Chp 3 Modele Keynesien

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Universit Paris 3 Sorbonne Nouvelle

L1 -Anglais Culture Economique

Chp 3: Le modle keynsienNous avons vu que le modle noclassique dcrit une conomie dans laquelle lOffre dtermine la demande (Loi de Say). La condition essentielle tant que les prix soient flexibles pour aboutir lallocation optimale des ressources (citation de Walras). Or, Keynes va partir de lide selon laquelle des frottements existent. Il en tire trois consquences:

Les prix ne varient pas et ne permettent pas dajustement automatique

Les agents le sachant, ils nont pas de guide pour prendre leurs dcisions (les horloges du grand mcanisme noclassique ne donnent plus lheure)

Les agents vont devoir anticiper un futur incertain (Simplement, on ne sait pas)

Keynes va alors tablir des lois psychologiques fondamentales pour comprendre sur quoi reposent ces anticipations et tenter de dterminer les grands agrgats conomiques. Tout reposera sur lanticipation de la demande, qui est sans doute la variable exogne premire de son modle. Pour cette raison, Keynes est un conomiste de la demande et pas de loffre et son modle renverse totalement la logique noclassique (on a parl de rvolution keynsienne).I/ Les hypothses du modleA/ La fonction de consommation :

Citation de Keynes sur la loi psychologique fondamentale. Keynes ne parle pas de la propension moyenne consommer, mais de la propension marginale, savoir le rapport de la variation de la consommation ((C) la variation correspondante du revenu ((Y).On suppose quil existe une part incompressible du revenu qui est consomme (C0) et on en dduit la fonction de consommation C = C0+ c Y. Keynes envisageait une fonction de consommation concave (courbe) -> citation de Keynes. Mais la fonction linaire est plus simple utiliser.B/ La fonction dpargne : Lpargne est le rsidu du revenu non consomm, puisque quil ny a pas dautre usage du revenu que la consommation ou lpargne. On constate que si le revenu est nul, la consommation peut quand mme tre positive si il y a baisse de lpargne, pargne ngative ou dspargne, cest--dire prlvement sur les revenus antrieurs.On a vu que lpargne dans le modle noclassique dpend du niveau des taux dintrt. Pour Keynes, ce nest pas le cas. Lpargne dpend du revenu et de la consommation, pas du taux dintrt, mais le niveau des taux dintrt va dterminer lusage que les individus font de leur pargne (placement financier ou placement productif).

C/ La fonction dinvestissement:Linvestissement en revanche est fonction du taux dintrt, car les entreprises comparent ce que cote un investissement ce quil rapporte. Pour cela ils comparent le taux dintrt i au taux de rendement interne (ou efficacit marginale du capital) not r. NOTE: Pour comparer les deux grandeurs, on doit les actualiser, cest--dire imaginer ce que valent aujourdhui des gains ou des pertes venir (on retrouve le rle essentiel des anticipations). On ntudiera pas le calcul dactualisation mais il est utile de rappeler que linflation qui fait perdre de la valeur aux revenus futurs a tendance prcipiter les dcisions de dpense (ou dinvestissement): linflation nest donc pas neutre. Linvestissement est donc une fonction inverse du taux dintrt. On a I = b.i, avec b < 0.

II/ Les quilibres sur les diffrents marchs

A/ Lquilibre offre-demande globale

En conomie ferme, comme le produit ralis peut tre soit consomme, soit investie et que le revenu total peut tre soit consomm soit pargn, on en dduit que lpargne est forcment gale linvestissement.Pourtant, il ny a aucune raison a priori pour que lpargne dcide pour lessentiel par les mnages en fonction de leurs revenus et de leurs besoins soit gale linvestissement qui dpend dun arbitrage entre des taux dintrt et de rentabilit attendue. Comme il ny a plus un prix permettant dgaliser les deux grandeurs, lquilibre conomique nest plus garanti, mme si lquilibre comptable est toujours vrifi.EX: Si S > C, les entreprises narrivent plus vendre leurs produits (faiblesse de la consommation). Par consquent elles stockent. Les stocks sont comptabiliss comme un investissement des entreprises, mais qui nest pas dsir ex ante. Il y a bien galit I=S ex post mais accompagn dun dsquilibre quaucun mcanisme des prix ne peut corriger.

On a donc les moyens de dterminer toutes les variables qui dpendent de la production et qui peuvent nous donner la demande globale.DG = C + I + X M ( DG = C0 + cY + I + X mY (DG = (C0 + I + X) + (cY mY) (DG = DA + (c m) Y

C0 + I + X ne dpendent pas du revenu, on les considre comme de la demande autonome (DA). On trouve lquilibre offre-demande laide de la droite 45: il se situe au point E1.Pour Keynes, il ny a aucune raison pour que cet quilibre utilise tous les facteurs de production. En effet, les entrepreneurs ont pris leurs dcisions dinvestissement partir danticipations sur lvolution future de la demande. Comme il ny a plus de mcanisme autoquilibrant, lquilibre peut trs bien tre un quilibre de sous-emploi, ou un quilibre inflationniste (excs doffre).

On verra que lEtat peut alors intervenir en jouant sur le niveau de la demande autonome, et principalement sur la demande intrieure (Consommation + Epargne).

B/ Lquilibre montaire

Pour Keynes, la diffrence des noclassiques, la monnaie peut tre dsire pour elle-mme (et pas comme seul instrument des changes): cest ce quil nomme la prfrence pour la liquidit. Prcisment Keynes sintresse au fait darbitrer entre la dtention dactifs financiers ou la possession de monnaie.En fait, la demande de monnaie dpend des motifs de dtention de monnaie. Cet arbitrage repose sur le motif de transaction et de prcaution dun ct, et le motif de spculation de lautre. Motif de transaction: il sagit du besoin de trsorerie des agents qui ont besoin de monnaie pour leurs paiements.

Motif de prcaution: il sagit de la monnaie que les agents gardent de ct pour faire face des dpenses imprvues.

Dans ce premier cas,la demande de monnaie des agents dpend surtout de leur revenu: plus ils sont riches, plus ils ont de forts besoins de trsorerie et plus ils mettent dargent de ct pour sen servir court terme. Le taux dintrt ne joue presque pas dans cette dcision, et il ny a pas darbitrage en fait: les agents ont besoin de monnaie pour certains usages essentiels et cette demande est une constante. Motif de spculation: dpend des anticipations sur les volutions futures du niveau des titres. Plus les taux sont bas, plus la valeur des titres risque de chuter et mieux vaut conserver de la monnaie que de faire des placements.

Le taux dintrt est la rmunration non pas de lpargne mais de la renonciation la dtention dpargne sous forme dactifs liquides. Dans ce deuxime cas, la demande dpend du taux dintrt sur le march, mais encore plus du taux dintrt anticip (ou de son volution). Cette demande est donc fluctuante puisquelle repose sur une incertitude majeure (le futur) et donc sur les anticipations.

Loffre de monnaie, elle, est une constante qui est matrise par les autorits montaires. On voit que laugmentation de la quantit de monnaie en circulation peut faire baisser les taux dintrt jusqu la trappe liquidit et quensuite cette baisse na plus deffet (situation actuelle).

On peut alors comprendre que le march montaire a une influence sur le march des biens et services, ou que la sphre montaire et la sphre relle sont en relation (il ny a pas dichotomie, comme pour les noclassiques o les phnomnes montaires nont pas dinfluence sur la production physique de biens et services). Par exemple, lvolution des taux dintrt va influencer linvestissement, donc le revenu et la production globale vont augmenter par leffet multiplicateur ce qui va modifier dune part le niveau demploi, mais aussi la demande de monnaie elle-mme et donc le niveau des taux dintrt. Sphre relle et sphre montaire sont bien imbriques, la monnaie nest plus neutre.C/ Lquilibre sur le march du travailPour Keynes, la demande de travail est une fonction dcroissante du salaire rel: il ne conteste pas le fait que le salaire rel doit tre gal la productivit marginale du travail.

En revanche, loffre de travail est rigide court terme, car il y a un plancher en dessous duquel les salaris ne veulent pas quon diminue leur salaire nominal (notamment car ils comparent leurs salaires entre eux). Le salaire rel moyen est donc une constante car tous les salaires voluent en mme temps. Ce nest qu partir du moment o on est en plein-emploi que loffre augmente avec le salaire, car si tous les actifs sont occups, une hausse de la demande de travail saccompagne forcment dune hausse du salaire dquilibre qui cre elle-mme une hausse de loffre de travail (notamment par appel la population inactive).Pour Keynes, le remde classique au chmage qui passe par une baisse des salaires a un effet dpressif sur lactivit: en effet, les salaires sont un cot pour les demandeurs de travail mais aussi un revenu pour les offreurs. Si on baisse les salaires, on dprime les revenus, donc la demande et donc lactivit. Leffet multiplicateur peut mme alors jouer la baisse: moins de production entraine moins dactivit qui entraine moins de revenus qui entraine moins de demande et de production, ainsi de suite. Il est alors inefficace de baisser les salaires nominaux.En revanche, pour Keynes, la hausse des prix peut permettre de baisser le salaire rel moyen et de stimuler la demande de travail. Cest pourquoi il tait favorable linflation et pensait que les salaris sont victimes dune illusion montaire en ne raisonnant que sur leur salaire nominal. Pourtant, ce nest pas linflation qui peut rgler le problme du chmage car elle napparait quen cas de pleine utilisation des facteurs de production, donc dabsence de chmage

Seule une relance de lactivit peut stimuler la demande de travail: les gouvernements peuvent y parvenir en pratiquant une politique montaire couple la politique de relance budgtaire que nous allons tudier maintenant.

III/ Les politiques macroconomiquesA/ Les effets multiplicateursDans quatre articles publis dans le Times en 1933 (anne o une confrence conomique mondiale sest runie pour envisager des solutions la dpression), Keynes expliqua que des lancements demprunts nationaux pouvaient mettre fin la crise, ce qui ncessitait selon lui dinformer lopinion sur le mcanisme du multiplicateur (invent par Richard Kahn, un de ses ex-tudiants et fidle collaborateur qui il crivit: Jespre ne faire aucune boulette jaimerais que vous soyez l pour regarder par-dessus mon paule).Calcul du multiplicateur:

Variation du revenu globalVariation de la consommationVariation de lpargne

1000,8 x 100 = 8020

800,8 x 80 = 6416

640,8 x 64 = 51,212,8

51,20,8 x 51.2 = 4110.2

4132,88,2

Etc.Etc.Etc.

Augmentation totale du revenu: 100 x (1/1-0,2) = 100 x 5 = 500

on a k = 5

Le multiplicateur dinvestissement est en fait un multiplicateur de dpense. On peut donc en appliquer le principe toute dpense publique: que lEtat investisse 100 ou dpense 100 (en rmunrations de fonctionnaires ou de fonctionnement de nimporte quelle administration y.c. le budget de lElyse), le multiplicateur est le mme. Si lEtat baisse les impts, on peut mettre en vidence un multiplicateur fiscal, un peu moins lev, puisque la premire dpense de lEtat na pas lieu. Une baisse de 100 des impts sera donc consomme et pargne par les contribuables sur plusieurs cycles successifs et le multiplicateur est donc c/(1-c).

Il est donc plus efficace pour relancer lactivit de dpenser plus que de rduire le dficit.

On peut enfin calculer le multiplicateur de budget quilibr (MBE) qui donne laugmentation de revenu due une augmentation des dpenses ((G) finance par une hausse dimpts ((T). On pourrait penser que prlever 100 sur le revenu national pour rinjecter 100 dans le circuit a un effet neutre, or ce nest pas le cas. Le revenu a bien augment de 100 au final, le MBE tant gal 1.

(Y = (k. (G) (c.k.(T) -> (Y = k. (G (1-c) -> (Y = [(1-c)/(1-c)]. (G -> (Y =(G

ATTENTION: Si les capacits de production sont toutes utilises, le multiplicateur ne jouera pas: toute hausse de la demande ne pouvant tre satisfaite par une hausse de loffre, ce seront les prix qui augmenteront. Lanalyse keynsienne ne cherche pas stimuler des conomies en bonne sant mais sortir de lquilibre de sous-emploi, dans lequel la demande globale est infrieure loffre globale !

B/ Le modle IS-LM

En avril 1937, John Hicks fait connatre le modle IS-LM qui vise synthtiser la pense keynsienne. Ce modle macroconomique sera trs longtemps utilis par les Etats pour tudier les consquences des politiques quils envisagent de mettre en uvre. Le principe est de reprsenter sur un mettre graphique le march des biens et celui de la monnaie et de comprendre comment ces deux quilibres influencent le niveau du revenu global et des taux dintrt (indiqus en abscisse et en ordonne).

La courbe IS sappuie sur les fonctions dpargne et dinvestissement. La premire dpend du revenu alors que le deuxime dpend du taux dintrt. Comme il y a une identit entre pargne et investissement, on peut galiser les deux fonctions: S(Y) = I(i) dont on dduit une corrlation (et pas une causalitdirecte) entre Y et i. Chaque courbe IS correspond donc un certain niveau dEpargne/Investissement. Elle est dcroissante puisque si le taux dintrt diminue cela veut dire que linvestissement augmente ce qui fait augmenter le revenu. Plus la courbe IS se dplace droite, plus cela veut dire que lon est dans une conomie qui investit/pargne beaucoup.On peut retrouver la relation entre Y et i en partant de la dfinition du revenu national:Y = C + I, laquelle on ajoute G, les dpenses publiques, comme lment de la demande.

Conformment aux fonctions de consommation et dinvestissement, on obtient:

Y = C0 + c.Y + b.i + G, dont on cherche tirer i en fonction de Y

b.i = Y - C0 c.Y G -> b.i = Y (1-c) (C0 + G), avec C0 + G = DA, ne dpendant pas de Y.

ainsi, i = (1-c)/b .Y DA/b, ce qui est lquation dune droite dcroissante dont lordonne lorigine est positive puisque b est ngatif. Cette ordonne lorigine est trs importante puisquelle peut tre augmente par la dpense publique, ce qui dplacera IS vers le haut (et donc vers la droite). Ainsi, la politique budgtaire du gouvernement va dplacer la courbe IS vers la droite (relance) ou vers la gauche (rigueur), proportionnellement au multiplicateur (ce quon ne dmontrera pas). La courbe LM va galement donner tous les couples doffre et de demande de monnaie qui correspondent des combinaisons de i et de Y. On sait que loffre de monnaie est gale la demande de monnaie, cette dernire dpendant en partie du revenu (pour les motifs de transaction et de prcaution) et dans une autre partie du taux dintrt (pour le motif de spculation). Si M est loffre de monnaie et L la demande, on peut crire:M = L1(Y)+L2 (i).

On en tire une relation entre Y et i pour un certain niveau doffre et de demande de monnaie. Si le revenu national augmente (le long de la courbe LM) on a besoin de plus de monnaie et L1 augmente. Comme loffre de monnaie reste la mme, par construction de la courbe LM, cela provoque une hausse du taux dintrt. La relation entre Y et i est donc croissante sur le march montaire.

Lquilibre global peut tre dduit des courbes IS et LM: il nexiste quune combinaison de i et de Y qui assure lquilibre simultan des deux marchs. Evidemment, il ny a aucune raison que ce point dquilibre soit celui qui assure le plein-emploi des facteurs de production. Mais cest un point dquilibre au sens ou si on sen loigne, des forces nous y ramnent automatiquement. Ce qui nempche pas lEtat de tenter de dplacer les courbes IS et LM pour rapprocher le point dquilibre du niveau de production de plein-emploi.C/ Les politiques conjoncturelles keynsienne Les effets de la politique budgtaire: On a vu quen augmentant la demande autonome, le gouvernement dplace la courbe IS vers le haut/la droite. Pour obtenir cette hausse de loffre et de la demande de biens/services il faut que sur le march montaire le taux dintrt augmente: en effet, ce surcroit dactivit augmente la demande de monnaie pour motif de transaction. La hausse du taux dintrt va ralentir lemballement de lactivit en rduisant linvestissement, ce qui confirme lide dune interdpendance entre les marchs des biens et de la monnaie, qui est la cause de lexistence dun point dquilibre.On rappelle que cette action nest efficace que si les moyens de production ntaient pas tous employs, auquel cas on ne fait que crer des tensions inflationnistes. Et plus c est lev, plus leffet sur Y est fort, ce qui justifie les politiques de redistribution des revenus vers les bas salaires.

Les effets de la politique montaire: LEtat peut relancer lconomie en augmentant la demande autonome mais aussi par intervention sur le march montaire (ce que contestaient et continueront de contester les thoriciens fidles au modle noclassique). Dans ce cas, le taux dintrt va descendre: cest une relance qui favorise linvestissement priv et non pas la dpense publique et la consommation socialise. Le policy mix:

Cest lutilisation combine des politiques montaire et budgtaire. Lide est dviter la hausse des taux dintrt que provoque la relance budgtaire. En effet, celle-ci cre un effet dviction de linvestissement priv par linvestissement public. Par une politique montaire dite accommodante qui accompagne la politique budgtaire, on peut faire de la relance budgtaire sans augmenter les taux dintrt. Les limites des politiques keynsiennes:

En conomie ouverte, la contrainte extrieure empche de faire des politiques de relance budgtaire. En effet, si lEtat augmente ses dpenses publiques, il va provoquer une relance qui va augmenter les taux dintrt (si loffre montaire reste constante). Or, la hausse des taux dintrt en conomie ouverte, attire les capitaux qui viennent se placer dans notre pays, attirs par la rmunration croissante du taux dintrt national. Mais pour se placer, les capitaux trangers doivent tre convertis en monnaie nationale.

En systme de change flottant (dans lequel les cours des devises sont dtermines par loffre et la demande de monnaie sur le march des changes), la demande forte dune devise fait augmenter son taux de change. Ainsi, la hausse du taux dintrt va faire sapprcier la monnaie nationales (par ex; 1 = 1,1 $ devient 1 = 1,4 $).

Cette apprciation du taux de change rend plus chres nos exportations et diminue le cot de nos importations. Par ex., une Renault 10.000 voit son prix passer de 11,000 $ 14,000 $ avec les taux prcdents.

Cest ce qui sest pass lors de la dernire grande relance keynsienne qui a eu lieu en France en 1981, sous Franois Mitterrand. Cette relance a augment les taux dintrt, creus fortement la balance commerciale (solde entre les exportations et les importations) et a plus relanc les conomies de nos partenaires commerciaux que la notre.

Lide de F. Mitterrand pour sortir de cette contrainte a t de mettre en place une monnaie unique en Europe, ce qui a t vot en 1992 (Trait de Maastricht) et mis en place en 1999 (pour les banques et les entreprises) et en 2002 pour les particuliers. Malheureusement, lEuro a fait merger de nouvelles contraintes. En effet, les pays connaissant des niveaux dinflation diffrents ont du faire face des taux dintrt rels (taux nominal taux dinflation) diffrents, certains pays ayant mme des taux rels ngatifs, lorsque linflation tait trs forte (cas des PIIGS: Portugal, Irlande, Italie, Grce et Espagne). Or, les taux dintrts rels ngatifs poussent sendetter et aggravent linflation sans cesse, crant des bulles de prix.Or, en Europe, la banque centrale na pas dobjectif de croissance conomique dans ses statuts, ce qui oblige un dcouplage entre politique budgtaire des Etats et politique montaire autonome de la banque centrale. Il tait alors impossible de mener la politique montaire approprie aux conomies des PIIGS (hausse des taux dintrt) sans pnaliser les autres conomies. Une fois les bulles clates, la crise de la dette a annihil toute possibilit de croissance dans les pays concerns, pour de nombreuses annes.

La logique keynsienne milite en faveur dune coordination des politiques budgtaires en collaboration avec la BCE qui permettrait la mise en place dun policy mix europen. La condition tant que les tats de lUE les plus riches soient prts financer les tats les plus pauvres. Cette solidarit europenne est loin dtre acquise de nos jours, les PIGGS tant rendus responsables des checs de leurs conomies. Lautre problme tant que le volume des dettes est tel en Europe (et dans le monde) quune politique budgtaire finance par endettement ne fera qualimenter de nouvelles bulles spculatives.CONCLUSION /Le modle keynsien tait adapt un contexte conomique particulier: endettement dans les annes 30 moins spectaculaire quaujourdhui et conomies moins ouvertes.Keynes a dsormais raison, mais dans le diagnostic: la restriction des budgets nationaux fait fonctionner le multiplicateur keynsien lenvers. Moins on dpense pour rduire la dette, plus le multiplicateur rduit les revenus (de faon plus que proportionnelle) et donc plus les dficits saggravent au lieu de se rduire.

Pour ce qui est de relancer les conomies, il semblerait que Keynes nait pas su prvoir que lon arriverait un jour au bout des possibilits de croissance de nos conomies. Les ressources ntaient pas surexploites son poque et le crdit loin dtre surabondant comme de nos jours (voir chapitre de conclusion du cours dconomie gnrale).

M. Latreille Anne 2014-2015