait lieu auparavant plus tôt dans l’année, nous nous sommes ainsi retrouvés dans la salle Clément Mionney rue du Père Avril donc tout près de la chapelle, avec plus de cent vingt dèles à partager ensemble ce bon repas préparé par des âmes généreuses de leur temps, qu’elles veuillent trouver ici l’expression de mes plus vifs remerciements. Vous retrouvez les pho- tos de cette rencontre sur notre nouveau site internet. Le 8 décembre, nous avons fêté l’Immaculée Conception par une courte procession de la chapelle jusqu’à sa statue illuminée pour l’occa- sion qui se trouve dans la cour, suivie de la messe chantée. Je me réjouis qu’au milieu des lumières électriques qui frisent l’aspect commercial le principe de cette procession religieuse soit maintenu chez nous ainsi que dans le reste de la ville. En ce temps de Noël comment ne pas retrouver notre âme d’enfant et s’émerveiller de ce beau mystère de l’incarnation en contemplant une crèche. Mais d’où vient cette tradition de la crèche ? L’origine des crè- ches de nos églises et de nos maisons n’est pas connue avec certitude. Pour certains il faut remonter au VIe siècle. Les écrits anciens rapportent que la célébration de la nuit de Noël se déroulait à l’église Sainte Marie Majeure à Rome avec dans la basilique une crèche de statues grandeur nature composée de la Sainte Vierge Marie, Saint Joseph, l'âne et le bœuf. D’autres attribuent cette idée à St François d’Assise. On sait en effet qu’en 1223 il a créé une des premières crèches vivantes en utilisant des personnages réels. Dans son église à Grecchio, en Italie. Les personnages Le 22 novembre, nous avons fêté sainte Cécile par une belle messe chantée avec l’aide pré- cieuse de notre chorale dèle, dont la qualité ne se dément pas d’année en année.

Chers amis, E - Chapelle Saint Bernard · Le bulletin est gratuit pour les prêtres et religieux. Les personnes, qui n’auront pas re- nouvelé leur abonnement avant le 1er février,

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En ce temps de Noël, il me plait de rappeler quelques événements qui ont mar-

qué notre communauté depuis deux mois.

Chers amis,

La messe a été suivie du repas annuel de notre communauté qui avait lieu auparavant plus tôt dans l’année, nous nous sommes ainsi retrouvés dans la salle Clément Mionney rue du Père Avril donc tout près de la chapelle, avec plus de cent vingt fi dèles à partager ensemble ce bon repas préparé par des âmes généreuses de leur temps, qu’elles veuillent trouver ici l’expression de mes plus vifs remerciements. Vous retrouvez les pho-tos de cette rencontre sur notre nouveau site internet.

Le 8 décembre, nous avons fêté l’Immaculée Conception par une courte procession de la chapelle jusqu’à sa statue illuminée pour l’occa-sion qui se trouve dans la cour, suivie de la messe chantée. Je me réjouis qu’au milieu des lumières électriques qui frisent l’aspect commercial le principe de cette procession religieuse soit maintenu chez nous ainsi que dans le reste de la ville.

En ce temps de Noël comment ne pas retrouver notre âme d’enfant et s’émerveiller de ce beau mystère de l’incarnation en contemplant une crèche. Mais d’où vient cette tradition de la crèche ? L’origine des crè-ches de nos églises et de nos maisons n’est pas connue avec certitude. Pour certains il faut remonter au VIe siècle. Les écrits anciens rapportent que la célébration de la nuit de Noël se déroulait à l’église Sainte Marie Majeure à Rome avec dans la basilique une crèche de statues grandeur nature composée de la Sainte Vierge Marie, Saint Joseph, l'âne et le bœuf. D’autres attribuent cette idée à St François d’Assise. On sait en effet qu’en 1223 il a créé une des premières crèches vivantes en utilisant des personnages réels. Dans son église à Grecchio, en Italie. Les personnages

Le 22 novembre, nous avons fêté sainte Cécile par une belle messe chantée avec l’aide pré-cieuse de notre chorale fi dèle, dont la qualité ne se dément pas d’année en année.

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(l'enfant Jésus couché dans une mangeoire, Joseph, la Vierge Marie, les Mages, les bergers, les paysans) étaient joués par les gens du village. Les animaux aussi étaient réels. Mais il s’agissait donc plutôt d’une crèche vivante assez proche des pièces de théâtre jouées sur les parvis des égli-ses pendant tout le Moyen Age.

Les premières crèches ressemblant à celles que nous connaissons font leur apparition dans les églises au XVIe siècle, puis progressivement el-les entrent dans les maisons. Au XVIIe siècle, elles quittent les églises pour décorer les fastueuses demeures des puissants du temps Les Crèches provençales sont plus célèbres en France, habitées de multiples santons. Le nom des « santons » vient du provençal « santoun » qui signifi e « petit saint ». Les personnages sont façonnés jusqu’au XVIIIe siècle avec de la mie de pain séchée, puis peints à l'huile et au vernis. En 1798, Louis Lagnel a l’idée de réaliser des moules en plâtre pour les fabriquer, et les remplit d’argile rouge : les vrais santons de Provence sont nés.

Au fur et à mesure, les crèches s'inspirent de la vie locale. Dans un style naïf, les artisans évoquent des personnages typiques de la région ou du village ou des défunts de la famille. Elles fi nissent par représenter tous les métiers de l'époque en costume local des années 1820 à 1850.

A Rome aussi la tradition de la crèche reste bien vivante, et cette an-née notre pape Benoit XVI nous en dit quelques mots :

« Voilà, chers amis, en quoi consiste la véritable joie : c'est de sentir que notre existence personnelle et communautaire est visitée et remplie par un grand mystère, le mystère de l'amour de Dieu. Pour nous réjouir, nous avons besoin non seulement de choses, mais d'amour et de vérité : nous avons besoin d'un Dieu proche, qui réchauffe notre cœur, et répond à nos attentes profondes. Ce Dieu s'est manifesté en Jésus, né de la Vier-ge Marie. Donc, ce Bambinello, que nous mettons dans la crèche ou dans la grotte, est le centre de tout, est le cœur du monde. Prions pour que chaque homme, comme la Vierge Marie, puisse accueillir comme centre de sa vie le Dieu qui s'est fait Enfant, source de la véritable joie. »

Que la Crèche et la Fête de la Nativité vous apportent à vous aussi et largement, chers Amis, de belles joies familiales et spirituelles, et vous aident à être, comme les Rois Mages, d’infatigables chercheurs de Dieu.Car celui qui Le trouve, possède l’essentiel.

Avec mes confrères messieurs les abbés Chassagne et Sow, je vous souhaite une bonne et sainte Année 2010.

Abbé Ph.Comby-Vincent

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AVIS

A FAIRE CONNAÎTRE JEUDI 24 DECEMBRE : Vigile de la Nativité 20h30 : Messe chantée de la Nativité à Pélussin (Eglise Notre-Dame) 23h30 : Veillée de Prières à la Chapelle Saint-Bernard VENDREDI 25 DECEMBRE : NATIVITE DE NOTRE-SEIGNEUR Minuit : Messe chantée à Saint-Bernard 10h00 : Messe du jour à Pélussin (Eglise Notre-Dame) 10h30 : Messe du jour à Saint-Bernard (pas de messe à 19h à Saint-Bernard) VENDREDI 1er JANVIER 2010 : 10h30 : Messe chantée DIMANCHE 10 JANVIER 2010 : Vous êtes très cordialement invités à venir à notre fête fami-liale qui aura lieu dans les locaux de la chapelle Saint-Bernard. 10h30 : Messe Chantée 14h30 : Film 16h00 : Tirage des Rois 17h00 : Tombola

SITE DE LA CHAPELLE SAINT-BERNARD www.chapelle-saint-bernard.com Vous y trouverez les renseignements sur les lieux desservis par les prêtres de la Maison Saint-Bernard, leurs activités, leurs projets, avec quelques photos…ainsi que le dernier bulletin de la chapelle.

MESSES CELEBREES PAR LES PRÊTRES DE LA MAISON SAINT-BERNARD (FRATERNITE SAINT-PIERRE A SAINT-ETIENNE)Saint-Etienne : Dimanche 10h30 et 19h ; lundi : 18h, mardi, mercredi, jeudi : 16h15 et 18h ; Vendredi : 7h, 16h15 et 18h ; samedi : 9h et 10h30.Pélussin : Eglise paroissiale Notre-Dame : Dimanches et fêtes : 8h15Montbrison : Eglise Saint-Pierre : 3e dimanche du mois (célébrée parfois par des prêtres diocésains) messe à 11h.Chalon-sur-Saône : Chapelle Notre-Dame de la Citadelle (15 rue Doneau): 1er et 3e dimanches du mois à 10h30 (célébrées parfois par un prêtre diocé-sain)Varennes-lès-Macon : Eglise paroissiale Saint-Marcel : 2e et dernier diman-che du mois à 10h30.

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CATECHISME Cours de catéchisme pour les enfants de 5 à 13 ans, tous les mardis de 17h à 18h ou tous les mercredis, de 14h à 15h, en dehors des vacances scolaires. Nous demandons aux parents de veiller à ce que leurs enfants ne manquent aucun cours et assistent à la messe dominicale (de préférence à la chapelle Saint-Bernard, le premier dimanche du mois).

COURS DE DOCTRINE CHRETIENNE POUR LES JEUNES DE 14 à 18 ANSIl s’agit d’un cycle d’études doctrinales en cinq ans pour les jeunes à partir de la classe de 4e. Nous leur proposons un cours d’Histoire de l’Eglise et de Liturgie pour les col-légiens et un cours d’Apologétique pour les lycéens. Pour les deux prochains mois, cours à la chapelle Saint-Bernard, pour les collégiens : les mercredis 6 et 20 janvier, et le mercredi 3 février à 15h00 ; pour les lycéens : Samedis 16 et 30 janvier, et samedi 13 février à 19h00.

COURS DE DOCTRINE CHRETIENNE POUR LES ADULTESVendredis 8 et 22 janvier, et 12 février, à 20 heures OUVROIRLes personnes qui désirent se dévouer à la réparation et à la confection du linge d’autel, des ornements, des tentures… doivent prendre contact avec monsieur l’abbé Chassagne

HONORAIRE DES MESSESHonoraire d’une messe : 16 euros ; la neuvaine : 160 euros ; et le trentain : 530 euros. (Chè-que à libeller au nom du prêtre qui célèbrera la messe.)

TOMBOLANous organisons une tombola au profi t de notre œuvre de catéchisme. Vous pouvez nous aider en nous offrant des lots, et en achetant des billets qui seront vendus par les enfants du catéchisme à partir du mercredi 16 décembre. D’avance nous vous remercions. Tirage le 10 janvier 2010.

BULLETIN BIMESTRIELIl est à votre disposition au fond de la chapelle, et laissé à votre appréciation et géné-rosité pour couvrir les frais. Les personnes qui désirent le recevoir par la poste doivent régler leur abonnement annuel de 20 euros (chèque à l’ordre du Centre Saint-Bernard). Le bulletin est gratuit pour les prêtres et religieux. Les personnes, qui n’auront pas re-nouvelé leur abonnement avant le 1er février, ne recevront plus le bulletin en 2010. Les familles qui ont internet peuvent trouver le dernier bulletin tous les deux mois sur le site de la chapelle : www.chapelle-saint-bernard.com

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COLONIESNous prenons dès à présent les inscriptions pour nos colonies à Riocreux (15 km de Saint-Etienne, dans le parc du Pilat, à 1 000 mètres d’altitude) : première colonie du 6 au 18 juillet 2010 et la seconde colonie du 19 au 31 juillet 2010. Vous pouvez déjà inscrire vos enfants par téléphone auprès de monsieur l’abbé Chassagne : 04 77 37 08 13. La fi che de préinscription vous sera aussitôt en-voyée. Devant l’affl uence des inscriptions, nous vous conseillons de vous ins-crire le plus tôt possible. Pour les renseignements, vous pouvez consulter le site de la colonie : http://colosaintbernard.free.fr

NOËL

Noël est la grande fête familiale de notre civilisation chrétienne. On la prépare en famille par la prière et la pénitence. On la fait désirer aux enfants, bien sûr par l’attrait de cadeaux, mais aussi en leur faisant vivre le mystère par des histoires saintes.

Pour ses enfants, l’Eglise est la famille de Dieu, et elle nous a prépa-rés aussi, durant l’avent, à l’accueil du Sauveur. Et à Noël lors des deux premières messes de cette fête, l’Eglise offre à notre méditation le pas-sage de l’Evangile de Saint Luc nous décrivant la naissance à Bethléem de l’Enfant-Dieu.

Il nous présente la scène comme un triptyque, tableau à trois pan-neaux que l’on trouve parfois comme retables d’autels dans les anciennes églises de la Renaissance.

Le panneau central est le principal : la naissance du Sauveur entre la sainte Vierge et saint Joseph ; ce panneau illustre magnifi quement le thè-me de cette liturgie : « Un Sauveur nous est né, un Fils nous est d o n n é » . Lucifer fut le premier à lever l’étendard de la révolte « - Je ne servirai pas » Il entraînera l’homme. Le Fils de Dieu, ce petit enfant emmailloté,

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Le Sauveur les libèrera par sa mort et sa résurrection. Et la jeune Vierge qui a mis au monde cet enfant, éternellement écrasera la tête du serpent. Elle est l’Immaculée. Elle est sa mère. Elle est aussi notre mère.

Regardons maintenant les deux volets latéraux du triptyque : Celui de gauche d’abord, puisqu’il se présente en premier dans le texte, c’est le recensement de César ; puis celui de droite, le récit de l’adoration des bergers qui suit la naissance du Sauveur. Ce n’est pas sans rappeler le dernier avènement de ce Sauveur lorsqu’il reviendra dans sa gloire pour juger les vivants et les morts. A ceux qu’Il mettra à sa gauche, Il dira : « Allez, maudits, au feu éternel » ; à ceux qu’il mettra à sa droite, Il dira: « Venez, les bénis de mon Père ».

ligoté dans les langes, vient pour faire la volonté de son Père : « Vous n’avez pas voulu des holocaustes ; voici que je viens, ô Père, pour faire votre volonté».Les hommes vivent dans les ténè-bres. Or le Verbe est la Lumière éternelle qui luit dans les ténèbres. Ils vivent sous l’emprise de Satan ;

A gauche, donc, César qui se veut lui aussi sauveur par sa propre puis-sance ; il est à l’apogée de sa gloire. Il veut connaître l’étendue de son empire ; il a prescrit un recensement pour dénombrer la multitude de ses sujets. Il a conquis la paix par les armes. César, Rome et son empire crou-leront, leur puissance sera supplantée par celle du successeur de ce petit enfant dont le royaume, qui n’est pas de ce monde, s’étendra jusqu’aux confi ns de la terre et sera éternel.

Le recensement de César servira au plan de Dieu sur le monde. A cau-se de lui, le Fils de Dieu naîtra dans la cité inconnue de ce vaste empireromain : Bethléem. Cité de David annoncée par les prophètes : Et Toi Bethléem, tu n’es pas la moindre parmi les cités de Juda, car de toi naîtra le Messie, le Sauveur du monde ! L’empire de César servira à la diffusion rapide de l’Evangile sur les pourtours de la méditerranée et au-delà.

A droite, les premières recrues : « Venez, les bénis de mon Père ». Les premiers adorateurs du Messie, après la Vierge Marie et saint Joseph, ce sont les bergers, ses premiers disciples et ses premiers missionnaires.

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Ce sont des âmes simples, à qui Dieu se révèle, tandis qu’Il se cache aux grands. Proches de la nature, le surnaturel ne les effraie pas. Candides et obéissants à la voix de l’ange, ils se mettent en marche. Ils n’ont pas be-soin de signes sensationnels. « Vous le reconnaîtrez à ce signe : un enfant emmailloté de langes, couché dans une crèche ».

A ce signe, ils Le reconnaissent, ils se prosternent, ils L’adorent. Dans la simplicité de notre foi, faisons de même. En cette nuit de Noël, allons adorer l’Enfant de la crèche, si nous voulons jouir dans notre vie spiri-tuelle de la joie et de la paix promises par les anges, à Bethléem. Soyons à l’exemple des bergers, des âmes de bonne volonté.

A l’approche de 2010, je vous souhaite une bonne et sainte année. Je prierai chaque jour au saint Sacrifi ce de la Messe, demandant à Dieu pour vous et vos familles toutes les bénédictions qui vous assureront la paix de l’âme dans la joie. Ces vœux, je les dépose entre les mains de la Vierge Marie

Abbé Bruno Chassagne

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Nous fêterons bientôt, dans la continuité de Noël, et toujours animés de la joie de la Nativité, la grande fête de l’Epiphanie. La visite des mages, dans l’Evangile, exprime la manifestation de Dieu aux païens. Une étoile les met en marche et les conduit jusqu'à l'enfant Jésus. Tout le récit évangélique souligne le contraste entre l'attitude des mages et celle d'Hérode et des scribes de Jérusa-lem devant la manifestation divine. Les mages, qui sont des païens, se mettent en marche, sur le signe de l'étoile, à la recherche de l'enfant qui vient de naître. Quand ils le trouvent, ils éprouvent une grande joie, se prosternent devant lui et lui offrent des présents.

Par contre, en apprenant l'apparition de l'étoile et l'arrivée des mages, Hé-rode et tout Jérusalem furent pris d'inquiétude. Le roi Hérode veut faire périr l'enfant qui pourrait devenir pour lui un rival : le roi messie. Les chefs des prê-tres et les scribes, qui connaissent pourtant les prophéties sur la naissance du messie à Bethléem, ne cherchent pas à le connaître.

Quand saint Mathieu écrivit son évangile, la communauté chrétienne vivait une situation paradoxale : beaucoup de païens se convertissaient à la foi chré-tienne et par contre la majorité des juifs rejetaient l'Évangile et persécutaient les chrétiens. Cette conjoncture était diffi cile à accepter pour un juif comme Mathieu qui avait une vive conscience que le peuple juif était le peuple élu qui avait été choisi par Dieu pour accueillir le messie. La communauté chrétienne voit dans l'histoire des mages et d'Hérode la préfi guration de ce qu'elle vivait. Ce récit éclaire son épreuve par une nouvelle espérance.

Le récit de Matthieu ne dit presque rien des Mages. Il ne dit pas qu'ils sont trois et que ce sont des rois. Il signale seulement que ces mages venaient d'Orient.

Qui étaient-ils ? En fait, dans l'Ancien Testament, nous n'avons trace de "mages" qu'au début du livre de Daniel. L'épisode se déroule justement en Orient, à Babylone. Le roi Nabuchodonosor est profondément troublé par un songe. Il convoque les mages de son pays pour qu'ils puissent interpréter ce songe étrange. Chez les Perses et les Mèdes les mages constituaient une caste sacerdotale; ils formaient le conseil secret des rois, administraient les affaires religieuses et se vouaient à l'étude de l'astronomie.

L’EPIPHANIE

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Un grand astronome, Kepler, suggéra que l'étoile des mages aurait pu être une nova. Cette théorie est renforcée par la découverte d'un astronome chinois qui, dans les archives des Chroniques chinoises, a remarqué qu'un objet céleste, qui aurait pu être une nova, a été repéré vers l'an 5 avant J.-C. Une autre hy-pothèse sur l'étoile des mages est celle de la conjonction des planètes Jupiter et Saturne puis de Mars, vers l'an 6 avant J.-C. Tous ces mouvements uniques des planètes auraient pu être interprétés par des astrologues comme signe d'un important événement proche. Or les Mages étaient sans doute astrologues.

Mais l'étoile des mages est peut-être plus symbolique qu'historique. L'Évan-gile dit : " Ils se prosternèrent et l'adorèrent. Ils ouvrirent ensuite leurs trésors, et lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe". Ces cadeaux des mages ont une signifi cation symbolique : l'or célébrait la royauté, l'encens la divinité et la myrrhe annonçait la souffrance rédemptrice. La myrrhe est une résine odorante venant d'un arbre d'Arabie, le balsamier.

Nous aussi nous sommes invités à nous prosterner devant l’enfant-Roi, pour lui offrir l’hommage de notre vie.

Abbé Jean Cyrille Sow

L'Évangile nous dit que les mages furent guidés par une étoile jusqu'à la crèche. On a souvent cherché ce qu'était cette étoile des mages. Par exemple, on a suggéré qu'elle aurait pu être la comète de Halley, qui justement est passée à proximité de la terre vers l'an 11 avant J.-C. Cette date correspond à peu près avec celle où on a estimé que Jésus est né: 6 ou 7 ans avant notre ère.

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On entend parler, dans certains cercles catholiques de « nos frères musul-mans », « nos frères bouddhistes », prononcé avec des yeux doux et une lippe humide.

Comment ? Vous avez dit nos frères «musulmans» et «bouddhistes» ?La fraternité est fondée sur une origine commune : les frères sont les fi ls

d'un même père ; ou une religion commune, en effet les catholiques s'appellent fort justement frères en Jésus-Christ ; ou un destin commun : la fraternité des soldats, par exemple.

La véritable fraternité ne peut être fondée que sur le bien, le vrai, le beau.C'est pourquoi, si l'on peut dire que les musulmans sont nos frères, ce n'est

pas parce qu'ils sont musulmans et que nous respecterions la religion musul-mane qui est un tissu d'erreurs, mais parce qu'ils sont, eux aussi, des enfants de Dieu, d'un Dieu qu'ils ne connaissent pas et dont ils n'ont qu'une connaissance pleine d'erreurs puisqu'ils vont même jusqu'à nier ce qui fait son essence même; c'est parce qu'eux aussi sont l'objet, comme chacun des hommes, de l'attention divine ; et eux aussi, Dieu veut les sauver. Mais si Dieu les sauve, ce sera en les tirant des ténèbres de l'islam, car Dieu sauve les hommes en leur apportant la connaissance du salut pour qu'ils y adhèrent, salut dont les musulmans n'ont aucune notion. La contrition, la miséricorde, le pardon des péchés n'existent pas dans l'islam. Ni d'ailleurs le péché au sens chrétien du terme.

Il ne faut pas employer les mots à tort et à travers, c'est pourquoi il convient de scruter l'enseignement de l'Église qui nous éclaire toujours tant il est en har-monie avec la droite raison humaine.

C'est à dessein que je parle de « fraternité », parce que tout le monde a aujourd'hui ce mot à la bouche. Mais l'Église, qui a une haute idée de la fra-ternité lui préfère la notion de « charité fraternelle ». Dans les premiers textes du magistère où l'on parle de « fraternité », c'est quand le Pape s'adresse par exemple à un évêque, il lui dit alors: « votre fraternité », faisant appel aux liens fraternels qui les unit, le Pape se considérant comme frère en Jésus-Christ.

Ce n'est que très récemment que le terme de fraternité, fraternité universelle des hommes, etc., est employé par les Souverains Pontifes. Est-ce donc que les Papes auraient cédé aux sirènes de la révolution? Non, évidemment, mais c'est certainement pour éclairer les fi dèles sur la vraie signifi cation de ce terme.

Le désir de la fraternité universelle n'est certes pas absent de la prédication chrétienne, il suffi t d'ouvrir un livre de Bossuet pour s'en apercevoir :

FRATERNITÉ ?

Pour imiter la simplicité de celui qui pense toujours la même chose, elle [la nature humaine] voit qu'elle doit réduire toutes ses pensées à une seule, qui est celle de servir fi dèlement ce Dieu dont elle est l'image.

Mais en même temps elle voit qu'elle doit aimer pour l'amour de lui, tout ce qu'elle trouve honoré de cette divine ressemblance, c'est-à-dire tous les hommes.

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Là elle découvre les règles de la justice, de la bienséance, de la société, ou, pour mieux parler, de la fraternité humaine... (Bossuet, Connaiss. V, 6)

On trouve dans le catéchis-me de l'Église catholique (CEC) quelques lumières sur le sujet.

Le texte qui m'a semblé le plus intéressant se trouve dans le chapitre des sacrements et des sacramentaux, ce qui n'est pas un hasard. Si les premiers chrétiens s'appelaient frères, c'est à cause de leur communion au corps et au sang de Jésus-Christ, et de leur communion dans la foi deleur baptême. Jésus est le fondement de cette fraternité. Les sacramentaux, eux, préparent à recevoir ces sacrements. Ils ont été institués par l'Église en vue de la sanctifi cation de certains ministères, des états de vie, ou de la vie chrétienne quotidienne. Grâce à la Passion du Christ dont ils sont les canaux quoique d'une manière différente de celle des sacrements, ils accroissent les liens fraternels qui nous unissent. Les sacramentaux sont également prolongés par la piété po-pulaire qui incarne dans la vie quotidienne la grâce d'union des sacrements et sacramentaux: pèlerinages, vénération des reliques des saints, processions. Le catéchisme l'appelle la « religiosité » populaire. C'est tout cela qui accroît la fra-ternité humaine, qui a son fondement en Dieu. Voyez CEC, 1667 et suivants.

Et la fraternité doit être éduquée. Ce n'est pas un hasard non plus si le caté-chisme de l'Église catholique en parle au chapitre des commandements. Encore une fois, la fraternité, comme l'amitié est fondée sur la vertu, le vrai, le bien. Voyez CEC, 2207. Le catéchisme affi rme même qu'elle est destructible : « En s’écartant de la loi morale, l’homme porte atteinte à sa propre liberté, il s’en-chaîne à lui-même, rompt la fraternité de ses semblables et se rebelle contre la vérité divine. » CEC, 1740.

C'est bien le grand dessein de Notre-Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu, et vrai Homme de sauver tous les hommes, de les rassembler dans une vraie frater-nité, en les appelant à la foi dans le seul Dieu véritable, Un et Trine. Et c'est par sa passion, sa mort et sa résurrection qu'il a conquis ce bien.

Alors les musulmans ou les bouddhistes sont-ils nos frères ? Non, ils ne le seront jamais en tant que tels. Mais ces hommes qui ont embrassé une fausse religion, pourront, par nos prières et nos sacrifi ces, par l'enseignement de la vérité catholique, le devenir, c'est cela l'œuvre de la Rédemption.

Franz Pautler

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La Prière de l’Eglise et la Prière de l’âme.

Le dimanche dans l’Octave de Noël la liturgie de l’Egli-se met en exergue la profonde obscurité et le mystérieux silence qui règnent sur terre au moment où Dieu s’incarne en Jésus en revêtant la simplicité de la condition humaine dans l’extrême dénuement d’une pauvre étable :

NOTRE VIE CHRETIENNE************ et la REGLE DE SAINT BENOIT

« Dum medium silentium tenerent omnia ... »« Tandis qu’un profond silence enveloppait toutes choses, et que la nuit

atteignait le milieu de sa course, votre Verbe tout puissant, Seigneur quitta son Trône royal et descendit du haut des cieux ». ( Sap. 18, 14-15)

Jésus, le Roi du Ciel venu du haut des cieux s’abaisse jusqu’à nous dans l’obscurité et le froid de l’hiver, et repose, caché et enfoui dans la paille d’une pauvre crèche qu’il nous faut encore et toujours contempler en laissant pénétrer en nous, chaque fois un peu plus, le mystère de l’immense humilité de notre Rédempteur, en essayant de rendre à Dieu silence pour silence !…

C’est le temps du recueillement et de la prière, humble et silencieuse, seule capable de nous amener à entrevoir quelques lueurs de l’amour que Dieu veut nous apporter en nous donnant Son propre Fils …

Le silence religieux et la prière sont bien oubliés de nos jours, et nous n’avons pas progressé beaucoup depuis le temps où saint Benoît formait ses premiers frères à la prière, époque lointaine où l’empereur romain devait cé-der aux exigences et aux révoltes de son peuple déjà victime de l’exode rural qui criait toujours plus fort : « du pain et les jeux » … Aujourd’hui encore, la recherche de la satisfaction des désirs matériels veut toujours tenir la première place dans notre vie, et nous livre, trop souvent sans défense, à la séduction, la démagogie, le tumulte et le vacarme de la publicité ou des spectacles qui nous cachent la venue de notre Sauveur en nous faisant oublier la recommandation donnée par saint Matthieu : « Nul ne peut servir deux maîtres ; car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pou-vez servir Dieu et Mammon. (Matth. VI, 24)

Plus que jamais, la prière est la seule arme dont nous disposons pour balayer les scories du monde et aménager en nous un espace d’accueil de la Parole de Dieu - une Clôture - où nous pouvons trouver la paix et protéger notre âme, pour y conserver les paroles de Vie de notre Maître du Ciel.

Il est tout à fait naturel - et évangélique - que, dans sa Règle, saint Benoît ait mis le silence intérieur, la prière personnelle et la prière en commun à la base

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de toute vie spirituelle, en faisant même de la prière communautaire le tremplin nécessaire à la prière silencieuse, c’est à dire à l’Oraison.

Au milieu de la nuit et durant le jour, aux heures fi xées, la cloche invite les moines, à se rendre, toutes affaires cessantes, sans retard mais sans précipita-tion, dans le chœur de l’église du monastère pour chanter la Louange de Dieu.

Avant de pénétrer dans l’église ils accomplissent tous ensemble une « sta-tion » (une pause), et adressent à Dieu cette oraison silencieuse :

« Seigneur ouvrez mes lèvres, afi n que je bénisse votre saint Nom, purifi ez mon cœur de toute pensée mauvaise, vaine ou étrangère, éclairez mon intelli-gence, enfl ammez mon amour, afi n que je puisse réciter cet Offi ce avec respect, attention et dévotion, et que je mérite d’être exaucé en présence de votre divine Majesté. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il. »

Pénétrant en silence dans le sanctuaire, revêtus de leurs vêtements de chœur, simples, propres et dignes, comme il se doit, pour paraître devant Dieu, ils peu-vent dès lors commencer le chant de l’Offi ce liturgique.

Cependant nous devons bien nous souvenir qu’après avoir indiqué com-ment on doit célébrer les Offi ces au chœur, saint Benoît n’oublie pas de rap-peler que ces offi ces trouvent nécessairement un écho tout au long des heures de la journée et prédisposent le plus souvent à la pratique de l’Oraison et de la Lecture des textes sacrés en privé, la Lectio Divina - elle-même formant, en contrepartie, un tout avec l’Offi ce liturgique - .

La prière et le travail sont les deux poumons de la vie de l’âme, c’est la de-vise bénédictine : « Ora et Labora ». Et, pour ne pas entraver la vie intérieure, la Règle du silence doit toujours être respectée, surtout à l’église, mais aussi pendant le travail, sauf nécessité d’échange de brèves paroles.

Le premier devoir du chrétien est également la prière de louange qui dé-coule naturellement de tout ce que nous voyons dans la nature : la magnifi cence d’un lever de soleil, les océans, les montagnes, les volcans, les neiges éternelles, les poissons, les oiseaux, les fl eurs des champs, la lune et les étoiles, l’espace céleste … Tout, dans la nature, raconte la gloire du Créateur, mais cette louange y reste silencieuse. Seule l’humanité est capable de faire monter vers le ciel une prière apte à exprimer les sentiments profonds, une prière organisée. C’est donc bien à nous, hommes et femmes de cette terre que revient le devoir de résumer les mille voix muettes de la terre et du ciel, pour leur donner une âme et les pré-senter à Dieu par nos chants et nos paroles. C’est le sens direct de l’Offi ce des Laudes, au réveil de la nature, au lever du soleil.

Tout particulièrement durant la période de Noël et de l’Epiphanie nous chantons « Gloria in excelsis Deo » pour exprimer le chant des Anges venus « annoncer une grande joie » aux bergers : « un Sauveur nous est né, un Fils nous est donné ». Cette joie engendre notre prière et ouvre toute grande la porte

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de notre cœur au mystère de Dieu qui se fait le plus petit, le plus faible et le plus pauvre d’entre tous les hommes, et, pour vraiment célébrer dans la ferveur la venue du tout petit Enfant-Jésus, imitons notre Seigneur qui nous apprend le silence et la prière, en fuyant le bruit et l’agitation, et en veillant jalousement sur le silence et la paix de notre cœur pour l’ouvrir à Dieu. (A suivre) René Roseau

NOUVELLES DE L’EGLISE

* 400 000, c’est le nombre de fi dèles que compte la Traditional Anglican Communion (Tac), principal groupe de fi dèles anglicans de sensibilité tradi-tionnelle qui devraient réintégrer l’Eglise catholique romaine. La Tac est pré-sente dans plus de quarante pays, particulièrement en Angleterre, en Australie et en Nouvelle-Zélande, mais aussi en de nombreux pays d’Afrique.

* Au printemps prochain, le 2 mai, le pape Benoît XVI ira à Turin lors de l’ostension du Saint-Suaire prévue du 10 avril au 23 mai 2010.

* Symbole de la lutte de l’Eglise contre le régime communiste, le prêtre polonais Jerzy Popieluszko (1947-1984) devrait être béatifi é courant 2010. Aumônier du syndicat Solidarnosc, fi gure de la résistance polonaise au ré-gime soviétique, ce héros national fut enlevé et torturé à mort.

* En Egypte, des heurts violents ont éclaté entre des musulmans et des ouvriers coptes qui installaient une cloche dans une église. Les coptes, qui représentent environ 8% des 80 millions d’Egyptiens, sont fréquemment vic-times de discriminations et de harcèlement.

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* Plusieurs prêtres et religieux envoyés en Israël ont rencontré des diffi -cultés dans l’obtention de leur visa, ont dénoncé le custode de Terre Sainte et le nonce apostolique. D’après ce dernier les diffi cultés viennent du ministère de l’intérieur depuis que celui-ci est passé sous le contrôle d’Eli Yishai, chef du parti religieux Shas.

* En Inde, une église catholique a été profanée le 7 novembre, dans la banlieue de Bangalore. L’Etat du Karnataka a connu « de très nombreuses attaques d’églises mais aucun coupable n’a jamais été appréhendé, malgré les promesses qui m’ont été faite par la police » s’est indigné Mgr Bernard Moras, archevêque de Bangalore.

* En Espagne, les députés qui voteront en faveur du projet de loi de libéra-lisation de l’avortement seront en « état de péché » et ne pourront communier, a déclaré le 11 novembre le secrétaire général de la conférence épiscopale espagnole, Juan Antonio Martinez Camino.

* Le 22 novembre, sœur Marie-Alphonsine Danil Ghattas, arabe catho-

lique, a été béatifi ée en la basilique de l’Annonciation à Nazareth. C’est la première fois qu’une béatifi cation avait lieu en Israël. Le pape a souhaité que cette béatifi cation soit « un réconfort spécial pour la communauté catholique de Terre Sainte ».

* L’âge moyen des prêtres en Espagne dépasse les 63 ans. L’archevêque de Madrid qualifi e la situation de « préoccupante ».

* En Irak, le 26 novembre, un attentat à la dynamite a détruit l’église chal-déenne Saint-Ephrem, à Mossoul. L’explosion a endommagé la maison mère de Sœurs dominicaines de Sainte-Catherine.

* Benoît XVI a redit avec force les dangers de la Théologie de la libéra-tion, en recevant une trentaine d’évêques brésiliens au terme de leur visite « ad limina », le 5 décembre. Déplorant que certains se laissent encore séduire par ce courant théologique, le pape a relevé qu’il pouvait entraîner la « rébel-lion » ou « l’anarchie » au sein des diocèses.

Sources : Famille chrétienne, Apic, Zenit, I.Media)

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JÉSUS EST LE MESSIE

Le célèbre prédicateur viennois, Emmanuel Veit, qui était en même temps médecin et poète, était juif de naissance. Comme son père lisait souvent la Bible, le jeune homme connaissait bon nombre de passages par cœur. Après avoir terminé sa philosophie, Veit étudia le droit à l’Université de Prague, et par curiosité suivait parfois des cours de théologie.

Un jour il entendit citer plusieurs prophéties de l’Ancien Testament se rapportant au Messie et qui se seraient accomplies en Jésus de Nazareth. De retour à la maison paternelle, l’étudiant se mit à la recherche des textes cités par le professeur de Prague. Mais le père craignant que son fi ls se fît chrétien, arracha les pages où se trouvaient ces passages.

Emmanuel voyant que tantôt des feuillets manquaient, tantôt des passages avaient été rendus illisibles, en demanda la raison à son père. Pour toute ré-ponse, il reçut une gifl e. Mais Veit n’en étudia la Bible qu’avec plus d’ardeur et se persuada de la vérité du christianisme.

Comme directeur de l’école vétérinaire, il suivit les cours de théologie à l’Université de Vienne et fut ordonné prêtre en 1821. Dix ans après, il fut prédicateur à la cathédrale de Vienne, où il acquit une infl uence extraordinaire tant par ses conférences que par de nombreux écrits.

La persuasion que les prophéties de l’Ancien Testament se sont accom-plies en la personne de Jésus-Christ amena au christianisme Emmanuel Veil et beaucoup d’autres juifs.

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LE JOUET OFFERT À L'ENFANT-JÉSUS

Une mère réunit ses enfants quelques jours avant la fête de Noël et leur parla de l’amour de Dieu, qui a envoyé son Fils uni-que dans ce monde pour nous sauver, ainsi que l’amour de l’En-fant-Jésus, qui voulut tant souffrir pour nous. Puis elle leur dit de réunir tous leurs jouets et d’autres objets auxquels ils attachaient grand prix, afi n d’en donner une partie aux pauvres par amour de Jésus-Christ.

Les enfants le fi rent volontiers, même le petit de quatre ans, qui dit à sa mère : « Maman, je t’apporte tous mes jouets, mais, n’est-ce pas, tu me laisseras le petit chat en caoutchouc, car je l’aime plus que tous les autres. » La mère lui dit : « Notre Père céleste préfère ceux qui lui donnent ce qu’ils ont de plus cher ; si tu lui offres le petit chat en caoutchouc, il t’aimera davantage.»

Une lutte pénible déchira le cœur de l’enfant, et pendant toute

la journée il hésita à se décider, car il aurait bien aimé faire ce plaisir au bon Dieu, et d’autre part ne pas se séparer du jouet. Enfi n vers le soir, l’enfant vint à sa mère et lui dit à mi-voix : « Je donnerai aussi le petit chat en caoutchouc à l’Enfant-Jésus. » Mais il avait les larmes aux yeux, tant la séparation lui était pénible, et la mère fut vivement touchée du sacrifi ce de son enfant.

Heureux l’homme qui s’habitue dès sa jeunesse à renoncer à

ce qu’il aime, car dans la vie le bon Dieu demande de nous des sa-crifi ces beaucoup plus pénibles que ceux de nos jouets d’enfance. Un homme habitué aux privations supportera plus facilement les revers et les tristesses de la vie.

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Histoire d’en rire…

* Un voyageur de commerce bavarde avec le propriétaire qui se lamente :- Les affaires ne vont pas fort, vraiment pas fort…- Mais, chaque fois que je passe par ici, invoque l’autre, je vois affi ché : « complet ».- C’est vrai, reconnaît le propriétaire du motel. Mais, autrefois, c’est trente-cinq personnes que je refusais tous les soirs ! Aujourd’hui, c’est à peine si j’en refuse dix ou quinze…

* A l’hôpital, une jeune fi lle rend visite à un grand blessé entièrement recouvert de bandelettes. Elle s’approche et lui dit :- Regardez-moi. Clignez de l’œil droit pour dire oui ou de l’œil gauche pour dire non. Alors, vous me le donnez ce permis de conduire ?

* Deux scientifi ques parlent d’un de leurs collègues dans un laboratoire :- Dupont est vraiment un génie. Il a découvert un remède infaillible contre l’amnésie.- Très juste. Dommage qu’il en ait oublié la composition.

* Deux gamins unis depuis la maternelle discutent de leur avenir au moment de la récréation.- Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? demande le premier.- Policier. Et toi ?- Voleur.- Voleur ?- Ben oui, comme çà on travaillera ensemble !

* Un skieur arrive dans une station renommée et demande à un moniteur :- Croyez-vous que la neige sera suffi sante dans les prochains jours ?- Ce n’est pas la neige qui nous inquiète, répond l’autre, c’est le plâtre qui commence à man-quer.

* Après sa visite chez ses futurs beaux-parents, un jeune homme s’inquiète auprès de son amie:- Alors, quelle est leur opinion sur moi ?- Eh bien ! Papa n’a encore rien dit. Et maman attend qu’il ait ouvert la bouche pour dire le contraire.

* Le père Noël se fait arrêter au cours de sa tournée par des douaniers. Ceux-ci examinent sans indulgence le contenu de sa hotte.- Vous arrivez bien du pôle Nord ? lui demande l’un des douaniers.- En effet.- Alors, voulez-vous nous expliquer pourquoi la plupart de vos jouets portent la mention : made in China.

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Partout on publie les louanges de sainte Agnès, qui triomphant de la fai-blesse de son âge et de la cruauté d’un tyran, couronna la gloire de la chasteté par celle du martyre. On l’a toujours spécialement invoquée, avec la Mère de Dieu et sainte Thècle, pour obtenir du ciel le don d’une parfaite pureté.

Elle naquit à Rome, sur la fi n du 3e siècle, de parents chrétiens. L’éclat de sa naissance, relevé par une rare beauté, la fi t rechercher en mariage par plusieurs jeunes gens des premières familles de la ville ; mais toutes leurs démarches furent inutiles, aussi bien que les menaces du gouverneur, à qui ses prétendants méprisés la dénoncèrent comme chrétienne.

Quoiqu’elle n’eût que treize ans, elle aima mieux s’exposer aux plus affreux supplices que d’être infi dèle à Jésus-Christ, qu’elle avait pris pour son époux. On la conduisit aux autels des faux dieux pour la forcer d’offrir de l’encens, et elle ne leva la main, dit saint Ambroise, que pour faire le signe de la croix.

De là, elle fut traînée dans un lieu de débauche, où l’on se proposait d’em-ployer les moyens les plus infâmes pour triompher de sa vertu ; mais Dieu la protégea si visiblement que personne n’osa l’insulter ; et un jeune libertin ayant voulu braver le respect qu’elle inspirait aux autres, se sentit à l’instant frapper les yeux par un éclat de feu céleste qui le renversa par terre aveuglé et demi-mort.

Agnès lui rendit, par ses prières la vue et la santé. Alors le juge, irrité, la condamna à avoir la tête tranchée. Elle alla au lieu du supplice avec une joie toute céleste. Ceci arriva vers l’an 304.

21 JANVIER

SAINTE AGNESVIERGE ET MARTYRE

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10 FÉVRIER

SAINTE SCHOLASTIQUEVIERGE

Sainte Scholastique, née en 480, était la sœur de saint Benoît, le patriarche des moines d’occident. Elle s’était consacrée à Dieu dans sa plus tendre jeunes-se. On ignore en quel endroit était le premier monastère où elle se retira ; mais on sait qu’elle demeura aux environs du Mont-Cassin, après que son frère s’y fut fi xé, et qu’elle fonda un couvent de religieuses à cinq milles du monastère de saint Benoît.

Scholastique allait visiter son frère une fois par an ; et saint Benoît, qui ne souffrait pas qu’elle vint jusqu’à son monastère, la recevait, avec quelques uns de ses religieux, dans une maison située à une petite distance du Mont-Cassin. Le temps qu’ils passaient ensemble était employé à louer Dieu et à parler de choses spirituelles.

La dernière de ces visites fut accompagnée d’une circonstance bien remar-quable, au rapport de saint Grégoire. Sur le soir, Scholastique prévoyant peut-être qu’elle ne reverrait plus son frère, le pria de prolonger son pieux entretien jusqu’au lendemain. Saint Benoît s’en excusa sur ce que la règle défendait de passer la nuit hors du couvent.

Mais la sainte s’adressa à Dieu avec tant de ferveur, qu’aussitôt il survint une pluie d’orage, accompagnée d’éclairs et de grands coups de tonnerre, qui obligea Benoît de céder au désir de sa sœur. Ils veillèrent toute la nuit, unique-ment occupés à s’entretenir de la félicité des saints, dont Scholastique était sur le point d’aller prendre possession.

Ils se séparèrent le lendemain, et, trois jours après, notre sainte mourut dans sa solitude,

Vers l’an 543. Saint Benoît, qui était en contemplation dans sa cellule, vit l’âme de Shcolastique Monter au ciel sous la forme d’une colombe.