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P as moins de neuf équipes, compo- sées à chaque fois de deux étudiants, l'un en architecture et l'autre en pay- sage, se sont succédé devant les membres du jury du concours SPG/HEPIA. De la place du Rhône au passage Montbrillant, en passant par la place Belmont, les étudiants ont fait preuve d'audace, de poésie et d'in- géniosité pour transformer des lieux plus ou moins emblématiques à Genève et proposer une nouvelle lecture. Trois projets ont été déclarés ex æquo par le jury, présidé par Thierry Barbier-Mueller et composé de pro- fesseurs de l'HEPIA, dont Claude Zuber. La remise des prix aura lieu ce printemps, dans le cadre d'une cérémonie officielle. Interview de l'instigateur du concours, Thierry Barbier- Mueller. - Pouvez-vous nous dire ce qui vous a motivé à lancer ce concours? - Il est frappant de constater qu’à Genève, mais pas seulement ici d’ailleurs, un grand nombre d’espaces publics ne sont pas mis en valeur, tant sur le plan de leur usage que sur celui de l’image. Il y a pourtant là, pour qui est attentif, un fort potentiel. Ces espaces sont le ciment de ce grand édifice qu’est la ville. Ils créent du lien entre les habitants, suscitent leur attachement, leur soin. Voyez comment à Bâle, par exemple, les habitants entretiennent les abords de leurs immeubles, tantôt en y plantant des végétaux, tantôt en les aménageant. Des solutions existent pour rendre ces lieux qui encadrent notre quotidien plus conviviaux, agréables et charmants, j’en suis convaincu. Souhaitons que ce premier concours d’émulation incite d’autres acteurs de l’économie genevoise à soutenir une réflexion sur les espaces publics dont l’agglo- mération a grand besoin. - Comment s’est mis en place ce parte- nariat avec la Haute école du paysage, d'ingénierie et d’architecture (HEPIA)? - Il nous a tout d’abord paru naturel de nous adresser à l’HEPIA, d’autant que depuis peu l’Ecole d’ingénieurs de Genève (EIG) et l’Ecole d’ingénieurs de Lullier (EIL) ont fusionné. Nous avons monté ce concours en collaboration étroite avec Vincent Desprez, qui dirige la filière Architecture du paysage, et Claude Zuber, professeur HES en filière Architecture. Notre proposition a été accueillie TOUT L’IMMOBILIER • N O 532 • 1 ER MARS 2010 • Concours SPG/HEPIA 2010 Les espaces urbains mis en scène Au cours d'une semaine marathon, des étudiants en filière architecture et paysage de la Haute école du paysage, d'ingénierie et d'architecture de Genève (HEPIA) ont participé à la première session d’un concours d'idées lancé par la Société Privée de Gérance. Intitulé «Voir et revoir: scénographies urbaines», ce concours vise à remodeler des espaces urbains existants, mais peu mis en valeur à Genève. Trois projets ont été déclarés ex æquo. URBANISME 6 IMMOBILIER REAL ESTATE Tél: 022 734 15 40 - Fax 022 734 12 20 - [email protected] www.revac.ch VOUS ENVISAGEZ DE VENDRE votre villa, appartement, terrain Estimation gratuite. Réalisation rapide. Discrétion assurée. Société fondée en 1975 Les membres du jury et les étudiants de l'HEPIA. TIM

Concours SPG/HEPIA 2010 Les espaces urbains mis en scène...pas d’ADN, entre deux immeubles, des pas-sages. Une fois le lieu sélectionné, les étu-diants devaient le transformer,

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Page 1: Concours SPG/HEPIA 2010 Les espaces urbains mis en scène...pas d’ADN, entre deux immeubles, des pas-sages. Une fois le lieu sélectionné, les étu-diants devaient le transformer,

P as moins de neuf équipes, compo-sées à chaque fois de deux étudiants, l'un en architecture et l'autre en pay-

sage, se sont succédé devant les membres du jury du concours SPG/HEPIA. De la place du Rhône au passage Montbrillant, en

passant par la place Belmont, les étudiants ont fait preuve d'audace, de poésie et d'in-géniosité pour transformer des lieux plus ou moins emblématiques à Genève et proposer une nouvelle lecture. Trois projets ont été déclarés ex æquo par le jury, présidé par Thierry Barbier-Mueller et composé de pro-fesseurs de l'HEPIA, dont Claude Zuber. La remise des prix aura lieu ce printemps, dans le cadre d'une cérémonie officielle. Interview de l'instigateur du concours, Thierry Barbier-Mueller.

- Pouvez-vous nous dire ce qui vous a motivé à lancer ce concours?- Il est frappant de constater qu’à Genève, mais pas seulement ici d’ailleurs, un grand nombre d’espaces publics ne sont pas mis en valeur, tant sur le plan de leur usage que sur celui de l’image. Il y a pourtant là, pour qui est attentif, un fort potentiel. Ces espaces sont le ciment de ce grand édifice qu’est la ville. Ils créent du lien entre les habitants, suscitent leur attachement, leur soin. Voyez

comment à Bâle, par exemple, les habitants entretiennent les abords de leurs immeubles, tantôt en y plantant des végétaux, tantôt en les aménageant. Des solutions existent pour rendre ces lieux qui encadrent notre quotidien plus conviviaux, agréables et charmants, j’en suis convaincu. Souhaitons que ce premier concours d’émulation incite d’autres acteurs de l’économie genevoise à soutenir une réflexion sur les espaces publics dont l’agglo-mération a grand besoin.

- Comment s’est mis en place ce parte-nariat avec la Haute école du paysage, d'ingénierie et d’architecture (HEPIA)?- Il nous a tout d’abord paru naturel de nous adresser à l’HEPIA, d’autant que depuis peu l’Ecole d’ingénieurs de Genève (EIG) et l’Ecole d’ingénieurs de Lullier (EIL) ont fusionné. Nous avons monté ce concours en collaboration étroite avec Vincent Desprez, qui dirige la filière Architecture du paysage, et Claude Zuber, professeur HES en filière Architecture. Notre proposition a été accueillie

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• Concours SPG/HEPIA 2010

Les espaces urbains mis en scèneAu cours d'une semaine marathon, des étudiants en filière architecture et paysage de la Haute école du paysage, d'ingénierie et d'architecture de Genève (HEPIA) ont participé à la première session d’un concours d'idées lancé par la Société Privée de Gérance. Intitulé «Voir et revoir: scénographies urbaines», ce concours vise à remodeler des espaces urbains existants, mais peu mis en valeur à Genève. Trois projets ont été déclarés ex æquo.

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Tél: 022 734 15 40 - Fax 022 734 12 20 - [email protected]

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Discrétion assurée. Société fondée en 1975

Les membres du jury et les étudiants de l'HEPIA.TIM

Page 2: Concours SPG/HEPIA 2010 Les espaces urbains mis en scène...pas d’ADN, entre deux immeubles, des pas-sages. Une fois le lieu sélectionné, les étu-diants devaient le transformer,

positivement, sans complaisance, dans l’inté-rêt des étudiants. Finalement, ce partenariat réussi nous encourage à en développer d’autres, car il est enrichissant pour tous les protagonistes et apporte indéniablement une plus-value en termes de résultat, mais égale-ment sur le plan symbolique.

- Qu’attendiez-vous de ce concours?- Ce concours comprend en réalité deux axes. Dans un premier temps, il s’agissait pour les étudiants d’identifier un lieu, ou

plutôt un non-lieu à Genève. Vous savez, ces espaces qui n’ont pas d’identité propre, pas d’ADN, entre deux immeubles, des pas-sages. Une fois le lieu sélectionné, les étu-diants devaient le transformer, le valoriser, le mettre en scène et proposer aux passants, aux habitants, une nouvelle lecture, d’où le titre du concours: «Voir et revoir: scénogra-phies urbaines». Pour ce qui est du premier enjeu du concours, il faut bien reconnaître que les étudiants sont restés très concentrés sur des lieux déjà fort connus et n’ont pas

totalement utilisé – à une exception près – la liberté qui leur était offerte de choisir un endroit totalement «inexistant» en termes d’image et d’usage, pour le transformer et le valoriser. Comme quoi la liberté est une valeur à laquelle on aspire tous, mais de façon très théorique, ce qui peut être un embarras lorsqu'on vous la confère! Mais c'est un autre débat...

- Qu’en est-il du second axe?- Le second défi a été relevé avec plus d’audace et de poésie. Les projets portent en eux la preuve évidente d’une familiarité avec les problématiques de l’aménagement urbain (écologie, sécurité, éclairage diurne, nocturne, etc.) - ce qui est rassurant pour des étudiants en architecture ou en paysage, me direz-vous - et aussi l’indice de la fré-quentation d’expositions d’art contemporain, où les installations participent parfois de la mise en scène d’un espace, d’un territoire. Du point de vue du promoteur, que je suis également parfois, l’intérêt était aussi d’éva-luer la dimension immédiatement réalisable du projet. Car il est important que des can-didats à un concours aient cette vision dès la conception. Il ne s’agit pas de faire de l’art pour l’art, mais bien de proposer quelque chose de concret et de potentiellement réalisable. Enfin, j’ai également été surpris par la qualité des présentations, faites pour la majorité d’entre elles avec beaucoup de rigueur, d’enthousiasme, voire de subtilité.

- Etes-vous satisfait des résultats?- Au fond, l’idée de ce concours était d’offrir une liberté de parole – et d’action – à des jeunes, qui ne sont pas formatés comme nous pouvons l’être en tant que profession-nels, et de les laisser nous convaincre par leur approche, leur sensibilité, leur regard neuf. En ce sens, ce concours a répondu à mes attentes. n

Propos recueillis par Véronique Berset

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Les projets lauréats du concours SPG/HEPIA 2010

Passage Montbrillant.

Place Belmont.

Promenade de la Treille.