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Conseil Départemental de la Gironde
Guide du nouveau diplômé
et du nouvel installé
2012
182 rue Achard 33300 BORDEAUX - T. : 05 56 50 23 11 - F. : 05 56 50 32 72
Courriel : [email protected] - Site : http://www.ordre-mk33.com - Siret 494 871 817 000 24
2
Chère Consœur, Cher Confrère,
Vous venez récemment d’être diplômé et/ou de vous installer dans le
département de la Gironde. Le Conseil Départemental de l’Ordre
(CDO) des Masseurs-Kinésithérapeutes vous souhaite la bienvenue et
vous remet ce document rappelant notamment les démarches
administratives à accomplir ainsi que le cadre juridique de votre
exercice.
Le CDO est le garant des droits, devoirs et obligations professionnels.
C’est à ce titre que vous pourrez obtenir auprès de lui tout
renseignement relatif à votre exercice professionnel. Dans l’hypothèse
où un litige vous opposerait à une tierce personne, (professionnel de
santé, usager, employeur ou administration), n’hésitez pas à vous en
rapprocher car il a également pour mission de concilier les parties en
conflit.
Pour exercer dans le département de la Gironde, vous devez être
inscrit au Tableau de l’Ordre dont le CDO assure la gestion. Vous êtes
tenu de lui notifier toute modification de votre exercice (association,
arrêt d’activité, départ du département…) et de lui soumettre tous
les contrats relatifs à votre exercice professionnel, et ce dans un
délai d’un mois après leur signature (sauf cas particulier des
contrats de remplacement qui doivent être communiqué avant leur
signature).
Les membres du Conseil et moi-même restons à votre entière
disposition pour toute question relative à votre exercice professionnel.
Très confraternellement,
Marik Fetouh
Président du CDO 33
3
Sommaire
1. Les formalités administratives pour exercer a. Formalités pour les salariés et les libéraux
i. Inscription au Tableau de l’Ordre
ii. Inscription à l’ARS
b. Formalités exclusivement pour les libéraux i. CPAM
ii. URSSAF
iii. CARPIMKO
2. Rappels du cadre juridique entourant l’exercice a. L’obligation de moyens
b. La responsabilité professionnelle
c. Le secret professionnel
d. La déontologie
e. L’affichage f. La prescription
g. Les compétences légales du MK
h. Dispositions pénales contre l’exercice illégal
3. Spécificités de l’exercice salarié
a. L’autorité
b. La législation du travail
c. La responsabilité
d. La formation continue e. Les revenus complémentaires des agents de la fonction publique
4. Spécificités de l’exercice libéral
a. Modalités d’une activité civile b. Taxation des actes
c. La contribution foncière des entreprises
d. Le conventionnement
e. Les sinistres professionnels
f. Les contrats g. La formation continue
h. Les assurances spécifiques
5. Votre Conseil Départemental de l’Ordre a. Ses missions
b. Sa composition
c. Ses actions
i. L’entraide
ii. La commission juridique iii. Conseils et informations professionnels
iv. Journal du CDO et site internet.
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1. LES FORMALITES ADMINI STRATIVES POUR EXERC ER
a. Formalités pour les salariés et les libéraux
i. Inscription au Tableau de l’Ordre et transfert
L’inscription au Tableau ou le transfert d’un département
d’exercice à un autre nécessitent la constitution d’un dossier au
moyen de renseignements personnels et de copies de documents vous
concernant (voir liste des pièces à fournir en annexe 1). Pour la 1ère
inscription et une fois le dossier complet, le CDO interroge le
Ministère de la justice pour obtenir votre bulletin n°2 du casier
judiciaire, sur lequel figurent certaines condamnations, puis procède
à l’instruction de votre demande d’inscription dans un délai de 3
mois, comme pour les transferts.
Dans l’attente de la réception de votre notification d’inscription
au Tableau, une attestation provisoire d’exercer avec votre numéro
d’Ordre vous est remise. Elle vous permet d’effectuer les démarches
administratives indispensables à votre exercice.
ii. Inscription à l’ARS
Tous les professionnels de santé doivent être inscrits auprès de
la Délégation Territoriale de l’Agence Régionale de Santé. L’ARS est
l’administration qui est responsable de l’organisation des soins
hospitaliers et ambulatoires, le financement étant dévolu à
l’Assurance Maladie. Il vous est alors remis votre numéro ADELI, qui
figure sur vos feuilles de soins. Ce numéro est constitué du
département (33), du code professionnel (70), du rang d’inscription
sur le département et d’une clé. Tous les professionnels doivent être
inscrits à l’ARS, salariés et libéraux. Il est à noter pour les salariés
que l’employeur ne peut vous engager sans l’inscription préalable à
l’Ordre et l’enregistrement à l’ARS.
ARS–DT 33 : 103 bis rue Belleville 33000 Bordeaux
05 57 01 91 01
iii. Registre Partagé des Professionnels de Santé – RPPS
Les registres ADELI et Ordinaux sont en cours de fusion en un registre
commun nommé RPPS, et géré par les CDO. Un numéro RPPS unique
sera attribué à chaque professionnel de santé en lieu et place des
numéro ADELI et Ordinal ce qui fera des CDO les guichets uniques
5
pour les professionnels de santé. En cours de déploiement auprès des
médecins, le RPPS ne devrait pas arriver chez les masseurs-
kinésithérapeutes avant 2013.
b. Formalités exclusivement pour les libéraux
i. La Caisse Primaire Assurance Maladie (CPAM) de Gironde
C’est l’organisme principal de gestion de sécurité sociale qui
assure le remboursement des soins auprès des assurés salariés
(régime général, par opposition aux régimes agricole, indépendants,
étudiants…). Seuls les professionnels libéraux conventionnés doivent
s’y inscrire. Les remplaçants n’ont qu’à faire une simple déclaration
auprès de la CPAM. Le régime général couvre 80% des assurés mais il
est votre interlocuteur dans le cadre « conventionnel » pour tous les
autres régimes.
Les difficultés liées à l’application de la convention sont
traitées au sein de la Commission Socio-Professionnelle
Départementale (CSPD) où siègent les Syndicats représentatifs de la
profession et les représentants de l’Assurance Maladie.
CPAM de Gironde : Service des relations avec les professionnels de
santé - 6 rue Vital Mareille 33000 Bordeaux Cedex 0820 904 140
ii. L’Union de Recouvrement de Sécurité Sociale et Allocation
Familiale (URSSAF)
C’est le percepteur des cotisations pour le compte de
l’Assurance Maladie. Le montant des cotisations sert au
remboursement des soins aux assurés sociaux. Tous les libéraux
doivent cotiser à l’URSSAF, conventionnés ou pas. Du fait de la
convention entre les syndicats représentatifs et l’Assurance Maladie,
le taux de cotisation des masseurs-kinésithérapeutes conventionnés
est moins important que pour les non-conventionnés. Dès l’inscription
à l’URSSAF, un numéro SIREN, un numéro SIRET et le code APE
8690 E des professionnels de la rééducation vous sont attribués. Les
salariés cotisent également mais c’est l’employeur qui verse les
cotisations à l’URSSAF.
URSSAF de la Gironde : 3 rue Théodore Blanc 33084 Bordeaux Cedex
05 56 11 73 00
iii. Carpimko
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C’est la Caisse Autonome Retraite Pédicures-Podologues
Infirmiers Masseurs-Kinésithérapeutes Orthoptistes- Orthophonistes.
C’est la caisse de retraite obligatoire des libéraux. Elle assure
également un rôle de prévoyance et d’assurance décès en procédant
au versement de rentes d’invalidité et de capital décès.
CARPIMKO : 06 place Charles de Gaulle 78180 SAINT QUENTIN
YVELINES CEDEX 01 30 48 10 00
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2. RAPPELS DU CADRE JURIDIQUE ENTOURANT L ’EXERCICE
L’exercice de la profession de Masseur-Kinésithérapeute est encadré
par le code de la santé publique (CSP), mais également le code civil
ainsi que le code pénal.
a. L’obligation de moyens :
Tout professionnel de santé est lié à son patient par une obligation de
moyens : nul ne peut vous reprocher le manque de résultats, mais il
convient que vous ayez fait tout votre possible pour y parvenir. Ainsi
le manque de résultat consécutif à un manque de moyens pourra
vous être reproché. Il vous faudra alors apporter la preuve de la mise
en œuvre de tous les moyens nécessaires… TEXTES ?
b. La responsabilité professionnelle « primum non nocere » :
Le régime légal de la responsabilité engage depuis 2002 le
professionnel de santé seulement et systématiquement en cas de faute
(L.4142-1 CSP). En l’absence de faute du professionnel c’est la
solidarité nationale qui assume la réparation du préjudice ONIAM
(Office National d’Indemnisation des Accidents Médicaux). La notion
de faute est très large… Ainsi vous êtes civilement (art 1382, 1383,
1384 CC) et pénalement (art 222-19, 223-1, 226-13 CP) responsable
de vos actes professionnels. Votre responsabilité pourra être
recherchée dès lors qu’un patient estimera avoir subi un préjudice de
votre faute, intentionnellement ou pas. Votre assureur ne couvre pas
les conséquences des fautes pénales ni celles des actes illégaux.
c. Le secret professionnel
« Pas de soins de qualité sans confidences, pas de confidences sans
confiance, pas de confiance sans secret ». Le secret professionnel (art
226-13 CP, art L1110-4 et L4323-3 CSP) s’imposera à vous et si une
autorité judiciaire vous interroge, prenez le temps avant de répondre
et questionnez le conseil départemental. Seul un magistrat pourrait
vous délier du secret professionnel au moyen d’une procédure
officielle, mais toujours en présence d’un membre de l’Ordre. Dans
certains cas très précis, vous devez révéler un secret : encore une fois
rapprochez vous de l’Ordre qui vous conseillera.
8
d. La déontologie
La déontologie se définit comme les règles de l’exercice professionnel.
Elle se distingue de l’éthique, qui se rapporte aux règles morales.
Le code de déontologie est publié au Journal Officiel de la République
depuis le 5 novembre 2008. Ses dispositions s’imposent et vous êtes
invité à les respecter sur l’honneur ; le CDO a pour mission d’y veiller.
e. L’affichage et la publicité
1. Rappels généraux
La masso-kinésithérapie ne doit pas être pratiquée comme un commerce. Sont interdits
tous procédés directs ou indirects de publicité, exception faite des cas prévus aux
articles R. 4321-124 et R. 4321-125. En particulier, les vitrines doivent être occultées et
ne porter aucune mention autre que celles autorisées par l’article R. 4321-123. ART. R.
4321.67
2. Affichage autorisé sans l’accord du CDO (ART. R. 4321-125)
Une plaque règlementaire (30 x 40 cm) sur laquelle peuvent figurer, conformément à l’article R. 4321-123 du CSP alinéas 1;2;3 :
vos nom, prénoms, adresse professionnelle, numéros de téléphone et de télécopie, adresse de messagerie internet, jours et heures de consultation ;
votre situation vis-à-vis des organismes d’assurance maladie ; votre qualification, les titres reconnus conformément au règlement de qualification, les titres
et les diplômes d’études complémentaires reconnus par le conseil national de l’ordre à savoir : ostéopathe, cadre de santé, aide-dermatologiste.
3. Affichage autorisé avec l’accord préalable du CDO (ART. R. 4321-125 ?)
9
une deuxième plaque règlementaire (30 x 40 cm) sur laquelle peuvent figurer vos spécificités parmi celles autorisées par le CNO (voir annexe 2).
une enseigne représentant l’insigne de la profession sur la façade des locaux utilisés dans le cadre de votre exercice et selon un cahier des charges consultable sur le site www.ordremk.fr.
une signalisation intermédiaire en cas de configuration particulière, sur présentation d’un dossier et d’un argumentaire auprès du CDO.
4. I N D I C A T I O N S A U T O R I S E E S D A N S L E S A N N U A I R E S A U S A G E D U P U B L I C .
Art. R. 4321-123
Les indications qu’un masseur-kinésithérapeute est autorisé à faire figurer dans les
annuaires à usage du public, dans la rubrique : « masseurs-kinésithérapeutes », quel
qu’en soit le support, sont :
- 1° Ses nom, prénoms, adresse professionnelle, numéros de téléphone et de télécopie,
adresse de messagerie internet, jours et heures de consultation ;
- 2° Sa situation vis-à-vis des organismes d’assurance maladie ;
- 3° La qualification, les titres reconnus conformément au règlement de qualification,
les titres et les diplômes d’études complémentaires reconnus par le conseil national de
l’ordre. Dans le cadre de l’activité thérapeutique toute autre insertion dans un annuaire
est considérée comme une publicité et par conséquent interdite.
5. Annonces dans la presse grand publique
f. La prescription
La réalisation d’actes thérapeutiques par un masseur-
kinésithérapeute est une activité prescrite, il vous est donc interdit
d’effectuer un acte thérapeutique sans prescription médicale, sauf à
être en situation d’exercice illégal de la médecine (L.4321-1 et R.4321-
5 CSP).
Il vous est permis de prescrire (L.4321-1CSP) les matériels listés dans
l’arrêté ministériel du 09 janvier 2006, uniquement quand vous
agissez dans un but thérapeutique. La liste des produits que vous
pouvez prescrire est en annexe 3.
10
g. Les compétences légales du Masseur-Kinésithérapeute
Les seules techniques professionnelles que vous êtes en droit d’utiliser
dans le cadre thérapeutique sont les techniques des articles 02 à 10
du décret d’actes professionnels (R 4321-2 à 10 CSP), qui vous ont
été enseignées au cours de votre formation initiale.
Les techniques non thérapeutiques autorisées sont celles des articles
11 à 13 du décret (R4321-11 à 13 CSP). Il s’agit de la gymnastique
hygiénique d’entretien ou préventive (musculation, préparation
physique, gymnastique volontaire, fitness, remise en forme…), de
l’activité en milieu sportif (bilans, entraînements…), des actions
d’ergonomie (école du dos, formation gestes et postures…), des actions
de formation continue, de prévention, de recherche.
De plus, votre Diplôme d’Etat vous rend par équivalence titulaire du
brevet d’état des métiers de la forme pour lequel une attestation peut
être délivrée par la Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports.
Le massage sous toutes ses formes, thérapeutique et non
thérapeutique, est de votre monopole : seul le MK peut masser
(L.4321-1CSP).
Votre décret d’actes vous permet d’avoir une activité riche et variée en
dehors et en complément de l’activité de soin. Les activités non
thérapeutiques (massage bien-être, esthétique, fitness….) et de
prévention (campagnes sanitaires, ergonomie dans les entreprises
)sont aussi en plein développement.
h. Dispositions pénales contre l’exercice illégal
L’exercice illégal de la masso-kinésithérapie est un délit condamné
jusqu’à 30.000 euros d’amende et 3 années d’emprisonnement
(L.4323-4 CSP).
Les titres de masseur-kinésithérapeute, gymnaste médical et masseur
sont protégés (L.4323-5 CSP), et seuls les titulaires du diplôme d’état
de masseur-kinésithérapeute (ou d’un diplôme reconnu officiellement
comme équivalent) peuvent s’en prévaloir.
Si vous constatez un exercice illégal de la profession de
masseur-kinésithérapeute (y compris pour l’exercice du massage)
ou une usurpation de titre, saisissez votre CDO qui entreprendra
les démarches nécessaires.
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3. SPÉCIFICITÉS DE L ’EXERCICE SALARIÉ
Vous avez choisi l’activité salariée exclusive, vous êtes inscrit au
collège des salariés et devez déclarer à votre CDO les modalités de
votre exercice : employeur, temps de travail, contrat de travail,
convention, statut et par la suite nous informer de toutes les
modifications qui surviendraient dans cet exercice.
a. Autorité
Lorsque vous êtes salariés, vous avez une double tutelle, celle de
l'Ordre et celle de l'employeur. Pour les titulaires de la fonction
publique, la tutelle administrative prime sur la tutelle ordinale; c'est à
dire qu'un patient ne peut vous saisir directement le Conseil de
l'Ordre, mais doit saisir le Directeur Général de l'Agence Régionale de
Santé. Lorsque vous êtes salariés, la tutelle ordinale prime sur celle de
l'employeur.
b. Législation du travail
Si vous exercez dans un établissement public de soins, vous relevez
de la fonction publique hospitalière : que vous soyez titulaire,
vacataire ou contractuel, le code de la fonction publique s’impose à
vous. Si vous êtes titulaire à temps plein, et sous certaines conditions,
vous pouvez avoir une activité libérale complémentaire (dans l’état
actuel du droit).
Si vous exercez dans un établissement de soins privé, ou si votre
employeur est privé, vous relevez de la convention de l’établissement
si elle existe, et du code du travail. Si votre employeur vous y autorise
vous pouvez compléter votre exercice en libéral.
Le statut de salarié d’une agence d’intérim est extrêmement complexe;
si vous exercez ainsi, interrogez le conseil départemental qui vous
conseillera.
c. Responsabilité
En tant que salarié vous serez couvert par l’assurance responsabilité
civile de l’établissement (1142-2 CSP). Néanmoins dans certains cas
relatifs aux missions allouées aux salariés cette assurance peut ne
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pas suffire, et la souscription d’un contrat responsabilité civile
professionnelle en nom propre pourra être utile.
d. Formation continue
Votre employeur doit être en mesure de vous proposer des formations
continues ; sachez qu’il verse un pourcentage de la masse salariale à
des fonds destinés à l’indemniser des heures de formation continue.
e. Revenus complémentaires des agents de la fonction publique
Les agents de la fonction publique ne peuvent avoir de rémunérations
complémentaires à leur traitement excepté concernant :
la formation professionnelle
les missions d’intérêt général
les droits d’auteur
Ils ont cependant la possibilité d’avoir une activité libérale
complémentaire, en dehors des soins, sous la forme d’auto-
entrepreneur, et ce avec l’accord de leur hiérarchie.
13
4. SPECIFICITES DE L ’EXERCICE LIBERAL
Vous avez choisi l’activité libérale exclusive ou mixte (avec un salariat
à temps partiel), vous êtes inscrit au collège libéral du CDO. Vous
relevez de la seule autorité du Conseil de l’Ordre, et outre les codes
civil, pénal et de la santé, vous êtes soumis à celui de la sécurité
sociale si vous choisissez d’être conventionné.
a. Modalités d’une activité civile
L’exercice libéral est par nature une activité professionnelle civile et
non commerciale :
- votre déclaration de revenus se fait au moyen de la déclaration 2035
concernant les bénéfices non commerciaux, qui vient en complément
de la déclaration 2042.
- le bail de vos locaux ne pourra être que professionnel et en aucun
cas commercial ;
- les sociétés d’exercice sont civiles (de moyens, professionnelles,
d’exercice libéral…). Comme tout libéral, si vous adhérez à une
Association de Gestion Agréée (AGA) ou à un expert comptable
conventionné, les services fiscaux vous épargnent une majoration de
25 % sur les bénéfices. Ceci a été instauré dans le but de faire
contrôler votre comptabilité par un organisme reconnu afin de limiter
les fraudes. Renseignez-vous sur les déductions de charges
(indemnités kilométriques ou frais de blanchisserie), ainsi que sur les
crédits d’impôts (formation du chef d’entreprise, dans la limite de 40h
par an).
b. Taxation des actes
Les actes de soins à la personne dispensés par un professionnel de
santé dont la profession est inscrite au Code de la Santé Publique
sont exonérés de TVA, que ce soient des soins thérapeutiques ou non
thérapeutiques, conventionnés ou pas, dans la mesure où ces actes
sont de la compétence du professionnel de santé en question.
Pour ce qui est de la revente de produits (qui est controversée), il faut
distinguer la revente de produits en rapport direct avec l’activité
thérapeutique qui est exonérée de TVA, de la revente de produits sans
rapport aucun avec les soins qui elle est soumise à TVA. Attention, la
revente de produit ne peut se faire auprès de patient qu’avec une
faible marge, voire pas de marge du tout, car « la masso-
14
kinésithérapie ne doit pas être pratiquée comme un commerce »
(article 16 du code de déontologie).
Les rétrocessions reçues d’un collaborateur sont soumises à TVA au
delà de 32100 euros par an (montant retenu pour 2010). Le
collaborateur doit faire une déclaration spécifique aux impôts (DADS2
pour les montants supérieurs ou égaux à 600€ par an et par
bénéficiaire).
c. La contribution foncière des entreprises
Cette nouvelle taxe vient en remplacement de la taxe professionnelle. Les titulaires la paient sur leur lieu d’exercice.
Les assistants collaborateurs la paient sur leur lieu d’exercice qui est
le même que celui du titulaire. Elle fait l’objet d’une déclaration
distincte qui se fait au même moment que la 2035. Renseignez-vous
sur le dégrèvement possible (plafonnement valeur ajoutée…)
d. Le conventionnement
L’immense majorité des libéraux dispensent leur activité libérale sous
convention avec l’Assurance Maladie ; ils sont « masseurs–
kinésithérapeutes conventionnés ». Si vous optez pour ce choix, les
termes de ladite convention s’imposeront à votre exercice (notamment
les honoraires conventionnels, en contrepartie de quoi l’Assurance
Maladie participe au paiement de vos cotisations URSSAF et assure le
remboursement des patients hors ticket modérateur). Les actes
conventionnés sont répertoriés et cotés au moyen d’un arrêté
ministériel appelé « nomenclature générale des actes
professionnels » (NGAP) à laquelle s’adjoignent différents avenants.
Les remplaçants, bien que non signataires, s’engagent à respecter les
termes de la convention signée par le professionnel qu’ils remplacent,
et déclarent leur activité à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie du
département.
e. Les sinistres professionnels
Vous avez obligation de souscrire une assurance Responsabilité Civile
Professionnelle (1142-2 CSP). La sinistralité dans les cabinets de
kinésithérapie est inférieure à 1%. Soyez conscient que les
déclarations d’accidents survenant au cours d’un traitement sont
principalement dus aux brûlures (ionisation, infrarouges,
enveloppement…) et aux dommages corporels consécutifs à une chute
du patient. En la matière, vous avez une obligation de moyen et de
résultat, cela signifie que votre responsabilité sera systématiquement
15
recherchée si un de vos patients subit un préjudice au cours de vos
soins. Notez que l’augmentation des traitements du domaine de la
rééducation périnéale ou sphinctérienne rend de plus en plus
fréquentes les plaintes pour agression sexuelle : il vous est
recommandé de veiller plus que jamais au respect de l’obligation
d’information du patient afin d’obtenir son consentement éclairé au
geste thérapeutique que vous pratiquerez (L.1111-4 CSP).
f. Les contrats
Les contrats tacites sont interdits (L.4113-9 CSP). Tout engagement
professionnel (remplacement, collaboration, rachat ou vente de
patientèle, association ….) doit faire l’objet d’un contrat écrit
communiqué au conseil départemental et validé par ses soins
quand les termes sont en accord avec les dispositions réglementaires.
Un contrat peut être rédigé et signé sous seing privé, c’est à dire en
présence des seuls intéressés, ou faire l’objet d’un acte authentique,
c’est à dire devant un notaire.
En cas de difficultés dans la rédaction des termes d’un contrat, ou
dans leur application, interrogez-nous.
Le CNO a publié des clauses essentielles et des exemples de contrats
(disponibles sur www.cnomk.fr) pour vous aider dans leur rédaction.
Les contrats types émanant du CNO n’existent pas, car un contrat est
un engagement qu’il convient d’adapter au cas par cas. Des juristes
compétents peuvent vous aider : n’hésitez-pas à vous faire assister, ce
qui pourra vous éviter bien des déboires.
Les points essentiels à ne pas oublier dans un contrat de
remplacement, d’assistanat ou de sociétés sont consultables dans
l’annexe 4.
Attention, il convient de différencier les contrats de collaborateur
libéral (consécutif à la loi Dutreil du 2.08.2005) où il est prévu une
patrimonialisation de la clientèle (le collaborateur devient
progressivement propriétaire de sa patientèle) et le contrat classique
d’assistant. La commission des contrats du CDO peut vous donner
son avis avant sa signature.
g. La formation et le développement professionnel continus
Il existe deux fonds pour vous indemniser du temps et de la perte de
revenus engendrés par les journées de formation et / ou vous prendre
en charge le coût d’inscription.
16
Formation continue conventionnelle et développement continu
professionnel
La Formation Continue Conventionnelle (FCC) est financée par
l’Assurance Maladie, et les formations indemnisées 110 AMK soit
224.40 euros par jour sont le plus souvent gratuites (listes des formations
sur www.ameli.fr). Malheureusement ce système va s’éteindre fin 2012
pour laisser place au Développement Professionnel Continu (DPC) où
compte-tenu des moyens, l’allocation pour perte de ressource de 110
AMK/jour a de grandes chances d’être supprimée. La participation à au
moins une action de DPC par an sera obligatoire pour chaque professionnel
et le CDO sera chargé de le vérifier.
Le Fond d’Indemnisation de Formation des Professions
Libérales (FIFPL) est financé par vous-même, via une
cotisation spécifique appelée par l’URSSAF. Toutes les
modalités sont précisées sur www.fifpl.fr . Ces formations sont
le plus souvent payantes, et concernent plutôt l'activité non-
conventionnelle (massage, esthétique, thérapie manuelle...) par
opposition à la FCC qui traite préférentiellement de l'activité de
soins. A titre indicatif, le montant d'indemnisation pour 2011
est de 150 euros maximum par jour, dans la limite 400 euros
par an par professionnel.
h. Les assurances spécifiques
Votre couverture sociale est primordiale. Les cotisations sociales
obligatoires (URSSAF et CARPIMKO) sont bien souvent insuffisantes à
certaines périodes de la vie, ainsi il est de votre intérêt de souscrire
des contrats complémentaires afin de vous protéger, notamment en
santé et retraite, en indemnités journalières et en assurance perte
d’exploitation. Plus le temps passe et plus les soucis de santé peuvent
arriver : ils peuvent être des motifs de refus de couverture ou de
majoration des primes quand ils surviennent avant la souscription
d’une assurance complémentaire. Il est donc important de souscrire
cette dernière au plus tôt de votre activité professionnelle.
En outre, votre assurance automobile doit garantir les trajets pour
visites de clientèle ; pensez à les déclarer à votre assureur.
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