Constituer une collection de référence de plantes : réalisation …€¦ · seur de botanique à Bologne. Son herbier de 300 plantes n’a pas été conservé. John Falconer est

1TP n°7.1

© Educagri éditions, 2015

Constituer une collection de référence de plantes : réalisation d’herbiers

Bien qu’associée à de nombreux concepts théoriques, l’écologie scientifique est avant tout une discipline naturaliste. Une étape importante consiste donc à connaître et reconnaître les espèces. Cette nécessité est particulièrement criante pour éclairer le concept de biodiversité. Si des guides naturalistes existent pour la plupart des phylums, rien ne remplacera une démarche personnelle dans l’acquisi-tion de la connaissance. Par ailleurs, ce type de démarche laissera généralement une empreinte indélébile aux apprenants dans leur formation. Pour qu’ils se familiarisent avec les outils d’identification (clés ou guides), la réalisation d’un herbier est pro-posée. Les contextes écologiques pour la collecte peuvent très variés selon le site d’étude : feuillus et résineux de l’étage montagnard, algues de la lagune, mousses et lichen du lycée, arbres et arbustes de la ripisylve, plantules d’adventices de la vigne, plantes messicoles… Le thème de la collection définira un type de mise en forme. Dans ce TP nous ferons le tour des différentes techniques qui permettent de réali-ser de telles collections.

Objectifs– Découvrir la diversité spécifique d’un milieu.– Déterminer des noms d’espèces en utilisant divers outils (flores, guides, logiciels).– Créer une collection de référence en vue d’une étude ultérieure.

TypeTerrain et laboratoire

DuréeRécolte : prévoir une sortie d’une heure au minimumSéchage et mise en forme : variable selon les techniques

OrganisationCe travail de collection peut être envisagé comme un travail en soi, ou bien comme un travail préalable à un TP particulier (notamment le TP n° 3.3, le TP n° 7.2, le TP n° 7.4 et le TP n° 8.1) Le travail de récolte peut se faire par binôme.

Période propice à la manipulationRécolter de préférence par temps sec

2

Section 7 • Variation spatiale des communautés

Matériel

Pour la récolte. Sécateurs. Sacs plastiques. Piochons. Étiquettes de papier. Crayons à papier. Vieil annuaire et/ou un appareil photo numérique Pour la détermination. De nombreux ouvrages de référence propres au milieu choisi : guides de déter-mination, flores

. Application smartphone

. eFlore en lignePour le séchage. De vieux annuaires avec du papier journal, ou une presse à herbier, ou un fer à re-passer avec des torchons, ou un four microonde avec des assiettes et des torchons

Pour la mise en planche. Du papier épais. Des petits sachets transparents. Des étiquettes de détermination. De l’adhésif (type scotch translucide ou papier kraft gommé) ou vernis colle ou fil et aiguille, ou un scanner, ou une plastifieuse

Pour la présentation. Un classeur avec porte-documents ou pochette à dessin, ou une boîte collective, ou un carton pour créer une affiche, ou des photocopies couleurs, ou une inter-face informatique pour créer une galerie

Protocole

Il convient en préambule de la sortie de préciser aux apprenants le nombre et le type d’échantillons attendus.

1. Récolter1/ Constituer des binômes puis prélever, à l’aide du sécateur ou du piochon, des

échantillons de différentes tailles pour qu’ils rassemblent suffisamment d’élé-ments diagnostics. Les échantillons seront différents en fonction de l’herbier à constituer :– herbier de feuilles : prélever la feuille entière avec son pétiole ;


TP n° 7.1 - Constituer une collection de référence de plantes : réalisation d’herbiers 3


– herbier d’arbres ou d’arbustes : prélever un bout de rameau d’une quinzaine de centimètres ;

– herbier de lichens, de mousses : prélever un morceau de quelques centimètres de longueur ;

– herbier de plantes herbacées : prélever la plante avec les racines et la tige, et si possible avec fleurs/fruits.

Figure 1 : Les premières étapes de la réalisation d’un herbier

Récolte

serre joint

journalplanche percéecarton

ou

ou

Séchage


4


2/ Placer les échantillons récoltés directement entre les pages d’un vieil annuaire, échantillon par échantillon. Des références (nom, commentaires) peuvent être écrites directement sur la feuille de l’annuaire. Un sac plastique peut être égale-ment utilisé pour recueillir les échantillons ; dans ce cas des étiquettes doivent être utilisées pour noter les références. Le sac doit être placé dans le bac à légumes du frigo en attendant la détermination et le séchage. Pour les algues, garder les échantillons dans un seau avec de l’eau de mer puis le placer au frigo en attendant la détermination et la mise en planche.

3/ Prendre des photos de la plante in situ pour aider au travail de détermination.

2. DéterminerChaque binôme détermine ses échantillons à l’aide des clés, des guides ou d’un logiciel en ligne (Pl@ntNet par exemple).

Figure 2 : Détermination des échantillons

Remarques– Pour l’utilisation de clés, un travail préalable d’explication et un moment de fami-

liarisation avec le vocabulaire spécifique est indispensable.– La détermination se fait plus aisément avec des échantillons frais ; cela étant, on

peut réaliser cette étape après la mise en forme.– Ce travail de détermination peut être plus ou moins long selon le niveau des

apprenants. Deux séances sont souvent nécessaires pour que chacun puisse s’ap-proprier les guides, les flores et les logiciels de reconnaissance.

Détermination




3. ÉtiqueterRéaliser une étiquette pour chaque échantillon (cf. ci-dessous). Cette étiquette sera insérée en bas de chaque planche de votre herbier.

Étiquette d’un échantillon

4. Mettre en formeUtiliser une des trois techniques présentées ci-dessous pour réaliser vos planches d’herbier.

4.1. Séchage et collage classique

Le séchageSolution 1 – Placer quelques échantillons de vos plantes avec leur référence entre les feuilles de papier journal. Placer régulièrement des morceaux de cartons plats. Presser à l’aide d’une presse ou de gros livres. Changer deux fois le papier la première semaine de séchage, puis une fois par semaine durant les trois à quatre semaines suivantes. Placer votre presse près d’une source de chaleur pour accé-lérer le séchage.

Solution 2 – Utiliser un fer à repasser avec des torchons que vous placerez dessus et dessous l’échantillon. Une fois repassé, l’échantillon doit être entreposé à plat ou bien directement collé sur la planche, pour finir son séchage.

Solution 3 – Utiliser deux larges assiettes en verre entre lesquelles vous placerez votre échantillon coincé entre deux feuilles de papier absorbant. Faire des essais pour connaître la durée de chauffe du four. Attention au risque de feu. Une fois sorti du four, l’échantillon doit être entreposé à plat sous presse pour être aplati correctement.

Solution 4 – Pour les mousses et lichens, les mettre à sécher à plat puis on les placer dans des petits sachets transparents numérotés.

Solution 5 – Pour les algues, positionner directement dans l’eau une planche de

Nom latin :

Famille :

Nom vernaculaire :

Lieu de récolte :

Type de milieu :

Date de la récolte :

Récolté par :


6


papier épais (type bristol) juste en dessous de l’algue que l’on étale sur la planche avec un pinceau. Sortir la planche délicatement et la poser sur une surface plate. Mettre ensuite un torchon dessus avant de poser la planche suivante. Changer régu-lièrement les torchons au cours du séchage.

Le collageSolution 1 – L’adhésif transparent (le plus adapté étant l’adhésif translucide).

Solution 2 – Le papier kraft gommé à lécher ou autocollant qui présente l’avantage de pouvoir être découpé à la longueur et la largeur voulue.

Solution 3 – Le vernis colle (colle blanche vinylique) qui présente l’inconvénient de donner un aspect brillant aux échantillons après séchage.

Solution 4 – Le fil à coudre : les tiges des échantillons sont cousues directement sur le papier.

Figure 3 : Les techniques de collage d’un échantillon

4.2. Scan ou photo

Solution 1 – Scanner l’échantillon directement placé sur la plaque du scanner avec son étiquette et une échelle de grandeur (allumettes ou pièce de monnaie) – cf. figure 1.

Solution 2 – Photographier l’échantillon sur un fond neutre.

Dans les deux cas il faut choisir une résolution adaptée, ni trop importante pour ne pas avoir de fichiers trop lourds (difficiles à stocker et à télécharger), ni trop faible pour pouvoir avoir le maximum de détails.

Mise en planche

adhésif

couture

colle




4.3. PlastificationCette technique est employée uniquement pour des échantillons herbacés de fine épaisseur (rosettes et plantules d’adventices, feuilles molles d’arbres et arbustes…)

Solution 1 – La plastification peut s’opérer directement avec un rouleau d’adhésif transparent, sans séchage sur une feuille de papier épais (type bristol), en veillant à ne pas laisser d’air emprisonné.

Solution 2 – Utiliser une plastifieuse en plaçant l’échantillon et son étiquette direc-tement entre les deux feuilles pour plastifieuse sans utiliser de papier de fond.

5. Classer et PrésenterPrésenter vos échantillons en les classant par famille.

Solution 1 – Pour une présentation individuelle, utiliser un classeur avec un titre et votre nom visibles, une page de garde avec le sommaire, puis un porte-document par échantillon. Vous pouvez compléter vos planches en intégrant les photos prises sur le terrain.

Solution 2 – Mutualiser vos informations et réaliser au choix un fascicule-guide à photocopier, une affiche, une boîte de collection ou bien une galerie en ligne.

Figure 4 : Classement et présentation des échantillons

ACERACEES

ACE BUX CCR ZU

C


8


Pour aller plus loin

Voici une proposition de grille d’évaluation d’herbier.

Critères – – – + + + Total

Intégrité des échantillons

Pour les ligneux : longueur des rameaux. Pour les herbacées : présence des organes utiles à la déter-mination, intégrité des feuilles, qualité du séchage…

/8

Qualité de la détermination

Noms français et latin complets. Famille exacte… /8

PrésentationSoin, propreté. Présentation générale (titre, sommaire, classement).

/4

Total /20

Le saviez-vous ?

L’inventeur de l’herbier serait Luca Ghini (1500-1556), botaniste italien et profes-seur de botanique à Bologne. Son herbier de 300 plantes n’a pas été conservé. John Falconer est probablement le premier Britannique à utiliser la méthode de séchage de plantes pour réaliser des herbiers mise au point par Luca Ghini. Au Muséum national d’histoire naturelle de Paris est conservé un herbier datant de 1558, un petit volume relié contenant 313 plantes récoltées par Jehan Girault, alors étudiant en chirurgie à Lyon.

Sitographie

www.tela-botanica.org (site du réseau de la botanique francophone)

http://garance.voyageuse.free.fr (une association et une revue pour protéger et faire connaître le monde végétal)


Documents

Constituer une collection de référence de plantes : réalisation …€¦ · seur de botanique à Bologne. Son herbier de 300 plantes n’a pas été conservé. John Falconer est