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Paris, 22 mars 2018 FEDERATION FRANCAISE DU BATIMENT 33 avenue Kléber 75784 PARIS Cedex 16 Téléphone : 01 40 69 51 00 Télécopie : 01 45 53 58 77 Conjoncture à mi-mars 2018 Sur la période récente, le logement neuf montre quelques signes d’essoufflement. En glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2018, la progression des mises en chantier ralentit nettement, à +6,5 %, alors que les autorisations stagnent (-0,3 %). Il faut y voir les premières conséquences du recul des ventes de logements neufs tant chez les promoteurs (-3,8 % en glissement annuel au quatrième trimestre 2017) que chez les constructeurs de maisons individuelles (-17,4 % en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2018). Ce décrochage s’explique principalement par une dégradation de la solvabilité des ménages, alors que les hausses de prix immobiliers ne peuvent plus guère être absorbées par une nouvelle amélioration des conditions de crédit, toujours très favorables. Par ailleurs, la détérioration de l’environnement institutionnel depuis le 1 er janvier 2018 (PTZ réduit de moitié et « Pinel » supprimé en zones B2 et C, baisse des loyers HLM) accentuera immanquablement le tassement. Quant au non résidentiel neuf, hors locaux agricoles, en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2018, les surfaces commencées progressent toujours rapidement (+15,7 %), mais les surfaces autorisées ralentissent (+6,1 %). Le tassement s’observe pour tous les segments de marché, hormis les bureaux qui ne faiblissent pas. Pour ce qui concerne l’amélioration-entretien, l’activité ressort soutenue au quatrième trimestre 2017, pour partie du fait de l’anticipation de travaux d’efficacité énergétique par des ménages qui souhaitaient bénéficier des conditions 2017 plus favorablesdu Crédit d’impôt transition énergétique (CITE). Au global, l’activité bâtiment bénéficie pour l’heure de la belle fin d’année 2017 et les carnets de commandes des entreprises restent bien garnis. Toutefois, à l’horizon du tournant 2018-2019, l’avenir commence à se faire plus sombre. Compte tenu de la situation immédiate, l’emploi dans le bâtiment affiche une vive accélération. En glissement annuel au quatrième trimestre 2017, il s’inscrit en hausse de 2,7 %, soit un solde positif net de 31 000 postes salariés et intérimaires en équivalent-emplois à temps plein (ETP). Sur l’ensemble de 2017, près de 20 000 postes, dont environ 9 500 salariés, ont été créés et la tendance semble se poursuivre sur le début 2018 au regard des difficultés de recrutement qui s’observent. Ces tensions se traduisent en coût de main d’œuvre, qui accélère à +2,9 % en glissement annuel au quatrième trimestre 2017, alors même que les coûts des matériaux affichent des hausses quasi-similaires sur la même période. La hausse des prix bâtiment s’avérant bien moins dynamique à +1,5 %, les marges des entreprises se maintiennent à bas niveau.

Conjoncture à mi-mars 2018entreprise.echafaudage-coffrage-etaiement.org/files/... · 2018. 3. 23. · Conjoncture à mi-mars 2018 Sur la période récente, ... courant 2017. De fait,

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Paris, 22 mars 2018

FEDERATION FRANCAISE DU BATIMENT 33 avenue Kléber 75784 PARIS Cedex 16 Téléphone : 01 40 69 51 00 – Télécopie : 01 45 53 58 77

Conjoncture à mi-mars 2018

Sur la période récente, le logement neuf montre quelques signes d’essoufflement. En glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2018, la progression des mises en chantier ralentit nettement, à +6,5 %, alors que les autorisations stagnent (-0,3 %). Il faut y voir les premières conséquences du recul des ventes de logements neufs tant chez les promoteurs (-3,8 % en glissement annuel au quatrième trimestre 2017) que chez les constructeurs de maisons individuelles (-17,4 % en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2018). Ce décrochage s’explique principalement par une dégradation de la solvabilité des ménages, alors que les hausses de prix immobiliers ne peuvent plus guère être absorbées par une nouvelle amélioration des conditions de crédit, toujours très favorables. Par ailleurs, la détérioration de l’environnement institutionnel depuis le 1er janvier 2018 (PTZ réduit de moitié et « Pinel » supprimé en zones B2 et C, baisse des loyers HLM) accentuera immanquablement le tassement.

Quant au non résidentiel neuf, hors locaux agricoles, en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2018, les surfaces commencées progressent toujours rapidement (+15,7 %), mais les surfaces autorisées ralentissent (+6,1 %). Le tassement s’observe pour tous les segments de marché, hormis les bureaux qui ne faiblissent pas.

Pour ce qui concerne l’amélioration-entretien, l’activité ressort soutenue au quatrième trimestre 2017, pour partie du fait de l’anticipation de travaux d’efficacité énergétique par des ménages qui souhaitaient bénéficier des conditions 2017 –plus favorables– du Crédit d’impôt transition énergétique (CITE).

Au global, l’activité bâtiment bénéficie pour l’heure de la belle fin d’année 2017 et les carnets de commandes des entreprises restent bien garnis. Toutefois, à l’horizon du tournant 2018-2019, l’avenir commence à se faire plus sombre.

Compte tenu de la situation immédiate, l’emploi dans le bâtiment affiche une vive accélération. En glissement annuel au quatrième trimestre 2017, il s’inscrit en hausse de 2,7 %, soit un solde positif net de 31 000 postes salariés et intérimaires en équivalent-emplois à temps plein (ETP). Sur l’ensemble de 2017, près de 20 000 postes, dont environ 9 500 salariés, ont été créés et la tendance semble se poursuivre sur le début 2018 au regard des difficultés de recrutement qui s’observent.

Ces tensions se traduisent en coût de main d’œuvre, qui accélère à +2,9 % en glissement annuel au quatrième trimestre 2017, alors même que les coûts des matériaux affichent des hausses quasi-similaires sur la même période. La hausse des prix bâtiment s’avérant bien moins dynamique à +1,5 %, les marges des entreprises se maintiennent à bas niveau.

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1. Le contexte macro-économique et macro-financier

En termes macroéconomiques, la France a connu une belle année 2017 (cf. graphique 1), le

PIB ayant progressé de 2,0 % en volume. Un tel score n’avait plus été atteint depuis 2011.

L’investissement aura constitué le véritable moteur de la croissance, avec une hausse de

3,8 % en volume, tirée par la composante ménages qui a progressé de 5,4 %, mais

s’observant également du côté des entreprises, avec une hausse de 4,4 %. Il faut également

souligner la bonne tenue des exportations (+3,3 %). En revanche, la consommation des

ménages a nettement ralenti à 1,3 %, en baisse d’un point par rapport à 2016.

Graphique 1 – Le PIB et ses composantes

Source : FFB à partir de l’Insee, Comptes de la Nation

Toujours sur le plan macroéconomique, les perspectives pour 2018 restent encourageantes,

le consensus de place tablant sur une croissance équivalente à celle de 2017, soit aux

environs de 2 % en volume, sous l’effet d’un investissement des entreprises toujours très

dynamique, alors que la consommation et l’investissement des ménages marqueraient

nettement le pas. De fait, leur pouvoir d’achat se trouve écorné par les diverses hausses du

début d’année (CSG, prix du tabac, prix de l’essence), malgré la première baisse consentie

sur les charges sociales salariales. Il devrait retrouver de la vigueur à l’automne avec la

suppression partielle de la taxe d’habitation et la deuxième baisse prévue sur les charges

sociales salariales. Quant à l’investissement des ménages, après l’accélération marquée de

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PIB Dépenses de consommation des ménages

Dépenses des administrations publiques Investissement des entreprises

Investissement des ménages Investissement des administrations publiques

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2017, il « ralentirait sensiblement en 2018 du fait de la stabilisation des ventes de logements

neufs »1.

Concernant l’environnement macro-financier, malgré les secousses de février sur les bourses

mondiales, les taux d’intérêt restent, pour l’heure, à bas niveau. Par exemple, le taux de

l’emprunt phare français sur dix ans se maintient aux environs de 0,9 % (cf. graphique 2).

Graphique 2 – Taux d’intérêt

Source : Banque centrale européenne, Banque de France

1 Insee, Note de conjoncture, mars 2018, p. 14.

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Taux de refinancement Taux Euribor 3 mois Taux de l'emprunt phare 10 ans

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2. Les marchés du bâtiment

2.1 Le logement neuf

S’agissant du locatif social, 99 900 logements ont fait l’objet d’un agrément dans le neuf en

2017. C’est un niveau qui reste élevé par rapport au niveau moyen de long terme, classant

l’année au troisième rang des vingt-cinq dernières années, en compagnie de 2010. Mais ce

score correspond aussi à une baisse d’environ 10 % par rapport à 2016 (cf. graphique 3). Ce

repli inquiète pour l’avenir, d’autant que les mesures votées dans la Loi de finances 2018

(baisse des loyers consécutive à la diminution des aides personnelles, hausse de 4,5 points

du taux réduit de TVA pour trois ans) devraient peser sur les investissements futurs des

bailleurs sociaux.

Graphique 3 – Agréments de logements locatifs sociaux dans le neuf

Source : Ministère de la cohésion des territoires (MCT) / Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN) ; Club Fanie

Concernant la promotion immobilière, les ventes de logements neufs se sont retournées

courant 2017. De fait, à fin décembre 2017, les glissements annuels sur un, deux, trois et

quatre trimestres ressortent respectivement à -3,8 %, +0,6 %, -0,3 % et +2,1 %. L’inflexion à

la baisse devrait se confirmer dans les prochains mois, les mises en vente s’affichant en recul

encore plus prononcé, trimestre après trimestre (-13,2 % en glissement annuel sur le

quatrième trimestre contre seulement -4,3 % en moyenne sur l’année, cf. tableau 1).

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Agréments Mises en chantier

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Tableau 1 – Évolutions (en %, en glissement annuel) de la promotion immobilière

Mises en vente

Ventes

Sur un trimestre (2017 T4 / 2016 T4) -13,2 % -3,8 %

Sur deux trimestres (2017 S2 / 2016 S2) -11,6 % +0,6 %

Sur trois trimestres (2017 T2 → 2017 T4 / 2016 T2 → 2016 T4) -8,4 % -0,3 %

Sur un an (2017 / 2016) -4,3 % +2,1 %

Source : MCT / Commissariat général au développement durable (CGDD) / Service de la donnée et des études statistiques (SDES), Enquête sur la commercialisation des logements neufs (ECLN)

S’agissant de l’individuel diffus, on relève également un retournement des ventes, qui

s’accentue mois après mois (cf. graphique 4). À fin janvier 2018, en glissement annuel sur

trois mois, la baisse s’affiche à 17,4 % contre respectivement -6,7 %, -5,2 % et -2,1 % sur six,

neuf et douze mois.

Graphique 4 – Ventes de maisons individuelles en secteur diffus

Source : CGI bâtiment / Caron marketing, Markemétron

Toutefois, de fortes disparités s’observent entre les régions (voir cartes 1a et 1b). Du côté des

promoteurs, l’est de la France ainsi que la Normandie et les Hauts-de-France affichent des

tendances baissières alors que la moitié ouest de la France, son centre et son sud progressent

toujours. Du côté du secteur diffus, comme dans la promotion, Bourgogne-Franche-Comté,

Hauts-de-France et Normandie ressortent en baisse, mais il faut aussi y ajouter l’Occitanie,

l’Île-de-France et l’Aquitaine.

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Cartes 1a et 1b – Évolutions (en %, en glissement annuel) des ventes

de logements neufs en région

Source : CGI bâtiment / Caron marketing, Markemétron ; MCT/CGD/SDES, ECLN

L’inflexion des ventes de logements neufs à l’échelon national trouve sa principale origine dans

la dégradation de la solvabilité des ménages, relevée dès le 1er semestre 2017, malgré une

légère remontée en fin d’année (cf. graphique 5). En effet, les hausses de prix des dernières

années, largement imputables à l’évolution du foncier dans le neuf, ne s’avèrent plus

supportables pour une partie des ménages désirant accéder à la propriété ou bien investir

dans l’immobilier. D’autant qu’il ne peut plus guère y avoir de compensation par une nouvelle

amélioration des conditions de crédit, compte tenu de taux immobiliers déjà très faibles et de

durées d’amortissement longues (1,47 % en février 2018, hors assurance et coût des sûretés,

sur 218 mois selon l’observatoire Crédit Logement / CSA du financement des marchés

résidentiels).

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Graphique 5 – Indicateur de solvabilité de la demande sur le marché du neuf

Source : Observatoire Crédit Logement / CSA du financement des marchés résidentiels

Par ailleurs, la dégradation de l’environnement institutionnel depuis le 1er janvier 2018 en

zones B2 et C (réduction de moitié des quotités de PTZ neuf, suppression des accords

dérogatoires pour le dispositif Pinel) n’incite guère à l’optimisme et devrait, au contraire,

renforcer les tendances baissières actuellement à l’œuvre sur les ventes de logements neufs.

Les résultats décevants des derniers mois observés sur les ventes commencent à se traduire

en termes d’autorisations. Elles plafonnent en glissement annuel sur trois mois à fin janvier

2018, avec -0,3 %, alors qu’elles progressent encore respectivement de 2,7 %, 6,8 % et 8,0 %

sur six, neuf et douze mois (cf. tableau 2). Par segment de marché, en glissement annuel sur

trois mois à fin janvier 2018, le collectif ressort même en baisse assez prononcée (-5,4 %)

alors que l’individuel se maintient encore en territoire positif (+6,5 %).

S’agissant des ouvertures de chantier, elles continuent de progresser, mais on note un

ralentissement. De fait, la hausse ressort à 6,5 % en glissement annuel sur trois mois à fin

janvier 2018, contre respectivement +8,5 %, +10,3 % et +13,2 % sur six, neuf et douze mois,

sans grandes différences entre individuel et collectif.

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Tableau 2 – Évolutions (en %, en glissement annuel) du logement neuf2

Individuel Collectif Ensemble

Sur trois mois (nov. 2017 → jan. 2018 / nov. 2016 → jan. 2017)

Autorisations +6,5 % -5,4 % -0,3 %

Mises en chantier +5,1 % 7,5 % +6,5 %

Sur six mois (août 2017 → jan. 2018 / août 2016 → jan. 2017)

Autorisations +5,7 % +0,6 % +2,7 %

Mises en chantier +6,8 % +9,8 % +8,5 %

Sur neuf mois (mai 2017 → jan. 2018 / mai 2016 → jan. 2017)

Autorisations +6,5 % +7,1 % +6,8 %

Mises en chantier +9,6 % +10,8 % +10,3 %

Sur un an (fév. 2017 → jan. 2018 / fév. 2016 → jan. 2017)

Autorisations +8,6 % +7,6 % +8,0 %

Mises en chantier +11,6 % +14,5 % +13,2 %

Source : FFB d’après MCT/CGDD/SDES, Sit@del2

À l’échelon des anciennes régions, côté autorisations, un croissant partant de la Bretagne

jusqu’à l’Occitanie concentre les hausses les plus rapides, de plus de 8 % en glissement

annuel sur douze mois à fin janvier 2018 (cf. carte 2a). A l’inverse, les ex Franche-Comté,

Champagne-Ardenne, Picardie et Limousin s’affichent en baisse, respectivement de 3,5 %,

5,5 %, 6,3 % et 10,3 %.

Côté mises en chantier, seules les ex Champagne-Ardenne (-2,2 %) et Limousin (-4,0 %)

ressortent en repli (cf. carte 2b). Par ailleurs, on relève des progressions encore très soutenues

de plus de 20 % dans les ex Lorraine, Basse-Normandie, Midi-Pyrénées, Centre-Val de Loire,

Poitou-Charentes et Bretagne.

2 En nombre de logements en date réelle estimée (DRE), y compris construction sur existant, en France entière.

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Cartes 2a et 2b – Évolutions (en %, en glissement annuel) sur douze mois

à fin janvier 2018 des permis et des mises en chantier de logements neufs en région

Source : MCT/CGDD/SDES, Sit@del2

L’atterrissage du marché du logement neuf se lit également du côté de la production de crédits

immobiliers qui n’augmente plus que de 0,9 % en glissement annuel sur douze mois à fin

février 2018 dans le neuf (cf. graphique 6).

Graphique 6 – Production de crédits immobiliers dans le neuf

Source : Observatoire Crédit Logement / CSA du financement des marchés résidentiels

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Encadré 1. Une révision à la hausse des statistiques officielles de mises en chantier de

logements pour les années 2014 à 2017.

La révision lourde des statistiques officielles de mises en chantier de logements opérée,

comme chaque année, en février, a eu pour conséquence, contrairement à l’habitude,

d’augmenter sensiblement les volumes pour les années 2014 à 2017, comparativement à

la précédente publication de janvier 2018.

Ainsi, à fin février 2018, on dénombre respectivement 335 400, 336 100, 369 000 et 426 100

ouvertures de chantier en 2014, 2015, 2016 et 2017, soit respectivement 700, 2 200, 6 800

et 7 200 logements de plus que dans les chiffres publiés fin janvier 2018 (cf. graphique E.1)

Graphique E.1 – Mises en chantier de logements en date réelle estimée

Source : MCT/CGDD/SDES, Sit@del2

Pour mémoire, la FFB estimait, en décembre 2017, qu’environ 410 000 logements seraient

commencés sur l’année, tablant sur une révision à la baisse du nombre de mises en

chantier, soit 16 000 logements de moins que dans les statistiques officielles révisées de fin

février 2018. Il faut toutefois attendre les prochaines publications mensuelles, voire les

révisions annuelles des prochaines années, pour disposer d’une vision claire sur le nombre

de mises en chantier de logements intervenues en 2017.

En revanche, les dernières révisions officielles ont peu affecté les évolutions annuelles.

Ainsi, le nombre de logements commencés a progressé de 15,5 % en 2017, tendance

relativement proche de l’estimation FFB de décembre 2017 (+11,8 %). Pour 2018, nous

maintenons donc notre prévision d’une baisse d’environ 2,5 % du nombre de logements

commencés. Il s’établirait alors à près de 415 000 unités, sur la base des données révisées.

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Résultats publiés en janvier 2018 Résultats publiés en février 2018

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2.2 Le non résidentiel neuf

Les surfaces autorisées de bâtiments non résidentiels neufs, hors locaux agricoles,

connaissent, elles aussi, un ralentissement. De fait, elles ne progressent plus que de 6,1 % en

glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2018, contre respectivement +10,7 %, +12,8 %

et +11,1 % sur six, neuf et douze mois (cf. tableau 3).

Par segment de marché, en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2018, seules les

surfaces autorisées de bureaux progressent véritablement, d’ailleurs à un rythme très soutenu

(+28,1 %). Les autres segments voient leurs surfaces de permis peu ou prou se stabiliser, ce

qui constitue une petite surprise pour les bâtiments administratifs. En effet, le positionnement

actuel dans le cycle électoral communal, deux ans avant les élections municipales, devrait

favoriser la réalisation de projets, même si le contexte budgétaire des collectivités territoriales

reste encore difficile à ce jour.

Tableau 3 – Évolutions (en %, en glissement annuel) du non résidentiel neuf3 (hors

locaux agricoles)

Bâtiments industriels

Bureaux Commerces Bâtiments administratifs

Total

Sur trois mois (nov. 2017 → jan. 2018 / nov. 2016 → jan. 2017)

Autorisations +2,4 % +28,1 % +0,0 % +1,4 % +6,1 %

Mises en chantier +28,9 % +21,5 % -7,5 % +10,6 % +15,7 %

Sur six mois (août 2017 → jan. 2018 / août 2016 → jan. 2017)

Autorisations +14,8 % +20,0 % -2,6 % +7,5 % +10,7 %

Mises en chantier +28,9 % +19,2 % +7,1 % +11,2 % +19,1 %

Sur neuf mois (mai 2017 → jan. 2018 / mai 2016 → jan. 2017)

Autorisations +14,6 % +21,6 % +5,7 % +8,8 % +12,8 %

Mises en chantier +19,3 % +15,0 % +5,8 % +10,1 % +14,0 %

Sur un an (fév. 2017 → jan. 2018 / fév. 2016 → jan. 2017)

Autorisations +12,5 % +16,2 % +4,9 % +9,9 % +11,1 %

Mises en chantier +21,9 % +13,7 % +2,9 % +7,8 % +13,8 %

Source : FFB d’après MCT, CGDD, SDES, Sit@del2

S’agissant des surfaces mises en chantier de bâtiments non résidentiels neufs, hors locaux

agricoles, elles progressent encore fortement, à +15,7 % en glissement annuel sur trois mois

à fin à janvier 2018, soit à quasiment même rythme depuis un an. Les bâtiments industriels

(+28,9 %) affichent, sur la même période, la plus forte progression. D’ailleurs, les intentions

3 En m² de surface de plancher en date de prise en compte (DPC), y compris construction sur existant, en France entière.

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12

d’investissement des chefs d’entreprise du secteur industriel restent très bien orientées pour

2018, avec une hausse prévue de 3,9 % en valeur (cf. graphique 7).

Graphique 7 – Évolutions (en valeur) des montants d’investissement prévus

dans l’industrie

Source : Insee, enquête trimestrielle sur les investissements dans l’industrie

Suivent les surfaces commencées de bureaux, avec une augmentation également très

soutenue de 21,5 % en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2018. La progression

ressort un peu plus mesurée pour les bâtiments administratifs, avec + 10,6 %, mais ces

derniers reviennent de très loin. Seul le segment des commerces fléchit (-7,5 %), tendance qui

devrait d’ailleurs perdurer au regard du faible dynamisme des autorisations.

À l’échelon des anciennes régions, on relève des progressions très rapides, au-delà de 25 %

en glissement annuel sur douze mois à fin janvier 2018, des surfaces autorisées dans l’ex-

Languedoc-Roussillon, les Pays de la Loire, Rhône-Alpes, la Picardie et la Lorraine (cf. carte

3a). A contrario, sur la même période, l’ex-Midi-Pyrénées, l’ex-Aquitaine, l’ex-Limousin, le

Centre-Val de Loire et l’ex-Basse-Normandie affichent des baisses conséquentes comprises

entre 11 % et 20 %.

Pour ce qui concerne les mises en chantier, sur la même période, la France ressort clairement

coupée en deux (cf. carte 3b) : à l’est, les hausses les plus soutenues, à l’ouest, les

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En v

ale

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(en %

)

Prévision en octobre N-1 Prévision en janvier N

Prévision en avril N Prévision en juillet N

Prévision en octobre N Estimation en janvier N+1

Réalisation constatée en avril N+1 Réalisation constatée en juillet N+1

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13

progressions les moins rapides, voire même des baisses pour la Bretagne, l’ex Aquitaine et

l’ex Poitou-Charentes.

Cartes 3a et 3b – Évolutions (en %, en glissement annuel) sur douze mois

à fin janvier 2018 des permis et mises en chantier de bâtiments non résidentiels neufs

en région

Source : MCT/CGDD/SDES, Sit@del2

2.3 L’amélioration-entretien

Concernant les entreprises de plus de dix salariés, l’activité en amélioration-entretien réalisée

au quatrième trimestre 2017 ressort soutenue dans les enquêtes d’opinion de l’Insee (cf.

graphique 8). Il en va de même chez les artisans travaillant dans le logement, notamment du

fait des anticipations de certains ménages qui souhaitaient bénéficier avec certitude du régime

2017 du CITE. En revanche, l’activité de ces mêmes artisans sur le segment du non résidentiel

s’est dégradée.

Page 14: Conjoncture à mi-mars 2018entreprise.echafaudage-coffrage-etaiement.org/files/... · 2018. 3. 23. · Conjoncture à mi-mars 2018 Sur la période récente, ... courant 2017. De fait,

14

Graphique 8 – Opinions des chefs d’entreprise sur l’activité passée

en amélioration-entretien

Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment et enquête trimestrielle de conjoncture dans l’artisanat du bâtiment

Les résultats relatifs au quatrième trimestre 2017 publiés par l’observatoire Boréal confirment

l’amélioration sur le segment du logement, la progression de l’activité s’affichant à 2,4 % en

volume par rapport au même trimestre un an auparavant (cf. graphique 9).

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T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

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Plus de 10 salariés Artisans - logement Artisans - non résidentiel

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Graphique 9 – Évolution de l’activité en amélioration-entretien du logement

Source : Anah et Club de l’amélioration de l’habitat, Boréal

Un bémol au redressement de l’amélioration-entretien du logement mérite toutefois d’être

apporté du côté du segment du locatif privé. Le rythme des travaux continue de s’y éroder.

L’effort d’amélioration-entretien est même tombé à son plus bas des vingt dernières années,

à 14,3 % (cf. graphique 10). Et le premier bimestre 2018 ne montre pas de réelle embellie.

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16

Graphique 10 – Part des relocations après travaux

Source : Clameur

Quant aux perspectives d’activité, quelle que soit la taille des entreprises interrogées, elles

s’avèrent un peu moins bonnes (cf. graphique 11). En revanche, les artisans anticipent une

activité bien plus favorable dans le non résidentiel.

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Part des relocations après travaux (en %) Moyenne (en %)

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17

Graphique 11 – Opinions des chefs d’entreprise sur les perspectives d’activité

en amélioration-entretien

Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment et enquête trimestrielle de conjoncture dans l’artisanat du bâtiment

2.4 Le bâtiment

Globalement, l’activité bâtiment réalisée au cours du quatrième trimestre 2017 s’est révélée

très soutenue (cf. graphique 12), en progression de 5,5 % en volume en glissement annuel.

Par ailleurs, les perspectives pour le premier trimestre 2018 exprimées par les chefs

d’entreprises du secteur ressortent encore à haut niveau, malgré des conditions climatiques

particulièrement défavorables en février.

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T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3T1T3

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Plus de 10 salariés Artisans - logement Artisans - non résidentiel

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18

Graphique 12 – Opinions des chefs d’entreprise sur l’activité passée

et prévue dans le bâtiment

Source : FFB d’après Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment et enquête trimestrielle de conjoncture dans l’artisanat du bâtiment

De plus, les carnets de commandes des entreprises de bâtiment de plus de dix salariés restent

très bien garnis, à 7,4 mois de chiffre d’affaires en février 2018, soit quasiment à leur plus haut

historique (cf. graphique 13). Quant aux carnets de commandes des artisans, ils ressortent

peu ou prou stabilisés à 3,4 mois de chiffre d’affaires.

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1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

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Activité passée Activité prévue

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19

Graphique 13 – Carnets de commandes des entreprises de bâtiment

Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment ; FFB

3. L’appareil de production

3.1 L’emploi

L’emploi salarié dans le bâtiment a vivement accéléré au quatrième trimestre 2017, à +2,2 %

sur un an (cf. tableau 4). En solde net, près de 23 500 postes salariés ont vu le jour sur cette

période. Concomitamment, l’emploi intérimaire a de nouveau progressé à un rythme très

soutenu (+8,9 %), permettant de mobiliser 7 500 actifs supplémentaires sur un an, en ETP.

Au global, 31 000 postes auront été créés dans le bâtiment au quatrième trimestre 2017, en

glissement annuel.

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Plus de dix salariés - bâtiment Plus de dix salariés - gros œuvre Artisanat

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20

Tableau 4 – Évolutions (en %, en glissement annuel) de l’emploi dans le bâtiment

Salariés Intérimaires en ETP Ensemble

Sur un trimestre (2017 T4 / 2016 T4)

+2,2 % +8,9 % +2,7 %

Sur deux trimestres (2017 S2 / 2016 S2) +1,6 % +9,8 % +2,2 %

Sur trois trimestres (2017 T2 → 2017 T4 / 2016 T2 → 2016 T4)

+1,2 % +11,9 % +2,0 %

Sur un an (2017 / 2016) +0,9 % +13,1 % +1,7 %

Source : FFB d’après Ministère du travail, DARES

Conformément à notre prévision de décembre 2017, le bâtiment a créé près de 20 000 postes

sur l’ensemble de l’année 2017 (cf. graphique 14), se répartissant en 9 500 salariés et 10 500

intérimaires en ETP.

Graphique 14 – Niveaux d’emploi salarié et intérimaire dans le bâtiment

Source : FFB d’après ministère du Travail, DARES

L’amélioration sur le front de l’emploi devrait se poursuivre et même s’intensifier au regard des

perspectives déclarées par les chefs d’entreprises, tant pour les plus de dix salariés que pour

les artisans (voir graphique 15).

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Effectifs salariés Effectifs intérimaires ETP

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Graphique 15 – Opinions des chefs d’entreprise sur les perspectives d’emploi

dans le bâtiment

Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment et enquête trimestrielle de conjoncture dans l’artisanat du bâtiment

Toutefois, plus de 60 % des entrepreneurs de bâtiment de plus de dix salariés se trouvent

aujourd’hui confrontés à des difficultés de recrutement (cf. graphique 16). Il faut remonter au

quatrième trimestre 2008 pour trouver trace d’un score aussi élevé. Même s’ils ressortent

moins nombreux (40 %), les artisans éprouvent également des difficultés similaires.

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1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

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Plus de 10 salariés Artisans

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Graphique 16 – Part des entreprises déclarant des difficultés de recrutement

dans le bâtiment

Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment et enquête trimestrielle de conjoncture dans l’artisanat du bâtiment

Enfin, le nombre de demandeurs d’emploi a reculé de 4,8 % en glissement annuel sur douze

mois à fin janvier 2018 alors qu’il progressait de 2,3 % sur la même période pour l’ensemble

de l’économie. Toutefois, on dénombre toujours aujourd’hui 432 000 demandeurs d’emploi

dans notre secteur. Au cours des quinze dernières années, c’est au mois de juin 2007, soit au

pic d’activité d’avant-crise, que le point bas a été atteint avec tout de même 192 000

demandeurs d’emploi. Si l’on considère ce niveau comme un seuil structurel qui ne peut être

abaissé, formé d’individus peu employables en réalité, le volant de demandeurs d’emplois

effectivement mobilisables dans la construction s’afficherait à 240 200 personnes, répartis en

13 600 cadres de chantier, 15 300 conducteurs d’engins, 500 carriers, 9 200 monteurs de

structure, 78 200 actifs du gros-œuvre et 123 400 actifs du second œuvre.

3.2 La démographie des entreprises

Tous les clignotants restent au vert pour ce qui concerne la démographie des entreprises de

construction (cf. graphique 17).

Du côté des créations, hors micro-entrepreneurs, elles continuent de s’afficher en progression

soutenue de 9,6 % en glissement annuel sur trois mois à fin février 2018. En moyenne, 4 549

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Plus de 10 salariés Artisans

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23

entreprises de construction, hors micro-entrepreneurs, ont ainsi été créées chaque mois sur

cette période.

Quant aux défaillances, elles reculent de 7,3 % en glissement annuel sur trois mois à fin

décembre 2017, soit à un rythme légèrement moindre que celui observé sur douze mois

(- 11,1 %). Mais cela signifie qu’en moyenne, chaque mois, « seules » 992 structures ont

connu une telle situation sur le dernier trimestre 2017, nombre quatre fois moindre que celui

des créations hors micro-entreprises.

Graphique 17 – Créations et défaillances dans la construction

Source : Insee ; Banque de France

Sur le champ du seul bâtiment, le nombre de défaillances a reculé de 9,5 % en 2017 selon

Altares.

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Créations hors micro-entrepreneurs Défaillances

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24

3.3 La situation financière des entreprises

L’amélioration globale de la situation se lit aussi dans l’évolution des trésoreries des

entreprises. Elles semblent moins tendues, fin 2017, même s’il encore trop tôt pour parler de

réelle amélioration (cf. graphique 18).

Graphique 18 – Opinions des chefs d’entreprise sur la trésorerie dans le bâtiment

Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment et enquête trimestrielle de conjoncture dans l’artisanat du bâtiment

Le redressement des prix bâtiment depuis quelques mois explique, pour partie, cela, malgré

un léger décrochage en février 2018 (cf. graphique 19). Même s’il faudrait nuancer selon les

territoires, à l’échelon national, on note que plus de la moitié des chefs d’entreprise de plus de

dix salariés anticipent des hausses de prix depuis décembre 2017, ce qui n’était plus arrivé

depuis septembre 2008. Il semble donc que la reprise de l’activité commence enfin à faire

sentir ses effets en termes de prix.

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Plus de 10 salariés Artisans

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Graphique 19 – Opinions des chefs d’entreprise de plus de dix salariés

sur les perspectives de prix dans le bâtiment

Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment

Reste toutefois à mesurer les conséquences de la remontée assez forte des coûts sur la

période récente, tant du côté des rémunérations que des matériels et matériaux.

De fait, les tensions sur le marché du travail se sont traduites en hausses soutenues des

rémunérations (cf. graphique 20). Ainsi, en glissement annuel sur trois mois à fin décembre

2017, les coûts salariaux dans la construction s’affichent en accélération de 2,9 % contre

respectivement +2,7 %, +2,6 % et +2,5 % sur six, neuf et douze mois.

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Bâtiment Gros œuvre

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Graphique 20 – Prix et coûts dans le bâtiment

Estimation : FFB à partir de l’Insee

Pour ce qui concerne les matériaux, les coûts se lisent également en forte accélération en

glissement annuel au quatrième trimestre 2017. Ainsi, ils ressortent à +2,8 % en rénovation et

même à +3,3 % en neuf, contre respectivement +2,3 % et +2,7 % sur un an. À noter enfin que

l’indicateur synthétique des prix des produits acier pour le bâtiment4 s’envole de 12,0 % sur un

an au dernier trimestre 2017 et de 13,8 % sur l’ensemble de l’année.

Quant aux prix bâtiment, leur hausse reste limitée à 1,5 % en glissement annuel sur le dernier

trimestre 2017 (+1,3 % dans le neuf selon l’ICC Insee et +1,7 % dans la rénovation selon

l’IPEA) et à 1,6 % sur l’année (respectivement +1,9 % et +1,5 %).

L’amélioration récente des prix de construction ne suffit donc pas à compenser la hausse des

coûts, qui continuent à peser négativement sur les marges des entreprises.

4 Source : FFB, FFA, FFDM et APA.

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Base 1

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010-T

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Coût des matériaux dans la construction de bâtiments

Coût des matériaux dans la rénovation de bâtiments

Coûts salariaux dans la construction

Prix dans le bâtiment