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- 1 - ÉCONOMIE POLITIQUE CLASSES DE 2D ET 2G DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE Commission Nationale des Programmes en Sciences économiques et sociales

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ÉCONOMIE POLITIQUE CLASSES DE 2D ET 2G

DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

Commission Nationale des Programmes en Sciences économiques et sociales

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Table des matières PREMIERE PARTIE : LA CONSOMMATION Chapitre 1: La consommation et l’épargne

1. Introduction

2. La consommation

2.1. Les différents types de consommation

2.2. Les déterminants de la consommation

3. L’épargne

3.1. Les motifs de l’épargne

3.2. Les formes de l’épargne

4. Les instruments de mesure

5. Synthèse

6. Questions de synthèse

Chapitre 2 : Le marketing

1. Origines et objectifs de la mercatique

1.1. Les origines de la mercatique

1.2. Les objectifs du marketing

2. La démarche mercatique

2.1. Vue d’ensemble

2.2. L’analyse SWOT

2.2.1. L’analyse interne : relever les forces et faiblesses de l’entreprise

2.2.2. L’analyse externe : détecter les menaces et les opportunités de l’environnement

2.3. La connaissance du marché

2.3.1. Analyse de l’offre

2.3.2. Analyse de la demande

2.4. La démarche stratégique

2.4.1. La segmentation

2.4.2. Le ciblage

2.4.3. Le positionnement

3. Le marketing-mix

3.1. La politique de produit

3.1.1. La notion de produit

3.1.2. Le cycle de vie d’un produit

3.1.3. La politique de produit

3.2. La politique de prix

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3.2.1. La notion de prix

3.2.2. La fixation des prix

3.2.3. La politique de prix

3.3. La politique de communication

3.4. La politique de distribution

4. Contrôle

5. Synthèse

6. Questions de synthèse

DEUXIEME PARTIE : MACROÉCONOMIE

Chapitre 1 : La monnaie

1. Généralités

1.1. Définition de la monnaie

1.2. Les fonctions de la monnaie

1.3. Historique et formes de monnaie

1.3.1. L’absence de monnaie

1.3.2. La monnaie-marchandise

1.3.3. La monnaie métallique

1.3.4. La monnaie fiduciaire

1.3.5. La monnaie scripturale

1.3.6. Conclusion

2. Théorie monétaire

2.1. Généralités

2.2. La masse monétaire

2.3. L’équation des transactions

2.3.1. Interprétation classique

2.3.2. Interprétation keynésienne

3. Le marché de la monnaie

3.1. L’offre de monnaie

3.1.1. La création de monnaie fiduciaire

3.1.2. La création de monnaie scripturale

3.1.3. Représentation graphique le l’offre de monnaie

3.2. La demande de monnaie

3.2.1. Composition de la demande de monnaie

3.2.2. Représentation graphique de la demande de monnaie

3.3. L’équilibre sur le marché de la monnaie

3.4. Impact de la monnaie sur l’économie réelle

4. Les déséquilibres monétaires

4.1. L’inflation

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4.1.1. Définition

4.1.2. L’inflation par excès de monnaie

4.1.3. L’inflation par la demande

4.1.4. L’inflation par les coûts

4.1.5. La spirale inflationniste

4.1.6. Les conséquences de l’inflation

4.1.7. La lutte contre l’inflation

4.2. La déflation

4.3. La désinflation

5. Synthèse

6. Questions de synthèse

Chapitre 2 : La comptabilité nationale

1. Introduction

2. Généralités

2.1. Définition

2.2. Finalité de la comptabilité nationale

2.3. Les différentes optiques de la comptabilité nationale

3. La comptabilité nationale ou la mesure de l’activité économique d’une nation

3.1. La valeur ajoutée (VA)

3.2. Le produit intérieur brut (PIB)

3.3. Le produit national brut (PNB)

3.4. Le produit national brut au coût des facteurs (PNBcf)

3.5. Du PNB au revenu national brut (RNB)

3.6. La consommation nationale (C)

3.7. Du PNB au produit national net (PNN)

3.8. Les investissements nets (Inet) et bruts (Ib)

3.9. Conclusion

4. Limites de la comptabilité nationale

5. Synthèse

6. Questions de synthèse

Chapitre 3 : Le revenu d’équilibre

1. Introduction

2. Keynes et les classiques

2.1. La théorie classique

2.2. La révolution keynésienne

3. Le modèle keynésien

3.1. La fonction de consommation (C)

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3.2. La fonction d’épargne (S)

3.3. Les propensions moyenne et marginale

3.4. La fonction d’investissement (I)

3.5. L’équilibre global en économie fermée sans intervention de l’Etat

3.5.1. Résolution mathématique

3.5.2. Application

3.6. Remarques finales

4. L’effet multiplicateur

5. Synthèse

6. Exercice

Méthodologie

Bibliographie

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PREMIERE PARTIE : LA CONSOMMATION

Chapitre 1 : La consommation et l’épargne

Chapitre 2 : Le marketing

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Chapitre 1 :

La consommation et l’épargne

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Dans ce chapitre vous allez :

- Distinguer les différents types de consommation.

- Découvrir de quels facteurs dépend la consommation.

- Étudier ce qu’est l’épargne.

- Apprendre à distinguer les motifs et les formes d’épargne.

- Découvrir comment mesurer la consommation et l’épargne.

- Analyser l’évolution de la consommation.

Mots-clefs :

- La consommation individuelle / la consommation collective,

- la consommation intermédiaire / la consommation finale,

- les déterminants de la consommation : le revenu, le taux d’intérêt, les facteurs

socioculturels,

- l’épargne,

- les motifs d’épargne : prévoyance, précaution, spéculation,

- les formes d’épargne : la thésaurisation, l’épargne financière et non financière,

- les instruments de mesure : la consommation, les coefficients budgétaires, le taux

d’équipement, le taux d’épargne.

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1. Introduction

« Faire ses courses, consulter son dentiste, louer une villa au bord de la mer pour

les vacances constituent autant d’actes de consommation. Les économistes

distinguent deux formes de consommation : une consommation marchande et une

consommation non marchande. La consommation marchande se déroule dans le

cadre du secteur privé de l’économie. Les ménages achètent les biens et les

services produits par des entreprises privées et proposés à un prix de marché qui

incorpore le bénéfice de l’entreprise. Parallèlement, l’intervention croissante de l’Etat

a été à l’origine du développement d’une consommation de type non marchande.

Cette dernière est liée à la production de biens et services collectifs qui sont soit

distribués à titre gratuit aux ménages, par exemple l’enseignement public en France,

soit vendus à un prix égal ou inférieur aux coûts de production. Les différentes

infrastructures culturelles (musées, monuments publics, théâtres subventionnés)

relèvent de cette dernière catégorie. » 1

Dans le circuit économique, les ménages apparaissent comme détenteurs des

facteurs de production (capital et travail) qu’ils mettent à la disposition des

entreprises. En contrepartie ils reçoivent une rémunération (salaire, intérêts,

dividendes…) qui leur permet d’acheter les biens et services nécessaires pour

satisfaire leurs besoins multiples. Généralement, les ménages ne dépensent pas la

totalité de leur revenu, mais en épargnent une partie. Ils remplissent donc trois

fonctions essentielles: celle de salarié, celle de consommateur et celle

d’épargnant.

La consommation finale représente la valeur des biens et services acquis pour

satisfaire les besoins humains. Elle comprend les achats de biens, mais également

de services et peut être regroupée en différents postes : alimentation, transport,

communication, logement, loisirs, …

L’épargne représente la partie du revenu non dépensée mais gardée en réserve en

vue de dépenses futures.

1 Dictionnaire de l’économie A•Z, sous la direction de Pierre Bezbakh et Sophie Gherardi, Larousse, 2003.

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2. La consommation

2.1. Les différents types de consommation

La consommation finale des ménages peut être subdivisée en deux types :

- La consommation individuelle de biens et de services marchands est réalisée

par les ménages et financée par leurs revenus. Une fois le bien acheté, il ne

profite qu’à l’acheteur même, voire au ménage (ex. : habillement, articles

électroménagers,…).

- La consommation collective porte sur des services non marchands financés par

les impôts et mis à disposition de la collectivité à titre gratuit, ou presque. Elle

concerne un grand nombre de consommateurs à la fois (ex. : infrastructures

routières, éducation nationale, justice,…).

Notons que les ménages ne sont pas les seuls consommateurs. D’où une deuxième

subdivision s’impose :

- La consommation des entreprises est appelée consommation intermédiaire.

Elle concerne les biens et services externes acquis par les entreprises,

transformés au cours du processus de production (ex. : énergie, matières

premières, produits intermédiaires…) et incorporés dans le produit final.

- La consommation des ménages est appelée consommation finale. Elle porte

sur des biens et services acquis et détruits plus ou moins rapidement. Les biens

peuvent être de type durable (électroménager) semi-durable (vêtements) ou non-

durable (alimentation).

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Réflexion : La consommation intermédiaire, illustration à l’aide de BMW

Source : Focus 20/2006, p.178.

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2.2. Les déterminants de la consommation

Le niveau de consommation est avant tout déterminé par le niveau de revenu. En

principe, plus le revenu est élevé, plus la consommation est élevée et diversifiée.

L’effet inverse peut également être constaté, mais il a lieu avec un certain temps de

retard. On parle alors d’un « effet cliquet », qui freine la baisse de la consommation

en cas de diminution du revenu.

Les taux d’intérêt bancaires, qui représentent en quelque sorte le prix de la

monnaie, jouent également un rôle dans les décisions de consommation. Ainsi, une

baisse des taux stimule la consommation, car elle rend les crédits moins onéreux.

Une hausse des taux par contre aura comme effet de freiner la consommation.

Consommer, c’est bien sûr une affaire de goûts et de préférences individuelles,

mais la sociologie et la psychologie ont mis en évidence une série de facteurs qui

peuvent influencer nos actes de consommation. Ainsi, l’appartenance à une

catégorie socioprofessionnelle (cadres, employés, ouvriers, artisans, inactifs,…),

l’origine sociale ou ethnique, l’appartenance religieuse ou les traditions culturelles, de

même que la composition du ménage sont des facteurs qui entraînent différents

choix de consommation.

« L’effet d’imitation » peut conduire certaines personnes à en imiter d’autres ou à

adopter un mode de consommation similaire, afin de s’identifier au même groupe

social.

On parle d’ «effet de distinction » lorsque certaines personnes tentent de se

distinguer des autres ou de leur entourage en achetant des produits onéreux ou

exclusifs.

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Réflexion : Les lois d’Engel

La composition de la consommation change avec la variation du pouvoir d’achat. Le

statisticien et économiste Ernst Engel (1821-1896), après étude du budget des

ouvriers, a décrit la relation entre la composition des dépenses et le revenu des

ménages à l’aide de trois lois :

- Loi 1 : la part des dépenses consacrée à l’alimentation diminue si le revenu

augmente ; les biens correspondants sont qualifiés de biens inférieurs.

- Loi 2 : la part des dépenses consacrées à l’habillement, au logement et au

chauffage, qualifiés de biens normaux, reste plus ou moins constante si le revenu

augmente.

- Loi 3 : la part des dépenses consacrée aux loisirs, aux voyages ou à la culture,

qualifiés de biens supérieurs, augmente avec l’augmentation du revenu.

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3. L’épargne

L’individu est amené à opérer un choix entre une consommation immédiate ou une

consommation différée. L’épargne constitue donc la partie du revenu disponible qui

n’est pas dépensée immédiatement, mais conservée et reportée dans le temps.

Il convient d’analyser plus en détail les motifs qui sont à la base de l’épargne ainsi

que les formes qu’elle peut prendre.

3.1. Les motifs de l’épargne

Les individus peuvent avoir différents motifs pour épargner :

- L’épargne de prévoyance est celle accumulée en vue de dépenses déjà

programmées.

Ex. : acquisition d’une voiture, préparation des vacances,…

- L’épargne de précaution est celle constituée afin de se prémunir contre des

imprévus.

Ex. : maladie, risque de chômage, souci de l’avenir des enfants, niveau de la

retraite,…

- L’épargne de spéculation est la partie de l’épargne utilisée à des fins de

spéculation, c’est-à-dire de placement dans des actifs financiers afin de se

constituer un revenu supplémentaire.

Ex. : achats d’obligations, d’actions, de SICAVs, d’options,…

3.2. Les formes de l’épargne L’épargne peut se faire sous différentes formes :

- La thésaurisation est l’épargne que l’on conserve sans la placer : c’est la partie

improductive et inactive de l’épargne.

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- L’épargne financière est l’épargne constituée afin de rapporter un revenu. Elle

peut revêtir différentes formes (compte d’épargne, actions, obligations, SICAVs,

assurance-pension), différents degrés de risques (compte d’épargne vs. actions)

et différents degrés de liquidité (compte courant vs. assurance-pension).

- L’épargne non financière est la partie du revenu qui permet de financer les

achats d’immeubles (logements ou terrains) à des fins d’habitation ou de location.

4. Les instruments de mesure

L’utilisation de différents agrégats permet de calculer, d’interpréter et de prévoir des

tendances de la consommation et de l’épargne :

- La consommation est mesurée par la valeur totale des biens et services

destinés à satisfaire directement les besoins des ménages.

- Pour analyser la structure de la consommation on calcule les coefficients

budgétaires par poste de la manière suivante :

Le coefficient budgétaire est exprimé en pourcentage et exprime la part du

revenu consacrée à un type de bien précis.

- Le taux d’équipement exprime, en pourcentage, combien de ménages disposent

d’un certain bien de consommation durable.

- Le taux d’épargne exprime, en pourcentage, le rapport entre l’épargne des

ménages et le revenu disponible :

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Réflexion : L’évolution de la consommation

Dépenses de consommation effective des ménages sur le territoire (en millions EUR) 1977 - 2005

Année

Spécification 1977

Coefficients budgétaires

2005 Coefficients budgétaires

1. Produits alimentaires et boissons non-alcoolisées * 1254,70 9,68

2. Boissons alcoolisées, tabacs et stupéfiants *

3875,37 40,15 1478,00 11,40

3. Articles d'habillement et articles chaussants 760,12 7,87 492,00 3,80

4. Logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles 1102,61 11,42 2751,00 21,23

5. Ameublement, équipement du ménage et entretien courant de la maison 864,08 8,95 1036,50 8,00

6. Santé 264,35 2,74 178,30 1,38

7. Transports * 2513,50 19,39

8. Communications * 1282,90 13,29

201,60 1,56

9. Loisirs et culture 550,30 5,70 1040,90 8,03

10. Enseignement pas d'indications 43,70 0,34

11. Hôtels, cafés, restaurants pas d'indications 872,30 6,73

12. Autres biens et services 953,40 9,88 1098,00 8,47

Total 9 653,12 € 100,00% 12 960,00 € 100,00% SOURCE : www.statec.lu

* en 1977 les catégories 1et 2 étaient regroupées sous une catégorie « produits alimentaires, boissons et tabacs » et les catégories 7 et 8 sous la catégorie « transports et communications », tandis que les catégories 10 et 11 ne figuraient pas dans la liste des données relevées par le STATEC.

Remarques : On constate que la part relative de certains postes baisse (produits alimentaires,

habillement), tandis que la part relative d’autres postes progresse nettement

(logement, transports, communication, loisirs et culture). Il semble que les besoins

primaires des ménages soient satisfaits et que la consommation porte de plus en

plus sur des biens liés aux modes de vie modernes : mobilité, communication, loisirs,

culture…

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5. Synthèse

La consommation représente la valeur des biens et services acquis pour satisfaire

immédiatement des besoins. Il existe différents types de consommation (finale,

intermédiaire, individuelle et collective), ainsi que de multiples facteurs qui

l’influencent (revenu, taux d’intérêts, préférences individuelles, facteurs sociologiques

et psychologiques).

L’épargne est la partie du revenu disponible qui n’est pas consommée

immédiatement, mais reportée à un instant ultérieur. Les individus peuvent avoir

différents motifs pour épargner (la prévoyance, la précaution et/ou la spéculation) et

se fait sous différentes formes (thésaurisation, épargne financière et/ou non

financière).

Il existe donc plusieurs raisons et formes de consommation et d’épargne. Notons que

les comportements de consommation et d’épargne sont mesurables et variables

dans le temps et l’espace.

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6. Questions de synthèse

1. Quelles sont les trois fonctions principales remplies par les ménages ?

2. Distinguer - consommation marchande / consommation non-marchande ;

- consommation individuelle / collective ;

- consommation intermédiaire / finale.

3. Enumérer les déterminants de la consommation.

4. Décrire la relation entre revenu et consommation.

5. La BCE décide d’augmenter les taux d’intérêts directeurs. Quelle sera l’influence

sur la consommation ? Expliquer.

6. Définir l’épargne.

7. Expliquer «actif financier».

8. Quels types d’actifs financiers connaissez-vous ?

9. Caractériser les différents types d’actifs financiers.

10. Citer les différentes formes d’épargne.

11. Supposons un revenu disponible de 3.000 € et une consommation de 2.000 €.

Calculer le taux d’épargne. Expliquer.

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Chapitre 2 :

Le marketing

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Dans ce chapitre vous allez :

- Découvrir les origines du marketing.

- Apprendre à connaître la démarche mercatique.

- Étudier comment les entreprises procèdent afin de se situer dans le marché.

- Apprendre à connaître la démarche stratégique.

- Analyser comment les entreprises conçoivent un marketing-mix cohérent.

Mots-clefs :

- L’optique marketing,

- la démarche mercatique,

- l’analyse SWOT ou les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces,

- les parts de marché,

- la notoriété,

- les acteurs de la demande,

- les clients actuels, les clients de la concurrence, les non-consommateurs relatifs

et absolus,

- les sources d’informations : les sources internes, documentaires et les études de

marché,

- la démarche stratégique : la segmentation, le ciblage et le positionnement,

- le marketing-mix ou les quatre P : le produit (product), le prix (price), la

communication (promotion), la distribution (place),

- le cycle de vie d’un produit,

- la marque, le nom, le conditionnement, l’emballage, l’étiquette, la gamme,

- les contraintes légales / les contraintes du marché,

- l’approche par les coûts, par la demande et par la concurrence,

- les stratégies de pénétration, d’écrémage et de prix différenciés,

- le mix des communications,

- les stratégies pull et push,

- les outils de communication,

- le canal de distribution / le circuit de distribution,

- la distribution intensive, sélective et exclusive,

- le contrôle.

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1. Origines et objectifs de la mercatique

Afin de mieux comprendre « l’esprit marketing », c’est-à-dire la démarche et les

stratégies de la mercatique, nous allons voir sommairement ses origines et ses

objectifs.

1.1. Les origines de la mercatique « La nouvelle conception de la tâche marketing découle d’une étude de l’évolution de

l’économie américaine. La première étape a été caractérisée par une pénurie de

biens et de services ; le problème central était alors d’augmenter la production. C’est

dans ce but que l’on a essentiellement insisté sur l’augmentation de la productivité. A

cette époque, les chefs d’entreprise étaient des ingénieurs et des inventeurs […], et

les entreprises étaient essentiellement orientées vers la production.

Au cours de la deuxième étape, la pénurie de biens se fit moins sentir et les vraies

possibilités de profits dépendaient alors de la rationalisation de la structure

industrielle par des fusions […]. A cette époque-là, c’étaient les juristes et les

financiers […] [qui] parvenaient aux postes de direction des entreprises […].

La troisième étape, et c’est la période actuelle de l’économie, est marquée non plus

par une pénurie des biens, mais par une pénurie des marchés. Le problème

essentiel qui se pose à la plupart des entreprises est de trouver une clientèle

suffisante pour leur production. En fait, s’il est vrai que […] la clientèle américaine

n’est ni rassasiée, ni physiquement incapable de digérer davantage de biens et de

services, une grande partie ne veut pas et le reste ne peut pas acheter davantage de

produits existant actuellement. En conséquence, chaque entreprise doit étudier les

besoins de sa clientèle de façon plus approfondie afin de découvrir comment elle

peut améliorer l’attrait que présentent ses produits actuels et quels sont les

nouveaux produits qui méritent d’être lancés. »2

2 P. Kotler, Marketing-Management, CLM Publi-Union, 1971 dans A-M. Bouvier, M.Gabillet, D. Lafleur, Economie Première STT, Nathan Technique, 2000.

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Les étapes conduisant à l’adoption d’une démarche mercatique :

Étapes Situation des marchés – Objectifs des entreprises

1ère étape

- Demande > Offre

- Pénurie de biens et de services

Productivité pour Production (en quantité)

2ème étape

- Rationalisation de la production

- Pénurie de biens et de services

3ème étape

(période actuelle de l’économie)

- Offre > Demande

- Le problème est de trouver des débouchés

Étudier les besoins de la clientèle pour améliorer l’attrait des

produits que propose l’entreprise

- Etapes 1 et 2 : l’accent est mis sur l’organisation de la production.

- Etape 3 : l’accent est mis sur les besoins des consommateurs.

Il existe plusieurs approches possibles pour une entreprise dans la gestion de ses

activités :

- L’optique production qui est une approche traditionnelle encore souvent utilisée

de nos jours et qui suppose que les consommateurs choisissent les produits en

fonction du prix et de la disponibilité. Le rôle principal du gestionnaire est

d’accroître la production et de baisser le coût de revient du produit. L’optique

production est appropriée lorsque la demande pour le produit est massive et peu

fortunée.

- L’optique vente qui préconise de vendre le plus possible au plus grand nombre

de clients possible. Ni l’utilité du produit pour le consommateur, ni sa fidélisation

ne jouent un rôle ; le but est de vendre ce qui est produit et non pas l’inverse (voir

optique marketing).

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- 23 -

- L’optique marketing qui soutient que la clé de la réussite réside dans

l’identification et la satisfaction des besoins et désirs du marché dans une

démarche plus efficace que celle de la concurrence. Elle s’appuie principalement

sur une démarche stratégique, basée sur le choix de la cible, la détection de ses

besoins, la coordination de toutes les activités ayant un impact sur le client et la

recherche de la rentabilité à travers la satisfaction du client. Cette vision d’opérer

est encore relativement récente : c’est seulement depuis les années ’80 que

l’optique marketing (« on produit ce qui va se vendre ») est appliquée.

1.2. Les objectifs du marketing

« Dans l’idéal, le marketing devrait avoir pour résultat un client prêt à acheter. Tout

ce dont on a alors besoin est de rendre le produit ou le service disponible. »3

Le marketing est donc une science ou un art qui dispose d’un certain nombre

d’instruments qui servent à :

1. analyser, connaître ou prévoir les besoins des clients,

2. stimuler les désirs des consommateurs,

3. adapter en permanence la stratégie de l’entreprise,

4. offrir le produit ou le service idéal au consommateur.

3 P. F. Drucker, La nouvelle pratique de la direction des entreprises, Editions d’Organisation, Paris, 1975.

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- 24 -

2. La démarche mercatique

2.1. Vue d’ensemble

Afin d’obtenir une vision globale de la démarche mercatique, le schéma suivant

visualise ses étapes principales :

Analyse SWOT

Analyse interne : Forces / Faiblesses

Analyse externe : Opportunités / Menaces

Définition des objectifs à atteindre

Définition de la stratégie

- Segmentation de la clientèle - Ciblage

- Positionnement des produits de l’entreprise

- Marketing-Mix, comprenant : - Politique de produit

- Politique de prix - Politique de communication

- Politique de distribution

Contrôle

Correctifs

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- 25 -

Le schéma permet de dégager les étapes suivantes :

1. Définition des objectifs à atteindre en fonction du diagnostic de

l’environnement, de l’analyse des forces et faiblesses de l’entreprise et des

opportunités et menaces du marché.

2. Segmentation du marché de l’entreprise, choix de la cible et positionnement

de ses produits en adéquation avec la segmentation opérée.

3. Définition du plan de marketing-mix : élaboration des politiques de produit, de

prix, de distribution et de communication.

4. Contrôle des résultats.

5. Correction / adaptation des objectifs.

Le but de l’entreprise est de proposer un produit adapté, au bon prix, distribué dans

un réseau efficace et accompagné d’une politique de publicité/promotion appropriée.

2.2. L’analyse SWOT4

L’analyse SWOT doit permettre à l’entreprise d’analyser son environnement interne

et externe avant de procéder à la définition de sa stratégie.

2.2.1. L’analyse interne : relever les forces et faiblesses de l’entreprise

Afin de détecter ses forces et ses faiblesses, l’entreprise doit examiner les

compétences et les coûts au niveau de chaque département : approvisionnement,

production, vente, marketing ou ressources humaines,…et les noter sur une échelle.

Il s’agit d’obtenir le relevé le plus détaillé possible permettant de dégager les

compétences distinctives, c’est-à-dire les atouts que possède l’entreprise par rapport

à ses concurrents et qui lui procurent un avantage compétitif.

Toutes les compétences ne s’équivalent pas et une faiblesse ne doit pas

nécessairement être pénalisante pour une entreprise si elle n’entrave pas la bonne

4 S=Strengths (forces), W=Weaknesses (faiblesses), O=Opportunities (opportunités), T=Threats (menaces).

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- 26 -

marche des affaires. Il faudra évaluer les résultats obtenus lors de l’analyse et savoir

au mieux orchestrer l’ensemble.

Illustration

L’entreprise pourra se servir d’une check-list pour réaliser son analyse interne. Voici

un modèle possible5 :

5 KOTLER & DUBOIS, Marketing Management, 11e édition, Pearson Education France, Paris, 2003.

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- 27 -

2.2.2. L’analyse externe : détecter les menaces et les opportunités de l’environnement

L’analyse externe de l’environnement aboutit à un relevé des menaces et des

opportunités. L’environnement peut être scindé en deux parties qu’il s’agit

d’observer :

- le macro-environnement, comme par exemple : les tendances démographiques,

économiques, technologiques, juridiques, réglementaires et socioculturelles ;

- le micro-environnement, comme par exemple : les fournisseurs, les clients, les

concurrents.

Il importe d’identifier les tendances actuelles ou futures, d’évaluer à quel degré

l’activité de l’entreprise en sera affectée et de décider s’il s’agit d’une opportunité ou

d’une menace pour celle-ci.

Une opportunité ou une chance est une tendance dans l’environnement susceptible

d’influencer favorablement le développement de l’entreprise.

Une menace est un problème posé par une tendance défavorable de

l’environnement qui, en l’absence d’une réponse appropriée de la part de

l’entreprise, conduirait à une détérioration ou à un affaiblissement de sa position.

Dans un contexte de mondialisation et d’ouverture des marchés, où les changements

sont constants (innovations technologiques, modifications des législations, apparition

et/ou disparition de concurrents), l’entreprise doit disposer d’un instrument

d’observation et d’analyse performant. L’analyse SWOT lui permet de prendre des

décisions rapides et appropriées en vue de défendre ou d’améliorer sa position face

à des concurrents qui ne restent jamais inactifs.

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- 28 -

Illustration : le cas IKEA

Voici les résultats d’une analyse SWOT réalisée par des responsables de IKEA lors

de l’implémentation sur le site de Sterpenich (frontière belgo-luxembourgeoise) 6:

Forces

Faiblesses

Bon rapport qualité - prix des produits

Mode d'emploi souvent peu compréhensible

Notoriété élevée de la marque IKEA

Self-service mal conçu dans le dépôt des « grands » meubles

Entreprise leader dans le secteur des meubles bon marché

Manque régulier d'éléments de construction dans les boîtes de meubles

Ambiance de travail extraordinaire

Genre de meubles répondant aux besoins du temps

Opportunités

Menaces

Pouvoir d'achat élevé de la population luxembourgeoise

Apparition probable de nuisances environnementales

Coût salarial plus modéré en Belgique qu'au Luxembourg

Grande attraction de clients luxembourgeois par les filiales allemande à Saarlouis et française à Metz

6 Extrait : Examen 2006, ECOGES 13CG.

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- 29 -

2.3. La connaissance du marché

Avant de définir la stratégie liée au produit ou au service proprement dit, l’entreprise

doit d’abord analyser le marché auquel elle s’adresse.

2.3.1. Analyse de l’offre

Avant de se lancer dans la commercialisation d’un nouveau produit, l’entreprise doit

au préalable analyser ses concurrents, c’est-à-dire les identifier et les étudier du

point de vue de leur nombre, de leur taille, des produits proposés et de leur stratégie

marketing.

Deux concepts de nature quantitative - les parts de marché et la notoriété - peuvent

être utilisés par les entreprises afin de déterminer leur position concurrentielle. Par

position concurrentielle on entend la « situation d'une entreprise décrite à partir d'un

ensemble de critères qui permettent de la situer par rapport à ses concurrents. »7

La part de marché d’une entreprise pour un produit particulier exprime, sous forme

de pourcentage, le rapport entre les ventes réalisées par l’entreprise et le total du

marché ou du secteur. Elle peut être exprimée en valeur ou en volume et est

calculée de la manière suivante :

La notoriété d’un produit ou d’une entreprise, établie par sondage, est un

pourcentage qui mesure à quel degré il/elle est connu/e par le public.

7 http://www.btsac.com/SAVOIR-FAIRE/A-REVISION/AA_Marketing/AMK-POSITION-CONCURRENCE.htm.

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- 30 -

On distingue entre :

- la notoriété spontanée, qui exprime le pourcentage de personnes interrogées

ayant cité spontanément le nom de la marque, du produit ou de l’entreprise ;

- la notoriété assistée, qui exprime le pourcentage de personnes interrogées qui

affirment connaître le nom de la marque, du produit ou de l’entreprise à la

mention de celui-ci.

Illustration 8

Une librairie luxembourgeoise a réalisé une étude de marché en vue d’avoir des

informations sur sa notoriété et sur celle de ses concurrents.

- Afin de déterminer la notoriété spontanée, l’enquêteur pose la question suivante :

« Citez-moi les noms des librairies que vous connaissez ! »

- Pour déterminer la notoriété assistée, l’enquêteur demande au sondé :

« Connaissez-vous également les librairies suivantes ? » et propose les noms

des librairies qui n’ont pas été cités spontanément.

Présentons les résultats les plus importants.

Notoriété spontanée Notoriété assistée

Nom de la librairie Nombre de citations (sur 800)

Nom de la librairie Nombre de citations (sur

1.000) Alinéa 155 Alinéa 423

Books and Beans 149 Books and Beans 280 Diderich 131 Diderich 383 Ernster 495 Ernster 697

Libo 137 Libo 251 Librairie française 514 Librairie française 686 Messageries du

livre 474

Messageries du livre

663

Autres 126

8 Adapté : Chapitre1 : Le marketing, section 2, Cours T2CM, GESEN, www.myschool.lu.

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- 31 -

2.3.2. Analyse de la demande

Les acteurs intervenant au niveau de la demande sont les suivants :

- L’acheteur qui achète le bien ou service.

- Le consommateur qui consomme le bien ou service ; notons que l’acheteur et le

consommateur ne sont pas nécessairement la même personne.

- Le prescripteur qui influence l’achat par ses recommandations ou par son propre

comportement d’achat (médecins, pharmaciens, architectes, professeurs,

enfants, proches, etc.).

La population, susceptible ou non d’acquérir un certain produit, peut être découpée

en quatre catégories, dont chacune a ses propres caractéristiques :

- Les clients actuels sont ceux qui consomment régulièrement ou

occasionnellement le produit en question (de notre entreprise).

- Les clients de la concurrence sont ceux qui consomment les produits proposés

par la concurrence.

- Les non-consommateurs relatifs sont ceux qui, actuellement, ne consomment

pas le produit en question, mais sont susceptibles de le faire à l’avenir.

- Les non-consommateurs absolus sont ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas

consommer le produit en question.

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- 32 -

Le marché auquel l’entreprise s’adresse peut être représenté de la manière

suivante :

Population totale

Non-

consommateurs

absolus

Non-

consommateurs

relatifs

Clients de la

concurrence

Clients

de

l’entreprise

Marché potentiel total

Marché potentiel de l’entreprise Marché actuel de

l’entreprise

L’objectif commercial de l’entreprise consiste à conserver les clients actuels en les

fidélisant, à attirer les clients de la concurrence et à capter les non-consommateurs

relatifs pour en faire des consommateurs futurs.

Illustration

Marché Chocolat Milka

Au choix

Clients actuels Consommateurs de chocolat

Milka

Clients de la

concurrence

Consommateurs de chocolat

d’autres marques, comme par

exemple : Lindt, Nestlé, …

Non-consommateurs

relatifs

Bébés, personnes faisant un

régime,…

Non-consommateurs

absolus Diabétiques

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- 33 -

Réflexion : Les sources d’information

D’où proviennent toutes les informations dont les entreprises ont besoin ? Plusieurs

sources d’information sont à leur disposition :

- Les sources internes émanent de l’entreprise elle-même. On peut citer les

statistiques de ventes, les fichiers clients, les réclamations ou les suggestions des

clients, etc.

- Les sources documentaires proviennent entre autres des administrations

publiques (Statec, Chambre de commerce, Ministères, communes…),

d’organismes privés (Quest, TNS ILRES,…) ou de la presse spécialisée par

exemple.

- Les études de marché9 permettent aux entreprises de collecter des informations

directement auprès des consommateurs. Elles peuvent revêtir différentes formes,

comme les études qualitatives, les études quantitatives ou les panels10.

2.4. La démarche stratégique

Le groupe Volkswagen AG comprend les marques suivantes : Volkswagen, Audi,

Bentley, Bugatti, Lamborghini, SEAT, Škoda et Volkswagen Nutzfahrzeuge. Il

commercialise donc une gamme de produits très diversifiée, allant de la petite voiture

citadine à la voiture familiale jusqu’aux grandes utilitaires, en passant par des

voitures de luxe et de rêve. La clientèle de Volkswagen AG est donc très large et

présente en même temps des caractéristiques très variées.

Cet exemple montre clairement que les entreprises ne s’adressent généralement pas

au marché pris dans son ensemble. La population globale de clients potentiels serait

trop nombreuse, trop hétérogène et trop dispersée. C’est pourquoi l’entreprise vise

très souvent un ou plusieurs sous-ensembles présentant des caractéristiques 9 Définition : on appelle étude de marché la préparation, le recueil, l’analyse et l’exploitation de données et informations relatives à une situation marketing. 10 Définition : groupe de personnes représentatif d'une population interrogé régulièrement pour des enquêtes d'opinion, des études de marché, etc.

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- 34 -

homogènes. Cette démarche stratégique a lieu en trois étapes, à savoir la

segmentation, le ciblage et le positionnement.

Illustration

Voici le découpage du marché automobile par type de carrosseries. En fonction de la

présente répartition, les producteurs, concessionnaires et revendeurs peuvent ajuster

leurs stratégies.

Source : PPPrésentation: Der luxemburger Automobilmarkt, ADAL, Fegarlux, 2006.

2.4.1. La segmentation

La segmentation consiste à découper un marché en un certain nombre de sous-

ensembles d’individus aux comportements homogènes à l’égard d’un produit ou

d’une marque, dans le but de mener éventuellement des actions commerciales

spécifiques sur les segments ainsi définis.

En ce qui concerne les critères de segmentation, il existe deux approches:

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- 35 -

- l´approche traditionnelle qui consiste à classer les clients selon des

caractéristiques objectives telles que l´âge, le sexe, la région d’habitation, le

revenu, etc.

- l´approche moderne qui est basée davantage sur le comportement des

consommateurs et sur leur attitude à l´égard du produit (exemple : les

automobilistes dits sportifs et les automobilistes dits environnementalistes).

2.4.2. Le ciblage

L’entreprise doit choisir les segments qui représentent le meilleur potentiel pour elle,

c'est-à-dire ceux qu’elle peut satisfaire de façon particulièrement efficace. Ces

segments-là constituent sa cible. Cibler, c’est donc choisir la clientèle à laquelle le

bien ou le service sera destiné.

Illustration

Exemple de ciblage du marché de l’automobile11 :

11 http://elearning.cicel.uni.lu/efstc/dev/frameset.php, P. Wagner, P. Heuschling, Marketing stratégique et marketing management.

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- 36 -

2.4.3. Le positionnement

Une décision stratégique consiste à choisir le positionnement de son produit. D’une

part, il s’agit de la place qu’occupe le produit dans l’esprit des consommateurs par

rapport aux produits des concurrents (positionnement perçu) et d’autre part, il s’agit

de l’image qu’une entreprise souhaite donner à son produit (positionnement voulu).

On peut parler d’un positionnement réussi si le consommateur a effectivement une

idée claire au sujet du produit ou de l’entreprise. Plus cette place est spécifique et

correspond à un avantage recherché par le consommateur, plus le produit a de

chances d´être acheté. Un bon positionnement ne doit pas seulement permettre de

se différencier de la concurrence, mais doit également procurer à l’entreprise un

avantage commercial durable.

Les critères de positionnement peuvent être très divers. Les attributs les plus

fréquemment utilisés étant le prix, les services connexes, la qualité du produit et le

choix.

Un bon positionnement est:

- distinctif : il met en avant un ou deux avantages significatifs par rapport aux

produits concurrents ;

- durable : il procure à l’entreprise un avantage concurrentiel long, donc assez

difficile à imiter à court terme par les concurrents ;

- commercial : il engendre des performances commerciales élevées en termes de

chiffre d´affaires et de bénéfice.

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- 37 -

Illustration12

Pour le marché automobile on peut relever les positionnements suivants :

Marque Positionnement Marque Positionnement

Volvo Sécurité Mercedes Confort

Porsche Performance BMW Sportivité

Alfa Romeo Design Toyota Fiabilité

Dacia Prix Bentley Grand luxe

3. Le marketing-mix

Après la réalisation des démarches préalables (comme les études de marché,

l’analyse SWOT, la segmentation, le ciblage et le positionnement), l’entreprise peut

se concentrer sur l’élaboration du marketing-mix approprié.

Le marketing-mix, encore appelé plan ou politique de marchéage, désigne un

ensemble de décisions cohérentes concernant la nature et la présentation du produit,

le prix pratiqué, la communication relative au produit ainsi que le système de

distribution utilisé.

Product

Price

Place

Promotion

12 http://elearning.cicel.uni.lu/efstc/dev/frameset.php, P. Wagner, P. Heuschling, Marketing stratégique et marketing management.

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- 38 -

Les quatre domaines du plan de marchéage se fondent sur la règle des 4 P définie

par Mc Carthy dans les années 1960 :

- Product : politique du produit : ensemble de décisions portant sur la définition du

produit et sur sa meilleure adéquation possible aux besoins du marché.

- Price : politique de prix : le prix est une variable importante qui peut être adaptée

selon la politique commerciale choisie par l’entreprise.

- Promotion : politique de communication : tactiques adaptées pour faire

connaître et vanter les mérites du produit auprès des consommateurs.

- Place : politique de distribution : ensemble de décisions à prendre pour choisir

le circuit de distribution du produit.

3.1. La politique de produit

3.1.1. La notion de produit

En marketing, un produit est un bien ou un service offert sur le marché en vue de

satisfaire un besoin. Il existe de nombreuses catégories de « produits »:

- les produits de grande consommation : ce sont des biens et services usuels

(produits alimentaires, produits d'entretien, de bazar,...) ;

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- 39 -

- les produits spécialisés, achetés de façon réfléchie et moins régulière : ce sont

par exemple les biens d'équipement des ménages (automobile, électroménager,

meubles,...) ;

- les produits achetés par les entreprises et entrant dans la fabrication d'autres

produits (matières premières, produits intermédiaires, machines,...) ;

- les services, « produits immatériels », pouvant être vendus seuls (voyages,

réparations,…) ou associés à un bien (financement, abonnement GSM,...) ;

- les personnes, comme les leaders politiques, les personnes du spectacle,… ;

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- les endroits, comme le parc naturel de la Haute-Sûre, la Côte d’Azur, la

Turquie… ;

- les organisations, comme la Fondation Luxembourgeoise contre le Cancer,

Médecins sans Frontières, les clubs sportifs,… ;

- les idées et les évènements, comme les festivités (Love Parade, Helloween,…),

la sécurité routière,…

Tous ces produits peuvent faire l’objet d’une politique marketing ou d’une stratégie

commerciale.

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3.1.2. Le cycle de vie d’un produit

Les spécialistes du marketing s’intéressent de près au cycle de vie d’un produit.

Comme un être vivant, un produit traverse différentes étapes de vie ou phases

d’attractivité dans le temps ; on pourrait dire qu’il naît, croît, vieillit puis disparaît.

Caractéristiques Phase Lancement Croissance Maturité Déclin

Ventes faibles croissantes maximales déclinantes

Coût unitaire élevé moyen faible faible

Bénéfices négatifs croissants élevés réduits

Clientèle pionniers adopteurs précoces

marché de masse traditionnelle

Concurrence limitée croissante stable déclinante

Objectifs marketing

créer la notoriété et favoriser l’essai du produit

accroître le nombre de clients

accroître le profit en maintenant la clientèle

réduire les dépenses et récolter

Stratégies Prix prix élevé prix de

pénétration prix concurrentiel prix en baisse

Promotion essai limitée fidélisation réduite au minimum

Distribution sélective extensive encore plus extensive

sélective

Exemple voitures hybrides, HDTV

i-Pod, systèmes de navigation,…

CD, électroménager,…

machines à écrire, VHS,…

Ventes

Temps

Croissance

Lancement

Maturité

Déclin

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- 42 -

3.1.3. La politique de produit

Après avoir segmenté le marché et choisi la cible, l’entreprise doit déterminer

comment elle va positionner son produit sur le marché par rapport à ses concurrents.

Le choix des segments détermine l’univers concurrentiel du produit. L’entreprise doit

définir toute une série d’aspects liés au produit, non seulement pour lui conférer des

aspects pratiques et physiques, mais également pour véhiculer d’autres aspects plus

immatériels, comme l’image ou la valeur symbolique. Il s’agit maintenant de préciser

l’avantage comparatif par rapport aux concurrents afin que le choix du

consommateur tombe sur le produit de l’entreprise.

L’entreprise doit personnaliser le produit

Exemple :

La marque une marque est

- un nom

(Rosport) - un terme

- un signe

- un symbole

- un dessin

- ou toute combinaison de

ces éléments

servant à - identifier les biens ou services d’un vendeur ou d’un groupe de vendeurs

- différencier les produits ou services des concurrents

- fidéliser les clients

Le nom (Blue)

- le nom permet d’identifier un produit spécifique d’une marque

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- 43 -

Au-delà de sa fonction d’identification et de différenciation, la marque est une

promesse faite par le vendeur à l’acheteur. La marque est un élément clé de la

stratégie d’une entreprise. On peut articuler le concept de marque autour de six

pôles 13:

Pôles Explication Exemple : Mercedes

Exemple au choix :

1. un ensemble d’attributs

une marque évoque

des caractéristiques

qui lui sont

attachées

solide, cher,

durable,…

2. un ensemble d’avantages ou bénéfices clients

une marque

communique des

avantages,

fonctionnels ou

émotionnels

sécurité en cas

d’accident

3. un ensemble de valeurs

une marque

exprime une culture

d’entreprise

Mercedes, c’est

aussi le prestige, la

tradition, la

performance

4. une culture une marque traduit

une affiliation

culturelle

Mercedes est une

marque allemande

5. une personnalité

une marque projette

une certaine

personnalité

Personne : patron

Animal : lion

Objet : palais

6. un profil d’utilisateur

une marque évoque

un profil d’utilisateur

on imagine un

personnage ayant

réussi : un cadre,

plutôt qu’une

secrétaire de vingt

ans

13 Adapté : KOTLER & DUBOIS, Marketing Management, 11e édition, Pearson Education France, Paris, 2003.

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- 44 -

Une marque véhicule donc un contenu symbolique complexe qui va bien au-delà de

son nom. Les entreprises doivent emballer le produit pour mieux « emballer » le

client. D’autres aspects, à côté du nom et de la marque ne sont pas à négliger. Avant

d’être offerts sur le marché, de nombreux produits doivent être conditionnés,

emballés et étiquetés.

- Le conditionnement est la première enveloppe au contact direct avec le produit.

- L’emballage est destiné à envelopper ou à contenir des produits pendant leur

manutention, leur transport, leur stockage ou leur présentation, en vue de les

protéger ou de faciliter ces opérations.

L’emballage a une double fonction : une fonction technique et une fonction

commerciale.

Fonctions techniques : Fonctions commerciales :

- protéger et conserver,

- faciliter l’utilisation,

- faciliter le transport, le stockage.

- reconnaissance et identification,

- expression du positionnement/image

de marque,

- informations aux consommateurs,

- impulsion à l’achat.

- L’étiquette est la partie du conditionnement qui contient l’information décrivant le

produit.

Exemples :

conditionnement emballage étiquette

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- 45 -

Avec le développement des ventes en libre-service, l’emballage devient un élément

important de la politique de produit, grâce à la couleur, à la forme, au matériel utilisé,

au graphisme,…

L’entreprise doit insérer le produit dans une gamme

Une gamme est constituée d’un ensemble de produits homogènes et présentant les

mêmes fonctions que l’on peut regrouper en plusieurs lignes de produits.

La gamme se caractérise par 3 paramètres :

- la largeur : le nombre de lignes de produits de nature différente ;

- la profondeur : le nombre de produits différents à l’intérieur de chaque ligne ;

- la longueur ou l’étendue : le nombre total de produits différents offerts. Il s’agit

donc de la somme des produits (ou modèles) de toutes les lignes.

Notons que : longueur = largeur x profondeur.

Illustration : la gamme de Audi

Largeur de la gamme (nombre de lignes de produits)

A3, A3 Sportback

A4, A4 Avant, A4 Cabriolet

TT, TT coupé, TTS

Profondeur de chaque ligne

1.6 (102 ch.) 1.6 FSI (115 ch.) 2.0 FSI (150 ch.) 2.0 TFSI (200 ch.) 3.2 (250 ch.) 1.9 TDI (105 ch.) 2.0 TDI (140 ch.)

1.8 TFSI (160 ch.) 3.2 FSI (195 ch.) 2.0 TDI (143 ch.) 2.7 TDI (190 ch.) 3.0 TDI (240 ch.)

… …

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- 46 -

Remarque

La gestion de la gamme repose sur deux piliers.

Premièrement, le gestionnaire d’une gamme doit :

- bien connaître les ventes et bénéfices dégagés par les différents articles de sa

gamme ;

- évaluer la gamme du point de vue de sa croissance et de sa rentabilité ;

- analyser ses produits par rapport aux produits de ses concurrents.

Deuxièmement, l’entreprise doit adapter sa gamme aux situations de marché à l’aide

des moyens suivants :

- extension de la gamme en largeur ou en profondeur ;

- contraction de la gamme en éliminant les produits marginaux.

3.2. La politique de prix

3.2.1. La notion de prix

Le prix est une autre composante du marketing-mix. Pour l’entreprise, le prix

constitue une variable stratégique importante qu’il s’agit de manipuler avec finesse. Il

influence directement les recettes et le résultat. En adaptant le prix, l’entreprise peut

également se positionner par rapport à ses concurrents directs et en même temps

influencer le volume des ventes.

Pour le consommateur, le prix représente le sacrifice monétaire qu’il est capable ou

non de réaliser pour effectuer un achat. Le prix a donc une forte dimension

psychologique pour le client. Pour beaucoup de consommateurs, un prix élevé pour

des produits comparables est un signe de bonne qualité ou peut dissuader le client,

tandis qu’un prix bas peut évoquer une qualité moindre ou inciter à l’achat.

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- 47 -

3.2.2. La fixation des prix

L’entreprise est libre de fixer ses prix, mais cette liberté n’est pas totale. Elle doit se

soumettre aux contraintes légales ou réglementaires et tenir compte des contraintes

imposées par le marché.

Les contraintes légales peuvent être de nature différente. Voici quelques

exemples :

- les prix de certains produits, comme l’essence, les médicaments, le tabac,… sont

réglementés ;

- certaines pratiques, comme par exemple la vente à perte, sont interdites ;

- les commerçants sont tenus de respecter les périodes des soldes d’hiver et d’été.

Les réglementations en vigueur visent à protéger les consommateurs et les

producteurs et à éviter toute concurrence frauduleuse et déloyale.

Les contraintes du marché ont une influence déterminante sur la fixation des prix. Il

existe plusieurs approches selon lesquelles l’entreprise peut opérer :

- L’approche par les coûts : l’entreprise peut calculer le prix en ajoutant au prix de

revient une marge bénéficiaire qui lui garantit un bénéfice. Cette méthode à elle

seule est néanmoins insuffisante, parce qu’elle ne tient pas compte ni des

concurrents, ni de la demande.

- L’approche par la demande ou le prix psychologique : le prix psychologique

est celui auquel le plus grand nombre de consommateurs est prêt à acheter un

produit. En confrontant l’acheteur potentiel avec le produit et en lui demandant,

par sondage, combien il serait prêt à payer, l’entreprise peut déterminer le prix

optimal selon l’avis des consommateurs.

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- 48 -

- L’approche par la concurrence : c’est en comparant et en ajustant les prix par

rapport aux concurrents que l’entreprise peut influencer les décisions d’achat. En

fixant un prix plus ou moins élevé que les concurrents, l’entreprise possède un

moyen de se positionner sur le marché.

Après avoir analysé les différentes approches exposées, il paraît évident qu’il est

judicieux d’utiliser un amalgame des différentes méthodes. En effet, rares sont les

entreprises qui n’utilisent qu’une seule des approches.

Prix de vente trop bas

Contraintes Prix de vente trop élevé

Coûts de production

Prix des concurrents et substituts

Valeur perçue du

produit

Pas de bénéfice

possible

Pas de

demande

3.2.3. La politique de prix

Connaissant les contraintes imposées par la loi et par le marché, l’entreprise fixe

finalement son prix en fonction d’une stratégie qu’elle se donne en vue d’atteindre un

objectif commercial défini à l’avance. Ces stratégies peuvent être multiples :

- La stratégie de pénétration : en fixant un prix relativement bas, l’entreprise vise

des volumes de ventes élevés afin d’obtenir une part de marché importante. Ce

type de politique a comme effet de décourager des concurrents potentiels et

s’applique principalement aux produits de grande consommation.

- La stratégie d’écrémage : en fixant un prix élevé et en s’assurant ainsi une

marge unitaire élevée, l’entreprise vise une clientèle souvent aisée et prête à

payer le prix fort. Ce type de politique s’applique à des produits innovants en

début de cycle de vie ou à des produits de luxe avec lesquels l’offreur désire se

différencier par rapport à d’autres concurrents.

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- 49 -

Remarquons que ces deux stratégies peuvent fort bien se succéder dans le

temps : politique d’écrémage en début de cycle de vie du produit (pas de

concurrence, produit nouveau) et politique de pénétration en phase de maturité

ou de déclin (beaucoup de concurrence, produit ancien).

- La stratégie de prix différenciés : le prix devient dépendant de la demande. En

période de demande forte ou de haute saison, le prix sera plus élevé qu’en

période creuse où la demande est faible. Ce type de politique s’applique le plus

souvent à des produits saisonniers ou dans le domaine des services, notamment

le transport aérien et l’hôtellerie.

Stratégie Exemples Exemples au choix

De pénétration - produits blancs,

- montre Swatch,

- Dacia Logan,

- MP3 player de Medion,

- …

D’écrémage - montre Rolex,

- Audi R8,

- I-Pod, I-Phone,

- …

De prix différenciés - Prix d’un vol par Ryanair

6 mois et une semaine

avant la date de départ

prévue,

- Prix d’une nuitée au

centre ville de Bruxelles

en semaine et le

weekend,

- …

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- 50 -

3.3. La politique de communication

Le marketing ne se limite pas à l’élaboration d’un produit et à la détermination d’un

prix, mais s’occupe également de la communication. La communication vise à faire

connaître et à vanter les atouts du produit et de la marque. La politique de

communication va au-delà d’une simple incitation à l’achat, elle se charge également

des relations avec les détaillants, les fournisseurs, les actionnaires et tout autre

public (médias, opinion publique,…).

Il existe cinq grands modes de communication définissant le mix des communications (parfois appelé mix promotionnel)14 :

- La publicité : toute forme monnayée de présentation et de promotion non

individualisée d’idées, de biens et de services émanant d’un annonceur identifié.

- La promotion des ventes : tout stimulant à court terme destiné à encourager

l’achat d’un produit ou d’un service.

- Les relations publiques : toute action (événement, manifestation) ayant pour but

d’améliorer l’image d’un produit ou d’une entreprise.

- La vente : toute conversation orale avec un ou plusieurs acheteurs potentiels,

dans le but de présenter un produit, de répondre à des objections et de conclure

une affaire.

- Le marketing direct et interactif : tout message transmis directement aux clients

ou prospects par courrier postal ou électronique, téléphone, fax ou internet,

sollicitant parfois une réponse ou une réaction.

On distingue entre deux grandes stratégies en matière de communication, à savoir

une stratégie push ou une stratégie pull :

14 KOTLER & DUBOIS, Marketing Management, 11e édition, Pearson Education France, Paris, 2003.

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- 51 -

- La stratégie push pousse le produit vers le consommateur (promotion des

ventes, vente, relations publiques, marketing direct). Son objectif est d’augmenter

les ventes, soit en accordant un avantage limité dans le temps, soit en

augmentant la notoriété du produit ou de la marque.

- La stratégie pull attire le client vers le produit ou la marque. Cette stratégie

utilise les moyens de communication de masse, principalement les médias (TV,

radio, presse, affichage, internet et cinéma) pour lancer de vastes campagnes

publicitaires.

Réflexion : Les outils de communication

Voici une liste non exhaustive des modes et outils de communication fréquemment

utilisés :

- Publicité : messages TV, radio, presse, brochures, posters,…

- Promotion des ventes : remises, bons de réduction, échantillons, opérations

girafe (+50 ml), groupage de produits complémentaires (gel douche + lotion

corporelle),…

- Relations publiques : dossiers de presse, mécénat, parrainage (sponsoring),

rapports annuels,…

- Vente : démonstrations, foires, salons, essais,…

- Marketing direct : mailings, catalogues, téléachat, vente directe…

Une campagne de publicité se déroule le plus souvent en trois étapes :

- L’annonceur qui désire lancer une campagne publicitaire pour promouvoir sa

marque, son nom ou ses produits contacte une agence de publicité.

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- 52 -

- L’agence de publicité va établir un projet d’ensemble qui propose par exemple

un slogan, un message visuel et un ou plusieurs médias qui véhiculent la

campagne sur un axe temporel. L’envergure de la campagne dépend bien sûr

des moyens budgétaires que l’annonceur veut y consacrer.

- Si l’annonceur et l’agence de publicité trouvent un accord, celle-ci contactera une

régie média, qui est une entreprise spécialisée dans la vente d’espaces

publicitaires.

Remarquons qu’au Luxembourg, nous connaissons deux grandes régies médias, à

savoir :

- IP Luxembourg, qui loue entres autres les espaces publicitaires suivants : RTL

(radio, télévision et internet), Eldoradio, cinéma, affichage (publilux, sur

autobus,…), Internet,…

- Saint Paul Luxembourg, qui vend comme média par exemple : le Luxemburger

Wort, la Voix du Luxembourg, Télécran, Auto Moto, Tendances, I-Mail, DNR,

Radio Latina, Internet, …

3.4. La politique de distribution

Pour que le consommateur final puisse acheter le produit, l’entreprise doit mettre le

produit à disposition de ses clients : c’est le rôle de la distribution. Définir la politique

de distribution consiste à choisir le meilleur circuit de distribution qui permette

d’atteindre un maximum de consommateurs au moindre coût. Lorsqu’on parle de

distribution, on fait souvent une distinction entre un canal de distribution et un circuit

de distribution.

- Le canal de distribution est le chemin poursuivi par le produit pour aller du

producteur au consommateur. Un produit peut parcourir différents canaux entre le

producteur et le consommateur. Les canaux peuvent être plus ou moins longs et

dépendent du nombre de personnes ou d’entreprises qui interviennent dans le

circuit de distribution. On appelle ces intervenants les «intermédiaires».

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- 53 -

- Le circuit de distribution est l’ensemble des canaux choisis par l’entreprise afin

de distribuer un produit.

Le choix du circuit et du nombre d’intermédiaires par canal de distribution est pris en

fonction du degré de couverture du marché visé par l’entreprise. On peut imaginer

trois types de couverture :

- La distribution intensive : la diffusion du produit se fait par un très grand

nombre de points de vente. Ce type de distribution est surtout utilisé par les

fabricants de produits de grande consommation, qui recherchent une implantation

dans un nombre élevé de magasins et la vente en grande surface.

Exemples : lessives, alimentation, …

- La distribution sélective : en fonction de certains critères (taille du magasin,

compétence des vendeurs, emplacement,...) le producteur choisit quelques

commerçants auxquels il accorde le droit de vendre ses produits. Il s’attend à de

bonnes relations de travail entre ses intermédiaires, à un effort de vente supérieur

et à un meilleur contrôle en pratiquant la distribution sélective.

Exemples : vente en pharmacie, parfums, vêtements haut de gamme,…

Canal Description Intermédiaires Exemples

direct : Producteur

Consommateur

0 - Vente par correspondance :

Dell

- Vente directe d’usine : Hugo

Boss

court : Producteur

Détaillant

Consommateur

1 - Distribution avec centrale

d’achats (constructeurs

automobiles)

- Supermarchés (Cactus,

Auchan)

long : Producteur

Grossiste(s)

Détaillant

Consommateur

plusieurs - Petits commerces : épiceries

- Commerces spécialisés :

Topvision

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- 54 -

- La distribution exclusive : le distributeur accorde à un nombre restreint de

revendeurs l’exclusivité ou le monopole de commercialiser ses produits. En

octroyant le privilège de l’exclusivité, l’entrepreneur désire avoir le niveau de

contrôle le plus élevé possible. Il choisit les points de vente et peut s’occuper du

choix de ses collaborateurs et de leur formation et ainsi exiger un effort de vente

plus poussé.

Exemples : concessionnaires automobiles, produits de luxe (image de prestige

justifiant des prix élevés), franchises,…

Illustrations

Distribution Exemples Exemples au choix

Intensive - Coca-cola, Red Bull,…

- Articles de bain et de beauté

Nivea

- Chewing-gums Wrigley’s,

Stimorol, …

Sélective - Vêtements et accessoires

Hugo Boss

- Crèmes Vichy

- Maroquinerie et accessoires

Longchamp

Exclusive - Maroquinerie, vêtements et

accessoires Louis Vuitton

- Mc Donald’s, Quick, …

- Voitures Maybach

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- 55 -

Analyse comparative entre les stylos Montblanc et BIC15

Niveaux d´analyse

Montblanc

BIC

Positionnement Haut de gamme Produit banalisé

Fonctionnalité Instrument d´écriture et de

décoration Stylo d’usage courant

Services connexes

Garantie à vie Produit jetable

Politique de prix Prix élevés Prix faibles

Distribution Distribution sélective, voire exclusive

Distribution intensive

Il s´agit ici de marketing-mix différents et difficiles à comparer vu que le

positionnement est tout à fait différent : BIC se positionne dans l’univers des produits

de masse alors que Montblanc se positionne dans l’univers du luxe. Malgré ces

différences les deux mix sont pourtant cohérents :

- Montblanc : en tant que produit de luxe, la qualité doit être irréprochable. Il en

résulte forcément des prix très élevés et une distribution sélective sinon exclusive.

On ne pourrait s’imaginer vendre des stylos Montblanc dans la grande

distribution !

- BIC : en tant que produit de grande consommation, BIC est vendu à un prix

modéré et il est disponible partout.

15 http://elearning.cicel.uni.lu/efstc/dev/frameset.php, interview de M. Pol Wagner, professeur en sciences économiques, directeur de l’IUIL.

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- 56 -

4. Contrôle

Etant donné l’évolution rapide des marchés et de leur environnement, l’entreprise ne

doit pas oublier de mettre en place des systèmes de contrôle de ses propres

performances commerciales. Ces systèmes doivent lui permettre de relever des

dérives, soit par rapport à la stratégie générale choisie, soit par rapport au plan de

marchéage défini au préalable. L’entreprise doit être capable de réajuster sa

stratégie et son marketing en fonction des changements de l’environnement

économique pris au sens large (menaces, opportunités). Elle doit rester plus vigilante

et réactive que ses concurrents et prendre les bonnes décisions au bon moment.

5. Synthèse

L’étude de l’historique du marketing a montré que de nos jours les entreprises ont

tendance à fonctionner selon l’optique marketing.

Les analyses externes et internes permettent à l’entreprise de déterminer sa situation

concurrentielle au sein d’un marché en évolution permanente et de plus en plus

complexe.

La démarche mercatique est une démarche en trois temps : la segmentation, le

ciblage et le positionnement.

On appelle démarche stratégique l’amalgame cohérent des 4 P, à savoir les

politiques de produit, de prix, de communication et de distribution.

Un système de contrôle efficace doit être mis en place pour surveiller en permanence

l’entreprise et son environnement afin de procéder à des ajustements stratégiques

nécessaires.

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6. Questions de synthèse

1. Reconstruire les étapes fondamentales dans l’évolution du marketing.

2. Décrire l’optique marketing.

3. Quels sont les objectifs du marketing ?

4. La démarche marketing : représenter schématiquement et expliquer.

5. Expliquer brièvement en quoi consiste une analyse SWOT.

6. L’analyse interne : qu’est-ce que l’entreprise cherche à déterminer en

procédant à une analyse interne ? Expliquer.

7. Définir : opportunité

menace

8. Citer et expliquer les différents acteurs qui interviennent au niveau de la

demande.

9. Du côté de la demande, l’entreprise peut découper le marché en un certain

nombre de catégories. Lesquelles ? Expliquer.

10. Quelles sont les trois étapes de la démarche stratégique ? Expliquer chacune

d’entre elles.

11. Quels sont les principaux critères de segmentation ?

12. Quand peut-on dire qu’un positionnement est réussi ?

13. Citer les trois caractéristiques d’un bon positionnement.

14. Enoncer les quatre éléments du marketing-mix et expliquer.

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- 58 -

15. Enumérer les différentes catégories de produits traitées en classe.

16. Définir : la marque

le nom

le conditionnement

l’emballage

l’étiquette.

17. Définir la notion de gamme. Par quels attributs une gamme se caractérise-t-

elle ?

18. Quels sont les devoirs d’un gestionnaire/responsable de gamme ?

19. Distinguer la notion de prix du côté de l’entreprise et du côté du

consommateur.

20. Pour fixer ses prix, l’entreprise est liée à certaines contraintes légales. Citer

quelques-unes des contraintes.

21. Selon quelles approches l’entreprise peut-elle fixer les prix ? Expliquer.

22. Expliquer les notions suivantes : stratégie d’écrémage

stratégie de pénétration

stratégie de prix différenciés

23. Il existe cinq grands modes de communication. Lesquels ?

24. Distinguer les stratégies push et pull en expliquant à chaque fois leurs

caractéristiques respectives.

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- 59 -

DEUXIEME PARTIE : MACROÉCONOMIE

Chapitre 1 : La monnaie

Chapitre 2 : La comptabilité nationale

Chapitre 3 : Le revenu d’équilibre

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Chapitre 1 :

La monnaie

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- 61 -

Dans ce chapitre vous allez : - Découvrir l’histoire et le rôle de la monnaie.

- Distinguer les différents acteurs et leurs comportements respectifs sur le marché

de la monnaie.

- Découvrir comment la monnaie est créée.

- Comprendre la composition de la masse monétaire et la manière dont elle est

gérée.

- Étudier diverses théories monétaires.

- Comprendre que le marché de la monnaie n’est pas un marché isolé.

- Analyser les déséquilibres monétaires et apprendre comment les combattre.

Mots-clefs :

- Le troc,

- la monnaie-marchandise,

- la monnaie métallique,

- la monnaie fiduciaire / la monnaie scripturale,

- la demande et l’offre de monnaie,

- la masse monétaire : les agrégats monétaires (M1, M2, M3),

- la théorie quantitative de la monnaie,

- l’équation des échanges : l’interprétation classique / l’interprétation moderne,

- la création et l’émission de monnaie,

- le multiplicateur de monnaie / le coefficient de réserve,

- la préférence pour la liquidité : les encaisses de transaction, de précaution, de

spéculation,

- la trappe à liquidité,

- le marché monétaire / le marché financier,

- l’inflation : par excès de monnaie / par la demande / par les coûts,

- la spirale inflationniste,

- la déflation,

- la désinflation.

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1. Généralités

1.1. Définition de la monnaie

Même s’il peut paraître superflu de donner une définition de la monnaie parce que

son usage s’est imposé au fil du temps et qu’aujourd’hui nous l’utilisons

quotidiennement, il est néanmoins intéressant d’analyser la citation suivante :

« La monnaie est un bien particulier qui permet de mesurer la valeur des autres

biens, se pose en intermédiaire dans les échanges de biens et peut, enfin, être

conservé ou prêté dans l’attente d’un échange ultérieur contre des biens 16:».

1.2. Les fonctions de la monnaie

Cette définition nous permet de dégager les fonctions essentielles de la monnaie.

- La monnaie est un instrument de paiement, utilisé par les agents économiques

pour payer les achats de biens et de services. La monnaie, reconnue et acceptée

par tous, facilite les échanges car la coïncidence des besoins n’est plus

nécessaire (voir troc).

- La monnaie est un instrument de mesure de la valeur et du prix des choses,

ce qui permet de les comparer entre elles. Remarquons toutefois que les unités

de mesure (euro, dollar, yen etc..) ne sont pas constantes dans le temps.

- La monnaie est un instrument de réserve de valeur qui rend possible les

transactions dans le temps. Elle sert à faire des achats à une date future, la

monnaie est donc un instrument d’épargne. Mais elle est aussi un instrument de crédit étant donné que cette réserve peut être transférée temporairement à un

autre agent économique.

16 Alain GENARD, Economie Générale : Approche macroéconomique, De Boeck & Larcier s.a., 1999.

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- 63 -

Dans les économies modernes on peut rajouter une quatrième fonction de la

monnaie, à savoir :

- La monnaie est un instrument économique utilisé par les autorités publiques -

que ce soit le gouvernement central (politique budgétaire) ou la banque centrale

(politique monétaire) - pour intervenir dans l’activité économique.

1.3. Historique et formes de monnaie

1.3.1. L’absence de monnaie

La première forme d’échange pratiquée par les hommes était le troc, c’est-à-dire

l’échange d’un bien contre un autre bien. Cette forme d’échange présente toutefois

de nombreux désavantages :

- il faut qu’il y ait une double coïncidence entre les besoins des personnes désirant

réaliser l’échange ;

- la divisibilité des biens à échanger n’est pas toujours donnée. Souvent, les

quantités à échanger sont trop grandes, trop petites ou encore difficilement

divisibles face aux biens et services désirés ;

- le problème de la conservation peut se poser pour l’échange de denrées

alimentaires.

1.3.2. La monnaie-marchandise

Le troc est donc vite arrivé à ses limites ; c’est pourquoi une autre forme de paiement

facilitant les échanges est apparue : la monnaie-marchandise. Il s’agissait toujours

d’un échange d’un bien contre un autre, mais la différence résidait dans le choix du

bien considéré comme monnaie. Ce bien était de préférence un bien d’usage

général, stockable, non périssable et accepté par tous les membres d’une

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- 64 -

communauté comme intermédiaire dans les échanges (exemples : riz au Japon,

poissons séchés chez les peuples pêcheurs, bloc de thé au Tibet, bétail chez les

peuples nomades, perles, coquillages, fèves de cacao en Amérique centrale, tabac

chez les Indiens d’Amérique du Nord, cigarette américaine à Berlin en 1945,

cigarette locale à Sarajevo en 1993…) On notera que tous ces biens sont des biens

fongibles, c’est-à-dire qui peuvent être remplacés par un autre bien de même nature

et de même quantité (1 kg de sel contre un autre kg de sel).

Cette forme de monnaie présentait déjà de nombreux atouts par rapport au troc,

mais n’était néanmoins toujours pas sans inconvénients. Les monnaie-

marchandises étaient souvent peu maniables, peu divisibles et avaient une valeur

trop variable.

1.3.3. La monnaie métallique

Progressivement, les métaux précieux se sont imposés dans la société comme

monnaie-marchandise de référence. Ces métaux précieux devinrent monnaie

métallique lorsque les rois et empereurs décidèrent de battre la monnaie pour faciliter

son emploi. « Battre monnaie » veut dire fractionner le lingot de métal en petites

unités et frapper celles-ci d’une empreinte officielle, généralement à l’effigie du

souverain, pour en garantir le poids et la qualité. Les métaux précieux les plus

utilisés étaient l’or et l’argent. Ces métaux étaient échangés sous forme de lingots

d’abord et de pièces par la suite.

Les avantages de cette forme de monnaie sont multiples : l’or et l’argent sont

inaltérables dans le temps, facilement divisibles et commodes dans l’usage. Et

surtout : les métaux sont des biens parfaitement fongibles.

Quelques désavantages persistaient pourtant : vol, pertes, contrefaçons de toutes

sortes. Mais le problème le plus grave fut que vers la fin du Moyen-Age, le

développement de l’activité économique fit rapidement apparaître une insuffisance

grave de la quantité d’or et d’argent disponibles.

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- 65 -

Aujourd’hui encore on utilise la monnaie métallique sous forme de pièces monétaires

(monnaie divisionnaire). Il s’agit bien évidemment d’une forme développée de la

monnaie métallique, mais une certaine ressemblance persiste.

Les pièces utilisées de nos jours ne sont plus en or, en argent ou en bronze,… mais

sont des alliages. La frappe n’est plus libre, mais réglementée par les banques

centrales. Une autre grande différence est celle que la valeur faciale de la pièce ne

correspond plus à sa valeur intrinsèque. La valeur faciale est supérieure à la valeur

intrinsèque ce qui fait que les pièces courantes sont de la monnaie fiduciaire.

1.3.4. La monnaie fiduciaire

Vers le début du 17e siècle, afin de pallier aux inconvénients de la monnaie

métallique, les grands commerçants commencèrent à remettre leurs pièces

métalliques à un dépositaire (orfèvres, ensuite banquiers) en contrepartie d’un

certificat de dépôt. Les certificats émis étaient fonction de la quantité de métal

déposée et se présentaient au départ comme titres nominatifs. Au fil du temps, ils

devinrent des titres au porteur ce qui en facilita l’utilisation. Il était à tout moment

possible de reconvertir le certificat en pièces métalliques ; le billet bénéficiait donc

d’une couverture totale, ce qui assurait la confiance du public. Il s’agissait en fait d’un

titre de propriété certifiant l’existence du dépôt en métal et accepté comme moyen de

paiement. Les orfèvres assuraient la gestion et l’émission de cette première

monnaie-papier.

Étant donné qu’il était peu probable que tout le monde vienne au même moment

réclamer la reconversion des certificats en or, les banquiers commencèrent à

accorder des crédits sous forme de monnaie-papier, de sorte que la valeur totale des

billets en circulation était supérieure à la valeur du stock de métal déposé dans la

banque.

La généralisation du billet de banque, appelé monnaie fiduciaire (lat. fiducia :

confiance), fut lente et douloureuse car accompagnée de fréquentes crises de

confiance. De nos jours, la convertibilité en or n’est plus donnée, mais le billet a

cours légal et forcé. Cela veut dire que la monnaie-papier a un pouvoir libératoire

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- 66 -

illimité et que le créancier est obligé de l’accepter quel que soit le montant de la

dette.

Au départ, ce furent les orfèvres, puis les banquiers et ensuite les Etats qui

assuraient l’émission des billets de banque. Aujourd’hui, ce rôle incombe

exclusivement aux banques centrales, et plus précisément à la Banque Centrale

Européenne en ce qui concerne l’émission de l’euro.

1.3.5. La monnaie scripturale

La monnaie scripturale trouve son origine dans les inconvénients que présente la

monnaie fiduciaire. En effet, dans la seconde moitié du 19e siècle, avec l’expansion

de l’activité économique internationale, les paiements importants devenaient de plus

en plus problématiques à cause de l’insuffisance de billets en circulation et des

difficultés de manipulation inhérentes à la monnaie-papier (stockage, transport,

comptage…).

La monnaie scripturale (lat. scribere : écrire), est créée par des écritures comptables

et circule de compte en compte, sans aucune manipulation de billets. Elle se

compose de l’ensemble des dépôts à vue dans les institutions financières. Les

principaux instruments permettant l’utilisation ou la circulation de la monnaie

scripturale sont les virements, les cartes de débit (bancomat, minicash), les cartes de

crédit (Visa, American Express, Eurocard) et les paiements par internet.

Les avantages de la monnaie scripturale sont sa sécurité d’utilisation, son emploi

simple et pratique et le fait qu’elle permet d’éviter de détenir une encaisse

improductive à domicile.

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- 67 -

1.3.6. Conclusion

La première véritable monnaie métallique est apparue dans les cités grecques d’Asie

mineure vers 600 avant notre ère. Depuis lors, elle n’a cessé de se développer et de

prendre de nouvelles formes mieux adaptées aux conditions économiques des

périodes successives. Elle a connu un processus de dématérialisation progressive.

Au départ, c’était une chose, ensuite une pièce de métal, puis un bout de papier et

finalement elle est devenue une « croyance collective » immatérielle, mais

terriblement réelle.

2. Théorie monétaire

2.1. Généralités

On appelle offre de monnaie la quantité de monnaie disponible. Dans la zone euro

l’offre de monnaie est contrôlée par la Banque Centrale Européenne (BCE) en étroite

collaboration avec les banques centrales nationales, appelé Eurosystème17. C’est la

BCE qui prend les décisions quant à la quantité de monnaie fiduciaire en circulation.

La monnaie scripturale est créée par les banques ordinaires et les postes. Nous

allons voir plus loin que la BCE contrôle la création de monnaie scripturale par une

politique monétaire adaptée.

La demande de monnaie émane des ménages, des entreprises, de l’Etat et de

l’étranger. Ces agents économiques demandent de la monnaie à des fins de

transactions, qui peuvent être la consommation, l’épargne, la spéculation ou

l’investissement privé ou public. Ils expriment un besoin d’argent.

17 Il comprend la BCE et les banques centrales nationales des Etats membres ayant adopté l’euro. Il y

a actuellement 13 banques centrales nationales dans l’Eurosystème. L’Eurosystème est dirigé par le

Conseil des Gouverneurs et le Directoire de la BCE.

Source : http://www.bcl.lu/fr/support/glossaire/index.html#eus.

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- 68 -

2.2. La masse monétaire

Mais comment mesurer la quantité de monnaie en circulation ?

La BCE est chargée de contrôler la masse monétaire en circulation. Par masse

monétaire, on entend l’ensemble des différentes formes de monnaie à la disposition

des agents économiques. C’est la BCE qui calcule les agrégats monétaires18 pour

l’ensemble de la zone euro.

Comme la monnaie est le stock d’actifs aisément mobilisables pour procéder à des

transactions, la BCE définit les agrégats monétaires pour la zone euro comme suit :

M1 : monnaie fiduciaire (pièces et billets en circulation) + la monnaie scripturale

(dépôts à vue).

M2 : M1 + les dépôts à terme d’une durée ≤ à 2 ans + dépôts remboursables avec

préavis ≤ 3 mois.

M3 : M2 + certains instruments négociables du marché monétaire

(bons de caisse, certificats de dépôts émis par les banques, titres d’OPCVM

monétaires et instruments du marché monétaire, titres de créance d’une durée

initiale ≤ 2 ans).

La masse monétaire est donc composée de différents actifs dont le degré de liquidité

est variable. Les agrégats monétaires évaluent ainsi le montant de la réserve de

pouvoir d’achat dont disposent les agents économiques et dont ils peuvent se servir

immédiatement ou très rapidement pour acheter des biens, des services ou des

actifs financiers. En gros, ce sont tous les actifs financiers qui sont aisément

mobilisables et qui ne comportent pas ou peu de risques en capital. M3 est l’agrégat

cible utilisé par la BCE dans sa conduite de la politique monétaire.

18 Agrégat = grandeur statistique calculée par sommation, caractéristique de l’activité économique. Les agrégats monétaires regroupent les différentes formes de monnaie selon leur degré de liquidité.

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- 69 -

2.3. L’équation des transactions

Le problème qui se pose est de déterminer la quantité de monnaie dont une nation

ou une communauté économique ont besoin et de savoir de quelle manière la

monnaie peut affecter l’économie.

On peut établir la relation entre la quantité de monnaie en circulation (flux

monétaires) et les transactions réalisées (flux réels) au cours d’une période donnée.

Il est important de bien surveiller l’évolution de la masse monétaire afin de garantir

une croissance sans inflation. En effet, une quantité de monnaie insuffisante va

freiner la croissance économique et une quantité trop élevée risque de trop stimuler

la croissance et de provoquer une augmentation du niveau général des prix.

Le lien entre flux monétaires et flux réels est schématisé par l’équation des transactions de Irving Fisher :

M * V = P * T

avec

M = masse monétaire en circulation

V = vitesse de circulation de la monnaie

P = prix moyen de la transaction

T = nombre total de transactions effectuées au cours d’une période donnée

Ainsi, (M*V) exprime la somme de monnaie échangée et (P*T) exprime la valeur

totale de toutes les transactions réalisées au cours d’une période.

2.3.1. Interprétation classique

La théorie quantitative de la monnaie est dite « dichotomique » ; elle sépare la

sphère monétaire de la sphère réelle et affirme qu’une variation de la masse

monétaire aura une influence directe sur le niveau général des prix.

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- 70 -

Les économistes classiques supposent que V et T sont des grandeurs stables, du

moins à court terme, parce que les habitudes des demandeurs sont figées et parce

que T se fixe au niveau de plein-emploi.

L’identité devient alors : , avec ( ) constant.

Avec les hypothèses énumérées ci-dessus, il est clair qu’il existe une relation de

causalité directe entre la variation de la masse monétaire et la variation du niveau

général des prix. Si M varie, P varie dans le même sens et dans la même proportion.

Pour les classiques, l’inflation est ainsi un phénomène strictement monétaire.

2.3.1. Interprétation keynésienne

Pour Keynes, tous les facteurs de l’équation des échanges sont sujets à variation :

M, V, P et T sont donc variables.

Les classiques partent de l’hypothèse que l’économie se trouve en situation de plein-

emploi. Keynes par contre part d’une situation de sous-emploi et ainsi une

augmentation de la masse monétaire peut entraîner une augmentation de la

production et non pas forcément une hausse du niveau général des prix. En fait, tout

dépend de l’allure de la fonction d’offre globale (ensemble des biens et services

produits par une économie nationale en une période donnée).

La question qui se pose est la suivante : est-il possible qu’une augmentation de la

masse monétaire provoque une augmentation de la production (Q) sans

augmentation des prix (P) ?

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- 71 -

a. Résolution graphique

Zone de sous-emploi Zone intermédiaire Zone de plein-emploi (chômage élevé) (chômage tend vers 0) (pas de chômage)

b. Interprétation

Zone de sous-emploi

Le chômage est élevé et le capital technique (capacité de production) des

entreprises reste en grande partie inutilisé. L’offre est parfaitement élastique et

représentée par une droite horizontale.

Si M augmente :

- la demande globale augmente et la courbe de demande globale se déplace vers

la droite (D1 D2) ;

- les entreprises réagissent en augmentant leur production (Q1 Q2) ;

- les prix restent stables (P1 = P2).

Offre globale

D1 D2

Demande globale D3

D4

D5

Production maximale

0 Q1 Q2 Q3 Q4+5

P1+2

P3

P4

P5

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- 72 -

Zone intermédiaire

Dans la zone intermédiaire (ou de transition), le chômage a tendance à diminuer et le

capital technique est de plus en plus utilisé. L’offre devient moins élastique et elle est

représentée par une courbe croissante.

Si M augmente :

- la demande globale augmente et la courbe correspondante se déplace vers la

droite (D2 D3 D4) ;

- les entreprises réagissent en augmentant leur production (Q2 Q3 Q4) ;

- le niveau des prix tend à croître progressivement (P2 P3 P4).

Zone de plein-emploi

Dans la zone de plein-emploi, il n’y pas de chômage et le capital technique est

pleinement utilisé. L’offre est parfaitement inélastique et représentée par une droite

verticale.

Si M augmente :

- la demande globale augmente et la courbe correspondante se déplace vers la

droite (D4 D5) ;

- en situation de plein-emploi des facteurs les entreprises ne peuvent pas produire

plus (Q4 = Q5) ;

- les prix augmentent (P4 P5).

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c. Conclusion

Pour Keynes, la valeur de la monnaie dépend du rapport entre les flux monétaires et

les flux réels. Il s’agit de bien équilibrer le volume de monnaie en circulation et le

volume de production afin de garantir la stabilité de la valeur de la monnaie. La

valeur de la monnaie ne peut être maintenue que par une politique monétaire

appropriée.

3. Le marché de la monnaie

Comme tout autre marché, le marché de la monnaie est un lieu de rencontre entre

l’offre et la demande. Cette confrontation détermine la quantité échangée et le prix

de la monnaie.

3.1. L’offre de monnaie

Nous avons vu que l’offre est constituée de la quantité de monnaie en circulation et

mise à la disposition des agents économiques. Cette quantité est gérée pour la zone

euro par la BCE, qui assure l’émission de monnaie fiduciaire par le biais des

banques ordinaires.

3.1.1. La création de monnaie fiduciaire

La quantité de monnaie fiduciaire dépend des besoins qu’expriment les agents

économiques et de la politique monétaire pratiquée par la BCE. De nos jours,

l’émission de monnaie fiduciaire est entre les mains de la BCE, qui à la liberté

d’émettre de la monnaie fiduciaire.

3.1.2. La création de monnaie scripturale

Rappelons que la monnaie scripturale se compose de l’ensemble des dépôts à vue

dans les établissements financiers. Cette monnaie n’est donc pas « émise » au sens

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- 74 -

propre du terme, mais est créée par l’intermédiaire des jeux d’écritures à l’intérieur

du système bancaire. Comme la fonction principale des banques commerciales est

de collecter l’épargne et d’accorder des crédits, elles agissent en tant

qu’intermédiaires entre les prêteurs d’un côté et les emprunteurs de l’autre côté.

Cette opération de financement va permettre de créer de la monnaie scripturale.

Comment fonctionne le mécanisme de création de monnaie scripturale ?

1. Supposons qu’il y ait une quantité de monnaie fiduciaire (M) en circulation et qu’un

agent économique X en détienne 1.000 €. Il les dépose auprès de la banque A. Au

niveau du bilan de la banque A cette opération se traduit de la manière suivante :

ACTIF Banque A : Bilan 1 PASSIF

Caisse 1.000 Dépôts à vue 1.000

L’agent économique X dispose maintenant d’un dépôt à vue d’un montant de 1.000 €,

dont il peut se servir au moyen de sa carte de crédit, de virements,… Ainsi la

monnaie fiduciaire s’est transformée en monnaie scripturale. A ce stade le volume

total de monnaie en circulation dans l’économie reste inchangé.

Quantité de monnaie scripturale : Ms = 1.000 €.

2. La banque va utiliser une partie du dépôt de l’agent économique X pour accorder

des crédits (prêts). Notons que toute banque est soumise à un coefficient de liquidité,

encore appelé coefficient de réserve ou de couverture (r) qui est considéré

comme une marge de sécurité pour faire face aux retraits éventuels de la part des

clients. Ce coefficient de réserve définit la fraction de dépôt que la banque

commerciale garde en réserve au lieu de la prêter à des clients. Le coefficient de

réserve est déterminé par la Banque centrale.

Supposons que le coefficient de réserve est de 20 %, c’est-à-dire 0,2.

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- La Banque A peut accorder des prêts pour un montant de

et va garder 1.000 – 800 = 200 € en

réserve.

- La banque A accorde un prêt de 800 € à l’agent économique Y.

Répercussion sur le bilan de la Banque A :

ACTIF Banque A : Bilan 2 PASSIF

Caisse 200 Dépôts à vue 1.000

Prêt 800

3. L’agent économique Y décide d'utiliser la totalité de son prêt pour acheter un

ordinateur. Il prélève cet argent auprès de la banque A et paie l’ordinateur en

espèces au magasin. Le gérant du magasin décide de verser l'argent reçu à la

banque B.

Répercussion de ce versement sur le bilan de la banque B:

ACTIF Banque B : Bilan 1 PASSIF

Caisse 800 Dépôts à vue 800

Quantité totale de monnaie scripturale : Ms = 1.000 € + 800 € = 1.800 €

La quantité totale de monnaie dans l’économie a donc augmenté de 800 €.

4. En respectant le coefficient de réserve, la banque B pourra accorder des prêts

pour un montant de et garder 160 € en réserve.

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Répercussion de ce prêt sur le bilan de la banque B:

ACTIF Banque B : Bilan 2 PASSIF

Caisse 160 Dépôts à vue 800

Prêt 640

On constate donc que les dépôts rendent possibles des crédits qui, à leur tour,

créent de nouveaux dépôts. En supposant que ce processus de création monétaire

se poursuive à l'infini, nous pouvons dire que la quantité totale de monnaie

scripturale Ms s'élève à:

= 1.000 + 800 + 640 + 512 + …

= 1.000 + 1.000 * 0,8 + 1.000 * 0,8 * 0,8 + 1.000 * 0,8 * 0,8 *0,8 + …

= 1.000 + 1.000 * 0,8 + 1.000 * 0,82 + 1.000 * 0,83 + …

= 1.000 * (1 + 0,8 + 0,82 + 0,83 + …)

L’expression reprise entre parenthèses est la somme (k) des termes d'une

progression géométrique illimitée de raison 0,8 qui peut s’écrire :

Ce facteur k est appelé multiplicateur monétaire ou multiplicateur des dépôts.

Appliqué à notre exemple, il devient :

Et la création totale de monnaie scripturale (Δ MS) est de :

1.000 * k = 1.000 * 5 = 5.000 €

La formule générale devient alors :

Δ MS = , avec D = dépôt initial

et r = coefficient de réserve.

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- 77 -

Il en résulte que plus le coefficient de réserve r est faible, plus la création de monnaie

scripturale est importante et vice versa.

Remarques et conclusions

- La monnaie scripturale est créée au moment du dépôt et non pas au moment du

prélèvement. Par conséquent, la création de monnaie scripturale peut être freinée

si les agents économiques ont une préférence pour les billets de banque et ne

déposent pas la totalité à la banque. Dans notre exemple cela voudrait dire que le

gérant du magasin préfère garder une réserve et ne dépose qu’une fraction des

800 € auprès de la banque B.

- De même, on pourrait imaginer une banque qui désire, pour des raisons de

sécurité, garder plus de fonds en réserve que ce que la Banque centrale (par le

cœfficient de réserve) lui impose comme minimum.

- La création monétaire s’accélère si les agents économiques ont facilement

recours au crédit (taux d’intérêt bas, optimisme économique général…) ; elle se

ralentit dans le cas contraire (taux élevés, insécurité, perspectives pessimistes…).

- Il y a destruction de monnaie scripturale en cas de remboursement de crédits, de

sorte que la création nette de monnaie scripturale résulte de la différence entre

les crédits nouvellement accordés (et donnant lieu à des dépôts) et les crédits

remboursés.

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3.1.3. Représentation graphique le l’offre de monnaie

La masse monétaire (M°) dépend de la quantité de monnaie émise par la Banque

centrale et est donc indépendante du taux d'intérêt (i). Graphiquement, elle est

représentée par une droite verticale.

3.2. La demande de monnaie

3.2.1. Composition de la demande de monnaie

Selon Keynes, les agents économiques détiennent de la monnaie pour trois motifs, à

savoir le motif de transaction, le motif de précaution et le motif de spéculation. Il

associe à chaque motif une encaisse monétaire correspondante.

- L’encaisse de transaction (Lt) permet de financer les dépenses courantes. La

monnaie détenue sert de moyen d’échange. L’encaisse de transaction varie

proportionnellement au revenu. Elle ne dépend pourtant pas uniquement du

revenu, mais également du taux d’intérêt. En détenant de la monnaie plutôt que

d’autres actifs financiers (compte d’épargne, obligations,…) on renonce, en raison

du non placement, au intérêts qu’on aurait pu avoir. On appelle ce type de

manque à gagner le coût d’opportunité de la détention de monnaie. Par

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- 79 -

conséquent, l’encaisse de transaction varie proportionnellement au revenu (Y) et

diminue lorsque le taux d’intérêt (i) augmente.

L t = f (Y, i)

- L’encaisse de précaution (Lp) permet de se prémunir contre des dépenses

imprévues. Les agents économiques détiennent cette encaisse de précaution afin

de ne pas subir les inconvénients d’un manque subit de liquidité. L’encaisse de

précaution présente exactement les mêmes caractéristiques que l’encaisse de

transaction. Elle est une fonction directe du revenu et une fonction inverse du

taux d’intérêt.

L p = f (Y, i)

- L’encaisse de spéculation (Ls) est une encaisse monétaire que les agents

détiennent pour acheter des titres (obligations) en fonction des gains en capital

anticipés, selon l’évolution du taux d’intérêt (i). Le raisonnement de Keynes est

donc basé sur les anticipations des agents économiques quant à l’évolution future

des taux d’intérêts. Avant d’expliquer ce raisonnement, il est primordial de

comprendre que le prix des obligations varie inversement par rapport au taux

d’intérêt. En effet, lorsque le taux d’intérêt baisse, le cours des titres augmente et

à l’inverse, une hausse du taux d’intérêt se traduit par une baisse du cours des

titres. La répercussion sur l’encaisse de spéculation est la suivante :

• Si les agents économiques anticipent une hausse de i, donc une

baisse du cours des obligations, ils ne placent pas leur épargne sous

forme de titres, parce qu’ils vont pouvoir acheter les mêmes titres

moins chers dans le futur. Ils préfèrent détenir de la monnaie plutôt que

des titres. L’encaisse de spéculation est élevée.

• Si, par contre, les agents économiques anticipent une baisse de i, donc une hausse du cours des obligations, ils ont tendance à

demander des titres plutôt que de la monnaie, parce qu’ils estiment

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pouvoir réaliser une plus-value sur la revente des titres. Par

conséquent, l’encaisse de spéculation est faible.

Par ce raisonnement il apparaît finalement que la demande de monnaie à des

fins spéculatives est une fonction inverse du taux d’intérêt.

Ls = f (i)

En additionnant les trois types de demande de monnaie, on obtient la demande

globale (L) :

L = L t + L p + L s

Keynes a appelé cette fonction « la préférence pour la liquidité ». Elle est une

fonction décroissante par rapport au taux d’intérêt i et une fonction croissante par

rapport au revenu (R).

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3.2.2. Représentation graphique de la demande de monnaie

Interprétation

Soient Y le revenu et i le taux d’intérêt.

Supposons que Y augmente de Y0 en Y1, toutes choses restant égales par ailleurs.

Ls reste constante tandis que L t et L p augmentent

L augmente et la courbe se déplace vers la droite, de L(Y 0, i) en L(Y 1, i).

3.3. L’équilibre sur le marché de la monnaie

En confrontant les courbes d’offre et de demande de monnaie, le taux d’intérêt

d’équilibre du marché (i*) s’établit au point d’intersection (E). Le taux d’intérêt est

considéré comme le prix de la monnaie qui égalise la quantité demandée de

L(Y0,i) L(Y1,i)

i0

Y0 < Y1

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monnaie (L) et la quantité offerte de monnaie (M°). Ainsi, l’équilibre monétaire permet

de déterminer la quantité de monnaie échangée et le taux d’intérêt d’équilibre.

Représentation graphique

L’écart AB représente une offre excédentaire de monnaie.

Réflexion : La trappe à liquidité

La trappe à liquidité ou trappe monétaire est un phénomène mis en évidence par

Keynes. Au point i0 tous les agents économiques pensent que le taux d’intérêt est

tellement faible qu’il a atteint son minimum. Ils présentent une préférence pour la

liquidité maximale et la courbe de demande de monnaie devient horizontale.

A B

E = Equilibre du marché i*

i0

L M°

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- 83 -

Ce niveau atteint en période de récession, une augmentation de la masse monétaire

n’a pas d’effet, parce que les agents économiques vont conserver la monnaie

supplémentaire et attendre une remontée des taux d’intérêts.

3.4. Impact de la monnaie sur l’économie réelle

Keynes a examiné l’influence d’une variation de l’offre de monnaie sur le taux

d’intérêt et sur l’économie réelle et a conclu que la monnaie n’est pas neutre, mais

capable de provoquer des effets réels.

Représentation graphique

Une politique monétaire expansionniste, c’est-à-dire une augmentation de la masse

monétaire (de M1 en M2 puis en M3 ) induit un déplacement de la fonction d’offre de

monnaie vers la droite et provoque une baisse des taux d’intérêts. Sachant que le

taux d’intérêt peut être interprété comme le prix de la monnaie, cette baisse des taux

va rendre l’argent moins cher et ainsi stimuler les investissements, qui sont en

grande partie financés par des emprunts. L’augmentation des investissements se

répercute favorablement sur la demande globale19 et la croissance économique.

19 Plus tard nous allons voir que dans une économie fermée sans intervention de l’Etat, la demande globale se compose de la consommation des ménages et des investissements des entreprises.

I

i1

i3

i2

I1 I3 I2

L

M1 M2 M3

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- 84 -

A l’inverse, une politique monétaire restrictive, c’est-à-dire une réduction de la masse

monétaire, aura comme effet une hausse des taux d’intérêt et une baisse des

investissements, ce qui constitue un frein à la croissance économique. On peut

conclure que le taux d’intérêt fait le lien entre le marché de la monnaie et celui des

biens et services.

Réflexion : Marché monétaire vs. marché financier

Une possibilité de découper le marché de la monnaie est de le scinder en un marché

monétaire et un marché financier. Les deux types de marchés se distinguent par les

types d’actifs traités et la durée de placement.

- Le marché monétaire est un marché sur lequel interviennent principalement les

institutions financières et les grandes entreprises. Elles y placent leurs avoirs

monétaires ou se procurent des financements à court terme.

- Le marché financier est un marché sur lequel interviennent tous les acteurs

économiques (à travers des intermédiaires) et sur lequel sont traités des actifs

financiers non monétaires, comme par exemple les actions et obligations, les

produits dérivés, etc… à plus long terme.

En regardant dans les journaux ou sur internet on peut facilement constater que les

taux à court terme sont généralement moins élevés que les taux à long terme, donc

qu’en principe, les taux sur le marché monétaire sont moins élevés que les taux sur

le marché financier. Cette différence de taux provient en partie du risque que prend

un investisseur en s’engageant à long terme par rapport à celui qui ne prend qu’un

engagement à court terme. Il est plus facile de prévoir le court terme que le long

terme et par conséquent l’investisseur se fait payer ce que l’on appelle une prime de

risque liée au temps.

Notons que lorsqu’on entend ou lit que la Banque centrale a ajusté les taux

directeurs à la hausse ou à la baisse, c’est qu’elle intervient toujours sur les taux à

court terme et non pas sur les taux à long terme. C’est le marché qui détermine les

taux à long terme en fonction des anticipations des acteurs économiques.

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- 85 -

4. Les déséquilibres monétaires

En réalité, le marché de la monnaie n’est pas toujours en équilibre. Les

« déséquilibres » les plus connus sont l’inflation et la déflation. L’histoire nous montre

que c’est surtout l’inflation qui pose problème, car elle peut avoir des effets politiques

et sociaux très graves comme par exemple en Allemagne dans les années 1920 ou

en Amérique du Sud durant les années 1980.

4.1. L’inflation

4.1.1. Définition

L’inflation correspond à un phénomène de hausse généralisée et continue du

niveau général des prix. Il ressort de cette définition qu’il ne suffit pas qu’un ou

plusieurs biens deviennent plus chers, mais il faut que les prix de la plupart des biens

et services augmentent. Une hausse temporaire des prix n’est pas non plus une

condition suffisante pour que l’on puisse parler d’inflation, il faut que le niveau

général des prix augmente d’une façon continue.

Plusieurs types d’inflation peuvent être distingués en fonction de la gravité du

phénomène :

- Inflation rampante : taux compris entre 2 et 10% par an ;

- Inflation galopante : taux > 10% par an ;

- Hyperinflation : taux > 50% par mois.

Au Luxembourg, l’inflation est mesurée mensuellement par le STATEC au moyen de

l’indice des prix à la consommation.

Si on veut trouver un remède contre l’inflation, il faut d’abord établir un diagnostic

précis, c’est-à-dire analyser les causes qui sont à l’origine de l’inflation.

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- 86 -

4.1.2. L’inflation par excès de monnaie

Selon la théorie monétariste basée sur la théorie quantitative de la monnaie,

l’inflation serait la conséquence d’une expansion trop rapide de la masse monétaire

par rapport à la quantité de biens et services disponibles.

Rappel :

si M , alors que V et T sont constants

P

4.1.3. L’inflation par la demande

L’inflation par la demande s’explique par un excès de la demande par rapport à

l’offre ; lorsque les capacités de production ne suffisent plus à fournir les biens et

services nécessaires afin de satisfaire la demande, cet excès conduit à une hausse

des prix jusqu’à l’obtention d’un nouvel équilibre.

Représentation graphique

D1

Q2 Q1

O D2

p1

p2

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- 87 -

L’accroissement de la demande qui tire l’inflation (demand pull) peut avoir diverses

origines20 :

- un recours excessif au crédit à la consommation ;

- une réduction substantielle des taux d’imposition ;

- une forte augmentation des dépenses d’investissement des entreprises ;

- une hausse des dépenses publiques ;

- une hausse démesurée des salaires ;

- une hausse des exportations suite à une demande accrue de l’étranger.

4.1.4. L’inflation par les coûts

L’inflation par les coûts provient d’une hausse des coûts de production des

entreprises. Une augmentation du prix des matières premières et/ou de l’énergie,

une hausse substantielle des salaires et/ou des charges sociales, des impôts ou du

taux d’intérêt peuvent être à l’origine d’une hausse du coût de production. Dans la

mesure où elle n’est pas compensée par une augmentation de la productivité, cette

hausse va se répercuter sur les prix de vente. Graphiquement parlant, la courbe

d’offre se déplace vers la gauche.

20 A. Hastert, F. Hauer, C. Hauffels, JC. Havé, P. Kails, C. De Toffoli, G. Trausch, Economie, l’essentiel, Ministère de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle et des Sports, Luxembourg, 2001.

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- 88 -

Représentation graphique

4.1.5. La spirale inflationniste

La spirale inflationniste désigne un mouvement selon lequel une hausse des prix

entraîne une hausse des salaires conduisant à une nouvelle augmentation des prix

etc.

Augmentation des

coûts

Augmentation des

prix des

entrepreneurs

Augmentation du

niveau général

des prix

Dégradation du

pouvoir d’achat

Augmentation des

salaires

Revendications

salariales

… ainsi, l’inflation entraîne l’inflation.

p1

p2

Q2 Q1

D

O2

O1

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- 89 -

4.1.6. Les conséquences de l’inflation

Les conséquences de l’inflation sont multiples :

- Hausse du coût de la vie : il est évident que si le niveau général des prix

augmente, la vie au quotidien se renchérit et les agents économiques vont devoir

payer un bien ou un service plus cher demain qu’aujourd’hui.

- Baisse du pouvoir d’achat : si les revenus restent constants et que les prix sont

orientés à la hausse, les ménages subissent une érosion de leur pouvoir d’achat.

- Découragement de l’épargne : plus le taux d’inflation est élevé par rapport au

taux d’intérêt, moins les agents économiques sont incités à épargner ; les

débiteurs, par contre, « profitent » de l’inflation et voient diminuer la charge

relative de leur dette.

- Baisse de la compétitivité des entreprises nationales : la hausse des prix

intérieurs pénalise les entreprises nationales par rapport à leurs concurrents

étrangers. Les exportations risquent de baisser, ce qui peut avoir une influence

néfaste sur toute l’économie nationale avec une baisse de la production et un

risque accru de chômage.

4.1.7. La lutte contre l’inflation

La BCE a comme mission principale de garantir la stabilité des prix. Elle s’est fixée

comme objectif de maintenir l’inflation en-dessous, mais proche de 2%. Le moyen

utilisé par la BCE pour contrôler l’inflation est la fixation du taux d’intérêt directeur.

Une hausse du taux d’intérêt directeur sera suivie par une hausse équivalente des

taux d’intérêt pratiqués par les banques commerciales, ce qui va décourager le crédit

et contribuer à une contraction de la consommation et de l’investissement. La baisse

de la demande globale réduit la pression sur les prix et en fin de compte, l’inflation

ralentit petit à petit. C’est ce que l’on appelle une politique monétaire restrictive.

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- 90 -

Un autre moyen pour lutter contre l’inflation est d’augmenter le coefficient de réserve imposé aux banques commerciales. Les institutions financières gardent plus

de réserves et accordent moins de crédits, ce qui entraîne un ralentissement de la

création monétaire et de l’expansion de la masse monétaire, et finalement un

ralentissement de l’inflation.

Un autre moyen, non monétaire, de combattre l’inflation consiste à freiner les revendications salariales afin de casser la spirale inflationniste.

4.2. La déflation

Plus rare, mais tout aussi néfaste pour l’économie, la déflation consiste en un

mouvement à la baisse du niveau général des prix. La déflation est souvent

synonyme de réduction de l’activité économique et de montée du chômage.

L’explication est simple et logique : lorsque les agents économiques estiment que

dans le futur les achats vont leur coûter moins cher qu’aujourd’hui, ils vont attendre

avant d’acheter ou d’investir. Cette anticipation collective de baisse des prix va

provoquer une baisse de la demande globale et donc un ralentissement de l’activité

économique.

4.3. La désinflation

La désinflation se situe entre l’inflation et la déflation. Il s’agit d’un ralentissement de l’inflation ; les prix continuent d’augmenter, mais de plus en plus faiblement. La

relation « inflation-désinflation-déflation » peut être représentée graphiquement.

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- 91 -

Représentation graphique

désinflation inflation déflation

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- 92 -

5. Synthèse

Au cours de l’histoire, la forme de monnaie que nous connaissons aujourd’hui s’est

imposée afin de faciliter les échanges. Elle se compose de la monnaie fiduciaire et

scripturale. La monnaie scripturale représente environ 85% de la masse monétaire

en circulation. Cette masse monétaire est contrôlée par la Banque Centrale

Européenne et constitue l’offre de monnaie. La demande par contre émane des

autres agents économiques et dépend de leur « préférence pour la liquidité ». Sur le

marché de la monnaie se détermine non seulement la quantité de monnaie

échangée, mais également le prix de la monnaie et le taux d’intérêt. Par

l’intermédiaire du taux d’intérêt, la monnaie exerce une influence directe sur

l’économie réelle. Le marché de la monnaie n’est pourtant pas toujours en équilibre.

La BCE s’est vu attribuer comme tâche principale de contrôler les déséquilibres, à

savoir l’inflation et la déflation.

6. Questions de synthèse

1. Qu’est-ce qu’on entend par dématérialisation de la monnaie ?

2. Qu’est-ce que la monnaie scripturale et quels sont ses avantages ?

3. Enumérer et expliquer les agrégats monétaires définis par la BCE.

4. Présenter brièvement l’équation des échanges, ainsi que les éléments qui la

composent.

- Donner l’interprétation classique de l’équation des échanges avec les

hypothèses et les conclusions nécessaires.

5. Selon l’interprétation keynésienne, le niveau général des prix dépend

également de l’allure de l’offre globale.

- Représenter sur un graphique l’offre globale et décrire les différentes

zones en vous basant sur le marché de l’emploi.

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- 93 -

- Sur le même graphique, représenter et expliquer l’effet d’une augmentation

de la masse monétaire sur la demande globale en période transitoire.

6. Application

Supposons que :

• la masse monétaire, sous forme de monnaie fiduciaire, soit de 2.000 € ;

• le coefficient de réserve (r) imposé aux banques soit de 2 % ;

• il y a absence de thésaurisation.

- Dresser le bilan de la banque (à laquelle le premier dépôt a lieu) après

l’octroi du premier prêt.

- Est-ce que le fait de déposer l’argent sur un compte de dépôt à vue

bancaire a une influence sur la masse monétaire ? Argumenter.

- Quelle est la masse de monnaie scripturale qui peut être créée sur base du

dépôt initial de 2000 € ? Quel est le multiplicateur des dépôts dans cet

exemple ?

- Supposons que r augmente, respectivement diminue. Quel sera l’effet sur

le multiplicateur ? Présenter un calcul de votre choix.

7. Quelles sont les limites de la création de monnaie scripturale ?

8. Représenter graphiquement l’équilibre du marché de la monnaie.

9. Expliquer à l’aide d’un graphique l’influence d’une augmentation de M sur

l’économie réelle.

10. Quelles sont les causes à l’origine de l’inflation ?

11. L’inflation par la demande : quels peuvent être des faits qui provoquent une

augmentation de la demande ?

12. Expliquer les causes de l’inflation par les coûts et représenter le graphique

correspondant.

13. Relever la différence entre déflation et désinflation.

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- 94 -

Chapitre 2 :

La comptabilité nationale

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- 95 -

Dans ce chapitre vous allez :

- Découvrir l’utilité de la comptabilité nationale.

- Apprendre de quels instruments la comptabilité nationale se sert afin de mesurer

l’activité économique.

- Discuter des limites de la comptabilité nationale.

Mots-clefs :

- La production / les facteurs de production,

- l’optique des revenus / l’optique des dépenses / l’optique de la production,

- les inputs / les outputs,

- les instruments de mesure de la comptabilité nationale : la valeur ajoutée, le PIB,

le PNB, le RNB, le PNN, le RNN, la consommation nationale, l’amortissement,

l’investissement de remplacement, l’investissement net et brut,

- « au prix du marché » vs. « au coût des facteurs ».

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1. Introduction

L’année 2006 s’achève bien Le dernier trimestre 2006 a montré une performance légèrement supérieure à la

prévision effectuée par le STATEC il y a quelques mois, qui tablait sur une

progression du PIB de 5,5% pour l’ensemble de l’année 2006. Avec une croissance

effective de 6,2%, l’économie luxembourgeoise approche un rythme d’expansion que

l’on n’avait plus connu depuis la fin des années 1990. Source : note de conjoncture n°1/2007 sur www.statec.public.lu

Quelques chiffres En France par exemple, une personne met fin à sa vie chaque heure. Ceci fait

environ 8.544 personnes mortes par suicide en une année ! Au Luxembourg, ce sont

76 cas de suicide par année ; et ces chiffres rapportent seulement les cas ou il est à

100 pour cent sûr qu’il s’agit d’un suicide. Il existe encore les suicides « cachés »,

camouflés par exemple par un accident de voiture ou autres. Ce sont ces chiffres qui

font du suicide un tabou. Elles montrent que dans chaque pays, qu’il soit très riche

ou qu’il soit très pauvre, il existe des gens qui n’aiment plus vivre. En effet, c’est

justement dans les pays les plus avancés et développés qu’il y a le plus grand

nombre de morts par suicide. Bien sûr que les habitants de ces pays n’aiment pas

penser à l’idée que dans leur pays si bien et beau, il y a tant de personnes

désespérées qui préfèrent se tuer que de continuer leur vie triste. La « seule »

solution pour les citoyens d’un pays concerné est à leurs yeux de ranger les chiffres

dans un tiroir bien fermé et d’en jeter la clef. Les gens se comportent donc comme

les trois singes que connaît tout le monde : ils ferment les yeux, la bouche et les

oreilles. Source : http://www.restena.lu/lge/site/travaux/le%20tabou/suicide.htm

Deux extraits de textes qui, à première vue n’ont rien en commun, mais qui sont

pourtant complémentaires…

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- 97 -

2. Généralités

La comptabilité nationale est née du besoin éprouvé par les autorités publiques et les

décideurs économiques de mieux connaître la réalité économique sous forme de

données mesurables, afin de mieux pouvoir agir sur elle. Ce n’est qu’après la

Seconde Guerre mondiale, dans le contexte de l’interventionnisme accru des Etats,

que la comptabilité nationale a connu un essor formidable.

2.1. Définition

La comptabilité nationale est une représentation simplifiée et chiffrée du

fonctionnement d'un ensemble économique pendant une période donnée à l’intérieur

d’une économie ou entre celle-ci et le reste du monde.

Il s’agit donc d’une modélisation (représentation simplifiée) de l’activité économique

sur une période donnée, généralement l’année, mais aussi le semestre et même le

trimestre, exprimée en chiffres et principalement en termes monétaires.

La comptabilité nationale permet des comparaisons dans le temps et dans l'espace

et constitue un instrument irremplaçable d’analyse et de prévision économiques.

2.2. Finalité de la comptabilité nationale

Ses objectifs sont divers, elle permet notamment :

- d’identifier et d’analyser les relations entre les agents économiques ;

- d’évaluer et d’analyser la structure et l’évolution des principales grandeurs macroéconomiques nationales (revenus, consommation, épargne, investissement etc.) ;

- de situer, dans le temps et dans l’espace, l’économie nationale par des analyses comparatives ;

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- 98 -

- d’élaborer, de manière prévisionnelle, des stratégies d’organisation et de gestion de l’économie nationale21.

2.3. Les différentes optiques de la comptabilité nationale

Déjà en 1828, l’économiste Jean-Baptiste Say a énoncé sa fameuse «loi des

débouchés » selon laquelle tous les biens produits donnent lieu à la création de

revenus qui sont dépensés. En d’autres termes, l’offre crée ses débouchés, c’est -à-

dire sa propre demande.

- Selon l’optique des revenus : la production des entreprises donne lieu au

versement de revenus (salaires, intérêts, loyers, profits) en contrepartie de

l’utilisation des facteurs de production mis à disposition par les ménages.

- Selon l’optique des dépenses : les revenus encaissés par les ménages sont

utilisés pour financer les dépenses de consommation.

- Selon l’optique de la production : les dépenses des ménages, qui constituent

des recettes pour les entreprises, suscitent la production et permettent d’en

financer les coûts.

PRODUCTION

(Offre)

REVENUS

(Rémunération

des facteurs)

DEPENSES

(Demande)

21 A. GENARD, Economie générale : approche macroéconomique, De Boeck & Larcier s.a., Bruxelles, 1999.

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- 99 -

3. La comptabilité nationale ou la mesure de l’activité économique d’une nation

Afin de mesurer l’activité économique, il va falloir définir un certain nombre de

grandeurs macroéconomiques, appelées agrégats.

L’activité économique peut être représentée sous forme d’inputs et d’outputs - de

dépenses et de recettes - comme le montre le schéma suivant :

En procédant au calcul comptable (recettes – dépenses) on peut déterminer le

résultat comptable. Cette manière d’interpréter l’activité économique est pourtant

insuffisante, c’est pourquoi nous allons utiliser la valeur ajoutée comme point de

départ.

Production dans les

entreprises

Marché des

biens et

services

Coûts de production = Dépenses

à minimiser

Chiffre d'affaires = Recettes

à maximiser Recettes

- Dépenses =Résultat

capital

INPUTS OUTPUTS nature

travail

services

biens

Marché des

facteurs de

production

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- 100 -

3.1. La valeur ajoutée (VA)

La valeur ajoutée représente le supplément de valeur apporté par une entreprise

dans le cadre de sa production. Cette valeur ou richesse créée au cours du

processus de production correspond aux différents revenus alloués aux détenteurs

des facteurs de production mis à la disposition de l’entreprise.

Le partage de la valeur ajoutée se fait de la manière suivante :

Calcul de la valeur ajoutée :

VA = valeur des biens produits (CHIDA) – valeur des consommations intermédiaires

Exemple de calcul : la production de pain.

Etape de production

Prix d’achat V.A. Prix de vente

Fermier (blé) 0 50 50

Meunier (farine) 50 10 60

Boulanger (pain) 60 40 100

Totaux consommations intermédiaires

= 110

valeurs ajoutées

= 100

valeurs des ventes = 210

On constate que le prix du bien final correspond à la somme des valeurs ajoutées et

non pas à la somme des ventes.

Bénéficiaires Revenus

Les salariés Salaires

Les apporteurs de capitaux Dividendes

Les banques Intérêts

L’Etat Impôts, taxes et cotisations sociales

L’entreprise elle-même Bénéfice porté en réserve (autofinancement)

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- 101 -

3.2. Le produit intérieur brut (PIB)

Une autre grandeur macro-économique utilisée par la comptabilité nationale est le

produit intérieur brut (PIB). La somme des VA évaluées au prix du marché (pm)

équivaut au PIB au prix du marché (PIBpm). « Au prix du marché » veut dire que les

estimations sont basées sur les prix effectivement pratiqués sur les marchés. Ils

prennent donc en considération les impôts indirects (comme la TVA) et les

subventions éventuelles accordées par l’Etat.

PIBpm = Σ VApm

Le calcul du PIB nous permet d’estimer la valeur des richesses créées au cours

d’une année à l’intérieur du territoire national. Le critère retenu est donc la localisation de la production.

Le PIB inclut :

- les revenus des travailleurs non-résidents, c’est-à-dire les salaires des frontaliers

qui viennent travailler au Luxembourg;

- les revenus des capitaux placés dans les banques de la place financière

luxembourgeoise par des non-résidents (ex. : rémunération de l’argent placé par

un Allemand au Luxembourg).

Ainsi, le PIB inclut les revenus du travail et de la propriété versés par le Luxembourg

au reste du monde.

Le PIB exclut :

- les revenus des travailleurs résidents au Luxembourg et travaillant à l’étranger ;

- les revenus des capitaux de résidents luxembourgeois placés à l’étranger.

Le PIB exclut donc les revenus du travail et de la propriété reçus du reste du monde.

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3.3. Le produit national brut (PNB) Le PNB est l’indicateur qui mesure la richesse créée par l’ensemble des entreprises

nationales, qu’elles soient localisées sur le territoire national ou dans le reste du

monde (RDM). Il comprend donc les revenus touchés à l’étranger par les résidents

domestiques, mais exclut ceux touchés sur le territoire national par les non-résidents.

Le critère retenu est celui de la nationalité.

PNBpm = PIBpm + revenus reçus du RDM – revenus versés au RDM

3.4. Le produit national brut au coût des facteurs (PNBcf)

L’Etat intervient dans la formation des prix des biens et des services via :

- les subventions accordées qui font baisser les prix de vente;

- les impôts indirects (TVA, droits d’accises) qui augmentent les prix de vente.

Pour calculer le PNB au coût des facteurs (PNBcf), il suffit d’ajouter au PNBpm les

subventions accordées par l’Etat et de soustraire les impôts indirects.

On obtient la formule suivante :

PNBcf = PNBpm + subventions – impôts indirects

3.5. Du PNB au revenu national brut (RNB)

Jusqu’à présent nous n’avons analysé la comptabilité nationale que sous l’optique de

la production. Nous savons néanmoins que les entreprises ont besoin de facteurs de

production afin d’assurer leur production. Ces facteurs (nature, travail et capital)

demandent à être rémunérés et représentent par conséquent un coût pour les

entreprises. Ce coût équivaut à un revenu pour les détenteurs des facteurs de

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- 103 -

production. Les coûts des entreprises et les revenus des ménages constituent en

quelque sorte les deux faces d’une même médaille.

D’où l’égalité fondamentale suivante :

PNB = RNB

3.6. La consommation nationale (C)

Le secteur « ménages » utilisera les revenus pour acheter la production nationale du

secteur « entreprises », c’est-à-dire pour financer les dépenses de consommation.

Supposons pour l’instant que la totalité du revenu national soit utilisée à cette fin et

qu’il n’y ait donc pas d’épargne (celle-ci sera introduite plus tard), car dans le cas

contraire il y aurait un stock de produits invendus. C’est de cette manière que le

circuit se referme sur lui-même.

Représentation schématique

Supposons :

- PNB = 360

- C = 360 (le produit national est entièrement consommé)

- Il y a absence de l’Etat et du reste du monde (économie fermée sans intervention

de l’Etat). Les seuls agents économiques sont les ménages, les entreprises et les

banques.

PNB = 360

C = 360

RNB = 360

Ménages

Entreprises

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- 104 -

3.7. Du PNB au produit national net (PNN) Le capital technique, c’est–à-dire l’appareil productif (machines, équipements, etc.)

utilisé pour produire subit une usure au cours de son utilisation et doit être remplacé

après un certain temps. Une partie de la production doit être détournée de la

consommation et utilisée pour renouveler le capital technique, donc pour produire

des biens de production et non pas de consommation.

La technique comptable qui permet de tenir compte des dépréciations irréversibles à

cause de l’usure, du temps et de l’obsolescence est celle de l’amortissement.

L’amortissement (A) représente la valeur de la dépréciation des biens de capital

fixe. L’investissement de remplacement (Ir) quant à lui représente la valeur des

biens de capital fixe destinés à remplacer ceux qui sont usés. Afin de maintenir le

stock de capital fixe à un niveau constant, il faut que l’investissement de

remplacement soit égal à l’amortissement. On a donc l’égalité suivante :

Ir = A

Le produit national net (PNN) s’obtient en déduisant l’amortissement du produit

national brut. Il en est de même pour le revenu national net (RNN).

PNN = PNB – Amortissement (A) RNN = RNB – Amortissement (A)

Représentation schématique

Reprenons les mêmes données que tout à l’heure en supposant que l’amortissement

s’élève à 40 et que le revenu national soit entièrement dépensé.

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- 105 -

Remarque : Le financement des investissements de remplacement nécessite que les ménages

renoncent à une partie de leurs revenus.

3.8. Les investissements nets (Inet) et bruts (Ib)

Si on veut augmenter les capacités de production d’une économie, il ne suffit pas de

remplacer le stock de capital usé, mais il faut procéder à des investissements

supplémentaires. L’investissement net (Inet) représente la valeur des nouveaux

biens de capital fixe destinés à augmenter ce stock de capital.

En additionnant les investissements de remplacement et les investissements nets,

on obtient les investissements bruts (Ib):

Ib = Ir + Inet

Ménages

PNB = 360 Ir = 40

PNN = 320

RNN = 320

Ir= 40 A = 40

C = 320

Entreprises

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- 106 -

Remarque : Supposons que dans cette économie il y ait plein-emploi des facteurs

de production. Le seul moyen de produire ces biens de production supplémentaires

(Inet) est alors que les entreprises produisent moins de biens de consommation. Cela

signifie que le produit national mis à la disposition des ménages sera moins élevé.

Les ménages devront donc renoncer à une partie de leur consommation et épargner.

Par définition, la partie du revenu national qui n’est pas destinée à la consommation

constitue l’épargne (S). Cette épargne du secteur « ménages » collectée par le

système bancaire est mise à disposition du secteur « entreprises » pour financer les

investissements nets. On a donc nécessairement :

Inet = S

Représentation schématique

Supposons :

- PNB = 360

- A = 40

- S = 80

PNB = 360 Ib = 120

PNN = 320

Ir= 40 A = 40

C = 240

Entreprises

Banques

Inet = 80

S = 80 Ménages RNN = 320

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- 107 -

3.9. Conclusion

Nous avons vu que le revenu national (Y) est entièrement utilisé à des fins de

consommation et d’épargne et que le produit national (X) équivaut à la somme de

la consommation et de l’investissement.

D’où :

Revenu National : Y = C + S Produit National : X = C + I

Il s’en suit que :

Y = X C + S = C + I

S = I

Cette égalité va être analysée plus en détail au cours du chapitre suivant.

4. Limites de la comptabilité nationale

Le PIB est un indicateur standardisé qui permet de mesurer l’évolution d’une

économie, mais il connaît des limites, à savoir :

- De nombreuses activités non rémunérées ne sont pas comptabilisées dans le

PIB. Exemple : le travail des femmes ou hommes au foyer, le bricolage, le

jardinage, le bénévolat, etc.

- Le travail au noir, qui n’apparaît pas dans les statistiques officielles, n’est

pas non plus pris en compte, même si les personnes qui travaillent au noir sont

forcément rémunérées. L’économie souterraine, grandeur économique

considérable, n’est donc pas du tout intégrée dans le PIB.

- Certains événements négatifs entraînent une augmentation du PIB. Ainsi, un toit

détruit lors d’un orage et nécessitant une réparation ou une jambe cassée au ski

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- 108 -

entraînant une opération ne sont que deux exemples qui font augmenter le PIB

sans augmenter le bien-être humain ou social.

- Certaines nuisances ne sont pas comptabilisées négativement dans le PIB, alors

qu’elles nuisent à la qualité de la vie. Il peut s’agir de nuisances collectives,

comme la pollution, le bruit, etc. ou de nuisances individuelles, comme le

stress, les accidents de travail, les divorces, etc.

- Par contre, on prend en considération les actions qui sont censées remédier à ces nuisances, comme par exemple une station d’épuration pour les eaux

usées, les honoraires de médecins, de psychologues, etc.

- La dégradation de l’environnement et le gaspillage de ressources non renouvelables entraînent une diminution du bien-être des générations futures,

mais augmentent aussi le PIB.

- Une augmentation de la consommation n’est pas forcément synonyme d’une

augmentation du bien-être. La surconsommation d’alcool et de cigarettes

n’entraîne certainement pas une augmentation du bien-être, mais augmente

néanmoins le PIB.

- Le PIB ne nous renseigne ni sur le niveau des inégalités à l’intérieur d’un pays,

ni sur la manière dont les richesses sont distribuées.

Pour conclure, nous pouvons retenir que le PIB est un indicateur important et

universellement utilisé, mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un indicateur quantitatif

et non pas qualitatif. Il ne faut pas non plus croire que le « plus » équivaut toujours

au « mieux ».

Afin de remédier à ces insuffisances de la comptabilité nationale, il existe d’autres

indicateurs qui permettent d’évaluer l’état d’une nation ou d’une économie, comme

par exemple :

- les taux d’emploi et de chômage ;

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- 109 -

- les indicateurs démographiques : le nombre de naissances, de mariages, de

divorces, de décès ;

- les enquêtes de conjoncture auprès des chefs d’entreprise ;

- l’indice de développement humain (IDH), publié par l’Organisation des Nations

Unies (ONU) qui prend en compte non seulement le PIB, mais également

l’espérance de vie et le niveau d’éducation ;

- l’indicateur de pauvreté humaine (IPH), également publié par l’ONU, qui permet

de mesurer le niveau de pauvreté d’un pays ;

- le coefficient de Gini a été développé par le statisticien italien Corrado Gini. Il

s’agit d’un indicateur qui mesure le degré d'inégalité de la distribution des revenus

dans une société donnée. Le coefficient de Gini est un nombre variant de 0 à 1,

où 0 signifie l’égalité parfaite (tout le monde a le même revenu) et 1 signifie

l'inégalité parfaite (une personne dispose de tout le revenu, les autres n'ont rien).

Réflexion :L’’empreinte écologique

« L’empreinte écologique est un indicateur visant à mesurer les pressions

économiques sur l'environnement. Nous avons en effet en commun avec les tribus

primitives d'exploiter directement ou indirectement avec notre consommation les

ressources issues d’un "territoire" limité : pour eux, c'était leur petite région; pour

nous, il s'agit de notre petite planète. L’empreinte écologique d’une population est la

surface de la planète, exprimée en hectares, dont cette population dépend compte

tenu de ce qu’elle consomme. Les principales surfaces concernées sont dédiées à

l’agriculture, à la sylviculture, à la pêche, aux terrains construits et aux forêts

capables de recycler les émissions de CO2. Il s’agit d’un indicateur synthétique, qui

"convertit" en surfaces utiles de multiples pressions humaines sur l’environnement,

mais pas toutes.

On peut calculer cette empreinte pour une population allant d’un seul individu à celle

de la planète, et par grands "postes" de la consommation. Par exemple, la

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- 110 -

consommation alimentaire annuelle moyenne d’un Français exige 1,6 hectares dans

le monde ; son empreinte totale (alimentation, logement, transports, autres biens et

services) est de 5,3 hectares, dont la plus grande partie se trouve dans les pays du

Sud, par exemple parce que leurs forêts nous rendent le « service » (gratuit)

d’absorber les émissions de gaz carbonique liées à notre consommation d’énergie, à

nos transports, etc. Pour un Américain, on obtient 9,7 hectares, record du monde.

Or quelle est l’empreinte par personne "supportable" par la planète aujourd’hui,

compte tenu des rythmes naturels de régénération des ressources ? Elle était de 2,9

hectares en 1970, et elle ne cesse de diminuer sous l’effet de la progression de la

population, de la régression des terres arables, des forêts, des ressources des zones

de pêche, etc. Elle est passée à 2 hectares en 1990 et elle n’est plus que de 1,8

hectares en 2001. Si tous les habitants de la planète avaient le mode de vie des

Américains, il faudrait 5,3 planètes pour y faire face. Si tous avaient le niveau de vie

moyen des Français, il en faudrait près de trois. Quant à l’ensemble de l’humanité,

elle s'est mise vers 1980 à consommer et à rejeter plus de ressources que ce que la

planète peut régénérer. Nous en sommes à 1,2 planètes aujourd'hui. »22

5. Synthèse

La comptabilité nationale est un instrument de mesure qui permet de synthétiser,

d’informer, de prévoir et de gérer une entité économique. Elle est basée sur

l’estimation des principales grandeurs macroéconomiques nationales.

La comptabilité nationale est constituée d’une série d’indicateurs quantitatifs et non

pas qualitatifs.

22 http://fr.wikipedia.org/wiki/Indicateur_%C3%A9conomique. Voir également le site : www.agir21.org. Sur le site vous trouvez un outil interactif qui permet de calculer votre empreinte écologique.

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- 111 -

6. Questions de synthèse

1. Rappel : présenter un circuit économique simplifié à 5 agents économiques

(ménages, entreprises, Etat, banques, reste du monde).

2. Quels sont les objectifs de la comptabilité nationale ?

3. Enoncer et expliquer la « loi des débouchés » de JB. Say.

4. Définir « la valeur ajoutée » et préciser son partage.

5. Détailler le calcul du PIBpm

du PNB

du PNBcf

6. Détailler 5 limites du PIB.

7. Citer 5 autres indicateurs que ceux utilisés par la comptabilité nationale qui

permettent d’évaluer l’état d’une économie.

8. Le produit national et le revenu national ne sont pas identiques, mais égaux.

Expliquer cette affirmation.

9. Compléter le schéma vu au cours en supposant que :

- PNB = 500

- Amortissement = 50

- Épargne = 80.

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- 112 -

Chapitre 3 :

Le revenu d’équilibre

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- 113 -

Dans ce chapitre vous allez :

- Distinguer entre la théorie classique et la théorie moderne de l’équilibre

macroéconomique.

- Découvrir l’interprétation moderne du revenu d’équilibre macroéconomique.

- Apprendre comment Keynes décrit les comportements des agents « entreprises »

et « ménages ».

- Comprendre la formation du revenu d’équilibre.

- Calculer l’effet d’une augmentation de l’une des composantes de la demande

globale sur le revenu d’équilibre.

- Comprendre et calculer le multiplicateur des dépenses.

Mots-clefs :

- Les agrégats macroéconomiques,

- le revenu d’équilibre,

- la théorie classique vs. la théorie moderne,

- la demande effective,

- les déterminants de la demande : la consommation, les investissements,

- la fonction de consommation,

- la fonction d’épargne,

- la fonction d’investissement,

- les propensions moyennes et marginales à consommer et à épargner,

- l’équilibre de sous-emploi,

- le multiplicateur des dépenses.

Page 114: CLASSES DE 2D ET 2G DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIREs5c87c6c29d33ceab.jimcontent.com/download/version/... · 2.3. La connaissance du marché 2.3.1. Analyse de l’offre 2.3.2. Analyse

- 114 -

1. Introduction

« Keynes constate que, dans une économie donnée, la production est mise en

œuvre afin d’être vendue, sa réalisation donne lieu à la distribution de revenus

destinés à être dépensés afin d’acheter les biens et services produits. L’économie

est donc représentée par un circuit c’est-à-dire par un modèle consistant à définir des

relations de causalité entre variables privilégiées (les agrégats).

Les agrégats se déterminent les uns les autres en formant un circuit et aboutissent à

la réalisation d’un équilibre global ».23

Cet extrait nous rappelle l’idée de la loi des débouchés de Say : la production crée

des revenus qui sont dépensés. Dans ce chapitre nous allons préciser quelques

agrégats (grandeurs) macroéconomiques qui vont nous permettre de définir les

relations entre les différents agents économiques. Les agrégats en question sont la

consommation, l’épargne, l’investissement, l’offre globale, la demande globale et le

niveau général des prix.

L’étude qui va suivre est basée sur la théorie moderne (keynésienne) et aboutit à la

détermination d’un équilibre global, le revenu d’équilibre.

La modélisation mathématique, qui est une représentation simplifiée du réel et des

mécanismes sous-jacents, permet de comprendre les relations entre les différents

agrégats et de décrire le fonctionnement de l’économie dans son ensemble.

L’hypothèse de base du modèle est la suivante : nous nous trouvons dans une

économie fermée sans intervention de l’Etat24.

23 D. FLOUZAT, Économie contemporaine, tome 1, PUF, Paris, 1991. 24 Remarque : l’étude du modèle keynésien sera approfondie en classe de 1e notamment avec l’introduction de l’Etat et les relations économiques avec le reste du monde.

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- 115 -

2. Keynes et les classiques

2.1. La théorie classique

Le courant classique est marqué entre autres par les théories de Smith, Ricardo,

Malthus et Say et trouve ses origines aux 18e et 19e siècles.

La pensée classique se caractérise notamment par l’hypothèse que l’économie se

trouve toujours en situation de plein-emploi, c’est-à-dire que les ressources

humaines et techniques sont pleinement utilisées. Comme c’est l’offre qui crée sa

propre demande (Say) et que toute la production est vendue, une crise de

surproduction est pratiquement inconcevable. Tout déséquilibre éventuel, sur le

marché des biens et services ou sur le marché de l’emploi, serait rapidement épongé

par les mécanismes de marché, en d’autres termes par une variation des prix ou des

salaires.

Une autre caractéristique des auteurs classiques est la nette séparation qu’ils

opèrent entre la sphère monétaire et la sphère réelle, ce qui veut dire que la quantité

de monnaie en circulation exerce bien une influence au niveau des prix, mais non

pas au niveau de la production ni de l’emploi (cf chapitre 1 : la monnaie).

Finalement, pour les classiques, l’Etat ne joue qu’un rôle économique négligeable.

L’Etat n’est pas censé intervenir directement dans l’économie par ses propres

dépenses ou en stimulant l’investissement. Son rôle se limite à fournir un cadre

juridique approprié qui garantit le bon fonctionnement du marché.

2.2. La révolution keynésienne

John Maynard Keynes (1883-1946) a déclenché une véritable révolution de la

pensée économique en proposant des solutions nouvelles aux défis économiques du

20e siècle, notamment aux graves problèmes de chômage provoqués par la grande

dépression économique des années 30.

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- 116 -

Nous avons vu que Keynes a rompu avec la vision dichotomique entre la sphère

monétaire et la sphère réelle du courant classique. La quantité de monnaie en

circulation et la demande de monnaie exercent une influence sur le niveau des

investissements et, par l’intermédiaire du taux d’intérêt sur la production et l’emploi.

Dans l’analyse de Keynes l’offre n’est pas une donnée exogène, mais elle est

déterminée par la demande effective. Par demande effective, Keynes entend la

demande anticipée ou prévue par les entrepreneurs. Ils ne produiront pas plus que

ce qu’ils espèrent vendre. Par conséquent, l’équilibre ne se situe pas

automatiquement au niveau de plein-emploi, mais il est fort possible que cet équilibre

se situe à un niveau de sous-emploi (chômage, appareil productif partiellement non-

utilisé) et que ce sous-emploi soit durable. Ce fut effectivement le cas dans les

années 30.

Dans une telle situation de crise, l’intervention de l’Etat devient indispensable selon

Keynes. En stimulant la consommation et l’investissement, en intervenant

directement par le biais des impôts et des dépenses publiques, l’Etat peut influencer

le niveau d’activité et contribuer à résorber les crises économiques. Il est donc

appelé à jouer un rôle important en tant que régulateur de l’activité économique.

3. Le modèle keynésien

Comme nous nous trouvons dans un modèle d’économie fermée sans intervention

de l’Etat, la demande globale exercée par les agents économiques se limite à la

demande de biens de consommation de la part des ménages et à la demande de

biens d’investissement de la part des entreprises. Analysons en détail ces variables

macroéconomiques.

3.1. La fonction de consommation (C)

Comme nous l’avons vu, la consommation dépend d’un certain nombre de variables

comme par exemple le niveau des prix, les goûts et préférences des consommateurs

ou divers facteurs psychologiques et sociologiques. Mais au niveau d’une économie

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- 117 -

prise dans sa globalité, elle dépend avant tout du revenu national. Il semble évident

que la consommation augmente si le revenu augmente et vice-versa. La

consommation (C) est donc fonction du revenu national (Y), ce qui s’écrit, d’une

manière très générale :

C = f (Y)

Il est possible d’exprimer cette fonction de consommation de manière simplifiée par

l’équation d’une droite croissante du type suivant :

C = c Y + C0

Le facteur cY représente la part de la consommation qui dépend du revenu Y et c

représente par conséquent la fraction du revenu consacrée à la consommation (2/3

ou ¾ ou 0,6 par exemple). On peut en déduire que c connaît deux limites, à savoir 0

et 1. On a donc :

0 < c <1

C0, appelée consommation autonome, est indépendante de Y, car il est

raisonnable d’admettre que même si le revenu national est nul, il reste une certaine

part de consommation incompressible et indispensable. Il s’agit en quelque sorte du

minimum vital.

Application

Supposons : c = 2/3 et C0 = 100

Résolution : C = c Y + C0 = 2/3 Y + 100

Pour déterminer la droite il suffit de calculer deux points :

Y C

0 100

900 700

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- 118 -

Représentation graphique

3.2. La fonction d’épargne (S)

Au niveau microéconomique, l’épargne constitue la partie du revenu disponible qui

n’est pas dépensée immédiatement, mais conservée et transférée dans le temps. Il

en est de même au niveau macroéconomique, où l’épargne constitue la part du

revenu national non affectée à la consommation

On a par définition : S = Y – C (1)

D’autre part, on sait que : C= c Y + C0 (2)

(2) dans (1) : S = Y – (c Y + C0) = Y – c Y – C0

On trouve : S = (1 - c) Y - C0

Si on pose : 1 – c = s

On trouve finalement : S = s Y - C0

Il est clair que s représente la fraction du revenu national affectée à l’épargne.

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- 119 -

Application Reprenons les données précédentes avec : c = 2/3 et C0 = 100

Il s’ensuit que : s = 1/3 et - C0 = - 100

La fonction d’épargne devient : S = 1/3 Y - 100

Y S

0 -100

900 200

Représentation graphique

Le seuil d’épargne (YSE) est la valeur du revenu national pour laquelle l’épargne est

nulle, c’est-à-dire la valeur de Y qui permet de financer tout juste la consommation C.

Au seuil d’épargne on a donc par définition : S = 0 et Y = C

Il s’ensuit que : Y = c Y + C0 ou : Y – c Y = C0 ou Y (1 - c) = C0

On trouve finalement :

Et on vérifie aisément que dans notre application : YSE = = 300

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- 120 -

Pour tout montant du revenu national supérieur au seuil d’épargne (Y > YSE) il y a

formation d’une épargne positive (S > 0) qui augmente au fur et à mesure que le

revenu augmente.

Pour tout montant du revenu inférieur au seuil d’épargne (Y < YSE) il y a désépargne

ou épargne négative, ce qui signifie que la nation puise dans l’épargne

antérieurement constituée (ou s’endette) afin de financer la consommation. La

désépargne est maximale pour Y = 0 et vaut alors - C0.

Représentation graphique

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- 121 -

Nous savons que le produit national (ou offre globale) est égal au revenu national qui

se répartit entre consommation et épargne. Le revenu national Y peut donc être

représenté par une fonction d’identité : Y = C + S. Sur le graphique ci-dessus cette

fonction d’identité est représentée par une bissectrice à 450.

Dans l’hypothèse simplifiée où la consommation constitue l’unique composante de la

demande, l’équilibre se situe au point E, point d’intersection entre l’offre globale et la

demande globale. Le revenu national d’équilibre est égal à Y*. Pour un revenu de Y*,

les désirs des producteurs et des consommateurs s’équivalent et les désirs des

consommateurs sont satisfaits par une production identique des entreprises.

3.3. Les propensions moyenne et marginale

La propension moyenne à consommer (PMC) indique la part du revenu qui est

affectée à la consommation.

La propension marginale à consommer (PmC) indique la part de l’augmentation

du revenu qui est consommée ou, en d’autres termes, la variation de la

consommation résultant de la variation du revenu.

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- 122 -

On trouve finalement : PmC = c

Si on raisonne en quantités infinitésimales, la propension marginale à consommer

n’est rien d’autre que la dérivée de la fonction de consommation par rapport au

revenu, ou encore la pente de la fonction de consommation.

On déduit la propension marginale à épargner par un raisonnement analogue:

PmS = s

Mettons en évidence deux propriétés évidentes :

PmC + PmS = 1 car tout augmentation de revenu est soit consommée, soit épargnée,

et PMC > Pmc

3.4. La fonction d’investissement (I)

Dans le modèle keynésien, l’investissement est avant tout considéré comme une

dépense, donc comme une composante de la demande globale (DG), au même titre

que la consommation. La fonction d’investissement est alors une équation de

comportement qui décrit les plans d’investissement des entreprises. Nous supposons

que l’investissement est une variable exogène, dite autonome, car indépendante de

Y. L’investissement peut dépendre du taux d’intérêt ou des anticipations des

entreprises, mais pas directement du revenu national. La fonction d’investissement

s’écrit donc :

I = I0

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- 123 -

Représentation graphique

Supposons : I0 = 100

3.5. L’équilibre global en économie fermée sans intervention de l’Etat

Détaillons les différentes identités et équations. On a :

Y = C + S et DG = C + I (identités)

C = c Y + C0 et I = I0 (équations de comportement)

L’offre globale (le produit national) crée un revenu national Y qui est entièrement

utilisé à des fins de consommation (C) et d’épargne (S). La demande globale

correspond au niveau de production qui sera absorbé par les ménages (C) et les

entreprises (I). Il y a équilibre macroéconomique si et seulement si l’offre globale

correspond à la demande globale, c’est-à-dire si :

Y = DG ou encore Y = C + I (1)

Autrement dit : C + S = C + I ou encore S = I (2)

(1) et (2) représentent deux expressions différentes d’une même condition

d’équilibre. Elles aboutissent à la même solution mathématique et à une

représentation graphique concordante.

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3.5.1. Résolution mathématique

Nous disposons maintenant de toutes les données permettant de résoudre le

modèle, c’est-à-dire de déterminer le montant du revenu national d’équilibre(Y*).

Dans Y = C + I remplaçons C et I par leur équation correspondante.

On trouve : Y = c Y + C0 + I0

Ce qui devient : Y – c Y = C0 + I0

Et : Y (1 - c) = C0 + I0

Finalement : Y* = (C0 + I0 )

Posons : = k ce qui permet d’écrire : Y* = k (C0 + I0 )

Le facteur k est appelé multiplicateur des dépenses et joue un rôle extrêmement

important. Il sera encore analysé par la suite (voir point 4).

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- 125 -

3.5.2. Application

Reprenons les données antérieures : C = 2/3 Y + 100 et I0 = 100

Calculons la valeur du multiplicateur : k = = = 3

Ce qui permet de calculer : Y* = k (C0 + I0 ) = 3 (100 + 100) = 600

Il y a équilibre économique si et seulement si le revenu national Y* = 600. Dans ce

cas, la demande est entièrement satisfaite grâce à la production réalisée par les

entreprises qui distribuent un montant de revenu national équivalent à Y*. Les

ménages consacrent 500 à la consommation et épargnent 100, ce qui permet de

financer exactement l’investissement qui s’élève à 100.

Représentation graphique

C = 2/3 Y + 100

I = 100

DG = C + I = 2/3 Y + 200

S = 1/3 Y - 100

Calculons deux points pour chaque fonction :

Y C I DG = C + I S

0 100 100 200 -100

900 700 100 800 200

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On vérifie graphiquement que les deux expressions de la condition d’équilibre (Y =

DG et I = S) doivent être vérifiées simultanément et qu’elles doivent aboutir au même

résultat, à savoir Y* = 600.

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Notons que l’équilibre est unique et que pour toute autre valeur de Y on a :

- soit une demande excédentaire (par exemple pour Y = 400 la demande

excédentaire vaut AB),

- soit une offre excédentaire (pour Y = 800 l’offre excédentaire vaut CD).

3.6. Remarques finales

Keynes a mis en évidence que l’équilibre ne se situe pas nécessairement à un

niveau de plein-emploi, mais qu’il peut durablement s’établir à un niveau de sous-

emploi dans lequel de nombreuses ressources (travail et capital technique) restent

inemployées.

Il faut distinguer entre équilibre comptable et équilibre économique. Ex-post (après-

coup) il y a toujours équilibre comptable entre I et S (un excès d’épargne se traduira

alors par une hausse des stocks d’invendus ce qui, d’un point de vue comptable, est

considéré comme un investissement « non désiré »). L’équilibre économique, quant

à lui, n’est atteint que si, ex-ante, les désirs des producteurs sont parfaitement

compatibles avec ceux des consommateurs. Or le problème fondamental provient du

fait que les décisions d’investir et celles d’épargner sont prises par des agents

économiques différents, dont les motivations ne sont pas nécessairement

compatibles et convergentes.

4. L’effet multiplicateur

Comme la production (X) et le revenu national (Y) dépendent de la demande, il est

évident qu’une variation de celle-ci aura des répercussions sur X et Y. La question

est de savoir quelle sera l’ampleur de l’effet provoqué par exemple par une variation de l’investissement (ΔI) ?

Partons des données de l’application précédente et supposons une augmentation de

l’investissement avec ∆ I = + 100.

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Dans un premier temps : ∆ I = + 100 ∆ X = +100

∆ Y = + 100

Dans un deuxième temps : ∆ Y = + 100 ∆ C = + 2/3 ∆ Y = 66,66

∆ X = + 66,66

∆ Y = + 66,66

Dans un troisième temps : ∆ Y = + 66,66 ∆ C = + 2/3 ∆ Y = 44,44

∆ X = 44,44

∆ Y = 44,44

etc.

En répétant à l’infini ce calcul on obtient une série infinie d’accroissements de

production, de revenu et de consommation.

D’où :

∆ Y = 100 + 66,66 + 44,44 + 29,63 + …

= 100 + 100 (2/3) + 100 (2/3)2 + 100 (2/3)3 + …

= 100 * [(2/3)0 + (2/3)1 + (2/3)2 + (2/3)3 + …]

progression géométrique de raison q = 2/3

somme de la progression : s =

=

=

= 100 * 3

= 300

On trouve donc que : ∆ Y = ∆ I ou ∆ Y = k ∆ I

L’accroissement de l’investissement a donc un effet multiplicateur sur le revenu

national par le biais de l’augmentation des dépenses de consommation résultant de

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la dépense initiale supplémentaire. Le même raisonnement est bien sûr valable en

cas de baisse de l’investissement (∆ I < 0).

On constate que la valeur du multiplicateur est supérieure à l’unité (k > 1) et qu’elle

dépend de la propension marginale à consommer. Si c augmente, k augmente et

inversement. D’où le paradoxe de l’épargne qui peut s’énoncer de la manière

suivante : la décision de consommer moins et d’épargner plus peut s’avérer sage et

profitable au niveau micro-économique, mais elle peut se révéler désastreuse au

niveau macroéconomique, parce qu’elle peut engendrer une baisse des revenus et

du niveau de vie.

5. Synthèse

Plusieurs écoles d’économistes ont déjà tenté de modéliser la réalité économique. La

modélisation permet de synthétiser et de représenter de manière simplifiée les

comportements des différents agents économiques au niveau macroéconomique.

C’est la vision macroéconomique qui a marqué l’interprétation de Keynes. La

demande et ses composantes déterminent l’offre et conduisent à la formation d’un

revenu d’équilibre, qui n’est pas forcément synonyme de plein-emploi. La variation

d’un des éléments de la demande globale provoque une variation du revenu

d’équilibre.

6. Exercice

1. Soit c = 0,6 C0 = 250 et I0 = 350

a. Calculer le multiplicateur k.

b. Déterminer le revenu d’équilibre.

c. Représenter l’équilibre graphiquement (avec les fonctions C, I, S, DG et

Y).

d. Calculer ∆ Y sachant que ∆ I = - 30.

e. Partant de la valeur d’équilibre déterminée sub b) et admettant que c

diminue de 0,6 à 0,5, de combien l’investissement doit-il augmenter

pour que le revenu d’équilibre se maintienne au même niveau ?

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Méthodologie

Comment lire un texte ?25

Pendant les prochaines années scolaires, vous serez amenés à lire un grand

nombre de textes économiques. Il est essentiel d’en tirer les bonnes informations. De

même, vous devez aussi souvent répondre à des questions liées à ces textes. Pour

exploiter correctement un texte (un article de presse, une loi, un manuel scolaire,

etc.), il est important de respecter trois étapes :

1re étape : examiner l’environnement du texte

- Lire le titre.

- Chercher la date de parution et l’auteur.

Cette étape semble banale, mais elle est essentielle. La date permet de vous situer

chronologiquement tandis que le nom et la fonction de l’auteur suffisent parfois pour

anticiper le message du texte. Pour ce qui est des articles de presse, il se peut que

l’auteur ne soit pas mentionné, mais que le journal est connu pour exprimer certaines

vues politiques.

2e étape : lire correctement le texte

- Lire le texte de façon attentive.

- Rechercher le sens des mots ou des expressions inconnues.

- Dégager le message principal.

La deuxième étape consiste dans la lecture du texte et l’emploi d’un dictionnaire. Il

ne sert à rien de sauter les termes inconnus tout en voulant quand même

comprendre et analyser le texte. Prenez votre temps et utilisez un dictionnaire. Après

une lecture attentive et une recherche des termes inconnus, vous pouvez dans la

plupart des cas dégager le message principal du texte.

25 Saraf J., Mayeur A., Vanhove P., Voirin G., 2005, Économie 1re STG, page 179, Nathan Technique, ISBN 2-09-179588-7.

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3e étape : analyser le texte

- Relire le texte tout en ayant en tête les questions posées.

- Souligner les passages importants et les mots-clefs.

- Regrouper les idées de l’auteur.

Après avoir examiné les questions liées au texte, vous relisez ce-dernier tout en

soulignant les passages importants pour vos réponses. Il peut être utile de travailler

avec des couleurs, par exemple pour regrouper les avantages/désavantages,

causes/conséquences, etc. mentionnés par l’auteur.

Une fois ces trois étapes terminées, vous pouvez répondre aux questions.

Comment calculer des pourcentages ?26

Un pourcentage est une grandeur relative : il permet de mesurer l’importance d’une

partie dans un ensemble. Les pourcentages ne sont que des fractions :

- 1% = = 0,01 ;

- 2% = = 0,02 ; etc.

Pour calculer la valeur relative d’une partie dans un ensemble, il suffit d’effectuer

l’opération suivante :

Exemple : Une famille comporte cinq enfants, dont deux filles. Calculez le

pourcentage de filles dans cette famille.

Solution : = 0,4 = = 40%

26 Bouvier A., Gabillet M., Lafleur D., 2002, Économie Première STT, page 233, Nathan Technique, ISBN 2-09-179227-6

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Les pièges à éviter27 :

- Ne vous laissez pas perturber par des termes synonymes. Les pourcentages

sont parfois aussi appelés taux (taux de chômage, taux de croissance, taux de

participation, etc.), parts (part de marché) ou coefficients (coefficient

budgétaire).

- Ne confondez pas ralentissement de l’augmentation et diminution. Par

exemple, si le taux de croissance de la population est de 6% en 2007 et de

3% en 2008, il s’agit d’un ralentissement de l’augmentation et non pas d’une

diminution de la population.

- Les variations en pourcentages ne sont pas symétriques. Par exemple, une

baisse des prix d’un pourcentage donné ne peut pas être compensée par une

hausse des prix de ce même pourcentage.

Application : un commerçant vend un produit à 100€. Après une baisse du prix

de 50%, le produit ne vaut plus que 50€. Ensuite, après une hausse du prix de

50%, le produit vaut 75€ et non pas 100€.

- Dans la même logique, les variations en pourcentages ne se laissent pas

additionner. Par exemple, une baisse des prix de 30% suivie d’une nouvelle

baisse de 30% ne correspond pas à une baisse de 60%.

Comment analyser un tableau ?28

Les informations chiffrées jouent un rôle important en économie. Elles sont souvent

exposées sous forme de tableaux. Cette méthode de présentation permet à la fois

une bonne compréhension du phénomène analysé et des comparaisons faciles.

Deux étapes sont nécessaires pour extraire les informations essentielles d’un

tableau :

27 Brémond J., Couet J., Salort M., 2004, Sciences économiques et sociales 2e, page 179, Belin, ISBN 2-7011-3758-6. 28 Vinard P., Latapie M., Planté J., Schneider P., 2005, Économie Première STG, page 187, Delagrave, ISBN 2-206-08768-5

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1re étape : examiner l’environnement du tableau

Le titre et la date cadrent le phénomène étudié en précisant le champ représenté. La

source indique le journal, le livre, l’institut, etc. à l’origine du document. Comme tout

autre document utilisé, le tableau doit présenter une source.

2e étape : analyser correctement le tableau

- Identifier les lignes et les colonnes.

- Déterminer le nombre de critères d’analyse.

- Travailler avec l’intersection des lignes et des colonnes.

Application29 :

29 Le Luxembourg en chiffres 2007, 9/2007, Statec Luxembourg, ISSN 1019-6471, www.statec.lu

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La 1re étape permet de nous situer. Le titre nous renseigne sur le phénomène étudié.

Il s’agit d’une comparaison internationale dans la société de l’information. Le tableau

date de 2007. Il a été élaboré par le Statec.

La 2e étape permet d’entrer dans les détails. Les différents pays de l’Union

européenne constituent les lignes du tableau. La première ligne montre la moyenne

de l’U.E. des 25. Le tableau comporte 4 critères d’analyse, donc dans ce cas 4

colonnes. Travaillant avec l’intersection des lignes et des colonnes, nous pouvons

affirmer qu’en 2006, 70% des ménages luxembourgeois étaient connectés à Internet.

Une comparaison avec les autres pays nous positionne parmi les premiers (4e place)

pour ce qui est de ce critère.

Comment exploiter un graphique ?

Un graphique reprend des données chiffrées pour les présenter de manière visuelle.

A l’aide d’un graphique, l’utilisateur peut déduire des fortes tendances sans devoir

lire, ni retenir toutes les données chiffrées. Les graphiques peuvent tromper l’œil. Ils

doivent donc être interprétés avec prudence. Deux étapes s’imposent :

1re étape : examiner l’environnement du graphique

Le titre et la date permettent de bien situer les données analysées. La source indique

le journal, le livre, l’institut, etc. à l’origine du document. Comme tout autre document

utilisé, le graphique doit présenter une source.

2e étape : exploiter correctement le graphique

- Repérer le type de graphique.

- Trouver les unités utilisées.

Nous distinguons une multitude de graphiques. Parmi les plus utilisés figurent les

diagrammes en bâtons, les diagrammes circulaires encore appelés « camemberts »

(souvent en %) et les courbes.

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Il faut que les unités soient rigoureusement précisées. Le titre et les axes

renseignent sur les unités.

Application : un professeur a corrigé 20 devoirs. Le tableau suivant récapitule les

résultats obtenus :

60-50 points 5 élèves

40-49 points 4 élèves

30-39 points 7 élèves

20-29 points 4 élèves

Le professeur peut maintenant présenter ces résultats de manière visuelle :

Diagramme en bâtons

Diagramme circulaire

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