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1 Photo aérienne Bruno Pellandini 2008, © OFC, Berne Carte nationale 2010 Carte Siegfried 1891 Bourgade formant une silhouette minérale compacte repliée sur elle-même. Entité en aval compre- nant un port surprenant faisant le lien entre le lac et le bâti. Divers domaines viticoles sur le coteau. Village Qualités de situation Qualités spatiales Qualités historico-architecturales £££ £££ £££ Saint-Saphorin Commune de Saint-Saphorin, district de Lavaux-Oron, canton de Vaud

Commune de Saint-Saphorin, district de Lavaux-Oron, canton ... · ans plus tard. Son nom n’évolua ensuite guère, pas - sant de Sactus Smphorianus en 1228 à Sacti Simpho - riani

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Photo aérienne Bruno Pellandini 2008, © OFC, Berne

Carte nationale 2010Carte Siegfried 1891

Bourgade formant une silhouetteminérale compacte repliée sur elle-même. Entité en aval compre -nant un port surprenant faisantle lien entre le lac et le bâti. Diversdomaines viticoles sur le coteau.

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Village

Qualités de situation

Qualités spatiales

Qualités historico-architecturales

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Saint-SaphorinCommune de Saint-Saphorin, district de Lavaux-Oron, canton de Vaud

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Saint-SaphorinCommune de Saint-Saphorin, district de Lavaux-Oron, canton de Vaud

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2 3 4 Succession de passages voûtés

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Base du plan: PB-MO 1: 5 000, Etabli sur labase des données cadastrales, Autorisationde l’Office de l’information sur le territoire -Vaud N° 06/2014Emplacement des prises de vue 1: 10 000Photographies 2012 : 1–14

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6 Arcades de la cure

7 Auberge de l’Onde, 1750 8 Anc. école, 1846

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11 Vers-le-lac

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Plan du relevé 1: 5000Base : PB-MO, 06.2012

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P Périmètre, E Ensemble, PE Périmètre environnant, EE Echappée dans l’environnement, EI Elément individuel

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P 1 Anc. bourgade fortifiée qui en a gardé l’allure, implantée au pied du ver -sant, formant un front net parallèle à la rive du lac, bâti compact etcontigu des 17e–19e s., enchevêtrement de ruelles serrées à caractèrepittoresque, passages voûtés, front côté lac soutenu par endroit parde hauts murs

1.0.1 Murs de soutènement bordant les routes d’accès principales

1.0.2 Place centrale ponctuée d’un peuplier, contenue par un mur dans lequels’inscrit une fontaine

EI 1.0.3 Cure accolée à l’église réf., passage couvert sous arcades, 1re m. 16e s.,façade S remaniée vers 1614–30, rest. 1975

EI 1.0.4 Eglise réf., anc. St-Symphorien, style goth. flamboyant, clocher carrésurmonté d’un simple toit en bâtière, 1517–21

1.0.5 Auberge de l’Onde, escalier à double volée, chaîne d’angle en harpe,1750

1.0.6 Anc. école, act. caveau des vignerons et grande salle, trois niveauxséparés par des bandeaux, fenêtres en lancette à bossages, fontainecouverte accolée, 1846

E 0.1 Cellule du port au lieu-dit Vers-le-lac située en contrebas de lacomposante principale, bâti plus lâche organisé en rangées remontant au 17e–19e s.

0.1.1 Petite gare, prob. fin 19e s.

0.1.2 Port protégé par le passage de la ligne de chemin de fer

E 0.2 Domaine viticole des Faverges, au cœur du coteau, propriété de l’Etat deFribourg, composé d’une grande bâtisse surmontée d’un toit à la Mansartet de dépendances, att. 1694, reconstr. 1760, dépôt des années 1990

E 0.3 Domaine viticole du Burignon, sur la commune de Chardonne, enclavelausannoise en Lavaux depuis 1802, maison forte accolée à une maison vigneronne, att. 16e s., reconstr. 1892, dépendances en amont

EE I Coteau viticole en terrasses bien préservé formant un arrière-planhomogène

0.0.1 Habitation individuelle implantée dans un espace sensible aux abords de la composante d’origine, 3e q. 20e s.

0.0.2 Ligne de chemin de fer Lausanne–Berne, 1862

0.0.3 Autoroute A 9 Lausanne–Aigle, 1970

0.0.4 Ruisseau de La Salenche, limite communale avec Chardonne

0.0.5 Cimetière bordé de cyprès, 1810

EE II Mince bande correspondant à la rive du lac protégée par un em -pierrement, traversée par la ligne ferroviaire et occupée par quelquespieds de vignes à l’E

0.0.6 Ligne de chemin de fer Lausanne–Brigue, 1861

0.0.7 Arcades en pierre soutenant la route cantonale, 1952

Type Numéro Désignation

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Saint-SaphorinCommune de Saint-Saphorin, district de Lavaux-Oron, canton de Vaud

Vers 1400–1420, la population totalisait 120 feux.Un hôpital, sorte d’hospice pour déshérités, vit le jouren 1455 et perdura jusqu’au 18e siècle. Une tuilièrecommunale est également attestée de 1491 au débutdu 19e siècle. Elle fournit des milliers de tuiles pourla réfection ou la construction de bâtiments privés oupublics dans la région. Chose rare, on trouvait éga -lement sur le territoire communal un raffour, à savoirun four à chaux. Dans le domaine de l’artisanat, cesont les cordonniers qui prédominèrent longtemps.L’église réformée actuelle fut érigée entre 1517 et1521, son édification allant probablement de pair avecla construction de la cure.

Au 17e siècle et jusque vers 1960, le terrain pentusur lequel s’était développé la commune favorisait leséboulements qui fréquemment dévalaient le coteauet terminaient dans le lac. C’est ainsi qu’ils devinrentà l’époque une source de préoccupation constanteau sein de la population. Quasiment au même empla -cement qu’aujourd’hui se trouvait un port, dont lamention d’abordages suggéra la présence dès 1603.Le trafic par voie d’eau était alors beaucoup plus im -portant : personnes, marchandises, matériaux et mu -nitions étaient ainsi acheminés plus facilement ques’ils avaient dû emprunter les chemins précaires et ré -putés périlleux. Dès 1625, les autorités décidèrentde construire des arcades, sur lesquelles vinrent s’ap -puyer les murs de façades des habitations, ce quiconféra à la localité les traits, si caractéristiques d’unebourgade fortifiée, qui la distinguent encore aujour -d’hui. En 1631, la route passant devant l’église réfor -mée fut pavée, ce revêtement gagnant l’ensembledes rues en 1700.

Sous l’Ancien Régime, la localité appartint au bailliagede Lausanne, à l’exception du domaine des Faverges,qui dépendit du couvent fribourgeois de Hauterivejusqu’en 1848 et devint une sorte d’enclave au seindu territoire de la commune de Saint-Saphorin. Dèsle 16e siècle et jusqu’en 1810, il est attesté qu’un ci -metière bordait l’église et s’étendait sur l’actuelle placecentrale située en face de l’édifice religieux, avantd’être déplacé en dehors de la localité. En 1567, il futquestion pour la première fois d’une école à Saint-Saphorin, mais il fallut attendre plus d’un siècle pour

Développement de l’agglomérationHistoire et évolution du site

Situé à quatre kilomètres à l’ouest de Vevey, le vil -lage de Saint-Saphorin est implanté au pied des pre -mières pentes du Mont-Pèlerin, au bord des rives duLéman. Les premiers témoins d’une occupation du siteremontent à l’époque romaine, avec la découverted’un temple, de pièces de monnaie, de statuettes enbronze, d’un autel votif trouvé en 1819, et d’un mil -liaire datant de 47 après Jésus-Christ, qui se trouveaujourd’hui dans l’église réformée. Un établissementromain profane du 1er siècle de notre ère fut transforméau 7e siècle en une église dédiée à saint Symphorien,qui devint paroissiale dès le 8e siècle. C’est sous lenom de ce dernier que la localité est citée pour la pre -mière fois en 1137 sous la forme de Sancto Suffo -riano puis sous celle de Sancto Symphoriano, deuxans plus tard. Son nom n’évolua ensuite guère, pas -sant de Sactus Smphorianus en 1228 à Sacti Simpho -riani en 1453, cette dernière appellation correspon -dant à la forme francoprovençale de saint Symphorien.En effet, dès 1276 fut mentionnée la confrérie deSaint-Saphorin placée sous le patronage du sainthomonyme.

En 1138, des donations furent faites par le seigneurGuillaume de Glâne au couvent cistercien de Haute -rive. Il s’agit probablement du domaine viticole desFaverges, cité sous la forme « fabrica », signifiant forge,atelier, qui, ainsi que l’indique son nom, devait dansun premier temps accueillir des forgerons. Au 13e siè -cle, il est mentionné qu’un bourg ceinturé était pro -tégé par deux portes, celle de Vevey et celle de Lau -sanne. Au sud, la rangée de bâtisses faisant front aulac prenait également la forme de remparts, afin deprotéger la ville d’une potentielle attaque de la Savoiepar les eaux. Ainsi, par son allure, la localité fut dèsle 16e siècle qualifiée de ville. De 1303 à 1536, l’évê -que de Lausanne détenait un pouvoir direct sur Saint-Saphorin, sans intermédiaires féodaux. Un châtelainétait nommé pour convoquer les hommes à la chevau -che, c’est-à-dire à la mobilisation militaire, en cas debesoin. Un mayor administrait également le bourg aunom de l’évêque. La commune ainsi que la paroissecomprenaient également Chexbres, Rivaz et Puidoux.

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parallèles se joignant à deux reprises : celle au nord,correspondant au tracé de la route du lac d’origine,et celle au sud de la route de contournement. Tandisque le bourg forme un noyau central dans la partieoccidentale, à l’est, en revanche, s’égrènent des bâti -ments le long du lac, amorçant le quartier de la gareet du port. Le coteau forme un tapis homogène, uni -quement interrompu par des domaines viticoles : lesFaverges, au nord-ouest, et celui du Burignon, aunord-est. Ce qui frappe, c’est la similarité de l’emprisedu bâti entre cette carte et l’état actuel du village.Une des seules différences réside dans l’absenced’autoroute, qui sera construite en 1970 pour relierLausanne à Aigle.

L’une des dernières améliorations apportées dans lalocalité fut l’installation de l’électricité pour servir àl’éclairage public, attestée dans une série de pourpar -lers en 1897. Au début du 20e siècle, la communecomptait 410 habitants. Au cours du premier tiersde ce même siècle, la population ne fit que baisser,sans doute en raison du fait que l’économie localefut durement affectée par les difficultés rencontréesdans le domaine viticole. Maladies, ravageurs, gelstardifs détruisirent la vigne et eurent de fortes réper -cussions sur l’évolution démographique ; en 1920, lacommune dénombrait 351 habitants, un nombre quine cessa de baisser, tombant même à 315 personnesen 1950, avant de remonter à 349 résidents en 1990et 351 en 2011. Le secteur primaire occupait encoreenviron la moitié de la population dans la secondemoitié du 20e siècle, la viticulture étant la principaleactivité. En 1952, l’élargissement de la route canto -nale engendra celui de la chaussée et la création d’ar -cades, encore très visibles depuis le lac. En raisondes grands risques d’éboulement dans le haut du co -teau, les parois situées au-dessus du domaine desFaverges furent définitivement consolidées en 1965.La localité joua également la carte du tourisme, pro -fitant du caractère pittoresque de ses ruelles et deson clocher si caractéristique. A présent, une grandepartie de la population s’avère être pendulaire, serendant majoritairement à Vevey, ville située à seule -ment quelques minutes de là.

qu’un bâtiment spécifique soit reconnu comme abri -tant les classes, et même jusqu’en 1728 pour quecelui-ci soit reconstruit et remplisse cette fonction.

Au 18e siècle, en 1742 exactement, l’établissementd’un chemin neuf fut à l’origine de la démolition dela porte occidentale, la porte de Vevey étant quant àelle toujours sur pied actuellement. A l’est de la bour -gade, où coule La Salenche, se trouvait un pont, dis -paru mais figurant sur d’anciennes représentationsde la localité. Celui-ci donnait accès au moulin situéplus haut. Au milieu du siècle furent érigées une Mai -son de commune et l’auberge de l’Onde, donnant tou -tes deux sur la place centrale, à proximité de l’égliseréformée. En 1764, la bourgade comptait 211 habi -tants. L’économie était mixte, basée sur la viticulturesur le coteau, dans la partie basse du territoire, etsur l’agriculture, dont la pâture du bétail se faisaitdans la partie haute. S’y trouvaient également quel -ques forêts.

Saint-Saphorin fut rattaché au district de Lavaux dela Révolution vaudoise à 2006. En 1810, l’anciennegrande commune fut divisée en quatre entités autono -mes, à savoir Saint-Saphorin, Rivaz, Chexbres etPuidoux. Chexbres ayant quitté la paroisse en 1734et la division administrative dès 1808. Depuis 2000,la paroisse de Saint-Saphorin englobe à nouveau cesquatre communes.

Au cours du 19e siècle, une série de changementseurent lieu : entre 1840 et 1845 fut aménagée laroute cantonale destinée à éviter le centre du villageen longeant les rives du lac, en 1845, un peuplierremplaça l’arbre de la Liberté, replanté un siècle plustard, en 1944, et en 1846 fut édifiée une nouvelleécole. En 1861, la ligne de chemin de fer Lausanne–Brigue fut construite le long des rives, séparant lalocalité du lac et créant un port protégé par le talusdes voies. Puis, l’année suivante, la ligne Lausanne–Berne fut mise en service sur les hauteurs du site.A cette époque, en 1860 exactement, Saint-Saphorintotalisait 524 habitants, qui ne furent plus que 362en 1870. La première édition de la carte Siegfried de1891 révèle que la localité présentait déjà une formed’amande, en raison du tracé de deux routes quasi

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que des ruelles plus tortueuses et pentues rythméespar des passages voûtés ou des arcades, au charmeindéniable. De temps en temps, le long de ces peti -tes dessertes, s’ouvrent d’intéressants points de vuesur des jardins ou des espaces intermédiaires pre -nant la forme de cours intérieures ou d’avant-places.Géné ralement revêtus de boulets ou de pa vés, ilsaccen tuent encore le caractère authentique du lieu.

Que ce soit par l’est ou par l’ouest, l’accès à labourgade se fait de manière identique par une rampebordée de hauts murs de soutènement (1.0.1) quiconduit au cœur névralgique. L’entrée depuis l’ouestest particulièrement spectaculaire ; la route se fau -file d’abord étroitement entre le bâti, puis l’espaces’élargit subitement à la hauteur de la place, mettanten évidence l’église réformée (1.0.4) en tant que re -marquable fond de perspective. Autour de la placeponctuée d’un haut peuplier (1.0.2) se perçoit immé -diatement un caractère central. Bordée d’un mur desoutènement sur son flanc septentrional, dans lequels’inscrit une fontaine, elle prend des allures de ter -rasse en s’adaptant au dénivelé. De par sa hauteur,le peuplier constitue un point de repère pour l’ensem -ble de la composante. Il n’a comme rival que le clo -cher de l’église réformée qui s’élève au nord-est (1.0.4).Cet édifice, de plan rectangulaire plus ou moins ré -gulier, est doté à l’est d’un chœur polygonal. Il pré -sente à l’intérieur notamment quelques éléments destyle gothique flamboyant. Mais ce qui frappe avanttout, c’est son clocher carré surmonté d’un simple toiten bâtière peu pentu qui lui confère un caractèremassif. En contre-haut est accolée la cure (1.0.3)de deux niveaux, dont le rez-de-chaussée est dotéd’un passage couvert sous trois arcades en plein-cintre. Celui-ci mène à une cour intérieure située enamont de l’église réformée, qui offre une autre etintéressante perspective sur le point de contact deces deux bâtiments. La cure est par ailleurs flanquéeen amont d’un second corps implanté orthogonale -ment et surmonté d’un toit à demi-croupes qui semblevenir mordre dans le coteau. En vis-à-vis et en con -trebas de l’église se dresse l’auberge de l’Onde (1.0.5),un volume carré coiffé d’un toit à croupes. Ses faça -des de deux niveaux sont régulièrement percées defenêtres et agrémentées de chaînes d’angle en harpe,

Le site actuelRelations spatiales entre les composantes du site

Si la ligne de chemin de fer (II, 0.0.6) ne passait pasle long de la rive, Saint-Saphorin serait implantédirectement au bord du Léman. Le village est recon -naissable par la remarquable silhouette de la bour -gade autrefois fortifiée qui forme un front compact (1)depuis le lac, où ne dépasse que le clocher trapude l’église réformée. A l’est et en contrebas, entrele noyau d’origine et le lac, s’inscrit le port et sonpetit quartier dit Vers-le-lac (0.1), formant comme lacon tinuité de la composante principale. Puis, dis -séminé de part et d’autre de ces deux principales en -tités, prennent place divers domaines viticoles ausein du coteau, dont celui des Faverges (0.2), situéen contre-haut et à l’ouest, ainsi que celui du Buri -gnon (0.3), implanté à l’est. En arrière-plan, le coteauviticole pose un remarquable décor ; autour de lalocalité, les terrasses étant particulièrement raides,l’implantation des épondes, à savoir des murs desoutènement, s’avère très rapprochée, créant un qua -drillage aux mailles serrées et quelque peu irrégu -lières révélant les accidents de la topographie (I) .

La bourgadeEn amont de la route cantonale prend place le noyaud’origine (1). Il est structuré par une route horizon -tale qui traverse l’entité de part en part en ondulantquelque peu et par la route cantonale qui longe lesvoies de chemin de fer. Cette dernière contourne lefront bâti au sud en dessinant un arc. Il en résulteainsi une structure en amande, dont les points forts,tels que l’église réformée (1.0.4), la cure (1.0.3) etla place centrale (1.0.2), sont regroupés dans la partiehaute de la localité. Le bâti, compact et implanté demanière contiguë, se compose essentiellement demaisons villageoises et vigneronnes de trois à quatreniveaux s’échelonnant entre le 17e et le 19e siècle.Certaines sont dotées de galeries en ferronnerie oude loggias dans les étages supérieurs. Entre ces deuxartères principales, le tissu se caractérise par sonenchevêtrement de ruelles serrées générant un forteffet pittoresque. Les espaces-rues ainsi créés sonttrès diversifiés ; ils associent des axes linéaires of -frant de remarquables fonds de perspectives ainsi

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établi côté lac mais s’inscrit au nord, côté coteau.Le talus sur lequel passent les voies est utilisé commebarrière de protection, l’accès au lac se faisant parun passage sous-voie. Cet aménagement confère àce petit espace portuaire un cachet extraordinaire.En direction de l’ouest, la route se dirige ensuite versla petite station (0.1.1). De cet endroit sont vi siblesles arcades en pierre apparente soutenant la routecanto nale (0.0.7), qui soulignent le dénivelé entre cetteentité-ci et le noyau principal situé en contre-haut.

Les domaines viticolesAu sein du coteau, deux domaines viticoles se dé -tachent en formant des sortes de grappes bâties :celui des Faverges (0.2) et celui du Burignon (0.3).Le premier, attesté en 1694, est implanté dans lapartie occidentale du site, à la limite de la ligne dechemin de fer Lausanne–Berne (0.0.2). Il se composed’une grande bâtisse de plan quasiment carré re -construite en 1760, comprenant deux niveaux sur -montés d’un toit à la Mansart très volumineux. Lesvastes dimensions de cette maison frappent tout par -ticulièrement, son caractère imposant étant encoreaccentué depuis le bas par les murs de soutènementqui contiennent sa terrasse. A l’ouest sont disposésles dépendances et dépôts datant des années 1990ainsi qu’une maison vigneronne élancée constituéede deux corps établis orthogonalement. Si l’emprisede l’entité a récemment été augmentée, il reste queles adjonctions récentes ont été faites de manière às’intégrer dans l’environnement paysager et à res -pecter le caractère viticole. La présence d’un largetoit en bâtière et l’utilisation du bois contribuent ellesaussi largement à cet effort d’adaptation.

Dans la partie orientale du coteau, le second domaineviticole (0.3) est implanté sur la commune de Char -donne. Il s’agit d’une maison forte de plan carré sur -montée d’un toit en pavillon, à laquelle est venues’accoler une maison vigneronne attestée au 16e siè -cle mais reconstruite en 1892. La bâtisse de deuxniveaux et de volume rectangulaire est dotée d’unetoi ture à croupes avec lucarnes. Les façades, so -bres d’apparence et percées régulièrement de baies,sont animées par des volets blancs et rouges. Enamont, parallèlement au corps principal, s’étendent

tandis que l’entrée, inscrite dans l’axe de symétrie,est marquée par un escalier à double volée.

Le long de la route cantonale, en contre-haut de lacellule du port, se dresse l’ancienne école de 1846(1.0.6), servant actuellement de caveau des vignerons.Il s’agit d’un bâtiment de trois niveaux rythmés pardes bandeaux et surmonté d’un toit à croupes. Sur safaçade latérale s’appuie une fontaine couverte. Depar sa position en îlot, qui marque l’angle d’un croise -ment entre la route cantonale et une ruelle se condairemenant au centre, l’édifice occupe une situation trèsvisible sur le flanc oriental de la composante. De là sedéroule ensuite un front bâti homogène quasi ininter -rompu le long de la route cantonale, créant le premierplan de la bourgade ; les façades, comptant parfoisjusqu’à cinq niveaux, sont orientées principalementgouttereaux sur rue et forment des rangées compactesrelayées par endroit par de hauts murs de soutène -ment qui viennent prolonger l’effet de bloc. A l’arrièrede ces murs s’inscrivent des jardins délimités par desmaisons disposées en retrait, constituant une sortede deuxième front venant escalader la pente. Un seulbâtiment se distingue de par ses balcons arrondisde style années 1930. Si la route cantonale consti -tue une césure et une nuisance sonore, il n’em pêchequ’elle permet au bâti de maintenir sa silhouette ar -quée si particulière. De plus, elle offre un remarquablepoint de vue sur le paysage divisé horizontalemententre le lac et les Alpes.

Le quartier Vers-le-lacEn contrebas, au pied de la composante principale,est blottie la cellule correspondant au développementgénéré par le port (0.1). Elle se compose d’un tissulâche, où les maisons s’échelonnant entre le 17e etle 19e siècle forment quelques rangées parallèles àla rive du lac. Les espaces intermédiaires sont investispar des jardins ou de petites parcelles de vignes. De -puis la route cantonale, l’accès à cette entité se faitpar une route descendant la pente de biais rejoignantun axe horizontal qui traverse la petite composantequasiment sur toute sa longueur. A mi-chemin est im -planté le port (0.1.2), prenant place dans un cadreexceptionnel. En effet, la ligne de chemin de fer (0.0.6)étant située au ras des rives, ce dernier n’est pas

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Saint-SaphorinCommune de Saint-Saphorin, district de Lavaux-Oron, canton de Vaud

QualificationAppréciation du village dans le cadre régional

Qualités de situation prépondérantes du village,ancienne bourgade fortifiée implantée au pied ducoteau viticole bien préservé et particulièrement raide,qui semble écraser et confiner les composantesbâties en bordure du Léman. Arrière-plan scandé parles remarquables terrassements en pierre, très pré -sents vu la forte déclivité du terrain qui met d’autantplus en évidence la compacité du bâti au premierplan. Silhouette marquée par la forte impression debloc minéral replié sur lui-même que génère le frontprincipal côté lac, accentuée par la présence de hautsmurs en pierre et d’arcades, d’où émergent unique -ment le clocher de l’église réformée et un haut peuplier.Remarquable effet créé par les deux domaines viti -coles isolés au sein du coteau. Panorama idylliquesur le Léman.

Qualités spatiales prépondérantes, en raison del’omniprésence du caractère pittoresque dans lesdifférentes composantes du site. Entité d’origine,dont le tissu frappe par sa compacité, bien que sonemprise s’étire de façon linéaire, structurée par unaxe horizontal principal d’où s’échappent des ruellessecondaires particulièrement étroites, formant unenchevêtrement très tortueux se faufilant entre lesmaisons vigneronnes implantées de manière conti -guë. Espace-rue animé par une place centrale et unesérie de passages voûtés couvrant des ruelles ous’ouvrant sur des cours intérieures. Intéressante cel -lule inférieure centrée sur le port, qui, étant protégépar le passage de la ligne de chemin de fer, constitueune interpénétration exceptionnelle entre bâti etenvironnement.

Qualités spatiales£££

Qualités de situation£££

des dépendances et de modestes maisons vigne -ronnes, qui longent une petite desserte horizontale.Entre les deux, l’espace libre est occupé par desjardins et par une cour intérieure, le tout étant déli -mité par des murets. S’en dégagent des qualitésspatiales intéres santes aux notes rurales.

Le coteau viticoleLes espaces environnant la localité sont exception -nellement bien préservés et constituent une succes -sion de terrasses viticoles s’étendant de la ligne dechemin de fer longeant le lac (II, 0.0.6) à l’autoroutetraversant le site en contre-haut (0.0.3). A l’exceptiond’une maison individuelle apparue dans le troisièmequart du 20e siècle aux abords de la composante d’ori -gine (0.0.1), aucune autre construction n’est venueempiéter sur le coteau. Cela s’explique sans douteen partie par le caractère très pentu du versant, ren -dant la construction plus difficile, ce qui se révèleêtre un point particulièrement bénéfique pour sa pré -servation. Le coteau forme ainsi un arrière-plan d’unegrande homogénéité, sur lequel les différents grou -pements bâtis peuvent se détacher et se lire aisément.Le ruis seau de La Salenche (0.0.4), qui passe enbordure de la cellule du port (0.1), forme une entailledéva lant le coteau sur toute sa longueur. Les quel -ques arbres qui ponctuent le cours d’eau apportentune touche verdoyante différente des vignes. En direc -tion de Vevey, au bord de la route cantonale, prendplace le cimetière de 1810 (0.0.5), signalé par sa ran -gée de cyprès. En contrebas de cette route s’éti rentles rives marquées par un empierrement, formant unelongue et mince bande (II) occupée quasi uniquementpar des voies de communication, à savoir la ligne dechemin de fer (0.0.6) et la route cantonale.

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Saint-SaphorinCommune de Saint-Saphorin, district de Lavaux-Oron, canton de Vaud ���������

Qualités historico-architecturales prépondérantes,grâce à l’excellente conservation de la substancebâtie composée de maisons vigneronnes et villageoi -ses s’échelonnant du 17e au 19e siècle, ainsi quepar la qualité et la diversité des éléments architec -turaux, tels que l’église réformée de 1517–1521,la cure accolée remontant à la première moitié du16e siècle, l’auberge de l’Onde de 1750 et l’ancienneécole de 1846 transformée en caveau et grandesalle. Remarquables qualités présentes égalementdans les deux domaines viticoles dits des Faver -ges, reconstruit en 1760, et Burignon, attesté au16e siècle.

Qualités historico-architecturales£££

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2e version 10.2012/che

Photos numériques : 2012Deborah Chevalier, Daniel Glauser

Coordonnées du site550.623/147.090

MandantOffice fédéral de la culture OFCSection patrimoine culturel et monumentshistoriques

Mandataireinventare.ch GmbH

ISOSInventaire fédéral des sites construitsd’importance nationale à protéger en Suisse