30
Document de programme Janvier 2000 Fonds Mondial pour la Nature Programme de Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonie

Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

Document de programme

Janvier 2000

Fonds Mondial pour la Nature

Programme deConservation

Forêts tropicales sèchesen Nouvelle-

Calédonie

Page 2: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

En Partenar iat avec :

L’Etat Français, La Nouvelle-Calédonie, La Province Sud, La Province Nord, L’IAC (Institut Agronomique Calédonien),L’IRD (Institut de Recherche pour le Développement),Le GIS SubNatPac (Groupement d’Intérêt Scientifique Substances Naturelles du Pacifique), L’UNC (Université de Nouvelle-Calédonie),L’ADRAF (Agence pour le Développement Rural et l’Aménagement Foncier), Le SMAI (Service des Méthodes Administratives et Informatiques), Le CIE (Centre d’Initiation à l’Environnement).

Le Cagou, emblème de la

Nouvelle-Calédonie

Jean-Christophe LefeuvreMission Outre-Mer du WWF-FranceFonds Mondial pour la Nature-France

188 rue de la Roquette, 75011 ParisTél.: 00 33 (0)1 55 25 84 66Fax : 00 33 (0)1 55 25 84 74

e.mail : [email protected]

Page 3: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

1. Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

2. Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

2.1. Exposé de la problématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

2.2. Exposé des menaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

2.2.1. Pressions anthropiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

2.2.2. Pressions biologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

2.3. Réponses des acteurs locaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

2.3.1. Historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

2.3.2. Programmation 2000-2004 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

2.3.3. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

3. Intervention. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

3.1. Objectif global . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

3.2. Objectif spécifique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

3.3. Résultats attendus. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

3.4. Exposé de la stratégie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

3.4.1. A l’échelle de la Nouvelle-Calédonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

3.4.2. A l’échelle des sites pilotes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

3.5. Activités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

A.1. Cortège et habitat faune/flore des forêts sèches conservées . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

A.2. Surfaces de forêts sèches protégées augmentées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

A.3. Forêts sèches regroupées et reliées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

4. Conditions de réalisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

4.1. Partenariat et collaboration entre les partenaires . . . . . . . . . . . . . . . 24

4.2. Etudes préliminaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

4.3. Sensibilité de la population et des propriétaires . . . . . . . . . . . . . . . . 24

4.4. Législation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

5. Mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

6. Suivi et évaluation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

7. Conclusion et propositions de décision . . . . . . . . . . 28

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Programme de ConservationForêts tropicales sèches

en Nouvelle-Calédonie

S o m m a i r e

3

Page 4: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

4

P r o g r a m m e d e C o n s e r v a t i o n

C a r t e 1Situation géographique de la Nouvelle-Calédonie

0 100 kms

GRANDE TERRE

ÉILES LOYAUTES

Page 5: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

La Nouvelle-Calédonie est une île dela Mélanésie à l’ouest du Pacifique Sud(cf. Carte 1). Elle est un foyer de bio-diversité des plus remarquables de laplanète. Le WWF a pu y identifier dansle cadre de son analyse “EcoregionGlobal 200”, quatre écosystèmesuniques au monde par leur grandediversité biologique et le fort taux d’en-démisme1 des espèces qui les peuplent(76% des espèces végétales). La concer-tation des institutions publiques et scientifiqueslocales a permis d’identifier la priorité d’uneintervention de conservation pour la sauvegarded’un patrimoine mondial : la forêt sclérophylle.

Les forêts tropicales sèches de Nouvelle-Calédonie sont en effet très menacées par les feux, la défriche agricole et les espècesintroduites qui donnent aujourd’hui à cet éco-système une allure morcelée tout le long de lacôte ouest, sèche, de la Grande Terre (cf.

Carte 1) : la surface cumulée des lambeaux deforêt sclérophylle existants ne représente plus que2% de son espace originel (Jaffré, 1994) !

Depuis deux ans, le WWF-France s’associe auxacteurs institutionnels, scientifiques et associatifspour développer une stratégie intégrée deconservation et de développement au travers de

cet écosystème particulier. Ce programme contri-buera à sensibiliser la population, les décideurs etélus de Nouvelle-Calédonie à la valeur patrimonia-le et au potentiel économique des forêts scléro-phylles. Cette démarche partenariale contribuera àla mise au point de modalités d’aménagement etde gestion conservatoire des derniers fragments deforêts tropicales sèches en Nouvelle-Calédoniedans le long terme : cette entreprise sera au profitdes populations locales et de l’économie régionale,et ce, dans une perspective de durabilité écolo-gique, économique et sociale.

L’intervention sur les sites clés, selon un plan degestion lié à un statut reconnu, alliant conserva-tion et développement socio-économique, seraaccompagné de dispositions locales de préventionet de réduction des menaces, de renforcement descapacités locales à gérer durablement leur patri-moine naturel, et cela pour le bénéfice de tous.

5

F o r ê t s t r o p i c a l e s s è c h e s e n N o u v e l l e - C a l é d o n i e

Poya : lambeaux de forêts sclérophylles

.1.

Résumé

1 Une espèce végétale ou animale est endémique lorsque sonaire de répartition est très restreinte (50 000 km2 au maximumsur l’ensemble de la planète).

Page 6: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

6

P r o g r a m m e d e C o n s e r v a t i o n

0 50 kms

Forêt sclérophylle

Forêt sclérophylle initiale

F i g u r e 1Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant de la forêt tropicale sèche (forêt sclérophylle) de

Nouvelle-Calédonie, estimée par Jaffré et Veillon en 1994. Selon les biologistes et forestiers résidents, en 1997,bon nombre de ces lambeaux auraient largement régressé voire complètement disparus.

Page 7: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

7

F o r ê t s t r o p i c a l e s s è c h e s e n N o u v e l l e - C a l é d o n i e

La Nouvelle-Calédonie est considérée comme une des régions les

plus importantes de notre planète en termes de biodiversité et d’en-

démisme, par le large spectre d’habitats qu’elle englobe. L’analyse

du WWF des grands biomes terrestres “global 200” (Olson &

Dinerstein, 1997) y a identifié quatre écorégions : forêts tropicales

humides, sèches, écosystèmes marins et d’eaux douces. Les acteurs

locaux scientifiques et institutionnels caractérisent les priorités de

conservation à partir des nombreuses données collectées : les forêts

tropicales sèches de Nouvelle-Calédonie sont particulièrement

remarquables du point de vue de la conservation internationale, tant

à cause de leur richesse en espèces endémiques rares, que par les

pressions croissantes qui les menacent et les rendent vulnérables.

Les forêts tropicales sèches sont reconnues à l’échelle internationa-

le comme l’un des milieux naturels les plus menacés de la planète.

Grâce aux soutiens financiers de la coopération allemande (BMZ), de

la Fondation Mac Arthur et du WWF-US, le WWF-France a pu se mobi-

liser : la mission d’identification sur le terrain de M. Greth (Directeur

scientifique WWF-France) en 1997 propose un concept de projet aux

partenaires locaux, scientifiques et institutionnels. Lors de la mission de M. Pascal (consultant) y faisant

suite en 1998, ce concept a permis de recueillir les commentaires de chaque partie concernée. Ces tra-

vaux permettent d’aboutir aujourd’hui à la rédaction d’un document de programme pluriannuel validé

localement pour la conservation viable des forêts tropicales sèches de Nouvelle-Calédonie.

.2.

Contexte

2.1. EXPOSÉ DE LA PROBLÉMATIQUE

La forêt sclérophylle néo-calédonienne a le privi-lège ambigu d’être dans le groupe de tête deshabitats considérés à la fois comme les plus inté-ressants sur le plan biologique et ceux dont ladisparition est imminente, si des mesures deconservation appropriées ne sont pas rapidementmises en place.

À l’origine, les forêts sèches de Nouvelle-Calédonie couvraient au minimum 4 500 km2 lelong de la façade Ouest de la Grande Terre.Aujourd’hui, les formes peu ou pas dégradées decette forêt s’étendent sur moins de 100 km2

(10 000 ha), soit environ 2% de sa surface d’ori-gine (cf. fig. 1). Facteur aggravant : les massifsreliques sont disséminés en fragments isolés, quine sont pour la plupart que des lambeaux de

Deux espèces endémiques de la forêt tropicale sèche :

Liane Eugenia (en haut), Captaincookia (en bas).

Page 8: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

8

P r o g r a m m e d e C o n s e r v a t i o n

quelques dizaines hectares. La disparition decette surface forestière contribue à l’appauvrisse-ment des sols, accentue les problèmes d’érosion(décapage du sol), et participe au changement durégime hydrique de la côte ouest. Les derniersrecensements de 1999 en Province Nord révèlentqu’il reste une superficie cumulée de forêt sèchen’excédant pas 2 200 ha, dont seulement 900 hade forêt sclérophylle stricto sensu !

La dégradation de ces derniers témoins de forêtsèche continue, et plusieurs espèces de plantessont déjà considérées comme éteintes (Bouchet etal., 1995). Or, des espèces uniques au monde ysont représentées à l’état naturel. Sans protectionimmédiate des derniers massifs forestiers et sanseffort approprié pour leur restauration, nousassisterons, au cours des prochaines années, à lapremière disparition d’un habitat classé“Ecorégion Global 200” par le WWF.

La situation critique de la forêt sèche enNouvelle-Calédonie n’est pas unique, beaucoupde régions exceptionnellement riches sur Terresont aussi sérieusement menacées. Le contextenéo-calédonien (démographie, économie, biodi-versité et situation politique) constitue toutefoisune zone test privilégiée pour la conservation dela nature.

2.2. EXPOSÉ DES MENACES

Les menaces mettant en danger cet écosystèmeont pu être identifiées : elles sont d’origineanthropique (défriche agricole et feux) et biolo-gique (espèces introduites envahissantes).

2.2.1. Pressions anthropiques

• Défriche favoriséeLe rythme de déboisement a tendance à croîtred’année en année : entre 1976 et 1982, 100 ha deforêts sèches ont disparu, alors que l’on constate

entre 1982 et 1995 une défriche de 500 ha(Guerreiro, 1995). Ces déboisements répondentaux besoins des propriétaires d’étendre la surfacede pâturage pour le bétail. La surface des exploi-tations a par ailleurs considérablement diminué :la réforme foncière a morcelé des grandes pro-priétés et de ce fait, réduit les surfaces d’exploita-tion passant de plusieurs milliers d’hectares àquelques centaines (exemple : ex-propriétéBerton de 4000 ha en Province Nord répartie en18 attributions, et en Province Sud l’ex-propriétéSTE de Ouatom-Popidéry de 6900 ha en 35attributions – source ADRAF).La redistribution foncière a ainsi multiplié lenombre d’éleveurs et de cheptels. Ces attribu-tions, réalisées par les organismes fonciers, ontpermis l’installation de nombreux agriculteurs etéleveurs. La mise en valeur des terres, nécessitantun accroissement de la défriche dans un contexted’intensification progressive de l’agriculture, alargement contribué à la disparition des forêtstropicales sèches en Nouvelle-Calédonie.Toutefois, certaines zones ne sont pas touchéespar la défriche mécanisée du fait d’une accessibi-lité difficile pour les “bulldozers”, mais aussi parl’intérêt qu’elles peuvent représenter pour lebétail : il s’agit des forêts galeries aux abords descours d’eau secondaires qui offrent fraîcheur etombrage aux troupeaux. Ces forêts, souventencaissées, rendent toutefois délicate la récupéra-tion du bétail.

• Feux intempestifsUtilisés jadis comme pratique culturale unique-ment, les feux ont aujourd’hui plusieurs origines :• besoins alimentaires : culture et élevage(débroussaillage, préparation du sol), chasse(vision, régénération des pâturages).• hygiène : destruction de la vermine et des rats,incinération de dépotoirs, élimination de déchetsverts.• vandalisme : conflits, pyromanie, jalousie.• inconscience : camping, accidents, jeux d’enfants.Il existe une nette amélioration des moyens d’ac-tion communaux et provinciaux pour la lutte

Page 9: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

9

F o r ê t s t r o p i c a l e s s è c h e s e n N o u v e l l e - C a l é d o n i e

contre le feu ; pourtant, un certain manque dedispositions matérielles et humaines pour la pré-vention reste à combler par des mesures de sensi-bilisation, de surveillance, d’anticipation sur lasaison sèche et d’identification de zones à risques.

2.2.2. Pressions biologiques

Ces pressions biologiques ou pressions anthro-piques indirectes s’exercent sur les forêts scléro-phylles par la présence d’espèces envahissantesintroduites (consciemment ou pas) en grandemajorité par l’Homme. En effet, au terme d’unpeu plus d’un siècle et demi de présence euro-péenne, environ 800 espèces de plantes, au moins400 invertébrés et 36 vertébrés exogènes se sontétablis à l’état sauvage en Nouvelle-Calédonie(Gargominy, 1996). Quelques dizaines de planteset d’animaux envahissants ont ainsi d’ores et déjàcontribué à banaliser de vastes espaces naturels

néo-calédoniens de façon irréversible. Un certainnombre de ces espèces introduites restent cepen-dant confinées au voisinage immédiat de l’hom-me. La vigilance est donc de rigueur pour ne pasretrouver un schéma d’appauvrissement de la bio-diversité comme en ont été témoin les pays insu-laires voisins.

• Pestes végétalesLe cortège floristique de la forêt sclérophylle estmoins compétitif que les plantes introduitesenvahissantes (Leucaena leucocephala, Psydium gua-

java, Lantana camara, Cryptostegia grandifolia,

Haematroxylum campechianum, Acacia farnesiana,

Passiflora suberosa, codium) et certaines espècesautochtones (Acacia spirorbis). Leur expansion sefait par les pistes et chemins qui constituentautant de pénétrantes, notamment pour leLantana.La présence d’une strate herbacée envahissante(Imperata cylindrica) est facilitée par les feux,

La mise en valeur agricole des terrains de la Côte ouest contribue au recul excessif de la forêt sclérophylle

Page 10: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

1 0

P r o g r a m m e d e C o n s e r v a t i o n

mais aussi par le manque d’entretien des pâtu-rages améliorés favorisant sa répartition. La plu-part des Graminées ont un effet anti-photosyn-thétique sur la régénération spontanée.

• Pressions animales93 % de la SAU (Surface Agricole Utile) est de laSTH (Surface Toujours en Herbe) ce qui soulignel’importance de l’élevage extensif sur le territoireet particulièrement sur la Grande Terre(Guerreiro, 1995). Ce système d’élevage se tra-duit notamment par la divagation des animauxcréant ainsi un impact sur la biodiversité :le passage du bétail dans la forêt limite la régéné-ration naturelle forestière et ouvre l’espace à laflore envahissante (forêts clairiérées). Il participeaussi à l’appauvrissement du cortège floristiquepar le broutage sélectif d’espèces appétées.Les effets du broutage des ongulés sauvages etdomestiques (cerfs, chèvres, bovins ou chevaux)mais aussi des cochons sauvages sur la forêt sclé-rophylle, sont tels qu’ils conduisent à la forma-tion d’un faciès végétal dégradé, comme la forêtsclérophylle clairiérée de Pouembout, étapeconduisant à la disparition de cette dernière.• Elevage bovin : il est principalement orientévers la production de viande. Il est pratiqué de

façon extensive dans les savanes plus ou moinsaménagées en pâturages améliorés. L’essentiel ducheptel compte au total (en 1995) 125 500 têtessur la Grande Terre. Les communes dont l’activi-té principale est l’élevage sont toutes situées surla côte ouest.• Elevage des cerfs : plus de 12 500 cervidés,répartis sur 58 exploitations, ont été dénombrésen 1991. Une douzaine d’exploitations (cellesayant plus de 100 têtes) détenaient 98 % ducheptel. L’élevage des cerfs se caractérise par uneforte concentration aussi bien au niveau de lataille du cheptel par exploitation qu’au niveaugéographique : trois communes seulementdétiennent 90% du troupeau calédonien (1995).• Toutefois, ce n’est pas simplement l’élevage quialtère le milieu : les troupeaux de cerfs, cochons,chèvres et chevaux ensauvagés sont les princi-paux responsables du surpâturage des milieux,souvent en concurrence directe avec les troupeauxd’élevages. La pression de chasse est insuffisante etla densité d’ongulés sauvages mal contrôlée (ventede cartouches et commercialisation du gibierlimitée par la législation en vigueur).

Envahissement de la Passiflore en forêt sèche.

Dégâts de cerf sur pieds de Captaincookia

Page 11: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

1 1

F o r ê t s t r o p i c a l e s s è c h e s e n N o u v e l l e - C a l é d o n i e

• Envahissement territorial par Wasmannia auro-

punctata dite “fourmi électrique” : la fourmiélectrique est signalée en Nouvelle-Calédoniedepuis 1972 et s’est répandue rapidement surtoute l’île (sauf Tiga et les îles Belep - 1995).Elle s’est établie dans tous les habitats, menaçantdes équilibres encore peu modifiés. LaWasmannia représentait en 1994 entre 15 et65% des individus récoltés dans deux forêts sclé-rophylles relictuelles (Chazeau, 1994). On a puobserver une nette diminution de la diversité etde la densité des lézards, spécialement des gec-kos, dans les lieux où la fourmi est récemmentarrivée. Cette dernière provoque un déséquilibredans les populations d’insectes (elle est phyto etentomophage notamment).L’impact de Wasmannia sur la faune autochtonede la forêt sclérophylle demeure mal connu, toutcomme les moyens de “lutte” respectueux desautres groupes d’invertébrés.

2.3. RÉPONSES DES ACTEURS LOCAUX

Les initiatives locales pour palier à cettesituation ont pu être engagées à la hauteurdes moyens mis à la disposition des acteurslocaux concernés. Il s’agit particulièrementdes propriétaires, des services publics de l’en-vironnement des deux provinces et de l’Etatfrançais, des organismes scientifiques pour ledéveloppement et des associations locales deprotection de la nature.

2.3.1. Historique

Sur la base des études scientifiques proposées dès1986 par l’IRD (Institut de Recherche pour leDéveloppement – ex-ORSTOM), la sensibilisa-tion des acteurs locaux a donné lieu aux travauxsuivants :• 1991 : étude commandée par la Province Sud àl’IRD pour réaliser l’inventaire des forêts scléro-phylles.

• 1994 : clôture de la parcelle Metzdorf enProvince Sud.• 1997-99 : étude commandée par la ProvinceNord à l’IRD pour réaliser l’inventaire des forêtssclérophylles et identifier des sites clés, priori-taires d’un point de vue de conservation.• 1998 : clôture de la parcelle de Tina et classementdu site de la pointe Lassalle en site classé (ProvinceSud). Mise en place d’une ébauche de SIG.• 1999 : clôture du massif de forêt sclérophylle deTiéa en Province Nord.• 1999 : extension du périmètre protégé chez M.Metzdorf.

2.3.2. Programmation 2000-2004

Il s’agit d’inscrire cet écosystème dans la poli-tique et les actions environnementales de laNouvelle-Calédonie par des mesures de conserva-tion, d’étude et de gestion.

• Mesure urgente de protection etamélioration des connaissances :création de sites pilotes.Deux sites pilotes contenant des espèces phares etdes richesses spécifiques ont été identifiés par lesacteurs locaux de la conservation (Provinces etorganismes scientifiques). Ils sont situés l’un enProvince Nord, et l’autre en Province Sud (visitéspar le WWF en mai 1997 et Octobre 1999).

• Province Nord

La forêt de Tiéa se trouve à environ 5 km à l’est dePouembout. Ce massif contient des populationsconnues d’espèces phares comme le Captaincookiamargaretae, le riz endémique sauvage (Oryza neoca-

ledonica), le Turbina inopinata et le Pittosporum

brevispinum . 32,5 ha de cette forêt sclérophyllesituée sur la propriété du GIE FABNICOLI enVallée de Pouembout (surface totale 219 ha)constituera le premier site pilote. Beaucoup d’autres espèces de plantes vulnérablesont été observées sur ce site, ainsi que des verté-brés endémiques. Les conditions semblent

Page 12: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

La Province Sud a effectivement entrepris unepremière mise en défens de 8 ha sur ce site en1994. Cette opération est la première du genreen Nouvelle-Calédonie et n’a pas fait l’objetd’un point T0 ni d’un suivi réel de régénération,tant la démarche en est novatrice.En 1999, une nouvelle convention est passéeavec la Province Sud et le WWF pour étendre lazone de mise en défens de 6,4 ha supplémen-taires. Le propriétaire bénéficie en retour demesures compensatoires (comme la mise en placede pâturages améliorés). Dans cette nouvelle par-celle, un point T0 et un suivi réel de régénéra-tion seront réalisés en régie par la Direction des

Ressources Naturelles de laProvince Sud en partenariat avecl’IRD, le IAC (InstitutAgronomique Calédonien – ex-Cirad) et La Province Nord.

• Actions de recherchespour l’élaboration d’un plande gestion.Deux organismes de recherchelocaux réalisent d’ores et déjà plu-sieurs actions en rapport à cetteproblématique :

• L’IRD (Institut de Recherche pour

le Développement : ex-ORSTOM) :

- Suivi de la dynamique forestièresclérophylle

- Etude des substances naturelles des espècesvégétales de Nouvelle-Calédonie- Méthode de lutte contre la fourmi électrique- Inventaire herpétologique

• Le IAC (Institut Agronomique Calédonien : ex-

CIRAD) :

- Etude d’impact des ongulés introduits surmilieu naturel- Analyse socio-économique du milieu rural de lacôte ouest- Etude sur l’avifaune de Nouvelle-Calédonie- Etude sur la gestion des agrosystèmes pastoraux

1 2

P r o g r a m m e d e C o n s e r v a t i o n

réunies pour une protection efficace et, à terme,la restauration de ce site. Le GIE propriétaire decette forêt est disposé à participer à la sauvegardede ce milieu. Cette propriété est utilisée à 50 %pour l’élevage bovin et seuls 30 hectares ont étédéfrichés entre 1989 et 1995. En 1999, la pro-vince Nord et le propriétaire s’associent pour laprotection de ces forêts sur le long terme (mise àdisposition sur 20 ans) ; une convention surl’étude de la dynamique forestière de cette pro-priété est en outre passée entre l’IRD et laProvince Nord. Cette forêt fait donc l’objet d’unsuivi réalisé à partir d’un état 0 (T0) dans lecadre de cette dernière convention.

• Province Sud

L’autre site se trouve sur une propriété privée ausud de la ville de Poya sur la propriété de M.Metzdorf. Le propriétaire s’intéresse à la conser-vation depuis plusieurs années et quelques hec-tares de forêt sèche ont déjà été clôturés avecl’appui financier de la Province Sud sur lesrecommandations de l’IRD. Ce massif abrite denombreuses espèces caractéristiques de la forêtsèche (Captaincookia margaretae, Trigonostemon sp.,

Oxera sp. et Terminalia sp). La protection physiquepourrait être étendue aux secteurs dégradés alen-tour afin d’en promouvoir la restauration.

Sur le terrain les institutions et les organismes de rechercherencontrent les propriétaires (ici, Mr NICOLI) avec le WWF.

Page 13: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

1 3

F o r ê t s t r o p i c a l e s s è c h e s e n N o u v e l l e - C a l é d o n i e

Le choix des sites prioritaires de conservation estdifficile : la détermination de leur nombre, deleur localisation et de leur représentativité estfonction de critères difficiles à maîtriser tant lesparamètres déterminants sont multiples (foncier,richesse, état de dégradation, vulnérabilité). Dansl’urgence, la protection de ces sites prioritairesreste à préconiser. En Province Sud, un premierétat des lieux a pu être dressé par l’IRD en1991 : celui-ci est en cours de réactualisation parles services provinciaux. En Province Nord, cen’est que très récemment qu’un inventaire desforêts sèches a pu être réalisé par l’IRD : il pro-pose une intervention prioritaire sur six sitescaractérisés par leur intégrité et leur richesse flo-ristique, dont la surface cumulée représente 500ha de forêt sclérophylle.

2.3.3. Conclusion

Les actions d’urgence entreprises par les institu-tions locales (sites pilotes) constituent une amorcedont la portée est limitée (moyens d’interventionsréduits). De même, les programmes des orga-nismes scientifiques ne se consacrent que trèsponctuellement à la problématique qui nous inté-resse. C’est pourquoi, les acteurs locaux et leWWF ont décidé d’éla-borer ce programmepluriannuel de conserva-tion des forêts sèches deNouvelle-Calédonie per-mettant ainsi de mobili-ser des moyens finan-ciers supplémentaires,locaux et internatio-naux, pour répondreefficacement à la problé-matique de conservationde cet écosystème.

Monsieur Metzdorf, propriétaire précurseur de la sauvegarde des forêts sèches

(à côté d’un trigonostémon rarissime).

Page 14: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

1 4

P r o g r a m m e d e C o n s e r v a t i o n

Les relevés sur le terrain ont mis à jour la réalité des menaces et l’urgence d’une intervention de

protection adaptée au cas par cas.

La capacité de mobilisation des acteurs locaux et nationaux, comme celle de la communauté

internationale, pour préserver durablement ce milieu constitue un test hautement symbolique : au regard

des autres pays détenteurs de forêts sèches, les conditions néo-calédoniennes sont favorables à la

réussite d’un tel programme. En effet, malgré la situation d’urgence et la sérieuse dégradation des forêts

sèches, ces dernières ne subissent pas certaines pressions fortes – notamment démographiques et

économiques – connues dans d’autres parties du monde. Il s’agit alors de prendre en considération les

paramètres ad hoc interagissant sur le milieu et d’établir un plan de gestion approprié et représentatif

écologiquement ; ce plan de gestion devrait assurer à terme la conservation de cet écosystème pour le

bénéfice de tous.

3.1. OBJECTIF GLOBAL

L’objectif global du programme est de conserverdurablement les forêts sèches de Nouvelle-Calédonie à l’intérieur mais aussi hors des airesprotégées, pour le bénéfice de tous.Cet objectif passe par l’élaboration d’un pland’action répondant, d’une part, aux probléma-tiques locales de conservation et, d’autre part, àla gestion durable des ressources naturellescontribuant au développement socio-économiquedes communautés néo-calédoniennes.

3.2. OBJECTIF SPÉCIFIQUE

Compte tenu de la situation de la forêt scléro-phylle, nous proposons d’intervenir sur cet éco-système à trois niveaux différents :• au niveau des espèces phares en protégeant le

.3.

Intervention

cortège floristique et les habitats faune/flore desforêts sèches,• au niveau des îlots de forêts sclérophylles enaugmentant leur surface,• au niveau des blocs de forêts sèches afin de re-grouper et relier les îlots proches les uns des autres.

3.3. RÉSULTATS ATTENDUS

Pour permettre à ces objectifs d’être atteints dura-blement, plusieurs activités ont été identifiéespour atteindre les principaux résultats suivants :• Espaces et espèces prioritaires protégés.• Régénération naturelle des forêts sèches favorisée.• Défriche agricole arrêtée.• Feux intempestifs contrôlés et réduits.• Sécurisation foncière des blocs de forêts sèchesdéterminée pour une gestion homogène.• Population informée et sensibilisée.

Page 15: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

1 5

F o r ê t s t r o p i c a l e s s è c h e s e n N o u v e l l e - C a l é d o n i e

3.4. EXPOSÉ DE LA STRATÉGIE

Les résultats scientifiques issus des études menéessur les forêts sèches, qu’ils soient d’ordre quanti-tatif ou qualitatif, permettent de définir une stra-tégie de conservation privilégiant l’originalité del’écosystème et la probabilité de régénération etde réhabilitation du cortège floristique scléro-phylle.Le WWF-France propose de tenir un rôle parte-narial dans les étapes initiales et de coordinationdes actions en Nouvelle-Calédonie et ce sur unepériode minimale de 4 années.

La stratégie d’intervention choisie repose sur cinqvolets figurés ci-contre (cf. figure 2), s’inscri-vant dans la durabilité, et reposant sur l’amélio-ration des connaissances du milieu ; ces voletssont transversaux aux objectifs de conservationdécrit plus haut.

• Amélioration des connaissances• Protection des sites prioritaires• Restauration des sites dégradés• Valorisation socio-économique, agronomique etculturelle de la forêt sclérophylle• Renforcement des capacités locales pour gérerdurablement les écosystèmes terrestres

Ces volets extrinsèques serviront à la présentationdu budget, par souci de clarté.

3.4.1. A l’échelle de la Nouvelle-Calédonie

La stratégie de conservation suggère une gestionhomogène de l’écosystème sur l’ensemble de sonespace écologique. Cela se traduit pour la forêtsclérophylle, sur la côte ouest de la Grande Terre,par l’intervention conjointe des Provinces Nordet Sud pour l’analyse globale de la situation.

A cette échelle les questions fondamentales sontles suivantes :

• Quelle surface critique de forêts sèches est àprotéger pour conserver la dynamique de l’éco-système sclérophylle ?• Quel aménagement pour la gestion du gradientfloristique des forêts sèches du Nord au Sud de laNouvelle-Calédonie ?• Quels critères retenir pour réaliser une typolo-gie des milieux ?• Quelle est l’évolution des lambeaux de forêtsèche, en présence des menaces ?• Quel est le seuil tolérable de menaces en deçàduquel la forêt s’entretient et se perpétue ?

3.4.2. A l’échelle des sites pilotes

Les deux projets pilotes sont déterminants pourla bonne suite du programme par l’opportunitéqu’ils offrent de tester concrètement les proto-coles d’intervention, d’améliorer les connais-sances, de rendre plus performante la stratégie àadopter à l’échelle du territoire, et d’identifier lescontraintes et perspectives des mesures de protec-tion de ces milieux (représentativité, surfaceminimale, indicateurs,…).

La démarche conjointe en Province Nord et Sudpermet en outre d’envisager un premier suivi ter-ritorial des forêts sèches mises en défens (protoco-le IRD appliqué sur les deux sites). L’unicitéd’approche et de perspectives est à souligner.L’appui du Système d’Information Géographique(SIG) facilitera le suivi et la caractérisation decette forêt.

Page 16: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

1 6

P r o g r a m m e d e C o n s e r v a t i o n

Obj

ecti

f gl

obal

:Fo

rêt

trop

ical

e sè

che

de N

ouve

lle-

Cal

édon

ie

dura

blem

ent

cons

ervé

e

F i g u r e 2Présentation de la statégie du programme.

Cet

te r

epré

sent

atio

n st

raté

giqu

e du

pro

gram

me

repl

ace

les

acti

vité

s

dans

une

logi

que

selo

n ci

nq v

olet

s di

stin

cts.

L’a

mélio

rati

on

des

co

nn

ais

san

ces

scie

ntifi

ques

est

un

vole

t né

cess

aire

à u

ne in

ter-

vent

ion

effic

ace.

La

pro

tecti

on

effe

ctiv

e de

s îlo

ts d

e fo

rêts

sèc

hes

prio

rita

ires

est

une

mes

ure

d’ur

genc

e à

réal

iser

. La

situ

atio

n de

dégr

adat

ion

avan

cée

des

forê

ts s

clér

ophy

lles

exi

ge la

mis

e en

œuv

re

du v

olet

resta

ura

tio

npo

ur q

ue c

et é

cosy

stèm

e pu

isse

s’e

xpri

mer

et r

econ

quér

ir s

on e

spac

e éc

olog

ique

. La

valo

risati

on

de c

es fo

rêts

vise

leur

via

bilit

é so

cial

e et

éco

nom

ique

; la

sen

sibi

lisat

ion

de la

popu

lati

on e

st u

n as

pect

inco

ntou

rnab

le d

e ce

vol

et. A

ussi

, pou

r s’a

s-

sure

r de

la p

éren

nité

de

cett

e in

terv

enti

on, l

e vo

let

du

rab

ilit

é

conc

erne

les

acti

vité

s m

enan

t à

une

gest

ion

dura

ble

de la

par

t de

s

stru

ctur

es lo

cale

s co

mpé

tent

es p

ar le

ren

forc

emen

t de

leur

s ca

paci

tés.

pro

tect

ion

rest

aura

tio

n

du

rab

ilit

é

valo

risa

tio

n

•E

tud

es s

cie

nti

fiq

ues

Car

togr

aphi

eSo

cio-

écon

omie

Bot

aniq

ueO

rnit

holo

gie

Fore

ster

ieE

ntom

olog

ieP

hysi

olog

ieH

erpé

tolo

gie

Pha

rmac

olog

ieM

icro

biol

ogie

Tél

édét

ecti

onA

gro-

mét

éoro

logi

eIn

vent

aire

•V

ali

da

tio

n f

ais

ab

ilit

éTy

polo

gie

Indi

cate

urs

Inve

ntai

res

faun

es•

Inte

rve

nti

on

pa

r m

esu

re a

da

pté

es

Cas

par

cas

(cl

ôtur

e, f

eux)

Pla

n de

ges

tion

des

men

aces

•M

esu

res r

ég

lem

en

tair

es e

t d

’in

cit

ati

on

•In

Sit

uE

tude

To

et S

uivi

Ges

tion

des

esp

èces

int

rodu

ites

Cor

rido

rs é

colo

giqu

esM

issi

on d

e ge

stio

n-cy

négé

tiqu

eP

lant

ions

Sylv

icul

ture

•E

x S

itu

Pép

iniè

res

Con

serv

atio

n de

s es

pèce

s ra

res

•E

tud

e d

e f

ais

ab

ilit

éC

onse

rvat

oire

bot

aniq

ueC

onse

rvat

oire

pat

rim

oine

•P

lan

de

ge

sti

on

de

s F

S N

CSI

GM

enac

esA

mén

agem

ent

Res

taur

atio

n

•S

ocio

-éco

no

miq

ue

Subs

tanc

es n

atur

elle

sH

orti

cultu

reA

gron

omie

•S

en

sib

ilis

ati

on

Out

ils p

édag

ogiq

ues

Form

atio

n et

info

rmat

ion

Am

énag

emen

ts p

édag

ogiq

ues

•P

lan

de

co

mm

un

ica

tio

n

amél

iora

tio

n

des

co

nn

aiss

ance

s

Page 17: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

1 7

F o r ê t s t r o p i c a l e s s è c h e s e n N o u v e l l e - C a l é d o n i e

3.5. ACTIVITÉS

Plusieurs activités ont été identifiées dans lecadre de ce programme. Elles sont présentées ci-après selon la numérotation du cadre logiqueexposé ci-après (tableau 1) :

A.1. Cortège et habitat faune/floredes forêts sèches conservés

A.1.1. Espaces et espèces phares

protégés

A.1.1.1. Identifier les sites prioritaires de

forêts sèches

Cette première activité permet de déterminer lalocalisation actualisée des derniers sites de forêtssèches. Les services de l’environnement des deuxProvinces Nord et Sud pourront ainsi identifierles sites prioritaires de protection par leur inté-grité, leur surface et leurs caractéristiques fon-cières. D’ores et déjà, six sites ont pu être iden-tifiés comme prioritaires en Province Nord,représentant 500 ha de forêt tropicale sèche. LaProvince Sud compte définir ses sites priori-taires d’ici au mois d’avril 2000 en se fixant unobjectif de 2000 ha de forêt sèche.

A.1.1.2. Mise en place de mesures de

protection pour exclure les menaces

principales

La mise en défens des parcelles pilotes de laProvince Sud et de la Province Nord nous donne-ra des informations sur le comportement du cor-tège floristique de la forêt sclérophylle dans cettesituation d’exclusion des menaces principales :

• il s’agit d’abord d’empêcher toute incursion detroupeaux sauvages et domestiques en posant desclôtures adaptées.

• il s’agit aussi de parer aux feux intempestifspar la mise en place de pare-feu disposés demanière optimale.Ceci permettra de voir l’incidence des mesures deprotection sur la régénération naturelle de laforêt sclérophylle et sa dynamique de reconquête

de l’espace. Il s’agira d’adapter par ailleurs lesmesures de protection au cas par cas pour chacundes sites prioritaires identifiés.

A.1.1.3. Multiplier les espèces de la forêt

sclérophylle et conserver leurs graines

Cette activité fait partie des actions d’urgence àmettre en place pour éviter notamment la dispa-rition d’espèces rares (comme cela à déjà pu êtrele cas). Des mesures de multiplication végétative,comme le bouturage ou la technique in vitro,réalisés par des organismes publics ou privés,sont à mettre en place particulièrement pour lesespèces rares et inféodées à la forêt sèche de

Deux espèces endémiques rares de la forêt sèche.En haut : Riz sauvage (Oryza neocaledonica).En bas : Turbina inopinata.

Page 18: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

1 8

P r o g r a m m e d e C o n s e r v a t i o n

Ob

ject

ifs

spéc

ifiq

ues

A.

1.

Cor

tège

et

habi

tats

fau

ne/f

lore

des

for

êts

sèch

es c

onse

rvés

A.

2.

Surf

aces

de

forê

ts s

èche

s pr

otég

ées

augm

enté

esA

. 3.

Forê

ts s

èche

s ré

grou

pées

et

reli

ées

Rés

ult

ats

atte

nd

us

A.

1.1

Esp

aces

et

espè

ces

phar

es p

roté

gés

A.

1.2

Rég

énér

atio

n na

ture

lle

favo

risé

e

A.

2.1

Feux

con

trol

és e

t ré

duit

sA

. 2.2

Déf

rich

e ag

rico

le a

rrêt

ée

A.

3.1

Sécu

risa

tion

fon

cièr

eA

. 3.2

Pop

ulat

ion

et p

ropr

iéta

ires

sen

sibi

lisé

s

Act

ivit

ésA

. 1.1

.1Id

enti

fier

les

sit

es p

rior

itai

res

de f

orêt

s sè

ches

A.

1.1

.2M

esur

e de

pro

tect

ion

pour

exc

lure

les

men

aces

A.

1.1

.3M

ulti

plie

r de

s es

pèce

s ra

res

et c

onse

rvat

ion

de g

rain

esA

. 1.2

.1D

éter

min

er le

s m

étho

des

de lu

ttes

app

ropr

iées

con

tre

les

pest

esA

. 1.2

.2Id

enti

fier

et

prot

éger

les

zon

es f

avor

able

s au

x co

rrid

ors

écol

ogiq

ues

A.

1.2

.3R

evég

étal

iser

les

zon

es d

e dé

pris

es f

avor

able

sA

. 1.2

.4Fa

vori

ser

la r

égén

érat

ion

natu

rell

e

A.

2.1

.1E

labo

rer

un p

lan

de g

esti

on d

es f

eux

A.

2.1

.2M

ettr

e en

pla

ce u

ne p

réve

ntio

n au

feu

eff

icac

eA

. 2.1

.3Se

nsib

ilis

er l

a po

pula

tion

au

resp

ect

des

forê

ts s

èche

sA

. 2.2

.1E

labo

rer

des

mes

ures

d'in

cita

tion

à l

a co

nser

vati

onA

. 2.2

.2Fo

rmer

les

éle

veur

s au

syl

vo-p

asto

rali

sme

A.

2.2

.3M

ettr

e en

pla

ce u

n pl

an d

e va

lori

sati

on

A.

3.1

.1E

labo

rer

un p

lan

d’am

énag

emen

t de

s si

tes

A.

3.1

.2M

ettr

e en

pla

ce u

n pl

an d

e ge

stio

n ra

tion

nel

des

sit

esA

. 3.1

.3A

ppuy

er l

a m

ise

en p

lace

d'u

n SI

G t

erre

stre

A.

3.1

.4Lé

gisl

atio

n ap

prop

riée

A.

3.2

.1V

alor

iser

les

sit

es p

ilot

esA

. 3.2

.2Se

nsib

ilis

er e

t in

tére

sser

les

pro

prié

tair

esA

. 3.2

.3M

ettr

e en

pla

ce u

n pl

an d

e co

mm

unic

atio

n

Indic

ateu

rs o

bje

ctiv

emen

t vé

rifi

able

sN

ombr

e d'

espè

ces

cons

ervé

esTa

ux d

'acc

rois

sem

ent

des

îlot

sN

ombr

e de

blo

cs (

> 5

0 ha

) re

cons

titu

és

Pro

tect

ion

sign

ific

ativ

e et

exh

aust

ive

Taux

de

repr

ise

fore

stiè

re n

atur

elle

Surf

ace

FS b

rulé

e et

nb

de m

ise

à fe

ux a

nnue

lsSu

rfac

e dé

fric

hée

annu

elle

Nom

bre

d'îl

ots

rass

embl

és (

> 5

0 ha

) so

us u

n m

ême

stat

ut f

onci

erN

ombr

e de

vis

ite

sur

site

et

nom

bre

de p

ropr

iéta

ires

con

vert

is

2500

ha

iden

tifi

ésLi

néai

re d

e cl

ôtur

es p

osée

s et

sur

face

pro

tégé

eN

ombr

e d'

espè

ce r

epro

duct

ible

et

grai

nes

coll

ecté

esP

roto

cole

s ré

digé

s et

tau

x d'

érad

icat

ion

des

pest

es

Nom

bre

et s

urfa

ce d

es c

orri

dors

Surf

ace

revé

géta

lisé

e et

qua

lité

des

pri

ses

Cou

vert

ure

du s

ol p

ar l

a FS

Rap

port

sur

la

gest

ion

NC

de

feux

Liné

aie

de p

are-

feu

et n

ombr

e de

sit

es s

urve

illa

nces

Tps

Méd

ia, n

ombr

e de

cla

sses

, nom

bre

d'em

ploi

sai

sonn

iers

Text

e de

loi

et

décr

etN

ombr

e de

for

mat

ion

tech

nici

en e

t pl

an d

e ge

stio

nE

tude

s de

fai

sabi

lité

s et

de

mar

chés

Rap

port

d'a

mén

agem

ent

pour

les

FS

de N

ouve

lle-

Cal

édon

ieG

amm

e de

car

te f

onci

ère,

éco

logi

que,

soc

io-é

cono

miq

ue d

es F

SSI

G f

orêt

sèc

heTe

xte

de l

oi v

otée

Bén

éfic

es d

es p

ropr

iéta

ires

Nom

bre

de s

essi

on d

'info

rmat

ion

Pub

lica

tion

s m

édia

tiqu

es e

t sc

ient

ifiq

ues

Co

mp

éten

ces

IRD

, CIR

AD

IRD

SMA

I

IRD

, WW

FSF

BE

, DR

N, C

IRA

D

DA

FE, S

MA

IA

DR

AF,

CIR

AD

AD

RA

F, C

IRA

DD

DR

, DD

E, C

IRA

D

** IRD

, CIR

AD

et

SFB

E, D

RN

SFB

E, D

RN

et

prop

rios

IRD

et

CIR

AD

IRD

et

CIR

AD

SIR

AS

et I

RD

CIE

, DR

N, S

FBE

et

prop

ioSF

BE

, DR

N e

t Te

rrit

oire

CIE

SFB

E, D

RN

et

Terr

itoi

reG

IS S

N

AD

RA

FD

RN

, SFB

E, C

IRA

D e

t IR

DSM

AI,

IR

D

AD

RA

F, D

AFE

Co

nd

itio

ns

de

réal

isat

ion

Suiv

i te

rrit

oria

l du

rés

eau

des

site

s de

FS

Eco

nom

ie d

e la

fil

ière

pro

duit

s et

ser

vice

s de

la

FS é

labo

rée

Res

pect

de

la F

S ho

rs d

es a

ires

pro

tégé

es

Pla

n te

rrit

oria

l de

val

oris

atio

n éc

onom

ique

de

la F

S

Serv

ices

de

déve

lopp

emen

t ru

ral

équi

pés

et f

orm

és

Serv

ices

de

gest

ion

des

feux

équ

ipés

et

form

és

Pro

prié

tair

es p

rivé

s fa

vora

bles

à l

a co

nser

vati

on

Par

tena

riat

et

coll

abor

atio

n de

s m

édia

s, P

rovi

nces

, sci

enti

fiqu

es e

tW

WF

Bén

éfic

es s

igni

fica

tifs

de

chaq

ue a

cteu

r da

ns l

a co

nser

vati

on d

es F

S

Out

ils e

t res

sour

ces h

umai

nes S

FBE

, DR

N, I

RD

et C

IRA

D d

ispo

nibl

es

Impl

icat

ion

des

asso

ciat

ions

cul

ture

lles

et

éduc

ativ

es

Fina

ncem

ents

suf

fisa

nts

Par

tena

riat

pou

r ge

stio

n de

s Fo

rêts

sèc

hes

à l'é

chel

le d

u Te

rrit

oire

Vol

onté

pol

itiq

ue a

ffir

mée

en

fave

ur d

e la

con

serv

atio

n de

s FS

Red

istr

ibut

ion

fonc

ière

res

pect

ueus

e de

l'ho

mog

énéi

té d

es fo

rêts

sèc

hes

Etu

des

pré

lim

inai

res

Car

togr

aphi

e et

ren

seig

nem

ent

des

site

s de

FS

Etu

de d

u po

tent

iel

écon

omiq

ue d

es p

lant

es d

e FS

Etu

de d

e fa

isab

ilit

é de

mis

e en

cul

ture

ex-

situ

Etu

de d

e fa

isab

ilit

é de

con

serv

atoi

re b

otan

ique

et

d'es

pace

sE

tude

sur

la

poss

ibil

ité

de r

evég

étal

isat

ion

arti

fici

elle

Etu

de d

e la

dyn

amiq

ue f

ores

tièr

e

** :

Pro

prié

tair

es, S

FBE

, DR

N, I

RD

, CIR

AD

, SIR

AS,

UFP

, Méd

ias,

CIE

, WW

F

Obj

ecti

f gl

obal

:Fo

rêts

sèc

hes

dura

blem

ent

cons

ervé

es

Ta b l e a u 1Cadre logique du programme (format Européen).

Page 19: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

1 9

F o r ê t s t r o p i c a l e s s è c h e s e n N o u v e l l e - C a l é d o n i e

Nouvelle-Calédonie. Aussi, la collecte de grainesde ces mêmes espèces doit être systématique pourétude et conservation. Cette activité permettra enoutre de proposer, par la suite, une liste deplantes favorables à la mise sur le marché.

A.1.2. Régénération naturelle favorisée

A.1.2.1. Déterminer les méthodes de luttes

appropriées contre les pestes

Il s’agit ici d’intervenir spécifiquement sur lesespèces envahissantes végétales et les invertébréspar des méthodes de lutte à tester. Les étudesdéjà menées en Nouvelle-Calédonie permettentd’envisager l’adaptation des méthodes de lutteefficaces sur les sites les plus touchés par ce phé-nomène, c’est-à-dire dans la mesure où l’exclu-sion des principales menaces (feux et troupeaux)ne suffit pas à une régénération naturelle perfor-mante de la forêt sèche.

A.1.2.2. Identifier et protéger les zones

favorables aux corridors écologiques

La restauration naturelle peut s’envisager par lamise en place de corridors écologiques autour etentre plusieurs îlots de forêts sèches protégéesafin de les relier et de favoriser la reconquêtenaturelle de l’espace par la forêt protégée desmenaces.

A.1.2.3. Revégétaliser les zones favorables

La restauration artificielle (ex-situ) passe par lacréation de pépinières permettant de cultiverles espèces du cortège floristique de la forêtsèche néo-calédonienne. La particularité decette dernière est en effet son haut degré d’en-démisme et la méconnaissance que l’on en a entermes de comportement, d’assemblage et derégénération. C’est ainsi que les parcellespilotes devront jouer un rôle prospectif enterme d’alternative à la restauration par le suivide la dynamique de reconquête de l’espace. Ils’agit de déterminer les différentes modalités derestauration envisagées selon la capacité desîlots à se régénérer.

A.1.2.4. Favoriser la mise en régénération

naturelle

L’application d’une sylviculture adaptée (qui nese réduirait pas à la strate arborée) doit pouvoirêtre proposée afin de favoriser la croissance desespèces de la forêt sclérophylle, par des entretiensponctuels et ciblés.

A.2. Surfaces de forêts sèchesprotégées augmentées

A.2.1. Feux contrôlés et réduits

A.2.1.1. Elaborer un plan de gestion des

feux

Il ne s’agit pas simplement de lutter au coup parcoup contre le feu mais aussi de pouvoir anticiperles risques de cet aléa par l’organisation et lamise en place d’un système de gestion perfor-mant et adapté.

A.2.1.2. Mettre en place une prévention

des feux efficace

Il apparaît que les services publics ne sont passuffisamment équipés pour gérer convenablementles incendies, notamment par des mesures pré-ventives efficaces ; sur la base des réflexions quiont été menées ces dernières années, nous propo-sons qu’une prévention adaptée voit le jour aumoyen de formation, par exemple, de compé-tences saisonnières communales. L’estimationainsi que prévision du risque feu doivent être réa-lisées, tout comme des mesures dissuasives derépression, ou d’aménagement sur le terrain.

Pépinière d’espèces endémiques de l’InstitutAgronomique Calédonien (IAC).

Page 20: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

2 0

P r o g r a m m e d e C o n s e r v a t i o n

A.2.1.3. Sensibiliser la population au

respect des forêts sèches

D’après le rapport du Colonel Trohel en 1991,l’origine des feux est bien souvent inten-tionnelle ; la sensibilisation des populations parl’éducation à l’environnement, par des séminairesd’information, mais aussi par des formations àeffet multiplicateur (animateurs, éducateurs,journalistes) pourra s’envisager par la collabora-tion d’associations culturelles et éducatives.D’ores et déjà le Centre d’Initiation àl’Environnement (CIE) est disposé à s’engagerdans cette activité.

A.2.2. Défriche agricole arrêtée

A.2.2.1. Elaborer des mesures d’incitation

à la conservation

L’enjeu de cette activité est d’inverser la tendanceactuelle qui est de favoriser la seule exploitationagricole sur les propriétés possédant des sitesphares de forêts sèches. Il s’agira de développerles outils d’incitation à la conservation comme laréduction de l’impôt foncier par le gouvernementau prorata de la surface de forêt sèche protégée.Ce serait une incitation décisive même si le tauxen vigueur n’est guère élevé. Cette propositionrenforce la délibération proposée par M. Cressensen 1998 sur la limitation des défrichements pardélivrance d’autorisation.

A.2.2.2. Former les éleveurs au sylvo-

pastoralisme

Les services de développement rural locaux doi-vent mettre en avant la valeur agronomique de laforêt. Le rôle de la forêt est effectivement fonda-mental pour les activités agricoles, tant par la bio-masse qu’elle produit, que par sa capacité à rete-nir et filtrer l’eau. La destruction des forêts par lespropriétaires privés éleveurs est une aberrationagronomique qui mérite d’être corrigée.Il importe d’envisager la protection de la forêtsclérophylle de façon globale et intégrée dans lesactivités agro-pastorales. Ces écosystèmes sont eneffet imbriqués dans les écosystèmes gérés par

En haut : Pose de clôtures anti-cerfs.En bas : Forêt sèche stricto sensu.

l’homme : les zones pastorales. Il est alors indis-pensable d’intégrer la dégradation des forêts sclé-rophylles dans les processus écologiques pluslarges régissant la dynamique de la végétation deszones pastorales : le voisinage direct de la végéta-tion pastorale fait que la dégradation des pâtu-rages par des espèces indésirables envahissantescréent des conditions favorables de dégradation dela forêt (flux d’espèces, transport de graines par lebétail, corridor de dissémination…). La stratégied’intervention proposée permet d’identifier théo-riquement la situation idéale dans laquelle lesactivités pastorales, cynégétiques et plus générale-ment humaines, peuvent s’exprimer tout en per-mettant la conservation sur le long terme de cesmilieux. Une application concrète des conceptsagri-environnementaux permettra d’évaluer l’im-pact des herbivores sur la végétation naturelle et

Page 21: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

2 1

F o r ê t s t r o p i c a l e s s è c h e s e n N o u v e l l e - C a l é d o n i e

de déterminer un seuil de densité compatible avecle maintien et la pérennité des forêts sèches pourrecommander, à terme, une gestion adaptée de cesherbivores et de ces milieux.Il est donc nécessaire de proposer à la Nouvelle-Calédonie l’étude de l’interaction entre onguléssauvages et milieux naturels insulaires pour l’éla-boration d’un plan de gestion cynégétique adapté.

A.2.2.3. Mettre en place un plan de

valorisation

Les alternatives de valorisation des forêts sèches,par les espèces floristiques et faunistiques qui lacomposent, sont nombreuses : en l’absence detoute "filière" spécifique à cet écosystème, nousproposons qu’une réflexion soit menée en parallè-le aux études scientifiques sur les potentialitéséconomiques, pour qu’émergent les axes particu-liers de valorisation autour d’un plan formalisé.Les propriétaires fonciers doivent être financière-ment intéressés à la protection de leur forêtsèche. Il est important ainsi d’estimer les moyensde valoriser, au sens propre du terme, les îlots deforêt sèche pour les propriétés propres qui lescaractérisent, en accord avec les priorités de ges-tion et les statuts d’aménagement définis : sen-tier botanique, substances naturelles, reboise-ment, ornement, etc.

A.3. Forêts sèches regroupées et reliées

A.3.1. Sécurisation foncière

A.3.1.1. Mettre en place un plan de gestion

rationnel des sites

Pour chaque parcelle de forêt sclérophylle, unplan d’aménagement et de gestion doit être éta-bli afin de l’adapter aux contraintes spécifiquesliées à leur conservation : • gestion des menaces spécifiques• gestion du foncier• gestion de la mise en valeurLa caractérisation de la vocation de l’espace offrela possibilité de prévenir les incompatibilités des

objectifs de conservation et ceux de la mise envaleur par exploitation. Cette vision globale, àcourt et moyen terme, de l’utilisation des espacescalédoniens permet de proposer des aménage-ments conséquents limitant les conflits, ainsi quedes solutions alternatives à l’exploitation irration-nelle des espaces de forêt sclérophylle.La distinction entre modes d’exploitation et partdes revenus familiaux générés par cette exploita-tion affine le choix des sites en terme de prioritéde conservation. La dégradation écologique dessites de familles propriétaires dont les principauxrevenus ne proviennent pas de l’exploitation deleur terre, sera moindre que celle des proprié-taires agriculteurs et/ou éleveurs.

A.3.1.2. Elaborer un plan d’aménagement

des sites

Dans le cadre de la mise en défens des sites prio-ritaires identifiés et validés, il s’agit de proposerun aménagement adapté (mise en valeur pédago-gique, protection ferme, études scientifiques) surla base d’un plan d’aménagement regroupantchacun des cas de figures existant. Ce travailconcerne le moyen-long terme pour une gestionappropriée des sites de forêt sclérophylle.Ces plans d’aménagement devront s’appuyer sur lamise en valeur des connaissances acquises par lesscientifiques, mais aussi sur l’analyse objective de lasituation grâce à la représentation cartographiquerecommandée plus bas. La prise de décision objec-tive et proche de la réalité, offrira la possibilité degestion et d’aménagement adapté aux “contraintes”spécifiques de chacun des sites à protéger.

A.3.1.3. Appuyer la mise en place d’un SIG

terrestre

Il s’agit de caractériser et localiser les espècesrares et menacées de l’écosystème ou encore quipossèdent une valeur culturale importante, éco-nomique ou écologique, et d’assurer que lesagences gouvernementales travaillent à leur pro-tection dans leur milieu naturel.Cela passe par l’analyse de l’existant en terme demoyens (connaissances et outils) :

Page 22: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

2 2

P r o g r a m m e d e C o n s e r v a t i o n

• Représentation de la biodiversité dans l’espace

Dans un souci de représentativité biologique,l’objectif est d’identifier les différents assem-blages floristiques et les gradients de représenta-tion spécifiques des différentes formations fores-tières présentes. La définition d’un niveau mini-mum représentatif de protection d’habitats etd’espèces, en vue de leur conservation, passe parcette première étape qui apportera les élémentsobjectifs, transparents et richement documentés,utiles à toute prise de décision.

• Représentation des menaces dans l’espace

L’identification des menaces touchant les sitesprioritaires permet de caractériser leurs évolu-tions spatiales et temporelles et donc de mieuxprévoir les mesures à prendre en compte pourlimiter leur impact.

• Organisation foncière

Le contexte néo-calédonien nécessite une bonneconnaissance de la répartition foncière des terres.Cette représentation spatiale, sociale et écono-mique des périmètres fonciers sur lesquels ont étéidentifiés les sites écologiquement prioritairespermet d’anticiper les approches spécifiques àmettre en place en termes d’aménagement, d’im-plication et de blocage.Cette démarche vise d’une part à déterminer latypologie des propriétés des sites de forêts sèches,mais aussi à identifier des zones potentielles derestauration à court et moyen terme par le rensei-gnement du plan d’occupation des sols.Aussi, la mise en place d’un tel outil informatiquepour les services compétents des Provinces passepar l’identification de la faisabilité et la pertinen-ce d’un tel outil compte tenu des questions poséespar les futurs bénéficiaires ; la création de la basede données informatique regroupant les informa-tions calédoniennes existantes (de sources et for-mats bien différents) mise à la disposition du pro-gramme peut être faite en collaboration avec leSMAI (service territorial d’information géoréfé-rencé) et le Latical (laboratoire de télédétection del’IRD). Sur la base d’une proposition de réalisa-tion, ce recueil d’information constituerait lamémoire collective du programme. Il sera aussi

important d’estimer dans quel mesure cet outilpourra être associé à un outil informatique d’aideà la décision (simulation et modélisation) adaptéet construit selon les futurs utilisateurs.

A.3.1.4. Législation appropriée

Les sanctions réglementaires doivent gagner enefficacité pour dissuader la récidive (pyromanie,etc.). La Province Nord a d’ores et déjà pris desmesures en ce sens dont pourrait s’inspirer laProvince Sud.Une réflexion doit être menée dans le sens d’uneréglementation sur le foncier prenant en comptel’environnement afin qu’une gestion homogèneet rationnelle des milieux particuliers voit le jourautour de textes de loi pour le moment insuffi-sants. Un code de l’environnement, pouvant éma-ner du schéma directeur que souhaite élaborer legouvernement de Nouvelle-Calédonie, serait lebienvenu.

A.3.2. Population et propriétaires

sensibilisés

A.3.2.1. Valoriser les sites pilotes

Les deux sites pilotes mentionnés plus haut doi-vent faire l’objet de publications vulgarisées dansles périodiques locaux et internationaux. Leurpropriétaires seront en outre mis en valeur par lebiais des médias pour la reconnaissance d’un sta-tut social de protecteur du patrimoine naturelmenacé. L’aménagement et la mise en valeur dessites seront envisagés au cas par cas avec le pro-priétaire concerné. Ce type de valorisation serviraen outre de sensibilisation d’autres propriétairesprivés détenteurs de forêts sclérophylles.

A.3.2.2. Sensibiliser et intéresser les

propriétaires

Il faut développer l’idée nouvelle de la prise enconsidération de la biodiversité comme richessevalorisable et donc respectable dans le temps enmettant en valeur les marchés existants et en res-ponsabilisant les propriétaires fonciers. Lescontacts avec les propriétaires et tribus, sur le

Page 23: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

terrain et en séminaires d’information, sontindispensables. Nous proposons qu’une enquêtesoit menée à ce titre sur la perception et l’usageque font les propriétaires de leur espace fores-tier.Les réalisations de parcelles pilotes créent unprécédent, en Nouvelle-Calédonie, en impli-quant de propriétaires privés à la conservationde la biodiversité. Les mesures socio-écono-miques accompagnant les objectifs de protectionet restauration sont à "tester" avant d’être repro-duites ailleurs. C’est ainsi que l’implication deces acteurs et la valorisation (médiatique etsociale) de leurs actions seront déterminantespour la réussite du programme.

A.3.2.3. Mettre en place un plan de

communication

Un plan de communication sera établi pourdéfinir, les différents outils, moyens et objectifsde communication au niveau local, régional etinternational. Sur le temps du programme, celapeut être réalisé par un travail collectif entreProvinces, associations locales de communica-tion et département Communication duWWF-France.

2 3

F o r ê t s t r o p i c a l e s s è c h e s e n N o u v e l l e - C a l é d o n i e

Découverte scientifique, touristique et pédagogique de la biodiversité des forêts sèches

Page 24: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

2 4

P r o g r a m m e d e C o n s e r v a t i o n

Les hypothèses formulées ci-dessous sont les conditions nécessaires et/ou additionnelles qui

doivent accompagner nos activités et nos objectifs pour la bonne mise en œuvre du

programme dans le long terme.

4.2. ETUDES PRÉLIMINAIRES

Le bon déroulement de ce programme dans lesannées à venir ne peut s’envisager que si lesphases expérimentales évoquées plus haut propo-sent des résultats concrets applicables à grandeéchelle. Elles constitueront par ailleurs un outilde validation puissant pour sensibiliser les déci-deurs, élus et bailleurs de fonds.

4.3. SENSIBILITÉ DE LA POPULATION ET

DES PROPRIÉTAIRES

Intervenir au niveau de la population permetd’envisager le respect des zones non protégées deces forêts mais aussi de rendre sensible l’électoratnéo-calédonien qui peut faire remonter son inté-rêt à l’environnement au niveau politique aumoins communal.Aussi, les propriétaires feront l’objet d’approchescroisées (sensibilisation par plusieurs structures etplusieurs interlocuteurs) pour l’acceptation d’unemise en gestion durable de leur parcelle.

.4.

Conditions de réalisation

4.1. PARTENARIAT ET

COLLABORATIONS

Un bilan sur la question des forêts sèches enNouvelle-Calédonie doit être fait rapidementavec les responsables concernés. L’accord de prin-cipe d’une participation collective des Provinces,du SMAI, de l’ADRAF, de l’IRD, du IAC, duGIS Substances Naturelles, de l’UNC, du CIE,de la SIRAS Pacifique et du WWF à la mise enœuvre de ce programme, est formalisé par la vali-dation locale de ce présent document.Il sera établi dès que possible un accord cadreentre ces acteurs pour donner un cadre officiel auprojet de conservation de la forêt sèche et pourbâtir une relation à long terme dans le cadre desa mise en oeuvre.

L’intérêt partagé des parties partenaires, traduitpar leurs contributions, sera formalisé sous formede conventions de collaboration sur le court,moyen et/ou long terme, à différentes échellesd’interventions bilatérales ou multilatérales dans lerespect de l’accord cadre retenu par les partenaires.

Page 25: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

.5.

Mise en œuvre

La problématique globale est à traiter sous laforme d’une organisation logistico-administrativesur le modèle du schéma représenté par lafigure 3 (page 26) :• constitution d’un groupe de projet qui regrou-pe tous les partenaires par un accord cadre et quis’occupe des réalisations (identification de chaquepartenaire et de son rôle)• comité de pilotage qui entérine annuellementles travaux réalisés et à venir• conseil scientifique sollicité par le groupe de

projet et/ou le comité de pilotage pour des pres-tations particulières• coordination par un chef de projet qui exécuteles décisions du groupe de projet

Le tableau 2 (page 26) reprend les grandeslignes budgétaires des interventions du pro-gramme et l’estimation de leurs coûts. Ces esti-mations viennent des propositions d’interven-tion chiffrées que nous avons pu recueillirauprès des opérateurs locaux.

2 5

F o r ê t s t r o p i c a l e s s è c h e s e n N o u v e l l e - C a l é d o n i e

Les outils nécessaires pour cette démarche sont lacommunication et la pédagogie, sans compter lespersonnes ressources qui travaillent avec des pro-priétaires fonciers.

4.4. LÉGISLATION

Outre la réglementation sur le foncier, et lessanctions accompagnant l’interpellation de van-dales que nous avons évoqué plus haut dans ledocument, le cadre juridique de la mise en valeurde la biodiversité est essentiel (notamment pour

les substances naturelles issues de plantes endé-miques). Il s’agit de faire bénéficier la Nouvelle-Calédonie et son environnement naturel desroyalties dégagées par d’éventuelles exploitationscommerciales de la bio-diversité hors du territoi-re. Cette question, qui a une implication directesur le développement, n’a jusqu’alors pas étéapprofondie. Une attention particulière sera por-tée par le programme à la mise en vigueur destextes issus de la convention sur la diversité bio-logique soient en vigueur et évitent ainsi toutpillage des substances naturelles de Nouvelle-Calédonie.

Page 26: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

2 6

P r o g r a m m e d e C o n s e r v a t i o n

Comité de pilotage :Institutions locales, Elus,

Décideurs

Groupe de projet :Provinces, Assiociations locales,

Scientifiques, WWF

Financements extérieurs

Activités et fiches projets :Etudes, Mises en défens, Aménagements, Gestion,

Sensibilisation, Comunication

Actions projets 2000 2001 2002 2003 2004

1. Amélioration des connaissances 300 000 105 000 105 000 45 000 0 45 000

2. Protections des sites proritaires 320 000 30 000 70 000 50 000 40 000 130 000

3. Restauration des sites dégradés 350 000 40 000 50 000 50 000 110 000 100 000

4. Valorisation 380 000 15 000 100 000 60 000 115 000 90 000

5. Durabilité 550 000 110 000 100 000 100 000 100 000 140 000

6. Coordination du programme 230 000 70 000 40 000 40 000 40 000 40 000

Total demande sur 5 ans : 2 130 000 370 000 465 000 345 000 405 000 545 000

Programmation sur 5 ans en Euros

Ta b l e a u 2Budget prévisionnel du programme sur 5 ans.

F i g u r e 3Proposition pour la coordination du programme.

1

23

1 Le comité de pilotage valide des grandes réalisations et orientations du programme et se réunit au moins une fois par an.

2 Le groupe de projet gère les actions courantes du programme conformément aux directives du comité de pilotage. Il se réunit tous les deux mois, partage la mémoire du programme (SIG). Il est fédéré par un accord cadre.

3 Le groupe de projet coordonne les opérations et s’assure de leur bonne exécution par le chef de projet.

4 Le conseil scientifique est sollicité par le comité de pilotage et/ou le groupe de projet.

Partenaires : ETAT, NOUVELLE-CALEDONIE et Provinces de la Nouvelle-Calédonie, IRD, CIE, SMAI, CIRAD-Mandat de gestion NC, UNC, GIS Substances naturelles, ADRAF, WWF.

Financement Investissements

propres Conseil scientifique

4

Page 27: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

2 7

F o r ê t s t r o p i c a l e s s è c h e s e n N o u v e l l e - C a l é d o n i e

.6.

Suivi et évaluation

Chacune des activités à mener pour la mise en œuvre du programme pourra être mesurée par des

indicateurs objectivement vérifiables dont la définition sera débattue avec les acteurs concernés. Ces

indicateurs permettent ainsi le suivi de l’activité et l’évaluation des résultats obtenus par rapport aux

objectifs fixés.

Ils peuvent se présenter sous forme de docu-

ments formels validés :

• Formalisation de l’implication des partenairespar convention• Gamme de cartes foncières, écologiques, socio-économiques des forêts sèches• Etudes de faisabilité et liste de plantes et de sites

Ils peuvent aussi se présenter sous la forme de

données quantitatives :

• Surfaces et nombre de pare-feu, de sites surveillés• Suivi des densités de population de cerfs• Nombre de formations et de recrues saisonnières

Ils peuvent enfin se caractériser sous forme de

données qualitatives :

• Gain sur le revenu des propriétaires de sitesprotégés• Degrés de couverture du sol et bilan de l’éva-potranspiration• Qualité des prises de restauration

Les différents moyens de suivre et d’évaluer ledéroulement des activités du programme sont àproposer par les partenaires dans le cadre de lavalidation du présent document de programme.De nombreuses inconnues nous empêchent deproposer l’aspect quantitatif de ce programme enterme de conservation : les sites pilotes doiventrépondre en grande partie à ces interrogations.

Page 28: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

2 8

P r o g r a m m e d e C o n s e r v a t i o n

Si la conservation des forêts sèches est claire-ment affichée comme une priorité par les parte-naires institutionnels, au regard de la probléma-tique environnementale globale en Nouvelle-Calédonie et compte tenu de la faiblesse deseffectifs, elle n’a pas pu bénéficier de moyensimportants jusqu’alors. En effet, l’effort deconservation porte sur une population modeste etdoit donc s’appuyer sur la communauté interna-tionale pour atteindre un niveau satisfaisant.

Ainsi, l’intervention du WWF permettraitd’élargir le champs d’intervention des servicesprovinciaux.

Il ne sera pas possible de protéger des massifsconséquents sans une politique adaptée en matiè-re de personnel et de logistique tant les besoinsen compétences sont importants (sylvo-pastoralis-me, écologie, foresterie, socio-économie, etc.).Une opération de recherche-formation pourraitêtre préconisée pour ce programme, en collabora-tion avec les universités et écoles spécialisées, afind’accueillir de jeunes étudiants stagiaires, enca-drés par leur université pendant une période desix à douze mois.

Une typologie des massifs de forêts sèchesdoit être réalisée en fonction de leur richesse bio-logique, de leur intégrité, de leurs caractéris-tiques foncières et de l’intensité des pressions

.7.

Conclusion etpropositions de décision

pour élaborer un Système d’InformationGéographique pour les forêts sèches. En ce quiconcerne les inventaires locaux, leurs coûts nesont pas négligeables et il serait préférable demettre à profit les données des inventaires exis-tants et de les valider par sondage au niveau desmassifs. Il sera important aussi d’y faire figurerles localités spécifiques d’invertébrés, d’avifauneet de mammifères, ce qui permet d’apprécier leurrépartition liée aux habitats.

Les menaces qui s’appliquent aux sites priori-taires seront caractérisées et des mesures de pro-tection adaptées seront proposées ; elles poserontles principes du plan d’aménagement évoquédans le document de programme.

Ceci passe par l’identification de mesures de pro-tection contre les feux et le passage de bestiaux ;ces mesures seront appliquées de manière judi-cieuse lorsque les fréquences, périodes, nature etintensités de ces fléaux poseront les principes degestion des massifs de forêt sèche.

La mise en réseau des sites de forêts sèches deNouvelle-Calédonie par l’élaboration d’unSystème d’Informatique Géographique permettrad’assurer le suivi spatio-temporel des sites deforêts sclérophylles. Ce système constituera lamémoire pérenne du projet, dans la mesure oul’ensemble des données afférent à la probléma-

Page 29: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

2 9

F o r ê t s t r o p i c a l e s s è c h e s e n N o u v e l l e - C a l é d o n i e

tique seront mises à disposition et accessibles àchacun des partenaires. Pour l’utilisateur final ceSIG est en outre un outil puissant de gestion desressources naturelles.

La mise en place de deux premiers sitespilotes en Province Sud et Province Nord sur desterrains privés prouve la bonne volonté des par-ties engagées et amorce le programme plurian-nuel tel qu’il est proposé dans ce document.

Les résultats obtenus sur les sites pilotes ferontl’objet de publications scientifiques et de vulgari-sation à valoriser à travers des revues spécialiséesà l’échelle internationale.

L’implication des communautés locales estune condition de viabilité du programme deconservation des forêts sclérophylles ; les popula-tions riveraines des îlots forestiers et propriétairesterriens seront sensibilisés et intégrés à ladémarche de sauvegarde et restauration desforêts. Des mesures compensatoires au cas par caspermettront d’impliquer les propriétaires fon-

ciers, en répondant à leurs besoins selon leurscontributions à la conservation viable.Les connaissances naturalistes, celles du milieumélanésien surtout, guident utilement l’explora-tion de la biodiversité pour évaluer les potentiali-tés thérapeutiques et, plus généralement, l’intérêtéconomique des espèces connues. Si ces savoirstraditionnels existent encore pour la forêt scléro-phylle, il serait très intéressant de les identifier etde les faire connaître, pour estimer plus justementla valeur patrimoniale des espèces menacées.

Ainsi, il faut encourager les travaux entrepris parles opérateurs locaux. Ces travaux réalisés sansmoyens conséquents visent à identifier de nou-veaux sites phares et élaborer des outils de ges-tion durable. Une bonne coordination locale per-mettra la sensibilisation, l’information et l’inté-gration du programme forêt tropicale sèche àl’échelle locale et régionale pour la présentationinternationale des enjeux et méthodes proposésdans le cadre d’un programme intégré et inno-vant de conservation viable de la nature par ledéveloppement.

Forêts sèches sur la presqu’île Montagnès.

Page 30: Conservation Forêts tropicales sèches en Nouvelle- Calédonieawsassets.panda.org/downloads/frnewcaledonia_infi.pdf · Présentation de la surface originelle et des lambeaux restant

3 0

P r o g r a m m e d e C o n s e r v a t i o n

Bibliographie- Beaufils J.B., 1997. Une flore méconnue :incursion en Nouvelle-Calédonie. Hommes& plantes, 23.

- Bellefontaine R.,1999. Echange d’expérien-ce et état de l’art sur la gestion forestièredurable par écorégions : forêts tropicalessèches. FAO, 38.4.

- Bouchet Ph., Jaffré T., Veillon J.M., 1995.Plant extinction in New Caledonia :Protection of sclerophyl forests urgentlyneed. Biodiversity and Conservation, 4 :415-428

- Chazeau J., Chevillon C., Garrigue C.,Jaffre T., et al. 1994. Biodiversité et conser-vation en Nouvelle Calédonie. Rapport desynthèse ORSTOM "sciences de la vie" n° 1(Biodiversité) - 32p.

- Chalaye S. 1998. Caractérisation et carto-graphie de la végétation pour la gestion ducerf rusa à Poya : mise en place d’un Systèmed’Information Géographique. Memoire defin d’étude Cirad-EMVT.

- Center’s of plant biodiversity Vol 2 : Aguide of strategy for their conservation.

- Clay J., W. 1996. Generating income andconservating resources : twenty lessons fromthe field. Unpublished document, WWF.

- CNRS Nouméa. Plantes médicinales.

- Droit de l’environnement et Nouvelle-Calédonie (1993). Revue juridique de l’envi-ronnement.

- FAO/CIRAD-Forêt/SUAS, 1996.Aménagement des forêts tropicales sèches.FAO, draft, 316 p.

- Gargominy O. 1993. Les introductionsd’espèces animales et végétales en Nouvelle-Calédonie. Mémoire de fin d’étude. Lab. debotanique IRD Nouméa. Ecole NationaleSup. d’Agronomie de Rennes.

- Gargominy O., Bouchet Ph., Pascal M.,Jaffré T., Tourneur J.C., 1996. Conséquencedes introductions d’espèces animales et végé-tales sur la biodiversité en Nouvelle-Calédonie. Rev. Ecol. (Terre et Vie), 51 :375-402.

- Greth A. et al. 1997. Emergency conserva-tion measures for a critically endangeredGlobal 200 Ecoregion. Project concept,WWF-France.

- Hartshorn G. : Conservation des forêtssèches au Costa-Rica. Unpublished docu-ment,WWF-US.

- Jaffré T. , Veillon J.M., 1991. La forêt sclé-rophylle de la Province Sud de la NouvelleCalédonie. Rapp. Sci. Tech. Sci. Vie. Bota.Convention n°6,ORSTOM, Nouméa - 93 p.

- Jaffré T., Morat Ph., Veillon J.M., 1993.Etude floristique et phytogéographique de laforêt sclérophylle de Nouvelle-Calédonie.Bull. Mus. natl. Hist. nat., Paris, 4è sér., 15,sect. B. Adansonia, (1-4) : 107-147.

- Jaffré T., Morat Ph., Veillon J.M., 1994.,La flore, caractéristiques et composition flo-ristique des principales formations végétales.Dossier Nouvelle-Calédonie. Bois et Forêtsdes Tropiques 242 : 7-30.

- Jaffré T., Veillon J.M., 1994. Les princi-pales formations végétales autochtones enNouvelle Calédonie. Caractéristiques, vulné-rabilité, mesures de sauvegarde. Atelier surles formations ligneuses autochtones deNouvelle-Calédonie. O.N.G. “ActionBiosphère”, Thio 3 mai 1994.

- Jaffré T., Bouchet Ph., Veillon J.M., 1998.Threatened plants of New Caledonia : Is thesystem of protected areas adequate ?Biodiversity and Conservation, 7 : 107-135.

- Jaffré T., Rigault F., Sarrailh J.M., 1999.La végétalisation des anciens sites miniers.Dossier Nouvelle-Calédonie. Bois et Forêtsdes Tropiques 242 : 45-57.

- Jourdan H., Chazeau J., 1997. Feux debrousse et invasion des milieux du domainesclérophylles par la fourmi pionnièreWasmannia sp. Impact des feux de broussesur le milieu naturel en Nouvelle-Calédonie.ORSTOM/CORDET - pp 27-47.

- Lebel S. 1999. Impact et exploitation despopulation de cerfs sauvages en milieu fores-tier. Programme élevage du mandat de ges-tion. Rapport programme élevage n° 5/99

- Le Bel S., Brescia F., Barré N., 1999.Gestion d’une population sauvage de cerfrusa sur la côte ouest de la Nouvelle-Calédonie. Etude de cas : la propriétéMetzdorf. Rapport programme élevagen°9/99

- Letourneur J. et Pascal M., 1994.Modalités susceptibles de permettre uneréhabilitation écologique sur l’îlot Léprédouret une restauration de sa flore par desmesures de gestion de sa faune sauvage.Nouméa, Etude et synthèses CIRAD –Mandat de gestion Nouvelle Calédonie.

- Morat Ph., Jaffré T., Veillon J.M., 1996.Data sheet of New Caledonia (France).Centres of Plant Diversity : a guide and stra-tegy for their conservation. IUCN-WWF.Oxford University Press - pp.529-537.

- Pascal O. 1998. Nouvelle-Calédonie :conservation de la forêt tropicale sèche.Document provisoire, WWF-France.

- Sarlin. 1954. Bois et forêts de Nouvelle-Calédonie

- Schmid M., 19xx. Fleurs et plantes deNouvelle-Calédonie. Ed. du Pacifique.

- Trohel Col., 1991.

- Veillon J.M., Dagostini G., Jaffré,T., 1999.Etude de la forêt sclérophylle de la ProvinceNord en Nouvelle-Calédonie. Convention ,Sciences de la vie, Botanique N° 10; IRD.Nouméa; 54pp.

Crédits photos- Arnaud Greth : pages 1, 5, 7, 10 (bas), 12, 13, 14, 20 et 23.- Arnaud Collin : pages 10 (haut) et 29.- Bastien Penvern : page 9.