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Connaissance et protection des orchidées sauvages dans les DOM :
l'exemple de la Guadeloupe
Philippe Feldmann, Nicolas Barré et Claude Ffrench
Association Guadeloupéenne d'Orchidophilie
Une biodiversité importante dans les 4 DOM
• Guadeloupe, Martinique , Guyane, Réunion
• Un grand nombre d ’espèces souvent épiphytes présentes dans tous les milieux (>500 taxons)
• les épiphytes, dont les orchidées, sont potentiellement d ’excellents bioindicateurs :– famille relativement bien connue– beaucoup d ’espèces, adaptées à différents milieux
(écotones)
Le cas de la Guadeloupe
• Une grande diversité de milieux conduit à un grand nombre d ’espèces– 102 (93) espèces– 91 espèces sur 500 km² en Basse Terre– l ’insularité favorise un endémisme relatif
(5 endémiques strictes, 25 des antilles)
• Le Dom le plus étudié au niveau orchidologique
Amélioration des connaissances
• Exploitation et recherche des informations existantes – des références historiques importantes
• Cogniaux, Duss, Stéhlé, etc.
– des flores récentes (Garay & Sweet, Fournet)
– des échantillons d’herbier (AMES, BR, P, K, GUAD, etc.)
– de nombreuses publications (>70 références)
Amélioration des connaissances
• Une révision de la taxonomie nécessaire– extension des aires de répartition : moins
d ’endémisme, synonymie,..– difficultés des « micro-orchidées » : Pleurothallidinae.
• Les descriptions à partir d ’échantillons secs conduisent à des confusions
• Apport déterminant de Carlyle L. Luer
• établissement de clés de détermination spécifiques
Répartition des orchidées
• Cartographie : > 20 000 données de 93 espèces sur 13 ans– AGO / SFO / PNG / CIRAD– 14 espèces non retrouvées– 8 nouvelles espèces dont 1 non décrites
Répartition des orchidées
• des espèces en forte régression (zones sèches)
• des espèces spécifiques d ’écotones– bioindicateurs forts : Octomeria ffrenchiana, Ionopsis
satyrioides, Campylocentrum micranthum, Leochilus puertoricensis
• la distribution discontinue est la règle pour beaucoup d ’épiphytes
Menaces
• classiques ou spécifiques :– mais conséquences amplifiées par la faible taille des
milieux
• disparition du milieu– déforestation (plantation et agriculture, charbon de
bois, urbanisation)– barrages (microcentrales, AEP)– aménagement des sentiers
Menaces
• facteurs naturels :– cyclones– tremblements de terre– éruptions volcaniques (Montserrat)
ils ont toujours existé, mais...
Menaces
• intensité des prélèvements– collectionneurs et commerçants :
• Oncidium, Epidendrum, Brassavola
– destruction des supports• merisiers, marbri
Protection
• réglementation– arrêté ministériel de 1989
• incomplet, en attente de mise à jour depuis …10 ans, arrêté prêt depuis ..5 ans
• inappliqué
– espaces protégés :• Parc National de la Guadeloupe
– mais destructions majeures des écotones de crêtes
• Réserves Naturelles, arrêtés de biotopes– peu d ’orchidées
Protection
• information– essentiellement AGO : plaquettes, expositions,
posters, médias
• sensibilisation– au niveau des administrations et des politiques
• efficace dès que lié à intervention médiatique
• formation– personnel de l ’ONF, PNG, ONC, étudiants de l ’UAG
Protection
• sauvetage de stations– coupes ONF, dégâts de cyclones (translocations)
• diminution de la pression de prélèvement– multiplication artificielle par culture in vitro (CIRAD)
• 3 endémiques, 10 espèces parmi les plus menacées
– limitation de l ’ouverture de nouvelles traces
• intervention au niveau des collectivités et administrations
Protection
• renforcement de populations– Epidendrum revertianum
• mise en évidence d ’une diminution de fertilité
• semis in vitro de descendances contrôlées de toutes les stations existantes
• étude de faisabilité avec proposition de méthode de renforcement et de suivi (Montrésor, 1999)
Protection
• réintroduction– Epidendrum rubroticum
• création d ’une population hybridogène à forte fertilité (Martinique x Sainte Lucie)
• étude de faisabilité achevée (Montrésor, 1999)
Conclusions
• la statut et les menaces des orchidées de Guadeloupe sont aujourd ’hui bien connues
• la sensibilisation et l ’information des populations est insuffisante
• les structures chargés de la gestion des espaces protégées ont des difficultés structurelles et relationnelles les empêchant d ’agir seules
Conclusions
• le rôle des associations locales et internationales est déterminant pour arrêter la dégradation actuelle de la situation dans les espaces protégées, le lobbying étant particulièrement efficace dans le contexte local
• les spécificités des DOM rendent moins efficaces les actions de protection règlementaires dans le domaine de l ’environnement, leur application étant « approximative », d ’autres voies de protection concertées devant être explorées