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[desarmir.fr]. Document sous License Crea5ve Commons (by-nc-sa). ACADEMIE DE PARIS Année universitaire 2017 Mémoire pour l’obtention du DES d’Anesthésie Réanimation Coordonnateur : M le Professeur Benoît PLAUD Comparaison de deux classifications des complications post-opératoires après chirurgie thoracique robot-assistée présenté par Clément COUSIN Travaux dirigés par le Dr Didier SIRIEIX et le Professeur Marc FISCHLER

Comparaison de deux classifications des complications post

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ACADEMIE DE PARIS

Année universitaire 2017

Mémoire pour l’obtention du DES d’Anesthésie Réanimation

Coordonnateur : M le Professeur Benoît PLAUD

Comparaison de deux classifications

des complications post-opératoires

après chirurgie thoracique

robot-assistée

présenté par Clément COUSIN

Travaux dirigés par le Dr Didier SIRIEIX et le Professeur

Marc FISCHLER

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Remerciements Je tiens à remercier le Pr Fischler pour ses conseils scientifiques avisés. Je tiens à remercier le Dr Didier Sirieix, anesthésiste, et toute l’équipe d’anesthésie de l’hôpital privé d’Antony pour avoir cru au travail proposé et pour leur aide logistique. Je tiens également à remercier Mlle Féliot et le Dr Gayat pour leur aide statistique précieuse. Enfin je remercie le Dr Durand, chirurgienne thoracique, pour avoir accepté de collaborer sur ce sujet.

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Résumé

Introduction : La chirurgie thoracique robot-assistée est en plein essor. Elle n’est pas encore la référence comparée à la chirurgie vidéo-assistée ou à une thoracotomie postéro-latérale notamment en cancérologie. Dans ce contexte, l’analyse du taux de complications post-opératoires est indispensable. Il existe plusieurs classifications des complications post-opératoires en chirurgie thoracique sans qu’aucune ne se soit imposée.

Objectifs : Evaluer et comparer l’incidence des complications post-opératoires chez les patients opérés par chirurgie thoracique robot-assistée selon deux classifications fréquemment utilisées dans cette spécialité. Méthode : Nous avons réalisé une étude observationnelle rétrospective monocentrique à l’Hôpital Privé d’Antony, incluant 99 patients consécutivement de 2014 à 2015, opérés par chirurgie thoracique robot-assistée. Les caractéristiques des patients à l’admission, les techniques d’analgésie, les données opératoires, les complications post-opératoires et les durées de séjour ont été relevées. Nous avons classé et analysé l’incidence des complications post-opératoires selon le système de classification « Thoracic Morbidity and Mortality after thoracic surgery (TMM) » et selon la classification de « l’European Society of Thoracic Surgeons (ESTS) ». La présence d’un facteur associé aux complications majeures a été réalisée par régression logistique univariée puis multivariée. Une étude de la concordance entre ces deux systèmes de classifications a été réalisée. Enfin, nous avons étudié l’impact de la sévérité des complications sur la durée de séjour.

Résultats : Selon la classification ESTS, 32,3% des patients ont eu des complications majeures et 26,3% selon le score TMM. Les complications majeures étaient associées à la durée de drainage selon la classification TMM (OR = 3.6 [1.4 ; 9.2] ; p=0.01) ainsi qu’à la durée de chirurgie d’après l’ESTS (OR = 1.01 [1.001 ; 1.02], p value =0.02). Une « bonne » concordance entre les réponses des deux classifications de complications était retrouvé avec un coefficient Kappa à 0.61 [0.4 ; 0.8], p<0.001. Plus les complications étaient sévères plus la durée de séjour s’allongeait: 6 jours [5 ; 8] pour l’absence de complication et 12 jours [7 ; 18.25] en cas de complications majeures (p<0,001) selon ESTS et 6 jours [5 ; 6] (absence de complication), 7 jours [6 ; 9] (complications mineures) et 15,5 jours [10.3 ; 21] (complications majeures) selon la classification TMM (p<0,001). Conclusion : En post-opératoire de chirurgie thoracique robot-assistée les patients de cette cohorte présentent des taux de complications majeures de l’ordre de 30%. Développer une complication majeure en post-opératoire de chirurgie thoracique robot-assistée est associé à un doublement de la durée de séjour. Les classifications TMM ou ESTS présentent une concordance que l’on peut qualifier de «bonne » et leurs utilisations pourraient permettre de mieux étudier l’indication de la chirurgie robot-assistée.

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TABLE DES MATIERES

LISTE DES ABREVIATIONS…………............……………………………………………..4

I. INTRODUCTION…………………………………………………………..……......…….5

Systèmes de classifications de complications post-opératoires en chirurgie

thoracique……………………………....…………………………………………………...….5

II. MATERIELS ET METHODES……………………………………………….…………..6

II.1 Conduite de l’étude …………………………...…….………………………..…......6

II.2 Caractéristiques de la population étudiée…………….…………….…….…...…….6

II.3 Protocole de prise en charge…………………………………………...…………....7

II.4 Rappel sur les classifications utilisées dans l’étude…………………….…….…….8

II.5 Analyse statistique ……………………………………...……….……………...….10

II.6 Considérations éthiques ………………………………………………....………....11

III. RESULTATS………………………………………………………………………...….11

III.1 Population………...….........................................................................................….11

III.2 Données opératoires, suites post-opératoires et techniques d’analgésie…….……..12

III.3 Principales complications post-opératoires……………………………..………….13

III.4 Complications post-opératoires selon les classifications TMM et ESTS………….14

III.5 Concordance entre les classifications des complications par TMM et ESTS……...16

III.6 Analyse univariée des facteurs liés aux complications majeures selon TMM ……17

III.7 Analyse univariée et multivariée des facteurs liés aux complications majeures selon

ESTS.........................................................................................................................................19

III.8 Impact de la sévérité des complications sur la durée de séjour …………………...21

III.9 Comparaison de la durée de séjour chez les patients ayant des complications de

gravité différentes selon les classifications ………….………….……………………………22

IV. DISCUSSION……………………………………………………………………….…..23

V. CONCLUSION……………………...…………………………………………………..28

VI. BIBLIOGRAPHIE………………..………………………..……………………...…….29

VII. ANNEXE…………………………………………………………...……………….......32

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LISTE DES ABREVIATIONS

TMM : Système de classification de « Morbidity and Mortality after Thoracic surgery »

ESTS : European Society of Thoracic Surgeons

AIVOC : Anesthésie Intra Veineuse à Objectif de Concentration

IVSE : Intra Veineux Seringue Electrique

TD4: Train-De-Quatre

Score ASA : Score American Society of Anesthesiologists

PEEP : Positive-End-Expiratory-Pressure

IMC : Indice de Masse Corporelle

SDRA : Syndrome de Détresse Respiratoire Aiguë

VATS : Chirurgie Thoracique Vidéo-Assistée

TPL : Thoracotomie Postéro-Latérale

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I. Introduction

La chirurgie thoracique robot-assistée est en plein essor depuis quelques années.

Aucune étude valide n’a montré sa supériorité comparée à la chirurgie vidéo-assistée ou

à une thoracotomie postéro-latérale (sauf une équivalence pour la chirurgie thymique

(1) ). Il est donc indispensable d’étudier son indication en chirurgie thoracique par

rapport à ces techniques moins onéreuses. Les suites post-opératoires, particulièrement

les complications post-opératoires (2), sont l’indicateur le plus commun pour évaluer la

qualité de la prise en charge chirurgicale et anesthésique.

En chirurgie thoracique robot-assistée le taux de complications post-opératoires est

en cours d’évaluation. La mortalité semble faible et la morbidité assez élevée mais

similaire à des techniques non robot-assistées (3). L’évaluation des complications post-

opératoires des patients ayant bénéficié de cette prise en charge est nécessaire pour

juger de l’efficacité de cette technique moderne et onéreuse.

. Système de classifications de complications post-opératoires en chirurgie

thoracique

Il existe plusieurs classifications des complications post-opératoires en chirurgie

thoracique (4 ; 5 ; 6 ; 7) sans qu’aucune ne se soit imposée comme référence avec des

résultats pouvant être discordants entre elle . Par exemple, dans deux études récentes

(8) (9) comparant en chirurgie thoracique l’anesthésie per-opératoire par agent

intraveineux aux halogénés des conclusions différentes étaient retenues. Outre la

différence de cohorte, l’analyse des complications post-opératoires était réalisée par

deux système différents : un score basé sur la classification de Clavien-Dindo (10) et

l’autre sur la classification de l’étude ARISCAT (11). Il nous apparaissait donc pertinent

d’évaluer les complications post-opératoires chez les patients ayant eu une chirurgie

thoracique robot-assistée et d’analyser les différentes incidences des complications par

l’utilisation de deux classifications fréquemment utilisées dans cette spécialité : nous

avons comparé le système de classification : « Morbidity and Mortality Surgery after

Thoracic Surgery » (TMM) à la classification de « l’European Society of Thoracic

Surgeons » (ESTS).

Nous avons retenu le système de classification TMM (12) développé en 2008 car il est

issu du système de classification de Clavien-Dindo qui est le système de classification de

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complications validé en post-opératoire et couramment utilisé. En effet, le système de

Clavien et Dindo, qui était le premier système à grader les complications post-

opératoires selon l’intensité de la prise en charge pour traiter les complications post-

opératoires (13) a depuis été validé dans une large cohorte de patients ayant plusieurs

types d’interventions chirurgicales (10) incluant la chirurgie thoracique (12). Le score

TMM est fiable, reproductible et un accord inter-opérateur a été validé (4).

Nous l’avons comparé à la classification de l’ESTS car cette classification est aussi

couramment utilisée. Elle classe en complications majeures les complications post-

opératoires et permet donc une analyse de concordance avec le système TMM qui définit

aussi des complications majeures. Enfin, un article s’était déjà intéressé à comparer les

scores TMM et ESTS en chirurgie thoracique (5) mais pas en chirurgie robot-assistée.

Enfin, mieux évaluer les complications post-opératoires pourrait permettre de mieux

orienter la prise en charge de ces patients en post-opératoires (service d’hospitalisation,

unité de soins continus ou réanimation) et de mettre en place des mesures pour

diminuer ce type de complications comme il a déjà été démontré pour les complications

pulmonaires post-opératoires pour tout type de chirurgie (14) (15).

II. MATERIELS ET METHODES

II.1 Conduite de l’étude

Il s’agit d’une étude de cohorte monocentrique, rétrospective et observationnelle

incluant les 99 premiers patients ayant eu une chirurgie thoracique robot-assistée de

février 2014 à juin 2015 à l’Hôpital Privé d’Antony sans critère d’exclusion. Les patients

opérés de chirurgie thoracique étaient systématiquement hospitalisés en post-

opératoire en unités de soins continus.

II.2 Caractéristiques de la population étudiée

Les données ont été recueillies par l’analyse des dossiers et des données du

programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) pour définir les

classifications. Les caractéristiques des patients à l’admission comportaient l’âge ; le

sexe ; le type de chirurgie ; le type d’analgésie ; le score ASA ; le statut tabagique ; les

durées opératoires ; le côté opératoire ; le type de lésion bénigne ou maligne ; la

présence d’une anémie pré-opératoire (définit par un seuil d’hémoglobine inférieur à 12

g/dl chez la femme ou 13 g/dl chez l’homme) et l’indice de masse corporelle.

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II.3 Protocole de prise en charge

La prise en charge opératoire comprenait l’utilisation du système robot Da Vinci Si

HD ® (Intuitive Surgical, Sunnyvale, Etats-Unis) qui comprend deux composés : une

console pour le chirurgien opérateur, un module comprenant quatre bras articulés

permettant l’instrumentalisation dans le patient et un système de visualisation du site

opératoire par des caméras. Le chirurgien se positionne à la console d’où il dirige des

bras articulés par l’intermédiaire de manettes et pédales selon un système de vision 3D.

Un aide opératoire est situé près du malade pour assister le robot. Trois bras robotisés

servent aux instruments et le quatrième bras sert à l’optique. Un seul chirurgien

thoracique utilise la technique robot-assistée dans notre centre.

Sur le plan chirurgical : Le patient était positionné en décubitus latéral. Un

capnothorax artificiel était systématiquement réalisé (insufflation de dioxyde de

carbone pour un objectif de 5 mmHg). De la lidocaine adrénalinée 1% était injectée au

niveau des orifices de trocarts. Cinq orifices dans le patient étaient réalisés dans

différents espaces intercostaux : quatre pour les bras articulés et un pour le « port

access ». Puis le chirurgien réalisait une exploration de la cavité thoracique, ensuite si

besoin une pneumolyse à l’électrocoagulation. Les vaisseaux étaient ensuite contrôlés.

L’acte chirurgical ad hoc était réalisé. Le chirurgien pouvait décider d’une conversion

avec thoracotomie classique si nécessaire (patients non exclus de l’analyse). Le

chirurgien était positionné soit au niveau de sa console soit près du patient et un aide

opératoire près du patient assistait le robot pour la chirurgie. L’étanchéité de la bronche

en fin d’intervention était vérifiée. Le retrait de la pièce s’effectuait par un endobag. La

cavité thoracique était lavée abondamment au sérum physiologique et bétadine. La

fermeture s’effectuait plan par plan après avoir positionné un drain thoracique en

postéro-inférieur qui était mis en aspiration avant la sortie de la salle opératoire.

Tous les patients ont bénéficié d’une anesthésie générale: induction intraveineuse

par propofol (bolus 2 mg/kg ou AIVOC avec concentration cible de 4 µg/ml), sufentanil

(0,2 gamma/kg) et curarisation par bromure de rocuronium (0,6 mg/kg) ou bésilate

d’atracurium (0,6 mg/kg). L’antibioprophylaxie était réalisée par céfuroxime 1,5

gramme. L’intubation sélective était réalisée essentiellement par une sonde double

lumière de taille 35-41 French selon le patient. Un contrôle de la bonne position par

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fibroscopie bronchique était systématique avant champage. Une ventilation

unipulmonaire était réalisée. La ventilation unipulmonaire comprenait une PEEP à 5 cm

H20 ; un volume courant cible de 4 à 6 ml/kg ; une FIO2 de 0,6 à 1 pour objectif SpO2 >

90% et une fréquence respiratoire de 10 à 20/min. Le monitorage per opératoire

comprenait la mesure des paramètres vitaux classiques (électrocardiogramme continu 3

brins, pression artérielle non invasive, oxymètre de pouls, mesure de la température) et

le monitorage de la curarisation par un TD4 (train-de-quatre) dans l’objectif d’une

curarisation optimale. L’entretien de l’anesthésie était réalisé par du propofol en AIVOC

(anesthésie intra veineuse à objectif de concentration). L’analgésie était laissée au libre

choix de l’anesthésiste : analgésie multimodale associée à une péridurale thoracique

préopératoire ; à un bloc paravertébral pré ou post-opératoire avec ou sans cathéter ou

à une analgésie per-opératoire par perfusion de lidocaine (16). Une antagonisation par

sugammadex était fréquemment utilisée selon le curare injecté et le niveau de

curarisation. Les patients étaient extubés sur table opératoire ou en salle de réveil.

L’analgésie post-opératoire était multimodale pouvant être associée à une PCA (patient-

controled-analgesia) selon la technique utilisée en per-opératoire.

Tous les patients opérés de chirurgie thoracique étaient hospitalisés en soins

continus en post-opératoire. L’ablation du drain thoracique posé en per-opératoire

s’effectuait après trois jours en aspiration à – 20 cm H20 en l’absence de bullage , en

présence d’un poumon à la paroi et d’un débit inférieur à 150 ml/24h.

L’apparition d’une défaillance vitale imposait le transfert au sein du service de

Réanimation de l’Hôpital Privé d’Antony.

II.4 Rappel sur les classifications utilisées dans l’étude

Nous avons analysé les complications post-opératoires selon les deux classifications

suivantes : « Morbidity and Mortality after Thoracic Surgery » (4) (TMM) et « l’European

Society of Thoracic Surgeons » (ESTS) (5)

Brièvement la classification TMM (Tableau 1) est basée sur la classification de

Clavien-Dindo) (10). Elle classe les différentes complications post-opératoires en grade

selon leur sévérité : grade I à grade V. En définissant la sévérité selon l’intensité de

traitements dont le patient a nécessité en post-opératoire. Les grades I et II représentant

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les complications mineures et les grades III à V les complications majeures. A noter que

dans cette classification n’est retenue que la complication la plus grave (cf Annexe 2).

Par exemple, un patient développant une pneumopathie post-opératoire sans

défaillance vitale et nécessitant une antibiothérapie et une oxygénothérapie sera classé

en grade II (complication mineure). De même un patient développant une arythmie

complète par fibrillation auriculaire (ACFA) avec une bonne tolérance hémodynamique

traitée par antiarythmique et anticoagulation sera classé en grade II (complication

mineure). Un patient développant plusieurs complications : un chylothorax nécessitant

un régime (grade II) ; une ACFA nécessitant un traitement médical (grade II) et un

pneumothorax après l’ablation du drain thoracique nécessitant un nouveau drainage

sous anesthésie locale (grade IIIa) sera classé en grade IIIa (complication majeure). Un

patient développant un syndrome de détresse respiratoire aiguë suite à une

pneumopathie et nécessitant une ventilation mécanique sera classé en grade IVa

(complication majeure). Enfin, si un patient développe une défaillance multiviscérale

nécessitant des soins réanimatoires (grade IVb) et décédant (grade V) sera classé en

grade V (complication majeure).

Tableau 1 = Classification des complications post-opératoires après chirurgie

thoracique (classification TMM)

Grade Définition

Complication 0 Tout écart par rapport au processus normal post-opératoire

Mineure I Toute complication, sans nécessité d’un traitement pharmacologique

ou autre intervention

Mineure II Toute complication qui nécessite un traitement pharmacologique ou

une intervention mineure seulement

Majeure III Toute complication nécessitant une chirurgie ; une intervention par

radiologie interventionnelle ou par endoscopie interventionnelle

Majeure IIIa Intervention ne nécessitant pas d’anesthésie générale

Majeure IIIb Intervention nécessitant une anesthésie générale

Majeure IV Toute complication associée à une défaillance vitale ou nécessitant des

soins réanimatoires

Majeure Iva Une seule dysfonction d’organe

Majeure IVb Plusieurs dysfonctions d’organes

Majeure V Complication menant au décès du patient

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Les « Complications définies par l’European Society of Thoracic Surgeons »

définissent les complications majeures cardiopulmonaires devant la présence d’une de

ces complications post-opératoires suivantes (Tableau 2) : pneumopathie ; atélectasie

nécessitant une fibroscopie ; embolie pulmonaire ; syndrome coronarien aigu ;

insuffisance cardiaque ; arythmie ; accident vasculaire cérébral ; insuffisance rénale

aigue ou thrombose veineuse profonde.

Tableau 2 = Complications majeures selon l’European Society of Thoracic

Surgeons

. SDRA

. Fibrillation auriculaire

. Atélectasie nécessitant une bronchoscopie

. Pneumopathie

. Embolie pulmonaire aigue

. Syndrome coronarien aigu

. Ventilation mécanique > 24h

. Insuffisance cardiaque

II.5 Analyse statistique

Les données ont été recensées à l’aide du logiciel Excel et les analyses réalisées avec le

logiciel R version 3.1.3. La distribution des données a été testée à l’aide de graphiques et

du test de Shapiro-Wilk. Les données ont eté présentées en médiane (1er quartile et

3eme quartile) pour les variables continues et en effectif (pourcentage) pour les

variables catégorielles.

Une recherche des facteurs prédictifs de la survenue des complications majeures a été

réalisée pour les deux classifications TMM et ESTS. Les variables quantitatives ont été

comparées selon la présence ou pas d’une complication majeure par le test de Wilcoxon-

Mann-Whitney. Les variables catégorielles ont été comparées à l’aide du test du Chi2 si

les effectifs étaient suffisants ou avec le test exact de Fisher dans le cas contraire. Une

variable a été considérée comme significative si la p value était inférieure à 5%. Une

régression logistique a été réalisée dans le cadre d’une analyse multivariée.

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La concordance entre les deux classifications de complications TMM et ESTS a été

évaluée à l’aide du coefficient Kappa (cf Annexe 3) (associée au test de Kappa de Cohen :

une estimation du coefficient supérieure à 0,6 indique un bon agrément). Enfin, pour

évaluer l’impact des complications post-opératoires sur la durée de séjour, un test de

Wilcoxon et un test de Kruskall Wallis ont été réalisé.

II.6 Considérations éthiques

Ce travail est strictement observationnel, sans modification de la prise en charge des

patients puisqu’il a porté sur des patients déjà opérés. L’étude a été basée sur le recueil

de données. Les informations recueillies ont été anonymisées avant d’être analysées.

Une déclaration des données recueillies et de leur condition d’archivage a été réalisée

auprès de la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL) (numéro

d’enregistrement 1975434). Les patients signaient un consentement pré-opératoire

dans lequel était spécifié que leurs données pourrait être utilisées à des fins de

recherche scientifique. Un avis auprès du Conseil d’Evaluation Ethique pour les

Recherches en Santé (CERES) a été réalisé.

III. RESULTATS

III.1 Population

Entre février 2014 et février 2015, 99 patients de chirurgie thoracique ont été inclus

consécutivement dans l’étude. Les caractéristiques des patients sont données dans le

tableau 3. La médiane d’âge était de 63 ans. La plupart des patients avaient de lourdes

comorbidités (classification ASA moyenne de 3) et étaient masculins (62%). Peu de

patients avaient déjà eu une thoracotomie (7%). La médiane de consommation

tabagique état de 20 paquets-années mais la plupart des patients étaient non fumeurs

(78%) lors de la chirurgie.

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Tableau 3

Caractéristiques générales des patients à l’admission (n=99)

Age (années) 63 [58-72] Sexe (masculin) 61 (62%) IMC (kg·m−2) 26 [22-28] ASA 3 [2-3] Tabagisme actif (% total population) 22 (22%) Quantité tabagisme (paquets-années) 20 [0-40] Anémie pré-opératoire (% total population) 27 (27%) Antécédent de thoracotomie (% total population) 7 (7%)

Les résultats sont exprimés en médiane avec interquartiles [25–75] ou sous la forme de nombre (pourcentage).

III.2 Données opératoires, suites post-opératoires et techniques d’analgésie

Les patients bénéficiaient essentiellement de lobectomie (83%). Quelques patients

bénéficiaient d’une chirurgie du thymus (7%) ou diaphragmatique (3%). Les

pneumonectomies n’étaient pas réalisées sous chirurgie robot-assistée. L’examen

anatomopathologique post-opératoire retrouvait une tumeur maligne dans 67% des cas.

La durée opératoire médiane était de 241 minutes [209-293]. Seulement 4 patients

avaient nécessité une conversion per opératoire par thoracotomie classique (Tableau 4).

Sur le plan anesthésique la prise en charge de l’analgésie comprenait un bloc

paravertébral en injection unique dans plus de la moitié des cas, un bloc paravertébral

continu dans 17% des cas et une perfusion de lidocaine en per-opératoire dans 9% des

cas. L’analgésie péridurale thoracique était peu utilisée dans cette cohorte (2%)

(Tableau 5). Seulement 26% des malades avaient besoin d’une titration morphinique au

réveil après cette chirurgie majeure (Tableau 4).

La durée de drainage thoracique médiane était de 3 jours et la durée de séjour médiane

était de 7 jours.

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Tableau 4

Données opératoires et suites post opératoires (n=99)

Durée de chirurgie (minutes) 241 [209-293] Côté droit de chirurgie (% total population) 59 (60) Lésion tumorale maligne (% total population) 67 (68) Durée de drainage (jours) 3 [3-4] Conversion (% total population) 4 (4) Durée de séjour (jours) 7 [6-11,5] Titration morphinique 26 (26)

Les résultats sont exprimés en médiane avec interquartiles [25–75] ou sous la forme de nombre (pourcentage).

Tableau 5

Techniques d’analgésie post-opératoire (n=99) n (% total population)

Bloc paravertébral avec injection unique 54 (55) Bloc paravertébral continu 17 (17) Lidocaine IVSE 9 (9) Lidocaine IVSE + bloc paravertébral 7 (7) Péridurale thoracique 2 (2) Lidocaine IVSE + bloc paravertébral continu 1 (1) Multimodale par voie IV puis PO 8 (8) Autres 1 (1)

III.3 Principales complications post-opératoires

Les principales complications étaient une pneumopathie (17% de la population

totale), une arythmie par fibrillation auriculaire ayant nécessité un traitement (13%) et

une atélectasie nécessitant une fibroscopie (12%) (Tableaux 6 et 8). Un même patient

pouvait développer plusieurs complications. Un seul patient est décédé (grade V) dans

les suites post-opératoires secondairement à un syndrome de détresse respiratoire

aiguë ayant nécessité la pose d’une assistance circulatoire (extracorporelle membrane

oxygénation) veino-artérielle (tableau 8). Un patient a développé une complication post-

opératoire spécifique de la technique robot-assistée par plaie splénique liée à un trocard

du robot. Certains patients ont développé des complications post-opératoires liées à

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leurs comorbidités (par exemple une ischémie aigue de jambe sur artérite oblitérante

des membres inférieurs).

Tableau 6

Principales complications post-opératoires : n (% total population)

Pneumopathie…………………………………………………………………………........................... 17 (17) Fibrillation auriculaire……………………………………………………………………………… 13 (13) Atélectasie…………………………………………………………………………………………………..12 (12) Pneumothorax post-ablation du drain thoracique nécessitant un drainage…….6 (6) Ventilation mécanique nécessaire > 48H…………………….………………………………...4 (4) SDRA…………………………………………………………………………………………………………..2 (2) Choc septique…………………………………………………………………………………….………..2 (2) Ischémie aiguë de jambe……………………………………………………………………………...2 (2) Chylothorax…………………………………………………………………………….……..…………...1 (1) Insuffisance rénale aigue…………………………………………………………………..…………1 (1) Hématome pariétal…………………………………………………………………………………..….1 (1) Fongémie…………………………………………………………………………………………………….1 (1) Décès………………………………………………………………………………….………….……………1 (1) Désunion de cicatrice………………………………………………………….……………………… 1 (1) Syndrome occlusif……………………………………………………………………………………… 1 (1) Hémopéritoine sur plaie splénique…………………..………………………………………… 1 (1)

III.4 Complications post-opératoires selon les classifications TMM et ESTS

Parmi les 99 patients analysés, selon la classification TMM, 26% des patients ont

développé une complication majeure post-opératoire contre 32% de complications

majeures cardiovasculaires selon la classification ESTS. Selon la classification TMM 25 %

des patients développaient un complication mineure et 48% aucune complication.

Selon la classification ESTS 68% des patients n’avaient aucune complication post-

opératoire (Tableau 7).

Aussi, 34% des patients ayant eu des complications majeures selon l’ESTS (soit 11

patients) ont été requalifiés en complications mineures selon TMM.

La classification TMM a permis de classer 25 complications mineures, ce qui n’est pas

possible avec ESTS.

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Tableau 7 : Effectif des complications selon les classifications (n=99)

Complications TMM (% population totale) ESTS (% population totale)

Majeures n= 26 (26) n= 32 (32)

Mineures n= 25 (25) X

Aucune n= 48 (49) n= 67 (68)

Les principales complications majeures selon l’ESTS étaient une pneumopathie, une

arythmie par fibrillation auriculaire et une atélectasie nécessitant une fibroscopie

(Tableau 8).

Tableau 8

Complications majeures selon l’ESTS (n=48) n (% total complications)

SDRA ……………………………………………………………………………………2 (4)

Fibrillation auriculaire …………………………………………………………13 (27)

Atélectasie nécessitant une bronchoscopie ………………………...…12 (25)

Pneumopathie ……………………………………………………………………..17 (36)

Embolie pulmonaire aigue ……………………………………………………0 (0)

Syndrome coronarien aigu …………………………………………………...0 (0)

Ventilation mécanique > 24h ………………………………………………..4 (8)

Insuffisance cardiaque …………………………………………………………0 (0)

Selon la classification TMM les principales complications retrouvées étaient des

complications dites mineures de grade II (32%) c’est à dire des complications qui

nécessitaient un traitement pharmacologique ou une intervention mineure. Ensuite des

complications de grade IIIa (sans nécessité d’une anesthésie générale, par exemple

nécessité de pose d’un nouveau drain thoracique) étaient retrouvées (20% de toutes les

complications) et de grade IIIb (nécessité d’une anesthésie générale, par exemple

atélectasie nécessitant une fibroscopie sous anesthésie générale) (20% de toutes les

complications) (tableau 9). Les patients (n=11) classés en complication majeures selon

l’ESTS mais mineures selon l’ESTS présentaient soit des pneumopathies post

opératoires d’évolution favorable sous antibiothérapie et oxygénation soit des épisodes

d’arythmies complètes par fibrillation auriculaire avec une bonne tolérance

hémodynamique et traitées par amiodarone et anticoagulation.

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Tableau 9

Distribution des complications par la classification TMM (n=50) n (% total complications)

Grade I ……………………………………………………………………………………….7 (14)

Grade II ……………………………………………………………………………………...16 (32)

Grade IIIa …………………………………………………………………….……...…….10 (20)

Grade IIIb ………………………………………………………………..………………...10 (20)

Grade Iva ………………………………………………..………………………………….4 (8)

Grade IVb ………………………………………………………………….……………….2 (4)

Grade V ………………………………………………………………….…………………..1 (2)

Quatre pour cent des patients (n=4) ont nécessité une conversion en thoracotomie

classique en per-opératoire : parmi ces patients deux ont développés des complications

majeures.

Enfin, 5 patients ont eu des complications majeures selon TMM et pas d’après ESTS.

(voir Tableau 10).

III.5 Concordance entre les classifications des complications par l’ESTS et TMM

Le coefficient Kappa (cf Annexe 3) , ainsi que son intervalle de confiance à 95%,

calculé à partir des classifications ESTS et TMM est de 0.61 [0.4 ; 0.8] ; p<0.001, ce qui

indique une «bonne» concordance entre les réponses entre les deux classifications de

complications post-opératoires.

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Tableau 10 : Tableau croisé des réponses selon ESTS et TMM

Absence de complication selon ESTS

Complications majeures selon ESTS

Total

Complications mineures et absence de complication selon TMM

62 (62.6%) 11 (11.1%) 73 (73.7%)

Complications majeures selon TMM 5 (5.1%) 21 (21.2%) 26 (26.3%)

Total 67 (67.7%) 32 (32.3%) 99

III.6 Analyse univariée des facteurs liés aux complications majeures selon TMM

Une recherche des facteurs prédictifs de la survenue des complications majeures a été

réalisée à partir de la classification TMM par une analyse univariée (Tableau 11).

Il n’a pas été retrouvé de différence statistiquement significative entre l’apparition de

complications majeures et les variables testées avec un risque de première espèce de

5%, sauf pour la durée de drainage (en minutes) qui était plus importante lors de

complications majeures (OR = 3.6 [1.4 ; 9.2] avec p=0.01) (voir Tableau 11).

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Tableau 11 : Analyse univariée par rapport à la survenue de complications majeures avec la classification TMM

Variables Pas de complications

majeures Complications

majeures p value

Côté opératoire droit[1] : oui 45 (45.5%) 14 (14.1%) 0.5

Côté opératoire droit : non 28 (28.3%) 12 (12.1%)

Sexe [1] : homme 45 (45.5%) 16 (16.2%) 1 Sexe[1] : femme 28 (28.3%) 10 (10.1%)

Lidocaine[2] : oui 12 (12.1%) 5 (5.1%) 0.7

Lidocaine[2] : non 61 (61.6%) 21 (21.2%)

Bloc paravertebral [1] : oui 45 (45.5%) 16 (16.2%) 1 Bloc paravertebral [1] : non 28 (28.3%) 10 (10.1%)

Cathéter paravertebral [2] : oui

15 (15.2%) 4 (4%) 0.6

Cathéter paravertebral [2] : non

58 (58.6%) 22 (22.2%)

Analgésie standard[2] : oui 5 (5.1%) 4 (4%) 0.2 Analgésie standard [2] : non 68 (68.7%) 22 (22.2%)

Classe ASA [1] : 1-2 40 (40.4%) 17 (17.2%) 0.3

Classe ASA [1] : 3-4 33 (33.3%) 9 (9.1%)

Anémie préopératoire [1] : oui

19 (19.2%) 8 (8.1%)

0.6 Anémie préopératoire [1] : non

54 (54.5%) 18 (18.2%)

Titration morphine [1] : oui 18 (18.2%) 8 (8.1%) 0.5

Titration morphine [1] : non 55 (55.6%) 18 (18.2%)

Lésion maligne[1] : oui 50 (50.5%) 18 (18.2%) 0.9

Lésion maligne [1] : non 23 (23.2%) 8 (8.1%)

Tabagisme[1] : oui 14 (14.1%) 8 (8.1%) 0.2

Tabagisme [1] : non 59 (59.6%) 18 (18.2%)

ATCD thoracotomie[2] : oui 5 (5.1%) 2 (2%) 0.9

ATCD thoracotomie [2] : non 68 (68.7%) 24 (24.2%)

Drainage [1] : 0-3 jours 20 (20.2%) 15 (15.2%) 0.01

Drainage [1] : 4-18 jours 53 (53.5%) 11 (11.1%)

Age [2] <50 ans 12 (12.1%) 2 (2%)

0.4 Age [2] 50 – 72 ans 43 (43.4%) 15 (15.2%)

Age [2] > 72 ans 18 (18.2%) 9 (9.1%)

IMC [3] 26 [22 ; 29] 25 [22.3 ; 27] 0.2

Durée de chirurgie [3] 235 [209 ; 279] 265 [220 ; 323] 0.09 Consommation tabagique (paquets-années) [3]

20 [0 ; 40] 30 [12.5 ; 48.8] 0.1

[1] La comparaison a été effectuée avec un test du chi 2 [2] La comparaison a été effectuée avec un test Exact de Fisher [3] La comparaison a été effectuée avec un test de Wilcoxon-Mann-whitney

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III.7 Analyse univariée et multivariée des facteurs liés aux complications

majeures selon ESTS

Une recherche des facteurs prédictifs de la survenue des complications majeures a été

réalisée à partir de la classification ESTS par une régression logistique (Tableau 12).

En analyse univariée, seules la durée de drainage (p=0.02) et la durée de chirurgie

(p=0.012) étaient liées avec l’apparition de complications majeures avec un risque de

première espèce de 5%(voir Tableau 12). A noter, la quantité de consommation

tabagique et la présence d’une tumeur maligne étaient proches de la significativité en

analyse univariée aussi.

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Tableau 12 : Analyse univariée par rapport à la survenue de complications majeures avec la classification ESTS

Variables Pas de complications

majeures Complications

majeures p value

Côté opératoire droit [1] : oui 40 (40.4%) 19 (19.2%)

0.98 Côté opératoire droit : non 27 (27.3%) 13 (13.1%)

Sexe [1] : homme 39 (39.4%) 22 (22.2%)

0.30 Sexe [1] : femme 28 (28.3%) 10 (10.1%)

Lidocaine[1] : oui 9 (9.1%) 8 (8.1%)

0.15 Lidocaine[1] : non 58 (58.6%) 24 (24.2%)

Bloc paravertébral [1] : oui 44 (44.4%) 17 (17.2%)

0.23 Bloc paravertébral [1] : non 23 (23.2%) 15 (15.2%)

Cathéter paravertebral [1] : oui 12 (12.1%) 7 (7.1%)

0.64 Cathéter paravertebral [1] : non 55 (55.6%) 25 (25.3%)

Analgésie standard[2] : oui 4 (4%) 5 (5.1%)

0.14 Analgésie standard [2] : non 63 (63.6%) 27 (27.3%)

Classe ASA [1] : 1-2 37 (37.4%) 20 (20.2%)

0.49 Classe ASA [1] : 3-4 30 (30.3%) 12 (12.1%)

Anémie préopératoire [1] : oui 16 (16.2%) 11 (11.1%)

0.27 Anémie préopératoire [1] : non 51 (51.5%) 21 (21.2%)

Titration morphine [1] : oui 16 (16.2%) 10 (10.1%)

0.44 Titration morphine [1] : non 51 (51.5%) 22 (22.2%)

Lésion maligne [1] : oui 42 (42.4%) 26 (26.3%)

0.06 Lésion maligne [1] : non 25 (25.3%) 6 (6.1%)

Tabagisme[1] : oui 15 (15.2%) 7 (7.1%)

0.95 Tabagisme [1] : non 52 (52.5%) 25 (25.3%)

ATCD thoracotomie[2] : oui 4 (4%) 3 (3%)

0.68 ATCD thoracotomie [2] : non 63 (63.6%) 29 (29.3%)

Drainage [1] : 0-3 jours 18 (18.2%) 17 (17.2%)

0.02 Drainage [1] : 4- 18 jours 49 (49.5%) 15 (15.2%)

Age [2] <50 ans 12 (12.1%) 2 (2%)

0.23 Age [2] 50 – 72 ans 39 (39.4%) 19 (19.2%)

Age [2] > 72 ans 16 (16.2%) 11 (11.1%)

IMC [3] 26 [23 ; 28.5]

25 [21.5 ; 27.3]0.1

0.11

Durée de chirurgie [3] 232 [205 ; 278.5]

255.5 [230.5 ; 330.5]

0.01

Consommation tabagique (paquets-années) [3]

20 [0 ; 40] 30 [15 ; 50] 0.05

[1] La comparaison a été effectuée avec un test du chi 2 [2] La comparaison a été effectuée avec un test Exact de Fisher [3] La comparaison a été effectuée avec un test de Wilcoxon-Mann-whitney

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L’analyse univariée ayant retrouvée plusieurs facteurs prédictifs, une analyse

multivariée a été réalisée. En analyse multivariée, seule la durée de chirurgie restait

significative (voir Tableau 13).

Un prolongement du temps de chirurgie augmenterait le risque d’avoir une complication

grave d’après l’ESTS (OR = 1.01 [1.001 ; 1.02], p value =0.02).

Tableau 13 : Résultats de l'analyse multivariée de l’apparition de complications majeures d’après l’ESTS

OR [IC 95%] P value Durée de chirurgie 1.01 [1.001 ; 1.02] 0.02 Drainage 2.41 [0.95 ; 6.14] 0.06 Une régression logistique cherchant à expliquer la survenue de complications majeures selon l’ESTS, en fonction de la durée de chirurgie et de la durée de drainage a été utilisée

III.8 Impact de la sévérité des complications sur la durée de séjour

L’analyse de l’impact de la sévérité des complications a montré que plus les

complications étaient sévères selon les classifications plus la durée de séjour augmentait

de manière significative entre chaque degré de gravité (Tableaux 14 à 16).

Un patient développant une complication majeure selon la classification ESTS a une

durée médiane de séjour de 12 jours [7 ; 18.25] et un patient développant une

complication majeure selon la classification TMM a une durée médiane de séjour de 15,5

jours [10.3 ; 21].

Tableau 14 : Comparaison de la durée de séjour d’après ESTS

Sans complication majeure

Avec complications majeures

P value

Durée de séjour 6 [5 ; 8] 12 [7 ; 18.25] <0.001 La p value a été obtenue avec un test de wilcoxon Les résultats sont exprimés en médiane avec interquartiles [25–75]

Tableau 15 : Comparaison de la durée de séjour d’après TMM

Complications Médiane [Q1 ; Q3] P value* aucunes 6 [5 ; 6]

<0.001 Mineures 7 [6 ; 9] Majeures 15.5 [10.3 ; 21]

p value obtenue avec un test de Kruskal Wallis Les résultats sont exprimés en médiane avec interquartiles [25–75]

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Tableau 16 : P values résultant de la comparaison des différentes catégories des complications selon TMM

Aucunes Mineures Mineures <0.001 - Majeures <0.001 <0.001 La comparaison a été effectuée avec le test post hoc « Pairwise Wilcoxon test » selon la méthode d’ajustement de Holm

III.9 Comparaison de la durée de séjour chez les patients ayant des complications

de gravité différentes selon les classifications

La durée de séjour des patients pour qui les complications avaient été jugées

majeures par la classification ESTS mais qui avaient été requalifiées de mineures par la

classification TMM, ont été comparés avec la durée de séjour des patients pour qui les

« complications majeures » concordaient. (voir Tableau 17)

Une différence statistiquement significative était retrouvée entre la durée de séjour

entre les patients qui ont été reclassés dans la catégorie « mineure » selon TMM et les

patients qui avaient eu des complications majeures d’après les deux classifications. En

effet, les patients qui ont été recodés en « complication mineure » sont restés moins

longtemps hospitalisés que les patients « majeurs » dans les deux cas (7 [6 ; 8] vs 15

[11 ;25] avec p=0.008).

Tableau 17 : Comparaison de la durée de séjour entre les patients ayant des complications majeures selon les deux classifications et les patients ayant des complications majeures selon ESTS mais classés en complications mineures selon TMM.

Durée de séjour

(en jours) p value*

complications majeures d’après les deux classifications (N=21)

15 [11 ; 25] 0.008

Complications majeures selon ESTS et mineures selon TMM (N=9)

7 [6 ; 8]

* La comparaison a été effectuée à l’aide d’un test de Wilcoxon-Mann-Whitney Les données sont présentées en médiane [1er quantile ; 3ème quantile]

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IV. DISCUSSION

IV.1 Taux de complications post-opératoires

Les complications post-opératoires sont souvent utilisées comme critère de jugement

principal. Elles paraissent en effet liées à l’efficacité du traitement et comme un

marqueur indirect de la qualité de la prise en charge opératoire et péri-opératoire tant

en terme de qualité de vie post-opératoire que de coût (17)(18) (19).

Parmi les 99 patients analysés dans notre étude 26% ont développés des

complications majeures selon la classification TMM et 32 % de complications majeures

selon la classification ESTS ce qui est un peu plus élevée que les données de la

littérature.

IV.1.1 Comparaison à la chirurgie thoracique (thoracotomie postéro-latérale, vidéo-

assistée et robot-assistée)

Les chiffres mixant l’ensemble des prises en charge chirurgicales thoraciques

retrouvent que 34 % [33,8 ; 35,5] des patients présentaient des complications (base

EPITHOR 2009). Une autre étude retrouvait des complications chez 14% à 28% des

patients selon deux protocoles différents d’anesthésie en chirurgie thoracique générale

(8). Ainsi nos taux sont comparables comparés à la chirurgie thoracique globale.

IV.1.2 Comparaison à la chirurgie thoracique par thoracotomie postéro-latérale

Cependant, ce taux semble élevé comparé à la chirurgie thoracique classique

retrouvant des taux d’environ 21% de complications post-opératoires (20).

IV.1.3 Comparaison à la chirurgie thoracique vidéo-assistée

Il est retrouvé des taux de complications post-opératoires variant de 2 (21) à 26% (22).

IV.1.4 Comparaison à la chirurgie robot-assistée

Enfin, comparé à la chirurgie robot-assistée le taux est aussi élevé de 10 % (23) à 24%

(21).

Cependant les limites restent toujours l’absence de système de classification de

référence : ainsi ces études n’utilisaient pas les mêmes systèmes de classification et

d’autre part une différence de techniques opératoires et de sélection des patients

existait.

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Tableau 18 : Complications post-opératoires en chirurgie thoracique

Etude Technique Nbre de patients Complications post-opératoires (%)

Notre étude Robot 99 26

EPITHOR TPL/VATS/Robot 12 508 34

De la Gala (8) TPL/VATS/Robot 180 14 à 28

Cerfolio (20) TPL 500 21

Demir (21) VATS 65 2

Schuchert (22) VATS 115 26

Cerfolio (23) Robot 100 10

Demir (21) Robot 34 24

IV.2 Incidence des types de complications post-opératoires

. Atélectasie :

En analysant le type de complications post-opératoires; le taux retrouvé dans cette

série semble plus élevé qu’en chirurgie d’oncologie thoracique (base EPITHOR 2009) :

nous avons retrouvé 12% d’atélectasie nécessitant une bronchoscopie contre 7,8% [11 ;

25] dans la base EPITHOR 2009 (9,7% dans les suites de lobectomies qui étaient la

principale prise en charge chirurgicale de notre cohorte) et contre 3% dans une cohorte

de 1200 patients ayant eu de la chirurgie robot-assistée (24).

. Pneumopathie :

De même, nous avons retrouvés 17% de pneumopathie contre 5,4% [11 ; 25] de

manière générale dans la base EPITHOR 2009 et 3% dans la cohorte de 1200 patients

ayant eu de la chirurgie robot-assistée (24). Cette différence de pneumopathies pourrait

être expliquée par des différences de définition d’une pneumopathie post-opératoire

entre les études ou par une réelle augmentation de l’incidence.

. Fibrillation auriculaire :

Enfin, 12% des patients de notre cohorte avaient une arythmie complète par

fibrillation auriculaire en post-opératoire contre 4,7% [4,3 ; 5,1] dans la base EPITHOR

et 10% de la cohorte de 1200 patients ayant eu de la chirurgie robot-assistée (24).

Ces différences quantitatives retrouvées par rapport à la base EPITHOR pourraient

s’expliquer de trois manières. La première explication serait un effet « période

d’apprentissage » (25) d’une nouvelle technique opératoire puisque nous avons analysés

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les 99 premiers patients de notre centre. Pour appuyer cette hypothèse, la médiane de

durée opératoire est plus élevée que certains centres réalisant une technique robot-

assistée et retrouvant des taux de complications plus faibles (24). L’autre explication

serait un effet statistique lié à un effectif plus réduit de notre cohorte et enfin une

différence de types de patients avec les autres études (différence de technique

opératoire et d’indications opératoires). Ainsi, l’étude de Louie et al. (24) excluait les

patients opérés par technique robot-assistée ayant eu une conversion per-opératoire

contrairement à notre cohorte et donc dans leur étude les patients présentaient des taux

plus faibles de complications.

Malgré toutes ces différences le taux de mortalité post-opératoire retrouvé dans notre

cohorte est comparable à celui rapporté dans la littérature (base EPITHOR, 8eme

rapport, 2011).

IV.3 Analyse uni et multivariée des complications majeures La durée de drainage était associée aux complications majeures en analyse

univariée pour la classification TMM et en analyse univariée mais non en multivariée

selon la classification ESTS. Ceci est probablement lié aux fuites d’air prolongées mais

cette association doit aussi être expliquée par la réciproque avec la nécessité de

maintenir un drain thoracique en présence de certaines complications majeures.

Il est étonnant que nous n’ayons pas retrouvé comme facteur associé aux

complications majeures le sexe masculin (26), la classification ASA élevée, la présence

d’une anémie préopératoire ou le tabagisme actif contrairement a ce qui a été décrit

dans différentes études (18). De manière plus générale, une étude européenne

prospective avec 2500 patients avait montré sept facteurs indépendants associés à des

complications pulmonaires post-opératoires comprenant notamment l’âge, l’anémie

préopératoire , la durée de chirurgie et la chirurgie thoracique (11).

Par contre, dans un contexte actuel de recrutement de patient de plus en plus âgé il

est intéressant que l’âge supérieur à 70 ans ne semblait pas associé aux complications

majeures post-opératoires en chirurgie thoracique robot-assistée, ce qu’avait retrouvé

également Kass et al. dans ce type de chirurgie(27). Cependant, ce résultat est à prendre

avec précaution devant la méthodologie non adaptée pour conclure à un élément de

causalité et des résultats habituels contraires en chirurgie générale.

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Il aurait pu être intéressant d’étudier la saturation pulsée en oxygène en air ambiant

pré-opératoire qui semble être un facteur indépendant pour prédire les complications

pulmonaires post-opératoires en chirurgie générale (11).

Pour l’anémie notre seuil de définition (<13 ou 12 g/dl en fonction du sexe) était peut

être trop élevé comparé à ceux proposé dans d’autres études (<10 g/dl) pour être

associé aux complications post-opératoires.

Il est intéressant que nous n’ayons pas retrouvé d’association entre le type

d’analgésie per-opératoire et les complications post-opératoires. Ainsi, l’attitude

préconisée dans notre centre du libre choix de l’anesthésiste sur la technique

d’analgésie ne semble pas opposable par rapport aux complications post-opératoires.

La durée de chirurgie (en minutes) était associée à une augmentation du risque

d’avoir une complication grave d’après l’ESTS (OR = 1.01 [1.001 ; 1.02], p value =0.02).

Ce type d’association n’est pas surprenant (28).

Plus les complications étaient sévères selon les classifications utilisées plus la durée

de séjour augmentait de manière significative entre chaque degré de gravité. Cet effet

était attendu et comparable à d’autres études : Seely et al. avaient montré en chirurgie

thoracique l’association entre la présence de complications majeures et l’allongement de

la durée de séjour (12).

IV.4 Limites des classifications utilisées et de leur concordance

Les deux systèmes de classifications ont une concordance que l’on peut qualifier de

« bonne ». Cependant, la concordance n’est pas maximale pour deux scores évaluant les

complications majeures de chirurgie thoracique à partir d’une même cohorte. Trente-

quatre pour cent des patients ayant présentés des complications majeures selon l’ESTS

ont été classés en mineur selon TMM : ce taux était aussi retrouvé dans une étude en

chirurgie thoracique évaluant la place de la chirurgie vidéo assistée (45%) (29).

La classification des complications graves cardiovasculaires selon l’ESTS est simple à

réaliser. En effet ; la présence d’une des huit complications de cette liste est facilement

relevable. Cependant, une des limites de cette classification est de ne prendre en compte

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que les complications cardiovasculaires ou infectieuses à l’étage thoracique

correspondant certes à la plus grande fréquence des complications développées mais

par exemple n’a pas permis de classer en complications post-opératoire majeure un

patient ayant eu un hémopéritoine lié à une plaie splénique nécessitant une reprise

chirurgicale au premier jour post-opératoire ni une ischémie aigue de jambe post-

opératoire.

De plus, la classification des complications majeures de l’ESTS par rapport à la TMM

ne prend pas en compte une complication fréquente qui est l’apparition d’un

pneumothorax suite à l’ablation du drain thoracique nécessitant un nouveau drainage

thoracique. C’est pourquoi, le système de graduation des complications avec le système

TMM paraît plus pertinent ; ainsi un simple épisode d’ACFA transitoire réduit par un

traitement médical est classé en complication mineure contre majeure pour l’ESTS.

D’autant plus que nous avons retrouvé comme attendu, une différence significative de

durée de séjour entre les patients ayant des complications majeures selon les deux

classifications et ceux classés en complications mineures selon TMM mais majeures

selon ESTS (29).

Une des limites de notre analyse est l’absence de recueil d’une complication

fréquente : la fuite d’air prolongée. Elle n’avait pas été prévue dans les méthodes mais

serait intéressante à analyser d’autant plus après avoir retrouvé l’association entre

durée de drainage selon TMM et complications post-opératoires.

IV.5 Perspectives La classification TMM ne retient que la complication ayant nécessité le traitement le

plus lourd. Il pourrait être pertinent d’évaluer ces complications par une classification

qui prend en compte l’ensemble des complications post-opératoires par exemple en

utilisant le score « Comprehensive Complication Index » (7), une version récente du

système de classification TMM qui donne un score de complications entre 0 et 100 basé

sur la classification de Clavien-Dindo. Il serait intéressant d’évaluer les complications en

chirurgie thoracique robot-assistée avec cet outil plus récent que nous n’avions pas

retenu pour pouvoir comparer deux classifications utilisant une définition de

complications majeures.

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V. Conclusion Depuis son utilisation en chirurgie thoracique (2002), la chirurgie robot-assistée s’est

développée et semble présenter une morbidité et une mortalité post-opératoire

acceptable. Des études avec des méthodologies adaptées d’évaluation des complications

post-opératoires permettront d’analyser la place de ce type de chirurgie. L’utilisation de

systèmes de classifications post-opératoires de référence devrait permettre d’approcher

la réponse comme la classification TMM ou ESTS. La classification TMM semble plus

pertinente et sa version récente, le score « Comprehensive Complication Index »

pourrait être pertinent à évaluer en chirurgie thoracique robot-assistée.

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24. Louie BE, Wilson JL, Kim S, et al. Comparison of Video-Assisted Thoracoscopic Surgery and Robotic Approaches for Clinical Stage I and Stage II Non-Small Cell Lung Cancer Using The Society of Thoracic Surgeons Database. Ann Thorac Surg. 2016;102(3):917-924. doi:10.1016/j.athoracsur.2016.03.032. 25. Cerfolio RJ, Bryant AS, Skylizard L, Minnich DJ. Initial consecutive experience of completely portal robotic pulmonary resection with 4 arms. J Thorac Cardiovasc Surg. 2011;142(4):740-746. doi:10.1016/j.jtcvs.2011.07.022. 26. Glover JR, Velez-Cubian FO, Zhang WW, et al. Effect of gender on perioperative outcomes after robotic-assisted pulmonary lobectomy. J Thorac Dis. 2016;8(12):3614-3624. doi:10.21037/jtd.2016.12.11. 27. Kass KS, Velez-Cubian FO, Zhang WW, et al. Effect of advanced age on peri-operative outcomes after robotic-assisted pulmonary lobectomy: Retrospective analysis of 287 consecutive cases. J Geriatr Oncol. December 2016. doi:10.1016/j.jgo.2016.11.003. 28. Canet J, Sabaté S, Mazo V, et al. Development and validation of a score to predict postoperative respiratory failure in a multicentre European cohort: A prospective, observational study. Eur J Anaesthesiol. 2015;32(7):458-470. doi:10.1097/EJA.0000000000000223. 29. Falcoz P-E. Editorial comment on: “Major morbidity after video-assisted thoracic surgery lung resections: a comparison between the European Society of Thoracic Surgeons definition and the Thoracic Morbidity and Mortality system” by Sandri A, et al. J Thorac Dis. 2015;7(9):E329-E331. doi:10.3978/j.issn.2072-1439.2015.09.03.

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VII. ANNEXE

Annexe 1 : Déclaration à la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL)

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Annexe 2 : Outil d’évaluation proposé par l’équipe de chirurgie thoracique d’Ottawa pour

classer selon la classification TMM « Thoracic Surgery Morbidity and Mortality »

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Coefficient Kappa Interprétation ⱪ <0.2 Accord très faible

0.2 ≤ ⱪ <0.4 Accord faible 0.4 ≤ ⱪ < 0.6 Accord modéré 0.6 ≤ ⱪ < 0.8 Accord important

0.8 ≤ ⱪ Accord très important

Annexe 3 : Interprétation du coefficient Kappa