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392 Comptes rendus / Sociologie du travail 55 (2013) 387–425 et prise de décision, de démonstration de la valeur de l’expertise, ou encore de constitution de la crédibilité de l’expert pour les décideurs ou pour les citoyens. Problématisée sous l’angle de la précaution, l’activité d’expertise paraît alors politique au sens le plus fort du terme. Elle engage la construction des objets scientifiques et techniques, la définition des programmes de recherche, la constitution des problèmes publics, et la mise en forme d’un ou des publics. Au cœur de sa fabrication même se jouent à la fois la construction de la décision publique légitime et celle de l’objectivité scientifique. Ainsi comprise, l’approche que suggère l’ouvrage est une contribution particulièrement inté- ressante à la sociologie de l’expertise et à la science politique, qui se situe directement dans la lignée des nombreux travaux des Science and Technology Studies (STS) qui se sont penchés sur l’expertise, notamment au sein des agences fédérales américaines. Les auteurs cherchent cepen- dant à se démarquer des STS, et en particulier de leur tendance supposée à négliger les activités de délibération entre experts, pour argumenter en faveur de la « participation du public ». La critique que les auteurs adressent aux STS s’appuie sur l’approche d’Harry Collins et de Robert Evans, deux sociologues des sciences, qui se proposent « d’éviter le double écueil du scientisme et du relativisme intégral » (p. 266) grâce à « une théorie normative de l’expertise ». Dans cette lignée, C. Granjou et M. Barbier proposent de considérer comme critère normatif la capacité réflexive des experts, celle qui leur permet d’être en mesure de rendre compte des difficultés et des incertitudes de la recherche scientifique. La perspective, pour intéressante qu’elle soit, ne peut manquer cependant de susciter des interrogations. On peut mettre en doute la réduction de la diversité des travaux des STS sur l’expertise à la défense d’un supposé « régime participatif » qui abolirait toute différence entre « experts » et « profanes ». Plus fondamentalement, on peut s’interroger sur la nature même du « pragmatisme » revendiqué par les auteurs. Le pragmatisme ne conduit-il pas à considérer que la réflexivité s’expérimente en acte, dans les pratiques des experts, et qu’elle ne peut donc être sans dommage érigée en critère extérieur aux acteurs qui la rendent possible ? Brice Laurent Centre de sociologie de l’innovation, Mines ParisTech, 60, boulevard Saint-Michel, 75006 Paris, France Adresse e-mail : [email protected] Disponible sur Internet le 26 juillet 2013 http://dx.doi.org/10.1016/j.soctra.2013.06.005 Des patrons aux managers. Les laboratoires de la recherche publique depuis les années 1970, S. Louvel. Presses universitaires de Rennes, Rennes (2011). 163 pp. Au cœur des systèmes nationaux de recherche, les laboratoires sont forcément touchés par leurs évolutions. Les plus récentes d’entre elles ont provoqué nombre de débats (et manifestations), et nourri une littérature abondante, notamment en France. Fondé sur une étude de laboratoires aux bornes historiques inhabituellement éloignées, l’ouvrage de Séverine Louvel produit un éclai- rage empirique bienvenu sur l’ordre et le changement institutionnels qui informent le travail des scientifiques. Son originalité dans ce contexte est, comme l’indique Christine Musselin dans sa préface, de restituer « la continuité d’un mouvement en marche depuis longtemps » en suivant la trajectoire d’« Athéna », « Icare » et « Minerve », trois laboratoires de sciences du vivant, des années 1970 aux années 2000 (via des archives et entretiens). On voit notamment évoluer les

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392 Comptes rendus / Sociologie du travail 55 (2013) 387–425

et prise de décision, de démonstration de la valeur de l’expertise, ou encore de constitution de lacrédibilité de l’expert pour les décideurs ou pour les citoyens. Problématisée sous l’angle de laprécaution, l’activité d’expertise paraît alors politique au sens le plus fort du terme. Elle engagela construction des objets scientifiques et techniques, la définition des programmes de recherche,la constitution des problèmes publics, et la mise en forme d’un ou des publics. Au cœur de safabrication même se jouent à la fois la construction de la décision publique légitime et celle del’objectivité scientifique.

Ainsi comprise, l’approche que suggère l’ouvrage est une contribution particulièrement inté-ressante à la sociologie de l’expertise et à la science politique, qui se situe directement dans lalignée des nombreux travaux des Science and Technology Studies (STS) qui se sont penchés surl’expertise, notamment au sein des agences fédérales américaines. Les auteurs cherchent cepen-dant à se démarquer des STS, et en particulier de leur tendance supposée à négliger les activités dedélibération entre experts, pour argumenter en faveur de la « participation du public ». La critiqueque les auteurs adressent aux STS s’appuie sur l’approche d’Harry Collins et de Robert Evans,deux sociologues des sciences, qui se proposent « d’éviter le double écueil du scientisme et durelativisme intégral » (p. 266) grâce à « une théorie normative de l’expertise ». Dans cette lignée,C. Granjou et M. Barbier proposent de considérer comme critère normatif la capacité réflexive desexperts, celle qui leur permet d’être en mesure de rendre compte des difficultés et des incertitudesde la recherche scientifique.

La perspective, pour intéressante qu’elle soit, ne peut manquer cependant de susciter desinterrogations. On peut mettre en doute la réduction de la diversité des travaux des STS surl’expertise à la défense d’un supposé « régime participatif » qui abolirait toute différence entre« experts » et « profanes ». Plus fondamentalement, on peut s’interroger sur la nature même du« pragmatisme » revendiqué par les auteurs. Le pragmatisme ne conduit-il pas à considérer que laréflexivité s’expérimente en acte, dans les pratiques des experts, et qu’elle ne peut donc être sansdommage érigée en critère extérieur aux acteurs qui la rendent possible ?

Brice LaurentCentre de sociologie de l’innovation, Mines ParisTech,

60, boulevard Saint-Michel, 75006 Paris, FranceAdresse e-mail : [email protected]

Disponible sur Internet le 26 juillet 2013http://dx.doi.org/10.1016/j.soctra.2013.06.005

Des patrons aux managers. Les laboratoires de la recherche publique depuis les années 1970,S. Louvel. Presses universitaires de Rennes, Rennes (2011). 163 pp.

Au cœur des systèmes nationaux de recherche, les laboratoires sont forcément touchés par leursévolutions. Les plus récentes d’entre elles ont provoqué nombre de débats (et manifestations), etnourri une littérature abondante, notamment en France. Fondé sur une étude de laboratoires auxbornes historiques inhabituellement éloignées, l’ouvrage de Séverine Louvel produit un éclai-rage empirique bienvenu sur l’ordre et le changement institutionnels qui informent le travail desscientifiques. Son originalité dans ce contexte est, comme l’indique Christine Musselin dans sapréface, de restituer « la continuité d’un mouvement en marche depuis longtemps » en suivantla trajectoire d’« Athéna », « Icare » et « Minerve », trois laboratoires de sciences du vivant, desannées 1970 aux années 2000 (via des archives et entretiens). On voit notamment évoluer les

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relations de coopération et d’autorité entre scientifiques, et leurs « patrons » se transformer en« managers ». Cette mutation constitue le fil rouge de l’analyse présentée dans le livre, dont lescinq chapitres correspondent chacun à l’une des dimensions de la vie du laboratoire : la définitiondes stratégies scientifiques, la gestion des carrières, le financement des recherches, l’évaluationdes personnes et de leurs projets, la formation des doctorants.

S. Louvel caractérise la transformation des relations entre les laboratoires et leurs tutelles,depuis les années 1980, par le passage d’un mode de régulation « communautaire » à un modede régulation « conjointe » (les termes sont empruntés à Catherine Paradeise). Dans le mêmetemps, la légitimité des directeurs de laboratoires change de nature : de « scientifique » elledevient « entrepreneuriale » (p. 19). Le premier chapitre du livre documente ces évolutions enconsidérant les stratégies scientifiques d’Athéna et Icare. Quand ils sont créés, la distinction entrela science (de leur ressort) et son organisation (du ressort des tutelles) est un repère institutionnelfort, qui laisse une marge de manœuvre importante aux « mandarins » de l’élite scientifique.Les premières années de fonctionnement d’Athéna et Icare sont donc fortement marquées parles personnalités de leurs directeurs. S. Louvel montre ensuite comment ces laboratoires vonts’adapter à la « régulation conjointe », qui implique une intensification du dialogue avec leurstutelles. Sortant de leur position d’« infériorité scientifique » (p. 27), celles-ci œuvrent désormaisdans le cadre d’un projet scientifique global et avec des critères d’allocation de ressources. Lamutation n’est néanmoins pas uniforme : un laboratoire a souvent plusieurs tutelles (Centrenational de la recherche scientifique, Institut national de la santé et de la recherche médicale,Commissariat à l’énergie atomique, université, etc.), et toutes n’adhèrent pas en même temps aunouveau modèle. De leur côté, certains directeurs adoptent une stratégie de défiance, une posturede « représentant et défenseur d’un collectif menacé ». La régulation conjointe se généralise tantbien que mal dans les années 1990, alors que le système de recherche s’étend et se fragmente. Lalégitimité des directeurs s’appuie alors moins sur l’autorité scientifique que sur le capital socialet les compétences de médiation et d’animation (pp. 37–41).

En ce qui concerne le recrutement et les carrières des chercheurs (deuxième chapitre), lasituation a aussi beaucoup évolué depuis « la période faste » des années 1970. Divers indicateursquantitatifs, ainsi que des citations d’entretiens de scientifiques recrutés à l’époque (« c’étaitfacile d’être embauché au Commissariat à l’énergie atomique [CEA] ou à la fac, on faisait enquelque sorte cadeau des postes », p. 51) en témoignent. Les laboratoires ne sont pas encorecontraints de choisir entre des politiques de recrutement de type « jardinage » (on s’appuie surles ressources humaines et instrumentales du laboratoire pour « cultiver les talents » au sein d’unpérimètre thématique particulier) ou « collection » (on cherche à « attirer les talents » pour profiterde thématiques et compétences complémentaires). La pénurie des années 1980 change la donne,obligeant Athéna et Minerve à se replier chacun sur l’une des deux stratégies. Mais la plus grandepart de ce chapitre est consacrée aux années 1990, « l’ère des incertitudes ». Celles-ci résultentnotamment d’un changement des règles de recrutement et de promotion, et d’une fluctuation du« taux de pression » (i.e. le rapport entre le nombre de candidats et le nombre de postes), détailléedans plusieurs tableaux. Davantage que les données quantitatives, c’est l’évolution des critères desélection des candidats — liée notamment au rôle croissant joué par les tutelles — qui expliquele « durcissement progressif des conditions d’obtention d’un poste » (p. 63). Dans ce contexte, leslaboratoires n’ont pas d’autre choix que de recruter sur le mode « collection », qui s’apparentepour le coup à de l’opportunisme à tout crin, et se trouvent plus que jamais exposés au risque demauvais appariement, fragilisant « la poursuite d’objectifs scientifiques » (p. 73).

La période couverte par le livre est marquée par le développement, en France, de la recherche« sur contrat » et de l’accountability des projets scientifiques, et le troisième chapitre montre

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comment les laboratoires étudiés s’adaptent à ces nouvelles exigences. Pour certains, il faut main-tenir une « caisse commune » permettant de lisser les inégalités découlant des réussites et échecsdes différentes équipes sur le marché des financements externes. Pour d’autres, il faut au contrairesacrifier cette solidarité collective pour optimiser les effets incitatifs de la « chasse aux contrats ».L’adoption de telle ou telle solution revient à privilégier différentes conventions de coordination(« domestique », « paternelle », « civique », etc.) entre équipes, que S. Louvel caractérise en sui-vant les propositions de Denis Segrestin, et de Luc Boltanski et Laurent Thévenot. À chaquefois, cependant, on est conduit à se pencher avec davantage d’attention sur la « performance »globale du laboratoire. C’est dire aussi la place prise, désormais, par « l’évaluation dite ‘stra-tégique’ des individus, collectifs et programmes de recherche ». Le quatrième chapitre présente« la manière dont les laboratoires étudiés anticipent, ou répercutent, les attentes et le travail deleurs évaluateurs » (p. 97). S. Louvel identifie cette fois trois types de stratégies : l’« obéissance »(adhésion aux normes institutionnelles), l’« obéissance symbolique » (découplage entre l’activitéet son affichage) et la « manipulation » (redéfinition des critères de l’évaluation).

De nombreux travaux associent ces évolutions à une mutation profonde « des identités et pra-tiques professionnelles des chercheurs », le plus souvent dans le sens d’une « industrialisation »de leurs activités. Et ce diagnostic concerne tout particulièrement les sciences du vivant, en rai-son du développement synchrone des biotechnologies (pp. 119–121). Cette « industrialisation »est-elle sensible pour les doctorants des laboratoires étudiés dans le livre ? Leur socialisationtrahit-elle un rétrécissement des responsabilités et ambitions scientifiques ? Le dernier chapitrerépond à ces questions « en analysant ce que signifie, depuis les années 1970, faire et encadrerune bonne thèse ». Prudemment, S. Louvel distingue deux acceptions de l’industrialisation : « ausens fort de la commercialisation des résultats », « au sens faible de la rationalisation des activitésde recherche ». Seule cette dernière acception peut caractériser de manière réaliste la situationdes doctorants d’Athéna, Icare et Minerve. La sociologue se livre alors à un examen appro-fondi d’une partie de ses entretiens, dans le cadre interprétatif des « économies de la grandeur »de L. Boltanski et L. Thévenot, pour révéler qu’encadrants et doctorants se « réfèrent abondam-ment à deux mondes pourtant antinomiques : le monde ‘industriel’, qui valorise la conformité, laprévisibilité, et l’efficacité pratique, et le monde ‘inspiré’, qui affirme la créativité et la singula-rité ». La persistance de cette « alliance des contraires » dans la définition de la « bonne thèse »(pp. 125–126), montre que les valeurs « industrielles » ne sont pas les seules qui comptent. Leurdomination est plutôt caractéristique des thèses conduites sous la direction des « mandarins » desannées 1970 ou des victimes actuelles — encore minoritaires — de l’obsession pour la métriquede type « facteur h ».

Dans une brève conclusion (pp. 143–146), S. Louvel dresse un bilan modeste de son enquête,qui confirme l’intérêt du « tournant organisationnel » des science studies, et la conduit à plaiderpour la prise en compte des formes locales (et non seulement nationales ou disciplinaires) dela culture et des identités académiques dans la compréhension des dynamiques de la scienced’aujourd’hui. Son analyse autorise d’autres conclusions, proposées à la fin de chacun des cha-pitres sous la forme d’exercices de prospective sur les effets probables des réformes les plusrécentes du système public de la recherche : « autonomie » des universités, création de l’Agencenationale de la recherche, de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur,etc. Ces généralisations surprennent un peu, même si elles inscrivent plus nettement le livre dansl’actualité. Dans ce cadre, l’utilité du livre repose plutôt sur la panoplie d’outils conceptuels trèsdivers qui y sont articulés. Cette diversité aurait cependant mérité un surcroît de réflexivité analy-tique. En effet, si les processus décrits par S. Louvel sont bien identifiés et étiquetés — on retrouveles « trous structuraux » de Ronald S. Burt, l’« intéressement » de Bruno Latour et Michel Callon,

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le « capital social » cher à Pierre Bourdieu, les « conventions de coordination » et « économiesde la grandeur » de L. Boltanski et L. Thévenot, les « mythes » des néo-institutionnalistes, entreautres — il faudra d’autres publications pour profiter des lecons de cet effort syncrétique. Demême, la schématisation permet de révéler des répertoires d’action (régulation « conjointe » ou« communautaire », autorité entrepreneuriale ou scientifique, « jardinage » ou « collection », etc.)historiquement situés ; mais le récit est aussi traversé par une dialectique de la continuité (les orga-nismes, les laboratoires, les relations, les cultures perdurent) et du changement (« évolutions »,« transformations », « changements », « mutations », etc.) dont les vertus heuristiques peuvent êtredifficilement exploitées dans un livre si court. Ce bridage théorique est un peu frustrant. Maisil faut rappeler pour finir combien l’enquête présentée dans le livre est précieuse, permettant dedresser un tableau analytique inaccessible autrement qu’en s’approchant des chercheurs au travail.

Morgan JouvenetLaboratoire Printemps (CNRS/UVSQ), 47, boulevard Vauban, 78047 Guyancourt cedex, France

Adresse e-mail : [email protected]

Disponible sur Internet le 23 juillet 2013http://dx.doi.org/10.1016/j.soctra.2013.06.001

Le Travail dans le secteur public. Entre institutions, organisations et professions, B. Milly.Presses universitaires de Rennes, Rennes (2012). 234 p.

Les grandes organisations publiques vivent des mutations importantes, du fait de l’évolutiondes finalités ou des modes de gestion. Celles-ci bousculent les agents de ces organisations dansleur activité et le sens qu’ils leur donnent. L’ouvrage de Bruno Milly propose dans ce contexte de« dresser un état des lieux du travail dans le secteur public en partant du discours des profession-nels ». Le matériau empirique conséquent (400 entretiens) est, en grande partie, issu d’enquêtesmenées avec Gilles Herreros et destinées à répondre à des interrogations de responsables locauxen charge de la conduite de ces changements. Cela conduit à un assemblage inattendu de ter-rains (le ministère de l’Écologie, l’hôpital, la prison) et aussi parfois au choix d’angles singuliers(pourquoi regarder l’hôpital au travers des réactions des personnels aux interventions d’artistes ?Pourquoi s’attacher aux centres d’études techniques de l’équipement qui occupent une positionmoins centrale que les Directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du loge-ment (DREAL) dans le devenir du ministère de l’Écologie ?). C’est pourtant cela qui fait toutl’intérêt de l’ouvrage. D’une part, se laisser ainsi porter par une demande sociale est déjà unemanière d’être à l’écoute d’un certain malaise des organisations publiques. D’autre part, l’aléades commandes conduit à des perspectives décalées, de biais, qui renouvellent la connaissance deterrains largement balisés. L’auteur renoue ici avec de précédents travaux portant sur les médecinsdes prisons.

Le thème le plus fédérateur de l’ouvrage est l’analyse des réactions différenciées des agentsaux évolutions des « programmes institutionnels » de la prison, de l’hôpital et du ministère del’Écologie. Dans le cas de la prison, le programme institutionnel est décrit comme stable. Mêmesi de nombreux textes ont introduit des visées d’éducation et de réinsertion, les dimensionspénitentiaires demeurent, selon l’auteur, dominantes. Les professionnels intervenant dans la pri-son, enseignants et médecins, ne peuvent s’affranchir de ce programme malgré le renforcementrécent de leur position professionnelle par leur rattachement à l’hôpital et à l’Éducation nationale.L’hôpital quant à lui est abordé plus particulièrement au travers des réactions à la mise en œuvre