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Constats et préconisations sur les établissements et services spécifiques autisme

Constats et préconisations sur les établissements et ... · Geneviève des Bois et MAS L’Alter Ego - Mennecy (91) KASSOU Mohamed , en qualité de trésorier, Chalouette Autisme

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Constats et préconisations

sur les établissements et

services spécifiques autisme

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INDEX

Présentation de l’association ADESIF - TED

Avant-propos

A. CONSTATS

A.1. Concernant les personnes avec Autisme

A.1.1 Repères concernant les enfants, adolescents et adultes accueillis

dans les établissements spécifiques

A.1.2 Des personnes accueillies pouvant être constamment en danger

A.1.3 Des personnes accueillies, sujets à risques de maltraitances

psychologiques ou physiques diverses

A.2. Concernant les salariés travaillant auprès des personnes avec

autisme

A.2.1 Les risques psychosociaux et la pénibilité au travail.

A.2.2 Le recrutement de personnel qualifié est difficile, voire impossible

pour certains métiers.

A.2.3 La gestion des obligations règlementaires et des risques, source

d’insécurité pour les directeurs.

A.3. Manque de places en secteur adulte

A.4. Manque de dispositif adapté et de places pour les jeunes avant 20

ans

A.5. Manque de structures de soins disponibles pour des examens

somatiques adaptés aux personnes avec autisme

B. VIGILANCES ET PROPOSITIONS

B.1 VIGILANCES GENERALES Pour assurer un accompagnement de qualité

B.2 La formation B.2.1. A l’embauche d’un nouveau salarié

B.2.2. Au cours de l’emploi

B.3. Pluridisciplinarité de l’équipe

B.3.1 Les fonctions de management

B.3.2 Les fonctions de soins et rééducation

B.3.3. Les fonctions éducatives, sociales et pédagogiques

B.3.4. Les fonctions logistiques

B.3.5. Les fonctions administratives

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B.4. Conventions collectives

B.5. Fidélisation et formation des futurs personnels

C PRÉSENTATION DES TABLEAUX

- Tableau 1 : SESSAD de 30 places sur 210 journées

- Tableau 2 : IME de 24 places en accueil de jours sur 210 journées

- Tableau 3 : IME de 24 places en hébergement sur 210 journées

- Tableau 4 : FAM de 24 places sur 365 journées

Conclusion

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PRÉSENTATION DE L’ASSOCIATION

Suite à la réflexion portée par de nombreux directeurs, notamment

durant les travaux d’élaboration du cahier des charges des appels à

projets de structures spécifiques à l’autisme en lien avec l’ARS et le

CRAIF, il a été créé le 22 mars 2012, l’Association des Directeurs des

Établissements et Services d’Ile de France dédiés spécifiquement aux

personnes atteintes d’autisme/TED (ADESIF - TED)

Buts :

La prise en compte des personnes handicapées atteintes d’autisme, ou autres troubles envahissants

du développement (TED) et leurs familles.

La vigilance relative à la mise en œuvre des moyens nécessaires à l’accompagnement des

personnes et de leurs familles.

Etre une instance de réflexions et de coopérations entre les divers établissements et services

(enfants, adultes) dédiés spécifiquement au TED en Ile de France.

Promouvoir la coopération entre divers partenaires (Éducation Nationale, secteur sanitaire, médico-

social, associatifs,…) et favoriser le travail en réseaux à la faveur de la prise en compte des

personnes autistes/TED et de leurs familles,

Informer les parents, les milieux professionnels médicaux et éducatifs, les autorités et le public des

besoins quantitatifs et qualitatifs relatifs à l’accompagnement des personnes atteintes de TED.

Etre acteur et force de proposition dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques sanitaires,

sociales et médico-sociales spécifiques à ce champ.

Admission :

Pour faire partie de l’association, les demandes présentées par un membre seront étudiées par le bureau qui

statuera.

Le bureau s’assurera notamment que le candidat est chargé ou a été chargé durant 3 ans de la responsabilité

directe d’un établissement ou service dédié spécifiquement aux personnes atteintes de TED.

Conseil d’administration :

BRYLINSKI Sylvie, en qualité de président, FAM Le Cèdre Bleu - Chaville et IME La Villa

d’Avray - Ville d’Avray (92)

BUISSON François, en qualité de vice-président, IME et SESSAD Notre Ecole-Sainte

Geneviève des Bois et MAS L’Alter Ego - Mennecy (91)

KASSOU Mohamed, en qualité de trésorier, Chalouette Autisme Essonne - Brétigny (91)

VERGER Eric, en qualité de trésorier-adjoint, FAM la maison d’Ulysse - Bullion (78)

LEJEUNE Olivier, en qualité secrétaire, FAM la lendemaine - Les Molières (91)

SCHWARZ Sandra, en qualité de secrétaire-adjoint, SESSAD Autisme Solidarité (75)

MELLOUL-PIOU Laurence, IME Cour de Venise-Paris (75)

Contact :

ADESIF - TED

F.A.M Le Cèdre Bleu

26- 28 rue Père Komitas - 92370 CHAVILLE

[email protected]

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Constats et préconisations

sur les établissements et

services spécifiques autisme

Avant-propos

Depuis 2008 des directeurs d’établissements et de services dédiés spécifiquement

aux personnes avec troubles du spectre autistique se réunissent dans les locaux du CRAIF

pour échanger sur les besoins et les difficultés rencontrées dans la direction de ces

établissements.

L’ARS Ile de France, dans le cadre de l’élaboration des futurs appels à projets, a

mandaté le CRAIF pour constituer un groupe de travail ayant pour mission la rédaction du

cahier des charges destiné aux promoteurs souhaitant ouvrir des établissements ou services

spécifiques aux personnes avec autisme ou troubles envahissants du développement.

Le groupe de travail des directeurs a participé activement à ce travail. Il a collaboré à

l’élaboration des préconisations en termes de fonctionnement et d’organisation, de

ressources humaines, d’architecture et d’équipements. Celles-ci s’appuyant sur les

recommandations de l’ANESM et de l’HAS répondent aux problématiques mises à jour dans

le fonctionnement des établissements franciliens.

Pour étayer ces préconisations, le groupe de travail des directeurs a effectué une

étude sur la situation des établissements d’Ile de France en termes de moyens octroyés, de

ratio d’encadrements, de prévalence des accidents de travail, d’absentéisme et du turn over

constaté notamment chez les cadres de direction (directeurs, directeurs-adjoints, chefs de

services). Elle a souligné la fragilité structurelle et les difficultés des établissements.

Dans le cadre de ses arbitrages, l’ARS Ile de France, bien qu’ayant lu avec attention

les préconisations proposées, n’a retenu que l’expression minimale du cahier des charges.

En effet, seuls sont retenus les aspects qualitatifs de l’accompagnement sans considération

des moyens financiers nécessaires à leur réalisation.

De plus la non-prise en compte des besoins spécifiques sur le champ éducatif,

somatique et psychiatrique des personnes atteintes d’autisme et sujettes à une grande

dépendance, conduit inexorablement à l’exclusion des personnes mais aussi à la précarité

des familles face à des établissements/services qui seront de plus en plus contraints de

« sélectionner » les admissions et qui deviendront à leur tour excluant.

Nous tenons à alerter les pouvoirs publics sur le fait que, face à cette détresse

grandissante faute de places d’accompagnements adéquats, l’intervention du libéral sans

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contrôle qualitatif (autorisation préalable, évaluations internes et externes…) se développe.

Cependant cette solution précaire favorise un commerce qui ne prend en compte que les

situations « légères » et solvables.

Face à cette situation, ce groupe de directeurs a décidé de se constituer en

association à visée régionale ayant notamment pour objet d’être acteur et force de

propositions dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques sanitaires, sociales et

médico-sociales en direction des personnes avec autisme.

Ce mémorandum a été rédigé dans une volonté d’ouvrir le débat et interpeller les

pouvoirs publics et les associations sur les constats observés par expériences dans les

établissements accueillant des enfants, adolescents et adultes atteints d’autisme, faire des

préconisations afin d’améliorer le service rendu au plus près des préconisations de

l’ANESMS et de l’HAS et ainsi consolider les établissements en les sécurisant.

Cette démarche va dans le sens de l’ARS Ile de France qui « a affirmé son

attachement à l’amélioration de la qualité de l’accompagnement des personnes » dans le

guide de bonnes pratiques pour les établissements et services des personnes atteintes

d’autisme et de troubles envahissants du développement.

A - CONSTATS

A.1.CONCERNANT LES PERSONNES AVEC AUTISME

A.1.1 Repères concernant les enfants, adolescents et adultes accueillis dans

les établissements spécifiques :

Les personnes accueillies dans ces établissements répondent à la définition de l’autisme et

TED tels que précisé par la CIM-10. Leur autisme est le plus souvent sévère. Un retard

mental très profond est le plus souvent associé.

Peuvent être associés à ce syndrome une épilepsie non stabilisée, un syndrome génétique et

des troubles métaboliques.

Pour la plupart, les troubles du sommeil, troubles alimentaires et autres troubles du

comportement sont quasi constants.

Ce tableau d’autisme ne correspond pas à toutes les personnes avec autisme mais bien à

celles accueillies dans les MAS, FAM et le plus souvent en IME.

Les familles sont démunies, à bout de course, sans solution d’accueil alternatif que

l’établissement spécifique autisme (exclusion scolaire, exclusion des établissements

spécialisés non spécifiques : IME, IMPRO, Foyers d’hébergement ou de vie).

Il s’agit d’une population présentant des troubles complexes qui nécessitent un accueil en

établissement spécifique autisme et une haute technicité de la part du personnel encadrant

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et soignant et un taux d’encadrement suffisant pour assurer la sécurité des personnes et

des salariés. De plus chacun s’accorde pour reconnaitre que les apprentissages ne peuvent

se faire que dans un accompagnement individualisé.

A.1.2 Des personnes accueillies pouvant être constamment en danger

La population des personnes autistes est une population à risques majeurs du fait de leur

imprévisibilité, de leur méconnaissance du danger et de leur incapacité à exprimer et à

localiser une douleur, et cela se traduit dans tous les actes de la vie quotidienne :

Certains, lors de sorties extérieures, peuvent traverser la rue, agresser un

passant ou un enfant parce qu’il a un pain au chocolat à la main, retourner une

poussette, arracher la canne d’une personne âgée…

D’autres peuvent présenter une épilepsie non stabilisée et ne peuvent pas

supporter un casque qui les protégerait. Ce casque peut aussi être arraché par un

autre résident. Pour autant, ils déambulent rapidement dans les circulations et

dans les escaliers des établissements et peuvent avoir des crises comitiales dont

la chute peut avoir des conséquences graves.

Les personnes avec autisme peuvent rester pendant de longues périodes avec

des douleurs intenses non détectées en raison de leur incapacité à les exprimer

et les localiser et donc la difficulté à trouver les soins appropriés. Les risques de

développer des pathologies graves et irrémédiables sont réels.

Pour certains, l’incapacité à s’exprimer leur laisse comme unique solution de

communication de leur mal être ou leur douleur que l’automutilation dont les

conséquences médicales ne doivent pas être négligées.

Les fugues, défenestrations, fausses routes constituent des risques permanents.

Les effets secondaires de traitement ne sont pas à ce jour encore évalués, mais

l’expérience nous démontre que ces traitements au long court présentent des

risques majeurs pour la santé des résidents.

A.1.3 Des personnes accueillies, sujets à risques de maltraitances

psychologiques ou physiques diverses

La problématique des personnes avec autisme (dysfonctionnements cognitifs, troubles de la

communication et troubles sensoriels et du comportement) impose au personnel de s’écarter

des modes d’accompagnements éducatifs et relationnels traditionnels et de se décentrer de

ses propres interprétations émotionnelles et cognitives. Si ce travail n’est pas fait, les

personnes autistes peuvent être vécues comme « maltraitantes » vis-à-vis de chacun ou de

l’institution.

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Sans vigilance et moyens spécifiques, cette situation peut entraîner de la part du personnel

accompagnant des actes de maltraitance vis-à-vis des personnes accueillies : négligences

de besoins fondamentaux, enfermement à clefs dans les chambres ou écartement dans les

espaces de jardin, réactions non contrôlées (gifles ou contenance physique par la force),

demande de réponse institutionnelle par augmentation des psychotropes et parfois

exclusion…

A.2 CONCERNANT LES SALARIÉS TRAVAILLANT AUPRES DES PERSONNES

AVEC AUTISME

A.2.1 Les risques psychosociaux et la pénibilité au travail.

Le nombre d’accidents de travail, d’arrêts maladie, de licenciements pour inaptitude, de

turn-over (également dans les cadres hiérarchiques) notamment dans les établissements

pour adultes doivent alerter les autorités sur les difficultés rencontrées au quotidien dans

ces établissements.

Ce travail est souvent difficile à expliquer à des personnes non familiarisées à l’autisme,

notamment la gestion des troubles du comportement avec les projections de selles, les

vomissements provoqués, les coups, les griffures, les morsures, les arrachages de cheveux

envers les accompagnants et les autres résidents.

Les automutilations des personnes autistes ne sont pas mieux supportées par les salariés

qui doivent comprendre ces réactions afin de proposer une réponse adaptée (par exemple ne

pas réagir à certaines automutilations pour éviter qu’elles ne deviennent un moyen de

communication, y déceler une recherche d’attention ou un moyen d’exprimer son refus ou

une douleur..). Ces comportements sont souvent mal vécus par les salariés et les réponses

mal comprises par les observateurs non qualifiés, de type stagiaires.

On constate que les salariés parlent peu de ce qu’ils vivent au travail à leur conjoint qui,

face à ces descriptions de conditions de travail, les inciteraient à démissionner.

Certains salariés commencent à utiliser leur « droit de retrait ».

D’autres reviennent de la visite médicale de travail avec des certificats spécifiant «inaptitude

partielle à travailler avec tel ou tel résident » ou encore « l’inaptitude partielle à travailler

dans une structure accueillant des personnes autistes » !!

Le nombre d’accidents du travail concerne aussi le secteur de l’enfance ; en service

ambulatoire (SESSAD), les personnels sont amenés à effectuer de nombreux déplacements,

qui sont physiquement épuisants. Par ailleurs, intervenir sur les lieux de vie des jeunes,

(école, domicile) peut aussi se révéler psychologiquement éprouvant pour les professionnels.

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A.2.2 Le recrutement de personnel qualifié est difficile, voire impossible pour

certains métiers.

Le recrutement de professionnels diplômés pose déjà de grandes difficultés : Les

établissements pour adultes n’attirent pas le personnel diplômé (éducateurs spécialisés,

moniteurs éducateurs…) en raison des conditions de travail (horaires, travail

d’accompagnement dans tous les actes de la vie quotidienne, l’annexe 10 de la CC66 qui ne

propose pas les avantages des congés trimestriels accordés dans le secteur enfant). Il est

dommageable que la pénibilité de ce travail ne soit pas reconnue. Les AMP, aides-soignants,

infirmiers, médecins, psychiatres, orthophonistes… sont également difficiles à recruter. Ce

personnel qualifié privilégie d’autres structures dont les salaires ou les avantages sont

mieux valorisés (maisons de retraites, secteur privé, CC51…)

Le secteur enfant, malgré quelques avantages que la convention collective 66 lui réserve

encore, connait de graves difficultés à recruter des orthophonistes et médecins

pédopsychiatres sensibilisés à l’autisme ; aucune convention avec des professionnels en

libéral ne pourra remplacer la qualité de prestation d’un professionnel en interne dont nous

aurons l’assurance de sa présence en réunion d’équipe, de sa réactivité aux projets

individualisés, de la rédaction des bilans…

Les professionnels, à salaire égal (conventionnel) font le choix de départ en Province où les

prix des loyers, de la vie matérielle, sont moins chers.

A ceci se rajoute l’impossibilité de recruter du personnel déjà formé à l’autisme et aux

troubles envahissants du développement. Les cursus de la formation initiale ne proposent

que quelques heures de cours d’acquisition de connaissances liées à l’autisme, ce qui ne

constitue même pas les bases de connaissances théoriques sur l’autisme.

A.2.3 La gestion des obligations règlementaires et des risques, source

d’insécurité pour les directeurs.

Le turn over ne concerne pas uniquement les salariés mais aussi les équipes de direction :

les démissions, les ruptures conventionnelles sont le lot de la plupart des établissements et

particulièrement ceux de grande taille. Ceci devrait alerter les autorités de tarification et les

associations sur la souffrance professionnelle de ces cadres sur lesquels il faudrait pouvoir

s’appuyer pour assurer la gestion mais aussi la mise en œuvre du projet d’établissement

Ces départs induisent une grande instabilité pour les équipes.

Cette situation est la résultante d’un épuisement professionnel en raison de la charge de

travail de jour comme de nuit (WE compris) et des consignes contradictoires venant du

croisement de plusieurs logiques : une logique éducative et de soin, une logique familiale,

une logique institutionnelle, une logique associative et une logique légale complétée par la

logique des textes régissant le secteur et les recommandations de l’ANEMS et de l’HAS qui

doivent être appliquées sans qu’ elles soient opposables aux financeurs.

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Ils sont responsables de la sécurité des biens et des personnes

Or les personnes avec autisme peuvent être dangereuse envers elles-mêmes et autrui. Le

rappel à la loi et au règlement n’a bien entendu aucun impact. Il s’agit d’un travail de

longue haleine nécessitant divers types d’évaluations et d’interventions éducatives et

médicales.

Dans ce temps, l’équipe de direction aura à gérer la situation soit par l’exclusion, soit en

prenant des risques pour lesquels elle devient responsable civilement et pénalement.

Comment garantir la sécurité des personnes accueillies qui se mettent en danger tout en

favorisant les projets d’autonomie et d’activités qui, de ce fait sont sources de risques ?

Comment garantir la sécurité des personnes accueillies face aux troubles du comportement

des autres résidents ?

Comment garantir la sécurité des salariés tout en garantissant un accompagnement de

proximité et la sécurité des résidents ?

Comment garantir l’accompagnement d’un résident et la sécurité de ceux qui

l’accompagnent quand après avoir diagnostiqué une carie dentaire douloureuse le rendez-

vous de soin est fixé au minimum trois mois plus tard ?

Comment garantir la continuité de la prise en charge quand il faut faire face à un

absentéisme important et ne trouver sur le marché du travail que des personnes non

qualifiées ?

Comment répondre à une situation de crise quand même le secteur psychiatrique refuse de

procéder à une révision du traitement prétextant qu’elle n’a pas les moyens de suivre une

personne aussi difficile ?

Voilà quelques questions quotidiennes auxquelles les directeurs sont confrontés. Ces

questions font parties du travail d’une direction. Mais pour y répondre en toute sérénité, il

faut pouvoir s’appuyer sur une association « soutenante », respectueuse des délégations

données aux directeurs, et sur des autorités de tarification devenant des réels partenaires

connaissant bien la spécificité de la gestion de ces établissements et leur besoins.

Ils sont responsables de l’application du droit du travail et de la sécurité des

salariés sous leur responsabilité

Les questions de respect du droit du travail se posent plus particulièrement sur les

établissements avec hébergement dont les taux d’encadrement sont insuffisants :

Comment appliquer les 20 mn de temps de pause après 6h de travail tout en assurant la

sécurité des résidents lorsque le taux d’encadrement est à flux tendu?

Comment respecter les 11 h de repos entre deux prises de travail et les 10h de travail

maximum quand il faut remplacer au pied levé un éducateur absent ?

Comment mettre en place les heures de préparation pourtant indispensables dans la mise

en place des projets personnalisés et des activités structurées alors qu’il faut maintenir un

taux d’encadrement de proximité d’un pour 2 ou pour trois?

Comment rédiger des contrats de remplacements et être opérationnels dans les 24h après

l’embauche, quand il y a 4 ou 5 CDD à faire dans la journée et au dernier moment ?

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Ils sont responsables d’assurer la continuité du service rendu, quelques soient

les circonstances

Les chefs de service passent quasiment 60% de leur temps à gérer des plannings (plannings

d’activité, plannings d’hébergement) et à réactualiser chaque semaine, voire chaque jour ces

plannings en fonction des absences. Les établissements type MAS et FAM déclarent de 300

à 900 CDD par an !

Il ne faut donc pas s’étonner des démissions des chefs de service qui s’épuisent à ce travail

loin de leur cœur de métier !

A.3. MANQUE DE PLACES EN SECTEUR ADULTE

Les établissements spécialisés dans l’accueil de grands adolescents avec autisme sont

confrontés à de nombreuses difficultés au moment de l’orientation des jeunes ayant atteint

l’âge limite d’agrément de l’établissement.

Dans le meilleur des cas, le jeune correspond au profil des personnes accueillies dans la

structure pour adulte mais il n’y a pas de place ; celui-ci est alors mis sur une liste d’attente

(sachant que pour avoir alors une place en secteur adulte, il faut un décès d’un résident ou

un déménagement de sa famille).

Dans les situations complexes : jeune avec retard mental, syndrome génétique,

pathologies somatiques et troubles sensoriels associés à leur autisme, les orientations

relèvent alors de l’exploit ! Quand les équipes ont pu y faire face, en fonction de leurs

moyens, dans le secteur de l’enfance (aménagement de l’accompagnement, CDD

supplémentaires, accueil à temps partiel pour certaines situations,...), les établissements

pour adultes refusent leurs dossiers faute de moyens notamment humains pour les

encadrer, assurer leur sécurité et celles des autres résidents. La liste d’attente n’est même

pas proposée. C’est un refus dont l’argument avancé est un manque de place.

Alors, quels sont les constats ! :

- Ainsi faute de place en secteur adulte en nombre suffisant et de moyens pour les

structures existantes, les orientations se transforment en amendement Creton, ce qui

pose la question de l’agrément des établissements pour enfants et adolescents, de

leur projet pédagogique (les enfants et les adolescents avec autisme n’ont pas les

mêmes besoins que les adultes), et également de la formation des professionnels de

ces établissements, ciblée sur l’âge des jeunes admis dans la structure et de fait de

la pertinence de leur accompagnement auprès de jeunes devenus adultes.

- Les jeunes sont aussi obligés de s’expatrier en Belgique et de s’éloigner de leur milieu

familial, dans des structures plus ou moins adaptées.

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- Autres constats, il y a aussi des ruptures de prise en charge avec retour à domicile ;

alors que l’on sait désormais qu’une personne avec autisme doit être stimulée à tout

âge et que l'on connait les grandes difficultés que cela engage pour la famille.

- Enfin, pour les jeunes avec trouble du comportement, la possibilité de saisir les UMI,

est un soutien mais ceci ne répond pas à la nécessité d’un accompagnement au

quotidien et d’un hébergement nécessaire à l’âge adulte, les familles vieillissant.

Ces constats ne sont pas satisfaisants pour les familles qui ont le sentiment d’avoir été

abandonnées ; souvent, elles cumulent plusieurs difficultés d’ordre social, familial, et

culturel auxquelles se surajoute le handicap de leur enfant ; la crise économique actuelle ne

faisant qu’exacerber ces problématiques; Pour les jeunes eux-mêmes qui se voient privés

d’un accompagnement adapté et pour les équipes de professionnels qui vivent ces difficultés

d’orientation comme des échecs personnels dans leur travail.

Ex: pour 6 places d’hébergement créées lors d’une extension de FAM dont l'ouverture est

prevue fin 2013, la liste d'attente actuelle est de près de 200 adultes : une moitié venant

d'IME, et l'autre moitié venant de psychiatrie ou du domicile familial.

Les SESSAD font le même constat:

Les orientations sont extrêmement complexes pour des jeunes autistes dont le parcours en

milieu de vie ordinaire a été accompagné par un SESSAD et doit pouvoir se poursuivre en

pleine continuité (entrée dans le monde du travail protégé ou non, poursuite de la

scolarisation….). S’ils ont un bon niveau d’exécution, d’expression ils ont tout autant besoin

d’accompagnement, parfois plus subtil et moins direct qu’une autre personne atteinte

d’autisme. Beaucoup d’entre eux, même suivis par des associations privées, sont isolés, peu

soutenus avec le risque de développer ou d’accentuer une souffrance psychique, des

troubles de l’anxiété, ou encore un syndrome dépressif liée à leur difficulté à s’insérer au

niveau sociale. Par ailleurs les conséquences d’un non accompagnement spécifique de l’âge

adulte a des répercussions graves sur le contexte familial, le jeune vivant toujours au

domicile.

Les services spécialisés sont quasi inexistants en IDF :

- Aucun espace de paroles en IDF pour ces jeunes et leur famille ;

- Seulement 40 places en SAMSAH accompagnement spécifique pour des adultes

autistes. Cependant, le SAMSAH existant en région parisienne ne fait pas

d’accompagnement sur le lieu scolaire (Bac Pro, université…) ou en type « job

coaching » dans les entreprises.

- Aucun SAVS adaptés ; Les SAVS existants ne peuvent pas accueillir des personnes

avec autisme, (spécificité d’accompagnement) et ceux qui acceptent ne sont pas

formés pour mettre en place les adaptations nécessaires; Peu de places en ESAT ;

Les familles et leur jeune sont alors sans solution de soutien (direct ou indirect) et,

lorsqu’elles le peuvent financièrement, s’adressent à des prestataires privés, sans garantie.

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A.4. MANQUE DE DISPOSITIF ADAPTÉ ET DE PLACES POUR LES JEUNES

AVANT 20 ANS :

Les exigences d’autonomie, de comportement sont de plus en plus élevées (lors des passages en classe supérieure, sur les dispositifs de loisirs). Les risques de déscolarisation,

de désocialisation des enfants sont inquiétants.

Sur le plan scolaire, par exemple, les ULIS Pro publiques accueillent les jeunes jusqu’à

17/18 ans; ils n’accèdent plus aux dispositifs scolaires (peu de CAP adaptés), sont trop

jeunes pour entrer en ESAT et trop âgés pour un IMpro. Les IMpro spécifiques sont quasi

inexistants. Nous avons évoqué par ailleurs le manque de places et de dispositifs adaptés.

Les maintiens en SESSAD sans solution complémentaire de scolarisation/de socialisation,

sans solution d’orientation, augmentent.

A.5. MANQUE DE STRUCTURES DE SOINS DISPONIBLES POUR DES EXAMENS

SOMATIQUES ADAPTÉS AUX PERSONNES AVEC AUTISME :

- les personnes avec autisme plus déficitaires ne peuvent subir des examens sans l'aide

d'un anesthésique : de ce fait les examens sont jugés irréalisables ou nécessitent des

délais de plusieurs mois pour être menés 'en ville'.

- l'apparition soudaine de troubles du comportement importants est souvent due à un

problème somatique qu'il faudrait pouvoir diagnostiquer en urgence : les hôpitaux ne

peuvent accueillir ces personnes en crise. La psychiatrie les refuse.

Sans ces relais médicaux, sans ce droit aux soins, les personnes avec autisme, leurs

familles et les professionnels se trouvent dans des situations de crises démesurées

(automutilations, traitement psychiatrique qui ne vise qu'à 'tasser' et réduire l'agitation,

prises en charge extrêmes de contenances physiques pour éviter la mise en danger de la

personne, etc)

Un centre d'investigation somatique pouvant prendre en charge les personnes avec

autisme (type CEAA de Niort) avec peu de délai est urgent sur la région parisienne.

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B VIGILANCES ET PROPOSITIONS

B.1 VIGILANCES GENERALES Pour assurer un accompagnement de qualité

A l’inverse des habitudes du financement du secteur médico-social et à l’instar du

secteur sanitaire, plus les personnes sont dépendantes et exposées à des difficultés

(situation de danger, angoisse, troubles somatiques, troubles sensoriels, épilepsies non

stabilisées…), plus le degré de formation initiale et le nombre d’encadrants doivent être

élevés.

D’une part, face à la spécificité, à la variabilité temporelle et diversité des troubles

des personnes atteintes d’autisme, et d’autre part, compte tenu de l’exigence de qualité de

l’accompagnement tout au long de la vie telle que préconisée par la HAS et l’ANESM, il est

indispensable d’élaborer une réponse de haute technicité.

En conséquence, pour proposer un accompagnement adapté et durable à chacune

des personnes, dans un cadre respectueux et sécurisé, il faut rester vigilant :

1- Vigilances quant à la composition de l’équipe :

un niveau de formation initiale étoffée quant aux connaissances du handicap et

des dépendances induites,

une diversité des métiers

Un taux d’encadrement éducatif et soignant suffisant (un pour 2 à 1 pour 3 selon

les types d’établissement),

un encadrement de direction suffisant et formé à l’autisme

Cette composition de l’équipe soutiendra, avec les apports de la formation continue,

une connaissance de la personne et la nécessaire adaptabilité aux situations.

2- Vigilances quant à la taille des unités de vie :

Proposer des lieux « de vie » et groupe n’excédant pas six personnes, afin de ne pas

trop exposer les personnes aux difficultés de la vie en collectivité et aux excès de

stimulations, tout en s’efforçant de garantir un cadre de vie au caractère familial ; le

nombre de six permet aussi aux professionnels d’accompagner dans un contexte

apaisant indispensable à la connaissance fine (et mutuelle) des personnes.

L’expérience des établissements de 40 à 45 personnes démontrent que le turn over

est encore plus important et qu’il s’agit d’établissements structurellement en

difficulté.

Les unités de vie de 10 personnes permettent une économie financière en terme de

personnel mais s’avèrent invivables au quotidien pour les résidents et les salariés

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La création de petites unités satellites de 6 places s’adossant sur la logistique d’une

MAS ou FAM existants permet de créer des places complémentaires et des

mouvements en internes selon l’évolution des personnes.

3- Vigilances quant au dispositif des réunions ayant un impact sur le ratio

d’encadrement :

Les temps de préparation, de réunions de coordination, de rédaction, d’évaluation et

de guidance sont inhérents au travail auprès des personnes autistes (préparation des outils

visuels, écrits des projets personnalisés, bilans des activités…). Ils doivent être intégrés

dans les plannings et donc par là même dans le ratio d’encadrement.

4- Vigilances lors de l’ouverture d’un établissement

L’admission des résidents est un temps fort qui doit être préparé largement en amont

de l’accueil : les situations individuelles et familiales doivent être évoquées pour être

respectées.

Une évaluation approfondie du futur résident permet la mise en place d’un pré projet

personnalisé. Les vigilances à avoir et les protocoles personnalisés rédigés doivent être bien

connus de tous avant l’admission.

Les cadres seront recrutés largement avant l’ouverture de l’établissement afin de

préparer les admissions des résidents, l’adaptation des locaux, et l’organisation générale

du fonctionnement : En particulier le directeur et le secrétariat (6 mois), les chefs de service

(3 mois), psychologue et médecin (2 à 3 mois) pour assurer les admissions et préparer les

premiers projets personnalisés avant l’ouverture de la structure ou du service. Ils doivent

posséder une très bonne connaissance de l’autisme afin d’adapter l’organisation à l’autisme

et être cohérent entre eux.

Il est fondamental que la constitution de l’équipe complète et la mise au travail ait

lieu au minimum 3 semaines avant les premiers accueils et afin d’envisager une formation à

l’autisme.

Dès leur arrivée, les personnes accueillies doivent bénéficier d’un lieu structuré et cohérent

pour éviter au maximum le déclenchement des comportements problèmes.

5- Vigilances quant aux vacances des résidents

Les séjours adaptés aux personnes avec handicap mental ne sont malheureusement

pas « adaptés » aux personnes avec autisme. Le coût des séjours de vacances qui acceptent

des autistes adultes varient :

de 1 500 € à 2 000€ (15 jours) pour des résidents présentant une autonomie

moyenne

de 2 700 € (19 jours) à 3 540€ (pour 22 jours) pour des adultes présentant une

autonomie faible.

15

Le coût de ces séjours est trop élevé pour être assuré par les moyens financiers des

résidents. La tendance est donc de maintenir le résident dans le FAM. Or, ce coût est moins

élevé que nos prix de journée. Peut-on concevoir que ce financement soit directement versé

au résident pour lui permettre de partir en vacances ? Une réserve : certains résidents ne

peuvent s’adapter à des séjours « hors institution ». Il faut alors prévoir, dans le budget, le

surcoût des transferts organisés par les établissements pour permettre aux résidents

d’avoir de vrais vacances (la plupart d’entre eux ne repartent pas en famille).

6- Vigilances quant à l’architecture :

Elle participe à l’écologie de la rencontre ; elle doit permettre l’épanouissement des

personnes dans un cadre de vie sécurisé pour les personnes elles-mêmes et les personnels.

L’organisation des locaux a un impact sur la qualité de vie des personnes avec

autisme : ainsi, il faut, une fois pour toute, abolir les grandes salles à manger créées sous

prétexte de convivialité en se rappelant que la vie en collectivité pour ces personnes

constitue, chaque jour, un stress à affronter !

De même, la création d’un établissement de petite taille au centre de la ville favorise

l’autonomie et l’intégration des personnes avec autisme dans leur contexte de vie et

quartier, contrairement aux créations d’établissements en ZAC qui nécessite des

déplacements en trafic, ne serait-ce que pour aller chercher le pain ! L’exclusion des

personnes avec autisme passe aussi par-là !

Des guides concernant les vigilances architecturales sont à disposition des

associations. L’ARS ile de France a repris dans son intégralité les préconisations faites par

le groupe de travail.

B.2. LA FORMATION

Il est nécessaire de prévoir une formation spécifique pour l’ensemble du personnel

travaillant auprès des personnes autistes.

A l’ouverture de l’établissement ou du service, il est indispensable de prévoir un

budget suffisant à la formation collective de l’équipe nouvellement recrutée. Dans l’idéal,

cette formation collective devrait avoir lieu en amont de l’ouverture officielle.

En sus de la formation initiale (formation théorique en conformité avec les

connaissances actuelles sur l’autisme) que devraient normalement délivrer les écoles, une

formation pratique et un tutorat doivent être mise en place dès l’embauche d‘un nouveau

salarié.

16

B.2.1. A l’embauche d’un nouveau salarié

Il faut prévoir une semaine de formation théorique sur l'autisme et une semaine de

formation pratique, ce qui représente un montant de 2 000 € par personne embauchée. A

cette formation s’ajoute la mise en œuvre d’un tutorat pendant un mois auprès d’un

éducateur expérimenté pour assurer la connaissance sur le terrain des résidents et des

protocoles mis en place.

Ce tutorat est d'autant plus indispensable qu'il est de la responsabilité de l'employeur

de former tout nouveau salarié pour prévenir les accidents de travail et les risques psycho-

sociaux.

Dans le coût de formation, il faut prévoir en plus le salaire d'un mois de la personne

nouvellement embauchée qui ne pourra pas être opérationnelle sur le terrain tout de suite.

B.2.2. Au cours de l’emploi

Il convient de prévoir un montant de 1000 € par an et par salarié. Ce budget permet de :

Mettre en place une formation continue pour assurer l’actualisation des

connaissances sur l’autisme et l’approfondissement des méthodes (teacch, pecs,

ABA …)

Mettre en place des séances d’analyse de la pratique professionnelle où des

prestataires extérieurs compétents en autisme viennent à la fois contrôler le

travail fait sur les lieux de vie et dans les ateliers.

Ceci a pour effet une adaptation professionnelle adéquate à la population et la prévention

de l’épuisement professionnel par la compétence et l’expertise en autisme :

coût = 6 000 € pour une semaine d’intervention

Le nombre d’intervention est à envisager suivant la taille de la structure et le nombre

d’unités de vie

Mettre en place une supervision d’équipe qui permettra de créer un espace de

réflexion, d’écoute, de régulation ;

Elle doit être proposée aux équipes pour faire face à des situations émotionnellement

difficiles et permettre ainsi des réactions distanciées. Le cadre méthodologique et

déontologique doit être précisé pour éviter les dérives. Il s’agit de répondre aux besoins de

prévention des actes de maltraitance, de garantir le partage par le personnel de valeurs

d’accompagnement bien traitantes, de prévenir le « burn out » des professionnels ainsi que

les accidents du travail, en lien avec la médecine du travail.

17

B.3. PLURIDISCIPLINARITE DE L’EQUIPE

La composition de l’ensemble de l’équipe résulte de logiques externes à la structure

(financeur, droit du travail, lois et préconisations diverses…) ; face à ces logiques propres et

insuffisamment liées, le promoteur doit rappeler sans cesse, en interne et à l’externe, la

complexité du « vivre ensemble » d’une personne atteinte d’autisme.

L’encadrement général de l’établissement doit bénéficier d’un équilibre entre les

différents niveaux de formations initiales pour permettre d’intégrer les formations

spécifiques, les mettre en œuvre de façon harmonieuse et transversale.

L'équipe doit être multidisciplinaire et permettre d’assurer auprès des personnes :

. Les fonctions de soins et de rééducation et d’accompagnement psychologique

. Les fonctions éducatives, sociales et pédagogiques

. Les fonctions logistiques

. Les fonctions administratives

Enfin la composition de l’équipe, dans sa diversité et nombre d’intervenants, résulte

d’une charge de travail augmentée et compliquée par la prise en compte des « périodes de

crise » et des situations somatiques pouvant impliquer des troubles du comportement

supplémentaires. A l’exception du risque vital engagé, le lieu de soins le plus adapté est

souvent l’établissement, qui peut être aussi le domicile de la personne, source de repères et

d’apaisement. Des situations d’encadrement de type 1 pour 1 sont régulièrement nécessaire

lorsque la personne est en souffrance, en crise.

B.3.1 Les fonctions de management

L’équipe de cadres doit être en nombre suffisant et particulièrement bien formée à

l’autisme. Ils doivent connaître la particularité du management d’équipes travaillant auprès

de personnes avec autisme et les caractéristiques de cette population. Les cadres

constituent la colonne vertébrale de l’institution. Si cette colonne est défaillante, l’institution

et forcément les résidents en pâtiront. Au regard de la pénibilité du travail des salariés d’un

établissement pour adultes et de la population accueillie, la colonne vertébrale doit être

solide.

Afin d’assurer une coordination des divers accompagnements et une présence

physique tout au long des journées et de l’année, l’équipe de direction doit comprendre un

directeur avec un ou deux chefs de service en fonction du type de structure (enfants ou pour

adultes.)

Dans le cas des FAM et MAS avec une ouverture de 365 jours, 24h sur 24h, l’équipe

de direction doit être constituée d’un directeur et deux chefs de service éducatifs pouvant se

relayer sur le terrain , lors des astreintes et des situations de crise.

Cette organisation devrait permettre aux chefs de service d’assurer alors pleinement

leur mission de cadres de proximité et d’étayage de l’équipe.

La guidance permanente de l’établissement (personnes accueillies, équipes, familles

et partenaires) exige que l’ensemble des cadres soient spécifiquement formé à l’autisme.

18

Il est préconisé que la direction soit expérimentée à la conduite générale d’un

établissement afin qu’elle puisse privilégier autant que possible la vigilance et coordination

des différents acteurs et qu’elle soit sensible aux difficultés rencontrées dans leurs équipes

face à l’autisme.

B.3.2 Les fonctions de soins et rééducation

Ces fonctions sont assurées par un service médical et paramédical suffisant, compte tenu

des troubles majeurs des résidents. Médecin généraliste, psychiatre, psychologue,

infirmiers, psychomotricien, kinésithérapeute, orthophoniste, ergothérapeute travaillent en

collaboration pour le bien-être des résidents.

Une prise en charge médicale est nécessaire, et doit être assurée par une équipe

composée d’un médecin généraliste et d’un psychiatre qui travaillent en

collaboration.

Les modalités de collaboration avec le secteur psychiatrique est à privilégier si elles

sont acceptées et bien traitantes à l’égard des personnes avec autisme, à défaut

les modalités de collaboration avec un hôpital général seront recherchées.

En raison des difficultés de recrutement de médecin psychiatre, un médecin

généraliste peut assurer le relais.

Un service infirmier composé d’infirmiers mais aussi d’aides-soignants assurera le

suivi des soins somatiques, la coordination des soins avec les services et les

professionnels de santé extérieur à l’établissement (soins dentaires,

gynécologiques, dermatologiques…).Il élabore avec les médecins les protocoles

d’hygiène et les protocoles personnalisés. Une couverture 7 jours sur 7 de 7h à

21h permet de sécuriser les traitements et l’application de protocole en cas de

crise. Ce service est également indispensable pour permettre aux médecins de

faire l’évaluation des douleurs et des traitements mis en place par les médecins.

Un travail psychologique est nécessaire directement auprès des résidents pour

assurer les évaluations fonctionnelles et monter les projets individuels avec

l’équipe de soins et éducative. Le soutien auprès des familles est primordial

particulièrement lors des réorientations.

On constate que certaines délégations territoriales refusent de financer les postes de

psychologues, les laissant à la charge des conseils généraux : cette position ne tient pas

compte du travail des psychologues qui se doivent d’assurer l’articulation du projet

d’accompagnement éducatif et de soin et le suivi des familles.

Il serait judicieux de revoir cette position qui ne va pas dans le sens des missions confiées et

amenées à s’élargir dans la droite ligne des recommandations de l’HAS qui met l’accent sur

les évaluations fonctionnelles.

Un travail rééducatif est à prévoir avec psychomotricité, kinésithérapie,

ergothérapie, orthophonie… L’intervention de ces fonctions peut varier d’un

établissement à un autre en raison des pathologies associées à l’autisme, du

besoin du résident et du vieillissement de la population.

19

B.3.3. Les fonctions éducatives, sociales et pédagogiques

Un équilibre des postes doit être recherché entre le nombre d’éducateurs spécialisés et de

moniteurs éducateurs et le nombre d’AMP et aides-soignants ; ces derniers ne devraient

constituer que 50% de l’équipe éducative ;

Dans le secteur adulte, les postes attribués sont en majorité des postes de basse

qualification (80% voire 100% du personnel éducatif est constitué d’AMP). Il est

indispensable de change la logique qui consiste à penser que plus la personne est

déficiente, plus on peut se contenter de mettre des personnels peu qualifiés à ses

côtés!!Dans le cas de l’autisme, la qualification est indispensable pour comprendre et

penser la prise en charge adaptée.

Il est important de rappeler que pour les personnes autistes la fonction éducative est avant

tout une fonction soignante puisqu’elle tient compte des dysfonctionnements de la pensée

cognitive et des troubles sensoriels.

Les éducateurs spécialisés (ou niveau III) doivent intégrer les modes de

fonctionnement des personnes autistes et faire des propositions d’adaptation

éducative ;

Ils élaborent le travail éducatif tout en assurant une certaine distanciation affective

et émotionnelle. Ils rédigent ou aident à la rédaction des projets personnalisés,

assurent les références auprès des familles, évaluent et alertent les cadres en

cas de soucis sur une unité. Ils ont souvent un rôle et une fonction de

coordination qui permet à la fois d’assurer la continuité éducative entre les

équipes mais aussi d’assurer la cohérence des interventions auprès des

personnes avec autisme qui sont déstabilisées par les consignes contradictoires.

Les éducateurs sportifs (niveau III) mettent en place des activités sportives

adaptées au niveau de la population accueillie.

Ils organisent la participation à des journées sportives adaptées très valorisantes

pour les personnes autistes et aussi l’intégration dans des clubs de personnes

valides.

Le poste d’éducateur sportif est indispensable en raison des besoins des personnes

avec autisme d’exercer leurs capacités corporelles dans diverses activités et de

dépenser leur énergie (particulièrement avec une population de jeunes adultes).

Les moniteurs éducateurs, animateurs 2éme catégorie ou moniteur d’atelier

(niveau IV) assurent à la fois le quotidien de l’hébergement mais aussi la mise en

place des activités à visée sociale, culturelle et technique.

Les AMP et les aides-soignants (niveau 5) ont un regard plus attaché à

l’accompagnement de proximité des personnes avec autisme ;

Les deux formations sont complémentaires : pour les AMP, il faut « apprendre à faire »

et non « faire à la place de… » au niveau du nursing, alors que les aides-

20

soignants sont utiles lorsque les pathologies associées nécessitent des soins

spécifiques.

les équipes de nuit jouent un rôle primordial.

A la croisée du soin et de l’accompagnement, le duo AMP/Aides soignant est un bon

compromis.

Un infirmier peut être envisagé dans les établissements accueillant des personnes

épileptiques.

Avant leur prise de poste de nuit, il est intéressant qu’ils découvrent les résidents sur

les accompagnements éducatifs pendant la journée afin de mieux connaître leurs

besoins.

B.3.4. Les fonctions logistiques

Ce sont des postes fondamentaux pour assurer l’hygiène et la sécurité auprès de

résidents qui peuvent se mettre en danger, faire des dégâts importants (casse de mobilier,

de vitres, de matériel divers), ou salir régulièrement les locaux en projetant de la nourriture

pendant les repas, en ayant des énurésies, encoprésies ou vomissements provoqués, en se

tapant aux angles des murs jusqu’au sang…).

Aussi, il semble préférable que le ménage et la lingerie soient assurés par des

salariés de l’établissement car, petit à petit, ils comprennent les habitudes de chaque

résident et peuvent entretenir leur chambre et leurs vêtements en fonction des habitudes et

des besoins de chacun.

B.3.5. Les fonctions administratives

Dans les établissements ouverts toute l’année, la surcharge de travail sur le plan

administratif (élaboration des contrats de travail, des CDD pour les remplacements avec des

paies et charges y afférant, l’élaboration des soldes de tout compte, le double budget pour

les FAM); impose un poste de secrétaire et un poste de comptable. (24 résidents)

Un temps d’assistante sociale (non accordé en général dans le secteur adulte) est à

prévoir afin de trouver des solutions de financement pour les vacances et aider dans la

recherche d’orientation ou de réorientation en adéquation avec le projet de vie de l’adulte ou

avec l’évolution de sa pathologie (apparition de troubles sensoriels majeurs, aggravation

d’une épilepsie non stabilisée…).

21

B.4. CONVENTIONS COLLECTIVES

Face à la pénurie de recrutement, certaines dispositions qui ne relèvent pas

directement de la responsabilité des financeurs consistent en la révision des « bas salaires »

pour les réévaluer au niveau des salaires de la CC51 et autres conventions privées ou

publiques et à prendre en compte la pénibilité du travail en octroyant des journées de repos

complémentaires.

En ce qui concerne le personnel médical et paramédical, il pourrait être envisagé

dans l’attente de la refonte des grilles indiciaires de négocier leur salaire (médecins et

infirmiers ont des exigences de salaires pour accepter les postes) dans des conditions

acceptables et que ce surplus ne soit pas considéré comme une dépense abusive et rejetée à

la charge des associations.

Les autres dispositions pourraient être le financement d’une indemnité logement pour

éviter la fuite des professionnels formés sur la province et leur permettre d’accéder à un

logement correct en région parisienne (on observe de plus en plus des colocations qui ne

tiennent pas longtemps avec des salariés se retrouvant sans logement).

B.5. FIDÉLISATION ET FORMATION DES FUTURS PERSONNELS

Face à l’importance du « burn out » et aux difficultés de recrutement de personnels

formés, il est opportun d’intégrer dans l’équipe permanente des personnels pouvant assurer

soit le remplacement au pied levé, soit assurer la relève après une démission.

L’embauche et la formation de contrats de professionnalisation ou de contrats aidés

(tupe CUI ou Contrats avenir) permet de répondre à ce besoin : Ces personnes sont formées

au métier d’AMP et suivies par un tuteur professionnel de terrain. En 12 ou 18 mois, ils

connaissent parfaitement l’autisme, les résidents, l’exigence de leur accompagnement et

l’organisation structurée de l’établissement.

Coût total de 9000€ pour 1 CUI ou Contrats Avenir.

Une évaluation a démontré que 5 contrats aidés pour un établissement de 24 à 30 résidents

(FAM en 365 jours) permettaient de ne plus faire appel à de l’intérim (sauf pour la nuit) et

limitait de façon conséquente le nombre de CDD. Le coût de 5 contrats aidés correspond en

net, à 1.5 ETP d’AMP.

L’expérience de nos établissements a permis d’intégrer au fur à mesure des départs,

l’ensemble des salariés formés en interne avec la formule de contrats aidés.

Ces contrats aidés permettent d’assurer les remplacements en interne pendant leur

formation et évitent ainsi la prolifération d’intervenants qui ne connaissent pas les résidents

et la prolifération de contrats en CDD, source de contentieux.

L’insertion de contrats aidés répond aux politiques publiques, assure une réponse

individuelle à des personnes en difficultés d’emploi ou d’insertion.

Ainsi l’établissement s’inscrit dans une démarche citoyenne intéressante pour tous !

22

C PRÉSENTATION DES TABLEAUX

L’étude des directeurs constate qu’aux comptes administratifs 2010 et 2011, le nombre de

salariés embauchés (en CDD, contrats aidés et intérim) est largement supérieur aux postes

accordés.

Cette donnée n’apparait pas dans les indicateurs des FAM envoyés à l’ARS qui ne

comprend que la partie soins souvent en sous-effectif en raison de l’impossibilité de recruter

du personnel qualifié : postes d’infirmiers, de médecins, d’orthophonistes ou de

psychomotriciens vacants.

Afin d’assurer la sécurité des résidents, l’application de la règlementation du droit du

travail et un accompagnement de qualité, les directeurs ont convenu d’un taux

d’encadrement allant de 1 salarié pour trois enfants en SESSAD, 1 pour 2 en secteur

enfants et 1 salarié pour 2.5 à 3 résidents entre l’heure de lever (7h du matin) et l’heure du

coucher (22h) sur les MAS et FAM selon l’organisation structurelle des locaux ou le type de

personnes avec autisme accueillis dans l’établissement.

Il en résulte une fourchette qui se situe dans un ratio de 0.40 pour les SESSAD, 0.50 pour

les IME et 0.66 pour les IME avec hébergement sur 210 jours. Ce ratio est porté à 0.80 sur

les FAM, MAS ouverts 24h/24, 365 jours par an

Ces ratios sont calculés avec une activité à 100% et intègrent les heures de réunion,

d’évaluation et de préparation.

Il est également recommandé de prévoir des financements complémentaires et ponctuels (

sous forme de CNR) en cas de situations complexes et ponctuelles qui peuvent advenir et

mettre en jeu la sécurité du résident lui-même, des autres résidents et des salariés ; par

situations complexes, il faut entendre des situations de personnes accueillies dont les

troubles du comportement ou/et les besoins médicaux demandent des accompagnements

extrêmement importants sans que des solutions de prise en charge extérieures à

l’établissement soient possibles.

Les tableaux ci-dessous indiquent les moyens nécessaires pour des établissements et

services accueillant 24 enfants, adolescents ou adultes sauf en SESSAD où nous avons

considéré 30 jeunes.

La dernière colonne précise le ratio du métier/résident ou jeune.

Pour les SESSAD : tableau 1

Pour les IME avec accueil de jour sans hébergement sur 210 journées : tableau 2

Pour les IME avec hébergement sur 210 journées : tableau 3

Pour les FAM et MAS en ouverture 365 jours : tableau 4

23

Tableau 1 : SESSAD de 30 places sur 210 journées

Le coût de la masse salariale est évalué avec un taux de charge à 60% et une valeur de

point à 3.74

Son montant s’élève à : 928 998 €

Sachant que la masse salariale représente 80 % des frais de fonctionnement de ce service,

le cout global est de : 1 114 797 €

Le coût à la place est de : 37 160 €:

Le ratio d’encadrement global est évalué à 0.70% (21.10/30)

Les besoins d’encadrement de proximité sont de 1 ETP pour 2.5 jeunes

→ soit un ratio de proximité évalué à : 0.40 % (12/30)

FONCTION

Points avant sujétion

8,21% pour non-cadres

ETP Salaires

bruts mensuels

Salaires bruts

annuels

Ancienneté Par résident

Directeur 922,2 1 3 449 41 388 6 ans 1/30=0,03 Chef de service 741,6 1 2 774 33 283 3 ans 0.03 Comptabilité-secrétariat 503 1 2 034 24 403 5 ans 0,03 Secrétariat 0 0 0 0 3 ans 0,01 Médecins 1500 0,5 3 032 36 386 moyenne 0,01 Psychomotr 447 1,5 2 711 32 529 1 an 0,05 Orthophonie 447 1,5 2 711 32 529 1 an 0,05 Psychologue 800 2 6 469 77 624 début 0,06 Assistant social 447 0,6 1 084 10 854 1 an 0,02 Educateurs 503 10 20 336 244 032 5 ans 0,33 Educateur de suite 503 1 2 034 24 403 5 ans 0,03 Educateur sportif 478 1 1 933 23 190 3 ans 0,03 Total brut 580 624

Charges 60% 348 374

Total général 21,1 928 998

24

Tableau 2 : IME de 24 places en accueil de jours sur 210 journées

Le cout de la masse salariale est évalué avec un taux de charge à 60% et une valeur de

point à 3.74

Son montant s’élève à : 1 010 438 €

Sachant que la masse salariale représente 70% des frais de fonctionnement d’un

établissement, le coût global est de : 1 443 349 €

Le coût à la place est de : 72 167 €

Le ratio d’encadrement global est évalué à 100% (24/24)

Les besoins d’encadrement de proximité sont de 1 ETP pour 2 jeunes

→ soit un ratio de proximité évalué à : 0.50 % (12/24)

FONCTION Points avant

sujétion 8,21% pour non-cadres

ETP Salaires bruts

mensuels

Salaires bruts

annuels

Ancienneté Par enfant

Directeur 922,2 1 3 449 41 388 6 ans

1/24=0,04

Chef de service 741,6 1 2 774 33 283 3 ans

0,04

Comptabilité 503 1 2 036 24 428 5 ans 0,04

Secrétariat 391 0,5 791 9 494 3 ans 0,02

Services Généraux 391 2,5 3 956 47 472 3 ans 0,01

Médecins 1500 0,5 2 805 33 660 moyenne 0,02

Infirmier 615 1 2 489 29 867 14 ans 0,04

Psychomot/Ortho 447 2 3 618 43 417 1 an 0,08

Psychologue 800 2 5 984 71 808 début 0,08

Assistante sociale 447 0,5 905 10 854 1 an 0,02

Educateurs 1ere cat 503 6 12 214 146 568 5 ans 0,25

Educateurs 2eme cat 478 6 11 607 139 283 3 ans 0,25

Total brut 631 523

Charges 60% 378 914

Total général 24 1 010 438

25

Tableau 3 : IME de 24 places en hébergement sur 210 journées

Le coût de la masse salariale est évalué avec un taux de charge à 60% et une valeur de

point à 3.74

Son montant s’élève à : 1 315 347 €

Sachant que la masse salariale représente 70% des frais de fonctionnement d’un

établissement, le coût global est de : 1 879 067 €

Le coût à la place est de : 93 954 €

Le ratio d’encadrement global est évalué à 1.29% (31/24)

Les besoins d’encadrement de proximité sont de 1 ETP pour 1.5 jeunes

→ soit un ratio de proximité évalué à : 0.66 % (16/24)

FONCTION

Points avant sujétion 8,21%

pour non-cadres

ETP Salaires

bruts mensuels

Salaires bruts

annuels

Ancienneté Par

enfant

Directeur (av.sujétion et astreinte) 1237,5 1 4 628 55 539 6 ans 0,04

Chef de service (av. sujétion et astreinte) 1016,6 1 3 802 45 625 3 ans 0,04

Comptabilité 503 1 2 036 24 428 5 ans 0,04 Secrétariat 391 0,5 791 9 494 3 ans 0,02 Services Généraux 391 3 4 747 56 966 3 ans 0,125 Médecins 1500 0,5 2 805 33 660 moyenne 0,02 Infirmier 615 1 2 489 29 867 14 ans 0,04 Psychomot/Ortho 447 2 3 618 43 417 1 an 0,08 Psychologue 800 2 5 984 71 808 début 0,08 Assistante sociale 447 0,5 905 10 854 1 an 0,02 Educateurs 1ere cat 503 6 12 214 146 568 5 ans 0,25 Educateurs 2eme cat 478 6 11 607 139 283 3 ans 0,25 Educateurs Internat 517 4 8 369 100 432 5 ans 0,166 Personnel de nuit 446 2,5 4 512 54 150 AMP 5 ans 0,104

Total brut 822 092

Charges 60% 493 255

Total général 31 1 315 347

26

Tableau 4 : FAM de 24 places sur 365 journées

Le coût de la masse salariale est évalué avec un taux de charge à 60% et une valeur de point à 3.74 Son montant s’élève à : 2 424 327€ Sachant que la masse salariale représente 70% des frais de fonctionnement d’un établissement, le coût global est de : 3 463 324 €

Le coût à la place est de : 144 305 €

Le ratio d’encadrement global est évalué à 2.58 % (62/24) Les besoins d’encadrement de proximité sont de 1 ETP pour 1.25 résidents sur 365 jours

24/24 avec un taux de présence de 100% (en encadrement de groupe de 1 éducateur pour 3

résidents)

→ soit un ratio de proximité évalué à : 0.80% (24/30)

FONCTION

Points avant sujétion 8,21%

pour non-cadres

ETP Salaires

bruts mensuels

Salaires bruts

annuels

Ancienneté Par

résident

Compétence CG

Directeur (av.sujétion et astreinte) 1237,5 1 4 628 55 539 6 ans 0,04

Chef de service (av. sujétion et astreinte) 1016,6 2 7 604 91 250 3 ans 0,08

Comptabilité 503 1 2 036 24 428 5 ans 0,04

Secrétariat 391 1 1 582 18 989 3 ans 0,08

Serv Gén ; resto, locaux, entretien, linge 391 9 14 242 170 899 0,375

Educateur tech et/ou sportif 453 2 3 667 44 000 3 ans 0,08

Assistante sociale 503 0,2 407 4 886 3 ans 0,008

Educateurs Internat et accueil jour 517 10 20 923 251 079 5 ans 0,416

AMP Internat 446 0 0 0 5 ans -

Personnel de nuit 446 0 0 0 AMP 5 ans -

Indemnités (hors transferts) 8 316

Total brut CG 661 069

Charges 60% 396 642

Total général CG 26,2 1 057 711

Compétence Sécurité Sociale

Médecins 1500 0,5 2 805 33 660 moyenne 0,02

Infirmier 7/7 jrs de 7h à 21h 615 3,8 9 458 113 496 14 ans 0,16

Ergo / Ortho / Psychomot 447 2 3 618 43 417 1 an 0,08

Psychologue 848 1,5 4 757 57 087 6 ans 0,06

AMP et Aide - Soignants Internat 446 18 32 490 389 877

0,75

AMP et Aide - Soignants Nuit 446 10 18 050 216 598 AS 5 ans 0,41

Indemnités (hors transferts) 17 892

Total brut SS 854 135

Charges 60% 512 481

Total général SS 35,8 1 366 616

TOTAL GLOBAL 62 2 424 327

27

Conclusion

ADESIF – TED a bien conscience que les préconisations présentées

entrainent une augmentation de budgets alloués à certains

établissements.

Force est toutefois de constater que ces surcoûts permettent des

économies sur le court, moyen et long terme : les établissements

actuellement sous- dotés présentent des dépenses de personnels de

remplacements extrêmement élevées. La fragilité structurelle d’un

établissement a donc un coût bien plus important que celui d’un

établissement correctement doté, dirigé par une équipe de cadre solide

avec des salariés formés à l’autisme.

ADESIF - TED insiste également sur le fait que les établissements qui

arrivent à assurer la stabilité de leur fonctionnement sont aussi ceux qui

s’engagent dans une démarche capable de garantir aux personnes

adultes avec autisme, une vie riche et digne.

En conclusion, il s’agit de rendre possible la pleine réalisation d’un

projet de vie.

Ce dossier a été rédigé et finalisé en janvier 2013 par les membres du

Conseil d’administration d’ADESIF TED en s’appuyant sur les

informations récoltées auprès de ses adhérents.

Sylvie BRYLINSKI

Présidente