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Climat, alimentation, commerceAnalyse des Interactions Institutionnelles et

des Échanges d�Informations

Burundi

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Climat, alimentation, commerceAnalyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

Burundi

Publié par :

CUTS International, Genève37-39 rue de Vermont, 1202 Genève, SuisseTél : +41(0)22 734 6080 | Fax : +41(0)22 734 3914Mail : [email protected] | Web : www.cuts-geneva.orgSkype: cuts.grc

Auteur :Mathias KINEZERO

En partenariat avec :

Action Développement et Intégration Régionale

Avec le soutien de :

Swedish International Development Cooperation Agency (SIDA)

Imprimé par : Jaipur Printers Private Limited, Jaipur, India

ISBN: 978-81-8257-230-0

©CUTS International 2015

Le contenu de cette publication peut être reproduit entièrement ou en partie et sous n�importe quelle forme pour unusage d�enseignement et non lucratif, sans permission spéciale de la part des détenteurs du droit d�auteur, à conditiond�en citer la source. Il ne peut être fait usage de cette publication pour la vente ou pour tout usage commercial que ce soitsans une autorisation expresse de la part de CUTS.

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Table des matières

Avant-propos ................................................................................................................................ i

Note sur l�auteur ........................................................................................................................ iii

Remerciements ............................................................................................................................ v

Sigles et acronymes .................................................................................................................... vii

Résumé Éxécutif ......................................................................................................................... ix

1. Introduction .......................................................................................................................... 1

1.1. Contexte et justification .............................................................................................. 1

1.2. Problématique .............................................................................................................. 2

1.3. Objectifs de l�Étude ..................................................................................................... 2

1.4. Importance de l�Étude .................................................................................................. 2

2. Méthodologie ........................................................................................................................ 4

2.1. Cadre analytique .......................................................................................................... 4

2.2. Collecte et analyse des informations ............................................................................ 5

3. État des lieux de la communication ....................................................................................... 6

3.1. Collecte des informations ............................................................................................ 9

3.2. Traitement des informations ...................................................................................... 17

3.3. Diffusion des informations ......................................................................................... 17

4. Recommandations ............................................................................................................... 26

4.1. Aux institutions gouvernementales ............................................................................ 26

4.2. Aux Partenaires Techniques et Financiers ................................................................. 27

4.3. Au Secteur privé ........................................................................................................ 27

4.4. Aux OSC ................................................................................................................. 27

5. Conclusions ........................................................................................................................ 28

Références ................................................................................................................................. 29

Notes de fin ............................................................................................................................... 31

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iClimat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

Avant-propos

Le changement climatique a constitué la principale menace contre la sécurité alimentairedans la Communauté d�Afrique de l�Est (CAE). En effet, les conditions climatiquesextrêmes comme la sécheresse et les fortes précipitations ont détruit une bonne partiedes cultures ces dernières années. Tous les pays de la CAE ont été concernés et ontsouffert des impacts d�une façon ou d�une autre. Ils ont enregistré une rupture nettedes séries pluviométriques et hydrométriques. Le déficit pluviométrique s�est traduitnotamment par l�aggravation de l�aridité des sols, la réduction sans précédent desprincipales zones humides, et le tarissement des lacs et rivières.

Concernant le Burundi, les effets du changement climatique ont été exacerbés par lacrise socio-politique qui touche le pays depuis les années 1990. La crise a été ressentiecomme un coup de frein au processus de développement socio-économique. Lesinfrastructures sociales et commerciales, des routes, des ponts, des écoles, mais aussides marchés et des véhicules de transport de personnes et de biens furent détruits.S�agissant de la sécurité alimentaire, à partir de 1994, la crise socio-politique associéeau changement climatique a fait chuter la production alimentaire de façon dramatique.Les conditions climatiques auxquelles le pays a été confronté ont alterné entreinondations et sécheresses. L�impact combiné de la crise et des conditions climatiquesa été d�autant plus important que l�économie nationale repose principalement surl�agriculture, secteur tributaire des conditions climatiques. D�après les états générauxde l�agriculture et de l�élevage tenus du 16 au 19 juin 2014, l�agriculture au Burundireste une agriculture de subsistance, caractérisée par une forte population agricole quireprésente plus de 90% de la population totale.

C�est dans ce contexte que l�ONG Action Développement et Intégration Régionale(ADIR), appuyée par CUTS International Genève, a mené cette étude de recherche surles « Climat, alimentation, commerce: analyse des interactions institutionnelles et deséchanges d�informations », comment les différentes institutions impliquées échangent-elles l�information entre elles d�une part et dans leurs structures internes d�autre part(sous l�angle spécifique des échanges d�information entre institutions).

Rappelons que cette problématique sera examinée en mettant en perspective les liensentre climat, sécurité alimentaire et commerce, et en tentant de déterminer si lesdifférentes parties prenantes tiennent compte des impacts que ces domaines ont les unssur les autres dans leurs échanges d�information. Cette étude a tenté d�analyser lessystèmes de production, de traitement et d�échange d�information entre les différentesparties prenantes au climat, au commerce et à la sécurité alimentaire.

Les résultats de la recherche ont permis de mettre en avant que, d�une part, on enregistreune insuffisance d�information sur le climat, la sécurité alimentaire et le commerce etque, d�autre part, le peu d�information disponible est peu échangée entre les différentes

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ii Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

parties prenantes pour diverses raisons dont la faiblesse des capacités institutionnelles,humaines et financières.

Ce document contient des recommandations destinées aux principales parties prenantes,en l�occurrence les pouvoirs publics qui restent au centre de la collecte et la disséminationdes informations, pour aider la population à minimiser ou s�adapter aux effets duchangement climatique, faciliter la libre circulation des denrées alimentaires par lecommerce et de ce fait garantir la sécurité alimentaire.

Nous réitérons nos remerciements à CUTS International, Genève qui ne cesse d�appuyerles efforts pour une meilleure compréhension des défis posés par le changementclimatique sur la sécurité alimentaire du point de vue du Burundi et de la Région Est-africaine.

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iiiClimat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

Note sur l�auteur

Monsieur KINEZERO Mathias est un consultant indépendant. Après ses études à laFaculté des Sciences Economiques et Administratives de l�université du Burundi, option« Economie Rurale » en 1989, il a exercé plusieurs fonctions tant dans le secteur publicque privé.

À sa sortie de l�université, il a été professeur-assistant à l�université du Burundi et déléguérégional de la Chambre de Commerce et d�Industrie du Burundi dans la zone Nord(Ngozi, Kayanza, Kirundo et Muyinga). Il a par la suite assuré plusieurs postes de hautniveau au sein du Gouvernement du Burundi. Il a été chef de cabinet du Vice PremierMinistre chargé des questions économiques et sociales, du Ministre d�Etat chargé de laplanification du développement et de la reconstruction et duMinistre de l�aménagementdu territoire et de l�environnement. Il a été membre du Conseil d�Administration del�Institut Géographique du Burundi (IGEBU).

Au Ministère chargé des questions environnementales, il a suivi, en qualité d�expert,l�évolution du dossier « Initiative du Bassin du Nil ».

Ensuite, il a travaillé pendant plus de dix ans dans le secteur de la microfinance,successivement comme directeur du Fonds de Microcrédit Rural, directeur desOpérations de « Women�s Initiative for Self Empowerment (WISE sa) » et directeurgénéral de CORILAC Microfinance.

En qualité de consultant socio-économiste, il a mené plusieurs études dans le domainedu changement climatique. Il a notamment contribué, aux côtés d�autres consultants, àl�élaboration du document de base du projet : « Gestion des impacts du changementclimatique et des catastrophes au Burundi ».

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Remerciements

Le consultant tient à exprimer sa gratitude envers tous ceux qui l�ont aidé dans sa tâcheet ont rendu possible la rédaction de cette recherche. Il remercie en particulier laDirection de CUTS International à Genève pour ses directives et assistance trèsappréciées.

Ses remerciements vont aussi aux experts, collègues et amis qui ont contribué au succèsde cette étude. Il veut exprimer sa gratitude en particulier aux membres du GroupeNational de Référence (NRG) du projet PACT-EAC au Burundi qui ont offert leurscommentaires et ont participé activement tout au long des diverses phases de l�étude.

Il remercie aussi tous ceux qui ont accepté de lui fournir des informations concernantleurs services et activités. Il s�agit notamment des Cabinets des Ministères chargés desaffaires intérieures, environnementales, commerciales, de communication, agricoles dansleurs attributions.

Il remercie vivement les gouverneurs des provinces Ruyigi, Kirundo etMwaro, les DPAERuyigi, Kirundo et Mwaro, les Directions Générales de l�Institut Géographique duBurundi (IGEBU) et de l�ancien Institut National pour l�Environnement et la Conservationde la Nature (INECN), les Administrateurs des communes de Ruyigi, Nyabitsinda,Kirundo, Busoni, Gisozi et Nyabihanga.

Il remercie aussi l�Organisation des Nations Unies pour l�Alimentation et l�Agriculture(FAO), le Fonds International de Développement Agricole (FIDA)et la DeutscheGesellschaftfür Internationale Zusammenarbeit(GIZ) qui ont mis leurs informations àsa disposition.

Il remercie enfin les organisations de la société civile qui, elles aussi, lui ont fourni desinformations pour cette étude. Il s�agit de la Confédération des Associations desProducteurs Agricoles pour le Développement (CAPAD), de la Chambre Fédérale deCommerce et d�Industrie du Burundi(CFCIB), du Forum des Organisations desProducteurs Agricoles du Burundi (FOPABU), de Tubane/Gikuzi, de l�Association pourle Développement Intégral et la Solidarité sur les Collines (ADISCO), du journalNdongozi, et de la Radio Publique Africaine (RPA).

vClimat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

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viiClimat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

Sigles et acronymes

$US : Dollar américainADIR : Action Développement et Intégration RégionaleAMISTA : Regional Agricultural Input Market Information and Transparency SystemADISCO : Association pour le Développement Intégral et la Solidarité sur les CollinesAGSAV : Analyse Globale de la Sécurité AlimentaireAPROPABU : Association pour la Promotion des Palmiculteurs du BurundiARFIC : Agence de Régulation de la Filière CaféBRARUDI : Brasserie et Limonaderie du BurundiCAE : Communauté des états de l�Afrique de l�EstCAPAD : Confédération des Associations des Producteurs Agricoles pour le

DéveloppementCAPRI : Collectif des Associations de Producteurs du Riz de l�ImboCCNUCC : Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements ClimatiquesCDC : Comité de Développement CollinaireCDFC : Centre de Développement Familial et CommunautaireCFCIB : Chambre Fédérale de Commerce et d�Industrie du BurundiCNAC : Confédération Nationale des Associations des Caféiculteurs du BurundiCHM : Mécanismes d�échange d�information en matière de BiodiversitéCIEP : Centre d�Information, Education et Communication en matière de la

population et de développementCMDT : Cadre des Dépenses à Moyen TermeCNTA : Centre National des Technologies AlimentairesCOGERCO : Compagnie de Gérance du CotonCOMESA : Common Market for Eastern and Southern AfricaCPDC : Comité Provincial de Développement CommunautaireCPF : Centre de Perfectionnement et de Formation en cours d�emploiCTB : Coopération Technique BelgeCVHA : Cultures Vivrières de Haute AltitudeDAP : Diamonium PhosphateDGA : Direction Générale de l�AgricultureDGE : Direction Générale de l�ElevageDGMAVA : Direction Générale de la Mobilisation pour l�Auto-développement et la

Vulgarisation AgricolesDGPAE : Direction Générale de la Planification Agricole et de l�ElevageDPAE : Direction Provinciale de l�Agriculture et de l�ElevageENAB : Enquête Nationale Agricole du BurundiFAO : Food Agriculture OrganizationFFOM : Forces, Faiblesses, Opportunités et MenacesFIDA : Fonds International de Développement AgricoleFOPABU : Forum des Organisations de Producteurs Agricoles du Burundi

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viii Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

FSMS : Système de Suivi de la Sécurité AlimentaireGIZ : Deutsche Gesellschaftfür Internationale ZusammenarbeitIGEBU : Institut Géographique du BurundiIEC : Information, Education, CommunicationINECN : Institut National pour l�Environnement et la Conservation de la NatureIFDC : International Fertilizer Development CenterIRAZ : Institut de Recherche Agronomique et ZootechniqueISABU : Institut des Sciences Agronomiques du BurundiISTEEBU : Institut des Statistiques et Etudes Economiques du BurundiMCIPT : Ministère du Commerce, de l�Industrie, des Postes et du TourismeMECAGRI : Mécanisation AgricoleMEEATU : Ministère de l�Eau, de l�Environnement, de l�Aménagement du Territoire et

des Travaux Publics et de l�UrbanismeMINAGRIE : Ministère de l�Agriculture et de l�ElevageMININTER : Ministère de l�Intérieur et du développement CommunalMTICRP : Ministère des Télécommunications, de l�Information, de la Communication

et des Relations avec le ParlementNTEAP : Projet d�Action Environnementale Transfrontière du NilOBPE : Office burundaise de la protection de l�EnvironnementONG : Organisation Non GouvernementaleOP : Organisation de ProducteursOPA : Organisation Professionnelle AgricolePAIVA B : Projet d�Appui à l�Intensification et à la Valorisation Agricoles au BurundiPAM : Programme alimentaire MondialPANA : Plan d�Action National d�Adaptation aux Changements ClimatiquesPARSAD : Projet d�Appui à la Restauration de la Sécurité Alimentaire DurablePCDC : Plan Communal de Développement CommunautairePIB : Produit Intérieur BrutPNIA : Plan National d�Investissement AgricolePNSA : Programme National de Sécurité AlimentairePNUD : Programme des Nations Unies pour le DéveloppementPTF : Partenaires Techniques et FinanciersPTRPC : Programme Transitoire de Reconstruction Post-ConflitRNP : Régie Nationale des PostesRPA : Radio Publique AfricaineRTNB : Radio Télévision Nationale du BurundiSARGIA : Système d�Alerte Rapide et de Gestion de l�Information AgricoleSIG : Système d�Information GéographiqueSIM : Système d�Informations sur les MarchésSODECO : Société de Déparchage et de Conditionnement du CaféSOGESTAL : Société de Gestion des Stations de Lavage du CaféSOSUMO : Société Sucrière du MosoSSN : Système Statistique NationalSSSR : Système de Suivi du Secteur RuralTIC : Technologie de l�Information et de la CommunicationUCODE : Union pour la Coopération et le Développement

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Résumé Exécutif

La présente étude de recherche a analysé le système de production, de traitement etd�échange d�information sur le climat, le commerce et la sécurité alimentaire au sein desstructures des différentes parties prenantes d�une part, et entre ces structures d�autre part,tout en mettant en exergue leurs forces et faiblesses et en proposant des solutions pouraméliorer ces systèmes d�information.

L�étude a concerné trois provinces, à savoir Kirundo, Ruyigi et Mwaro, jugéesreprésentatives des diversités écologiques du Burundi. La méthodologie utilisée fûtparticipative et inclusive. L�étude a collecté et analysé des informations de sourcedocumentaire et de terrain. Les parties prenantes utilisent des informations variées. Lacollecte de ces informations utilise plusieurs outils, entre autres, les études et enquêtesainsi que le Système d�Information Géographique (SIG).

Le traitement des informations est un mot d�ordre pour les professionnels des medias quiessaient d�équilibrer et de synthétiser les informations collectées avant leur transmission.Toutefois, la plupart des organisations transmettent les informations dans leur état brut,pour des raisons variées telles que le souci de rapidité.

Malgré un nombre élevé d�organisations impliquées dans la production, le traitement etl�échange des informations sur le climat, le commerce et la sécurité alimentaire, de nombreuxdéfis sont à relever. Ces défis concernent notamment :i) l�insuffisance d�informations utiles et utilisables, notamment agro-écologiques et

météorologiques;ii) l�absence d�échange d�information ou de diffusion d�information à sens unique ;iii) l�absence de cadre d�échange d�information entre certaines parties prenantes proches

de par leurs missions respectives ;iv) l�insuffisance de la coordination dans la diffusion des informations1 ;v) l�insuffisance de moyens ou la cherté des services; etvi) le manque de clarté concernant le niveau de compétence requis en matière d�alerte,

etc.

Aux institutions du gouvernement, l�étude recommande de prendre les devants pouraméliorer la production, le traitement et la diffusion des informations en y affectant plusde ressources humaines, matérielles et financières. Aux partenaires techniques et financiers,l�étude recommande d�appuyer le Burundi dans cet effort, en mettant l�accent sur lerenforcement de capacités dans la sous-région. Au secteur privé et aux OSC, l�étuderecommande de s�impliquer davantage dans les actions d�information du public sur la sécuritéalimentaire, le climat et le commerce en créant des partenariats, en organisant desévénements sous forme de foires au Burundi et dans la CAE, ainsi qu�en informant sousforme de campagnes de plaidoyer.

ixClimat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

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1Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

Chapitre 1

Introduction

1.1. Contexte et justificationAu Burundi, de nombreux facteurs ont un impactnégatif sur la sécurité alimentaire. Le premierest le changement climatique. Depuis unedécennie, le Burundi fait face au changementclimatique caractérisé par une recrudescence desécheresses et d�inondations. La sécuritéalimentaire est le résultat combiné de laproduction, des importations et de l�aidealimentaire.

La grande diversité des régimes de pluies entraîneaussi de grandes différences de disponibilitéalimentaire entre régions. Cela entraîne aussi deschangements au niveau des échangescommerciaux de saison en saison et d�une annéeà l�autre.

Le secteur agricole au Burundi occupe unegrande importance dans l�économie nationale. Ilcontribue à plus de 40%au Produit Intérieur Brut(PIB). Le Burundi est largement dépendant ducommerce agricole, fortement concentré surquelques produits agricoles qui constituent lamajeure partie de ses exportations. Le secteuragricole représente plus de 90% de l�emploi etplus de 80% de recettes d�exportation.

Cette situation s�explique principalement par unsecteur manufacturier balbutiant et un secteurtertiaire peu diversifié. Comme l�agriculturedépend des conditions climatiques, le commercedu pays est lui-même vulnérable aux aléasclimatiques.

C�est pour cette raison que dans les différentsplans nationaux de développement du pays, lapromotion et la diversification des exportations

ont toujours constitué une préoccupationmajeure pour les autorités2.

Même si les statistiques des échanges régionauxsont difficilement consultables sous une formedirectement exploitable, les rapports ducommerce montrent qu�en dehors du commercedes services, le commerce intérieur est égalementdominé par les produits agricoles et d�élevage3.La présente étude se concentre sur troisprovinces, à savoir Kirundo, Ruyigi et Mwaro.Le choix de ces provinces a été opéré de manièrestratégique. Le Burundi est doté de zonesécologiques et ces provinces sont représentativesdes diversités écologiques du pays.

Jadis considérée comme le grenier national àcause de ses importantes productions de haricotet de sorgho, mais aujourd�hui frappée desécheresses prolongées et de très fortes haussesde températures, la province de Kirundo est àcheval sur deux régions naturelles, à savoirBugesera et Bweru, et partage sa frontière avecle Rwanda avec lequel elle entretient desrelations commerciales principalementinformelles. Dans cette province, l�étude aconcerné les communes de Kirundo et Busoni. Lacommune de Busoni subit régulièrement dessécheresses depuis 2006, qui dévastent lescultures.

La province de Ruyigi est elle aussi considéréecomme l�un des greniers nationaux à cause deses importantes productions de manioc, haricotet sorgho. Comme Kirundo, elle est frappéerégulièrement de sécheresses prolongées. Elleest à cheval sur deux régions naturelles à savoirBuyogoma et Moso et partage sa frontière avec

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2 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

la Tanzanie avec laquelle elle entretientprincipalement des relations commercialesinformelles. L�étude a touché les communes deRuyigi et Nyabitsinda.

La province deMwaro se situe entre trois régionsnaturelles à savoirMugamba, Bututsi et Kirimiro.Les effets du changement climatique sontcaractérisés par la grêle très forte qui décime sescultures typiques à savoir le maïs et le blé. C�estune province qui produit aussi la pomme de terreet pratique l�élevage du gros bétail. Elle estréputée pour son dynamisme commercial. Ellecompte 17 marchés ruraux hebdomadaires deproduction et d�approvisionnement quiconstituent à plus d�un titre le support principalaux activités commerciales dans la province. Elleabrite un centre de recherche agro-zootechniqueet des agences de plusieurs banques etinstitutions de microfinance dont la banque degestion et de financement (BGF), et la caissecoopérative indépendante de l�organisation pourle développement de l�archidiocèse de Gitega(CCI-ODAG). L�étude a touché les communesGisozi et Nyabihanga.

1.2. ProblématiqueEn matière d�impact du changement climatiqueet du commerce sur la sécurité alimentaire, onpeut observer des problèmes de connexionsinterinstitutionnelles tant au niveau horizontalqu�au niveau vertical. Plus explicitement, laproblématique se pose en termes d�analyse de laproduction, de traitement et d�échange desinformations sur le climat, le commerce et lasécurité alimentaire dans les structuresrespectives des différentes parties prenantesd�une part, et entre les structures des différentssecteurs des parties prenantes d�autre part.

L�étude a ciblé les services publics concernés,c�est-à-dire le Ministère de l�Eau, del�Environnement de l�Aménagement duTerritoire et de l�Urbanisme ; le Ministère del�Agriculture et de l�Élevage, le Ministère del�Intérieur, le Ministère desTélécommunications, de l�Information, de laCommunication et des relations avec leParlement ; le Ministère du Commerce, de

l�Industrie, des Postes et du Tourisme ; ainsi queles directions générales de l�administrationcentrale, les établissements publics etAdministrations personnalisées (ISABU, IGEBU,OBPE), le secteur privé, des organisations de lasociété civile et des institutions internationalesayant des représentations au Burundi.

1.3. Objectifs de l�ÉtudeL�étude a pour objectif global d�apprécier lesniveaux de collecte, de traitement et d�échangesd�informations entre les différentes partiesprenantes au climat, au commerce et à la sécuritéalimentaire, d�analyser les forces et faiblesses deces systèmes d�information et de proposer dessolutions adaptées.

Les objectifs spécifiques sont :� identifier les problèmes qui handicapent la

collecte, le traitement et l�échanged�information,

� proposer des solutions alternatives,� et formuler des recommandations adaptées

à chaque partie prenante.

1.4. Importance de l�ÉtudeDans la région de la CAE, comme ailleurs, lasécurité alimentaire est une question sensible. Onne pourrait envisager une croissance économiqueen faisant fi de la sécurité alimentaire.

L�agriculture burundaise a pour missionfondamentale d�assurer à tous les Burundais lasécurité alimentaire en quantité et en qualité.Pour ce faire, elle doit passer d�une agriculturede subsistance à une agriculture commercialeassurant un revenu confortable aux ménages4.Les agriculteurs qui participeront à cettemutation profonde doivent être organisés,disposer des qualifications pertinentes etimpérativement faire partie des circuitsd�information et de communication qui doiventopérer tant horizontalement que verticalement.

L�importance de l�étude réside alors dans le faitque : i) elle met en relief les défis majeurs quiprivent les principaux artisans de la sécuritéalimentaire de l�information nécessaire, à savoir:

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3Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

i) les informations agro-météorologiques, lesinformations agro-écologiques et lesinformations sur les productions vivrières parsaison; ii) elle identifie les problèmes rencontréspar ceux qui sont chargés de collecter, traiter etmettre l�information à disposition des partiesprenantes à la sécurité alimentaire; iii) ellepropose des solutions alternatives; et iv) elleformule des recommandations à l�adresse dechaque type de partie prenante.

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4 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

Chapitre 2

Méthodologie

2.1. Cadre analytiqueCette étude de recherche analyse les mécanismesde communication aussi bien dans le sens verticalqu�horizontal sur les questions en rapport avecle lien entre le climat, la sécurité alimentaire etle commerce. Comme il s�agit de comprendre etaméliorer les interactions institutionnelles,l�étude s�est intéressée à plusieurs institutionsjugées directement ou indirectement concernéesou intéressées par la sécurité alimentaire, leclimat et le commerce. Il s�agit principalementdes institutions suivantes:

Ministère de l�Agriculture et de l�Elevage(MINAGRIE) qui a la mission de veiller, encollaboration avec les autres Ministères ayant lagestion des terres dans leurs attributions, à lasécurité alimentaire de la population par lapromotion des cultures vivrières et desproductions animales5.

Ministère de l�Eau, de l�Environnement et del�Aménagement du Territoire et des TravauxPublics et de l�Urbanisme (MEEATU) qui assurela tutelle de l�IGEBU, un établissement public àcaractère scientifique créé par le décret N° 100/146 du 30 Septembre 1980. L�IGEBU comprendun département de l�hydrométéorologie et de laclimatologie, qui est censé fournir régulièrementde l�information météorologique. Il assureégalement la tutelle de l�Office Burundais de laProtection de l�Environnement (OBPE), enremplacement de l�INECN. L�OBPE vient d�êtrerécemment créé par le Décret n° 100/240 du 29Octobre 2014. En 2009, le MEEATU adéveloppé une stratégie nationale et plan d�actionen matière d�éducation environnementale et desensibilisation, en vue de « forger une prise deconscience accrue de toutes les parties prenantes

et susciter leur engagement effectif vers desactions concrètes de protection del�environnement ».

Ministère du Commerce, de l�Industrie, desPostes et du Tourisme (MCIPT) qui a la missiond�assurer la régulation et le contrôle des prixpour certains produits agricoles stratégiques. Ilassure la coordination des activités de promotionindustrielle menées par les institutionsnationales, régionales et internationales,notamment dans le secteur de l�agro-industrie6.

Ministère de l�intérieur qui constitue unpartenaire incontournable dans la diffusion del�information et la mobilisation descommunautés. Ce ministère a pour mission degérer l�administration du territoire avec descapacités à encadrer et mobiliser la populationjusqu�à la base à travers les gouverneurs deprovinces et les administrateurs communaux7.

Ministère des Télécommunications, del�Information, de la Communication et desRelations avec le Parlement (MTICRP) qui veilleà la promotion des professionnels des médias. Ilcoordonne les initiatives et les actions entreprisespar différents intervenants en matière decommunication. Il assure, en collaboration avecles autres ministères concernés, la promotion, lesuivi et la mise en �uvre des Technologies del�Information et de la Communication (TIC) etpropose des programmes de formationconséquents.

Organisations de la Société Civile (OSC) et dusecteur privé (OSP) qui sont impliquées dans lesactivités en rapport avec le climat, la sécuritéalimentaire et le commerce. Elles diffusent des

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5Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

informations relatives à ces sujets. A titred�illustration, la maison de la presse organise deséchanges avec des leaders de la population autourde thèmes clairs, relatifs à l�environnement. LeFOPABU fournit des informations visant audéveloppement du monde rural. La CAPADorganise annuellement des foires agricolesnationales, qui sont des occasions privilégiéespour les producteurs agricoles de faire connaîtreleurs productions. L�INADES-FormationBurundi organise des fora qui réunissent lesdifférents intervenants du secteur agricole. LaCFCIB comprend une direction de lacommunication et du marketing. Elle gère uneradio qui diffuse des informations sur les produitscommerciaux et les opportunités dans les affairesdu commerce.

Institutions et organisations internationales sontaussi concernées par ces secteurs et diffusent desinformations sur ces sujets. On peut, à titreillustratif, mentionner que les activités de la FAOau Burundi s�articulent autour de 3 axes dont lacollecte, l�analyse et la diffusion de l�informationsur le secteur rural. Le Programme AlimentaireMondial (PAM) assure un suivi de la sécuritéalimentaire. Sur la base des résultats d�enquête,il fournit régulièrement des informations sousforme de bulletins qui expliquent notamment lesfacteurs des différentes variations de laproductivité agricole. Il est à noter que denombreux Partenaires Techniques et Financiers(PTF) interviennent pour le financement dusecteur agricole. Il s�agit notamment et par ordred�importance du FIDA, de la Belgique, de l�Unioneuropéenne. La GIZ à travers le projet ACCESS,financé en tant que contribution à la protectioninternationale du climat et de l�environnement àpartir d�un fonds spécial, le « Fonds pourl�énergie et le climat » (EFK). Il fait partie dupôle d�intervention prioritaire « Eau » de la

coopération germano-burundaise et contribue àaccroître la résilience de la population à l�égarddes effets négatifs du changement climatique dansles domaines d�activité suivants :

- « mainstreaming » du changementclimatique et de l�adaptation, c�est-à-direintégration systématique de ce thème danstous les processus de décision et à tous lesniveaux de la société ;

- Application de mesures d�adaptation dansdes bassins versants particulièrementvulnérables ;

- Appui à la mise en �uvre d�un systèmed�alerte précoce couvrant l�ensemble dupays.

2.2. Collecte et analyse desinformationsLa méthodologie adoptée a été participative etinclusive. L�étude s�est focalisée sur la récoltedes données (de source documentaire et deterrain), leur traitement et leur analyse ainsi quela rédaction de la version provisoire et de sacorrection. L�analyse documentaire a consisté àfaire l�assemblage, l�exploitation, l�analyse et lasynthèse des documents disponibles et jugéspertinents.

Suite à l�étude préliminaire des différentsdocuments, le travail de terrain a consisté enl�élaboration des outils de collecte desinformations, à savoir des questionnaires, desguides d�interview d�individus et en groupes.Ensuite, le travail a consisté à s�entretenir sur leterrain avec les différentes parties prenantes età enregistrer systématiquement leurs réponses.La rédaction de la première version a été uneétape décisive pour avoir un document de travailà soumettre à l�analyse et à la validation par lesdifférentes parties prenantes.

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6 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

Chapitre 3

État des lieux de la communication

D�une façon générale au Burundi, plusieursdocuments politiques mettent en relief desactions se rapportant à l�échange d�informationou affirmant la nécessité d�échange d�informationavec des outils classiques comme les réunions,les rapports, les courriers et des outils modernescomme le téléphone et Internet.

Dans un pays où la population estmajoritairement analphabète, les médias sont trèsimportants dans la transmission des messages.Ainsi trois types d�outils importants sont utilisésà savoir la presse écrite, l�audio-visuelle et lesradios. La presse écrite est relativement peu

présente dans le domaine de la sensibilisation dupublic.

Comme mentionné plus haut, le changementclimatique, le commerce et la sécurité alimentairesont gérés par des institutions diverses qui d�unepart essaient de créer des synergies et d�autre partne coordonnent pas toujours leurs actions destinéesà informer le public en général ou des cibles enparticulier. L�analyse Forces-Faiblesses-Opportunités-Menaces (FFOM), ci-après, fait l�étatdes lieuxdes interactions institutionnelles auniveaude l�échange d�information, sinon les détailsfigurent dans les sous titres de ce même chapitre.

Forces

� Existence d�un cadre institutionnelet juridique de la Directionchargée des statistiques etinformations agricoles.

� Existence de points focauxsectoriels.

� Au niveau du MINAGRIE :diffusion de l�information à partirde la DPAE.

� Au niveau du MININTER :Diffusion de l�information à partirde la province.

� Existence des cadres d�échanged�informations au niveau deschefs-lieux des provinces.

� ISTEEBU : organe central decoordination technique desactivités du Système StatistiqueNational.

Faiblesses

� Inexploitation du peu d�information renduedisponible.

� Faible capacité d�un cadre favorable desensibilisation des décideurs.

� Faible capacité de synergie entre les politiquessectorielles.

� Données sur la sécurité alimentaire, le climat et lecommerce lacunaires.

� Insuffisance de mécanisme d�harmonisation desméthodologies de collecte des données par lesdivers intervenants.

� Insuffisance de ressources humaines qualifiées, enjournalisme, statistiques et changement climatiqueau niveau de l�ISTEEBU, du MEEATU, duMTICRP, etc.

� Faibles capacités techniques (matériel inadapté,manque de moyens de déplacement) des serviceschargés de collecter l�information.

Analyse FFOM du cadre institutionnel d�échange d�information sur le climat, la sécurité alimentaireet le commerce

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7Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

� Relations fonctionnelles de l�analyse FFOMen matière d�échange d�information sur leclimat, la sécurité alimentaire et le commerce

La loi N° 1/17 du 25 septembre 2007 portantorganisation du système statistique est intervenuepour répondre à un besoin d�opérationnalisationdu Système Statistique National (SSN) en place.Il définit les missions des services et organismeschargés de la production et de la diffusion des

données statistiques au Burundi8. Le SSNpourrait être développé comme un systèmeefficace de partenariat public et privé dans lesecteur de la communication, pour servir ausside partenariat sur les activités traitant de lasécurité alimentaire. Il pourrait aussi contribuerà résoudre le manque d�harmonisation desméthodologies de collecte et de diffusion desmessages aux communautés par les diversintervenants.

� Démarrage de 4 radioscommunautaires en 2011.

Opportunités

� Existence d�un cadre de partenariatsur les activités traitant de la sécuritéalimentaire.

� Décentralisation du MINAGRIEjusqu�au niveau des collines.

� Existence des Comités deDéveloppement Communautaire(CDC)

� Généralisation de la fibre optique.� Possibilité de produire des

publications en synergie.� Volonté du Gouvernement de rouvrir

l�école de journalisme.� Présence des ONG internationales

dotées de moyens humains etmatériels adaptés.

� Confessions religieuses réputées pourleur forte capacité de mobilisation.

� Insuffisance de synergie au niveau de la collectedes informations.

� Faibles capacités des structures chargées dediffuser l�information.

� Absence d�un cadre formel de coordination desinterventions en matière d�échanged�informations.

� Non prise en compte des groupes les plusvulnérables dont les femmes et les producteursruraux.

� Insuffisance des centres d�échangesd�information

� Insuffisance de radios communautaires.� Absence de mécanisme de partage des

informations.� Difficulté d�harmonisation de diffusion des

messages aux communautés par les diversintervenants.

Menaces

� Partenaires peu habitués au partage del�information.

� Diffusion d�information dans un sens mais sansinformation retour de la part des bénéficiaires.

� Instabilité de la tutelle administrative dontdépendent les producteurs des servicesstatistiques sectoriels.

� Dépendance des financements des partenairesfinanciers du MINAGRIE pour la conduite desenquêtes.

� Un bon nombre de sources d�informationinaccessibles aux analphabètes (comme lesjournaux).

� Caractère relativement onéreux du processusde production de l�information.

Source : Tableau construit par l�auteur à partir des informations de source documentaire et d�interviews.

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8 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

Le MINAGRIE est décentralisé jusqu�au niveaudes collines. Il existe de nombreux prestatairesde services dans le secteur agro-sylvo-pastoral,notamment des ONG internationales jouissantd�expériences variées dans l�exécution des projetsde développement agricoles. De même, les CDCsont plus ou moins fonctionnels sur toutes lescollines du pays. Certains projets, comme ceuxexécutés par le FIDA, mettent en place desstructures communautaires. Même si elles nesont pas toutes sur le terrain, les associations sansbut lucratif se comptent par milliers au Burundi.

La présence sur terrain de différents intervenantsdu secteur public et privé pourrait servir de relaispour contribuer à résoudre le triple problèmed�insuffisance de mécanisme de partage del�information, de centres d�échanged�information et de radios communautaires. Parailleurs, au niveau des chefs-lieux des provinces,l�expérience initiée des cadres d�échangesd�information pourrait être généralisée pour,d�une part, pallier à la faible capacité desensibilisation des décideurs et, d�autre part,servir de modèle au niveau d�autres entitésadministratives telles que les communes, leszones et les collines.

Le Gouvernement du Burundi a la ferme volontéde rouvrir l�école de journalisme. Si cetengagement devait se traduire par des actes, ilcontribuerait à résoudre l�insuffisance desressources humaines qualifiées. Certaines ONGinternationales pourraient, moyennant un bonpartenariat, contribuer à renforcer les capacitéstechniques de certaines structures chargées dediffuser l�information.

Le Burundi est en train d�installer la fibre optiquepour une connexion haut débit. La généralisationde la fibre optique pourrait révolutionner lacommunication tant à l�intérieur qu�à l�extérieurqui, actuellement souffre de l�insuffisance desavancées technologiques rendant ainsi l�échanged�information et la communication très difficile.

L�ISTEEBU a été érigé en organe central decoordination technique des activités du SystèmeStatistiqueNational. Cette position de l�ISTEEBUpourrait être renforcée pour contribuer à

résoudre le manque de synergie entre lesdifférentes politiques sectorielles et au niveau desdifférents intervenants en ce qui concerne leurspublications.

Certains partenaires sont encore peu habitués àla culture et au partage de l�information9.Certains gardent l�information pour eux-mêmes,d�autres lui donnent un caractère de discrétion,d�autres ont tendance à la monnayer. Il n�y a pasde mécanisme de restitution ou d�évaluation del�efficacité de l�information diffusé. Les secteurspublic et privé ont besoin de nouer des relationsde partenariat pour rationnaliser la collecte etde partage de l�information. Si ce pari est gagné,il nécessitera une harmonisation desméthodologies, de traitement et d�analyse desdonnées et de partage d�information entre lesintervenants.

Le MINAGRIE dépend des partenairesfinanciers pour la conduite des enquêtes. De plus,le processus de production de l�information revêtun caractère très onéreux. Le rétablissement desmoniteurs agricoles, réputés polyvalents auniveau des collines et proches des petitesexploitations pauvres, pourrait alléger le coût desenquêtes. En effet, le MINAGRIE et l�ISTEEBUpourraient renforcer leurs capacités et les utilisercomme des enquêteurs. Ainsi, ils pourraient êtremieux rémunérés et avoir aisément les moyensde communiquer avec les vétérinaires, les etagronomes communaux et les DPAE.

De nombreuses sources d�information, commeles journaux, sont inaccessibles aux petitsproducteurs démunis et ne peuvent pas servir auxanalphabètes représentant près de 60% enmilieurural. Les confessions religieuses sont connuespour leur forte capacité de mobilisation despopulations. Certaines, parmi elles, recourentaux activités de développement comme moyende chercher des adeptes. L�analphabétisme estun problème qui, à terme, peut être résolumoyennant l�implication de différentes partiesprenantes dont les confessions religieuses.

Dans cette analyse, on note l�insuffisance de laprise en compte des groupes vulnérables dontles femmes et les producteurs ruraux. Là aussi

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9Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

les confessions religieuses, avec leur forte capacitéde mobilisation, peuvent être mises àcontribution dans cette approche.

3.1. Collecte des informationsPour agir efficacement, les parties prenantes à lasécurité alimentaire, au climat et au commerceont besoin d�échanger l�information quicomprend des données scientifiques surl�environnement, des données sur l�économie, des

données sur le mode de vie des populations, desdécisions politiques, des textes légaux etréglementaires, etc.

Le tableau ci-après récapitule les méthodologies,les approches utilisées et préconisées de quelquesparties prenantes des secteurs public et privés,des OSC et des institutions internationales et faitdes commentaires. Les détails sur la collecte, letraitement et la diffusion de l�information sontdétaillés tout au long du troisième chapitre.

MINAGRIE

MCIPT

Analyse des mécanismes de diffusion et collecte de l�information par les différentes parties prenantesau Burundi

Collecte : Enquêtessur terrain, SIG,méthode statistique,Observations,interviews, jugementsd�experts

Traitement :statistique,informatique,synthèse,vérifications

Diffusion :Médias, documentsaudio visuels

Collecte :Observations,interviews, jugementsd�experts

Traitement :vérifications,synthèse

Diffusion :Médias, documentsaudio visuels

Sources :Démembrements(Moniteur, agronome/vétérinaire, DPAE,Porte-parole), IGEBU,FAO, PAM, FIDA etc.

Traitement : DPAE,Direction desstatistiques

Diffusion :Démembrements,Porte-parole, AMISTA,RTNB, radios ettélévisions privées,séminaires,vulgarisation, etc.

Cibles : Agri-éleveurs

Sources : 4 bureauxrégionaux etpartenaires

Traitement : Cabinet,Services

Diffusion :Radiotélévisions,Bureaux régionaux,réunions, séminaires

Cibles : Commerçants

LeMINAGRIE aun besoin de plusde synergie avecles organisations/institutions àvocationcommerciale etl�ISTEEBU

Le MCIPT abesoin de mettreun accent sur lelien entre lavariation des prixet le changementclimatique

LeMINAGRIEentretient desrelations limitéesavec le MCIPT

L�information duMCIPTmet unaccent sur lavariation des prixsans faire le lienavec lechangementclimatique pour lesdenréesalimentaires

Institution/Organisation

Méthodologie Approche utilisée Approchepréconisée

Commentaires

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10 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

Institution/Organisation

Méthodologie Approche utilisée Approchepréconisée

Commentaires

MEEATU

ADISCO

FAO

PAM

Collecte :Observations,interviews, jugementsd�experts

Traitement :Vérifications

Diffusion :Médias, documentsaudio visuels.

Collecte :Etudes sur terrain,Observations sur lesmarchés, interviews,Réunions, Jugementsd�experts

Traitement :vérifications,synthèse

Diffusion :Médias et documentsaudio visuels.

Collecte :Etudes, enquêtes surterrain.

Traitement :vérifications,synthèse

Diffusion :Médias, documentsaudio visuels

Collecte :Etudes, enquêtes surterrain.

Traitement :vérifications,synthèse

Diffusion :Médias, documentsaudio visuels

Sources : Démembrements(IGEBU, OBPE, etc.)

Traitement : Cabinet etdémembrements

Diffusion : Guides, Porte-parole, RTNB,Séminaires, radios ettélévisions privées, Clubs,documents desensibilisation

Cibles : Tout public

Sources : Démembrements,Etudes, observations

Traitement : Siège

Diffusion : Bulletin, Papier,Site web, Radios ettélévisions, rapports,séminaires, foires,vulgarisation.

Cibles : Agri-éleveurs,micro entrepreneurs,partenaires

Sources : Démembrements,enquêtes, études

Traitement : Siège

Diffusion : Plateforme de lasécurité alimentaire,Bulletin du système desNU, site web

Cibles : Tout public

Sources : Démembrements,enquêtes, études

Traitement : Siège etdémembrements

Diffusion : Plateforme de lasécurité alimentaire,rapports, bulletin dusystème des NU, site web

Cibles : Tout public

Le MEEATU abesoin d�exécuterl�engagement duMINAGRIE et del�IGEBU de sedoter d�unbulletinmétéorologiquequi serait diffuséquotidiennementsur les ondes de latélévisionnationaleburundaise.

L�ADISCO abesoin d�adopterune synergie avecles autres OSC,commeCAPAD,pour minimiserles dépenses liéesà la diffusion del�information

Comme iltravaille avec leMINAGRIE etd�autrespartenaires, il abesoin decontribuer àgénéraliser laconstitution deshangars destockage

Comme iltravaille avec leMINAGRIE etd�autrespartenaires, il abesoin d�étendrel�expérience àtout le territoirenational

Comme certainsservices duMEEATUappartenaientinitialement auMINAGRIE, ces 2ministères ont desliens historiques etdoivent adopterdes synergiessurtout en matièrede changementclimatique.

L�ADISCO estconfrontée àd�importantescharges liées à ladiffusion del�information surles ondes de laRTNB.

La FAO réalisedes enquêtes sur ladisponibilité desproduits agricoles.

Le PAM réalisedes enquêtes dansdes régions cibléesen collaborationavec leMINAGRIE.

Source : Tableau construit par l�auteur à partir des informations de source documentaire et d�interviews.

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11Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

Le MINAGRIE est vraisemblablementl�institution la mieux organisée pour la collecte,le traitement et la diffusion de l�informationcompte tenu de sa décentralisation, de sonpartenariat diversifié et de son approcheméthodologique variée. Son approche devraitnéanmoins être harmonisée avec celle desinstitutions décrites ci-dessus. De même, encomparaison avec les deux autres provinces,Ruyigi etMwaro semblent être mieux organiséespour la collecte, le traitement et la diffusion del�information compte tenu du cadre d�échanged�information provincial piloté par la DPAE, dela synergie des médias opérationnelle aux chefs-lieux des provinces et de la création du « Comitémixte Burundi-Tanzanie » pour le cas spécifiquede Ruyigi pour échanger l�information avec laTanzanie sur la disponibilité du riz, du maniocet du haricot.

3.1.1. Collecte des informations par lesministèresLes cabinets ministériels reçoivent desinformations essentiellement de leurs propresdémembrements (directions générales,départements, institutions sous leur tutelle). Ilsreçoivent également les informations desdémembrements d�autres institutions publiques,du secteur privé, des OSC et des institutionsinternationales.

a. MINAGRIE

� Flux verticauxLe MINAGRIE compte des agents sur le terrainjusqu�aux collines. Depuis le moniteur agricolebasé sur la colline, l�information parvient aucabinet du MINAGRIE, sous forme de rapportécrit ou verbal, en passant respectivement par letechnicien agricole, l�agronome /vétérinairecommunal, la DPAE et la cellule de coordinationdes DPAE au niveau du cabinet. ChaqueDPAE comprend un service de formation, devulgarisation, de recherche et développement, etd�appui aux OPA. La DPAE : i) élabore lesprogrammes d�activités et appuie les PCDC enmatière d�agriculture et d�élevage, ii) assure lavulgarisation et la diffusion des outils didactiquesdans les structures provinciales, communales, des

zones et des collines de l�agriculture et del�élevage, iii) distribue des fiches techniques deproduction en collaboration avec la FAO.

Les informations collectées par les DPAE ettransmises au cabinet du MINAGRIE portentsur la disponibilité et les besoins des engrais envente dans toutes les provinces, les prix pratiquéset le contrôle de la qualité. Elles portent aussisur les flux migratoires et les invasions desmaladies et ravageurs. Ces dernièresinformations permettent au cabinet duMINAGRIE d�agir rapidement et préventivementle cas échéant.

Notons que la Direction Générale de laPlanification Agricole et de l�Élevage (DGPAE)est dotée d�une direction des statistiques etinformations agricoles qui produit les donnéesstatistiques suivantes : i) la production agricole(vivres, cultures industrielles, intrants), ii) lasécurité alimentaire, iii) les prix des denréesagricoles, iv) la production animale, de la pêcheet de la pisciculture, v) des épizooties, vi)l�inventaire des cheptels.

Le MINAGRIE reçoit aussi des informations del�IGEBU qui envoie des prévisionsmétéorologiques par voie électronique.

� Flux horizontauxLe cabinet du MINAGRIE reçoit lesinformations en provenance:

� du cabinet du MEEATU à l�occasion desréunions ou d�événements auxquels il estconvié

� d�échanges entre les porte-paroles des deuxministères qui sont en contact permanent,

� des résultats d�enquêtes initiées par le PAMdans le cadre du « Food SecurityMonitoring System », etc.

Le schéma ci-après montre le circuit del�information allant duMINAGRIE aumoniteuragricole, sans oublier les autres sources en dehorsde la structure du ministère. Lors de la diffusion,l�information emprunte le même circuit dans lesens inverse.

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12 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

b. MCIPT

Le cabinet du MCIPT, est informé par sesBureaux Régionaux du Commerce basés àKayanza, à Gitega et à Makamba. Au BureauRégional de Kayanza, qui a fait l�objet de visite,il existe une structure appelée « Commissionprovinciale chargée du suivi et de l�évaluation desprix ». Elle est présidée par le chef du Bureau.La vice-présidence est assurée par le conseilleréconomique du gouverneur. L�administrateur dela commune Kayanza est son secrétaire. Lesautres membres sont le procureur, le chargé dela documentation, le commissaire de la police desécurité intérieure, le représentant desconsommateurs, le comptable de province et legérant du dépôt de la Brasserie et Limonaderiedu Burundi (BRARUDI).

Le Bureau organise des réunions desreprésentants des commerçants et des autoritésadministratives de la province au moins une foistous les trois mois. En cas d�irrégularité (parexemple un cas grave de fraude signalé sur unefrontière avec un Etat voisin) ou d�unecommunication officielle (par exemple desdiscussions sur des changements des prix d�un

produit), la réunion est ouverte à tout le monde.Le Bureau transmet ses rapports au Directeurdu Commerce Intérieur avec une copie auDirecteur Général du Commerce et auGouverneur de Kayanza.

Ce bureau suit attentivement la situation desproduits y compris ceux dont les prix sontréglementés à savoir les produits BRARUDI, lecarburant et le sucre de la Société Sucrière duMoso (SOSUMO). Il fait régulièrement un relevédes prix des produits locaux au marché deKayanza et dans les marchés des collectivitéslocales. Toutes ces informations sont transmisesà la hiérarchie. Comme le secteur agricole(DPAE) et le secteur du changement climatiquene sont pas représentés au sein de la commission,la probabilité que l�information collectée, c�est-à-dire les relevés de prix, ne fasse pas de lienavec le changement climatique et la sécuritéalimentaire est élevée. De là on conclut quel�information sur le commerce, basée seulementsur le relevé des prix, est insuffisante car, pourles produits agricoles, elles n�expliquent pas lesdifférentes variations de prix en lien avec lechangement climatique.

Circuit de l�échange de l�information au Burundi

Source : Schéma construit par l�auteur à partir des informations de source documentaire et d�interviews.

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13Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

c. MTICRP

Le cabinet du MTICRP dispose d�un importantorgane de diffusion de l�information à savoir « LeRenouveau du Burundi ». Pour collecterl�information relative à la sécurité alimentaire,au climat et au commerce, ce quotidien disposede trois principales sources à savoir: i) des ateliersorganisés par ses partenaires autour de cesthèmes et auxquels il est convié, ii) des documentsélaborés par des experts et traitant de ces sujets,iii) des interviews des spécialistes de ces domainesconduits par ses journalistes10. Tous les lecteursdu journal « Le Renouveau », y compris lesétrangers ou la diaspora burundaise peuventconsulter web www.ppbdi.com qui contientl�information diffusée par le journal. Pouraméliorer l�échange d�information, le journalcompte constituer une base de données ainsi quedes adresses notamment électroniques de tousles partenaires constituant des lecteurs virtuelsdu journal ou cette fois ci des sources potentiellesd�information pouvant intéresser le Renouveau.De là on conclut que l�information collectée parcet organe coûte cher dans la mesure où elle estproduite quotidiennement pour ne servir que deslecteurs minoritaires qui comprennent la languefrançaise.

d. Provinces

Au niveau de chaque province, il existe plusieursstructures aux missions variées. De par leursactivités, elles sont d�importantes sourcesd�information sur la sécurité alimentaire, leclimat et le commerce, pour les cabinetsministériels et pour les autres parties prenanteshorizontalement (de la base au sommet et vice-versa) et verticalement (collaboration entredifférents services �uvrant dans la province).Ces structures ont la possibilité d�échangerl�information entre elles au niveau de la province,tout comme certaines d�entre elles ont la latitudede descendre au niveau des communes, deszones, voire des communautés, pour diffuserl�information. Il s�agit notamment:

� des cadres d�échanges sur tout le quotidiende la province. Ce cadre s�appelle « Comitémixte de sécurité » à Kirundo11, « Groupesectoriel de l�agriculture et dudéveloppement rural » à Ruyigi12 etGroupe Sectoriel Agriculture-Elevage-

Développement Rural-Environnement » àMwaro13. Ce cadre réunit tous les servicesprovinciaux et d�autres intervenants dontles ONG et les médias,

� du Comité Provincial de DéveloppementCommunautaire (CPDC) présidé par leGouverneur

� de la DPAE qui organise régulièrement desréunions thématiques à l�intention de tousles acteurs de la sécurité alimentaire.

e. Communes

Au niveau de la commune, il existe aussiplusieurs structures ou services dont les activitéssont d�importantes sources d�informations sur lasécurité alimentaire, le climat et le commerce. Ils�agit :

� du point focal (à Kirundo),� de l�Agronome communal,� du Vétérinaire communal,� du Conseil Communal (CC),� du Comité de Développement Collinaire

(CDC), etc.

Dans les communes, pour collecter desinformations, ces structures ou services font desdescentes sur terrain et ont la possibilitéd�observer des cultures, organisent des réunionset produisent des rapports réguliers oucirconstanciels (notamment en cas decatastrophes), diffusés à plusieurs niveaux.L�Administrateur communal reçoit desinformations du CDC. Les procès-verbaux desréunions du CC sont envoyés au Gouverneur, etle CC participe aux réunions organisées par leGouverneur.

La DPAE et les responsables des projets exécutésdans les circonscriptions de ces mêmes DPAEinvitent les membres des CCDC à participer auxateliers de formation. A Mwaro, le CCDC estun organe qui ne dépend pas hiérarchiquementde l�autorité communale. Il donne son rapportaux Sénateurs élus dans la Province. Il donne aussirapport au Conseil Provincial de Développement(CPD), sans cependant recevoir d�information enretour14.

Les organisations communautaires, liées par deschaînes de solidarité, traitent et échangent des

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14 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

informations avec l�agronome communal et levétérinaire communal15. Au sens de la DPAE,une chaîne de solidarité est un système de créditen nature instauré dans un contexte de crisemarqué par l�insolvabilité des bénéficiaires cibles,à savoir les populations les plus démunies et quisouffrent de l�inexistence d�un crédit adapté àleurs conditions.

Dans leurs réunions, ces structures ou servicesy invitent d�autres services ou organisationscomme les chefs de collines qui enrichissent lesdébats et permettent de diversifier lesinformations. L�agronome communal informe laDPAE qui a la compétence d�alerter lesinstitutions internationales comme la FAO. Pourinformer le plus grand nombre possible depersonnes, il utilise les canaux les plus efficacesde transmission d�information notamment via descommuniqués lus dans des églises et autresrassemblements des confessions religieuses. Cesdernières ont la possibilité d�informer un grandnombre de population lors des rassemblementsdes fidèles.

Au niveau de la zone16 et de la colline, il existedes autorités ou entités comme le Chef de zone,le Chef de colline, le Chef de secteur, leTechnicien agricole (au niveau de la zone quis�occupe à la fois des aspects agricoles etvétérinaires), le Moniteur agricole (au niveau dela colline), le CDC, qui interagissent et au seindesquelles se fait l�échange d�information. A titred�illustration, le Moniteur agricole travaille avecle chef de colline et transmet régulièrement sesrapports à l�agronome communal. Remarquons,en passant, que la RTNB dispose d�antennes auniveau des communes et des collines17.

3.1.2. Collecte des informations par le secteurprivé et les OSCPour collecter les informations, le secteur privéet les OSC utilisent plusieurs voies et moyensdont:� le téléphone : comme certaines OSC et le

secteur privé ont des agents sur terrain, ellesutilisent le téléphone pour collecter lesinformations surtout urgentes

� les interviews et enquêtes sur le terrain :certaines OSC surtout les médias utilisent les

interviews pour collecter les informations.Parmi elles il y en a qui ont des moyensfinanciers et humains pour collecter desinformations par des enquêtes,

� les réunions : le secteur privé et certaines OSCorganisent des rencontres régulières avec desgroupes d�agriculteurs locaux dans le cadrede leurs projets,

� les comptes rendus des réunions ordinaires,des séminaires, des ateliers : lors de cesdifférentes rencontres, les participantsémettent de nombreux avis et considérationsdont les comptes rendus sont de bonnessources d�informations pour les OSC et lesecteur privé,

� les reportages : c�est un autre moyen decollecte des informations utilisé surtout pourles médias,

� les rapports : les organisations publiques etprivées produisent régulièrement des rapportsà plusieurs fins, qui sont aussi de bonnessources d�informations,

� les dépêches : les journalistes des médiasprivés, et publics, ont recours à cette voie pourcollecter les informations,

� les réunions de rédaction : dans certainesprovinces, comme Ruyigi, les journalistes desdifférents médias se rencontrent pour rédigerensemble leurs articles. Comme chacun estcensé partager ses informations, cette séanceest une autre source d�information,

� les interviews des autorités (radios nationaleet privées) et des experts : les avis donnés pardes experts sur un sujet donné lors de cesentretiens sont de bonnes sourcesd�information grauites à la portée des OSC,

� l�exploitation des documents pertinents : c�estaussi une autre source d�information surtoutpour les journaux, tels que « Le Renouveaudu Burundi »,

� les animateurs : certaines OSC, surtout cellesspécialisées dans la vulgarisation del�information, des techniques culturales parexemple, ont des animateurs sur terrain. Lorsdes séances de vulgarisation, elles en profitentpour collecter l�information,

� les observations : certaines organisations n�ontpas besoin d�utiliser des moyens coûteux pourcollecter l�information. A titre d�illustration,de simples observations des champs leur

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permettent de collecter l�information sur laqualité de la récolte.

3.1.3. Collecte des informations par desinstitutions internationalesComme mentionné plus haut, les institutionsinternationales collectent leurs informations avecdes méthodes plus ou moins avancées et qu�ellesdiffusent à travers plusieurs canaux. Concernanten particulier le PAM, il assure un suivi de lasécurité alimentaire. Pour collecter l�information,il effectue des enquêtes dans des régions cibléesen collaboration avec le MINAGRIE et fait desétudes sur la vulnérabilité à l�insécuritéalimentaire dans le cadre du « Food SecurityMonitoring System »18.

Le FIDA encourage l�appropriation par lescommunautés rurales de la reconstruction de leurcapital social, des processus de production etd�emploi. Il collecte d�importantes quantitésd�informations en mettant en �uvre denombreux projets sur tout le territoire national19.À titre d�illustration, le projet ProgrammeTransitoire de Reconstruction Post-Conflit(PTRPC), du FIDA apparaît au budget généralrévisé de 2014 avec unmontant de 1.665.772.591FBu et couvre les provinces de Bujumbura rural,Bururi et Ruyigi. Le Projet d�Appui àl�Intensification et à la Valorisation Agricoles auBurundi, PAIVA B, apparaît au même budgetavec unmontant de 7.767.093.938 FBu et couvreles provinces de Cibitoke, Gitega, Karuzi,Kayanza, Bubanza et Muramvya20. Lors de leurmise en �uvre, ces projets communiquenthorizontalement entre eux tandis que le FIDAcommunique avec ses partenaires, dont leMINAGRIE, d�autre part. Ainsi, il fournit deprécieuses informations sur le secteur agricole.Il est à noter que le FIDA est une organisationinternationale qui, souvent, met en �uvre desprojets en partenariat et dont les interventionscontiennent au moins un élément qui reflète unesensibilisation aux problèmesenvironnementaux21. La FAO est partenaire auprojet PAIVA B par exemple.

La FAO collecte, analyse et diffuse l�informationsur le secteur rural qui constitue, d�ailleurs undes trois axes d�articulation de ses activités. Elle

commandite des études, collecte l�informationsur les données concernant la productionagricole.

Le PNUD collecte l�information à partir desimages satellite de quelques provinces et mènedes études sur la vulnérabilité à l�insécuritéalimentaire.

3.1.4. Défis à relever dans la collecte desinformationsIls sont de plusieurs ordres. Nous pourrions lesclasser en trois catégories.

a. Défis d�ordre institutionnelLe premier défi à relever est d�ordreinstitutionnel, c�est-à-dire unmanque de synergieentre les politiques sectorielles des intervenants.Cela se traduit par une absence de un cadreformel de coordination des interventions enmatière de collecte d�information. Chaqueintervenant agit en solitaire. A titre d�illustration,le MINAGRIE a un département des statistiqueset informations agricoles qui détient une banquede données statistiques. En même temps,l�Institut des Statistiques et Etudes Economiques,ISTEEBU, est une autre institution publiquechargée de la statistique. Il ne serait pas étonnantque ces institutions se retrouvent sur le mêmeterrain pour exécuter le même travail.

Le MEEATU, le MINAGRIE et le MTICRPdiffusent toute l�information, sur le changementclimatique et la sécurité alimentaire, sur les ondesdes radios et télévisions en ciblant le public, lescommunautés locales et les agri-éleveurs, maischaque ministère le fait isolément. LeMINAGRIE a une tranche à la RTNB et reçoitl�information météorologique de l�IGEBU, maisla synergie entre ces deux institutions tarde à seconcrétiser. Rappelons que l�IGEBU et leMINAGRIE avaient pris l�engagement de publierquotidiennement un bulletin météorologique surles ondes de la RTNBmais le bulletin est toujoursattendu. Le MINAGRIE et le MICPT sontrarement en contact22.

Ces défis d�ordre institutionnel ne sont pasinsurmontables. Au chef-lieu de la province deRuyigi, des commerçants, appuyés par l�autorité

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16 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

provinciale, sont parvenus à créer un « Comitémixte Burundi-Tanzanie » pour échangerl�information sur la disponibilité du riz, dumanioc et du haricot. Avec cette information etd�autres arrangements, les commerçants n�aurontmême pas besoin de se déplacer pour conclurele marché. Le système est prometteur dans lamesure où sur de simples documents, ces denréesalimentaires pourront circuler de la Tanzanie auBurundi et vice versa23. Un tel arrangementprofite, sans doute, à d�autres provinces étantdonné que les commerçants sont toujours enquête de meilleures opportunités de vente.

b. Défis d�ordre humain, matériel et financierCertains ministères souffrent de l�insuffisancede ressources humaines qualifiées. Si leMINAGRIE et le MCIPT ont la possibilité detrouver des cadres qualifiés et formés auBurundi, les autres ministères n�ont pas toujourscette chance. Pour la formation qualifiante et leperfectionnement dans les domaines duchangement climatique et des statistiques, lesministères ou organisations concernés doiventenvoyer leurs cadres à l�étranger ou alors leurpermettre de suivre des cours parcorrespondance. C�est ainsi que, dans sesdémembrements, le MEEATU se contente desgéographes, des biologistes et des agronomesavec des capacités inadéquates. En effet, à leurrecrutement ces cadres n�ont pas deconnaissances suffisantes sur certains aspects dela gestion environnementale comme l�adaptationau changement climatique. Sans renforcement decapacités, ils ne pourraient pas comprendrecomment faire le lien entre la sécuritéalimentaire, le changement climatique et lecommerce.

L�insuffisance des moyens financiers et matérielsest un autre défi extrêmement important. C�estun grand handicap à la collecte et à la diffusionde l�information qui représentent un coût deproduction très élevé. Les spots, pour informerles agriculteurs, coûtent auMINAGRIE460.000FBu par trimestre.

En outre, il est difficile de collecter desinformations sans moyen de déplacement, alors

que le Burundi applique ce qu�il a appelé le« système de charroi zéro ». C�est-à-dire que lesservices publics fonctionnent avec un charroiextrêmement réduit. Une DPAE dispose d�un seulvéhicule tandis que les agronomes communauxn�ont pas de moyens de déplacement.

Un autre exemple frappant est la marge deman�uvre réduite laissée au chef du BureauRégional du Commerce à Kayanza en termes decommunication24. Lui-même n�a pas de moyende déplacement, et se voit imposer un quota de7.500 FBu (moins de 5$US) de consommationtéléphonique par mois pour communiquer avecles quatre provinces du nord à savoir Ngozi,Kayanza, Kirundo et Muyinga, ainsi que latransmission d�information urgente à Bujumbura.

c. Défis d�accès aux bonnes sourcesd�informationLes défis sont liés entre eux. D�une part, l�accèsaux bonnes sources d�information, requiertd�importants moyens comme des véhicules toutterrain. Ceci est en contradiction avec unedécision du gouvernement burundais appelé« charroi zéro », qui prévoit d�utiliser le moinsde véhicules possible. Pour avoir la bonneinformation au bonmoment, le porte-parole doittéléphoner et souvent il n�a pas assez de créditdans son téléphone portable25. Le responsable,en quête d�information, doit être sur terrain, tenirdes réunions régulières, exploiter les rapports desprojets de sa circonscription, suivre les chaînesde solidarité communautaire. Plus concrètement,pour le vétérinaire de Ruyigi, le demandeurd�information doit passer beaucoup de temps avecles CDC, suivre les exploitations en utilisantl�approche « Farmers, Field, School (FFS) »(Champ, École, Paysan), mais tout cet effort aun coût26. Une réunion a été tenue entre l�IGEBUet les DPAE au sujet de l�accès aux informationsmétéorologiques de cet institut. Pour lescorrespondants de l�ABP, pour avoir la bonneinformation, l�opération peut s�avérer périlleusecar certains partenaires sont peu habitués à laculture et au partage de l�information. Certainsresponsables, qui devaient donner del�information, refusent même parfois de coopéreravec les médias27.

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D�autre part, le manque d�harmonisation deméthodologie de collecte des informations chezdivers intervenants est une réalité. Les donnéeslacunaires et incorrectes28 sont monnaie courantedans la mesure où les méthodologies pour lescollecter varient d�une organisation à une autre.L�ISTEEBU a choisi la méthode d�enquête à partirde tirages aléatoires et a récemment commencéà élaborer des outils méthodologiques de collectede données qui seront validés prochainement29.Les services des DPAE, qui collectent lesinformations sur terrain utilisent eux desméthodes apparentées aux enquêtes maismaîtrisent difficilement ces procédures etméthodes malgré les formations reçues.

3.2. Traitement des informationsDe part leurs missions, certaines organisationssont chargées de traiter les informations avantde les diffuser. C�est le cas des professionnelsdes médias. Toutefois, les correspondantsprovinciaux de la RTNB/ABP ne sont pas formésdans le domaine du traitement de l�informationtechnique spécialisée, comme par exemple lesinformations sur le climat, le commerce et lasécurité alimentaire. Ils éprouvent donc desdifficultés à établir les liens entre ces troissecteurs. En guise de traitement, ils se contententde vérifier et d�équilibrer l�information. Pouréquilibrer l�information, les correspondants dela RTNB multiplient les sources d�informationen s�adressant notamment aux administratifs àla base et en amont.

L�information une fois traitée de cette façon parces correspondants envoyés à Bujumbura. LaRTNB se charge alors de la diffuser. Le ServiceNational des Renseignements (SNR) exploite toutparticulièrement les informations de sourceofficielle. D�autres radios privées, commeIsanganiro, Bonesha, Radio Publique Africaine(RPA), et d�autres peuvent également relayerl�information.

Notons que les radios privées sont nombreuseset continuent de naître tandis que les chaînes detélévision existent en nombre limité. La presseaudiovisuelle comprend : la RTNB, laRadiotélévision Salama, la télévision

Renaissance, la télévision Héritage, la radioBonesha FM, la radio CCIB FM+, la RPA, laradio Isanganiro, la radio Rema FM, la radio Ijwiry�Amahoro, la radio Maria Burundi, et la radioEspoir d�Afrique30. Certaines sont gérées par desassociations sans but lucratif, comme desconfessions religieuses. La BBC, la Radio FranceInternationale et la Voix d�Amérique sont aussiaccessibles surtout à Bujumbura.

À part les professionnels des médias, certainesinstitutions, comme les DPAE Kirundo, vérifientd�abord les informations en provenance de leursdémembrements, au besoin avec desjournalistes31, puis les transmettent à qui dedroit. Toutefois, d�autres institutions, commecertains agronomes communaux, transmettentles informations à l�état brut, sans doute parbesoin de rapidité.

3.3. Diffusion des informationsAu Burundi, les informations concernant leclimat, la sécurité alimentaire et le commercesont diffusées à travers plusieurs canaux :

� Informations diffusées oralement en kirundi,français, anglais et kiswahili par des radiosou télévisions publiques ou privées, auxgroupes cibles composés essentiellement parle grand public, les communautés locales, pardes animateurs ou éducateurs ou les medias.Ces informations sont collectées dans desdocuments ou issues des observations surterrain ou de l�expérience propre de ceux quiles diffusent.

� Informations diffusées oralement par destéléphones fixes et portables. Le SMS estdevenu un canal de communicationextrêmement important. Le nombred�abonnés aux compagnies de téléphoneportable s�élève à plus ou moins un million.

� Informations diffusées oralement à traversdes ateliers, des séminaires. Ces informationssont confectionnées très souvent en françaiset rarement en kirundi si les animateurs sontissus des institutions étatiques. Elles sontcependant parfois diffusées en kirundi par les

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18 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

médias et les ONG et associations nationalestravaillant avec les communautés locales.

� Informations diffusées oralement lors desréunions classiques.

� Informations diffusées par lance-voix mobilesqui annoncent divers événements.

� Informations écrites diffusées par des centresde documentation, de diffusion del�information et la Régie Nationale de Poste,RNP, sous forme de livres, de brochures, derapports d�activités, d�affiches, de dépliants,de journaux, de cartes, de bulletins entrevues,d�images satellitaires, de courrier, etc. Lesgroupes cibles concernés par ces informationssont les cadres de l�Etat, les étudiantsd�universités, les agents et cadres �uvrant dansdes projets divers. Notons que les centresd�informations et bibliothèques ne sont pasrépartis dans tout le pays, et que là où ils setrouvent, ne sont pas accessibles par tout lemonde.Ndongozi y�Uburundi a plus de 40 ansd�existence mais n�a pas de site web32. Lesjournaux publient sporadiquement, dans leurscolonnes, des articles sur le climat, la sécuritéalimentaire et le commerce. La presse écritecomprend notamment : Le Renouveau duBurundi, Ubumwe, Iwacu, Agence Burundaisede Presse, Net Press, Rumurikirangabo,Burundi Eco, etc33. Le défi, pour les journaux,c�est que même si certains d�entre eux sonttrès populaires, comme Ndongoziy�Uburundi, il s�observe une faiblesse auniveau de la synergie. Ils ont lamême vocation,mais n�ont pas de cadre d�échanged�information34.

� Informations diffusées à travers des centresd�échange et des banques de données. Mêmeavec la généralisation de la fibre optique, lepublic qui accède à la communication parinternet est très réduit. Les problèmesd�énergie électrique, d�accès à l�ordinateur, àun téléphone portable pouvant être connectéefficacement à l�internet sont des défis detaille.

� Informations diffusées par des expositionset des affiches. À part à Bujumbura, ce moyende communiquer n�est pas encore connu dansles autres chefs-lieux provinciaux.

� Informations diffusées par les médiastraditionnels qui concernent essentiellementles théâtres et les chants organisés au coursdes événements environnementauximportants notamment les journées nationaleset mondiales dédiées à l�environnement. Parleurs messages, certaines troupes d�animation,telles « NI NDE », sont devenues trèspopulaires. Les chanteuses et danseuses deRutegama diffusent des messages deprotection de l�environnement à travers lachanson « Dukingire ibidukikije »(protégeons l�environnement) retenue commehymne de la journée Mondiale del�Environnement. De même, la journéenationale de l�arbre est marquée par lachanson « Terigiti », (plante un arbre), elleaussi saisie comme l�hymne de l�événement.

D�une façon générale, la diffusion del�information présente plusieurs défis en termesde :� Langue véhiculaire: les diffusions faites en

français touchent seulement le public instruitet malheureusement elles sont souventprivilégiées dans des séminaires et ateliers.

� Fréquence : Les fréquences de parutionvarient d�un journal à un autre. A titred�illustration, le Renouveau du Burundi estun quotidien du Gouvernement, tandis queNdongozi y�Uburundi est un bimensuelcatholique. Bien évidemment les radiosémettent en même temps et les auditeurspeuvent avoir un embarras de choix.

� Public cible : en analysant les groupes cibles,on constate qu�il existe plusieurs groupesspécifiques qui font rarement l�objet d�uneéducation environnementale. C�est le cas desdécideurs et de différents planificateurs telsque les décideurs politiques, les femmes, lesjeunes, les transporteurs, les sportifs, lesreligieux, les étrangers, les voyageurs, etc.35

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19Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

� Efficacité : comme le terme« rentabilité »n�est pas approprié pour les organes quidiffusent des informations par le fait qu�ils nesont pas des entreprises commerciales, lesecteur de la communication lui préfère leterme « efficacité ». Celle-ci se mesure selondeux critères : en terme d�audience (atteindrele plus large public possible) et en terme dequalité des programmes36. Il serait hasardeuxde juger efficace les systèmes d�échanged�information au Burundi compte tenu de cespremiers défis. Pour améliorer cette efficacité,certaines radios travaillent en synergie àl�occasion de certains événements comme lesélections, ou pour donner de l�importance àune information d�actualité brûlante telle uneatteinte grave aux droits de l�homme. Ilconvient, à cet effet, de noter que « le Burundiest dans la région le premier pays qui saitorganiser à la perfection une synergie desmédias »37.

3.3.1.Dissémination des informations par desministèresDepuis 1961, le MINAGRIE a toujours préparéet diffusé des informations sur des thèmesprioritaires de sensibilisation et de vulgarisationen destination des agriculteurs et des éleveurs.De nos jours, avec l�appui de la DeutscheGesellschaftfür Internationale Zusammenarbeit(GIZ), il vient de se doter d�une stratégie decommunication en matière d�adaptation auxchangements climatiques et de systèmes d�alerteprécoce face aux événements climatiques38.C�est un document qui donne un état des lieuxdes effets du changement climatique, et met unaccent sur la stratégie de communicationconcernant cette problématique sous formed�information et de sensibilisation.

En collaboration avec l�International FertilizerDevelopment Centre (IFDC), il a mis en placeun système d�information sur le marché appeléAMITSA (Regional Agricultural Input MarketInformation andTransparency System) qu�ils sonten train d�expérimenter avec des partenairesdu secteur privé (importateurs d�intrantsagricoles notamment)39. Si l�expérience s�avèreconcluante, il pourra se généraliser et ainsiévaluer l�évolution des marchés des intrants

agricoles tant sur le marché national que régionalet international.

LeMINAGRIE dispose d�une tranche à la RTNBentre 18h30 et 19h appelée « Inka n�imirima »,et fait recours aux radios privées quand lesmoyens financiers le permettent. Il y diffuse desinformations à l�attention des agri-éleveurs.

Comme déjà souligné, les contraintes financièresconstituent un défi majeur de diffusiond�information à travers les radios privées. A laRadio Publique Africaine (RPA), le MINAGRIEpaye 400 FBu par seconde pour uneintervention40. Plus haut, il a été mentionné queles spots pour informer les agriculteurs coûtentau MINAGRIE 460.000 FBu par trimestre. Lacouverture et la diffusion d�un événement àcaractère informationnel par la RTNB coûte àl�ADISCO 637.000 FBu (±400 $US) pour un seulpassage. En matière de tarification, le secteur dela communication na pas de norme, chaquemédiafixe ses prix selon ses convenances, d�où lanécessité de revoir la législation etl�harmonisation des coûts de diffusiond�information.

La Direction Générale de la Mobilisation pourl�Auto-développement et la VulgarisationAgricole (DGMAVA) dispose d�un Centremultimédia ayant la mission de vulgariserl�information agricole, c�est-à-dire adapter lesthèmes techniques appropriés en provenance dela recherche et des services techniques spécialisésaux contraintes et besoins des exploitationsfamiliales et concevoir la formation continue desagri-éleveurs41. Ce centre prépare des émissionscourts messages en direction du monde rural quipassent sur la première chaîne de la radionationale42.

Sous la tutelle du MINAGRIE, l�ISABU est unétablissement public à caractère administratif quis�occupe de la recherche et de la vulgarisationdans le secteur agro pastoral. Il fournit desinformations de plusieurs sortes notammentcelles en rapport avec : i) la biotechnologie et labiosécurité au Burundi, ii) les adaptations descultures suivant les zones écologiques, iii) ladéfense des cultures utilisant la biologie comme

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20 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

moyen de défense peu coûteux et non toxiquepour l�environnement et, iv) l�amélioration de lafertilité et de la production agricole43.

Le Ministre de l�intérieur (MININTER)communique directement avec les Gouverneursde province qui, à leur tour, communiquent avecles administrateurs communaux. Dans lacommune, l�administrateur communique avec lechef de zone, lui-même chargé de transmettreaux autorités communales les desiderata et lespréoccupations de la population habitant sacirconscription.

Le Gouverneur de province informerégulièrement le cabinet duMININTER sur toutce qui se passe dans sa province y compris lasituation commerciale, la situation climatique etla sécurité alimentaire. Le cabinet duGouverneurpeut recevoir des informations de plusieurssources :� Services publics : police, DPAE, CPDC,

correspondants de l�ABP et de la RTNB, lecadre de rencontre des différents servicesévoluant dans la province,

� Société civile : confessions religieuses,correspondants de certaines radios privées,

� Secteur privé : commerçants.

A Ruyigi, le Groupe Sectoriel de l�Agriculture etdu Développement Rural (Cadre de rencontredes différents services) est piloté par la DirectionProvinciale de l�Agriculture et de l�Elevage,DPAE44. Certaines structures, comme lescorrespondants de l�ABP, de la RTNB, decertaines radios privées à Ruyigi, ont créé dessynergies pour échanger plus d�information. Ilen est de même à Mwaro où ils tiennent desréunions de rédaction45. Au niveau descommunes, des cadres de rencontres, quitravaillent sur le même modèle que le GroupeSectoriel de l�Agriculture et du DéveloppementRural, existent à Ruyigi. Ces cadres comprennentle conseil communal, le CCDC, le vétérinaire etl�agronome communal.

Le MEEATU diffuse les informations à traversles actions suivantes :� la production de guides pour l�éducation

environnementale,

� la production de documents de sensibilisation,� la production d�un bulletin d�information sur

le changement climatique,� l�organisation des émissions radiodiffusées et

télévisées et des ateliers d�informations,� la création et l�encadrement des Clubs

Environnement dans les écoles secondaires,� l�introduction de l�éducation

environnementale dans le curricula del�enseignement formel.

La stratégie de mise en �uvre de la ConventionCadre des Nations Unies sur les ChangementsClimatiques (CCNUCC), élaborée par leMEEATU, préconise, pour ce faire, lasensibilisation de tous les partenaires, y comprisl�administration territoriale pour l�accroissementde la production forestière.

L�IGEBU, sous la tutelle du MEEATU, est unétablissement public à caractère scientifique créépar décret N° 100/146 du 30 Septembre 1980. Ilcomprend un département del�hydrométéorologie et de l�hydrologie qui diffusedes informations météorologiques via son siteweb et sur les ondes de la radio nationale. Lesite Web de l�IGEBU a également été créé pourinformer aussi le public sur les services offertspar cette institution comprenant lesdépartements de la cartographie, de l�agrométéorologie et l�hydrométéorologie. Ce sitediffuse l�information météorologique. Le défi,selon le deuxième Vice-Président de laRépublique, est d�améliorer le partage etl�archivage de cette information, d�identifier unseul système d�hébergement du SIG et deconstituer un chef de file au niveau despartenaires.

L�Office Burundaise de la Protection del�Environnement (OBPE) : sous la tutelle duMEEATU, est un établissement public àcaractère administratif. Il a été créé par Décretn° 100/240 du 29Octobre 2014 portant création,mission organisation et fonctionnement del�OBPE en remplacement de l�INECN et ladirection générale de l�environnement, etc.L�éducation environnementale a été marquée parla production éphémère de documents desensibilisation des personnalités évoluant dans

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21Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

les milieux scientifiques, les écoles secondaires,les cabinets des ministères, etc. Ces productionsdocumentaires étaient principalement lessuivants :� la revue trimestrielle d�éducation

environnementale de l�INECN« Kanyamanza » qui était destinée aux écolessecondaires essentiellement de la provinceGitega. Elle n�a duré que deux ans (1995-1996),

� le bulletin « info-environnement » del�INECN, produit en français en 20exemplaires, qui fournissait des informationsscientifiques en rapport avec les espèces etles écosystèmes des aires protégées et lesespèces en danger. Il n�a duré que 16 mois ets�est arrêté au sixième numéro,

� le bulletin « Environnement » du Ministère,un document assez volumineux, quiconstituait un recueil de plusieursinformations variées. Il n�a duré que deux ans(2001-2002)46

Dans le cadre des projets environnementaux, desconcours de dessin sont organisés au niveau desécoles primaires et secondaires et des chansonsau niveau des écoles et des communautés. Cesont des occasions précieuses de sensibilisationet de mobilisation des groupes cibles sur lasauvegarde de l�environnement.

Dans le cadre du partenariat belge sous laconvention sur la Diversité Biologique, leBurundi a mis en place, au sein de l�actuel OBPEun centre d�échange d�informations sur laBiodiversité (CHM)47. Il fonctionne comme unsite web et publie des documents sur labiodiversité du Burundi. Il éclaire lesintervenants sur différents aspects dont leséléments de la biodiversité interdits detransactions. Ses tâches sont les suivantes :i)informer à propos de la Convention sur ladiversité biologique et sa mise en �uvre auBurundi, ii) fournir des informations sur le statutde la biodiversité au niveau national, iii) laSensibilisation pour l�application des stratégieset plans d�action nationaux en matière debiodiversité, et iv) la promotion de la coopérationtechnique et scientifique, ainsi que l�échanged�expérience et des connaissances entre les

Parties contractantes de la Convention sur laDiversité Biologique.

Le MTICRP, diffuse son information à traversun projet « Centre d�Information, Education etcommunication en matière de la Population(CIEP) avec en son sein un volet environnemental.La mission qui lui est confiée est aussi celled�autres institutions ce qui peut entrainer desréplications et un manque d�efficacité. En effetjusqu�à l�élaboration de la « Stratégie Nationaleet Plan d�Action en matière d�EducationEnvironnementale et de Sensibilisation » en 2009,le concept d�éducation environnementale estélaboré par l�ancien Institut National pourl�Environnement et la Conservation de la Nature(INECN) (actuel OBPE). Une telle dispersiond�énergie ne pourrait permettre au centre de bienfonctionner.

La radio est particulièrement importante dansun pays où la majorité de la population estanalphabète et n�est pas en mesure de se payerun poste téléviseur. La RTNB est au service dupublic. Elle diffuse à l�intention du grand publicdes informations fournies par des servicestechniques des ministères travaillantrespectivement sur la sécurité alimentaire,l�environnement (changements climatiques) et lecommerce. Des émissions, comme la trèspopulaire « NI NDE », sont très importantes etrestent attrayantes pour toute la populationburundaise.

3.3.2. Dissémination des informations par lesecteur privé et les OSCLe secteur privé et les OSC ont inscritl�information du public dans leurs missionsrespectives. Les radios privées diffusent desémissions environnementales au public engénéral ou à un public ciblé selon lescirconstances48.

A titre illustratif, la radio « Isanganiro » animele « Magazine environnement » et la RPA anime« Ibidukikije » (L�environnement en français). LaRPA a la particularité d�inviter régulièrement desexperts en changement climatique, en sécuritéalimentaire, et en commerce pour livrer desinformations au grand public49. Ces émissions

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22 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

sont très appréciées par le public. La maison dela presse organise des échanges avec des leadersde la population autour des thèmes clairs relatifsà l�environnement.

La CFCIB comprend une Direction de lacommunication et du marketing, ainsi qu�unechambre sectorielle de l�Agri-Business, qui estencore récente. Son secrétariat n�avait que cinqmois lors de la rédaction de ce rapport. Lastratégie de communication est à élaborer50. Lachambre vient d�organiser une retraite à Kayanzapour adapter ses statuts et son RèglementIntérieur, aborder des problématiques généralesdu secteur, et élaborer une stratégie et un pland�action de l�Agri-Business au Burundi. Notonsque la CFCIB a aussi unmedia qui lui appartient :« la CCIB FM+ » qui diffuse des informationsqui intéressent les opérateurs économiques.

Le FOPABU est une structure qui regroupe 7organisations et/ou confédérations paysannesreprésentant différentes filières agricoles. Il apour mission de défendre et plaider pour lesintérêts du monde rural en vue de parvenir à uneagriculture professionnalisée au Burundi. Pourcela, elle s�est donné plusieurs tâches dont cellede contribuer à fournir des informations visantle développement dumonde rural. Il organise desfora nationaux paysan sur l�agriculture. LeFOPABU contribue à fournir des informationsvisant le développement du monde rural.Toutefois, un de ses grands problèmes, commepour les autres OSC, reste l�insuffisance demoyens.

La CAPAD organise, annuellement, des foiresagricoles nationales, des occasions privilégiéespour les producteurs agricoles de faire connaîtreleurs productions, de vendre leurs productionset d�échanger sur les défis agricoles, dont laproblématique des intrants agricoles, l�accès auxfinancements agricoles, la commercialisation etl�accès aux marchés, la problématique foncière,etc. Elle diffuse des informations à partir d�unbulletin mensuel « L�Agriculteur » 51. Elleorganise des réunions autour des pratiquesculturales, de la gestion de la récolte. Elle diffusel�information par voie électronique mais déplorequ�elle n�atteigne que les partenaires et non les

bénéficiaires52. La CAPAD aurait souhaité quel�information diffusée sur son site atteigne lesagriculteurs, mais c�est un canal decommunication qui n�est pas à la portée de cettecible.

Dans sa mission, l�INADES-Formation Burundis�est engagé à accompagner les populationsrurales à prendre en charge leur propredéveloppement. Son public cible est constituéd�organisations paysannes. Hiérarchiquementparlant, ces organisations paysannes sontstructurées en associations de base, en unions,en fédérations et en confédérations nationales.Elles sont aussi structurées par domained�activités. En travaillant à la promotion socialeet économique des populations, INADES-Formation Burundi accorde une importanceparticulière à leur participation libre etresponsable à la transformation de leur société.L�INADES-Formation Burundi sensibilise lesacteurs de l�agriculture. Il organise des fora quiréunissent les différents intervenants du secteuragricole et dont l�objectif est de sensibiliser leplus grand public possible sur les enjeux dusecteur. Sur terrain, chaque intervention portesur un sujet et se réalise suivant une manièreparticipative. Ses méthodes consistentnotamment en émissions radio et en ateliers/sessions de formation.

L�ADISCO dispose de plusieurs canaux pourdiffuser son information53. Elle cible sespartenaires selon le type d�information. Ellepublie mensuellement un bulletin d�informationappelé « La Voix des collines » qu�elle édite enfrançais, en anglais et en langue nationale lekirundi en développant des thèmes en rapportavec la restauration de la confiance entre lespopulations, la promotion des filières alternativeset la gestion de l�eau, la promotion des microentreprises non agricoles et la promotion demutuelles de santé.

Elle a aussi un site web à partir duquel elle diffusel�information à l�attention du public. Elle informeaussi, sur simple papier, le public sur les prix decertains produits agricoles de base dans certainesprovinces dont le haricot, le petit pois, la patatedouce, le manioc, le riz, la pomme de terre, etc.

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23Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

Ce papier donne aussi l�information sur le coûtde certains services souvent sollicités comme leticket de bus sur certains tronçons et la chambred�hôtel dans certaines localités. Ces informationspermettent aux bénéficiaires de prendre leursdispositions et de faire des choix judicieux,notamment en matière d�approvisionnement.

L�ADISCOmène aussi des études sur des thèmesqui intéressent les intérêts des consommateurset qui lui servent de base pour mener des actionsde lobbying et plaidoyer. L�ADISCO organiserégulièrement des ateliers, des réunions desensibilisation sur l�agriculture et des sessions deformations qui sont de belles occasions dediffuser son information. Lorsqu�elle participedans des foires et autres activités d�envergureorganisées par d�autres organisations, elle enprofite aussi pour diffuser diverses informations.

3.3.3. Dissémination des informations par lesinstitutions internationalesSelon les domaines d�activités, les activités de laplupart des institutions internationalescomprennent la dissémination des informationsrelatives à la sécurité alimentaire, au climat etau commerce.

Récemment, il a été institué une plateforme quiréunit tous les acteurs concernés par lamalnutrition chronique au Burundi, à savoir leGouvernement du Burundi et ses partenaires desNations Unies (PAM, FAO, OMS, FIDA etUNICEF), ses partenaires bilatéraux et la sociétécivile, sous le leadership du Gouvernement. Lamission de cette plateforme est de coordonnerles efforts des différents partenaires impliquésdans la sécurité alimentaire et la nutrition auBurundi.

En dehors de cette plateforme, les partenairesdes Nations Unis disséminent des informationsrelatives à leurs missions respectives.

Le PAM assure un suivi de la sécurité alimentaireet en donne la situation. Pour diffuserl�information, le PAM rédige : i) des rapports desituation mensuels, ii) des rapports d�évaluation

conjointe des récoltes et approvisionnement encollaboration avec la FAO et le MINAGRIE, iii)des rapports sur le système de suivi de la sécuritéalimentaire (deux fois par an), iv) des rapportstrimestriels, et v) d�autres rapports dits « IPC »,c�est-à-dire cadre intégré de classification desphases d�insécurité alimentaire, deux fois par an.Il participe à la production d�un bulletin conjointdu système des Nations Unies au Burundi, faitune analyse globale de la sécurité alimentaire etde la vulnérabilité, alimente son site web avecces différentes informations et passe par lesradios et télévisions locales et journaux locauxet étrangers.

Concrètement, à la FAO, les activités au Burundis�articulent autour de trois axes dont la collecte,l�analyse et la diffusion de l�information sur lesecteur rural.

Au Burundi, la FAO exécute un nombreimportant de projets et programmes, seule ouen partenariat. A titre d�illustration, La FAO estpartenaire au projet PAIVA B. Ces projetsconcernent notamment la conservation et lagestion de la faune et de la flore, la gestion durabledes terres dont l�aménagement et la mise envaleur des marais.

Ces projets et programmes sont aussi exécutéssous forme de renforcement des capacités pardes formations, l�élaboration des outils de gestioncomme des stratégies. La FAO diffused�importantes informations sur la sécuritéalimentaire sous forme de production agricoleet de système d�alerte. La FAO distribue desfiches techniques de production en collaborationavec le MINAGRIE. Par ailleurs, le FAO diffusedes informations en partenariat. Par exemple, ellecollabore avec le PAM dans la rédaction et ladiffusion des rapports de situations mensuels, desrapports de situation mensuels, ii) des rapportsd�évaluation conjointe des récoltes. La FAOdispose d�un site web www.fao.org/countryprofiles sur lequel elle diffuse desinformations sur les ressources naturelles,l�économie, l�agriculture, la foresterie et lapêcherie54.

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24 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

3.3.4.Défis à relever dans la dissémination desinformations

a. Absence de cadre d�échange d�informationMalgré cet enchevêtrement de services, denombreux défis sont à relever en matière dedissémination des informations reliant la sécuritéalimentaire, le climat et le commerce. Si leMEEATU et le MINAGRIE ont beaucoup dedossiers communs, surtout en matière de sécuritéalimentaire et de changements climatiques, leMINAGRIE échange rarement des informationsavec le MCIPT si ce n�est qu�à l�occasion de lavente des engrais55. Ce manque decommunication est notamment dû au fait que lesréunions sont plutôt rares entre les deuxorganisations.

Les medias pour leur part ne disposent pas decadre formel d�échange d�information. Les radiosémettent en même temps, et diffusent parfois demanière différente la même information. Cettesituation désoriente les auditeurs qui ont du malà identifier la bonne source. Certains cadresd�échange d�information privilégient la languefrançaise qui n�est comprise que par une infimepartie de la population. D�autres cadresd�échange diffusent leurs informations sur leursite web alors que cette source d�informationn�est accessible qu�à un public très réduit. Enfin,les centres d�informations et les bibliothèques nesont pas répartis dans tout le pays.

b. Insuffisance de moyens financiers et humainsL�insuffisance de moyens financiers et humainsest un grand handicap à la dissémination desinformations sur le climat, la sécurité alimentaireet le climat.

Il a déjà été exposé dans ce document que leBureau Régional de commerce de Kayanzasouffre d�une insuffisance de moyens defonctionnement. Ajoutons que le personnelaffecté à ce bureau se limite à une seule unité.

Une autre illustration du manque de moyensfinanciers est donnée par le cas du correspondantde l�ABP à Mwaro qui, pour accéder auxinformations, est obligé d�utiliser ses propresmoyens techniques56. Si certaines institutionspeuvent se permettre de communiquer par voie

électronique et d�alimenter leur site web, laplupart des institutions et leurs partenaires nesont pas capables d�utiliser l�outil informatiquequi coûte encore très cher au Burundi. C�est ainsiqu�en diffusant les informations, certainesorganisations/institutions, comme la CAPAD etl�ADISCO, ne reçoivent aucune donnée enretour57.

De surcroit, le téléphone a été identifié commele moyen le plus rapide de diffuser desinformations mais force est de constater que surles collines, de nombreux moniteurs agricoles nedisposent pas de téléphone mobile, ou n�ont pasassez de crédit pour recharger leur appareil etpouvoir communiquer58. Un autre handicap à ladiffusion de l�information est lié au problèmed�énergie au Burundi. Par insuffisance d�énergieélectrique, même les détenteurs des téléphonesmobiles sur collines éprouvent des difficultéspour leur rechargement de façon régulière.

Malgré le dernier engagement de l�IGEBU de sedoter d�un bulletin météorologique qui seraitdiffusé quotidiennement sur les ondes de laRTNB59, le constat est qu�il n�existe pas encorede service qui diffuse régulièrement desinformations agrométéorologiques pour l�intérêtdes agriculteurs, cible privilégiée de cetteinformation. Le MINAGRIE a longtempssouhaité la mise en place d�un programmed�information sur le climat du pays. Ainsi cesinformations aideraient les cultivateur et d�autresà prendre leurs dispositions en conséquence. Lesintervenants diffusent actuellement de manièrenon coordonnée quelques informations adresséesà tout public en général. La réalisation de cebulletin est toujours au stade des pourparlers surles protocoles de partenariat entre l�IGEBU et laRTNB60, malgré l�engagement actif et leplaidoyer mené par ADIR dans le cadre du projetPACT EAC61.

c. Manque de concertation des systèmes enplaceMême s�il existe des cadres d�échanged�information à certains niveaux comme laprovince, il manque souvent une inclusion dansles systèmes. A titre d�illustration, lescommerçants sont souvent oubliés dans les

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réunions, organisées par le MINAGRIE et leMEEATU, qui traitent des aspects surl�agriculture et le climat qui pourtant lesconcernent directement.

Quand le climat a été clément, la province deRuyigi enregistre d�importantes productions demanioc, haricot et sorgho. Les commerçants secommuniquent l�information par leurs canauxpropres. Comme il n�y a ni hangarscommunautaires ni obligation, pour lescommerçants ou les coopératives agricoles, deconstituer préalablement un stock minimal, lesagriculteurs bradent leurs récoltes. Lescommerçants achètent toute la récolte causantla pénurie et l�insécurité alimentaire. Profitantde cette pénurie, dont ils sont coresponsables,les mêmes commerçants rapportent les produitsachetés pour les revendre aux mêmesagriculteurs à des prix exorbitants. C�est unesituation que les autorités communales deNyabitsinda ne parviennent pas à juguler62.

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26 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

Chapitre 4

Recommandations

4.1. Aux institutionsgouvernementales

� Au Gouvernement du Burundi� Renforcer les capacités de l�ISTEEBU qui

a été érigé en organe central decoordination technique des activités duSSN, pour lui permettre de coordonner lesinformations provenant des institutionssectorielles publiques et privées et leurspublications.

� Disposer des moyens financiers suffisantspour que les services de productiond�information scientifiques et techniquespuissent fonctionner efficacement etrégulièrement aussi bien dans le sensvertical qu�horizontal.

� Harmoniser et mettre en commun lessynergies de communication entre lesdifférents niveaux hiérarchiques etdifférents secteurs.

� Encourager la création de nouvelles radioscommunautaires de proximité en rapportavec l�agriculture, le commerce etl�environnement.

� Pour faciliter le flux d�information et lacommunication sur l�agriculture, le climatet le commerce, améliorer lesinfrastructures de communication et detélécommunication.

� Au MININTER� Renforcer les capacités des administratifs

provinciaux et communaux afin de donnerune importance particulière à l�informationsur la sécurité alimentaire, le changementclimatique et le commerce.

� Au MINAGRIE� Comme le processus de production de

l�information est très onéreux et que le lesmoniteurs agricoles ont été établis dansleurs fonctions, renforcer leurs capacitéspar des formations pour les utiliser commedes enquêteurs.

� Pour aider les agri-éleveurs et d�autresparties prenantes tributaires du climat,accélérer le démarrage de la productionquotidienne du bulletin agrométéorologique.

� Au MEEATU� Former et informer les décideurs et les

autres intervenants, y compris lescommunautés locales sur les méthodesd�adaptation à la variabilité climatique(Projet prioritaire n° 11 du Plan d�ActionNational à l�adaptation aux changementsclimatiques).

� Concrétiser la production régulière dubulletin agro météo conformément àl�engagement pris par l�IGEBU.

� Au MTICRP� Comme le métier de journalisme est

aujourd�hui exercé par des agents nonqualifiés, il serait judicieux de rouvrirrapidement l�institution de formation dejournalistes.

� Au MCIPT� Pour améliorer la qualité et accroître le

volume de l�information, élargir etrenforcer les bureaux régionaux ducommerce au niveau des provinces et

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27Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

développer un système d�information surles marchés jusqu�au niveau descommunes.

4.2. Aux Partenaires Techniques etFinanciers� En vue de produire l�information régulière et

fiable en rapport avec les liens entre le climat,la sécurité alimentaire et le commerce,étendre la mission des plateformes en placepour tenir compte des efforts des différentspartenaires impliqués dans le changementclimatique et le commerce.

� Mettre en place des mécanismes régionauxdes échanges d�informations scientifique ettechnique au niveau de la CAE, en vue demettre en place l�adaptation au changementclimatique et faciliter le commercetransfrontalier.

4.3. Au Secteur privé� Accélérer le processus de renforcement des

capacités de la chambre sectorielle sur l�agro-business, partie à la Chambre fédérale ducommerce et d�industrie du Burundi (CFCIB).

� Organiser régulièrement des foires agricolesau niveau national et participer aux foiresagricoles régionales.

� Pour diminuer les spéculations lors de larécolte de certains produits agricoles, mettreà contribution la chambre sectorielle descommerçants pour diffuser l�information surla disponibilité desdits produits.

4.4. Aux OSC� Saisir l�opportunité des interventions

publiques et privées sur le terrain pourrésoudre le problème d�insuffisance demécanismes de partage de l�information.

� Profiter de la présence massive d�ONGinternationales et locales pour contribuer àrésoudre le problème d�insuffisance deconnaissances et de capacités des centresd�échange d�information et de radioscommunautaires.

� Afin de minimiser les charges liées à lacommunication sur le changement climatique,la sécurité alimentaire et le commerce,développer un système efficace de partenariatpublic-privé dans ce secteur.

� Sensibiliser les différentes radios du pays, pourdiffuser en synergie l�information sur lechangement climatique, la sécuritéalimentaire et le commerce.

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28 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

Chapitre 5

Conclusions

La communauté de l�Afrique de l�Est (CAE) faitface à de nombreux défis dont ceux liés à la faiblecapacité de faire le lien entre le climat, la sécuritéalimentaire et le commerce. Au Burundi,l�incidence du changement climatique estparticulièrement visible dans les zones àpluviométrie faible et très variable comme laplaine de l�Imbo et les dépressions du Bugeseraet du Kumoso. Les autres régions, font face àdes conséquences graves des perturbationsclimatiques caractérisées par des tendances deprolongement de la saison sèche, mais aussi despluies diluviennes et grêleuses qui détruisent lescultures de façon désastreuse.

La sécurité alimentaire est souvent menacée danscertaines régions comme la province de Kirundoet nécessite alors des mesures d�adaptation etd�atténuation face à ces perturbationsclimatiques. L�échange inter régional portant surdes denrées alimentaires, un important facteurde sécurité alimentaire, accuse des défaillances.Le commerce extérieur du Burundi, qui devait êtreune de ces mesures d�adaptation, est caractérisépar un déficit de plus en plus accentué de la balancedes transactions courantes (commerciale) et uneforte concentration des exportations.

L�efficacité de la collecte, du traitement et de ladiffusion de l�information sur ce lien apparaîtcomme l�une des mesures indispensables pourgarantir la sécurité alimentaire dans la CAE et àl�intérieur des États membres. Au niveau duBurundi, la présente étude a été menée sur les« Liens entre le climat, la sécurité alimentaire etle commerce pour comprendre et améliorer lesinteractions institutionnelles », sous l�anglespécifique des échanges d�information entreinstitutions.

Les résultats de cette recherche ont permis deconstater que, d�une part, l�information sur leclimat, la sécurité alimentaire et le commerce estinsuffisante et que; d�autre part, le peud�information disponible est peu échangée entreles différentes parties prenantes pour diversesraisons dont la faiblesse des capacitésinstitutionnelles, humaines et financières. Eneffet, le défi est de pouvoir accéder aux donnéesde base pour produire de façon régulière desinformations agro-météorologiques etcommerciales facilement utilisables, quipermettraient notamment d�alerter les partiesprenantes au sujet de la sécurité alimentaire.L�autre inquiétude est liée au fait que desentraves gênent le traitement et la diffusion, àgrande échelle, de ces données et informations.Pour cela, le renforcement des capacités de toutesles parties prenantes, pour assurer desconnexions interinstitutionnelles tant au niveauhorizontal qu�au niveau vertical, s�avèrenécessaire. A cet effet, les trois recommandationsles plus importantes sont :

� Allouer un budget suffisant aux servicesd�information sur la sécurité alimentaire,le climat et le commerce.

� Doter le secteur de la communication desressources humaines qualifiées, enrouvrant rapidement l�école de journalismenotamment.

� Renforcer les capacités de l�ISTEEBU enle dotant des ressources humaines,matérielles et financières suffisantes pourassurer plus de synergie entre les différentsintervenants en ce qui concerne lacommunication et échange d�informations.

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29Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

Références

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� République du Burundi, Ministère de la Sécurité Publique, Plan de Contingence National deGestion des Urgences, Janvier 2013.

� République du Burundi, Ministère de la planification du développement et de la reconstructionnationale, Programme d�appui à la Gouvernance, Monographies des communes Kirundo,Busoni, Ruyigi, Nyabitsinda, Gisozi et Nyabihanga, 2006 et leurs PCDC.

� République du Burundi, Deuxième Vice-présidence, Cadre Stratégique de Croissance et deLutte contre la Pauvreté (I et II).

� République du Burundi, MINATET, Plan d�Action Nationale d�Adaptation au ChangementClimatique, Janvier 2007.

� République du Burundi, MEEATU, Deuxième Communication Nationale sur les ChangementsClimatiques, Juin 2009.

� République du Burundi, MEEATU, Stratégie Nationale et Plan d�Action en matièred�Education Environnementale et de Sensibilisation, Bujumbura, Mars 2009.

� République du Burundi, ISTEEBU, Stratégie Nationale de Développement de la Statistique duBurundi (SNDS-Burundi) 2010-2014, novembre 2009.

� Plans Communaux de Développement Communal.

� République du Burundi, Ministère de l�Agriculture et de l�Elevage, Stratégie AgricoleNationale, 2008.

� République du Burundi, Ministère de l�Agriculture et de l�Elevage, Plan Nationald�Investissement Agricole 2012-2017, PNIA, Bujumbura, juin 2011.

� République du Burundi, MINAGRIE, Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA).

� République du Burundi, MEEATU, Plan d�Action National d�Adaptation aux ChangementsClimatiques, PANA.

� République du Burundi, Ministère de la Sécurité Publique, Plan de Contingence Nationale deGestion des Urgences, PCN.

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30 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

� République du Burundi, MEEATU, Stratégie Nationale et Plan d�Action en matière d�échangesd�informations sur la biodiversité.

� République du Burundi, Ministère de l�Agriculture et de l�Elevage, Etats généraux del�Agriculture et de l�Elevage de 2014.

� Monographies et Plans Provinciaux de Développement Communautaire (PPDC)

� Monographies et Plans Communaux de Développement Communautaire (PCDC).

� Rapports annuels des Directions Provinciales de l�Agriculture et de l�Elevage

� Documents de l�Office Burundais des Recettes (OBR).

� Rapport sur les « Sources de croissance.

� Stratégies Sécurité alimentaire EAC.

� Stratégies de développement EAC.

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31Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

1 Toutefois, la loi N° 1/17 du 25 septembre 2007 portant organisation du système statistique auBurundi précise que l�ISTEEBU est l�organe central de coordination technique des activités duSystème Statistique National (SSN)

2 Stratégie de développement du secteur privé au Burundi (2014-2020).

3 Etas généraux de l�agriculture et de l�élevage.

4 Plan National d�Investissement Agricole, PNIA, 2012-2017.

5 Décret N° 100/300 du 25 novembre 2011 portant organisation duMinistère de l�agriculture et del�élevage.

6 Décret N° 100/08 du 13 septembre 2010 portant structure, fonctionnement et missions du gouvernementdu Burundi.

7 Décret N° 100/08 du 13 septembre 2010 portant structure, fonctionnement et missions du gouvernementdu Burundi.

8 Stratégie Nationale de Développement de la Statistique au Burundi 2010-2014.

9 Etats généraux de l�agriculture et de l�élevage.

10 D�après Monsieur NTAHORWAMIYE Gilbert, rédacteur en chef du journal « Le Renouveau duBurundi ».

11 D�aprèsMonsieur NGABONZIZAGérard, conseiller principal du gouverneur de Kirundo.

12 D�après le gouverneur de la province de Ruyigi.

13 D�aprèsMonsieur YENGAYENGE Joseph de la DPAEMwaro.

14 D�aprèsMonsieur YAMUREMYE Sylvestre etMadameNINGABIYEWinifred, respectivement Présidentet membre du CCDC de Gisozi.

15 D�après Monsieur MABONEZA Alexis, vétérinaire de la commune de Ruyigi.

16 Administrativement, à part la mairie de Bujumbura, le Burundi est divisé en provinces, en communes,en zones et en collines. La zone est une entité administrative qui vient après la commune, tandis que lacolline est une entité administrative qui vient après la zone.

17 D�après Monsieur NIBIGIRA Herménegilde, correspondant de la RTNB à Ruyigi.

18 D�aprèsMonsieur HARINGANJI Yves, de la DPAE Kirundo.

19 Actuellement le FIDA est le premier intervenant sur terrain avec des projets comme PAIVA B (Projetd�Appui à l�Intensification et à la Valorisation Agricole du Burundi) et PTRPC (Programme TransitoirePost Conflit).

20 Budget général révisé du Gouvernement du Burundi, exercice 2014

21 Stratégie nationale et plan d�action en matière d�éducation environnementale et de sensibilisation.

22 D�aprèsMadameNIRERAAimérance, porte-parole duMINAGRIE.

23 D�après docteur NKEZABAHIZI Emmanuel de la DPAE Ruyigi.

24 D�après Monsieur HATUNGIMANA Emmanuel, chef du bureau régional du commerce dans la zonenord (Ngozi, Kayanza, Kirundo et Muyinga).

25 D�aprèsMadameNIRERAAimérance, porte-parole duMINAGRIE.

26 D�après Monsieur MABONEZA Alexis, Vétérinaire de Ruyigi.

Notes de fin

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32 Climat, alimentation, commerce : Analyse des Interactions Institutionnelles et des Échanges d�Informations

27 D�aprèsMonsieur NTIRUMERA Emery, correspondant de l�ABP àMwaro.

28 Etats généraux de l�agriculture et de l�élevage.

29 Etats généraux de l�agriculture et de l�élevage.

30 Etats généraux des médias et de la communication.

31 D�aprèsMessieurs HARINGANJI Yves de la DPAE Kirundo et RUBERINTWARI Adrien du conseilcommunal de Busoni.

32 D�aprèsMonsieur SINDAYIHEBURA Philippe du journal « Ndongozi »

33 Etats généraux des médias et de la communication.

34 D�aprèsMonsieur NTAHORWAMIYEGilbert du journal « Le Renouveau du Burundi ».

35 Stratégie Nationale et Plan d�Action en matière d�Education Environnementale et de Sensibilisation.

36 Etas généraux des médias et de la communication.

37 Etats généraux des médias et de la communication.

38 D�aprèsMadameNIRERAAimérance, porte-parole duMINAGRIE.

39 D�après le Plan National d�Investissement Agricole, PNIA, 2012-2017 datant de 2011.

40 D�aprèsMadameNIRERAAimérance, porte-parole duMINAGRIRE.

41 Décret N° 100/300 du 25 novembre 2011 portant organisation duMinistère de l�agriculture et del�élevage.

42 Etats généraux des médias et de la communication.

43 Stratégie Nationale et Plan d�Action en matière d�échange d�informations sur le biodiversité 2012-2020.

44 D�après le Gouverneur de la province de Ruyigi.

45 D�après Monsieur NTABIRIHO Eugène, correspondant de la RTNB àMwaro.

46 Stratégie Nationale et Plan d�Action en matière d�Education Environnementale et de Sensibilisation.

47 Stratégie Nationale et Plan d�Action en matière d�Education Environnementale et de Sensibilisation.

48 Stratégie Nationale et Plan d�Action en matière d�Education Environnementale et de Sensibilisation.

49 D�aprèsMonsieur NDIMURUKUNDOAndré Palisse de la RPA.

50 D�aprèsMonsieur NTUNGUMBURANYEAdélin, Secrétaire Exécutif de la Chambre professionnelle del�Agri-Business de la CFCIB.

51 D�après Monsieur NKEZABAHIZI Jean pierre, cadre de la CAPAD.

52 D�après Monsieur NKEZABAHIZI Jean Pierre, cadre de la CAPAD.

53 D�après Monsieur UWIZERA Jonas Eric, cadre de l�ADISCO.

54 Stratégie Nationale et Plan d�Action en matière d�Education Environnementale et de Sensibilisation.

55 D�aprèsMadameNIRERAAimérance, porte-parole duMINAGRIE.

56 D�aprèsMonsieur NTIRUMERA Emery, correspondant de l�ABP àMwaro.

57 D�aprèsMessieurs NKEZABAHIZI Jean pierre et UWIZERA Jonas, respectivement cadres de la CAPADet de l�ADISCO.

58 D�aprèsMonsieur BIZIMANADieudonné, agronome communal de Busoni.

59 D�aprèsMonsieur NSHIMIRIMANAGodefroid, Cadre de l�IGEBU.

60 D�aprèsMonsieur NSHIMIRIMANAGodefroid, Cadre de l�IGEBU.

61 http://www.cuts-geneva.org/pacteac/

62 D�après MAKOROKA Stany, membre du conseil communal de Nyabitsinda.

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