DU 4 AU 29 JUIN 2016

PRÉLUDE AU FESTIVAL D’AIX

CONCERT DE MUSIQUE DE CHAMBRE

18 JUIN21h30 aix en provence – hôtel maynier d’oppède

A C A D É M I E DU FESTIVAL D’AIXCordes en bagatelles

CONCERT DE MUSIQUE DE CHAMBRE

Cordes en bagatelles

TRIO K ARÉNINE

Paloma KOUIDER pianoFanny ROBILLIARD violonLouis RODDE violoncelle

QUATUOR BERLIN-TOK YO

Tsuyoshi MORIYA violonDimitri PAVLOV violonEri SUGITA altoRuiko MATSUMOTO violoncelle

QUATUOR HANSON

Anton HANSON violonJules DUSSAP violonGabrielle LAFAIT altoSimon DECHAMBRE violoncelle

Ernest Chausson (1855-1899)

Trio pour piano, violon et violoncelle en sol mineur, op. 3 (1882)

Pas trop lent – animéViteAssez lentAnimé

trio karénine

Anton Webern (1883-1945)

Six Bagatelles pour quatuor à cordes, op. 9 (1911–13)

Mäßig - ModéréLeicht bewegt - Légèrement agitéZiemlich fließend - Plutôt fluideSehr langsam - Très lentÄußerst langsam - Extrêmement lentFließend - Fluide

quatuor berlin-tokyo

Béla Bartók (1881-1945)

Quatuor à cordes n° 2, op. 17 (1917)

ModeratoAllegro molto capricciosoLento

quatuor hanson

Ernest Chausson 1855 – 1899

Trio pour piano, violon et violoncelle en sol mineur, op. 3 (1882)

Pas trop lent – animéViteAssez lentAnimé

Composé en Suisse durant l’été 1881 par un jeune homme de vingt-six ans, le Trio op.3 constitue la première des quatre grandes pages de musique de chambre laissées par Ernest Chausson. Créée le 8 avril 1882 à Paris, à la Société Nationale de Musique, avec le compositeur André Messager au piano, l’œuvre est reçue froidement. Pas un seul critique ne rend compte du concert, et la pièce passe inaperçue. Il faut attendre 20 ans après la mort de Chausson pour qu’elle soit publiée et qu’elle retrouve le chemin des salles de concert. Le premier mouvement s’ouvre avec une introduction au bercement presque mélancolique. C’est le violon qui impose le thème cyclique de la partition. La suite, vigoureusement rythmée par le piano, expose aux cordes deux motifs mélodiques : l’un douloureux au violoncelle, l’autre élégiaque au violon. Tous deux se développent en une belle écriture en imitations. Le second mouvement, construit comme un scherzo, offre un contraste agréable par son heureuse légèreté et son charme rustique, et se termine par une brève et douce conclusion. Dans le lent et sombre troisième mouvement, le piano expose à son tour le thème cyclique, puis une phrase nouvelle, énoncée par le violoncelle, est reprise par le violon avec une poésie intense et dans une ambiguïté harmonique qui évoquent aussi bien César Franck que Gabriel Fauré. Le finale se caractérise par son entrain et son élan. Après l’exposition des thèmes qui lui sont propres, il reprend, en une extraordinaire intensité rythmique, les motifs principaux de l’œuvre.

Anton Webern 1883 – 1945

Six Bagatelles pour quatuor à cordes, op. 9 (1911–13)

Mäßig - ModéréLeicht bewegt - Légèrement agitéZiemlich fließend - Plutôt fluideSehr langsam - Très lentÄußerst langsam - Extrêmement lentFließend - Fluide

C’est Emil Hertzka, directeur des Éditions Universal, qui suggère à Anton Webern le titre de ses Bagatelles, probablement en référence à celles de Beethoven, véritables chefs-d’œuvre de concision. Les six pièces sont créées à Donaueschingen le 19 juillet 1924 par le Quatuor Amar, avec Paul Hindemith à l’alto. Elles sont publiées la même année avec une préface d’Arnold Schoenberg, très significative de l’idéalisme de la seconde école de Vienne : « Il est autant nécessaire de plaider en faveur de la brièveté de ces pièces, que d’autre part cette brièveté même plaide en leur faveur. Imaginez quelle sobriété il faut pour être bref. D’un regard on peut faire un poème, d’un soupir un roman. Mais exprimer un roman par un seul geste, un bonheur par une seule respiration, une telle concentration n’est possible que si l’on exclut, dans une mesure adéquate, la sentimentalité... » Les Bagatelles constituent en effet le cas extrême de la miniature webernienne. L’œuvre est bâtie sur des motifs de deux ou trois notes, avec une prédilection pour la seconde mineure, et se maintient la plupart du temps dans une dynamique restreinte. L’auteur l’exprime lui-même dans la dédicace qu’il adresse à Alban Berg, « non multa, sed multum » (« peu en quantité, mais beaucoup en intensité »). De par son raffi-nement, l’opus 9 reste l’une des partitions les plus fascinantes du compositeur autrichien.

Béla Bartók 1881 – 1945

Quatuor à cordes n° 2, op. 17 (1917)

ModeratoAllegro molto capricciosoLento

Dix ans après avoir composé un premier quatuor, Béla Bartók créé son deuxième en mars 1918. C’est le fruit d’une longue gestation, de 1915 à 1917, et son langage musical a considérablement gagné en maturité. Le premier mouvement, de forme sonate traitée librement, est à l’image de l’ensemble de ce quatuor Moderato-Allegro-Lento, la densité la plus forte se trouvant au cœur du développement central. Le deuxième mouvement, souvent décrit comme un scherzo, révèle l’influence du matériau populaire, notamment au niveau de l’intensité du travail rythmique que le compositeur exploitera par la suite dans diverses compositions. Parallèlement, Bartók explore les multiples effets du quatuor. Les pizzicatos, glissandos et autres sourdines sont entrecoupés de grands accords massifs en tutti. Bien que lento, le troisième mouvement s’inspire de son prédécesseur mais renoue également avec le premier mouvement en reprenant son thème initial qui fait, à son tour, l’objet de variantes. Cette partition, d’un grand lyrisme, contient les ultimes retombées romantiques dans les partitions de Bartók et annonce par la même occasion la dimension expressionniste de son second ballet, Le Mandarin merveilleux.

Textes : Saskia de Ville

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aix en juin

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