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Paris, 9 septembre 2020 FEDERATION FRANCAISE DU BATIMENT 33 avenue Kléber 75784 PARIS Cedex 16 Téléphone : 01 40 69 51 00 Télécopie : 01 45 53 58 77 Conjoncture à début septembre 2020 Malgré le déconfinement, le décrochage de la construction neuve se poursuit. Il s’accélère même dans le logement neuf. De fait, en glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2020, les mises en chantier reculent de 14,9 % et les permis chutent de 20,1 %. Plus inquiétant, ces derniers affichent -27,3 % en glissement annuel sur les trois derniers mois, alors qu’à l’amont de la filière, en comparant par rapport à la même période de 2019, les ventes s’effondrent de 18,1 % sur sept mois à fin juillet 2020 en diffus chez les constructeurs de maisons individuelles et de 30,9 % sur le premier semestre 2020 dans la promotion immobilière. On peine donc à comprendre l’absence de mesures fortes pour le logement neuf dans le Plan de relance du Gouvernement. Pour sa part, la FFB continue de demander un rétablissement de la quotité de 40 % de PTZ neuf dans toutes les zones et, dans l’immédiat, la prolongation du dispositif « Pinel » au-delà de 2021. Le tableau s’avère encore plus sombre pour le non résidentiel neuf. Ainsi, hors locaux agricoles, en cumul de janvier 2020 à juillet 2020 par rapport à la même période un an auparavant, les surfaces commencées et autorisées abandonnent respectivement 22,1 % et 29,8 %, sans changements de rythme sur les trois derniers mois. Tous les segments de ce marché participent au mouvement de baisse. Le marché de l’amélioration-entretien se contracte un peu moins vite. En glissement annuel sur le deuxième trimestre 2020, l’activité chute de 18,1 %, après -10,8 % au premier trimestre. Par ailleurs, les perspectives pour le troisième trimestre 2020 ressortent assez bien orientées, du moins pour le logement, et le resteraient pendant plusieurs trimestres, au moins sur le volet de la rénovation énergétique du fait du déblocage des dossiers MaPrimeRénov’ pendant l’été 2020, puis grâce au Plan de relance. Au global, en 2020, le bâtiment enregistrerait une perte d’activité d’environ 15 % en volume, avec des disparités importantes entre segments : le logement neuf et le non résidentiel neuf afficheraient des baisses respectives de 23,6 % et 23,0 %, alors que l’amélioration-entretien ne se replierait « que » de 7,6 %. Grâce au dispositif d’activité partielle mis en place durant le confinement, l’emploi salarié dans le bâtiment se maintient grosso-modo au deuxième trimestre 2020 par rapport à l’avant-crise (-0,2 %) et s’affiche même encore en hausse de plus de 18 000 postes sur le premier semestre 2020 par rapport au premier semestre 2019. En revanche, sur cette dernière période, l’intérim chute de 39 200 postes en équivalent-

Conjoncture à début septembre 2020...Source : Insee 3.2 La démographie des entreprises Les créations, avec ou sans micro-entrepreneurs, diminuent dun peu moins de 10 % dans la

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Paris, 9 septembre 2020

FEDERATION FRANCAISE DU BATIMENT 33 avenue Kléber 75784 PARIS Cedex 16 Téléphone : 01 40 69 51 00 – Télécopie : 01 45 53 58 77

Conjoncture à début septembre 2020

Malgré le déconfinement, le décrochage de la construction neuve se poursuit.

Il s’accélère même dans le logement neuf. De fait, en glissement annuel sur sept mois

à fin juillet 2020, les mises en chantier reculent de 14,9 % et les permis chutent de

20,1 %. Plus inquiétant, ces derniers affichent -27,3 % en glissement annuel sur les

trois derniers mois, alors qu’à l’amont de la filière, en comparant par rapport à la

même période de 2019, les ventes s’effondrent de 18,1 % sur sept mois à fin juillet

2020 en diffus chez les constructeurs de maisons individuelles et de 30,9 % sur le

premier semestre 2020 dans la promotion immobilière. On peine donc à comprendre

l’absence de mesures fortes pour le logement neuf dans le Plan de relance du

Gouvernement. Pour sa part, la FFB continue de demander un rétablissement de la

quotité de 40 % de PTZ neuf dans toutes les zones et, dans l’immédiat, la prolongation

du dispositif « Pinel » au-delà de 2021.

Le tableau s’avère encore plus sombre pour le non résidentiel neuf. Ainsi, hors locaux

agricoles, en cumul de janvier 2020 à juillet 2020 par rapport à la même période un an

auparavant, les surfaces commencées et autorisées abandonnent respectivement

22,1 % et 29,8 %, sans changements de rythme sur les trois derniers mois. Tous les

segments de ce marché participent au mouvement de baisse.

Le marché de l’amélioration-entretien se contracte un peu moins vite. En glissement

annuel sur le deuxième trimestre 2020, l’activité chute de 18,1 %, après -10,8 % au

premier trimestre. Par ailleurs, les perspectives pour le troisième trimestre 2020

ressortent assez bien orientées, du moins pour le logement, et le resteraient pendant

plusieurs trimestres, au moins sur le volet de la rénovation énergétique du fait du

déblocage des dossiers MaPrimeRénov’ pendant l’été 2020, puis grâce au Plan de

relance.

Au global, en 2020, le bâtiment enregistrerait une perte d’activité d’environ 15 % en

volume, avec des disparités importantes entre segments : le logement neuf et le non

résidentiel neuf afficheraient des baisses respectives de 23,6 % et 23,0 %, alors que

l’amélioration-entretien ne se replierait « que » de 7,6 %.

Grâce au dispositif d’activité partielle mis en place durant le confinement, l’emploi

salarié dans le bâtiment se maintient grosso-modo au deuxième trimestre 2020 par

rapport à l’avant-crise (-0,2 %) et s’affiche même encore en hausse de plus de 18 000

postes sur le premier semestre 2020 par rapport au premier semestre 2019. En

revanche, sur cette dernière période, l’intérim chute de 39 200 postes en équivalent-

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emplois à temps plein. Au global, on recense 20 800 destructions d’emplois sur un

an depuis le début de l’année (-1,7 %).

Enfin, la situation financière des entreprises se dégrade fortement, suite au

confinement. Malgré les dispositifs de soutien public, rapidement mis en place et très

efficaces, les trésoreries s’avèrent particulièrement tendues. Quant aux marges, elles

reculent vivement sur le deuxième trimestre 2020. Cette situation pourrait perdurer,

compte tenu des perspectives de prix des travaux de bâtiment particulièrement

déprimées.

1. Le contexte macro-économique et macro-financier

En glissement annuel sur le premier semestre 2020, la croissance française chute lourdement

de 12,3 %, du fait de la crise de la Covid-19. D’ailleurs, sur le seul deuxième trimestre, qui

couvre six des huit semaines de confinement, l’effondrement ressort encore plus marqué,

à -18,9 % par rapport au deuxième trimestre 2019 (cf. graphique 1).

Graphique 1 – Le PIB et ses composantes

Source : FFB à partir de l’Insee

Au sein des grandes composantes de l’économie, les exportations et l’investissement

ressortent les plus affectés par la crise sanitaire, avec des chutes respectives de 19,1 % et

15,0 % en glissement annuel sur le premier semestre 2020. Plus en détail, les flux

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PIB Dépenses de consommation des ménages

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d’investissement des ménages, composés à 75 % de travaux de logement selon la dernière

estimation 2018 du Compte du logement, fléchissent très rapidement, à -19,0 %. Les flux

d’investissement des administrations publiques et des entreprises non financières reculent un

peu moins vite, respectivement à -13,2 % et -15,9 %. À noter que l’on retrouve la même

hiérarchie sur le seul deuxième trimestre, avec toutefois des décrochages plus importants.

La contraction des dépenses de consommation des ménages s’affiche quant à elle, à -10,5 %

en glissement annuel sur six mois à fin juin 2020.

De plus, l’épargne des ménages continue de prospérer et passe progressivement d’un statut

d’acte forcé pendent le confinement à une épargne de précaution. Elle ne vient pas irriguer

l’économie, alors que la confiance globale des ménages reste déprimée, notamment du fait

des craintes relatives à l’évolution du chômage. Au deuxième trimestre 2020, l’épargne

s’affiche ainsi à un plus haut historique de 27,4 % du revenu disponible brut (cf. graphique 2),

contre moins de 15 % il y a un an. Quant à la seule épargne financière, malgré des rendements

très faibles, voire quasi-nuls, elle se lit à 19,5 % du revenu disponible brut, soit un bond de

quinze points par rapport à la période d’avant-crise.

Graphique 2 – L’épargne des ménages

Source : Insee

Sur l’ensemble de 2020, le PIB s’afficherait en recul d’environ 9 % en volume selon les

dernières estimations de l’Insee.

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Taux d'épargne des ménages Taux d'épargne financière des ménages

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S’agissant de l’environnement macro-financier, le taux de l’emprunt phare à dix ans se situe

clairement en territoire négatif depuis juillet et ressort à -0,18 % en août, retrouvant son niveau

d’avant-crise sanitaire (cf. graphique 3). Le taux des crédits immobiliers aux particuliers se

tasse donc à nouveau pour s’afficher à 1,25 % depuis l’été selon l’observatoire Crédit

Logement/CSA.

Graphique 3 – Taux d’intérêt

Source : Banque centrale européenne, Banque de France

Malgré cela, après le rebond technique de l’après-confinement, la demande reste à la peine,

avec une chute de la production de crédit immobilier qui se poursuit dans le neuf (cf. graphique

4).

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Taux de refinancement Taux Euribor 3 mois Taux de l'emprunt phare 10 ans

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Graphique 4 – Production de crédit immobilier

Source : Observatoire Crédit logement/CSA du financement des marchés résidentiels

De fait, en rythme annuel glissant à fin août (cumul de septembre 2019 à août 2020 par rapport

au cumul de septembre 2018 à août 2019), l’activité s’affiche en recul de 15,9 % sur ce

segment, alors que la baisse ressort à 7,8 % « seulement » dans l’ancien, notamment du fait

d’un redressement en fin de période.

Certes, la crise sanitaire pèse dans cette baisse, notamment avec les craintes relatives au

chômage. Les ménages interrogés par l’Insee signalent toutefois que l’achat de logement

résisterait globalement mieux que les autres dépenses (voir graphique 7 plus loin). Il faut

surtout y voir les effets des recommandations du Haut conseil de stabilité financière (HCSF),

formulées en décembre 2019 et confirmées depuis, limitant le taux d’effort à 33 % et la durée

des prêts à 25 ans. Elles commencent véritablement à mordre sur l’accession sociale (souvent

dans l’individuel diffus en neuf) et l’investissement locatif (souvent sans apport).

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2. Les marchés du bâtiment

2.1 Le logement neuf

2.1.1 Les ventes

En glissement annuel sur le premier semestre 2020, suite au confinement, les ventes au détail

des promoteurs reculent fortement, à -30,9 % (cf. tableau 1). Sans surprise, on observe une

chute plus importante, à - 41,7 %, sur le seul deuxième trimestre qui comprend six des huit

semaines de confinement, avec un mouvement plus accentué pour les appartements

(- 42,3 %) que pour les maisons groupées (-33,1 %).

Tableau 1 – Évolutions (en %, en glissement annuel) de la promotion immobilière

Ventes au détail

Mises en vente

Sur un trimestre (2020 T2 / 2019 T2) -41,7 % -47,0 %

Sur deux trimestres (2020 T1 → 2020 T2 / 2019 T1 → 2019 T2) -30,9 % -37,4 %

Sur trois trimestres (2019 T4 → 2020 T2 / 2018 T4 → 2019 T2) -20,1 % -27,9 %

Sur un an (2019 T3 → 2020 T2 / 2018 T3 → 2019 T2) -15,3 % -23,0 %

Source : Ministère de la transition écologique et solidaire (MTES) / Commissariat général au développement durable (CGDD) / Service de la donnée et des études statistiques (SDES), Enquête

sur la commercialisation des logements neufs (ECLN)

Par ailleurs, de fortes disparités entre territoires s’observent. Sur le premier semestre par

rapport à la même période un an auparavant, les reculs en A-Abis (-33,9 %) et B1 (-31,5 %)

s’avèrent deux fois plus importants qu’en B2 et C (respectivement -17,9 % et -12,0 %). Il en va

de même sur le seul deuxième trimestre.

S’agissant des mises en vente, elles abandonnent 37,4 % en glissement annuel au premier

semestre 2020. Là encore, le recul s’accélère sur la période d’avril à juin 2020, à -47,0 %,

mais uniquement du fait du segment des appartements (-47,9 %), alors que les maisons

groupées (-34,8 %) conservent leur rythme de repli du premier trimestre.

De plus, comme pour les ventes, l’ampleur de la chute sur le premier semestre ressort bien

plus marquée en zones A-Abis (-43,6 %) et B1 (-38,1 %) que dans les zones B2 et C

(respectivement -15,6 % et -13,8 %). Par conséquent, les zones les moins tendues ont bien

mieux résisté sur la première moitié de l’année.

Pour l’avenir, la part des promoteurs qui envisagent de mettre à l’étude de nouveaux

programmes immobiliers se réduit (57,8 % à fin juillet 2020, contre 65,3 % à fin janvier et

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63,4 % en moyenne sur longue période, cf. graphique 5). Cela s’expliquerait notamment par

la difficulté à obtenir des permis et par des inquiétudes quant au niveau de la demande.

Graphique 5 – Part des promoteurs qui envisagent la mise à l’étude de nouveaux

programmes

Source : Insee

Pour ce qui concerne les ventes des constructeurs de maisons individuelles dans le diffus, en

glissement annuel, elles chutent de 18,1 % sur sept mois à fin juillet 2020, mais se stabilisent

en juin (-0,2 %) et progressent même de 4,9 % en juillet. Il s’agirait toutefois d’un effet de

rattrapage, sans suite attendue. Reste qu’en se focalisant sur le premier semestre 2020, on y

observe une baisse bien moins accentuée (-22,5 %) que celle relevée pour les ventes des

promoteurs (-30,9 %). L’écart s’accroît encore à 13,2 points si on se limite au deuxième

trimestre, l’individuel diffus ne reculant « que » de 28,5 % (cf. graphique 6).

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Graphique 6 – Ventes de maisons individuelles en secteur diffus

Source : CGI Bâtiment/Caron Marketing, Markemétron

Par conséquent, l’individuel, sous toutes ses formes, s’en sort moins mal sur la première moitié

de l’année que le collectif.

En glissement annuel au premier semestre 2020, toutes les régions affichent des ventes en

recul dans la promotion (cf. carte 1a). En détail, Bourgogne-Franche-Comté s’en tire le moins

mal, à -5,4 %, alors que l’Île-de-France, les Hauts-de-France et le Grand-Est enregistrent des

chutes d’au moins 35 %.

La tendance à la baisse s’avère tout aussi générale dans l’individuel diffus (cf. carte 1b). En

glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2020, la Bretagne et la Normandie enregistrent les

replis les moins prononcés, d’environ -7 %, alors que le Centre-Val de Loire, PACA et la Corse

plongent au-delà de -25 %.

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Cartes 1a et 1b – Évolutions régionales (en %, en glissement annuel) des ventes de

logements neufs

Source : MTES/CGDD/SDES, ECLN ; FFB à partir de CGI Bâtiment/Caron Marketing, Markemétron

2.1.2 La construction

Les derniers chiffres publiés en termes de construction neuve inquiètent véritablement.

De fait, en glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2020, les autorisations de logements

chutent de 20,1 % (cf. tableau 2). À l’instar des ventes, l’individuel s’en sort un peu moins mal

que le collectif, à -15,7 % contre -23,6 %.

Sur les trois derniers mois (mai à juillet 2020), période qui ne comprend que 0,5 mois de

confinement, l’effondrement des permis s’accélère encore, à -27,3 % par rapport aux mêmes

mois de 2019. À noter que, sur la période récente aussi, la dégradation reste plus marquée

dans le collectif que dans l’individuel (-32,1 % contre -21,0 %).

Quant aux mises en chantier, en glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2020, elles

diminuent de 14,9 %, avec peu de disparités entre individuel (-13,6 %) et collectif (-16,6 %).

Sur cette base, en rythme annuel, 335 000 logements sortiraient de terre en 2020, soit une

chute de 74 000 unités sur un an et un niveau inférieur d’encore 26 000 unités par rapport à

la moyenne de long terme.

Toutefois, sur la période s’étalant de mai à juillet 2020 par rapport aux mêmes mois de 2019,

le repli des ouvertures de chantier ralentit à -8,7 %, leur permettant de résister trois fois mieux

que les permis.

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Tableau 2 – Évolutions (en %, en glissement annuel) du logement neuf1

Individuel Collectif Ensemble

Sur trois mois (mai 2020 → juil. 2020 / mai 2019 → juil. 2019)

Autorisations -21,0 % -32,1 % -27,3 %

Mises en chantier -5,8 % -10,8 % -8,7 %

Sur six mois (fév. 2020 → juil. 2020 / fév. 2019 → juil. 2019)

Autorisations -19,7 % -27,9 % -24,3 %

Mises en chantier -17,2 % -19,0 % -18,1 %

Sur sept mois (jan. 2020 → juil. 2020 / jan. 2019 → juil. 2019)

Autorisations -15,7 % -23,6 % -20,1 %

Mises en chantier -13,6 % -16,0 % -14,9 %

Sur neuf mois (nov. 2019 → juil. 2020 / nov. 2018 → juil. 2019)

Autorisations -10,7 % -16,6 % -14,0 %

Mises en chantier -10,8 % -10,3 % -10,5 %

Sur un an (août 2019 → juil. 2020 / août 2018 → juil. 2019)

Autorisations -6,9 % -16,0 % -12,1 %

Mises en chantier -8,5 % -8,2 % -8,3 %

Source : FFB d’après MTES/CGDD/SDES, Sit@del2

Reste que le logement continue de nourrir les projets des ménages. De fait, selon l’enquête

d’opinion de l’Insee auprès de ces acteurs, à fin août 2020, leurs intentions d’achat de

logement et de dépenses pour l’aménagement de leur bien se maintiennent au plus haut (cf.

graphique 7). La construction neuve de logements constitue donc bien un secteur-clé pour

relancer véritablement l’économie française, d’autant que nombre de ménages disposent

aujourd’hui d’une épargne abondante, qui serait ainsi mobilisée en faveur d’un secteur très

peu importateur.

1 En nombre de logements en date réelle estimée (DRE), y compris construction sur existant, en France entière.

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Graphique 7 – Intentions d’investir des ménages

Source : Insee

À l’échelon régional, en glissement annuel sur douze mois, les décrochages les plus

importants en termes de permis comme de mises en chantier de logements s’observent en

PACA, Île-de-France et Corse (cf. cartes 2a et 2b).

Cartes 2a et 2b – Évolutions régionales (en %, en glissement annuel) sur douze mois

à fin juillet 2020 des permis et des mises en chantier de logements

Source : MTES/CGDD/SDES, Sit@del2

-100

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)

Intentions d'achats de logements (dans un délai de 2 ans) (6)

Dépenses d'aménagement du logement (7)

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12

2.2 Le non résidentiel neuf

Le non résidentiel neuf s’en tire encore moins bien que le logement. Hors locaux agricoles, en

glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2020, les surfaces autorisées chutent de 29,8 %

(cf. tableau 3), sans changement de rythme sur la période récente. Tous les segments

contribuent à ce mouvement, les bâtiments industriels et assimilés chutant le plus fortement,

à -35,5 %. D’ailleurs, la construction de tels locaux resterait particulièrement déprimée pour

les prochains mois, les chefs d’entreprise de ce secteur prévoyant de réduire de 10,7 % les

montants qu’ils investiront en 2020, selon la dernière enquête de l’Insee à ce sujet (cf.

graphique 8).

Tableau 3 – Évolutions (en %, en glissement annuel) du non résidentiel neuf2

(hors locaux agricoles)

Bâtiments industriels

et assimilés

Bureaux Commerces Bâtiments administratifs

Total

Sur trois mois (mai 2020 → juil. 2020 / mai 2019 → juil. 2019)

Autorisations -29,9 % -29,8 % -26,5 % -33,0 % -30,0 %

Mises en chantier -16,3 % -32,9 % -33,2 % -24,4 % -23,9 %

Sur six mois (fév. 2020 → juil. 2020 / fév. 2019 → juil. 2019)

Autorisations -37,6 % -31,2 % -25,8 % -23,3 % -32,3 %

Mises en chantier -20,2 % -29,9 % -36,3 % -19,4 % -24,3 %

Sur sept mois (jan. 2020 → juil. 2020 / jan. 2019 → juil. 2019)

Autorisations -35,5 % -25,7 % -23,3 % -23,1 % -29,8 %

Mises en chantier -17,2 % -28,4 % -33,9 % -18,9 % -22,1 %

Sur neuf mois (nov. 2019 → juil. 2020 / nov. 2018 → juil. 2019)

Autorisations -24,2 % -17,3 % -19,5 % -17,2 % -21,0 %

Mises en chantier -2,0 % -20,8 % -23,6 % -16,2 % -11,7 %

Sur un an (août 2019 → juil. 2020 / août 2018 → juil. 2019)

Autorisations -21,8 % -13,4 % -14,2 % -13,7 % -17,7 %

Mises en chantier +1,8 % -17,1 % -17,4 % -10,2 % -7,3 %

Source : FFB d’après MTES/CGDD/SDES, Sit@del2

2 En m² de surface de plancher en date de prise en compte (DPC), y compris construction sur existant, en France entière.

Page 13: Conjoncture à début septembre 2020...Source : Insee 3.2 La démographie des entreprises Les créations, avec ou sans micro-entrepreneurs, diminuent dun peu moins de 10 % dans la

13

Graphique 8 – Évolutions (en valeur) des montants d’investissement prévus

dans l’industrie

Source : Insee

S’agissant des surfaces commencées, elles se replient un peu moins fortement, à -22,1 % en

glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2020, là encore sans véritable changement de

rythme sur la période récente. En rythme annuel sur cette base, elles atteindraient 16,6 millions

de m² en 2020, soit 4,8 millions de m² de moins qu’en 2019 et 7 millions de m² en dessous de

la moyenne de long terme.

À l’échelon régional, en glissement annuel sur douze mois à fin juillet 2020, seules Auvergne-

Rhône-Alpes, PACA et la Franche-Comté se maintiennent en hausse en termes de surfaces

autorisées comme commencées (cf. cartes 3a et 3b). À l’opposé, le Grand-Est ressort

particulièrement sinistré.

-25

-20

-15

-10

-5

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15

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En v

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)

Prévision en octobre N-1 Prévision en janvier NPrévision en avril N Prévision en juillet NPrévision en octobre N Estimation en janvier N+1Réalisation constatée en avril N+1 Réalisation constatée en juillet N+1

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14

Cartes 3a et 3b – Évolutions régionales (en %, en glissement annuel) sur douze mois

à fin juillet 2020 des surfaces autorisées et commencées de bâtiments non

résidentiels neufs (hors locaux agricoles)

Source : MTES/CGDD/SDES, Sit@del2

2.3 L’amélioration-entretien

L’enquête sur l’activité en amélioration-entretien commandée par la FFB au réseau des CERC

montre une lourde chute du volume d’activité au deuxième trimestre 2020, à -18,1 % en

glissement annuel, après -10,8 % sur le premier trimestre 2020 (cf. graphique 9).

Graphique 9 – Évolutions (en %, en volume, en glissement annuel) de l’activité

d’amélioration-entretien par segment

Source : FFB/Réseau des CERC

0,7% 0,9% 0,7%

-1,8% -2,3%

0,5% 1,1% 1,7%

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2018 2019 2020

Logement Non résidentiel Ensemble

Page 15: Conjoncture à début septembre 2020...Source : Insee 3.2 La démographie des entreprises Les créations, avec ou sans micro-entrepreneurs, diminuent dun peu moins de 10 % dans la

15

Le logement (-17,1 %) s’en tire un peu moins mal que le non résidentiel (-20,8 %).

De manière plus étonnante, la rénovation énergétique semble un peu moins souffrir, à -11,3 %

en volume en glissement annuel sur le deuxième trimestre 2020, après -8,0 % au premier

trimestre (cf. graphique 10). Ce redémarrage bien plus rapide des travaux de performance

énergétique reste toutefois à confirmer.

Graphique 10 – Évolutions (en %, en volume, en glissement annuel) de l’activité de

rénovation énergétique par segment

Source : FFB/Réseau des CERC

Les perspectives pour le troisième trimestre 2020 ressortent plutôt bien orientées, avec un

solde d’opinion 4,3 points au-dessus de la moyenne enregistrée depuis la mise en place de

l’enquête (2018). Par ailleurs, ces perspectives s’avèrent bien plus favorables dans le

logement que dans le non résidentiel.

Toutes les régions enregistrent une forte chute de leur activité au deuxième trimestre 2020 par

rapport au deuxième trimestre 2019, les plus forts reculs s’observant en Occitanie et Île-de-

France (cf. carte 4a). Quant aux perspectives, elles s’avèrent les mieux orientées en Grand

Est et Pays de la Loire (cf. carte 4b).

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-0,1% -0,3%

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0,4%1,0% 1,5%

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2018 2019 2020

Logement Ensemble

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16

Cartes 4a et 4b – Tendances du marché de l’amélioration-entretien

Source : FFB/Réseau des CERC

2.4 Le bâtiment

En glissement annuel sur le deuxième trimestre 2020, la FFB évalue la chute de l’activité

bâtiment à 34,2 % en volume. Cette estimation s’avère cohérente avec celle de l’Insee dans

sa note de conjoncture du 8 septembre 2020, soit -32 % pour l’ensemble de la construction

par rapport au niveau d’avant-crise. Sur l’ensemble du premier semestre, l’activité bâtiment

afficherait un recul de 24,4 % en volume par rapport au premier semestre 2019.

Par ailleurs, les baisses prononcées et persistantes relevées des mises en chantier, permis et

ventes dans le logement comme dans le non résidentiel, la perte de productivité significative

suite au protocole sanitaire mis en place, mais aussi la meilleure tenue que prévue du marché

de l’amélioration-entretien au printemps et l’apurement durant l’été des dossiers

MaPrimeRénov‘ en souffrance, conduisent la FFB à retenir une baisse d’activité limitée à 5,0 %

sur le second semestre 2020 par rapport au second semestre 2019, là encore en phase avec

les estimations de l’Insee pour la construction (respectivement - 5 % et -3 % aux troisième et

quatrième trimestre 2020 par rapport au niveau d’avant-crise).

Ainsi, notre nouvelle prévision d’activité bâtiment pour l’année 2020 ressort à -14,8 % hors

effet prix (cf. tableau 4). En détail, le logement neuf et le non résidentiel neuf enregistreraient

des baisses respectives de 23,6 % et 23,0 %, alors que l’amélioration-entretien ne reculerait

« que » de 7,6 %.

Page 17: Conjoncture à début septembre 2020...Source : Insee 3.2 La démographie des entreprises Les créations, avec ou sans micro-entrepreneurs, diminuent dun peu moins de 10 % dans la

17

Tableau 4 – Prévisions d’activité bâtiment révisées par segment de marché pour 2020

(en volume)

Logement neuf -23,6 % Non résidentiel neuf -23,0 %

Amélioration-entretien -7,6 % BATIMENT -14,8 %

Source : FFB

Cette dégradation un peu moindre que celle anticipée fin juin (-17,6 %) se trouve d’ailleurs

confortée par les niveaux des carnets de commandes dans le bâtiment. De fait, pour les

structures de plus de dix salariés, ils ont renoué avec ceux de l’avant-crise, à 8,2 mois à fin

août 2020, et pour les artisans, ils s’effritent à peine à 3,9 mois à fin juin 2020 (cf. graphique

11).

Graphique 11 – Carnets de commandes des entreprises de bâtiment

Source : Insee ; FFB

3. L’appareil de production

3.1 L’emploi

Selon les données officielles de la Dares, en glissement trimestriel, après une petite baisse de

0,2 % au premier trimestre, l’emploi salarié se stabilise (+0,0 %) sur le deuxième trimestre

2020 (cf. graphique 12). Le dispositif d’activité partielle mis en place par les pouvoirs publics

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Plus de dix salariés - bâtiment Plus de dix salariés - gros œuvre Artisans

Page 18: Conjoncture à début septembre 2020...Source : Insee 3.2 La démographie des entreprises Les créations, avec ou sans micro-entrepreneurs, diminuent dun peu moins de 10 % dans la

18

a donc permis de conserver peu ou prou les emplois permanents du secteur sur la première

moitié de l’année (par rapport à fin 2019). On observe même une hausse de 18 400 postes

entre les premiers semestres 2019 et 2020.

En revanche, sur la même période, l’emploi intérimaire s’inscrit en forte chute de 34,4 % soit

un solde négatif de 39 200 postes en équivalent-emplois à temps plein (ETP).

Au global, 20 800 postes (salariés + intérimaires ETP) auraient été détruits au premier

semestre 2020 sur un an.

Graphique 12 – Niveaux d’emploi salarié et intérimaire dans le bâtiment

Source : FFB d’après Ministère du travail, DARES

Quant aux perspectives d’emploi permanent déclarées par les chefs d’entreprise, elles

s’avèrent stables (cf. graphique 13). Par ailleurs, l’intérim reculerait moins fortement, à -25,1 %

en juillet 2020 sur un an selon le baromètre Prism’emploi, contre -34,4 % un mois plus tôt

selon la Dares.

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Page 19: Conjoncture à début septembre 2020...Source : Insee 3.2 La démographie des entreprises Les créations, avec ou sans micro-entrepreneurs, diminuent dun peu moins de 10 % dans la

19

Graphique 13 – Opinions des chefs d’entreprise sur les perspectives d’emploi

dans le bâtiment

Source : Insee

3.2 La démographie des entreprises

Les créations, avec ou sans micro-entrepreneurs, diminuent d’un peu moins de 10 % dans la

construction, en glissement annuel sur sept mois à fin juillet 2020 (cf. graphique 14).

Graphique 14 – Créations et défaillances d’entreprises dans la construction

Source : Insee ; Banque de France

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Créations hors micro-entrepreneurs Défaillances

Page 20: Conjoncture à début septembre 2020...Source : Insee 3.2 La démographie des entreprises Les créations, avec ou sans micro-entrepreneurs, diminuent dun peu moins de 10 % dans la

20

Toutefois, depuis la fin du confinement, la tendance s’infléchit avec des hausses respectives

d’environ 10 % et 6 % sur un an en juin et juillet 2020.

Quant aux défaillances, en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2020, elles chutent de

près de 50 %, conséquence de la fermeture des tribunaux de commerce pendant deux mois

suite au confinement. Il faudra attendre début octobre, voire la fin de l’année, pour mesurer

véritablement les premiers effets de la crise en ce domaine.

3.3 La situation financière des entreprises

Et pour cause : les trésoreries des entreprises de bâtiment s’avèrent particulièrement tendues,

malgré les dispositifs de soutien public. Certes, les inquiétudes ressortaient plus fortes encore

il y a trois mois (cf. graphique 15), mais les opinions restent environ quinze points en dessous

de leur moyenne de longue période pour les chefs d’entreprises de plus de dix salariés et les

artisans n’ont jamais été aussi nombreux à exprimer une dégradation de leur situation

financière.

Graphique 15 – Opinions des chefs d’entreprise sur la trésorerie dans le bâtiment

Source : Insee

Par ailleurs, les marges reculent vivement sur le deuxième trimestre 2020, respectivement de

4,6 et 8,5 points de pourcentage par rapport au premier trimestre 2020 et au quatrième

trimestre 2019, pour s’établir à 18,2 % de la valeur ajoutée, une fois retirée la rémunération du

travail des chefs d’entreprise non salariés (cf. graphique 16). Les services principalement

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Plus de dix salariés Artisans

Page 21: Conjoncture à début septembre 2020...Source : Insee 3.2 La démographie des entreprises Les créations, avec ou sans micro-entrepreneurs, diminuent dun peu moins de 10 % dans la

21

marchands hors activités immobilières et financières s’en tirent mieux, avec une baisse limitée

à 3,4 points de pourcentage depuis le quatrième trimestre 2019. En revanche, l’industrie

affiche un plongeon encore plus marqué que la construction, avec la perte de 12,7 points de

pourcentage par rapport à la fin 2019.

Plus en détail, la chute du taux de marge opérationnelle dans la construction s’explique par un

recul bien plus modéré de la masse salariale chargée (-12,7 %) que de la valeur ajoutée

(- 21,7 %). Le recours au chômage partiel n’a donc pas suffi à compenser le coût du maintien

des emplois permanents dans le secteur. En conséquence, l’excédent brut d’exploitation se

contracte de 37,5 %.

Graphique 16 – Taux de marge (EBE / valeur ajoutée) corrigé de la rémunération des

chefs d’entreprise non salariés

Source : FFB à partir de l’Insee, Comptes de la Nation

Enfin, les perspectives de prix restent déprimées, une majorité d’entreprises de plus de dix

salariés anticipant même une nouvelle dégradation, dans le gros œuvre comme dans le

second œuvre (cf. graphique 17).

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Industrie manufacturièreConstructionServices marchands, hors immobilier et financier

Page 22: Conjoncture à début septembre 2020...Source : Insee 3.2 La démographie des entreprises Les créations, avec ou sans micro-entrepreneurs, diminuent dun peu moins de 10 % dans la

22

Graphique 17 – Opinions des chefs d’entreprise de plus de dix salariés sur les

perspectives de prix dans le bâtiment

Source : Insee

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20

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Sold

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Bâtiment Gros œuvre