Conceito de Representação Social - Resumo Da Net

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    CONCEPT DE REPRESENTATION SOCIALE

    " Le concept de reprsentation sociale dsigne une forme de connaissance spcifique, le savoir de sens commun, dontles contenus manifestent l'opration de processus gnratifs et fonctionnels socialement marqus. Plus largement, ildsigne une forme de pense sociale.Les reprsentations sociales sont des modalits de pense pratique orientes vers la communication, la comprhensionet la matrise de l'environnement social, matriel et idel. (1)"

    I) HISTORIQUE DU CONCEPT

    1) Au XIXe sicle

    Emile Durkheim (1858-1917) fut le premier voquer la notion de reprsentations qu'il appelait ''collectives'' traversl'tude des religions et des mythes. Pour ce sociologue, " les premiers systmes de reprsentations que l'homme s'estfait du monde et de lui-mme sont d'origine religieuse. (2)"

    Il distingue les reprsentations collectives des reprsentations individuelles : " La socit est une ralit sui generis ;elle a ses caractres propres qu'on ne retrouve pas, ou qu'on ne retrouve pas sous la mme forme, dans le reste del'univers. Les reprsentations qui l'expriment ont donc un tout autre contenu que les reprsentations purementindividuelles et l'on peut tre assur par avance que les premires ajoutent quelque chose aux secondes. "

    Dans la conclusion de son ouvrage, il pose les bases d'une rflexion sur le concept de reprsentation collective.

    2) Au XXe sicle Depuis une trentaine d'annes, le concept de reprsentation sociale connat un regain d'intrt et cedans toutes les disciplines des sciences humaines : anthropologie, histoire, linguistique, psychologie sociale,psychanalyse, sociologie

    En France, c'est avec le psychosociologue Serge Moscovici que le concept de reprsentation sociale s'laborevritablement. Dans son ouvrage ''La psychanalyse, son image et son public''(3) , il s'attache montrer " comment unenouvelle thorie scientifique ou politique est diffuse dans une culture donne, comment elle est transforme au coursde ce processus et comment elle change son tour la vision que les gens ont d'eux-mmes et du monde dans lequel ilsvivent (4). "

    L'aspect dynamique des reprsentations sociales est ainsi mis en valeur : par exemple, pour s'approprier une nouvelleconnaissance, la psychanalyse, les individus construisent une reprsentation de celle-ci en retenant la majorit de sesnotions de base (le conscient, l'inconscient, le refoulement), mais en occultant un concept essentiel, celui de la libidoqui renvoie l'ide de sexualit.Les nouvelles notions sont intgres aux schmes de pense prexistants et influencent ensuite les attitudes et lescomportements des gens. Le langage courant a maintenant assimil des termes tels que lapsus, complexe d'dipe,nvrose.Selon Jahoda, cite par Farr (5) , la psychanalyse est une reprsentation psychologique du corps. La diffusion de la

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    psychanalyse dans la culture franaise induit, dans un mouvement dynamique, de nouvelles reprsentations sociales ducorps.

    A la suite de Moscovici, de nombreux chercheurs se sont intresss aux reprsentations sociales : despsychosociologues comme Chombart de Lauwe (1971), Farr (1977, 1984, 1987), Jodelet (1984) et Herzlich (1972), desanthropologues tels que Laplantine (1978, 1987), des sociologues comme Bourdieu (1982), des historiens - Aris(1962) et Duby (1978).Le champ d'investigation de ces chercheurs est large. Citons pour exemple les reprsentations de la sant et de lamaladie (Herzlich et Laplantine), du corps humain et de la maladie mentale (Jodelet), de la culture (Kas), de l'enfance(Chombart de Lauwe) ou encore de la vie professionnelle (Herzberg, Mausner et Snyderman). Des tudes sur le rapportentre les reprsentations sociales et l'action ont t menes par Abric qui s'est intress au changement dans lesreprsentations.

    II) VARIETE ET RICHESSE DU CONCEPT

    1) L'intrt de l'tude des reprsentations sociales pour les sciences humaines

    Selon Denise Jodelet (6), c'est parce que la reprsentation sociale est situe l'interface du psychologique et du social,qu'elle prsente une valeur heuristique pour toutes les sciences humaines. Chacune de ces sciences apporte un clairagespcifique sur ce concept complexe. Tous les aspects des reprsentations sociales doivent tre pris en compte :psychologiques, sociaux, cognitifs, communicationnels.Il n'est ni possible, ni mme souhaitable pour l'instant, estime Jodelet, de chercher tablir un modle unitaire desphnomnes reprsentatifs. Il parat prfrable que chaque discipline contribue approfondir la connaissance de ceconcept afin d'enrichir une recherche d'intrt commun.

    2) Les diffrentes approches

    Il existe diffrentes approches qui envisagent la faon dont s'laborent les reprsentations sociales ; chacune d'entreelles privilgie une de leurs facettes. D. Jodelet (7) relve six points de vue sur la construction d'une reprsentationsociale :

    - Une approche qui valorise particulirement l'activit cognitive du sujet dans l'activit reprsentative. Le sujet est unsujet social, porteur " des ides, valeurs et modles qu'il tient de son groupe d'appartenance ou des idologiesvhicules dans la socit. " La reprsentation sociale se construit lorsque le sujet est en " situation d'interactionsociale ou face un stimulus social. " - Un autre point de vue insiste sur " les aspects signifiants de l'activitreprsentative. " Le sujet est " producteur de sens ". A travers sa reprsentation s'exprime " le sens qu'il donne sonexprience dans le monde social. " La reprsentation est sociale car labore partir des codes sociaux et des valeursreconnues par la socit. Elle est donc le reflet de cette socit.

    - Une troisime approche envisage les reprsentations sous l'angle du discours. " Ses proprit sociales drivent de lasituation de communication, de l'appartenance sociale des sujets parlants, de la finalit de leurs discours. "

    - La pratique sociale de la personne, est valorise dans une quatrime optique. Le sujet est un acteur social, lareprsentation qu'il produit " reflte les normes institutionnelles dcoulant de sa position ou les idologies lies laplace qu'il occupe. "

    - Dans une autre perspective, c'est l'aspect dynamique des reprsentations sociales qui est soulign par le fait que cesont les interactions entre les membres d'un groupe ou entre groupes qui contribuent la construction desreprsentations.

    - Un dernier point de vue analyse la manifestation des reprsentations en postulant l'ide d'une " reproduction desschmes de pense socialement tablis." L'individu est dtermin par les idologies dominantes de la socit danslaquelle il volue.

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    La varit de ces diverses approches enrichit la recherche sur les phnomnes reprsentatifs. Jodelet rappelle quel'tude des reprsentations conduit plusieurs champs d'application comme l'ducation, la diffusion des connaissancesou encore la communication sociale, aspect sur lequel Moscovici a particulirement insist.

    3) La clarification du concept

    Reprsenter vient du latin repraesentare, rendre prsent. Le dictionnaire Larousse prcise qu'en philosophie, " lareprsentation est ce par quoi un objet est prsent l'esprit " et qu'en psychologie, " c'est une perception, une imagementale dont le contenu se rapporte un objet, une situation, une scne (etc.) du monde dans lequel vit le sujet. "La reprsentation est " l'action de rendre sensible quelque chose au moyen d'une figure, d'un symbole, d'un signe. "

    Ces diffrentes dfinitions contiennent des mots cls qui permettent d'approcher la notion de reprsentation : sujet etobjet, image, figure, symbole, signe, perception et action.

    - Le sujet peut tre un individu ou un groupe social.- L'objet " peut tre aussi bien une personne, une chose, un vnement matriel, psychique ou social, un phnomnenaturel, une ide, une thorie, etc. ; il peut tre aussi bien rel qu'imaginaire ou mythique, mais il est toujours requis.(8)" .- Le mot perception suggre le fait de se saisir d'un objet par les sens (visuel, auditif, tactile ) ou par l'esprit(opration mentale).- Le terme action renvoie l'appropriation de l'objet peru par le sujet.- Image, figure, symbole, signe : ce sont des reprsentations de l'objet peru et interprt.

    D'aprs Jodelet, la reprsentation " est une forme de connaissance socialement labore et partage ayant une visepratique et concourant la construction d'une ralit commune un ensemble social.(9) "

    Places la frontire du psychologique et du social, les reprsentations sociales permettent aux personnes et auxgroupes de matriser leur environnement et d'agir sur celui-ci. Jean-Claude Abric dfinit la reprsentation " comme unevision fonctionnelle du monde, qui permet l'individu ou au groupe de donner un sens ses conduites, et decomprendre la ralit, travers son propre systme de rfrences, donc de s'y adapter, de s'y dfinir une place.(10) "

    Afin de mieux saisir ce concept des reprsentations sociales, nous allons prciser leurs caractristiques et leursfonctions.

    III) CARACTERISTIQUES ET FONCTIONS DES REPRESENTATIONS SOCIALES

    Le concept de reprsentation sociale est si riche et si complexe qu'il n'est pas toujours vident de le dfinir. Pourarriver cerner cette notion, il est ncessaire d'ordonner et de schmatiser son contenu. Nous discernerons d'une partles caractres fondamentaux d'une reprsentation sociale et d'autre part ses fonctions principales.

    1) Les cinq caractres fondamentaux d'une reprsentation sociale (d'aprs Jodelet)

    Elle est toujours reprsentation d'un objet :Il n'existe pas de reprsentation sans objet. Sa nature peut tre trs varie mais il est toujours essentiel. Sans objet, iln'existe pas de reprsentation sociale. L'objet peut tre de nature abstraite, comme la folie ou les mdias, ou se rfrer une catgorie de personnes (les enseignants ou les journalistes par exemple).

    L'objet est en rapport avec le sujet : la reprsentation " est le processus par lequel s'tablit leur relation.(11) " Le sujetet l'objet sont en en interaction et s'influencent l'un l'autre. Dans la prface du livre de Claudine Herzlich, Sant etmaladie,(12) Moscovici crit : " il n'y a pas de coupure entre l'univers extrieur et l'univers intrieur de l'individu (oudu groupe). Le sujet et l'objet ne sont pas foncirement distincts se reprsenter quelque chose, c'est se donnerensemble, indiffrencis le stimulus et la rponse. Celle-ci n'est pas une raction celui-l, mais, jusqu' un certainpoint, son origine. "

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    Dans l'tude des reprsentations, on s'intressera donc au phnomne d'interaction entre un sujet et un objet. Herzlichdfinit son tude par le fait de tenter " de comprendre les attitudes et le comportement qu'elles (les reprsentationssociales) engendrent, le savoir qui circule leur propos, dans la relation mme qui se cre entre l'individu, la sant et lamaladie. "

    Elle a un caractre imageant et la proprit de rendre interchangeable le sensible et l'ide, le percept et le concept :Le terme image ne signifie pas la simple reproduction de la ralit mais renvoie l'imaginaire social et individuel.C'est la face figurative de la reprsentation : les scientifiques, par exemple, voquent une ''soupe primitive'', composede molcules diverses qui sont l'origine de la vie sur la terre. De par son caractre imageant, la reprsentation socialeaide la comprhension de notions abstraites. Elle relie les choses aux mots, elle matrialise les concepts. Jodelet citel'exemple de la notion de poids, dcrite par R. Roqueplo (1974) : " le sens commun utilise la notion de poids dont il ya une vidence sensible pour interprter la notion de masse, concept abstrait dfini scientifiquement depuis trois sicleset qui fait partie de notre bagage scolaire et de notre culture.(13) "

    Elle a un caractre symbolique et signifiant :La reprsentation sociale a deux faces, l'une figurative , l'autre symbolique. Dans la figure, le sujet symbolise l'objetqu'il interprte en lui donnant un sens. Pour Rouquette et Rateau (14) , c'est le sens qui est la qualit la plus videntedes reprsentations sociales.

    Elle a un caractre constructif :La reprsentation construit la ralit sociale. Pour Abric, " toute ralit est reprsente, c'est--dire approprie parl'individu ou le groupe, reconstruite dans son systme cognitif, intgre dans son systme de valeurs dpendant de sonhistoire et du contexte social et idologique qui l'environne. (15)"

    L'tude des reprsentations permet de mettre en vidence que la pense sociale labore la ralit selon diffrentsmodles. Pour reprendre le domaine de la maladie, Franois Laplantine estime qu'elle peut tre considre d'aprsplusieurs modles : maladie exogne / maladie endogne ; modle pistmologique (biomdical, psychologique ourelationnel) ; modle des systmes thrapeutiques.

    Elle a un caractre autonome et cratif : Elle a une influence sur les attitudes et les comportements. C. Herzlich abien montr comment les reprsentations de la maladie - destructrice ou libratrice - induisent des comportements :refus des soins et de recours au mdecin dans le cas de la maladie destructrice ; rupture avec les contraintes sociales,enrichissement sur le plan personnel, lorsque la maladie est vcue sur le mode d'une libration.

    2) Les fonctions des reprsentations sociales

    Des fonctions cognitives : Les reprsentations sociales permettent aux individus d'intgrer des donnes nouvelles leurs cadres de pense, c'estce que Moscovici a mis en vidence propos de la psychanalyse. Ces connaissances ou ces ides neuves sont diffusesplus particulirement par certaines catgories sociales : les journalistes, les politiques, les mdecins, les formateurs

    Des fonctions d'interprtation et de construction de la ralit :Elles sont une manire de penser et d'interprter le monde et la vie quotidienne.Les valeurs et le contexte dans lequel elles s'laborent ont une incidence sur la construction de la ralit. Il existetoujours une part de cration individuelle ou collective dans les reprsentations. C'est pourquoi elles ne sont pas figes jamais, mme si elles voluent lentement.

    Des fonctions d'orientation des conduites et des comportements : Les reprsentations sociales sont porteuses de sens, elles crent du lien ; en cela elles ont une fonction sociale. Ellesaident les gens communiquer, se diriger dans leur environnement et agir. Elles engendrent donc des attitudes, desopinions et des comportements.

    La reprsentation sociale a aussi un aspect prescriptif : " Elle dfinit ce qui est licite, tolrable ou inacceptable dans uncontexte social donn.(16) "

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    Des fonctions identitaires : " les reprsentations ont aussi pour fonction de situer les individus et les groupes dans le champ social(ellespermettent) l'laboration d'une identit sociale et personnelle gratifiante, c'est--dire compatible avec des systmes denormes et de valeurs socialement et historiquement dtermins.(17) "

    Il nous parat trs intressant d'examiner les reprsentations sous cet angle. Dans notre recherche, nous nous proposonsd'tudier l'impact de la formation professionnelle des aides mnagres sur leurs reprsentations de la vieillesse. Mmesi chaque aide domicile a sa propre reprsentation des personnes ges, lie son histoire personnelle, aux personnesrencontres et au contexte dans lequel elle travaille, il est difficile de ne pas envisager les aides mnagres comme ungroupe social formant une entit, partageant une certaine reprsentation des personnes aides et possdant une identitprofessionnelle commune.

    Jodelet parle d'affiliation sociale : " Partager une ide, un langage, c'est aussi affirmer un lien social et une identit.(18)"

    Des fonctions de justification des pratiques : Elles nous semblent trs lies aux fonctions prcdentes. Elles concernent particulirement les relations entre groupeset les reprsentations que chaque groupe va se faire de l'autre groupe, justifiant a posteriori des prises de position etdes comportements.Selon Abric, il s'agit d'un " nouveau rle des reprsentations : celui du maintien ou du renforcement de la positionsociale du groupe concern. (19)"

    Ce point de vue nous interroge par rapport l'objet de notre tude. Les reprsentations que les aides domiciles ont dela vieillesse, n'ont-elles pas une incidence sur les reprsentations de leur rle ?

    En d'autres termes, les reprsentations des besoins des personnes aides vont-elles engendrer des reprsentations de lafonction d'aide, lgitimant ensuite des attitudes et des comportements ?

    IV) FONCTIONNEMENT DES REPRESENTATIONS SOCIALES

    Il est prsent ncessaire d'examiner l'organisation et la structure des reprsentations, c'est--dire la faon dont elles seforment.

    1) L'laboration des reprsentations sociales

    " Une reprsentation se dfinit par deux composantes : ses lments constitutifs d'une part, et son organisation, c'est--dire les relations qu'entretiennent ces lments d'autre part. (20)"En d'autres termes, il s'agit du contenu et de la structure de la reprsentation. Les lments qui la composent sontinterdpendants et la cohrence de la reprsentation est base sur cette dpendance. En pratique, pour tudier unereprsentation sociale, il faut reprer ces lments dits ''invariants structuraux'' et les relations qui les lient entre eux.

    Lorsqu'une reprsentation se cre, deux processus se mettent en uvre : l'objectivation, avec la constitution d'un noyaufiguratif et l'ancrage. Ils ont t dcrits par Moscovici.

    L'objectivation :" Objectiver, c'est rsorber un excs de significations en les matrialisant. (21)" Le processus d'objectivation permet aux gens de s'approprier et d'intgrer des phnomnes ou des savoirs complexes. Ilcomporte trois phases :

    - Le tri des informations en fonction de critres culturels et surtout normatifs, ce qui exclut une partie des lments.

    - La formation d'un modle ou noyau figuratif : les informations retenues s'organisent en un noyau " simple, concret,imag et cohrent avec la culture et les normes sociales ambiantes. (22)"

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    - La naturalisation des lments auxquels on attribue des proprits ou des caractres ( propos de la reprsentation deslments de la psychanalyse, Jodelet cite cet exemple : " L'inconscient est inquiet ").Le noyau figuratif prend un statut d'vidence et devient la ralit mme pour le groupe considr. C'est autour de luique se construit l'ensemble de la reprsentation sociale.

    Nous dvelopperons plus loin la thorie du noyau central chez Abric propos de l'volution des reprsentations.

    L'ancrage :C'est " l'enracinement social de la reprsentation et de son objet (23)". Ce processus comporte plusieurs aspects :

    - Le sens : l'objet reprsent est investi d'une signification par le groupe concern par la reprsentation. A travers lesens, c'est son identit sociale et culturelle qui s'exprime.

    - L'utilit : " les lments de la reprsentation ne font pas qu'exprimer des rapports sociaux mais contribuent lesconstituer Le systme d'interprtation des lments de la reprsentation a une fonction de mdiation entre l'individuet son milieu et entre les membres d'un mme groupe.(24) " Le langage commun qui se cre entre les individus et les groupes partir d'une reprsentation sociale partage, leurpermet de communiquer entre eux. Le systme de rfrence ainsi labor exerce son tour une influence sur lesphnomnes sociaux.

    - L'enracinement dans le systme de pense prexistant : pour intgrer de nouvelles donnes, les individus ou lesmembres d'un groupe les classent et les rangent dans des cadres de pense socialement tablis.Des attentes et des contraintes sont en mme temps associes aux lments de la reprsentation, en terme decomportements prescrits.

    - " Le processus d'ancrage, situ dans une relation dialectique avec l'objectivation, articule les trois fonctions de basede la reprsentation : fonction cognitive d'intgration de la nouveaut, fonction d'interprtation de la ralit, fonctiond'orientation des conduites et des rapports sociaux.(25) "

    2) L'volution et la transformation des reprsentations sociales

    Le noyau centralLa notion de noyau figuratif, labore par Moscovici, a t reprise et dveloppe par Abric sous le terme de noyaucentral (ou noyau structurant). Selon sa thorie, une reprsentation est un ensemble organis autour d'un noyau central,compos d'lments qui donnent sa signification cette reprsentation. Ce noyau structurant est l'lment fondamentalde la reprsentation ; son reprage permet l'tude comparative des reprsentations sociales.

    Sa dimension est essentiellement qualitative : la frquence d'apparition d'un ou de plusieurs lments dans le discoursdes sujets, ne suffit pas affirmer qu'il s'agit d'lments constitutifs du noyau central. Par contre, lorsque ceux-cientretiennent un nombre lev de relations avec l'ensemble des autres lments et surtout leur donnent leursignification, on considre que l'importance quantitative de ces liaisons est un indicateur pertinent de la centralit.

    L'tude des diffrents items d'une reprsentation doit donc prendre en compte les relations entretenues entre leslments pour pouvoir dterminer le noyau central, tout en gardant l'esprit cette question fondamentale : de quel(s)lment(s) dcoule la signification de la reprsentation ?

    Les fonctions du noyau centralLe noyau structurant a deux fonctions principales :- Une fonction gnratrice : le noyau central est l'origine des diffrents lments de la reprsentation ; il leur donnesens et valeur et c'est par lui que peuvent se transformer ces lments.

    - Une fonction organisatrice : il " dtermine la nature des liens qui unissent entre eux les lments de la reprsentation.Il est en ce sens l'lment unificateur et stabilisateur de la reprsentation. (26)" Ce n'est que lorsque le noyau central

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    est modifi que la reprsentation se transforme.

    Le contenu du noyau centralIl est constitu des lments qui donnent sens la reprsentation :- la nature de l'objet reprsent- la relation de cet objet avec le sujet ou le groupe- le systme de valeurs et de normes (le contexte idologique).

    Les dimensions du noyau centralLa nature de l'objet et la finalit de la situation dfinissent le ou les lments centraux qui prennent alors deuxdimensions :- Soit une dimension fonctionnelle o les lments centraux sont ceux qui concernent directement la ralisation d'unetche. Abric cite ainsi une tude de Lynch, en 1989, sur l'environnement urbain, qui a mis en vidence que le noyaucentral de la reprsentation de la ville tait form des lments relatifs au reprage et au dplacement urbain.

    - Soit une dimension normative o les lments centraux sont constitus par une norme, un strotype ou une attitudedominante envers l'objet de la reprsentation. Les reprsentations sociales de la vieillesse nous paraissent s'inscriredans ce cadre.

    Le noyau central est l'lment le plus stable de la reprsentation. Il est trs difficile de le modifier, c'est pourquoiMugny et Carugati (1985) parlent de ''noyau dur''. Autour de ce noyau s'organisent les lments priphriques.

    Les lments priphriquesMme si le noyau central est le fondement de la reprsentation, les lments priphriques tiennent un place importantedans la reprsentation. " Ils comprennent des informations retenues, slectionnes et interprtes, des jugementsformuls propos de l'objet et de son environnement, des strotypes et des croyances Ils constituent l'interfaceentre le noyau central et la situation concrte dans laquelle s'labore ou fonctionne la reprsentation. (27)"

    Les fonctions des lments priphriquesCes lments fonctionnent comme grille de dcryptage d'une situation, selon l'expression employe par ClaudeFlament qui leur assigne trois fonctions essentielles :

    - Une fonction prescriptive : les lments priphriques indiquent ce qu'il convient de faire (quels comportementsadopter) ou de dire (quelles positions prendre) selon les situations. Ils donnent des rgles qui permettent de "comprendre chacun des aspects d'une situation, de les prvoir, de les dduire, et de tenir leur propos des discours etdes conduites appropris.(28) "

    - Une fonction de personnalisation des reprsentations et des conduites qui lui sont rattaches : ils autorisent unecertaine souplesse dans les reprsentations, qui tient compte de l'appropriation individuelle et du contexte dans lequelelles s'laborent. Cette fonction rejoint la fonction de rgulation dfinie par Abric, selon laquelle les lments priphriques permettentl'adaptation de la reprsentation aux volutions du contexte.

    - Une fonction de protection du noyau central (ou fonction de dfense chez Abric) : le systme priphrique fonctionnecomme pare-chocs de la reprsentation, d'aprs l'expression de Flament.

    Le noyau central est trs rsistant au changement. Les lments priphriques permettent l'intgration d'lmentsnouveaux dans la reprsentation, ce qui conduit, terme, sa transformation.

    Les schmes normaux et les schmes tranges :Pour Flament (29), les lments priphriques sont des schmes qui indiquent ce qui est normal (ou ce qui ne l'est pas)dans telle ou telle situation. Ce sont alors des schmes normaux.Cependant, dans certaines circonstances, ces schmes normaux peuvent se transformer en schmes tranges. Ceux-cisont dfinis par quatre composantes :

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    - le rappel du normal- la dsignation de l'lment tranger- l'affirmation d'une contradiction entre ces deux termes- la proposition d'une rationalisation permettant de supporter (pour un temps) la contradiction.

    Les recherches de Flament sur les processus d'volution des reprsentations sociales, ont mis en vidence que ce nesont pas les discours idologiques qui ont une influence sur leur transformation, mais les modifications des pratiquessociales.

    Deux cas de figure existent :- dans le premier cas, les pratiques nouvelles sont en contradiction explicite avec la reprsentation : les schmestranges apparaissent, la reprsentation se dsintgre brutalement et sa transformation est radicale, en rupture avec lepass.

    - dans le second cas, des pratiques sociales qui taient rares, deviennent frquentes. Les lments priphriques sontalors activs et modifient progressivement la structure du noyau central. La reprsentation a boug mais sans ruptureavec le pass.

    Marie-Odile MARTIN SANCHEZ

    - Hypothses

    BIBLIOGRAPHIE

    1 Denise JODELET, Reprsentation sociale : phnomnes, concept et thorie, in Psychologie sociale, sous la directionde S. Moscovici, Paris, PUF, Le psychologue, 1997, p. 365.

    2 Emile DURKHEIM, Les formes lmentaires de la vie religieuse,Paris, Le livre de poche, 1991.

    3 Serge. MOSCOVICI, La psychanalyse, son image et son public, Paris, PUF 1961 (2 d. 1976).

    4 Robert FARR, Les reprsentations sociales, in Psychologie sociale, op. cit, p. 385.

    5 Robert FARR, op . cit.

    6 Denise JODELET, Les reprsentations sociales, Paris, PUF, 1991.

    7 Denise JODELET, Reprsentation sociale : phnomnes, concept et thorie, in Psychologie sociale, op. cit, p. 69.

    8 Denise JODELET, Les reprsentations sociales, op. cit, p. 37.

    9 Denise JODELET, Les reprsentations sociales, op. cit, p. 36.

    10 Jean-Claude ABRIC, Pratiques sociales et reprsentations, sous la direction de J-C Abic, PUF, 1994, 2me dition1997.

    11 Denise JODELET, in Psychologie sociale, op. cit, p. 366.

    12 Claudine HERZLICH, Sant et maladie, analyse d'une reprsentation sociale, Paris, Ecole des Hautes Etudes enSciences Sociales, 1996 (1re d.1969).

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    13 Denise JODELET, in Psychologie sociale, op. cit, p. 371.

    14 Michel-Louis ROUQUETTE et Patrick RATEAU, Introduction l'tude des reprsentations sociales, PressesUniversitaires de Grenoble, 1998.

    15 Jean-Claude ABRIC, op. cit, p. 12.

    16 Jean-Claude ABRIC, op. cit, p.17.

    17 MUGNY et CARUGATI, 1985, p. 183, cits par J-C ABRIC, op. cit, p. 16.

    18 Denise JODELET, Les reprsentations sociales, op. cit, p. 51.

    19 Jean-Claude ABRIC, op. cit, p. 18.

    20 Michel-Louis ROUQUETTE et Patrick RATEAU op. cit, 9. 29.

    21 Serge MOSCOVIVI, cit par JODELET, in Psychologie sociale, op. cit, p. 371.

    22 Michel-Louis ROUQUETTE et Patrick RATEAU, op. cit, p. 32.

    23 Denise JODELET, in Psychologie sociale, op. cit, p. 375.

    24 Denise JODELET, op. cit, p. 376 et 377.

    25 Denise JODELET, op. cit, p. 376.

    26 Jean-Claude ABRIC, op. cit, p. 22.

    27 Jean-Claude ABRIC, op. cit, p. 25.

    28 Michel-Louis ROUQUETTE et Patrick RATEAU, op. cit, p. 38.

    29 Claude FLAMENT, in Les reprsentations sociales, sous la direction de Denise JODELET, op. cit, p. 212.

    Avant propos et Introduction Regards sur la vieillesse, ses politiques et ses acteurs

    Le vieillissement, la vieillesse et les vieux Les politiques de la vieillesse Dans les mandres de l'aide domicile Une formation encore trop rare Concept de reprsentation sociale Hypothse de travail Etude d'un groupe d'aides domicile prparant le C.A.F.A.D. modulaire - Elments thoriques, dmarche mthodologique, caractristiques et portraits des personnes interroges Reprsentations de la vieillesse chez les aides domiciles - Les appellations - Le vieillissement physique - Le vieillissement psychique - Lesaspects sociaux du vieillissementx- La mort - Les figures personnelles de la vieillesse chez les aides domicile - Leur propre vieillesse - Le rle professionnel des aides domicile La confrontations des rsultats aux hypothses Conclusion

    serpsy.orghttp://www.serpsy.org/formation_debat/mariodile_5.html