Mary VES

CONSEQUENCES

Romance

ISBN 979-10-93434-52-0

Juin 2015 Erato-Editions

Tous droits réservés

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Résumé :

Après avoir découvert le secret bien gardé de son enfance, Allison s’empresse de retrouver ses amisà Cambridge et de s’éloigner de sa famille afin de se reconstruire.

Lors de son arrivée, un nouveau drame lui tombe dessus : elle découvre que Matthew l’a déjàremplacée.

Accablée par cette confrontation, Allison perd pied.

Comment va-t-elle réussir à gérer sa nouvelle vie ?

Va-t-elle pouvoir pardonner à ses proches ?

Pourra-t-elle oublier son amour pour Matthew ?

Comment Matthew va-t-il réagir face au retour d’Allison ?

Et quelle va être la conséquence de tous ces évènements entre drame familial et amour ?

À vous de le découvrir…

Mary Ves :

Originaire de la Franche-Comté, Mary est née en juillet 1981.

Mariée et mère de 2 enfants magnifiques. Elle a une vie bien remplie. Malgré tout, la lecture etl’écriture ont toujours fait partie intégrante de sa vie. Romantique dans l’âme, elle réalise son rêve etécrit son premier roman.

" Le bonheur, c’est savoir ce que l’on veut et le vouloir passionnément. "

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Allison

— Margaret ? Maman ?

— Oui, ma petite fille. Je suis là !

— Je suis morte ?

— Non ma chérie. Allison, nous devons parler. Je vais tout te raconter.

Elle me tend le bras. J’hésite à la suivre, car je me sens troublée et secouée à la fois. J’entends auloin la voix de Jennifer

hurler à Marc d’appeler les secours, elle lui parle de choc émotionnel. J’ai envie de la rassurer, maisje me sens tellement plus

apaisée et attirée par la voix de Margaret. Je lui tends ma main et décide de suivre le chemin de lavérité. Je me retrouve

embarquée dans ses souvenirs, je l’imagine du moins, car je me sens propulsée dans un décorétrange, je vois mes parents plus

jeunes et mon oncle Nick en pleine crise de fou rire.

— Regarde, voilà la vie que nous avions. Ton père est un homme merveilleux, je suis sû re qu’ilaurait été formidable

pour toi… s’il n’avait pas pris cette décision.

— Pourquoi ?

— Regarde…

Je regarde devant moi et découvre une nouvelle image. Mon oncle est au sol près de mon père. Ils ontl’air anéantis. Il

l’entoure de ses bras, mais Nick ne réagit pas. Il pleure, il hurle le nom de Margaret.

— C’est le jour où tu es morte ?

— C’est la date où je t’ai donné la vie ma chérie.

— Où est ma mère ?

— Dés que j’ai commencé à avoir des contractions, Nick l’a tout de suite prévenue, mais sur lechemin, elle a eu un

accident, plutôt grave, elle a perdu le bébé qu’elle portait. Maddie et moi, nous avons toujoursété… comment te dire…

connectées l’une à l’autre. L’accouchement a été difficile, j’ai perdu connaissance et les médecinsn’ont rien pu faire pour

me réanimer ; je venais d’avoir une rupture d’anévrisme. Il faut que tu saches que je t’aime et queje veille sur toi depuis

ce jour. J’aurais préféré qu’il fasse un autre choix, qu’il s’occupe de toi en tant que père. Malgrétout, tu as toujours été

bien entourée. J’aimerais pouvoir t’éclairer aujourd’hui, regarde.

Elle me montre un autre souvenir : ma mère est allongée sur un lit d’hôpital. Nick, mon père et unberceau l’entourent. Tous

ont l’air tellement malheureux. Ils discutent de la perte de ma tante et de la perte du bébé de ma mère.C’est à ce moment-là

que mon oncle Nick demande à mes parents de bien vouloir s’occuper de moi. Mais mes parentsrefusent.

— Tu vois, Maddie a d’abord refusé de prendre le rôle de mère pour me remplacer. Elle ne voulaitpas prendre ma place.

D’ailleurs, même quand elle fini par accepté de s’occuper de toi, elle a toujours voulu te dire lavérité lorsque tu serais en

âge de comprendre.

— Pourquoi oncle Nick n’a-t-il pas voulu de moi ?

— Non, ne dis pas cela. Il était perdu. Il était en colère contre moi. Nous étions des âmes sœurs, onallait former une

famille et brusquement il m’a perdue. Même s’il t’aime plus que tout, à ce moment-là il ne savaitpas comment gérer sa

peine. Il a opté pour la fuite, mais je peux t’assurer qu’il a regretté cette décision à maintesreprises, car il aurait aimé

reprendre son rôle.

Nous nous replongeons dans les souvenirs. Elle me montre l’enterrement, puis le départ de Nick. Jevois des images de lui

observant une photo de moi et une autre de Margaret posées sur son lit.

Il se tient le visage entre ses mains tout en sanglotant.

— Nick a passé des nuits entières dans cette position à me pleurer, mais aussi à TE pleurer.Lorsqu’il a réalisé son

erreur, il est revenu et a voulu reprendre son rôle, mais tu avais trois ans et pour toi, Nick étaitdevenu ton parrain avec qui

tu faisais des visioconférences une fois par semaine. Tu n’avais pas envie de vivre avec lui ; tudésirais être avec tes

parents.

— Alors il a changé d’avis. Il a préféré rester un parrain plutôt qu’un père ?

— Disons qu’à son retour, Maddie était devenue TA mère. Elle a appris qu’elle ne pourrait plusavoir d’enfants suite à

son accident. Lors de cette unique soirée, Nick a réalisé beaucoup de choses. Il n’a pas voulu tefaire souffrir. Mais il n’a

pas désiré lui reprendre la seule chose qui lui avait permis de retrouver goût à la vie. Alors il adécidé d’être le plus proche

possible de toi pour ne pas t’arracher à ton environnement et aux seuls parents que tu connaissais.Il t’a ramenée à eux. Il

a débuté un album souvenir, qu’il voulait te donner à ta majorité, date à laquelle Maddie avaitpromis de tout te dévoiler.

— Elle a changé d’avis apparemment.

— Disons que la vie n’a pas été facile et qu’elle a eu peur d’être rejetée.

Elle me montre un autre souvenir. C’est moi qui me cache derrière la porte. Je m’en souviens. Ils’agit du jour où j’ai

découvert qui était ma véritable mère. Puis je me vois effondrée devant sa sépulture à Cambridge.Les images s’enchainent,

elle me montre ma mère au téléphone avec grand-mère qui lui apprend ma découverte. Ma mère selaisse tomber au sol, en

larmes, rejointe par Nick et mon père.

Tous les trois semblent choqués.

Puis le dernier souvenir qu’elle décide de me révéler correspond aux appels de ma mère et de Nickauxquels je ne réponds

pas ; je vois alors le désespoir dans leurs regards et mon cœur se brise.

— Tu dois accepter de leur parler. Tu es en colère et je le comprends, je ne suis pas d’accord avecla décision qu’ils ont

prise il y a vingt ans, mais tu es une magnifique femme aujourd’hui. Tu dois aller de l’avant. Tu meressembles tellement

Allison. Tu es malheureuse aujourd’hui, mais tu es plus forte que tu ne le penses. Prends le tempsde repenser à tous les

souvenirs que je viens de te dévoiler et accepte de renouer le dialogue. Nick t’aime comme un pèreet Maddie et Brad ont

été des parents géniaux pour toi, alors ne vis pas avec des regrets.

— Je ne sais pas. Tous les gens que j’aime m’abandonnent en ce moment. Je ne veux pas meréveiller, je veux rester près

de toi.

— Tu ne vas pas tarder à te réveiller, ma chérie. Personne ne t’abandonne, crois-moi. PourMatthew, tu devras faire des

choix. Tu peux laisser la situation s’envenimer ou décider de lui parler ; tout peut s’arranger entrevous. Tu es la seule à

décider de ton avenir. Matthew me fait énormément penser à Nick. Il est têtu et passionné enamour. Tu l’as blessé en lui

mentant et sa manière à lui de réagir est assez brutale. Vos caractères sont si semblables queforcément cela fait des

étincelles. Il a également vécu un drame qui l’a changé à jamais. Je veille sur lui également, maisje ne suis pas seule.

— Tu veilles sur Matthew ? Pourquoi ?

— Karen et Harry, les parents de Matthew ont toujours été présents pour Maddie et moi, alors àma façon je m’occupe

de leur fils.

— Qui veille sur lui ?

— Tu dois te réveiller maintenant Allison, affronte la vie et tu obtiendras toutes les réponses.

— Non pas encore !

Elle me lâche la main puis s’en va. Plus je la vois s’éloigner et plus j’entends les bruits quim’entourent devenir plus réels.

Une main serre la mienne, je bouge les doigts espérant voir Margaret réapparaître, mais je sens queje reviens à moi. Jennifer

hurle à mes oreilles « Elle bouge les doigts », je cligne des yeux et reprends doucementconnaissance. J’ouvre les yeux et vois

Jennifer à mes côtés, Marc juste derrière elle complètement paniqué et deux pompiers accroupis prèsde moi.

— Mademoiselle, comment vous sentez-vous ?

— Où suis-je ? Jennifer, que se passe-t-il ?

— Nous sommes à la maison, tu as perdu connaissance. Nous avons appelé les secours.

Je tente de me relever et je retombe aussitôt, j’ai très mal à la tête. Un homme assez grand se penchevers moi et m’explique

que j’ai dû faire une crise de tétanie et qu’ils vont m’emmener à l’hôpital pour une nuit de contrôle.Je refuse d’abord, mais

Jennifer insiste. Elle a eu très peur et elle a besoin d’être rassurée sur mon état de santé. J’accepte àla condition qu’elle

m’accompagne, ce qu’elle approuve avec hâte.

Lorsque nous partons pour l’hôpital, Jennifer monte rapidement me prendre quelques affaires avecMarc. En redescendant,

il me serre fort et m’avoue avoir eu une peur monstrueuse. Je le serre à mon tour, sa présence m’atoujours apaisée. Parfois, je

me dis que le choix de la passion a peut-être été une erreur. Avec Marc, jamais je n’ai eu le quart desdisputes que j’ai pu

avoir avec Matthew en si peu de temps et surtout il aurait été l’épaule sur laquelle j’aurais pum’appuyer pour surmonter les

épreuves que je suis en train de vivre. Sur le trajet en direction de l’hôpital, je demande à Jennifer dene pas parler de mon

malaise à Andie, car je ne veux pas que tout le monde s’inquiète et surtout, je ne veux pas de la pitiéde Matthew.

Malheureusement, elle m’avoue avoir déjà contacté Andie, car ils étaient paniqués et ne savaient pascomment joindre les

secours, mais elle a interdit à Andie de venir nous rejoindre. J’insiste auprès d’elle pour qu’elledemande à Andie de se taire.

Elle pianote sur son téléphone pour prévenir Andie, mais une fois de plus, je me rends compte que cegarçon ne sait pas tenir

sa langue. Il s’excuse platement, et informe Jennifer que Kimberly était avec lui lorsqu’elle l’acontacté ; elle a donc prévenu

le reste de la bande qui s’inquiète maintenant pour moi. J’imagine que mon GSM doit déborder demessages ; heureusement

que je l’ai laissé à la maison.

— Au moins, tu n’as pas prévenu ma grand-mère. j’ajoute soulagée.

— En fait, Marc a déjà dû lui en parler. Il m’a dit qu’il le ferait pendant que l’on serait sur le trajet.

— Mais vous êtes fous ! Il est beaucoup trop tard, elle va être morte d’inquiétude alors que je vaisbien ; c’était juste un

simple malaise.

— Écoute, calme-toi. Ta grand-mère a le droit de savoir, elle est ta seule famille ici. Tu te souviensde ce qui t’est arrivé ?

— Je me suis sentie partir, et ensuite…

— Ensuite ? me demande-t-elle inquiète.

— J’aimerais en parler plus tard en tête-à-tête avec toi.

Jennifer regarde autour d’elle et hoche la tête ; je n’ai pas envie d’atterrir dans le service psychiatrie.Lorsque nous arrivons

à l’hôpital, ils me transfèrent assez rapidement dans une chambre.

Je m’allonge et attends que l’infirmière prenne mes constantes. Une fois enfin seules, j’explique àJennifer le rêve que j’ai

fait avec l’apparition de Margaret ainsi que tous les souvenirs qu’elle m’a permis de visualiser. Jelui parle également de ce

qu’elle m’a dit au sujet de Matthew, du drame qu’il a vécu et que, selon elle, tout va s’arranger, quec’est moi qui ai les cartes

en main. Mais je reste sceptique sur ce point.

— C’est incroyable comme expérience et assez flippant je trouve.

— Oui, j’imagine que mon cerveau tourne beaucoup trop vite ces derniers temps et que j’ai perdu lespédales.

— Non. Moi, je pense que c’est possible. Et en ce qui concerne Matthew, je pense que rien n’estperdu. Il est juste très en

colère contre toi. C’est un vrai Bad boy ce garçon, et tu as touché à sa virilité. Il pensait que commeil voulait construire

quelque chose avec toi, tu allais forcément tomber dans ses bras et, toi, tu lui as menti sur toute laligne malgré tes sentiments

envers lui. Son égo en a pris un sacré coup et son petit cœur fragile sous ce corps d’athlèteégalement. Mais maintenant que tu

es de retour, je suis sûre qu’il va venir s’excuser et tu feras la même chose de ton côté et tout ira bien.

Je reste silencieuse, car je n’ai aucunement l’attention de m’excuser. J’ai effectivement dépassé lesbornes, je n’aurais

jamais dû lui mentir, mais une fois de plus, Matthew règle les problèmes assez radicalement, ilm’éjecte sans explication.

— Tu ne dis rien ?

— Non, je t’écoute. je lui répond pour faire diversion.

— Arrête ! Je te connais, tu ne comptes pas lui faire de cadeau ? Tu vas encore faire ta tête de mule.

— Pas du tout ! Même si je me suis rendue compte que je suis amoureuse de lui, je pense que noussommes incompatibles.

Je préfère l’oublier et passer à autre chose. J’ai des problèmes beaucoup plus importants à régler.

— Nous verrons bien, mais je ne pense pas que tu puisses l’oublier si facilement. Et sans vouloir enrajouter une couche, si

tu inversais les rôles, je pense que tu aurais certainement réagi de la même manière, voire pireencore.

Nous sommes interrompues au moment où ma grand-mère fait irruption dans la chambre. Elle a l’aircomplètement affolée,

mais elle se reprend lorsqu’elle me voit.

— Grand-mère, pourquoi es-tu venue ? Il est trois heures du matin, tu aurais dû te reposer, je vaisbien.

— Ton ami Marc avait l’air plutôt inquiet et j’ai eu très peur. Je t’ai appelée, mais ton téléphone nerépond pas, alors je suis

venue. Tu es mon unique petite-fille, je veux être là pour toi.

— C’est gentil, mais Jennifer est venue avec moi, tout va bien, je t’assure.

— Jacob pourrait raccompagner ton amie pour qu’elle se repose, elle pourra venir te chercherdemain si les médecins te

laissent sortir. En attendant, je reste à tes côtés ! S’il-te-plaît, Allison, je n’ai pas du tout l’intentionde m’en aller, alors sois

indulgente avec moi !

— OK, cela ne te dérange pas Jenn ?

— Non, je vais demander à Andie de venir me récupérer. Je serais là demain à 9 h 00 précise pour teramener à la maison,

alors sois prête.

Elle m’embrasse et salue ma grand-mère qui l’enlace pour la remercier de s’être occupée de moi. Magrand-mère se

rapproche de moi et avance le fauteuil afin de bien s’installer. Elle me caresse la main et laisse enfincouler ses larmes.

— Ne pleure pas. Je vais bien, je t’assure; c’est juste un trop-plein d’émotion. j’insiste, émue.

— J’ai eu très peur. Je n’aurais pas dû t’amener sur la tombe de ta... de Margaret. C’était trop tôt.

— Non, j’avais besoin de me recueillir sur la tombe de ma mère, n’aies pas peur de le dire, Margaretest ma mère.

— Oui, mais Maddie l’est également ma chérie. ajoute-t-elle avec conviction tout en me souriant.

— Oui, je sais. J’ai décidé d’accepter de leur parler, mais pas maintenant. Je ne veux pas que tu leurdises pour mon petit

souci de santé. Ce n’était rien et je ne veux pas les voir débarquer, c’est trop tôt. J’ai besoin detemps.

— Très bien, si tu me promets de vite contacter tes parents et quand je dis tes parents, je parle detous tes parents.

— Oui, promis je vais le faire !

— Essaie de dormir un peu maintenant.

L’infirmière m’apporte un calmant pour mon mal de tête, ce qui me permet de m’endormirrapidement. Durant mon sommeil,

je revois Margaret me tendre la main et les images de ma mère si meurtrie d’avoir perdu son bébé etsa sœur le même jour,

mais également mon père et Nick si malheureux. Je vois aussi Matthew avec son regard perçantembrassant cette fille sur le

front. Je me réveille en sursaut. Je regarde autour de moi et me rappelle doucement de la soirée quej’ai vécue. Je tourne la tête

et vois ma grand-mère allongée sur un fauteuil qui n’a pas l’air très confortable. La pendule indique 8h 45. Je tente de me

lever, car Jennifer ne va pas tarder. Je suis courbaturée comme si j’avais abusé de la salle de sport,mais ma migraine s’est

atténuée. Je récupère mes vêtements et file dans la salle de bains pour me préparer. Je décide depasser mon tour pour la

douche de l’hôpital et préfère attendre de me faire couler un bon bain en rentrant. Lorsque je reviensdans la chambre, ma

grand-mère se réveille et Jennifer entre, accompagnée d’Andie.

— Hello ma petite Frenchy, comment te sens-tu ?

— Bien mieux merci. je lui réponds un peu trop sèchement.

— Je tiens à t’avertir que je n’ai pas prévenu Matthew, mais Kimberly l’a fait ce matin.

— Je ne veux pas le voir. C’est bien clair ?

— Oui, très clair. J’ai déjà prévenu Andie de le tenir éloigné. Ne t’énerve pas, ce n’est pas bon pourtoi.

— Ton amie a raison ma chérie, calme-toi. Tu veux venir quelques jours à la maison pour t’isoler ?me demande grand-

mère.

— Non merci. C’est vraiment gentil, mais tous mes cartons doivent arriver aujourd’hui et je voudraisranger mes affaires au

plus vite.

— En fait, tout a été livré ce matin à l’aube, heureusement que Marc avait Andie pour l’aider. Toutest dans ta chambre, il ne

te reste plus qu’à les déballer.

— Merci à vous tous. Je vous adore, et désolée Andie, je n’ai pas à m’en prendre à toi.

— Ce n’est rien, j’ai compris que vous les Françaises avez du caractère à revendre et j’adore !

— Maintenant, j’aimerais rentrer chez nous.

— Le docteur ne devrait plus tarder ma belle, patiente.

Après une heure d’attente, le médecin arrive enfin et m’autorise à sortir à la condition de me reposeret d’éloigner pendant

quelque temps la source de mon stress.

Cela tombe très bien, car c’est exactement ce que je compte faire. J’ai bien l’intention de reparleravec mes proches, mais

pour le moment je veux penser à moi, m’adapter à tous ces changements. La seule certitude que j’aipour le moment est de

m’éloigner au maximum de l’homme qui m’a brisé le cœur.

Matthew

Je me sens à la fois furieux et coupable. Elle est revenue. Je ne pensais pas la croiser avant larentrée, mais la voir là devant

moi, cela a réveillé en moi beaucoup de choses. J’avais envie de lui sauter dessus et oublier tout cequi nous sépare, mais

c’est plus fort que moi, lorsque mes yeux se posent sur elle, je me remémore ses mensonges et lafureur monte en moi. Britanny

s’accroche à moi comme pour me faire revenir parmi eux. Et la seule chose dont j’ai envie est qu’ellesoit humiliée de la

même manière que je l’ai été quelques semaines plus tôt. Je la regarde à nouveau et m’adresse à elle:

— Allison, welcome. Je te présente Britanny, ma nouvelle petite amie.

Jennifer intervient pour me faire taire en me hurlant dessus.

— Matthew, ça suffit, tu as rencontré Britanny il y a environ une heure, un peu tôt pour dire que c’estta petite amie.

Mais c’est trop tard. Je vois sur son visage que je viens de l’atteindre alors je continue. Je neréponds rien à Jennifer et je

garde mon calme. Je me tourne vers Britanny et je l’embrasse sur le front tout en la regardant. Par cegeste, je veux clairement

lui faire du mal, je lui ai juré n’avoir fait cela qu’avec elle. Ses yeux verts se remplissent de larmes,elle laisse ses bras

retomber. Je suis fière de mon petit show, mais je suis vite arrêté par le regard furieux d’Andie et lamine attristée de Marc.

La minute suivante, Jennifer nous demande de partir. J’attrape la jolie blonde à mes côtés et sors sansdire au revoir. Elle a

l’air très satisfaite du petit spectacle auquel elle vient d’assister. Lorsqu’on s’installe dans la voiture,elle se tourne vers moi

et rit à gorge déployée.

— Je ne sais pas exactement ce qu’il vient de se produire, mais je crois que tu viens de briser le

cœur de cette pauvre fille.

— Non, cette fille n’est plus rien pour moi, juste une aventure passée.

— Si tu le dis, je m’en fiche de toute manière. Que fait-on maintenant ?

— On va chez moi ?

— Je pensais que tu n’allais jamais me le proposer, me dit-elle en souriant.

Je mets le contact et fonce chez moi. Sur la route, Britanny met tout en œuvre pour m’exciter, maissans grand résultat. Je

repense à Allison ; ses jolis yeux remplis de larmes donnaient l’impression d’être semblables auxmiens. Elle avait l’air si

triste. J’ai peut être forcé un peu trop… mais bordel elle s’est trop foutue de ma gueule, elle nemérite pas mieux. Je sors de

mes pensées brutalement lorsque je sens ma braguette s’ouvrir, je baisse les yeux et vois cette têteblonde prête à m’engloutir.

— Arrête, tu fais quoi là ?

— Cela ne se voit pas ? Tu as besoin de te relaxer, alors une petite gâterie, c’est l’idéal.

— Je préfère attendre d’arriver chez moi. Rassure-toi, je compte bien me faire sucer par ta joliebouche.

— Comme tu voudras.

Elle se relève avec une moue contrariée, mais ne dit rien. Moi, je réalise que je viens de refuser deme faire tailler une pipe.

Je suis officiellement devenu fou. A peine elle débarque à nouveau dans ma vie que je recommence àdevenir sentimental. Il

est hors de question que je me laisse avoir à nouveau, je veux redevenir le Matthew dont toutes lesfilles raffolent. Je me gare

enfin et sors de la voiture, fini le gentleman, je ne lui ouvre pas la porte et l’attends devant l’entrée.Elle ne s’en offusque pas

et me rejoint avec un sourire narquois qui annonce clairement qu’elle a envie de se faire prendrecomme une sauvage. Je lui

demande d’éviter de faire trop de bruit, car mes parents dorment sûrement à cette heure. Nousmontons doucement à l’étage.

Lorsqu’elle entre dans ma chambre, elle court se jeter sur le lit.

— Tu es pressée ma belle.

— Approche Don Juan, je vais te faire oublier tous tes tracas. Je te dois une gâterie, ne l’oublie pas.

Je m’avance vers elle tout en ôtant mes baskets et mon jean que j’envoie valser sur une chaise. Elleme dévore du regard et

se lèche les lèvres, mais je ne ressens rien. Plus je la regarde et plus je me demande pourquoi je l’aidraguée au bar ce soir.

Elle est assez mignonne, mais tellement vulgaire. Ses cheveux blonds ont l’air aussi faux que sapoitrine. En revanche, je dois

bien avouer qu’elle a la bouche idéale pour une bonne fellation. Vous me trouvez vulgaire ? Ne soyezpas si prude ! Si une fille

tente de vous sucer sans protection alors qu’elle ne vous connaît que depuis quelques heures, c’estqu’elle cherche la même

chose que nous : juste une bonne partie de baise. En réalité, mon cerveau n’arrête pas de vouloir lacomparer à la magnifique

brune-rouquine aux yeux verts que je viens de faire pleurer. Je secoue la tête pour me la sortir del’esprit, je retire mon jean et

m’allonge sur le lit. Je dépose un préservatif sur mon torse afin que les choses soit limpides entrenous et lui dit :

— Je suis tout à toi chérie.

Elle s’approche de moi telle une lionne prête à sauter sur sa proie. Elle me mordille l’intérieur de lacuisse et remonte

doucement jusqu’au niveau de ma queue qui réagit enfin. Elle attrape mon boxer de ses deux mains etle fait descendre

rapidement jusqu’à mes chevilles. Je secoue les pieds pour m’en débarrasser. Elle attrape lepréservatif et me l’enfile avec

hâte. Lorsque je sens sa bouche me prendre entièrement, je ferme les yeux. Elle me suce avec vigueuret je me laisse aller aux

sensations que me procure cette bouche pulpeuse. J’aimerais que ce soit celle d’Allison. Nousn’avons jamais eu l’occasion

de partager ce moment tous les deux, car j’avais toujours hâte de la posséder, mais aujourd’hui jeregrette de ne jamais avoir

eu le temps de goûter au plaisir de sa bouche. Je l’entends gémir et très vite je sens que je vaisexploser. Je pose ma main sur

sa tête et me cambre pour m’enfoncer plus encore et libère ma semence. Elle remonte vers moi enm’embrassant le torse.

Lorsqu’elle s’approche de ma bouche pour m’embrasser, je la regarde et me laisse faire, mais sansconviction. Sa langue

s’invite dans ma bouche ; elle a un goût de cerise qui ne me plaît guère. Elle se frotte à moi pourréveiller à nouveau mon

désir, mais sans succès. Au bout de quelques minutes d’efforts infructueux, elle se laisse retomber surle côté et m’observe

avec malice.

— J’ai l’impression que ma petite gâterie a épuisé ton compagnon de route.

— Désolé, mais je ne suis pas trop d’humeur.

— Pas de problème. Par contre, tu pourrais quand même me rendre la pareille.

Je la regarde en relevant mes sourcils. Je ne veux pas passer pour le roi des connards, mais je n’aiaucune envie de poser

ma bouche sur cette fille en chaleur. Mais pour ne pas m’attirer les foudres, je lui caresse sa poitrineénorme. Je vous

confirme, ses seins sont extra faux. Je lui pince les tétons et redescends une main vers son mont devénus. Je la pénètre d’un

doigt, mais je constate très vite qu’elle est loin de l’étroitesse de ma belle Française. J’ajoute unsecond doigt et la pénètre fort

et vite tout en lui titillant le clitoris de mon pouce. Il ne lui en faut pas beaucoup plus pour gémird’une voix aiguë et

désagréable. Lorsque son orgasme commence à se calmer, je retire mes doigts. Elle approche sa mainde ma verge et constate

que je suis toujours au point mort. Elle fronce les sourcils et retire sa main. J’en profite pour merelever et me rhabiller avec

hâte.

— Je te ramène chez toi.

— Déjà ? Mais nous n’avons même pas baisé !

— J’ai pris mon pied et tu as pris le tien. Je pense que l’on peut en rester là tous les deux. .

— Tu me jettes comme ça ? Je ne suis pas une pute. me répond-elle cette fois avec colère.

— Je n’ai jamais dit que c’était le cas, mais tu savais très bien qu’entre toi et moi, c’était juste pource soir.

— Tu as dit que j’étais ta nouvelle petite amie.

Je réalise alors ma gaffe, car il est clair que cette fille ne pourra jamais être ma petite amie. C’estplus fort que moi, je ne

retiens pas mon rire.

— J’ai dit cela comme ça, je ne le pensais pas. Je pensais que c’était clair pourtant.

— Tu es vraiment un connard. Ramène-moi chez moi et cours ramper vers ta rouquine. Si tu préfèresles filles

pleurnichardes sans formes, c’est toi que cela regarde.

— Ne parle pas d’elle de cette manière.

— Tu es amoureux de cette fille ?

— Ce ne sont pas tes affaires ! Je lui réponds froidement.

— Oui c’est vrai, mais elle penserait quoi elle si elle savait ce que nous venons de faire ? Je devraisla prévenir peut-être.

Je m’approche d’elle et l’attrape par le bras.

— Ce qui s’est passé ce soir n’a rien à voir avec elle, c’est bien compris ?

— Oui très clair, tu es un pauvre mec de toute manière.

Elle repousse mon bras et attrape ses affaires qu’elle enfile à la hâte. Nous descendons rapidement,

mais avant de fermer la

porte, elle hurle :

— Merci, Matthew, pour cette partie de jambes en l’air mémorable.

Puis elle me chuchote :

— Si tes parents la connaissent, ils risquent de ne pas aimer ton comportement.

Je la pousse vers la sortie et ferme la porte. Je décide de faire abstraction de cette mascarade, jeviens de me comporter

comme un vrai connard deux fois dans la même soirée, alors je peux bien accepter sa petite scène. Jela dépose chez elle. Elle

sort de la voiture sans oublier de m’insulter de connard et de pauvre mec une dernière fois avant declaquer la portière.

Lorsque je rentre chez moi, ma mère m’attend dans la cuisine, une tisane à la main.

— C’était quoi ce cirque ? me demande-t-elle calmement.

— Rien désolé, je lui avais demandé de ne pas faire de bruit.

— Elle n’a pas compris le message apparemment. Et Allison ? Elle est où dans tout ce bazar ?ajoute-t-elle avec déception.

— Nous sommes séparés.

— Pourquoi ? C’est pourtant la fille parfaite pour toi. Elle ressemble tellement à sa mère, elle a lecaractère idéal pour te

défier. Tu peux être tellement arrogant parfois mon chéri.

— Elle a trahi ma confiance.

Je lui dis de manière à couper court à cette conversation qui commence à m’agacer mais elle n’a pasenvie de clore le sujet.

— Tu as toujours été complètement honnête avec elle de ton côté ?

— Non, mais comparé à ce qu’elle m’a caché, je suis un ange. Moi, la seule chose dont je ne lui aipas parlé, c’est la mort

de Brian.

— Ce n’est pas anodin comme secret. Écoute, je ne veux pas me mêler de tes histoires de cœur, maisje ne t’avais jamais vu

si amoureux d’une fille, et c’est une fille bien. Elle vient de vivre des choses vraiment pas faciles. Tementir était certainement

une manière de se protéger.

— Tu peux m’en dire plus sur ce qu’elle vient de vivre ? je lui demande curieux et inquiet aussi.

— Non mon chéri, c’est à elle de décider si tu mérites de connaître ses secrets. Je retourne mecoucher. Une dernière chose

: je ne veux plus d’hystériques dans cette maison. Tu es adulte et tu gères ta libido à ta guise, mais tudevrais un peu mieux les

choisir, me rétorque-t-elle avec sérieux.

— Désolé pour ce soir. j’ajoute en l’embrassant sur la joue.

Après les réprimandes de ma mère, je me sens vraiment nul et surtout j’ai l’impression d’avoirtrompé Allison. Analysons

la situation : se faire sucer n’est pas tromper ? Surtout si nous sommes séparés. Je monte dans machambre. Je pose mon

téléphone sur ma table de chevet et enlève mes vêtements avant de me jeter sur mon lit et de melaisser emporter par le

sommeil.

****

Mon téléphone vibre depuis plusieurs minutes. Je me demande bien qui a décidé de me harceler. Jel’attrape en grognant et

décroche.

— Yes ?

— Matthew, tu réponds enfin, ce n’est pas trop tôt, je n’ai pas arrêté de te téléphoner depuis desheures.

— Je dors. Tu veux quoi de si urgent Kim ?

— Tu dors ? Mais il est déjà 13 h 00, il serait temps de te lever, tu es en vacances, mais quand même.

Andie m’a dit que tu

as vu Allison hier soir.

— Brièvement, sa copine m’a jeté dehors au bout de cinq minutes.

— Oui, si tu n’avais pas fait ton malin, tu aurais pu t’expliquer avec elle. Bref, je t’appelle pour teprévenir qu’Allison est à

l’hôpital…

Je me lève brusquement, complètement réveillé par cette nouvelle.

— Quoi ? Que lui est-il arrivé ? À quel hôpital est-elle ?

— Écoute, à l’heure qu’il est, Andie et Jenn ont certainement dû la ramener chez elle. Elle a fait unmalaise hier soir après

votre départ. Elle a perdu connaissance pendant plusieurs minutes. Ils ont appelé les secours et ils ontdécidé de la garder en

observation pour la nuit. Jenn ne voulait pas que je te prévienne, mais j’estime que tu as le droit desavoir ce que tu as

engendré à cause de ton comportement.

— Comment ça ? Je n’ai rien fait de spécial, je suis resté à peine cinq minutes. je réponds mal àl’aise.

— Arrête, je sais exactement ce que tu as fait. Andie m’a expliqué. Elle est arrivée hier soir,visiblement très bouleversée,

et toi, plutôt que de ravaler ta fierté, tu en as rajouté une couche. me rétorque-t-elle mécontente.

— Oui, j’ai été maladroit. Mais il est hors de question que je ravale ma fierté.

— Si tu le dis. En tous les cas, si tu veux avoir de ses nouvelles, tu ne vas pas avoir le choix.

— Merci de m’avoir prévenu.

— De rien, imbécile.

Je raccroche et me rassois sur mon lit en fixant mon téléphone. Je ne sais pas quoi faire. J’ai envie del’appeler, mais je sais

qu’elle ne me répondra pas. Après cinq minutes d’hésitation, je tente de l’appeler, mais bien sûr elle

ne décroche pas. Je

réitère mon appel à plusieurs reprises sans succès. Je décide la manière forte. Je file sous la doucherapidement et fonce

directement à la source.

Lorsque je me stationne devant chez elle, je constate qu’Andie est déjà là, ce qui me rassure, car il vapouvoir m’aider.

Lorsque je m’apprête à sonner, la porte s’ouvre sur une Jennifer visiblement furieuse.

— Tu veux quoi ?

— Je voudrais voir Allison. je lui demande en joignant mes mains pour la supplier.

— Elle dort. De toute manière, elle ne veut plus jamais te croiser sur son chemin.

— Calme-toi bébé, lui demande Andie.

— Je me calmerais lorsque cet imbécile aura fait demi-tour.

— Du calme ! Il a agi comme un con hier, je te l’accorde, mais n’oublie pas qu’elle a aussi des torts.

Je remercie silencieusement Andie de prendre ma défense et reste là immobile pendant qu’il s’étripeavec sa copine devant

moi.

— Si tu prends sa défense, tu connais la sortie.

— Stop les amoureux. Pas de disputes pour moi. Je voudrais juste savoir si elle va bien.

— Elle va mieux et ce n’est pas grâce à toi.

— OK merci. Écoute, tu m’en veux et je peux le concevoir, mais sache que je suis bien décidé à lavoir, alors tu ferais

mieux de te faire une raison. j’ajoute sûr de moi et tentant de la détendre en lui souriant.

— Écoute, afin de se reconstruire, elle a besoin de repos et surtout de s’éloigner des personnes quilui ont fait du mal

dernièrement et j’ai le regret de t’annoncer que tu en fais partie.

— Je vais la laisser respirer. Si elle va mieux, c’est l’essentiel.

Je commence à partir, lève la tête vers sa chambre et, là, je l’aperçois à la fenêtre, mais aussitôt elles’éloigne et disparaît

de mon champ de vision.

Au moment où je m’apprête à monter en voiture, Jennifer m’interpelle.

— Attends Matthew. Excuse-moi, j’ai été méchante envers toi, mais j’ai eu très peur pour elle hier.

— Je comprends, rassure-toi. On se verra au bar ce soir ?

— Je ne sais pas, je n’ai pas envie de la laisser seule. Écoute, je ne devrais pas te le dire, mais sielle est revenue c’était

pour s’éloigner de sa famille et se réconcilier avec toi. Elle t’aime profondément.

— Alors pourquoi elle ne veut pas me parler ? Je demande interloqué.

— Tu lui as présenté ta soi-disant nouvelle petite amie. Tu lui as brisé le cœur.

— Je voulais lui faire du mal, je le regrette maintenant même si je suis toujours aussi en colère contreelle.

— Vous êtes tellement compliqués tous les deux. Laisse-lui du temps, je suis certaine que vouspouvez repartir sur de

bonnes bases. me rassure-t-elle.

— On verra. Merci de m’avoir parlé.

Elle me prend dans ses bras avant de s’éloigner et de rejoindre Andie. Je m’installe et décided’appeler la seule personne

qui pourra m’aider à me racheter aux yeux de ma belle et douce Française.

— Allo ?

— Kim, je vais avoir besoin de ton aide.

— Tu fais chier. me dit-elle avec amusement.

— Je sais..

— Allez viens, je suis chez moi.

— J’arrive.

Allison

Voilà déjà deux semaines que je suis de retour et je n’ai pas encore mis le nez dehors, hormis pourmonter dans la voiture de

Jacob pour rendre visite à ma grand-mère.

J’évite soigneusement de sortir, car je ne veux pas tomber sur le garçon qui envahit mes rêves chaquenuit. Le meilleur

moyen de l’oublier est de ne plus le voir, dans tous les cas pendant un certain temps.

Visiblement, il n’est pas du même avis que moi, car chaque jour je reçois un message pour medemander d’accepter d’aller

boire un café pour discuter. Je n’ai répondu à aucun de ses messages en espérant qu’il passe à autrechose, mais il est du genre

tenace. Sans compter sur son amitié sans faille avec Kimberly qui est venue prêcher pour sa paroisse.Je l’écoute sans

broncher, car je l’aime beaucoup et je ne veux pas perdre son amitié.

— Tu devrais accepter de le voir pour lui laisser une chance de te parler.

— Nous n’avons plus rien à nous dire.

— Moi, je pense que vous avez beaucoup de choses à vous dire. Vous pourriez commencer par parlerde vos mensonges

respectifs afin de repartir sur de bonnes bases.

— Pour ma part, il connaît maintenant toute mon histoire grâce à vous, je n’ai plus aucun secret. Tu asparlé de mensonges

respectifs, Matthew m’a menti sur quoi ?

— Il ne t’a pas menti, il a juste omis de te parler d’un sujet douloureux. m’avoue-t-elle mal à l’aise.

— Je peux savoir lequel ?

— Non, accepte son rendez-vous et il te le dira.

— De toute manière, je m’en fiche. Nous allons bien finir par se croiser, je ne vais pas éternellementme cacher. En réalité,

je pense que je suis guérie de lui. Je me disais que je pourrais même assister au concert de samedi.

— C’est génial comme nouvelle ! Tu as conscience qu’il va vouloir te parler ?

— Oui et je lui dirais d’aller au diable. je lâche avec conviction.

— Tu ne veux pas faire un effort pour moi ? Il est mon meilleur ami, je tiens énormément à lui pourbeaucoup de raisons,

mais je tiens aussi beaucoup à toi.

— Tu n’as pas de choix à faire, rassure-toi. Je serais polie avec lui si cela peut te faire plaisir. Bon,assez parlé de lui,

j’aimerais que tu me parles de Marc et toi, vous êtes ensemble ?

Kimberly se crispe à ma question pourtant anodine. Elle se lève et se dirige vers la fenêtre.

— Cela te gêne d’en parler ? Si tu veux garder ton jardin secret, je respecte ton choix ma belle.j’ajoute pour la rassurer.

— Ce n’est pas cela. Marc et toi avez rompu il y a peu. Enfin tu l’as quitté pour Matthew. Maintenantque tu es à nouveau

célibataire…

— Marc et moi, c’était terminé bien avant Matthew. Il fallait juste que l‘un d’entre nous accepte derompre cette routine

paisible. Nous sommes amis depuis l’enfance, puis nous sommes tombés amoureux. Je pense l’avoiraimé sincèrement, mais

pas avec autant de passion que ce que j’ai pu ressentir pour Matthew en moins d’une semaine, alorsimagine ! Non, Marc et

moi avons vécu nos premières expériences ensemble, mais notre histoire appartient au passé.

— Je l’espère. Il me plait vraiment. C’est la première fois que je ressens cela depuis le décès de monex. Alors si

finalement, il voulait revenir vers toi…

— Tu te fais des idées. Marc est le roi des gentlemans. S’il ne tenait pas réellement à toi, il ne seraitpas si proche, je peux

te l’assurer. Tu veux me parler de ton ex petit copain ? Tu as l’air de l’aimer encore ? je lui demande

en espérant qu’elle se

confiera.

— Il était merveilleux, très différent de Marc, moins aux petits soins, tu vois ? Il était du genrefougueux, imprévisible. Tout

ce que je ne veux surtout plus rencontrer. Sa fougue a signé sa perte et je me suis retrouvée à dix-huitans privés de l’homme

que j’aimais.

La sonnerie de mon GSM interrompt notre conversation.

— C’est Matthew ?

— Oui.

— Il t’écrit quoi ?

— Je te lis son message :

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Accepte de me voir. J’aimerais te parler. Un café, dix minutes pas plus.

Allez, Frenchy, répond s-moi.

-----------

— Oh le pauvre. Allez réponds-lui, même si tu refuses de le voir, réponds-lui. me demande-t-elleavec insistance.

— Comme tu voudras, je vais lui répondre. je lui réponds avec malice.

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Le harcèlement est puni par la loi.

Tout a été dit, je n’ai plus rien à ajouter.

Fiche-moi la paix

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— C’est fait, j’ai répondu.

— En voilà une bonne nouvelle.

— Oui, je lui ai demandé de me ficher la paix et d’arrêter son harcèlement. je lui réponds avecamusement.

— Je vois, j’imagine qu’il doit être en train de bouillir.

— Nous allons vite le savoir, il vient de me répondre.

-----------

Une réponse après une semaine, je dois m’estimer heureux.

Rien n’a été dit, au contraire. Une explication en face-à-face.

Je suis resté à distance par respect, mais je mérite un tête-à-tête.

Je ne laisserais pas tomber alors apprête-toi à porter plainte pour harcèlement.

Kiss

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Je lui lis le message et elle pouffe de rire.

— Je pense qu’il avait envie de t’envoyer bouler, mais comme il a merdé, il prend sur lui. Mais il nelâchera rien tant qu’il

n’aura pas eu cette conversation. me dit-elle en riant. Bon je dois filer.

— Merci d’être passée, je te raccompagne en bas. Marc va être déçu de te voir partir sans que vousayez passé du temps

ensemble.

— En fait, nous avons prévu une balade tous les deux. J’aimerais ne pas faire la même erreur quevous, alors cet après-

midi, je vais tout dire à Marc. Comme cela, si on doit vraiment être ensemble, il n’y aura aucunsecret. me souffle-t-elle avec

timidité.

— Je suis contente de te servir d’exemple. je lui réponds un peu trop brutalement.

— Je suis maladroite, désolée ce que je voulais dire…

— Oui, j’ai compris et tu as entièrement raison. Je me demandais si demain tu voulais venir mechercher avant d’aller au

Bar. Jenn et Andie vont arriver tôt alors je ne veux pas les suivre.

— Avec plaisir, je passerai en fin d’après-midi et on pourra se préparer ensemble.

— Super ! Merci.

Je l’accompagne jusqu’au salon puis je file me préparer, car Jacob ne va pas tarder. Visiblement,Marc était impatient de la

voir descendre, car il se lève d’un bond pour venir à notre rencontre. Je m’installe sur le fauteuil prèsde Jenn et profite de sa

présence qui se fait de plus en plus rare.

— Tu vas encore chez ta grand-mère ? Je me disais que l’on pourrait aller faire un peu les boutiquespour préparer la

rentrée. Ma garde de robe fait très française et je veux me fondre plus dans la masse. me demande-t-elle suppliante.

— Tu aurais dû me le dire. Jacob ne va pas tarder. Je te promets de rentrer tôt et ensuite, si Andie nevient pas te kidnapper,

nous pourrons aller faire du shopping.

— J’ai prévenu Andie qu’aujourd’hui, je restais avec toi. File voir ta grand-mère, je t’attends.

— Viens avec moi. Apparemment, elle a une surprise pour moi. Mais je t’avoue que j’ai eu mon lotde surprises depuis

quelques semaines et ta présence me manque.

— Toi aussi tu me manques All. Je suis plus souvent chez Andie uniquement pour t’éviter de le voir,car je sais que tu es en

colère contre lui.

— Je n’en veux plus à Andie. Finalement, il m’a rendu service. Je pense que même si Andie n’avaitpas vendu la mèche,

l’issue de mon histoire avec Matthew aurait été la même. Le mensonge était fait et il l’aurait mal prisquoiqu’il arrive.

j’admets avec déception.

— Je file me préparer, je viens avec toi. Et aujourd’hui, on ne ressasse pas le passé, nous allons voirta grand-mère et nous

profitons du reste de la journée sans aucune idée noire.

— C’est un programme qui m’enchante. Dépêche-toi, Jacob est devant la maison.

Jennifer tient sa promesse, elle a réussi à se préparer en cinq minutes, ce qui est un véritable recordpour elle. Comme à son

habitude, Jacob est peu bavard. Je lui demande s’il est au courant de la fameuse surprise et il mesourit en me disant qu’elle va

vraiment me plaire. En arrivant devant chez ma grand-mère, je constate qu’une voiture est stationnée,signe qu’elle a de la

visite. J’essaie de ne pas réfléchir à qui cela peut être. En entrant, nous nous dirigeons vers le salonoù ma grand-mère est

installée dans son fauteuil en pleine lecture.

— Hello. Je pensais que tu avais de la compagnie, il y a une voiture stationnée à l’entrée.

— Bonjour Mesdemoiselles. Ah bon, une voiture ? Je suis seule pourtant. Installez-vous. Vous voulezboire quelque chose ?

— Non merci.

— Et vous Jennifer ?

— Non merci, Madame Hokkings.

— Alors, dites-moi comment se passe votre nouvelle vie ? nous demande-t-elle visiblementcurieuse de connaître les

derniers potins.

— C’est génial Madame, je suis très heureuse ici et j’ai hâte que les cours commencent. D’ailleurs,j’ai proposé à Allison

de faire un peu de shopping en partant de chez vous.

— Quelle bonne idée ! Alors je ne vais pas vous retenir bien longtemps. J’ai une surprise pour toiAllison. Suivez-moi.

Nous suivons ma grand-mère et j’avoue que je me sens toute excitée de savoir ce qu’elle manigance.En arrivant à l’entrée

de la maison, elle me tend une paire de clefs.

— Surprise, ma chérie ! Je sais que tu n’aimes pas déranger Jacob pour tes déplacements. Et je saiségalement qu’à Genève,

tu avais ta propre voiture pour te balader, alors je me suis dit qu’une voiture te serait très utile.affirme-t-elle avec un plaisir

non dissimulé.

— Mais je n’ai pas l’habitude de conduire à gauche. je lui rétorque, stressée.

— Oui, c’est pour cela que Jacob va passer une petite heure avec toi et ton amie afin que tu te sentesplus à l’aise.

— Merci, vraiment merci ! Elle est magnifique ! je lui réponds très émue.

Jennifer sautille sur place et moi, je saute dans les bras de ma grand-mère afin qu’elle ressente à quelpoint son cadeau me

rend heureuse. Ma grand-mère vient de m’offrir une magnifique Fiat 500 rouge, la voiture idéale pourune citadine comme moi.

Une fois l’excitation retombée, Jacob, accompagné de ma grand-mère, nous demande de le suivre afind’aller nous entrainer

sur la route. Après un début chaotique, je suis finalement fière de voir qu’il n’est pas si compliqué derouler à gauche. Lorsque

nous arrivons en ville, Jacob propose à ma grand-mère de laisser Jennifer prendre le relais pour nousramener chez elle, car il

désire être sûr que nous serons toutes les deux capables de la conduire au cas où je ne serais pas enétat. Habituellement,

Jennifer n’est pas la meilleure conductrice que je connaisse, mais là, cela dépasse l’entendement. J’aibien cru mourir. Ma

grand-mère s’est accrochée à sa ceinture comme à une bouée de sauvetage et Jacob, lui, est resté trèscalme même si j’ai

remarqué la transpiration apparaître sur ses tempes. En arrivant, ma grand-mère fait promettre àJennifer de ne pas reprendre

le volant tant qu’elle n’aura pas pris quelques cours supplémentaires auprès de Jacob. Moi, je ristellement que les larmes

commencent à monter.

— Ça suffit All. Je ne suis pas nulle, pas la peine de te moquer. Je vais revenir chaque jour avec toipendant une semaine et

Jacob va faire de moi la meilleure conductrice d’Angleterre. Pas vrai Jacob ?

— Je vous le souhaite, Mademoiselle Delacour, car il est clair que vous n’êtes pas apte à conduirepour le moment.

— Je vois ! Même vous Jacob êtes contre moi ? C’est injuste. Allison, tu vas pouvoir nous conduireen ville pour le

shopping, tu es sûre ?

— Tu doutes de mes capacités ?

— Pas du tout, mais j’ai vraiment besoin d’évacuer cette frustration, alors mon envie de shoppingdevient oppressante.

ajoute Jennifer boudeuse.

— Allison, emmène ton amie faire du shopping. Voici un peu d’argent, faites-vous plaisir, c’est pourvous deux. propose ma

grand-mère tout en me tendant une enveloppe.

— Merci, Madame Hokkings, vous êtes une grand-mère merveilleuse. Allison a beaucoup de chance.

— Allez filer maintenant. Mademoiselle Delacour, enfin Jennifer, appelez-moi grand-mère. Vous êtescomme une sœur pour

Alisson alors je vous aime comme ma petite-fille.

Jennifer est très émue par les paroles de ma grand-mère ; elle hoche la tête et se décide finalement àla prendre dans ses

bras. Jennifer n’a pas été gâtée par sa famille, alors même si la mienne a été la reine du mensonge, jesuis heureuse que

Jennifer aime ma grand-mère comme la sienne. Le reste de la journée se passe sans accro. Je rouledoucement, mais avec

précision et à gauche. On passe trois bonnes heures dans les boutiques et on se refait une garde-robecomplète : des tenues

classiques pour les cours, jeans, chemisiers ou tee-shirts moulants avec des ballerines confortables,mais aussi des tenues de

soirée, robes moulantes ou fluides, toutes ayant la même particularité : très courtes et très sexy.Maintenant, je suis célibataire

et même si mon cœur est toujours aussi attaché à ce crétin de Matthew, je compte bien rencontrer denouveaux garçons sur le

campus. Le meilleur moyen d’oublier un mec, c’est d’en rencontrer un autre. Je propose de diner dansun petit resto pas trop

loin du centre-ville. On appelle Marc pour savoir s’il veut diner avec nous, mais Kimberly et lui ontd’autres projets. On

s’arrête finalement dans un fast-food, car j’ai très envie d’un hamburger. Je suis heureuse d’être enfinsortie de ma tanière.

Cette journée est parfaite, Jennifer et moi avions besoin de nous retrouver entre nous. Je l’écoute meparler d’Andie avec

toujours autant d’étoiles dans les yeux, elle est follement amoureuse et je l’envie. Elle tente unenouvelle fois de me

convaincre de pardonner à Matthew, mais je n’ai aucunement l’intention de céder.

— OK, je n’insiste pas. On rentre ?

— En fait, je pensais que tu aurais envie de rejoindre Andie. Alors s’il est chez lui, je te dépose si tuveux.

— Je t’ai promis de passer la journée avec toi et je compte bien tenir ma promesse. m’assure-t-elle,déterminée.

— Tu as tenu ta promesse, j’ai passé une excellente journée. Je vais rentrer, bouquiner un peu etdormir. Pour te prouver que

j’avance, samedi je viendrais te rejoindre au Cambridge Bar pour écouter les garçons chanter, donctu vois, je vais beaucoup

mieux.

— Tu en es sûre ? Matthew sera présent, tu en as conscience, non ? me demande-t-elle sceptique.

— Oui et je suis une fille intelligente, je suis prête à me retrouver face à lui. Je refuse juste de luiparler.

— OK, je veillerais au grain promis. Dans ce cas, je veux bien que tu me déposes chez Andie.

— C’est parti.

*****

Le cadeau de ma grand-mère m’a définitivement sortie de ma période d’hibernation. Hier, je suisallée sur la tombe de ma

mère, puis j’ai accompagné Jennifer pour sa leçon de conduite qui s’est beaucoup mieux passée.D’ici quelques jours, elle

pourra conduire sur les routes en toute sécurité. Aujourd’hui, je suis allée faire les courses avecMarc. Je le questionne sur ses

sentiments envers Kimberly, mais il évite de me répondre.

— Il y a un souci avec Kim ? Tu ne veux pas m’en parler ? je lui demande inquiète.

— Non, ce n’est pas cela. Je trouve juste bizarre d’avoir cette conversation, avec notre passé, tucomprends ? m’avoue-t-il

embarrassé.

— Oui, je comprends, mais comme tu viens de le dire, c’est du passé et je tiens beaucoup à toi. Si tupeux être heureux avec

elle, je serais vraiment ravie pour vous. Kim est une fille bien, elle a eu une histoire difficile et jesuis sûre que tous les deux

vous pouvez être heureux ensemble. j’ajoute compatissante.

— Elle t’a parlé de Brian ? il me répond étonné.

— Brian ?

— Oui, son ex.

— Oui, il est décédé, c’est vraiment triste.

— Donc tu ne lui en veux pas de ne pas t’avoir dit qu’il s’agissait du frère de Matthew ? me demandet’il encore plus

étonnement.

Je stoppe net le caddie. Marc se retourne et me regarde avec de gros yeux.

— Ça va ? Tu te sens bien ?

— Tu viens de dire que Brian est le frère de Matthew ? je lui demande sous le choc.

— Je viens de faire une gaffe. Merde, ne lui dis rien s’il-te-plaît, je ne veux pas qu’elle pense quej’ai trahi son secret. me

supplie-t-il.

— Non, je suis sous le choc, je comprends mieux pourquoi elle a évoqué un mensonge dont Matthewvoulait me parler.

Rassure-toi, je ne dirais rien.

— Je tiens beaucoup à elle. J’aimerais que cela marche entre nous. Elle est douce, fragile, mais enmême temps pleine de

vie et tellement drôle.

— Tu es amoureux ?

— Il est trop tôt pour parler d’amour, mais oui je l’aime bien.

— Je suis heureuse pour vous. j’affirme avec sincérité.

Marc me presse de finir les courses, car Kim doit venir nous rejoindre et se préparer avec nous avantd’aller retrouver toute

la bande pour le concert.

Lorsqu’elle arrive, il s’éclipse pour nous laisser le temps de papoter entre filles. Je décide de luiparler, car je ne veux plus

mentir.

— Kim, je voudrais te parler d’un truc, mais je veux que tu me promettes de ne pas en vouloir àMarc.

— Je sais de quoi tu veux parler. Marc m’a envoyé un SMS pour me dire qu’il avait fait une gaffe ausujet de Brian.

— Pourquoi tu ne m’as rien dit ? je lui demande froissée.

— J’ai promis à Matthew de le laisser le faire lui-même. Il s’en veut de ne pas te l’avoir dit etcomme il a mal pris tes

mensonges, il voulait t’avouer le sien avant que tu ne l’apprennes par quelqu’un d’autre.

— Eh bien, le donneur de leçon a raté son coup. Toutes ces belles paroles sur l’honnêteté, alors quelui me cachait la mort

de son frère. Comment est-il décédé ? je lui demande indiscrète.

— Écoute, ne m’en veux pas, mais je préfère le laisser te raconter. Il va déjà m’en vouloir à mort. Jesais que ce soir il va

tout faire pour te parler, je préfère t’avertir.

— Merci de me prévenir, je suis prête à l’affronter.

Nous finissons de nous préparer avant de rejoindre Marc qui nous attend sagement devant la télé. Jesuis encore plus en

colère contre Matthew, alors s’il s’avise de venir m’adresser la parole, je risque de sortir les griffes.Lorsque nous arrivons

au bar, je repère toute la bande. Un seul manque à l’appel et pour mon plus grand soulagement.

Lorsque j’approche, Hugo et Barbara m’applaudissent.

— Enfin de retour parmi nous ? Il était temps, tu nous as manqué, m’affirme Barbara.

Jennifer commande des bières ainsi que des fritures pour toute la tablée. Tout le monde sembleheureux de se retrouver de

nouveau réuni. Malgré moi, je scrute la salle à la recherche de Matthew, mais ne le vois nulle part.Andie se penche vers moi

pour me dire que Matthew ne va plus tarder, je hoche la tête tout en lui précisant que je m’en fiche.

— Bien sûr, ma belle, tu t’en fiches et moi je suis le roi d’Angleterre. me dit-il amusé.

— J’étais juste étonnée de ne pas le voir, il est censé chanter. je lui réponds avec condescendance.

— Le voilà, tu vas pouvoir faire comme s’il te rendait indifférente.

— Pfff, tu es vraiment nul. je lui réponds en lui tirant la langue.

Même si Andie vient de me dire que Matthew est arrivé, je le savais, je sens sa présence derrière

moi. Malgré la colère, je

ressens cette électricité envahir mon bas ventre.

— Hello la compagnie !

— Hello Frenchy, enfin de retour ?

Je ne lui réponds pas et décide de l’ignorer. La colère monte en moi et je sens mon visage prendrefeu. Il prend une chaise et

s’installe à mes côtés. Il se penche à nouveau vers moi sous le regard amusé d’Andie.

— Alors je n’ai toujours pas reçu ta plainte pour harcèlement, c’est normal ? me provoque-t-il.

— Va te faire foutre. je lui réponds ajoutant un doigt d’honneur à mes paroles.

— Il va falloir attendre la fin du concert, mais après je suis tout à toi Frenchy. me dit-il souriant enattrapant mon doigt.

— Dans tes rêves.

Kimberly interrompt son petit manège et demande aux garçons d’aller se préparer pour leurschansons.

— Ne bouge pas, je reviens vite, m’ordonne-t-il en me serrant le doigt un peu plus fort.

Je lui lance un regard rempli de colère et repousse sa main avec vigueur, mais il n’a pas l’air de s’enoffusquer.

Au contraire, il me sourit.

J’entends Kimberly dire à Barbara que ce soir Matthew avait décidé de chanter « Right HereWaiting » de Richard Marx

puis qu’il enchainera avec « The avener - Fade out lines » et qu’il finira avec « Give me love » deEdsheeran . Je le soupçonne de n’avoir choisi que des chansons qui pourraient me faire penser ànous. Je décide de partir, je me lève et

m’excuse auprès des filles au moment où il commence à chanter.

Oceans apart, day after day - Des océans nous séparent, jour après jour

And I slowly go insane - Et je deviens fou petit à petit

I hear your voice, on the line - J’entends ta voix, au bout du fil

But it doesn’t stop the pain - Mais cela ne guérit pas ma douleur

— Reste Allison. Si tu ne le fais pas pour lui, fais-le pour nous, me supplie Kimberly.

— Elle a raison, reste s’il-te-plait, me demande Jennifer.

Je me rassois et décide de rester pour leur prouver mon amitié même si l’entendre chanter est unevraie torture pour moi. Je

me concentre sur les paroles et sa voix m’emporte comme au premier jour.

If I see you next to never - Si je ne te vois presque jamais

How can we say for ever ? - Comment peut-on dire pour toujours ?

[Refrain]

Wherever you go, whatever you do - Peu importe où tu vas, peu importe ce que tu fais

I will be right here waiting for you - Je serai juste ici à t’attendre

Whatever it takes, or how my heart breaks - peu importe ce que cela nécessitera, ou commentmon cœur se brisera

I will be right here waiting for you. - Je serai juste ici à t’attendre

Durant sa prestation, il me fixe du regard. J’ai beaucoup de mal à le fixer également, car je suistoujours aussi perturbée par

ce regard émeraude qui me transperce à chaque fois, mais cette fois c’est terminé, je ne me laisseraispas avoir à nouveau. Il

enchaine sur son second titre « Fade out lines » The avener. Avec cette chanson, il me demande dele laisser communiquer

avec moi, mais cette fois, je le regarde fièrement pour bien lui faire comprendre qu’il peut toujours ycroire. Ils prennent leur

pause avant leur dernier titre. Il est toujours très enthousiaste après avoir chanté et ce soir, il nedéroge pas à la règle ; je me

souviens encore de ce fameux soir où il s’était jeté sur moi après avoir chanté et que j’ai bien cru quenous allions faire

l’amour sur place. Lorsqu’il s’approche et attrape mon visage de ses deux mains en déposant unbaiser sur mon front, je le

repousse à nouveau et décide de mettre les points sur les « i ».

— Tu arrêtes tout de suite ton show, c’est bien clair ? Je ne suis pas ta chose, et tout ton cinéma nefonctionne plus sur moi.

Va embrasser ta petite copine et oublie-moi, tu veux bien ? je lui crache avec colère.

— Touché. Tu ne comptes pas me faciliter les choses, mais ce n’est pas grave, il me reste unechanson. me rétorque-t-il

sérieusement mais visiblement blessé.

Il avale sa bière et retourne sur scène. Il prend le micro et s’adresse au public.

— J’espère que vous passez tous une bonne soirée. Nous allons vous interpréter notre dernièrechanson. Une musique que

tout le monde connaît.

Je tiens à la dédier à une fille compliquée, mais qui compte pour moi. Allison, elle est pour toi cesoir.

Sous les tonnerres d’applaudissements, les garçons commencent à jouer et Matthew me regarde ensouriant fièrement. S’il

pense m’amadouer, il se trompe. Jennifer s’approche de moi et me serre la main.

— Il est dingue de toi. Il est maladroit certes, mais avoue que c’est romantique ?

— Non, je trouve son comportement stupide. Et je compte bien lui faire savoir. Je lui répondstoujours contrariée.

— Cela promet d’être divertissant, écoute-le chanter pour toi.

Je le regarde à nouveau lorsqu’il démarre la chanson.

Give me love like her, - donne-moi de l’amour comme elle,

Cause lately I’ve been waking up alone, - parce que dernièrement je me suis réveillé seul,

Pains plattered tear drops on my shirt, - la douleur a éclaboussé des larmes sur ma chemise,

Told youI’d let them go, - je t’ai dit que je les laisserai couler,

And that I’ll fightmy corner, - Et que je défendrai mes convictions,

Maybe tonight I’ll call ya, - peut-être que je t’appellerai ce soir,

After my blood turns into alcohol, - après que mon sang soit devenu alcool,

No, I just wanna hold ya. - Non, je veux juste te serrer dans mes bras.

Je dois bien avouer qu’il chante divinement bien. Je ressens l’émotion qu’il tente de faire passer,mais je lui en veux encore

plus de vouloir me manipuler en public. Il termine avec le refrain et je sens tous les regards se posersur moi.

Give a little time to me to burn this out, - Donne-moi un peu de temps pour m’en remettre,

We’ll play hide and seek to turn this around, - Nous jouerons à cache-cache pour inverser lasituation,

All I want is the taste that your lips allow, - Tout ce que je veux, c’est le goût que tes lèvresdélivrent,

My, my, my, my, oh give me love, - Mon, mon, mon, mon, oh donne-moi de l’amour

Lorsqu’il revient après avoir signé je ne sais combien de tee-shirts moulants et de s’être laisséembrasser par un grand

nombre de filles, il me sourit timidement.

— Alors tu veux bien me laisser goûter à nouveau à tes lèvres ? me demande-t-il sans conviction.

— Non, nous deux, c’est du passé. Je t’ai menti tu m’as menti. Tu es aussi fautif que moi saufqu’apparemment tu es plus

intelligent que moi, car tu arrives à te faire passer pour le mec qui s’est fait avoir alors que tu es loind’avoir fait preuve

d’honnêteté.

— Je pense effectivement que tu es fautive de tout ce merdier. Certes, j’ai réagi avec brutalité, maisje suis comme ça, mais

avoue quand même que tu as été trop loin.

Cette fois, c’en est trop ! Il me fait sortir de mes gonds. Je me lève furieuse et le regarde.

— J’ai été trop loin ? Tu te moques de moi. Depuis notre rencontre, tu me parles de ton frère qui temanque, car il est loin,

mais tu as oublié de me préciser à quel point il est loin. je lui dis avec fureur tout en haussant leton.

Il se lève à son tour furieux.

— Ne parle pas de Brian ! me crie-t-il.

— Ah bon ! Pourquoi ne pas parler de tes mensonges à toi ? Cela t’arrange que tout le monde neparle que des miens. Ça

suffit, je m’en vais. Désolée les amis, bonne soirée.

Je prends mon sac aux bords des larmes et sors rapidement, mais évidemment il me suit et, une foisdehors, m’arrête et me

tire par le poignet.

— Arrête-toi Allison ! Tu balances ta bombe et tu te casses. Après presque un mois de silence, jem’attendais à ce que ce

soit explosif, mais là tu fais fort.

— Je voulais juste rétablir l’équilibre. je lui dis en ravalant mes larmes.

— Et la mort de mon frère rétablit l’équilibre ? Bravo, Allison, ça vole très haut. il ajoute enhurlant.

— Tu déformes mes propos, je ne voulais pas te rappeler de mauvais souvenirs, désolée. Écoute, lemieux serait de s’éviter.

Visiblement, nous nous faisons du mal mutuellement et je n’ai pas envie de te blesser.

— Alors, ne le fais pas. Viens t’asseoir cinq minutes avec moi, laisse-moi te parler. Ensuite, juré, jete fiche la paix SI c’est

ce que tu désires. il ajoute avec calme.

— OK !

Je m’installe sur le banc face au bar et fixe mon regard au sien pour lui montrer que je suis prête àl’écouter.

— Il y a deux ans, Brian a fait un pari avec des potes. Il devait traverser la rivière en un tempsrecord. Il m’a appelé pour

que je l’accompagne, mais je venais d’obtenir un rencard avec une fille alors je lui ai fait faux bond.

Durant son défi, il a dû

être pris de crampes ou autre chose, je ne sais pas… Il s’est noyé. Ses amis ont essayé de venir à sonsecours, mais il était en

plein milieu de la rivière et personne n’aurait pu arriver à temps… sauf moi.

— Tu n’es pas fautif, tu n’aurais rien pu faire .

— Si j’avais été là, je serais parti avec lui à la nage, j’aurais pu l’aider. Mais j’ai préféré un rencardà mon frère. Lorsque

finalement j’ai décidé d’aller le rejoindre à la rivière, les secours étaient déjà sur place. L’un de sesamis avait réussi à le

ramener à la surface, mais il était inconscient. Les pompiers ont tenté de le ranimer, mais sans succès.Après cette horrible

journée, mes parents étaient dévastés et moi, je n’étais qu’une coquille vide. Je devais entrer àCambridge l’an dernier comme

Andie, mais je ne pouvais pas. Il est mort depuis bientôt deux ans, et je n’arrive toujours pas à enparler. J’ai voulu te le dire à

plusieurs reprises, mais à chaque fois les mots restaient coincés au fond de ma gorge. ajoute-t-il enme prenant les mains et

en me regardant avec tristesse.

— Je suis désolée d’avoir réveillé cette blessure ce soir. je lui réponds peinée.

— Je me sens mieux maintenant que j’ai réussi à me confier à toi. Même si j’en veux à Kimberly,j’aurais préféré éviter ton

petit scandale de ce soir.

— Ne lui en veux pas, elle en a parlé à Marc qui a gaffé.

— Nous avons tendance à apprendre plein de choses nous concernant de la bouche des autresmembres de la bande. Tu as

envie de me dire pourquoi tu m’as caché le fait que tu allais venir étudier ici ?

— À vrai dire, je n’en ai aucune idée. Je savais que j’allais apprendre des choses qui risquaient dechambouler ma vie et je

ne voulais pas te mêler à tout cela. Alors si tu gardais en tête que notre histoire était une idylle devacances, c’était plus simple

pour moi. Je devenais trop importante dans ta vie. Tout le reste était en train d’éclater alors je voulaiste garder en dehors de

tous mes problèmes. je lui réponds en secouant la tête.

— C’est un peu tiré par les cheveux. Mais tu es une fille compliquée alors je peux comprendre. Enfinsi tu avais fait preuve

de plus de courage et de confiance en moi, nous n’en serions pas là aujourd’hui.

— Tu es vraiment incroyable ! J’étais à deux doigts de me dire que nous pouvions devenir amis, et endeux claquements de

doigts, tu retournes la situation à ton avantage en me laissant tous les torts. je crache rageusement enme levant.

— Pas du tout ! Tu compliques tout, une fois de plus. Il ajoute d’un air perplexe.

— Alors, écoute bien, je vais te simplifier les choses. Toi et moi, nous allons être amenés à nousvoir, alors faisons un effort

chacun de notre côté. Tu voulais une explication et tu l’as obtenue. Maintenant, va retrouver Britannyet laisse-moi vivre ma

vie.

Sans lui laisser le temps de m’embobiner à nouveau, je file à ma voiture pour pouvoir enfin rentrerchez moi et laisser tout

mon chagrin exploser.

Matthew

Je reste assis là quelques minutes, abasourdi par sa réaction. Soit je suis nul pour m’exprimer, soitelle s’obstine à vouloir

rester sur ses positions. Je veux bien accepter le fait que j’ai merdé - j’aurais dû lui parlé de Brian -mais ce qu’elle n’arrive

pas à comprendre, c’est que je ne lui tiens pas rigueur de m’avoir écarté de ses problèmes personnelscar je suis convaincu

que tôt ou tard elle se serait confiée à moi. Par contre, je lui en veux à mort de m’avoir menti sur sonemménagement à

Cambridge. Pour une fois que je laisse une fille prendre une place importante dans ma vie ! Je lui aiproposé de tenter

l’aventure, elle m’a regardé droit dans les yeux en soutenant qu’une relation longue distance étaitvouée à l’échec et, pire

encore, elle m’a carrément soutenu qu’elle avait été refusée de Cambridge.

Alors oui, je suis en colère contre elle et je pense que cela est justifié. Il suffit qu’elle admette sonerreur et je suis prêt à

faire table rase et tout reprendre à zéro. Mais non ! Mademoiselle me jette en pleine figure que jevais devoir faire des efforts,

car nous allons être amenés à nous côtoyer et, pour couronner le tout, elle me balance Britanny enpleine figure. Je veux bien

admettre que l’épisode « Britanny » n’était pas très fin de ma part, mais j’avais besoin d’une petitevengeance. Cette fille est

vraiment compliquée, mais je suis fou d’elle. Par contre, pas question de lui courir après ! Je vais lalaisser digérer cette

soirée avant de passer de nouveau à l’attaque. J’ai bien vu dans son regard qu’elle était tiraillée entresa colère et ses

sentiments. Lorsque je chantais pour elle, j’ai senti qu’elle repensait aux bons moments passésensemble. Je dois jouer là-

dessus. Le mauvais garçon est de retour, mais uniquement pour lui faire prendre conscience qu’elle etmoi, malgré toutes nos

blessures de la vie, c’est une évidence.

En attendant que mon plan se mette en place, je vais aller régler mes comptes avec Kimberly et cetimbécile de Marc. J’ai

du mal à comprendre qu’elle puisse parler de Brian si facilement avec un autre mec. J’ai toujours cruqu’il avait été son âme

sœur et depuis quelques semaines, elle ne voit que par Marc. Je me lève, me frotte le visage pour meremettre les idées au

clair et rentre à nouveau dans le bar. Tous les yeux sont braqués sur moi. Certains me regardent aveccolère, je n’ai pas besoin

de dire de qui il s’agit, mais Kim, elle, me regarde avec culpabilité. En croisant son regard, monenvie de lui hurler dessus

retombe, mais je ne vais tout de même pas me dégonfler ; j’ai besoin d’évacuer toute cette pressionque j’ai retenue face à

Allison.

— Où est Allison ? Tu ne pouvais pas respecter son choix et la laisser tranquille ? C’est tropcompliqué pour toi ? me hurle

Jennifer inquiète.

— Détends-toi, tout va bien. Nous avions besoin de parler et c’est chose faite.

— Donc tout va mieux entre vous ? me demande-t-elle sceptique.

— Tu connais ma petite Frenchy mieux que personne. J’ai dû à un moment dire un truc de travers, carelle s’est levée et m’a

gentiment envoyé sur les roses en me conseillant de rejoindre ma nouvelle petite amie. En dehors decet épisode, je pense que

ça va mieux entre nous. je lui affirme optimiste.

— Oui, je la reconnais bien là effectivement. Bon désolée, pour la partie sur ton frère, je n’étais pasau courant. Elle

n’aurait pas dû en parler ce soir, elle a voulu te toucher et ce n’est pas très cool.

— Pas de souci, j’aurais dû lui parler de Brian, mais c’est un sujet encore sensible pour moi.D’ailleurs, je tiens à te

remercier Andie. Je constate qu’on peut compter sur toi pour tenir ta langue, pas comme ta sœur,j’ajoute avec provocation,

tout en tournant le regard vers une Kimberly prête à s’effondrer

— Tu es injuste…

— Elle n’a rien fait de mal ! me coupe Marc.

— Kimberly n’a pas besoin de toi pour me parler, reste en dehors de cette histoire ! je lui répondsméchamment.

— Non désolé, je suis concerné. Kimberly s’est confiée à moi sur son histoire avec ton frère et lafaçon dont cela s’est

terminée. Il ne s’agit pas que de toi. Tu as perdu ton frère ce jour-là, mais Kim a perdu un hommedont elle était profondément

amoureuse, alors tu n’as aucun droit de lui demander de ne pas confier ce qu’elle ressent à qui que cesoit. Je suis le seul

coupable. Je parlais avec Allison de mes sentiments pour Kim et nous sommes venus à évoquer cettehistoire et, comme elle

semblait être au courant, je pensais qu’elle savait qu’il s’agissait de ton frère, mais Kim avait mis cedétail de côté.

Je reste sans voix. Il a l’air d’être autant dans la panade qu’Andie et moi, car clairement il estcomplètement mordu de Kim.

Je dois bien avouer qu’il a raison. Sous prétexte que je ne veux pas entendre parler de mon frère, jen’ai aucunement le droit

d’exiger d’elle qu’elle taise ses sentiments pour lui et de ce qu’elle a vécu lorsqu’il est décédé.

Je n’ai pas honte de Brian mais ce sentiment de culpabilité qui me ronge et, dès que l’on évoque sonnom, cela me met hors

de moi. Je souris à Marc qui reste sur la défensive, prêt à attaquer de nouveau si j’ose m’en prendre àsa nouvelle protégée. Je

les observe. Kim me regarde les yeux remplis de larmes contenues et Marc lui tient la main pour luimontrer qu’il la protège.

Je reste silencieux, et laisse le temps à Kim de s’exprimer après le plaidoyer de son sauveur qui aréussi à me remettre les

idées en place.

— Je suis désolée Matt. J’ai besoin d’en parler. Je voulais être honnête. Je devais lui parler de monpassé, je ne veux pas

me retrouver dans une situation comme la tienne.

— Sage décision ma belle. Marc a raison, je n’ai pas le droit de t’interdire de parler de ton vécu etencore moins du

sentiment que tu as eu pour Brian. Je suis le seul fautif, j’aurais dû me confier à elle bien avant. Peut-être que si j’avais réussi

à le faire, de son côté elle se serait montrée plus honnête envers moi.

— Eh bien, que de remises en question ce soir les amis ! s’exclame Barbara.

Tout le monde se tourne vers Barbara, elle qui d’habitude est si silencieuse.

— Pas la peine de me regarder de cette manière ! C’est la vérité, cela fait un moment que tu aurais dûcomprendre que tu

n’es pas le seul à avoir vécu un drame le jour de la mort de Brian. Nous avons tous voulu t’aider etnous avons respecté ton

choix en ne parlant jamais de lui. Mais ce soir-là, Kim a perdu son amour, et d’autres un ami fidèle.Je suis contente que tu

réalises enfin que parfois cela fait du bien de pouvoir se confier. Il était ton frère, mais il comptaitaussi beaucoup pour nous.

Ses dernières paroles finissent de m’achever.

Barbara vient uniquement de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas depuis deux ans. Je merends compte à quel

point j’ai été égoïste d’exiger de leur part qu’ils ne parlent à personne de Brian.

Je repense à la réaction d’Allison et comprends mieux son point de vue. Elle m’en veut surtout de luiavoir caché quelque

chose d’important comme ont pu le faire ses proches. Elle doit penser que je suis comme eux.

— Maintenant que tout le monde a pu vider son sac, je propose de prendre une nouvelle tournée debières en l’honneur de

Brian et du fait que maintenant vous pouvez en parler quand bon vous semble.

— Tu n’es pas obligé mon pote, nous comprenons que ce soit dur pour toi. tente de me rassurerAndie avec embarras.

— Non, Barbara et Marc ont raison. En plus, il mérite que l’on se souvienne de lui et le meilleurmoyen de le faire est d’en

parler.

Andie part chercher les bières. Lorsque tout le monde a récupéré son breuvage, il se lève pour porterun toast.

— À Brian qui nous manque chaque jour. À l’amour qui a envahi cette bande de déséquilibrés. Et auretour de ta Frenchy

qui est une vraie tornade dans ta vie.

Il se penche vers moi et me souffle :

— Je suis fier de toi mon pote. Je suis sûr que tout va s’arranger avec elle. Aucune fille ne te résiste.Disons juste que tu vas

devoir user de tous tes charmes pour lui faire comprendre. Cela doit être un truc de Suissesse, dit-ilen riant.

Nous trinquons tous, et je commence enfin à me détendre. Dans quelques jours, je tenterais à nouveaude renouer le dialogue

avec elle et cette fois, je ne compte pas la laisser partir si facilement.

******

J’ai laissé passer trois jours. Trois journées entières sans signe de vie : pas de texto, pas d’appels,rien. J’espère qu’elle

ressent le même manque que moi, car sinon je vais encore me prendre le râteau du siècle et avec elle,c’est juste inconcevable.

Je me suis préparé comme si j’allais à un rendez-vous : j’ai enfilé mon jean fétiche, enfin celui quiapparemment me met en

valeur et j’ai opté pour un tee-shirt près du corps pour qu’elle puisse admirer ce qu’elle n’a putoucher depuis un moment.

Vous trouvez cela nul ? Moi, je trouve cette méthode maligne : elle adore mon corps, donc si elle peut

se concentrer sur mon

torse, elle sera peut-être moins sur la défensive et j’arriverais mieux à entamer le dialogue.

J’attrape mes clefs et file vers mon objectif : reconquérir la belle Suissesse aux yeux hypnotisant.Lorsque je me gare, je

vérifie que sa voiture est bien là, car maintenant qu’elle est véhiculée, elle n’arrête plus de sortirselon Jennifer. Je me

remémore quelques conseils : rester calme et souriant, ne pas la brusquer, m’excuser pour moncomportement avec Britanny

tout en évitant de lui parler de la soirée qui a suivie-ce n’est pas un mensonge, disons qu’elle n’a pasbesoin de connaître tous

les détails- et surtout, réussir à la faire s’ouvrir à moi pour qu’elle me confie tous ses soucis. Sij’arrive à faire tout cela sans

qu’elle s’énerve ou que je perde patience, je lui proposerais de tout reprendre à zéro ensemble.

Lorsque je frappe à la porte, c’est Marc qui vient m’ouvrir. Il me sourit et m’ouvre sans rien dire. Enentrant, j’aperçois

Andie allongé sur le canapé avec Jennifer et Kim perchée sur un tabouret face à un jeu de sociétédans l’attente de Marc

visiblement. Je ne pensais pas qu’ils seraient tous présents, je me sens tendu à l’idée qu’ils puissententendre toute notre

conversation.

Il part prévenir Allison qu’elle a de la visite. Je l’entends lui demander de qui il s’agit, mais Marcest déjà de retour.

— À toi de jouer maintenant, elle descend dans deux minutes. me lance-t-il en m’encourageantd’une tape dans le dos.

— Merci. Andie, je n’ai pas vu ta voiture ? Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de monde.

— Rassure-toi, Jennifer a tenu à me balader maintenant qu’elle arrive à conduire à gauche, doncavant d’accepter de lui

confier les clefs de mon bébé, j’ai accepté une promenade dans leur Bat mobile.

— OK, donc vous comptez tous rester ici à attendre que je me plante et qu’elle me claque la porte au

nez ? je demande

contrarié.

— Non, nous allons rester ici, car nous n’avons pas envie de bouger, et toi tu vas lui proposer d’allerdans le jardin pour

discuter. S’il y a un souci, nous serons là autant pour toi que pour elle.

— Mais bien sûr bande de curieux.

Lorsque j’entends les pas d’Allison dans les escaliers, je ne prononce plus un mot. Je ne veux pasqu’elle s’enferme dans sa

chambre avant d’avoir accepté de m’écouter, car vu sa tête lorsqu’elle me voit, je me rends comptequ’elle n’est pas très ravie

de ma visite.

— Bonjour Allison !

— Tu es venu me voir ? Je croyais que tout était clair pourtant. me répond-elle sur la défensive.

Je m’avance vers elle et la regarde avec supplication.

— Accorde-moi une heure. Une véritable discussion à têtes reposées sans aucun stratagème autourqui viendra t’énerver,

aucune chanson d’amour ou provocation de ma part. Juste toi et moi, dans le jardin pour discuter.

Elle me scrute et fronce les sourcils, l’air méfiante.

— J’accepte. Je vais me faire un café avant, tu en veux un ?

— Avec plaisir.

Même si elle n’a pas l’air convaincue, elle a accepté. Je la suis et la regarde préparer nos cafés ; j’enprofite pour taquiner

Kim qui joue au scrabble avec Marc. Ils ont l’air vraiment de bien s’entendre, mais plus comme deuxamis proches, enfin je

crois. Allison s’approche et me tend ma tasse avant de se diriger vers le jardin. Je m’installe sur ladernière marche afin de

m’éloigner au maximum des oreilles indiscrètes et, d’un signe de la main, lui demande de me

rejoindre. Une fois assise à mes

côtés, je l’observe souffler sur sa tasse et déguster son café, puis prends un grand bol d’air et melance.

— Écoute, j’ai l’impression de ne jamais m’être autant excusé de toute ma vie, mais je pense que jevais devoir le faire une

dernière fois. J’aimerais m’excuser de ne pas t’avoir parlé de mon frère. J’ai pris le temps deréfléchir à la raison pour

laquelle tu as été tellement touchée de mon silence et, avec le recul, je te comprends. Je te cachaiscette partie de moi au

moment où tu tentais de déterrer tes secrets de famille. Les personnes auxquelles tu tenais le plust’ont menti toutes ces années.

Toi et moi ça a été fusionnel et explosif dès le départ, tu ne peux pas le nier, car pour toi c’étaitpareil. Tu avais confiance en

moi, mais tu as vite compris que je ne te disais pas tout, et que tu ne pouvais plus accepter cela d’unepersonne que tu aimais,

je me trompe ?

— Non, tu as très bien analysé la situation. Je me sentais à nouveau perdue ; tu me cachais un truc surton frère, ça je l’avais

compris, mais je ne savais pas quoi et tu repoussais tout le temps le sujet, exactement comme mamère et Nick. Et je ne peux

plus accepter tous ces secrets, j’ai l’impression d’avoir été anéantie et je ne veux pas me laisser ànouveau détruire, et encore

moins par amour. m’affirme-t-elle calmement.

— Je te comprends. Je suis désolé, surtout que si j’avais réalisé à quel point je me sentirais soulagéde t’en parler, je

l’aurais fait le jour où nous nous sommes croisés au cimetière avant notre rendez-vous. je luiexplique avec douceur.

— Écoute, j’accepte tes excuses et je t’en dois aussi. J’ai menti beaucoup plus que toi. Je ne memoquais pas de toi, je

voulais juste gagner du temps pour être sûre de nous. Je n’avais pas envie de t’embarquer dans mes

problèmes alors que je ne

savais pas à quel point cela allait changer ma propre vie. Bref, je n’aurais jamais dû te mentir decette manière.

— Merci Frenchy, c’est la raison pour laquelle j’étais en colère au point de vouloir te faire souffriren retour. Ne pas

vouloir me parler de tes problèmes m’agaçait, mais j’étais prêt à patienter, mais me mentir sur tonretour cela m’a fait péter un

câble, d’où l’épisode « Britanny ».

— Ah ta fameuse nouvelle petite copine, me lance-t-elle avec une grimace de dégoût.

— Elle n’a jamais été ma petite amie. Depuis une semaine, je bouillonnais contre toi et elle était là àme faire du rentre-

dedans, alors quand Marc a proposé d’aller boire un verre chez vous, je lui ai demandé dem’accompagner. Si j’avais su que

tu serais de retour, je ne l’aurais pas invitée.

— Arrête, lorsque tu m’as vue, tu aurais pu la faire partir, mais au contraire tu l’as laissée se coller àtoi et tu me l’as

présentée comme ta petite amie ! Et le baiser sur le front, c’était trop pour moi. elle affirme avecdéception.

— Oui quand je fais le connard, je ne le fais pas à moitié. Le baiser sur le front, c’était uniquementpour te blesser, car c’est

vraiment un truc que je n’ai envie de faire qu’avec toi Frenchy. Tu me pardonnes ? je lui demandesuppliant.

— Oui je crois.

— Je vais m’en contenter alors. Tu veux bien me parler de toi et de toutes tes découvertes sur lessecrets de ta famille ? je

la questionne espérant qu’elle se confie enfin à moi.

— Pour résumer, ma vie est un gros bordel. Ma mère n’est pas ma mère, mais en réalité ma tante.Mon père n’est pas mon

vrai père. Mon parrain est en réalité mon père biologique et ma vraie mère est morte en me donnant

la vie et était de surcroît la

sœur jumelle de la femme qui m’a élevée. Voilà, difficile de suivre, tu ne trouves pas ? Même moi,j’ai du mal.

— Tu as parlé avec ta mère ?

— Non, depuis mon arrivée, j’ai voulu prendre du recul, le temps de réfléchir. Je comprends mieuxpourquoi ils ont fait tout

cela, mais j’ai du mal à leur pardonner.

— Il faudra bien que tu leur parles si tu veux pouvoir vivre avec et avancer surtout.

— Oui bientôt. Merci Matthew, d’être venu, d’avoir fait le premier pas pour arranger les chosesentre nous.

— Je sais que je suis loin d’être parfait, je suis une véritable tête de mule. Mais je tiens à toi.J’aimerais que l’on reparte

sur de bonnes bases tous les deux. Fini les mensonges, juste toi et moi, sincères et honnêtes l’unenvers l’autre. je lui avoue en

la fixant avec sérieux.

— Je ne comprends pas ?

— Allison, je voudrais que l’on donne une nouvelle chance à notre histoire. j’ajoute en soufflant dedésespoir.

Allison

Une seconde chance. Il veut tout reprendre à zéro. Je le regarde avec étonnement. Moi qui pensaisqu’il voulait juste

arranger les choses entre nous pour le bien de tout le monde. Lui, il fixe droit devant lui en attendantma réponse qui ne vient

pas. Je suis toujours follement amoureuse, même si je ne lui ai jamais dit. Mais je veux être honnêteavec moi-même ; j’ai

besoin de me réconcilier avec ma famille avant de pouvoir me projeter pleinement avec lui.

— Écoute Matthew, même si ma colère a dominé mes sentiments envers toi depuis quelquessemaines, je tiens énormément à

toi. Mais si je suis ton conseil, je me dois d’être honnête envers toi. J’ai besoin de temps. Je doisréussir à parler avec mes

parents, me sentir mieux dans ma tête pour envisager une suite pour nous. Ne m’en veux pas, maispour le moment, je ne peux

pas me lancer à corps perdu dans notre histoire. Tu es tellement volcanique comme garçon que je melaisserais engloutir. Et si

toi et moi devons à nouveau exister, je veux être celle qui arrive à te tenir tête, à rire avec toi etmême à se montrer

dévergondée en public. Mais aujourd’hui, je ne suis pas cette fille.

— Dans ce cas, je veux bien patienter un peu, même si je ne suis pas doué pour attendre. La seulechose que je te demande

c’est de me laisser entrer dans ta vie et de ne plus m’en exclure. Je veux pouvoir t’aider ou justet’écouter si c’est ce dont tu as

besoin.

— Oui je peux le faire. De toute manière, même si je voulais te sortir de ma vie, ce serait impossible,dis-je en souriant.

— Tu viendras samedi au match ?

— Oui pourquoi pas, alors amis ?

— Amis, pour le moment ! il ajoute malicieux.

Il se penche et m’embrasse sur le front puis se relève et me sourit tristement. Je prends la main qu’ilme tend pour m’aider à

me relever et nous rejoignons les autres qui attendent patiemment de savoir si nous avons réussi àparler sans s’étriper à

nouveau. Lorsque nous rentrons, personne ne parle, mais tout le monde nous observe. Matthew n’atoujours pas lâché ma main

et je vois Jennifer qui me sourit. Je secoue la tête pour lui faire comprendre que nous ne nous sommespas remis ensemble. Je

retire doucement ma main pour ne pas l’offusquer et je lui souris.

— Vous dormez ou quoi ? Détendez-vous, Matthew et moi sommes amis, tout va bien.

La maison reprend vie. Kim me propose de me joindre à eux pour une nouvelle partie de scrabble etAndie se lève et

demande à Matthew d’aller faire un tour avec lui, ce qu’il accepte. Il se retourne alors pour venir merejoindre, mais

s’interrompt sur sa lancée.

— À samedi Frenchy. me dit-il en partant.

— Oui, à samedi.

Jennifer vient s’asseoir près de moi. Elle me regarde mécontente, mais ne dit rien. Elle récupère sesjetons pour démarrer la

partie comme si tout était normal.

— Allez Jenn, dis-moi ce qui ne va pas. Je vois bien que tu es en colère. je lui demande en luicognant l’épaule.

— Si tu insistes. Oui, je suis furieuse contre toi. TU ES AMOUREUSE DE MATTHEW. Alorspourquoi refuser de te

remettre avec lui ? Il est si triste. Je serais toujours de ton côté, mais avoue quand même qu’il a toutmis en œuvre pour

arranger les choses alors qu’il n’a pas tous les torts et, toi, tu décides de te faire désirer. À force detrop vouloir le faire

attendre, tu vas définitivement le perdre. me lâche-t-elle pour me provoquer.

— Voilà, tu te sens mieux ? Tu as autre chose à ajouter ? je lui demande irritée.

— Écoute, je ne devrais pas m’en mêler, mais je suis d’accord avec elle. Vous êtes faits l’un pourl’autre, cela crève les

yeux, sauf à toi, souffle Kim mécontente.

— Bon, vous allez me laisser en placer une ? Je lui ai demandé du temps. Je veux d’abord meréconcilier avec moi-même et

avec ma famille. Je fais peut être une bêtise, il va peut-être rencontrer quelqu’un et si cela doitarriver, eh bien tant pis. Ça

voudra dire que nous ne sommes pas destinés à être ensemble.

— Mesdemoiselles, calmez vous ! Si vous vouliez une conversation entre filles, vous auriez dû me ledire et je serais allé

faire un tour avec les gars. Je n’ai pas envie d’entendre vos chamailleries, alors on le fait ce scrabble? peste Marc.

— C’est nouveau, Marc hausse le ton maintenant, le taquine Jennifer.

— Tout le monde change, petite peste. Tu as devant toi le nouveau Marc ma belle.

— Ravie de le rencontrer. Merci Kim, tu as réveillé le mâle Alpha qui sommeillait en lui. ajouteJennifer en riant.

J’éclate de rire à la dernière taquinerie de Jenn et je suis heureuse que tout le monde me suive, ce quia pour mérite de

détendre l’atmosphère. Nous commençons enfin notre partie et on se fait battre à plate couture parMarc comme d’habitude. En

fin de journée, Andie vient chercher Jenn et nous propose de dîner à l’extérieur. Tout le mondeaccepte, mais je préfère rester

seule. Andie n’insiste pas ; je le soupçonne de m’en vouloir de ne pas avoir succombé au charme deson meilleur ami. Je me

prépare un encas et file me faire couler un bain : rien de mieux pour réfléchir et analyser lesévènements de la journée. Je me

prélasse dans mon bain rempli de mousse, je branche mon iPod et cherche une chanson pour me

détendre. J’arrête mon choix

sur la chanson de Chris Isaac « Wickedgame » . Sa voix me fait beaucoup penser à celle deMatthew. Je repense à notre tête-

à-tête. Il désire nous redonner une chance et, au fond, je n’avais qu’une envie : lui sauter dans lesbras et pouvoir sentir à

nouveau la douceur de ses baisers, ses lèvres contre les miennes, ses mains sur mon corps…Clairement, j’ai très envie de lui,

mais ce n’est pas uniquement de sexe qu’il s’agit, mais bien d’amour. Jennifer a raison; je suisamoureuse de lui et à force de

le faire attendre, je risque de le perdre, mais c’est un risque que je dois prendre.

Tout a été tellement rapide entre nous. Nous nous sommes rencontrés et, 48 h 00 plus tard, ons’embrassait comme des

sauvages. Tout a été tellement intense, tellement fusionnel. Mais, un évènement venait semer letrouble et nous étions

systématiquement en colère l’un envers l’autre. Aujourd’hui, nous avons réussi à parler alorsj’aimerais prendre le temps

d’être son amie, de partager des moments de complicité et de ne rien brusquer, de laisser faire letemps. Margaret m’a dit que

tout allait s’arranger entre nous. Si elle m’a dit vrai et que je n’ai pas juste halluciné, alors nous nousretrouverons tôt ou tard.

*****

Ce soir, nous avons décidé de nous faire un dîner entre filles avant de rejoindre les garçons au stade.Aucune d’entre nous

n’a très envie de jouer ce soir, surtout lorsque Andie nous a averties que d’autres étudiants allaientvenir participer. Personne

ne veut se ridiculiser avant la rentrée, alors ce soir, nous ne ferons que les pom-pom-girls. Barbarasemble se sentir de plus en

plus en confiance avec moi, car elle n’arrête pas de parler ce soir. Elle se lance même dans uninterrogatoire concernant ma

réconciliation avec Matthew.

— Alors, Kimberly m’a expliqué que Matthew et toi êtes devenus amis ?

— Non pas toi, tu ne vas pas t’y mettre ? je lui réponds agacée.

— Non, je suis contente que tout s’arrange, même si j’avoue que je pense qu’il est impossible pourvous deux d’être

uniquement des amis. Mais si vous avez envie de le croire.

— Pourquoi pas ?

— Depuis votre « réconciliation » comment cela se passe entre vous ?

— Nous ne nous sommes pas revus depuis, donc j’imagine que tout va bien.

— Rien, pas un coup de fil, pas un SMS, rien ? elle ajoute étonnée.

— Rien, aucune nouvelle. Nous sommes amis donc nous ne sommes pas obligés de nous appeler tousles jours, je réponds,

boudeuse.

— Il est fort ce Matthew. Il cherche à provoquer en toi le manque de sa présence, pas bête l’animal !elle ajoute avec

malice.

— Quoi ?

Jennifer et Kim rient de l’analyse de Barbara, mais j’ai très envie de connaître son opinion. Elle estdiscrète, mais analyse

beaucoup les personnes qui l’entourent.

— Riez les filles. Je t’explique : il vient te parler, il te propose de tout reprendre au départ et toi turefuses, tu veux plus de

temps, tu veux être son amie. Lui est dingue de toi, il n’a jamais été amoureux avant. Matthew est uncompétiteur dans l’âme. Il

respecte ton choix, mais n’abandonne pas la bataille. Il change de tactique. Il se fait oublier, il veutque tu sentes qu’il te

manque. Je suis sûre qu’il pense que ce soir tu vas lui tomber dans les bras. nous explique-t-elleconvaincue.

— Je suis d’accord avec l’analyse de Barbara, glousse Jennifer.

— En clair, il me manipule ? je demande contrariée.

— Ça marche ? Ajoute Kim souriante.

— J’avoue qu’il m’a manqué. Mais maintenant que vous me dites cela, j’ai plutôt envie de lui donnerune bonne leçon.

— Tu ne peux pas lui en vouloir ; il veut te conquérir à nouveau, alors tous les coups sont permis.

— Au moins, je vais éviter de courir vers lui ce soir.

— Voilà, fais-toi encore plus désirer. Mais tu risques de le faire sortir de ses gonds.

— Merci de tes précieux conseils Barbara.

Après l’analyse de Barbara sur ma relation avec Matthew, elle se tourne vers Jennifer et lui demandecomment va sa

romance avec Andie. Jennifer rayonne depuis qu’elle a rencontré Andie, mais elle semble effrayéeque tout puisse s’arrêter.

Elle n’a pas l’habitude qu’un garçon prenne soin d’elle et leur complicité lui parait effrayanteparfois.

— Encore une fille qui a peur de l’engagement. souffle Barbara en levant les yeux au ciel.

— Non Barbara, je t’assure, je suis heureuse. Mais tout peut s’arrêter demain et si cela m’arrive, jene suis pas sûre de

réussir à remonter la pente.

— Tout ne va pas s’arrêter demain ma Jenn. Tu ne vois pas son regard sur toi ? Il a beau faire sonmalin, lorsqu’il te

regarde, je ne vois que de l’amour.

— Merci All. Il est vraiment parfait.

— Parfait ? Tu parles bien de mon frère ? Il est tout sauf parfait. Par contre, je suis d’accord avecAllison, il est amoureux

de toi.

— Et toi Kim ?

— Oui, Marc et toi ? je renchérie heureuse de ne plus être au centre des ragots.

— Disons que nous prenons notre temps, mais nous ne jouons pas au chat et à la souris comme Mattet toi.

— Coup bas, c’est méchant !

— Non ! Il me plaît vraiment. Mais c’est la première fois depuis Brian alors j’ai du mal à me laisseraller. Nous nous

sommes embrassés, mais rien de plus.

— Marc est patient. Si tu comptes pour lui, il va s’adapter à ton rythme de croisière.

— Justement, parfois j’aimerais qu’il me pousse un peu plus, car au fond j’ai très envie de lui. MonDieu j’ose dire cela

devant toi alors que c’est ton ex, c’est très bizarre.

— Non, il n’y a rien de bizarre. Marc est parfait pour toi. je lui dis pour la rassurer.

— Ce n’est pas tout, mais l’heure tourne. Andie vient de m’envoyer un message pour m’avertir que lematch commence dans

cinq minutes et qu’il aimerait pouvoir embrasser sa muse avant de débuter.

— Dans ce cas, si tout le monde est d’accord, on file.

Le restaurant n’étant qu’à quelques kilomètres du stade, nous arrivons cinq minutes plus tard pour leplus grand plaisir des

garçons. Marc se précipite vers Kim, tandis que Jenn et Barbara partent à la rencontre de leurscopains. Je décide de ne pas

aller rejoindre Matthew qui discute avec de nouveaux membres de leur équipe. Une fille s’approchede moi et je la reconnais

immédiatement : Britanny. Je me crispe en repensant au souvenir de cette soirée. Matthew m’a ditqu’il ne l’a jamais revue et

qu’il l’avait utilisée pour me faire du mal, mais rien qu’en pensant qu’ils auraient pu coucherensemble, j’ai la nausée.

Matthew la repère et vient à notre rencontre avec trois autres garçons.

— Coucou Frenchy, bonjour Britanny. Je vous présente Justin, Matthieu et Mick.

Mick et Justin sont visiblement très intéressés par Britanny, car ils me disent à peine bonjour, maisMatthieu est très sympa.

— Tu t’appelles Frenchy ?

— Non, c’est le surnom débile que s’obstine à vouloir me donner Matthew. J’arrive de Genève etdonc pour lui je suis

Française. Je m’appelle Allison, enchantée.

— Quelle bonne nouvelle ! J’arrive de Paris et je suis heureux de pouvoir parler un peu français.s’enthousiaste-t-il.

— Super, bon vous allez devoir attendre pour parler français, le match va commencer. nous coupeMatthew agacé.

Je fronce les sourcils ; Matthew est redevenu le garçon froid et colérique. Il est jaloux et je suiscontente que son manège se

retourne contre lui surtout que Matthieu est plutôt joli garçon. Afin d’enrager un peu plus mon belAnglais, je m’adresse à

Matthieu en français.

— C’est avec plaisir que nous pourrons discuter à la mi-temps. J’adore Paris.

— J’ai hâte dans ce cas, belle Allison.

Matthew, furieux, commence à rejoindre le terrain, mais je l’interpelle. Il se retourne et me regardefroidement.

— Quoi ?

— Bon match Matt.

— Je gagne toujours Frenchy, me dit-il avec un clin d’œil.

Je suis sûre que son message a un double sens mais je préfère ne pas relever. Lorsque le matchcommence, je décide d’aller

rejoindre les filles dans les gradins, mais Britanny me retient.

— Matthew et toi, vous êtes à nouveau ensemble ?

— Cela ne te regarde pas. je lui rétorque sèchement.

— À vrai dire je m’en fiche, j’ai eu ce que je voulais de lui. Tu peux le reprendre, il est tout à toi. Jevoulais juste que tu

saches, par souci d’honnêteté, que s’il t’a affirmé qu’il n’y avait rien eu entre nous, il t’a menti.

— Ah vraiment ! Donc vous avez couché ensemble ?

— Le soir où nous nous sommes vus pour la première fois, ta copine nous a jetés dehors. Il m’aemmenée chez lui et nous

n’avons pas joué aux cartes si tu veux tout savoir. me répond-elle fièrement.

— Tant mieux pour toi. Matthew et moi ne sommes pas ensemble alors il fait ce qu’il veut.

Je me tourne vers le terrain et vois Matthew qui nous observe au loin. Je ne lui fais aucun signe pourle rassurer et pars

rejoindre les filles dans les gradins. Jenn me regarde, mais je lui fais comprendre que je n’ai pasenvie d’en parler pour le

moment. Je bouillonne, je l’imagine la toucher comme il me touchait, je le vois embrasser cette filleet ma colère s’amplifie. Je

me rends compte que je ne peux rien lui reprocher ; nous n’étions plus ensemble, mais il m’a dit qu’ill’avait juste utilisée pour

me faire du mal. Il a visiblement oublié de me dire à quel point il voulait me faire du mal. Lorsqu’ilsse décident enfin à

arrêter le match, tous les garçons sont en sueur. Tous vont se doucher. Je suis les filles sur le terrainoù nous installons

quelques plaids et sortons les bières pour finir la soirée. Avant le retour des garçons, Jenn me prend àpart.

— Parle-moi All, je te connais et je vois bien que tu es très en colère. Je t’ai vue parler avecBritanny, j’imagine qu’elle est

à l’origine de ton état ?

— Écoute, ce n’est rien. Disons que Matthew a oublié de me dire qu’il avait couché avec elle le soirde mon retour. j’ajoute

dégoutée.

— Tu en es certaine ? Elle a peut-être voulu juste t’embrouiller. Il est clair qu’elle n’a pas dû aimer

se faire jeter par

« Monsieur Beau Gosse ».

— Non, je pense qu’elle dit vrai. Pendant qu’elle me parlait, Matthew me fixait et je peux t’assurerqu’il semblait très mal à

l’aise.

— Mais quel connard !

— Oui, c’est le bon adjectif. Il ne m’a pas trompée, nous n’étions plus ensemble, mais c’estexactement le sentiment que

j’éprouve. Je pense que nous ne pourrons pas redevenir un couple.

— Laisse-le s’expliquer, ne t’emballe pas. me conseille Jennifer tentant de m’apaiser.

— On verra, allons rejoindre tout le monde, je n’ai pas envie d’être au centre de l’attention.

Lorsque nous les rejoignons, ils sont déjà tous installés. Il me reste une place près de Matthew ouMatthieu. Bien

évidemment, je fonce m’asseoir à côté de Matthieu. Nous discutons de Paris, des études qu’il vaentamer à Cambridge. Comme

moi, il est passionné par la pédiatrie. Il m’explique qu’il a emménagé sur le campus il y a deux jours.Du coup, il profite déjà

de la bibliothèque qui, selon lui, est énorme, un vrai labyrinthe. Il me propose de me faire une visiteguidée à la rentrée. Au

moment où je m’apprête à accepter sa proposition, car je le trouve vraiment gentil, Matthewintervient, ce qui a pour effet

d’augmenter ma colère.

— Désolé Matthieu, mais j’ai déjà proposé à Allison toutes les visites possibles du campus.

— Ah mince, je ne savais pas que tous les deux…

— Non, nous sommes juste amis. J’ai rencontré Matthew pendant mes dernières vacances chez magrand-mère. j’ajoute

pour détendre Matthieu et énerver Matthew par la même occasion.

— Bref, nous sommes de très bons amis. Je peux te parler Allison ? me demande Matthew un peubrutalement.

— Pas maintenant ! Je discute avec Matthieu.

— Si, tout de suite ! Me insiste t-il furieux.

Il m’attrape le bras pour me forcer à me relever et me tire pour me faire avancer. Lorsqu’il s’arrêteenfin, je le pousse et lui

demande :

— Tu as perdu la tête ? je lui crie rageusement.

— Sûrement oui. Arrête ton jeu de séduction avec Matthieu tout de suite ! Tu veux me provoquer ? Jefais mon maximum

pour respecter ton choix et te laisser du temps et toi tu te laisses draguer devant moi ? Je pensais quel’on avait fait un pas l’un

vers l’autre lors de ma visite. me crie-t-il exaspéré.

— Je le pensais aussi. je lui réponds, irritée.

— C’est quoi ton putain de problème alors ?

— Mon PUTAIN de problème comme tu dis, c’est que tu es le roi des menteurs. J’ai eu une belleconversation avec

Britanny tout à l’heure. Elle m’a dit que tu étais le roi de l’orgasme. je hurle avec fureur.

— Je n’ai pas couché avec cette fille. Je te le jure. me répond-il paniqué.

— Elle affirme le contraire.

— Disons que j’étais en colère contre toi, et que je comptais effectivement le faire. Elle est venuechez moi. Elle m’a…

— Quoi, tu n’arrives pas à le dire ? Elle a fait quoi ? Dis-le !

— Elle m’a taillé une pipe, tu es contente ? Comme je ne voulais pas coucher avec elle, je lui airendu la pareille et je l’ai

raccompagnée. Nous n’avons pas couché ensemble. me crache t-il dégouté.

— Pour moi, c’est pareil. je lui réponds blessé.

— C’est toi que je voulais lorsqu’elle était entre mes jambes, c’est à toi que je pensais.

— Tu aurais dû la repousser. Tu aurais dû venir me retrouver ce soir-là, voilà ce que j’attendais de tapart.

— Allison, reviens-moi. Je tiens à toi, plus que cela même.

— Non Matthew, toi et moi, c’est terminé. Ne rends pas les choses difficiles.

— Ne compte pas sur moi pour jouer les gentils garçons ! Tu veux t’éclater avec Matthieu pour tevenger ? Alors assume, et

fais-le en me regardant droit dans les yeux.

J’ai conscience que je viens à nouveau de le blesser. Il me passe devant et retourne s’installer à saplace en fixant Matthieu

de manière agressive. Je prends quelques minutes pour souffler un peu avant de les rejoindre. Jem’excuse auprès de Matthieu

qui reste plus distant après le spectacle que nous venons de lui offrir. Je décide au bout de quelquesminutes de m’éclipser. Je

salue tout le monde et rentre chez moi. Au fond, je souhaite voir Matthew me courir après, mais il neme suit pas.

Matthew

Je viens de passer la nuit à ruminer cette fichue soirée. Je pensais maîtriser la situation. Depuis notreconversation, je l’ai

laissée respirer en espérant que lorsqu’elle me verrait hier, elle aurait envie de tout reprendre. Jesuis persuadé que mes

efforts auraient porté ses fruits si cette garce de Britanny n’était pas intervenue. J’aurais dû en parlerà Allison, mais

franchement je me voyais mal lui dire « Au fait, je n’ai pas couché avec Britanny, mais je l’ai laisséeme sucer et j’ai joué de

mes doigts magiques pour la faire grimper aux rideaux ». Vous voyez, elle l’aurait mal pris quoiqu’ilarrive.

J’enfile mes baskets et descends rejoindre Andie qui m’attend pour notre footing. Il a certainementmieux à faire un

dimanche matin, mais il est là, prêt à m’écouter geindre pendant des heures. Je tente de prendre surmoi ; nous courons en

silence pendant plusieurs minutes, mais Andie me connaît trop bien.

— Allez vas-y, vide ton sac. Comment tu gères la tornade d’hier ?

— Pour la première fois de ma vie, j’ai envie de gifler une fille. Je me retiens d’aller voir cette garcepour la remettre à sa

place.

— Je comprends, mais tu ne gagneras rien à le faire. En plus, tu aurais dû éloigner cette fille à laminute où Allison est

revenue.

— Merci de ton soutien.

— Je te soutiens, mais avoue que tu as merdé grave.

— Oui, elle ne veut plus de moi. Elle m’a dit que c’était terminé pour de bon. Je me prends la têtedepuis qu’elles sont

entrées dans nos vies. J’avais prévu de m’éclater, de profiter de toutes les belles filles des environs

avant de commencer les

cours.

— Tu es tombé amoureux, cela arrive même aux mecs comme toi. Ecoute, les filles, c’est compliqué.Un jour, elles sont

douces et gentilles et le lendemain, ce sont de vraies tueuses. Elle est en colère. Laisse-la digérer,elle va revenir… C’est ce

que m’a dit Jennifer. me conseille-t-il optimiste.

— On verra… Cela m’épuise ! Etre amoureux d’une fille comme elle, c’est nocif pour ma santémentale.

— Voilà, tu gardes ton humour, c’est bon signe. Par contre, tu cours comme une fillette.

Je décide de prendre une cadence rapide afin de lui faire regretter ses dernières paroles. Je vois qu’iltente de me suivre,

car son égo de mec refuse d’être battu surtout lorsqu’il considère que je cours comme une fille.Voyant qu’il est au bord de

l’évanouissement, je ralentis la cadence puis, doucement, finis par m’arrêter.

— Putain, je retire ce que j’ai dit, tu as une forme olympique. Ça doit être dû à ton manque d’activitésexuelle.

— Tu es vraiment un connard. je luis dis en riant.

— Oui, ton connard de meilleur ami.

— Bon, je vais passer par le cimetière. On se voit plus tard.

— Non, Matthew, je veux te parler d’un truc. Je t’accompagne.

— OK.

En arrivant devant la tombe de Brian, je m’installe à ma place habituelle. Andie y va de sa petiteremarque sur mon râteau

avec Allison, comme si mon frère était avec nous, puis il me tape dans le dos et s’éloigne pour melaisser seul. À chaque fois

qu’il m’accompagne, c’est toujours le même rituel : une blague foireuse, une tape dans le dos pour sedonner du courage et il

fonce sur la tombe de ses parents. J’oublie parfois qu’Andie aussi a vécu un drame dans sa vie, maisil est toujours tellement

positif. Il est vraiment un exemple pour moi. Comme à mon habitude, je fais un débriefing desderniers événements entre

Allison et moi : la dispute lorsqu’elle a découvert que je lui avais caché sa mort, notre pseudo amitiéet la catastrophe de la

veille avec Britanny. Ensuite, je ne sais pas pourquoi, je lui parle de la manière dont Marc a pris ladéfense de Kim. Je le

soupçonne de vouloir plus qu’une amitié sincère et honnête, et Kim semble vraiment l’appréciermême si je n’ai vu aucun

échange de baisers entre eux. Je n’ai pas entendu Andie revenir, mais il m’écoute attentivement,sûrement dans l’attente que je

fasse une remarque déplacée sur sa sœur afin qu’il me flanque une raclée. Mais même si lerapprochement entre Marc et elle

me dérange, je tiens trop à elle pour pouvoir la juger.

— Je vois que ton débriefing est plus que détaillé. D’habitude, tu lui parles uniquement de tesfrasques. Sois honnête, tu le

prendrais mal si ma petite sœur sortait avec un nouveau mec ?

— Le prendre mal, je ne sais pas. Mais je pense que j’aurais du mal à l’accepter. je lui avoue tendu.

— Allez viens, il faut que je te parle d’un truc.

Je salue mon frère, me relève et je suis Andie.

— Ça ne va pas Andie ? Je suis égoïste mec, je sais que pour toi aussi ce n’est pas facile tous lesjours, et moi je te saoule

avec mes peines de cœur.

— Je vais bien. Je pense à eux tous les jours. Ils sont morts trop tôt et parfois j’aimerais vraimentpouvoir me confier à eux,

mais j’ai Kim et maintenant il y a Jennifer. Je voulais te parler de ma sœur justement.

— Je ferais tout pour elle, dis-moi quel est le problème. je lui demande inquiet.

— Le problème, c’est qu’elle a envie de te parler d’un truc, mais elle ne sait pas comment le fairesans te blesser. Moi, je

pense que tu devrais te réjouir pour elle, mais elle est convaincue du contraire alors je veux en avoirle cœur net.

— Tu as l’air si sérieux mec, vas-y crache le morceau.

— Kimberly et Marc sont ensemble. Ça fait un moment qu’il lui tourne autour, mais depuis un peuplus d’une semaine, ils

forment… UN COUPLE. Voilà, c’est dit.

— Un couple… je souffle confus.

— Oui, écoute si Brian était toujours parmi nous, elle serait toujours avec lui, j’en suis convaincu,mais il est mort et ma

petite sœur remonte enfin la pente. Je suis très heureux pour elle et je ne veux pas qu’elle se sentecoupable vis-à-vis de toi.

En plus, Marc est un mec bien. tente de me convaincre Andie.

— J’ai compris le message. D’abord, Barbara m’en fout plein la gueule sur le fait que je ne voulaispas qu’on parle de

Brian à tue-tête et maintenant tu penses que je refuse que ta sœur soit heureuse avec un mec. Vous meprenez vraiment pour un

pur CONNARD. Kim aurait dû m’en parler.

— Elle n’ose pas. Tu comptes énormément pour elle, tu es comme un frère à ses yeux.

— Alors, dis-lui qu’elle devrait pouvoir tout dire à son frère. Bon moi je file, j’ai promis à ma mèrede l’accompagner voir

ma grand-mère. je rétorque pour couper court à la conversation.

Comme promis, j’accompagne ma mère. Je discute un peu avec elles de mon entrée à l’université etde choses sans

importance. De toute manière, à peine on aura passé la porte qu’elle aura déjà oublié notreconversation, mais ma mère est

heureuse de me voir faire cet effort. Après avoir déposé ma mère, j’appelle Kim.

— Salut, Matthew, comment ça va ?

— Bien, je voudrais qu’on dîne tous les deux ce soir, c’est possible ? Tu es libre ?

— Euh…oui évidemment.

— Je passe te prendre.

— Attends, je suis chez Mar… chez Allison.

— Je viens te chercher. Par contre, je ne rentre pas. Je t’attends dehors dans cinq minutes.

En arrivant devant la maison, je coupe le moteur, mais attends dans la voiture. Après la scène de laveille, je n’ai pas envie

de tomber sur Allison et voir à nouveau ses magnifiques yeux verts remplis de déception envers moi.Mais heureusement, Kim

sort rapidement, suivie de Marc. Je sors de la voiture pour le saluer. Je me dois d’être le plus sympapossible, premièrement

pour Kim, mais également car, je dois bien l’avouer, ce mec est vraiment un type cool. Il a accepté sifacilement ma relation

avec Allison alors qu’il était encore lié à elle.

— Salut Marc.

— Hello, comment tu vas ?

— Je fais aller. Comment va-t-elle ?

— Elle ne dit rien, mais je vois bien qu’elle cogite. Je la connais, je suis sûr qu’elle se rend comptequ’elle ne peut pas t’en

vouloir pour Britanny ; vous n’étiez plus ensemble.

— Tout le monde est au courant si je comprends bien ? je réponds abattu.

— Je vis avec deux pipelettes, désolé mec. Bon je vous laisse aller diner.

Il se tourne vers Kim et lui souhaite une bonne soirée, mais sans l’embrasser. Andie n’a pas transmisle message et attend

visiblement que je le fasse.

— Alors Kim, tu n’embrasses pas ton nouveau petit ami ? je lui demande avec douceur.

Tous deux se tournent brutalement vers moi, Marc prêt à protéger sa belle et Kim pour scruter maréaction avec émotion ne

sachant pas si je lui en veux.

— Je comptais t’en parler. m’assure-t-elle troublée.

— J’espère bien, car j’ai l’impression d’être vraiment un ami décevant ces derniers temps. Allez,embrasse ton mec que

l’on puisse filer. j’ajoute avec gentillesse.

Elle l’embrasse timidement et monte dans la voiture. Marc s’approche de moi et me remercied’accepter la situation. Je

hoche la tête et lui souris pour lui signifier que je suis content pour eux. J’opte pour le fast-food quasidésert, mais que je sais

qu’elle adore. Nous nous installons et je la laisse parler. Elle m’explique ce qu’elle a ressenti à leurrencontre. Dès le début,

elle s’est sentie apaisée, ce qu’elle n’avait pas ressenti depuis Brian et, petit-à-petit, elle s’est renduecompte qu’elle avait

vraiment envie d’être avec lui. Je lui prends la main et la rassure. Je lui explique que je suis heureuxpour elle, même si je lui

avoue que malgré tout, il me faudra un temps d’adaptation pour m’habituer à la voir avec un nouveaumec. J’envie cette

relation. Elle a l’air d’avoir une histoire tellement simple. Je ne souhaite que cela pour Allison etmoi. Je lui demande conseil,

car elle commence à la connaître aussi bien que Jennifer.

— Ecoute, je ne sais pas trop ce qu’elle va décider. Une chose est sûre : si elle ne t’aimait pas, ellese contreficherait de ce

qui s’est passé avec l’autre pouffe. Cela prouve bien qu’elle tient à toi. Alors je pense qu’il y a del’espoir. Mais vu son

tempérament de feu, il va lui falloir un déclic pour s’en rendre compte.

— J’espère qu’elle n’ira pas coucher avec ce Matthieu. Car je pense que je pourrais le tuer.

— Vous n’êtes pas ensemble, Matt. Mais je ne pense pas qu’elle aille jusque-là. tente-t-elle de merassurer.

— J’espère ! Je l’aime, elle est à moi ! je lui réponds en laissant exploser ma colère.

— Toi vouloir Allison, mais Allison, pas vouloir toi.

— Moque-toi, allez, je te ramène à ton mec si tu veux.

— Avec plaisir.

Je la raccompagne et je suis heureux de voir Kim si détendue. Marc l’attend déjà devant la maisoncomme un amoureux en

manque.

— Amusez-vous bien, mais protège-toi.

— Pfff, Matt, je ne compte pas parler de ma vie sexuelle avec toi.

— OK, on se voit mercredi ?

— Oui et Allison sera là, elle m’a promis de venir.

— Cool !

— Oui, de toute manière vous ne risquez plus de vous disputer, il n’y a plus de cadavre dans leplacard, ricane-t-elle.

— Marre-toi, avec cette fille, je m’attends à tout.

— Allez, garde espoir.

****

Ce soir, je vais enfin revoir ma belle Française. J’ai fait profil bas depuis le match, histoire de fairepasser la pilule. Ce

soir, je ne vais pas lui tourner autour, je vais la laisser venir à moi.

Autant rester moi-même, c’est le Matthew malin et sûr de son sex-appeal qui l’a fait craquer alorspas la peine de vouloir

changer pour lui plaire. Lorsque j’arrive au Cambridge Bar, je suis étonné de ne voir personne.Pourtant, Andie m’a envoyé un

message pour me dire qu’ils allaient partir de chez les filles. J’imagine que l’une d’entre elles doitsûrement peaufiner son

maquillage ou autre chose dans le genre.

Après vingt minutes à patienter et une bière plus tard, Andie et les autres arrivent enfin. Visiblementil y a eu un souci, car

Jennifer a une mine défaite et surtout je ne vois pas d’Allison à l’horizon. Je me lève, fronce lessourcils.

— Jennifer, où est Allison ? Elle devait venir, non ? Elle a changé d’avis à cause de moi ?

— Non, en ce moment, elle pense à plein de choses, mais pas à toi.

— Merci pour mon Ego.

— Ses parents et son oncle Nick, enfin son père, bref tu me comprends, ont débarqué au moment oùnous sortions de la

maison pour te rejoindre. J’ai attendu d’être sûre qu’elle allait bien et nous avons décidé de luilaisser le champ libre pour

qu’elle puisse enfin s’expliquer avec sa famille. J’espère qu’elle va enfin pouvoir renouer le contact,mais surtout j’espère que

ça va l’aider à passer à autre chose.

— Tu es sûre que c’est une bonne idée de la laisser seule avec eux ? je demande inquiet.

— Oui, il faut qu’elle crève l’abcès. Nous commençons les cours la semaine prochaine sans oublierqu’il y a son

anniversaire samedi qui, pour la première fois, prend une autre signification. Elle a besoin de safamille. Ils ont fait une grosse

boulette, mais ils l’aiment plus que tout.

— OK, bon nous pourrions faire un truc simple pour son anniv, une soirée en la mémoire de sa tanteenfin sa mère. Ma mère

pourrait nous aider, elle connaissait très bien Margaret.

— Je ne sais pas, nous déciderons demain. Laissons voir comment se déroule cette soirée d’abord.

— OK.

Je m’éloigne à l’abri des regards indiscrets pour envoyer un message à Allison. Elle est peut-être encolère contre moi, mais

je veux qu’elle sache que je suis là pour elle, même en simple ami.

----------

Je viens d’apprendre que tu as de la visite.

Je suis là pour toi, si tu as envie de parler ou juste d’une épaule de réconfort, pense à moi.

Love.

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Allison

Voilà une demi-heure que je suis assise face à ma mère et mon père biologique. Aucun mot n’a étéprononcé depuis le départ

de mes amis. Jennifer ne voulait pas partir, mais j’ai réussi à la convaincre de nous laisser seuls. Jesais que je dois rompre ce

silence pesant, mais je ne sais pas par où commencer. Nick me regarde l’air inquiet et ma mère, elle,garde la tête baissée dans

l’attente de m’entendre lui dire les pires horreurs, mais la seule chose qui me préoccupe bizarrementest de savoir où se trouve

mon père. Depuis que la vérité a éclaté, je pense beaucoup à lui. Il se retrouve au milieu de toutecette histoire et, même s’il a

donné son accord, il est le seul à qui je n’en veux pas, car je sais qu’aujourd’hui son uniquepréoccupation est de savoir si je

vais le renier en tant que père afin de renouer un lien paternel avec Nick. J’inspire profondément etme décide enfin à me

lancer.

— Où est mon père ?

Tous les deux me regardent avec étonnement ; j’imagine qu’ils s’attendaient à tout sauf à cettequestion. Ma mère pensait

certainement m’entendre hurler et Nick, à de la haine de ma part pour m’avoir abandonnée. Ils ontraison, car c’est la première

réaction que j’ai eu envers eux. Mais depuis que j’ai rêvé de Margaret, je ne ressens plus de haine,mais uniquement de la

déception ; je le réalise maintenant qu’ils sont face à moi. Nick me regarde ému et prend la parole.

— J’aimerais te dire qu’il se trouve en face de toi, mais je sais que tu ne parles pas de moi. Brad apréféré nous laisser

seuls afin que l’on puisse s’expliquer, mais il a hâte de te serrer dans ses bras.

— Je te remercie de ta franchise ! Mais cela ne répond pas à ma question, où est-il ?

— Il passe la soirée avec Karen et Harry Mc Connor. Nous allons le rejoindre dès que nous auronspu discuter, mais il m’a

demandé de te dire qu’il aimerait pouvoir passer du temps en tête-à-tête avec toi, me souffle mamère.

Comble de l’ironie, mon père se trouve chez les parents de Matthew. J’espère qu’il ne tombera passur Matthew qui pour le

moment est au Cambridge Bar avec les autres. J’imagine qu’il a dû être étonné de ne pas m’avoir vuearriver. J’espère que

Jenn lui a expliqué la situation; je ne veux pas qu’il pense que j’ai peur de me retrouver en saprésence. Je garde le silence et

serre toujours mon téléphone entre mes mains, car si je ne supporte plus leur présence, je veuxpouvoir appeler Jenn au

secours. Je le fixe désespérément et vois apparaître le nom de Matthew. Je consulte son message sansattendre.

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Je viens d’apprendre que tu as de la visite.

Je suis là pour toi, si tu as envie de parler ou juste d’une épaule de réconfort, pense à moi.

Love.

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Je suis touchée par son message. En dépit de l’incompréhension qui nous lie depuis mon retour, il y atoujours ce lien fort

entre nous. Malgré son comportement et sa trahison avec cette garce de Britanny, je ne peuxm’empêcher d’être éperdument

amoureuse de lui, mais hors de question de le lui dire. Je décide tout de même de lui répondre, car jene veux pas qu’il me

trouve insensible.

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Merci de ton soutien.

Cela me touche sincèrement.

Je garde mon GSM et je vous envoie un S.O.S en cas de besoin.

Kiss

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Je relève la tête et me sens tout à coup envahie d’un certain courage. Le temps est venu de clore cetépisode de ma vie et

d’enfin connaître la vérité. J’aurais aimé l’entendre depuis si longtemps.

— Maintenant que vous avez fait tout ce chemin pour venir me voir, je suis d’accord pour écouter.Alors maman, parle-moi.

Je veux connaître la vérité, plus de mensonges pour soi-disant me préserver, car au final les seulespersonnes que vous avez

voulu protéger, c’est vous !

— Tu as sûrement raison, mais sache que nous l’avons fait également pour te protéger. Nousn’aurions jamais dû te cacher

la vérité. Je t’ai élevée à la demande de ton oncle, mais je n’aurais jamais dû te mentir surl’existence de ta véritable mère.

Aujourd’hui, c’est trop tard. Nous ne pouvons pas revenir en arrière. J’aimerais juste rétablir lavérité et te raconter mon

histoire. Je laisserai Nick te parler lui-même de sa décision.

— Je t’écoute. je lui rétorque un peu sèchement.

Ma mère s’enfonce un peu plus dans le fauteuil, son regard fait le tour de la pièce comme si ellecherchait des souvenirs de

son passé, puis elle se tourne à nouveau vers moi et prend la parole. Elle me parle de leuremménagement à Genève, la joie

qu’elle a éprouvée lorsque Margaret lui a annoncé qu’elle allait devenir maman. Elle m’expliquequ’elle aussi tentait d’avoir

un enfant, mais qu’elle n’est tombée enceinte que quelques mois plus tard. Elle m’explique que toutela grossesse de Margaret

s’était passée normalement, qu’elle se portait à merveille. Lorsque le grand jour est arrivé, ma mèreétait en plein colloque de

gynécologie à plusieurs kilomètres de l’hôpital, mais dès que Nick l’a prévenue, elle s’est empresséede prendre la route. Sur

le trajet, un autre automobiliste a grillé le feu et a percuté sa voiture. Elle a perdu connaissance et àson réveil, elle se trouvait

dans un lit d’hôpital et un docteur lui expliquait qu’elle avait perdu son bébé.

— Je me pensais anéantie par la perte de mon bébé, mais le pire était à venir. J’ai demandé à tonpère comment allait

Margaret et j’ai tout de suite compris qu’il y avait un problème. me dit-elle en sanglotant.

Ses yeux se remplissent de larmes. Je me lève, me pose face à elle et lui prends les mains pour luidonner le courage de

continuer son histoire. Elle me regarde et m’explique la douleur qu’elle a ressentie. Elle a demandé àmon père de veiller sur

Nick puis elle s’est recroquevillée dans sa bulle dans l’espoir que tous les événements n’étaientqu’un terrible cauchemar.

Mais deux jours plus tard, Nick et mon père m’ont amenée dans sa chambre et Nick leur a alorsdemandé de s’occuper de moi.

— Sache que j’ai d’abord refusé. Ton père et moi lui avons dit qu’il serait un bon père et que nousserions là pour l’aider,

mais il était tellement dévasté ! Nous n’en avons pas reparlé jusqu’à l’enterrement. C’est ce jour-làque nous avons pris la

décision de nous occuper de toi le temps que Nick arrive à faire son deuil.

Je la regarde les yeux brillants de larmes. Je ressens toute sa douleur et je n’arrive plus à éprouverque de la compassion ;

tout sentiment de déception envers elle s’est envolé. Nous nous fixons et elle comprend alors que jelui pardonne ce secret qui,

malgré tout, changera à tout jamais notre relation. Elle se penche et me prend dans ses bras. Elle meserre si fort que je peine à

prendre ma respiration. Lorsqu’elle s’écarte, je regarde Nick et lui demande tristement :

— Pourquoi je n’ai pas été une raison suffisante à ton bonheur ?

— Mon Dieu non ! Tu as été la seule raison qui m’a évité de mettre un terme à ma vie pour larejoindre. Tu lui ressembles

tellement ! Lorsque j’ai demandé à Maddie et Brad de prendre soin de toi, ce n’était pas pour qu’ilsme remplacent, mais

uniquement pour que je me reconstruise. Je suis parti, mais chaque jour, je prenais de tes nouvelleset, pour ne pas sombrer, je

me cramponnais à toi et Margaret. Ces photos ne m’ont pas quitté depuis vingt et un ans maintenant.

Il prend son portefeuille et en sort deux photos : l’une de Margaret et l’autre de moi nourrisson. Cesont les mêmes photos

que j’ai vues lors de mon rêve. J’ai peut-être finalement été réellement connectée à Margaret ; çaparaît absurde, mais en

même temps tellement réel. Tout ce qu’ils m’ont expliqué, je le sais déjà grâce aux visions qu’ellem’a permis de découvrir. Je

secoue la tête et me concentre sur ses explications.

— Chaque semaine, j’appelais tes parents pour prendre de tes nouvelles. Dès que je posais monregard sur toi, je décidais

de rentrer m’occuper de toi, mais à chaque fois, je réalisais qu’en rentrant, la maison serait rempliede souvenirs de Margaret

et que je n’arriverais pas à surmonter cette épreuve. Puis le temps a passé et tu as commencé à parler.On rigolait beaucoup. Tu

adorais nos séances de visionnage et un jour tu m’as appelé « tonton » et je t’ai entendue appelerMaddie « maman ». Ce

jour-là, j’ai décidé de rentrer et de tout te dire. Lorsque je suis revenu, j’ai prévenu tes parents quej’allais vendre la maison et

en acheter une nouvelle, toujours aussi proche, et tout redémarrer avec toi. Sauf que Maddie étaitdéjà devenue une mère à tes

yeux, Brad un père et moi un oncle. J’ai pris conscience que je payais mon égoïsme. J’avais déjàperdu mon âme sœur, mais

par ma bêtise, j’avais perdu également le droit d’être appelé Papa. achève-t-il anéanti.

— Que veux-tu dire ? Je suis venue vivre avec toi ?

— Oui. Très vite, j’ai acheté la maison dans laquelle je vis toujours et tes parents t’ont déposée chezmoi. Maddie avait

insisté pour le faire par étapes, mais je voulais reprendre ma place rapidement. Lorsque nous noussommes retrouvés tous les

deux, je t’ai parlé de Margaret et de moi, mais tu avais trois ans et, même si tu m’adorais, tu as passéla soirée à réclamer les

seules personnes qui étaient à tes yeux tes parents. Le lendemain, je t’ai ramenée à eux et j’ai décidéde prendre le rôle de

parrain. Ta mère m’a alors promis que nous te dirions toute la vérité dès que tu serais en âge decomprendre. J’ai donc arrêté

de voyager et je suis resté près de toi toutes ces années en attendant que l’on te dévoile ce secret. J’aicréé cet album souvenir

pour que tu te souviennes d’elle, mais aussi pour que tu me pardonnes et que tu vois que j’ai toujoursété là près de toi à

chaque étape de ta vie.

Il se lève et récupère un énorme album. Il est magnifique. On dirait un livre antique cachant dessecrets historiques, mais en

réalité c’était beaucoup plus que cela, car il cachait toute la peine d’un père qui n’a pas réussi àprendre sa véritable place

dans le cœur de son unique enfant. Je feuillète l’album. Les premières pages sont remplies de photosde lui et ma mère durant

sa grossesse, et d’autres de la chambre qu’ils avaient préparée pour mon arrivée. Le reste de l’albumcontient des photos de

moi bébé, enfant puis adolescente avec mes amis, enfin surtout Jennifer, Marc et moi. Il se composeégalement de photos de

mon premier vélo, de ma première boum, mais surtout de nous deux durant nos escapades. Lorsque jereferme l’album, je sens

que je ne vais pas pouvoir tenir plus longtemps. Je ressens beaucoup d’émotions, mais surtoutj’arrive à palper tout le mal

qu’ils ont enduré. Toute cette histoire est un énorme gâchis. Nous avons finalement tous souffertchacun dans notre coin. Nick

se lève et laisse couler ses larmes. Je ne peux plus me retenir ; je fonds en pleurs. Je suis tellementsubmergée que je hoquette

sans réussir à sortir une seule parole cohérente. Il s’approche et me prend dans ses bras forts etrassurants. Sa carrure de

footballeur américain a toujours eu le mérite de me calmer, et je réalise aujourd’hui qu’au-delà deson apparence parfaite, je

me suis toujours sentie bien près de lui, car j’étais dans les bras de mon père.

— Je suis tellement désolé All. Je ne veux pas prendre la place de Brad, car il t’aime et il souffrebeaucoup de la situation,

mais j’aimerais que tu acceptes de me redonner le rôle que j’ai toujours voulu avoir et que Margaretaurait aimé me voir

accomplir.

Je hoche la tête pour lui dire que je suis d’accord avant d’ajouter en pleurs :

— Je t’aime tellement. Maddie et Brad sont mes parents, mais j’ai toujours su que tu étais plus quemon parrain. Je t’aime

papa. je lui assure, en le prenant dans mes bras.

— Oh merci ma chérie. Je te jure de ne plus jamais rien te cacher, jamais.

Je m’écarte légèrement, car je ne veux pas quitter ses bras et je regarde ma mère qui ne sait pas tropsi elle doit partir ou au

contraire rester.

— Maman, tu veux bien venir près de nous ? J’ai besoin de vous tous.

— Avec plaisir. Merci Allison, je t’aime, je t’aime, tu es l’unique chose qui nous a permis desurvivre à Margaret, je ne

pourrais pas vivre sans ton amour.

— Tu ne vivras pas sans mon amour, ni toi, ni papa, ni grand-mère, ni mon véritable père. Je suisdésolée d’avoir réagi si

brutalement, mais j’avais l’impression que ma vie était une imposture. Aujourd’hui, je réalise quemalgré vos erreurs, ma vie a

toujours été remplie de l’amour de ma famille, et je suis sûre que ma mère a veillé sur nous tous pourque ce moment arrive.

— Je suis d’accord. Margaret aurait voulu que tu saches qui elle était et surtout à quel point ellet’aimait avant même de te

connaître, me souffle mon père.

Nous avons ensuite pu reprendre une conversation plus normale. Même si l’émotion est toujours aussiprésente, Nick tente

de me changer les idées et me pose tout un tas de questions sur mon emménagement, sur ma relationavec grand-mère. Ma mère

est heureuse de savoir que je vis dans la maison où Margaret et elle ont passé leurs plus bellesannées. Ma mère se lève pour

me prévenir qu’elle doit rejoindre mon père, car ils séjournent chez Karen pour la nuit. Je suissurprise de cette nouvelle, mais

ne dis rien. Je lui demande d’embrasser mon père et de lui faire promettre de venir me voir demainpour un moment en tête-à-

tête afin que je puisse lui expliquer qu’il restera toujours mon père. Lorsqu’elle nous laisse seuls,mon oncle Nick me demande

sans préambule :

— Tu avais l’air d’être surprise que ta mère séjourne chez Karen. Tu sais, elles étaient vraimentproches avec Margaret et

Maddie.

— Non, cela ne me dérange pas. C’est juste que ce sont les parents de Matthew alors…

— Alors tu as peur que Karen dévoile tes secrets amoureux ? Comment ça va avec Matthew ?

Les larmes coulent à nouveau. Il me prend par les épaules et me caresse le dos.

— Je suppose que cela signifie que les tensions d’avant ton départ ne se sont pas arrangées ?

— C’est tellement plus compliqué. Il m’a quittée car il m’en voulait à mort de lui avoir menti.Lorsque je suis rentrée, il y

avait une autre fille, et il a couché avec elle. Maintenant, il le regrette même s’il continue à m’envouloir. Moi, je lui ai jeté au

visage le mensonge sur son frère pour lui faire du mal, et je lui ai reproché ensuite son aventure aveccette fille. Je le déteste,

et en même temps, je l’aime plus que tout ; c’est tordu.

— Non, c’est l’amour. Si vraiment tu penses avoir tes torts, tu devrais faire un pas vers lui. Tu sais,ce Matthew me fait

beaucoup penser à moi à son âge avec Margaret. On avait une relation assez tumultueuse ; on jouaitau chat et à la souris. Elle

avait son caractère, ce qui avait le don de me faire sortir de mes gonds et moi, je réagissais trèssouvent comme un homme des

cavernes. Mais un jour, on a eu un problème similaire au tien et j’ai vraiment cru la perdre pour debon. Ce jour-là, j’ai

compris que je préférais une vie entière à me chamailler avec elle, plutôt qu’une vie sans cettefemme.

— Merci pour le conseil, je vais en tenir compte. Merci… papa.

— J’adore t’entendre m’appeler papa, mais sache que je comprends que cela ne te paraisse pasnaturel.

— Au contraire, ça me paraît tellement évident.

Nous restons là plusieurs minutes à nous regarder sans prononcer un seul mot supplémentaire. Nousprofitons pleinement de

nos premiers moments en tant que père et fille. Après une bonne heure de moments de tendresse avecmon père, il se décide à

partir, à contrecœur. A peine la porte refermée, j’envoie un message à Jennifer pour lui demander debien vouloir rentrer. Je

n’ai pas envie de dormir seule ce soir. Elle me répond aussitôt pour me prévenir qu’Andie la déposedans quelques minutes. Je

décide également d’envoyer un nouveau message à Matthew.

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Pas d’appel S.O.S

Une soirée forte en émotion, mais nécessaire. Je me sens revivre.

Encore merci de ton soutien.

Kiss

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Il me répond après quelques minutes.

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Je serais toujours près de toi Frenchy, que tu le veuilles ou non.

Love.

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Lorsque Jennifer arrive, je suis dans le lit à ressasser tous les événements de la soirée.

— Alors ma belle, comment tu te sens ?

— Bizarrement, je me sens bien, soulagée et réconciliée avec moi-même. Je suis désolée de t’avoirréquisitionnée, mais

j’avais besoin de t’avoir près de moi.

— Et je suis heureuse que tu l’aies fait. Tu es comme ma sœur et je n’arrivais pas à passer une bonnesoirée, je ne pensais

qu’à toi. Bon, je t’avoue qu’Andie t’en veut de m’enlever à lui, mais notre lien est plus fort que tout.

— Mince, je devrais m’excuser auprès de lui.

— Je plaisante ! Nous étions tous inquiets pour toi, et Matthew était prêt à venir emboutir la portepour te protéger. La seule

chose qui a réussi à le calmer, c’est ton message.

— C’est trop mignon. Il a beau être un abruti par moment, j’adore l’imaginer vouloir être mon hérossuper sexy.

— En parlant de mec sexy, Matthieu est passé et il a demandé de tes nouvelles.

— Hum, c’est gentil.

— Bon, raconte-moi les retrouvailles.

J’enclenche l’iPod et laisse la musique envahir la chambre d’une mélodie que nous adorons toutes lesdeux et qui reflète

bien l’humeur dans laquelle je me trouvais ces derniers temps. Je laisse les paroles de « Sing» deTravis démarrer et me lance

dans le récit de ma soirée devant une Jennifer plus qu’attentive à mes paroles.

Je lui raconte toute l’histoire de ma mère dans les détails : son accident, la perte de son bébé et sadétresse face à la mort de

ma vraie mère. Puis, je lui parle de mon père meurtri par la mort de son amour et sa lutte pour sereconstruire dans le seul but

de revenir s’occuper de moi. Je lui explique également l’essai désastreux de mon emménagementauprès de lui, ce qui a

déclenché sa décision de rester un parrain plutôt qu’un père pour moi.

— Lorsque je pense à cet évènement dont je n’ai aucun souvenir, je m’en veux. Il est revenu pour moiet j’ai passé la soirée

à lui réclamer mes parents alors qu’il était là, prêt à reprendre sa place.

— Oh ma belle, tu étais un bébé et pour toi tes parents étaient Maddie et Brad. Je suis certaine qu’ilne t’en veut pas.

— Si j’avais réagi autrement, il m’aurait gardée près de lui, je serais sûrement restée proche de mamère et de mon père,

mais il n’y aurait eu aucun mensonge. Toute ma vie aurait été différente.

— Peut-être, mais il a fait ce qui était le mieux pour toi à cette période même si cela le faisaitsouffrir. Ils auraient dû te

parler, t’expliquer et faire la transition avec plus de douceur. Toi, tu n’y es pour rien. L’essentiel,c’est que maintenant, tu sais

tout. Comment vas-tu faire ?

— Demain, je vais parler avec mon père.

— Lequel ? me demande-t-elle perdue.

Je ris à sa question. Effectivement, maintenant, j’ai deux pères.

— Je vais parler avec Brad. Je veux qu’il sache à quel point je l’aime et que sa place resteratoujours la même, mais je

veux également rendre la sienne à mon vrai père, tu comprends ?

— Oui, si tu le fais pour toi.

— Oui, c’est uniquement pour moi. J’ai besoin de lui. Je le veux à mes côtés.

— Je suis fière de toi. Nous allons pouvoir retrouver l’Allison pétillante et pleine de vie maintenanttu penses ? me supplie-

t-elle.

— Je suis désolée Jenn, je vous en ai fait baver ces derniers temps. J’ai été exécrable. Mais tout vachanger, je me sens

vivante, c’est incroyable, et cette boule au fond de ma gorge a disparu. Je veux juste rattraper letemps perdu avec mon père.

— Dans une semaine, c’est le début d’une grande aventure, « l’université » , notre rêve ma belle,alors je suis heureuse que

tu sois à nouveau toi-même pour démarrer cette nouvelle page. Et samedi, tu auras 21 ans. Onpourrait fêter ton anniversaire.

— Je ne suis pas sûre d’avoir envie de le fêter surtout que maintenant, j’ai conscience qu’ilreprésente la mort de ma mère.

— Et moi, je suis sûre qu’elle voudrait te voir heureuse et fêter le jour de ta naissance. Laisse-moigérer ! Je te promets un

truc simple, aucune extravagance.

— OK mais juste entre nous à la maison, un gâteau et des bougies, rien d’autre.

— Promis.

— Bon je tombe de sommeil. Il est super tard, si on dormait maintenant.

— Bonne idée, je suis épuisée.

— Au fait, ça y est Marc et Kimberly, c’est officiel. Je crois même qu’ils vont rester dormir à lamaison cette nuit. Les

coquins.

— Ils sont à la maison ?

— Oui, ils sont rentrés en même temps que moi, mais je leur ai demandé de nous laisser seules.

— Cool, je suis heureuse pour eux même si j’avoue que de les voir s’embrasser risque de me mettremal à l’aise au début,

mais surtout je ne veux pas qu’elle me parle de leurs nuits de débauche.

— Pourtant, tu sais comment il est au lit. ajoute-t-elle taquine.

— Je sais ce que le Marc qui était avec moi était, mais le garçon que j’observe tourner autour de Kimdepuis mon arrivée

est très différent : il est beaucoup plus possessif et protecteur, beaucoup plus viril. C’est bizarre,mais avec elle…

— Il est comme tu étais avec Matthew lors de nos vacances, tu étais la vraie TOI ! Il a fallu que l’ondébarque à Cambridge

pour que vous soyez enfin vous-même.

— Tu peux parler, toi la fille qui ne tombe jamais amoureuse.

— Tu vois, j’ai raison, il y a un truc dans l’air ici qui nous révèle.

— Bon allez, bonne nuit. Il faut que je sois en forme pour demain… enfin tout à l’heure vue l’heurequ’il est.

— Bonne nuit All.

Je m’endors rapidement, et pour une fois depuis bien longtemps, mes rêves sont doux et apaisants.

****

Malgré l’heure tardive à laquelle nous nous sommes endormies, Jennifer et moi sommes déjà deboutalors qu’il est à peine

9 h. J’imagine que le stress de revoir mon père pèse dans la balance sans parler des ricanements deMarc et Kim qui ont fini

de nous réveiller. Je file sous la douche et rejoins Jenn dans sa chambre qui finit de se préparer, carje ne veux pas me

retrouver face aux amoureux toute seule.

Lorsque nous descendons, le spectacle est très amusant. Marc porte uniquement un bas de jogging etKim porte son tee-shirt

qui lui arrive à mi-cuisse. Ils sont beaux et on discerne facilement qu’ils n’ont pas passé la nuit àjouer aux cartes. Je me racle

la gorge suivie par Jennifer. Kim se retourne, court et me saute dessus.

— Quel accueil ! Ça va ma belle ?

— Oui, je m’inquiétais tellement pour toi. Comment vas-tu ?

— Je me sens super bien, j’ai enfin pu laisser sortir tout ce qui me rongeait.

— Je suis contente pour toi.

Elle se rapproche à nouveau et me souffle à l’oreille à l’abri des oreilles indiscrètes :

— Et en ce qui me concerne ?

— Je ne comprends pas ma belle.

— Marc et moi, cela ne te gêne pas ?

— Non, j’espère que vous serez heureux. Juste évite de me raconter tous les détails salaces, tu veuxbien ?

— Pour le moment, mais il va bien falloir que je me confie un jour ou l’autre, me dit-elle en riant.

— OK, laisse-moi juste le temps de m’habituer alors.

Lorsque j’approche, Marc m’enveloppe de ses bras et me dit qu’il est fier de moi. Le reste de lamatinée se passe

tranquillement. Je reçois un message de ma mère pour m’avertir que mon père sera là vers 11 h etqu’elle nous rejoindra pour

le déjeuner. Je lui demande de proposer à Nick d’être présent. Elle s’empresse de me répondre.

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C’était prévu ma chérie.

Nick sera là. De toute manière, plus rien ne pourra l’éloigner de toi.

--------

Je reçois également un message de Matthew.

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Je viens d’apprendre que ma mère avait des invités.

Je viens de déjeuner avec ta mère et ton père.

Ils m’ont posé beaucoup de questions mais je n’ai rien dit nous concernant.

J’aimerais pouvoir bientôt avoir une réponse à donner sur NOUS.

Love

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Je lui réponds sans attendre.

--------

Désolée, je ne savais pas qu’ils seraient chez toi.

Concernant le « NOUS », seul l’avenir nous le dira.

Kiss

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Quand mon père arrive, je l’accueille en lui sautant dans les bras.

— Oh ma chérie, j’avais tellement peur de te perdre.

— Jamais ! Tu es mon père. Nous avons besoin de parler tous les deux. Allons-nous balader.

Nous sortons nous promener et mon père me conduit proche du campus. Il me parle de ses années àl’université, sa rencontre

avec ma mère et l’amitié qui l’unissait à Nick.

— Je te raconte tout cela pour te faire comprendre que je n’en veux pas à Nick de vouloir reprendresa place. J’ai toujours

su que ce moment arriverait. Seulement, plus le temps passait et plus ta mère repoussait l’évidence etmoi, je ne voulais rien

forcer. Les seuls à pouvoir prendre cette décision étaient ta mère et Nick. Nick, lui, attendait que tamère le fasse et ta mère

attendait d’avoir le courage de le faire.

— Je sais que tu ne lui en veux pas. Tu es mon père, celui qui m’a élevée, qui m’a soutenue, maisNick a toujours eu une

place importante dans ma vie, grâce à toi d’ailleurs. C’est lui qui m’a appris à faire du vélo, car TUlui as demandé de le

faire. Il m’a donné des leçons de conduite, car TU lui as proposé. Au fond, tu as toujours fait en sortequ’il ait également une

place de père pour moi, et pour tous ces gestes, MERCI. Maintenant, je veux lui laisser avoir saplace et décider par lui-même

d’entreprendre des choses pour moi en tant que père.

— Il le fera à merveille, j’en suis persuadé.

Il passe son bras sur mes épaules afin de nous rapprocher et nous marchons tranquillement jusqu’aucentre-ville où nous

devons rejoindre mes autres parents. Cela peut paraître bizarre, mais c’est cela ma vie à présent.Lorsque nous les rejoignons,

j’ai la surprise de voir que grand-mère est présente et que ma mère et elle semblent très proches.Nick reste en retrait alors je

regarde mon père qui me sourit et m’éloigne de lui afin de m’approcher de Nick ; je lui prends alorsla main et l’embrasse sur

la joue.

— Je suis ta fille, ne reste pas en retrait, sois mon père. Sois le père que tu as toujours voulu êtrepour moi.

Il me sourit. Nous entrons au restaurant et l’ambiance est vraiment positive. Personne ne cherche àéviter le sujet qui nous a

réunis ici et c’est un vrai bol d’oxygène de pouvoir parler librement sans avoir peur de froisser l’und’entre eux. Mon père

Nick nous interrompt, car il veut porter un toast.

— J’aimerais d’abord vous remercier Elisabeth. Finalement, grâce à vos confidences lors du dernierséjour d’Allison, nous

avons enfin pu assumer les conséquences de tous nos secrets. J’aimerais que l’on arrive à faire lapaix sur le passé et se

tourner ensemble vers l’avenir.

— Merci Nick, je vous dois à tous des excuses pour mes erreurs passées avec mes filles.

— Allison, je voudrais devenir un bon père pour toi avec l’aide de Brad qui excelle en la matièredepuis toutes ces années.

J’ai la chance d’avoir un job qui me permet de travailler où je le désire, alors j’aimerais revenirhabiter à Cambridge afin de

pouvoir passer plus de temps avec toi. m’affirme-t-il peu sûr de lui.

Je me lève et lui saute au cou. Je suis heureuse qu’il décide à nouveau de tout changer pour serapprocher de moi, car cette

fois, je suis adulte et je saurais l’accueillir en tant que père. Ma mère ajoute qu’il se pourrait qued’ici une petite année ou

deux, ils fassent de même, mais que pour le moment, ils voulaient nous laisser passer du temps tousles deux.

Matthew

Je suis content de savoir que tout s’arrange pour ma Frenchy, car mathématiquement si elle va mieux,elle sera de meilleure

humeur et moins en colère contre moi. Je pourrais donc tenter une nouvelle approche pour qu’elletombe à nouveau dans mes

bras. Cette fille est faite pour moi, impossible de la laisser à un autre. Ma mère m’a averti que nousavons des invités pour le

dîner. J’ai déjà rencontré les parents d’Allison, mais ce soir, je serais face à ses deux pères ainsi quesa mère : vive

l’angoisse !

J’ai espéré qu’Allison soit présente, mais ce n’est pas prévu. Je décide d’aller courir. J’opte pourune musique assez cool,

les paroles ne disent rien de bien profond, mais elle a le mérite de filer la banane et je vais en avoirbesoin. Je mets en route

mon iPod sur une musique de Lost Frequencies « Are you with me ». Après l’avoir écoutée enboucle, j’avoue avoir envie

comme dans la chanson de boire quelques Margaritas par une chaîne de lumières bleues, au Mexiqueen plus et avec Allison si

possible. Je secoue la tête à ces pensées ridicules et m’étire avant de rentrer pour me préparer audiner de la confrontation. En

entrant, tout le monde est déjà installé et l’ambiance à l’air d’être à la fête. Je les salue rapidement etfonce me doucher.

J’imagine que le grand brun baraqué est le père biologique d’Allison, car je ne l’avais encore jamaisvu.

J’envoie un message rapide à Andie pour lui demander de passer me chercher vers 23 h, histoire deme sortir de l’embarras

de cette soirée. Je préfère ne pas entendre leurs conversations. Je ne veux surtout rien apprendrequ’Allison ne saurait pas et

me retrouver ainsi, une fois de plus, dans une position inconfortable. De toute manière, nous devonsnous organiser pour son

anniversaire surprise.

-------------

Pense à venir me chercher.

23 h maximum, pas envie de passer la soirée avec toute la famille d’Allison.

Je compte sur toi.

-------------

Lorsque je finis enfin par les rejoindre, tous ont envahi la terrasse. Ma mère est en pleineconversation avec Maddie, la

mère d’Allison que j’ai rencontrée plus tôt et qui a l’air vraiment douce. Mon père, lui, prépare lebarbecue avec l’aide de

Brad, et Nick je présume. Je m’approche d’eux en prenant une bière au passage et propose mon aideà mon père.

— Matthew, je te présente Nick, un ami d’enfance.

— Enchanté Monsieur.

— Appelle-moi Nick, j’ai beaucoup entendu parler de toi fiston. Ton père ne tarit pas d‘éloges à tonégard. Par contre, notre

chère Allison est plus mitigée à ton sujet, insiste-t-il sérieusement.

— Disons qu’elle et moi avons eu certains désaccords récemment, mais je m’attelle à résoudre leproblème. Elle n’est pas

simple comme fille vous savez.

— Oh oui, nous savons. Je crois qu’elle a hérité de la fougue de Margaret, de l’orgueil de Maddie,du mauvais caractère de

Nick et heureusement de ma gentillesse, intervient Brad en riant.

— Sans vouloir vous offenser, je préfère ne pas parler d’Allison. Je ne veux surtout pas m’attirer sesfoudres une fois de

plus.

— J’imagine que tu es au courant de la particularité de notre famille ?

— Oui, et j’avoue que de l’avoir vue si anéantie m’a vraiment mis en colère.

— Tu es un bon garçon.

— Si vous pouviez lui faire passer le message, cela me rendrait service, car pour le moment, elle meprend plus pour un

bourreau des cœurs.

— J’ai beaucoup de choses à me faire pardonner, alors tu vas devoir te débrouiller seul fiston sur cecoup-là, dit Nick

sérieusement

— Merci quand même.

Je m’éloigne et laisse leur conversation reprendre là où ils l’avaient arrêtée. Le diner se passefinalement très bien.

Personne ne parle du sujet qui fâche, ce qui me permet de me détendre. Andie ne devrait plus tarder.Je m’isole à nouveau sur

la terrasse en l’attendant, mais Nick me rejoint.

— Alors Matthew, tu es amoureux de ma fille ?

— Ne le prenez pas mal, mais je n’ai pas très envie d’en parler.

— Ecoute, elle est amoureuse de toi, il faut juste qu’elle accepte de passer au-dessus de tous vosconflits. Elle ne te

reproche plus ton attitude, elle a compris qu’elle t’avait blessé. Par contre, elle m’a parlé d’unincident avec une autre fille

qu’elle n’arrive pas à digérer. Donc mon seul conseil si tu veux la récupérer : regagne saCONFIANCE !

— Je fais tout pour, mais dès que je fais un pas vers elle, elle recule de deux pas. –J’aimerais enprofiter que l’on soit seul

pour vous demander un service.

— Lequel ?

— Nous voudrions lui organiser une petite soirée pour son anniversaire, mais vu ce qu’elle a apprisdernièrement, Jenn a

proposé de lui faire une soirée commémorative. Auriez-vous un objet qui symbolise Margaret et quel’on pourrait offrir à

Allison ?

— Oui, j’ai sûrement quelque chose… J’ai la bague de fiançailles de Margaret. Elle aurait vouluqu’elle lui revienne, je

pourrais la lui offrir.

— C’est une bonne idée !

— OK. Pour le lieu, ce serait parfait chez Elisabeth. Elle a dû garder plein de petits objets ayantappartenus à Margaret,

vous devriez lui demander.

— Merci, j’irai la voir avec Jennifer dès demain. Bien entendu, vous êtes convié.

— Je serais présent dans ce cas. Tu es vraiment un bon garçon, rends-la heureuse !

— Je ferais mon maximum si elle me redonne ma chance.

J’aperçois Andie, je m’excuse auprès de Nick et pars à la rencontre de mon pote. La conversationdevenait un poil trop

sérieuse et même si j’ai très envie de me remettre avec elle, je ne suis pas encore prêt à me lier avecsa famille. On ne

s’attarde pas et on file rapidement chez Andie où Jenn nous attend.

— Pas trop tôt les mecs, je me sentais seule ici.

— Arrête de râler, on se met au boulot. Que veux-tu que je fasse ?

— Tout d’abord, il faut choisir le lieu de la soirée.

— Son père m’a conseillé de demander à sa grand-mère. Allison l’adore et il est persuadé qu’elledoit avoir plein d’objets

personnels de sa mère.

— Parfait, je m’en occupe dés demain matin.

Jennifer part nous préparer un café. J’en profite pour jeter un coup d’œil à l’énorme sac qu’elle aapporté. Il y a plein de

petits trésors : deux énormes chapeaux rouges, une pile monstrueuse de menus de restaurant et pleinde photos, surtout des

photos de vacances où l’on peut voir les filles en jolis bikinis, mais également Allison allongée surle sable près de Marc, la

tête sur son torse ; elle a l’air vraiment heureuse sur cette photo.

— Tu fouilles Matt ?

— Non désolé, je voulais juste voir ce que tu avais trouvé pour la faire sourire en repensant à vossouvenirs communs. Je ne

voulais pas être indiscret.

— Pas de soucis. Les chapeaux rouges, c’était l’an dernier, nous sommes allées passer deux semainesà Saint-Tropez et

nous sommes tombées sur ses deux énormes chapeaux. Allison trouvait que cela nous donnait un lookde Star. Nous les avons

portés toute la semaine et nous avons beaucoup ri.

— Oui, je vous imagine bien faire vos VIP ! Et les menus ?

— À chaque endroit où nous allions, nous récupérions le menu en souvenir.

— À t’entendre, c’était vraiment de superbes vacances. Marc était du voyage j’imagine.

— Tu imagines bien ! Je vais ranger cette photo. Tu n’as pas à être jaloux, Marc est son premieramour, et même s’ils ne

s’aiment plus depuis un moment, All et lui seront toujours très proches. Marc a l’air très attaché àKim, alors détends-toi !

— OK, c’est juste que sur cette photo, elle semble sincèrement heureuse. Je ne l’ai jamais vuecomme cela, ça fout les

boules !

— Tu délires ! Moi, j’ai vu son regard après votre première nuit et je peux t’assurer que c’était millefois plus intense qu’un

sourire détendu sur une plage.

Ses yeux brillaient de désir et de passion. Arrête de faire ta fille maintenant, rends-moi cette photo et

concentre-toi sur ta

tâche.

— Oui chef !

Voilà, je me laisse diriger par cette tigresse qui se fait un malin plaisir à nous donner des ordres toutela soirée.

Cette fille est un tyran, elle m’a fait faire une énorme affiche avec tous leurs petits souvenirs. J’aibeau être un mec, le

résultat est plutôt pas mal ! Tout est sous contrôle. Elle va s’occuper de son gâteau d’anniversaire ;j’imagine d’ici la pièce

montée qu’elle va choisir. J’insiste auprès de Jenn pour que l’ambiance reste simple et détendue. Elleconnaît très bien sa

copine et elle sait exactement ce qui lui ferait plaisir. Donc après presque deux bonnes heures decollage -oui j’ai bien dit

collage ! - je décide enfin de m’éclipser et de laisser les amoureux vaquer à leurs activités nocturnes.En partant, je ressens

une pointe de jalousie ; j’aimerais moi aussi pouvoir la serrer contre moi, l’embrasser à nouveau, luicaresser sa magnifique

poitrine…

*****

Jennifer à réussi à avoir sa grand-mère et elle est heureuse de nous accueillir chez elle. C’est legrand jour. Aujourd’hui,

elle a 21 ans. Je fixe mon réveil. Il est déjà 11 h00. Elle doit être en pleine séance au spa, cadeauoffert par les filles. Je

décide malgré tout de tenter ma chance, je lui envoie un message.

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Happy birdthay Frenchy

Un cadeau sera sur ton lit à ton retour du spa.

Love

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J’ai à peine le temps de reposer mon GSM sur ma table de chevet qu’il sonne déjà.

--------------

Merci Matthew !

Un cadeau ? Sur mon lit ?

C’est bizarre, non ?

Kiss

----------------

Mince, elle doit penser que le cadeau c’est moi. Je sais qu’elle me trouve prétentieux, mais quandmême. Peut-être que c’est

le cadeau qu’elle souhaite retrouver sur son lit finalement. Elle risque d’être déçue dans ce cas. J’aidemandé à Marc de

déposer la boite sur son lit pour qu’elle la trouve à son retour, mais je devrais finalement aller danssa chambre et me

transformer en cadeau d’anniversaire. Je décide de lui répondre.

---------------

Oui sur ton lit.

Sachant que je suis dans le mien, je ne suis pas le cadeau, mais je peux arranger le problème sic’est ce que tu souhaites.

Love

---------------

Je te crois sur parole, mais je vais d’abord découvrir ta surprise.

Je suis en train de monter dans ma chambre…

----------------

Je me lève et descends grignoter un peu. Je vais devoir aller ensuite chez sa grand-mère apporter toutce que Jenn a prévu

pour sa copine.

J’ai tout déposé à l’entrée pour être sûr de ne rien oublier. Je fais rapidement l’inventaire avant deremonter me préparer.

— Chapeaux rouges – Check

— Banderoles – Check

— Clé USB pour diaporama – Check

— Cadeau – Check

C’est bon, tout est bien là. Je ne comprends toujours pas pourquoi c’est moi qui fais le larbin, mais jele fais pour ma belle.

En remontant pour m’habiller, j’entends mon GSM sonner. Je cours pour répondre, mais trop tard. Jeregarde qui a essayé de

me joindre et vois qu’il s’agit d’Allison. Je la rappelle immédiatement.

— Allo ?

— Merci Matthew. J’adore ma surprise, c’est génial. Comment as-tu su que j’étais fan ?

— Andie m’en a parlé. J’ai eu la chance de la rencontrer lors d’une séance de dédicace la semainedernière alors je me suis

dit que tu serais contente d’avoir l’album de « Christine and the queen » signé.

— Oui merci, et le bracelet est juste… magnifique. Je suis vraiment touchée, je ne sais pas quoi tedire.

— Ne dis rien, agis.

— Si tu avais été là, j’aurais pu, me provoque-t-elle en riant.

— Tu pourras le faire plus tard.

— OK alors à plus tard, je t’embrasse, encore merci.

Je raccroche, sourire aux lèvres. J’ai hâte qu’elle me remercie. J’espère la voir porter son braceletce soir. Ce n’est pas

grand-chose, uniquement une chainette en argent reliée à un cœur vert émeraude. Comme cela, elle vapouvoir penser à moi à

chaque fois qu’elle posera son regard dessus.

Comme je l’avais imaginé, sa grand-mère n’a pas fait les choses à moitié. Lorsque j’arrive dans lejardin à l’arrière de sa

demeure, je suis ébahi par le travail accompli. Il y a des lanternes un peu partout, un buffet énormesur le côté et, de l’autre

côté, elle a fait installer des fauteuils face à un écran de projection. Bon expliqué de cette manière, çadonne l’impression d’un

truc très chic, mais non, l’ensemble rend vraiment une ambiance douce et chaleureuse. Je lui demandeoù je peux déposer

toutes les surprises que Jennifer a préparées et lui propose mon aide en attendant que tout le mondearrive. Ses parents sont

déjà là, ainsi que Marc et Kim. Il ne manque plus que Jenn, Andie, Hugo et Barbara et bien entendu laReine de la soirée

« Allison ».

Jennifer n’a pas essayé de lui cacher que nous avions organisé un petit truc ; elle a simplement évitéde lui parler de toutes

les petites choses qu’elle avait préparées pour elle. Marc nous avertit qu’ils arrivent, alors selon lesordres laissés, nous nous

installons tous dans l’espace « film » en attendant qu’elle arrive. Lorsqu’elle passe la porte poursortir dans le jardin, elle

reste immobile, nous regarde et tourne la tête pour pouvoir profiter de tous les détails qui se trouventautour d’elle.

Elle se plaque la main sur la bouche et je vois les larmes couler le long de ses joues. Elle meregarde, son expression émue

fixée sur moi. Pendant qu’elle m’observe, Kim me met un coup de coude pour m’encourager à aller larejoindre. Je me lève

pour aller à sa rencontre tout en la fixant. Malheureusement, au moment où je me lève, ses parentsdécident de faire de même.

Tout le monde lui saute au cou et l’envie de l’embrasser fougueusement me paraît soudain déplacée.

Je m’approche d’elle, lui prends la main et pose un baiser sur le poignet où trône son bracelet, puis

j’encercle sa nuque de

mes mains et approche mon visage. J’ai très envie de l’enlacer, mais je ne supporterai pas qu’elle merepousse maintenant.

Elle ne bouge pas et me regarde. Je décide finalement de déposer mes lèvres sur son front puis de laserrer contre moi. Je

m’écarte d’elle malgré mon envie de la garder au plus près de moi.

— Joyeux anniversaire Allison !

— Merci Matthew.

Elle m’embrasse sur la joue longuement. La tension qui passe entre nous est visible de tous. Je laressens. Je prends de la

distance doucement, car je ne veux pas me l’accaparer. Jennifer lui attrape la main et s’occupe del’éloigner; elle l’installe sur

un fauteuil pour lancer la diapo qu’elle a préparée. Sa projection est très réussie. On a bien rigolé deles voir dans des

situations assez drôles. Après cette première séquence, tout le monde fonce sur le buffet délicieux quinous attend ; tout est

succulent et les bières sont fraîches, un vrai bonheur. Nous passons un bon moment, les filles ontremis leurs chapeaux

ridicules et Marc nous parle de certaines anecdotes sur leurs dernières vacances. Kim ne semble pasmal le prendre alors je

décide qu’il est temps pour moi de passer au-dessus de cette jalousie.

Jennifer propose à Allison sa fameuse séquence « souvenirs », alors nous décidons, Andie, Marc,Hugo et moi de nous

éloigner pour la laisser visionner cette séquence émotions en toute intimité avec ses proches. Elleparaît très émue. Nick la

prend dans ses bras puis tout le monde s’éloigne d’elle ; j’en profite alors pour avoir enfin unmoment en tête-à-tête avec elle.

— Eh ma belle ! Tu es bien pensive pour une jolie fille de vingt et un ans.

— Matt, approche.

Je m’installe sur le rebord du fauteuil et passe mon bras autour de son épaule.

— Tu passes une bonne soirée ? Tu gères comment tous les changements dans ta vie ?

— Bien en réalité. Je suis heureuse de ne plus avoir ce nuage de mensonges au-dessus de ma tête.

— C’est une bonne chose. Et pour « nous deux » , si tu devais noter entre un et dix ton degré decolère envers moi, je me

situe où ? je lui demande hésitant.

— Je ne suis plus en colère, juste déçue de tout ce gâchis.

— C’est encore pire. Je préfère te savoir en colère, tu es très sexy dans cet état, mais la déception…

Elle regarde face à elle et caresse le cœur émeraude de son bracelet, mais ne me regarde pas.

— C’est mon cœur, je lui souffle, soudainement.

— Quoi ? De quoi tu parles ?

— Le cœur que tu caresses depuis tout à l’heure, il s’agit de mon cœur Frenchy. Je t’ai déçue etmême si je ne devrais pas le

dire, car je veux vraiment arranger les choses entre nous, tu m’as aussi déçu à un moment. Mais messentiments sont plus forts.

J’aimerais que tu arrêtes de penser aux erreurs que nous avons commises. Je voudrais que tu tedemandes si tu vois un avenir

pour nous. Les cours vont commencer, tu vas rencontrer de nouvelles personnes, mais j’aimerais êtrecelui qui t’accompagne

en cours, celui avec qui tu vas réviser puis décompresser si tu vois ce que je veux dire. Moi, je croisen NOUS. Je ne veux

qu’une seule chose : une seconde chance de te prouver que je peux être celui qu’il te faut. Je ne feraispas le premier pas

Allison. Si tu veux que l’on soit à nouveau ensemble, viens à moi ma belle.

— Matt…

— Allison, Matthew, venez, il est l’heure de souffler tes bougies, s’exclame Jennifer.

— Sauvée par le gong. je blague pour la rassurer.

Je lui tends la main pour l’aider à se relever. Maintenant, elle a toutes les cartes en main. Je n’ai pasprononcé les trois

mots, mais j’ai tout donné pour qu’elle comprenne mes sentiments. À elle de décider. J’espèrequ’elle viendra à moi, car

même si je viens de lui dire que je ne ferais pas le premier pas, je ne suis pas sûr de tenir bienlongtemps avant de me jeter sur

elle.

Allison

Je suis touchée par cette déclaration inattendue. Je l’aime tellement, mais je ne veux pas retomberdans ses bras si

facilement. Tout a été trop rapide entre nous lors de notre rencontre, même si je ne regrette rien. Jesuis sûre que si nous

n’avions pas été aussi rapides et que nous avions pris notre temps, nous ne serions pas dans cettesituation. Je me laisse guider

par Jennifer vers ce gâteau gigantesque ; il est juste énorme, mais aussi splendide. Tout le mondes’agglutine autour de moi

pour me chanter de manière assez chaotique la fameuse chanson traditionnelle de « Happy Birthday ».

Je souffle sur mes bougies et me sens prise d’une émotion très mitigée. Je suis heureuse d’avoir enfinvingt et un ans, la

majorité partout dans le monde, mais mon cœur reste auprès de Margaret, ma mère que jamais jen’aurais le plaisir

d’embrasser, à qui je ne pourrais jamais parler, me confier ou tout simplement connaître comme jeconnais ma mère Maddie.

La soirée se termine par un mini concert des garçons. Lorsque j’entends les premières notes demusique, je reconnais

immédiatement la chanson. Je l’ai toujours aimée malgré qu’elle ne soit pas de ma génération, etl’entendre chanter par

Matthew la rend encore plus belle à mes yeux. Je le regarde et l’admire interpréter « L’encre de tesyeux » de Francis

Cabrel. Jennifer a dû lui expliquer mon attachement à cette chanson, car je vois à travers son regardqu’il ne la chante que

pour moi.

Lorsqu’il se lance dans le second couplet, je repense à la déclaration qu’il m’a faite il y a peine uneheure.

Je n’avais pas vu que tu portais des chaînes

À trop vouloir te regarder

J’en oubliais les miennes

On rêvait de Venise et de liberté

J’aimerais quand même te dire

Tout ce que j’ai pu écrire

C’est ton sourire qui me l’a dicté

Je regrette de n’avoir pas cédé à mes pulsions. Lorsqu’il chante, il est carrément irrésistible. Jecomprends pourquoi toutes

ces filles lui sautent au cou à chacun de ses concerts chaque week-end. Il enchaine avec un derniermorceau. Matthew

s’adresse à moi avant de débuter.

— J’aimerais te dédier cette chanson. Jennifer m’a expliqué que tu aimais beaucoup « L’encre de tesyeux » de Francis

Cabrel que j’ai découvert pour te l’interpréter ce soir; je voudrais également chanter pour toi «Thinking Out Loud» de Ed

sheeran. Ecoute bien le refrain Allison, car c’est exactement ce que je désire pour nous deux.

Je le regarde et lui envoie un baiser de loin qu’il rattrape de sa main et qu’il colle contre sa bouche.Jennifer rit à mes côtés

et le traite de ringard, mais moi je trouve cela trop mignon et tellement contradictoire avec sapersonnalité que j’en suis

d’autant plus touchée qu’il se dévoile de cette manière devant tous ses amis et ma famille. Ilcommence à chanter et je retombe

à nouveau sous son charme dévastateur. Je suis consciente que ce n’est pas bon pour ma santé mentaleni même physique, car

sa voix et son regard entrent en contact direct avec mon anatomie qui se liquéfie littéralement.Lorsqu’il entame le refrain, je

me concentre sur les paroles pour comprendre le message qu’il veut me faire passer.

So honeynow - Donc chérie maintenant

Take me into your loving arms - Prends-moi dans tes bras affectueux

Kiss me under the light of a thousand stars - Embrasse-moi sous la lumière de milliers d’étoiles

Place your head on my beating heart - Place ta tête sur mon cœur qui bat

And I’m thinking out loud - Et je pense à voix haute

That maybe we found love right where we are - Que peut-être nous avons trouvé l’amour là oùnous sommes

Je sais qu’il attend que je fasse ce fameux pas vers lui afin de tout recommencer et je compte bien lefaire, mais pas ce soir

et pas de cette manière. Je veux le surprendre et qu’il prenne bien conscience que si je reviens verslui, c’est parce que je le

désire profondément et non parce qu’il me l’a demandé.

Lorsqu’il termine sa chanson, je m’approche de lui et le serre fort pour le remercier puis jel’embrasse sur la joue. Je vois

bien qu’il a l’air déçu mais je ne cède pas et préfère faire de nos retrouvailles un moment rien qu’ànous. Quelques heures plus

tard, nous décidons à l’unanimité de rentrer. Mes parents repartent pour Genève demain et nouscommençons les cours dès

lundi, alors nous devons nous reposer un minimum. J’embrasse tout le monde et les remercie pourleurs magnifiques cadeaux.

Une fois seule, je pars retrouver ma grand-mère afin de la remercier également.

— Allison, tu devrais rentrer te reposer, il est très tard.

— J’ai décidé de rester dormir chez toi cette nuit si tu es d’accord.

— Evidemment, tu es ici chez toi. Je t’aime tellement ma chérie. Tu as vingt et un ans aujourd’hui, tues une femme sublime.

Je suis heureuse d’être près de toi pour fêter ton anniversaire même si je dois bien avouer que j’aibeaucoup pensé à Margaret.

— Je sais grand-mère. C’est pour cela que j’ai décidé de rester dormir ici ce soir. Tu es la seule quia eu l’honnêteté de me

le dire. Mes parents et Nick font énormément d’efforts, car ils se sentent coupables mais je suis sûrequ’aujourd’hui tous

étaient malheureux au fond, et aucun ne l’a montré.

— Je pense qu’ils sont très heureux de fêter ton anniversaire chaque année et cette fois encore plusque les années

précédentes, car maintenant tu connais toute la vérité. Mais chaque année, nous pensons forcément àla perte que nous avons

vécue. Mais tu ne dois pas t’en soucier ou te sentir coupable, car tu es le plus beau cadeau queMargaret nous a donné. Tu es

l’héritage que Margaret nous a légué. Le plus bel héritage que nous pouvions espérer pour surmontertoutes ces épreuves.

— Merci grand-mère. J’aurais tellement aimé la connaître. je lui avoue la gorge nouée parl’émotion.

— Tu ne l’as peut-être pas connue, mais tu lui ressembles en tout point de vue. Allez, allons-nousreposer. Demain, tu

accompagnes tes parents à la gare alors tu dois être en forme.

— Oui, tu as raison. Je peux te demander une dernière chose ?

— Oui évidemment.

— Je peux dormir avec toi ?

— Avec grand plaisir. Allons dormir .

****

Nous sommes tous très silencieux en quittant le cimetière pour rejoindre la voiture. Mon père Bradenveloppe ma mère qui

est effondrée et mon père Nick avance à mon côté, le regard dans le vide. Durant tout le trajet jusqu’àla gare, personne n’ose

briser le silence qui s’est installé. Je ne veux pas dire de futilités pour améliorer l’ambiance, car jesens qu’ils ont tous besoin

de penser à elle sans avoir à faire diversion. Lorsque nous arrivons à la gare, je me sens mal de lesquitter avec un tel

sentiment de tristesse. Je décide de rompre enfin le silence. Je m’approche de ma mère et décide defaire une chose qui m’a

beaucoup apaisée ces derniers temps grâce à Matthew : je pose mes paumes de chaque côté de sonvisage et l’embrasse sur le

front en lui soufflant que je l’aime. Elle laisse les larmes jaillir de ses yeux et me demande :

— C’est ta grand-mère qui t’en a parlé ? me demande ma mère troublée.

— Parlé de quoi ?

— De ce que tu viens de faire. C’était ce que Margaret faisait tout le temps. Chaque jour, à n’importequel moment de la

journée, elle m’embrassait sur le front en me soufflant qu’elle m’aimait.

— Je suis désolée, je ne savais pas. Je voulais juste que tu partes en sachant que je t’aime. Pour lebaiser sur le front, c’est

un truc que Matthew me fait tout le temps et je me suis rendue compte que j’adorais cela ; celam’apaise à chaque fois.

— Tu lui ressembles tellement ! Ta grand-mère a raison : tu es l’héritage que Margaret nous a légué.Je t’aime Allison, tu es

ma fille. Même si je ne t’ai pas donné la vie, j’aime à croire que je t’ai donné goût à la vie. Sacheque même si je ne t’ai pas

parlé d’elle comme j’aurais dû le faire, j’ai toujours voulu t’éduquer de la manière dont Margaretaurait aimé le faire et je suis

fière du résultat, car tu es devenue une jeune femme accomplie. Je t’aime plus que ma propre vie.

— Moi aussi je t’aime.

Nous nous serrons l’une contre l’autre si fort que cela m’en coupe le souffle. Après quelques minutes,je m’écarte, embrasse

longuement mon père et lui demande de prendre bien soin d’elle. Puis ils montent dans le train en melaissant seule avec Nick.

Je me retrouve alors face à lui, les yeux brillants de larmes que je tente de retenir de toutes mesforces. Il s’approche de moi et

passe son pouce sur ma joue pour effacer une larme qui avait réussi à s’échapper.

— Ne pleure pas, je reviens vite. Je ne veux plus être éloigné de toi. Je compte sur toi pourm’appeler chaque jour. Je veux

tout savoir de tes débuts à Cambridge. J’ai loupé tellement de choses, je n’ai pas été le père quej’aurais dû être pour toi, mais

j’aimerais le devenir aujourd’hui.

— Je t’ai toujours aimé comme un père. Je ne veux plus regretter tout ce que nous avons perdu àcause d’une décision faite

sous le coup de la détresse que tu ressentais après la perte de ma mère. TU es mon père ! TU as uneplace importante dans ma

vie, aujourd’hui et pour toujours. Reviens vite, car j’ai énormément besoin de toi.

— Merci ma fille. Comme me disait toujours Margaret, « Un amour qui n’a pas le sentiment d’êtreéternel n’a jamais

commencé ». Je peux t’assurer que l’amour que j’ai pour toi est éternel et inconditionnel.

Je m’agrippe à lui et laisse exploser toute l’émotion qui m’a envahie depuis ce matin. Je mets toutema force en le serrant

pour qu’il ressente tout l’amour que j’éprouve pour lui. Il m’enveloppe de ses gros bras musclés etme souffle :

— Je reviens au plus vite. Je t’aime.

Je relève la tête et l’embrasse sur la joue.

— Allez, file avant de rater ton train. Appelle-moi en arrivant et demande à maman de m’appeleraussi.

— Promis. Une dernière chose ma chérie.

— Oui ?

— J’ai vu la manière dont Matthew te regardait hier en chantant pour toi. Je suis persuadé qu’il a dûcommettre des bêtises,

car bizarrement, il me fait beaucoup penser à moi plus jeune lors de ma rencontre avec ta mère.Bref… ce que je veux te

dire… c’est qu’il te regarde exactement comme je regardais Margaret… avec un amour sans limites.

— Tu trouves ? Vraiment ?

— Oui vraiment. Bon, il te regarde avec beaucoup de désir également, mais je préfère éviter de trop

y penser.

Je ris à sa dernière révélation et le serre une dernière fois avant de le laisser s’éloigner. Je lesobserve sur le quai de la

gare et leur fais un dernier geste d’au revoir avant de regagner ma voiture. Je rentre directement à lamaison et décide de

passer le reste de la journée à me préparer pour ma grande rentrée. Je prépare les vêtements que j’aidécidés de mettre pour le

premier jour et opte pour une jupe en jeans et une chemise très simple verte qui se marie très bienavec la couleur de mes yeux.

Je vérifie que toutes mes affaires sont prêtes : mon planning, mon bloc note, stylos de toutes lescouleurs.… Tout est OK. Marc

passe la tête au coin de la porte et me propose de diner avec Jenn et lui. Je descends et je suissurprise de ne voir ni Andie, ni

Kimberly.

— Où sont vos inséparables ?

— Chez eux. Ce soir, c’est nous trois, me dit Jennifer en souriant.

— Oui, ce soir, c’est notre dernière soirée avant que notre projet devienne réalité, un projet que nousavons voulu vivre

ensemble. Alors ce soir, on pourrait juste profiter d’une soirée tranquille autour d’une pizza etdiscuter de tout sauf de vos

anglais et de mon anglaise favorite. Ça vous convient ? Ajoute Marc.

— Parfait. C’est une merveilleuse idée, car j’avoue que j’angoisse pour demain. Surtout que monpremier cours est à 9 h,

soit deux heures avant vous deux, alors je vais devoir m’y rendre seule, je stresse un max. j’ajouteangoissée.

— Je peux t’accompagner si tu veux.

— Non Marc, tu commences à 11 h. Je dois le faire seule. Mais pouvoir en parler tous les trois, celam’aide déjà beaucoup.

Toute la soirée se passe comme si nous étions de nouveau à Genève et que rien n’avait changé. Jenn

taquine Marc à tout va

et moi, je le défends. Ensuite, on discute de nos familles respectives. Marc nous explique que sesparents n’arrêtent pas de le

harceler pour être sûrs que tout se passe bien pour lui. Jenn, elle, a eu quelques nouvelles de sa mère,mais son père reste aux

abonnés absents. Moi, je me confie à eux sur le rapprochement que j’éprouve envers Nick et le faitque bientôt il va revenir

s’installer près de moi pour ma plus grande joie. Vers 22 h 30, nous décidons d’aller nous coucherpour être au mieux de notre

forme et malgré mon état de stress, je sombre très rapidement dans un sommeil réparateur.

En me réveillant le matin, je suis de bonne humeur. J’ai rêvé de Matthew et de tout ce que j’avaisenvie qu’il fasse de mon

corps. J’ai l’impression de ressentir encore sa bouche couvrir mon sein et sa langue titiller mon téton.Ce n’est pas la

meilleure façon de démarrer la journée, car je risque de me sentir frustrée, mais cela a au moins lemérite de me faire oublier

le stress de la rentrée. Je me prépare rapidement et décide de relever mes cheveux d’un chignonapproximatif. Le résultat est

plutôt réussi : c’est un bon mélange entre l’élève sérieuse et détendue à la fois. Je descends etdécouvre un Marc à peine

réveillé dans la cuisine.

— Tu es déjà debout ? Tu ne commences qu’à 11 h !

— Oui, mais j’ai mal dormi et je ne voulais pas que tu déjeunes seule pour ton premier jour.

— C’est trop gentil, dis-je avec tendresse.

Il me tend mon café que je déguste avec joie. Puis après quelques blagues foireuses de Marc, jedécide de prendre la route

pour la grande aventure.

— N’oublies pas, on se rejoint au Starbucks vers 12 h 30.

— Oui, promis. À tout à l’heure.

— Déchire tout All !

— Toi aussi Marc.

En arrivant devant la salle de cours, je suis pétrifiée. Il y a des tonnes d’étudiants un peu partout quise précipitent de salle

en salle. Je regarde mon plan pour trouver la mienne. Je démarre avec un cours sur la petite enfancequi se trouve à l’autre

bout du campus. Après m’être trompée deux fois de couloir, je trouve enfin la porte 9c. J’entre etsouffle de soulagement de ne

pas être en retard pour mon premier cours. Je me faufile entre les étudiants et m’installe dans lespremiers rangs. Pas que je

désire jouer à l’élève studieuse mais je sais que malgré le fait que je parle couramment anglais, jedois, à certains moments,

me concentrer plus fort pour bien comprendre leur anglais courant alors, plus je serais proche, mieuxcela sera. Je me sentirais

beaucoup mieux en présence de Jennifer. Nous avons beaucoup de cours en commun, alors nousallons pouvoir nous soutenir

pour affronter tous ces anglais.

Durant les deux heures de cours, je reste concentrée et éblouie par la prestance de cette prof qui,visiblement, adore son

sujet. Je ressors de ce cours avec une première dissertation, mais heureuse de pouvoir commencer àfaire mes preuves.

Lorsque je regarde mon plan pour trouver le secrétariat, j’entends mon nom, me retourne et vois lebeau Matthieu rencontré

lors du match entre les garçons il y a peu de temps. Il s’approche de moi et sourit avec sincérité.

— Alors belle Allison, qu’as-tu pensé du cours sur la petite enfance ?

— Tu étais aussi dans ce cours ?

— Oui, mais tu étais tellement concentrée que je n’ai pas osé te déranger. Comment vas-tu depuisnotre rencontre ?

— Bien merci. Beaucoup plus détendue depuis ce premier cours en réalité.

— Oui pour moi, c’est pareil. Ça te tente d’aller boire un café avant de reprendre les cours ?

— En fait, je dois aller au secrétariat récupérer quelques manuels et ensuite je n’ai cours qu’à 14h00.

— Dans ce cas, je t’accompagne. Je te porterai tes livres et on ira boire un café au Starbucks au coinde la rue. Allez dis

oui, tu es la seule française que j’ai rencontrée depuis mon arrivée et j’aimerais beaucoup apprendreà te connaître.

— Eh bien dis comme cela, oui avec plaisir. Marc et Jenn doivent me rejoindre là-bas à 12 h, donc sicela ne te dérange pas

d’être entouré de français, allons-y.

— Du moment que j’arrive à avoir un tête-à-tête avec une magnifique brune aux yeux verts, pas desoucis pour que tes amis

nous rejoignent.

— Tu es un vrai charmeur dis donc. je lui réponds en riant.

— C’est un truc de Parisien je crois. me répond-il amusé.

En allant au secrétariat, j’écoute Matthieu me parler des joies de la colocation. Il fait partie d’unefraternité sur le campus.

Apparemment, son compagnon de chambre est sympa, mais très actif avec les filles. Du coup, il seretrouve assez souvent à

devoir squatter le canapé de la fraternité. Ensuite, il me parle de sa passion pour le roller et mepromet de très vite

m’apprendre à en faire. Il est vraiment très charmant et très drôle. Visiblement, je ne le laisse pasindifférent mais il reste très

gentleman et ne force pas les choses alors j’espère que nous pourrons devenir proches.

Lorsque nous arrivons chargés de mes manuels au Starbucks, Matthieu, en bon gentleman, nouscommande nos cafés et me

rejoint à notre table. Nous continuons à discuter et à rire tellement que je ne me rends pas compte queJenn, Andie, Matthew et

Marc sont entrés, mais Matthieu, lui, le remarque, car il se penche et me souffle à l’oreille :

— Ton garde du corps vient de rentrer avec tes amis et il ne semble pas heureux de me revoir.

Je rougis et tourne la tête vers l’entrée du restaurant et découvre un Matthew visiblement contrariéqui s’avance à grandes

enjambées vers nous, suivi de près par le reste de la bande.

— J’ai essayé de te joindre Frenchy.

— Ah bon désolée, mon GSM est au fond de mon sac; je n’ai pas dû l’entendre.

— Oui c’est ce que je constate.

Jennifer arrive à la rescousse et me demande mes impressions sur mes cours du matin en s’installantface à moi pour obliger

Matthew à prendre place à côté de moi.

— Le cours sur la petite enfance était génial. J’étais tellement concentrée que je n’ai même pasremarqué la présence de

Matthieu dans la salle. Nous nous sommes rencontrés à la fin.

— Donc Allison et toi avez des cours en commun ? lui demande Jennifer visiblement amusée par laréaction de Matthew.

— Oui en fait, nous avons beaucoup de cours ensemble, dit-il fièrement.

Matthew se lève brutalement et nous salue prétextant un rendez-vous. Je suis tellement contrariée parson comportement que

je décide de ne pas le retenir. J’ai décidé d’évoluer avec lui, mais je ne veux pas m’interdire derencontrer de nouvelles

personnes à cause de sa possessivité. S’il veut que cela fonctionne entre nous, il va falloir qu’ilravale sa fierté, sinon tant pis

pour lui.

Matthew

Je suis hors de moi. Je préfère sortir, car sinon je risque de mettre mon poing dans la gueule de ceconnard de français. Et

Allison, c’est quoi cette attitude mielleuse qu’elle adopte avec lui ? Lorsqu’il a dit : « En fait, nousavons beaucoup de

cours ensemble », mon self control était en pleine explosion.

Au final, je me retrouve comme un con et… seul. Je vais devoir passer par la cantine infecte. Je meretourne une dernière

fois pour l’observer de loin et ma colère augmente quand j’aperçois que Matthieu a passé son brasautour de la chaise

d’Allison. Je m’apprête à faire demi-tour pour laisser ma colère exploser lorsque j’entends une voixm’appeler au loin.

— Matt !

Je me retourne et aperçois Kimberly qui s’approche.

— Hello ma belle, tu es venue me souhaiter une bonne rentrée ?

— En réalité, je suis venue rejoindre Marc. Il m’a dit que vous étiez tous au Starbucks.

— Oui, tu les trouveras là-bas !

— Il y a un problème ?

— Oui, il y a un problème, regarde, dis-je en lui pointant du doigt le Starbucks où nous pouvonsvoir la table où se trouve

Allison.

— Je suis censée voir un truc en particulier ?

— Regarde qui drague Allison devant moi ! Et elle, elle n’arrêtait pas de glousser comme une…

— Ne dit rien que tu regretteras ensuite ! Tu te fais des idées, arrête de faire l’imbécile et viens avecmoi.

— Non Kim, va retrouver ton petit copain. Moi, je préfère laisser Allison faire son intéressante avecson nouveau copain.

Je fais mon maximum pour me contrôler et ne pas tout foutre en l’air, alors je préfère ne past’accompagner.

— Comme tu voudras, bon je file.

Je reprends ma route, mais elle m’interpelle une fois encore.

— Matt !

— Quoi encore ? Je lui réponds agacé.

— Réellement, contrôle toi ! Si tu gâches cette chance, tu n’en n’auras pas d’autres et elle finira avecun mec comme

Matthieu. C’est vraiment ce dont tu as envie ? Voir Matthieu embrasser Allison, la faire rire, latoucher…

— STOP ! J’ai compris le message Kim ! Et c’est exactement ce que j’essaie de faire. Je fais ensorte de ne pas tout gâcher.

Si je reste avec eux là-bas, je vais être le connard qu’elle déteste. Tu comprends ? Je lui réponds ententant de me calmer.

— Oui, allez va te défouler alors.

Cette fois, je ne me retourne pas. Je fonce me récupérer un sandwich avant d’aller en cours. Jedéjeune rapidement sur un

banc le long du parc, j’enfile mon iPod et arrête mon choix sur « Thinking Out Loud » de Edsheeran . Quand on écoute les

paroles, on se rend bien compte que ce n’est pas la musique la plus joyeuse de la terre, mais jel’aime beaucoup. Je me vois

bien faire l’amour à Allison sur cette musique. Je prendrais le temps de lui retirer chaque vêtementavec délicatesse,

j’embrasserais chaque parcelle de son corps avec envie, je la posséderais avec tout le désir que jeressens pour elle et que je

contiens depuis trop longtemps maintenant. J’arrive, en me concentrant sur ces pensées très HOT, àfaire diminuer la colère qui

bouillonne en moi.

Le souci, c’est que je me retrouve encore avec un problème embarrassant maintenant. Depuis que je

connais Allison, je

n’arrête pas d’avoir ce genre de pensées et bien entendu, je me retrouve toujours dans le même état,c’est-à-dire comme un

adolescent devant un numéro de Play Boy. Je cherche une musique qui pourrait me faire penser àautre chose. Mon choix

s’arrête sur la chanson « Walking On a Dream » de The empire Of the Sun ; c’était celle que l’onécoutait sans arrêt avec

Brian. Elle parle de courir après les frissons, la devise de Brian, mais elle parle aussi de l’unionentre deux personnes pour

n’en former qu’une et c’est aussi bien représentatif de ce qu’il pouvait ressentir pour Kim. Cettemusique est entrainante et pas

triste du tout ; c’est avec un sourire que je pense à lui. Lui qui devrait être à mes côtés aujourd’huipour me rabâcher quel

cardiologue réputé il va devenir. Je secoue la tête pour éviter de penser à tout cela et me promets depasser lui raconter ma

journée avant de rentrer. Lorsque j’entre dans la salle de cours, j’aperçois Allison au premier rangavec Jenn et, comme par

hasard « Monsieur Connard ». Oui, j’ai décidé de l’appeler de cette manière, car Matthieu ressembletrop à Matthew et je

déteste cette idée.

Monsieur Connard a visiblement décidé de ne plus la lâcher. Je reste planté là comme un abruti nesachant quoi faire. D’un

coup, je sens une tape dans mon dos qui me propulse en avant. J’évite de peu de me ramasser commeune merde. Je me

retourne et trouve Andie très fier de lui et de la chute que j’ai évitée de peu.

— T’es con ou quoi ! J’ai failli me ramasser ! je lui crie rageusement.

— Je voulais te sortir de ta transe. Je t’ai appelé, mais tu ne m’as pas entendu. Tu es tellementconcentré sur ta Frenchy !

— Pas du tout, je réfléchissais à l’endroit idéal pour m’installer.

— Mais bien sûr… Tu regardais plutôt si Matthieu n’était pas déjà passé à l’étape suivante avec tabelle ! me dit-il avec

sarcasme.

— Il veut sortir avec elle ?

— Tu as de la merde dans les yeux ou quoi ? Il la veut ! C’est clair et net.

— Je vais le briser ! j’ajoute avec haine.

Je m’avance pour les rejoindre, mais Andie m’attrape le bras pour me retenir.

— Arrête ! Je suis d’accord, tu dois régler le problème, mais pas devant elle. Ce soir, on joue aufoot. Il sera présent. Tu me

comprends ?

— Les filles ne seront pas là ?

— Non, soirée filles je crois pour fêter leur rentrée. Donc nous serons juste Hugo, Marc, toi et moi.

– Parfait ! Je vais pouvoir lui briser les jambes.

– En attendant, suis-moi, nous allons nous asseoir près des filles. Soit intelligent, joue l’indifférent.

– Facile à dire !

Il ricane, me passe devant et je décide de le suivre. Je m’installe à côté d’Andie pour ne pas être tropprès d’elle, mais

avant de m’asseoir, je lui souris gentiment, comme si de rien n’était. Elle me regarde et sourit enretour, mais elle paraît

étonnée.

Lorsque le cours commence, je m’efforce de ne plus la regarder et je me concentre sur le prof. Lesdeux heures de cours me

paraissent interminables, surtout que je dois supporter les gloussements de Jennifer qui a l’air debeaucoup s’amuser avec

Andie. Lorsque le cours se termine enfin, les filles ne s’attardent pas. Je m’approche de Matthieudevant une Allison

visiblement aux aguets. Je sors mon sourire le moins faux et lui demande :

— Alors Matthieu, tu es des nôtres ce soir ?

— Oui, Andie m’a proposé de venir jouer, cela ne te pose pas de problème ? me demande-t-ilsouriant.

— Pas du tout, au contraire. Tu ne dois pas connaître grand monde, alors c’est un bon moyen de faireconnaissance.

— Effectivement, dit-il sceptique.

— À tout à l’heure alors.

Je me tourne vers Allison qui apparemment attendait de voir si je comptais m’en prendre à lui avantde partir. Je

m’approche d’elle et lui embrasse le front et lui souffle :

— À demain ma petite Frenchy.

— À demain bel Anglais. me répond-elle souriante.

Je lui souris.

— Bel anglais désespérément seul.

— Arrête tes bêtises. m’ordonne-t-elle en riant.

Je l’embrasse à nouveau et rejoins Andie. Elle discute avec Matthieu. J’ai l’impression qu’elle vientde noter un numéro. Je

suis à nouveau hors de moi, mais garde mon calme. Elle s’approche de moi et pose sa main sur monbras. Je me tends

immédiatement à son toucher. Elle dépose un baiser sur ma joue et me souffle un « Merci ». Je laregarde, interloqué.

— Merci pour quoi ?

— J’étais persuadée que tu étais jaloux et, au contraire, tu as fait un pas vers Matthieu. Je trouve celavraiment sympa de ta

part.

— Sympa est mon deuxième prénom. je lui dis taquin.

— Toujours aussi prétentieux. Allez, je file. À demain.

— Allison ?

— Oui ?

— Il te plaît Matthieu ? je lui demande inquiet.

— Ah je te reconnais enfin ! Je pensais que le Matthew possessif et impulsif avait disparu de lacirculation, dit-elle en

riant.

Je me suis laissé avoir ; je voulais une réponse qu’elle a évitée. Mon cerveau est un gros bordel. Jen’arrête pas de me dire

que si elle ne m’a pas répondu, c’est qu’il lui plaît. Mais une fois que je me serais occupé de «Monsieur Connard », il sera

beaucoup moins agréable à regarder. Lorsque nous débarquons au stade telles quatre stars dufootball, Marc, Hugo, Andie et

moi saluons tout le monde, Matthieu inclus. Lors du repas, j’ai expliqué aux garçons l’épisode de cemidi.

Je voulais m’assurer auprès de Marc que tout ce qui se passe lors de nos virées entre mecs resteentre nous, hors de

question qu’il raconte tout aux filles. Il accepte, mais me fait tout un sermon sur le fait que je nedevrais pas m’en prendre à

Matthieu, car il est persuadé que tout va se retourner contre moi. Malheureusement, je suis tropénervé pour me remettre en

question. J’ai besoin de me défouler et ce soir, ma cible n’est autre que Matthieu. Mes plans ne sepassent pas comme prévu.

Les équipes ont été faites de manière à ce que je me retrouve dans la même équipe que ce nul.Difficile de le tacler et faire

passer cela pour un accident. Je tente de le bousculer à plusieurs reprises pour prendre le ballonavant lui, ce que je maitrise à

la perfection. Oui un autre de mes talents, je suis un bon joueur… Mais « Monsieur Connard », que jedevrais rebaptiser

« Monsieur Self control », ne réagit à aucune de mes tentatives pour le faire sortir de ses gonds. Lasituation amuse beaucoup

Marc qui court vers moi à la mi-temps :

— Je viens de rencontrer un mec encore plus calme que moi. Tu es dans la merde. Si tu veux luimettre ton poing dans sa

gueule pour le mettre en garde contre toi, tu vas devoir le faire sans subterfuge.

— Il va bien finir par s’énerver. C’est impossible si tu es un vrai mec de ne pas t’emporter.

— Eh ! Je m’emporte rarement moi.

— Tu viens de dire qu’il est plus calme que toi. Tu te serais énervé j’en suis certain. Le soir de notrerencontre, tu t’es un

peu énervé non ?

— TU t’es énervé ! Moi, je t’ai remis à ta place avec diplomatie. me taquine-t-il, fier de lui.

— Bon OK ! S’il ne réagit pas, je ferai comme toi et j’irai lui parler à la fin du match.

— En voilà une bonne idée.

Nous allons boire un peu avant de reprendre la partie. Marc me regarde amusé lorsque je dévisageMatthieu. Il est vraiment

le mec parfait. Je suis en sueur, les cheveux en bataille et, lui, il n’a pas un cheveu de travers et n’aquasiment pas transpiré. Il

m’énerve encore plus.

À la seconde mi-temps, j’opte toujours pour la même stratégie mais avec plus de hargne. Mais aucuneréaction à l’horizon.

À la fin de la partie, nous remportons le match 3 - 2. Andie est dépité. Tout le monde discute desactions et des techniques de

chacun. Matthieu pianote sur son GSM ; il a l’air de bien s’amuser. Je décide qu’il est temps d’allerlui mettre les points sur

les « I ».

— Alors Matthieu, tu joues au foot depuis longtemps ?

— Oui depuis ado, mais jamais en club, juste pour le plaisir de m’amuser. Par contre, toi, tu es unvrai défensif, tu prends

ton jeu très au sérieux.

— Oui toujours dans tous les domaines d’ailleurs, pas uniquement au football.

— Ah je comprends mieux. Considères-tu Allison comme un domaine ? me demande-t-il pour meprovoquer.

— Allison est à moi ! je lui dis avec confiance.

— Vous êtes en couple ?

— C’est une question de jours.

— Alors, sans vouloir t’offenser, tant qu’elle ne me dira pas elle-même que je ne l’intéresse pas, jeconsidère que la place

est libre. ajoute-t-il confiant.

— C’est quoi que tu ne comprends pas dans « ALLISON EST A MOI » ?

— Moi, ce que je constate, c’est que je l’ai invitée à dîner demain et qu’elle a accepté ! Alors jepense que tu te berces

d’illusions mon pote. Cette fille me plaît, elle a un corps délirant et je compte bien aller jusqu’aubout avec elle. Me dit-il

avec ironie.

Et à ce moment-là, je ne vois plus rien. Mon poing s’abat sur son visage avec une force incroyable ;j’entends ses os

craquer. Il est tellement surpris par mon attaque qu’il tombe en arrière sonné. Marc et Andie sont déjàen train de me retenir de

le démolir. Ils me poussent en arrière pendant qu’Hugo aide Matthieu à se relever.

— T’es un grand malade ! Je vais te démolir connard ! me crache-t-il en se relevant.

— Viens, je t’attends. je hurle de rage.

— Stop les gars, on se calme ! Matt on rentre maintenant, s’exclame Hugo.

Les garçons me poussent pour m’obliger à rejoindre la voiture. Mais Matthieu a décidé de fairemonter ma rage, il me hurle

au loin :

— Et Matthew, tu peux dire adieu à Allison. Demain, c’est dans mes bras qu’elle sera, CONNARD.Je penserais à toi

lorsqu’elle sera dans mon lit.

Je m’arrache des bras d’Andie et Marc et cours direct sur lui tel un bulldozer. Hugo fait barrage suivide Marc et Andie qui

m’empêchent de le frapper et lui hurlent de se barrer. Lui me fixe et me sourit avant de suivre soncoloc et de partir.

— Putain, c’était quoi ça ? me hurle Hugo.

— Pourquoi m’avoir retenu ? je crache fou de rage.

— Pourquoi ? Mais tu es le roi des cons mon pote. Ta Allison ne va pas aimer du tout ! Tu viens delui fournir une occasion

en or de le faire passer pour le mec bien et toi pour le roi des bouffons.

— Il est hors de question qu’elle dîne avec ce type !

— Ecoute, laisse-la faire au contraire. Je la connais, elle ne fera rien avec lui.

— Tu es dingue Marc, je ne peux pas la laisser aller à ce rendez-vous !

— Il a raison Matt, tu dois la laisser choisir une bonne fois pour toute, ajoute Andie.

— OK, OK, je vais faire le mort. Elle va aller au resto avec lui, il va me démolir et me faire passerpour un moins que rien

à ses yeux et tout sera terminé à la seconde où il déposera ses lèvres sur les siennes. Je ne lesupporterai pas ! Marc, ne lui

parle pas de cette soirée. Je te fais confiance, ne lui dit rien ! je lui demande au bord de l’explosion.

— Promis mon pote ! De toute manière, je dois rejoindre Kim demain matin, donc je ne la croiseraique brièvement.

— OK. Je me casse, bonne soirée les gars. en partant furieusement.

Je tourne les talons et file dans ma voiture. Je mets la musique à fond et lance « Night call » deKavinsky . J’espère qu’elle

ne va pas tomber dans le panneau de cet enfoiré. Je vais la laisser faire son fameux diner, maislorsqu’elle rentrera chez elle,

je serai là.

Allison

Je repose mon GSM sur ma table de chevet. Je viens d’accepter de diner avec Matthieu demain.Lorsqu’il m’a envoyé un

message pour m’inviter, j’ai d’abord voulu refuser, car je ne suis pas sûre qu’il désire uniquementdevenir mon ami, mais

après quelques minutes de réflexion, j’ai changé d’avis. Je pense qu’il pourrait bien s’entendre avecMarc et je le trouve

vraiment très sympa, sans parler qu’il est très mignon. Je suis bien consciente que je ne peux pasenvisager d’aller plus loin

avec lui, car mon cœur est irrémédiablement enchainé à celui de Matthew mais, même si j’ai décidéde retenter ma chance

avec lui, son comportement d’aujourd’hui m’a vraiment contrariée.

Lorsqu’il nous a aperçus au Starbucks, il a vraiment réagi comme si je lui appartenais et que jevenais de lui être infidèle, et

comme à son habitude, il a réagi brutalement. Il m’a regardée avec colère et a fini par partir sansexplication. Lorsque

Kimberly nous a rejoints, elle m’a dit l’avoir croisé et qu’il était hors de lui. Il a préféré partir avantde se jeter sur Matthieu

pour lui arracher les yeux. Cela m’a rendue furieuse, car la dernière fois qu’il était en colère contremoi, je l’ai retrouvé au

bras de cette blonde écervelée. Je n’ai pas arrêté de l’imaginer voulant se venger de ce qu’il pensaitêtre pour lui un acte

répréhensible de ma part. Si je le vois une fois de plus avec cette fille, je ne pourrais pas luipardonner. Rien que de penser

qu’ils ont peut-être couché ensemble, j’ai envie de vomir.

Finalement, une heure plus tard, il est arrivé en salle de cours suivi d’Andie avec toujours cet airrenfrogné et ensuite à la

fin du cours, il est venu parler à Matthieu tout souriant pour l’inviter à leur soirée foot. Je me suissentie obligée de le

remercier et de faire un pas vers lui. Il a paru vraiment étonné de ma remarque et s’est senti obligé deme demander si j’avais

envie de sortir avec Matthieu. Bon visiblement, même s’il tente de garder un minimum de selfcontrol, il est loin d’apprécier le

fait que je me rapproche de Matthieu. J’ai décidé de ne pas lui répondre, car j’avoue que même sicela m’exaspère de le voir

se comporter comme si j’étais sa chose, j’apprécie de savoir que je l’intéresse toujours. Alors lesavoir jaloux me plait, du

moment qu’il se contrôle évidemment. Demain lorsque j’irai dîner au bras de Matthieu, je ferai ensorte d’être suffisamment

claire pour qu’il comprenne que je ne peux lui offrir qu’une amitié sincère. Après un dernier appel àmon père Nick, je décide

d’éteindre les lumières et de me coucher afin d’être prête à enchainer cette deuxième journée decours.

A mon réveil, je file me préparer rapidement et opte pour un look plutôt décontracté. Je risqued’avoir quasiment tous mes

cours en commun avec Matthieu et je ne veux pas qu’il pense que je m’apprête pour lui plaire.Surtout que Matthew sera

également présent. Heureusement que Jennifer a le même planning que moi aujourd’hui. Je tente de nepas me stresser avant

l’heure, j’attrape mon sac et descends rejoindre Jenn qui doit déjà être levée. Comme hier, jeretrouve Marc en pleine

préparation du petit-déjeuner sauf qu’aujourd’hui, il est déjà habillé et prêt à affronter sa journée.

Je décide de l’approcher doucement pour le surprendre.

— Coucou ! dis-je très fort pour le faire sursauter.

— Bonjour ma jolie, tu as l’air de bonne humeur ce matin. Il y a-t-il une raison particulière à cettejoie ? me demande-t-il

en relevant un sourcil.

— Non, rien de particulier. Jennifer n’est pas prête ? Je pensais la trouver déjà en bas.

— Andie est venu la chercher il y a cinq minutes pour un petit-déjeuner surprise. Elle m’a demandéde te prévenir qu’elle

t’attendra devant le Starbucks pour aller en cours.

— Il commence à m’agacer à vouloir toujours me voler ma meilleure amie celui-là, dis-je taquine,car en réalité je suis

très heureuse pour elle.

— Du coup, tu vas devoir te contenter de ton seul ami présent dans cette maison, désolé de tedécevoir, dit-il tristement.

Je me lève brusquement et m’approche de lui. Je ne veux pas qu’il pense que je ne souhaite paspasser du temps avec lui.

— Non, ne pense pas cela, tu comptes tellement pour moi ! Je suis désolée si je t’ai fait croire lecontraire.

— Je t’ai bien eue ! Tu devrais voir ta tête, tu pensais me surprendre, mais je pense avoir fait trèsfort.

— Mais tu es devenu un odieux personnage, lui dis-je en lui donnant une légère tape sur le bras.

— Aïe ! Quelle brutalité ! dit-il en riant. Bon allez, installe-toi ! Nous devons déjeuner si nous nevoulons pas arriver en

retard, surtout que je dois aller rejoindre Kim avant ses cours.

Je m’installe et me contente de mon café et d’une tartine de confiture. J’ai beau être d’origineanglaise, j’ai beaucoup de mal

à manger du bacon de bon matin. Marc lui donne l’impression d’être un vrai british avec son assiettepleine de bacon et d’œufs

brouillés. Je décide de détourner le visage de son assiette qui risque de me donner la nausée dès ledébut de la journée. Je

choisis de lui poser des questions sur leur soirée de la veille.

— Alors ce match de foot ? C’était comment ?

— Je me suis retrouvé dans l’équipe gagnante, alors je dirais que c’était plutôt une réussite.

— Bravo ! Tu as pu faire connaissance avec Matthieu ? Je suis certaine que tu vas l’aimer. Surcertains points, il me fait

beaucoup penser à toi.

— Je ne sais pas si je dois le prendre comme un compliment ! me dit-il nerveusement.

— Il est très gentil, sociable et plutôt séduisant.

— Je ne sais pas s’il est vraiment quelqu’un de gentil. Pour le moment, je reste sur la réserve. Il estvisiblement très gentil

avec toi, mais es-tu sûre de sa sincérité ?

— Tu le trouves faux ?

— Disons que je préfère la version anglaise pour toi.

— La version anglaise ?

— Matthew ma belle. Matthieu est une pâle copie du mec qu’il te faut, et ce garçon il se trouve quec’est Matthew. Je trouve

cela drôle qu’ils portent tous les deux le même prénom , dit-il en riant. Bref, je ne veux past’influencer. Tu le trouves gentil,

sociable et séduisant. C’est peut-être vrai, mais physiquement, je trouve Matthew plus beau gosse etmentalement, il est

l’homme parfait pour une fille compliquée comme toi.

— Humm, tu es devenu l’avocat officiel de Matthew Mc Connor apparemment. De toute manière,Matthieu ne m’intéresse

pas de ce point de vue. J’ai juste envie de rencontrer de nouvelles personnes et il se trouve qu’il estcomme nous. Il vient

d’arriver et connaît peu de monde ; il mérite que nous lui donnions une chance, et je pensais que tuserais de mon avis.

— Avec le temps peut-être. En tous les cas, il y en a un qui ne sera jamais son ami.

— Matthew ? Et pourquoi pas ?

— Car nous avons appris grâce à ton nouvel ami sympathique que tu as accepté de dîner avec lui cesoir, et comment te

dire… Matthew a pris la nouvelle de manière plutôt brutale.

— Il aurait pu éviter de lui en parler, je te l’accorde, mais il n’y a rien de mal à accepter de dineravec un ami. Je lui

réponds embarrassée.

— Ecoute, je ne voulais pas te contrarier, et encore moins me mêler de tes histoires de cœur, me dit-il en grimaçant. Mais

vu notre histoire, tu es importante pour moi alors je me sens concerné. N’en parlons plus. Il nousreste cinq minutes avant de

filer.

J’acquiesce d’un hochement de tête. Je suis contrariée que Matthieu l’ait dit à Matthew et je comptebien lui en parler ce

soir. Quant à Matthew, je verrais en fonction de son comportement vis-à-vis de moi. Après avoir toutrangé, nous décidons de

nous rendre au campus à pied. Aucun de nous deux ne reparle du sujet « Matthieu ». Nous retrouvonsJennifer devant le

Starbucks, elle est seule.

— Où est ton boy friend ?

— Il vient de partir avec Matthew il y a à peine deux minutes. Il devait passer au secrétariat. Il nousretrouve devant la

salle.

— Allons-y dans ce cas.

Marc nous embrasse et part à son premier cours. Jen et moi, nous dirigeons tranquillement vers notresalle lorsque

j’aperçois Matthieu devant nous.

— C’est Matthieu là-bas non ?

— Oui, c’est lui.

Je l’appelle et lorsqu’il se retourne, je suis choquée de le voir avec un hématome énorme sur la joue.Il s’approche de moi,

les mains dans les poches, visiblement mal à l’aise.

Eh bien, le match d’hier semble avoir été violent, s’exclame Jennifer choquée.

Il pose la main sur son hématome et me regarde.

— Ce n’est rien, un accident.

— Un accident ? je lui demande, soupçonneuse.

— Oui rien de bien méchant, il me rassure, gêné.

— Jenn, tu peux nous laisser s’il-te-plait ? Nous te rejoignons en cours dans cinq minutes.

— Oui bien sûr. A tout de suite, me dit-elle en m’effleurant le bras.

Je fixe Matthieu et lui demande :

— Alors ? Comment t’es-tu retrouvé dans cet état ? Et ne me dis pas que le ballon a atterri sur tonvisage, car je ne te

croirais pas.

— Disons que le ballon ressemblait plutôt au poing de ton petit ami Matthew.

— Pourquoi a-t-il fait une chose pareille ? dis-je furieuse.

— À la fin du match, il est venu me trouver pour me demander de ne pas t’approcher. Il a dit «Allison est à moi ». J’ai agi

comme un mec qui a été piqué dans sa virilité de mâle et je lui ai bêtement dit que tu avais accepté dedîner avec moi… et

avant que je n’ai eu le temps de lui expliquer que nous n’étions que des amis et que tu n’étais pas unobjet, son poing s’est

retrouvé sur mon visage. Je suis désolé, je ne voulais pas te mettre dans l’embarras avec ton petitami.

— Matthew n’est pas mon petit ami ! Et je ne suis pas à LUI ! Je ne pensais pas qu’il pourrait agiraussi bêtement. Je suis

désolée. je lui dis en colère.

— Ce n’est pas ta faute. Ecoute, pour être honnête, depuis que je t’ai vue, tu m’as tout de suite plu.Lorsqu’il s’est jeté sur

moi, j’avais juste envie de le démolir, mais ses amis nous ont séparés. Je ne sais pas si je te plais,

mais je ne pense pas que ce

garçon soit digne d’une fille comme toi ! Si tu me donnais une chance de pouvoir te prouver que jesuis un mec bien, je ferais

en sorte que tu ne le regrettes pas. Je te traiterais avec respect… pas comme cet abruti ! Il ne temérite pas.

— Commençons par un dîner, lui dis-je en souriant. Je vais régler le problème avec Matthew.

Il hoche la tête, passe sa main sur mon dos et m’embrasse sur la joue avant de me pousser afin quenous reprenions notre

route pour aller en cours. En entrant, je vois tout de suite Matthew en pleine discussion avec Jenn.Lorsqu’il m’aperçoit avec

Matthieu, il s’avance à grandes enjambées pour nous rejoindre, le regard rivé sur Matthieu. Il arrivecomme un fou et attrape

Matthieu par le col de sa chemise.

— C’est quoi que tu n’as pas compris hier ?

Je m’interpose entre eux et lui hurle de le lâcher. Il laisse retomber sa main, mais la fureur dans sonregard est toujours bien

présente.

— Mais tu deviens dingue ou quoi ?

— Pourquoi tu traines avec ce type ? Je pensais que toi et moi on avançait ?

— Je le pensais moi aussi, mais visiblement c’était une erreur ! Maintenant, tu te calmes. Je ne suispas une chose qui

appartient à qui que ce soit, c’est bien clair ? dis-je la mâchoire serrée.

— C’est très clair Allison ! Limpide même ! me dit-il en repartant furieux à sa place.

Il s’arrête après quelques pas et se retourne en pointant Matthieu du doigt.

— Tu es fier de toi j’imagine ! Tu es un gros CONNARD, mais je n’en ai pas terminé avec toi !

— Alors viens, je t’attends. Tu crois qu’Allison est ta chose, mais visiblement tu t’es gouré. ajouteMatthieu tendu.

Matthew s’apprête de nouveau à foncer sur lui, mais Andie le retient et le pousse à s’asseoir sur sonsiège. Je suis heureuse

que Andie a des points à rattraper sur cette matière et qu’il soit obligé d’être présent à ce cours pourle premier semestre.

Je décide de ne pas céder à sa fureur et retourne m’installer près de Jenn, suivie de Matthieu. Elle meregarde peinée et

secoue la tête, ce qui veut dire qu’elle n’est pas d’accord avec moi. Je décide ne pas y prêterattention pour le moment.

Lorsque nous sommes enfin installés, je suis rouge de colère et de honte mélangées. Nous noussommes donnés en spectacle et

j’ai horreur de cela. Matthieu se penche vers moi et me souffle qu’il est sincèrement désolé pour « ceshow digne d’un film

américain». Je tente un misérable sourire, mais le cœur n’y est pas.

À la fin du cours, nous parlons de notre rendez-vous pour le diner, et je lui propose de venir mechercher à la maison vers

19 h. Il semble très satisfait que je n’ai pas décidé finalement d’annuler notre sortie. Je passe le restede la journée à éviter

tout contact avec le reste du groupe. Je ne suis pas d’humeur à écouter Andie et Jennifer prendre ladéfense de Matthew et je

désire encore moins tomber sur Matthew pour l’entendre me hurler dessus et me dire à quel point jesuis stupide. Je suis folle

de rage contre lui. Même si j’aime son côté Bad boy, il est allé beaucoup trop loin cette fois-ci. J’aienvie d’avoir un homme

spontané et sûr de lui, et non un petit-ami jaloux prêt à frapper tous ceux qui oseront poser leur regardsur moi.

En rentrant, je décide de me faire couler un bain, histoire de me relaxer un peu. Je viens de passerune journée chaotique.

Matthieu m’a clairement dit qu’il désire être plus qu’un simple ami et même si je suis furieuse contreMatthew, je ne peux pas

ignorer mes sentiments malgré tout. Une fois sortie du bain, je me sèche les cheveux et opte pour unesimple queue haute. Pour

ma tenue, je choisis une robe noire simple qui épouse avec subtilité mes formes, mais qui reste trèssage. Lorsque je décide de

descendre affronter mes colocataires, je vois que tout le monde est présent prêt à me servir unsermon. Kim et Marc sont

gentiment installés dans le canapé et Jenn et Andie sont penchés sur l’ordi sur le bar de la cuisine. Jem’approche d’eux avec

mon plus beau sourire de façade en espérant que cela suffise.

— Bonsoir la compagnie !

— Tu es superbe, s’exclame joyeusement Kimberly.

— Oui, elle a raison, tu es très jolie, même si c’est pour un parfait connard, ajoute Andie aveccolère.

— Stop Andie ! Allison est une fille intelligente. Si elle trouve que Matthieu mérite son amitié, je luifais confiance, ajoute

Jennifer en me souriant timidement.

— Merci Jenn.

Quelques secondes plus tard, la sonnette m’avertit que Matthieu est arrivé. Je me précipite vers laporte avant que l’un

d’entre eux décide de l’ouvrir pour le mettre mal à l’aise. Je leur souhaite une bonne soirée du pas dela porte et m’approche

de Matthieu pour le suivre. Il me sourit et me dit qu’il me trouve très belle puis se penche pourm’embrasser sur la joue.

Lorsqu’il fait ce geste, je pense à Matthew et à toutes les fois où il m’a prise dans ses bras et qu’il adéposé ses lèvres sur mon

front pour me prouver son affection. Je tente de me concentrer sur le garçon séduisant qui se trouveface à moi, mais mon esprit

part systématiquement vers Matthew. Malgré tout, je passe un très bon moment avec Matthieu. Ils’intéresse à moi, me pose

beaucoup de questions sur ce que j’aime, sur ma vie à Genève, mes amis, etc.…

Je tâche d’en faire autant et le lance sur un sujet qui va forcément lui plaire, car il m’avait dit êtreaccro au roller. Pendant

tout le reste du dîner, il me parle de sa passion, des compétitions auxquelles il a participé, mais jen’arrive pas réellement à

rentrer dans la conversation. Je me contente de sourire au bon moment et de le relancer dès qu’ilsemble s’arrêter.

Je sais faire ce genre de choses à la perfection ; ma façade de « Mademoiselle Perfection » refaitsurface très facilement,

car il ne se rend compte de rien. Vers 22 h, il me raccompagne. Aucun de nous deux n’engage laconversation et le silence me

met vraiment mal à l’aise. Je redoute le moment où il va tenter de m’embrasser, car je suis certainequ’il va s’y aventurer.

Mais je suis consciente que je ne peux pas le laisser faire. Je ne veux pas lui donner de faux espoirs,car même si j’en veux à

Matthew pour son comportement, le seul que j’ai envie d’avoir à mes côtés ce soir, c’est lui etuniquement lui.

En arrivant, il sort de sa voiture et, comme prévu, s’empresse de venir m’ouvrir afin de m’aider à ensortir. En refermant la

porte, il me prend la main et me regarde avec intensité.

— Allison, j’ai passé un moment vraiment très agréable ce soir. J’aimerais beaucoup que l’on serevoit très vite.

— J’ai passé un bon moment aussi. Je t’apprécie beaucoup.

— Donc si je m’avance plus près de toi, tu ne me repousseras pas ? me demande-t-il ens’approchant doucement.

— Euh, Matthieu…

Et là sans que j’aie le temps de lui expliquer, il plaque sa bouche contre la mienne. Son baiser est duret impatient. Il tente

de me forcer à entrouvrir la bouche, mais je dépose ma main sur son torse pour le repousser endouceur.

— Je suis désolée… mais je ne peux pas.

— Excuse-moi, ça va trop vite pour toi.

— Non, ce n’est pas cela, c’est juste que… il me coupe visiblement agacé

— Putain, regarde qui voilà !

Je tourne la tête et vois Matthew se garer derrière lui. Il nous regarde, mais ne sort pas de sa voiture.Je regarde à nouveau

Matthieu et lui demande de nous laisser. Je lui promets de le retrouver en cours demain et de prendreun café ensemble à la

pause afin d’être sûre qu’il s’en aille. Mais il paraît nerveux et me dit :

— Tu as l’air pressée de me renvoyer chez moi ou je me trompe ?

— Pas du tout. Je lui dis troublée par la présence de Matthew.

— Pourtant ton sourire en dit long sur ce que tu ressens pour Matthew. crache-t-il avec froideur.

— Je suis désolée.

— Ne t’excuse pas. Il va te briser le cœur ! Je serais malgré tout toujours là pour toi.

Il se penche et dépose un baiser sur mes lèvres qu’il tente de faire durer avant de partir rapidementdans sa voiture et

prendre la fuite. Il semble sur ses gardes.

Visiblement, il craint la réaction de Matthew qui va forcément mal interpréter son geste et se défoulersur moi.

A peine Matthieu parti, il sort de sa voiture et se dirige droit sur moi.

— Je rêve ou il t’a embrassée ? me hurle-t-il blessé.

— Je ne m’attendais pas à ce qu’il le fasse, je suis désolée.

— Désolée ? TU ES DESOLEE ? Putain Allison, depuis plus d’un mois, je fais mon maximum pourte prouver que nous

pouvons former un couple génial tous les deux et toi, tu acceptes un diner avec ce mec pitoyable, dit-il en hurlant et en me

pointant du doigt furieusement.

Je le regarde, mais ne réponds rien. Mon cœur bat à cent à l’heure. Je l’aime tellement et je n’aiqu’une envie : le faire taire

une bonne fois pour toutes. Je m’approche de lui et plaque mes lèvres contre les siennes. Je restequelques secondes sans

bouger puis il m’encadre de ses deux mains et me mordille la lèvre inférieure. Je m’accroche à sontee-shirt et me laisse

envahir par ce baiser torride. Nos langues se retrouvent enfin, c’est tellement bon que je sens mesjambes trembler. Il me

retient et m’attrape par la taille puis s’écarte de moi. Son regard n’a plus aucun signe de colère, je nevois que du désir et de

l’interrogation.

— Ce baiser veut dire quoi exactement Allison ?

— Tu le sais je pense. je lui souffle avec amour.

— Non je ne le sais pas ! Je veux l’entendre de ta bouche. Je n’ai qu’une envie te porter et monter meperdre en toi dans la

chambre. Alors dis-moi ce que TOI tu désires ?

— Matthieu n’a jamais été une option pour moi. Malgré ton caractère de feu, il n’y a toujours eu queTOI ! je lui dis les

larmes aux yeux.

En moins de deux, je me retrouve contre lui. Les mains autour de son cou, je relève la tête pourobserver son regard

passionné. Ah !… Ces yeux verts me hanteront à jamais…

Il m’embrasse sur le front avec une intensité telle que je sens les larmes me monter, mais je lesretiens, car je ne veux pas

gâcher ce moment magique. Il s’écarte, me prend la main et se dirige avec hâte vers la maison. Ilouvre la porte et nous nous

retrouvons face à tous nos amis réunis autour de la table, visiblement en pleine partie de poker. Jen’ai pas le temps de dire un

mot que Matthew les regarde et leur demande de ne faire aucun commentaire puis il me pousse vers

l’escalier et il monte les

marches trois par trois. Je tente au mieux de suivre son rythme sans me ramasser comme une pauvreidiote. Il ouvre ma

chambre et m’attire à lui en refermant la porte.

Matthew se cramponne violemment à mes cheveux lorsque j’esquisse un sourire satisfait, et jecommence à effectuer un lent

mouvement de va-et-vient tout en me frottant contre son membre. J’adore ce que je provoque en lui !Toute étourdie, je le

torture à petits coups de langue assurés, exigeants, et augmente progressivement le rythme. Lespointes de mes seins

commencent à me faire mal lorsque ses muscles se raidissent, signe de la tension qui nous envahit etson accent anglais

m’excite plus encore dans ses moments là.

— Slow down please, I want to take advantage of our reunions !

Ralentis s’il te plait, je veux profiter de nos retrouvailles !

Il me soulève et me dépose sur le lit, relève ma robe et me la retire avec facilité. Mon soutien-gorgedisparaît aussi vite. Je

suis nue, devant lui, pleine de désir. Matthew prend mes lèvres avec énergie et enfouit sa main entremes cuisses pour me

pénétrer de son doigt.

— I want everything of you, Allison !

Je veux tout de toi !

À cet instant précis, je m’abandonne totalement et me laisse envahir par le plaisir de retrouver sesmains sur mon corps. Il

est au-dessus de moi, complètement habillé contre mon corps quasiment nue. À bout de souffle, ilinterrompt notre baiser et

retire son tee-shirt.

— Je veux sentir la douceur de ta peau contre moi.

Il déboutonne son jean et le retire en emportant son caleçon en même temps. J’admire son corpsparfait comme si je le

découvrais pour la première fois. Lui me regarde avec fièvre. Un sourire diabolique aux lèvres, il sehisse sur le lit et

s’installe entre mes cuisses, que je garde grandes ouvertes.

— Je ne veux pas de barrière entre nous ! Je te jure que je n’ai couché avec personne d’autre… jen’ai eu aucun rapport non

protégé avec une autre que toi.

— Je te fais confiance. Prends-moi maintenant ! Je lui demande impatiente.

Il plonge alors son regard enfiévré dans le mien et me pénètre lentement, ce qui m’arrache un cri. Jem’agrippe à ses

épaules pendant qu’il me couvre de caresses intrépides sur tout le corps. Mes ongles griffent son doset mes doigts empoignent

ses fesses. Je veux le forcer à me pénétrer plus profondément. Inondée de sensations, je le laisseonduler sur moi. La

température de nos corps monte en flèche. J’encourage ses coups de reins en accélérant la cadence eten l’entourant de mes

jambes. Visiblement aussi excité que moi, il les remonte plus haut autour de ses hanches et s’enfonceen moi à un rythme

frénétique. Je sens mon sexe se contracter et le plaisir m’envahir.

— Allison ! gronde-t-il d’une voix rauque. Je sens ta petite chatte serrer mon sexe. Depuis le tempsque j’attendais de te

retrouver, je ne vais plus tenir.

Mon pouls s’accélère dangereusement et j’ai les dents serrées lorsque je suis prise de secousses.

— Matthew ! Je ne désire que toi !

Matthew empoigne vivement ma taille et éjacule en gémissant dans mon oreille, emporté dans unespirale de plaisir.

Étendue sur le lit, blottie contre lui, je réalise que nous sommes enfin de nouveau ensemble. C’estcomplètement fou ! En fait,

je suis complètement folle de mon british ! Il a beau être étendu dans mon lit à me caresser la têteavec douceur, je ne veux pas

me laisser gagner par le sommeil et prendre le risque de me rendre compte qu’il ne s’agisse enréalité que d’un rêve.

Matthew

J’ai du mal à réaliser que je suis dans son lit. J’ai passé la soirée à imaginer tous les stratagèmespossibles pour que

« Monsieur Connard » ne franchisse pas la porte de sa chambre. En arrivant devant chez elle,lorsque j’ai aperçu qu’ils

discutaient devant sa voiture, mon sang n’a fait qu’un tour. J’étais prêt à sortir et lui exploser sa joliepetite gueule d’ange, et

lorsqu’il a posé sa sale bouche sur elle, j’ai juste eu envie de lui rouler dessus. Mais à mon grandétonnement, il s’est

précipité dans sa caisse pour partir.

En descendant de voiture j’étais furieux et elle a dû le remarquer, car elle s’est excusée. Lorsque j’aicommencé à lui dire le

fond de ma pensée, elle m’a stoppé de la meilleure des manières, un baiser que je compte bien garderen mémoire. Ensuite tout

a été super vite. Pouvoir la toucher, la caresser, j’étais déjà au bord de l’explosion. Sentir sa chairlorsque je me suis enfoui en

elle, c’était l’apothéose.

Ensuite, je voulais juste la sentir contre moi. Ni elle ni moi n’avons parlé. Je l’ai maintenue contremoi et je lui ai caressé sa

magnifique chevelure. J’ai bien senti qu’elle ne voulait pas se laisser emporter par le sommeil, maisdepuis quelques minutes,

son souffle est devenu plus régulier. Je me penche légèrement et constate qu’elle est endormie. Jedécide de m’extirper

quelques minutes, le temps d’aller récupérer un encas, car avec tout ce bordel dans ma tête, je n’aimême pas diné. Mais

maintenant qu’elle est avec moi et que nous sommes de nouveau ensemble, j’ai besoin de meravitailler. J’enfile uniquement

mon jean et descends sans faire de bruit.

Malheureusement pour moi, Andie et Jenn sont toujours dans le salon, allongés sur le canapé. Je me

racle la gorge pour leur

signifier ma présence. Jenn se relève rapidement, un grand sourire aux lèvres.

— Alors ? demande-t-elle curieuse.

—Quoi alors ?

—Tu ne comptes rien nous dire ? ajoute Andie l’air taquin.

—C’est notre vie privée !

—Ah OK. Dans ce cas, quand tu vas recommencer à faire l’imbécile et que tu voudras des conseilspour te faire à nouveau

pardonner, ne viens pas toquer à ma porte, rempile Jennifer visiblement vexée.

Je m’approche d’elle, souriant, et lui dépose un baiser sur la joue et ajoute :

—Merci pour tous tes conseils précieux. Allison et moi n’avons pas vraiment parlé si tu vois ce queje veux dire, mais je

pense que nous sommes réconciliés.

—Bravo mec ! s’exclame Andie visiblement soulagé.

—Je suis heureuse pour vous. Pour les détails, rassure-toi, je verrais avec All, ricane Jenn.

— Toutes les mêmes ces gonzesses !

— Bon, je suis juste venu me faire un sandwich, alors je vous laisse à vos occupations.

Je file rapidement vers la cuisine avant qu’ils ne me retiennent plus longtemps. Je me prépare un bonsandwich et emporte

également un verre de jus d’orange et quelques biscuits pour ma Frenchy. Autant marquer des pointsdès le départ. En

remontant, je tombe sur le deuxième couple de la maison qui se galoche goulument contre la porte dela salle de bain. Je reste

bloqué quelques secondes sur cette scène qui me met mal à l’aise. Même si j’accepte la relation deKim avec Marc, je n’avais

encore jamais assisté à leurs effusions de tendresse et j’avoue que cela me fait mal de penser qu’elledevrait être en réalité

dans les bras de Brian. Kim a dû sentir ma présence, car elle se recule et regarde dans ma direction.Elle devient rouge et

s’excuse en bafouillant. Je lui souris mais ne répond rien et entre dans la chambre.

Lorsque j’entre, je ne me rends pas compte qu’Allison est réveillée. Je suis encore en pleineréflexion sur ce que je viens de

voir - et visiblement mon visage n’exprime pas de la joie - car Allison me sort de mes pensées en medemandant une chose

complètement idiote :

— Matthew ça va ? Tu as l’air mécontent, tu regrettes ce que l’on vient de faire ? dit-elle peinée etau bord des larmes.

Je relève la tête, étonné de sa question. Je pose le jus d’orange sur sa table de chevet et m’installe surle bord du lit près

d’elle. Je me frotte la nuque et me tourne vers elle.

—Le moment que l’on vient de vivre tous les deux était explosif. Je n’attendais que cela depuis plusd’un mois. Alors non,

je ne regrette rien, bien au contraire, je la rassure en me penchant pour l’embrasser sur le front.

— Alors dis-moi, tu as tout du mec contrarié. S’il s’agit du baiser avec Matthieu, je suis désolée,mais demain je lui

parlerai…

— Premièrement, j’aimerais que tu évites de me rappeler cet épisode. Deuxièmement, je ne veux plusque tu l’approches,

c’est un connard qui veut uniquement te mettre dans son lit.

Elle s’apprête à me répondre, mais je l’embrasse d’un baiser pour la calmer. Ce n’est quetemporaire, j’en ai conscience,

mais ça marche.

— Et troisièmement, je fais cette tête, car je viens de tomber sur Kim et Marc en pleine séance detripotage.

— Ah je vois. Je pensais que tu avais accepté leur relation ?

— Je le pensais aussi, mais en les voyant collés l’un à l’autre… Ça m’a fait penser à Brian. C’estplus fort que moi, j’ai mal

pour mon frère comme si finalement Kim allait l’oublier, dis-je ému moi-même par ma réflexion.

— Ne pense pas à une chose pareille. Kim aimera toujours ton frère. Il était son âme sœur, et d’unamour pareil, on ne s’en

remet jamais. Mais aujourd’hui, elle a la chance d’être tombée sur Marc qui lui apprend à aimer ànouveau. Je suis certaine

que ton frère serait heureux de la voir enfin retrouver le goût à la vie.

— Oui, tu as raison. C’est juste plus difficile que prévu de la voir dans les bras d’un autre.

— Oui je te comprends, ajoute-t-elle en me souriant tendrement.

Je m’avance vers elle et l’embrasse brièvement avant de me reculer pour enfin mordre dans monsandwich, ce qui a le

mérite de la faire rire.

— Je vois que mon bel anglais est affamé ? me taquine-t-elle.

— C’est parce que ma petite Frenchy est insatiable ! je lui réponds en riant.

— Cela restera un joli souvenir…

— Souvenir ? Tu plaisantes j’espère ! je demande, nerveux.

— Tu me coupes toujours la parole, ajoute-t-elle souriante. Ce que je voulais dire c’est que celarestera un joli souvenir de

réconciliation !

— Vu comme cela, je suis bien d’accord. Et j’ai hâte de nous créer beaucoup de nouveaux moments àgarder dans nos

mémoires ma belle. Laisse-moi juste finir mon sandwich, dis-je le croquant à nouveau.

Nous discutons et rions avec légèreté. Son rire est une chose que je n’avais pas eu la chanced’entendre depuis un moment et

je suis ravi qu’il me soit exclusivement destiné. Par chance, elle ne revient pas sur ma demande de neplus approcher de

Matthieu. J’imagine qu’elle le fera, mais pour le moment, je suis déterminé à éviter toute tension. Unefois mon encas avalé, je

prends une gorgée de mon jus d’orange sous son regard charmeur. Je m’éclipse deux minutes dans lasalle de bains pour me

rafraichir puis reviens à ses côtés et la nettoie avec un gant que j’ai pris dans la salle de bains.

Lorsque son regard se plante de nouveau dans le mien, j’y lis une association dévorante de passion etde désir. Ses yeux

reflètent mes propres envies. Les traits dévastés par l’émotion, je suis pris d’une violente envie de laprendre sans plus

attendre. Mon corps réclame le sien comme jamais, mais je suis décidé à prendre mon temps. Jem’approche d’elle doucement

en embrassant chaque parcelle de son corps. Je dépose de légers baisers sur ses jambes en remontantdoucement vers

l’intérieur de sa cuisse jusqu’à atteindre sa petite chatte déjà brillante de son désir. J’embrasse sonpoint sensible tout en

laissant remonter ma main sur sa cuisse pour venir titiller son clitoris. Elle commence à remuer lesjambes, signe que son désir

s’amplifie. J’insère un doigt tout en continuant de la lécher avec une lenteur exquise ; elle se tortilleet se lamente.

— Matt… Prends-moi !

Je relève la tête et lui souris.

— Laisse-toi aller, je veux te sentir jouir dans ma bouche. Mais rassure-toi, je compte bien teprendre ensuite.

Elle laisse retomber sa tête sur l’oreiller et je la pénètre à nouveau de mon doigt tout en luimordillant le clitoris. Sans

arrêter mon va-et-vient, je sens son sexe se resserrer sur mes doigts. Elle agrippe ma tête de ses deuxmains et tire sur mes

cheveux avant de crier mon nom. Je retire doucement mes doigts pour lui laisser le temps dereprendre ses esprits et remonte

doucement jusqu’à elle pour la pénétrer.

Mon sexe comble le sien, mais je ne bouge pas, décidé à la rendre folle. Elle plante ses ongles surmes fesses pour me

pousser vers elle, mais je ne bouge pas. Je n’ai qu’une envie : la pilonner avec force.

— Crie mon nom ! J’adore t’entendre crier mon nom !

— Matt... Matthew !

Je la pénètre juste suffisamment pour sentir mon pénis se resserrer dans son vagin, ce qui lui arracheun cri de plaisir. Mais

je m’arrête à nouveau. Plus aucun mouvement.

— Encore ! Crie mon prénom Allison ! Je veux entendre ton plaisir.

— Matthew ! grogne-t-elle.

Je plonge en elle cette fois-ci d’un seul coup jusqu’à la garde autant pour la rendre folle que pourmoi-même car je risque

de jouir avant même de l’avoir pénétrée complètement. Chaque fois qu’elle prononce mon prénom, jem’enfonce encore plus

en elle. Je sens que je ne vais pas tenir bien longtemps. Heureusement, je devine qu’elle commence àperdre tout contrôle. Elle

me griffe le dos ; dans un mélange de douleur et d’excitation, elle explose à nouveau. Elle hurle monprénom. Je l’observe

jouir tout en la prenant avec force. Lorsqu’elle commence à reprendre ses esprits, je m’empare de sabouche et l’embrasse

avec passion. Ce baiser n’a rien de romantique, je veux qu’elle ressente que je suis moi aussi au bordde l’orgasme afin de

l’emporter une fois de plus avec moi. J’interromps notre baiser et lui demande :

— Je veux que tu jouisses encore une fois Frenchy… mais avec moi cette fois…

— Oui… Matthew ! Viens, explose pour moi !

Je l’embrasse durement. Les sens en ébullition, le corps en feu, je la prends sans relâche. Elles’accroche à mes épaules de

toutes ses forces et resserre ses jambes autour de mes hanches. Mes va-et-vient se font plus rapides,

plus insistants. Les

muscles de son vagin enserrent mon membre, ce qui me rend encore plus dingue. Elle explose et je neme retiens plus, c’est

une jouissance infinie… J’en savoure chaque seconde. J’abandonne ses lèvres, embrasse son front etme laisse retomber

contre son corps en sueur tout en hurlant mon plaisir qui ne diminue pas.

— You’re mine, Allison ! You’re mine… dis-je en grognant.

Durant de longues minutes, nous restons accrochés l’un à l’autre sans vouloir rompre ce lien entrenous.

Elle me caresse les cheveux avec douceur en me disant à quel point je lui ai manqué durant toutes cessemaines de

séparation. Je finis par me retirer doucement tout en l’admirant. Elle est encore plus belle après avoirbaisé, comme une

déesse.

— Ne me quitte plus !

— Ne réagis plus sur un coup de tête alors, me souffle-t-elle timidement.

— A partir d’aujourd’hui, on se parle et on se fait confiance.

— Cela me convient parfaitement, dit-elle en baillant.

— Je t’ennuie déjà Frenchy ? Je lui dis en riant.

— Non désolée, je pense que tu m’as épuisée.

Je me relève et pars à la recherche d’un gant de toilette. Je reviens et prends le temps de la nettoyeravec douceur. Oui, je

peux être doux lorsque c’est nécessaire. Même si je sens mon excitation revenir, je repose le gant ausol et m’allonge derrière

elle. Je passe mon bras autour de sa taille et lui embrasse l’épaule avant de lui souhaiter une bonnenuit. Même si je ne lui ai

pas demandé si je pouvais rester, elle ne dit rien, car nous sommes en phase et aucun de nous n’avisiblement envie d’être

séparé.

Allison

J’ai encore du mal à croire que nous formons à nouveau un couple. Voilà une semaine que chaquematin, je me réveille à ses

côtés. Je suis très heureuse que nous soyons enfin de nouveau ensemble même si notre relation restecompliquée.

Dès le lendemain de nos retrouvailles, j’ai eu droit à son comportement de macho dans toute sasplendeur. Il ne plaisante

pas lorsqu’il dit qu’il ne veut pas que j’approche de Matthieu, mais je suis bien décidée à lui tenirtête. Je me sens un peu

coupable ; il a très peu d’amis à Cambridge et j’ai l’impression de lui avoir donné de faux espoirs.

Le lendemain de notre diner, en arrivant en cours, je suis allée le retrouver. Heureusement, ils’agissait de notre cours de

pédiatrie, donc ni Matthew, ni Jenn, ne pouvaient mettre leur grain de sel. Dès qu’il m’a vue arriver,il s’est empressé de me

demander comment s’était passé la confrontation avec Matthew. Lorsque je lui ai expliqué que nousavions décidé de nous

laisser une chance, son visage s’est crispé, mais, en garçon bien élevé qu’il est, il m’a dit qu’il nem’en voulait pas même s’il

est persuadé que Matthew n’est pas quelqu’un pour moi. Sa remarque m’a agacée, mais je n’ai pasrelevé.

Depuis, j’évite de me retrouver en sa compagnie en dehors des cours pour ne pas risquer queMatthew s’en prenne à lui. Par

contre, je continue à m’installer à ses côtés à chacun de nos cours en commun, soit quasiment tous.

Ce matin en arrivant, je retrouve Matthieu pour notre cours. Matthew a tenu à m’accompagner jusquedevant la porte, et

avant de partir, il m’a rapprochée de lui et m’a embrassée de manière plus que provocante. Eninterrompant notre baiser, je me

suis sentie frustrée de ne plus sentir ses lèvres me dévorer. Lui semble très satisfait, et lorsque je meretourne, je comprends

tout de suite pourquoi. Matthieu se trouve juste à quelques pas de nous. Je jette un regard furibond àmon anglais pour lui faire

croire que je suis vraiment en colère même si, au fond, je suis flattée qu’il se sente en danger face unautre garçon, lui qui

paraît toujours si sûr de lui. Pour me venger, je m’approche de Matthieu et l’embrasse avec lenteursur la joue tout en jetant un

bref regard vers l’entrée de la salle et, comme je m’en doutais, Matthew m’observe en fronçant lessourcils puis repart en

laissant la porte claquer derrière lui. Je souris à Matthieu tout en lui demandant s’il a passé un bonweek-end.

— Mon week-end a été plutôt calme, j’ai révisé. Depuis mon arrivée, je vais au foot chaquevendredi, mais bizarrement

personne ne m’a proposé de venir cette semaine, dit-il en me souriant timidement.

— Je suis désolée, vraiment. Je vais en parler à Matthew pour qu’il cesse ce jeu ridicule d’hommedes cavernes.

— Non laisse tomber, je ne veux pas être un sujet de conflit entre vous. Vous devez en avoir déjà bienassez, me dit-il avec

sarcasme.

— En fait, en dehors de toi, nous n’avons pas de sujet de discorde.

— Je lui fais aussi peur que cela ?

— Disons que l’épisode de notre petit bisou a du mal à passer. Bref, n’en parlons plus ! Allons-nousasseoir, j’adore ce

cours, j’ai hâte qu’il commence.

Il rit à ma remarque.

— Quoi ? Pourquoi tu rigoles ?

— Tu dois être une exception. Tu es belle comme une déesse, et d’une intelligence incroyable et enplus tu aimes étudier.

Avoue que cela ne court pas les rues.

— Tu as peut être raison, dis-je en souriant. En fait, je dois être une petite intello coincée.

— Tu es tout sauf coincée, me rassure-t-il en m’embrassant sur le front.

Son geste me crispe. Je l’apprécie réellement, mais je ne veux pas qu’il pense qu’il peut se permettrece genre de

rapprochement. Une fois de plus, je décide de ne pas lui faire de remarque. Je sors mon sourire defaçade comme je sais si

bien le faire depuis des années et nous nous installons.

Le cours commence et je passe deux heures à prendre des notes sans discontinuité. Je sens parmoment le regard de Matthieu

se poser sur moi et cela commence à me mettre vraiment mal à l’aise. À la fin du cours, le profdécide de nous donner le

premier devoir du trimestre et nous demande de préparer avec notre voisin un exposé sur la petiteenfance. Je me décompose.

Je prends conscience que nous allons devoir passer du temps à travailler ensemble en dehors descours et je sais d’avance que

Matthew ne va pas aimer du tout cette nouvelle. Matthieu, lui, semble ravi et il le revendique.

— Je suis super content de ce premier devoir. Nous allons devoir bien nous préparer. Il faut que l’ons’organise une soirée

pour se mettre d’accord sur le chemin que nous devons prendre pour mener à bien notre sujet.

— Euh… oui tu as raison. Cette note va être super importante. Quand veux-tu que l’on se voit ?

— Mercredi soir, cela te convient ?

— Pas mercredi, mon père revient. Je vais le récupérer à la gare et je voudrais profiter de la soiréeavec lui, mais jeudi ou

vendredi si tu veux.

— Vendredi dans ce cas. Comme je sais d’avance que je ne serais pas convié pour le match de foot,je serais libre comme

l’air.

— OK pour vendredi dans ce cas. Disons chez moi vers 19 h00, je nous ferais livrer une pizza.

Parfait.

Bon, je file. Matthew doit sûrement m’attendre dehors. À plus tard.

Je file rapidement sans lui laisser le temps de m’enlacer comme un soi-disant ami qui en voudrait unpeu plus. En sortant, je

retrouve mon bel anglais avec son air bougon. Je pense qu’il est encore fâché contre moi d’avoir faitla bise à Matthieu devant

lui. Je décide de faire profil bas sachant que je vais devoir lui annoncer une nouvelle qui ne va paslui plaire.

J’avance vers lui et me mets sur la pointe des pieds pour atteindre ses lèvres, mais il ne desserre pasla mâchoire. Je lui

prends la main et lui souris tout en le poussant pour l’obliger à avancer. Lui reste fixé contre la porte.

— Matt, avance. Jenn et Andie vont nous attendre. Allez, arrête de bouder !

— Je ne boude pas, je suis en colère. Et si tu m’avais écouté et que tu évitais d’embrasser ce connardfini, je ne serais pas

si énervé ! me crache-t-il méchamment.

— Je lui ai juste fait la bise. Pfff… La jalousie ne va vraiment pas avec le mec super sûr de lui queje connais, dis-je

souriante, histoire de le dérider, mais cela ne fonctionne pas.

Je commence à sentir l’énervement monter en moi, mais je respire profondément sans lâcher monregard du sien et lui dis :

— Ecoute, si tu comptes passer le reste de ta journée devant cette porte à attendre qu’il sorte, c’estton problème. Moi, je

vais rejoindre mes amis pour déjeuner, j’affirme froidement en commençant à avancer.

Je me retourne après quelques pas et ajoute :

— Par contre, je te préviens, ne t’avise pas de l’agresser à nouveau sans raison ! Je ne te lepardonnerais pas.

Je l’entends souffler dans mon dos et shooter dans je ne sais quoi, mais très vite il me rattrape etpasse son bras autour de

mes épaules. Il m’embrasse sur la tempe, mais ne dit rien même si je le sens toujours dans sespensées. Je décide de ne pas lui

annoncer tout de suite mon rendez-vous de vendredi. Lorsque nous arrivons, nous sommes lespremiers. Nous passons

commande et allons-nous asseoir à notre table habituelle. Il n’a toujours pas prononcé un seul motalors je décide de crever

l’abcès.

— Matthew ? Tu comptes m’ignorer encore longtemps ?

— Je ne t’ignore pas Frenchy. me dit-il froidement.

— OK, tu es en colère. Même si ce n’est pas justifié, je peux le comprendre, mais tu commences àabuser, je trouve.

Il se lève et tape avec son gobelet sur la table.

— Abuser ? Non, je ne crois pas ! Mets-toi à ma place deux secondes. Si c’était Britanny qui mecollait au cul comme il le

fait, je pense que tu m’aurais arraché les yeux, dit-il hors de lui. Mais bon… Je n’ai pas mon mot àdire.

— Ne compare pas Matthieu à cette garce. Lui n’a jamais mis un pied dans ma chambre !

Il me regarde avec un mélange d’étonnement et de colère avant de répliquer :

— J’ai merdé, mais c’est du passé non ? Tu ne comptes pas te servir de cela pour me faire accepterta fameuse amitié avec

lui ? Si ?

— Ecoute, je m’excuse. Je te promets qu’il ne se passera jamais rien avec lui. Nous avons beaucoupde cours en commun et

il a peu d’amis. En plus, à cause de toi, il n’est même plus invité au match de foot du vendredi…Alors disons que je suis une

de ses rares connaissances et je ne me vois pas lui tourner le dos juste parce que mon bel Anglaisirrésistible ne le supporte

pas, dis-je avec un sourire timide.

Il me regarde et me sourit enfin. Il est toujours debout face à moi. Je vois bien qu’il est toujourscontrarié, mais au moins il

sourit de nouveau. Il se penche au-dessus de la table et m’embrasse sur le front en signe d’apaisementpuis se rassoit.

Tous les autres nous rejoignent à peine quelques minutes plus tard. Même si Matt me tient la main etsourit de nouveau, je

vois bien qu’il n’est pas lui-même. Mes cours ne reprennent que dans une heure alors que lui doitreprendre dans quelques

minutes. Il se lève suivi de Jenn et Marc qui doivent également repartir. Je lui attrape la nuque de mesdeux mains et lui dépose

un gros baiser sur le front comme lui a l’habitude de me le faire. Il baisse la tête et m’embrasse avecdouceur avant de

s’éclipser. Rapidement, la table se vide et je me retrouve en tête-à-tête avec Kimberly qui ne semblepas de meilleure humeur.

— Tu n’as pas l’air dans ton assiette aujourd’hui. Ça ne va pas avec Marc ?

— Si tout va bien au contraire. Il est tellement patient avec moi.

— Alors, dis-moi c’est quoi le problème ? Tu as l’air si triste alors que ces derniers temps, tusemblais tellement heureuse.

— Mercredi, c’est l’anniversaire de la mort de Brian, dit-elle d’un rire amer.

— Ah, je comprends mieux. Je suis désolée ma belle. J’imagine que c’est dur pour toi. Matthew estvraiment bizarre

aujourd’hui, je comprends mieux pourquoi maintenant. Moi qui croyais qu’il me faisait une crise dejalousie.

— Oui, ils étaient si proches. Tu te rends compte : déjà deux ans ! J’adore Marc, j’ai mêmel’impression que je suis tombée

amoureuse de lui… Enfin ce détail, tu le gardes pour toi, dit-elle en souriant légèrement, mais lorsqueje pense à Brian, je

m’en veux d’être heureuse. J’ai le sentiment de le trahir.

— Quoi ? Non, ne pense pas une chose pareille. Tu as le droit d’être heureuse à nouveau. Cela nechangera rien à l’amour

que tu portais à Brian. Je suis persuadée qu’il serait heureux pour toi.

— Merci Allison. J’imagine que Matthew doit se sentir très mal aussi.

— Nous nous sommes disputés à cause de Matthieu. Je trouvais qu’il abusait, mais je comprendsmieux maintenant pourquoi

il est autant à fleur de peau. Nous pourrions dîner tous ensemble à la maison mardi soir. Vouspourriez nous parler de Brian et

de vos souvenirs joyeux. Qu’en penses-tu ? je lui demande hésitante.

— Je ne sais pas… Je ne veux pas blesser Marc. Et je ne suis pas sûre que Matthew approuve.

— Marc comprendra. Tu as eu un passé, il t’aime sincèrement, ton passé fait partie de toi, alors jesuis sûre qu’il ne sera

pas vexé. Pour Matthew, je vais lui en parler.

Kim retrouve un sourire léger, mais au moins présent avec sincérité. Je lui parle de mon altercationavec Matthew, histoire

de changer de sujet et cela fonctionne. Elle me fait les gros yeux quand je lui explique que je regretted’avoir fait la bise à

Matthieu de manière à énerver Matthew. Lorsque je lui explique que nous devons nous voir vendredipour notre devoir, elle

explose de rire. Je lui donne une tape sur le bras, mais elle ne peut retenir son rire. Bizarrement, jesuis heureuse de lui avoir

changé les idées même si je ne pense pas que cette nouvelle aura le même effet sur Matthew.

L’heure passe à une vitesse incroyable. Nous nous quittons joyeusement et elle me souhaite boncourage pour annoncer la

nouvelle à mon bel anglais. En arrivant en cours, je retrouve Jenn, Matthew et évidemment Matthieuqui sont déjà installés à

notre place habituelle. J’avance et lui souris timidement, mais décide de m’asseoirexceptionnellement à côté de mon petit ami.

Lui-même paraît surpris de ma démarche, mais sourit fièrement en lançant un regard triomphant versMatthieu. Il dépose sa

main sur ma cuisse et nous nous concentrons sur le cours sans ajouter un mot.

À la fin de la journée, je lui demande s’il compte venir à la maison et il me répond l’air surpris :

— Evidemment que je viens ce soir ! Pourquoi tu ne veux pas de moi dans ton lit ?

— Pas du tout ! Au contraire, dis-je taquine. Mais je voudrais que nous parlions ce soir.

— Oh lala ! Je n’aime pas trop cet air solennel quand tu dis cela. Je suis désolé pour ce matin. J’aiété un peu trop loin,

mais c’est plus fort que moi. Tu es à moi Allison !

Et je ne supporte pas de le voir si fier dès que tu lui parles. Je regrette juste de ne pas lui avoir unpeu plus abimé sa petite

gueule de M…

Je le stoppe dans sa lancée en l’embrassant, car je le sens s’emballer à nouveau. Je lui mordille lalèvre inférieure que je

lèche ensuite avec malice. Il me regarde avec désir, attrape ma main et la pose sur son jean au niveaude son entrejambe pour

me montrer l’effet que je lui fais. Je retire immédiatement ma main et me sens rougir. Il s’approche demoi et me souffle :

— Tu me chauffes et ensuite tu n’assumes pas ? me dit-il espiègle.

— Je voulais te faire taire ! je réponds gênée.

— Et cela a fonctionné Frenchy. Mais je peux te dire que ce soir, je vais te faire hurler mon nom et cene sera pas de colère.

— On verra. D’abord, nous devons vraiment discuter.

Je l’embrasse rapidement avant de tirer sur le bras de Jenn pour prendre la fuite et pour qu’il necommence pas à me

questionner. En arrivant à la maison, je me vautre sur le canapé et débriefe Jennifer sur ma journéecatastrophique. Comme à

son habitude, elle se moque de moi et maintient qu’il n’y a que moi pour me mettre dans des histoirespareilles. Je lui demande

son avis concernant le diner que je veux organiser demain pour remonter le moral de Kim et Matthewet elle trouve l’idée

géniale. En entendant Marc rentrer, nous décidons de préparer le repas ensemble tous les trois avantl’arrivée de nos british.

Je suis interrompue par le son de mon GSM qui vibre dans mon sac. Je regarde et vois qu’il s’agitd’un message de Matthew.

---------

Je viendrais après le dîner.

Ma mère avait envie de manger en famille.

Je serais là vers 22h au plus tard.

Love

---------

Je lui réponds simplement de profiter de ses parents. Je ne lui en veux pas. Au contraire, je suisheureuse qu’il passe du

temps avec eux. Je compte bien en faire autant dès demain avec mon père Nick. Nous dinonstranquillement tous ensemble

dans le calme ; nous avons tous l’air un peu fatigué. À la fin du repas, tout le monde se sépare etmonte dans sa chambre

respective. Je préviens Matthew que je compte me coucher maintenant.

-------

Vais me coucher.

La porte est restée ouverte.

A très vite.

Kiss

--------

À peine quelques minutes après avoir lui avoir envoyé mon message, j’entends la porte s’ouvrir. Ilm’observe avec

hésitation, mais je ne comprends pas tout de suite pourquoi avant que je réalise que je lui ai dit quenous devions parler. Je lui

souris et tapote sur le lit pour qu’il vienne me rejoindre. Il se déshabille tout en s’approchant.Lorsqu’il arrive à mon niveau, il

ne reste que son boxer. Moi, j’admire le spectacle. Jamais, je ne me lasserais de ce corps parfait.

— Le spectacle te plaît ?

— Oui beaucoup.

— Je pourrais enlever le reste de mes vêtements si tu veux ! dit-il sournoisement.

— Non, je voudrais te parler d’abord.

— Allison ! Laisse tomber. Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec toi ce soir ! S’il-te-plaît, j’aienvie de toi Frenchy,

ajoute-t-il en commençant à m’embrasser le cou.

— Nous n’allons pas nous disputer… Humm… Stop Matthew Mc Connor ! Tu me déconcentres etje veux vraiment te

parler ! On a dit que l’on se faisait confiance et que nous n’aurions plus de secrets et c’est ce quej’essaie de faire.

Il se redresse immédiatement et je vois que j’ai toute son attention.

— Je t’écoute Frenchy. Parle-moi ma belle.

— J’ai discuté avec Kim ce midi et elle m’a dit que mercredi…

— OK je vois. il me répond en s’écartant de moi. Je voulais t’en parler, mais je ne voulais pasgâcher ton plaisir de

retrouver ton père, me dit-il peiné.

— Je ne t’en veux pas. J’aurais préféré que tu m’en parles, car j’ai bien remarqué que tu n’étais pasdans ton état normal

aujourd’hui, mais je comprends que le sujet soit sensible pour toi.

— Oui, il me manque tellement et je ne sais pas pour quelle raison j’avais oublié que mercredi étaitla date anniversaire de

sa mort, et du coup je m’en veux terriblement.

— Tu n’as peut-être pas fait attention à la date, mais tu n’en oublies pas pour autant ton frère. Je sais

que tu penses à lui

chaque jour, alors ne t’en veux pas. J’aimerais que l’on dine tous ensemble demain en souvenir de tonfrère et que vous

partagiez avec nous vos meilleurs souvenirs, mais je veux être sûre que tu es d’accord.

— Oui, c’est une bonne idée ! J’ai empêché tout le monde de parler de lui depuis trop longtempsalors je trouve ton

initiative vraiment sympa.

Je m’approche de lui et l’embrasse à pleine bouche. Lorsqu’il me pousse pour me rallonger et que jesens ses mains se

balader de plus en plus vers mon mont de vénus, je le stoppe net. Je dois être honnête avec lui, alorsautant lui dire tout de

suite que je dois voir Matthieu vendredi. Je pense qu’ensuite il n’aura plus très envie de moi.

— J’ai encore un truc à te dire Matt.

— Alors dis-le-moi vite, car je vais finir par t’arracher cette minuscule culotte.

Je lui tapote la main et me lance sans préambule.

— J’ai mon premier devoir noté pour mon cours de pédiatrie et le prof nous a mis en binôme. Monbinôme est Matthieu et

il va venir à la maison vendredi pour que l’on puisse travailler dessus.

— NON ! me lance-t-il en se levant.

— Comment ça non ? je lui demande doucement.

— C’est quoi que tu ne comprends pas quand je te demande de ne pas t’approcher de ce CONNARD! Et toi, tu

m’annonces comme une fleur qu’il va venir chez toi étudier le seul soir où je ne dors pas auprès detoi ? dit-il en relevant les

sourcils, mais sans élever la voix.

— C’est pour les cours. Ce n’est pas un rencard, nous allons bosser.

— J’ai compris. Je n’ai pas le choix, ça aussi j’ai compris, dit-il agacé. Dis-lui de venir jeudi

pendant que je serais

présent.

— Hors de question ! Dis-je catégorique. Je ne veux pas avoir mon mec qui le regarde comme s’ilallait le tuer à chacun de

ses mouvements. Les filles seront présentes, alors nous ne serons pas seuls.

— Je ne suis pas sûr de le supporter Allison. ajoute Matthew en soufflant.

— Il va bien falloir. Je te promets que pour le prochain devoir, je ferais en sorte d’avoir un autrebinôme.

— Je suis à deux doigts de renoncer à la cardio pour faire de la pédiatrie pour le remplacer à tescôtés !

— Ne sois pas bête, tout se passera bien et je serais sage comme une image. Tu peux avoir confianceen moi.

— J’ai confiance en toi ; c’est en lui que je n’ai pas confiance. Peste-t-il.

— Oui, mais moi je t’aime ! je crie sans me rendre compte des mots qui viennent de sortir de mabouche.

Il me regarde, étonné, et me demande :

— Tu peux répéter ce que tu viens de dire ?

— Tu as bien entendu, pas la peine d’en rajouter.

— Tu le penses vraiment que tu m’aimes ? dit-il joyeusement.

— Oui, mais rassure-toi, je ne te demande rien en retour.

— Quoi ? Tu penses que je ne suis pas prêt ? JE T’AIME ! I LOVE YOU Frenchy ! I like youmore that my life !

Je sens mes yeux se remplir de larmes. Il m’aime et je l’aime tellement. Il me saute dessus et restesuspendu au-dessus de

moi. Ses yeux verts émeraude me transpercent. Pour la première fois, je vois le désir mélangé àl’amour qu’il me porte. Mon

souffle s’accélère, je lui crie :

— Fais moi l’amour Matt ! Je t’aime.

— Comme toujours Frenchy ! Je veux t’entendre crier mon nom avec amour.

Il plaque sa bouche contre la mienne et je me sens déjà prête à l’accueillir, mais je ne veux pas lelaisser prendre le dessus

cette fois-ci. Je le pousse pour le faire rouler et me retrouver au-dessus de lui.

— Ce soir, j’ai décidé que tu allais crier mon nom en premier ! Dis-je malicieuse.

— Ah comment comptes-tu arriver à produire ce miracle ? Car autant te dire que pour me faire crier,il va falloir te

déshabiller et me grimper dessus. Dès que je sentirais ta petite chatte, je suis sûr que je vais hurlerton nom, me dit-il taquin.

— Tu n’es pas obligé d’être aussi cru ! Dis-je en rougissant. Je compte bien me déshabiller, mais tuvas crier mon nom

avant que je te grimpe dessus comme tu le dis si bien.

Je commence à me déshabiller lentement devant lui. Je ne tente pas un striptease car ça tournerait auridicule, mais je retire

chaque vêtement sans le quitter du regard. Puis je me place sur le bout du lit face à lui afin deremonter lentement jusqu’à

l’objet de ma convoitise. Je lui caresse les jambes en remontant avec une lenteur exquise jusqu’àattraper son boxer que je

retire tout aussi doucement. Son membre est droit et dur, prêt à me donner le plaisir dont j’ai tantenvie. Je le caresse

doucement et passe mes doigts sur son gland sans quitter Matthew des yeux ; il m’observe à la foistroublé et excité. Depuis

notre rencontre, j’ai eu droit à beaucoup de plaisir venant de lui. Dès le départ, il pose sa bouche surmoi sans aucune gêne et

pour mon plus grand plaisir, mais moi je ne l’ai encore jamais gouté. Je continue mes caresses etapproche ma tête.

— Allison… Tu n’es pas obligé de le faire, dit-il essoufflé.

— J’en ai envie. Je t’aime, j’ose le dire et je veux aussi te le prouver. Et j’avoue que je veux

également effacer toutes traces

d’autres femmes sur toi. Lorsque tu penseras à la dernière fois où une femme t’a pris avec sa bouche,je veux que tu penses à

moi ! Et uniquement à moi ! j’ajoute en le léchant sur toute sa longueur.

— Oh my god ! Souffle-t-il en reposant sa tête sur l’oreiller.

Je le taquine gentiment d’abord en le léchant légèrement. Je m’aventure ensuite vers son gland avantde le prendre dans ma

bouche. Je le fais glisser doucement jusqu’à la garde avant de remonter de la même manière. Je sensson souffle s’accélérer.

— Putain Allison ! Si tu continues comme ça, je vais exploser en deux secondes.

Je relève uniquement les yeux pour le voir et lui souris tout en commençant un va-et-vient léger etlent. Ses mains viennent

se poser sur ma tête sans me forcer à accélérer ma cadence ; il me caresse les cheveux, mais je saisqu’il meurt d’envie que je

le prenne plus fort. J’accélère donc le rythme tout en faisant tournoyer ma langue autour de son sexe.Je caresse ses testicules

avec ma main et je comprends qu’il n’en a plus pour longtemps, car il crie mon nom.

— Allison ! Je ne vais plus pouvoir me retenir.

Je réfléchis à l’éventualité de recevoir sa semence, mais je n’ai encore jamais fait une chose pareilleet réalise que je ne

suis pas prête. Je ralentis le rythme et Matthew m’attrape de ses bras pour me faire remonter jusqu’àlui et me souffle :

— Je peux t’assurer que jamais je n’oublierais cette pi… cette fellation ! Mais je veux jouir en toi.

— Je n’ai jamais …

— Chut ! Je m’en fiche, ce n’est pas important pour moi, il me rassure en me soulevant légèrementpour m’empaler sur

son membre.

Il se relève légèrement pour être en position assise face à moi. Je sens déjà le picotement m’envahir

le corps ; j’ai

l’impression de le sentir entièrement, dans chaque parcelle de mon corps et de mon âme. Ilcommence à se déhancher

lentement et je suis son rythme en laissant mon plaisir me consumer.

— Je t’aime Allison. Je t’aime comme je n’ai jamais aimé personne avant. C’est une sensationétrange pour moi, alors ne

t’en va pas. J’ai besoin de toi.

Je plaque ma bouche contre la sienne et il augmente le rythme en m’empoignant les fesses. Je relèvela tête, souffle son nom

et explose de plaisir. Je sens sa langue contre ma peau, il me lèche le mamelon et je me sens exploserà nouveau. Par je ne sais

quel miracle, il nous fait basculer sans me quitter. Il est au-dessus de moi et me pilonne avec forceavant d’éjaculer et de se

laisser retomber sur moi. Je suis à bout de souffle. À chaque fois qu’il pose sa main sur moi, je saisque je vais passer un

moment exceptionnel mais je crois que cette soirée restera gravée à jamais, car nous avons faitl’amour en sachant chacun ce

qu’éprouvait réellement l’autre. Il m’embrasse sur le front et se retire avant de me coller à lui et mesouffler dans son anglais

parfait :

— I love you Allison.

Et je lui réponds en anglais en lui chuchotant à l’oreille :

— I love you too.

Je l’embrasse légèrement et dépose ma tête sur son torse avant de plonger avec délice dans des rêvestout aussi délicieux

que le moment que je viens de vivre au bras de mon bel anglais.

Matthew

J’ai beaucoup de mal à quitter ma Frenchy ce matin. Nous nous sommes enfin dit les mots que jevoulais garder pour moi

aussi longtemps que possible, mais visiblement elle arrive à me faire perdre complètement la tête.Hier soir c’était… Juste

énorme ! Sentir sa bouche se refermer sur ma queue, pfff rien que de repenser à cette scène, jecommence déjà à me sentir

serré dans mon jean.

Je reprends mes esprits. Nous n’avons pas de cours ce matin, mais Andie et moi allons courir. Je medépêche de repasser à

la maison pour enfiler mon short et prendre mon iPod. Mais avant de le retrouver à la rivière, je doisimpérativement régler un

problème important.

Arrivé au campus, je file vers la résidence où vit Matthieu. Il n’a pas cours ce matin, donc j’ai degrandes chances de le

trouver là-bas. Il est vraiment naze ce mec ! Dès sa rentrée à l’université, la première chose qu’il afaite a été de se faire

accepter dans une confrérie, les « Two Bad » !

Toutes les filles courent après eux, enfin les filles des confréries. Pour ma part, hors de questiond’atterrir dans ce genre de

délire ! Même s’ils m’ont contacté, je trouve ça vraiment nul. Je n’ai pas besoin d’appartenir à uneconfrérie pour exister. Je

suis MOI avec mes potes et cela me suffit amplement.

En entrant, je demande au premier venu où se trouve Matthieu. Il m’indique sa chambre et je medépêche de m’y rendre. Je

toque une fois et j’entre. Il est bien là et il n’est pas seul. Britanny dort dans son lit. Encore endormi,il lève la tête et me

regarde.

— Tu fous quoi dans ma chambre ? Dégage d’ici !

— Je ne reste pas, rassure-toi. Je suis juste venu te dire que tu as intérêt à bien garder tes mains danstes poches et ta queue

dans ton pantalon lorsque tu seras chez Allison vendredi.

— Ah bon ! Sinon quoi ? me demande-t-il en me provoquant.

— Sinon, je briserai chacun de tes os, ce qui fera de toi un homme incapable de faire médecine. C’estbien clair ! je lui dis

en sentant l’énervement m’envahir.

— Allison et moi sommes amis pour le moment. Mais dès qu’elle réalisera que tu n’es qu’unminable, je serais là pour la

consoler.

— Ça n’arrivera pas CONNARD. Je vois que tu aimes te consoler avec mes restes. Alors je vais telaisser profiter de ta

copine. Allison sera heureuse de savoir que tu as rencontré quelqu’un, dis-je en claquant la porte.

Je suis fier de moi ; je me suis retenu malgré ses provocations. Ce mec est le pire minable.Britanny… franchement !

Lorsque je rejoins enfin Andie avec à peine quinze minutes de retard, je le vois me faire des signesde protestation.

— Putain, tu ne peux pas être à l’heure ? Tu es parti de chez les filles depuis un moment déjà, tufoutais quoi ?

— J’avais un problème à régler !

— Quel problème ? Rien de grave au moins ? me demande-t-il curieux.

— Non, je devais aller voir Matthieu pour mettre les choses au point. Il va passer la soirée chez Allvendredi pour un

devoir et comme je ne peux pas l’empêcher, je voulais m’assurer qu’il n’allait pas tenter quoi que cesoit.

— Oh lala, tu sais qu’il va s’empresser d’aller tout lui raconter ?

— Je ne pense pas. Lorsque je suis entré dans sa chambre, il était avec une fille dans son lit. C’était

Britanny.

— Alors là, c’est à mourir de rire. Ce mec est vraiment incroyable, dit-il en riant.

— C’est peut-être un hasard, mais j’en doute. En tous les cas, All la déteste donc je ne pense pasqu’il désire parler à

Allison de notre entrevue.

— Je te le souhaite mon pote, car sinon tu vas passer un sale quart d’heure !

— Bon allez, allons courir.

Nous courons et discutons des chansons que l’on va interpréter samedi. Nous choisissons troismusiques et décidons d’en

reparler avec Hugo ce soir lors du dîner chez les filles.

J’enfile mes écouteurs pour me concentrer sur ma course. Je me sens déjà essoufflé alors que nous necourons que depuis

dix minutes. Je pense que ma nuit de folie m’a fatigué et je le ressens dans mes jambes.

Je choisis d’écouter l’une des chansons que j’ai envie de chanter samedi, je la cherche sur mon iPodet choisis la musique

de Hozier « Take me to Church ». Je ne suis pas retourné dans une église depuis la mort de Brian,c’est un signe. Je me laisse

envahir par les paroles et je réfléchis déjà à la manière dont je vais l’interpréter. Après une bonnedemi-heure, je ne sens plus

mes jambes et Andie se moque de moi car lui, je le sens encore prêt à continuer un moment. Je letaquine en lui disant qu’il

doit être moins actif que moi ces derniers temps et il grimace en me répondant :

— Cette semaine, c’est la semaine de RTT comme elle l’appelle. Elle a ses…

— C’est bon j’ai compris, pas besoin d’en dire plus.

Je suis soulagé de voir l’entrée du cimetière au loin, ce qui signifie que nous allons enfin nousarrêter. Comme à chaque fois,

Andie s’arrête quelques instants avec moi devant la tombe de Brian avant de me laisser seul etd’aller se recueillir sur celle de

ses parents.

Selon notre petit rituel, je m’assois au pied du même arbre, fixe la stèle de Brian puis respire à fondavant de lui raconter

toutes ces émotions que je garde au fond de moi.

Hello Brian,

Je ne sais pas pourquoi mais à chaque fois que je viens te voir , j’ai les larmes qui montent commeune vraie fille.

Enfin si, je sais pourquoi, mais c’est trop dur de l’avouer.

Deux ans que chaque jour, je pense à toi. Demain, maman et papa vont venir te voir, elle vapleurer et papa lui va se

montrer fort pour nous, comme d’habitude. Alors j’avais besoin de venir te voir d’abord.

Allison et moi avons enfin prononcé les trois mots que tu répétais sans cesse à Kim. Tu luimanques même si maintenant,

elle a Marc. Il est gentil avec elle et elle a l’air de bien l’aimer. Selon Allison, tu dois être soulagéde la savoir heureuse,

mais j’ai des doutes. Tu l’aimais tellement…

Tu nous as abandonnés tous les deux et maintenant nous essayons de nous reconstruire sans toi !

Je t’aime Brian… tellement, mais à chaque fois que je repense à ce jour, je t’en veux ! Je suistellement en colère contre

toi !

Je voudrais te présenter Allison afin que tu me voies enfin amoureux, que nous soyons ensemble àCambridge ! Mais

c’est impossible,

J’essuie les larmes qui coulent le long de mon visage et me relève. Je fixe son emplacement unedernière fois avant

d’ajouter :

Je pense que je vais espacer mes visites Brian. Je pense à toi chaque jour, mais je dois arrêter dem’en vouloir. Je veux

vivre et profiter de toutes les bonnes choses que l’avenir me réserve. Alors je pense que venirchaque semaine, ce n’est pas

bon pour moi.

Ton corps est ici, mais ton âme est à mes côtés chaque jour.

Ne m’en veux pas, je souffle en caressant l’herbe où se trouve son corps.

Je pars rejoindre Andie à l’entrée du cimetière où il doit déjà se trouver. Il vient chaque semaineavec moi, mais ne reste

jamais longtemps.

*****

Le dîner de mardi soir a tenu ses promesses. Nous avons tous parlé de Brian et de ses frasques avechumour. Nous avions

tellement de bons souvenirs à nous remémorer que lorsque j’ai accompagné mes parents lelendemain, je me sentais beaucoup

moins triste. En rentrant, j’en ai parlé à ma mère et nous avons passé une bonne partie du diner àrefaire la même chose en

famille. Je me rends compte que parler de Brian est beaucoup moins difficile que ce que je pensais.Au contraire même, cela

m’aide à faire le deuil que je refusais de faire jusqu’à présent.

Allison a retrouvé son père comme prévu mercredi. Je suis super heureux pour elle, car elle étaitexcitée comme une puce,

mais cette nuit a été la plus longue de ma vie depuis nos retrouvailles. Nous avons encore dû dormirchacun chez soi hier, car

Kim et Barbara avaient réservé des places pour aller voir LE film de l’année selon elle. Un film tiréd’une romance érotique.

J’ai bien essayé de lui dire que je pouvais repeindre ses murs en rouge et m’occuper d’elle tel leChristian Grey qui sommeille

en moi, mais sans succès. J’ai été bien tenté de me faire un petit plaisir personnel sous la douche,mais impossible de me

donner autant de plaisir qu’avec sa petite chatte si serrée. J’ai donc renoncé et suis allé rejoindre les

garçons pour boire un

verre.

Et aujourd’hui, nous sommes vendredi ! Je me suis senti sur les nerfs toute la journée et je penseavoir été un vrai con avec

ma Frenchy mais elle n’a rien dit. Je l’ai obligée à s’installer à côté de moi à chaque cours et surtoutà ne pas parler à Matthieu

; elle était visiblement agacée, mais a accepté sans broncher. Lors du dernier cours, Matthieu est venului demander devant moi

si c’était toujours d’accord pour ce soir ; j’étais prêt à lui dire d’aller se faire foutre, mais Allisonm’a gentiment pincé le dos

pour me faire comprendre qu’il valait mieux que je me taise. Elle l’a rassuré et nous sommes partis.Je l’ai accompagnée chez

elle et suis allé directement rejoindre les garçons.

Clairement, je suis à cran : trois jours d’abstinence et je suis déjà incapable de penser à autre chose.Je décide de lui

envoyer un message pour m’excuser de mon comportement et surtout pour la prévenir que ce soir ondort ensemble.

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Je suis désolé d’avoir été un con aujourd’hui.

Je t’aime Frenchy.

Ce soir, je rentre me glisser dans ton lit après le foot et interdit de me refuser cette demande.

Love.

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Après quelques minutes d’attente, je reçois enfin sa réponse.

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Je ne sais pas à quelle heure nous aurons terminé et je ne veux pas que tu tombes sur lui chez moi.

On se voit demain.

Je t’aime, n’oublie pas homme des cavernes.

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Cette réponse ne me convient pas du tout. Je lui réponds un dernier message.

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J’ai dit interdit de refuser !

Envoie-moi un message dès qu’il franchit la porte et j’arriverai dans la seconde.

Hâte de me glisser en toi !

Love

---------

Elle me répond aussitôt :

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Dis de cette manière, impossible de refuser.

Hâte de te sentir en moi :)

Love

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Je suis rassuré. Je range mon GSM dans mon sac et cours rejoindre les garçons pour m’éclater sur leterrain. J’ai laissé des

instructions aux filles, donc Allison aura l’impression d’avoir de vrais gardes du corps auprès d’elle.Ils ne risquent pas de se

retrouver en tête-à-tête, même l’espace d’une minute.

Barbara était emballée par l’idée, Kim un peu moins, mais elle a promis de jouer le jeu à la conditionque je fasse en sorte

que personne ne blesse Marc durant le match. Il devrait avoir plus confiance en lui, car sous sesallures de gentil garçon, c’est

une vraie brute sur le terrain. Nous passons vraiment un bon moment. J’arrive même à oublierl’espace d’un instant qu’un

enfoiré passe du temps avec MA copine. A la fin du match, Marc, Hugo et Andie insistent pour quel’on reste boire un verre, je

consulte mon téléphone et vois qu’Allison m’a envoyé un message il y a quelques minutes.

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Matthieu vient de partir !

Je me trompe ou Barbara et Kim me surveillaient ?

Nous vous attendons sagement.

Love

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Je lui réponds que nous serons là d’ici une demi-heure maximum. Je retourne vers les garçons etavale ma bière rapidement

accompagné par Hugo et Marc. Andie prend un soda, car ce soir, il est au volant. Je ne laissepersonne reprendre une bière et

insiste en leur disant que les filles nous attendent. Je sais d’avance que je vais me faire charrier parles mecs d’insister autant

pour rentrer, mais je n’ai qu’une envie : retrouver Allison et la monter dans sa chambre pour laprendre sauvagement.

Sur le chemin du retour, comme je m’y attendais, tous les garçons se font un malin plaisir à merebaptiser de « fillette ».

Andie commence même à inventer une chanson sur le rythme de « C all me maybe», mais avec desparoles du genre :

« Matthew est en manque, Allison prépare-toi ! » Avant qu’il ne continue, je lui donne une tape sur latête et il me regarde en

continuant à chanter. Nous rions tous, mais tout à coup, j’aperçois un chien errant se mettre en traversde la route. Je crie alors

à Andie de faire attention ; celui-ci tourne le volant pour éviter le chien puis, tout va très vite : j’ai àpeine le temps de voir

l’arbre face à nous que déjà la voiture le percute avec force.

Ma tête se balance avant de se cogner sur le pare-brise. La dernière chose que j’entends avant desombrer dans le trou noir

est la voix d’Hugo et celle de Marc qui nous appellent :

— Andie ! Matthew ! Répondez-moi, hurle Hugo.

— Il faut appeler les secours, calme-toi Hugo ! Appelle-les , dit-il affolé.

J’ouvre les yeux pour voir Andie et l’aperçois inconscient à mes côtés avant de perdre moi-mêmeconnaissance.

Allison

Matthieu vient de partir et je me sens soulagée. Il a passé la soirée à se coller à moi et même si jen’ai rien dit, je

commençais vraiment à avoir envie que Matthew soit présent pour le remettre à sa place.Heureusement, les filles ne nous ont

pas lâchés une minute, à croire qu’elles nous surveillaient.

Après avoir refermé la porte, je les fusille du regard et leur demande :

— Matthew vous a demandé de nous surveiller ?

— Pour ma part, il m’a juste demandé de ne pas laisser ce cher Matthieu tenter de te draguer et toutfaire pour l’agacer,

avoue Barbara.

— Pareil pour moi, ajoute Kimberly.

— Pour ma part, je n’ai rien fait. Je lui ai juste dit que si tu avais besoin d’aide, tu saurais faire appelà nous, mais j’avoue

que le taquiner un peu était assez amusant, glousse Jennifer.

— Vous êtes terribles toutes les trois, mais merci. Sans vous, je pense que j’aurais fini par le mettredehors.

Jennifer propose de mettre un peu de musique en attendant les garçons. Je m’empresse d’envoyer unmessage à Matthew

pour l’avertir que la voie est libre. J’ai hâte qu’il rentre ; deux jours sans me réveiller à ses côtés meparaissent avoir duré

beaucoup plus longtemps. Je sais d’avance que nous risquons de ne pas beaucoup dormir, mais rienque de penser à ses mains

viriles sur mon corps, j’en frémis d’avance.

Avec les filles, nous nous installons et discutons un peu des garçons et notamment de leurs prouessessexuelles. Nous rions

de bon cœur surtout au moment où Kimberly se bouche les oreilles lorsque Jennifer nous racontecomment Andie s’occupe de

son corps.

Jennifer décide qu’il est temps de faire un peu d’exercice. Elle installe son iPod sur la chaine Hi-Fiet enclenche une

musique de Taylor Swift « BlankSpace ». Elle commence à danser, je la regarde avec envie; elle ace truc pour bouger son

corps avec grâce. Moi, lorsque je danse, cela ne ressemble pas du tout à de la danse. Son énergie estcontagieuse, car nous la

suivons toutes. Je suis rassurée de voir que Barbara n’est pas meilleure danseuse que moi. Noussautons sur place et je tente

même quelques pirouettes avec Kim. Nous rions et j’avoue que cela me fait vraiment du bien : oubliéles tensions liées à

Matthieu, la peine que je ressens à chaque fois que je décide de me rendre au cimetière, sans parlerde la pression liée aux

cours.

À la fin de la chanson, je suis déjà essoufflée, mais la suivante nous donne envie de faire comme desmilliers de gens qui

imitent la chanson : je commence à chanter « Call me maybe » de Carly Rae Jepsen suivie desfilles, mais la sonnette nous

interrompt. Je me rends compte soudain que les garçons ne sont toujours pas arrivés alors queMatthew m’avait dit être là dans

la demi-heure. Je demande à Barbara d’ouvrir, car ce sont sûrement les mecs.

— Allison, c’est ton père, me crie Barbara.

Je me précipite vers l’entrée. Il ne m’a pas dit qu’il passerait et il est déjà 23h00. En arrivant, je voistout de suite sur son

visage qu’il y a un souci.

— Nick, pardon papa, il y a un problème ? dis-je paniquée.

— Je peux entrer ? dit-il sérieusement.

— Oui bien sûr, entre.

Il entre et nous suit dans le salon. Je coupe la musique et me tourne vers lui.

— Alors dis-moi, c’est maman ? Il y a un problème ?

— Non, les filles asseyez-vous, s’il-vous-plait. Toutes ! nous demande-t-il gravement.

— Tu me fais peur ! Parle ! je proteste, affolée.

Nous nous asseyons et attendons qu’il prenne la parole.

— J’étais chez Karen et Harry et ils ont été appelés pour les avertir… que Matthew, Andie, Hugo etMarc avaient eu un

accident de voiture.

— Non !!!! je crie en me plaquant la main sur la bouche.

Jennifer se lève et hurle.

— Où sont-ils ? Il faut aller à l’hôpital tout de suite !

Kimberly et moi restons pétrifiées. Je me tourne vers elle et la vois baignée de larmes. Je la serrefort et lui chuchote :

— Je suis sûre qu’ils vont bien ! Calme-toi ma belle.

— Je ne peux pas les perdre Allison, ils étaient tous dans la même voiture !

— Calmez-vous les filles. Je vais vous conduire à l’hôpital, ajoute mon père peiné.

Je me lève et le prends dans mes bras.

— Merci d’être ici, je lui dis en sanglotant.

Nous sommes interrompus par la voix de Barbara qui est au téléphone :

« Comment tu te sens ?

….

Comment vont les garçons ?

….

On arrive tout de suite ! Je t’aime Hugo, dit-elle en raccrochant . »

— Tu as des nouvelles ? Il va bien ? Et Matthew ? Andie et Marc ?

— Calme-toi Allison. Hugo va bien et Marc également; ils ont juste quelques égratignures. Parcontre, Andie et Matthew

étaient à l’avant. Hugo n’a pas pu m’en dire plus…Ils ont été pris en charge, c’est tout ce que je sais.

— Oh mon dieu ! Allison, il faut aller à l’hôpital, je veux voir Andie, pleure Jennifer.

Nous prenons nos manteaux et suivons mon père qui nous conduit à l’hôpital. En arrivant, je repèreimmédiatement les

parents de Matthew et ma grand-mère qui est là également. La mère de Matthew me prend dans sesbras et ma grand-mère

s’occupe de Jennifer et de Kim. Je finis par m’écarter doucement et lui demande si elle a eu desnouvelles des garçons.

— On nous a juste dit que deux d’entre eux n’avaient que de légères coupures et que les deux autresavaient été plus touchés.

Nous attendons le médecin.

— Kim a eu Hugo en ligne et il va bien, ainsi que Marc, ce qui veut dire qu’Andie et Matthew ont étéplus grièvement

blessés, je réponds au bord des larmes.

— Attendons le docteur ma chérie. Matthew et Andie sont forts ! Je suis sûre qu’ils vont bien,ajoute-t-elle avec émotion.

Nous nous installons tous dans la salle d’attente en guettant impatiemment l’arrivée du docteur. Jesuis concentrée sur mon

téléphone à lire et relire les messages que nous avons échangés avec Matthew ces dernièressemaines, la tête posée sur

l’épaule de mon père. Ma grand-mère et moi n’avons pas pu beaucoup discuter, mais à chaque foisque je croise son regard,

elle me sourit. Jenn est toujours accrochée à ses bras et je suis soulagée qu’elle soit présente pournous soutenir. La voix de

Kimberly me sort de ma rêverie.

— Oh mon dieu Marc ! crie-t-elle en se levant et en courant vers Marc qui arrive avec Hugo.

Barbara, elle, regarde Hugo avancer mais ne bouge pas, puis elle relâche la pression et laisse ses

larmes couler. Hugo

accélère le pas pour venir la prendre dans ses bras. Nous les regardons, heureux qu’ils aillent bien,mais mon esprit reste

pétrifié à l’idée que l’on vienne nous annoncer une mauvaise nouvelle.

Marc s’approche de nous sans lâcher Kimberly ; il lui caresse le dos et tente de la rassurer au mieux.Je le coupe et lui

demande s’il a pu avoir des nouvelles des garçons.

— Le médecin m’a juste dit qu’Andie était réveillé. Nous devrions pouvoir le voir très vite. Matthewest au bloc, mais ils

m’ont assuré qu’il allait s’en sortir.

— Oh non ! Où est le médecin ? J’ai besoin d’avoir de ses nouvelles, dis-je en me calmant au bruitdes pleurs de sa mère.

Je me rends compte de mon égoïsme. Je m’approche de sa mère et m’excuse de mon attitude.

— Ne t’excuse pas, me dit-elle en me prenant les mains. Matthew m’a dit être amoureux de toi etvisiblement, c’est un

sentiment partagé alors je te comprends.

— Il va s’en sortir, il ne peut pas nous abandonner, je supplie également en pleurs.

Le médecin arrive après ce qu’il me semble être une éternité. Il nous demande qui fait partie de lafamille d’Andie. Kim se

lève suivie de près par Jenn. Kimberly se retourne vers Jenn et hoche la tête pour qu’elle approche etlui prend la main. Le

médecin la rassure et lui explique qu’il a perdu connaissance et qu’il avait un hématome au niveau dela tête et qu’ils ont dû lui

faire passer des examens pour être sûrs que tout allait bien. Il propose à Kimberly d’aller le voir etaccepte que Jennifer

l’accompagne.

Pour nous autres, nous devrons être patients et attendre demain pour pouvoir lui rendre visite.Ensuite, le médecin

s’approche de la mère de Matthew et lui demande si elle est bien sa mère, ce qu’elle confirme. Ilnous explique que Matthew a

également perdu connaissance lors du choc, mais que sa tête a dû cogner avec plus de force car unœdème s’est créé au niveau

du cerveau. Tout le personnel a dû agir vite afin de le résorber au mieux. L’opération a été un succès,mais le plus dur reste à

venir. Nous devons attendre qu’il se réveille de lui-même.

— Puis-je le voir Docteur ?

— Oui bien sûr, une infirmière viendra vous chercher dès qu’il sera dans sa chambre.

Je fonce sur mon père et ma grand-mère. Ma grand-mère tente de me rassurer et mon pèrem’embrasse le front pour me

calmer. Marc s’approche et me caresse le dos. Je me retourne face à lui. Il m’attrape le bras etm’attire à lui pour m’enlacer.

— Marc, je ne peux pas le perdre, je lui avoue, en larmes.

— Tu ne le perdras pas All. Matthew n’avait qu’une idée en tête : venir te retrouver. On le taquinaitsur le sujet en moment

où on a eu l’accident. Tout cela pour te dire qu’il va s’en sortir et qu’il ne laissera sa place àpersonne, me rassure-t-il.

Je relève la tête et lui souris en pensant à Matthew et à son comportement d’homme des cavernesenvers moi. Sa mère

s’approche et me propose de les accompagner voir Matthew, car l’infirmière est arrivée. Je sèchemes larmes et les suis. En

entrant dans la chambre, je le vois endormi, un tube enfoncé dans la gorge, plusieurs égratignures surle visage. Je laisse sa

mère l’embrasser puis je m’approche et lui prends la main afin de sentir sa peau contre la mienne. Jel’embrasse sur le front et

lui souffle à l’oreille :

— Je t’aime Matthew, arrête tes bêtises et réveille-toi vite. J’ai besoin de toi, ne m’abandonne pas !

Je prends une chaise et m’installe en reprenant sa main et en posant ma tête sur le lit. L’infirmière

entre et nous prévient

qu’il serait préférable de le laisser se reposer.

— Allison, Harry et moi allons rentrer nous reposer. Nous reviendrons demain. Tu devrais rentrerdormir un peu.

— S’il-vous-plait, j’aimerais rester près de lui, je demande, suppliante.

— OK, très bien, prends soin de lui. Je serais de retour à l’aube, dit-elle avec tristesse.

— Merci Karen.

Avant de partir, ils embrassent Matthew et je me retrouve seule avec lui. Je lui parle de la soirée etdu comportement des

filles vis-à-vis de Matthieu, des cours qu’il va rater et qu’il va devoir rattraper s’il ne se dépêchepas de se réveiller. Je lui

parle de mes sentiments, de la peur que je ressens et je le supplie de ne pas m’abandonner, puis jefinis par m’endormir sur ma

chaise, la tête sur son lit.

****

Après une semaine à nous relayer au chevet de Matthew, je commence à perdre tout espoir. Lemédecin est rassurant, mais

Matthew ne semble pas vouloir revenir à lui. En attendant, je passe mes nuits à faire des cauchemars: je vois Matthew dans un

cercueil, et je me réveille chaque nuit les yeux baignés de larmes.

Andie lui va beaucoup mieux. Il a tellement embêté les infirmières que le médecin a fini par le laissersortir il y a deux

jours. J’ai donc remis les clés de la voiture à Jennifer afin qu’elle puisse s’occuper de lui.

Pour ma part, je me suis décidée à aller en cours ce matin, car je dois faire le point avec Matthieu quime harcèle depuis des

jours. Après lui avoir expliqué que je n’avais pas du tout la tête à travailler sur notre devoir et quenous devrions prendre nos

distances, il m’a assuré ne pas vouloir changer de binôme et qu’il ferait en sorte d’avancer au mieux

le temps que je me sente

mieux. J’aurais préféré qu’il s’éloigne de moi, car sa présence me rappelle tous les jours pourquoi jen’étais pas aux côtés de

Matthew ce fameux jour. Mais maintenant, je n’attends qu’une chose : que mon père arrive afin dem’amener le retrouver. Je

reste chaque après-midi à lui serrer la main en espérant qu’il sente ma présence.

En le voyant arriver au loin, je lui souris. Il s’arrête pour me laisser monter mais ne coupe pas lemoteur.

— Alors aujourd’hui, tu ne vas pas me forcer à aller boire un café avant d’aller rejoindre Matthew ?Dis-je avec

étonnement.

— Non ! Matthew te réclame auprès de lui depuis au moins vingt minutes déjà.

— Quoi ? je crie en état de choc.

— Tu as bien entendu ! Il s’est réveillé il y a environ trois heures. Le médecin lui a fait passer desexamens pour vérifier

que l’œdème était bien résorbé et tout va bien. Mais il a insisté pour que nous t’amenions à lui sansquoi il menace de sortir

illico.

— Vous auriez dû m’appeler dès son réveil ! Vous m’aviez promis de le faire, dis-je en colère.

— Tu n’aurais pas pu le voir. Il fallait que le médecin vérifie son état de santé. Je t’assure qu’il vabien. Il râle depuis plus

d’une heure. Ses parents ont prévenu ses amis et moi, je suis venu te récupérer pour t’amener auprèsde lui.

— Ah s’il râle, c’est qu’effectivement il va bien, dis-je riant et à bout de nerf s.

— Je suis heureux pour toi ma fille.

— Merci papa.

Durant le trajet, je sens le poids de mes angoisses retomber et je fonds en larmes.

En arrivant devant l’hôpital, je laisse mon père stationner la voiture et cours rejoindre mon belAnglais. En pénétrant dans le

couloir menant à la chambre, je suis déjà essoufflée. En ouvrant la porte, je vois que tous nos amisainsi que ses parents sont

déjà présents et je m’en veux de ressentir une pointe de jalousie à être la dernière à arriver à sonchevet. Il ne manque que moi,

je n’aurais pas dû aller en cours ce matin. Si j’étais venue comme chaque jour cette semaine, jen’aurais pas loupé son réveil.

Je reste à l’entrée de la chambre à le regarder en faisant mon maximum pour retenir mes larmes ànouveau. Il me regarde et

tend son bras en me demandant d’approcher. Je m’avance près de lui, le serre dans mes bras et laisseexploser mes émotions.

Je sens tout le monde sortir, mais je ne réagis pas. Matthew lui ne dit rien et me caresse le dos pourme laisser le temps de me

calmer. Je finis par me relever et l’embrasse avec douceur puis je lui dis :

— Bienvenue.

— Je suis désolé Allison, me demande-t-il avec émotion.

— Ne me refais plus jamais une chose pareille ! Je t’aime tellement !

Nous ne prononçons plus un mot et profitons de ce moment d’intimité pour s’embrasser comme deuxadolescents en manque

jusqu’à ce que quelqu’un toque à la porte. Nous rions et laissons entrer à nouveau tous nos amis. Lesjours suivants, Matthew

retrouve peu à peu sa forme habituelle et n’arrête pas de harceler le médecin pour qu’il le laissesortir.

Quelques jours plus tard, il est enfin autorisé à rentrer, mais avec la consigne de ne pas forcer, ce quirisque d’être difficile

à faire comprendre à « Monsieur Tête de Mule » J’ai déjà prévenu Marc et Jennifer de bien vouloirnous laisser la maison

pour la nuit. J’ai besoin de me retrouver en tête-à-tête avec mon homme. Ses parents se chargent de lefaire sortir de l’hôpital

et ils m’ont promis de le déposer chez moi ensuite afin que nous puissions passer la soirée ensemble.Je l’attends avec une

certaine impatience et angoisse.

Je me souviens de la dernière fois que j’attendais son arrivée et je me remémore la peur que j’airessentie durant toute la

semaine qui vient de s’écouler. Je réalise que si je l’avais perdu, jamais je n’aurais pu remonter lapente. Il est mon âme sœur,

tout comme ma mère était l’âme sœur de Nick.

Matthew

Après avoir écouté sagement les consignes du médecin de ne pas forcer et de ne pratiquer aucuneactivité physique pour

laisser le temps à mes côtes de se remettre, nous pouvons enfin quitter l’hôpital. Ma mère a l’airépuisée par les évènements ;

je réalise alors qu’elle a dû avoir vraiment peur de me perdre. Je n’ose pas lui parler de tout ce quej’ai vécu durant cette

semaine de coma. D’ailleurs, je me demande encore si je ne suis pas devenu dingue. En arrivantdevant chez ma Frenchy, elle

me fait promettre de ne pas faire d’excès, ce qu’elle répète évidemment à Allison lorsqu’elle nousouvre la porte. Allison lui

promet de ne pas me laisser faire l’imbécile. Elle parle toutes les deux comme si je n’étais pasprésent à leur côté et surtout

comme si j’étais un gosse de cinq ans dont il allait falloir canaliser l’énergie.

— Je vous rappelle que j’ai vingt deux ans, je suis un adulte ! Je n’ai pas besoin d’une nounou, jeveux juste passer du temps

avec ma petite amie ! j’ajoute sur un ton autoritaire afin de les calmer.

— Matthy, je veux juste m’assurer que tu ne vas pas te blesser. Ne sois pas méchant. J’ai eu tellementpeur pour toi et

Allison aussi.

— Oui je sais et je suis désolé de vous avoir imposé cette souffrance ! Mais je vais bien maintenant,dis-je en souriant à

ma mère.

— OK très bien, je vous laisse profiter de vos retrouvailles. Je compte sur vous demain soir pourdîner. Nick sera des

nôtres.

— Avec plaisir Karen. Et merci de m’avoir ramené Matthew.

Lorsque nous entrons dans la maison, j’attrape sa main pour la plaquer contre moi. Elle se laisse

faire et me serre sans

forcer de peur de me faire mal.

— Je ne suis pas en sucre ma belle ! je la remballe, agacé.

— Arrête d’être bougon comme cela, j’ai peur de te faire mal aux côtes.

— La seule chose qui me fait du mal est de te sentir loin de moi. Par contre, il y a bien un truc qui meferait du bien ! dis-je

en souriant.

— Dis-moi ce que tu veux et tu l’auras ! Je suis trop contente de pouvoir te voir en dehors de cettechambre d’hôpital, dit-

elle joyeusement.

— Eh bien pour me rétablir rapidement, je pense que j’ai besoin de monter m’allonger dans tachambre, de te voir

complètement nue et que tu me laisses te dévorer ta petit cha…

— Hors de question ! Le médecin a bien dit aucun effort physique, dit-elle autoritaire.

— Comment ça hors de question ?

— Oui pas de sexe tant que tu ne seras pas complètement remis.

— Tu te fous de ma gueule ? C’est impossible Frenchy, j’ai beaucoup trop envie de toi pour que tume repousses ! je la

supplie en tentant mon regard de braise pour la faire craquer.

— Arrête tout de suite de me regarder de cette manière. Allez viens, nous allons mettre un film et tuvas t’allonger sagement.

— OK, mais dans la chambre ! je lui réponds boudeur.

Elle me sourit en acquiesçant. Nous montons et elle me propose de choisir le film. Je la regarde avecétonnement, car elle

ne me laisse jamais choisir habituellement. Du coup, je décide de la taquiner et de choisir un filmromantique. Pas que j’ai

envie de le regarder, mais au moins elle risque de se coller à moi et j’aurais une chance d’arriver à

mes fins. Je choisis au

hasard dans sa pile de films à l’eau de rose et lui tends « Sex List ». Elle me regarde d’un airsceptique.

— Tu es sûr de ton choix ?

— Certain, je veux juste m’allonger et t’avoir contre moi. Tu m’as trop manqué, une semaine àdormir seul dans cette

chambre lugubre, j’étais à deux doigts de péter un câble.

— Toi aussi, tu m’as manqué, dit-elle en m’embrassant tendrement.

Pendant qu’elle met en route le film, j’en profite pour m’allonger sur le lit et pour retirer mon tee-shirt. Lorsqu’elle se

retourne elle fronce les sourcils et secoue la tête, mais ne dit rien. Elle vient me rejoindre ets’allonge près de moi.

— Allison, je veux ta tête sur mon torse ! Tout de suite !

— Non, je ne veux pas te faire mal.

— Putain Frenchy ! Tu vas poser ta tête sur mon torse, je vais bien. Mes côtes sont quasimentremises, tu ne me feras aucun

mal. Allez s’il-te-plaît ! dis-je suppliant.

— Très bien, mais si tu sens que je te fais mal tu me le dis ! Promets-le-moi !

— Promis ! je lui assure, fier d’avoir remporté cette bataille.

Elle vient se coller à moi, pose sa tête au niveau de mon épaule et dépose sa main sur mon torse ; rienque ce geste me fait

bander. Je lui embrasse le front et la laisse se concentrer sur son film. Je lui caresse le dos d’unemain et tente tant bien que

mal de me diriger vers sa poitrine si ferme, mais elle me stoppe en me posant une question à laquelleje redoute de répondre.

— Durant ton coma, tu te souviens si tu as vu des choses ?

Je ne réponds pas de suite à sa question, car je sens qu’elle va me prendre pour un dingue. Ellerelève la tête et me sourit en

me disant :

— Lorsque j’ai eu mon malaise à mon arrivée et que j’ai perdu connaissance, j’ai vu ma mère, mavraie mère… Alors je me

demandais si toi aussi, tu avais vécu un truc bizarre durant ton coma.

— Oui, j’ai vu des choses.

— Tu veux m’en parler ?

— En fait, je pense que c’était juste un rêve. J’étais avec Brian…

— Et il t’a parlé ?

— Oui, dis-je en riant nerveusement. Il m’a dit que je devais arrêter de venir pleurnicher sur satombe.

Je reste silencieux quelques instants et elle ne dit rien. Elle attend que je poursuive.

— Il m’a parlé de Kimberly. Que Marc était l’homme idéal pour elle. Qu’il l’aimait bien. Il m’a ditqu’il s’excusait pour la

souffrance qu’il nous a causée à mes parents et moi. Qu’il regrettait d’avoir accepté ce défi à la con.Il m’a dit qu’il était

heureux qu’enfin je sois tombé amoureux, dis-je en riant à nouveau. Il a ajouté que nous allionsavoir une vie parfaite toi et

moi et que je devais me réveiller pour pouvoir la vivre.

— Tu as vu quoi ? demande-t-elle paniquée.

— Il a voulu me montrer des images de vous dans le cas où je ne me réveillerai pas. Je suis désolé,je ne voulais pas me

réveiller au début. Brian était face à moi, je retrouvais enfin mon frère alors je voulais rester aveclui… Mais il m’a montré

alors des sortes de vision, et je t’ai vue ! Tu pleurais, tu étais allongée dans ton lit et tu ne souriaisplus, tu pleurais sans

t’arrêter. C’est à ce moment-là que j’ai compris que je devais me battre pour toi, pour NOUS, dis-jeen la serrant un peu plus

contre moi.

— Oh mon dieu Matthew… Si tu ne t’étais pas réveillé, jamais je ne m’en serais remise, me dit-elleen pleurant.

Je l’attrape par le bras et la hisse au-dessus de moi ; je ressens alors une légère douleur, mais je nelui montre pas, car je ne

veux pas qu’elle s’éloigne.

— Allison, embrasse-moi. Je suis avec toi. Je n’aurais permis à personne de prendre ma place danston cœur Frenchy et

encore moins dans ton lit. je lui réponds pour la faire sourire.

— Tu es vraiment un pervers… mais j’adore cela !

— Tu penses que l’on pourrait faire une entorse à la consigne du docteur dans ce cas ? Allez, j’enpeux plus, rien que de te

sentir au-dessus de moi, j’ai l’impression que je vais jouir.

Elle se relève. Je tente de la retenir, mais elle est plus rapide.

— Matthew, je voudrais que tu me promettes une chose ?

— Tout ce que tu veux, du moment que tu ne me demandes pas de ne plus parler de sexe !

— Promets-moi de ne pas bouger. Tu restes allongé et tu me laisses m’occuper de toi.

— Je ne bouge pas Frenchy, promis. je lui réponds avec empressement.

Elle se penche et commence à déboutonner mon pantalon qu’elle fait glisser en emportant mon boxerpar la même occasion.

Je suis comme un dingue, et surtout j’ai une trique d’enfer. Elle se déshabille lentement en me laissantle plaisir d’admirer son

corps somptueux puis elle remonte doucement pour se trouver au-dessus de moi. Elle m’embrasse letorse et j’en profite pour

aller caresser son sexe. Je titille son clitoris avant d’enfoncer un doigt et découvre qu’elle est déjàtrempée. Elle se cambre et

bouge contre mon doigt.

— Allison, je suis désolé, mais je ne vais pas tenir. J’ai besoin de me sentir en toi.

Je retire doucement mon doigt, ce qui la fait gémir. Je l’attrape par les hanches pour la soulever et lalaisse m’engloutir

centimètre par centimètre. Elle commence à bouger doucement, mais je lui agrippe les fesses pour luidonner un coup de reins

puissant ce qui la fait crier de plaisir. Elle crie mon nom et je suis au paradis. Elle se penchelégèrement pour accélérer la

cadence. Je lui pince les tétons et il ne lui en faut pas plus pour exploser. Elle s’empale sur moi avecforce tout en me griffant

le torse. Je sens ses ongles sur moi, ce qui amplifie mon désir. Je la maintiens par les hanches pourm’enfoncer jusqu’à la

garde avant de me déverser en elle avec force. Elle s’allonge sur moi et nous restons un long momentsans nous séparer comme

si ni elle, ni moi n’avions envie de rompre cette connexion charnelle entre nos deux corps.

****

Voilà trois semaines que je suis sorti de l’hôpital. J’ai retrouvé ma forme olympique. J’ai forcéAllison à m’accompagner

afin que le médecin lui confirme que nous pouvions recommencer à avoir des rapports sexuelsexplosifs. J’ai bien cru qu’elle

allait perdre connaissance mais le médecin a ri et nous a dit que j’étais remis et que, par conséquentje pouvais profiter de ma

libido débridée. Même si en sortant de notre rendez-vous, elle m’a hurlé dessus, car elle avait eu lahonte de sa vie, je savais

au fond qu’elle était rassurée, j’allais bien et j’étais en bonne santé.

Depuis qu’Allison a rendu son devoir, elle a commencé à prendre ses distances avec MonsieurConnard, pour mon plus

grand plaisir. Elle n’a pas voulu m’en dire plus, mais les filles m’ont expliqué que le soir de monaccident, Matthieu n’avait

pas arrêté de la coller, ce qui l’avait mis vraiment mal à l’aise ma petite Frenchy. Comme j’étais enconvalescence, je me suis

abstenu d’aller lui régler son compte, mais je n’ai pas dit mon dernier mot. J’ai pu recommencer à

courir avec Andie et à

rejouer aux matchs de foot du vendredi. Et nous allons reprendre les concerts au Cambridge Bar ceweek-end. En attendant, ce

soir, nous allons diner chez la grand-mère d’Allison avec Andie et Jennifer. Noël approche à grandspas et Allison ne m’a

toujours pas parlé de ses projets. Comme son père biologique vit à Cambridge maintenant, j’espèrequ’elle ne va pas décider

de retourner à Genève pour les fêtes. J’ai entendu Marc proposer à Kim de l’accompagner alors jeme pose la question sur ce

qu’elle compte faire. J’ai décidé de lancer le sujet ce soir lors du repas ; ma mère m’a demandé del’inviter ainsi qu’Elisabeth

et Nick.

Nous sommes accueillis par sa grand-mère et Jacob, son chauffeur, qui est beaucoup plus que cela jepense. Nick, lui, est

déjà arrivé et il profite du parc. Lors du repas, j’attends le moment propice pour parler des fêtes,mais je suis devancé par son

père.

— Allison, as-tu eu Maddie et Brad pour parler des fêtes ?

— En fait, j’ai eu maman au téléphone aujourd’hui. Comme Jennifer a décidé de ne pas rentrer àGenève, j’ai demandé à

maman et Brad de venir passer les fêtes ici. J’ai pensé que nous pourrions faire cela chez grand-mère.

— Euh, en fait ma mère voulait vous inviter, dis-je gêné. Elle m’en a parlé hier, mais comme je neconnaissais pas tes

projets…

Elle me regarde avec un sourire si excité que je suis à deux doigts de l’attraper et l’emmener dans leparc pour la baiser

derrière un arbre. Bien sûr, je ne le ferais pas, car nous sommes chez sa grand-mère, que son père estassis en face de moi et

que je n’ai pas envie de mourir si jeune.

— J’adore Noël. Que diriez-vous de le faire tous ensemble ? Marc rentre à Genève et Kim vacertainement le suivre

maintenant qu’elle sera rassurée sur le fait qu’Andie ne sera pas seul devant une pizza. En plus, Marclui a promis d’être de

retour dès le 26 décembre. Je crois qu’il a très envie de la présenter à ses parents… Bref, ce seraitsympa de passer Noël tous

réunis.

— Je trouve cette idée fantastique, s’enthousiasme sa grand-mère.

— Moi perso, ça me va du moment que ma tigresse reste à mes côtés, ajoute Andie.

— Rassure-toi, mes parents sont en plein divorce alors les fêtes de Noël…

Andie lui sourit tout en l’embrassant sur la tempe pour la consoler.

— Matthew ? Qu’en penses-tu ?

— Eh bien, je vais en parler à mes parents… Depuis la mort de Brian, nous ne fêtons pas grand-chose pour Noël mais cette

année, j’ai l’impression qu’ils ont bien envie de le fêter.

— Je suis convaincu que Karen et Harry seront ravis de passer Noël avec Maddie, Brad et moi,s’exclame Nick avec

conviction.

— C’est parfait, j’ai hâte d’y être, ajoute Allison joyeuse.

Comme l’avait prédit Nick, mes parents étaient très contents à l’idée de fêter Noël en grande pompeet entourés de tous

leurs amis. Allison a également invité Hugo et Barbara qui ont promis de nous rejoindre après leurdîner chez les parents

d’Hugo.

Voilà, maintenant que tout est planifié, je réalise qu’il ne me reste que trois semaines pour m’occuperdes cadeaux de Noël.

Je n’ai aucune idée de ce que je pourrais offrir à Allison. Je sais que je vais devoir aller demanderconseil à sa meilleure amie

qui va vouloir me trainer dans les boutiques. Je veux vraiment trouver un truc spécial. Depuis sonanniversaire, elle n’a jamais

quitté son bracelet alors je vais devoir être encore plus fort. Ce soir, nous allons chanter à nouveauau Cambridge Bar. Je suis

content à l’idée de remonter sur scène. Nous nous installons à notre table habituelle. J’embrasseAllison sur le front et je

m’empresse de monter sur scène. Je commence, comme nous l’avions prévu avant l’accident, par lachanson de Hozier « Take

Me To Church ».

L’intensité de cette chanson me prend les tripes. Ce soir, je me sens vraiment en forme, je chante detoute ma puissance. Je

vois Allison me dévorer du regard. Depuis qu’elle est entrée dans ma vie, je ne vois qu’elle quand jechante. Je me fous de

toutes ces filles qui hurlent, mon regard se fond dans ses yeux verts magnifiques qui m’observentavec passion. Nous

enchainons ensuite avec une chanson des plus romantiques destinée uniquement à nos petites copines,car elles n’arrêtent pas

de l’écouter lorsque nous sommes tous ensemble. Je laisse Andie commencer à chanter la fameusechanson de Petercincotti

« December Boys » puis c’est au tour d’Hugo et je me lance ensuite sur le refrain avec ma voix laplus sexy.

The time of open hearts, - Le temps des cœurs ouverts

The time before the rest of life begins - Le temps avant que le reste de la vie commence

The learning who we are, - L’apprentissage de qui nous sommes

What I’d give to be December boys again. - Qu’est-ce que je donnerais pour être un garçon dedécembre à nouveau

Les filles se mettent à hurler, mais le must c’est de voir Allison, Jennifer, Barbara et Kim debout lesunes contre les autres

en train de se balancer sur le rythme de la musique sous le regard d’un Marc très amusé.

À la fin de cette chanson, nous les rejoignons pour une petite pause avant notre dernièrereprésentation. Allison me saute

dans les bras et m’enveloppe de ses jambes exactement comme lors de notre premier rapprochementdurant les vacances. Un

moment inoubliable, mais aujourd’hui, c’est encore plus puissant car je suis fou de cette fille. Jeresserre mes bras contre elle

et l’embrasse avec une telle ardeur que j’ai du mal à contrôler mes pensées salaces surtout lorsque jela sens se frotter contre

ma queue déjà dure qui ne demande qu’à sortir de mon pantalon. Je m’écarte d’elle et la repose àterre en lui soufflant à

l’oreille :

— Ne t’écarte pas de moi, car sinon toute les filles dans la salle vont être impressionnées par lagaule que tu viens de me

donner.

Elle éclate de rire, mais ne se recule pas afin de me camoufler aux yeux des autres. Et maintenant, jesais déjà que je vais

devoir faire preuve du plus grand self control avant de rentrer et de pouvoir assouvir mes pulsions.

Allison

Nous avons passé une soirée formidable. Entendre chanter à nouveau Matthew sur scène m’excite àun point que je ne

pouvais imaginer. Il a un charisme naturel tellement puissant que je n’avais qu’une envie : hurler àtoutes ces filles qui le

dévorent du regard qu’il est à moi. Après toutes les émotions de ces derniers temps, le calme étaitrevenu. Je fais en sorte de

travailler avec Matthieu uniquement à la bibliothèque durant nos heures de repos et refuse toutes sesinvitations à dîner.

Aujourd’hui, nous avons enfin finalisé notre devoir et l’avons remis en temps et en heure avec unecertaine fierté. Matthieu me

dit qu’il est soulagé et me propose de fêter cela en allant déjeuner ensemble.

— Je ne pense pas que cela soit une bonne idée.

— Pourquoi pas ! On a bossé comme des dingues, dit-il déçu. Nous sommes amis, oui ou non ?

— Evidemment que nous sommes amis, mais Matthew a beaucoup de mal à l’accepter, je lui avoue,mal à l’aise.

— Ecoute, je ne veux pas être une source de conflit entre vous, même si je dois bien avouer que je nel’aime pas beaucoup

non plus, mais je te respecte trop pour te conseiller de le larguer.

— Il me respecte aussi , dis-je sur la défensive.

— Alors dans ce cas, il doit accepter que tu déjeunes avec moi. En plus, je vois quelqu’un depuisquelques mois ; il n’a

aucun souci à se faire, je ne vais pas te sauter dessus.

— Tu ne m’as rien dit, dis-je étonnée.

— Tu m’évites en dehors des cours je te rappelle.

Je rougis à sa remarque, car je sais qu’il a raison. Même si je n’ai jamais eu envie de le rejeter, j’aiété une amie vraiment

nulle.

— Tu as raison et j’en suis désolée. OK pour le déjeuner, juste si nous pouvions éviter le Starbucks ?

— OK je connais un petit resto pas loin du campus, allons-y.

Je lui souris et le suis tout en discutant de mon soulagement d’avoir réussi à tenir les délais pournotre devoir. J’en profite

pour envoyer un message rapide à Matthew pour le prévenir afin de ne rien lui cacher.

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Hello bel Anglais.

Je déjeune avec Matthieu pour fêter la fin de notre binôme de choc.

Kiss

-------

Sa réponse ne se fait pas tarder, à croire qu’il ne lâche jamais son téléphone des mains.

-------

OK, dis-moi où, j’arrive.

Hors de question que tu déjeunes en tête-à -tête avec lui.

------

Matthieu a raison, je ne dois pas le laisser me dicter ma conduite. Je décide de lui répondre.

-------

Je viens de te dire que je déjeune avec lui.

On se voit ce soir.

Matthieu est mon ami !

-------

Il me répond :

--------

Un ami qui veut te baiser !

Dis-moi où tu es !

---------

Je décide de ne pas lui répondre. Je range mon téléphone dans ma poche, je le sens vibrer. Je saisqu’il va me faire une

scène si je réponds alors j’ignore l’appel. Matthieu m’amène dans une petite pizzéria très sympa.Nous commandons une bière

chacun en attendant nos pizzas et il me parle de sa copine que je n’ai jamais rencontrée. Il m’expliquequ’il n’y a rien de

sérieux, mais qu’il commence à se sentir attaché, qu’elle est loin d’être parfaite, mais qu’il a lesentiment qu’elle pourrait être

la fille qui lui convient.

— Tu es en train de tomber amoureux ?

— Je ne sais pas, dit-il pensif. La seule chose que je sais, c’est que j’ai envie de la revoir.

— C’est un bon début. je lui réponds avec encouragement.

Les vibrations de mon téléphone sur la table nous interrompent. Matthieu me demande de répondre etlorsque je vois qu’il

s’agit de Jennifer, je me décide à décrocher.

— Coucou All, où es-tu ? Je pensais venir te rejoindre pour déjeuner.

— Je déjeune avec Matthieu, on fête la fin de notre binôme.

— Ah dommage pour moi. Je suis allée au Starbucks, mais tu n’étais pas là-bas.

— Oui, nous sommes dans une petite pizzeria à deux rues de là, ça s’appelle le « Cambridge Circus »

— OK mangez-bien, on se voit tout à l’heure.

— A plus tard.

Je raccroche et relance Matthieu concernant ses sentiments pour cette fille. Il m’avoue qu’il ad’abord commencé à coucher

avec elle lorsque je l’ai repoussé, uniquement pour passer à autre chose. Mais ils se sont revusplusieurs fois et il pense avoir

envie de quelque chose de plus sérieux.

— Tu sais, c’est le genre de filles qui d’extérieur paraît très superficielle, mais dans l’intimité, elleest très différente.

— Elle s’est peut être forgée une carapace. Si tu penses qu’elle vaut la peine de creuser…

— Désolé de te couper, mais nous avons de la visite, dit-il renfrogné.

Je me retourne et aperçois Matthew entrer dans le restaurant. Il me regarde et je vois dans son regardqu’il bouille de

colère, mais bizarrement il affiche un sourire de Winner. Il s’approche de nous et s’installe sansmême nous demander notre

avis. Il passe son bras sur le dossier de ma chaise tout en défiant Matthieu du regard.

— Quelle coïncidence, ma petite amie me pose un lapin pour le déjeuner. Du coup, je décide de mebalader et je tombe sur

vous, me crache-t-il avec sarcasme.

— Arrête tes bêtises, je t’ai prévenu que je déjeunais avec Matthieu, rétorquais-je irritée.

— Je vois que le macho reprend du service, ajoute Matthieu.

— Arrête ton cinéma. Ton petit jeu de « je suis ton ami Allison », ça ne marche pas avec moi. Tu laveux dans ton lit, mais

cela n’arrivera pas. Allison est à MOI ! s’exclame Matthew avec hargne.

Je ne peux rester sans rien faire, je l’aime plus que tout et le voir si en colère arrive même àm’exciter, mais il est hors de

question que je le laisse me traiter comme si j’étais une femme objet. Je me lève et lui hurle :

— Tu sors d’ici tout de suite ! JE NE SUIS PAS TA CHOSE ! Matthieu et moi sommes amis. Si tun’arrives pas à le

comprendre, c’est bien dommage, mais tu vas devoir faire avec.

— Je ne crois pas non ! Assieds-toi Frenchy et arrête de faire une scène.

Je reste sans mot. Il me demande de ne pas faire de scène ? Mais il perd la tête ou quoi ? Je merassois malgré tout et

regarde Matthieu pour m’excuser en silence auquel il répond avec un sourire légèrement crispé avantde diriger sa colère

contre Matthew.

— Ecoute, Allison a été très claire dès le départ. Vous êtes ensemble. Mais ce n’est pas une raisonpour que j’arrête de la

fréquenter. Je suis passé à autre chose depuis, alors détends-toi, dit-il fermement sans ciller.

— Tu es passé à autre chose ? dit-il sceptique. Tu ne parles pas de Britanny tout de même, ajouteMatthew en ricanant.

— Que viens faire cette garce dans la conversation ? dis-je irritée.

Matthieu se lève en repoussant sa chaise avec force.

— Je ne sais pas ce que cela peut te faire. Britanny n’est pas une garce, dit-il en se tournant versmoi.

— C’est elle la fille dont tu me parlais ? dis-je embarrassée.

— Oui, c’est elle. Visiblement, tu la connais et tu ne l’aimes pas beaucoup. Je suis déçu que tupuisses la juger si facilement.

— Britanny et moi avons… fait des choses lorsque Allison est revenue s’installer à Cambridge ditMatthew avec dégoût. Je

suis sûr que tu étais au courant et que c’est pour cela que tu t’es rapproché d’elle, ajoute-t-il sur unton provocateur.

Matthieu fonce sur lui et l’attrape par le tee-shirt en lui hurlant :

— Tu es le roi des CONNARDS ! Je ne savais pour Britanny et toi et je n’en ai rien à foutre !

Matthew repousse sa main avec force. Je vois sur son visage qu’il regrette ses dernières paroles.Moi, je reste pétrifiée par

leur confrontation et n’ose pas bouger ni intervenir. Je regrette d’avoir insulté Britanny de garcedevant Matthieu. Au fond, elle

ne m’a rien fait de mal. Matthieu ne se laisse pas intimider par la carrure de mon bel anglais, il lerepousse à nouveau. Je

décide de me lever et de me mettre entre eux avant que cela ne dégénère.

— Calmez-vous tous les deux. Matthieu pardonne mes propos envers elle. J’espère que tu serasheureux avec elle.

— Allison, je suis désolé, mais je préfère partir. Visiblement, tu n’as pas le droit d’être mon amie etje ne vais pas rester

sans rien faire pendant que vous insultez ma copine. Viens me voir le jour où tu ne le laisseras pasdécider pour toi.

Je le regarde sentant les larmes monter. Je lui prends la main et lui promets de très vite lui téléphoner.Ensuite après un

dernier regard mauvais envers Matthew, il récupère sa veste et s’en va. Moi je reste sans bouger,sentant Matthew derrière

moi, visiblement dans l’attente d’une réaction de ma part. Je me sens humiliée et laisse échapper unelarme. J’attrape mon sac

et jette sur la table suffisamment d’argent pour payer le repas et décide de quitter le restaurant sans unregard pour Matthew.

En arrivant à l’extérieur, je prends un grand bol d’air et me dirige vers le campus. J’envoie unmessage à Jennifer pour

qu’elle me rejoigne.

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Rendez-vous devant la bibliothèque dans cinq minutes.

Tu as intérêt à être là.

Je suis en colère contre toi !

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Je suis encore plus agacée de ne pas voir Matthew me rattraper pour s’excuser. Il n’a pas bougé d’unmillimètre et n’a pas

tenté de me retenir. Moi qui croyais que nous avions enfin passé ce stade, je suis bouleversée de voirque rien n’a changé.

En apercevant Jennifer au loin, j’accélère le pas. Je suis hors de moi. Comment a-t-elle pu me faireune chose pareille ?

Elle savait pertinemment qu’en donnant le nom du restaurant à Matthew, il allait débarquer et faire unscandale.

— Que se passe-t-il All ? Pourquoi es-tu en colère contre moi ?

— Tu te fous de moi ? Pourquoi as-tu dit à Matthew où je me trouvais ? Tu savais qu’il allait vouloirs’attaquer à Matthieu !

je crie, en larmes.

— Calme-toi, ne pleure pas. Je te jure que je ne savais pas. Matthew m’a dit que tu déjeunais avecMatthieu et qu’il voulait

vous rejoindre pour te faire la surprise et te prouver qu’il acceptait que tu sois amie avec lui, dit-elletouchée par mon

attaque envers elle.

— C’est encore pire, il t’a manipulée ! Il est venu et il s’en est pris à Matthieu en lui interdisant dem’approcher, que j’étais

à LUI. Ils étaient à deux doigts de se battre, tu te rends compte ! JE NE SUIS PAS UN OBJET ! jehurle à bout de nerfs.

— L’enfoiré ! Je vais lui faire regretter de m’avoir utilisée contre toi ! Tu es comme une sœur pourmoi, alors même si

j’adore Matthew, je ne ferais jamais rien qui puisse te nuire.

— Je suis désolée de t’avoir agressée. Je vais rentrer, je n’ai pas la force d’aller en cours. J’ai justeenvie d’aller me

coucher.

— Je rentre avec toi ! Où est Matthew en ce moment ?

— Aucune idée, je suis sortie du restaurant et il n’a même pas essayé de me retenir.

En arrivant à la maison, je monte directement dans ma chambre et file sous ma couette. Nous sommesen plein milieu de

l’après-midi mais j’ai besoin de dormir pour oublier cette journée catastrophique. Je me sensmalheureuse et vide. Même si je

lui en veux énormément d’avoir été si possessif, je me sens meurtrie qu’il n’ait pas tenté de meretenir pour arranger les choses

entre nous.

Je finis par m’endormir, les yeux rougis par les larmes et avec un mal de tête abominable. En meréveillant, je me sens

toujours aussi désemparée, mais surtout j’ai beaucoup trop chaud. Je commence à vouloir me dégagerde la couette, mais un

bras m’en empêche. Il est là, collé contre mon dos. Mon cœur se remplit de bonheur même si je saisque je devrais lui hurler

dessus et le jeter dehors, mais je m’en sens incapable.

— Pardonne-moi Frenchy, me souffle-t-il.

Je ne réponds pas. Je me sens trop émotive pour parler. Je dépose ma main sur la sienne tout ententant de contenir mes

larmes.

Il me pousse de son bras pour me retourner afin que nous soyons face à face.

— Ne pleure pas à cause de moi. Je suis désolé. J’ai agi comme un con, dit-il en m’embrassant lefront.

— Tu as agi comme si je n’étais pas une personne, mais un objet qui t’appartient. Nous nous étionspromis de nous faire

confiance et de tout nous dire, je lui réponds en sanglotant.

— Je sais… mais dès qu’il se trouve sur mon chemin, je ne me contrôle plus. Je ne suis jamais tombéamoureux avant toi et

parfois je ne sais pas comment faire pour être quelqu’un de bien pour toi.

— TU es PARFAIT à mes yeux ! Je t’aime. Lorsque je suis revenue en Angleterre, j’étais anéantied’avoir découvert la

vérité sur ma mère et même si nous étions séparés, tu étais présent pour moi. Grace à toi, j’aidécouvert qui je suis vraiment,

dis-je avec émotion. Mais tu dois me faire confiance.

— Oui, mais Matthieu correspond au genre de mec qui pourrait te donner la vie parfaite dont turêves.

— Et de quelle vie parfaite tu parles ? dis-je en me levant avec colère.

— La grande maison, la belle voiture et le labrador.

— Oui surtout n’oublie pas le labrador, dis-je pour me moquer de lui. La vie parfaite est celle que jepartage chaque jour à

tes côtés sauf quand tu te conduis comme un imbécile.

— Dis-moi que tu me pardonnes, demande-t-il en me suppliant.

— Je te pardonne, embrasse-moi maintenant.

Il se lève et se pose face à moi. Il plonge ses yeux dans les miens. Toutes mes inquiétudes sur notrerelation s’envolent. La

puissance du lien qui nous unit m’envahit avec force. Le souffle court, je porte mes mains à sapoitrine et savoure le goût de

ses lèvres qui m’embrassent sans retenue. Sans quitter mes lèvres, il déboutonne mon pantalon puiss’écarte juste le temps de

me le retirer à la hâte et l’envoie valser à l’autre bout de la pièce. Son pantalon, son tee-shirt ainsique son caleçon subissent

le même sort. Face à moi, Matthew est complètement nu, fermement excité. Je laisse ma langueglisser sur ses lèvres. Les

mâchoires de Matthew se serrent et ses yeux brillent de désir. Sa voix est un grognement lorsqu’ils’adresse à moi de son

accent anglais si sexy :

— You are so sexy Allison !

Je déglutis et sens un frisson entre mes cuisses. Je me mords la lèvre et il se passe une main dans lescheveux avant de

revenir vers moi. Mes seins sont tendus, lourds et douloureux. Incapable de supporter la distance quinous sépare, je me relève

et me pose face à lui. Matthew me surprend en me soulevant par les fesses avec une facilitédéroutante. Ce simple geste me fait

perdre la tête. Plus pantelante que jamais, je le laisse m’adosser au mur. Mes jambes s’enroulentautour de ses hanches. Je

m’accroche à ses épaules et plante mon regard dans le sien. Le vert de ses yeux me réchauffe. Direque je pensais qu’il m’avait

abandonnée… Matthew perçoit mon désespoir et son visage s’adoucit.

— Je suis là… Je ne te laisserais plus jamais t’échapper sans me battre.

Les yeux dans les siens, je me prépare avec envie à tout ce qu’il pourrait me faire. Mon bassin rouleinstinctivement sur son

ventre. Je gémis d’impatience, puis, pressée, je m’empare de ses lèvres. Nous nous dévoronsmutuellement. Je m’agrippe à lui

et me nourris de sa bouche. Lorsqu’il cesse de m’embrasser, il sourit, les yeux mi-clos, et s’attardesur mes lèvres.

— J’ai besoin d’être en toi, de te posséder, me souffle-t-il. Je ne suis rien sans toi.

— Je ressens la même chose, dis-je sans hésiter.

Comme hypnotisée, je presse de nouveau ma bouche sur la sienne. Cette fois-ci, notre baiser est plusdoux, mais plus

intense. Prise d’une soudaine pulsion, je cambre mon bassin vers son érection impressionnante. J’aibeau me cambrer pour

l’attirer à moi, il ne bouge pas. Je laisse échapper un gémissement de frustration.

— Tu veux que je te pénètre, Frenchy ?

— Oui…, j’ai besoin de toi, maintenant !

Il positionne son gland sur mon clitoris.

— Comme ça ?

— Plus profond ! dis-je avec impatience.

Son sexe trouve sans problème l’entrée de mon vagin. Il s’y enfonce dans un mouvement puissant.

— C’EST TELLEMENT BON ! ! !

Le visage de Matthew se déforme en une expression bestiale. Il me porte contre le mur pourm’immobiliser et commence à

me pilonner vigoureusement. La chaleur dans mon ventre s’accentue. Je veux qu’il aille plus vite,

plus fort !

— Oh ! Matthew !

Il accélère la cadence et enfouit son visage dans mon cou. Un énorme frisson me traverse et je sensles palpitations

m’envahir. Des larmes jaillissent au coin de mes yeux quand je sens une chaleur s’emparer de moi. Àcet instant, je me rends

compte qu’il n’y a aura jamais personne d’autre que Matthew pour moi.

— Je t’aime Matthew, dis-je au bord de l’explosion.

— I love you too, me souffle-t-il.

Il me serre fort contre lui et m’embrasse avec fougue. Mon cœur s’emballe et mon sexe me brûle. Sesva-et-vient deviennent

plus profonds. Enivrée, je laisse le plaisir prendre possession de mon corps. Je jouis pendant delongues minutes. Tous mes

muscles se détendent. En une poussée lente, il me pénètre en criant mon nom. Je sens son sexe durciren moi avant d’exploser.

Je sens la chaleur de sa jouissance me pénétrer, ce qui me fait exploser à nouveau. Après quelquessecondes, il nous laisse

retomber au sol avec douceur.

******

Je suis toute excitée à l’idée de fêter Noël en famille. Le premier Noël où je serais entourée de mafamille au grand complet

et surtout le premier Noël sans secrets autour de nous. Ma grand-mère est aux anges ; mes parentssont arrivés hier et ils se

sont installés chez elle pour la durée de leur séjour. Tout le monde est autour de la table dans uneambiance chaleureuse.

Finalement, la mère de Jennifer a débarqué il y a quelques jours. Leurs retrouvailles ont été trèstendues au départ, mais sa

mère lui a fait la plus belle des déclarations d’amour et Jennifer a fondu en larmes. Toutnaturellement, elle a rejoint notre tribu

et s’entend à merveille avec Andie.

Les parents de Matthew discutent avec mes parents et la mère de Jennifer. Mon père Nick discuteavec les garçons pendant

que Barbara, Jenn et moi discutons du séjour de Marc et Kim qui se passe à merveille selon lesdernières nouvelles de celle-

ci.

Après le repas, nous passons tous dans le salon pour échanger nos cadeaux. Andie offre à Jenniferdeux billets pour une

semaine de vacances en Italie. Je dois bien avouer qu’il a fait très fort, mais Hugo a battu le recorddu cadeau le plus

romantique en proposant à Barbara de venir vivre avec lui. Elle a fondu en larmes et a accepté avecplaisir. Du coup, je trouve

mon cadeau pour Matthew ridicule. Il s’approche de moi et me tend une boîte en me souhaitant unjoyeux Noël. Je ne sais pas

si c’est l’effet de la musique qu’il vient de choisir, un morceau très émouvant de Ed sheeran « All ofthe star », ou si c’est de

voir cette magnifique bague qu’il m’a offerte, mais les larmes coulent toutes seules. C’est unemagnifique bague en or blanc

avec au centre une pierre vert pâle et une autre vert émeraude. Comme les diamants sont collés entreeux, les deux couleurs se

fondent comme s’il n’y avait qu’une seule pierre. Matthew me sort de ma contemplation.

— Si tu n’aimes pas, je peux la changer, me dit-il hésitant.

— Elle est magnifique. Elle me fait penser…

— C’est toi et moi Allison. Tu as mon cœur à ton poignet et maintenant tu as à ta main mon âmeaccrochée à la tienne.

Il retire la bague de sa boîte pour me la passer au doigt. Elle représente exactement ce qu’il vient deme dire. Je sais que

nous avons encore un long chemin à parcourir, mais je sais que l’amour que nous avons l’un pourl’autre est indestructible.

Mon père Nick s’approche et me souffle qu’il trouve la bague magnifique à la condition que ce nesoit pas une bague de

fiançailles. Je vois Matthew pâlir. Je l’embrasse sur la joue et rassure mon père et Matthew par lamême occasion.

— Rassure-toi, Matthew et moi apprenons encore à nous dompter, c’est uniquement une preuve denotre amour.

— Voici mon cadeau, me dit-il en me tendant une enveloppe.

Je l’ouvre et découvre un livret bancaire ainsi que des documents auxquels je ne comprends rien.

Je le regarde pour qu’il m’explique.

— Il s’agit de la part dont avait hérité Margaret à la mort de ton grand-père. Nous avions tout placépour ton arrivée. Tout

est à toi.

— Mais c’est beaucoup d’argent, je n’en ai pas besoin.

— Je sais que tu ne le dépenseras pas à tort et à travers, mais je veux que tu le prennes, ilt’appartient. J’ai également un

collier pour toi, mais j’aimerais te le donner en tête-à-tête, me dit-il ému.

— J’ai moi aussi un cadeau pour toi, j’ajoute en le serrant dans mes bras.

Mes parents se rapprochent, car ils m’ont aidée pour pouvoir le réaliser. Je lui tends une enveloppe.

Il l’ouvre et fronce des sourcils en lisant la lettre que je lui ai remise. Il lève la tête et me regarde enlarmes. Je fonds à

nouveau face à son émotion.

— Il est écrit que tu t’appelles désormais Allison Davies ?

— Oui, comme mon père.

— Comment avez-vous fait cela ? J’avais signé tous les papiers pour qu’elle porte votre nom,demande-t-il à mes parents.

— Oui, mais disons que Brad connaît du beau monde. Lorsque Allison nous en a parlé, nous avonsestimé qu’il était temps

de te rendre l’identité de ta fille. Nous l’aimons comme notre propre fille, mais elle doit porter lemême nom que Margaret et

toi.

— Merci ! dit-il dans un sanglot en m’enveloppant avec force dans ses bras. Allison, j’aimeraisaller rendre visite à ta

mère demain avec toi. Serais tu d’accord pour m’accompagner Mademoiselle Davies ?

— J’aimerais beaucoup y aller avec toi, j’insiste en me blottissant dans ses bras.

Il se tourne vers Matthew et lui dit avec émotion :

— Je suis heureux que tu sois amoureux de ma fille, mais ne t’avises pas de la demander en mariageavant au moins dix ans,

car maintenant qu’elle porte mon nom, je veux pouvoir en profiter.

— Rassurez-vous, j’aime votre fille… mais le mariage, c’est une étape qui n’est pas prévue avanttrès longtemps, dit-il

gêné.

Je ne suis pas vexée de sa réponse, car je suis d’accord avec lui, même si j’espère qu’un jour,lorsque nous serons diplômés

et beaucoup plus vieux, il me fera sa demande.

Matthew

Ce Noël a été fort en émotion pour ma belle. En se couchant, elle s’est empressée de mettre lanuisette qu’Hugo et Barbara

lui ont offerte. Elle est sublime et très sexy dans cette nuisette rouge tout en dentelle. Lorsqu’elle s’estapprochée de moi, je

n’avais qu’une envie : la lui arracher et la plaquer dans le lit pour la baiser avec force, mais je mesuis retenu. Nous avons fait

l’amour lentement. J’ai caressé chaque parcelle de son corps parfait, j’ai dégusté sa petite chattesucrée jusqu’à sentir sa

jouissance resserrer mes doigts puis envahir ma bouche et ensuite seulement, je me suis laissé aller àmes pulsions animales en

la pilonnant avec force jusqu’à sentir mon sperme l’envahir.

Puis elle est venue se blottir contre moi et elle s’est endormie profondément bien calée contre montorse. Je relève le bras et

regarde le bracelet qu’Allison m’a offert pour Noël. Je l’adore. Il est en cuir marron avec quelqueséclats de pierre verte par

certains endroits. Maintenant, nous avons chacun un bracelet qui nous rappelle l’un à l’autre. Mais ceque j’aime le plus, c’est

l’inscription qu’elle a faite graver à l’intérieur « Parce que l’amour sans toi ne vaut pas la peined’être vécu ». Allison est

d’un romantisme sans faille et parfois à ses côtés, j’ai l’impression de le devenir moi aussi.

Depuis l’épisode catastrophique de la pizzeria avec Matthieu, j’ai vraiment tenté de faire des efforts.Ce jour-là, j’ai vu

dans ses yeux la peine que je venais de lui faire, mais le pire, c’était la déception que j’ai pu y lire.Je suis resté bloqué

plusieurs minutes comme un con sans bouger. Je ne pouvais pas lui courir après, car j’étais trop fierpour le faire même si

c’était exactement ce qu’elle attendait de moi.

Au lieu de cela, je suis allé trouver Matthieu en voulant le détruire, car je le tenais pour responsable

de la situation. Mais en

arrivant devant la cité universitaire je l’ai aperçu enveloppant Britanny. Il l’embrassait et elle secramponnait à lui. J’ai

compris alors qu’il était réellement passé à autre chose et que j’avais grandement merdé. J’ai doncfait ce que j’aurais dû faire

depuis le départ : je suis allé lui parler. En me voyant arriver, il s’est renfrogné prêt à en découdre.Britanny lui a pris la main

comme l’aurait fait Allison à sa place pour me calmer puis elle s’est éloignée pour nous laisserdiscuter. Je me suis excusé de

mon comportement et je lui ai assuré que je n’empêcherais plus Allison de se lier d’amitié avec lui.Nous nous sommes serrés

la main et nous avons eu une conversation que je n’oublierai jamais. Si j’étais à ta place, je feraismon maximum pour ne

jamais perdre une fille comme Allison, car elle est amoureuse de toi. Lorsque tu as eu ton accident,elle n’était plus que

l’ombre d’elle-même et j’ai compris alors que je n’aurais aucune chance avec elle. Et puis, Britannyet moi, c’est devenu plus

sérieux et aujourd’hui, je ne peux plus me passer de cette fille. Allison est juste une amie pour moimaintenant, rien d’autre.

— Elle est importante pour moi, alors avec toi dans les parages… je perds les pédales. Je suis restébloqué sur toi en train

d’embrasser ma nana ! Dis-je contrarié.

— Bon, ce soir-là, j’ai déconné, mais je pense que nous pourrions passer à autre chose maintenant.

— Oui, je suis d’accord. Rendez-vous vendredi prochain pour le match de foot. dis-je en lui tendantla main en signe de

paix.

— Marché conclu ! il me répond en acceptant mon geste de réconciliation.

Après, j’ai foncé chez Allison et suis tombé sur le regard assassin de sa meilleure amie qui m’amalgré tout laissé entrer. En

pénétrant dans sa chambre, elle était endormie les yeux gonflés par les larmes qu’elle avait versées.Mon cœur s’est brisé. J’ai

eu peur qu’elle décide de ne pas me pardonner, je me suis contenté de me coucher près d’elle et mesuis rapproché au

maximum. Lorsqu’elle a commencé à se réveiller, j’ai senti la panique m’envahir. Je me préparais àdes hurlements et à me

faire jeter dehors, mais rien… elle n’a pas dit un mot. Je me suis excusé et même si je voyais toujoursla tristesse à travers ses

yeux, elle m’a pardonné. Nous avons fait l’amour comme jamais ce jour-là.

Durant la semaine qui a suivi, j’ai tout fait pour être le mec parfait : j’étais aux petits soins, j’ai prissur moi pour ne pas

jurer mais très vite, elle m’a dit que j’avais intérêt à redevenir le Matthew dont elle était amoureuse.Alors j’ai repris mes

bonnes habitudes de macho en tentant malgré tout de ne pas faire de crises de jalousie. J’ai décidé dene pas lui parler de la

conversation que j’ai eue avec Matthieu et visiblement lui non plus.

Par conséquent, lorsqu’elle m’a vu saluer Matthieu pendant le cours et le convier aux matchs de foot,elle a pris cela comme

une véritable preuve d’amour, ce qui m’a valu une belle récompense dans les toilettes de labibliothèque quelques heures plus

tard. La meilleure fellation de toute ma vie !

Nous avons vraiment évolué depuis. Nous avons trouvé notre équilibre, mais je suis bien conscientqu’il suffirait de pas

grand-chose pour tout foutre en l’air à nouveau. Allison va beaucoup mieux et elle l’a prouvé ce soiravec ses parents et son

père Nick. Mais même si elle n’en parle pas beaucoup, je sais que chaque jour elle pense à la mèrequ’elle n’a pas connue. Je

le remarque, car elle a cette expression que j’ai moi-même lorsque je pense à Brian. Je suis fierd’elle, elle n’est plus cette

fille fragile qui masquait ses émotions pour paraître toujours joyeuse aux yeux des personnes qui

l’entourent. Elle avait

l’impression de bien jouer le rôle de la fille parfaite, mais moi je pense avoir toujours vu la vraieAllison. Elle avait juste

besoin d’avoir quelqu’un près d’elle qui la pousse à s’ouvrir et à laisser la vraie Allison sortir de sacoquille et cette

personne, c’est MOI.

Oui, mais je ne suis pas l’homme parfait, j’ai encore beaucoup d’efforts à faire. Elle est la fille quim’est destinée et je veux

croire que je pourrais être la sienne, sans le labrador bien sûr.

Je l’embrasse sur le front après toutes ses réflexions et ferme les yeux pour savourer son petit corpschaud contre le mien.

Jamais, je ne pourrais me lasser de son corps.

*****

Le lendemain, tout le monde se retrouve pour le petit-déjeuner. Chacun parle de ses projets pour lajournée. Allison va se

rendre au cimetière avec son père et ensuite ils doivent retrouver ses parents et sa grand-mère pouraller se balader en famille.

Je décide de proposer à mes parents de nous rendre également au cimetière ensemble dans la journée.Ma mère saute sur

l’occasion, car à part pour la date anniversaire de la mort de Brian, nous n’y allons jamais ensemblehabituellement.

Hugo et Clara nous quittent juste après le petit déjeuner, car ils vont aller annoncer leur bonnenouvelle aux parents d’Hugo.

Je propose à Allison de nous isoler quelques minutes avant de nous séparer pour la journée. Elle mesuit jusqu’à la chambre et

je la plaque pour m’emparer de sa bouche, nous nous dévorons jusqu’à plus souffle. Je m’écarteensuite, car si je ne le fais pas

maintenant, je vais la prendre contre la porte, et avec nos parents réveillés autour de nous, je ne lesens pas vraiment. Nous

redescendons pour retrouver les autres avant de partir tous vaquer à nos occupations.

La journée se passe et je ne fais que penser à Allison. Nous nous arrêtons avec mes parents aucimetière et chacun notre

tour, nous souhaitons un joyeux Noël à Brian. Maintenant, je ne me sens plus aussi mal en allant aucimetière. Après avoir

passé une semaine dans le coma, même si cela paraît dingue, je suis convaincu d’avoir parlé avecmon frère. Il m’a fait

promettre de vivre pour moi et d’arrêter de me sentir coupable et j’avoue que depuis, je me sensbeaucoup plus léger. Il me

manque toujours autant, mais je ne ressens plus de colère. J’apprécie juste de venir lui parler de mavie avec Allison, des

dernières conneries que j’ai pues faire et de tous mes projets d’avenir.

Une semaine plus tard nous étions tous réunis chez les filles pour fêter la nouvelle année. Au menu :petits fours livrés

gracieusement par Elisabeth et bières achetées par nos soins. Musique à fond, à minuit, on se prendau jeu du compte à rebours

et j’embrasse ma Frenchy tout en la faisant tournoyer sur une musique de Imagine Dragons « On topof the world ». Nous

passons tous une excellente soirée et j’adore voir ma suissesse si contente de faire la fête. C’est dansdes moments comme

ceux-là que je me dis que je peux être l’homme sur qui elle pourra toujours se reposer.

Allison

J’ai l’impression que Jennifer et moi avons débarqué à Cambridge il y a à peine une semaine, maisaujourd’hui nous fêtons

tous ensemble notre rencontre. Eh oui, un an déjà s’est écoulé. Je me souviendrais toujours de cettefameuse soirée. Nous

sommes entrées dans ce bar pour fêter le début de nos vacances, Jennifer prête à rencontrer pleind’anglais et moi la tête

pleine de questions sur mon avenir avec Marc et surtout un mal-être que je ne comprenais pas.

Finalement, j’ai croisé le regard vert hypnotisant de ce garçon que je n’arrivais pas à lâcher desyeux. Andie est venu se

présenter et nous a amenées vers ses amis et toute ma vie a été chamboulée. Jennifer s’est finalementcontentée d’un seul

anglais et moi, malgré toutes mes hésitations et mes peurs, mon cœur s’est accroché à Matthewcomme à une bouée de

sauvetage.

Aujourd’hui, je suis devenue une autre Allison. Je ne ressens plus ce mal-être qui m’oppressaitchaque jour un peu plus, et

je ne me cache plus sous une carapace de fille parfaite. J’ai dû affronter beaucoup de choses, d’abordles confidences de ma

grand-mère au sujet de Margaret, puis la découverte de l’identité de ma véritable mère ainsi quecelle de mon père. Sans

parler des difficultés que nous avons connues avec Matthew. Mais si je devais changer quelque chosede cette année qui vient

de s’écouler, je crois que je ne changerais rien. Chacun de ces moments sont importants dont laconséquence aujourd’hui est

que je suis devenue une fille heureuse et épanouie. Je me sens plus forte et déterminée, mais surtout jene crains plus de

décevoir les personnes qui m’entourent en leur montrant ma vraie personnalité.

Je les regarde tous discuter de nos projets de vacances pour l’été et je me dis que j’ai une chance

inouïe. Les personnes qui

comptent le plus dans ma vie depuis petite sont toujours auprès de moi et sont heureuses. Hugo etBarbara ont enfin emménagé

dans leur appartement et leur amour fait chaud au cœur. Jennifer et Andie sont toujours aussiamoureux ; il prévoit même de lui

demander d’emménager avec lui. Je ne suis pas censée le savoir, mais il en a parlé à Marc quiforcément m’en a parlé, car il

veut proposer à Kimberly de venir s’installer avec lui à la maison. Il voulait d’abord avoir monaccord, ce qui évidemment me

fait très plaisir. Lui aussi a beaucoup changé ; il est plus spontané et n’hésite plus à nous contredirelorsqu’il n’est pas de notre

avis. Kimberly est vraiment la fille idéale pour lui, elle lui a permis de sortir de sa coquille et dedevenir un homme sûr de lui.

C’est exactement ce que Matthew a réussi à faire avec moi, même s’il pense toujours au fond de luique j’aspire à une vie bien

rangée et qu’il est persuadé qu’un jour, je me réveillerais et que je ne voudrais plus de lui.

Au contraire, je vois la vie différemment maintenant. J’ai envie de devenir pédiatre, cela n’a paschangé, mais je veux avoir

aussi un homme à mes côtés qui soit charismatique, drôle, sûr de lui et surtout amoureux de moi. Cethomme, je l’ai trouvé, et

il s’appelle Matthew Mc Connor.

En plus d’avoir toutes les qualités que je viens de vous citer, il a également des défauts : il estpossessif, têtu comme une

mule et il jure comme un charretier, mais s’il n’avait pas tous ces défauts, je crois que jamais je neserais tombée éperdument

amoureuse de lui. Avec lui, la vie est loin d’être un long fleuve tranquille ; j’ai même plutôt lesentiment d’être toujours en

pleine tempête au milieu de l’océan. Mais c’est ce qui me rend heureuse un peu plus chaque jour.

Je sens une main me caresser le dos, je tourne la tête et tombe sur ses yeux verts magnifiques quejamais je ne me lasserais

de regarder.

— Tu rêves Frenchy ?

— J’étais dans mes souvenirs, dis-je pensive.

— Hum… dans tes souvenirs de vacances ? dit-il taquin.

— Entre autre, je lui avoue en rougissant, repensant aux souvenirs que nous avons vécus dans cebar.

Il s’approche de mon oreille pour ne pas être entendu des autres et me souffle :

— Nous partons en vacances dans deux jours, alors je compte bien nous créer tous pleins d’autressouvenirs de vacances.

— Ah oui et quel genre de souvenirs comptes-tu te créer durant ta semaine à Genève ? je luidemande curieuse et déjà très

excitée.

— Ils sont tous plus cochons les uns que les autres.

— Pervers ! je le taquine en riant.

— Je dirais plutôt obsédé par ton corps. Jamais je ne pourrais m’en lasser, m’assure-t-il enm’embrassant le front.

— J’espère bien Monsieur Mc Connor.

— C’est impossible, je t’assure, il me confirme sûr de lui.

— Ah bon et comment peux-tu en être si sûr ?

— Car je t’aime plus que moi-même et je peux t’assurer que je pensais que c’était une choseimpossible ! dit-il en riant.

Regarde comme je suis parfait !

— Toujours aussi prétentieux ! je rétorque taquine.

— Mais c’est ce que tu aimes chez moi Mademoiselle Davies.

J’adore lorsqu’il prononce mon nom de famille qui aurait dû être le mien depuis ma naissance. Jepose ma main sur sa

cuisse et nous nous concentrons à nouveau sur la conversation de nos amis.

******

Comme me l’a dit Marc, Andie a proposé à Jennifer de s’installer avec lui à leur retour de vacances.Nous avons passé une

heure dans les toilettes à en discuter. La seule raison qui la retenait de le faire était qu’elle ne voulaitpas m’abandonner. J’ai

pris le temps de la rassurer même si au fond, je n’ai pas envie qu’elle quitte la maison.

En rejoignant les autres, elle lui a sauté dessus en lui disant qu’elle acceptait sa proposition et mêmesi je suis heureuse de

la voir épanouie, mon cœur s’est serré. Kim a devancé Marc et lui a proposé de venir s’installer dansl’appartement qu’elle

avait hérité de ses parents et qui est toujours inoccupé. Evidemment, il a accepté. Je prends soudainconscience qu’à mon

retour de vacances, je vais me retrouver seule dans cette maison qui était toujours pleine de viedurant ces derniers mois.

En fin d’après-midi, Matthew me laisse pour aller préparer sa valise et j’en profite pour faire lamême chose. Mais je

n’arrête pas de penser à tous les changements que je vais devoir affronter. Matthew vit quasimentavec moi, mais rien

d’officiel ; il arrive qu’il dorme chez lui certains jours alors on ne peut pas considérer que nousvivons ensemble. Je me pose

beaucoup de questions : suis-je prête à voir Matthew emménager réellement avec moi ?

C’est le moment que trouve mon téléphone pour me sortir de ma transe. Un message de Matthew.

-----

Tu me manques déjà.

Après-midi difficile pour toi avec l’annonce de Jenn et Marc.

Je pourrais te tenir compagnie de manière constante si tu le souhaites.

Love

-----

Je décide de ne pas attendre et de l’appeler tout de suite.

— Frenchy ?

— Tu es sérieux ? Tu veux venir vivre avec moi ?

— Bien sûr que je veux venir vivre avec toi, dit-il surpris. Je dors chez toi quasiment tous les joursalors cela ne changera

pas grand-chose.

— C’est un engagement important je trouve, j’avoue, tendue.

— Un engagement que visiblement tu ne te sens pas prête à franchir, ajoute-t-il vexé.

— Nous allons toujours tellement vite. Depuis quelques temps, j’ai l’impression que nous avonstrouvé notre équilibre alors

je ne veux pas accélérer de nouveau la cadence.

— Ecoute laisse tomber, nous ne sommes pas pressés. Bon j’ai des trucs à faire, on se parle plustard.

— Je t’aime Matthew.

— Moi aussi.

Il raccroche, et je me sens perdue. Je viens de refuser de vivre avec lui alors que j’en ai envie.

J’ai tellement peur d’aller trop vite à nouveau et de tout foutre en l’air que j’ai tendance à reculer.

Je tente de finir mes valises tant bien que mal et décide d’aller faire quelques courses pour le diner.En descendant, je

reçois un nouveau message de Matthew.

-------

On se voit demain.

Je vais rester diner avec mes parents et finir mes bagages.

Je reste dormir chez moi.

-------

Ce que je redoutais se produit. Il a très mal pris notre discussion et au lieu de venir me parler et deme le dire franchement,

il se vexe et décide de bouder. Je suis en colère contre lui et décide de ne pas lui répondre. Je reposemes clés de voiture. Je

ne vais finalement pas avoir besoin de faire des courses, car je vais dîner seule.

Les heures passent lentement. Je me suis nourrie d’un yaourt et d’une pomme et j’ai tenté de regarderla télé, mais

impossible de me concentrer sur le film. Mon esprit est avec Matthew. Je ferme les yeux et finis parm’assoupir. Je rêve de ma

mère comme souvent, mais cette fois, elle me parle de Matthew.

— Allison, n’aie pas peur d’avancer !

— Pourquoi tu me dis cela ?

— Tu aimes Matthew et il t’aime comme un fou en retour alors pourquoi hésiter ?

— Je ne veux pas aller trop vite.

— Et moi, je te dis que tu dois profiter de la vie. Il n’y a pas un rythme à respecter. Profite à fondcomme si chaque jour

pouvait être le dernier. Je t’aime Allison.

Je me réveille en sursaut. Je regarde l’heure et il est déjà 22h00. Je prends mon téléphone et ne voisaucun message de

Matthew. Je dois aller le voir et tout de suite. Je me lève, attrape mes clés et claque la porte. Je foncechez ses parents et

arrive en moins de dix minutes. Je suis rassurée de voir de la lumière, car je n’ai pas envie de lesréveiller.

Je m’approche de la porte et sonne. La mère de Matthew m’ouvre, surprise de me voir.

— Allison, comment vas-tu ? Matthew m’a dit que tu étais fatiguée alors il a préféré te laisser unesoirée pour respirer.

— Bonsoir Karen, Matthew est là ?

— Oui entre ma chérie, monte, il est dans sa chambre.

Je grimpe les marches quatre à quatre et ouvre la porte sans frapper. Il me voit et se relèvebrusquement de son lit.

— Qu’est-ce que tu fais là à cette heure-ci ? me demande-t-il déboussolé.

— Je t’aime Matthew.

— Moi aussi je t’aime. Excuse-moi, j’ai encore agi comme un nul.

— Non, tu as raison. J’ai toujours peur d’aller trop vite, mais il n’y a aucun rythme à avoir. Toi etmoi nous sommes faits

l’un pour l’autre et si notre histoire a démarré si vite, c’est qu’il y a une raison. Je ne veux plus meposer de questions. J’ai

très envie que tu emménages avec moi.

Je sors mon trousseau et lui tends la clé de la maison.

— Ne le fais pas pour moi Allison. Je suis prêt à attendre que tu sois sûre d’en avoir envie.

— Je suis plus que prête. Je ne veux pas me réveiller sans toi le matin. Je veux tout partager avec toi: m’énerver quand tu

n’auras pas refermé le tube de dentifrice, ou bouillir de colère en voyant tes fringues par terre commesi la corbeille à linge

était invisible.

Je veux sentir la puissance de ton corps me réchauffer chaque nuit. Mais surtout je veux profiter àfond comme si chaque

jour pouvait être le dernier.

Il m’arrache la clé des mains qu’il place rapidement dans sa poche puis m’encadre le visage de sesmains avant de

m’embrasser de toutes ses forces. Je ressens tout ce que je représente pour lui par ce baiser et je luidonne tout ce que je

ressens en retour. Je suis à la limite de perdre connaissance lorsque qu’il met un terme à notre baiser.Il me regarde avec

amour et envie. Je sais qu’il se retient de ne pas m’arracher mes vêtements en ce moment, il ne bouge

pas et me regarde.

— Alors nous allons le faire ? Nous allons vivre ensemble ? me demande-t-il sans y croire.

— Oui, nous allons vivre ensemble ! Tu es mon âme sœur Matthew.

Il me prend la main et me dit avec enthousiasme :

— Rentrons chez nous. Mon self control a ses limites et je n’ai pas envie que mes parents t’entendentgémir de plaisir.

— Prétentieux ! dis-je en lui serrant la main.

— C’est pour cela que tu m’aimes Frenchy, dit-il d’un clin d’œil malicieux.

Nous descendons les marches ensemble, prêts à franchir une nouvelle étape de notre amour.

Nous avons encore beaucoup à apprendre de la vie, mais je suis prête à affronter les conséquences demes actes, car à ses

côtés, rien ne pourra m’arriver à part une vie pleine d’amour et de rebondissements.

La vie est un long chemin, à quoi bon marcher seul, quand on peut le parcourir main dans la mainavec la personne qui à pris

possession de mon coeur.

Une vie avec Matthew Mc Connor !

FIN

« La famille n’est pas uniquement par le sang »

Ce sont les personnes de ta vie qui te veulent dans la leur.

Ceux qui feront tout pour te faire sourire, qui t’acceptent et qui t’aimeront toujours tel que tu es. »

******

« Le bonheur est la force ne durent qu’en l’absence de haine. Haïr ne nous mène qu’au désastre, alorsque l’amour nous

mène à la force

Aimer en dépit de tout est le secret de la grandeur.

Et il se peut très bien que ce soit le plus grand secret de cet Univers. »

Playlist :

Wicked game – Chris Isaac

Travis – Sing

The avener— Fade out lines

Francis Cabrel— L’encre de tes yeux

Give me love – Ed sheeran

Thinking Out Loud – Ed sheeran

Right Here Waiting — Richard Marx

Lost Frequencies – Are you with me

Walking On a Dream – The empire Of the Sun

Night call – Kavinsky

Blank Space - Taylor Swift

Call me maybe – Carly Rae Jepsen

Hozier - Take Me To Church

December Boys - Peter Cincotti

Cindy Lauper - Time after time

The boxer rebellion —New york

All of the star – Ed sheeran

Bonus

La biographie des personnages.

Jennifer Delacour

Ma vie est tout sauf un long fleuve tranquille. Mes parents se déchirent sans relâche, maiss’obstinent à rester mariés

pour soi-disant l’équilibre de leur fille unique : MOI. Heureusement, Allyson est entrée dans mavie alors que j’avais à

peine 3 ans et depuis nous sommes devenues inséparables. Elle est toujours présente pour moi,pour me donner confiance

et me prouver que je ne suis pas qu’une jolie fille sans cervelle. Oui, je suis assez mignonne,mince, avec des mensurations

très correctes, blonde aux yeux bleus, le vrai stéréotype de la blonde sans cervelle, mais voilà…MOI, j’ai décidé de faire

médecine, je vais devenir un gynécologue réputé… enfin si je suis acceptée à Cambridge.J’oubliais, j’adore les Bad Boy,

jusqu’à présent je change de garçon comme de chaussures, mais au fond de moi, je suis sûre qu’ily a un garçon qui saura

me donner envie de faire sauter mes protections et fera exploser mon cœur d’artichaut… Pourquoipas un bel Anglais ?

Marc

Vous cherchez un mec sympa, réconfortant et qui ne s’énerve que très rarement voir jamais ? Necherchez plus, je suis

votre homme. Le problème c’est que je deviens vite le bon pote sur qui vous pouvez compter. C’estcomme cela que je me

suis retrouvé dès l’âge de trois ans avec deux filles sublimes comme amies. Heureusement pourmoi j’ai également des

potes garçons, mais ce qui nous lie Jennifer, Allison et moi est indestructible. Forcément engrandissant j’ai commencé à

les voir de manière différente… enfin surtout Allison, car Jennifer et moi c’est plus comme unfrère et une sœur. Allison,

elle est ma petite amie depuis 3 ans maintenant. Elle est parfaite pour moi, douce, souriante etvraiment très belle. Depuis

quelque temps, je me pose beaucoup de questions sans oser lui en parler. Ma mère m’a toujoursrépété qu’un jour je

ressentirai comme un courant électrique et ce jour-là ce sera la bonne, d’ailleurs elle estpersuadée que c’est Allison la

femme de ma vie. Allison et moi avons des projets : étudier à Cambridge avec Jenn puis jedeviendrai un politicien reconnu

et elle sera médecin, nous aurons une belle maison, une magnifique voiture et un labrador. Maisl’étincelle dans toute cette

perfection ?

Allison HODGE

J’ai 20 ans, une meilleure amie formidable qui est plus comme une sœur pour moi. J’ai le petit amiparfait, Marc est le

garçon idéal, gentil, séduisant et surtout toujours plein de bonnes attentions, je crois ne jamaisl’avoir vu se mettre en

colère. Je me trouve plutôt jolie sans pour autant être une vraie mannequin que l’on peut admirerdans les magazines. Je

suis de taille moyenne, mes cheveux ont une teinte plutôt atypique entre le châtain et le roux, maismon atout reste la

couleur de mes yeux, ils sont verts, mais d’un vert très clair, comme me dirais Jennifer, j’ai desyeux de chat. J’ai des

parents très présents, j’ai toujours été élevée avec amour, mais avec aussi beaucoup de principes :être toujours

impeccable, intelligente et souriante. Alors disons que depuis mon adolescente je suis devenuecette fille parfaite, en

surface en tout les cas ! Dans ma relation avec Marc c’est exactement cela, il me voit comme lafemme parfaite à son côté

dans son ascendance vers la présidence. Mais la passion dans tout cela ?

Matthew Mc Connor

Moi, c’est Matthew mc Connor, si je devais me décrire, je dirais que je suis plutôt beau gosse. Jesuis grand, brun aux

yeux verts, mais pas n’importe quelle teinte, un vert couleur émeraude comme dirait ma mère. Jesuis assez bien bâti ce qui

ne gâche rien.

J’avoue qu’avec les filles, j’ai plutôt la côte, mais cela je le dois à mon côté musicien... Ça les faittoutes craquer. Je

joue dans un groupe avec mes deux meilleurs potes, Hugo et Andie. Nous reprenons des chansonsqui nous parlent et nous

personnalisons l’interprétation, et ça, comment dire… Les filles adorent !

Bon si je devais vous parler de mes défauts, je dirais que je n’en ai pas ! Mais mes amies vousdiront que je suis trop sûr

de moi et parfois prétentieux.

Andie

Moi je suis cool. Ah oui je suis beau également !

La vie n’a pas toujours été facile, je vis avec Kimberly, ma petite sœur depuis le décès de mesparents. Je me suis

émancipé pour pouvoir rester avec ma sœur et ne jamais être séparés. Heureusement, j’ai deuxpotes géniaux, toujours

présents pour moi. On forme un groupe d’enfer. Grâce à Kim nous chantons chaque samedi auCambridge Bar, j’adore ces

moments-là, j’oublie tout lorsque je suis sur scène. Alors oui… c’est un attrape nana idéale. Moncorps d’athlète aide

aussi, je suis grand, blond aux yeux marron et surtout une musculature parfaite que je dois enpartie à Matthew qui me

force à courir avec lui au moins trois fois par semaine. Mais au fond, j’attends qu’elle franchissela porte et qu’elle

m’éblouisse, tant par sa beauté que par sa personnalité. Le jour où je vais la rencontrer, je ne lalaisserais pas m’échapper.

Je sais qu’elle existe et qu’un jour elle sera à moi.

Kimberly

Il y a à peine deux ans, j’étais la fille la plus chanceuse de la terre. J’avais un petit amiirrésistible à rendre jalouses

toutes mes copines. Il était grand, brun aux yeux verts, mais en plus d’être beau, il était drôle,attentionné, aventurier et

fou amoureux de moi. Le problème lorsqu’on est un aventurier dans l’âme c’est que l’on n’aaucune limite et un jour un

défi ne se déroule pas comme prévu et le drame se produit. Ce fameux jour j’ai perdu mon âmesœur. Alors même si je suis

jeune, je me demande si un jour je pourrais à nouveau aimer. La seule chose qui me fait croire enla vie, ce sont mes amis.

Barbara, Hugo, mon frère Andie et surtout Matthew mon meilleur ami. Il est le seul qui puissecomprendre ma peine, le

seul à qui je puisse me confier. Mais voilà, moi je souhaite me sortir un jour de cette peine que jeressens chaque jour en

me levant. Je veux être heureuse… c’est mal vous croyez ? Ai-je le droit d’être amoureuse ànouveau ?

Barbara

Comment me décrire… je suis une fille discrète, très banale issue d’une famille de fou. Tous lesmembres de ma famille

sont des ratés. C’est pour cela qu’en dehors de mon petit ami, je ne parle jamais de ma viepersonnelle. Hugo est tout pour

moi. Je suis folle de lui, il est mon équilibre, il est la personne qui me motive et qui me stimule.

Hugo

Moi je suis le plus calme de la bande. Surement, car je suis casé depuis un petit moment. Matthewet Andie sont des

cœurs d’artichauts, à chaque concert, il rentre avec une fille différente. Je n’arrête pas de leurconseiller de se calmer,

mais rien n’y fait. Moi après un concert je retrouve Barbara, la fille qui me rend heureux chaquejour un peu plus.

Comme Andie et Matthew, j’étudie médecine, mais avec beaucoup moins d’ambitions, moi je veuxjuste devenir un bon

généraliste avec un cabinet tout simple et profiter d’une vie tranquille. Ah oui j’oubliais, je ne suispas mal non plus, je ne

suis pas très grand, mais dans la moyenne, assez mince, musclé (pas autant dessiné que mespotes), je suis brun aux yeux

gris. Je n’ai rien du physique du Bad boy, mais j’ai plutôt le physique du gendre idéal. Maisdésolé mesdames, mon corps

de rêve est déjà réservé.

Egalement Disponible :

Le Droit à l’Amour

Alexia, 27 ans est une jeune femme pleine de rêve. La vie n’a pas toujours été rose en amour pourelle, mais grâce à la force de ses amies, Alexia se relève et se sent

prête à aller de l’avant et refuse de renoncer en son rêve : rencontrer le prince charmant.

Pour se préserver des Bad Boys, Alexia instaure un certain nombre de règles afin d’éliminer ce styled’homme de sa vie.

Confidences - Tome 1

Allison a tout pour être heureuse, un petit copain parfait et la plus fidèle des meilleures amies. Maisvoilà, parfois la vie n’est pas toujours aussi facile que

l’on pense. Matthew, terriblement séduisant, est connu pour être un grand dragueur. Andie, sonmeilleur ami, le qualifie même de Don Juan. Depuis la perte de son frère, il

ne souhaite pas s’investir avec les filles, mais uniquement profiter du moment présent. LorsqueAllison débarque en Angleterre avec son amie Jennifer, elles font leurs connaissances. Allison etMatthew se rapprochent et se séduisent dangereusement. Allison est décidée à percer les secrets desa famille. Entre sa romance avec Matthew

et les confidences de sa grand-mère, elle perd pied. Entre amours et secrets familiaux, quelles serontles conséquences pour Allison et Matthew ?...

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