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PAGE 1 SUR 11 – CHOISIR LE BON MODE DE PRODUCTION DE CHALEUR – JUILLET 2010 GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS RECOMMANDATION PRATIQUE ENE14 GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS - RECOMMANDATION PRATIQUE ENE14 - CHOISIR LE MEILLEUR MODE DE PRODUCTION DE CHALEUR Choisir un mode de production de chaleur combinant un bon rendement énergétique et un faible impact environnemental. PRINCIPES DEMARCHE Avec la qualité de la distribution, l’efficacité de la régulation et le choix du corps de chauffe, le choix du mode de production de chaleur constitue un des 4 éléments intervenant dans la qualité de l’installation de chauffage. Les systèmes de production de chaleur se distinguent par leur rendement et par leur vecteur énergétique : mazout, gaz, électricité ou biomasse (bois, huiles végétales, céréales, etc.). Le choix du mode de production doit permettre de limiter au maximum la consommation d’énergie primaire et la production de polluants. Le tableau ci-dessous montre la quantité de polluants émis par différents types de chaudières : S0 2 NO x C x H y CO CO 2 Pouss ières Chaudière fioul 0,504 0,144 0,036 0,180 0,280 0,018 Chaudière gaz naturel 0 0,144 0,018 0,180 0,187 0 Chaudière charbon 1,224 0,252 0,036 16,20 0,374 0,216 Chaudière à bois bûches ancienne 0,036 0,180 3,600 21,60 0 * 0,252 Chaudière à bois bûches moderne 0,036 0,151 0,032 1,318 0 * 0,050 Chaudière à bois déchiqueté (plaquettes) 0,036 0,162 0,007 0,058 0 * 0,014 Source : Fondation Rurale de Wallonie * Les émissions de CO2 sont nulles si l’on considère que le bois est produit dans le cadre d’une gestion durable des forêts, et en négligeant les émissions produites lors de la transformation et le transport du combustible. Cette dernière hypothèse est également prise pour les combustibles fossiles. En intégrant ces émissions, la base de données européenne GEMIS4.5 propose les valeurs suivantes : 46kg/kWh final pour les pellets, 22kg/kWh final pour les buches, 232kg/kWh final pour le gaz naturel et 305kg/kWh fina l d’électricité. Pour découvrir la nouvelle version 2016 du Guide Bâtiment Durable en ligne, Rendez-vous sur: http://www.guidebatimentdurable.brussels

CHOISIR LE MEILLEUR MODE DE PRODUCTION DE CHALEUR

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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS

RECOMMANDATION PRATIQUE ENE14

GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS

- RECOMMANDATION PRATIQUE ENE14 -

CHOISIR LE MEILLEUR MODE DE PRODUCTION DE CHALEUR

Choisir un mode de production de chaleur combinant un bon rendement énergétique et un faible impact environnemental.

PRINCIPES

DEMARCHE

Avec la qualité de la distribution, l’efficacité de la régulation et le choix du corps de chauffe, le choix du mode de production de chaleur constitue un des 4 éléments intervenant dans la qualité de l’installation de chauffage. Les systèmes de production de chaleur se distinguent par leur rendement et par leur vecteur énergétique : mazout, gaz, électricité ou biomasse (bois, huiles végétales, céréales, etc.). Le choix du mode de production doit permettre de limiter au maximum la consommation d’énergie primaire et la production de polluants. Le tableau ci-dessous montre la quantité de polluants émis par différents types de chaudières :

S02 NOx CxHy CO CO2 Poussières

Chaudière fioul 0,504 0,144 0,036 0,180 0,280 0,018

Chaudière gaz naturel

0 0,144 0,018 0,180 0,187 0

Chaudière charbon 1,224 0,252 0,036 16,20 0,374 0,216

Chaudière à bois bûches ancienne

0,036 0,180 3,600 21,60 0 * 0,252

Chaudière à bois bûches moderne

0,036 0,151 0,032 1,318 0 * 0,050

Chaudière à bois déchiqueté (plaquettes)

0,036 0,162 0,007 0,058 0 * 0,014

Source : Fondation Rurale de Wallonie * Les émissions de CO2 sont nulles si l’on considère que le bois est produit dans le cadre d’une gestion durable des forêts, et en négligeant les émissions produites lors de la transformation et le transport du combustible. Cette dernière hypothèse est également prise pour les combustibles fossiles. En intégrant ces émissions, la base de données européenne GEMIS4.5 propose les valeurs suivantes : 46kg/kWhfinal pour les pellets, 22kg/kWhfinal pour les buches, 232kg/kWhfinal pour le gaz naturel et 305kg/kWhfinal

d’électricité.

Pour découvrir la nouvelle version 2016 du Guide Bâtiment Durable en ligne,Rendez-vous sur: http://www.guidebatimentdurable.brussels

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RECOMMANDATION PRATIQUE ENE14

OBJECTIFS

A éviter :

o Du fait du rendement médiocre du réseau de production électrique, l’utilisation du chauffage électrique par effet joule (convecteurs directs ou à accumulation) est à proscrire.

Exemple d’appareil de chauffage électrique par accumulation

� Minimal :

o Parmi les systèmes fonctionnant aux combustibles fossiles, les chaudières gaz à condensation se détachent du lot : en utilisation finale, la combustion du gaz émet moins de CO2 que la combustion du fioul et la technique de la condensation permet les meilleurs rendements.

o Respecter les exigences PEB s’appliquant que brûleurs (voir plus bas section « Dans la pratique / dossier d’exécution »

�� Conseillé :

o La pompe à chaleur air/eau : à condition d’avoir un bon SPF (coefficient de performance saisonnier), peut avoir un bilan d’émission de CO2 et une consommation d’énergie primaire plus favorable qu’une chaudière gaz à condensation. C’est d’autant plus intéressant que la proportion de l’énergie destinée au chauffage est plus élevée que celle destinée à la préparation d’eau chaude sanitaire. Il s’agit donc d’une technologie qui se justifie tout à fait quand on ne peut pas avoir accès au gaz.

��� Optimum :

o Le raccordement à un réseau de chaleur alimenté par une technologie très performante d’un point de vue environnemental comme une cogénération, une géothermie ou localement la valorisation d’excédents de chaleur d’une industrie.

Par ailleurs, d’autres technologies se développent, dont la pertinence reste aujourd’hui limitée pour les petits bâtiments :

o Les techniques de cogénération applicables aux petits immeubles sont actuellement fort peu développées (donc chères). On peut les considérer comme applicables à plus long terme.

o Le chauffage solaire, s’applique, lui, difficilement au chauffage des bâtiments car il

demande des installations de trop grandes tailles, donc trop chères en rapport à

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l’énergie récupérable (c’est quand on a le plus besoin de chaleur qu’il y a le moins de soleil).

o Le chauffage par pompe à chaleur eau/eau qui est au niveau environnemental toujours

plus intéressant que les chaudières à condensation à condition de bien régler l’installation. Cependant, cette technique n’est pas encore rentable économiquement (voir plus bas).

Enfin, mentionnons le cas particulier du chauffage à la biomasse, notamment les chaudières à granulés (pellets) qui ont un bilan d’émission de CO2 extrêmement réduit. On peut parler d’un combustible renouvelable, pour autant que la forêt dont le bois est issu soit gérée de manière durable. Néanmoins, la combustion de biomasse génère plus de poussières et de SO2 que celle du gaz. En cas de généralisation de ce mode de chauffage, l’impact sur la qualité de l’air en ville pourrait être significatif. C’est donc une technologie intéressante mais dont les principales applications ne devraient pas être en ville. Nous développons néanmoins dans cette fiche quelques informations sur cette technologie :

ELEMENTS DE CHOIX

ASPECTS TECHNIQUES

> Contraintes liées à l’application des différentes alternatives Les chaudières à condensation au gaz

o Une chaudière à condensation s’applique quasiment à tout type d’installation. Elle sera d’autant plus performante que les émetteurs de chaleur qu’elle alimente sont surdimensionnés (chauffage par le sol, radiateurs surdimensionnés). Mais elle se justifie aussi tout-à-fait dans une installation équipée de radiateurs traditionnels (par exemple dans une installation existante). Dans ce cas, la chaudière pourra condenser durant plus de 80 % de la saison de chauffe.

o D’un point de vue installation, la chaudière devra être raccordée à une évacuation de

fumée qui peut être verticale ou horizontale (système à ventouse). Une évacuation des condensats vers l’égout doit également être prévue. Une neutralisation des condensats n’est pas nécessaire.

Les chaudières aux granulés de bois

o La chaudière bois permet une facilité de gestion équivalente à une chaudière au fioul (alimentation automatique au départ d’un stockage).Les poêles aux granulés par contre nécessitent une alimentation régulière et seront donc limités à des applications dans des bâtiments basse énergie dont la demande de chaleur est réduite ; ainsi le réapprovisionnement est limité. Les poêles également demandent un chargement

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manuel potentiellement contraignant. Ils peuvent néanmoins être installés dans tout type de bâtiment, jusqu’aux bâtiments passifs. On veillera alors à choisir un poêle qui peut fournir une faible puissance de chaud pour éviter l’inconfort dû à la surchauffe (certains poêles descendent à près de 2kW). On veillera également à l’étanchéité à l’air du poêle qui est souvent assurée par la fermeture d’un clapet étanche au niveau de l’extraction lors de l’arrêt du poêle.

o Pour qu’une chaudière aux granulés de bois offre la même facilité d’utilisation qu’une chaudière au gaz ou au fioul, elle doit être équipée d’une alimentation automatique et accompagnée d’un espace de stockage des granulés (30 m³ pour une chaudière de 60 kW ou 7 à 8 m³ pour une maison individuelle), accessible pour la livraison par camion souffleur. Notons que les poêles aux granulés demandent, eux, un approvisionnement manuel tous les 2 à 3 jours.

o Une évacuation des fumées est évidemment à prévoir également.

Exemple de silo de stockage de pellets. (Source : Valbiom).

Les pompes à chaleur

o En tant que chauffage électrique, la pompe à chaleur ne demande ni cheminée ni amenée d’air.

o Sa performance dépend entre autres de la source froide dans laquelle elle puise sa

chaleur. Concrètement, plus la température de la source froide est élevée, plus la performance de la pompe est efficace (par exemple, il est plus efficace de puiser de la chaleur dans de l’eau à 12°C plutôt que dans de l’air à 5°C). Etant donné que la température du sol est en hiver et en moyenne plus élevée que la température de l’air, la performance des pompes géothermiques est plus élevée que celle des pompes air/eau. De plus, les coefficients d’échange thermique sont meilleurs entre le sol et les sondes qu’entre l’air et l’échangeur (il y a un meilleur « contact » dans le premier cas

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que dans le second. Ceci participe également à la meilleure performance des échangeurs géothermiques. Il existe deux types de pompes géothermiques :

o La première solution, la plus intéressante est celle des sondes géothermiques. Il s’agit d’un ou plusieurs forages de 50 à 150 m de profondeur (env.15 m par kW) dont le coût dépend de la nature du sol et de l’accessibilité du site.

o La seconde solution est la nappe de conduite horizontale enterrée à 1,5 - 2 m de profondeur (env. 10 - 35 W par m²).

o Une pompe à chaleur est un chauffage fonctionnant à l’électricité, ce qui signifie qu’à priori, le bâtiment n’est pas raccordé à une distribution de combustible. La production d’eau chaude sanitaire se fait également avec la pompe à chaleur et la cuisson est souvent électrique.

> Les performances Les chaudières à condensation au gaz

o Une chaudière à condensation permet un gain d’énergie d’une dizaine de pourcents par rapport à une chaudière traditionnelle. Son rendement annuel, sur PCI (pouvoir calorifique inférieur), dépasse donc les 100 %.

o La performance atteinte dépend de la qualité de la chaudière, mais aussi de son

intégration dans le circuit hydraulique et de sa régulation : la chaudière doit, en fonction des besoins, travailler à la température la plus faible possible et le circuit hydraulique de l’installation ou le circuit interne de la chaudière ne devrait pas comprendre de by-pass entre le départ de l’eau chaude et le retour vers la chaudière et être équipé d’un circulateur à vitesse variable.

Principe d’une chaudière à condensation

Les chaudières aux granulés de bois

o La performance d’une chaudière bois dépend de la qualité de la chaudière et de la qualité du combustible et de son stockage (variation d’humidité des granulés). Une variation dans celle-ci risque de rendre difficile le réglage correct de la combustion et entraîner une augmentation des émissions de polluants.

o Le rendement annuel d’une bonne chaudière au granulé de bois est de l’ordre de

80 %.

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Les pompes à chaleur sol-eau

o Une pompe à chaleur sol-eau a les meilleures performances si elle alimente des émetteurs fonctionnant à basse température (3 % de gain par °C en moins). On raccordera donc de préférence une pompe à chaleur à un chauffage par le sol. L’intérêt d’une pompe à chaleur d’un point de vue énergétique et financier dépend de sa performance sur l’ensemble de l’année (à ne pas confondre avec les chiffres constructeurs mesurés dans des conditions standard non représentatives de l’année de chauffe). Des mesures sur site réalisées par l’université de Mons indiquent que ces systèmes puisant la chaleur dans le sol atteignent des coefficients de performance (COP) de 2,9. L’utilisation de systèmes avec forage permet certainement d’augmenter encore cette performance.

o Comme il est difficile de savoir si les chiffres annoncés par les fournisseurs sont

« utilisables », travaillons à l’envers et estimons le SPF minimum qu’il faut atteindre pour être compétitif par rapport à une chaudière gaz à condensation, au niveau des émissions de CO2, de la consommation en énergie primaire, et au niveau financier (sur une période de 17 ans, durée de vie moyenne d’une pompe à chaleur). Ces valeurs devront être comparées aux chiffres constructeurs pour juger du réalisme de l’installation proposée.

Principe de fonctionnement d’une pompe à chaleur sol-eau

Objectif : équivalence avec une chaudière gaz à condensation

Energie primaire

Emissions de CO2

Coût global

SPF minimal nécessaire

> 4,3 > 1,3 > 2,7

Commentaire

Un tel SPF est très difficile à atteindre

Possible avec toutes les pompes à chaleur

Possible avec une PAC air/eau si elle ne prépare pas l’eau chaude sanitaire (ce qui a peu de sens en soi) ; Nécessite donc une pompe sol - eau performante

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ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX

> Bilans

Emissions* Consommation* Comparaison avec la chaudière gaz à condensation kgCO2/an gain / perte

kWh primaire** / an

gain / perte

Chaudière fioul 0,380 + 35 % 1,229 + 10 %

Chaudière gaz traditionnelle

0,308 + 10 % 1,229 + 10 %

Chaudière gaz à condensation

0,281 - 1,119 -

Chaudière à granule de bois

0,057 - 80 % 1,413 + 26 %

Pompe à chaleur sol-eau (COP>2,7)

0,114 - 59 % 0,992 - 11 %

* pour 1 kWh fourni au bâtiment.

** en tenant compte d’un rendement moyen de centrale de 38 %.

Le bois est un combustible renouvelable. Le bilan d’une chaudière à granulés est donc de loin la technologie entraînant le moins d’émission de CO2 ayant un impact sur l’effet de serre. Les autres émissions liées à la combustion du bois, comme mentionné précédemment, poussent à la prudence lors d’utilisation en milieu urbain. La généralisation du chauffage bois pourrait avoir un impact significatif sur la qualité de l’air en ville à cause des émissions de poussière et de SO2. La pompe à chaleur sol-eau est également plus intéressante au niveau des émissions de CO2 que les chaudières, vu qu’un SPF de 1.3 peut être atteint par toutes les pompes à chaleur. Avec un SPF de 2.7, ces émissions sont réduites de presque 60%. Mais ce bilan positif est entre autre dû au taux de production nucléaire de notre parc. > Les chaudières bois : vers la destruction des forêts ? Bien que très courante chez nos voisins, le marché de la chaudière bois est encore minoritaire chez nous. Néanmoins, les fournisseurs et installateurs d’équipement sont déjà nombreux, de même que les distributeurs de combustible (en sacs ou par camions souffleurs). Et si tout le monde se chauffait au bois ? Dans ce cas, on dépasserait les possibilités de gestion renouvelable des ressources. On estime généralement à 10 % la couverture possible des besoins de chauffage par du combustible bois. De même, si tout le monde se chauffait au bois en Région bruxelloise, la pollution atmosphérique augmenterait en ville du fait d’émissions spécifiques (CO, NOx, suies) plus grandes pour les chaudières bois que pour les chaudières au gaz. Mais on est très loin d’avoir atteint ces limites actuellement … ASPECTS ECONOMIQUES

> Disponibilité sur le marché L’asbl Valbiom (Valorisation de la biomasse) reprend sur son site www.valbiom.be, la liste des professionnels belges du domaine du chauffage au bois, ainsi que la liste des marques présentes sur le marché.

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Il est nécessaire, dans le cadre du chauffage au bois, de veiller à la capacité d’approvisionnement en combustible. Par sécurité, dans les grandes installations, on choisira des chaudières capables de fonctionner avec différents combustibles, pour être moins dépendant de l’approvisionnement. Dans les années ‘80, bon nombre de pompes à chaleur ont été installées. Peu de celles-ci fonctionnent encore de nos jours, faute d’un suivi performant. La filière de la pompe à chaleur est de nos jours bien organisée pour assurer une pérennité au système. Une liste de fabricants de pompes à chaleur est disponible sur le site du CSTC : www.cstc.be. > Coût d’investissement et sur la durée de vie Il n’existe pas de données neutres permettant de différencier la durée de vie des différents équipements présentés ici. Par contre, il est possible de classer les installations en fonction de leur coût d’investissement. La chaudière gaz à condensation est de loin la solution performante la moins chère.. En cas d’installation d’une chaudière à condensation dans un immeuble existant, une adaptation de la cheminée doit être réalisée (tubage 100 à 150€/m ou sortie en façade via une sortie à ventouse). Notons que le remplacement d’une ancienne chaudière par une chaudière gaz à condensation sera rentabilisé entre 8 et 15 ans (15 à 25% d’économie) en fonction de la performance de l’installation existante. Compte tenu de l’espace de stockage nécessaire, une installation au bois coûtera 3 fois plus qu’une installation avec chaudière gaz à condensation. La rentabilité de ce surcoût dépendra du prix du combustible. Celui-ci est extrêmement variable en fonction du fournisseur. Il est donc important de négocier avec son fournisseur potentiel au préalable du projet. Le coût d’entretien des chaudières bois est équivalent à celui des solutions au mazout. Il est un peu plus élevé que pour les installations au gaz. En soi, une pompe à chaleur coûte 3 à 4 fois le prix d’une chaudière gaz condensation (hors cheminée, raccordement au gaz…), sans compter le prix d’un éventuel forage géothermique (de l’ordre de 50 €/m ou 750 €/kW). Etant donné le différentiel de prix entre l’électricité et le gaz (en début 2010, l’électricité coûtait au minimum 3 fois plus que le gaz), il est impossible de rembourser le surinvestissement sur la durée de vie de l’équipement. ASPECTS SOCIAUX ET CULTURELS

> Les chaudières à condensation au gaz : fausses croyances Les chaudières à condensation sont très répandues sur le marché. Certains installateurs restent cependant craintifs vis-à-vis de cette technologie pourtant éprouvée. Ils déconseillent par exemple cette technologie en rénovation arguant que les corps de chauffe n’ont pas été prévus pour. Ceci est faux comme mentionné ci-dessus. Une chaudière à condensation est performante même avec d’anciens radiateurs. Attention aux rendements annoncés par les fabricants : il s’agit de rendements instantanés dans des conditions de laboratoire. Avec celui-ci, toutes les chaudières ont l’air aussi performantes les unes que les autres. Le rendement annuel de l’installation est différent. Il tient compte de l’hydraulique interne de la chaudière, de son intégration dans l’installation et de sa régulation. C’est lui qui va conditionner la consommation finale.

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Signalons enfin que le label HR Top n’est pas un gage de meilleure performance. Toutes les chaudières à condensation au gaz dispose du label. Il ne permet pas de départager les meilleures chaudières des autres (les exigences de rendement sont celles nécessaires à l’obtention du marquage « CE »). Pour cela nous renvoyons le lecteur vers les Guides-conseil à la conception énergétique et durable pour le logement collectif, édités par Bruxelles Environnement - IBGE. > Les pompes à chaleur et la climatisation La pompe à chaleur, c’est parfois la porte ouverte à la climatisation en été. Il suffit d’inverser le fonctionnement de la pompe à chaleur pour en faire une machine frigorifique. Cela ne doit pas faire oublier un des enjeux actuels de la conception durable des bâtiments : assurer un confort d’été sans recourir au refroidissement mécanique et donc à une consommation énergétique d’été. Les pompes à chaleur réversibles sont donc à proscrire. ARBITRAGE

> Exemple concret Pour synthétiser ce qui précède, voici un exemple chiffré. Les hypothèses sont :

o Puissance de chauffage : 25 kW o Besoins énergétiques : 40 000 kWh/an o Prix moyen actuel des vecteurs énergétiques : 0,06 €/kWh gaz, 0,14 €/kWh électrique,

0,04 €/kWh bois, 0,050 €/kWh fioul.

Type de production

Consom. kWhprim/an

Facture €/an

Emission kgC02/an

Invest. €

kgCO2 /an/€

investi

kWhprim /an/€

investi

Chaudière fioul

50000 2500 15450 4 000 * - -

Chaudière gaz. cond.

44444 2667 11155 5 500 * 2,9 3,7

Chaudière granule bois

53333 2133 2133 11 000 ** 1,9 -

Pompe à chaleur sol-eau

40000 2240 4591 30 750 *** 0,4 0,4

* évacuation des fumées comprise. ** stockage de 23 m³ compris. *** forage géothermique compris.

DANS LA PRATIQUE

Des mesures doivent être prises aux différentes phases de développement et de réalisation de projet : ESQUISSE

o Si chauffage au bois : prévoir un volume de stockage suffisant et accessible par un camion souffleur

o Si pompe à chaleur géothermique: vérifier que l’on dispose d’une surface de terrain disponible pour l’installation des capteurs enterrés en nappes (c.à.d. environ deux fois la surface à chauffer) ou que l’on peut forer des puits pour les sondes.

DOSSIER D’EXECUTION

Les exigences PEB relatives aux différents types de brûleurs sont synthétisées dans le tableau ci-dessous. Ces exigences s’appliquent aux brûleurs chauffant de l’eau destinée à une

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installation de chauffage central et/ou destinées à la préparation d’eau chaude sanitaire, en cas de construction neuve et de rénovation lourde (sur les chaudières nouvellement placées et celles réutilisées). Les brûleurs mixtes, à savoir ceux pouvant fonctionner avec un combustible liquide ou gazeux doivent répondre à toutes les exigences spécifiques à ces deux combustibles.

Type/puissance de chaudière Type de brûleur exigé

Définition de la petite allure ou de la plage de modulation

Brûleur équipant une chaudière gaz à condensation

Modulant Pas d’exigence sur la plage de modulation

Soit 2 allures

La petite allure doit être située à maximum 80% de la puissance à

pleine allure

Tout brûleur de chaudière atmosphérique fonctionnant au combustible gazeux équipant une chaudière de puissance nominale >= 100 kW

Soit modulant

Pas d’exigence sur la plage de modulation

Soit 2 allures

La petite allure doit être située entre 50 et 65% de la puissance à

pleine allure

Bruleur à air pulsé fonctionnant au combustible gazeux ou liquide équipant une chaudière de puissance nominale > 150kW Soit

modulant Modulable dans une plage d’au moins 50% de la puissance nominale de la chaudière

Soit 3 allures

Pas d’exigence sur la définition des allures

Brûleur équipant une chaudière de puissance nominale >= 1000kW

Soit modulant

Modulable dans une plage d’au moins 65% de la puissance nominale de la chaudière

Brûleur équipant une chaudière de puissance nominale >= 2000kW

Modulant Modulable dans une plage d’au moins 65% de la puissance nominale de la chaudière

En outre, les exigences suivantes sont d’application dans tous les cas :

o Le dispositif de régulation qui pilote un brûleur à 2 allures ou modulant est conçu de manière telle que le fonctionnement à la petite allure ou à toute position intermédiaire dans la plage de modulation (pour le brûleur modulant) dépend uniquement de la charge de la chaudière. En outre, il ne peut en aucune manière constituer une phase transitoire dans le temps (toujours répétitive) avant d’atteindre systématiquement la pleine allure ou les 100% de plage de modulation. La grandeur physique qui pilote la régulation est la plus représentative de la puissance demandée de chaleur (charge). Tous les paramètres de régulation du brûleur peuvent être réglés in situ indépendamment les uns des autres.

o Pour toute nouvelle chaudière : – Le brûleur, la chaudière et la cheminée doivent être compatibles sur le plan

physique (par exemple, tirage correct, risque de condensation, étanchéité, etc.)

– La régulation de l’extracteur mécanique des fumées et la régulation du brûleur doivent être compatibles entre elles et ne pas détériorer les performances intrinsèques de la chaudière en matière de rendement énergétique et émission.

o Tout brûleur à air pulsé équipant une chaudière, indifféremment de la puissance de celle-ci et pour tout type de modulation, est équipé d’un clapet d’air économiseur évitant tout balayage d’air dans la chaudière à l’arrêt du brûleur. Ce clapet est conforme aux normes en vigueur.

o En cas de réutilisation des brûleurs existants dans le cadre des rénovations lourdes, tout brûleur existant qui ne respecte pas les exigences prévues peut être réutilisé sur une nouvelle chaudière, pour autant :

– Qu’il ne soit pas un brûleur équipant les nouvelles chaudières à condensation

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RECOMMANDATION PRATIQUE ENE14

– Qu’il n’excède pas 5 ans d’âge à la date d’entrée en vigueur de l’arrêté (juillet 2008)

– Qu’il réponde aux exigences de l’arrêté royal du 8 janvier 2004 réglementant les niveaux d’émissions des oxydes d’azote et du monoxyde de carbone pour les chaudières de chauffage central et les brûleurs alimentés en combustibles liquides ou gazeux dont le débit calorifique nominal est égal ou inférieur à 400 kW.

ENTRETIEN

o Les chaudières bois, tout comme celles au mazout ou au gaz, doivent faire l’objet d’un entretien annuel (réglage du brûleur par le chauffagiste et ramonage de la cheminée). Le ramonage est estimé à 50 – 60 €. Une évacuation des cendres tous les 2-3 mois peut également être nécessaire pour les chaudières à chargement automatique.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

AUTRES ELEMENTS A GARDER A L’ESPRIT

Voici une liste de fiches dont les thématiques croisent celles du choix de la production de chaleur :

o ENE00 - Problématique et enjeux de l’énergie o ENE15 - Réguler efficacement l'installation de chauffage o ENE16 - Optimiser le réseau de distribution de chauffage o ENE17 - Choisir un corps de chauffe adéquat o Fiche Bâtiment Exemplaire “comparatif des systèmes de chauffage et ECS pour les

maisons individuelles et les immeubles à appartements en conception passive et rénovation basse énergie”, MATRIciel pour l’IBGE, juin 2010.

BIBLIOGRAPHIE

Informations générales sur les systèmes de chauffage :

o Guides-conseil à la conception énergétique et durable pour le logement collectif, Bruxelles Environnement - IBGE, 2006 : www.bruxellesenvironnement.be

o Guide énergétique des installations, Bruxelles Environnement : www.bruxellesenvironnement.be

o Energie+ : http://energie.wallonie.be/energieplus/entree.htm o Econotec, Potentiel de réduction des émissions de CO2 en Région de Bruxelles-

Capitale à l’horizon 2008-2012 – Rapport Final, Bruxelles Environnement - IBGE, 2003. Informations sur le chauffage au bois et la biomasse :

o Valbiom asbl. : www.valbiom.be o ODE Vlaanderen – Organisatie voor duurzame energie : www.ode.be