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IUFM DE BOURGOGNE PROFESSEUR DES ECOLES COMMENT ASSOCIER EQUILIBRE NUTRITIONNEL ET PLAISIR ALIMENTAIRE ? FRECHOU ESTHER Année :2004 Directeur de mémoire : Monsieur ALLAIN N° de dossier : 03STA00160

COMMENT ASSOCIER EQUILIBRE …©s de classe multiples sur le thème de la nutrition renforce les messages éducatifs. 2) CONSTAT DE LA SITUATION ACTUELLE 2 3 1) L’évolution des

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IUFM DE BOURGOGNE

PROFESSEUR DES ECOLES

COMMENT ASSOCIER

EQUILIBRE

NUTRITIONNEL ET

PLAISIR

ALIMENTAIRE ?

FRECHOU ESTHER

Année :2004

Directeur de mémoire : Monsieur ALLAIN

N° de dossier : 03STA00160

COMMENT ASSOCIER EQUILIBRE

NUTRITIONNEL ET PLAISIR ALIMENTAIRE ?

1) INTRODUCTION page

3

2) CONSTAT DE LA SITUATION ACTUELLE page 4

1° L’évolution des habitudes alimentaires en France page 4

(l’alimentation d’hier et d’aujourd’hui au cycle III)

2° Les tendances actuelles (2000-2002) page 7

3° Obésité : état des lieux – étude INSEE page 7

– l’enfant en danger

4° Pourquoi faire de l’éducation nutritionnelle à l’école ? page 10

3) EQUILIBRE ET PLAISIR page 14

1° Comment bien manger ? page 14

a) qu’est-ce que l’éducation nutritionnelle ?

b) les bonnes pratiques alimentaires

c) le petit déjeuner

(le petit déjeuner au cycle II) page 17

2° Le menu d’un enfant page30

a) les légumes et les fruits

b) les produits laitiers

(introduction des familles d’aliments au cycle I)

page32

3° Enfants : leur apprendre le goût…….de bien manger ! page35

2

4) CONCLUSION (bibliographie et annexes)page36

1) INTRODUCTION

« La notion d’équilibre alimentaire est-elle en train de redorer son blason, à

l’heure où, devant nous, se dresse le spectre grimaçant de la « mal-bouffe ? (…)

Eduquer à l’équilibre alimentaire, c’est bien-sûr éduquer à la santé, mais c’est

aussi et plus largement éduquer à la vie, à l’importance des liens sociaux et

familiaux, au goût, au plaisir et pourquoi pas au bonheur. »

L’éducation nutritionnelle peut être une motivation et une occasion pour les

populations d’adopter des habitudes alimentaires et des styles de vie sains.

L’école offre un contexte particulièrement propice pour plusieurs raisons :

1. Tout d’abord, elle a la mission et la responsabilité de guider les jeunes

vers la maturité : choisir un régime équilibré, être un consommateur avisé

et avoir un style de vie sain sont des éléments d’apprentissage

d’autonomie fonctionnelle et d’importantes composantes de la maturité.

2. En outre, elle est en contact avec les enfants, tous les jours et pendant

des années.

Les habitudes alimentaires se prennent tôt et l’école peut considérablement

aider à les établir de manière permanente. Dans cette optique, les actions

éducatives menées dès le cycle I sont certainement les plus profitables.

L’éducation nutritionnelle en milieu scolaire sera plus efficace si elle s’inscrit

dans le cadre d’une programmation englobant plusieurs disciplines. Faire de

l’école un lieu où l’on favorise une alimentation saine et où l’on propose des

3

activités de classe multiples sur le thème de la nutrition renforce les messages

éducatifs.

2) CONSTAT DE LA SITUATION ACTUELLE

2

3 1) L’évolution des habitudes alimentaires en France

D’après une enquête de l’INSEE, nous mangeons globalement moins qu’il y a

cinquante ans, car nos besoins énergétiques ont diminué de 25 à 30% du fait de

la baisse de nos activités physiques ou de nos environnements conditionnés qui

nécessitent moins de calories.

Les modifications des modes de vie (comme le développement croissant du

travail féminin), les progrès technologiques (comme la voiture ou l’automatisation

dans l’industrie), l’amélioration des conditions socio-économiques (comme

l’augmentation du pouvoir d’achat), les modes et les échanges culturels ont

conduit à des évolutions importantes de la structures nutritionnelle.

Quelques exemples d’évolution :

produits Années 1950 Années 2000Lait 91 73Yaourt 2 24Fromage 10 24Viande 55 80Sucre 25 35Pomme de terre 130 70pain 124 50

Chiffres par personne – par an – par kg ou l

4

On constate donc un net changements de nos habitudes de consommations en

l’espace de 50 ans. En effet, nous consommons plus de produits laitiers, plus de

viande et de sucre mais beaucoup mois de pomme de terre et de pain (base de

l’alimentation d’autrefois).

Illustrons cette évolution par une proposition de séance avec des Cycle III

sur l’alimentation d’hier et d’aujourd’hui :

(séance en projet pour le troisième stage, non réalisée)

Domaine

Education à la santé

Titre

Alimentation d’hier et

d’aujourd’hui

Séance /Séquence Classe

1 CIII

Objectif

L’alimentation change en fonction de nos besoins en énergie.Matériel / Document / Support

Questionnaire à la famille

Menu type de 1840

Bande dessinée : Entre plaisir et raison

Jeux : mots croisés « Y’a pas de mystère » (Le grand méchant chat attaque) prolongementOrganisa

tion de

la classe

Etape / Déroulement Activités des E / Rôle du M

5

SEANCE 1

(courte)

collectif

par 2

collectif

SEANCE 2

collectif

par 2 ou

3

collectif

Questionnement de

enfants

Elaboration d’un

questionnaire

Destiné à la famille

Validation d’un

questionnaire

Mise en commun des

réponses au questionnaire

Distribution de la BD

Constat des changements

Pourquoi ces

changements ?

Construction de la trace

écrite ensemble

« Qu’avez-vous mangé ce matin ? »

faire émerger la diversité

menu type des parents, grands-parents, arrières-gd

parents…

Constater la diversité des aliments et les

changements alimentaires

« Qu’est-ce que ça raconte ? »

« Qu’est-ce qu’on constate ? »

- on n’a plus la même vie (travail moins physique,

nombreuses machines)

- on ne mange plus la même chose

- changements des modes de vie (plus de loisirs et

moins d’activités physiques)

- augmentation du niveau de vie

- importation de fruits et légumes

- conservation plus facile

- influence de la pub

trace écrite : Au début du XX ème siècle, on

consommait deux fois plus de calories qu’aujourd’hui.

A cette époque, on dépensait plus d’énergie

musculaire (travaux pénibles, lutte contre le froid…)

6

Remarques

Prolongement : nécessité d’une alimentation équilibrée : travail sur plusieurs séances

2) Les tendances actuelles (2000-2002)

Toujours d’après l’INSEE, on constate une évolution récente de la consommation

des ménages par fonction, ainsi au niveau alimentation, les changements sont

nets.

De façon général, les achats de produits alimentaires et de boissons non

alcoolisées augmentent un peu plus vite qu’au cours des deux années précédentes

(+ 1,3%).

En 2000 et 2001, la consommation de viande avait baissée (encéphalite

spongiforme bovine puis fièvre aphteuse), elle repart en 2002 (+1,5%).

La consommation est également tirée par celle des produits préparés (+ 2,8%).

Quelles sont les conséquences de tels changements sur notre vie ?

3) Obésité

a) L’état des lieux

Le monde grossit ! Et la France n’est pas en reste, avec 40% de la population

trop grosse. Mais d’où vient cette « épidémie » d’obésité ?

7

Si les américains sont les champions toutes catégories de l’obésité (30% des

américains sont obèses et 65% ont une surcharge pondérale), plus aucune région

de monde n’est épargnée, du Canada à l’Europe en passant par la Chine, on parle

aujourd’hui d’une véritable épidémie.

La France prend-elle le chemin des Etats-Unis ? Chez nous, l’obésité est un

problème de santé publique. Selon différentes enquêtes, elle atteint 6 à 7% des

hommes et 8 à 9% des femmes à l’âge adulte. Particulièrement élevée dans les

régions du Nord et de l’Est, elle varie avec l’âge et culmine vers 60-70 ans. Chez

l’enfant, l’obésité est également en augmentation (lire étude INSEE).

Ces kilos surperflus constituent une véritable menace pour la santé : la

surcharge pondérale est directement responsable de problèmes

cardiovasculaires, osseux, métaboliques….

b) Etude INSEE

L’obésité est une pathologie en développement chez l’enfant, pathologie étudiée

à travers les bilans de santé scolaire.

Avant l’entrée des enfants à l’école primaire, les médecins et infirmières du

ministère de l’Education nationale réalisent un bilan de santé. Selon une enquête

réalisée en 2000 à partir d’un échantillon de 30 000 élèves ainsi examinés, 14%

des enfants de 6 ans présentent une surcharge pondérale, dont 4% une obésité

et 10% un surpoids modéré. Les enfants de grandes agglomérations et des ZEP

sont plus fréquemment en surpoids que ceux habitant des communes rurales.

c) L’enfant en danger

8

Chez l’enfant comme chez l’adulte, le développement de l’obésité résulte d’un

bilan énergétique positif prolongé (les apports caloriques ou énergétiques sont

supérieurs aux dépenses). Les raisons en sont multiples.

La diminution progressive de l’activité physique dans les sociétés industrialisées

joue un rôle majeur.

L’installation de l’obésité

La nutrition joue un rôle important sur le déroulement de la croissance. La

disponibilité en abondance d’aliments attrayants, riches en lipides et en sucres

rapides, l’ennui, des problèmes affectifs ou scolaires vont amener un enfant à

rechercher dans la nourriture une compensation, pouvant entraîner un

déséquilibre prolongé entre apports et dépenses, et le développement d’une

surcharge pondérale.

Une étude a été conduite afin de rechercher l’influence des apports alimentaires

au début de la vie sur l’évolution de l’adiposité. Seule la part d’énergie apportée

par les protéines à 2 ans était associée à un rebond d’adiposité plus précose,

donc à un risque d’obésité plus important pour l’avenir.

Les résultats de cette étude ont attirés l’attention sur les apports nutritionnels

relevés chez les jeunes enfants dans les pays industrialisés.

En moyenne, et par rapport aux recommandations nationales, à l’âge de un an, les

apports en lipides sont faibles (28% de lipides dans l’alimentation alors que le lait

maternel en contient 50%) et les apports en protéines (viande et produit laitiers

courants ) sont très élevés : en moyenne de 3 à 4 fois les apports de sécurité.

Or cette restriction lipidique n’est pas justifiée les deux premières année de vie.

Trop peu de lipides mais trop de protéines en début de vie !9

En France, ces travaux ont conduits les industriels à diminuer les taux de

protéines dans les formules de laits destinés aux enfants de 0 à 3 ans dont la

composition se rapproche ainsi du lait maternel qui reste le meilleur.

Les autres facteurs de l’obésité

Influence de la génétique : inégalité face à l’obésité

Déséquilibre activité physique – alimentation

Plus les enfants sont actifs, plus leur pourcentage de masse grasse est faible,

bien que leurs apports énergétiques en glucide soient plus élevés (meilleur

équilibre alimentaire).

4) Pourquoi faire de l’Education nutritionnelle à l’école ?

Les écrits officiels

L’alimentation des élèves a une importance capitale pour leur développement

physique et mental. Les effets néfastes des carences ou du déséquilibre

alimentaire sur la croissance et les capacités d’apprentissage sont bien connus.

En effet, l’évolution des modes de vie a été très significatives depuis deux

décennies. La diminution de l’activité physique liée au développement des moyens

10

de transport, de la télévision, de l’informatique se traduit chez certains enfants

par une réduction des dépenses énergétiques. Pour autant, les besoins qualitatifs

en nutriments indispensables, notamment lors de la croissance, n’ont pas diminué,

d’où la nécessité de maintenir la qualité nutritionnelle des repas dans un

environnement convivial.

C’est pourquoi les thèmes de l’alimentation et du goût sont de plus en plus pris en

considération par le Ministère de l’Education Nationale.

Les arts du goût (classes à PAC : Plan en faveur de l’Education Artistique et

Culturelle)) :

« L’école est un lieu privilégié pour ouvrir l’enfant à des techniques et des

formes d’expression qui touchent à sa sensibilité dans la vie quotidienne. Notre

ambition est simple : doter chaque élève d’une véritable culture générale

alimentaire, qui lui sera utile tout au long de sa vie, sollicitant la gourmandise que

Rousseau appelle « la passion de l’enfance ».

Le goût s’articule aux savoirs enseignés à l’école, à l’histoire, à la géographie, à

l’expression orale et écrite qui permettent de dépasser le « j’aime/j’aime pas »

et d’argumenter sur ses préférences alimentaires.

Développer une éducation de goût suppose de susciter la création, autour des

écoles, de pôles de ressources capables de mobiliser des compétences et des

personnes au profil de cette forme d éducation. »

BO n°9 de l’Education Nationale – Numéro spécial n°9 du 28 juin 2001

Ce numéro spécial rappelle l’intérêt des actions d’éducation nutritionnelle et

d’éducation au goût.

« L’aspect éducatif du repas est peut être trop souvent oublié ou négligé. Il est

bon d’en souligner l’intérêt chez les jeunes enfants qui peuvent acquérir tôt des

notions simples sur les principaux aliments, en même temps qu’un bon

11

comportement alimentaire. En effet, les habitudes alimentaires s’acquièrent dès

le plus jeune âge. Il est donc important de commencer l’éducation nutritionnelle

quand les comportements et les attitudes n’ont pas encore été établis. L’école

joue un rôle important, notamment dans l’éveil aux goût chez les élèves. Elle doit

les aider, en complément avec les familles, à choisir leurs propres aliments

chaque fois qu’ils peuvent le faire en dépit des tendances, des médias et des

traditions et leur faire connaître les effets de l’alimentation sur leur santé. (…)

Il serait souhaitable d’organiser autour de l’alimentation des animations dont les

grands axes pourraient être :

(a) D’éduquer le goût des élèves, valoriser le patrimoine culinaire et promouvoir des

produits de bonne qualité gustative et nutritionnelle

(b) De mettre en avant un vocabulaire précis concernant les saveurs, surtout auprès

des enfants qui font des confusions afin qu’ils soient capables de définir

clairement leurs sensations

(c) D’expliquer les secrets de fabrication des aliments et leur composition

(d) De déguster des spécialités de pays

(e) De découvrir les odeurs, les épices et les essences. »

Ainsi l’éducation nutritionnelle trouve-t-elle sa place au sein des programmes !

Cycle des apprentissages premiers : ( l’élève sera capable de…)

Reconnaître des manifestations de la vie animale et végétale, les relier à de

grandes fonction comme la nutrition.

Connaître et appliquer quelques règles de l’alimentation : régularité des repas,

composition des menus.

Cycle des apprentissages fondamentaux : ( l’élève sera capable de …)

12

Découvrir le monde : 3h à 3h30 par semaine

Observer, identifier et décrire quelques caractéristiques de la vie animale et

végétale comme le nutrition.

Comprendre et retenir ce qui distingue le vivant du non-vivant en se référant aux

manifestations de la vie animale et végétale comme les besoins nutritifs en

aliments et en eau.

L’alimentation.

Compétences spécifiques commentairesIdentifier les principaux groupes

d’aliments (fruits et légumes, viandes

et poissons, produits laitiers, eau,

graisse…)

Classement et rôle

Savoir que l’alimentation varie selon

les cultures et les habitudes

familiales.

La connaissance de la grande variété

des aliments permet de concevoir

une alimentation équilibrée qui prend

en compte les goûts de chacun, les

traditions et habitudes familiales et

culturelles. Ne pas oublier la notion

de plaisir et de convivialité du repas.

Connaître quelques règles d’hygiène relatives à l’alimentation.

Compétences spécifiques commentairesReconnaissance et composition des

menus équilibrés

Règle de propreté du corps (dents,

mains….)

L’étude des menus et l’acquisition de

quelques règles de diététique

peuvent se faire en liaison avec la

restauration scolaire.

Cycle des approfondissements :

13

Sciences expérimentales et technologie : 2h30 à 3h par semaine

Le corps humain et l’éducation à la santé

L’éducation à la santé est liée à la découverte du fonctionnement du corps en

privilégiant les conditions de maintien du corps en bonne santé.

Première approche des fonctions de nutrition

Conséquences à court et long terme de notre hygiène, actions bénéfiques ou

nocives de nos comportements alimentaires

Connaissance de quelques règles d’hygiène alimentaires (lecture d’étiquettes

pour déceler OGM, colorants, gélatine…)

Diversifier son alimentation : les repas, pris à heures régulières, apportent les

aliments bâtisseur (viandes, œufs, poissons, produits laitiers et certains légumes

comme les haricots et les lentilles), les aliments qui protègent (fruits frais,

légumes cuits) et les aliment qui apportent de l’énergie (pain, pâtes, pommes de

terre, sucre et matières grasses).

Les matières grasses et les boissons sucrées consommées en trop grande

quantité nuisent à la santé, tout comme une alimentation trop importante qui

conduit à un surpoids.

3) EQUILIBRE ET PLAISIR

4 1) Comment bien manger ?

a) définition de l’éducation nutritionnelle

L’éducation nutritionnelle a pour objectif de donner à l’enfant les capacités

d’accéder à la notion d’équilibre alimentaire. Celui-ci représente un ensemble de

principes concernant la régularité des repas, la variété des aliments qui

constituent notre nourriture tant en qualité qu’en quantité.14

Pourquoi faut-il manger « équilibré » ?

Tout simplement pour satisfaire 100% de nos besoins nutritionnels ! Varier son

alimentation est le seul moyen d’apporter tout les éléments nécessaires à

l’entretien et au bon fonctionnement de l’organisme.

b) Les bonnes pratiques alimentaires

Alimentation équilibrée, repas variés ; comment mieux manger tout en

conservant le plaisir de se mettre à table?

Adopter de bonnes habitudes alimentaires a pour but de garantir le bon

fonctionnement de l’organisme et de maintenir un poids normal stable. Une

alimentation saine et équilibrée participe à la prévention de certaines maladies.

Citons en exemples la consommation de fruits et légumes (au moins cinq par

jours pour profiter de leurs effets bénéfiques !), la régularité des repas,

l’utilisation du magnésium pour préserver l’équilibre nerveux et musculaire ou

encore la chasse au grignotage.

Ainsi les bonnes pratiques alimentaires reposent sur des notion simples et de bon

sens : l’équilibre, la variété et la modération.

Des calories aux aliments :

Les apports caloriques recommandés dépendent du sexe, de l’âge et du niveau

d’activité physique. Quelque soit la quantité de ces calories, on recommande

d’apporter 50 à 55% de l’énergie sous forme de glucides(1 g de glucides = 4

Kcal), 30 à 35% sous forme de lipides (1 g de lipides = 9 Kcal) et 10 à 15% sous

15

forme de protéines (1 g de protéines = 4kcal). Ceci correspond pour un homme

sédentaire à 2100 Kcal par jour :

- 290 g de glucides (pain, riz, pâtes, pommes de terre et produits sucrés)

- 70 g de lipides (matières grasses et lipides cachés)

- 70 g de protéines (viandes, œufs, poissons, produits laitiers et légumes secs)

Pour l’équilibre alimentaire comme pour le plaisir de manger, il faut prendre

chaque jour des aliments de chaque famille en fonction des apports conseillés !

c) Le petit déjeuner

Après le jeûne de la nuit, notre organisme doit refaire le plein d’énergie. Prendre

un vrai petit déjeuner, et ceci tout au long de l’année, est l’une des premières

règles en matières d’équilibre alimentaire. Il doit couvrir environ 20% de nos

besoins quotidiens en éléments nutritifs et en calories. Premier repas de notre

journée, le petit déjeuner permet aussi d’éviter les fringales de fin de matinée

et le coup de pompe de 11H qui incite à manger tout et n’importe quoi.

Dans l’idéal, le petit déjeuner se compose de trois éléments incontournables :

- Un produit laitier : lait, laitage, fromage…. Qui apportent les protéines

nécessaires à la construction et l’entretien de nos tissus et du calcium

indispensable à notre squelette

- Un produit céréalier : pain, biscottes ou céréales de petit déjeuner, pour les

glucides qui donnent de l’énergie

- Une boisson pour réhydrater l’organisme : café, thé, eau…

Selon les habitudes et les goûts, on y adjoint du beurre, de la margarine, de la

confiture, du miel, un fruit ou un jus de fruit.

Exemples de petits déjeuners :

16

La variété

Le traditionnel Le léger Le

campagnard

Le rapide

Pain grillé –

beurre –

confiture –

café au lait –

orange pressée

Pain complet–

beurre

Yaourt-

pamplemousse-

thé

Jambon cru-

pain de

campagne-

chèvre-café

noir

Corn flakes-

lait froid-jus

d’orange

Les pays

A l’anglaise A la

hollandaise

A la russe A l’allemande

Thé au lait-

toasts

beurrés-

marmelade

d’orange-œufs

frits au bacon

Café au lait-

pain de seigle-

édam-

charcuterie

Thé-yaourt-

blinis-poisson

fumé

Café noir-

saucisses-pâté-

jambon-pain

noir-fromage

Illustrons cette étude sur le petit déjeuner par des exemples de séances en

cycle II (CP de Plombières les Dijon)

Chaque production de groupe sera photocopiée en format A4 puis collée dans le

cahier de sciences, avec les synthèses de séances.

17

Première séance :

Domaine

Découverte du

monde

Titre

Le petit déjeuner

Séance /Séquence

1

Objectif

- savoir qu’il existe différentes catégories d’aliments

savoir qu’il y a des variations culturelles et familiales en ce qui concerne les aliments

du petit déjeuner Matériel / Document / Support

- des étiquettes aliments de toutes les familles (annexes 1 ,2, 3, 4)

- feuilles A3

colles et ciseauxOrganis

ation de

la classe

Etape /

Déroulement

Activités des E / Rôle du M

18

collectif

groupes

de 4

Collectif

Introduction 15m

Classement 15m

Mise en commun 15 m

Devant le tableau et

les affiches de

chaque groupe

Que mangez-vous au petit déjeuner ?

Noter les réponses des enfants au tableau

Souligner qu’il a beaucoup d’aliments et que

tout le monde ne mange pas la même chose

Avec les étiquettes, faites des familles

d’aliments qui se ressemblent

Donner un titre à chaque famille

Coller les étiquettes sur la feuille et noter

le titre avec la maîtresse

Les élèves proposent différents

classements et après une discussion sur la

pertinence des critères et des familles

proposées, la maîtresse fait un tableau

récapitulatif des différentes catégories

d’aliments. ( produits laitiers, fruits et

légumes, féculents, boissons….)

Réponses des enfants à la question: Que mangez-vous au petit déjeuner ?

lait céréales

tartines de miel tartines de nutella

actimel kinder

jus d’orange pommes

gâteaux jus de fruits

19

pain pains au lait

beurre confiture

réactions : ça dépend des goûts !

Bilan : tous les enfants ne mangent pas la même chose au petit déjeuner. Il

existe une grande variété d’aliments.

Travail en groupe :

Ensuite, je répartis les élèves par groupe et leur demande, avec le matériel

fourni, de faire des familles d’aliments, c’est à dire de regrouper les choses qui

vont ensemble, puis de donner un titre à chacune de leur partie : dictée à

l’adulte !

Les productions sont diverses et variées, comme la famille du lait, la famille des

desserts, la famille des viandes et légumes….

(voir productions d’enfants 1 et 2)

20

21

Nous confrontons toutes les affiches créées au tableau et chacun peut

s’exprimer et donner son idée sur les différents classements proposés.22

En fonction de leurs réponses, j’induis un classement vers les familles connues

d’aliments, comme la famille des laitages, celle des fruits et légumes, celle des

Bilan : Nous confrontons toutes les affiches créées au tableau et chacun peut

s’exprimer et donner son idée sur les différents classements proposés. En

fonction de leurs réponses, j’induis un classement vers les familles connues

d’aliments, comme la famille des laitages, celle des fruits et légumes, celle des

viandes, des féculents…. Et tous ensemble, nous essayons de déterminer un code

couleur !

Deuxième séance :

La semaine suivante, nous consacrons une deuxième séance à l’alimentation, après

un bref rappel de ce qui a déjà été vu !

Domaine Découverte dumonde

TitreLe petit déjeuner

Séance /Séquence 2

ObjectifIdentifier les aliments nécessaires à un petit déjeuner équilibré

23

Matériel / Document / Support

- 3 affiches déjà prêtes sans titres : petit déj exagéré, petit déj trop léger, petit déjtrop sucré (annexes 5, 6, 7)

- feuille « comment bien petit déjeuner ? »- 4 feuilles A3

étiquettes alimentsOrganis Etape / Activités des E / Rôle du MCollectif10 min

Pargroupesde 420 min

Collectif10 min

Introduction

Phase de recherche

Mise en commun

3 affiches réalisées par la maîtresseaccrochées au tableauremarques spontanées des élèves etquestionnement orienté pour que les enfantscomprennent que les petits déjeunersproposés ne sont pas équilibrés, c’est à direbons pour la santé !recherche de titres possibles

A l’aide des étiquettes, chaque groupeconstitue « ensemble » un petit déjeuner« bon pour la santé »(recopier le titre écrit au tableau)et colle les étiquettes su sa feuille A3

chaque groupe présente son affiche enjustifiant ses choix.Une discussion permet alors de déterminerles familles d’aliments nécessaires à un petitdéjeuner équilibré.

Distribution de la feuille « bilan » : commentbien petit déjeuner ?Colorier ensemble les 4 groupes du petitdéjeuner « bon pour la santé »

Remarques

24

La séance est relativement animée, les enfants ont plein d’idées, mais ont encore

beaucoup de mal à écouter leurs camarades, ils cherchent à imposer leurs points

de vue ! Le bilan se fait au tableau où l’on observe les affiches de chacun, les

aliments incohérents sont barrés par la maîtresse. Chaque groupe a tout de

même produit un « petit déjeuner bon pour la santé » et la séance se conclue par

une phase de synthèse : on récapitule tous ensemble ce qu’il faut manger au petit

déjeuner ! (voir productions d’enfants 3,4,5 et fiche synthèse)

25

26

27

28

29

troisième séance :

La troisième séance est une application directe de ce qui a été vu, puisque nous

effectuons tous ensemble un petit déjeuner en classe (les enfants ont tous

ramenés de quoi faire des petits déjeuners équilibrés). L’objectif de cette

dernière séance est de savoir composer un menu équilibré, c’est à dire que

chaque enfant vient se servir au buffet en essayant de prendre un aliment parmi

les 4 groupes recommandés.

A partir de leur vécu quotidien, il est utile de raviver le plaisir des enfants en

leur donnant la possibilité d’avoir un rôle actif dans leur alimentation !

30

5 2) Le menu d’un enfant

a) Les légumes et les fruits

Ils sont indispensables à l’enfant qui grandit. Pauvres en calories, riches en

vitamines, ils doivent être présents dans tout repas équilibré. Même si souvent

l’enfant rechine à en manger.

L’enfant de 1 à 3 ans devrait manger deux portions par jour de 100 à 150 g de

fruits et de légumes frais ou congelés. Fruits et légumes ont des valeurs

nutritives proches et peuvent se substituer les uns aux autres.

Ils contiennent beaucoup de vitamines, C en particulier et carotène, leur

richesse en fibres est fontamentale : cellulose, hémi-cellulose et pectine, qui

jouent un rôle primordial dans le transit intestinal.

b) Les produits laitiers

Outre ses qualités nutritionnelles certaines, les vertus protectrices du lait sont

nombreuses : il facilite en général la digestion, protège contre les infections,

diminue le stress et l’hypertension….

« Les produits laitiers sont nos amis pour la vie ! » En effet, le lait possède de

nombreuses qualités qui en font un allié santé à part entière.

31

De part les éléments qu’il apporte, le lait est avant tout un aliment de choix pour

atteindre un équilibre nutritionnel. Il est ainsi une importante source de :

Calcium, essentiel pour les os mais aussi la contraction

musculaire ou la coagulation

Protéines, qui vont entrer dans la fabrication des muscles,

des os, des enzymes

Glucides, importante source d’énergie

Vitamines A, B et D (pour les non écrémés)

Minéraux comme le phosphore

Il joue également un rôle dans de nombreux mécanismes protecteurs.

Protection contre les infections

On trouve parmi les lipides du lait de nombreux composés qui aident à lutter

contre les micro-organismes pathogènes et permettent de préserver la

muqueuse intestinale, véritable barrière contre les microbes. C’est le rôle d’une

série de protéines (lactoferrine, lactopéroxidase) qui vont tuer les bactéries ou

empêcher leur fixation.

Renforcer le système digestif

Dans le lait se trouvent aussi des facteurs de croissance qui vont agir au niveau

de la muqueuse intestinale, en renforçant les capacités de défense du système

immunitaire. Ces composés permettent également le renouvèlement de la paroi

intestinale. Enfin, ils seraient responsables en partie du bon fonctionnement de

la muqueuse de l’intestin grêle.

Halte à l’hypertension et au stress

32

La réputation « d’aliment santé » que possède le lait ne semble donc pas

usurpée. Alors n’oublions pas de consommer un produit laitier à chaque repas par

exemple !

Illustrons cette étude sur le menu d’un enfant par des exemples de séances

en cycle I (TPS-PS à l’école maternelle de Marsannay-la-Côte)

Quelles activités au cycle I ?

Pour toutes les raisons mentionnées dans les instructions officielles, je me suis

attachée à décliner le thème de l’éducation nutritionnelle dans toutes les

disciplines abordées en maternelle : langage, activités de lecture, chants,

découverte du monde, mathématiques, arts visuels et activités graphiques. (Il

manque la motricité que je n’ai pas pu aborder à travers ce thème.)

Pendant une semaine, les matinées ont été consacrées à une approche générale

de l’éducation nutritionnelle à travers diverses activités, alors que les petits

effectifs de l’après-midi ont permis de faire des activités plus ciblées sur le

rôle « éducation à la santé », c’est à dire sur les aliments bons pour la santé ! Ci-

dessous est retracé le travail effectué en une semaine avec des petits de l’école

maternelle de Marsannay-la-Côte, les enfants ont été très intéressés par cette

approche, notamment la découverte des paniers de fruits et légumes puis ensuite

d’aliments par la souris de la classe Mimi, ainsi que par la confection du gâteau

d’anniversaire. Les plus âgés ont participé activement à l’élaboration des affiches

des familles d’aliments (voir photos sur les fruits et légumes), mais c’est un

projet qu’il faudrait mener sur du plus long terme pour aborder avec tous et de

manière plus approfondie une véritable éducation à la santé : « les aliments bons

pour la santé ».

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CONSOMMATION ALIMENTAIRECONSOMMATION ALIMENTAIRE

Chant / poésie /comptines :- Ronde des légumes

Activités de lecture :- Les repas préférés de petit ours

brun- Petit ours a très faim- Les biscuits de Mimi- L’imagerie des tout petits Chez

les marchands- Recette du gâteau au yaourt aux

pommes

Activités graphiques :- 2 ateliers coller DANS –

espace (gommettes dans unepomme, coller un fruit dans uneassiette)

- manipuler-reproduire-créer enrespectant une consigne (fairedes fruits en pâte à modeler)

Activités de mathématiques :- images séquentielles de la

fabrication du gâteau- 2 ateliers coller DANS – espace

(gommettes dans une pomme, collerun fruit dans une assiette)

Arts plastiques :- cuisine : gâteau

participation augoûter

- pâte à modeler ;confectionner des fruits oulégumes

-

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Langage :- goûter à thèmes (fruits, pain, produits

laitiers, gâteau d’anniversaire, compotes)- découverte d’un panier de fruits et de

légumes avec Mimi la marionnette de la classe- atelier gâteau avec photos- images séquentielles à classer- découverte d’un 2 ème panier d’aliments « les

courses de Mimi »- atelier identification-lecture (trouver le

fruit ou lég qui correspond à l’étiquette de laM)

- identifier un objet parmi d’autre- jouer à la marchande avec les aliments-

réinvestissement du voc vu en classe

Découverte du monde :- coller des images de fruits et lég sur

une grande affiche verte- coller les produits laitiers sur une

grande affiche bleu- idem pour les autres familles

d’aliments (retour constamment dansla journée : goûter, langage…)

- observation sensorielle (couleur,forme, odeur, texture, goût)

- alimentation santé à partir desaffiches

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La confection du gâteau d’anniversaire :

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6 3) Enfants : leur apprendre le goût …. de bien manger !

Il est déjà difficile pour un adulte de manger équilibré, alors quand il s’agit

d’apprendre à son enfant comment choisir les bons aliments… Combien de repas ?

En quelles quantités le servir ? Comment lui donner l’envi de bien manger ?

Pour que les enfants prennent plus tard de bonnes habitudes alimentaires, il faut

leur apprendre dès maintenant à choisir et apprécier les menus variés et

équilibrés !

Voici quelques règles d’or :

Respecter les 4 repas par jour avec des horaires identiques

Varier les plaisirs (apprendre à l’enfant, de manière ludique, à goûter de tout)

Respecter l’appétit de l’enfant !

Transformer le en cuisinier !

Vive les fruits et légumes !

Halte aux sodas !

Préserver l’ambiance : faire du repas un moment de partage, sans

précipitations, dans un environnement calme et sans télévision !

Pas de grignotage

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7 4) CONCLUSION

Alimentation et santé : le lien est bien établi !

Pour les médecins, respecter certaines règles en matière de nutrition est un

atoût majeur pour prévenir et pour améliorer certaines maladies. Si une majorité

de personnes redoute les maladies liés au métabolisme – maladies cardio-

vasculaires, obésité et cholestérol – la préoccupation majeure reste encore et

toujours le poids. Dans 93% des cas, c’est pour aborder leur problème de poids

qu’ils parlent d’alimentation avec leur médecin.

Mais attention aux régimes trop tristes. La notion de plaisir est souvent sous-

estimée chez les médecins comme chez les consommateurs. C’est d’ailleurs

l’absence de plaisir qui explique la mauvaise observance des patients en cas de

régime drastique. Pourtant l’alimentation ne se définit pas uniquement en termes

de nutriments ingérés.

Plaisir et convivialité doivent rester des composantes fondamentales.

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BIBLIOGRAPHIE

EPS 1 n° 111 Janvier/février/mars 2003

Textes et Documents pour la Classe n° 790 Février 2000

Bulletin Officiel de l’Education Nationale BO Spécial N° 9 du 28 Juin 2001

Autrement n° 108 Septembre 1989 Nourritures – Plaisirs et angoisses de la

fourchettes

Fichier CELDA Petite Section : Activités d’identification (Du marché au repas)

Exposition : histoires au fil du lait – Le jardin des sciences Museum Dijon

SITES INTERNET

www.education.gouv.fr

www.dijon.iufm.fr

SUIVIMAX : doctissimo.fr

www.insee.fr

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Comment associer équilibre nutritionnel et plaisir

alimentaire ?

Résumé :

« La notion d’équilibre alimentaire est-elle en train de redorer son blason, à

l’heure où, devant nous, se dresse le spectre grimaçant de la « mal-bouffe ? (…)

Eduquer à l’équilibre alimentaire, c’est bien-sûr éduquer à la santé, mais c’est

aussi et plus largement éduquer à la vie, à l’importance des liens sociaux et

familiaux, au goût, au plaisir et pourquoi pas au bonheur. »

Mots clés :

Alimentation – équilibre – santé – école primaire – éducation

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