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UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT RURAL RENOUVELÉE COMMENT ACCROÎTRE L’IMPACT SUR LES PAUVRES EN MILIEU RURAL RÉSUMÉ (Traduit de l’anglais)

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UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT RURAL RENOUVELÉE

COMMENT ACCROÎTRE L’IMPACT SUR LES PAUVRES EN MILIEU RURAL

RÉSUMÉ (Traduit de l’anglais)

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COMMENT ACCROÎTRE L’IMPACT SUR LES PAUVRES EN MILIEU RURAL

La pauvreté extrême, ce sont des conditions de vierendues si difficiles par la maladie, l’illettrisme, lamalnutrition et la saleté, que ses victimes n’ont pasaccès aux besoins humains fondamentaux… desconditions de vie si limitées qu’elles empêchent laréalisation du potentiel avec lequel chacun estné… c’est dans les campagnes que le problèmeest le plus grave…

ROBERT S. McNAMARAPrésident du Groupe de la Banque mondialeRéunions annuelles, Nairobi, 4 septembre 1973

Brochure réalisée à partir du document « Reaching the Rural Poor : A Renewed Strategy for RuralDevelopment », Washington D.C., 2002, qui mentionne toutes les sources citées ici. L’intégralité du docu-ment est disponible sur : http://www.worldbank.org/ruralLa traduction de ce document a été réalisée par le Ministère français des Affaires Étrangères.

Quatre-vingts pour cent de la population mondialedisposent de vingt pour cent des revenus de la

planète… Quelque 800 millions de personnes…se couchent chaque soir la faim au ventre,

majoritairement en milieu rural. Soixante-dix pourcent des pauvres du globe vivent en zone rurale…Pourquoi donc, cette année, la part des prêts de laBanque mondiale destinés aux zones rurales et à

l’agriculture est-elle quasiment la plus faible detous les temps ?

JAMES D.WOLFENSOHNPrésident du Groupe de la Banque mondialeConsultations régionales pour une stratégie

de développement rural, 2001

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RÉSUMÉ

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UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT RURAL RENOUVELÉE

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Plus de cinquante ans d’efforts constants déployés par la

Banque mondiale et d’autres institutions n’ont rien

changé à l’amère réalité de la pauvreté rurale, et le fossé

s’accroît entre riches et pauvres. Les plus pauvres du monde

vivent toujours majoritairement en zone rurale et il continuera

d’en être ainsi dans un avenir prévisible. Le jour où les objectifs

de développement international seront remplis est encore bien

loin dans de nombreuses régions du monde.

De plus, avec la mondialisation, le « problème de la pauvreté est

de plus en plus grave et de plus en plus complexe », selon James

D.Wolfensohn, Président de la Banque mondiale. « Les pays les

moins avancés n’ont pas bénéficié des nombreux avantages

résultant de l’interconnexion et de l’interdépendance crois-

santes de l’économie mondiale, et ils ont payé au prix fort les

effets de l’instabilité financière, des maladies contagieuses et de

la dégradation de l’environnement ».

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De la vision à l’action : unestratégie redynamisée

De la théorie à l’action : la précédente stratégiede développement rural lancée en 1997 par laBanque mondiale a eu une influence décisivesur la façon de penser dans le monde, mais desrésultats décevants sur le terrain. En 2001, lesprêts destinés à des projets agricoles ont étéles plus faibles de l’histoire de la Banque mon-diale (encadré 1).

La nouvelle stratégie cherche avant tout àobtenir des résultats concrets. Mieux aider lespauvres en milieu rural insiste sur la pratique, lamise en œuvre, le suivi et la prise de respons-abilités des acteurs que cette stratégie chercheà aider. Elle tient compte de l’évolution interv-enue au niveau :

� de l’environnement mondial : les change-ments résultant de la mondialisation et lapersistance de la distorsion des échangescommerciaux.

� des pays bénéficiaires : problèmes poséspar l’interruption avant leur terme desréformes, la décentralisation, le développe-ment des institutions, une mauvaise gestiondes affaires publiques, le renforcement durôle du secteur privé et de la société civile,et la multiplication des conflits nationaux etrégionaux.

� de la Banque mondiale : appliquer lesleçons tirées des quatre à cinq dernièresannées lors de la mise en œuvre de lastratégie De la vision à l’action

Les travaux sur « Reaching the Rural Poor » ontdébuté au milieu de l’année 2000. Cette nou-velle stratégie était destinée à tenir comptedes situations locales et des besoins des pop-ulations les plus concernées par sa mise enœuvre (encadré 2) ; elle a commencé par

L’investissement en milieu rural est sous-représenté dans lesprêts de la Banque mondiale. Les prêts de la Banque mon-diale en milieu rural se sont élevés à 15 milliards de dol-lars US pour les exercices 1999–2001, soit environ 5 mil-liards de dollars US par an. Cela représente 25 pour cent dumontant total des prêts de la Banque, alors même que lapauvreté est plus grande en milieu rural. La situation n’apas changé en 2002. Elle est particulièrement grave pour lesprêts agricoles qui ont marqué un net déclin ces 20dernières années, tant en termes absolus qu’en proportiondu total des prêts de la Banque. Sur les 5 milliards de dol-lars US prêtés en 2002 en zone rurale, l’investissement totaldans le secteur agricole (y compris l’industrie et les marchésagricoles) a été de 1,5 milliard de dollars US, soit tout juste7,9 % du montant total des prêts de la Banque, contre 30pour cent au début des années 80.

a. L’expression « milieu rural » au sens de la présente publication

comprend les petites villes et les villes de taille moyenne, selon

les définitions nationales. L’investissement en milieu rural concerne

l’investissement dans tous les secteurs (agriculture, gestion des

ressources naturelles, transport rural, eau et assainissement, télé-

communications, éducation, santé et autres services sociaux).

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Opérations récentes de la BanqueMondiale en milieu rural1

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l’élaboration de plans d’action régionaux etpar de larges consultations au niveau régional.Des stratégies élaborées régionalement sontdevenues le cadre de la nouvelle stratégieglobale de la Banque. Ce processus a été suivid’un dialogue intensif avec les personnes etavec les organisations locales, nationales etinternationales.

« Reaching the Rural Poor » reflète et renforcela volonté de la Banque de mettre en œuvreles Objectifs de Développement des NationsUnies pour le nouveau Millénaire (www.devel-opmentgoals.org), qui ne pourront êtreatteints que par une augmentation desrevenus ruraux et un accroissement des possi-bilités pour les habitants en milieu rural. Lastratégie accorde une place importante àl’élaboration, à la mise en place et au soutiende mécanismes et de processus appropriés demise en œuvre et de suivi aux niveaux national,régional et international.

Caractéristiques fondamentalesde la stratégie « Reaching theRural Poor »

« Reaching the Rural Poor » redynamisera lesactivités de la Banque mondiale en zone ruraleen adaptant le cadre stratégique et en élabo-rant un programme de mesures concrètes etréalisables. Cette stratégie incite à mettre envaleur les efforts de développement rural et àintensifier l’action de la Banque mondiale pouratteindre les pauvres en milieu rural. Elle :

� met l’accent sur les pauvres en milieu rural� favorise une croissance économique à

large base� concerne les zones rurales dans leur

ensemble� instaure des alliances entre tous les acteurs� traite l’incidence de l’évolution de la situation mondiale sur les pays bénéficiaires

Plus de 2000 personnes(responsables gouvernementaux,société civile, ONG, universitaires, secteur privé et organismesdonateurs) ont été associées aux consultations sur lastratégie de développement rural. Les consultations se sontdéroulées en quatre grandes étapes :

� consultations sur les stratégies régionales et le cadre ini-tial de la stratégie globale de la Banque. Onze consul-tations régionales se sont tenues au début de 2001(Népal, Philippines, Chine, Liban, France, Kenya, Sénégal,Russie, Panama, Belgique et Japon

� consultations et séminaires sur la stratégie globale de laBanque et sur sa mise en œuvre. En 2002, une série deconsultations et de séminaires sur la mise en œuvre ontété organisés dans des pays tels que le Viêt Nam, leNigeria et l’Éthiopie, ainsi que dans les banquesrégionales de développement

� des exposés, des séminaires et des discussions engroupes lors des grandes réunions internationales oùparticipaient en nombre différents acteurs. Il s’agitnotamment de la Conférence 2020 de l’Institut interna-tional de recherche sur les politiques alimentaires en2001 et, en 2002, de la Réunion du Conseil de l’OAA,de la Conférence des Nations Unies sur le financementdu développement, de la Commission préparatoire desNations Unies pour le Sommet mondial sur le développe-ment durable, de la Conférence européenne sur ledéveloppement durable, du 35ème Congrès mondial desexploitants agricoles, du Sommet alimentaire mondial –Cinq ans après, et du Forum européen sur le développe-ment rural.

� la mise en ligne de la stratégie rurale et des consulta-tions sur Internet concernant le projet final de stratégie.Un site Internet a été créé au début du processusd’élaboration de la stratégie, les projets et documentsconnexes y étant présentés pour commentaires. De nom-breux commentaires ont été reçus d’universitaires, degroupes de la société civile, de donateurs, de gouverne-ments, d’ONG et de personnes privées.

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2« Reaching the Rural Poor » :le processus consultatif

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Mettre l’accent sur les pauvres en milieu ruralQui sont les pauvres en milieu rural ? Où habitent-ils ? Quels problèmes la pauvreté pose-t-elle làoù ils se trouvent ? Il est essentiel de répondre à ces questions pour assurer l’efficacité d’unestratégie de développement rural.

Les pauvres en milieu rural sont notamment les sans-terre, les personnes et les ménages ayant peude biens, les petits propriétaires, les éleveurs, les femmes rurales (en particulier les femmes chefs defamille), les minorités ethniques et les populations indigènes. Les pauvres en milieu rural ne con-stituent pas un groupe homogène. Il est essentiel de comprendre les besoins de ces différentsgroupes pour assurer le succès de la nouvelle stratégie de la Banque.

Favoriser une croissance économique à large base« Reaching the Rural Poor » fait de la croissance économique à large base son objectif prioritaire.La pauvreté rurale est aussi diverse que le sont les pauvres en milieu rural dans leurs stratégies desubsistance, mais dans la majorité des pays en développement très pauvres, l’agriculture demeure lasource principale de croissance économique en milieu rural. C’est pourquoi l’amélioration de laproductivité et de la croissance agricoles est au cœur de la stratégie de lutte contre la pauvretéadoptée par la Banque mondiale. Parallèlement, la Banque mondiale reconnaît l’importance desactivités économiques non agricoles pour le développement rural ; la promotion de ces activités estdonc une autre caractéristique essentielle de la stratégie.

Toucher les zones rurales dans leur ensemblePour lutter contre la pauvreté rurale, la Banque mondiale doit travailler avec les pays bénéficiairesafin de toucher les zones rurales dans leur ensemble, à savoir toute la société rurale et tous lesaspects économiques, sociaux et environnementaux du développement rural. Les approches adop-tées par le passé ont bien identifié la plupart des pièces du puzzle, sans réussir à les assembler demanière à atteindre les objectifs. Le développement rural durable exige des approches pluridisci-plinaires et pluralistes de la lutte contre la pauvreté, de l’égalité sociale, de l’égalité entre hommeset femmes, du développement économique local, de la gestion des ressource naturelles et de labonne gestion des affaires publiques. La Banque mondiale a renoncé aux approches sectorielles àcourt terme au profit d’approches transversales cohérentes destinées à lutter durablement contrela pauvreté en milieu rural.

Si les pauvres ont beaucoup en commun quel que soit leur lieu d’habitation, les zones rurales sonttrès différentes des zones urbaines. C’est pourquoi les approches visant à traiter les besoins despauvres en milieu rural ou urbain doivent être adaptées à chaque groupe spécifique. Cependant, lastratégie rurale de la Banque mondiale reconnaît que les zones rurales et urbaines sont intrin-sèquement liées dans le cadre du processus de développement et que la stratégie doit prendre encompte la diversité des interactions entre économies urbaines et rurales pour la définition desfutures actions de développement. Au fur et à mesure que les pays se développent, ils connaissenttous une transition d’une économie à prédominance rurale vers une économie plus urbanisée. Leszones urbaines et les zones rurales se prolongent mutuellement, tout en restant très hétérogènes.

COMMENT ACCROÎTRE L’IMPACT SUR LES PAUVRES EN MILIEU RURAL

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Instaurer des alliances entre tousles acteursPour élargir la participation des acteurs à laconception et à la mise en œuvre des projetset des programmes, la Banque mondiale tra-vaille avec les bénéficiaires à surmonter leslacunes des approches antérieures, trop par-cellaires. La Banque mondiale travaillera avecd’autres acteurs (États, agences de développe-ment, société civile, secteur privé, universités)dans le cadre d’une « coalition » mondialeélargie, pour faire de la lutte contre la pau-vreté en milieu rural un objectif majeur desdix années à venir. Le renforcement des parte-nariats et d’autres relations permettra à lacommunauté du développement de mieuxagir en faveur du développement en milieurural et d’échanger les expériences, lesbonnes pratiques et les innovations.

Se préoccuper de l’impact des évo-lutions mondiales sur les pays béné-ficiairesLa mondialisation a raccourci les distances etfait baisser les coûts de transactions, entraî-nant une interdépendance croissante deséconomies, des marchés et des habitants dela planète. La mondialisation, c’est notammentune ouverture plus grande du commerceinternational des biens et des services, lacroissance des sociétés multinationales, desnormes du travail et environnementales plusuniformes, et des sources d’approvision-nement de plus en plus internationales. Cenouveau marché des biens, des services et de l’information offre de nouvelles possibilités dedéveloppement rural et de réduction de la pauvreté. Cependant, la mondialisation et la libéralisationéconomique font également naître de nouveaux risques, et il y a alors des gagnants comme des per-dants.Trouver des moyens de tirer parti des possibilités de croissance, tout en gérant les risques eten indemnisant les perdants, tel est le grand défi que doivent relever les décideurs partout dans lemonde. « Reaching the Rural Poor » traduit la volonté croissante de la Banque mondiale d’aider lespays à relever ces défis, à traiter les questions mondiales telles que les politiques commerciales inter-nationales, les subventions à l’agriculture et le changement climatique mondial.

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Les objectifs stratégiques de « Reaching the Rural Poor »

Pour lutter contre la pauvreté rurale et perme-ttre le développement rural en général, laBanque mondiale s’efforce d’aider les paysbénéficiaires à accélérer la croissanceéconomique pour que les pauvres puissent enbénéficier. La stratégie est donc axée sur lespoints suivants :

� favoriser la création d’un environnementpropice à une croissance rurale durable àlarge base

� accroître la productivité et la compétitivitéagricoles

� encourager la croissance économique nonagricole

� améliorer le bien-être social, gérer et limiterles risques et réduire la vulnérabilité

� renforcer la durabilité de la gestion desressources naturelles

Favoriser la création d’un environnement propice à une croissance rurale durable à large baseUn environnement macro-économique appro-prié et un cadre institutionnel favorables sontdéterminants pour la croissance et la lutte con-tre la pauvreté, ainsi que pour le succès desactions soutenues par la Banque mondiale enmilieu rural.

Réforme des politiques commerciales internationales. Nombreux sont les pauvres qui viventdirectement ou indirectement de l’agriculture : il est donc primordial pour les pays en développe-ment que l’agriculture soit totalement intégrée dans les règles commerciales multilatérales. Si lacroissance des échanges agricoles reste limitée et si les pays en développement ne parviennent pasà augmenter leur part dans ces échanges, c’est essentiellement en raison du niveau élevé de pro-tection dont bénéficient les vastes marchés du monde industrialisé. De fortes subventions et d’autresformes de protectionnisme commercial empêchent les pays en développement de venir concur-rencer sur les marchés mondiaux les agriculteurs des pays industrialisés. Cela favorise également lesexcédents, vendus sur les marchés mondiaux, entraînant une chute dramatique des prix mondiauxet réduisant la contribution potentielle que l’agriculture pourrait apporter à la prospérité mondiale.

COMMENT ACCROÎTRE L’IMPACT SUR LES PAUVRES EN MILIEU RURAL

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Il est estimé que les pays en développement pourraient potentiellement retirer de la réforme ducommerce agricole mondial des avantages économiques chiffrés à 140 milliards de dollars par an.Pour ces pays, la libéralisation du commerce agricole par les pays industrialisés équivaudrait à elleseule à plus de 50 pour cent de l’aide publique au développement fournie en 2001 aux pays endéveloppement par les pays industrialisés (figure 1). Ces pays sont le marché potentiel le plusvaste pour les produits agricoles des pays en développement. Les pays en développement pour-raient tirer du commerce des produits agricoles une augmentation significative de leurs revenus ;il est donc essentiel que les pays industrialisés libéralisent leurs marchés agricoles en éliminant lesbarrières douanières qui entravent la liberté d’accès des produits des pays en développement aumarché, tout en supprimant progressivement les subventions.

La Banque mondiale continuera d’aider les pays bénéficiaires à améliorer leurs politiques commer-ciales en recourant au système des règles commerciales multilatérales pour développer leurséchanges de manière à accroître leurs perspectives de développement. La Banque mondiale peutconjuguer l’analyse des politiques commerciales et une expertise importante permettant d’obtenirune vue d’ensemble de la manière dont la libéralisation des échanges agricoles, la mondialisation etl’intégration des marchés peuvent stimuler la croissance et le développement rural. Cette compé-tence peut servir à mettre en place de meilleures politiques agricoles et commerciales grâce à :

� une promotion accrue de la libéralisation du commerce dans les pays industrialisés et endéveloppement

� l’intégration de la libéralisation du commerce agricole et du développement des capacités com-merciales dans les actions de la Banque Mondiale

� la facilitation du renforcement des capacités grâce à une assistance technique et à une formationen matière commerciale

� une assistance accrue dans le domaine des normes et règlements sanitaires et phytosanitaires

Figure 1 : Gains potentiels d’une libéralisation multilatérale totale du commerce (en pourcentage des revenus)

Note : Les gains statiques sont les résultats à productivité constante. Les gains dynamiques tiennentcompte de l’évolution de la productivité en fonction de ratios sectoriels export/production.Source : Banque mondiale, 2001

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� un travail analytique effectué au niveau mondial et au niveau des pays pour identifier les points-clés d’une future réforme des politiques.

Des politiques environnementales solides dans les pays en développement. Les pays endéveloppement doivent eux aussi œuvrer pour tirer parti à long terme de la libéralisation des échanges.

Leurs politiques nationales doivent permettreaux producteurs de s’adapter aux évolutionsinternes et externes. La Banque mondiale con-tinuera d’aider les pays bénéficiaires dans leursefforts d’amélioration de leurs politiques envi-ronnementales pour le développement rural et, par conséquent, leurs perspectives dedéveloppement (encadré 3). L’importance de laréforme des échanges et des subventions agri-coles dans les pays industrialisés aura une inci-dence sur la nature et l’ampleur des réformes.Les mesures adoptées par la Banque mondialeporteront principalement sur les axes suivants :

� l’amélioration du cadre macro-économiquede la croissance agricole et rurale en remé-diant aux lacunes qui subsistent dans l’envi-ronnement macro-économique

� l’adoption de principes de fiscalité non dis-criminatoire et de crédibilité de la réforme,dans la théorie comme dans la pratique

� la mise en place d’un environnement prop-ice aux échanges agricoles et à l’accès aumarché en réduisant les barrières commer-ciales et les obstacles à l’exportation afin depromouvoir les échanges agricoles, en élar-gissant l’accès aux marchés étrangers, enréduisant les protections dont bénéficient lesproduits non agricoles et en élaborant despolitiques destinées à réduire au maximumles effets sur les agriculteurs de la chute desprix des matières premières dans le monde.

� l’élaboration de politiques alimentaires etagricoles bien conçues, le soutien audéveloppement de marchés efficaces pourles intrants et les produits agricoles, ainsi quepour les services, en éliminant les obstaclesau fonctionnement efficace du marché.

� élaborer des filets de protection sociale bienciblés visant directement les pauvres, et enparticulier les habitants des zones rurales

La Bulgarie a élu en 1997 un nouveau gouvernement trèsattaché à la réforme du marché. Le gouvernement a suppriméles interdictions d’exportation et les contrôles sur les margesbénéficiaires de l’agriculture et des produits agricoles, suppriméla plupart des quotas d’importation et des droits de douanessur les céréales, et libéralisé les marchés. Le programme d’a-justement bulgare a reçu le plein soutien du gouvernement etdu Parlement élus.

La Banque mondiale a fourni des prêts d’ajustement sectoriel,destinés à promouvoir l’efficacité du secteur agricole, à créerdes emplois ruraux, à augmenter le niveau de vie et à élargirle choix du consommateur :

� en favorisant l’instauration d’un marché foncier, y comprispar la restitution de 80 pour cent des zones agrairesdésignées et par l’adoption de plusieurs mesures adminis-tratives facilitant les transactions foncières

� en développant un marché privé des céréales par la privati-sation de l’agence de commercialisation des céréales et lalimitation au niveau convenu des réserves d’État en céréales

� en privatisant les entreprises agricoles d’État, y compris uncertain nombre de moulins, et des industries de commer-cialisation de semences et alimentaires

� en privatisant les systèmes d’irrigation par la décentralisa-tion et le transfert de la gestion de l’exploitation et de lamaintenance à des associations d’utilisateurs de l’eau surau moins 100 000 hectares

� en améliorant le financement de l’agriculture en fonctionde critères définis

� en libéralisant le commerce de la plupart des produitsagricoles

� en améliorant la législation forestière et augmentant la par-ticipation des communautés locales à la gestion des forêts.

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3 Bulgarie : Prêts d’ajustement I et II pour le secteur agricole

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� contribuer à la mise en place de cadres légis-latifs et réglementaires complémentaires prop-ices à l’entreprise privée

� améliorer le fonctionnement des marchésfonciers et la gestion des terres, promouvoirles réformes foncières dans les pays où larépartition des terres est inégales, et promou-voir l’égalité d’accès à la propriété foncière, enparticulier au profit des femmes.

Bonne gouvernances et institutions. Labonne gouvernances est indispensable audéveloppement rural dans de bonnes conditions ;une mauvaise gouvernance est un obstacle audéveloppement. Des structures institutionnellesexcessivement centralisées, qui sont caractéris-tiques d’un grand nombre de systèmes adminis-tratifs, portent atteinte à l’efficacité des investisse-ments et des politiques de développement.C’estpourquoi la Banque mondiale, se fondant sur sonexpérience pratique, a placé la réforme des insti-tutions au cœur de sa nouvelle stratégie.

Lors du processus de décentralisation, les col-lectivités locales doivent recevoir des recettesfiscales en quantité suffisante pour assumerleurs nouvelles responsabilités. La décentralisa-tion politique est également nécessaire car ellefavorise la responsabilité et la réforme de lagestion des affaires publiques au niveau local.Cela est particulièrement important pour leszones rurales parce que les habitants ne fontentendre leur voix politique que faiblement auniveau national.

La Banque mondiale encouragera les États à concentrer leurs efforts sur les points suivants : mettre àdisposition des biens publics, mettre en place des systèmes juridiques, administratifs et réglementairesqui remédient aux défaillances des marchés, faciliter le fonctionnement efficace du secteur privé et pro-téger les intérêts des personnes défavorisées. La décentralisation offrent de nombreuses possibilitésd’amélioration du rôle concret du secteur public. La poursuite de la décentralisation dans les zonesrurales est un élément fondamental du programme défini dans la stratégie. Pour promouvoir ledéveloppement d’institutions efficaces pour le développement rural, la Banque mondiale appuiera :

� le renforcement des capacités administratives locales� le transfert de responsabilités afin que les services administratifs soient plus proches des

utilisateurs

UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT RURAL RENOUVELÉE

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� le renforcement de la responsabilité desadministrations publiques à tous les niveaux

� des approches participatives, avec ledéveloppement de l’espace politique et dela participation des femmes dans lesinstances de décision

� des économies d’échelle dans les fonctionsde l’État

� une participation appropriée du secteurprivé à la fourniture de services publics, avecresponsabilité devant le public.

Services financiers en milieu rural. Pour par-venir à une croissance économique à largebase et pour réduire la vulnérabilité, les per-sonnes et les entreprises en zone ruraledoivent avoir accès aux services financiers.Nombre de pays en développement ne dis-posent par de véritables institutions financièresassurant ces services. L’expérience a montréque les crédits à l’agriculture suivant unelogique unique d’offre ne sont pas viables et neportent pas leurs fruits ; la Banque mondiale neles soutient plus alors même que de nombreuxpays continuent d’y avoir recours.

Pour garantir des approches nouvelles et inno-vantes, la Banque mondiale renforcera son sou-tien à l’élaboration de produits financiers et à lacréation d’institutions qui répondent auxbesoins spécifiques des clients pauvres en milieurural. Cela comprend notamment des instru-ments financiers qui sont sources de revenus,qui réduisent le risque financier et prennent encompte la multiplicité des mécanismes poten-tiels de mise à disposition, des fournisseurs etdes utilisateurs des services financiers ruraux(encadré 4). À cette fin, la Banque mondiale :

� continuera d’élargir son éventail d’instru-ments financiers en milieu rural en s’assurantde leur efficacité, des possibilités de leurtransposition et de leur viabilité

� continuera à soutenir la fourniture de créditsaux entreprises agricoles et aux entreprisesnon agricoles en milieu rural lorsque les

L’économie rurale privée émergente de la Lettonie a béné-ficié d’un soutien du Projet de développement agricole etdu Projet de développement rural.

Accorder des prêts aux petits agriculteurs privés n’intéressaitaucune banque commerciale en Lettonie lorsque le Projet dedéveloppement agricole a été lancé durant l’année budgé-taire 1994. La Société financière agricole a été créée avecun bataillon de conseillers en crédit mobiles qui apportaientles services financiers aux agriculteurs sans attendre queceux-ci viennent les rencontrer en un lieu souvent éloigné.L’idée « d’amener la banque aux clients » a réglé les prob-lèmes de transport des agriculteurs. En quatre ans, avec uneffectif de seulement 42 personnes, la Société financière agri-cole a accordé 2860 prêts secondaires pour un montant totalde 43 millions de dollars US, avec un taux de rembourse-ment de l’ordre de 93%. Les prêts étaient proposés en mon-naie locale (lati) ou en dollars US, et au taux d’intérêt envigueur sur le marché. La Société financière agricole, qui adepuis fusionné avec une banque commerciale lettone, con-tinue d’offrir ses services à la population rurale.

Le Projet de développement rural apporte son soutien àdes entrepreneurs ruraux très divers. Approuvé durant l’an-née budgétaire 1998, le projet avait pour objectif d’aiderle Gouvernement à renforcer sa capacité en matière depolitique rurale dans la perspective de l’adhésion à l’Unioneuropéenne. L’une des innovations du Projet de développe-ment rural était la « ligne de crédit spéciale » avec boni-fication du Gouvernement par le biais d’une subventionpour les petits agriculteurs et entrepreneurs ruraux quiempruntaient pour la première fois. Chaque primo-emprun-teur recevait une faible part de l’emprunt à titre de boni-fication à l’issue du remboursement total de ses prêts.Quelques 1300 petits prêts ont été contractés, pour unmontant individuel maximal de 4000 dollars US. La plu-part de ces prêts sont allés à des entrepreneurs rurauxnon agricoles (services touristiques, coiffeurs, couturiers,médecins et autres fournisseurs de services), et seulement20 pour cent à des agriculteurs. Le taux de rembourse-ment est exceptionnel : environ 98 %. Le Projet dedéveloppement rural a également introduit des approchesparticipatives du développement rural en créant desgroupes d’action locale. Deux chefs de groupe ont d’ailleursreçu un prix d’excellence des Nations Unies pour undéveloppement s’appuyant sur les communauté locales

Lettonie : Projet de développement agricole et Projetde développement rural

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défaillances du marché empêchent les fluxde liquidités, tout en appliquant desapproches bien conçues de développementdes marchés et en respectant la discipline del’intermédiation financière

� travaillera à combler les lacunes en matièrede connaissances des liens entre services fin-anciers et pauvreté.

Accroître la productivité et la compétitivité agricolesCompte tenu du nombre important de pauvresen milieu rural et des mutations qu’a connues lesecteur agricole (renforcées par la dégradationdes ressources naturelles), l’agriculture n’ajamais été aussi importante qu’aujourd’hui pourles objectifs de la Banque mondiale.L’expérience internationale a mis en évidence larelation directe entre la croissance agricole et lalutte contre la pauvreté rurale (encadré 5). Ledéveloppement agricole entraîne également lacroissance économique dans d’autres secteursruraux en générant une demande de moyensde production et en fournissant des matièrespour les industries de transformation et decommercialisation. C’est pourquoi les activitésde la Banque mondiale se concentreront àl’avenir sur les points suivants :

� mettre en place des mesures et un environ-nement institutionnel favorables à la crois-sance agricole

� soutenir une intensification viable de laproduction par l’utilisation des nouvellestechnologies

� améliorer la qualité de l’alimentation produite� encourager, en partie par des services de

développement orientés par la demande,une utilisation plus efficace des moyens deproduction agricoles et une réduction despertes post-récoltes

� accroître la productivité de l’utilisation del’eau

� soutenir la diversification agricole, en partic-ulier en faveur de produits à forte valeurajoutée

UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT RURAL RENOUVELÉE

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� Une augmentation de 1 pour cent du PIB agricole par habi-tant a entraîné une hausse de 1,6 pour cent des revenuspar habitant des 20 % les plus pauvres de la populationdans 35 pays analysés.

� Une augmentation de 10 pour cent du rendement desrécoltes a entraîné une réduction de 6 à 10 pour cent dunombre de personnes vivant avec moins de 1 dollar US parjour. En Afrique, une augmentation de 10 pour cent du ren-dement des récoltes a entraîné une diminution de 9 pourcent de la même catégorie de personnes.

� Le prix du blé aurait augmenté de 34 pour cent et celuidu riz de 41 pour cent supplémentaires entre 1970 et 1995en l’absence de recherche agricole internationale.

� Le revenu moyen réel des petits agriculteurs dans le sud del’Inde a augmenté de 90 pour cent et celui des journalierssans terre de 125 pour cent entre 1973 et 1984 grâce àla « révolution verte ».

Sources: a. C.P. Timmer, 1997. How Well Do the Poor Connect to

the Growth Process, Consulting Assistance on Economic Reform

Discussion Paper 178 (Cambridge, Mass.: Harvard Institute for

International Development); b. Irz , L. Lin, C. Thirtle, and S. Wiggins,

“Agricultural Growth and Poverty Alleviation,” Development Policy

Review 19(4): (2001); c. P. Hazell and C. Ramasamy, 1991. The Green

Revolution Reconsidered: The Impact of High-Yielding Rice Varieties in

South India (Baltimore, Md.: Johns Hopkins University Press).

5Lien entre croissance de l’agriculture et lutte contre la pauvreté

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� renforcer les liens entre agriculteurs etmarchés

� améliorer la sécurité sanitaire des aliments etla compétitivité par un contrôle de qualité etune gestion de la chaîne d’approvisionnement

� appliquer des stratégies différenciées pourtenir compte de la diversité des exploita-tions agricoles

� soutenir le développement d’infrastructuresmatérielles et de services.

Un programme recentré sur l’agri-cultureLe nouveau programme prévu par cettestratégie développe et recentre le programmeexistant de la Banque mondiale en faveur del’agriculture en s’appuyant sur plusieurs carac-téristiques nouvelles, passant :

� d’un contexte purement agricole à uncadre d’action plus large tenant comptedes facteurs mondiaux

� d’un accent mis sur les rendements des cul-tures et de l’élevage à l’intérêt porté sur lademande des marchés et les revenus

� des produits de première nécessité à descultures à forte valeur ajoutée

� d’une production primaire à l’ensemble dela chaîne alimentaire

� d’une approche centrée sur un seul typed’exploitation à l’hétérogénéité

� de partenariats publics à des partenariatspublic-privé, en s’appuyant également surles communautés locales

� d’un contournement des problèmes à une approche franche (biotechnologie, forêts, eau).

Politiques et institutions. « Reaching the Rural Poor » considère l’agriculture comme le principal secteurproductif de l’économie rurale, étroitement lié aux activités non agricoles. La stratégie reconnaît que laproduction de produits alimentaires de première nécessité est la principale source de revenus pour denombreux ménages pauvres en milieu rural, mais que pour sortir de la pauvreté, ils doivent se diversi-fier vers l’élevage, les cultures à plus forte valeur ajoutée et les activités non agricoles. L’expérience dela Banque mondiale a montré que les investissements agricoles sont plus efficaces s’ils s’inscrivent dansun cadre politique et institutionnel adapté, permettant le développement d’infrastructures et d’unmarché appropriés. Les activités qui, à l’avenir, seront soutenues par la Banque mondiale, intégreront dèsle stade de leur conception, les aspects positifs des expériences passées (encadré 6).

COMMENT ACCROÎTRE L’IMPACT SUR LES PAUVRES EN MILIEU RURAL

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Sciences agronomiques et nouvelles technologies. Au-delà de ce qui précède, la Banque mondiale insis-tera sur l’intensification viable de l’agriculture par l’utilisation de la science. La majorité des zones à fortpotentiel agricole ayant atteint les limites des ressources exploitables en terres et en eau, l’augmentationfuture de la productivité dépend en grande partie de l’apport de connaissances. Les investissements privéset publics dans les sciences et les technologies bénéficieront d’un soutien permanent de la Banque mondi-ale. La Banque veillera également à ce que le dialogue mondial sur les mesures à prendre permette un accèséquitable aux nouvelles technologies et elle continuera de jouer un rôle déterminant dans le financementdu système géré par le Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale (CGIAR), qui est un four-nisseur important de biens publics mondiaux dans l’agriculture. La Banque mondiale reste désireuse d’aiderles pays en développement à évaluer, à étudier et à utiliser en toute sécurité les biotechnologies et d’autrestechnologies nouvelles, ainsi qu’à promouvoir la lutte intégrée contre les ravageurs (encadré 7).

Services de vulgarisation agricole. Les services de vulgarisation agricole sont essentiels pourpermettre aux agriculteurs d’accéder aux nouvelles technologies et peuvent également jouer unrôle majeur dans la fourniture d’informationssur le développement rural, le développe-ment des entreprises et la commercialisa-tion. Dans les pays les plus pauvres, l’Étatdevra participer au financement de cettevulgarisation. Ailleurs, le secteur privé, lesorganisations non gouvernementales et lesuniversités peuvent proposer des servicesde vulgarisation concurrents, soumis à uncontrôle périodique des institutions locales.

Productivité de l’eau. L’eau devient un bienrare et précieux et l’agriculture en est unegrande utilisatrice. Il est donc essentield’améliorer l’efficience de l’eau en agriculture(« more crop per drop »). Les priorités futuresen matière d’investissements dans le domainede l’utilisation de l’eau à des fins agricoles s’at-tacheront à améliorer la productivité des sys-tèmes existants, la gestion de l’irrigation étantsouvent médiocre et le potentiel de construc-tion de nouveaux systèmes d’irrigation limité.Une telle approche nécessitera de garantir l’in-tégrité des infrastructures, par exemple deréparer les fuites dans les canaux d’irrigation,d’aborder le problème des répercussionsnéfastes sur l’environnement, de fournir uneirrigation à la demande afin d’accroître lesmoyens de subsistance des producteurs pau-vres et d’améliorer la gestion et la rentabilité.Le développement et l’amélioration de l’irriga-

� Les politiques appliquées ne doivent pas être discrimina-toires à l’égard de l’agriculture, ni lui accorder des priv-ilèges spéciaux. Cela signifie par exemple que l’agriculturedoit être imposée faiblement en utilisant la même progres-sivité et les mêmes instruments que pour d’autres secteurs.

� L’économie doit être ouverte, favoriser la création d’em-plois et donner toute leur place aux petits propriétaires.

� L’importance des marchés extérieurs, y compris lesmarchés spécialisés et les niches, doit être pleinementreconnue et prise en compte.

� L’investissement étranger direct doit être reconnu commefaisant partie intégrante du processus de développementagricole.

� Une réforme foncière est essentielle là où les terres sontréparties inégalement.

� Des progrès technologiques rapides sont nécessaires, et lesecteur privé comme le secteur public ont un rôle impor-tant à jouer en matière de recherche, de développementet de financement.

� Les zones rurales ont besoin d’un investissement signifi-catif dans l’éducation, la santé et les infrastructures,notamment les routes.

� Les besoins des femmes, groupe négligé d’agriculteurs etde travailleurs agricoles, doivent être pris en compte dansles programmes.

Facteurs sous-jacents au succès dudéveloppement agricole 6

UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT RURAL RENOUVELÉE

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tion et du drainage seront examinés dans lecadre des systèmes d’aménagement intégrédes bassins versants et de captage de l’eau. Lesinvestissements soutenus par la Banque dans ledomaine de l’irrigation seront moins impor-tants que par le passé, mettant l’accent sur l’u-tilisation de l’eau dans les exploitations, la réha-bilitation des systèmes d’irrigation existants etla participation des agriculteurs et d’autresinvestisseurs privés à la gestion.

Développement et diversification desmarchés. Les marchés constituent désormaisle moteur de la croissance agricole. Les détail-lants alimentaires et les entreprises de trans-formation de produits alimentaires s’approvi-sionnent dans le monde entier. Les demandesdes consommateurs et la libéralisation desmarchés et des échanges créent de nouveauxcréneaux et des marchés spécialisés pour lesproduits agricoles, offrant aux agriculteurs lapossibilité de diversifier leurs activités et deproduire des marchandises de qualité et àforte valeur tels que des fruits et des légumesfrais, du poisson et des fleurs. La Banque s’em-ploiera par conséquent à renforcer les liensentre les agriculteurs et les marchés aumoyen de structures de gestion de la chaîned’approvisionnement, en améliorant la qualitédes produits, en créant des systèmes post-récoltes adéquats et en aidant les bénéfici-aires à perfectionner les méthodes de certifi-cation des produits et à améliorer la sécuritésanitaire des aliments.

Stratégies définies en fonction du typed’exploitation considéré. Des technologiesplus performantes ainsi que l’accès auxmoyens de production et aux marchés deproduits améliorent la capacité de gain desagriculteurs pauvres. Cependant, cetteamélioration intervient de différentesmanières selon le type d’exploitation, le sys-tème de production et les débouchés com-merciaux. Une augmentation future de la pro-

Le coton est une culture de base à forte valeur ajoutée etune source majeure de recettes d’exportation pour le Mali. LeMali utilise près de 90 % de ses importations de pesticidespour traiter ses champs de coton. Dans les années 90, en rai-son d’une résistance aux pesticides et d’un usage malavisé deces produits, les coûts liés à l’utilisation des pesticides ontrégulièrement augmenté alors que le rendement restait stable,voire déclinait. Des preuves de l’apparition de maladies pro-fessionnelles et de l’existence de résidus de pesticides dans lesproduits alimentaires ont été accumulées. Sur la base d’unrapport d’état exhaustif élaboré par un institut de recherchelocal et d’un atelier entre acteurs concernés, une initiativespéciale de lutte intégrée contre les ravageurs a été élaborée.Cette initiative est axée sur le problème à résoudre, embras-sant l’ensemble des composantes du projet.

Parmi les éléments de réforme figurent l’extension de la for-mation participative des agriculteurs à la lutte intégrée, ledéveloppement des contrôles réglementaires, le renforcementdes capacités en vue du suivi des répercussions sur l’environ-nement et la santé et l’ajustement des mesures d’incitationfiscales et économiques (suppression des subventions cachéesaux pesticides utilisés pour traiter le coton et les culturesvivrières, fourniture d’un financement durable pour les activ-ités réglementaires et de formation au moyen de la suppres-sion des remises de droits à l’importation sur les pesticides).

Mali : Initiative spéciale de lutte inté-grée contre les ravageurs, renforcementdes capacités et réforme politique

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COMMENT ACCROÎTRE L’IMPACT SUR LES PAUVRES EN MILIEU RURAL

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ductivité implique donc d’adapter les tech-nologies aux différentes catégories d’agricul-teurs considérées, dans un environnementde production et de marché plus précisé-ment défini. A cette fin, la Banque s’estengagée à recourir à une stratégie différentepour chaque grand type d’exploitation agri-cole : commerciale, familiale et de subsis-tance. Les services de vulgarisation et deconseil seront renforcés et étendus pourcouvrir la fourniture des services de con-naissance et de gestion dont les agriculteurset les autres ménages ruraux ont besoin.Afin d’établir des liens entre les agriculteurset les fournisseurs de moyens de productionet de technologies, les organisations de pro-ducteurs et les groupes formés au sein descommunautés locales devraient, pour lesplus influents d’entre eux, s’attacher à créerun environnement propice aux investisse-ments privés et fonctionner de manièrecroissante dans un tel environnement.

Infrastructures matérielles et de services.Les exploitations agricoles, les ménages et lesautres composantes des systèmes ruraux ontbesoin d’un minimum de services d’infrastruc-tures rurales pour fonctionner efficacement.Ces services fondamentaux comprennent :

� Un approvisionnement approprié en eaupotable. Une eau insalubre contribuelargement à l’apparition de diarrhées,cause fréquente de mortalité chez lesenfants dans les zones rurales.

� Des infrastructures de santé et d’éducation. Des hôpitaux et des écoles sont nécessaires pourgarantir des soins et une éducation de qualité.

� Des infrastructures et des services de transport. En l’absence de routes et de voies de cheminde fer, les agriculteurs ne peuvent convoyer leurs produits vers des marchés situés à l’extérieurde leur localité et le commerce ne peut se développer.

� Des systèmes d’information. Aujourd’hui, la commercialisation se fonde sur une informationadéquate sur ce que souhaitent les consommateurs, à quel prix, et quelles sont les personnessusceptibles de fournir ces produits.

� Un approvisionnement énergétique approprié et fiable. L’énergie est essentielle pour la quasi-totalité des activités dans les zones rurales.

UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT RURAL RENOUVELÉE

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Des infrastructures adéquates de tout typesont indispensables au développement agri-cole et rural. La Banque entend donc ren-forcer le soutien qu’elle apporte aux effortsdéployés par ses bénéficiaires pour mettre enplace les infrastructures matérielles etsociales fondamentales en vue d’une crois-sance économique rurale (encadré 8).

Encourager la croissanceéconomique non agricoleUn secteur agricole prospère est essentielpour réduire la pauvreté dans la majorité despays en développement. Néanmoins, l’agricul-ture ne permet pas à elle seule d’atteindrecet objectif. Les communautés rurales ontégalement besoin d’activités non agricolesgénératrices de revenus. Les activités nonagricoles, souvent liées aux ressources agri-coles et naturelles, ont un effet multiplicateurimportant (encadré 9). Elles constituent parailleurs une source d’emploi non négligeablepour les femmes dans les régions rurales. Lamise en place d’un soutien efficace à l’é-conomie rurale non agricole constitue doncune composante essentielle de la stratégierurale de la Banque. La Banque œuvrera avecles bénéficiaires et d’autres acteurs pour tirerpar ti des oppor tunités actuelles, enrechercher de nouvelles et s’attacher à lalevée des barrières qui empêchent les popu-lations rurales d’accéder à des activités com-merciales et des emplois diversifiés. Ses inter-ventions seront axées sur le soutien institu-tionnel nécessaire à une économie ruralediversifiée à l’échelle nationale, infranationale,communautaire et locale.

Renforcer les capacités humaines et lecapital organisationnel. La Banque appuierale développement futur du marché du travailet des entreprises dans les communautésrurales. Les compétences nécessaires s’éten-dent de l’instruction élémentaire fonction-nelle à des compétences professionnelles

COMMENT ACCROÎTRE L’IMPACT SUR LES PAUVRES EN MILIEU RURAL

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La construction de nouvelles routes dans la campagnede la Sierra, dans le cadre du projet d’amélioration desroutes rurales au Pérou, a rendu le monde extérieur etses marchés plus accessibles aux 3 millions de pauvresde cette région.

La conception du programme était innovante, largementaxée sur la pauvreté et fondée sur la participation despopulations locales et la coopération des principalesparties prenantes (le ministère des Transports et desCommunications, la Banque interaméricaine dedéveloppement, la Banque mondiale et plus de 20organisations non gouvernementales). Un cadre decoopération institutionnelle a été mis en place pourtirer le meilleur parti des principales compétences desdifférents acteurs.

Le programme a réduit l’enclavement, facilité l’intégra-tion des communautés bénéficiaires, amélioré les per-spectives économiques et stimulé l’entrepreneuriat local.Plus de 11 000 km de routes rurales ont été remis enétat, 32 300 emplois saisonniers non qualifiés et 4 700emplois permanents ont été créés dans 410 sociétéslocales d’entretien des routes. Ce programme innovantde partenariat a été récompensé par le prix d’excellencedu président de la Banque mondiale en 2001.

Pérou : les routes permettent auxpopulations pauvres rurales d’accéderaux marchés

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spécifiques, en passant par des compétences de gestion et d’administration en vue dudéveloppement des entreprises, relatives notamment à l’élaboration d’études de marché et à l’i-dentification de débouchés commerciaux. Une attention toute particulière sera portée auxattentes et aux besoins des femmes. Les recherches effectuées révèlent la corrélation entre unecroissance des activités non agricoles et la réduction de la pauvreté tant pour les ménages dirigéspar une femme que par un homme, cette réduction étant toutefois plus rapide lorsque le chefde famille est une femme. Les associations commerciales, professionnelles et autres associationsd’intérêt commun ainsi que les coopératives seront également encouragées.

Promouvoir le développement économique local et les relations intersectorielles.Consciente que de nombreux ministères et acteurs privés assument une responsabilité secto-rielle partagée dans le domaine de l’économie rurale, la Banque appuiera la création de groupesinterministériels et d’autres groupes de travail, au niveau national et local, avec une participationdes secteurs public et privé. Ces groupes mis en place à l’échelle infranationale et localedevraient se pencher sur la question de la compétitivité locale et de l’environnement favorableau développement des secteurs agricole et non agricole et identifier les barrières existantes (lég-islatives, réglementaires, fiscales, infrastructurelles et financières) puis s’employer à les lever.

Renforcer les liens au sein de la chaîne d’approvisionnement et entre produits. Les ten-dances enregistrées sur les marchés de la consommation, les exigences de qualité et la con-currence rendent indispensables unemeilleure organisation et coordination deschaînes d’approvisionnement depuis les four-nisseurs de moyens de production jusqu’auxdétaillants, en passant par les producteursprimaires, les négociants et les transforma-teurs. La compétitivité se fonde sur unelogistique efficace et souple et de faiblescoûts de transaction au sein de la chaîne. Lerôle du secteur public est de créer les condi-tions permettant la mise en place de chaînesd’approvisionnement efficaces dans lesecteur privé, de promouvoir les investisse-ments dans les infrastructures matérielles etde soutenir des systèmes efficaces de sous-traitance ainsi que des inspections de qualitéau moyen de cadres juridiques et de sys-tèmes d’application appropriés.

Soutenir les petites et moyennes entre-prises et les micro-entreprises. Ledéveloppement des petites entreprisesrurales nécessite tout d’abord un environ-nement propice à l’investissement. Un telenvironnement est favorisé par l’évaluation

Aqualma, société de transformation et d’exportation decrevettes située dans une région isolée de l’île, est désormaisl’une des plus grandes sociétés privées du pays, ses exporta-tions ayant atteint 26 millions de dollars US en 2000.

Créée en 1992 avec le soutien la Société financière interna-tionale, cette société a eu une influence considérable sur l’é-conomie et les conditions de vie locales. Parmi les 1 200salariés que comptait Aqualma en 2001, 80 % n’avaientjamais eu d’emploi salarié auparavant.

Les salariés et villageois de la région ont pu accéder aux serv-ices d’éducation et de santé dispensés par l’école primaire etl’hôpital créés par Aqualma. Ce projet a permis de nouer denombreux liens avec de petites entreprises locales pendant lesphases de construction et d’exploitation.

Parmi les projets futurs figure notamment celui d’étendre laproduction à un nouveau site. A cette fin, un plan dedéveloppement communautaire et un plan de gestion et deconservation visant à protéger la biodiversité des habitatsnaturels sont actuellement en cours d’élaboration.

9Madagascar : les investissements nonagricoles en milieu rural bénéficientaux populations pauvres

UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT RURAL RENOUVELÉE

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de la situation et le dialogue sur les actions à entreprendre. Dans les régions rurales en partic-ulier, la création de petites et moyennes entreprises (PME) est entravée par un manque demain-d’œuvre qualifiée ainsi que de services financiers, technologiques et autres, tant publicsque privés. La Banque soutiendra le développement des PME en soutenant des services com-merciaux de développement des entreprises (encadré 10) et, par l’intermédiaire des petites etmoyennes entreprises, une fourniture de services efficace, notamment des services d’infra-structures rurales.

Reconnaître et soutenir la mobilité de la main-d’œuvre. Les flux migratoires et la mobilité dela main-d’œuvre constituent des aspects essentiels du développement économique, de la créationd’emplois et de la réduction de la pauvreté. La Banque soutiendra donc les politiques qui renforcentla mobilité en diffusant des informations, par exemple, sur la législation du travail, les moyens decommunication, l’amélioration des compétences ainsi que la protection sociale et les droits à presta-tion. L’accent sera notamment mis sur les politiques limitant le potentiel de tensions sociales et d’at-teintes à l’environnement.

Améliorer le bien-être social, géreret limiter les risques et réduire lavulnérabilitéAfin d’améliorer le bien-être social et deréduire la vulnérabilité des populationsrurales pauvres, la Banque s’attachera à ren-forcer l’accès aux services de nutrition et desanté, de contribuer à limiter les effets duVIH/SIDA, de développer l’accès à l’éducationrurale et d’en améliorer la qualité et de par-ticiper à l’amélioration de la sécurité alimen-taire des pauvres en milieu rural. Pour attein-dre ces objectifs et favoriser une croissancereposant sur une large assise ainsi qu’une ges-tion durable des ressources naturelles, laBanque soutiendra par ailleurs l’inclusionsociale et la suppression des mesuresempêchant certaines personnes, en raison deleur sexe ou de leur origine ethnique, de tirerprofit de possibilités économiques et sociales.

Santé et nutrition. La Banque insistera surl’obligation pour les différents gouverne-ments de garantir que les ressourcesallouées aux soins de santé parviennenteffectivement aux populations rurales pau-vres. La Banque mettra également l’accentsur l’importance que revêt l’amélioration dela qualité de l’alimentation et de son apport

COMMENT ACCROÎTRE L’IMPACT SUR LES PAUVRES EN MILIEU RURAL

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Le projet kenyan de formation et de technologie pourles petites et les micro-entreprises, projet innovant dela Banque mondiale à composante rurale, a eu recours,depuis 1998, à un système de bons d’échange permet-tant aux petits entrepreneurs ruraux, au niveau local,d’acquérir des formations qualifiantes et de gestion. Ceprojet de bons d’échange, en tant qu’instrument agis-sant du côté de la demande, se démarque de l’ancienneapproche qui consistait à soutenir les institutions deformation publique. Aujourd’hui, différents fournisseursproposent des offres de prestations globales à leursclients entrepreneurs ruraux. Les ouvriers qualifiés sontapparus comme étant les principaux fournisseurs deservices de formation. Des agences privées locales gèrentla distribution des bons d’échange.

Plus de 25 000 bons d’échange ont été attribués, dont60 % à des femmes entrepreneurs. Le niveau d’emploiet de revenu des bénéficiaires des formations a enreg-istré une hausse de 50 %. Ce projet subventionne prèsde 90 % du coût de chaque bon mais le pourcentagede partage des coûts augmente au deuxième et autroisième bons. Aujourd’hui, les entrepreneurs rurauxachètent fréquemment des formations, sans utiliser debons d’échange, auprès de fournisseurs qui ont démon-tré la valeur de leurs services.

Kenya : des entrepreneurs créent unmarché de services aux entreprises10

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en micronutriments. La supplémentation ali-mentaire et l’enrichissement des produits ali-mentaires, y compris la biofortification, aumoyen de l’amélioration dirigée des plantespour leur qualité nutritive, constituent desstratégies majeures pour lutter contre lescarences en micronutriments.

VIH/SIDA. Le SIDA menace les progrèsréalisés en matière de développement agri-cole et rural au cours des 40 dernièresannées, notamment dans les pays endéveloppement où vivent 95 % des person-nes touchées par la maladie. La lutte contrele SIDA est donc un élément central de lastratégie adoptée par la Banque poursoutenir le développement rural, en partic-ulier en Afrique. La Banque souhaite priori-tairement mettre un terme à la propagationde l’épidémie de SIDA, aider les commu-nautés à faire face aux conséquences decette épidémie et intégrer les questions liéesau SIDA aux activités de la Banque.

Éducation en milieu rural. La Banque placeau premier rang de ses priorités l’éducationprimaire universelle, assurant l’égalité dessexes et présentant des améliorations quali-tatives. En outre, la Banque encouragera lespossibilités d’alphabétisation et de formationpour les jeunes et les adultes ruraux non sco-larisés et s’assurera que les investissementsdans les programmes de formation agricoleet professionnelle correspondent aux besoinsdu moment. Elle soutiendra également la mise au point de programmes scolaires conformes auxbesoins des populations rurales et agricoles et l’expérimentation de nouvelles approches enmatière d’éducation privée.

Sécurité alimentaire et risque. Ainsi que l’indiquait le Rapport sur le développement dans lemonde 2001 consacré à la pauvreté, pour être fonctionnelle, la stratégie de réduction de la pau-vreté doit renforcer la sécurité en réduisant le risque de catastrophes naturelles et de crises finan-cières et sanitaires et en permettant aux ménages de limiter les conséquences de ces événements.Néanmoins, les politiques, les institutions et les investissements doivent continuer d’être conçus etadaptés de manière à gérer, réduire ou contrecarrer directement les risques spécifiques encouruspar les populations rurales, notamment les pauvres.

UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT RURAL RENOUVELÉE

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Non seulement la Banque renforce la prise de conscience des risques encourus par les ménages et lescommunautés et la vulnérabilité de ces derniers, mais elle promeut également des mesures et desinstruments innovants de gestion et de maîtrise des risques (encadré 11). Ce faisant, elle s’attachera àéviter d’éventuels distorsions de marché et obstacles à la gestion du risque . Parmi les instruments quipeuvent contribuer à cette stratégie figurent de nouveaux types d’assurance fondés sur les conditionsmétéorologiques plutôt que sur rendement ainsi que des mécanismes d’assurance inédits contre lesfluctuations des cours des matières premières. Au nombre des nouveaux instruments dont l’efficacitéest actuellement examinée figurent des produits financiers fondés sur le jeu du marché, mais encoredifficiles d’accès pour de nombreux pauvres, tels que les contrats à terme, les opérations de couver-ture et la tarification groupée. La Banque étudie par ailleurs d’autres méthodes afin d’aider les popula-tions pauvres à s’informer sur les assurances et à en contracter et de réduire les coûts pour lesassureurs d’origine et les réassureurs.

Les aides ciblées constituent une manière de limiter les incertitudes en matière de revenus et de santéauxquelles doivent faire face les populations pauvres et vulnérables. Néanmoins, ces programmes sontparticulièrement difficiles à mettre en place dans les régions rurales en raison de la difficulté à définirdes critères de répartition, à collecter les contributions et à gérer ces programmes dans les commu-nautés peu peuplées et disposant d’infrastructures peu développées. C’est dans les pays les plus pau-vres, où le besoin de programmes de lutte contre la pauvreté est le plus impérieux, que la nécessitéde sélection est également la plus importante afin d’éviter de compromettre la stabilité macroé-conomique ou de réduire les investissements en capital humain ou physique.

Les programmes que soutient la Banque mondiale ainsi que l’aide à la formulation des mesures qu’elledispense se fondent sur la constatation qu’un grand nombre de programmes ciblés de sécurité ali-mentaire sont plus rentables que des subventions alimentaires globales. Aujourd’hui, l’insécurité ali-mentaire revient, pour la plupart des ménages, à ne pas pouvoir accéder à une alimentation appro-

COMMENT ACCROÎTRE L’IMPACT SUR LES PAUVRES EN MILIEU RURAL

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priée, ni l’acheter, et à manquer de denréescomplémentaires telles que l’eau potable pouroptimiser l’impact nutritionnel de leur alimenta-tion. Il est possible de fournir de l’aide alimen-taire à des familles (plutôt qu’à des personnes)mais cette aide devrait être intégrée à un pro-gramme nutritionnel complet à l’intention desenfants vulnérables ou à des programmes desanté pour les femmes enceintes. La Banquemet également l’accent sur l’importance de ren-forcer les programmes de soutien informels quise fondent sur les structures communautairestraditionnelles en milieu rural. Bien que ces dis-positifs de sécurité informels échouent souventen cas de crise générale, ce risque peut être lim-ité par un soutien de l’État.

Intégration sociale. L’une des grandes prioritésde la stratégie rurale consiste à contribuer à ren-dre les institutions plus à l’écoute des popula-tions rurales pauvres, améliorant ainsi leur bien-être social et réduisant leur vulnérabilité. Lesactivités de la Banque dans ce domaine mettentl’accent sur la réforme institutionnelle en vue depromouvoir les droits et les opportunités desminorités et de renforcer l’influence politiquedes femmes, des réfugiés, des minorités eth-niques, des populations sans-terre et des handi-capés. Chacun s’accorde désormais à recon-naître que l’un des principaux facteurs de larelance du développement rural est l’augmenta-tion de la productivité des agricultrices. Dans laplupart des pays en développement, ce sont lesfemmes qui effectuent la majorité des travauxagricoles. Les femmes assurent généralement lasécurité alimentaire du ménage. Néanmoins,dans certaines régions, leur accès aux ressourcesde production, telles que la terre et le finance-ment, ainsi que leur droit de propriété et leurcontrôle sur ses ressources sont limités.

Les efforts de développement décentralisé telque le développement conduit par les commu-nautés locales (« Community driven development »)offrent la possibilité d’une participation accrue

� Fournir des informations plus nombreuses etde meilleure qualité. Des informations fiables sur lesmarchés, les conditions météorologiques et les technologiespeuvent réduire l’incertitude dans un monde aléatoire.

� Assurance. L’assurance est un instrument qui permet àl’assureur de mettre en commun les risques encourus parplusieurs de ses clients en contrepartie d’une cotisation oud’une prime. De nouveaux mécanismes d’assurance contrele risque de cours des produits de base sont actuellementexaminés dans le cadre d’une initiative soutenue par desdonateurs et gérée par le Département de l’agriculture etdu développement rural de la Banque mondiale(Programme de gestion du risque lié aux matières pre-mières). Encore au stade expérimental, ce dispositif d’as-surance contre le risque des cours aura pour but,éventuellement associé à des instruments de crédit, deréduire le risque de récession tant pour les prêteurs quepour les petits producteurs emprunteurs. Afin de surmon-ter certaines des difficultés relatives à l’assurance tradi-tionnelle sur les cultures, la Banque mondiale et différentspartenaires mettent à l’essai de nouvelles polices d’assur-ance fondées sur les volumes de pluie tombée. La Sociétéfinancière internationale investit actuellement dans un dis-positif mondial en vue de mettre en place une assurancefondée sur les indices météorologiques dans les pays émer-gents et finance la mise en place d’un régime d’assurancede ce type au Maroc. La Banque expérimente actuellementla création d’un régime similaire pour les éleveurs pauvresde Mongolie.

� Commercialisation des contrats. Les accords decommercialisation permettent aux agriculteurs de nom-breux pays de réduire le risque lié aux cours des matièrespremières ou de moyens de production dont ils aurontbesoin à l’avenir. Parmi les principales solutions alterna-tives figurent, du point de vue de la gestion du risque, lacommercialisation coopérative, associée à la tarificationgroupée, et des contrats à terme pour la vente des pro-duits de base ou la fourniture des moyens de production.

� Diversification des revenus. Afin de limiter les fluc-tuations de revenus, la diversifications des systèmes deproduction, l’investissement dans l’élevage, les activitésnon agricoles et les flux migratoires peuvent aider lesagriculteurs à diversifier leurs sources de revenus. Lesstratégies traditionnelles de maîtrise du risque peuventégalement y contribuer.

11Quelques stratégies de gestion et demaîtrise du risque lié à l’agriculture

UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT RURAL RENOUVELÉE

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des communautés à tous les aspects du développement rural ainsi qu’une meilleure intégration del’ensemble des groupes sociaux dans le processus de prise de décision en milieu rural.

Renforcer la durabilité de la gestion des ressources naturellesL’agriculture, grande consommatrice de ressources naturelles, notamment d’eau et d’éléments nutri-tifs du sol, a l’obligation de contribuer de façon proportionnelle à leur préservation. De nombreuxproducteurs sont d’ores et déjà préoccupés par la détérioration des ressources terrestres etaquifères dans leur région et la sensibilisation de l’opinion publique aux questions environnemen-tales rend plus impérieuse encore la recherche de solutions aux problèmes de conservation qui,pour nombre d’entre eux, sont internationaux par nature. Le renforcement de l’efficacité et de ladurabilité de l’utilisation de l’eau dans le domaine agricole et l’amélioration du rendement des sys-tèmes d’irrigation constituent des objectifs stratégiques majeurs dans le domaine de la préservationde l’environnement. Pour garantir la durabilité des systèmes de production agricole intensive, il con-viendra essentiellement de procéder à une gestion prudente des ressources naturelles, notammentdans les environnements fragiles.

Pour promouvoir la conservation et la réhabilitation des richesses naturelles dans les zones rurales, laBanque a défini des directives et des stratégies dans le domaine de l’environnement, de la forêt et del’eau. Entièrement consacré au développement durable, le Rapport sur le développement mondial2003 a été présenté lors du sommet mondial tenu sur ce thème en août 2002. La Banque associerale développement rural, notamment agricole, à une gestion efficace et durable des ressources. Parmiles objectifs de la Banque dans ce domaine figurent :

� la réduction de la désertification et d’autres formes de dégradation des sols,� l’amélioration de la gestion de l’eau,� l’intensification de la gestion durable des pêches,

� la pérennisation de la production de produitssylvicoles parallèlement à la protection del’environnement,

� la protection de la biodiversité� l’intégration des connaissances relatives au

changement climatique dans la planificationdu développement rural.

Cette stratégie favorise les approches inno-vantes visant à une utilisation aussi efficace quepossible des ressources naturelles pour attein-dre les objectifs de productivité agricole touten protégeant la productivité à long terme etle maintien des ressources naturelles. Cesapproches prennent en considération lesinteractions entre sol, eau, énergie solaire,plantes et animaux ainsi que le bien-être socialet économique des populations qui utilisentces ressources.

COMMENT ACCROÎTRE L’IMPACT SUR LES PAUVRES EN MILIEU RURAL

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Mise en œuvre de la stratégie

La nouvelle stratégie propose des orienta-tions en vue d’optimiser les résultats de l’aideapportée par la Banque mondiale aux effortsaccomplis par ses bénéficiaires en matière dedéveloppement rural. Cette approche estsouple, pragmatique et centrée sur lesbesoins des bénéficiaires. L’objectif est que lesactivités de développement rural de laBanque cessent d’être des actions cloison-nées menées par des départements et desdivisions pour devenir un effort homogène etmultisectoriel soutenu par des cadres budgé-taires et organisationnels internes et propre àgarantir une mise en œuvre efficace.

Éléments clés de la mise en œuvrede la stratégie

Promouvoir le développement rural ausein des politiques nationales. La Banquesoutiendra l’élaboration de stratégiesnationales de développement rural articuléesau plan local et le développement d’institu-tions capables d’exprimer et de satisfaire lesbesoins des populations rurales, notammentpauvres. Pour être efficaces, ces effor tsdoivent être compatibles avec les processusnationaux de stratégie en matière dedéveloppement et être soutenus par desanalyses ciblées et de qualité des pays béné-ficiaires, de la Banque et d’autres partenairesau développement. Cet effort commun seraprincipalement axé sur le renforcement de la participation des populations rurales pauvres auxprocessus nationaux de planification.

La Banque recommandera la participation de tous les acteurs dans les zones rurales et encour-agera une approche globale reflétant la dimension multisectorielle que revêt un effort durablede réduction de la pauvreté. La Banque fournira des analyses pour approfondir et élargir la con-naissance des zones rurales dans les pays bénéficiaires. Cette base analytique renforcée con-stituera le fondement d’une meilleure prise de décision en matière de répartition desressources et d’actions de sensibilisation plus efficaces des représentants ruraux dans les paysbénéficiaires, des personnels de la Banque chargés du développement rural et d’autres parte-naires au développement.

UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT RURAL RENOUVELÉE

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Étendre les innovations et les investisse-ments réussis dans le domaine dudéveloppement rural. « Reaching the RuralPoor » accorde une grande importance à l’i-dentification des bonnes pratiques et à leurextension/démultiplication, tant à l’intérieurdes pays dans le cadre d’initiatives pilotes, qued’un pays à un autre ou d’un continent à unautre (encadré 12).

La démultiplication des bonnes pratiques doitdevenir une partie intégrante des stratégiesnationales de développement rural. Ces bonnespratiques ne s’acquièrent qu’après des annéesd’expérience dans le domaine du développe-ment et souvent grâce à des projets pilotes.L’innovation par la mise en œuvre de projetspilotes sera donc également soutenue. Uneintervention efficace, avec ses retombéessocioéconomiques et en matière d’égalité dessexes, doit être validée et adaptée au niveaulocal. La démultiplication et l’extension desbonnes pratiques n’impliquent pas que laBanque adoptera partout la même approche. Ilconvient d’appuyer les méthodes innovantesd’apprentissage et d’échange d’informationsentre pays et partenaires au développement.Les mécanismes de collecte, de validation, de dif-fusion et d’adaptation des bonnes pratiquesdoivent être développés de manière concomi-tante. Une dimension essentielle de cet effortconsistera à partager avec les partenaires audéveloppement les principaux enseignementstirés de ce processus ainsi que les bonnes pra-tiques innovantes.

Renforcer l’incidence des activités de laBanque dans les zones rurales. Pouraméliorer l’impact des projets dès leur achève-ment ainsi que la qualité de la préparation desprojets et des programmes, l’accent sera missur l’identification et le partage des procéduresaméliorées pour cibler plus précisément la pau-vreté et renforcer l’incidence, à long terme, surle développement des activités rurales

COMMENT ACCROÎTRE L’IMPACT SUR LES PAUVRES EN MILIEU RURAL

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Politiques et institutions� Réforme de la politique agricole� Élaboration de stratégies nationales de développement

rural� Réforme institutionnelle et renforcement des capacités� Organisation / Planification participative

Productivité et compétitivité agricoles� Réforme et gestion foncière � Recherche et vulgarisation� Technologies de l’information ; commercialisation et

connaissances� Irrigation et drainage� Soutien aux organisations de producteurs et aux

groupes d’utilisateurs� Sécurité sanitaire des aliments et agro-industrie

Économie rurale non agricole� Financement rural, y compris micro-financement� Développement de l’économie rurale non agricole, y

compris des entreprises� Rôle du secteur privé dans la fourniture des services� Infrastructures et réaménagement du tissu économique

local, notamment des petites villes

Renforcement des services sociaux et réduc-tion du risque et de la vulnérabilité� Fourniture de services de santé et d’éducation en

milieu rural� Développement conduit par les communautés locales et

programmes locaux� Intégration sociale axée sur les femmes et les jeunes

filles� Gestion du risque lié aux matières premières, au cli-

mat et aux catastrophes naturelles� Reconstruction d’urgence

Gestion durable des ressources naturelles� Fertilité des sols� Aménagement des bassins versants � Gestion des ressources naturelles communautaires� Forêts communautaires� Pêches

Domaines possibles de démultiplicationdes actions et d’innovation12

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soutenues par la Banque. Cette approche con-sistera notamment à contrôler l’amélioration etl’évaluation de la qualité des projets pour met-tre en évidence leurs caractéristiques favor-ables aux populations pauvres, ainsi qu’à appuy-er des travaux nouveaux et innovants sur leseffets de la pauvreté et la viabilité des inter-ventions. La Banque a créé un groupe de travailafin d’améliorer les directives portant sur lesdifférents aspects de la viabilité des projetsactuellement mis en œuvre au sein de laBanque et sur leur application. Ce groupe detravail sera étroitement associé aux initiativesactuellement menées par l’ensemble de laBanque pour accroître les effets sur la pauvretéet renforcer l’harmonisation des interventionsen milieu rural avec les Objectifs dedéveloppement pour le Millénaire.

Mettre en œuvre les priorités mondiales etglobales de la Banque. Les interventions dequalité et de portée majeure visant à réduire lapauvreté rurale nécessiteront la poursuite del’engagement international en faveur des princi-paux biens publics mondiaux et la consciencepermanente de leurs liens avec la pauvretérurale. Il est possible de renforcer cette prise deconscience en faisant en sorte que les intérêtsdes populations rurales pauvres soient protégésdans un monde de plus en plus mondialisé, queles technologies innovantes et adaptées auxagriculteurs et aux communautés rurales pau-vres soient facilement accessibles et que les payspauvres soient capables de gérer les défis liés auchangement climatique mondial. La Banque contribuera à renforcer les capacités des pays bénéficiairesafin qu’ils puissent tirer le meilleur parti des possibilités offertes dans le cadre de l’actuel cycle de négo-ciations de l’Organisation mondiale du commerce. Le Groupe consultatif sur la recherche agricoleinternationale complète les efforts consentis par la Banque pour permettre aux pays en développe-ment de réaliser tout leur potentiel en matière de techniques et de production agricoles. Le soutienactuel de la Banque au CGIAR sera étendu à d’autres programmes afin de relever les nouveaux défisscientifiques et technologiques au profit des agriculteurs pauvres dans les pays en développement.

Dispositions opérationnelles de mise en œuvre« Reaching the Rural Poor » définit le cadre d’action des activités actuelles de la Banque à troisdifférents niveaux.

UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT RURAL RENOUVELÉE

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� La stratégie globale de la Banque fournit les

bases conceptuelles et le fondement macroé-

conomique ainsi que les lignes directrices de

la mise en œuvre. Sur la base du bilan et de

l’analyse des meilleures pratiques par la

Banque, la stratégie globale définit un éventail

d’interventions et d’instruments qui peuvent

fonctionner dans différentes situations

nationales et des indicateurs de résultats que

la Banque peut utiliser pour évaluer ses pro-

grès dans le domaine du recadrage de ses

ressources et de la promotion du développe-

ment rural. La stratégie globale est également

un instrument qui permet de diffuser aux

partenaires et publics extérieurs le message

de la Banque en matière de développement

rural et de renforcer l’intérêt et la collabora-

tion des partenaires en ce qui concerne les

efforts de réduction de la pauvreté.

� Les plans d’action régionaux, élaborés sur la

base de consultations locales, distinguent les

besoins spécifiques aux différentes régions,

dans le respect de l’objectif général de la

stratégie globale (encadré 13). Ces plans

fournissent un cadre d’action différencié pour

des politiques menées aux niveaux national

et sous-régional. S’agissant de la programma-

tion par pays, la stratégie met l’accent sur le

renforcement des fondements analytiques du

dialogue national et la création d’un cadre et de mesures incitatives en vue d’améliorer le soutien

intersectoriel aux actions entreprises en faveur de la réduction de la pauvreté dans le cadre des

stratégies d’aide aux pays.

� Au sein des différents pays, les stratégies nationales de développement rural seront mises aupoint et menées localement, conformément aux priorités nationales relatives aux régionsrurales et à l’agriculture. Le processus de dialogue national, associé à ces stratégies nationales,orientera les aspects de développement rural des stratégies d’aide aux pays ainsi que les straté-gies de lutte contre la pauvreté et permettra de soumettre des demandes spécifiques d’actionsnouvelles de la Banque.

COMMENT ACCROÎTRE L’IMPACT SUR LES PAUVRES EN MILIEU RURAL

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La mise en œuvre des stratégies se fondelargement sur l’encouragement de lademande de développement rural de lapar t des deux principaux groupes dedécideurs, les bénéficiaires et les équipes-pays de la Banque. En ce qui concerne lesbénéficiaires, la Banque appuiera la prépara-tion de stratégies rurales nationales inté-grant les besoins des populations ruralespauvres dans les dialogues de politiquenationale. S’agissant des équipes-pays et desautres décideurs, elle s’attachera à amélior-er la qualité et l’incidence des actions de laBanque dans les régions rurales en ciblantdavantage la pauvreté, en utilisant les instru-ments les plus adéquats, en recherchant leséconomies d’échelle et en renforçant lesinvestissements qui ont fait la preuve deleur efficacité dans la lutte contre la pau-vreté rurale. Plusieurs donateurs ont faitpart de leur volonté de coopérer avec laBanque. Bien que probablement plus lente àse concrétiser, une approche fondée surl’encouragement de la demande et le suiviattentif des tendances en matière de prêtsest plus conforme à la nature des pro-grammes de la Banque, entrepris à l’initia-tive des pays, et plus viable à long termequ’une politique consistant à se fonder surdes objectifs de prêts prédéfinis.

Ce que la Banque doit changer

Renforcer la coopération multisectorielleau sein de la Banque dans le domainerural. L’un des défis majeurs consistera à s’as-surer que la pauvreté rurale est fidèlementprise en compte dans les actions et pro-grammes soutenus par la Banque, selon lesmodalités et les formes envisagées dans laprésente stratégie. Chaque niveau de la struc-ture décisionnelle de la Banque doit devenirune partie intégrante du processus de miseen œuvre. Cela implique des relations nou-

Les six plans d’action régionaux présentent des pro-grammes de développement rural en conformité totaleavec la stratégie globale de la Banque en matière dedéveloppement rural. Chacun de ces plans est axé sur laréduction de la pauvreté et adopte une approche multi-sectorielle accordant une importance accrue au secteurprivé mais conserve un caractère spécifique à la régionconcernée. La diversité des plans d’action est une forcemajeure de ce projet. Le plan d’action pour l’Afriquemet particulièrement l’accent sur le fondement institution-nel de la réduction de la pauvreté rurale. Il prône le sou-tien aux efforts consentis par les États pour déléguer leurspouvoirs et renforcer la participation des communautésrurales. Le plan régional pour l’Asie de l’Est et lePacifique préconise des programmes de financementluttant directement contre la pauvreté au moyen d’instru-ments ciblés de renforcement de la productivité dans lesrégions très pauvres. La région de l’Europe et del’Asie centrale a pour objectif une croissance durablede la productivité rurale et l’achèvement du processus detransition dans les régions rurales. Le plan d’action pourl’Amérique latine et les Caraïbes s’attacheparticulièrement à la dynamique rurale et urbaine etadopte une approche de développement économique localpour traiter la question du développement rural, fondéesur une participation accrue des acteurs locaux, y comprisles gouvernements locaux et nationaux, le secteur privé etles organisations de la société civile. Le plan d’action pourle Moyen-Orient et l’Afrique du Nord placeau premier rang de ses priorités la rationalisation de lapolitique et de la gestion de l’eau. Le plan d’action région-al pour l’Asie du Sud est essentiellement axé sur ledéveloppement accru du capital humain et social dans lesrégions rurales ainsi que sur la décentralisation. Lesgrandes préoccupations en matière d’égalité des sexes dansl’ensemble de ces régions sont l’analphabétisme féminin etun accès insuffisant aux services sociaux ainsi qu’aux infra-structures et ressources économiques.

Pour plus d’information : From Action to Impact: the Africa

Region’s Rural Strategy 2002; Reaching the Rural Poor in East Asia

and the Pacific Region 2002; Reaching the Rural Poor in Europe

and Central Asia 2002; Reaching the Rural Poor in the Latin

America and the Caribbean Region 2002; Reaching the Rural Poor

in the Middle East and North Africa 2002; South Asia Strategy and

Action Plan for Rural Development 2002.

13Priorités régionales

UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT RURAL RENOUVELÉE

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velles et innovantes entre les différents services de la Banque qui se consacrent aux régionsrurales. La mise en œuvre de la présente stratégie implique par ailleurs que les actions entre-prises dans l’espace rural soient conçues de manière multisectorielle et que les opérations sec-torielles autonomes soient intégrées à une stratégie globale. Des dispositifs organisationnels spé-cifiques en fonction des régions sont proposés pour améliorer la coordination des activitésmenées dans l’espace rural et atteindre les objectifs de la stratégie. Ces dispositifs fonctionnerontdans le cadre des structures de gestion existantes.

Améliorer l’application des instruments. Pour lutter de manière globale contre la pauvretéen milieu rural, il est nécessaire d’appliquer un éventail évolutif d’instruments bien ciblés auxactions menées par la Banque dans les régions rurales. L’équilibre entre les différents instrumentsconstitue une question complexe de mise en œuvre. Il est évident qu’il n’existe pas de « règled’or » unique en ce qui concerne la répartition optimale des différents instruments de prêts-programmes, de prêts à l’ajustement ou de prêts à l’investissement de la Banque ni en ce quiconcerne les résultats économiques, sociaux ou relatifs aux ressources naturelles. Un certainnombre d’orientations générales applicables aux activités de la Banque dans les régions ruralespeuvent néanmoins être définies :

� La diversité des besoins au sein des zones rurales, en fonction des régions et des pays, néces-site le recours à un vaste éventail d’instruments appuyant un grand nombre d’interventionssectorielles, dans le cadre des stratégies d’aide aux pays.

� Les projets d’investissements traditionnels continueront de jouer un rôle majeur. Néanmoins,ils devraient être intégrés aux nouveaux types d’interventions tels que les prêts à l’innovationet à l’apprentissage (« Learning and Innovations Loans ») , les prêts à des programmes évo-lutifs (« Adaptable Program Loans ») et les prêts pour la réduction de la pauvreté (« Poverty

Reduction Support Credit »), etc., en fonction des exigences des pays et des conditions nouvelles dans ces pays.

� Le recours dans un plus grand nombre de

domaines à de nouvelles modalités d’utili-

sation des instruments, telles que les prêts-

programmes, devrait être poursuivi une

fois que les enseignements tirés des

expériences sur le terrain auront été pré-

cisément évalués et qu’un ciblage rural

adéquat aura été garanti.

Améliorer les relations avec les parte-naires au développement. Les partenairesinternationaux au développement, y comprisla Banque, l’OAA, le FIDA, l’UE, les banques

COMMENT ACCROÎTRE L’IMPACT SUR LES PAUVRES EN MILIEU RURAL

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de développement régional et les grandesinstitutions bilatérales, s’accordent de plusen plus à reconnaître que les objectifsnationaux et internationaux de réductionde la pauvreté ne pourront pas être atteintssi la pauvreté n’est pas réduite dans lesrégions rurales. La prise de conscience dece qu’implique la satisfaction des besoinsdes populations rurales pauvres n’a jamaisété aussi forte, de nombreuses agencesayant récemment fait le bilan de leursexpériences et redéfini leurs approches etleurs engagements dans le domaine de laréduction de la pauvreté dans les régionsrurales. La poursuite du développementdes relations avec les partenaires interna-tionaux, visant à améliorer la répartition destâches entre les différents partenaires, estfondée sur les avantages comparatifs spéci-fiques de la Banque et de ses partenaires.Une aide coordonnée aux pays bénéfici-aires en vue de la mise au point de straté-gies nationales de développement rural,associée aux stratégies de lutte contre lapauvreté et aux stratégies d’aide aux pays,constituera un objectif prioritaire des inter-actions de la Banque avec ses partenairesinternationaux.

Améliorer les relations avec le secteurprivé et la société civile. Le renforcementet l’amélioration des relations avec lesecteur privé et la société civile dans uncadre national figurent au premier rang despriorités de la Banque dans chaque région. Les relations qu’entretient la Banque avec lesreprésentants de la société civile et les organisations non gouvernementales se sont renforcéesde manière spectaculaire au cours des dix dernières années. Les sites Internet et l’échange d’in-formations par les moyens électroniques permettent désormais une interaction et un dialoguedirects accrus entre la Banque et les ONG. Le processus de consultation sur les plans d’actionsrégionaux et le nouveau cadre global relatif à la stratégie rurale sont apparus comme desmoyens précieux et utiles de renforcer dans toutes les régions les relations avec un grand nom-bre d’ONG ainsi qu’avec le secteur privé. Dans un monde qui se globalise rapidement, les rela-tions avec les sociétés multinationales qui ont une influence sur le développement rural sontégalement essentielles.

UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT RURAL RENOUVELÉE

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Suivre les progrès de la mise en œuvre et gérer les risques

Cette stratégie propose un programme visant à relancer les activités de la Banque en zonesrurales et à renforcer l’efficacité des travaux de la Banque dans la lutte contre la pauvreté enmilieu rural. « Reaching the Rural Poor » accorde une grande importance au suivi et à l’évaluationde la mise en œuvre de cette stratégie. Les progrès seront évalués sur une période de cinq ans,en comparant les objectifs finaux et intermédiaires à la situation du moment. Le cadre pour lesuivi de la mise en œuvre est conçu à partir de principes de gestion fondés sur les résultats etexprimés en termes de données de départ, de données finales, de résultats et de répercussions.Le Conseil de l’agriculture et du développement rural de la Banque travaillera en étroite collab-oration avec la direction générale de la Banque pour garantir la conformité du cadre de mise enœuvre de la stratégie rurale avec les premiers travaux de la Banque en matière de gestion fondéesur les résultats.

Plusieurs risques sont inhérents à la mise en œuvre de cette stratégie. Certains d’entre eux dépen-dent d’événements qui échappent au contrôle de la Banque et des pays concernés. Les principauxrisques perçus sont les suivants :

� Tous les secteurs exerçant leur activité dans

les zones rurales ne relèvent pas le défi de

la réduction de la pauvreté en milieu rural.

� La question des modalités institutionnelles

nécessaires, du cadre incitatif et de l’éventail

approprié de compétences professionnelles

n’est pas réglée.

� Les possibilités d’innovation et de progrès

institutionnels, dont on prévoyait l’émer-

gence dans le contexte d’une priorité

accrue accordée aux opérations de prêts-

programmes, ne se concrétisent pas.

� La Banque, ses partenaires nationaux et les

autres parties prenantes ne parviennent pas

à susciter l’adhésion des pays à un effort accru accordé à la lutte contre la pauvreté rurale.� Les pays bénéficiaires ne parviennent pas à enregistrer une croissance à long terme et n’abor-

dent pas les questions liées à un accès renforcé et plus équitable aux richesses pour tous.

La mise en œuvre réussie de cette nouvelle stratégie constitue un défi à la fois pour la Banque etpour ses bénéficiaires et partenaires. La Banque reconnaît qu’elle ne peut agir seule. Elle appro-fondira les relations avec les pays bénéficiaires, renforcera les alliances existantes et en créera denouvelles avec d’autres partenaires au développement, le secteur privé et les organisations de lasociété civile afin de renforcer la connaissance des questions de développement rural, de partagerles expériences, de renforcer les capacités et de mobiliser les ressources nécessaires pour avoir rai-son de la pauvreté rurale.

COMMENT ACCROÎTRE L’IMPACT SUR LES PAUVRES EN MILIEU RURAL

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UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT RURAL RENOUVELÉE

Documents de référence préparés dans le cadre de l’élaboration de la stratégie de

développement rural « Reaching the Rural Poor » (ces documents sont consultables à l’adresse

http://www.worldbank.org/rural)

1 Long Term Prospects for Agriculture and the Resource Base

2 The Role of Agriculture in Economic Development

3 Rural Poverty:Trends and Measurements

4 Rural Non-Farm Activities and Rural Development: From ExperienceTowards Strategy

5 What Has Changed Regarding Rural Poverty Since Vision to Action?

6 Community Based Rural Development: Reducing Rural Poverty from theGround Up

7 Risk Management in Rural Development—A Review

8 The Role of Rural Producer Organizations in the World Bank RuralDevelopment Strategy

9 Agricultural Extension Investments: Future Options for Rural Development

10 Rural Infrastructure, Development, and Poverty Reduction—Challenges,Linkages, and Actions

11 Land Degradation for Selected Regions and Some Consequences for Rural Development

12 Promoting Agro-Enterprise and Agro-Food Systems Development inDeveloping and Transition Countries

13 Scaling-Up Issues and Options: Supporting Good Practices and Innovation

14 Farming Systems and Poverty (FAO and The World Bank)

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Banque Mondiale1818 H Street, NWWashington, DC 20433USA

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