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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS INSTITUT NATIONAL DES TECHNIQUES DE LA DOCUMENTATION MEMOIRE pour obtenir le Titre professionnel "Chef de projet en ingénierie documentaire" INTD niveau I présenté et soutenu par Cécile Betout le 12 novembre 2007 Comment la construction d’un fonds documentaire valorise le pouvoir informationnel de l’entreprise : D’un fonds de documents à un fonds documentaire au FCBA-CTBA Jury Mme Anne-Marie Libmann, Manager, Business Information Center, Alcan M. Patrice Chanrion, Chef de la section Emballage – Séchage – Marchés, FCBA-CTBA Mme Sylvie d'Argouges, documentaliste, FCBA-CTBA Mme Françoise Vigier, documentaliste, FCBA-CTBA Cycle supérieur Promotion XXXVII 1

Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS

INSTITUT NATIONAL DES TECHNIQUES DE LA DOCUMENTATION

MEMOIRE pour obtenir le

Titre professionnel "Chef de projet en ingénierie documentaire" INTD

niveau I

présenté et soutenu par

Cécile Betout

le 12 novembre 2007

Comment la construction d’un fonds documentaire valorise le pouvoir informationnel de l’entreprise : D’un fonds de documents à un fonds documentaire au

FCBA-CTBA

Jury Mme Anne-Marie Libmann, Manager, Business Information Center, Alcan M. Patrice Chanrion, Chef de la section Emballage – Séchage – Marchés, FCBA-CTBA Mme Sylvie d'Argouges, documentaliste, FCBA-CTBA Mme Françoise Vigier, documentaliste, FCBA-CTBA

Cycle supérieur Promotion XXXVII

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"I vaut m eux fa ire l informat ion

que la recevoir; vaut m eux

être acteur que cri t ique."

Sir Winston Churchi l l

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Remerciements

Je souhaiterais tout d'abord adresser mes plus sincères remerciements à mes trois maîtres

de stage pour leur soutien tout au long de ma mission:

- M. Patrice Chanrion m'a beaucoup donné grâce à sa grande disponibilité et sa

constante bonne humeur. Il m'a réellement introduit dans le monde de l'entreprise,

me donnant des conseils, jugulant mon parfois trop grand enthousiasme et me

remettant sans cesse sur le droit chemin grâce à ses questions pertinentes.

- Mme Sylvie d'Argouges m'a assuré de son soutien tout au long de ces trois mois et

même au-delà, me guidant dans le monde des bibliothécaires et me faisant partager

son expérience dans bien des domaines. Ses conseils, ses appuis énergiques, alors

même que son emploi du temps était surchargé, ont largement contribué au succès

de ma mission.

- Mme Françoise Vigier a répondu présent à chacun de mes appels à l'aide. Pilier du

CTBA depuis longtemps, son soutien tranquille mais sans faille en a fait un appui

indispensable. Ses remarques pertinentes m'ont permis de beaucoup avancer aussi

bien dans l'exécution de ma mission que dans la découverte de mes compétences

personnelles.

Je voudrais aussi remercier Mme Anne-Marie Libmann qui, en tant que responsable

pédagogique et grâce à son expérience dans le domaine de la documentation, a contribué à

améliorer toute la réflexion théorique qui a alimenté ce mémoire. Ses conseils pour

l'établissement d'une bibliographie significative et ses remarques quant à la logique du plan,

m'ont permis de mener à bien ce projet.

Enfin, je suis extrêmement reconnaissante envers ma famille et mes amis qui ont su me

soutenir et me conseiller tout au long de ce projet. Leur présence et leur bonne humeur ont

contribué à faciliter la rédaction de ce mémoire.

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Notice

Comment la construction d'un fonds documentaire valorise le pouvoir informationnel de

l'entreprise : d'un fonds de documents à un fonds documentaire au FCBA-CTBA / BETOUT

Cécile.- Paris: INTD-CNAM, 2007, 147p.- Mémoire Diplôme professionnel de niveau I –

Bibliographie, 33 ref.

Résumé :

La réussite d’une entreprise est liée à sa maîtrise de l’information. Un des moyens de

dominer un secteur est pour l’entreprise de créer un fonds documentaire sur un sujet

innovant. Ce projet, pour être optimisé, devra prendre en compte un certain nombre de

contraintes : identification d’un contexte, détermination des besoins d’un public d’utilisateurs

et création d’outils documentaires adaptés pour exploiter ce fonds. A FCBA, la mise en place

d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens à ce centre

technique du bois de retourner sur le devant de la scène et paraître plus crédible auprès des

industriels et des instituts de recherche étrangers.

Descripteurs :

Banque de données Besoin de l’usager Capitalisation des connaissances Entreprise Fonds documentaire Outil documentaire Structuration Valeur de l’information Cindoc FCBA

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Table des matières

Introduction ________________________________________________________ 9

Première partie L’entreprise, lieu de savoirs et d’information _______________ 15

1 L’information, un enjeu pour l’entreprise ____________________________ 16

1.1 La valeur de l’information _________________________________________ 16

1.2 Les apports de l’information à l’entreprise ___________________________ 18

1.3 La maîtrise de l’information________________________________________ 20

2 L’entreprise, un lieu de « savants » _________________________________ 24

2.1 Qui détient les informations ? ______________________________________ 24

2.2 Les échanges d’information ________________________________________ 27

3 Une manière de valoriser l’information : la construction d’un fonds

documentaire et ses apports économiques _______________________________ 31

3.1 L’information dans l’entreprise_____________________________________ 31

3.2 Le traitement de l’information, une des richesses de l’entreprise _________ 33

3.3 Un fonds documentaire, dans quel but ? ______________________________ 34

Deuxième partie : Les implications de la gestion de l’information via un fonds

documentaire ______________________________________________________ 37

4 L’identification de l’information et de son support _____________________ 38

4.1 Le document, support de l’information_______________________________ 38

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4.2 La sélection des documents_________________________________________ 41

5 La gestion de l’information pour un public ___________________________ 44

5.1 L’étude du public visé _____________________________________________ 44

5.2 Des outils adaptés ________________________________________________ 46

6 La structuration de l’information dans le fonds documentaire____________ 50

6.1 L’information dans une base de données documentaire _________________ 50

6.2 Une information localisable pour tous________________________________ 52

Troisième partie La constitution d’un fonds documentaire sur le bois modifié

thermiquement au FCBA-CTBA_______________________________________ 55

7 Un contexte d’information particulier _______________________________ 56

7.1 Un sujet « à la mode » : le bois modifié thermiquement (BMT) ___________ 56

7.2 Du centre technique CTBA à l’institut technologique FCBA : une volonté de

renforcer la recherche et l’innovation _____________________________________ 58

7.3 Les acteurs du BMT ______________________________________________ 60

7.4 Des documents porteurs d’information_______________________________ 62

8 La gestion des documents sur le BMT et ses questions __________________ 66

8.1 Le tri de l’information et ses enjeux _________________________________ 66

8.2 L’exploitation du fonds : conjuguer une nouvelle base et un logiciel déjà connu

________________________________________________________________ 69

8.3 L’accessibilité du fonds ____________________________________________ 70

9 Le fonds documentaire : un commencement ou une fin ? _______________ 73

9.1 La finalité du fonds documentaire ___________________________________ 73

9.2 Quelle exploitation du fonds par FCBA ? _____________________________ 74

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Conclusion ________________________________________________________ 79

Bibliographie ______________________________________________________ 82

Glossaire __________________________________________________________ 89

Annexes __________________________________________________________ 92

Annexe 1 : Guide d'entretien avec les industriels du BMT ____________________ 93

Annexe 2 : Compte-rendu de la rencontre avec les industriels _________________ 95

Annexe 3 : Questionnaire envoyés aux salariés de FCBA intéressés par le BMT _ 101

Annexe 4 : Analyse des réponses au questionnaire sur le BMT________________ 106

Annexe 5 : Schéma sur la circulation de l'information dans le pôle Ameublement de

FCBA_______________________________________________________________ 115

Annexe 6 : Plan de classement sur le fonds documentaire sur le BMT__________ 116

Annexe 7 : Guide d’utilisation de la base BMT destiné aux salariés de FCBA ___ 121

Annexe 8 : Présentation aux salariés de FCBA du fonds documentaire créé sur le

BMT________________________________________________________________ 138

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Liste des figures

Figure 1 : L'entreprise et l'information: deux stratégies et leurs conséquences ________________ 18 Figure 2: L'information, le client et l'entreprise. ________________________________________ 19 Figure 3 : La mémoire de l'entreprise ________________________________________________ 21 Figure 4 : L'information et la connaissance ___________________________________________ 25 Figure 5 : La perte de connaissances lors du départ d'un salarié ___________________________ 29 Figure 6 : le circuit de l’information dans l’entreprise. __________________________________ 33 Figure 7: Deux raisons de valoriser l'information_______________________________________ 35 Figure 8 : représentation des trois dimensions d’un document (Pédauque, 2006) ______________ 39 Figure 9 : la vie du document dans l’entreprise ________________________________________ 41 Figure 10: Trois outils qui se superposent_____________________________________________ 47 Figure 11 : schéma de la recherche documentaire ______________________________________ 51 Figure 12 : La précision du vocabulaire, le problème de l’adéquation entre l’utilisateur et le

gestionnaire ____________________________________________________________________ 53 Figure 13 : Deux stratégies de valorisation du fonds documentaire _________________________ 75 Figure 14 : Ma mission sur le BMT à FCBA ___________________________________________ 77

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Note de lecture

Les références aux auteurs apparaissent entre parenthèses. Le lecteur y trouvera le nom de

l’auteur ainsi que l’année de publication de son ouvrage. Par exemple, le renvoi à l’ouvrage

de Roger T Pédauque se manifestera par (Pédauque, 2006).

Les mots du texte mis en gras et accompagné d’un astérisque sont définis dans le glossaire.

Par exemple, le mot « alimenter » dans la phrase suivante : « En effet, prenons l’exemple

du vocabulaire : souvent les salariés des entreprises n’ont que peu de connaissances du

vocabulaire spécialisé des documentalistes, de ceux qui vont alimenter* la base de

données. », sera expliqué dans le glossaire.

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Introduction

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Mitsui, grand groupe japonais, a pour devise : « l’information, c’est le sang de l’entreprise ».

Cette image rappelle à la fois le caractère fluctuant de l’information* et sa nécessité pour

l’entreprise. Comme dans le corps humain, les deux éléments sont interdépendants :

l’homme a besoin de son sang autant que le sang a besoin d’un contenant pour vivre.

Reprenons cette image : le sang qui sort du corps humain sans être contrôlé comme lors

d’une blessure, sèche très vite et n’est pas réutilisable. A l’opposé, quand cette sortie est

contrôlée (par exemple, dans le cadre d’une prise de sang), le sang est réutilisable dans

d’autres conditions ; il reste vivant. Le corps humain quant à lui, a besoin du sang pour

vivre : la mort thérapeutique est déclarée dès lors que le cœur, régulateur de la circulation

sanguine est arrêté.

Cette image ne doit pas rester simple utopie. L’information dans l’entreprise joue le même

rôle que le sang dans le corps humain : elle circule et doit être contrôlée pour ne pas causer

de dommages. Trop d’information, pas assez d’information, une information de faible

qualité, une information bloquée… tout ceci s’apparente à des maladies pour l’entreprise, à

des symptômes qui font baisser sa compétitivité et sa réactivité, toutes deux sources de sa

richesse et de sa place dans l’économie mondiale.

De nos jours, l’information est vitale pour toute entreprise qui veut maîtriser la concurrence

et accroître son pouvoir. Cependant, si l’information est essentielle, elle n’est pas suffisante.

Non seulement, l’entreprise doit connaître la valeur de l’information, mais elle doit aussi la

maîtriser pour pouvoir optimiser son utilisation.

Valoriser l'information est un moyen de la maîtriser : l’information a une valeur intrinsèque.

Mais, ce n’est qu’en prenant en compte son potentiel et en l’utilisant que l’information

acquiert une véritable valeur pour l’entreprise. De même, si l’information a une valeur

propre, ce n’est qu’en la confrontant à d’autres informations que l’on obtient les moyens de

connaître sa véritable valeur : une information n’a de sens que dans un contexte.

Rassembler un ensemble d’informations dans un fonds est un procédé qui permet non

seulement de constituer une source de savoir, mais aussi de relier des informations ayant

une faible valeur intrinsèque afin de leur donner un sens global d’une valeur beaucoup plus

grande pour l’entreprise.

La IIIème République française arriva dès le début des années 1880 avec la conviction que

le savoir est synonyme de pouvoir pour tout un chacun, d’où l’école obligatoire pour tous les

enfants de 6 à 16 ans. L’éducation était devenue un instrument pour combattre

l’obscurantisme : pour les Républicains d’alors, l’éducation était un moyen de convaincre les

citoyens de la justesse de la démocratie, bien préférable à une royauté trop synonyme de

pouvoir unilatéral. L’école était un moyen de partager le pouvoir. Pour atteindre ce but,

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l’école n’était pas suffisante : bien sûr, elle donnait aux citoyens des moyens pour juger de

ce qui était juste, mais elle n’était pas suffisante puisqu’elle reprenait le schéma d’un maître

savant qui apportait une information non vérifiable aux citoyens. L’émergence des

bibliothèques, véritables lieux de savoir, a été un pas de plus vers l’accès des citoyens au

pouvoir, puisqu’on leur donnait non seulement les moyens de comprendre le monde, mais

aussi la possibilité de vérifier ce qu’ils avaient compris. Les bibliothèques formaient alors un

fonds d’informations brutes que les citoyens pouvaient exploiter à leur gré pour augmenter

leur pouvoir dans la société.

Un fonds d’information a un certain pouvoir, comme le montre l’importance des

bibliothèques de nos jours. Cependant, le fonds n’est pas suffisant. Au niveau des

bibliothèques, il est accompagné par l’école qui donne à chacun les moyens de juger de la

valeur de l’information. Dans une entreprise, un fonds d’information n’est pas non plus

suffisant. Quand on parle de constitution de fonds documentaire pour donner du pouvoir à

l’entreprise, il s’agit d’une information traitée, valorisée.

L’information est toujours contenue sur des supports de nature très variée. Ces supports

avec l’information qu’ils contiennent, constituent des documents*. Réunir ces documents

dans un fonds n’est qu’un premier pas vers la valorisation de l’information nécessaire à

l’entreprise. Ce n’est qu’en passant d’un fonds de documents (c’est-à-dire un ensemble de

documents rassemblés) à un fonds documentaire (c’est-à-dire un ensemble de documents

analysés pour en extraire des informations utiles) que l’entreprise peut gagner du pouvoir,

notamment économique.

Cependant, ce pouvoir donné par la maîtrise de l’information est acquis non seulement par

l’entreprise en tant qu’entité entière, mais aussi par chacun de ses salariés : la constitution

d’un fonds documentaire donne aussi plus de pouvoir à ces salariés qui ont alors les moyens

de valoriser ce qu’ils savent. L’entreprise gagne en termes de crédibilité et le salarié en

termes de connaissances personnelles. Le fonds documentaire est un instrument du partage

de l’information : l’histoire nous a toujours montré l’importance de l’expérience. Ce n’est pas

un hasard si de nombreuses sociétés valorisent la vieillesse comme signe de sagesse. Le

partage de l’expérience et donc des connaissances est un pas de plus vers la sagesse.

Dans le cadre de l’entreprise, les mouvements humains (départs en retraite, mutations,

démissions…) sont autant de circonstances qui conduisent à une perte possible des savoirs.

La constitution d’un fonds documentaire n’est pas seulement un moyen de partager de

l’information, c’est aussi l’occasion de partager des expériences. L’existence d’un fonds

documentaire facilite la transmission des connaissances : tout le monde sait où trouver

l’information qui lui manque.

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La construction d’un fonds documentaire n’est pas simplement une action isolée. Elle amène

à s’interroger sur la stratégie de l’entreprise qu’elle concerne, sur l’importance qu’elle

accorde à l’information et à sa circulation.

Ce mémoire est le résultat d’une mission qui m’a été confiée lors de mon stage : je devais

créer un fonds documentaire et les moyens de l’exploiter sur un procédé innovant, le bois

modifié thermiquement pour le Centre Technique du Bois et de l’Ameublement. Le centre

avait été un acteur important de son développement en France, mais se tenait en retrait

depuis un certain nombre d’années. Cette mission était l’occasion de faire le point sur cette

thématique, tout en évaluant la stratégie du CTBA, passée, présente et future.

Le travail qui m’était confié me semblait excessivement simple : ranger des papiers pour

qu’ils puissent être réutilisés par les uns et les autres. Cependant, derrière ce simple

exercice, j’ai découvert un monde de réflexions, de besoins, d’analyses que je veux exposer

ici. La constitution d’un fonds documentaire n’est pas une simple tâche du documentaliste,

elle permet d’évaluer la stratégie de l’entreprise quant à la prise en compte de l’information.

Dans ce mémoire, j’ai voulu montrer que l’information était la clé de la réussite de

l’entreprise. J’ai donc cherché à comprendre comment la constitution d’un fonds

documentaire, c’est-à-dire un procédé de valorisation de l’information, pouvait donner du

pouvoir informationnel à l’entreprise et comment cette tâche facilitait la transmission des

connaissances au sein de cette entreprise. La maîtrise de l’information est donc favorable à

la fois à l’entreprise et à ses salariés.

Dans une première partie, nous étudierons les liens qui existent entre l’entreprise et

l’information. Comme on l’a vu, les deux sont interdépendantes l’une de l’autre : l’une ne

peut prospérer sans l’autre. De fait, l’information est un enjeu pour l’entreprise : dans le

contexte actuel de libre concurrence, avoir l’information veut dire pouvoir se préparer au

futur mieux que les autres entreprises. Cependant, l’information n’est pas seulement un

enjeu pour l’entreprise en général ; elle l’est aussi pour les salariés de l’entreprise. Ceux-ci

sont à la fois producteurs et détenteurs d’information. Par conséquent, chacun veut maîtriser

cette source de pouvoir : la constitution d’un fonds documentaire sur un thème spécifique

est une réponse possible à cet enjeu. Elle contribue à assurer la valorisation de l’information

et constitue l’une des richesses de l’entreprise. De fait, l’entreprise est un lieu de

développement de l’information : celle-ci, grâce aux processus par lesquels les salariés se

l’approprient et grâce à la volonté de l’entreprise de créer un vivier de richesses, peut

contribuer à son tour au développement de l’entreprise.

Dans une deuxième partie, nous examinerons ce que cette manière de gérer l’information a

comme implications. La constitution d’un fonds documentaire ne sort pas de rien, mais est

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l’aboutissement d’un processus. Une première étape demande d’identifier à la fois

l’information et son support afin d’optimiser sa valorisation : en effet, comment mesurer la

valeur d’une information sans la connaître ? D’autre part, un fonds documentaire n’est

jamais créé en dehors d’un contexte. Il a toujours un but : celui de répondre à une

demande, à des besoins. Il est créé pour un public particulier. Enfin, la constitution d’un

fonds documentaire n’est pas une fin en soi. Sinon, le fonds risque de ressembler à une

bibliothèque : un ensemble de documents uniquement exploitable par ceux qui en ont les

clés. Il est important que toute l’information contenue par le fonds soit accessible pour le

public concerné, grâce à la mise en place d’outils adaptés. Ces étapes, si elles paraissent

plus techniques, ne sont pas dénuées de réflexions stratégiques : grâce à elles, la

constitution d’un fonds documentaire répond à la fois au besoin de l’entreprise de devenir

plus forte et à celui de ses salariés de partager au mieux l’information, base de leur travail

quotidien.

Dans une troisième partie, nous analyserons comment la constitution d’un fonds

documentaire sur le bois modifié thermiquement a pu donner du pouvoir informationnel au

Centre Technique du Bois et de l’Ameublement, devenu récemment le FCBA (Forêt Cellulose

Bois-Construction Ameublement) et a pu aider à la transmission des informations et

connaissances réunies sur ce thème entre ses salariés. A la base, quatre éléments

concourraient à la création d’un fonds documentaire sur le sujet : le rôle du CTBA par

rapport aux industriels du bois, le sujet innovant qu’était le bois modifié thermiquement,

l’existence d’acteurs impliqués précédemment sur cette thématique, dont plusieurs avaient

déjà quitté l’entreprise ou se préparaient à le faire, et la présence de nombreux documents

sur le sujet. Ceci suffisait pour se poser des questions sur les modalités pratiques de la

construction de ce fonds : quelle information garder, comment exploiter le fonds ou encore

comment le rendre accessible à tous, sont des interrogations qui ont accompagné la création

du fonds. Enfin, la dernière étape concernait le rôle du fonds dans la stratégie même du

CTBA : était-ce simplement un moyen d’ordonner un certain nombre d’informations ou bien

était-ce l’occasion de réfléchir sur des actions propres à enrichir cette base de

développement ? La création du fonds documentaire donne l’opportunité de faire un bilan

par rapport à sa relation à l’information et de se repositionner sur un sujet innovant.

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Première partie L’entreprise, lieu de savoirs et

d’information

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1 L’information, un enjeu pour l’entreprise

Avant même de pouvoir parler des liens qui existent entre l’entreprise et l’information, il est

important de définir ce que l’on entend par là. Définir l’entreprise est assez simple : dans le

contexte de ce mémoire, l’entreprise est une organisation personne morale qui produit des

biens ou des services, qu’elle vend ensuite au plus offrant. Cette entité produit de la richesse

en utilisant du capital matériel (machines de tout type) et humain (salariés). La notion

d’entreprise est assez commune et très concrète. A l’opposé, définir l’information n’est pas

une sinécure : tout le monde voit ce qu’est l’information, mais personne ne peut l’expliquer

vraiment. Pour le Robert, l’information peut être des renseignements, des faits, des

jugements… que l’on donne à connaître à quelqu’un. L’information établit donc une relation

de savoir entre deux personnes morales ou physiques.

L’information limitée au contexte de l’entreprise est encore plus difficile à délimiter : les

salariés interrogés parle de l’information commerciale, de l’information interne, de

l’information technique, de l’information scientifique… Humbert et Elisabeth Lesca ont repéré

que « le mot « information » était insaisissable en soi [alors même qu’il] est omniprésent.

Tou le monde en parle constamment. Mais chacun l’utilise à un moment donné, dans une

acceptation très parcellaire. » (Lesca, 1995).

t

L’information à la fois omniprésente et floue dans l’entreprise, peut être source de force ou

de faiblesse. Comment donc mesurer sa valeur ? Qu’apporte-t-elle à l’entreprise ? Pourquoi

faut-il la maîtriser ?

1.1 La valeur de l’information Toute information a une valeur intrinsèque : elle peut être transformée, échangée,

consommée… C’est un bien qui a une valeur sur le marché de l’économie mondiale.

Cependant, est-ce un bien comme un autre ? Qu’apporte l’analyse de la valeur pour évaluer

la nature d’une information ?

1.1.1 L’information, un bien comme un autre ? Daniel Confland rapporte que « littéralement, informer, c’est former et transformer les

représentations du réel d’un récepteur » (Confland, 2004). L’information arrive comme un

média entre une personne et une réalité pour l’aider à comprendre. Dans ce cadre,

l’information est à l’origine d’une transformation. Elle est donc un bien économique*,

c'est-à-dire un objet qui gagne de la valeur ajoutée grâce à son utilisation. L’analyse de la

place de l’information dans la société montre qu’elle est omniprésente : elle peut être la

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17

,

t

t t

matière première qui subit une transformation (une dépêche de l’AFP qui devient un article

dans un périodique), elle peut être le moyen d’une transformation (un objet sans

signification qui devient une fourchette parce qu’on a compris son fonctionnement) ou bien

elle peut être le résultat d’une transformation (un avis de décès pour celui qui lit le journal).

Dans tous ces cas, elle apparaît à un bout de la chaîne économique : elle est un bien comme

les autres. Elle a donc une valeur marchande* et peut être obtenue de manière

rationnelle.

Cependant, Confland rappelle que l’information, et surtout son exploitation économique, se

heurte à différents obstacles, notamment au fait qu’elle est immatérielle, qu’elle est rétive à

toute analyse économique et qu’elle n’a de valeur qu’en fonction de sa consommation :

« Personne ne peut dire qu’en obtenant une quantité maximale d’information, on en tire

nécessairement un usage optimal ni réfuter a contrario l’idée qu’une information unique ,

mais « utile », correctement utilisée, au bon moment et par la même personne peut s’avérer

stratégique et absolument décisive de par les conséquences qu’elle induit. » (Confland,

2004).

Dans la théorie économique néo-libérale, la valeur d’un bien est une fonction croissante de

son utilité, calculée par confrontation de l’offre et la demande et considérant qu’un bien en

équivaut un autre. Cependant, dans le cadre de l’information, celle-ci n’a pas de valeur

intrinsèque ; elle dépend de son contexte d’utilisation. L’information n’est pas

interchangeable. Elle n’est donc pas un bien comme un autre. Cependant, n’a-t-elle aucune

valeur en conséquence ?

1.1.2 Comment mesurer la valeur de l’information ? De fait, puisque la valeur de l’information dépend de son utilisation, il est utile d’analyser les

transformations subies par elle. Pourquoi dès lors ne pas utiliser l’aide apportée par l’analyse

de la valeur. Celle-ci est définie par Jean Michel comme « une méthode dont l’objec if

consiste à remettre en question des produits ou des services existants afin qu’ils répondent

mieux et no amment de manière plus « économique » aux besoins e aux exigences des

clients et utilisateurs. » (Michel, 1991) Evidemment, l’information n’est ni un produit, ni un

service surtout quand elle est à l’état brut. Cependant, la méthode d’analyse est intéressante

puisqu’elle ne parle pas en termes de solutions, mais en termes de fonctionnalités.

L’information est utilisée dans le cadre des activités d’information. Celles-ci ne sont

quasiment jamais perçues comme productrices de richesses. Jean Michel présente le marché

de l’information plus tourné vers l’offre que vers la demande : les gestionnaires de

l’information proposent beaucoup plus que ce qui leur est demandé. Ils réagissent

cependant souvent à un besoin exprimé ou non, qu’ils ont mis à jour. De fait, l’information

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est omniprésente dans l’entreprise et si sa gestion ne permet pas toujours de dégager de la

richesse, le fait qu’elle ne soit pas gérée ou qu’elle soit mal gérée peut avoir des

conséquences en termes de coûts pour l’organisation.

18

Entreprise

Figure 1 : L'entreprise et l'information: deux stratégies et leurs conséquences

Nous pouvons prendre l’exemple d’une structure hospitalière qui émet régulièrement des

commandes de médicaments : si les commandes sont émises sans vérification des stocks, il

risque d’y avoir des oublis, des médicaments en surnombre, ce qui obligera les médecins à

passer du temps à trouver d’autres solutions ou bien cela occasionnera des gâchis quand les

médicaments en surnombre seront éliminés. Toute mauvaise gestion de l’information crée

donc un handicap à l’entreprise.

A priori, une information seule et brute a une valeur quasi nulle, voire négative, puisque son

absence peut se révéler coûteuse en termes de temps et donc d’argent.

1.2 Les apports de l’information à l’entreprise Une information est inutile sans être comprise, transformée. Aussi peut-on se demander ce

en quoi l’information en général, c’est-à-dire, le fait d’être informé, d’avoir interprété un

ensemble d’informations peut être utile à l’entreprise.

Humbert et Elisabeth Lesca expliquent que l’information présente deux dimensions (Lesca,

1995):

- c’est un processus, c’est-à-dire une succession d’actions par lesquelles on s’informe.

– c’est aussi le résultat de ce processus, c’est-à-dire un objet concret.

Information

CONTRÔLE

Création de

richesse

AUCUN CONTRÔLE

Information

Perte de crédibilité et de compétitivité. => Perte de

richesses

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N’est-ce pas via ces deux facettes que l’information est à la fois gage de crédibilité pour

l’entreprise et porteuse de savoirs ?

1.2.1 L’information, une assurance de crédibilité pour l’entreprise ?

L’information n’est pas seulement une obligation pour l’entreprise, que ce soit aussi bien

l’information-processus que l’information-résultat. Elle peut être transformée en atout, si elle

est maîtrisée.

L’information, en tant que processus, est la plus facile à maîtriser : elle est constituée d’un

ensemble d’actions parfaitement repérables et décomposables. Ces actions interviennent à

tout moment de la chaîne de production de l’entreprise : il faut se tenir informé des stocks,

des mécanismes de production, des mécanismes de commercialisation, des innovations… De

fait, la maîtrise de cette information est largement prise en compte aujourd’hui dans les

procédures de gestion de la qualité. Dans ce cadre, l’entreprise se donne les moyens de

pouvoir répondre à toutes les questions que le client pourrait se poser à propos d’un produit

vendu. La qualité représente avant tout la maîtrise de l’ensemble de la chaîne de production

car l’entreprise veut pouvoir prouver sa bonne foi à toutes les étapes de la fabrication. La

qualité est certifiée par des organismes indépendants et aux yeux des clients, répond des

bonnes pratiques de l’entreprise. Dès lors, l’information est un gage de la crédibilité de

l’entreprise, grâce à la transparence qui entoure ses actions.

19

Chaîne de production:

Action 4 Action 6 Action 3Action 1 Action 2 Action n…

Procédures

qualité Maîtrise de l'information :

Satisfaction Preuves que tout est fait dans les règles

Figure 2: L'information, le client et l'entreprise.

L’information, résultat de ce processus, apparaît comme une preuve de la bonne santé de

l’entreprise. L’information n’est plus uniquement un fait en l’air, mais prend la forme d’un

document concret. Prenons l’exemple des sociétés cotées en bourse : celles-ci sont

Client

Achat

PROFITS pour l'entreprise

Activité économique :

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sommées tous les ans de donner la preuve qu’elles maîtrisent leurs activités dans leur

rapport annuel. Ce document ne rapporte pas seulement un ensemble de faits, il est aussi,

de par là même son existence, la preuve que l’information est maîtrisée. L’entreprise, par

cette démarche, est alors jugée crédible par ses actionnaires. Rappelons tout de même,

qu’une entreprise retardant la publication de son reporting financier, s’expose à une perte de

confiance de ses actionnaires et à une perte de sa valeur en Bourse.

La maîtrise de l’information aussi bien au sein de l’entreprise que vis-à-vis de l’extérieur est

un gage de transparence et donc de crédibilité pour l’entreprise.

1.2.2 Le savoir, une forme de pouvoir ? Par le biais de cette crédibilité, la maîtrise de l’information est aussi un élément du pouvoir

économique des entreprises. Le fait de savoir engendre du pouvoir, permet à certaines

entreprises de prendre un ascendant sur la concurrence.

Dans le cadre de la procédure qualité, qui agit comme un processus particulier de gestion de

l’information, l’entreprise acquiert le respect de ses clients. Dans la société actuelle, la notion

de transparence est associée à ce qui est juste, ce qui lui donne un fort pouvoir auprès des

consommateurs. Dès lors, le fait de maîtriser l’information donne un argument de plus à

l’entreprise, lui permet d’augmenter sa bonne image auprès de ses clients et d’augmenter

ses ventes. Le savoir est donc source de richesse, une richesse qui se transforme très vite

en pouvoir économique vis-à-vis des concurrents.

Avoir une information et l’utiliser à bon escient, peut aussi être source de richesse.

Examinons le mécanisme du délit d’initié en économie : une personne apprend tel ou tel fait

avant les autres et décide d’agir en conséquence. La vente ou le rachat d’actions qui en

découle, lui permet d’augmenter ses richesses et de devenir plus fort dans des négociations

futures. L’information devient donc un instrument pour accéder au pouvoir.

Le savoir qui découle de la maîtrise de l’information, est une forme de pouvoir. Les

Républicains l’avaient bien compris quand ils ont institué l’école obligatoire. Aujourd’hui,

dans une société où la richesse est une donnée primordiale pour l’exercice du pouvoir, la

maîtrise de l’information est un atout, voire une nécessité pour toute entreprise.

1.3 La maîtrise de l’information Ce n’est pas l’information en elle-même qui a donc de la valeur, c’est sa maîtrise qui lui

donne le plus d’atout : l’information n’est qu’un premier pas nécessaire vers la richesse et le

pouvoir. La maîtrise de l’information est un enjeu pour l’entreprise. Cependant, on peut

s’interroger sur la forme que doit prendre cette maîtrise. On a vu que la mise en place d’un

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processus qualité permet de gérer l’information au jour le jour. Mais, n’est-il pas nécessaire

pour l’entreprise de miser sur une stratégie globale de gestion de l’information ? Si oui,

quelle forme doit-elle prendre ?

1.3.1 La construction nécessaire d’une mémoire de l’entreprise ?

L’entreprise est une entité ayant une identité propre. Elle a une vie plus ou moins longue et

un pouvoir plus ou moins important. La maîtrise de l’information peut donc passer par la

mise en place d’une véritable mémoire d’entreprise. Qu’entend-t-on par là ? La mémoire

d’entreprise* est l’ensemble des savoirs et savoir-faire en action, mobilisés par les

employés d’une entreprise pour lui permettre de produire des biens ou des services. La

mémoire d’une entreprise est donc constituée d’un ensemble d’informations connectées les

unes aux autres. Elle est à la base de son activité.

Documents

21

Figure 3 : La mémoire de l'entreprise

La mémoire de l’entreprise existe intrinsèquement : tous les jours, celle-ci produit des

informations ayant trait à ses activités (notes internes, courriers, publications, devis,

contacts avec les clients…). Toutes les phases de production et commercialisation d’un

produit ou d’un service sont à l’origine de la mémoire de l’entreprise. Cependant, utiliser et

maîtriser cette mémoire est impossible sans volonté d’utiliser toute l’information rassemblée.

La construction d’une mémoire est importante pour rendre accessible cette information, pour

qu’elle n’ait pas été produite en vain. Pour Pomian, « la construction d’une mémoire

d’entreprise repose sur la volonté de préserver, afin de les réutiliser plus tard ou le plus

rapidement possible, les raisonnements, les comportements, les connaissances, même en

leurs contradictions et dans toute leur variété. » (Barthès, Dieng et Kassel, 1999)

DocumentsDocuments

Salarié 1

Salarié 3

Salarié 4 Documents

DocumentsSalarié

5 Documents Salarié

2

Salarié n Salarié

n+2 Documents Salarié n+1

Documents

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22

Construire, organiser la mémoire de l’entreprise est une des façons de maîtriser l’information

qui circule. Cette mémoire est une valeur ajoutée pour l’entreprise qui peut y trouver des

clés pour comprendre de nouvelles informations.

1.3.2 La capitalisation des connaissances sous quelle forme ? Construire une mémoire consciemment et volontairement demande tout d’abord de

déterminer sous quelle forme le projet pourra être optimal : on parle souvent de

capitalisation des connaissances*. Les connaissances concernent tous les savoirs et

savoir-faire entretenus dans l’entreprise. Quant à la notion de capitalisation, elle renvoie à

l’idée d’organiser ces connaissances afin qu’elles puissent être réutilisées et qu’elles

apportent de la valeur ajoutée à l’entreprise.

La capitalisation des connaissances dans l’entreprise dépend avant tout de la nature même

de ces savoirs et savoir-faire. Ceux-ci peuvent être majoritairement implicites ou explicites.

Ils peuvent être constitués de documentation technique, de courriers rédigés par les salariés

à leurs clients, de toutes les expériences pratiques de ces salariés… La nature de la

capitalisation varie donc avec les situations. Nous pouvons citer l’exemple du Centre de

l’Energie Atomique qui a choisi de mettre sur pied un « Livre des connaissances » élaboré

avec l’aide des experts (Van Craeynest, Bühlmann, Fontès & Penel, 2000). La pratique est

aussi habituelle dans le milieu médical où les expériences des uns et des autres peuvent

permettre de diagnostiquer une situation médicale plus rapidement.

Dans une entreprise, Humbert et Elisabeth Lesca distinguent trois types d’informations : une

information de fonctionnement qui indique ce qu’il faut faire, une information d’influence qui

donne de l’animation, de la motivation et de la coordination aux salariés, et une information

d’anticipation (Lesca, 1999). La capitalisation des connaissances concerne essentiellement

l’information d’influence et l’information d’anticipation. Dans ce cadre, elle concerne à la fois

des documents sur lesquels sont traduits les savoirs et des connaissances intériorisées par

les salariés.

La capitalisation des connaissances construit donc une partie de la mémoire de l’entreprise.

Cependant, elle doit être appuyée stratégiquement par l’entreprise toute entière et elle doit

coller le plus possible aux formes de connaissances présentes dans la structure.

L’information en elle-même n’est pas tant un enjeu pour l’entreprise que sa maîtrise qui peut

lui permettre non seulement de ne pas perdre d’argent, mas aussi d’en gagner plus grâce au

décalage existant avec ses concurrents en termes de crédibilité et de pouvoir économique.

Cependant, la maîtrise de l’information passe par une politique volontariste menée par

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l’entreprise toute entière et notamment par ses salariés, les premiers concernés par

l’information.

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2 L’entreprise, un lieu de « savants »

L’information est utilisée par l’entreprise qui peut, on l’a vu, par la maîtrise de cette donnée,

s’assurer une compétitivité durable et un avantage économique certain vis-à-vis du marché.

Cependant, au sein de l’entreprise, l’information et sa gestion sont avant tout le fait des

salariés. Ce sont eux qui bénéficient de l’information quand elle intègre la structure

économique à laquelle ils appartiennent ; eux qui la font circuler quand c’est nécessaire et

eux encore qui sont à la base de la diffusion de cette information à l’extérieur. Les salariés

sont les acteurs de l’information. L’entreprise n’est donc pas seulement une entité pleine et

entière. Elle est une unité composée d’éléments savants, qui grâce à leur maîtrise de

l’information, lui apportent de la valeur.

Dès lors, la figure du salarié et son lien avec l’information ne peuvent échapper à une étude.

Bien connaître le fonctionnement de ce lien, c’est pour l’entreprise s’assurer un meilleur

environnement économique, une meilleure productivité. Cette connaissance passe par deux

étapes : tout d’abord, savoir qui détient l’information et surtout qui détient quelle

information ; ensuite, étudier comment l’information est partagée et échangée dans

l’entreprise.

2.1 Qui détient les informations ? Humbert et Elisabeth Lesca indiquent plusieurs raisons pour lesquelles un salarié peut être

motivé par la qualité et l’usage de l’information :

- pour accomplir sa tâche quotidienne

- pour travailler plus efficacement (moins d’efforts)

- pour augmenter son autonomie

- pour rendre son travail plus intéressant

- pour savoir si son travail est reconnu et apprécié

- pour gagner du pouvoir aux yeux de ses collègues (Lesca & Lesca, 1999).

Le lien entre le salarié et l’information est essentiel. Mais cette information peut être de

différente nature, ce qui la rend plus ou moins intéressante pour l’individu.

2.1.1 Informations ou connaissances ? Nous avons vu que l’information n’a pas de valeur ni de sens intrinsèquement : elle ne peut

être comprise que dans un contexte précis, grâce à un éclairage spécifique. Les salariés de

l’entreprise forment ce contexte particulier capable de valoriser l’information. Cependant,

quelles sont les informations gérées par les individus ?

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Jean CAUSSANEL ET Eugène CHOURAQUI mettent en avant la différence de nature existant

entre les informations et les connaissances*, sachant que les salariés peuvent bénéficier

de ces deux types de savoir et que ceux-ci sont liés. Ainsi, une information est un « message

perçu ou reçu qui modifie les connaissances du récepteur ». C’est donc un élément extérieur

qui agit sur les perceptions de quelqu’un. Cet élément peut avoir une valeur différente selon

le degré de connaissances du récepteur. La connaissance est, quant à elle, « le résultat de

l’interprétation par un récepteur d’un ensemble d’informations qu’il restructure dans les

termes de son propre code, en vue de les intégrer aux connaissances qu’il a déjà acquises ».

C’est donc l’ensemble du savoir propre d’un salarié (Caussanel & Chouraqui, 2000).

25

PROCESSUS DE SUBJECTIVATIONACCESSIBLE

CONNUE

Salarié

Figure 4 : L'information et la connaissance

Les deux auteurs considèrent que « toute connaissance extériorisée devient une information

et que toute information interprétée et intégrée par un homme devient une connaissance ».

Par conséquent, le contexte général de l’information, qu’ils appellent « l’expérience de

l’entreprise », est composé d’une part du stock de documents existants et produits dans

l’entreprise, et d’autre part, d’une certaine catégorie de connaissances nécessitant un travail

d’extraction auprès des experts qui les détiennent (Caussanel & Chouraqui, 2000). La

gestion de l’information passe donc par l’identification des documents qui la contiennent. Elle

devra permettre au final d’en faciliter la recherche et la consultation. La gestion des

connaissances est, quant à elle, plus complexe puisqu’il s’agit d’abord de rechercher les

experts, puis de retranscrire leurs connaissances sur un support avant de construire un

système pour en rationaliser la diffusion.

Suivant la nature de l’information détenue par les individus (somme d’informations et de

connaissances), l’entreprise devra mettre en place des systèmes de gestion très différents,

demandant une implication plus ou moins ambitieuse de ses salariés.

Information Connaissance

Document

Qui la convertit

en

Est transmise

au UNIQUEMENT

DU

SALARIE

Est transcrite

sur un

Qui la transforme

en

A TOUS PROCESSUS D'OBJECTIVATION

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2.1.2 L’information est-elle le fait d’un individu ou d’un groupe ?

Cependant, il est intéressant de se demander si l’information en général ne met en cause

qu’un seul individu à la fois. On a vu que la transformation de l’information en connaissance

ne pouvait être le fait que d’un seul : chaque salarié a en effet son propre code qui lui

permet de comprendre et d’intégrer une information. Pour Jean CAUSSANEL et Eugène

CHOURAQUI, une information « n’est intelligible que dans le contexte de sa communication

entre deux systèmes émetteurs et récepteurs » (Caussanel & Chouraqui, 2000). Dans ce

cadre, l’information devient le fait non plus d’un seul individu, mais l’échange implique une

personne émettrice et une autre personne réceptrice du message. Pour que l’échange

d’information soit optimal, le récepteur et l’émetteur doivent se comprendre et donc adhérer

au même code.

Dans une entreprise, l’information est constituée d’un ensemble d’informations et de

connaissances. Elle implique un ensemble de personnes qui éclairent ces messages. Les

salariés jouent aussi un rôle différent suivant les moments : ils sont tour à tour émetteurs et

récepteurs de l’information. Leurs savoirs se superposent et se complètent. C’est l’ensemble

de ces savoirs qui constituent le patrimoine de l’entreprise.

Les salariés de l’entreprise détiennent donc chacun une part de l’information de l’entreprise.

2.1.3 Les individus sont-ils interchangeables en termes de connaissances ?

Selon la théorie économique néo-libérale, le salarié n’est pas considéré comme un individu,

mais seulement comme un facteur de rentabilité économique qui agit de façon rationnelle.

Un individu équivaut donc à un autre en termes de productivité : tout homme est

interchangeable. Est-ce aussi le cas quand on parle de salariés ayant des connaissances à

leur disposition ?

Tout d’abord, comme nous venons de le voir, chaque individu réceptionne l’information

selon ses propres codes et ses propres connaissances. A moins que l’entreprise ne soit

composée que de personnes ayant reçu la même éducation, il est impossible de remplacer

exactement un salarié par un autre. Chacun a une manière unique de comprendre

l’information et de l’utiliser au quotidien.

D’autre part, lors de son cursus scolaire et universitaire, puis dans le cadre de son travail,

chaque individu se construit un réseau propre sur lequel il sait pouvoir s’appuyer en cas de

besoin : il connaît les compétences de chacun des membres, leur(s) domaine(s) d’expertise.

Ainsi, Chollet étudie les caractéristiques du réseau personnel d’un chercheur de R&D. Il

remarque que d’une manière générale, l’ingénieur peut accéder à des ressources techniques

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et des ressources politiques. Les deux sont essentielles pour lui permettre de disposer

d’informations stratégiques (quels sont les sujets à investiguer pour obtenir des

financements) et d’être visible, c'est-à-dire reconnu par ses pairs. Chaque réseau se

caractérise par une structure, des liens plus ou moins forts et des alters reconnus. Un bon

réseau personnel est composé d’individus n’ayant pas accès aux mêmes ressources, ni aux

mêmes informations (Chollet, 2006).

Chaque individu a ses propres connaissances et s’est construit son propre réseau personnel.

Un salarié est donc, sur ce plan difficilement interchangeable.

Tout individu de l’entreprise est susceptible de recevoir des informations et de les

transformer en connaissances qu’il utilise lors de son travail quotidien. Dans l’entreprise,

l’information n’est pas la propriété d’un individu : elle émerge des informations de différents

salariés qui se complètent et améliorent ainsi leur productivité. Chacun est donc utile et ne

peut être remplacé sans perte de valeur pour l’entreprise.

2.2 Les échanges d’information Chaque salarié est unique pour l’entreprise et son départ risque de lui faire perdre un peu de

sa compétitivité, ne serait-ce que parce que l’entreprise devra affronter ce que les

économistes appellent des coûts d’adaptation : le nouveau salarié recruté devra s’adapter à

son nouvel environnement et en comprendre les tenants et aboutissants, ce qui fait qu’il

sera moins efficace pendant une certaine période. Cependant, il est possible de limiter ces

pertes en privilégiant les échanges d’informations.

Faciliter les échanges n’est a priori pas naturel, n’apportant aucune richesse immédiate. Elle

demande à la fois une réflexion sur la nature de l’entreprise, sur ses mouvements internes et

sur les relations des salariés avec l’information dans le cadre de la mise en place de ce

partage.

2.2.1 L’entreprise ou un ensemble de personnes informées ? L’entreprise est une entité compacte qui a besoin de l’information et qui emploie des salariés

ayant accès à des informations et des connaissances. Il est aussi intéressant de s’interroger

sur les liens entre ces salariés et l’entreprise en matière d’information. Doit-on considérer

l’entreprise comme une entité entière qui gère l’information et en bénéficie ou bien peut-on

voir l’entreprise comme un lieu dans lequel un ensemble de personnes informées fabriquent

de la valeur ajoutée ?

L'information n'a pas de valeur en dehors d'un contexte d'exploitation. Dans ce cadre, ce

sont les salariés qui traitent, absorbent et partagent l’information. L’entreprise en elle-même

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n’est qu’une personne, c'est-à-dire un élément n’ayant aucune présence physique, ne

pouvant agir par elle-même. Les salariés, par leur travail, par leurs actions quotidiennes, lui

donnent une identité et une vie propre. Le rapport annuel d’activité ne montre pas les

activités d’une entreprise, mais celles de salariés dans le cadre de cette entreprise. Ce sont

donc les salariés qui sont les principaux acteurs de la richesse économique de leur

« maison ».

Dans ce cadre, l’information si vitale à l’entreprise, est aussi essentielle à leur vie

quotidienne. Les salariés ne sont pas des individus qui créent de la richesse en agissent

individuellement et de manière parallèle. Ce sont leurs interactions et notamment leurs

échanges d’informations qui forment une grande part de leur productivité. Prenons l’exemple

de la fabrication et la mise sur le marché d’un produit particulier : chaque salarié apporte

son savoir-faire spécifique, mais le produit est aussi le résultat d’une confrontation des

observations de chacun sur le marché (goût de la société pour telle ou telle couleur, par

exemple ou détection d’un nouveau public cible…). Ce n’est donc pas tant l’entreprise elle-

même qui produit de la valeur via l’exploitation de ses informations, mais ses salariés qui

travaillent en son nom.

2.2.2 Un partage imposé par les mouvements dans l’entreprise ?

Le partage des informations dans l’entreprise n’est pas seulement le gage d’une meilleure

compétitivité ; il peut être imposé par les mouvements humains dans l’entreprise. Ces

mouvements sont souvent le résultat de départs à la retraite ou de démissions. Ils

correspondent aussi parfois à des changements de responsabilités des salariés. A chaque

fois, un nouveau salarié est chargé de reprendre le travail effectué par son prédécesseur,

sans disposer du même réseau, ni des mêmes informations. Cependant, il faut envisager le

nouveau salarié non pas comme un individu enfermé dans une bulle, mais comme un nouvel

élément de l’ensemble des salariés de l’entreprise. A ce titre, il travaillera avec d’autres

salariés qui pourront faciliter son adaptation.

Le départ d’un salarié a des conséquences à deux niveaux pour l’entreprise : il doit être

remplacé et il doit préparer son départ. Le premier point est une évidence. Le deuxième

n’est pas toujours mis en place. Pourtant, Zanetti rappelle que l’on « ne doit pas oublier que

les établissements ne sont pas constitués de « pions » qu’il suffirait de remplacer. » (Zanetti,

2005).

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Connaissances DocumentsUn salarié qui part

Ont reçu des documents et des connaissances lors d'échanges formels et informels

Figure 5 : La perte de connaissances lors du départ d'un salarié

L’adaptation d’un nouveau salarié est facilité si le salarié remplacé a préparé son départ,

c'est-à-dire s’il a transmis des informations de façon à ce qu’elles soient exploitables et

exploitées par ses collègues. Cela peut signifier qu’il a travaillé un certain temps avec son

remplaçant afin de lui montrer toutes les facettes de son travail ou bien qu'il a trié ses

documents afin qu’ils puissent être utilisés (sinon, retrouver une information risque fort de

s’apparenter à la recherche d’une aiguille dans une botte de foin). La première solution est

encore la plus efficace parce que le salarié a transmis non seulement des informations

disponibles dans ses documents, mais aussi ses connaissances personnelles.

2.2.3 L’entreprise, support du partage d’information par les salariés ?

L’entreprise forme un cadre dans lequel ses salariés sont obligés de collaborer : une

structure économique est une association d’individus qui fabriquent de la richesse

économique et se partagent les bénéfices sous forme de salaires. L’entreprise est le cadre

qui régit leur association. C’est elle qui produit la valeur ajoutée qui leur est redistribuée

dans leur salaire. C’est aussi elle qui les contraint à échanger leurs informations afin de

produire plus efficacement leur richesse et à en bénéficier. L’entreprise est donc à la base du

partage de l’information entre les salariés : elle construit la structure nécessaire à leur

collaboration.

Dans le cadre du partage des connaissances, Elisabeth Kolmayer et Marie-France Peyrelong

parlent d’un « passage de la « localité » à l’ensemble. » (Kolmayer & Peyrelong, 2000).

Chaque individu a des connaissances propres et a accès à certaines informations. Il faut

donc s’interroger à la fois sur l’accessibilité de l’information et sur les possibilités

Anciens collègues

Remplaçant Documents Connaissances

SAUF SI TRANSMISSION SAUF SI COOPERATION

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d’appropriation de ces informations par les salariés. La réflexion concerne donc l’ensemble

de l’entreprise et non pas les salariés pris individuellement. Plus le partage de l’information

est important et fluide, plus la productivité peut augmenter. Par conséquent, les échanges

d’informations peuvent participer à la construction de l’identité de l’entreprise.

L’entreprise est le lieu de rencontre des salariés avec l’information en général : les individus

deviennent « savants » en s’appropriant des informations, en les transformant en

connaissances. L’ensemble de ces connaissances constitue à la fois le patrimoine et la

richesse économique de l’entreprise. Celle-ci ne peut donc acquérir du pouvoir économique

qu’en valorisant le pouvoir de chacun sur l’information et surtout en valorisant, grâce à des

stratégies spécifiques, les interactions entre ces informations.

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3 Une manière de valoriser l’information : la construction d’un fonds documentaire et ses apports économiques

L’information et l’entreprise sont indiscutablement liées en termes de réussite économique.

Dans ce cadre, l'information est nécessaire, mais non suffisante : il faut une information

maîtrisée et bien exploitée par les salariés de l’entreprise. Posséder un fonds

documentaire* est une manière de valoriser l’information. Un fonds est un ensemble de

ressources susceptibles d’être exploitées. C’est un lieu dans lequel les salariés peuvent

verser* les informations qu’ils détiennent et utiliser les savoirs disponibles. Il favorise les

échanges, indispensables à une bonne compétitivité de l’entreprise.

Dans le cadre de l’entreprise, il s’agit de rassembler des informations et des connaissances

pour mieux les utiliser. Cette action pose de nombreuses questions : il faut avant tout

déterminer où se trouvent les informations à mettre ensemble. D’autre part, il faut savoir

quelle part de ces informations et connaissances vont pouvoir constituer des ressources pour

l’entreprise. Enfin, il faut décider de la manière dont ces ressources seront exploitées.

3.1 L’information dans l’entreprise Connaître l’information est un minimum pour améliorer le fonctionnement de l’entreprise.

L’information n’est pas une donnée matérielle ; pourtant, elle constitue un élément majeur

de la compétitivité de l’entreprise.

Elle repose dans le monde économique sur deux acteurs distincts : l’entreprise qui peut la

transformer en richesse et le salarié qui en a besoin au quotidien.

3.1.1 L’entreprise, un système d’information ? L’idée de système vient de la systémique qui veut étudier un objet dans sa globalité et sa

dynamique. Un système est un ensemble d’éléments qui interagissent en vue d’atteindre un

but précis. Il est composé d’éléments, de relations, d’une structure et de règles de

fonctionnement. Un système d’information sert à collecter, traiter, produire et émettre de

l’information dans un but particulier. Il est constitué autour d’acteurs identifiés, par des

règles spécifiques et peut s’appuyer sur des éléments technologiques.

L’entreprise est a priori un système : elle s’appuie sur des travailleurs et des moyens

techniques en vue d’augmenter son pouvoir économique et stratégique. Tous ces éléments

interagissent pour produire de la valeur ajoutée, qui est ensuite convertie en richesse par le

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marché. Les salariés et les moyens matériels et immatériels sont des éléments qui

entretiennent des relations de nécessité et d’usage (les machines sont utilisées par les

hommes et ceux-ci les maintiennent en bon état). La structure de production est l’entreprise

dans sa globalité tandis que les règles de fonctionnement sont déterminées par le règlement

intérieur, ainsi que les décisions de la direction.

L’entreprise est aussi a priori un système d’information. Elle collecte (elle s’interroge sur son

public et son marché), traite (elle réutilise l’information dans sa chaîne de production pour

mieux ajuster son produit aux besoins), produit (elle fabrique des plaquettes publicitaires) et

émet de l’information (elle publie un rapport d’activités). Tout ceci est exécuté dans le but

de gagner de la compétitivité en prenant en compte le contexte économique. Les acteurs de

ce système sont les salariés de l’entreprise qui ont chacun un rôle précis dans la chaîne de

production. Dans le cadre de leur travail, ils échangent des informations inscrites sur des

supports. Plus les salariés travaillent en équipe, plus la circulation de l’information est

intense et doit être valorisée (Jahnich & Cheveigné, 2006).

3.1.2 L’intérêt de comprendre le circuit de l’information avant de construire un fonds documentaire

Pour l'entreprise, constituer un fonds documentaire, c’est avant tout valoriser un certain type

d’information et favoriser son partage entre les salariés. Le fonds peut aussi être mis en

valeur auprès du public de l’entreprise, auprès de ses clients afin d’affermir la bonne image

de l’organisation. Cependant, un fonds documentaire n’est pas seulement la réunion d’un

certain nombre d’informations en un même lieu parfaitement identifié. Pour qu’il soit utile et

utilisé, il faut qu’il corresponde aux besoins de l’entreprise. Il est nécessaire de bien

comprendre comment circule l’information entre les salariés pour que le fonds vienne

améliorer cette mobilité et non pas la freiner.

L’information dans l’entreprise peut être envisagée sous trois points de vue : elle est

récoltée, elle est traitée et elle est rediffusée. Il est nécessaire d’identifier tous les acteurs

qui sont impliqués dans chaque étape et pourquoi ils le sont.

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Collecte de

l’information

Traitement de

l’information

33

Figure 6 : le circuit de l’information dans l’entreprise.

3.2 Le traitement de l’information, une des richesses de l’entreprise

Toute information collectée subit un traitement avant d’être utilisée. Suivant l’usage que le

salarié veut en faire ce traitement sera différent :

- si l’information n’est destinée qu’à lui seul, le salarié la transformera en

connaissance ;

- si l’information est utile à d’autres salariés dans l’entreprise, elle sera mise en

contexte par l’individu qui l’a collectée, ce qui lui donnera un sens précis ;

- si l’information est destinée à être diffusée en dehors de l’entreprise, elle fera l’objet

d’une communication institutionnalisée.

Dans tous les cas, le traitement de l’information lui donne sa véritable valeur économique.

La construction d’un fonds documentaire est un traitement possible, mais il demande de

s’interroger sur les informations que l’entreprise veut ainsi mettre en valeur.

3.2.1 Information ou document ? La nature de l’information est un premier problème. Il est vrai qu’une information est un

élément assez abstrait, un concept philosophique très utile pour comprendre son intérêt

pour l’entreprise, mais peu facile à traiter tel quel : comment valoriser quelque chose d’irréel

pour pouvoir le réutiliser dans le travail quotidien des salariés ?

Rediffusion de

l’information

ENTREPRISE

Information dans l’entreprise

Information à l’extérieur

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De fait, le traitement de l’information va souvent passer par le traitement des supports qui

contiennent cette information. Ceux-ci que l’on appelle « documents » sont des éléments

concrets beaucoup plus faciles à manipuler : ils peuvent être sur papier, auquel cas ils sont

extrêmement tangibles pour le salarié ; ils peuvent aussi être électronique et là encore ils

sont très repérables (fichiers, dossiers…).

La construction d’un fonds documentaire s’appuie comme son nom l’indique sur ces

documents. Ce sont eux, parce qu’ils contiennent de l’information, qui sont rassemblés dans

un même lieu et traités de manière à être exploitables. Le fonds peut être constitué de

documents papier et/ou électroniques. L’utilisation du document comme unité d’information

doit faciliter le traitement de l’information. C’est en effet un élément plus facilement

appréhendé par les individus.

3.2.2 Comment sélectionner les documents d’un fonds ? La création du fonds documentaire ne se fait pas seulement sur la base du document : le

fonds ne comprend pas tous les documents contenant de l’information, mais les documents

contenant de l’information utile à l’entreprise. La sélection est l’un des éléments qui donne

de la valeur au traitement de l’information. En effet, dans la recherche d’information, peut se

poser le problème du bruit* : quand un individu a besoin d’un renseignement précis, il peut

être noyé par un nombre très important de réponses, auquel cas il préférera souvent se

passer de l’objet de sa quête plutôt que de perdre trop de temps à le chercher. La sélection

est donc un élément essentiel de la valorisation de l’information.

Cette opération de sélection est toujours le fruit d’une stratégie élaborée par l’entreprise.

Dans la construction d’un fonds documentaire, cette sélection peut s’appuyer sur plusieurs

finalités : tout d’abord, l’entreprise doit conserver un certain nombre de documents pour des

raisons légales ; d’autre part, la structure peut vouloir garder ses documents pour des

raisons historiques ou patrimoniales ; enfin, l’organisation peut vouloir sélectionner des

documents sur un thème et dans un but autre que les deux premiers. Cette dernière

sélection est celle qui apporte le plus de valeur à l’information gardée.

De fait, la sélection est toujours effectuée dans un but précis. Plus cette finalité est exprimée

clairement, plus la sélection sera facilitée et plus l’exploitation future des documents et de

l’information qu’ils contiennent pourra être valorisé par l’entreprise.

3.3 Un fonds documentaire, dans quel but ? Un fonds documentaire rassemble des ressources: l’information n’est pas seulement

transformée en connaissances par celui qui la collecte ou reçoit, mais peut aussi être reprise

par d’autres salariés ou bien, elle peut être mise en valeur par l’entreprise elle-même. La

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construction d’un tel fonds répond à deux stratégies possibles : soit l’entreprise cherche à

ranger les documents qu’elle possède afin de pouvoir les retrouver plus facilement en cas de

besoin, soit l’organisation cherche à favoriser la circulation de l’information en général entre

ses salariés.

Dans la première hypothèse, la valorisation de l’information est assez minimale. L’entreprise

fait le point sur les documents à sa disposition et la construction du fonds documentaire

s’apparente à un processus d’archivage. Les documents sont sélectionnés non pas en

fonction de leur utilité ou de l’usage qu’il est possible pour les salariés d’en faire, mais parce

qu'ils ont une valeur légale ou historique (l’entreprise veut garder une trace de l’évolution de

ses activités). Le fonds documentaire ne sera dès lors pas exploité dans le présent, mais

plutôt ponctuellement selon les besoins ou les campagnes de communication.

35

Rangement – Valorisation future Classement – Valorisation contemporaine

Docs de C

Docs de A

Docs de A

Docs de CDocs

de B Docs de B

Figure 7: Deux raisons de valoriser l'information

Dans la seconde hypothèse, le but du fonds doit être très précisément déterminé. S’il est

constitué autour d'un thème spécifique, seuls certains salariés y auront accès. Le principal

avantage d’un fonds de ce type réside dans le fait que les salariés savent où trouver

l’information qu’ils recherchent et par quel canal passer pour échanger cette information. Le

fonds favorise la circulation de l’information. La sélection stricte des documents, contrôlée

par des experts, permet d’éviter le bruit lors des recherches. La détermination précise des

conditions de construction de ce fonds permet de répondre exactement aux besoins des

salariés. Ce fonds documentaire participe à la valorisation de l’information par l’entreprise et

lui donne les moyens d’augmenter son pouvoir économique au jour le jour.

Fonds d'archives Fonds documentaire

Utilisation de temps en tempsUtilisation fréquente

Communi-cation 1

Communi-cation 2

Echanges Recherches

Diffusion

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36

La constitution d’un fonds documentaire ne peut être envisagée que dans le cadre d’une

stratégie voulue par l’entreprise. Celle-ci en détermine les missions. La valeur acquise par les

documents rassemblés dépend de l’investissement de l’entreprise et de l’ensemble de ses

salariés dans le projet.

L’entreprise est un lieu où l’information peut se développer, c'est-à-dire acquérir de la

valeur. Les salariés la valorisent en l’utilisant dans leur travail au quotidien. La notion de

transparence de l’information* est essentielle en économie pour appréhender la

concurrence pure et parfaite*. Cependant, ce modèle économique ne correspond pas à

la réalité dans laquelle valoriser l’information et surtout la maîtriser mieux que les

concurrents, sont une source de pouvoir économique pour l’entreprise en tant qu’entité.

Savoir avant les autres, savoir ce qu’on sait faire, savoir ce qu’on a fait ; là résident des

enjeux importants, sources de pouvoir et de richesse.

La maîtrise de l’information, si elle joue au niveau global de l’entreprise, intéresse au

premier chef, les salariés : ce sont eux qui détiennent, utilisent et diffusent l’information. Ils

la collectent et la transforment en connaissances ou la rediffusent dans l’entreprise vers

leurs collègues qui pourront se l’approprier. Ainsi, les salariés donnent de la valeur à

l’information et par là même ajoute de la richesse à l’entreprise. L’information n’est pas

seulement un enjeu global pour l’entreprise, elle est aussi un challenge pour ses salariés.

La constitution d’un fonds documentaire, en rassemblant des ressources, facilite à la fois les

échanges et les recherches d’information au niveau des salariés. Cette action améliore la

productivité des individus, mais, pour être efficace, elle doit émaner de l’ensemble de

l’entreprise, être une structure dans laquelle l’ensemble des salariés s’implique et se sent

soutenu. Dans ces conditions, le fonds documentaire favorisera la mise en valeur à la fois de

l’information et de l’entreprise.

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37

Deuxième partie : Les implications de la gestion de

l’information via un fonds documentaire

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38

4 L’identification de l’information et de son support

La constitution d’un fonds documentaire dans l’entreprise n’est pas anodine. Elle fait partie

d’une stratégie globale de promotion de l’information au sein des salariés et au niveau de

l’entreprise. Pour que ce fonds remplisse le plus efficacement possible ses missions

(circulation et recherches facilitées de l’information, mise en valeur des documents et

connaissances en œuvre dans l’entreprise), sa mise en place ne peut être due au hasard,

mais doit reposer sur une réflexion profonde à propos des éléments jouant un rôle dans le

projet.

Le premier élément du fonds, ce qui en détermine l’existence, est son contenu : le fonds

rassemble des informations sur des supports accessibles et identifiables appelés documents.

Deux questions se posent alors : comment identifier un document et comment sélectionner

des documents pertinents.

4.1 Le document, support de l’information Le document est un support qui contient de l’information en général, c'est-à-dire, comme on

l’a vu précédemment, des informations et/ou des connaissances. Il correspond à la mise par

écrit de l’information. Il a une existence réelle et concrète comme le rappelle le bel adage :

« les paroles s’envolent et les écrits restent ». Le document est le symbole même de la

transmission du savoir dans toutes les conditions possibles.

Pour intégrer l’information dans le fonds documentaire, il faut à la fois comprendre ce qu’est

un document, comment il peut devenir l’unité de construction du fonds et comment il est

produit dans l’entreprise.

4.1.1 Comment définir un document ? Michel Mélot rappelle dans la préface du livre de Roger Pédauque sur le document à l’ère

numérique, que « naguère, le document était un obje […] validé par sa ma érialité ».

Aujourd’hui, l’ère du numérique oblige à repenser cette définition (Pédauque, 2006). Le

document n’est plus support matériel de l’information. Cependant, ne peut-on pas le

considérer simplement comme le support de l’information ? Pour Roger Pédauque, le

document est « la représentation de la vérité partagée au-delà du chaos, de la cacophonie

et de l’oubli » (voir figure 8). Le chaos renvoie au silence* et au bruit des recherches

d’information, la cacophonie rappelle la confusion de la compréhension de ce qui est dit et

lu, et l’oubli rend compte des connaissances propres à chaque individu (Pédauque, 2006).

t, t

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Vu silence bruit S

39

Figure 8 : représentation des trois dimensions d’un document (Pédauque, 2006)

De fait, le document est fabriqué par les individus afin de faire vivre une idée. Il crée les

conditions pour que l’information qu’il contient, soit transmise le plus efficacement possible

entre deux salariés. Il est composé d’une forme, d’un contenu et d’un médium. La forme

renvoie à la structure du document. Elle traduit son caractère entier qui a des frontières

identifiables et qui est repérable grâce à l’unité de sa mise en forme. Le texte contient

l’information elle-même. C’est le pourquoi du document, pourquoi il a été créé. Le médium

rappelle que le document est un moyen de communication entre différents individus. Ces

trois notions sont les points communs entre les documents numériques et papier (Pédauque,

2006).

4.1.2 La notion d’unité documentaire Le fonds est donc constitué de documents identifiés comme tels. Cependant, se pose la

question de l’unité documentaire* utilisée par ce fonds : l’unité documentaire est une

notion mise en place par les spécialistes de l’information pour identifier ce qui va être utilisé

comme base de leur travail. Dans le cadre de la construction du fonds spécialisé, il s’agit de

décider de l’échelle de précision utilisée dans la description des documents. Prenons

l’exemple d’un périodique : cette brochure constitue un document, puisqu’elle est

matériellement identifiable, contient du texte et sert de communication entre les lecteurs.

Elle peut être décrite en tant que telle ou bien elle peut être analysée au niveau des articles

qui la composent. Ceux-ci constituent aussi des documents à part entière puisqu’ils ont une

unité de matière (des pages identifiables), du contenu et permettent la communication entre

les lecteurs.

Le choix de l’unité documentaire dans la construction du fonds est lié à la précision que l’on

attend du fonds : un fonds spécialisé utilisera une unité la plus petite possible découpant les

périodiques en articles, tandis qu’un fonds plus généraliste se contentera de recenser des

ML

Informations et preuves,

construites et instituées Su

Lu intime confus éphémère sensible

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documents plus complexes sans chercher à les analyser. Ce choix est avant tout une

question de stratégie car l’analyse des articles est faite par des salariés rémunérés et coûte à

l’entreprise. Cependant, plus cette unité est petite, plus elle évite le silence et le bruit dans

les recherches des salariés et plus l’utilisation du fonds est efficace pour la circulation de

l’information.

4.1.3 Comprendre la production documentaire dans l’entreprise

Brigitte Guyot et Marie-France Peyrelong rappellent que les documents sont des objets

utilisés dans le travail quotidien par l’ensemble des salariés. Ils sont tellement présents dans

l’entreprise qu’ils ne sont plus étudiés, examinés. Ils sont devenus de simples objets (Guyot

& Peyrelong, 2006). Pourtant, dans la mesure où ils servent de vecteurs à l’information, il

est extrêmement important de connaître ce qu’on appelle leur cycle de vie*.

Un document est produit en vue d’une certaine utilisation. Le producteur peut l’utiliser

directement ou bien décider de le stocker. Il peut choisir de le diffuser tel quel au sein de

l’entreprise. Le document peut avoir été corrigé avant d’être diffusé. Cette opération peut

être renouvelée plusieurs fois selon les besoins des salariés. Puis la version finale du

document est stockée dans un lieu où elle peut être retrouvée facilement et rediffusée en

cas de besoin. Au fur et à mesure que le temps passe, l’information contenue dans le

document perd de son actualité et donc de sa valeur. Selon le type d’information concernée,

cette évolution sera plus ou moins rapide. Le jour où le document n’a plus aucune valeur

économique, il trouvera un sort final* : soit la destruction, soit l’archivage définitif. Ce

dernier peut être effectué si le document a une valeur légale ou patrimoniale pour

l’entreprise.

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41

Brouillon Corrections

Figure 9 : la vie du document dans l’entreprise

Comprendre ce processus est important pour la construction du fonds documentaire : celui-

ci rassemble des documents. Le gestionnaire du fonds doit savoir à quel moment de sa vie le

document intègre le fonds documentaire, ainsi que les lieux où le collecter et les personnes

qui le détiennent. Connaître ces informations lui permet de travailler plus efficacement.

Ainsi, les documents rassemblés seront le plus récents possibles.

4.2 La sélection des documents Un fonds documentaire n’est pas un fonds de documents : il ne rassemble pas tous les

documents, mais simplement des ressources exploitables. De ce fait, une sélection des

documents est nécessaire pour déterminer quels sont les documents utiles. Sur quoi le

créateur du fonds peut-il s’appuyer ?

4.2.1 Exploiter les documents existants La constitution d’un fonds documentaire est un investissement en termes de temps, de

moyens financiers et humains. On ne crée pas un fonds à partir de rien. Lorsque la décision

est prise d’en créer un, c’est tout d’abord dans le but de mettre de l’ordre dans les

documents existants dans l’entreprise.

Les documents déjà présents sont une mine de renseignements. Cependant, la plupart du

temps, soit ils ne sont pas triés, soit ils sont rangés selon un ordre personnel élaboré par le

salarié. D’autre part, des documents en relation avec une même question peuvent être

Document final

Document collecté

Classement Identification et collecte

Stockage et traitement

Sort final : - élimination - archivage

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stockés chez différents individus et des salariés peuvent conserver certains documents en

double. Il faut donc commencer par faire le tri des documents de l’entreprise.

Une première étape est de repérer les personnes et les lieux qui hébergent des documents

sur le thème choisi. Il s’agit ensuite de les convaincre de regrouper leurs possessions pour

qu’elles soient plus facilement exploitées. Dans un second temps, il faudra examiner, même

de manière grossière, les différents types de documents et évaluer leur nombre. Cette action

pourra donner une estimation du temps nécessaire à la constitution du fonds documentaire.

Cet examen pourra être l’occasion d’éliminer les doublons repérés dans le fonds. Il donne un

moyen au gestionnaire de se faire une idée du thème à traiter, de se familiariser avec lui.

La création du fonds documentaire proprement dit sera réalisée à partir de cette première

analyse de l'existant*.

4.2.2 Exploiter les sources potentielles Une entreprise ne possède jamais tous les documents existants sur un sujet. L’exhaustivité

n’est pas son but. D’ordinaire, les salariés collectent l’information dont ils ont besoin pour

leur travail quotidien. En aucun cas, ils ne peuvent récolter l’ensemble des informations. La

tâche du gestionnaire de l’information qui crée le fonds est donc de compléter et d’actualiser

les documents en sa possession.

Une première source potentielle d’information peut venir des salariés eux-mêmes : dans le

cadre d’un programme de capitalisation des connaissances, des entretiens peuvent être

réalisés et les connaissances personnelles, l’expérience des salariés être retranscrites sur des

documents pour les partager avec les utilisateurs futurs du fonds en construction. Une

deuxième stratégie possible est d’exploiter les réseaux personnels des salariés impliqués sur

le sujet : chaque salarié a des contacts privilégiés avec des experts ; il s’agit d’utiliser ces

contacts pour récupérer de nouveaux documents. Une troisième source est accessible par la

presse, notamment la presse spécialisée qui peut publier des articles pertinents et très

actuels sur un sujet. Enfin, dans la société actuelle, Internet et ses moteurs de recherches

fournissent un potentiel immense d’informations. Le gestionnaire peut y avoir accès à des

articles de presse, à des brochures publicitaires, aux rapports annuels des entreprises, aux

commentaires des industriels, aux attentes des consommateurs, aux travaux de recherche

disponibles via les archives ouvertes…

Le fonds documentaire fait l’état des lieux des informations réunies par l’entreprise à un

instant, mais pour être utile à l’entreprise, il doit être sans cesse actualisé et alimenté*.

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43

r

4.2.3 Sélectionner pour quelle finalité ? Marie-Anne Chabin rappelle que selon l’article premier de la loi 79-18 du 3 janvier 1979

relative aux archives, « les archives sont l’ensemble des documents quels que soient leur

date, leur forme et leur support matériel, produits ou reçus par toute personne physique ou

morale ou par tout service ou organisme public ou p ivé, dans l’exercice de leur activité. »

Tout document est donc potentiellement archivé dès sa naissance à partir du moment où il

est concomitant avec l’activité de l’entreprise (Chabin, 2000).

A partir de cette définition, Marie-Anne Chabin distingue cinq types d’archives :

- les archives officielles (documents à valeur patrimoniale ou juridique) ;

- les archives transitoires (documents qui attendent d’être triés ou archivés

définitivement) ;

- les archives personnelles (documents conservés par les salariés) ;

- les archives éphémères (documents de communication immédiate et les écrits

ponctuels) ;

- les archives provoquées (documents oraux qui témoignent d’une histoire et que l’on

a voulu récolter).

De cette typologie, nous pouvons conclure qu’un fonds documentaire sur un sujet spécifique

rassemble des archives officielles, transitoires et personnelles en majorité. A l’opposé, une

campagne de capitalisation des connaissances de l’entreprise valorisera les archives

provoquées (Chabin, 2000).

La conservation des différents types de documents dépend donc de la finalité du fonds

documentaire : s'il s'agit d'un simple rangement, notamment pour rendre plus facilement

localisables les documents qui servent de preuves ou d’argument juridique, le fonds sera axé

sur les archives officielles. Cependant, dans le cadre d’un fonds documentaire, c'est-à-dire

un fonds où les documents ne sont valorisés qu’en fonction de l’information qu’ils

contiennent, les archives transitoires et personnelles seront privilégiées par le gestionnaire.

Identifier l’information et le support qui la contient, aussi bien en tant qu’objet matériel ou

immatériel que dans sa vie dans l’entreprise, est à la base de la construction efficace d’un

fonds documentaire. Le document devient référence en même temps qu’unité documentaire

du fonds. La finalité du fonds détermine ensuite le type de document qu’il est nécessaire de

garder et de détruire.

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5 La gestion de l’information pour un public

Il ne faut pourtant jamais oublier que le fonds documentaire n’est pas construit en théorie,

pour faire beau. Il répond à un besoin d’efficacité et de plus grande productivité des salariés

dans l’entreprise. Les individus seront les premiers utilisateurs de cet outil documentaire. Il

doit donc être construit en fonction de leurs besoins. Cette constatation rend obligatoire une

étude du public visé, ainsi que la création d’outils adaptés pour constituer le fonds

documentaire et le rendre exploitable.

5.1 L’étude du public visé Dans le cadre de toute action documentaire, le documentaliste est un médiateur entre les

informations et les salariés de l’entreprise. Il agit pour un public déterminé qui a des besoins

identifiables et identifiés. Comment ce public intervient-il dans la constitution du fonds

documentaire ?

5.1.1 La justification d’une action documentaire : le public Pour Suzanne Briet, la documentation est « un moyen puissan de collectivisation des

connaissances et des idées ». Dans l’entreprise, le gestionnaire de l’information est donc à la

fois un collecteur d’informations et un distributeur d’une information encore plus importante.

Il est en relation avec les salariés dans ces deux opérations (Briet, 1951).

t

De fait, le documentaliste a pour tâche de faciliter l’accès à l’information des salariés. Ceux-

ci constituent son public-cible. Comme lors d’une opération de marketing, le produit ou

l’action qu’il choisit de mener doit être la plus efficace possible pour ces individus en

particulier : l’action documentaire n’est pas seulement demandée par l’entreprise, elle est

construite en fonction des salariés. La notion d’utilisateur potentiel* peut permettre de

justifier une stratégie déterminée.

Une action documentaire, en correspondant à un public donné, devient un processus

économique, qui fait gagner de la productivité aux salariés de l’entreprise. Le produit,

résultat de ce processus, devient un bien économique ayant une certaine valeur ajoutée.

Mieux les caractéristiques de ce produit sont ajustées à son marché, plus cette valeur sera

importante.

5.1.2 Identifier le public Une fois que l’importance de prendre en compte un public, cible de l’action documentaire, a

été comprise, il est essentiel d’identifier ce public. Cette identification peut avoir lieu au

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niveau global ou personnel : le documentaliste cible des catégories de personnes ou bien

des salariés particuliers.

Brigitte Guyot et Marie-France Peyrelong rappellent que, pour qu’un produit soit acceptable,

il doit être reconnu comme légitime par les acteurs (Guyot & Peyrelong, 2006). Un produit

documentaire n’est pas un objet comme un autre puisqu’il n’a pas pour finalité directe de

produire de la valeur ajoutée : ce n’est qu’un bien qui donne plus de valeur à un autre bien.

Son utilisation n’est jamais vécue comme obligatoire ; au contraire, elle suppose une

implication plus forte des salariés parce qu’elle change leurs habitudes.

Identifier les utilisateurs potentiels d’un fonds documentaire est un élément stratégique pour

mettre au point une action efficace. Cela consiste surtout à déterminer quels salariés sont

intéressés et comment ils sont prêts à s’impliquer dans le projet.

5.1.3 Connaître les besoins des utilisateurs futurs Une fois que les utilisateurs potentiels sont identifiés, le documentaliste doit comprendre

leurs besoins. Pour cela, il peut appliquer deux stratégies différentes.

Tout d’abord, il peut réaliser des entretiens avec les salariés qui vont utiliser le fonds. Ces

interviews peuvent être réalisés avec l’ensemble des salariés ou bien avec des personnes

représentatives des catégories dégagées lors de l’étape précédente. L’entretien doit suivre

une démarche prévue dans un guide par le gestionnaire. Ces rencontres représentent le

meilleur moyen pour le gestionnaire de connaître les besoins de ses interlocuteurs.

Cependant, cette méthode nécessite beaucoup de temps non seulement lors des entretiens,

mais aussi lors des dépouillements de ces entretiens.

D’autre part, il peut interroger les salariés sélectionnés par voie de questionnaire. Le

principal intérêt de cette action réside dans sa grande échelle. Un questionnaire, s’il peut

demander du temps lors de sa conception et lors des dépouillements des réponses, est

assez rapide à remplir pour les salariés. Le gestionnaire doit cependant, lors de la

conception, choisir une stratégie privilégiant des questions ouvertes ou fermées. Les

premières laissent plus de liberté aux salariés, mais sont souvent peu renseignés et les

réponses sont peu précises. Les questions fermées orientent les utilisateurs potentiels,

canalisant leurs besoins de s'épancher, mais sont plus faciles à dépouiller.

Ces deux méthodes sont un bon moyen pour le gestionnaire non seulement de définir les

besoins des utilisateurs potentiels du fonds, mais aussi de connaître leurs habitudes et leur

environnement de travail. Elles sont la base pour mettre au point des outils efficaces et

adaptés.

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5.2 Des outils adaptés Identifier le public auquel s’adresse une action documentaire n’est pas anodin. Ce n’est pas

non plus un simple procédé marketing. Les entretiens et questionnaires réalisés doivent être

dépouillés et analysés. Le gestionnaire doit en tirer des conséquences sur la mise en place

du fonds documentaire, choisissant notamment les outils qu’il juge les plus adaptés à ces

besoins.

5.2.1 Différents types d’outils d'exploitation Un fonds documentaire n’est pas simplement un ensemble de documents rangés. Il doit

contenir des ressources exploitables. Pour remplir cette obligation, le gestionnaire doit

l’associer à des outils d’exploitation (voir figure 10).

Un premier outil peut être un plan de classement*. Celui-ci rend compte de l’organisation

du fonds documentaire par une entrée thématique. Le plan de classement est utile de deux

points de vue: grâce à un système de cote, il permet au salarié de localiser facilement le

document qu'il recherche. D'autre part, grâce à son classement thématique, il offre au

salarié la possibilité de retrouver un ensemble d'information sur un sujet. Cependant, n'avoir

qu'un plan de classement offre peu de possibilité en terme de recherche : le salarié ne peut

faire des recherches que sur un thème à la fois et n'a pas accès aux documents pour

lesquels cette information n'est pas au cœur de leur contenu.

Il peut être accompagné d’une base de données*, qui fait l’inventaire des documents

stockés. La base de données sera plus ou moins précise. Pour être utile, elle doit au minima

décrire sur une fiche* brièvement le document et donner sa cote. Le principal intérêt de la

base de données est qu’elle donne un accès informatique préventif à la base : le salarié peut

chercher d’abord la localisation d’un document avant de se rendre au fonds. Cette recherche

lui fait gagner du temps, notamment parce qu’il peut voir si le document est présent ou non.

La fiche représente le document dans la base de données. Le moteur de recherche, qui

passe en revue l'ensemble des informations contenues dans les fiches, sera d'autant plus

efficace pour retrouver un document précis que sa fiche descriptive est complète et

pertinente.

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Figure 10: Trois outils qui se superposent

Enfin, un troisième niveau de précision peut être acquis dans le cadre de la numérisation*

des documents du fonds. Une fois les documents sur support informatique, ils peuvent être

consultés par n’importe qui. Il est aussi possible de mettre en place une interrogation en

plein texte : le moteur de recherche, au lieu de passer en revue uniquement les fiches

descriptives contenues dans la base de données, indexe l'ensemble du texte contenu dans

les documents. Cette opération, si elle est la plus efficace des solutions, est aussi la plus

coûteuse en temps, moyens humains et financiers.

5.2.2 Quels efforts d’adaptation pour le gestionnaire de l’information ?

Dès que les outils nécessaires à la réalisation d’un fonds documentaire ont été choisis, le

gestionnaire doit les adapter aux besoins de son public. Plus ces outils seront proches de

leurs attentes, plus les salariés les utiliseront. Il faut rappeler qu’utiliser un nouvel outil a

toujours un coût pour le salarié qui passe plus de temps dans ses recherches et a moins de

temps pour s’adapter à la nouvelle méthode.

Ainsi, le plan de classement n’est pas simplement un ordre selon lequel les documents sont

rangés. Il doit être logique et correspondre aux habitudes des futurs utilisateurs. Il en est de

même pour la base de données. Les salariés peuvent déjà savoir en utiliser une: ils sont

alors habitués à certains critères, à certaines manières de décrire les documents, à certains

logiciels. Tout changement qui bouscule leurs habitudes, met à mal leurs certitudes : leur

temps d’adaptation au nouvel outil sera plus long. Une innovation qui fait table rase du

Plan de classement POUR

- localiser physiquement un document (cote)

- chercher par thème MAIS

- rechercher un seul thème à la fois

Base de données POUR

- répertorier tous les documents

- décrire tous les documents sur des fiches

- rechercher des documents par de nombreux critères (auteur, titre, mots-clés…)

MAIS - pas d'accès direct aux

documents - des documents qui ne sont

pas toujours décrits par des experts du sujet

Numérisation POUR

- enregistrer tous les documents

- accéder aux documents sans se déplacer

- faire une recherche non plus seulement sur la fiche du document, mais aussi sur l'ensemble de son contenu

MAIS - coût très élevé en

temps, moyens humains et financiers

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48

passé risque d’être refusée. Le gestionnaire doit donc adapter la création des outils aux

attentes du public.

A quel niveau doit-il donc intervenir ? Le gestionnaire doit tout d’abord, adapter le choix des

outils aux utilisateurs potentiels de son fonds en fonction non seulement de leurs habitudes

de travail, mais aussi en fonction de leurs connaissances. Puis, une fois les outils choisis, il

les structure de manière à répondre aux attentes et aux besoins, devenant ainsi plus ou

moins précis, plus ou moins informatisés.

5.2.3 Notion d’accessibilité Lors de la conception des outils, le gestionnaire est confronté à la notion d’accessibilité : le

fonds, pour être utile, doit être utilisé par le public ciblé. Si les outils documentaires sont

structurés pour répondre aux attentes des utilisateurs potentiels, ils doivent aussi être faciles

d’utilisation.

Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises ont choisi de rendre leur information interne accessible

sur Internet ou sur un intranet. D’autre part, les salariés utilisent énormément les

technologies de l’Internet : ils recherchent les informations dont ils ont besoin grâce aux

moteurs de recherche. Ceux-ci, tels Google ou Yahoo, en proposant rapidement un grand

nombre de réponses pour toute recherche par mots-clés, donnent l’impression que toute

information est accessible facilement. Les outils mis au point par le gestionnaire dans le

cadre de la constitution du fonds documentaire doivent rivaliser avec ces moteurs de

recherche. Leur accès doit donc être le plus intuitif possible. En effet, pour les salariés,

pourquoi perdre du temps à essayer de comprendre le fonctionnement d’une base de

données, quand tout est disponible sur le Web ?

Choisir un logiciel facile à utiliser est nécessaire, mais non suffisant pour que les utilisateurs

ne se perdent pas dans la base de données. Il peut aussi être judicieux de mettre en place

des aides et de proposer un certain suivi. Créer un mode d’emploi, guider l’accès aux

informations par des consignes claires, donner des titres significatifs aux rubriques sont des

pistes à exploiter pour le gestionnaire. En effet, prenons l’exemple du vocabulaire : souvent

les salariés des entreprises n’ont que peu de connaissances du vocabulaire spécialisé des

documentalistes, de ceux qui vont alimenter* la base de données. Pour ces derniers, le

mot « descripteur » est significatif. A l’opposé, pour un salarié, le terme « mot-clé » est plus

clair.

L’accessibilité passe donc par la prise en compte des connaissances et des habitudes des

salariés visés.

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49

La gestion de l’information via un fonds documentaire doit toujours donc apparaître comme

un processus normal pour les salariés de l’entreprise. Plus cette action paraît normale, plus

elle sera vite intégrée dans les habitudes de travail. Le gestionnaire doit donc identifier les

utilisateurs potentiels de son fonds documentaire, ainsi que déterminer leurs attentes et

besoins. Puis il construit des outils adaptés à ce public en travaillant sur la notion d’accès et

d’accessibilité.

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50

6 La structuration de l’information dans le fonds documentaire

Le fonds documentaire n’est pas seulement le stockage ordonné des documents. Il

comprend aussi tous les outils adaptés aux attentes des salariés qui facilitent son

exploitation. Fénelon disait : « l’ordre est ce qu’il y a de plus rare dans les opérations de

l’esprit. » (Briet, 1951). Le gestionnaire a pour but, en créant le fonds documentaire

d’ordonner des documents, des informations et des connaissances. Il doit mettre de l’ordre.

Cependant, il est bon de réfléchir à la manière de structurer cette information.

6.1 L’information dans une base de données documentaire

Une base de données est l’outil le plus efficace pour faciliter l’accès à un fonds

documentaire. Elle peut être manipulée facilement par des personnes spécialisées dans la

gestion de l’information ou par un salarié de l’entreprise. La base de données donne des

renseignements sur un document recherché, ce qui permet au salarié de décider si le

document voulu répond bien à sa demande. La question se pose cependant pour le créateur

de la base de données de choisir les critères de description des documents.

6.1.1 Pouvoir répondre à des requêtes Le principal intérêt d’une base de données est de faciliter l’accès à une information stockée :

grâce aux éléments qu’elle contient, un salarié peut décider s’il a besoin ou non du

document et peut facilement le retrouver. La base de données répertorie l’ensemble des

documents, ainsi que des métadonnées*. Celles-ci sont des informations sur le document,

qui ne sont pas toujours contenues dans le document lui-même. Pour un document de

travail, ces informations peuvent être le titre, le producteur du document, ainsi que le

service auquel il appartient, la date, la langue, la localisation du document. Toutes ces

informations sont accessibles grâce à un moteur de recherche.

La base de données répond à des requêtes, c'est-à-dire à des questions de l’utilisateur. Pour

éviter le silence (aucune réponse) et le bruit (beaucoup de réponse dont peu de

pertinentes), il est nécessaire d’avoir une adéquation entre le vocabulaire employé de part et

d’autre : l’utilisateur et le créateur de la base doivent s’accorder sur les critères et les termes

de recherche. L’interrogation de la base en langage naturel*, c’est-à-dire non contrôlé, est

souvent source de silence en raison de la diversité du vocabulaire français et de ses

nuances. Pour canaliser les requêtes des utilisateurs, le gestionnaire peut utiliser des

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listes*, des index* et des thésaurus* : l’utilisateur est alors obligé de choisir le même

mot que lui pour rechercher un document sur un thème précis. Cette pratique évite les

blancs, mais elle est souvent frustrante pour le salarié qui ne trouve pas toujours le bon mot

pour exprimer sa demande.

S'interroger sur les moyens de répondre aux requêtes des utilisateurs est une nécessité pour

que l'utilisation future de la base et du fonds soit optimale.

6.1.2 L’indexation, une nécessité ou un plus ? Dans la conception de la base de données, il faut savoir s'il est nécessaire d'ajouter une

indexation à la simple description bibliographique des documents. Le document n’est alors

plus seulement accessible par les thèmes inclus dans le plan de classement, mais aussi via

les thèmes qu’il aborde secondairement.

51

t-

t

Pour Catherine Roussey, Sylvie Calabretto et Jean-Marie Pinon, « l’indexation est le

processus de représentation des textes, c'es à-dire le passage d’un texte à sa

représentation manipulée par un système documen aire. » (Roussey, Calabretto & Pinon,

2000). L’indexation traduit un texte (un document ou une requête*) en vocabulaire

contrôlé* pour faciliter son accès. Une même liste de termes est alors accessible à la fois

pour l’utilisateur et pour le gestionnaire. L’index qui ressort de cet effort, correspond à la

représentation des textes.

Un utilisateur a besoin d'une information.

Des documents existent sur un sujet dans l'entreprise.

Il traduit son besoin en question Ils sont décrits dans une base

de données par des critères (auteur, titre, mots-clés…).

La question est traduite en mots-clés

La fiche descriptive du document est

une représentation de son contenu

La requête obtenue est une

représentation du besoin d'information

Quand les deux représentations concordent, le résultat de la recherche est

pertinent.

Figure 11 : schéma de la recherche documentaire

Page 52: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

52

L’indexation n’est pas nécessaire quand la base de données propose une recherche en texte

intégral sur des documents en format électronique, puisque celle-ci est faite

automatiquement et concerne l’ensemble des termes du corpus. Dans les autres cas, elle est

utile sans être obligatoire. Indexer des documents représente un travail supplémentaire pour

le gestionnaire. Pour l’utilisateur, elle est souvent source de gêne puisqu’elle canalise ses

demandes. Cependant, elle facilite les rapprochements et apporte plus de précision dans les

recherches documentaires en permettant plus d’accès thématiques aux documents.

6.2 Une information localisable pour tous Une deuxième contrainte de la structuration du fonds documentaire est l’obligation pour

l’information d’être localisable par tous. Cette nécessité demande au gestionnaire de faire

certains choix lors de la conception de la base. Il doit notamment réfléchir aux critères de

recherche, à l’ordre de ces critères, ainsi qu’au vocabulaire employé.

6.2.1 Choisir des critères adaptés La description bibliographique est codifiée depuis longtemps par des normes et des

standards internationaux (NF-Z44-050 ou l’ISBD) pour faciliter les échanges de notices,

notamment entre les bibliothèques. Les normes et standards de catalogage prévoient pour

chaque document, un certain nombre d’informations descriptives. Elles peuvent être plus ou

moins nombreuses. Les normes et standards décrivent aussi la syntaxe qui les relie.

Cependant, là encore, le gestionnaire doit tenir compte du public potentiel de son fonds

documentaire. Il faut donc que les critères soient adaptés à leurs connaissances et leur

environnement. Dans une entreprise, les salariés ont souvent peu de culture bibliographique

et le gestionnaire doit se contenter de choisir les critères essentiels, reliés par une syntaxe

simple.

Le créateur doit aussi différencier les critères qui seront accessibles au public et ceux qu’il

gèrera lui-même. En effet, si sur l’interface de recherche, sont disponibles seulement des

critères basiques, le gestionnaire peut avoir accès en back office*, à d’autres critères qui

lui sont utiles pour la maintenance de la base. De même, lors de la conception de la base de

données, différencier les critères par lesquels se fera la recherche et les critères qui, lors de

la visualisation des résultats, décriront les documents, est un gage de simplicité et donc de

plus grande accessibilité pour les salariés.

La réflexion autour des critères de description n’est pas anodine pour la structuration de

l’information dans la base de données. Elle permet à cet outil documentaire parfois complexe

de devenir un outil de travail des salariés.

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6.2.2 Un vocabulaire spécialisé ou courant ? Le problème du fonds documentaire créé dans une entreprise est qu’il regroupe souvent des

informations techniques, voire très spécialisées. Cette contrainte doit amener le gestionnaire

à réfléchir s’il préfère utiliser un vocabulaire courant, c'est-à-dire, accessible à tous, ou bien

un vocabulaire spécialisé, plus précis, mais aussi moins partagé par l’ensemble des salariés.

Le choix du gestionnaire s’effectuera en fonction de la vocation du fonds documentaire : si

celui-ci porte sur un thème très technique, l’indexation devra être extrêmement précise.

Comme nous l’avons vu, l’indexation correspond à une représentation d’un document, une

sorte de résumé par des mots-clés. Une représentation est toujours faite en fonction de celui

qui la reçoit : elle agit comme un miroir. Elle ne peut être déchiffrée qu’en fonction d’un

code prédéterminé. Le vocabulaire doit donc correspondre au public du fonds

documentaire : plus le sujet et les salariés sont techniques, plus les termes d’indexation

seront spécialisés.

53

Spécialiste Vocabulaire très précis

Figure 12 : La précision du vocabulaire, le problème de l’adéquation entre l’utilisateur et le

gestionnaire

Le choix du vocabulaire se pose aussi du côté du gestionnaire chargé d’alimenter la base de

données. En effet, la question de la représentation adéquate ne se pose pas seulement au

niveau de la recherche, mais aussi en amont lors de l’indexation des documents. Le

gestionnaire doit être capable de comprendre le vocabulaire qu’il emploie pour être le

meilleur médiateur possible entre les salariés et l’information. Plus le vocabulaire est

technique, plus il y a des risques qu’il lui soit étranger, plus il devra prendre du temps pour

indexer les documents.

Utilisateur

Non spécialiste Vocabulaire généraliste

Gestionnaire Non spécialiste Vocabulaire généraliste

Adéquation

Rôle de médiateur =>

adaptation

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54

Le choix du vocabulaire utilisé pour décrire les documents et pour les rechercher est crucial.

Il doit se faire en fonction du public et non selon les connaissances du gestionnaire qui agit

en simple médiateur.

La mise en place d’un fonds documentaire pour gérer l’information dans l’entreprise passe

par une réflexion sur la finalité du fonds. Le gestionnaire doit aussi apprécier le contexte qui

entoure l’utilisation future du fonds : repérer les documents pertinents, les salariés

intéressés et leurs habitudes. Cette création passe par la réalisation d’outils documentaires

qui doivent tenir compte des besoins de l’entreprise.

Dans la constitution du fonds documentaire et des outils qui aideront à son exploitation,

l’entreprise est surtout présente via ses salariés. Ce sont eux qui forment le public cible de

ce fonds, eux qui l’utiliseront ou non pendant leur travail quotidien. Le gestionnaire devra

donc adapter ses outils et leurs interfaces non seulement aux besoins des salariés, mais

aussi à leurs habitudes : plus le résultat final sera proche de ce qu’ils connaissent, plus ils

l’apprécieront et moins grande sera leur résistance au changement. L’adaptation au public

est la clé de la réussite d’un tel projet.

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55

Troisième partie La constitution d’un fonds

documentaire sur le bois modifié thermiquement au FCBA-CTBA

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56

7 Un contexte d’information particulier

Dans une volonté de promouvoir le travail effectué par ses salariés sur le bois modifié

thermiquement, le FCBA-CTBA a décidé de créer un fonds documentaire sur le sujet. Ce

projet visait à faire un inventaire des documents déjà présents dans l’entreprise, à procéder

à des recherches pour compléter ces documents et à élaborer une stratégie de

communication auprès des industriels du bois pour exploiter ce travail. Ce fonds

documentaire était notamment l’occasion pour le FCBA-CTBA de se repositionner sur un

thème sur lequel il s’était affirmé au début des années 2000 : le centre technique pourrait

ainsi gagner un certain pouvoir informationnel, traduit par plus de crédibilité et d’opportunité

auprès des industriels.

Le projet est né dans un contexte particulier qui a favorisé sa mise en place : un thème

émergent, une nouvelle stratégie pour le centre, des acteurs passés et présents très

intéressés et un certain nombre de documents déjà existants.

7.1 Un sujet « à la mode » : le bois modifié thermiquement (BMT)

Le bois modifié thermiquement est un sujet qui prend de plus en plus de place dans le

monde du bois. Il intéresse aussi bien les industriels que les consommateurs. Quelles sont

ses caractéristiques, à la base de cet intérêt croissant ?

7.1.1 Qu’est-ce que le bois modifié thermiquement ? La modification thermique du bois est un procédé qui consiste à le chauffer à très haute

température (entre 200 et 280°C) sous une atmosphère inerte. Le traitement se situe entre

le séchage du bois et sa torréfaction (création de charbon de bois). Le traitement thermique

modifie la composition chimique du bois. Celui-ci devient notamment plus stable

dimensionnellement : le traitement assèche l’eau qu’il contenait et qui le déformait en

fonction du temps (Chanrion & Schreiber, 2002).

Les effets de ce traitement varient essentiellement selon les essences utilisées, la géométrie

et la taille des échantillons traités, la température du four, et la durée du chauffage. Les

principales essences utilisées sont le pin maritime, le sapin, le peuplier, le frêne et le hêtre.

Pour l’heure, plusieurs procédés permettent de modifier thermiquement le bois : en France,

la rétification a été mise au point par l’Ecole des Mines de Saint-Etienne au milieu des

années 1990 pour usiner du « bois rétifié ». Le procédé français PCI est exploité au Canada

et permet de fabriquer du bois modifié thermiquement sous l’appellation de « bois

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Perdure ». En Finlande, le « Thermowood » est très exploité. Au Pays-Bas, l’entreprise Plato

Hout BV a inventé le procédé Plato et commercialise du « Platowood ». Une quatrième

technologie, Menz Holz, a vu le jour en Allemagne. Depuis le début des années 2000, des

procédés de modification thermique du bois sont brevetés régulièrement et chacun est

associé à une appellation commerciale différente.

7.1.2 Une technologie dite « propre » Le principal atout de ce traitement est que le bois subit un traitement naturel, écologique. Il

n’est pas traité chimiquement. De plus en plus, les substances chimiques contenues dans les

produits de traitement du bois sont interdites : elles sont considérées comme dangereuses

pour la santé. Suite à la modification thermique, seules les substances contenues

naturellement dans le bois restent. Les dangers paraissent donc moindres. D’autre part, le

procédé rend le bois plus durable : ne contenant plus d’eau ou en contenant une

extrêmement faible quantité, sa stabilité dimensionnelle* est améliorée. Ces

caractéristiques sont un atout pour ce produit, surtout dans un marché où les produits

écologiques sont vendeurs.

7.1.3 Un enjeu de développement Grâce à un véritable marché potentiel en France et dans le monde, le bois modifié

thermiquement constitue un fort enjeu de développement non seulement pour les

entreprises, mais aussi pour les centres techniques comme FCBA-CTBA. La plupart des

industriels qui commercialisent ce produit à l’heure actuelle, le décrivent sur leur site

Internet , rappelant aussi ses caractéristiques.

Pour l’instant, le produit est encore en plein développement : toutes les tentatives pour créer

un référentiel de certification ont échoué. Personne ne peut caractériser un produit dont les

spécificités varient selon le procédé utilisé. Depuis la fin du mois d’août 2007, une norme

provisoire a été mise sur pied, ce qui constitue un premier pas pour avancer.

Les industriels font encore beaucoup d’essais sur le bois modifié thermiquement, demandant

des expertises aux centres techniques. D’autre part, cette technologie est encore peu

connue du grand public. Les centres techniques pourraient donc jouer un grand rôle au

niveau de la diffusion de l’information.

7.1.4 Une technologie en pleine expansion au niveau mondial Au niveau mondial, la technologie est en plein essor : si le premier procédé a été mis au

point par la France, ce sont aujourd’hui les Finlandais qui sont les plus avancés au niveau de

la commercialisation de ce produit. Dès 2001, ils se sont rassemblés au sein de la Finnish

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Thermowood Association (Association finlandaise pour le Thermowood) pour promouvoir

l’utilisation du bois modifié thermiquement. En 2002, un colloque proposait des états des

lieux de la situation en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Finlande.

Au Canada, le bois modifié thermiquement est aussi en plein développement grâce,

notamment, à l’action de Forintek, centre canadien du bois, et au soutien du ministère des

ressources naturelles et de la faune. Le bois Perdure est aussi l’objet de recherches dans les

universités de Laval et de Chicoutimi. Cette dernière possède même un four de traitement

thermique.

En France, la situation globale est plus floue car aucun acteur ne se dégage vraiment. Les

industriels intéressés par la technologie, la développent chacun de leur côté. Divers travaux

universitaires paraissent sur la thématique depuis 2004, soutenus à Bordeaux et Nancy.

Plusieurs acteurs parapublics travaillent sur le sujet, mais sans qu’aucune action concertée

ne soit menée.

En Europe, la thématique intéresse de plus en plus de pays et d’entreprises, qui se mettent

à développer leurs propres procédés, en créant de nouvelles marques commerciales. En

octobre 2007, devrait se tenir à Cardiff la Troisième Conférence Européenne sur le Bois

Modifié, où plusieurs présentations sont prévues sur le BMT, décrit d’un point de vue

scientifique et commercial.

Le BMT est donc un produit qui s’affirme peu à peu dans les stratégies des industriels du

bois au niveau mondial.

7.2 Du centre technique CTBA à l’institut technologique FCBA : une volonté de renforcer la recherche et l’innovation

Le Centre Technique du Bois et de l’ameublement (CTBA) est né d’une loi du 22 juillet 1948

qui donnait aux industriels la possibilité de mutualiser leurs besoins. Le centre rassemble des

techniciens, des ingénieurs et des chercheurs spécialisés dans les différentes activités de

l’industrie du bois depuis l’exploitation des forêts jusqu’à la commercialisation des meubles

et l’utilisation du bois dans la construction. Le 1er juin 2007, le CTBA a fusionné avec

l’AFOCEL, organisme de recherche chargé d’améliorer la compétitivité des

approvisionnements de l’industrie et de la filière forêt-bois-papier. Quels changements cette

fusion va-t-elle apporter ?

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7.2.1 La fusion avec l’AFOCEL La fusion du CTBA avec l’AFOCEL a donné naissance à l’institut technologique FCBA (Forêt

Cellulose Bois-Construction Ameublement). Les deux groupes travaillaient depuis plusieurs

années sur des projets communs et ont décidé de s’associer plus étroitement grâce à cette

opération, permettant la naissance « d’un outil unique à la disposition de l’ensemble de la

filière » (Guinard & Strum, 2007). Face à la mondialisation de l’économie et la concurrence

des pays à bas prix de main d’œuvre ainsi que des autres matériaux, FCBA veut promouvoir

une stratégie basée sur un accroissement de la compétitivité des industriels grâce à une

meilleure coordination de l’ensemble de la filière et une mise en valeur de l’innovation.

Le BMT entre dans ce cadre stratégique puisque c’est un procédé innovant et dont la nature

écologique est un argument commercial face à d’autres matériaux de construction.

7.2.2 Le rattachement de la documentation à la recherche et innovation

Le service de documentation était au CTBA rattaché au pôle Marketing-Communication-

Information et dépendait de la direction scientifique. Ce service comportait deux grandes

entités : une bibliothèque et un service de veille technologique. Aujourd’hui, à FCBA, la

division de la documentation persiste entre la bibliothèque et la veille. Cependant, les tâches

ont été redistribuées et la bibliothécaire peut s’occuper de certaines veilles. D’autre part, la

documentation dépend dorénavant de la direction recherche et innovation. Enfin, la

bibliothèque n’est accessible gratuitement qu’aux étudiants et aux professionnels. Elle est

devenue payante pour les particuliers. Ce repositionnement indique une volonté de

promouvoir la place de l’information, puisque l’innovation est au cœur de la stratégie globale

de FCBA. L’institut souhaite aussi recentrer son intérêt sur les industriels de la filière,

favorisant leur accès à l’information.

7.2.3 Les enjeux de la gestion de l’information Pierre Parisot, ancien directeur du pôle ameublement du CTBA, disait : « dans des centres

comme les nôtres, l’information est au cœur de nos activités. » L’information n’est pas

seulement l’affaire de la documentation, mais circule dans l’ensemble de l’entreprise. On

distingue cependant différents types d’information : la documentation s’occupe d’une

information technique assez générale ; elle est chargée d’une veille économique. Elle réalise

aussi des rapports de veille sur des thèmes très précis pour les industriels demandeurs,

comme sur la préservation ou les bois polymères. Ce service récolte et gère de l’information

qu’il rediffuse ensuite à l’ensemble de l’entreprise et aux industriels, selon une méthodologie

bien rôdée.

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60

Les collaborateurs des autres services gèrent un autre type d’information, moins officielle et

plus officieuse : les techniciens, ingénieurs et chercheurs récoltent de l’information grâce à

leurs contacts directs avec les industriels. Chacun gère une information très spécialisée sur

les sujets qui le préoccupent. Cette information peut être partagée ou non au sein de

l’entreprise. Elle est souvent conservée dans le bureau du salarié qui l’a récoltée.

Ce dernier scénario était précisément celui qui décrivait le mieux le sort de l’information sur

le bois modifié thermiquement. Ce sujet innovant avait été l’objet d’échanges d’information

avec les industriels et entre les salariés de FCBA. Cependant, les documents produits par les

salariés à ce sujet étaient restés stockés dans les bureaux des intéressés sans qu’aucune

mutualisation n’ait eu lieu. Un énorme potentiel d’informations vitales ne pouvaient donc pas

être exploitées.

7.3 Les acteurs du BMT Le bois modifié thermiquement étant un sujet innovant et écologique, un certain nombre

d’acteurs étaient intéressés par son développement. Ceux-ci avaient besoin d’une

information fiable pour lui donner un nouvel essor. FCBA devait identifier ces acteurs afin

d’ajuster sa stratégie au marché.

7.3.1 Quel public intéressé ? Le bois modifié thermiquement pouvait intéresser un certain nombre de personnes. Il était

nécessaire dans un premier temps de les identifier et de connaître leurs besoins. Ainsi qu’on

l’a vu, la valorisation des connaissances représente un atout pour une entreprise,

notamment parce que l’accès à l’information est plus rapide. Cependant, pour optimiser les

outils d’exploitation de ce fonds, des enquêtes s’imposaient quant à l’identification des

acteurs.

Un premier creuset de personnes potentiellement intéressées était formé par les industriels.

Ces derniers se divisaient en deux catégories : les entreprises contribuant au développement

et à la commercialisation du BMT à l’heure actuelle, et les personnes qui voudraient ce

renseigner sur un produit peu connu en vue d’en favoriser l’essor dans le futur.

D’autre part, les salariés de FCBA avaient beaucoup travaillé sur cette technologie au

tournant du XXIème siècle. Patrice Chanrion avait succédé à Michel Vernois en tant

qu’interlocuteur privilégié sur cette thématique. Un groupe de travail « bois chauffé » avait

été créé en 2000, regroupant des personnes issues de différents services du centre afin

d’adopter un point de vue transversal sur le développement de l’innovation. FCBA était

présenté comme un expert sur le sujet, ayant organisé plusieurs journées d’information.

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61

Le BMT intéressait donc un large public qui pouvait représenter des cibles potentielles pour

la création d’un fonds documentaire. Il était donc nécessaire de comprendre les attentes de

ces acteurs.

7.3.2 Quelles attentes pour les industriels ? On a vu que les industriels étaient intéressés par le BMT à deux points de vue : soit pour

connaître cette nouvelle technologie, soit pour surveiller le marché. Deux types de besoins

pouvaient se dégager.

La première catégorie de personnes intéressées était la plus facile à définir. Ne connaissant

rien moi-même à ce procédé au début de ma mission, je pouvais facilement m’identifier à

elles. Je pouvais comprendre qu’elles avaient besoin d’informations généralistes, présentant

simplement le produit.

La nature des informations nécessaires pour les autres entreprises était plus difficile à

déterminer. Aussi la stratégie la plus efficace était de les interroger directement sur leurs

besoins. Le salon Eurobois a été l’occasion de rencontrer les industriels. Le guide d’entretien

(voir en annexe 1 ce guide) élaboré pour cadrer ces entrevues tournait autour de trois

axes : les informations qu’il leur semblait important de rassembler, ce qu’ils attendaient de

FCBA sur la thématique et ce qu’ils prévoyaient comme avenir pour le BMT. Il en est ressorti

(voir en annexe 2 le compte-rendu) que les industriels espéraient voir FCBA devenir moteur

du développement de la technologie et souhaitaient surtout voir rassembler une information

technique ainsi qu’une veille sur le marché et la concurrence.

Une fois les attentes des industriels identifiées, il me fallait appréhender les besoins

d’information au sein de FCBA.

7.3.3 Quelles attentes pour les salariés de FCBA-CTBA ? Les salariés étaient les premiers concernés par la création d’un fonds documentaire sur le

BMT. En tant que centre technique, FCBA a pour mission d’aider les industriels à se

développer. Il leur est donc vital de surveiller le marché français et étranger, et de

rassembler tout type d’information susceptible d’intéresser leurs clients. Ces derniers

attendent un appui technique du centre et les salariés doivent répondre efficacement à ces

demandes.

Pour connaître les personnes ayant besoin d’information sur le bois modifié, une première

méthode a été d’exploiter les documents issus du passé sur la thématique. Ceux-ci nous

faisaient part de la composition de l’ancien groupe « bois chauffé ». Il a ensuite suffi de

repérer les salariés toujours présents dans l’entreprise. A ce groupe, nous avons ajouté les

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62

salariés qui travaillaient alors au Bureau de Normalisation du Bois et de l’Ameublement

(BNBA) à la création d’une norme européenne expérimentale sur le BMT. A toutes ces

personnes, des questionnaires (voir en annexe 3 le questionnaire envoyé aux salariés) ont

été envoyés afin de déterminer leurs besoins.

Dans les questionnaires, des questions fermées permettaient de connaître quelles avaient

été les implications des salariés sur le BMT dans le passé, quels documents et informations

étaient déjà en leur possession et à quels documents et informations ils voulaient accéder

facilement grâce au fonds documentaire. Une quatrième partie les interrogeait sur

l’exploitation future du fonds sur le BMT. Les questionnaires retournés ont ensuite été

dépouillés (voir en annexe 4 cette analyse) : des ajustements ont été faits quant à la

création du fonds documentaire et de ses outils d’exploitation.

Ces questionnaires ont été complétés par deux entretiens pour bien comprendre la

circulation de l’information à FCBA (voir en annexe 5 le schéma qui en est résulté) et plus

particulièrement pour connaître les habitudes en matière de classement de l’information sur

le BMT.

7.4 Des documents porteurs d’information Le bois modifié thermiquement n’était pas une thématique nouvelle à FCBA : un groupe de

travail s’y était intéressé et avait produit des documents à cette occasion. Ceux-ci

constituaient la base du fonds documentaire à créer. Encore fallait-il comprendre de quoi ils

étaient composés.

7.4.1 Les documents, lien entre les salariés passés, présents et futurs

Comme on l’a vu, les documents sont les supports par lesquels les connaissances transitent

d’un salarié à un autre. Ces documents sont des traces laissées dans le passé, des sources

exploitables au présent et des mémoires pour le futur.

FCBA s’était intéressé au bois modifié thermiquement dès les années 1990-1991, comme en

témoignaient les comptes-rendus de réunions datés de cette époque. L’activité du centre

s’était intensifiée au début en 1998, quand ce procédé a commencé à intéresser réellement

les industriels. En 1999, le groupe « bois chauffé » était créé et un ingénieur était

particulièrement chargé de répondre aux entreprises, Michel Vernois, alors directeur

scientifique du CTBA. En 2000, deux personnes, Jérôme Schreiber et Patrice Chanrion, aidés

par Stéphanie Mathieu ont pour mission de rédiger un ouvrage sur le bois traité par haute

température. Celui-ci parut en 2002 en français et en anglais, et contribua à asseoir la

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notoriété de FCBA. Les documents de travail, preuves des échanges d’information entre tous

ces acteurs, sont donc nombreux.

Lors des départs de Jérôme Schreiber et Stéphanie Mathieu, les documents en leur

possession ont été soit archivés au pôle Bois Sciage Emballage où ils travaillaient, soit

transmis à Michel Vernois et Patrice Chanrion. En juin 2006, le départ à la retraite de Michel

Vernois pose le problème de la gestion de l’extraordinaire masse de connaissances

contenues dans ses documents personnels. Patrice Chanrion décide alors d’appuyer la

création d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement afin d’exploiter tous les

documents présents ici et là à FCBA. Les documents issus du passé devaient être classés et

enrichis de nouveaux documents pour actualiser les connaissances des ingénieurs. Enfin, la

démission de Patrice Chanrion, effective en octobre 2007, a pour conséquence que tous les

documents du fonds documentaire devront être exploitables intrinsèquement : aucun témoin

direct des actions de FCBA sur le BMT ne sera plus interrogeable en cas de besoin.

Les documents expriment une grande continuité des acteurs : recueil de connaissances, ils

sont aussi témoins du passé, outils du présent et préparation de l’avenir.

7.4.2 Un fonds hétéroclite Le bois modifié thermiquement constituait donc une grande problématique pour FCBA. Les

documents du passé étaient des indicateurs de la mémoire du centre. Afin de les rendre

exploitables directement, il fallait les catégoriser : chaque document de travail a été créé par

un acteur en vue d’un usage précis. Ce contexte de production est important pour déchiffrer

l’information qu’il contient.

Les documents de FCBA étaient de natures très diversifiées. L’information technique

prévalait, mais cela n’empêchait pas l’existence d’une information généraliste. Certains

documents étaient confidentiels tandis que d’autres étaient accessibles à tous. Le fonds

comprenait :

- des courriers papier

- des courriers électroniques

- des informations sur les différents produits en bois modifié thermiquement de la

part des entreprises

- des informations sur les procédés éditées par des organismes de recherche comme

le CIRAD

- des extraits des sites Web des entreprises

- Des comptes-rendus de visites

- Des comptes-rendus de réunions

- Des articles scientifiques parus dans des revues spécialisées

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- Des articles parus dans des périodiques nationaux ou régionaux

- Des documents décrivant la stratégie de FCBA

- Un ouvrage

- Des documents de travail sur les processus de normalisation et de certification

- Des devis

- Des études de faisabilité

- Des supports PowerPoint en vue de journées d’information

- Des rapports annuels des entreprises

- Des cartes de visite

- Des rapports de veille stratégique

- Des échantillons

- …

Les documents étaient de nature, de format et de contenu très différents et ils devaient

cohabiter dans le fonds documentaire. Se posait dès lors la question de leur traitement et de

l’accession à l’information qu’ils contenaient.

7.4.3 Comment traiter des documents de travail ? Tous ces documents sont des preuves de l’action de l’entreprise dans ce domaine et des

efforts des salariés pour récolter, traiter et diffuser l’information. Toute activité économique

est productrice de documents. Souvent, la production, le traitement et la diffusion des

documents sont encadrés et réglementés au sein même de l’entreprise par des procédures

qualité.

Dans le cas du bois modifié thermiquement, aucun cadre n’avait été fixé : par exemple, la

mise en forme des documents variait constamment ; beaucoup n’étaient pas datés ou

n’avaient pas d’auteur déterminé. Seuls quelques documents contenaient des métadonnées

exploitables : il s’agissait par exemple, des devis ou bien des documents concernant la

normalisation.

La question qui se posait était de rendre toutes les informations contenues dans les

documents exploitables par les salariés. Il fallait rendre compte à la fois des aspects

informatifs et économiques d’un document. Prenons l’exemple d’une publicité : la plupart

d’entre elles expliquaient le procédé de fabrication du BMT (aspects informatifs : information

du client sur une innovation), puis décrivaient les essences utilisées et les qualités de

chacune d’entre elles pour tel ou tel usage (aspects économiques : proposition d’un bien à

vendre). D’autre part, les salariés de FCBA avaient aussi besoin d’une information

synthétique sur les producteurs et vendeurs du produit, cette question leur étant souvent

posée par des industriels du bois.

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Le traitement des documents de travail n’est donc pas semblable à celui des ouvrages :

proposer une vue d’ensemble n’est pas suffisant puisque les salariés ont besoin de précision.

Le gestionnaire doit non seulement gérer les documents, mais aussi et surtout l’information

qu’ils contiennent. Le fonds qu’il crée ne peut pas n’être q’un stock de documents, il doit

être géré en tant que fonds informationnel.

Le bois modifié thermiquement est donc une technologie innovante qui intéresse les

industriels du bois. FCBA avait beaucoup travaillé à son développement au tournant du

XXIème siècle, produisant un certain nombre de documents informatifs. Une baisse de

l’activité de l’entreprise sur le sujet depuis 2004 a créé un vide informationnel, entraînant un

certain retard du centre vis-à-vis de ses concurrents : à l’avant-garde des essais et des

études avec la production d’un ouvrage en 2002, FCBA n’était pas invité à communiquer à la

Troisième Conférence Européenne sur le Bois Modifié en octobre 2007.

Pourtant, la présence de nombreux documents stockés, mais peu exploités, pouvait être un

levier pour retrouver cette place de premier plan. Dès lors, plusieurs questions se posaient

sur les modalités de cette nouvelle exploitation : pour qui et pour quoi faire ? Répondre à

ces deux problématiques reposait sur la mise en place d’un système informationnel efficace,

base d’une nouvelle légitimité de FCBA sur le sujet.

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8 La gestion des documents sur le BMT et ses questions

Un fois ce contexte posé, il fallait mettre en place le système voulu : la création d’un fonds

documentaire semblait le mieux répondre à la situation du FCBA. En effet, elle permettait

aux salariés qui le voulaient d’avoir accès à une information fiable. Elle était aussi l’occasion

de réactualiser les connaissances sur le sujet et d’avoir un aperçu du développement du

marché pour ce produit, marché qui avait été perdu de vue depuis 2004.

La mise en place de ce fonds était un challenge : il fallait faciliter l’accès de tous à

l’information pour redonner de la légitimité à l’entreprise, et ceci dans le contexte particulier

de FCBA. La gestion concrète des documents a été l’objet d’interrogations : comment trier

efficacement l’information ? Quels étaient les meilleurs outils pour exploiter le fonds ?

Comment gérer l’accessibilité à ce fonds dans un centre où la majorité des salariés sont à

Paris, mais où tout le Pôle industrie bois construction, concerné par le BMT, est situé à

Bordeaux ?

8.1 Le tri de l’information et ses enjeux L’information sur le bois modifié thermiquement réunie dans ce fonds devait toucher deux

catégories de public : les industriels qui peuvent venir à la bibliothèque de FCBA ou bien

faire leurs demandes via les salariés du centre, et les salariés eux-mêmes pour leur travail

quotidien. Les documents ont donc été sélectionnés et intégrés au fonds documentaire. La

création même de ce fonds a été l’objet de plusieurs réflexions en amont pour correspondre

aux besoins de ces deux publics : quelle finalité pour le plan de classement ? Quel ordre des

documents ? Comment gérer la confidentialité de certains documents ?

8.1.1 Le plan de classement, outil de classement ou de recherche ?

Rassembler des documents sur une thématique peu avoir deux objectifs : archiver du

patrimoine, c’est-à-dire, un témoignage de l’activité et des connaissances de l’entreprise

pour le futur, ou bien créer une banque d’informations à exploiter au présent. A FCBA, la

création du fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement devait répondre à ces

deux problématiques : il était une preuve des actions du centre en vue de l’essor du procédé

et, au vu du départ des personnes en charge du sujet jusqu’alors, il devait donner aux

salariés restants un moyen d’exploiter les informations et les connaissances acquises dans le

passé. Cette dernière finalité était la plus importante en termes de gain pour l’entreprise : à

travers les réponses fiables et claires données par ses salariés, le centre pouvait montrer aux

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industriels qu’il s’était repositionné sur le sujet et qu’il était redevenu une véritable référence

en la matière.

Dès lors, le plan de classement, qui indique l’ordre dans lequel les documents sont stockés

dans le fonds, reposait plus sur une logique de recherche : les documents étaient rangés

thématiquement. Ce type de classement permet à un utilisateur du fonds de pouvoir avoir

accès rapidement à tous les documents concernant un même thème. Au niveau de FCBA, le

classement (voir en annexe 6 le plan de classement établi) faisait ressortir les contacts du

centre avec les entreprises. Les thèmes choisis faisaient aussi le point sur la production

scientifique sur le sujet et les aspects juridiques. L’ordre correspondait ainsi aux activités du

FCBA et aux attentes de ses salariés.

Cependant, le côté patrimonial de ce fonds ne devait pas être oublié : il était important pour

FCBA de ne pas oublier les actions mises en place et les informations récoltées. Mieux

connaître son passé permettait à FCBA de mieux préparer l’avenir en renouant des contacts

perdus de vue. Le plan de classement proposait donc à l’intérieur des rubriques une entrée

par année de publication des documents. De ce fait, il était facile d’accéder à un panorama

des actions du centre vis-à-vis de tel ou tel centre ou de telle ou telle entreprise. Au niveau

de la recherche, ce choix permettait de voir les évolutions technologiques en comparant les

études publiées par les chercheurs.

Le plan de classement établi pour le fonds documentaire sur le BMT devait donc

essentiellement être un outil de recherche. Cependant, il répondait aussi à des objectifs

patrimoniaux afin de pouvoir constituer une mémoire de l’entreprise. A ce titre, la création

d’un fonds documentaire se trouvait à mi-chemin entre une politique d’archivage et une

stratégie documentaire de valorisation des archives de FCBA.

8.1.2 Quel ordre des thèmes pour le plan de classement ? Un plan de classement obéit à deux finalités : il est construit pour faciliter la recherche d’un

document précis, mais il est aussi une vitrine des activités de l’entreprise. Par conséquent, si

le choix des rubriques est très important, l’ordre dans lequel ces thèmes apparaissent n’est

pas anodin.

Au vu de la mission statutaire de FCBA d’aider les industriels du secteur du bois à

développer leurs activités, il était logique que la place des entreprises dans le plan de

classement soit privilégiée. Cependant, suite à un entretien avec un utilisateur potentiel du

fonds, nous avons convenu de faire précéder cette partie à vocation très économique, de

documents informatifs qui présentaient ce qu’était le BMT et décrivaient les différents

procédés. Ainsi, les thèmes du plan de classement se succédaient selon une logique de

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progression. Ce plan finissait en isolant des éléments de la stratégie de FCBA, documents

pour la plupart confidentiels.

L’ordre des rubriques du plan de classement a donc été mis en place pour que le fonds

ressemble à une exposition sur le BMT. Commençant par introduire son utilisateur dans les

mystères de la technologie, il faisait ensuite un panorama du marché mondial du produit

avant de se plonger dans une information plus complexe, les résultats de la recherche et les

aspects juridiques de la technologie. Enfin, le fonds indiquait la part prise par FCBA dans le

développement du bois modifié thermiquement.

L’ordre des rubriques doit donc répondre aux attentes de ses utilisateurs et refléter l’histoire

de l’institution qui a pris la décision de le créer : le fonds est un outil de travail en même

temps q’une vitrine pour FCBA.

8.1.3 Comment gérer la confidentialité des documents internes ?

Il est évident que le fonds de documents possédés par FCBA sur le bois modifié

thermiquement contient un certain nombre de documents confidentiels : les devis, les

accords secrets de collaboration, les documents stratégiques… en font partie. Ces

documents nécessitent un traitement particulier avant d’être intégrés au fonds

documentaire. En effet, ils doivent être accessibles aux salariés de l’entreprise, mais ne

peuvent être consultés par les particuliers ou les industriels.

Nous avons choisi de mettre en place une stratégie particulière pour ces documents qui

intervenait à deux niveaux : au niveau du fonds documentaire et au niveau de la base de

données.

Au niveau du fonds documentaire, il a été établi que sa consultation n’était pas libre pour les

particuliers et les industriels. Ils devaient donc faire une demande à un salarié de FCBA qui

rechercherait le document voulu. Cette solution évitait le confinement d’une partie des

documents dans un endroit fermé à clé. Quant aux salariés, ils peuvent accéder librement à

l’ensemble des documents : ils devront simplement éviter de diffuser à l’extérieur les

documents marqués comme confidentiels. Le fonds est ainsi beaucoup plus accessible pour

tout le monde : aussi bien les salariés que les personnes extérieures.

Au niveau de la base de données, deux niveaux de confidentialité ont été établis : un niveau

permettant à tous les utilisateurs d’avoir accès aux fiches descriptives et un autre niveau

réservant cette action aux salariés de FCBA. Pour éviter toute tentation, les documents

confidentiels ne sont donc pas visibles par le grand public.

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A partir du moment où le fonds documentaire était accessible aussi bien aux salariés qu’aux

personnes extérieures à l’entreprise, la gestion des documents confidentiels devait être

réfléchie. La solution retenue semble la mieux adaptée à la situation, permettant un accès

contrôlé, mais non restreint à l’information.

8.2 L’exploitation du fonds : conjuguer une nouvelle base et un logiciel déjà connu

La création d’un fonds documentaire est un premier pas vers la valorisation de l’information.

Le plan de classement est un premier outil nécessaire à l’exploitation de ce fonds. Une base

de données informatisée peut donner un accès plus fin à l’information dans l’entreprise : elle

permet de retrouver des documents par des multiples entrées.

FCBA possédait déjà plusieurs bases de données dont la plus importante contenait les fiches

descriptives des documents de la bibliothèque. Sur le BMT, nous avons fait le choix de créer

une nouvelle base dans le logiciel Cindoc, auquel les salariés étaient habitués.

8.2.1 La spécificité des documents, le pourquoi d’une nouvelle base

Le logiciel Cindoc est un gestionnaire de bases de données documentaires. Il est conçu pour

créer des bases et propose des utilitaires pour les gérer : liste de mots-clés, index,

thésaurus, gestion des accès…

FCBA utilise déjà le logiciel Cindoc pour ses bases de données documentaires : une base est

réservée aux documents de la bibliothèque et est accessible aux visiteurs ainsi qu’aux

salariés. Elle est la plus importante. D’autres bases ont été créées sur des thèmes

spécifiques. Au sujet du bois modifié thermiquement, nous avons choisi de construire une

nouvelle base appelée BMT, au lieu de décrire les documents de FCBA dans la base

générale. Cette décision s’appuyait sur deux constats : tout d’abord, les deux fonds n’étaient

pas localisés au même endroit. La bibliothèque est accessible à tous, tandis que le fonds

documentaire sur le BMT est avant tout destinée aux salariés et plus spécifiquement la

personne référente à FCBA sur le sujet. D’autre part, les documents des deux bases sont de

natures vraiment différentes : la bibliothèque rassemble surtout des ouvrages, des

brochures et des périodiques spécialisés tandis que le fonds sur le BMT regroupe

essentiellement des documents de travail des collaborateurs.

On a vu qu’une base de données a pour avantage de permettre un accès plus ou moins

précis au document en fonction de son indexation. Le gestionnaire peut choisir d’analyser un

document dans son ensemble ou bien préférer décortiquer son contenu. De fait, l’accès à

l’information ne se fera pas au même niveau. Dans le cas présent, la base de données

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générale décrit essentiellement des documents dans leur généralité. Cette indexation suffit

dans la mesure où de nombreux ouvrages transitent par le centre et que les documents ont,

pour la plupart, une grande unité de contenu. A l’opposé, dans le fonds documentaire sur le

BMT, les documents sont pour la plupart des extraits : les salariés n’ont pas gardé les

documents dans leur ensemble, mais en ont extrait les passages qui les intéressaient. Ainsi,

le fonds ne contient aucun périodique, mais seulement un ensemble d’articles.

La forte disparité des documents et la spécificité du sujet ont fortement appuyé à la décision

de créer une nouvelle base de données pour exploiter l’information sur le BMT.

8.2.2 La gestion des habitudes des salariés Cependant, il ne fallait pas, par cette même décision, déstabiliser les salariés. En effet, si

une nouvelle base est entièrement créée ex-nihilo quand un fonds documentaire est

constitué, l’accumulation de bases de données ne pourra que décourager les salariés de

rechercher l’information dont ils ont besoin.

La constitution de la base BMT a donc tenu compte des habitudes des salariés. Si son

contenu exigeait la création d’une base distincte, nous avons majoritairement repris les

champs de la base générale, conservant aussi leurs libellés. Ainsi, la structure des deux

bases était similaire. Ce choix avait aussi pour but de faciliter dans le futur, une éventuelle

intégration de la base BMT dans la base générale. D’autre part, la nouvelle base a utilisé le

même thésaurus, ainsi que ses listes annexes (géographie et nom des essences). Ceci devait

faciliter l’apprentissage par les salariés de la recherche dans la nouvelle base.

La gestion des habitudes est une constante dans la mise en place de projets. Cette

contrainte permet de limiter les résistances à l’utilisation d’un nouvel outil. A FCBA, il

s’agissait de faire correspondre le besoin et l’utilisation d’une nouvelle base avec les

habitudes déjà anciennes des salariés.

8.3 L’accessibilité du fonds Grâce à sa similitude avec la base générale, la base BMT n’était pas entièrement nouvelle

pour les salariés. Cependant, de nombreux aménagements étaient encore possibles pour

améliorer l’accès de tous au fonds documentaire. Il fallait notamment gérer l’éloignement

des salariés de Bordeaux et faciliter la recherche dans la base sur l’Intranet.

8.3.1 La gestion de l’éloignement par rapport au fonds La principale difficulté en matière d’accès au fonds réside dans le fait que FCBA est divisé en

huit sites : la direction générale et les pôles Première Transformation Approvisionnement

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(PTA) et Ameublement à Paris, le pôle Industrie Bois Construction à Bordeaux et plusieurs

stations régionales. Pourtant, le bois modifié thermiquement est un sujet transversal qui

intéresse tous les salariés. Il est donc nécessaire de gérer l’éloignement des collaborateurs

d’un fonds documentaire situé à Paris. Pour cela, il fallait étudier les éléments communs

entre les salariés : un service documentation et un intranet.

Il est bien sûr envisageable que les salariés passent par la documentaliste pour avoir accès à

l’information sur le BMT. Cependant, cette procédure serait coûteuse en temps. Elle ne

répondrait pas non plus à la demande des salariés interrogés : de nos jours, les

collaborateurs gèrent de plus en plus directement l’information dont ils ont besoin. Ajouter

un obstacle sur la route de l’information, c’est éloigner un peu plus l’accès à l’information :

les salariés n’utilisent plus le fonds pour répondre aux demandes extérieures et le centre

perd de sa crédibilité.

La deuxième solution était donc d’utiliser l’intranet accessible sur les deux sites par

l’ensemble des salariés. Sur cet intranet, il existait déjà un accès à la base générale et à

quelques autres bases spécifiques. Il suffisait donc d’ajouter la base BMT sur l’interface de

recherche. D’autre part, nous avons cherché à joindre, dans la base Cindoc, une version

électronique des documents du fonds quand celle-ci était disponible. Cette solution permet

donc aux salariés de Bordeaux de télécharger certains documents. L’accès à l’information est

ainsi plus direct et plus rapide.

La solution de la numérisation de l’ensemble des documents n’a pas été retenue en raison

de son coût en temps et en moyens financiers.

8.3.2 Prendre en compte les utilisateurs potentiels dans la construction de l’interface Web

La base de données BMT a été créée dans le but de faciliter l’accès au fonds documentaire.

Pour les salariés, chercher de l’information dans la base via l’intranet devait être simple à

exécuter.

Or, le logiciel Cindoc est un logiciel de base de données documentaire : il est spécialement

conçu pour un public spécialisé de documentaliste. Il est très peu intuitif pour des individus

lambda. Lors de mes deux entretiens avec des salariés de FCBA, je m’étais aperçue (et

l’information a été vérifiée auprès d’autres salariés) que les bases étaient très peu utilisées

sur l’intranet : peu de gens savaient les trouver et personne n’était capable de faire une

recherche complète. Ils regrettaient la grande complexité d’une telle opération : hormis le

fait qu’ils devaient choisir entre un grand nombre de critères d’accès, la sélection d’un terme

différait selon qu’il appartenait à une liste simple, une liste hiérarchique, un index ou bien un

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thésaurus. D’autre part, l’affichage du nombre de réponses n’était pas clair. Il fallait tenir

compte de ces reproches afin de ne pas répéter les mêmes erreurs. Je devais aussi gérer le

fait que les visites des salariés à une base de données étaient très peu régulières et très

espacées, avec à chaque fois, un réapprentissage des méthodes de recherche.

Le principal obstacle à cette résolution résidait dans le logiciel Cindoc lui-même. En effet, ce

dernier offre peu de possibilités de mise en forme pour aider son utilisateur. Le créateur de

l’interface peut simplement rajouter du texte au dessus de chaque critère de recherche. La

création de la base a donc demandé de jouer sur cette possibilité : il fallait pour chaque

critère proposer des conseils courts et précis. En effet, peu de gens sont à l’aise avec la

lecture sur écran informatique et les textes trop longs sont souvent évités. D’autre part,

cette interface très guidée a été complétée par un mode d’emploi simple et assez imagé qui

a été remis à l’ensemble des utilisateurs potentiels de la base (voir en annexe 7 ce guide).

L’accessibilité à un fonds documentaire n’est pas seulement une question de localisation, elle

a aussi des répercussions dans la construction de la base de données qui en est le premier

outil d’exploitation : si la base n’est pas accueillante et accessible, l’information n’est pas

recherchée et l’entreprise perd en compétitivité.

La gestion pratique des documents récoltés sur le bois modifié thermiquement a été

l’occasion pour les documentalistes de se poser des questions importantes sur les modalités

d’accès à ce nouveau fonds. La création d’un plan de classement a été le premier pas d’une

stratégie dont le but était de faciliter l’exploitation du fonds. Elle a été suivie de la

constitution d’une base de données qui permettait un accès plus précis et rapide à

l’information. Enfin, le contexte de travail des salariés de FCBA a contribué à une réflexion

sur la nécessité d’utiliser efficacement l’intranet pour favoriser l’accès à la base.

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73

9 Le fonds documentaire : un commencement ou une fin ?

Une fois le fonds documentaire construit et accessible grâce à des outils adaptés, l’entreprise

doit décider de la suite à donner à l’opération. Il est sûr que la mise en place de ce fonds a

été une véritable valorisation de l’information contenue à FCBA. Elle a aussi permis un état

des lieux du développement de la technologie en France et en Europe. Grâce à cette

information plus précise et réactualisée, le centre peut valoriser ses connaissances. Plusieurs

stratégies sont possibles et l’entreprise doit s’interroger sur la finalité profonde du fonds

documentaire ainsi que sur son utilisation future par les salariés.

9.1 La finalité du fonds documentaire La création d’un fonds documentaire sur un sujet est la preuve de l’intérêt porté par

l’entreprise au travail de ses salariés. Elle fait partie d’une stratégie globale et peut servir

pour élaborer un état de l’art sur le développement économique du thème choisi ou bien

simplement constituer un fonds à valeur patrimoniale, témoin des activités de l’entreprise.

Quel but avait la création du fonds documentaire sur le BMT ?

9.1.1 Peut-on parler d’exhaustivité pour l’information réunie ? La constitution d’un fonds documentaire consiste non seulement à localiser un ensemble de

documents dans un même lieu, mais aussi à les ranger selon un ordre logique afin que

l’information qu’ils contiennent puisse être réutilisée. On a vu que cette opération se faisait

en fonction d’un public déterminé et dans le cadre d’une stratégie globale décidée par

l’entreprise. Le fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement relevait d’une

stratégie de mise en valeur des documents possédés par FCBA. Une fois le fonds constitué, il

devait être complété avec des documents plus actuels.

Le fonds documentaire sur le BMT n’est donc pas simplement composé des documents de

travail des salariés de FCBA ; il a été enrichi avec des documents de natures différentes,

notamment des travaux de recherches et des communications de congrès. Cette stratégie

devait permettre à FCBA d’actualiser ses connaissances et de reprendre l’avantage sur un

thème qui n’était plus suivi de près depuis fin 2004. Les recherches effectuées et les

contacts pris auprès des industriels ont permis d’avoir un aperçu du marché actuel.

Le fonds documentaire était donc un puits d’information, mais aussi une base pour que

FCBA puisse repositionner son offre de conseil aux industriels. En fait de répondre aux

attentes d’un public en interne, le fonds avait une ambition plus large, celle d’identifier un

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public potentiellement intéressé par le bois modifié thermiquement, un public cible pour

FCBA.

Cependant, le fonds documentaire n’est pas exhaustif : les recherches faites via le Web et

dans les périodiques spécialisés ont permis de repérer des industriels, mais aucune

recherche systématique n’a été lancée. Le fonds documentaire est donc une base pour faire

des constats simples sur le fort potentiel de développement de la technologie, il n’est

pourtant pas suffisante pour faire une étude économique du marché.

L’hypothèse d’exhaustivité des informations contenues dans le fonds n’est pas réaliste. La

constitution de ce fonds a été l’occasion de réunir des renseignements sur la technologie et

son essor économique, mais n’est pas suffisant pour rédiger une synthèse sur le sujet.

9.1.2 Un fonds patrimonial, mémoire de l’entreprise ? La constitution du fonds documentaire avait aussi une deuxième finalité : rendre exploitable

la mémoire de l’entreprise, conservée dans des documents simplement stockés dans

différents lieux. Une fois ordonnés selon un plan de classement et leur contenu décrit dans

une base de données, les documents sont beaucoup plus accessibles. L’idée du fonds

comme vitrine est assez parlante : les documents reflètent les actions entreprises par FCBA

pour promouvoir la technologie auprès des industriels et participer à son essor économique.

Le fonds documentaire constitue une preuve que le centre a bien rempli sa mission de

soutien au secteur du bois.

D’autre part, nous avons vu que le bois modifié thermiquement est une technologie

innovante qui s’est développée au milieu des années 1990. Le fonds documentaire a donc

été créé une quinzaine d’années plus tard. Les documents rassemblés sont datés de 1978 à

2007. Si les documents récents sont les plus nombreux la présence de documents plus

anciens permet de retracer l’histoire du bois modifié thermiquement : les évolutions de la

technologie, les différents essais des industriels et des centres de recherche du bois.

Le fonds documentaire est donc à la fois une vitrine des actions de FCBA, mais aussi une

vitrine de l’histoire du bois modifié thermiquement. L’alimentation périodique du fonds ne

pourra que lui donner une plus grande valeur patrimoniale.

9.2 Quelle exploitation du fonds par FCBA ? Le fonds documentaire constitue une immense source de savoirs et de connaissances. Les

documents réunis font un état des lieux de la situation à un instant donné. Cependant, une

alimentation du fonds et de la base de données continue ne peut que faire grossir la valeur

de l’information réunie. A l’opposé, considérer la constitution du fonds documentaire comme

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un projet achevé ne pourra avoir comme conséquence pour l’entreprise que de reperdre la

crédibilité gagnée jusque-là. Deux niveaux sont impliqués dans la vie future du fonds :

l’entreprise elle-même et ses salariés.

9.2.1 Une piste de développement pour FCBA ? On a vu que le fonds documentaire permettait de mettre en avant les actions de FCBA pour

la promotion de cette technologie innovante qu’est le bois modifié thermiquement. Mais,

pour que ce fonds reste vivant et soit utilisé à la fois par les salariés et les industriels, il faut

qu’il soit englobé dans une stratégie globale : le BMT a un fort potentiel et la constitution

d’un fonds documentaire a ajouté de la valeur aux informations réunies par FCBA sur le

sujet. Si ce fonds est abandonné à son sort, il fera perdre à l’entreprise sa crédibilité vis-à-

vis des industriels qui attendent son engagement. Au niveau de l’entreprise, deux stratégies

ont été proposée : un scénario dans lequel l’investissement de FCBA est faible et un dans le

quel FCBA redevient un acteur international du BMT.

Stratégie 1 : - Peu de suivi ou de communication ; - Mise à jour du fonds et de la base grâce à une veille ; - Réponses au coup par coup aux industriels ; - Normalisation avec le BNBA.

FCBA et le BMT

Stratégie 2 : - Une étude de marché pour devenir LE connaisseur du marché ; - Actions de communication ; - Accompagnement et soutien des industriels ; - Normalisation avec le BNBA.

Figure 13 : Deux stratégies de valorisation du fonds documentaire

Avantages Inconvénients

Stratégie 1 - Un coût minimal : temps, moyens humains, allocations de ressources.

- Continuité avec la situation actuelle.

- FCBA est toujours capable de répondre grâce à la valorisation de son fonds documentaire.

- Un retard accentué par rapport aux autres centres techniques.

- Mécontentement des industriels. - D’autres institutions vont occuper

le terrain. - Perte de crédibilité et inadéquation

avec la stratégie du FCBA. Stratégie 2 - FCBA répond à ses missions et aux

demandes des industriels. - FCBA redevient incontournable au

niveau international et retrouve sa légitimité.

- FCBA investit à long terme et peut générer du chiffre d’affaires.

- Un coût élevé : temps, moyens humains, allocations de ressources.

- Organisation d’un groupe BMT et mise en place d’un partage de l’information.

- N’est-il pas trop tard?

75

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76

Le retour de FCBA sur la scène internationale du BMT ne peut se faire que dans le cadre de

l’élaboration d’un projet global. Le fonds documentaire est un début, mais l’engagement de

FCBA est un investissement à long terme qui aura des conséquences sur la crédibilité du

centre dans son secteur.

9.2.2 Comment impliquer les salariés ? Un deuxième axe de développement des activités de FCBA sur le BMT passe par ses salariés.

En effet, ce sont eux qui travaillent tous les jours sur le terrain, rencontrant les pouvoirs

publics, les organismes professionnels et les industriels. Ils sont aussi les médiateurs des

savoirs du centre. Sur le BMT, ce sont eux qui répondent aux demandes extérieures en

fonction de leurs connaissances. Ils sont aussi les acteurs de la diffusion de l’information au

sein de l’entreprise. Depuis la création du groupe « bois chauffé », ils échangent des

informations via les courriers électroniques de manière informelle. Aujourd’hui, le fonds

documentaire est une véritable opportunité de formaliser leurs échanges et de valoriser

l’information qu’ils détiennent.

Pour que les salariés veuillent s’impliquer dans la vie du fonds documentaire, il faut tout

d’abord qu’ils se sentent acteurs du projet. Ainsi, tout au long de ma mission, nous avons

communiqué sur cette mise en place, leur faisant parvenir le compte-rendu de la visite aux

industriels, leur demandant de préciser leurs attentes et leur faisant connaître les résultats

de l’enquête. Ils ont pu intervenir pour demander des précisions ou bien donner leur avis.

Cependant, le point de départ de la véritable implication des salariés a été la fin du projet :

une fois le fonds documentaire construit, actualisé et alimenté, nous avons organisé une

réunion de restitution. Cette présentation (voir la présentation PowerPoint en annexe 8) a

montré le travail effectué et a été l’occasion de mettre en avant les avantages que pouvait

apporter le fonds documentaire notamment en matière de gestion de l’information.

Parallèlement, des modes d’emploi pour la recherche sur la base de données BMT ont été

remis aux personnes intéressées afin de faciliter leur acclimatation à un nouvel outil.

De fait, les salariés concernés par le BMT à FCBA ont été impliqués à chaque phase du

projet. Cependant, leur implication sera à l’avenir d’autant plus importante que la direction

appuiera pour la continuation du projet : plus FCBA proposera un projet global d’action, plus

le besoin en information se fera sentir et plus le fonds documentaire sera vivant et exploité.

La création d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement était une nécessité

pour FCBA s’il voulait revenir sur le devant de la scène nationale et internationale. Ses

actions passées et notamment l’ouvrage publié en 2002 avaient fortement apporté de

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crédibilité au centre, ce qui avait permis à la France d’être très écoutée dans les débats des

commissions de normalisation de 2005 à 2007. Le départ de plusieurs salariés ayant

beaucoup travaillé sur la thématique avait laissé les documents de FCBA assez éparpillés et

peu exploitables.

Figure 14 : Ma mission sur le BMT à FCBA

Le projet de fonds documentaire a donc été une solution pour éviter la perte de savoirs dans

le centre. Il devrait permettre à FCBA de rester compétitif. Le fonds a aussi atteint ses

77

Etape 1 :

analyse de l’existant

Etape 2 : identification des acteurs

Etape 3 : enquête de

besoins Etape 4 :

un plan de classement

Etape 5 : base de

données BMT

Etape 6 : traitement des

documents

Etape 7 : adaptation

de l’interface

Etape 8 : communication

et mise en place d’aide

UN PROJET GLOBAL

Un fonds documentaire

Une base de données

UN RESULTAT

Mais

Des questions restent

Quelle stratégie globale de FCBA sur

le BMT ?

Qui prendra en charge le

BMT ?

Qui s’occupera de la base de données ? A Paris ? Sur les autres

sites ?

Un contexte favorable : Une demande claire: Des besoins identifiés: - Un sujet émergent - Etat des lieux des documents - Des départs passés et

futurs de salariés clés - Un processus de normalisation

- Enrichissement du fonds - Constitution d’une base de

données - Peu de documents réunis

depuis 2004 - Un organisme voulant s’engager - Mise en place d’une politique

de communication auprès des industriels

- De hautes espérances des industriels - Des salariés très intéressés

- De nombreux documents sur le sujet

Les salariés utiliseront-ils le fonds

et la base de données ?

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78

objectifs en répondant aux besoins d’un public plus large que l’entreprise. Il est à la fois un

outil de travail et une vitrine qui donne de la crédibilité. Sa vie dépendra de la stratégie

globale du centre qui choisira de donner ou non plus de valeur ajoutée à l’information réunie

grâce à une démarche claire et adaptée.

Page 79: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

79

Conclusion

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80

L’information est le maître mot de la réussite de l’entreprise : même si souvent, l’information

n’apparaît pas comme essentielle aux yeux des dirigeants, sa maîtrise apporte énormément

à l’entreprise dans son ensemble. Aujourd’hui, l’information est vitale et l’analyse de

l’information encore plus. Pour être concurrentielle, une entreprise doit surveiller sa

production, mais aussi ce qu’on dit de cette production. Celui qui contrôle l’information,

contrôle le marché. La maîtrise de l’information est aussi importante au sein de l’entreprise,

entre les salariés : ils doivent savoir où récolter de l’information, comment la traiter pour

qu’elle réponde à leurs besoins et à qui la diffuser efficacement. Le pouvoir donné par

l’information à l’entreprise est avant tout un pouvoir donné à ses salariés. Dans ce cadre, la

constitution d’un fonds documentaire est un moyen de maîtriser l’information et de créer des

richesses. Un fonds documentaire n’est pas seulement la réunion d’un certain nombre de

documents sur un même thème, c’est aussi le traitement de l’information contenue dans ces

documents. La création d’un fonds documentaire est une source de richesse à la fois pour

l’entreprise qui y gagne une légitimité, et pour ses salariés qui sont mieux à même de gérer

leurs connaissances. La maîtrise de l’information est source de pouvoir.

Cependant, si la création d’un fonds documentaire peut être une solution relativement

simple pour fluidifier la circulation de l’information dans l’entreprise, ce projet a un certain

nombre d’implications pour celui qui le réalise, le gestionnaire. En effet, les salariés sont

intéressés par des informations tandis que le fonds documentaire rassemble des documents.

Les premières sont contenues dans les seconds. C’est au gestionnaire de rendre ces

supports quasi invisibles pour que les salariés puissent avoir accès directement à l’objet qui

l’intéresse. Il lui est donc nécessaire de bien comprendre la nature des documents (chaque

type de document subit un traitement différent pour en extraire de l’information) et de ne

garder que ceux qui comportent des informations pertinentes. Juger si un document est

conforme à la finalité du fonds documentaire implique de connaître précisément les besoins

du public auquel il s’adresse. D’autre part, depuis la mise en place des technologies de

l’information et de la communication, le fonds documentaire est de plus en plus accessible à

tous : le gestionnaire n’a plus un rôle d’intermédiaire, mais est chargé de donner l’impulsion,

de travailler en back office. Aussi, préparer l’exploitation de ce fonds par un public consiste

surtout à adapter les outils d’exploitation aux salariés qui y auront accès. La base de

données accessible sur l’intranet doit donc être le résultat d’une réflexion sur les attentes et

les habitudes des salariés.

J’ai testé cette assertion selon laquelle un fonds documentaire donne du pouvoir à

l’entreprise, pendant mon stage au FCBA-CTBA. La création d’un fonds sur le bois modifié

thermiquement devait donner à l’entreprise des outils pour revenir sur le devant de la scène.

Ce projet a été conçu dans un contexte bien précis dans lequel le manque d’information

actualisée sur le sujet commençait à devenir un handicap. D’autre part, suite au départ de

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plusieurs salariés clés, le centre risquait de perdre l’accès à de nombreuses connaissances

techniques, ainsi que des contacts privilégiés avec des industriels et autres experts du BMT.

La démarche suivie a consisté à identifier le public cible de cette opération et à créer des

outils d’exploitation adaptés à ses besoins. Grâce à ce nouveau fonds, de l’information sur le

bois modifié thermiquement est plus facilement accessible : les salariés ont plus de facilité à

travailler et à répondre aux questions des industriels, tandis que l’entreprise est à même de

regagner de la crédibilité.

Cependant, pour reprendre le parallèle entre l’information dans l’entreprise et le sang dans

le corps humain, on pourrait voir la création de ce fonds documentaire comme un simple

cataplasme pour arrêter l’hémorragie. L’information, contenue dans des documents stockés

ici et là, a été fluidifiée. Le travail effectué a donné à l’entreprise les moyens de gagner en

efficacité et de retrouver des forces pour combattre des concurrents potentiels. Mais le

véritable moyen de guérir la maladie de la mauvaise gestion de l’information, est de suivre

un long traitement. L’entreprise doit promouvoir la circulation de l’information et la

transmission des connaissances auprès de ses salariés : de plus en plus, grâce aux

procédures qualité, les salariés prennent l’habitude d’ajouter des métadonnées sur les

documents qu’ils créent. C’est une manière de diffuser de l’information. L’implication de

l’entreprise toute entière a pour conséquence de changer les habitudes des salariés. Mettre

en place une politique globale de gestion de l’information pourrait être une solution en

termes de traitement médical. L’entreprise y gagnerait énormément de pouvoir

informationnel et économique.

Les relations entre l’information et l’entreprise sont donc extrêmement complexes. Si

l’entreprise a besoin de l’information pour se développer, mettre en place un véritable

système de gestion est un investissement lourd : c’est un projet coûteux en temps, moyens

humains et financiers. Dans une société libérale comme la nôtre, où faire le maximum de

profit en un minimum de temps est un leitmotiv, la mise en place d’un tel système ne va pas

de soi. Pourtant, deux arguments peuvent aller dans ce sens : tout d’abord, une entreprise

qui ne maîtrise pas un minimum son information prend beaucoup de risque notamment par

rapport à la concurrence. D’autre part, une telle stratégie peut produire un énorme retour

sur investissement : l’entreprise se crée une nouvelle image, gagne en crédibilité et trouve

ainsi de nouveaux débouchés.

La création du fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a constitué un premier

pas dans ce processus de prise de conscience, puisqu’il est aujourd’hui utilisé par certains

salariés. Cependant, seule une implication directe de la direction de FCBA pourrait donner

vie à ce système. Faire reconnaître, par tous les échelons de l’entreprise, l’importance de la

gestion de l’information reste un véritable challenge.

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Bibliographie

(arrêtée le 7 septembre 2007)

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83

Thèmes de la bibliographie

s1. Réflexions sur le document: ........................................................................... 83

2. Valeur de l'information: ................................................................................. 84

3. Sélection des documents: ................................................................................ 84

4. L'information dans l'entreprise:..................................................................... 85

5. La transmission des savoirs: ........................................................................... 86

6. Gestion d'un fonds documentaire: ................................................................. 87

7. Le secteur du bois: .......................................................................................... 88

1. Réflexions sur le document: BRIET Suzanne. Qu'est-ce que la documentation? Paris, EDIT, 1951. 46p.

Intérêt: C'est un livre assez ancien, mais très intéressant sur la place du documentaliste et

ses missions.

DU PLESSIS DE GRENEDAN Valentine. La place et la gestion des documents de travail.2000.

74p. Mémoire DESS, INTD, 2000.

Intérêt: Définit la notion de documents de travail et décrit la circulation du document dans

l'entreprise.

GUYOT Brigitte, PEYRELONG Marie-France. Le document dans une perspective

organisationnelle. Un objet comme un autre? Sciences de la société, 2006, n°68, p.45-59.

ISSN 1168-1446

Intérêt: Réflexion sur le document comme un objet à part entière, utilisé par les salariés.

JAHNICH Mathieu, DE CHEVEIGNE Suzanne. Production, circulation et échange de

documents: une observation pratique. Sciences de la société, 2006, n°68, p.133-149. ISSN

1168-1446

Intérêt: Très intéressant pour son côté pratique. Peu de réflexion théorique, mais narration

d'une étude de cas.

PEDAUQUE Roger T, Le document à la lumière du numérique. Caen, C&F Editions, 2006.

218p. ISBN 2-915825-04-1

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84

Intérêt: Ouvrage extrêmement intéressant pour sa réflexion philosophique, notamment dans

la première partie qui tente de donner une définition au document.

RABOUTET Catriona, CAHUZAC Hubert. Le document comme espace de connaissance(s).

Entre fonction sociale et fonction cognitive. Sciences de la société, 2006, n°68, p. 61-79

Intérêt: L'article étudie le document en tant qu'objet de communication entre les individus.

2. Valeur de l'information:

CONFLAND Daniel. La place de l'information dans l'économie – la question de la valeur au

centre des enjeux. Cahiers de la documentation, mars 2004, n°1, p. 5-7. ISSN 0007-9804

Intérêt: Analyse de l'information en tant que bien économique, objet d'échanges.

DION Marie-Pierre. Le patrimoine des bibliothèques et ses publics. In ODDOS Jean-Paul, dir.

Le Patrimoine: Histoire, pratiques et perspectives. Paris, Editions du Cercle de la Librairie,

1997. p.291-319

Intérêt: Article sur la notion de public dans les bibliothèques.

MICHEL Jean, SUTTER Eric. Valeur et compétitivité de l'information documentaire. L'analyse

de la valeur en documentation. 2ème édition. Paris, ADBS Editions, 1991. 136p. ISBN 2-

901046-38-X

Intérêt: ouvrage digne d'intérêt présentant l'analyse de la valeur et ses avantages en

documentation.

3. Sélection des documents: CARHOP. Archives et documentation. Guide à l'usage des associations et des particuliers.

Annette Hendrick, dir. Bruxelles, Editions Vie Ouvrière, 1993. 158 p. ISBN 2-87003-269-2

Intérêt: ouvrage vulgarisant et démythifiant les techniques de documentation et d'archivage

en entreprise.

CHABIN Marie-Anne. Le management de l'archive. Paris, Hermès Science Publications, 2000.

246p. ISBN 2-7462-0107-0

Intérêt: Chapitres à lire sur ce qu'est une archive, en quoi les utilisateurs d'un fonds sont à

prendre en compte et sur les stratégies d'archivage.

HOTTIN Christian. La collecte comme enquête. Pour une approche ethnologique de la

pratique archivistique. La gazette des archives, 2006, n°202, p. 69-92. ISSN 0016-5522

Page 85: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

85

Intérêt: Article donnant des pistes pour choisir des documents pertinents en analysant les

pratiques de gestion des archives privées.

ODDOS Jean-Paul. Patrimoine et politique de conservation. In ODDOS Jean-Paul, dir. Le

Patrimoine: Histoire, pratiques et perspectives. Paris, Editions du Cercle de la Librairie, 1997.

p.175-195.

Intérêt: Notion de politique de conservation et réflexion sur ce qu'il faut conserver et

pourquoi.

4. L'information dans l'entreprise: BOUAUD Jacques, SEROUSSI Brigitte et ANTOINE Eric-Charles. ONCODOC : une approche

documentaire de l'aide à la décision. In Dupoirier Gérard (dir.) et Ermine Jean-Louis (dir.).

Gestion des documents et gestion des connaissances. Paris, Hermès Science, 2000. p.61-80.

ISBN 2-7462-0094-5

Intérêt: Relate la mise en place d'un système de partage des connaissances en médecine,

avec les problèmes rencontrés et les solutions proposées.

CHOLLET Barthélémy. Qu'est-ce qu'un bon réseau personnel? Le cas de l'ingénieur R&D.

Revue française de gestion, avril 2006, Vol.32, n°163, p.107-125. ISSN 0338-4551

Intérêt: Article décrivant à quoi sert le réseau personnel d'un chercheur.

DUPOIRIER Gérard et ERMINE Jean-Louis. Editorial – De la gestion des documents à la

gestion des connaissances. In Dupoirier Gérard (dir.) et Ermine Jean-Louis (dir.). Gestion

des documents et gestion des connaissances. Paris, Hermès Science, 2000.

p.15-36. ISBN 2-7462-0094-5

Intérêt: Donne de bonnes pistes de réflexion sur la notion de gestion des documents et de

gestion des connaissances.

GUYOT Brigitte. L'entreprise et ses réseaux d'information. Communication aux journées

"l'entreprise au risque de l'information", Toulouse, mai 1996. <http://www.brigitte-

guyot.com/textes_Zip/LERASS94r%E9seaux%20d'info.pdf> [consulté le 21/06/07]

Intérêt: communication très appréciée sur les relations entre l'entreprise et l'information

LESCA Humbert et LESCA Elisabeth. Gestion de l’information. Qualité de l’information et

performances de l’entreprise. Paris, Editions Litec, 1995. 208p. ISBN 2-912647-06-1

Intérêt : relate des confrontations avec des salariés d’entreprise sur l’information.

Intéressante théorie sur les maladies de l’information.

Page 86: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

86

KOLMAYER Elisabeth et PEYRELONG Marie-France. Partage de connaissances ou partage de

documents?. In Dupoirier Gérard (dir.) et Ermine Jean-Louis (dir.). Gestion des documents

et gestion des connaissances. Paris, Hermès Science, 2000. p.283-300. ISBN 2-7462-0094-5

Intérêt: Article qui réfléchit sur les implications du partage des connaissances au niveau

théorie et en pratique dans l'entreprise.

PHILIPPART Gaël. Documentation et ressources d'information individuelles: quelles

possibilités de mise en commun: opportunités, enjeux, résistances, 1998. 63p. Mémoire

DESS, INTD, 1998.

Intérêt: Mémoire sur le partage de documents dans l'entreprise et ses enjeux.

5. La transmission des savoirs: ASSADI Houssem et GROS Cécile. Ingénierie des connaissances pour les systèmes de

consultation de documentation technique. In Dupoirier Gérard (dir.) et Ermine Jean-Louis

(dir.). Gestion des documents et gestion des connaissances. Paris, Hermès Science, 2000.

p.15-36. ISBN 2-7462-0094-5

Intérêt: Aborde la notion de documentation technique et explique la différence entre les

systèmes d'information métier et les systèmes de consultation de la documentation

technique.

CAUSSANEL Jean et CHOURAQUI Eugène. Informations et connaissances : quelles

implications pour les projets de capitalisation des connaissances. In Dupoirier Gérard (dir.)

et Ermine Jean-Louis (dir.). Gestion des documents et gestion des connaissances. Paris,

Hermès Science, 2000. p.101-120. ISBN 2-7462-0094-5

Intérêt: Article extrêmement utile sur les définitions d'informations et de connaissances,

ainsi que sur leurs interactions.

LEROY Pierre-E. Transmission des objets, transmission des savoirs. In ODDOS Jean-Paul, dir.

Le Patrimoine: Histoire, pratiques et perspectives. Paris, Editions du Cercle de la Librairie,

1997. p.259-289

Intérêt: Réflexion sur le livre en tant qu'objet.

VAN CRAYEST Jean-Marie, BÜHLMANN Elisabeth, FONTES André et PENEL Diane. Trente ans

d'expérience en soudage par faisceau d'électrons revisités. In Dupoirier Gérard (dir.) et

Ermine Jean-Louis (dir.). Gestion des documents et gestion des connaissances. Paris,

Hermès Science, 2000. p.37-60. ISBN 2-7462-0094-5

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87

Intérêt: Relate la mise en place d'une politique de gestion des connaissances au Centre de

l'Energie Atomique.

ZANETTI Jean-Pierre. Départs en retraite et stratégies de remplacement – Bibliothèques des

collectivités locales. Bulletin des bibliothèques de France, 2005, n°3, p.11-15. ISSN 0006-

2006

Intérêt: Les implications des départs en retraite dans les bibliothèques territoiriales en

termes de stratégies.

6. Gestion d'un fonds documentaire: CHAILLEY Sandrine. Restructuration de la gestion d'un fonds documentaire technique:

passage d'un mode individualiste à un mode centralisé: l'exemple d'une société de conseil.

2002. 82p. Mémoire DESS, INTD, 2002.

Intérêt: Etudie la notion de documentation technique.

LENART Michèle. Les logiciels documentaires. Descriptions de dix systèmes de gestion du

marché. Paris, ADBS Editions, 2001. 163p. ISBN 2-84365-056-9

Intérêt: Livre assez général sur les caractéristiques de certains logiciels documentaires.

LERESCHE Françoise. Normes et thésaurus, des outils pour un langage commun. In ODDOS

Jean-Paul, dir. Le Patrimoine: Histoire, pratiques et perspectives. Paris, Editions du Cercle de

la Librairie, 1997. p.221-241

Intérêt: Article sur les outils d'exploitation d'un fonds documentaire.

LORDONNOIS-LAMBERT Véronique. Enjeux et conséquences de la valorisation du fonds

documentaire d'un centre d'information et de ressources : le cas du centre d'information et

de ressources sur les drogues et les dépendances de Seine Saint Denis, CIRDD93. 2002.

Mémoire DESS, INTD. 2002

Intérêt: aborde les relations entre le documentaliste et les utilisateurs d'un fonds

documentaire.

ROUSSEY Catherine, CALABRETTO Sylvie et PINON Jean-Marie. Etat de l'art en indexation et

recherche d'information. In Dupoirier Gérard (dir.) et Ermine Jean-Louis (dir.). Gestion des

documents et gestion des connaissances. Paris, Hermès Science, 2000. p.121-150. ISBN 2-

7462-0094-5

Intérêt: Article extrêmement intéressant sur la notion d'indexation et ses conséquences sur

la structure d'une base de données.

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88

WOUAQUET Aude. Le logiciel libre est-il la solution pour informatiser un petit centre de

documentation? Enquête et cas du centre de documentation du CITEPA. 2006. 99p.

Mémoire Titre professionnel de niveau I, INTD, 2006.

Intérêt: Quelques informations sur le logiciel Cindoc, utilisé à FCBA.

7. Le secteur du bois: CHANRION Patrice et SCHREIBER Jérôme. Bois traité par haute température. Paris, CTBA,

2002. 115p. ISBN 2-85684-053-1

Intérêt: C’est un ouvrage qui m’a été très utile pour comprendre ce qu’était le bois modifié

thermiquement.

GUINARD Daniel et STRUM Jacques. L’institut technologique FCBA : un nouvel outil

technique au service de la filière forêt, bois, papier, ameublement. FCBA Info, Juin 2007.

Intérêt: Article décrivant la stratégie de fusion de CTBA et de l’AFOCEL.

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Glossaire

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Alimenter : Approvisionner une base de données ou un fonds documentaire avec de

nouvelles ressources.

Analyse de l'existant: Opération consistant à étudier une organisation, son mode de

fonctionnement, ainsi qu’à évaluer les ressources disponibles, avant la mise en œuvre

effective d’un projet.

Back office: Travail réalisé en arrière-plan, qui n'est pas visible pour les utilisateurs.

Base de données : Réunion d'une multitude de données, qui sont reliées entre elles. Elle

est utilisée pour gérer, consulter et accéder à un fonds documentaire existant.

Bien économique : Produit issu du travail humain, auquel la rareté confère une valeur

d'échange.

Bruit : Situation dans laquelle les résultats retournés par l’outil de recherche, sont trop

nombreux ou de faible qualité.

Capitalisation des connaissances : Politique visant à sauvegarder les connaissances

acquises et détenues par les salariés de l'entreprise.

Concurrence pure et parfaite: modèle de la théorie économique néoclassique décrivant

une structure de marché hypothétique dans laquelle aucun producteur ni consommateur ne

dispose d'un pouvoir discrétionnaire sur la fixation des prix ou sur les décisions des autres

acteurs, et où tous les acteurs ont accès à la même information.

Connaissance : Fait de connaître, d'avoir des compétences dans un domaine.

Cycle de vie : Etapes de la vie d'un document depuis sa création jusqu'à sa destruction.

Document : Pièce écrite donnant des renseignements divers ou servant de preuve.

Fiche : Fichier dans lequel est décrit un document dans une base de données.

Fonds documentaire : Ensemble de documents qu’un documentaliste a regroupé et traité

de façon à pouvoir répondre aux besoins d'information d'utilisateurs.

Index : Liste alphabétique de mots-clés, générée automatiquement dans la base de

données en listant l’ensemble des mots d’un champ.

Information : Donnée faisant l’objet d’une valorisation de la part d'un émetteur ou d'un

récepteur.

Langage naturel: Langue utilisée au quotidien par un individu, qui s’oppose au vocabulaire

contrôlé.

Page 91: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

91

Liste : Enumération de mots prédéfinis.

Mémoire d'entreprise : Ensemble des savoirs et savoir-faire, mobilisés par les employés

d'une entreprise pour lui permettre d'atteindre ses objectifs.

Métadonnée : Information servant à définir ou décrire une autre information quel que soit

son support.

Numérisation : Procédé technique consistant à convertir un document pour l’enregistrer

sur un support numérique.

Plan de classement : Système qui fixe l'organisation des documents d'un fonds,

permettant de les ranger, de les classer et de les retrouver.

Requête : Demande écrite ou orale. Dans une base de données, c'est la question qui est

posée au moteur de recherche.

Silence : Situation dans laquelle les résultats retournés par l’outil de recherche sont peu

nombreux ou nuls.

Sort final : Elimination ou archivage d'un document une fois que sa conservation n'est plus

jugée utile.

Stabilité dimensionnelle : Caractéristique du bois qui, suite à un traitement, ne varie plus

de taille ni en fonction de la température ni de l’humidité.

Thésaurus : Ensemble structuré de termes choisis pour leur capacité à faciliter la

description d'un domaine.

Transparence de l’information : Condition de la concurrence pure et parfaite dans la

théorie néolibérale : les économistes considèrent que dans l’idéal, toutes les entreprises ont

accès à la même information au même moment ; l’information est totalement transparente.

Unité documentaire : document ou ensemble de document servant de référence pour

construire une base de données.

Utilisateur potentiel : personne susceptible à terme d'utiliser un outil documentaire.

Valeur marchande : prix auquel un bien s'échange contre un autre bien.

Verser : Transférer un document vers un fonds documentaire.

Vocabulaire contrôlé : Liste de termes spécifiques choisis pour décrire un ensemble de

documents pour éviter la multiplication des synonymes lors de recherche dans une base de

données.

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92

Annexes Annexe 1 : Guide d'entretien avec les industriels du BMT..................................... 93

Annexe 2 : Compte-rendu de la rencontre avec les industriels ............................... 95

Annexe 3 : Questionnaire envoyés aux salariés de FCBA intéressés par le BMT101

Annexe 4 : Analyse des réponses au questionnaire sur le BMT ........................... 106

Annexe 5 : Schéma sur la circulation de l'information dans le pôle Ameublement

de FCBA .................................................................................................................. 115

Annexe 6 : Plan de classement sur le fonds documentaire sur le BMT ............... 116

Annexe 7 : Guide d’utilisation de la base BMT destiné aux salariés de FCBA... 121

Annexe 8 : Présentation aux salariés de FCBA du fonds documentaire créé sur le

BMT ......................................................................................................................... 138

Page 93: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

93

Annexe 1 : Guide d'entretien avec les industriels du BMT

NOM SECTEUR D'ACTIVITE.

CONTACT

Je suis chargée d’organiser le fonds documentaire que FCBA a rassemblé sur le bois modifié

thermiquement et de recenser les besoins des principaux acteurs sur ce sujet. FCBA a

fortement contribué au développement du BMT dans les années 1997-2003 et souhaite

repositionner ses actions futures.

1. Vos besoins

Qu’attendez-vous du CTBA en la matière ?

Consulting (études de marché, devis…)

Formation

Veille technologique

Veille stratégique

Normalisation

Dans le cadre de l‘exploitation du fonds, que préféreriez-vous ?

Rédaction d’un nouvel ouvrage sur le sujet

Organisation de journées d’information régionales ponctuelles

Organisation d’un colloque

Edition de fiches récapitulatives sur les producteurs, les revendeurs…

Autres

A qui demandez-vous des renseignements ?

Quelles informations demandez-vous au CTBA ?

Type : généraliste/savante

Thèmes :

2. Que pensez-vous du CTBA ?

Satisfait des actions du CTBA sur le BMT ?

Savez-vous qui s'occupe du BMT au CTBA ?

Page 94: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

94

3. Actions futures

Quelle collaboration ?

Partager des publications ?

Accepter des visites ?

Demandeur d’une veille sur le BMT ? Plutôt marché ou techniques ?

Quel avenir pour le BMT ?

Une technologie qui se développe ?

Comptez-vous vous agrandir autour de cette technologie ?

Page 95: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

Annexe 2 : Compte-rendu de la rencontre avec les industriels

Compte-rendu du Salon Eurobois

14 février 2007

La présence au salon Eurobois de diverses acteurs de la filière d’exploitation du bois modifié

thermiquement (BMT) a permis de faire un état des lieux en ce qui concerne les attentes vis-

à-vis du CTBA. Les prises de contact se sont faites à partir d’un questionnaire indicatif

appelant des informations sur les besoins des entreprises, leurs relations avec le CTBA et le

marché du BMT en général. Deux producteurs de BMT, un producteur de fours faisant du

BMT et trois distributeurs de BMT ont été approchés.

Secteur Entrepris

e

Adresse Site Web Contact Téléph

o-ne

Fax Mail

Retiwood 55 rue de l’Est,

92100 Boulogne

www.retiwo

od.com

Clément

Benhamo

u

01-55-

38-51-

80

01-55-

19-83-

29

Clement.be

nhamou@re

tiwood.com

Product

eur

Kit Forêt ZI,

69550 Cublize

Alain

Dulac

04-74-

89-56-

72

04-74-

89-56-

72

Fours Rey SA BP 285,

19 rue du

Vercors,

ZI La Chauve-

tière,

42014 St

www.rey-

fr.com

Jean-

Jacques

Rey

04-77-

81-45-

59

04-77-

81-45-

46

Jjrey@rey-

fr.com

95

Page 96: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

96

Etienne Cedex

Lalliard

Industries

25 place Saint

Maurice,

74800 St Pierre

en Faucigny

www.lalliar

d.fr

04-50-

03-28-

22

04-50-

03-87-

77

Henri

Timber

France

La Gare BP 11,

38840 St Hilaire

du rosier

www.henry

-timber.com

04-76-

64-50-

06

04-76-

64-30-

03

Distribu

teur

BCP

Global

Les Périades,

74230 Thônes

www.bcp-

global.com

04-50-

63-10-

84

04-50-

63-10-

91

1. Impressions générales

La première impression générale qui se dégage, est un manque d’informations globales sur

le sujet et, en particulier, sur les actions du CTBA. Tout d’abord, les acteurs ne sont que peu

au courant de la publication prochaine d’une norme européenne sur le BMT. D’autre part, ils

agissent totalement indépendamment du CTBA et considère, avec fatalisme, que le Centre

Technique, étant majoritairement financé par les industries chimiques du bois, s’intéresse

peu à eux.

D’autre part, il ressort de ces conversations que le BMT est un marché en pleine extension

de tout point de vue : dans un contexte où le thème du développement durable est roi, le

BMT fait figure de produit de pointe dans les constructions en bois. La demande est

extrêmement forte, au point que certaines entreprises ne peuvent pas suivre.

Enfin, l’un des besoins qui revient régulièrement dans les conversations, est la nécessité de

créer non seulement une norme, mais aussi une procédure de certification afin

d’homogénéiser la filière et de construire une identité propre au BMT, identité qui donnera

une image de qualité auprès du consommateur. La norme est considérée comme un premier

pas, mais il faudrait aussi une définition homogène des matériaux à utiliser et des conditions

de traitement thermique par essence. Ceci a pour but de préférer la clarté et la transparence

à l’opacité et la diversité des actions et des appellations actuelles.

Page 97: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

97

L’impression générale des acteurs sur le BMT est donc plutôt bonne, mais pour plus de

précisions, il est nécessaire d’analyser les réponses en fonction du type d’acteur interrogé.

2. En fonction du type d’acteur :

Du point de vue des producteurs :

Les deux producteurs visités (Kit Forêt et Retiwood) avaient des points de vue opposés à

tous égards.

Besoins et relations avec le CTBA

Retiwood s’est dit content de voir que le CTBA reprenait le thème du BMT. A l’heure actuelle,

en cas de demande d’information sur le sujet, il s’adresse aux CRITT et au CSTB, plus qu’au

CTBA. Il attend plus de normalisation, d’études techniques et de diffusion de l’information,

notamment technique. La reprise du sujet par M. Chanrion pourrait amener à la

réactualisation de l’ouvrage « bois traité par haute température » et à l’édition de fiches

récapitulatives, portant notamment sur les producteurs, les distributeurs ou encore les

produits réalisés en BMT. Un colloque pourrait être envisagé. Le CTBA interviendrait au

niveau technique et en tant que soutien (notamment financier) pour le développement du

BMT.

Pour Kit Forêt, depuis le lancement du BMT dans les années 1990, l’attitude du CTBA a été

très décevante, dénigrant les avancées techniques faites par l’entreprise et les emplois

possibles du BMT dans l’industrie du bois. Le centre technique est présenté comme ayant

détruit beaucoup d’opportunités et n’ayant pas joué son rôle de fédérateur. Aujourd’hui, tout

en étant assez sceptique sur les possibilités d’une action du CTBA dans le domaine, Kit Forêt

demande plus de soutien et surtout l’intervention du Centre comme fédérateur des acteurs

du secteur dans le cadre d’une homogénéisation. Il pourrait aussi intervenir pour effectuer

des tests. Pour l’instant, l’entreprise travaille énormément avec Forintek, équivalent canadien

du CTBA et considère que cet institut a beaucoup plus avancé sur le sujet ces trois dernières

années que le CTBA depuis 20ans.

Actualité du marché du BMT

Pour les deux entreprises, le BMT est vu comme ayant un fort potentiel de développement

pour l’avenir. Alors que Kit Forêt cherche à utiliser le BMT dans la fabrication de meubles et

s’étend (trois fours récemment installés au Canada), Retiwood mise sur les bardages et les

lames de terrasse, utilisant surtout du peuplier thermiquement modifié, mais aussi de

l’épicéa, du pin sylvestre, du pin maritime, du hêtre ou encore du frêne. Avant de se

développer, Retiwood attend d’avoir saturé son marché actuel.

Page 98: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

98

Dans le cadre de cette volonté de développement, ces deux entreprises apprécieraient une

veille du CTBA aussi bien économique (marché) que technique.

Du point de vue des fours :

Besoins et relations avec le CTBA

Pour l’entreprise Rey SA, fabricant des fours pour le BMT, l’action du CTBA doit être tournée

vers la promotion d’une plus grande visibilité du produit en général. La vente de fours

s’inscrit en effet dans un processus global de bonne santé et de construction d’un secteur

bien particulier. A cet égard, le BMT reste aujourd’hui considéré comme une technique

innovante et n’apparaît pas comme un secteur à part et bien organisé de l’industrie du bois.

D’autre part, afin d’optimiser l’utilisation des fours pour fabriquer du BMT, M.Rey estimerait

utile l’édification d’une procédure agréant les processus de fabrication, dans le même genre

que l’agrément CTB+ ; cela permettrait une homogénéisation de l’utilisation des fours et

garantirait une certaine qualité des produits finis. Dans ce cadre, le fonds documentaire

devrait servir surtout à la rédaction d’un cahier des charges que le secteur dans son

ensemble devrait respecter.

Actualité du marché du BMT

Là encore, le marché est décrit en pleine expansion. La demande connaît une forte hausse

ces dernières années. Cependant, la fabrication du BMT est surtout rentable dans le cadre

d’un processus global de fabrication : les entreprises de sous-traitance en la matière sont

obligées de composer selon les stocks de bois qu’elles reçoivent et cela minimise leurs

marges. Au contraire, les fours sont de plus en plus utilisés dans les menuiseries où

l’existence de stocks importants permet l’optimisation de l’utilisation du four. Du coup, les

marges sur le BMT sont importantes.

Dans le cadre du développement de ce produit, le fait d’agréer des sites de production du

BMT serait utile pour augmenter la traçabilité du bois et la visibilité de la production.

Du point de vue des distributeurs :

Peu en contact avec le CTBA, les distributeurs en attendent surtout une amélioration de la

clarté du secteur grâce à la mise en place de la normalisation sur le BMT. Ils pensent aussi

qu’une diffusion de l’information par le CTBA sur le BMT ne peut leur être que bénéfique.

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99

Cependant, les distributeurs sont très au courant du marché de la vente de BMT, pour

laquelle ils affirment que la demande explose littéralement. Ceci est notamment dû à

l’engouement des consommateurs pour le développement durable, mais aussi pour l’aspect

vieilli que donne le traitement thermique au bois. Au niveau du développement de leur

activité sur le secteur du BMT, chacun se positionne différemment : Alors que Lalliard

envisage d’augmenter ses capacités de ventes, pour Henri Timber France, ce marché ne

constitue pas la principale cible de vente. Enfin, BCP Global, au contraire, a décidé de lancer

un site de production de bois modifié thermiquement en Haute-Savoie, Sivalbp.

Le BMT a différentes utilisations, mais reste un produit qui se vend sur une échelle très

régionale (région sèche ou de montagne). Chez Lalliard, il est employé en intérieur,

notamment dans les cuisines, et dans les salles de bain. Henri Timber les utilise pour de la

menuiserie, du bardage et de la décoration. Au niveau des essences modifiées

thermiquement, Lalliard utilise largement le mélèze, le douglas et le sapin. Le pin peut lui

aussi occasionnellement être chauffé. Quant à Henri Timber, ces ventes se concentrent sur

l’épicéa. Les essences thermo-modifiées viennent essentiellement de l’étranger. Les pays les

plus sollicités étant la Finlande, où l’entreprise FinnForest est un gros producteur et

l’Allemagne. Par conséquent, les essences les plus thermotraités sont des espèces

nordiques. Henri Timber vend aussi des essences modifiées thermiquement en France par

des sous-traitants, notamment pour le bardage. Enfin, signalons que BCP-Global, qui vendait

essentiellement des essences nordiques en BMT, cherche à exploiter du bois de pays,

présent en Haute-Savoie, grâce à la construction du site Sivalbp.

3. Bilan

La visite du salon Eurobois a donc permis de dresser un état des lieux sur les besoins des

entreprises en ce qui concerne le BMT. De ces entretiens, il ressort que les entreprises

envisage le rôle du CTBA comme celui d’un organisme fédérateur, autour duquel la

profession pourrait se construire une identité distincte. Pour l’instant, le principal reproche

est le manque de clarté, qui pourrait être résolu par la rédaction de normes et de

procédures de certification. Ceci nuit à la reconnaissance de ce nouveau produit sur le

marché. A ce stade, il pourrait être intéressant pour le CTBA d’organiser une journée

d’information sur la norme européenne qui doit être publié avant juin 2007. Cette opération

permettrait non seulement d’informer sur un travail qui est largement demandé par les

entreprises, mais aussi de rassembler les principaux acteurs de la profession afin de discuter

des principaux enjeux du secteur.

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100

Au niveau de la création du fonds documentaire, les entreprises n’en seront

vraisemblablement pas les premiers utilisateurs. Elles attendent du CTBA un soutien

technique, plus que la réunion d’informations qu’elles ont déjà. Cependant, leurs besoins en

matière de tests, de soutien, de certification pourront servir à l’alimenter. D’autre part, il est

apparu clairement dans les conversations que le CTBA, à partir de ce fonds, pourrait avoir

une fonction de diffuseur d’informations : Dès lors, le fonds documentaire serait une base

intéressante pour la mise en place d’une certaine dynamique de communication sur le sujet,

campagne que la place du CTBA dans le monde du bois rendrait plus efficace qu’un projet

de communication envisagé au niveau de ces entreprises.

Enfin, les entretiens réalisés auprès des entreprises confirment l’idée que le fonds

documentaire du CTBA sur le BMT ne doit privilégier ni l’information grand public, ni

l’information technique, parce que ces deux types de documents ont des cibles différentes.

Page 101: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

Annexe 3 : Questionnaire envoyés aux salariés de FCBA intéressés par le BMT

Création d’un fonds documentaire BMT :

Recensement de vos documents et de vos besoins

Quelques minutes pour répondre, un gain de temps dans le futur

Nom:

Service :

Telephone :

1. Rassembler tous les documents dans un fonds commun

1.1 Avez-vous dans votre bureau des documents traitant du BMT ? OUI NON

Si non, allez directement à la question 2.

Si oui, comment définiriez-vous ces documents au niveau :

- Du type d’information :

Technique/spécialisée Grand public Autres.

Précisez :

- De la nature du document :

Articles (presse généraliste ou spécialisée)

Mails

Contacts avec les entreprises (demande de tests, devis, procédure de

certification…)

101

Page 102: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

102

Présentations générales (PowerPoint diffusés lors de journées

d’information, fiches établies sur un point précis…)

Plaquettes publicitaires

Informations scientifiques (études, thèses…)

Autres. Précisez :

- De la forme du document :

Papier Electronique

1.2 Si vous possédez des documents sur le BMT, pouvez-vous les transférer au CTBA Paris pour créer un fonds documentaire commun ?

OUI NON

Si non pourquoi ?:

Si cela est impossible, pourriez-vous lister les divers documents qui sont en

votre possession afin qu’ils soient référencés dans la base que nous voulons

créer ?

OUI NON

2 Rechercher de l’information dans le fonds

2.1 Etes-vous amené(e) à rechercher de l’information dans le cadre de votre activité ?

OUI NON

Si non, allez directement à la question 3.

2.2 Comment recherchez-vous de l’information sur le sujet ?

Parmi les documents en votre possession.

Sur Internet.

En vous adressant à la bibliothèque.

Sur Cindoc1.

En contactant des professionnels. Lesquels ?

En vous servant de votre réseau personnel de relations.

Page 103: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

103

Autres. Précisez :

2.3 Quelle(s) information(s) recherchez-vous généralement sur le BMT ?

Type d’information : Technique/spécialisée Grand public Autres.

Précisez :

Sous quelle forme ?

Papier Electronique

Sur quel(s) thème(s) ?

Répertoire des entreprises françaises concernées

Répertoire des entreprises étrangères concernées

Procédés utilisés

Fours ou installations de traitement haute température

Essences concernées

Actualités

Salons ou colloques

Normalisation

Applications du BMT

Marché

Pays étrangers. Précisez :

Autres. Précisez :

- Pouvez-vous donner un ou plusieurs exemples de recherche que vous avez

déjà faites sur le sujet ?

2.4 Gardez-vous le résultat de votre recherche ? OUI NON

1 Cindoc est le nom de la banque de données répertoriant les documents disponibles à la bibliothèque du CTBA. Elle est accessible par l’Intranet.

Page 104: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

104

2.5 Avez-vous des demandes d’information sur le sujet venant de l’extérieur ?

OUI NON

Si non, allez directement à la question 3.

Si oui,

- Comment arrivent les demandes ?

Par mail

Par téléphone

Lors d’interventions du CTBA

Lors de colloques

Autres. Précisez :

- Qui vous demande des informations ?

Des collègues

Des industriels

Des étudiants

Des chercheurs

Des journalistes professionnels

Des architectes

Des bureaux d’études

Autres. Précisez :

- Les demandes sont-elles fréquentes ?

1 à 10/an

10 à 20/an

plus de 20/an

- Quels sont les sujets les plus demandés ?

3 L’exploitation future du fonds sur le BMT

3.1 De votre point de vue Quels types d’informations voudriez-vous voir réunis sur le sujet ?

Page 105: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

Quel accès à ce fonds préféreriez-vous ?

Accès à la base sur Intranet

Accès par l’intermédiaire de la bibliothèque

Autres. Précisez :

3.2 L’exploitation par le centre

Comment valoriser le fonds du CTBA auprès des professionnels ?

Réactualisation de l’ouvrage « Bois traité haute température » publié en

2002 par le CTBA

Organisation de journées d’information régionales

Organisation d’un colloque

Autres. Précisez :

9.3 4. Observations quant à la création de ce fonds

Merci d’avoir accepté et pris le temps de répondre.

Ce questionnaire est à retourner au plus tard le 23 février 2007 :

Soit par mail : [email protected] ou [email protected] Soit par fax : 01 44 74 65 21 (à l’attention de Cécile Betout) Soit par courrier au CTBA Paris pôle BSE.

Une synthèse sur la création de ce fonds documentaire BMT vous sera adressée.

Pour toute information complémentaire, contacter :

Cécile Betout - tél. : 01 40 19 81 08 – [email protected]

105

Page 106: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

Annexe 4 : Analyse des réponses au questionnaire sur le BMT

Analyse des réponses

du questionnaire BMT

Ce questionnaire a été adressé à tous les producteurs et utilisateurs potentiels de documents

sur le bois modifié thermiquement (BMT) en février 2007. Il doit permettre de bien cerner

les besoins, mais aussi les désirs des utilisateurs, ce qui permettra d’optimiser la

construction d’un fonds documentaire et son exploitation future.

Public cible selon les pôles Réponses selon les pôles

BSE16%

AMB16% DG

26%

IBC42%

BSE30%

AMB10%

DG10%

IBC50%

Le public visé par ce questionnaire a été sélectionné en fonction des actions passées,

présentes et futures du FCBA sur la thématique du BMT. La plupart des réponses ont émané

d’acteurs travaillant sur le sujet à l’heure actuelle.

Nous avons reçu 10 questionnaires remplis sur un total de 19 envoyés, ce qui correspond à

un taux de réponse d’environ 53%. On note par ailleurs que des représentants de tous les

pôles du FCBA ont répondu, ce qui permet de penser que les réponses reçues sont

représentatives.

106

Page 107: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

1. Rassembler tous les documents dans un fonds commun

Possession de documents BMT

0 2 4 6 8 10

OUI

NON

Sur les 9 personnes interrogées, 8 possèdent

des documents sur le bois modifié

thermiquement. Ce sont donc visiblement des

personnes intéressées par la thématique et

intéressées par son suivi.

Ce sont aussi des personnes motivées

pouvant s’impliquer à la construction du fonds et

à sa vie quotidienne après sa création.

Type d’information

0 2 4 6 8 10

Technique

Grand public

Confidentiel

Les acteurs du BMT possèdent essentiellement

de l’information technique sur le sujet. Un seul

dit détenir de l’information grand public.

D’autre part, une personne possède des

documents confidentiels. Ceci demandera de

prévoir un accès contrôlé à la base et de

privilégier l’information technique dans

l’actualisation des documents.

Support de l’information

0 2 4 6 8

Papier

Electronique

Les documents sont aussi bien sur support

papier que sur support électronique. Ce constat

amène à penser à deux lieux de stockage : un

stockage physique pour les documents papier et

un stockage numérique pour les documents

électroniques. Un accès facile à ces derniers

documents dans la base doit être prévu.

107

Page 108: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

Nature des documents possédés

0 1 2 3 4 5

Articles

Mails

Contacts avec les entreprises

Présentations générales

Plaquettes publicitaires

Informations scientifiques

Norme

Rapports d'expertise

Rapport d'essai

On remarque que la nature des documents est

assez diversifiée. Cependant, les types de

documents semblent bien identifiés. Introduire au

fonds un accès par type de documents paraît donc

pertinent.

D’autre part, les documents possédés sur le BMT

sont représentatifs de l’activité du FCBA : en

majorité, ils concernent les contacts avec les

entreprises, les informations scientifiques et les

mails. Ces types de documents devront être

privilégiés lors de la phase d’actualisation des

ressources (qui servira à compléter le fonds). Leur

traitement devra aussi être défini clairement.

Versement des documents

0 1 2 3 4 5 6

Transfert

Liste

Le choix entre le transfert des documents

personnels et leur simple listage est assez bien

partagé.

Dans les deux cas, il faudra prévoir un certain

délai pour accomplir ces opérations.

Au niveau des listes, il faudra décider des

modalités de description des documents.

2. Rechercher de l’information dans le fonds

Toutes les personnes contactées recherchent de l’information sur le BMT.

108

Page 109: Comment la construction d’un fonds documentaire …bdid-intd.cnam.fr/memoires/2007/BETOUT.pdf · d’un fonds documentaire sur le bois modifié thermiquement a donné des moyens

Outils de recherche

0 2 4 6 8

Documents personnels

Internet

Biblio thèque

Cindoc

Professionnels

Réseau personnel

Expert CTBA: P Chanrion

Le premier outil de recherche utilisé est le fonds de

documents personnels. Ceci suppose des fonds de

documents individuels importants et une grande

redondance dans les documents.

Internet et le réseau personnel de relation arrivent

en deuxième position. Ceci est révélateur d’une

tendance actuelle : toute information semble

accessible facilement.

D’autre part, les personnes interrogées semblent bien connaître leur environnement de travail et savoir

qui est expert sur quel sujet. Un tiers des personnes interrogées indique s’adresser à Patrice Chanrion,

chargé du BMT au FCBA.

Le recours à la bibliothèque ou à Cindoc est faible et reflète une inadéquation avec les besoins des

personnes. Les outils présents à l’heure actuelle à la bibliothèque ne satisfont pas les personnes

travaillant sur le BMT. On peut considérer que le côté innovant du BMT est un frein à son entrée à la

bibliothèque.

Les faibles demandes de renseignement auprès des professionnels peuvent s’expliquer par la dynamique

du FCBA, dont c’est le rôle de conseiller les entreprises.

Remarque : L’accès à Cindoc sur l’intranet est décrit comme trop complexe à ce jour.

Type d’information Support de l’information

0 2 4 6 8 10 12

Technique

Grand public

Liste desproducteurs

0 2 4 6 8 10 12

Papier

Electronique

Là encore, la prépondérance de l’information technique dans les recherches correspond au profil type des

personnes interrogées. Elle orientera le type d’information contenu dans le fonds.

Par rapport au support, la présence forte de l’électronique est favorisée par le nombre de recherche par

Internet, ainsi que par les échanges d’information entre pairs. Les documents papier sont aussi présents,

souvent pour des problèmes de lecture. Cependant, ils prennent de la place et il n’est pas toujours facile

de les conserver.

109

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Thèmes des recherches

0 2 4 6 8 10

Entreprises françaises

Entreprises étrangèresProcédés utilisés

FoursEssences concernées

ActualitésSalons ou co lloques

NormalisationApplications du BM T

M archéPays étrangers

Brevets

Le besoin d’information technique ressort de

l’analyse des réponses. Ceci est en lien avec la

mission du FCBA de conseiller les entreprises : par

rapport au BMT, les entreprises ont besoin de

connaître les procédés (pour choisir le meilleur), le

marché (pour savoir si l’investissement est

intéressant) et les différentes applications du BMT

(pour comprendre dans quel domaine il y a des

possibilités).

Le besoin d’information sur la normalisation rejoint

les besoins exprimés par les industriels.

A l’opposé, les informations concernant la R&D

semblent avoir moins d’intérêt.

3 personnes gardent les résultats de leurs recherches, 5 ne les gardent pas et une personne

les garde en fonction du sujet.

Ceci incite à réfléchir sur une fonction de panier, qui permettrait de retrouver les recherches

antérieures, dans la construction de la base de données. Un panier est un lieu qui regroupe

les références que vous avez sélectionné lors d’une recherche dans la base.

3. Rechercher pour un tiers

Seule une personne ne fait pas de recherche pour des tiers.

Les contacts

0 2 4 6 8

Mail

Téléphone

Lors d'interventions du CTBA

Lors de colloques

Rencontres avec lesprofessionnels

Les demandes d’informations parviennent en

majorité par mail ou par téléphone. Ceci

suggère l’hypothèse d’une réponse envoyée par

courrier électronique. C’est dans ce processus

qu’une banque de données électronique,

disponible sur l’intranet prend toute son utilité :

un simple classement des documents serait

insuffisant.

Ceci suggère aussi que l’on rende accessible

le plus possible via la base, une version

électronique des documents, facilement

transmissible.

110

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Les fréquences

0 2 4 6

1 à 10 / an

10 à 20 / an

plus de 20 /an

La fréquence des demandes extérieures est

assez faible. La base servirait aussi pour des

recherches personnelles. Ceci permet de poser

comme hypothèse 1 à 4 recherches par mois

sur le BMT. Ce taux reste assez faible.

Il incite à une réflexion sur

l’ergonomie de l’interface de recherche

proposée aux utilisateurs. En effet, les

utilisateurs oublieront d’une fois sur l’autre les

fonctionnalités de recherche dans la base.

Cette interface devra donc être intuitive et

facile d’accès. Des aides à la recherche sous

forme de conseils pourront être envisagées.

Les demandeurs

0 2 4 6 8

Collègue

Industriel

Etudiant

Chercheur

Journaliste professionnel

Architecte

Bureau d'études

N'importe qui

Les demandes de renseignement sur le BMT

sont surtout d’origine professionnelle.

Cependant, le profil des demandeurs reste

assez ouvert.

L’interface de recherche devra donc être

créée pour tout type de public et accessible au

grand public. Les aides à la recherche seront

essentielles.

Le format de présentation des documents

devra aussi être étudié en fonction de ce public.

111

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Les principaux sujets

0 1 2 3 4

Application BM T

Comportement

Essences

Information générale

Liste des fournisseurs

M arché

Performance BM T

Prix

Procédé

Qualification technique

Volume de bois utilisé

Perte des propriétésmécaniques

Les sujets qui intéressent le plus les

demandeurs d’informations sont techniques :

qualification technique, performance du BMT,

procédés, essences utilisées, applications.

Ceci recoupe les documents possédés par le

FCBA dans son fonds.

D’autre part, les demandeurs semblent

demander des avis éclairés sur le sujet et non pas

seulement de l’information brute. Ceci pourrait

inciter le FCBA à proposer des actions ciblées

vers les professionnels.

4. L’exploitation future du fonds BMT

Type d’information désirée

0 1 2 3 4

catio

ns B

MT

Inform

ation

scien

tifiqu

eProduit

s

Recon

naiss

ance

sLitige

sEssais

Qui fai

t quo

i

Deux types d’information intéressent

essentiellement les personnes ayant

répondu au questionnaire : de l’information

sur les procédés et sur le marché du BMT.

La création du fonds synthétisera de

l’information sur les procédés ; cependant,

seule une étude de marché plus large

pourrait répondre complètement à la

problématique de développement

économique du BMT.

Accès désiré

0 2 4 6 8 10

Base surl'intranet

Intermédiairede la

biblio thèque

Base Durab

L’accès aux documents via une base disponible

sur l’intranet a été plébiscité.

Cependant, une personne ayant décrit l’accès

actuel à la base BIBLIOVT de la bibliothèque comme

trop complexe d’utilisation, la réflexion sur

l’ergonomie de l’interface d’utilisation sera très

importante.

112

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Valorisation préférée

0 2 4 6 8

Deux types d’actions ont été souhaités :

- des journées d’informations régionales, qui

permettraient d’aller à la rencontre des

professionnels ;

- une réactualisation de l’ouvrage de 2002 sur

le bois traité à haute température.

Cette dernière opération demanderait une

enquête de marché précise.

5. Quelques réponses à des souhaits d’ordre général

Intégrer le fonds à la base Cindoc La Base BMT existe en tant que telle, parce qu’elle recouvre un fonds documentaire

spécifique qui n’est pas localisé à la bibliothèque. Cependant, les champs des deux bases

sont majoritairement identiques, ce qui facilitera à la fois l’utilisation de la base et son futur

basculement dans la base BIBLIOVT, si cela est décidé plus tard. La proximité de la structure

de la base BMT avec les autres bases du CTBA favorisera la récupération des informations

plus anciennes sur le BMT.

Organisation logique Le classement des documents se fait selon un plan de classement précis, dont voici les

principales rubriques :

1. Qu’est-ce que le BMT ?

2. Les procédés

3. Les entreprises françaises

4. Les entreprises canadiennes

5. Les entreprises finlandaises

6. Les autres entreprises internationales

7. Les applications du BMT

8. Etat des recherches

9. Documents à vocation juridique

10. Les relations du FCBA avec ses partenaires

11. Les documents internes du FCBA

113

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114

Facilement accessible La base de données sera accessible via l’intranet du FCBA.

Question de l’actualisation et alimentation Cette question n’a pas encore été résolue. Elle le sera dès le mois d’août.

Quelles informations donner pour décrire un document : Ceci est important pour lister les documents et les rendre accessibles à tous. Pour

chaque document, il est utile de connaître :

- son auteur (et son affiliation)

- son titre

- sa date (précise ou supposée)

- le sujet qu’il aborde

- son niveau de confidentialité.

Récapitulatif des caractéristiques de la base en fonction des besoins des utilisateurs futurs

Pour des questions de confidentialité, deux niveaux d’accès : des documents

accessibles à tous et des documents accessibles uniquement aux personnes du FCBA.

Favoriser la présence de documents accessibles numériquement.

Détermination de modalités de description claires des documents en vue de leur

listage.

Fonction de panier pour garder ses recherches.

Réflexion sur l’ergonomie : une interface intuitive et facile d’utilisation

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Annexe 5 : Schéma sur la circulation de l'information dans le pôle Ameublement de FCBA

Réunions avec les organisations

professionnelles

Bulletins des organisations

professionnelles

Veille technologique sur les études et la

recherche

Salons professionnels

Récolte de l’information: relation étroite avec les professionnels

Circulation de l’information: dispatching par compétence.

115

Concep

-tion

Innova

-tion

Mate-

riaux

DesignFonc-

tionna-

Pro

cess

FILTRERFini-

tions

SYNTHETI

SERTRIER

Restitution de l’information: par des canaux officiels

Site Internet Publications Journées d’information

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116

r

Annexe 6 : Plan de classement sur le fonds documentaire sur le BMT

COTES : BMT + 3 parties :

1. code du plan de classement exemple : 1.1.1 pour une présentation powerpoint sur la modification thermique

2. année de p oduction du document (deux chiffres) exemple : 01 pour 2001

3. numéro du document exemple : 01 pour le premier document du stock

Règles d’écriture : BMT-1.1.1/00-01

1. Qu’est-ce que le bois modifié thermiquement ? 1.1 Présentation générale

1.1.1 Présentation powerpoint 1.1.2 Argumentaire 1.1.3 Article de presse

1.2 Tableau récapitulatif de la production

2. Procédés 2.1. Finlandais : Thermowood 2.2. Menz Holz 2.3. Now 2.4. Plato 2.5. Perdure 2.6. Torri : bois brunite

3. Entreprises françaises 3.1. ABC Industries

3.1.1. Article de presse 3.1.2. Convention 3.1.3. Devis 3.1.4. Compte-rendu de visites

3.2. BCI 3.2.1. Article de presse 3.2.2. Convention 3.2.3. Devis 3.2.4. Compte-rendu de visites

3.3. Ducerf 3.3.1. Article de presse 3.3.2. Convention 3.3.3. Devis 3.3.4. Compte-rendu de visites

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3.4. Ets Jouen 3.4.1. Article de presse 3.4.2. Convention 3.4.3. Devis 3.4.4. Compte-rendu de visites

3.5. Fours Rey 3.5.1. Article de presse 3.5.2. Convention 3.5.3. Devis 3.5.4. Compte-rendu de visites

3.6. Kit Forêt 3.6.1. Article de presse 3.6.2. Convention 3.6.3. Devis 3.6.4. Compte-rendu de visites

3.7. Lorthiois 3.7.1. Article de presse 3.7.2. Convention 3.7.3. Devis 3.7.4. Compte-rendu de visites

3.8. Now 3.8.1. Article de presse 3.8.2. Convention 3.8.3. Devis 3.8.4. Compte-rendu de visites

3.9. Plato 3.9.1. Article de presse 3.9.2. Convention 3.9.3. Devis 3.9.4. Compte-rendu de visites

3.10. Retitech 3.10.1. Article de presse 3.10.2. Convention 3.10.3. Devis 3.10.4. Compte-rendu de visites

3.11. Seffco 3.11.1. Article de presse 3.11.2. Convention 3.11.3. Devis 3.11.4. Compte-rendu de visites

3.12. Sivalbp 3.12.1. Article de presse 3.12.2. Convention 3.12.3. Devis 3.12.4. Compte-rendu de visites

3.13. Sotralenz

3.13.1. Article de presse 3.13.2. Convention 3.13.3. Devis 3.13.4 Compte-rendu de visites

3.14. SPCM 3.14.1. Article de presse 3.14.2. Convention 3.14.3. Devis 3.14.4. Compte-rendu de visites

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118

3.15. Autre 3.15.1. Agresta 3.15.2. BRD Pro 3.15.3. Dumoulin Bois 3.15.4. Chantiers navals de l’Atlantique 3.15.5. Faymont Industrie 3.15.6. Fenêtres Thiebaud 3.15.7. Rabuel 3.15.8. Autre

4. Entreprises canadiennes 4.1. Foresco

4.1.1. Article de presse 4.1.2. Convention 4.1.3. Devis 4.1.4. Compte-rendu de visites

4.2. Kisis Technologies 4.2.1. Article de presse 4.2.2. Convention 4.2.3. Devis 4.2.4. Compte-rendu de visites

4.3. Pluricap International 4.3.1. Article de presse 4.3.2. Convention 4.3.3. Devis 4.3.4. Compte-rendu de visites

4.4. Autre

5. Entreprises finlandaises 5.1. Finn Forest

5.1.1. Article de presse 5.1.2. Convention 5.1.3. Devis 5.1.4. Compte-rendu de visites

5.2. Lunawood 5.2.1. Article de presse 5.2.2. Convention 5.2.3. Devis 5.2.4. Compte-rendu de visites

5.3. Stora Enso 5.3.1. Article de presse 5.3.2. Convention 5.3.3. Devis 5.3.4. Compte-rendu de visites

5.4. Autre

t

6. Autres entreprises internationales 6.1. Eta s-Unis 6.2. Suisse 6.3. Allemagne 6.4. Autriche 6.5. Autre

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119

7. Application du BMT 7.1. Menuiserie 7.2. Bardage 7.3. Palette 7.4. Autre

8. Recherche 8.1. Article scien ifiquet

8.1.1. Procédé 8.1.2. Produit

8.2. Etude 8.2.1. Procédé 8.2.2. Produit

8.3. Thèse 8.4. Brevet 8.5. Salon et colloque

8.5.1. France 8.5.2. Europe hors France 8.5.3. Hors Europe

8.6. Etat des lieux 8.6.1. Rapports 8.6.2. Annexes

9. Juridique 9.1. Certification 9.2. Normalisation 9.3. Litige

10. Les relations du CTBA avec ses partenaires 10.1. CTBA et entreprises

10.1.1. Questions techniques 10.1.2. Mises en relation

10.2. CTBA et ses partenaires français 10.2.1. Ecole des Mines 10.2.2. Aproval Bois (Bourgogne) 10.2.3. Arbocentre (Centre) 10.2.4. DDIPF 10.2.5. DRAF Picardie 10.2.6. Autre

10.3. CTBA et ses partenaires étrangers 10.3.1. VTT, équivalent finlandais du CTBA 10.3.2. Forintek, équivalent canadien du CTBA

10.4. CTBA et ses partenaires financiers

10.4.1. ADEME 10.4.2. CCI Landes 10.4.3. CIRAD 10.4.4. CRITT

11. Interne CTBA 11.1. Stratégies 11.2. Réunions

t11.3. Rappor de veille 11.4. Enquêtes de marché 11.5. Journées d’information

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120

12. Echantillons

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Annexe 7 : Guide d’utilisation de la base BMT destiné aux salariés de FCBA

121

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Manuel d’utilisation CINDOC Base BMT Recherche

SOMMAIRE

1. TROUVER LA BASE :

2. FAIRE UNE RECHERCHE Utiliser les listes Utiliser le thésaurus

3. SELECTIONNER DES DOCUMENTS DANS LA LISTE Visionner les fiches détaillées Accéder au format mosaïque : il ne montre que les fiches ayant des documents électroniques associés

4. IMPRIMER DES FICHES DECRIVANT DES DOCUMENTS

5. ACCEDER AUX DOCUMENTS DE LA SELECTION

122

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1. TROUVER LA BASE :

1. Allez sur l’INTRANET 2. Cliquez sur « PORTAIL D’INFORMATION »,

puis sur « ACCES AUX BASES »

123

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3. Entrez le nom de l’UTILISATEUR : ctba et le MOT DE PASSE : ctba

4. Sélectionnez la base BMT

124

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2. FAIRE UNE RECHERCHE

CHAMPS

COTE : Renvoie

au plan de

classement.

AUTEUR : Liste

des auteurs.

ORGANISME : lieu de travail de

l’auteur

TITRE EN FRANÇAIS : Liste

des mots des titres.

TYPE DEDOCUMENT :

Liste de

documents

MOTS-CLES : Accès à un

thésaurus de

mots-clés.

ESSENCE : Liste

des essences

RESUME : Liste

des mots des

résumés.

1. Choisissez le critère de votre recherche 2. Utilisez les listes « ? ». 3. Validez le terme choisi dans la liste. 4. Vérifiez « l’opérateur interchamp » quand plusieurs noms sont

sélectionnés : ET ou OU 5. Cliquez sur VALIDEZ

6. A la fin de chaque ligne, vous obtenez le nombre de réponses de votre critère : Ici, Chanrion P a émis 36 documents et il y a 27 Devis dans la base

7. En bas à droite de l’écran, vous obtenez le résultat de votre recherche combinée « ET ou OU » : Ici, Chanrion P a émis 5 devis.

8. Cliquez sur le nombre de réponses pour accéder à la liste des documents.

125

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Retour à la liste des bases Ecran de recherche Recherches prédéfinies Fiches sélectionnées dans une précédente recherche

Ajouter des fiches Quitter les bases Les champs

Association des critères Nouvelle recherche Accès aux listes Accès aux documents écrits par Chanrion P. Accès aux devis Lancer une recherche Accès aux devis de Chanrion P.

126

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Utiliser les listes Les champs concernés

COTE AUTEUR ORGANISME TITRE TYPE DEDOCUMENT

ESSENCE RESUME

Zone de recherche : Ecrire en MAJUSCULE Chercher avec l’initiale Liste déroulante Flèches de sélection Noms sélectionnés pour la recherche

Opérateur à choisir quand plusieurs noms sont sélectionnés : ET ou OU Ascenseur pour visualiser l’ensemble de la page Naviguer dans l’ensemble de la liste

1. Tapez en MAJUSCULES les premières lettres du mot 2. Cliquez sur OK 3. Double-cliquez sur le nom complet ou sélectionnez le nom et cliquez sur la

flèche de sélection dirigée vers le bas. 4. Vérifiez qu’il s’affiche bien en bas 5. Quand plusieurs noms sont sélectionnés, vérifiez l’opérateur interchamp : ET

ou OU

6. Cliquez sur VALIDER

NB : - Pour faire disparaître un nom déjà présent dans la zone de sélection, vous pouvez soit double-cliquer sur ce nom, soit cliquer sur la flèche de sélection dirigée vers le haut. - Vous pouvez visionner l’ensemble de la liste grâce aux boutons « Précédent » et « Suivant » en bas de l’écran.

127

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Utiliser le thésaurus Qu’est-ce qu’unthésaurus ?

Un répertoire de termes classés et associés les uns aux autres. Chaque terme n’a qu’un seul sens.

Qu’y a-t-il dans la liste ?

Les termes sont classés par ordre alphabétique. Quand le terme contient deux mots, il apparaît deux fois.

1. Tapez les premières lettres du mot 2. Cliquez sur OK 3. Sélectionnez le mot dans la liste 4. Cliquez sur AJOUTER

5. Vérifiez qu’il s’affiche bien en bas 6. Cliquez sur VALIDER

NB : Le thésaurus ne contient pas le nom des essences, ni les noms de pays.

128

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Ecrivez le début du mot recherché et cliquez sur OK Pour visionner les pages précédentes et suivantes. Liste des termes Les mots de votre recherche Pour enregistrer les mots sélectionnés

Cliquez sur le mot choisi.

Si celui-ci est suivi d’un mot précédé par [EM], c’est ce dernier qu’il faut sélectionner à sa place. Ici, il ne faut pas sélectionner « BMT », mais « [EM] BOIS MODIFIE THERMIQUEMENT » Validez la recherche

129

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3. SELECTIONNER DES DOCUMENTS DANS LA LISTE Panorama : Liste des documents Mosaïque : Présentation des fiches qui ont des documents associés Sélection : Accès à la liste des documents cochés et sélectionnés Cocher les documents à sélectionner Accès aux fiches détaillées

Sélectionner les fiches cochées

Imprimer les fiches cochées

Exporter dans Word les fiches cochées

Exporter dans Excel les fiches cochées

Exporter les documents « Tout cocher » : Coche l’ensemble des 27 fiches et non seulement les 10 présentes sur la page.

1. Cochez les documents qui vous intéressent 2. Utilisez les icônes en haut à droite de l’écran

NB : Une fois la sélection achevée, Vous retrouverez les documents cochés dans la rubrique « Sélection ». Il y est possible de créer des dossiers de documents personnalisés.

130

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Visionner les fiches détaillées

Sélectionner la fiche

Envoyer la fiche par mail

Imprimer la fiche Vous n’avez pas la main sur les autres symboles. Accès aux fiches précédentes et suivantes de la recherche Description du document Accès au document sous format électronique

Le format Panorama-détail accessible par la loupe, permet d’afficher une à une toutes les fiches de la recherche. Vous avez accès à

l’ensemble des caractéristiques du document, notamment au résumé en entier et au document électronique, si celui-ci est disponible.

131

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Accéder au format mosaïque : il ne montre que les fiches ayant des documents électroniques associés 1. Cochez les documents qui vous intéressent 2. Utilisez les icônes en haut à droite de l’écran

NB : Une fois la sélection achevée, vous retrouvez les documents cochés dans la rubrique « Sélection ». Il est possible de créer des

dossiers de documents personnalisés.

132

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Sélectionner les fiches cochées

Imprimer les fiches cochées

Exporter dans Word les fiches cochées

Exporter dans Excel les fiches cochées

Exporter les documents Accès au document en texte intégral (sa taille est précisée :ici, 1951 Ko). La loupe donne accès à la description détaillée de la fiche (comme dans la vision Panorama) Cochez pour sélectionner la fiche et l’imprimer, Accès aux fiches précédentes et suivantes de la recherche

133

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4. IMPRIMER DES FICHES DECRIVANT DES DOCUMENTS Pour imprimer des fiches, cochez-les, puis sélectionnez-les grâce au drapeau.

Allez dans la sélection et utilisez l’icône « imprimante ».

Dans les options d’impression, choisissez le format paysage pour avoir l’ensemble des éléments de la fiche

134

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5. ACCEDER AUX DOCUMENTS DE LA SELECTION Donnez un nom à la nouvelle sélection Accès aux anciennes sélections Créer une nouvelle sélection avec les fiches cochées

Supprimer la sélection

Imprimer les fiches cochées

Exporter dans Word les fiches cochées

Exporter dans Excel les fiches cochées

Exporter les documents

Enregistrer la sélection

Supprimer la sélection Fiches sélectionnées

136

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Pour créer une nouvelle sélection de fiches :

1. Allez dans la sélection 2. Cochez les fiches qui vous intéressent

3. Cliquez sur le symbole 4. Entrez un nouveau nom à votre dossier 5. Cliquez sur OK

Pour accéder à une sélection ancienne :

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Annexe 8 : Présentation aux salariés de FCBA du fonds documentaire sur le BMT

BMT - 05/09/2007 1

Le Bois ModifiéThermiquementau FCBA-CTBA

Création d’un fonds documentaire et d’une base de données

Réunion de restitutionCécile BETOUT

Les images sur la gauche sont des

réalisations en BMT : abribus, mus anti-

bruit, bardage, terrasse/caillebotis,

clôture, table de jardin, bacs à fleurs,

table basse, clôture.

Explique ma mission et le pourquoi de

la réunion.

BMT - 05/09/2007 2

1. La nature de ma mission2. Les étapes de la mission3. Le BMT aujourd’hui : constats 4. Pistes d’exploitation par FCBA5. Quel suivi pour le fonds et la base de données ?

SOMMAIRE

Plan de l’intervention. Simple lecture.

Rappel: le BMT aujourd’hui ne prétend

pas à être exhaustif, mais est

simplement le résultat des points 1 et

2.

BMT - 05/09/2007 3

Objet :► Un stage de documentaliste : pour gérer et traiter de l’information et des documents

► Une mission claire : « Création d’un fonds documentaire et d’une base de données sur les bois modifiés thermiquement et préparation des outils nécessaires à une communication efficace auprès des industriels. »

Durée : 3 mois

L’encadrement : Patrice CHANRION, Sylvie d’ARGOUGES, Françoise VIGIER

1. LA NATURE DE MA MISSION

Rappel: je suis documentaliste et non

pas ingénieur du bois. Je ne connais du

BMT que ce que j’ai lu et compris (cad

peu de technique, mais beaucoup

d’informations marché).

Durée découpée : février, juillet, août.

Ce qui a aussi permis de prendre du

recul.

Encadrement : Le spécialiste BMT et 2

documentalistes.

138

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BMT - 05/09/2007 4

Contexte :

► Un sujet sur lequel FCBA s’est déjàfortement impliqué :

- Un groupe de travail « bois chauffé »

- Une publication, des journées d’information, des études, des essais …

► Des documents de travail :- Rassemblés dans une armoire de BSE

- Dans l’ancien bureau de M. Vernois

1. LA NATURE DE MA MISSION

Grande activité de 1999 à 2002.

Transparaît beaucoup dans les

documents que j’ai eu à gérer.

Grande diversité des activités du CTBA,

puis assez grand vide.

Plusieurs endroits de rassemblement

des documents: plusieurs armoires, les

documents de Michel Vernois qui est

parti en retraite en décembre 2006.

BMT - 05/09/2007 5

Un déroulement en plusieurs étapes :

► Établir un état des lieux exhaustif des documents existants à FCBA sur les bois modifiés thermiquement.

► Enrichir le fonds ainsi constitué par des éléments nouveaux, en remplacement de certaines données périmées, ou de façon complémentaire.

► Constituer une base de données.

► Définir les outils nécessaires à une communication efficace auprès des industriels.

1. LA NATURE DE MA MISSION

Des étapes déterminées en aval du

stage par P Chanrion.

BMT - 05/09/2007 6

1) Analyse de l’existant :

► Regroupement de documents de provenances diverses

► Examen des documents présents à FCBA

► Sélection des documents pertinents

2. LES ETAPES DE LA MISSION

Regroupement des documents issus

des armoires, des dons de Patrice

Chanrion et de mes recherches sur

Internet

Sélection des documents : élimination

des doubles et des documents ne

contenant aucune information

exploitable (ex: demande de RDV ou de

réunion).

139

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BMT - 05/09/2007 7

2) Identification des acteurs et détermination de leurs besoins :

► Rencontre avec des industriels sur le salon Eurobois – 14 février 2007

► Identification des acteurs FCBA

► Étude des besoins internes par questionnaires et entretiens

2. LES ETAPES DE LA MISSION

Eurobois : vous avez eu le compte-

rendu

Acteurs CTBA : issus du groupe « bois

chauffé » + nouveaux acteurs

susceptibles d’être intéressés (ex:

BNBA)

Merci d’avoir répondu aux

questionnaires.

BMT - 05/09/2007 8

3) Création d’un fonds documentaire :

► Élaboration d’un plan de classement physique1- Présentation du BMT2- Procédés3- Entreprises françaises4- Entreprises canadiennes5- Entreprises finlandaises6- Autres entreprises internationales7- Applications du BMT8- Recherche9- Juridique10- Le CTBA et ses partenaires11- Documents internes au CTBA12- Échantillons

2. LES ETAPES DE LA MISSION

Plan élaboré après analyse de l'existant

et relu par Mme Roux

Entreprises canadiennes et finlandaises

mises à part car procédé très développé

dans ces pays

Echantillons reconnus et étiquettés

grâce à l’aide de Michel Vernois.

BMT - 05/09/2007 9

3) Création d’un fonds documentaire :

2. LES ETAPES DE LA MISSION

Un fonds coloré. Dans chaque boîte,

des chemises identifiées. Dans les

classeurs, intercalaires identifiées. Puis,

un classement par année.

Certaines chemises contiennent des

documents confidentiels:

CONFIDENTIEL y est précisé. Ces

documents n’apparaissent pas non plus

dans la base de données quand celle-ci

est consultée par du public extérieur à

FCBA (notamment via la bibliothèque).

Par contre, ils sont accessibles à tout

FCBA.

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BMT - 05/09/2007 10

3) Les documents du fonds documentaire

► Plus de 600 documents de nature variéeDont : - 144 documents associés consultables électroniquement

- 121 documents sur des essences modifiées thermiquement

- 118 articles de presse- 25 échantillons de 10 essences différentes

► Des documents couvrant les années 1978 à2007Dont plus de 480 postérieurs à 1999

2. LES ETAPES DE LA MISSION

Documents très variés et nombreux.

La plus grande richesse est les docs

électroniques qui je pense devront être

privilégiés par la suite car plus

facilement accessibles

La plupart des documents sont récents.

BMT - 05/09/2007 11

4) Création d’une base de données documentaire

► Des documents valorisés par une description simple et claire :- Cote- Auteur(s)- Organisme ou/et lieu de travail de l’auteur- Titre avec traduction des titres anglais ou allemands- Références (revue, adresse URL, édition …) et Date- Type de document- Mots-clés (avec accès spécifique aux essences et auxpays)- Résumé- Niveau de confidentialité

2. LES ETAPES DE LA MISSION

Description simplifiée, mais qui contient

des éléments essentiels pour retrouver

le document et évaluer sa pertinence.

BMT - 05/09/2007 12

4) Création d’une base de données documentaire

► Une base spécifique BMT dans le logiciel Cindoc

► Reprise de la structure de la base bibliographique de la bibliothèque

► Accès à la base sur l’Intranet pour la recherche:

http://intranet.ctba.priv/

2. LES ETAPES DE LA MISSION

Cindoc est le logiciel des bases de

données de FCBA. Dans ce logiciel, a

été créée une base spécifique à cause

de la nature des documents traités: les

documents de la bibliothèques sont

souvent des ouvrages ou des brochures

tandis que les documents BMT peuvent

être des publicités, des pages web ou

bien des articles de périodiques.

Reprise de la base BIBLIOVT aussi

disponible sur Cindoc pour qu’une

migration éventuelle soit facilitée et

pour que les utilisateurs habituels de

Cindoc ne soient pas perturbés.

La recherche dans la Base BMT devrait

être facilitée par le manuel remis au

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moment de la réunion.

BMT - 05/09/2007 13

Une R&D très active :

► Forte présence de Forintek, du VTT

► Un projet de recherche européen piloté par l’Autriche: Holiwood

► La 3ème conférence européenne sur le bois modifié, le 14-15 octobre 2007 à Cardiff (Royaume-Uni)

3. LE BMT AUJOURD’HUI : CONSTATS

Forintek très présent sur le sujet.

Soutenu par le ministère québécois des

ressources naturelles et de la faune qui

engage les industriels à investir sur le

BMT. Fait déjà des essais pour des

industriels français.

VTT présent, mais c’est surtout le

Finnish Thermowood Association qui

mène les actions en ce moment.

Le projet Holiwood sur la « mise en

œuvre du BMT dans la construction et

la protection contre le bruit » est

subventionné par la commission

européenne et coordonné par Profactor

(Autriche). Les résultats ne sont pas

encore disponibles sur le site.

La 3ème conférence européenne est un

moyen de collecter des informations et

de se montrer intéressé. Le CTBA y est

représenté pour parler sur

l’Oléothermie. A cette occasion,

pourquoi ne pas acheter le compte-

rendu de la 2ème conférence

européenne.

BMT - 05/09/2007 14

Un sujet de recherche universitaire :

► Un nombre élevé de thèses soutenues ou àsoutenir en France

► Des départements d’étude sur la modification du bois dans les universités françaises et canadiennes:- Nancy (France)- Bordeaux (France)- Chicoutimi (Canada)- Laval (Canada)

3. LE BMT AUJOURD’HUI : CONSTATS

Beaucoup de thèses sont sorties et

sortent sur le BMT (par exemple, 5 en

2004 et 3 en 2006). Pour l’instant, nous

possédons toutes les thèses sur le sujet

disponibles en texte intégral dans les

archives ouvertes. Mais d’autres ont été

commencées en 2006 (sortiront en

2008-2009), le secteur est donc à

surveiller.

A Nancy, se situent l’ENSTIB et

l’ENGREF. A noter que Chicoutimi

possède une chaire spécifique et

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dispose d’un four Perdure qui a été

subventionné par le gouvernement

canadien.

BMT - 05/09/2007 15

Un marché peu visible :

► Des producteurs très cachés, confidentiels

► Des revendeurs et transformateurs discrets

► Des consommateurs intéressés: forums

3. LE BMT AUJOURD’HUI : CONSTATS

Producteurs très secrets. Je n’ai pu

apprendre leur existence qu’en lisant

entre les lignes d’articles de presse. La

plupart n’ont pas de sites Web ou ne le

mettent pas en valeur sur leur site.

Mais, contactés, ils pensent à se

tourner vers FCBA pour des essais,

expertise…

Revendeurs cachés. Peu mis en valeur

sur les sites en dehors des producteurs

historiques: Retiwood et Kit Forêt. Pas

d’homogénéité dans la désignation des

produits (bois rétifié, bois chauffé, bois

haute température, bois stellac…), ce

qui gène la recherche sur internet.

Consommateurs. Rejoint la mode pour

le développement durable. Très discuté

sur les forums pour des bricoleurs du

dimanche.

BMT - 05/09/2007 16

Des industriels dynamiques :

► Installation de nouveaux fours en France

► De nouveaux procédés et produits

► Une attente d’engagement de la part du FCBA

► Un marché en expansion: négociants et consommateurs

3. LE BMT AUJOURD’HUI: CONSTATS

Au niveau des fours :

Sotralentz a un four depuis 2003

EG Clémenson a installé « le plus grand

four d’Europe » dans le Var en 2006

(activité très dynamique)

En 2006, le CRITT Rodez a reconstruit

le four de HTT Soustons/Rétimac qui

avait brûlé

En 2007, construction du four de

Sivalbp en Savoie

Au niveau des procédés:

Pas de grande lisibilité

Repérage du procédé roumain de

Sotralentz, Stabilprocess et contact pris

: OK pour une visite de la part de FCBA

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Nouveaux procédés internationaux

comme Intemporis

Au niveau des produits:

Reprise des applications anciennes en

ameublement extérieur : bardage,

caillebotis, terrasses…

Développement de construction de

meubles

Nouvelles utilisations dérivées. Ex

d’Ibois, un isolant composé moitié-

moitié de bois rétifié et de chaux

(Alsace)

Une attente :

- les industriels envisagent une action

de FCBA, ils acceptent des visites, des

essais, des études

BMT - 05/09/2007 17

Des questions persistantes

► Un nouveau responsable BMT à FCBA ?

► Quelles réponses donner aux industriels demandeurs ?

► Quelle localisation pour le fonds ?

► Qui maintiendra la base ?

=> Deux stratégies possibles

4. PISTES D’EXPLOITATION PAR FCBA

Nouveau Responsable pour répondre

au départ de Patrice Chanrion.

Des industriels en attente

Le fonds pourrait aller soit à la

bibliothèque, soit dans le bureau du

nouveau responsable BMT

La base devra continuer à être

exploitée

BMT - 05/09/2007 18

Stratégie 1: Un suivi à minima

► FCBA s’implique peu en termes de suivi et de communication► FCBA tient à jour le fonds documentaire et la base grâce à une veille suivie et efficace

► FCBA continue à répondre au coup par coup aux demandes extérieures

► Via le BNBA, FCBA poursuit son implication dans la normalisation.

4. PISTES D’EXPLOITATION PAR FCBA

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BMT - 05/09/2007 19

Stratégie 1: Un suivi à minima

4. PISTES D’EXPLOITATION PAR FCBA

InconvénientsAvantages-Un retard accentué par rapport aux autres centres techniques.-Mécontentement des industriels.-D’autres institutions vont occuper le terrain.-Perte de crédibilité et inadéquation avec la stratégie du FCBA.

-Un coût minimal : temps, moyens humains, allocations de ressources.-Continuité avec la situation actuelle.-FCBA est toujours capable de répondre grâce à la valorisation de son fonds documentaire.

BMT - 05/09/2007 20

Stratégie 2: FCBA redevient acteur

► FCBA fait une étude de marché pour devenir LE connaisseur du marché français

► FCBA développe sa communication (journées d’information, publication…)

► FCBA accompagne les industriels (organisation de visites de sites étrangers, essais de qualification des produits, actions de consultance…)

► Via le BNBA, FCBA poursuit son implication dans la normalisation.

4. PISTES D’EXPLOITATION PAR FCBA

BMT - 05/09/2007 21

Stratégie 2: FCBA redevient acteur

4. PISTES D’EXPLOITATION PAR FCBA

InconvénientsAvantages-Un coût élevé : temps, moyens humains, allocations de ressources.-Organisation d’un groupe BMT et mise en place d’un partage de l’information.-N’est-il pas trop tard?

-FCBA répond à ses missions et aux demandes des industriels.-FCBA redevient incontournable au niveau international et retrouve sa légitimité.-FCBA investit à long terme et peut générer du chiffre d’affaires.

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BMT - 05/09/2007 22

Les certitudes:

► D’une façon générale, le BMT reste un sujet d’actualité ; il n’y a pas de baisse significative d’intérêt, bien au contraire.

► Jusqu’à ce jour, le dossier du BMT a été portéspécifiquement par Michel Vernois (parti en retraite), Jérôme Schreiber, Stéphanie Mathieu et Patrice Chanrion(démissions), aidés par un ensemble de collaborateurs.

► Une nouvelle personne devrait être mandatée au travers d’une lettre de mission dans laquelle seront fixés objectifs et moyens.

► Le fonds documentaire et la base sont créés et leur pérennité dépend de vous.

4. PISTES D’EXPLOITATION PAR FCBA

La pérennité du fonds et de la base

dépend de la bonne volonté des

acteurs. Ils sont destinés à favoriser le

partage de l’information au sein du

CTBA. Ils sont aussi le gage de la

crédibilité de FCBA : plus les

responsables BMT seront au courant,

meilleure sera leur réponse aux

industriels.

BMT - 05/09/2007 23

Les acteurs du fonds et leurs missions:

► Un responsable BMT : réponses aux demandes extérieures et collecte de l’information

► Les collaborateurs : collecte de l’information et versement au fonds

► Les documentalistes à Paris : veille et enregistrement des documents dans la base

► Un responsable à Bordeaux : regroupement des documents et enregistrement dans la base

5. QUEL SUIVI POUR LE FONDS ET LA BASE ?

Le responsable de Bordeaux est

essentiel pour dynamiser la base à

Bordeaux et être un référent pour

parler des problèmes rencontrés. Un

manuel sur Cindoc (faire des

recherches et décrire des documents

dans la base) est disponible.

BMT - 05/09/2007 24

Les outils des collaborateurs:

► Le fonds documentaire

► La base BMT, accessible sur l’Intranet

► Les manuels d’utilisation de la base

► La veille, pour se tenir au courant des avancées technologiques, des évolutions du marché et des manifestations prévues.

5. QUEL SUIVI POUR LE FONDS ET LA BASE ?

BMT - 05/09/2007 25

Merci de votre écoute.Avez-vous des questions?

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