Condition de La Négation

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    Condition de la ngation

    Claude Zilberberg

    publi en ligne le 14 mars 2011

    Plan

    1. Lapproche linguistique de la ngation2. Ngativit et tensivit3. Conditionalit de la ngation

    4. Le cas du bouddhisme5. Pour finir

    Texte intgral

    () ce nest pas la pense qui cre le signe, mais le signe qui guide primordialement la pense (ds lors la creen ralit, et la porte son tour crer des signes, peu diffrents toujours de ceux quelle avait reus) .Saussure

    1. Lapproche linguistique de la ngation

    En principe, la linguistique est dfinie commeltude scientifique du langage et des langues naturelles, maisdans les faits la linguistique a excd et excde ces limites puisquelle [la phonologie] a servi de modle la

    conception de la smantique dite structurale, mais aussi la formulation rigoureuse de certaines dimensions delanthropologie sociale (cf. les structures lmentaires de la parent, tudies par C. Lvi-Strauss). 1Si laffirmation et la ngation relvent du mtalangage, elles peuvent nanmoins faire lobjet dune mise en

    abyme et donner lieu une analyse. Ainsi le systme des sanctions synthtiques de linterlocution ne se rduit pasau couple [oui vsnon]. Faut-il y voir un signe de lemprise des mdias, mais toujours est-il que chacune de cesmodalits tend se retirer devant son superlatif oui sefface devant tout fait, de mme que non se retiredevant pas du tout. Rapportes lespace tensif, ces modalits en se dmarquant comme sur-contraires et sous-contraires manent une profondeur avantageuse. Soit :

    sur-contrairetonique

    sous-contraireatone

    affirmation tout fait oui

    ngation pas du tout nonorientation ascendancedcadence

    Pour le locuteur, les sur-contraires se prsentent comme des attracteurs corrls au vouloir-paratre du sujetpersuadant dans la prsentation quen propose le stylisticien L. Spitzer : () quiconque dit quelque chose deuxois trahit son manque dassurance, qui dit quelque chose trois fois nadmet pas la contradiction2. Le sujet

    loquent invite moins le destinataire valuer la justesse des arguments quil avance qu mesurer lardeur quildpense dans sa vise du premptoire.

    Encore une fois, le sens comme vise se prsente comme la traverse en ascendance ou en dcadence dunparadigme :

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    Loin de constituer un optimum, ce diagramme quatre postes dfinit un minimum. Sa pertinence repose surune double prsupposition qui ne va pas de soi : (i) tous les termes sont complexes, les sous-contraires parce quilschiffrent un quantum daffirmation et un quantum de ngation les sur-contraires parce quils chiffrent uneplnitude et une nullit (ii) le point de vue tensif fait sienne lhypothse dune quantit pour linstant nonnumrique et ventuellement nulle. Cette quantit est incertaine pour ce qui regarde sa dtermination, certainedans ses effets. En suivant D. Bertrand, nous dirons que cest une affaire de justesse, dajustement. Dans le plande lexpression, cette donne est prise en charge par la prosodie pour les intonations et par le rythme pour lesaccents3. Dans le plan du contenu, cette prosodie concerne le jeu, le rglage des tensions et des dtentes, desparoxysmes et des extases. Cest, nous semble-t-il, lenjeu de la distinction pascalienne entre l esprit de finessequi a pour instance le cur et lesprit de gomtrie qui a pour instance la raison. En effet, le curpascalien nest pas quune instance affective : cest lui qui pose les principes qui sont avant tout ressentis : On lesvoit peine [les principes de la gomtrie], on les sent plutt quon ne les voit on a des peines infinies les fairesentir ceux qui ne les sentent pas deux-mmes : ce sont choses tellement dlicates et si nombreuses, quil fautun sens bien dlicat et bien net pour les sentir, et juger droit et juste selon ce sentiment, sans pouvoir le plussouvent les dmontrer par ordre comme en gomtrie, parce quon nen possde pas ainsi les principes, et que ceserait une choses infinie delentreprendre4. La distinction entre lesprit de finesse et lesprit de gomtriefait cho la distinction des modes defficience opposant le survenir au parvenir : Il faut tout dun coup voir lachose dun seul regard, et non pas par progrs de raisonnement, au moins jusqu un certain degr5 soit :

    esprit de finesse

    survenir

    esprit de gomtrie

    parvenirAinsi, au lieu de produire le termecomplexe partir des termes simples, ce qui est le parti adopt par Brndal

    puis par Greimas, nous envisageons les termes simples comme des cas particuliers de la complexit. Lavantage ?selon Hjelmslev, lobjectivit, sinon lobjectalit, est conue comme une intersection de dimensions :Les objetsdu ralisme naf se rduisent alors des points dintersection de ces faisceaux de rapports cela veut dire queuxseuls permettent une description des objets qui ne peuvent tre scientifiquement dcrits et compris que de cettemanire6. Lanalyse conserve sa prrogative.

    Ce rseau lmentaire peut tre mis en relation avec le systme des modalits pistmiques :

    Deux deixis sont mises en place une deixis fiduciaire qui subordonne laffirmation la croyance elle-mmedfinie comme ngation de la ngation, et une deixis critique qui a pour pivot le doute. Toutefois, ct de cetteprsentation canonique, une autre approche est possible. Un ensemble de grandeurs reconnues pertinentes estsusceptible de deux points de vue : comme systmeou comme procs. Un systme doit manifester des places,des positions, des intervalles, des distances, tandis quun procs doit manifester des allures, des dplacements,des accroissements, des diminutions. Sous cette condition, dansDu sens II,le carr smiotique distingue entre lacontrarit et la contradiction. Greimas constate : Toutefois les modalisations pistmiques tant graduelles etnon catgoriques (comme cest le cas, par exemple, des modalits althiques), /affirmer/ et /refuser/ ne peuventtre considrs que comme des polarisations extrmes des oprations jonctives, russies (= conjonctions) ou

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    choues (= disjonctions)7. Cette divergence, cette bifurcation entre la contrarit catgorique et la contradictiongraduelle, nous la plaons sous la dpendance du tempo, de la vertu ontologique, potique du tempo : la vivacitdu tempo mane la contrarit, et pour lisotopie pistmique : la configuration de la rvlation8, tandis que lalenteur autorise la contradiction, le pas pas, le progrs de raisonnement sous la plume de Pascal. Soit lediagramme qui tablit lautorit du tempo sur les relations reconnues constitutives :

    Sous ces pralables, le carr smiotique ne propose pas une raison, mais un habillage logiciste de structures lafois contraignantes et alternantes. Ce nest pas tout. Dans son parcours, la smiotique a prouv plusieurstentations : la tentation du tout modal, puis celle du tout aspectuel. Ce recours incessant laspectualit, nousle recevons dans les termes suivants. Saussure a plac le concept de diffrence au centre de sa thorie Hjelmslev,qui dans lesProlgomnesignore le terme de diffrence, lui prfre le terme de dpendance puisquil dfinit lastructure comme tant essentiellement une entit autonome de dpendancesinternes9. Mais on peut sedemander si le recours laspectualit na pas suppl labsence de la gradualitparmi les catgories fondatrices,absence dont Saussure avait conscience puisquil notait : Diffrence terme incommode ! parce que cela admetdes degrs10Si lon adoptele modle de la recette culinaire aux choses de lesprit, on voit quune thoriesmiolinguistique bien faite devrait composer, mlanger ce jour la diffrence, la dpendance et la gradualit.

    Que la ngation soit une entit comme une autre ressort de sa relation laccent. Laccent est soit fixe, soitvariable pour ce qui regarde la grandeur qui le reoit. Pour lillustrer brivement, nous ferons appel un propospublic de D. de Villepin : Je ne souhaite pas que N. Sarkozy soit candidat llection prsidentielle. Langation concernelnonciateur, tandis que dans la formulation suivante :Je souhaite que N. Sarkozy ne soit pascandidat., la ngation porte sur ltat du sujet dtat. Du point de vue smantique, les deux noncs sont grossomodoquivalents, mais du point de vue tensif, le premier nonc est en retrait sur le second dans la mesure olnonciateur attnue sa propre volition11.

    Pour le smioticien, cette variabilit de lallocation de laccent nest pas sans intrt dans la mesure o lescarrs modaux proposs parSmiotique 1reposent sur un dplacement de la ngation dans une des deixis ainsi propos des modalits althiques :

    La deixis de droite voit laccent se dplacer dans les mmes conditions que dans lexemple prcdent, mais leglissement de sens nest pas celui qui est attribu limplication. En supposant valides les couvertures lexicales, ilest difficile de poser la facultativit comme condition, passage oblig de linterdiction limplication dans ladeixis de gauche fait galement difficult. Les noncs concerns noccupent pas la mme place au sein duneprofondeur mesurant la distance du sujet son faire. Le dfaut relev nest pas propre aux modalits dontiques,la plupart des carrs modaux figurant dansSmiotique 1prsentent la mme difficult.

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    Ce dplacement de laccent peut galement concerner le rapport de deux grammaires. Dans le second volumedeLa philosophie des formes symboliques, Cassirer montre que la ngation est susceptible de deux approchesdistinctes, soit poser labsence dune prsence, soit poser la prsence dune absence : Au lieu dexprimer uneconnexion entre sujet et prdicat, on accentue et on expose la prsence ou labsence du sujet ou du prdicat. ()Ce phnomne apparat de la faon la plus nette dans la tournure ngative, dans laquelle le non-tre lui-mmeest apprhend de faon quasiment substantielle. La ngation dune activit est exprime par la constatation

    ositive de son non-tre : il ny a pas de ne pas venir au sens o nous lentendons, mais un non-tre, un non-tre prsent du venir. Lexpression du non-tre est alors agence de telle sorte quelle signifie en fait ltre dune-pas 12

    Comme la plupart des oprations syntaxiques, la ngation peut tre prise en charge par la concession. Selon lecas, la ngation apparente est virtualise au profit dune positivit imprvue, ou bien une positivit tablie faitplace une ngativit surprenante. Cest ainsi que Vendryes dansLe langagelenvisage :

    Pour faire sentir au lecteur le contraire dune impression donne, il ne suffit pas daccoler une ngationaux mots qui la traduisent. Car on ne supprime pas ainsi limpression quon veut viter on voque limageen croyant la bannir. Voulant dcrire un jardin appesanti sous le soleil dt, midi, un potecontemporain dit:

    Et dentre les rameaux que ne meut nul essorDailes et que pas une brise ne balanceDardent de grands rayons comme des glaives dor.Ces vers sont bien faits pour donner limpression du battement des ailes dun oiseau ou du balancement dela brise, et lemploi de la ngation ncarte pas cette impression de lesprit du lecteur13.

    ce propos, Merleau-Ponty, soucieux de desserrer ltreinte de la langue sur le sujet, profite de louvertureque lanalyse de Vendryes mnage :Il y a des dngations qui avouent. Le sens est par-del la lettre, le sens esttoujours ironique14. Cette suspension de la lettre a videmment valeur dvnement.

    Cest sans doute la prsence en sous-main de la concession que lon doit lanalyse remarquable delinterrogation figure par Fontanier. Ce dernier fait de cette interrogation un chapitre de la persuasion :Linterrogation consiste prendre le tour interrogatif, non pas pour marquer un doute et provoquer unerponse, mais pour indiquer, au contraire, la plus grande persuasion et dfier ceux qui lon parle de pouvoirnier ou mmerpondre15. La concession rend compte moindres frais dun double paradoxe : propos de cesdeux vers dAndromaque :

    Nest-ce pas vos yeux un spectacle assez doux,

    Que la veuve dHector pleurant vos genoux ?

    Fontanier observe : Mais une singularit frappante, cest quavec la ngation elle affirme, et que sansngation elle nie : ()16 Fontanier fait lhypothse que le surcrot de tonicit, la plus-value tonique est redevableau tour interrogatiflequel suppose un affrontement nonciatif tendu :

    assertion de S1 : le ciel est bleu.ngation de S2: le ciel nest pas bleu !dngation de S2par S1 : le ciel nest-il pas bleu ?

    Dans les limites de cet exemple, la dngation apparat comme la ngation dune ngation. Cette dynamiqueest analogue celle que chiffre le franais sique le Micro-Robert aborde en ces termes : Semploie pour contredirelide ngative que vient dexprimer linterlocuteur. On le voit : une dmarche syntaxique est au principe dupartage entre le rfutable et lirrfutable17:

    S1

    S2

    rfutable

    S2

    S3

    irrfutable

    2. Ngativit et tensivit

    Si les remarques qui prcdent tablissent la banalit de la ngation, il convient de chercher ailleurs lesmarques de sa singularit. Dans le chapitre intitul Synthseasymtrique du sensibledeDiffrence et rptition,G. Deleuze met en avant une conception prosodique et schmatisante qui fait de la ngation le creuset de lasignification : (i) une conception prosodique, puisque lintensit devient la condition de la manifestation de lasignification moyennant une identification hardie de lintensit et de la diffrence la diffrence nest pas en aval,mais en amont de lassomption dune signification la diffrence est premire puisquelle manifeste livre elle-mme le devenir dcadent dune intensit : Lexpression diffrence dintensit est une tautologie. Lintensit

    est la forme de la diffrence comme raison du sensible. Toute intensit est diffrentielle, diffrence en elle-mme18. Le sujet et le prdicat changent leurs titres : lnonc convenu : la diffrence est intense fait place lnonc indit : lintensit est diffrentielle : La raison du sensible, la condition de ce qui apparat, ce nest paslespace et le temps, mais lIngal en soi, la disparation telle quelle est comprise et dtermine dans ladiffrence dintensit, dans lintensit comme diffrence19. (ii) elle est schmatisante puisquelle permet depenser, selon le modle du schmatisme kantien, latransition dune catgorie une autre : () lintensio

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    (intensit) est insparable dune extensio (extensit) qui la rapporte l extensum (tendue)20. Cest au cur dece [fromto] que la ngation opre : Lintensit est diffrence, mais cette diffrence tend se nier, sannulerdans ltendue et sous la qualit. Il est vrai que les qualits sont des signes, et fulgurent dans lcart dunediffrence mais prcisment, elles mesurent le temps mis par la diffrence sannuler dans ltendue o elle est

    distribue 21.Il convient maintenant dexaminer si cette dynamique formule par Deleuze est compatible avec la rfrence

    hjelmslevienne que la thorie smiotique sest donne. La thorie hjelmslevienne apprivoise par Greimas seprsente comme une belle machine, un dispositif dont toutefois on discerne mal le combustible, mme siHjelmslev crit dans les Principes de grammaire gnrale de 1928 : le synchronique est une activit, une

    energeia22. Curieusement, lesProlgomnesignorent une veine terminologique dcisive pour notre propos : eneffet, au fil des textes, trois couples apparaissent : {intense vs extense], [intensif vs extensif], [intensional vsextensional]. Hjelmslev et Deleuze recourent lun et lautre au couple [intensif vsextensif], mais bien sr avec desproccupations diffrentes. Toutefois cette divergence nous la recevons comme une complmentarit partielle.Cette insistance nous a incit retenir le couple [intensit vsextensit] comme thme directeur de la hirarchiesmiotique et envisager lextensit comme la dcadence dune intensit. La composition de ces deux empruntsmajeurs, savoir dune part la dgradation deleuzienne de lintensit en extensit, dautre part la tension[concentr vs diffus] importe deLa catgorie des casde Hjelmslev, permet de poser la structure lmentaire de latensivit. Soit :

    Selon ce diagramme lmentaire, deux rgions symtriques et inverses lune de lautre prennent corps : (i) unergion A, sige de lclat, dont les valences tensives sont /fort/ et /concentr/ (ii) une rgion B, sige de la vacuit,dont les valences tensive sont /faible/ et /diffus/. Du point de vue pistmologique stricto sensu, la dualit des

    valences intensives et extensives constitue lassiette de la dfinition-description de A et de B. En continuit aveclenseignement de Hjelmslev, nous constatons que lanalyse, lintersection comme matrice de lobjectivitsmiotique, et la dfinition deviennent des points de vue interchangeables.

    En raison de lasymtrie du sensible(Deleuze), la dcadence de lintensit selon [fortfaible] est solde parlascendance de lextensit selon [concentrdiffus]. Le schma deleuzien est conforme cette dynamique. Toutse passe comme si la structure de lespace tensif procdait de la schizie dune prosodie existentielle fondamentalequi voit la protase inaugurer une apodose :

    Selon ce schma, qui nest pas exclusif, lextensit est au service de lintensit, mais comment viter laquestion toujours dlicate23 de la source de lintensit. La rponse cette question est double, car elle estprcde, nous semble-t-il, par la distinction que propose Cassirer entre les activits et les processus : () ontrouve nouveau deux formes diffrentes dorganisation linguistique, selon que lexpression verbale est saisiecomme expression dun processus ou comme expression dune activit, selon quelle est plonge dans le cours

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    objectif des vnements ou que le sujet agissant et son nergie sont mis en valeur et prennent une positioncentrale24. Si nous sommes en prsence dun processus, lintensit est du ressort dun survenir, que nous avonsreconnu comme un mode defficience coupl avec le parvenir lvnement solde le dficit existentiel du sujet quidoit reconnatre que dcidment il nest pas la hauteur. Si nous sommes en prsence dune activit, bien desmtaphores sont possibles : laffirmation et la prservation de lintensit, aprs catalyse : laffirmation et laprservation de lclat de lintensit au moyen de ce que Deleuze appelle unecluse,Valry unarrt, ont pourcontrepartie ncessaire une contraction de lextensit, tandis que la dtente, le relchement de cette mmeintensit manent une longvit et une amplitude tendanciellement atones.Il importe ainsi de nier cette ngativitinhrente lintensit. Il y a comme un appel au secours dans cette remarque sans contexte de Pascal : Cest une

    chose horrible de sentir scouler tout ce quonpossde25

    .

    3. Conditionalit de la ngation

    Parmiles proprits de lespace tensif, il convient de mentionner une hypothse qui pour linstant tientdavantage de lintuition que de la dmonstration. La pertinence diagrammatique de lintersection conduit penser que les grandeurs traites, pour linstant les deux rgions distingues, doivent tre envisages comme desproduits. son tour, cette demande nous invite penser les valences moins comme des traits dmarqus delapproche phonologique, ce qui est le parti adopt dans Smantique structurale, que comme desvecteurs. Sousces deux pralables videmment risqus, le produit de la valence intensive et de la valence extensive obirait unprincipe de constance :

    valence intensive x valence extensive constanteLintrt de cette hypothse tient au fait quelle procure la notion dqui valence, que Jakobson rservait

    llaboration potique, une assiette apprciable en effet, cette notion dquivalence vient assister la ncessit auplan pistmologique, la dpendance26au plan thorique. Par rciprocit, une valence devient le quotientde ladivision de la constante par la valence rciproque.

    Pour ltablir, nous avons choisi un passage marquant du Cours de linguistique gnrale : Dans l intrieurdune mme langue, tous les mots qui expriment des ides voisines se limitent rciproquement : des synonymescomme redouter, craindre, avoirpeur nont de valeur propre que par leur opposition si redouter nexistait

    as, tout son contenu irait ses concurrents27. Si cette hypothse est en concordance avec lintuition, elle nestpas facile vrifier rigoureusement, puisque la commutation nest pas praticable. Tout ce que nous pouvons faireen premire approximation, cest dexaminer les dfinitions que proposent les dictionnaires qui ont, quoi quonleur reproche, une lgalit de fait, dfaut de laquelle nous ne saurions communiquer du tout les uns avec lesautres Nous avons retenu les dfinitions figurant dans le Petit Robert. La raison ? Sans traiter la question aufond, elles nous ont paru moins fautives que celles du Littr ou du TLF. Elles sont gnralement cursives et vitentle dveloppement, ce qui est le dfaut de celles du TLF. Aux trois termes retenus par Saussure, nous avons ajoutapprhender dans le dessein de rendre la dmonstration plus claire. Le corpus se prsente ainsi :

    avoir peur phnomne psychologique caractre affectif marqu qui accompagne laprise de conscience dun danger, dune menace.

    craindre Envisager (qqn. qqc.) comme dangereux, nuisible et en avoir peur.apprhender Envisager (qqch.) avec crainte sen inquiter par avance.redouter craindre comme trs menaant.

    Les rcurrences du plan de lexpression indiquent assez que les termes retenus expriment des ides voisines.Toutefois une premire opration de tri permet de distinguer entre un principe de conservation garant delappartenance isotopique et un principe de renforcement garant du dplacement, cest--dire de la non-synonymie. Pour le premier principe mentionn, nous notons : (i) la grandeur /avoir peur/ passe de dfinie dfinissante, de mme pour /craindre/ (ii) le /danger/ est attest dans /avoir peur/, /craindre/ et /apprhender/,et par implication dans /redouter/ (iii) lactualisation signifie par /envisager/ est retenue dans /craindre/ et

    /apprhender/. Au titre du renforcement, plusieurs points sont remarquer : (i) une srie ascendante simple peuttre dgage :qqn ou qqc. danger menace

    (ii) /avoir peur/ avec le syntagme /prise de conscience/ est renvoy la saisie, /craindre/ et /apprhender/ lavise, lactualisation, renforcement qui aboutit la srie ascendante :

    prendre conscience envisager sinquiter par avanceCe paradigme nest pas neutre : il prsuppose que la rencontre avec autrui seffectue au mieux sous le signe de

    la mfiance (iii) le renforcement est explicit entre /apprhender/ et /redouter/.La composition de ces deux dynamiques aboutit une srie ascendante ayant pour assiette la distinction

    canonique propre toute ascendante reconnue : [relvement vs redoublement]relvement redoublement

    avoir peur craindre apprhender redouter

    propos de lanalyse du rythme, Valry crit dans les Cahiers : Il sagit de trouver la construction (cache)qui identifie un mcanisme de production avec une perception donne28. La perception est ici celle du rythme etle mcanisme de production celui de lattente : Quand des vnements se succdent, quels que soient cesvnements, il peut arriver que nous soyons ports les percevoir comme si chaque vnement tait rponse delvnement antcdent29. Nous sommes en prsence dune singularit aspectuelle, savoir la tension entre uninaccompli : la demande, et un accompli : la rponse. Revenons notre analyse de lascendance, savoir la

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    distinction aspectuelle du relvement et du redoublement, ces grandeurs peuvent, compte tenu de leur positiondans le procs, tre analyses leur tour en [amorce vs progression] et [amplification vs saturation]. Cettesuccession de figures constitue le niveau de la perception dans le propos de Valry, ceci pour dire quil nousreste imaginer un mcanisme de production rendant compte de ces singularits.

    Revenons notre systme de la tonicit. Il est un peu plus compliqu, puisquil requiert trois composantes.Etablissons-en dabord le lexique :

    retrait = a1 ajout = a2dau moins = b1 plus dun = b2un moins = c1 un plus = c2

    Sous cette convention simple, nous pouvons tablir la formule des oprations lmentaires que nous avonsreconnues : ce qui donne pour lascendance :

    amorce : retrait dau moins un moins a1b1c1

    progression : retrait de plus dun moins a1b2c1

    amplification : ajout dau moins un plus a2b1c2

    saturation : ajout de plus dun plus a2b2c2et par symtrie pour la dcadence :

    modration : retrait dau moins un plus a1b1c2

    diminution : retrait de plus dun plus a1b2c2

    rduction : ajout dau moins un moins

    a2b1c1extnuation : ajout de plus dun moins a2b2c1

    Nous sommes en mesure de dgager un certain nombre de rimes intensives partir de leurs formulestensives. Lappariement suppose lefficience de deux principes : (i) le couplage se fait quantit gale, ou ce quirevient au mme : tempo gal concrtement, la grandeur [b] doit tre identique pour chacun des termes ducouple (ii) comme pour la rime potique, cest la grandeur [c] qui en position terminale fixe la pertinence. Soitmaintenant :

    Sachant que notre objectif est dtablir quun paradigme a pour objet la traverse dun continuum virtuel ayantpour limites la tranquillit et la terreur, lintgration diagrammatique se prsente ainsi :

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    Ce diagramme tablit vue la complexit des units traites, mais cette complexit nest pas simplementconstate, elle est dduite de la nature mme de lobjet smiotique, savoir sa vocation manifester uneintersection ainsi que nous lavons dj mentionn. En nous fondant sur la convergence entre lanalyse, ladfinition au titre des oprations et la complexit au titre des grandeurs traites, nous pouvons revenir auxdfinitions tensives des grandeurs constitutives de notre paradigme de rfrence :

    avoir peur

    modration de la non-peur+amorce de la peur

    craindre

    diminution de la non-peur+progression de la peur

    apprhender

    rduction de la non-peur+amplification de la peur

    redouter

    extnuation de la non-peur+saturation de la peur

    Il reste envisager la concordance entre les dfinitions romanesques des dictionnaires et les dfinitionsalgbriques propres lhypothse tensive. Les limites de ce rapprochement sont manifestes : lhypothse tensivese donne un nombre limit de termes en principe interdfinis et vise une homognit aussi consistante quepossible les dictionnaires nignorent pas compltement linterdfinition, mais ils la rduisent la seule mention

    des synonymes. Pour indiquer que lentreprise nest pas tout fait dsespre, nous envisagerons le terme atone dela srie ascendante avoir peur il ne parat pas exorbitant de le mettre en relation avec le syntagme prise deconscience dans la dfinition du Petit Robert ce syntagme inchoatif est en rsonance avec le terme atone de lasrie ascendante amorce, reu son tour comme retrait dau moins un moins, comme si cette dfinitionapportait une rponse la question : comment enclencher une dynamique ?et de fait la dfinition damorce est

    bien une manire dentamer, de commencer. Dans ces conditions, la dfinition du dictionnaire se prsente

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    4. Le cas du bouddhisme

    Dans lexamen quil conduit des grands systmes religieux dans le second volume deLa philosophie des formessymboliques,Cassirer aborde le bouddhisme en ces termes :Cette doctrine [des Upanishads}parvint galement son but ultime et suprme par la voie de la ngation, qui devient pour elle, dans une certaine mesure, unecatgorie religieuse fondamentale. Le seul nom, la seule dnomination qui reste finalement labsolu est langation elle-mme34. Selon Cassirer, une grande religion nest pas dfinie par son contenu mythique, mme siles grandes religions ont pour centre de gravit une figure reconnue comme suprme. Une religion est dfinie parson ordre : () ce nest pas le contenudune doctrine qui sert de critre pour savoir sil faut la ranger sousce concept de religion, mais uniquement sa forme : ce nest pas laffirmation dun tre, quel quil soit, mais dun

    ordre, dun sens spcifique, qui imprime une doctrine la marque du religieux35

    . Nous aimerions ajouter que lediscours religieux est caractris par sa grammaire et son rgime de valeur. La grammaire du bouddhisme est, onvient de le voir, ngative du point de vue aspectuel, elle accorde laccent de sens au devenir, limper-manence36, cest--dire une aspectualit foncirement dceptive : On a mme dit que la mthode religieuse etintellectuelle essentielle du bouddhisme consistait montrer, partout o la vision empirique du monde croitapercevoir un tre, une permanence, un tat, lillusion de cet tre et mettre en vidence le moment de lanaissance et de la disparition37Du point de vue de lintensit, elle se prsente comme une valeur dabsolu, cest--dire exclusive. Si lefairedans la pense bouddhiste nentend connatre que la disparition,quadvient-il deson objet, ce qui revient se demander : quen est-il de lobjet ? Du point de vue de lextensit, cest--dire desclasses smantiques constitues, la rponse est nette : aucune grandeur, quel que soit son prestige, nchappe auprocessus de ngation : Car sa vrit religieuse ne se contente pas de transcender le monde des choses : elletranscende galement le monde du vouloir et de lagir38. Dans ces conditions, aucun contre-programme,aucune rvolte nest envisageable. Les dieux eux-mmes sont soumis la loi de la destruction() ils sont euxaussi prisonniers du cycle du devenir, ()39 Lextensit ainsi traite est donc absolument homogne, dans lamesure o aucune opration de tri nest envisage. La ngation se prsente comme une valeur dabsolu : elle esthors alternance, et comme une valeur dunivers puisquelle vaut pour tous les tres, y compris les dieux.

    5. Pour finir

    Les linguistes opposent volontiers la ngation partielle la ngation totale, mais cette opposition suppose laprise en compte de la quantit, toutefois cette solution se heurte une difficult rsistante : la caractristique nonnumrique de la quantit, mais par concession cette imprcision est sans effet sur le vcu des dcadences et desascendances. La consquence, comme nous nous lavons dj laiss entendre, cest que les grandeurs sont moinsdes traits que desvecteursorients concordant avec cette remarque judicieuse de Bachelard : Les qualits nesont pas tant pour nous des tats que des devenirs. () Rouge est plus prs de rougirque derougeur40. dupoint de vue paradigmatique, ce sont tantt des produits, tantt des quotients. Assurment, nous sommes enprsence dune arithmtique sommaire, dune arithmtique du pauvre, mais tout accroissement de la pertinenceest bon prendre, et cest l le point capital, ainsi que le laisse entendre Bachelard : En effet, on doit comprendredsormais quil y apluset non pas moinsdans une organisation quantitative du rel que dans une descriptionqualitative de lexprience. () En tudiant les fluctuations de la quantit, nous aurons des moyens pour dfinirle caractre indfinissable des qualits particulires41. Du point de vue pistmologique, le gain nest pasngligeable : les grandeurs ont t places sous la dpendance des rapports42, mais si notre hypothse est

    valide, les rapports eux-mmes sont invits se retirer au profit des oprations, cest--dire des mcanismesdeproduction.

    Notes

    1 A.J. Greimas et J. Courts, Smiotique 1 dictionnaire raisonn de la thorie de langage, Paris, Hachette,

    1979, pp. 279-280.2 L. Spitzer,Etudes de style,Paris, Tel-Gallimard, 1970, p. 409.3 Selon Valry : Celui qui chante ou frappe un rythme ne sait pas combien de notes il produit. Elles ne sont

    as comptes, mais il y en a autantquil faut.in Cahiers, tome 1, Paris, Gallimard, coll. La Pliade, 1973, p.1284.4 B. Pascal, uvres compltes,Paris, Gallimard, coll. La Pliade, 1954, p. 1092. La distinction entre lesprit deinesse et lesprit de gomtrie fait cho la distinction des modes defficience opposant le survenir au

    parvenir : Il faut tout dun coup voir la chose dun seul regard, et non pas par progrs de raisonnement, aumoins jusqu un certain degr (ibid..) soit :5 Ibid.6 L. Hjelmslev,Prolgomnes une thorie du langage,Paris, Les Editions de Minuit, 1971, p. 36.7 A.J. Greimas, Le savoir et le croire : un seul univers cognitifdansDu sens II, Paris, Les Editions du Seuil,

    1983, p. 120. Par rapport notre proposition personnelle, Greimas remplace le couple [nier vscroire] par le couple[refuser vsadmettre].8 Le Petit Robert dfinit la rvlation en ces termes : Tout ce qui apparat brusquement comme une connaissancenouvelle, un principe dexplication, une prise de conscience9 L. Hjelmslev,Essais linguistiques, Paris, Les Editions de Minuit, 1971, p. 28.

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    10 Cit par H. Parret,Lesmanuscrits saussuriens de Harvard,in Cahiers Ferdinand de Saussure, n 47, 1993,p.199.11 lentre ngation, le Grand Robert fait tat dune analyse qui va dans le mme sens : Ce dplacement de langation, qui dabord peut paratre illogique, est au contraire fort rationnelComme la finement observTobler (Ml., pp. 249-253), le tour Il ne faut pas que tu meures a sur la construction logique (Ilfaut quetu ne meures pas) cette supriorit de mettre en vedette et de dgager immdiatement avec une extrmenergie tout ce quil y a de ngatif et de prohibitif dans lesprit du sujet parlant.12 E. Cassirer,La philosophie des formes symboliques, tome 2, Paris, Les Editions de Minuit, 1986, pp. 239-240.Cette approche de la ngation par Cassirer voque irrsistiblement les discussions portant sur la traduction en

    franais de la formule de refus de Bartleby : I vould prefer not to. Il a t propos : Jaimerais mieuxpas, Jerfrerais pas., Je prfrerais ne pas.13 J. Vendryes,Le langage,Albin Michel, 1950, p. 159. Ce passage est cit par Merleau-Ponty dansLa prose dumonde,Paris, Tel-Gallimard, 1999, p. 43.14 Ibid., p. 43.15 P. Fontanier,Les figures du discours,Paris, Paris, Flammarion, 1968, p. 368.16 Ibid.,p. 369.17 Notre mise en place rejoint celle qui est propose dansSmiotique 1 : Le terme si est, bien sr, lquivalentde oui, mais il comporte en mme temps, sous forme de prsupposition implicite, uneopration de ngationantrieure.in A.J. Greimas & J. Courts,Dictionnaire raisonn de la thorie dulangage,Paris, Hachette, 1979,p. 31.18 G. Deleuze,Diffrence et rptition,Paris, P.U.F., p. 287.19Ibid., p. 287.20Ibid.,p. 288.21 Ibid.22 L. Hjelmslev,Principes de grammaire gnrale, Copenhague, Andr. Fred., Host & Son, 1928. p. 56.23 N[ou]s ne pouvons penser cration ex nihilo sans oprer une ngation qui exige une affirmationantrieure, rserve. Jteins dabord Puis jallume Mais cest rallumer. (P. Valry, Cahiers, tome 1, op.cit., p. 771.)24 E. Cassirer,La philosophie des formes symboliques,tome 1, Paris, Les Editions de Minuit, 1985, p. 238.25 B. Pascal, uvres compltes, op. cit.,p. 1181.26 On comprend par linguistique structurale un ensemble de recherches reposant sur une hypothseselon laquelle il est scientifiquement lgitime de dcrire le langage comme tant essentiellement une entitautonome de dpendances internes, ou, en un mot, une structure. in Essais linguistiques, Paris, LesEditions de Minuit, 1971, p. 28.

    27Ibid.,p. 161.28 P. Valry, Cahiers,tome 1, Paris, Gallimard, coll. La Pliade, 1974, p. 1283.29 Ibid.30 Nous empruntons ce balancement au fragment suivant des Cahiersde Valry :Notion des retards.Ce qui est (dj) nest pas (encore) voici la Surprise.Ce qui nest pas (encore) est (dj) voil l attente.in Cahiers,tome 1, op. cit.,p. 1290..31 La Gradation consiste prsenter une suite dides ou de sentiments dans un ordre tel que ce qui suitdisetoujours ou peu plus ou un peu moins que ce qui prcde, selon que la progression est ascendante oudescendante.in Fontanier,Les figures du discours, op. cit., p . 3 3 3 .32 Cf. Cl. Zilberberg, Le double conditionnement tensif et rhtorique des structures lmentaires de la

    signification, in J. Alonso, D. Bertrand, M. Costantini, S. Dambrine, La transversalit du sens, parcourssmiotiques,Saint Denis, Presses Universitaires de Vincennes, 2006, pp. 35-45.33 Cl. Lvi-Strauss,Le cru et le cuit, Paris, Plon, 1964, p. 61.34 E. Cassirer,La philosophie des formes symboliques, tome 2, op. cit.,p. 287.35 Ibid.,p. 289.36 Dans le rcit initiatique de M. Ricard, La citadelle des neiges, la transmission de cette vision ngative estconfie des tiers de rencontre qualifis. Ainsi le jeune Dtchn enchemin rencontre une femme aux traitssereins () assise en mditationet qui chante la vacuit lumineuse de lesprit en ces termes:Le corps : impermanent, telles les brumes de printemps.

    Lesprit : insubstantiel, tel lespace vide.Les penses : vanescentes, telle la brise dans lespace.Sans trve, songe ces trois points.in M. Ricard,La citadelle des neiges, Paris, Pocket, 2007, p. 60.

    37 E. Cassirer,La philosophie des formes symboliques, tome 2, op. cit.,p. 152.38 Ibid., p. 287.39 Ibid., p. 289.40 G. Bachelard,La terre et les rveries du repos, Paris, J. Corti, 1992, p. 89.41 G. Bachelard,Le nouvel esprit scientifique,Paris, P.U.F., 1958, p. 66.

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    42 Elle[lhypothse] veut quon dfinisse les grandeurs par les rapports et noninversement. inL. Hjelmslev,Essais linguistiques, op. cit., p. 31.

    Pour citer ce document

    Claude Zilberberg Condition de la ngation, Actes Smiotiques [En ligne]. 2011, n 114. Disponible sur : (consult le 02/03/2015)