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Le ramadan à Quimper P2 Airbnb et les migrants P3 Immigrants La Pologne, la Tchéquie et la Hongrie sanctionnées Législatives : Guaino pète les plombs L A Commission européenne lan- cera mercredi la procédure de sanction pour infraction au droit européen contre les pays qui refusent de participer au programme de relocali- sation des « réfugiés », a informé lundi le porte-parole de la Commission, l’Au- trichien Alexander Winterstein. En mai, le commissaire chargé de l’immi- gration, le Grec Dimitris Avramopou- los, avait lancé un ultimatum à la Po- logne, à la Hongrie et à l’Autriche. Si l’Autriche n’est pas visée par la procé- dure de sanction annoncée lundi, c’est parce qu’elle a depuis pris des engage- ments pour commencer à participer à ce programme de relocalisation décidé à la majorité du Conseil de l’Union eu- ropéenne en septembre 2015. Comme l’Autriche, la Pologne et la Hongrie n’ont pas encore accueilli un seul immigrant clandestin dans le cadre de ce programme mais, à la dif- férence de Vienne, Varsovie et Buda- pest ont confirmé leur refus de parti- ciper à ce programme, en invoquant des questions de sécurité et de souve- raineté. Après l’attentat de Manches- ter, Beata Szydlo, le Premier ministre polonais, a au contraire appelé, dans un discours devant la Diète, l’Europe à sortir de sa léthargie pour ne pas avoir à pleurer ses enfants tous les jours, et elle a clairement prévenu, à propos du refus par son pays de tout quota de « réfugiés » : « Nous n’accep- terons aucun chantage de la part de l’Union européenne. Nous n’allons pas prendre part à la folie des élites bruxelloises. » Le 5 juin, la République tchèque, qui a accueilli seulement 12 immigrants clandestins relocalisés, faisait officielle- ment savoir qu’elle se retirait du pro- gramme de relocalisation, en invoquant là aussi des questions de sécurité. Milan Chovanec, le ministre de l’Intérieur tchèque, a aussi critiqué l’UE pour sa politique de l’autruche face à ce pro- gramme de relocalisation qui ne marche pas, puisqu’une grande partie des immigrants relocalisés ne restent de toute façon pas dans le pays d’accueil qui leur est imposé. Quant à la Hon- grie, elle n’a pas changé de position, et le Premier ministre Viktor Orban a ré- itéré lundi son refus de tout quota d’immigrants, tout en reprochant à Bruxelles d’être du côté des terroristes. Si la Commission européenne lance sa procédure de sanction, la Cour de Justice de l’UE pourrait avoir à tran- cher ce conflit alors qu’elle examine déjà le recours de la Hongrie et de la Slovaquie contre le programme de relo- calisation. Olivier Bault [email protected] B ALAYÉ dès le premier tour comme une vulgaire poussière dans la 2e circonscription de Paris où il avait été ouvertement pa- rachuté, Henri Guaino, député des Yvelines depuis cinq ans, a piqué di- manche soir sa petite crise de nerfs, allant même jusqu’à insulter les élec- teurs. Invité à commenter les résultats du premier tour sur BFMTV, le vieux gaulliste frénétique et ancien conseiller de Sarkozy, totalement dé- pité, a en effet expliqué que « l’élec- torat qui a voté aujourd’hui dans la 2e circonscription de Paris (Ve, VIe, VIIe arrondissements de Paris) est, à mes yeux, à vomir. Vous m’entendez bien, à vomir ! » Plus fort encore : évoquant son « mépris » pour les électeurs devant des journalistes un tantinet médusés, Guaino a alors ajouté que, « entre les bobos d’un côté, qui sont dans l’entre-soi de leur égoïsme » et « cette espèce de bour- geoisie traditionnelle de droite (…) qui va à la messe, qui amène ses en- fants au catéchisme et qui, après, vote pour un type qui pendant trente ans s’est arrangé, a triché par tous les moyens » (allusion à Fran- çois Fillon), il était franchement écœuré. Il faut dire que, après avoir été éjecté de la primaire de la droite en raison d’un nombre de parrainages insuffisant et par la faute d’électeurs « un peu pétainistes », celui qui vou- lait imposer à nos jeunes le culte de l’imposteur Mocquet a beaucoup de mal à digérer la véritable « dérouillée » que lui ont infligée les électeurs dimanche dernier : battu dès le premier tour avec seulement 4,5 % des voix, arrivant en 7e posi- tion derrière le candidat LREM Gilles Le Gendre (41,81 %), NKM (18,13 %) et même le maire LR du VIe, Jean-Pierre Lecoq (9,17 %), ça fait mal… Au point que, confiant être « allé au bout du bout de (ses) engage- ments politiques », Guaino a an- noncé dans la foulée son retrait de la vie politique. Avant de préciser : « Ça fait plus de trente ans, avec un seul mandat de député qui vient de s’achever. Je crois que j’ai épuisé le sujet. » Trente ans… C’est effectivement très long pour tous les Français qui ont dû subir ses inepties en tout genre et les conséquences catastro- phiques de ses décisions politiques. Alors, comme l’aurait dit son men- tor, avec cette élégance que nous lui connaissons : « Casse-toi pauv’con ! » FRANCK DELÉTRAZ [email protected] 3’:HIKKLJ=[UVZUU:?k@g@b@e@k"; M 00196 - 614 - F: 1,50 E MERCREDI 14 JUIN 2017 – N° 8880 - 1,50 www.present.fr Belgique•Luxembourg•Italie : 1.50 € - Suisse : 2 CHF - Canada : 2.5 $ can - Dom avion : 1.60 € - Tom avion : 500 CFP « Les nôtres ne sont pas allés voter ! » Interview de Louis Aliot Implanté depuis quinze ans dans la région, Louis Aliot qui se pré- sentait dans la 2e circonscription des Pyrénées-Orientales, est ar- rivé en tête du premier tour, avec 30,80 % des voix. Il devance de jus- tesse la candidate En Marche-Modem Christine Espert, qui a re- cueilli 29,11 % des voix. Il est l’un de ceux qui ont de réelles chances de l’emporter dimanche. — Vous êtes en duel serré face à la candidate de Ma- cron. Le PS est balayé. Que vont faire Les Républicains qui ont chuté à 13 % ? Y a-t-il des consignes pour le se- cond tour ? — Non il n’y en a pas pour l’instant. Parce que le dé- puté sortant des Républicains Fernand Siré est celui que j’avais fait élire en 2012 en retirant notre candidate pour barrer la route à la socialiste Toussainte Calabrèse. [ndlr : Fernand Siré avait expliqué à l’époque « croire au front de droite et vouloir arrêter de diaboliser le Front natio- nal »]. Donc s’il est sincère, honnête et droit, il ne dira rien. — Que dites-vous aux abstentionnistes, plus d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé dans votre circons- cription ? — Ce sont surtout les nôtres qui ne sont pas allés vo- ter. Quand on regarde les résultats bureau par bureau, on voit que nous faisons bien en deçà de nos scores pas- sés. Comme aux dernières régionales en triangulaire. Il y a un potentiel énorme dans les abstentionnistes. Je dis aux électeurs du FN que c’est le moment de savoir ce qu’ils veulent. — Etes-vous déçu par le score du FN à l’échelle natio- nale et à quoi l’attribuez-vous ? — Déçu oui. En parvenant au deuxième tour de l’élection présidentielle, on pouvait s’attendre à arriver second à l’élection législative et espérer que les électeurs tiendraient compte de ce que va être la politique de Ma- cron. A quoi doit-on ce score ? A la déferlante Macron bien sûr. Peut-être aussi à un certain nombre de compor- tements et de commentaires de certains de nos cadres suite page 4 Propos recueillis par Caroline Parmentier [email protected]

Communauté de la Rose et de l'Épée - 2 CHF · 2017-06-13 · l’Autriche n’est pas visée par la procé - dure de sanction annoncée lundi, c’est parce qu’elle a depuis

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Page 1: Communauté de la Rose et de l'Épée - 2 CHF · 2017-06-13 · l’Autriche n’est pas visée par la procé - dure de sanction annoncée lundi, c’est parce qu’elle a depuis

Le ramadan à Quimper P2Airbnb et les migrants P3

Immigrants

La Pologne, la Tchéquie et la Hongrie sanctionnées

Législatives : Guaino pète les plombs

LA Commission européenne lan-cera mercredi la procédure desanction pour infraction au droit

européen contre les pays qui refusentde participer au programme de relocali-sation des « réfugiés », a informé lundile porte-parole de la Commission, l’Au-trichien Alexander Winterstein. Enmai, le commissaire chargé de l’immi-gration, le Grec Dimitris Avramopou-los, avait lancé un ultimatum à la Po-logne, à la Hongrie et à l’Autriche. Sil’Autriche n’est pas visée par la procé-dure de sanction annoncée lundi, c’estparce qu’elle a depuis pris des engage-ments pour commencer à participer àce programme de relocalisation décidéà la majorité du Conseil de l’Union eu-ropéenne en septembre 2015.

Comme l’Autriche, la Pologne et laHongrie n’ont pas encore accueilli unseul immigrant clandestin dans lecadre de ce programme mais, à la dif-férence de Vienne, Varsovie et Buda-pest ont confirmé leur refus de parti-ciper à ce programme, en invoquantdes questions de sécurité et de souve-raineté. Après l’attentat de Manches-ter, Beata Szydlo, le Premier ministrepolonais, a au contraire appelé, dansun discours devant la Diète, l’Europeà sortir de sa léthargie pour ne pasavoir à pleurer ses enfants tous lesjours, et elle a clairement prévenu, àpropos du refus par son pays de toutquota de « réfugiés » : « Nous n’accep-terons aucun chantage de la part del’Union européenne. Nous n’allons

pas prendre part à la folie des élitesbruxelloises. »

Le 5 juin, la République tchèque, quia accueilli seulement 12 immigrantsclandestins relocalisés, faisait officielle-ment savoir qu’elle se retirait du pro-gramme de relocalisation, en invoquantlà aussi des questions de sécurité. MilanChovanec, le ministre de l’Intérieurtchèque, a aussi critiqué l’UE pour sapolitique de l’autruche face à ce pro-gramme de relocalisation qui nemarche pas, puisqu’une grande partiedes immigrants relocalisés ne restent detoute façon pas dans le pays d’accueilqui leur est imposé. Quant à la Hon-grie, elle n’a pas changé de position, etle Premier ministre Viktor Orban a ré-itéré lundi son refus de tout quotad’immigrants, tout en reprochant àBruxelles d’être du côté des terroristes.

Si la Commission européenne lancesa procédure de sanction, la Cour deJustice de l’UE pourrait avoir à tran-cher ce conflit alors qu’elle examinedéjà le recours de la Hongrie et de laSlovaquie contre le programme de relo-calisation.

Olivier [email protected]

BALAYÉ dès le premier tourcomme une vulgaire poussièredans la 2e circonscription de

Paris où il avait été ouvertement pa-rachuté, Henri Guaino, député desYvelines depuis cinq ans, a piqué di-manche soir sa petite crise de nerfs,allant même jusqu’à insulter les élec-teurs.

Invité à commenter les résultatsdu premier tour sur BFMTV, levieux gaulliste frénétique et ancienconseiller de Sarkozy, totalement dé-pité, a en effet expliqué que « l’élec-torat qui a voté aujourd’hui dans la2e circonscription de Paris (Ve, VIe,

VIIe arrondissements de Paris) est, àmes yeux, à vomir. Vous m’entendezbien, à vomir ! » Plus fort encore :évoquant son « mépris » pour lesélecteurs devant des journalistes untantinet médusés, Guaino a alorsajouté que, « entre les bobos d’uncôté, qui sont dans l’entre-soi de leurégoïsme » et « cette espèce de bour-geoisie traditionnelle de droite (…)qui va à la messe, qui amène ses en-fants au catéchisme et qui, après,vote pour un type qui pendanttrente ans s’est arrangé, a triché partous les moyens » (allusion à Fran-çois Fillon), il était franchement

écœuré.Il faut dire que, après avoir été

éjecté de la primaire de la droite enraison d’un nombre de parrainagesinsuffisant et par la faute d’électeurs« un peu pétainistes », celui qui vou-lait imposer à nos jeunes le culte del’imposteur Mocquet a beaucoup demal à digérer la véritable« dérouillée » que lui ont infligée lesélecteurs dimanche dernier : battudès le premier tour avec seulement4,5 % des voix, arrivant en 7e posi-tion derrière le candidat LREMGilles Le Gendre (41,81 %), NKM(18,13 %) et même le maire LR duVIe, Jean-Pierre Lecoq (9,17 %), çafait mal…

Au point que, confiant être « alléau bout du bout de (ses) engage-ments politiques », Guaino a an-noncé dans la foulée son retrait de lavie politique. Avant de préciser :« Ça fait plus de trente ans, avec unseul mandat de député qui vient des’achever. Je crois que j’ai épuisé lesujet. »

Trente ans… C’est effectivementtrès long pour tous les Français quiont dû subir ses inepties en toutgenre et les conséquences catastro-phiques de ses décisions politiques.Alors, comme l’aurait dit son men-tor, avec cette élégance que nous luiconnaissons : « Casse-toi pauv’con ! »

FRANCK DELÉ[email protected]

3’:HIKKLJ=[UVZUU:?k@g@b@e@k";M 00196 - 614 - F: 1,50 E

MERCREDI 14 JUIN 2017 – N° 8880 - 1,50 € www.present.fr Belgique•Luxembourg•Italie : 1.50 € - Suisse : 2 CHF - Canada : 2.5 $ can - Dom avion : 1.60 € - Tom avion : 500 CFP

« Les nôtres ne sont pas allés voter ! »

Interview de Louis AliotImplanté depuis quinze ans dans la région, Louis Aliot qui se pré-

sentait dans la 2e circonscription des Pyrénées-Orientales, est ar-rivé en tête du premier tour, avec 30,80 % des voix. Il devance de jus-tesse la candidate En Marche-Modem Christine Espert, qui a re-cueilli 29,11 % des voix. Il est l’un de ceux qui ont de réelles chancesde l’emporter dimanche.

— Vous êtes en duel serré face à la candidate de Ma-cron. Le PS est balayé. Que vont faire Les Républicainsqui ont chuté à 13 % ? Y a-t-il des consignes pour le se-cond tour ?

— Non il n’y en a pas pour l’instant. Parce que le dé-puté sortant des Républicains Fernand Siré est celui quej’avais fait élire en 2012 en retirant notre candidate pourbarrer la route à la socialiste Toussainte Calabrèse. [ndlr :Fernand Siré avait expliqué à l’époque « croire au frontde droite et vouloir arrêter de diaboliser le Front natio-nal »]. Donc s’il est sincère, honnête et droit, il ne dirarien.

— Que dites-vous aux abstentionnistes, plus d’unélecteur sur deux ne s’est pas déplacé dans votre circons-cription ?

— Ce sont surtout les nôtres qui ne sont pas allés vo-ter. Quand on regarde les résultats bureau par bureau,on voit que nous faisons bien en deçà de nos scores pas-

sés. Comme aux dernières régionales en triangulaire. Il ya un potentiel énorme dans les abstentionnistes. Je disaux électeurs du FN que c’est le moment de savoir cequ’ils veulent.

— Etes-vous déçu par le score du FN à l’échelle natio-nale et à quoi l’attribuez-vous ?

— Déçu oui. En parvenant au deuxième tour del’élection présidentielle, on pouvait s’attendre à arriversecond à l’élection législative et espérer que les électeurstiendraient compte de ce que va être la politique de Ma-cron. A quoi doit-on ce score ? A la déferlante Macronbien sûr. Peut-être aussi à un certain nombre de compor-tements et de commentaires de certains de nos cadres

suite page 4

Propos recueillis par Caroline Parmentier

[email protected]

Page 2: Communauté de la Rose et de l'Épée - 2 CHF · 2017-06-13 · l’Autriche n’est pas visée par la procé - dure de sanction annoncée lundi, c’est parce qu’elle a depuis

2 — PRÉSENT Mercredi 14 juin 2017 www.present.fr

� AUBRY AU TAPIS. Ca-mouflet cinglant pour MartineAubry, ancien secrétairedu PS et « homme fort » duNord, dans lequel tous lescandidats socialistes, députéssortants compris, ont été ba-layés dès le premier tour. Enrevanche, onze candidats FN– dont Philippe Eymery, ar-rivé en tête à Dunkerque –,seront présents au secondtour. Et dire qu’Aubry avaitpondu en 1995 un Petit Dic-tionnaire pour lutter contrel’extrême droite !� NKM NEUTRALISÉE.C’est, dit-on, à la demande ex-presse de Sébastien Griveaux,porte-parole de la Républiqueen marche et candidat officielde la Macronésie dans la5e circonscription de Paris oùil a obtenu 43,63 % des voix,que Macron aurait refusé etun ministère et l’investiturede la REM à Nathalie Kos-ciuzko-Morizet malgré lessupplications de celle-ci.Motif : Griveaux guignant lamairie de Paris, il entend,avant de s’attaquer à Hidalgo,se débarrasser de NKM. Ob-jectif presque atteint : l’insup-portable Nathalie n’a obtenule 11 juin que 18,13 % des suf-frages contre 41,81 au macro-

nien Le Gendre. Mais ces cal-culs augurent mal de la mora-lisation tant promise de la viepublique.� RENOUVELLEMENT.Première sous la Ve Répu-blique : seuls quatre candi-dats ont été élus le 11 juin. Ledivers gauche Napole Polutéléà Wallis-et-Futuna, les REMPaul Molac dans le Morbihan,Sylvain Maillard à Paris et lesortant UDI-LR Stéphane De-milly dans la Somme où leparti de Macron avait d’abordinvesti Thierry Vindevogel…avant de le laisser choir, levieux briscard Demilly, fils desénateur et qui va donc enta-mer son quatrième mandat,

s’étant révélé macrono-com-patible. Vous avez dit renou-vellement ?

� LA MORALISATIONOUBLIÉE. Même si,en 2012 et 2013, la Ville deBrest et le conseil général duFinistère ont chacun voté dessubventions dites exception-nelles, à concurrence de70 000 euros, aux Mutuellesde Bretagne (où l’ancien dé-puté et actuel ministre Ri-chard Ferrand exerçait encoredes fonctions) pour financer ladécoration confiée à… l’ex-épouse de Ferrand ! Mais onne saurait parler de favori-tisme et moins encore d’enri-chissement personnel pour lesusdit puisque « ce type desubventions reste on ne peutplus courant », a affirmé Ben-jamin Grivault, porte-parolede la République en marchequi estime qu’en médiatisantcette affaire, « on est tombésur la tête ». Argumentationreçue cinq sur cinq par lesélecteurs de la 6e circonscrip-tion du Finistère qui ontdonné près de 34 % au sortantFerrand. Lequel, en ballot-tage très favorable puisqueson adversaire Gaëlle Nicolas(LR) a dû se contenter de18 %, va pouvoir conserverson ministère.

� RACOLAGE INUTILEPOUR GUIGOU. Attaquéepour s’être rendue dûmentvoilée le 5 juin dans une mos-quée de Pantin pour la rup-ture du jeûne, la socialiste Eli-sabeth Guigou, qui se repré-sente dans la 6e circonscrip-tion de Seine-Saint-Denis, arépliqué s’être simplementconformée à un usage reli-gieux, comme elle l’avait faiten se rendant vêtue de noir etportant mantille lors d’uneaudience au Vatican quandelle était ministre. Possible,mais elle était là dans l’exer-cice de ses fonctions alors qu’àPantin, où elle était coincéeentre le candidat de Mélen-chon et celui de Macron, cettefille d’un colon du Maroc raco-lait tout bonnement le votemusulman. En vain, puis-qu’elle a été sèchement élimi-née dès le premier tour avecmoins de 18 % des voix.

Quimper : le ramadan fait la loi

Saint Elisée, prophète de l’Ancien Testament

Elisée, « Dieu est salut », est avec Elie l’un des plus grands prophètes.Porte-parole sublime de l’Eternel, il rappellera avec courage la fidélité àYahwé devant les attaques des cultes syriens de Baal et d’Astarté. Fils d’unriche laboureur, il dirigeait lui-même une charrue et sa paire de bœufs.Elie s’approcha de lui et jeta sur lui son manteau. C’était une investiture.Elisée demanda la permission d’aller faire ses adieux à sa famille : « Re-tourne chez toi car, en te sacrant prophète, je n’ai rien fait qui t’empêched’aller prendre congé des tiens. » Le disciple demanda audacieusement àson maître une part double dans la distribution de ses dons prophétiques.Il assista à l’enlèvement au ciel de son maître, c’était le signe qu’il était élu.Elisée voulut éprouver sur le champ les vertus du manteau prophétique. Ilen frappa les eaux du Jourdain, et le fleuve sépara ses eaux et le prophètepassa : sa mission commençait.

AB [email protected]

Combien y a-t-il de musulmans à Quimper, ville em-blématique s’il en est de notre Bretagne ? Au moins unmillier. Principalement des Marocains et des Turcs. Lespremiers fréquentent la mosquée de Penhars, les se-conds celle de la rue de Douarnenez (en breton : douaan enez, c’est-à-dire « terre de l’île » ; rien à voir – aumoins pour l’heure… – avec l’arabe maghrébin douarqui signifie « campement nomade »).

Un millier de mahométans, donc, et certains d’entreeux qui, semble-t-il, supportent mal que les autoch-tones, les non-musulmans, n’observent pas le ramadan.Dans le quartier ethnique de la ville, Kermoysan, lesclients d’un établissement ont ainsi été « interpellés »par des jeûneurs qui leur ont intimé l’ordre de « ne pasboire et de ne pas manger devant eux ». Un patron derestaurant a reçu des appels lui demandant de fermerson établissement en journée « pour ne pas choquer lacommunauté ».

Nous avons ainsi de très nombreux témoignages devilles où, « la communauté » étant importante – voiremajoritaire –, c’est la charia qui s’impose, même auxmusulmans qui ne pratiquent pas : réflexions mena-çantes, menaces directes, passages à l’acte. Un observa-teur de l’islamisation galopante de notre paysconfirme : « La scène qui se passe à Quimper est à unepetite échelle, mais des scènes comme celle-là ont lieusystématiquement dans de nombreux quartiers à fortepopulation musulmane, dans toutes les grandes villesde France. Ces musulmans ne font qu’appliquer leurreligion. Il suffit de voir ce qui se passe en cas de non-respect du ramadan dans les pays musulmans. »

Nous évoquions récemment (Présent du 7 juin) le casde l’Algérie où l’on pourchasse les « dé-jeûneurs » ka-byles. Des pays jusqu’alors tolérants, comme la Tunisie

(du temps de Bourguiba, restaurants et cafés restaientouverts pendant le ramadan), traquent désormais féro-cement les contrevenants. Quatre Tunisiens viennentainsi d’être condamnés à un mois de prison pour « ou-trage public à la pudeur » : ils avaient mangé un sand-wich dans un jardin public…

Même répression au Qatar, au Koweït, au Maroc(naguère très tolérant), en Egypte (où l’on accompagnele ramadan de massacres de Coptes), le pompon reve-nant à l’Arabie saoudite avec flagellations et lourdespeines de prison à la clef.

Mais ça, c’est là-bas. Le problème, c’est que ça se ré-pand et se banalise en France et en Europe. Notam-ment en Grande-Bretagne (Londres à un maire musul-man champion de la tâqiya) où le calendrier scolaire aété adapté – et imposé aux non-musulmans – pour êtreen règle avec la stricte observance du jeûne moslem.

Un internaute de cette Bretagne (où l’on vote suici-dairement Macron) écrit : « Il est évident que la popu-lation quimpéroise change, et de plus en plus vite.Chaque semaine, de nouveaux Africains débarquent àla gare. Ne nous faisons aucune illusion, l’âme bre-tonne s’en va, le particularisme breton, ou ce qu’il enreste, va fondre complètement. Voyez la population pa-risienne de 2017… Le fait que nous soyons sur le terri-toire historique appelé Bretagne ou Breizh ne changerarien. Resteront les noms de lieux et c’est tout. Et toutcela se passe sous les applaudissements de certains mili-tants bretons… ».

Alors ? Alors prendre exemple sur des hommes de-bout : les Corses !

ALAIN [email protected]

De notre correspondant au Qué-bec. – Les médias québécois n’en ontpas fait de cas, peut-être parce que lebilan des victimes était minime ouparce que l’on veut éviter de stigma-tiser les musulmans. Toujours est-ilque, le 3 juin dernier, le Canada asubi une attaque terroriste de faibleintensité qui, heureusement, n’acausé aucune mort.

Cet après-midi-là, une femmecomplètement voilée arborant unbandeau de l’Etat islamique se renditdans un magasin grande surface deScarborough, près de Toronto. Aprèsavoir menacé les clients présentsavec un club de golf, elle sortit uncouteau et agressa une employée.Fort heureusement, des employés etclients parvinrent à la maîtriser enattendant l’intervention de la police,une seule personne fut blessée. Lorsde sa comparution devant la cour,Rehab Dughmosh, âgée de 32 ans,

ne présenta ni remords ni excuse.Lorsqu’elle fut questionnée sur sonnom par le juge Alice Napier, la dji-hadiste répondit en arabe : « Daeshet je plaide allégeance au chef descroyants », une référence à Abu Bakral-Baghdadi, chef de l’Etat isla-mique.

Pour le moment, la femme quidut avoir recours aux services d’uneinterprète pour comparaître sera dé-tenue jusqu’à son procès, une remiseen liberté n’ayant pas été accordée.D’après certains médias, cettefemme aurait fait partie des 40 000migrants syriens acceptés par le gou-vernement libéral de Justin Trudeaudepuis 2015, des « réfugiés » dont lesantécédents ne furent pas vérifiés enraison de la rapidité de traitementdes dossiers exigée par Ottawa.

Rémi [email protected]

Il était une fois un pneumologueexerçant à l’hôpital Bichat, MichelAubier, qui avait caché ses liensavec le groupe pétrolier Total à laCommission d’enquête sur le coûtde la pollution de l’air du Sénat.Accusé de « témoignage mensongerfait sous serment », il comparait cemercredi devant le tribunal correc-tionnel de Paris.

L’affaire remonte au 16 avril2015.

Entendu dans le cadre de laCommission sénatoriale sur lecoût de la pollution de l’air duenotamment aux fameuses parti-cules fines émises par les automo-biles roulant au diesel, le profes-seur Michel Aubier (aujourd’huiâgé de 70 ans et en fin de carrière)avait non seulement minimisél’impact de la pollution de l’air surla santé en précisant que l’aug-mentation des cancers dans lespays les plus développés était liée àl’accroissement de l’espérance devie – et ce alors que l’Organisationmondiale de la santé (OMS)considère le diesel comme un fac-teur hautement cancérigène –mais également affirmé qu’iln’avait aucun lien avec des acteurséconomiques.

Manque de pot (catalytique ounon), à la suite d’une enquête, il estapparu que Michel Aubier était enréalité membre du Conseil d’admi-nistration de la Fondation Total de-puis 2006 et, surtout… salarié de lacompagnie pétrolière depuis 1997en tant que médecin-conseil du tra-vail. Le tout pour un salaire men-suel compris entre 5 900 euros et6 000 euros net, avec en prime unevoiture de fonction mise à sa dispo-sition. D’où mise en doute de l’im-partialité et de la crédibilité dupneumologue qui, malgré tout,lobby de l’or noir oblige, a assuré

que « ses liens avec Total n’avaientpas influencé le contenu de son ex-posé » sur le non-impact de la pol-lution sur le cancer.

Des petits arrangements qui, au-jourd’hui, font tache d’huile dansson CV : entre autres, l’AP-HP anotamment refusé de valider sa de-mande de cumul emploi/retraite,le Conseil de l’ordre des médecinsveut le poursuivre pour atteinte àl’honneur de la profession, le rec-teur des universités de Paris a de-mandé qu’il ne siège plus au seind’un jury qui attribue des finance-ments de recherches aux équipes depneumologie francilienne…

Pour sa défense, un peu à la ma-nière de politiques ayant une« phobie administrative » ou omet-tant de déclarer une partie de leurpatrimoine, Michel Aubier, qui nemanque pas de souffle, a déclaréqu’il avait « mal interprété la no-tion de lien d’intérêts ». Uneconfusion et un trou de mémoirepour lesquels il encourt une peinede cinq ans de prison et 75 000 eu-ros d’amende. Allo docteur, pour-quoi tu tousses ?

PIERRE [email protected]

Pollution de l’air

Petits arrangements entre le pneumologue et Total

Michel Aubier avait « oublié » sa rémunération par Total.

Un de ces « petits » attentats

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Mercredi 14 juin 2017 PRÉSENT — 3

Les preuves de la décadence

L’écart avec l’Allemagne s’élargit constamment

L’économique, le social et le politiqueDANS le dernier Figaro Magazine, trois intellectuels puis-

sants, et parmi les meilleurs du moment, Marcel Gau-chet, Patrick Buisson et Eric Zemmour, convergent pour

nous dire que la France et le monde seraient menacés par unerupture économique et sociale, mais aussi anthropologique, d’unniveau aussi fort que le fut la découverte de l’Amérique.

Plus que menacés, d’ailleurs : nous serions déjà entrés dans cenouveau monde. Une entrée que certains situent avec « la révolu-tion néolibérale de Thatcher et Reagan dans les années 1980 »(c’est ce qu’écrit Marcel Gauchet, c’est ce que soutenait MarineLe Pen lors du fameux débat télévisé avec Emmanuel Macron).Pour Patrick Buisson, cette révolution serait plutôt à situer à l’èreZuckerberg et Steve Jobs, les NTIC (nouvelles technologies del’information et de la communication) développant l’individua-lisme, le consumérisme et éloignant toujours plus de la verticalité,de l’enracinement, des solidarités et des corps intermédiaires.Zemmour aurait pour sa part tendance à situer ce tournant dansl’après-Mai 68, quand les futurs bobos, adeptes du libéralisme etdu relativisme dans les mœurs, dans les valeurs identitaires, ontglobalisé, une fois au pouvoir, ce concept de libéralisme, l’éten-dant au libéralisme économique situé, bien évidemment, aux an-tipodes des conceptions communiste, socialiste et national-socia-liste qui avaient dominé le XXe siècle, mais aussi aux antipodesd’une vision chrétienne du monde.

Pour désespérantes qu’elles soient, ces analyses ne sont pas tota-lement fausses. Elles restent toutefois à relativiser. Et à relativiserfortement.

Le communisme intrinsèquement pervers

Prenons les cas Thatcher et Reagan : ces deux grandes figurespolitiques – notons qu’elles sont toujours honnies par le politi-quement correct – ont émergé non pas dans le cadre d’un nouvelordre économique et sociétal du monde qui se mettait en place,mais en résistance au communisme qui dominait largement laplanète, au début des années 80. On l’oublie un peu vite, mais duVietnam au Cambodge en passant par le Laos, l’Afghanistan,l’Angola et le Mozambique, le communisme réalisé avait atteint, àcette époque, son seuil d’extension maximum. Et c’est grâce à cesgrandes figures politiques – Thatcher et Reagan –, grâce au papeJean-Paul II, grâce à Solidarnosc, au martyre du père Popieluszko,de Jonas Savimbi en Angola et à celui de tant de héros anonymes,que la figure hideuse du communisme, intrinsèquement pervers(Pie XI, Divini Redemptoris, 1937), a perdu, sans doute à jamais,sa dimension messianique.

A relativiser aussi sur un autre plan : peut-on faire abstraction,dans cette analyse cosmique d’une technocratisation d’unmonde où ne régnerait plus que le tout-économique, de la vagueislamiste qui n’épargne aucun continent et qui extermine ou as-servit des peuples entiers ? Qui peut sérieusement croire que laconvergence économique incarnée par la social-démocratie, que« le vivre-ensemble » et l’artifice dialectique du « en mêmetemps » cher à Macron, et que relève justement Patrick Buisson,sont la bonne réponse à cette nouvelle plaie messianique, toutaussi « intrinsèquement perverse », et qui va nourrir la folie et lespeurs de nos enfants, comme le communisme a nourri celles denos parents ? Qui peut imaginer que le « vivre-ensemble » et le« en même temps » dissoudront l’islamisme ? Alors que les « va-leurs démocratiques » apportées par Bush, Clinton, Obama etjusqu’à Sarkozy (voir la Libye) n’ont fait que l’exacerber ? Per-sonne, bien entendu.

Ne pas se faire piéger par l’économisme

Il faut relativiser, enfin, la « menace libérale » dans le domainesocial. La violence des 10 % de chômeurs dans un système socialfrançais englué, bardé d’interdits et de tabous, encadré par dessyndicats au pouvoir artificiellement gonflé, est bien supérieure àla violence des rapports sociaux dans un univers qui serait libéra-lisé sur le plan social, « anglo-saxonnisé », mais où règnerait leplein emploi. Sur ce plan – et sur ce plan seulement – les évolu-tions annoncées du gouvernement Macron (après celles lancéespar les lois sociales tardives : lois Macron-Rebsamen-El Khomridu gouvernement Hollande) sont susceptibles d’aller dans le bonssens.

Sur ces questions, comme l’expliquait François Bousquet dansPrésent du 30 mai, le courant national ne doit pas se faire piégeren se positionnant sur le terrain de l’économisme, quelque partdu côté de la France insoumise et des incantations du type « tra-vailleurs, travailleuses » chères à Arlette Laguiller.

La recomposition du paysage politique oblige sans doute àchanger notre vision des rapports économiques et sociaux mais,pour ce qui nous concerne, cela ne nécessite pas forcément denous éloigner radicalement des fondamentaux de notre famillequi, sur le plan économique, passent d’abord par la liberté d’en-treprendre, qu’on le veuille ou non. Et le détricotage du Code dutravail en fait partie.

FRANCIS [email protected]

Airbnb, la plateforme communautaire de location de loge-ments entre particuliers, se pique de vouloir contribuer au loge-ment de 100 000 immigrés clandestins que la grande presse per-siste à dénommer réfugiés malgré les rapports de Médecins sansfrontières précisant que seuls 13 % de ces immigrés relèvent plusou moins de ce statut. Encore conviendrait-il d’analyser plus fi-nement ce ratio.

Les trois dirigeants milliardaires de la start-up californienneAirbnb cherchent sans doute ainsi à redorer le blason terni d’uneentreprise dont la réputation souffre d’une accumulation descandales et de plaintes diverses et variées pour, notamment,censure des commentaires négatifs – ce qui s’avère pour le moinsfâcheux concernant une activité entièrement digitalisée dont laprincipale publicité repose précisément sur les commentaires –,agressions de locataires par des propriétaires, viols, caméras ca-chées filmant à leur insu les locataires, y compris dans les sallesde bains, litiges en cascades, rapports tendus avec les municipali-tés, etc. Plus grave, nous affirme-t-on, l’association « Boycott,désinvestissement et sanctions » reproche à Airbnb de proposersur son site des logements situés dans les colonies israéliennes.

Les trois fondateurs ; Brian Chesky, Joe Gebbia et NathanBlecharczyk, milliardaires de la côte Ouest des Etats-Unis, sansdoute relativement peu soucieux de diversité en ce qui lesconcerne mais d’une générosité sans pareille lorsqu’il s’agit de lapoche et des territoires d’autrui, ont choisi de lancer l’opération« Open houses » en partenariat avec L’International Rescue Com-mittee (IRC), spécialisé dans les logements temporaires d’ur-gence, dirigé par un certain David Miliband, fils d’un théoricienmarxiste réfugié de Varsovie.

Une entreprise opposée à TrumpDès février 2017, l’entreprise californienne avait affiché une

opposition frontale au nouveau président Donald Trump et, no-tamment, au programme Muslim Ban destiné à limiter, plutôttimidement, le nombre de réfugiés, proposant notamment unlogement gratuit aux réfugiés et même à toute personne inter-dite d’entrée aux Etats-Unis, terroristes y compris par consé-quent.

En France, Airbnb, épaulée par les associations RéfugiésBienvenue et Singa, dirigée par Natanaël Molle, racole lesgrandes âmes grâce à des slogans : « Rejoignez une commu-nauté d’hôtes qui fournit une solution d’hébergement gratuit àceux qui en ont besoin. En donnant un logement temporaire àdes réfugiés, ce sont des vies entières que vous contribuez à sau-ver et à réhabiliter », ou encore « Ouvrez votre cœur et votre lo-gement à des réfugiés et offrez des logements gratuits à ceux quien ont besoin. » Enfonçant le clou, Joe Gabbia pontifie, sansdoute depuis sa somptueuse villa côté océan Pacifique : « II estfacile de se sentir impuissant face à l’immensité de défis inter-nationaux, parmi lesquels la crise des réfugiés, mais il existe cer-taines actions que chacun peut accomplir pour faire évoluer leschoses. »

La submersion migratoire a ses fourriers un peu partout dansle monde et nul doute que l’entreprise américaine Airbnb enfasse partie et en bonne place.

Arnaud Raffard de [email protected]

Qu’il semble loin le temps où de Gaulle et Adenauer, Pom-pidou et Willy Brandt, Giscard et Helmut Schmid, Mitter-rand et Helmut Kohl, Schröeder et Chirac, Merkel et Sarkozyformaient des couples solides et équilibrés, avec toutefois unedirection diplomatique et militaire laissée systématiquement àla France, et en toute connaissance de cause ! En cinq ans seu-lement, nous avons dévissé.

Car nous vivons aujourd’hui à une époque de total déman-tèlement du binôme qui dirigea l’Europe pendant soixante-dixans. L’écart politique s’est créé puis accru sous la présidenceHollande, et uniquement sous sa présidence. Un écart qui a engrande partie une source économique et, sur ce plan, tout s’ac-célère, puisqu’on peut parler aujourd’hui d’un véritablegouffre. Plus grave encore, si c’est possible : le leadership diplo-matique et au sein de l’Europe est un terrain désormais totale-ment abandonné à la chancelière allemande.

Sur le budget européen, sur la politique migratoire, sur lesrelations avec la Russie, l’Amérique, sur les positions auProche-Orient, la France a progressivement abdiqué de son in-dépendance, de son leadership, acceptant le principe d’une al-légeance à l’Allemagne, imposée de fait par ce déséquilibreéconomique qui ne se discute même plus.

Et mois après mois, les chiffres de la rupture d’équilibre dé-finitive, donnés par l’OCDE, creusent l’écart. Ceux de 2016sont sans appel : la croissance allemande aura été de 1,8 %contre 1,1 % pour la France. Les prévisions de 2017 annon-cent 2 % de croissance pour l’Allemagne et 1,3 % pour laFrance.

« A fusiller, mais dans le dos »Quand au chiffre du chômage, on le connaît : 3,8 % pour

l’Allemagne, c’est-à-dire le plein-emploi, contre 9,6 % enFrance : deux fois et demie plus élevé ! Cela représente des di-zaines de milliards d’euros d’aides sociales, versés pour la sur-vie, hors emploi, de millions de Français, dont beaucoup sontles « fameux sans dents » qui ont tant fait rire M. Hollande.

Dans la mesure où notre voisin allemand tire actuellementun bien meilleur parti que nous du très fort rebond de l’écono-mie mondiale, les choses risquent fort de ne pas s’arranger, àvue humaine.

Si l’on ne devait retenir que deux choses du quinquennatHollande (il n’y a sans doute rien d’autre à retenir), il y aurait

le « mariage » homo, signe de notre décadence morale, et le di-vorce franco-allemand, signe de notre décadence économiqueet diplomatique.

Un bilan qui mériterait qu’il soit fusillé, mais dans le dos,aurait pu dire Charles Maurras, comme il l’avait dit de LéonBlum (et la défaite de 40 lui donna en quelque sorte raison).Mais autre temps, autres mœurs, nous ne nous placerons bienévidemment pas sur ce terrain. Disons que c’est un bilan quiméritera à cette présidence Hollande, devant l’histoire, le titrede présidence la plus calamiteuse de toute la Ve République, etprobablement de toutes les cinq républiques réunies.

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Airbnb : loger gratis des immigrés ?

Une annonce Airbnb dans un château anglais. Les fantômes traditionnels suffiront-ils à faire fuir les « migrants » ?

Page 4: Communauté de la Rose et de l'Épée - 2 CHF · 2017-06-13 · l’Autriche n’est pas visée par la procé - dure de sanction annoncée lundi, c’est parce qu’elle a depuis

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Hier, on regardait à la télévisionDrôles de Dames, trois détectives pri-vées de « choc et de charmes » : àchaque épisode de cette série améri-caine, elles enquêtaient pour sauver« veuve et orphelin » à l’aide de leurstalents multiples, dont leur impec-cable plastique à toutes les troisn’était pas le moindre atout.

Aujourd’hui, on écoute Les Bri-gandes, de drôles de chanteuses dontle nom fait référence aux « brigandsvendéens » soit, comme elles tien-nent à le préciser pour que personnene s’y méprenne, « ceux qui se révol-tèrent contre la Terreur jacobine de1793 ».

Chaque année, on peut entreautres les entendre et les voir à laJournée de Synthèse nationale oùelles apparaissent, joliment dégui-sées et masquées (sauf à l’heure dudéjeuner où l’on est alors tout sur-pris de découvrir leur bien agréableminois à toutes).

Est-il besoin de préciser que leurs

chansons sont plus que politique-ment incorrectes ; qu’on en juge parles titres de leur 4 cd (en vente surleur site http://lesbrigandes.com,chacun comprenant un livret illustréde 18 pages) : « France notre Terre »,« Le Grand Remplacement », « Fou-tez le camp ! », « J’élucubre à Sion ».Tout un alléchant programme, n’est-il pas ?

Certains leur reprochent de neguère aimer les Jésuites, bon, c’estvrai et pourquoi pas. Mais elles dé-testent bien plus encore « Lessoixante-huitards », « Che Gue-vara », l’ex-Première dame (« Carlaconnerie »), l’ex-de l’ex (« Le Linky àSégolène »), les citoyens de Panurge(« Seigneur, je ne veux pas devenirCharlie »), les crasseux (« Antifa »),les drogués (« Cannabisation natio-nale »), les politicards (« Bing !Bang ! Bong ! chiens de politi-ciens) », les gauchistes (« La rougev’hermine »). Alors, on en rede-mande, forcément !

Ces drôles de BrigandesLe coup d’œil de Philippe Randa

� Succès de l’initiative citoyenne eu-ropéenne « Maman, Papa et les en-fants » visant à imposer la définitionclassique des mots « mariage » et « fa-mille » dans le droit européen : « Lemariage est l’union durable d’unhomme et d’une femme et la familleest fondée sur le mariage et/ou la des-cendance. » Alors que le compte dessignatures durait encore, on a apprisle 9 juin que le seuil de un million designatures nécessaires avait été dé-passé, ce qui obligera la Commissioneuropéenne à examiner cette initiativeafin de décider si elle doit ou non êtretransmise au Parlement européen.Bien entendu, cette institution del’initiative citoyenne européenne n’estqu’un leurre pour faire croire à plus dedémocratie dans l’UE. Comme pour

l’initiative « Un de nous », qui avaitconnu un gigantesque succès popu-laire, la Commission aura tout loisirde jeter un œil à cette initiative avantde la mettre à la poubelle. Mais il im-porte de maintenir la pression,comme le font les associations LGBT.Le nombre minimum de signatures aété obtenu dans 14 pays dont laFrance. La Pologne est leader : environun tiers de l’ensemble des signatures aété collecté dans la patrie de saintJean-Paul II.

� On y apprenait d’ailleurs la se-maine dernière le lancement d’unenouvelle initiative citoyenne, natio-nale celle-ci, et avec obligation pour leparlement polonais d’en débattre.Cette initiative a pour but d’interdireles avortements eugéniques, c’est-à-dire pour cause de malformation oumaladie grave et incurable de l’enfantà naître. Le dernier projet de loi ci-toyen, qui allait encore plus loin, a étérejeté à l’automne sous la pression dela rue. Espérons que le PiS saura saisircette deuxième chance de respecter sapromesse électorale de renforcer laprotection du droit à la vie grâce à cenouveau projet, qui a le soutien de laConférence des évêques de Pologne etpour lequel la collecte des signaturesdébutera en septembre.

� Il s’appelle Charlie et est atteint

d’une maladie génétique grave etrarissime qui le prive de la vue, del’ouie et l’empêche de bouger. Soignédans un hôpital de Grande-Bretagne,le Great Ormond Street Hospital(GOSH), il est très entouré par sesparents, Connie Yates and ChrisGard. Ses derniers ont trouvé un trai-tement expérimental aux Etats-Unisqui représente le soin de la dernièrechance pour leur fils. C’était sanscompter sur l’acharnement des méde-cins qui le suivent. Trouvant ce traite-ment trop « expérimental », ces der-niers refusent de le laisser sortir. Enparallèle, la Cour suprême a exigé l’ar-rêt des traitements, le 8 juin dernier,condamnant ainsi le petit garçon, quiest sous respirateur artificiel, à unemort certaine. Ses parents, anticipantcette décision, avaient fait appel à laCour européenne des droits del’homme pour faire valoir leur cause.Celle-ci a repoussé la décision d’arrêtde traitement jusqu’au 13 juin pourlaisser aux juges le temps de se pro-noncer.� Cécile Carré était enceinte de cinqmois lorsqu’elle a été victime d’un ac-cident de voiture. Emmenée à l’hôpi-tal, elle y apprend que l’enfant qu’elleporte n’a pas survécu. Elle accouchealors d’une petite Julie, mort-née,pour laquelle un certificat de décès estétabli et qui sera inscrite sur leur livretde famille. Pourtant cette enfant n’estpas reconnue par la justice et leconducteur ivre qui a causé l’accidentne pourra pas être poursuivi pour ho-micide involontaire. Une nouvelleimpossible à entendre pour les pa-rents, qui ont lancé une pétition :« Oui monsieur le Procureur, tuer unenfant à naître est un homicide. Jus-tice pour Julie », qui a recueilli déjàplus de 6 000 signatures. Leur cas estmalheureusement mal engagé : dansdes affaires similaires, comme à Tarbesen 2014, après avoir reconnu leconducteur coupable d’homicide in-volontaire, la cour d’appel avait rétro-pédalé, justifiant qu’un enfant mortdans le sein de sa mère n’avait pas depersonnalité juridique et ne pouvaitdonc être considéré comme victimed’un homicide. La justice craint cer-tainement qu’en permettant cette re-connaissance, elle n’ouvre une brèchepour les mouvements pro-vie quiplaident la cause des enfants à naîtretués dans le sein maternel.

Olivier Bault et Anne Isabeth

[email protected] ; [email protected]

La presse attend Macron au tournant

A peine arrivée au ministère de laCulture Françoise Nyssen, la nou-velle locataire de la rue de Valois, vadevoir se retrousser les manches. Lapropriétaire de la maison d’éditionActes Sud a beau avoir demandél’indulgence de ses interlocuteursculturels et médiatiques, elle va de-voir tenter de désamorcer une situa-tion largement minée par ses prédé-cesseurs socialistes. Tant Fleur Pelle-rin (elle a depuis créé le fonds d’in-vestissement Korelya Capital)qu’Audrey Azoulay (Hollande’s girl,désormais candidate à la directionde l’Unesco à Paris), ont œuvré pen-dant cinq ans à entraver la liberté demanœuvre des médias, et de lapresse en particulier, grâce à toutessortes de complications.

Dans ce contexte, le choix de sondirecteur de cabinet, MarcSchwartz, ne doit rien au hasard.Cet auditeur de la Cour descomptes, passé par le cabinet de Do-minique Strauss Kahn à Bercy, apour lui de connaître les dossiers etla plupart des patrons de presse.C’est lui qui, en 2008, avait étéchargé par le gouvernement Fillonde signer un accord entre les jour-naux, La Poste et l’Etat, concernantle rouage stratégique de l’affranchis-sement. A la clé, un statu quo pourcinq ans, largement remis en cause àpartir de 2015 par les ministres deHollande, sous forme de renchéris-sement des tarifs postaux.

Sous prétexte de préserver la plu-

ralité de la presse et de réserver prio-ritairement les aides publiques auxtitres d’information politique et gé-nérale (IPG), les critères ont été lar-gement durcis pour bénéficier duprécieux label. Ainsi, un décret defin 2016, applicable depuismars 2017, prive les supplémentsdes quotidiens des tarifs d’envoi dis-count si leur contenu n’est pas lui-même d’information politique etgénérale. Les organisations patro-nales des journaux ont attaqué letexte et engagé une action sur lefond. L’enjeu se chiffrerait en mil-lions d’euros par an en raison desforts tirages de TV Magazine et Ver-sion Femina. Pour toucher les aidesdirectes à la presse, la presse IPGdoit aussi s’engager par le biais deconventions sur le statut des por-teurs de presse, de l’autonomie édi-toriale ou encore le respect desnormes environnementales. Le rem-placement des blisters pour lesabonnements par des emballagesbiodégradables, reporté jusqu’àl’été, en fait partie. L’assujettisse-ment des titres à l’éco-contribution,en vigueur depuis 2015, induit déjàun surcoût de 10 millions d’eurospour la filière.

La presse espère aussi revenir enpartie sur la loi de 2016 sur l’indé-pendance des médias portée par ledéputé PS Patrick Bloche. Cette der-nière prévoit notamment l’obliga-tion pour les journaux IPG de dis-poser d’une charte éditoriale s’ilsveulent continuer à toucher les sub-ventions de l’Etat. Reste à savoir si lenouveau gouvernement Philippecontinuera cette politique du don-nant-donnant ou rétablira un climatde confiance nécessaire vis-à-vis dela presse, en situation précaire de-puis une décennie.

Charles [email protected]

Toutes les familles de presse attendent du gouver-nement d’Edouard Philippe qu’il assouplisse les mesures prises sous la présidence de FrançoisHollande. Bref qu’il libéralise aussi le secteur desmédias.

qui n’avaient pas lieu d’être avant lesélections législatives. Quand on esten guerre électorale, les élections lé-gislatives sont le second round de laprésidentielle. Alors on ne se dis-perse pas, on ne raconte pas n’im-porte quoi sur ce que l’on va faireaprès, on reste concentré sur l’élec-tion et on défend les législatives.Parmi nos candidats il y a deshommes et des femmes qui pren-nent sur leurs congés personnelspour faire campagne. Ils n’ont pas lachance d’être élus députés ouconseillers régionaux ni de vivre dela politique. Non seulement cette at-titude n’a pas été correcte vis-à-visd’eux et les a blessés mais elle nous afait du tort.

— Que dites-vous d’un système

qui donne entre un et trois députésau parti qui a fait 11 millions devoix à la présidentielle et dont lacandidate est arrivée au secondtour ? Précisément au moment où legouvernement présente un projet demoralisation de la vie politique, de« loi pour la confiance dans notre viedémocratique ».

— Si demain il y a une Assembléeoù le parti du Président qui a fait30 % au premier tour fait 80 % desdéputés, clairement il n’y a pas desystème démocratique en France. Iln’y a qu’une seule chose à mettre enplace d’urgence c’est la proportion-nelle mais comme tous ces gens-làsont bienheureux de pouvoir confis-quer le pouvoir pour appliquer laseule politique qui a toujours été

contre les intérêts du peuple, nous ensommes là. C’est très inquiétant carce sera comme ça jusqu’à l’explosion.

— Vous avez des chances di-manche mais que pourront fairedeux ou trois députés FN à l’Assem-blée nationale ?

— Ils pourront être des porte-voix. Ils pourront déposer des pro-positions de loi, des amendements,être les seuls à montrer au peuplefrançais ce qui se passe dans ce cé-nacle. Alors que si nous les laissonsentre eux, ce sera encore pire. Il fautque nous soyons le plus possible. Ilreste cinq jours.

Propos recueillis par Caroline Parmentier

[email protected]

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« Les nôtres ne sont pas allés voter ! »Interview de Louis Aliot