7/24/2019 Clinic Analyse Relations Maladies System.et Paro

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CLINIC ANALYSE

Relations entre maladies

systmiques etmaladies parodontales

Dune part, il devient ncessaire de prendre encompte le traitement parodontal comme th-rapeutique prventive indispensable en sant

publique et, dautre part, dintgrer la parodontologie lquipe mdicale. Au travers de cet article, nousexposerons un panorama des diffrentes pathologies

prsentant des relations avec la maladie parodontale.

Les maladiescardio-vasculaires (MCV)

Les MCV reprsentent environ 40 % des dcs etsont la premire cause de mortalit dans les pays

industrialiss. Le facteur principal des maladies car-dio-vasculaires est larthrosclrose, cest--dire lertrcissement de la lumire vasculaire conscutive-ment laccumulation de cholestrol et de calciumdans lendothlium vasculaire

Lathrosclrose

Ces dix dernires annes, de nombreuses tudesconfirmaient ou infirmaient lexistence dune corr-lation entre les MCVs et les maladies parodontales.

En 2005, dans la revue Circulation, Desvarieux a

recueilli des chantillons de plaque dentaire et amesur paralllement le diamtre de leurs artrescarotides par imagerie. Il montre une corrlationentre un fort taux bactrien dorigine dentaire et undiamtre fin des carotides. Cette relation est spci-fique et la C-reactive protein (CRP) (marqueur delinflammation systmatiquement dose dans les

pathologies cardio-vasculaires) tait indpendantede cette relation.

De plus, une mta-analyse, publie en 2007, sestintresse aux marqueurs dune exposition bac-trienne systmique responsable de la parodon-tite et des maladies cardio-vasculaires. Les auteursconcluent que la maladie parodontale avec une forteexposition bactrienne est associe aux problmescoronariens et aux phnomnes darthroclrose.

Dr Matthieu FREMONT

nDocteur en Chirurgiedentaire

Ceci suggre que le niveau dexposition bactrien-ne systmique provenant de la maladie parodontaleest un critre biologique pertinent en regard du ris-que athrosclrotique.

Endocardites

Les endocardites bactriennes ont t, de longuedate, associes aux pathologies et aux thrapeutiquesdentaires. Chez un individu risque, les bactrimiessuccessives pourraient au fil des annes prparer ouconditionner la surface endothliale des valvulescardiaques, linfection fulminante intervenant aprsune bactrimie plus massive que les prcdentes

(extraction dentaire par exemple). Dans cette hy-pothse, linfection chronique parodontale pourraitjouer un rle non ngligeable.

Les actes de thrapeutique parodontale sont aussilargement cits comme responsables de bactrimies(dtartrages, chirurgie parodontale) ou extractionsde dents atteintes de parodontites et mme lors dechangements de pansement chirurgical (Micheau etOuhayoun, 2001).

Accidents vasculaires crbraux ( AVC)

Loesche et al. (1998) montrent que lassociation tatdentaire et risque d AVC demeure faible avec unrisque relatif de 1,02 1,04. Toutefois, les patientsnayant pas de dtartrages rguliers ou ayant unemauvaise hygine bucco-dentaire auraient plus dechance de dvelopper un AVC.Ces rsultats montrent quil serait bon de poursuivreces travaux pour confirmer lhypothse avance parLoesche.

Prmaturit et hypotrophie

Les naissances prmatures (NP), avant la 37esemaine de gestation, et les nouveau-ns hypotro-

phes (EH : moins de 2,5 kg) reprsentent environ10 % de toutes les naissances ainsi que la principalecause de mortalit des nouveau-ns. Les causes de

Dr Charles MICHEAU

nDocteur en Chirurgie

dentairenExercice limit

la Parodontologie

et lImplantologie

La mdecine parodontale correspond une double relation dans laquelle, dune part,

les maladies parodontales ont une influence dltre sur certaines maladies systmiques

et dautre part, des pathologies gnrales aggravent lvolution et la svrit des parodontites.

Ce domaine dtude revt une importance particulire, et ce pour plusieurs raisons.

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ces naissances prmatures sont loin dtre toutes

lucides et les facteurs de risque identifis (tabac,alcool, infections, poids insuffisant de la mre, d-nutrition, etc.) nexpliquent quune partie des NPet des EH.En 2003, Scannapieco et al. concluaient que les paro-dontites pouvaient tre un facteur de risque des NP-EH et que le traitement parodontal chez la femmeenceinte rduit la prvalence des NP-EH.

Les NP-EH reprsentent un cot considrable en ter-mes de dpenses de sant, non seulement en soinsintensifs, mais aussi en soins des squelles de la pr-

maturit. La mise en place de moyens de prventionbucco-dentaire permettrait de diminuer la prvalencedes NP-EH.

Glycmie du diabtique

Le diabte est la pathologie endocrinienne la plus rpan-due et on estime, en France, 500.000 le nombre de casnon diagnostiqus.

On distingue le diabte de type I (diabte insulino-d-pendant ) et de type II ( non insulino-dpendant). Cespathologies sont secondaires un manque dinsuline ou

une rsistance des tissus son action et se traduisentpar une hyperglycmie. Les infections en gnral, alt-rent lquilibre mtabolique de lhte en induisant uneinsulino-rsistance do la difficult contrler la glyc-mie. Cest une raison de plus de soigner avec rapidit etefficacit les parodontites chez les diabtiques.

Le diabte entretient avec les maladies parodontales unedouble relation : le diabte est un facteur de risque re-connu des parodontites et les maladies parodontales par-ticipent au dsquilibre insulinique.

Pour Taylor (2001), deux conclusions doivent tre rete-nues. Dune part, les parodontites dsquilibre de contr-le de la glycmie chez le diabtique et, dautre part, letraitement parodontal permet un meilleur contrle de laglycmie.

Maladies respiratoires

De rcentes vidences ont permis de mettre en relationplusieurs maladies respiratoires avec les parodontites :les pneumonies et les broncho-pneumopathie chroniqueobstructive (BPCO).

Les pneumonies bactriennes rsultent de linfection duparenchyme pulmonaire par certaines espces bactrien-nes sachant que leur microbiologie diffre selon la popu-lation concerne.

Les BPCO, sixime cause de dcs dans le monde, sontcaractrises par une obstruction respiratoire chroniqueavec un excs de scrtions bronchiques entranant une

bronchite chronique et/ou un emphysme (dilatation

des alvoles pulmonaires avec rupture des septa inte-ralvolaires).

En 1998, Scannapieco et al., dans une tude rtros-pective, suggrent que le niveau dhygine orale aun indice significatif sur les pathologies pulmonaireschroniques. Labsence de relation parodontite/infec-tion respiratoire peut tre due une faible sensibilitdans lapprciation de ltat parodontal et au fait queles donnes respiratoires confondent de nombreuses

pathologies avec des tiologies trs diverses (pneu-monie, bronchite aigu). Scannapieco et al. (2003)

ont publi une mta-analyse concluant que les paro-

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FACTEURS DE RISQUESDES MCVINFECTIONS

ARTHROSCLROSE

LIBRATION DE CYTOKINES : IL1, IL6, TNF

Foie

CRP

TabacCholestrolStressEffort violent

C. PneumoniaeH. PyloriCytomegalovirus

Infections pulmonairesMaladies parodontales

Endothlium Moelle osseuse

Expression desmolcules adhsives

Libration de plaquetteset de leucocytes

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Rponse inflammatoire aiguCRP

FibrinogneVLDL

FoieRsistance l'insuline

PARODONTITE DIABTE

RISQUECARDIO-VASCULAIRE

IL-1, IL-6, TNFaugments

AGGRAVATION

En rsum...

Cellule

olrance au glucose

RAGE

AGE

dontites et la mauvaise hygine sont associes auxpneumonies nosocomiales conscutivement la co-lonisation orale des pathognes respiratoires et queles BPCO sont associes aux parodontites.

Polyarthrite rhumatode ( PR )

La PR est une maladie inflammatoire chronique danslaquelle on observe, comme au cours des parodonti-tes, une destruction des tissus mous et durs. Le traite-ment de la PR fait souvent appel aux corticodes quitendent diminuer la rsistance linfection.

La faiblesse mthodologique des diffrentes tudesconcernant la PR ne permet pas de conclure la

participation des parodontites comme facteur derisque de cette pathologie.

Conclusion

la lecture des mta-analyse rcentes, on peut direque les maladies parodontales sont un facteur derisque pour les NPEH, les diabtes et quelles sontgalement associes aux MCV et BPCO. La paro-dontologie devra donc tre en mesure, dune part,de conserver les organes dentaires fonctionnels et,dautre part, de protger lorganisme contre des pa-thologies gnrales associes.

De nombreuses tudes ont corrl les parodonti-

tes aux pathologies systmiques mais aucune naencore dmontr un bnfice des traitements paro-dontaux sur la sant gnrale. Cest donc de nou-

velles recherches sur nos thrapeutiques parodon-tales quil faudra mettre en uvre dans lavenir.

partir du moment o aucune relation entre mala-dies parodontales et certaines pathologies systmi-

ques na t tablie et que nos traitements savrerontefficaces pour rtablir la sant gnrale, le parodon-tiste devra rpondre de nouvelles responsabilits, savoir, assurer devant lquipe mdicale, de la per-formance et de la ncessit de son traitement.. u

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