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Cette fiche pratique a pour objet de rassem- bler les principales données ergonomiques applicables à la conception et à l’aménage- ment de postes de travail en vue de prévenir les risques et d’améliorer les conditions de travail. Cette fiche est utilisable à la fois par les concepteurs internes de l’entreprise (fonc- tion méthodes, travaux neufs…) et externes (fabricants, cabinets conseil…), et par ceux qui participent à l’adaptation des situations de travail aux opérateurs (CHSCT, médecins du travail…). Les principes décrits dans ce document sont applicables dans tous les secteurs d’activité. De nombreux textes réglementaires font réfé- rence à la notion de poste de travail, notam- ment dans le cadre des principes généraux de prévention définis par l’article L. 4121-2 du code du travail. Les normes d’ergonomie traitent également de l’adaptation des postes de tra- vail à l’homme (voir le recueil des normes « Ergonomie » de l’AFNOR). Cette fiche pratique ne prétend pas couvrir l’ensemble du champ de l’ergonomie. D’une part, elle est centrée sur le poste de travail qui n’est qu’un élément d’un système plus large (atelier, bureau, service…). D’autre part, elle ne traite pas des aspects méthodolo- giques qui font l’objet d’autres publications: il faut rappeler que la démarche ergono- mique repose sur trois éléments principaux : l’analyse du travail réel (par observation des situations de travail, mesures et entretiens avec les opérateurs), les connaissances en ergonomie (sur le fonctionnement de l’homme au travail) et la participation du personnel (instances représentatives du ED 79 FICHE PRATIQUE DE SÉCURITÉ Conception et aménagement des postes de travail

Cnception et aménagement des postes de travail

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Page 1: Cnception et aménagement des postes de travail

Cette fiche pratique a pour objet de rassem-bler les principales données ergonomiquesapplicables à la conception et à l’aménage-ment de postes de travail en vue de prévenirles risques et d’améliorer les conditions detravail.

Cette fiche est utilisable à la fois par lesconcepteurs internes de l’entreprise (fonc-tion méthodes, travaux neufs…) et externes(fabricants, cabinets conseil…), et par ceuxqui participent à l’adaptation des situationsde travail aux opérateurs (CHSCT, médecinsdu travail…). Les principes décrits dans ce

document sont applicables dans tous lessecteurs d’activité.

De nombreux textes réglementaires font réfé-rence à la notion de poste de travail, notam-ment dans le cadre des principes généraux deprévention définis par l’article L.4121-2 du codedu travail. Les normes d’ergonomie traitentégalement de l’adaptation des postes de tra-vail à l’homme (voir le recueil des normes« Ergonomie » de l’AFNOR).

Cette fiche pratique ne prétend pas couvrirl’ensemble du champ de l’ergonomie. D’une

part, elle est centrée sur le poste de travailqui n’est qu’un élément d’un système pluslarge (atelier, bureau, service…). D’autre part,elle ne traite pas des aspects méthodolo-giques qui font l’objet d’autres publications :il faut rappeler que la démarche ergono-mique repose sur trois éléments principaux :l’analyse du travail réel (par observation dessituations de travail, mesures et entretiensavec les opérateurs), les connaissances energonomie (sur le fonctionnement del’homme au travail) et la participation dupersonnel (instances représentatives du

ED 79FICHE PRATIQUE DE SÉCURITÉ

Conception et aménagement des postes de travail

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2 Fiche pratique de sécurité ED 79

personnel et opérateurs concernés). Lorsqueles caractéristiques des opérateurs concer-nés sont très spécifiques – compte tenu deleur état de santé, de leur âge, de leur expé -rience – ces spécificités seront prises encompte dans cette dé marche.

Pour un poste à créer, l’analyse préalableporte sur des situations existantes simi -laires, pour définir ensuite un cahier descharges du poste en projet. S’il s’agit d’unaménagement de poste, cette démarche estmise en œuvre en partant des problèmesrencontrés par les opérateurs. Il faut noterque l’opérateur ne se réduit pas à la fonction« production » : le poste de travail doit êtreégalement adapté à tous ceux qui inter -viennent (installateurs, régleurs, personnel demaintenance, d’entretien et de nettoyage).

La fiche est structurée en sept points quiregroupent les connaissances principales àprendre en compte lors de la conception despostes de travail : accès et circulation, com-munications, contraintes de temps, nuisancesphysiques et chimiques, informations, manu-tentions et efforts, dimensionnement et pos-tures. Pour chaque thème, les principes àconsidérer sont illustrés par des exemplesd’application ; les principales erreurs à éviteret des références complémentaires sont indi-quées. Une dernière partie traite de la mise enœuvre de ces sept points aux différents stades d’un projet de conception ou d’aména-gement des postes de travail.

1. ACCÈS ET CIRCULATIONL’objectif est de permettre à l’opérateur d’ac-céder et de circuler en toute sécurité à son poste de travail, tout en minimisant lafatigue pour y parvenir.

Cet objectif peut être atteint à partir de la miseen œuvre de principes généraux suivants :

� L’allée de circulation doit être dimension-née en fonction des passages. Exemples :0,8 m lorsqu’une seule personne l’em-prunte, 1,20 m lorsque des personnes s’ycroisent, 1,50 m lorsque des personnespassent à l’arrière d’autres postes de tra-vail. Ces valeurs sont à majorer pour lespersonnes à mobilité réduite et en casd’allées servant à l’évacuation incendie.

� Les zones d’évolution de l’opérateur auposte sont de 2 m au plus, notamment s’ily a port de charge.

� Le sol est antidérapant et dépourvu desalissures pour éviter les chutes par glis-sade (pour les sols industriels, coefficientde frottement supérieur à 0,30) et pourfaciliter le nettoyage.

� Les obstacles provenant d’éléments fixes :bâtis de machines, stockages intermédiaires,marchandises dépassant de rayonnages, railsde transfert au sol, caillebotis, mais aussid’éléments mobiles : chariots, bras ou

tabliers de machines doivent êtrepris en compte dans le dimension-nement de l’espace de travail.

� Au poste de travail, la place occu-pée par l’opérateur lui-même doitêtre majorée de l’amplitude desgestes nécessaires à l’exécution dela tâche (bras, jambes) et desdéplacements relatifs de son corpspour reculer, tourner, se baisser(0,80 m autour de l’opérateur).Pour les opérations d’entretien sur machines,les trappes d’accès dans les bâtis doiventêtre suffisamment larges (0,80m) et hautes(1,00 m à genoux, 1,20 m accroupi).

� Si l’accès en hauteur ne peut être évité, deséquipements sont alors nécessaires. Il s’agit pour l’opérateur de pouvoir accéderen hauteur en préférant l’emploi d’esca-liers et plates-formes bien dimensionnésaux échelles.

Exemples :

� Accès aux postes de travail dans un atelier(voir figure 1.1).

� Accès sans entrave : supports de câbles ali-mentant des postes informatiques inté-grés dans le mobilier (voir figure 1.2).

� Accès en hauteur : plate-forme àplusieurs niveaux pour poste de tra-vail de différentes hauteurs (voirfigure 1.3).

Erreurs à éviter :� Des câbles et conduits d’alimentation surle sol.

� Des convoyeurs dépourvus de passerellepour les traverser.

� Des supports ou obstacles dans l’espacede travail à moins de 2,20 m de haut.

Bibliographie :� Conception des lieux et des situations detravail, INRS, ED 950.

� La circulation en entreprise, INRS, ED 975.

� Norme NF EN 547, parties 1, 2 et 3(dimensions requises pour lespassages et accès).

a

b

b

c

c

d

� Allée dégagée� Accès pour une personne (� 80 cm)� Espace réservé au stockage� Zone d’évolution (< 2 m autour de

l’opérateur)

Fig. 1.1. Accès aux postes de travaildans un atelier.

a

b

c

Fig. 1.2. Accès sans entrave : intégration des câbles dans le mobilier.

� Plate-forme mobile pour accès en hauteur et pose des outils� Marches� Escalier pour accès à la plate-forme supérieure

Fig. 1.3. Accès en hauteur par plate-forme sur plusieurs niveaux.

Page 3: Cnception et aménagement des postes de travail

ED 79 Fiche pratique de sécurité 3

2. COMMUNICATIONL’objectif principal est d’assurer un bondéroulement du travail par une bonne coor-dination des tâches. Un objectif secondaireest d’atténuer les effets négatifs de la mono-tonie des tâches en permettant aux opéra-teurs concernés de converser.

Les principes à mettre en œuvre sont les suivants :

� Lister les communications à assurer entrele poste considéré et d’autres postes detravail :

• communications entre différents opéra-teurs contribuant à la même tâche (ex. :le long d’une ligne de production),

• communications entre opérateurs etéquipes effectuant des tâches différentesdans le même lieu (coactivité), notam-ment avec des équipes de maintenance,

• transmission des informations entre desopérateurs occupant successivement unposte de travail (ex. : travail en équipessuccessives),

• communications en situation d’insécu-rité (ex. : par rapport au public, travailisolé).

� Il s’agit ensuite de mettre en place desmoyens permettant ces communications :implantation des postes, dispositifs decommunication à distance, supports per-manents consultables gardant la mémoiredes événements récents (supports maté-riels ou logiciels).

� Pour les communications directes entreles opérateurs, deux points sont à considé-rer : la proximité et le niveau de bruitambiant. Ainsi, on estime que pour la com-préhension de messages simples à voixnormale et à une distance d’un mètre, leniveau de bruit ambiant ne doit pasdépasser 70 dB.

� Pour les communications directes avec lepublic (ex. : guichets), regrouper de préfé-rence plusieurs opérateurs pour faciliter laconstitution d’un petit groupe solidaire,tout en assurant la confidentialité entreles deux interlocuteurs.

� Pour les communications à distance, mettreen place des moyens adaptés (téléphonesmobiles, téléphones incluant une fonction« perte de verticalité » pour les travailleursisolés…) accompagnés de procédures rigou-reuses.

� Des supports (matériels ou logiciels) sontà prévoir lorsque des opérateurs successifsoccupent le poste de travail : registre d’incidents, procédures permettant laconstitution d’une «mémoire » des événe-ments… Cela concerne non seulement leséquipes successives (ex. : travail posté),mais aussi les emplois précaires (intérim,CDD) et les liaisons avec les équipes demaintenance.

Exemples :

� Ligne de fabrication implantée pour facili-ter les communications entre l’amont etl’aval (par exemple : implantation en U,voir figure 2.1).

� Opérateur de maintenance équipé d’unmoyen portatif de communication à dis-tance (téléphone portable, DATI…, voirfigure 2.2).

� Cabine insonorisée avec fenêtre permet-tant une communication visuelle entre l’opérateur et les autres travailleurs (ex. :cabine de banc d’essai moteurs, voirfigure 2.3).

Erreurs à éviter :� Isoler un opérateur dont le travail néces-site une coordination.

� Laisser un travailleur isolé sans moyen decommunication à distance.

� Équipes successives sans support de com-munication écrit ou sans recoupementdes horaires.

� Surcharge liée à des communications tropnombreuses.

Fig. 2.1. Implantation en U pour faciliter les communications.

Fig. 2.2. Moyen portatif de communication pour travailleur isolé.

a

b

� Vitrages� Possibilité de communication visuelle

Fig. 2.3. Cabine insonorisée permettant une communication visuelle entre les opérateurs.

Page 4: Cnception et aménagement des postes de travail

4 Fiche pratique de sécurité ED 79

3. CONTRAINTESDE TEMPS

L’objectif est de prévenir les risques d’acci-dents, le stress et les troubles musculosque-lettiques.

Les principes à mettre en œuvre sont les suivants :

� Éviter la répétitivité des mêmes types degestes.La répétitivité excessive des mêmes opéra-tions et surtout des mêmes gestes (unensemble de gestes est nécessaire à l’exé-cution d’une opération) accroît le risque detroubles musculosque-lettiques. Ordre degrandeur : que le mêmegeste ne soit pas répétéplus de dix fois parminute. Il est conseilléd’organiser le travail demanière à diminuercette répétitivité : élar-gissement, polyvalence,enrichissement des tâchespour les lignes de mon-tage, dissociation entrele temps de cycle de la machine et letemps de cycle pour l’opérateur pour lespostes de conduite de machine (ex. : parapprovisionnement ou évacuation auto-matique des produits).

� Donner de l’autonomie dans la gestion dutemps.Il s’agit d’éviter la dépendance par rapportau système (logiciel réagissant rapide-ment, stocks tampons entre postes suc-cessifs, appel des clients par l’opérateur aulieu de files d’attente pour les postes encontact avec la clientèle…), de permettre laprise de pauses, de préférence au momentoù l’opérateur en ressent le besoin (pausesde récupération au niveau gestuel < 2 minutes et pauses de détente de l’ordrede 10 minutes où l’opérateur quittemomentanément son poste).

� Fixer des objectifs de rendement et decharge de travail non excessifs. Le temps alloué pour effectuer des tâchesdoit prendre en compte les incidents. C’estle cas notamment des postes en fin de

ligne qui cumulent les aléas des postesen amont. L’effectif doit être calculé pouréviter une surcharge de travail lors despériodes de pointe.

Exemples :� Magasin tampon permettant à la fois dediminuer la répétitivité et d’augmenterl’autonomie (ex. : approvisionnement enplanchettes pour la fabrication d’emballa-ges en bois, voir figure 3.1).

� Tickets pris par les clients et appel desnuméros par les opérateurs (voir figure 3.2).

� Postes de préparation séparés de la lignede fabrication (exemple de préparation desous-ensembles complets en poste fixeavant assemblage final en ligne, voirfigure 3.3).

Fig. 3.3. Poste de préparation autonome par rapport à la ligne de fabrication.

Erreurs à éviter :

� Temps de cycle courts pour l’opérateur.

� Dépendance forte entre le poste, les autrespostes amont et aval ou la machine.

� Files d’attente.

� Calcul des temps sans prise en compte desaléas…

4. NUISANCES PHYSIQUESET CHIMIQUES

L’objectif est de diminuer les nuisances auposte de travail pour les rendre compatiblesavec la santé des opérateurs, tout en per-mettant de réaliser le travail sans contrainte.

Les principes à mettre en œuvre pour attein-dre cet objectif sont les suivants :

� Faire l’inventaire des nuisances généréespar le poste lui-même, mais aussi venantdes autres postes de travail, ou de l’envi-ronnement.Il convient d’identifier puis de caractériserles nuisances (en nature et en grandeur)et les situer par rapport aux valeurs maxi-males admissibles réglementaires, norma-tives, ou de confort.

� Mettre en œuvre les moyens permettantde réduire les nuisances en utilisant desproduits, matériels et procédés non pol-luants, par exemple : chariot électriquesilencieux et ne polluant pas l’air deslocaux de travail, peintures à l’eau en rem-placement de peintures aux solvants.

� S’assurer que les moyens pris (systèmes deprotection collective par exemple) negênent pas et ne perturbent pas le fonc-tionnement du poste (alimentation, sortiede pièces) ainsi que les opérations de main-tenance et de dépannage, et améliorent le confort au travail des opérateurs (en termes notamment de diminution de lacharge physique et mentale).

Exemples :� Réduire les nuisances émises par le postelui-même : torche aspirante utilisée ensoudure (voir figure 4.1).

Fig. 4.1. Torche aspirante conçue pour minimiser la gêne lors de son utilisation.

� Réduire les nuisances émises par l’environ-nement : box vitré permettant de s’isolerdu bruit et des courants d’air tout en gar-dant un contact direct avec l’équipe (voirfigure 4.2).

� Ne pas perturber le fonctionnement nor-mal du poste : évier avec aspiration péri-phérique des vapeurs nocives permettantune bonne visibilité par un dispositif inté-gré (voir figure 4.3).

Fig. 3.2. Appel par numéros évitant les files d’attente.

� Sans magasin : intervention de l’opératrice toutes lessecondes (avantaménagement)

� Avec magasin :intervention toutes lesminutes ou plus (après aménagement)

Fig. 3.1. Magasin pour l’alimentation de planchettes.

44

44

4 1

40

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ED 79 Fiche pratique de sécurité 5

Erreurs à éviter :� Postes polluants ou bruyants (martelage,peintures, soudures…) à proximité de postes qui le sont peu ou pas (montage,contrôle, emballage…).

� Entrées d’air frais près des sources de pol-lution.

� Poste de travail implanté entre la sourcede nuisance et le dispositif de protection(capteur, hotte, écran absorbant).

Bibliographie :� Évaluer et mesurer l’exposition profession-nelle au bruit, INRS, 2009, ED 6035.

� Guides pratiques de ventilation n° 0 à 20,INRS.

5. INFORMATIONSL’objectif est de présenter clairement lesinformations visuelles et sonores utiles pourréaliser le travail avec efficacité et en sécu-rité.

Les principes à mettre en œuvre sont les sui-vants :

� Identifier les informations utiles pourréaliser le travail à un poste donné.

Les lister en tenant compte de la fonctiondes divers agents concernés (opérateursdu poste, techniciens de maintenance…),du niveau d’apprentissage ou du statut deces agents (nouveaux, intérimaires…).

Les classer par ordre d’importance enregard des résultats de production et de lasécurité.

� Disposer les informations utiles dans lechamp visuel en tenant compte des lignesde visée naturelles propres aux différentstypes de tâches visuelles.

Dans le plan vertical, disposer si possibleles informations dans un angle de 40° endessous de la ligne horizontale partantdes yeux (voir figure 5.1).

Dans le plan horizontal, disposer les infor-mations fréquentes (ou importantes) àl’intérieur d’un angle de 30° devant l’opé-rateur, et accessoires à l’intérieur d’unangle de 140°.

Disposer les informations utiles dansl’espace de façon à éviter les contraintesposturales, à limiter ses déplacements et àpermettre une réponse rapide sur lesdispositifs de commande.

� Faciliter la perception des informationsutiles : par un éclairage adapté (de 300 à1000 lux ou plus suivant la tâche), enagissant sur la dimension des caractèreset en assurant un bon contraste entre l’ob-jet à percevoir et le fond, en distinguantclairement les zones de fonctionnement« normal » des zones « alerte » pour lesappareils de signalisation, en recourant, lecas échéant, à un doublement du signal(visuel et sonore) ou à une diffusion enclair de l’information (affichage d’un texteou de chiffres, message vocal). À noter :l’utilité d’un retour d’information rapidesuite à une action de l’opérateur.

Exemples :

� Poste d’accueil du public : application desdeux premiers principes énoncés précé-demment (voir tableau ci-après).

� Indicateurs et commandes de machinessur bras orientable (voir figure 5.2).

� Zone d’alerte indiquée en rouge, sur uncadran (voir figure 5.3).

Fig. 5.3. Zone d’alerte sur un cadran.

Erreurs à éviter :� Manque d’information (ex. : commandenon identifiée sur machine).

� Surabondance d’informations.

� Indicateurs peu lisibles ou mal positionnésdans l’espace.

� Interprétation difficile des signaux visuelsou sonores.

20

30

4050

60

70

80

90

1000

10

Fig. 4.2. Cabine isolant du bruit tout en maintenant les contacts dans l’équipe.

Fig. 4.3. Dispositif intégré d’aspiration.

aspiration intégrée à l’évier

25°40°

25° Recommandé(informations fréquentes et/ouimportantes)

Acceptable(informations accessoires)

Fig. 5.1. Disposition des informations dans le champ visuel.

Poste d’accueil du public

Quelles sont les informations

utiles ?

Être informé de l’arrivée du client.

Comment les prendre en compte au poste ?

• Porte d’entréedans le champvisuel de l’agentd’accueil.

• Signal sonore àl’entrée d’unepersonne.

a

bc

� Bras orientable� Pupitre de signalisation et de commande� Information directe à travers le vitrage

Fig. 5.2. Pupitre sur bras orientable.

Page 6: Cnception et aménagement des postes de travail

6 Fiche pratique de sécurité ED 79

Bibliographie :� Norme NF EN 894. Spécifications ergono-miques pour la conception des dispositifs designalisation et des organes du service. Par-ties 1, 2, 3 et 4.

6. MANUTENTION ET EFFORTSL’objectif est de limiter les manutentionsmanuelles et les efforts à exercer pour éviterles accidents et prévenir les troubles muscu-losquelettiques.

Les principes à mettre en œuvre sont les sui-vants :

� Connaître les objets et les produits mani-pulés, les efforts exercés :

• pour les objets, produits et outils, préci-ser leurs dimensions, volume, poids uni-taire, type de conditionnement et leurnature,

• relever le type et la fréquence des manu-tentions ou manipulations effectuées,

• décrire les efforts à exercer sur les com-mandes des machines, sur les outils, surles produits.

� Faciliter le transfert des produits :

• favoriser le transfert des produits à l’aidede glissières, de bandes transporteusesou de tables à billes par exemple,

• éviter les changements de niveau entredeux plans de travail successifs, entredeux machines contiguës nécessitantune reprise manuelle,

• utiliser des dessertes mobiles pourdéplacer, sans les porter, des produits etdes outils.

� Réduire la charge unitaire et le tonnagejournalier :

• réduire la charge unitaire en agissant surle type de conditionnement, sur lesproduits,

• évaluer et diminuer si nécessaire le ton-nage journalier manutentionné à l’aidedes abaques (voir figure 6.1) de manièreà se situer dans la zone acceptable.

� Fournir des aides à la manutention :

• utiliser des aides à la manutention pourdéplacer les charges lourdes, encom-brantes (par exemple, équilibreurs decharge pour manipuler des cartons, destôles, des sacs),

• installer des stockages dynamiques quiautorisent une reprise frontale,

• mettre à disposition des corbeilles, descasiers mobiles, permettant de regrou-per plusieurs objets ou produits à dépla-cer, par exemple pour le courrier, pourdes outils ou pour de petits objets.

� Limiter les efforts à exercer :

• limiter les efforts à exercer sur lescommandes, par exemple en utilisantdes relais électriques pneumatiques ouhydrauliques plutôt que des commandesmécaniques (force de 3 à 20 daN suivantla position des commandes et la fré-quence),

• réduire les efforts par l’utilisation d’outilsadaptés, par exemple, une visseusedévisseuse portative plutôt qu’un tour-nevis, des couteaux bien affilés,

• mettre en place des aides pour le soulè-vement, par exemple, un ressort de rappel ou un vérin pour faciliter le mou-vement d’un capot,

• choisir des outils dont la conceptionévite des angles excessifs, notammentdu poignet.

Exemples :� Desserte mobile servant de caisse à outilset de plan de travail annexe (voir figure6.2).

Fig. 6.2. Desserte mobile servant de caisse à outils et de plan de travail annexe.

� Potence avec pince pneumatique compen-sée (voir figure 6.3).

Erreurs à éviter :

� Les manutentions avec postures contrai-gnantes, bras tendus, dos courbé, torsionsdu corps…

� Les charges unitaires encombrantes oudifficiles à saisir.

� Le port de charge sur des distances impor-tantes.

Bibliographie :� Les troubles musculosquelettiques, INRS,2005, ED 957.

� NF X35-109, Ergonomie – Manutentionmanuelle de charge pour soulever, déplaceret pousser/tirer, AFNOR, 2009.

7. DIMENSIONNEMENTET POSITIONS DE TRAVAIL

L’objectif est de permettre de travailler dansdes positions adaptées non dangereusespour la santé et confortables. Les principes àmettre en œuvre sont les suivants :

� Recueillir les données de base.

Décrire les éléments du poste de travail quivont déterminer les postures : les dimen-sions et emplacements des commandes, lataille et la forme des outils, des objets, desmachines à utiliser ou à atteindre.

Noter les dimensions des plans de travailprédéterminés et des zones de travail.Relever les points durs présents dansl’espace de travail : bâti de machine, sup-ports, canalisations, poutre, pilier…

� Choisir la position principale (debout,assise ou assis-debout) en fonction deséléments suivants : volume de travail, exi-gences de force et espace pour les jambes.Par exemple, si le travail peut être effectuédans les zones d’atteinte des bras, lesobjets à manipuler légers et l’espace suffi-sant pour les genoux, la position assise estindiquée.

Fig. 6.1. Abaque pour la manutention manuelle des charges.

Fig. 6.3. Équilibreur de charge diminuant l’effort.

Page 7: Cnception et aménagement des postes de travail

ED 79 Fiche pratique de sécurité 7

� Respecter les angles articulaires des diffé-rentes parties des membres et du corps.

� Permettre les changements de position etéviter les postures statiques longues. Parexemple, en alternant les positions assises etdebout (poste assis surélevé), en concevantle poste pour permettre l’utilisation d’unappuie-fesses réglable… (voir figure 7.1.b).

Exemples :� Zones de confort et d’atteinte pour unposte d’assemblage (voir figure 7.2).

Erreurs à éviter :� Les postures contraignantes : dos courbé,bras tendus, bras levés, torsions et flexionsdu tronc, du cou.

� Les postures immobilisant durablementune partie du corps.

� Les zones de travail « étriquées », c’est-à-dire ne permettant pas de se mouvoir sansêtre gêné ou heurté par des éléments fixesou mobiles.

Bibliographie :� NF EN ISO 14738, Prescriptions anthropo-métriques relatives à la conception des postes de travail sur les machines, AFNOR,2008.

� Prévention des risques liés aux positions detravail statiques, INRS, 2008, ED 131.

SYNTHÈSELes sept points décrits précédemment peuventêtre utilisés lors des différentes phases d’unprojet de conception ou d’aménagement despostes de travail. L’efficacité sera d’autant plusgrande que le projet aura été instruit dès ladéfinition du cahier des charges en concerta-tion avec les acteurs concernés.

1. Lors de l’analyse des postes déjà existants

La prise en compte de ces sept thèmes peutaider à repérer les points forts et faibles de lasituation existante (lorsque le poste créé estpeu différent des postes qui fonctionnentdéjà dans l’entreprise ou dans d’autres entre-prises). Ce constat permettra ensuite de trans-former le poste de travail en conservant lespoints forts et en améliorant les points faibles.

2. Lors de la conception du poste de travail

Il est nécessaire, au préalable, de situerle poste dans le processus et comme unélément parmi d’autres de la situation detravail, de repérer les points durs et in -contournables (ex. : éléments de structuredu bâtiment), d’évaluer les contraintes modi-fiables allant à l’encontre de bonnes condi-tions de travail. On peut ensuite reprendreles sept points en allant du plus général (ex. :accès, circulation) au plus particulier (ex. :positions de travail) et en les utilisant pourtrouver la meilleure implantation du poste,pour choisir les équipements les mieuxadaptés et pour agencer l’ensemble.

Selon les caractéristiques du projet, certainsdes sept points doivent être privilégiés. Parexemple, pour la conception d’un bureaud’accueil, la communication et les postures

� Pour la posture debout, prévoir un dégage-ment pour les pieds et si possible un plande travail réglable. Pour la posture assise,prévoir un dégagement pour les genoux etles jambes (voir figures 7.1.a et 7.1.c).

� Se situer dans les zones de confort pourles gestes et positions les plus fréquentes(bras le long du corps et espace de mobi-lité des avant-bras) et rester dans les zonesd’atteinte pour les autres (l’atteinte maxi-male correspond aux bras tendus, voirfigure 7.1.d).

Exigences de visionet/ou de précision élevées

Exigences de visionet/ou de précision moyennes

Espace pour les piedsprofondeur : 210 minimum

Espace pour les pieds hauteur :

130 minimum

Exigences de visionet/ou de précision peuimportantes (permet la

manutention d’objets lourds)

1 554

1 195

1 075

Hauteur réglable conseillée :

1 050

930

810

a) Position debout

(espace pour les pieds)

(espace pour les jambes)

b) Position assis/debout : hauteur réglable du plande travail et espace pour les jambes

570 min.

285min.

1 330800

840

15°

630

575370

820495

540 min. (espace pour les genoux)755 min. (espace pour les jambes)

c) Position assise réglable (siège et plan de travail) :hauteur d'espace pour les jambes

60°

415

1 170480

170 - 290

d) Zone de travail conseillée(mesures fondées sur une surface de siège horizontale)

Fig. 7.1. Dimensionnement du poste de travail (cotes en millimètres). Population européenne.

� Zone de confort � Zone d’atteinteFig. 7.2. Zones de confort et d’atteinte

pour un poste d’assemblage.

a

b a

d) Zone de travail conseillée(mesures fondées sur une surface de siège horizontale)

Page 8: Cnception et aménagement des postes de travail

Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles65, boulevard Richard-Lenoir 75011 Paris • Tél. 01 40 44 30 00 • www.inrs.fr • e-mail : [email protected]

1re édition (1999) • réimpression septembre 2013 • 2 000 ex. • ISBN 978-2-7389-1521-4Fiche pratique de sécurité ED 79

doivent davantage être prises en compte queles manutentions. Ainsi, la mise en œuvresimultanée des deux principes : « disposerdes informations utiles dans le champvisuel » (décrit dans le point 5), et « se situerdans les zones de confort pour les gestes etpositions de travail les plus fréquentes »(décrit dans le point 7) conduit à concevoirune disposition optimale du poste (voirfigure 8).

Cette fiche a été rédigée par un groupe de travailde l’Institution Prévention constitué par ÉtienneCam (CRAM de Bretagne), Bernard Durand (CRAMCentre-Ouest), Michel Valadié (CRAM Midi-Pyrénées) et Bernard Vandevyver (INRS).La mise à jour a été effectuée par Jean-LouisPomian (INRS).

� Plan de travail face aux visiteurs� Écran-clavier� Imprimante

Fig. 8. Disposition optimale d’un poste en contact avec la clientèle.

L’aménagement doit permettre à la fois àl’opérateur de conserver le contact avec leclient (même lorsqu’il utilise son écran etson imprimante) et d’être en position confor-table pour chacune de ses tâches.

3. Lors de l’évaluationLa confrontation entre les options rete -

nues et les sept points doitpermettre d’évaluer les dif-férents projets et, parap - proximations successives,

de parvenir à un projet finaloptimal. À ce stade, des compro mis

peuvent encore être trouvés lorsque desexigences contradictoires apparaissent

dans la mise en œuvre des solutions (ex. :limiter le bruit sans isoler les opérateurs,concilier les exi gences économiqueset les préconisations ergonomiques).

Cette évaluation sur projets seracomplétée, après réalisation, par une

validation du résultat final avec les utili -sateurs.

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