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CONTRIBUTIONGÉNÉRALE DE LAFÉDÉRATIONSOCIALISTE DU PAS-DE-CALAISNotre contribution rassemble les aspirationsde tous les militants de notre départementjeune et ouvrier. Elle demande le renouveaupolitique et économique dans le respect denos valeurs républicaines trop souventsacrifiées au profit du libéralisme.
Contribution Générale présentée par :CAPET Yann
LES PREMIERS SIGNATAIRES:
CAPET YANN CUVILLIER FREDERIC DAGBERT MICHEL BAYS NICOLAS
BOURGUIGNON BRIGITTE COTTEL JEAN JACQUES DELCOURT GUY KEMEL
PHILIPPE LEFAIT MICHEL MAQUET JACQUELINE GENISSON CATHERINE
LEROY JEAN CLAUDE BARBARIN OLIVIER BOURDON Cécile FAUCHET
CHRISTELLE FAUTH JACQUELINE LEFEBVRE NADINE LENA VINCENT MAGNIER
BRUNO PILCH CHRISTOPHE REMBOTTE DOMINIQUE WACHEUX ALAIN ALLAN
CLAUDE COTTIGNY JEAN LOUIS DEJONGHE HENRI DEPOORTER CHARLES
DUPILET DOMINIQUE DUPORGE LAURENT ETIENNE JEAN CLAUDE GRUSON
NICOLE LEDENT MARIE PAULE MACIEJASZ DANIEL MAJEWICZ OLIVIER PICQUE
JEAN MARIE VASSEUR PHILIPPE
LES SIGNATAIRES:
AIT AHMAD Mohamed ALEXANDRE ALAIN ANANE Mohammed AYAD Mohamed
BARALLE VINCENT BARATTE Pascal BASSEZ CLAUDE BASTIEN Franck BAVAY
ALAIN BEAUCOURT Christine BEAUMONT Alisson BEAUMONT Jean Luc
BEAUMONT Julien BEAUMONT Eddy BEN FRAJ ALI BENCHACHOUA Mohamed
BENIFEI Guy BERRIER Fabrice BIBAOUI RIZLANE BIENFAIT CHRISTIAN BIZART
Elisabeth BIZEUR Sandra BOCHU Chantal BOIS Frédéric BOIS Jean Claude BOLI
Françoise BOULOGNE DANIEL BOURDON Maxime BOURRIEZ Véronique BREBION
MARCELINE BUJOK GERALD BUQUET Eugénie CAILLIER CHRISTOPHE
CANONNE Jean Claude CANTA ANTONIO CARDON BERTRAND CARON MAGALI
CAVACO Bruno CAYET Marcelle CECAK CAROLE CECAK Jean François CECAK
Carole CECAK Laura CECAK Alexandre CECAK Fanny CECAK Magda
CHARPENTIER MARCEL CHOPIN Jean Jacques COCO ISABELLE COLIN
MATTHIEU COTTEL EDITH COTTEL LUDIVINE COULOMBEL THIERRY COURBOT
CHRISTINE CRETON Jérôme CRETON Caroline CYFFERS JEAN BERNARD
DACUNHA AMANDINE DAMAY CLAUDE DAOUD Patricia DASILVA Antoine
DASILVA Fatima DAUBELCOUR ISABELLE DEFRANCE Prescillia DELBART SYLVIE
DELCOURT Karima DELEHAYE Sophie DELLA FRANCA MARCELLO DELMASTRO
Simon DELMOTTE CEDRIC DELPIERRE JEAN LOUIS DEMANDRILLE ERIC
DEMANDRILLE ALEXANDRE DENEUX Christiane DEPOORTER LAURENCE
DESCAMPS MARTIN DESJARDIN Michel DEVOS JEAN PIERRE DHEDIN Bruno
DHORDAIN GREGORY DONDELA EMMANUEL DOURNEL JEAN PIERRE
DUBRULLE Dominique DUBRULLE Michele DUBUIS GERARD DUPILET DOMINIQUE
DUPOND CEDRIC DUQUESNOY PHILIPPE DUQUENOY BATTEL YOLANDE
DURIEZ NOEL DUVIEUBOURG FRANÇOISE DZIURLA FREDERIC FATOU Francis
FAUQUET CAROLE FEVRIER Eveline FERRI JOEL FONTAINE PATRICK FONTAINE
CHRISTOPHE GACI SAMIA GALANT Caroline GARCIA CATALINA GEORGE
ETIENNE GEORGE NICOLE GLEMBA Frédéric GRESELLE LIONEL GREVET
JOHEL GUILBERT Catherine HENNEAU Didier HENNEAU Myriam HURTEVENT
GABRIEL HURTEVENT MARIE-France JEANROY Jacques JORDENS EVELYNE
LAAL SAMIRA LADU PASCALINE LAGACHE Guillaume LALOUX Stéphanie
LANCIAUX Jean Michel LANDRU Fabrice LANGLET VINCENT LANNABI KHADIJA
LASRI RACHID LAUBY TEDDY LAUBY VIRGINIE LEBLED FREDERIQUE LECOCQ
OLIVIER LEDENT Philippe LEFEBVRE ANNE SOPHIE LELONG VINCENT LEMAI
DUCROCQ DANIEL LEMAIRE FRANCOIS LEMAIRE SERGE LEMETTRE CHRISTIAN
LEMETTRE MAKHLOUFI DELPHINE LEVIS PIERRE LHEUREUX NICOLE LION
JEROME LOUP PATRICK LOYEZ Rachel LOYEZ Charlène LOYEZ Monique
MADJIDI DOUNYAZADE MAKHLOUFI AMAR MAKHLOUFI - BALAVOINE BRIGITTE
MARTEL Marc MASSET QUENTIN MASSET Michèle MASSON Frédérique MATRAT
CAROLINE MAZIL Nordine MICHEL Philippe MILHAMONT DAVID MOLINARO
Danielle MONEL KATY MOREAU FRANCIS MOREAU MARIE France MOUAOUED
Mohammed NOWAK MICHEL OCCRE THIERRY PANIAGUA Antonio PIERREUSE
Claude PLAYEZ Guy PLOUVIER Christelle PLOUVIN JEAN MARC RAYTER Philippe
RAYTER Raymond REMILI Danièle RINGOT MARTINE ROSIK Alain ROUSSEL
FABIEN RUFFIN Suzanne SAINT MAXIN ALAIN SCHNEIMANN Ginette SERGEANT
HERVE SMATI Nordine SOLON OLIVIER SOLTYS ARLETTE SRSEN Christine
SRSEN Régis STALHBERGER LAURENCE STIEVENARD Martine STRUGALA
Maxime SZWAREK Georges TASSEZ THIERRY TERECH Annie TERNEL JACKY
THOMAS Marie Noëlle TIMME Christiane TIRMARCHE Joël TOMASZEWSKI Pascal
TOMASZEWSKI Jérôme TOUCHARD FRANCIS VANMAELE DANIEL VARLET
Frédérique VASSEUR JACQUES VASSEUR JULIETTE VERCLEYN Pascal
VERNALDE NICOLAS WAGON Thierry WALIGORA Hélène WATELET VINCENT
WERWINSKI DYLAN WILLAY Jonathan WILLERVAL Thierry WOILLE STEPHANE
TEXTE DE LA CONTRIBUTION
RASSEMBLER POUR RÉUSSIR LEQUINQUENNATAlors que les socialistes sont au pouvoir, deux lourdes défaites électorales ont
marqué le premier semestre de l'année 2014. A mi-chemin du quinquennat de
François Hollande, ces revers électoraux sont en partie les fruits de l'incompréhension
de notre base électorale vis-à-vis de la politique menée par notre gouvernement. Les
élections municipales et européennes ont non seulement vu la victoire de la droite
aux premières et de l’extrême droite aux secondes, mais elles ont également été
l’occasion d’une très forte démobilisation des électeurs de gauche. En témoigne
notamment le très faible taux de participation de 43% aux élections européennes.
C'est dans ce contexte, conscients des inquiétudes soulevées par les militants que
les dirigeants nationaux de notre parti ont décidé de se tourner vers les militants en
organisant les Etats Généraux pour reformuler ensemble notre identité de socialistes.
La crise que traverse notre pays, touche l'Europe et le Monde et n'épargne aucune
économie. A la fois politique économique, sociale et environnementale, cette crise est
d'une ampleur sans précédent. N’épargnant quasiment aucune classe sociale, elle
accroît fortement les inégalités entre les continents, les pays et au sein même de nos
démocraties pourtant pourvues d'un modèle social qui amortit pourtant ses effets. Sa
durée et la perception de l'accroissement des inégalités de répartition des richesses,
qui continuent d'être produites par nos économies, donnent à nos concitoyens le
sentiment que plus rien ne peut être fait au niveau politique pour inverser le cours
des choses.
Dans notre pays, habitué depuis 1945 à voir l’Etat compenser les effets des
bouleversements économiques au travers des politiques de redistribution, ce
sentiment d'impuissance du politique sur l'économique, accompagné de la peur du
déclassement, qui souvent est effectif, notamment pour ce qui est des classes
moyennes, auquel il convient d’ajouter la perception d'un avenir de plus en plus
sombre pour les générations futures, affaiblit petit à petit notre modèle démocratique
et questionne fortement la légitimité de la classe politique française et les institutions
de la cinquième République. Jours après jours des pans entiers de nos populations
décrochent et se réfugient au mieux dans l'abstention, au pire dans un vote
protestataire qui met en danger notre démocratie et sape peu à peu les valeurs
fondamentales qui sont celles de notre République.
Touchés au cœur, à la fois par cette crise qui accélère la désindustrialisation de notre
département et par cette crise démocratique, les socialistes du Pas-de-Calais ont
souhaité prendre pleinement leur part en proposant cette contribution, issue de la
réflexion et du travail des militants effectués pour les Etats Généraux. Notre
Fédération qui depuis le XIXème siècle a été de toutes les batailles pour le progrès
humain et la justice sociale, forte de son Histoire et de ses 8 000 militants, a organisé
lors de ses chantiers de rentrée deux grands débats : sur l'identité socialiste au XXIe
siècle et sur les moyens de lutter contre le populisme et la montée de l'extrême
droite.
Chacune des sections et la plupart des comités de circonscription ont ensuite
organisé le débat directement avec les militants. Au cours de cette période, la
fédération a proposé 3 temps forts de débats à Verquin, Boulogne-sur-mer et Lens
en regroupant les thématiques proposées par le national :
- République, valeurs républicaines, citoyenneté, intégration, souveraineté et
Europe.
- Mondialisation, modèle économique et emploi.
- Justice sociale
C'est autour de ces 3 temps forts et grands axes que la contribution de notre
Fédération est organisée.
"Le Socialisme c'est la République jusqu'au bout. » Jean JAURES.
DES VALEURS RÉPUBLICAINES ETSOCIALES TOUJOURS D'ACTUALITÉ.Lors des débats organisés pour les Etats Généraux, les socialistes du Pas-de-Calais
ont tenu à rappeler qu'ils puisent leurs racines et leur code génétique de 2 grands
courants de pensée du XIX siècle :
Le courant Républicain et son triptyque de Valeurs accroché au fronton de nos
mairies Liberté, Egalité, Fraternité fait partie intégrante de l'idéal socialiste et
l'ensemble des avancées ayant contribué à l’approfondissement de cet idéal
républicain ont bien souvent été les résultats de l’action de gouvernements et de
majorités législatives composés largement de membres de notre parti.
Le mouvement ouvrier et syndical s'est fortement développé dans notre Région
autour de la mine, de l' industrie et de l'Education Nationale et a amené des milliers
de militants et d'élus au cours du XXème siècle à prolonger leurs combats syndicaux
par une action politique autour des deux grands partis issus de l'Internationale
ouvrière et de l'Internationale socialiste du congrès de Tours à nos jours.
C'est autour de ces deux grands courants que se sont forgés les combats de notre
parti. Les militants socialistes du Pas-de-Calais sont fortement attachés aux valeurs
ouvrières et au respect du travail, de l'honnêteté, de la tolérance et de la solidarité.
Ainsi, notre fédération une des rares fédérations de "masse" du Parti Socialiste et ce
particularisme s'est prolongé par la suite dans le socialisme municipal.
Le contexte politique issu de la crise brouille aujourd'hui les repères et annihile les
volontés politiques et militantes de voir notre société continuer à avancer sur le
chemin du progrès.
C'est pourquoi il faut réaffirmer et redonner du sens à ces valeurs et aux combats qui
permettent de les faire avancer. Seule cette mise en perspective, lisible par nos
concitoyens et plus encore par ceux qui sont engagés à gauche ou dans l'action
syndicale, peut nous ramener la confiance de ceux qui ont l'espoir de faire changer
notre société.
Pour que ce triptyque Liberté, Egalité, Fraternité, ne soit pas une vaine formule,
les socialistes doivent avoir comme idéal de mettre au cœur de l'action politique
et de nos combats la Laïcité et la Solidarité. Pour nous, ces deux valeurs forgent
aussi notre identité, notre Histoire et notre combat. La Liberté, l'Egalité et la Fraternité
ne peuvent être effectives sans s'appuyer sur ces deux fondations qui doivent être
comprises par nos concitoyens. C'est le bien commun de cette République Sociale
voulue par JAURES et ses pairs. La République a pu progresser grâce à la Loi de
séparation de l'église et de l'Etat de 1905, dans la mesure où seule une telle
séparation garantit la liberté de croire et de ne pas croire, tout en permettant
l’exercice de tous les cultes.
Pour autant la Laïcité n'est pas toujours comprise et elle est aujourd’hui détournée.
Utilisée de manière plus que caricaturale par l’extrême droite, elle risque d’être
transformée en instrument de ségrégation liberticide, elle qui est par nature un outil
de la liberté. Elle ne doit donc pas devenir une idéologie extrême utilisée à des fins
obscures pour mettre à part tel concitoyen ou telle religion.
A ce titre, il est de notre responsabilité de militants socialistes de veiller à ce que
cette nouvelle forme de rejet de l’autre qui se pare de la cape républicaine ne fasse
pas le lit des affrontements communautaristes tant recherchés par les extrémistes,
religieux et politiques. Et dans cette optique, il ne faut pas se leurrer, le risque est
grand de voir la France se diviser sur des clivages religieux et culturels comme elle le
fit par le passé. Il est donc urgent de trouver les bonnes réponses pour empêcher le
pire.
La Laïcité et la solidarité doivent être renforcées pour permettre le "vivre ensemble"
et retisser le lien social que les intégristes de tous horizons souhaitent voir exploser
dans un communautarisme exacerbé et à terme dévastateur pour notre République.
Pour que la Laïcité renforce le socle républicain et soit de nouveau synonyme
d’ouverture à l’autre et de Solidarité, il faut former les jeunes générations, sensibiliser
les plus âgées et remettre en tête à nos aînés les principes fondateurs de cet
élément fondamental du socle républicain. Là où l’extrême droite dessine une France
fantasmée le Parti Socialiste a le devoir d’être dans la réalité et se trouve dans
l’obligation de contrer les théories issues d’une vision reposant essentiellement sur
un choc des civilisations parfois recherché en tant que tel.
C’est un fait, notre société tend à devenir de plus en plus multiculturelle, et il convient
d’accompagner ces bouleversements tout en écoutant les craintes qu’ils suscitent
afin d’y répondre. Le parti socialiste se doit d’être à l’écoute de ceux qui craignent
ces changements, tout en leur apportant les clefs, non seulement pour les
comprendre, mais également pour vivre tout simplement dans la France d’aujourd’hui
et plus encore dans celle de demain.
Rien ne serait en effet plus dangereux que de rester sourd aux questions posées et
de laisser le champ libre aux théories de l’extrême droite, ce d’autant que ces
craintes sont très souvent partagées par ceux qui dans notre pays sont parmi les
plus touchés par la crise, notamment dans le Pas de Calais.
Dans cette logique, l'école, base de l'Education Nationale qui est une priorité
clairement affichée de notre gouvernement, doit redevenir le creuset de
l'apprentissage des valeurs républicaines et de la formation des citoyens.
C'est par l'Education que la Laïcité doit être comprise. Comprendre les religions,
leur Histoire et la culture qu'elles sous-tendent et réaffirmer que cela tient de la
sphère privée pour que chacun ait la même facilité à vivre dignement dans la sphère
publique, cet apprentissage doit être rendu obligatoire dans toutes les écoles de
notre République qu'elles soient publiques ou privées.
Mais, attention à ne pas trop demander à une école déjà sous pression constante et
dont les moyens humains et financiers n’ont cessé d’être revus à la baisse sous les
précédentes majorités. Oui l’école et de manière plus générale peut et doit être l’un
des vecteurs de transmissions des valeurs républicaines, mais cela ne se fera pas
sans moyens ni et surtout sans que l’on forme les enseignants à cette mission
spécifique et sans que l’on soutienne politiquement les actions menées.
Par ailleurs, il est également indispensable que les valeurs de la République,
légitimement portées par le Parti Socialiste ne restent pas des simples mots sur les
frontons des mairies. Comment en effet parler d’Egalité lorsque les discriminations
sont encore si fortes et ruinent tous les efforts de construction d’un mode de vivre
ensemble républicain. Il est grand temps que le Parti Socialiste refonde sa lutte
contre le racisme et ses incidences que sont notamment les discriminations à
l’embauche ou les agressions de toutes sortes. Aussi, il faudrait que les deux années
qui viennent soient également celles de cette lutte. Le Parti Socialiste se doit d’être
force de proposition et d’action dans ce combat républicain par excellence.
Pour nous, le gouvernement devrait mettre en œuvre un plan de lutte incluant des
actions de prévention mais également en intensifiant la répression contre ce type
d’actes, en augmentant notamment les peines encourues pour agressions racistes
ou discrimination à l’embauche. Les plafonds de verre sont insupportables dans une
société démocratique et font de la république un jeu de dupe. En effet, comment
avoir confiance dans le pays et dans le collectif si l’on a le sentiment que tout est
joué dès le départ si l’on vient du mauvais quartier, si l’on porte le mauvais nom et
n’ayons pas peur des mots, si l’on a la mauvaise couleur de peau. Même si elle
n’explique pas tout, et n’excuse en rien, cette perte de confiance dans la République
est l’un des facteurs principaux des violences des banlieues et des fractures du vivre
ensemble. Pourquoi faire des études, apprendre un métier si l’on pense que tout est
perdu d’avance ?
La lutte pour l’Egalité, valeur fondamentale de la République se mène aussi sur ce
plan là profondément politique et humain et devrait se retrouver au cœur des
combats de la gauche qui a su par le passé mener les combats contre le racisme.
Quant à la fraternité, elle doit aussi être vécue pour être réelle et ne pas rester vaine.
La France doit relever le défi de la Fraternité dans la diversité, sous peine de voir
arriver au pouvoir des forces politiques ayant la haine de l’autre comme seul
programme. Aussi, nous devons encourager la découverte de l’autre, première étape
dans la lutte contre les préjugés qui servent de base au rejet et à la haine de l’autre.
Petite soeur de l’Egalité, la Fraternité passe par le partage et la découverte de l’autre
et donc en partie par l’éducation aux autres et les actions menées en commun.
En cela, même si c’est au chef de l’Etat et au gouvernement de montrer le cap, rien
ne remplacera jamais l’action des élus locaux qui sont les premiers acteurs du vivre
ensemble. Aussi, des financements devraient être trouvées pour mettre en place un
plan d’action visant à encourager le partage de la culture de l’autre, non pas pour
devenir comme lui ou pour se voir imposer telle ou telle pratique, mais au contraire
pour apprendre à respecter les différences. Il est aussi clair que cela ne pourra
passer que par la maîtrise de notre langue si celle-ci devait être déficiente, car c’est
en effet l’un des premiers freins à l’intégration et à l’ouverture aux autres.
Là aussi le quinquennat peut trouver les bases d’un nouvel élan, celui de la
reconquête du vivre ensemble beaucoup plus solidaire.
Enfin, aux trois valeurs fondamentales qui forment la devise de notre
République, il est important d’ajouter leur corollaire, c’est à dire la dignité.
Dignité humaine, dignité des travailleurs, dignité des territoires abandonnés par la
mondialisation ultralibérale, dignité des familles, des riches comme des pauvres. Il est
urgent pour la gauche française et donc pour le parti socialiste d’exprimer cette idée,
que nulle n’est inutile à la France, et quel que soit son diplôme ou son métier.
Longtemps, la gauche a lutté pour améliorer les conditions de vies des ouvriers, et a
prôné le combat pour la dignité humaine et celle de la classe ouvrière. Elle ne doit
pas abandonner maintenant, sous peine de voir la droite et en particulier l’extrême
droite s’arroger le monopole d’une dignité recherchée par tous mais qu’elle ne
réserverait qu’à certains.
Il est donc urgent de rappeler que la lutte contre le chômage doit être une lutte pour
l’émancipation et non pour l’assistanat, sans jamais culpabiliser les chômeurs comme
le fait la droite ni sans oublier que la dignité passe aussi par le travail souvent perçu
comme une valeur en soi.
Il est urgent de se battre pour les conditions de vie de ceux qui souffrent le plus de la
casse sociale libérale, et aussi urgent de faire comprendre à ceux des territoires
laissés pour compte par la mondialisation qu’ils y ont aussi leur place d’une manière
ou d’une autre. Sous prétexte de modernité, la France a désindustrialisé
massivement sans tenir compte de la dignité des ouvriers et des pertes ainsi
occasionnées.
Dans le Pas de Calais, nous savons ce que c’est que d’être tout d’un coup rejeté par
une économie libérale destructrice des hommes et des entreprises. Fermeture des
mines et des usines, casse des flottes de pêches et au final relégation des
travailleurs, qui explique parmi d’autres facteurs la montée du FN sur notre territoire.
Le Parti Socialiste ne peut pas parler uniquement aux zones urbaines pleinement
incluses dans la mondialisation et doit faire de ce combat contre cette fracture
invisible mais pleinement ressentie l’une des grandes causes nationales, sous peine
de laisser ces territoires à l’extrême droite. Elle a fait du déclassement son cheval de
bataille principal sans que l’on réagisse, alors que ce thème aurait dû être celui de la
gauche luttant contre les abus du capitalisme ultralibéral.
Cela passera par l’élaboration de discours et de programme qui sans être populistes
n’en doivent pas moins être populaires dans le bon sens du terme, c’est à dire
proche des réalités vécues par le peuple de France, dans toute sa diversité.
Aussi, nous proposons que le Parti Socialiste se saisisse de cette cause comme il
s’est saisi de celle de l’égalité homme-femme ou du mariage pour tous dont nous
sommes fiers et solidaires et mette en place un groupe de travail sur cet aspect
précis afin de devenir force de proposition sur cette thématique.
LA JEUNESSE : L’ATOUT PRINCIPAL DE LAFRANCE
Un enjeu politique majeur pour la gauche
La France est un pays encore jeune qui a trop tendance à l’oublier. Notre jeunesse
est aujourd’hui en manque de repères, tant d’un point de vue citoyen qu’en matière
d’avenir économique. Au troisième trimestre 2014, le taux de chômage des 15-24
ans était de 22,7%, c’est dire si dans l’ensemble, la jeunesse française est la
première victime du chômage, même si ce taux varie bien entendu en fonction du
niveau d’étude et des zones géographiques.
Or, la jeunesse, entendons les 18-24 ans, ainsi que les jeunes adultes (25-29 ans)
forment une grande partie de la base électorale de la gauche socialiste. Les espoirs
nés dès le soir de la victoire ne doivent pas être déçus, sous peine d’une lourde
sanction électorale, qui se dessine déjà. Par manque de repère clair et de
perspective économique, une partie de la jeunesse se détourne du vote socialiste ou
se radicalise et rejoint les mouvements identitaires et communautaristes de tous
horizons.
En 2012, le vote des « jeunes » a été déterminant.
● Avec un taux de participation de 72%, les 18-24 ans, ont fourni près de
10% de l’ensemble des suffrages.
● Ils ont voté à 57 % pour le candidat socialiste.
Or, la situation de la jeunesse est très précaire.
● 17% des 15 à 29 ans n’étaient ni en formation ni à l’école ni en emploi
début 2013 , ce qui représente 1,9 millions de personnes.
● 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme chaque année
● Entre 2004 et 2011, le taux de pauvreté (moins de 50% du revenu
médian) chez les moins de 29 ans a augmenté de 50% .
● Près de 12% des jeunes adultes sont considérés comme pauvres.
Ces chiffres montrent l’urgence de la situation.
Or, la jeunesse n’apparait pas clairement dans les priorités gouvernementales, même
s’il existe bien entendu un ministère de la jeunesse et des sports, mais il ne
coordonne pas l’ensemble des actions gouvernementales liées à la jeunesse elle-
même. Il est urgent de de relier emploi, culture, politique de la vile, éducation
nationale et de penser et surtout d’agir de manière transversale comme on le fait
avec le développement durable. Après tout, il s’agit bien des générations futures.
Un grand ministère de la jeunesse, susceptible de mener des actions transversales
efficaces, en matière d’emploi, de formation et d’intégration, et de développer dans le
même temps une communication ciblée en mettant en valeur les actions du
gouvernement en faveur de la jeunesse, est l’outil idéal pour répondre à ce défi.
Aujourd’hui, il existe des « thématiques interministérielles » sur la jeunesse que l’on
peut d’ailleurs trouver sur le site « jeune.gouv.fr », mais cela ne fait pas forcément
sens vis-à-vis de cet électorat spécifique.
Il faut faire de la jeunesse française la grande cause nationale des deux prochaines
années du quinquennat et rendre visible les actions et les résultats de cette politique.
L’impératif est double et relève aussi bien de la justice sociale que de l’urgence
politique au sens noble du terme. Aucun jeune de France ne doit se sentir exclu de
la communauté nationale sous prétexte de religion ou d’origine différente ou de lieu
d’habitation trop excentré.
Il est aujourd’hui urgent de permettre à l’ensemble de la jeunesse française d’avoir
confiance dans son pays et dans les possibilités qu’il lui offre. Il faut dans le même
temps, donner envie aux jeunes entrepreneurs d’investir ici et non dans la « silicon
valley », tout en envoyant plus que des signaux positifs aux jeunes que le système
aura laissé de côté.
Ainsi, des actions en faveur de la formation et de l’insertion professionnelle et de la
lutte contre le décrochage scolaire s’avèrent indispensables. Elles existent mais il faut
les renforcer et surtout en faire des priorités budgétaires. De même, la lutte contre la
discrimination à l’embauche doit être l’une des grandes causes de l’Etat. A quoi bon
être titulaire d’un quelconque diplôme et acquérir des compétences pointues si l’on
est recalé à cause de sa religion ou de sa couleur de peau ? Comme évoqué
précédemment, la lutte contre tous les plafonds de verre est un impératif absolu et
représente un défi immense qui doit mobiliser la gauche socialiste autant que les
services de l’Etat. Il en va de l’avenir des jeunes concernés comme de l’avenir du lien
social en France de manière générale.
Enfin, la lutte contre la pauvreté chez les jeunes doit elle aussi faire l’objet d’une
politique autonome, reliant par définition l’action de plusieurs ministères. On ne peut
laisser des pans entiers de classes d’âge dans une pauvreté dont peu réussiront à
sortir.
La jeunesse de France est prête pour ces engagements, peut-être même plus dans
nos quartiers les plus pauvres qu’ailleurs. Les élus locaux connaissent bien les
conseils municipaux des jeunes. Il est urgent de lui faire confiance et de l’associer
d’une manière ou d’une autre à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique
nationale, tout en lui inculquant les valeurs de la République tout au long de la
formation.
Aussi, le Parti Socialiste devrait se positionner comme le moteur de l’émancipation de
la jeunesse. Il sera dans tous les cas attendu par les jeunes ayant voté socialiste en
2012 qui n’hésiteront pas à le faire savoir si le bilan devait être négatif.
RÉINVENTER UN MODÈLE D'ÉCONOMIEHUMAINE, SOCIALE ET SOLIDAIREFaire le Pari de l'aménagement et de la solidarité des territoires, de la Transition
énergétique, de la Révolution numérique et de la mer
Donner un nouveau souffle économique national et européen
Notre siècle est celui de la mondialisation, de la révolution numérique et de l'urgence
écologique. Notre modèle de pensée économique doit sans conteste évoluer pour
prendre en compte cette évolution globale des logiques économiques financières et
industrielles qui peuvent être destructrices en terme écologique ou de civilisation.
Il doit aussi sortir urgemment de cette logique restrictive qui fait de la rente l’alpha et
l’oméga de l’économie. La politique monétaire européenne en a été l’un des
exemples les plus criants. En ne faisant que lutter contre l’inflation, elle a en réalité
non pas privilégié le pouvoir d’achat des travailleurs, mais a surtout cherché à
privilégier les placements financiers, l’argent par l’argent et non la richesse par le
travail et l’action au service du bien commun.
Si nous laissons à la seule régulation marchande la gestion de l’énergie, des
matières premières, des ressources alimentaires ou encore celle de la santé et de
l’environnement, nous pouvons être sûrs, que celle-ci sera injuste, inéquitable et
destructrice. Des millions de personnes seront à terme privées de l’accès à l’eau ou
au chauffage et cela a déjà commencé avec la précarité énergétique, et ce même
dans les pays les plus développés. Aussi, nous avons le devoir de reconnaître que
les biens et services vitaux devraient être considérés comme des biens communs et
ne pas faire l’objet d’une gestion strictement marchande, qui contrairement au dogme
ultralibéral n’est que peu souvent synonyme d’économie et d’efficacité. L’exemple
des produits alimentaires détruits car ne trouvant pas preneur en est une illustration
navrante si l’on considère le nombre de personnes souffrant de la faim et n’ayant pas
accès aux produits de base, en France comme dans le reste du monde.
La société civile, de par ses actions citoyennes devrait pouvoir se saisir de ces
thématiques, et être encouragée en cela par l’Etat et les partis politiques, le Parti
Socialiste en tête.
Nous avons le devoir de faire en sorte que la qualité de vie des générations
présentes augmente sans pour autant mettre en péril celle des générations à venir.
C’est l’essence même d’un développement soutenable que l’on doit mettre en
pratique.
Nous nous devons également d’être réalistes et honnêtes face aux enjeux
économiques et en particulier vis-à-vis des finances de l’Etat. Bien qu’il ne faille pas
abandonner l’idée d’un Etat providence ni celle d’un Etat stratège sur le plan
économique, il convient néanmoins de ne pas se voiler la face en matière budgétaire
sous peine de voir trépasser nos idéaux. Des efforts de réorganisation de l’action
publique sont et seront indispensables dans un souci de réduction du déficit public,
qui rappelons-le est également synonyme de dépendance de l’Etat vis-à-vis des
grandes banques internationales et des marchés financiers.
Néanmoins, la violence de la crise ne nous oblige en aucun cas à mener une
politique d’austérité qui va rendre impossible tout retour à la croissance qui même si
nous la souhaitons soutenable et maitrisée n’en reste pas moins indispensable. Les
efforts du gouvernement pour rechercher des économies dans les dépenses,
notamment dans les administrations doivent permettre de financer des grands projets
nécessaires à l’aménagement du territoire comme le canal Seine Nord dont nous
connaissons le caractère indispensable au développement d’une filière de transport
qui représente une alternative viable au tout routier. En ouvrant les portes des ports
d’Anvers et de Rotterdam, un tel ouvrage permettra à la France de prendre sa part
dans le transport fluvial dont on sait quelle est l’importance si l’on regarde nos
partenaires européens,
Ajoutons que ces grands projets seront bien entendu bénéfiques à l’activité
économique des territoires concernés et permettront la création de nombreuses
entreprises. L’exemple du canal Seine Nord pour le secteur transport-logistique,
secteur dont les besoins de main d’œuvre qualifiée sont importants, représente un
débouché non négligeable pour les jeunes de nos territoires.
Nous devons aussi avoir à cœur de faire évoluer notre modèle économique
productiviste pour le rendre plus écologiquement soutenable et permettre une
croissance porteuse d'emplois et pour cela mettre en œuvre la transition énergétique.
Recyclage, production d’énergie renouvelable, consommation locale, transports doux
…les thématiques ne manquent pas et au travers de chacune d’elle, ce sont de
nouveaux secteurs économiques qui se dessinent, à condition de bien vouloir
investir les moyens financiers, humains et matériels. L’Etat a un rôle central à jouer,
non pas au travers de la création d’entreprises publiques, mais comme organisateur
et promoteur de ce changement économique et sociétal, afin de favoriser le
développement de nouvelles initiatives économiques. L’économie circulaire est en
effet l’un des modèles économiques qu’il va falloir mettre en œuvre à l’échelle
nationale, mais c’est au niveau des territoires qu’il sera effectivement mis en œuvre.
Cela impliquera de penser une vision globale ayant des applications locales et
permettant le développement de projets économiques locaux ne reposant pas
obligatoirement sur les grands groupes.
Il est également urgent de réorienter les aides aux entreprises, qui pour être d’une
réelle utilité collective et favorable aux investissements doivent avant tout bénéficier
aux PME-PMI. Déjà en 2011, le nombre de PME s’élevait en France à 3,1 millions,
soit 99,8% des entreprises et 48,7% de l’emploi salarié en équivalent temps plein.
Peut-on encore se demander si les PME sont d’une importance capitale pour notre
économie ? Et l’on ne parle même pas des Start Up qui chaque jour sont capables
d’attirer des millions d’euros d’investissements. La réponse est dans la question. Il
s’agit là d’un véritable foyer de création d’emplois locaux non dé localisables.
Les milliards d’euros donnés aux entreprises auraient pu être plus à même de créer
des emplois au niveau local si ces subsides avaient étaient dirigés vers les
collectivités et les PME-PMI qui sont les véritables poumons économiques de nos
territoires. Il faudra donc exiger des contreparties à l’argent public consacré à la
compétitivité des entreprises, et à terme privilégier les PME et les secteurs réellement
exposés à la compétition internationale.
Le soutien de l'Etat doit aller prioritairement au moteur de l’économie française que
sont –les artisans, commerçants, les PME-TPE– qui doivent être encouragés et
surtout revalorisés pour lutter contre l’amalgame avec les grands groupes.
Il faudra également les mettre beaucoup plus en avant dans la communication
économique du gouvernement. S’il faut bien entendu se réjouir des succès du
secteur de l’aéronautique, ceux de nos PME n’en sont pas moins importants pour
notre économie. Certaines d’entre elles sont leader sur leur marché sans que
personne ou presque ne connaisse leur nom et beaucoup peinent de ce fait à
recruter par manque de visibilité. Ce sont autant d’emplois non pourvus à l’heure où
la lutte contre le fléau du chômage est l’une des priorités nationales.
Aussi, pourquoi ne pas créer un ministère des PME, qui ne serait non une
administration de plus, mais une véritable cellule stratégique intégrant des chefs
d’entreprises le cas échéant, susceptible de coordonner les actions visant
spécifiquement ce type d’entreprise, tant au niveau national que sur l’export et qui
serait directement en lien avec les organismes chargés du développement des
territoires.
La France serait ainsi dotée d’un outil de développement économique créateur
d’emplois qui piloté par l’Etat mais directement en prise avec la réalité économique
des entreprises et des territoires lui permettrait de renforcer tout un pan de son
économie et de la préparer enfin à la compétition internationale. Nous le voyons tous
les jours dans le Pas de Calais, chefs d’entreprise et élus peuvent travailler main
dans la main dans un esprit de coopération au service du collectif et pour le
développement des territoires.
La France doit aussi être le fer de lance de la lutte sans relâche (au plan
Européen notamment) contre la fraude et l’évasion fiscale utilisées par les grands
groupes internationaux pour externaliser leurs profits et échapper à l'impôt qui
permet pourtant de financer toutes les infrastructures leur permettant de se
développer et de former leur salariés. Cette lutte ne pourra se faire qu’au niveau
international en coopération active avec d’autres Etats ainsi que dans le cadre des
institutions européennes. Elle demandera également des moyens techniques et
humains et donc des investissements susceptibles de faire le poids face aux budgets
alloués à l’évasion fiscale par certains grands groupes internationaux. A cette fin, la
France devra négocier avec ses partenaires européens ou non ce qui nécessitera
certaines actions diplomatiques. Le chantage à la concurrence et à la délocalisation
auquel sont soumis les Etats est inadmissible du point de vue des citoyens, c’est un
déni de démocratie. Le pouvoir du capital ne doit plus être en mesure de surpasser
celui du vote.
Au plan économique nous devons aussi réellement favoriser les entreprises de
l'économie sociale et solidaire qui emploient des dizaines de milliers de salariés dans
notre région et qui tant sur le plan de la gouvernance, de l'éthique, de
l'aménagement du territoire, et du lien social sont les acteurs d'une économie à
visage humain qui favorise l'engagement et la citoyenneté.
Aussi, il est nécessaire de poursuivre l’action menée au travers du projet de loi sur
l’Economie Sociale et Solidaire et de défendre le développement de ce type de
projets et de cette forme d’entreprenariat dans l’ensemble des secteurs. Il ne s’agit
pas uniquement d’un palliatif, mais d’une alternative crédible au capitalisme classique
qui remet l’économie au service de l’humain et de la création de valeurs collectives.
Face à l’urgence de la crise que traverse notre pays, il est très important que l’on
développe ce type d’initiative en collaboration avec les collectivités locales.
L'Etat doit rester le maître d'œuvre d'une stratégie d'aménagement du territoire
favorable à cette croissance durable. Il doit se doter d'outils financiers pour favoriser
certains secteurs économiques, favoriser la recherche et mettre en œuvre une
politique énergétique permettant un développement durable et porteurs d'emplois.
Les infrastructures, la recherche en termes d'énergies renouvelables, de transports,
d'économie numérique, de développement d'activités liées à la mer doivent être
favorisées. La question de notre souveraineté énergétique doit aussi faire l'objet d'un
grand débat national (nucléaire, gaz de houilles ou de schiste, énergies maritimes,
éolien, solaire, etc...) car elle reste au cœur de notre capacité de développement et
du modèle de croissance économique et sociale que nous voulons voir aboutir à
l'avenir.
La France et l'Europe ne doivent pas renoncer à avoir une industrie forte, à la pointe
de la technologie et en position de leader sur les marchés internationaux. La
mondialisation entraîne un dumping social qui détruit chaque jour des emplois et des
industries dans nos pays occidentaux. Il faut impérativement se doter d'outils pour
lutter contre la désindustrialisation et pour permettre à de nouveaux secteurs
industriels de pointe d'émerger dans notre pays. L'Etat doit rester un stratège en
matière de recherche, de financement et de développement d'activité.
La France connait à l’heure actuelle un réel problème en matière de coordination des
politiques économiques. Le Plan ayant été abandonné pour des raisons purement
idéologiques alors qu’il était à des années lumières du Gosplan soviétique et
permettait une réelle coordination de l’ensemble des acteurs économiques. Car, sans
projection positive et incitative, la coordination se fait à minima. Sans projection dans
un avenir commun souhaitable, les acteurs privilégient le court terme et c’est
exactement ce qui se passe à l’’heure actuelle. Nous ne nous projetons pas
collectivement et l’Etat peine à attirer les investissements autour d’un projet global.
Un Etat stratège n’est pas un Etat omniscient mais un Etat qui coordonne en créant
la voie.
Aussi, nous pensons que le gouvernement comme le Parti Socialiste ne doivent pas
craindre de reparler de coordination économique pour le pays. D’ailleurs les
entreprises ne font rien d’autres quand elles demandent la visibilité fiscale et sont les
premières à avoir besoin d’un nouvel élan collectif favorable aux investissements à
long terme. La France ne souffre pas de ses salaires trop élevés, la France souffre
d’un manque de vision partagée.
Il faudra sans doute travailler sur la mise en place de taxes aux frontières
européennes qui permettront de contrebalancer les pays qui exploitent leurs
populations et parfois même dès le plus jeune âge ou qui ne respectent pas
l'environnement et les normes internationales. Si le libre échange est certes une
source de croissance et d’emplois, du fait de l’ouverture de débouchés sur les
marchés internationaux, cela n’est vrai que si l’on respecte une certaine forme de
réciprocité et que l’on travaille sur les mêmes bases sociales. Si certains semblent
souhaiter que les travailleurs français se retrouvent dans les mêmes conditions que
des centaines de millions de travailleurs chinois, ceux-là ne sont certainement pas
socialistes.
Pour nous, il est inacceptable de renoncer aux droits des travailleurs sous prétexte
de compétition internationale et dans cette optique, la France tout comme le Parti
Socialiste doivent faire entendre une autre voix, celle qui affirme haut et fort que sans
salaires élevés et sans protection sociale pour tous, c’est la pauvreté qui est au
rendez-vous, et avec elle des conditions de vie qui sont incompatibles avec les droits
humains. D’ailleurs, à y regarder de plus près, on se fourvoie sur la réalité du
commerce international. Les Etats-Unis, chantre du libre-échange sont très
protectionnistes, on pense à l’American Buy Act, et n’ont de cesse que de jouer sur
des accords bilatéraux à l’OMC dont les termes ne sont jamais en faveur de leurs
prétendus partenaires.
Nous devons relever le défi qui nous est imposé et faire front, même si cela implique
une remise en question des conditions d’accès au marché intérieur, à condition d’être
parfaitement conscient que cela ne pourra se faire qu’au niveau européen car cela
impose de s’appuyer sur une puissance économique et politique de même taille et
poids que nos adversaires qui à l’image de la Chine, vu notre déficit commercial
envers cet Etat, ont en réalité plus besoin de notre marché que nous avons besoin
du leur. Faisons le pari de la valeur ajoutée et d’un marché intérieur fort reposant sur
une forte capacité de consommation.
Nous souhaitons aussi que la future Réforme territoriale soit claire pour nos
concitoyens. Aussi, nous devons savoir au niveau financier combien les transferts
vont coûter et mettre en œuvre une véritable répartition par péréquation des
richesses territoriales qui permettent de retrouver à terme une égalité réelle entre
nos régions. Une réforme territoriale qui ne permettrait pas de réduire la fracture
territoriale entre les Régions, au sein de nos départements et au niveau de nos
communes pourrait-elle vraiment être comprise par nos concitoyens et leurs
représentants que sont les milliers d'élus locaux engagés pour garder le lien social
au cœur de nos territoires.
Nous souhaitons aussi que le monde rural ne soit pas le parent pauvre de cette
nouvelle étape de décentralisation. Le maintien des services publics, la nécessité
de maintenir des équilibres entre les espaces géographiques, la problématique de
l'accès à la santé doivent être pris en compte. La fusion de certaines petites
communes rurales doit être rendue possible afin de mutualiser les moyens et faire
des économies. La question rurale si elle concerne peu de nos concitoyens est
pourtant vitale en terme d'espace et d'équilibre écologique. La révolution territoriale
doit s'accompagner d'un renforcement de la solidarité et de l'égalité sinon des pans
entiers de nos populations se sentiront abandonnés et viendront renforcer les rangs
de la désertion citoyenne ou du populisme.
Le Parti socialiste doit également considérer l’agriculture et le monde rural comme
des acteurs majeurs de la santé publique, de l’environnement et de l’économie. Là
aussi, la question de la dignité se pose, et celle de l’utilité sociale en générale. En
1945, puis dans les années soixante et soixante-dix, les gouvernements successifs
n’ont eu de cesse de dire à juste titre, aux paysans qu’ils étaient les acteurs de
l’autonomie alimentaire de la France qu’il fallait alors nourrir et reconstruire. Puis dans
les années quatre-vingt-dix le regard a changé pour faire des agriculteurs et du
monde rural en particulier les parents pauvres de la politique française. D’acteurs
fondamentaux, ils sont devenus des cibles à abattre, des pollueurs invétérés,
inconscients des réalités du monde d’aujourd’hui. Si l’on pense qu’un producteur de
céréales est en permanence connecté à la bourse de Chicago et que les tracteurs
sont guidés par GPS aussi précisément que les avions, cela prête à sourire.
Cependant, il faut repenser l’agriculture française, en revalorisant ses métiers et ses
praticiens et leur permettre de vivre de leur travail sans passer pour les éternels
assistés de la politique agricole commune.
D’autre part, les impératifs de santé publique et les impératifs écologiques nous
imposent de revoir le modèle alimentaire de la France qui doit produire une
alimentation saine et respectueuse de l’environnement. Pour cela, renforcer les
productions locales, et développer de nouveaux circuits de consommation est aussi
une obligation.
La loi sur l’économie sociale et solidaire, dite loi ESS prévoit une extension du
domaine du commerce équitable en introduisant un pendant Nord-Nord à ce qui était
jusqu’à récemment perçu comme étant essentiellement un outil de solidarité
internationale. C’est là un outil qu’il va falloir développer et dont peuvent se saisir les
élus locaux pour lutter efficacement contre la précarité alimentaire tout en permettant
aux agriculteurs concernés de vivre dignement d’un métier qu’ils aiment et qu’ils se
transmettent souvent de génération en génération.
Enfin, nous demandons un véritable statut des élus pour leur permettre d'être des
animateurs et des passeurs d'espoir au cœur de ces évolutions, économiques,
écologiques et sociales de leur territoire. Les élus locaux sont les acteurs d'une
véritable politique sociale, solidaire, respectueuse de l’environnement et de l’équilibre
des comptes publics. Au quotidien dans les collectivités ils mettent en œuvre
l’aménagement du territoire au service de la solidarité et de l’essor économique.
De belles initiatives sont prises au plan local et beaucoup peuvent inspirer une
réflexion globale.
La décentralisation ne saurait être une fin en soi, et ne devrait pas être menée
uniquement pour des raisons budgétaires. Il s’agit au contraire d’une chance pour
les territoires de développer leur propre politique, adaptée à leurs besoins et
reposant sur les forces vives territoriales, tout en laissant à l’Etat le rôle de
coordinateur et de garant du développement harmonieux car juste et équitable des
régions françaises.
Dans cette optique, il ne faudrait pas que la mise en place des métropoles ou la
fusion des régions apparaissent comme de futiles luttes politiciennes. Il est
indispensable que le moment venu, les citoyens en soient parmi les principales
parties prenantes, sous peine de les voir s’en désintéresser totalement et de laisser
se développer un véritable rejet de la démocratie locale.
L'exemple de la croissance bleue
Pour notre pays la croissance bleue est l’outil qui peut permettre d’allier dynamisme
économique, écologie, et revalorisation territoriale. Les espaces littoraux peuvent
aussi, demain, être les nouveaux ressorts d’une croissance écologique et solidaire
pour un pays qui représente la deuxième surface maritime mondiale et la première
surface littorale européenne.
La France est la première surface littorale européenne. Ce devrait être la porte
d’entrée maritime de l’Europe, mais nous devons reconnaitre que c’est là un atout
trop peu développé pour ne pas dire négligé. Il est grand temps de rattraper notre
retard et de nous permettre à nos ports d’être compétitif sur le marché européen
avec ceux de Rotterdam ou Gènes. Un effort tout particulier sera à faire dans le
développement des plateformes logistiques multimodales de niveau international
dans les hinterlands des grands ports français. Le canal seine nord, s’il s’agit d’un
projet nécessaire et très attendu ne devra pas rester le seul.
Rappelons encore une fois, que le développement de telles plateformes et des
services de transport qui vont avec est synonyme d’investissement en matériel, et de
création d’emplois par nature non dé-localisables.
Enfin, il ne faudra pas non plus oublier les départements et territoires d’outre- mer,
qui par définition sont une grande partie du littoral français et représentent des
atouts dans le monde d’aujourd’hui. La croissance bleue ne devra pas les oublier.
La mer est nourricière. En termes d’alimentation, à travers une pêche d’avenir qui se
devra d’être durable et responsable, mais aussi en idées, en développements, en
innovations. La recherche, les énergies alternatives, la préservation de
l’environnement sont autant de pistes d’actions concrètes permettant de penser un
nouveau mode de développement orienté sur la transition écologique et
énergétique.
Notre potentiel de croissance bleue se trouve également dans les énergies
renouvelables marines (hydrolienne, éolienne offshore flottant, énergie houlomotrice
et marémotrice, énergie thermique des mers…). Richesse infinie, ces énergies seront
bientôt essentielles à la transition énergétique, et à l’emploi. Le défi maritime est un
enjeu majeur du XXIe siècle, et la mer est une de nos ressources les plus
précieuses. La vision politique doit donc intégrer ces territoires littoraux qui pourront
drainer les flux de la croissance et de l’emploi vers les territoires qui les entourent,
afin de devenir la source qui irriguera l’activité de ces lieux de vie écartés des
grandes métropoles.
REPRENDRE LE CHEMIN DE LA JUSTICESOCIALE ET DU PROGRÈSCertes la droite a laissé en 2012 le pays dans un état déplorable et nous avons du
mal à mettre en œuvre notre programme. De 1936 à 1945, en passant par 1981 et
1997, les socialistes sont toujours arrivés au pouvoir au moment où les attentes
étaient les plus fortes et ont pu démontrer leur capacité à faire progresser l’idée
d’une société commune, solidaire et confiante en son avenir. L'arrivée d'un
gouvernement de gauche a toujours été accompagnée de nouvelles conquêtes
sociales pour le monde du travail et pour l'ensemble de nos concitoyens. Si la
gauche au pouvoir doit réorienter sa politique dans la tourmente économique, elle
doit avoir à cœur de poursuivre le fil rouge qui est celui de nos prédécesseurs.
Dans « SOCIALISME, il y a SOCIAL » : la racine même du mot nous rappelle la
priorité de notre formation politique, même s’il est fondamental d’en définir le sens
que l’on lui donne. Une politique sociale, c’est avant tout une politique d’aide à
l’autonomie, et non d’assistanat, c’est une véritable politique d’émancipation sociale
qui met l’économie au service de l’être humain et non l’être humain au service de
l’économie.
Elle trouve ainsi sa déclinaison dans un certain nombre de priorités inaliénables pour
nous militants comme pour nos concitoyens, qu’il s’agisse de l’éducation, de l’emploi,
du logement, du droit à la santé, de l'accès aux services publics ou encore de la
solidarité.
La bataille pour l’emploi et le pouvoir d’achat restent les principales
préoccupations de nos concitoyens. Au niveau du pouvoir d'achat, il faut pouvoir
avant la fin du mandat augmenter le Smic et les minima sociaux, dégeler le point
d’indice dans la fonction publique, revoir sans doute la fiscalité sur les heures
supplémentaires.
Le débat actuel est enfermé dans une opposition stérile entre politique de relance
par l’offre et politique de relance par la demande, comme si offre et demande était
opposées. Même si ce sont avant tout les entreprises (l‘offre) qui sont créatrices
d’emplois, à mettre en place une politique trop restrictive en matière de demande (la
consommation des ménages en l’une des composantes avec l’investissement des
entreprises), ce sont les débouchés des entreprises que l’on met en péril et avec eux
toutes les incitations à l’investissement et à l’embauche.
Oui, il faut sans doute mener la bataille pour que nos entreprises retrouvent leurs
marges, mais sans un marché intérieur fort, en France comme en Europe, elles ne
seront pas compétitives.
La bataille pour l’emploi passe ainsi par une nouvelle stratégie d’investissements de
relance en France comme en Europe pour consolider le marché intérieur, seul à
terme de permettre le développement des entreprises. Faut-il rappeler que seuls les
marchés en forte croissance attirent les investissements et que si la Chine le fait c’est
par ce qu’elle investit massivement, notamment en matière d’infrastructure et non du
seul fait de ses pratiques salariales d’un autre âge.
A l’heure où même les Etats-Unis qui eux aussi ont toujours fondé une partie de leur
développement sur un marché intérieur très fort, tendent à relocaliser une partie des
industries, il ne faudrait pas que la France reste à la traîne sous prétexte d’œillères
idéologiques.
Le Parti Socialiste ne doit pas avoir peur d’appeler à une politique de relance par les
investissements susceptible d’attirer les capitaux et de relancer notre économie. Cela
va dans le sens d’un renouveau de la place de l’Etat dans le développement
économique et donc de l’emploi.
Ces mesures sont fondamentales, tant l'emploi conditionne la place de l’individu dans
la société, son sentiment d’utilité, sa capacité à subvenir aux besoins de sa famille, à
s’émanciper, se cultiver…
Il est donc de la responsabilité du gouvernement comme de celle du Parti Socialiste
de porter et faire vivre ses messages au niveau européen et de faire évoluer les
positions de chacun. Mettre en place un plan de relance concerté au niveau
européen est une nécessité absolue, même si tout le monde ne le comprend pas
encore. Aussi, le Parti Socialiste devrait être porteur de ce type de message auprès
des autres partis de gauche en Europe, en Allemagne notamment.
Le logement reste le poste principal du budget des familles. Les salariés
subissent la spéculation et les surloyers. Construire davantage de logements sociaux,
de logements pour les seniors, pour les jeunes, pour les étudiants et mettre en
œuvre un réel blocage des loyers restent des impérieuses nécessités. Notre leitmotiv
doit rester l’accompagnement de chacun en fonction de ses besoins et surtout
quel que soit son niveau de revenus. L’évolution du noyau familial (divorces,
familles monoparentales…) modifie les besoins mais nécessite d’accentuer les efforts
sur le logement social accessible à toutes les catégories, y compris pour ceux qui
souhaitent accéder à la propriété, face au secteur privé souvent inaccessible au
regard des prix du marché, mais aussi face à certaines de ses dérives, telles que les
« marchands de sommeil ». Dans ce domaine, l’instrumentalisation de la misère
sociale telle que pratiquée nécessite de renforcer la dissuasion et les sanctions par
l’Etat avec par exemple la suppression du versement direct des allocations logement
aux propriétaires, la saisine de leurs terrains au profit des communes qui engagent
des dépenses pour démolir les logements insalubres…
Avec le vieillissement de sa population, la société française connait une évolution
majeure dont le secteur du logement et en particulier le logement social doit
s’emparer au regard de la lutte contre l’isolement et de la cohésion sociale.
En effet, le vieillissement que nous constatons aujourd’hui crée des situations
différentes et s’accompagne de plusieurs effets dont nous devons nous préoccuper.
Il y a aujourd'hui une catégorie au sein de la population des seniors qui se trouve
dans une situation paradoxale. Elle ne possède pas le patrimoine qui la mettrait à
l’abri et son niveau de retraite l’écarte d’office en raison des plafonds de ressources
du logement social. Elle est donc condamnée à une double peine : l’immobilité du fait
de la stagnation du niveau des pensions et l’isolement social dans un logement qui
ne correspond plus à ses besoins. Ce frein est d’autant plus regrettable que les
différents acteurs au premier rang desquels les bailleurs sociaux doivent aussi être à
même de traiter la question de la lutte contre l’isolement et donc du lien social.
Afin de faciliter l’accès au logement pour cette catégorie de seniors il y a deux
moyens complémentaires à mettre en place : il faut tout d’abord fixer aux organismes
de logement social un objectif d’accueil des seniors soit 30 % des attributions de
logements sociaux, un chiffre qui correspond à l’évolution que nous connaissons de
la population. Pour y parvenir l’élargissement des plafonds de ressources est
nécessaire.
Le logement reste une prérogative de l’État qui est le garant du droit au logement
pour tous. Chaque gouvernement légifère et fixe annuellement des objectifs de
construction de logements neufs qui deviennent par la suite des slogans. En
agissant de la sorte, l’État se place en position délicate lorsque les objectifs ne sont
pas atteints.
De plus, lorsque le secteur du bâtiment connaît une crise comme c’est le cas
actuellement, c’est le secteur du logement social qui prend le relais Si cela semble
vertueux au premier abord, il convient de remarquer qu’avec une part de 45% des
logements neufs construits en France, le logement social est surreprésenté. Et
pourtant la demande de logement neuf n’est pas résorbée en zones tendues.
Bien entendu l’État doit être et demeurer le garant de l’accès au logement et en
particulier pour les plus démunis. Et compte tenu de la mauvaise volonté de
certaines communes, c’est lui qui doit fixer les règles et faire appliquer le Droit Au
Logement Opposable.
Par contre en ce qui concerne, tant la construction neuve que les réhabilitations, le
rôle des collectivités doit être mis en avant au même titre que d’autres politiques qui
étant gérées par les territoires, trouvent un impact plus grand auprès des
populations, à l’image des établissements scolaires.
Enfin dans le domaine du logement, les quinze dernières années ont été marquées
par deux phénomènes consécutifs. Tout d’abord une hausse vertigineuse du foncier
et du bâti dont la majorité de la population a eu à souffrir sans volonté politique de la
maîtriser, puis une crise économique brutale qui a certes stoppé la hausse, mais avec
le maintien d’un niveau des prix qui reste celui d’avant la crise, c’est-à-dire très élevé.
En conséquence, la part consacrée au logement dans le budget des ménages et
pas uniquement pour les plus modestes a fortement augmenté pour atteindre parfois
jusqu’à 50% des revenus. Cette situation est d’autant plus insupportable qu’elle
s’accompagne d’une autre tendance, la hausse continue du prix des énergies que
les efforts en termes d’économies et de diminution des rejets nocifs n’ont pu jusqu’à
présent contenir. Ce poids qui pèse durablement sur les ménages est en grande
partie responsable du sentiment de difficulté que traduisent les Français. Ils ont le
sentiment d’être coincés.
Les plus jeunes ne peuvent pratiquement plus accéder à la propriété sans recourir à
l’aide des parents et ceux qui veulent vendre ne le peuvent pas du fait de prix trop
élevé. Le mécanisme est grippé et le marché du logement comme bien d’autres, ne
se régule pas.
Sans réflexions profondes sur une question qui concerne tout autant l’État que les
collectivités, mais aussi les acteurs du marché pour parvenir à un compromis
raisonnable sur le poids que devrait représenter l’immobilier dans le PIB de notre
nation, notre pays ne pourra connaître avant longtemps, d’amélioration réelle de la
situation des ménages. Plus qu’une question économique, c’est devenu une
question républicaine.
Dans ce domaine, dans sa vocation de réhabilitation du parc de logements, la
politique de la Ville est indispensable, mais aussi pour son volet solidarité et proximité
.
Plus que jamais dans le bassin minier, de par notre Histoire, nous avons connu face
au patronat totalitaire des Houillères l’époque de la solidarité entre ouvriers, mineurs,
voisins… dans la vie de tous les jours. Cette solidarité aujourd’hui n’est plus un
comportement naturel, car les repères familiaux ont changé et surtout que
l’individualisme de masse a pris le pas sur le collectif.
Face à cela, le besoin de « lieux-ressources » se fait plus que jamais ressentir, pour
favoriser l’intergénérationnel, l’accompagnement des jeunes (par le service civique
également). Aux côtés des associations, des bénévoles, la responsabilité des élus
locaux sur la création et l’attractivité de ces structures est indispensable.
Pour définir les besoins et les attentes particulières sur chacun de ces lieux en
fonction des territoires, la démocratie participative est fondamentale et doit être
développée. Elaboration citoyenne des budgets locaux, participation des conseils de
quartier quand ils existent lors des conseils municipaux, référendums au niveau des
communes pour certaines décisions d’aménagement, implication des habitants dans
la gestions des parcs de HLM...sont autant de mesures à prendre pour dynamiser la
démocratie locale et par là même renforcer la solidarité.
L'Emploi, les salaires, le logement doivent rester les priorités majeures de notre
action politique en matière sociale et nous devons mettre en œuvre en ces
domaines les engagements de 2012. Mais pour les socialistes que nous sommes
l'accès au service public sur tout le territoire - Un service public qui est le capital
commun de ceux qui n'en ont pas - le droit à la santé et à l'accès aux soins dans des
conditions optimales, le droit à la sécurité sont aussi des priorités majeures.
On ne peut laisser se développer en France de véritables déserts médicaux et de
condamner une partie de la population à vivre dans la précarité sanitaire. En zone
rurale comme en zone urbaine, le mouvement de disparition des services publics doit
être inversé. La difficulté d'accès aux soins soit par l'éloignement soit pour des
raisons financières est inacceptable et la sauvegarde d'un Service public de santé de
proximité et de qualité doit aussi faire partie de nos préoccupations. Cela doit
notamment passer par une refonte des conditions d’exercice de la médecine libérale
ainsi que par une profonde réflexion sur l’implantation des cabinets médicaux.
Il en va de même pour les transports, dont le développement est l’un des outils
principaux du désenclavement de certains territoires et de certains quartiers. Sans
transport, pas de mobilité et sans mobilité parfois pas d’emplois.
Ces objectifs ne pourront être atteints que si nous mettons en oeuvre la réforme
fiscale égalitaire et redistributrice que nous avions annoncée en 2012. Un impôt
mieux réparti, la suppression des "niches fiscales", la remise à plat des nombreuses
mesures fiscales bénéficiant aux entreprises qui rendent le "paysage fiscal" illisible et
ne semblent pas réellement efficaces . L'impôt doit être juste, il doit permettre la
redistribution des richesses par la mise en place d'un service public efficace et
accessible et chacun doit y contribuer selon ses moyens. Une réforme fiscale
d'ampleur doit être mise en oeuvre avant la fin du mandat et notamment au plan
local car il serait inopportun et désastreux de ne pas accompagner la réforme
territoriale d'un ré-équilibrage des moyens entre les territoires qui composent notre
pays. La péréquation entre les régions, les agglomérations, les communes doit être
accentuée pour que chaque territoire puisse se développer et accompagner au
mieux ses populations. L'égalité républicaine c'est aussi l'égalité territoriale.
LA NÉCESSITÉ DE RÉORIENTER L’EUROPEL’idée européenne traverse une crise profonde. L’Union Européenne (UE) manque
d’incarnation et connait une très forte baisse de sa légitimité. Éloignée des citoyens,
elle est trop souvent perçue comme une bureaucratie au service d’un ultra-libéralisme
économique de plus en plus décrié. La très faible participation des électeurs français
aux dernières élections européennes (43%) précédemment évoquée, ainsi que la
victoire du Front National, parti anti-européen s’il en est, sont des illustrations de ce
phénomène de défiance.
Il est donc urgent de réorienter les politiques européennes dans le sens d’une «
Europe sociale » protectrice des citoyens, non pas par idéologie européenne,
l’Europe n’étant pas une fin en soi, mais par réalisme. En effet, seule et refermée sur
elle-même, la France ne sera pas capable de rester une grande puissance, ni de
préserver son modèle social.
La récente victoire de Syriza est un signal. C’est un appel à prendre conscience du
refus de l’austérité comme seul horizon et à ce titre doit nous alerter. Les peuples
européens refusent l’austérité que cherchent à leur imposer les tenants du
néolibéralisme et qui en réalité n’a pour conséquences que l’affaiblissement de
l’action publique, la baisse des investissements privés et l’appauvrissement des
citoyens. Ce type de politique ne peut en aucun cas ramener la croissance.
Là encore, si ce n’est pas la gauche socialiste qui le fait, ce sera l’extrême droite qui
prend peu à peu le masque de la protection des travailleurs, elle qui n’a jamais œuvré
que pour le haut patronnât et pour la répression des mouvements populaires.
N’hésitons pas à critiquer ouvertement les politiques menées. Ne tombons pas dans
le piège qui voudrait que la critique des politiques européennes soit une opposition à
l’Europe. Bien qu’il faille tout de même rappeler que les décisions prises à Bruxelles
le sont en réalité par nos propres décideurs politiques nationaux et que l’on a élu les
députés européens ne tombons dans le mensonge populiste d’une Europe
dictatoriale, il convient néanmoins de reconnaitre que l’idéologie dominante
proposées par l’Europe jusqu’à maintenant était plus celle d’un néolibéralisme
conquérant que elle d’un socialisme prônant la justice sociale.
En 1984, à la veille d’un développement majeur de l’Union Européenne sous
l’impulsion de Jacques Delors, François Mitterand tenait des propos qui sont encore
d’actualité, “Aujourd’hui, il nous faut sortir l’Europe de ses querelles. Il faut s’engager
sur les chemins de l’avenir.” Les mots de ce grand président socialiste sonnent
comme un avertissement à l’heure où s’opposent la France et l’Allemagne, et où les
intérêts particuliers deviennent plus puissants que la solidarité européenne.
Reprenons dès aujourd’hui le chemin de l’avenir, celui de la construction d’une
Europe protectrice des peuples et menons ce combat en tant que socialiste, en
France et et dans les autres Etats membres.
Il en va de notre propre indépendance. Dans le monde qui est le nôtre, seuls
comptent les grandes puissances économiques et politiques, et sans l’Europe, la
France, bien qu’elle en soit l’un des membres les plus importants, reste faible.
Cependant, il faut aujourd’hui allez plus loin, non pas tant en faisant plus d’Europe,
même si la convergence des fiscalités et des pratiques sociales seraient un plus, mais
mieux d’Europe.
Oui à une Europe sociale respectueuses des intérêts des travailleurs.
Oui à une politique monétaire en faveur de l’emploi et des investissements,
Oui à une Europe forte, porteuse de valeurs de liberté et de solidarité à travers le
monde.
Oui à une Europe forte et compétitive à l’international car faisant reposer ses
activités sur la richesse de son peuple et la valeur ajoutée de ses productions et non
sur les bas salaires et l’exploitation.
Oui à une Europe garante de l’indépendance de ses Etats membres.
Les peuples d’Europe sont aujourd’hui en attente d’un projet européen plus politique
et moins éloigné de leurs réalités, mais également d’un autre discours sur l’Europe
elle-même. Arrêtons d’en faire le bouc-émissaire et saisissons nous au contraire de ce
projet pour mettre en œuvre les idées qui sont les nôtres à l’échelle de l’ensemble de
l’Union Européenne.
Dans ce sens, le Parti Socialiste comme d’ailleurs le gouvernement ont un rôle à
jouer vis-à-vis des autres Etats comme des citoyens français. Il faut encourager les
engagements européens et que la France soit un moteur de ce changement
tellement attendu.
Nous serons attendus sur ce sujet en 2017, et les électeurs ne laisseront rien passer
sur cette thématique. Si l’on ne fait rien, les forces visant à une sortie de l’Europe
remporteront les élections, ce qui ferai perdre à la France toute capacité d’action, car
si elle est forte par elle-même, sa puissance dépend aujourd’hui en grande partie de
son appartenance à l’Union Européenne. Aussi, il va falloir nous atteler d’une part à
expliquer le pourquoi de la nécessité européenne, mais également oeuvrer pour un
changement rapide de politique. Si l’Union Européenne apparaît comme l’outil du
capital et de la finance pour passer outre les droits des peuples, elle n’aura à leurs
yeux plus aucune utilité, et sans doute à juste titre, le problème étant que dans le
monde actuel, la défense de nos intérêts et celle des droits sociaux passe
nécessairement par la puissance politique reposant en partie sur la taille des
marchés.
Une fenêtre s’est ouverte avec l’annonce d’un plan d’investissement à l’échelle
européenne, sachons l’utiliser aller encore plus loin.
CONCLUSION.Plus que jamais l'idéal socialiste est d'actualité.
Issu de la Révolution Française, des valeurs républicaines et du mouvement ouvrier
et syndical qui ont permis au cours de plus de 2 siècles de luttes sociales de
construire le modèle social qui est celui de notre pays, le socialisme français doit
rester attaché à la devise républicaine Liberté, Egalité, Fraternité à laquelle nous
voudrions associer Laïcité et Solidarité.
Et, dans les heures sombres que notre pays a traversées en Janvier 2015, le
Président de la République Française a su incarner ces valeurs républicaines.
François Hollande a montré par sa conviction, son autorité rassurante et sa
capacité à rassembler tous les Français qu’il était un homme d’Etat, qu’il
incarnait la France et nous continuerons à le soutenir pour qu’il mène la politique
nécessaire à la réussite de la France.
Construit dans un combat contre le capitalisme, notre vision économique doit être
repensée à l'aune de la mondialisation pour faire émerger un autre modèle que
l'économie libérale financiarisée qui aujourd'hui tend à détruire le modèle social
occidental et accroît toutes les inégalités.
Ces valeurs et cette perspective doivent nourrir notre action politique au quotidien,
mais nous devons aussi répondre aux attentes de nos concitoyens et à l'urgence
qu'ils expriment. Nous ne pouvons terminer le mandat actuel sans de nouvelles
grandes conquêtes sociales marquantes, durables et importantes.
Arrêtons de prendre les habits du maître pour être écoutés par lui, et ce d’autant que
le capitalisme a changé. Car, même si les capitalistes de 1936 répugnaient de
manière générale à accorder des droits aux travailleurs ou ne le faisaient que par
paternalisme dominateur, il existait encore la volonté de produire, de développer des
outils industriels. L’implantation sur un territoire signifiait quelque chose. La banque
et la finance fonctionnaient sur le moyen long terme.
Le capitalisme d’aujourd’hui ne fonctionne qu’à partir d‘une financiarisation accrue de
l’économie. La gauche défend les travailleurs d’un territoire, mais le capitalisme peur
s’en passer. La preuve, les taux de chômage élevés n’empêchent pas les profits
financiers d’une forme de production ne nécessitant que très peu de force de travail,
qui d’ailleurs a été très dévalorisée. Car même si la droite s’en fait le héros, la forme
de capitalisme qu’elle défend l’a foulée aux pieds depuis longtemps. Aujourd’hui, il
n’est pas rare de voir les actionnaires, qui ne sont plus que des acteurs
institutionnels des marchés financiers jouer contre l’entreprise dont ils possèdent des
parts et au final, ce sont eux les seuls vrais patrons, absents physiquement mais
présents quand il s’agit de faire les comptes.
Ce nouvel esprit du capitalisme est insidieux et s’est peu à peu transmis à l’ensemble
de la société en instaurant une compétition générale entre les individus et l’ensemble
des groupes sociaux. Reposant avant tout sur une forme exacerbée d’individualisme,
il fait de notre société une lutte permanente interdisant toute forme de lien social et
ne donnant pour seul horizon que la consommation et l’enrichissement monétaire et
personnel. Dans cette nouvelle forme de capitalisme, tout est monnayable et il n’y a
d’autre horizon que la dégradation de la société qui l’abrite. Car, nul besoin d’une
société prospère où l’on investirait. L’équilibre sur lequel reposait notre société, celui
de 1945, ce nouveau capitalisme l’a rompu, et avec lui la perspective de conditions
de vie meilleures, si ce n’est pour soi-même, au moins pour la génération future.
Or, aujourd’hui le capitalisme est capable d’expliquer à des mères de famille qu’elles
vont devoir sacrifier l’avenir de leurs enfants par ce qu’il faut rembourser un dette qui
se compte en milliers de milliards d’euros et que ce comportement attendu serait le
seul rationnel. Oui, mais pour qui ?
Ne nous leurrons pas, l’idéologie qui se cache derrière a changé, ce n’est plus un
idéal de société bourgeoise telle que l’on combattue Jaurès et Blum qui se dresse
aujourd’hui devant nous, mais une société qui fait de l’argent facile le seul crédo, ce
qui au final n’est même plus compatible avec la figure traditionnelle de la bourgeoisie
qui n’existe plus sous son ancienne forme.
Le capitalisme reposait il fut un temps sur des sociétés politiques et des Etats forts,
sur lesquels reposait aussi le compromis de 1945. Sans Etats pas d’entreprise
publique ou de Sécurité Sociale. Le nouvel esprit du capitalisme se passe de l’Etat
qui n’est donc plus bourgeois. Il en fait l’homme malade du monde et hurle à la mort
lorsque l’on ose parler de politique, c’est-à-dire de gestion collective des biens
communs, contre laquelle il ne peut que s’opposer puisque dans sa vision le moindre
grain de blé devrait être monétisé.
Aussi, nous ne devons pas avoir peur de parler de renouveau du politique, de
renouveau du bien commun, de faire renaitre des horizons enviables pour tous.
Contre cette nouvelle forme de capitalisme, arrêtons de ne parler que
d’économie, mais parlons de la politique des valeurs de la société que nous
voulons, société qui sera la seule à même de faire progresser l’égalité, la
qualité de vie, le pouvoir d’achat, l’accès au logement…qui sont les grandes
priorités du combat socialiste.
Plus que jamais nos concitoyens ont besoin d'égalité, plus que jamais la France et
l'Europe ont besoin de défendre et de faire progresser leur modèle social, plus que
jamais le Monde à besoin de Liberté, d'Egalité, de Fraternité, de Laïcité et de
Solidarité, plus que jamais l'idéal socialiste est d'actualité. Il est d’actualité car c’est le
lien social qui au final sera le grand combat de demain et avec lui bien entendu
l’emploi et la qualité de vie, car si l’on ne porte pas d’horizon collectif, nous ne
pourrons parvenir à mobiliser les forces de notre grande nation, des forces qui ont
fait la révolution, et qui sont à l’origine des combats sociaux. Au capitalisme qui ne
veut voir que des individus consommateurs, opposons-lui des individus créateurs de
collectifs et de vivre ensemble, libres car égaux et fraternels.
A nous de le porter haut cet idéal et d'être fiers d'être socialistes. A nous d’opposer à
cette droite décomplexée une gauche sans complexe car ayant compris bien avant
elle la réalité du monde d’aujourd’hui.
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