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écoconso | - La Terre est...Construire, rénover, habiter… Préface Pour la première fois, en Région wallonne, les compétences en matière d’Environnement, d’Aménagement

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La Terre estnotre maison

Construire, rénover, habiter en respectantl’Homme et l’environnement

Une réalisation du Réseau Eco-consommation, Françoise Jadoul, chargée de mission,

sous la coordination d’Espace Environnement

La Terre est notre maison. Construire, rénover, habiter en respectant l’Homme et l’environnement de Françoise Jadoul

© Copyright 2002 : Tournesol Conseils s.a. – Éditions Luc PireQuai aux Pierres de Tailles 37-391000 [email protected]

Réseau Éco-consommationRue de Montigny 296000 Charleroi00 32 (0) 71 300 [email protected]

Mise en page : Philippe Dillen [email protected] : Gérard Thèves [email protected]

ISBN :Dépôt légal :

Remerciements

Le Réseau Éco-consommation tient à remercier les personnes et leurs organisationsainsi que les fonctionnaires de la Région qui ont contribué à cette publication.Notamment son équipe : Aïcha Boukhatem, Marthe Desclée, Els de Geest, BaudouinGermeau, Murielle Magin, Jonas Moerman, Marc Roger et Nathalie Sorel. Ainsi queles personnes qui ont revu le contenu et se sont acquittées du rôle important de veillerà ce que l'ouvrage se révèle exact et utile : Michel Huart, Association pour laPromotion des Énergies Renouvelables (APERe), Patricia Martin, Les Amis de la Terre,Michaël Bolle, Atelier de Recherches et d'Études en Architecture.

Cet ouvrage a été accompagné par des fonctionnaires de la Région wallonne de laDGRNE, de la DGTRE et de la DGATLP.

Le Réseau Éco-consommation tient aussi à remercier la Région wallonne,Monsieur Michel Foret, Ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanismeet de l'Environnement et la Communauté française pour leur soutien financier.

Françoise Jadoul remercie sa famille pour sa patiente et ses encouragements ainsi quele Professeur Jacques Kummer de l’École de Santé publique de l’ULB, qui, en la for-mant sur les matières liant l’environnement, la santé et l’habitat, a initié ce travail.

Avec le soutien du Ministre wallon de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme etde l’Environnement.

2 Construire, rénover, habiter…

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Construire, rénover, habiter…

Préface

Pour la première fois, en Région wallonne, les compétences en matièred’Environnement, d’Aménagement du Territoire et d’Urbanisme ont été rassembléesdans les mains d’un même Ministre. Ce n’est pas le fait du hasard, c’est la volonté duGouvernement wallon de s’inscrire dans une logique de développement durable.

L’ouvrage « La Terre est notre maison » que proposent Françoise Jadoul et le RéseauEco-consommation place l’habitat au cœur des débats sur le développement durable :partout on construit, on rénove, on démolit, on aménage, on entretient, on habite…En un mot, on vit !

Nos comportements de citoyens mettent les matières premières, l’énergie, l’air, l’eau etle sol à contribution, tandis que notre environnement intérieur joue un rôle majeurdans la satisfaction de nos besoins de confort, de santé et de bien-être social.Comment aujourd’hui construire un habitat qui réponde à nos besoins, permette desrelations satisfaisantes avec notre environnement, préserve notre santé et notre qualitéde vie, sans compromettre l’avenir des générations futures ?

Ce livre, théorique et pratique, lance de nombreuses pistes de réflexion. Au lecteur dechoisir les meilleures.

Michel FORET,

Ministre wallon de l’Aménagement du Territoire,de l’Urbanisme et de l’Environnement.

3 Construire, rénover, habiter…4

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Les trois piliers du développement durableMaintenir la croissance économique ................................................................................ 11Répondre en priorité aux besoins essentiels des plus démunis.............................. 11Préserver l’environnement..................................................................................................... 11

Construire un habitat durableDes objectifs .................................................................................................................................. 14

L’écoconstruction .................................................................................................................... 14La bioconstruction................................................................................................................... 14La gestion durable au quotidien .......................................................................................... 14

Un logement décent pour tous ............................................................................................ 15Les aides financières accordées par les pouvoirs publics ............................................... 15Les prêts hypothécaires à taux réduits................................................................................ 16Les associations de promotion du logement..................................................................... 17Logement loué insalubre : que faire ? ................................................................................. 17

Construire sa maison, son quartier, sa ville ................................................................. 17L’autoconstruction .................................................................................................................. 17Viens chez moi, j’habite dans un habitat groupé ! ............................................................ 18L’aménagement participatif des espaces publics ................................................................ 21L’enquête publique.................................................................................................................... 21La Commission Consultative d’Aménagement du Territoire.......................................... 22

Construire ou rénover ? ......................................................................................................... 22En ville ou à la campagne ? .................................................................................................... 23Le permis d’urbanisme ............................................................................................................... 24Le cahier des charges ............................................................................................................... 24Un habitat flexible ..................................................................................................................... 25Construire dans le paysage naturel et bâti.................................................................... 26Un terrain “ à habiter ” ........................................................................................................... 26

Un voisinage sain...................................................................................................................... 27Un terrain à bâtir sain............................................................................................................. 32L’accessibilité aux équipements et services collectifs ..................................................... 37La ville à pied, à vélo, en transports en commun... .......................................................... 38

La gestion du chantier............................................................................................................. 38Oyez, oyez bonnes gens !......................................................................................................... 39Le bruit sur le chantier........................................................................................................... 39Moins salir, moins polluer, moins gaspiller et plus sécuriser.................................... 40Les déchets de chantier .......................................................................................................... 40

Des critères pour le choix des matériaux de construction .................................... 43Des matériaux pour l’écoconstruction............................................................................... 43Des matériaux pour la bioconstruction............................................................................. 46Des matériaux pour la gestion durable au quotidien..................................................... 46Des matériaux peu coûteux..................................................................................................... 46L’information technique et environnementale ............................................................... 46

Une maison “ bien enveloppée ”............................................................................................ 49La chaleur en mouvement....................................................................................................... 50L’air en mouvement................................................................................................................... 54L’humidité en mouvement ....................................................................................................... 54Les différentes couches d’une bonne toiture................................................................... 64

Construire, rénover, habiter… 5 Construire, rénover, habiter…

Le confort et la santé dans l’habitat................................................................................ 65Le confort hygrothermique .................................................................................................. 65La qualité de l’air intérieur ....................................................................................................72Le degré d’ionisation de l’air ................................................................................................ 98Le confort acoustique ............................................................................................................ 99Le confort visuel .................................................................................................................... 102La qualité de l’eau potable.................................................................................................... 102

Connaître les matériaux pour bien les choisir ........................................................... 103Monter des murs..................................................................................................................... 104Préparer un béton................................................................................................................... 109Enduire une façade ................................................................................................................. 110Couvrir une toiture................................................................................................................. 111Isoler les parois ....................................................................................................................... 113Revêtir les murs et les plafonds.......................................................................................... 124Peindre ou vernir les surfaces minérales et le bois ...................................................... 126Traiter le bois ........................................................................................................................... 132Tapisser les murs..................................................................................................................... 140Couvrir les sols....................................................................................................................... 140

Le bois, la terre et la paille dont on fait des maisons............................................. 143Le bois......................................................................................................................................... 144La terre et la terre-paille....................................................................................................... 150

Un habitat certifié durable................................................................................................... 152Le coût d’un habitat durable ............................................................................................... 152

La gestion durable de l’énergieLa consommation domestique de l’énergie................................................................... 154Le poids de la consommation d’énergie.......................................................................... 154

L’effet de serre et le réchauffement du climat ............................................................... 154La ruée vers “ l’or noir ”........................................................................................................ 158Les pluies acides ....................................................................................................................... 158Les déchets radioactifs.......................................................................................................... 159Le prix de l’énergie .................................................................................................................. 159

D’abord économiser l’énergie ............................................................................................. 159Des chaudières performantes.............................................................................................. 160Des lampes économiques........................................................................................................ 161L’étiquette énergétique européenne.................................................................................. 162

Ensuite chercher d’autres sources : les énergies renouvelables ....................... 163Le soleil ..................................................................................................................................... 164Le vent ........................................................................................................................................ 172L’eau au moulin ........................................................................................................................ 173Le biogaz à l’échelle d’une ferme........................................................................................ 174Le bois-énergie.......................................................................................................................... 174La chaleur du sous-sol........................................................................................................... 175

La gestion durable de l’eauLa consommation domestique de l’eau potable .......................................................... 176Le poids de la consommation d’eau .................................................................................. 179

La ruée vers “ l’or bleu ”........................................................................................................ 179La pollution de l’eau.............................................................................................................. 179Le prix de l’eau ......................................................................................................................... 180

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Économiser l’eau pour demain ............................................................................................ 181Des chasses d’eau économiques ........................................................................................... 181Des robinets limiteurs de débit............................................................................................ 182Des dispositifs réduisant les pertes d’eau ........................................................................ 182Des appareils électroménagers économes en eau ........................................................... 182

Il pleut dans ma citerne !....................................................................................................... 182L’option classique ................................................................................................................... 183L’option à usage sanitaire ..................................................................................................... 183La production d’eau potable................................................................................................. 183

Le traitement des eaux usées domestiques .................................................................... 184Le système classique ............................................................................................................... 186Le lagunage............................................................................................................................... 187Le traitement sélectif des eaux usées ................................................................................. 188

La gestion durable des déchets ménagersLa production de déchets ..................................................................................................... 192Le poids de la production des déchets ménagers ...................................................... 192D’abord prévenir les déchets............................................................................................... 193

Un compost à domicile !......................................................................................................... 193Faites parler votre boîte aux lettres !................................................................................ 194

Ensuite maîtriser le tri des déchets ................................................................................. 194

Carnet d’adresses............................................................................................................. 196

Bibliographie ........................................................................................................................ 199

Abréviations .......................................................................................................................... 202

Index............................................................................................................................................ 204

Construire, rénover, habiter… 7 Construire, rénover, habiter…

« Le développement durable vise à créer des relations satisfaisantes et durablesdes êtres vivants entre eux et avec leur milieu proche ou lointain. Le bien-être,

le confort ou la santé, l’économie des ressources naturelles ne sont que desconséquences de ces relations satisfaisantes. »

Emmanuel Dufrasnes, architecte, master européen en architecture et développement durable.

Les trois piliersdu développement

durableMaintenir la croissance économique .................................................................................11Répondre en priorité aux besoins essentiels des plus démunis.............................. 11Préserver l’environnement..................................................................................................... 11

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Depuis de nombreuses années, dansnos pays développés, la consommationdes ménages affiche une croissanceconstante, avec pour conséquencel’élévation du niveau et de la qualitéde la vie pour beaucoup d’entre nous.

Mais le développement, résultat de cettecroissance, n’a pas que des effets positifs :

3 il laisse en marge bon nombre de popu-lations, ici, au cœur de nos quartiers, etlà-bas, dans les pays du Sud, sites deproblèmes sociaux cruciaux : famines,pauvreté, inégalités, exclusions, non-accès aux soins de santé, à l’eaupotable, à l’énergie, à un logementdécent… ;

3 il est source de maladies et d’inconfortliés au stress, à la pollution, au bruit,aux accidents de la route, à une alimen-tation déséquilibrée… apanage de nossociétés industrialisées ;

3 il s’accompagne aussi de conséquencesenvironnementales majeures à l’é-chelle mondiale : pollution, réchauffe-ment du climat, déforestation, épuise-ment des ressources naturelles, accu-mulation de déchets, atteintes aux pay-sages et à la diversité du vivant…

Nous avons trop longtemps usé des bien-faits du développement sans vouloirprêter attention à ses conséquencessociales et environnementales. Or,l’Homme et la Terre possèdent une capa-cité limitée de supporter le poids de notreconsommation : en cultivant les inégalitésentre les Hommes, en compromettantnotre bien-être et notre santé, en prélevantet en gaspillant sans discernement les res-sources naturelles, en produisant toujoursplus de déchets et en polluant l’environ-nement, nous portons atteinte à la vie.Ainsi, c’est l’avenir de l’Homme et celuide la Terre, notre maison, qui sont en jeu.

Face à ce constat, les Nations Unies plai-dent en faveur d’un nouveau type de déve-loppement qualifié de durable :

« Le développement durable est un mode dedéveloppement qui répond aux besoins duprésent sans compromettre la capacité desgénérations futures de répondre à leurspropres besoins1. »

L’idée du développement durable est d’as-surer le progrès économique, mais d’unefaçon juste pour tous, et en protégeantl’environnement.

C’est un meilleur équilibre entre les troiscomposantes (économique, sociale etenvironnementale) du développement quiest recherché.

Construire, rénover, habiter…

Des indicateurs pour undéveloppement durable

Les indicateurs sont desoutils destinés à « prendrele pouls » du développe-ment, à en « mesurer »l’impact social et environne-mental.

Ils s’expriment sous forme de données relati-ves aux inégalités sociales, à la santé, auxémissions de gaz à effet de serre, à notreconsommation d’eau ou d’électricité, à la pro-duction de déchets… Ainsi, ils se calculent ennombre de minimexés, en % de cancers, entonnes de CO2 émis, en litres d’eau ou enkilowattheures d’énergie consommés, enkilos de déchets produits…

Des chiffres élevés révèlent une pression tropimportante de nos modes de production et deconsommation sur le bien-être social et surl’environnement… faisant sauter la soupape !

Ainsi, les indicateurs permettent d’orienter lesdécisions (en matière de production, deconsommation, de politiques économique,sociale et environnementale…) dans le sensdu développement durable.

01 | RAPPORT BRUNDTLAND, NOTRE AVENIR À TOUS, LA COMMISSION MONDIALE SUR L’ENVIRONNEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT (CMED), MONTRÉAL, ÉDITIONSDU FLEUVE, 1988, P. 51.

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Maintenir lacroissance

économiqueL’économie durable se met au servicede l’Homme et de la qualité de la vie.

Il faut permettre aux entreprises de sedévelopper pour créer de nouveauxemplois et produire les biens et les ser-vices jugés nécessaires pour satisfaire lesbesoins des sociétés humaines.

Répondre en prioritéaux besoinsessentiels desplus démunis

« La plus grave des pollutions est lapauvreté. »

Indira Gandhi.

Disposer d’un logement de qualité,trouver un emploi, avoir accès àl’éducation, à l’alimentation, àl’énergie, à l’eau, à la santé… sontautant de revendications légitimes desêtres humains, autant de voies d’accèsà une vie décente.

Il faut que chacun ait les mêmes chancesen aidant ceux qui en ont le plus besoin.Ainsi, les actions en matière de santé, delogement, d’éducation… doivent aider enparticulier les groupes les plus vulnéra-bles sur les plans socio-économique etculturel.

Préserverl’environnement

Nous devons offrir à nos enfants etaux générations futures unenvironnement de qualité.

Ainsi, la tâche nous incombe d’écono-miser les ressources naturelles, d’évitertoute forme de pollution, de produiremoins de déchets, de restaurer desmilieux naturels pour la flore et la faunesauvages…

Construire, rénover, habiter…

Le principe de précaution

Les risques pour la santé et l’en-vironnement liés aux modes deproduction et de consomma-tion, aux technologies… ne sontpas toujours faciles à évaluer :

un contexte nouveau met les scientifiquesface à de nombreuses incertitudes, et lesconclusions des expertises sont parfois contra-dictoires ou controversées…

C’est dans le cadre de différents problèmesrécents relatifs à des risques mal connus etd’un retentissement important – crises de la«vache folle» et de la dioxine, diffusion desOGM (Organismes GénétiquementModifiés)… – que l’on a vu évoquer de façoncroissante le principe de précaution.

Les conséquences de ces risques sont perçuescomme graves, en même temps qu’il existeune incertitude à leur sujet. L’idée clé du prin-cipe de précaution est que dans cescirconstances, l’incertitude ne doit pasconduire à ne pas prendre de mesures dediminution des risques2.SOURCE : LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION. SIGNIFICATIONS ET CONSÉ-QUENCES, E. ZACCAÏ, J.-N. MISSA, ÉDITIONS DE L’UNIVERSITÉ DEBRUXELLES, 2000, INTRODUCTION.

Aujourd’hui, c’est ce principe qui doit gouver-ner nos choix de consommation… au-delàd’intérêts purement économiques.

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02 | PRINCIPE 15 DE LA DÉCLARATION DE RIO (CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR L’ENVIRONNEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT, 1992).

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Construire, rénover, habiter…12 Construire, rénover, habiter…

Construire unhabitat durable

Des objectifs .................................................................................................................................. 14Un logement décent pour tous ............................................................................................ 15Construire sa maison, son quartier, sa ville ................................................................. 17Construire ou rénover ? ......................................................................................................... 22En ville ou à la campagne ? .................................................................................................... 22Le permis d’urbanisme ............................................................................................................... 24Le cahier des charges ............................................................................................................... 24Un habitat flexible ..................................................................................................................... 25Construire dans le paysage naturel et bâti.................................................................... 26Un terrain “ à habiter ” ........................................................................................................... 26La gestion du chantier............................................................................................................. 38Des critères pour le choix des matériaux de construction .................................... 43Une maison “ bien enveloppée ”............................................................................................ 49Le confort et la santé dans l’habitat................................................................................ 65Connaître les matériaux pour bien les choisir ........................................................... 103Le bois, la terre et la paille dont on fait des maisons ........................................... 143Un habitat certifié durable................................................................................................... 152Le coût d’un habitat durable ............................................................................................... 152

L’habitat est au cœur des débats sur le développement durable : partout, onconstruit, on rénove, on démolit, on aménage, on entretient… on habite.

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L’habitat est au cœur des débats sur ledéveloppement durable : partout, onconstruit, on rénove, on démolit, onaménage, on entretient… on habite.Les matières premières, l’énergie, l’air,l’eau et le sol sont mis lourdement àcontribution, tandis que notre habitatjoue un rôle majeur dans lasatisfaction de nos besoins de confort,de santé et de bien-être social.

Des objectifsEn France, on parle de bâtimentsHQE (Haute QualitéEnvironnementale), au Canada, demaisons saines, chez nous debioconstruction. Derrière tous cesmots, on trouve la même volontéd’inscrire l’habitat dans la logique dudéveloppement durable.

Dans un projet d’habitat, les occasions nemanquent pas de mettre en pratique lesprincipes du développement durable.Souvent, elles sont l’aboutissement d’uneréflexion et d’une recherche d’informa-tions préalables à l’action.

L’écoconstructionL’écoconstruction se soucie deminimiser les répercussions de laconstruction sur l’environnement, àtoutes les étapes de son cycle de vie :depuis la conception du projet, lorsdes travaux de construction, derénovation et d’aménagementintérieur, pendant la durée de sonoccupation et jusqu’à sa démolition.

Ainsi, le concepteur d’un habitat durablesera attentif à bien l’intégrer dans le pay-sage naturel et bâti, à économiser les res-sources naturelles, à éviter de polluer l’air,l’eau et le sol, à limiter les nuisances pourles riverains…

La bioconstructionLa bioconstruction se préoccupe del’Homme qui va vivre dans lebâtiment.

Elle propose un habitat qui, à un prixabordable, répond à ses besoins de bien-être, de santé, d’activités, d’intimité oud’ouverture vers l’extérieur et qui s’adaptefacilement à la mouvance de la vie.

Dans une approche durable de la cons-truction, on parle d’éco-bioconstructionlorsque la construction répond à la foisaux impératifs de protection de l’environ-nement et de bien-être social. L’éco-bio-

construction est source dedéveloppement économique :elle appelle à des démarchesinnovantes pour construire des

bâtiments avec une plus-value de respectde l’Homme et de l’environnement.

Chaque année, Nature & Progrès édite unCalendrier portes ouvertes des jardins, deshabitats nature et desfermes biologiques :un guide pour desvisites d’un jour à ladécouverte de réali-sations s’inscrivantdans la logique dud é v e l o p p e m e n tdurable.

La gestion durable auquotidienLa phase d’occupation d’uneconstruction est importante dans soncycle de vie et plusieurs générations s’ysuccèdent.

Chaque jour de sa vie, chaque citoyen dela planète pose des actes qui ont desimpacts sur son environnement direct oulointain, sur sa santé et celle de ses voi-

Construire, rénover, habiter…14 Construire, rénover, habiter… 15

sins, proches ou lointains. Par exemple,en actionnant un interrupteur, qui s’inter-roge sur la production d’électricité, sur ledevenir des déchets radioactifs… ?

Nous sommes 6 milliards de citoyens quirépétons quotidiennement les mêmesgestes ! Assumons notre responsabilitéen trouvant notre propre chemin sur lavoie du développement durable… selonnos priorités, nos possibilités…

Gérer durablement l’habitat au quotidien,c’est faire des choix de consommationplus respectueux de l’environnement et dela santé. Ainsi, la gestion de l’eau et cellede l’énergie viseront à éviter les surcon-sommations et la pollution de l’air, del’eau et du sol, celle des déchets ménagersportera prioritairement sur la préventionet le tri des déchets, l’entretien de lamaison se fera sans recours à des produitstoxiques. Du comportement des habitantsdépendra l’efficacité des mesures prises :par exemple, investir dans un système dechauffage performant pour économiserl’énergie n’a de sens que si les habitantsen maîtrisent l’utilisation adéquate.

® Qui contacter ?Le Réseau Éco-consommation.

Un logement décentpour tousSi l’habitat est reconnucomme un facteurd’insertion sociale (il permetaux citoyens de s’inscrire dans un tissude relations avec leur voisinage,d’avoir accès à la sécurité sociale etaux services publics, de frapper à laporte du monde du travail…), encoretrop nombreux sont ceux qui nedisposent pas d’un « chez-soi »comme abri contre les intempéries,fonction première de l’habitat !

Les aides financièresaccordées par lespouvoirs publicsPour permettre l’accès des ménages àun logement décent, les autorités

Des cycles d’information enéco-bioconstruction pourconstruire ou rénover

® Qui contacter ?Nature & Progrès Éco-bioconstructionorganise des séances d’information et deformation en éco-bioconstructionouvertes à tous. Différents thèmes sontabordés : le cahier des charges, lagéobiologie, la gestion du chantier, lesmatériaux de construction, le climatintérieur, l’électricité, la gestion del’eau…

En Flandre, le VIBE (Vlaams Instituutvoor Bio-Ecologisch bouwen enwonen) propose des cours axés sur lesmatériaux, la gestion de l’eau et del’énergie…

¡ À consulter :Site internet du Centre de laConstruction Durable :www.centrumduurzaambouwen.be.

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Construire, rénover, habiter…16

régionales octroient (à certainesconditions) des aides financières auxparticuliers sous forme de primes nonremboursables : prime à laconstruction ou à l’acquisition, primeà la réhabilitation, prime à larestructuration, prime àl’embellissement des façades, prime àl’adaptation d’un logement pourhandicapé…

Le prêt « jeunes » est une aide financièreaccordée aux personnes de moins de 35ans non propriétaires qui contractent unprêt hypothécaire.

Souscrite par la Région wallonne au béné-fice de l’emprunteur, l’assurance gratuitecontre la perte de revenus permet le rem-boursement de l’emprunt hypothécaire encas de perte involontaire d’emploi ou d’in-capacité de travail de l’emprunteur.

Les personnes quittant une situation desans-abri ou un logement reconnuinadapté, inhabitable ou surpeuplé peu-vent demander des allocations de démé-nagement, installation et loyer.

Les provinces et les communes peuventaccorder des subventions complémen-taires ou des majorations de primes.

Les prêts hypothécaires àtaux réduitsLe FLW (Fonds du Logement desfamilles nombreuses de Wallonie), leFonds du Logement des Familles de laRégion de Bruxelles-Capitale, lesSociétés de crédit social agréées…octroient des prêts à taux réduits auxparticuliers répondant à certainesconditions de revenus et decomposition du ménage ou pourl’acquisition d’un immeuble considérécomme social de par son prix d’achatet sa superficie.

Taux de TVA réduit

Le taux de la TVA portant sur les travaux derénovation, de transformation ou d’aména-gement (réalisés par un entrepreneurenregistré) peut être réduit à 6% (au lieu de21%) pour les logements dont la premièreoccupation remonte au moins à 15 ans.

Un arrêté royal, entré en vigueur le 1er jan-vier 2000, applique un régime identique auxlogements occupés depuis 5 ans au moins.Cette mesure est temporaire : son applications’arrêtera au 31 décembre 2002.

Pour obtenir des informations enmatière de primes, prêtshypothécaires à taux réduits,logement social, associations depromotion du logement…

® Qui contacter ?En Région wallonne, les Info-ConseilsLogement : N° vert de la Régionwallonne : 0800-1 1901.

En Région de Bruxelles-Capitale, leService Logement du Ministère de laRégion de Bruxelles-Capitale : 02/20414 02 ou le Centre Urbain, Info Habitat :02/512 86 19.

¡ À consulter :Site internet de la DGATLP (DirectionGénérale de l’Aménagement duTerritoire, du Logement et duPatrimoine) du Ministère de la Régionwallonne : http://mrw.wallonie.be.

Site internet du Service Logement duMinistère de la Région de Bruxelles-Capitale : www.logement.irisnet.be.

Construire, rénover, habiter… 17

Les associations depromotion du logementPar des mesures d’information, desensibilisation et d’accompagnementsocial, des associations aident lespersonnes qui rencontrent desproblèmes de logement.

Logement loué insalubre :que faire ?En Région wallonne et en Région deBruxelles-Capitale, des critères desalubrité ont été établis pour juger desconditions d’habitabilité deslogements : ils concernent la stabilité,l’étanchéité, la ventilation, l’éclairagenaturel, l’installation électrique, leséquipements sanitaires, l’installationde chauffage, les dimensions dulogement…

Le locataire d’un logement insalubre peutdemander aux autorités publiques deréaliser une enquête dans le logementloué s’il a fait part (par recommandé) desproblèmes à son propriétaire et si sadémarche est restée sans suite.

® Qui contacter ?Ministère de la Région wallonne, DGATLP,Division du Logement, Direction de laQualité de l’habitat, Service SalubritéLogements : tél. 081/33 23 28 (tous lesmatins de 9h à 12h30).

IBGE (Institut Bruxellois pour la Gestionde l’Environnement).

Construire samaison, son quartier,sa ville…De plus en plus,l’Homme éprouve lebesoin d’intervenir surson propre lieu de vieen participantactivement à son édification et à sagestion. Ainsi, on voit des habitantsprendre des responsabilités nouvellesvis-à-vis de leur maison, de leurquartier, de leur ville…

L’autoconstructionSi pour certains, réaliser soi-même destravaux dans la maison est motivé parle souci d’économiser les coûts de lamain-d’œuvre, pour d’autres, s’yajoute le désir de prendre part autravail : en construisant sa maison, onse construit soi-même !

Traditionnellement, la gamme des travauxque le maître d’ouvrage effectue lui-mêmedans sa maison concerne principalementle second œuvre. Ainsi, l’isolation de latoiture, la pose d’un plancher, l’installa-tion électrique, l’ouverture d’une fenêtreen toiture, les travaux de peinture… sontsouvent pris en charge par les bricoleursavertis.

Or, certains matériaux tels que le bois, laterre et la terre-paille autorisent la partici-pation active du maître d’ouvrage à destravaux du gros œuvre. En général, lestechniques sont simples et ne nécessitentpas d’équipements lourds. Ainsi, sanspour autant avoir la main du maçon expé-rimenté, le maître d’ouvrage pourra édi-fier une structure en bois, monter desmurs en terre-paille ou en bois cordé,assembler des briques de terre crue,enduire d’argile des parois…

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Construire, rénover, habiter…

Dans la plupart des cas, construire soi-même sa maison est un travail laborieux etde longue haleine, sacrifiant les soirées, lesweek-ends, les congés, les vacances… à l’a-vancée du projet. Il ne faudrait pas se lancerdans l’aventure sans l’assurance d’une assis-tance et de conseils techniques et de sécu-rité soutenus et sans en évaluer l’impact auniveau de la santé (résistance physique), dela vie familiale, du travail, des loisirs…

Le mieux est d’aller consulterun ami, un voisin, une connais-sance… qui a su mener à bienun tel projet.

¡ À consulter :Changer l’habitat, c’est changer la société.

Vers un habitat écologique. Ce qu’il fautsavoir avant d’entreprendre laconstruction de sa maison.

Lorsqu’il a auto-construit sa maison, l’ha-bitant lui accorde souvent un regard plusresponsable, empreint de fierté pour letravail accompli. Il en résulte ainsi undegré plus élevé d’entretien, de propreté,d’ordre… au quotidien. Une grande partiedes travaux de maintenance et de répara-tion peuvent d’ailleurs être effectués (àmoindres frais) par l’habitant lui-même…en toute connaissance de cause !

Viens chez moi, j’habitedans un habitat groupé !La formule de « l’habitat groupé »consiste à construire des maisons uni-familiales sur un grand terrain encopropriété, avec un architecte, unpermis d’urbanisme, un chantier…uniques.

En Belgique, des projets d’habitats groupésnaissent çà et là, offrant à des particuliersl’opportunité d’adapter leur habitat à leursituation économique, sociale, culturelle…à leur mode de vie au quotidien.

L’investissement financier est moindreque si chaque famille devait assumer indi-viduellement la construction de samaison. Il n’y a pas à supporter les fraisd’un lotissement (un terrain collectif nedemande pas de permis de lotir) et cer-tains coûts peuvent être partagés : achatcollectif du terrain et des matériaux deconstruction, engagement d’un seul archi-tecte et d’un seul entrepreneur, espaces etéquipements partagés, achats alimen-taires et transports groupés…

Les futurs habitants participent à toutesles phases de la conception du projet. Ceprocessus est parfois long et laborieux : ilfaut trouver un nombre suffisant de can-didats motivés, un terrain d’une certainesuperficie… et… ne pas se décourager. Lesaspects économiques et sociaux, la défini-tion des priorités, le choix du type de cons-truction… sont autant de questions quipeuvent être sources de conflits.

En général, un habitat groupé rassemble de5 à 30 familles : elles sont soit propriétairesde leur maison, soit locataires. Les famillesadhèrent à une charte qui définit les grandesoptions de l’habitat groupé. Chacun choisitune fonction dans les tâches communes,comme l’entretien des chemins, du lagu-nage, du potager, l’organisation du tri desdéchets ménagers, la garde des enfants…

Une maison pour tous

L’autoconstruction (et ses économies de main-d’œuvre) offre l’opportunité à des personnes

disposant de peu de moyensfinanciers de devenir locatai-res ou propriétaires de lamaison qu’ils ont construite…à condition d’être secondéstechniquement par des corps

de métier spécialisés (au cours d’ateliers, surle chantier…), et soutenus par des associa-tions ou des institutions de promotion dulogement.

® Qui contacter ?Habitat convivial asbl.

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On parle aussi d’habitat groupé lorsqueplusieurs familles s’associent pour res-taurer (ou réhabiliter) et partager un bâti-ment ancien (une ferme, un château, unbâtiment industriel…) ou un ensemble demaisons sur un site commun.

Un habitat groupé n’est pas une commu-nauté. Chaque famille dispose de samaison et de son jardin privés. L’intimitéest assurée par des plantationsmitoyennes. Les jardins privés sont pro-longés par le jardin commun qui peutaccueillir un potager, un rucher, un pou-lailler, une mare…

Au-delà du regroupement physique surun terrain commun, un habitat groupépeut aussi s’engager sur la voie du déve-loppement durable. Ainsi, il se voudraégalement :

3 un habitat solidaire favorisant les rela-tions humaines entre individus d’hori-zons socioculturels différents. Au seinmême du groupe : échanges de ser-vices (courses, prise en charge desenfants…), gestion collective des équi-pements (atelier, buanderie, chaufferie,salle de spectacle, locaux profession-nels, jardin, parking…). Avec l’exté-rieur : choix d’un terrain à proximité

Permis de lotir ou permis d’urbanisme ?

Un permis de lotir est obligatoire lorsque l’on veut diviser un terrain en au moinsdeux lots à bâtir.

Par contre, si l’on souhaite construire plusieurs habitations sur un même terrain, ilfaut demander un permis d’urbanisme collectif.

® Qui contacter ?Le Service Urbanisme, Travaux ou Environnement de votre commune.

® À consulter :Le permis de lotir, 7 fiches (PL1 à PL7), Série La Maison de l’Urbanisme et de l’Environnement,Espace Environnement, 2001.

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Construire, rénover, habiter…

d’une vie locale active (économique,culturelle, sportive, associative…), orga-nisation d’activités ouvertes au voisi-nage (tables d’hôtes, spectacles…) ;

3 un habitat intégré au bâti et au paysagelocaux ;

3 un habitat sain : choix de matériauxnon polluants, renouvelables, régio-naux, récupérés…, gestion durable del’habitat (maisons en mitoyenneté,ouverture des façades au sud, pan-neaux solaires en toiture, citerne d’eaude pluie, épuration des eaux usées,compostage, tri des déchets ménagers,covoiturage…).

® Qui contacter ?Entr’Ages asbl.

Mouvement Couple et Famille asbl.

Pour connaître les coordonnées d’habitatsgroupés ou d’éco-villages en projet ouaboutis en Belgique, contactez le Centred’information du Réseau Éco-consommation.

¡ À consulter :Et si nous habitions autrement ?

L’habitat groupé : une alternative ?

Site internet des éco-villages :www.ecovillages.org/belgium.

L’habitat groupéintergénérationnel

L’habitat groupé peut répondre aux préoccu-pations de personnes du troisième âge quiveulent conserver à la fois des liens avec lasociété et une certaine forme d’autonomie.Mais aussi aux modes de vie de personnes plusjeunes confrontées aux diverses mutations dela cellule familiale : familles recomposées,familles monoparentales, jeunes couples,immigrés…

Un peu de vocabulaire… Eco-village ou habitat groupé ?

Un éco-village est un village où se pratiquentles principes du développement durable :accès pour tous à un logement de qualité, àl’éducation, à l’alimentation…, valorisationdu travail artisanal et des productions locales(magasins de produits biologiques, boutiquesde seconde main…), responsabilité et partici-pation de tous, échanges, respect d’autrui,économie des matières premières, de l’eau,de l’énergie…

Un habitat groupé est un groupement defamilles partageant un terrain commun etdésirant intégrer à leur mode de vie l’un oul’autre des principes du développement dura-ble, parfois tous.

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L’aménagementparticipatif des espacespublicsAu-delà de nos maisons et jardinsprivés, les espaces publics sont aussides lieux de vie. Dans nos villes et nosvillages, les rues, les places, lescarrefours, les sentiers, les parcs… sontautant de terrains d’activités diverses :on y travaille, on s’y détend, on y joue,on s’y déplace… on s’y rencontre.

Ainsi, tout aménagement des espacespublics devrait viser à inscrire ces activitésdans un environnement qui soit à la foisde qualité, sécurisant et adapté à la diver-sité des publics : enfants, personnesâgées, handicapés, habitants, commer-çants, navetteurs, piétons…

Aujourd’hui cependant, malgré les effortsfinanciers souvent consentis par les pou-voirs locaux, la dégradation des espacespublics reste un phénomène social d’unegrande ampleur.

La participation des citoyens à la concep-tion et à la gestion des aménagementspublics apparaît de plus en plus néces-saire pour aboutir à des projets qui s’ins-crivent dans le long terme, à la mesuredes utilisateurs, soutenus, respectés etprotégés par eux.

Ainsi, aménager un espace public est l’oc-casion d’élaborer un état des lieux desinfrastructures en place, d’organiser laconsultation, de faire se rencontrer les

gens, de faire parler leur imagination, deles faire participer. Une telle approche adéjà été largement éprouvée dans des pro-jets d’aménagement portés par des habi-tants soutenus par des associations, enpartenariat avec les pouvoirs publics, lescommerçants, les entreprises…

¡ À consulter :Site internet de Espace Environnement :www.espace-environnement.be.

L’enquête publiqueL’enquête publique est un processusdémocratique qui vise à récolter l’avisde la population sur un projetconcernant son environnementproche.

Cette procédure est prévue par la loi dansle cadre de certains processus d’autorisa-tion : permis d’urbanisme et permis d’en-vironnement, carrières, terrils, CET(Centre d’Enfouissement Technique),permis de lotir, PCA (Plan Communald’Aménagement), PWD (Plan Wallon desDéchets)…

C’est l’administration communale qui estchargée d’organiser les enquêtespubliques dans sa commune. L’enquêtepublique est annoncée par voie d’affi-chage : de grandes affiches jaunes ou depetites affiches blanches sont placardéesau moins pendant 15 jours aux abords dusite faisant l’objet de la demande d’autori-sation et aux valves communales.

Pendant l’enquête, chacun peut prendreconnaissance à l’administration commu-nale du dossier relatif au projet. Lesremarques et objections sont adresséespar écrit au Collège des Bourgmestre etÉchevins pendant la durée de l’enquête oulors de la séance de clôture organisée parla commune le dernier jour de l’enquête.Ces avis sont transcrits dans le procès-verbal de clôture de l’enquête.

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Vous pouvez participer à une enquêtepublique de manière individuelle, maisune réaction groupée auraplus d’impact : organisez-vous, allez sur le terrain,demandez conseil à desorganisations de défense de l’environne-ment, faites circuler l’information…

® Qui contacter ?Le Service Urbanisme, Travaux ouEnvironnement de votre commune.

¡ À consulter :L’enquête publique, EP1 Gros plan surl’enquête publique, EP2 Une enquêtepublique ? Je participe, Série La Maison del’Urbanisme et de l’Environnement, EspaceEnvironnement, 2001.

La CommissionConsultatived’Aménagement duTerritoireCertaines communes ont mis sur piedune CCAT (Commission Consultatived’Aménagement du Territoire) quiconsulte les citoyens sur les questionsconcernant leur territoire : choix desquartiers à réserver aux logements, desparties de la commune à destiner auxcommerces, des terrains à aménageren espaces de jeu…

La CCAT est composée de citoyens et deconseillers communaux. Leur nombre estfonction de la taille de la commune.

Susciter la création d’une CCAT au seinde votre commune, c’est vous permettrede prendre part aux décisions qui concer-nent votre environnement proche.

® Qui contacter ?Le Service Urbanisme, Travaux ouEnvironnement ou l’Éco-conseiller devotre commune.

Construire ourénover ?Toute nouvelle construction impliquel’occupation de nouvelles terres –souvent auparavant réservées àl’agriculture –, une consommationimportante de ressources naturelles etd’énergie et la mise en place denouvelles infrastructures collectivessouvent coûteuses (voiries, égouttage,éclairage public, parc à conteneurs…).

Ainsi, en règle générale, les projets deconstruction portent davantage atteinte àl’environnement que les rénovations oules réhabilitations de bâtiments anciens. Ils’agit donc en priorité d’améliorer le parcrésidentiel existant (public et privé) et d’é-viter que les dégradations dans les bâti-ments anciens n’empirent au point quel’on soit contraint de les démolir. Ainsi,les opérations de rénovation sont renta-bles à plusieurs titres :

3 du point de vue économique, elles sontsouvent moins onéreuses que les tra-vaux de démolition et de reconstruc-tion ;

3 du point de vue social, elles sont l’occa-sion de consulter les habitants en vued’intégrer leurs remarques, attentes etpriorités (économie d’énergie, réduc-tion du bruit…). Elles devraient per-mettre notamment à des familles plusdéfavorisées d’habiter des logementsdécents. La démolition quant à elleimpliquerait le déplacement de cespopulations souvent attachées à leurmilieu de vie.

Construire, rénover, habiter…

En ville ou à lacampagne ?En ville, diront certains, pour ses accèsaux loisirs (cinémas, théâtres…), auxcommerces, aux transports encommun, aux écoles, aux lieux detravail… Mais la ville est souvent sourcede bruit, de stress, de pollution…

À la campagne, prétendront d’autres,pour son calme, ses espaces verts… Maisconstruire à la campagne nécessite le

développement de nouvelles infrastruc-tures pour desservir les habitations etimplique aussi de nombreux déplace-ments vers l’école, les lieux de travail, deloisirs…

En ville comme à la campagne, une stra-tégie s’impose pour « économiser » le ter-rain :

3 en ville, on privilégiera la rénovation oula réhabilitation de bâtiments anciens,des étages inoccupés des commerces…Pour les nouvelles constructions, onpréférera des immeubles collectifs (dedeux à quatre logements) pour opti-miser l’occupation du terrain. Des îlotsde verdure, des aires de repos ou dejeux pour les enfants… seront amé-nagés pour favoriser les relationshumaines et l’intégration de la nature.En particulier, plusieurs ménages àrevenus plus modestes pourront s’asso-cier dans un projet de constructioncommun ;

3 à la campagne, les maisons indivi-duelles seront construites ou rénovéesdans le respect des formes architectu-rales locales. Les lotissements tradi-tionnels pourront faire place à des« habitats groupés » partageant un ter-rain commun équipé d’infrastructurescollectives.

Témoignage : de moins en moins deterrain

Avec ses 30.528 km2 (dont 250 km2

d’eau), la Belgique compte parmi lesplus petits états d’Europe et avec ses335 habitants au km2, elle est le troi-sième état le plus densément peupléd’Europe. Une politique territorialedurable impose donc que la Belgique

organise au mieux sasuperficie. Or, il semblebien qu’un choix impli-cite de sacrifice de terresagricoles au profit dubâti ait été réalisé. Si la

Belgique continuait à perdre des terresagricoles au rythme acquis depuis1980, le dernier km2 agricole disparaî-trait dans trois cents ans et le dernierespace non bâti un siècle plus tard. Évi-demment, il ne s’agit là que d’uneextrapolation, mais il semble avéréque « le Belge a une brique dans leventre »… et il faudra encore grignoterdu terrain pour développer des infras-tructures sociales (écoles, homes…) ettechniques (centres de tri et de recy-clage des déchets, adductions d’électri-cité, de gaz naturel ou d’eau…).LE TERRITOIRE BELGE, DANS INDICATEURS POUR UN DÉVELOPPE-MENT DURABLE, DES INDICATEURS AU SERVICE D’UN DÉVELOPPE-MENT DURABLE, LETTRE DE L’INSTITUT POUR UN DÉVELOPPEMENTDURABLE ASBL, N° 00-5, NOV-DEC 2000, 2 P.

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Le permisd’urbanismePour garantir un cadre de vie dequalité et une utilisation économe del’espace disponible et des ressourcesnaturelles, les Régions et communesont été dotées d’un ensemble de plans(plan de secteur, plan communald’aménagement, plan particulierd’affectation du sol…), de règlements(règlement communal d’urbanisme…)et de schémas (schéma de structurecommunal…).

Le permis d’urbanisme (ancien permis debâtir) est une autorisation qui doit êtreconforme aux prescriptions de ces plans,règlements et schémas. Il est un préalableobligatoire à l’exécution de travaux quipeuvent influencer sensiblement l’envi-ronnement ou la stabilité d’un bâtiment.Par exemple : construire, démolir, trans-former ou changer l’affectation d’un bâti-ment, changer la couleur d’une façade,modifier les fenêtres, abattre certainsarbres…

En principe, il est nécessaire de faireappel à un architecte pour les travauxsoumis à permis d’urbanisme, mais ilexiste des dispenses.

La demande de permis d’urbanisme doitêtre introduite auprès des autorités com-munales. Celles-ci transmettent le dossieraux services concernés : fonctionnairedélégué de la Région, pompiers, CCAT…qui vérifient la conformité du projet avecles plans d’aménagement régionaux etcommunaux, les prescriptions urbanis-tiques…

Pour les particuliers et les sociétés qui nesont pas de droit public, c’est le Collègedes Bourgmestre et Échevins de la com-mune sur le territoire de laquelle les tra-vaux seront exécutés qui délivre le permis.

Vous ne pourrez commencer les travauxqu’après avoir obtenu un permis d’urba-nisme en bonne et due forme.

Certains travaux de « minime impor-tance » sont soit non soumis à permisd’urbanisme, soit soumis à permis d’ur-banisme mais non soumis à l’avisconforme du fonctionnaire délégué, oudispensés du concours d’un architecte :on parle alors de « petits permis ».

® Qui contacter ?Le Service Urbanisme (parfois le ServiceTravaux) de votre commune.

¡ À consulter :Le certificat et le permis d’urbanisme, Lescarnets de l’urbanisme, Construire, Rénover,Transformer, Démolir, Région de Bruxelles-Capitale, 37p.

Le permis d’urbanisme, 6 fiches (PU1 à PU6),Série La Maison de l’Urbanisme et del’Environnement, Espace Environnement,2001.

Le cahier des chargesEn principe, lorsqu’on construit unbâtiment, il devrait pouvoir« durer » un demi-siècle au moins. Dèslors, mieux vaut, dès sa conception,réfléchir aux options qui luipermettront de répondre durablementaux besoins des futurs habitants. Leconfort dans l’habitat, la qualité del’air intérieur, les économies d’eau etd’énergie, la durabilité desperformances physiques de laconstruction… dépendront, pour unelarge part, des choix initiaux.

Ainsi, le maître d’ouvrage devrait être enmesure d’établir son propre cahier descharges décrivant « noir sur blanc » sesbesoins, ses exigences et ses priorités enmatière de choix des matériaux, deconfort, de santé, d’économie d’énergie,de gestion des déchets…

Construire, rénover, habiter… 25

Le cahier des charges devra aussi prendreen compte les moyens financiers dontdisposent les habitants (un projet tropambitieux n’aboutira pas), et leur spécifi-cité : personnes âgées, personnes handi-capées, travail à domicile, loisirs…

Le cahier des charges sera présenté auxdifférents acteurs intervenant à chaqueétape de la construction : architecte,entrepreneurs, électriciens, chauffagistes,plafonneurs, peintres…

® Qui contacter ?Elaborer un tel outil peut se faire avecl’appui de conseillers (au sein d’associa-tions,d’administrations…) spécialisés dans laproblématique de l’habitat durable. Pourconnaître leurs cordonnées, contactez leCentre d’information du Réseau Éco-consommation.

Un habitat flexibleUn habitat qui « dure » doit être enmesure de s’adapter, à « peu » defrais et sans trop de travaux lourds,aux modes de vie des occupants àdifférentes époques de leur vie, maisaussi à ceux des générations à venir.On dira d’un tel habitat qu’il estflexible.

Ainsi, lors de la conception du bâtiment, ilconviendra :

3 de ne pas trop « figer » les locaux dansune destination unique : par exemple,un bureau dans la maison devrait pou-voir se transformer aisément enchambre à coucher lorsque la familles’agrandit et vice versa à l’occasion, parexemple, du choix du « travail à domi-cile ». De même, lorsque les enfantsauront « pris leur envol », la partie dela maison qui leur était consacréedevrait pouvoir se reconvertir en unlogement indépendant, à louer ou des-tiné à accueillir les grands-parents ;

3 de prévoir les futures extensions ou l’a-ménagement des combles (pour éviterle percement de certains murs, faciliterla reprise des câbles électriques, descanalisations d’eau…).

La flexibilité de l’habitat se construit avecl’architecte. Elle sera, entre autres, fonc-tion de la structure du bâtiment : parexemple, les maisons à structure bois peu-vent être facilement agrandies en ajoutantdes annexes ou une serre, selon lesbesoins et le budget des habitants. Descloisons intérieures légères seront plusaisément transformables que des murslourds, mais il faudra alors accorder uneattention particulière à l’isolation acous-tique des locaux et à l’inertie thermiquedu bâtiment.

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Construire dans lepaysage naturel etbâtiL’intégration dans le paysage naturelet bâti est un défi que doit relever unhabitat durable.

La nature et l’architecture locales serontsources d’inspiration pour l’architecte etle maître d’ouvrage. Ainsi tout projet deconstruction ou de rénovation devrait :

3 respecter le patrimoine local : urba-nisme, architecture, paysage, écosys-tèmes… ;

3 préserver la diversité du vivant via laplantation d’essences indigènes(arbres, haies…), l’installation d’unemare, le jardinage biologique… ;

3 tirer parti de l’orientation du site et duclimat local pour minimiser la consom-mation d’énergie au quotidien ;

3 avoir un impact minimal sur le site(pollution de l’air, de l’eau et du sol,bruit…), pendant tout le cycle de vie dela construction.

Un terrain« à habiter »Plus qu’une simple « parcelle » surlaquelle on implante une construction,un terrain doit être avant tout un sitepropice à être habité.Ainsi, il devra être situé dans un environ-nement offrant à ses habitants des faci-lités d’approvisionnement en eau, enénergie, en biens de consommation…répondre à leurs besoins de mobilité, deloisirs, de vie sociale et culturelle… et êtredépourvu de nuisances.

Avant de construire oud’acheter une maison àrénover, il importe doncde partir à la découvertedu site convoité.

Côté village, au nord, à l’est, et à l’ouest, la pierre est davantage présente pour intégrer lamaison au bâti villageois. Côté jardin, au sud, la façade est tout en bois et en vitrage, enrapport avec la nature, et en particulier avec le bois de feuillus en toile de fond sur le versantnord. Architecte et maître de l’ouvrage : Philippe Jaspard.

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Construire, rénover, habiter…26 Construire, rénover, habiter… 27

Un voisinage sainPour échapper aux nuisances de la viequotidienne, nous voudrions faire denotre habitat un havre de paix, àl’abri de tout bruit et de toutepollution…

Les bruits du voisinageAvant d’acquérir un terrain, mieuxvaut « prêter l’oreille »… à sonenvironnement. On vérifiera sur place(un jour de semaine) l’impact sonored’une autoroute, d’une grand-route,

d’une ligne de chemin de fer, d’unterrain d’aviation, d’une entreprise,d’un terrain de sport… Les voisinspourront également « se faire l’écho »de ces nuisances.Il sera aussi important d’interroger leService Urbanisme de la commune sur lesprojets de routes, de lignes de chemin defer, d’aéroports, de sites industriels, dezones récréatives… à proximité du terrainconvoité.

La pollution du siteLes infrastructures nécessaires auxactivités humaines gagnentconstamment du terrain, si bien qu’ildevient difficile de dénicher un terrainloin des grands axes routiers, desexploitations industrielles, desinstallations de traitement dedéchets… dont les émissionspolluantes altèrent la qualité de l’air.

En Belgique, les données relatives à laqualité de l’air proviennent de réseaux destations de mesure 3. Les polluantsmesurés sont les composés du soufre, lescomposés de l’azote, l’ozone, le monoxydede carbone, les métaux lourds, les parti-cules… Les données fournies par les sta-tions concernent leur lieu d’implantation(données à l’immission) : elles ne peuvent

Et si vous habitez déjà votreterrain…

Des enquêtes dévoilent que 90% des troublesde voisinage (voisins bruyants, cris d’animauxdomestiques…) peuvent se régler par le dialo-gue… Cherchez d’abord à réduire le bruit à sasource en négociant le problème à l’amiable.

Sinon, des démarches spécifiques existentselon qu’il s’agira du bruit des voisins, d’unediscothèque, d’une entreprise…

¡ À consulter :Vos droits (et responsabilités !)en matière d’urbanismeet d’environnement.

03 | UN RÉSEAU D’ANALYSE EN CONTINU FOURNIT DES DONNÉES RELATIVES À LA QUALITÉ DES EAUX DE SURFACE.

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être corrélées aux rejets d’une activité pol-luante (données à l’émission), mais leuranalyse peut renseigner les riverains deseffets de l’implantation de cette activité(carrières, entreprises…) ou d’une tech-nique visant à diminuer ses émissions.

Il existe également un Réseau de contrôledes CET portant sur les décharges declasse 2 et 5 et un Réseau de contrôle desincinérateurs de déchets ménagers mesu-rant leurs émissions atmosphériques(poussières, gaz, métaux lourds, com-posés chlorés et fluorés, dioxines,furannes, COV (composés organiquesvolatils), PCB…).

¡ À consulter :Les mesures de la qualité de l’environne-ment sont accessibles au public via :

• le site internet de CELINE (Celluleinterrégionale de l’environnement) :www.irceline.be, pour des informationssur la qualité de l’air ;

• le site internet de la DGRNE (DirectionGénérale des Ressources Naturelles et del’Environnement) :http://environnement.wallonie.be :cliquez sur « Info-citoyens » ;

• le site internet de l’IBGE :www.ibgebim.be.

En vertu du droit d’accès des citoyens à l’in-formation relative à l’environnement, lesriverains d’entreprises peuvent demanderaux autorités communales ou régionalesune copie du permis d’exploiter (qui vadevenir le permis d’environnement) d’uneentreprise. Celui-ci fixe certaines condi-tions que l’entreprise doit respecter :horaires de fonctionnement, mesures deprotection ou de prévention des pollutions,niveau de bruit maximal… Avant d’êtredélivré, le permis d’exploiter est soumis àenquête publique pour permettre à lapopulation de donner son avis (l’enquêtecommodo-incommodo). L’administrationcommunale doit faire afficher un avis surles lieux de la future exploitation. Un dos-sier regroupant la demande et éventuelle-ment les plans de l’installation peuvent êtreconsultés au Service Travaux ouEnvironnement de la commune. N’hésitezpas à donner votre avis !

¡ À consulter :Vos droits (et responsabilités !) en matièred’urbanisme et d’environnement.

La pollution électromagnétiqueextérieureDepuis la deuxième guerre mondiale,avec le développement constant denouvelles technologies, on assiste àune augmentation sans précédent dunombre et de la diversité des sourcesartificielles de champs électriques etmagnétiques de basses fréquences(non ionisants) : aujourd’hui,la charge électromagnétique del’environnement est environ 4 000 foisplus élevée qu’elle ne l’était en 1945 !

Et les sources potentielles d’émissions, enparticulier de micro-ondes, sont en pleineexplosion. Émetteurs radios et télévisions,radars, antennes relais GSM, lignes élec-triques… polluent de plus en plus notreenvironnement sans que nous en ayonsune réelle maîtrise !

En cas de pollution, la populationpeut faire appel à des servicespublics

® Qui contacter ?La DPE (Division de la Police del’Environnement) en Région wallonne :081/33 60 07 (Service Central, en cas denuisances ou de permis d’exploiter nonrespecté), 070/23 30 01 (SOS Pollutions,service d’urgence 24 h/24 h en cas depollution constituant une menace gravepour l’environnement) ;

L’IBGE en Région de Bruxelles-Capitale :02/775 75 75.

28 Construire, rénover, habiter…

Le spectre électromagnétique

Un champ électrique et un champ magnétique perpendiculaires entre eux et se propageant per-pendiculairement à leur plan forment une « onde électromagnétique » (pour les ondes à très hautefréquence, on parle plutôt de « rayonnement électromagnétique »).

Toutes les ondes électromagnétiques se déplacent à la même vitesse (celle de la lumière dans lemilieu considéré), mais elles se distinguent par :

3 leur fréquence – en hertz (Hz) – ou le nombre d’oscillations de l’onde en une seconde ;

3 leur longueur d’onde – en mètres (m) – ou la distance entre deux oscillations successives.

Les ondes électromagnétiques sont porteuses d’énergie, d’autant plus que leur fréquence est élevéeet leur longueur d’onde est petite. Ainsi, on peut répartir les ondes électromagnétiques sur un spec-tre électromagnétique scindé en deux parties :

3 celle des très hautes fréquences comprenant les rayons UV (ultraviolets), les rayons X, les rayonsgamma et les rayons cosmiques. L’énergie transportée par ces ondes est suffisamment élevée pourarracher des électrons aux atomes constituant la matière : elles sont ionisantes. Elles peuventendommager les cellules du corps ou provoquer leur multiplication anarchique (cancer) ;

3 celle des fréquences plus basses comprenant les ondes émises par les lignes à haute tension, lesondes radio, les micro-ondes, l’infrarouge et la lumière visible. L’énergie transportée est insuffisan-te pour ioniser la matière : ces ondes sont non ionisantes. Elles peuvent cependant avoir d’autreseffets, par exemple produire un échauffement (comme dans les fours à micro-ondes) ou induire descourants électriques dans les tissus vivants.

Construire, rénover, habiter… 29

Les basses fréquencesTout ce qui véhicule ducourant électrique 50 Hzproduit des champs élec-triques et magnétiques50 Hz (à très basse fré-quence). En Belgique,sont ainsi concernées :

3 les lignes de transport et de répartitionde l’électricité portées par les pylônesen acier qui sillonnent le pays :

c lignes de transport THT (très hautetension) : 380 kV (kilovolt), 220 kV,

c lignes de transport HT (haute ten-sion) : 150 kV,

c lignes de répartition HT (haute ten-sion) : 70 kV, 36 kV ;

3 les lignes de distribution MT (moyennetension) : de 1 à 30 kV. Elles sont soitaériennes – portées par les poteaux enbéton armé ou en bois parcourant nos

régions –, soit enterrées dans les trot-toirs ou le long des routes ;

3 les tresses des câbles BT (basse ten-sion) accrochées aux habitations : 220ou 380 volts.

Les champs électriques alternatifs 50 Hz

Ils sont liés à la présence de charges élec-triques, et donc d’une tension électrique(voltage), dans les lignes de transport et dedistribution du courant alternatif 50 Hz.On mesure les champs électriques en V/m(volts par mètre).

Comme cette tension ne varie pas, leschamps électriques émis sont constantsdans le temps : par exemple, à 25 mètresd’une ligne à très haute tension de 380 kV,on mesurera, toute l’année, une mêmevaleur de champ électrique.

L’intensité des champs électriques estmaximale à proximité des lignes élec-triques et diminue avec la distance. Par

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Construire, rénover, habiter…30

exemple, selon sa proximité, une ligne àtrès haute tension de 400 kV peut émettreun champ électrique pouvant atteindre1 000 à 10 000 V/m.SOURCE : POURQUOI ET COMMENT MESURER LES CHAMPS ÉLECTRIQUESET MAGNÉTIQUES ALTERNATIFS 50/60 HERTZ, J.M. DANZE ET AL., ENCRE,PARIS, 1994, P. 30.

Les matériaux de construction tels que lebois, le béton ou le métal font écran auxchamps électriques. De même, une haied’arbres ou un talus de terre peuvent lesréduire.

Les champs magnétiques alternatifs 50 Hz

Ils sont produits lorsque des charges élec-triques se déplacent, c’est-à-dire au voisi-nage des lignes de transport et de distri-bution du courant électrique. On mesureles champs magnétiques en A/m (am-pères par mètre), et plus généralement enT (Tesla) ou en G (Gauss)4.

Ils sont variables dans le temps, car ilsdépendent de l’intensité du courant(ampérage) qui fluctue selon le momentde la journée ou les périodes de l’année :par exemple, en hiver, des besoins plusimportants en électricité se traduiront pardes valeurs plus élevées des champsmagnétiques sous une ligne électrique.

L’intensité des champs magnétiquesdiminue au fur et à mesure que l’on s’é-loigne des lignes ou des appareils élec-triques. Par exemple, selon sa proximité,une ligne à très haute tension de 400 kV

peut émettre un champ magnétique allantde 10 à 160 mG.SOURCE : POURQUOI ET COMMENT MESURER LES CHAMPS ÉLECTRIQUESET MAGNÉTIQUES ALTERNATIFS 50/60 HERTZ, J.M. DANZE ET AL., ENCRE,PARIS, 1994, P. 30.

Il est très difficile de se protéger deschamps magnétiques, ceux-ci traversanttous les matériaux de construction :briques, pierres, béton, terre… et le corpshumain. Souvent, l’éloignement est laseule solution.

Les hyperfréquences(ou micro-ondes)Aux fréquences plus élevées, on parle dechamps électromagnétiques : un champélectrique et un champ magnétiquen’existent pas l’un sans l’autre. Le produitdes deux représente la densité de puis-sance électromagnétique : en W/m2 (wattspar mètre carré).

Les champs électromagnétiques sontgénérés par les émetteurs : radio, télévi-sion, antennes GSM, installationsradars…

Comment connaître la tensiond’une ligne électrique ?

En général, la tension des lignes est indiquéesur les pylônes. Sinon, consultez les cartes IGN(Institut Géographique National) : les lignesélectriques (et leur tension) y sont représen-tées par des traits rouges. La carte IGN devotre commune peut être consultée auService Travaux.

04 | 1mG (MILLIGAUSS)= 0,1 �T (MICROTESLA) = 80 mA/m (MILLIAMPÈRE PAR MÈTRE).

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Construire, rénover, habiter… 31

En Wallonie, par exemple, le niveau actuelmoyen d’exposition de la population estde 0,2 mW/m2 pour la télédiffusion UHF,0,04 mW/m2 pour la radiodiffusion FM etla télédiffusion VHFI et 0,02 mW/m2

pour les antennes GSM5. Des valeurssupérieures peuvent être mesurées à pro-ximité des émetteurs.SOURCE : CHAMPS MICRO-ONDES ET SANTÉ, A. GÉRIN, B. STOCKBROECKXET A. VANDER VORST, HYPERFRÉQUENCES UCL (UNIVERSITÉ CATHOLIQUEDE LOUVAIN), LOUVAIN-LA-NEUVE, 1999, P. 38.

… et la santé ?Des craintes (et des symptômes) relativesà la santé sont exprimées par les popula-tions exposées aux lignes à haute tension,aux installations radars, aux antennesrelais GSM… Aujourd’hui, on est encoreloin de pouvoir conclure avec certitude surleur nocivité ou leur innocuité. Les effetsà long terme sont difficiles à appréhenderet pour certaines technologies, il n’existepas encore d’études épidémiologiques (enparticulier, l’usage du GSM est encoretrop récent) ou lorsque les études existent,elles sont parfois contradictoires.

Actuellement, seul l’effet thermique deshyperfréquences est reconnu : elles pro-duisent une augmentation de la tempéra-ture des tissus à cause de leur teneur eneau. Par contre, il n’y a encore aucune cer-titude concernant les effets dits « ather-miques » : problèmes de concentration,irritabilité, troubles du sommeil, maux detête, nausées, fatigue, dépression, baissede la fertilité… et certains cancers. Desétudes épidémiologiques sont en cours ausein des universités.

En réponse à ces craintes, l’OMS(Organisation Mondiale de la Santé) alancé, en mai 1996, le Projet internationalCEM (Champ ÉlectroMagnétique) pourévaluer les effets biologiques et les risquessanitaires éventuels de l’exposition auxchamps électromagnétiques. D’une duréede 5 ans, ce projet doit permettre d’aboutir

à des recommandations précises et d’har-moniser les normes en matière d’exposi-tion aux champs électromagnétiques.

¡ À consulter :Pollutions électromagnétiques, Origines –Effets biologiques – Dépistage – Solutions.

Tenir ses distances !En l’absence de certitude scienti-fique, le principe de précautiondoit inciter celui qui construit ouachète une maison à éviter de

s’exposer à des champs électriques etmagnétiques.

3 Concernant les lignes de transport del’électricité (50 Hz) : se fondant sur desétudes épidémiologiques, une limited’exposition de la population a été fixée à0,2 �T (2 mG) (limite exprimée enchamp magnétique). Sur base de cettelimite, une formule simple permet decalculer des distances de sécurité : il faut1 m de distance de sécurité par 1 000volts de ligne électrique. Ainsi, parexemple, il est préférable de ne pas cons-truire ou emménager à moins de 380 md’une ligne à très haute tension de 380kV (380 000 volts).

3 Concernant les antennes GSM : en mai2000, le Ministre wallon del’Environnement et de l’Aménagementdu Territoire a rédigé un code de bonneconduite proposant une limite d’exposi-tion de la population au rayonnementdes antennes GSM (à appliquer pour denouvelles installations). La valeurretenue est de 3 V/m pour le champélectrique, ce qui correspond à une den-sité de puissance électromagnétique de0,024 W/m2. Cette limite est celleimposée par la Directive européenne89/336/CE pour la protection des équi-pements électroniques contre les per-

05 | 1 W = 1 000 mW = 1 000 000 �W.

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Construire, rénover, habiter…32

turbations électromagnétiques (normede compatibilité électromagnétique).

Une recherche réalisée par l’ISSeP(Institut Scientifique de ServicePublic), à la demande de la Région wal-lonne, a montré que des champs dépas-sant le seuil de 0,024 W/m2 n’existentque dans le faisceau de l’antenne GSMou juste en dessous, à moins de 4 ou 5m s’il n’y a aucun obstacle. Il y a donclieu de veiller à ce que le faisceau nesoit pas dirigé vers une zone où pour-raient se trouver des personnes pen-dant une période prolongée.La santé publique étant une compé-tence fédérale, le Gouvernementfédéral a édicté une norme contrai-gnante. Elle est de 20,6 V/m (1,125W/m2) pour les ondes d’une fréquencede 900 MHz. Cette valeur est moinssévère que celle préconisée par leMinistre wallon (3 V/m), mais plusstricte que celle proposée par l’OMS(42 V/m).

Au vu de leurs expériences enlaboratoire démontrant, demanière suffisamment pro-bante, l’existence d’effets

athermiques et au nom du principe deprécaution, des scientifiques prônentune limite d’exposition à une densitéde puissance inférieure à 0,001 W/m2

(0,6 V/m).Les normes doivent permettre de cal-culer les distances minimales de sécu-rité qui devraient séparer les habitantsdes antennes GSM.

® Qui contacter ?Centre d’information du Réseau Éco-consommation.

Nature & Progrès Éco-bioconstruction.

Teslabel Coordination.

Un terrain à bâtir sainDurant l’antiquité, les Romainsavaient l’habitude de laisser paître desmoutons pendant plusieurs mois àl’endroit prévu d’une construction.Ensuite, ils réalisaient l’autopsie desbêtes. Si leur foie était sain, ilsadoptaient le site. Dans le cascontraire, un autre lieu étaitrecherché.

Dans la tradition chinoise, des règles pré-cises et complexes régissent l’implanta-tion et la construction d’une cité, d’untemple, d’une maison… pour bâtir deslieux de vie en harmonie et en équilibreavec la nature. Ainsi, on fait appel à unmaître en Feng Shui 6 pour analyser le lieuchoisi sous l’angle des cinq élémentsnaturels : l’eau, le bois, le métal, le feu etla terre.

Chez nous, c’était le bon sens qui préva-lait autrefois. Ainsi, la végétation rensei-gnait sur la nature du sol, la position desarbres sur la stabilité des terrains ou sur laprésence d’éventuelles perturbations dusous-sol. Parfois, on faisait appel à unsourcier…

Aujourd’hui, on construit partout et sansdélai. Ainsi, çà et là, on voit « poussercomme des champignons » des lotisse-ments sur des terrains auparavant jugésmalsains (zones marécageuses, anciennesdécharges…). Aurions-nous oublié com-ment regarder sous nos pieds ?

06 | EN CHINOIS, LES MOTS « FENG » ET « SHUI » SIGNIFIENT « VENT » ET « EAU » ÉVOQUANT LA NÉCESSITÉ DE RESPECTER LES FORCES DE LA NATURE DANSNOTRE VIE QUOTIDIENNE.

Construire, rénover, habiter… 33

La contamination du terrainD’anciennes activités humaines ontparfois laissé des traces, peu visiblesmais bien réelles, dans des terrainsaujourd’hui « à bâtir ». Ainsi,d’anciennes décharges, d’anciensdépôts de déchets industriels…peuvent avoir contaminé le site d’unefuture habitation.

En Région wallonne, par exemple, lesautorités disposent d’une liste de 1 500sites industriels importants à l’abandon etpotentiellement « à problème ». D’après leGEHAT (Groupe d’Étude et d’Habitat-Aménagement du Territoire), des risquesprobables de pollution existent sur un tiersde ces sites. Mais les investigations n’ensont encore qu’à leurs balbutiements…SOURCE : MÉMENTO DE L’ENVIRONNEMENT, A. LEBRUN, ÉDITIONSKLUWER, ÉDITION 2000-2001, P. 194.

Des terrains anciennement occupés pardes installations industrielles, artisanalesou agricoles plus modestes (garages, ate-liers, exploitations agricoles…) peuventparfois aussi receler des « vices cachés »issus, par exemple, de l’abandon dedéchets toxiques, de fuites dans uneancienne citerne à mazout… Découvrirces sources de pollution ne peut se faireque via une analyse du sol (souventcoûteuse) par un laboratoire spécialisé.

® Qui contacter ?L’IBGE pour la Région de Bruxelles-Capitale.

Le Ministère de la Région wallonne.

Pour obtenir une liste d’adresses delaboratoires d’analyse du sol, contactez leCentre d’information du Réseau Éco-consommation.

Les rayonnements naturelsL’univers entier baigne dans un océande rayonnements naturels. Certainsnous arrivent en cascades du Soleil,des planètes, des étoiles, du cosmos :on les appelle les rayonnements

cosmiques ; d’autres jaillissent ducentre de la Terre : ce sont lesrayonnements telluriques.

Pendant des millénaires, l’Homme a vécuen équilibre avec ces forces : il y puise l’é-nergie nécessaire à la vie.

Les rayonnements cosmiquesParmi tous les astres, le soleil est le plusgénéreux :

3 il nous bombarde de particules char-gées négativement (électrons) et positi-vement (protons). Ces particules cons-tituent le « vent solaire ». À la vitessede 400 km/s, il atteint la Terre provo-quant une ionisation des particules del’atmosphère terrestre. Les ions positifsainsi formés délimitent autour de laTerre une couche s’étendant de 60 à600 km d’altitude : l’ionosphère ;

3 il rayonne des ondes électromagné-tiques : rayons gamma, rayons X, ultra-violets, lumière visible, infrarouges,micro-ondes, ondes ultra-courtes… À lavitesse de 300 000 km/s, elles attei-gnent la Terre en huit minutes.L’atmosphère terrestre absorbe oureflète la majeure partie des ondesélectromagnétiques de haute énergie(ainsi, une partie de l’ultraviolet estabsorbé par l’ozone, l’oxygène et l’azoteatmosphériques), mais laisse passer lesondes de faible énergie leur permettantd’atteindre le sol, qui les dévie ou lesabsorbe. La partie absorbée induit alorsune émission secondaire d’ondes delongueurs différentes…

Les rayonnements telluriquesLa Terre, quant à elle, agit sur l’espace quil’environne et sur les organismes par sonchamp magnétique continu et son champélectrique statique. Au champ magné-tique de la Terre se superpose aussi unchamp magnétique pulsé (comme les bat-

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tements du cœur) de très faible intensité(fréquences de résonance Schumann).

Dans la croûte terrestre, la désintégrationradioactive de certains noyaux instablesengendre des émissions de particules(alpha, bêta et neutrons) et de rayonsgamma. Le rayonnement de neutrons setransforme partiellement en rayonne-ment infrarouge et en rayonnement demicro-ondes qui émanent de la Terre.

Les perturbations desrayonnements naturelsDes études allemandes ont montré que lesmatériaux de construction ayant subi peuou pas de transformations à leur produc-tion, comme le gypse, la pierre, l’ardoise, laterre crue… sont perméables aux rayonne-ments cosmiques, en particulier au rayon-nement thermique (infrarouge) du soleil.Mis en œuvre dans les parois des bâti-ments, ils concourent au confort ther-mique des habitants. Les matériaux ayantsubi des transformations lourdes, commele PVC, les peintures synthétiques àl’huile, l’aluminium… constituent des bar-rières plus ou moins importantes contre lapénétration des rayonnements cosmiques.

Les forces qui émanent de la Terre peuventquant à elles être « perturbées » par cer-taines particularités du sous-sol : veinesd’eau souterraines, cavités, failles géolo-giques et réseaux telluriques ou par notrehabitation elle-même. Dans les zones d’in-fluence de ces perturbations, des mesures

mettent en évidence une légère modifica-tion des rayonnements terrestres : baissedu champ magnétique terrestre, augmen-tation des rayonnements électromagné-tiques, de la radioactivité…

Les recherches scientifiques nesont pas encore fort avancéesdans l’étude des rayonnementsnaturels et de leurs impacts sur

la santé des organismes vivants.Cependant, certaines témoignent de l’im-pact de tout rayonnement de notre envi-ronnement sur notre équilibre. L’Hommea lui-même un champ de rayonnementélectromagnétique, ce qui le rend réceptifà tout ce qui rayonne sur la même lon-gueur d’onde que ses organes.

L’exposition prolongée et répétitive à desperturbations du sous-sol pourrait ainsiproduire un déséquilibre physique entraî-nant fatigue, insomnies, migraines, nervo-sité… et cancers. Ces troubles peuventrésister à un traitement médical, maisdisparaître lorsque la personne n’est plussoumise aux perturbations, par exemple encas de changement d’emplacement du lit.

® Qui contacter ?Nature & Progrès Éco-bioconstruction.

¡ À consulter :Géobiologie, mythe ou réalité ?

Mieux vaut éviter de dormir au-dessus d’unefaille ou d’une veine d’eau associée à uncroisement de réseau tellurique !

Les réseaux telluriques

Depuis le début du 20e siècle, des chercheursont mis à jour différents « maillages invisi-bles » de micro-énergies couvrant l’ensemblede la planète : les réseaux telluriques (réseauHartmann, réseau Curry…). Ces énergies ontdéterminé l’emplacement de monuments telsque Stonehenge, Carnac, les pyramides, lescathédrales…

Construire, rénover, habiter…34

Témoignage : le radon en Belgique

Le radon est un gaz radioactif d’originenaturelle. Incolore, inodore et insipide, ilne peut être perçu par les habitants. Ilémane des roches du sous-sol ou desmatériaux de construction contenant duradium.

Dans certaines conditions, ilpeut s’accumuler à l’inté-rieur des bâtiments, expo-sant les occupants à un

risque accru de développer un cancer dupoumon : environ 10% des cancersbroncho-pulmonaires seraient attribua-bles au radon. Le risque augmente avecla durée de l’exposition et avec la concen-tration du radon dans l’air intérieur.

Les cas de pollution aiguë sont presquetoujours dus au radon qui vient du sous-sol. Ils sont liés à la géologie locale. Ladélimitation des zones affectées(Ardenne et Condroz) a bien progresséces dernières années, mais elle resteincomplète, en particulier pour certaineszones suspectes peu étendues, disper-sées au Nord du sillon Sambre-Meuse.

Il n’existe aucune normeen matière de radon. LaBelgique a toutefois adoptéla recommandation de la

Commission européenne qui proposed’agir pour des concentrations de radondépassant 400 Bq/m3 dans les bâtimentsexistants et 200 Bq/m3 dans les nouveauxbâtiments7.

Dans les régions affectées, l’informationdes habitants et le dépistage du radondevraient être systématiques, en particu-lier lors des ventes ou mises en locationd’habitations. Le dépistage est relative-ment aisé pour un coût raisonnable :environ 251 par pièce testée. Les remèdes

se basent soit sur la ventilation descaves et/ou des vides sanitaires, soit surla mise en dépression du sous-sol parextraction de l’air sous le bâtiment.Leur coût reste normalement inférieurà 1 240,001.

Les nouvelles constructions devraientinclure systématiquement des disposi-tifs de prévention, non seulement dansles zones affectées, mais aussi sur cer-tains autres terrains à risque modérémais significatif. La préventionimplique en général un surcoût très

faible par rapport au coût de la construc-tion. La technique de base est d’opposerun obstacle parfaitement étanche auradon.

Dans le cadre de la prime à laréhabilitation de la Régionwallonne, une aide financièreest accordée pour les travauxd’assainissement du radon.

Professeur TONDEUR, ISIB.

SOURCE : CAHIERS HUB, MINISTÈRE FÉDÉRAL DES AFFAIRES SOCIALES, DELA SANTÉ PUBLIQUE ET DE L’ENVIRONNEMENT, DÉPARTEMENT DESRELATIONS INTERNATIONALES.

Cette carte du radon est basée sur desmesures effectuées par l’ISIB (InstitutSupérieur Industriel de Bruxelles) dans 1 766bâtiments en Wallonie. Les zones sombresindiquent les zones à risque.

35Construire, rénover, habiter…

Le radon

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C’est par les fissures (du sol et du bâti-ment) que le radon parvient à s’introduiredans un bâtiment. Des installations d’ex-traction d’air dans les toilettes et salles debains, et des courants thermiques ascen-dants dans l’immeuble favorisent la péné-tration du radon du sous-sol vers lesétages.

L’exposition prolongée à un niveau deconcentration faible, comme à l’air libre(de 1 à 10 Bq/m3)7, ne pose pas de pro-blème.

® Qui contacter ?Pour obtenir une liste d’adresses pour lesmesures de radon, contactez le Centred’information du Réseau Éco-consommation.

Les professionnels de la constructionpeuvent s’adresser au CSTC (CentreScientifique et Technique de laConstruction) : tél. 02/716 42 11 pourdes avis techniques spécialisés enmatière de prévention et deremédiation du radon. Ce service n’estpas accessible aux particuliers.

¡ À consulter :Le radon, Fiche-conseil n° 87, RéseauÉco-consommation.

Le radon dans les habitations : mesurespréventives et curatives.

Petit guide du radon.

L’expertise géobiologique« Géo » (terre), « bio » (vie) et « logie »(étude). La géobiologie tente d’étudier etde comprendre le développement de la viesur Terre. Par extension, c’est l’étude del’influence du sol sur tout ce qui est vivant(Homme, animal, végétal).

Aujourd’hui, de plus en plus d’architectes,d’électriciens, de chauffagistes, de biolo-gistes, de particuliers… commencent àprendre en compte les influences tellu-riques dans leur pratique professionnelleet dans leur vie quotidienne.

Le travail du géobiologue peut être réalisésur un terrain que l’on désire acquérirpour construire. Tous les phénomènes derayonnements naturels et artificiels sontrecherchés : traditionnellement, avec desdétecteurs sensitifs comme l’antenne deLecher, mais aussi avec des appareils demesure scientifiquement étalonnéscomme le géomagnétomètre qui mesureles anomalies du champ magnétique ter-restre, le compteur Geiger pour la radio-activité, et des appareils pour évaluer l’in-tensité des champs électromagnétiques debasse fréquence et de haute fréquence.

Ainsi dressée, la carte du terrain déter-mine de manière précise les zones lesplus appropriées pour l’implantation de lafuture construction.

Dans un bâtiment, les voies d’entrée duradon sont souvent multiples.

07 | LE BECQUEREL (SYMBOLE Bq) EST L’UNITÉ D’ACTIVITÉ RADIOACTIVE : IL ÉQUIVAUT À LA DÉSINTÉGRATION D’UN NOYAU PAR SECONDE.

Construire, rénover, habiter…36

Pour un habitat déjà construit, le travaildu géobiologue pourra servir à revoir l’a-ménagement des locaux afin de s’écarterau maximum des perturbations tellu-riques naturelles et électromagnétiquesartificielles. Changer son lit de place peutdéjà entraîner une amélioration de lasanté. Parfois des dispositifs d’assainisse-ment sont proposés. Ils sont destinés àréduire les perturbations : ils portent lenom de circuits oscillants, d’antennesdéviatrices ou d’absorbants.

Généralement, le coût d’une analyse etd’un assainissement se situe entre124,00 1 et 248,00 1 HTVA (à quoi il fautajouter les frais de déplacement). Les per-turbations peuvent parfois concernerl’installation électrique de la maison. Elledevra alors être revue par un électricienqui établira un devis spécifique.

La cellule « géobiologie » de Nature &Progrès Éco-bioconstruction a établi unecharte de « bonne pratique » de l’exper-tise : en signant la charte, le géobiologues’engage à respecter certaines règles rela-tives aux méthodes d’expertise, aux tech-niques d’assainissement, au prix réclamépour l’intervention…

L’accessibilité auxéquipements etservices collectifsEn Wallonie, les nouveauxlogements ont tendance à sedisperser sur le territoire. Ainsi,l’habitat nouveau s’implante loindes centres urbains offrantéquipements et servicescollectifs : écoles, crèches,magasins, pharmacies, servicescommunaux, bureaux de poste,centres sportifs, parcs àconteneurs…

Les bâtiments situés en lotissementsprivés seraient les plus éloignés de cesinfrastructures.SOURCE : VERS UN DÉVELOPPEMENT DURABLE À BRUXELLES ET ENWALLONIE. DES INDICATEURS POUR LA RÉFLEXION ET L’ACTION, CEFE(CENTRE D’ETUDES ET DE FORMATION EN ECOLOGIE), NAMUR, 1998, P. 66.

Appelé « mitage » en France, ce phéno-mène ne s’inscrit pas dans la logique dudéveloppement durable, car :

3 il s’accompagne d’une hausse desdéplacements. Les déplacements ontun impact important sur l’environne-ment et sur notre santé et ils « grigno-tent » des minutes, parfois des heures,sur le temps consacré au repos, aux loi-sirs, à la vie en famille, au travail…d’autant plus lorsque les transports encommun ne répondent pas aux besoinsdes navetteurs (fréquences, correspon-dances…). La décentralisation de cer-tains équipements (grandes surfaces,cinémas…) stimule, elle aussi, la crois-sance des déplacements ;

3 il induit la mise en place de nouvellesinfrastructures collectives coûteuses.

Aussi, le futur acquéreur d’un terraindevra s’atteler à faire l’inventaire despotentialités du site dans lequel il s’in-tègre : égouttage, approvisionnements en

Construire, rénover, habiter… 37

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Construire, rénover, habiter…38

eau, en énergie, transports en commun,cheminements cyclistes et piétonniers,parcs à conteneurs, centres culturels,écoles, crèches, commerces, services com-munaux, centres sportifs, espaces de ren-contre (parcs, plaines de jeux…), ateliersde réparation de vélos… Chacun des« manques » devra être évalué en termed’investissement supplémentaire en équi-pements, en recours à des services, endéplacements, en temps… en perte dequalité de la vie.

La ville à pied, à vélo, entransports en commun…Se déplacer est un acte qui prend deplus en plus d’importance. Que ce soitpour les loisirs, le travail, les courses…,on veut aller toujours plus loin,toujours plus vite… en toute liberté.

Si la voiture répond à ces exigences, elleinduit aussi biendes nuisances :stress, embou-teillages, occupa-tion de l’espacepublic, diffi-cultés de station-nement, bruit,

consommation d’énergie, pollution del’air, accidents… nous rappellent que lavoiture ne doit pas être notre uniquemoyen de déplacement.

En 1998, les carburants repré-sentaient le poste de dépensele plus important en matièred’énergie dans les ménages

en Wallonie : environ 867,00 1, soit 43%de la facture !

Ainsi, si pour certains types de trajets(grosses courses, sites isolés, sorties tar-dives…), la voiture se montre sans concur-rence, pour d’autres (déplacements enville, courtes distances…), il existe des

moyens de déplacement moins polluants,moins bruyants, plus conviviaux, pluséconomes en énergie… et parfois plusrapides : la marche à pied, le vélo et lestransports en commun… en espérant que,dans un avenir proche, les services etinfrastructures (correspondances, chemi-nements pour piétons et cyclistes, par-kings pour vélos…) seront à la hauteur desattentes des utilisateurs !

Choisir son lieu d’habitation en fonctionde son accessibilité à ces moyens de dépla-cement plus « doux » constitue donc unpari pour une mobilité durable préservantla qualité de la vie.

La gestion duchantierUn chantier de constructionreprésente une charge importantepour l’environnement : on y fait dubruit, on y consomme de l’eau et del’énergie, on y pollue l’air, l’eau et lesol, on y produit des quantitésimportantes de déchets : terres,briques et tuiles cassées, mortiers,déchets de bois, câbles, emballagesplastiques et cartons, palettes…

Mais le chantier, c’est aussi un des pre-miers « champs » d’expérimentation de lapratique de l’habitat durable. Ainsi, cer-taines mesures pourront œuvrer à réduireson impact sur l’environnement. L’effortcombiné de tous les intervenants (lemaître d’ouvrage, l’architecte, les entre-prises, les collecteurs/transporteurs dedéchets, les filières d’élimination et devalorisation), la présence régulière dumaître d’ouvrage et de l’architecte sur lechantier, la circulation permanente de l’in-formation… contribueront à la mise enœuvre d’un chantier plus respectueux del’environnement et du bien-être social.

Construire, rénover, habiter… 39

Oyez, oyez bonnes gens !Il ne faudrait jamais hésiter à menerune campagne d’informationpréalable au chantier :

3 renseignés sur la nature du chantier,sur sa durée et sur les moyens mis enœuvre pour réduire les éventuelles nui-sances, les voisins seront mieuxdisposés à patienter dans la sérénité :« Nuisance annoncée est déjà à moitiépardonnée ! » ;

3 informés, les intervenants qui se succé-deront sur le chantier pourront s’inté-grer à la démarche environnementale,donner leur avis, proposer des solu-tions pertinentes…

Le bruit sur le chantierOn peut diminuer le bruit parcertaines mesures (qui protégerontaussi la faune environnante) :

3 des engins de chantier bien entretenussont moins bruyants (et plus économesen combustibles) ;

3 le transport groupé des matériauxréduit la cadence des allées et venuesdes camions sur le chantier (et l’insécu-rité due au trafic) ;

3 certains appareils peuvent être équipésde silencieux ;

3 les moteurs des camions en stationne-ment et ceux des engins de chantier« au chômage technique » sont mis àl’arrêt (c’est aussi moins de gaz d’é-chappement émis dans l’air) ;

3 les travailleurs sont protégés par uncasque antibruit ;

3 les travaux les plus bruyants (disquage,sciage, clouage…) sont réalisés endehors de certaines plages horaires : pas

de bruit tôt le matin, aux heures desrepas, en soirée, le week-end…

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Moins salir, moinspolluer, moins gaspiller etplus sécuriserUn chantier qui « fait désordre » estsouvent mal perçu par le voisinage etil n’encourage pas la bonne volonté dechacun. Un peu de ménage, et toutrentre dans l’ordre :

3 la voie publique est nettoyée régulière-ment ;

3 les travaux occasionnant des poussières(ponçage du bois, disquage, sablage…)sont effectués avec des dispositifsd’aspiration ou des bâches de protec-tion. La zone de travail est humidifiée,si nécessaire. Les travailleurs portentdes vêtements de travail amples etfermés, des lunettes de protection et unmasque de protection respiratoireapproprié ;

3 les fuites d’eau aux robinets, tuyaux etcanalisations sont traquées systémati-quement ;

3 l’eau de pluie est récupérée comme eaude gâchage et pour nettoyer les outils ;

3 les lumières et les machines sont éteinteslorsqu’elles ne sont pas utilisées ;

3 les emballages des peintures, descolles, des diluants… sont referméshermétiquement pour éviter les écoule-ments intempestifs et l’évaporation dessolvants ;

3 les produits toxiques (huiles, peintures,diluants…) ne sont pas rejetés à l’é-gout : ils provoqueraient une pollutionchimique des cours d’eau. Certains deces produits contiennent des métauxlourds très toxiques qui entreraientdans la chaîne alimentaire ;

3 les déchets ne sont ni enfouis dans lesol ni déversés sur le sol : c’est interdit

par la législation. Des produits absor-bants (sciure, sable, granulés…) sontprévus en cas d’accident pouvant conta-miner le sol ;

3 les déchets de construction (bois, plas-tiques, isolants, cartons…) ne sont pasbrûlés sur le chantier : c’est aussiinterdit par la législation (même dansun poêle à bois pour chauffer le chan-tier) ! La combustion de ces déchetspeut entraîner l’émission de fuméestoxiques : cendres, dérivés desdioxines, hydrocarbures… ;

3 la liste des symboles de risque et l’in-terdiction de fumer sont affichées àproximité des lieux de stockage des pro-duits dangereux.

Les déchets de chantierAvec les déchets de chan-tier, on a « matière àréflexion » : en Région wal-lonne, par exemple, le gise-

ment des déchets de construction et dedémolition est d’environ 2 millions detonnes par an. Et il faut y ajouter 6millions de tonnes de terres de déblais.SOURCE : PLAN WALLON DES DÉCHETS, HORIZON 2010, 1998, P. 212-213.

D’abord prévenir les déchetsMoins je consomme de matériaux,moins je produis de déchets et moinsje dépense d’argent !

En veillant à ne commander que les quan-tités nécessaires de matériaux, à en faireun usage judicieux dans la construction età les protéger des intempéries sur le chan-tier, on peut réduire la quantité de maté-riaux neufs à acheter et augmenter leurdurée de vie. En limitant les chutes dematériaux et les déchets d’emballages, onminimise les coûts d’élimination.

Demandez aux distributeurs de matériauxde reprendre leurs emballages (non

Construire, rénover, habiter… 41

souillés) : plastiques, cartons, cerclagesmétalliques, polystyrène expansé, palettesen bois... ou achetez des matériaux en vracou dans des emballages consignés.Attention aussi au suremballage. Enfin,certaines chutes de matériaux (bois, iso-lants…) peuvent être réutilisées directe-ment dans la construction.

Plus j’utilise des produits respectueux del’environnement et de la santé, moins jeproduis de déchets polluants et/ou nocifs.Pour beaucoup de produits et matériauxde construction, des alternatives plussaines existent.

La prévention des déchets se situe aussidans la réutilisation de matériaux issus detravaux de déconstruction sélective 8 : gar-nitures de cheminées anciennes, portes etarticles de serrurerie, poutres, parquets,briques, tuiles, pierres et ardoises natu-relles, carrelages, pavements…

Ensuite maîtriser le tri (laséparation) des déchetsLorsque la production de déchets nepeut être évitée, ces déchets doiventen priorité être valorisés.

Ainsi, ils seront soit :

3 recyclés (valorisation matière) : desfilières de recyclage existent pour lebéton, les mortiers, carrelages, bois nontraités, métaux, papiers/cartons, huiles,chutes de câbles électriques, déchets dePVC… Le concassage des déchetspermet d’obtenir des matières pre-mières secondaires pour la constructionde routes, les travaux de fondation…Certains déchets sont incorporés dansla fabrication de l’asphalte, du béton… ;

3 incinérés (avec valorisation énergé-tique) : c’est le cas des déchets de pein-ture, vernis, solvants, plastiques…

Ce n’est que si un déchet ne peut être valo-risé qu’il est éliminé par mise en CET oupar incinération.

Mais, pour qu’un déchet trouve facilementson chemin vers les filières de valorisationou d’élimination locales, il doit être préala-blement trié (séparé) sur le chantier. Le triadéquat lui garantira en plus une qualitésatisfaisant aux exigences des industriesde recyclage : il évite la souillure et lacontamination par d’autres déchets.

Sur le chantier, des systèmes ou des lieuxde stockage séparés (petits conteneurs,sacs solides, palettes…) seront ainsi prévuspour recevoir les déchets selon la catégorieà laquelle ils appartiennent9. Une bonnesignalisation aidera aux opérations detriage (un pictogramme ou un échantillondu matériau) : comme on range ses outils,on range ses déchets. Le personnel de

Déconstruire plutôt que démolir

Lors d’une opération de déconstruction clas-sique (on parle alors plutôt de démolition), lesdéchets produits sont mélangés. La décons-truction sélective, quant à elle, permet detrier les déchets en fonction des filières devalorisation locales (réutilisation, recyclage,valorisation matière ouénergie…).

Ainsi, il faudrait encouragerles nouveaux métiers dedéshabillage sélectif desbâtiments.

8 | LES BRIQUES MAÇONNÉES À LA CHAUX OU LES CARREAUX DE TERRE CUITE POSÉS AVEC DE LA CHAUX SE RÉCUPÈRENT FACILEMENT. PAR CONTRE, UNCARRELAGE POSÉ AVEC DU CIMENT S’OBSTINERA À RESTER SCELLÉ DANS LA CHAPE !09 | LA MISE EN PLACE DE PETITS CONTENEURS SUR UN CHANTIER INCITE PARFOIS LES RIVERAINS À VENIR Y DÉPOSER LEURS PROPRES DÉCHETS MÉNAGERS. LACAMPAGNE D’INFORMATION PRÉALABLE AU CHANTIER PEUT AUSSI PRÉVENIR CES PETITS COMPORTEMENTS INCIVIQUES.

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Construire, rénover, habiter…42

chaque entreprise sera informé lors de sapremière intervention. Ainsi, on prévoiraun contenant séparé pour :

3 les déchets inertes : par définition, cesdéchets ne peuvent à aucun momentaltérer l’environnement (sol, air, eau) niporter atteinte à la santé de l’Homme.Ils comprennent les terres de déblais(non contaminées), les gravats, lesbriques, les tuiles et ardoises cassées(sauf si elles contiennent de l’amiante),les débris de béton/ciment, d’enduitsde plâtre, de carrelages… ;

3 les déchets spéciaux des ménages : cesdéchets nécessitent un mode de ges-tion particulier afin d’en diminuer l’im-pact sur l’environnement ou sur lasanté de l’homme. On trouve, danscette catégorie, les produits de traite-ment du bois, les décapants, les pein-

Peut-on remblayer avecdes déchets inertes produitssur le chantier ?

Au regard de la réglementation relative auxdéchets, la réponse est claire. C’est oui, maisà condition qu’ils aient été traités dans uneinstallation autorisée (fixe ou mobile) et quel’utilisateur soit enregistré en vertu del’Arrêté du Gouvernement wallon du 14 juin2001 favorisant la valorisation de certainsdéchets.

Les matériaux naturels inertes et les terres dedéblais non contaminées peuvent être rem-blayés sans traitement préalable.

L’utilisation des remblais doit se faire dans lerespect de la réglementation en matière d’ur-banisme (permis d’urbanisme, de modifier lerelief du sol…).

Il y a déchets et… déchets !

Au regard de la législation en matière de déchets, celui qui produit ou détient des déchets est tenud’en assurer ou d’en faire assurer la gestion. L’entrepreneur de construction et le maître d’ouvragesont donc tous deux responsables des déchets générés sur et par leur chantier. La question est doncde savoir qui va gérer les déchets de chantier. En général, les entreprises qui produisent un volumeimportant de déchets gèrent leurs propres conteneurs. Pour éviter les malentendus, mieux vaut quecette clause (et son coût) soit clairement stipulée dans le cahier des charges de l’entrepreneur. Lepermis d’urbanisme devrait aussi inclure la gestion des déchets de chantier.

Gérés par le maître d’ouvrage, les déchets de chantier sont considérés comme « déchets ména-gers ». Pour autant que leur quantité ne soit pas trop importante, ils peuvent être déposés dans lesparcs à conteneurs (leur accès est gratuit et le pli est déjà pris pour les autres déchets ménagers).Dans le cas contraire (rénovation lourde entraînant de grandes quantités de déchets…), il faut faireappel à un transporteur qui, à un certain coût, acheminera les déchets vers des centres de recyclageou de valorisation (consultez la rubrique Location de conteneurs pour déchets et ordures de l’an-nuaire téléphonique).

Pris en charge par les entreprises, les déchets de chantier entrent alors dans la catégorie des« déchets industriels ». Les parcs à conteneurs pour déchets ménagers n’étant pas accessibles auxentrepreneurs, ces déchets suivent une autre filière d’évacuation. Certaines communes ou inter-communales acceptent néanmoins d’ouvrir leurs parcs aux déchets industriels lorsqu’ils émanent dePME (Petites et Moyennes Entreprises), d’artisans, de commerçants ou lorsque ces déchets ont unevaleur positive (papiers/cartons, métaux…).

¡ À consulter :Pour commencer, MARCO (Management des risques environnementaux dans les métiers de laconstruction). Site internet : www.marco-construction.be.

Construire, rénover, habiter… 43

tures, les vernis, les colles, les solvants,les huiles… et les emballages souilléspar ces produits ;

3 les encombrants ménagers : ce sont lesdéchets « volumineux » : câbles élec-triques, métaux, panneaux de plâtre…Les déchets de bois non traités (agglo-mérés, poutres, chevrons…) font partiede cette catégorie. Traités, ils entrentdans la catégorie des déchets spéciauxdes ménages ;

3 les métaux ferreux et non ferreux : cesont les déchets de fer, de zinc, d’alu-minium, de cuivre… Ils peuvent êtrerepris par un récupérateur de métauxsur le chantier ou déposés dans un parcà conteneurs ;

3 les papiers et cartons : non souillés, ilspeuvent être recyclés. Le conteneur doitêtre couvert pour éviter que les papierset cartons ne prennent l’eau sur lechantier ;

3 les déchets d’amiante. Effectuer des tra-vaux d’enlèvement et de transport del’amiante présente un risque pour lasanté ! Les déchets d’amiante doiventsuivre des filières d’évacuation particu-lières.

® Qui contacter ?Pour connaître les filières de collecte et derecyclage des matériaux de constructiondans votre région, contactez votreadministration communale.

Des critères pour lechoix des matériauxde constructionDans la perspective d’un habitatdurable, les matériaux de constructiondevraient satisfaire le plus possible àl’ensemble des exigences relatives àl’environnement et à la santé.

Les organismes de certification, les orga-nismes d’inspection et les laboratoiresd’essais devraient intégrer ces exigences,et les fiches techniques des matériauxdevraient comporter des données clairesindiquant leurs impacts sur l’environne-ment et la santé.

Des matériaux pourl’écoconstructionLe choix des matériaux doit se fairedans le souci d’économiser lesressources naturelles, d’éviter lesémissions polluantes et de minimiserla production de déchets.

Des matériaux issus deressources naturellesrenouvelables et abondantesPour produire les matériaux deconstruction, on prélève dansl’environnement des ressourcesnaturelles : des matières premières etde l’énergie. Il y a exploitation durablelorsque l’on prélève dansl’environnement moins de matièrespremières qu’il peut s’en produire.

Certaines ressources se renouvellent plusou moins rapidement : il faut une saisonde culture pour produire le lin ou lechanvre utilisés comme isolant. Cheznous, le mélèze doit pousser environ 30ans pour fournir du bois d’œuvre…

D’autres ressources ne sont pas renouve-lables à l’échelle humaine : il a fallu à laTerre des millions d’années pour consti-tuer ses réserves de pétrole, de gaz naturelou de charbon ou pour produire ses gise-ments d’argile, de chaux et de pierre natu-relle. Si l’argile, la chaux et la pierre sontencore relativement abondantes, lesréserves de pétrole, de gaz naturel et decharbon seraient épuisées d’ici quelquesdizaines d’années.

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Construire, rénover, habiter…

Des matériaux pauvres en« énergie grise »L’«énergie grise» est la quantitéd’énergie nécessaire pourproduire un matériau (ou unproduit) de construction : unebrique en terre cuite, unmatériau isolant, un revêtementde sol, un châssis de fenêtre…

Ainsi, de l’énergie est consomméepour extraire les matières premièresdans les carrières ou dans les mines,pour les transporter et les trans-former en produits finis dans lesusines de production, pourtransporter ces produits finis jusqu’auchantier de construction… Plus un maté-riau contient de l’énergie grise, plus sacharge sur l’environnement est grande,plus il participe à la pollution de l’air et àl’épuisement des ressources énergétiques.

Le tableau 1 montre l’émission de CO2engendrée par la production de matériauxentrant dans la construction de quelquestypes de murs : elle donne ainsi uneimage de l’énergie grise contenue dans lesmatériaux.

Pour éviter les longs transports des sitesd’extraction des matières premières ou de

production des produits finis jusqu’auchantier de construction, on choisira depréférence des matériaux fabriqués àpartir de ressources locales. Ainsi, desmatières premières telles que le bois, laterre, l’argile ont un intérêt évident puis-qu’on les trouve à proximité de nombreuxsites de construction.

Á l’énergie consommée pour produire unmatériau, il faut encore ajouter lesdépenses d’énergie nécessaires à sa miseen œuvre, à son entretien, à ses répara-tions et à son remplacement pendant ladurée de vie du bâtiment, à sa démolitionet à son élimination en fin de vie.

SOURCE : RÉDUCTION DES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE ET FLUX DE MATIÈRE - ANALYSE DU SYSTÈME DES LOGEMENTS, 1ÈRE PARTIE, INSTITUTWALLON, 2000.

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0,0950,083

0,07 0,0750,06

0,0450,058

0,023

Tableau 1. Émissions indirectes de gaz à effet de serre par unité de surface de mur extérieur.0,10

0,08

0,06

0,04

0,02

0

44 Construire, rénover, habiter… 45

Des matériaux non polluantsLa production, l’utilisation etl’élimination de matériaux deconstruction ne doivent pas être àl’origine d’émissions de substancestoxiques pour l’environnement :poussières, solvants, COV, métauxlourds, substances appauvrissant lacouche d’ozone…

Il faudrait pouvoir obtenir des produc-teurs des informations précises sur leurtoxicité.

Des matériaux réutilisables ourecyclésEn fin de vie, certains matériaux deconstruction peuvent être réutilisés ourecyclés. La réutilisation et le recyclageépargnent les matières premières etréduisent la masse de déchets deconstruction produits.

Parmi les matériaux et les éléments deconstruction réutilisables, on trouve desanciens parquets, des rambardes d’esca-lier, des portes, les poutres en bois, deschevrons ou les madriers des maisons enbois, des briques, des pierres naturelles,des ardoises, des pavés, des lavabos etrobinetteries… En fouinant un peu, onpeut réaliser de bonnes affaires : les

antiques baignoires sur pieds de«seconde main» coûtent parfois moinscher que leurs copies à la mode.

La plupart des matériaux de constructionfabriqués à partir de matériaux recyclésnécessitent moins d’énergie pour leurfabrication que les produits équivalentsissus de matières premières. C’est le cas,par exemple, des matériaux d’isolation encellulose fabriqués à partir de papiers récu-pérés. Certains matériaux recyclés(comme les panneaux de particules fabri-qués à partir de déchets de bois traité) ris-quent de nuire à la qualité de l’air intérieuren raison de leurs émanations. Réclamezaux distributeurs des produits garantisnon toxiques.

Des matériaux quipermettent à l’habitatde s’inscrire dans laduréeCorrectement mis enœuvre, les matériaux deconstruction de qualitépermettent à laconstruction de conserverses performancesphysiques dans le temps.

Des entreprises de l’économiesociale se sont spécialiséesdans le tri et la valorisationdes déchets de construction.

¡ À consulter :Biens et services solidaires. RépertoireWallonie/Bruxelles et Nord-Pas-de-Calaisde l’économie sociale et solidaire.

Site internet de l’économie sociale :Econosoc, le carrefour de l’économiesociale : www.econosoc.org.

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Construire, rénover, habiter…

Des matériaux pour labioconstructionLe choix des matériaux doit se fairedans le souci de préserver la santé del’Homme et de répondre à ses besoinsde bien-être et de confort.

Des matériaux qui n’émettentpas de substances nuisibles à lasantéIl s’agit d’éviter les matériaux (et lesproduits) pouvant nuire à la santé desfabricants qui les produisent, destravailleurs qui les manipulent sur lechantier, et des habitants qui vivent àleur contact au quotidien.

Certains matériaux (ou équipements) peu-vent altérer la qualité de l’air intérieur enémettant des radiations ou en diffusantdes substances toxiques : solvants, bio-cides, fibres, poussières, gaz de combus-tion… Mieux vaut pouvoir les identifier.

Des matériaux qui participent àcréer des conditions de vieconfortables dans l’habitatLes matériaux de construction peuventaussi influencer positivement ounégativement le confort dansl’habitat.

Avant de choisir les matériaux, il importede bien comprendre les conditions deconfort (hygrothermique, acoustique…) etde santé de l’Homme dans sa maison.

Des matériaux pour lagestion durable auquotidienLes matériaux de construction sontintégrés dans un bâtiment qui lui-même doit être en mesure de respecter

l’Homme et l’environnement pendanttoute la durée de son occupation.

Dès la conception du bâtiment, il importede choisir des matériaux qui nécessiterontpeu d’entretien ou qui pourront êtreentretenus sans nuire à l’environnementou à la santé. Par exemple, on privilégieraun revêtement de sol dur qui pourra êtrenettoyé à l’eau, plutôt qu’une moquettequi réclamera des produits d’entretienplus agressifs. Renseignez-vous auprèsdes distributeurs des modes d’entretiendes matériaux achetés.

Des matériaux peucoûteuxLe prix des matériaux de constructionplus respectueux de l’environnementet de la santé doit rester abordablepour tout un chacun.

Trop chers, ils seront peu utilisés malgréleurs avantages pour l’Homme et pourl’environnement. On peut espérer quel’augmentation de la demande pour detels matériaux en fera diminuer le prixdans un avenir proche.

L’information technique etenvironnementalePour chaque produit mis sur lemarché, le consommateur est en droitde trouver sur l’étiquette uneinformation complète (aussi lisible quela publicité du fabricant) reprenantl’origine du produit, sa composition,ses qualités techniques, son moded’entretien… et son innocuité pour lasanté et pour l’environnement. Cesinformations devraient être garantiespar des normes et des labels de qualité.

46 Construire, rénover, habiter…

Les normes et agrémentstechniquesLorsque des matériaux (ou produits 10)de construction « traditionnels » satis-font aux normes belges de qualité

technique, la marqueBENOR leur est attri-

buée. Ces normes visent la sécuritéphysique de l’ouvrage, garantissant larésistance des matériaux à la pression,à la traction, au gel, au feu…

Les producteurs de matériaux « non tradi-tionnels »11 (innovants non normalisés)peuvent faire réaliser des tests de résis-tance (selon des guides d’agrément) pardes organismes officiels. Une « apprécia-tion favorable » conduit à la délivranced’un agrément technique représenté par

le logo ATG, expression del’aptitude à l’emploi prévu dumatériau récemment déve-

loppé. Un agrément technique a unedurée de validité limitée.

Imposé dans le cadre de la directive euro-péenne «Produits de construction», le

«marquage CE» signifie que leproduit de construction estconforme à des « spécifications

techniques12 » européennes harmonisées.Il est donc apte à être mis sur le marchéeuropéen et à y circuler librement.Certaines exigences auxquelles le produitde construction doit répondre sont rela-tives à la santé et à l’environnement.

¡ À consulter :Pour connaître les produits certifiésconformes (BENOR, ATG et Marquage CE),consultez le site internet « Qualité etConstruction » du MET (Ministère wallon del’Equipement et des transports) :http://qc.met.wallonie.be.

Les labels écologiquesL’analyse du cycle de vie, ou écobilan,est un outil qui permet d’évaluer l’im-pact d’un produit sur l’environnementpendant tout son cycle de vie.

Peu d’écobilans sont disponibles aujour-d’hui et les données fournies par les fabri-cants sont souvent fragmentaires.

S’appuyant sur les écobilans, des labelsécologiques « fleurissent » çà et là.

Symbolisé par unemarguerite bleue etverte, le label écolo-gique européen13 estattribué aux produitsqui répondent à descritères écologiquesdéfinis, depuis 1992,par l’Union euro-péenne. Les produits

labellisés contribuent à la réduction de lapollution de l’eau et de l’air, et à la limita-tion des déchets. Des paramètres commela durée de vie du produit ou son impactsur la santé ne sont pas pris en compte :les labels ne peuvent donc garantir unproduit « durable ». Mais, face à deux pro-duits destinés au même usage et à qualitétechnique comparable, ils permettentd’opter pour le moins polluant. Parmi lesproduits déjà labellisés, on trouve desréfrigérateurs, des ampoules électriques,des peintures et vernis d’intérieur… Àterme, le label écologique concerneraaussi des isolants, des ordinateurs… Lalabellisation est volontaire : ainsi, le pro-duit labellisé n’est pas forcément le plusécologique du marché.

Parallèlement, certains pays développentd’autres labels environnementaux : « NF

10 | ON ENTEND PAR « PRODUIT DE CONSTRUCTION » TOUT PRODUIT QUI EST FABRIQUÉ EN VUE D’ÊTRE INCORPORÉ DE FAÇON DURABLE DANS DES OUVRAGESDE CONSTRUCTION.11 | NON TRADITIONNEL : DONT LA QUALITÉ N’A PAS ENCORE REÇU LA SANCTION DE L’EXPÉRIENCE OU DU TEMPS ET N’EST PAS ENCORE DÉFINIE PAR DES NORMES.12 | ON ENTEND PAR « SPÉCIFICATIONS TECHNIQUES » LES NORMES ET LES AGRÉMENTS TECHNIQUES.13 | DÉSORMAIS, LE LOGO DU LABEL EST ACCOMPAGNÉ DE TROIS DESCRIPTIONS SUCCINCTES ATTESTANT DE L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL LIMITÉ DU PRODUIT

LABELLISÉ.

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Construire, rénover, habiter…

Environnement » en France (pour lespeintures surtout), l’«Ange bleu » enAllemagne.

¡ À consulter :Le label écologique européen ou écolabel,Fiche-conseil n° 6, Réseau Éco-consommation.

Un site internet d’information sur le labelécologique européen :http://europa.eu.int/comm/environment/ecolabel/infobrochures.htm.

La norme NIBESi les labels permettent de comparerdes produits entre eux selon certainscritères environnementaux, les normesde produits vont plus loin : elles mon-trent du doigt les « mauvais produits »à rejeter absolument et les « bons pro-duits » à utiliser de préférence.

En matière de normes de produits pourl’éco-bioconstruction, il existe des payspionniers : le Canada, les Pays-Bas,l’Allemagne et les pays scandinaves ontdepuis longtemps mis au point desméthodes d’évaluation des matériaux etont réalisé de nombreuses expérimenta-tions in situ (sur le terrain). Ces normespeuvent nous servir de guide en attendantune normalisation belge ou européenne.

La norme NIBE a été établie aux Pays-Baspar le « Nederlands Instituut voorBouwbiologie en Ecologie »14. Elle répartitquelque 200 matériaux de constructionen 5 classes sur base de huit critères rela-tifs à l’Homme et à l’environnement.Chaque critère est multiplié par un coeffi-cient d’autant plus élevé qu’il est jugéimportant. Ainsi, par exemple, la normeattribue un coefficient 8 au critère santé etun coefficient 2 au critère durée de vie dumatériau. Ces coefficients pourraient êtremodifiés par l’utilisateur de la norme enfonction de ses priorités.

Classe 1 : Matériaux à appliquer depréférence

Classe 2 : Matériaux à recommander Classe 3 : Matériaux acceptablesClasse 4 : Matériaux à déconseillerClasse 5 : Matériaux à proscrire

Fondées sur les connaissances actuelles,les normes sont vouées à évoluer : parexemple, la découverte d’atteintes à l’envi-ronnement ou à la santé, auparavantinconnues ou négligées, pourra, dans l’a-venir, nécessiter la définition de nouveauxcritères. D’autre part, certains fabricantsde matériaux, qu’ils soient « tradition-nels » ou non, tentent d’adapter leurs pro-duits aux exigences croissantes en matièred’environnement et de santé : des maté-riaux « déconseillés » aujourd’hui pour-raient ainsi être « acceptables » ou«recommandés» demain.

En Belgique, des laboratoires d’essais, desassociations de professionnels de la cons-truction, des institutions publiques… tra-vaillent à définir des critères pour le choixdes matériaux de construction. L’objectifest d’élaborer un cahier des charges pourun habitat durable.

Le code de la publicitéécologiqueLes fabricants ne tarissent pasd’imagination pour donner une imageverte à leurs produits, que ce soit dansla publicité ou sur l’étiquette duproduit.

Ces allégations sont difficilement vérifia-bles par le consommateur et celui-ci peutvite être trompé. Or, il n’existe pas delégislation belge en matière de publicitéécologique, mais uniquement, depuis le1er janvier 1998, un code de bonneconduite d’application volontaire.

14 | LA NORME NIBE A ÉTÉ TRADUITE EN FRANÇAIS PAR NATURE & PROGRÈS ÉCO-BIOCONSTRUCTION.

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® Qui contacter ?Si une publicité vous semble contestabled’un point de vue environnemental,l’original, une photocopie, une cassettevidéo ou une description complète de lapublicité en question (avec mention de lamarque, du lieu et de la date d’apparition)peuvent être envoyés au CRIOC (Centre deRecherche et d’Information desOrganisations de Consommateurs), 18, ruedes Chevaliers, 1050 Bruxelles, tél. 02/547 0611.

Une maison« bien enveloppée »Un bâtiment ne participera audéveloppement durable que s’il est enmesure de conserver ses performancesphysiques dans le temps, de résisteraux sollicitations du milieu… des’inscrire dans la durée.

Pour répondre à cet objectif, il estindispensable que le maître d’ouvrage,l’architecte, l’entrepreneur et les corps demétier intervenant sur le chantierconnaissent les principes physiques régis-sant les comportements de l’enveloppe dubâtiment à la chaleur, à l’air et à l’humi-dité.

Arrêtons-nous donc un instant pour unepetite leçon de physique du bâtiment…

L’enveloppe de la maisonLes murs de fondation sont les bottes de la maison : ils doivent être pro-tégés de l’humidité ascensionnelle, deseaux d’infiltration et de ruissellement.

Les murs de façade formentle manteau de la maison : le

choix approprié des matériaux et leurmise en œuvre correcte contribueront, pour une grande

part, à construire une enveloppe bien isolée du froid.

Le toit est le chapeau de la maison : il est perpétuelle-ment exposé à la pluie, au vent et au soleil, et, plus queles autres parois, il est soumis aux pressions de l’air inté-rieur chaud et humide (l’air chaud a tendance à s’élevernaturellement). L’assemblage de ses différentes couchesdoit donc contribuer à bien gérer les mouvements dechaleur, d’air et d’humidité à travers lui.

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Construire, rénover, habiter…

La chaleur en mouvementLa chaleur se déplace toujours d’unezone chaude vers une zone froide.

En hiver, les principales déperditions ther-miques d’un bâtiment se font au traversdes parois de l’enveloppe (murs, toitures,fenêtres…) et via les ponts thermiques etla ventilation.

Isoler thermiquement l’enveloppe permetde limiter significativement ces pertes de

chaleur et donc de réduire les besoins enénergie du bâtiment. On peut ainsi pré-voir une installation de chauffage moinspuissante, à meilleur marché, et moinsgourmande en énergie. L’isolation desparois augmente leur température de sur-face, ce qui diminue le risque de conden-

L’isolation thermique des murspar l’extérieur : beaucoupd’avantages !

Elle minimise les risques de condensationde surface et dans les parois.

Elle préserve la capacité des parois massi-ves intérieures à accumuler l’énergiesolaire qui a été captée par les baies vitréeset celle produite par le système de chauffe.

Elle maintient la surface des parois chaude.

Elle supprime les ponts thermiques.

Elle protège les murs des intempéries etdes écarts de température.

Elle améliore la qualité de l’enveloppelorsque son revêtement extérieur est dété-rioré.

Pour tout comprendre… lecoefficient de conductivitéthermique �

Le coefficient � (lambda) d’un matériaucaractérise sa capacité à transmettre la cha-leur par conduction : c’est la conductivitéthermique du matériau exprimée en wattspar mètre et par Kelvin15 (W/m.K). Plus �est grand, plus le matériau est conducteurde chaleur. Plus � est petit, plus le matériauest isolant thermiquement16.

Le béton, par exemple, a un coefficient �de 2,10 W/m.K ; une brique de parementen terre cuite de 0,90 W/m.K et la laineminérale de 0,032 à 0,050 W/m.K.

En isolant la maison, il fautveiller à ne pas créer de pontsthermiques !

Les ponts thermiques résultent d’uneinterruption locale de la couche d’isolationthermique de l’enveloppe. On peut lestrouver au niveau des linteaux des porteset des fenêtres, aux angles des murs, à lajonction entre les planchers et les murs…En hiver, ils constituent un passage préfé-rentiel de la chaleur vers l’extérieur : ilsreprésentent 10% en moyenne des déper-ditions totales de l’enveloppe. Ils sontsouvent le siège de problèmes de conden-sation superficielle due à leur températureplus froide que celle de l’air intérieur.Des moisissures peuvent s’y développer.

15 | LE KELVIN EST L’UNITÉ DE MESURE OFFICIELLE DE LA TEMPÉRATURE. IL CORRESPOND AU ZÉRO ABSOLU DE TEMPÉRATURE (1K = 1°C + 273,15).16 | ON PEUT TROUVER LES COEFFICIENTS � DE CERTAINS MATÉRIAUX DANS L’ANNEXE DE LA PUBLICATION : L’ISOLATION THERMIQUE DES MURS CREUX,GUIDE PRATIQUE POUR LES ARCHITECTES, F. SIMON, J.-M. HAUGLUSTAINE, MINISTÈRE DE LA RÉGION WALLONNE, DGTRE (DIRECTION GÉNÉRALE DESTECHNOLOGIES, DE LA RECHERCHE ET DE L’ÉNERGIE), 1996, P. 63.

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sation et améliore la sensation de confortthermique. Les matériaux isolants ralen-tissent les échanges de chaleur, car ce sontde mauvais conducteurs de chaleur (leurstructure enfermant de l’air immobiledans des petites alvéoles).

Que doit-on isoler ?Il faut isoler toutes les parois quimettent en contact l’air intérieur de lamaison et l’air extérieur : le toit, lesmurs extérieurs, les sols et lesouvertures dans l’enveloppe17.Excepté les constructions les plus récentes(environ 10%) en général suffisammentisolées, la Belgique compte un bonnombre d’anciennes habitations qui nesont pas ou à peine isolées. Or, il existe denombreuses possibilités d’isolation com-plémentaire au niveau de la toiture, desmurs creux, des sols, des fenêtres, desportes… Mais il faudra en premier lieuanalyser si le projet est réalisable auniveau technique et justifié au niveau éco-nomique. Dans tous les cas, l’avis d’unspécialiste est primordial : une isolationcomplémentaire erronée pourrait avoirdes conséquences néfastes pour la cons-truction (création de ponts thermiques…).

® Qui contacter ?Les Guichets de l’énergie (en Wallonie) etl’ABEA (Agence Bruxelloise de l’Énergie) (enRégion de Bruxelles-Capitale) dispensent desconseils gratuits en matière d’isolation.

Sur base d’un questionnaire ou de vosplans, les Guichets de l’énergie réalisentune évaluation de la qualité de l’isolationde votre maison et des rendements dessystèmes de chauffage (audit énergé-tique). Des améliorations chiffrées (avecun indice de rentabilité) vous sont propo-sées. Ce service est gratuit. Formez le N°vert de la Région wallonne (0800-1 1901)pour connaître l’adresse du Guichetproche de chez vous.

Quelle épaisseur d’isolation ?Depuis le 1er décembre 1996, la Régionwallonne impose de nouvellesexigences d’isolation thermique (sérieNBN B62) pour les logements faisantl’objet d’une demande de permisd’urbanisme (tableau 2)

Pour les constructions neuves, elle fixe leniveau d’isolation thermique globale àK55 et des valeurs k pour les parois. Pourles rénovations sans changement d’affec-

Murs extérieurs (km)

Toiture (kt)

Plancher sur sol (kp)

Fenêtres (châssis +vitrage) (kvc)

k selon laréglementation

0,60

0,40

1,20

3,50

Niveau K : 55

k pour une maisonéconome enénergie (2)

0,30

0,20

0,35

1,50

Niveau K : 35-40

Épaisseurs d’isolationpour une maison

économe en énergie (3)

± 15 cm

± 20 cm

± 10 cm

Tableau 2. Valeurs d’isolation des différentes parois de la maison en watts/m2K(1)

(1) SOURCE : ÉCONOMISER L’ÉNERGIE. GUIDE POUR LA CONSTRUCTION, LA RÉNOVATION ET L’HABITAT, GREENPEACE, BRUXELLES, 1998.

(2) CES VALEURS D’ISOLATION SONT LA NORME EN SUÈDE DEPUIS 10 ANS. LE CHAUFFAGE D’UN NOUVEAU LOGEMENT Y CONSOMME DEUX FOIS MOINSD’ÉNERGIE QU’UN LOGEMENT SIMILAIRE EN BELGIQUE, MÊME AVEC DES TEMPÉRATURES HIVERNALES QUI DESCENDENT JUSQU’À -30°C ! SOURCE : DASNIEDRIGENERGIEHAUSS, STADTWERKE HANNOVER, 1990.

(3) CES ÉPAISSEURS CONCERNENT LA LAINE MINÉRALE.

17 | IL FAUT AUSSI ISOLER LES CANALISATIONS D’EAU TRAVERSANT DES LOCAUX NON CHAUFFÉS COMME LA CAVE, LE GARAGE…

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Construire, rénover, habiter…

tation, elle fixe des valeurs k pour lesparois faisant l’objet du permis d’urba-nisme.

Lors du dépôt du permis d’urbanisme,l’architecte doit justifier, au moyen d’unformulaire, que son bâtiment répond bienà ces exigences.

L’épaisseur minimum d’isolation doitrépondre aux exigences de la législation.En pratique, si l’on veut économiser del’énergie (et de l’argent), mieux vaut aug-menter les épaisseurs.

Le coefficient de transmissionthermique k des parois

k (au niveau international, on utilise lesymbole U) désigne la « valeur isolante »d’une paroi. Plus k est petit, plus la paroiest isolante. k s’exprime en W/m2.K.

Le niveau K d’isolationthermique globale du bâtiment

K désigne le niveau d’isolation thermiqueglobale : il dépend des coefficients k desparois et de la compacité (V/At en m) dubâtiment. Plus K est petit, mieux la maisonest isolée.

¡ À consulter :La DGTRE (Direction Générale desTechnologies, de la Recherche et del’Énergie) du Ministère de la Régionwallonne met à la disposition desconcepteurs le logiciel DENIBE quipermet de calculer ces valeurs (et lesbesoins en énergie de chauffage d’unbâtiment). Réservez-le au N° vert de laRégion wallonne : 0800-1 1901.

Premier prix du concours HELIOS II. Habitationà Weillen (Onhaye). Architecte et maître del’ouvrage : Philippe Jaspard.

Surface de plancher chauffé : 216 m2.Niveau d’isolation thermique globale : K = 44.km = 0,20 à 0,34 W/m2.K (15 cm de flocons decellulose ou 10 cm de laine de roche).kt = 0,18 W/m2.K (18 cm de flocons decellulose).kp = 0,55 à 0,63 W/m2.K (5 cm de liège).kvc = 1,5 W/m2.K.V/At = 1,53 m.tNC = 15,8° C.

V/At (en m) représente la compacité dubâtiment. C’est le rapport entre le volumechauffé (V en m3) et la surface desdéperditions (At en m2). Plus V/At est petit,mieux c’est. Ainsi, en règle générale, il estplus favorable sur le plan énergétique deconstruire des maisons mitoyennes auxformes extérieures simples que des maisons«quatre façades».

tNC est la température de non-chauffage.C’est la température au-dessus de laquellel’installation de chauffage ne doit plus fournirde chaleur, les apports solaires et les gainsinternes étant suffisamment importants.

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Conjuguer isolation thermiqueet inertie thermique du bâtimentL’isolation thermique d’un bâtimentpermet de conserver dans la maison lachaleur fournie par le soleil ou par lesystème de chauffage.

Mais les matériaux isolants sont générale-ment des matériaux « légers ». Ils ne pos-sèdent pas la capacité de stocker dans leurmasse la chaleur fournie. En été, parexemple, au moindre rayon de soleil fil-trant à travers les vitres de la maison, lachaleur ne sachant où se loger surchauf-fera rapidement l’air des locaux.

Mis en œuvre dans les murs et planchersintérieurs, les matériaux « lourds »,comme la pierre naturelle, la terre cuite, lesilico-calcaire, la terre crue, le béton… sontcapables de stocker dans leur masse lachaleur reçue pendant les heures les pluschaudes, puis de la restituer progressive-ment lorsqu’il fait plus frais. On dit de telsmatériaux qu’ils possèdent une bonneinertie thermique : ils contribuent à main-tenir naturellement une températureconstante à l’intérieur de la maison. Enhiver, pendant la saison de chauffe, ilsfavorisent la récupération des apportsthermiques du soleil et ralentissent ainsi

la baisse de température qui intervient enfin de nuit. En été, ils permettent d’éviterles phénomènes de surchauffe : la chaleurstockée le jour est restituée en fin dejournée et pendant la nuit, lorsqu’il faitplus frais et peut alors s’évacuer facile-ment par une ventilation naturelle(châssis oscillants dans le haut de lamaison). L’eau possède une très bonneinertie thermique : en été, dans les cons-tructions légères en bois, de petits réser-voirs d’eau permettront d’accumuler lachaleur du soleil en excès.

Les doubles vitrages

Avec les anciens simples vitrages (k = 6 W/m2.K), la vapeur d’eau produite dans la maison secondensait sur ces surfaces froides sans risque de dégâts : le verre étant un matériau non poreux,l’eau de condensation « s’écoulait » vers l’extérieur par le petit trou pratiqué dans la gorge aubas des châssis. Avec le placement de doubles vitrages ou le remplacement des simples vitragespar des doubles vitrages, la vapeur d’eau va se condenser ailleurs, sur les surfaces les plus froidesde la construction : murs extérieurs froids et ponts thermiques, avec un risque de dégâts si les sur-faces sont poreuses (papiers peints, plafonnages…). Il importe donc de veiller à éviter les surfacesfroides dans la construction et à bien chauffer et ventiler la maison.

Les doubles vitrages classiques sont composés de deux vitres séparées par un espace rempli d’airdéshydraté (k = 2,9 W/m2.K). Dans les doubles vitrages isolants (k = 1,3 W/m2.K), l’air entre les deuxvitres est remplacé par un gaz (argon) et la vitre intérieure est recouverte d’une mince couched’oxyde métallique transparente qui évite l’émission de chaleur vers l’extérieur : elle laisse passerl’énergie du soleil, mais piège les infrarouges émis dans le local (les renvoie vers l’intérieur).

Ainsi, les matériaux à bonne inertie ther-mique (« lourds ») seront mis en œuvredu côté intérieur des parois et les maté-riaux isolants (« légers ») seront « rejetés »le plus à l’extérieur possible des parois.

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Construire, rénover, habiter…

L’air en mouvementL’air se déplace toujours d’une zone dehaute pression vers une zone de bassepression. Dans l’atmosphère, les ventsrésultent de cette différence depression.

Dans une habitation, c’est le vent et la dif-férence de température entre l’intérieur etl’extérieur qui sont à l’origine des écartsde pression.

Le vent exerce une pression sur lesfaçades exposées et provoque une dépres-sion sur les façades opposées : il crée ainsi

un flux d’air depuis les ouvertures situéesdans les façades exposées (pression la plushaute) vers les ouvertures disposées dansles façades opposées (pression la plusbasse). C’est lui qui est à l’origine des cou-rants d’air et des portes qui claquent ! Demême, le chauffage de l’habitation créeune surpression par rapport à l’extérieurdue à la dilatation de l’air ambiant pluschaud.

L’air en mouvement passe au travers desfentes et des ouvertures dans l’enveloppedu bâtiment (défauts de liaisons entremurs et plafonds, joints mal fermés, fis-sures, châssis peu étanches, gaines et boî-tiers électriques…) et, dans une moindremesure, au travers des matériaux poreux.

L’air en mouvement dans les paroisdiminue leur pouvoir isolant : en effet,c’est l’air immobile, capturé dans l’enche-vêtrement des fibres ou dans la structurecellulaire du matériau isolant, qui isole etnon le matériau lui-même.

Dans les locaux, l’air en mouvement estsource d’inconfort.

L’étanchéité à l’air de l’enveloppe amélioredonc considérablement l’isolation ther-mique du bâtiment. Ainsi, du côté exté-rieur, l’isolant sera protégé par une couched’étanchéité à l’air extérieur, du côté inté-rieur par un écran étanche à l’air intérieur.

L’humidité en mouvementDans la maison, l’humidité peut êtreun véritable fléau :

3 elle dégrade le bâtiment (salissures,dégradation des enduits, décollementdes papiers peints, déformation desbois…). En cas de gel, elle peut provo-quer des fissurations ;

3 elle favorise l’apparition de moisissureset d’acariens responsables d’allergies ;

Pour tout comprendre…la masse volumique ou la densité(en kg/m3) d’un matériau

La masse volumique, c’est la masse d’unmatériau pour un volume donné. Les maté-riaux « lourds » (denses) sont caractérisés parune masse élevée pour un volume donné : ilsont une masse volumique ou une densité éle-vée (supérieure à 800 kg/m3). Ils possèdentune bonne inertie thermique et une bonneconductivité thermique. À l’inverse, les maté-riaux peu denses sont de bons isolantsthermiques.

L’air s’introduit à l’intérieur du bâtiment ous’échappe à l’extérieur suivant l’écart despressions d’air intérieur et extérieur.

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3 elle maintient dans l’air que l’onrespire certains polluants chimiquesproduits à l’intérieur ;

3 elle diminue le pouvoir isolant desparois : l’eau est en effet 25 fois plusconductrice de la chaleur que l’air sec etimmobile.

L’humidité venant de l’extérieur ne doitpas pénétrer dans la maison. L’humiditéproduite à l’intérieur doit être évacuéehors de la maison.

L’humidité, c’est de l’eau liquide ou de lavapeur d’eau !

L’eau liquideL’eau venant de l’extérieur de lamaison peut monter ou se déplacerlatéralement dans certains matériauxpar capillarité.

Les matériaux de construction contien-nent, en plus ou moins grande quantité,des vides appelés « pores ». Connectés lesuns aux autres, ces pores forment un véri-table réseau interne de tubes capillairescapable d’absorber (« d’aspirer ») plus oumoins d’eau liquide (on parle de matériauxcapillaires). C’est ce même phénomène decapillarité qui fait remonter le café dans unsucre qui y est trempé partiellement.

La capillarité permet de transférer de l’eausur de longues distances. Ainsi, un muren briques, mouillé en un endroit précis,« exportera » cette eau vers des zones plussèches. Plus les tubes sont fins (plus les

pores sont petits), mieuxla capillarité fonctionne.SOURCE : L’HABITAT ÉCOLOGIQUE. QUELSMATÉRIAUX CHOISIR ?, P. 24.

Assurer l’étanchéité de l’enveloppe à l’eau,c’est préserver la construction des dégâtsdus à l’eau capillaire.

¡ À consulter :L’humidité dans les constructions.Particularités de l’humidité ascensionnelle.

La vapeur d’eauLa vapeur d’eau produite à l’intérieurde la maison peut se déplacer àtravers l’enveloppe de deux façons :

3 par convection : la vapeur d’eau accom-pagne les mouvements d’air chaud ethumide 19 à travers les parois du bâti-ment (via des joints dans l’enveloppemal fermés et/ou les matériaux permé-ables à l’air). Ce phénomène se réaliselorsqu’il existe une différence de tem-pérature entre l’intérieur et l’extérieur ;

3 par diffusion : la vapeur d’eau migrespontanément à travers les parois del’enveloppe pour passer d’une zone plushumide vers une zone moins humide.Ce phénomène se réalise lorsqu’il existeune différence de pression de vapeurd’eau entre l’intérieur et l’extérieur.

En hiver, dans une maison chauffée,l’air chaud contient normalement plusde vapeur d’eau que l’air froid extérieur.Pour équilibrer les pressions de vapeur,une diffusion de la vapeur d’eau s’éta-blit à travers les parois, de l’intérieurplus chaud (pression de vapeur plusélevée) vers l’extérieur plus froid (pres-sion de vapeur plus basse). La diffusionde la vapeur d’eau sera d’autant plusfacile que les matériaux des parois sontperméables à la vapeur d’eau.

En été, l’air intérieur est moins chaudet contient donc moins de vapeur d’eauque l’air extérieur plus chaud : le sensde la diffusion de la vapeur d’eau peutalors s’inverser.

19 | L’AIR INTÉRIEUR EST TOUJOURS PLUS OU MOINS HUMIDE : IL CONTIENT UNE CERTAINE QUANTITÉ DE VAPEUR D’EAU, COMME EN TÉMOIGNE LA BUÉECOUVRANT LES VITRES EN HIVER.

Au sein d’un matériauporeux, le réseau capillairedessine un circuit empruntépar les eaux.

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Construire, rénover, habiter…

Les connaître est primordial si l’on veut prévenirson apparition. Et lorsque l’humidité s’est instal-lée, un bon diagnostic permet d’appliquer unremède approprié. L’idéal est alors de faire appelà un expert indépendant, à un architecte ou à unconseiller en éco-bioconstruction.

L’eau de construction

Au stade de la construction ou de la rénovationd’une maison, l’eau des précipitations peut s’infil-trer clandestinement dans les matériaux : pendantleur stockage chez le fabriquant, puis sur le chan-tier et avant la « mise sous toit » du bâtiment.Certaines mesures contribuent à minimiser lesquantités d’eau absorbées : par exemple, les maté-riaux seront mis en œuvre dès leur livraison ouseront stockés à l’abri des précipitations.

Le mortier, le béton et le plâtre réclament de gran-des quantités d’eau (de gâchage) pour leur miseen œuvre. Une construction conventionnelle peutainsi absorber entre 3 000 et 15 000 litres d’eauqui devront être évacués ! Des matériaux commele bois, les blocs de silico-calcaire, les blocs debéton cellulaire… sont moins gourmands en eau.Attention aux déchets de mortier parfois oubliésentre le mur de parement et le mur porteur d’unmur creux : ils maintiennent une humidité supplé-mentaire dans le mur.

Certains murs mettent plusieurs mois, voire plu-sieurs années pour sécher. Le mieux est derespecter un délai d’au moins un an avant deposer les revêtements de finition. Attention, desfinitions imperméables à la vapeur d’eau (pare-vapeur, papiers peints et peintures synthétiques,enduits de ciment…) empêcheront l’humidité desortir des murs, côté intérieur !

Les fuites d’eau accidentelles

Elles surgissent à l’endroit des réseaux d’égoutsmal stabilisés, des gouttières, conduites d’eau ouappareils ménagers défectueux, des débordementsde lavabos… Elles doivent être traquées et répa-rées. Dans les maisons en bois massif, on assisteparfois à des ruptures de canalisations dues au tas-sement du bois… Mieux vaut prévenir que guérir !

Les infiltrations d’eau de pluie

Elles apparaissent principalement dans la toiture etdans les façades exposées aux pluies battantes 18.L’eau s’infiltre par les tuiles déplacées, les fissures

dans les matériaux, les joints dégradés, lesenduits vieillissants…

Elles exigent une remise en état rapide

Dans une maison, l’humidité peut avoir des sources multiples

56 Construire, rénover, habiter…

des revêtements de façade et de toiture. Onpeut réduire la pénétration des eaux de pluiedans les maçonneries extérieures par l’applica-tion de produits, de peintures ou de crépishydrofuges (mais perméables à la vapeurd’eau, pour ne pas contrarier son évacuation).

L’application d’un bardage est la solution laplus adéquate malgré les contraintes esthé-tiques et urbanistiques liées à ce type definition.

Une sous-toiture étanche à l’eau (mais permé-able à la vapeur d’eau) et au vent garantit unebonne protection des éléments de la charpen-te. Une grande saillie du toit du côté sud-ouestdétourne des murs la pluie, la neige et le vent.

L’humidité ascensionnelle

Elle remonte du sol ou de la nappe phréatiqueproche. Elle grimpe par capillarité dans les dal-les de sol et dans les murs sur une hauteurpouvant parfois atteindre 2 mètres au-dessusdes fondations.

L’humidité ascensionnelle est évitée par la miseen œuvre, au pied des murs et sous les dalles desol, de barrières étanches empêchant les remon-tées d’eau capillaire. Différentes techniquesexistent : elles sont l’affaire de spécialistes. Àdéfaut de barrières étanches (dans les ancien-nes constructions, on les a souvent oubliées),différentes techniques existent pour assécherles murs : elles sont aussi l’affaire de spécialistes.Avant de se décider pour une technique, votrearchitecte ou votre entrepreneur peut deman-der un avis au CSTC (tél. 02/716 42 11).

Au niveau du sol, les eaux de ruissellement etd’infiltration peuvent être soit écartées desfondations par un talus aménagé autour de lamaison, soit évacuées par un drainage péri-phérique au pied des fondations et unremplissage de graviers filtrants. Il est impor-tant de prévoir des regards à tous leschangements de direction des drains pourcontrôler leur bon fonctionnement et les net-toyer en cas de besoin.

L’eau de condensation

Elle trouve son origine dans la vapeur d’eaucontenue dans l’air. À l’intérieur de l’habita-tion, la vapeur d’eau est produite par lesactivités dans la cuisine et dans la salle debains, par le séchage du linge, par la combus-tion du gaz… mais aussi par la respiration et latranspiration des occupants. Chaque personneproduit chaque jour environ 2 à 3 litres d’eausous forme de vapeur d’eau !

18 | DES HAIES COUPE-VENT CONSTITUENT DES BARRIÈRESNATURELLES PROTÉGEANT LES FAÇADES FORTEMENT EXPOSÉES AUXINTEMPÉRIES.

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Construire, rénover, habiter…

Le point de roséeL’air contient de l’eau sous forme devapeur d’eau. Mais, l’air ne peut absorberqu’une quantité limitée de vapeur d’eau !Cette quantité dépend de sa température :plus l’air est chaud, plus il peut contenird’humidité.

L’humidité relative (HR) de l’air est le rap-port (en %) entre la quantité de vapeurd’eau contenue dans l’air et la quantitémaximale qu’il peut contenir à une tem-pérature donnée. L’humidité relative estmesurée par un hygromètre.

La température à laquelle apparaît lacondensation est appelée « point derosée ».

La vapeur d’eau peut se condenser à lasurface d’une paroi (on parle de conden-sation superficielle). Elle intervientlorsque la température de surface de laparoi est inférieure au « point de rosée »de l’air intérieur chaud et humide quifrôle cette surface. C’est souvent le caspour les simples vitrages, les murs froidset les ponts thermiques. Si elle estdurable, la condensation superficiellealtère les revêtements poreux (papierspeints, plafonnage…). L’eau qui se dépose

en surface est « aspirée » par capillaritésur une certaine profondeur au sein desmatériaux poreux.

La vapeur d’eau peut se condenser à l’in-térieur d’une paroi (on parle de condensa-tion interne). Lorsque la vapeur d’eau sedéplace au sein d’une paroi (par convec-tion ou par diffusion), elle peut entrer encontact avec une couche plus froide (lasous-toiture, par exemple, la nuit ou partemps froid), atteindre ainsi son « pointde rosée » et se condenser à l’intérieurmême de la paroi. La condensation à l’in-térieur d’une paroi risque d’endommagerla structure de la paroi et l’isolant.

Prévenir les phénomènes decondensation de la vapeur d’eauDans la maison, réduire la production devapeur d’eau est difficile : impossible eneffet d’arrêter de cuisiner, de se laver, denettoyer, de lessiver, et… de respirer ! Ilfaut toutefois prévoir une évacuation versl’extérieur des appareils produisant degrandes quantités de vapeur d’eau :séchoirs à linge, appareils de chauffagenon raccordés à une cheminée…

Heureusement, plusieurs stratégies per-mettent de prévenir les phénomènes decondensation au niveau des parois.Certaines, comme la ventilation et lechauffage dépendent essentiellement ducomportement des habitants, d’autres,comme l’isolation et l’étanchéité à l’airsont liées à l’enveloppe du bâtiment.

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Dans cet exemple, l’air à 20°C contient 20%de la quantité d’eau maximale qu’il peutcontenir. Si on abaisse la température de l’air,son humidité relative augmente. À 100%d’humidité relative, une certaine quantité devapeur d’eau passe à l’état liquide (sousforme de gouttelettes d’eau sur les parois lesplus froides). C’est le phénomène decondensation.

En ventilant et en chauffant les locaux, onprévient les phénomènes de condensation auniveau des parois.

Construire, rénover, habiter…

Ventiler les locaux

En ventilant les locaux, on remplace l’airintérieur chaud et humide par de l’airfroid plus sec (même lorsqu’il pleut !). Cetair froid, une fois chauffé, se leste de lavapeur d’eau intérieure avant d’êtreévacué vers l’extérieur : il a donc un pou-voir asséchant.

En particulier, dans les locaux à forte pro-duction de vapeur d’eau, il faut évacuerrapidement vers l’extérieur l’humiditéproduite à l’intérieur : dans la cuisine, enfaisant fonctionner la hotte pendant lacuisson, dans la salle de bains, en venti-lant après un bain ou une douche.

Chauffer les locaux

En chauffant l’air de la maison, celui-cipeut alors absorber plus d’eau à l’état devapeur. Les systèmes de chauffage deslocaux qui fonctionnent principalementpar rayonnement élèvent la températurede surface des parois et diminuent de cefait le risque de condensation superficielle.À certains endroits cependant, l’échangede chaleur se fait plus difficilement, parexemple dans les angles des murs, derrièreles armoires ou les tentures…

Mettre en œuvre des matériaux qui«amortissent» les pointes d’humidité

Le bois non traité et ses dérivés, l’argilecrue, le plâtre naturel, la chaux… sont capa-bles «d’adsorber 20» la vapeur d’eau enexcès dans l’air intérieur, puis de la resti-tuer lorsque l’air redevient plus sec. De telsmatériaux sont dits hygroscopiques (quiveillent à l’humidité de l’air) : mis en œuvreà l’intérieur des locaux, ils contribuent àmaintenir naturellement une humiditéconstante dans la maison et aident ainsi àprévenir les dégâts dus à l’humidité dansles éléments de construction.

Les matériaux hygroscopiques sont carac-térisés par un pourcentage élevé de poresétroits (porosité fine) capables de« coller » superficiellement (on parled’adsorption) des molécules de vapeurd’eau. L’adsorption d’humidité hygrosco-pique est un processus très lent qui n’al-tère pas la qualité et l’efficacité des maté-riaux hygroscopiques.

Le bois a un grand pouvoir hygrosco-pique : il peut adsorber jusqu’à 30% deson poids sec à 100% d’humidité relativede l’air, tout en restant sec au toucher. Laplupart des matériaux minéraux (carre-lage, faïence, béton, verre, fibre miné-rale…) ne peuvent adsorber plus de 2 à 3%(maximum 5%) d’humidité dans lesmêmes conditions.SOURCE : L’HABITAT ÉCOLOGIQUE. QUELS MATÉRIAUX CHOISIR ?, P. 28.

La mise en œuvre de matériaux hygrosco-piques est particulièrement importantedans les locaux où l’on produit beaucoupde vapeur d’eau, comme la cuisine et lasalle de bains : seul un quart à un tiers dela surface totale de leurs murs devrait êtrecarrelé pour laisser de la place à une pein-ture ou à un enduit (à la chaux, à l’argile…)capable de bien gérer l’humidité.

Isoler les parois

En isolant les parois, on augmente la tem-pérature de leur surface, ce qui diminue lerisque de condensation.

Protéger les parois de l’humidité :l’exemple d’une toiture

L’humidité peut pénétrer dans la toiturede différentes manières :

3 par convection : la vapeur d’eaucontenue dans l’air chaud intérieur sedéplace en même temps que celui-ci 21

au travers des défauts d’étanchéité àl’air de la toiture ;

20 | L’ADSORPTION CONCERNE LA PÉNÉTRATION SUPERFICIELLE D’UN GAZ (VAPEUR D’EAU, SOLVANTS…) DANS UN MATÉRIAU SOLIDE.21 | L’AIR CHAUD, PLUS LÉGER, S’ÉLÈVE NATURELLEMENT DANS LE BÂTIMENT : C’EST DONC LA TOITURE QUI SUBIRA PRIORITAIREMENT LA PRESSION DE L’AIRCHAUD ET HUMIDE.

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Construire, rénover, habiter…

3 par diffusion : la vapeur d’eau produiteà l’intérieur migre à travers les maté-riaux poreux de la toiture ;

3 par le bois de construction humide : lebois pour la charpente est souventencore trop humide quand il est livré etplacé : même « sec », il peut encorecontenir plus de 20% d’humidité. Pourpréserver le bon fonctionnement de latoiture, cette humidité doit pouvoir s’enéchapper.

Ces trois phénomènes n’ont pas la mêmeenvergure ! :

3 par % de diminution de l’humidité dubois, les chevrons perdront environ100 grammes d’eau sous forme devapeur (par m2 de toiture) ;

3 l’humidité apportée par convectionpeut être supérieure à plusieurs cen-taines de grammes au m2 par 24heures ;

3 les apports par diffusion sont négligea-bles : moins de 10 grammes seulementau m2 par 24 heures.

Ainsi, dans la toiture, les problèmes d’hu-midité liés au transport de la vapeur d’eaupar convection sont bien plus fréquentsque ceux liés à la simple diffusion de lavapeur d’eau.

L’écran étanche à l’air : le pare-air

Ainsi, si la convection transporte souventbeaucoup de vapeur d’eau, la diffusion esten général très faible. Dès lors, pour éviterles entrées de vapeur d’eau dans la toiture,il faut stopper en priorité les déplace-ments de l’air chaud intérieur (toujourshumide) à travers elle.

À cet effet, on met en œuvre du côté inté-rieur de la paroi (côté chaud) un écranétanche à l’air intérieur : un pare-air(papiers kraft, plaques de plâtre, panneaux

OSB (Oriented Strand Board)… avec desjoints bien fermés).SOURCE : ISOLATION THERMIQUE DES TOITURES INCLINÉES. GUIDE PRA-TIQUE DU MENUISIER ET DU COUVREUR, MINISTÈRE DE LA RÉGION WAL-LONNE, DGTRE (DIRECTION GÉNÉRALE DES TECHNOLOGIES, DE LARECHERCHE ET DE L’ÉNERGIE), FONDS DE FORMATION PROFESSIONNELLEDE LA CONSTRUCTION, 1998, P. 35.

La vapeur d’eau produite dans les locauxest quant à elle évacuée hors de la maisonvia un système de ventilation adapté.

L’écran étanche à l’air et à la vapeur d’eau

Si l’on souhaite en même temps contra-rier la diffusion de vapeur d’eau dans latoiture, il faut alors choisir un écranétanche à l’air qui soit à la fois étanche à lavapeur d’eau.

Le pare-vapeur

Classiquement, on empêche la diffusionde la vapeur d’eau dans la toiture en met-tant en œuvre du côté intérieur de la paroi(côté chaud) un écran étanche à l’air inté-rieur et de surcroît étanche à la vapeurd’eau intérieur : un pare-vapeur (papierskraft revêtus d’une feuille d’aluminium,plaques isolantes de mousse synthé-tique…).

Du côté extérieur de la paroi (côté froid),on place une sous-toiture de préférenceperméable à la vapeur d’eau. Avec unesous-toiture imperméable, on risqueraitd’emprisonner, dans la toiture, la vapeurd’eau issue des défauts d’étanchéité de l’é-cran étanche (jonction entre les lés, rac-cords avec les parois et les huisseries…) ou

60 Construire, rénover, habiter… 61

de l’humidité du bois. En atteignant sonpoint de rosée, cette humidité pourraitoccasionner des dégâts à la paroi.

Le freine-vapeur

Une autre stratégie, préconisée par lemilieu de l’éco-bioconstruction, consiste àadmettre, dans une certaine mesure, lepassage de la vapeur d’eau par diffusionau sein des parois et à favoriser son éva-cuation hors des parois. Ainsi, du côtéchaud de la paroi, on place un « freine-vapeur » et, du côté froid, une sous-toitureperméable à la vapeur d’eau. On dit alorsde la paroi qu’elle est ouverte à la diffusionde la vapeur d’eau (ou qu’elle est « perspi-rante 23 »).

Pour tout comprendre…la valeur �d

Dans une paroi, la perméabilité à la vapeurd’eau d’une couche d’un matériau est donnéepar sa valeur �d (exprimée en m). Elle permetde convertir la couche du matériau considéréen une épaisseur d’air de perméabilité équi-valente. Plus �d est grand, plus la couche dumatériau est imperméable à la vapeur d’eau.Plus �d est petit, plus la couche du matériauest perméable à la vapeur d’eau.

La valeur �d se calcule en multipliant le coef-ficient de perméabilité �22 (donnée constantepour chaque matériau) du matériau considérépar l’épaisseur d (en m) de la couche.

Par exemple, un mur intérieur en briques plei-nes de terre cuite cellulaire (� = 7,50) de 14 cm(0,14 m) d’épaisseur a une valeur �d de 7,50 x0,14 m = 1,05 m (comme si la vapeur d’eaudevait traverser une couche d’air de 1,05 m).

Les classes d’écrans étanches à l’airet à la vapeur d’eau

En fonction de leurs performances, on distin-gue 4 classes d’écrans étanches à l’air et à lavapeur d’eau :

• Classe 1 (E1) : 2 m < �d < 5 m.

• Classe 2 (E2) : 5 m < �d < 25 m.

• Classe 3 (E3) : 25 m < �d < 200 m.

• Classe 4 (E4) : 200 m < �d.

Ainsi, un écran étanche à l’air et à la vapeurd’eau E2 arrêtera plus de vapeur d’eau qu’unécran E1. Dans les habitations, les classes d’é-crans 1 et 2 sont les plus utilisées. Dans lesbâtiments avec production importante d’hu-midité (restaurants, lavoirs, piscines,bâtiments climatisés…), on place des écransde classe 3 ou 4.

L’écran étanche à l’air et à lavapeur d’eau exige une mise enœuvre parfaite !

La moindre imperfection dans la pose de l’é-cran étanche (jonction entre les lés, raccordsavec les parois, les huisseries, les boîtiers élec-triques, les conduites d’eau…) et la plus petitedéchirure dans l’écran se comportent commedes ponts thermiques : la chaleur s’échappe etl’humidité s’installe (en se concentrant auniveau des entrées de vapeur d’eau).

22 | ON PEUT TROUVER LES COEFFICIENTS � DE CERTAINS MATÉRIAUX DANS L’ANNEXE DE LA PUBLICATION : L’ISOLATION THERMIQUE DES MURS CREUX,GUIDE PRATIQUE POUR LES ARCHITECTES, F. SIMON, J.-M. HAUGLUSTAINE, MINISTÈRE DE LA RÉGION WALLONNE, DGTRE (DIRECTION GÉNÉRALE DESTECHNOLOGIES, DE LA RECHERCHE ET DE L’ÉNERGIE), 1996, P. 63.23 | LE PHÉNOMÈNE DE « PERSPIRATION » CONCERNE L’ÉVAPORATION DE L’EAU AU NIVEAU DE LA PEAU SANS SUDATION APPARENTE.

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Construire, rénover, habiter…

La diffusion de la vapeur d’eau n’endom-mage pas la paroi pour autant que l’humi-dité soit correctement évacuée. Desrecherches menées en Allemagne ontmontré que la valeur �d idéale d’unfreine-vapeur se situe légèrement au-dessus de 2 m (= 2 m 30) (classe d’écranE1). Des fabricants ont mis au point unfreine-vapeur avec une valeur �d variableselon le taux d’humidité ambiante :

3 en hiver, la vapeur d’eau produite parles habitants à l’intérieur de la maison atendance à diffuser vers l’extérieur, plusfroid donc plus sec. Pour protéger latoiture des entrées d’humidité, lefreine-vapeur, avec une valeur �d plusélevée (= 3,50 m), ralentit le passage pardiffusion de la vapeur d’eau produite àl’intérieur ;

3 en été, les rapports de température s’in-versent et la vapeur d’eau a alors ten-dance à diffuser de l’extérieur vers l’in-térieur. Pour permettre à la toiture desécher complètement – humiditéentrée par diffusion (en hiver) ou viales défauts d’étanchéité de l’écranétanche à l’air et humidité du bois –, lefreine-vapeur, avec une valeur �d plusbasse (= 0,80 m), autorise la diffusionde la vapeur d’eau vers l’ambiance plussèche des locaux.

SOURCE : OFFICE DE RECHERCHE ET D’ESSAI DE MATÉRIAUX, LEIPZIG.

Dans le cas d’une toiture plate24 ou d’unesous-toiture à faible diffusion de vapeurd’eau (feuilles en polyéthylène…), la capa-cité de séchage de la toiture dépendraexclusivement de la capacité du freine-vapeur à laisser diffuser la vapeur d’eauvers l’intérieur des locaux en été. Lefreine-vapeur constitue alors l’unique« sortie de secours » pour la vapeur d’eauprésente dans la toiture.

Avec une sous-toiture perméable à lavapeur d’eau (panneaux en fibres debois…), un séchage par l’extérieur est pos-sible également en hiver. Ainsi, deux prin-cipes favorisent le séchage de la toiturepar l’extérieur :

3 la couche la plus perméable à la vapeurd’eau doit être posée du côté extérieurde la paroi, la moins perméable du côté

Si on admet la diffusionde la vapeur d’eau à travers lesparois, il faut que celles-ci puissentrester saines et efficacesen présence d’eau !

Construire des parois ouvertes à la diffusionde la vapeur d’eau implique le choix de maté-riaux capables de bien l’adsorber lors despointes d’humidité et de bien la gérer si ellevient à se condenser (en atteignant son pointde rosée).

Ainsi, un isolant hygroscopique (la cellulose,le lin…) conservera sa forme et son pouvoirisolant lorsqu’il aura adsorbé de la vapeurd’eau et, en cas de condensation, répartiral’eau uniformément sur une grande superficiepar effet de capillarité de sorte que la paroipourra sécher plus rapidement.

Les isolants non hygroscopiques, comme leslaines minérales, s’alourdissent et se tassenten présence d’humidité et perdent ainsi deleur pouvoir isolant.

24 | UNE TOITURE PLATE EST UNE TOITURE PAR DÉFINITION ÉTANCHE : SON ÉTANCHÉITÉ EST ASSURÉE PAR UNE MEMBRANE (PVC, BITUME, EPDM, CUIVRE OUZINC). ELLE EST DONC IMPERMÉABLE À LA VAPEUR D’EAU.

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intérieur 25. Ainsi la vapeur d’eau estévacuée de plus en plus facilement (deplus en plus vite) de l’intérieur vers l’ex-térieur ;

3 la couche la plus isolante doit êtreposée du côté extérieur de la paroi (iso-lation du bâtiment par l’extérieur).Ainsi, on empêche la vapeur d’eau d’at-teindre son point de rosée (et donc dese condenser) dans la paroi.

SOURCE : DUURZAAM EN GEZOND BOUWEN EN WONEN VOLGENS DEBIO-ECOLOGISCHE PRINCIPES, HUGO VANDERSTADT, ECOBOOKS,LONDERZEEL, 1996.

Pare-vapeur ou freine-vapeur ?

La perméabilité à la vapeur d’eau de l’é-cran étanche à l’air et à la vapeur d’eaudoit être analysée en fonction :

3 du type de matériaux choisis pour lacouverture du toit (tuiles en terre cuite,

membrane EPDM (caoutchouc synthé-tique…), pour la sous-toiture (panneauxen fibres de bois, feuilles plastiques…),pour l’isolant (cellulose, laine minérale,liège…), pour la finition intérieure(plâtre naturel, plâtre synthétique…).Autrement dit, de la succession desmatériaux de la paroi favorisant ou nonl’évacuation de l’humidité vers l’exté-rieur en hiver ;

3 de la destination du local (pièce d’eau,living…) ;

3 du type de construction (rénovation,construction neuve, ossature bois,construction lourde…).

Dans tous les cas, pour garantir une paroisaine, le choix du type d’écran étanche àl’air et à la vapeur d’eau devrait être confiéà un spécialiste.

Des techniques pour contrôler la qualité de l’isolation

Des techniques existent qui permettent de vérifier la qualité de l’isolation. En Allemagne, par exem-ple, elles sont courantes.

L’étanchéité à l’air de l’enveloppe peut être contrôlée à l’aide d’un ventilateur qui met le bâtimenten surpression et d’un fumigène : on voit la fumée produite s’échapper par les défauts d’étanchéi-té de l’enveloppe et on peut calculer les pertes.

Les déperditions thermiques de l’enveloppe peuvent être décelées à l’aide d’une caméra infrarou-ge produisant une image thermique du bâtiment. Le cliché est associé à une échelle de températuresabsolues pour constituer un thermogramme. Il permet de visualiser la mise en œuvre défectueusede l’isolation, la dégradation ou l’absence locale d’isolant : le jaune, l’orange et le rouge signifientdes déperditions thermiques importantes de l’enveloppe.

Construire, rénover, habiter…

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25 | CERTAINS FABRICANTS INDIQUENT LES COEFFICIENTS DE PERMÉABILITÉ � DES MATÉRIAUX DANS LEURS FICHES TECHNIQUES. MAIS LES VALEURS OU LESUNITÉS DIFFÈRENT PARFOIS SUIVANT LE PAYS D’ORIGINE DES MATÉRIAUX. INFORMEZ-VOUS !

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Construire, rénover, habiter…64

Les différentes couchesd’une bonne toitureConstruire une paroi, c’est assemblerdifférentes couches de matériaux,chacune adoptant des comportementsdifférents vis-à-vis de la chaleur, del’air et de l’humidité.

La couverture e• arrête l’eau et l’évacue vers la gouttière.

À l’extérieur, du côté froid de l’isolant, lacouche d’étanchéité à l’air extérieur : lasous-toiture r

• évacue l’eau infiltrée accidentellement(bris ou envol d’un élément de la toi-ture, tempête…) et l’eau qui s’estcondensée au dos de la couverture. Àcet effet, des contre-lattes disposéessous les lattes permettent à l’eau des’écouler vers la gouttière ;

• renforce la résistance de la couverture àla tempête ;

• améliore l’étanchéité de la toiture à lapoussière ;

• renforce la résistance thermique du toiten limitant les courants de convection ;

• protège l’isolation thermique du toit.

L’isolant t• diminue le flux de chaleur qui traverse

l’enveloppe ;• réduit la quantité de chaleur nécessaire

pour obtenir un bon niveau de confortthermique et entraîne donc un gain d’é-nergie.

À l’intérieur, du côté chaud de l’isolant, l’é-cran étanche à l’air et à la vapeur d’eauintérieurs u

• rend l’enveloppe étanche à l’air inté-rieur ;

• empêche les fuites d’air chaud ;• arrête (ou freine) la migration de la

vapeur d’eau contenue dans l’air inté-rieur.

L’espace technique i• permet la pose de câbles électriques

sans endommager l’écran étanche à l’airet à la vapeur d’eau intérieurs.

La finition intérieure o• constitue la peau intérieure de la paroi

et le support d’appareils d’éclairage parexemple.

SOURCE : ISOLATION THERMIQUE DES TOITURES INCLINÉES. GUIDE PRA-TIQUE DU MENUISIER ET DU COUVREUR, MINISTÈRE DE LA RÉGION WAL-LONNE, DGTRE, FONDS DE FORMATION PROFESSIONNELLE DE LACONSTRUCTION, 1998, P. 19.

¡ À consulter :Isolation thermique des toitures inclinées.Guide pratique du menuisier et du couvreur.

L’isolation écologique. Conception,matériaux, mise en œuvre, J.-P. Oliva, TerreVivante, France, 2001, 237 p.

Construire, rénover, habiter… 65

Le confort et la santédans l’habitatLes concepteurs d’un habitat durableseront attentifs à répondre aux besoinsde confort et de santé des futursoccupants.

La température, le degré d’humidité del’air, la qualité de l’air, la lumière, l’acous-tique, la qualité de l’eau… sont autant defacteurs qui conditionnent le bien-êtredans la maison. Méconnaître ces facteurs,c’est risquer de concevoir une habitationinconfortable ou malsaine et, à terme,d’être exposé à des frais de santé et d’as-sainissement des lieux et, parfois, d’êtrecontraint de « mettre la clef sous lepaillasson » !

Le conforthygrothermique« Se sentir bien au chaud quanddehors il fait froid » est depuistoujours une préoccupation del’Homme en quête de confort.

Pendant très longtemps, la chaleur rayon-nante du feu de bois fut le seul moyen dechauffage permettant à l’Homme de seprotéger du froid.

Mais au fait, qu’est-ce que le confort ?…Imaginez-vous un instant « prenant lesoleil », assis dans votre jardin à la find’une belle après-midi d’été. Le thermo-mètre affiche 20°C. C’est aussi la tempé-

rature des murs du jardin et du gazon quiont « pris » le soleil durant toute lajournée. L’air est calme et son taux d’hu-midité relative avoisine les 30 à 70%. Cesont là les conditions optimales du conforthygrothermique. Essayons de les repro-duire dans la maison, pendant la périodede chauffe…

Du soleil dans la maison !Le soleil émet de l’énergie sous formede rayonnement électromagnétique.Lorsqu’il rencontre un corps solide, cerayonnement se transforme en chaleurdont une partie est absorbée par lecorps solide. C’est ainsi, parrayonnement, que le soleil réchauffe laTerre et notre corps. S’il chauffaitdirectement l’air, la vie sur Terre seraitintenable. Notre corps apprécie lachaleur rayonnante du soleil.

Dans l’habitat, pour retrouver une chaleurproche de celle fournie par le soleil, il fautprivilégier les systèmes de chauffage quifonctionnent principalement par rayonne-ment plutôt que les systèmes qui privilé-gient la convection. Ce n’est pas l’air de lamaison qu’il faut chauffer, mais bien l’êtrehumain qui y habite.

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Un petit tour du côté duthermomètre : 20°C partout !Dans la maison, la température del’air et celle des parois sont deuxfacteurs essentiels du confortthermique : en effet, les transmissionsde chaleur à l’air et aux paroisreprésentent 70% du bilan des pertesde chaleur du corps humain.

20°C «ressentis»Ce n’est pas parce que le thermomètreaffiche « 20°C » que nous ressentons for-cément ces 20°C ! La température effecti-vement ressentie par notre corps est lamoyenne entre la température de l’air (t°air) et celle des parois qui nous entourent(t° parois).

t° ressentie = (t° air + t° parois) /2

Prenons, par exemple, un local où l’air estchauffé à 20°C.

1 Si les parois du local sont également à20°C, la température ressentie parnotre corps est égale à 20°C. À cettetempérature, nous éprouvons une sen-sation de confort.

2 Par contre, si les parois du local sont à16°C, la température ressentie parnotre corps est égale à 18°C. Nouséprouvons alors une sensation d’incon-fort : nous frissonnons.

Dans ce cas, pour atteindre une tempéra-ture de confort de 20°C, il faudra pousserla température de l’air à 24°C((16°C + 24°C) /2 = 20°C), c’est-à-dire aug-menter le chauffage et donc consommerplus d’énergie.

Construire, rénover, habiter…66

La chaleur se déplace toujours ducorps le plus chaud vers le corps leplus froid

Outre le rayonnement, il existe deux autresmodes de transmission de la chaleur d’uncorps à un autre :

• par convection : au contact d’un corps solidechaud (un radiateur par exemple), l’air enmouvement s’échauffe etse dilate. Il devientalors plus léger et atendance à s’éle-ver, puis ilredescenden se refroi-dissant lelong desparois dulocal, et ainsi desuite… Une circu-lation spontanéede l’air s’établit dans le local. C’est de cettefaçon que le chauffage parconvection réchauffe l’air dela maison ;

• par conduction : la chaleurse transmet d’un corpschaud à un autreplus froid parcontact direct.

1 2

20°

20° (air ambiant) 20°(air ambiant)

30-70%

20+202 20° 18°20+16

2

0,2m/sec 0,2m/sec

30% 70%

16°

67Construire, rénover, habiter…

Dans l’habitat, pour obtenir une tempéra-ture des parois suffisamment élevée, ilfaut isoler les parois et privilégier les sys-tèmes de chauffage qui fonctionnent prin-cipalement par rayonnement (ils chauf-fent les parois de la maison).

20°C devant, 20°C derrière, 20°Csur les côtésLe corps humain aime à être réchauffélatéralement ! Il est donc particulièrementsensible à la température des parois verti-cales qui l’entourent : lorsqu’elles sontfroides, il rayonne sa chaleur vers elles(comme pour les réchauffer). La tempéra-ture des parois constitue donc un facteurimportant de confort. Ainsi, dans unecathédrale, nous éprouvons souvent unesensation de froid : le chauffage de l’airsuffira difficilement à compenser la trans-mission de notre chaleur vers les pierresfroides des murs.

En augmentant la température de surfacedes parois, on évite l’inconfort du rayon-nement froid des parois.

2°C en moins pour la tête !Notre tête a besoin de moins de chaleurque le reste du corps : à -10°C, on peutencore sortir sans chapeau, par contre,une « petite laine » pour le corps et deschaussettes aux pieds ne sont pas super-flues. Toutefois, pour un confort homo-gène, « des pieds à la tête », la différenceentre la température du sol et celle du pla-fond ne devrait pas dépasser 2°C.

À 20°C, le fond de l’air est encorefrais !L’évaporation de la sueur provoque unesensation de froid au niveau de la peau.Plus l’air est chaud, plus la transpirations’accentue. Un air relativement frais limi-tera donc la sensation d’inconfort.

Pourquoi avons-nous froid ?

Le corps humain se refroidit en cédant unepartie de sa chaleur à son environnement, engénéral plus froid que lui. Ainsi, il cède de sachaleur à l’air ambiant par convection, auxparois environnantes par rayonnement (sur-tout vers les parois extérieures plus froides,comme les fenêtres, les murs non isolés…), ausol par conduction (via la plante des pieds). Ilen transmet aussi par la respiration et par l’é-vaporation de la sueur au niveau de la peau26.

Des échanges thermiques trop importantssont ressentis comme inconfortables.

Les pertes de chaleur du corps humain

Par convection : 35%.Par rayonnement : 35%.Par la transpiration : 24%.Par conduction : 1%.

26 | L’INGESTION DE NOURRITURE INTERVIENT POUR UN PEU PLUS DE 5% DANS LES PERTES THERMIQUES DU CORPS HUMAIN.

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Construire, rénover, habiter…68

Un petit tour du côté del’hygromètre : 30 à 70%d’humidité relative !Une humidité relative de l’aircomprise entre 30 et 70% est ressentiecomme confortable.

Un air trop sec (< 30% d’humidité rela-tive) augmente l’évaporation de la sueur,entraîne un assèchement des muqueusesdes yeux et du nez, qui s’irritent et peu-vent alors moins bien remplir leur fonc-tion. De plus, l’air sec maintient les pous-sières en suspension dans l’air intérieur(humides, elles sont alourdies et retom-bent sur le sol) et crée ainsi une ambiancepropice aux phénomènes allergiques.

Une ambiance trop humide (� 70% d’hu-midité relative) est étouffante, car elleentrave l’évaporation de la sueur.

Un petit tour du côté del’anémomètre : l’air est calme !Plus la vitesse de l’air au voisinage dela peau est élevée, plus les échangesde chaleur par convections’accentuent. La sensation d’inconfortapparaît avec une vitesse de l’airsupérieure à 0,2 m/s (sauf lorsque l’airest très chaud).

De même, l’air en mouvement refroidit lecorps humain en augmentant l’évapora-tion de la sueur à la surface de la peau.

« Construire » le conforthygrothermiqueIl faut « construire » le conforthygrothermique dès la conception dela maison.

Des matériaux pour labioconstructionCertains matériaux contribuent à amé-liorer les conditions de confort dans l’ha-bitat :

3 les matériaux hygroscopiques commele bois non traité, l’argile, le plâtrenaturel, la chaux… aident à maintenirune humidité constante à l’intérieur dela maison ;

3 les matériaux « lourds » (à forte inertiethermique), comme la pierre, la terrecuite, la terre crue… aident à maintenirune température constante à l’intérieurde la maison.

L’isolation thermique des paroisL’isolation thermique des parois par l’exté-rieur permet d’augmenter la températurede surface des parois et préserve leurcapacité à absorber la chaleur en excès.

La ventilationLa ventilation des locaux permet d’évacuerà l’extérieur la vapeur d’eau produite à l’in-térieur. Elle prévient ainsi les phéno-mènes de condensation et l’apparition demoisissures dans la maison.

Le chauffage des locauxEn matière d’habitat durable, il faut éva-luer les systèmes de chauffage en prioritéen fonction de leur consommation d’é-nergie et de leur influence sur le confortet la santé des habitants.

En optant pour un système de chauffagequi fonctionne principalement par rayon-nement, on devra chauffer moins pourobtenir la même sensation de confortqu’avec un système qui fonctionne engrande partie par convection… Or,chauffer à 20°C plutôt qu’à 22°C permetd’économiser 10% d’énergie sur uneannée !

Construire, rénover, habiter…

La plupart des corps de chauffe émettentla chaleur à la fois par convection et parrayonnement. En règle générale, pourfonctionner principalement par rayonne-ment, le corps de chauffe aura une surfaceimportante et une température de surfacemodérée (systèmes fonctionnant à bassetempérature).

Les radiateurs

De grande taille (2 m x 2 m, par exemple),les anciens radiateurs en fonte27 conte-naient beaucoup d’eau circulant à bassetempérature (50°C, voire 30°C). La chaleur

fournie par l’eau chaude était accumuléedans la simple paroi lourde du radiateur(inertie thermique), puis émise (à 80%par rayonnement) lentement dans toutesles directions et transmise à toutes les sur-faces plus froides du local.

Produire de l’eau à bassetempératureDans les systèmes de chauffage à basse tempé-rature, l’eau chaude peut être produite parune chaudière à haut rendement à basse tem-pérature (au gaz naturel, au mazout ou aubois), des panneaux solaires ou une pompe àchaleur.

Le chauffage par rayonnement

Comme le soleil, il chauffe notre corps et lesparois du local. Celles-ci émettent à leur tourde la chaleur dans toutes les directions. Toutle local est chauffé uniformément.

Le délai de mise à température du local estplus long. Mais le local se refroidit moins vitelorsque la source de chaleur est coupée : lesparois ré-émettent lentement la chaleurabsorbée.

L’air n’est pas chauffé : il reste relativementfrais et est moins sec.

Les parois du local sont chaudes.

Il n’occasionne pas de mouvements d’air : lavitesse de l’air est normalement inférieure à0,1 m/s.

Le chauffage par convection

Il chauffe l’air du local et l’air chaud ne faitqu’effleurer la surface de notre peau. L’air chaud monte et réchauffe en priorité lapartie de notre corps qui en a le moinsbesoin : la tête. Plus bas, l’air est plus froid : ilfaut chauffer davantage pour avoir chaud« des pieds à la tête » : il faudra 30°C au pla-fond pour avoir 20°C dans la pièce.

Si la source de chaleur est suffisamment puis-sante, il permet une mise à température plusrapide du local, l’air se réchauffant plus viteque les parois. Mais le local se refroidit plusrapidement lorsque la source de chaleur estcoupée.

L’air est chauffé : il est moins frais et plus sec.

Les parois du local sont plus froides : il fautchauffer davantage pour obtenir une sensa-tion de confort.

Il produit des mouvements d’air entraînantpoussières, polluants, allergènes… L’habitantse trouve en permanence dans un nuage depoussières.La vitesse de l’air peut atteindre 0,4 m/s.Il « souffle » donc 4 fois plus fort et il fautchauffer davantage pour obtenir une sensa-tion de confort.

Lorsque « confort » rime avec « économie » !

69

27 | ON TROUVE DANS LE COMMERCE DES RADIATEURS EN TÔLE D’ACIER ÉPAISSE FABRIQUÉS DANS DES FORMES PLUS CONTEMPORAINES. LEUR COÛT ESTRELATIVEMENT ÉLEVÉ.

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Construire, rénover, habiter…70

Aujourd’hui, pour des raisons écono-miques, on construit des radiateurs pluspetits et avec des tôles en acier ou en alu-minium plus minces. Ils peuvent contenirmoins d’eau qui doit ainsi circuler à destempératures plus élevées (entre 70°C et90°C) fournissant principalement de lachaleur par convection. Leurs tôles mincesne permettent pas d’accumuler la chaleurfournie par l’eau chaude : la chaleur estdirectement transmise à l’air froid quientre ainsi en mouvement. Par exemple,avec un radiateur (1 m x 1 m) comprenantplus de 3 tôles et pourvu d’ailettes deconvection (effet de cheminée augmentantla vitesse de l’air), la part de convection peutatteindre 90%. Un tel radiateur porteraitmieux le nom de convecteur.

Avec les convecteurs, la transmissionthermique s’effectue presque exclusive-ment par convection : l’appareil attire l’airfroid situé sous lui, le réchauffe et libèrel’air chaud par le haut. Plus le cache-convecteur est haut, plus rapide est le fluxd’air chaud (effet de cheminée).SOURCE : LE CHAUFFAGE CENTRAL DANS LES HABITATIONS, MINISTÈRE DELA RÉGION WALLONNE, DGTRE, JAMBES, 1998, P. 16.

¡ À consulter :Le chauffage central dans les habitations.

Le plancher chauffant

Dans le cas d’un chauffage par le sol, latransmission de chaleur s’effectue surtoutpar rayonnement. Le plancher chauffantchauffe le local par l’intermédiaire d’unechape massive en béton (inertie ther-mique) parcourue par un réseau detuyaux en serpentins dans lesquels l’eaucircule à basse température : entre 25°C et40°C (50°C maximum).

Vu son inertie thermique, le chauffage parle sol est un système de chauffage à réac-tion lente : son utilisation est donc décon-seillée dans les habitations où les occu-pants ont un rythme de vie varié ou sontsouvent absents.

Les murs chauffants

Les murs chauffants accumulent la cha-leur fournie par de l’eau chaude à bassetempérature, puis la rayonnent uniformé-ment et latéralement dans le local (le corpshumain aime à être chauffé latéralement).

Les tuyaux d’eau en serpentins sont inté-grés dans les murs : dans des blocs deterre cuite ou de silico-calcaire munis decreux, dans des panneaux de finition enplâtre ou dans l’enduit de finition enplâtre ou en argile. Ils s’adaptent aussi à larénovation des bâtiments anciens lorsqu’ilfaut refaire des parois intérieures etlorsque l’on ne souhaite pas installer unplancher chauffant pour conserver desplanchers légers existants.

Si l’eau chaude est fournie par une pompeà chaleur, il faut prévoir suffisamment desurface de murs (au moins 60 m2) pourpouvoir travailler avec des températuresd’eau de 25 à 35°C. Avec moins de surfacede murs, on doit augmenter la tempéra-ture de l’eau et la pompe à chaleur n’estplus performante : elle consomme plusd’électricité pour son fonctionnement.

En limitant à 2 m la hauteur des tuyaux d’eaudans des murs de 2 m 50, on ne chauffe pas les50 cm restants (notre tête a besoin de moinsde chaleur). C’est un quart du volume de lamaison que nous ne devons pas chauffer !SOURCE : MARCELLE HAUSEUX, CHAUFFAGISTE.

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Construire, rénover, habiter… 71

La régulation de la température s’opèrecomme pour les radiateurs classiques :thermostats, vannes thermostatiques…

Le feu ouvert

C’est le type même du chauffage parrayonnement, mais l’absence d’une massed’accumulation rend impossible uneémission de chaleur prolongée. Dans unfeu ouvert, la température des parois inté-rieures reste trop faible pour réaliser unecombustion complète : son rendement estfaible et des substances toxiques peuventêtre émises pendant la combustion.

Les poêles

Lorsqu’on brûle du bois, il faut veiller à cequ’il soit bien sec sinon unegrande part de l’énergie pro-duite sera perdue, car elle ser-vira à transformer en vapeur

d’eau l’humidité contenue dans le bois. Lacombustion, moins efficace, entraîneraalors des émissions de substancestoxiques. L’idéal est d’utiliser du boiscoupé depuis deux ans et stocké à l’abrides intempéries.

Les poêles classiques (à bois et aucharbon) à simple paroi en tôle sont sou-vent considérés comme des systèmes quiproduisent de la chaleur par rayonne-ment. Mais leur paroi extérieure atteintfacilement des températures supérieuresà 300°C, entraînant un important déplace-ment d’air et faisant ainsi grimper la pro-portion de chaleur de convection jusqu’à80%. L’absence d’une masse d’accumula-tion (inertie thermique) rend impossibleune émission de chaleur prolongée. Il estnécessaire d’alimenter régulièrement lefeu pour maintenir la chaleur du local. Ausein du corps de chauffe, la températureest trop basse pour garantir une combus-tion complète. Néanmoins, on trouve surle marché d’excellents poêles en fonte

fonctionnant en continu grâce à unréglage de la combustion performant.

Certains poêles, comme les poêles en stéa-tite28, les poêles en faïence (d’origineautrichienne) et les poêles de masse sontconçus pour fonctionner en grande partiepar rayonnement : ils sont revêtus dematériaux « lourds » (briques ou pierresréfractaires, béton réfractaire, terre crue…)capables d’accumuler la presque totalitéde la chaleur produite par la combustion(leur température de surface ne dépassepas 150°C). La chaleur est ensuite resti-tuée de manière progressive (le poêle sevide de sa chaleur), principalement parrayonnement. Les matériaux « lourds »maintiennent, au sein du foyer, une tem-pérature de combustion élevée (supé-rieure à 800°C) garantissant une combus-tion complète.

Avec un long temps de chauffage et unlong temps de refroidissement des locaux,ces poêles sont bien adaptés à une habita-tion occupée en permanence. Leursinconvénients sont leur encombrement etleur prix élevé. Mais il existe des modèlesplus compacts et à meilleur marché.

28 | IL EST REVÊTU D’UNE PIERRE RÉFRACTAIRE NATURELLE : LA STÉATITE (LES FINLANDAIS L’APPELLENT PIERRE À FEU).

Le mode de vie des habitants doit êtreadapté au chauffage au bois qui nécessited’allumer le feu chaque jour.

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Construire, rénover, habiter…72

La qualité de l’air intérieurL’air intérieur de nos maisons n’est pasà l’abri des pollutions ! Pourconstruire, rénover, aménager,entretenir, bricoler, nous chauffer,cuisiner… nous importons, dans nosmaisons, toutes sortes de matériaux,de produits et d’équipementssusceptibles de libérer dans l’airintérieur des polluants divers : des gaz,des solvants, des poussières, des fibres,des pesticides, des contaminantsbiologiques…

Ainsi, l’air que nous respirons à l’intérieurest souvent chargé d’un « cocktail » de pol-luants susceptibles d’affecter notre santé.Dans certains cas, et pour certaines sub-stances, la pollution peut être équivalente ouplus importante à l’intérieur qu’à l’extérieur.

La pollution intérieure peut être à l’originede pathologies chroniques diverses :fatigue, maux de tête, irritations, allergies,asthme, sensibilité accrue aux produitschimiques, troubles de la reproduction,du système immunitaire et du systèmenerveux… Elle peut parfois être la cause dedécès : à court terme, comme dans le casd’une intoxication au monoxyde de car-bone (CO); à plus long terme, commedans celui du cancer !

Selon nos activités, nous passons de 80 à90% de notre temps dans des milieuxintérieurs : à la maison, sur notre lieu detravail ou à l’école, dans les moyens detransport, les magasins, les cinémas, lesrestaurants, les centres sportifs, les hôpi-taux…

Il n’est pas toujours facile d’évaluer avecprécision les risques pour lasanté dus à l’exposition auxpolluants intérieurs. Ainsi, onmanque de données sur leseffets à long terme de faiblesconcentrations de polluants

(exposition à de faibles doses, 24 heuressur 24, la vie durant). De plus, les popula-tions exposées montrent des sensibilitésdiverses selon qu’il s’agira d’adultes enbonne santé, de jeunes enfants en crois-sance, de femmes enceintes, de per-sonnes âgées, malades ou sous-alimen-tées. « Parfois, un facteur unique est encause : c’est le cas du saturnisme, dont le seulfacteur causal est l’absorption de plomb.Mais, plus fréquemment, plusieurs facteurssont en jeu. Ils sont soit clairement établis,soit suspectés, unanimement établis oucontroversés. »SOURCE : DR ROLAND, Mme M. PREVOST, FÉDÉRATION DES MAISONSMÉDICALES ET DES COLLECTIFS DE SANTÉ FRANCOPHONES.

Enfin, certains polluants peuvent ren-forcer les effets d’autres polluants : parexemple, l’exposition aux oxydes d’azote(NOX), émis lors de la cuisson au gaz desaliments, augmente le risque d’allergieaux acariens ou à d’autres allergènes pré-sents dans la maison.

Il ne faut pas perdre de vuela dimension sociale de laproblématique santé-envi-ronnement : les moisis-sures, les intoxications auCO, le saturnisme… sur-

viennent le plus souvent dans des habita-tions vétustes occupées par des personnesdéfavorisées. Il faudrait prioritairementprendre en compte de telles situations.

® Qui contacter ?RISQUE (Réseau d’Intervention en Santéet QUalité de l’Environnement asbl.

Les principaux polluants de l’airdans l’habitatConnaître l’origine de la présence depolluants à l’intérieur de noshabitations permet de concevoir, deconstruire, d’aménager et d’habiterdes maisons durablement adaptéesaux exigences de santé des futursoccupants.

Construire, rénover, habiter…

¡ À consulter :Les pollutions dans l’air intérieur des bâtiments.Diagnostic. Incidences sur la santé.

Site internet de la Fédération Belge contre leCancer : www.cancer.be.

Site internet du Projet Sandrine (SANté-Développement duRable-INformation-Environnement) :www.ful.ac.be/hotes/sandrine.

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Construire, rénover, habiter…74

La fumée de tabacLe tabagisme est la source principale desubstances cancérigènes à l’intérieur desbâtiments : la combustion du tabac pro-duit du benzène et des goudrons quijouent un rôle majeur dans le risque d’ap-parition du cancer du poumon.

Mais la fumée de tabac apporte des cen-taines d’autres substances nuisibles à lasanté. Parmi elles, le monoxyde de car-bone (CO) : il se fixe sur l’hémoglobine dusang (à la place de l’oxygène) et réduitainsi l’oxygénation des tissus et desorganes de notre corps. La nicotine quantà elle se fixe dans le cerveau et est respon-sable de la dépendance physique au tabac.

Le tabac ne nuit pas seulement à la santédes fumeurs : chez les cohabitants non-fumeurs (les enfants en particulier), letabagisme passif est responsable de mauxdivers : irritations des yeux, du nez et de lagorge, maux de tête, vertiges, nausées,fatigue… Il augmente le risque de déve-loppement d’allergies respiratoires et… decancer du poumon : l’OMS estime qu’en-viron 10% des cancers du poumon chez

les non-fumeurs seraient dusà l’exposition à la fumée decigarette ambiante.

Même une bonne ventilationne peut garantir une qualité de l’air satis-faisante dans un local occupé par un ouplusieurs fumeurs.

Les gaz de combustionPour chauffer notre maison, pour pro-duire de l’eau chaude et pour cuisiner,nous brûlons des combustibles contenantdes atomes de carbone : du mazout, ducharbon, du gaz ou du bois.

Pendant la combustion, la température s’é-lève dans l’appareil de chauffage : les gazcombustibles se combinent alors à l’oxy-gène de l’air (O2) et s’enflamment en déga-

geant de la chaleur. Si elle est complète, lacombustion ne devrait pratiquement pasproduire de fumée, sinon un peu de «fumée blanche » contenant du dioxyde decarbone (CO2) et de la vapeur d’eau (H2O),deux produits non toxiques pour l’Hommeet présents naturellement dans l’air quenous expirons. Une fumée noire indiqueune combustion incomplète. Celle-ciinduit deux types de nuisances :

3 elle gaspille l’énergie : une partie de l’é-nergie contenue dans le combustibles’échappe avec la fumée (rendementmédiocre des appareils de chauffage) ;

3 elle est source de pollution de l’air : lesgaz imbrûlés contiennent de nom-breuses substances nuisibles à l’envi-ronnement et à la santé : monoxyde decarbone (CO), oxydes d’azote (NOx),particules fines, dioxines…

Pour que la combustion soit complète,elle doit s’effectuer en présence de suffi-samment d’oxygène dans l’air – pourbrûler 1 ml de gaz, il faut 10 ml d’air – etdans des appareils performants garantis-sant une température de combustioninterne élevée, supérieure à 800°C – lesgaz ne brûlent complètement qu’à cettetempérature.

Les installations au gaz (pour le chauffageet la cuisson) peuvent être une sourceimportante d’oxydes d’azote (NOx).Formés à haute température par réactionde l’azote avec l’oxygène de l’air, ils s’accu-mulent dans la pièce (par exemple aumoment de la préparation des repas) aug-mentant ainsi le risque d’affections dusystème respiratoire. Il faut les évacuerpar une hotte aspirante.

La combustion des combustibles liquides(gaz, pétrole, mazout) produit de la vapeurd’eau, beaucoup plus que lorsque l’onbrûle du charbon. Cette eau contribue àaugmenter l’humidité relative des locaux.

Construire, rénover, habiter… 75

® Qui contacter ?En cas d’intoxication au CO :

• Service 100 ;• Centre Antipoisons : 070/245 245 (urgences).

Pour des informations concernant l’utilisationdes appareils de chauffage :

• Association Royale des Gaziers Belges, Ruede Rhodes 125 à 1630 Linkebeek, tél.02/383 02 00, fax 02/380 87 04, e-mail :[email protected] ;

• Cedicol (Centre d’information des combus-tibles liquides asbl), Rue de la Rosée, tél.02/558 52 20, fax 02/523 97 88, e-mail :[email protected], site internet :www.informazout.be ;

• Fédération nationale des grossistes belgesen charbon, Rue Duquesnoy 14 à 1000Bruxelles, tél. 02/513 14 07.

¡ À consulter :Vous possédez un chauffe-eau ou unchauffe-bain au gaz, un appareil dechauffage mobile (poêles à pétrole,« butagaz », panneaux radiants…), un poêleau charbon ? Le Centre Antipoisons et l’asblCultures et Santé ont réalisé pour vous desbrochures décrivant les règles à respecterpour prévenir tout risque d’intoxication auCO.

Prévenir l’intoxication au CO. Le guide de lamaison.

Attention au CO !

Témoignage : le monoxyde de carbone

Le monoxyde de carbone (CO) est un gazinodore, incolore et insipide. Il se formelorsque, par suite d’une insuffisanced’oxygène, la combustion du combustible(charbon, mazout, pétrole, gaz ou bois) estincomplète. Le CO se mêle alors insidieu-sement à l’air que l’on respire, se fixe surl’hémoglobine du sang qui perd ainsi desa capacité à transporter l’oxygène : l’oxy-génation des tissus et des organes tels queles muscles, le cœur ou le cerveau s’entrouve réduite.

Dans le cas d’une intoxication aiguë auCO, la victime a mal à la tête, se plaint devertiges. Elle se sent de plus en plus fati-guée, elle peut avoir des nausées et semettre à vomir. Si, à ce stade, elle n’est passecourue très vite, elle risque de s’éva-nouir et de tomber dans un coma profondpouvant entraîner la mort.

Toutes les intoxications au CO ne sont pasaussi graves. Dans un bon nombre de cas,les personnes sont exposées chronique-ment à de faibles quantités de CO. Elles

présentent alors des symptômes assezvagues : maux de tête, lourdeur d’es-tomac, faiblesse musculaire, difficulté deconcentration, modification de l’humeur…

En Belgique, chaque année, on déplore ledécès d’une centaine de personnes, et prèsde 2 000 sont hospitalisées des suitesd’une intoxication au CO !

Les causes d’intoxications au CO sontvariables. À Bruxelles, le principal respon-sable est le chauffe-eau de 5 L non rac-cordé à une cheminée et alimentant unedouche. Dans les anciennes régionsminières de Charleroi, Mons ou Liège,c’est le refoulement des poêles au charbonlors de périodes de redoux – en automne(octobre-novembre) et au printemps(mars-avril) – qui cause le plus de vic-times. Pendant ces périodes, on réduit l’al-lure de la combustion : une combustionau ralenti est toujours incomplète !

Docteur Bernadette Tissot,Centre Antipoisons.

SOURCE : CAHIERS HUB, MINISTÈRE FÉDÉRAL DES AFFAIRES SOCIALES,DE LA SANTÉ PUBLIQUE ET DE L’ENVIRONNEMENT, DÉPARTEMENT DESRELATIONS INTERNATIONALES.

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Construire, rénover, habiter…

Si, dans un local, l’apport d’air frais nepeut être suffisant et/ou si la cheminée estdéfectueuse, on peut opter pour des radia-teurs, chauffe-bains, et chaudières étan-ches (appareils à ventouse) : l’air frais estaspiré de l’extérieur et l’air vicié est rejetéà l’extérieur. Pour toutes ces installations,il faut exiger un agrément technique.

À Bruxelles, certaines inter-communales accordent uneprime de 247,89 1 pour leremplacement d’unchauffe-bain raccordé à unecheminée de mauvaise qua-lité par un chauffe-bain étanche.Renseignez-vous pour connaître les inten-tions de votre intercommunale.

La combustion incomplète du mazout oudu bois peut produire des substances can-cérigènes dont le benzène et des parti-cules fines. Il faut veiller à brûler ces com-bustibles dans des appareils qui assurentune combustion complète.

Du benzène peut aussi être émis par éva-poration du mazout lors de son stockage.Il faut enterrer la citerne ou la placer dansun sous-sol qui n’est pas situé sous les

chambres ou les pièces de séjour. Latuyauterie de ventilation de la citerne doitobligatoirement déboucher à l’extérieurdu bâtiment, à l’air libre. Des problèmesd’odeur dans le local de stockage témoi-gnent d’une ventilation insuffisante.

La cheminée

La cheminée constitue le meilleur moyenpour évacuer les gaz de combustion. Pourgarantir son fonctionnement optimal, cer-tains points doivent être étudiés dès saconception : vents, diamètre, étanchéité etisolation thermique du conduit, hauteurdu débouché… Demandez l’agrémenttechnique du conduit de cheminée choisi.Dans tous les cas, c’est le type de chaudièrequi doit déterminer le type de conduit.

¡ À consulter :Les cheminées.

On a changé la façon dese chauffer mais pas lescheminées !

Souvent, les problèmes relatifs au tirage desanciennes cheminées sont liés au fait que latechnologie des chaudières a progressé tandisque les cheminées n’ont pas évolué :

• l’installation de chaudières à haut rende-ment produisant des fumées moins chaudesa pour effet de diminuer le tirage de la che-minée : c’est la différence entre latempérature des gaz de combustion et cellede l’air extérieur qui détermine le tirage dela cheminée ;

• le remplacement d’un chauffage au charbonpar un chauffage au gaz plus humide peutentraîner un encrassement de la cheminée :l’humidité contenue dans les gaz de com-bustion décolle les plaques de suie dans leconduit d’évacuation.

Pour l’adaptation de la cheminée, une bonnesolution consiste à tuber la cheminée avecune gaine métallique (inox). Dans le cas d’uneinstallation au mazout produisant des fuméesacides, le tubage de la cheminée doit être enacier inoxydable de très bonne qualité.

Les citernes à mazout d’un volume supérieurou égal à 3 000 litres doivent répondre auxspécifications imposées par le RGPT(Règlement Général pour la Protection duTravail) et subir périodiquement (en fonctionde la date d’acquisition du réservoir) un testd’étanchéité (Arrêté du Gouvernement wal-lon du 11 janvier 1993, Moniteur Belge du 17janvier 2001). Depuis le ler mai 2001, les citer-nes non conformes ne peuvent plus êtreremplies.SOURCE : ENVIRONNEMENT ET GESTION. LETTRE D’INFORMATIONBIMENSUELLE POUR LA GESTION DE L’ENVIRONNEMENT, À L’USAGEDES ENTREPRISES ET DES INSTITUTIONS, ÉDITIONS KLUWER,BRUXELLES, 7 JUIN 2001, P. 12/1 ET 12/2.

La surveillance des cuvesà combustible liquideenfouies dans le sol

76 Construire, rénover, habiter…

Les composés organiques volatilsLes COV sont des composés chimiquesqui ont tendance à se volatiliser à tempé-rature ambiante et donc à diffuser dansl’air intérieur. Dans la maison, ils sontémis par les produits d’aménagement,d’entretien et de bricolage (peintures fraî-ches, décapants, vitrificateurs, colles, sol-vants…), les meubles en panneaux dérivésdu bois, les plaques isolantes de polyuré-thane et de polystyrène, certains revête-ments de sols et de murs, la fumée detabac, la combustion du mazout, ducharbon et du bois…

Après leur pose, les matériaux « solides »comme les moquettes, les isolants, lespapiers peints et les panneaux dérivés dubois peuvent émettre des COV d’unemanière constante pendant plusieurs mois(parfois pendant plusieurs années). Enrevanche, les matériaux « liquides »,comme les peintures, les vernis et les ciresémettent de moins en moins de COV aucours du temps et leur impact sur la santéest donc plus limité (quelques heures àquelques jours après la pose suivant l’aéra-tion du local). Certains matériaux« buvards » comme les papiers peints, lesmoquettes, les rideaux peuvent adsorber,pour un temps, les COV émis pour ensuiteles ré-émettre dans l’air intérieur.

Le chauffage des locaux, une humiditéexcessive et un faible renouvellement del’air favorisent la concentration en COVdans l’air intérieur.

Les COV sont incriminés dans le « syn-drome des bâtiments malades », le SBS(« Sick Building Syndrome »). Les occu-pants des bâtiments à forte concentrationde COV se plaignent de symptômes nonspécifiques : maux de tête, fatigue, irrita-tion et sécheresse des yeux, du nez et de lapeau, nausées, manque de concentra-tion… Ces plaintes disparaissent lors del’abandon du bâtiment (par exemple,durant le week-end pour les occupants debureaux équipés de systèmes centralisésde conditionnement d’air), mais réappa-raissent dès sa réintégration (le lundi !).

Les COV participent à l’effet de serre et àl’augmentation de la teneur en ozone en

basse atmosphère (0-10 km).L’ozone peut entraîner tempo-rairement une diminution desfonctions pulmonaires, surtoutchez les personnes âgées, les

personnes atteintes de faiblesses respira-toires et les sportifs.

Un ramoneur sachantmonter sur le toit estun bon ramoneur !

Aujourd’hui, peu de ramoneurs se lancentencore à l’assaut des toitures : le ramonageest réalisé via l’intérieur de la maison. Or,monter sur le toit est l’occasion de réaliser unétat des lieux du conduit de la cheminée : sondébouché, son étanchéité et son tirage.

Le ramonage des cheminées est obligatoirechaque année pour les installations de chauf-fage alimentées au mazout ou au charbon(Arrêté Royal du 6 janvier 1978, MoniteurBelge du 9 mars 1978). Faute de contrôles, iln’est pas toujours réalisé. Pour les installationsau gaz, un ramonage de la cheminée estconseillé tous les trois ans. Dans le futur, unenouvelle réglementation devrait inclure lesinstallations de gaz et des systèmes de contrô-le du respect de la réglementation serontétablis.

Attention à la voituredans le garage !

Les gaz d’échappement des véhicules sontune source de polluants (monoxyde de carbo-ne (CO), benzène, particules…). En particulier,une intoxication au CO peut survenir si onlaisse tourner le moteur d’une voiture dansun garage clos. Le garage ne devrait pas êtrecontigu aux pièces de vie.

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Les solvants organiques

Les solvants sont des substances qui ont lepouvoir d’en dissoudre d’autres commeles liants des peintures, les graisses…

L’eau est le seul solvant minéral. Les sol-vants organiques font, pour beaucoup,partie des COV : parmi eux, les hydrocar-bures (xylène, benzène, toluène, white-spirit), les solvants chlorés (dichloromé-thane, tétrachloroéthane), les solvants oxy-génés (acétone, alcool, ester, éther). Ainsi,on peut trouver du white-spirit dans lespeintures et les vernis, du toluène dans lescolles et adhésifs pour tissus muraux etmoquettes et dans certains produits detraitement du bois, du dichlorométhanedans les décapants…

En vente libre, les solvants sont largementutilisés dans la maison sans qu’on ne prêteattention aux risques pour la santé et l’en-vironnement liés à leur utilisation.

Les solvants organiques pénètrent dansl’organisme le plus souvent par inhalation,mais aussi par la peau, par exemple à l’oc-casion du lavage des mains avec du white-spirit. Solubles dans les graisses, ils sont

facilement absorbés par les organes richesen graisse comme le foie, le cerveau et lamoelle osseuse. Normalement, ils sont éli-minés lors de l’expiration et au cours d’unesérie de biotransformations dans le foie.Mais cette capacité d’élimination varied’un individu à un autre : dans certainscas, le processus peut conduire à uneintoxication allant d’une simple réactionallergique… au cancer.

Des symptômes comme des maux de tête,de la fatigue chronique, des vertiges, despertes de mémoire, de l’irritabilité peuventêtre dus à une intoxication chronique auxsolvants.

Les solvants peuvent aussi être irritantspour la peau (dermatoses, allergies, brû-lures), les yeux et les muqueuses. Endétruisant la pellicule graisseuse protec-trice de la peau, ils facilitent la pénétrationd’autres substances toxiques.

Certains solvants, comme le benzène, ontdes effets cancérigènes ou potentiellementcancérigènes. Certains peuvent aussientraîner des mutations génétiques ou desmalformations chez le fœtus.

Construire, rénover, habiter…78

Comment éviter de faire entrer lessolvants à la maison ?

Lors du choix de peintures, de vernis, de colles…,évitez les produits qui contiennent des solvantsorganiques de synthèse. Préférez les produits àbase de solvants organiques naturels ou, mieux,à base d’eau.

Pour décaper les peintures et les vernis, préférezdes produits sans dichlorométhane. Utilisez, parexemple, des produits à base de résine de pin etune brosse bien dure.

Aérez pendant et après les travaux de rénova-tion.

Soyez économe, laissez décanter les solvantsusagés et réutilisez-les pour nettoyer le matériel.

Fermez les récipients contenant des solvants.

Stockez les solvants dans des locaux ventilés.

Des plantes « attrape-polluants » !

Des expériences menées par la NASA (AgenceSpatiale Américaine) ont montré que desplantes d’intérieur comme le lierre (Hederahelix), le dragonnier (Dracaena marginata), legerbéra (Gerbera), le chrysanthème(Chrysanthemum)… sont capables d’assainirl’air ambiant : des bactéries parasites adhé-rant à leurs racines absorbent les COV et lestransforment en éléments nutritifs pour lesplantes.

Attention cependant, certaines plantes vertespeuvent être responsables d’allergies.

® Qui contacter ?ORPAH (Office Régional de Promotionde l’Agriculture et de l’Horticulture),Rue Burniaux 2 à 5100 Jambes, tél.081/33 17 00, fax 081/30 54 37.

Construire, rénover, habiter… 79

Le formaldéhyde

Le formaldéhyde (HCHO) est le COV leplus répandu dans les bâtiments. C’est ungaz incolore à odeur piquante et péné-trante que l’on peut sentir, par exemple,en ouvrant des armoires neuves fabri-quées à partir de panneaux de particules.Il sert de solvant et/ou de produit deconservation pour certaines résines,laques, colles, vernis, encres… On letrouve dans les panneaux dérivés du bois,les mousses isolantes urée-formol, leslaines de verre et de roche, les peintures,les vitrificateurs, les cosmétiques, lestissus d’ameublement, les cuirs, lesmoquettes… Il est aussi émis lors descombustions (chauffage et tabagisme). Leformaldéhyde est la cause principale de lamauvaise qualité de l’air dans les cara-vanes, les maisons préfabriquées et leshabitations abondamment garnies demoquettes et d’éléments en panneauxdérivés du bois : armoires, étagères, meu-bles de cuisine, parquets, cloisons… Émispar ces matériaux, le formaldéhyde peutêtre adsorbé par d’autres, puis ré-émis.Les émissions diminuent avec l’âge desmatériaux, mais peuvent persister plu-sieurs années. Elles augmentent lorsquela température et l’humidité ambiantessont élevées.

Très soluble dans l’eau, le formaldéhydepénètre facilement dans nos muqueuseset est à l’origine de symptômes diverschez les personnes sensibles : irritationsde la peau (rougeur, eczéma), des yeux(conjonctivite), du nez et de la gorge (toux,rhinite, sinusite), allergies, asthme, mauxde tête, fatigue, nausées, vertiges, otiteschez les jeunes enfants…

Le formaldéhyde est classé par l’IARC(International Agency for Research onCancer) dans la catégorie 2A : cancérigènehumain probable. Mais les concentrationsmesurées dans les maisons sont trop fai-bles pour induire le cancer.

L’amianteLe terme « amiante » (du grec amiantos,incorruptible) ou son synonyme« asbeste » (du grec asbestos, incombus-tible) désigne six variétés de silicates fib-reux naturels qui se répartissent en deuxgroupes :

3 les serpentines, avec la chrysotile(amiante blanc), variété qui a été la plusutilisée dans l’industrie (elle représente90% de l’utilisation industrielle de l’a-miante) ;

3 les amphiboles, avec l’amosite (amiantebrun), la crocidolite (amiante bleu), l’an-thophyllite, l’actinolite et la trémolite.

On extrait l’amiante de mines situéesprincipalement en Afrique du Sud, auBrésil, au Canada, en Chine en Europe del’Est et en Russie.

Comment réduire le taux deformaldéhyde dans la maison ?

La mesure la plus efficace consiste à éviter lesmatériaux de construction et le mobilier enpanneaux dérivés du bois. Mieux vaut utiliserdes bois massifs. Si cela n’est pas possible(coût plus important), il faut préférer des pan-neaux dérivés du bois à faible taux d’émissionde formaldéhyde.

Obturez les ouvertures dans le mobilier enpanneaux de particules (petits trous pourfixer les planches d’une bibliothèque, parexemple) et traitez les surfaces non couvertesd’un revêtement synthétique avec un vernisétanche.

Ne surchargez pas les pièces de meubles enpanneaux de particules, en particulier leschambres à coucher.

Évitez les peintures, colles, cosmétiques àbase de formaldéhyde.

Veillez à une bonne ventilation des locaux.

Veillez à ce que l’humidité et la températureambiantes ne soient pas trop élevées : idéale-ment, dans les chambres à coucher, 40 à 45%d’humidité relative et 15 à 16°C.

Ne fumez pas dans les locaux.

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Construire, rénover, habiter…80

L’amiante a la propriété de pouvoir sediviser en fibrilles extrêmement fines, lon-gues et solides, invisibles à l’œil nu. Leurlongueur peut être 100 fois supérieure àleur diamètre. Ce dernier se mesure endixièmes, voire en centièmes de micro-mètre 29.

L’inhalation des fibres d’amiante disper-sées dans l’air expose à quatre types demaladies :

3 l’asbestose est une fibrose pulmonairequi entraîne une altération de la fonc-tion respiratoire. Cette maladie appa-raît 10 à 20 ans après le début d’uneexposition intense et/ou prolongée àl’amiante ;

3 le cancer du poumon peut survenir 20à 30 ans après une exposition intense àl’amiante. Le risque est plus élevé pourles fumeurs ;

3 le mésothéliome est un cancer de laplèvre (enveloppe externe des pou-mons) ou, plus rarement, du péritoine(enveloppe de la cavité abdominale)spécifique de l’amiante. Il semblequ’une exposition même faible ou decourte durée puisse être à l’origine decette maladie. Le temps de latence esttrès long : 30 à 45 ans après le début del’exposition. L’espérance de vie avec unmésothéliome est de 15 mois environ ;

3 des pathologies pleurales bénignescomme les plaques pleurales (épaisse-ments de la plèvre) qui constituent unstigmate de l’exposition.

Les deux premières maladies sonttypiques d’une exposition profession-nelle : elles concernent les travailleurs desmines d’extraction ou des usines qui ontfabriqué des produits contenant de l’a-miante. Par contre, le mésothéliome et lesplaques pleurales, qui ne sont pas liés àune exposition intense ou de longue

durée, peuvent aussi frapper des popula-tions en dehors des mines et des usines.Ainsi, par ordre d’importance d’exposi-tion au risque, on trouve :

3 les plombiers, les électriciens, lesmenuisiers… lorsqu’ils interviennentdans des bâtiments contenant de l’a-miante ;

3 les riverains des entreprises de trans-formation de l’amiante, et les famillesdes travailleurs de l’amiante exposéesaux vêtements de travail ramenés à lamaison.

Les particuliers sont susceptibles d’entreren contact avec de l’amiante à la maison sides matériaux contenant de l’amiante ysont endommagés (par l’usure du tempsou à l’occasion de travaux de démolition,de rénovation ou d’enlèvement de l’a-miante). Ces matériaux sont alors suscep-tibles de disperser des fibres d’amiantedans l’air intérieur. Le nettoyage à hautepression d’une toiture en amiante-cimentpeut libérer de grandes quantités de fibresd’amiante. L’impact sur la santé de ce typed’exposition occasionnelle n’est pasencore connu.

En matière d’exposition à l’amiante dansl’environnement (et dans l’habitat), iln’existe pas de normes… Pour l’OMS, iln’y a pas de seuil en dessous duquel il n’ya pas de risque : l’exposition devrait doncrester aussi basse que possible.Cependant, quelques auteurs, cités parl’OMS, recommandent la valeur guide de1 000 fibres/m3 d’air pour la chrysotile.SOURCE : E. MINNE, CHEF DE PROGRAMME, ISP (INSTITUT SCIENTIFIQUEDE LA SANTÉ PUBLIQUE LOUIS PASTEUR), SECTION TOXICOLOGIE.

Dans les bâtiments contenant des maté-riaux à base d’amiante en bon état, lesteneurs sont généralement inférieures à1 000 fibres/m3.SOURCE : RAPPORT SUR LES EFFETS SUR LA SANTÉ DES PRINCIPAUX TYPESD’EXPOSITION À L’AMIANTE, INSERM (INSTITUT NATIONAL DE LA SANTÉET DE LA RECHERCHE MÉDICALE), FRANCE, 1997.

29 | 1�m (MICROMÈTRE) = 1/1000 000 m.

Construire, rénover, habiter… 81

Fibres et cancer : une question de taille !

Plus une fibre est fine et longue, plus ellepénètre facilement dans le système respi-ratoire : plus elle est « respirable ».

Étant extrêmement fine, une fibre d’a-miante disséminée dans l’air risque depénétrer dans les voies respiratoiresjusque dans les alvéoles pulmonaires.Une fois en place, elle résiste aux méca-nismes d’épuration et de dissolution dansles poumons et peut ainsi persister desmois (amiante serpentine) voire desannées (amiantes amphiboles) dans lespoumons : on dit qu’elle est biopersis-tante.

L’amiante est classé par l’IARC dans lacatégorie 1 : cancérigène humain.

De l’amiante dans la maison ?

À l’heure actuelle, on ne fabrique plus deproduits contenant de l’amiante suscepti-bles de se retrouver dans la maison. Maisles anciens produits sont encore souventen place. À cause de son faible coût et deses propriétés de résistance mécanique,d’incombustibilité, d’isolation thermiqueet acoustique…, l’amiante peut se trouversous bien des formes dans la maison. Lesreconnaître, c’est préserver sa santé :

3 filé, il peut être présent sous forme debourrelets de calorifugeage, de jointsd’étanchéité (entre la chaudière et lebrûleur, par exemple), de gants de cui-sine… ;

3 mélangé à du plâtre ou à de la chaux, ila servi pour isoler les chaudières, lestuyaux de chauffage, les faux pla-fonds… ;

3 mélangé à de la pâte à papier ou à desenduits bitumeux, il a permis la fabri-cation de faux plafonds, de couchesd’usure de revêtements de sols (vinyles,dalles)… ;

3 mélangé à du ciment, il a fourni desobjets en amiante-ciment (de typeEternit) : panneaux muraux, plaquesplates ou ondulées pour les toitures,seuils de fenêtres, bacs à fleurs, tuyauxd’égouts…

Savoir s’il y a de l’amiante dans la maisonn’est pas toujours facile : les matériauxcontenant de l’amiante sont souvent diffi-ciles à identifier et/ou sont parfois cachés(sous une couche de papier peint, parexemple). L’âge du bâtiment peut fournirune indication : interdit depuis 1998, l’a-miante peut donc être présent dans lesbâtiments construits ou rénovés avantcette date, mais c’est dans les années ‘60à ‘80 qu’il a été le plus utilisé. Les facturesd’achat de matériaux ou les devis desentreprises constituent une source d’in-formation. Il est aussi possible d’expédier,pour analyse, des échantillons de maté-riaux à un laboratoire spécialisé. Enfin, onpeut faire réaliser une inspection visuelle(à un certain coût) de la maison par untechnicien spécialisé qui contrôlera lesmatériaux suspectés et, le cas échéant,appréciera leur degré de dégradation.

L’Arrêté Royal du 3 février1998 (Moniteur Belge du 21

février 1998) (abrogé par l’Arrêté Royal du 23octobre 2001) interdit la mise sur le marché, lafabrication et l’emploi des produits contenantles variétés d’amiante du groupe des amphi-boles : la crocidolite, l’amosite, l’anthophyllite,l’actinolite et la trémolite. Il établit égalementune liste de produits interdits contenant de lachrysotile.

Le 4 mai 1999, la Commission européenne aadopté une directive visant l’interdiction de lacommercialisation et de l’utilisation de tousles types d’amiante au sein de l’Union euro-péenne. Cette interdiction sera effective en2005.

L’interdiction del’amiante

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Construire, rénover, habiter…82

® Qui contacter ?Les adresses des laboratoires d’analyse pourl’amiante peuvent être obtenues au Centred’information du Réseau Éco-consommation.

Les précautions à prendre lors d’unéchantillonnage peuvent être obtenues àl’ISP, Section Toxicologie.

Enlever l’amiante ?

Effectuer des travaux d’enlèvement de l’a-miante représente un risque pour lasanté !

Enlever une toiture ou un revêtementmural contenant de l’amiante, décoller unvinyle avec une sous-couche en amiante…peut libérer dans l’air intérieur de grandesquantités de fibres susceptibles d’êtrerespirées, surtout si l’on utilise des outilsà grande vitesse (scies sauteuses, pon-ceuses, foreuses…).

Si le matériau en amiante n’est pasdégradé – il n’y a pas de risque pour lasanté puisqu’il n’y a pas d’exposition auxfibres d’amiante –, mieux vaut parfois lelaisser en place et le recouvrir d’un maté-riau étanche (plaques de plâtre, panneauxde particules (avec des joints bien étan-ches)…) : on parle d’encapsulage. Onveillera alors à prévenir tout intervenantdans le bâtiment de la présence d’a-miante : électricien, plombier, chauffa-giste… et les futurs occupants en cas devente ou de location de la maison.

Si le matériau montre des signes de dégra-dation, il peut produire des poussièresd’amiante susceptibles d’être respirées.L’idéal est alors de faire appel à une entre-prise spécialisée pour réaliser les travauxd’enlèvement de l’amiante : les risques decontamination sont évités au maximum etles déchets sont éliminés correctement.Mais, en général, un tel service coûte cher.Il appartient donc au particulier d’évaluers’il est à même de travailler dans debonnes conditions de sécurité.

® Qui contacter ?La liste des entreprises agréées pourl’enlèvement de l’amiante peut êtreobtenue au Ministère fédéral de l’Emploi et duTravail (Administration de la Sécurité du Travail)ou au Centre d’information du Réseau Éco-consommation.

Les petits travaux (démoussage des toi-tures en amiante-ciment, enlèvement dujoint d’étanchéité en amiante d’unpoêle…) doivent être réalisés en prenanttoutes les mesures nécessaires pour éviterde respirer des fibres d’amiante.

Dans tous les cas, il faut éviter de produiredes poussières d’amiante. Ainsi, il fautveiller à ne pas endommager le matériau(dévisser plutôt que casser…), mouiller lematériau avant et pendant les travaux(humides, les fibres d’amiante « prennentdu poids » et tombent sur le sol), mouilleraussi les poussières produites et lesmettre dans un récipient bien fermé,éviter les outils de coupe à grande vitesse(scies circulaires, foreuses…), préférer desoutils à main ou des outils à faible vitesseéquipés d’un filtre total approprié pourrecueillir les poussières d’amiante. Il fautaussi se protéger avec un masque de pro-tection respiratoire approprié, de type P3,des gants et, pour les travaux plus impor-tants, une tenue à usage unique imper-méable aux particules. Après le travail, ilfaut nettoyer le chantier à l’eau (ne pasutiliser l’aspirateur domestique sauf s’ilest équipé d’un filtre approprié) et se laverméticuleusement, en particulier lescheveux.

Les déchets d’amiante

L’élimination des déchets d’amiante estdu ressort des Régions. Le PWD distinguedeux catégories de déchets d’amiante :

3 les déchets d’amiante-ciment (plaquesplanes ou ondulées, ardoises, tuyauxd’évacuation des eaux…). Jusqu’il y apeu, ils étaient considérés comme

Construire, rénover, habiter… 83

déchets de construction. Amenés dansles parcs à conteneurs, ils étaientensuite enfouis dans un CET de classe3 pour déchets inertes ;

3 les déchets d’amiante dans lesquels lesfibres sont libres (isolation thermique,joints, calorifugeage…). Ils sont classésdéchets dangereux et ne sont pasacceptés dans les parcs à conteneurs. Ilfaut faire appel à un collecteur agréépar la Région wallonne. Ils suiventainsi une filière d’élimination spéci-fique : les fibres d’amiante sont soitenrobées de béton à Mol, puis mises enCET de classe 1 (pour déchets dange-reux) en Région flamande, soitdétruites par fusion à très haute tempé-rature en France, à Bordeaux.

Depuis le 23 juillet2001, tous les déchetsde construction conte-nant de l’amiante sont

classés par l’Union européenne commedéchets dangereux (décision2001/573/CE, Journal Officiel desCommunautés européennes, L 203/18 du 28juillet 2001). Des filières de traitement etd’élimination appropriées doivent êtremises en place par les Régions pour le 16juillet 2002 au plus tard.

® Qui contacter ?Le N° vert de la Région wallonne : 0800-11901.

L’IBGE.

Les fibres minérales artificiellesLes fibres minérales artificielles sontcelles qui se trouvent dans les lainesminérales ou les laines de laitier et lesfibres réfractaires comme les fibres decéramique essentiellement réservées auxapplications industrielles pour l’isolationcontre les hautes températures.

Depuis 1997, les laines minérales sontclassées par la Commission européennecomme « irritant 30» et «cancérigène decatégorie 3 : substance pour laquelle il existetrop peu de données pour attester qu’elle estcancérigène mais dont il n’est pas prouvéqu’elle ne l’est pas 31».

En octobre 2001, l’IARC a fait passer leslaines minérales de la catégorie 2B (can-cérigène humain probable) à la catégorie 3(inclassable quant à sa cancérogénicitépour l’Homme).

En pratique, seule la classification euro-péennea valeur réglementaire en Belgique(Arrêté royal du 2 décembre 1993 –Moniteur Belge du 11 mars 1994).SOURCE : FÉDÉRATION BELGE CONTRE LE CANCER.

Les fibres de laines de verre et de rocheprésentent un diamètre nominal32 de 4 à6 �m.SOURCE : RESPIRATORY HEALTH EFFECTS OF MAN-MADE VITREOUS(MINERAL) FIBRES, P. DE VUYST, P. DUMORTIER, G.M.H. SWEAN, J.C.PAIRON, BROCHARD P., THE EUROPEAN RESPIRATORY JOURNAL, VOL. 8, P.2149-2173.

Elles sont donc réputées moins respirablesque les fibres d’amiante. Mais autour decette valeur médiane, on peut retrouvertoute une distribution de diamètres desfibres. Par exemple, une production delaine de verre de 6 �m, soi-disant nonrespirable, contiendra probablement unefraction de fibres respirables de diamètreinférieur à 3 �m. Leur biopersistance dansles poumons est plus faible que celle de l’a-miante : elles n’y persistent normalementque quelques semaines.

Ce constat doit conduire àprendre des précautions lors dela mise en œuvre des lainesminérales : le port de gants et de

vêtements bien fermés aux extrémités, delunettes de protection, et d’un masque deprotection respiratoire approprié estindispensable.

30 | LES FIBRES DE PLUS DE 4 �m (MICROMÈTRES) SONT IRRITANTES POUR LA PEAU ET POUR LES MUQUEUSES.31 | DIRECTIVE 97/69/CE DU 5 DÉCEMBRE 1997, JOURNAL OFFICIEL DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES, L 343 DU 13 DÉCEMBRE 1997.32 | LE DIAMÈTRE NOMINAL ÉTANT LE DIAMÈTRE MÉDIAN PONDÉRÉ PAR LA LONGUEUR.

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Construire, rénover, habiter…84

Le plombL’exposition au plomb est responsabled’une intoxication appelée saturnisme.Une alimentation peu équilibrée (défi-cience en fer, calcium, phosphore…) faci-lite l’absorption du plomb et exacerbe seseffets toxiques.

Du plomb dans la maison ?

Depuis son interdiction dans l’essence33 etdans les peintures, le plomb ne constitueplus un risque pour la population géné-rale. Cependant, certaines populationsrestent exposées à des « sources rési-duaires » de plomb :

3 du plomb dans les anciennes pein-tures : dans les maisons antérieures à1945 (date à laquelle on a commencé àinterdire ou à diminuer les concentra-tions de plomb dans les peintures), ontrouve souvent de vieilles peintures auplomb. En général, elles constituent lasource principale d’intoxication chro-nique chez les enfants : dans les quar-tiers défavorisés, les murs, les pla-fonds, les menuiseries dégradés voientleurs vieilles peintures tomber en pous-sières ou s’écailler. Les poussières sontrespirées. Les écailles ont un goût sucréapprécié des jeunes enfants qui les por-tent ainsi à la bouche ;

3 du plomb dans les poussières qui vien-nent de l’extérieur : le trafic (essence auplomb) et certaines activités indus-trielles ou de traitement des déchetsont contaminé l’environnement exté-rieur. Le plomb étant insoluble, il restelongtemps dans la partie superficielledes sols et est à l’origine de la persis-tance de certains îlots contaminés dansles sites urbains et industriels ;

3 du plomb dans l’eau des anciennesconduites d’eau. En région bruxelloise,l’eau de distribution étant très dure etdonc peu acide, on n’observe actuelle-

ment pas de dépassement des normes.Ce n’est pas le cas partout : enArdennes, l’eau de distribution plusacide est susceptible de dissoudre leplomb des canalisations ;

3 du plomb dans des cosmétiques etdans des remèdes traditionnels : cer-taines populations immigrées utilisentdes remèdes et un cosmétique pourpaupières (le « Khôl ») à base deplomb. Anciennement composé d’anti-moine, le Khôl peut aujourd’huicontenir jusqu’à 80% de plomb. En

Témoignage : l’intoxication au plomb

Les signes cliniques d’une intoxicationaiguë au plomb incluent nausées, vomis-sements, douleurs abdominales, coliquesaturnine, anorexie, amaigrissement,anémie, blocage des hémisphères céré-braux… Mais une exposition de longuedurée, à des concentrations relativementfaibles, peut déjà mettre en danger lasanté bien avant les premiers symptômesde l’intoxication : on peut ainsi observer,chez les enfants, une réduction de lacroissance, des perturbations du dévelop-pement psychomoteur, des déficits dansles performances scolaires et dans l’at-tention, des perturbations de l’équilibreet de l’audition… Les enfants sont en effettrès vulnérables : l’intensité avec laquellele plomb est transféré depuis le sang versles tissus est bien plus grande chez euxque chez les adultes.

À Bruxelles, les familles avec des enfantsde moins de 8 ans et habitant dans unlogement d’avant 1950 peuvent obtenirune analyse gratuite du plomb dans leurhabitat.

Professeur A. Steenhout, GEEPSIH (Grouped’Étude Écotoxicologique sur les Polluants, la

Santé et les Impacts sur l’Homme).

SOURCE : CAHIERS HUB, MINISTÈRE FÉDÉRAL DES AFFAIRES SOCIALES,DE LA SANTÉ PUBLIQUE ET DE L’ENVIRONNEMENT, DÉPARTEMENT DESRELATIONS INTERNATIONALES.

33 | ARRÊTÉ ROYAL DU 20 MARS 2000, MONITEUR BELGE DU 12 AVRIL 2000.

Construire, rénover, habiter… 85

Belgique, l’Arrêté royaldu 15 octobre 1997(Moniteur Belge du 16janvier 1998) interdit

le plomb dans les cosmétiques, saufpour les teintures pour cheveux quipeuvent en contenir jusqu’à 0,8% ;

3 du plomb dans des théières : le tradi-tionnel thé des populations maghré-bines est parfois préparé dans desthéières en plomb (ou en cuivre avecdes soudures en plomb) susceptible decontaminer la boisson.

Enlever les anciennes peintures auplomb ?Les travaux de rénovation des maisonsantérieures à 1945 constituent souvent unfacteur augmentant le risque d’intoxicationau plomb. Pendant les travaux, le plombdes vieilles peintures risque de contaminerl’air, les revêtements de surface, les vête-ments de travail… Ainsi, le décapage ther-mique produit des vapeurs de plomb sus-ceptibles d’être inhalées et le ponçage pro-duit des fines particules respirables deplomb. Souvent, l’épaisseur de matière àenlever est importante, car plusieurs cou-ches de peinture peuvent se superposer etle plomb a pu migrer dans le plâtre.

Des techniques « anti-diffu-sion de poussières » existent.Leur application pourraitgénérer de nouveaux emplois.

Dans certains cas, mieux vaut laisser lesvieilles peintures en place (en n’enlevantque les écailles prêtes à se détacher) et lesrecouvrir de matériaux étanches et résis-tants (encapsulage) : plaques de plâtre,panneaux de bois, papiers peints de type« vinyle ». Une peinture naturelle ou unepeinture à l’eau n’empêchera pas lesvieilles peintures au plomb de s’écailler :il faut choisir une peinture synthétique àl’huile sans plomb ! Des solutions tech-

niques fiables sont à l’étude dans des labo-ratoires de rechercheSOURCE : F. CLAEYS ET M.C. SYKES, ISP, SECTION ÉPIDÉMIOLOGIE.

Dans tous les cas, il faut éviter de produiredes poussières de plomb. Ainsi, il fautmouiller les vieilles peintures avant etpendant les travaux (humides, les pous-sières « prennent du poids » et tombentsur le sol), mouiller aussi les poussièresproduites et les mettre dans un sac bienfermé. En raison de leur toxicité, cesdéchets doivent être déposés dans un parcà conteneurs où ils seront classés dans lacatégorie des « déchets spéciaux desménages ». Il faut aussi se protéger avecun masque de protection respiratoireapproprié, de type P2. Après le travail, ilfaut nettoyer le chantier à l’eau (ne pas uti-liser l’aspirateur domestique sauf s’il estéquipé d’un filtre approprié) et se laverméticuleusement, en particulier les che-veux.

¡ À consulter :Attention au plomb dans la maison. Unebrochure d’information traitant des causeset des solutions de remédiation du plombdans la maison.

Le radonLes matériaux de construction pierreuxcomme les blocs de béton, les briques, lespierres naturelles… peuvent contenir des« descendants » du radium et exhaler dèslors du radon. Parmi les matériaux exha-lant le plus de radon figurent le bétonléger à base d’argile contenant de l’oxyded’aluminium et le plâtre phosphorique.

Il apparaît que les concentrations deradon que l’on peut obtenir du fait de laseule présence de ces matériaux dans lamaison sont faibles comparativement auxcentaines, voire aux milliers, de Bq(Becquerel) par mètre cube d’air pouvantêtre attribués au sous-sol. Ainsi, dans leshabitations correctement ventilées, lesconcentrations observées par suite de l’ex-

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halation des matériaux de constructionsont plutôt limitées : environ 200 Bq/m3

maximum. On enregistre des valeurs plusimportantes seulement en cas de ventila-tion insuffisante.SOURCE : LE RADON DANS LES HABITATIONS : MESURES PRÉVENTIVES ETCURATIVES, CSTC, NOTE D’INFORMATION TECHNIQUE 211, P. 9.

Les pesticidesAux États-Unis, des enquêtes ont montréque 82 à 90% des ménages utilisent aumoins 3 à 4 pesticides différents (75%dans le jardin, le reste dans la maison).Aucune enquête officielle n’a été réaliséequant à l’exposition des ménages belgesaux pesticides.

Dans la maison, les pesticides sont uti-lisés principalement :

3 pour le traitement des matériaux deconstruction et d’aménagement contreles insectes et les champignons : traite-ment du bois (bois de charpente, pou-tres, planchers…), du cuir (canapés,fauteuils…), des textiles (tapis, mo-quettes…). Ils sont aussi présents danscertains panneaux de particules,papiers peints, peintures, colles etenduits de jointoiement (notammentdans les locaux humides) ;

3 dans la lutte contre les insectes jugésindésirables à la maison (moustiques,puces, fourmis…) : des insecticidessont émis de façon continue dans l’airintérieur au départ de plaquettes, dediffuseurs électriques et de colliers« antipuces » pour chiens et chats.

Les pesticides se caractérisent par leurpersistance élevée dans la maison. Ils n’ysont pas soumis aux conditions de dégra-dation présentes à l’extérieur : lumièresolaire, pluie, températures extrêmes,actions microbiennes… Ils contaminentl’air intérieur et imprègnent les tentures,le mobilier, les moquettes, les jouets… etla poussière.

L’inhalation est la principale voie d’entréedes pesticides dans le corps humain, maischez les jeunes enfants s’ajoutent d’autresvoies. En gambadant « à quatre pattes »sur le sol et dans la poussière contaminés,ils absorbent les pesticides par la peau. Enmettant les mains à la bouche, ils consom-ment les pesticides du collier antipuces duchien ou du chat qu’ils ont préalablementcaressé… À cela s’ajoutent les pesticidesingérés via la consommation d’alimentstraités.

Dans les pesticides les plus utilisés par lesparticuliers, on trouve une ou plusieurssubstances actives pouvant appartenir àtrois groupes chimiques différents :

3 les organochlorés (ils possèdent un ouplusieurs atomes de chlore) comme leDDT (dichlorodiphényltrichloroé-thane), le lindane et la dieldrine, utiliséscomme produits insecticides, et le PCP(pentachlorophénol), un fongicide uti-lisé dans les produits de traitement dubois et du cuir. Aujourd’hui, la plupartd’entre eux sont interdits ;

3 les organophosphorés (ils dérivent del’acide phosphorique) tels que le para-thion, le malathion et le dichlorvos,substances actives dans des produitsinsecticides ;

3 les insecticides à base de pyrèthre, sub-stance d’origine naturelle extraite desfleurs de chrysanthème ;

3 les pyréthrinoïdes, substituts synthé-tiques des pyrèthres, comme la permé-thrine et la cyperméthrine, insecticidesentrant dans la composition de pro-duits de traitement du bois et des tapis.Aujourd’hui, on les soupçonne d’êtrebeaucoup plus toxiques que ce qu’on aaffirmé jusqu’à présent. La permé-thrine a été interdite pour l’agriculture,mais elle reste toujours autorisée dansles maisons !

Construire, rénover, habiter…

Tous les pesticides sonttoxiques. Ils peuvent avoir deseffets multiples sur la santé :fatigue, maux de tête, nausées,irritations des muqueuses des

voies respiratoires et des yeux, allergies,perturbations du fonctionnement du foie,des reins, du système reproducteur et hor-monal, diminution de l’immunité…Certains experts estiment que l’expositionà long terme à de faibles concentrationsde pesticides pourrait augmenter l’inci-dence de certains types de cancers, en par-ticulier chez les jeunes enfants. Ainsi, envertu du principe de précaution, mieuxvaut adopter des méthodes de lutte alter-natives.

® Qui contacter ?PAN (Pesticides Action Network) Belgium.

¡ À consulter :Pas de pesticides à la maison. Solutions sansdanger pour le contrôle de bestiolesindésirables.

Les polluants biologiquesCertains virus, bactéries, acariens,insectes et moisissures constituent, avecles particules et les métabolites qu’ils libè-rent dans l’environnement, les principauxpolluants biologiques des espaces inté-rieurs. Leur inhalation, soit massive soitchronique à petite dose, n’est pas sanseffet sur la santé. Et il convient de ne pasoublier les allergènes liés aux poils de chatet de chien qui peuvent subsister trèslongtemps dans l’air des locaux.

Les affections respiratoires liées à ces pol-luants sont de trois types : allergiques,toxiques et infectieuses.

¡ À consulter :Maison sans poussière, Maison sans souci.

Site internet de la Section Mycologie del’ISP : www.indoorpol.com.

Les moisissures

Les moisissures sont des champignonsmicroscopiques. Dans la maison, elles sedéveloppent sur divers substrats (saliss-ures, poussières, certaines peintures, cer-tains papiers peints posés avec de la collecellulosique…) lorsque les conditions dumilieu leur sont favorables : quantitéd’oxygène suffisante, température com-prise entre 5 et 25°C, humidité suffisante.

L’aspirateur peut polluer l’air de lamaison !

Les poussières captées par l’aspirateur sont desuite refoulées dans l’air de sortie de l’aspira-teur, car elles passent au travers de filtressouvent incapables de les retenir… à moins deposséder un aspirateur bien étanche (vérifiezl’étanchéité entre le tuyau flexible et le sac etcelle des joints en caoutchouc autour des filt-res) et muni d’un filtre absolu (filtre HEPAHigh Efficiency Particulate Air ou équivalent)capable de retenir des particules très petites(jusqu’à 0,3 �m).

Une étude d’efficacité sur une série de filtresréalisée par l’ISP a montré que ces systèmesfiltrent très bien l’antigène du chat et celui dela blatte, les moisissures (Penicillium,Alternaria), mais cela ne se traduit pas forcé-ment par une amélioration comparable pourla santé du patient.

Quel que soit le modèle d’aspirateur choisi,veillez à remplacer les filtres aussi souventque les sacs.

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Construire, rénover, habiter…

Les acariens

Les acariens sont de petits arthropodes (dela classe des arachnides)invisibles à l’œil nupour la plupart : leurdiamètre varie de 200 à500 �m (micromètres).

Les légionelles et lamaladie du légionnaire

Les légionelles sont des bactéries(Legionella pneumophila : de 2 à 6 �m) pré-sentes dans l’environnement naturel (eauet sol) où elles sont généralement inoffen-sives pour l’Homme. En revanche, dansles bâtiments, elles peuvent rencontrer

Témoignage : les moisissures

Au cours des vingt à trente dernièresannées, l’isolation accrue et mal mise enœuvre a favorisé le développement, de lacave au grenier, de zones de condensa-tion (ponts thermiques), sièges d’unintense développement de moisissures.Les modes de vie ont évolué parallèle-ment entraînant, de plus en plus, la pro-duction et l’accumulation d’humiditédans l’habitat : douches fréquentes,cuisson au gaz, aération insuffisante deschambres…

Une étude de l’ISP portant sur 130 loge-ments de patients allergiques a montréque plus de 90% d’entre eux étaientcontaminés par des moisissures spéci-fiques de l’habitat. Plus de 120 espècesdifférentes furent identifiées dontAlternaria, moisissure bien connue pourson pouvoir allergisant et sa responsabi-lité dans de nombreux cas d’asthmegrave de l’enfant. Cladosporium sphae-rospermum, autre moisissure allergisante,envahit 60% des logements et est respon-sable des taux de contamination les plusélevés, en particulier dans les chambres àcoucher et les salles de bains. Les matelas

sont également des réservoirs importantsde moisissures.

En Belgique, les mycotoxines produitespar Stachybotrys atra ont été récemmentincriminées dans la mort subite d’unnourrisson. Il ne faudrait plus permettreaux enfants de dormir dans les chambresprésentant des zones de contaminationpar Stachybotrys atra.

Enfin, l’inhalation des moisissures peutêtre à l’origine d’infections pouvant êtretrès graves pour les personnes dont lesystème immunitaire est déprimé (per-sonnes malades).

Depuis de nombreuses années, la sectionde mycologie de l’ISP réalise desenquêtes à domicile à la demande demédecins confrontés à des problèmesgraves d’allergies domestiques. Un proto-cole d’enquête a été défini : il comportel’analyse des moisissures, des acariens,des blattes, des poils de chat, mais aussides COV, du formaldéhyde…

Docteur Nicole Nolard,Chef de Section de Mycologie, ISP.

SOURCE : CAHIERS HUB, MINISTÈRE FÉDÉRAL DES AFFAIRES SOCIALES,DE LA SANTÉ PUBLIQUE ET DE L’ENVIRONNEMENT, DÉPARTEMENT DESRELATIONS INTERNATIONALES.

Témoignage : l’acarien de la poussière

L’acarien de la poussière domestique(Dermatophagoides pteronyssinus) estl’espèce la plus fréquente en Belgique. Ilse multiplie en masse dans les matelas etla literie : il y trouve une forte humiditéindispensable à son développement etune quantité de squames (débris de peau)qui constituent la base de son alimenta-tion. Ce sont ses excréments qui contien-nent le plus de molécules allergisantes.

Dr. Nicole Nolard,Chef de Section de Mycologie, ISP.

SOURCE : CAHIERS HUB, MINISTÈRE FÉDÉRAL DES AFFAIRES SOCIALES,DE LA SANTÉ PUBLIQUE ET DE L’ENVIRONNEMENT, DÉPARTEMENT DESRELATIONS INTERNATIONALES.

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des conditions favorables à leur proliféra-tion. Ainsi, lorsqu’elles se retrouvent ensuspension dans l’air associées à des gout-telettes d’eau (aérosols), elles peuvent êtrerespirées et être à l’origine de deux typesde maladies de l’appareil respiratoire.L’une bénigne et à guérison spontanée : lafièvre de Pontiac (état grippal). L’autreplus grave et parfois mortelle : la légionel-lose ou maladie du légionnaire. Sa morta-lité est relativement élevée (12%).

La maladie du légionnaire est fort heureu-sement peu fréquente : elle survient prin-cipalement dans les hôpitaux, notammentparce qu’un patient hospitalisé est plussensible aux infections. Elle serait à l’ori-gine de seulement 2% des affections pul-monaires survenant en dehors du milieuhospitalier, mais des études systématiquesvisant à évaluer réellement le risque n’ontapparemment jamais été menées.

Les légionelles vivent dans la plupart desmilieux aqueux, naturels ou artificiels, et,plus fréquemment, dans les réseaux d’eauchaude, car elles préfèrent les tempéra-tures comprises entre 25 et 45°C. Maiselles séjournent également dans lesréseaux d’eau froide et dans les réservoirsdes tours de refroidissement des installa-tions de climatisation. Une températureélevée (65° à 70°C) inactive les bactériesen quelques minutes. À l’intérieur desbâtiments, la formation d’aérosols se pro-duit principalement aux points de puisagedes réseaux d’eau (robinets, douches…) etdans les jacuzzis.

Les allergènes des plantes vertes

Parmi les plantes vertes qui ornent nosmaisons, certaines sont responsables d’al-lergies. En particulier le Ficus benjaminadont le latex, présent sur ses feuilles, pro-duit en séchant une poussière constituantun allergène très puissant. Le caféier, lepapyrus, les cactées et le staphilllum pro-duisent aussi leur part d’allergènes.

Les allergènes de blattes

En général, les blattes prennent d’assautles habitations insalubres et les grandsensembles de logements sociaux. Lesallergènes qu’elles véhiculent sont respon-

sables de la sensibilisationde 12% de la popula-

tion (en particulierdes adultes et desenfants de plus de10 ans).

Les allergènes du chat

Le chat est l’animal domestique le plusredouté des personnes allergiques !Produits par ses glandes sébacées, lesallergènes du chat sont des substancestrès volatiles. Grand explorateur, il lesessaime partout dans la maison. Aprèséloignement du chat, il faudra au moinssix mois – en ventilant bien la maison –pour rendre les allergènes du chat inof-fensifs.

La pollution électromagnétiqueintérieureQue serait la vie sans électricité, la « féedu logis » ? Elle alimente nos appareilsélectroménagers, nos radios et téléviseurs,nos ordinateurs, elle cuit nos aliments,elle nous réchauffe, elle nous éclaire… etelle produit son lot de champs électriqueset magnétiques.

Les champs électriques alternatifs 50 Hz

Ils sont émis par les appareils électriquesraccordés à une prise électrique. Parexemple, une lampe de chevet (non rac-cordée à la terre) va émettre des champsélectriques de plusieurs dizaines de V/m.Quand l’éclairage est éteint, seuls sontproduits des champs électriques liés à latension (220/230 volts) présente dans lescâbles.

Dans la maison, la protection contre leschamps électriques est réalisée simple-

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ment par une bonne mise à la terre desappareils sous tension : appareils électro-ménagers, radios-réveils, radiateurs,outils électriques, luminaires, ordina-teurs…

Les champs magnétiques alternatifs 50 Hz

Ils sont produits par les appareils élec-triques qui consomment du courant. Engénéral, les appareils puissants (plus de1 000 W) génèrent des champs magné-tiques intenses (de 20 à 100 mG). Ce sontles fours, les friteuses, les fers à repasser,les lave-linge, les lave-vaisselle, les sèche-cheveux, les plaques de cuisson à induc-tion, les couvertures chauffantes, lespetits transformateurs…

Il est très difficile de se protéger deschamps magnétiques, ceux-ci traversanttous les matériaux conventionnels et lecorps humain. Souvent l’éloignement estla seule solution.

Les hyperfréquences (ou micro-ondes)

Dans la maison, les sources principales demicro-ondes sont les fours à micro-ondes,les téléphones portables, les systèmes d’a-larme, les installations vidéos et les postesde télévision. Ces appareils produisent deschamps de l’ordre de quelques dizaines deW/m2.

Les polluants qui viennent del’extérieurLes polluants extérieurs pénètrent aussidans les maisons. Ils trouvent leur originedans la nature : radon, pollen, spores… ousont produits par les activités humaines :plomb, benzène, dioxyde de soufre (SO2),dioxyde de carbone (CO2), particules, pes-ticides, ozone, champs électromagné-tiques… Ils pénètrent à l’intérieur desmaisons par infiltration à travers l’enve-loppe, par les fenêtres et portes ouvertesou via les systèmes de ventilation.

® Qui contacter ?Allergie !! Quel taux de pollenaujourd’hui ?, ISP, Section Mycologie, tél.0900/100.73, e-mail : [email protected].

Mieux vaut prévenir que guérir !Certaines pathologies liées à laprésence de polluants dansl’environnement, comme l’asthme etle cancer, sont en augmentation dansles pays industrialisés. En Belgique,15% des enfants en âge scolaire sonttouchés par des allergies respiratoires(rhinite, toux) et l’asthme allergique etce chiffre va sans doute doubler tousles 10 ans34. De nouvelles pathologiesvoient aussi le jour, comme lasensibilité accrue de certainespersonnes à des substances chimiques.Il existe aujourd’hui un largeconsensus pour reconnaître que lapollution intérieure est l’une descauses majeures de cette situation.

Ainsi, la meilleure stratégie consiste àinstaurer une sorte « d’hygiène physico-chi-mique » à la maison en adoptant une sériede mesures visant à prévenir tout contactavec les polluants.SOURCE : D. PETIT, LABORATOIRE INTERCOMMUNAL DE CHIMIE ET DEBACTÉRIOLOGIE, VILLE DE BRUXELLES.

34 | D’AUTRES FACTEURS, COMME L’ALIMENTATION, LA PRISE D’ANTIBIOTIQUES… ONT AUSSI LEUR PART DE RESPONSABILITÉ DANS L’AUGMENTATION DESMALADIES ALLERGIQUES.

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Le choix des matériaux deconstructionEn premier lieu, il convient de choisir desmatériaux de construction et d’aménage-ment (plâtres, peintures, colles, tapis,panneaux de particules…) qui émettent lemoins possible de substances nocivespour la santé.

Les étiquettes sont une sourced’information

L’étiquetage est la première informationfournie à l’utilisateur sur les risques liés àl’utilisation de produits dangereux. Ainsi,l’étiquetage de ces produits comportegénéralement un symbole de risquesignalant :

3 les produits qui peuvent nuire à la santé.Ils sont classés « Toxique » (T), « Nocif»(Xn), « Corrosif » (C) et «Irritant » (Xi) ;

3 les risques d’incendie et d’explosion dusà l’utilisation de produits qui sont classés« Inflammable » (F), « Comburant » (O)et « Explosif » (E) ;

3 les produits qui peuvent nuire à l’envi-ronnement (<<N).

Les produits présentant des effets cancéri-gènes, mutagènes ou toxiques pour lareproduction sont répartis en catégoriesspécifiques – 1, 2, 3 – selon le caractèrecertain, probable ou non prouvé de l’effet.

Des phrases de risques (phrases R) et desconseils de prudence (phrases S) sontinscrits sur l’étiquette.

Le responsable de la mise sur le marchéd’une substance dangereuse (ses coordon-nées figurent sur l’étiquette) est tenu dedélivrer gratuitement, à la demande de l’u-tilisateur professionnel, une fiche de don-nées de sécurité décrivant les mesures depremiers secours, de manipulation, destockage… Même si cette obligation neconcerne pas les utilisateurs privés, n’hé-sitez pas à demander la fiche de sécuritéd’un produit acheté si vous observez unou des symboles de risque sur son éti-quette.

L’absence de symboles de risque nesignifie pas l’absence de risque ! La pré-sence de substances dangereuses n’estsignalée que si leur concentration dépasseune certaine limite (par exemple 0,15% enpoids pour le plomb). D’autre part, laconnaissance des risques est imparfaite.Certaines substances ne sont reconnuescomme dangereuses qu’après de nom-breuses années de commercialisation.

® Qui contacter ?En cas d’intoxication, appelez le Service 100ou le Centre Antipoisons, tél. 070/245 245.

La ventilation des locauxToute activité pratiquée dans un local (res-pirer, cuisiner, entretenir, bricoler…) estsusceptible de produire de l’humidité etdes polluants (substances toxiques,odeurs, poussières…) qu’il s’agit d’évacuerà l’extérieur pour maintenir une bonnequalité de l’air pour les habitants.

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La ventilation permet aussi de satisfairenos besoins en oxygène. C’est un outil delutte contre la surchauffe en été : le bras-sage de l’air procure une sensation de fraî-cheur et permet de déstocker la chaleuremmagasinée dans les matériaux.

Comment ventiler ?

Autrefois, les bâtiments étaient souventtrès peu étanches à l’air. Ainsi, la ventila-tion était réalisée via :

3 les fuites d’air dans les menuiseries etdans l’enveloppe du bâtiment ;

3 le tirage naturel des cheminées (despoêles et des feux ouverts) : les gaz decombustion étaient aspirés dans lapièce et rejetés à l’extérieur par la che-minée.

Par ailleurs, les maisons étaient générale-ment pourvues de simples vitrages : lacondensation présente sur ceux-ci souli-gnait un manque de ventilation et pous-sait l’habitant à aérer.

Aujourd’hui, le chauffage central a rem-placé les poêles traditionnels, et les bâti-

ments sont plus étanches à l’air. En parti-culier les chambres à coucher sont parmiles locaux les plus étanches.SOURCE : ENQUÊTE SUR L’ISOLATION, LA VENTILATION ET LE CHAUFFAGEDANS LE LOGEMENT NEUF, CSTC, RAPPORT CSTC N° 4, 1999, P. 50.

Rares sont les chambres équipées dedispositifs de ventilation, alors que l’on ypasse une grande partie de son temps. Lessalles de bains sont elles aussi souventtrès étanches à l’air : la ventilation s’yimpose pourtant davantage encore, vu laproduction importante d’humidité.

La stratégie de ventilation est simple : l’airfrais extérieur est amené dans le logementau niveau des locaux dits « secs » (sallesde séjour, chambres à coucher, salles dejeu, bureaux…), et évacué au niveau deslocaux dits « humides » où survient laplus grande partie de la pollution (sallesde bains, cuisines, buanderies et toilettes).Entre ces deux types de locaux, des trans-ferts d’air garantissent la circulation del’air frais dans toute la maison.

L’amenée et l’évacuation de l’air peuvents’effectuer de manière naturelle ou méca-nique.SOURCE : LA VENTILATION ET L’ÉNERGIE, GUIDE PRATIQUE POUR LESARCHITECTES, F. SIMON ET J.-M. HAUGLUSTAINE, MINISTÈRE DE LARÉGION WALLONNE, DGTRE, P. 11.

¡ À consulter :La ventilation des logements.

La ventilation naturelle

La méthode de ventilation la plus simpleet la moins coûteuse est la ventilationnaturelle. Les mouvements d’air résultentde l’action du vent sur le bâtiment ou de ladifférence de température entre l’air inté-rieur et l’air extérieur. Ils sont rendus pos-sibles par l’aménagement de différentstypes d’ouvertures :

3 des ouvertures d’amenée d’air frais (ougrilles de ventilation) sont placées dansles parois extérieures des locaux secs(au niveau des parois, des portes ou deschâssis de fenêtres) ;

La norme deventilation NBND50-001

Depuis le 1er décembre 1996, la Région wal-lonne impose de nouvelles exigences enmatière de ventilation des bâtiments (Arrêtédu Gouvernement wallon du 15 février1996) : les nouvelles habitations et les rénova-tions approfondies ayant fait l’objet d’unedemande de permis d’urbanisme introduiteaprès le 1er décembre 1996 doivent êtreconformes à la norme belge NBN D50-001.

La norme propose des méthodes simplifiéesassurant une « ventilation de base » suffisan-te dans des conditions normales detempérature et d’occupation des bâtiments.Elle décrit la manière de ventiler correcte-ment une habitation.

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3 des ouvertures d’extraction de l’airhumide ou/et pollué sont placées dansles locaux humides dans une cheminéeou dans un conduit de ventilation ver-tical débouchant en toiture ;

3 des ouvertures de transfert d’air deslocaux secs vers les locaux humidessont ménagées sous forme de grillesdans les murs intérieurs ou/et defentes sous les portes intérieures. Letransfert d’air peut aussi s’opérer viales espaces situés entre ces deux typesde locaux : couloirs, cages d’escaliers,halls…

Dans les anciennes maisons, il est parfoisimpossible d’évacuer l’air des locauxhumides (cuisine, salle de bains…) via unecheminée ou une conduite de ventilationverticale. La solution consiste alors àplacer un ventilateur de fenêtre ou un ven-tilateur mural permettant d’extraire undébit d’air suffisant. Afin de limiter lespertes d’énergie, la durée de fonctionne-ment de ce type de ventilateur doit êtrecontrôlée : sa mise en marche peut, par

exemple, être couplée à l’interrupteur del’éclairage.

Le fait que la ventilation induise une cer-taine perte de chaleur est le prix à payerpour un climat intérieur sain. Ce coût doitêtre vu au regard de celui des dégâts quepourrait causer un déficit de ventilation :humidité, condensation, moisissures,allergies…

La ventilation mécanique

On parle de ventilation mécaniquelorsque l’air est mis en mouvement par unventilateur électrique : l’air est amené versl’intérieur et évacué à l’extérieur à l’aided’installations de pulsion et d’extraction.

La ventilation mécanique permet demieux maîtriser le taux de renouvelle-ment de l’air et les déperditions ther-miques, d’où l’appellation de VMC(Ventilation Mécanique « Contrôlée »). Lesystème « double flux » offre l’avantage derécupérer la chaleur contenue dans l’air

La ventilationdoit êtrepensée dès laréalisation desplans parl’architecte : ilfaut établir unschéma decirculation del’aircomprenantdes accès pourl’air frais etdes sortiespour l’air vicié.Son efficacitédépendra,entre autres,de la positiondes ouverturessur lesfaçades, et dela dispositiondes locaux.

ARCH. : G. WUILLAUME

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évacué du logement : l’air froid qui entreest réchauffé par l’air chaud qui sort.

C’est une méthode cependant pluscoûteuse, nécessitant une excellente étan-chéité à l’air du bâtiment, des ventilateursà faible consommation et des équipe-ments qu’il s’agit d’entretenir ! EnBelgique, très peu d’entrepreneurs sontexpérimentés dans ce type d’installation,et la construction étanche à l’air n’est pasune tradition !

® Qui contacter ?Les Guichets de l’énergie (en Wallonie) etl’ABEA (en Région de Bruxelles-Capitale)dispensent des conseils gratuits en matièrede ventilation.

Ouvrir les fenêtres ?

Les fenêtres permettent d’aérer les piècesde l’habitation en renouvelant l’air dulocal. Ainsi, en l’absence d’autres moyensde ventilation, et pour assurer un climatintérieur sain, les occupants doivent s’as-treindre à une certaine discipline : dansune habitation occupée en permanencepar un ménage de 4 personnes, il faudraitouvrir les fenêtres (les appareils de chauf-fage étant fermés) au moins trois fois parjour pendant 5 à 10 minutes en saisonfroide et une demi-heure pendant lesmois chauds. En hiver, les pertes enénergie de chauffage restent relativementmodestes puisque les parois et le mobiliern’ont pas le temps de se refroidir.

Par contre, une aération intensive quilaisse les fenêtres ouvertes pendant toutela journée, par exemple dans les cham-bres à coucher (alors que la pollution del’air se produit pendant la nuit lorsquesouvent les fenêtres sont fermées !)entraîne un refroidissement de l’en-semble de l’habitation (risque de conden-sation), un gaspillage d’énergie, et priveles locaux de leur protection contre lapluie, l’effraction… L’aération intensivereste cependant une stratégie adéquatedans le cas d’occupation temporaireélevée des locaux (réunion de famille,anniversaire…), de surchauffe ou de pro-duction importante d’humidité ou de pol-luants (travaux de peinture…).

L’installation électriqueToute conduite électrique transportant ducourant provoque des phénomènes depollution électromagnétique, aussi bienles câbles intégrés dans les murs que lescâbles apparents et ceux qui permettentde raccorder un appareil électrique à uneprise.

Contrairement aux pollutions électroma-gnétiques extérieures, les pollutions dontla source est intérieure à l’habitation sonttoutes maîtrisables et souvent à peu defrais. La première mesure consiste à réflé-chir à nos besoins réels en prises et inter-rupteurs dans la maison : moins il y enaura, moins il y aura de câbles électriquesdans les murs.

Tenir ses distances !

Les champs électriques et magnétiquesdiminuent au fur et à mesure que l’on s’é-loigne de leur source.

Un plan d’installation électrique en épi

Ainsi, la mesure la plus simple technique-ment et la moins coûteuse pour éviter lespollutions électromagnétiques dans lamaison consiste à concevoir un plan élec-

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trique qui éloigne au maximum les câblesélectriques des pièces de la maison où l’onséjourne le plus longtemps : chambres àcoucher principalement et autres zones derepos (salon…).

À cet effet, on réalise une installation élec-trique dite « en épi ». Une ligne électriqueprincipale passe par les locaux peu fré-quentés par les habitants (corridors, halls,buanderie…) : elle y dessine une sorte dedorsale d’où partent des lignes secon-daires vers les points d’utilisation dans lespièces de séjour. Ainsi on ne forme jamaisde circuit fermé (en boucle) dans unepièce de séjour.

Une zone neutre autour du lit

Le lit est l’endroit à préserver en prioritéde toute influence électromagnétique(nous y passons en moyenne huit heurespar jour). L’idéal est de ménager en des-sous et autour du lit une « zone neutre »sans câbles électriques (dans les murs oudans le plancher35), sans rallonges (sous lelit, surtout s’il est métallique), sans prisesde courant et sans appareils électriques.Pour les petits appareils : radios-réveils,lampes de chevet, prises de courant…, unedistance de sécurité de 1 m par rapport aulit suffit (à l’instar de la distance de sécu-rité autour d’une baignoire). Pour lesradiateurs électriques, les téléviseurs, lescompteurs électriques…, il faut au moins2 mètres. Le coffret de répartition et d’ali-mentation ne doit pas être placé sous lachambre. L’idéal est d’utiliser un coffretélectrique en métal : raccordé à la terre, ilassure un blindage contre les champsélectromagnétiques.

Les fiches des appareils électriques et deslampes d’appoint

Au moment de l’achat d’un appareil élec-trique ou d’une lampe d’appoint, il fauttoujours vérifier s’il est équipé d’une prise

de terre : il produira des champs élec-triques inférieurs à ceux d’un appareil quine l’est pas.

Les interrupteurs du circuit d’éclairage

Tous les interrupteurs fonctionnent par«sectionnement», c’est-à-dire par inter-ruption du passage du courant sur un oules deux conducteurs du circuit. Engénéral, les interrupteurs « domes-tiques » sont unipolaires : ils n’agissentque sur l’un des deux fils (la phase pour

La couleur des fils

À l’intérieur des câbles électriques, les filsconducteurs ont des fonctions et des couleursdifférentes.

Le fil de terre est le conducteur de protec-tion : il achemine les pertes électriques vers laprise de terre. Il est vert et jaune.

Le fil de phase et le fil neutre sont les conduc-teurs métalliques acheminant le courantélectrique. En Belgique, il existe deux sortes deréseaux de distribution de l’électricité :

• les réseaux à 3 fils (3 phases) : 3 x 230 volts ;

• les réseaux à 4 fils (3 phases et le neutre) : 3x 400 volts + neutre (230 volts entre 1 phaseet le neutre).

À l’intérieur de nos maisons, 2 de ces 3 ou 4fils sont repris pour constituer les circuits inté-rieurs des prises et de l’éclairage.

La tension parcourt un des fils, traverse l’ap-pareil électrique et sort par un autre fil, enchangeant de sens 100 fois par seconde (50cycles par seconde) : on parle de courantalternatif. Les fils sont généralement en cui-vre ou en alliage de cuivre, métal qui possèdel’un des meilleurs coefficients de conductibili-té électrique :

• le fil neutre (négatif) est bleu ;

• le fil de phase (positif) est de n’importequelle autre couleur, le plus souvent rougepour un câble à trois ou quatre conducteurset noir pour les câbles à deux fils alimentantles appareils de faible puissance (éclairagesmobiles, par exemple).

35 | POUR ALLUMER OU ÉTEINDRE LA LAMPE D’UNE CHAMBRE, UNE TIRETTE AU PLAFOND PLUTÔT QU’UN INTERRUPTEUR PERMET DE TENIR LES CÂBLESÉLECTRIQUES À DISTANCE.

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les réseaux avec neutre), et maintiennentainsi une tension électrique (et donc unchamp électrique) sur l’autre fil.

Tous les interrupteurs des points lumi-neux devraient donc être bipolaires, cou-pant le courant et la tension sur les deuxfils des câbles électriques. Ainsi :

3 si l’allumage d’un point lumineux estréalisé par un interrupteur unique, oninstallera un interrupteur bipolaire ;

3 si le point lumineux est commandé parplusieurs interrupteurs, on utiliserades télérupteurs bipolaires : des bou-tons poussoirs (sous forme d’interrup-teurs classiques) servent à envoyer uneimpulsion électrique vers le télérupteurqui alimente le point lumineux.Avantage : le circuit de commande dutélérupteur peut utiliser le réseau bassetension (12 ou 24 volts). Le télérupteurest monté dans l’installation ou mieux,intégré au tableau électrique.

Les câbles électriques

Dans le cas d’une installation électriqueen épi, on peut utiliser un câblage conven-tionnel : câbles VOB dans des gaines enPVC, câbles XVB directement encastrésdans le mur.

Si un champ électrique ou magnétique estnéanmoins détecté (par un bioélectricien),dans une chambre à coucher par exemple,on peut placer sur le circuit électrique pol-luant (après l’avoir localisé36) :

3 un coupe-circuit automatique (ou biore-lais). Placé dans le tableau électrique, ilcoupe le circuit polluant la chambrelorsqu’il n’y a plus d’appel électrique(tous les appareils électriques – lampesde chevet… – sont éteints). Il suffitd’une demande de courant (un inter-rupteur est enclenché) pour que lasituation normale soit rétablie. Seuleune tension de 4 volts en continu estmaintenue sur le circuit pour permettrele passage des informations ;

3 un contacteur radiofréquence (com-mande à distance). Il coupe le circuitpolluant via un récepteur placé dans letableau électrique.

Dans le cas d’une installation électriqueavec des câbles passant partout dans lamaison, il est préférable d’utiliser descâbles spécialement recommandés pour labioélectricité : câbles XFVB, Vgbio ouVMVB (ils coûtent cependant plus cher).Ces câbles suppriment les champs élec-triques et diminuent les champs magné-tiques qu’ils produisent. Les câbles VMVBatténuent aussi les hyperfréquences véhi-culées par les câbles électriques. Le RGIE(Règlement Général des Installations Élec-triques) n’autorisant pas le placement deces câbles dans les salles de bains, on peutplacer, à l’extérieur de celle-ci, un interrup-teur bipolaire destiné à mettre les câblesordinaires hors tension.

Il existe plusieurs modèles de biorelais sur lemarché. Un circuit électrique bien pensé évited’utiliser cette technique.

36 | LE CIRCUIT QUI POLLUE UNE CHAMBRE À COUCHER N’EST PAS NÉCESSAIREMENT CELUI QUI PASSE DANS LA CHAMBRE. IL PEUT S’AGIR DU CIRCUIT PASSANTDANS LE PLAFOND DE LA PIÈCE EN DESSOUS.

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La mise à la terre

La mise à la terre est obligatoire danstoute installation électrique : elle permetl’évacuation des courants de fuite vers laterre et prévient ainsi les risques d’élec-trocution.

Selon le RGIE, la résistance de la prise deterre doit être inférieure ou égale à 30�(Ohms). Les bioélectriciens préconisentune prise de terre avec une résistance quis’approche de 0� (comprise entre 5 et9�).

Dans les anciens bâtiments, la prise deterre est généralement réalisée avec despiquets de terre, dans la zone du terrain laplus réceptive et en dehors d’une zoneperturbée (réseaux telluriques…). Lespiquets doivent être enfoncés à au moins60 cm de profondeur car, en cas de gel, lesol est moins conducteur et l’évacuationdes courants de fuite est alors moins effi-cace.

Dans les nouveaux bâtiments, on réaliseune boucle de terre en fond de fouille(sous les fondations) avec un fil de cuivrede 35 mm2 de section.

® Qui contacter ?Nature & Progrès Éco-bioconstruction.

Une « ambulance verte » pourévaluer la qualité de l’airintérieur« Mon chauffe-bain produit-il dumonoxyde de carbone (CO) ? Duformaldéhyde émane-t-il de monmobilier en panneaux de particules ?Les moisissures dans la chambre desenfants sont-elles nocives pour leursanté ? Ma maison est-elle à l’originedes maux de tête, des rhumes etaffections respiratoires dont noussouffrons perpétuellement ?… » Parmiles questions que se posent lesparticuliers soucieux de vivre dans un

environnement sain, certainestrouvent difficilement une réponse…à moins qu’un spécialiste ne vienneanalyser leur domicile.

Une « ambulance verte » est une unitémobile (un véhicule) équipée de matérield’investigation des polluants à domicile.

Les analyses se font à la demande dumédecin ayant détecté chez son patientune pathologie dont la cause semble êtreliée à son habitation. Un questionnaired’enquête relatif au mode de vie des habi-tants « Observez-vous une amélioration del’état de santé en dehors de la maison ? Quelsproduits d’entretien utilisez-vous ?… »,permet d’affiner les observations sur lesite. Les résultats des analyses sontadressés au médecin traitant accompa-gnés de conseils à l’usage des habitantspour réduire l’exposition aux polluantsdétectés.

Des expériences pilotes ont vu le jour enRégion bruxelloise et en Région wallonne(dans plusieurs Provinces). À terme, ceservice devrait être opérationnel danschaque Province wallonne.

® Qui contacter ?Vote médecin généraliste.

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Le degré d’ionisationde l’airLes ions sont des particules constituantla matière – atomes ou molécules –dotées d’une charge électrique.Électriquement neutres, les atomes etles molécules peuvent, en effet, perdreou gagner des électrons (des chargesnégatives). Dans le premier cas, ils sechargent positivement : on parle alorsd’ions positifs. Dans le second cas,ils se chargent négativement :on les appelle ions négatifs.

Dans la nature, ce phénomène est extrême-ment courant : il concerne essentiellementles atomes d’oxygène présents dans l’air.

Dans la haute atmosphère (ionosphère),les ions naissent de l’action du rayonne-ment solaire sur les particules atmosphé-riques.

Plus près de nous, des ions négatifs sontproduits :

3 par la photosynthèse des plantes et lefrottement du vent sur les feuilles desarbres ;

3 par la turbulence de l’eau : aux abordsd’un torrent, d’une chute d’eau, à lamer ou lors d’une forte pluie orageuse.

Les ions négatifs stimulent le fonctionne-ment de certains organes et glandes denotre corps (poumons, ovaires, thy-roïde…). Ils neutralisent les moléculespolluantes (poussières, COV…) présentesdans l’air en les fixant au sol : ils contri-buent ainsi à purifier l’air ambiant. Aprèsun orage, par exemple, l’atmosphère noussemble plus légère et rafraîchissante. Desrecherches montrent qu’un déficit en ionsnégatifs pourrait être à l’origine de trou-bles tels que fatigue, nervosité, maux detête… Les mêmes troubles que l’on peutressentir dans l’atmosphère lourde précé-dant un orage.

Dans la maison, on trouve souvent unexcédent d’ions positifs : ils sont produitspar l’électricité statique due au frottementde matières synthétiques (bois vitrifiés,vinyles, moquettes, laines minérales,matières plastiques, semelles et vête-ments synthétiques…), le fonctionnementdes appareils électriques, la fumée detabac et la circulation de l’air (ventilationtrop poussée, aspirateur, chauffage parconvection…).

Cependant, certaines conditions peuventcontribuer à maintenir un taux satisfai-sant d’ions négatifs dans l’air ambiant dela maison :

3 l’utilisation de matériaux naturelscomme l’argile, le bois, le liège : ilsn’occasionnent pas d’électricité sta-tique ;

3 le choix de systèmes de chauffage fonc-tionnant principalement par rayonne-ment : ils ne mettent pas l’air en mou-vement ;

3 l’installation d’une fontaine d’eau, d’unfeu ouvert, de plantes vertes : ils pro-duisent des ions négatifs.

Les ioniseurs électriques

Ces appareils générent des ions négatifs. Ilspeuvent être utiles dans le cas d’ambiancestrès polluées. Par exemple chez les grandsfumeurs ou dans les ateliers qui produisentbeaucoup de poussières. Il est toutefois préfé-rable de tenter d’éliminer la cause de lapollution (arrêter de fumer, aspirer les pous-sières…).

Les ioniseurs dont le voltage est supérieur à8 000 volts dégagent de l’ozone et des oxydesd’azote et induisent un champ magnétique50 Hz (à très basse fréquence) jusqu’à une dis-tance de 1,5 m. Ils sont donc à déconseiller.

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Le confort acoustiquePour répondre aux exigences actuellesde confort dans l’habitat, il fautaccorder une attention touteparticulière à l’isolation acoustique dela maison.

Faute de mesures de prévention, le bruitpeut rapidement se révéler source de nui-sances importantes – dépréciation de l’ha-bitat, conflits de voisinage, perturbationde l’ouïe, fatigue, troubles du sommeil,irritabilité, anxiété, stress, dépression,perte de rentabilité à l’école, au travail… –pour les habitants soumis au quotidien àleurs propres bruits (chaîne hi-fi, chau-dière, équipements, garage…) ou auxbruits venant de l’extérieur (voisins, trafic,activités industrielles, activités de loi-sirs…) encore plus difficiles à supporter.

De la définition du bruit…Le bruit est un ensemble de sons sansharmonie (définition du dictionnaire).Émis à partir d’une source, ces sonspeuvent se propager à travers l’air, unliquide ou un solide (un mur, parexemple) sous forme de vibrationsperçues par nos oreilles. Le nombre devibrations par seconde s’appelle lafréquence mesurée en hertz (Hz).

La normalisation euro-péenne en matière deprotection contre le

bruit établit une intensité sonore maxi-male de 30 décibels (dB) pour les bruitsaériens extérieurs et de 53 dB pour lesbruits aériens intérieurs (entre deuxpièces principales). La norme est d’appli-cation depuis le 1er janvier 2000.

Un peu de vocabulaireIl y a bruit… et bruit

Un bruit aérien est produit par une sourcesonore qui fait vibrer l’air directement : ilpeut se propager de l’extérieur vers l’intérieur(le trafic…), à l’intérieur d’une pièce (la voix,la radio…) ou d’un local à un autre (le violon-celle…).

Un bruit d’impact est produit par une sourcesonore qui fait vibrer un élément solide de laconstruction et qui transmet ensuite la vibra-tion à l’air environnant : le bruit naît demanière indirecte. Citons les bruits de pas, dechaises déplacées, le martèlement d’un balaisur le plafond…

Une seule source sonore peut être à l’originede bruit aérien et de bruit d’impact.

L’isolation acoustique consiste à diminuer lesbruits passant au travers d’une paroi. S’il estconfortable de s’isoler contre les bruits exté-rieurs, il ne faut toutefois pas tomber dansl’excès : en « s’isolant » trop, on devient alorsbeaucoup plus sensible aux bruits intérieurs,comme ceux produits par la chaudière, lestuyauteries…

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… aux solutions pratiquesdans la constructionGénéralement, on tente de traiter lesproblèmes de bruit dans la maisonlorsqu’on y est confronté. Or, il estmoins difficile (et souvent moinscoûteux) d’intégrer des solutions aumoment de la construction plutôt qued’intervenir par la suite.

Ainsi, les mesures de prévention contre lebruit se prennent au moment du choix duterrain, lors de la conception de la maisonet de l’exécution des travaux. Bien isoleracoustiquement est toujours complexe :parlez-en à votre architecte.

® Qui contacter ?Les professionnels de la constructionpeuvent s’adresser au CSTC : tél. 02/716 4211, pour des avis techniques spécialisés enmatière d’isolation acoustique. Ce servicen’est pas accessible aux particuliers.

L’implantation sur le terrain etl’organisation des espacesintérieursD’un point de vue acoustique, il est préfé-rable de choisir un terrain offrant la possi-bilité d’installer le « front de rue » de lamaison au nord (nord-est) : il accueillerales espaces de service et de circulation (toi-lettes, salles de bains, buanderies,débarras, escaliers, halls…). Adossés à ceslocaux côté rue, des espaces tampons (sasd’entrée, garage, atelier, cellier…) offrirontun bouclier supplémentaire aux pièces devie (salons, salles à manger, bureaux,chambres à coucher…) situées au sud(sud-est/sud-ouest), côté jardin. Leslocaux bruyants (cuisine, salles de bains,chaufferie…) seront juxtaposés.

Les murs et les parois intérieuresPour l’isolation contre le bruit aérien, onpeut appliquer deux principes : soitalourdir la construction soit faire com-

biner la masse d’une paroi avec un res-sort.

Dans le cas d’un mur plein homogène, l’i-solation acoustique étant directement pro-portionnelle à la masse du mur au m2, ilfaut augmenter sa masse en mettant enœuvre des matériaux lourds : les briquespleines et les blocs de silico-calcaire sontde ce point de vue très performants. Lebéton cellulaire est un mauvais isolantacoustique.

Dans le cas d’une mitoyenneté bruyante,on peut améliorer l’isolation acoustiqued’un mur plein en le doublant d’unecontre-paroi légère sans contact avec lemur existant :a p p l i q u é ed i r e c t e m e n tsur le murplein, elle n’ap-porterait quepeu d’amélio-ration. Ainsi,sur une ossa-ture en boisconstruite surle mur plein,on fixe desplaques de plâtre, des panneaux acous-tiques en cellulose de papier… Entre lesmontants de l’ossature et la paroi légère,on intercale un isolant.

Dans le cas d’une paroi légère – parexemple une cloison séparant un livingd’une chambre à coucher – l’isolationacoustique est basée sur le principemasse-ressort-masse (on casse le bruit) :les deux parois de la cloison (les masses)sont séparées par de l’air ou par un maté-riau isolant (le ressort). Les deux paroisdoivent être parfaitement désolidariséesafin d’éviter que les vibrations ne se pro-pagent de l’une à l’autre : pas d’ossatureou de liaisons rigides entre les deuxparois, pas de crochets d’ancrage…

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L’idéal est de prévoir pour chaque paroi dela cloison des matériaux de densité diffé-rente. Par exemple, des panneaux acous-tiques en cellulose de papier pour une desparois, et des plaques de plâtre pourl’autre : chaque couche de matériau va fil-trer spécifiquement des fréquences diffé-rentes de bruit, et on pallie ainsi à la « fré-quence critique » de chaque matériau.

Les planchersEn raison de leur masse élevée, les plan-chers en béton constituent une bonne iso-lation contre les bruits aériens. Toutefois,l’isolation contre les bruits d’impact poseproblème : de par leur densité et leurstructure (ferraillage), les planchers enbéton transmettent facilement les vibra-tions dues aux chocs qu’ils subissent. Unplancher en bois ou en panneaux agglo-mérés n’apporte de même aucune isola-tion contre les bruits d’impact.

Si vous êtes gêné par les bruits de pas, dechutes d’objets… se produisant dans unlocal supérieur, une solution est de posersur le plancher (en béton ou en bois) de celocal un plancher flottant formé de pan-neaux rigides isolants (panneaux de liègeexpansé, panneaux acoustiques en cellu-lose de papier, panneaux en fibres debois…). Le plancher flottant doit s’arrêter à1,5 cm des murs, la plinthe venant cacherle vide. La fixation du plancher flottant surdes chevrons assure la désolidarisationavec le plancher existant et augmente lesperformances acoustiques des panneauxisolants. On peut aussi intercaler entre leschevrons un isolant en vrac.

On peut également agir dans le local où lagêne est perçue en y installant un faux pla-fond lourd désolidarisé.

En rénovation, une bonne isolation acous-tique dépend de nombreux paramètres.Une seule erreur peut annuler les effetsattendus d’un gros investissement. Lesconseils d’un professionnel sont trèsutiles.

La toitureOn peut améliorer l’isolation acoustiqued’une toiture inclinée en posant une sous-toiture rigide en fibres de bois, en aug-mentant l’épaisseur de l’isolant ou en ladoublant avec une finition intérieure enplaques de plâtre ou en panneaux acous-tiques en cellulose de papier.

Augmenter le pouvoir isolant descloisons

Chaque matériau possède une «fréquencecritique» spécifique : c’est la fréquence àlaquelle son pouvoir isolant chute de façontangible. Le plâtre, par exemple, a une chuted’efficacité qui se situe exactement dans lazone la plus sensible de l’oreille humaine.Mieux vaut donc l’associer à un autre type dematériau dans la cloison.

Le bruit s’infiltre partout où il peut !

Si, malgré les mesures de prévention contre lebruit, l’isolation acoustique reste défaillante,il faut souvent chercher la cause dans lesouvertures des parois (fenêtres, portes, prisesde courant, orifices de ventilation, joints d’é-tanchéité…) qui laissent s’infiltrer le bruit.Ainsi, il est très important de veiller à l’étan-chéité à l’air des parois : évitez toutinterstice dans les parois, soignez les raccordsentre les lés… Les ouvertures indispensables(prises de courant…) seront idéalement rédui-tes au minimum.

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Le confort visuelLa lumière naturelle du soleilconstitue un facteur de confortimportant : variant au cours de lajournée et de l’année, elle influencedirectement notre rythme circadien(rythme biologique dont la périodicitéest d’environ 24 heures). De plus, elleparticipe à réduire les dépenses enélectricité pour l’éclairage del’habitation.

Ainsi, au sud (entre sud-est et sud-ouest),pour profiter au maximum de la lumièredu soleil, les fenêtres seront nombreuseset de grandes dimensions (évitez les sub-divisions des châssis et choisissez descadres étroits). Des protections solairesefficaces (pare-soleil, stores, volets, débor-dements de toiture, végétation…) et unebonne inertie thermique du bâtiment(planchers et murs intérieurs lourds) évi-teront les surchauffes en été. Sur la façadenord, le nombre et la surface des fenêtresdépendront essentiellement des besoinsen éclairage.

Dans la maison, des lampes à spectrecomplet émettent une lumière qui se rap-proche de celle du soleil37 (y compris pourles UV : attention aux coups de « soleil »).SOURCE : LA LUMIÈRE. BIO-RÉNOVATION EN RÉGION BRUXELLOISE,

CENTRE URBAIN, BRUXELLES, NOVEMBRE 1994.

Dans les locaux, les couleurs claires don-nent l’impression d’élargir les espacestandis que les couleurs sombres les rédui-sent et absorbent beaucoup plus delumière.

La qualité de l’eau potableDans la maison, les conduites d’eaune doivent pas altérer la qualité del’eau potable.

Les conduites en plombLes maisons non rénovées antérieuresà 1945 peuvent receler d’anciennesconduites d’eau en plomb. Cesconduites sont susceptibles decontaminer l’eau de distribution etcontribuent ainsi à l’exposition auplomb responsable d’une intoxicationappelée saturnisme.

Sur une installation vétuste avec des cana-lisations intérieures en plomb (ou descanalisations en cuivre avec des soudureset des raccords en plomb), il ne faudraitpas installer un adoucisseur d’eau : l’eautrès douce favorise la solubilisation duplomb dans l’eau de distribution. Demême, l’eau qui a stagné pendant la nuitcontiendra, le matin, des teneurs enplomb relativement élevées. Ainsi, avantde boire un verre d’eau ou de faire le café,il faut « rincer » les canalisations en lais-sant couler l’eau le temps nécessaire pourévacuer l’eau contaminée. Le soir, auretour du travail, la même opération derinçage doit être réalisée.

Selon la législationactuelle, un litre d’eaudu robinet peut contenirau maximum 50 �g deplomb. La Directiveeuropéenne 98/83/CE vise à limiter pro-gressivement la teneur en plomb de l’eau

37 | LA LUMIÈRE VISIBLE EST UNE ONDE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DONT LA LONGUEUR D’ONDE EST COMPRISE ENTRE 400 ET 700 NANOMÈTRES.

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de distribution : à 25 �g/l d’ici 2003, à10 �g/l d’ici 2013. À partir de janvier2002, la directive européenne seratransposée en droit wallon. À cette date,les distributeurs d’eau devront effectuerdes contrôles de qualité de l’eau au robinetde l’abonné (dans les zones à risque). Encas de dépassement de la norme, uncontrôle supplémentaire au compteurdevra permettre d’établir l’origine de lacontamination. Si elle provient desconduites intérieures (après le compteurd’eau), le distributeur sera tenu d’eninformer l’abonné et les frais de rempla-cement des canalisations d’eau incombe-ront au propriétaire de la maison. Si elleprovient des conduites extérieures (réseaupublic), les frais seront à charge du distri-buteur d’eau.

® Qui contacter ?Le N° vert de la Région wallonne : 0800-11901.

L’IBGE pour la Région de Bruxelles-Capitale :02/775.75.75.

Votre distributeur d’eau : ses coordonnéesfigurent sur votre facture d’eau.

Les conduites en cuivreBon marché, les conduites en cuivresont largement utilisées pourl’alimentation en eau des maisons.

Elles maintiennent une bonne qualité del’eau potable. Leur corrosion peut cepen-dant être favorisée par une eau trèsdouce : elles peuvent ainsi libérer ducuivre dans l’eau, en particulier quandl’eau tiède stagne un certain temps dansles conduites. Ce sont les nourrissons quisont les plus à risque, leur organismeétant incapable d’éliminer le cuivre.

Les conduites en matièressynthétiquesElles sont faciles à monter et résistentà la corrosion.

Les conduites en polyéthylène sont préfé-rables à celles en PVC, car leur charge surl’environnement est moins grande. Lesconduites en PVC sont parfois stabiliséesaux sels de plomb.

Les conduites en acierD’un prix plus élevé, elles sont trèsrésistantes et n’ont pas d’impact surla santé.

Les conduites en acier galvanisé sontmoins coûteuses, mais elles se corrodentrapidement et libèrent ainsi du zinc etparfois du plomb dans l’eau.

Connaître lesmatériaux pour bienles choisirLe choix des matériaux devra êtreguidé par des critères relatifs àl’environnement, à la santé del’Homme et à leurs performancestechniques. Souvent, il est le résultatd’un compromis entre prix,disponibilité, respect del’environnement et de la santé, facilitéde mise en œuvre…

Dans la plupart des cas, la mise en œuvreoptimale du matériau choisi ne pourraêtre assurée que si elle s’accompagne deconseils de professionnels avertis (distri-buteurs, architectes, entrepreneurs…).

® Qui contacter ?Pour connaître les distributeurs dematériaux pour l’éco-bioconstruction,contactez Nature & Progrès Éco-bioconstruction ou le Centre d’informationdu Réseau Éco-consommation.

¡ À consulter :L’écologie dans le bâtiment. Guidescomparatifs pour le choix de matériaux deconstruction.

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Construire, rénover, habiter…

Monter des mursAvant les années ‘50, les constructionsétaient réalisées avec des murs pleinsde deux briques ou d’une brique etdemie. Mais depuis une cinquantained’années, la construction de murscreux s’est généralisée en Belgique.

Un mur creux se compose de trois par-ties : ainsi, on trouve, de l’intérieur versl’extérieur, une maçonnerie servant demur porteur (blocs de terre cuite, blocs debéton cellulaire…), une lame d’air peu ounon ventilée (la coulisse) et une maçon-nerie de parement (briques de terre cuite,pierres calcaires…). À l’origine, le murcreux ne comportait pas d’isolant. Depuisles années ‘70-‘80, par mesure d’éco-nomie d’énergie, on a intégré un isolantdans la coulisse. Afin de pouvoir vérifier lapose correcte de l’isolant, il ne faudraitpas, comme c’est souvent le cas, monterles deux murs en même temps. Lamoindre rupture dans la continuité de l’i-solant (espaces entre les panneaux…) sus-cite des courants d’air froids entre le murintérieur et l’isolant avec pour consé-quences une baisse du pouvoir isolant etla formation de ponts thermiques. Ainsi,mieux vaut commencer par le mur inté-rieur, puis poser correctement l’isolantdans la coulisse, et terminer par le mur deparement.

Aujourd’hui, on redécouvre des tech-niques de construction légères mettant enœuvre le bois, la terre et la paille.

Les briques et les blocs de terrecuiteLes éléments en terre cuite sontfabriqués à partir de terre et d’argile,matières premières abondantes.

Ils sont cuits dans des fours à températuretrès élevée (800°C pour les briques deparement). Les briqueteries consomment

donc une grande quantité d’énergie, maisla cuisson donne aux éléments de terrecuite des qualités qui participent à créerun habitat durable : solidité, longévité,résistance au feu, à l’eau, au gel, aux para-sites… Ils sont perméables à la vapeurd’eau. Mis en œuvre au niveau des mursintérieurs, ils contribuent à réguler lesécarts de température intérieure (grâce àleur bonne inertie thermique) et à amortirles pointes d’humidité (grâce à leur carac-tère hygroscopique). On peut les récu-pérer sur des chantiers de déconstructionsélective et les recycler à faible coût (parexemple comme revêtements des terrainsde tennis).

Les briques alvéoléesDepuis le début des années ‘80, de nom-breuses alvéoles sont apparues dans lesbriques, qui sont ainsi plus légères et plusisolantes. Les alvéoles sont formées aumoment de lacuisson dumélange d’argileet de terre en yincorporant deséléments deporosité : billes de polystyrène, sciure debois, perlite, déchets agricoles. Le polysty-rène peut être à l’origine d’émissions destyrène et de benzène nocives pour lasanté des travailleurs des briqueteries.

Les briques isolantesAussi appelées briques « monomur », lesbriques isolantes de terre cuite compor-tent un nombre élevé de rangées d’al-véoles verticales (en général 19) : ellessont trois fois moins conductrices de cha-leur qu’une brique classique. Cependant,leur mise en œuvre ne permettrait pas demonter des murs porteurs directementisolés répondant aux normes actuelles d’i-solation, même avec une épaisseur debriques importante (>30 cm).

104 Construire, rénover, habiter… 105

Les blocs de silico-calcaireÀ l’aide d’une presse, on forme lesblocs à partir d’un mélange de chauxvive (8%), de sable siliceux (92%) etd’eau.

Ils sont ensuite durcis dans une étuve(entre 160 et 220°C) pendant 4 à 8 heuressous haute pression : un processus quiconsomme beaucoup moins d’énergieque celui de la cuisson des briques deterre cuite. Le sable est extrait à proximitéde l’usine belge de production des blocsde silico-calcaire. La chaux est extraite etcalcinée dans la vallée de la Meuse.

Les blocs de silico-calcaire sont lourds etcontribuent ainsi à l’isolation acoustiquedes parois. Leur coefficient de perméabi-lité à la vapeur d’eau est correct. Mis enœuvre au niveau des murs intérieurs, ilscontribuent à réguler la température(bonne inertie thermique) et l’humiditéintérieures (caractère hygroscopique).Leur coefficient d’isolation thermiquemoyen impose une isolation des murscreux.

On utilise les blocs de silico-calcaire pourles murs intérieurs et en parement exté-rieur. Ils peuvent rester apparents (aspectpropre et fini). Ils sont soit maçonnés, soitcollés, ce qui réduit alors l’humidité deconstruction.

Étant donné leur résistance élevée à l’hu-midité et aux agents chimiques, les blocs

de silico-calcaire conviennent particulière-ment à la construction des fondations etdes murs de caves.

Les blocs de bétonLes blocs de béton (pleins ou creux )sont utilisés pour construire des murs,des cloisons intérieures, des linteaux,des hourdis…Leur production à partir de cimentconsomme beaucoup d’énergie. Ce sontdes éléments lourds qui participent à l’iso-lation acoustique des parois mais ils ontune faible capacité d’isolation thermique :les murs doivent être doublés d’un isolantthermique. Leur perméabilité à la vapeurd’eau est faible.

Les blocs de béton cellulaireRelativement bon marché, les blocs debéton cellulaire possèdent de bonnespropriétés d’isolation thermique grâceà leurs myriades de petites cellules quiemprisonnent l’air.Ils permettent en principe de construiredes murs pleins ou creux sans isolationcomplémentaire. Ils possèdent une inertiethermique moyenne (masse volumiquecomprise entre 300 et 800 kg/m3) et résis-tent bien au feu.

Ils sont produits à partir de sable siliceux(65%), de ciment (20%), de chaux (15%),et d’eau. À ces constituants est ajouté de lapoudre d’aluminium recyclé (0,05%) : unagent gonflant qui permet la formationdes cellules dans le béton. Le produitpasse ensuite à l’autoclave où il est soumisà une température de 180°C et à une pres-sion de 10 atmosphères.

Les blocs de béton cellulaire sont desmatériaux de construction légers utiliséspour monter des murs porteurs et nonporteurs. Les blocs sont assemblés avecun mortier de colle.

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Les briques de chanvreLes briques à base de chanvreapparaissent sur le marchéde l’éco-bioconstruction.

Elles permettent de monter des murs nonporteurs de quinze, vingt ou trente centi-mètres d’épaisseur. Leur mise en œuvreest relativement simple.

La pierre naturelleLa pierre est un matériau naturel,durable et qui résiste bien au climat(gel et intempéries), surtout si l’onchoisit une pierre locale. Ce quidiminue aussi les dépenses d’énergiedues au transport et permet à laconstruction de s’intégrer au bâti local.

Sa capacité d’isolation thermique étantfaible, elle doit être associée à des mursintérieurs isolants en briques de terrecuite ou en blocs de silico-calcaire parexemple.

La pierre est un matériau noble et durablequi donne aux façades l’accent de leur ter-roir... Néanmoins, l’industrie extractiveest parfois source de pollution (poussi-ères, bruit…). Mieux vaut donc réserverl’usage des pierres de taille ou des moel-lons pour la restauration des bâtimentsanciens, comme éléments décoratifs, oulorsqu’ils sont récupérés sur des chantiersde déconstruction sélective.

Mortier de ciment ou mortier dechaux ?Le mortier est un mélange constituéd’agrégats (sables, pouzzolanes,terres…), d’eau et d’un liant (la chauxou le ciment).

Le liant est la matière qui assure la liaisonentre chaque composant du mortier.Pendant des siècles, c’est la chaux qui aservi de liant. Mais, après la seconde

guerre mondiale, elle a été supplantée parle ciment artificiel. Avec sa prise plusrapide et sa meilleure résistance méca-nique, il répondait mieux aux exigences dusecteur de la construction « moderne » :bâtir plus vite et plus haut !

Le cimentLe ciment artificiel le plus utilisé est leciment Portland. Il doit son nom à la car-rière en Angleterre où fut découvert, en1824, le ciment naturel (ou cimentprompt), utilisé sans cuisson ni transfor-mation.

Le ciment artificiel résulte de la cuisson, àenviron 1 500°C, d’un mélange de rochescalcaires et d’au moins 25% d’argile (silice(SiO2) et alumine (Al2O3)). La cuissonproduit des « clinkers » – la poudre à labase du ciment – que l’on broie et aux-quels on ajoute, selon le type de cimentrecherché, des composants minéraux sup-plémentaires : roches pulvérisées (fillers),cendres volantes, scories de hauts four-neaux, plâtre…

Un peu de vocabulaire

Un mortier de pose sert à assembler desbriques de terre cuite, des blocs de béton, despierres naturelles, des bûches de bois, des dal-les de pierre, des carreaux de terre cuite, descarrelages… les uns aux autres pour monterdes murs, faire une chape ou réaliser un dal-lage. Sa qualité est primordiale pour assurer lasolidité des ouvrages.

Un mortier de jointoiement sert à réaliserdes joints de parement entre les différentséléments de construction. Il assure l’étanchéi-té d’une maçonnerie et sert à consolider lesmurs sur une maçonnerie ancienne. Il joueaussi un rôle esthétique de décoration.

Un mortier d’enduit est un revêtement quisert à décorer, protéger et finir une surface.

Le ciment est un liant hydraulique : lors-qu’on le mélange à l’eau, il durcit – il faitsa prise à l’eau. Celle-ci se combine auxsilicates et aluminates de calcium pourformer un précipité solide.

Les cimenteries sont de grandes consom-matrices d’énergie… même si elles sontautorisées à utiliser comme combustiblesde remplacement des déchets industriels(vieux pneus, huiles usagées, restes depeinture, déchets de raffinerie….). Leurimpact sur l’environnement est important(poussières, résidus de combustion de cesdéchets...).

Sur les chantiers, lors de la préparation duciment, certains contaminants comme lechrome38 peuvent produire une allergiecutanée invalidante pour les maçons(eczéma du ciment). Le ciment irrite lapeau.

Apprécié pour sa prise rapide et sa résis-tance mécanique élevée, le ciment pos-sède néanmoins des caractéristiques phy-siques et techniques qui peuvent nuire àla santé du bâtiment :

3 imperméable à la vapeur d’eau, ilempêche l’évaporation de l’humiditéqui remonte du sol et du sous-sol dansles vieux murs. En s’accumulant, l’eauemprisonnée maintient les paroisfroides (sources d’inconfort pour leshabitants), fait gonfler les murs, pro-voque des fissures et le développementde moisissures à l’origine d’une mau-vaise qualité de l’air ambiant ;

3 il a un très faible pouvoir isolant ;

3 sa plasticité étant relativement médioc-re, son application est peu aisée ;

3 il se fissure parfois en séchant ;

3 il résiste mal à certaines conditions cli-matiques (pluies battantes, variationsthermiques, gel) et aux agents chi-

miques agressifs de l’air (polluantsatmosphériques) ou de l’eau (pluiesacides).

Pour des raisons réglementaires ou tech-niques, le ciment reste indispensablepour réaliser le béton armé des fondationset de certains éléments structuraux (lin-teaux, colonnes…). Mais pour les autresapplications (chapes, dallages, enduits…),il existe une alternative : la chaux.Correctement mise en œuvre, elle confèreà ces ouvrages une résistance mécaniquelargement suffisante.

La chauxAinsi, on redécouvre les bienfaits de lachaux pour la construction. Surtoutdepuis les années ’60, avec le souci derénovation du bâti ancien.

Moins agressive pour la peau que leciment, la chaux possède des caractéris-tiques physiques et techniques garantis-sant une construction saine :

3 son principal avantage est sa perméabi-lité à la vapeur d’eau qui permet l’éva-poration de l’humidité contenue dans

Construire, rénover, habiter… 107

38 | DES PRODUITS DE CIMENT PAUVRES EN CHROME APPARAISSENT SUR LE MARCHÉ.

Moisissures, fissures… sont les tristes témoinsd’un enduit extérieur au ciment dégradé.

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Construire, rénover, habiter…

les murs. L’évaporation est favoriséepar la chaleur du soleil et par le vent surles façades extérieures ;

3 souple et élastique, elle limite l’appari-tion de fissures dans les enduits ;

3 elle résiste bien au gel (grâce à sa struc-ture poreuse, l’eau peut se dilater) etaux agents atmosphériques agressifs ;

3 elle a un bon pouvoir isolant (plusencore si on incorpore dans le mortierde chaux des particules de lin ou dechanvre) ;

3 elle possède des propriétés antisep-tiques souvent mises à profit dans lesétables (on pratiquait le chaulage desmurs pour les protéger des salissures,moisissures, larves d’insectes et bacté-ries) ;

3 hygroscopique, elle participe à régulerles variations d’humidité de l’air inté-rieur ;

3 un mortier de chaux dure des siècles !

La chaux naturelle est obtenue par cuissond’une roche calcaire. Dans le bâtiment, onutilise deux types de chaux naturelle : lachaux aérienne et la chaux hydraulique. Ladifférence entre les deux réside dans lapureté de la roche calcaire utilisée.

La Belgique est le premier producteur dechaux au monde par habitant. C’est unematière première naturelle et abondante.Les carrières de roches calcaires sontsituées dans les régions de Namur et deTournai. À Namur, on extrait une rochecalcaire plus pure que celle des carrièresde Tournai. Actuellement, ces dernièresne sont plus exploitées.

¡ À consulter :Chaux dehors, chaux dedans dans Les QuatreSaisons du jardinage, n° 99, juillet/août 1996,Terre Vivante, France, p. 47-54.

La chaux naturelle : décorer, restaurer etconstruire. Collection Vivre différemment.

Techniques et pratique de la chaux.

Pour les mortiers de jointoiement, lesenduits, les peintures intérieures :la chaux aérienne

La chaux aérienne, aussi appelée chauxhydratée ou chaux grasse, provient de lacalcination d’un calcaire très pur (conte-nant moins de 10% d’argile). Plus le cal-caire est pur, plus la chaux sera aérienne.

La calcination du calcaire (CaCO3) – dansun four à environ 900°C – entraîne l’éli-mination du gaz carbonique (CO2) et laformation de chaux vive (CaO). Très corro-sive, celle-ci est ensuite éteinte avec del’eau. D’où son nom de chaux hydratée(Ca(OH)2).

Un mortier préparé avec de la chauxhydratée durcit au contact du gaz carbo-nique (CO2) de l’air. Il fait sa prise à l’air,d’où le nom de chaux aérienne.

La prise du mortier aboutit, après évapo-ration de l’eau de gâchage, à la roche cal-caire d’origine.

La chaux aérienne est souple, onctueuseet facile à manipuler. C’est la raison pourlaquelle on l’appelle aussi « chauxgrasse ». Elle permet un travail très fin etconvient bien pour les travaux de jointoie-ment (mortiers de jointoiement), les fini-tions souples (mortiers d’enduit) et lespeintures intérieures. Par contre, elle estmoins adaptée que la chaux hydrauliqueaux travaux de maçonnerie (mortiers depose) parce qu’elle durcit très lentement(pendant plusieurs mois).

Pour la maçonnerie : la chaux hydrauliquenaturelle

La chaux hydraulique naturelle, ancienne-ment appelée chaux maigre, provient de lacalcination d’un calcaire impur (conte-nant environ 15% d’argile) à base de siliceet d’oxydes de fer. Ainsi, elle devient plusdure (et moins plastique) que la chauxaérienne et permet de réaliser desouvrages plus durs et plus solides : mor-

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tiers de pose (travaux de maçonnerie,béton de chaux pour les dalles) et enduitsextérieurs.

Sa prise plus rapide – elle commence àdurcir en présence d’eau (prise hydrau-lique), puis continue sa prise au contactde l’air (prise aérienne) – est avantageusedans le cas d’un mortier épais ou si l’oncraint une dégradation de la maçonneriepar la pluie.

Lorsque l’on rajoute de la pouzzolane à unmortier de chaux hydraulique naturelle(on parle alors de chaux trass), on obtientun mortier à la fois solide, souple, résis-tant à l’humidité et aux intempéries, etperméable à la vapeur d’eau. Pour un murtrès exposé, par exemple, la pouzzolaneest l’agrégat tout indiqué. La pouzzolaneest une terre volcanique constituée de sco-ries restées à l’état meuble. Son nom vientde la région de Pouzzoles, en Italie, où elleest extraite.

En Belgique, il n’y a pas de producteurs dechaux hydraulique naturelle. Dès lors,pour la maçonnerie (mortiers de pose etmortiers de jointoiement), on utilise sou-vent des mortiers qui durcissent à l’air.Ainsi, à un mortier de chaux aérienne, onajoute une certaine proportion de cimentPortland : 2/3 de ciment pour 1/3 de chauxaérienne. On parle alors de mortierbâtard. Le mortier bâtard allie les avan-tages du ciment – solidité – et de la chauxaérienne – plasticité et perméabilité à lavapeur d’eau. On évite ainsi les retraits etfissures, et la mise en œuvre du mortierest plus facile.

Préparer un bétonPour préparer un béton, on ajoute àun mortier de chaux hydraulique(mélange de chaux trass, de sable duRhin et d’eau) des agrégats de tailleimportante : sables, graviers, cailloux.

Les fers dans le béton armé doiventdépasser de 5 cm pour pouvoir être reliésà la terre. Armer le béton avec des fibresde nylon est une alternative au bétonarmé : il offre une résistance à la pressionde 5 000 Kg/m2 et une plus belle finitionque celle d’un béton conventionnel.

Il faut veiller à isoler le béton du bois d’unplancher par un papier huilé : acide, lebéton tend à décomposer le bois (cela peutprendre 10 ans !).

Construire, rénover, habiter… 109

DosageMaçonnerie (chaux trass/sable)

En briques 1/3

En pierres naturelles 1/2

Des caves et des fondations 1/3

Sous eaux et des égouts 1/2

Rejointoiement a posteriori 1/2 à 2,5

Le mortier de pose doit êtreadapté à la maçonnerie

Les briques de terre cuite alvéolées, qui occa-sionnent une meilleure isolation thermiquedes murs, devraient être maçonnées avec unmortier de chaux isolant et poreux. Mais,pour des raisons de solidité, elles sont géné-ralement assemblées au mortier de cimentdur et compact. Sources de froid, les jointssont alors à l’origine de ponts thermiques.

La chaux hydraulique artificielle :à éviter

La chaux hydraulique artificielle est proche duciment artificiel par sa composition : c’est unmélange de chaux aérienne industrielle (en-core plus riche en argile que la chauxhydraulique naturelle), de ciment et de débrisde pierre à chaux. Sa prise étant uniquementhydraulique, elle présente les mêmes inconvé-nients que le ciment : retrait, imperméabilitéà la vapeur d’eau, aspect gris et froid…

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Construire, rénover, habiter…

Enduire une façadeL’enduit est un revêtement qui sert àdécorer, protéger et finir une surface.Comme le mortier, il résulte dumélange d’un liant – la chaux ou leciment –, de sable et d’eau. Lespigments donnent une coloration àl’enduit.

Des bâtiments malades duciment !Restaurer le bâti ancien avec desjoints et des enduits au cimentconduit, la plupart du temps, à ladésagrégation des façades qui sontrongées par l’humidité.

Dans le bâti ancien, les murs (composésde matériaux poreux : briques de terrecuite, pierres naturelles, mortier de chaux,terre…) sont souvent de vraies éponges.Faute de barrières étanches à l’eau au pieddes murs, ils pompent, par capillarité,

l’humidité du sol et du sous-sol.Idéalement, cette humidité devrait s’éva-cuer par évaporation (favorisée par la cha-leur du soleil et par le vent) via la maçon-nerie et des joints perméables à la vapeurd’eau, mais le ciment imperméable laretient enfermée. L’humidité remontealors encore plus haut dans les murs.

Pour assainir le bâtiment, il faut le désha-biller de son enduit de ciment et le débar-rasser de ses joints. Après un rejointoie-ment de la maçonnerie avec un mortier dechaux, on peut badigeonner ou enduire lafaçade avec un enduit de chaux. Le bâti-ment retrouve ainsi sa capacité à biengérer l’humidité : sa transformation envapeur (favorisée par l’échauffement dumur au soleil et par le vent) permet sonévacuation par l’enduit à la chaux, permé-able à la vapeur d’eau.

Les enduits à la chaux ontbonne mine !Un enduit à la chaux laisse s’échapperl’humidité des murs, qui peuvent ainsisécher. Plus souple et plus élastiqueque l’enduit de ciment, il s’adapteparticulièrement bien aux irrégularitéset aux mouvements du bâti ancien.

Sur la façade, la croûte très dure du cimentfinit par se fissurer avec les déformations dela maçonnerie, laissant ainsi pénétrer les eauxde pluie, d’infiltration et de ruissellement.

La relative transparence de la chaux luipermet de dévoiler la couleur du sable utilisédans l’enduit (coloration dans la masse). Onpeut aussi y ajouter des pigments.

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Traditionnellement, les artisans réalisentdes enduits à la chaux en trois couches39 :

3 la première couche ou « gobetis » estriche en eau et en chaux afin de com-bler les inégalités de la surface et degarantir un bon accrochage de l’enduitsur le support ;

3 plus épaisse et plus plastique, laseconde couche ou « corps d’enduit »assure la planéité de la surface, l’imper-méabilité à l’eau de pluie et une cer-taine isolation ;

3 la « couche de finition » décore, pro-tège et participe aussi à l’étanchéité.Plus pauvre en chaux, elle risquemoins de se fissurer en séchant.

L’utilisation de sable à granulométrie deplus en plus fine dans chaque couche del’enduit permet d’orienter vers l’extérieurl’humidité présente dans le mur : les phé-nomènes de capillarité s’additionnentavec un réseau capillaire à section décrois-sante alors qu’ils sont stoppés si la sectionaugmente.

SOURCE : TECHNIQUES ET PRATIQUES DE LA CHAUX, ÉD. EYROLLES, P. 78.

En règle générale, pour la restauration desmurs anciens, on utilise un enduit à lachaux aérienne : sa grande souplesse luipermet de s’adapter aux murs et de col-mater les éventuelles fissures. Les façadesmodernes sont quant à elles enduites à lachaux hydraulique.

Construire, rénover, habiter… 111

39 | TOUS LES ENDUITS NE SE RÉALISENT PAS EN TROIS COUCHES. L’APPLICATION VARIE SELON LE SUPPORT, LE CLIMAT, LA CONSTRUCTION…

Les enduits à la chaux :un savoir-faire àréapprendre !

Peu à peu délaissée par la constructionmoderne, la chaux réaffirme aujourd’hui sesvertus…, l’occasion pour les maçons de réap-prendre le savoir-faire lié à son usage. Formerà réutiliser la chaux dans les mortiers, lesenduits et les peintures, c’est lancer une nou-velle dynamique de création d’emplois.

Couvrir une toitureLa couverture du toit a pour fonctiond’arrêter la pénétration d’eau dans laconstruction : l’eau est évacuée vers lagouttière.

Selon les prescriptions urbanistiques etl’environnement locaux, on couvrira la toi-ture avec des tuiles en terre cuite, desardoises naturelles, du chaume ou du boissous forme de bardeaux (cèdre, châtai-gnier, mélèze, robinier…).

Les bardeaux ont l’avantage de pouvoir êtremis en œuvre sur une charpente plus légèreque celle prévue pour une couverture entuiles ou en ardoises naturelles.

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40 | UNE TOITURE PLATE EST UNE TOITURE ÉTANCHE : SON ÉTANCHÉITÉ EST ASSURÉE PAR UNE MEMBRANE (PVC, BITUME, EPDM, CUIVRE OU ZINC).41 | CE SYSTÈME PEUT AUSSI ÊTRE RÉALISÉ POUR DES TOITURES EN PENTES LÉGÈRES.

Témoignage : un poumon dans la ville, les toitures végétales

Pourquoi ne pas couvrir nos centres commerciaux, nos écoles, nos garages, nos mai-sons… par des toitures plates40 évoluant avec les saisons41 ?

Connues comme une solution écologique ancestrale, les toitures végétales sont aussibien adaptées au milieu rural qu’au milieu urbain. En Allemagne, reconnues pourleur intérêt d’utilité publique, elles sont devenues obligatoires en ville pour certainestoitures plates !

D’un point de vue technique, l’étanchéité de la toiture est assurée par une membraneen EPDM (caoutchouc synthétique) particulièrement préconisée pour son élasticité,sa résistance naturelle à la perforation des racines et sa longévité.

Quels sont les avantages de la toiture végétale si ce n’est d’embellir nos cités ?

Une régulation climatique à l’intérieur de l’habitation : effet de climatisation naturellepar la masse thermique et l’évaporation : il y fait plus frais en été et plus chaud enhiver.

Une régulation climatique extérieure (environnement) : l’évaporation de la surfacerend l’air moins sec et rafraîchit les villes.

Une longévité accrue de l’étanchéité qui n’est soumise ni aux UV ni aux chocs vio-lents. Sa durée de vie est doublée. Elle assure également le lestage de la toiture.

Une limitation de la quantité de pous-sières et de la pollution atmosphérique :les plantes fixent les poussières et, par laphotosynthèse, elles assimilent le gazcarbonique (CO2) et émettent de l’oxy-gène (O2).

Une réduction du bruit par sa masse etsa texture : la toiture végétale réagitcomme un isolant et un absorbant pho-nique.

Une meilleure gestion des eaux de ruis-sellement due au pouvoir de rétentiond’eau du substrat. D’après une étudeallemande, une épaisseur de 10 cm desubstrat retient plus ou moins 80% deseaux de pluies annuelles. Ce phénomènepermet de réduire les risques d’inonda-tions et l’engorgement du réseau d’é-gouts en cas d’orage.

Pierre Deru et Florence Vanden Eede,architectes, le 18 mai 2000.

Il existe d’infinies manières de« végétaliser » les toits, du plus léger au pluslourd, en culture extensive ou intensive.

Construire, rénover, habiter…

Isoler les paroisIsoler un bâtiment, c’est diminuer sesdéperditions thermiques, c’est réduirela demande de chaleur et donc laconsommation de combustible et lapollution de l’environnement. Unebonne isolation augmente lesentiment de bien-être des habitantset prévient les problèmes decondensation dans les parois.

Quel matériau pour la couched’étanchéité à l’air extérieur ?Il existe deux types de sous-toitures :les souples comprenant les feuilles enpolyéthylène renforcé, les feuillesplastiques microperforées… et lesrigides regroupant les plaques de fibro-ciment et les panneaux en fibres debois.

Les sous-toitures souplesÉconomiques, légères (fragiles), étanchesà l’eau, les feuilles en polyéthylène ren-forcé présentent une forte résistance à ladiffusion de la vapeur d’eau et ne sontdonc pas adaptées pour évacuer l’humi-dité de la construction vers l’extérieur. Desfeuilles plastiques performantes de cepoint de vue apparaissent sur le marché.Renseignez-vous. Les feuilles plastiquesmicroperforées sont perforées de micro-pores afin d’évacuer l’humidité de la paroivers l’extérieur. Leur efficacité est cepen-dant limitée : l’humidité ne trouve pas for-cément son chemin au travers des perfo-

rations et celles-ci s’obturent avec letemps.

Les sous-toitures rigidesLes plaques de fibro-ciment sont fabri-quées à partir d’un mélange de cimentPortland, de fibres organiques naturelleset synthétiques et de charges minérales.

Les panneaux mous en fibres de bois sontfabriqués à partir de restes de scieries nontraités ou de bois d’éclaircissage.Imprégnés de bitume (panneaux de teintenoire) ou de latex (panneaux de teinteclaire), ils garantissent une bonne protec-tion de l’isolant contre la pluie, la neige etle vent. Ils sont perméables à la vapeurd’eau et recyclables.

En sous-toiture, ces panneaux contribuentà éviter les ponts thermiques au niveaudes chevrons.

Les panneaux de sous-toiture protègent legros œuvre de la pluie avant la finition de latoiture. Ils permettent au couvreur demarcher directement sur la toiture, ce quifacilite son travail.

Couche d’étanchéitéà l’air extérieur

Feuille en polyéthylène

Panneau en fibres de bois

Conductivité thermique(� en W/m.K)

0,055

Plus � est petit, plus lematériau est isolant

Valeur �d (en m)

>80

0,11

Plus �d est petit, plus lematériau est perméable à la

vapeur d’eau

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Construire, rénover, habiter…

Quel isolant ?En matière d’isolant, faire un choixjudicieux relève souvent du parcoursdu combattant. Il n’est pas facile eneffet de se retrouver dans la profusiondes produits proposés.

Entre le prix, les performances ther-miques, la résistance à l’eau et au feu, lafacilité de mise en œuvre, les impacts surla santé et sur l’environnement…, oùmettre les priorités ?

Si certains matériaux sont reconnus sainspour l’environnement et pour la santé,leur production ou leur distributionencore réduite, leur coût et la difficulté detrouver des corps de métier expérimentéspour leur mise en œuvre les rendentencore parfois difficiles d’accès. Parmi cesmatériaux, certains ont obtenu un agré-ment technique en Belgique, d’autres àl’étranger uniquement, d’autres encoren’ont pas fait l’objet de tests de qualitétechnique (garantissant leur durabilité,leurs performances thermiques...) par desorganismes officiels. Reste que tout maté-riau mis sur le marché, qu’il soit « tradi-tionnel » ou « non traditionnel 42», estvoué à évoluer sous la pression croissantedes exigences environnementales et desanté… Tenez-vous au courant !

Pour isoler un sol ou une toiture, un murnord ou un mur sud, par l’intérieur ou parl’extérieur…, le choix du matériau sera laplupart du temps le résultat d’un com-promis, selon les contraintes et les prio-rités de chacun. À vous de choisir… enconnaissance de cause.

® Qui contacter ?La mise en œuvre correcte de l’isolation estindispensable si l’on veut construire desparois durablement saines et efficaces. Lemieux est de consulter un spécialiste.

La mise en œuvre d’isolantsfibreux (laine de verre, laine deroche, cellulose de papier…)peut disséminer dans l’air des

fibres dont les effets sur l’organisme sontencore aujourd’hui insuffisamment éva-lués. Il faut se protéger de toute inhalation

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Les masques de protectionrespiratoire pour les activités debricolage et de rénovation de lamaison

Respirer des particules fines (poussières oufibres) peut représenter un risque pour la san-té ! Les grosses particules sont retenues dansles fosses nasales ou dans la gorge, puis reje-tées en partie par l’organisme. Mais lesparticules plus fines (dont le diamètre estinférieur à 5 �m) atteignent les alvéoles pul-monaires, lieu des échanges respiratoires.

On choisira une protection respiratoire sui-vant la toxicité et/ou la concentration desparticules respirables. Un masque de type P3assure une protection 5 fois supérieure à celled’un masque de type P2, qui, lui, protège 4fois plus qu’un masque de type P1.

Le masque de gauche est un masque dit deconfort. Il ne protège pas le porteur. Le masquede droite est un masque de protectionantipoussières. Il porte trois inscriptions : enhaut, la marque et le modèle du masque; aucentre, la norme EN 149 selon laquelle le masquea été testé et la classe de protection FFP1S; enbas, le marquage CE et le numérod’identification de l’organisme responsable ducontrôle de la production.

SOURCE : SITE INTERNET DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES :HTTP://MINECO.FGOV.BE//PROTECTION_CONSUMER/SECURITY/SECU-RITY_CONSUMER/MASKS_FR.HTM.

42 | NON TRADITIONNEL : DONT LA QUALITÉ N’A PAS ENCORE REÇU LA SANCTION DE L’EXPÉRIENCE OU DU TEMPS ET N’EST PAS ENCORE DÉFINIE PAR DESNORMES.

par un masque de protection respiratoireapproprié et limiter l’emploi de ces maté-riaux à l’isolation derrière des cloisons ouparements parfaitement étanches(plaques de plâtre, panneaux de parti-cules…). Au cours du temps, il faudra véri-fier l’étanchéité des cloisons !

La vermiculite et la perliteLa vermiculite et la perlite sont des iso-lants minéraux. Ils sont fabriqués à partirde roches que l’on trouve en quantités illi-mitées : des micaschistes (extraits auxÉtats-Unis, en Russie, en Afrique du Sud)pour la vermiculite et des roches volca-niques (extraites en Europe, en Afrique duNord et aux États-Unis) pour la perlite.Une quantité d’énergie importante estnécessaire pour l’expansion (à 1 200°C)des roches en granulés légers. Ces iso-lants sont incombustibles et imputresci-bles. Leur mise en œuvre est aisée, maisleur prix est relativement élevé.

La vermiculite se déverse en vrac dans lesplanchers des combles inhabités (elleforme une couche d’isolation compacte ethomogène) ou dans les murs creux (parinsufflation). Elle est aussi incorporéecomme granulats légers dans les mortierset les bétons allégés (pour réaliser deschapes isolantes), dans les enduits iso-lants et dans les blocs de construction.Plus résistante encore au feu et à la cha-

leur que la vermiculite, la perlite est uti-lisée principalement pour l’isolation desconduits de cheminée.

L’argile expansée

Produites par expansion de l’argile (res-source non renouvelable mais de grandedisponibilité) à une température de1 100°C, les billes d’argile consommentbeaucoup d’énergie à la fabrication. Ellessont vendues en vrac pour des applica-tions similaires à celles de la vermiculite.Elles sont utilisées comme constituantsde blocs de construction préfabriqués oudans des mortiers pour chapes isolantes.L’argile expansée présente un excellentclassement au feu et est insensible à l’eau.En vrac, c’est un isolant assez médiocre(la perlite est plus performante) et relati-vement coûteux. Il peut être réutilisé.

Le verre cellulaireLe verre cellulaire est un isolant minéralfabriqué à partir de sable siliceux, res-source non renouvelable mais largementdisponible. Sa fabrication consommeénormément d’énergie. Fondu à trèshaute température (1 000°C) et en pré-sence de CO2 qui le fait mousser, le verre

Les isolants en vrac

Lorsqu’on n’a pas besoin de l’espace du gre-nier pour y vivre, l’isolation de son plancherreste le principe le plus simple et le plus éco-nomique. Les isolants en vrac (vermiculite,cellulose, chanvre, liège…) sont moins chersque ceux en rouleaux ou en plaques. Pour évi-ter les ponts thermiques et les risques decondensation, il faut porter une attentionparticulière aux raccords du plancher avec latrappe d’accès aux combles, aux jonctionsentre la toiture et les murs, au passage descheminées… Par la suite, si on souhaite occu-per les combles, certains types d’isolantpeuvent être réutilisés dans la toiture.

115Construire, rénover, habiter…

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Construire, rénover, habiter…

cellulaire produit un matériau léger à cel-lules fermées insensible à l’eau et au feu,incompressible et présentant de bonnesqualités isolantes. D’un coût relativementélevé, il est utilisé prioritairement pour l’i-solation des parois enterrées et des toi-tures plates soumises à de fortes sollicita-tions. Il est collé et jointoyé à l’aide debitume (hydrocarbures). C’est un maté-riau pouvant être recyclé sous forme deremblais. Puisqu’il est entièrement imper-méable à la vapeur d’eau, le verre cellu-laire doit être mis en œuvre dans desparois bien conçues au niveau de la ges-tion de l’humidité.

Le liègeLe liège est un isolant végétal. Il provientde l’écorce du chêne-liège (Quercus suber),un arbre qui pousse dans diverses régionsdu bassin méditerranéen. Les écorces sontréduites en grains qui sont ensuite agglo-mérés à chaud (dans un four à 300°C) parla résine du liège (la subérine). Il faudraitéviter les panneaux renforcés avec descolles synthétiques : ils dégagent du for-maldéhyde. L’isolant nécessite peu d’é-nergie pour sa production, mais il doitêtre transporté sur des distances assezlongues. C’est un matériau réutilisable.

Le liège est à la fois un bon isolant acous-tique et thermique. Il est imperméable àl’eau, imputrescible et difficilementinflammable.

En panneaux, le liège est mis en œuvre auniveau des dalles, des chapes, des murs,des plafonds et des toitures, de préférenceen deux couches croisées pour éviter lesponts thermiques. Dans cette optique, despanneaux rainurés et languettés sont plusefficaces. Les panneaux se découpent faci-lement, mais produisent beaucoup depoussières. En rénovation, ils permettentd’isoler sous les chevrons lorsque la cou-verture de la toiture est conservée.

En granulés, le liège se déverse entre lessolives des planchers, dans les toitures etles murs à ossature bois. On les utiliseaussi comme agglomérat dans le béton oudans le mortier de chaux pour en faire deschapes isolantes.

La disponibilité du liège est loin d’être illi-mitée. Ne pouvant être produit qu’à petiteéchelle, il a un coût élevé. Après prélève-ment, il faut une dizaine d’années àl’arbre pour refaire une écorce utilisable.Vu la demande croissante, les producteursraccourcissent régulièrement ce délai. Lesarbres sont alors affaiblis et on assiste àl’envahissement des vergers par unchampignon nuisible. En prélevant tropvite le liège, on enlève en même temps dubois, qui diminue la qualité de l’isolant.Mieux vaut donc utiliser le liège avec par-cimonie en le réservant pour les endroitsoù il peut manifester ses qualités de résis-tance à l’humidité : dalles et chapes desols, toitures plates, murs creux en contactavec l’humidité ascensionnelle…

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Une deuxième vie pour le liège

Avec le soutien de la Région wallonne et del’asbl De Bouche à Oreille, l’asbl Le Petit Liègeorganise la récolte des déchets de liège.Bouchons de bouteilles, semelles de chaussu-re, sous-plats, revêtements de sol, panneauxmuraux… sont récupérés pour être recycléscomme isolant en construction.

Sur simple demande au Petit Liège, on peutdevenir « récolteur » ou obtenir la liste despoints de récolte en Wallonie et à Bruxelles.

Certains parcs à conteneurs disposent aussid’un conteneur réservé au liège. Renseignez-vous.

La cellulose de papierLa cellulose de papier est un isolantvégétal : en Allemagne et en Angleterre,elle isole depuis une trentaine d’annéesplus d’un million et demi d’habitations.

La cellulose de papier présente sur lemarché belge est fabriquée en Allemagneà partir de papier journal : chutes de fabri-cation du papier, rognures, journauxinvendus… Les ressources naturelles(bois, eau, énergie) sont préservées puis-qu’aucun papier neuf n’est produit poursa fabrication. L’isolant nécessite peu d’é-nergie à sa production. Son prix est abor-dable.

La cellulose de papier présente un boncoefficient d’isolation (comparable à celuides laines minérales). Elle est perméableà la vapeur d’eau. Capillaire, elle estcapable de répartir l’eau de condensationsur une grande superficie et favorise ainsile séchage des parois. Traitée aux sels debore et à l’acide borique, elle résiste aufeu, aux moisissures et aux parasites.

En flocons, la cellulose de papier est souf-flée sous pression :

3 soit dans des caissons fermés : entreles chevrons en toiture (si la hauteurdes chevrons est suffisante) et dans lescloisons des maisons à ossature bois ;

3 soit sur des surfaces horizontales : parexemple, entre les solives du plancherd’un grenier.

Mélangés à de petites quantités d’eau, lesflocons peuvent être pulvérisés dans lesparois à ossature bois, sur les murs pleinsextérieurs et sous les dalles.

L’isolant en cellulose de papier est unmélange de flocons de cinq granulomé-tries différentes. C’est ce mélange qui faitla qualité de l’isolant. Les fabricants réali-sent des tests afin de déterminer la den-sité du matériau (en kg/m3) garantissantle non-tassement ultérieur des flocons

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dans les caissons. Les résultats varient enfonction des dimensions des caissons, ducaractère lisse ou rugueux de leur paroi…

La pose de l’isolant en flocons de cellulosene peut être réalisée par le maître d’ou-vrage, mais doit être confiée à une entre-prise spécialisée qui établit, à l’issue duchantier, un certificat de bonne mise enœuvre.

® Qui contacter ?Actuellement, en Belgique, peu d’entreprisesassurent ce service. Pour connaître leurscoordonnées, contactez le Centred’information du Réseau Éco-consommation.

La cellulose de papier existe aussi sousforme de panneaux semi-rigides ou flexi-bles. Ils sont utilisés pour l’isolation dessols, des toitures (entre les chevrons), descloisons légères et des murs à ossaturebois. Il est recommandé de disposer deuxcouches croisées pour éviter les pontsthermiques.

La fibre de boisLes panneaux en fibres de bois sont desisolants végétaux fabriqués à partir dedéchets de scieries (écorces et branches derésineux non traitées chimiquement). Lesfibres sont agglomérées par leur proprerésine (la lignine), mais c’est de la collesynthétique qui est utilisée lorsque plu-sieurs panneaux sont collés ensemble

pour obtenir une plus grosse épaisseurd’isolant. La fabrication des panneauxentraîne une certaine consommation d’é-nergie et dégage de la poussière de rési-neux. Mieux vaut opter pour des pan-neaux non bitumés (dont le caractèrehydrofuge est assuré par des résines natu-relles). En cas d’incendie, les panneauxnon bitumés brûlent, mais difficilement.En fin de vie, ils peuvent être compostés.

Particulièrement adaptés aux construc-tions en bois, les panneaux en fibres debois sont étanches à l’air et perméables àla vapeur d’eau. Ils s’utilisent aussi bienpour monterdes cloisons,isoler la toi-t u r e( e n t r eou surles che-vrons) et les plan-chers, en doublage desmurs ou en faux plafonds. Ils com-plètent très bien les autres isolants végé-taux (cellulose, chanvre, lin…). On lestrouve aussi sous ou sur les plancherscomme isolant thermique et acoustique.

Certains panneaux de fibres de bois peu-vent être couverts d’un crépi minéral etservir ainsi pour assainir de vieux mursextérieurs en maçonnerie (isolation parl’extérieur).

Les fibragglosCe sont aussi des panneaux rigides enfibres de bois. Mais les fibres sont enro-bées dans du ciment Portland, du plâtreou du ciment magnésien. Ces panneauxont une bonne résistance au feu et unpouvoir isolant moyen. Ils sont aussi uti-lisés comme isolant acoustique. Certainsadditifs, comme des colles, peuventdégager des COV toxiques.

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Le chanvreLe chanvre est une plante qui se cultivefacilement, sans engrais chimiques etsans pesticides (aucun insecte ou parasitene le met à son menu et il réprime les« mauvaises herbes »), et qui améliore laqualité des sols. Le chanvre présent sur lemarché belge est cultivé en France. C’estune ressource renouvelable, mais encorerelativement limitée. C’est la partie cellu-losique de la plante, la chènevotte, quel’on utilise en construction. C’est un maté-riau réutilisable ou compostable s’il n’estpas bitumé.

L’isolant en chanvre existe en rouleaux(laine de chanvre) ou en panneaux semi-rigides pour isoler le toit (sur et entre che-vrons), les murs et les planchers. En vrac(granulés), il peut être déversé ou souffléentre chevrons en toiture ou entre solivesd’un plancher dans des combles perdus.

Mélangé (sous forme de copeaux) à lachaux aérienne et à de l’eau, il composeun béton léger utilisé comme mortier depose ou comme enduit isolants et pour leremplissage des murs branchés sur ossa-ture bois.

La pose de l’isolant en chanvre est simpleet engendre peu de poussières.Naturellement fongicide et antibactérien,

le chanvre ne nécessite pas d’imprégna-tion. Une substance ignifuge doit toute-fois lui être ajouté. L’isolation en chanvreest perméable à la vapeur d’eau.

Le linComme le chanvre, le lin est une plante quise cultive facilement : elle ne nécessite quepeu d’engrais pour sa production.Actuellement, le lin est cultivé principale-ment dans le nord de la France (Nord-Pas-de-Calais et Normandie). L’isolant en lin estfabriqué à partir de fibres de lin tropcourtes pour un usage textile : auparavant,ces résidus de l’industrie textile étaientbrûlés. Sa production ne consomme quepeu d’énergie. Imprégné au sel de bore(pour la résistance aux moisissures, auxinsectes, au feu et aux rongeurs (qui nel’apprécient pas)), le lin se présente en vrac,sous forme de rouleaux, de plaques semi-rigides ou de feutres. En rouleaux, il estfacile à découper dans le sens de la largeur,mais il faut un outillage approprié pour ledécouper dans le sens de la longueur. Sadécoupe n’occasionne pas de poussières. Ilest agréable à manipuler (laineux) et ilépouse bien les surfaces à isoler. Il a lacapacité d’adsorber puis de restituer l’hu-midité en fonction de l’hygrométrieambiante. Le lin est aussi un bon isolantacoustique contre les bruits aériens.

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L’isolant en lin commence à être biencommercialisé en Belgique. Il est adaptéaux constructions à ossature bois et enbois massif, mais on l’utilise aussi dansles constructions dures pour l’isolationdes murs extérieurs et des cloisons inté-rieures et pour l’isolation entre chevronsdes toitures neuves ou anciennes (il fautveiller à ce que la largeur des rouleaux soitsupérieure à l’espace entre les chevronsd’environ 2 à 3 cm, de manière à bienremplir l’espace à isoler et ainsi éviter lesponts thermiques). L’utilisation du pro-duit en vrac permet l’isolation entre lessolives et dans les endroits difficilesd’accès. Des fines bandes de lin d’unedizaine de centimètres de large peuventservir à assurer l’étanchéité à l’air de cer-taines parties du bâtiment, comme lajonction entre un mur porteur et unepanne sablière. Suite à la déconstructionsélective d’un bâtiment, l’isolant en linpeut être composté.

Le cocoLa fibre de coco est un résidu de la récoltede noix de coco en Extrême-Orient. Elledoit donc être transportée sur de trèsgrandes distances.

C’est un isolant à la fois thermique etacoustique. Elle offre une grande résis-tance à l’humidité : elle est donc adaptéepour l’isolation des pièces humides (sallede bains, cuisine…). Le sel de bore permetd’assurer sa résistance au feu. Très élas-tique, elle trouve, chez nous, son applica-tion principale comme isolant acoustiquedans les planchers, les murs et les cloi-sons (rouleaux, panneaux semi-rigides etfeutres). On l’utilise aussi comme isolant(laine de coco) de remplissage de cavités(entre les murs et les châssis, par exempleen remplacement des mousses synthé-tiques).

Le roseauLe roseau est une plante de la famille desgraminées. Il faut le transporter sur delongues distances (roselières d’Europecentrale). C’est une ressource naturellerenouvelable mais actuellement limitée :les roselières sont des écosystèmes pro-tégés.

Le roseau produit un très bon isolant ther-mique : en panneaux, ses tiges sont sou-vent associées à l’argile (panneaux ouenduits d’argile). Le roseau a un bon pou-voir hygroscopique.

La laine de moutonL’isolant en laine de mouton coûte relati-vement cher. L’approvisionnement estlimité, mais l’isolant est recyclable etdemande peu d’énergie pour sa produc-

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tion. En Angleterre, les moutons sonttraités sur pied avec des pesticides contreles parasites. Ces pesticides se retrouventdans les rivières. Les moutons d’Australieet de Nouvelle-Zélande sont traités moinsintensivement, mais la laine doit êtretransportée sur de très longues distances.L’isolant fait ensuite l’objet d’un traite-ment insecticide contre les mites. Le pro-duit le plus utilisé actuellement est à basede perméthrine qui n’est pas sans risquepour la santé.

La laine de mouton s’utilise en rouleauxpour l’isolation entre chevrons et dans lesconstructions à ossature bois. En sou-pentes, elle doit être correctement fixéepour éviter son tassement. On la trouveaussi sous forme de panneaux semi-rigides. Elle nécessite un traitement ausel de bore contre le feu. La laine demouton est capable d’adsorber jusqu’à33% de son poids d’eau, sans paraîtrehumide puis de restituer lentement cettehumidité : elle a un grand pouvoirhygroscopique.

Les laines minéralesBon marché et avec un pouvoir isolanttrès performant, les laines minérales sontles isolants les plus répandus en Europe.Leur fabrication consomme beaucoup d’é-nergie : elles sont obtenues par fusion à1 500°C de verre (verre recyclé ou sablesiliceux) ou de roches (basalte), ressourceslargement disponibles, et transformées enfibres par divers procédés (centrifugation,soufflage ou extrusion). Les fibres sontensuite agglomérées à l’aide de liants chi-miques tels que le phénol et le formaldé-hyde, toxiques pour la santé et limitantleur recyclage.

Les fibres font des laines minérales desmatériaux très légers qui emprisonnentbeaucoup d’air, d’où leurs remarquablespropriétés isolantes. Elles sont utiliséespour l’isolation thermique des toitures,

des murs et des sols. Elles présentent unebonne voire excellente résistance au feu.

Les laines minérales présentent unegrande perméabilité à la vapeur d’eau.Cependant, non capillaires, elles perdentleur qualité thermique en présence d’hu-midité : en se gorgeant d’eau, leur poidsaugmentant, elles finissent par s’affaisseret perdent ainsi de leur efficacité. Dans lecas d’une paroi isolée avec des lainesminérales, l’étanchéité à l’air de l’écranétanche à l’air et à la vapeur d’eau (sou-vent une feuille d’aluminium) doit doncêtre parfaite.

Les isolants synthétiquesProduites à grande échelle et donc peucoûteuses, les plaques en mousse de poly-uréthane et de polystyrène (expansé ouextrudé) se retrouvent dans la plupart desconstructions actuelles. Elles sont très iso-lantes thermiquement. Leur bonne résis-tance à l’humidité et à la compressionpermet une utilisation en milieu humide(isolation extérieure des murs, isolationsous chapes…).

Leur fabrication à partir d’hydrocarbures(ressource non renouvelable) consommebeaucoup d’énergie et dégage des sub-stances nocives pour l’environnement etla santé (styrène, pentane, HCFC…). Ellesgénèrent des déchets difficilement recy-clables. En cas d’incendie, elles sont à l’o-rigine d’émanations de gaz toxiquesresponsables d’asphyxie rapide. La pré-sence d’isocyanate dans la mousse depolyuréthane peut provoquer des aller-gies.

Très peu perméables à la vapeur d’eau,elles ne trouvent pas leur place dans unsystème de paroi ouverte à la diffusion dela vapeur d’eau. Des plaques de moussessynthétiques perméables à la vapeur d’eauapparaissent sur le marché. Renseignez-vous auprès des distributeurs.

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Quel matériau pour l’écranétanche à l’air et à la vapeurd’eau intérieurs ?Il existe plusieurs types d’écransétanches : les papiers, les panneauxdérivés du bois, les films synthétiqueset les feuilles en aluminium.

Les papiers de constructionLes papiers de construction convention-nels (papiers kraft) sont 3 à 4 fois plusperméables à la vapeur d’eau que les pare-vapeur en polyéthylène ou en aluminium.Fragiles, ils se déchirent facilement. Desfabricants allemands ont dès lors mis aupoint des papiers de construction

(mélange de papier et de matière synthé-tique) permettant d’obtenir un systèmeperformant dans une paroi ouverte à ladiffusion de la vapeur d’eau (ils fonction-nent comme freine-vapeur). Certains sontrenforcés à l’aide d’une armature synthé-tique. Les bandes de papier sont agraféesaux chevrons, puis sont collées entre elleset aux éléments de construction avoisi-nants (parois, sols en béton, poutres…) :une colle étanche à l’air (naturelle ou syn-thétique) assure l’étanchéité des joints(sans avoir recours à des lattes de fixa-tion). De ce point de vue, des rubans adhé-sifs spécialement conçus sont encore plusefficaces. Ils permettent aussi la répara-tion fiable des percées (pour le passage

* SOURCE : L’ISOLATION ÉCOLOGIQUE. CONCEPTION, MATÉRIAUX, MISE EN ŒUVRE.

Matériau d’isolation

Vermiculite et perlite

Argile expansée

Verre cellulaire

Panneau de liège

Flocons de cellulose

Panneau en cellulose

Panneau en fibres de bois

Panneau de fibragglo

Panneau de chanvre

Panneau de lin

Panneau de coco

Panneau argile-roseaux

Laine de mouton

Laine minérale

Mousse synthétique

Conductivité thermique� (en W/m.K)

0,060 - 0,070

0,10 - 0,20

0,045-0,060

0,040 - 0,045

0,045

0,040

0,045 - 0,060

0,080 - 0,160

0,039

0,039

0,050

0,056

0,031 - 0,037

0,032 - 0,050

0,020 - 0,045

Plus � est petit, plus lematériau est isolant

Résistance à la diffusionde vapeur d’eau �

(sans unité)

3 - 4*

variable en fonction du liant *

r*

5-30*

1 - 2*

1*

3 - 4*

2 - 6*

1 - 2*

1 - 2*

1 - 2*

1 - 1,5*

1 - 2*

1,2 - 1,3

30 - 100

Plus � est petit, plus lematériau est perméable à la

vapeur d’eau

Construire, rénover, habiter…

des canalisations, par exemple) ou desdéchirures accidentelles dans le papierfreine-vapeur.

Les panneaux dérivés du boisDans les constructions à ossature bois, lespanneaux OSB peuvent servir d’écranétanche à l’air et à la vapeur d’eau inté-rieurs. Les panneaux rainurés et lan-guettés permettent des raccords étanches.Des rubans adhésifs sur les joints aug-mentent encore leur étanchéité à l’air.

Les films en polyéthylèneLes films minces en polyéthylène sont lar-gement utilisés. Ils sont peu perméables àla vapeur d’eau et donc non adaptés à unsystème de paroi ouverte à la diffusion dela vapeur d’eau.

Les feuilles en aluminiumDes feuilles en aluminium sont souventcollées à la fabrication sur les isolants enlaine minérale. Absolument étanches à lavapeur d’eau, elles fonctionnent commepare-vapeur. Fragiles, elles se déchirentfacilement lors de la mise en œuvre de l’i-solant et ne peuvent donc garantir uneétanchéité parfaite, condition indispen-sable au bon fonctionnement d’un sys-

tème étanche à l’air et à lavapeur d’eau.

La fabrication de l’alumi-nium consomme degrandes quantités d’é-nergie. Enfin, une feuilled’aluminium non reliée àla terre peut fonctionnercomme une antenne etaccentuer les pollutionsélectromagnétiques.

Écran étanche à l’air et àla vapeur d’eau intérieurs

Papier de construction

Panneau dérivé du bois (ép.15 mm)

Film polyéthylène (ép. ± 0,2mm)

Feuille en aluminium plasti-fiée sur une face

Valeur �d(en m)

2,30 - 10

2,60 - 9,10

7,50*

17,5*

Plus �d est petit, plus lematériau est perméable à la

vapeur d’eau

* SOURCE : L’ISOLATION THERMIQUE DES MURS CREUX, GUIDE PRATIQUE POUR LES ARCHITECTES, F. SIMON, J.-M. HAUGLUSTAINE, MINISTÈRE DE LARÉGION WALLONNE, DGTRE, 1996, P.63.

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Revêtir les murs et lesplafondsLes revêtements de murs et deplafonds sont des éléments definition : ils viennent doubler deséléments de construction déjàexistants pour embellir, rectifier lesaspérités, améliorer l’isolationacoustique…

Les panneaux dérivés du boisL’utilisation de plus en plus fréquentede panneaux dérivés du bois (et depanneaux de plâtre) dans laconstruction a eu pour effet de faireconsidérablement reculer l’utilisationde revêtements en bois massif.

Or, dans les panneaux dérivés du bois, ontrouve du formaldéhyde : il sert à lierentre eux les morceaux de bois (particules,couches, fibres ou plaquettes) et aug-mente la résistance des panneaux à l’hu-midité et aux attaques de moisissures. Lespanneaux dérivés du bois sont les princi-paux responsables de la teneur élevée enformaldéhyde dans l’air intérieur deshabitations : ils sont susceptibles delibérer du formaldéhyde des annéesencore après leur mise en œuvre.

Parmi les panneaux dérivés du bois, lespanneaux de particules (ou agglomérés)sont ceux qui dégagent le plus de formal-déhyde. Bon marché, ils sont utilisés pourles parois (cloisons, plafonds et planchers)et le mobilier (étagères de placards, meu-bles de cuisine, habillage de lavabos…).

Les panneaux multiplex (ou contre-pla-qués) sont fabriqués en collant les unesaux autres de fines couches de boisdéroulé de manière à ce qu’elles se croi-sent. Ainsi, on obtient des panneaux trèssolides convenant pour les éléments detoiture ou de sous-sol, les parements defaçade, les ossatures en bois…

Les panneaux MDF (Medium DensityFiberboard) sont constitués de fines fibresde bois assemblées par collage sous hautepression et à température élevée, produi-sant des panneaux de composition homo-gène se travaillant dans la masse commedu bois massif. Recouverts d’un revête-ment synthétique, ils sont utilisés pour lafabrication de meubles, de parois, deportes…

Les panneaux OSB (Oriented StrandBoard) sont constitués par l’assemblageen couches (trois en général) de mincesplaquettes de bois (d’une longueur mini-male de 7 cm) disposées parallèlement,puis enduites de colle. L’orientationalternée des plaquettes dans les diffé-rentes couches donne aux panneaux OSBune grande rigidité. À épaisseur égale, ilssont plus rigides que les panneaux multi-plex. Ils sont utilisés pour les sous-toi-tures, les parois, les planchers (parexemple de greniers), comme support deplanchers acoustiques, pour contreventerles maisons à ossature bois (pare-vent)…

Le lamellé-collé résulte du collage, dans lesens des fibres, de lamelles ou planchesde bois de même épaisseur. On obtientainsi des pièces de grande section et degrande longueur dont les performancesmécaniques dépassent celles de pièces enbois massif. On les utilise pour des élé-ments de structure (poutres de plan-cher…) et pour les châssis.

L’Union européennedistingue deux classes

de panneaux dérivés du bois (non revêtus)en fonction de leur teneur en formaldé-hyde (norme NBN EN 120, 1992) :

3 la classe E1, pour les panneaux conte-nant moins de 10 mg de formaldéhydepar 100 g de panneau sec : ils peuventêtre mis en œuvre à l’intérieur deshabitations ;

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3 la classe E2, pour les panneaux conte-nant de 10 à 25 mg de formaldéhydepar 100 g de panneau sec : ils nedevraient être utilisés que dans deslocaux non habités et bien ventilés,comme les garages.

Moins chers, les panneaux E2 sont sou-vent seuls présents chez les distributeursde matériaux de construction : le consom-mateur averti n’hésitera pas à réclamerdes panneaux E1.

On trouve sur le marché des panneauxdérivés du bois collés sans formaldéhyde(classe EO) : le formaldéhyde est remplacépar d’autres composés synthétiques, sou-vent des polyuréthanes (à base d’isocya-nate). La production de polyuréthane esttrès polluante et l’isocyanate, même entrès faible concentration, peut provoquerdes réactions d’hypersensibilité avec appa-rition d’allergies, principalement pour lesouvriers travaillant à la fabrication despanneaux. Mieux vaut donc choisir despanneaux dérivés du bois collés avec duformaldéhyde, mais en moindre quantité(panneaux de classe E1).

Le marché de l’éco-bioconstruction pro-pose différents types de panneaux dérivésdu bois avec des teneurs faibles en for-maldéhyde, non traités à l’aide d’agentsbiocides et dont une partie du bois estissue de forêts gérées de façon durable.

® Qui contacter ?Une équipe de chercheurs européens a misau point de nouvelles colles à base de taninsextraits de différentes variétés de pins. Lestanins ont la capacité de « souderensemble » les morceaux de bois. Ces collesvont permettre de développer des procédésindustriels pour la fabrication de panneauxlimitant l’usage de formaldéhyde et pour lacréation de nouveaux types de panneaux.Renseignez-vous auprès des fournisseurs.

Inhaler des poussières de boispeut présenter un risque pour lasanté (irritations des voies respi-ratoires). Dans le cas d’une expo-sition prolongée (dans les ate-

liers, par exemple), les poussières fines debois peuvent être à l’origine de certainscancers (des sinus et de l’ethmoïde), enparticulier avec le hêtre et le chêne.SOURCE : PRODUITS DANGEREUX, GUIDE PRATIQUE, CSC, SERVICEENTREPRISE, SEPTEMBRE 1996, P. 94.

Empêcher la diffusion desubstances nuisibles à la santé ?

Empêcher la diffusion dans l’air intérieur dessubstances nuisibles à la santé contenues dansles panneaux dérivés du bois, les revêtementsde murs et de sol, le mobilier… est théorique-ment possible en colmatant les surfacescontaminées à l’aide d’une laque (résine natu-relle extraite d’une cochenille) ou d’un vernisle plus filmogène possible. Le marché de l’éco-bioconstruction propose des « obturateurs »sans solvants nocifs, à appliquer en plusieurscouches jusqu’à saturation du support.

Dans la pratique, de telles applications sontpeu résistantes au frottement et peu dura-bles : avec le temps, apparaissent de petitesfissures qui laissent s’échapper les composéstoxiques. Pour un colmatage durable, ellesn’offrent donc aucune sécurité.

S’il s’agit de panneaux dérivés du bois à forteémanation de formaldéhyde, le colmatageest préconisé (surtout pour les personnesallergiques), mais il laissera toujours émanerune certaine charge de formaldéhyde. Ainsi,évitez de surcharger les chambres à coucherde meubles, planchers… en panneaux agglo-mérés ou contre-plaqués et pensez à bienventiler les locaux.

Dans le cas d’un matériau traité avec des pes-ticides (pentachlorophénol, lindane…), mieuxvaut, en raison de leur grande toxicité, enle-ver la source émettrice (chevrons en bois,revêtements de mur…). Ce travail doit êtreréalisé avec des vêtements de protection etun masque de protection respiratoire appro-prié : consultez l’emballage du masque ourenseignez-vous auprès du Centre d’informa-tion du Réseau Éco-consommation.

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Construire, rénover, habiter…

Il est indispensable de porter un masquede protection respiratoire approprié et d’é-quiper la ponceuse d’un aspirateur àpoussières. Le travail des panneaux departicules, en particulier du MDF, génèreplus de poussières fines que celui du boismassif.

Le plâtre et les panneauxde plâtreLe plâtre est un liant : il assure lafinition rigide et durable des mursintérieurs. Depuis quelques années, leconventionnel enduit de plafonnageest souvent remplacé par despanneaux et des blocs de plâtre plusépais, augmentant ainsi les quantitésde plâtre entrant dans nos maisons.

Le plâtre naturel est obtenu par chauffage(à 160/180°C) du gypse, une roche sédi-mentaire naturelle composée de sulfate decalcium (CaSO4.2H2O). Le gypse estextrait de carrières. La France est ledeuxième producteur mondial après lesÉtats-Unis. Lors du chauffage, de l’eau estsoustraite au gypse et on obtient ainsi duplâtre. Lors de sa mise en œuvre, l’eau (degâchage) est restituée au gypse.

Le plâtre naturel est un matériau permé-able à la vapeur d’eau et hygroscopique –il équilibre l’humidité relative de l’air inté-rieur. Mais le plâtre naturel est souventremplacé ou mélangé à du gypse synthé-tique – appelé plâtre chimique – issu de lavalorisation de déchets d’industries chi-miques (phosphogypse) ou d’activités dedépollution des fumées d’installations decombustion en vue de réduire les émis-sions en dioxyde de soufre (SO2) (sulfo-gypse).

Le phosphogypse est parfois plus radio-actif que le plâtre naturel : les phosphatesprovenant d’Afrique du Nord peuventcontenir des quantités non négligeables

d’uranium. Actuellement, les producteursde phosphogypse se montrent attentifsaux sources d’approvisionnement enphosphate et cherchent à améliorer lesopérations de filtrage.

Le plâtre est un matériau de revêtementdes murs et des plafonds intérieurs for-mant une couche en contact direct avecnos espaces intérieurs. Lorsqu’il doit cou-vrir de grandes surfaces dans l’habitat,mieux vaut le choisir le moins radioactifpossible. Certaines marques proposentdes produits de plâtre à base de gypsenaturel. N’hésitez pas à questionner votredistributeur ou votre plafonneur sur lacomposition des produits proposés : lesplafonneurs travaillant avec du plâtrenaturel sont parfois difficiles à dénicher.

La mise en œuvre du plâtre libère de lapoussière irritante pour la peau et les voiesrespiratoires : il faut se protéger avec desvêtements de travail et un masque de pro-tection respiratoire approprié, de type P1.

Les déchets de plâtrePour autant qu’ils ne soient pas souillés,les déchets de plâtre peuvent être déposésdans un parc à conteneurs. Considéréscomme déchets inertes, les enduits deplâtre seront ensuite mis en CET de classe3. Les panneaux de plâtre sont classésdéchets encombrants.

Peindre ou vernirles surfaces minéraleset le boisLes peintures et vernis sont desproduits destinés à être appliqués encouches minces sur une surface enplâtre, en briques de terre cuite, enpierre, en bois… dans le but deprotéger (de l’abrasion, del’effritement, de la corrosion…) et/oud’embellir cette surface.

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Des ingrédients de base…Qu’elle soit synthétique, à l’eau,naturelle…, une peinture (ou unvernis) est une matière fluide toujourscomposée des mêmes trois ingrédientsde base :

3 le liant : c’est le composant principal dela peinture. Il sert à lier entre eux lesingrédients de la peinture et à lier lapeinture au support. C’est un liquideou une pâte qui peut être étalé(e) encouches minces, qui se durcit ensuiteet acquiert une certaine résistance ;

3 le solvant ou diluant : il sert à dissoudre(white-spirit, térébenthine…) ou àdiluer (eau – on parle alors de diluant)le liant pour rendre la peinture plusfluide et plus facilement applicable. Ils’évapore pendant la phase de séchageet est ainsi émis dans l’air ambiant.L’eau est le seul solvant d’origine miné-rale, tous les autres solvants sont dessolvants organiques (de synthèse ounaturels) ;

3 le pigment : il est constitué de parti-cules solides très fines. Il pigmente,protège des rayons UV (ultraviolets) etaugmente, dans certains cas, la résis-tance de la peinture à la chaleur et à lacorrosion.

Selon l’origine synthétique ou naturelle deces trois ingrédients, on parlera de pein-tures synthétiques, à l’eau, naturelles, à lachaux…

… des additifs et des chargesSi les peintures naturelles secontentent de ces trois ingrédients debase, les peintures synthétiques àl’huile et les peintures à l’eaucontiennent en plus des additifsdestinés à améliorer les propriétés dufilm : plastifiants, émulsifiants,

ignifuges, fongicides, insecticides,produits antirouille, anti-ultraviolets,conservateurs (formaldéhyde)… Lesadditifs sont souvent nuisibles àl’environnement et à la santé.

La distinction aspect satiné/mat est, quantà elle, obtenue par l’adjonction de chargescomme la craie, le talc, le kaolin, la fibrede verre… Les charges diminuent généra-lement la qualité de la peinture.

Quelle peinture choisir ?Il convient avant tout de se demandersi une couche de peinture estabsolument nécessaire. Exempts desolvants, les enduits colorés (à lachaux ou à l’argile) peuvent aussi êtreutilisés pour donner de la couleur etprotéger les surfaces.

Si on opte pour un produit de peinture,son choix doit viser en priorité à réduirel’utilisation de trois groupes de substances

Un peu de vocabulaire… pour nepas s’emmêler les pinceaux !

Une peinture est caractérisée par son pouvoircouvrant : elle masque totalement ou en par-tie la surface peinte. Ce pouvoir est dû àl’ajout d’un pigment, une poudre insolubledans le liant et dans le solvant. Ainsi, selon letype et la quantité du pigment, on obtientune peinture couvrante (une laque 43) ou unepeinture translucide – qui laisse transparaîtrele support – (une lasure), mais jamais unepeinture totalement transparente.

Un vernis est non couvrant : il ne masque pasla surface vernie. Il est transparent ou translu-cide s’il est coloré. Un vernis coloré s’obtienten ajoutant un colorant qui peut se diluerdans le liant ou dans le solvant.

Après application, la peinture ou le vernissèche (par évaporation du solvant ou dudiluant) en formant un revêtement solide,adhérent et protecteur (le liant).

43 | DANS UNE LAQUE, LES LIANTS SONT TOUJOURS DES LIANTS ORGANIQUES (DE SYNTHÈSE OU NATURELS).

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Construire, rénover, habiter…

les plus à risque pour l’environnement etla santé : les solvants organiques, lesagents actifs biocides et les pigmentscontenant des métaux lourds. Ensuite, ilfaut tenir compte de critères d’économied’énergie et préférer les produits issus dematières premières renouvelables. Ilconvient aussi d’analyser la durabilité duproduit (résistance à la saleté, à l’abrasion,à l’humidité), l’aspect esthétique du revê-tement et enfin le travail et les frais à pré-voir pour sa rénovation ultérieure.

¡ À consulter :Comment consommer pour un mondemeilleur, Peintures.

La peinture murale écologique, D. Compère,dans Valériane (La Revue de Nature &Progrès) n° 32, novembre/décembre 2001, p.45-47.

Peintures : ne vous fiez pas aux apparences.Dossier dans La Lettre de l’Éco-consommation, n° 10, février-mars 1998,Réseau Éco-consommation, p. 2-3.

Depuis 1996, les peintures et vernis d’in-térieur peuvent se voir attribuer le labelécologique européen.

Le label garantit une teneurlimitée en certains éléments(solvants…), l’absence decertains métaux lourds (cad-mium, plomb, chrome VI,mercure, arsenic) et de sub-stances dangereuses (sub-stances cancérigènes,

toxiques…). Il impose des critères d’apti-tude à l’usage de la peinture (pouvoir mas-quant, résistance à l’eau pour les vernis…)et une information des consommateursvia l’emballage (utilisation et stockage duproduit, nettoyage du matériel…).

¡ À consulter :Le label écologique européen pourpeintures et vernis, Fiche-conseil n° 63,Réseau Éco-consommation.

Choisir des peintures contenant lemoins possible de solvantsorganiquesLes solvants organiques portent atteinte àla santé et à l’environnement.

Dans les peintures synthétiques à l’huile,les solvants sont des solvants organiquesde synthèse (caractéristique : on dissout lapeinture et on nettoie les pinceaux avec duwhite-spirit, par exemple) :

3 le plus souvent des hydrocarbures, sous-produits du raffinage du pétrole(matière première non renouvelable) :white-spirit, toluène, xylène, benzène… ;

3 parfois des alcools (méthanol,éthanol…), des cétones (acétone)…

Dans les peintures à l’eau (peintures acry-liques ou latex), l’eau joue le rôle de diluant(caractéristique : on dilue la peinture et onnettoie les pinceaux avec de l’eau). Maispour qu’elles soient effectivement dilua-bles à l’eau, les fabricants y ajoutent de fai-bles quantités de cosolvants organiques desynthèse (5 à 20%) : des alcools ou deséthers de glycol. Des recherches récentesmontrent que les éthers de glycol ont deseffets négatifs sur la capacité de reproduc-tion de l’être humain. Rejetés à l’égout avecles résidus de peintures à l’eau, les cosol-vants aboutissent dans les stations d’épu-ration et y tuent les micro-organismesindispensables aux processus d’épurationdes eaux usées.

Dans les peintures naturelles44, les sol-vants sont soit :

3 des solvants organiques de synthèse :white-spirit dénaturé… (on parle alorsde pseudo-peintures naturelles) ;

3 des solvants organiques naturels d’ori-gine végétale (ou huiles essentielles) :des terpènes qui sont des essences deconifères (comme la térébenthine

44 | UNE PEINTURE EST DITE «NATURELLE» SI ELLE CONTIENT AU MOINS 90% DE COMPOSANTS NATURELS RENOUVELABLES.

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extraite du pin) ou des limonènes quisont des distillats d’agrumes (oranges,citrons). Puisqu’ils sont présents natu-rellement dans notre environnement(d’une manière diffuse), les solvantsorganiques naturels sont plus toléréspar notre organisme que les solvants desynthèse plus agressifs. Mais aucunsolvant n’est complètement inoffensif :les terpènes, par exemple, peuvent pro-voquer, chez les personnes sensibles ouallergiques, des maux de tête, des trou-bles respiratoires, des irritations de lapeau et des yeux… Certains limonènessont considérés comme les principauxresponsables d’eczémas allergiques àcertains agrumes ;SOURCE : FICHES TOXICOLOGIQUES, INRS.

3 de l’eau. Des peintures et vernis natu-rels entièrement diluables à l’eau (àdispersion) ont récemment fait leurapparition sur le marché de l’éco-bio-construction. Pour connaître les distri-buteurs, contactez le Centre d’informa-tion du Réseau Éco-consommation.

Choisir des peintures dont lesliants sont pauvres en énergiegrise, issus de matières premièresrenouvelables et peu polluantsDans les peintures synthétiques à l’huileet les peintures à l’eau, les liants sont desrésines organiques de synthèse issues dupétrole (acryliques, vinyliques, époxydes,esters, polyuréthanes…). Leur fabricationconsomme de grandes quantités dematières premières non renouvelables etbeaucoup d’énergie. Ces liants libèrentdans l’air ambiant, surtout au stade deleur fabrication, des produits volatils sus-

Les liants minéraux des peintures naturelles

La chaux. Les peintures à la chaux ne sont pas toujours appréciées, car elles sont peu résistantes aufrottement et à l’abrasion et elles se décolorent. Les taches éventuelles ne peuvent être lavées et ilfaut repasser une couche de peinture par-dessus. Cependant, la résistance à l’abrasion d’une pein-ture à la chaux peut être nettement améliorée en lui rajoutant de la caséine (protéine du lait), del’huile de lin ou du sable de quartz fin. Bon marché, les peintures à la chaux conviennent bien pourles surfaces peu exposées aux salissures (les plafonds, les parties supérieures des murs) ainsi que pourles pièces humides, les cuisines, les débarras, les caves, les garages…

En mélangeant de la chaux aérienne avec de la caséine (ou du lait écrémé) et des pig-ments, on peut réaliser soi-même, et pour un prix modique, une peinture à la chaux(lait de chaux). C’est particulièrement intéressant lorsque l’on veut peindre un enduit àl’argile qui a la propriété de boire beaucoup de peinture.

L’argile. Constituées d’argile, d’eau et de cellulose, les peintures murales à l’argile ont un grand pou-voir couvrant.

Les silicates sont des liants de synthèse obtenus en faisant fondre du sable de quartz avec du car-bonate de sodium ou de potassium. Les matières premières existent en quantité suffisante et sonttrès répandues (transport sur de courtes distances). Les silicates se lient chimiquement au supportminéral en formant une couche de quartz très résistante aux intempéries et d’une grande durabili-té idéale pour les façades extérieures. Les peintures aux silicates sont relativement chères et leurmise en œuvre exige un grand savoir-faire.

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ceptibles de provoquer des irritations de lapeau et des voies respiratoires, notam-ment de l’asthme (maladie profession-nelle).

Dans les peintures naturelles, les liantssont des résines naturelles (pin, mélèze,peuplier, bouleau…), des huiles végétales(lin, ricin, romarin, lavande…), de la cired’abeilles, de la caséine (protéine du lait),des composants minéraux (chaux, argile,silicates…). Leur fabrication ne nécessitepas de transformations coûteuses. Ellessont moins nocives pour la santé et sedégradent dans le milieu naturel.

Choisir des peintures sans agentsbiocidesDes biocides (pesticides) sont ajoutés auxpeintures et vernis afin de protéger les élé-ments de construction à peindre desattaques de champignons, d’insectes oude bactéries. Ainsi, on les trouve principa-lement dans les peintures pour le bois.

Des biocides sont aussi ajoutés aux pein-tures à l’eau pour empêcher la proliféra-tion de bactéries et de champignons dansles pots de peinture : ils augmentent ainsila durée de conservation du produit. Pourles peintures naturelles, ce sont les huilesessentielles qui jouent ce rôle.

En raison de la toxicité des biocides, il faututiliser exclusivement des peintures necontenant aucun agent biocide. En règlegénérale, les peintures naturelles necontiennent pas d’agents biocidestoxiques. Parfois du sel de bore est ajoutéà la peinture en vue de préserver le boispeint.

Évitez les peintures aux couleursvives : leurs pigments contiennentsouvent des métaux lourdsLe jaune de cadmium, de chrome ou dezinc, le blanc de plomb, le vert oxyde dechrome, le bleu de cobalt ou de manga-

nèse… contribuent à la pollution de l’envi-ronnement par les métaux lourds. Ilscontaminent l’air inhalé via le ponçagedes vieilles peintures et via l’incinérationdes résidus de peinture. Ils intègrent lachaîne alimentaire via les égouts et le sol.N’étant pas éliminés par les organismesvivants (non biodégradables), les métauxlourds se concentrent progressivementdans les plantes, les animaux et le corpshumain provoquant des intoxicationschroniques ou aiguës, parfois mortelles.

Les pigments contenant des métauxlourds entrent encore pour beaucoupdans la composition des peintures auxcouleurs vives. Des pigments de substitu-tion existent : pigments organiques oupigments à base d’oxydes de fer, de nickel,de titane… Moins toxiques pour la santé,ils génèrent toutefois, à leur fabrication,des rejets polluant les rivières et lesocéans.

La céruse (carbonate de plomb) sert à lafabrication de peintures antirouille et depeintures protégeant le bois : elles déga-gent à leur application des vapeurs deplomb toxiques. Depuis les années ’50,l’utilisation de la céruse est en régression :la législation a diminué petit à petit sateneur en plomb. La présence de plombdans les peintures n’est signalée sur l’éti-quette que si sa concentration dépasse0,15% en poids. Les pigments à base deplomb peuvent dans la plupart des casêtre remplacés par des pigments moinspolluants : blanc de titane, de zinc, de cal-cium ou des composés du baryum.

Les peintures naturelles ne contiennentpas de métaux lourds. Leurs pigmentssont de nature minérale (terres de Sienne,oxydes de fer, de manganèse, de titane…),végétale (extraits de valériane, thé,oignon…) ou animale (cochenille).

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Choisir des peintures qui serénovent facilement et capables debien gérer l’humidité intérieureUne couche de peinture qui se rénovefacilement rencontre les préoccupations

d’économie de matières premières et d’é-nergie.

Les liants synthétiques des peintures syn-thétiques à l’huile et des peintures à l’eausont formés de molécules trop grossespour imprégner le support en profondeur(traitement de surface filmogène45). Ellesforment, en surface, un « film » sousforme d’une couche dure et plastique(ajout de plastifiants) qui sèche rapide-ment par simple évaporation du solvant.La rénovation des surfaces peintesimplique un lourd travail de décapage del’ancienne couche de peinture, et un net-toyage du support préalable à l’applicationde la nouvelle couche.

Les liants naturels des peintures natu-relles sont formés de petites moléculesimprégnant le support en profondeur(traitement de surface non filmogène).Ces peintures sèchent donc plus lente-ment. Les surfaces peintes se rénoventplus facilement : il suffit souvent de«griffer» l’ancienne couche de peintureavec un papier de verre pour bien accro-cher la nouvelle. Elles sont moins lavablesmais elles sentent bon.

Les grandes surfaces intérieures (murs,plafonds, sols) doivent être le plus pos-sible perméables à la vapeur d’eau et avoirune capacité hygroscopique élevée afin depouvoir gérer l’humidité en excès deslocaux. De ce point de vue, il convient delimiter l’utilisation des peintures synthé-tiques à l’huile qui couvrent les surfacesd’un film « plastique » imperméable à lavapeur d’eau.

Le décapage des vieillespeinturesLa majorité des décapants chimiquespour peintures et vernis sont à base dedichlorométhane (chlorure de

Pendant les travaux depeinture, il fautpréserver sa santé etl’environnement

Quel que soit le type de peinture, prenezconnaissance des précautions d’usage indi-quées sur les emballages et respectez-les.Préférez les produits indiquant leur composi-tion (déclaration intégrale).

Aérez pendant les travaux de peinture, deponçage ou de décapage, et le plus possibleavant d’occuper le local rénové. Portez desgants et un masque de protection respiratoi-re appropriés. Évitez de fumer, surtout si leproduit utilisé est inflammable. Écartez lesenfants et les animaux. Protégez la nourritu-re.

Préférez les pinceaux, brosses et rouleaux auxbombes et pistolets. La pulvérisation gaspillede 15 à 20% de matière et est plus polluante :le fin brouillard engendré se dépose partout(peau, cheveux, bronches).

Ne nettoyez pas les pinceaux dans l’évier.Utilisez un vieux récipient et conservez le sol-vant dans un flacon bouché que vousporterez dans un parc à conteneurs. Le sol-vant ne doit jamais servir pour se laver lesmains.

Des stages pour « oser »les peintures naturelles!

En Belgique, des associations,des distributeurs de peintures naturelles…organisent des stages pour maîtriser les tech-niques de décoration naturelle : utilisation depigments naturels, de liants à la chaux ou à lacire d’abeille… Pour connaître leurs coordon-nées, contactez le Centre d’information duRéseau Éco-consommation.

45 | UNE PEINTURE EST DITE « FILMOGÈNE » SI LA TAILLE DES MOLÉCULES QUI COMPOSENT SON LIANT EST INFÉRIEURE À LA TAILLE DE MOLÉCULES D’EAU. DANSLE CAS CONTRAIRE, ELLE EST DITE « NON FILMOGÈNE ».

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méthylène), un solvant organiquechloré agressif pour les yeux, la peau etle système nerveux. Ce solvant entraînedes émissions de COV qui participent àla pollution de l’air et à l’effet de serre.

Le décapage thermique (à la flamme ou àl’air chaud) génère des fumées nocives etéventuellement des gaz toxiques commele phosgène (dichlorure de carbonyle) oudes vapeurs de plomb.

Mieux vaut opter pour le décapage méca-nique (par sablage, raclage ou ponçage).Mais attention : il produit des poussièresdont il faut se protéger par le port d’unmasque de protection respiratoire appro-prié.

Les déchets de peintureIl est impossible de ne pas produire dedéchets de peinture ! Parmi eux, ontrouve les pots (et les aérosols)contenant des résidus de peinture, devernis, de solvants et de décapants, leschiffons, vieux pinceaux et rouleauximbibés de peinture et de solvants, lesrésidus de décapage des vieillespeintures…

En raison de leur toxicité, ces déchets doi-vent être déposés dans unparc à conteneurs où ilsseront classés dans la caté-gorie des « déchets spéciauxdes ménages ». Cette

démarche est primordiale. En Région wal-lonne, seulement 20% des déchets depeinture sont collectés. Le reste est proba-blement jeté à l’égout ou à la poubelle, etpollue l’eau, l’air et le sol.

Les déchets de peintures naturelles sonten général moins toxiques pour l’environ-nement. Certains peuvent même êtrecompostés.

Traiter le boisAvec l’essor des matériauxsynthétiques, le bois a peu à peudéserté nos constructions« modernes ». Aujourd’hui, il(re)monte à l’abordage des murs, dessols, des façades, des terrasses… de nosmaisons. Mais, pour qu’il manifeste etconserve durablement toutes sesqualités, mieux vaut savoir commentbien le traiter.

¡ À consulter :Du bois qui dure longtemps. Les traitementsécologiques du bois, D. Dillen, dans LaRevue de Nature & Progrès n° 19,septembre/octobre 1999, p. 38-40.

Préservation du bois, fiche technique,Pratique Bois n° 4, CSTC, 1995, 6 p.

Les produits de traitement du bois regrou-pent :

3 d’une part, les produits de traitementde la surface du bois. Ils comprennentles vernis, les huiles, les cires, leslaques et les lasures… Ils sont utiliséspour protéger le bois de l’humidité, desintempéries, des rayons UV (ultravio-lets), de l’usure mécanique, de la saleté,ou pour l’embellir par un effet déco-ratif. Ainsi traité, le bois conserve sonélasticité et on prévient les fissuresdues à l’action du vent ;

3 d’autre part, les produits de préserva-tion du bois. Ils contiennent au moinsun agent biocide actif (pesticide) des-tiné à protéger le bois contre l’attaquede champignons lignivores et de cer-tains insectes dits xylophages. On parled’attaque biologique46.

Les produits de traitement de la surface dubois peuvent contenir des agents biocidesdestinés à préserver le bois. Les produitsde préservation du bois peuvent, quant à

46 | UNE ATTAQUE PHYSIQUE (HUMIDITÉ, CHALEUR...) OU CHIMIQUE (POLLUANT, PLUIE ACIDE, ACIDITÉ DU SOL...) DU BOIS PEUT FAVORISER UNE ATTAQUEBIOLOGIQUE.

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eux, contenir des ingrédients de peintures(liants, solvants et pigments). Dans lesdeux cas, on parle de produits combinés.

Les produits de traitement de lasurface du boisLa fonction principale d’un produit detraitement de la surface du bois estd’empêcher les infiltrations d’eau dansle bois et les déformations qui enrésultent : il doit donc être étanche àl’eau (hydrofuge).

Cependant, le bois devrait toujours êtretraité avec un produit de surface permé-able à la vapeur d’eau :

3 même correctement séché, le boiscontient encore de l’humidité lorsqu’ilest mis en œuvre : il faut permettre àcette humidité de s’échapper du bois ;

3 utilisé sur de grandes surfaces dans lamaison, le bois participe à réguler letaux d’humidité des locaux : il faut per-mettre les échanges de vapeur d’eauentre l’air intérieur et le bois.

La vitrification du bois au moyende vernis synthétiquesClassiquement, on vitrifie le bois aumoyen de vernis synthétiques. Constituésde grosses molécules, ces vernis sont inca-pables de pénétrer en profondeur dans lebois. Ils forment, à sa surface, un film sousforme d’une couche dure, fermée et hydro-fuge. Selon sa nature (résines synthétiquesou naturelles) et son épaisseur, le film peutréduire fortement la perméabilité du bois àla vapeur d’eau et empêcher ainsi leséchanges d’humidité avec l’air ambiant. Sile taux d’humidité du bois reste en perma-nence très élevé, il risque d’être attaquépar des champignons.

La plupart des vernis synthétiquescontiennent des solvants organiques de

synthèse. Certains cependant ont l’avan-tage d’être en phase aqueuse.

Un bois vitrifié à l’aide de vernis synthé-tiques accumule l’électricité statique et lespoussières.

Les vernis synthétiques ont le défaut de secraqueler et les endroits craquelés ne peu-vent être à nouveau vitrifiés sans laisser detraces : il faudra poncer tout le parquet etrefaire la vitrification. On s’expose alors àdes poussières de bois puis à des vapeursde solvants nocives. Plus élastiques, lesvernis à base de résines naturelles se cra-quellent moins. Ils sont toutefois moinsrésistants à l’abrasion que les vernis syn-thétiques et contiennent parfois des sol-vants synthétiques.

L’imprégnation du bois au moyend’huile dure naturelle et la finitionà la cireLe traitement des surfaces en bois parimprégnation à l’huile naturelle dure(huile de lin) est une méthode facile àmettre en œuvre et plus respectueuse del’environnement et de la santé.

De petite taille, les molécules d’huilepénètrent en profondeur dans le bois etsaturent les pores du bois en y prenant laplace de l’air (comme en témoignent lespetites bulles d’air qui se forment à la sur-face du bois pendant son imprégnation).Le bois est ainsi rendu hydrofuge maisgarde sa perméabilité à la vapeur d’eau.L’huile imprégnant durablement le bois,le traitement ne doit pas être répété.

Les imprégnations aux huiles naturellescontiennent des solvants organiques.Mais des produits sans solvants apparais-sent sur le marché. Renseignez-vousauprès des distributeurs de la biocons-truction !

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Les surfaces en bois uniquement traitéesà l’huile ne résistent pas aux salissures :elles doivent faire l’objet d’un traitementsupplémentaire à la cire, qui comblera lespetites fissures du bois. On utilise descires balsamiques (dures ou liquides) àbase de cire d’abeille et de cire végétale. Letraitement à la cire doit être renouvelédeux fois par an. L’entretien d’un sol ciréest facile : les saletés peuvent êtrebalayées, aspirées ou éliminées à l’aided’un torchon humide et de savon doux.Les surfaces en bois uniquement traitéesà la cire ne résistent pas à l’eau : elles doi-vent faire l’objet d’une imprégnation pré-alable à l’huile dure.

L’aspect final d’un sol imprégné et ciré estsatiné, agréable à l’odorat et au toucher. Iln’accumule pas l’électricité statique et lespoussières. Il est facile à rénover : lesendroits usés sont poncés légèrement etenduits d’une nouvelle couche de cire.

L’imprégnation à l’huile dure peut aussiservir de couche d’accrochage pour unelasure.

En « prenant de l’âge », le bois devientplus poreux. Poncé à l’occasion d’unerénovation puis imprégné, il pourra alors« boire » de grandes quantités d’huiles et« foncer » sensiblement (même avec unehuile transparente). Ainsi, par exemple,un vieux plancher en sapin « virera aurouge » une fois imprégné. Si cet effet

n’est pas désiré, mieux vaut utiliser unehuile contenant un pigment blanc.Renseignez-vous auprès desdistributeurs !

Le traitement de surface à l’huile et à lacire naturelles convient bien aux parquets,planchers et escaliers en bois, aux sols enliège et en linoléum, aux dalles et carreauxporeux (en terre cuite, grès, ciment…) etaux meubles en bois. Les surfaces sontensuite entretenues avec des produitsadaptés à ce type de traitement.

® Qui contacter ?Pour recevoir la liste des distributeurs deproduits et des conseils pour leurapplication, contactez le Centred’information du Réseau Éco-consommation.

Les laques et lasuresLes laques et les lasures sont des produitsde peinture utilisés comme traitements dela surface du bois. Mieux vaut préférer lesproduits diluables à l’eau et dont les liantssont à base d’huiles et de résines natu-relles. Les pigments assurent une protec-tion du bois contre les rayons UV (ultra-violets) du soleil. Pour les châssis exté-rieurs, mieux vaut ne pas opter pour uneteinte trop foncée qui, en absorbant lerayonnement thermique (infrarouge) dusoleil, risquerait de provoquer des fissuresdans le bois.

Les produits de préservation duboisLe bois est un matériau « vivant » : ilsert de nourriture aux insectesxylophages et aux champignonslignivores. Dans la nature, cesdécomposeurs sont des maillons utilesdu cycle naturel du bois. Dansl’habitat, ils peuvent être responsablesde graves dégâts, réduisant larésistance et l’aptitude fonctionnelledes éléments de construction en bois.

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Faut-il traiter le bois ?Non, à condition de…La meilleure façon de conférer au boisune protection à la fois efficace et respec-tueuse de l’environnement et de la santéconsiste à observer certains principespour une utilisation du bois conforme àses caractéristiques. Respecter ces prin-cipes permet de faire l’économie d’un trai-tement de préservation du bois souventtoxique pour la santé et l’environnement.SOURCE : YVES HAYOT, NATURE & PROGRÈS ÉCO-BIOCONSTRUCTION.

Choisir une essence de bois naturellementdurable

La durabilité du bois concerne sa résis-tance aux attaques d’insectes et de champ-ignons.

Parmi les essences de bois les plus fré-quemment utilisées dans l’habitat, cer-taines comme le sapin rouge du Nord (pinsylvestre) ou le sapin blanc du Nord(épicéa commun) sont peu ou non dura-bles naturellement. D’autres essencessont naturellement durables. Leur durabi-lité est liée à des caractéristiques particu-lières de leur bois ou aux conditions danslesquelles l’arbre a poussé :

3 la teneur en tanins ou en résines dubois : les tanins et résines du bois agis-sent comme répulsifs naturels pour lesinsectes et les champignons. Le chêne,le châtaignier et le cèdre sont des boisriches en tanins. Les résineux colorés,tels que le mélèze et le douglas sontriches en résines. Chez les espèces tro-picales, c’est le latex qui joue le rôle d’a-gent répulsif ;

3 la structure anatomique du bois : lecœur dur du bois (bois mort ouduramen) est rarement atteint par lesattaques d’insectes et de champignons.Il est constitué de cellules colorées,mortes et obturées par la lignine, quiempêche l’eau, les insectes et les fila-

ments de champignons d’y pénétrer.L’aubier (bois vivant) est toujours nondurable : il est constitué de cellulesvivantes légèrement colorées. Le boismis en œuvre ne devrait jamais contenirplus de 10% d’aubier. Certaines essencescomme le robinier faux acacia ont unduramen bien développé ;

3 les conditions de croissance de l’arbre :par exemple, l’épicéa de montagne estsouvent plus résistant que l’épicéa deplaine parce qu’il croît plus lentement.De même, un arbre qui a poussé dansdes conditions climatiques contrai-gnantes (forêts septentrionales) auraun bois plus dur.

D’une façon générale, dans nos régions,les feuillus sont plus durables que les rési-neux.

Couper le bois au bon moment

Autrefois, les artisans menuisiers et char-pentiers étaient aussi bûcherons : ilssavaient quel jour il fallait abattre lesarbres selon leur essence et l’usage quiserait fait de leur bois. Aujourd’hui, pourdes raisons de rentabilité, on abat sansvergogne, à toute période de l’année.

Il faut abattre les arbres lorsque leur boiscontient le moins possible de substancessucrées (qui constituent la nourriturepour les insectes xylophages) et de sub-stances aqueuses (propices au développe-ment des moisissures). C’est donc enpériode de repos de sève (d’octobre àfévrier), lorsqu’il est le plus sec, que lebois doit être abattu. La période de reposde sève varie d’une essence à l’autre. Enrègle générale, c’est lorsqu’il a perdu sesfeuilles qu’un arbre est en repos de sève.Un bois coupé en période de repos de sèvesera de meilleure qualité et plus durableque s’il a été coupé à n’importe quelleautre période de l’année.

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Utiliser du bois bien sec

Les substances sucrées (amidon), encorecontenues dans le bois artificiellement outrop rapidement séché, attirent davantageles insectes xylophages. Dans un boisséché lentement à l’air, les tissus du boisont eu le temps de consommer leursréserves nutritives. En Allemagne, laréglementation interdit le bois ayant plusde 20% d’humidité pour la construction.

Parmi les procédés de séchage artificiels,le plus efficace est le procédé à air chaud,car il tente de reproduire les conditionsclimatiques naturelles de l’été : le chauf-fage est doux (la température atteint 30 à40°C) et le bois est bien ventilé.

Mettre en œuvre le bois dans le sens où ila poussé

Mis en œuvre dans le sens où il a poussé,le bois est moins sujet à des déformations.Ainsi, les grosses pièces de charpente(notamment les fermes) devront de préfé-rence être placées dans l’axe nord-sud dubâtiment en respectant la polarité dubois : le pied de l’arbre au sud (SO) et lacime au nord (NE).

Parfois, la polarité de la pièce de bois estindiquée par le fournisseur. À défaut, l’ob-servation des nœuds du bois permet d’endéduire la polarité : les cercles concen-

triques sont toujours plus rapprochés(plus serrés) dans la partie du nœudorientée vers le haut de l’arbre que dans lapartie orientée vers le bas.

Placer le bon bois au bon endroit !

Mis en œuvre en terrasse, un bois nondurable, tel le sapin rouge du Nord (pinsylvestre), sera vite sujet à des attaquesd’insectes et de champignons. Aussi, pourl’extérieur, on choisira des essences plusdurables :

3 le châtaignier, le mélèze, le robinierfaux acacia, le pin des Landes, le chêne,le cèdre rouge… comme matériaux decouverture (pour les bardeaux des toi-tures et le bardage des façades), pourles terrasses et le mobilier de jardin.Ces essences prennent, sous l’actiondes rayons UV (ultraviolets) du soleil(qui décomposent la lignine du bois),une patine gris argenté qui n’a aucuneincidence sur la longévité du bois. Onpeut néanmoins éviter ce type devieillissement en appliquant une lasuresur le bois ;

3 le chêne, le châtaignier, le cèdre… pourles châssis de fenêtres.

À l’intérieur, on pourra opter pour desessences plus ou moins durables, saufpour la charpente si elle ne peut êtrecontrôlée régulièrement. Ainsi, on choi-sira :

3 le hêtre (pour sa résistance à l’usure)pour un escalier ;

3 l’épicéa, le hêtre, le frêne, l’érable, lemélèze, le chêne, le châtaignier… pourles planchers et parquets. Utilisé pourson prix avantageux, le pin n’est pasassez dur pour un plancher : desrayures et des éraflures s’y formentdans lesquelles vient se loger la saleté ;

3 le mélèze ou le douglas pour la char-pente.

Construire, rénover, habiter…136

Il convient de stocker le bois et de le sécherselon les règles de l’art.

Éviter et supprimer toute sourced’exposition du bois à l’humidité

Tous les champignons (pourriture dubois) susceptibles d’attaquer le bois ontbesoin, pour se développer, que l’humiditédu bois dépasse 18%. Or, dans les mai-sons habitées, le bois d’œuvre ne contientnormalement que 5 à 10% d’humidité s’ila été bien séché et pour autant qu’il ne soitpas exposé à l’eau.

On distingue les champignons colorant lebois et les champignons lignivores :

3 le champignon colorant le plus connuest la pourriture bleue : il ne réduit pasla solidité du bois, mais change sonaspect et le rend plus facilement atta-quable par d’autres parasites ;

3 les champignons lignivores, tels que lebolet destructeur et la mérule, rédui-sent quant à eux la solidité du bois quidevient ainsi inutilisable. La méruledes maisons ou pourriture sèche(Serpula lacrimans) est un véritablefléau pour les boiseries et les maçonne-ries. Sa propagation rapide et les dégâtsqu’elle occasionne exigent une inter-vention dans les plus brefs délais. Si lefoyer est important, il est conseillé defaire appel à une entreprise spécialisée.N’hésitez pas à en contacter plusieurspour comparer les devis, qui devrontpréciser les produits de traitement.

¡ À consulter :La mérule, Fiche-conseil n° 66, Réseau Éco-consommation.

Les insectes xylophages sont un peumoins exigeants en humidité que leschampignons. Mais ils ne s’attaquent pasà n’importe quel bois. Les ravageurs lesplus fréquents sont la vrillette (Anobiumsp.) et le capricorne (Hylotropes sp.)47 ;

3 la vrillette peut provo-quer des dégâts dansles caves froides ethumides. Elle attaquetoutes les essences de bois, mais, en règlegénérale, elle épargne le cœur du bois ;

3 le capricorne s’attaque exclusivementaux bois résineux, enparticulier au pin. Ilpeut causer de grosdégâts aux charpenteslorsque l’attaque n’est pas décelée àtemps. On peut diminuer les risquesd’attaque en fermant les accès à la toi-ture pendant la période de vol descoléoptères (mai à août) et en laissant legrenier dans l’obscurité.

Si un bois est sujet aux attaques dechampignons et d’insectes, c’est qu’il y aun problème d’humidité dans la maison.Dans ce cas, traiter le bois ne résoudrarien et ne fera que retarder l’attaque. C’està la cause de l’excès d’humidité qu’il fauts’attaquer en priorité !

Dans quels cas faut-il traiter ?Dans les pièces chauffées et bien aérées, iln’existe aucun risque d’attaques dechampignons ou d’insectes xylophages.Même à l’extérieur, le bois ne doit pas êtretraité s’il est protégé et non soumis enpermanence à de l’humidité.

Ainsi, le traitement de préservation dubois est inutile pour :

3 les bois destinés à l’aménagement inté-rieur : lambris, planchers, ameuble-ment… ;

3 la charpente et l’ossature en bois si lessystèmes d’isolation contribuent à éva-cuer l’humidité hors des parois48 ;

3 les fenêtres et les bardages extérieurs enbois protégés par une avancée de toit…

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47 | LES TERMITES MIGRENT VERS NOS CONTRÉES DEPUIS LES RÉGIONS MÉDITERRANÉENNES : ELLES INVESTISSENT DÉJÀ DES BÂTIMENTS EN RÉGION PARISIENNE.48 | EN ALLEMAGNE, 4 CONDITIONS SONT REQUISES POUR NE PAS DEVOIR TRAITER LE BOIS DE LA CHARPENTE : MISE EN ŒUVRE D’UN BOIS SEC, POSE D’UNESOUS-TOITURE PERMÉABLE À LA VAPEUR D’EAU, REMPLISSAGE DES CHEVRONS SUR TOUTE LA HAUTEUR, POSE D’UN FREINE-VAPEUR.

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Mais il faudra traiter :

3 la charpente du toit et l’ossature bois, sil’essence utilisée ne possède pas unedurabilité naturelle suffisante, si le boisa été trempé pendant la phase de cons-truction, s’il faut s’attendre à ce que letaux d’humidité du bois soit en perma-nence élevé suite à une erreur de cons-truction, et s’il est impossible decontrôler régulièrement le bois. Les cir-constances les plus à risque sont lesponts thermiques, les défauts d’étan-chéité à l’air de l’enveloppe et lemanque d’étanchéité des toituresplates ;

3 les fenêtres, les volets et le bardage desfaçades fortement exposées aux intem-péries faute d’une protection par desmesures techniques de construction.

Le produit de préservation du bois doitêtre choisi en fonction du parasite à com-battre et être adapté à l’ouvrage envisagé(charpente, parquet, menuiserie inté-rieure ou extérieure). La norme euro-péenne EN 335 répartit les bois en diversesclasses de risques biologiques selon leurexposition à l’humidité : classe 1 – climatintérieur sec – à classe 5 – bois immergédans l’eau salée. Un traitement à la foisfongicide et insecticide ne se justifie pastoujours.

On distingue trois grandes familles deproduits de préservation du bois :

3 les produits à base de sels diluables àl’eau. Ils sont utilisés par les charpen-tiers en traitement préventif du bois.Ce sont par exemple des produits àbase de cuivre, de chrome et d’arsenic(CCA) ou à base de cuivre, de chromeet de bore (CCB) utilisés principale-ment par trempage ou par imprégna-tion sous vide et sous pression. Ilspénètrent d’autant plus en profondeurdans le bois que son humidité estimportante.

Les sels de chrome et d’arsenic diffusentprogressivement dans l’air intérieur deshabitations. Ils sont très toxiques pour lasanté et l’environnement : ils peuventêtre à l’origine d’empoisonnements, demaladies chroniques et d’eczéma.Utilisés comme colorants de contrôle dutraitement, les sels de cuivre participentà la pollution de l’environnement par lesmétaux lourds. Les sels de bore présen-tent le moins de risque pour la santé etpour l’environnement ;

3 les solutions organiques. Elles contien-nent une ou plusieurs substancesactives (fongicides ou insecticides) dansun solvant organique (white-spirit, parexemple représentant 90 à 95% de lasolution). Elles imprègnent le bois enprofondeur, puis diffusent progressive-ment dans l’atmosphère (parfois pen-dant des années). Ce sont les produits depréservation du bois les plus toxiques etles plus couramment utilisés ;

3 les huiles brunes issues de la houille(les créosotes). Elles sont utilisées pourla protection des traverses de cheminde fer et des poteaux téléphoniques.Elles contiennent des impuretés (phé-nols, crésols, pyroles et hydrocarburespolycycliques aromatiques) présentantdes risques pour l’environnement etpour la santé des personnes exposées(cancer, photosensibilisation…) : il fautrenoncer à leur emploi à l’intérieur deshabitations et à l’extérieur pour le trai-tement des jeux de plein air (bacs àsables, balançoires…) et le mobilier dejardin en bois.

Les traitements préventifs

Avant tout traitement, il convient de véri-fier que le bois n’a pas été prétraité indus-triellement. La plupart des bois résineuxdestinés à la construction ont subi un trai-tement préventif temporaire contre lebleuissement (pourriture bleue).

Construire, rénover, habiter… 139

Renseignez-vous auprès des fournisseursde bois.

Parmi les produits de traitement préventifdu bois, seuls les sels de bore présententpeu de risque pour l’environnement et lasanté. Ils préviennent les attaques dechampignons et d’insectes xylophages,empêchent le bleuissement (coloration dubois) et sont en outre ignifuges. Ils nesont pas efficaces pour le traitementcuratif des bois déjà attaqués.

Le traitement aux sels de bore n’est envi-sageable que pour les bois de constructionprotégés. Il ne convient pas pour les par-ties de la construction exposées régulière-ment aux intempéries, car les sels de boresont facilement lessivés par l’eau de pluie.La forme huileuse évite provisoirement ledélavement des sels par la pluie lors de lapose d’une charpente sèche qui ne seracouverte qu’ultérieurement par la toiture.

Les sels de bore s’appliquent au pinceau.Le bois doit être humidifié par pulvérisa-tion d’eau avant l’application des sels pourfavoriser leur pénétration dans le bois.L’application ne confère au bois qu’uneprotection superficielle de quelques milli-mètres. Si des fissures apparaissent par lasuite (dans des poutres en bois, parexemple), ces ouvertures permettront auxinsectes d’aller pondre leurs œufs en pro-fondeur, là où le bois n’est pas traité. Ilfaudra donc traiter toutes les fissures quise formeront avec le temps.

En Allemagne, le traitement préventif auxsels de bore est reconnu officiellement.Les bois sont traités dans des cuves detrempage.

® Qui contacter ?Des procédés de traitement préventif dubois sans recours à des produits chimiques,comme le traitement thermique, sont mis aupoint. Renseignez-vous auprès desfournisseurs de bois.

Les traitements curatifs

Lorsqu’un élément de construction enbois est attaqué par un parasite, il estindiqué d’adopter des mesures curatives.Afin d’éviter tout traitement inadéquat, ilest très important de faire établir un dia-gnostic exact de l’attaque (nature du rava-geur et ampleur des dégâts) par un spé-cialiste. Une expertise sur place par unlaboratoire de recherche spécialisé coûteen moyenne 61,97 1. L’analyse d’unéchantillon envoyé par la poste coûteenviron 19,83 1. Si l’attaque est circons-crite, mieux vaut enlever et remplacer lespièces de bois attaquées.

® Qui contacter ?Pour obtenir la liste des laboratoires derecherche spécialisés dans l’identification desravageurs, contacter le Centre d’informationdu Réseau Éco-consommation.

Des produits à base de silicates de potas-sium (exempts de solvants et de biocides)apparaissent sur le marché. Leur moded’action repose sur une « pétrification »de la couche externe du bois. Ce sont desproduits de traitement à la fois préventifset curatifs et ils protègent le bois contrel’incendie. Ils sont réputés sans risquepour la santé et l’environnement.Renseignez-vous auprès des détaillants dela bioconstruction.

En Suisse, les bois attaqués sont traités àl’air chaud par des entreprises spéciali-sées. De l’air chaud est inssufflé dans leslocaux jusqu’à ce que le cœur des élé-ments en bois de forte section soit soumisà une température de 60°C pendant aumoins une heure. Cette températuregarantirait la mort des parasites à tous lesstades de leur développement et celle dumycélium de certains champignons rava-geurs. Il n’est pas nécessaire de retirer lebois attaqué et la durée du traitement estrelativement courte, ce qui permet deréintégrer rapidement les locaux.

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Construire, rénover, habiter…140

Les déchets de bois traitésLes déchets de bois traités par imprégna-tion ou/et peints ou vernis : sciures etcopeaux, chutes de bois, poutres, plan-ches, palettes, panneaux, châssis en bois…sont considérés comme déchets spéciauxdes ménages. Dans les parcs à conte-neurs, ils doivent être déposés dans leconteneur réservé à ce type de déchets.

Tapisser les mursLe papier peint ne doit pas diminuerla capacité de diffusion de la vapeurd’eau du mur et son pouvoirhygroscopique. Ainsi, il faudraitrenoncer aux papiers peints vinyles(PVC) et autres papiers peintssynthétiques, aux toiles en fibres deverre et aux tapisseries textiles enfibres synthétiques… d’autant plus queces revêtements nécessitent, dans laplupart des cas, l’emploi de collescontenant des solvants et des additifsnocifs pour l’environnement et lasanté.

Mieux vaut utiliser des papiers peintsordinaires en cellulose (parfois remplacéepar du papier recyclé).

Les fabricants de peintures naturelles pro-posent des colles d’amidon qui convien-nent très bien pour les papiers peints ordi-naires. Elles ne contiennent ni fongicides,ni adjuvants synthétiques, ni formaldé-hyde, ni autres agents de préservation.

Il existe une alternative aux toiles àpeindre en fibres de verre : les toiles enfibres de cellulose. Elles sont très résis-tantes au déchirement et n’occasionnentpas d’irritations de la peau et des yeux lorsde leur fabrication et de leur mise enœuvre. Leur prix est cependant très élevé.

Couvrir les solsPuisqu’ils couvrent des surfacesimportantes à l’intérieur d’unbâtiment, les revêtements de solexercent une influence non négligeablesur la qualité de l’air ambiant. Et,selon l’utilisation prévue du local, lesexigences telles que la durabilité, larésistance à l’humidité, la résistance àla pression, l’inflammabilité, l’isolationthermique ou acoustique… prendrontplus ou moins d’importance.

Plus un sol est résistant, plus il sera« durable » et plus il préservera les res-sources naturelles. Sa durabilité dépendradu matériau choisi, mais également de safacilité d’entretien et de la possibilité deremettre à neuf sa surface.

La plupart des revêtements synthétiquescontiennent de nombreux COV. Mieuxvaut choisir des matériaux naturels.

Les bonnes solutions tiennent compteaussi de la façon dont le revêtement estposé : la principale source de polluantsémis par les revêtements de sols sont lescolles utilisées pour leur pose. Elles seprésentent en émulsion dans des résinesvinyliques ou acryliques ou plus couram-ment en solution dans des solvants orga-niques. Toutes ces substances sontnocives pour la santé et pour l’environne-ment. Aussi, mieux vaut poser les revête-ments sans recours aux colles. D’autrestechniques sont possibles : bandes adhé-sives, clous, agrafes… L’enlèvement ulté-rieur des revêtements se fera alors plusfacilement (avec la possibilité de les réuti-liser) et sans moyens chimiques. Et si lacolle est inévitable, préférez, selon le typede revêtement, une colle à l’eau exemptede solvants organiques, une colle à basede résines d’arbres, de latex naturel 49 (sèvedu caoutchouc), de caséine (protéine dulait)…, une pâte à bois, une colle ciment

49 | UN CERTAIN POURCENTAGE DE LA POPULATION EST ALLERGIQUE AU LATEX.

sans produits chimiques… Demandezconseil à votre fournisseur.

Lorsqu’un revêtement n’est plus (ré)utili-sable, se pose ensuite le problème de sonélimination. Les matériaux de revêtementqui ne peuvent être stockés dans un CET declasse 3 pour les déchets inertes ou inci-nérés sans risques pour l’environnement etla santé sont toujours plus polluants.

Les revêtements dursLes revêtements durs (pierre naturelle,carreaux en terre cuite, carrelages encéramique...) sont esthétiques etrésistants aux fortes sollicitations.

Une porosité trop importante facilite laformation de taches, et les revêtementsdoivent alors être imprégnés fréquem-ment. La pierre calcaire a une porositésupérieure à celle du marbre ou du granit.Le mélange de terre et la cuisson détermi-nent la porosité des carreaux de terrecuite, la résistance à l’abrasion et la résis-tance aux chocs des carreaux.

Aujourd’hui, les pierres naturelles pro-viennent souvent de carrières en Inde, enChine, en Turquie… Leur transport sur delongues distances a un impact importantsur l’environnement.

Le boisLes parquets et planchers en boisconviennent à toutes les pièces bienaérées dans lesquelles ne règne pasune humidité permanente.

Ainsi, pour autant que l’on fasse le bonchoix de l’essence et du traitement de sur-face, les parquets et planchers en boismassif s’adaptent à de nombreuses situa-tions et résistent à de fortes sollicitations(en général, plus longtemps que les revê-tements plastiques ou textiles). Ils nedemandent que peu d’énergie pour leurfabrication. Ils peuvent être poncés et êtreainsi facilement remis à neuf. Non collés,ils permettent un démontage ultérieurpour être réutilisés sur d’autres chantiers.

Les revêtements stratifiés (support en boisaggloméré ou en MDF revêtu d’unecouche de quelques millimètres de boisdur ou d’un décor synthétique imitant lebois) doivent être certifiés E1 afin delimiter les émissions de formaldéhyde.

Construire, rénover, habiter… 141

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Construire, rénover, habiter…142

Le liège et le linoléumLe liège est une matière premièrerenouvelable mais limitée(exploitation du chêne-liège). Sonutilisation comme revêtement de solest une bonne solution en raison deses excellentes qualités pour cettefonction : le liège est un bon isolantthermique et acoustique et il estélastique et solide (il a tendance àdurcir avec le temps).

Le linoléum est fabriqué à partir defarines de liège et de bois, d’huile de lin,de résines naturelles, de craie et de pig-ments. Le mélange est coulé sur une toilede jute ou de chanvre qui sert de support.L’ensemble durcit pendant 4 à 6 semainesà une température de 60 à 80°C par oxy-dation de l’huile de lin. Le linoléum n’estpas adapté aux pièces humides, comme lasalle de bains, car il gonfle et se déformesous l’effet de l’humidité. Il ne se charge

pas en électricité statique et il ne favorisepas la prolifération bactérienne. Certainsfabricants proposent du linoléum vitrifié àl’aide de résines synthétiques pour dimi-nuer son odeur lorsqu’il est neuf et pourfaciliter son entretien. Le linoléum nonvitrifié peut être traité avec de l’huile durenaturelle. En fin de vie, ce dernier peutêtre composté.

Avec ses couleurs et ses motifs actuels, lelinoléum est largement utilisé commerevêtements de sol dans les hôpitaux, lescrèches, les écoles. Il gagne de plus enplus les habitations privées.

Les moquettesLa fabrication des moquettessynthétiques est gourmande enénergie et en matières premières nonrenouvelables.

Fraîchement posées, elles dégagent sou-vent des odeurs désagréables dues auxproduits de traitement (pesticides, conser-vateurs…) et aux colles utilisés. Lesmoquettes se chargent d’électricité sta-tique. Lorsqu’elles sont mal entretenues,elles peuvent contenir de grandes quan-tités de poussières, de moisissures, despores, de bactéries… nuisibles à la santé :il faudrait aspirer les moquettes auminimum une fois par semaine, et avecplus d’insistance aux endroits les plus fré-quentés. L’enlèvement des taches est diffi-cile. La durabilité de ces revêtements estrelativement faible. Les moquettes synthé-tiques ne sont pas recyclables : elles ter-minent leur vie avec les encombrantsménagers.

Les moquettes en fibres végétales (coco,jute, sisal, jonc de mer…) ou en fibres ani-males non traitées (laine de mouton, poilsde chèvre…) représentent une bonne alter-native, mais elles sont plus coûteuses.Leur entretien est parfois délicat.

Construire, rénover, habiter… 143

Le bois, la terre et lapaille dont on faitdes maisons

Dans un vieux quartier de Bruxelles, larénovation et l’extension d’une maisonmitoyenne classique datant de 1920furent prétexte à y accueillir le bois, laterre et la paille… matériaux abondants,renouvelables et non toxiques.

Témoignage : une maison rénovéeAinsi, l’architecte et le maître d’ouvrage ontjeté leur dévolu sur le bois pour les struc-tures et les menuiseries, sur l’argile pour leplafonnage, sur la chaux pour les enduits etles peintures, sur le lin, le roseau et le liègepour l’isolation.

Auparavant à deux versants, la charpente dutoit de l’ancien lavoir a été remplacée par unecharpente (en peuplier) en « nid d’abeilles »s’inspirant des combles en ogive développésvers le milieu du XVIIe siècle par Philibert deL’Orme, architecte bâtisseur de Henry II, roide France. Aujourd’hui, un artisan bruxellois

remet cette technique à l’honneur. La char-pente est à la fois remarquablement résis-tante (les poussées s’exercent uniquementdans le sens de la longueur des planches) ettrès légère (la technique permet de réduirel’épaisseur des planches diminuant ainsi laquantité de bois nécessaire). Ce type de char-pente permet de réaffecter des combles sansqu’il soit nécessaire de surélever les mursporteurs ni de modifier les proportions desfaçades.

Les bois sont d’origine belge ou certifiés FSC(Forest Stewardship Council). Les peinturesdes murs et les lasures des châssis sont natu-relles. Les planchers sont imprégnés aumoyen d’huiles naturelles. Les carrelagessont en terre cuite.

En hiver, côté jardin, la salle à manger/cui-sine profite des apports de chaleur et delumière du soleil entrant par une nouvellefaçade entièrement vitrée orientée plein sud.

La couver-ture débor-dante du toitpermet de seprotéger dusoleil en été.Des plantesgrimpantesamènerontun surplusd’ombre. Àl’arrière, unetoiture vitréeintroduit lalumière auUne maison en paix avec le monde par ses

matériaux sains et renouvelables… à mettreen œuvre soi-même.

Une maison où le chauffagerayonne comme le soleil.

SUITE PAGE SUIVANTE 5

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Construire, rénover, habiter…

centre de la maison. Despanneaux solaires ont étéplacés en toiture. Pour lechauffage des locaux, lechoix s’est porté sur dessystèmes fonctionnantpar rayonnement : plan-chers et murs chauffants.

Les descentes d’eau des façades côté jardin sont reliées àune ancienne citerne de 15 000 litres enfouie sous le lavoir.L’eau de pluie récupérée assure la presque totalité desbesoins de la famille (elle est potabilisée au moyen d’unfiltre bactérien en céramique).

Le projet a été conçu pour créer un lieu de vie chaleureux,sain et confortable, réceptif aux apports du soleil et de lapluie. Un lieu intégré le plus harmonieusement possibledans son environnement et revalorisant un intérieur d’îlotancien.

Pierre Deru et Florence Vanden Eede,architectes

Une maison qui, par sesmatières, ses formes etses couleurs, fait unpied de nez à la grisailleenvironnante…

Une maison ouverte au soleil

Le boisIl existe plusieurs manières deconstruire en bois. Au fil du temps,différents systèmes ont été utilisésavec plus ou moins d’intérêt suivantles lieux et les époques. Aujourd’hui,la construction en bois s’adapte auxexigences du confort « moderne »… àcondition que le bois soit associé à desmatériaux « lourds », comme lapierre naturelle, la terre cuite, lesilico-calcaire, la terre crue, le béton…qui contribueront à l’inertiethermique du bâtiment.

Trois systèmes principaux coexistent etsont quelquefois combinés : l’ossaturebois, la construction en madriers et l’en-

semble poutres-poteaux. Et, çà et là, audétour d’un chemin, on peut découvrirune maison en bois cordé… De quoiéveiller notre curiosité !

Le coût énergétique pour laconstruction d’un bâtimenten bois est 2,5 à 4 fois moinsélevé que celui d’un bâtimentconventionnel en briques.

L’usage du bois dans la constructiondynamise l’exploitation forestière, inciteles propriétaires à investir dans une ges-

tion forestière durable etcontribue à promouvoirune série de compétencesnouvelles, génératricesd’emplois de qualité.

SUITE DE LA PAGE 143

144 Construire, rénover, habiter… 145

Matériaux(de l’extérieur vers l’intérieur)

Briques pleines

Plafonnage

Briques pleines

Plafonnage à l’argile

Panneaux de roseau (5 cm)

Plafonnage à l’argile

Sous-toiture isolante en fibresde bois

Plaques de liège expansé (10cm)

Freine-vapeur

Planches

Isolation en laine de lin entrestructure (2 x 8 cm)

Matelas de roseaux (5 cm)

Freine-vapeur

Plafonnage argile

Sable stabilisé

Plaques de liège expansé

Chape

Carrelage

Épaisseur en m

0,320

0,020

0,320

0,010

0,050

0,025

0,018

0,100

0,010

0,020

0,100

0,050

0,010

0,025

0,100

0,080

0,080

0,015

Conductivité thermique(�) en W/m.K

0,700

0,520

0,700

0,660

0,056

0,660

0,050

0,040

0,230

0,120

0,040

0,056

0,230

0,660

1,400

0,040

1,400

0,810

Tableau 3. Valeur k des différentes parois de la maison en W/m2.K

Murs existants avant isolation : k = 1,51

Murs existants après isolation avec roseaux (par l’intérieur) : k = 0,64

Toiture en ogive du lavoir : k = 0,31

Toiture (cuivre) en pente faible de la salle à manger/cuisine : k = 0,31

Sol sur terre-plein : k = 0,43

Parois vitrées (vitrage + châssis) : k = 1,3 (vitrage super isolant : k = 1,1)

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Construire, rénover, habiter…

L’ossature boisCe système est l’héritier desconstructions à colombages. Mais,dans la technique du colombage, lebois de l’ossature reste apparent. Danscelle de l’ossature bois, il est caché parun bardage.

La structure à ossature bois se construit demanière semblable à la charpente desmaisons conventionnelles. Elle est consti-tuée d’un « squelette » de chevrons posésverticalement tous les 40 à 60 cm et enca-drés en haut et en bas par des bois demême section.

La stabilité de la structure est assurée pardes panneaux dérivés du bois (contre-pla-qués, agglomérés ou OSB) et des pan-neaux mous en fibres de bois fixés de partet d’autre du squelette. L’ensemble formedes caissons dans lesquels sont incorporésl’isolant thermique et son écran intérieurétanche à l’air et à la vapeur d’eau50.L’extérieur de la structure peut être recou-vert d’un enduit, d’un mur de parementou d’un bardage en bois et l’intérieur, deplaques de plâtre ou de lambris.

Le contact entre les structures en bois etl’humidité permanente du sol estempêché à l’aide de membranes d’étan-chéité et d’un soubassement massif.

Les poutres-poteauxHistoriquement plus récente sur notrecontinent, cette technique concentrel’effort structurel sur un petit nombred’éléments en bois, poutres etpoteaux, dont la composition et ledimensionnement sont optimisés.

Le système consiste à créer une sorte degrande structure ouverte supportant lesplanchers et la toiture, puis à la couvrir deparois de remplissage. Outre la grandeadaptabilité des plateaux ainsi créés,s’offre aussi la possibilité d’exprimerarchitecturalement la dissociation desparois et des planchers, en utilisant parexemple de larges baies vitrées.

Les madriersIssu de la technique traditionnelle dela cabane en rondins, ce systèmeconsiste en un empilement horizontalde poutres profilées. La quantité debois utilisée est donc relativementimportante.

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50 | LA COUCHE LA PLUS PERMÉABLE À LA VAPEUR D’EAU DOIT ÊTRE POSÉE DU CÔTÉ EXTÉRIEUR DU SQUELETTE, LA MOINS PERMÉABLE DU CÔTÉ INTÉRIEUR.AINSI, LA VAPEUR D’EAU EST ÉVACUÉE DE PLUS EN PLUS FACILEMENT DE L’INTÉRIEUR VERS L’EXTÉRIEUR. L’IDÉAL EST DE PRÉVOIR DES PANNEAUX MOUS EN FIBREDE BOIS DU CÔTÉ EXTÉRIEUR ET DES PANNEAUX OSB DU CÔTÉ INTÉRIEUR.

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Plus léger qu’une structure maçonnée, unbâtiment en bois s’adapte mieux aux terrainsdifficiles. Un soubassement en pierre évite lecontact direct du bois avec l’humidité du sol.

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Construire, rénover, habiter…

Témoignage : une maison autoconstruite en bois cordéLe travail commence avec un soubassement en pierre ou en brique pour éviter que lebois ne soit en contact avec l’humidité du sol. Les bûches sont ensuite placées en tra-vers sur deux rubans de mortier (de 10 cm de large, pour des bûches de 30 cm) com-posé de sciure de bois, de sable, de ciment et de chaux. La sciure absorbe l’humiditédu mortier et protège ainsi les bûches. Les 10 cm restant libres entre les deux rubansde mortier sont remplis d’isolant : copeaux de bois stabilisés à la chaux, paille fine-ment hachée, argile expansée…

Toute figure d’assemblage des bûches estpermise : pas de cordeau à respecter, nihorizontalement, ni en plan : les murscourbes sont très faciles à réaliser.

La technique est à faible coût etfacile à apprendre… Toute lafamille peut mettre la main à lapâte.

Jean-Marie Delhaye, Architecte, ARTerre.

Le principal avantage de ce sys-tème est sa facilité de mise enœuvre, le rendant accessible

aux personnes qui désirent effectuer lestravaux elles-mêmes. En réalité, en raisondu tassement inévitable des pièces en boisles unes sur les autres, une attention trèsparticulière doit être portée aux détails.

Le bois cordéNée au Canada, la technique du boiscordé 51consiste à assembler, à l’aided’un mortier, des bûches de mêmelongueur.

La longueur des bûches détermine l’épais-seur du mur : on utilise des bûches de 40cm de long pour un mur porteur d’unétage et des bûches de 30 cm pour un murnon porteur. À l’extérieur, les bûches res-tent apparentes : elles sont traitées à l’huiledure. De loin, les murs en bois cordé res-semblent à de vieux murs de pierres. Àl’intérieur, il faut veiller à mettre en œuvreune finition étanche à l’air.

® Qui contacter ?Bois & Habitat asbl.

Nature & Progrès Éco-bioconstruction.

Valbois Ressources Naturelles asbl.

51 | LA TECHNIQUE TIRE SON NOM DE LA CORDE, MESURE DE VOLUME QUI CORRESPOND À TROIS STÈRES DE BOIS.

147

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Construire, rénover, habiter…

Chaque année au mois de mars, l’asblBois & Habitat organise le «Salon Bois &Habitat» : on y découvre les atouts dubois dans la construction via desconférences, des expositionsd’architecture, des présenta-tions de techniques pardes entreprises…

¡ À consulter :À l’occasion du Salon, l’asbl édite un Carnetde Route : un passeport et un guide pour unvoyage d’un jour, en Wallonie et à Bruxelles,à la découverte de maisons en bois et à larencontre des architectes et despropriétaires.

Habiter le bois en Wallonie.

La maison en bois vous séduit… toutnaturellement. Construire en bois, un choixde qualité, Bois & Habitat, plaquettegratuite, 1997.

Témoignage : les avantages du bois31% de la Wallonie sont boisés. La qualitéde notre bois est excellente pour la cons-truction, en particulier le cœur desessences comme le douglas et le mélèzequi présentent une durabilité naturelle.Jusqu’au XVIIe siècle, nos villes et villagesétaient essentiellement construits enbois. Aujourd’hui, on redécouvre sesatouts :

3 la rapidité d’exécution : le gros œuvrepeut être réalisé en une ou deuxsemaines. En cas de préfabrication enatelier (produits standards), l’assem-blage sur chantier demande seule-ment deux journées. Ainsi, le travaildu « second œuvre » (sanitaire, chauf-fage, électricité, menuiserie, sols…)peut commencer rapidement et l’en-semble peut être terminé dans undélai de deux à trois mois ;

3 la construction à sec : à l’exception desfondations ou des soubassements, lesmaisons en bois sont des construc-tions entièrement sèches : elles per-mettent d’emménager directementaprès la fin du chantier et de débuteraussitôt les travaux de finitions (tapis-serie, peinture, parquet…) ;

3 l’architecture sur mesure : le bois, parsa souplesse et sa légèreté, permet decomposer les volumes tout en épou-sant parfaitement les formes du ter-rain, la nature des lieux et l’esprit desconstructions voisines. Le bois admettoutes les audaces architecturales etautorise un choix illimité pour lesrevêtements extérieurs : pierres,briques, bardage en bois... ;

3 la facilité de rénovation : les modifica-tions (agrandissement, cloisonne-ment…) sont aisées et économiques ;

3 le confort et le bien-être : le bois est unbon isolant thermique et un matériaunon polluant. C’est aussi un excellentmatériau hygroscopique. Mais, pourqu’il puisse manifester ces qualités, ildoit être bien traité.

Contrairement aux idées préconçues, lessections de bois épaisses se comportentmieux face au feu que d’autres maté-riaux : l’acier et le béton se dilatent troisfois plus à la chaleur d’où un risque d’ef-fondrement inopiné en cas d’incendie. Lebois carbonise, ce qui freine la pénétra-tion du feu vers l’intérieur et maintient lastabilité de l’immeuble plus longtemps,permettant l’évacuation des occupants.

SOURCE : LA MAISON EN BOIS VOUS SÉDUIT… TOUT NATURELLEMENT.CONSTRUIRE EN BOIS, UN CHOIX DE QUALITÉ, BOIS & HABITAT, 1997.

148

En Belgique, des stages de for-mation sont organisés à l’at-tention des architectes, descorps de métiers ou des parti-

culiers qui veulent se lancer dans l’auto-construction de maisons en bois, en boiscordé, en terre ou en terre-paille.

® Qui contacter ?À l’étranger, les stages offrent l’occasion depasser en famille des vacances actives…Contactez le Centre d’information duRéseau Éco-consommation pour connaîtreles coordonnées des centres de formation.

Certaines associations ouentreprises organisent

des visites de chantier de maisons en bois,en terre et en terre-paille. Contactez leCentre d’information du Réseau Éco-consommation pour connaître leurs coor-données et leur calendrier.

Le bois vient-il de forêts biengérées ?Le bois est un matériau abondant etrenouvelable… à condition que lesforêts soient gérées durablement. Lagestion durable des forêts est unegestion qui permet de maintenir,actuellement et dans le futur, leurdiversité biologique, leur productivitéet leur capacité de régénération.

Les coupes de bois à grande échelle ren-forcent l’effet de serre. L’acheminementdes bois tropicaux augmente le contenuen énergie du matériau (énergie grise).

En Belgique, actuellement, on peuttrouver deux labels différents apposés surles produits en bois :

3 le label FSC. Le WWF aparticipé à sa mise enplace en 1993. Il garantitque le bois provient deforêts gérées de façon

durable, selon des critères bien définis.La certification se pratique à l’échelleinternationale. Elle est effectuée auniveau de chaque propriété par desorganismes accrédités qui évaluent surle terrain si la gestion forestière satis-fait aux normes nationales ;

3 le label « Bois wallon » a été mis enplace par l’asbl WoodNet (qui regroupeles principaux acteurs de la filière bois),avec le soutien de la Région wallonne.Il garantit que le bois provient d’arbresayant poussé sur le territoire de laRégion wallonne. Ce label n’est pasreconnu sur le marché international dubois.

La Région wallonne aadhéré depuis peu à unlabel de certification crééen 1998 à l’initiative dequelques pays euro-péens : la PEFC (PanEuropean Forest Certification). Le labels’applique à la gestion des forêts euro-péennes. Il garantit aux consommateursque le bois acheté provient de forêtsgérées selon les critères définis par lesConférences Ministérielles sur laProtection des Forêts en Europe. La certi-fication est réalisée par grands secteursforestiers et non à l’échelle des unités degestion. À terme, le label PEFC rempla-cera le label « Bois wallon ».

¡ À consulter :Le label FSC, Fiche-conseiln° 108, Réseau Éco-consommation.

Pour en savoir plus sur le FSC : un siteinternet : www.fscoax.org.

Pour en savoir plus sur le PEFC : un siteinternet : www.pefc.org.

Construire, rénover, habiter… 149

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Construire, rénover, habiter…150

La terre et la terre-paille ¡ À consulter :

Construction en paille : Ça vous botte ?Dossier dans La Maison écologique n° 4,août-septembre 2001, Magazine pratique del’habitat sain et des énergies renouvelablesappliquées, La Maison écologique, p. 13-22.

Site internet de CRATerre (Centreinternational de la construction en terre) :

www.craterre.archi.fr.

Site internet : www.inti.be/ecotopie.Ecotopie est une initiative privée assurant lapromotion sur internet de réalisationsremarquables dans le domaine de l’écologie.

Site internet du Pays des Collines : Pan deBois : construction en… :http://construweb.com/pandebois/

Témoignage : la terre-paille

En Belgique, nous avons une très longuetradition de la construction en terre-paille, généralement dans une structureen colombage, technique utilisée depuisl’époque néolithique jusqu’au milieu duXIXe siècle. De nombreuses maisonsmultiséculaires en bon état attestent deleur parfaite adéquation avec notreclimat. Aujourd’hui, les techniques per-mettent de répondre aux besoins deconfort contemporains.

La terre est mélangée à de la paille pourrenforcer la cohésion du mur. La paillecontribue à l’isolation de la paroi et laterre lui permet d’accumuler la chaleur(inertie thermique). Les murs sont recou-verts d’un enduit de finition constituéd’argile fine et de paille hachée : ainsi laparoi est parfaitement cohérente. On y

incorpore du petit-lait pour augmenter lacohésion et la sou-plesse de l’enduit.

Des professionnelse x p é r i m e n t e n tdiverses proportionsdu mélange terre-paille et diverses épais-seurs de parois pourrépondre à chaquesituation. Plusieursmodes de mise enœuvre sont égalementtestés : le compactagede la terre-paille dansun coffrage, la fabrica-

tion de blocs en terre-paille dans unepresse à main…

La terre-paille convient bien aussi à laréhabilitation d’anciennes maisons decolombage aux normes de confortactuelles.

Agnès Kufferath et Charles Gheur,architectes, atelier d’architecture « À l’Abri de l’Arbre ».

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Témoignage : la terreUtilisée depuis des millénaires dans laconstruction, puis supplantée au XXe sièclepar le béton, le ciment…, la terre (ou argile)retrouve depuis les années ‘80, sous lapression de préoccupations écologiques,un regain d’intérêt en Allemagne, enAutriche, en France et en Belgique.

Les techniques ancestrales ont évolué avecde nouvelles technologies et des produitspréfabriqués adaptés aux exigences de laconstruction « moderne » : enduits d’argileprêts à l’emploi, enduits secs pourmachines professionnelles, enduitscolorés, panneaux d’argile, briques de terrecrue, blocs de terre-paille…

La terre est transformée en matériaux deconstruction sans cuisson ni processus chi-mique. Ils ne contiennent aucune sub-stance nocive pour l’Homme et pour l’envi-ronnement. Ils ne produisent pas dedéchets lors de leur production ou de ladémolition du bâtiment.

Facile à manipuler, ellepermet de se faire plaisir, deconstruire ses propres murstout en réduisant les coûts

liés à la main-d’œuvre. La terre se solidifiesimplement en séchant, sans liaison chi-mique irréversible : on peut la travaillersans se soucier du facteur temps.

L’argile se combine de manière idéale avecles ossatures en bois de nouvelles cons-tructions et peut s’intégrer aussi dans uneconstruction conventionnelle.

Les enduits en argile52 (mélanges de terre,de paille et de sable) se posent à la main (ilfaut une bonne conditions physique pourmanipuler les kilos, voire les tonnes de pro-duits) ou se projettent sur les plaques deplâtre, les panneaux d’argile, les nattes deroseaux, les supports en briques, en blocsde béton, en moellons…

Michael Thönnes,architecte d’intérieur.

52 | LA RÉSISTANCE MÉCANIQUE D’UN ENDUIT EN L’ARGILE EST PLUS FAIBLE QUE CELLE D’UN ENDUIT EN PLÂTRE : IL CONVIENT DONC MOINS À UNE CHAMBRED’ENFANT. ON PEUT TOUTEFOIS AUGMENTER SA RÉSISTANCE À L‘ABRASION PAR UN ENDUIT DE FINITION À L’ARGILE CONTENANT DES FIBRES DE LIN OU UNEPEINTURE À LA CHAUX À LA CASÉINE.

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Un habitat certifié durableÀ l’instar d’une installation électriqueréceptionnée par un organisme agréésur base de critères relevant de lasécurité, un habitat nouvellementconstruit ou rénové pourrait être« réceptionné » sur base d’une analysede ses performances environnementales.

Ainsi, l’habitat reconnu « durable » severrait octroyer un « certificat environne-mental » éclairant le futur acheteur oulocataire.

Le certificat pourrait être établi à l’occa-sion, par exemple, de l’octroi du permisd’urbanisme, de la vente du bâtiment, desa mise en location ou d’une demande deprime (à la rénovation, à la construc-tion…).

Le coût d’un habitatdurableAujourd’hui, la constructionrespectueuse de la santé et del’environnement est souvent plus chèreà l’investissement que la constructionconventionnelle : elle occasionneraitun surcoût de 10% qui, généralement,est amorti par les économies réaliséesau niveau des consommationsd’énergie et d’eau, de l’entretien, dessoins de santé… Un boninvestissement à long terme.

Mais le prix parfois plus bas des maté-riaux conventionnels est souvent loin dereprésenter leur coût réel : il faut y ajouterles coûts externes, ceux liés au contenuénergétique des matériaux, à leur entre-tien, à la gestion des déchets, à la luttecontre la pollution de l’eau, du sol et del’air, aux soins de santé… Des coûts sup-portés en définitive par les consomma-teurs.

Gageons que la demande accrue pour desmatériaux, produits et équipements dura-bles en fera diminuer les prix dans unavenir proche. L’autoconstruction, l’enga-gement dans un habitat groupé… permet-tent aussi de réduire les coûts de la cons-truction.

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Construire, rénover, habiter…154 Construire, rénover, habiter…

La gestion durablede l’énergie

La consommation domestique de l’énergie................................................................... 154Le poids de la consommation d’énergie.......................................................................... 154D’abord économiser l’énergie ............................................................................................. 159Ensuite chercher d’autres sources : les énergies renouvelables ....................... 163

La vie a besoin d’énergie

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Depuis qu’il est sur Terre, l’Hommen’a de cesse d’extraire les ressourcesénergétiques de son environnementpour se chauffer, s’éclairer, cuire sesaliments, se déplacer et fairefonctionner ses machines.

En Europe, la consommation d’énergiemoyenne par habitant et par an est de 3,5TEP (tonnes équivalent pétrole). AuxÉtats-Unis, elle est de 7,5 TEP, contre 260kilos seulement en Inde. La surconsom-mation la plus débridée côtoyant despénuries criantes caractérise aujourd’huila situation énergétique mondiale !SOURCE : AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE, 1994.

La consommationdomestique del’énergieEn Wallonie, pour uneannée climatiquenormale (moyenne destempératures sur 30ans), chaque ménage consomme enmoyenne 2,1 TEP de combustibles(gasoil, gaz naturel, charbon…) et prèsde 4 400 kWh d’électricité.

En 1998, la facture énergétique moyenned’un ménage s’élevait à près de1 240,00 1 53.SOURCE : BILAN ÉNERGÉTIQUE RÉALISÉ POUR LA RÉGION WALLONNE PARL’INSTITUT WALLON, 1998.

Le poids de laconsommationd’énergieQuels lendemains nous réserve lapoursuite de nos modes actuels deconsommation d’énergie ?

L’effet de serre et leréchauffement du climatEn rejetant des gaz à effet de serredans l’atmosphère, l’Hommecontribue activement auréchauffement du climat.

L’effet de serre est avant tout unphénomène naturelLe rayonnement émis par le soleil esten partie réfléchi par l’atmosphère(par les nuages, les gaz et lespoussières), en partie absorbé par lasurface de la Terre, qui se réchauffe.À son tour, la Terre ré-émet versl’atmosphère une partie de l’énergieabsorbée sous forme de rayonnementthermique (infrarouge). Une partie dece rayonnement traverse l’atmosphèreet est renvoyée vers l’espace, mais laplus grande partie est arrêtée par lesnuages, la vapeur d’eau et certainsgaz dits à effet de serre. Lerayonnement thermique reste ainsipiégé dans l’atmosphère, qui seréchauffe. C’est l’effet de serre.

La TEP ou Tonne Équivalent Pétrole

Pour faire les comptes énergétiques d’unpays, toutes les consommations d’énergie(pétrole, charbon, gaz naturel, électricité etbois) sont ramenées à la quantité de pétrolequ’il aurait fallu consommer pour rendre lesmêmes services. D’où le nom de « Tonne Équi-valent Pétrole ».

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53 | FACTURE À LAQUELLE IL FAUT ENCORE AJOUTER LES DÉPENSES DE CARBURANTS S’ÉLEVANT À 868,00 1 .

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Grâce à l’effet de serre, la températuremoyenne au niveau du sol est de 15°C.Sans lui, elle serait de -18°C, ce qui ren-drait impossible la vie sur Terre.

De nombreux gaz à effet de serre sont pré-sents à l’état naturel dans l’atmosphère : ledioxyde de carbone (CO2), le méthane(CH4) et le protoxyde d’azote (N2O). Leurconcentration est minime : moins de0,1% du volume des gaz composant l’at-mosphère.

Un équilibre perturbéFragile, cet équilibre est menacé parles activités humaines. Celles-cientraînent une élévation importantedes concentrations de gaz à effet deserre et en créent même de nouveaux,comme les CFC (chlorofluorocarbones)et l’ozone (O3) troposphérique.

Quelles sont les conséquences ?Le GIECC (GroupeIntergouvernemental d’Études desChangements Climatiques) prévoitune augmentation de la températuremoyenne de 1 à 6°C par rapport à1990 et une élévation du niveau desmers de 10 à 90 cm d’ici 2100 siaucune mesure n’est prise pour réduirele niveau des gaz à effet de serre. LaTerre va se réchauffer plus vite en 100ans qu’elle ne l’a fait en 10 000 ans !

Une hausse de température de cetteampleur, sur une période aussi courte,s’accompagnera de changements clima-tiques majeurs encore difficiles à prévoiravec exactitude aujourd’hui : tempêtes etouragans plus fréquents, hausse duniveau de la mer d’où inondation d’Étatsinsulaires et de zones littorales, propaga-tion de maladies comme la malaria,avancée des déserts, disparition de lafaune et de la flore ne s’adaptant pas auxchangements climatiques…

¡ À consulter :La vie sous serre. Dossier dans La Lettre del’Éco-consommation n° 24, novembre-décembre 2000, Réseau Éco-consommation,p. 3-6.

De Rio à KyotoLors du « Sommet de la Terre » tenu àRio en 1992, plus de 150 pays ont signéune « Convention cadre sur leschangements climatiques » leurimposant une maîtrise de leursémissions de gaz à effet de serre.

À Kyoto, le 12 décembre 1997, 159 pays sesont engagés pour un « Protocole » visantà réduire pour 2008-2012 les émissionsde CO2 de 5% (en moyenne) par rapport à1990. La Belgique s’est quant à elleengagée à une réduction de 7,5% par rap-port au niveau atteint durant la période1990-1995.

Le paysage énergétique d’aujourd’hui

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Le gaz carbonique (CO2) est leprincipal facteur d’effet deserre. En Région wallonne, parexemple, il représente 83% des

émissions de gaz à effet de serre.SOURCE : PLAN D’ACTION DE LA RÉGION WALLONNE EN MATIÈRE DE CHAN-GEMENTS CLIMATIQUES, JUILLET 2001, P. 29.

Ce sont donc ses émissions qu’il convientde limiter en priorité. Il est produit essen-tiellement par la combustion des énergiesfossiles (pétrole, gaz naturel et charbon)pour l’industrie, le secteur domestique ettertiaire et le transport routier. La destruc-tion des forêts tropicales (17 millionsd’hectares par an, soit 5 à 6 fois la super-ficie de la Belgique) est aussi responsablede l’augmentation du CO2 dans l’at-mosphère : les arbres abattus ne fixentplus le CO2 dans leurs tissus (par laphotosynthèse).

La ruée vers « l’or noir »Au rythme actuel deproduction – 3,8 milliards deTEP de pétrole par an et 2milliards de TEP de gaz

naturel –, les réserves « prouvées54» depétrole seraient épuisées d’ici environ40 ans, celles de gaz d’ici 60 ans. Lesréserves de charbon sont bien plusimportantes, de l’ordre de 500 milliardsde TEP, de quoi tenir encore 200 ansau rythme actuel d’exploitation.

Certains experts misent sur l’améliorationdes techniques d’extraction qui permet-tent aujourd’hui de ne récupérer, parexemple, que 35% en moyenne des res-sources de pétrole et de gaz naturel. Quoiqu’il en soit, pour atteindre les objectifs deréduction des émissions de CO2, seuleune petite fraction des réserves prouvéesde charbon peut encore être brûlée et l’ex-ploitation des réserves prouvées de pétroleet de gaz naturel devrait être sensiblementréduite.

Les pluies acidesLes pluies acides agressent les forêts,mais aussi les bâtiments en pierre(corrosion des pierres calcaires), quinoircissent et pèlent (on parle de« lèpre des bâtiments »). Ellesentraînent l’acidification des eaux desurface et des sols, perturbantgravement la flore et la faune, avecsouvent une perte de biodiversité.

Dans l’atmosphère, des gaz tels que ledioxyde de soufre (SO2), les oxydes d’a-zote (NOx) et l’ammoniac (NH3) se com-binent aux molécules d’eau pour formerdes composés acides, comme l’acide sul-furique (H2SO4), l’acide nitrique (HNO3)et les sels d’ammonium, transportablessur de longues distances et responsablesde l’acidification des précipitations (pluie,neige et brouillard).

Ces gaz polluants sont produits principa-lement par les centrales électriques aucharbon (SO2), le transport routier (NOx)et l’utilisation d’engrais dans l’agriculture(NH3). Les installations de traitement desdéchets, le chauffage domestique (aumazout et surtout au charbon), letransport aérien ont aussi leur part deresponsabilité.

54 | RÉSERVES IDENTIFIÉES ET ÉCONOMIQUEMENT EXPLOITABLES

Choix énergétique etenvironnement : brûler dugaz naturel produit moins de CO2que brûler du mazout ou decharbon.

La combustion d’une TEP de gaz naturel, depétrole ou de charbon dégage en effetrespectivement 0,6 tonne, 0,8 tonne et 1 ton-ne de carbone sous forme de CO2 dansl’atmosphère.

Construire, rénover, habiter… 159

Les déchets radioactifsEn Belgique, environ 55% de l’électricitéest produite par les centralesnucléaires. Si elles n’émettent pas deCO2, elles produisent en revanche desdéchets radioactifs.

Les déchets radioactifs représentent unrisque majeur pour les générationsfutures. Certains ont une durée de viepouvant atteindre plusieurs centaines demilliers d’années. Leur enfouissement etleur stockage posent encore question.

Le prix de l’énergiePour inciter l’industrie et les ménagesà économiser l’énergie et ainsi réduireses émissions de CO2, la Belgique s’estengagée à soutenir le projet européende taxe sur l’énergie.

Le prix des énergies les plus pol-luantes (charbon, pétrole et gaznaturel) devrait donc augmenterà l’avenir. Des mesures devraient

être prises pour soutenir les familles auxrevenus les plus faibles.

D’abord économiserl’énergieL’URE (Utilisation Rationnelle del’Énergie) couvre toutes les actions quipermettent d’obtenir le confortnécessaire à l’habitant en utilisant lemoins d’énergie possible.

En Belgique, 33% environ de l’énergietotale utilisée sont consommés par lesménages.

En Wallonie, par exemple, la consomma-tion énergétique d’un ménage moyen de4 personnes se répartit comme suit 55 :

La Commission AMPERE

La Belgique s’est inscrite dans un programmepour sortir du nucléaire. Toutes ses centralesnucléaires devraient être désactivées après 40ans d’exploitation. Les premières centrales, enfonction depuis 1975, arriveraient ainsi à ter-me en 2015. Au sein de la CommissionAMPERE, des experts formulent des proposi-tions pour la production d’électricité jusqu’en2002 et pour la maîtrise de la demande d’é-nergie.

78%de l’énergie

consommée dansla maison sontutilisés pour le

chauffage

8%pour les appareils

électriques ménagers

4%pour le chauffage

d’appoint

69%dans la maison

31%pour le transport

1%pour la cuisson

55 | CES CHIFFRES CONSTITUENT UNE MOYENNE CALCULÉE SUR L’ENSEMBLE DU LOGEMENT WALLON. AU NIVEAU DES MÉNAGES, DES FLUCTUATIONSIMPORTANTES EXISTENT SELON LE TYPE DE LOGEMENT, LE CHOIX DES ÉNERGIES, LES REVENUS DU MÉNAGE… SOURCE : INSTITUT WALLON.

10%pour l’eau chaude

sanitaire

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Construire, rénover, habiter…160

Si l’on regarde la facture énergétiqueplutôt que les quantités d’énergieconsommées, le chauffage représentealors 49% du total et l’électricité 28%.

C’est donc sur ces postes que les écono-mies d’énergie peuvent avoir des réper-cussions importantes tant pour l’environ-nement que pour le portefeuille. Une iso-lation performante de l’enveloppe du bâti-ment (accompagnée de dispositifs de ven-tilation limitant les pertes d’énergie) et lechoix d’équipements performants (quiconsomment un minimum d’énergie)pour le chauffage, l’électroménager et l’é-clairage font partie des actions URE.

® Qui contacter ?Sur base d’un questionnaire, les Guichets del’énergie réalisent une analyse desconsommations électriques de vosélectroménagers, de l’éclairage et duchauffage (y compris la production d’eauchaude) ainsi qu’une simulation tarifaire. Ceservice est gratuit. Formez le N° vert de laRégion wallonne : 0800-1 1901 pourconnaître l’adresse du Guichet proche dechez vous.

Dans le cadre de la prime à la réhabilita-tion accordée par lesRégions, des travaux favo-risant les économies d’é-nergie peuvent être subsi-diés : placement de doublevitrage, isolation ther-mique des parois…

Des chaudièresperformantesL’installation des chaudières pour lechauffage central par des installateurshabilités et leur entretien réguliergarantissent un bon fonctionnement,optimalisent leur rendement etpréviennent les émanations de gaz decombustion nuisibles à la santé.

Dans le cadre de l’ArrêtéRoyal du 6 janvier 1978(Moniteur Belge du 9mars 1978) tendant à

prévenir la pollution atmosphérique, l’en-tretien des chaudières au mazout et aucharbon doit être réalisé tous les ans. Ilcomporte l’obligation d’un contrôle de lacombustion qui doit être réalisé par untechnicien agréé. Pour les chaudières augaz naturel, l’entretien est conseillé tousles ans ou tous les deux à trois ans selon letype de brûleur.

® Qui contacter ?Pour obtenir la liste des techniciens agrééspour l’entretien des chaudières au mazout :Ministère de la Région wallonne, DGRNE (enWallonie), IBGE (en Région de Bruxelles-Capitale).

Pour obtenir la liste des installateurs agréésgaz naturel : Association Royale des GaziersBelges, Rue de Rhodes 125 à 1630Linkebeek, tél. 02/383.02.00, fax02/380.87.04, e-mail : [email protected].

Des labels pour faire les bonschoixAujourd’hui, les systèmes alimentés aumazout ou au gaz naturel font l’objetde labels qui garantissent un hautrendement : plus de 90% de l’énergiedu combustible sont transformés enchaleur utile dans l’habitat.

Le label « HR� » s’applique auxchaudières et convecteurs ali-mentés au gaz naturel et pré-sentant un rendement supé-

rieur à 86%. Le label « HR Top »a été créé pour les chaudières « à

condensation » : elles affichent un rende-ment supérieur à 96%, car elles récupè-rent la chaleur contenue dans les gaz decombustion.

Le label «OPTIMAZ» est attribué auxensembles chaudière/brûleur alimentés

Construire, rénover, habiter…

au mazout dont lerendement est supé-rieur à 91%.

Pour qu’une chaudière conserve la qualitéde rendement garanti par son label, il fautque le conduit de cheminée soit adapté àla chaudière et que les conduites de chauf-fage central soient correctement isoléespour ne pas perdre les calories en chemin.

® Qui contacter ?Pour savoir si une chaudière a obtenu unlabel garantissant un rendement élevé,contactez :

• pour les chaudières au gaz naturel :ARGB (Association Royale des GaziersBelges), Rodestraat 125 à 1630Linkebeek, tél. 02/383 02 00, fax02/380 87 04, e-mail : [email protected] ;

• pour les chaudières au mazout :Cedicol (Centre d’information descombustibles liquides asbl), Rue de laRosée 12 à 1070 Bruxelles, tél.02/558 52 20, fax 02/523 97 88, e-mail :[email protected], site internet :www.informazout.be.

Des accessoires pour larégulation de la températureLa régulation permet d’obtenir latempérature de confort souhaitée dansl’habitation tout en veillant àn’utiliser que la quantité d’énergiestrictement nécessaire.

Généralement installé dans le séjour, lethermostat d’ambiance enclenche ouarrête le brûleur dès que la températuresouhaitée est obtenue dans la pièce.

Fixées sur les radiateurs, les vannesthermostatiques permettent une régula-tion de la température selon la fonction etl’occupation de chaque pièce de la maison.

Placée sur un mur de façade non exposéau soleil, la sonde extérieure permet d’a-dapter la température intérieure aux varia-tions de la température extérieure : la cha-

leur n’est produite que quand elle estindispensable.

Des lampes économiquesL’exploitation optimale de la lumièrenaturelle combinée au choix delampes performantes permet deréduire sensiblement la consommationd’électricité pour l’éclairage.

Les lampes économiques (lampes fluo-compactes) offrent un même confortvisuel que les ampoules classiques àincandescence pour une consommationd’électricité nettement moindre.

Mebar II

Pour la réalisation de travaux envue d’économiser l’énergie, laRégion wallonne accorde uneprime de 1.363,41 € TVACmaximum aux ménages,propriétaires ou locataires,dont les ressources sont infé-rieures ou égales au montantdu minimex majoré de 20%. Les travaux auto-risés concernent les menuiseries, l’isolation etles appareils de chauffage. La demande doitêtre introduite auprès du CPAS (Centre Publicd’Aide Sociale) de votre commune qui latransmet à la Région wallonne (Division del’Énergie).

Les lampes économiques ou fluocompactessont des tubes fluorescents adaptés pour unsocle de lampe classique 56.

56 | LES LAMPES ÉCONOMIQUES DE LA NOUVELLE GÉNÉRATION ONT UNE APPARENCE PROCHE DES LAMPES CLASSIQUES.

161

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Construire, rénover, habiter…162

Ainsi, par exemple, une lampe écono-mique de 15 watts :

3 fournit autant de lumière qu’uneampoule à incandescence de 75 watts ;

3 a une durée de vie douze fois pluslongue si elle est de bonne qualité : soit12 000 heures au lieu de 1 000 heures ;

3 consomme cinq fois moins d’électri-cité : soit une économie de 720 kWh57

d’électricité sur toute sa durée de vie ;

3 permet une économie de plus de100,00 158 sur toute sa durée de vie.

¡ À consulter :Lampes économiques, choisissezintelligemment votre éclairage.

S’éclairer sans gaspiller, Fiche-conseiln° 51, Réseau Éco-consommation.

Les ampoules classiques àincandescence, les lampeshalogènes, les tubes fluores-cents et les lampes écono-miques hors d’usage sont

considérés comme déchets spéciaux desménages et doivent être déposés dans unparc à conteneurs.

L’étiquette énergétiqueeuropéenneEn cas d’acquisition ou deremplacement d’un appareilélectroménager, il faut veiller àbénéficier des nouvelles technologieséconomes en électricité. Ellescontribuent à réduire laconsommation et la factured’électricité.

Depuis 1995, la législation belge prévoitl’apposition d’une étiquette énergétiqueeuropéenne sur les lave-vaisselle, lave-linge, séchoirs, réfrigérateurs, surgéla-

teurs, chauffe-eau, lampes… mis sur lemarché. Les appareils portant l’étiquetteénergétique sont souvent plus chers à l’a-chat, mais plus économiques à l’usage.

Sur base de leur consommation d’électri-cité, ces appareils sont rangés dans unedes sept classes d’énergie, allant de laclasse A (pour les plus économes) à laclasse G (pour les plus gourmands).

Jusqu’il y a peu, une primed’environ 50,00 1 étaitaccordée par les intercom-munales à l’achat d’un réfri-gérateur ou d’un surgélateurde classe A. Contactezle responsable URE de votre intercommu-nale pour connaître ses intentions.

¡ À consulter :L’étiquetage énergétique desélectroménagers, Fiche-conseil n° 97, RéseauÉco-consommation.

La flèche indique la classe d’énergie à laquellel’appareil appartient.

57 | 12 000 HEURES X 60W/h (ÉCONOMIE).58 | 12 000 HEURES X 60W/h (ÉCONOMIE) X 5,93 BEF/kWh (TARIF TVA COMPRISE, AVRIL 2000).

Construire, rénover, habiter… 163

Ensuite chercherd’autres sources :les énergiesrenouvelablesL’environnement met à notredisposition bien plus de gisementsd’énergie que nous ne l’imaginons : lesénergies renouvelables. Ellesn’émettent pas de gaz à effet de serre,ni de polluants, ne produisent pas dedéchets radioactifs, elles sont gratuiteset adaptées aux ressources et auxbesoins locaux.

® Qui contacter ?EReL (Énergies Renouvelables en Ligne)répond à toutes vos questions sur lesénergies renouvelables. C’est un service del’APERe et de la Belbiom (Belgian BiomassAssociation), avec le soutien de la Régionwallonne.

¡ À consulter :Énergies renouvelables, CD-ROM, APERe(Association pour la Promotion des ÉnergiesRenouvelables), Bruxelles, 1999.

Les sentiers de l’énergie, Consommer moinset produire autrement, Itinéraire pratiquede réalisations en Région wallonne.

Mesurez la consommation de vos électroménagers !

Certains distributeurs d’électricité mettent à la disposition des consommateurs des « fiches de mesu-re de consommation des appareils électroménagers », permettant d’évaluer le coût de leurfonctionnement. Contactez le responsable URE de votre intercommunale.

Des économies d’énergie peuvent être réalisées en débranchant les appareils électriques qui se met-tent en mode de veille (téléviseur, magnétoscope, écran d’ordinateur, chaîne hi-fi, lave-vaisselle,percolateur…). Branchés, ils consomment de l’électricité même lorsqu’on ne les utilise pas. Dans unménage bien équipé, la consommation de veille peut atteindre 1 000 kWh/an, ce qui représente unedépense d’au moins 150 € par an.

Que faut-il faire d’un vieil appareil électrique ou électronique ?

S’il est encore en état de fonctionnement ou réparable, il peut être repris par des associations cari-tatives, des entreprises d’économie sociale ou le CPAS de votre commune qui les redistribueront auxplus démunis.

Les appareils hors d’usage sont considérés comme DEEE (Déchets d’Équipements Électriques etÉlectroniques). En Belgique, les ministres régionaux de l’environnement et les représentants desfédérations professionnelles concernées ont signé une convention relative à l’obligation de reprisede ces déchets. Ainsi, depuis le 1er juillet 2001, les particuliers peuvent s’en défaire soit en les remet-tant sans frais au vendeur (à l’achat d’un équipement de même type), soit en les déposant dans unparc à conteneurs. Producteurs et importateurs sont tenus de les faire traiter dans des filières spéci-fiques : valorisation des matières plastiques, recyclage des métaux, récupération des CFC(chlorofluorocarbones)… Le coût de ces opérations est inclus dans le prix de vente des appareils sousforme d’une « cotisation environnementale » fixée par catégorie de produit.

® Qui contacter ?Pour connaître les coordonnées d’associations caritatives, contactez le Centre d’information duRéseau Éco-consommation.

Pour connaître les coordonnées d’entreprises d’économie sociale actives dans la récupérationdes déchets, contactez l’asbl RESsources.

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Le soleilDans une habitation, l’énergie durayonnement solaire peut être mise àprofit pour couvrir des besoins dechaleur (eau chaude sanitaire etchauffage), d’éclairage ou d’électricité.

En Belgique, une surface horizontalereçoit une quantité d’énergie moyenne de1 000 kWh/m2/an, soit l’équivalent de 100litres de fuel.

L’architecture bioclimatiqueChaleur en hiver, fraîcheur en été,lumière… sont les composantes duconfort dont nous voulons bénéficierdans notre maison. Un confort qui trèssouvent coûte cher en énergie.

L’architecture bioclimatique tente derépondre aux exigences de confort deshabitants en tirant passivement lemeilleur parti des éléments du « climat » :ensoleillement, vents, relief, végétation…Ainsi, une conception de l’habitation favo-risant la pénétration du soleil et son accu-mulation dans la maison pourra contri-buer à plus de 45% des besoins annuelsen énergie d’une habitation.SOURCE : CONCLUSIONS PLÉIADE, ARCHITECTURE ET CLIMAT, UCL, 1998.

L’habitat bioclimatique se construit avecl’architecte. Il s’agira de mettre en placedes dispositifs permettant en hiver decapter, stocker, distribuer et conserver l’é-

nergie solaire – c’est la stratégie duchaud – et en été de se préserver du soleilet de dissiper la chaleur en excès – c’est lastratégie du froid.SOURCE : GUIDE D’AIDE À LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE, M. LE PAIGE, E.GRATIA ET A. DE HERDE, ARCHITECTURE ET CLIMAT, UCL, SERVICES DEPROGRAMMATION DE LA POLITIQUE SCIENTIFIQUE, BRUXELLES, 1986, 132 P.

N’hésitez pas à effectuerquelques visites de maisons bio-climatiques, à recueillir lesavis des experts et des utili-sateurs.

Aujourd’hui, les principes de l’architec-ture bioclimatique intègrent aussi lanotion de contenu énergétique des maté-riaux. Ainsi, l’architecte optera pour desmatériaux montrant le bilan énergétiquele plus favorable. Dans ce contexte, parexemple, les structures en bois sont préfé-rables au béton.

® Qui contacter ?Sur base des plans ou esquisses de la maisonà construire ou à rénover, les Guichets del’énergie fournissent des éléments d’aide àla décision en introduisant les notionsd’architecture bioclimatique (orientation,vitrages adéquats, parois de stockage de lachaleur…). Ce service est gratuit. Pourconnaître l’adresse du Guichet proche dechez vous, formez le N° vert de la Régionwallonne : 0800-1 1901.

¡ À consulter :Construction et Développement Durable,CD-ROM, IEW, BBL, 2001.

Demain, le paysage énergétique

Construire, rénover, habiter… 165

Le choix du site et l’implantationde la maisonL’implantation judicieuse de la construc-tion est une tâche importante quiincombe à l’architecte. Elle détermine l’é-clairement, les gains solaires, les déperdi-tions thermiques de l’enveloppe, la venti-lation… mais aussi les relations de lamaison avec l’extérieur : vues, bruits, rela-tions de voisinage…

Ainsi, au nord et à l’est, la maison est pro-tégée des vents froids dominants (nord-est) par le relief, par des haies et des ran-gées d’arbres (les espèces indigènes de

feuillus marcescents59 comme le hêtre oule charme sont à privilégier par rapportaux espèces à feuilles persistantes commel’épicéa). Au sud et à l’ouest, elle s’ouvreau site, au soleil, à la lumière et à la brised’été (sud-ouest). Quelques arbres feuillus(végétation caduque) y apportent del’ombre en été, mais laissent passer lesrayons du soleil en hiver. L’axe le plus longde la maison est disposé, parallèlement àl’axe est-ouest du terrain pour tenircompte de la course du soleil et tirer ainsile meilleur parti de sa lumière et de sachaleur. En hiver, un plan d’eau augmentela température ambiante en ré-émettantlentement la chaleur accumulée en été.En été, il rafraîchit l’atmosphère.

Même si le choix du site et de l’implanta-tion reste souvent limité par le prix, ladisponibilité des terrains à bâtir ou leurexposition, on peut tenter de se rappro-cher de la situation idéale par une concep-tion architecturale appropriée (photospage suivante) ou en « modelant » le ter-rain ou le micro-climat par des planta-tions, la création de reliefs ou d’une pièced’eau dans le jardin…

Le concours HELIOS

En 1994, la DGTRE, Divisionde l’Énergie du Ministère dela Région wallonne, a créé le Concours pourune architecture solaire passive - HELIOS. Leconcours récompense des réalisations biocli-matiques récentes. L’édition HELIOS III estprévue en 2002.

® Qui contacter ?Ministère de la Région wallonne, DGTRE.

Sous nos climats, le site « idéal » est un terrain en pente légère vers le sud.

59 | MARCESCENT : SE DIT D’UN FEUILLAGE RESTANT ACCROCHÉ SUR L’ARBRE APRÈS DESSÈCHEMENT.

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L’organisation des espacesintérieursCloisonner les espaces en différenteszones permet de créer d’une part desambiances thermiques adaptées aux acti-vités dans la maison et d’autre part deszones protectrices.

La serreLorsque les rayons du soleil frappent unvitrage, celui-ci laisse passer une partie dela lumière visible et des infrarouges decourte longueur d’onde.

Le rayonnement solaire qui traverse levitrage est alors absorbé par les paroislourdes (inertie thermique) du local, quis’échauffent. Celles-ci ré-émettent danstoutes les directions un rayonnementinfrarouge de grande longueur d’onde quine peut plus retraverser le vitrage. Lerayonnement ainsi piégé entraîne l’aug-mentation de la température intérieure.C’est « l’effet de serre » dans la maison.

Sur un site mal orienté, à flanc de colline, cette maisonse tend sur la pointe des pieds pour recevoir sa part desoleil. Architecte : Bruno Albert.

Le nord ou côté froid accueille un sas « coupe-vent », puis les différents espaces de serviceet de circulation. Ces derniers se développentsur toute la hauteur du bâtiment. Ilsconstituent un réel tampon entre l’extérieuret les lieux de séjour qui s’ouvrent largementsur le sud tout en offrant des échappéesvisuelles à l’est et à l’ouest.SOURCE : PHILIPPE JASPARD, ARCHITECTE.

Premier prix du concours HELIOS II. Habitationà Weillen (Onhaye). Architecte et maître del’ouvrage : Philippe Jaspard.

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L’effet de serre est particulièrement bienmis en valeur avec une serre. Adossée à lamaison, elle est orientée vers le sud.

En hiver, le soleil bas pénètre profondé-ment dans la serre. Les matériaux lourdsexposés (ceux du sol ou/et des murs)accumulent la chaleur puis réchauffentl’air par convection. Les gains de chaleursont transmis à la maison via les mouve-ments d’air chaud (thermocirculation del’air). Par mauvais temps, la serre joue lerôle d’espace tampon : elle protège lamaison des vents et des pluies et ellelimite les déperditions thermiques.

En été, des ouvertures pratiquées ausommet de la serre permettent d’éviter lasurchauffe. Des arbres feuillus font del’ombre, mais laissent filtrer les rayons dusoleil en hiver.

Idéalement, la serre ne doit pas êtrechauffée par une énergie autre que celledu soleil. Elle doit donc pouvoir êtreséparée du reste de l’habitation, que cesoit en hiver (pour ne pas avoir à lachauffer) ou en été (pour se protéger deschaleurs excessives). Le vitrage extérieurde la serre doit être double. Celui qui lasépare de l’intérieur de la maison peutêtre simple.

La construction d’uneserre accolée à l’habita-tion doit faire l’objet

d’une demande de permis d’urbanisme,mais le concours d’un architecte n’est pasobligatoire sous certains conditions : onparle de « petit permis ». Renseignez-vous auprès du Service Urbanisme devotre commune.

Le mur TrombeLe mur Trombe (du nom de son inven-teur) ou mur capteur est un mur lourd (enbéton, en terre cuite, en terre crue ou enpierre) situé à quelques centimètres der-rière un vitrage.

Le rayonnement solaire pénètre à traversla surface vitrée et est absorbé par le mur.Ainsi chauffé, le mur restitue lentementsa chaleur aux pièces situées à l’intérieur.

61 | LA CONSOMMATION ÉLECTRIQUE MOYENNE D’UN MÉNAGE EST DE 4400 KWH PAR AN.

La chaleur du soleil est récupérée à la fois parle rayonnement du mur capteur et par lathermocirculation de l’air.

Le rayonnement du soleil

Le rayonnement solaire qui atteint la Terre estcomposé d’ultraviolet (3%), de lumière visible(42%) et de rayonnement thermique infra-rouge (55%).

La serre s’intègre aussi bien aux bâtimentsexistants qu’aux nouvelles constructions. Ellepermet une relation privilégiée entrel’intérieur et l’extérieur.

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On peut dimensionner le mur de tellemanière qu’il restitue sa chaleur essentiel-lement la nuit. Peint dans une couleurfoncée (noir, rouge, brun…), il absorbeencore mieux l’énergie solaire.

L’air intérieur plus frais s’infiltre dansl’espace compris entre le mur et la vitrepar des ouvertures ménagées au bas dumur. Il s’y réchauffe, s’élève et retournedans la pièce en passant par des ouver-tures dans le haut du mur (thermocircula-tion de l’air). La nuit, les ouvertures dansle mur sont fermées par des clapets quiempêchent le processus de s’inverser.

La production d’eau chaudesanitaireInstaller un chauffe-eau solaire permetde satisfaire annuellement 58 % desbesoins en eau chaude d’un ménagede 3 à 5 personnes.SOURCE : LE CHAUFFE-EAU SOLAIRE, UNE IDÉE CHALEUREUSE, SOLTHERM,MINISTÈRE DE LA RÉGION WALLONNE, DGTRE, JAMBES, 2000, P. 14.

Un chauffe-eau solaire est un systèmesolaire actif qui sert à chauffer l’eau àpartir du rayonnement solaire.

L’économie d’énergie réelle réalisée parun chauffe-eau solaire dépend du type de

chauffage utilisé comme appoint. Unchauffe-eau solaire avec chauffage élec-trique d’appoint consomme plus d’é-nergie primaire qu’un simple chauffe-eauau gaz sans veilleuse !

La durée de vie d’un capteur de bonne qualitéest de 30 ans minimum.

1 Capteur solaire.

2 Réservoir de stockage.

3 Régulation thermique.

4 Circulateur ou pompe.

5 Chauffage d’appoint de

type interne.

6 Eau de ville.

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Pour le capteur, l’orientation optimale estle sud avec une inclinaison de 45°. Mais,contrairement aux idées reçues, des orien-tations entre le sud-est et le sud-ouest etdes inclinaisons entre 30° et 60° ne pro-voquent aucune perte significative de ren-dement par rapport à la position optimale.Elles n’interdisent donc pas l’installationde capteurs solaires.

De toutes les formes actives d’utilisationde l’énergie solaire, la production d’eauchaude sanitaire est celle qui offre le plusd’avantages aujourd’hui.

Un chauffe-eau pour un ménage dequatre personnes coûte de 1 750,00 à3 750,00 1. Ce coût représente l’achat dumatériel : soit 4 à 5 m2 de capteur, lesaccessoires de régulation et un réservoirde 150 à 300 litres. Il faut encore luiajouter le coût de l’installation qui peutvarier fortement suivant le cas.

Si ce coût ne peut être supporté au stadede la construction ou de la rénovation, onpeut, en attendant des jours meilleurs,déjà installer au grenier un boiler solaireavec appoint interne : la partie « solaire »du boiler sera mise en service lors de l’a-chat du système solaire complet.

À Bruxelles, les Ateliers de laRue Voot proposent un ate-lier de technique solaire. Ony apprend à réaliser un cap-

teur solaire et à monter un chauffe-eau.Ensuite, on installe le système à la maison

Dans le cadre des actions URE, les inter-communales de distribu-tion de gaz et d’électricitéoctroient une prime pourl’achat d’un chauffe-eausolaire.

Qui contacter ?Le responsable URE de votre distributeurde gaz et d’électricité (ses coordonnéessont indiquées sur vos factures).

Une prime est aussi accordée par lesRégions, certaines Provinces etCommunes : contactez le Service« Logements et Prêts » de votre adminis-tration provinciale et le ServiceUrbanisme et/ou de l’environnement devotre administration communale.

Depuis juillet 2001, le pla-cement de panneaux cap-teurs solaires thermiques

intégrés à la toiture (sans débordementpar rapport à la toiture) est dispensé depermis d’urbanisme pour autant que leursurface totale ne dépasse pas 10 m2 etqu’ils présentent une forme rectangulaire.Les autres panneaux doivent faire l’objetd’une demande de permis d’urbanisme,mais l’avis conforme du fonctionnairedélégué n’est pas requis : on parle de« petit permis ». Renseignez-vous auprèsdu Service Urbanisme de votre commune.

Le plancher solaire directLe capteur solaire placé sur le toitpeut également servir à chauffer del’eau qui, acheminée à bassetempérature vers une dalle deplancher, pourra chauffer les locaux dela maison.

Un Plan d’Action nomméSOLTHERM

Au printemps 2000, la Région wallonne a lan-cé un plan d’action pour le développementdu marché solaire en Wallonie. L’objectif estd’atteindre 200 000 m2 de surface de capteurssolaires installés d’ici 2010, soit 1 chauffe-eausolaire pour 30 ménages wallons.

Qui contacter ?Les Guichets de l’Énergie.

A consulter :Site internet SOLTHERM :www.soltherm.be.

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Dans la plupart des cas, le plancher solairedirect ne peut satisfaire seul les besoins dechaleur du bâtiment : ensoleillement irré-gulier, variations saisonnières… Un sys-tème d’appoint est nécessaire : poêlesindépendants ou système intégré (au bois,au gaz, au mazout…) empruntant lemême circuit que le plancher solaire.

L’électricité photovoltaïqueUn m2 de cellules photovoltaïques bienorientées peuvent couvrir 2 à 4% desbesoins en électricité d’un ménagewallon.

La transformation de l’énergie solaire enélectricité se fait par l’intermédiaire de cel-lules photovoltaïques. Elles sont fabri-quées à partir d’un matériau semi-conducteur, généralement le silicium.

1 Panneau photovoltaïque.

2 Régulation.

3 Batterie.

4 Consommateur.

Le courant produit est soit stocké dans desbatteries, soit injecté dans le réseau par unonduleur agréé par l’intercommunale dedistribution d’électricité.

L’orientation idéale des panneaux est lamême que celle des capteurs destinés à laproduction d’eau chaude.

Un système d’une puissance d’1 kWc 60,comprenant 10 m2 de capteurs, revient à7 450,00 1.

Compte tenu de son coût élevé, les appli-cations de l’électricité photovoltaïque sontencore limitées : habitations en site isolé,panneaux de signalisation, horodateurs,bornes téléphoniques autoroutières…

Des recherches sont menées pour amé-liorer les performances et diminuer lescoûts de fabrication des cellules photovol-taïques. Dans cette optique, il est intéres-sant de concevoir son habitation en prévi-sion d’une installation photovoltaïque.

Le placement de pan-neaux capteurs solairesphotovoltaïques intégrés

à la toiture (sans débordement par rapportà la toiture) est dispensé de permis d’ur-banisme pour autant que leur surfacetotale ne dépasse pas 10 m2 et qu’ils pré-sentent une forme rectangulaire.

La pompe à chaleurL’air, le sol et l’eau contiennent desréserves d’énergie sans cesse renouve-lées par le rayonnement solaire. Unepompe à chaleur est capable d’extrairede ces milieux des calories qui peuventalors être utilisées pour chauffer lamaison.Un système de chauffage utilisant unepompe à chaleur évite la consommationde combustibles fossiles. Il a néanmoinsbesoin d’électricité pour entraîner sapompe. C’est la raison pour laquelle lapompe à chaleur est considérée par cer-tains comme une technique URE plutôtqu’une technique mettant à profit lesénergies renouvelables.

Le coefficient de performance de la pompeà chaleur

L’efficacité du système de pompe à cha-leur est exprimée sous forme d’uncoefficient annuel de performance (COP).

60 | EXPRIMÉE EN WATTCRÊTE – EN WATTPEAK EN ANGLAIS (Wc) , LA PUISSANCE-CRÊTE EST DÉFINIE COMME LA PUISSANCE ÉLECTRIQUE MAXIMALE QU’UNECELLULE PHOTOVOLTAÏQUE PEUT FOURNIR DANS DES CONDITIONS CLIMATIQUES STANDARD.

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Il correspond au rapport entre l’énergiethermique produite par le système et l’é-nergie électrique qu’il consomme pourson fonctionnement.

Le COP est proportionnel à la différencede température entre le milieu où les calo-ries sont prélevées et celui où elles sontlibérées. Plus cette différence est grande,plus le COP diminue. En d’autres termes,il est important de combiner une pompe àchaleur à un système de chauffage à bassetempérature.

Actuellement, l’électricité en Belgique estproduite principalement par les centralesnucléaires (55,5%), les centrales aucharbon (23,6%) et au gaz naturel(17,6%). Toutes ces filières ont un impactsérieux sur l’environnement. Le COP de lapompe à chaleur devrait être supérieur à 4(c’est-à-dire qu’une unité d’énergie élec-trique devrait fournir plus de quatreunités d’énergie de chaleur) pour que l’onpuisse véritablement parler d’énergierenouvelable.

Dans le futur, si l’on admet que la produc-tion d’électricité se fera soit via les éner-gies renouvelables (éolienne, solaire…),soit principalement à partir du gaznaturel, moins polluant que le pétrole et lecharbon, un COP de 3 suffira déjà pourque le système participe à réduire lesémissions de CO2. Le COP devrait être

fixé dans le cahier des charges du chauffa-giste.

Comme une pompe à eau puise l’eau dubas vers le haut, la pompe à chaleur puisela chaleur d’une température basse (l’en-vironnement extérieur) vers une tempéra-ture plus élevée (l’intérieur de la maison).Le milieu dans lequel la chaleur est puiséepeut être l’air, l’eau ou le sol. La prise dechaleur dans l’environnement et sa libéra-tion dans la maison sont réalisées via leschangements d’état d’un fluide (calopor-teur) provoqués par des compressions etdes détentes successives. C’est le principede fonctionnement d’un frigo, mais à l’en-vers.

Vous pouvez également opter pour lapompe à chaleur si vous entamez unerénovation lourde de votre habitation touten assurant une bonne isolation com-binée à une bonne ventilation du bâti-ment.

Si l’on tient compte de tous les coûtsqu’elle rend superflus (local pour laciterne, citerne et cheminée), une installa-tion de pompe à chaleur simple ne revientpas plus cher qu’une installation de chauf-fage conventionnelle.

Les calories sont puisées dansl’environnement grâce à un évaporateurstatique fixé sur le pignon.

Dans les bâtiments neufs, la pompe à chaleurs’installe aisément, sans cheminée ni réservoird’énergie.

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Construire, rénover, habiter…

Les intercommunales de dis-tribution de gaz et d’électricitéoctroient une année deconsommation de chauffagegratuite à l’occasion de l’instal-

lation d’une pompe à chaleur. Et si l’im-meuble offre un niveau d’isolation ther-mique globale (K) inférieur à 45, uneprime est aussi accordée. Contactez leresponsable URE de votre distributeurd’électricité (son adresse est indiquée survos factures).

Le ventUne éolienne transforme l’énergiecinétique (due au mouvement) duvent en énergie mécanique. Soit cetteénergie est utilisée directement,comme par exemple avec les éoliennesde pompage, soit elle est transforméeen électricité par une génératrice.

En 1998, la coopérative « Énergie 2030 »a implanté, à Saint-Vith, la premièreéolienne wallonne. D’une puissance de500 kW, elle produit en un an près de900 000 kWh, de quoi satisfaire laconsommation d’électricité de quelque200 ménages61 !

Le nombre de « bons » sites étant limité,il est important de les valoriser au mieuxen les équipant d’éoliennes de puissanceraccordées au réseau électrique. Soyezfavorable à leur implantation pour autantqu’elles se situent à plus de 200 mètresdes habitations pour éviter les nuisancessonores et les ombrages.

En Belgique, une vingtaine de particuliersdisposent d’une éolienne de petite puis-sance (0,5 à 50 kW). Une éolienne de 15kW peut satisfaire environ 1/3 de laconsommation annuelle d’électricité d’unménage.

Achetée « clés en main »,une éolienne de petite puis-sance adaptée aux besoinsdes ménages coûte de

24 790,00 à 49 580,00 1 � Les bricoleursavertis arrivent à réaliser des installationsdix fois moins chères, avec un bon poste àsouder, des conseils techniques, desconsignes de sécurité et… beaucoup depatience.

SOURCE : LES COMPAGNONS D’ÉOLE ASBL.

61 | LA CONSOMMATION ÉLECTRIQUE MOYENNE D’UN MÉNAGE EST DE 4400 kWh PAR AN.

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Les éoliennes doivent fairel’objet d’une demande depermis d’urbanisme, mais

l’avis conforme du fonctionnaire déléguén’est pas requis à certaines conditions : onparle de « petit permis ». Renseignez-vous auprès du Service Urbanisme devotre commune.

Un permis d’exploiter est nécessaire pourune éolienne de plus de 100 kW. Uneétude d’incidence est requise pour leséoliennes de plus de 1 000 kW.

¡ À consulter :Site internet de l’APERe : www.apere.org.

Site internet de l’Association Énergie 2030 :www.energie2030.com.

Site internet des Compagnons d’Éole :www.compagnons-eole.org.

L’eau au moulinL’énergie hydraulique résulte de lacombinaison d’un débit d’eau et de sahauteur de chute. Elle peut êtretransformée en énergie mécanique eten électricité.

En Belgique, les moulins à eau ont étéconstruits au Moyen Âge. Ils servaient àmoudre le grain ou à diverses activitésdans les carrières, les forges, les filatures,les menuiseries… La Région wallonnedispose de l’inventaire des sites ayant étéexploités (près de 2 500). Une partied’entre eux pourront être remis en serviceà des fins de production d’électricité.

La réhabilitation est réalisée par le pro-priétaire du site. Une installation d’unepuissance de 2 à 5 kW suffit déjà à

Au départ d’unetoute petitepuissance (1 kW),nous pouvonscouvrir la quasi-totalité desbesoinsélectriques (horschauffage) dedeux maisons nonraccordées auréseau.

Moulin/scierie dupré Moré au Rydes Glands Redu.

Architecte :Geneviève deCartierd’Yves/Migeal.

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Un vade-mecum d’aide à laréhabilitation des anciens moulins

L’exploitation d’un site hydroénergétiquenécessite des autorisations et un permis d’ur-banisme. À certaines conditions, des aidesfinancières sont prévues. Ces aspects sont trai-tés dans un vade-mecum d’aide à laréhabilitation rédigé par l’APERe.

¡ À consulter :Vade-mecum non technologique ducandidat à la réhabilitation d’un sitehydroénergétique (parcoursadministratif).

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répondre aux besoins en électricité dans lamaison62). Le raccordement au réseauélectrique reste nécessaire, par exemplependant les périodes d’entretien des tur-bines. Pour des puissances supérieures, larevente sur le réseau peut s’avérer êtreune opération rentable.

¡ À consulter :L’Eau au Moulin, Périodique du patrimoinehydroénergétique et des énergiesrenouvelables, APERe, e-mail :[email protected].

Site internet des Amis des Moulins :http://users.skynet.be/moulins.

Le biogaz à l’échelle d’unefermeToute matière organique endécomposition anaérobie (en l’absenced’air) génère du biogaz composé deméthane (CH4) et de gaz carbonique(CO2). Comme le gaz naturel, lebiogaz peut être utilisé pour produirede la chaleur (pour le chauffage et lacuisson), de l’électricité et commecarburant.

Les principaux gisements de biogaz sontles eaux usées, la part organique biodé-gradable des déchets (ménagers, agri-coles, industriels et de transformationdu bois).

Valoriser le biogaz permet à lafois d’assainir l’environnement(la puissance d’effet de serre

d’une molécule de méthane est 25 foissupérieure à celle d’une molécule de gazcarbonique) et d’utiliser une énergierenouvelable locale.

Dans les fermes, la production de biogazse fait dans des cuves de quelques m3 : lesdigesteurs.

® Qui contacter ?ERBE (Équipe Régionale Biomasse Énergie).

EReL.

Le bois-énergieLe chauffage au bois ne contribue pasà l’effet de serre. La quantité de gazcarbonique (CO2) émise dans l’air lorsde la combustion du bois (ou pendantsa décomposition) a préalablement étéabsorbée par l’arbre au cours de sacroissance par la photosynthèse : lecarbone (C) est utilisé pour produire lamatière organique alors que l’oxygène(O2) est restitué dans l’air.

Le bilan pour le CO2 est nul… à conditionde conjuguer combustion du bois et bonnegestion de la forêt, c’est-à-dire demaintenir la couverture forestière.

62 | UNE MACHINE D’UNE PUISSANCE DE 1 kW TOURNANT TOUTE L’ANNÉE FOURNIT 8 760 kWh D’ÉLECTRICITÉ. OR LA CONSOMMATION ÉLECTRIQUE MOYENNED’UN MÉNAGE EST DE 4 400 kWh PAR AN.

174 Construire, rénover, habiter…

Avec des chaudières et des poêles perfor-mants, du bois bien sec 63 et non traité, lechauffage au bois n’est pas polluant.

La valorisation de bois rési-duel (caisses, palettes, déchetsde scierie et de menuiserie,bois d’éclaircie et d’étêtage…)permet une économie des

combustibles fossiles. Et ce sont aussiautant de déchets qui ne vont pas à ladécharge. Elle contribue à promouvoirune série d’activités locales pour la col-lecte, le conditionnement et l’utilisationdes résidus de bois.

Les chaudières de faible puissance (moinsde 50 kW) servent à chauffer les habita-tions ou les petits immeubles. Elles sontalimentées manuellement par des bûches(une fois par jour) ou automatiquementpar des bois fractionnés (granules,sciures, copeaux…). Le réseau de distribu-tion de chaleur dans la maison est simi-laire aux systèmes utilisant des combusti-bles fossiles.

Des réseaux locaux de chauffage à dis-tance se mettent en place, utilisant deschaudières de plus forte puissance (150kW). Elles peuvent alimenter en chaleur

des groupes de maisons en milieu rural,des collectivités… Renseignez-vous.

¡ À consulter :BIOPRE II, CD-ROM, ERBE, avec le soutien dela Région wallonne et du programmeAltener. Outil d’information et d’aide à ladécision pour les particuliers désireux de sechauffer au bois.

La chaleur du sous-solLorsqu’on descend dans lesprofondeurs de la Terre, latempérature augmente en moyennede 3°C tous les 100 mètres. La chaleurdu sous-sol réchauffe les poches d’eauqu’il contient. Son exploitation portele nom de géothermie.

Ainsi, à Saint-Ghislain,près de Mons, de l’eau à70°C est extraite d’unpuits profond de 2 400mètres. Elle sert àchauffer des logementssociaux et des installa-tions scolaires et spor-tives.

Pour se chauffer avec des copeaux de bois, il faut un silo à copeaux, un dispositifd’entraînement des copeaux (une vis sans fin), une chaudière et un conduit de fumée.

Tout bois n’est pas bonà brûler !

Le bois récupéré sur les chantiers de démoli-tion ou de rénovation des bâtiments estsouvent traité avec des produits nocifs suscep-tibles de libérer des dioxines et des métauxlourds lors de sa combustion (bois peint, boisverni, bois imprégné). Mieux vaut les déposerdans un parc à conteneurs.

63 | AVEC DU BOIS BIEN SEC, ON ARRIVE PLUS VITE À UNE HAUTE TEMPÉRATURE DE COMBUSTION.

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Construire, rénover, habiter…176 Construire, rénover, habiter…

La gestion durablede l’eau

La consommation domestique de l’eau potable .......................................................... 176Le poids de la consommation d’eau .................................................................................. 179Économiser l’eau pour demain ............................................................................................ 181Il pleut dans ma citerne !....................................................................................................... 182Le traitement des eaux usées domestiques .................................................................... 184

L’eau c’est la vie

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Dans nos pays développés, nous avonsoublié que l’eau est un bien précieuxet épuisable : un petit tour derobinet… et l’eau potable coule àvolonté dans nos cuisines, salles debains et toilettes.

Pourtant, ailleurs, des femmes et desenfants doivent souvent marcher de lon-gues heures pour ramener au village l’eaurare tirée d’un puits.

Partout, l’eau est de plus en plus polluée etla rendre potable est toujours plus difficileet plus coûteux.

La consommationdomestique de l’eaupotableLa consommation moyenne d’eau parhabitant en Europe est de 100 à 200litres par jour. Aux États-Unis, elle estde 300 litres, contre quelques litresseulement dans certains pays en voiede développement.

En Belgique, nous consommons enmoyenne 120 litres d’eau potable par jouret par habitant.

h h h h8 litres

à la vaisselle16 litres

à la lessive39 litres

à l’hygiènecorporelle

43 litressont consacrés à la chasse d’eau

Saviez-vous que seuls 2,5 % de notre consommation d’eau

Et vous,que consommez-vous ?

1. Relevez l’index du compteur d’eau, parexemple le lundi matin au lever.

2. Relevez à nouveau l’index du compteur lelundi suivant à la même heure.

3. À vos calculettes !

Faites la différence entre les deux indexEn une semaine, ma famille consomme..........L

Diviser la consommation de la semaine par 7En une journée, ma famille consomme ..........L

Diviser le résultat précédent par le nombrede personnes de la familleEn une journée, je consomme .........................L

Pour que ce résultat corresponde à la réalité,il faudrait encore lui ajouter les litres d’eauconsommés à l’école, sur le lieu de travail…pour la boisson, la chasse d’eau…

178 Construire, rénover, habiter…

Le poids de laconsommation d’eauL’eau douce est l’une des plus grandesrichesses naturelles de la Wallonie.Mais, sera-t-elle toujours disponible ?

La ruée vers « l’or bleu »La Wallonie est l’une des régionsd’Europe qui puise le plus dans sesressources en eau souterraine : 430millions de m3 d’eau sont captéschaque année pour les réseaux publicsde distribution !

La pollution de l’eauLes activités humaines peuventaffecter la qualité de l’eau.

En particulier, les eaux souterraines, prin-cipale source d’eau potable, sont mena-cées par une pollution diffuse issue :

3 de l’agriculture : épandage d’engraisminéraux (nitrates), de pesticides et de

lisier (issu de l’élevage industriel desporcs et des poulets) ;

3 du stockage des déchets : dans lesanciennes décharges, les dépotoirs, lessites industriels ;

3 des activités industrielles : déverse-ments mal contrôlés ou accidentels(hydrocarbures…) ;

3 des activités domestiques : pollutionpar les peintures, les pesticides, lesdétergents, les chasses d’eau, les puitsperdants, l’égouttage insuffisant ouinadapté…

h h5 litres

au jardinage5 litres

au nettoyage

justifient l’utilisation d’eau potable ?

h4 litres

à la boisson et à lapréparation des almients

Construire, rénover, habiter… 179

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Le prix de l’eauConsommer l’eau de distributionimpose à l’Homme d’en payer le prix :2,30 € le m3 en moyenne au 1er janvier2001.SOURCE : MINISTÈRE DE LA RÉGION WALLONNE, DGRNE, DIVISION DEL’EAU.

Dans les années à venir, ce prix pourraitdoubler ou tripler, rendant de plus en plusdifficile l’accès à l’eau potable pour lesrevenus les plus faibles.

Le coût-véritéLa facture que nous payonsactuellement ne couvre pas le coûtréel de l’eau, son coût-vérité.

Dès lors, l’Union Européenne veut y inté-grer l’ensemble des dépenses relatives à sagestion : production et distribution del’eau potable, protection des captages,égouttage et épuration des eaux usées. Leprix de l’eau va donc augmenter progres-sivement pour se rapprocher de son prix-vérité. Ainsi, depuis le 1er septembre 2001,l’eau coûte 0,1487 1 de plus par m3.L’augmentation totale sera de l’ordre de0,50 1/m3 d’ici 2005.

Pour assurer l’application du coût-vérité,le Gouvernement wallon a créé la SPGE(Société Publique de Gestion de l’Eau) :elle a pour mission de coordonner l’épu-ration des eaux usées et la protection descaptages (et les investissements àconsentir).

La politique du prix de l’eaubasée sur le coût-vérité del’eau devrait inciter lesconsommateurs à éviter legaspillage. Mais, la hausse de

la facture d’eau mettra en difficulté lesplus démunis. Certaines intercommu-nales de distribution d’eau disposent d’unfonds social pour aider les abonnés en dif-ficulté.

® Qui contacter ?La Région wallonne étudie lamise en place d’un fondspour toute la Wallonie.Renseignez-vous auprès devotre intercommunale.

Comprendre sa facture d’eau Prix = redevance fixe (redevanceannuelle) + coût de la consommation+ redevances pour la protection descaptages et assainissement public+ 6% TVA + taxe sur le déversementdes eaux usées.

La redevance fixe est un prix fixe à payerquelle que soit la consommation. Elle estdestinée à couvrir des frais fixes tels que letraitement du dossier, le relevé du comp-teur, l’entretien des raccordements… Laredevance peut varier selon le distributeurd’eau. Le système de redevance fixe péna-lise les petits consommateurs d’eau dedistribution, souvent les ménages à plusfaibles revenus.

Le coût de la consommation est le nombrede m3 consommés, multiplié par le tarifunitaire. Il est calculé en une ou plusieurstranches. C’est la commune qui décide en

Construire, rénover, habiter…180

dernier ressort du prix du m3 d’eau (avecl’aval du Ministère Fédéral des Affaireséconomiques). De ce fait, il existe de nom-breux tarifs différents en Wallonie. LaRégion wallonne envisage de restructurerles tranches du tarif en vue de dissuaderles consommations excessives.

La redevance pour la protection des cap-tages est affectée à la protection des prisesd’eau potabilisable. Prélevée par la SPGE(Société Publique de la Gestion de l’Eau),elle s’élève actuellement à 0,0992 1 le m3

d’eau captée. Généralement, le consom-mateur paie plutôt 0,10 1/m3 pour com-penser les pertes du réseau de distribution.

Une TVA de 6% est appliquée aux rede-vances pour la protection des captages etl’assainissement public ainsi qu’au tarifunitaire. Elle est fixée par l’État belge.

La redevance assainissement public et lataxe sur le déversement des eaux uséessont affectées à un fonds servant à couvrirune partie des frais d’épuration des eauxusées. Elles sont perçues par les distribu-teurs d’eau pour la SPGE et sont fixéesrespectivement à 0,1478 1/m3 et0,3966 1/m3 d’eau consommée. Ellesaugmenteront progressivement d’ici2004. Des mesures devront être prisespour que les utilisateurs d’eau de pluiepayent aussi leur quote-part. S’il prouvequ’il épure lui-même ses eaux usées, leparticulier peut récupérer ces taxes (s’ilest en zone d’épuration individuelle ou s’ilest en zone égouttable mais non relié àune station d’épuration via le réseau d’é-gouttage). La demande doit être introduiteauprès de la Division de l’eau dans undélai de 6 mois à dater de l’envoi de l’avisde paiement de la taxe. Pour appliquer leprincipe du pollueur-payeur, la taxe sur ledéversement des eaux usées devrait êtrecalculée sur base de la charge en polluantsdes eaux usées et non sur base de laconsommation d’eau potable.

Économiser l’eaupour demainConsommer moins d’eau, c’estdiminuer les quantités d’eau potable àcapter, c’est réduire les rejets d’eauxusées à traiter, c’est alléger notrefacture d’eau… C’est participer àl’effort collectif pour un avenir durablede l’eau.

Concentrons-nous sur les postes qui sontde grands consommateurs d’eau : la chassed’eau, l’hygiène corporelle et la lessive.

Des chasses d’eauéconomiquesÀ la maison, la chasse d’eau destoilettes est l’un des plus grosconsommateurs d’eau potable :environ 10 litres à chaque chasse !Heureusement, on trouve aujourd’huisur le marché différents dispositifs dechasses permettant d’économiserl’eau. Le supplément de coût estamorti après un ou deux ans.

La chasse d’eau àvolume modulable :

elle consomme 9 litrespour évacuer les matièresfécales, mais se contented’un volume moindrepour entraîner l’urine.

La chasse d’eau d’un volume limité à 6litres : elle doit être installée sur une toi-lette conçue à cet effet sinon le nettoyagede la cuvette ne sera pas efficace.

La chasse d’eau de 4 à 2,5 litres avec ampli-ficateur de débit : elle exige aussi une toi-lette appropriée et une adaptation desconduites d’évacuation : un amplificateurde débit assure un écoulement suffisant.

Construire, rénover, habiter… 181

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Des robinets limiteursde débitBien souvent, le débit du robinet ou dela pomme de douche est trop élevé.

On peut dès lors soit placer un réducteurde pression juste après le compteur d’eau,soit visser un embout limiteur de débitsur les robinets et les pommes de dou-ches. Cela permet des économies d’eauallant jusqu’à 40%.

Des dispositifs réduisantles pertes d’eauDans une habitation équipée d’unchauffe-eau central, pour obtenir del’eau chaude, il faut souvent laissercouler au préalable une grandequantité d’eau froide.

Ce gaspillage peut être réduit ou évité parcertaines techniques :

3 limiter la distance entre le chauffe-eauet les robinets de la cuisine et de la sallede bains. Cette solution doit être prévuedès le stade de conception de lamaison ;

3 installer des chauffe-eau distincts pourla cuisine et pour la salle de bains : onévite les pertes de calories dans lestuyaux, tout en assurant un serviced’eau chaude immédiat. Ainsi, « décen-traliser » s’avère plus économique dèsque la distance entre le chauffe-eau etle robinet dépasse huit mètres ;

3 dimensionner correctement le dia-mètre des canalisations ;

3 installer des robinets thermostatiquesdans les douches : ils mélangent l’eauchaude et l’eau froide directement à latempérature souhaitée. Ils occasion-nent une économie d’eau de 30% touten augmentant le confort.

Des appareilsélectroménagerséconomes en eauCertains lave-vaisselle etlave-linge ont obtenu lelabel écologique européengarantissant notamment la limitationdes consommations d’eau et d’énergie.

Des magazines de consommateurspublient régulièrement des tests compara-tifs. Consultez-les avant l’achat de vosappareils.

Il pleut dans maciterne !La pluie, c’est… de l’eau gratuite et debonne qualité. On peut la capter sur letoit, la stocker dans une citerne etl’utiliser pour toutes sortes d’usagesdans la maison. La facture d’eau s’entrouve allégée et c’est de l’eau en moinsà puiser dans les réserves souterraines.

Naturellement douce (sans calcaire), l’eaude pluie évite le détartrage des robinets,chauffe-eau, canalisations et appareilsménagers (et prolonge leur durée de vie),rend inutile l’usage de produits adoucis-sants dans les lessives et réduit de 50% laconsommation de savons et de produitsnettoyants… Autant de polluants qui n’at-teindront pas nos cours d’eau.

Retenue dans la citerne, l’eau de pluie nevient ni grossir les eaux de ruissellementparfois responsables d’inondations, nidiluer les eaux usées dans les égouts (ladilution réduit l’efficacité des stations d’é-puration).

La potabilisation de l’eau de pluie (commel’utilisation de l’eau de distribution) rendinutile l’achat d’eau en bouteilles, grandesconsommatrices d’emballages.

Construire, rénover, habiter…182

¡ À consulter :Construire sa citerne d’eau de pluie (Fiche-conseil n° 83), Pourquoi pas une citerned’eau de pluie ? (Fiche-conseil n° 73), RéseauÉco-consommation.

Pour l’utilisation de l’eau de pluie, chaquemaison est un cas particulier : connaîtreses potentialités (terrain, toiture, pluvio-sité), les besoins, possibilités et disponibi-lités de ses habitants permet de faire unchoix judicieux parmi les différentesoptions possibles. Dans tous les cas, ilfaudra évaluer au préalable l’investisse-ment en temps à consacrer à la gestionefficace du système choisi.

L’option classiqueC’est l’option minimale qui consiste àéquiper une citerne existante, peu oumal exploitée, d’un groupe hydrophore(une pompe électrique pour alimenterles tuyauteries de la maison) et d’unfiltre primaire (qui élimine lesmatières solides en suspension) afin dedesservir quelques robinets au garage,à la buanderie, au jardin… (avec uneinscription Eau non potable).

Le filtre primaire (10 à 20 �m – 0,01 à0,02 mm) est installé à la sortie du groupehydrophore.

L’option à usage sanitaireDes conduites supplémentairesamènent l’eau de pluie dans lamaison. Elle est utilisée en prioritépour les usages réclamant de l’eaudouce, c’est-à-dire pour l’eau chaudesanitaire : le lave-linge, le lave-vaisselle, la douche…

Aucune liaison ne peut exister entre lescanalisations d’eau de distribution etcelles d’eau de pluie qualifiée officielle-ment de « non potable ». Cette interdic-

tion est prévue dans les contrats d’appro-visionnement des sociétés de distribution,même si le clapet antiretour est derigueur. Il s’agit pour l’utilisateur d’as-surer la persistance de cette séparationpour toute la durée de vie du bâtiment.

La production d’eaupotableLe filtre bactérien constitue la solutionla moins chère pour potabiliser l’eaude pluie. En céramique, avec uneporosité moyenne de 0,5 �m (0,0005mm), ce filtre élimine près de 99% desbactéries pathogènes de l’eau.

Le filtre contient aussi du charbon actifqui retient certains pesticides. Utiliséeexclusivement pour une eau à usage ali-mentaire, la cartouche du filtre a unedurée de vie d’environ trois ans.

L’osmose inverse, plus onéreuse, élimineles bactéries, les virus, mais aussi les pol-luants chimiques éventuellement présents(nitrates, métaux lourds, pesticides…). Elleproduit une eau à charge minéraleréduite : son goût s’apparente à celui deseaux minérales les moins chargées.

Le volume de la citerne est déterminé parla surface du toit et la pluviosité locale. Ildoit aussi être en rapport avec les utilisa-tions envisagées de l’eau de pluie. Avecune capacité de stockage de 120 à 140

Construire, rénover, habiter… 183

Deux types d’appareils de production d’eaupotable sont commercialisés. L’un s’installedans la cuisine sur le plan de travail, l’autres’encastre sous l’évier.

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litres par m2 de toit, on peut espérer récu-pérer la presque totalité de l’eau de pluiequi tombe sur le toit.

® Qui contacter ?Les Amis de la Terre.

Le traitement deseaux uséesdomestiquesNous rejetons en moyenne 110 litresd’eaux usées par jour et par habitant(70 litres d’eaux savonneuses et 40litres d’eaux des toilettes) !

Savez-vous qu’en l’an 2000,70% des eaux usées domes-tiques produites en Wallonien’étaient pas épurées et sejetaient telles quelles dansl’environnement ?

L’épuration individuelle est un systèmed’assainissement des eaux qui permet, pardifférentes techniques, le traitement et l’é-vacuation des eaux usées domestiquesrejetées par une ou plusieurs habitations.

Depuis 1976, l’Europe impose aux États membres une politique active pour la protection del’eau. En Région wallonne, chaque commune établit, à cet effet, un PCGE (Plan CommunalGénéral d’Égouttage) qui fixe les modalités de raccordement à l’égout ou d’octroi dedérogations permettant, par exemple, l’installation de systèmes d’épuration individuelle(généralement dans des zones à faible densité de population). Tout citoyen est tenu de s’yconformer. Les obligations varient selon le type de zone habitée. Rien ne sert d’investir pourune unité d’épuration individuelle si des investissements ont été consentis pour une stationd’épuration collective. Renseignez-vous auprès de votre administration communale : demandezl’éco-conseiller, le Service Travaux ou le Service Urbanisme.

Construire, rénover, habiter…184

L’eau du robinet : bonne etéconomique

Pour garantir une eau à boire en toute sécuri-té, les systèmes de potabilisation de l’eau depluie exigent un contrôle rigoureux des filtres.Si l’on ne désire pas s’astreindre à ce contrôle(il faut pouvoir y consacrer du temps), mieuxvaut boire l’eau du robinet : chaque année,d’énormes investissements publics sont consa-crés au maintien de sa qualité (protection descaptages) et elle est contrôlée régulièrementpar les sociétés de distribution. Boire l’eau durobinet permet au citoyen de contribuer à cesinvestissements (via la redevance pour la pro-tection des captages).

L’arrêté « Collecte » du15 octobre 1998 duGouvernement wallon

(Moniteur Belge le 15 décembre 1998)laisse le libre choix du système d’épura-tion individuelle pourvu que des normesde rejet soient respectées et à certainesconditions générales d’exploitation. Quelque soit le système choisi, chaque citoyendevra prendre ses responsabilités pourassurer l’entretien régulier de son unité.

Une unité mal entretenue produit desodeurs désagréables et rejette des eauxusées qui polluent l’environnement.

La mise en place et le fonctionnementd’une unité d’épuration individuelle sontsoumis à autorisation. Le formulaire dedemande d’autorisation doit être introduiten deux exemplaires auprès du Collègedes Bourgmestre et Échevins de votrecommune.

Construire, rénover, habiter…

Dans une habitation, on distingue trois catégories d’eau à évacuer (les deux premièresdoivent être épurées et l’eau de pluie qui ruisselle du toit peut être récupérée dans uneciterne afin de la valoriser) :1 les eaux savonneuses (eaux grises) en provenance de la cuisine, de la salle de bains et de la

buanderie. Les tensioactifs et les phosphates, contenus dans les détergents, sontresponsables de graves perturbations des écosystèmes aquatiques ;

2 les eaux des toilettes (eaux brunes ou eaux vannes). Rejetées dans les rivières, elles sontresponsables de leur asphyxie ;

3 l’eau de pluie. Dans le cas d’une épuration individuelle, elle doit être séparée des eauxusées afin de ne pas perturber le système d’épuration : les eaux usées seraient trop diluéeset les variations de débit trop importantes. Dans les zones égouttées et égouttables, laséparation en deux réseaux distincts d’égouttage sera réalisée progressivement, au fur et àmesure du remplacement des anciennes canalisations ou lors de la pose de nouvelles.

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2

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Une prime à l’installationd’un système d’épurationindividuelle peut être octroyéepour les immeubles bâtisavant la date d’approbation duPCGE dans la communeconcernée et situés en zone d’épurationindividuelle ou bénéficiant de la déroga-tion de raccordement. Les immeublesconstruits après cette date ne peuventbénéficier d’aucun subside.

La demande de prime doit être introduitepar pli recommandé auprès de la Divisionde l’Eau de la Région wallonne au moyend’un formulaire établi par celle-ci etaccompagné de l’attestation de bon fonc-tionnement du système délivrée par uncontrôleur agréé.

® Qui contacter ?Certaines communes accordent une primecomplémentaire. Renseignez-vous auprès devotre administration communale.

¡ À consulter :Le citoyen et ses eaux sales. Dossier dans LaLettre de l’Éco-consommation n° 21, mars-avril 2000, Réseau Éco-consommation, p. 3-6.

Le système classiqueDans un système classique, leprocessus de traitement des eaux uséesse déroule en trois temps.

Le prétraitement 1 est destiné à liquéfieret à homogénéiser les eaux usées. Il estassuré par un dégraisseur et par une fosseseptique :

3 le dégraisseur retient les graisses, leshuiles et les matières en suspensioncontenues dans les eaux grises.

Il faut régulièrement retirer les graissesfigées dans le dégraisseur. Cet entretienest fastidieux. Mieux vaut donc, parexemple, nettoyer préalablement lespoêles à frire avec un papier de ménage

qui pourra être composté avec lesdéchets organiques ;

3 la fosse septique décante les particulesles plus lourdes qui s’accumulent sousforme de boues. Dans la fosse, des bac-téries anaérobies (en l’absence d’air)digèrent certains polluants.

Augmenter le temps de séjour de l’eaudans la fosse par la réduction duvolume des chasses de toilettes, ou parl’augmentation du volume de la fosse,améliore le résultat.

Lors du traitement 2 proprement dit, lespolluants restants (ou une partie), en par-ticulier les matières organiques, sontdigérés par des bactéries aérobies (en pré-sence d’air) dans un filtre bactérien quiépure davantage l’eau usée.

L’évacuation 3 est réalisée par des drainsde dispersion acheminant les eaux épu-rées vers un sol à faible profondeur oùelles subissent une dernière phase d’épu-ration. Elles peuvent aussi être évacuéesvia une voie artificielle d’écoulement(fossé, aqueduc) ou dans une eau de sur-face (cours d’eau), mais cette solutionnéglige le pouvoir épurateur du sol.

Le coût d’une installation classique oscilleaujourd’hui entre 1 983,00 et 3 718,00 1.

Construire, rénover, habiter…186

1

32

Il comprend la fourniture du système d’é-puration et sa mise en œuvre.

Le lagunageLe lagunage consiste à reconstituerdes milieux aquatiques (d’eaustagnante) présents dans la naturepour épurer les eaux uséesdomestiques.

C’est un système qui permet de valoriserles eaux usées via des fonctions multi-ples : refuge pour la vie aquatique, récu-pération de l’eau épurée pour l’arrosage,compostage des plantes aquatiques, attraitesthétique…

On aménage dans le jardin un ou plu-sieurs bassins (ou lagunes) successifsrecevant l’ensemble des eaux usées del’habitation.

Ce principe est expérimenté depuis 1993par l’asbl « Écologie au Quotidien ».

Des micro-organismes et desplantes aquatiques invités aufestinLes eaux usées passent à travers unesérie de bassins (ou lagunes) successifs.L’épuration est réalisée par des micro-organismes (le plancton : bactéries,

algues, rotifères…) qui minéralisent lesmatières organiques contenues dansles eaux usées et par des plantesaquatiques qui fournissent l’oxygèneau plancton et qui assimilent leséléments minéraux (nitrates etphosphates) résultant destransformations bactériennes.

Parmi les plantes aquatiques, on trouve leroseau, l’iris des marais, le jonc des chai-siers… Leur fauchage, en automne, repré-sente le plus gros du travail d’entretiendes lagunes. Les plantes aquatiques vien-dront alimenter le compost pour la fertili-sation du potager.

Des bassins supplémentaires peuvent êtreaménagés pour répondre, par exemple,aux besoins d’arrosage du jardin ou de fer-tilisation du potager par les algues vertes.

La participation active au processus d’épu-ration, les travaux d’entretien, la beauté etla richesse de la vie dans les lagunes invi-tent les habitants à une gestion plus éco-logique de l’eau à la maison.

Une superficie de jardin de 3 à 4 m2 parhabitant permet de répondre aux normesd’épuration de la Région wallonne. Unesuperficie de 8 à 10 m2 par habitant estnécessaire si l’on veut récupérer l’eauépurée pour aménager une mare ou unétang comme refuge naturel pour la floreet la faune.

Construire, rénover, habiter… 187

La microstation

La microstation regroupe dans une mêmecuve la fonction de la fosse septique et celledu filtre bactérien. Le compartiment dedécantation des boues étant souvent troppetit, une partie des boues est rejetée avecl’effluent, ce qui explique les performancesparfois médiocres de ce système. L’aération dela culture de bactéries est entretenue par unehélice. Elle consomme de l’électricité et peuttomber en panne. Ce système est donc moinsavantageux que la filière fosse septique et fil-tre bactérien.

Plus l’eau séjourne longtemps dans lesbassins, plus l’épuration sera performante.

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Construire, rénover, habiter…188

Le prétraitementAvant d’être acheminées par gravitévers les bassins du lagunage, les eauxvannes et les eaux grises sontprétraitées séparément dans deuxfosses septiques.

Les particules en suspension et lesgraisses sont retenues dans les fossespour prévenir les mauvaises odeurs dansles lagunes et empêcher leur colmatage.

Le coût d’un lagunage se chiffre à environ2.730,00 1. Il comprend le creusementdes bassins, le placement des canalisa-tions et l’achat des matériaux (fosses sep-tiques, canalisations, imperméabilisation,substrats de plantation).

Aménager soi-même uneinstallation de lagunage nedemande pas de compé-tences particulières etpermet de réduire sensible-

ment les frais de réalisation.

® Qui contacter ?Écologie au Quotidien asbl.

Le traitement sélectif deseaux uséesLes déjections humaines ne devraientpas être considérées comme despolluants. Elles le deviennent lorsque,rejetées dans l’eau et mélangées auxeaux grises, elles atteignent lesrivières, qui peu à peu s’asphyxient(phénomène d’eutrophisation). Dansles stations d’épuration, le mélangeeaux vannes/eaux grises est difficile àépurer.

À peu près la moitié des nitrates contenusdans les eaux de surface proviennent denos toilettes. Ces polluants se transforme-raient en fertilisants si la matière orga-nique de nos excréments était récupérée,compostée et épandue sur le sol. Partantde ce constat, le chercheur JosephOrszagh a mis au point un système detraitement sélectif des eaux usées basé surtrois principes-clés.

Une toilette à litière pour leseaux brunes 1Elle fonctionne sans eau : lesexcréments et les urines sont mélangésà une litière riche en carbone (sciure,paille, feuilles…).

Grâce à ce mélange, les fermentationsresponsables des mauvaises odeurs sontbloquées. Le contenu du récipient est vidésur le compost du jardin, tous les jours oumoins souvent selon la taille de la famille

et du récipient uti-lisé. S’y ajoutent lesdéchets de cuisinepour faire un com-

L’eau épurée à travers les bassins alimente unpetit étang sitôt agrémenté ou colonisé parune flore et une faune indigènes : nénuphars,libellules, batraciens, petits poissons…

Sans conduitesd’arrivée etd’évacuation d’eau,la toilette à litièretrouve facilement saplace dans lamaison.

Construire, rénover, habiter… 189

post bien équilibré. À condition qu’il soitbien mené et arrivé à maturité, un telcompost ne présente pas de risque decontamination par des germes patho-gènes.

Construire soi-même une toi-lette à litière est une solutionsimple et bon marché. Les Amisde la Terre proposent un plan

pour un modèle de base coûtant de 25 à 75euros selon la qualité du bois utilisé etselon que vous choisirez un seau en inox(disponible dans les magasins de matérielHORECA) ou un seau en plastique.

Une fosse septique pourl’épuration des eaux grises 2Les eaux grises (bains, vaisselles,lessives et nettoyage) sont épuréesséparément. D’abord dans une fosseseptique non aérée pour ladécantation des boues, puis dans unecuve d’aération pour permettre auxbactéries aérobies de digérer lesmatières organiques.

Les eaux rejetées répondent largementaux normes fixées par la législation belge.Elles peuvent alors être confiées au pou-voir épurateur du sol.

Si l’on veut utiliser les eaux sortant desfosses pour alimenter une mare ou unétang d’agrément, elles doivent encoresubir un filtrage à travers un substrat de

sable et de gravier fins pour être clarifiées.Stockées dans une citerne, les eaux épu-rées constituent une réserve pour l’arro-sage des cultures.

Une citerne pour récuper l’eaude pluie 3L’eau de pluie récupérée par les toitsde deux maisons du quartier estdestinée à l’arrosage des cultures.

® Qui contacter ?La Fattoria asbl.

Les Amis de la Terre.

Une expérience collective

À Louvain-la-Neuve, l’asbl «LaFattoria» applique le système de traitementsélectif des eaux usées. Elle travaille à la réin-sertion dans la société de personneshandicapées par le biais du jardinage et dupetit élevage. Ensemble, ils gèrent le compostissu des toilettes sèches du quartier tout pro-che «La Baraque». L’épuration des eaux griseset la récupération des eaux de pluie de deuxhabitations du quartier fournissent l’eau pourl’arrosage du potager.

Les aménagementspour le traitementsélectif des eaux uséestrouvent leur placedans un jardin de 2 à 3m2 par habitant.

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Où trouver la litière ?

Il n’y a pas encore de «filière» organisée, maisles déchets d’exploitation forestière ou descierie, la paille, les coupes de haies… fonttrès bien l’affaire.

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Construire, rénover, habiter…190 Construire, rénover, habiter…

La gestion durabledes déchetsménagers

La production de déchets ..................................................................................................... 192Le poids de la production des déchets ménagers ...................................................... 192D’abord prévenir les déchets............................................................................................... 193Ensuite maîtriser le tri des déchets ................................................................................. 194

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En 1999, en Région wallonne, legisement des déchets ménagers (issusde l’activité des ménages) était de1 603 732 tonnes, dont 1 017 743 tonnesd’ordures ménagères (collectées deporte-à-porte) et 585 989 tonnes dedéchets comprenant les encombrants,les déchets inertes, les déchets verts etles déchets spéciaux des ménages.SOURCE : RAPPORT D’ACTIVITÉ 2000 DE L’OFFICE WALLON DES DÉCHETS, P. 142.

La production dedéchets

Cette année-là, chaquehabitant en Régionwallonne a donc produit481 kg de déchetsménagers.

Le poids de laproduction desdéchets ménagersLes déchets ménagers pèsent lourd surl’environnement et la santé humaine.

Mis en décharge, ils peuvent polluer l’air(production de biogaz), le sol et l’eau (enpercolant au travers des déchets, l’eau depluie vient contaminer les nappes phréa-tiques). Lorsqu’ils sont incinérés, des pol-

luants nuisibles à l’environnement et à lasanté (poussières, gaz, métaux lourds,dioxines, furanes…) peuvent êtredispersés avec les fumées dans l’environ-nement.

Il devient très difficile de trouver de nou-veaux sites susceptibles d’accueillir lesCET : les autorités publiques sontconfrontées au phénomène NIMBY (« NotIn My Back Yard », en français : « Pas dansmon jardin »), bien compréhensible de lapart des riverains inquiets. Les anciennesdécharges sont, quant à elles, difficiles àréhabiliter.

La gestion des déchets vaut son « pesantd’or » : le consommateur paye via la taxerégionale et les taxes communales.

Construire, rénover, habiter…

Que deviennent nos déchets ?

Mise en décharge (CET) : 49%.Incinération : 36%.Recyclage : 10%.Compostage : 5%.

À l’heure actuelle, 85% des déchets ménagersvont directement à la décharge ou à l’inciné-ration. Aussi, les efforts en matière deprévention et de valorisation (recyclage, bio-méthanisation…) doivent être renforcés.D’autant plus que la Région wallonne s’estfixé l’objectif de réduire fortement la mise enCET directe des déchets ménagers d’ici 2005.SOURCE : PLAN WALLON DES DÉCHETS, HORIZON 2010, 1998, P. 142.

Composition moyenne des déchets ménagers (en poids).

Encombrants : 12% Inertes : 16% Déchets verts : 8% Ordures ménagères : 64%64

SOURCE : PLAN WALLON DES DÉCHETS, HORIZON 2010, 1998, P. 135.

64 | LES ORDURES MÉNAGÈRES COMPRENNENT ÉGALEMENT LES DÉCHETS SPÉCIAUX DES MÉNAGES.

192

D’abord prévenir lesdéchetsC’est au moment des achats que sejoue le poids de la poubelleménagère… Et oui, moins nousconsommons, moins nous produisonsde déchets ! Mais, lorsque la publicitéfait bien son travail, elle nous pousseparfois à consommer davantage… desbiens sitôt achetés, sitôt relégués auxoubliettes car, souvent, ils nerépondent pas à nos besoins réels.Restons vigilants : les faux besoins fontde vrais déchets !

¡ À consulter :Le moins d’emballage possible, Fiche-conseiln° 26, Réseau Éco-consommation.

Les déchets ménagers. Dossier dans La Lettrede l’Éco-consommation n° 9, janvier 1999,Réseau Éco-consommation, p. 2-3.

Pour faire maigrir efficacement notrepoubelle, le mieux est d’agir sur les frac-tions qui pèsent le plus sur la balance : lafraction « matières organiques » et la frac-tion « papiers et cartons ». À la maison,certains aménagements peuvent contri-buer à en réduire le poids.

Un compost à domicile !Les déchets organiques de cuisine(épluchures, filtres à café, restes derepas, essuie-tout usagés…)constituent, avec les déchets verts(issus des activités de jardinage : tailledes haies et tontes de pelouse), unematière première précieuse : dans unfût, un silo ou sur un tas, ils peuventêtre transformés en un compost depremier ordre pour le gazon, les haies,les fleurs, le potager… !

Le compost permet de restituer au sol lesmatières organiques. Celles-ci sontdécomposées par des micro-organismes(bactéries et champignons) et des orga-nismes plus grands (insectes et vers deterre) présents dans le sol.

Si vous n’avez pas de jardin, confiez vosdéchets de cuisine à des vers (à compost) !Le lombricompostage peut être réalisé

dans des bacs placésdans la cuisine, labuanderie, le garageou sur un balcon.Re n s e i g n e z - v o u spour bien le meneret éviter ainsi lesmauvaises odeurs,les mouches…

Construire, rénover, habiter…

65 | LES DÉCHETS TOXIQUES SUBISSENT UN TRAITEMENT SPÉCIFIQUE VISANT À EN RÉDUIRE LA TOXICITÉ.

Les CET en lettres et en chiffres

À ce jour, il existe quatre classes différentes deCET.

Classe 1 : CET destinés à accueillir les déchetsdangereux mais non toxiques 65.

Classe 2 : CET destinés à accueillir les déchetsménagers et assimilés (classe 2a) ou lesdéchets industriels non dangereux et nontoxiques (classe 2b).

Classe 3 : CET destinés à accueillir les déchetsinertes.

Classe 5 : CET réservés à l’usage exclusif d’unproducteur de déchets.

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Le compost produit pourra fertiliser laterre de vos plantes d’intérieur.

Dans certaines communes, des citoyensont suivi une formation théorique et pra-tique sur les techniques du compostage.Ces guides composteurs peuvent vousaider à mener à bien votre propre com-post.

® Qui contacter ?Comité Jean Pain asbl.

Pour savoir s’il existe des guides composteursprès de chez vous, contactez le ServiceEnvironnement de votre administrationcommunale.

¡ À consulter :Le compost (Fiche-conseil n° 30), Que peut-on composter ? (Fiche-conseil n° 85), RéseauÉco-consommation.

Le compostage individuel.

Faites parler votre boîteaux lettres !La fraction « papiers et cartons » dela poubelle est constituée desemballages papiers et cartons, desjournaux et des toutes-boîtes.

Refusez les toutes-boîtes ! Posez sur votreboîte aux lettres un autocollant :« Publicités, non merci » ou une affichettede votre fabrication.

Ensuite maîtriser letri des déchetsPour qu’un déchet ménager trouvefacilement son chemin vers les filièresde recyclage ou de valorisation, il doitêtre préalablement trié à la maison.Le tri adéquat lui garantira en plusune qualité satisfaisant aux exigencesdes industries de recyclage : il évite lasouillure et la contamination pard’autres déchets.

À la maison, différents systèmes de stoc-kage peuvent être prévus pour recevoir lesdéchets selon la catégorie à laquelle ilsappartiennent. Une bonne signalisationaidera aux opérations de triage et éviterales manipulations répétées des déchets :la « corvée » poubelle doit être aussi sup-portable que possible ! Voici quelquesidées… Laisser aussi courir votre imagina-tion.

3 Si vous installez une nouvelle cuisine,sachez que certains fabricants propo-sent des meubles de tri.

3 Si vous en avez la possibilité, aménagezun « local de tri » (garage, buanderie,

Construire, rénover, habiter…194

Logos, labels et pictogrammes,suivez le guide !

Pour éviter les déchets… pour mieux trier lesdéchets… demandez la brochure du RéseauÉco-consommation Logos ? Labels ?Pictogrammes ? Comment s’y retrouver ? auCentre d’information du Réseau(071/300 301).

abri de jardin…) pour y stocker provi-soirement les déchets sélectionnéspour le recyclage… mais pas trop loinde la cuisine pour ne pas être contraintà des navettes trop fréquentes.

3 Si vous allez construire, pensez à dessolutions originales. Certaines catégoriesde déchets peuvent être évacuées via destrappes (attention à l’hygiène) aména-gées dans la cuisine et aboutissant direc-tement dans des poubelles sélectives pla-cées en sous-sol (dans la cave ou dans legarage) : une conception de la maisonqui permet d’envisager le recyclage sansprendre de place dans la cuisine. EnAllemagne, par exemple, les sous-sols decertaines maisons sont équipés d’un «tank de compostage » recevant lesmatières organiques de la cuisine et destoilettes à litière.

® Qui contacter ?Dans les communes, les collectes sélectivess’opèrent par le biais des parcs à conteneurs,des bulles ou encore des collectes porte àporte. Contactez votre Administrationcommunale; elle pourra certainement vousadresser un feuillet d’informationsreprenant le calendrier des collectes, lesadresses et horaires des parcs à conteneurs…

Les textiles, les déchets d’équipementsélectriques et électroniques (ordinateurs,frigos, petit électroménager…), lesencombrants (meubles, jouets…), les papiers,les bouchons de liège… peuvent aussi êtrepris en charge par le réseau d’économiesociale qui pourra offrir une nouvelle vie àces objets. Contactez l’asbl RESsources.

Construire, rénover, habiter… 195

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Construire, rénover, habiter…196

ABEA (Agence Bruxelloise de l’Énergie),Halles Saint-Géry, Place Saint-Géry 1 à 1000Bruxelles, tél. 02/512 86 19, e-mail :[email protected].

APERe (Association pour la Promotiondes Énergies Renouvelables)Rue Royale 171 à 1210 Bruxelles, tél.02/218 78 99, fax 02/219 21 51, e-mail :[email protected], site internet : www.apere.org.

Architecture et Climat, UCL (UniversitéCatholique de Louvain), Centre deRecherches en ArchitecturePlace du Levant 1 à 1348 Louvain-la-Neuve, tél.010/47 21 42, fax 010/47 21 50, e-mail :[email protected], site internet : www-climat.arch.ucl.ac.be.

Ateliers de la Rue Voot(atelier vélo), Rue Voot 91 à 1200 Bruxelles, tél.02/762 48 93, fax 02/779 01 05.

Bois et Habitat asbl, Centre d’informationdu bois dans la constructionRue du Fraignat 70 à 1325 Chaumont-Gistoux, tél.010/68 91 25, fax 010/68 96 94, e-mail : [email protected], site internet : www.bois-habitat.com.

Centre de la Construction Durable,Koolmijnlaan 351 à 3550 Heusden-Zolder, tél.011/57 35 82, fax 011/57 12 87, e-mail :[email protected], siteintrenet : www.centrumduurzaambouwen.be.

Centre d’information du Réseau Éco-consommationRue de Montigny 29 à 6000 Charleroi, tél.071/300 301 (permanence téléphonique du lundiau vendredi de 9h30 à 12h30 et de 13h30 à16h30), fax 071/509 678, e-mail :[email protected], site internet :www.ecoconso.org.

Centre Urbain, Info HabitatHalles Saint-Géry, Place Saint-Géry 1 à 1000Bruxelles, tél. 02/512 86 19, e-mail :[email protected], site internet :www.curbain.be,

Comité Jean Pain asblHof ter Winkelen, Holle Eikstraat 25 à 1840Londerzeel, tél./fax 052/30 53 65, e-mail :[email protected].

CSTC (Centre Scientifique et Technique dela Construction), Service PublicationsBoulevard Poincaré 79 à 1060 Bruxelles, tél.02/529 81 00, fax 02/529.81.10.

Écologie au Quotidien asblRue Saint-Antoine 23 à 5582 Havrenne-Rochefort,tél. 084/21 33 90, e-mail : [email protected].

Entr’Ages asbl, Centre de documentation,c/o Institut de démographie de l’UCLCollège J. Leclercq, Place Montesquieu 1 bte 17 à1348 Louvain-la-Neuve, tél. 010/47 90 20, e-mail :[email protected].

Énergie 2030, Association pour lapromotion de l’éolien en Belgique, enAllemagne et au LuxembourgRue d’Aix-la-Chapelle 37 à 4700 Eupen, tél.087/59 35 40, fax 087/59 35 49, site internet :www.energie2030.com.

ERBE (Équipe Régionale BiomasseÉnergie), c/o CRA (Centre de RecherchesAgronomiques)Chaussée de Namur 146 à 5030 Gembloux, tél.081/61 25 01, fax 081/61 58 47, e-mail :[email protected], site internet :www.cragx.fgov.be/erbe.

EReL (Énergies Renouvelables en Ligne)Rue Royale 171 à 1210 Bruxelles, fax02/219 21 51, e-mail : [email protected], site internet :www.erel.org. Une permanence téléphonique dulundi au jeudi de 9h00 à 13h00 : tél. 02/218 82 88(pour vos questions sur les énergiesrenouvelables), tél. 081/62 71 53 (pour vosquestions sur la biomasse-énergie).

FLW (Fonds du Logement des famillesnombreuses de Wallonie)Siège administratif : Rue de Brabant 1 à 6000Charleroi, tél. 071/20 77 11, fax 071/20 77 56(informations en matière de prêts hypothécaires àtaux social fixe), e-mail : [email protected].

Carnet d’adresses

Construire, rénover, habiter… 197

Fonds du Logement des Familles de laRégion de Bruxelles-CapitaleRue Capitaine Crespel 9 à 1050 Bruxelles, tél.02/504 32 11, fax 02/504 32 01, e-mail :[email protected], site internet :www.fondsdulogement.be.

Fondation pour la Prévention desAllergiesRue de la Concorde 56 à 1050 Bruxelles,Permanence téléphonique du mardi au jeudi de10h à 14h : 02/511 67 61.

GRACQ (Groupe de Recherche et d’Actiondes Cyclistes au Quotidien)Rue de Londres 15 à 1050 Bruxelles, tél.02/502 61.30, e-mail : [email protected], siteinternet : www.gracq.org.

Habitat convivial asblRue Duysburgh 32 bis à 1090 Bruxelles, tél.02/478 54 50, fax 02/478 74 10, e-mail :[email protected], site internet :http://users.skynet.be/habitat/.

IBGE (Institut Bruxellois pour la Gestionde l’Environnement)Service info-environnement, Gulledelle 100 à 1200Bruxelles, tél. 02/775 75 75, siteinternet : www.ibgebim.be.

IEW (Inter-Environnement Wallonie)Boulevard du Nord 6 à 5000 Namur, tél.081/25 52 80, fax 081/22 63 09, e-mail :[email protected], site internet : www.iewonline.be.

ISP (Institut Scientifique de la Santépublique Louis Pasteur)Ministère fédéral des Affaires sociales, de la Santépublique et de l’EnvironnementRue J. Wytsman 14 à 1050 Bruxelles, tél.02/642 51 11, fax 02/642.50.01, site internet :www.iph.fgov.be.

La Fattoria asblRue de la Baraque 120B à 1348 Louvain-la-Neuve,tél./fax 010/4 00 86.

La Maison de l’Urbanisme du Brabantwallon, Centre culturel du Brabant wallonRue Belotte 3 à 1490 Court-Saint-Etienne, tél.010/62 10 30, fax 010/61 57 42, e-mail :[email protected], site internet :www.ccbw.net.

La Maison de l’Urbanisme et del’Environnement, Espace EnvironnementRue de Montigny 29 à 6000 Charleroi, Permanencetéléphonique, tous les matins de 9h30 à 12h30,tél. 071/300 300, fax 071/509 678, e-mail :[email protected], site internet : www.espace-environnement.be.

Le Petit Liège asblChemin du Meunier 7 à 4831 Limbourg, tél.087/44 50 21, site internet :http://users.swing.be/petit.liege

Les Amis de la TerrePlace de la Vingeanne 1 à 5100 Dave, tél.081/40 14 78 (permanence, mardi de 9h à 16h,jeudi de 9h à 18h), fax 081/40 23 54, site internet :www.ful.ac.be/hotes/amisterre.

Les Amis des Moulins asblRue des Bollandistes 45 à 1040 Bruxelles, tél.02/732 80 08, fax 02/735 96 40, e-mail :[email protected], site internet :http://users.skynet.be/moulins.

Les Compagnons d’Éole asbl, associationd’autoconstructeurs d’éoliennesChemin de la Dîme 39 à 1325 Corroy-le-Grand, tél.010/68 04 12, e-mail : [email protected], site internet : www.compagnons-eole.be.

Les Guichets de l’énergie13 bureaux répartis à travers la Wallonie. Pourobtenir leurs coordonnées, composez le N° vert dela Région wallonne : 0800-1 1901.

Ministère de la Région wallonneN° vert : 0800-1 1901 (appel gratuit).

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Construire, rénover, habiter…198

Ministère fédéral de l’Emploi et duTravail, Administration de la Sécurité duTravail, Administration de l’Hygiène et dela Médecine du TravailRue Belliard 51 à 1040 Bruxelles, tél. 02/233 41 11,fax 02/233 44 88.

Mouvement Couple et Famille asblPour l’adresse postale, contactez le tél.081/45 02 99, fax 081/45 05 98, e-mail :[email protected].

Nature & Progrès Éco-bioconstructionRue de Dave 520 à 5100 Jambes, tél. 081/32 30 54(permanence téléphonique tous les vendredis de9h à 16h30), fax 081/31 03 06, e-mail :[email protected], site internet :www.natpro.be.

PAN (Pesticides Action Network) BelgiumRue du Prévot 131 à 1050 Bruxelles, tél./fax02/344 10 66, e-mail : [email protected], siteinternet : www.pan-international.org.

Pro Velo asblRue de Londres 15 à 1050 Bruxelles, tél.02/502 73 55, e-mail : [email protected], siteinternet : www.provelo.org.

RESsources asbl (Réseau des entreprisesd’économie sociale actives dans larécupération des déchets)Avenue Cardinal Mercier 53 à 5000 Namur, tél.081/71 15 81, fax 081/71 72 43, e-mail :[email protected], site internet : www.res-sources.be.

RISQUE (Réseau d’Intervention en Santéet QUalité de l’Environnement asbl),GEEPSIH (Groupe d’ÉtudeÉcotoxicologique sur les Polluants, laSanté et les Impacts sur l’Homme), IGEAT(Institut pour la Gestion del’Environnement et l’Aménagement duTerritoire)ULB, Avenue Franklin Roosevelt CP 130/2 à 1050Bruxelles (permanence téléphonique les mercrediset vendredis de 9 à 11h et de 14 à 15h, tél.02/650 43 06).

Terre Vivante, Centre de découverte del’écologie pratiqueDomaine de Raud, BP 20 à F-38710 Mens (entreGrenoble et Sisteron), tél. 00 33/4 76 34 80 80, fax00 33/4 76 34 84 02, e-mail :[email protected], site internet :www.terrevivante.org.

Teslabel CoordinationBP 89 à 1170 Bruxelles, tél./fax 02/673 12 01, siteinternet : www.teslabel.com.

VIBE (Vlaams Instituut voor Bio-Ecologisch bouwen en wonen)Statiestraat 115 à 2600 Berchem, tél.03/239 74 23, fax 03/230 91 26, e-mail :[email protected], site internet : www.vibe.be.

Construire, rénover, habiter… 199

Attention au CO !, Cultures et Santé asbl,1998, 33 p.

Attention au plomb dans la maison !,Cultures & Santé asbl, 2001, 28p.

Bâtir en bois. Dans la province deLuxembourg, Province de Luxembourg,Valbois Ressources Naturelles asbl, DGATLP, 2000,45 p.

Biens et services solidaires.Répertoire Wallonie/Bruxelles etNord-Pas-de-Calais de l’économiesociale et solidaire, Charleroi-Bruxelles, SAW(Solidarité des Alternatives Wallonnes), FondationRoi Baudouin, 1998, 459 p.

Changer l’habitat, c’est changer lasociété, Habitat Convivial asbl, Solid@r NET Édi-tions, mai 1998, 32 p.

Chauffe-eau solaire. Fiche d’introduc-tion aux énergies renouvelables,Bruxelles, APERe, 2000, 6 p.

Comment consommer pour unmonde meilleur, Peintures, Bruxelles,CRIOC, 2001, p. 39-52.

Construire en bois. Des villages, despaysages, Jambes, Ministère de la Région wal-lonne, DGATLP, 1999, 8 p.

Éco-logis, la maison à vivre, Cologne,sous la direction de Thomas Schmitz-Gunther,Könemann, 1999, 478 p.

Économiser l’énergie. Guide pour laconstruction, la rénovation et l’ha-bitat, Bruxelles, Greenpeace, 1998. Annexesmises à jour une fois par an et disponibles sur lesite internet : www.greenpeace.be.

Énergie-bois : chaud devant… ?Chaufferies collectives et réseaux dechaleur dans Les Amis de la Terre, n° 51,décembre 98-janvier 99, p. 3-17.

Et si nous habitions autrement ? Édi-tions Feuilles Familiales, 2001, 200 p.

M. Bolle, Géobiologie, mythe ouréalité ?, Jambes, Nature & Progrès, 2000, 44 p.(Les cahiers bioconstruction, n° 2).

M. Le Paige, E. Gratia et A. De Herde, Guided’aide à la conception bioclimatique,Bruxelles, Architecture et Climat, UCL, Services deProgrammation de la Politique Scientifique, 1986,132 p.

B. Collard, A. Nihoul, A. De Herde et N. Lesens,Guide d’aide à la rénovation biocli-matique, Jambes, Architecture et Climat, UCL,Ministère de la Région wallonne, 1996, 144 p.

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Isolation thermique des toituresinclinées. Guide pratique du menui-sier et du couvreur, Ministère de la Régionwallonne, DGTRE, Fonds de Formation profession-nelle de la Construction, 1998, 64 p.

La biomasse énergie : l’énergiepropre et renouvelable dans Paysages,Ministère de la Région wallonne, DGRNE, n° 16,janvier 2000, p. 18-23.

Thierry Salomon et Stéphane Bedel, La maisondes [néga]watts. Le guide malin del’énergie chez soi, France,Terre Vivante,1999, 155 p.

Lampes économiques, choisissezintelligemment votre éclairage, ABEA(Agence Bruxelloise de l’Énergie), Centre Urbainasbl, 2000.

La chaux naturelle : décorer, res-taurer et construire. Collection Vivredifféremment, J. Fouin, France, Éditions duRouergue, 2001, 141 p.

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Bibliographie

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L’écologie dans le bâtiment. Guidescomparatifs pour le choix de maté-riaux de construction, Jutta Schwarz,Haupt, Berne-Stuttgart-Vienne, 1998, 165 p.

Le compostage individuel, Défi Natureasbl, Ministère de la Région wallonne, DGRNE,2000, 31 p.

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Les Pages Jaunes des Chauffe-eausolaires en Wallonie. Fabricants, dis-tributeurs, installateurs et bureauxd’études, Namur, Institut Wallon, 2000, 5 p.

Les sentiers de l’énergie, Consommermoins et produire autrement,Itinéraire pratique de réalisations enRégion wallonne, Jambes, DGTRE, 2001.

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Friedrich Kur, L’habitat écologique. Quelsmatériaux choisir ?, France, Terre Vivante,1998, 191 p.

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Où vivre mieux ? Quel éventail decadres de vie pour quelles personnesvieillissantes ?, Fondation Roi Baudouin,Bruxelles, 1998, 206 p.

Pas de pesticides à la maison.Solutions sans danger pour lecontrôle de bestioles indésirables,Bruxelles, PAN Belgium, 1999, 54 p.

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J. Orszagh, Pluvalor & Traiselect,Introduction à la gestion écologiquede l’eau dans la maison, 1998, 70 p.

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Vade-mecum non technologique ducandidat à la réhabilitation d’un site

Construire, rénover, habiter… 201

hydroénergétique (parcours administratif),Jambes, APERe, Ministère de la Région wallonne. Àcommander auprès de la Division de l’Énergie duMinistère de la Région wallonne.

Christian Heyden, Vers une gestion écolo-gique de l’eau. Du robinet... à l’é-gout, Havrenne-Rochefort, Écologie au Quotidienasbl, 1997, 50 p.

Clôde De Guise, Vers un habitat écolo-gique. Ce qu’il faut savoir avantd’entreprendre la construction de samaison, Boucherville (Québec), Éditions deMortagne, 1992, 110 p.

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Construire, rénover, habiter…202

AbréviationsAPERe (Association pour la Promotion des Éner-gies Renouvelables)

CCAT (Commission Consultative d’Aménagementdu Territoire)

CEFE (Centre d’Études et de Formation en Éco-logie)

CEM (Champ ÉlectroMagnétique)

CET (Centre d’Enfouissement Technique)

GEHAT (Groupe d’Étude et d’Habitat-Aménagement du Territoire)

COV (composés organiques volatils)

CPAS (Centre Public d’Aide Sociale)

CRIOC (Centre de Recherche et d’Information desOrganisations de Consommateurs)

CSTC (Centre Scientifique et Technique de laConstruction)

DEEE (Déchets d’Équipements Électriques etÉlectroniques)

DGATLP (Direction Générale de l’Aménagementdu Territoire, du Logement et du Patrimoine)

DGRNE (Direction Générale des RessourcesNaturelles et de l’Environnement)

DGTRE (Direction Générale des Technologies, dela Recherche et de l’Énergie)

DPE (Division de la Police de l’Environnement)

ERBE (Équipe Régionale Biomasse Énergie)

EReL (Énergies Renouvelables en Ligne)

FLW (Fonds du Logement des familles nombreusesde Wallonie)

FSC (Forest Stewardship Council)

GEEPSIH (Groupe d’Étude Écotoxicologique surles Polluants, la Santé et les Impacts sur l’Homme)

GIECC (Groupe Intergouvernemental d’Études desChangements Climatiques)

GRACQ (Groupe de Recherche et d’Action desCyclistes au Quotidien)

HEPA (High Efficiency Particulate Air)

HQE (Haute Qualité Environnementale)

IARC (International Agency for Research onCancer)

IBGE (Institut Bruxellois pour la Gestion del’Environnement)

IGEAT (Institut pour la Gestion del’Environnement et l’Aménagement du Territoire)

IGN (Institut Géographique National)

INSERM (Institut National de la Santé Et de laRecherche Médicale)

ISIB (Institut Supérieur Industriel de Bruxelles)

ISP (Institut Scientifique de la Santé publiqueLouis Pasteur)

ISSeP (Institut Scientifique de Service Public)

MDF (Medium Density Fiberboard)

NASA (Agence Spatiale Américaine)

NIMBY (« Not In My Back Yard »)

OGM (Organismes Génétiquement Modifiés)

OSB (Oriented Strand Board)

OMS (Organisation Mondiale de la Santé)

ORPAH (Office Régional de Promotion del’Agriculture et de l’Horticulture)

PAN (Pesticides Action Network)

PCA (Plan Communal d’Aménagement)

PCGE (Plan Communal Général d’Égouttage)

PEFC (Pan European Forest Certification)

PME (Petites et Moyennes Entreprises)

PWD (Plan Wallon des Déchets)

RGIE (Règlement Général des Installations Élec-triques)

RGPT (Règlement Général pour la Protection duTravail)

RISQUE (Réseau d’Intervention en Santé etQUalité de l’Environnement asbl)

SBS (« Sick Building Syndrome »)

Construire, rénover, habiter… 203

SPGE (Société Publique de la Gestion de l’Eau)

TEP (Tonne Equivalent Pétrole)

UCL (Université Catholique de Louvain)

URE (Utilisation Rationnelle de l’Énergie)

VIBE (Vlaams Instituut voor Bio-Ecologischbouwen en wonen)

VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée)

Page 103: écoconso | - La Terre est...Construire, rénover, habiter… Préface Pour la première fois, en Région wallonne, les compétences en matière d’Environnement, d’Aménagement

Construire, rénover, habiter…204

A

Acarien ....................................................54, 72, 86, 88Agrément technique ....................................47, 76, 114Air en mouvement .........................................54, 66, 68Air intérieur35, 49, 50, 51, 54, 55, 59, 60, 64, 68,72, 73,

77, 80, 86, 92, 108, 124, 125, 126, 133, 138, 168Allergène .......................................................69, 87, 89Allergie........54, 72, 74, 78, 79, 87, 88, 89, 90, 93, 107,

121, 125Amiante .................................42, 43, 78, 79, 80, 82, 83Amiante-ciment .............................................80, 81, 82Anémomètre..............................................................68Antenne GSM ................................................28, 30, 31Appareil à ventouse...................................................74Appareil de chauffage .........................................74, 75Appareil électrique ......................................94, 95, 161Appareil électroménager .........................................162Architecture bioclimatique.......................................164Argile ..…17, 43, 44, 59, 66, 68, 84, 96, 104, 106, 108,

109, 118, 127, 128, 129, 140, 143, 150, 151Argile expansée ...............................114, 120, 147, 149Aspirateur ................................................82, 83, 85, 96Asthme ............................................72, 79, 88, 90, 128Audit énergétique......................................................49Autoconstruction .................................17, 18, 148, 152

B

Besoin .....10, 11, 14, 17, 24, 25, 26, 30, 37, 44, 48, 52,57, 63, 67, 69, 70, 92, 94, 102, 144, 150, 162, 164,168, 170, 172, 173, 174, 183, 193

Béton28, 39, 42, 44, 50, 53, 54, 57, 70, 85, 104, 98, 99,101, 102, 103, 107, 109, 114, 115, 119, 122, 144,148, 151, 164, 167

Biocide ...............................46, 125, 126, 128, 132, 138Bioconstruction..............................................14, 46, 68Biogaz..............................................................172, 192Blatte .............................................................85, 88, 89Bois17, 25, 26, 30, 41, 43, 44, 45, 56, 59, 60, 68, 71, 86,

98, 100, 111, 116, 117, 118, 121, 125, 126, 130, 132,133, 134, 135, 136, 137, 138, 140, 148, 164, 175

Bois aggloméré........................................................141Bois cordé..................................................17, 144, 147Bois-énergie.............................................................174Boîte aux lettres ......................................................194Brique de terre cuite ........104, 105, 106, 109, 110, 126Bruit ...27, 28, 38, 39, 99, 100, 101, 106, 112, 119, 165

C

Câble électrique .........25, 38, 41, 43, 64, 89, 94, 95, 96Cahier des charges...........................15, 24, 42, 48, 171

Cancer .....10, 29, 31, 34, 35, 72, 74, 78, 79, 80, 81, 87,90, 125, 138

Capillarité (capillaire)55, 57, 58, 62, 110, 111, 117, 119,Capricorne ...............................................................137Capteur solaire ................................................168, 169Carburant...................................................38, 156, 174CCAT....................................................................22, 24Cellulose de papier .......45, 52, 63, 100, 101, 114, 115,

117, 118, 122, 140CET...........................21, 28, 41, 83, 126, 141, 192, 193CFC ..................................................................157, 163Champ électrique.........................28, 29, 30, 89, 94, 96Champ électromagnétique...........30, 31, 32, 36, 90, 95Champ magnétique ...............28, 29, 30, 89, 90, 96, 98Champignon ....................................................116, 137Chantier ..18, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 46, 49, 56, 82,

118, 148Chanvre......................43, 106, 108, 115, 118, 119, 122Charpente .…57, 60, 86, 111, 136, 137, 138, 139, 141,

146Chasse d'eau ...................................................178, 181Chat .........................................................86, 87, 88, 89Chauffage......15, 51, 52, 53, 54, 58, 59, 65, 66, 67, 68,

71, 76, 77, 79, 98, 143, 144, 158, 159, 160, 164, 168,170, 174, 175

Chauffage à basse température...........69, 70, 169, 171Chauffage central ......................................................92Chauffe-bain ..................................................75, 76, 97Chauffe-eau ...............................75, 162, 168, 169, 182Chaux........41, 43, 59, 68, 81, 105, 106, 107, 110, 111,

116, 127, 129, 130, 131, 143, 147, 151Chaux aérienne................................108, 109, 111, 119Chaux hydraulique...........................................108, 109Cheminée .............58, 75, 76, 77, 92, 93, 115, 171, 181Ciment ..41, 42, 56, 104, 105, 106, 107, 109, 110, 113,

118, 134, 147, 151Cire ....................................77, 130, 131, 132, 133, 134Citerne à mazout .................................................33, 76Coco ........................................................120, 122, 142Coefficient de conductivité

thermique ..............................................................50Coefficient de transmission thermique ......................52Coefficient de perméabilité à la vapeur d’eau....61, 63,

105Combustion...57, 71, 74, 75, 76, 77, 79, 158, 160, 174,

175, 160, 180Compacité .................................................................52Compost (compostage)18, 20, 187, 188, 189, 193, 194,

195Condensation ......50, 53, 57, 58, 59, 62, 68, 88, 92, 93,

94, 113, 115, 117

Index

Construire, rénover, habiter… 205

Conduction ....................................................50, 66, 67Conductivité thermique ...............50, 54, 113, 122, 145Conduite d’eau ..............56, 61, 84, 102, 103, 183, 188Confort.......14, 24, 46, 65, 67, 144, 148, 150, 157, 164Confort acoustique ....................................................99Confort hygrothermique ......................................65, 68Confort visuel ..................................................102, 161Consommation d'eau.........................10, 152, 178, 182Consommation d'énergie..10, 22, 26, 38, 68, 106, 113,

118, 152, 156, 159, 160, 161, 162, 163, 170, 172, 182Contenu énergétique .........................44, 149, 152, 164Convection55, 56, 58, 59, 60, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70,

71, 98, 167Couche d'étanchéité à l'air extérieur...........54, 64, 113Couleur ..............24, 102, 110, 127, 130, 142, 144, 168Coût-vérité...............................................................180Couverture du toit ...............63, 64, 111, 116, 136, 143COV................28, 45, 77, 78, 79, 88, 98, 118, 132, 140Cycle de vie ...................................................14, 26, 47

D

Déchet ..10, 11, 23, 24, 27, 33, 47, 116, 126, 132, 140,141, 151, 152, 158, 162, 163, 174, 175, 179, 188,189, 193, 194, 195

Déchet de chantier38, 40, 41, 42, 43, 45, 56, 82, 83, 85,121

Déchet industriel..........................................33, 41, 107Déchet radioactif .......................................15, 159, 163Déchet ménager.................................15, 18, 20, 28, 41Déconstruction sélective ....................41, 104, 106, 120Dégraisseur..............................................................186Déperdition thermique.....50, 52, 63, 93, 113, 165, 167Déplacement..................................................23, 37, 38Développement durable..10, 14, 15, 19, 37, 49, 20, 73,

164Diffusion de la vapeur d’eau.....55, 58, 60, 61, 62, 113,

121, 122, 123, 140Diffusion de substances nuisibles à la santé ...........125Double vitrage ...........................................53, 160, 167

E

Eau brune ........................................................185, 188Eau de construction...................................................56Eau de gâchage ...................................40, 56, 108, 126Eau de pluie ....20, 40, 56, 57, 110, 111, 112, 144, 182,

183, 184, 185, 189, 192Eau grise..........................................185, 186, 188, 189Eau potable10, 102, 103, 178, 179, 180, 181, 182, 183,

184Eau usée ...20, 128, 174, 180, 181, 182, 184, 185, 186,

187, 188, 189Écoconstruction ...................................................14, 43

Éco-bioconstruction ..14, 15, 48, 56, 61, 103, 106, 125,129

Économie d'énergie20, 22, 24, 104, 128, 131, 152, 160,162, 163, 168, 175

Économie d'eau ...................................20, 24, 152, 182Économie sociale .......................................45, 163, 193Éco-village .................................................................20Écran étanche à l'air ......................................54, 60, 62Écran étanche à l'air et à la vapeur

d'eau............................60, 61, 63, 64, 121, 122, 123Effet de serre.........10, 44, 77, 132, 149, 156, 157, 158,

163, 166, 167, 174Électricité photovoltaïque........................................170Électricité statique .............................98, 133, 134, 142Enduit42, 54, 56, 57, 59, 70, 81, 86, 107, 108, 109, 111,

115, 119, 120, 126, 127, 129, 143, 146, 150, 151Énergie grise ..............................................44, 129, 149Énergie renouvelable .......................163, 170, 171, 174Enquête publique.............................................21, 2, 28Enveloppe du bâtiment...49, 50, 51, 54, 55, 58, 63, 64,

90, 92, 138, 160, 165Éolienne...................................................171, 172, 173Épuration des eaux usées .........20, 128, 180, 181, 182,

186, 187, 188, 189Épuration individuelle ......................181, 184, 185, 186Épuration collective .................................................184Espace intérieur .........................87, 100, 102, 126, 166Espace public.......................................................21, 38Espace technique.......................................................64Étanchéité à l'air ...54, 58, 59, 62, 63, 64, 94, 101, 113,

120, 121, 23, 38Étanchéité à l'eau......................................................55Étiquette ................................................46, 48, 91, 130Étiquette énergétique européenne ..........................162

F

Façade.........16, 20, 24, 26, 49, 52, 54, 56, 57, 93, 102,106, 108, 110, 124, 129, 132, 136, 138, 143, 161

Facture d'eau ...................................100, 180, 181, 182Facture énergétique ...........38, 156, 159, 162, 169, 172Feu ouvert......................................................71, 92, 98Fibragglo..........................................................118, 120Fibre .....46, 57, 72, 80, 81, 82, 83, 114, 1211, 127, 140Fibre de bois ...62, 63, 101, 113, 118, 122, 124, 146, 147Film (feuille) en polyéthylène.....................62, 113, 123Finition ....56, 63, 64, 70, 101, 108, 109, 111, 124, 126,

133, 147, 148, 150, 151Flexibilité ...................................................................25Fongicide ...................................83, 119, 127, 138, 140Formaldéhyde .......79, 88, 97, 116, 121, 124, 125, 127,

140, 141 Fosse septique .................................186, 187, 188, 189Freine-vapeur .................61, 62, 63, 122, 123, 137, 145

Page 104: écoconso | - La Terre est...Construire, rénover, habiter… Préface Pour la première fois, en Région wallonne, les compétences en matière d’Environnement, d’Aménagement

Construire, rénover, habiter…206

FSC ..................................................................143, 149Fuite d'eau...........................................................40, 56Fuite d'air ............................................................64, 92Fumée de tabac .............................................74, 77, 98

G

Gaz de combustion ..........................46, 74, 76, 92, 160Géobiologie ...................................................15; 34, 36Gestion........14, 15, 17, 19, 20, 21, 24, 38, 42, 46, 112,

116, 144, 149, 152, 174, 180, 183, 187, 192

H

Habitat durable ..14, 25, 26, 38, 43, 48, 65, 68, 104, 152Habitat groupé.................................18, 19, 20, 23, 152Huile brune ..............................................................138Huile naturelle .................................129, 133, 142, 143Humidité ........49, 54, 55, 56, 59, 60 62, 63, 64, 65, 68,

76, 77, 79, 87, 88, 91, 92, 93, 94, 104, 105, 107, 108,109, 110, 111,113, 116, 119, 121, 131, 133, 137, 141,142, 146, 147

Humidité ascensionnelle ..............49, 57, 107, 110, 116Humidité du bois .60, 61, 62, 71, 132, 133, 136, 137, 138Humidité relative .......................58, 59, 65, 68, 74, 126Hygromètre..........................................................58, 68Hyperfréquence............................29, 30, 31, 33, 34, 90

I

Implantation ....................27, 28, 32, 36, 100, 165, 172Imprégnation ...........................119, 133, 134, 138, 140Incertitude .................................................................11Incinérateur ...............................................................28Incinération................................................41, 130, 192Indicateur ..................................................................10Inertie thermique ........25, 53, 68, 69, 70, 71, 102, 104,

105, 144, 150, 166Infiltration d'eau ............................49, 56, 57, 110, 133Infrastructure ...............................21, 22, 23, 27, 37, 38Insecte xylophage ............132, 134, 135, 136, 137, 139Insecticide..........................................86, 121, 127, 138Installation de chauffage.17, 50, 52, 74, 76, 77, 160, 171Installation électrique ............17, 37, 94, 9, 96, 97, 152Ion .......................................................................33, 98Ionisant......................................................................29Ionisation...................................................................33Ioniseur......................................................................98Isolant .....40, 43, 44, 47, 51, 53, 54, 58, 63, 64, 68, 77,

88, 104, 113, 114, 115, 122, 140Isolant synthétique ..................................................121Isolation thermique.....17, 45, 50, 51, 52, 53, 111, 143,

145, 160, 161Isolation acoustique.....25, 99, 100, 101, 105, 124, 140

L

Label ....................................46, 47, 149, 160, 161, 194Label écologique européen..............................128, 182Lagunage.....................................................18,187,188Laine de mouton..............................120, 121, 122, 142Laine minérale .....44, 50, 51, 52, 63, 83, 114, 122, 123Lampe économique .................................................162Laque...............................................................125, 127Lasure ......................................................127, 134, 136Légionellose...............................................................89Liant.................................106, 107, 110, 122, 126, 127Liège ......52, 63, 98, 101, 116, 122, 134, 142, 143, 145Ligne à haute tension ....................................29, 30, 31Ligne électrique .............................................30, 31, 95Lin ........43, 62, 108, 118, 119, 120, 122, 143, 145, 151Linoléum..........................................................134, 142Logement insalubre ...................................................17Logement social.........................................................16Lombricompostage ..................................................193Lotissement ...............................................................18Lumière naturelle.............................................102, 161

M

Maçonnerie..............................104, 106, 108, 109, 110Madrier....................................................................146Main-d’œuvre ..............................................17, 18, 151Maître d'ouvrage .........17, 24, 26, 38, 42, 49, 118, 133Marquage CE.....................................................47, 114Masque de protection respiratoire..........44, 82, 83, 85,

114, 115, 125, 126, 131, 132Matériau hygroscopique ................59, 62, 68, 126, 148Matériau recyclé ..................................................43, 45Matériau réutilisable............................40, 45, 116, 119MDF.........................................................124, 126, 141Membrane EPDM.........................................62, 63, 112Mérule .....................................................................137Métaux lourds.........27, 28, 40, 45, 128, 130, 138, 175,

183, 192Microstation ............................................................187Micro-onde ..................................28, 29, 31, 33, 34, 90Mise à la terre ......................................................90,97Moisissure .......50, 54, 68, 72, 87, 88, 93, 97, 107, 108,

117, 119, 124, 135, 142Moquette .............................46, 77, 78, 79, 86, 98, 142Mortier…38, 41, 56, 105, 106, 108, 109, 110,111, 115,

116, 119, 147Moulin .....................................................................173Mur chauffant....................................................70, 144Mur creux ............................51, 56, 104, 105, 115, 116Mur Trombe .............................................................167

Construire, rénover, habiter… 207

N

Niveau d'isolation thermique globale..........51, 52, 172Norme31, 32, 35, 46, 47, 80, 84, 99, 103, 114, 124, 138,

149, 185, 187, 189Norme d’isolation ................................51, 52, 104, 172Norme de produit ......................................................48Norme de ventilation.................................................92

O

Onde électromagnétique ..............................29, 33,102 Ossature bois ....63, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 123,

124, 138, 144, 146

P

Paille ................................................104, 143, 150, 151Panneau (plaque) de plâtre.......43, 60, 70, 82, 85, 100,

101, 124, 126, 146Panneau dérivé du bois.........59, 77, 79, 122, 123, 124,

125, 146Papier de construction ...............................60, 122, 123Papier peint..............53, 54, 56, 58, 77, 85, 86, 87, 140Pare-vapeur....................................56, 60, 63, 122, 123 Paroi ........17, 34, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 58, 59, 60,

61, 62, 64, 66, 68, 69, 70 ,92, 94, 99, 100, 101, 105,113, 137, 145, 166

Participation...........................................17, 20, 21, 187Peinture.........17, 40, 41, 42, 47, 57, 59, 77, 78, 79, 84,

85, 86, 87, 94, 108, 126, 127, 130, 131, 132, 143,179

Peinture à l'eau................................127, 128, 129, 131Peinture naturelle ....................127, 128, 129, 130, 131Peinture synthétique ............34, 56, 127, 128, 129, 131Perlite ......................................................104, 115, 122Perméabilité à la vapeur d'eau ...61, 63, 105, 107, 109,

121, 133Permis de lotir................................................18, 19, 21Permis d'environnement ......................................21, 28Permis d'exploiter ..............................................28, 173Permis d'urbanisme19, 21, 24, 42, 51, 52, 92, 152, 167,

169, 170, 173Pesticide..........72, 86, 87, 90, 121, 125, 130, 132, 142,

179, 183Petit permis........................................24, 167, 169, 173Pierre..............26, 34, 43, 45, 53, 67, 68, 85, 104, 106,

109, 110, 126, 141, 144, 146, 147, 148, 158, 167Pigment............110, 127, 128, 129, 130, 131, 134, 142Plan communal d’aménagement .........................21, 24Plancher ..............17, 50, 51, 52, 86, 95, 101, 102, 109,

115, 124, 125, 134, 136, 137, 141, 143, 146Plancher chauffant.............................................70, 144Plancher solaire ...............................................169, 170Plante verte ...................................................................

Plâtre.......42, 56, 59, 63, 68, 81, 85, 91, 101, 106, 115,118, 126, 151

Plomb.........72, 84, 85, 90, 91, 102, 103, 128, 130, 132Pluie acide ...............................................107, 132, 158Poêle ..................................40, 71, 75, 82, 92, 170, 175Point de rosée..........................................58, 61, 62, 63Pollution................10, 11, 23, 27, 28, 35, 98, 106, 113,

130, 138, 160Pollution de l'air...........15, 26, 38, 44, 47, 74, 132, 152Pollution de l'eau...................26, 40, 47, 112, 152, 179Pollution du sol............................................26, 33, 152Pollution électromagnétique........................89, 94, 123Pollution intérieure ..................................72, 73, 90, 92Pompe à chaleur ..........................69, 70, 170, 171, 172Pont thermique ...50, 51, 53, 58, 61, 88, 104, 109, 113,

115, 116, 118, 120, 138Pourriture bleue ...............................................137, 138Poussière .28, 40, 45, 46, 64, 68, 69, 72, 82, 84, 86, 87,

88, 89, 91, 98, 107, 112, 114, 116, 118, 119, 125,126, 132, 133, 134, 142, 156, 192

Poutres-poteaux...............................................144, 146Prêt hypothécaire ......................................................16Prime......16, 35, 76, 152, 160, 161, 162, 169, 172, 186Principe de précaution...................................31, 32, 87Prix14, 16, 37, 46, 71, 93, 103, 114, 115, 117, 129, 136,

140, 152, 159, 163, 165, 180Produit de préservation du bois......132, 134, 135, 137,

138, 140Promotion du logement.................................16, 17, 18Publicité.....................................................46, 193, 194Publicité écologique ..................................................48

Q

Qualité ...................................50, 51, 63, 116, 117, 127Qualité de l'air.....................................................27, 28Qualité de l'air intérieur...24, 45, 46, 65, 72,74, 79, 91,

97, 107, 140Qualité de la vie ............................................10, 11, 38Qualité de l'eau .........................................65, 103, 179Qualité de l’environnement .................................28, 72Qualité de l’habitat....................................................17

R

Radiateur .......................66, 69, 70, 71, 76, 90, 95, 161Radon ......................................................35, 36, 85, 90Rayonnement ....31, 34, 59, 67, 68, 69, 70, 71, 98, 134,

144, 156, 164, 166, 167, 168, 170Rayonnement électromagnétique ..................29, 34, 65Rayonnement naturel ....................................33, 34, 36Recyclage .........23, 41, 42, 45, 121, 163, 192, 194, 195Régulation de la température ............71, 161, 168, 169Réseau tellurique.................................................34, 97Ressource naturelle10, 11, 14, 22, 24, 43, 117, 120, 140

Page 105: écoconso | - La Terre est...Construire, rénover, habiter… Préface Pour la première fois, en Région wallonne, les compétences en matière d’Environnement, d’Aménagement

Construire, rénover, habiter…208

Réutilisation.........................................................41, 45Revêtement...............44, 46, 50, 56, 57, 77, 58, 81, 82,

85, 106, 110, 116, 124, 125, 126, 127, 128, 140, 141,142, 148

Risque ............10, 31, 33,40, 43, 50, 72, 75, 78, 80, 81,82, 84, 85, 89, 91, 97, 103, 114, 121, 125, 128, 138,139, 141, 159, 189

Robinet ..........40, 45, 89, 102, 103, 178, 182, 183, 184Roseau .............................120, 122, 143, 145, 151, 187

S

Salubrité ....................................................................17SBS ............................................................................77Sécurité ..18, 31, 32, 47, 82, 91, 95, 125, 152, 172, 184Sel de bore.......................................119, 120, 121, 130Serre ............................................................2, 166, 167Silico-calcaire .................53, 56, 70, 100, 105, 106, 144Solvant ......40, 41, 43, 45, 46, 72, 77, 79, 78, 125, 127,

128,, 129, 130, 131, 132, 133, 138, 139, 140Sous-toiture...57, 58, 60, 61, 62, 63, 64, 101, 113, 124,

137, 145Spectre électromagnétique ................................29, 102Stage ...............................................................131, 149Surchauffe......................................53, 92, 94, 102, 167Symbole de risque ...............................................40, 91Système de chauffage à basse température ..................

T

Tanin................................................................125, 135Terrain ...........18, 19, 20, 22, 23, 26, 27, 32, 33, 35, 36,

37, 48, 97, 100, 146, 148, 165, 183Terre ..17, 30, 34, 38, 41, 44, 51, 53, 61, 63, 68, 70, 71,

104, 105, 106, 109, 111, 123, 126, 130, 134, 141,143, 144, 149, 150, 151

Terrre-paille........................................17, 147, 150, 151Thermocirculation de l'air ..........................61, 167, 168Toilette à litière................................................188, 189Toiture ............17, 20, 50, 51,56, 57, 58, 59, 60, 62, 63,

64, 80, 82, 93, 97, 101, 102, 111, 115, 136, 139, 146,143, 144, 145

Toiture plate...............................62, 113, 116, 138, 145Traitement de surface ..............................131, 134, 141Traitement du bois .................................42, 78, 86, 132Transports en commun ..................................23, 37, 38Tri des déchets .......................................15, 18, 20, 194

U

Utilisation rationnelle de l'énergie ..........................159

V

Vapeur d'eau.............53, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62,63, 64, 68, 71, 74, 107, 109, 110, 113, 122, 123, 131,133, 137, 140, 146, 153

Ventilation17, 35, 50, 53, 58, 60, 68, 74, 76, 19, 86, 91,92, 93, 94, 98, 101, 165

Vermiculite.......................................................115, 122Vernis 17, 35, 50, 53, 58, 60, 68, 74, 76, 86, 91, 92, 93,

94, 98, 101, 165Verre cellulaire.........................................115, 116, 122Vitesse de l'air ...............................................68, 69, 70Vitrage .......26, 51, 53, 58, 92, 145, 160, 164, 166, 167Vitrification ..............................................................133Vrillette....................................................................137

W

White-spirit ........................................78, 127, 128, 138