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Conférence des ministres africains de la fonction publique et de l’administration : Promouvoir le Programme africain des États capables Préparé par le département de la fonction publique et de l'administration (DPSA)

Conférence des ministres africains de la fonction publique

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Page 1: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Conférence des ministres africains de la fonction publique et de l’administration :

Promouvoir le Programme africain des États capables

Préparé par le département de la fonction

publique et de l'administration (DPSA)

Page 2: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Table des matières Introduction ..............................................................................................................................................2 Contexte....................................................................................................................................................4 Les circonstances particulières pour la construction d’États capables....................................................10 Le Programme africain : Fondement de la Conférence des ministres africains......................................13 Le Plan de travail de la Conférence des ministres africains et de l’Union africaine...............................20 La Stratégie de renforcement des capacités ............................................................................................22 La Charte africaine de la fonction publique : Un créneau spécial ..........................................................25 L'Initiative de la Journée africaine de la fonction publique....................................................................31 Le Concours panafricain pour l’innovation dans les services publics (AAPSIA) ..................................34 Vers un cadre pour l'efficacité de la fonction publique ..........................................................................36 Stratégies de lutte contre la corruption dans le secteur public ................................................................39 Le secteur public et le programme de reconstruction et de développement après les conflits (PRDPC)47 Études de cas de pays sortant d’un conflit ..............................................................................................54 Portail de l’UNPAN................................................................................................................................65 Le Réseau africain d’instituts de perfectionnement des cadres ..............................................................67 La fonction publique africaine et les partenariats stratégiques ...............................................................72 Conclusions finales.................................................................................................................................75 Bibliographie ..........................................................................................................................................84

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Page 3: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Introduction

En 1994, les ministres africains de la fonction publique de toutes les régions

d’Afrique se sont réunis pour établir la Conférence des ministres africains de la

fonction publique. Avec cette initiative, les ministres ont pris cette mesure unique

d'établir une plateforme interétatique africaine pour le développement d’une politique

transnationale dans les secteurs de la gouvernance, de l'administration publique, de

la fonction publique et de la prestation de services. Après une décennie et demie, les

ministres africains ont développé un Forum pour créer les normes, définir les intérêts

africains communs, établir les règles générales et créer les institutions communes

dans les domaines de la gouvernance et de l'administration publique. Comme

réseau d’apprentissage stratégique, la Conférence a permis d’établir des principes,

de rassembler des données, d’échanger l'information, d’identifier les principaux

secteurs d’intervention, de créer des cadres de coopération et de développer des

programmes d'action dans les domaines de la gouvernance et de l'administration

publique. À compter de 2003, la Conférence est devenue une plateforme convoquée

sous les auspices de l'Union africaine.

Le présent document sert de document de travail et d’actes de la Conférence des

ministres africains de la fonction publique. Il se concentre sur le rôle de la

Conférence des ministres africains de la fonction publique, établie en 1994, et sur

l’appui que ce Forum a apporté dans la création de la nouvelle Architecture africaine

pour le développement, la gouvernance, la paix et la sécurité. Le document vise à

aider les gouvernements africains, les États participants, les individus et les acteurs

de la société civile à déterminer et comprendre le rôle de cette agence

interafricaine ; et il fournit aux lecteurs ainsi qu’aux participants des informations

pratiques sur les objectifs et les fonctions du Forum.

Le documentaire fournit des propositions et des directives pour les participants et les

observateurs, pour qu’ils puissent :

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Page 4: Conférence des ministres africains de la fonction publique

• Se familiariser avec le travail de la Conférence des ministres africains de la

fonction publique, et les développements politiques et sociopolitiques sur le

continent ;

• Vulgariser les travaux de la Conférence des ministres africains de la fonction

publique, de l'Union africaine, du Nouveau partenariat pour le développement

de l'Afrique (NEPAD), du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs

(MAEP), et des autres organes et programmes interétatiques ; et

• Promouvoir et encourager l'engagement délibératif stratégique dans le travail

de la Conférence panafricaine des ministres de la fonction publique.

Le présent document :

• Couvre la période de 1994 à 2008 ;

• Explique le mandat original du programme ;

• Présente les stratégies adoptées par la Conférence depuis 1994 ;

• Met l’accent sur les programmes d’action de la Conférence des ministres ;

• Explique le rôle et les fonctions des principales institutions continentales ; et

• Se concentre sur les rapports de force entre les hommes et les femmes.

En termes de teneur et contour du document, la structure suivante a été choisie

pour :

• Lettre de la commissaire Joiner ;

• Lettre du président, le ministre Fraser-Moleketi ;

• Introduction ;

• La Conférence des ministres africains : bref historique ;

• Fondement : La nécessité pour la Conférence des ministres africains ;

• Les méthodes de travail de la Conférence ;

• Les domaines hautement prioritaires de la Conférence.

Le document présente les domaines hautement prioritaires suivants :

• La Charte africaine de la fonction publique ;

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Page 5: Conférence des ministres africains de la fonction publique

• La lutte contre la corruption dans le secteur public ;

• Le Concours panafricain pour l’innovation dans le secteur public ;

• Le Programme de reconstruction et de développement après des conflits ;

• Les communautés économiques régionales ;

• L’efficacité du secteur public ;

• La Journée africaine de la fonction publique ;

• Les technologies de l’information et de la communication ; et

• La mise en valeur des ressources humaines.

Contexte

La Conférence des ministres africains de la fonction publique se situe dans le cadre

du programme africain, qui a été développé après l’Apartheid en 1994 et la fin

officielle de la guerre froide vers la fin des années 80. Depuis cette période, l'Afrique

s'est engagée dans un processus qui présente un nouveau paysage de

gouvernement, de sécurité et de développement. Pendant la guerre froide et la

période coloniale, les États africains ont été préoccupés par la libération de l'Afrique

de la brutalité de l'oppression coloniale, de l’apartheid et des minorités blanches.

Avec la chute de l'oppression de l’apartheid et des minorités blanches, le continent a

atteint son objectif d'émancipation politique. L’objectif s’est alors orienté vers les

questions d’émancipation socio-économique. Aujourd'hui, l'Afrique est préoccupée

par les questions de développement, d'intégration, de paix et de sécurité, de

croissance économique partagée, de démocratisation et de gouvernance.

De nombreux acteurs africains – étatiques et non étatiques – ont joué des rôles

essentiels dans la formation de cette nouvelle architecture africaine postguerre

froide et postapartheid. Dans son rapport 2005 sur les « progrès vers la bonne

gouvernance en Afrique », la Commission économique pour l’Afrique (CEA) déclare

que « Dans le secteur des transitions démocratiques, de nombreux États africains

ont fait des pas significatifs évoluant des régimes autoritaires ou militaires à des

arrangements plus démocratiques. Nous voyons un nouveau pacte social émerger,

où des institutions et les États sont reconstruits graduellement pour promouvoir les

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Page 6: Conférence des ministres africains de la fonction publique

valeurs de la bonne gouvernance. En effet, les élections sont devenues la seule

base pour le choix et le changement. (iv) »

La Conférence des ministres africains de la fonction publique est un acteur qui a

émergé et qui joue un rôle en aidant à créer les conditions nécessaires pour

l'avancement du programme démocratique de la gouvernance en Afrique, dans

lequel les éléments de la « bonne gouvernance », la prestation de services et

l'administration publique sont soulignés. La Conférence des ministres africains

présente remarquable rassemblement et de l'engagement des pays africains pour

développer une approche intégrée visant à renforcer les services publics et à

réaliser des progrès dans le processus continental de réforme d'administration

publique. Ces pays ont montré qu’ils étaient capables d’aider à créer un système

interétatique africain.

La Conférence des ministres africains a saisi l'occasion pour engager le

panafricanisme renouvelé de l'Afrique, un nouveau continentaliste, en s’engageant à

développer des politiques qui feront avancer la fonction publique et l'administration

en Afrique. La Conférence est devenue une plateforme, un forum stratégique pour le

dialogue focalisé, la discussion et le partage d'informations. Elle est devenue une

plateforme d’identification des thèmes essentiels à traiter. La Conférence combine

typiquement les éléments de participation et de prise de décision collectives au

programme continental sur l'administration publique.

La Conférence des ministres africains de la fonction publique a été établie en 1994.

Les ministres ont convoqué leur première conférence à Tanger, Maroc les 20 et 21

juin 1994 pour entamer la constitution de leur Forum.

La 2e Conférence panafricaine des ministres de la fonction publique, organisée avec

l'appui du département des affaires sociales et économiques et les Nations Unies,

s’est tenue à Rabat, Maroc, du 13 au 15 décembre 1998. La Conférence était un

événement marquant pour l'administration publique africaine, car elle jetait les bases

d’une charte pour la fonction publique en Afrique. Conformément aux

recommandations de la Conférence, un groupe de travail ministériel, soutenu par un

secrétariat, a été établi pour rédiger la Charte. La Charte africaine de la fonction

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Page 7: Conférence des ministres africains de la fonction publique

publique a été adoptée à la 3e Conférence tenue à Windhoek, Namibie, les 5 et 6

février 2001.

La 4e Conférence s’est tenue les 6 et 7 mai 2003 à Stellenbosch, Afrique du Sud, où

les ministres se sont engagés à pour tenir d’autres conférences sous la bannière de

la Commission de l'Union africaine (CUA). La 5e Conférence, convoquée par la

CUA, s’est tenue les 14 et 15 de décembre 2005 à Addis-Abeba, Éthiopie.

La 5e Conférence des ministres africains s’est tenue en décembre 2005.

La 6e Conférence panafricaine s’est tenue en octobre 2008. Cette conférence a

consolidé le caractère essentiel du thème et de la place du renforcement des

capacités des États africains, et a permis de développer et d’augmenter les

possibilités collectives des ministres africains de la fonction publique à réaliser le but

du renforcement des capacités de la fonction publique et des États africains.

La Conférence a convenu d’établir les bureaux ministériels pour servir de base à la

réunion bisannuelle de la Conférence des ministres africains. Pendant de la 5e

Conférence panafricaine des ministres, un bureau ministériel a été choisi pour

appuyer le président et assurer la conduite et la surveillance globales du programme

et des projets des ministres africains. Les pays qui soutiennent les différents

secteurs thématiques du programme des ministres sont : pour la lutte contre la

corruption, le Nigéria ; pour la Charte africaine de la fonction publique, l'Algérie ;

pour le Concours panafricain pour l’innovation dans le secteur public les Îles

Maurice ; et pour Programme de reconstruction et de développement après des

conflits, le Burundi.

La 1re réunion du bureau de la Conférence des ministres s’est tenue à Abuja,

Nigéria, en avril 2006, où un programme de travail commun a été adopté. La 2e

réunion du bureau de la Conférence des ministres s’est tenue à Addis-Abeba,

Éthiopie, en décembre 2006. Cette réunion a permis de clarifier les rôles et les

responsabilités des porte-flambeaux. Les partenaires techniques ont été invités à la

réunion du bureau pour discuter des partenariats possibles dans l’avancement du

Plan d’action d'Abuja. La 3e réunion du bureau de la Conférence des ministres s’est

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Page 8: Conférence des ministres africains de la fonction publique

tenue en mars 2007, à Johannesburg, Afrique du Sud, et a examiné les rapports sur

l'État d’avancement du Plan d’action.

La 4e réunion du bureau de la 5e Conférence panafricaine s’est tenue à Windhoek,

Namibie, les 24 et 25 octobre 2007. La réunion a examiné le progrès accompli dans

le travail collectif des ministres de la fonction publique, sous les auspices de la

Commission de l'Union africaine (CUA). En plus d'une réflexion détaillée sur le

progrès accompli dans un certain nombre de secteurs, la réunion a consolidé les

mesures collectives qui seront prises pour renforcer l'état de la gouvernance et de

l'administration publique sur le continent africain.

La 5e réunion du bureau de la Conférence des ministres s’est tenue à Bujumbura,

Burundi, en avril 2008. La réunion du bureau, en collaboration avec la

commissaireaux affaires politiques de la Commission de l'Union africaine, a finalisé

les travaux préparatoires de et annoncé que la 6e Conférence panafricaine se

tiendrait en juillet 2008 à Gauteng, Afrique du Sud.

Tout au long des quatorze années de la Conférence des ministres africains, les

ministres ont créé des forums et des groupes de discussion pour influencer les

nouveaux programmes politiques du continent. En termes de pratique établie, la

Conférence se tient deux fois par an.

Comme contribution modeste pour aider à créer une partie de ces espaces

stratégiques, les ministres de la fonction publique et de l'administration ont créé leur

propre Forum en 1994. Avant 1994, très peu de gens participaient à la formation et

la contribution au processus et aux résultats du processus stratégique des ministres

de la fonction publique. Cela a changé depuis lors, car les ministres sont maintenant

davantage impliqués la formulation des discours, l’élaboration de la politique et la

mise en œuvre aux niveaux régional et continental. Avant, des décisions

stratégiques continentales étaient surtout de la responsabilité des chefs participants

d’État et de gouvernement.

Pendant plus d’une décennie et demie, l'élan pour appuyer les efforts collectifs et les

efforts nationaux de réforme de l’administration publique a abouti à la création de la

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Page 9: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Conférence des ministres africains de la fonction publique. Depuis le début, la

Conférence des ministres a montré un engagement au mouvement au-delà de

l'échange d'information passif vers l’établissement des pratiques, des codes et des

normes pour l'administration publique en Afrique. Les ministres sont encouragés par

la reconnaissance du fait que la création des cadres de base pour l'administration

publique est primordiale pour l'efficacité globale de l'État dans la réalisation du

développement durable.

Les conférences des ministres africains

La première Conférence des ministres africains de la fonction publique/s’est tenue

à Tanger, Maroc, les 20 et 21 juin 1994.

La deuxième Conférence s’est tenue à Rabat, Maroc, du 13 au 15 décembre 1998.

La troisième Conférence s’est tenue à Windhoek, Namibie, les 5 et 6 février 2001.

La quatrième Conférence, tenue sous les auspices du Nouveau partenariat pour le

développement de l'Afrique (NEPAD) et accueillie par le Gouvernement de la

République sud-africaine, s’est tenue à Stellenbosch, du 4 au 7 mai 2003. La

déclaration de Stellenbosch a été adoptée pendant quatrième Conférence

panafricaine.

La cinquième Conférence des ministres africains s’est tenue à Addis-Abeba,

Éthiopie, les 14 et 15 décembre 2005, sous les auspices de l'Union africaine.

Le secrétariat du NEPAD, qui fonctionnel depuis le lancement du Nouveau

partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) en octobre 2001, avait

soutenu la Conférence des ministres africains de la fonction publique, et salué le fait

que les ministres se sont engagés à aider assister à remplir les mandats de

développement décrits par les dirigeants africains en liant leur travail au programme

continental de développement. L'Union africaine (UA) qui est le plus grand organe

de l’intégration panafricaine en Afrique, s’est engagée à travailler avec le Forum des

ministres et pour appuyer les initiatives telles que la Charte pour la fonction publique

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Page 10: Conférence des ministres africains de la fonction publique

en Afrique de 2001, qui est mise en application dans de nombreux pays et surveillée

par différents forums économiques régionaux.

Les objectifs de la Conférence des ministres sont également d’établir le caractère

essentiel de la capacité de la gouvernance et de l’administration publique pour le

développement et de renforcer les capacités collectives des ministres africains de la

fonction publique. Spécifiquement, le présent document propose les grandes

priorités du développement des capacités des États africains.

En replaçant la Conférence des ministres africains dans le contexte du Programme

africain, le Forum a souscrit à la notion d’Amartya Sen’ s selon laquelle le

développement nécessite l’élimination des principales causes du manque de liberté :

pauvreté et la tyrannie, l’insuffisance d’opportunités économiques et la privation

systématique, la négligence des infrastructures publiques et l'intolérance ou

l’omniprésence des États répressifs. Selon le Forum, le développement ne peut se

réaliser tout simplement par l'articulation de la politique internationale telle que les

Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l’appui général des

partenariats de développement ou l'intervention stratégique de l'État à travers la

réforme complète de la fonction publique. Cela nécessite également l'engagement

systématique et actif d'une série d’acteurs aux niveaux mondial, continental et

national. Pour assurer le développement qui mène à la liberté, il faudrait construire

et aménager des espaces sociaux et politiques, qui engagent de manière

significative les groupes sociaux marginalisés dans le développement d’une politique

et le processus de mise en œuvre. L'accès, et même la voix du public, est insuffisant

pour s'assurer que ceux qui sont exclus historiquement font très bien entendre leur

voix et sont tout aussi bien impliqués dans les politiques et programmes du

gouvernement, qui traitent la pauvreté et la marginalisation profondément

enracinées.

Plusieurs des idées de la gouvernance issues de la Conférence des ministres

africains ont été intégrées dans le rapport sur la Charte africaine sur la démocratie,

les élections et la gouvernance, qui a été adoptée par la Conférence des chefs

d’État et de gouvernement de l’UA en 2007. La Charte est maintenant au point où

les gouvernements des États membres de l’UA doivent ratifier et mettre en

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Page 11: Conférence des ministres africains de la fonction publique

application le contenu de la Charte et s'assurer que le processus du Mécanisme

africain d’évaluation par les pairs (MAEP) tient compte des éléments et du contenu

de la Charte. Nous cherchons encore à voir quel rôle que la Conférence des

ministres africains pourrait jouer dans la réalisation de ce but.

Le département des affaires politiques de la Commission de l’UA a déclaré que les

domaines liés à la Convention de l’Union africaine sur la lutte contre la corruption, la

mise en œuvre de la Charte pour la fonction publique en Afrique, et la reconstruction

ou le développement des capacités de la gouvernance et de l'État dans le contexte

d'une reconstruction après les conflits devraient être énergétiquement mis en

application, et que la Conférence des ministres africains avait un rôle important à

jouer dans l’avancement de ce programme. Le département des affaires politiques

de la Commission de l’UA s’est engagé à appuyer la mise en œuvre de la

Déclaration d'Addis-Abeba, et ce, en même temps que la promotion du Programme

de gouvernance et d’administration publique.

Les circonstances particulières pour la construction d’États capables

Si nous acceptons que la crise africaine est essentiellement une crise de l'État, alors

l’objectif des ministres africains sur la construction de l’État africain est juste. À ce

titre, les ministres africains ont longtemps identifié le renforcement des capacités et

la construction de l’État en Afrique comme grande priorité, et se sont mis à

développer un large cadre stratégique pour identifier les besoins de renforcement

des capacités à long terme. Pendant quatorze années à ce jour, la nécessité de

renforcement des capacités de la fonction publique et la construction de l’État en

Afrique a été le programme global de la Conférence des ministres africains. En

regardant dans le passé, il ne fait aucun doute que les ministres ont réussi à intégrer

dans le programme continental les questions essentielles de la fonction publique

africaine et de la construction de l’État, et ont également souligné ce qu'est une

grande priorité dans le contexte du Programme africain.

La question primordiale que les ministres africains de la fonction publique et de

l’administration ont traitée est celle de savoir comment les ministres africains de la

fonction publique peuvent créer des institutions de l’administration publique viables

10

Page 12: Conférence des ministres africains de la fonction publique

dans un environnement après les conflits en tenant compte des défis qui se posent à

l'État africain.

Dans son rapport 2005, intitulé « Agir pour une bonne gouvernance en Afrique », la

CEA présente les fondements de l'État démocratique et capable en Afrique. Selon la

CEA, « un des principaux éléments de la bonne gouvernance est un État

démocratique et capable – un État enraciné dans la volonté publique, se fondant sur

la légitimité du processus démocratique, avec des institutions fortes défendant

l'intérêt public » (CEA, 2005 : 26). Selon la CEA : « l’une des tâches principales de

tous les gouvernements et sociétés africains est de renforcer les capacités et la

responsabilité des institutions publiques » (CEA, 2005 : 26). Cela implique dix

grands domaines méritant la pleine attention des décideurs africains, à savoir :

• Renforcer les parlements ;

• Renforcer les réformes juridiques et judiciaires pour protéger les droits de

propriété et pour assurer l'indépendance des tribunaux ;

• Améliorer la gestion du secteur public ;

• Améliorer la prestation des services publics ;

• Éliminer les goulots d'étranglement dans l'entreprise privée ;

• Exploiter le potentiel des technologies de l’information et de la communication

pour appuyer la gouvernance ;

• Stimuler les médias responsables ;

• Utiliser les modes traditionnels de gouvernance pour promouvoir le

développement et mettre en application les contrats ;

• Lutter contre le sida pour mettre fin à ses effets pernicieux sur la gouvernance –

en effet sur toute la gouvernance ; et

• Amener les partenaires à respecter leurs engagements.

11

Page 13: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Framework for The Long-Term Strategy:

Organisationaland

Institutional Development

Monitoring and Evaluation

Budget, Finance and Resources

Mobilisation

CAPABLE DEVELOPMENTAL STATE

People-Centred Results

Africa Public Service Charter

Human Resources

Service Delivery and Development

Leadership Accountability

(Source : Conférence des ministres africains, La Stratégie à long terme, août 2008.)

Selon le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) « l’on le

comprend maintenant que les capacités institutionnelles et humaines, la

gouvernance et le développement sont interdépendants et sont liés par un rapport

de cause et à effet réciproque » (ECOSOC, 2008 : 1) L'ECOSOC a développé une

« Stratégie de renforcement des capacités de la gouvernance et de l'administration

publique pour le développement », et selon le Conseil, « en temps de transformation

radicale et de crises, les nouvelles et formes et les formes renouvelés de capacités

de la gouvernance et de l’administration publique sont nécessaires pour réaliser la

gouvernance et le développement durable, axé sur les personnes, en faveur des

pauvres “(ECOSOC, 2008 : 1)

Au moment où l'État était sous la pression des acteurs internationaux pour rendre le

marché accessible, les ministres ont avancé l'idée que l'État africain devrait être

récupéré et réinventé et revigoré. Dès 1994, les ministres de la fonction publique ont

choisi de se concentrer sur le développement d’une Stratégie de renforcement des

capacités pour la construction de l’État. Ils se sont concentrés sur une stratégie qui

met l’accent sur un certain nombre d'aspects de développement, notamment : la

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Page 14: Conférence des ministres africains de la fonction publique

reconstruction de la fonction publique, le renforcement des capacités de l'État, la

macroorganisation de l'État, les systèmes de prestation des services et les mesures

de lutte contre la corruption. Ministres africains ont défié les notions de l'État de

minimaliste, et ont plutôt préconisé des États forts et capables. Les ministres ont fait

campagne pour les États africains capables qui ne jouent pas des rôles dominateurs

et autoritaires dans les sociétés africaines et qui ne sont pas des États géants ou

patriarcaux. Au lieu de cela, l'État africain capable sert en fait le bien commun et

constitue une force positive dans les sociétés africaines ; et les ministres africains

ont correctement identifié la construction de l’État comme créneau – crochet

stratégique – sur lequel ils pourraient se concentrer pour aider à consolider le

Programme africain.

Le Programme africain : Fondement de la Conférence des ministres africains Il est approprié de placer l'analyse dans le cadre du Programme africain – qui décrit

l'ensemble du continent après la Guerre froide et l’apartheid et les priorités socio-

économiques (CCR, 2005). À ce titre, le document examinera le travail des

principales institutions et des principaux programmes tels que l'Union africaine (UA),

le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), le Mécanisme

africain d’évaluation par les pairs (MAEP) et les communautés économiques

régionales (CER).

Le continent africain a, depuis l'indépendance et à partir de la colonisation, sans

cesse poursuivi des politiques de coopération d'intégration régionales et comme

moyens visant à promouvoir le développement socio-économique, et à protéger le

continent contre le néocolonialisme et à réduire sa dépendance vis-à-vis des pays

du nord. Cependant, pendant que les États africains devenaient finalement

indépendants, ils ont jalousement gardé leur souveraineté et étaient peu disposés à

donner des pouvoirs à un organe supranormal. Cependant, les États africains ont

reconnu la nécessité d'établir une organisation qui agirait en tant que véhicule de

l'unité africaine. Cette recherche pour l'unité africaine a été partiellement accomplie

quand l'Organisation de l'unité africaine (OUA) a été établie en 1963.

13

Page 15: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Après la création de l'OUA, les dirigeants africains considéraient l'unité africaine

comme étant primordiale à la libération économique et politique de tous les

Africains,. L’on estimait que la le chemin vers le progrès véritable économique et que

la fin de la domination du colonialisme et du néocolonialisme résidait dans l'acte uni

de l'Afrique unie. L'OUA n” a pas complètement ignoré es questions de coopération

régionale. Des commissions spécialisées sur le développement économique et

social, la science, la culture, l'éducation et la pratique militaire, ainsi que pour la

conciliation et l'arbitrage, ont été créées pour donner l'élan à la coopération

régionale. L'OUA a adopté le Plan d’action de Lagos en 1980 pour rétablir des

initiatives régionales de coopération. Elle a mis en place un programme

développemental de vingt ans pour le continent avec un objectif sur sept domaines

prioritaires, à savoir :

• Économie rurale et agriculture ;

• Affaires monétaires et financières ;

• Commerce, douanes et immigration ;

• Industrie, science et technologie, énergie, ressources naturelles et

environnement ;

• Transport, communications et tourisme ;

• Affaires sociales, santé et travail ; et

• Éducation, culture et ressources humaines.

Le Plan d’action de Lagos s’est assigné la tâche d'établir une Communauté

économique africaine (CEA). À cet égard, l'adoption du Traité d'Abuja par l'OUA en

1991 était une étape importante vers l'intégration du continent. Le Traité a été

orienté vers un nouvel élan au Plan d’action de Lagos à travers la création d’une

Communauté économique africaine d'ici 2025 “afin de stimuler l'intégration

économique, sociale et culturelle du continent africain”. Selon ces propositions, les

communautés économiques régionales existantes, telles que la Communauté de

développement de l’Afrique de l’Est (SADC), le Marché commun pour l’Afrique de

l’Est et australe, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, la

Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ; et l'Union du Maghreb

arabe pourrait agir en tant que piliers de la CEA (audit de l’UA, décembre 2007). Les

14

Page 16: Conférence des ministres africains de la fonction publique

organes proposés de la CEA ont intégré les institutions qui devaient être intégrées

au sein de l'UA, c.-à-d. le Parlement panafricain, le Conseil économique et social, les

Comités techniques spécialisés, ainsi qu'à la Cour de justice.

Les efforts de l'Afrique vers l'intégration régionale se sont accélérés à la fin de la

guerre froide en 1989, car cela a créé un espace pour permettre au continent de

mener la lutte anticoloniale et pour enraciner la démocratie en Afrique.

L'environnement de la mondialisation a également encouragé une plus grande

interdépendance des États et du régionalisme sur le continent.

La libération de la Namibie en 1990 et de l'Afrique du Sud en 1994 a mis un terme à

l'ère du colonialisme sur le continent, excepté le Sahara occidental (République

démocratique arabe de Sahraouie), qui est encore colonisé par le Maroc. Ces

nouveaux développements et l'expansion de la mondialisation signifiaient que les

structures de l'OUA n» étaient plus efficaces en devant les nouveaux défis des

réalités politiques et économiques sociales en Afrique et dans le monde.

Le nouveau contexte, marqué par la mondialisation, la fin partielle du colonialisme

en Afrique et la fin de la guerre froide, réclamait le renforcement de l’unité, de la

solidarité et de la cohésion en Afrique, et incitait ainsi la formation de l'Union

africaine en 2002.

La formation de l'UA a conduit à une nouvelle ère d'optimisme, qui a donné aux

Africains la confiance de déclarer le 21e siècle comme étant le « siècle africain »

(audit de l'UA, décembre 2007). Une UA fonctionnant efficacement pourrait traiter les

problèmes de guerres et de conflits, promouvoir la démocratisation et la stabilité

politique, et réaliser les objectifs socio-économiques du développement du continent.

Dans son document de base, l'Acte constitutif, l'UA articule certains de ses objectifs

comme suit (audit de l’UA, décembre 2007) :

• Réaliser une plus grande unité et solidarité entre les pays africains et entre les

peuples d’Afrique ;

15

Page 17: Conférence des ministres africains de la fonction publique

• Défendre la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de ses États

membres ;

• Accélérer l’intégration politique et socioéconomique du continent ;

• Promouvoir et défendre les positions africaines communes sur les questions

d’intérêt pour le continent et ses peuples ;

• Favoriser la coopération internationale, en tenant dûment compte de la Charte

des Nations Unies et de la Déclaration universelle des droits de l’homme ;

• Promouvoir les principes et les institutions démocratiques, la participation

populaire et la bonne gouvernance ;

• Promouvoir le développement durable aux plans économique, social et culturel,

ainsi que l’intégration des économies africaines ;

• Coordonner et harmoniser les politiques entre les communautés économiques

régionales existantes et futures en vue de la réalisation graduelle des objectifs

de l’Union ;

• Accélérer le développement du continent par la promotion de la recherche dans

tous les domaines, en particulier en science et en technologie ;

Les objectifs articulés par l'UA sont conformes à ceux des ministres africains de la

fonction publique et de l'administration. Les buts de la Conférence des ministres

africains sont également conformes à ceux du programme de développement socio-

économique du continent, du Nouveau partenariat pour le développement de

l'Afrique (NEPAD), qui a été conçu pour traiter les défis socio-économiques qui se

posent au continent africain, et pour faire avancer un développement axé sur les

personnes (OUA, NEPAD, octobre 2001). Le NEPAD est basé sur des valeurs et

des principes démocratiques, qui investit les les gouvernements africains dans la

bonne gouvernance, la responsabilité et transparence. On s'attend à ce que

chacune des sous-régions de l'Afrique identifie des projets dans les huit domaines

prioritaires du NEPAD, (bonne gouvernance, infrastructure, éducation, santé,

agriculture, information et technologie, énergie, et accès au marché), dans le but

d’encourager une collaboration plus étroite et l'intégration entre les pays africains.

L'Afrique a bénéficié la dernière de la mondialisation et a souffert surtout en termes

de pauvreté accrue, de la propagation des maladies dévastatrices telles que le

16

Page 18: Conférence des ministres africains de la fonction publique

VIH/sida et d'autres maladies infectieuses, la perte des ressources humaines à

cause de la fuite des cerveaux, et l’impact négatif du poids de la dette externe

(mission et vision de l’UA, 2004). Tous ces facteurs ont contribuent à la perpétuation

des conflits politiques qui entravent à leur tour le progrès économique et social du

continent. Le sous-développement de l'Afrique a été encore aggravé par le fait qu’en

général, les pays en voie de développement, et en particulier l'Afrique, doivent faire

face aux subventions agricoles des pays développés, au manque d'accès au marché

et autres pratiques commerciales injustes.

17

Page 19: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Au moment où les États africains s’engagent dans une plus grande coopération et

intégration, la Conférence des ministres africains est s’est engagée à assister les

objectifs politiques et de gouvernance de l'Acte constitutif de l’UA. Le défi pour

l'Afrique doit développer une stratégie qui financera efficacement le continent d'une

manière dont s'assurera que le programme global est rendu approprié à ses besoins

de développement. (Voir la mission et la vision de l’UA, 2004.) Des défis nationaux,

continentaux et globaux de la gouvernance sont posés à ce grand programme

africain. Les ministres africains ont articulé les stratégies qui mettent l’accent sur la

coopération régionale et le partenariat des pays africains afin de tirer bénéfice du

processus d’intégration des États africains.

Un pilier primordial du Programme africain est d’encourager la détermination

collective des pays du sud en général à renforcer leur indépendance et défendre leur

souveraineté au sein des organes tels que le Mouvement des non-alignés et le

groupe de 77 pays en voie de développement. Cela est influencé par l'idée selon

laquelle les changements du système international portent de graves conséquences

pour l'Afrique et les pays du sud.

La Déclaration de Syrte de 1999 était un produit essentiel des réflexions collectives

qui ont été entreprises sur les impératifs de l'unification de l'Afrique dans un contexte

global changeant rapidement. La Déclaration a posé les jalons de l'Acte constitutif de

2000 au moment où l'Afrique cherchait à créer un cadre commun pour réaliser son

destin partagé. Le consensus est atteint par les pays africains pour remplacer l'OUA

par l'UA en 2002. Avec la nouvelle organisation sont venues des modifications

importantes dans les principes soutenant la recherche de l'unification politique

continentale et l'intégration économique. Parmi les principes appliqués l’on comptait

la confirmation du rejet des changements inconstitutionnels de gouvernement. L’UA

a également approuvé le nouveau principe de « non-indifférence » dans la conduite

des affaires interétatique et a adopté la doctrine de « non-indifférence » de « non-

intervention » (Mwanasali, 2008). Elle a reconnu les violations des droits de l'homme

et le génocide comme prétextes pour l'intervention.

18

Page 20: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Les autres principes soutenant l'UA sont, entre autres, une plus grande

reconnaissance de la participation des organisations de la société civile africaine

dans le projet continental d'unification. Cette reconnaissance représentait, la

première fois dans l'histoire d’après des indépendances du renforcement

institutionnel pour l'unification continentale que cette attention soit portée aux

mécanismes pour assurer la participation populaire conformément à la Charte de

1990 pour la participation populaire au développement et à la transformation

adoptée à Arusha, Tanzanie. Un engagement a été pris pour promouvoir une plus

grande parité et égalité de genre dans le fonctionnement de l'union. Cela s’est

concrétisé une fois de dans la décision de la Conférence des chefs d’État et de

gouvernement d’observer un taux de 50/50 dans l'élection des commissaires de

l'UA. L'Acte constitutif a également prévu un ensemble d'organes complètement

amélioré dont les actions combinées ont été conçues pour donner à l'UA une

présence et un impact plus efficaces que l'OUA ne pouvait apprécier. Les

engagements qui ont été pris dans le cadre du Traité d'Abuja ont été réaffirmés en

vue d'approfondir la coopération et l'intégration économiques régionales comme

piliers vers le projet d'unification et de transformation africaines.

La naissance de l'UA, avec sa politique, les structures juridiques et économiques et

les instruments, représente une tentative sérieuse d'infuser le projet d’unification

continentale avec une nouvelle urgence.

Les moments qui ont formé le Programme africain sont les suivants :

• La création de l'OUA en 1963 ;

• L’adoption du Plan d’action de Lagos et la Loi finale de Lagos en 1980 ;

• La signature du Traité d'Abuja en 1991 ;

• La signature de la Déclaration de Syrte de 1999 et l'adoption de l'Acte constitutif

de 2000 ; et

• Le lancement du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique

(NEPAD) en 2001.

19

Page 21: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Chacun de ces moments a été caractérisé par un ensemble de défis communs

auxquels des réponses collectives ont été nécessaires et essayées.

Le Plan de travail de la Conférence des ministres africains et de l’Union africaine

La Conférence des ministres africains de la fonction publique a localisé son travail

dans le contexte global de la nouvelle architecture africaine interétatique et de

gouvernance. Depuis 2002 en particulier, la Conférence des ministres africains a

fonctionné avec NEPAD et l'UA sur « un programme de travail commun », qui a été

accompli sur la base du mandat dérivé de la 5e Conférence panafricaine des

ministres et de la décision du Conseil exécutif de l’UA (EX.CL/Dec.243 (viii)) sur la

soumission ministérielle (Doc.EX.CL/222 (viii). C'est un programme de mise en

œuvre qui est censé refléter l'approche de partenariat établi entre la CUA, NEPAD,

le bureau ministériel et le bureau du président.

Le programme de travail commun contient tous les grands éléments de la 5e

Conférence des ministres et des décisions de la Conférence des ministres, tels

qu’intégrés dans la Déclaration d'Addis-Abeba. Le programme de travail présente

des grands domaines d’intérêt, des résultats spécifiques, des activités globales et

des responsabilités. Le programme de travail couvre la période de la 5e à la 6e

Conférence des ministres africains de la fonction publique (décembre 2005 à

décembre 2007). Le programme de travail commun est un « Programme de

gouvernance et de l’administration publique pour l'Afrique » (Déclaration de

Stellenbosch, mai 2003). Ce programme :

• Est construit selon le principe de la coopération régionale, l'identification des

besoins communs et la mise en commun des ressources disponibles, et son

intention est de renforcer les capacités des pays africains à relever les défis

régionaux ;

• Identifie les principaux domaines d'intervention suivant : développement de

capacités institutionnelles, étude de la connaissance et stratégique, collecte de

données et échange, innovation et partenariat d’appui ;

20

Page 22: Conférence des ministres africains de la fonction publique

• Crée un cadre pour le développement des organisations régionales, des

institutions nationales de gestion et de coopération sans précédent pour les

partenaires de développement internationaux sur le continent ; et

• Identifie les programmes d'action spécifiques pour lesquels l’on pourrait trouver

un financement et toute autre assistance africaine et internationale, et la mise

en œuvre qui peut être surveillée pour assurer l'impact et la viabilité.

La majeure partie du travail sur les programmes détaillés concernant le

développement des capacités se situe dans la mise en œuvre globale des activités

financées par la Commission européenne pour la période.

Un certain nombre de domaines dans le programme de travail commun sont affirmés

sur l’hypothèse selon laquelle les ressources fournies par la Communauté

européenne peuvent être utilisées pour des activités spécifiques. En attendant la

mobilisation des partenaires engagés, l’on prévoit que l'initiative de capacité peut

être élargie dans le cadre global de la Déclaration d'Addis-Abeba.

L’Initiative du NEPAD pour la démocratie et la gouvernance stipule que le

« développement est impossible en l'absence d’une véritable la démocratie, de

respect des droits de l'homme, de paix et de bonne gouvernance » (NEPAD, 2001).

Le NEPAD engage les États africains à respecter les normes globales de

gouvernance et de démocratie, avec leurs principaux éléments de pluralisme

politique, avec plusieurs partis politiques et des élections libres et démocratiques

(NEPAD, 2002).

Une Initiative du NEPAD pour la gouvernance et l’administration publique a été

également convenue dans le but de contribuer au cadre politique et administratif des

pays africains, conformément aux principes de démocratie, de transparence, de

responsabilité, d’intégrité, de respect des droits de l'homme et à la promotion de

l’État de droit. Cette initiative du NEPAD incite également un engagement à

renforcer l'efficacité de la gouvernance politique et de la fonction publique par le

renforcement des capacités administratives, l’amélioration des cadres de

normalisation et la surveillance politique, la promotion de la prise de décision

21

Page 23: Conférence des ministres africains de la fonction publique

participative, la responsabilité dans l'utilisation des ressources publiques et

l’adoption des mesures efficaces de lutte contre la corruption.

L'Initiative du NEPAD pour la gouvernance et l’administration publique a visant à :

• Lier les objectifs et les priorités du NEPAD au développement et à reformer les

tendances à travers le continent ;

• Aligner les priorités stratégiques globales et continentales sur le rôle de l'État

africain et de ses institutions ;

• Explorer les rôles d’appui mutuel pour le NEPAD, l'Union africaine et les efforts

nationaux de réforme ; et

• Examiner les tendances et les efforts en cours des partenaires de

développement et des défis et des opportunités inhérents à la collaboration.

La Stratégie de renforcement des capacités

Un autre domaine important sur lequel les ministres africains devraient insister dans

leurs efforts de créer les institutions d’administration publique viables est la question

du renforcement des capacités pour la prestation de services. Les États africains

continuent à faire face à l’énorme défi de la prestation des services en mettant les

citoyens au centre de la planification et des opérations de la fonction publique. C'est

un important départ à au vieil exercice qui a servi aux gouvernements pour fournir

des services « pour » les personnes par opposition au travail en partenariat « avec »

les personnes.

Aujourd'hui, les gouvernements africains sont confrontés à un autre défi ; en effet le

gouvernement devrait transformer les mécanismes de prestation de services pour

satisfaire les besoins des citoyens. Afin de relever ce défi, les Africains ont besoin de

services publics transformés représentatifs, logiques, transparents, efficaces,

effectifs, responsables et sensibles aux besoins de tous les citoyens. La Conférence

des ministres africains a reconnu que les citoyens du continent méritent des services

publics au service et administrés par les personnes, et qui sont caractérisés par

l’équité, la qualité, l’opportunité et de forts codes d'éthique.

22

Page 24: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Les ministres ont souligné le fait que les États africains ont également besoin d’un

nouveau type de fonctionnaires qui montrent un certain nombre de qualités et de

caractéristiques. Les fonctionnaires devraient être courtois dans la prestation des

services aux usagers en écoutant leurs problèmes, présentant des excuses quand il

le faut et servant les usagers avec le sourire. Ils devraient respecter tous les

citoyens, indépendamment du contexte, du genre, de la couleur ou de la confession.

La fonction publique doit développer des normes de service, fournir des

informations, chercher des solutions de prestation de services et aller au-delà de

l'appel du devoir. Cela vise à une prestation des services de qualité et donner aux

citoyens le plaisir de recevoir une prestation de services intégrée de niveau

international. Cela pourrait se réaliser en prévoyant les besoins des clients par

l'introduction des enquêtes régulières auprès des clients sur le type de services que

les citoyens voudraient recevoir.

Les ministres africains ont envoyé un message clair selon lequel les États africains

devraient fournir un cadre pour la prestation des services publics aux nombreux

usagers qui n'y ont pas accès et traiter les inégalités dans la distribution des services

existants. L'accès à l'information et aux services renforce les pouvoirs des citoyens

et donne de la valeur pour l'argent et des services de qualité.

Le renforcement des capacités pour la prestation efficace de services reste une

question importante pour les États africains et elle nécessite une approche

intégrative et coordonnée ; la Conférence des ministres africains a tout

naturellement donné la priorité à cette question. Les contraintes de capacité au

niveau des États africains rendent souvent les délais longs entre la mise en place de

programmes, la prise de décision, la mobilisation des ressources et la mise en

œuvre. Les stratégies de renforcement des capacités doivent focaliser ainsi dessus

et traiter ces niveaux, ainsi que toutes les sphères aux niveaux locaux, nationaux,

régionaux et continentaux. Les ministres se sont rendu compte qu'il y a nécessité de

stratégie africaine commune sur le renforcement des capacités. De nombreux pays

africains ont des stratégies de développement des capacités. Cependant, ces

stratégies sont considérées étant mal coordonnées et pas aussi fortement évalué

qu'elles devraient l’être. Le but des stratégies de renforcement des capacités est de

23

Page 25: Conférence des ministres africains de la fonction publique

renforcer les capacités de l'État à créer effectivement un environnement pour la

réalisation des buts indiqués.

Depuis sa création comme Forum, la Conférence des ministres africains a souligné

la nécessité d’accorder la priorité à la gestion des ressources humaines et à

l’utilisation du développement des qualifications et des stratégies, et de renforcer les

institutions nécessaires pour réaliser le développement des capacités. L'accent a été

également mis sur le renforcement des qualifications stratégiques des

fonctionnaires, y compris la capacité de développer des programmes de

développement et de politique clairs, ainsi que la capacité de traduire les

programmes, les idéaux et les stratégies en programmes et projets clairs. Une autre

compétence nécessaire et inscrite au programme des ministres africains est la

capacité d'identifier les opportunités et les contraintes, et l'introduction des

interventions nécessaires pour traiter les faiblesses et les contraintes. Les

fonctionnaires africains doivent avoir la capacité de stimuler les partenariats sociaux

forts avec les forces sociales et les entités de la société civile. L'interface avec le

public et les citoyens sur le continent devrait en fait devenir le fondement de la

fonction publique. Dans notre continent, la majorité accablante des services publics

devrait se trouver dans l'éducation, la santé, la police, l'assistance sociale et le

développement social. Il y a ainsi le défi dans l'organisation et le contrôle des

millions de fonctionnaires dans des unités cohésives et bien coordonnées et des

opérations efficaces du gouvernement sur l’ensemble du continent.

Au cours des cinq dernières années, la Conférence des ministres africains a engagé

le NEPAD sur la nécessité de développer, dans le partenariat, un cadre de

développement des capacités, un des principaux secteurs prioritaires pour le

continent et, par conséquent pour la Conférence des ministres africains (Secrétariat

du NEPAD, décembre 2005). Les expériences de mise en œuvre montrent que la

capacité demeure une question importante et nécessite toujours une approche

coordonnatrice intégrative. À cet égard, la stratégie proposée doit se concentrer sur

toutes les sphères au niveau local, national, régional et continental.

Il a été observé en outre que de nombreux États africains ont des stratégies de

développement des capacités. Cependant, ces stratégies sont considérées étant

24

Page 26: Conférence des ministres africains de la fonction publique

mal coordonnées et pas aussi bien évaluées qu’elles devraient l’être. Un problème

particulier est la rétention des capacités et parfois de la sous-utilisation des

capacités existantes. Le but de l'initiative est que le développement des capacités

soit le principal véhicule vers la capacité de l'État à créer efficacement un

environnement pour la réalisation des buts indiqués.

À la lumière des objectifs indiqués, l'initiative se concentrerait sur le renforcement

des pouvoirs des dirigeants pour assurer la responsabilité et permettre l'engagement

au niveau sous-régional et continental. En outre, l'initiative renforcerait également les

pouvoirs des citoyens, augmentant de ce fait la responsabilité. L'initiative a huit

conducteurs principaux. Ceux-ci vont de la transformation du leadership à la

communication et au renforcement des capacités de promoteurs.

La Charte africaine de la fonction publique : Un créneau spécial

La question du renforcement de la fonction publique est naturellement fondamentale

pour le travail de la Conférence des ministres ; c'est la toute première activité du

genre dans le travail de la Conférence des ministres. Selon le rapport 2005 de la

CEA et par rapport au renforcement du secteur public, « parlant du renforcement de

la capacité d'exécution du secteur public, seuls des efforts à long terme, bien pensés

et soutenus, conçus en fonction chaque pays, peuvent réussir » (CEA, 2005 : vi). Le

rapport de la CEA poursuit ainsi : « l’action doit se concentrer sur la réévaluation du

rôle, de la taille optimale et de l’organigramme du secteur public – et sur réduire la

bande rouge pour réduire au minimum le fardeau de l'administration et pour réduire

les opportunités de corruption » (CEA, 2005 : vi).

Le Comité d'experts des Nations Unies sur l'administration publique a également

identifié six domaines prioritaires dans lesquels les États membres pourraient

renforcer les capacités à mettre en application la Déclaration du Millénaire des

Nations Unies (ECOSOC, 2008 : 3). Ces six domaines prioritaires sont :

• Le secteur public qui doit recruter et maintenir sa part équitable de meilleurs

talents ;

25

Page 27: Conférence des ministres africains de la fonction publique

• Les institutions du secteur public qui doivent devenir stratégiques et de fortes

« organisations d’apprentissage » une économie mondialisée basée sur la

connaissance ;

• Les institutions du secteur public qui doivent utiliser la puissance des

technologies de l’information et de la communication (TIC) en appui à

l'innovation et à la gouvernance ;

• Les gouvernements qui doivent aligner leurs systèmes de finances et de

gestion pour assurer la mobilisation et l'utilisation optimales des ressources ;

• Les gouvernements qui doivent concevoir et mettre en application la

combinaison efficace de la décentralisation et de centralisation des politiques et

des programmes afin de promouvoir le développement axé sur les personnes ;

et

• Les institutions du secteur public qui doivent appuyer les données

internationales basées sur l’évidence.

Ces défis, tels qu’identifiés par la Commission économique pour l'Afrique, ainsi que

le Comité d'experts de l'ONU sur l'administration publique, sont largement pris en

compte par les ministres africains dans la Charte africaine de la fonction publique.

La 2e Conférence des ministres africains de la fonction publique, organisée avec

l'appui du département des affaires sociales et économiques et des Nations Unies,

tenue à Rabat, Maroc, du 13 au 15 décembre 1998, était un événement marquant

pour l'administration publique africaine : elle a jeté les bases d’une charte pour la

fonction publique en Afrique.

Les principaux éléments suivants de la Charte sont conformes à la vision de la

construction de l’État capable en Afrique (Stratégie à long terme, août 2008) :

• Engagement à la fonction publique au service des citoyens ;

• Engagement à la prestation de services efficace et de qualité qui met l’accent

sur la participation des citoyens, la disponibilité, l'accessibilité et la qualité des

services ;

• Modernisation de la fonction publique comprenant la promotion de la

méritocratie contre le patronage, et utilisation des technologies ;

26

Page 28: Conférence des ministres africains de la fonction publique

• Comportement et code de conduite des fonctionnaires ;

• Garanties et droits des fonctionnaires ;

• Professionnalisme, éthique et intégrité, conflit d'intérêts, déclaration d'intérêts ;

• Gestion et mise en valeur des ressources humaines ; et

• Mécanisme pour la mise en œuvre.

La Charte de la fonction publique a été adoptée par 38 États africains à la 3e

Conférence des ministres africains de la fonction publique en 2001. Pourtant, il

faudrait comprendre que la Charte n’a pas encore été adoptée par tous les États

africains, ou par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l'UA, comme

instrument officiel et juridique de l'UA.

La Charte a été soutenue par le programme de développement des capacités de la

gouvernance et de l’administration publique adopté à la 4e Conférence panafricaine

des ministres de la fonction publique en 2003, connu sous le nom de Déclaration de

Stellenbosch.

La Charte africaine de la fonction publique est l'un des programmes phares de la

Conférence des ministres africains, développée comme principal cadre pour

améliorer l'efficacité de la fonction publique à travers l'Afrique. La Charte a été

saluée comme étant la Charte de la fonction publique la plus complète qui a émergé

au niveau multilatéral.

Les ministres ont cultivé des efforts et une énergie considérables dans le

développement et l'amélioration de la Charte africaine de la fonction publique. Le

sens de la Charte est qu'elle présente un cadre commun pour les États membres

s’acheminant ensemble vers l'efficacité de la fonction publique. Le message

fondamental de la Charte est qu'il y a une corrélation directe entre l'application des

codes et des principes qu'elle applique, et l'efficacité de l'administration publique du

pays.

L'Algérie mène le train et est le porte-flambeau dans ce secteur thématique de la

Charte africaine de la fonction publique, une des grandes priorités des ministres

27

Page 29: Conférence des ministres africains de la fonction publique

africains. En effet, la Charte africaine de la fonction publique signifiait la volonté

politique et l'engagement de l'Afrique sur la bonne gouvernance, l’éthique et la

responsabilité, et l’engagement des ministres pour aider à assurer la transparence

en prenant des décisions administratives. La Charte africaine de la fonction publique

fournit des valeurs communes tout en préservant toujours la diversité, et en

partageant les différentes expériences la Charte africaine de la fonction publique

peut et devrait se transformer en un catalyseur puissant pour reformer la fonction

publique.

En 2005, les ministres africains ont décidé que la Charte a devrait être mise à jour

afin d’en renforcer l’efficacité. L'Algérie a été chargée de présider le processus de

mise à jour la Charte. Entre 2005 et 2008, des efforts considérables ont été fournis

dans le développement et l'amélioration de la Charte.

La Charte africaine de la fonction publique a trois idées maîtresses stratégiques qui

sont complètes et conçues pour servir de plateforme commune pour définir et

évaluer le Programme de gouvernance du continent et de l'administration publique

(présentation du DPSA à une Conférence consultative, de la SADC en 2007). Les

trois idées maîtresses stratégiques sont :

• La Charte définit les principales composantes d'une fonction publique

professionnelle et efficace et son rôle dans la construction de l’État capable ;

• Elle présente les actions communes et les systèmes visant à assurer la

transparence et la responsabilité dans le secteur public ; et

• elle établit un cadre général de principes de base, des politiques et des

mécanismes de gestion à employer comme langage commun dans le secteur

de la fonction publique dans les pays africains.

Les dispositions générales de la Charte sont divisées en quatre parties : la première

définit le but et la portée de l'application du texte ; la seconde rappelle « les principes

fondamentaux et universels de la fonction publique », à savoir les principes de

légalité, de neutralité, d’égalité et de continuité ; la troisième partie détermine les

règles régissant les rapports entre les employés de la fonction publique et les

28

Page 30: Conférence des ministres africains de la fonction publique

citoyens (les usagers), qui sont basés sur les critères d'efficacité, d’efficience et de

transparence de la fonction publique ; et la quatrième partie traite le rapport entre les

employés de la fonction publique et la fonction publique elle-même, et traite les

obligations de l'administration vis-à-vis du développement de la vie professionnelle,

de la rémunération et des conditions de travail. Le code de conduite dans la Charte

est divisé en deux parties :

• Les valeurs fondamentales des employés de la fonction publique, et

• Les codes de conduite des employés de la fonction publique.

Le code définit les valeurs fondamentales du professionnalisme et de l'intégrité qui

devraient guider des employés de la fonction publique, établit les règles affirmant la

suprématie de l’intérêt général sur les intérêts personnels et recommande que les

pays entreprennent des programmes de sensibilisation et de formation dans ces

domaines et mettent en place des organes de suivi et de contrôle.

L'article 29 de la Charte africaine de la fonction publique envisage la création d'un

organe de mise en œuvre. Il a été rappelé qu'une décision a été prise au cours de la

deuxième réunion du bureau pour que l'Afrique du Sud soutienne un atelier

consultatif de la Communauté de développement de l’Afrique de l’Est et australe

(SADC). L'atelier s’est tenu en avril 2007. Les objectifs de l'atelier étaient d’examiner

et de mener une analyse comparative sur la mise en œuvre de la Charte africaine de

la fonction publique au niveau des États membres de la SADC, et de promouvoir un

large forum consultatif intersectoriel parmi les experts, permettant aux spécialistes

de partager les stratégies, les mécanismes et le processus de domestication et de

mise en œuvre de la Charte africaine de la fonction publique dans la région. L'atelier

a proposé un Plan d’action pour la domestication et la mise en œuvre de la Charte

africaine de la fonction publique au sein de la SADC et des mécanismes

d’intégration de la Charte africaine de la fonction publique à travers les organes de

décision régionaux.

Les pays qui ont mis en application la Charte l’ont développé comme projet

autonome plutôt qu’une activité intégrée mise en application pour déclencher

29

Page 31: Conférence des ministres africains de la fonction publique

l'efficacité de la fonction publique. En fait, dans de nombreux cas, développer une

charte au niveau national ou même dans un secteur particulier est souvent une fin

en soi avec grande fierté liée aux affiches de la charte des services.

Les États africains devraient envisager d’accepter la Charte comme plate-forme de

lancement pour le processus de réforme et de transformation du secteur public. À

cet égard, les États africains pourraient apprendre des pays latino-américains, qui

ont développé leur charte de la fonction publique comme cadre et principe pour la

transformation de la fonction publique (présentation du DPSA à une réunion

consultative de la SADC).

L'identification de la Charte comme point de départ est également une bonne base

pour la plupart des autres activités du programme ministres. Les principes

permettent d’assurer des pratiques saines dans la fonction publique, peuvent définir

les limites pour l'innovation et servir de base à la célébration des journées de la

fonction publique aux niveaux national et continental.

Les lignes qui suivent montrent que la Charte est un document d’orientation et pas

nécessairement un instrument juridique pour l'application. La Conférence des

ministres et les porte-flambeaux de la Charte doivent maintenant travailler

constamment sur les stratégies de mise en application de la Charte. La Charte a été

adoptée par quelques pays et il faut de la clarté sur le statut à travers d'autres pays.

Par exemple, le Mozambique est en train d'adopter la Charte africaine de la fonction

publique à travers son Conseil de ministres et développe une version mozambicaine

de la Charte. Le processus et les révisions actuelles sont dirigés pour servir de base

pour le développement possible de la Charte comme document juridique.

L’on reconnaît que la plupart des pays africains ont leurs propres codes et règles

concernant la fonction publique et que ceux-ci chevauchent la Charte de la fonction

publique. L’on considère qu’il est prudent que la Charte soit utilisée comme base

pour évaluer l'efficacité des codes établis et, à ce titre, les pays doivent assurer

l'alignement entre leurs codes et la Charte.

30

Page 32: Conférence des ministres africains de la fonction publique

L’autre défi qui se pose en ce qui concerne la Charte est que la connaissance et

l'engagement à la Charte varient selon les pays sur le continent. La Charte ne trouve

donc pas toujours l'expression pratique dans le processus de réforme de

l’administration publique. Pour être efficace, la Charte doit être adoptée comme

instrument de l'UA. Avec son adoption comme instrument de l'UA et sa ratification

par les pays, il y aura une obligation de la part des pays qui ont ratifié la Charte, et la

Charte aura alors un statut juridique.

L'Initiative de la Journée africaine de la fonction publique

Après l'évaluation du secteur spécial des finances de la Charte de la fonction

publique, il est important de présenter l'initiative de la Journée africaine de la

fonction. La Journée africaine de la fonction publique est maintenant événement

stratégique profondément enraciné dans le calendrier de l’UA. À la suite de la

Déclaration de la 1re Conférence des ministres africains de la fonction publique

tenue à Tanger, Maroc en 1994, les ministres ont convenu que le 23 juin de chaque

année devrait être célébré comme Journée africaine de la fonction publique. Le but

général de la Journée africaine de la fonction publique est « de reconnaitre la valeur

et la vertu du service à la communauté » (4e réunion du bureau de la Conférence

des ministres, 25–26 octobre 2007). La Déclaration des ministres a été réaffirmée

dans la Déclaration de Stellenbosch adoptée à la 4e Conférence des ministres

africains tenue à Stellenbosch, Afrique du Sud, en 2004. La réunion de Stellenbosch

a reconnu le sens de la Journée africaine de la fonction publique en tant qu'élément

de la stratégie continentale renforcer les programmes de l’administration publique et

de la gouvernance à travers le continent. L'importance de la Journée africaine de la

fonction publique est qu'elle permet aux ministres de :

• Réfléchir sur la fonction de la fonction publique : mission, objectifs, programmes

et projets, défis et succès ;

• Reconnaître et faire connaître l'importance de la fonction publique, de ses

contributions positives et d'avantages aux fonctionnaires, à la population, à la

société civile, au secteur privé et au gouvernement ;

• Motiver et encourager les fonctionnaires à continuer le bon travail effectué et à

fournir de nouvelles initiatives et innovations ; et

31

Page 33: Conférence des ministres africains de la fonction publique

• Préparer la fonction publique et l'administration à un meilleur futur en proposant

le changement pour le bien-être social de la population.

(4e réunion du bureau de la Conférence des ministres, 25–26 octobre 2007.)

La Namibie a été élue porte-flambeau de la Journée africaine de la fonction publique

et a travaillé activement pour développer un plan de travail pour le sous-programme

de la Journée africaine de la fonction publique. Mme Libertina Amathila, ministre de

la République de la Namibie et présidente du sous-comité ministériel sur la Journée

africaine de la fonction publique, a joué un rôle fondamental et actif dans le succès

de la Journée africaine de la fonction publique. Le rôle du porte-flambeau continental

de la Journée africaine de la fonction publique était de mener et coordonner les

activités de la Journée africaine de la fonction publique concernant les thèmes et les

sous thèmes, les programmes et les activités. En juin 2007, un site Internet de la

Journée africaine de la fonction publique a été lancé.

Le Soudan a joué le rôle du chef de file sur cette question, et il a présidé la réunion

du sous-comité ministériel sur la Journée africaine de la fonction publique. Les

célébrations de la Journée africaine de la fonction publique du Soudan ont été

caractérisées par les événements qui mettent l’accent sur les principaux buts et

objectifs du processus continu de la réforme de la fonction publique. L'accent a été

mis sur la bonne gouvernance, la prestation efficace des services aux citoyens, en

particulier les pauvres, les plus vulnérables et les populations rurales, et la diffusion

d'information sur la fonction publique. D'autres thèmes incluent le perfectionnement

des services publics afin de répondre adéquatement aux attentes des citoyens, et à

la reconstruction du secteur public en quelque sorte, qui lui permet de relever

efficacement les défis qui se posent à l'Afrique.

Pour assurer la participation maximale des citoyens ordinaires, le Gouvernement

soudanais a conçu, imprime et disséminé des affiches éducatives en couleur. Cette

campagne a atteint presque toutes les grandes villes du pays en plus d'autres

établissements ruraux accessibles.

32

Page 34: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Il y a un défi particulier à chercher une plus grande coordination et collaboration

avec le département des affaires sociales et économiques des Nations Unies

(UNDESA).

L’autre défi est que les gouvernements africains transmettent constamment la

documentation sur la célébration de la Journée africaine de la fonction publique dans

leurs sous-régions et pays respectifs.

33

Page 35: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Le Concours panafricain pour l’innovation dans les services publics (AAPSIA)

Le Concours panafricain pour l’innovation dans les services publics (AAPSIA) est un

autre secteur prioritaire pour la Conférence des ministres. L’AAPSIA est l'invention

de la 4e Conférence panafricaine des ministres. L’AAPSIA a pour objectif de

renforcer l'échange et le développement de la connaissance en travaillant

étroitement avec les autres partenaires de développement et le programme de

gouvernance et de l'administration publique. L’AAPSIA est au centre d'un plus large

programme de gouvernance et de l’administration publique. Ce programme vise à

renforcer les capacités du secteur public à travers le continent. L'initiative de

l’AAPSIA fait partie d'un plus grand effort des ministres africains pour cultiver un

environnement favorable dans le secteur public pour le développement et la

consolidation des idées et des initiatives innovatrices. Le but avoué de l’AAPSIA est

la célébration de l'innovation en Afrique et les récompenses célèbrent l’excellence

dans le secteur public du continent qui demeurerait autrement inconnu et non

reconnu.

En général, l’AAPSIA entoure les aspirations suivantes :

• Identifier l'innovation dans la prestation et non seulement l'efficacité des

services ; et

• Incorporer les opportunités d’apprentissage, avoir de l’impact sur les décisions

stratégiques du gouvernement et établir des partenariats.

(Document conceptuel de CPSI, avril 2006.)

La première réunion du Comité des ministres (28 janvier 2004, Ouganda) a

approuvé l'orientation et l'approche pour mettre en application « un Programme de

récompense de l’innovation dans le secteur public, dans le cadre du programme des

ministres ». En plus de la mobilisation des ressources pour cette activité, il était

nécessaire de s'assurer que le processus de récompenses est contrôlé efficacement

et durable. Le cadre prévoit que les récompenses d'innovation soient un dispositif

pour toutes les futures conférences des ministres de la fonction publique. Le projet a

34

Page 36: Conférence des ministres africains de la fonction publique

été officiellement lancé à Addis-Abeba, Éthiopie, pendant la 5e Conférence des

ministres en décembre 2005 sous la présidence du ministre sud-africain Geraldine

Fraser-Moleketi. L’AAPSIA vise à attribuer des projets et des initiatives réussis et

efficaces d'amélioration de la prestation de services qui ont été réalisés par

l'application des approches, des méthodologies et des outils innovateurs. L’AAPSIA

reconnaît les initiatives créatrices qui présentent « une première » dans la pensée et

chez les individus qui sont disposés à penser au-delà des frontières prescrites.

Il est important de reconnaître que l'initiative menée par les ministres est dirigée vers

la promotion et la récompense de l'innovation dans les services publics à travers

l'Afrique.

Les îles Maurice sont le porte-flambeau et chef de file dans cette priorité, et, en

étroite collaboration avec le bureau du président, a mis sur pied un comité de travail

composé du NEPAD et du bureau du président pour surveiller la mise en œuvre de

cette initiative. Le programme de mise en œuvre a été défini en quatre étapes, à

savoir : conception, promotion, sélection et cérémonie de remise des prix. La

première phase a été finie. La seconde, qui est financée par le bureau du président,

est en cours et nécessite des déplacements dans différentes régions pour

promouvoir et lancer l'initiative. En plus des voyages dans les régions de l’Union

africaine, il y avait des campagnes étendues de sensibilisation par les médias et de

diffusion d’information par les différents hauts-commissariats et ambassades.

Le calendrier pour la mise en œuvre des récompenses est le suivant : la promotion

en mars 2007, la sélection en avril 2007 et la cérémonie de récompense

coïncideront avec la 6e Conférence des ministres africains. Le bureau du président a

fourni des fonds pour la phase de promotion tandis que la GTZ a accepté de

financer la phase de sélection, et une partie du financement de l’UE a été allouée

dans le cadre des plans de travail de l’UA. La Conférence des ministres africains a

encouragé les États africains à travailler de façon proactive pour assurer le succès

de l'initiative de récompenses d'innovation, et pour participer à concours

internationaux de l’innovation.

35

Page 37: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Les négociations sur la future viabilité des récompenses ont été finalisées au niveau

des officiels. Ainsi, il est devenu nécessaire de lancer officiellement le Concours

panafricain pour l’innovation dans le secteur public de l'Afrique à l'occasion de la 5e

Conférence des ministres de la fonction publique. Cet événement a été lancé en

prévision que la remise de la toute première cérémonie de remise des prix dans le

cadre du programme des ministres se tienne lors de la 6e Conférence des ministres

de la fonction publique.

Avec le lancement, la responsabilité globale de mettre en application le processus

de récompenses incombait à la CUA et au NEPAD. Le bureau du NEPAD a géré

tous les éléments de communication sur les récompenses et le processus de

sélection, la définition des critères appropriés d'évaluation et la question réelle des

récompenses.

Quatre phases pour la mise en œuvre du projet ont été convenues : une réunion du

comité directeur, la conceptualisation, la phase d'inscription et de sélection, et la

remise des prix. En tant qu'élément du processus de promotion, des visites ont été

effectuées dans un certain nombre de régions de la CUA et l’AAPSIA a été présenté

à une série d’acteurs.

Comme d'autres initiatives et programmes de la Conférence des ministres africains,

le processus de l’AAPSIA a été confronté à quelques défis de mise en œuvre. Les

contraintes budgétaires et de temps ont provoqué certaines lacunes dans le

document d'orientation original du CPSI, notamment la réduction de catégories de

cinq à trois, et des gagnants dans chaque catégorie de cinq à trois.

Vers un cadre pour l'efficacité de la fonction publique

La question primordiale que nous devons traiter ici est celle de savoir comment les

ministres africains de la fonction publique peuvent créer des institutions

d’administration publique viables étant donné les défis qui se posent à l'État africain.

La CEA, dans son rapport intitulé « Agir pour une bonne gouvernance en Afrique »,

affirme à juste titre qu'il est « essentiel de développer un canal de responsabilité

36

Page 38: Conférence des ministres africains de la fonction publique

efficace entre les prestataires de services publics et leurs clients » (CEA, 2005 : vii).

Selon la CEA, les options pour inclure l'efficacité améliorée de la fonction publique

incluent « la décentralisation de la prestation de services publics l’encouragement au

plus grand choix et à la concurrence, à travers différents moyens pour incorporer le

secteur privé et les organisations non gouvernementales dans le domaine de la

prestation des services publics » (CEA, 2005 : vii). « Une bonne surveillance

réglementaire », il « est essentiel d’assurer des niveaux proportionnés de qualité et

pour entretenir la prestation » (CEA, 2005 : vi).

Dans la recherche d’une réponse à la question de savoir ce que le secteur public

peut faire pour relever le défi de rendre la fonction publique plus efficace, les

ministres africains de la fonction publique ont accepté très tôt de concentrer leurs

efforts sur la place du développement d’une Stratégie de renforcement des

capacités pour la construction de l’État. Les ministres ont convenu que le

renforcement de l'efficacité de la fonction publique nécessite une stratégie de

développement des capacités flexible et échelonnée. Une telle stratégie devrait

mettre l’accent sur un certain nombre d'aspects, notamment : la reconstruction de la

fonction publique ; le renforcement des capacités de l’État ; la macroorganisation de

l'État ; les systèmes de prestation des services ; et les mesures de lutte contre la

corruption. La notion d'État de minimaliste devrait être défiée et les Africains

devraient préconisers États forts et capables. Un État africain capable ne joue pas

un rôle dominateur et autoritaire dans les sociétés africaines. Il n’est nom plus un

Léviathan ou un État patriarcal. L'État africain capable sert en fait le bien commun et

constitue une force positive dans les sociétés africaines.

La Stratégie africaine pour l’efficacité de la fonction publique est conçue en tant que

résultats et cadre basé sur les résultats, et elle souligne les valeurs de la fonction

publique, mesure les normes de service, et continue l’apprentissage et évaluation.

Le cadre explore les facteurs qui influencent l'exécution, notamment le leadership

politique, la responsabilité et la technologie (Stratégie à long terme, juillet 2008).

L'engagement à travailler en tant que collectif pour renforcer l’efficacité de la

gouvernance et de l’administration publique à travers l'Afrique est reflété dans les

nombreuses initiatives d'échange historiques à travers le continent. Les initiatives

37

Page 39: Conférence des ministres africains de la fonction publique

établies ont été soutenues par des organisations telles que le Centre africain de

formation et de recherche administrative pour le développement (CAFRAD), le

Forum sur la gestion de la politique de développement (FGPD) et l'Association

africaine pour l'administration publique et la gestion (AAPAM). Plusieurs des

engagements ont été traduits en création d’opportunités d'échange d'apprentissage

(conférences, séminaires), des initiatives de formation et du développement des

projets de recherche et des publications.

La Conférence des ministres africains a décidé que les pays devraient être guidés

par un cadre et un questionnaire standard pour développer leurs rapports sur les

« principes et les codes de l'efficacité de capacité de l’administration publique ».

Même si les rapports soulignent les expériences nationales actives, les pays

participants peuvent être encouragés à utiliser la Charte comme cadre pour évaluer

leurs pratiques. Pour être efficaces comme stratégie d’appui, les rapports nationaux

devraient être complétés par des rapports d’évaluation au niveau continental. De tels

rapports et rapports nationaux peuvent être présentés à un comité des ministres ou

d’experts pour le conseil et l’appui des pairs. Étant donné que les rapports et

l'analyse porteraient sur l'efficacité des capacités de l’administration publique, il

faudrait s'assurer que le processus n'est pas aussi complexe que le processus établi

du MAEP, et en cas de besoin, qu’il complète ou soit complété par le travail effectué

dans le MAEP (NEPAD, Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, mars 2003).

Pour s'assurer que l'initiative ait la pertinence continentale et régionale globale, les

ministres sont d'avis qu'il est nécessaire d'établir une initiative d’appui à la recherche

qui se fonde sur l'analyse évaluative nationale de l'application des codes et des

principes dans l'administration publique. Dans ce cadre, des données comparatives

et l'information peuvent être rassemblées sur une base sous-régionale, suivie d'un

rapport complet au niveau continental. Une telle stratégie doit être présentée lors

des futures conférences ministérielles et servir de base pour évaluer le progrès à

travers le continent dans la création de systèmes d’administration publique capables

et efficaces. Tandis que la participation des pays au processus devrait être

volontaire, les pays devraient être encouragés par une articulation claire de

l'avantage global de l’appui des pairs dans le domaine de l'administration publique.

38

Page 40: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Étant donné que les pays conduisent l'analyse évaluative de leurs principes et codes

pour l'efficacité du secteur public, ils vont rassembler l'information et les études de

cas sur les pratiques qui pourraient être pertinents pour d'autres pays. Pour

renforcer les perspectives pour l'appui et l’apprentissage mutuel, une telle

information devrait être stockée dans une base de données centrale et un réseau en

ligne au niveau continental. Pendant que d'autres organisations multilatérales sont

également impliquées dans la collecte d'information, d'autres partenariats devraient

être établis, le cas échéant. En particulier, l'information sur de telles pratiques peut

être partagée avec l'OCDE et les partenariats peuvent être établis avec l’UNDESA et

d'autres organisations régionales et mondiales impliquées dans ce secteur d'activité.

L’on reconnaît que la recherche pour améliorer l'efficacité de la fonction publique est

également habituellement liée aux efforts de décentralisation et d’établissement de

partenariats avec la société civile.

Stratégies de lutte contre la corruption dans le secteur public

Dans leurs tentatives revitaliser les institutions de l’administration publique dans un

environnement d’après-conflits sur le continent, les ministres africains de la fonction

publique ont intégré fermement la question de la lutte contre la corruption dans le

programme, et ont convenu que les défis posés par la corruption ne devraient pas

être sous-estimés ; ces conséquences sont souvent dévastatrices, car la corruption

a un impact négatif sur le processus le développement, la gouvernance et la

prestation de services.

Les ministres ont décidé d'établir la structure qui couvre les organes africains de

lutte contre la corruption. La recherche des causes profondes du fléau de la

corruption nécessite des réponses complètes qui mettent l'accent sur les systèmes,

le processus, les mécanismes, les codes, et la volonté politique de traiter ce

problème énorme (point d’accès à la lutte contre la corruption). Il est important de

reconnaître que la corruption est un phénomène structural, pas simplement confiné

en Afrique, mais que c’est une réalité globale, infestant même les pays développés

et en voie de développement. La corruption est enracinée dans les rapports entre les

individus et les organisations tant dans le monde développé que dans le monde en

39

Page 41: Conférence des ministres africains de la fonction publique

développement, et les pratiques de corruption incluent le vol, la fraude, la corruption,

l'extorsion, le népotisme, le favoritisme, et blanchiment des procédures illicites. La

corruption déstabilise en général le processus de gouvernance et de

développement, et a un sérieux impact sur les pauvres. La corruption doit être

ralentie tant du côté de l'offre que du côté de la demande.

Les ministres africains ont également observé les perceptions erronées au sujet de

la corruption, selon lesquelles considère la corruption en général est un problème

d'Africain ou des pays en voie de développement. Ils ont fait remarquer que, au

niveau international, la corruption est en général considérée comme un phénomène

africain, du « tiers monde », ou du monde en voie de développement. Dans la

communauté internationale et même dans le secteur privé, le continent africain en

particulier, les pays du sud en développement en général, est associé à la corruption

que ce soit la méga corruption ou la corruption de bas étage, et les pratiques de

corruption. Ces perceptions erronées ont été défiées par les ministres africains de la

fonction publique qui ont rappelé que la corruption était un grand problème

international, et non confiné à l’Afrique. Puisque la corruption est un défi

international, elle nécessite des réponses internationales. Il est ainsi essentiel que

les Africains et les partenaires internationaux commencent à se rendre compte de

l'importance de traiter la corruption par le biais de partenariats internationaux et des

approches communes.

Les problèmes autour des perceptions de la corruption et de son association erronée

avec l'Afrique et les pays en voie de développement ont eu deux implications, et les

perceptions négatives ont maintenant également influencé les définitions et les

conceptualisations de la corruption (5e Forum mondial, 5 avril 2007). La première

implication est que la corruption est considérée comme un problème du secteur

public, et jusqu’à un passé récent, le secteur privé a suscité une attention limitée. La

deuxième implication est que la corruption a été considérée comme un phénomène

unilatéral, selon l’opinion qui vent que le problème réside au niveau de ceux qui

prennent des dessous de table, notamment les politiciens et les responsables

publics. D’ailleurs, le continent continue se battre farouchement pour changer cette

perception et prouver et montrer que la corruption est un processus bidirectionnel,

40

Page 42: Conférence des ministres africains de la fonction publique

entre celui qui offre et celui qui reçoit, entre ceux qui prennent des dessous de table

et ceux qui donnent et payent les dessous de table.

Ainsi, une définition typique de la corruption est que la corruption est l'abus et la

mauvaise utilisation du pouvoir et des ressources publics pour des intérêts

personnels, et que la corruption implique un certain comportement de la part du

secteur public, que ce soit les politiciens ou les fonctionnaires, qui leur permet de

s'enrichir incorrectement et illégalement, ou encore par l’abus de pouvoir et de la

responsabilité qui leur sont confiés (cinquième Forum, 5 avril global 2007).

Cette définition devrait être élargie au plus vite, pour dénoter l'idée de la corruption

comme étant un contrat et une affaire entre deux parties, ceux qui donnent et ceux

qui prennent en échange des faveurs et des gains mutuellement salutaires. Ainsi, la

corruption est une pratique qui a lieu dans le secteur public, le secteur privé et

même le secteur de la société civile. Ainsi, la Banque africaine de développement

(BAfD) déclare, à juste titre, que la corruption est une activité intersectorielle et

transfrontalière, et implique des pratiques telles que le vol, la fraude, la corruption,

l'extorsion, le népotisme, le favoritisme et le blanchiment de l’argent sale. La

corruption dans le secteur privé est aussi sérieuse que la corruption dans le secteur

public, et les coûts sont juste aussi élevés (Document d'orientation pour le cinquième

Forum mondial, février 2007). La BAfD révèle également que la grosse corruption

est celle provenant de l'interface entre les secteurs publics et privés et qui

aboutissent à la conquête de l'État.

La conquête de l’État, selon la BAfD, se rapporte aux actions des individus, des

groupes, des sociétés, des sociétés multinationales et autres pour influencer la

formulation des lois, des règlements, des décrets et d'autres politiques, en offrant

des avantages illicites aux politiciens et aux fonctionnaires (Document d'orientation

pour le cinquième Forum mondial, février 2007).

La corruption est un comportement qui est contraire au bon comportement et au

comportement acceptable, et défie les règles du jeu démocratique (banjo, 2004).

Elle dévie du comportement éthique et moral et viole l’État de droit dans nos

sociétés.

41

Page 43: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Les pratiques et le comportement de corruption ont un certain nombre d'objectifs. Ils

cherchent à influencer le processus de prise de décision des responsables publics

pour les intérêts personnels. Ils cherchent à entraîner les responsables publics dans

des infractions des règles et des codes et à légitimer et récompenser la

malhonnêteté. Ils encouragent les transactions intéressées et les conflits d'intérêts.

Ils influencent le trafic d’influence par l'utilisation des moyens frauduleux tels que la

corruption et le chantage des responsables des secteurs public et privé.

En ce qui concerne l’importante question du coût de corruption, les ministres ont

uniformément souligné ce défi. Une importante dimension du contexte concerne les

coûts liés à la corruption. L’on reconnaît sur l’ensemble du continent que la

corruption pose de nombreux défis aux sociétés africaines. La corruption a des coûts

financiers énormes, la sécurité humaine et les coûts de développement, les coûts

institutionnels, etc.

L'ancien président nigérien, Olesegun Obasanjo et l'Institut de la Banque mondiale

ont estimé que la corruption coûte au continent africain environ 148 milliards de

dollars par an. C'est le genre de ressources qui pourraient très bien aider le

continent à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Des

chercheurs ont estimé que la corruption au loin retient entre 2 à 4 % PIB par habitant

de certains pays. Tandis que le continent s’est lui-même fixé des objectifs ambitieux

de réaliser des taux de croissance économique de 7 % par an, et un investissement

64 milliards de dollars par an, le gaspillage de 148 milliards de dollars mine

clairement des investissements et la croissance économique. La corruption réduit les

capacités des États à lever des impôts et appuyer les PMA dans les États africains.

Certaines études estiment que la corruption contribue au continent pas moins de

50 % des pertes de revenus fiscaux. La BAfD a noté que la corruption est également

une source et une cause permanentes de fuite des capitaux, que l’on estime à quel

que 700 milliards de dollars à 800 milliards de dollars les fonds illicites versés par

des Africains dans des comptes étrangers, et que près de 80 à 90 % de ces fonds

ne retourneront pas au continent, soulevant la question de la responsabilité des

acteurs externes dans la lutte contre la corruption sur le continent.

42

Page 44: Conférence des ministres africains de la fonction publique

La corruption vole aux sociétés africaines les ressources désespérément

nécessaires qui devraient être canalisées vers le développement et l’éradication de

la pauvreté. Elle prend des ressources des priorités de développement

désespérément nécessaires telles que la santé et l'éducation. Elle détériore les

systèmes de valeur des sociétés que nous cherchons à mettre sur pied. La

corruption est maintenant devenue un phénomène frontalier et transnational, et

réduit donc les capacités des États africains, capacités nécessaires pour relever les

défis nationaux. Par exemple, lutter efficacement contre la corruption nécessite que

les États africains s’impliquent dans l'harmonisation et la coordination du processus

de législation et politique, et mettent sur pied des instruments communs de lutte

contre la corruption aux niveaux régional et continental. D’ailleurs, un autre défi est

de devenir une meilleure collecte de données et d’informations fondamentales si

nous sommes voulons remporter la lutte contre la corruption. Il faudrait également

reconnaître que les partenariats entre l'État et la société civile sont essentiels si nous

voulons entrer sérieusement dans le problème. La corruption provoque des pertes et

l'inefficacité, et réduit les ressources déjà rares. Elle élève les coûts du

développement et de l'administration.

La décennie passée a vu la Conférence de ministres africains de la fonction publique

jouer un rôle fondamental dans l’articulation d’un vaste « programme africain » qui

repose sur cinq piliers principaux : développement et éradication de la pauvreté ;

paix et sécurité ; gouvernance et démocratisation ; croissance économique

accélérée ; et partenariats avec la communauté internationale. La lutte contre la

corruption est un élément principal des initiatives africaines pour éradiquer la

pauvreté et mettre les pays africains sur le chemin de croissance et du

développement durables, et elle fait spécifiquement partie des efforts du continent

d'inculquer les principes de « bonne » gouvernance et de démocratie.

La décennie passée a vu les différentes initiatives de lutte contre la corruption

lancées avec l’implication des gouvernements et la collaboration des États

collaborant ; mais l’on a également vu les communautés économiques régionales

(CER) et l'Union africaine (UA) jouer des rôles essentiels. D'autres initiatives ont

également bénéficié de l’implication des partenaires de développement et des

donateurs du continent, ainsi que des acteurs de la société civile qui ont joué des

43

Page 45: Conférence des ministres africains de la fonction publique

rôles importants dans la lutte contre la corruption. Plusieurs de ces initiatives ont été

explicitement liées à la gouvernance sur l’ensemble du continent et des programmes

de réforme économique.

Un principal aspect des dispositions de la bonne gouvernance en Afrique, l’on insiste

sur la nécessité de lutter contre la corruption et de mettre sur pied des commissions

de lutte contre la corruption sur l’ensemble du continent. Dans le passé le

successeur de la Convention de l’OUA sur la lutte contre la corruption, la Convention

de l’UA, encourage tous les États africains à mettre sur pied des commissions

indépendantes de lutte contre la corruption, et est maintient catégoriquement que de

tels organes indépendants devraient avoir leurs propres budgets et soumettre des

rapports annuels au parlement national sur l'état de corruption dans leurs pays.

La Convention de l’UA sur la prévention et la lutte contre la corruption et les

infractions connexes encourage les États : à décréter et mettre en application les

droits pénaux, qui traitent la corruption ; adopter des mécanismes et des procédures

législatifs qui permettent au public de soulever des questions et des inquiétudes

concernant la corruption, y compris la protection des témoins et des dénonciateurs.

L'article 7 de la Convention invite les responsables publics à déclarer leurs biens tant

qu’ils sont dans la fonction publique, et l'article 12 s'engage à permettre et

encourager la pleine participation des médias et de la société civile dans la lutte

contre la corruption.

Le continent a répondu avec une série de politiques et d'instruments juridiques pour

aborder le défi de corruption. La Convention de l’Union africaine sur la prévention et

la lutte contre la corruption prévoit un comité consultatif sur la corruption en Afrique.

Le rapport de Lusaka fait des recommandations sur la ratification et la mise en

œuvre de la Convention, concernant la capacité et les ressources financières et

autres ressources pour la mise en œuvre et l’appui à la mise en œuvre, y compris la

capacité de la CUA, et en ce qui concerne le dialogue et la coordination aux niveaux

régional, continental et mondial.

Au niveau sous-régional, l’on a le Protocole de la Communauté économique des

États de l’Afrique de l’Ouest un relatif à la lutte contre la corruption et le Protocole de

la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest relatif au Mécanisme

44

Page 46: Conférence des ministres africains de la fonction publique

de prévention, de gestion, de résolution des conflits, et de maintien de la paix et de

la sécurité. Le Protocole de la Communauté de développement de l’Afrique de l’Est

et australe (SADC) relatif à la lutte contre la corruption est entré en vigueur en 2005,

mais n'a pas été activé par le Comité de lutte contre la corruption de la SADC établi

par le Programme régional de lutte contre la corruption de la SADC. Ce programme

régional préconise la mise en œuvre simultanée des instruments de l'ONU, de l'UA

et de la SADC.

Le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) est l'une des initiatives de

gouvernance les plus sérieuses de l'Afrique. Les éléments de la gouvernance

économique et des entreprises du MAEP reconnaissent que la bonne gouvernance

politique est un préalable à la bonne gouvernance économique et des entreprises.

Les objectifs du rapport d'autoévaluation national du MAEP incluent « la lutte contre

la corruption dans la sphère politique », la « lutte contre la corruption et le

blanchiment de l’argent sale », et la promotion de l’« adoption des codes de bonne

éthique dans les affaires en atteignant les objectifs de la société ».

Une initiative de la société civile, l'Initiative africaine de la sécurité humaine, stipule

que « la lutte contre la corruption a besoin plus que d’un bon cadre législatif ou de

justice pénale. Il devrait également y avoir une forte volonté politique de la part du

gouvernement pour s'assurer que contrevenant n'échappe pas à la loi –

indépendamment de la position ou du statut dans la société ». L'initiative stipule

également que la « transparence est impérative dans la lutte contre la corruption

parce qu'elle permet au public de surveiller les actions des élus par rapport aux

règles et règlements».

Le continent a maintenant une Conférence panafricaine des organes nationaux de

lutte contre la corruption, et la 1re Conférence panafricaine s’est tenue à Lusaka,

Zambie, en novembre 2005. La réunion de Lusaka, entre autres recommandations,

préconise des réunions annuelles panafricaines des organes nationaux de lutte

contre la corruption. La 5e Conférence panafricaine des ministres de la fonction

publique a donné mandat au président de la 5e Conférence et au commissaire aux

affaires politiques de l'UA d’employer leurs bons offices pour promouvoir et appuyer

la ratification de la Convention de l’UA sur la prévention et la lutte contre la

45

Page 47: Conférence des ministres africains de la fonction publique

corruption. La réunion sur le Partenariat de l'Afrique du 3 juin 2006, et la réunion des

chefs d’État et de gouvernement de l'Union africaine à Banjul, Gambie, en juillet

2006 ont également souligné la nécessité pour les gouvernements africains de

redoubler leurs efforts pour lutter contre la corruption.

La Commission économique pour l'Afrique à Addis-Abeba décrit la corruption

comme étant un « fléau de bonne gestion économique » (CEA, 2005 : 15). Selon la

CEA, la « fraude fiscale et la corruption dans le système fiscal, effréné dans de

nombreux pays africains, réduisent la base et la capacité des impôts et taxes de la

prestation des services de base – contrecarrant la transparence et la bonne gestion

économique ». LA CEA poursuit ainsi : « dans seulement 4 pays, plus de 40 %

d’experts estiment qu’il s’agit d’un système fiscal assez efficace et bien contrôlé »

(CEA, 2005 : 15).

Le Nigéria, en tant que le dirigeant et porte-flambeau dans ce secteur thématique,

présente le rapport sur l’état d’avancement à la réunion. Les efforts du Nigéria se

sont concentrés sur les solutions sous-régionales à la menace de la corruption,

telles que « l’initiative et stratégie de lutte contre la corruption en Afrique :

L'expérience du Nigéria et de la CEDEAO », un projet mis en œuvre dans le

partenariat avec la CEDEAO, l'UA, et NEPAD.

Le Nigéria a proposé que les thèmes pour relever le défi devraient inclure : une

compréhension commune de la corruption ; une définition de ce qu’est la corruption ;

une contribution vers la position africaine en termes d’évolution dans la lutte contre

la corruption ; les types de corruption ; l'importance de la corruption ; le coût de la

corruption.

La Conférence des ministres africains a reconnu que les mécanismes pour la lutte

contre la corruption devraient être liés aux systèmes nationaux d'intégrité, et que les

défis posés par le leadership et les élites politiques ont été reconnus comme autre

sujet de préoccupation qui nécessite l'attention. L’on a également reconnu les autres

professions telles l’audit, les banques, la comptabilité et les professions juridiques.

Un appel a été lancé pour que les moniteurs et les experts indépendants apportent

leur contribution. Le rôle des acteurs non étatiques a été reconnu et les décisions de

46

Page 48: Conférence des ministres africains de la fonction publique

la table ronde seront élargies pour inclure les autorités traditionnelles et religieuses.

Le thème sur l'application de loi et la coopération frontalière a été souligné par tous

ceux qui sont impliqués dans la Conférence des ministres africains, et devrait être lié

avec les défis de la mise en œuvre pendant que le premier est déterminé par le

dernier.

Il est nécessaire pour l'Afrique de mettre sur pied une base de données pour les

exposés au Forum de lutte contre la corruption. L’on a signalé que le Gouvernement

nigérian a engagé 50.000 dollars dans une enquête africaine sur la corruption.

L'Union africaine et le NEPAD ont fortement soutenu cette initiative.

Le progrès significatif et une grande partie des efforts ont abouti au succès du 5e

Forum mondial en Afrique du Sud (5e Forum mondial, 5 avril 2007). L'événement a

connu une bonne participation et a permis de s'assurer que les perspectives

africaines sont clairement articulées.

En marge du 5e Forum mondial, une réunion s’est tenue entre le pays porte-

flambeau, la CUA et le bureau du président, assurant de ce fait la poursuite du

dialogue politique et de l'échange.

Plusieurs réunions du bureau ont articulé une série d'actions afin d'assurer

l'efficacité. La nécessité de plus grandes coordination et synergie entre le bureau

des 2 organes de lutte contre la corruption et le pays porte-flambeau s’est fait sentir.

Un certain nombre d'événements ont été organisés dans le domaine de la lutte

contre la corruption au cours des années. Ces événements ont abouti au 5e Forum

mondial sur la lutte contre la corruption en Afrique du Sud. Collectivement, ces

événements ont servi à inciter davantage à la cause de la lutte contre la corruption

en Afrique. L'accent devrait davantage être mis sur la ratification de la Convention

africaine de lutte contre la corruption.

Le secteur public et le programme de reconstruction et de développement après les conflits (PRDPC)

47

Page 49: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Indépendamment des questions importantes telles que la lutte contre la corruption et

le renforcement des capacités des États africains, la Conférence des ministres

africains de la fonction publique a ont également conçu des stratégies autour de la

question essentielle de la reconstruction et du développement après les conflits.

Jusqu'ici, le débat sur la reconstruction et le développement après les conflits s'est

concentré en grande partie sur les deux domaines de la paix et de la sécurité (lire :

aspects militaires) d'une part, et la reconstruction économique et fiscale d'autre part

(Banque mondiale, 1997 : 4). Les dimensions politiques et de la gouvernance de la

reconstruction et du développement après les conflits ont suscité une attention

limitée. Plus spécifiquement, peu d’objectifs ont été placés sur la question

essentielle de la construction de l’État, pourtant c'est l'un des aspects les plus

importants de la construction de la paix après les conflits.

Les ministres africains ont souligné les dimensions politiques et de la gouvernance

de la reconstruction et du développement après les conflits, et en particulier

l'importance de la construction de l’État et de ses implications pour la construction de

la paix après les conflits.

Il est important de reconnaître que le continent a fait des avances significatives dans

le secteur de la gestion des conflits violents et mortels intraétatiques et interétatiques

(Murithi, 2006 : 246). En effet, le continent est aujourd'hui plus sûr qu'il ne l’était ces

quatre dernières décennies (DFA, avril 2008). Par exemple, en 6 ans, le continent a

subi 4 grands conflits principaux et 3 coups d'État ; pendant les 40 années passées,

il a dû s'attaquer à 26 conflits armés et à pas moins de 186 coups d'État (DFA, avril

2008). Aujourd'hui, les conflits sont résolus et prévenus en partie grâce à la tenue

des élections régulières et compétitives et au processus politique, quoique de

nombreux conflits persistent encore. Malgré les gains faits jusqu'ici, les conflits

continuent à affecter une sur cinq personnes vivant sur le continent. Sur le nombre

total de réfugiés dans le monde, 30 % se trouvent en Afrique, et de nombreux

réfugiés et de personnes déplacées sont des femmes et des enfants (DFA, avril

2008). Les situations d’urgence complexes continuent à affecter le Soudan,

l’Ouganda, la Somalie, l’Éthiopie, le Tchad, la République démocratique du Congo

(RDC) et la région des Grands Lacs. Soixante pour cent des opérations de maintien

de la paix de l'ONU sont encore menés sur le continent.

48

Page 50: Conférence des ministres africains de la fonction publique

La meilleure et la plus durable façon de prévenir les conflits est la construction de

l’État orienté vers et ancré à des initiatives de construction de la paix après les

conflits. Les ministres africains de la fonction publique ont cherché à fournir un cadre

par lequel, organisés autour de leur Forum politique et d'engagement (la Conférence

des ministres africains de la fonction publique), pourraient s’engager à relever les

défis de la reconstruction et du développement après les conflits sur notre continent.

La Conférence des ministres africains de la fonction publique a articulé une Stratégie

de reconstruction et de développement après les conflits qui est en grande partie

conforme et s'ajoute à la Stratégie de construction de la paix après les conflits de

l’UA. L'Acte constitutif de l'UA, engagement de base de l’Union, a entre autres

grands objectifs, la promotion de la paix, de la sécurité et du développement. Les

directives de travail et politiques de l'UA sont soutenues par un engagement à la

« sécurité humaine » et une évolution vers la sécurité nationale (DFA, avril 2008).

Cela signifie qu'il y a une évolution vers la sécurité vers le développement durable

en passant par l’armement. L'UA fait un rapport dialectal entre le sous-

développement, la marginalisation et l'insécurité (DFA, avril 2008). Sous un autre

angle, il ne peut y avoir de paix et de sécurité sans développement, et

simultanément aucun développement sans paix et sécurité.

Le Cadre de l’UA pour la reconstruction et le développement après les conflits

présente les principes pour la reconstruction et le développement. La Conférence

des ministres africains de la fonction publique a soutenu ces principes. Le cadre

préconise une approche intégrative à la paix et à la sécurité, soutenu par les cadres

stratégiques et programmes complémentaires et tout aussi importants, de

développement de normes économiques et sociales.

À travers le programme de l’UA, les États membres africains ont développé un

Cadre de l’UA pour la reconstruction et le développement après les conflits en juin

2005, et ce cadre a été encore raffiné en 2006. Le processus de développement du

cadre a intégré la participation de la société civile (Cadre du NEPAD pour la RDPC,

juin 2005). Ce cadre stratégique souligne le lien entre la paix, la sécurité,

49

Page 51: Conférence des ministres africains de la fonction publique

l'humanitaire et les dimensions de développement de la construction et du maintien

de la paix (Cadre de l’UA pour la RDPC, 2006).

Essentiellement, le Cadre stratégie de l’UA pour la RDPC est une stratégie à partir

de laquelle les programmes des ministres africains peuvent développer leurs

propres plans spécifiques, et ajouter de la valeur en se concentrant sur la place

essentielle de la fonction publique dans la restructuration et la construction de l’État.

En effet, le Cadre stratégie de l’UA pour la RDPC « est considéré comme guide pour

le développement des politiques et des stratégies complètes qui élaborent des

mesures visant à consolider la paix, à promouvoir le développement durable et à

préparer le terrain pour la croissance et la régénération dans les pays et les régions

sortant d’un conflit » (Cadre de l’UA pour la RDPC, 2006). Le document-cadre de

l’UA pour la RDPC est soutenu par cinq principes de noyau et ceux-ci « constituent

les valeurs minimales et les normes de base qui influencent l'action à travers tous

les activités et programmes du PRDPC» (Cadre de l’UA pour la RDPC, 2006). Ceux-

ci sont :

• Leadership africain ;

• Propriété nationale et locale ;

• Intégrité, équité et non-discrimination ;

• Coopération et cohérence ; et

• Renforcement des capacités pour la viabilité.

Le cadre de l’UA distingue les causes structurales et proches du conflit. Les facteurs

structuraux incluent les facteurs sociaux intégrés tels que le tissu social, la

répression de l'État, le manque de légitimité politique, la marginalisation politique,

économique et sociale, la mauvaise la gouvernance et la corruption.

Les causes proches, d'autre part, incluent ces éléments qui contribuent aux conflits,

tels que la fuite des capitaux, la mobilisation ethnique et l'insécurité dans les rues.

Les déclenchements des conflits mortels et violents ont pu être causés par un

événement simple, tel qu'un assassinat politique, la fraude électorale et les conflits

politiques.

50

Page 52: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Les ministres africains ont cherché à éviter la duplication inutile et la concurrence

avec le Cadre de l’UA pour la RDPC ; les ministres ont plutôt estimé qu’il était

important de donner une impulsion au principe fondamental du renforcement des

capacités pour la viabilité en se concentrant sur la question essentielle de la

construction de l’État. En préconisant une approche de renforcement de l’État au

PRDPC, les ministres ont souligné la nécessité de contenir et empêcher la

résurgence des conflits mettant l’accent sur le créneau du renforcement et la

reconstruction d'État. La Conférence des ministres africains de la fonction publique

souligne en particulier ce qui suit :

• Reconstruction de la fonction publique ;

• renforcement des capacités de l’État à exécuter les services, avec un accent

sur les questions de la gestion et de la mise en valeur des ressources

humaines, des qualifications, des stratégies et des institutions ;

• Macroorganisation de l'État, y compris le processus et les mécanismes

stratégiques concernant les relations intergouvernementales, la délégation de

pouvoirs et des fonctions, et la microorganisation de l'État ;

• Structures pour fournir des systèmes, y compris les TIC, les finances, les

ressources humaines, et la cybergouvernance ; et

• Lutte contre la corruption, avec un accent sur les systèmes, le processus, les

mécanismes, les codes, et la volonté politique de les mettre en œuvre.

La plus grande contribution des ministres de la fonction publique a été de créer des

institutions d’administration publique viables pendant qu'ils concentraient les efforts

carrément sur la construction de l’État, dans un environnement d’après-conflits. Les

ministres ont compris que la crise africaine est essentiellement une crise de

gouvernance et une crise de l'État et qu’il était donc essentiel donc de revitaliser

l'État.

Les ministres africains de la fonction publique ont remis en question la définition

même de la reconstruction et du développement après les conflits. Pour eux, la

définition de ce concept est fortement contestée, avec des implications sérieuses

51

Page 53: Conférence des ministres africains de la fonction publique

pour comprendre le futur rôle des ministres de la fonction publique. La limite a été

définie et englobe une variété de sens allant de la réconciliation de base après les

conflits à un niveau plus élargi de réconciliation, de rétablissement, de réintégration

et de reconstruction. Un défi sérieux pour les définitions de la reconstruction et du

développement après les conflits n’est pas de définir ce concept trop largement de

sorte qu’il devienne banal aux yeux des observateurs (Hizkias Assefa, 1993). Mais

jusqu'ici peu d'accent a été mis sur les principaux éléments de la construction de

l’État, y compris la reconstruction de la fonction publique ; le renforcement des

capacités de l’État à exécuter les services ; la macroorganisation de l'État ; et la lutte

contre la corruption. Le projet de cadre stratégique de l’Union africaine pour la

RDPC définit le concept comme « ensemble complet de mesures visant à répondre

aux besoins des pays sortant d’un conflit, y compris les besoins des populations

affectées ; à prévenir l'escalade des conflits ; à éviter la rechute dans la violence ; à

traiter les causes profondes du conflit ; et à consolider la paix durable “(Politique de

l’UA la RDPC, 2006).

L'ancien président de la Conférence des ministres africains, le ministre sud-

africain de la fonction publique et de l’administration, Mme Geraldine Fraser-

Moleketi lors d’une table-ronde sur le genre à Bujumbura, Burundi, le 7 avril 2008 :

“Dans des pays sortant d’un conflit, le gouvernement et la société civile devraient

travailler en synergie traiter les questions de développement et renforcer les

pouvoirs des populations et prendre, par conséquent, les questions de genre très au

sérieux. Il convient noter que les conflits et les guerres affectent les hommes et les

femmes différemment ; donc, il devrait y a un effort concerté pour comprendre ces

différentes réalités. Les politiques qui sont mises en place pour traiter les domaines

spécifiques afin d'essayer de reconstruire une nation auront des impacts différents

sur les hommes et des femmes. Il est donc essentiel que les questions de genre

soient prises en compte quand les questions du développement sont abordées’.

La portée de la Stratégie de l’UA pour la RDPC englobe six éléments indicatifs

(Cadre de l’UA pour la RDPC, 2006) :

• Sécurité ;

52

Page 54: Conférence des ministres africains de la fonction publique

• Assistance humanitaire et d’urgence ;

• Gouvernance et transition politiques ;

• Reconstruction et développement socio-économiques ;

• Droits de l'homme, justice et réconciliation ; et

• Femmes et genre.

Les ministres africains de la fonction publique ont longtemps apprécié que la

Stratégie de l’UA souligne la principale dimension “de la gouvernance et de la

transition politiques’, et se concentre en particulier sur la question principale de la

construction de l’État.

En nous concentrant sur la place de la construction de l’État pour répondre à cette

question, nous estimons que les ministres africains de la fonction publique ont

souligné un certain nombre de grands aspects, notamment : la reconstruction de la

fonction publique ; le renforcement des capacités de l’État ; la macroorganisation de

l'État ; les systèmes de prestation des services ; et les mesures de lutte contre la

corruption. Les notions de l'État de minimaliste ont été vigoureusement remises en

question par les ministres pendant qu'ils préconisaient les États forts et capables. Un

État africain capable ne joue pas un rôle dominateur et autoritaire dans les sociétés

africaines. Il n’est ni un Léviathan ni un État patriarcal. L'État africain capable sert en

fait le bien commun et constitue une force positive dans les sociétés africaines.

La Conférence des ministres africains a donné la priorité à la reconstruction après

les conflits et au cas spécial des ministres de la fonction publique depuis au moins

1996. Cette année-là, une conférence régionale sur le développement de

l’administration s’est tenue à Windhoek en Namibie, dans le but de moderniser les

services publics après les conflits. Les ministres africains se sont inspirés des

résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies et du “Programme pour la

paix de 1992’ de l’ancien Secrétaire général des Nations Unies, Boutros-Boutros

Ghali traite de la question de la reconstruction après les conflits (Secrétariat général

de l’ONU, 1992). Les ministres ont utilisé ces derniers comme guide et ont souscrit à

l'idée selon laquelle au 21e siècle, les besoins d'un pays sortant d’un conflit

s’orientent vers la justice sociale, le développement économique, l'accès aux

53

Page 55: Conférence des ministres africains de la fonction publique

services de qualité, les administrations décentralisées et la liberté des médias, entre

autres. Le Burundi a été confronté à des défis après de sérieux conflits pendant un

certain temps ; les ministres africains se sont concentrés sur le cas du Burundi

comme un exemple essentiel de leçon à tirer et de contributions qui seraient

salutaires à cet État. Les causes du conflit n'étaient pas ethniques, régionales ou

religieuses dans ce pays, quoiqu’en 1993, les Hutus dominent les institutions

étatiques et les problèmes commencent à surgir. Les longues négociations dirigées

par la Tanzanie et l'Afrique du Sud ont aidé à résoudre le conflit.

Dans le contexte des ministres africains, le Burundi a présenté son expérience

comme pays sortant d’un conflit et a présenté les causes et les effets des conflits sur

le continent africain. Le Burundi a reconnu les rôles de l'Afrique du Sud et des

ministres africains de la fonction publique pour l'assistance au maintien de la paix et

à la stabilité. Le cas du Burundi a montré l'importance de se focaliser sur des sujets

concernant la fonction publique et de renforcer notre thème global qui est le

renforcement des capacités de l'État africain pour la prestation efficace de service.

Les ministres dans la Conférence africaine ont noté la nécessité d’établir de plus

grandes synergies avec la Commission de l’UA et sa propre initiative sur la

reconstruction après les conflits. À cet égard, la CUA a été invitée à assurer

l'harmonisation de ce travail avec le Conseil de paix et de sécurité.

Études de cas de pays sortant d’un conflit Burundi

Le Burundi a été l'une des principales études de cas pour la Conférence des

ministres africains. Les ministres ont identifié les grandes priorités de la construction

de la paix, y compris celles liées à la sécurité, aux droits de l'homme et à la

gouvernance et la construction de l’État. La Commission pour la construction de la

paix et le Bureau des Nations Unies au Burundi (BINUB) sont devenus un canal pour

coordonner l'assistance internationale, et les acteurs impliqués dans les efforts de

construction de la paix devraient essayer de promouvoir un équilibre sensible entre

l'engagement international et le respect de la souveraineté du Burundi. Les ministres

54

Page 56: Conférence des ministres africains de la fonction publique

ont souligné que la réforme et la construction de l’État de la fonction publique seront

importantes pour s'assurer que l'État a une capacité de gouvernance au-delà des

périphéries de Bujumbura.

République démocratique du Congo (RDC)

Le processus du PRDPC en République démocratique du Congo (RDC) a eu un

double objectif : la création d’une structure intégrée de leadership, et la

reconstruction des institutions publiques. Un Gouvernement d’unité et de transition

nationales a été établi en juillet 2003, cinq ans après le début du conflit. Le

Gouvernement d’unité nationale est composé de quatre vice-présidents et d’un

Conseil de ministres. Un parlement a été également convoqué pour représenter les

opinions du peuple congolais.

L’une des principales leçons tirées du cas de la RDC est l'importance de la mise en

application des dispositions de l’Accord de paix globale signé en décembre 2002. Le

Processus de construction de la paix en RDC a été ralenti par l’absence

d’institutions de transition pour accélérer l'élaboration des lois fondamentales et

promouvoir la réunification du pays par la nomination des gouverneurs et des vice-

gouverneurs provinciaux, tant essentielle aux efforts de décentralisation de la

construction de l’État.

La consolidation de la démocratie en RDC est essentielle pour une paix durable.

Des élections ont eu lieu en RDC le 31 juillet 2006 dans des conditions difficiles au

cours desquelles 33 candidats se son opposés pour la présidence et plus de 9.780

candidats pour les 500 sièges parlementaires.

La transformation et la mise sur pied de l'État congolais et de la fonction publique

sont des grandes priorités du Gouvernement de transition. Diriger et mettre en

application le programme de réformes de la fonction publique incombe au ministère

de de la fonction publique avec l'appui du département sud-africain de la fonction

publique et de l'administration.

République du Mozambique

55

Page 57: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Les 16 dernières années ont vu un retour progressif à une situation normale au

Mozambique, la restauration de l'infrastructure socio-économique de base et d'une

société, et le renforcement de la détermination à une intégration démocratique et

sociale moderne par le gouvernement. Juste après la fin du conflit armé, le

Gouvernement mozambicain a mis en place une stratégie de développement qui est

surtout orientée vers la réduction de la pauvreté par la croissance durable. Les

principales composantes de cette stratégie de développement sont : le

développement des ressources humaines, la réadaptation de l'infrastructure de

base, la restauration des produits agricoles ; et l’incitation à l'investissement privé.

L'objectif principal poursuivi dans la période postconflit a été de se concentrer sur le

renforcement de l'administration publique et les efforts de réforme du secteur public

en vue de développer un État moderne et efficace qui favorise l'investissement privé

et a pour objectif la prestation de la fonction publique. Le code d’éthique de la

fonction publique veut que les fonctionnaires mettent en application des programmes

de gouvernance sans favoritisme, polarisation ou discrimination, sans distinction

d’appartenance politique, ethnique, tribale ou religieuse. Les réformes au

Mozambique ont été guidées par la participation des organisations de la société

civile, du secteur privé, des organisations internationales et des donateurs. Le point

culminant des réformes inclut le lancement de la Stratégie globale des réformes du

secteur public en 2001. La réforme établie sur les efforts de réforme précédents

visait à moderniser l’appareil de l’État, avec un accent spécifique sur la lutte contre

la pauvreté. Les autres principaux développements liés à la création du Système

national de formation en administration publique se concentrant sur les cadres

supérieurs et moyens. L’intégration du genre a également été une grande priorité, et

le gouvernement a établi des quotes-parts pour les femmes dans le parlement et la

fonction publique.

Soudan

L'étude de cas du Soudan se ressent sur les priorités considérées comme étant

significatives et fiables. La République du Soudan est un État démocratique,

décentralisé, multiculturel, multiracial et multireligieux, où toutes les diversités co-

56

Page 58: Conférence des ministres africains de la fonction publique

existent. Le Soudan est décentralisé avec le gouvernement national, le

gouvernement du Sud du Soudan et le Gouvernement d’État avec 26 États et le

Gouvernement local. Les interventions de reconstruction après les conflits du

Soudan sont adaptées vers un lancement rapide du développement économique.

L'expérience du Soudan est basée sur un Accord de paix global auquel les experts

locaux ont contribué de manière significative.

Le Soudan a fait des efforts de pour réhabiliter et développer les États du sud qui ont

été dévastés par la guerre. Certaines des interventions sont, entre autres, une

culture de construction de la paix et de confiance parmi tous les citoyens ; le

plaidoyer et renforcement des capacités ; et le renforcement des pouvoirs des

femmes comme préalable au développement socio-économique. La fonction

publique est un instrument essentiel par lequel est favorisée l'activité économique

qui a comme conséquence la création d'emplois. Le projet de réadaptation de la

fonction publique s'appelle le programme national pour la réforme des services

publics.

Les piliers du Programme de gouvernance en Afrique : communautés économiques régionales (CER) Un des présidents de la Conférence des ministres africains de la fonction publique,

la ministre Geraldine Fraser-Moleketi notait “l'importance de se focaliser sur le rôle

des communautés économiques régionales (CER) dans la mise en œuvre et d’avoir

un dialogue focalisé sur leur rôle dans l'administration publique’ (Comité des

ministres, 29–30 août 2005). Ainsi, pourquoi les communautés économiques

régionales sont-elles si importantes pour la Conférence des ministres africains ? Il y

a plusieurs raisons.

L'Acte constitutif de l'UA considère les communautés économiques régionales

(CER) comme les piliers de l’Union continentale. Les objectifs contenus dans l'Acte

constitutif sont, entre autres, « d’accélérer l'intégration politique et économique du

continent » (article 3 (c)), et “de coordonner et harmoniser les politiques entre futures

communautés économiques régionales et celles qui existent déjà” (article 3 (l)).

57

Page 59: Conférence des ministres africains de la fonction publique

La Déclaration des chefs d’État et de gouvernement africains d'Accra de 2007

stipule également qu'il s’agit de « rationaliser et renforcer les communautés

économiques régionales, et pour harmoniser leurs activités… afin de mener à la

création d'un marché commun africain, par les étapes prévues dans le Traité

établissant la Communauté économique africaine (Traité d'Abuja), avec délai révisé

et plus court à convenir pour accélérer l’intégration politique et, dans la mesure du

possible économique » (sommet de l’UA, Accra, Ghana, 2007).

Le Traité établissant la Communauté économique africaine (CEA) a été adopté en

1991 et est entré en vigueur en mai 1994. Le Traité d'Abuja a réitéré les objectifs

décrits dans le FAL, y compris la nécessité de promouvoir le développement

économique, social et culturel et l'intégration des économies africaines afin de

renforcer l'indépendance économique et le développement endogène et autonome.

Le Traité a également pour objectif de créer des cadres institutionnels et des

mécanismes pour coordonner et harmoniser les politiques des futures communautés

économiques et de celles qui existent déjà afin de stimuler la création progressive de

la Communauté.

Les CER ont été indiquées comme piliers pour la réalisation de l'intégration

économique et politique de l'Afrique. Il est donc nécessaire de s'assurer à quel

niveau cet objectif est atteint. Le fait est que cette section montre clairement que

l'Afrique est toujours loin de la réalisation des buts de l'intégration politique et

économique. Même si les CER ont essayé autant que possible d'avancer dans les

six étapes du Traité d'Abuja, en réalité elles trop à la traîne, ce qui a été considéré,

en 1991, comme une évaluation généreuse du temps qu’elles prendraient pour

réaliser l'intégration économique. Les CER devraient promouvoir l'intégration

régionale équilibrée et équitable afin d’aider à réaliser le développement soutenu et

durable sur le continent, et d’aider à libérer le travailleur moyen en Afrique des fléaux

du chômage, de la pauvreté et du sous-développement (DFA, 2008).

Le premier défi posé est le manque de convergence. Le Traité d'Abuja préconise le

renforcement des CER existantes et de la création des nouvelles dans les régions

où il n’en existe pas. Même si le Traité n’en dit pas plus sur le renforcement des

CER, l’hypothèse fondamentale (conformément au Protocole de 1998 relatif aux

58

Page 60: Conférence des ministres africains de la fonction publique

relations entre la CEA et les CER) est que la capacité des CER à réaliser la

convergence vers les différentes étapes décrites dans le Traité serait soutenue.

Une vue d'ensemble du progrès des CER indique que plusieurs années après

l'adoption du Traité d'Abuja, certaines CER n'ont pas encore réalisé l'étape

fondamentale dans les calendriers envisagés. L’UMA, la SEN-SAD, la CEDEAO et

l’IGAD doivent encore mettre sur pied des zones de libre-échange. la CAO, le

COMESA et la SADC ont des plans indicatifs vers la création d’un marché commun

dès 2009, 2014 et 2015, respectivement. L'approche à l'intégration semble se baser

plus sur des délais que sur les réalisations concrètes (Mwanasali, 2004 : 6).

Les CER devraient servir de piliers dans le processus d'intégration (voir Kornegay,

2007), avoir été contraintes par un certain nombre de facteurs, en particulier les

chevauchements d’adhésions, la faible coopération entre les CER et le manque de

coordination et d'harmonisation au niveau continental (audit de l'UA, du 11-138). Le

Panel recommande que tout en respectant la décision de la Conférence des chefs

d’État et de gouvernement pour la reconnaissance de huit CER, une stratégie soit

conçue pour qu'elles jouent un rôle en faveur des pauvres dans l’accélération de

l'intégration aux niveaux régional et continental. À ce niveau, les ministres africains

ont identifié créneau pour les CER : traiter les questions politiques et de

gouvernance aux niveaux sous-régional et continental.

Le Protocole de 1998 relatif aux relations entre la CEA et les CER a clairement

identifié les principaux rôles joués par les États membres dans les configurations

des CER et de la CEA (Mwanasali, 2004 : 12). Le secrétariat de l’OUA devait être le

secrétariat de la Communauté, et après la transition à l’Union africaine, la

Commission de l’Union africaine (CUA) est maintenant responsable de l'exécution

des fonctions et des mandats du secrétariat de l’OUA.

L'article 88 du Traité d'Abuja établit clairement le rapport entre la Communauté et les

CER. Un mécanisme de coopération verticale et horizontale a été prévu dans et à

travers les CER, ainsi qu'entre les CER et le secrétariat de la CEA. La Communauté

devait être établie surtout par la coordination, l'harmonisation et l'intégration

59

Page 61: Conférence des ministres africains de la fonction publique

progressive des activités des CER avec des rôles pour les États membres, la

Communauté et les CER.

La Commission de l’UA a un rôle de suivi et d’évaluation à jouer en déterminant les

étapes de la création d’une CER conformément au Traité, et dans la mise en œuvre

des politiques, des mesures et des programmes harmonisés et rationalisés des

CER, afin de s'assurer que les calendriers du Traité sont respectés. Les ministres

africains pourraient collaborer avec les CER pour les aider à développer des

qualifications essentielles de suivi et d'évaluation.

Le Protocole relatif aux CER confirme l'objectif de la coordination et de

l'harmonisation des politiques les futures CER et celles qui existent déjà pour la

réalisation progressive des objectifs de l’Union. Les ministres africains peuvent jouer

ici un rôle dans le travail avec les CER pour les aider à réaliser leur but.

Dès le début du processus d'intégration, il a été envisagé que les CER seraient

formées dans cinq régions géographiques. À cet effet, la SADC, le COMESA, la

CEDEAO, l’UMA et la CEEAC étaient les cinq CER qui ont signé le Protocole de

1998. La CAO, la SEN-SAD et l’IGAD ont plus tard été reconnues comme CER par

l'UA.

Le développement des parlements et des tribunaux a été sporadique à travers les

CER. Même dans les régions où les tribunaux existent, les ressortissants ou les

entités des États membres n’y recourent pas souvent, mais plutôt aux tribunaux

domestiques ou aux mécanismes politiques et diplomatiques. La plupart des

tribunaux ont des juridictions limitées aux États membres. Cela peut être attribué au

fait que les CER ont été considérées comme effort de collaboration par les États

membres plutôt que comme des entités délibérantes. Ce sont ces problèmes que les

ministres africains devront traiter en cherchant à faire des CER des plateformes

essentielles pour leur engagement continental.

Les jusqu'ici deux parlements régionaux ont été établis, à savoir ceux de la

CEDEAO et de la CAO. Ils comportent des représentants des parlements nationaux

qui ne sont pas directement élus, et qui manque surtout de compétence juridique

60

Page 62: Conférence des ministres africains de la fonction publique

pour voter des lois, car les États membres ne leur aucun pouvoir. La CAO a limité

des pouvoirs législatifs tandis que le Parlement de la CEDEAO envisage de conférer

des pouvoirs législatifs après que ses membres aient été directement élus. Le flux

de l'information n'est pas bien développé pour permettre aux parlementaires de jouer

des rôles représentatifs utiles. Souvent l'ensemble des habitants des CER ignore ce

que ces parlements traitent ou réalisent. Des relations entre les travaux des

parlements régionaux et ceux des parlements nationaux n'ont pas été bien

développées. En effet, les parlements nationaux discutent rarement des questions

de l'intégration régionale.

Les conseils économiques, sociaux et culturels existent également dans certaines

CER. Ils sont formés pour servir de lien entre les ressortissants des États membres

et des CER et pour promouvoir la participation populaire par les acteurs non

étatiques dans les activités et les programmes d'intégration. Dans la pratique, ces

organes ne sont pas bien connus ni opérationnels, et ont une base d'adhésion très

faible. La participation active du milieu universitaire, des intellectuels, des institutions

de recherches, des médias et de la société civile, du secteur privé et des

groupements de consommateurs est essentielle dans l’impulsion des États membres

pour adhérer aux engagements entrepris au niveau régional et pour créer un

environnement favorable à l'investissement — de production et de développement.

L'UA et le NEPAD reconnaissent cinq groupements régionaux en Afrique, à savoir

l’Afrique australe, l’Afrique centrale, l’Afrique de l'Est et la Corne de l’Afrique,

l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Nord. Ces cinq communautés économiques

régionales (CER) forment la base d'une union politique et économique certaine pour

l'Afrique. Ces cinq groupes sont considérés comme les piliers de l’Union africaine, et

la Conférence des ministres africains a également accepté de les engager sur les

questions de gouvernance politique et d’administration publique. Un défi pour la

Conférence est de se concentrer sur le renforcement de ces CER, à travers la

décentralisation, et de donner la priorité aux provinces, aux municipalités et au

gouvernement local. Une question essentielle est celle du renforcement des

capacités de la planification de ces entités.

61

Page 63: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Ainsi, il est clair que les CER ont des rôles essentiels à jouer dans l’avancement du

Programme de gouvernance du continent africain. La ministre Geraldine Fraser-

Moleketi a fait une proposition incontestable pour le rôle que les CER pourraient

jouer dans la Conférence des ministres africains :

• Dans le partenariat avec l'UA et le NEPAD, il faut une évaluation institutionnelle

et individuelle focalisée des capacités des CER à gérer les engagements du

NEPAD et des programmes et projets en cours ;

• Les CER et les points focaux nationaux doivent mieux coordonner et améliorer

leur travail avec les organisations continentales ;

• Il faudrait instituer une initiative immédiate de renforcement des capacités qui

devrait se concentrer sur le renforcement des capacités de gestion de projet

d'analyse stratégique et de contrat pour les projets d'infrastructure à grande

échelle ; et

• Les CER, les points focaux nationaux et les entrepreneurs du secteur privé

devraient collaborer plus étroitement afin d'identifier les défis, les obstacles pour

les partenariats et les programmes d'infrastructure, et trouver des solutions à

ces problèmes.

Les CER ont des rôles cruciaux à jouer dans les domaines de la mise en œuvre et le

suivi et l'évaluation des programmes de politiques africaines et des aspects

essentiels de la Conférence des ministres africains, tels que la Charte africaine de la

fonction publique (Charte africaine, juillet 2008). En effet, les CER devraient jouer

des rôles pratiques dans l’amélioration de la prestation des services publics et

l'intégration régionale. Il est donc essentiel que les leçons tirées des efforts

régionaux soient partagées. Par exemple, les conseils peuvent appuyer les efforts

nationaux de mise en application des principes présentés dans la Charte africaine

de la fonction publique en agissant en tant que plateforme régionale pour l'échange

et l'étude pour leurs gouvernements. À cet égard, la Charte de la fonction publique

doit être examinée et peut-être institutionnalisée dans le cadre de l'UA pour lui

permettre de devenir un instrument significatif pour orienter le leadership dans de

l’administration publique nationale. (Charte africaine, juillet 2008). Les modèles

62

Page 64: Conférence des ministres africains de la fonction publique

existants peuvent être utilisés pour établir des liens concrets entre les priorités du

programme du NEPAD et les programmes régionaux.

Cybergouvernance et les logiciels libres En général les débats sur la construction de l’État, les questions de la

macroorganisation bénéficient de peu d'attention. Pourtant, les questions des

systèmes et de l'information sont des rayons essentiels à la roue de la construction

de l’État.

La CEA estime, à juste titre que les ‘technologies de l’information et de la

communication sont utiles pour promouvoir la transparence, l’ouverture et l’échange

de connaissances dans les nombreux domaines de la société – et la gestion des

affaires publiques n'est aucune exception’ (CEA, 2005 : vi). À cet égard, il ne serait

pas exagéré de dire que les États africains sont toujours confrontés au défi de la

prestation des services intégrés aux usagers africains. Les ministres africains ont fait

remarquer que des différentes structures et différents systèmes doivent être mis en

place pour fournir de tels services, y compris la technologie de l'information, les

finances, les ressources humaines, et la cybergouvernance. À l'âge de la révolution

globale des technologies de l'information, la technologie devrait être utilisée pour

renforcer la prestation des services. La cybergouvernance ne concerne pas les

ordinateurs et la technologie ; il s’agit plutôt d’utiliser ces instruments pour

transformer la gouvernance. Le défi est d’employer l'information et la technologie

pour rendre les services de gouvernance plus accessibles aux citoyens en les

rendant plus efficaces et plus efficients. L’un des objectifs principaux de la

cybergouvernance est de mettre les individus, les familles et les communautés au

centre des réseaux de la connaissance, des services et de la responsabilité.

La Conférence des ministres africains de la fonction publique et de l’administration a

logiquement insisté sur l'utilisation des outils de cybergouvernance. Les avantages

de la cybergouvernance sont, entre autres, les économies et l'efficacité,

l’amélioration de la qualité de la prestation de services, le renforcement des

capacités de gouvernance, et l’augmentation de la transparence et de la

responsabilité.

63

Page 65: Conférence des ministres africains de la fonction publique

La cybergouvernance constitue également un défi pour les États africains. Trop

souvent sur le continent, la prestation des services publics est trop incohérente,

coûteuse et compliquée. La cybergouvernance est donc un défie défi pour les

gouvernements africains dans l’utilisation de la technologie afin de transformer la

prestation de services en services simples et peu coûteux, consistants, complets et

conçus pour servir le citoyen ou l’usager.

Les gouvernements africains devraient réaliser la valeur des logiciels libres, car ils

donnent une alternative efficace à la confiance aux logiciels coûteux et sous licence.

Les logiciels libres s'avèrent particulièrement utiles dans le secteur de la

cybergouvernance. Le gouvernement devrait encourager une plus grande utilisation

des logiciels libres dans les secteurs public et privé, par exemple en encourageant la

certification de plus d'individus dans les logiciels libres. Avec ces derniers et d'autres

actions, les gouvernements seront alors mener le train pour assurer une gestion plus

efficace des TIC et une prestation de services plus efficace. Avec l'utilisation des

logiciels libres, les gouvernements peuvent avoir des impacts beaucoup plus grands

sur la société et ils peuvent faciliter les communications ouvertes entre les

gouvernements et l’ensemble des habitants. Il sera important que les

gouvernements reconnaissent la coexistence des différentes plateformes et

applications de logiciels dans les entités du secteur public.

L’exposé sur la valeur des logiciels libres a été présenté conjointement par le

président et les membres du bureau de la FOSSFA. L’exposé avait pour objectif de

présenter la valeur des logiciels libres pour la cybergouvernance et le

développement africain. L’on note que la FOSSFA est essentielle dans la promotion

des logiciels libres à travers des gouvernements africains.

L'approche aux logiciels libres est qu'elle donne une alternative efficace à la

confiance actuellement placée sur le logiciel et les licences étrangères coûteuses.

Les logiciels libres s'avèrent particulièrement utiles dans le domaine de la

cybergouvernance et dans la gestion des activités publiques. Pour cette raison, il y a

eu un certain nombre d'expériences positives à travers dans de nombreux pays dont

certains ont fait des pas en avant vers une utilisation plus large des logiciels libres.

64

Page 66: Conférence des ministres africains de la fonction publique

La gamme des expériences avec les logiciels libres commence à présenter

d’énormes gains et une grande utilisation des logiciels libres. L’on prévoit qu’une

plus grande utilisation des logiciels libres par les gouvernements servira à

encourager une plus grande utilisation des logiciels libres dans les secteurs public et

privé. En tant qu'élément de la stratégie visant à renforcer l'utilisation des logiciels

libres, l'attention doit être plus concentrée sur les licences individuelles des logiciels

libres. À travers ces actions, les gouvernements pourront alors mener le train pour

assurer une gestion plus efficace des TIC et une prestation de services plus efficace.

Les ministres africains ont compris que, afin de mettre sur pied davantage d'élan et

s’assurer que l’Afrique tire bénéfice des logiciels libres, les États membres doivent

apporter un olus grand appui. Les logiciels libres ont été utilisés très efficacement

dans le domaine de l'éducation et ont augmenté les possibilités d’accès aux TIC.

Une Conférence dont l’objectif portait sur les logiciels libres, avec un sous-thème sur

l’« économie du savoir’, s’est tenue en mars 2008 au Sénégal. Les participants ont

noté que les logiciels libres offraient une occasion très utile et permettaient aux

gouvernements d'avoir un impact plus large. Il a été noté que l'attention doit être

concentrée sur la recherche de solutions hybrides, et que l'utilisation des logiciels

libres tient compte du fait que les changements soient opérés dans les systèmes

avec ces coûts minimaux. Les logiciels libres facilitent également la communication

ouverte entre les gouvernements et l’ensemble des habitants.

Pour faire avancer l'utilisation des logiciels libres, il faudrait reconnaître d'importance

de la coexistence de différentes plateformes et applications de logiciels dans les

organisations du secteur public. Dans la pratique, il n’est pas nécessaire d'adopter

un système par rapport à un autre. L’on note encore que la tendance vers l'utilisation

des logiciels libres dans les services publics se développe et qu’un certain nombre

de gouvernements ont pris des décisions sur la pleine utilisation des logiciels libres

pour la prestation des services.

Portail de l’UNPAN

65

Page 67: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Un exposé a été présenté que la valeur du portail de l’UNPAN par le bureau du

président. Il a été noté que le portail a été établi pour appuyer le développement des

systèmes efficaces et la compétence de l’administration publique dans les services

publics à travers le globe. Les services en ligne incluent le matériel de formation,

l'information sur l'administration publique, l'information sur les conférences et

d'autres événements et répertoires de l’administration publique et des finances.

En présentant une vue d'ensemble historique du portail, il a été noté que les pays

africains et les organisations africaines partenaires participaient considérablement.

L'information sur les visiteurs au portail indique que la demande d'information sur

l'administration publique africaine est très élevée. En mettant l’accent sur les

avantages de l’UNPAN, l’intention était d’encourager les États membres à porter leur

attention sur la vulgarisation du portail et de fournir des informations par les

partenaires africains sur leurs propres expériences. À cet égard, il est sensible pour

identifier les personnes ressources pour la fourniture de l’information sur les pays

aux partenaires de l’UNPAN.

L’on note que le portail de l’UNPAN est un instrument très utile pour l'auto-évaluation

des modèles d'utilisation. Il fournit des informations sur le genre de matériel

consulté, le profil des usagers, même le genre de pannes. Le portail peut être

considéré une ressource sud-sud, car les deux tiers des usagers sont des pays en

voie de développement. Les usagers africains sont particulièrement en activité dans

l’utilisation du matériel sur la formation. Le site aide à créer une Communauté

africaine de la pratique.

L'utilisation des Africains a été inégale. Cependant, étant donné des tendances

actuelles, il est nécessaire pour tous les pays d’identifier les points focaux pour la

publication des informations fiables sur le portail. À cet égard, tous les pays doivent

travailler avec les partenaires régionaux africains de l’UNPAN pour s'assurer que

leur information est convenablement téléchargée.

En termes de défis, il est nécessaire d’amener les ministres à appuyer les centres

régionaux en ligne et de fournir les informations qui renforceraient la stature de

l'Afrique sur les portails interactifs. Il est essentiel que perspectives africaines sous-

66

Page 68: Conférence des ministres africains de la fonction publique

régionales et continentales soient complètement capturées sur le portail de

l’UNPAN.

Le Réseau africain d’instituts de perfectionnement des cadres

Tout comme il ne peut y avoir de développement démocratique durable en Afrique

sans État, il ne peut non plus y a avoir de gouvernement durable capable et de

leadership qualifié fondé sur une philosophie de démocratie centrée sur les

personnes. Le progrès dépend en grande partie d'un secteur public correctement

formé et équipé pour traiter l'impact de la mondialisation et des nombreuses

tendances internationales qui ont un impact sur le développement et la prestation

des services. Le renforcement de la capacité du leadership africain dans le secteur

public à évaluer les besoins actuels et formuler et mettre en application les solutions

africaines aux défis africains est dont très important pour le développement dans la

région.

L’une des initiatives entreprises par la Conférence des ministres africains pour

réaliser l’objectif de formation durable et du développement de qualifications était la

création du Réseau africain d’instituts de perfectionnement des cadres (AMDIN).

L’AMDIN a convoqué une série de conférences bisannuelles et d'assemblées

générales. L’Assemblée a élu un qui est maintenant représenté dans toutes les

régions sur le continent (rapport de l’AMDIN, août 2005).

L’AMDIN a été créé pour aider à traiter les défis que constituent les pratiques en

matière de gestion des ressources humaines et la gestion dans la fonction publique

africaine ; les pratiques inefficaces en matière de ressources humaines ; la

rémunération et les conditions d’emploi ; la fuite des cerveaux qui affecte le

continent (Cadre de l’AMDIN pour le développement des capacités, juillet 2008).

L’AMDIN a également identifié le problème des influences étrangères à travers le

‘transfert des meilleures pratiques’, et l'incapacité des instituts de perfectionnement

des cadres à participer efficacement au processus stratégique et de la planification

(cadre de l’AMDIN pour le développement des capacités, juillet 2008). L’on a

67

Page 69: Conférence des ministres africains de la fonction publique

constaté l’absence de politiques nationales, sous-régionales et continentales de

développement et de formation. À cela s’ajoute le fait que trop souvent les

organisations fonctionnent pour des objectifs opposés et discordants. L’énorme défi

est la faiblesse enregistrée dans les domaines des systèmes de suivi et d'évaluation.

Les coupes budgétaires et les embarras financiers aggravent les problèmes dans le

domaine des ressources humaines (Cadre de l’AMDIN pour le développement des

capacités, juillet 2008).

Que propose l’AMDIN pour intervenir et aider à résoudre ce problème ? Cette

dernière année a vu l’AMDIN grandir d'une idée qui a existé surtout sur le papier en

une organisation fonctionnelle. Elle est également parvenue à renforcer son

empreinte de manière significative dans les pays francophones de l'Afrique centrale

et de l’Ouest et le Gouvernement du Sénégal a offert d'accueillir un bureau régional

pour l’AMDIN au sein de l’École nationale d’administration. Les institutions africaines

de formation du secteur public développent une fidélité au réseau et expriment leurs

attentes concernant l'impact positif potentiel du réseau sur leur propre performance.

Dans un espace de temps très court, l’AMDIN a développé son profil d'organisation

à tel point que le Réseau des Nations Unies pour l’administration publique (UNPAN)

l’a inscrit comme un de ses partenaires régionaux sur le continent – un rôle qui

bénéficiera véritablement aux réseaux en termes d’amélioration du profil et de la

qualité des informations sur l'administration publique africaine, qui est disponible

globalement et traite de la question de la dominance des pays occidentaux dans la

production de la connaissance dans ce domaine. Les membres de l’AMDIN

bénéficieront directement des relations avec l’UNPAN pour gagner le libre accès aux

outils électroniques pour faciliter la formation et l'administration en ligne, pour

lesquelles l'ONU détient des licences. Ces licences pourraient contribuer de manière

significative à améliorer la productivité, car les IPG africaines s’aventurent dans des

approches mixtes à la formation avec beaucoup moins de dépenses si chaque

institution devait acquérir des licences.

L’une des plus grandes activités de l’AMDIN est la prestation de la deuxième

session de formation pour les IPG, qui est soutenue par l’Agence japonaise pour la

coopération internationale (JICA). Les trois dernières années ont par exemple vu

68

Page 70: Conférence des ministres africains de la fonction publique

l’AMDIN fonctionner avec de nombreux fonctionnaires de l’IPG à travers le continent.

L’AMDIN met un point d’honneur à mener ses activités dans une gamme des

langues telles que l'anglais, le français, le Portugais et l'arabe. Il est prévu que la

prochaine session se tienne en français et que la dernière soit en Portugais. Le

feedback reçu des utilisateurs des programmes de l’AMDIN est positif et il y a une

demande claire pour d'autres opportunités, notamment les échanges parmi les IPG

(rapport de l’AMDIN, août 2005).

AAPAM

L’Association africaine de l'administration publique et de la gestion (AAPAM) est une

importante association continentale qui joue un rôle essentiel dans la sphère de

l'administration publique dans différentes régions de l'Afrique. Dans un effort visant à

établir un partenariat interactif avec cette organisation, le DPSA travaille

actuellement avec les différentes parties prenantes (universitaires, société civile,

organes du secteur public et praticiens) pour mettre sur pied une branche sud-

africaine l'AAPAM.

Un atelier consultatif s’est tenu le 20 juillet 2007 avec, entre autres, la participation

des membres du Comité du portefeuille de la fonction publique et de l’administration.

Un Comité directeur a été formé et se réunit régulièrement préparer le lancement de

la branche nationale. Le plus grand résultat de l'exercice 2008/09 sera le lancement

de la branche sud-africaine de l'AAPAM prévu pour août 2008.

Pendant cette période, un accent supplémentaire a été mis sur la nécessité de

s'assurer que toutes les questions de gouvernance ont été adéquatement traitées et

qu'un programme efficace et flexible est établi à l'avenir. Le programme de l’AMDIN,

tel qu’approuvé par le Conseil, inclut un objectif sur la production de la

connaissance, le renforcement des capacités des IPG et le développement de

l’AMDIN en tant qu’organisation. Un certain nombre d'initiatives de recherches et

d'activités de partenariat, y compris la mise sur pied de l’AMDIN comme partenaire

de l’UNPAN, ont été entreprises par l’AMDIN.

69

Page 71: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Dans le processus de planification, une attention spécifique portée sur la

mobilisation des ressources pour l’AMDIN. À cet égard, l’AMDIN a conduit une

analyse détaillée de différents scénarios qui se présentent. Par ce processus il a été

conclu que les frais d'adhésion ne pourront pas couvrir les coûts de fonctionnement

et de programme et qu’il sera nécessaire de concentrer l'attention sur la mobilisation

des ressources auprès des partenaires de développement. Il a été également noté

qu’un plus grand appui des États membres était essentiel dans le développement

des IPG et pour le succès de l’AMDIN.

Certaines entités régionales notables comme l’ESAMI ne sont pas encore bien

présentes dans l’AMDIN. Selon l’AMDIN son objectif et sa participation ont été au

niveau des IPG nationales, mais quelle s'est engagé à atteindre ces telles entités et

les entités et réseaux régionaux et continentaux dans sa campagne pour les

adhésions.

Selon le directeur de l’AMDIN, même si 40 IPG adhéraient à l’AMDIN au taux de

3.000 par an, par rapport aux 5 membres actuels, l’AMDIN aurait encore une

dépendance de 90 % vis-à-vis des donateurs ou des subventions pour son scénario

intermédiaire. Le Mozambique a souligné l'importance des IPG pour le

développement national et continental, et en particulier, leur rôle puissant dans la

collaboration et le partage de leçons. Par conséquent, les pays devraient se

résoudre à contribuer davantage à l’AMDIN à travers leur IPG.

Le président a accepté la proposition de l’AMDIN selon laquelle le bureau prendra

une résolution à soumettre et adopter par la Conférence des ministres de 2008 ;

cette résolution veut que les pays affectent des fonds pour l’aide externe ou

contribuent davantage à l’AMDIN en payant les frais d’adhésion de leur IPG, qui

s’élèvent à 3.000 dollars.

Certains partenaires internationaux, tels que le PNUD, ont apporté leur appui à

l’AMDIN. Les caractéristiques de l’AMDIN très évidentes dans l’aide à la préparation

du Programme africain gouvernance et d’administration publique (AGPAP). Cette

assistance est délibérément structurée pour assister l'institutionnalisation de l’AMDIN

70

Page 72: Conférence des ministres africains de la fonction publique

et la mettre sur le chemin de l’autoviabilité à moyen et à long terme. Cette

assistance verra l’AMDIN s'embarquer dans un programme ambitieux visant à

renforcer le réseau et la consultation sur les besoins réels des institutions membres

par la tenue de trois conférences régionales (Dakar, Sénégal du 5 au 7 juin, Nairobi,

Kenya en mi-juin et Afrique australe pendant la première semaine de juillet).

Comme mesure provisoire, l'académie s'est engagée à financer une partie

substantielle du financement général du secrétariat de l’AMDIN à moyen terme, à

concurrence de 50 % du salaire associé au poste de PDG et de 100 % du salaire

d’un autre personnel, en plus de la fourniture de l’équipement de bureau et de la

couverture des coûts de fonctionnement du secrétariat. Cela constitue la plus grande

contribution d’une seule institution membre, montrant un engagement sérieux à

l'incubation et à la croissance du réseau africain des IPG.

71

Page 73: Conférence des ministres africains de la fonction publique

La fonction publique africaine et les partenariats stratégiques

Pendant la décennie passée, nous avons vu presque tous les partenaires du

développement de l'Afrique s’impliquer dans l’appui aux différents aspects du

Programme africain. Depuis le lancement du Plan d’action du G8 pour l’Afrique au

Canada, en 2002 sous les auspices du NEPAD, les partenaires externes du

continent se sont impliqués dans les interventions du secteur public ainsi que dans

les priorités africaines. Le Plan d’action du G8 pour l’Afrique reconnaît le rôle

important du leadership africain dans la définition de la Stratégie pour le

développement de l'Afrique. Il engage les gouvernements du G8 à canaliser les

ressources et l'expertise en appui au développement africain. Les ministres africains

ont adhéré aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) adoptés au

sommet de l'ONU en septembre 2000. Les OMD ont également été approuvés par le

Sommet mondial de 2002 pour le développement social à Johannesburg. Les OMD

et le Sommet mondial de 2002 pour le développement social se concentrent la

réduction de moitié de la pauvreté et l’amélioration du bien-être des pauvres d’ici

2015 par un partenariat global pour le développement. Les deux contrats prennent

également un engagement dans les domaines de la paix, de la sécurité, des droits

de l'homme, de la démocratie, de la bonne gouvernance et du développement.

La Conférence des ministres africains de la fonction publique plaide pour que les

partenaires du développement du continent coordonnent leurs efforts mutuels plus

efficacement, ainsi qu'avec ceux des partenaires africains. Les ministres africains

attendent également des partenaires bailleurs de fonds qu’ils élaborent des

stratégies avec plus de cohérence en même temps pour la réhabilitation à court

terme et le développement à long institutionnel terme dans le secteur public. Par

exemple, la plupart des parlements nationaux ont décrété ou sont en train de

décréter des lois qui traitent spécifiquement de la corruption, de la transition et du

développement. Il est nécessaire d’élaborer une coopération technique

internationale plus synergétique dans les réformes de l’administration publique. La

CEA a noté que les gouvernements africains ont pris des engagements dans les

domaines d'une plus grande responsabilité et d'une gouvernance démocratique ;

Les États africains et les institutions interétatiques nourrissent des attentes claires

des partenaires de développement étrangers. D'abord, les donateurs doivent

72

Page 74: Conférence des ministres africains de la fonction publique

prendre des engagements pour apporter plus d'aide en Afrique – en tant qu'élément

des engagements de Monterrey. En second lieu, ils doivent faire plus pour fournir

une meilleure aide – à travers des procédures harmonisées, l'appui général au

budget et les décaissements prévisibles. Troisièmement, ils doivent faire plus pour

s'assurer que leurs politiques sur l’aide, le commerce et la réduction de la dette sont

adaptées aux efforts africains pour atteindre les OMD. Quatrièmement, ils doivent

travailler avec les gouvernements africains dans des actions de suivi systématiques

pour renforcer les résultats de développement – à travers des mécanismes pour

l’évaluation mutuelle (CEA, 2005 : viii).

Le diagramme ci-dessous est une illustration des points contenus dans la

Déclaration de Paris :

Les ministres africains ont souligné qu'il est très important que les décideurs

africains soient sensibles au fait que la dépendance vis-à-vis de l'aide peut

potentiellement miner la qualité des institutions de la gouvernance et du secteur

public en affaiblissant la responsabilité, encourageant la maximisation des rentes et

73

Page 75: Conférence des ministres africains de la fonction publique

la corruption, occasionnant des conflits pour le contrôle des fonds d’urgence,

siphonnant les talents rares de la bureaucratie, et réduisant les pressions pour les

reformes des politiques et des institutions inefficaces. Comme l'UA, NEPAD et le

Panel du MAEP, les ministres africains ont soutenu l'idée selon laquelle les

donateurs devraient développer des moyens moins coûteux et moins intrusifs de

diffusion de la connaissance sophistiquée sur la réforme du secteur public dans les

pays en voie de développement. Les ministres ont lancé un appel pour des niveaux

plus prévisibles d'aide inconditionnelle sur la base du principe de la responsabilité

mutuelle pour laquelle les États africains et les bailleurs de fonds auraient l’obligation

de réaliser les objectifs de gouvernance, de démocratisation, de paix et de sécurité,

de développement, et de croissance.

Les leçons tirées des projets internationaux d'aide technique aux gouvernements

locaux prouvent que les conditions historiques et contextuelles ont un très grand

impact sur les efforts de renforcement des capacités dans les pays de transition ; les

valeurs politiques doivent être développées et ainsi qu’une infrastructure

d'organisation pour les exprimer. Finalement, la connaissance et les qualifications

des cadres supérieurs doivent être cultivées, pour les assister dans la consolidation

du capital social requis pour gouverner efficacement. L’autre secteur où l'aide

technique internationale est requise de toute urgence est celui de la réforme des

marchés publics. Les ministres africains ont souligné la nécessité d’une réforme

pour la stimulation des marchés publics, car c'est l'un des domaines les plus

problématiques, puisqu’il touche les droits acquis ; pourtant, il est essentiel pour

l'amélioration des moyens de subsistance des individus.

Les ministres africains ont longtemps fait savoir clairement que les partenaires de

financement internationaux devraient appuyer les ressources de la Conférence, et

soutenir les priorités stratégiques de la Conférence et non leurs idées personnelles.

Le président de la Conférence a préparé une proposition pour l'aide financière, qui

couvre les domaines suivant : Charte africaine de la fonction publique, Concours

panafricain pour l’innovation dans les services publics, la Journée africaine de la

fonction publique et mise en œuvre efficace des conventions régionales,

continentales et internationales de lutte contre la corruption.

74

Page 76: Conférence des ministres africains de la fonction publique

La proposition a été soumise dans le système du PNUD et le bureau du président

poursuit le travail avec le PNUD pour s'assurer que le programme est approuvé pour

la mise en œuvre.

En termes de financement de l’Union européenne (UE), la Conférence des ministres

a longtemps exprimé des inquiétudes concernant le peu de temps entre

l'engagement et l’échec dans le traitement de toutes les questions concernant le

transfert des ressources. L’UE a décidé que les ressources ne sont plus disponibles

pour le Programme de gouvernance et d’administration publique.

Conclusions finales Le présent document est un examen du rôle et du travail de la Conférence des

ministres africains de la fonction publique établie en 1994. Le document explique

comment, avec cette initiative, les ministres africains de la fonction publique ont pris

une mesure unique pour mettre sur pied une des toutes premières plateformes

interétatiques du continent pour le développement d’une politique transnationale

dans les domaines de la gouvernance, de l'administration publique, de la fonction

publique et de la prestation de services. Selon le document, le Forum des ministres

africains est devenu rapidement un forum pour la définition des normes, des intérêts

africains communs, la mise sur pied des règles générales, et la création des

institutions communes dans les domaines de la gouvernance et de l'administration

publique. Aujourd'hui, la Conférence des ministres africains de la fonction publique

est considérée comme un des tout premiers réseaux d’apprentissage stratégique

interétatique, et a aidé à développer des principes, rassembler des données,

échanger des informations, identifier les domaines essentiels pour l'intervention,

créer des cadres pour la coopération, et développer des programmes d'action dans

les domaines de la gouvernance et de l'administration publique. À partir de 2003, la

Conférence est devenue une plateforme convoquée sous les auspices de l’Union

africaine.

Nous avons noté que la Conférence des ministres africains de la fonction publique a

situé ses opérations dans le cadre du Programme africain. En effet, la Conférence

75

Page 77: Conférence des ministres africains de la fonction publique

des ministres africains a saisi l'occasion d'engager le panafricanisme renouvelé de

l'Afrique, un nouveau continentaliste, en s’engageant dans le développement de

politiques qui feront avancer la fonction publique et l'administration en Afrique.

Le document rappelle que la crise africaine pourrait essentiellement être considérée

comme une crise de l'État. À ce titre, la Conférence des ministres africains a choisi

de souligner la nécessité essentielle de la construction de l’État sur le continent. Les

ministres ont travaillé inlassablement pendant une décennie passée et demie pour

développer un large cadre stratégique pour identifier les besoins de renforcement

des capacités à long terme des États africains. Un regard dans le passé montre que

les ministres africains ont sans aucun doute réussi à intégrer dans le programme

continental les questions essentielles de la fonction publique africaine et de la

construction de l’État.

La Conférence des ministres africains de la fonction publique a pris une décision

stratégique pour effectuer son travail dans le cadre du Programme africain – le

régime continental stratégique qui décrit l'ensemble des priorités politiques et socio-

économiques du continent après la Guerre froide et l’apartheid,. À ce titre, la

Conférence des ministres africains s'est assurée que son travail est développé en

synergie étroite avec les principales institutions et les principaux programmes

continentaux tels que l’Union africaine (UA), le Nouveau partenariat pour le

développement de l'Afrique (NEPAD), le Mécanisme africain d’évaluation par les

pairs (MAEP), et les communautés économiques régionales (CER).

Un domaine important que la Conférence des ministres africains a souligné en

quinze dernières années a été le défi de la création des institutions d’administration

publique viables, car la Conférence souligne la question du renforcement des

capacités pour la prestation de services. Les ministres ont reconnu que les États

africains sont toujours confrontés à l’énorme défi de la prestation des services en

mettant des citoyens au centre de la planification et des activités de la fonction

publique. Cela met en évidence la nécessité pour la prestation de services en faveur

des pauvres et axée sur les personnes de représenter un important changement du

vieux système de prestation de service utilisé par les gouvernements ‘pour’ les

personnes au travail en ‘partenariat avec’ les personnes.

76

Page 78: Conférence des ministres africains de la fonction publique

La Conférence des ministres africains a reconnu que les citoyens du continent

méritent des services publics orientés et menés par les personnes et caractérisés

par l’équité, la qualité, l’opportunité et de forts codes de l'éthique.

Les ministres ont souligné le fait que les États africains ont également besoin d’une

nouvelle race de fonctionnaires qui ont un certain nombre de qualités et de

caractéristiques essentielles. Les fonctionnaires devraient être courtois dans la

prestation des services aux usagers en écoutant leurs problèmes, présentant des

excuses au besoin et affichant le sourire. Ils devraient respecter tous les citoyens,

indépendamment du background, du genre, de la couleur ou de la foi. La fonction

publique doit développer des normes de service, fournir des informations, chercher

des solutions de la prestation de services et aller au-delà de l'appel du devoir. Il

s’agit, pour cela, d’assurer une prestation des services de qualité et en promettant

aux citoyens une prestation de services intégrée de classe internationale. Cela

pourrait être réalisé en anticipant sur les besoins des usagers par l'introduction des

enquêtes auprès des usagers sur le type de services qu’ils attendent.

Pendant la 3e Conférence des ministres africains de la fonction publique en 2001,

les ministres africains ont négocié la Charte de la fonction publique. La Charte a été

soutenue par le programme de développement des capacités de la gouvernance et

de l’administration publique adopté à la 4e Conférence panafricaine des ministres de

la fonction publique en 2003, connus sous le nom de Déclaration de Stellenbosch.

Elle a été adoptée par 38 États africains. Même si la Charte n’a pas encore être

adoptée encore par tous les États africains, ou par la Conférence des chefs d’État et

de gouvernement de l'UA comme instrument officiel et juridique de l'UA, elle

représente le programme phare de la Conférence. Elle sert de programme phare de

la Conférence des ministres africains, développé comme principal cadre à l'efficacité

aérodynamique de la fonction publique à travers l'Afrique. La Charte a été saluée

comme étant la Charte la plus complète de la fonction publique qui a émergé au

niveau multilatéral.

L'importance de la Journée africaine de la fonction publique est qu'elle permet aux

ministres de :

77

Page 79: Conférence des ministres africains de la fonction publique

• Réfléchir sur la fonction de la fonction publique – mission, objectifs,

programmes et projets, défis et succès ;

• Reconnaître et faire connaître l'importance de la fonction publique, ses

contributions positives et avantages pour les fonctionnaires, la population, la

société civile, le secteur privé et la gouvernance ;

• Motiver et encourager les fonctionnaires à continuer le bon travail effectué et à

fournir de nouvelles initiatives et innovations ; et

• Préparer la fonction publique et l'administration pour un avenir meilleur en

proposant le changement pour le bien-être social de la population.

Le Concours panafricain pour l’innovation dans la fonction publique (AAPSIA) est un

autre secteur prioritaire pour la Conférence des ministres. L’AAPSIA est l'invention

de la 4e Conférence panafricaine des ministres. L’AAPSIA a pour objectif de

renforcer l'échange et le développement de la connaissance en travaillant

étroitement avec les autres partenaires de développement dans la gouvernance et

l'administration publique. L’AAPSIA est au centre d'un plus large programme de

gouvernance et d’administration publique. Ce programme a pour but le renforcement

des capacités dans le secteur public à travers le continent. L'initiative de l’AAPSIA

fait partie d'un plus grand effort des ministres africains à cultiver un environnement

favorable dans le secteur public pour le développement et la consolidation des idées

et des initiatives innovatrices. L’objectif avoué de l’AAPSIA est la célébration de

l'innovation en Afrique et la récompense de l’excellence dans le secteur public du

continent, qui demeurerait autrement inconnue et non reconnue.

Sur la question de l'efficacité de la fonction publique, les ministres africains de la

fonction publique ont accepté dès le tout début de concentrer leurs efforts sur la

place du développement d’une Stratégie de renforcement des capacités pour la

construction de l’État. Les ministres ont convenu que le renforcement de l'efficacité

de la fonction publique nécessite une stratégie de développement des capacités

flexible et échelonnée. Une telle stratégie met en évidence un certain nombre

d'aspects essentiels : reconstruction de la fonction publique ; renforcement des

capacités de l’État ; macroorganisation de l'État ; systèmes de prestation des

78

Page 80: Conférence des ministres africains de la fonction publique

services ; et mesures de lutte contre la corruption. Les notions de l'État de

minimaliste ont été remises en question par les ministres africains, et la Conférence

a préconisé des États forts et capables. Les ministres ont à l’esprit des États qui sont

ni dominateurs et ni autoritaires ; ce type d’États ne sont pas des Léviathans ou

États patriarcaux. L'État africain capable sert plutôt le bien commun et constitue une

force positive dans les sociétés africaines.

La Conférence des ministres africains a joué un rôle actif dans la reconstruction et

du développement après les conflits (le PRDPC). Indépendamment des questions

importantes telles que la lutte contre la corruption et le renforcement des capacités

des États africains, la Conférence de ministres africains de la fonction publique a

également conçu des stratégies autour de la question essentielle de la

reconstruction et du développement après les conflits. Jusqu'ici, le débat sur la

reconstruction et le développement après les conflits s'est concentré en grande

partie sur les deux domaines de la paix et de la sécurité (lire : aspects militaires)

d'une part, et la reconstruction économique et fiscale d'autre part. Les dimensions

politiques et de la gouvernance de la reconstruction et du développement après les

conflits ont suscité très peu d’attention. Plus spécifiquement, peu d’objectifs ont été

placés sur la question essentielle de la construction de l’État, pourtant c'est l'un des

aspects les plus importants de la construction de la paix après les conflits.

Les ministres africains ont souligné les dimensions politiques et de la gouvernance

de la reconstruction et du développement après les conflits, et en particulier

l'importance de la construction de l’État et de ses implications pour la construction de

la paix après les conflits.

Dans leurs tentatives de revitaliser les institutions d’administration publique viables

dans un environnement d’après-conflits sur le continent, les ministres africains de la

fonction publique ont posé la question de la lutte contre la corruption fermement au

programme. La Conférence des ministres a convenu que les défis posés par la

corruption ne devraient pas être sous-estimés ; ses conséquences sont souvent

dévastatrices, car la corruption a un impact négatif sur le processus de prestation de

services, le développement et la gouvernance.

79

Page 81: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Les ministres ont décidé de mettre sur pied la structure qui couvre les organes

africains de lutte contre la corruption. L’élimination du fléau de la corruption

nécessite des réponses complètes qui mettent l'accent sur les systèmes, le

processus, les mécanismes, les codes et la volonté politique de traiter cet énorme

problème. Les ministres africains ont reconnu que la corruption est un phénomène

structural, pas simplement confiné en Afrique, mais qu’il est une réalité globale

affectant même les pays développés et en voie de développement. La corruption est

enracinée dans les rapports entre les individus et les organisations dans les pays

développés et en voie de développement, et les pratiques de corruption incluent le

vol, la fraude, la corruption, l'extorsion, le népotisme, le favoritisme et le blanchiment

de l’argent sale. La corruption déstabilise en général le processus de gouvernance

et de développement, et a un grand impact sur les pauvres. Le côté de l'offre de la

corruption doit être ralenti autant que celui de la demande.

Indépendamment du progrès dans l’important domaine de la lutte contre la

corruption, la Conférence des ministres a approuvé la perspective de l'UA et de son

programme de développement, le NEPAD, qui considèrent les communautés

économiques régionales (CER) comme les piliers de l’Union continentale. La

Conférence des ministres africains de la fonction publique considère les CER

comme d’importants véhicules pour la mise en œuvre et le dialogue politique. Le

document rappelle à juste titre que l'Acte constitutif de l'UA considère les

communautés économiques régionales (CER) comme les piliers de l’Union

continentale et identifie leurs objectifs comme ceux visant à accélérer l'intégration

politique et économique du continent. La Conférence des ministres africains a

soutenu la position de la Déclaration d'Accra des chefs d’État et de gouvernement

africains de 2007 qui ont accepté de rationaliser et renforcer les CER. Les ministres

africains a fait une proposition incontestable pour le rôle que les CER pourraient

jouer dans la Conférence de ministres africains :

• Dans le partenariat avec l'UA et le NEPAD, il faut une évaluation des capacités

institutionnelles et individuelles focalisée sur les CER pour traiter les

engagements du NEPAD et les programmes et projets en cours ;

80

Page 82: Conférence des ministres africains de la fonction publique

• Les CER et les points focaux nationaux devraient mieux coordonner et

améliorer leur travail avec les organisations continentales ;

• Il faudrait instituer une initiative immédiate de renforcement des capacités qui

devrait se concentrer sur le renforcement des capacités pour l’analyse des

politiques et la gestion des projets et de contrat pour des projets d'infrastructure

à grande échelle ; et

• Les CER, les points focaux nationaux et les entrepreneurs du secteur privé

devraient collaborer plus étroitement afin d'identifier les défis, les obstacles pour

les partenariats et la mise en œuvre des programmes d'infrastructure, et

résoudre ces problèmes.

En ce qui concerne l’importante question du rôle des technologies de l’information et

de la communication dans la promotion de la prestation des services de

gouvernance et la prestation efficace de service, le document souligne que les

ministres africains ont fait noté que de différentes structures et différents systèmes

doivent être mis en place pour exécuter ces services, y compris la technologie de

l'information, les finances, les ressources humaines, et la cybergouvernance. À l’âge

la révolution globale de technologie de l'information, la technologie devraient être

utilisées pour renforcer la prestation des services. La cybergouvernance n'est pas

une question d’ordinateurs et de technologie ; il s’agit plutôt d'utiliser ces instruments

pour transformer la gouvernance. Le défi est d’employer l'information et la

technologie pour rendre les services publics plus accessibles aux citoyens, en les

rendant plus efficaces et efficients. L’un des principaux objectifs de la

cybergouvernance est de mettre les individus, les familles et les communautés au

centre des réseaux de la connaissance, des services et de la responsabilité.

Conformément au rôle des TIC, la Conférence des ministres africains a accepté la

création d'un portail de l’UNPAN par le bureau du président. Le portail a été établi

pour appuyer le développement des systèmes efficaces et de compétence de

l’administration publique dans les services publics à travers le globe. Les services en

ligne incluent le matériel de formation, l'information sur l'administration publique,

l'information sur les conférences et d'autres événements et annuaires de

l’administration publique de finances.

81

Page 83: Conférence des ministres africains de la fonction publique

Dans une vue d'ensemble historique du portail, il a été noté que les pays africains et

les partenaires africains ont apporté une contribution considérable. L'information sur

les visiteurs au portail indique que la demande de l'information sur l'administration

publique africaine est très élevée. En mettant l’accent sur les avantages de

l’UNPAN, les ministres ont invité les États membres à se concentrer sur la

vulgarisation du portail et à fournir des informations par le biais des partenaires

africains sur leurs propres expériences. À cet égard, il faudrait identifier les

personnes ressources pour la fourniture de l’information sur les pays aux partenaires

de l’UNPAN.

D’ailleurs, une autre initiative entreprise par la Conférence des ministres africains

pendant une décennie et demie était la création du Réseau africain d’instituts de

perfectionnement des cadres (AMDIN). L’AMDIN s'est concentré sur la deuxième

session de formation pour les IPG soutenue par la JICA.

En conclusion, la Conférence des ministres africains de la fonction publique a mis

l'accent sur la nécessité d'engager les partenaires du développement de l'Afrique à

appuyer le Programme africain. Depuis le lancement du Plan d’action du G8 pour

l’Afrique au Canada en 2002 sous les auspices du NEPAD, les partenaires externes

du continent se sont impliqués dans les interventions prioritaires du secteur public.

L'Afrique a été déterminée à engager le G8 sur la base de la responsabilité mutuelle,

ce qui veut dire que les États africains et leurs partenaires fortement industrialisés

ont la responsabilité d'aider à réaliser les objectifs du Plan d’action du G8 pour

l’Afrique. Pour l'Afrique, il est important que le G8 et autres pays industrialisés

canalisent les ressources et l'expertise en appui au développement de l’Afrique. Les

ministres africains ont adhéré aux Objectifs du Millénaire pour le développement

(OMD), adoptés au sommet de l'ONU en septembre 2000. Les OMD ont été

également approuvés par le Sommet mondial de 2002 pour le développement social

à Johannesburg. Les OMD et le Sommet mondial de 2002 pour le développement

social se concentrent la réduction de moitié de la pauvreté et l’amélioration du bien-

être des pauvres dans le monde d’ici 2015 à travers un partenariat global pour le

développement. Les deux contrats sont également un engagement dans les

82

Page 84: Conférence des ministres africains de la fonction publique

domaines de la paix, de la sécurité, des droits de l'homme, de la démocratie, de la

bonne gouvernance et du développement.

Les gouvernements africains ont pris des engagements dans les domaines d'une

plus grande responsabilité et d'une gouvernance démocratique ; Les États africains

et les institutions interétatiques nourrissent des attentes claires vis-à-vis des

partenaires de développement étrangers. D'abord, les donateurs doivent prendre

des engagements pour apporter de l'aide à l’Afrique – en tant qu'élément des

engagements de Monterrey. En second lieu, ils doivent améliorer l’aide – par des

procédures harmonisées, l'appui budgétaire général et les décaissements

prévisibles. Troisièmement, ils doivent faire plus d’efforts pour s'assurer que leurs

politiques liées à l'aide, au commerce et à la réduction de la dette sont adaptées aux

efforts africains pour atteindre les OMD. Quatrièmement, ils doivent travailler avec

les gouvernements africains dans le suivi systématique des actions pour renforcer

les résultats de développement – à travers les mécanismes pour l’évaluation

mutuelle.

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