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Colombie CHANTS DES LLANEROS DU CASANARE Colombia LLANEROS SONGS OF CASANARE CANTOS LLANEROS EN CASANARE

Colombie. Chants des Llaneros du Casanare

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Page 1: Colombie. Chants des Llaneros du Casanare

Colombie

CHANTS DES LLANEROS DU CASANARE

Colombia

LLANEROS SONGS OF CASANARECANTOS LLANEROS EN CASANARE

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Collection fondée par Françoise Gründ et dirigée par Pierre Bois

Enregistré de 1995 à 2003 au Casanare, Colombie, sous la direction de Cachi Ortegón etOrlando “Cholo” Valderrama. Notice et photographies, Cachi Ortegón. Traduction anglaise,Frank Kane. Adaptation française, Pierre Bois. © et 2011 Maison des Cultures du Monde.

Les enregistrements sont extraits de Raíces y Frutos de la música llanera en Casanare, antholo-gie en cinq disques produite par le gouvernement du Casanare (2003).

INEDIT est une marque déposée de la Maison des Cultures du Monde (fondateur Chérif Khaznadar – direction Arwad Esber).

1. Cantos de trabajo (trad.) ................................................................................ 2:232. Coplas por Ana (corrido - trad.) ...................................................................... 3:013. Caracoles (pasaje - trad.) ................................................................................. 4:114. El soldado obediente o Los llanos resistentes (corrido - trad.) ...................... 4:185. Perro de agua (golpe - trad.) .......................................................................... 2:336. Aquí me paro a cantar (zumba que zumba - trad.) ........................................ 4:537. Tres caños (pasaje - trad.) ............................................................................... 4:008. Chipola charteña (instrumental - golpe - trad.) ............................................... 2:569. Madrugada de ordeño (trad.) ........................................................................ 6:15

10. La vaca (golpe - trad.) ..................................................................................... 3:3811. El corrido de Vigoth (corrido - trad.) .............................................................. 6:2312. La guerra de los mil días (corrido - Carlos Encinosa “Cuchuco”) .................... 3:3613. Mango verde (pasaje - trad.) ........................................................................... 5:4514. Pompeyo y Don Domingo (pajarillo - Querubin Rivera) .................................. 4:5215. Yo soy la estampa del llano (corrido - Dolly Salcedo) ..................................... 3:1516. Contrapunteo (hijo de la guacharaca - trad.) .................................................. 1:4417. Décimas del queredor (corrido - trad.) ........................................................... 3:3718. Bamba (golpe - trad.) ...................................................................................... 7:57

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AVEC | WITH | CON:

Chant | Vocals | Voz Héctor Julio Belisario, Carlos Cordero, Tirso Delgado, Shery Díaz, Víctor Espinel, Janeth Espinoza,Gregorio Flórez, Pedro Flórez, Joaquín Hunda, Gabriel López, Clemente Mérida, Alfonso Niño, CésarPadilla, Joaquín Rivera, Félix Rodríguez, Lorgio Rodríguez, Ricaurte Rodríguez, Dolly Salcedo, ManuelSánchez, Villamil Torres, Orlando “Cholo” Valderrama, Orlando Vega.

Bandola Héctor Julio Belisario, Pedro Flórez, Joaquín Hunda, Gabriel López, Clemente Mérida, José Ortíz, Luis Oliverio Pan, Manuel Antonio Sánchez.

Cuatro Reinaldo Avella, Mary Isabel Belisario, José Ángel Gualdrón, Edilberto Humos, Alfonso Hunda, Elmer Mérida.

Bandolón Ricaurte Rodríguez.

Bandolín Leonaldo Álvarez.

Maracas Gildardo Aguirre, Guadalupe Barragán, Gabriel Belisario, Victor Espinel, Gregorio Flórez, William Mojica, Cachi Ortegón, Félix Rodríguez.

Basse | Bass | Baja Rubén Darío Rondón.

Bandolón

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Les Llanos s'étendent sur 500.000 km2 àtravers l'est de la Colombie et le sud du

Venezuela. Ils sont bordés par la jungle, lefleuve Orénoque et la chaîne des Andes.Dans ces savanes plates et chaudes soumisesà l'alternance des saisons sèches et humides,vivent deux millions et demi de personnesqui se définissent fièrement commeLlaneros.La culture des Llanos est un mélange d'in-grédients divers. Tout d'abord une forte pro-portion de sang indigène qui s'exprime parune connaissance intime de l'environne-ment naturel et un souci constant de ses res-sources. S'y ajoutent une part de sang afri-cain, qui décroît à mesure que l'on avancevers l'ouest, et l'apport colonial européenavec l'élevage du bétail, la pratique de lalangue espagnole et de la religion catho-lique. Mais tous ces ingrédients se sontdécantés, adaptés et enrichis sous l'influencede l'environnement. Depuis trois cents ans,les habitants des Llanos se considèrentcomme un peuple singulier, épris dequelques valeurs : liberté, courage et indé-pendance. Ces cavaliers invincibles jouèrentun rôle majeur dans la lutte pour l'indépen-dance et dans plusieurs révolutions natio-

nales. On les appelait parfois les Centaures.Il ne faut pas se laisser abuser par l’image ducavalier solitaire vagabondant avec son che-val à travers la plate immensité de la savane.Les Llaneros ont en effet un remède à la soli-tude, le chant.Il est là, dans le silence brisé par le souffledu vent, le ramage des oiseaux, le trot d'unpoulain ou le balancement d'un hamac.C'est un berger qui lance son appel sur unepiste ou dans les champs ; un éleveur quichante tout en trayant ses vaches dans unecour de ferme ; une poésie murmurée àl'oreille, dans l'intimité. La conversation setient sur un ton aigu, avec des accents sin-guliers, des mots tonitruants et des intona-tions mélodieuses. Dans un couple, c'estune sérénade, un madrigal ou un pasajeenivrant. En groupe ce sont les prières etles rosaires d'une veillée funèbre mais aussiles parrandos ou joropos, fêtes accompa-gnées de viande grillée et de vin, de poésieet de musique avec leurs golpes, pasajes,pajarillos, leurs contrapunteos où se mesu-rent les poètes improvisateurs, leurs corri-dos interminables qui relatent l'histoireépique des Llanos et, bien sûr, la danse, lejeu, le plaisir.

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ColombieCHANTS DES LLANEROS DU CASANARE

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Le chant rappelle le Llanero à sa terre, à sonpeuple, à sa femme et à son âme. Le chant n'estpas seul, des instruments à cordes pincées l'ac-compagnent. Ces instruments d'origine espa-gnole ont été « llanérisés », ce sont le petit cua-tro à quatre cordes, la bandola à la caisse pirifor-me, la grande guitare bandolón, la mandolinebandolín et la harpe, arpa llanera, quoiqu’ellesoit très peu présente dans la tradition duCasanare. Les maracas, d'origine indigène, don-nent le rythme. Les formes sont un amalgamed'apports multiples encore peu étudiés, valses etfandangos, ballades chantées, polyrythmiesafricaines et décimas espinelas (dizains). Jusqu'au milieu du siècle dernier, les Llanoscolombiens formaient une frontière inté-rieure, sous-développée, dont la populationéparpillée et privée de moyens de communi-cation se consacrait uniquement à l'élevage.Depuis, l'attraction de la capitale et la cultu-re de masse érodent ce monde traditionnel.Au Casanare – l'un des huit départements desLlanos de Colombie – l'introduction du joropode harpe vénézuélien, composé et joué par desartistes professionnels, va séduire les jeunesgénérations et rapidement supplanter la“musique de cordes” traditionnelle pour ban-dola et guitares. La professionnalisation de lamusique, le changement dans les modes detransmission du savoir musical vont imposerle modèle musical des Llaneros vénézuéliensdans les concerts, les festivals, l'enseignementet le disque, au détriment des formes qui fontla richesse de la musique locale.

Soutenue par les media locaux, ranimée parles festivals, les parrandos et les bals qui setransforment en grands spectacles, lamusique llanera se répand à travers tous lesLlanos depuis le Venezuela jusqu'aux terri-toires andins de Colombie, dans un mouve-ment où la quête des opportunités commer-ciales le dispute à l'exploration de nouvellesvoies créatrices. Quelques enclaves cependant, comme lamunicipalité de Maní, préservent leur tradi-tion musicale tandis que d'autres, à partird'un substrat commun, la concilient avec lejoropo de harpe dans une forme mieux adap-tée à la compétition commerciale.Cette compilation illustre la diversité decette tradition musicale et son rôle dans lacommunauté. Il ne s'agit pas d'une musiqueen voie de disparition, connue seulement dequelques vieux, mais d'une musique vivan-te, jouée et chantée par des hommes et desfemmes de tous âges. Ici, rien n'est artificiel.C'est la musique du Casanare telle que lesgens la jouent et la chantent.Cette culture est celle d'une société pastora-le de tradition orale. Elle ne s'est pasconstruite sur l'architecture ou la sculpture.Son chef-d'œuvre, c'est la musique car elle apermis de conserver des valeurs, des mythes,une langue, des manières de vivre, de pen-ser, de parler et de raconter des histoires.Elle est une source de connaissance et unfacteur de cohésion sociale essentiel.Aujourd'hui, alors que la vie change rapide-

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ment dans les Llanos – particulièrementdepuis les années 80 du fait de la violence,du pétrole, de l'industrie agro-alimentaire –

ce monument musical reflète la beauté sau-vage d'un peuple qui manifeste sa résistanceculturelle et refuse de se soumettre.

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Pedro Flórez en train de traire une vache

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1. CANTOS DE TRABAJOLes chants de travail constituent un héritagecommun à tous les peuples de pasteurs dumonde pour calmer le bétail. Dans lesLlanos, ce sont principalement des chantsde cabrestero1 et de traite. Étudiés dès le XVIIIe siècle, ils sont malheu-reusement tombés en désuétude dans lasavane. Leurs formes musicales demeurentcependant une source d'inspiration pour lesmusiciens et les compositeurs. Ce sont des strophes indépendantes, chan-tées a cappella, où se mêlent des cris, des sif-flets, des interjections, etc. Les mélodies sontlibres et ne dépendent que de l'inspiration dechaque chanteur.

a) Chants de cabrestero

Pedro Flórez :Je suis celui qui passeDu côté à la tête [du troupeau]Pour écouter les forríos2

Sur le cheval du cabrestero.

Tirso Delgado :Je ne veux pas qu'il aille à la messe,Ni qu'il sorte,Je ne veux pas que tu boives du vin,Là où les hommes le boivent.

Alfonso Niño :En rang, bétail bruyantEt oublie ta savane.Au cheval, le jarret,Au taureau féroce, le poncho de laine.

Orlando “Cholo” Valderrama :La lune dit à la rivièreDe ne pas noyer l'étoile du soirCar les Sept Chèvres3

Attendent un “Je t'aime”.

b) Chants de traite

Tirso Delgado :La loutre4 et Resedad Se mirent ensembleMais il ne me semble pasQue l'une vint et l'autre pas.

Pedro Flórez :Je suis celui qui passeDu salon à la cuisineTenant des fleurs dans son bec Et dans ses ailes, des œillets.

Orlando “Cholo” Valderrama :O matin, matin,Qui viens avec l'aurore,Ta brise pure et fraîcheAgite les branches des palmiers royaux.

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1. Vacher à cheval qui chante et siffle pour entraîneret guider le troupeau.

2. Bruit que font les chevaux en s'ébrouant.

3. L’amas stellaire des Pléiades.4. Lontra longicaudus.

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2. COPLAS POR ANA (corrido – trad.)Gregorio Flórez, chantLuis Oliverio Pan, bandolaEdilberto Humos, cuatroGildardo Aguirre, maracas

Le corrido llanero a trois sources distinctes.Le roman médiéval, l'adaptation et le déve-loppement de thèmes européens anciens etenfin les jácaras5, décimas6 et autres coupletsmélangés. On choisit tout d'abord la rimeprincipale – ici “ANA” – puis on construitsur des thèmes distincts des séries de quatre,six, ou dix vers, voire plus, en mélangeantde vieilles chansons espagnoles avec desparoles llaneras.

J'ai la tête videComme une outre.Avec ma poitrine je fais une tour,Avec ma voix, une cloche,Sur ma terre et ailleurs Je fais ce que je veux.Quand j'étais à Parroquia7

Une habitante m'a dit :“Regarde, tu es noir, laidEt ton sang, si léger,Je veux t’avoir Vingt-quatre heures dans mon lit”.Même chanter me rebuteComme une chemise de laine,

Ça me dégoûte commeL'amour avec une cousine germaine.Jeune fille, quitte cette porteProfite de la lumière du soleil ;Si tu es un chasseurTu sors le matin,Dans les reflets du soleilLes iguanes se réchauffent ;Patron, mets-toi ici contre moiPour donner du bâton à cet iguaneEt lui faire chercher la grotteOù sa mère l'a enfanté.Avec un air souriantJe trompe une jolie femme,Je donne quatre pesos à Rosa,Je donne quatre pesos à Juana,Quatre pour dormir,Quatre pour tuer l'envie.

Mon premier amourFut une femme d'El Cusiana.Je mettais ma main sur sa poitrineEt en retirai une pelote de laine,Trente couverturesEt quarante édredons.Je la prends, je la prendsPour dormir dans la savaneLe matin aussi je la prends J'aime ça aussi,Et sinon je la laisse là-basAvec mon poncho sur le dos.

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5. Sorte de ballade comique et facétieuse.6. Dizains sur des thèmes moraux, sociaux, lyriques…

7. Ancien nom de Trinidad dans le Casanare.8. Région orientale du Venezuela.

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J'ai fait sermentDe ne pas retourner au Guayana8

Car ils réunissent des hommesPour l'armée de vétérans.

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Gregorio Flórez

3. CARACOLES (pasaje – trad.)Ricaurte Rodríguez & Víctor Espinel, chantGabriel López, bandolaReinaldo Avella, cuatroFélix Rodríguez, maracas

Chanter “par les lettres”, ici sur l'assonanceá-ar-as, était une forme courante de contra-punteo dans les parrandos et les veillées. Surla musique d'un golpe ou d'un pasaje tradi-tionnels, comme Los Caracoles, les poèteschanteurs montraient non seulement leurtalent d'improvisateur, mais aussi leurimmense répertoire de vers sur une rimedonnée et leur capacité à les ressortir au bonmoment. On disait de ces chanteurs qu’ils“possédaient beaucoup de paroles”. Les

séquences sont de quatre, six ou huit vers,incluant des répétitions, des clichés et desrefrains.

Ricaurte Rodríguez (parlant d'une femme) :Je l'enlève, je l'enlève,Car je suis venu pour l'enleverEt que celui qui s'en arroge le droitVienne me l'enlever à son tourPour lui donner cinq cents coups de pistoletEt cinq cents coups de poing.

Víctor Espinel :Tandis que je sellais mon cheval,Elle se mit à pleurerAlors, pleurant avec elle Je retirais la selle.

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Ricaurte Rodríguez :Ils me disent de ne pas pleurer,Donc je ne le ferai pas.Je n'ai qu'une vieEt ils veulent me l'ôter,Cette penséeMe donne à réfléchir.

Víctor Espinel :Celui qui vole le grand mortier de bois,Ou bien la meule à grainOn ne devrait pas le traiter de voleurMais dire qu'il ferait un bon débardeur.

Ricaurte Rodríguez :La bandola et les maracasNe m'engraissent pas. Tout au plaisir de chanter,Quand j’ai finiJe dis adieu et je m'en vais.

Víctor Espinel :De la tortue, les œufs,De l'iguane, le double menton,Du cheval, la course,Du taureau, l'encornage,De la femme, la tendresse,Et de l'homme, l'amitié.Je suis l'ami des hommes,Par devant et par derrière.

Ricaurte Rodríguez :Demande-lui de vérifier,Demande-lui la vérité,Si la banane verte tache…Il est temps de couper [l'enregistrement],Tout au plaisir de chanterJ'oubliais que le temps passe.

Víctor Espinel :Écoute-moi Chiribico, Comment vas-tu ?Je n'ai pas pu venir hierEt je n'ai pas pu retirer l'appât....

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Victor Espinel

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4. EL SOLDADO OBEDIENTE / LOS LLANOSRESISTENTES (corrido – trad.)Victor Espinel, chantRicaurte Rodríguez, bandolónReinaldo Avelloa, cuatroFélix Rodríguez, maracas

La violence qui secoua les Llanos entre 1948et 1953 et ses suites entraînèrent une trèsforte résistance chez les Llaneros. Des unitésde guérilleros se formèrent pour luttercontre l'agression gouvernementale. Larésistance fut aussi culturelle ; plusieurs cor-ridos chusmeros (litt. “voyous”) racontent lesévénements de la guerre, illustrent l'étatd'esprit général et participent au sentimentde cohésion des Llaneros. El soldado obedien-te est très connu au Casanare, plusieurs ver-sions ont été enregistrées et on en trouve desfragments dans des enregistrements com-merciaux. Certains pensent que l'auteur enest Guadalupe Salcedo, le héros de la “révo-lution” llanera (cf. aussi plages 11 et 15).La “voix corrido”, ici, englobe non seulementce genre de composition mais égalementd'autres formes du joropo. L'accompagnementest assuré par le bandolón, une grande guitareà quatre doubles cordes.

Aujourd'hui je vais enregistrerComme un soldat obéissant.J'improvise mes chansonsSelon mon humeur,Je suis peu instruit

Mais intelligent,Le gouvernement me persécuteMais je ne dois rien à personne.La révolution du Llano,C’est cela :Mille hommes, Un capitaine et un lieutenant,Des médecinsEt leurs douces infirmières,Des experts en la matièreUne pratique excellente, Un colonel d'éliteL'homme idéalPour diriger le mouvementUne science achevéePour livrer dans le LlanoUn combat acharné.

Tous veulentQue la guerre éclate,Combattre au corps à corpsPlutôt que de tuer des innocents.Oh, pauvres créatures !Tant de petits enfants innocentsLà, qui souffrent d'amertume.Comme on le dit toujours,Je vis tranquillementJe ne me plains pas de mon sort,Caracolant à travers le Casanare,Armé jusqu'aux dents,Au Casanare je suisUn homme comblé,Je monte de bons chevauxComme un cavalier intrépide

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Et je fume ce qu'il y a de mieuxComme les bonnes cigarettes,J'ai aussi des femmesEt de la gnôle,Et quand je vais dans les villagesOn me donne un bon casse-croûteCar ça compte beaucoup, le plaisirC'est tout le charme de la vie,Voir arriver les troupes,Combattre sur le front,

[Pour] le symbole de cette libertéÀ laquelle nous tenons,Car un soldat de la chusma9

Peut se battre à un contre sept.Quand résonne la mitrailletteC'est que l'on charge.Mais voici la fin du corridoIl raconte exactement Ce dont est capable un LlaneroLorsqu'il combat résolument.

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9. Littéralement : racaille. Nom donné aux guérilleros des Llanos.

5. PERRO DE AGUA (golpe – trad.)Gabriel López, chant et bandolaReinaldo Avella, cuatroFélix Rodríguez, maracas

C'est une des plus anciennes pièces de lamusique llanera. Sa structure en quatremesures la place dans la catégorie des golpes.Perro de agua est le nom llanero de la loutregéante (Pteronura brasilensis) dont le crid'alarme, “jau, jau”, est chanté comme unétrange accompagnement.

Si la loutre géante me mordJ'irai mourir à la rivièreC'est ce que disent les gens. La loutre m'a mordu.Jaujau, jaujau, jaujau, jaujau.

Gabriel López

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La loutre géante est morteLà-bas dans le ravin.Je ne l'ai pas vue mourirMais j'ai vu les charognards.Jaujau, jaujau, jaujau, jaujau.

La loutre géante est morteLà-bas dans le ravin.Je ne l'ai pas vue mourirMais j'ai vu son squeletteJaujau, jaujau, jaujau, jaujau.

Si la loutre géante me mordJe descendrai dans le canyon pour mourirC'est ce qu'on dit.La loutre géante m'a blessé.Jaujau, jaujau, jaujau, jaujau.

La loutre géante m'a morduLa paume de la main.S'ils ne me croient pas,Qu'ils regardent couler le sang.Jaujau, jaujau, jaujau, jaujau.

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6. AQUÍ ME PARO A CANTAR (zumba quezumba – trad.)Gregorio Flórez, chantLuis Oliverio Pan, bandolaJosé Ángel Gualdrón, cuatroFélix Rodríguez, maracas

El Zumba que Zumba est le golpe idéal pourdonner libre cours à la poésie et c'est l'un desplus utilisés dans les joutes verbales.Gregorio Flórez “Cholagogue” se surpasseici, mélangeant des vers libres à un fragmentde corrido chusmero : Liberales de Colombia.Enfin, il attaque parfois les dernièresmesures de Zumba que Zumba. Cette libertéde ton du chanteur llanero a pour ainsi diredisparu à cause des dogmes actuels en matiè-re d'interprétation.

Ici je m'arrête de chanterAu pied de ce guitarrón

Dont la corde est dehors,Et le son dedans.Je suis comme la farine de maïsAvec peu, on fait beaucoupJe suis comme de l'eau-de-vie Qui se bonifie avec l'âge,Achète ce que je te vends,Quelques bonnes fermes,Un rubis, une émeraude,Un douloureux chagrin,C'est mon cœur qui souffreSous ton balcon.Hier, je suis venu chez toiEt tu m'a jeté un citron.Ne sois pas si hautaine[Voici] une garantie de valeur Regarde l'arbre le plus haut Le vent fait tomber ses fleurs,Les feuilles de l'arbre abattuSont les jouets du vent.Je ne lâcherai pas une parole

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Si je n'occupe pas la place.Qui a vu un macaque à la messe, Un singe hurleur dans un défilé,Qui a vu la cuisinièreDanser avec une ceinture,Un niguatoso10 danser,Un ivrogne dans un feu de bois,Le travail d'un flemmardDans la maison d'un bosseurEt une fêtardeAvec un pleurnicheur.De la poule Elle a la poitrine et l'aile,Des jolies femmes Les oreillettes.Car si je n'ai pas de barque,Ni de bouvillon à Tocorón,J'ai une négresseQui a le cœur malade.D'ici je voisLe petit ourlet de ta camisole,Ma bouche salive,Mon cœur palpite,Mon pancréas sauteComme un poulain.

Après être monté au ciel,Sur la dernière marcheJe me suis rappelé que j'avais laisséUne banane topocho dans le four,

Une topocho coûte cherC'est tout le problème.J'en ai assez de demander,Personne n'est de mon avis :Comment tirer une mule,Comment tirer un poulain,Comment mettre une cordeAu cou d'un veau à la mamelle.Pour le taureau c'est la corde,Pour le cheval, la prière,Pour les jolies femmesUn langage clair.Sur la rive, il attrape un poisson-chatAu milieu, il y a une torche vaillante11

Et le crétin ne peut pas la ferrer Il a beau pêcher dans le banc de poissons,Il a beau lancer le hameçonVers la gueule de la torche vaillanteLe crétin fondcomme un morceau de savon.Avec la femme du crétinOn attrape un frelon.Dans l'agave, j'ai un coq de combatjiro, pinto, marañon12,Ce qu'il ne fait pas avec son ergotIl le fait avec sa grande aile. Si les enfants tournent malC'est la faute de leurs parents.Le leader Eduardo MartínezIls le tuèrent traîtreusement

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10. Un homme souffrant d'une trombiculidose, maladie parasitaire qui affecte les pieds.11. Grand poisson-chat, Brachyplatystoma Vaillanti.12. Trois types de plumage des coqs de combat.

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Dans les savanes d'Arauca,De la vibrante Arauca,Don Santos ParalesÉtait l'un des criminels ;Mais le cacique ParalesA commis une erreur.Il pensait pouvoir engloutir de la guimauveEt il s'est transformé en savon ;En jouant les intrépides Il a perdu jusqu'au désir.Pour lui sauver la vie

On l'envoya en avionDans une clinique spécialeOù il y avait le meilleur docteur.Maintenant quelque chose lui manqueDans le pantalon :Les deux jambes, amputéesLors de l'opération.Aujourd'hui il porte des béquillesCette fripouille de maquignon.Ouvre les yeux, Tomás JaraCesse d'être un crapaud servile.

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7. TRES CAÑOS (pasaje - trad.)Héctor Julio Belisario, chant et bandolaMary Isabel Belisario, cuatroGabriel Belisario, maracas

Les pasaje sont des formes musicales pluslentes que les golpe et leurs textes sont pluslyriques. En général chaque pasaje possède untexte unique, mais il n'en a pas toujours étéainsi. D'anciens pasaje comme Tres Caños pou-vaient être chantés sur des textes différents.Le fait que des femmes jouent des instru-ments n'est pas rare, en particulier dans lesfamilles de musiciens où le père chante etjoue avec ses fils et ses filles. C'est le cas chezles Belisario où Mary Isabel tient le cuatro,l'instrument qui trompe la solitude duLlanero. Cette petite guitare a quatre cordesen nylon accordées La1, Ré2, Fa#2, Si1 etjouées rasgueadas, en battements.

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La musique me rend triste,Le chant me donne le cafard Je vis loin de toiDans une campagne désolée ;L'homme qui rôde la nuitConnaît le bien et le mal,Il sait où le taureau beugle, Où le cheval hennit,Il sait quand les gens Du voisinage se lèvent.Je prie DieuEt la Vierge du RosaireQu'on ne me laisse pas mourirComme un cheval, De la derrengadera13

Ou des vers.Je ne chasse pas le dendrocygne à ventre noir14

Dans les lagunes,Je vais à la grande fosse Pour tirer le dendrocygne bicolore15.

Je n'aime pas la goyaveQui a été picorée par les canaris,Je n'aime pas les femmesQui ont plusieurs amants,Je dois la voir seuleDans un lieu isoléPour l'enlacer comme une lianeEt lui gratter le dos.Les filles d'aujourd'huiNe m'intéressent pasCar elles ont une odeur de sourisQui trouble mon chat.

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Mary Isabel Belisario

13. Trypanosomiase équine causant une paralysie fatale.14. Dendrosygna autumnalis.15. Dendrosygna bicolor.

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8. CHIPOLA CHARTEÑA (golpe – trad.)Héctor Julio Belisario, bandolaMary Isabel Belisario, cuatroGabriel Belisario, maracas

La Charte est un affluent de la Cusiana, aucentre du Casanare. Ses rives, et plus généra-lement la ville de Maní, sont un prodigieuxnoyau de conservation de la tradition musi-

cale llanera, en particulier dans certainesfamilles comme les Belisario, Flórez,Guayabo, Caicedo, Ávila and Lara.Les Belisario jouent ici une version particu-lière d'un golpe llanero mentionné dès leXIXe siècle, La Chipola. La bandola llanera estun petit luth en forme de poire. Ses quatrecordes en nylon sont jouées avec un plectreet accordées La1-Ré1-La2-Mi1.

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9. MADRUGADA DE ORDEÑOCes chants de traite ont été enregistrés unmatin dans l'enclos d'une petite ferme près deYopal. Ils sont accompagnés de phrases, decris, de noms de vache, de claques sur la crou-pe, des bruits de la circulation, du mugisse-ment des veaux, de chants d'oiseaux, du bruitdu lait coulant dans la calebasse et de cettedernière quand elle se brise.

Víctor Espinel :La petite vache Mensajera,Est une vache à lait,Qui remplit la calebassePuis s'en va pour [nourrir] son veau.

Manuel Sánchez :Je ne suis pas un poteau de ferAuquel on attache un moteur.

Donne-moi du petit-lait Avant que le soleil ne me laisse,Car je m'en vais dans la jungleJe vais être un feu de bois Pour rôtir un tatou16

Et soigner mes reins.

Víctor Espinel :J'ai aimé une belle femmeEt aujourd'hui la chance m'abandonne,D'avoir aimé cette ingrateAvec tant d'ardeur.

Manuel Sánchez :Je suis bien malheureuxAvec cette femme ventripotente,Quand elle vient dire “bonjour”C'est sa bedaine qui apparaît.

16. Dasypodidae novemcinctus.

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Víctor Espinel :Brodeuse, toi qui brodesDoucement avec le fil de soie,Brode mon cœur Délicatement, sans me faire souffrir.

Manuel Sánchez :Aimer avec dédain,Je l'ai vu dans l'engagement :Pourquoi disent-elles “oui”Ces femmes qui ont déjà un maître ?

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10. LA VACA (golpe – trad.)Clemente Mérida, chant et bandolaElmer Mérida, cuatroVictor Espinel, maracas

Dans les parrandos des Llanos, La Vaca estune pièce qui alterne avec la danse du joro-po en couples séparés. Elle accompagne unjeu chorégraphique et une pantomime danslaquelle la femme, imitant une vache, char-ge son partenaire qui la combat comme untorero. Le chanteur commente les péripétiesde cet affrontement.

La vache mugitDehors dans la courAttendant que les Llaneros sortentEt l'attachent.Elle semblait valser,Elle semble valser,Il semblait la détacher,Il semble la détacher,Elle semblait le charger,Elle semble le charger,Il semblait se battre avec elle,Il semble se battre avec elle.

Combien coûte une vache ?Quatre pesos et un cuartillo,Je lui donnerai quatre pesosPour la vache et le bouvillon.Elle semblait valser,Elle semble valser,Il semblait la détacher,Il semble la détacher,Elle semblait le charger,Elle semble le charger,Il semblait se battre avec elle,Il semble se battre avec elle.Il semblait l'attraper au garrot,Il semble l'attraper au garrot,Il semblait l'assommer,Il semble l'assommer

Combien coûte une vache ?Quatre pesos et un demi real,Je lui donnerai quatre pesosPour la vache et l'enclos.Elle semblait valser,Elle semble valser,Il semblait la détacher,Il semble la détacher,Elle semblait le charger,

Page 19: Colombie. Chants des Llaneros du Casanare

Elle semble le charger,Il semblait se battre avec elle,Il semble se battre avec elle.Il semblait la briserIl semble la briserIl semblait la dompterIl semble la dompter.

La vache, chaque jourCasse sa longe.Si cette vache ne s'apprivoise pasJe vais la vendre.Elle semblait valser,Elle semble valser,Elle semblait le charger,Elle semble le charger,Il semblait se battre avec elle,Il semble se battre avec elle.Elle semblait l'encornerElle semble l'encorner.

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Clemente Mérida

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11. EL CORRIDO DE VIGOTH (corrido – trad.)Lorgio Rodríguez, chantLeonaldo Álvarez, bandolínEdilberto Humos, cuatroGuadalupe Barragán, maracas

La construction littéraire de cette pièce estremarquable. Le pathos des images, l'utilisa-tion de la voix, le déploiement dramatiquede l'action, les dialogues, la précision histo-rique du récit, un épisode du conflit de1948-1953, et sa morale font de ce corridoune pièce inoubliable. On y voit apparaîtrele personnage de Guadalupe Salcedo (photode gauche) dont il sera question plus lon-guement dans un autre corrido : Yo soy laestampa del Llano (plage 15).

– 20 –Lorgio Rodríguez

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En général, les corridos llaneros gardent lamême rime sur les vers pairs tout au long dutexte. El Corrido de Vigoth commence par desrimes doubles dans les deux premiers qua-trains, puis passe aux assonances e-o et e-a,sans toutefois se départir de sa grande qualitépoétique.Ici le cuatro et les maracas accompagnent lebandolín, sorte de mandoline à quatredoubles cordes métalliques, pincées avec unplectre, et accordées sur Sol-Ré-La-Mi.

J'ai la tâche agréableDe vous raconter une histoireQui, selon ma pauvre mémoireEst véridiqueDu début à la fin.Je vous raconterai ce dont je me souviensSur ceux qui faisaient la fêteAvec les gens de mon village.Il y avait quelques hommesDont je ne me rappelle pas les noms,On dit qu'il y avaitUn Chávez, un Bautista et un Forero,Le pâle Manuel VargasEt un autre qu'on surnommait Negro ;Et je me souviens de la dateOù ces hommes vinrentÀ Rondón17

La ville natale de ces messieurs :C'était le 21 septembre.Je m'en souviens

Car ils furent attaquésPar les balles du gouvernement.Ils arrivèrent à l'aube,Voyageurs impassibles,Mais un feu terribleLes arrêta.Certains coururent à la rivière,D'autres s'enfuirent,C'est là qu'ils firent un prisonnier,Le célèbre Tiberio,Qui tenait une pensionEt attendait les étrangers.Il fut conduit à CorozalSans chemise ni chapeauPar les troupes de VigothQui ronflait par là.Vigoth pensaitdans une nuit sans rêve“Je crois qu'il vaut mieuxDemander de l’aide”.Et à l'aube il demandaD'aller chercher des renforts.Aux autres il dit :“J'ai une idéeSi quelqu’un veut Me prêter main forteLes armes à la mainPour liquider ces gens ;Par le seigneur et la foi,Si nous sommes victorieuxJe deviendrai le chef De la sécurité de ce village.

– 21 –

17. Ville d'Arauca, sur les rives de la Casanare.

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Je serai le commandantEt vous mes officiers,Nos noms serontDans les manuels d'histoire militaire.De surcroîtLe gouvernement nous donnera des postesCar le chef de la guerrilla est un hors-la-loi”.Ses soldats le crurent :Vive le bataillon de Vigoth !Cria-t-on dans le village.Vigoth était malin,Il chargea des hommesD’aller accueillirL'escadron du gouvernementDe leur raconter le combatEt s’unir à eux.

Mais Dieu qui prévoitTout sur terre,Ne leur permit pasDe faire carrière.Au bout de neuf joursDe cette illusion passagère,Après une nuit clairePorteuse de mémoireOù seule brillait la luneDe son œil jaunâtre,Dans la lumière du jourEt la brise du matin,Guadalupe arriva Avec ses guérilleros.Il comptait vengerLe sang de ses compagnons.En les voyant entrer

Au pas et en rang,En uniforme militaire, Fusils et cartouchières,Vigoth sortit les accueillir,Pensant avoir à faire à des gouvernementaux,Avec empressementEt sourires.Comme Guadalupe était le chef,Il fut le premier à saluer Vigoth :“Présente tes hommesJe veux les connaître”.Vigoth, la voix tremblanteDit à ses compagnons :“Ce sont nos ennemis !Ils nous ont pris sans même tirer un coup”.Les soldats les entourèrentLes soupçons les envahissaientEn voyant qu'ils portaient tousDes foulards rouges à leur cou.Guadalupe rassemblaLes gens du villageAfin qu'ils assistent au châtimentde Vigoth et de ses compagnons.Plongeant la main dans son sacIl en sortit la listeEt en bon militaireIl ordonna qu'on lie les mainsDes sept prisonniers.On les amena à la rivièreLà, on les fit s'arrêter,Guadalupe leur parlaComme au tribunal, il leur dit :“J'ai reçu l'ordre de vous exécuterC'est l'ordre que l'on m'a donné

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Et la parole d'un hommeNe s'achète pas.Si vous voulez savoirQui je suis et d'où je viens,Je suis la Terreur des Llanos,Je suis Guadalupe Salcedo,Et celui qui est couvert de boueSaura plus tard ce qui est juste”.Quatorze larmes furent verséesPar les sept prisonniersQuand ils virent qu'ils allaient mourir,Pleins de désespoir,Les mains liées,Comme des moutons,Et que la rivière Casanare

Serait leur tombeau.Pas une mère, pas un frère,Pas un seul ami,En cet instant ne voulut direUn mot en leur faveur.Cet événementDevrait servir d'exemple.Aujourd'hui, celui qui failliraIra droit en enfer.Ainsi ce qui est blanc sera blancEt ce qui est noir sera noir.Gloire à Dieu, gloire à la Vierge,Ave Maria, je crois en JésusEt vive la Terreur des Llanos,Don Guadalupe Salcedo !

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12. LA GUERRA DE LOS MIL DÍAS (corrido)Composition, Carlos Encinosa “Cuchuco”César Padilla, chantLeonaldo Álvarez, bandolínEdilberto Humos, cuatroGuadalupe Barragán, maracas

Les corridos llaneros relatent des événementsde la vie des bandits, de la période coloniale etde l'indépendance. La rivalité entre conserva-teurs et libéraux dégénéra en octobre 1899 etembrasa la Colombie jusqu’en 1902. CetteGuerre des Mille Jours fit plus de cent millevictimes. Ce récit est le témoignage partisand’un célèbre chanteur-compositeur del’époque, Carlos Encinosa “Cuchuco”. César Padilla

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Quand j'étais très petitÀ peine néNé pour être chanteurCar c'était mon destin,J'étais né à Puerto Ayacucho18

Dans une région toute proche.Je vécus quelques temps Puis je pris la routeMon balluchon sur l'épaule,Comme un pèlerin,J'arrivai en ColombieOù je fus baptisé :Rosita fut ma marraine et Churión mon parrain.En traversant le bas Apure Je rencontrai Florentino19

Et c'est lui qui m'appritComment raconter un corrido.Je viens du CasanareUne région plaisante des LlanosQue Bolívar a traverséeAvec ses meilleurs hommes,Sur sa route vers les montagnesOù il cherchait l'ennemi,Pour libérer le paysQui avait été envahiPar tous les EspagnolsDe Juan Sámano et Morillo.Le Général SantanderSon meilleur ami

Lui prêtait main forte,Il lui offrait son soutien,Et c'est lui qui rédigea les loisQui sont dans les livres.Depuis lors, iciIl y a deux partis :Les messieurs conservateursSont très offensés,Ils ont eu beaucoup de pouvoirIls ont dirigé pendant un demi-siècle,Ils commandaient avec autoritéN’ayant pas d'adversaires,Ils commandèrent des années et des annéesEt vint le moment où,À la fin, ils furentSoudain tous battus.

Ils perdirent les électionsEt se jetèrent à corps perdu Dans la guerre des Mille jours.Je n'étais pas encore néMais mon père vivait alorsC'était un Llanero aguerri,Il dut prendre les armesPour défendre le parti.Ils tuèrent des hommes valeureuxEt épargnèrent des bandits,Ils tuèrent Uribe Uribe20

Un homme bien connuEt en mil neuf cent trente

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18. Au Venezuela.19. Chanteur llanero légendaire qui a combattu le Diable avec ses vers et l'a vaincu.20. Rafael Uribe Uribe, journaliste, avocat et homme politique, assassiné en 1914.

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Mon parti revint à la vie,Le docteur Olaya Herrera21

Descendit du ciel,Pour être un bon guatecano22

Choisi parmi les meilleurs.Avec toute sa bravoureIl s'engagea,Il eut à payer la detteAux Etats-Unis,Tout l'or de ColombieQu'ils purent rassemblerLes bracelets des femmes,

Les montres, les bagues,Les boucles d'oreilles et les broches,Tout ce qu'ils trouvaient.Et les pauvres libérauxSe lamentaientCar ils devaient payer Ce que les autres avaient mangé.Adieu jolies fillesLà-dessus je m'en vaisQue vive la belle unionEt vive mon parti !

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21. Enrique Olaya Herrera, il fut président de la république de 1930 à 1934 et marqua le pays par de nombreusesréformes.

22. Natif de Guateque dans le département du Boyacá.

13. MANGO VERDE (pasaje – trad.)Carlos Cordero y Gregorio Flórez, chantLuis Oliverio Pan, bandolaJosé ángel Gualdrón, cuatroFélix Rodríguez, maracas

Ce pasaje traditionnel, plein d’une sagesse déli-cieuse, est construit sur des rimes et des asso-nances e-o. Un autre instrument indispensabledans la musique llanera sont les maracas, indu-bitablement d'origine indigène, fabriquéesavec une gourde ou une noix de coco, unmanche en cèdre, et remplies de graines decanne d'Inde (canna indica) ou d'autres plantesde la savane. Elles accompagnent toujours deleur rythme les golpes et les pasajes.

Carlos Cordero et Luis Oliverio Pan

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Carlos Cordero :S'il veulent connaître mon nomJe dirai en chantantQue je suis un nègre,Le nègre Carlos Cordero.

Gregorio Flórez :Va t'en, Avril, arrive, MaiDisent les gens de CandelariaPour seller de bons chevauxSans que cela ne leur coûte un sou.

Carlos Cordero :Je n'aime pas les pasajesCar je ne suis pas un joueur de pasajeJ'aime les pajarillosCar je suis un joueur de pajarillo

Gregorio Flórez :Ma mère me mit au mondeDans un nid de fourmis champignonnistes,Quand vint la sage-femmeJ'étais un beau garçon déjà noceur.

Carlos Cordero :Ma belle se coiffeLe vent emporte ses cheveux.Épervier, qui sortiraLes attraper ?

Gregorio Flórez :La raison pour laquelle j'aimeSeller un poulain sauvageC'est que quand il marcheIl ne bouscule pas le matériel.

Carlos Cordero :Si tu veux un chevalTon ami possède un herbage,Il a un cheval gris, il a un cheval alezan, Il a un pinto brun,Et le cheval qui marcheEst un pinto alezan brûlé.

Gregorio Flórez :Je suis un blessé qui ne saigne pas,Je suis un poignard sans acier,Je suis celui qui souffre à en mourir,Je suis celui qui souffre, et meurt.

Carlos Cordero :Personne ne saitQue je suis un vantardCar personne n'a vuCe que je ne peux pas faire.

Gregorio Flórez :Quelle malédiction :Aimer, recevoir, chérir,Il aurait mieux valu Qu'on me mette dans un manège ;Je suis libéral de nature Et je meurs pour mon parti.

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Carlos Cordero :Combien sont-ils à penserQue je m’endors pendant l'amour,Alors que quand je crois en avoir uneJ'en tiens deux à mon hameçon.

Gregorio Flórez :C'est la faute de mon pèreSi je suis un tel noceur,

Même s'il vint me sortir des balsSans chemise ni chapeau.

Carlos Cordero :Je ne veux pas être un bourricot,Ni un couteau de cuisine,Ni une chaussure de danseCar ils me font toucher le sol.

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14. POMPEYO Y DON DOMINGO (pajarillo)Paroles, Querubín RiveraJoaquín Rivera, chantJosé Ortíz, bandolaEdilberto Humos, cuatroGuadalupe Barragán, maracas

Une caractéristique du corrido est le souci deprécision qu'il impose. Il ne suffit pas de dire“J'ai vu”, “J'y étais”, il faut être précis, appor-ter des détails, des dates, des lieux commec'est le cas ici. Ce corrido est chanté sur unrythme de pajarillo. Avec ses quatre mesuresen cercle harmonique dans le mode mineur etsa grande force d'expression, le pajarillo estsans doute le plus difficile des golpes llaneros.

Je vais raconter l'histoireDe Pompeyo et de Don Domingo.Dans les savanes de MateliónIl y avait un terrain en ruinesAux mains de Don PompeyoQui l'avait pris à Don Domingo ;

Domingo était un vieil hommeMais il était prévoyant,Il y fit construire une maisonPour devenir son voisin.Pour statuer sur ce problème,

Joaquín Rivera

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Une commission d'enquête est venue,Il y avait le commissaire de La Paz,Son secrétaire Virgilio,L'avocat de PompeyoL'avocat général, avec des livres,Don Ramón Parada,Castillo arriva de Garzas.Et le 19 marsCette commission se renditLes uns à Boquerones,D'autres à El Peligro.Viande grillée à la llanera,Boissons, bonnes cigarettes,Et le 20 au matinIls partirent Les uns sur des mules,Les autres sur de bons chevaux.Ils traversèrent le canyon de Garzas Par le Frente del Peligro,Et approchèrentDe la maison de Don Domingo.En arrivantIls burent un coup de vin.Chacun entraMais Castillo resta dehorsSe disant avec Don PompeyoLa famille et les amis“Restons unisPour résister à Domingo”,Puis ils se remirent en marcheCherchèrent un autre cheminEt tous arrivèrent en même tempsAu terrain del Peligro.Ils commencèrent à discuter

D'une voix forte et sur un ton agressif,Ils commencèrent à discuterDon Salvador et DomingoEt ils s'échauffèrent À cause du vin.Domingo excédéMarcha vers luiAttrapa sa mule par le morsQu'il secoua,Puis sur les omoplatesIl lui donna un coup,Et s’adressant à luiComme à un ennemi :“Tu es le plus grand filouQue j'ai connu dans ma vie”.

Sans même enlever ses éperonsCastillo mit pied à terreL'empoigna par une jambeEt Domingo tomba à terre.Puis il lui sauta dessusComme si c'était un bouvillonMais Demetrio s'interposa,Un ami de Castillo :“Mon ami, oublie tout celaNe démolis pas Don Domingo”.Alors Salvador lui réponditDoucement“Je me croyais dans ma fermeen train de terrasser un jeune taureau”.Il remonta sur sa mulePlus effarouché qu'un Guahibo23,

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23. Amérindiens vivant notamment au Casanare.

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Il quitta son compagnonEt tous ses amis,Et partit pour Punta de GarzaSans même regarder la piste.Sa femme l'accueillit À bras ouvertsDevant le portail de l'enclos à bétail Il lui dit, comme ça :“Je suis très préoccupéCar je me suis battu avec DomingoJe ne sais si c'est mon imaginationMais j'ai entendu quatre coups,Je me suis retourné pour regarder derrièreEt n'ai vu aucun ennemi.Mon pantalon est mouillé,Je sens mauvais.”À la porte de la maison

Castillo cria trois fois“Je vais faire mon testament.Maintenant que j'ai des ennemisCe qui ne me garde pas en vie Tient dans une barbichette,Je vais aller prendre un bainCourir me chercher des guenilles.Vite, Cipriana mon amour,L'ennemi arriveEt dans un arbre rougeJ'ai oublié mon couteau”.Nous en arrivons, Messieurs,À la fin de ce corrido.J'en suis le compositeur,Un poète bien connu,Voilà, j'en ai terminé.Adieu Salvador Castillo.

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15. YO SOY LA ESTAMPA DEL LLANO (corrido)Dolly Salcedo, paroles et chantManuel Antonio Sánchez, bandolaEdilberto Humos, cuatroGuadalupe Barragán, maracas

Ce corrido est particulièrement émouvantcar il a été composé et il est interprété parDolly Salcedo, la propre fille de GuadalupeSalcedo, célèbre héros des Llanos. Elle yparle de son expérience personnelle, offreune vision intime, à la fois lyrique etépique, de la mort de son père, du couragede sa mère et de son enfance orpheline.

Dolly Salcedo

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La combinaison remarquable de ces élé-ments, l'utilisation capricieuse des tempsverbaux, les contrastes et les répétitionsemphatiques montrent la vitalité de ce stylede composition.

Je suis l'image des LlanosEt ici ils m'ont peinte En train de chanter un joropo à pleine voixAu pied de la arpa tramada24

De ce groupe, Guadalupe,Qui m'accompagne.Avec cette vaillance llaneraIls ont proclamé ses exploitsLes petits-enfants de Guadalupe,Célèbre dans les LlanosEt toute la ColombieCe fut une légende vivante,Un homme qui combattit et mourutPour sa fierté de Llanero.Le peuple aujourd'hui le pleureAinsi que ses partisans,Quant à ses adversairesIls rient de leurs canailleries.Il laissa sa petite haciendaÀ deux étrangersDont je ne dirai pas les nomsCar ça n'en vaut pas la peine ;Sa mère, dans son vieux ranchNe supportait plus son absence.Ma mère dans son fauteuilPleure désespérément

En voyant combien l'injusticeDe ce gouvernement a effacéLa mémoire d'un hommeD'une si grande intelligence.S'il était encore en vie, La paix aurait été vite signéeCar un homme avec [quelque chose dans] le pantalonVoilà ce qui nous manque ici !

C'était Guadalupe SalcedoCet homme célèbreEt celui qui ne connaît pas son histoire

Ne sait rien des Llanos.Dans la bouche des chanteursChaque jour elle se répandEt tous ceux qui viennent d'ailleursS'arrêtent pour l'écouter.Et maintenant voici que sa filleChante avec toute son inspirationRacontant cet événementDes jours anciens,Quand le gouvernement perfideJouait de mauvais tours.La Colombie est restée en deuilEt bien mal représentée ;Cependant je suis heureuseDe chanter à travers la savane

Ce littoral llaneroEt tout ce plat pays,Qui m'a vue naîtreEt grandir

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24. Autre appellation de la arpa llanera dont les 32 cordes parallèles rappellent la trame d’un métier à tisser.

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Sans la chaleur de mon pèreQui me manque beaucoup.Ma mère m'a donné du courage,Cette femme des Llanos m'a apprisComment ligoter les veaux,Qui allaite le soir,Comment dételer le bœufQui m'a transportée,

Et sur un jeune mustangJe faisais mon travail quotidien.Voilà les jouetsDe mon enfance,Mais je ne les perdais pasCar j'avais l'habitudeDe conserver résolumentCe que la terre me donnait.

16. CONTRAPUNTEO (hijo de la guacharaca– trad.)Orlando Vega & Villamil Torres, chantPedro Flórez, bandolaEdilberto Humos, cuatroWilliam Mojica, maracasRubén Darío Rondón, basse

Le contrapunteo est une joute poétique. Celui-ci est connu sous le titre Vamos contar menti-ras (Nous allons dire des mensonges) ou Lecorrido des mensonges. Les chanteurs doiventparfaitement maîtriser le style afin de le res-pecter tout au long de leur improvisation.Dans chaque quatrain seuls riment le deuxiè-me et le quatrième vers. Les quatrains sontreliés par les expressions “Si tu as vu....” et

“Moi j'ai vu....”, ce qui permet aux chanteursde rester dans cet univers fantaisiste, trèsprisé des Llaneros, qui renvoie aux traditionsmédiévales de l'inversion du monde. Cecontrapunteo est chanté sur un golpe appelé elHijo de la Guacharaca.

Orlando Vega :Maintenant que nous sommes iciNous allons chanter des mensongesJ'ai vu voler un bœufAvec cent charrettes au-dessus de lui.

Villamil Torres :Si toi tu as vu voler un bœufMoi j'ai vu un lapinConduire trois cents taureauxAvec une petite badine de cuir.

Orlando Vega :Si tu as vu un lapin Moi j'ai vu un agouti cendré Faire paître mille bouvillonsDans les plaines d'Atature.

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Orlando Vega

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Villamil Torres :Si tu as vu cet agouti cendréMoi j'ai vu un chien fouTraverser la rivière Cusiana Avec cent charges de jojoto25.

Orlando Vega :Si tu as vu ce chien fouMoi j'ai vu un paca26

Apprendre la géographiePour savoir dresser une carte.

Villamil Torres :Si tu as vu ce pacaMoi j'ai vu une sourisDonner des baisers à un chatAvec tout son cœur.

Orlando Vega :Si tu as vu ce chatMoi j'ai vu un jabiru27

Avec une paire de bas Et des chaussures à talons.

Villamil Torres :Si tu as vraiment vu ce jabiruJ'ai vu un taureau blancEmbrasser le tigreAvec lequel il bavardait.

Orlando Vega :Si tu as vu ce taureauMoi j'ai vu un caïmanJouer avec un chienComme n'importe quel animal.

Villamil Torres :Et si tu as vu ce caïmanMoi j'ai vu un renardCaresser des poulesEt leur donner des bisous.

Orlando Vega :Si tu as vu ce vieux renardMoi j'ai vu un épervierParler à un petit oiseauAu ranch du Boral.

Villamil Torres :Si tu as vu l'épervierMoi j'ai vu une araignéeQui portait sur ses épaulesQuarante charges de canne à sucre.

Orlando Vega :Cette araignée, c'est rienÀ côté de ce moustiqueQui a enfourché un chien faméliquePour faire le tour du monde.

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25. Maïs vert, immature.26. Petit rongeur, cuniculus paca.27. Sorte de cigogne, jabirú mycteria.

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17. DÉCIMAS DEL QUEREDOR (corrido – trad.)Victor Espinel, chantLuis Oliverio Pan, bandolaEdilberto Humos, cuatroGregorio Flórez, maracas

La poésie chantée est toujours au service del'amour et de l'aimée. Le corrido n'y fait pasexception et le récit épique laisse alors laplace à une description lyrique des senti-ments. Ici Victor Espinel apporte au Leco oTañido, le cri soutenu par lequel commen-cent les golpes recios (golpe rudes), unetouche très personnelle.

Belle fleur d'aubergineÀ la couleur jauneTu es née dans les villagesDe mes Llanos bien-aimés,Tu donnes du prestige à ma terreGrâce à ta belle apparence.Je t'offre ce poèmeTel qu'il est, simple et modeste,Je vais te raconter la triste histoireJe vais te dire quel fut mon cruel destin.Belle comme l'auroreJe t'adore,Et par une après-midi silencieuse,Pensif et déprimé,Je pensais à bien des chosesL'absence de l'être aimé.En improvisant ces versJ'avais le cœur brisé,Mon âme vivait

D'un soupir à un autre,Si mon instrument avait pu parlerIl aurait témoigné pour moi.Mon être était saisiD'une peine inconnueEt un sentiment me submergeaQuelque chose d'inimaginable,Qui me rendit fouOu quelque chose comme cela,Sans savoir ce qu'il m'arrivaitJe ne pouvais garder mon calme.

Sans savoir ce qu'il m'arrivaitJe ne pouvais garder mon calme.Pensant et repensantToujours la même pensée,Cette mémoire immortelleÉtait comme un délire,Car je t'écoutais parlerEt j'en étais enchanté.Je vais te demander une faveurPlus grande que tu ne l'aurais voulue,Que tu me dises oui ou nonSi je serai payé de retourSi je ne me trompe pas d'amourComme un enfant ingénu,Car je vois en toiUne femme de prestige.Je ne jure pas car c'est malDe prendre Dieu à témoinCar t'oublierEst inutile, je le confirme.Deux choses, femme bien-aiméeQue tu peux faire pour moi

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De la joie à la souffranceTu me plonge dans l'abîme,D'au-delà ta conscienceDépend mon destin.Pour être dans tes mainsJ'aimerais être une bagueEt pour te donner des couleursJ'aimerais être une robePour me cacher derrière mon ombre

Ton corps galbé,Colombe de la savaneJe voudrais être ton nid,Ton ange gardienPour te guider sur le chemin,Je prendrais soin de toi,Je t'avertirais des dangers ;Ce sera mon infortuneSi je ne t'épouse pas.

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18. BAMBA (golpe – trad.)Dolly Salcedo, Gabriel López, Janeth Espinoza,Joaquín Hunda, Shery Díaz, Félix Rodríguez, chantJoaquín Hunda, bandolaAlfonso Hunda, cuatroCachi Ortegón, maracas

Du fait de la dispersion de la population etdes communications difficiles, il existe peude divertissements collectifs dans lesLlanos. Le principal est la fiesta, parrandoou joropo, à laquelle chacun prend part,préparant la nourriture et les boissons, dan-sant, chantant et jouant des instruments.Avant l'arrivée des appareils permettantd'écouter des enregistrements commer-ciaux, la danse joropo alternait avec desjeux comme La Marisela, des séquencesmimées comme El Zamuro, La Vaca (plage10), El Araguato, ou les strophes de LaBamba qui offraient l'occasion de parlerpubliquement des amours des uns, desdéceptions des autres et de se moquer.

Dolly Salcedo :Frijolito, Frijolito,Turbulent FrijolitoNe sème pas le trouble partoutComme tu l'as fait avec mon amoureux.

Gabriel López :Je suis venu de si loinÀ pied dans la broussaille Juste pour te voir,Toi la négresse apaisante.

Janeth Espinoza :Yeux de velours,Bouche de marjolaine,Il est vrai que nous nous aimionsUn peu, mais avec appétit.

Joaquín Hunda :Ils disent que la terre noireDonne un beau fruitMon amour a ensemencéUne couleur brune.

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Shery Díaz :J'ai semé du corail28

Pour voir comment il pousserait,À sa naissance il était aussi joli Que tes lèvres.

Félix Rodríguez :Je suis venu de loinEn prenant des risquesJuste pour te voir,Ma jolie colombe blanche.

Dolly Salcedo :Je suis la moitié d'orangeEt tu es l'orange toute entière,Je suis le bouton de rose,Mais pas pour n'importe qui.

Gabriel López :Je ne suis pas un ara,Ni une perruche ou un perroquet,Ton mépris pour moiJe le déplore, mais je n'en pleure pas.

Janeth Espinoza :J'ai planté des roses dans mon patioDans ton patio poussent des œillets,Comment veux-tu que je t'aime,Maître de tant de femmes ?

Joaquín Hunda :Je ne veux pas d'écharpe de soieNi de fil rouge brillantJe n'en veux pas car pour ton amourQuelque fanfaron me tuera.

Shery Díaz :D'ici, je te surveillePour un grain de rizEt je commence à réaliserQue nous nous aimons.

Félix Rodríguez :L'eau coule de mes yeuxEnveloppés dans du papier,Ils pleurent des larmes de sangPour ce bel œillet.

CACHI ORTEGÓN

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28. Paraphrase d’un quatrain d’amour afro-colombien de la région côtière.

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On pousse le bétail | Cow punching | Arreo de ganado

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The Llano is a cultural area that coversparts of both Colombia and Venezuela,

bordered by the jungle, the Orinoco Riverand the Andes mountain range. Its half amillion square kilometers of hot, flat savan-nah, with distinct annual rainy and dry sea-sons, are the home of two and a half millionpeople, who proudly identify and definethemselves as Llaneros. Its culture is a blend of various ingredients:there is a high percentage of indigenousblood, bringing with it an intimate know-ledge of the natural environment and ratio-nal use of its resources, a proportion ofAfrican blood which decreases as we go fromEast to West, and a major European colonialinfluence which is not so much reflected inthe institutions, but rather in elements suchas animal rearing, the Spanish language andthe Catholic religion. All of these contributions have been decan-ted, adapted and enriched under the influen-ce of the environment. For three hundredyears now, the inhabitants of the Llanoshave seen themselves as special people, cha-racterized by freedom, valor and self-suffi-ciency. As invincible horsemen in their ter-rain, they played a key role in the fight for

Independence and in many national revolu-tions, and were often called the “Centaurs.”These horsemen are not just alone withtheir horses in the wide open spaces. Theyhave a remedy for their solitude: singing. Starting from the silence that takes onrhythms with the sounds of the breeze of thesavannah, singing comes closer with thesong of the birds, the trotting of the colt, andthe rocking of the hammock. In the distance,on the trail, in the work in the fields, itbecomes the call of the goatherder; nearby, inthe farmyard, it becomes the song of the mil-king; in intimate settings, it becomes whispe-red poetry. In talking it is filled with high-pit-ched voices, singular accents, sonorous wordsand melodic intonations. For a couple, itbecomes a serenade, a love song or an intoxi-cating pasaje. In community it can takevarious courses: it becomes a rite at funeralwakes, sung prayers and rosaries; or it turnsinto a celebration, parrando… joropo; or itbecomes a contest in contrapunteo (verbaljousting), or narration in a corrido; or itbecomes dancing, playing and enjoyment. In singing, the Llaneros come home to theirland, their people, their wives and theirsouls.

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ColombiaLLANEROS SONGS OF CASANARE

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The singing is not alone either: its compa-nions are the stringed instruments of Spanishorigin duly “Llanerized”, the cuatro, the ban-dola, the guitar and the harp, accompaniedand rhythmed by the maracas from indige-nous sources. Its musical and poetic forms arean amalgam of multiple and little-studiedinfluences, including waltzes and fandangos,llanero and ballad singing, African poly-rhythms and décima espinela (10 line verses).The joy of the Andalusian grandfather, themelancholy of the Guahiba grandmother, thestrength of the black grandmother and thepride of the Castilian grandfather all emergein the singularity of its spirit.The shepherd of the boundless spaces wasborn full of music.Until the middle of the last century, theColombian Llano acted as an internal bor-der area with few interventions, sparselypopulated, almost devoid of means of com-munication and exclusively devoted to live-stock rearing. But since then, the pull of thecapital and mass culture have been encroa-ching on traditional life. In Casanare, the successful dissemination ofa joropo based on harp music and Venezuelanperformers, composers and singers, took theplace of the so-called “string music”, playedwith guitars and bandolas, leading to themeeting of a whole new generation with aninstrument that had been almost completelyforgotten, the harp. This led to professionali-zation in music and changed the forms of

transmission of musical knowledge, andimposed as valid – for performances, festi-vals, teaching and recordings – a model thatrepresented only the Venezuelan Llaneromusical language, leaving by the waysideimmensely valuable forms.However, some enclaves, like theMunicipality of Maní, have preserved theirmusical tradition and sometimes whole com-munities simply reconcile it with the harpjoropo, finding a common substrate for it. Inthis way, and with no contradiction, therewas assimilation with a musical expressionthat was better prepared to compete in thecommercial distribution channels.In this way, the local media keep the musicplaying, festivals revitalize creative activityand performance, the parrandos and dancinghave been turned into massive shows, win-ning over Andean territories in Colombiaand reigning throughout Venezuela, creatinga movement which on the one hand seeksand takes advantage of the commercial pos-sibilities and on the other hand explores thecreative possibilities. This compilation presents the diversity ofthe musical tradition and its function in acommunity. It is not music known only to afew elderly people, on the point of beingforgotten, this is living music, played andsung by men and women of all ages. Thereis nothing forced, imposed or false here. It istheir way of playing and singing. It is themusic of Casanare.

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Our culture is not one of construction andmonuments; its masterpiece is its music. Inthis oral tradition pastoral society, musichas allowed for the maintaining of multipleinternal codes, mythical visions, languagesof conquest, ways of being and thinking,forms of telling stories and manners of spea-king. It is a primordial source of self-know-

ledge and an essential factor for social cohe-sion. Today, at a time when the Llano andits activities are changing rapidly – with abrutal acceleration as of 1980, due to vio-lence, oil, and agro-industry - this musicalmonument reflects the savage beauty of apeople that are displaying cultural resistan-ce and that do not want to cease to be.

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Pedro Flórez milking a cow

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1. CANTOS DE TRABAJOWork songs constitute a common heritageamong all of the pastoral peoples of theworld who use them to calm down theirlivestock. In the Llanos, its most characteris-tic forms are the milking and cabrestero1

songs. They have been studied since the 18th cen-tury, but have fallen into a sad state of disu-se in the savannah. Nonetheless, their musi-cal forms remain a source of inspiration formusicians and composers.They are independent verses sung a cappel-la, combined with multiple cries, whistles,interjections, etc. The melodies are free,depending only on the inspiration of eachsinger.

a) Songs of cabrestero

Pedro Flórez:I am the one who goesAt the head [of the herd]To listen to the forríos2

On the horse of the cabrestero.

Tirso Delgado:I don’t want him to go to mass,Nor that he go out,I don’t want you to drink wine,Where men drink it.

Alfonso Niño:Line up, noisy cattle And forget your savannah;For the horse, the leg,For the fierce bull, the wool poncho.

Orlando “Cholo” Valderrama:The moon said to the riverThat it should not drown the evening starBecause the seven goats3

Are awaiting an “I love you”.

b) Milking songs

Tirso Delgado:The otter and Resedad Went out togetherBut it doesn’t seem to meThat one came and the other didn’t.

Pedro Florez:I am the one who goesFrom the living room to the kitchenWho in his beak carries flowersAnd in his wings, carnations.

Orlando “Cholo” Valderrama:O morning, morning,That comes together with the dawnWith your pure and fresh breezeSwaying the branches of the royal palms.

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1. Cowherd riding a house who sings and whistles tolead and guide the herd.2. Noise that horses make while grazing.

3. The Pleiades star cluster. 4. Lontra longicaudus.

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2. COPLAS POR ANA (corrido – trad.)Gregorio Flórez, vocalsLuis Oliverio Pan, bandolaEdilberto Humos, cuatroGildardo Aguirre, maracas

The Llanero corrido has three distinctsources: the medieval romance, the adapta-tion and development of old Europeanthemes, and the jácaras5, décimas6 and othermixed verses. First, the main rhyme is chosen – here“ana” – then, on distinct themes, series offour, six, ten or more verses are built,mixing old Spanish songs with Llanerolyrics.

I have a hollow headLike a wine skinI make a tower of my chest,Of my voice, a bell,In my country and outside of it I do what I want;When I was in Parroquia7

A local woman said to me:“Look, you are black, uglyAnd your blood, so light,I want to have you forTwenty-four hours in my bed”.Even singing disgusts meLike the wool shirt,

It disgusts me likeLove affairs with a first cousin.Girl, move away from the doorLet me give you the sun light,If you are a huntressGo out in the morningWith the gleam of the sun lightThe iguanas warm themselves;Come here, up against me, boss To give a pole to this iguanaTo have him look for the caveWhere her mother gave birth to her.With a smiling faceI deceive a beautiful womanI give four pesos to Rosa,I give four pesos to Juana,Four to sleep with her,Four to satisfy my desire.

My first loveWas a woman from El CusianaI put my hand on her breastI took out a load of wool,Thirty blanketsAnd forty bedspreads;I take her, I take herTo sleep in the savannahIn the morning I take her as wellI like this too,And if not, I will leave her thereWith my poncho on her back.

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5. A type of humorous and facetious ballad.6. Verses of ten lines on lyrical, moral, social themes.

7. Former name of Trinidad, town of Casanare.8. Eastern region of Venezuela.

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I swore an oath Not to return to Guayana Because they are gathering people For the veteran forces.

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Gregorio Flórez

3. CARACOLES (pasaje – trad.)Ricaurte Rodríguez & Víctor Espinel, vocalsGabriel López, bandolaReinaldo Avella, cuatroFélix Rodríguez, maracas

Singing by “letters”, in this case the asso-nance á-ar-as, was the usual form of contra-punteo at the parrandos and evening festivi-ties. To the music of a traditional golpe orpasaje, such as Los Caracoles, the singersdemonstrated, more than their capacity forimprovisation, their immense repertoire ofverses for a given rhyme and their ability toremember them and to sing them at theright time. It was said then that the singers“had many lyrics.”

The sequences are of four, six or eight lines,including repetitions, tags and refrains.

Ricaurte Rodríguez (speaking of a woman):I will take her away, I will take her away,Because I came to take her away And let he who gives himself the right,Come take her away from me in turnTo give him five hundred pistol shotsAnd five hundred punches.

Víctor Espinel:Saddling up my horse,She started to cryAnd I, crying with her, Took off the saddle.

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Ricaurte Rodríguez:They tell me not to cry,So I won’t do itI only have one lifeAnd they want to take it away from me,This thoughtIt made me think.

Víctor Espinel:The one who stole the big mortar,Or the grinding stoneShouldn’t be said to be a thiefBut rather that he would make a good porter.

Ricaurte Rodríguez:The bandola and the maraca,Don’t let me get fatCaptivated by the pleasure in singing,When I am ready to finish,I say farewell and I take my leave,Farewell and nothing more.

Víctor Espinel:From the tortoise, the eggs,From the iguana, the dewlap,From the horse, the race,From the bull, the goring,From the woman, tenderness,And from man, friendship,I am friend of men,Backwards and forwards.

Ricaurte Rodríguez:Ask him to verify,Ask him for the truthIf the green banana stains,[The time] has come to cut [the recording],With this pleasure that I singWhen I am coming to the end.

Víctor Espinel:Listen to me Chiribico, How are you?I couldn’t come yesterdayI couldn’t take out the bait...

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Victor Espinel

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4. EL SOLDADO OBEDIENTE / LOS LLANOSRESISTENTES (corrido – trad.)Victor Espinel, vocalsRicaurte Rodríguez, bandolónReinaldo Avelloa, cuatroFélix Rodríguez, maracas

The violence that shook the Llanos between1948 and 1953 and its impact led to majorresistance in the Llanero community.Guerrilla units were formed to resist theaggression of the Government. The resistan-ce was also cultural; many corridos chusmerostell of the events of the war, illustrating thementalities and the general feeling. Singinghas a communication and cohesion func-tion in the Llanos. El soldado obediente is very well-known inCasanare. Several versions have been recor-ded, and we find fragments from it in com-mercial recordings. Some people attribute itsauthorship to Guadalupe Salcedo, the heroof the Llanero “revolution”. The corrido voice corresponds here not justto the composition style but also to anothermusical form of the joropo. The accompani-ment is provided by the bandolón, a type ofguitar with four double strings.

Today I am going to recordAs an obedient soldierI improvise my songsBased on my mental state,I have studied very little

But I am intelligent,Persecuted by the governmentBut with nothing pending.The Llano revolution,This is it:It is composed of one thousand men, A captain and a lieutenant,Medical doctorsAnd their kind nurses,Experts in the fieldWith much experience, A colonel with good judgmentThe right man for the jobWho leads the movementAnd his science,To fight in the LlanoA fierce struggle.

All of the desires areThat the war break out,To fight hand to handAnd not kill innocent people,Oh poor creature!An innocent little childOver there, sufferingAccording to what the current law indicates,I live calmly howeverI don’t argue with my fate,Frolicking in Casanare,Armed to the teeth,In Casanare I wasThe perfect man,I mounted good horsesLike a bold rider

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And I smoked the bestLike good cigarettes,I also had womenAnd my glasses of liquor,And when I went to the villagesThey gave me a good snackBecause pleasure is very important, This is the charm of living,Seeing the troops arrive,Fighting on the front,

Symbol of that freedomWhich we keep in force,That a soldier of the chusma9

Can fight against sevenWhen the machine gun is heardThat is when you charge ahead,Here is the end of the corridoThe real story Of the talent of a LlaneroWho fought steadfastly.

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9. Literally: riffraff. This was the name given to the Llanero guerrillas.

5. PERRO DE AGUA (golpe – trad.)Gabriel López, vocals and bandolaReinaldo Avella, cuatroFélix Rodríguez, maracas

El Perro de Agua is one the oldest Llaneromusical forms; with its four measures it is inthe category of the golpes. Perro de agua isthe Llanero name for the giant otter,Pteronura brasilensis, whose warning cry,“jau, jau”, is sung as a curious form ofaccompaniment.

If the giant otter bites meI will go to the river to die,That’s what the people are saying The giant otter has bitten me.Jaujau, jaujau, jaujau, jaujau.

Gabriel López

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The giant otter is deadOver there, in the ravine,I didn’t see him die,But I saw the vultures.Jaujau, jaujau, jaujau, jaujau.

The giant otter diedThere, in the ravine,I didn’t see him dieBut I saw his skeletonJaujau, jaujau, jaujau, jaujau.

If the giant otter bites me I will go down into the canyon to die,That’s what they sayThe giant otter wounded me.Jaujau, jaujau, jaujau, jaujau.

The giant otter bit meOn the palm of my hand, If they don’t believe meLet them look at the blood spurting.Jaujau, jaujau, jaujau, jaujau.

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6. AQUÍ ME PARO A CANTAR (zumba quezumba – trad.)Gregorio Flórez, vocalsLuis Oliverio Pan, bandolaJosé Ángel Gualdrón, cuatroFélix Rodríguez, maracas

El Zumba que Zumba is the ideal golpe forgiving free rein to the verses. Today, it isamong the ones most frequently used inimprovisation competitions. GregorioFlórez, “Cholagogue”, excels here, mixingfree verses with a fragment of a corrido chus-mero: Liberales de Colombia. Moreover, hesometimes starts singing in the last mea-sures of Zumba que Zumba. This freedom ofthe Llanero singer has been limited bytoday’s performance dogma.

Here I will stop singingAt the foot of this guitarrón

Which has its string outside,And the sound inside.I am like corn flourYou can make a lot from a littleI am like brandyWhich becomes better with age,Buy from me what I am selling youSome valuable farms;A ruby, an emerald,Painful sorrows,It is my heart sufferingUnder your balcony;Yesterday I came by your houseAnd you threw a lemon at me.Don’t be so haughty[Here is] a valuable garanty,Look at the highest tree The wind knocks down its flowers,The leaves of the fallen treeAre the playthings of the wind.I will not say a word

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If I don't hold the position,Who has seen a macaque at mass,A howler monkey in a parade,Who saw the cookDancing with a belt,A niguatoso10 dancing,A drunkard in a bonfire,The work of a lazy personIn the house of a hard-working personAnd a carousing womanWith a crybaby man.From the hen likeThe breast and the wing,From pretty women The auricles.For I don’t have a boat in the water,Nor a bullock in Tocorón,But I have a black womanWho has a sick heart.From here I seeThe little hem of your nightgown,My mouth waters,My heart throbs,My pancreas jumpsLike a colt.

After going up to heavenOn the last stepI remembered that I had leftA topocho banana in the oven,

A topocho costs a lotSuch is the situation.I am tired of asking,I can’t find anyone who will agree with me:How to pull a mule,How to pull a colt,How to put on a ropeAround the neck of a suckling calf.For the bull it is the rope,For the horse, the prayer,For pretty womenA clear language.Near the bank, the catfish nibblesIn the middle, a laulao catfish11

And the idiot cannot strike it He tried fishing in the fish shoal,He tried throwing the hookTowards the mouth of the laulao catfishThe idiot dissolvesLike a bar of soap.With the wife of the idiotYou can catch a hornet,I have a fighting cock in the agaveJiro, pinto, marañon12,What he doesn’t do with the spurHe does with his large wing.If children turn out badIt’s their parents’ fault,The leader Eduardo MartínezThey killed him treacherously

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10. A man suffering from trombiculidosis, an illness caused by parasites which affects the feet.11. Large catfish, Brachyplatystoma Vaillanti.12. Three types of plumage of fighting cocks.

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In the savannahs of Arauca,From the vibrant Arauca,This Don Santos ParalesWas the one of the criminals;This headman ParalesMade a mistakeHe thought he could swallow the marshmallowBut it turned into soap;For playing he-man He even lost his lust,And to save his life

He was sent by airplaneTo a special clinicWhere there was the best doctor,Now he’s missing somethingIn his pants:Both legs cut offDue to the operation.Today he is a man on crutchesA scoundrel horse dealer,Open your eyes, Tomás JaraStop being a servile toad.

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7. TRES CAÑOS (pasaje - trad.)Héctor Julio Belisario, vocals and bandolaMary Isabel Belisario, cuatroGabriel Belisario, maracas

The pasajes are musical forms that are slowerthan the golpes and with texts that are morelyrical. In general, each pasaje has a single,invariable text. It was not always so, oldpasajes such as this Tres Caños could be sungwith different verses.The presence of womenplaying instruments is not unusual, especial-ly in the case of a family of musicians inwhich the father sings and plays with hissons and daughters. Mary Isabel Belisarioplays the cuatro, the instrument that accom-panies the lonesome Llanero. This small gui-tar has four nylon strings which are strum-med. They are tuned: A1, D2, F#2, B1.

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The music makes me sad,The singing gives me the blues,I live far from youIn the lonely countryside;And the man who walks around at nightKnows good and evil,He knows where the bull bellows, Where the horse neighs,He knows when the people In the neighborhood get up.I pray to GodAnd the Virgin of El RosarioThat they don’t let me dieLike horses dieSome of whom die from derrengadera13

And others die from worms.I don’t shoot at the black-bellied whistling duck14

In any lagoonI go to the big pitTo shoot the fulvous whistling duck15.I don’t like guava

That has been pecked at by canaries,I don’t like womenWho have several lovers,I have to meet her alone In a private fieldTo embrace her like a creeperAnd to scratch her back.Today’s girlsI take no interest in themBecause they smell like miceAnd my cat gets agitated.

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13. Equine trypanosomiasis, an illness that causes fatal paralysis.14. Dendrosygna autumnalis.15. Dendrosygna bicolor.

Mary Isabel Belisario

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8. CHIPOLA CHARTEÑA (golpe – trad.)Héctor Julio Belisario, bandolaMary Isabel Belisario, cuatroGabriel Belisario, maracas

The Charte is a tributary of the Cusiana, inthe center of Casanare. Its banks, and ingeneral the town of Maní, constitute anextraordinary nucleus of conservation of the

Llanero musical tradition, especially in cer-tain families such as the Belisarios, Flórez,Guayabos, Caicedos, Ávilas and Laras.This is an interpretation of a singular ver-sion of a Llanero golpe mentioned as of the19th century, La Chipola. The bandola llane-ra, is a small, pear-shaped lute with fournylon strings, played with a plectrum, tunedto A1-D1-A2-E1.

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16. Dasypodidae novemcinctus.

9. MADRUGADA DE ORDEÑO

These milking songs were recorded in theircontext, during a morning of milking in thecorral of a small farm near Yopal. They areaccompanied by phrases, cries, the names ofcows, slaps on the rump, traffic noises, the bel-lowing of calves, bird songs, the noise of themilk in the recipients and the broken gourd.

Víctor Espinel:The Little cow Mensajera,Is a milking cow,Who fills the gourdAnd then goes to feed her calf.

Manuel Sánchez:I am not an iron postTo which a motor is tied.

Give me the wheyBefore the sun leaves me,Because I will go into the jungleI am going to be a wood fireTo roast an armadillo16

To cure my kidneys.

Víctor Espinel:I loved a Beautiful WomanAnd today luck is weighing me down,To have loved that ungrateful womanSo attentively.

Manuel Sánchez:It makes me very sadThe woman with the pot belly,When she says “good morning”It’s the belly that appears.

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Víctor Espinel:Needle woman, you who embroiderSmooth with silk thread,Embroider my heart Gently, so that it doesn’t hurt me.

Manuel Sánchez:To love her with disdain I saw it in the commitment,Why do they say “yes”These women who already have a master?

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10. LA VACA (golpe – trad.)Clemente Mérida, vocals and bandolaElmer Mérida, cuatroVictor Espinel, maracas

Like El Araguato and El Zamuro, La Vaca is apiece that alternates with the dancing of thejoropo in separate couples in the parrandos. Itaccompanies a game of choreography andpantomime in which the woman, preten-ding to be a cow, charges the man who fightsher like a bullfighter, while the singer tells ofthe various phases of this confrontation.

The cow is mooingOutside in the yardWaiting for the Llaneros to come outAnd tie her up.It appeared that she was waltzing,It appears that she waltzed,It appeared that he was untying her,It appears that he untied her,It appeared that she was charging him,It appears that she charged him,It appeared that he was fighting her,It appears that he fought her.

What does the cow cost?Four pesos and one cuartillo,Four pesos I will give himFor the cow and the bullock.It appeared that she was waltzing,It appears that she waltzed,It appeared that he was untying her,It appears that he untied her,It appeared that she was charging him,It appears that she charged him,It appeared that he was fighting her,It appears that he fought her.It appeared that he was catching her by the withers,It appears that he caught her by the withers,It seemed like he was knocking her down,It seems like he knocked her down.

What does the cow costFour pesos and half a real,Four pesos I will giveFor the cow and the corral.It appeared that she was waltzing,It appears that she waltzed,It appeared that he was untying her,It appears that he untied her,It appeared that she was charging him,

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It appears that she charged him,It appeared that he was fighting her,It appears that he fought her.It appeared that he was breaking her inIt appears that he broke her inIt appeared that was taming herIt appears that he tamed her.

The cow, every day,Her tether breaksIf this cow is not tamedI will put her up for sale.It appeared that she was waltzing,It appears that she waltzed,It appeared that she was charging him,It appears that she charged him,It appeared that he was fighting her,It appears that he fought her.It seemed that she was goring himIt seems that she gored him.

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Clemente Mérida

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11. EL CORRIDO DE VIGOTH (corrido – trad.)Lorgio Rodríguez, vocalsLeonaldo Álvarez, bandolínEdilberto Humos, cuatroGuadalupe Barragán, maracas

This piece is remarkable for its literaryconstruction. The pathos of its images, theexcellent use of certain voices, the dramaticunfolding of the action, the dialogues, thehistorical accuracy of the story, an episodeof the 1948-1953 conflict, and its moralmake this corrido a memorable piece. Oneof the characters is Guadalupe Salcedo(photo on the left) which will be more com-prehensively presented in the corrido Yo soyla estampa del Llano (track 15).

– 53 –Lorgio Rodríguez

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Most of the Llanero corridos maintain asingle rhyme in the verses throughout theirentire text. El Corrido de Vigoth begins withdouble rhymes in the first two quatrains,and then switches to e-o and e-a assonances,without this detracting from its great poeticquality. For this piece, the cuatro and the maracasaccompany the bandolín, a type of mandolinwith four metallic double strings, playedwith a plectrum, and tuned to G-D-A-E.

I have the pleasant taskOf telling you a storyWhich, according to my poor memoryIs a true storyFrom start to finishI will tell you what I rememberOf those who were partyingWith the people of my village.It involved some men Whose names I don’t remember,They say they were theChávez, a Bautista and a Forero,The fair-skinned Manuel VargasAnd another one who they called Negro;And I remember the dateWhen these men came To the village of Rondón The birthplace of these gentlemen,September 21stI remember it

Because they were attackedBy the bullets of the government; They arrived as day was breakingThe dauntless travelersBut a terrifying fireStopped them,Some of them ran to the river,Others ran away,It was here that they took prisonerThe well-know TiberioWho had a guest houseAnd was waiting for the strangers,He was taken to CorozalWith neither his shirt nor his hatBy the troops of Vigoth Who were snoring in the country.Vigoth thoughtOn a sleepless night“I think that it is betterTo ask for reinforcements”And at dawn he gave the orderTo look for more peopleTo the others he said“I have an ideaWhoever wants toHelp meWith weapons in handTo finish off these people;By the Lord and the faithIf we are victoriousI will take over as head Of security in the village,

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17. Town of Arauca, Colombia, on the banks of the Casanare River.

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I will be the commanderAnd you my officers,Our names will appearIn the military history books,And in addition to all of thisThe government will give us positionsThe guerrilla leader was an outlaw”And his soldiers believed himLong live the Vigoth battalion!They shouted in the village,Vigoth, a clever man,Appointed some henchmenTo await the arrival ofThe government squadronTo tell them of the combatAnd to collude with them.

But there is a God that foreseesEverything that happens on Earth,He did not want to allow themTo end his careerAnd at the end of nine daysOf this fleeting illusionOn a clear night Bearing memories,Only the moon was shiningWith its yellowish eye,And with the light of dayAnd the morning breezeCame GuadalupeWith his guerrilla troopsSeeking to avengeThe blood of his fellows;When they saw them enter

Marching all in fileIn military uniform, Rifles and bandoleers,Vigoth came out to greet themThinking it was the government troopsWith his sweet mannerAnd his cheerful face.Guadalupe as the leaderWas the first to greet Vigoth:“Introduce your crewI want to get to know them”.Vigoth, with his voice shaking,Said to his companions:“They are our enemiesThey have caught us without firing a shot.”The soldiers surrounded themSuspicion overcame themSeeing that they were all wearingRed ties on their necks.Guadalupe brought together The people of the villageSo that they see the sentencingOf Vigoth and his companions;He put his hand in his bagAnd took out the listAnd as he was a military man,He ordered them to tie the handsOf the seven prisoners,And they were marched to the riverWhen they arrived, they stopped them,Guadalupe spoke to themHe said to them, like a tribunal,“They ordered me to kill youThat was the order they gave me

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And the word of a manCannot be bought;If you want to know me,Who I am and where I come from,I am the Terror of the Llanos,I am Guadalupe Salcedo,And he who is covered with mud Will know later on what is right”.Fourteen tears were shedBy the seven prisonersWhen they saw that they were going to dieIn great despair,With their hands tiedLike sheep,And that the Casanare River

Would be their tomb,Not a mother, nor a brother,Nor a true friend,Who in this moment would speakA word for them.This eventShould serve as an example Because today he who slips upWill go straight to hellWhat is white will be whiteAnd what is black will be blackGlory to God, Glory to the Virgin,Ave Maria, Jesus I believeAnd long live the terror of the LlanosDon Guadalupe Salcedo!

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12. LA GUERRA DE LOS MIL DÍAS (corrido)Composition, Carlos Encinosa “Cuchuco”César Padilla, vocalsLeonaldo Álvarez, bandolínEdilberto Humos, cuatroGuadalupe Barragán, maracas

The Llanero corridos speak of the lives of ban-dits, the colonial period and independence.The rivalry between the conservatives and theliberals degenerated into an armed conflict inOctober 1899 and spread throughoutColombia. By the time it ended in 1902, it hadclaimed one hundred thousand victims. Thestory is a testimony of “Cuchuco”, a famouscomposer and singer of that time. César Padilla

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When I was very littleJust newly bornBorn to be a singerFor this was my destiny,I was born in Puerto Ayacucho18

In an area very nearby,After living for a while I went out on my wayWith my bundle on my shoulder Like a pilgrim,I arrived in ColombiaAnd here I had my baptism:Rosita was by godmotherAnd Churión was my godfather.I went through lower ApureI met with Florentino19

And he was the one who taught meHow to tell a corrido.I am from CasanareA very entertaining part of the LlanosWhere Bolívar came throughWith his best men,On their way to the mountainsLooking for the enemy,To free the country Which has been invadedBy all of the SpanishFrom Juan Sámano and Morillo.General SantanderHis best friend

Came to his aidAnd offered his support,And he was the one who drew up the lawsThat are on the books;Since that time hereThere are the two parties:Conservative gentlemenThey are still very offendedThey had a lot of powerThey were in charge for half a century,They commanded with authorityThey didn’t have enemies,They were in command for years and yearsAnd the time came when,In the end, they wereSuddenly all defeated.

They lost the electionsAnd threw themselves wholeheartedlyInto the Thousand Days’ WarI wasn’t born yet at the timeBut my father was aliveHe was a hardened Llanero,He had to take up armsTo defend the party.They killed good menAnd left the bandits alone,They killed Uribe Uribe20

A well-known manAnd in nineteen hundred and thirty

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18. In Venezuela.19. Legendary Llanero singer who confronted the Devil and defeated him with his verses.20. Rafael Uribe Uribe was a journalist, a lawyer and a politician. He was murdered in 1914.

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My party came back to life,Doctor Olaya Herrera21

Came from heaven,To be a good guatecano22

Chosen from the best With all of his braveryHe was committed,He had to pay a debtTo the United States,All of the Colombian goldThat they were able to collectWomen’s bracelets,

Watches, rings,Earrings and brooches,Everything they found And the poor liberalsWere lamentingBecause they had to pay For what the others had eaten.Farewell pretty girlsWith this I take my leaveLong live the beautiful unionAnd long live my party!

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21. He was President of Colombia between 1930 and 1934 and he made many reforms. 22. Native of Guateque in the department of Boyacá, Colombia.

Carlos Cordero et Luis Oliverio Pan

13. MANGO VERDE (pasaje – trad.)Carlos Cordero y Gregorio Flórez, vocalsLuis Oliverio Pan, bandolaJosé ángel Gualdrón, cuatroFélix Rodríguez, maracas

This traditional pasaje is sung in rhyme withthe assonances e-o. We see the quality ofthe poetry, its delightful wisdom, and themelodies and habits of the singers.Another mandatory instrument in a Llaneromusic ensemble is the maracas, clearly ofindigenous origin, made from a gourd or acoconut, with a cedar handle, and filled withseeds of Indian cane (canna indica) or otherplants of the savannah. They always accom-pany and add rhythm to golpes and pasajes.

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Carlos Cordero:If they want to know my nameIn singing I will sayThat I am a black man,The black man Carlos Cordero.

Gregorio Flórez:Leave, April, and come in, MaySay the people of CandelariaTo saddle up good horsesWithout it costing them money.

Carlos Cordero:I don’t like pasajesBecause I am not a pasaje player,I like pajarillosBecause I am pajarillo player.

Gregorio Flórez:When my mother gave birth to meIt was in an ant hill,When the midwife cameI was a handsome party animal.

Carlos Cordero:My lady was combing her hair The wind carries off her hairWho will go outside, sparrow hawkTo go catch it?

Gregorio Flórez:The reason why I likeSaddling up a wild coltIs that because when they are walkingThey don’t shake up the equipment.

Carlos Cordero:If you want to have a horseYour friend has a pasture,He has a gray horse, he has chestnut horse,He has brown pinto,And the horse that is walkingChestnut brown pinto.

Gregorio Flórez:I am a wounded person with doesn’t bleed,I am a dagger without steel,I am the one who dies suffering,I am the one who, suffering, dies.

Carlos Cordero:No one can sayThat I am a braggartBecause no one has seenWhat I can’t do.

Gregorio Flórez:A curse, when I saidTo love, receive and cherish,It would have been betterThat I be put in a whim;I am liberal by nature And I die for my party.

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14. POMPEYO Y DON DOMINGO (pajarillo)Paroles, Querubín RiveraJoaquín Rivera, vocalsJosé Ortíz, bandolaEdilberto Humos, cuatroGuadalupe Barragán, maracas

One feature of the corrido is the degree of accu-racy that is required. It is not enough to say “Isaw”, “I was”, it is necessary to be specific, toprovide details, dates, times and places as isthe case here. This corrido is sung in a pajarillorhythm. With its four measures in a harmoniccircle in the minor mode and its great expres-sive strength, the pajarillo is probably the mostdemanding of the Llanero golpes.

I am going to tell a storyOf Pompeyo and Don DomingoIn the savannahs of MateliónThere was a plot of land in ruinsIn the hands of Don PompeyoWho had taken it from Don Domingo;

Domingo was an old manBut cautiousWho built a house thereTo become his neighbor;To rule on this issue

Carlos Cordero:How many will not be thinkingThat I am sleeping in love,When I think that I have oneI have two on the hook.

Gregorio Flórez:My father is to blameThat I am such a carouser,

Even though he took me out of the dancesWith no shirt and no hat.

Carlos Cordero:I don’t want to be a pack donkey,Nor a kitchen knife,Nor a dancing shoeBecause they make me hit the floor.

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Joaquín Rivera

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An inspection commission came,The commissioner of La Paz came,His secretary Virgilio,The lawyer of PompeyoAnd the prosecutor with some books,Don Ramón Parada came,From Garzas came Castillo;And on March 19thThis commission wentSome to Boquerones,Others to El Peligro,Llanero-style grilled meat,Good drink and good cigarettes;And on the 20th in the morningThey made the journey Some on mules,Others on slender horses,They went through the canyon of Garzas Through the Frente del Peligro,They went towardsThe house of Don Domingo, When they arrivedThey took a swig of wineEveryone went insideBut Castillo remained outsideSaying to Don PompeyoAs family and friends“We must be unitedTo stand up to Domingo”;They set out againAnd they sought another road And arriving exactlyAt the plot of El PeligroThey started to argue

In loud, aggressive tones,They started to argueDon Salvador and DomingoAnd right there they became worked up As a result of the wine,Domingo couldn’t stand itAnd walked over to himHe took the mule by the bitAnd he shook him,And on the shoulder bladesHe gave him a knock,Said some words to himAs if he were his enemy:“You are the most thieving manThat I have known in my life”.

Without taking off his spursCastillo put his feet on the groundHe caught him by one legAnd Domingo fell to the groundThen he jumped on himTaking him for a bullockWhen Demetrio grabbed him,A friend of Castillo,“Friend, forget about all of thisDon’t demolish Don Domingo”.Salvador answered himWith sweet words“I thought I was at my ranchKnocking over a young bull”.He mounted his muleMore timid than a Guajibo23,

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23. Guahibo, native Americans living in Casanare.

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He took leave of his companionAnd all of his friends,He left for Punta de GarzaWithout even looking at the trail,The woman received him With her arms stretched out And at the cattle gateTold him, like that:“I am very worriedBecause I fought with DomingoI don’t know if it was my imaginationBut I heard four shots,And I turned around to look backwardBut I didn’t see any enemy,My pants are wet,I smell bad.At the door of the house

Castillo shouted three times“I am going to draw up a willNow I have enemiesWhat doesn’t keep me aliveCan be held in a goatee,I’m going to take a bathRun and find some rags for me,Hurry, Cipriana my love,The enemy is coming And in a red treeI forgot my knife”.We are coming, Sirs,To the end of this corridoI am the composerA well-known poetAnd here I end the storyAnd farewell Salvador Castillo.

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15. YO SOY LA ESTAMPA DEL LLANO (corrido)Dolly Salcedo, lyrics and vocalsManuel Antonio Sánchez, bandolaEdilberto Humos, cuatroGuadalupe Barragán, maracas

This corrido is very moving: Dolly Salcedo,the daughter of Guadalupe Salcedo, tells ofher personal experience, her intimatevision, both lyric and epic, of the death ofher father and of her own childhood as anorphan. The remarkable combination of these ele-ments, the whimsical use of verbal tenses,

Dolly Salcedo

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the use of contrasts and repetitions whichseek to emphasize, demonstrate the vitalityof this composition style.

I am the picture of the LlanosAnd here they painted me Singing a loud joropoAt the foot of the arpa tramada24

Of this group, GuadalupeWho accompanied me;With Llanero braveryThey proclaimed his exploitsThe grandchildren of GuadalupeWho was famous in the LlanosAnd throughout ColombiaHe was a living legend,A man who fought and diedFor his Llanero prideToday people cry over his absenceThose who were his partisansAs for his adversariesThey laugh in their crookedness.He left his little hacienda With two outsidersWhose names I won’t sayBecause it is not worth namingthem;His mother there on her old ranchCouldn’t bear his absence,My mother in an armchairWas crying desperatelySeeing how the injustice

Of this government erasedThe memory of a manOf such great intelligenceThat if he were still alive The peace would have been quickly signedBecause a man with [something in his] pantsIs what we are lacking here!

He was Guadalupe SalcedoThat man who was famousAnd he who does not know his story

Knows nothing about the Llanos,In the mouths of the singersEvery day it is spreadAnd all those who come fromelsewhereStop to listen to itAnd now here his daughterSinging with all her inspirationRelating this eventFrom the old days When the treacherous govern-mentPlayed dirty tricks,Colombia was in mourningAnd very poorly represented;However I am happy

Singing across the savannahThis Llanero coastAnd all of the flat land,That saw my birthAnd how I grew up

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24. Another name of the arpa llanera whose 32 parallel strings reminds of the weft on a weaving loom.

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Without the warmth of my fatherWho I miss very much,My mother gave me valor,This woman of the Llanos taught meHow to tie up the calvesWho nurse in the evening,How to loosen the yoked oxWho transported me,

And on a young mustangI did my daily work;These were the playthingsOf my childhoodBut I didn’t lose themBecause I was used to Holding firmlyWhat this land gave me.

16. CONTRAPUNTEO (hijo de la guacharaca– trad.)Orlando Vega & Villamil Torres, vocalsPedro Flórez, bandolaEdilberto Humos, cuatroWilliam Mojica, maracasRubén Darío Rondón, basse

Contrapunteo is poetic jousting between twopeople singing in alternation. This one isknown as “Vamos contar mentiras” (We aregoing to tell lies) or “The corrido of lies”. Thesingers must be very familiar with the style andmaintain it throughout their improvisation.In each quatrain, only the second and four-th verses rhyme. The quatrains are linked bythe expressions “if you saw....” and “I too

saw....”, so that the singers can remain inthe fantasy realm which the Llaneros appre-ciate and which reflects the Late Medievaltheme of the inversion of the world. Thiscontrapunteo is sung on a golpe called el Hijode la Guacharaca.

Orlando Vega:Now that we are hereWe will sing liesI saw an ox flyingWith one hundred wagons above it.

Villamil Torres:And if you saw an ox flyingI saw a rabbitLeading three hundred bullsWith a small leather stick.

Orlando Vega:If you saw that rabbit I also saw a black agoutiGrazing a thousand bullocksIn the plains of Atature.Orlando Vega

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Villamil Torres:If you saw that black agoutiI saw a crazy dogCrossing the River Cusiana With one hundred loads of jojoto25.

Orlando Vega:If you saw the crazy dogI saw a lowland paca26

Studying geography To be able to draw a map.

Villamil Torres:And if you saw that lowland pacaI saw a mouseGiving kisses to a catWith all of his heart.

Orlando Vega:And if you saw that cat I saw a jabiru27

With a pair of stockings And high-heeled shoes.

Villamil Torres:If you really saw that jabiruI saw a white bullHugging a tigerHaving a lively conversation.

Orlando Vega:If you saw that bull I saw a caimanWho was playing with a dogLike any animal.

Villamil Torres:And if you saw the caimanI saw a foxCaressing hensGiving them many kisses.

Orlando Vega:If you saw that old foxI saw a sparrow hawkSpeaking to a little birdAt the Boral ranch.

Villamil Torres:If you saw the sparrow hawkI also saw a spiderWho on his shoulders was carryingForty loads of sugar cane.

Orlando Vega:That spider, that was nothing Alongside the mosquitoThat mounted a skinny dogAnd took him around the world.

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25. Green corn.26. Small rodent, Cuniculus paca.27. A type of crane, Jabirú mycteria.

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17. DÉCIMAS DEL QUEREDOR (corrido – trad.)Victor Espinel, vocalsLuis Oliverio Pan, bandolaEdilberto Humos, cuatroGregorio Flórez, maracas

Sung poetry is always in the service of loveand the beloved. The corrido is no exception;the epic narration of events gives way to alyrical description of feelings. In this songVíctor Espinel bring a very personal touch tothe Leco o Tañido, the sustained cry thatbegins the singing of golpes recios (roughgolpes).

Beautiful eggplant flowerOf yellow colorYou are born in the villagesOf my beloved Llanos,You bring prestige to my landWith your beautiful appearance;I offer you this poemModest and simple as it isI will tell you the sad storyI will tell you of my cruel fate Beautiful like the dawnI am fond of you;And, one silent afternoon,Distressed and pensive,I was thinking about many thingsThe absence of a loved one,Improvising these versesI was heartbroken,My soul was living

From one breath to the next,If my instrument could have spokenIt could have been my witness; My being was seizedBy an unknown painAnd a feeling came over meSomething that I can’t imagine,It drove me crazyOr something like that,Without knowing what was happening to meI couldn’t stay calm.

Without knowing what was happening to meI couldn’t stay calmThinking and thinking so muchAlways the same thought,That immortal memoryWas a delirium for me,Because I listened to you speakAnd I was enchanted.I am going to ask a favor of youBigger than you would have wished,That you tell me yes or noWhether I could be requitedWhether I am mistaken in my loveWith the ingenuousness of a child,Because I recognize in youA woman of prestige.I don’t swear, because it is badTo take God as a witnessBecause to forget youIs useless, I confirm it.Two things, beloved womanThat you can do for me

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From happiness to sufferingYou throw me into an abyss,From beyond your consciousnessMy fate will depend;To be in your handsI would like to be a ring,And to give you colorI would like to be a dressTo hide under my shadow

Your shapely body,Dove of the savannahI would like to be your nest,Your guardian angelTo guide you on the path,I would watch over you,Warn you of dangers;It will be my misfortuneIf I don’t marry you.

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18. BAMBA (golpe – trad.)Dolly Salcedo, Gabriel López, Janeth Espinoza,Joaquín Hunda, Shery Díaz, Félix Rodríguez,vocalsJoaquín Hunda, bandolaAlfonso Hunda, cuatroCachi Ortegón, maracas

There are not that many group entertain-ment activities in the Llanos due to the dis-persion of the population and the difficul-ties of communication. The main one is thefiesta, the parrando or joropo, in which eve-ryone takes part, preparing food and drinks,dancing, playing instruments and singing.Before the arrival of sound systems to allowpeople to listen to commercial Llanerorecordings, the joropo dance alternated withgames such as La Marisela, mimed sequencessuch as El Zamuro, La Vaca or El Araguato, orverses of La Bamba which offered the oppor-tunity to publicly announce loves, disap-pointments and mockery.

Dolly Salcedo:Frijolito, Frijolito,Trouble-making Frijolito,Don’t mess things upAs you did with my lover.

Gabriel López:I have come from so far awayWalking through the brushJust to see you,Black woman who takes away sorrows.

Janeth Espinoza:Velvet eyes,Mouth of marjoram,It was true that we loved each other A little bit, but eagerly.

Joaquín Hunda:They say that the black earthGives a very beautiful fruitMy love sowedA brownish color.

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Shery Díaz:I sowed coral28

To watch how it would grow,When born it was as pretty As your lips.

Félix Rodríguez:I came from far awayTaking risks,Just to see you,Beautiful white dove.

Dolly Salcedo:I am the half orangeAnd you are the whole orange,I am the rose bud,But not just for anyone.

Gabriel López:I am not a macaw,Nor a parakeet nor a parrot,The contempt that you show towards meI regret it, but I am not crying.

Janeth Espinoza:On my patio I planted rosesAnd on your patio there are carnations,How do you want me to love you,Master of so many women?

Joaquín Hunda:I don’t want a silk scarfNor bright red threadI don’t want that because of your loveSome other boaster kills me.

Shery Díaz:Over here I watch youFor a grain of riceI am starting to realizeThat we both love each other.

Félix Rodríguez:Water flows from my eyesWrapped in a paper,Crying tears of bloodFor this beautiful carnation.

CACHI ORTEGÓN

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28. This verse is a paraphrase of an african-colombian love copla from the coastal region.

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Traversée d’une rivière | Crossing of a river | Paso de río

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El Llano es un territorio cultural compartidopor Colombia y Venezuela, limitado por

la selva, el río Orinoco y la cordillera de LosAndes. En su medio millón de kilómetroscuadrados de sabanas planas, cálidas, conmarcadas temporadas anuales de lluvias ysequías, habitan dos millones y medio depersonas, identificadas y orgullosamenteautodefinidas como Llaneros. Su cultura mezcla diversos ingredientes: tieneun gran porcentaje de sangre indígena, y porello un íntimo conocimiento del medio físicoy del uso racional de sus recursos; una por-ción de sangre africana que va diluyendo laimpronta de su fortaleza de oriente a occi-dente; y una gran influencia colonial europeano reflejada en institucionalidad sino en ele-mentos como la ganadería pastoril, el idiomaespañol y la religión católica. Todos estos aportes se han ido decantando,adaptando y enriqueciendo por la influenciadel medio. Desde hace trescientos años sereconoce al habitante de los Llanos como untipo humano especial, sinónimo de libertad,valor y autosuficiencia. Jinete invencible ensu terreno, su participación clave en lasluchas de Independencia y en múltiplesrevoluciones internas, hicieron que

“Centauro” fuera una comparación usual.Ese jinete no está sólo con su caballo en lainmensidad. No. Él tiene su remedio para lasoledad: el canto. Con el canto se acerca, desde el silencio queva ritmándose con los sonidos de la brisapor la sabana, con los cantos de las aves, conla trocha del potro, con las mecidas delchinchorro. En la lejanía, en el camino, enel trabajo de llano, se hace leco de cabreste-ro; en la cercanía, en la corraleja, se hacetonada de ordeño; en la intimidad se hacemurmullo de verso. En la conversa se llenade voces agudas, dejos singulares, sonoraspalabras y entonaciones melodiosas. Enpareja se vuelve serenata, copla enamoradao pasaje enguayabado. En comunidad se vapor diversos rumbos: se hace rito en losvelorios, rezos y rosarios cantados; o se vuel-ve fiesta, parrando… joropo; o se hace luchaen el contrapunteo; o se hace narración conel corrido; o se hace baile y juego y gozo. Con el canto el Llanero llega hasta su tierra,su gente, su mujer y su alma.Tampoco el canto está sólo, son sus com-pañeros los instrumentos de cuerda de origenespañol debidamente allanerados, el cuatro,la bandola, el guitarro y el arpa; acompaña-

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ColombiaCANTOS LLANEROS EN CASANARE

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dos y acompasados por las maracas de proce-dencia indígena. Sus formas musicales y poé-ticas son amalgama de múltiples y poco estu-diadas influencias, tienen de vals y fandango,de canto llano y romancero, de polirritmiaafroide y décima espinela. En la singularidadde su espíritu se asoman el gozo del abueloandaluz, la melancolía de la abuela guahiba,la fuerza de la abuela negra y el orgullo delabuelo castellano.El pastor de infinitos nació lleno de música.Hasta mediados del siglo pasado el Llanocolombiano se mantuvo como una fronterainterna con escasas intervenciones, pocopoblada, casi sin vías de comunicación y condedicación exclusiva a la ganadería. Perodesde entonces la fuerza del capital y la masi-ficación cultural atacan la tradicionalidad. En Casanare la difusión exitosa de un joro-po centrado en la música de arpa y en losejecutantes, compositores y cantantesvenezolanos, desplazó la llamada “músicade cuerda”, tocada con guitarros y bando-las; produjo el reencuentro de toda unanueva generación con un instrumento casiperdido, el arpa; generó la profesionaliza-ción de las habilidades musicales; cambióla forma de trasmisión del conocimientomusical; e impuso como válido – paraespectáculos, festivales, enseñanza y graba-ciones - un modelo que representaba sólo ellenguaje musical llanero venezolano,dejando de lado manifestaciones inmensa-mente valiosas.

No obstante ciertos enclaves, como elMunicipio de Maní, conservaron su tradiciónmusical; o, simplemente, comunidades ente-ras, la conciliaron con el joropo de arpa,encontrándole el sustrato común. De esemodo, sin contradicción, se asimiló unaexpresión musical mejor preparada para com-petir en los canales de difusión comercial.Así los medios locales mantienen la músicasonando; los festivales revitalizan la actividadde creadores e intérpretes; los parrandos y elbaile se convierten en espectáculos masivos;se ganan territorios andinos en Colombia y sereina en toda Venezuela; se produce un movi-miento que de un lado busca y aprovecha lasposibilidades comerciales y de otro exploraposibilidades creativas. Esta recopilación muestra la diversidad de latradición musical y su función en una comu-nidad. No es la música de unos pocos ancia-nos, a punto de olvidarse, es una música viva,tocada y cantada por hombres y mujeres detodas las edades. No hay nada forzado acá, niimpuesto, ni fingido. Es su modo de tocar ycantar. Es la música de Casanare.No es la nuestra una cultura de construc-ciones ni monumentos, su gran obra es lamúsica. En esta sociedad oral, pastoril, lamúsica ha permitido la mantención de múl-tiples códigos internos, visiones míticas, len-guajes de conquista, modos de ser y de pensar,formas de contar y maneras de hablar; y seconstituye en fuente primordial de autoreco-nocimiento y factor esencial de cohesión

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social. Hoy cuando el territorio y la actividadllaneros están tan afectados por los cambios– acelerados brutalmente a partir de 1980, porla violencia, el petróleo, y la agroindustria –,

ese monumento musical refleja la bravía her-mosura de un pueblo que ejerce la resistenciacultural y no quiere dejar de ser. Este trabajoes parte valiosa de ese monumento.

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Pedro Flórez ordenando

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1. CANTOS DE TRABAJOLos cantos de trabajo constituyen una heren-cia común en todos los pueblos pastores delmundo que los usan para apaciguar el gana-do. En el llano sus manifestaciones máscaracterizadas son los cantos de ordeño y decabrestero. Documentados en el llano desde el sigloXVIII, han caído en lamentable desuso en lasabana, sin embargo sus formas musicalesson fuente de inspiración de destacadosmúsicos y compositores. Son coplas independientes, cantadas a capel-la, combinadas con múltiples gritos, silbos,interjecciones, etc. Son melodías singular-mente libres, dependiendo de las condicionesde cada cantador.

a) Cantos de cabrestero1

Pedro Flórez:Yo soy el que me paseode la manga al paraderoa escucharles los forríos2

al caballo cabrestero.

Tirso Delgado:No quiero que vaya a misa,ni que a la puerta se asome,ni quiero que tomes vinodonde lo toman los hombres.

Alfonso Niño:Ajile3 gana’o pa’lantey olvide su sabana;para el caballo la pierna,pal toro bravo la ruana4.

Orlando “Cholo” Valderrama:La luna le dijo al ríoque no ahogara el luceroporque las siete cabrillas5

‘tan esperando un te quiero.

b) Cantos de ordeño

Tirso Delgado:Perro de agua6 y Resedad se fueron juntas las dospero a mí no me pareceque venga una y la otra no.

Pedro Flórez:Yo soy el que me paseode la sala a la cocinaque en el pico lleva floresy en las alas clavellina.

Orlando “Cholo” Valderrama:Mañanita, mañanita,que viene junto a la auroracon tu brisa pura y fresameciendo a palma y mapora7.

1. Por cabestrero, jinete que se coloca a la cabeza dellote de ganado en los arreos.

2. Acción y efecto de forrear, ruido que hacen las bestias.3. Por ahile, de ahilar, poner en hilera.

4. Poncho grande de lana.5. Pléyades.6. Mamífero, nutria, Lontra longicaudus.7. Palma, Roystonea oleracea.

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2. COPLAS POR ANA (corrido – trad.)Gregorio Flórez, vozLuis Oliverio Pan, bandolaEdilberto Humos, cuatroGildardo Aguirre, maracas

Todo lo relativo al llano está contenido enlas letras de sus cantares. Y en la voz de suscantadores, en los labios de sus copleros, enla memoria de sus contadores de cachos8,llegaban por estas tierras las noticias, loscasos. Del hato al pueblo al corral al parran-do al conuco, más rápido que en el potromás ligero, más pronto que en la canoa másrauda, viajaban los sucesos. Trochando largosobre los ocho cascos del verso; remontandoa vela por la consonancia fácil; siguiendo elrumbo baquiano de la música; el relato lle-gaba y posaba y volvía a andar más lleno,más rico. El canto era la forma de contar porexcelencia. Y para contar cantando nadamejor que el corrido.El Corrido llanero tiene tres fuentes remotasfundamentales, en primer lugar la recreacióndel Romance medieval; en segundo términola adaptación y desarrollo de temas europeosposteriores, y, finalmente, el encadenamien-to o la mezcla de jácaras, décimas y coplas.Definida una “letra” se logran, ya no cuatro,sino seis o diez o más versos con unidad

temática, y se empieza a contar algo. Comoestas coplas por “ana” que entreveran viejascantas españolas con versos llaneros. Igualse cantarían innumerables coplas por otras“consonantes”.

Tengo la cabeza huecalo mismo que una botana9

de mi pecho hago una torre,de mi voz una campana,en mi tierra y fuera de ellahago lo que me da gana;cuando yo ‘tuve en Parroquia10

me dijo una parroquiana:“Mira que negro tan feoy su sangre tan liviana,yo lo quisiera cogerveinticuatro’ hora en mi cama”.Y hasta el cantar me repugnacomo la camisa ‘e lana,como también repugnarmeamores con prima hermana.Niña quítate ‘e la puertaque te da la resolana,si tu fueres cazadorváyate por la mañanacon los reflejos del solse calientan las iguanas;atráqueme aquí patrón pa’ darle palo a esta iguana

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8. Historias, relatos.9. Vasija de cuero.10. Antiguo nombre de Trinidad, municipio de Casanare.

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pa’ hacerla buscar la cuevadonde la parió la mama.Con un semblante risueñome engaño una linda damacuatro pesos doy por Rosa,cuatro pesos doy por Juana,cuatro por dormir con ella,cuatro por matar la gana.

El primer amor que tuvefue con una del Cusianale metí la mano al senole saque un bojote ‘e lana,sacaron treinta cobijasy cuarenta sobrecamas;me la llevo, me la llevoa dormir a la sabanapor la mañana la traigoeso si me da la gana,y si no la dejó allá tapadita con mi ruana.Juramento tengo echa’ode no volver a Guayanaporque están cogiendo gente pa’ las fuerzas veteranas.

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Gregorio Flórez

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3. CARACOLES (pasaje – trad.)Ricaurte Rodríguez & Víctor Espinel, vozGabriel López, bandolaReinaldo Avella, cuatroFélix Rodríguez, maracas

Cantar por “letra”, en este caso la asonanciaá-ar-as, era la forma habitual de contrapun-teo en los parrandos o en las noches de lostrabajos de llano; con la música de un golpeo pasaje tradicional, como este de LosCaracoles, los cantadores demostraban, másque su capacidad de improvisación, suinmenso repertorio de coplas por una rimadeterminada y su habilidad para recordarlasy cantarlas en el momento oportuno. Sedecía entonces que los cantadores “teníanmucha letra”. Las intervenciones son de cuatro, seis uocho versos, alimentados con repeticiones,muletillas y estribillos.

Ricaurte Rodríguez:Me la llevo, me la llevo,porque la vine a llevarel que se halle con derecho,que me la salga a quitarpa’ darle quinientos tirosy quinientas puñala’as.

Víctor Espinel:Ensillando mi caballo,ella se puso a llorar y yo llorando con ella, lo volví a desensillar.

Ricaurte Rodríguez:Me dicen que yo no llore,como no voy a llorar una sola vida tengoy me la quieren quitar,debajo de un considerome puse a considerar.

Víctor Espinel:El que se roba el pilón11,o la piedra de amolar no se le dice ladrónsino guapo pa’ cargar.

Ricaurte Rodríguez:La bandola y la maraca,no me dejan engordar con ese placer que canto,cuando se me irá a acabar,digo adiós y me despido,adiós, para nunca más.

Víctor Espinel:De la tortuga los huevos,de la iguana la papa’a,

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11. Gran mortero de madera para moler granos.

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del caballo la carrera,del toro la congola’a12,de la mujer el cariño,y del hombre la amistad,soy amigo de los hombres,por delante y por detrás.

Ricaurte Rodríguez:Pregúntale a la vería,pregúntale a la verdadsi el plátano verde mancha,acabado de cortar,con este placer que cantocuando se me ira a acabar.

Víctor Espinel:Escúchame Chiribico, cómo está y cómo le va,no pude venir ayerno pude sacar carna’a…

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12. Por congolada, cornada.

Victor Espinel

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4. EL SOLDADO OBEDIENTE / LOS LLANOSRESISTENTES (corrido – trad.)Victor Espinel, vozRicaurte Rodríguez, bandolónReinaldo Avelloa, cuatroFélix Rodríguez, maracas

La violencia que azotó al llano entre 1948 y1953, con rezagos posteriores, motivó unagran resistencia en la comunidad llanera,que se organizó en guerrillas para resistir laagresión del Estado. La resistencia fue tam-bién cultural, pues se compusieron muchosCorridos Chusmeros relatando los hechos dela guerra, manifestando el modo de pensar yexpresando los sentimientos generales. Lafunción comunicadora y cohesionadora delcanto tiene aún vigencia en el llano. El soldado obediente es bastante conocidoen Casanare, donde se registran variantes;fragmentos suyos han sido utilizados en gra-baciones comerciales; algunos atribuyen suautoría a Guadalupe Salcedo, héroe de la“revolución” llanera. La voz Corrido corresponde acá no sólo alestilo compositivo sino a otra de las formasmusicales del joropo. Acompañado por elbandolón, un instrumento melódico, deltamaño de una guitarra, de ocho cuerdas demetal dispuestas en cuatro órdenes dobles.

Hoy voy a dejar grabadocomo soldado obedienteque improviso mis cantares

relaciones de mi mente,que tuve muy poco estudiopero soy inteligente,perseguido del gobiernosin tener nada pendiente.La revolución de llanoaquí la tienen presente:se compone de mil hombres, un capitán y un teniente,médicos de medicinay sus buenos asistentes,expertos en la materiauna práctica excelente, un coronel de criterioel hombre más suficienteque dirige al movimientoy su ciencia competente,para luchar en el llano una lucha seriamente.

Todos los deseos seránde que la guerra reviente,para peliar pecho a pechoy no matar inocentes,ay pobre de las criaturastanto niñito inocentepor ahí sufriendo amargurassegún lo indica el vigente,yo en cambio vivo tranquilono me quejo de mi suerte,retozando en Casanare,bien armado hasta los dientes,en Casanare fui yoel hombre más suficiente,

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montaba buenos caballoscomo atrevido jinetey fumo de lo esencialcomo buenos cigarretes,también gozo ´e buenas hembrasy mis copas de aguardiente,y cuando salgo a los pueblos me ofrecen buenos piquetesporque es mucha la alegríade todo aquel que es viviente,al ver la tropa llegar,

la que lucha por el frente,símbolo de libertadla que tenemos vigente,que un soldado de la chusma13

puede luchar contra sietecuando suena la efeá14

es cuando más acomete,aquí es el fin del corrí’oun relato suficientedel talento de un llaneroque ha luchado seriamente.

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13. Se llamaban así los guerrilleros llaneros.14. Fusil ametrallador, por las iniciales F.A.

5. PERRO DE AGUA (golpe – trad.)Gabriel López, voz y bandolaReinaldo Avella, cuatroFélix Rodríguez, maracas

El Perro de Agua es una de las más viejas for-mas musicales llaneras, sus cuatro compaseshacen parte de otros golpes. La correspon-dencia entre el tema del texto cantado y elgolpe sobre el que se canta era muy usual,pero apenas sobrevive hoy en golpes comoEl Gabán.Perro de agua es el nombre llanero de lanutria, Pteronura brasilensis, cuya voz dealarma, “jau, jau”, se canta como un curio-so recurso de acompañamiento.

Gabriel López

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Si Perro de Agua me muerdeme voy a morir al río,para que la gente digaPerro de Agua me ha mordío.Jaujau, jaujau, jaujau, jaujau.

Perro de Agua se murió allá abajo en la caña’a,yo no lo vide morir,pero vi la zamura’a.Jaujau, jaujau, jaujau, jaujau.

Perro de Agua se murió allá abajo en un zanjón,yo no lo vide morirpero vide el zancarrón15

Jaujau, jaujau, jaujau, jaujau.

Si Perro de Agua me muerde me voy a morir al caño,para que la gente digaPerro de Agua me hizo el daño.Jaujau, jaujau, jaujau, jaujau.

Perro de Agua me mordióen la planta de mi mano, si no me la quieren creermiren la sangre chorriando.Jaujau, jaujau, jaujau, jaujau.

6. AQUÍ ME PARO A CANTAR (zumba quezumba – trad.)Gregorio Flórez, vozLuis Oliverio Pan, bandolaJosé Ángel Gualdrón, cuatroFélix Rodríguez, maracas

El Zumba que Zumba es el golpe ideal paradar rienda suelta a las coplas; hoy es uno delos más usados en los concursos de improvi-sación. Acá, Gregorio Flórez, “Cholagogue”,luce su versación mezclando coplas sueltascon un fragmento del corrido chusmero“Liberales de Colombia”; además, en oca-siones, empieza a cantar en los últimos com-pases del Zumba que Zumba. Esa libertad delcanto llanero se ha visto limitada por losdogmas de la interpretación actual.

Aquí me paro a cantaral pie de este guitarrónpor fuera lleva la cuerda,por dentro la entonación.Yo soy como la maicenade un poquito hago una montóny soy como el aguardienteque entre más viejo mejor,cómprame que yo te vendovarias fincas de valor;un rubí, una esmeralda,un pesar con un dolor,‘ta mi corazón penando

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15. Esqueleto.

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debajo de tu balcón;ayer pase por tu casay me tiraste un limón.No te remontes tan altoprenda de tanto valormira que el árbol más altoel viento tumba la flor,hojas del árbol caídojuguetes del viento son.Yo no suelto una palabrasin tener colocación,quién ha visto mico en misa,araguato en procesión,quién ha visto cocinerabailando con cinturón,un niguatoso en un baile,un borracho en un fogón,trabajos que pasa un flojo en la casa de un mandóny una mujer parranderacon un muchacho llorón.De la gallina le comola pechuga y el alón,de las mujeres bonitaslas alas del corazón.Que no tengo barco en agua,ni novillo en Tocorón,pero si tengo una negra sufriendo del corazón.Desde aquí te estoy mirandoel ruedito ‘el camisón,la boca se me vuelve agua,

me palpita el corazón,me salta la pajarillacomo caballo potrón.

Después de subir al cieloen el último escalónme acordé que había dejadoun topocho en el fogón,un topocho vale muchocomo está la situación.‘Toy canso de preguntar,no hallo quien me dé razón:cómo se jala una mula,cómo se jala un potrón,cómo se pone una sogaen el cuello a un mamantón.Para el toro esta la soga,pal caballo la oración,pa’ las mujeres bonitasdistinta conversación.En la orilla pica el bagreen la mita’ el valentón16

y al pendejo no le ajilamás que pesque en ribazón,más que le ponga el anzueloen la jeta al valentónel pendejo tiene mermacomo barra de jabón.Con la mujer del pendejose mantiene el avispón,tengo un gallo en la cabuyagiro, pinto, marañón 17,

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16. Pez de gran tamaño, Brachyplatystoma Vaillanti. 17. Todos los tres son colores del plumaje de los gallos de pelea.

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lo que no hace con la espuelalo hace con el aletón.Si los hijos salen maloses porque los padres son,al jefe Eduardo Martínezlo mataron a traiciónen las sabanas de Arauca,del Arauca vibrador,este don Santos Paralesfue del delito el autor;este gamonal Paralestuvo su equivocaciónque pensó jartar melcochay se le volvió jabón;

por dárselas de atrevidoiba perdiendo hasta el don,y para salvar la vidafue remitido en avióna una clínica especialdonde había el mejor doctor,pero le quedó una fallanotoria en el pantalón:las dos piernas recortadasdebido a la operación.Ya hoy es hombre en muletasbuen chalán arrendador,pele el ojo Tomás Jaradeje e’ ser sapo lambón…

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7. TRES CAÑOS (pasaje - trad.)Héctor Julio Belisario, voz y bandolaMary Isabel Belisario, cuatroGabriel Belisario, maracas

Los pasajes son formas musicales más lentasque los golpes y con textos más líricos; en ladiscografía cada pasaje tiene un texto único einvariable. No siempre fue así, viejos pasajescomo este Tres Caños sirven para cantar varia-das coplas. La participación de la mujer comoejecutante de instrumentos no es extraña,menos tratándose de una familia de músicos,padre, hija e hijos, cantando y tocando. MaryIsabel Belisario toca el cuatro, ese acom-pañante de la música del llano y la soledad delllanero, esa pequeña guitarrilla de cuatro cuer-das de nylon, que se tocan rasgueadas, afina-das muy particularmente: La1, Re2, Fa#2, Si1.

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La música me entristece,el cantar me da guayabo18,yo vivo lejos de ti en un campo solitario;y el hombre que anda de noche sabe lo bueno y lo malo,sabe dónde pita19 el toro, dónde relincha el caballo,sabe cuándo se levanta la gente del vecindario.Tengo pedido a mi Diosy a la Virgen del Rosarioque no me dejen morircomo mueren los caballosque unos mueren de renguera20

y otros mueren de gusanos.Yo no tiro pato güire21

en cualquiera lagunazome voy a la poceta grandea tirar pato yaguazo22.

No me gusta la guayabaque este picaá del canario,no me gusta la mujerque tenga amores con varios,

debo encontrarla solitaen un campo solitariopara cogerla a bejuco el espinazo le rayo.Las muchachas de hoy en día ni siquiera yo hago tratoporque huelen a ratón y se me alborota el gato.

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18. El nombre del árbol frutal es usado aquí como sinónimo de tristeza.19. Brama el toro.20. Desrrengadera, enfermedad que produce una parálisis mortal.21. Pato, Dendrosygna autumnalis.22. Pato pequeño, Dendrosygna bicolor.

Mary Isabel Belisario

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8. CHIPOLA CHARTEÑA (golpe – trad.)Héctor Julio Belisario, bandolaMary Isabel Belisario, cuatroGabriel Belisario, maracas

El Charte es un afluente del Cusiana, en elcentro de Casanare. Sus riberas, y en generaltodo el municipio de Maní, constituyen unextraordinario núcleo de conservación de latradición musical llanera, centrada particu-larmente en algunas familias como los

Belisario, los Flórez, los Guayabo, losCaicedo, los Ávila y los Lara.Así lo prueba esta singular versión de uno delos golpes llaneros mencionado desde el sigloXIX, La Chipola. Acá tocada por el grupo ins-trumental más común hoy en las sabanas deCasanare: bandola, cuatro y maracas.La Bandola o Bandola Llanera, es un instru-mento melódico, pequeño, en forma depera, de cuatro cuerdas de nylon, tocada conplectro, afinadas La1-Re1-La2-Mi1.

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23. Finca pequeña.24. Planta Lagenaria ciceraria y la vasija hecha con su fruto.25. Armadillo, Dasypodidae novemcintus.

9. MADRUGADA DE ORDEÑOLos cantos o tonadas de ordeño se grabaronen su contexto, una mañana de ordeño en elcorral de un fundo23 cerca de Yopal, contodas las incidencias habituales de la faena.Se acompañan entonces de frases, gritos, elrepetido nombre de la vaca, palmadas en elanca, sonar de trancas, bramar de becerros,canto de pájaros, la leche en la totuma y….la camaza rota.

Víctor Espinel:La vaquita Mensajera,que es una vaca lechera,que da la camaza24 llenay le queda pa’ su ternera.

Manuel Sánchez:Yo no soy pilar de hierrodonde se amarra motor.

Deme la leche ligero antes que me salga el sol,por que me voy pa’ la selvavoy a ser un hoguerónpara asar un cachicamo25

para curarme el riñón.

Víctor Espinel:Yo quería una Linda Damay hoy la suerte a mí me pesa,haber querido esa ingratacon tanta delicadeza.

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Manuel Sánchez:Mucha lástima me da con la mujer barrigona,cuando dice “buenos días”la barriga es la que asoma.

Víctor Espinel:Bordadora uste’ que bordasuave con hilos de seda,

bórdame mi corazón pasito que no me duela.

Manuel Sánchez:De quererla con desdén yo la vide26 en el empeño,para que dicen que si mujeres teniendo dueño.

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26. Por miré.

10. LA VACA (golpe – trad.)Clemente Mérida, voz y bandolaElmer Mérida, cuatroVictor Espinel, maracas

Como El Araguato o El Zamuro, La Vaca esuna pieza que se alterna con el baile deljoropo de parejas independientes, en losparrandos del llano. La Vaca acompaña unjuego coreográfico y de pantomima en elque una mujer, haciendo de vaca, embisteal hombre que la torea, mientras el canta-dor va relatando los diferentes sucesos de lapersecución.

Clemente Mérida

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La vaca ya está mujando27

afuera en el paraderoesperando que le salgana enlazarla los llaneros.Parecía que la valsiaba,parece que la valsió,parecía que la soltaba,parece que la soltó,parecía que le embestía,parece que le embistió,parecía que la toriaba,parece que la torió.

Qué cuánto vale la vacacuatro pesos y un cuartillo,cuatro pesos le voy dandopor la vaca y el novillo.Parecía que la valsiaba,parece que la valsió,parece que la soltaba,parece que la soltó,parecía que le embestía,parece que le embestió,parecía que la toriabaparece que la torió,parecía que la coliaba,parece que la colió,parecía que la tumbaba,parece que la tumbó.

Qué cuánto vale la vacacuatro peso y medio real,cuatro pesos le voy dandopor la vaca y el corral.Parecía que la valsiaba,parece que la valsió,parecía que la soltaba,parece que la soltó,parecía que la embestía,parece que le embistió,parecía que la toriabaparece que la torióparecía que la amansabaparece que la amansóparecía que la domabaparece que la domó.

La vaca todos los díasla soga me la revientasi esa vaca no se amansala voy a poner en venta.Parecía que la valsiaba,parece que la valsió,parecía que la embestía,parece que le embistió,parecía que la toriaba,parece que la torió,parecía que lo corniabaparece que lo cornió.

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27. Por mugiendo.

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11. EL CORRIDO DE VIGOTH (corrido – trad.)Lorgio Rodríguez, vozLeonaldo Álvarez, bandolínEdilberto Humos, cuatroGuadalupe Barragán, maracas

Destaca este tema por su hermosa construc-ción literaria. Sin duda alguna el patetismode sus imágenes, el afortunado manejo deciertas voces, el dramático desarrollo de lasacciones, los diálogos, la fidelidad del relatocon lo sucedido y hasta su moraleja hacende este corrido una pieza antológica. La mayoría de los corridos llaneros conservauna rima única, en los versos pares, a lolargo de todo su texto. El Corrido de Vigothcomienza con dobles consonancias en lasdos primeras cuartetas, luego prefiere lasasonancias e-o y e-a, sin que se afecte sugran calidad poética.

Tengo el gusto placenterode contarles una historiaque por mi escasa memoriapasó un caso verdaderodesde el principio hasta el finles diré lo que me acuerdode los que hicieron festíncon la gente de mi pueblo.Se trata de unos señores cuyos nombres no me acuerdo,me dicen que eran los

Chávez, un Bautista y un Forero,el catire Manuel Vargasy otro que llamaban Negro;y yo recuerdo la fechacuando estos hombres vinieronal pueblito de Rondón28

cuna de hombres caballeros,el veintiuno de septiembreconserva’o en el recuerdoporque fueron atacaospor las balas del gobierno;

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Lorgio Rodríguez

28. Municipio de Arauca, Colombia, a la orilla del río Casanare.

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llegaron clareando el díalos impávidos viajerospero un fuego aterrador a sus pasos detuvieron,unos corrieron pal río,otros corrieron pa’ afuera,ahí fue que cogieron presoal conocido Tiberioporque tenía una pensióny atendía los forasteros,a Corozal fue llevadosin camisa y sin sombreropor las tropas de Vigoth que roncaba en esas tierras.Pensando estaba Vigoth en una noche sin sueño“yo creo que es mejor mandara pedir unos refuerzos”y al amanecer dio orden de buscar más compañerosy a los otros les decía “tengo en la mente un proyectoy el que me quiera ayudarme ayude con brazo fuertecon las armas en la mano a acabar con esa gente;nuestro señor y la feque si ese triunfo lo hacemosyo seguiré como jefede seguridad en el pueblo,también seré comandantey ustedes mis subalternos,figurarán nuestros nombresen las historias guerreras,

fuera de esto a toditosnos dará un puesto el gobiernoel guerrillero es bandí’o”y sus solda’os le creyeron¡Viva el batallón Vigoth!dieron el grito en el pueblo,Vigoth como un hombre listonombró varios espalderosesperando que llegarael escuadrón del gobiernopa’ contarles del combatey amangualarse con ellos.

Pero hay un Dios que adivinatodo lo que hay en la tierra,no les quiso dar permisode terminar su carreray al cabo de nueve díasde esa ilusión pasajerauna noche traslucidaportadora del recuerdo,sólo la luna alumbrabacon su amarillento velo,y con los claros del díay la brisa mañanerase presentó Guadalupecon su tropa guerrilleraa ver si podía vengar la sangre de sus colegas;cuando los vieron entrarmarchando todos de acuerdouniforme militar, fusiles y bandoleras,Vigoth salió a recibirlos

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pensando que era el gobiernocon su cariñoso tratoy su semblante risueño.Guadalupe como jefesaludó a Vigoth primero:“Presente su personalque yo quiero conocerlo”.Vigoth con voz temblorosales dijo a sus compañeros:“Ya nos llegó el enemigosin da’ un tiro nos cogieron”.Los soldados se agrupabanlos dominaba el receloal ver que todos cargabancorbata roja en el cuello.Guadalupe reunió toda la gente del pueblopa’ que vieran la sentenciade Vigoth y sus compañeros;metió la mano al bolsillosacó lista verdaderay como él fue militaradivinó quienes eran,les mandó a amarrar las manosa los siete prisioneros,los marcharon hasta el ríoy al llegar los detuvieron,Guadalupe les hablóles dijo como consejo“Me mandaron matarlosfue la orden que me dieron

y la palabra de un hombre no se cambia por dinero;si me quieren conocer,quién soy y de dónde vengo,el Terror del Llano soy,soy Guadalupe Salcedo,y el que se encuentre embarradomás tarde sabrá lo bueno”.Rodaron catorce lágrimasde los siete prisionerosal ver que iban a moriren tan grande desespero,con las manos amarradaslo mismo que los corderos,y que el río del Casanareiba a ser su cementerio,ni una madre, ni un hermano,ni un amigo verdadero,que en esa momento hablarauna palabra por ellos.Este caso que paso debe servir de modeloporque hoy el que se resbalase va derecho al infiernopa’ que si es blanco sea blancoy si es que es negro sea negro¡Viva Dios, viva la Virgen,Ave María, Jesús Credoy viva el terror del llanodon Guadalupe Salcedo!

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12. LA GUERRA DE LOS MIL DÍAS (corrido)Composición, Carlos Encinosa “Cuchuco”César Padilla, vozLeonaldo Álvarez, bandolínEdilberto Humos, cuatroGuadalupe Barragán, maracas

Corrido llanero ya no romance, sus temas lossucesos, los hechos de sangre, las vidad de ban-didos, corridos de la colonia y la independen-cia, El corrido llanero va naciendo, ya no esuna derivación o una adaptación del Romance,ni un encadenamiento de coplas, sino unanueva canción, hecha – eso si – con la mismatécnica del Romance; y con sus temas, los suce-sos importantes, los hechos de sangre, la vidasde bandidos, en fin todo lo que impacta eimpresiona, todo lo que es casi forzoso recor-dar. Conocemos corridos de la Colonia y de laIndependencia, desde entonces el Corrido estáahí, empezando a contar la historia llanera.Pero el relato no sólo rinde testimonio, es untestimonio en sí. Hecho en primera persona,cuenta, opina y toma partido. En construc-ción, lenguaje y melodía, podemos encontrarformas de decir, de pensar y de cantar.La mayoría de textos tradicionales son anó-nimos, pero este corrido es de autor conoci-do: Carlos Encinosa, “Cuchuco”, tocador defurruco, cantador de aguinaldos, bailador ycompositor, que nos cuenta su vida y nos dala visión llanera de toda una época.

Al Cuatro y las Maracas los acompaña en estetema el Bandolín, un instrumento melódico,cercano a la mandolina, con cuatro órdenesdobles de cuerdas metálicas, tocadas conplectro, afinadas Sol-Re-La-Mi.

Cuando yo estaba chiquitoque estaba recién nacidonací para cantadorporque ese fue mi destino,yo nací en Puerto Ayacuchoen un país muy vecino,después de vivir un tiempofui tomando mi caminocon la maleta en el hombrocomo lo hace un peregrino,fue cuando llegué a Colombiay aquí tengo mi bautismo:Rosita fue mi madrinay Churión fue mi padrino.Pasé por el Bajo Apureme encontré con Florentino29

y él sí fue el que me ensenóa relatar un corrido.Yo vengo de Casanare

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César Padilla

29. Legendario cantador llanero que se enfrentó con el Diablo y lo venció con sus coplas.

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un llano muy divertidopor donde paso Bolívarcon hombres muy escogidos,con rumbo a la cordilleraen busca del enemigo,pa’ libertar al paísque se encontraba invadidopor todos los españolesde Juan Sámano y Morillo.El general Santanderpor ser su mejor amigo fue el que le extendió la manoy le prestó los auxilios,él fue el que impuso las leyesque figuran en los libros;desde entonces para acáfiguran los dos partidos:señores conservadoressiempre viven muy heridos tuvieron mucha potenciapara mandar medio siglo,mandaron con rigidezno tuvieron enemigos,mandaron años y añosy los tiempos trascurridos,hasta que por fin quedaronde golpe todos vencidos.

Perdieron las eleccionespor echárselas de vivosen la Guerra e’ los Mil Díasto’avía yo no había nacido

pero si vivía mi padreque fue un llanero aguerrido,tuvo que agarrar las armaspa defender el partido.Mataron los hombres buenosy quedaron los bandidos,mataron a Uribe Uribeun hombre reconocidoy en mil novecientos treintavuelve a vivir mi partido,el doctor Olaya Herrerade los cielos ha venido,por ser un buen guatecano30

de lo mejor escogidocon toda su gallardíaestaba comprometido,quedó de paga’ una deudaa los Estados Unidos,todo el oro colombianoya lo tenían recogidobrazaletes de mujeres,pulseras, buenos anillos,aretes y prendedores,ya todo ‘taba en caminoy los pobres liberalesse quedaron afligidosporque les tocó pagar lo que otros se habían comido.Adiós muchachas bonitasya con esta me despido¡que viva la bella unióny que viva mi partido!

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30. Natural de Guateque en el departamento de Boyacá, Colombia.

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13. MANGO VERDE (pasaje – trad.)Carlos Cordero y Gregorio Flórez, vozLuis Oliverio Pan, bandolaJosé ángel Gualdrón, cuatroFélix Rodríguez, maracas

En el pasaje tradicional El Mango Verde can-tan por “letra” (la asonancia e-o), CarlosCordero y Gregorio Flórez, “Cholagogue”.Hay que destacar la calidad de las coplas, susabrosa sabiduría, así como las melodías yusos de los cantores.Otro instrumento infaltable en el conjuntomusical llanero son las Maracas, de clara pro-cedencia indígena, hechas de totuma o coco,con mango de cedro, rellenas de semillas decapacho u otras plantas sabaneras, siempreacompañan y acompasan golpes y pasajes.

Carlos Cordero:Si quieren saber mi nombrecantando se lo refieroque yo soy el negro aquel,el negro Carlos Cordero.

Gregorio Flórez:Vaya abril y venga mayodicen los candelarierospa’ ensillar buenos caballossin costarle su dinero.

Carlos Cordero:No me gustan los pasajesporque no soy pasajero,me gustan los pajarillos porque soy pajarillero.

Gregorio Flórez:Cuando mi madre me tuvome tuvo en un bachaquero31,cuando la partera vinoyo era zambo parrandero.

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31. Hormiguero de los Bachacos, Atta cephalotes.

Carlos Cordero y Luis Oliverio Pan

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Carlos Cordero:Mi zamba se está peinandoel viento se lleva el peloquién fuera gavilancitopara salir y cogerlo.

Gregorio Flórez:Por eso es que a mí me gustaensillar potro cerreroporque cuando van marchandono le estorban los aperos.

Carlos Cordero:Si quiere tener caballosu amigo tiene un potrero,tiene rucio, tiene zaino,tiene castaño jovero,y en el caballito que andazaino castaño jovero.

Gregorio Flórez:Soy el herido sin sangre,soy el puñal sin acero,soy el que muero penando,soy el que penando muero.

Carlos Cordero:Ninguno puede decirque yo soy faramalleroporque ninguno me ha vistohaciendo lo que no puedo.

Gregorio Flórez:Maldita cuando yo dijeamar y recibo y quiero,más vale que hubiera puestomi nuca en un picadero;yo soy liberal de cuna y por mi partido muero.

Carlos Cordero:Cuántos no estarán pensando que yo en el amor me duermo,cuando pienso tener unatengo dos en el anzuelo.

Gregorio Flórez:Mi padre tiene la culpa que yo sea tan parrandero,pues que me sacaba a los bailessin camisa y sin sombrero.

Carlos Cordero:No quiero ser burro ‘e carga,ni cuchillo cocinero,ni zapato bailarín porque me dan contra el suelo.

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14. POMPEYO Y DON DOMINGO (pajarillo)Palabras, Querubín RiveraJoaquín Rivera, vozJosé Ortíz, bandolaEdilberto Humos, cuatroGuadalupe Barragán, maracas

Otra de las características del Corrido es refor-zar su credibilidad, demostrar cercanía yambientar la narración de un suceso con pre-cisos detalles descriptivos. No basta decir “yovi”, “yo estuve”, hay que demostrarlo. Por esose cuentan pormenores, se dan fechas, horas ylugares. Todos son elementos que van a refor-zar el contenido y la función del Corrido.El Corrido acá se canta en ritmo de Pajarillo.Con cuatro compases en su círculo armóni-co, en modo menor, con una gran fuerzaexpresiva, el Pajarillo es sin duda el másrecio de los golpes llaneros.

Voy a contar una historiade Pompeyo y don Domingoen sabanas de Mateliónhay un potrero ‘estruidoen manos de don Pompeyoque le quito a don Domingo;Domingo como hombre viejopero un poco preventivole ha parado una casapa’ quedarle de vecino;para decidir el pleitouna inspección ha venido,vino el alcalde ‘e la Paz,

su secretario Virgilio,el aboga’o de Pompeyoy el fiscal con unos libros,vino don Ramón Parada,de Garzas vino Castillo;y el diecinueve de marzoesta inspección ha venidolos unos en Boquerones,los otros en El Peligro,carne asada a la llanera,buen trago y buen cigarrillo;y el veinte por la mañanahicieron el recorrido

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Joaquín Rivera

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unos se fueron en mula,otros en caballo fino,pasaron el caño ‘e Garzas por el frente del Peligro,tomaron la direccióna la casa ‘e don Domingo, cuando llegaron de alláhubo trago de vinotoda la gente ha dentradoy afuera quedó Castilloplanteando con don Pompeyocomo familia y amigos“tenemos que ser unidospa’ hacerle peso a Domingo”;se ponen a de nuevo en marchay buscan otro camino y llegando exactamenteal potrero del Peligroformaron la discusiónen alto tono agresivo,empiezan a discutirdon Salvador y Domingoy ahí mismo se acaloraron a consecuencia del vino,Domingo no soportóy pa’ encima se le vinole cogió la mula ‘el frenoy un sacudón le ha metidoy encima de las paletasun leñazo le ha metido,le dirigió unas palabrastratándolo de enemigo:

“tu es el hombre más ladrón que en mi vida he conocido”.

Sin quitarse las espuelasal suelo piso Castillolo agarró por una piernay al suelo se fue Domingoy ahí mismo le brinco encimacreyendo que era un novillocuando lo agarró Demetrio,un compadre de Castillo,“Compadre deje esas vainasno se tire a don Domingo”.Salvador le contestocon palabras de cariño“me sueño en ganaderíaguayuquiando32 mi novillo”.Montó en su mulita ‘e sillamás asusta’o que un guajibo,se despidió ‘e su compadrey toditos su amigos,se fue para Punta ‘e Garzapero sin buscar camino,lo reció la señoracon los brazos extendidosy en la puerta del tranquerole contó lo sucedido:“Yo vengo muy afana’oporque pelié con Domingono sé si fue sugestiónpero escuche cuatro tiros,y voltié a ver para atrás

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32. Mantener en el suelo a una res pasando y sosteniendo su cola por entre sus piernas.

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pero yo no vi enemigos,traigo el pantalón moja’o,tengo un olor desabrí’o.Y en la puerta de la casatres gritos pego Castillo“Voy a hacer el testamentoahora sí tengo enemigoslo que no asegure en vidalo coge el barbas de chivo,y yo me voy a bañarcorra y me busca unos chiros,

apure, mija Cipriana,por ahí viene el enemigoy en un guamo colora’odejo olvida’o el cuchillo”.Vamos llegando señoresel final de este corridoyo soy el compositorpoeta reconocidoy aquí termino la historiay adiós Salvador Castillo.

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15. YO SOY LA ESTAMPA DEL LLANO (corrido)Dolly Salcedo, palabras y vozManuel Antonio Sánchez, bandolaEdilberto Humos, cuatroGuadalupe Barragán, maracas

Este corrido tiene una fuerte carga emocio-nal: Dolly Salcedo, hija de GuadalupeSalcedo, cuenta su vivencia personal, suvisión íntima llena de lirismo sobre la muer-te de su padre. A la vez da a su crianza y a lahistoria de su padre connotaciones épicas. La afortunada combinación de estos elemen-tos, el uso caprichoso de los tiempos verbales,el uso de contraposiciones y de repeticionesque buscan enfatizar, demuestran la vitalidadde un estilo compositivo. El Corrido estávivo, se sigue haciendo, sigue contando lahistoria del pueblo llanero.

Dolly Salcedo

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Yo soy la estampa del llanoy aquí me tienen pintadacantando un joropo recio al pie del arpa tramadade este grupo Guadalupeque es el que a mí me acompaña;con valentía de llanero‘tan demostrando su hazañalos nietos de Guadalupeque en el llano tuvo famay en toda media Colombiadejo su historia plasmada,hombre que luchó y muriópor toda su llaneradahoy es que lloran su ausencialos que fueron guardespaldasy los que fueron contrariosse ríen de sus canalladas,salió de su fundación con dos personas extrañasque su nombre no les digoporque no paga nombrarlas;su madre allá en su hato viejosu ausencia no soportaba,mi madre en una butacalloraba desesperadaviendo como la injusticiade este gobierno acababacon la memoria de un hombrede inteligencia sobradaque si el estuviera vivola paz ya sería firmada¡porque un hombre ‘e pantaloneses que le falta a esta vaina!

Fue Guadalupe Salcedoese hombre que tuvo famay el que no sabe su historiadel llano no sabe nada,en boca de los cantorestodos los días se propagay todo el que viene de afuerapues se detiene a escucharlay ahora aquí está su hijacantando muy inspiradadivulgando este sucesoque fue en época pasadacuando el gobierno traidorle hizo una mala jugada,Colombia quedó de lutoy muy mal representada;sin embargo estoy felizcantándole a la sabanaa este litoral llaneroy toda la tierra plana,ella que me vio nacery como me levantabasin el calor de mi padreque bastante me faltaba,mi madre me dio valor,la llanura me enseñabacomo amarrar los becerrosque de tarde amamantaba,como arriar el buey yugueroque era el que me trasportaba,y en un potro mostrencohacia mis faenas diarias;esos fueron mis juguetesque yo en mi niñez portaba

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pero no lo echaba ‘e menosporque estaba acostumbrada

a manejar con tesónlo que esta tierra me daba.

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33. Lazo hecho de una correa torcida de cuero de ganado.34. Roedor pequeño de color oscuro,Dasyprocta fuliginosa.

16. CONTRAPUNTEO (hijo de la guacharaca– trad.)Orlando Vega & Villamil Torres, vozPedro Flórez, bandolaEdilberto Humos, cuatroWilliam Mojica, maracasRubén Darío Rondón, basse

Es conocido como “Vamos contar mentiras”o “El corrido de los embustes”, está concebi-do para dos cantadores, en intervenciónalternada, llamada contrapunteo. Los canta-dores deben conocerlo y alimentarlo con suimprovisación. Cada cuarteta tiene rima inde-

pendiente en los versos pares; y se vinculancon las frases “si uste’ miró….” y “yo tambiénmire….”, para mantener el tema fantasioso,que corresponde a la recreación llanera de loscantos medievales de “El mundo al revés”.Temas de estilo parecido abundan en el folclorlatinoamericano y han sido grabados en ladiscografía comercial. Se canta en un golpellamado el Hijo de la Guacharaca.

Orlando Vega:Ahora que estamos aquívamos a cantar mentiras:yo miré volar un bueycon cien carretas encima.

Villamil Torres:Y si uste’ vio volar bueyyo también miré un conejomaniando trescientos toroscon una cuarta de rejo33

Orlando Vega:Si uste’ miró ese conejoyo también miré un picure34

pastoreando mil novillosen los bajos de Atature.Orlando Vega

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Villamil Torres:Si uste’ miró ese picureyo miré fue un perro locoabordando el río Cusiana35

con cien cargas de jojoto36.

Orlando Vega:Si uste’ miró el perro locoyo también miré una lapa37

estudiando geografíapara dibujar un mapa.

Villamil Torres:Y si uste’ miró esa lapayo también miré un ratóndándole besos a un gatocon todo su corazón.

Orlando Vega:Y si uste’ miró ese gato yo también miré un garzón38

con un par de medias altas y zapatos de tacón.

Villamil Torres:Si uste’ en verda’ vio el garzónyo miré un toro barroso39

abrazado con un tigreconversandito sabroso.

Orlando Vega:Y si usté miró ese toroyo también miré un caimánque jugaba con un perrocomo cualquier animal.

Villamil Torres:Y si uste’ miró el caimányo también mire un zorritoacariciando gallinasdándole muchos besitos.

Orlando Vega:Si uste’ vio ese zorro viejoyo también vi un gavilánhablándole a un pajaritoen el hato del Boral.

Villamil Torres:Si uste’ miró el gavilányo también miré una arañaque en las costillas llevabacuarenta cargas de caña.

Orlando Vega:Esa araña poco hizolo que sí hizo un zancudoque montó en un perro flacoy le dio la vuelta al mundo.

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35. Río de Casanare, afluente del Meta.36. Maíz tierno.37. Roedor pequeño de color rojizo con manchas más claras, Cuniculus paca.38. Ave de gran tamaño, Jabirú mycteria.39. Res de color blanco sucio.

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17. DÉCIMAS DEL QUEREDOR (corrido – trad.)Victor Espinel, vozLuis Oliverio Pan, bandolaEdilberto Humos, cuatroGregorio Flórez, maracas

No deja nunca la poesía cantada de estar alservicio del amor y del enamorado. El corri-do no es una excepción, la épica narraciónde sucesos, cede terreno ante la lírica des-cripción de sentimientos. El Leco o Tañido,el grito sostenido, con que se inician el cantode los llamados “golpes recios”, es diferenteen un Pajarillo, un Seis por Numeración, unaCatira, un gabán, una Guacaba. Acá un can-tador sabanero, Víctor Espinel:, enriquece elleco con un toque muy personal.

Linda flor de berenjenay su color amarilloque nacistes en veredasde este mi llano querido,prestigio para mi tierrapor tu semblante tan lindo;yo te ofrezco este poemaaunque modesto y sencillote cuento la triste historiay te hablo mi cruel destino tan linda como la auroraa ti te tengo cariño;y una tarde silenciosa,angustiado y pensativo,

meditaba tantas cosasla ausencia de un ser querido,cuando improvise estos versosestaba muy afligido,estaba viviendo mi alma entre suspiro y suspiro,que si hablara mi instrumentoél podría ser mi testigo; se apoderó de mi serun dolor desconocidoy vino a mi sentimientoalgo que yo no imagino,me dio como una locurao algo así por el estilo,sin saber que me pasabayo no podía estar tranquilo.

Sin saber que me pasabayo no podía estar tranquilotanto pensar y pensary el pensamiento uno mismo,ese recuerdo inmortalera para mí un delirio,por el que te escucho hablar y me quedo embelesido40.Voy a pedirte un favorpor lo más que hayas querido,que me digas si o nopuedo ser correspondidoy no engañar a mi amorcon la ingenuidad de un niño,porque conozco en uste’

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40. Por embelesado.

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una mujer de prestigio.Yo no juro porque es maloponer a Dios por testigoporque olvidarla yo a tiinútil yo lo confirmo.Dos cosas mujer amadaque puedes hacer conmigode la dicha al sufrimientome tienes en un abismo,desde allá de su concienciadependerá mi destino;para estar entre tus manos

yo quisiera ser anillo,y para darte coloryo quisiera ser vestidoocultar bajo mi sombratu cuerpo tan bien ceñido,palomita sabanerayo quisiera ser tu nido,ser el ángel de tu guardapara guiarte en el camino,velaría por tu existencia,velaría por tus peligros;será la desgracia míasi no me casó contigo.

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18. BAMBA (golpe – trad.)Dolly Salcedo, Gabriel López, Janeth Espinoza,Joaquín Hunda, Shery Díaz, Félix Rodríguez, vozJoaquín Hunda, bandolaAlfonso Hunda, cuatroCachi Ortegón, maracas

No abundan las diversiones comunitarias enel llano, por lo disperso de la población y lasdificultades de comunicación. La principales la fiesta, el parrando o joropo; dondetodos participan preparando alimentos ybebidas, bailando, tocando y cantando.Antes de la inclusión de equipos de amplifi-cación para poner a sonar las grabacionescomerciales llaneras, el baile del joropo sevariaba con juegos como La Marisela, panto-mimas como El Zamuro, La Vaca o El

Araguato, o las coplas de La Bamba queofrecían la oportunidad de hacer públicoslos amores, las decepciones y las burlas. Lascoplas se declamaban alternadamente entrelos bailadores previa la invocación del“Bamba pa’ su pareja”.

Dolly Salcedo:Frijolito, Frijolito,Frijolito enredador,no te vayas a enredarcomo te enredó mi amor.

Gabriel López:De tan lejos he venidopisando chiribitales41,sólo por venirte a ver,negrita quitapesares.

41. Montes, malezas.

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Janeth Espinoza:Ojitos de terciopelo,boquita de mejorana,fue cierto que nos quisimospoquito, pero con gana.

Joaquín Hunda:Dicen que en la tierra negrase da un fruto muy bonitoyo tengo mi amor sembra’o en un color morenito.

Shery Díaz:Me puse a sembrar coralesy a mirar como nacían,me nacieron tan bonitos que tus labios parecían.

Félix Rodríguez:De muy lejos he venidocon el agua a la garganta,solo por venirte a ver,hermosa paloma blanca.

Dolly Salcedo:Yo soy la media naranjay tu la naranja entera,yo soy el botón de rosa,pero no para cualquiera.

Gabriel López:No soy guacamaya rial,ni periquillo ni loro,el desprecio que me hiciste lo siento, pero no lloro.

Janeth Espinoza:En mi patio siembro rosasy en tu patio son claveles,¿cómo quieres que te quiera,dueño de tantas mujeres?

Joaquín Hunda:No quiero pañuelo e’ sedani tampoco hilo de lacreno quiero que por tu amorotro jediondo me mate.

Shery Díaz:Por aquí te estoy mirandopor un granito de arroza mí se me está poniendoque nos queremos los dos.

Félix Rodríguez:Agua abajo van mis ojosenvueltos en un papel,llorando gotas de sangrepor este hermoso clavel.

CACHI ORTEGÓN

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