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CONGRES 2011 DE PRO SILVA EUROPE Autriche, 16-18 juin 2011 Du 16 au 18 juin dernier, une quarantaine de participants, provenant de 20 des 25 délégations nationales de Pro Silva, se sont retrouvées en Autriche, à l’invitation de Pro Silva Europe, qui y tenait son congrès annuel. C’est dans le complexe du centre forestier international d’Ossiach et aux alentours, en régions Styrie et Carinthie, que se sont déroulées les excursions forestières de ce congrès. Au pays de l’épicéa… Jour 1 : forêts de l’ordre de Malte – forêts de Heblam et de Sommereben Le 1 er jour, après une présentation du centre forestier d’Ossiach par son directeur, fût l’occasion d’une visite dans des forêts propriétés de l’Ordre Souverain des Chevaliers de Malte, près de Preitenegg dans le sud du Land de Styrie. Ces forêts sont gérées en vue d’une valorisation multifonctionnelle, puisque le site accueille également des activités de restauration, hébergement et activités de plein air (ski notamment). La rentabilité économique de la gestion est tout autant un objectif pour le propriétaire que la restauration de l’écosystème forestier ou que la transmission « sociale » de ce patrimoine, par l’implication des générations futures dans sa gestion (via des actions de sensibilisation). Les 3 générations successives de gestionnaires (pères et fils) ont suivi la même ligne directrice, donnée par le propriétaire : travailler l’existant, intégrer l’écosystème à la fonction productive du massif, associer les aspects sociaux et récréatifs du domaine et intéresser les générations futures à la gestion du domaine. Messieurs Josef et Clemens SPÖRK, ancien et actuel gestionnaire du site (et par ailleurs père et fils).

CONGRES 2011 DE PRO SILVA EUROPE Congres PS Europe - Autriche - Juin... · le site accueille également des activités de restauration, ... à une grande densité ... proportion de

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CONGRES 2011 DE PRO SILVA EUROPE

Autriche, 16-18 juin 2011

Du 16 au 18 juin dernier, une quarantaine de

participants, provenant de 20 des 25

délégations nationales de Pro Silva, se sont

retrouvées en Autriche, à l’invitation de Pro

Silva Europe, qui y tenait son congrès annuel.

C’est dans le complexe du centre forestier

international d’Ossiach et aux alentours, en

régions Styrie et Carinthie, que se sont

déroulées les excursions forestières de ce

congrès. Au pays de l’épicéa…

Jour 1 : forêts de l’ordre de Malte –

forêts de Heblam et de Sommereben

Le 1er jour, après une présentation du centre

forestier d’Ossiach par son directeur, fût

l’occasion d’une visite dans des forêts

propriétés de l’Ordre Souverain des Chevaliers

de Malte, près de Preitenegg dans le sud du

Land de Styrie. Ces forêts sont gérées en vue

d’une valorisation multifonctionnelle, puisque

le site accueille également des activités de

restauration, hébergement et activités de plein

air (ski notamment). La rentabilité économique

de la gestion est tout autant un objectif pour le

propriétaire que la restauration de

l’écosystème forestier ou que la transmission

« sociale » de ce patrimoine, par l’implication

des générations futures dans sa gestion (via

des actions de sensibilisation).

Les 3 générations successives de gestionnaires

(pères et fils) ont suivi la même ligne directrice,

donnée par le propriétaire : travailler l’existant,

intégrer l’écosystème à la fonction productive

du massif, associer les aspects sociaux et

récréatifs du domaine et intéresser les

générations futures à la gestion du domaine.

Messieurs Josef et Clemens SPÖRK, ancien et actuel

gestionnaire du site (et par ailleurs père et fils).

Forêt de Hebalm :

La forêt de Hebalm est un massif montagneux,

étalé entre 1050 m et 1520 m d’altitude.

Cette forêt, achetée en 1928 par l’Ordre de

Malte, est issue en grande partie d’anciennes

coupes rases effectuées au début du XXème

siècle par câble.

Messieurs Josef et Clemens SPÖRK nous

montrent des clichés de l’époque : les traces

des anciennes coupes à câble sont encore très

nettement visibles dans le paysage, même sept

décennies plus tard.

Les vieilles photos d’époque en attestent

aussi : de larges pans de la superficie boisée

actuelle en sont issus.

Traces anciennes et actuelles des coupes à blanc,

réalisées par câble voilà 70 ans.

A l’époque, c’est le manque d’infrastructures

(pistes) qui avait motivé (ou constitué un bon

alibi ?!) l’exploitation par câble.

Depuis, c’est le choix de l’accessibilité et de la

qualité qui a été fait : aujourd’hui les pistes ont

été créées partout, à une grande densité (plus

de 100 mètres linéaires de piste à camions

pour 100 hectares, auxquelles s’ajoutent près

de 30 mètres linéaires de tires de débardage).

Ce maillage de desserte interne est l’un des

facteurs-clefs de la gestion continue réalisée

(et réussie !). Celle-ci a été décidée par le

propriétaire, au moment du rachat du

domaine, puis s’est mise en œuvre

progressivement (dernière coupe rase : 1975).

C’est donc depuis au moins 40 ans, et plus

généralement depuis la sortie de la 2ème guerre

mondiale, quand le grand-père du gestionnaire

actuel a récupéré la gestion du massif, que

celui-ci est géré suivant les principes de la

sylviculture continue et proche de la nature,

ou, au départ tout du moins, en vue d’une

production continue et d’un respect simultané

des dynamiques naturelles et des écosystèmes.

Ici on parle volontiers de « végétation naturelle

potentielle » pour désigner les types de

formations forestières vers lesquelles la

gestion à long terme va tendre ;

principalement des forêts mélangées d’épicéa,

sapin, hêtre et essences feuillues diverses.

Le capital sur pied est important (souvent

supérieur à 400 m3/ha), avec un accroissement

de 8 à 8.5 m3/ha/an. C’est encore l’épicéa,

planté jusque dans les années 60 ou spontané,

qui domine en maître mais, suivant les

situations topographiques et stationnelles, la

proportion de sapins et de hêtre est variable.

Le sapin fait petit à petit son retour dans la

régénération naturelle, de manière diffuse ou

plus concentrée par endroits. Pourtant les

semenciers sont rares aux alentours. Les

dégâts occasionnés sur cette régénération

(surtout par le chevreuil) ne semblent pas

encore la compromettre dixit les gestionnaires.

Il faut dire que le cerf est peu présent dans le

massif et que la chasse y est administrée

directement par le propriétaire et son

gestionnaire, de manière privée et sous

location directe (entre 1 et 5 chevreuils tués /

an / 100 ha).

Le mélèze, naturel dans cette région, est

également présent dans les peuplements

anciens, issus de reboisements après coupes

rases ou dans les anciennes grandes trouées

(chablis…). Sa pérennisation dans le temps ne

s’inscrivant pas dans le cycle naturel (espèce

héliophile, pionnière), elle n’est pas

nécessairement recherchée en tant que tel.

Mais dans les 10 prochaines années, il est

prévu de maintenir les mélèzes existants, pour

maintenir les semenciers potentiels (et

combler quelque peu le manque de cette

essence dans les gros bois) mais également

dans un souci de diversification des produits et

d’adaptabilité aux demandes de la filière (le

prix du bois de mélèze dépassant déjà celui de

l’épicéa et du sapin, en moyenne).

Et quand, à la faveur de trouées ou de

conditions locales favorables, le mélèze

parvient à se développer en régénération

naturelle (principalement par petits collectifs),

il est aidé, à la fois pour ses qualités de

production, de biodiversité et de paysages.

A une époque, certaines trouées en étaient

plantées mais désormais ce n’est plus le cas.

A vrai dire, les plantations sont quasi-

inexistantes désormais. Elles n’ont cessées

d’aller en diminuant depuis 70 ans, au fur et à

mesure que les peuplements se structuraient

petit à petit en âges et diamètres, permettant

la mise en place progressive d’une

régénération naturelle de qualité, qui constitue

aujourd’hui 95% des situations.

Jean-Philippe SCHUTZ, président de Pro Silva

Europe, indique à ce propos qu’une structure

irrégulière de peuplement favorise une

régénération naturelle diffuse, par collectifs,

avec une différenciation intéressante et rapide

du point de vue de la qualité (les arbres du

centre du collectif profitant du gainage des

voisins, au fur et à mesure de la croissance en

hauteur dans les trouées).

Il nous sera d’ailleurs donné d’observer de très

nombreuses fois ce type de régénération

naturelle diffuse, par collectifs et trouées, avec

une forte qualification dès les 1ères années ;

quelle que soient les essences (même en

mélange mélèze/épicéa).

Une vue des cônes de régénération naturelle.

Des essais de plantation de douglas en

plantation ont été testés mais les coûts

d’entretien se sont finalement révélés

rédhibitoires pour le propriétaire et les

gestionnaires. De manière générale, les

gestionnaires nous indiquent que les frais de

sylviculture ont diminué de moitié depuis le

passage à une sylviculture continue et proche

de la nature (passage de 5-6 €/m3 dans le

système coupes rases / plantaions à 1-2 €/m3

actuellement).

C’est ainsi qu’aujourd’hui, 70 ans après les

dernières coupes rases, la forêt est constituée

et la structuration en âges et diamètres est

bien entamée.

La forêt est d’ores et déjà rentable, depuis

plusieurs décennies déjà. La proportion

d’épicéa est passée d’environ 75% à 60%, au

profit des autres essences-cibles (sapin et hêtre

principalement). L’évolution observée est

différente de celle imaginée au départ mais les

gestionnaires s’y adaptent et l’accompagnent.

Le capital sur pied est proche des 400 m3/ha

dans bien des cas, ce qui dénote la bonne

croissance des arbres dans ces conditions de

moyenne et haute montagne.

M. Spörk nous confirme effectivement que

l’accroissement moyen est estimé aux environs

de 6,5 m3/ha/an. La récolte actuelle est en-

deçà de ces seuils, en moyenne.

Vraisemblablement, les gestionnaires locaux

préfèrent rester prudents sur la transition vers

l’état d’équilibre envisagé. Notons qu’ils

travaillent généralement avec des niveaux de

capital assez supérieurs à ceux qui sont

observés en France ou en Europe de l’Ouest

dans ce type de contextes.

Un capital sur pied relativement élevé.

Les fréquents coups de vent, occasionnant des

chablis relativement nombreux, militent

d’après eux pour la prudence observée dans

les phases transitoires vers l’état d’équilibre.

Dans les 3 dernières années, entre 3 et 6% du

volume exploité est issu de coupes de chablis.

L’objectif général est de capitaliser encore un

peu, notamment dans les gros beaux bois.

Les discussions s’engagent sur les modalités de

travail dans de tels contextes de capital

producteur, qui semblent assez (trop ?) élevé

au yeux de certains, quelque peu déséquilibré

en terme de qualité pour d’autres, un peu

faible en densité d’arbres enfin pour d’autres.

Mais tout cela est finalement, aussi, une

histoire de « culture forestière » locale (la

Slovénie, toute proche, ayant le même type

d’approche avec des forts niveaux de capital

producteur en gestion continue), d’expériences

et d’adaptation aux évolutions observées.

L’axe commun est fixé par nos grands principes

de gestion, les ajustements locaux permettent

d’en assurer une mise en œuvre efficace, dans

une fourchette plus ou moins large de gamme

de capital producteur, suivant les contextes.

Toujours est-il que la transition est bien

engagée, la production continue quasiment

acquise via la structuration progressive des

classes d’âge / diamètres, la régénération

naturelle en cours d’installation et

l’amélioration qualitative entamée, bien que

certainement perfectible. Le tout sans réduire

les qualités esthétiques, paysagères,

écologiques et récréatives du domaine.

Et tout en rémunérant le propriétaire.

Preuve qu’un peu de patience, conjuguée à

beaucoup d’observations, d’adaptabilité et des

lignes directrices claires permettent d’aboutir

rapidement à une situation quasi-équilibrée à

tous points de vue, où la rentabilité

économique s’allie à une meilleure résilience

écologique.

Finalement la nature offre ici d’elle-même et

gratuitement à la fois les outils et les

ingrédients de la diversité, de la rentabilité et

de la multifonctionnalité. Il ne reste plus

qu’aux gestionnaires à synthétiser tout cela, en

accompagnant et orientant, par la sylviculture,

les dynamiques en place.

Forêt de Sommereben

L’après-midi le groupe se dirige dans une autre

propriété de l’Ordre de Malte, la forêt de

Sommereben. Cette forêt s’étage entre 390 et

1280 mètres d’altitude et offre d’autres facies

et végétations potentielles, toujours dominées

par l’épicéa. Plusieurs arrêts nous permettent

d’aborder des problématiques précises.

Les aspects économiques sont abordés dans

une plantation de quelques bandes d’épicéa,

réalisée voici 25 ans, en vue de protéger le

peuplement naturel adjacent sur sa face sud, la

plus exposée aux vents. Cette plantation a été

éclaircie récemment et les gestionnaires en

profitent pour nous indiquer quelques notions

de coûts dans leurs contextes.

La 1

ère éclaircie réalisée manuellement.

A une époque encore récente, ce type de 1ères

éclaircies trouvaient difficilement preneur.

Aujourd’hui, ce type de petits bois se vend bien

(papier / panneau / bois-énergie…) et les

gestionnaires en profitent donc pour réaliser

les 1ères interventions dans les situations

intéressantes. La 1ère éclaircie réalisée suivant

les principes Pro Silva (éclaircie par le haut,

autour de cloisonnements d’exploitation, au

profit de la qualité…). Les frais de

renouvellement des peuplements se chiffrent à

environ 1 €/m3, contre une moyenne

autrichienne de 5 €. Après déduction des frais

d'administration (17 €/m3) des frais

d'équipement (3 €) et d'exploitation (25 €), le

résultat net est de l'ordre de 15 €/m3.

Les notions de biodiversité sont abordées par

la visite d’une des rares parcelles de vieille

forêt du domaine. Dans cette parcelle de 2,8

hectares, se trouvent des arbres d’environ 180

ans, notamment des vieux érables, sapins,

épicéas, mélèzes et hêtres. Cette parcelle est

aujourd’hui classée en réserve dans le plan de

gestion du domaine, du fait de sa rareté et de

ses intérêts écologiques.

Vue de la parcelle classée en réserve, notamment

d’un vieil érable (à gauche).

Une autre option aurait pu être choisie, avec

une gestion active permettant son

renouvellement continu. Ce n’est pas l’option

retenue par le propriétaire et les gestionnaires,

qui ont décelés dans cette parcelle un intérêt

prioritaire pour les aspects écologiques,

notamment pour la biodiversité associée aux

vieux bois morts, issus des phases naturelles de

sénescence puis d’effondrement (le

peuplement n’en étant pas encore là).

Un arbre d’intérêt écologique particulier : un sapin

adulte, relativement rare dans le massif.

Sur ce point, les discussions s’engagent : la

sylviculture Pro Silva n’est effectivement pas

orientée explicitement vers la production de

vieux bois morts (ou plutôt de bois morts issus

de vieux gros arbres) mais celle-ci est intégrée

dans les pratiques et les arbitrages au cas par

cas que les propriétaires et gestionnaires font

en présence d’arbres morts et/ou à cavité,

qu’ils soient sur pied ou au sol, quels que

soient leurs âges et diamètres. Souvent, des

arbres de ce type sont sciemment maintenus

pour aller au bout de leur cycle sylvicole.

Et de toute manière, la sylviculture Pro Silva est

l’une de celles se rapprochant le plus des états

finaux du cycle de sylvigénèse, puisque les

arbres y sont menés non pas avec une logique

stricte de diamètres ou d’âges d’exploitabilité

mais avec une logique d’accroissement en

valeur et d’intérêts multiples.

Ce faisant, elle produit du bois vivant de

qualité mais aussi, de manière continue,

diffuse ou concentrée, du bois mort de toute

taille et à tous stades de développement.

L’un des participants fait d’ailleurs remarquer

que l’important n’est pas tellement de savoir si

le volume de bois mort est trop ou pas assez

élevé mais plutôt de savoir si ce volume est

suffisant pour assurer un bon fonctionnement

éco-systémique et le développement des

biodiversités associées.

Un arbre d’intérêt écologique particulier : un vieux

hêtre, lui-aussi relativement rare dans le massif.

Le dernier arrêt de la journée est consacré aux

modalités de martelage. Le professeur Spörk

nous présente les critères que les forestiers

gestionnaires du domaine ont en tête au

moment du martelage : mélange d’essences,

résilience, croissance et vitalité, sélection de la

meilleure qualité actuelle et future,

dimensions, régénération naturelle, conditions

d’exploitation, microclimat…

Autant d’éléments qui rendent l’acte de

martelage central dans la gestion intégrée

pratiquée ici (le 2ème point central indiqué par

les gestionnaires étant la gestion de la pression

de la faune sauvage, via la chasse). Ce moment

de gestion doit rester le travail de base du

forestier et ne doit pas être considéré comme

une option ou un « luxe », comme cela peut

être le cas pour certains (l’exemple est cité de

l’Allemagne, où certains courants de pensée

voudraient voir le martelage directement

réalisé par les conducteurs d’engins, au

moment de l’exploitation !).

Dernières explications de Messieurs Spörk.

Sur ces derniers échanges se conclue cette 1ère

journée. Jean-Philippe SCHUTZ remercie

chaleureusement nos guides du jour, en les

félicitant pour l’enthousiasme, la motivation,

les persévérance et la qualité du travail

effectué, qui a permis, en moins de 70 ans et

via 3 générations de forestiers, de partir

quasiment de zéro pour aboutir à une forêt en

phase de structuration, qui permet déjà une

production continue de qualité, alliée au

respect des dynamiques naturelles et des

demandes multiples, sociales notamment.

Remerciements du Professeur Schutz.

L’Autriche et ses forêts

L’Autriche est, comme chacun sait, un grand

pays forestier, parfois cité en exemple en

termes de développement de la filière-bois.

L’essentiel de la ressource forestière est

localisée dans le secteur alpin du pays, à

l’Ouest (l’est étant constitué de plaines,

sous influence continentale).

L’épicéa est l’essence-phare du pays,

occupant plus de la moitié de la superficie

boisée, très souvent issu de plantations

(reboisements puis traitement régulier)

mais aussi de régénération naturelle

autochtone. Des feuillus occupent la

périphérie de cette zone alpine dominée

par l’épicéa. Le mélèze est aussi

naturellement présent en altitude.

Du fait des conditions de pente, 30% des

forêts autrichiennes ont des fonctions de

protection. 11% ont des valeurs écologiques

ayant légitimé un choix de libre évolution,

sans aucune intervention.

La politique forestière est de responsabilité

nationale et elle est déclinée à l’échelle de

chacune des 9 provinces du pays.

Les propriétés sont principalement privées,

morcelées et appartenant assez souvent à

des agriculteurs. Les coupes rases de plus

de 2 hectares sont interdites (sauf

dérogations) mais leur pratique est encore

très fréquente, même en zones de pente.

Les paysages entrevus laissent d’ailleurs à

penser que soit les dérogations sont assez

simples à obtenir, soit il n’y a pas de limite à

la superposition de coupes rases de

2 hectares les unes à côté des autres dans

un même versant (soit les chablis localisés

sont très fréquents) !

La protection de la nature et la gestion de la

chasse sont, par contre, de responsabilité

régionale, ce qui ne va pas toujours sans

difficultés d’approche et de cohérence avec

la politique forestière nationale, dixit nos

hôtes.

Jour 2 : forest Entreprise Gut

Poitschach

Le 2ème jour, le groupe prend la direction de

Poitschach, plus au sud-est, vers la Slovénie,

dans la région de la Carinthie.

Le groupe est accueilli à l’abri des gouttes dans

la petite église privée du domaine par Eckart

SENITZA, propriétaire et gestionnaire d’un

massif boisé de près de 950 hectares, répartis

en plusieurs tènements. Ce domaine a

plusieurs vocations : près de 850 hectares sont

constitués de forêts de production, 5 hectares

de forêt de protection, 50 hectares de zones

agricoles, 25 hectares de prairies et 10

hectares a autres vocations (constructions,

zones humides et hydriques…). Un lac artificiel

de 10 hectares complète le tout.

Cette diversité de situations locales a, depuis

près de 3 générations, amené les propriétaires

à diversifier leurs activités dans le cadre d’une

entreprise (« Gut Poitscharch ») créée

spécifiquement par le propriétaire actuel, fils

et petit-fils des propriétaires-gestionnaires

antérieurs. Cette entreprise, outre ses activités

de gestion et exploitation forestière (environ

5000 m3 exploités et vendus par an), travaille

également dans :

- l’agriculture et le pastoralisme,

- la valorisation de la pêche,

- la valorisation de la chasse,

- la valorisation locative de certains

bâtiments du domaine,

- le consulting pour la gestion forestière

d’autres domaines boisés, ainsi que la

prestation de transport de bois

Deux mini-centrales hydro-électriques

complètent le panel d’activités de cette société

employant actuellement 8 personnes aux

profils très différents (ouvriers forestiers,

conducteurs d’engin, technicien et ingénieur

forestier, ouvrier agricole…).

Cette multifonctionnalité s’appuie et

accompagne la variété du domaine lui-même.

Celui-ci a été constitué petit à petit, par

acquisitions successives de tènements

anciennement agricoles pour certains, déjà

forestiers pour d’autres. Ces acquisitions se

sont déroulées entre 1885 et 1989, sur trois

générations ! Jusque là, le domaine était

constitué d’un conglomérat de propriétés

privées, dont les parties boisées avaient été

fortement exploitées pour les usines de papier.

Au début du XIXème siècle, il n’y avait

quasiment plus de bois sur le massif !

Le grand-père de l’actuel propriétaire achète le

domaine, divisé en plusieurs tènements

disjoints, et entame une gestion raisonnée de

la ressource. Certains secteurs sont plantés (en

épicéa et mélèze), d’autres sont maintenus en

l’état et on travaille à partir de l’existant.

M. Senitza assure actuellement la gestion de la

propriété familiale, après son père et son

grand-père avant lui. C’est lui qui a développé

les activités de l’entreprise familiale, dont il

assure la gestion également.

Accueil du groupe par M. Senitza.

Il nous conduit au travers l’un des tènements

du domaine, le « district » de Salles, s’étendant

sur environ une centaine d’hectares.

Une randonnée au milieu du domaine permet

d’aborder de très nombreux points, en

situation réelle.

Pour en savoir plus sur l’entreprise « Gut

Poitscharch » et le district de Salles :

cf documentation fournie en annexe I.

Le « district » de Salles est dominé par des

anciennes plantations d’épicéa, âgées

aujourd’hui d’environ 80 ans. Le capital sur

pied, qui était à 160 m3/ha en 1951, s'élève

maintenant à 320/330 m3/ha, proche de

l'objectif durable, dont 74 % d'épicéa, avec

sapin, mélèze, hêtre, érable, frêne.

De manière générale, le domaine est donc

encore dans une phase de légère capitalisation,

effectuée progressivement, en améliorant le

capital par une sélection qualitative.

Encore une fois, les discussions portent sur

l’évolution du capital producteur, les choix de

gestion parmi les arbres maintenus ou

exploités. M. Senitza explique que la gestion

doit aussi composer avec une forte proportion

d’arbres exploités suite à des épisodes de vent,

apparemment fréquents et assez destructeurs

dans le secteur.

En effet, depuis 1992, ce sont environ 22% du

volume annuel de bois exploité qui sont issus

de chablis. Et près de 60 000 m3 depuis les 4à

dernières années. Ces perturbations naturelles

occasionnent des trouées plus ou moins

grandes, qu’il faut assez souvent agrandir un

peu sur les bords (exploitation des arbres de

lisière encroués, ou des arbres cassés et

présentant des risques, ou encore des arbres

attaqués par la suite par des ravageurs).

Ces trouées sont parfois valorisées par la

plantation d’essences feuillues et/ou de

mélèze, essences moins présentes par ailleurs.

La planification forestière doit donc composer

avec ce facteur vent, par exemple en adaptant

les récoltes réalisées à proximité des zones de

chablis. Les modalités de régénération

naturelle doivent aussi s’adapter.

Heureusement, l’épicéa n’a aucune difficulté à

s’installer en sous-étage quasiment partout.

La nature différenciée de la régénération

naturelle est par contre nettement visible

suivant la structure des peuplements : en

peuplements encore peu structurés en

diamètres, la régénération naturelle est

beaucoup plus continue dans l’espace et

beaucoup plus homogène (hauteurs,

dimensions et qualité, essences).

Régénération naturelle diffuse mais homogène, sous

un peuplement très régularisé. Au second plan, une

trouée naturelle est petit à petit recolonisée par une

régénération naturelle plus différenciée.

Dans les secteurs plus hétérogènes ou déjà

plus avancés dans la structuration en

diamètres (ou dans les petites trouées de

chablis), la régénération naturelle est plus

diffuse, établie par collectifs déjà fortement

différencié (en « cônes ») et souvent plus

mélangée en essences (épicéa accompagné de

feuillus et de sapins notamment).

Quoi qu’il en soit, la régénération naturelle (au

sens d’une étape sylvicole) n’est pas en soit un

objectif de la gestion pratiquée, elle est une

conséquence qui est accompagnée par la suite,

dans un objectif de qualité.

L’essentiel de la gestion engagée depuis

maintenant près de 100 ans s’attelle à la

structuration progressive des peuplements par

catégories de diamètres, par des récoltes

raisonnées mais fréquentes. Le tout pour

aboutir à une production continue, de qualité,

avec un mélange plus important d’essences et

une meilleure stabilité (et résilience) aux

épisodes venteux.

Un diamètre d’exploitabilité est défini pour

l’épicéa : 60 cm maximum. Cet élément, a

priori surprenant dans ce type de sylviculture,

est indiqué comme un garde-fou non

systématique mais généralement suivi du fait

des problèmes de dépréciation de la qualité du

bois d’épicéa au-delà de ces diamètres, dans le

secteur (pourritures au pied…), sans que ce

phénomène ne trouve d’explications claires.

Peut-être ce problème de pourriture est-il en

partie lié à l’historique de création puis de

gestion du domaine, qui aboutit à l’exploitation

progressive des arbres de moins bonne

conformation / croissance / vitalité ?

Les discussions s’engagent par contre sur la

rapidité de mise en œuvre de cette

structuration, d’aucun trouvant que les

peuplements auraient mérités des récoltes un

peu plus importantes, notamment autour (et

au profit) des arbres d’avenir de qualité

(perches ayant atteint l’étage co-dominant ou

dominant, sans grosses branches car bien

gainées par leur entourage…). Là encore, le

propriétaire-gestionnaire nous expliquera être

prudent dans les récoltes et dans la

structuration progressive du capital

producteur ; d’autant plus dans un contexte de

perturbations fréquentes par le vent.

Toujours est-il que la gestion entamée permet

déjà une structuration des peuplements,

comme l’attestent les données de suivi

présentées : le domaine ne comptait que

quatre classes de diamètres en 1946, il en

comptait sept en 2001.

Le tout en récoltant du bois puisque Le volume

exploité se situe entre 4000 et 5500 m3/an

(soit une moyenne de 4.8 à 6.6 m3/ha/an de

récolte)., par des équipes de bûcheronnage

intégrées à l’entreprise familiale.

Le bois étant, par la suite, revendu bord de

route, billonné suivant les qualités.

Les résultats des suivis économiques effectués

depuis 1946 font également apparaître une

nette évolution des ventes par catégories de

produit : les volumes exploités annuellement

ont évolué de 3000 m3 entre 1946 à 1960, à

près de 5 000 m3 actuellement, dont 1000 m3

(≈30%) de bois d'œuvre à l'époque, à près de

4 000 m3 (≈80%) aujourd'hui.

L’évolution de la qualité des peuplements est

également suivie, par un système de placettes

permanentes mises en place par un ingénieur

forestier lors de sa thèse de doctorat.

Ce travail s’est basé sur des outils de

simulation de croissance, mis en place sur la

base de la réalité des situations de gestion

dans le domaine. Ces simulations, bien que

contestables et perfectibles (notamment dans

leur intégration des phénomènes de

régénération naturelle diffuse), permettent au

propriétaire-gestionnaire de se projeter dans

plusieurs situations et de simuler les évolutions

possibles, suivant tels ou tels grands scenarios

de gestion. La présentation de ces outils de

simulation n’a pas tardé à éveiller la curiosité

du groupe de forestiers présents, certains

étant persuadés de l’utilité de tels outils, sous

conditions d’applicabilité à la réalité de terrain,

d’autres étant convaincus au contraire de leur

inutilité et même parfois de leur dangerosité.

Par définition, ces outils ne sont en effet que

des simplifications des phénomènes naturels

réels et donc ils introduisent des biais

importants dans les projections qu’ils

permettent. Mais, comme toute science, la

modélisation forestière évolue et se

perfectionne. Le réseau Pro Silva doit-il être et

rester hermétique à ces outils et évolutions ?

Sûrement pas. Au contraire, il nous faut nous

rapprocher du monde scientifique spécialisé,

pour indiquer tout à la fois la réalité de nos

pratiques quotidiennes, les perspectives

intéressantes d’utilisation de ces outils mais

aussi les limites qu’ils atteignent et donc leurs

« bornes » d’utilisation.

L’un des arrêts permet également de discuter

de la variabilité génétique des peuplements

naturels. M. Senitza indique s’être rapproché

de l’un des rares scientifiques travaillant sur le

sujet en Autriche. Une fois dans sa forêt, celui-

ci lui a montré combien la variabilité génétique

était importante au sein d’une même espèce,

presque à l’échelle de chaque arbre.

Ce spécialiste a ainsi été en capacité de

reconnaître plusieurs variétés génétiques

(phénotypes ?) via les cônes d’épicéa tombés.

Selon lui, l’argument de l’appauvrissement

génétique supposé à long terme des

peuplements issus de régénération naturelle

n’est aucunement justifié. Au contraire, les

variations génétiques infraspécifiques et à

l’échelle individuelle semblent beaucoup plus

importantes que ce que l’on croit et ces

variations sont surtout beaucoup plus

qualitatives que celles qui proviennent des

sélections de graines et de plants, quasiment

uniquement orientées vers l’amélioration en

productivité nette.

Plus loin c’est le thème de l’infrastructure de

desserte qui est abordé. Les propriétaires y ont

consacré une grande partie de leurs efforts,

notamment le grand-père et le père de l’actuel

propriétaire (qui continue à équiper le massif).

Ainsi ce sont plus de 8à mètres linéaires de

routes forestiers accessibles aux grumiers qui

parcourent en moyenne chaque tranche de

100 hectares du domaine. Auxquels s’ajoutent

environ 50 mètres linéaires de tires de

débardage.

Encore une fois, l’importance cruciale de ce

dense réseau de piste est mise en avant par le

propriétaire-gestionnaire du domaine : c’est

cette infrastructure qui est la base de la gestion

continue et proche de la nature engagée. C’est

elle qui permet d’organiser au mieux (et avec

des impacts minimisés) l’exploitation.

Pour prouver ces dires, une magnifique

démonstration d’abattage directionnel nous

sera d’ailleurs offerte en direct, par l’une des

équipes de bûcheron du domaine. L’arbre

sélectionné, un épicéa bien sûr !, mesurait 44

mètres pour un diamètre d’environ 55 cm et

un volume unitaire de près de 7 m3. L’abattage

commence : entaille directionnelle, traits de

scie et coins de positionnement ... en moins

d’une minute l’arbre est au sol, sans aucun

dégât au peuplement restant (la place

d’abattage ayant été préalablement préparée

et l’arbre ayant été abattu dans le sens

favorisant son billonnage et son évacuation au

plus près de la piste de débardage à proximité).

L’analyse de ses cernes nous révèlera qu’il

avait 161 ans … dont 35 ans passés sous

couvert (diamètre à 30 ans : 7 cm !) et le reste

à la lumière, ou tout du moins dans des

conditions plus favorables, peut-être

(sûrement) créées par la sylviculture à son

profit (cf photo ci-dessous).

Preuve est faite, s’il le fallait encore, de la

capacité de cette essence (tout comme le

sapin) à réagir très positivement à une mise en

lumière, même après plusieurs décennies sous

couvert. Le tout avec un bois de très grande

qualité (même dans la partie centrale dans la

phase initiale de compression et de croissance

sous abri), principalement du fait de la

régularité de croissance dans les 130 dernières

années.

[NDLR : Cette observation permet de confirmer

la relativité du choix proposé d’un diamètre

d’exploitabilité à 60 cm. On voit bien que cette

limite n’est pas systématique et que tous les

arbres ne méritent pas, loin de là, d’être abattus

sous le seul prétexte de leur diamètre, fût-ce

pour une question d’ordre sanitaire supposée. ]

Le dernier point d’arrêt, dans une plantation

d’épicéa plus jeune, nous permet d’aborder les

questions d’élagage (effectué de manière trop

précoce dans le cas présent, sur des arbres

jugés d’avenir à l’époque mais ne se révélant

pas forcément les plus jolis actuellement).

Sur ce dernier point de discussion, M. Schutz

remercie vivement notre hôte, pour la qualité

de ses explications, des documentations

fournies (que vous trouverez en annexe) et

pour le travail effectué. Encore une fois, tout

comme la veille, ce sont trois générations de

forestiers qui se sont succédés avec une même

vision et un même objectif.

Malgré des circonstances et un environnement

tecnico-économique très changeants, l’objectif

de production continue de bois de qualité dans

un écosystème fonctionnant au plus près de

ses conditions naturelles est en bonne voie.

L’intégration de toutes les composantes de la

valorisation d’un domaine boisé au sein d’une

même entreprise familiale est également l’un

des points-fort que nous retiendrons de cette

journée. Ainsi, et surtout, que la motivation, le

plaisir et l’enthousiasme que la mise en œuvre

de cette « œuvre sylvicole » semble procurer à

ses principaux protagonistes !

Un dynamisme positif et contagieux !

Le meeting des délégations nationales.

L’après-midi du 2ème jour a été consacré au

meeting annuel des délégations nationales de

Pro Silva Europe.

A noter :

- l’intégration dans le réseau de

l’association Pro Silva Luxembourg,

- la décision d’organiser le prochain congrès

annuel en France en 2012 (dernière

semaine de juin), vraisemblablement dans

l’ouest de notre pays, sur la thématique

de la gestion des chênaies et autres

feuillus,

- la réflexion engagée sur la protection

juridique européenne de la dénomination

« Pro Silva »,

- la mise en place d’une espace de travail

collectif et de réseau (« network » site) sur

le site de Pro Silva Europe

(www.prosilvaeurope.org) permettant une

mise en relation et des échanges

d’informations entre les membres (espace

ouvert à tous),

- les perspectives de projets et réflexions à

l’échelle européenne, à la fois sur un plan

stratégique (futur « livre blanc » sur la

protection des forêts en Europe) et

technique (ré-édition du guide Pro Silva

Europe, mise en place de groupes

transnationaux thématiques…),

Jour 3 : Forêt paysanne et coopération

Le 3ème et dernier jour a été l’occasion de

visiter des domaines boisés propriété

d’agriculteurs de la région de Mittelkärnten.

Ce type de propriétés boisées privés, de

quelques dizaines à quelques centaines

d’hectares, sont vraisemblablement très

nombreuses dans cette partie de l’Autriche, en

bordure des Alpes. Les agriculteurs y associent

la production de lait ou de viande à partir

d’élevage ovin avec une production forestière,

souvent des plantations d’épicéa.

Les propriétés visitées font partie d’un réseau

formalisé à l’occasion d’un projet Leader+

entre 2004 et 2006. Ce projet avait justement

pour ambition de fédérer une quinzaine de

propriétés rurales du secteur, pour engager

une réflexion commune sur les modalités de

gestion continue et d’exploitation mutualisée,

notamment via l’acquisition de matériel (câble

et tracteur forestier). Ce projet a abouti autour

de 16 propriétés rurales, dont les deux que

nous avons la chance de visiter, sous l’autorité

de leurs propriétaires-gestionnaires. Ce projet

de coopération a permis également de servir

de base à de très nombreuses réunions de

vulgarisation, de formation et de

sensibilisation.

Pour en savoir plus sur le projet Leader+ et

les propriétés rurales visitées :

cf documentation fournie en annexe II.

La 1ère « forêt paysanne » (Famr-Forest) visitée

fût celle d’Helmut Wachernig, près de la

commune de St Salvator. Cette propriété

agricole de 154 hectares contient 98 hectares

de forêt, principalement constituée d’épicéa et

de mélèze en mélange.

Après des décennies de gestion traditionnelle

par coupes rases et plantations, la sylviculture

continue et proche de la nature y a été initiée

par son propriétaire depuis 1990.

La structuration des peuplements est donc en

cours : près de 60% des peuplements sont

encore de structure équienne mais le reste

commence à avoir une structuration plus

hétérogène, en termes de diamètres,

d’essences et d’âges. Le volume sur pied est

très élevé (supérieur à 500 m3/ha dans la

plupart des secteurs) mais la qualité des bois

est assez moyenne. Il s’agit en effet d’une 1ère

génération d’arbres, plantés pour la plupart.

Le 1er arrêt est encore une fois consacré à

l’aménagement des infrastructures de desserte

interne. Une piste forestière de grande qualité

s’offre en effet aux visiteurs. Les équipements

(buses, revers d’eau, surlargeurs…) sont

réalisés avec soin, dans ce secteur où la pente

dépasse 40% sur les 2/3 des surfaces. Le rayon

de bracage des courbes semble relativement

court à certains participants, comparativement

à des références vues ailleurs dans les Alpes,

en France par exemple.

Le propriétaire explique qu’en effet, les

modalités d’exploitation et de transport des

bois en billons permettent de raccourcir les

rayons de bracage des ouvrages et

infrastructures, réduisant d’autant les coûts de

création et d’entretien notamment dans les

lacets. Des coûts de création compris entre 30

et 40 euros du mètre linéaire sont indiqués,

auxquels s’ajoutent des coûts d’entretien

relativement bas.

Le domaine est ainsi équipé d’environ 77

mètres linéaires de pistes à camion et de moins

de 15 mètres linéaires de tires de débardage

complémentaires. Il faut dire que près de 75%

de la surface du massif sont des secteurs très

pentus qui sont exploités par câble, d’où une

proportion basse de linéaires de tires de

débardage (l’exploitation par câble nécessitant

forcément une piste à camion).

L’arrêt suivant nous permet de découvrir une

valorisation méconnue de la plupart des

forestiers présents : celle de la vente de résine

de mélèze pour des usages en cosmétique.

Un mélèze « équipé » pour la récolte de résine.

La résine est prélevée au pied de l’arbre, côté

aval, par l’intermédiaire d’un trou d’environ 5

cm de diamètre, effectué jusqu’au cœur du

bois en diagonale vers le bas (de sorte que la

résine s‘accumule au creux de l’arbre et ne

sorte pas par l’ouverture), rebouché avec la

partie de bois extraite.

Les arbres ainsi « équipés » doivent faire plus

de 35 cm de diamètre. La récolte s’effectue à

l’aide d’un tube métallique hémisphérique et

creux, de la taille de l’ouverture, permettant de

récolter et collecter la résine dans des bacs.

Démonstration de récolte de résine.

Le tout est vendu à une usine cosmétique

locale au prix de 10 € / litre (la récolte étant à

la charge de l’acheteur). Chaque arbre est en

capacité de produire environ 200 grammes de

résine tous les 2 ou 3 ans.

D’où l’intérêt de reproduire le système à un

grand nombre d’arbres et d’étaler la récolte

par des signes distinctifs, identifiant les arbres

par tranches triannuelles de récolte.

Au-delà du complément économique de cette

valorisation, le propriétaire nous indique un

fait intéressant : le rebouchage soigné des

ouvertures par la portion de bois récoltée ne

semble pas affecter la vigueur des arbres ni la

qualité du bois (le trou étant, de toute façon,

effectué sous le futur trait de scie). Au

contraire, ce système est une méthode

indirecte de contrôle de la qualité des bois par

le propriétaire : la récolte de résine permet de

connaître périodiquement l’état sanitaire des

arbres. Un mode de valorisation original,

complémentaire, qui rappelle sous certains

aspects le gemmage des pins…

L’arrêt suivant, toujours dans un secteur

dominé par le mélèze, permet d’apprécier une

régénération naturelle diffuse, dans une

trouée, via un cône de régénération. Le

mélange avec l’épicéa est présent mais le

mélèze prend déjà, assez nettement l’avantage

sur son concurrent même âge. Ce faisant il

profite du gainage latéral de ses voisins. Si bien

que la conformation des arbres dominants

dans les cônes de régénération naturelle

permet d’envisager une grande qualité de bois.

Cette régénération naturelle est installée sur

un versant certes exposé au sud-ouest (donc

plus chaud que la moyenne) mais dans une

trouée d’assez faible dimension (moins de 20

mètres de diamètre). La lumière sommitale et

latérale semble suffire même au mélèze.

Un cône de régénération naturelle de mélèze et

épicéa, dans une petite trouée de chablis.

Serait-il finalement moins héliophile que

prévu ?! Un examen attentif et quelques

explications du propriétaire nous permettent

de comprendre pourquoi le mélèze a pu

s’installer dans cette petite trouée : celle-ci a

été exploitée suite à des chablis localisés.

L’exploitation, effectuée au tracteur forestier, a

entrainé un « trainage » des grumes dans la

trouée, ce qui a permis un « grattage » naturel

du sol. C’est en effet ce paramètre qui semble

prépondérant pour la réussite et la qualité

d’une régénération naturelle de mélèze, au-

delà de l’intensité lumineuse de la trouée.

Ce qui suppose que la production continue

d’essences de lumière est possible sous

conditions d’un travail préparatoire du sol bien

réalisé, même dans des conditions

d’éclairement non maximales.

Autrement dit inutile de faire des trouées de

0,5 ou 1 hectare pour régénérer des essences

de lumière telles que le mélèze ou les pins :

travaillons plutôt à la bonne germination des

graines, par un travail du sol, soit directement

réalisé (scarification) soit indirectement réalisé

à moindres coûts (indications spécifiques au

moment du débardage, maintien d’une partie

des rémanents en petit tas permettant souvent

l’installation des semis en périphérie ou même

à l’intérieur, pâturage localisé juste après

exploitation…).

Car la comparaison avec le maintien artificiel

de ces essences par plantation après coupe

rase est intenable en termes de coûts : un

exemple nous est directement montré juste

après avec une plantation de mélèzes et sapins

avec protections individuelles dans une autre

trouée, plus grande : le coût par plant installé

est d’environ 3,5 à 4 €, sans compter le temps

de travail d’installation puisque c’est le

propriétaire lui-même, aidé de son fils, qui l’a

effectuée. Pour une densité de plantation de

1100 plants à l’hectare, le coût complet est

compris entre 3800 et 4400 euros, pour des

résultats non garantis en termes de pérennité

(les chevreuils abroutissant les tiges à la sortie

des tubes de protection) et de qualité.

Sans compter les dégâts occasionnés par le

gibier, notamment sur le sapin. La propriété

n’étant pas suffisamment grande pour

posséder son propre droit de chasse (la limite

étant fixée à 115 hectares de bois), celle-ci est

mutualisée à l’échelle communale, ce qui ne

permet pas d’optimiser la pression de chasse

pour rendre celle-ci compatible avec la

régénération naturelle de certaines essences,

en particulier le sapin.

Le fils du propriétaire, lui-même chasseur sur le

domaine, commence à sensibiliser ses

collègues à cette problématique. L’installation

d’enclos fermé, permettant de comparer la

végétation hors gibier et avec gibier, est

d’ailleurs déjà réalisée sur certains secteurs.

Les résultats sont nets : certaines essences

(sapins, érables et autres feuillus) sont tout

simplement éliminées du cortège de

régénération naturelle en présence de gibier

trop nombreux …

Zone de mise en défens du gibier, pour suivi de la

régénération naturelle.

La 2ème « farm-forest » visitée, voisine de la 1ère,

fût celle de Dietmar Rinner. Cet agriculteur est

également entrepreneur de travaux forestier et

il a notamment inventé et développé un

système d’exploitation par câble extrêmement

ingénieux et simple, dont il nous fait une

démonstration en direct.

L’une des places d’installation de la machine de

cablage : une petite place de dépôt suffit.

Le matériel, baptisé « Savall 1500 » est un

système de câbles aériens, fixés à l’arrière d’un

tracteur agricole ou forestier, arrimé à quatre

arbres supports (deux arbres de sécurité en

amont de la coupe, un arbre intermédiaire et

un arbre-support final en bas de ligne).

La portée de la ligne est de 300 mètres, sa

puissance de traction de 1,5 tonnes

(exploitation par billons) et la largeur de travail

peut varier de 20 à 30 mètres de part et

d’autre du câble, suivant le peuplement.

La distance entre les lignes de câble ne doit pas

dépasser 1.5 fois la hauteur du peuplement

(20/25 m pour les jeunes perchis ; 40/50 m

pour les vieux bois).

Les distances de reprise sont de l'ordre de 40

m de part et d'autre du câble. Le rendement

est de 2 à 3 m3/h dans les premières éclaircies,

et de 10 m3/h dans les vieux bois.

Sur la base d'un coût de 100 €/heure, pour

3 hommes et le matériel, le coût varie de

10 €/m3 pour les gros bois, à 50 €/m3 pour les

petits bois.

Deux vues de la zone de coupe à câble, effectuée

pied à pied dans une zone de très forte pente, sans

dégâts aux arbres restants.

Les intérêts de ce système sont multiples :

- à coûts d’exploitation égaux, il permet de

travailler avec des prélèvements nettement

moins importants (ce qui permet une

sylviculture même dans les coupes à câble,

contrairement à une idée reçue

actuellement développée !), des volumes de

coupes nettement inférieurs (dès que 15

m3 peuvent être coupés sur 300 mètres de

câble, l’exploitation est rentable),

- il est sans commune mesure en termes de

prix d’achat (22 000 euros pour le seul

câble, 45 000 euros avec le tracteur),

Vue de la ligne de câble, mise en place depuis la

route forestière et le tracteur forestier.

Ancrage de la ligne sur deux arbres en amont.

Système de câblage par double treuil, directement

rattaché à un tracteur forestier ou agricole.

Démonstration de câblage de billons de 6 m.

Vue du système de double treuil.

Câble porteur posé au-dessus de la route, avec les

billons posés en travers.

Cette démonstration très convaincante

conforte les participants sur le fait que c’est

par l’adaptation des techniques et méthodes

de travail à la ressource forestière que son

amélioration continue par une sylviculture de

qualité restera possible et rentable, même en

zones de forte pente.

Et au-delà de ses avantages sylvicoles, de tels

outils présentent des avantages de coûts

d’achat et de fonctionnement (donc de

maîtrise des subventions éventuelles) et

d’emploi local (3 personnes par machines)

d’une main d’œuvre qualifiée.

Sur place, des travaux de recherche vont être

engagés pour formaliser et améliorer

l’invention, le fonctionnement et appuyer le

développement de ce prototype intéressant.

Et de très nombreuses démonstrations,

tournées et visites de terrain ont permis à

beaucoup de forestiers de découvrir les

intérêts de cet outil.

Reste maintenant à motiver les organismes de

recherche appliquée, les entreprises et les

collectivités françaises et alpines à porter aussi

leurs efforts et leurs regards sur ce type de

matériel et de méthodes. A bon entendeur… !

Pour terminer cette tournée, le groupe se

dirige vers la ferme de Dietmar Rinner, où un

discours de clôture permet à Jean-Philippe

SCHUTZ de remercier chaleureusement

l’ensemble des participants, des hôtes et des

organisateurs pour ce qui restera, assurément,

un congrès très réussi.

La compétence et la motivation avec lesquelles

nos interlocuteurs nous ont reçus et guidés

dans leurs domaines nous rappelle également

qu’au-delà de tous les aspects économiques,

écologiques et techniques il existe une notion

essentielle à la réussite de la sylviculture : celle

du plaisir et de la reconnaissance que les

sylviculteurs eux-mêmes peuvent tirer dans sa

mise en œuvre… Et, sur ce point, nos collègues

autrichiens auront réussi à nous faire partager

les leurs. Merci à eux.

Nicolas LUIGI, Pro Silva France

Annexe I : notice jour 2 – district de Salles

"structural dynamics in intensive forestry" Gut Poitschach

E. Senitza 17.06.2011 Seite 1/12

Pro Silva Europe Annual Meeting 2011 - field trip 2

"Nature based forestry in district 'Salles' " forest enterprise: Eckart Senitza - Gut Poitschach (Feldkirchen)

Excursion Guide 17.06.2011

Eckart Senitza u. Roland Gutzinger

Integration of structural dynamicsand nature conservation into

high intensive forestry

"structural dynamics in intensive forestry" Gut Poitschach

E. Senitza 17.06.2011 Seite 2/12

Forest enterprise Gut Poitschach – Revier Salles "Nature based forestry with single tree fellings"

The private forest enterprise 'Gut Poitschach' covers about 840 ha productive forest in an elevation between 600 and 1200 m above s.l. Forestry is one branch in a mixed enterprise of woods, farming, hunting, fishery, energy production, rent and lease, timber transport and technical bureau for forestry consulting.

The forest area was generated through step by step acquisitions of forest and farmland areas (1885-1989) of the former iron processing industries and is in one families hands just since about 100 years (5 generations).

The history of enterprise and forest utilization and the changing framework had a strong influence at the forest development and structure. About 100 years ago new afforestation of former farmland occurred and in consequence large area clear cuts for supply of the pulp and papermills. Till 1975 also a sawmill of the own enterprise was running.

Today forestry is the most important branch: on the forest area of 840 ha an annual harvest of 4.000 to 5.500 cbm is cut. These fellings are thinnings and small scale ore single cuttings of mature trees. Forest regeneration is done by natural germination.

Within the tree species spruce is dominating with 74%, but also fir, pine, larch and especially beech, maple and ash are mixed within according to the site conditions.

Within the forest enterprise the growing stock of former young stands of lower stockings (1951: growing stock 150 Vfm/ha) has been transformed within 50 year resp. three generations into a high structured forest with high growing stock (mean stocking: 320 Vfm/ha). Years of massive snowbreak (1975 + 1979: 20.000 cbm) and windthrow (1990: 6.000 fm, 1998: 7.500 fm)

have partly destroyed the stands, but often irregular thinnings gave the impulse for higher structuring.

Because of the easy terrain conditions and the intensive system of tractor and skidding trails, logging can mainly be done by tractor and cable winches. Today 4 employed forest workers can execute 80% of the annual fellings and the stand maintenance. Cable cranes or harvester operations are seldom done by external service providers. In the same time all maintenance measures within the young stands and tree groups and also thinnings of the nature regeneration are done.

The aims and the practical steps of the forest treatments now since more than 15 years clearly point into the following direction: harvesting and maintenance must support natural regeneration and higher structuring. The selection of trees is done due to market conditions and individual maturity of the single trees. Value performance of the growing stock should be increased by selecting low quality trees, helping the individual concurrence situation of the trees for better development and avoidance of felling damages.

The goal is an (semi-)automatic woodproduction, where the input for planting, plant protection and maintenance of young stands should be reduced as much as possible. The changing site conditions afford differentiation in treatment, no general formula will work.

The timber is sold according to high differentiation of the sortings (large diameter timber, long construction wood, high and low quality roundwood, thin stems) to about 10 small and medium sawmills of the region. Fir, larch and pine are sold seperately to specialists.

"structural dynamics in intensive forestry" Gut Poitschach

E. Senitza 17.06.2011 Seite 3/12

Excursion guide

Presentation of the enterprise basics: 945 ha whole area, 845 ha productive forest, protection forest 5 ha; 50 ha farmland, 25 ha pastures, 10 ha lake "Goggausee", 10 ha others (buildings, farm and industrial areas, water bodies, etc.)

www.senitza.at

situation of the areas

Gurker - Sirnitzwald

Goggauwald

Wimitz

Salles

Torfmoos

Löckergräben

Grabenwald

Kräuterwald

Seitenberg

Weingarten

POIITSCHACH

Lantschnig

Tschwarzen

Hintere Weit

Vordere Weit

Branches of enterprise:Forestry: ca. 4.900 m³ annual harvest Agriculture: 45-50 ha falmland, seed production; pastures mainly under lease; Fishing: 10 ha "Goggausee", fishing licences (50 annual, daily) Hunting: 1100 ha hunting area, local hunters, district system (70-150 ha portions) Timber transport: 1 Truck for timber transportation, 12.000 m³ annual capacity Rent and lease: 3 industrial objects; over 20 apartments; Hydro Power Plants: 2 certified small hydro power plants (apr. 170 kW, 1.600.000 kWh/year) Forest consulting: planning and consulting for forest enterprises, natural conservation, biology, roads

Framework history of the enterprise - 'growing from the roots' personal responsibility embedding into the surroundings (neighbour relations) continuousness over 3 generations sustainable development with care for all branches of the enterprise

"structural dynamics in intensive forestry" Gut Poitschach

E. Senitza 17.06.2011 Seite 4/12

History of the business and the forest Business history:

since 1600 – iron processing (key factor = energy of forest and water): nails, tools, wires, etc. since 1880 – Paper and pulp production (Alex Ebner), acquisition of farmland and other industries Acquisitions 1872-1923: in summary 39 single purchases in the area Poitschach-St.Ulrich-Goggau Afforestation of former farmland (approx. 150 ha in whole area)

Forest development 1946-2001:

1902: 677 ha forest, 86 ha grassland, 63 ha pastures 1900-1914: afforestation of 120 ha fields and grassland 1918-1939: strong harvesting in mature forests (large scale clear cutting), financial crisis 1946-1951: forest area 806 ha; annual harvest ~ 3.000 m³/y, with 1.200 m³ stem wood, 1.000 m³ pulpwood, 800 ster fire wood growing stock above 50 years: 49.000 m³ equals 60 m³/ha 1972: forest area 900 ha 1992: forest area 830 ha; annual harvest 6.000 m³ growing stock or 4.980 m³;

growing stock 290 cmb/ha aim: 330 cbm/ha 2001: forest area 843 ha; growing stock ~ 320 cbm/ha

Generation handover, objectives and financial demand preservation of forest growing stock and structure payout of 4 sisters severance payments for 8 employees investment into forest roads, 3 trucks + crane + trailer, tractor (2x), cable winches (2x), refurbishment of 2 hydro power plants, roofs & buildings (3x), acquisation of forest area (~ 25ha)

Personnel: employees and changes personnel:1946: 13 workers, 2 forest guards – 1992: 6 workers, 2 forest guards – 2002: 6 workers, 1 forest technician; ½ bureau employee, since 1992: 16 x personnel changes 2008: 4 workers, 1 trainee, 1 forest technician: 3 x personnel changes actual:1 forest technician (~70% intern, 30% consulting & planning), 3 forest workers, 1 truck driver, 1 trainee (forestry, agric.) 1 part time in office, cooperation with personal leasing, 1 graduate forest engineer (consulting)

Future development strategies continuous migration of forest system – value enhancement – improvement with broadleaf trees more intensive harvestings in selective cutting - higher annual yield (~5.000 => 6.500 m³/y) offering general forest service (consulting, measurements) - stronger integration selling electric energy as local dealer directly to the home heat supply – micronet - woodchip-heating, solar energy production

"structural dynamics in intensive forestry" Gut Poitschach

E. Senitza 17.06.2011 Seite 5/12

Excursion route – Salles

Aerial imagery from 1952 and 2007

"structural dynamics in intensive forestry" Gut Poitschach

E. Senitza 17.06.2011 Seite 6/12

Position and site conditions district Salles: size 120 ha, with 11,5 ha pastures, elevation 800-900m, light inclination or flat areas,

community Steuerberg soil & vegetation: phyllite, slate, partly gravel deposits after ice age. Humid, moist soil, dominating rich herbs,

oxalis acetosella, vaccinium myrtillus; very good nutrient and water supply; cambisols transport conditions: nearly 100% tractor, road density: 8.088 lm forest roads t.m. 75 lm / ha 5.325 lin.m. tractor trails that means plus 49 lm / ha + fixed skidding lines annual harvest: 2000-2003: ca. 900 m³/yr; 570-1700 m³/y; t.m. ca. 8-9 m³/ha,y

Actual forest structure (1992 - whole forest area)vertical structure: mostly one stage, 13% dual stage stand types and uneven aged

increment: dGZ 9,1 Vfm/ha,y; lfZ ET spruce 8,2 Vfm/ha,y, total 7,6 Vfm/ha,y;

lfZ after drilling spruce 10,2 Vfm/ha,y; total. 9,1 Vfm/ha,y;

growing stock: mean growing stock 289 Vfm/ha; 232.000 Vfm

mean stand age: 55,6 years; rotation period 90-110 years; mean density index 0,84 annual harvest for rot.period 100: after yield table 6.400 Vfm/y; with increment drilling 6.700 Vfm/J => 5.560 m³/yearage classes: <41Jahre: 1946 - 61%; 1951 - 57%; 1992 - 36%

development of age classes 1946-2001

Tree species 1992: 74% spruce, 2% fir, 7% pine, 4% larch, 6% beech, 6% other broadleaf

tree species in age classes

B a u m a rt e n in A lt e rs k la s s e n

0 %

2 0 %

4 0 %

6 0 %

8 0 %

1 0 0 %

I. II.

III.

IV.

V.

VI.

s o n s t . L H

B u c h e

L ä r c h e

K ie f e r

T a n n e

F ic h t e

silvicultural yield: 7.100 Vfm ~.5.900 m³ (43% thinning 15% damaged logs, 42% final logging)

A ltersklassenentw icklung

0

5 0

1 0 0

1 5 0

2 0 0

2 5 0

3 0 0

1 9 4 6 1 9 5 1 1 9 9 2

Jahre

ha

I.

II.

III.

IV .

V .

V I.

Altersklassenverteilung 2001

0

50

100

150

200

250

300

I II III IV V VI VII

Altersklasse

Hekta

r

"structural dynamics in intensive forestry" Gut Poitschach

E. Senitza 17.06.2011 Seite 7/12

Verjüngung in WKL

020406080

100120

Jungw

uchs

Dic

kung

Sta

ngenholz

Baum

holz

I

Baum

holz

II

Altholz

Fem

elb

esta

nd

Ple

nte

rbesta

nd

WKL

DG

%

Poitschach

Gurker

cable crane logging: 670 cmb thinnings, 480 cmb final harvest => 1.150 Efm/year after building new tractor roads, reduction of cable crane terrain !

Free style silvicultural treatment – harvesting in district "Salles":planned harvesting is superposed by windthrow, snowbreak and bark beetles (rarely) annual cut – Salles: 2001-2007 differs from 200 to 1.200 fm – annual mean 650 Efm/year harvesting below increment – goal: change of forests structure, improvement of quality

thinnings 38% 1746 Efm Media 13-22cm DB 15-38 €/fm single cuts 31% 1410 Efm Media 30-42cm DB 40-58 €/fm windthrow: 22% 1001 Efm Media 20-32cm DB 22-52 €/fm barkbeetles: 9% 404 Efm Media 24-32cm DB 30-40 €/fm total 4.561 Efm mean diameter profit contribution

windthrow: use for regeneration of light demanding trees (Larch)

Forest regeneration:In 1992 about 28% of the whole forest area already with new generation

percentage of firdecreases with height class; also beech

automatic production is working !Afforestation: 2008-2010: 11.800 trees, 270 maple and ash, 3500 Larch, 8.000 spruce. - as a result of windthrow. "normal years" 2.000 trees/year mostly broadleaf and larch !

Integration of nature conservation and biodiversity network of old aged trees (broadleaf, fir / abies) as habitat for birds and insects creation of biotops - ponds, wetland integration of edges to agriculture land (tree rows, marshland, swamp) protected swamp areas – BIOSA (12 ha) (in Köttern) => agric. nature conservation program

Timber harvesting and silvicultural strategies 1992-2010 cutting according to demand of the clients (specialists) 'scrape on the edge of the bowl' intensive maintenance processes 'technique of the unsound apples' ?

"structural dynamics in intensive forestry" Gut Poitschach

E. Senitza 17.06.2011 Seite 8/12

Risk + Natural Regeneration Calamities (whole forest area):

snowbreak 1975: ca. 19.000 fm (easter days) snowbreak 1979: ca. 20.000 fm (2nd-5th May) windthrow 1991: 6.000 fm, windthrow 1998 ca. 6.000 fm, windthrow 2006: 4.400fm, windthrow 2008: 2.800 fm

damage areas are the nucleus for structured forests !! –

Especially in the district "Salles" the strong snow breaks were the starting reason for structures !

Harvesting 1946-2010: Stem-/ Pulp- / Firewood

Einschlag 1946-2010

0

2.000

4.000

6.000

8.000

10.000

12.000

1946

1950

1954

1958

1962

1966

1970

1974

1978

1982

1986

1990

1994

1998

2002

2006

2010

fm

Brennholz

Faserholz

Stammholz

Annual Harvest: 1946-65: 3.100 m³ (Sawlogs 40%), 1966-91: 6.500 m³ (57% SL), 1992-2010: 4.800 m³ (80% SL)

Jahre Normal Blitz Käfer Schnee Wind Summe

1992 3.465 342 263 4.070

1993 3.229 1.255 4.484

1994 4.090 172 1.211 202 5.675

1995 2.219 399 1.375 3.993

1996 1.200 2.101 3.301

1997 2.841 25 448 606 1.299 5.219

1998 2.214 287 587 4.653 7.740

1999 2.859 79 213 1.052 4.204

2000 2.938 44 179 23 512 3.696

2001 5.575 15 399 56 6.046

2002 3.533 155 344 4.032

2003 2.978 25 272 195 3.470

2004 2.931 50 265 924 4.170

2005 3.690 161 88 3.939

2006 2.515 266 4.385 7.167

2007 4.970 55 965 95 6.085

2008 672 60 2.845 3.578

2009 3.345 1.120 216 4.681

2010 3.519 565 140 4.224

Efm/J (1992-2010) 58.782 293 7.525 4.529 18.644 89.773Mittelwert Normal Blitz Käfer Schnee Wind Summe

Efm/J (1992-2010) 3.094 15 396 238 981 4.725Anteile 65% 0% 8% 5% 21% 100%

Einschlag - Efm/J (1992-2010)

Normal

66%Blitz

0%

Käfer

8%

Schnee

5%

Wind

21%

Normal

Blitz

Käfer

Schnee

Wind

"structural dynamics in intensive forestry" Gut Poitschach

E. Senitza 17.06.2011 Seite 9/12

Total Annual Harvest 1992-2010 mean yield 4.800 Efm with a potential yield of 5.500 – 5.900 Efm (sustainable harvest) reserve of ~ 15% (900 fm/year) – mobilising for investments relatively high variability: 3.300 – 7.700 Efm (range should be 3.800-6.500 Efm) harvest structure 1992-2010: 57% trunk wood - 11% large diamenter and long wood; 14% small wood, 18% industrial wood => reduction of industrial wood, enhancing long/large diameter

Permanent monitoring plot "Obere Roßhalt" Prognaus:

distance-independent individual-tree growth model, suited for uneven-aged mixed stands – growth conditions described by different continuous and non-continuous site variables

5 submodels: Basal Area increment model: ln(BAI)=a + b · SIZE (BHD, H, CR) + c · COMP (BAL) + d · SITE (e.g.: slope, elevetion, growth district,..)); Crown ratio model, Height increment model, Mortality model, Ingrowth model. Parameterization with data from the Austrian National Forest Inventory

Sampling Plot data: Growing Stock: 661 m³/ha, density: N/ha =339, annual increment: LFZ= 7,4 m³/a, dg = 40 cm, Hl = 36 m. Tree distribution: spruce: 85 %, fir: 4 %, larch: 6,5 %, pine: 3 %, beech: 1%.

Regeneration: Plenty of regeneration, although browsing by game = 45 % for spruce und 65 % for fir.

Variant Studies, management scenarios: Different strategies: strict diameter harvesting, removing bad quality trees, no harvesting,.. Weakness of model implementation: Defining different thinning strategies suited for transitions to uneven-aged management

Sortimente 1992-2010

0

1.000

2.000

3.000

4.000

5.000

6.000

7.000

8.000

9.000

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Jahre

Efm

Brennholz

Industrieholz

Schwachholz

Blochholz

Langholz

Starkholz

"structural dynamics in intensive forestry" Gut Poitschach

E. Senitza 17.06.2011 Seite 10/12

Selection of mature trees –example

individual selection depending on market demands working blocks (combination with maintenance of young tree groups)attention of felling direction to the logging system increment conditions and vitality

data of harvest (example):Stem Analysis:195 years – height 40 m 145 years – height 38 m siteclass: FIBruck=14 dGz, FIBayern=17 dGz

Felling – key featuressingle tree felling availability of personal and machinery shaping and logging (attention to logging system !)harvest task: within 2,2 day ~ 80 m³, income of 4.500-5.000,- € => extremely high liquidity !! (if the market demands)

"automatic forest production" already achieved !50 m³ harvesting + maintenance with 50 working hours => volume 5.000 hours/year => 2-3 workers; actual 4 + external workers or forest service providers !

Infrastructure road density: status 1992: forest roads 42,3 km (50 lm/ha); tractor trails 7,9 km (9 lm/ha) = 59 lm/ha

status 2002: forest roads 50,3 km (59 lm/ha); tractor trails 21,5 km (25 lm/ha) = 84 lm/ha

road construction since 1992: 8 km forest roads, 13,6 km tractor trails / skidding trails

construction technique: shovel excavator - costs: under 1 € / lm; most important: the driver (!!)

implementation: current accessibility, single tree selection and cutting, calamities/barkbeetle, spatial division

Afforestation of agricultural areas afforestation: Lawulnig (ca. 3,9 ha); Wachsenberg Sonnseite (0,5 ha), Tumpfwiese (0,3 ha), Gurker

Randbestände (2,8 ha) historical afforestations: 150 ha of former fields, grassland or pastures (1817-1861 Franz. Cadastral Map)

stand treatment and thinning – examples timber quality and value of growing stock ? - development of sites and soil... cultural monuments – old farm sites, single trees - historical development – acquisitions (Alex Ebner) choice of tree species and reforestation techniques;alternative methods - plowing and natural germination (Afforestation 1982 - 29 years)

Deckungsbeitragsrechnung Roßhalt - Bauholz 6,5 Meter Bestellung

Sortiment LH-/St.bl. Bloch Ind.Holz Schw.Bl Summe Media

Efm 39,9 23,8 5,0 10,0 78,8 41,43% 51% 30% 6% 13% 100%

Erlös 3.195€ 1.883€ 140€ 600€ 5.818€ €

Preis / fm 80€ 79€ 28€ 60€ 74€ €

Menge € / fm Euro Media Me*fmSamonig LH 30,78 79€ 2.431€ 50,12 1543

Samonig Bl 23,84 79€ 1.883€ 38,57 919

Steiner 9,14 84€ 764€ 60,30 551

Hasslacher 10,00 60€ 600€ 20,00 200

Papierholz 5,00 28€ 140€ 10,00 50

78,75 74€ 5.818€ 41,43 3263

Kosten Forstarbeiter Traktor MS/fm Gesamt DB I

Sätze 17€ 12€ 1,45€

Std./fm 54 18 78,75 16€ 58€ je fm

Kosten 918€ 216€ 114€ 1.248€ 4.570€

Auszeige Stück fm fm/Baum

16 78,75 4,9

"structural dynamics in intensive forestry" Gut Poitschach

E. Senitza 17.06.2011 Seite 11/12

Primary thinning "Salles Lawulnig" Harvester – Forwarder2009:Two thirds of the selection of trees was done by a forester, one third by an adjutant. In total 33 hours were invested. Overall costs were at 950 Euro (about 200 Euro / ha).

Data: 370 m³ - 80 m³/ha, mean diameter 14 cm, 41,- € / m³ => gross margin 23,- / m³; subsidy equals the costs for marking the trees and more !

Motormanual Logging 2010:harvest: 60 cmb, Media: 17,23: 28 % saw logs, 48 % industrial wood, 24 % low diameter timber, proceeds: 2.970 € (49,5 €/fm), Harvesting costs: 24,11 €/fm; DB I: 25,39 €/fm.

Harvesting – "Schachtale" / "in the box" (2007 / 2009) stand data: BH1-BH2; age 60-100; high percentage of pine (20%) with very low quality

inkl. maintenance

no additional work (afforestation, plant protection again browsing, weeds)

Harvesting: ~ 860 m³ on 5,6 ha, 150 m³/ha; Mean diameter: 30 cm; gross margin ~ 37 €/fm

Inventory with permanent plots and growth simulation 1991: Setting up a permanent monitoring plot (semi covered samples; 1 sample/2 ha) including regeneration

inventory + taxation und stand-planning

Interpretation by Otto Eckmüllner: Increment: dGZ 9,1 m³/a; av. growing stock 289 m³/ha

Annual increment yield table spruce: 8,2 m³/ha/a. sum: 7,6 m³/ha/a. increment from drilling: spruce: 10,2 m³/ha/a; sum: 9,1 m³/ha/a

2001: First repetition – mortality + ingrowth – Update of stand data, Taxation;

Evaluation with Prognaus:Evaluation 1991 + 2001 – Comparison for the district Salles1991: grow. stock: 277 m³/ha, G = 25,8 m², N = 573

2001: grow. stock: 372 m³/ha, G = 33,3 m², N = 722; increment: 9,5 m³/ha/a + harvesting: ~ 7,0 m³/ha/a

2001-Simulation: growing stock: 332 Vfm/ha, G = 29,8 m², N = 904

Usage scenario: e.g. 45 cm target diameter, 30% harvesting volume, 2 thinnings. hd=12m / hd=20m each 30%; pre commercial thinning hd=3m to N = 2.500/ha.

Result: 40 years: Increment of growing stock to ~ 450 m³/ha; N stable at ~ 900 /ha, increment 12-13 m³/ha/a, Harvests: about 12 m³/ha/a. harvesting tree volume increases since 2010 to 0,8-1,4 m³/tree; wider distribution in BHD-classes, N closer to diameter distribution "Plentergleichgewichtskurve" sensu Schütz + more beech

EDF Salles LawulnigHarvester Forwarder

Fläche [ha] 4,6

Efm 368Efm / ha Entnahme 80Bloche fm 37,87 10%

IH fm 241,27 66%

Behauholz fm 88,36 24%

Media 14 100%

Erlös - Bloch 2.284€ 60€ €/fm

Erlös - IH 8.742€ 36€ €/fm

Erlös -SchwBl 4.175€ 47€ €/fm

ERLÖS 15.201€ 41€ €/fm

Erntekosten/fm 22,00€

Erntekosten 8.085€

DB I 7.116€

Förderung 300€

Förderbetrag 1.380€

GESAMT 8.496€ DB / fm 23,12€ DB / ha 1.847€

Nutzungen "Schachtale"Jahr Maßnahme Efm Media DB DB*Efm2007 BH-DF 351 27 38,5€ 13.513,50€ 2007 Plenterung 125 35 49,0€ 6.125,00€

2009 Plenterung 196 31 28,0€ 5.488,00€ 2009 Einzelstamm 186 33 35,0€ 6.510,00€

858 30 36,9€ 31.636,50€ 5,6 Fläche [ha] 153 5.649,38€

"structural dynamics in intensive forestry" Gut Poitschach

E. Senitza 17.06.2011 Seite 12/12

Figures: Stem distributions in BHD-classes (1991, 2001 (observed), 2031 (simulated) for the district "Salles"

Pruning in commercial thinning stands Costs: ca. 1-1,5 € / stem to 4m; max. 2,50 € /stem;

Overhead expense: 8.700 € for 15 ha resp. 580,- €/ha => lower then cultivations costs and costs for protection against browsing, etc.

Ammount of pruned stands: Prunings since 1988; 1992 in sum 5.900 stems (15 ha); 20% in the district "Gurker", 80% district Poitschach (Salles, Seitenberg, Wimitz,...)

Actual situation: Markings and controlling of pruned stems; actually no new prunings; focus on stand treatments

Last harvest in the example stand: 2006 – Thinning: 240 Efm auf 2,8 ha d.s. 86 Efm/ha, Media 21,8 cm, DB 35 €/fm

Nature protection in agricultureÖPUL-models: Project development 2001 Planting of hedges and conservation of tree lines between fields

Hunting in district "Sales" roe deer: 2 male / 3 female, 1-2 fawn, red deer 1-(2),

hunting quote to planning 80-90% - hunting technique changes, difficult in high structured forests

selective browsing of roe deer: fir is growing partly undisturbed, but maple / ash are „Bonsai“-trees

Challange of climate change and adoption of tree species distribution, vegetation type

Overall resume – summary 6 key factors for successful implementation of nature based forestry

Know how – competence – quality awareness Personal resources & technical equipment Integration of all branches (“can a tree grow without branches?”) Knowledge of growth potential & site development References, benchmarking & multiplication – public relations History as source of inspiration & orientation

(E.Senitza, 28.11.2003- updates 09.10.2008, 10.09.2009, 01.06.2011, 16.06.2011; translation E.Senitza, R.Gutzinger)

Annexe II : notice jour 3 – Farm-Forests et

exploitation par câble

"Nachhaltige Waldwirtschaft Mittelkärnten"

Dieses Projekt wird von der Europäischen Union, von Bund und Land Kärnten kofinanziert.

E. Senitza 18.06.2011 Seite 1/8

Pro Silva Europe - Annual Meeting 2011

Field Trip 3 - 18.06.2011

"Sunstainable forest management in the region of "Mittelkärnten" "Silvicultural treatment in cable crane-terrain"

Family forest enterprises:

Helmut Wachernig vlg. Oberer Eicher (St. Salvator) Dietmar Rinner vlg. Baar (Timrian/Grebenzen)

Themes: Presentation of small scale mixed forests enterprises,

nature based forestry in farm-forests

Leader+ Project:

Sunstainable forest management in the region of "Mittelkärnten"

Project Overview:

Duration 2004-2006 – Financial contributions of the participants and working hours Network of 16 mixed forest farms as leader enterprises (urban forest owners, women, 1 big enterprise) Forest Management Planning and consulting (1100 ha, cooperational planning), Maps 50 example areas for silvicultural treatment, 16 permanent sample plots (rectangles) Training: 18 excursions, intensive practical exercises, 8 workshops - >600 participants Cooperation between the farms (machines, human advice, work in the forest), cooperation with wood processing enterprises (sawmills, specialist for large diameter timber Links to Science: Institute for Silviculture (student excursions, project "factory of the future"), Forest technology (study about Savall 1500 small cable crane system), diploma thesis "forest growth simulation in sample plots"Links to public: newsletter, open presentations and events ( ca. 300-500 participants), public relation work, television spot, contact to periodicals in forest and farms

"Nachhaltige Waldwirtschaft Mittelkärnten"

Dieses Projekt wird von der Europäischen Union, von Bund und Land Kärnten kofinanziert.

E. Senitza 18.06.2011 Seite 2/8

ehemalige Nutzung [ha] Anteil

Waldweide 44,7 41%

Streunutzung 2,6 2%

Streuwiese 2,6 2%

Weide 8,3 8%

Mähwiese 6,0 6%

Acker 3,0 3%

Keine besondere 40,7 38%

Summe 108,0 100%

ungleich. Hochwald

19%

Plenter-wald25%Schlagw.

Hochwald56%

Eicher Walk Peinte Gesamtbetrieb VfmS/ha 439 591 450 504

G/ha 36.7 46.6 43.1 42.1

N/ha 865 722 871 807

dg 23.2 28.6 25.1 25.8

hL 26.7 29.1 24.2 27.3

Einzelbaumvolumen 0.507 0.818 0.517 0.625

H/D 115 102 96 106

lGZ(VfmS/Jahr/ha) 12.6 9.6 7.7 10.3

Helmut Wachernig vulgo Oberer Eicher (St. Salvator)

Basics of the Farm

total area 154 ha, with 98 ha forest land, 51 ha farmland; elevation a.S.: 700 bis 1600 m; annual precipitation: ~ 800 mm/year; annual mean temperature: 8,5° C; geology: limestone - mica slate agriculture: since 1990 organic farming, mother cows, pastures, fields for own requirements

Forestry:

since 1990 clear cut free silvicultural systems, migration to plenter systems 56 % of forest area: even aged forests; ~ 26 % plenter structured and 19 % uneven aged. high percentage of mature stands - 504 fm /ha (~ 600 m³ in district "Walk") because of high quota of primary planting (on former farmland) and natural successions minor average quality of timber

8% young growth (till 20 y), 50% thinning stands (till 60y), 23% middle age stands (60-100J), 19% mature stands (>100y)

History of the forest stands

15 % primary plantings on former farm land, 16 % natural successions of vegetation.More than 60 % of the forest has been influenced by grazing of cattle/sheep or other historical forest utilizations

"Nachhaltige Waldwirtschaft Mittelkärnten"

Dieses Projekt wird von der Europäischen Union, von Bund und Land Kärnten kofinanziert.

E. Senitza 18.06.2011 Seite 3/8

Baumartenanteile [ha] Anteil

Fichte 78,24 75%

Lärche 21,05 20%

Kiefer 0,18 0%

Ahorn 0,30 0%

Esche 3,85 4%

Schwarzerle 0,29 0%

Birke 0,21 0%

Eberesche 0,1 0%

Gesamtergebnis 104,2 100%

selektiv

stark

50%

selektiv

schwach

32%

gering

1%

keiner

17%

0

10

20

30

40

Blöße

Jungwuchs

Dicku

ng

Stangenholz

Baum

holzI

Baum

holz II

Altholz

Zwei

schic

htbest

and

Plente

rbest

and

Wuchsklassenanteile Hektar

Forest roads, logging situation:

ca. 77 lm/ha roads for timber trucks just 14 lm/ha tractor routes 75 % of forest area: cable crane terrain (over 40 % inclination) Small scale cuttings with cable crane system Savall 1500 (in coopera-tion)

Excursion route:

Stop 1:

at the farm - welcome; common presentation of the mixed farm enterprisepresentations of the forest area (sizes, distribution, key aspects) field trip to area "Walch"

Stop 2:

high structured mature larch-spruce stand with young spruce in primary stage stand development and forest treatment utilization of larch resin (techniques, crop amount) permanent sample plot as a case study

Permanent monitoring plot

Monitoring and simulation of forest growth under cultivation All trees measured an judged: Coordinates, BHD, H, Quality, silvicultural treatment (e.g. future crop tree)

Browsing by Game

"Nachhaltige Waldwirtschaft Mittelkärnten"

Dieses Projekt wird von der Europäischen Union, von Bund und Land Kärnten kofinanziert.

E. Senitza 18.06.2011 Seite 4/8

Most important facts:

Growing stock = 510 m³/ha, N/ha = 911 Very high h/d-ratios: Nearly all trees above 80, lots above 120 Very short crowns High stem-qualities

Stop 3:

forest roads and infrastructuregeneral sanitation- techniques and costs / lm

Stop 4:

Site: altitude: 1300m, sunny side, canopy closure, keep local climate fresh History: Willow-forest + charcoal, germination conditions very good for larch Spruce-Larch mature stand, very sparse because of wind in 1990Perfect Larch-regeneration Structures through "tiny" catastrophesUsing coincidences to preserve the larch Capacity of the rest of the stand (height, increment), genetics

Stop 5:

Stand age: Spruce: 140 years, Larch until 230 years Usage in 2002 and 2004 Harvest 2004: 110 m³ (100 m³ round timber). harvested about 18 % of the growing stock (age, quality)Missing structure because of clearing outBrowsing by game: Tract (tree species: Larch, maple, fir?)

Goals:

Initiation of natural regeneration Aiming two layered stand Canopy closure as long as possible by mature wood Reaching the target diameter in most mature stands Regeneration of larch in gaps (natural or artificial)

"Nachhaltige Waldwirtschaft Mittelkärnten"

Dieses Projekt wird von der Europäischen Union, von Bund und Land Kärnten kofinanziert.

E. Senitza 18.06.2011 Seite 5/8

Stop 6:

Windthrow at the scarp Rest of the stand an use of the shadow Afforestation: fir, larch Thinning strategy

Dietmar Rinner vulgo Bar (Timrian/Grebenzen)

Basics

Altitude: 1020-1450m: Slope: WF 30-65%, PF 55-120%; Precipitation about 800 mm/a; geology: limestone History: for 278 years in property of the family. 1958 after 92-years resettled by parentsArea: 116 ha, 20 ha agriculture, 96 ha forest; 34 ha protection forest, 22 ha

object-protection forest ; 2008: purchase of 29 ha forest to reach the size of a private hunting district

Forest development:

Cuttings to pay heritages: 8,5 ha (ca. 1958-62); followed by 2 ha windthrow, Focus since 1970 care for regeneration, pre commercial and commercial thinnings; Construction of roads: 1977: first truck-drivable road (2,8 km); since 1980 to 1984 Finishing of forest-road, 2005 Finishing tractor trails; 2007 Sanitation of the 1980 build road;Road Infrastructure: 8,8 km forest roads (ca. 89 lm/ha); lower class roads (tractor trails/skidding trails): 3,48 km (ca. 30 lm/ha)Windthrow and snow breakage: 1979-80 windthrows, snow breakage; 1990 windthrow: 6 ha; ( 40% in mature stands, 60 % in 30 – 40 year old stands); downslope winds + east-winds increasing problem Forest history: only in lower region ap.3 ha former acre (2 stands), rest: former wood; forest-willows until 1974 in the lower (forest edges)(50-100 m), 1974/75 Splitting of willow and forest Since 1977: barking - a serious problem until today

Enterprise advancement

Until middle of 19. century: production of charcoal for firering of limestone– Limestone mined at 1400 m altitude. 1958 resettlement: Electrification, building of the house1962 Starting to breed "Fleckvieh" (cows)- Milk to the dairy St. Veit/Glan 1968 Foundation member of the "Maschinenring" – first additional incomes

"Nachhaltige Waldwirtschaft Mittelkärnten"

Dieses Projekt wird von der Europäischen Union, von Bund und Land Kärnten kofinanziert.

E. Senitza 18.06.2011 Seite 6/8

1988 Taking over the management - Beginning of hoof-trimming (ap. 20 clients) apprenticeship for professional hoof-trimming with international appreciation 2005 2004 Project Sustainable forest management in the region of "mittelkärnten" - Study on the Savall 1500 2005 Founding the local heating St. Salvator, 2007: 3. expansion 2008 Additional purchase of 29 ha - reaching the size of a private hunting district 2011 Founding the firm "Rinner Klauenpflege OEG"

Near Nature Forestry

Until 1980 "strip-femel system"; since 1980 just single tree cuttings; since 1997 target diameter cuttings. Establishment of clear cutting free silviculture: Age-class forest is no advantage in steep terrain (cable cran should be profitable); 1980: wind- and snow breakages => not all stands cleaned up, cultivation of spruce and larch below canopy; natural regeneration in the shadow, autochthonous genetics! Since 1980 Focus on thinnings and single tree cuttings Logging methods: Logging by Tractor (on the ground) and logging by hand (very little percentage), some loggings combinated harvester and cable crane, Development of a small cable crane system (1997-2001) Working capacity:: Father and son + adjutant (ca. 40 – 50 h/a). – 2,2 workers at the farmActual Annual harvest: 350 m³ per year; (200 m³ thinnings, 150 m³ final cuttings), Sold in cooperation with the WWG (cooperation of forest owners)

Field trip

Stop 1: Silvicultural treatment

Single tree cuttings - natural regeneration in cable crane terrain

Preparation for hunting purposes

Benefits

Preserving locally approved mature standsAdaption to small scale characteristics of genetics Preservation of regeneration through canopies of seed-trees Higher resistance against pine weevil (Hylobius abietis) Better structures - good possibility to select suited trees Lower planting - costs

Disadvantage

Dependency on fructifications and seeds Patchy regeneration structure

Important: Prior sober-minded look at the logging situation and the ecological framework condition

Natural regeneration Yes - but knowing how and knowing where!

"Nachhaltige Waldwirtschaft Mittelkärnten"

Dieses Projekt wird von der Europäischen Union, von Bund und Land Kärnten kofinanziert.

E. Senitza 18.06.2011 Seite 7/8

Stop 2: Logging techniques

Thinning in 1998, cable line, structure, harvest ap. 35 m³/ha Left side: 1989: removing of canopy trees - logging by hand, damaged trees not removed - precommercial thinning in 1997Right side: Harvest in winter 2011: "strip cutting" concerning regeneration - logging by hand?Natural regeneration and light demanding trees - larch? Logging methods and limitations (cable crane), Tree selection, felling direction and felling techniques - up to 40 m, if supports are available

Stop 3: Forest road network

Infrastructure: tractor trails, skidding trails and cable lines in cable crane terrain counter ramp: first cable crane in use in 1990: "KSK 16, K300" - Motivation and gaining of know-how of different cable crane systems Small scale cable crane system Savall 1500 P

Main results of Savall study

Goal: productivity model and cost calculations for application in small scale enterprises for natural based forestry Influence of volume/piece, number of logs, distance, pulling distance from the side and harvest percentage – creating a model relatively low increase of productivity with different harvest percentages – primary use in small area or single tree cuttings short installation time => break even point even with 4-8 m³/cable line costs per hour (3 men, cable system + tractor, 300 hrs.) ~ 50,- € /h maximum cable length 300m, carrying capacity 1,5 tons

recommendations:

working squad: 3 men, well educated investment in cooperation of 2-4 farmers, capacity utilization min. 300 hrs./year cooperation of the forest owner is possible and helps to reduce costs distance between cable lines 20-30m, felling must be according to the position of the lines application for small scale und single fellings (thinning, single selection, plentern)

Stop 5: Tree selection

Preparation of harvesting - Selection of single valuable trees Removal of besiegers and bad qualities

Stop 7: Fence

Potential regeneration behind the fence - browsing of seeds Potential natural forest type Chances and challenges for the hunter – barking as a main problem

"Nachhaltige Waldwirtschaft Mittelkärnten"

Dieses Projekt wird von der Europäischen Union, von Bund und Land Kärnten kofinanziert.

E. Senitza 18.06.2011 Seite 8/8

Stop 6: at the farm

Branches of the enterprise: cattle breeding, forestry, energy production – micronet bioenergy St.Salvator, hoof trimming – new firm 2,2 working persons at the farm, there from 0,7 persons for external service

branches of the farm:

Evelin - cattle breedingThomas - forest & huntingDietmar - silviculture & hoof trimming as service for 150 farms

personal guidelines:

place of work for 2 families living together of 3 to 4 generations respect & consideration for each other joint gratification about success / joint fun is double fun ! joint challenge about the economical and political framework joint orientation for the future development of personal talents and strength

(Konzeption: Dietmar Rinner, Helmut Wachernig Eckart Senitza, Roland Gutzinger 2004-2011, translation E.Senitza, R.Gutzinger)