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HAUTE ÉCOLE LÉONARD DE VINCI ÉCOLE NORMALE CATHOLIQUE DU BRABANT WALLON Site de Louvain-la-Neuve Voie Cardijn, 10 1348 Ottignies COMMENT MODÉLISER LES MOUVEMENTS PLANÉTAIRES AU SECOND DEGRÉ DE L'ENSEIGNEMENT QUALIFIANT ? Création d'une boîte à outils Année académique 2015-2016 Travail de fin d'études présenté en vue de l'obtention du grade de Bachelière-Agrégée de l'Enseignement secondaire inférieur en Sciences par Kelly DELPIERRE Promoteur : Monsieur Luc NACHTERGAELE

COMMENT MODÉLISER LES MOUVEMENTS PLANÉTAIRES AU …tfe.encbw.be/2016/NS/DELPIERRE_Kelly.pdf · Sciences par Kelly DELPIERRE Promoteur : Monsieur Luc NACHTERGAELE. Remerciements

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  • HAUTE ÉCOLE LÉONARD DE VINCIÉCOLE NORMALE CATHOLIQUE DU BRABANT WALLON

    Site de Louvain-la-NeuveVoie Cardijn, 101348 Ottignies

    COMMENT MODÉLISER LES MOUVEMENTS PLANÉTAIRES AU SECOND

    DEGRÉ DE L'ENSEIGNEMENT QUALIFIANT ?

    Création d'une boîte à outils

    Année académique 2015-2016

    Travail de fin d'études présenté en vue de

    l'obtention du grade de Bachelière-Agrégée

    de l'Enseignement secondaire inférieur en

    Sciences par Kelly DELPIERRE

    Promoteur :

    Monsieur Luc NACHTERGAELE

  • Remerciements

    Je tenais tout d'abord à remercier mon promoteur, Mr Nachtergaele, pour son

    aide précieuse durant la réalisation de ce travail et pour le temps qu'il a consacré et qu'il

    consacrera à la lecture de mon TFE.

    Je remercie ensuite les lecteurs, pour le temps et l'attention qu'ils porteront à

    mon travail.

    Mes remerciements vont aussi à Mr Didier Denies de Astro BW qui a bien voulu

    répondre à mes questions concernant l'observation du ciel, ainsi qu'aux membres du Kot

    Astro qui m'ont gentiment accueillie pour discuter du sujet, de leurs actions au sein de

    leur Kot-à-Projet.

    Merci à Mr Godts et Mr Soutmans, qui ont su répondre à mes interrogations

    concernant le nouveau programme de sciences dans le qualifiant et l'avenir de

    l'enseignement en Belgique.

    Enfin, je remercie mes proches qui m'ont aidée, conseillée et supportée ces

    derniers mois afin de mener à bien ce travail.

    2

  • Table des matièresIntroduction .................................................................................... 5Partie 1 : Contexte dans lequel s'inscrit ce travail de fin d'études .. 61.1. L'enseignement qualifiant ............................................................ 61.1.1. Accès au second degré de la filière qualifiante .................................................... 61.1.2. Le programme de formation dans le qualifiant .................................................... 61.1.3. La place de la filière qualifiante dans l'enseignement ......................................... 7

    1.2. La formation scientifique dans le qualifiant ................................. 71.2.1. Le programme ...................................................................................................... 81.2.2. Thème abordé dans ce travail .............................................................................. 9

    Partie 2 : Données scientifiques utiles à la compréhension des outils ............................................................................................. 132.1. Historique des découvertes liées à l'Univers .............................. 132.1.1. Les premières pensées et observations .............................................................. 132.1.2. Les modèles géo- et héliocentrique ................................................................... 142.1.3. Les mouvements planétaires : les 3 lois de Kepler ............................................ 162.1.4. Des découvertes de Galilée au début du 17e siècle à aujourd'hui ..................... 19

    2.2 Composantes du système solaire ................................................. 192.2.1 Le Soleil .............................................................................................................. 192.2.2 Les planètes ......................................................................................................... 20

    2.3. L'astronomie : observer le ciel ................................................... 24Partie 3 : Présentation, exploitation et complémentarité des outils didactiques .................................................................................... 293.1. Outil 1 : Earth's Orbit and Daylight ........................................... 293.1.1. Présentation générale ......................................................................................... 293.1.2. Fonctionnement de l'outil ................................................................................... 293.1.3. Buts poursuivis .................................................................................................. 313.1.4. Notions abordées et idées d'exploitation de l'outil ............................................. 32

    3.2. Outil 2 : Stellarium .................................................................... 343.2.1. Présentation générale ......................................................................................... 343.2.2. Fonctionnement de l'outil ................................................................................... 343.2.3. Buts poursuivis .................................................................................................. 363.2.4. Notions abordées et idées d'exploitation de l'outil ............................................. 36

    3.3. Outil 3 : Démarche d'observation du ciel ................................... 393.3.1. Présentation générale ......................................................................................... 393.3.2. Buts poursuivis .................................................................................................. 393.3.3. Notions abordées et idées d'exploitation ............................................................ 40

    3.4. Outil 4 : Chemin du système solaire .......................................... 423.4.1. Présentation générale ......................................................................................... 423.4.2. Buts poursuivis .................................................................................................. 423.4.3. Notions abordées et idées d'exploitation ............................................................ 423.4.4. Variante possible ................................................................................................ 44

    3.5. Outil 5 : « Planétarium » ............................................................ 453.5.1. Présentation générale ......................................................................................... 45

    3

  • 3.5.2. Buts poursuivis .................................................................................................. 453.5.3. Notions abordées et idées d'exploitation ............................................................ 453.5.4. Variante possible ................................................................................................ 47

    Conclusion .................................................................................... 48Bibliographie ................................................................................ 49Annexes ........................................................................................ 52Annexe 1 ........................................................................................... 52Annexe 2 ........................................................................................... 53

    4

  • IntroductionDès notre premier stage dans l'enseignement qualifiant, nous entendons parler du

    nouveau programme de sciences qui bouleverse cette filière. Nouveaux sujets et

    nouveaux processus d'apprentissage y sont proposés.

    À cette même période, des cours de préparation au travail de fin d'études, aussi appelé

    TFE, nous permettent de mieux comprendre le but de ce travail, les tenants et

    aboutissants de celui-ci. Rapidement, il nous est demandé de choisir un sujet vers lequel

    nous tourner. Sachant que j'avais dans l'idée de travailler un sujet de didactique qui

    n'avait pas encore été exploité, les nombreux sujets proposés en rapport avec le nouveau

    programme du second degré du qualifiant ont de suite retenu mon attention, et un en

    particulier : les mouvements planétaires, le système solaire, les étoiles et les planètes…

    Ce sujet ne m'avait jamais été enseigné avant d'avoir quelques notions à l'École

    Normale. Quoi de plus passionnant que de travailler sur un sujet qui nous est peu

    connu ? Un sujet pour lequel aucun autre travail n'avait été réalisé auparavant, pour le

    qualifiant ? Pour lequel je serais la première à proposer mes idées et développements ?

    Dès la troisième année de baccalauréat, mon premier objectif était de définir plus

    précisément ma question de recherche en définissant les besoins des élèves pour

    développer ce sujet. Je me suis rapidement rendu compte que le problème des élèves

    était de visualiser, étant donné que les observations à ce sujet sont compliquées.

    Je suis donc partie sur l'idée de la modélisation des mouvements planétaires. Les outils

    informatiques étant de plus en plus utilisés dans les classes, mon but n'était pas de tout

    inventer mais bien de reprendre certains outils déjà existants et d'expliquer en quoi ils

    sont intéressants et comment ils peuvent compléter des outils matériels à exploiter ou à

    construire en classe.

    Grâce aux différentes rencontres eues avec mon promoteur Mr Nachtergaele, ainsi que

    les interviews entretenues avec les membres du Kot Astro et Mr Denies, j'ai pu

    sélectionner une série d'outils. Mais avant de les présenter, une remise en contexte du

    sujet s'impose, ainsi que quelques explications scientifiques relatives à ce thème et

    essentielles à l'exploitation des outils en classe.

    J'espère que ce travail permettra aux professeurs en manque d'inspiration de trouver des

    activités ludiques et motivantes à intégrer à leurs cours. Bonne lecture !

    5

  • Partie 1 : Contexte dans lequel s'inscrit cetravail de fin d'études

    1.1. L'enseignement qualifiant1.1.1. Accès au second degré de la filière qualifiante1

    Nous sommes en 2014 lorsqu'un nouveau programme, intitulé « Programme –

    Formation scientifique » apparaît dans la filière qualifiante aux deuxième et troisième

    degrés de cet enseignement, pour le cours de formation scientifique, plus familièrement

    appelé cours de sciences.

    Au premier degré, la filière qualifiante n'existe pas en Belgique. On parle d'un tronc

    commun à tous : tous les élèves sortants de l'école primaire se retrouvent en secondaire,

    qu'ils aient ou non réussi leur certificat d'études de base (CEB). Les élèves ayant réussi

    le CEB se retrouvent dans le premier degré commun. Ceux ayant échoué cette épreuve

    se retrouvent dans le premier degré différencié. Les élèves ayant des difficultés après la

    1ère année passe en 2e année avec un plan individuel d'apprentissage. Les élèves qui n'ont

    pas réussi leur certificat d'études du premier degré devront rejoindre une 2e année

    complémentaire (2S). Après 3 années passées dans le premier degré, l'élève se retrouve

    automatiquement au second degré. Deux cas sont possibles : soit l'élève a atteint le

    niveau de maîtrise requis pour suivre le second degré de l'enseignement secondaire

    ordinaire et se retrouve face à un choix : continuer en transition, enseignement général

    et technique de transition, ou s'orienter dans une filière qualifiante, technique de

    qualification ou professionnel. Soit l'élève n'a pas acquis ce niveau ; une année

    spécifique de différenciation et d'organisation, appelée 3S-DO est organisée.

    1.1.2. Le programme de formation dans le qualifiant2

    Dans l'enseignement de transition, au second degré, nous ne retrouvons que des cours

    dits « communs » tels que le français, l'histoire, la géographie, les sciences et d'autres,

    dont le nombre de périodes varie selon l'option choisie par l'élève. La filière qualifiante

    est plus diversifiée : la formation technique de qualification est composée d'une filière

    commune de 14 périodes, sans variation de période en fonction du secteur choisi, dont 2

    1 SLFP ENSEIGNEMENT, Rentrée 2015-2016, un virage à négocier comportant 3 réformes importantes,[en ligne], http://www.slfp-enseignement.be/sites/default/files/Rentree.pdf (page consultée le 24 avril2016) ; FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES, La structure de l’enseignement secondaire ordinaire deplein exercice, [en ligne], http://www.enseignement.be/index.php?page=24547&navi=45 (pageconsultée le 24 avril 2016).

    2 SLFP ENSEIGNEMENT, op. cit.

    6

  • périodes sont consacrées à la formation scientifique. La formation professionnelle ne

    comprend que 12 périodes communes dont 2 dédiées à la formation scientifique. Le

    reste des cours est consacré à la formation optionnelle, c'est-à-dire uniquement les cours

    spécifiques à l'option choisie. Certains cours de sciences peuvent se retrouver dans cette

    partie optionnelle de l'horaire, mais ceux-ci ne sont pas concernés par le nouveau

    programme de formation scientifique appliqué à la formation commune.

    1.1.3. La place de la filière qualifiante dans l'enseignementEn Belgique, la filière qualifiante est, à tort, peu valorisée. Le récent pacte pour un

    enseignement d'excellence qui est à la base de ces nouveaux programmes a pour but de

    revaloriser cette filière, citons : « encore trop souvent assimilée à une filière de

    relégation »3, relégation des populations moins favorisées… D'après le livre Pédagogies

    émancipatrices et revalorisation de l'enseignement technique de Jean-Marie Lange, en

    Belgique « les parents vont choisir en priorité l'enseignement général pour leurs enfants

    et si ça ne va pas, ils les orienteront en sections techniques puis après si cela ne va

    toujours pas en section professionnelles »4. L'enjeu d'aujourd'hui avec le pacte

    d'excellence est d'améliorer l'orientation dans ces filières ainsi que combattre la

    relégation systématique de certains jeunes5. D'après Philippe Soutmans, le tronc

    commun susceptible d'être allongé jusqu'à la troisième, voire la quatrième secondaire

    devrait contenir des cours variés, tant techniques que généraux, permettant une

    meilleure orientation vers les humanités supérieures, elles-mêmes orientées soit, vers

    l'enseignement supérieur, soit l'apprentissage d'un métier6.

    1.2. La formation scientifique dans le qualifiantCe n'est que depuis la rentrée 2015-2016 que le cours commun de formation scientifique

    a été mis en place dans certaines écoles du qualifiant. À partir de 2016, le programme

    sera d'application pour toute la filière7.

    3 « Quels sont les constats qui expliquent le lancement d'un pacte pour un enseignementd'excellence? », [en ligne], http://www.pactedexcellence.be/quels-constats-fondent-le-pacte-d-excellence/ (page consultée le 24 avril 2016).

    4 LANGE J.-M., Pédagogies émancipatrices et revalorisation de l'enseignement technique, Paris,L'harmattan, 2002, p. 85.

    5 « Quels sont les constats (…) », op. cit.6 D'après les propos de Philippe Soutmans, recueillis le 17 mai 2016.7 FÉDÉRATION DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE CATHOLIQUE, Propositions d'accompagnement et de

    formation, [en ligne], http://enseignement.catholique.be/segec/fileadmin/DocsFede/FESeC/francais /NouveauxprogrammesBImars.pdf (page consultée le 24 avril 2016), p. 6.

    7

  • 1.2.1. Le programme8

    Ce tout nouveau programme de formation scientifique est destiné aux deuxième et

    troisième degrés de l'enseignement qualifiant, technique et professionnel, dans l'idée

    d'une continuité de la matière. Ce document est accompagné d'un référentiel de

    compétences terminales et savoirs communs, qui aide à la compréhension de la structure

    générale des différents thèmes abordés au cours de ces 4 années.

    Au terme de chacun des degrés, dix unités d'acquis d'apprentissage (UAA) sont

    proposées et doivent être vues. Une unité d'acquis d'apprentissage peut être définie

    comme un ensemble cohérent de ce que l'élève sait, comprend, est capable de réaliser au

    terme d'un processus d'apprentissage, qui est susceptible d'être évalué, selon les

    différentes définitions de « unité » et d' « acquis d'apprentissage » proposées dans le

    document reprenant les compétences et savoirs terminales9.

    Pour mener à bien ce projet d'acquisition d'apprentissage, ou développement de

    compétences, trois dimensions alimentent le processus : la connaissance, l'application et

    pour terminer le transfert. Chaque unité d'enseignement a ses exigences en ces trois

    dimensions. Attention, ce référentiel stipule bien l'importance de créer des liens, des

    interactions entre les connaissances et l'application à des situations connues dans le but

    d'appréhender au mieux le transfert à des situations nouvelles, aussi appelées tâches. Le

    schéma de la figure 110, présente ces trois formes

    d'apprentissage et met en évidence l'interaction entre

    celles-ci, tandis que la figure 211, de la page suivante,

    synthétise l'ensemble du processus d'apprentissage de

    l'apprenant préconisé dans ce programme à travers les

    trois dimensions.

    Dans le second degré de l'enseignement secondaire

    général, nous retrouvons aussi ces trois dimensions.

    8 FÉDÉRATION DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE CATHOLIQUE, Compétences terminales et savoirscommuns en formation scientifique humanités professionnelles et techniques, Juillet 2013, p. 11.

    9 Ibidem, p. 4.10 Ibidem, p. 5.11 FÉDÉRATION DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE CATHOLIQUE, Programme formation scientifique 2e et

    3e degrés professionnel et technique de qualification, [en ligne],http://admin.segec.be/documents/7379.pdf, (page consultée le 24 avril 2016), Bruxelles, 2014, p. 14.

    8

    Figure 1: Interaction entre les trois compétences de l'enseignement qualifiant.

  • Concernant le second degré, cinq UAA sont prévues pour la 3e année, les UAA 1, 2, 3, 4

    et 5. Ces 5 UAA s'inscrivent dans cinq thèmes différents. Les unités suivantes, 6, 7, 8, 9

    et 10 sont la continuité des cinq premières unités vues, aussi réparties dans les cinq

    thèmes généraux. Aucune différence n'est faite entre le qualifiant technique et

    professionnel.

    Au troisième degré, même principe qu'au second et toujours dans la continuité des cinq

    thèmes. Les UAA 11 à 15 sont vues en 5e année de qualification technique et les UAA

    de 16 à 20 en 6e année. Par contre, le professionnel étant souvent prolongé d'une 7e

    année, les UAA 11 à 20 doivent être vues, mais le tout peut être réparti sur les trois

    années de ce degré. Le programme propose d'ailleurs une planification comme suit :

    « En 5e année, UAA 11, 12 et 13. En 6e année : UAA 14, 15, 17 et 18. En 7e année UAA

    16, 19 et 20. »

    Afin de connaître les thèmes, les sujets et les moments où seront abordés ces notions

    dans la scolarité d'un élève du qualifiant, un tableau récapitulatif se trouvant en annexe

    (annexe 1) permet de synthétiser l'ensemble de ces unités d'acquis d'apprentissage.

    1.2.2. Thème abordé dans ce travailCe travail s'inscrit dans le thème 1 intitulé « la Terre, une planète habitée dans

    l'univers », et plus précisément dans l'unité d'acquis d'apprentissage 1 « les mouvements

    de la Terre ». Elle est suivie par les UAA intitulées : « biodiversité et évolution » (UAA

    6), « activités humaines et modification environnementales » (UAA 11) et « évolution

    du vivant » (UAA 16). Pour cette unité, aucun pré requis n'est demandé. En effet, cette

    unité ne fait suite à aucune thématique abordée dans le premier degré.

    Le tableau12 ci-dessous (figure 3) nous permet d'avoir une vue d'ensemble de la

    12 FÉDÉRATION DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE CATHOLIQUE, Compétences (…) op.cit., p. 17.

    9

    Figure 2: Synthèse du cheminement d'apprentissage développé dans le programme des deuxième et troisième degrés du qualifiant.

  • compétence à développer, les éléments des différentes dimensions (Connaissance –

    Application – Transfert, CAT) du processus qui devront être acquis par l'élève, les

    ressources ainsi que les stratégies transversales.

    Ce thème n'est pas nouveau dans l'enseignement : le programme de sciences du

    troisième degré de l'enseignement de transition en sciences 6 périodes par semaine, écrit

    en 2010, a pour thème numéro 2, en 5e année, la gravitation. Le contenu à voir est

    similaire : les lois de la gravitation universelle, permettant d'aborder les applications

    telles que le satellite et la révolution des astres dans le système solaire. L'approche

    historique également, proposée mais non obligatoire dans le programme de transition, à

    propos des systèmes géo- et héliocentrique peut se raccrocher au système solaire dans

    son ensemble proposé dans le programme du qualifiant. Tout comme les trois lois de

    Kepler qui, dans le nouveau programme du qualifiant, pourraient correspondre à la

    révolution de la Terre autour du Soleil qui est aussi une notion à aborder pour mieux

    comprendre les phénomènes observés tels que l'alternance jour/nuit. D'ailleurs, les

    10

    Figure 3: Tableau synthétique de l'UAA 1.

  • propositions de mise en œuvre de cette matière développée dans le général et technique

    de transition mettent en avant l'étude de ces phénomènes13.

    Ajoutons que dans ce programme écrit en 2010, l'idée d'utiliser des simulations

    informatiques est déjà intégrée. Le programme de 2014 insiste davantage, en général,

    sur l'utilisation des nouvelles technologies dans l'ensemble des thèmes.

    Ce thème, dans le second degré, au programme de l'enseignement qualifiant pour un

    cours commun, et donc non optionnel, est totalement inédit : le public qui aura

    l'occasion d'aborder cette matière sera plus jeune qu'auparavant, moins avancé dans le

    cursus scolaire mais aussi moins concerné que les élèves qui voyaient cette matière dans

    le cadre d'une option choisie. Le niveau des notions à voir au second degré sera d'autant

    moins poussé que ce qui est proposé dans ce programme du troisième degré.

    La question est alors la suivante : pourquoi avoir intégré ce programme dans le

    qualifiant et à ce niveau d'étude ? Philippe Godts, enseignant et conseiller pédagogique

    ayant participé à l'écriture du programme, répond à cette question :

    Ce thème est intéressant pour comprendre comment fonctionnent les

    sciences. Tout d'abord parce que les élèves ont des pré-conceptions

    venant de leur observation, par exemple ils ont l'impression que le soleil

    se déplace autour de la Terre, que la Terre est statique, alors que si on va

    plus loin, on découvre qu'en réalité c'est nous qui bougeons. C'est étonnant14.

    De plus, cette unité part de ce que les élèves ressentent : la température en été et en

    hiver, la différence de température entre les différentes régions du globe. Or, ce genre de

    classe est assez hétérogène au niveau des nationalités. Cela permet de concerner

    l'ensemble des élèves. On part ici sur des situations concrètes et connues des élèves qui

    permettent d'introduire le cours de sciences.

    Philippe Godts ajoute que l'entièreté du thème a été introduite par cette unité en partant

    de la base : si un extra-terrestre arrivait avec son vaisseau spatial, il verrait tout d'abord

    la Terre, et que celle-ci est en mouvement. Puis il verrait que cette Terre est riche en

    biodiversité, que les humains composant cette biodiversité sont capables de modifier

    l'environnement dans une logique d'évolution qui a commencé il y a des milliers

    13 FÉDÉRATION DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE CATHOLIQUE, Programme sciences générales 3e degré,[en ligne], http://admin.segec.be/documents/5558.pdf, (page consultée le 24 avril 2016), Bruxelles,2010, p. 122-123 ; FÉDÉRATION DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE CATHOLIQUE, Compétences (…)op.cit., p. 26-27.

    14 Propos tenus par Philippe Godts, conseiller pédagogique, recueillis par téléphone le 7 avril 2016.

    11

  • d'années et qui continue à mesure que le temps passe.

    Cette unité pose donc de nombreuses questions : comment la Terre tourne-t-elle ? Où ?

    Autour de quoi ? Les outils didactiques sont des supports intéressants pour aborder ces

    questions, et même si la réforme menait à un tronc commun jusqu'en 3e secondaire, nous

    espérons que ce thème se retrouvera à un autre moment du cursus scolaire de l'élève.

    Pour mieux répondre à toutes ces questions, citons quelques informations concernant

    notre système planétaire à la partie 2 de ce travail.

    12

  • Partie 2 : Données scientifiques utiles à lacompréhension des outils

    2.1. Historique des découvertes liées à l'Univers2.1.1. Les premières pensées et observations15

    L'histoire de l'Univers, et plus particulièrement du système solaire, débuta à

    l'Antiquité. En Grèce, en Égypte ou encore à Babylone, on observait les planètes, leur

    mouvement, et plus particulièrement Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. La Lune

    est aussi grandement observée et prise comme repère. Ils vont même jusqu'à organiser

    leur temps selon cette dynamique : l'année, les mois, les semaines et les jours sont créés

    sur base de la position des astres dans le ciel. Ces normes que chaque civilisation

    possédait ont évolué dans le temps, mais le principe général reste le même. À titre

    indicatif, la fête de Pâques est fixée au 1er dimanche qui suit la première pleine lune de

    printemps.

    Pour donner un exemple concret, prenons les constellations du zodiaque, prenant source

    dans la culture occidentale. En une année, 365 jours, la Terre effectue une révolution du

    Soleil, c'est-à-dire qu'elle a parcouru un cercle (une éclipse plus précisément) autour de

    celui-ci. Si on prend la figure 416, vu de la Terre en novembre, le jour, le Soleil est

    devant la constellation du Scorpion. Étant donné que le Soleil est devant, la

    constellation n'est pas visible de la Terre. Le Soleil nous « éblouit » ce qui ne nous

    permet pas de voir ces étoiles. Mais comme la Terre tourne sur elle-même dans un

    mouvement de rotation, nous nous retrouvons comme dos au Soleil. La constellation qui

    nous sera visible la nuit sera

    celle qui sera en face de la

    constellation cachée par le

    Soleil, c'est-à-dire le Taureau.

    Les Anciens ont donc divisé

    l'année, en 12 parties égales

    correspondant aux mois, en

    fonction de la constellation qui

    15 COMINS F., À la découverte de l'univers, Paris, 2011, p. 33 ; ACKER A., Astronomique astrophysique,Paris, Dunod, 2013, p. 3-6 ; VERBIEST-SCIEUR Y. e.a., Physique 5e Sciences générales, Bruxelles, DeBoeck, 2006, p. 64.

    16 ACKER A., op. cit., p. 5.

    13

    Figure 4: « Mouvement apparent annuel du Soleil à travers les treize constellations du zodiaque situées le long de la bande écliptique du ciel. »

  • est « traversée » par le Soleil et que nous ne pouvons voir. Aujourd'hui, ces 12

    constellations font référence à des signes astrologiques. La « treizième » constellation,

    appelée « Ophiuchus » n'a pas été prise en considération.

    Bien sûr, seule l'observation a permis à ces hommes de remarquer les changements

    fréquents des constellations visibles ou non dans le ciel de nuit. En effet, la figure 4

    n'aurait pas pu avoir été réalisée à cette époque pour une raison simple : la

    représentation de l'Univers plaçait la Terre au centre de celui-ci. On appelle cette

    représentation le « modèle géocentrique ».

    2.1.2. Les modèles géo- et héliocentrique17

    Toujours par l'observation du ciel, les scientifiques de l'Antiquité tentèrent de

    comprendre les mouvements des cinq planètes citées ci-dessus, comme l'explique

    l'extrait du livre de Neil Comins : « Les Grecs savaient que les planètes bougeaient

    lentement par rapport aux étoiles « fixes » qui composent les constellations »18. De cette

    façon, les Grecs ont pu prendre pour repère ces étoiles fixes et observer le mouvement

    des planètes. Ils remarquèrent notamment

    que certaines planètes se dirigeaient parfois

    vers la gauche des étoiles fixes, s'arrêtent

    puis repartent vers la droite, selon la

    période de l'année, comme représenté à la

    figure 519 dans le cas de Mars.

    17 ACKER A., op. cit., p. 5, 8 ; COMINS F., op. cit., p. 33-36 ; VERBIEST-SCIEUR Y. e.a., op. cit., p. 72-74.18 COMINS F., op. cit., p. 33.19 PHYSICAL SCIENCES STUDY COMMITEE, La physique, Paris, Dunod, 1967, p. 346.

    14

    Figure 5: « Mouvement apparent particulier de la planète Mars par rapport aux étoiles fixes. Mars, à divers intervalles, semble changer le sens de son mouvement. »

  • Claude Ptolémée (90 ap. J.-C.-168 ap. J.-C.)

    expliqua par un modèle construit sur base de

    nombreuses mesures comment ces planètes

    semblaient « retourner en arrière ». Son

    modèle montrait que « la planète décrivait un

    petit cercle dont le centre se déplaçait

    suivant une orbite circulaire autour de la

    Terre20. » En suivant la trajectoire de la

    planète, une boucle de rétrogradation se

    forme, expliquant pourquoi la planète

    semble se déplacer de la gauche vers la

    droite. La figure 621 illustre la trajectoire

    d'une de ces planètes : Jupiter. Ces explications étaient néanmoins très complexes

    Avant les explications de Claude Ptolémée à propos du modèle géocentrique, Aristarque

    de Samos (2e siècle av. J.-C.) avait déjà proposé un nouveau modèle de l'Univers : un

    modèle dont le centre serait le Soleil, aussi appelé modèle héliocentrique, qui n'est

    accepté qu'en 1543 lorsque Copernic (1473-1543) publie son traité De revolutionibus

    Orbium Coelestium (Des révolutions des sphères célestes)22. À l'époque il était

    impensable que la Terre, une masse si importante, puisse tourner sur elle-même, et si

    c'était le cas, les lois physiques seraient différentes et un vent se ferait ressentir. De plus,

    la Terre ne pouvait pas être considérée comme une planète ou tout autre astre du Ciel.

    Par observation, ils ne voyaient rien tourner autour d'un autre astre, donc tout devait

    tourner autour de la Terre. Copernic, lui, reprend ces idées et les contredit en avançant

    tout d'abord :

    Le Soleil a une place primordiale : la beauté de l'astre et son importance

    comme source de lumière et de vie méritent en effet la place centrale. Il est

    plus rationnel de faire tourner la Terre plutôt qu'un corps immensément

    grand comme l'est la sphère porteuse des étoiles. Ce modèle héliocentrique

    est simple et logique : plus l'astre est éloigné du Soleil, plus son

    mouvement est lent, pour se terminer par la voûte céleste qui, elle, est

    fixe23.

    20 PHYSICAL SCIENCES STUDY COMMITEE, op. cit., p. 348.21 ACKER A., op. cit., p. 8.22 Ibidem, p. 5, 8.23 VERBIEST-SCIEUR Y. e.a., op. cit., p. 72.

    15

    Figure 6: Modèle géocentrique, expliquant la trajectoire de la planète Jupiter.

  • Concernant ces arguments, Copernic ne se base sur aucune observation. Par contre, c'est

    en observant les planètes qu'il eut l'idée de déterminer les configurations planétaires,

    définies comme « l'organisation géométrique de la Terre, une autre planète et le

    Soleil24 ». Les planètes Mercure et Vénus se situent ainsi entre la Terre et le Soleil,

    tandis que la Terre se situe entre les trois planètes restantes et le Soleil. N'oublions pas

    que les planètes Uranus et Neptune n'ont pas encore été découvertes. Cependant,

    Copernic avait une vision circulaire des orbites des planètes. Galilée (1564-1642), lui,

    prouva grâce à des observations approfondies sur la Lune, Jupiter, Vénus et le Soleil que

    le modèle géocentrique ne convenait pas. Par exemple, dans le modèle géocentrique,

    Vénus ne pouvait apparaître que sous forme de croissant. Galilée, grâce à sa lunette,

    constate qu'à certains moments, Vénus est pleine, formant un premier argument pour la

    théorie héliocentrique. De plus, il observe que la taille de Vénus varie, ce qui s'explique

    par l'éloignement de cette dernière par rapport à la Terre. À nouveau, le système

    géocentrique dans lequel Vénus était à une distance fixe de la Terre ne correspond plus

    aux observations.

    2.1.3. Les mouvements planétaires : les 3 lois de KeplerTycho Brahé (1546-1601), professeur de Johannes Kepler (1571-1630) n'acceptait pas le

    modèle héliocentrique tel que le présentait Copernic. Il imaginait plutôt que le Soleil

    tournait autour de la Terre, mais que les autres planètes tournaient autour du Soleil.

    Grâce à des mesures précises, il prouva, d'après le Physical Science Study Committee

    « que les orbites de Copernic n'étaient que grossièrement exactes25. »

    Après la mort de Tycho Brahé, Kepler se servit des données précises récoltées par son

    professeur pour tenter d'expliquer, par les mathématiques, les mouvements des planètes.

    Il se détacha de la vision géocentrique de Tycho Brahé pour adopter la vision

    héliocentrique de Copernic ainsi que l'idée que la Terre tournait sur elle-même. Par

    contre, il affirma que Copernic avait tort en avançant que les planètes se mouvaient

    autour du Soleil en suivant une trajectoire circulaire. Ces affirmations furent démontrées

    plus tard par Newton, et s'avèrent être applicables à n'importe quel corps gravitant

    autour d'un autre26.

    La première loi de Kepler est la suivante : « Les orbites des planètes autour du Soleil

    24 COMINS F., op. cit., p. 36.25 PHYSICAL SCIENCES STUDY COMMITEE, op. cit., p. 350.26 Ibidem, p. 349 – 350.

    16

  • sont des ellipses dont le Soleil occupe l'un des foyers »27. Ajoutons que le second foyer

    est un point fictif de l'Univers. De plus, rappelons qu'une ellipse est définie comme

    « une courbe fermée englobant deux points (les foyers) de telle sorte que la distance

    totale d'un foyer à n'importe quel point de la courbe jusqu'à l'autre foyer est égale à une

    constante28. » Une ellipse dont les foyers sont confondus est un cercle. Par contre, une

    ellipse dont les foyers sont totalement éloignés s'apparente à une ligne droite.

    L'excentricité « e » d'une planète est la forme de l'ellipse qu'elle parcourt lors de sa

    trajectoire autour du Soleil, calculée par la formule suivante :

    e = FF 'AB

    F et F´ étant les deux foyers respectifs et

    AB la distance maximale entre deux

    points de l'ellipse, comme représenté à la

    figure 729, ci-contre.

    La grandeur de l'excentricité est comprise

    entre 0 (cercle) et 1 (segment de droite).

    Dans le système solaire, l'excentricité des planètes est très faible30 (voir tableau de la

    page 26).

    Après cette première loi à propos de la trajectoire des planètes autour du système

    solaire, Kepler s'attaqua à la vitesse des planètes. Tycho Brahé, dont les écrits sur ses

    observations assidues du ciel avaient déjà été utilisés par Kepler pour édifier sa

    première loi, mit en évidence le fait que les planètes ne bougeaient pas à vitesse

    constante et plus précisément que la vitesse augmentait lorsque celles-ci s'approchent du

    Soleil. Kepler, s'aidant de sa première théorie, décrit ce phénomène particulier, illustré à

    la figure 831 de la page suivante : en prenant une durée constante de 30 jours, pendant

    laquelle une planète parcourt une distance d'un point A à un point B tous deux éloignés

    du Soleil, si on rejoint l'arc AB de l'ellipse au Soleil, une surface « triangulaire » est

    représentée dont l'aire est identique à n'importe quelle surface obtenue à partir d'un arc

    27 COMINS F., op. cit., p. 39.28 « Ellipse », dans Universe, Solar Systems, stars, and galaxies, SEEDS M. et BACKMAN D., 8e édition,

    s.l., International Edition, 2014 p. 499.29 Illustration trouvée sur le site http://www.univers-astronomie.fr/articles/systeme_solaire/117-lois-de-

    kepler.html (page consultée le 24 avril 2016).30 COMINS F., op. cit., p. 39.31 Ibidem, p. 40.

    17

    Figure 7: Ellipse.

  • d'ellipse de deux points séparés d'une même durée, ici 30 jours. Or, si le Soleil se situe à

    une distance moins importante des points C et D, que A et B, la distance entre C et D, et

    donc la distance parcourue par la planète sera d'autant plus importante, mais pour une

    durée toujours égale à 30 jours. Pour conclure, on peut dire que la vitesse d'une planète

    augmente lorsque la distance entre le Soleil et cette planète se réduit32. Cette affirmation

    découle de la seconde loi de Kepler : « Le segment qui joint une planète et le Soleil

    balaie des surfaces égales en des intervalles de temps égaux33. »

    Pour terminer, la troisième loi de Kepler affirme que : « Le carré de la période de

    révolution d'une planète autour du Soleil est proportionnel au cube de la longueur du

    demi-grand axe de son orbite34. » Le demi-grand axe de l'orbite d'une planète peut être

    apparenté à la distance moyenne séparant la planète elle-même du Soleil. En

    mathématique, on peut écrire que :

    T 2

    r3=constante

    T étant la période de révolution de la planète en années terrestres et r la longueur

    moyenne du demi-grand axe de l'orbite35.

    32 COMINS F., op. cit., p. 39-41.33 Ibidem, p. 39-41.34 Ibidem, p. 41.35 Ibidem, p. 41 ; PHYSICAL SCIENCES STUDY COMMITEE, op. cit., p. 353.

    18

    Figure 8: Représentation schématique des surfaces, dont les aires sont égales, en un intervalle de temps égal, pour des distances parcourues différentes pour cet intervalle.

  • 2.1.4. Des découvertes de Galilée au début du 17e siècle à aujourd'hui36

    L'idée de Galilée a été de tourner les instruments d'optique existants, les lunettes, vers le

    ciel pour observer plus précisément ses éléments, voire d'en découvrir d'autres. Les

    quatre lunes de Jupiter furent ainsi découvertes, ainsi que les taches du Soleil.

    Les 17e et 18e siècles sont marqués par différentes avancées ou événements marquant

    l'intérêt certain des scientifiques de l'époque de connaître les moindres détails du

    système solaire. Ainsi, les premiers observatoires furent construits en Europe, à Paris et

    à Greenwich. Newton « construit le premier télescope37. » La planète Uranus est

    découverte, des grandeurs telles que des distances ou des diamètres sont évaluées et des

    théories plus complexes commencent à voir le jour : c'est ainsi qu'à la fin du 18e siècle,

    les scientifiques parleront de galaxie.

    Les avancées technologiques des siècles suivants ne feront qu'affiner les mesures et les

    recherches, nous permettant d'en savoir toujours plus et plus précisément.

    2.2 Composantes du système solaire2.2.1 Le Soleil38

    Avant toute chose, il faut savoir que le Soleil est la principale source d'énergie de la

    Terre. Il est une étoile car il est principalement composé de gaz : l'hélium et l'hydrogène.

    Si on compare ses propriétés physiques à celle de la Terre, il a une masse d'environ 333

    000 fois celle de la Terre et un rayon 109 fois plus grand. Tout comme la Terre, le Soleil

    effectue un mouvement de rotation autour du centre de la galaxie.

    L'énorme quantité d'énergie produite par le Soleil vient de la fusion des noyaux

    d'hydrogène à l'intérieur du Soleil, qui libère une grande quantité d'énergie, visible

    lorsque celle-ci est éjectée dans l'espace, faisant briller le Soleil.

    En ce qui concerne son atmosphère, trois couches peuvent être distinguées. De

    l'intérieur vers l'extérieur, nous retrouvons tout d'abord la photosphère, la seule partie du

    Soleil visible à l'œil nu, malgré qu'elle soit la couche la moins épaisse de cette

    atmosphère (environ 400 km). Par contre, cette couche n'est pas « lisse ». Des granules

    se forment à la surface du Soleil, d'environ 1 000 km, dont les gaz montent et

    descendent dans un mouvement de convection.

    36 ACKER A., op. cit., p. 9-10 ; COMINS F., op. cit., p. 41.37 ACKER A., op. cit., p. 9.38 Ibidem, p. 175-179 ; COMINS F., op. cit., p. 260-275 ; BACKMAN D. et SEEDS M., op.cit., p. 499.

    19

  • La chromosphère est la couche située juste au-dessus de la photosphère. Elle n'est

    visible à l’œil nu que lors d'une éclipse totale. Cette couche d'environ 2 000 km

    d'épaisseur est caractérisée par des spicules fins, qui sont en fait des jets de gaz pouvant

    atteindre jusqu'à 10 000 km et même s'échapper. On appelle cela le vent solaire. Enfin la

    couronne, uniquement visible lors d'une éclipse totale également, s'étend sur plusieurs

    millions de kilomètres.

    Pour ce qui est de la température du Soleil, elle est de l'ordre de 5800 Kelvins à la

    surface et de 1,5.106 Kelvins en son centre. Les variations de température à la surface du

    Soleil sont visibles grâce aux taches plus sombres, régions plus froides, qui la

    composent, et sont principalement dues aux champs magnétiques.

    2.2.2 Les planètesHuit planètes, dont les propriétés physiques et chimiques varient, composent le système

    solaire. Toutes gravitent autour du Soleil selon une trajectoire elliptique dont le Soleil

    est l'un des foyers. Quatre d'entre elles sont appelées planètes telluriques, il s'agit de

    Mercure, Vénus, la Terre et Mars, tandis que les quatre autres, Jupiter, Saturne, Uranus

    et Neptune sont des planètes dites joviennes.

    A. Les planètes telluriques39

    Les planètes telluriques sont solides et rocheuses et leur rayon se situe dans un ordre de

    grandeur proche de notre planète. Chacune d'elles se situent dans le système solaire

    entre le Soleil et la ceinture d'astéroïde. L'Encyclopédia Universalis ajoute que « ces

    planètes sont rocheuses et offrent une faible gravité, ainsi qu'une atmosphère très mince

    [voire quasi inexistante pour Mercure]40. »

    Les tableaux 1 et 2 des pages 26 et 27 présentent des données correspondant à ces

    planètes.

    La planète Terre41

    La Terre est tout d'abord la seule planète du système solaire à posséder de l'eau à l'état

    liquide, et sous les trois états en même temps.

    Elle est entourée d'une atmosphère composée à 78 % de diazote (N2), 21 % de

    39 ACKER A., op. cit., p. 331 ; COMINS F., op. cit., p. 152.40 PROUST D., « Planétaires systèmes », dans Encyclopædia Universalis, [en ligne],

    http://www.universalis.fr/encyclopedie/systemes-planetaires/ (page consultée le 23 avril 2016).41 ACKER A., op. cit., p. 336-341 ; COMINS F., op. cit., p. 11-14, 122-126, 128-135, 144-145 ; BACKMAN

    D. et SEEDS M., op. cit.,p. 169-171, 177.

    20

  • dioxygène (O2) et 1 % d'autres gaz tels que le gaz carbonique, l'hydrogène, la vapeur

    d'eau, l'ozone, l'argon… La partie inférieure de l'atmosphère, la plus proche de la

    surface de la Terre, est divisée en deux couches successives : la troposphère est celle

    dans laquelle nous vivons. L'air y est dense et la température varie en fonction des

    régions du globe, des saisons, et de l'altitude. Au-dessus de cette couche, on retrouve la

    stratosphère, composée principalement d'ozone O3, couche essentielle à l'absorption des

    rayons ultraviolets, nocifs. Cette couche une fois atteinte, la température augmente cette

    fois-ci, avec l'altitude. La partie supérieure de l'atmosphère est composée tout d'abord de

    la mésosphère, suivant directement la stratosphère. À nouveau, comme pour la

    troposphère, la température diminue avec l'altitude, jusqu'à -73°C. Et enfin, on retrouve

    l'ionosphère, dont la température augmente davantage.

    La Terre a un effet de serre naturel : les rayonnements du Soleil sont soit absorbés à la

    surface, soit directement renvoyés. La chaleur est ensuite restituée à l'atmosphère,

    réchauffant l'air ambiant. Une partie de celle-ci est ensuite renvoyée dans l'espace, et

    une autre partie reste prisonnière de l'atmosphère, le tout, maintenant une température

    équilibrée. Depuis la révolution industrielle et les nombreuses émissions de dioxyde de

    carbone qu'elle a engendré, ce cycle a été déséquilibré : davantage de chaleur reste

    prisonnière de l'atmosphère, conduisant au réchauffement de la planète.

    Concernant la composition de la Terre, on y retrouve trois parties distinctes : le noyau

    au centre, le manteau, et la croûte en surface. Tout au centre, la structure solide du

    noyau est principalement composée de fer. Autour de celui-ci se trouve un noyau de fer

    également, mais liquide. Le manteau et la croûte sont des structures solides. Cette

    structure, riche énergétiquement, est responsable du mouvement des plaques

    tectoniques, conséquences des mouvements convectifs, mais aussi du champ

    magnétique terrestre produit par la combinaison des mouvements de rotation terrestre et

    de convection du fer liquide. Ce champ magnétique protège la Terre des radiations

    solaires.

    21

  • Les mouvements de rotation et de révolution de la Terre ont des conséquences

    influençant directement notre vie. En effet, l'alternance du jour et de la nuit est due à la

    rotation terrestre. Pour effectuer un tour sur elle-même, notre planète met 24 heures. La

    répartition du nombre d'heures de jour et de nuit est quant à elle définie par la révolution

    de la Terre autour du Soleil, dont la trajectoire est donnée par l'orbite. L'astre est incliné

    de 23,5° par rapport à la perpendiculaire au plan de l'orbite, comme représenté à la

    figure 942 .

    Cela induit le fait que les moitiés ensoleillées ou non ne correspondent pas à la moitié

    de la sphère, allant du centre d'un pôle à l'autre. Le seul endroit sur Terre pour lequel

    une journée est coupée en deux parties égales de 12 heures de jour et 12 heures de nuit

    toute l'année est l'équateur. Les autres parties de la planète situées au-dessus de

    l'équateur (hémisphère nord) ou en dessous de celui-ci (hémisphère sud) ont des jours et

    nuits dont les durées varient pendant l'année. Par conséquent, lors du solstice d'hiver le

    22 décembre, la Terre est inclinée vers le Soleil de telle sorte que le Soleil à

    l'hémisphère sud est plus haut que tous les autres jours de l'année, et la durée

    d'ensoleillement plus longue. À nos latitudes, cela correspond au jour le plus court de

    l'année, pendant lequel le Soleil est au plus bas sur l'horizon. À mesure que le temps

    passe, le Soleil « remonte » dans le ciel à l'hémisphère nord, jusqu'au moment de

    l'équinoxe de printemps, le 21 mars. La durée du jour et de la nuit est égale. Lors du

    solstice d'été, le 21 juin, la Terre est inclinée de telle sorte que le Soleil soit le plus haut

    42 COMINS F., op. cit., p. 13.

    22

    Figure 9: Positions de la Terre sur son orbite autour du Soleil à chaque nouvelle saison.

  • et éclaire plus longtemps notre journée. À partir de ce jour, le Soleil « descendra »,

    ayant pour conséquence le raccourcissement des jours. À l'équinoxe d'automne, le 21

    septembre, la durée du jour et de la nuit est à nouveau égale.

    La Lune, elle, effectue réellement une

    révolution autour de notre astre. La Lune

    est un satellite naturel de notre planète.

    Sa surface est formée de roches sombres

    et de nombreux cratères forment son

    relief. En ce qui concerne ses

    mouvements, sa période de rotation est

    égale à sa période de révolution autour

    de la Terre. Par conséquent, de la Terre,

    nous ne voyons qu'une seule face du

    satellite. La période de révolution et de

    rotation de la Lune est de 27,3 jours

    terrestres. Ce n'est pas un hasard si ces

    mouvements concordent ainsi : certains

    phénomènes ont provoqué l'accélération

    ou le ralentissement de la Lune, ayant

    pour conséquence d'atteindre une vitesse

    de révolution égale à la vitesse de

    rotation.

    Le phénomène de marée s'explique comme suit : le Soleil et la Lune attirent tous les

    deux les océans. Lorsque la Lune, la Terre et le Soleil sont alignés, on a alors affaire à

    des marées de vives-eaux, les plus importantes. Que la Lune et le Soleil soient du même

    côté n'a aucune importance. Par contre, lorsque la Lune, la Terre et le Soleil forment un

    angle droit, les marées sont faibles : on les appelle « marées de mortes-eaux ». La figure

    1043 ci-dessus schématise ce phénomène.

    B. Les planètes joviennes44

    Les planètes joviennes, se situant au-delà de la ceinture d'astéroïdes, sont des planètes

    dites géantes et principalement gazeuses, entourées d'anneaux. Dominique Proust nous

    43 Illsutration trouvée sur le site http://marees.free.fr/vive.html (page consultée le 23 avril 2016).44 ACKER A., op. cit., p. 346.

    23

    Figure 10: A. Marée de morte-eau au septièmejour de la révolution de la Lune. B. Marée de vive-eau au quatorzième jour de la révolution de la Lune. C. Au vingt-et-unième jour, la Lune, la Terre et le Soleil forment un angle droit, donnant lieu à une marée de morte-eau. D. Marée de vive-eau au vingt-huitième.

  • indique que : « Leur gaz est composé d'hydrogène et d'hélium dans les mêmes

    proportions que le Soleil, suivant une densité croissante en s'enfonçant dans les couches

    atmosphériques. On suppose qu'il existe un noyau rocheux pour chaque planète45. »

    La figure 1146 ci-dessous représente le système solaire et ses planètes telluriques et

    joviennes.

    2.3. L'astronomie : observer le ciel47

    L'astronomie est la science des corps célestes. Elle a permis de développer des

    connaissances sur les saisons, sur l'origine de la Terre ou encore de mesurer le temps.

    En tant qu'amateur, il est possible d'observer le ciel. Aujourd'hui, de nombreux « clubs »

    d'astronomie donnent la possibilité au public de s'initier à l'observation d'étoiles et

    planètes. Des instruments tels que des jumelles et des lunettes, contenant des lentilles,

    ou encore des objets à miroir comme des télescopes sont mis à la disposition des

    observateurs. Néanmoins, chacun peut observer chez lui les astres, à l'œil nu ou avec

    des jumelles, à l'aide d'une carte du ciel (un exemple d'une carte du ciel se trouve en

    annexe 2). Pour l'utiliser, il suffit de la placer au-dessus de sa tête, l'horizon nord dirigé

    vers le nord. La carte du ciel est définie comme :

    45 PROUST D., op. cit.46 https://media4.obspm.fr/exoplanetes/pages_corot-projet/images/figures/2familles.jpg (page consultée

    le 23 avril 2016). 47 BELY P.-Y., CHRISTIAN C., ROY J.-R., 250 réponses à vos questions sur l'astronomie, s.l., Le gerfaut,

    2008, 44, 45, 226, 227 ; HENAREJOS Ph., Guide touristique du ciel, Paris, Solar, 1998, p. 19, 20, 28.

    24

    Figure 11: Disposition des planètes dans le système solaire, avec différenciation ente les planètes telluriques et joviennes (gazeuses). De gauche à droite, on retrouve Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter Saturne, Uranus, Neptune et Pluton, qui n'est pas considérée comme une planète. La ceinture d'astéroïdes « séparant » les planètes telluriques des planètes joviennes n'est pas représentée.

  • une représentation plane du ciel qui, lorsqu'on le regarde, ressemble en fait à un immense dôme sur lequel seraient dessinées les constellations. Le

    cercle qui délimite le bord de chaque carte correspond à la ligne d'horizon

    que l'on voit tout autour de soi si l'on effectue une rotation de 360°.

    L'extérieur de la carte est donc le sol48.

    Habituellement sur les cartes géographiques, l'est se situe à droite et l'ouest à gauche si

    le nord est au-dessus. Sur une carte céleste, c'est l'inverse : on ne regarde plus la Terre,

    on lui tourne le dos, ce qui rend logique cet échange de côté des points cardinaux.

    Les constellations, principaux objets d'observation, sont des figures créées par l'homme,

    formées d'étoiles brillantes. Les retrouver peut permettre de se situer dans la nuit. Pour

    identifier les étoiles des constellations, Johann Bayer, avocat, a proposé en 1603 de les

    nommer par des lettres grecques selon la brillance de celles-ci, suivie du nom de la

    constellation. Ainsi, l'étoile la plus brillante de la constellation du Taureau s'appelle α

    (alpha) Taureau. La deuxième plus brillante s'appellera β (bêta) Taureau, ainsi de suite.

    En 1725, John Flamsteed, astronome anglais, nomma les étoiles les moins brillantes par

    un simple numéro suivi de la constellation associée, par exemple 61 Cygne. Par la suite,

    d'autres noms complétèrent les catalogues d'étoiles. Aujourd'hui, même si certaines

    nominations anciennes sont encore utilisées, la manière la plus scientifique d'identifier

    une étoile reste d'indiquer sa position géographique.

    48 HENAREJOS Ph., op. cit., p. 28.

    25

  • Tableaux 1 et 2 49 : Tableaux reprenant l'ensemble des caractéristiques principales des huit planètes du système solaire. Les planètes mises en évidenceen vert sont les planètes telluriques, tandis que les planètes dont les lignes sont roses sont des planètes joviennes.

    Planètes Diamètre(km)

    Rayon orbital(unité

    astronomique)

    Distancemoyennejusqu'au

    Soleil (km)

    Masse(kg)

    Période derévolution

    Période derévolution

    (UA)

    Période derotation

    Excentricité Températures moyennes, desurface et au-dessus des nuages

    (K)

    Mercure 4,89.10³ 0,383 5,79.107 3,30.1023 88 jours 0,241 58,6 jours 0,206 103 la nuit623 le jour

    Venus 1,21.104 0,950 1,08.108 4,87.1024 243 jours 0,615 116,8 jours 0,007 733 (température élevée due àl'important effet de serre)

    Terre 1,28.104 1,00 1,496.108 5,97.1024 365 jours 1,00 1 jour (24heures)

    0,017 De 183 à 333

    Mars 6,79.103 0,533 2,28.108 6,42.1025 1,881 ans 1,88 24,62 heures 0,093 De 133 à 293Jupiter 1,43.105 11,21 7,79.108 1,90.1027 11,9 ans 11,9 9,92 heures 0,048 165Saturne 1,21.105 9,45 1,43.109 5,68.1026 29,5 ans 29,5 10,57 heures 0,056 93Uranus 5,11.104 4,01 2,88.109 8,68.1025 84,3 ans 84,3 17,23 heures 0,044 55Neptune 4,95.104 3,88 4,5.109 1,02.1026 164,8 ans 164,8 16,11 heures 0,011 55

    49 BACKMAN D. et SEEDS M., op. cit, p. 119, 176, 188, 197, 219, 222, 230, 480, COMINS F., op. cit, p. 153, 159, 165, 180, 182, 185, 186, 187, 189, 198, 203, 207, 213, 214,BOISCHOT A., BRAHIC A., GAUTIER D., ISRAËL G., THOMAS P., « Saturne, planète », dans Encyclopædia Universalis [en ligne], http://www.universalis.fr/encyclopedie/saturne-planete/ (page consultée le 15 mai 2016), BRAHIC A., « Uranus, planète », dans Encyclopædia Universalis [en ligne], http://www.universalis.fr/encyclopedie/uranus-planete/(page consultée le 15 mai 2016), BRAHIC A., « Neptune, planète », dans Encyclopædia Universalis [en ligne], http://www.universalis.fr/encyclopedie/neptune-planete/ (pageconsultée le 15 mai 2016).

    26

  • Planètes Composition de l'atmosphère Composition de l'astre Satellites naturels Autres caractéristiquesMercure Pas d'atmosphère Surface rocheuse appelée

    « manteau », entourant unnoyau de fer et de nickel

    / Le bassin Caloris, résultat de la chuted'une météoriteCouleur : noire

    Venus - 96 % de dioxyde de carbone- 3,5 % de diazote- oxygène, eau, argon, acide sulfurique...

    Même composition que Mercure / Mouvements rétrogrades : le sens derotation est contraire au sens de

    révolutionCouleur : jaune/orange

    Terre - 78 % d'azote- 21 % d'oxygène- dioxyde de carbone, vapeur d'eau, hydrogène, argon, ozone…

    De l'ext. vers l'int.. : la croûte, lemanteau, du fer liquide entourantun noyau de fer et de nickel solide

    Lune Effet de serreCouleur : bleue et blanche

    Mars - 95 % de dioxyde de carbone- 3 % de diazote- 2 % d'argon...

    Même composition que Mercure etVénus

    Phobos et Déimos De l'eau aurait coulé sur cette planèteCouleur : rouge/chair

    Jupiter - 86,2 % d'hydrogène- 13,6 % d'hélium- 0,2 % de méthane, ammoniac, vapeur d'eau...

    De l'ext. vers l'int. : hydrogène ethélium moléculaires, hydrogène et

    hélium liquides,noyau de roches, métaux et glace

    Ganymède, Callisto, Io, Europe,63 autres (plus petites)

    Champ magnétique puissant.Autour de Jupiter se trouvent des

    anneauxCouleur : lignes brunes et jaunes

    Saturne - 96,3 % d'hydrogène- 3,3 % d'hélium- 0,4 % de méthane, ammoniac, vapeur d'eau...

    Prévisions de la comp. de l'ext.vers l'int. : hydrogène moléculaire,hydrogène liquide, glaces et noyau

    de roches et métaux

    60 satellites dont Titan est laplus importante. Citons Rhéa,

    Mimas, Encéclade, Japet,Téthys, Dioné

    Saturne est entourée d'anneaux formésde particules de glace

    Couleur : verte

    27

  • Planètes Composition de l'atmosphère Composition de l'astre Satellites naturels Autres caractéristiquesUranus - 82,5 % d'hydrogène

    - 15,2 % d'hélium- 2,3 % de méthane

    Prévisions de la composition, del'ext. vers l'int. : hydrogène et

    hélium liquides, eau liquide avecdu méthane et de l'ammoniac et un

    noyau de roches

    27 lunes connues à ce jour.Citons les cinq plus imposantes :Obéron, Titania, Umbriel, Ariel

    et Miranda.

    Les saisons sur Uranus sont trèslongues étant donné la période orbitale

    de la planète autour du Soleil et soninclinaison.

    Uranus possède aussi des anneaux.Neptune - 79 % d'hydrogène

    - 18 % d'hélium- 3 % de méthane

    Mêmes prévisions que pourUranus

    8 satellites ont été découvertsdont les premières furent

    Néréide et Triton

    Neptune possède des anneauxCouleur : bleue

    28

  • Partie 3 : Présentation, exploitation etcomplémentarité des outils didactiques

    Pour mieux comprendre comment les éléments théoriques présentés à la partie 2

    peuvent être illustrés ou développés en classe, 5 outils sont présentés dans cette

    troisième partie, ainsi que des idées d'exploitations de ceux-ci.

    3.1. Outil 1 : Earth's Orbit and Daylight3.1.1. Présentation généraleL'outil intitulé « Earth's Orbit and Daylight » est en fait une animation trouvée sur le site

    Math is fun50. Pour attirer les visiteurs à comprendre et tester l'animation, les auteurs

    posent les questions suivantes : « Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le Soleil

    « montait » et « se levait » à différents moments ? Et pourquoi les jours sont plus longs

    en été ? Regardez cette animation avec attention et vous découvrirez pourquoi51». Grâce

    à cette animation, il est donc possible de mieux comprendre comment la Terre est

    éclairée par le Soleil à la fois sur une journée mais aussi tout au long de l'année, et en

    apprendre davantage sur les changements de saison.

    3.1.2. Fonctionnement de l'outilPour comprendre l'outil et son fonctionnement, deux parties distinctes seront

    présentées : le haut et le bas de l'animation.

    En haut à gauche, on retrouve une partie intitulée « Animation speed » qui contient un

    curseur permettant d'accélérer, en déplaçant le curseur vers la gauche, ou de décélérer,

    en déplaçant le curseur vers la droite, le mouvement de la Terre, elle-même représentée

    tournant sur elle-même, inclinée par rapport à l'axe de rotation et décrivant une

    trajectoire elliptique autour du Soleil, sur la droite de l'écran. L'unité de vitesse proposée

    ici est le nombre de jours, ou plutôt le nombre de rotations, que la Terre effectuera sur

    elle-même le temps d'une année de l'outil. C'est-à-dire que si l'animation est calibrée à

    une vitesse de 30 jours par an, la planète représentée effectuera trente tours sur elle-

    même pour parcourir l'ensemble de la trajectoire dessinée. Si l'animation est calibrée à

    une vitesse d'un jour par an, l'ensemble de l'ellipse sera parcouru le temps que la Terre

    50 « Earth's Orbit and Daylight », [en ligne], https://www.mathsisfun.com/earth-orbit.html (pageconsultée le 24 avril 2016).

    51 Texte original : « Ever wondered why the Sun "rises" and "sets" at different times? And why the daysare longer in Summer? Watch this animation carefully and you will discover why. » disponible sur« Earth's Orbit and Daylight », [en ligne], https://www.mathsisfun.com/earth-orbit.html (pageconsultée le 24 avril 2016).

    29

  • effectue un tour sur elle-même. Une des limites de l'outil, c'est qu'elle ne propose pas

    d'afficher les vitesses en unités internationales, en plus de l'unité « plus facile » qu'ils

    ont choisie.

    De plus, quatre endroits distincts sont indiqués sur la trajectoire : les quatre mois de

    l'année (septembre, décembre, mars et juin) pour lesquels un changement de saison

    s'effectue lorsque la Terre passe à ces endroits de l'ellipse. Le Soleil semble être placé au

    centre de l'ellipse, simplifiant la représentation.

    En bas à gauche, notre planète est redressée par rapport à l'axe réel de rotation. Cette

    vue, appelée « Eearth-centered view », affichée en gros plan, nous permet de mieux

    percevoir les zones éclairées ou non en fonction de la position de la planète, affichée au-

    dessus.

    Et enfin, en bas à droite, une brève explication de la conséquence de l'inclinaison de la

    planète Terre :

    (…) Le centre de rotation (l'axe) est de 23,5°. Donc, le Soleil paraît être

    « plus haut dans le ciel », en été qu'en hiver.

    • Cela explique pourquoi les jours sont plus longs en été et plus courts

    en hiver

    • Et pourquoi vous avez un « soleil de minuit » pendant l'été près

    des pôles

    • Il est aussi la principale cause des saisons52.

    52 « Earth's Orbit and Daylight », [en ligne], https://www.mathsisfun.com/earth-orbit.html (pageconsultée le 24 avril 2016).

    30

  • La figure 12 ci-contre nous

    permet de mieux visualiser

    l'animation, les 4 parties

    expliquées plus haut et leur

    contenu. Par exemple,

    l'image présentée indique

    que la vitesse à laquelle

    l'animation a été

    immortalisée est de 30

    jours par an, que la date à

    laquelle la Terre se situe à

    cet endroit est un jour entre

    les mois de mars et juin, et

    comment celle-ci est

    inclinée à ce moment de l'année.

    On peut aussi voir que les zones éclairées à cet instant précis (zone où il fait jour pour

    l'animation) sont les Amériques du Nord et du Sud ainsi que le pôle Nord.

    3.1.3. Buts poursuivis Un des buts principaux poursuivis en travaillant avec cet outil en classe est de se

    concentrer sur le mouvement de la Terre et ses conséquences sur la vie courante. Une

    série de représentations fausses à propos des mouvements de la Terre et du Soleil doit

    être modifiée. D'après Philippe Godts et Jean-Baptiste Schuermans :

    Beaucoup d'élèves se représentent le monde selon le modèle géocentrique :

    la Terre est immobile au centre du monde, le Soleil, les planètes et les

    étoiles tournent autour de la Terre en une journée. Ce modèle géocentrique

    qui correspond si bien aux observations de tous les jours a été adopté par

    les scientifiques jusqu'au XVIIe siècle53.

    L'outil permettrait aux élèves de « revivre » l'histoire en remplaçant le modèle

    géocentrique par le modèle héliocentrique.

    Autre objectif important, mieux comprendre certaines observations concrètes comme

    53 GODTS Ph. et SCHUERMANS J.-B., « Conseils didactiques », dans Espace numérique secteur sciencesUAA1, [en ligne], http://enseignement.catholique.be/fesec/secteurs/sciences/?p=488#more-488 (pageconsultée le 24 avril 2016).

    31

    Figure 12: Image fixe de l'animation présentée.

  • l'alternance du jour et de la nuit, la longueur des jours au cours de l'année, le

    changement de saison… Des représentations existent aussi à propos de ces phénomènes,

    comme l'idée qu'il fait plus chaud en été parce que la Terre est plus proche du Soleil.

    De plus, l'outil tel qu'il est présenté est intéressant pour montrer tous les mouvements de

    la Terre, à la fois la révolution et la rotation de celle-ci. Il serait aussi possible d'utiliser

    en classe une mappe-monde tournante et une lampe qui l'éclairerait qui représenterait le

    Soleil, mais le rendu final ne serait pas aussi précis et plus difficile à monter et

    visualiser pour les élèves. Ce dernier but consiste donc à faire travailler les élèves sur

    des animations précises, leur permettant de tester d'autres vitesses, pour visualiser

    l'inobservable.

    3.1.4. Notions abordées et idées d'exploitation de l'outilUne approche historique peut être envisagée en fonction des représentations des élèves

    sur les différents phénomènes observables du jour et de la nuit et des saisons. Ce qui est

    intéressant dans ce genre d'approche, c'est d'avancer dans les représentations comme les

    scientifiques l'ont fait auparavant, et les remplacer par des « représentations valides

    actuellement »54, à en croire une étude menée à l'Université de Liège. Celle-ci met

    d'ailleurs en évidence le fait que « l'introduction de l'histoire des sciences [donne] une

    vision plus appropriée des sciences à l'élève »55. De plus, cette approche amène l'idée

    que « les connaissances et théories scientifiques (même aujourd'hui) constituent les

    réponses et explications provisoires les plus valides à un moment donné dans l'histoire

    des hommes »56, cassant les représentations des élèves quant à l'idée que les sciences

    sont figées.

    Une seconde idée serait de partir sur les observations des élèves, leurs remarques à

    propos de la manière dont nous gérons le temps : nous utilisons des heures, dont une

    journée en contient 24. De quoi est composée une journée hormis des heures ? Pourquoi

    une journée ne pourrait pas en contenir 48 ? Les journées, constituées de nombre de

    jours différents, sont réparties dans des semaines, elles-mêmes faisant partie de mois.

    Douze mois composent une année, mais l'année peut être coupée en quatre saisons

    contenant chacune trois mois. Une réflexion sur la durée peut donc être exploitée,

    introduisant les notions de jours, de nuit, de l'alternance entre ces deux phases, ainsi que54 BERNARD H. et FAGNANT A., s.dir. CRAHAY M., « Intégration d'une approche historique dans les

    cours de sciences, synthèse de la recherche en pédagogie 038/03 », dans Bulletin d'informationspédagogiques, no 57, Liège, 2005, p. 38-39.

    55 Ibidem.56 Ibidem.

    32

  • les concepts d'année et de saisons. Ainsi, l'outil permettra de mieux comprendre

    comment l'homme, au fil du temps, a pu créer ces unités temporelles, repères réels du

    temps passé, en se basant sur des éléments sur lesquels il n'avait et n'aura jamais de

    prise : les mouvements planétaires et plus particulièrement les mouvements terrestres.

    Attention, l'outil a cependant une limite. À lui seul, il ne permet pas de bien visualiser

    les changements de saisons, les moments d'équinoxes et de solstices.

    Pour ajouter une dimension supplémentaire à cette réflexion sur le temps, un aperçu

    historique et géographique de la façon dont les individus ont organisé celui-ci peut-être

    abordé simultanément.

    Pour partir du vécu des élèves, la situation des changements d'heure lors de voyage peut

    aussi être une entrée en la matière pour introduire cet outil. Par extension et pour bien

    comprendre les notions de saisons, l'inversion de ces dernières entre l'hémisphère nord

    et l'hémisphère sud devra être envisagée. Ici, l'outil servira davantage à expliquer ces

    « particularités » que les élèves auraient vécues lors d'un voyage ou même observées à

    la télévision.

    33

  • 3.2. Outil 2 : Stellarium3.2.1. Présentation généraleStellarium est un logiciel de simulation du ciel, à la fois du jour et de la nuit.

    L'astronomie étant un sujet pointu, les simulateurs sont souvent complexes, peu

    abordables pour les élèves et les enseignants. Stellarium a un fonctionnement très

    simple, basique : un novice en la matière peut s'y retrouver facilement avec quelques

    notions. Pour les maîtres, des données physiques plus spécifiques sont présentes. Dans

    ce travail, nous n'aborderons que les fonctions qui sont susceptibles d'intéresser les

    enseignants pour leur cours.

    3.2.2. Fonctionnement de l'outilLors de l'ouverture du logiciel, l'utilisateur est plongé au milieu d'un paysage et d'une

    position géographique choisis qu'il est possible de changer en configurant le logiciel

    grâce à une fonctionnalité située à gauche de l'écran, intitulée « fenêtre de configuration

    du ciel et de la vision » pour le paysage et « fenêtre de positionnement » pour la

    position. Un large choix de positions géographiques et villes associées est proposé, et un

    choix plus restreint, mais surprenant étant donné qu'il est possible de se retrouver sur

    Mars, concernant les paysages permettront à l'utilisateur de voyager parmi l'ensemble

    du globe et au-delà. Pour chaque paysage, il est important de cocher « utiliser les

    planètes et positions associées » pour que le ciel change en fonction de l'endroit où

    l'observateur se trouve, afin d'éviter un décalage entre le ciel réel de l'endroit choisi et

    un ciel appartenant à un autre paysage, problème que l'on ne rencontre pas lors du

    changement de lieu sur Terre. Par contre, l'heure appartenant aux paysages et lieux ne

    correspond pas à l'heure du logiciel : celle-ci est automatiquement choisie en fonction

    des paramètres de l'ordinateur et non de la longitude du lieu choisi. Cependant, il est

    possible, à tout moment, de changer l'heure ou la date pour laquelle le visiteur souhaite

    observer le ciel dans ces endroits donnés. Cette fonctionnalité se présente aussi sur la

    barre d'outils de gauche.

    La barre d'outils du bas de l'écran, présenté à la figure 13 de la page suivante, est

    composée de différents éléments. De gauche à droite, l'affichage des lignes de

    constellations, que nous conseillerons pour une utilisation avec des élèves, ainsi que

    l'affichage de leur nom sous forme « d'étiquette » qui a aussi son importance. Ensuite, le

    dessin de la constellation ne semble pas indispensable, tout comme les lignes

    34

  • équatoriales, les lignes azimutales, toutes deux trop abstraites pour les élèves à mon

    avis. Par contre, l'affichage du sol qui permet de se repérer dans la simulation et la mise

    en évidence des points cardinaux sont primordiaux. Le nuage cachant un soleil donne la

    possibilité d'enlever l'atmosphère, retirant toute couleur de ciel. Le logo d'affichage des

    nébuleuses suivi du logo d'affichages des planètes me semblent intéressants à

    sélectionner. L'inversion de la monture équatoriale/azimutale est cependant peu utile à

    ce stade de l'apprentissage. Ensuite, le zoom sur un objet sélectionné permettra de

    mettre en évidence des caractéristiques essentielles, notamment des planètes. Le mode

    nuit permet de montrer une vision à la lumière rouge, couleur de lumière qui serait

    utilisée lors d'une observation par exemple pour éviter d'éblouir les élèves. Le mode

    plein écran, utile pour une immersion totale dans l'outil ainsi que la vue oculaire

    permettent à l'élève d'avoir un autre point de vue. Enfin, une suggestion pour les

    satellites n'apporte rien au cours. Les derniers boutons servent à avancer, reculer l'heure

    ou la remettre à l'heure réelle. Le bouton « power » permet de ferme le logiciel. Les

    logos éclairés (en blanc sur la figure) indiquent que la fonctionnalité est en marche.

    Concernant l'affichage des noms, l'enseignant peut régler le logiciel de manière à ce que

    celui-ci ne propose qu'un nombre restreint de noms d'étoile par exemple, pour ne pas

    surcharger le tout.

    Comme tous les logiciels, Stellarium peut être configuré de façon plus générale :

    changement de langue, type de navigation…

    Une dernière possibilité intéressante de l'outil qui peut faire l'objet d'une étude en classe

    ou simplement l'introduction à une vision géographique de la chose, la possibilité de

    changer les constellations en fonction des civilisations mythologiques : aztèque,

    scandinave, polynésienne.

    Précisons qu'il faut faire attention car le logiciel affiche parfois certaines informations

    que seules des personnes expertes peuvent comprendre. Dans le cadre d'un cours

    d'initiation à l'astronomie dont le but est d'aborder certaines notions liées aux

    mouvements de la Terre et des astres qui l'entourent, ces données ne seront évidemment

    pas exploitées.

    35

    Figure 13: Barre des fonctionnalités principales du logiciel Stellarium.

  • 3.2.3. Buts poursuivisL'utilisation de cet outil a plusieurs buts précis. Tout d'abord, il permet à ceux qui n'ont

    pas l'occasion d'aller sur le terrain de se faire une idée de comment l'homme a organisé

    le ciel (en constellations), de quoi il est composé, ce qu'on peut y voir ou non en

    fonction des jours, des heures, des saisons, du lieu.

    Pour les élèves qui seront invités à observer de leurs propres yeux le ciel grâce à la

    démarche proposée précédemment, l'outil sera un plus. Il permettra de visualiser et de

    comprendre tout ce qu'une simple observation d'une ou deux heures au plus ne peut pas

    montrer : les différences d'un lieu à un autre, le fait que les étoiles « existent » aussi le

    jour, les lignes qui permettent de mieux repérer les constellations, le mouvement des

    planètes et même des étoiles. Pour ce dernier point, un questionnement peut être établi :

    entre la planète ou l'étoile choisie et la Terre, lequel de ces astres est en mouvement par

    rapport à l'autre ? Un seul ? Les deux ?

    Autre avantage de l'outil qui permettrait de compléter la démarche à l'œil nu, la

    possibilité de zoomer sur des planètes ou d'autres éléments du ciel comme les

    nébuleuses, qui auraient pu être observés à l'aide d'un télescope. Cependant, dans ce

    travail nous tenons aussi compte des moyens des écoles et préférons être réalistes : à

    part si l'enseignant ou l'école décide d'organiser une soirée d'observation encadrée par

    des professionnels, l'achat d'un tel matériel me semble irréaliste et inutile pour le peu

    d'opportunités qui se présenteraient de les utiliser. Le but sera donc ici de compléter

    l'exploitation d'une observation, et plus particulièrement les points qui n'auront pas pu

    être abordés.

    Dernier but poursuivi, mettre en évidence en quoi la Lune influence notre quotidien en

    partant tout d'abord de l'observation de celle-ci.

    3.2.4. Notions abordées et idées d'exploitation de l'outilEn manipulant cet outil, l'enseignant peut tout d'abord mettre en évidence que le ciel

    n'est pas le même partout sur Terre, et même au-delà de celle-ci, du fait que la nuit ne

    tombe pas au même moment partout et ceci en fonction de la longitude, mais aussi qu'en

    fonction des latitudes les constellations visibles ne sont pas identiques. Ces deux

    notions, et plus particulièrement celle de latitude pour ensuite faire le lien entre les

    températures et les saisons, semblent donc intéressantes à aborder. De plus, j'ai déjà pu

    remarquer pendant un de mes stages dans le qualifiant que les élèves étaient assez

    36

  • étonnés d'apprendre que lorsqu'il fait nuit chez nous, une autre partie du globe est

    éclairée. Ce logiciel peut leur « prouver » cette réalité qu'ils ne connaissaient pas et

    même les initier à la notation du positionnement géographique en restant très global et

    insistant sur l'utilisation des points cardinaux dans ces repères.

    En parallèle avec ces notions, il sera possible avec Stellarium d'observer le mouvement

    des astres. Toute un réflexion peut alors être mise en place sur les mouvements

    planétaires en passant par l'histoire. Au départ, les scientifiques étaient rattachés au

    modèle géocentrique selon lequel la Terre était au centre de l'Univers et que les astres

    gravitaient autour, pour être remplacé, des centaines d'années plus tard, par le modèle

    héliocentrique, accepté par tous aujourd'hui. L'enseignant veillera à mettre en évidence

    les éléments visibles qui se déplacent selon un mouvement qui leur est propre et les

    éléments qui nous semblent bouger de par notre mouvement mais qui sont relativement

    fixes.

    Lors de l'intégration de l'outil dans une démarche complète d'observation, Stellarium

    peut permettre aux élèves de s'initier à celle-ci, apprendre des notions d'astronomie dans

    un milieu virtuel avant de se plonger dans une observation réelle. On partirait ici d'un

    modèle pour ensuite passer à la réalité. Ces notions particulières tiennent plus de la

    pratique que du savoir pur, mais prennent tout leur sens dans la mise en place de ce type

    de démarche d'apprentissage, ce type d'approche de la matière par l'immersion dans un

    domaine inconnu.

    Par contre, même si l'astronomie est un thème « neuf » pour les élèves, des compétences

    et notions interdisciplinaires déjà travaillées dans d'autres cours ou activités

    extrascolaires peuvent se retrouver. Notamment à la compétence « se situer dans

    l'espace » et les notions liées à la lecture des cartes et dont les points cardinaux font

    partie. Une réflexion sur les différences et similitudes entre les cartes du ciel et les

    cartes géographiques pourrait faire l'objet d'une introduction au sujet et même faire

    partie de la préparation préalable de la soirée d'observation.

    Étant donné que cette observation ne dure qu'une soirée et doit prendre en considération

    une série de facteurs variables d'un jour à l'autre comme les conditions météorologiques,

    il est souvent difficile d'observer des astres sur un plus long terme. La Lune semble

    pourtant intéressante à aborder avec les élèves. Grâce au logiciel, il serait possible de

    visualiser virtuellement les phases de la Lune, et d'expliquer comment, encore

    37

  • aujourd'hui, certains calendriers se basent sur celles-ci, comme le calendrier musulman.

    Chez les chrétiens, la date de Pâques est fixée au 1er dimanche qui suit la première

    pleine lune de printemps, comme dit précédemment.

    Pour terminer, un plus que l'outil apporte par la possibilité de visualiser des

    constellations différentes des occidentales est l'ouverture à la culture, souvent difficile à

    intégrer au sein des cours de sciences.

    Attention tout de même avec cet outil ! L'enseignant doit bien préciser que même si

    l'outil permet de modéliser le ciel et les principaux objets du système solaire, il faut

    toujours garder en tête que la Terre n'est pas le centre de celui-ci. Par conséquent,

    observer le système solaire d' « au-dessus » sera aussi plus compliqué, et constitue un

    manque à l'outil : une vue d'ensemble interactive du système solaire.

    38

  • 3.3. Outil 3 : Démarche d'observation du ciel3.3.1. Présentation généraleCet outil, exploitable avec les élèves, consiste en une démarche d'observation du ciel à

    l'œil nu ou éventuellement avec des jumelles. Ce document, repris à l'annexe 2 présente

    les informations à recueillir au préalable, la préparation que requiert ce genre d'activités,

    ainsi que différentes étapes d'observation, se suivant dans un ordre qui se veut logique

    pour un novice en la matière. Le novice en question peut être soit l'enseignant, soit

    l'élève.

    3.3.2. Buts poursuivisIl faut voir dans cet outil un moyen de concrétiser la matière et de la rendre ludique par

    le biais d'une expérience que tous les élèves n'auront pas l'idée, l'occasion ou les moyens

    de faire dans leur vie.

    Un premier but que cette démarche permettrait d'atteindre serait de