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Compte rendu du 8 février 2013 Pionnières et découvreuses

Compte-rendu du 08-02-2013

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Compte-rendu de "Rencontre autour de..." du 08-02-2013

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Page 1: Compte-rendu du 08-02-2013

Compte rendu du 8 février 2013

Pionnières et découvreuses

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Médiathèque de Sarzeau

Rencontre du vendredi 8 février 2013 sur le thème « Pionnières et découvreuses »

Les participantes à « Rencontre autour de…. » ont notamment évoqué :

Emilie, Emilie ou l’ambition féminine au XVIIIème siècle d’Elisabeth BADINTER Médiathèque de Sarzeau - Section biographie – 305.4 BAD Médiathèque de Sarzeau - Section jeunesse - RH BAD

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur la « Divine Emilie » de Voltaire consulter Madame Voltaire de Gilbert MERCIER aux Editions de Fallois Médiathèque de Saint-Gildas – Section biographie – B VOL

Le sel de la vie de Maud FONTENOY Médiathèque de Sarzeau – Section biographie – 797.1 FON

Racleurs d’océans d’Anita CONTI Médiathèque de Sarzeau – Section adulte – 910.45 Médiathèque de Saint-Armel – Section adulte – 639.2 CON

Mémoires, Farah Pahlavi de Farah DIBA devenue Impératrice d’Iran Médiathèque de Sarzeau – Section biographie – 955.054

La voie cruelle : Deux femmes, une Ford, vers l’Afghanistan d’Ella MAILLART Médiathèque de Sarzeau – Section adulte – 910.4

Pour ceux que les portraits de femmes voyageuses, au gré d’une description imagée de tout ce qu’elles vécurent au cours de leurs périples intéresseraient, n’hésitez pas à lire :

Les Aventurières : récits de femmes voyageuses, XVIIe-XIXe siècle de Barbara HODGSON, qui vous incitera à un voyage dans le temps, un retour vers une époque où des femmes refusaient que leur place soit uniquement au foyer. Médiathèque de Sarzeau – Section adulte – 910.4 HOD.

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« Emilie, Emilie ou l’ambition féminine au XVIIIème siècle »

d’Elisabeth BADINTER

Editions Livre de poche

Elisabeth Badinter aborde le problème de l’ambition féminine au XVIIIème siècle à travers le destin de deux grandes dames, Madame du Châtelet (1706-1749) et Madame d’Epinay (1726-1783).

Emilie du Châtelet, née dans une famille noble et cultivée, est surtout connue pour avoir été la compagne de Voltaire, qui l’encourage à approfondir ses connaissances en physique et mathématique, la considérant supérieure à lui-même en ces domaines où elle excelle.

Elle étudie les mathématiques avec Maupertuis et König, se concerte avec Bernoulli, Réaumur, etc. autant de personnages auxquels on doit l’avènement des « sciences exactes ». Sa première publication en 1744 s’intitule « Dissertation sur la nature et la propagation du feu » et sa dernière, à titre posthume, la traduction des « Philosophiae Naturalis Principia Mathematica » de Newton.

Pour sa part, Louise d’Epinay reçoit, au château de la Chevrette les beaux esprits du siècle, tels que le baron Grimm, Diderot, d’Alembert, Marivaux, Montesquieu, etc. et devient la protectrice de Jean-Jacques Rousseau à qui elle donne refuge.

Les conceptions totalement novatrices de Madame d’Epinay sur l’allaitement et l’éducation des enfants, correspondent à l’évolution de la société qui, passé 1750, exige une éducation, non plus destinée à faire briller un ou une jeune noble, mais à faire s’épanouir un individu soucieux des autres plus que de lui-même. Le changement commence par le choix de l’allaitement maternel qui devient à la mode dans la bourgeoisie dix ans avant « L’Emile » de Rousseau (1762).

L’intérêt que ce dernier et Madame d’Epinay partagent sur le sujet de l’éducation ne doit pas cacher leur différence d’appréciation sur les potentialités des sexes et le rôle des parents. En 1773 elle publie « Les conversations d’Emilie », un dialogue mère-fille judicieux composé en vue de l’éducation de sa petite fille Emilie, dont la seconde édition recevra le prix d’utilité de l’Académie française en 1783.

Ces deux ambitieuses, au sens le plus noble du terme, se sont distinguées par ce que les femmes de leur époque et de leur condition ne faisaient pas : l’une s’est intéressée à l’aventure scientifique de son temps, l’autre s’est passionnée pour une éducation nouvelle. On apprendra beaucoup à la lecture passionnante de ce texte, mille et un détails sur la société du XVIIIème siècle, le milieu des encyclopédistes. On découvrira aussi un Voltaire féministe...

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« Le sel de la vie »

de Maud FONTENOY

Editions Arthaud

Maud Fontenoy a sept jours quand elle arrive sur la goélette de ses parents. Elle y vivra jusqu’à ses seize ans. Elle était, comme elle aime à le dire « promise à l’eau ».

Elle a 26 ans en 2003, quand, première femme à le faire, elle traverse l’océan Atlantique à la rame. Elle réitèrera cet exploit.

En octobre 2006 elle quitte l’Ile de la Réunion pour un tour du monde à la voile, en solitaire, dans le sens contraire des vents.

Au-delà de l’exploit sportif, on ne peut qu’admirer la passion et l’envie d’entreprendre de cette grande aventurière, qui aime se lancer des défis, refuse de baisser les bras et veut donner du sens à sa vie, ou chercher le « sel de la vie ».

Revenue à terre, elle s’engage pour l’écologie et la protection de la nature. Elle crée la « Maud Fontenoy Foundation » et emmène des « petits aventuriers » au large pour leur montrer les effets de la pollution et du réchauffement de la terre. Elle accueille aussi sur son bateau de jeunes malades du cancer.

A la fois récit d’aventures et témoignage à cœur ouvert, Maud Fontenoy exprime dans une écriture simple, épurée, ses peurs, ses doutes, ses joies, sa philosophie, mais ce livre est aussi un moyen de nous faire comprendre et partager ses valeurs. Des valeurs humanistes parmi lesquelles ses idéaux écologistes qu’elle entend bien transmettre aux enfants.

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« Racleurs d’océans »

d’Anita CONTI

Petite bibliothèque Payot / Hoëbeke

« Je ne suis qu’une créature solide à travers le vent » aimait à dire Anita Conti (1899-1997), première femme océanographe française et sans doute la seule femme à avoir vécu « le grand métier ».

Le 15 juillet 1952, le chalutier saleur « Bois-Rosé » sort des passes de Fécamp et fait route en direction de Terre Neuve, pour une campagne de pêche de plusieurs mois avec à son bord, soixante hommes et une femme, Anita Conti. Sa mission : observer les moyens de détection de capture du poisson, de transformation et d’utilisation de la masse totale capturée. Prendre des photos en noir et en couleur et enregistrer environ 1.000 m de pellicule en 16 mm film en couleur.

Premier ouvrage d’Anita Conti, « Racleurs d’océans » sort en librairie en 1953. L’écrivain couche sur le papier ses notes accumulées et sa longue expérience de l’océan. Ce journal raconte la vie au quotidien à bord d’un chalutier, le temps d’une campagne de pêche à la morue dans les mers froides et, si elle rend hommage aux hommes, « ces seigneurs d’un métier de brute », elle n’en souligne pas moins le pillage et le gaspillage des ressources. En 1954, l’ouvrage qui rencontre un grand succès est couronné pas le prix des vikings.

Entre les deux guerres mondiales elle commence à dresser les premières cartes de pêche, alors qu’on ne dispose jusqu’alors que de cartes de navigation. Son activité scientifique a contribué à rationaliser les pratiques de pêche hauturières.

Dans ses ouvrages Anita Conti développe des thèses proches du concept, alors inconnu, de développement durable. De la mer du nord aux mers chaudes elle œuvre pour un équilibre entre exploitation et préservation des ressources. Elle n’en évoque pas moins son amour de l’océan, de la vie qui s’y développe et des marins.

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« Mémoires, Farah Pahlavi »

de Farah DIBA

XO Editions

Ce récit commence comme un conte de fées. A 19 ans Farah Diba épouse Mohammad Reza Shâh Pahlavi et devient reine d’Iran, puis la naissance de quatre beaux enfants, une vie de famille heureuse, ses engagements officiels, ses combats en faveur de l’émancipation féminine, les fastes du couronnement et les inoubliables fêtes de Persépolis.

L’impératrice assume son rôle avec beaucoup d’humanité et beaucoup d’amour, elle s’occupe de nombreuses actions sociales et culturelles et favorise la création de grands centres de soins : des léproseries et plusieurs hôpitaux.

Vingt ans plus tard le conte de fées devient un cauchemar : manifestations, émeutes et puis l’exil et l’errance avant de trouver un accueil chaleureux au Caire auprès du courageux Président Anouar el Sadate, assassiné par les intégristes un an et demi plus tard.

La vie aussi de l’impératrice après le décès du Shah, devenue chef de famille et appuyant son fils Reza Shah, ses bonheurs et ses douloureuses épreuves.

Une autobiographie à l’image de Farah Diba, femme sensible, cultivée, sans aucune futilité. Un récit ponctué par des passages très nostalgiques sur l’Iran, ce pays qui lui est si cher et qu’elle n’a pas revu depuis son exil. Elle parle avec émotion de ses compatriotes. En bref une personnalité attachante.

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« La voie cruelle Deux femmes, une Ford, vers l’Afghanistan »

d’Ella MAILLART

Petite bibliothèque Payot

La voie cruelle est un récit de voyage majeur qui met en scène deux grandes voyageuses mythiques du XXème siècle : l’auteur, Ella Maillart, sportive, photographe, journaliste et sa compatriote suisse, Annemarie Schwarzenbach, écrivain, journaliste, archéologue, à la veille de la seconde guerre mondiale en 1939.

L’une est robuste, recherche la sérénité, la paix intérieure ; l’autre a choisi la voie cruelle décrite par Thomas Mann dans « La montagne magique » : « La vie peut s’accomplir sur deux chemins ; l’un est ordinaire, simple et direct. L’autre est pénible, il conduit au-delà de la mort et c’est la voie géniale »

A bord d’une Ford, elles vont parcourir ensemble la route de la Suisse vers l’Afghanistan. Ella Maillart cherche à aider sa compatriote, à lui faire oublier la drogue et son éternelle souffrance.

Ella Maillart se met à écrire le récit de leur périple : livre hommage, aventure intérieure, quête initiative de comprendre que la vraie vie est en nous, dans notre identité et non dans les affres du monde extérieur et formidable panorama de l’Asie centrale, qui commence à être dénaturée par l’occidentalisation forcée des dirigeants iraniens et afghans.

Ce récit de voyage est une belle apologie de l’Afghanistan, ce pays farouche et fier, qui a repoussé de multiples invasions, point culminant du récit, la visite des monastères bouddhistes et des statues de Bamiyan, ces bouddhas détruits par les talibans en 2001.

Ella Maillart se fait le chantre du pastoralisme afghan, de la richesse et de la paix intérieure, qu’elle recherche justement dans ces contrées encore épargnées par le matérialisme. Son but est de fuir cette Europe malade de sa richesse, qui s’enfonce dans la guerre. C’est pourquoi elle choisit délibérément de ne pas retourner dans la poudrière européenne de 1940 et de rester en Inde pour trouver sa véritable voix intérieure.