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LA VOIE DU SAL UN CON QUI EST UN FORMULE D'ARMISTICE « Cependant, aujoui droit me dire — et, ce grave, au nom du pa chauvinisme — que no rir les yeux fixés sur des Vosges, parce que vons pas dans notre im_ a notre coeur, dans notre volonté de combat, d'autres champs d'expan- sion ! On viendrait nous dire, au nom du nationalisme, que la France doit s'enterrer dans sa défaite, comme dans un caveau de famille ! Je ne peux pas y croire et je vous crie : Le patriotisme, ce n'est pas cela. (Vifs applaudissements). Il serait indigne d'un grand peuple battu comme nous l'avons été, en juin 1940, de ne pas vouloir prendre sa revanche ; mais rien n'est plus opposé à l'esprit français, que l'obsti- nation maladive dans une revanche chimérique, irréelle, impossible. La Revanche, c'est tout de suite qu'il faut y travailler, et il faut la prendre d'abord sur nous-mêmes, car nous avons grand besoin de nous transfor- mer et de réformer à fond notre vieux pays. Et puis, la Revanche, nous devons la prendre dans le sens de l'Afrique, dans le sens des efforts qu'il nous faut faire dès aujourd'hui, et qu'il nous faudra faire demain, pour maintenir et pour développer, là-bas, jusqu'à l'infini, ce champ d'action et d'expan- sion de la France d'aujourd'hui et de la France de demain. » C'est ainsi qu'a parlé M. Paul Marion. La presse quotidienne a ouvert toutes larges ses colonnes au magnifique discours prononcé, la semaine dernière, à Nice par le distingué Secrétaire d'Etat à l'Informa- tion. A notre tour et malgré le retard, nous aurions voulu avoir plus de place pour citer en les commentant les plus beaux passages de cette exhortation, mais cela nous est impossible. Il faut pourtant que nous demandions à tous ceux que nous connaissons, aux jeunes pour qu'ils trouvent bien tracée leur ligne de conduite, aux vieux pour qu'ils ne se laissent pas entraîner dans des chemins où l'on s'égare, il faut que nous demandions à nos amis, à nos concitoyens, à nos hôtes de méditer sur les paroles profitables que nous insérons en tête de cette colonne. C'est SUR NOUS-MÊMES D'ABORD que nous devons prendre une revanche. Voilà ce qu'il fallait dire, voilà comment les enseignements du Gouvernement ac- tuel, sous la haute autorité du Maréchal Pétain et du Président Laval, doivent nous être donnés. Il ne s'agit plus de nous raconter des boniments flatteurs comme si la responsa- bilité de notre défaite n'appartenait qu'à quelques-uns. Nous avons tous notre part de culpabilité dans les événements si graves qui ont meurtri la France, et c'est parce que nous reconnaissons TOUS nos erreurs de faiblesse, de désintéressement, de mau- vaises intrigues, de basse corruption et bien d'autres encore que nous devons tous nous employer à remonter le courant, à lutter contre une désagrégation qui serait le signal de notre avilissement définitif, de notre faillite totale. On a toujours dit que la France avait eu des ressources infinies de redressement, d'héroïsme, de sursaut moral aux heures les plus douloureuses de son histoire. C'est très beau ! Mais il ne faut pas se convaincre de cette vertu en attendant, les bras croisés, l'heure du sauvetage. Il faut s'aider pour qu'on nous aide, il faut surtout donner l'impression au monde entier que nous ne sommes pas un peuple fini, un peuple qui sourit béatement à des promesses trompeuses et qui, par là, dénon- cerait son abrutissement incurable. Nos jeunes valent mieux que cela et il existe encore beaucoup d'anciens qui se laisseraient vite reprendre par un grand mouvement énergique. Alors créons-le tous, ce mouvement et puisons dans ce mot d'ordre lancé par M. Paul Marion le vrai conseil, le seul qui puisse être entendu. Jacques BUCHARD. ELITTO FORTUNÉ ROBAUDY, FONDATEUR EN 1884 "ION ET RÉDACTION : 22, RUE HOCHE, CANNES « TELEPHONE 904-86 IRE LITTÉRAIRE, MONDAIN ET SPORTIF DE CANNES ET DE L'ARRONDISSEMENT DE GRASSE dlclalres et Légales, les Avll des Tribunaux de Commerce, Acte de Société», Ventes et Cessions de Fonds de Commerce, etc. R.C. Cannes 4362 NUMÉRO 13.413 JEUDI 5 NOVEMBRE 1942 LE NUMERO : 75 CENT. Voir en page 2 EN MARGE DU NOUVEAU STATUT FAMILIAL Les Cérémonies de la Toussaint à la Mémoire des Morts pour la France Un doux soleil d'automne, brillant dans un ciel sans nuages, a pour la pre- mière fois depuis longtemps éclairé les deux journées de ces Fêtes du Souvenir. Nous voudrions y voir un symbole: en ces années de conflits démesurés, ces Fêtes nous portent à méditer sur le sacri- fice de ceux qui sont morts pour que la France vive. Nous voudrions que ces rayons de soleil soient le signe que leur sacrifice n'aura pas été inutile ; que grâce à eux, l'avenir de la France s'éclaire aussi, et que tous puissent y voir la réalité et la sûreté de son destin... *** Dimanche^ au cimetière, devant le carré du Souvenir Français se déroulait une première cérémonie officielle. A 10 heures arrivait le cortège offi- ciel, composé de M. Blanchardon, Maire de Cannes, entouré de son Conseil Mu- nicipal, et de MM. Arluc, Conseiller Départemental ; Boucher, Président de la Légion ; Demarle, Inspecteur des cadres ; Baudrand, délégué à l'action civique ; l'Amiral Donval, MM. Cos- cioli, Flory, Bévin, Tajasque, du Sou- venir Français ; M. Sicard, vice-pré- sident de la Chambre de Commerce ; M. Carpentier, Inspecteur primaire; M. Boupat, Commissaire de Police ; le Lieutenant de Gendarmerie Jomotte, etc.. On notait également les membres des diverses Associations nationales pa- triotiques nées des deux guerres, et l'Amicale Franco-Belge, qui déposa une gerbe aux couleurs de la Belgique. Des couronnes furent déposées aux carrés de la Marne, de Verdun, de Champagne ainsi que devant celui des Combattants de 39-40, tandis que le clairon sonnait "Aux Morts..." A l'issue de la cérémonie du cime- tière, le cortège se rendit au Monument aux Morts de Cannes, au pied duquel le Maire déposa une très belle gerbe cravatée aux couleurs de la Ville... Tout le jour, une foule recueillie ne cessa de se rendre sur les tombes des êtres chers disparus. La Messe de la Croix-Rouge Le Lundi 2 Novembre, le Comité de Cannes de la Croix-Rouge Française faisait célébrer à 10 heures, à Notre- Dame de Bon-Voyage une messe solen- nelle pour le repos de l'âme des Vic- times de la Guerre. Le Médecin-Colonel Robert, prési- dent, M. Marcel Guise, vice-président et M. Proal accueillaient les person- nalités qui avaient répondu en nombre à leur appel. M. André Robert, Conseiller muni- cipal, représentait le Maire de Cannes. On notait la présence de M. Arluc, Conseiller Départemental, MM. Méro, de Laval, Baudrand, Reymond, conseil- lers municipaux ; le président Boucher, le Capitaine Demacle, le Commandant de Touchet, de la Légion ; le Général Clouet des Perruches, sub-délégué du Secours National ; le Colonel Tajasque, président du Souvenir Français ; M. Pinguet, Commissaire Central ; Boupat, Commissaire spécial ; le Lieutenant de gendarmerie Jomotte ; MM. Gavault, Sicard ; M. Gazan, représentant des Vieilles Familles Cannoises, e t c . . A la tête d'un groupe de jeunes infir- mières, la Croix-Rouge était repré- sentée par la Colonelle Robert et la Baronne Baude. < L'église, enfin, était comble. Toutes les classes de la population étaient mêlées dans la même pieuse pensée. L'Archiprêtre Ghio officia et donna l'absoute. Il était entouré des Abbés Chamblard, Francia, Thouvement, Dol- deroop, de Komès et Azas, Supérieur de Stanislas. Un très beau programme musical fut exécuté par l'Union Chorale, sous la direction de M. Munier, cependant que M. Albert Frommer tenait les orgues. *** Ce fut une heure de recueillement, où l'on eut le sentiment de cette unité, que nous voudrions tant voir si complète dans tous les domaines — dans tout ce qui touche à la Patrie. ÉCHOS NAISSANCES II nous a été particulièrement agréable d'ap- prendre l'heureuse naissance de Pierre Durillon, quatrième fils de Mme et M. Julien Durillon, Ingénieur à l'Imprimerie Robaudy. Nous formons les plus sincères voeux de bonheur pour le nouveau-né et adressons aux parents nos très vives félicitations. *** Nos voeux de bonheur pour Christiane, Marie, Jeanne, Catherine Riéhl, quatrième enfant du Docteur Pierre Riéhl, chirurgien-gynécologue et de Madame, née Wolff-Caty, auxquels nous présentons nos respectueuses félicitations. *** Il nous a été très agréable de connaître l'heureuse naissance de Gilbert, Jeanne, Elisa- beth, Antoinette Sud, fille de M. Sud et de Mme Sud, née Deloly. Nous nous associons à la joie de cette famille très sympathiquement connue dans le quartier de La Bocca et nous faisons des voeux pour le bonheur de cette jeune enfant. FIANÇAILLES On annonce les fiançailles de Mlle Francine Mourlan, fille de Mme et M. Joseph Mourlan, descendant d'une des plus anciennes familles de Cannes, avec le Docteur Marcel Gavault, fils de Mme et M. Albert Gavault, juge au Tribunal de Commerce. Nos meilleurs voeux. MARIAGE Nous présentons nos voeux de bonheur à M. Jean Bernard!, Docteur en Pharmacie et à Mme Jean Bernardi, pharmacien, née Eugénie Vial, qui ont été unis en l'Eglise Sainte-Marguerite à La Bocca. DÉCÈS Nous avons appris avec regret le décès, survenu à Châtelguyon, de M. Ernest Masséna, frère de M. Georges Masséna, Directeur adjoint de l'Hôtel Miramar, à Cannes. Les obsèques du regretté défunt ont été célé- brées à Châtelguyon. Nous présentons aux familles en deuil nos bien sincères condoléances. LA MORT DU COMMANDANT BERNARD LÉANDRI C'est un héros de la Grande Guerre qui vient de mourir à 74 ans. Le Commandant Bernard Léandri, qui était né en Corse, fut 13 fois blessé et gagna 33 cita- tions. Il était Grand Officier de la Légion d'Hon- neur et avait reçu la Croix de Guerre allemande pour son héroïsme reconnu par l'ennemi. Il avait dû quitter l'Armée et avait fait son Droit pour mieux servir ses camarades. Nous présentons nos condoléances émues à son neveu M. Léandri, agent général des "Auto- gaz Léandri", à Nice. LA RELEVE COMMENT SONT TRAITÉS LES OUVRIÉS FRANÇAIS EN ALLEMAGNE « L'ouvrier allemand saura traiter l'ou- vrier et l'ouvrière étrangère avec une cor- rection parfaite. La nourriture et le loge- ment sont organisés de fauon que toute la capacité de travail des étrangers soit vrai- ment utile à l'Allemagne. OEussi tous aiment» ils à venir travailler chez nous ». De ces paroles prononcées à Essen, devant les ouvriers des usines Krupp, par le gauleiter Saukel, directeur général de la répartition de la main-d'oeuvre, rapprochons ces deux déclarations — relevées parmi cent autres rendant le même son — qui nous apportent le témoignage vécu d ouvriers français travaillant en Allemagne. Celle-ci de M. André Sallier qui, ayant déjà exécuté un contrat d'un an, est reparti après un congé de repos de tois mois passé à Marseille : « J'ai travaillé là-bas avec des prisonniers qui sont bien traités. Je n'ai qu'à me louer de mes camarades allemands de travail et j'espère que, comme moi, beaucoup de Français comprendront où est leur devoir. » Celle-là extraite d'une lettre adressée à ses parents par un spécialiste électricien, M. Georget, de Ligueil (Cher) : « En partant volontairement pour l'Alle- magne, j'avais nettement l'impression que la presse avait quelque peu enjolivé la situation qui nous attendait dans le Reich et je pensais bien que la réalité m'apparai- trait moins agréable. « Mon erreur était complète, car dès les premiers contacts avec la population, les ouvriers et les ingénieurs, j'ai constaté avec plaisir que le plus sympathique et cordial qccueil nous était réservé à tous les points de vue. Par la suite, je n'ai pas été déau. Je ne regrette point ma décision ». M. PAUL DURAFOUR INTENDANT DE POLICE RÉGIONAL Nous nous associons aux manifestations de sympathie qui se sont déroulées à Nice à l'occa- sion de l'entrée en fonctions de M. Paul Durafour. Ce jeune fonctionnaire, qui a derrière lui de très brillants états de service, ne pourra que réussir dans ces délicates fonctions car il a fait preuve déjà dans des postes précédents et plus particulièrement à Montpellier, dont il arrive, de perspicacité, de fermeté et d'un intelligent équi- libre si nécessaire à ces fonctions délicates. En souhaitant la bienvenue à M. Durafour nous ne pouvons que l'assurer de notre modeste collaboration. NOUVELLES RESTRICTIONS DE LA CONSOMMATION DU GAZ Par décision de l'Ingénieur en Chef des Mines et afin de permettre de faire face à l'insuffisance actuelle des expéditions de charbons, les abonnés sont informés que toutes les attributions men- suelles sans exception sont réduites uniformément de 10%. Ce taux de réduction sera également applicable, sans autre avis, aux notifications qui découlent de l'arrêté de M. le Secrétaire d'Etat à la Pro- duction Industrielle en date du 15 mai 1942 et qui vont être incessamment adressées aux abonnés. Etant donné l'urgence de cette mesure, le pré- sent article tient lieu d'avertissement ; en consé- quence, il ne sera pas envoyé de notifications individuelles. JEAN MARÊZE, VIENT DE MOURIR Nous avons appris avec une vive peine la mort, à 38 ans, de Jean Marèze qui, sous ce pseudony- me, s'était fait déjà un nom dans les Lettres et dans le Journalisme. Jean Marèze, qui était Jean Carcopino, appar- tenait un peu à la Côte d'Azur. Il était le fils de Mme Vve Carcopino-Tusoli, veuve de l'ancien Conservateur des Hypothèques, le frère de Francis Carco, l'écrivain si connu, du Docteur Carcopino et de Mme Marcel Guérin. Il avait fait ses études au Lycée de Nice, avait débuté dans la carrière journalistique au Petit Niçois, puis s'était fait très vite un nom chez notre confrère parisien Paris-Soir. Jean Marèze sera très regretté par tous ceux qui l'ont connu.

Collection de journaux anciens - LA VOIE DU SAL UN CON ELITTOarchivesjournaux.ville-cannes.fr/dossiers/littoral/1942/... · 2006-07-26 · fice de ceux qui sont morts pour que la

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Page 1: Collection de journaux anciens - LA VOIE DU SAL UN CON ELITTOarchivesjournaux.ville-cannes.fr/dossiers/littoral/1942/... · 2006-07-26 · fice de ceux qui sont morts pour que la

LA VOIE DU SAL

UN CONQUI EST UN

FORMULE D'ARMISTICE

« Cependant, aujouidroit me dire — et, cegrave, au nom du pachauvinisme — que norir les yeux fixés surdes Vosges, parce quevons pas dans notre im_anotre cœur, dans notre volonté decombat, d'autres champs d'expan-sion ! On viendrait nous dire, au nomdu nationalisme, que la France doits'enterrer dans sa défaite, commedans un caveau de famille ! Je nepeux pas y croire et je vous crie :Le patriotisme, ce n'est pas cela.(Vifs applaudissements).

Il serait indigne d'un grand peuplebattu comme nous l'avons été, enjuin 1940, de ne pas vouloir prendresa revanche ; mais rien n'est plusopposé à l'esprit français, que l'obsti-nation maladive dans une revanchechimérique, irréelle, impossible. LaRevanche, c'est tout de suite qu'il fauty travailler, et il faut la prendred'abord sur nous-mêmes, car nousavons grand besoin de nous transfor-mer et de réformer à fond notre vieuxpays. Et puis, la Revanche, nous devonsla prendre dans le sens de l'Afrique,dans le sens des efforts qu'il nous fautfaire dès aujourd'hui, et qu'il nousfaudra faire demain, pour mainteniret pour développer, là-bas, jusqu'àl'infini, ce champ d'action et d'expan-sion de la France d'aujourd'hui et dela France de demain. »

C'est ainsi qu'a parlé M. Paul Marion.La presse quotidienne a ouvert toutes

larges ses colonnes au magnifique discoursprononcé, la semaine dernière, à Nice parle distingué Secrétaire d'Etat à l'Informa-tion.

A notre tour et malgré le retard, nousaurions voulu avoir plus de place pour citeren les commentant les plus beaux passagesde cette exhortation, mais cela nous estimpossible.

Il faut pourtant que nous demandions àtous ceux que nous connaissons, aux jeunespour qu'ils trouvent bien tracée leur lignede conduite, aux vieux pour qu'ils ne selaissent pas entraîner dans des chemins oùl'on s'égare, il faut que nous demandions ànos amis, à nos concitoyens, à nos hôtesde méditer sur les paroles profitables quenous insérons en tête de cette colonne.

C'est SUR NOUS-MÊMES D'ABORDque nous devons prendre une revanche.

Voilà ce qu'il fallait dire, voilà commentles enseignements du Gouvernement ac-tuel, sous la haute autorité du MaréchalPétain et du Président Laval, doivent nousêtre donnés.

Il ne s'agit plus de nous raconter desboniments flatteurs comme si la responsa-bilité de notre défaite n'appartenait qu'àquelques-uns. Nous avons tous notre partde culpabilité dans les événements si gravesqui ont meurtri la France, et c'est parceque nous reconnaissons TOUS nos erreursde faiblesse, de désintéressement, de mau-vaises intrigues, de basse corruption et biend'autres encore que nous devons tous nousemployer à remonter le courant, à luttercontre une désagrégation qui serait lesignal de notre avilissement définitif, denotre faillite totale.

On a toujours dit que la France avait eudes ressources infinies de redressement,d'héroïsme, de sursaut moral aux heuresles plus douloureuses de son histoire.

C'est très beau ! Mais il ne faut pas seconvaincre de cette vertu en attendant, lesbras croisés, l'heure du sauvetage.

Il faut s'aider pour qu'on nous aide, ilfaut surtout donner l'impression au mondeentier que nous ne sommes pas un peuplefini, un peuple qui sourit béatement à despromesses trompeuses et qui, par là, dénon-cerait son abrutissement incurable.

Nos jeunes valent mieux que cela et ilexiste encore beaucoup d'anciens qui selaisseraient vite reprendre par un grandmouvement énergique.

Alors créons-le tous, ce mouvement etpuisons dans ce mot d'ordre lancé par M.Paul Marion le vrai conseil, le seul quipuisse être entendu.

Jacques BUCHARD.

ELITTOFORTUNÉ ROBAUDY, FONDATEUR EN 1884

"ION ET RÉDACTION : 22, RUE HOCHE, CANNES « TELEPHONE 904-86IRE LITTÉRAIRE, MONDAIN ET SPORTIF DE CANNES ET DE L'ARRONDISSEMENT DE GRASSEdlclalres et Légales, les Avll des Tribunaux de Commerce, Acte de Société», Ventes et Cessions de Fonds de Commerce, etc. R.C. Cannes 4362

NUMÉRO 13.413 JEUDI 5 NOVEMBRE 1942 LE NUMERO : 75 CENT.

Voir en page 2

EN MARGE DU NOUVEAUSTATUT FAMILIAL

Les Cérémonies de la Toussaintà la Mémoire des Morts pour la France

Un doux soleil d'automne, brillantdans un ciel sans nuages, a pour la pre-mière fois depuis longtemps éclairé lesdeux journées de ces Fêtes du Souvenir.

Nous voudrions y voir un symbole:en ces années de conflits démesurés, cesFêtes nous portent à méditer sur le sacri-fice de ceux qui sont morts pour que laFrance vive. Nous voudrions que cesrayons de soleil soient le signe que leursacrifice n'aura pas été inutile ; quegrâce à eux, l'avenir de la Frances'éclaire aussi, et que tous puissent yvoir la réalité et la sûreté de son destin...

***

Dimanche^ au cimetière, devant lecarré du Souvenir Français se déroulaitune première cérémonie officielle.

A 10 heures arrivait le cortège offi-ciel, composé de M. Blanchardon, Mairede Cannes, entouré de son Conseil Mu-nicipal, et de MM. Arluc, ConseillerDépartemental ; Boucher, Président dela Légion ; Demarle, Inspecteur descadres ; Baudrand, délégué à l'actioncivique ; l'Amiral Donval, MM. Cos-cioli, Flory, Bévin, Tajasque, du Sou-venir Français ; M. Sicard, vice-pré-sident de la Chambre de Commerce ;M. Carpentier, Inspecteur primaire;M. Boupat, Commissaire de Police ;le Lieutenant de Gendarmerie Jomotte,etc . .

On notait également les membresdes diverses Associations nationales pa-triotiques nées des deux guerres, etl'Amicale Franco-Belge, qui déposaune gerbe aux couleurs de la Belgique.

Des couronnes furent déposées auxcarrés de la Marne, de Verdun, deChampagne ainsi que devant celui desCombattants de 39-40, tandis que leclairon sonnait "Aux Morts..."

A l'issue de la cérémonie du cime-tière, le cortège se rendit au Monumentaux Morts de Cannes, au pied duquelle Maire déposa une très belle gerbecravatée aux couleurs de la Ville...

Tout le jour, une foule recueillie necessa de se rendre sur les tombes desêtres chers disparus.

La Messe de la Croix-RougeLe Lundi 2 Novembre, le Comité de

Cannes de la Croix-Rouge Françaisefaisait célébrer à 10 heures, à Notre-Dame de Bon-Voyage une messe solen-nelle pour le repos de l'âme des Vic-times de la Guerre.

Le Médecin-Colonel Robert, prési-dent, M. Marcel Guise, vice-présidentet M. Proal accueillaient les person-nalités qui avaient répondu en nombreà leur appel.

M. André Robert, Conseiller muni-cipal, représentait le Maire de Cannes.On notait la présence de M. Arluc,Conseiller Départemental, MM. Méro,de Laval, Baudrand, Reymond, conseil-lers municipaux ; le président Boucher,le Capitaine Demacle, le Commandantde Touchet, de la Légion ; le GénéralClouet des Perruches, sub-délégué duSecours National ; le Colonel Tajasque,président du Souvenir Français ; M.Pinguet, Commissaire Central ; Boupat,Commissaire spécial ; le Lieutenant degendarmerie Jomotte ; MM. Gavault,Sicard ; M. Gazan, représentant desVieilles Familles Cannoises, e tc . .

A la tête d'un groupe de jeunes infir-mières, la Croix-Rouge était repré-sentée par la Colonelle Robert et laBaronne Baude. <

L'église, enfin, était comble. Toutesles classes de la population étaientmêlées dans la même pieuse pensée.

L'Archiprêtre Ghio officia et donnal'absoute. Il était entouré des AbbésChamblard, Francia, Thouvement, Dol-deroop, de Komès et Azas, Supérieurde Stanislas.

Un très beau programme musicalfut exécuté par l'Union Chorale, sousla direction de M. Munier, cependantque M. Albert Frommer tenait lesorgues.

***Ce fut une heure de recueillement, où

l'on eut le sentiment de cette unité,que nous voudrions tant voir sicomplète dans tous les domaines —dans tout ce qui touche à la Patrie.

ÉCHOSNAISSANCES

II nous a été particulièrement agréable d'ap-prendre l'heureuse naissance de Pierre Durillon,quatrième fils de Mme et M. Julien Durillon,Ingénieur à l'Imprimerie Robaudy.

Nous formons les plus sincères vœux debonheur pour le nouveau-né et adressons auxparents nos très vives félicitations.

***— Nos vœux de bonheur pour Christiane,

Marie, Jeanne, Catherine Riéhl, quatrième enfantdu Docteur Pierre Riéhl, chirurgien-gynécologueet de Madame, née Wolff-Caty, auxquels nousprésentons nos respectueuses félicitations.

***

— Il nous a été très agréable de connaîtrel'heureuse naissance de Gilbert, Jeanne, Elisa-beth, Antoinette Sud, fille de M. Sud et deMme Sud, née Deloly.

Nous nous associons à la joie de cette familletrès sympathiquement connue dans le quartierde La Bocca et nous faisons des vœux pour lebonheur de cette jeune enfant.

FIANÇAILLES

On annonce les fiançailles de Mlle FrancineMourlan, fille de Mme et M. Joseph Mourlan,descendant d'une des plus anciennes familles deCannes, avec le Docteur Marcel Gavault, fils deMme et M. Albert Gavault, juge au Tribunalde Commerce. Nos meilleurs vœux.

MARIAGENous présentons nos vœux de bonheur à M.

Jean Bernard!, Docteur en Pharmacie et à MmeJean Bernardi, pharmacien, née Eugénie Vial,qui ont été unis en l'Eglise Sainte-Marguerite àLa Bocca.

DÉCÈSNous avons appris avec regret le décès, survenu

à Châtelguyon, de M. Ernest Masséna, frère deM. Georges Masséna, Directeur adjoint del'Hôtel Miramar, à Cannes.

Les obsèques du regretté défunt ont été célé-brées à Châtelguyon.

Nous présentons aux familles en deuil nosbien sincères condoléances.

LA MORTDU COMMANDANT BERNARD LÉANDRI

C'est un héros de la Grande Guerre qui vientde mourir à 74 ans.

Le Commandant Bernard Léandri, qui étaitné en Corse, fut 13 fois blessé et gagna 33 cita-tions. Il était Grand Officier de la Légion d'Hon-neur et avait reçu la Croix de Guerre allemandepour son héroïsme reconnu par l'ennemi. Il avaitdû quitter l'Armée et avait fait son Droit pourmieux servir ses camarades.

Nous présentons nos condoléances émues àson neveu M. Léandri, agent général des "Auto-gaz Léandri", à Nice.

LA RELEVE•

COMMENT SONT TRAITÉSLES OUVRIÉS FRANÇAIS

EN ALLEMAGNE« L'ouvrier allemand saura traiter l'ou-

vrier et l'ouvrière étrangère avec une cor-rection parfaite. La nourriture et le loge-ment sont organisés de fauon que toute lacapacité de travail des étrangers soit vrai-ment utile à l'Allemagne. Œussi tous aiment»ils à venir travailler chez nous ».

De ces paroles prononcées à Essen, devant lesouvriers des usines Krupp, par le gauleiterSaukel, directeur général de la répartition de lamain-d'œuvre, rapprochons ces deux déclarations— relevées parmi cent autres rendant le mêmeson — qui nous apportent le témoignage vécud ouvriers français travaillant en Allemagne.

Celle-ci de M. André Sallier qui, ayant déjàexécuté un contrat d'un an, est reparti après uncongé de repos de tois mois passé à Marseille :

« J'ai travaillé là-bas avec des prisonniersqui sont bien traités. Je n'ai qu'à me louerde mes camarades allemands de travail etj'espère que, comme moi, beaucoup deFrançais comprendront où est leur devoir. »

Celle-là extraite d'une lettre adressée à sesparents par un spécialiste électricien, M. Georget,de Ligueil (Cher) :

« En partant volontairement pour l'Alle-magne, j'avais nettement l'impression quela presse avait quelque peu enjolivé lasituation qui nous attendait dans le Reichet je pensais bien que la réalité m'apparai-trait moins agréable.

« Mon erreur était complète, car dès lespremiers contacts avec la population, lesouvriers et les ingénieurs, j'ai constaté avecplaisir que le plus sympathique et cordialqccueil nous était réservé à tous les pointsde vue. Par la suite, je n'ai pas été déau.Je ne regrette point ma décision ».

M. PAUL DURAFOURINTENDANT DE POLICE RÉGIONALNous nous associons aux manifestations de

sympathie qui se sont déroulées à Nice à l'occa-sion de l'entrée en fonctions de M. Paul Durafour.

Ce jeune fonctionnaire, qui a derrière luide très brillants états de service, ne pourra queréussir dans ces délicates fonctions car il a faitpreuve déjà dans des postes précédents et plusparticulièrement à Montpellier, dont il arrive, deperspicacité, de fermeté et d'un intelligent équi-libre si nécessaire à ces fonctions délicates.

En souhaitant la bienvenue à M. Durafournous ne pouvons que l'assurer de notre modestecollaboration.

•NOUVELLES RESTRICTIONS

DE LA CONSOMMATION DU GAZPar décision de l'Ingénieur en Chef des Mines

et afin de permettre de faire face à l'insuffisanceactuelle des expéditions de charbons, les abonnéssont informés que toutes les attributions men-suelles sans exception sont réduites uniformémentde 10%.

Ce taux de réduction sera également applicable,sans autre avis, aux notifications qui découlentde l'arrêté de M. le Secrétaire d'Etat à la Pro-duction Industrielle en date du 15 mai 1942 etqui vont être incessamment adressées auxabonnés.

Etant donné l'urgence de cette mesure, le pré-sent article tient lieu d'avertissement ; en consé-quence, il ne sera pas envoyé de notificationsindividuelles.

JEAN MARÊZE, VIENT DE MOURIRNous avons appris avec une vive peine la mort,

à 38 ans, de Jean Marèze qui, sous ce pseudony-me, s'était fait déjà un nom dans les Lettres etdans le Journalisme.

Jean Marèze, qui était Jean Carcopino, appar-tenait un peu à la Côte d'Azur. Il était le fils deMme Vve Carcopino-Tusoli, veuve de l'ancienConservateur des Hypothèques, le frère deFrancis Carco, l'écrivain si connu, du DocteurCarcopino et de Mme Marcel Guérin. Il avaitfait ses études au Lycée de Nice, avait débutédans la carrière journalistique au Petit Niçois,puis s'était fait très vite un nom chez notreconfrère parisien Paris-Soir.

Jean Marèze sera très regretté par tous ceuxqui l'ont connu.