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David Wilgenbus Coopération médiatisée par Internet : utilisations du site La main à la pâte par des enseignants de l’école primaire DEA « Sciences, Techniques, Enseignement et Diffusion » ENS Cachan Tuteur du stage : Michèle Harrari (INRP) juin 2003

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David Wilgenbus

Coopération médiatisée par

Internet :

utilisations du site La main à la pâte par des

enseignants de l’école primaire

DEA « Sciences, Techniques, Enseignement et Diffusion »

ENS Cachan

Tuteur du stage : Michèle Harrari (INRP) juin 2003

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Remerciements

Je remercie chaleureusement Edith Saltiel, Claudine Larcher, Pierre Léna, Alain Chomat, Monique Delclaux, et plus généralement toute l’équipe La main à la pâte d’avoir permis que ce travail puisse voir le jour. Que ce soit pour l’aménagement de mon emploi du temps ou pour m’avoir fait profiter de cette grande expérience didactique, scientifique ou technique, je tiens à exprimer ma gratitude à cette équipe dynamique et chaleureuse.

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Table des matières

1 Introduction ___________________________________________________________ 1 1.1 Résumé ________________________________________________________________ 1 1.2 Une brève présentation du site Internet La main à la pâte ______________________ 2 1.3 Les enseignants du primaire et les TICE _____________________________________ 3

2 Problématique : les utilisations du site Internet La main à la pâte ________________ 5

3 Méthodologie __________________________________________________________ 7 3.1 Entretiens semi-directifs __________________________________________________ 7 3.2 Échantillonnage _________________________________________________________ 7

3.2.1 Un échantillon ciblé ___________________________________________________________ 7 3.2.2 Un biais à éviter ______________________________________________________________ 8

3.3 Analyse thématique ______________________________________________________ 8 3.4 Codage et grilles d’analyse ________________________________________________ 8

4 Caractéristiques des enseignantes interviewées ______________________________ 10 4.1 Résumé _______________________________________________________________ 10 4.2 Les enseignantes et leur école _____________________________________________ 11 4.3 Formation et intérêt pour les sciences et les TICE ____________________________ 12 4.4 Activités scientifiques menées en classe et démarches pédagogiques des enseignantes13

4.4.1 Activités scientifiques menées en classe ___________________________________________ 13 4.4.2 Démarches pédagogiques : des spécificités autour d’un canevas commun_________________ 14

5 Utilisations du site Internet La main à la pâte _______________________________ 16 5.1 Rôles du site ___________________________________________________________ 16 5.2 Conditions d’utilisation et navigation ______________________________________ 17

5.2.1 Le rôle de la formation initiale ou continue ________________________________________ 18 5.2.2 Un site consulté à domicile _____________________________________________________ 18 5.2.3 Fréquence et durée variables ____________________________________________________ 18 5.2.4 Une navigation ciblée ou assistée par les modérateurs du site __________________________ 18

5.3 Rubriques visitées ______________________________________________________ 19 5.3.1 Rubriques non visitées ou non mentionnées ________________________________________ 20 5.3.2 Comparaison avec les statistiques et les observations_________________________________ 20 5.3.3 Tableau récapitulatif __________________________________________________________ 22

5.4 Utilisation des fiches d’activités ___________________________________________ 23 5.4.1 Du « clef en main » pour débuter ________________________________________________ 23 5.4.2 Un guide pour la construction d’une progression cohérente ____________________________ 25 5.4.3 Des pistes didactiques _________________________________________________________ 26 5.4.4 Vers l’autonomie ? ___________________________________________________________ 27

5.5 Production de ressources et participation aux échanges _______________________ 28 5.5.1 Un constat général____________________________________________________________ 28 5.5.2 Une utilisation en « lecture » ou en « adoption », mais pas en « participation »_____________ 29 5.5.3 Internet est un dernier recours___________________________________________________ 31 5.5.4 Des contributions sous la contrainte ?_____________________________________________ 31 5.5.5 La pratique pédagogique est-elle communicable ? ___________________________________ 32

5.6 Consultation des réseaux de consultants ____________________________________ 33 5.6.1 Des questions en référence à la classe_____________________________________________ 34 5.6.2 Un détournement d’usage très répandu ____________________________________________ 35 5.6.3 Une difficile confrontation au savoir « établi »______________________________________ 36

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6 Conclusion ___________________________________________________________ 39

7 Annexes_______________________________________________________________ I 7.1 Compte-rendu de l’entretien test E0 ________________________________________ II 7.2 Compte-rendu de l’entretien E1 __________________________________________ XIV 7.3 Compte-rendu de l’entretien E2 ________________________________________ XXIX 7.4 Compte-rendu de l’entretien E3 ________________________________________ XLIII 7.5 Compte-rendu de l’entretien E4 ________________________________________ LVIII 7.6 Grilles d’analyse : rôle du site La main à la pâte __________________________ LXXV 7.7 Grilles d’analyse : rubriques visitées sur le site _________________________LXXXIV 7.8 Grilles d’analyse : utilisation des fiches d’activités_________________________ XCIII 7.9 Grilles d’analyse : production de ressources et participation aux échanges ________ C

8 Références_____________________________________________________________ i

Liste des figures

Figure 1 : Page d'accueil du site La main à la pâte : http://www.inrp.fr/lamap/ _________________________ 2 Figure 2 : Modèle d’activité instrumentée (Engeström 1991) _______________________________________ 5 Figure 3 : Coopération et engagement individuel de l'enseignant (Drot-Delange 2001)__________________ 29 Figure 4 : Distribution des questions posées aux consultants scientifiques d'avril 1998 à avril 2001 (Fontes et al. 2001). _________________________________________________________________________________ 36

Liste des tableaux

Tableau 1 : Résumé des questions associées à notre problématique.__________________________________ 6 Tableau 2 : Résumé des caractéristiques des enseignantes de l’échantillon. ___________________________ 10 Tableau 3 : Découverte du site La main à la pâte, conditions d'utilisation et méthodes de navigation. ______ 18 Tableau 4 : Rubriques consultées sur le site La main à la pâte (nombre d’unités d’analyse évoquant chaque rubrique dans les entretiens). _______________________________________________________________ 22

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1 Introduction

1.1 Résumé Ce travail s’inscrit dans le cadre du DEA « Sciences, Techniques, Enseignement et Diffusion », et notamment dans l’option « Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement » (TICE). Il concerne les utilisations, par des enseignants du premier degré, du site Internet La main à la pâte (http://www.inrp.fr/lamap/). Ce site, sous la responsabilité de l’Académie des sciences et de l’Institut National de Recherche Pédagogique, a pour objectif d’accompagner la rénovation de l’enseignement des sciences à l’école primaire, en proposant aux enseignants des ressources documentaires, de nature scientifique ou pédagogique, ainsi que des outils destinés à favoriser les échanges entre enseignants d’une part et entre enseignants, scientifiques et formateurs d’autre part. Le site Internet La main à la pâte est l’artefact qui, associé aux schèmes d’utilisation des enseignants, constitue un instrument utilisé dans le cadre d’une activité finalisée. Je me suis attaché à étudier les relations entre différents « pôles » de cette activité : le sujet, l’objet, la communauté et l’instrument lui-même. Cette étude exploratoire a pour objectif de rechercher des indicateurs préalables à une recherche plus approfondie ayant pour thème la coopération médiatisée par Internet : le rôle des réseaux « numériques » par rapport aux réseaux de « proximité », la production et la mutualisation de ressources par les enseignants, ainsi que l’utilisation de ces ressources dans le cadre de l’élaboration de séquences d’enseignement. Cette recherche a été menée au moyen de cinq entretiens semi-directifs, dont j’ai ensuite effectué l’analyse thématique. J’ai interviewé des enseignantes du premier degré en cherchant à diversifier l’ancienneté, la formation initiale, le cycle enseigné et la fonction occupée mais en me limitant, pour des raisons matérielles, à la zone géographique de Paris et sa proche banlieue. Nous garderons à l’esprit que les informations recueillies constituent des « discours sur » des pratiques, et qu’elles peuvent être sensiblement différentes de ce que donneraient des observations de ces mêmes pratiques. Les utilisations des fiches d’activités par les enseignantes de l’échantillon peuvent être de trois types, allant du « clef en main » pour une enseignante débutante à la recherche de pistes didactiques (telles les représentations des élèves) pour des enseignantes expérimentées, en passant par une proposition de déroulement possible, déroulement qui sera adapté au contexte de la classe. Une éventuelle évolution de l’enseignant vers une autonomie grandissante par rapport à ces ressources est discutée. La coopération médiatisée par ce site apparaît difficile, les enseignantes interviewées étant plutôt consommatrices que productrices. Plusieurs facteurs semblent jouer un rôle important : le manque d’assurance sur leur compétence pédagogique, le sentiment d’être dépossédée de leur travail, l’absence de production originale, le manque de réciprocité dans ce type de coopération, ainsi qu’une réelle difficulté à communiquer leur pratique d’enseignement. Les réseaux numériques ne sont sollicités qu’en dernier recours, lorsqu’aucun référent n’est disponible dans le proche environnement de l’enseignante. Celle-ci n’accepte d’ailleurs par toujours les consultants pédagogiques comme des « experts », en raison de leur éloignement du « terrain ». Quant au discours des consultants scientifiques, il est parfois « négocié » dans

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la classe, ce qui pose le problème de la confrontation du savoir construit en classe au savoir établi par la communauté scientifique. Si le site La main à la pâte offre des ressources et des outils de communication fort appréciés par les enseignantes de l’échantillon, tous les obstacles nécessaires à la création de communautés, c'est-à-dire de groupes de personnes qui se rassemblent autour de préoccupations communes et qui partagent un certain nombre de référents communs, ne sont pas toujours levés.

1.2 Une brève présentation du site Internet La main à la pâte1

Figure 1 : Page d'accueil du site La main à la pâte : http://www.inrp.fr/lamap/

Ce site, créé en avril 1998 par l’INRP et l'Académie des sciences, est destiné à favoriser et accompagner la rénovation de l'enseignement des sciences à l'école. Il s'adresse aux enseignants du primaire et propose des ressources documentaires, de nature scientifique ou pédagogique, ainsi que des outils destinés à favoriser les échanges entre enseignants d’une part et entre enseignants, scientifiques et formateurs d’autre part : une liste de diffusion, un réseau d’entraide, deux réseaux de consultants … Le site Internet La main à la pâte, comprend environ 7000 documents (principalement des pages HTML, des images et des fichiers PDF) et reçoit 32 000 visiteurs par semaine. Ce dernier chiffre est en constante augmentation : le nombre de visiteurs a doublé entre 2001 et 2002 (Saltiel et Larcher 2002). La mise à jour du site est hebdomadaire. Le site La main à la pâte est organisé en quatre espaces :

l'espace information présente des informations générales sur La main à la pâte et l’enseignement des sciences à l’école primaire ainsi que certaines informations évènementielles (comme par exemple des colloques ou des formations) ;

l'espace ressources propose des activités de classe (environ 200, rédigées pour la plupart par des enseignants puis validées aux niveaux scientifique et didactique), des documents scientifiques ou pédagogiques ainsi que des textes officiels ou des liens vers d’autres sites ;

1 Le site est décrit tel qu’il était en décembre 2002, époque à laquelle les entretiens ont eu lieu.

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l'espace échanges permet d'accéder aux différents sites du réseau La main à la pâte ainsi qu’aux réseaux des consultants pédagogiques et scientifiques (environ 200 chercheurs, ingénieurs et formateurs répondent, chacun dans leurs domaines de compétence, aux questions posées par les enseignants). Toutes les questions (près de 900) et leurs réponses sont archivées sur le site Internet. Les archives de la liste de diffusion reseau-lamap sont consultables depuis l’espace échange. Cette liste compte environ 1500 abonnés et se conçoit comme un lieu d'échanges concernant l'enseignement des sciences à l'école.

L'espace utilitaire présente une rubrique d'aide, un plan du site et des moteurs de recherche (plein texte et multicritère).

1.3 Les enseignants du primaire et les TICE L’utilisation d’un site Internet par des enseignants du primaire s’inscrit dans un contexte plus général, celui des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE). J’inclurai dans ces TICE le site Internet La main à la pâte, car, s’il est évident qu’il s’agit de technologies de l’information et de la communication (Web + liste de diffusion), je considère que ces technologies sont employées dans un contexte d’enseignement, même si l’usage se fait en dehors de la classe. Les enseignants utilisent en effet le site, comme nous le verrons par la suite, pour la préparation de leurs séquences d’enseignement ou pour la résolution de problèmes survenus lors de séances de classe. De nombreux indicateurs montrent que l’équipement informatique est en nette progression tant chez les particuliers (3 foyers sur 4 ayant des enfants en âge scolaire sont équipés d'un ordinateur et plus de la moitié disposent d'un accès à Internet, Bardi et Bérard 2002) que dans les écoles primaires : en 2003, on compte 1 ordinateur pour 20 élèves en élémentaire et 1 pour 100 élèves en maternelle, 50 % des établissements étant connectés 2. Pourtant, force est de constater que si les usages domestiques se développent rapidement, il n’en est pas de même des usages pédagogiques (Harrari 2000a, p. 302). Alain Chaptal (2000) évoque un temps d’intégration de l’ordre de 10 ans, dans le meilleur des cas, c’est-à-dire avec un équipement performant et une assistance technique permanente. Des applications innovantes sont observées, mais ne sont pas encore généralisées. Citons par exemple les créations de sites Web d’école, qui sont l’occasion pour les élèves de produire des textes et des documents multimédia, ou encore les recherches documentaires sur des supports numériques (CDROM, Internet). Par contre, bien peu de logiciels reconnus d’intérêt pédagogique (RIP) sont utilisés (Bardi et Bérard 2002). Le problème rencontré actuellement ne se situe donc pas au niveau des usages potentiels de ces technologies, mais au niveau de la généralisation des pratiques de certains pionniers. Cette intégration est difficile, pour plusieurs raisons parmi lesquelles on peut citer :

• les environnements de travail (matériels, logiciels, connexions) ne sont pas suffisamment fiables, sécurisés, et adaptés (Bardi et Bérard 2002, pp. 37-41) ;

• Les TICE n’ont pas d’intérêt pédagogique par elles-mêmes, mais elles s’intègrent bien dans un enseignement constructiviste et facilitent « naturellement » la pédagogie différenciée. Malgré le consensus apparent pour ces méthodes actives, ces dernières restent peu employées par les enseignants qui subissent les contraintes des programmes et de l’évaluation. Le passage d’une innovation vers une généralisation suppose donc une double remise en question de l’instrument et de la méthode (Chaptal 2000). Cette remise en question est délicate car elle porte sur les « valeurs

2 Source : http://www.educnet.education.fr

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fondamentales » des enseignants, comme leur rôle dans la classe, leur pédagogie ou encore l’ouverture sur l’extérieur (Harrari 2000a, pp. 44-45).

• Les facteurs sociaux sont également essentiels à l’intégration des TICE. Généraliser l’intégration des nouvelles technologies dans l’enseignement ne peut pas se faire sur la base du volontariat comme c’est souvent le cas chez les pionniers. Les équipes pédagogiques, les directeurs d’établissement, les animateurs … tous ces acteurs doivent être mobilisés pour accompagner les enseignants dans cette intégration. Le problème majeur aujourd’hui est bien celui de l’assistance technique et de l’accompagnement pédagogique (Chaptal 1999, pp. 369-376 ; Harrari 2000a, pp. 262-275).

Si les usages pédagogiques innovants décrits plus haut sont encore peu généralisés, les enseignants du primaire sont nombreux à utiliser les TICE dans le cadre d’une bureautique professorale (Harrari 2000b). De par leur nature même, les TIC(E) permettent aujourd’hui à tout un chacun de traiter de l’information de façon quasi-professionnelle3 et d’accéder à ces informations partout et tout le temps : ces deux propriétés sont précieuses pour l’enseignant qui bâtit son cours à partir de plusieurs sources existantes4 et qui le prépare chez lui puis l’utilise en classe. L’utilisation du site La main à la pâte s’inscrira principalement, mais pas uniquement, dans ce contexte de bureautique professorale.

3 Le numérique est en effet particulièrement performant pour le traitement, la modification, l’adaptation de documents existant sous différentes formes. 4 90 % des enseignants de tous niveaux déclarent préparer leurs cours à partir de documents existants : DO, C., ALLUIN, F. (2000). "Ressources documentaires et pratiques pédagogiques, année civile 1999." MENRT, Direction de la programmation et du développement, mission à l'évaluation, 86 p.

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2 Problématique : les utilisations du site Internet La main à la pâte

Le travail effectué dans le cadre de ce stage concerne les utilisations du site Internet La main à la pâte et peut être abordé sous différents angles répondant à des problématiques différentes. Contrairement à ce qui est de règle, ce stage tutoré ne consiste pas en une réplication de recherche, ni en ce qui concerne la problématique, ni en ce qui concerne les outils d’analyse. L’INRP et l'Académie des sciences ont mis en place un site Internet destiné aux enseignants du primaire. On y trouve des ressources documentaires, de nature scientifique ou pédagogique, ainsi que des « espaces » d’échange entre enseignants, scientifiques et formateurs.5 Ce site semble constituer un support précieux à la rénovation de l’enseignement des sciences et rencontre un large écho en France et à l’étranger. Le site Internet La main à la pâte est un artefact, c’est-à-dire une « chose » matérielle et/ou symbolique externe à l’utilisateur et qui constitue un moyen d’action pour résoudre un problème. On parle alors d’activité finalisée. L’ensemble formé par l’artefact et les schèmes d’utilisation (l’ensemble des caractéristiques qui permettent de généraliser l’utilisation d’un artefact) constitue ce que l’on appelle alors un instrument (Rabardel 1995). L’intérêt de cette approche est de prendre en compte la « composante utilisateur » et pas uniquement la composante artefactuelle. Nous verrons par la suite, notamment avec les « détournements d’usage », comment l’utilisateur participe à l’élaboration de l’instrument. L’activité instrumentée, et tout particulièrement celle qui se place dans une dimension collective, peut être modélisée comme un système en évolution permanente au sein duquel les éléments sont en tension les uns avec les autres (Engeström 1991, cité par Rabardel 1995). Dans le schéma de la figure suivante, les tensions sont représentées par les segments liant les différents sommets entre eux.

Figure 2 : Modèle d’activité instrumentée (Engeström 1991)

Je m’attacherai dans le cadre de ce travail à étudier les relations entre le sujet (l’enseignant utilisateur du site) et son objet (la construction d’une séquence d’enseignement dans la plupart

5 Le site La main à la pâte est présenté de façon plus précise à la page 2

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des cas) ainsi qu’entre le sujet et la communauté (les autres utilisateurs du site, les consultants scientifiques ou pédagogiques, les enseignants non utilisateurs du site), ces deux relations étant médiatisées par l’instrument (le site et les schèmes d’utilisation qui lui sont associés). La multiplicité des acteurs qui contribuent au site Internet La main à la pâte (enseignants, scientifiques, didacticiens, formateurs …) et celle des documents ou services qu’on y trouve permettent d’étudier différentes facettes de l’activité instrumentée. On peut par exemple s’interroger sur la relation sujet ↔ communauté ↔ objet. Quels peuvent être le rôle et l’impact des réseaux numériques dans la coopération6 entre enseignants ou entre enseignants et scientifiques ou formateurs ? Sont-ils complémentaires des réseaux de proximité (collègue de travail, professeur d’IUFM …) ? Internet est en général perçu comme un média de masse (il est utilisé comme une bibliothèque) alors même qu’il offre de nombreuses possibilités de communication (Audran 2001). On peut a priori penser le site Internet La main à la pâte comme un site coopératif (par opposition à institutionnel ou marchand selon la typologie de Drot-Delange 2001) car les enseignants interviennent sur le contenu, et parce qu’il présente de nombreux liens externes pointant sur des sites associatifs, personnels, institutionnels … Sous quelle forme se présente alors la coopération ? Est-elle même effective ?

Comme tous les réseaux d’enseignement disciplinaire (listes de diffusion, forums, sites Internet : Drot-Delange 2001), le site La main à la pâte souffre d’un manque de ressources proposées par les enseignants : 200 fiches d’activités, quelques dizaines de participants réguliers à la liste de diffusion alors même que le site est visité par des dizaines de milliers d’internautes chaque mois et que sa principale liste de diffusion compte plus de 1500 abonnés. Comment interpréter la faible participation des enseignants ? Enfin, les fondateurs de La main à la pâte ont créé ce site « dans une perspective d’évolution des pratiques » (Larcher et Saltiel 2001). La mutualisation des compétences (via la liste de diffusion ou les activités de classe par exemple) fait-elle de ce site un instrument d’autoformation au sens où elle entraînerait une évolution vers une plus grande autonomie pédagogique et une meilleure culture scientifique ? A ce sujet, il convient de s’interroger sur le statut et le rôle des documents du site dans la construction de séquences d’enseignement. Cette étude est une enquête exploratoire, car les publications en ce domaine sont rares et prennent souvent la forme de comptes-rendus empiriques décrivant des dispositifs innovants. L’objectif est ici de rechercher des indicateurs (réponses possibles à une question donnée, champ lexical utilisé …) permettant par la suite de mener une enquête plus approfondie portant sur les utilisations du site La main à la pâte, enquête qui sera probablement menée sous la forme d’un questionnaire diffusé sur le site lui-même.

Tableau 1 : Résumé des questions associées à notre problématique.

Quelle forme prend la coopération entre les différents acteurs du site La main à la pâte ?

Quel est le rôle des réseaux numériques dans la coopération en milieu éducatif ? Comment interpréter la faible propension des enseignants à mutualiser leurs

compétences via les réseaux numériques ? Quels sont le statut et le rôle des documents utilisés pour la construction de séquences

d’enseignement ? 6 J’emploierai le terme « coopération » pour désigner un effort collectif d’acteurs ayant un objectif général commun (mettre en place un enseignement des sciences de qualité à l’école par exemple), qu’ils aient des sous-objectifs et des tâches identiques ou non.

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3 Méthodologie

3.1 Entretiens semi-directifs Le travail présenté ici une enquête exploratoire, comme nous l’avons dit précédemment. Afin de pouvoir apporter des éléments de réponse aux questions posées initialement et de pouvoir récolter des données imprévues (ouvrir le champ des possibles), j’ai choisi de mener ce travail au moyen d’entretiens semi-directifs, sur des effectifs très restreints (voir la section 3.2). Les entretiens semi-directifs offrent l’avantage de permettre l’étude de variables complexes et d’être adaptés aux investigations qualitatives. Le lecteur pourra se reporter à Hélène Chauchat (1985, p. 145 et suivantes) pour un développement plus approfondi de l’entretien semi-directif et son adéquation avec les enquêtes exploratoires. Le corollaire de ce choix est qu’il ne sera question à aucun moment d’analyse statistique, ni d’extrapolation quelle qu’elle soit. Tout ce qui sera dit par la suite ne doit s’entendre que relatif à l’échantillon étudié. J’ai mené au total sept entretiens, dont un entretien-test, et je n’en exploiterai que cinq ici en raison des contraintes de temps disponible pour cette étude. Bien que l’entretien test soit en général « sacrifié », j’ai choisi de le traiter ici car l’enseignante interviewée (E0 dans ce qui suit) apportait des informations que je n’ai pas retrouvées dans les autres entretiens, notamment en ce qui concerne l’utilisation des « fiches d’activités ». Les retranscriptions de ces cinq entretiens sont données en annexe. Ils comportent un canevas commun en quatre phases abordées dans le même ordre : l’enseignant et son école, l’utilisation du site La main à la pâte, les conséquences dans la classe, les attentes vis-à-vis du site.

3.2 Échantillonnage

3.2.1 Un échantillon ciblé La technique de recueil de données retenue étant celle d’entretiens semi-directifs, il s’avère matériellement impossible, dans le cadre de ce stage, d’effectuer un sondage sur un échantillon représentatif, que ce soit par tirage aléatoire ou par quota. La contrainte du faible effectif ainsi que la nature exploratoire de l’enquête (au cours de laquelle on ne cherchera pas à mettre en évidence des fréquences, des distributions …) m’ont amené à choisir un échantillon ciblé. L’échantillon doit être suffisamment homogène pour faire émerger des constantes et suffisamment varié pour mettre en évidence différentes utilisations du site Internet La main à la pâte en fonction des contraintes, des objectifs et des habitudes de chacun. Comme nous l’avons vu plus haut, la problématique concerne les utilisations du site par des enseignants du primaire actuellement en exercice. Je me suis intéressé plus précisément à des enseignants qui pratiquent les sciences dans leur classe et qui plus est, qui sont ou ont été utilisateurs du site Internet La main à la pâte. L’Inspection Générale de l’Education Nationale évalue à 15 % la proportion des enseignants qui pratiquent les sciences dans le cadre du PRESTE ou de La main à la pâte (Loarer 2002). J’ai cherché à diversifier l’âge, le cycle enseigné, et la fonction occupée (professeur des écoles, directeur d’école, maître-formateur) mais je me suis restreint, pour des raisons matérielles, à la zone géographique de Paris et sa proche banlieue.

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3.2.2 Un biais à éviter Ma situation particulière de webmestre du site La main à la pâte pose une difficulté par rapport aux entretiens semi-directifs. En effet, tout entretien est une situation d’interaction sociale au cours de laquelle les attitudes de l’interviewé correspondent à une « stratégie » de réponse (ce dernier peut répondre de manière à ménager son interviewer par exemple). Les interroger sur leurs utilisations d’un site sur lequel mon nom apparaît fréquemment, notamment du coté des « échanges » (questions aux scientifiques, questions générales, liste de diffusion, réseau des sites départementaux …) présente un risque important de biaiser les informations récoltées. Pour minimiser cet effet, j’ai préféré contacter les enseignant de manière indirecte, en m’adressant à des enseignants ou maîtres ressources que je connais personnellement et en leur demandant de me mettre en contact avec des enseignants qu’ils savaient enseigner les sciences et être ou avoir été utilisateurs du site. Un rendez-vous téléphonique m’a permis de m’assurer que les personnes ne faisaient apparemment pas de rapprochement entre mon nom et le site Internet La main à la pâte. Il va de soi que lors de l’entretien, je me suis présenté comme étudiant en DEA de didactique et surtout pas comme webmestre du site La main à la pâte ! Notons toutefois que la personne choisie pour l’entretien test n’a pas été contactée de cette façon : il s’agit d’une enseignante que je connais personnellement et pour qui ma situation de webmestre du site La main à la pâte est également connue.

3.3 Analyse thématique L’enquête préliminaire menée dans le cadre de ce stage est soumise à de fortes contraintes de temps et de disponibilité. Pour cette raison, je me suis limité à une analyse thématique des entretiens. Il ne s’agira pas d’analyser de manière approfondie chacun des entretiens, mais plutôt de dégager des ressemblances et des différences entre eux. C’est une « procédure exploratoire […] c’est-à-dire qu’aucun cadre catégoriel théorique ou empirique ne sert de support à l’analyse. Les résultats sont dus à la seule méthodologie d’analyse exempte de tout appel à un cadre préétabli. » (Ghiglione et Matalon 1978, p. 184). Bien conscient des problèmes méthodologiques inhérents à ce type d’analyse, notamment en ce qui concerne la reproductibilité, je me limiterai dans le cadre de ce stage à cette « méthode ». Une analyse plus poussée du contenu et du discours permettrait certainement de dégager des significations plus précises … J’ai d’ailleurs l’intention de reprendre par la suite l’analyse de l’ensemble des sept entretiens menés en vue de l’élaboration d’un questionnaire.

3.4 Codage et grilles d’analyse J’ai découpé les entretiens en prenant comme unité d’analyse la phrase. Ce découpage est particulièrement subjectif car il nécessite d’interpréter les intonations et les silences de la personne interviewée. Il m’a paru néanmoins plus satisfaisant pour l’analyse thématique qu’un découpage par tour de parole ou par mot ou proposition, respectivement pas assez et trop « granulaires ». Quant à un découpage par thème, il nécessitait que je connaisse à l’avance tous les thèmes que je souhaitais analyser, ce qui n’était pas le cas étant donné le caractère exploratoire de l’enquête. Les différentes grilles qui seront utilisées pour l’analyse thématique sont données en annexe. Elles se présentent toutes de la même manière, avec en première colonne le numéro de l’unité d’enregistrement et le numéro de l’entretien. Chaque grille concerne un seul entretien. Les dimensions d’analyse sont divisées en catégories exclusives les unes des autres, elles-mêmes

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divisées en sous catégories exclusives. Les dernières lignes font la somme des unités codées dans chaque catégorie, mais cette somme n’est qu’indicative et ne doit pas être interprétée comme une analyse quantitative. En effet, les « poids » affectés à chaque catégorie dépendent certes de l’importance que leur accordent les enseignants, mais également (surtout ?) de la manière dont j’ai orienté l’entretien. Le codage (l’affectation d’une catégorie à chaque unité d’analyse) des entretiens m’a permis de constater que la « granularité » des unités d’analyse était satisfaisante. Idéalement, un double codage doit être effectué par deux analystes différents, afin de tester la fidélité de la grille (Weil-Barais 2001, p. 167). Cette étude s’inscrivant dans le cadre d’un stage, il n’a pas été possible de réaliser ce test, mais j’ai moi-même codé deux fois l’entretien E1 à l’aide de chaque grille à quelques jours d’intervalle. Les coefficients de fidélité7 variaient entre 0.7 et 0.9.

7 le coefficient de fidélité est 2n/(i+j) ou n est le nombre de fois où le codage est identique, i le nombre de codage faits la première fois et j le nombre de codage faits la seconde fois

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4 Caractéristiques des enseignantes interviewées

4.1 Résumé Bien que le sexe n’ait pas été pris comme critère de sélection, les cinq personnes interviewées ici sont cinq femmes. Rappelons qu’elles ont été choisies car elles déclaraient enseigner les sciences et utiliser (ou avoir utilisé) le site Internet La main à la pâte. L’échantillon comprend 2 maîtres-formateurs et 3 professeurs des écoles, enseignant dans les 3 cycles de l’école primaire, d’ancienneté différentes (de 1 à 22 ans) et de « niveaux » différents en ce qui concerne les sciences ou l’informatique. Le tableau suivant résume les caractéristiques de ces enseignantes, caractéristiques qui seront détaillées plus bas.

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Tableau 2 : Résumé des caractéristiques des enseignantes de l’échantillon.

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Ces personnes ont été interviewées en décembre 2002, dans leur salle de classe, sauf E3 pour qui l’entretien a eu lieu à son domicile. La numérotation fait référence à l’ordre chronologique dans lequel se sont déroulés ces entretiens. L’entretien E0 est l’entretien test, qui sera exploité dans le cadre de cette étude pour des raisons déjà mentionnées.

4.2 Les enseignantes et leur école Les cinq enseignantes interviewées travaillent à temps plein. L’enseignante E0 est une jeune professeur des écoles, dont c’est la deuxième rentrée scolaire (en tant que titulaire car elle a enseigné 2 ans dans le privé auparavant), et la première dans son école où le milieu social est favorisé. Elle enseigne en CM1 et a enseigné précédemment en CM2. L’équipe pédagogique ne travaille pas de façon concertée, ni pour les choix de thèmes à étudier, ni pour une éventuelle entraide pédagogique. « C’est très difficile : à l’IUFM on nous dit qu’il faut travailler tous ensemble mais je me rends compte que c’est chacun pour soi. Même entre deux CM1 on n’a pas du tout la même progression, du coups ils vont arriver en CM2 … certains auront fait en sciences le corps humain, d’autres les plantes. Je crois qu’il y a encore de gros progrès à faire, c’est aux enseignants de se bouger de toute façon. » (E0 10.4-10.6)8. E1 enseigne depuis 12 ans et a travaillé dans tous les niveaux de l’école élémentaire et maternelle. Son arrivée dans l’école actuelle date de 2 ans et coïncide avec l’obtention de son poste de maître-formateur. Elle partage donc son emploi du temps pour moitié entre sa classe de CM1 et l’IUFM. L’école se situe dans un quartier favorisé de Paris, avec quelques élèves défavorisés logés par des associations d’aide aux familles de réfugiés. L’ensemble « fonctionne relativement correctement ». Cette enseignante essaie d’implanter les sciences dans l’école, et de donner une dynamique de travail en équipe (projet d’école, exposition des travaux de ses élèves dans d’autres classes …), dynamique qui n’existait pas à son arrivée. « Je suis censée être personne ressource sciences, mais il ne faut pas le dire. C’est encore une notion qui n’est pas tout à fait passée chez nous ! » (E1 8.3) « C’est très difficile la coopération dans une école, parce que ce sont des personnalités très différentes et que le rapport professionnel n’est pas toujours évident. Il y a beaucoup d’affectif qui se greffe là-dessus, et je n’ai pas encore rencontré d’école où il y ait vraiment des équipes. » (E1 57.3) E2 est professeur des écoles depuis 7 ans, et enseigne en petite section de maternelle pour la première fois. Elle a travaillé 4 ans en maternelle (moyens-grands) et 2 ans en élémentaire (CP-CE1) dans des milieux défavorisés et non francophones. Son école actuelle, dans laquelle elle travaille depuis 4 ans, est implantée dans un quartier très favorisé de Paris, avec de petits effectifs, et un réel travail d’équipe entre les professeurs : « Quand ce sont des activités communes à toute l’école, on essaie de dégager ensemble les pistes de travail et le déroulement des activités. » (E2 11.10). E3 n’est venue à l’enseignement que tardivement, après avoir travaillé comme informaticienne pendant 13 ans. Elle enseigne depuis 2 ans et c’est sa première année dans son école actuelle de la banlieue parisienne, dans un quartier défavorisé. Son poste est segmenté en ¾ temps de CE2 et ¼ temps de CM2. Son arrivée récente dans l’école et le fait qu’elle n’y soit que provisoirement ne facilite pas les échanges avec ses collègues ni l’entraide : « jusqu’à présent, cela a toujours été complètement seule, malheureusement » (E3 13.1). « Le problème c’est que je suis toute nouvelle dans l’école. Je n’y suis qu’à titre

8 Cette notation renvoie aux comptes-rendus entretiens (en annexe) : entretien numéro 0, unités d’analyse 10.4 à 10.6

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provisoire, je ne serai plus là l’année prochaine. Donc forcément, ce travail à deux, ce travail en équipe est plus difficile à réaliser quand vous êtes quelqu’un qui n’arrive que pour un an. » (E3 14.3-14.5) E4 est maître formateur depuis 6 ans et, depuis 22 ans, a enseigné dans l’élémentaire et la maternelle. Cette année, elle partage son temps pour moitié entre sa classe de moyenne-grande section de maternelle et l’IUFM. L’école se situe dans un quartier favorisé de la banlieue parisienne, avec quelques élèves défavorisés. Les enseignants travaillent de façon autonome (« C’est un métier très solitaire l’enseignement. On a un projet un peu fédérateur, mais chacun fait ce qu’il veut » E4 15.1-15.2) et s’entraident de façon ponctuelle (E4 46.3-46.4).

4.3 Formation et intérêt pour les sciences et les TICE Quatre enseignantes sur les cinq interviewées ont une formation initiale littéraire ou artistique. Toutes utilisent l’informatique pour la préparation de leurs séances (elles ont été interviewées pour cette raison) mais une seule n’en a aucun usage en classe, et c’est précisément E3, informaticienne de formation. E0 a passé un bac littéraire et une licence d’histoire avant de se présenter au concours de professeur des écoles. Son intérêt pour les sciences remonte à la préparation du concours puis à l’année de formation qui a suivi et est avant tout personnel (« les sujets qui m’intéressent, qui me font rêver : les planètes … » E0 30.1) et nous verrons plus loin que cela se traduit sur les thèmes abordés en classe comme sur l’utilisation qu’elle a du site La main à la pâte. Ceci est également à rapprocher du fait qu’elle ne mentionne pas sa participation à l’université d’automne « graines de sciences » organisée par La main à la pâte lorsqu’on la questionne sur sa formation continue. Cette démarche est avant tout personnelle, déconnectée des préoccupations premières de la classe9. E0 utilise les TICE pour la production de documents multimédia (E0 12.3) comme pour la recherche documentaire avec les élèves (E0 38.3-38.4). Sa classe est d’ailleurs la seule à posséder une imprimante et une connexion Internet (haut débit), les autres classes ne comptant « que » des ordinateurs. E1 a également suivi un cursus littéraire avant de passer le concours d’École Normale. Son intérêt personnel pour les sciences s’est traduit par une formation continue : elle a suivi un stage sur les ressources scientifiques (E1 est depuis personne ressource sciences), et un stage sur La main à la pâte. Elle utilise régulièrement l’informatique pour ses applications bureautiques (traitement de texte et Internet) mais aussi dans la classe. « Je travaillais avant dans une école où on avait une salle informatique et là on pouvait faire énormément de recherches avec les enfants. Aujourd’hui on a 1 poste, on n’a pas d’imprimante et là c’est beaucoup plus difficile à gérer avec les enfants. » (E1 12.4-12.5). E2 a passé le concours de professeur des écoles après une licence de lettres. Initialement réticente à enseigner les sciences, elle « s’y est mise » en raison du projet d’école de son établissement actuel et avec le soutien d’une collègue : « elle a su me montrer l’intérêt des sciences dans la classe » (E2 6.7). Cette enseignante a ensuite suivi un stage sciences au cours duquel elle a découvert La main à la pâte. Son intérêt pour les TICE vient lui aussi de l’école : « j’ai fait quelques petits stages de circonscription mais c’est à partir du matériel présent dans l’école que je m’y suis

9 C’est d’ailleurs un des objectifs de la session « graines de sciences » que de donner aux enseignants le plaisir de vivre la science pour eux-mêmes et pas uniquement en référence à la classe.

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intéressée » (E2 12.2) L’école est très bien équipée en postes comme en logiciels éducatifs qu’elle utilise régulièrement, en mathématiques notamment (E2 12.6 et 36.3-36.4). A cette pratique il convient d’ajouter un usage de bureautique. Quant à E3, elle est de formation scientifique (bac S, maîtrise d’informatique) et a travaillé pendant 13 ans comme informaticienne avant de se tourner vers l’enseignement. Son intérêt pour les sciences lui vient de son cursus, et elle fréquente un « club scientifique » (qui regroupe un chercheur, un conseillé pédagogique et d’autres enseignants) : « Il y a de nombreux sujets scientifiques dans lesquels je ne connais pas grand-chose, entre autres tout ce qui est corps humain. […] j’ai entendu qu’au club scientifique ils redonnaient les bases scientifiques et qu’ils pouvaient donner des idées de séquences de manière à pouvoir mener ce genre de séances. » (E3 12.1-12.2). E3 maîtrise parfaitement l’usage de l’ordinateur et des réseaux, mais en réserve l’utilisation à ce que nous avons appelé plus haut la « bureautique professorale ». Elle est la seule, parmi les cinq enseignantes interrogées, à ne jamais employer les TICE en classe, alors même qu’elle a une formation et une expérience professionnelle d’informaticienne. D’après Michèle Harrari (2000b), l’intérêt et la familiarité des enseignants avec l’informatique n’est pas le seul facteur déterminant l’usage des TICE en classe. La conviction de l’intérêt pédagogique de ces TICE, le fonctionnement de l’équipe pédagogique (travail en équipe, ouverture à l’innovation …) et d’autres facteurs personnels ou sociaux peuvent jouer un rôle important. Dans le cas de E3 par exemple, l’école est équipée de façon conséquente mais le parc informatique souffre d’un manque de maintenance (E3 6.1-6.4). De plus, les relations au sein de l’équipe pédagogique, et notamment entre le directeur et les enseignants semblent peu favorables à de tels usages (E3 2.2). E4 a étudié les arts du spectacle après un bac B puis est entrée à l’École Normale, avant de quitter l’enseignement après quelques années pour se tourner vers le théâtre (E4 5.8-5.12). Revenue à l’enseignement, elle a passé une maîtrise de sciences de l’éducation et le concours de maître formateur. Peu attirée par les sciences dans sa propre scolarité, elle en a découvert l’intérêt en tant qu’enseignante de maternelle (E4 9.6-9.8). Cet intérêt s’est traduit par le choix d’une option de didactique des sciences pendant ses études de sciences de l’éducation. Elle suit à l’époque de l’entretien un stage TICE mais utilise l’ordinateur depuis des années, que ce soit pour la bureautique ou pour une utilisation pédagogique (logiciels éducatifs pour les mathématiques et pour la lecture, CDROM culturels : E4 17.2-18.6). Sa classe compte un ordinateur relié à Internet et nous verrons qu’elle l’utilise entre autre pour consulter le site La main à la pâte avec ses élèves.

4.4 Activités scientifiques menées en classe et démarches pédagogiques des enseignantes

4.4.1 Activités scientifiques menées en classe Je renvoie le lecteur au tableau précédent (page 10) pour la liste des thèmes et domaines abordés. Constatons simplement qu’ils sont assez équitablement répartis entre les sciences de la vie et de la Terre et la physique / technologie (sauf pour E4 qui ne travaille que sur ces derniers thèmes), ce qui contraste avec le constat établi par l’Inspection Générale. Celle-ci relève en effet que la majorité des thèmes étudiés sont empruntés à la biologie (Loarer 2002, p. 11). Si les choix des thèmes peuvent être faits selon l’intérêt personnel de l’enseignante (E0), ils peuvent également découler du projet d’école (E2 particulièrement). Pour E1, l’intérêt des élèves joue un rôle important (E1 7.3), quitte à s’éloigner des programmes (les médicaments,

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la génétique). E4 met l’accent sur le fait que les élèves doivent travailler sur le monde sensible, c’est-à-dire le monde qu’on peut observer ou manipuler (E4 58.4-58.9).

4.4.2 Démarches pédagogiques : des spécificités autour d’un canevas commun

Citons tout d’abord un extrait du « Guide de découverte » de La main à la pâte résumant en quelques mots la démarche pédagogique mise en avant (Ajchenbaum-Boffety et al. 2000, p. 16).

« La démarche préconisée par La main à la pâte privilégie la construction des connaissances par l'exploration, l'expérimentation et la discussion. C'est une pratique de la science en tant qu'action, interrogation, investigation, expérimentation, construction collective qui est visée et non pas l'apprentissage d'énoncés figés à mémoriser. Les élèves réalisent eux-mêmes des expériences, pensées par eux, et discutent pour en comprendre l'apport. On apprend par l'action, en s'impliquant ; on apprend progressivement, en se trompant ; on apprend en interagissant avec ses pairs et avec de plus experts, en explicitant par écrit son point de vue, en l'exposant aux autres, en le confrontant à d'autres points de vue et aux résultats expérimentaux pour en tester la pertinence et la validité. »

Avant toute chose, il convient de rappeler que nous avons affaire à des « discours sur » les démarches, qui peuvent différer des démarches qu’un observateur constaterait dans la classe, et pour au moins deux raisons. Il est difficile d’objectiver sa propre pratique, et, comme nous l’avons vu, un entretien est une situation d’interaction sociale au cours duquel l’interviewée répond en adoptant des « stratégies ». Ceci étant dit, toutes déclarent enseigner les sciences selon une démarche en rapport avec La main à la pâte (c’était un des critère de choix de l’échantillon). Elles évoquent le questionnement10, l’expérimentation11, la confrontation orale12 et les traces écrites13. L’une d’elles considère les sciences comme une entrée privilégié pour le travail de la langue (E4 9.7). En règle générale, E1 et E4, les deux maîtres-formateurs, ont plus de facilité à expliciter et théoriser leur démarche pédagogique que leurs collègues. Voici par exemple ce que dit E4 : « Il y a une situation problème, et on travaille autour des conceptions initiales, des représentations des élèves par rapport à « qu’est-ce qui donne de la lumière ? », « à votre avis, comment ça arrive ici ? » Ils essaient d’imaginer. Ça peut être par des dessins, par des discussions, par des guides d’entretiens. Ensuite, de là je vais mettre en place une série d’expériences après des discussions collectives. Je mets en place les expériences en fonction de leurs hypothèses donc, très souvent, quand il y a des discussions, je retranscris. Je vais mettre en rouge ce qui me paraît possible d’expérimenter et en vert ce qui ne me paraît pas possible. Puis ils vont expérimenter, ils vont travailler en ateliers, en petits groupes. Ça peut changer, ça dépend. Ensuite ils confrontent leurs idées, petit à petit ils mettent en place un savoir et il y a une évaluation finale pour savoir ce qu’ils ont acquis. » (E4 14.1-14.9) Toutes s’accordent sur un point : cette démarche demande énormément de temps. La seule à rencontrer de réelles difficultés est E3, l’enseignante la plus récente dans la profession : « il y a certaines expériences qui semblent difficiles à mettre en place, pour moi actuellement, au

10 Voir par exemple (E0 9.2), (E1 44.4) et (E4 27.3). 11 Voir (E0 21.2, 43.7, 43.8), (E1 6.5, 11.3-11.8), (E2 7.4-7.9, 11.6, 19.4), (E3 10.4, 10.8) et (E4 14.4-14.7). 12 Voir (E4 9.7, 14.3-14.9). 13 Voir (E0 9.4, 34.10-35.2, 57.1-57.2), (E1 53.5-53.8) et (E3 10.5).

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niveau gestion de classe tout simplement. […] J’ai l’impression que je ne vais pas gérer la classe, que ça va partir » (E3 64.3-64.4). Pour toutes les enseignantes interviewées (sauf E3, qui ne dit rien à ce sujet), cette démarche de type socio-constructiviste s’applique également aux autres matières enseignées à l’école primaire. Si elle constitue un cadre général, elle n’en est pas pour autant appliquée systématiquement, y compris en sciences :

Lorsqu’elle est contrainte par le temps ou par la nécessité d’une évaluation, E0 quitte ce cadre socio-constructiviste pour délivrer un cours plus magistral : « ce n’est pas bien je sais, mais parfois je ne travaille pas avec mon idée des sciences, c'est-à-dire où c’est l’enfant qui s’interroge, qui pose des questions … Parfois, par un manque de temps par exemple. Il faut rendre les livrets et il me manque une note. A force de s’interroger, on n’a pas de note en sciences, alors avec les enfants on va travailler sur un sujet et c’est vrai que je vais passer moins de temps aux expériences … » (E0 43.3-43.6)

Pour E1, il ne s’agit pas d’une contrainte de temps, mais d’une volonté de diversifier les types de séances suivant les sujets abordés : « je crois que ce serait s’enfermer si on voulait absolument suivre la démarche scientifique14 tout le temps » (E1 11.11). La visite d’un chercheur donnera lieu à un cours plus expositif : « Elle nous a aussi parlé des maladies génétiques et de ce qui pouvait advenir par rapport à sa recherche fondamentale à elle. Ça, ça a impressionné vraiment les enfants. » (E1 6.8)

Pour E4, et nous en reparlerons plus loin, les réponses des consultants du site La main à la pâte servent de base à un cours magistral. Il s’agit ici d’apporter une réponse lorsque l’investigation dans la classe n’a pas permis de conclure : « Comme c’est souvent parce qu’on n’a pas pu expérimenter, ça se définit souvent par un cours magistral de lire ce texte » (E4 62.3).

Avant de clore cette rubrique sur les démarches pédagogiques, rappelons que Jean-Pierre Sarmant (1999, p. 7) avait pointé trois difficultés liées à la mise en place de la démarche préconisée par La main à la pâte :

La dérive “ tout méthodologique ” « Dans une proportion significative des classes, on constate que l’acquisition de connaissances est un objectif mineur, voire inexistant.» On peut comparer ceci avec cet extrait de l’entretien E3 : « Ce qu’il pourrait y avoir aussi c’est justement par thème abordé, par exemple observation scientifique ou classement, les différents domaines scientifiques qu’on peut travailler pour arriver à ces notions comme le classement scientifique […] « Qu’est-ce que je pourrais faire d’autre pour arriver aux mêmes compétences ? D’ailleurs pas forcément en relation avec les programmes.» (E3 78.2-79.4) L’objectif de l’acquisition méthodologique occulte ici les connaissances scientifiques « factuelles ».

La dérive “ tout technologique ” : elle n’apparaît pas dans ces cinq entretiens. La dérive “ relativiste ” : il s’agit d’une difficulté de confronter les conclusions de la

classe avec le savoir scientifique établi. Nous approfondirons ce point pour E4 à la page 36.

14 On retrouve ici (et aussi chez E0 21.2-21.3) la confusion entre la démarche des élèves dans une séance de type « main à la pâte » et la démarche du chercheur. Le schéma OHERIC (Observation-Hypothèse-Expérimentation-Résultat-Interprétation-Conclusion) est souvent perçu comme l’archétype de la démarche du chercheur, alors qu’il correspond en réalité à un schéma d’exposition des travaux de recherche, le chercheur procédant entre autre par essai-erreur.

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5 Utilisations du site Internet La main à la pâte

5.1 Rôles du site Le site La main à la pâte offre, comme nous l’avons vu précédemment15, une certaine diversité de ressources documentaires (scientifiques, pédagogiques, textes officiels …) et d’outils d’échanges (liste de diffusion, réseau d’entraide, réseaux de consultants, projets coopératifs …). Cette diversité, ajoutée à celle des enseignantes interviewées16 (professeur des écoles / maîtres-formateurs, maternelle / élémentaire, formation littéraire / scientifique, connaissant le site depuis sa création ou depuis 1 an …), se traduit par des objectifs divers concernant l’utilisation du site, même si certaines préoccupations sont communes. Les raisons qui incitent E0, professeur des écoles en élémentaire, à utiliser le site La main à la pâte sont de deux ordres. Le premier, et principal, est la préparation de ses séquences d’enseignement : idées d’expériences, progressions établies et remise à niveau scientifique (E0 23.1). Le second ordre est tout autre : cette enseignante utilise le site comme une bibliothèque scientifique pour y satisfaire une curiosité personnelle : « Je regarde les questions qui ont déjà été posées, les sujets qui m’intéressent, qui me font rêver : les planètes … En lisant toutes les questions qui ont déjà été posées, je vais avoir envie de consulter la réponse. J’adore poser des questions, et là c’est bien, c’est simple, c’est clair. » (E0 30.1-30.3) Bien que n’utilisant plus beaucoup le site aujourd’hui, E1, maître formateur en élémentaire, s’y est beaucoup connectée dans le passé, dans le but de préparer ses séquences. Elle y recherchait alors essentiellement des situations déclenchantes (E1 19.2-19.3), des pistes pour le déroulement des séances (E1 25.3-25.5) ainsi que des informations plus didactiques, sur les représentations des élèves par exemple : « voir quelles sont les difficultés auxquelles se sont heurtés les autres, car c’est lié à des représentations qui ne sont pas évidentes à faire surgir chez les enfants et à combattre, entre guillemets, s’il y a à les combattre. » (E1 26.1). En tant que personne ressource en sciences, elle a imprimé un grand nombre d’activités pour les mettre à disposition de ses collègues (E1 28.9-28.10). E2, professeur des écoles en maternelle, utilise principalement le site pour avoir des pistes sur le déroulement de l'activité qu'elle a choisi de traiter (« C’est plutôt comment aborder un thème. Et puis dans le déroulement des séquences, quelles notions est-ce qu’il faut faire passer en premier … un ordre un petit peu chronologique, un petit peu logique qu’on n’a pas forcément » : E2 29.2), et pour une mise à niveau scientifique préalable (E2 17.2-17.3). Cette enseignante se connectera également au site en cas de problème rencontré pendant une activité menée en classe, que ce soit un blocage d’ordre scientifique (E2 20.2-20.3) ou pédagogique (E2 57.5-57.9). On retrouve les mêmes objectifs chez E3, professeur des école en élémentaire : mise à niveau scientifique (E3 18.2), idées d’expériences (E3 23.2-23.3), déroulement possible des activités (E3 21.1-21.5), obstacles (E3 28.4) et aide en cours de projet s’il apparaît une difficulté d’ordre scientifique (« quand on fait ça, quel est le phénomène physique qu’on met en place ? » E3 29.2) ou pédagogique : « J’ai envoyé un message pour savoir comment continuer mes séances, j’étais bloquée, je ne savais plus comment faire. Est-ce que c’était à

15 Voir la section « Une brève présentation du site Internet La main à la pâte », page 2. 16 Voir la section « Caractéristiques des enseignantes interviewées », page 10.

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moi de donner la réponse ou est-ce qu’il y avait un moyen pour que les enfants la trouvent eux-mêmes ? » (E3 33.2-33.3). Maître-formateur en maternelle, E4 utilise le site pour quatre raisons. La première consiste à préparer ses séances ; il s’agit d’une mise à niveau scientifique (E4 41.5) et de pistes didactiques : « Voir quelles sont les demandes, les réflexions de gens qui ont un cycle 3 par exemple. Pour qu’il y ait comme une sorte de continuité de réflexion […] Ça m’a beaucoup aidé pour expliciter les manques qu’il pouvait y avoir en élémentaire, parce que je trouvais les questionnements des gens très légitimes.» (E4 49.3 et 60.1). La seconde est la recherche d’une aide de nature scientifique en cas de problème pendant une séance (E4 27.1-27.6). La troisième raison est la volonté de comparer sa démarche ou les questions qu’elle se pose avec la démarche ou les questions des autres enseignants (E4 39.1-40.6 et 34.3-36.5). Enfin, en tant que maître-formateur, elle montre le site à ses stagiaires (E4 54.7-54.10).

Résumons les différents rôles du site Internet La main à la pâte, pour ces cinq enseignantes :

préparer des séquences d’enseignement : o mise à niveau scientifique (E0, E2, E3, E4) ; o idées d’expériences (E0, E3) ; o situations déclenchantes (E1) ; o déroulement des activités (E0, E1, E2, E3) ; o pistes didactiques (E1, E3, E4) ;

résoudre un problème apparu pendant une séance : o trouver la réponse à une question d’ordre scientifique (E2, E3, E4) ; o débloquer une situation pédagogique (E2, E3) ;

après ou indépendamment de toute séance : o satisfaire une curiosité scientifique personnelle (E0) ; o se comparer aux autres enseignants (E4) ; o montrer le site à ses stagiaires ou collègues (E1, E4).

La préparation des séances semble l’objectif principal de ces enseignantes. Notons, et nous y reviendrons par la suite, qu’aucune des cinq enseignantes ne se connecte sur le site pour faire partager son expérience, que ce soit en produisant des ressources ou en participant à des échanges de la liste de diffusion.

5.2 Conditions d’utilisation et navigation Le tableau suivant résume les points qui seront abordés plus bas :

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5.2.1 Le rôle de la formation initiale ou continue Les cinq enseignantes ont connu La main à la pâte et son site Internet conjointement, au cours de leur formation (initiale ou continue) et non par bouche à oreille17. Elles l’ont toutes utilisé immédiatement ou dès qu’elles ont été en poste.

5.2.2 Un site consulté à domicile L’utilisation de ce site en tant qu’instrument d’aide à la préparation de séances, n’a que peu à voir avec l’équipement informatique de leurs écoles étant donné que toutes, sauf une (E0), le consultent dans cet optique depuis leur domicile.

5.2.3 Fréquence et durée variables La fréquence avec laquelle ces enseignantes utilisent le site varie énormément suivant le type d’utilisation, de quelques fois par an pour la préparation de séances à quelques fois par mois pour une aide scientifique ou pédagogique en cours de séance. Le temps passé sur ce site est lui aussi très variable suivant qu’on le consulte pour sa culture personnelle ou pour trouver une information « ciblée ». E2 se distingue par des visites très longues (2 heures) car, ne pouvant pas imprimer les séquences (plusieurs dizaines, voire centaines de pages pour les documents Insight), elle les lit en ligne et prend des notes.18

5.2.4 Une navigation ciblée ou assistée par les modérateurs du site Leurs méthodes de navigation sont similaires et correspondent à ce que j’appelle une « recherche ciblée », c’est-à-dire que ces enseignantes viennent sur ce site pour rechercher une information précise et qu’elles savent à peu près dans quelle rubrique elles pourront la trouver. Aucune d’entre-elles n’utilise les différents moteurs de recherche du site, soit parce qu’elles en ignorent l’existence (c’est le cas de E2), soit parce que leur navigation est suffisamment ciblée. E0 ne « butine » (navigue à vue sans trop savoir ce qu’elle recherche a priori) que lorsqu’elle consulte le site dans un but de culture scientifique personnelle.

17 On présente souvent La main à la pâte comme étant une opération qui s’est développée de façon horizontale (par bouche à oreille entre enseignants) et indépendamment des autorités de tutelles. Ce n’est pas le cas en ce qui concerne les cinq enseignantes interviewées ici, même pour celles qui ont connu La main à la pâte à ses tous débuts. 18 Les quatre autres enseignantes impriment les documents qu’elles consultent sur le site.

découverte conditions d'utilisation navigation en

seig

nant

e

contexte année a

utilisé le site

lieu fréquence durée exploration systématique

recherche ciblée butinage sollicite les

modérateurs

utilise les moteurs de recherche

E0 form. initiale (IUFM) 2001 tout de

suite école 2 fois / mois 1h30 - oui oui - non (sais utiliser google)

E1 form. continue (IUFM) 1998 tout de

suite domicile

rarement aujourd'hui, souvent il y a quelques

années

? oui oui - - non

E2 form. continue (circonscription) 1999 tout de

suite domicile 2 fois / an 2h - oui - - non (n’en

connaît pas l'existence)

E3 form. initiale (IUFM) 2000 1 an

après domicile 1 fois / mois 30 - 35 min - oui - -

non (sais utiliser google)

E4 form. initiale 2 (FAC) 1998 1 an

après domicile / classe très souvent 45 min - oui - oui non

Tableau 3 : Découverte du site La main à la pâte, conditions d'utilisation et méthodes de navigation.

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E1 se distingue par son exploration initiale systématique du site : « Quand je suis sur un site, j’aime bien voir ce qu’il y a vraiment dedans » (E1 29.9). Quant à E4, elle fait fréquemment appel aux modérateurs du site pour cibler sa recherche : « Je clique, je regarde, je pose ma question. Parfois ça ne va pas, donc je reviens. […] Quand on est là, je peux savoir des choses sur par exemple le squelette. Il y a un truc où on tape une question. Mais c’est plutôt général. Après moi je fouille là dedans, je ne suis pas pointue dès le départ. » (E4 44.2-45.5)

5.3 Rubriques visitées J’ai demandé aux enseignantes d’énumérer les rubriques qu’elles consultaient sur le site La main à la pâte, d’abord sans, puis avec comme support visuel une copie de la page d’accueil (il s’agissait de la capture d’écran présentée à la page 2). Le but était de différencier les rubriques importantes des autres et de m’assurer que la non évocation de l’une d’elle ne soit pas le fait d’un oubli. La synthèse des résultats est donnée dans le tableau suivant, page 22. Les « activités scientifiques »19 reviennent évidemment le plus souvent dans les divers entretiens car non seulement l’objectif principal des enseignantes est la préparation des séances de classe (avec une proposition de déroulement des activités), mais aussi parce que j’ai particulièrement insisté sur ce point lors des entretiens20. Les documentations scientifique et pédagogique ne viennent qu’ensuite (pour ne parler que de « l’espace ressources »). L’exception sur ce point est E4 pour qui la préparation des séances est un objectif secondaire. Pour cette dernière, l’essentiel de sa consultation du site consiste en une recherche de « savoirs savants », dans la documentation scientifique ou via les questions aux consultants. Notons à ce propos qu’elle utilise la rubrique « questions pédagogiques » (E4 28.1-28.3) pour obtenir des réponses à des questions qui sont uniquement d’ordre scientifique (E4 30.1). Il y a une confusion généralisée entre « documentation pédagogique » et « activités scientifiques » (E0 28.2, E2 27.2, E3 31.9, 38.1, 76.2). Bien souvent, on utilise la première alors que l’on cherche le contenu de la seconde. J’ai fait l’hypothèse qu’il s’agissait d’une ambiguïté d’étiquetage de la rubrique « activités scientifiques ». Le nom « activités » renvoie à la classe (les enseignantes disent souvent « fiches d’activités »), alors que l’adjectif « scientifiques » renvoie plutôt à des savoirs déconnectés de la classe. De l’autre coté, le mot « pédagogique » évoque parfaitement la classe, d’où la confusion21. Cette « documentation pédagogique » est très peu utilisée, les « informations didactiques » (représentations et obstacles) recherchées par E1, E3 et E4 se situant dans les « activités scientifiques » (E1 49.9).

19 Dans cette section, j’emploierai les libellés exacts de la page d’accueil présentée en page 2. 20 L’importance de l’orientation de l’entretien est telle que je ne tenterai pas de comparer les fréquences de telle ou telle rubrique entre différentes enseignantes. Je me contenterai de constater la distribution de ces fréquences pour une enseignante donnée, là aussi en restant très prudent. 21 La page d’accueil du site a été modifiée en mars 2003. Il est maintenant question « d’activités pour la classe », et non plus « d’activités scientifiques ». Les statistiques semblent montrer que l’étiquetage est désormais moins ambigu : le nombre de requêtes concernant la rubrique « documentation pédagogique » a baissé de 12,1 % à 8,4 % entre l’année 2002 et l’année 2003 (moyenne entre le 1er janvier et le 15 juin 2003). Cette baisse est-elle réellement significative ?

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20

La « documentation scientifique » est d’avantage consultée, que ce soit en début (E3 18.2 ; E4 41.5) ou en cours de projet (E3 31.1-31.5). Notons que E2, qui recherche également de l’information scientifique, se satisfait de ce qu’elle trouve dans les activités (modules Insight) et ne visite donc pas la documentation scientifique : « Non, je me limite à ce qui est dans le module […] Les concepts qui sous-tendent les activités sont des concepts scientifiques simples, c’est assez basique. Mais pour moi c’est suffisant » (E2 59.1-60.2). La consultation de la « documentation scientifique » n’a pas qu’une fonction d’apport de connaissances. Pour E4, naviguer dans cette rubrique en allant progressivement au plus pointu est un moyen de mettre son projet en forme : « je vais cibler de plus en plus pointu. Si c’est vague, par exemple le squelette, on vous sort tout, donc on essaie d’être de plus en plus pointue. C’est intéressant parce que soi-même, on se dit qu’on ne peut pas l’aborder comme ça, donc finalement c’est là où on commence à avoir une notion de ce qu’on va aborder. Ça ne peut pas être le squelette, ce serait trop énorme, et puis ça ne veut rien dire, mais plutôt comment les os vont-ils grandir ? » (E4 43.1-43.4). Nous reviendrons sur les questions posées aux consultants par la suite (page 33).

5.3.1 Rubriques non visitées ou non mentionnées Rappelons que les enseignantes se sont appuyées sur une capture de la page d’accueil pendant l’entretien ; elles n’ont donc certainement pas « oublié » de mentionner une rubrique qu’elles utiliseraient, même rarement. Un problème de terminologie est peut-être à l’origine de la non utilisation des moteurs de recherche du site. Avec la copie d’écran sous les yeux, E2 ne fait pas le rapprochement entre la rubrique « recherche » et les moteurs de recherche. L’intitulé « recherche » évoque pour elle la « recherche pédagogique » (E2 71.1)22. Une autre raison possible est l’absence de problème rencontré lors de la navigation sur ce site. Leur « recherche ciblée »23 leur suffit à trouver ce pour quoi elles se sont connectées. La liste de diffusion n’est pas non plus mentionnée, sauf par E1 : « On était abonné à la liste de diffusion et puis d’un seul coup, plus rien » (E1 24.3). Il aurait alors été judicieux de la questionner sur ses utilisations de la liste et sur les circonstances de ce « désabonnement forcé », mais c’est une occasion dont je n’ai pas profité. L’espace « informations » n’est pas non plus évoqué. Il contient des informations générales sur La main à la pâte (historique, démarche, partenaires …), ainsi qu’une présentation du site Internet. On peut supposer que ces enseignantes, ayant connu La main à la pâte et le site pendant leur formation, connaissent déjà l’essentiel du contenu de cet espace. Quant à la rubrique « colloques et formations » de ce même espace, seule E0, qui a participé à l’université d’automne « graines de sciences », avait peut-être quelque intérêt à la consulter.

5.3.2 Comparaison avec les statistiques et les observations Marilyne Coquidé a suivi une cohorte d’enseignants stagiaires pendant deux ans : la deuxième année d’IUFM (PE2) et la première année en poste (PE3). Ses observations montrent également que les « activités scientifiques » sont les plus consultées. Viennent ensuite la « documentation scientifique » puis la « documentation pédagogique » (Coquidé 2001).

22 De même que pour la note 21, j’ai tenu compte de ces résultats en modifiant l’intitulé de la rubrique. Elle se nomme désormais « rechercher » et non plus « recherche ». Les statistiques ne montrent pas de changement significatif dans l’utilisation des moteurs du site. Ce qui serait un argument en faveur de la seconde hypothèse (la navigation ciblée). 23 Voir page 18 pour leurs « stratégies de navigation » sur le site.

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21

Nous pouvons également comparer nos résultats aux statistiques24 du site La main à la pâte. Voici, en pourcentage des requêtes reçues par le serveur de l’INRP, la répartition par rubrique, dans l’ordre décroissant :

activités scientifiques 44,3 % documentation scientifique 16,5 % questions aux consultants 11,1 % documentation pédagogique 8,4 % découvrir La main à la pâte 4,3 % réseau 1,7 % liste de diffusion25 1,2 % autres sites 1,2 % aide 1,1 % programmes 0,9 % réseau d’entraide 0,8 % colloques et formations 0,7 % recherche 0,7 % matériel 0,5 % présentation du site 0,4 %

Où l’on constate que les enseignantes de notre échantillon sont assez représentatives (sur ce point seulement !) des utilisateurs du site La main à la pâte, bien que les statistiques ne permettent pas de différencier les enseignants des élèves, étudiants et autres curieux qui se connectent sur le site.

24 Accès au serveur (incluant le répertoire /lamapphp/) entre le 1er janvier et le 15 juin 2003. 25 Ce chiffre ne compte que les accès à la rubrique concernant la liste de diffusion sur le site Internet. Il ne dit rien sur l’utilisation de cette liste, mais renseigne sur la consultation des archives publiques.

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22

5.3.3 Tableau récapitulatif

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l E0

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l E2

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l E3

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tota

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Tableau 4 : Rubriques consultées sur le site La main à la pâte (nombre d’unités d’analyse évoquant chaque rubrique dans les entretiens).

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23

5.4 Utilisation des fiches d’activités Les fiches d’activités26 constituent le point d’entrée privilégié des enseignants sur le site La main à la pâte, utilisé principalement comme outil d’aide à la préparation des séances de sciences comme nous l’avons vu. « La question des besoins des enseignants pour s’approprier ce qui est proposé renvoie à la question de la formation des enseignants avec deux types de points de vue sur la formation : une formation à l’usage de ressources en tant qu’applicateur ou une formation à l’usage de ces ressources comme bases pour une création tenant compte d’un contexte plus personnel. » (Larcher et Saltiel 2001, p. 5). Marilyne Coquidé, dont nous avons déjà évoqué les travaux, classe les utilisations de ces fiches d’activités en 8 catégories (Coquidé 2001, p. 12) :

1. idées pour faire verbaliser les actions en cycle 1 ; 2. idées de questions à poser ; 3. idées de manipulation de matériel ; 4. idées de situation déclenchante ; 5. démarche à adopter ; 6. utilisation d’une « fiche connaissance » ; 7. utilisation d’une progression ; 8. accès à d’autres sites.

Je me contenterai ici de ne distinguer que trois types d’utilisation :

« clef en main » (E0, E1 au début et E2 au début) : l’enseignante applique le contenu de la fiche sans adaptation particulière au contexte de la classe (réaction des enfants par exemple) et sans porter de jugement sur la démarche ;

« guide » (E1 dans le passé, E2 et E3) : l’enseignante a déjà rassemblé des éléments épars et utilise la fiche d’activités comme un guide pour construire une progression cohérente ;

« pistes didactiques » (E1, E4) : l’enseignante a déjà établi une progression d’ensemble et recherche dans ces fiches des éléments didactiques à intégrer dans cette progression (situations déclenchantes, représentations des élèves et difficultés rencontrées).

5.4.1 Du « clef en main » pour débuter Les recherches menées sur les jeunes enseignants (PE2 et PE3 : Coquidé 2001, p. 13) montrent que leur objectif premier est souvent l’obtention rapide de fiches à appliquer « clef en main ». Parmi les enseignantes de notre échantillon, seule E0 utilise actuellement les fiches « clef en main », c'est-à-dire sans adaptation particulière au contexte de sa classe (réactions des enfants par exemple) : « Il y a déjà toute la trame de la séquence. Par exemple pour la respiration, il était mentionné que les enfants après un effort devaient relever leur pouls, ensuite écrire les battements … tout est déjà … il y a les objectifs : séquence 1, séquence 2, séquence 3 … tout est déjà établi. » (E0 40.1-40.3) Les raisons de cette utilisation sont de deux ordres :

l’enseignante n’a pas le temps de tout créer elle-même (E0 22.2). Les fiches servent à gagner du temps mais ne suppriment pas tout travail de préparation : E0 cherche dans diverses sources le moyen d’illustrer ses séances de sciences (E0 34.2-34.4, 35.3-

26 J’utilise cette terminologie (employée par les enseignantes de l’échantillon) pour désigner modules, séquences, séances indépendantes … qui se trouvent dans la rubrique « activités scientifiques » du site La main à la pâte.

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35.5). Mais l’investigation scientifique elle-même reste confiée à la fiche d’activités consultée sur le site.

elle peut se « reposer » sur des personnes plus expérimentées, qu’il s’agisse de didacticiens (E0 22.2) ou d’enseignants (E0 49.3). A ce propos, rappelons-nous que cette enseignante regrette le manque d’entraide au sein de son établissement27.

« Moi ce que je constate, c’est qu’on a énormément de choses à faire et qu’on ne va pas passer toutes nos nuits, nos week-ends à tout inventer alors qu’il y a des pédagogues qui sont quand même là et qui ont réfléchi. Ils sont mieux placés que nous, même si c’est nous qui sommes sur le terrain, ils sont là et ça nous aide. » (E0 22.2-22.3). L’application « clef en main » d’une fiche d’activités signifie aussi l’absence de remise en cause de la démarche pédagogique proposée, celle-ci étant supposée de bonne qualité, comme l’indique par exemple la comparaison qu’elle fait de ses éventuelles productions avec celles du site : « je n’ai jamais proposé d’activités […] parce que je n’ai pas la prétention […] j’ai trop peu d’expérience pour pouvoir … » (E0 31.1-31.2) L’enseignante E0 n’utilise pas pour autant les ressources du site pour la préparation de toutes ses séances de classe. La pratique des sciences dans une démarche constructiviste prend plus de temps et rend l’évaluation plus difficile qu’un apprentissage d’énoncés scientifiques figés. En cas de contrainte de ce type, E0 adopte une démarche tout autre que celle qui correspond à l’idée qu’elle se fait d’une bonne démarche, pour donner moins de place à l’investigation : « Parfois je ne travaille pas, ce n’est pas bien je sais, mais parfois je ne travaille pas avec mon idée des sciences, c'est-à-dire où c’est l’enfant qui s’interroge, qui pose des questions …Parfois, par un manque de temps par exemple. Il faut rendre les livrets et il me manque une note. A force de s’interroger, on n’a pas de note en sciences, alors avec les enfants on va travailler sur un sujet et c’est vrai que je vais passer moins de temps aux expériences … » (E0 43.3-43.6) En cas de contrainte de temps ou d’évaluation, E0 n’utilise ni la démarche, ni même les ressources issues du site La main à la pâte. Elle ne recherche pas s’il existe sur le site une fiche d’activités qui pourrait lui être utile28 (E0 44–44.2). Cette enseignante semble identifier les ressources fournies par le site La main à la pâte à la démarche pédagogique préconisée par La main à la pâte. Si E0, enseignante n’ayant qu’un an d’expérience, est la seule à utiliser les fiches d’activités « clef en main », E1 reconnaît l’avoir fait dans le passé (E1 51.1-51.2) car les fiches lui offraient alors un cadre sécurisant : « du clef en main qui fonctionne » (E1 51.2, voir aussi 52.4). Elle est progressivement passé à une plus grande autonomie vis-à-vis de ces ressources, en s’adaptant aux réactions de ses élèves29 (E1 52.2-52.3). L’utilisation des ressources La main à la pâte « clef en main », même si elle n’est pas une fin en soi, est pour elle un pas déjà important : « si tout le monde avait déjà fait la visite du site et avait déjà appliqué ce qui s’y trouve, les sciences à l’école iraient bien mieux. » (E1 47.3). E2 a également utilisé un module Insight « clef en main » dans le passé : « Je ne vais pas systématiquement sur le site pour prendre la démarche et la calquer. Je l’ai fait une fois pour les plantations mais les autres fois c’était plus un complément d’informations parce qu’on travaille beaucoup entre collègues. » (E2 19.7-19.8)

27 Voir la section « Les enseignantes et leur école », page 11. 28 Certaines comportent une évaluation, et c’est même une qualité appréciée par E2, comme nous le verrons plus loin. 29 A ce stade, l’utilisation des fiches d’activités par E1 relevait donc plutôt du mode « guide ».

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25

E4 présente quant à elle les fiches d’activités à ses stagiaires : « Je leur propose de voir des fiches de préparation, puisqu’ils débutent. Mais je leur dis qu’il ne faudra jamais s’arrêter là. » (E4 54.9-54.10) Les autres enseignantes de l’échantillon, plus expérimentées que E0 (sauf E3 qui l’est autant que E0), utilisent ces fiches d’activités, non pas pour en calquer le déroulement à leur classe, mais comme la trace d’un vécu dont il convient de tenir compte à des degrés divers.

5.4.2 Un guide pour la construction d’une progression cohérente Les enseignantes E2 et E3 se rejoignent sur ce point : les fiches d’activités sont utilisées pour construire une progression cohérente à partir d’éléments qu’elles ont déjà établis :

« Et puis dans le déroulement des séquences, quelles notions est-ce qu’il faut faire passer en premier … un ordre un petit peu chronologique, un petit peu logique qu’on n’a pas forcément. » (E2 29.2)

« Comme je le fais avant, ma progression n’est pas encore élaborée dans ma tête. J’ai des idées de choses éparses et je cherche, pas une progression toute faite mais une idée de progression.» (E3 24.1-24.2)

Ce qui les distingue, c’est la façon dont elles ont établi ces éléments « épars » (idées de séances ou d’expériences notamment). Pour E2 il s’agit d’un travail de toute l’équipe pédagogique de l’école (E2 19.8) alors que pour E3 il s’agit d’un travail solitaire, sous forme de recherche documentaire30 (E3 48.1, 54.1- 54.4). Nous avons vu que cette dernière regrettait en effet le manque de coopération au sein de son établissement. Elle trouve dans les activités mises en ligne sur le site un substitut : « voir comment certaines personnes y sont arrivées, pour avoir un autre avis, comme si on travaillait à deux en fait. » (E2 21.5). La fiche d’activités propose alors un cadre général, qui n’est pas pris comme une obligation à suivre à tout prix, mais comme une proposition, à adapter suivant le contexte (E2 52.2-52.5 ; E3 18.3, 64.6-64.8). Les raisons qui font que ces documents sont adaptés et non pas appliqués « clef en main » diffèrent pour ces deux enseignantes :

Pour E2, il est nécessaire de prendre en compte les réactions des enfants : « Que ce soit les sciences ou autre chose, on laisse aux enfants une grande marge de créativité. Donc ce sont aussi eux qui nous guident. On peut difficilement avoir un plan pré-établi sur 6 mois.» (E2 52.2-52.5).

Cette même enseignante reproche aux modules Insight d’être trop dirigistes : « Ce qu’on pourrait reprocher au module, mais en même temps c’est une qualité, c’est d’être trop détaillé, de trop relater précisément ce que font les enfants, ce que fait l’enseignant, ce que disent les enfants, ce que dit l’enseignant […] Je ne calque pas, je ne suis pas capable de prendre ce schéma et de me l’imposer. » (E2 54.4-54.8)

L’absence de matériel nécessaire à une expérience peut-être une source d’adaptation (E3 50.1).

Il peut également s’agir d’un contexte différent : situation déclenchante impossible à reproduire (E3 62.1-62.2) ou problème de calendrier (E3 63.2-63.3).

Enfin, pour E3, la difficulté de mise en place de la démarche va donner lieu à une adaptation : « Il y a certaines activités dans lesquelles je n’ose pas me lancer parce

30 Notons à ce propos que les TIC ne sont pas pleinement exploitées ici. E3 croise des documents issus de sources diverses, mais elle le fait « à la main » (à partir du tirage papier, comme les quatre autres enseignantes interviewées), sans passer par des outils de traitement de texte ou de création multimédia. Nous avons pourtant constaté (voir la section « Les enseignants du primaire et les TICE », page 3) que l’un des principaux avantages des TIC résidaient justement dans les facilités d’édition, d’accès et de transport des documents multimédia.

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que ça semble être une activité qui va faire que la classe va beaucoup bouger et je ne suis pas sûre de gérer la classe. Donc à ce moment-là, j’adapte.» (E3 64.5)

La pertinence de la démarche en elle-même n’est pas remise en cause par E3 31, contrairement à E2 qui porte un jugement sur cette démarche (E2 11.11, 49.2). La main à la pâte ne lui a pas apporté une nouvelle façon d’enseigner (E2 55.6-55.7) mais conforte l’idée que E2 se faisait déjà d’un « bon » enseignement des sciences (E2 11.11, 49.2). Outre la démarche, E2 apprécie ces fiches d’activités pour leur « complétude » : la présence dans un même document32 d’indications sur la progression, le déroulement en classe, l’évaluation et les notions scientifiques pour le maître (E2 50.1, 59.1, 61.4, 62.2). Elle leur reproche par contre d’être ou trop dirigistes (les Insight) ou pas assez détaillées en ce qui concerne le déroulement dans la classe (fiches françaises). Elle souhaiterait un « juste milieu » sur des ressources adaptées au contexte français (E2 62.2-68.3). C’est plutôt le caractère « testé en classe » qui importe pour E3 : « Au lieu de commencer par faire toutes les expériences possibles et imaginables du livre … dans La main à la pâte il y a des enseignants qui ont fait et donc il y a des expériences qui marchent. » (E3 23.3). Ce qui confirme une observation faite sur les PE2 (Coquidé 2001, p. 12). Les reproches que peut adresser E3 à ces ressources ne concernent que des aspects éditoriaux : plus d’information sur la démarche dans le sommaire des séquences et fourniture des pièces jointes (E3 46.2-46.14).

5.4.3 Des pistes didactiques Les deux maîtres-formateurs de notre échantillon, E1 et E4, n’utilisent pas les fiches d’activités pour obtenir une progression, que celle-ci soit plaquée telle quelle ou adaptée au contexte de la classe. Pour elles, il s’agit avant tout de repérer dans ces activités des éléments d’ordre didactique afin de les intégrer à leur propre progression. Derrière ces similitudes se cachent en réalité des utilisations assez différentes… Dans le cadre de la préparation de ses séquences, E1 consulte des fiches d’activités, pour y rechercher notamment les éléments didactiques suivants :

les situations déclenchantes : le « questionnement qu’on pouvait poser aux enfants pour induire une recherche, qu’elle soit documentaire ou de manipulation » (E1 19.2)

les représentations des élèves et les obstacles qui leur sont associés33 : « Voir quelles sont les difficultés auxquelles se sont heurtés les autres, car c’est lié à des représentations qui ne sont pas évidentes à faire surgir chez les enfants et à combattre, entre guillemets, s’il y a à les combattre. Ce n’est pas tant l’aspect témoignage ou clef en main, c’est quels sont les enjeux, et quelles sont les difficultés liées à ce type de séance. » (E1 26.1-26.2)

E4 n’utilise pas les activités à proprement parler dans le cadre de la préparation de ses séquences34. Pour elle, l’enseignement est métier de « création » et de « recherche » (E4 5.14, 53.4) et consulter des fiches peut avoir un effet sclérosant sur la créativité de l’enseignant et diminuer ainsi l’intérêt du métier : « J’avoue que je ne regarde jamais des propositions de travaux. Ça m’amuse beaucoup plus de créer donc je ne vais pas faire ce que les autres ont fait, donc ça, je ne regarde pas trop. » (E4 25.2-25.3) « En pédagogie c’est comme en recherche, il faut avoir un temps de

31 Ce qui est présenté sur le site est considéré comme bon (nous y reviendrons à la section 5.5). 32 Les fiches d’activités présentant tous ces éléments sont en général les modules Insight. 33 Aussi nommées « conceptions initiales » dans ces entretiens et sur le site La main à la pâte. 34 Elle l’a fait dans le passé, mais il s’agissait vraisemblablement d’échanges de la liste de diffusion ou de questions aux consultants et non de fiches d’activités (E4 46.2-46.6).

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tâtonnement, de recherche. Ça ne veut pas dire qu’on arrive et qu’on n’a rien fait avec les élèves, mais on a déjà cherché en fonction de ce qu’on sait. Et puis après on peut comparer son travail avec celui des autres et confronter des idées … et là on repart. » (E4 40.3-40.5) L’utilisation des fiches d’activités est donc postérieure à la mise en place de sa séquence en classe. Sa réticence à les utiliser tient aussi certainement à sa conviction que la pratique pédagogique n’est pas communicable, du moins pas sous cette forme (nous y reviendrons dans la section « Production de ressources et participation aux échanges », page 28). Bien que consultées après la mise en place de l’activité, les fiches lui servent à construire ses futures séquences : « confronter des idées … et là on repart. C’est vrai qu’on va rebondir, sinon on n’avance pas. » (E4 40.5-40.6) Une des préoccupations de E4, qui enseigne en maternelle, est de rechercher dans des fiches d’activités des cycles supérieurs les difficultés auxquelles sont confrontés ses collègues afin de travailler sur ces points-là de manière préventive : « Ça m’a beaucoup aidé pour expliciter les manques qu’il pouvait y avoir en élémentaire, parce que je trouvais les questionnements des gens très légitimes. S’il y a des manques, c’est qu’il y a un travail qui n’a pas été fait avant. Pas forcément dans le contenu de l’enseignement, mais aussi dans la pédagogie. Par exemple, des gens d’un CE1 disent « les enfants n’ont pas réussi à faire ceci et cela » ou qu’ils ont des difficultés à faire quelque chose. Dans ce cas là je ne me dis pas que les enfants en général ont cette difficulté mais « est-ce qu’on a fait avant le travail préliminaire qui leur permette d’acquérir ce savoir et cette démarche pédagogique à ce moment-là ? » C’est là que je vais travailler en me disant qu’il y a peut-être eu des manques avant. « Qu’est-ce que je pourrais mettre en place qui permettrait à mes futurs élèves d’avoir une méthodologie de travail, une réflexion, d’être dans un questionnement de chercheur ? » » (E4 60.1-60.7) E1, qui enseigne en cycle 3, s’intéresse également aux activités des autres cycles, mais reste moins explicite sur ses objectifs : s’agit-il simplement d’assurer une continuité entre les thèmes abordés d’un cycle à l’autre ou bien s’agit-il de reprendre des points particuliers jugés difficiles ? « J’ai essayé aussi de regarder ce qui pouvait se passer au cycle 2. Je trouvais que c’était intéressant dans la mesure où il y a un certain nombre d’activités, notamment sur le corps qui sont proposées aux enfants de cycle 2, que nous pouvons reprendre et faire évoluer encore au cycle 3. » (E1 29.4-29.5) Quoi qu’il en soit, la même remarque peut être faite à propos de l’utilisation des fiches d’activités par ces deux enseignantes. Alors qu’il s’agit surtout de recueillir des informations didactiques, comme les représentations ou les obstacles, elles ne consultent guerre la documentation pédagogique du site et lui préfèrent les fiches d’activités. Une hypothèse pour expliquer ce comportement est qu’elles recherchent avant tout un témoignage de personne du terrain, et non pas un discours de didacticien : « A mon avis, […] les formateurs qui doivent être didacticiens […] ont quand même une grande méconnaissance sur ce que sont les enfants et ce que font les enfants. » (E4 35.5, ou encore E1 25.3-25.5).

5.4.4 Vers l’autonomie ? Si l’on considère les trois types d’utilisation des fiches d’activités que nous venons d’évoquer, on constate qu’il y a une gradation dans l’autonomie prise par rapport à ce qui est présenté sur la fiche.

Le type « clef en main » consiste en une application directe de la démarche d’un enseignant à une autre classe, sans adaptation au contexte de cette classe ni remise en cause de la démarche. Cette utilisation n’est constatée que chez E0 (1 an d’ancienneté) et E1 (à ses débuts).

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Le type « guide » consiste à prendre les grandes lignes d’un déroulement proposé par un enseignant pour aborder un thème à propos duquel il a déjà rassemblé des éléments épars. La démarche est éventuellement jugée et donc pas appliquée a priori. Ce type d’utilisation est observé surtout chez E2 (7 ans d’ancienneté) et E3 (2 ans d’ancienneté).

Le type « piste didactique » consiste à faire abstraction de la progression proposée sur la fiche et d’extraire de ce témoignage des éléments génériques, plus ou moins indépendants de la progression (et donc transposables à une autre), comme par exemple les représentations des élèves. Seules E1 (12 ans d’ancienneté) et E4 (22 ans d’ancienneté), maîtres-formateurs qui plus est, témoignent d’une telle utilisation.

Il semble donc que ces types d’utilisation correspondent à des stades liés à l’expérience d’enseignement. L’exemple de E1, qui est passée successivement par ces 3 stades, et celui de E2, qui est passée du premier au second, suggèrent (mais suggèrent seulement !) qu’il y ait une prise d’autonomie progressive vis-à-vis de ces ressources. Il convient néanmoins de rester prudent sur ce fait car les entretiens menés dans le cadre de ce stage ne permettent pas d’identifier les effets de cette évolution, si évolution il y a. Et rappelons nous que l’échantillon n’a pas été construit pour être représentatif, ce qui rend toute généralisation hasardeuse… Est-ce dû aux ressources elles-mêmes qui, en fournissant une progression, des détails sur le déroulement ainsi que des avertissements sur les difficultés rencontrées, permettraient aux enseignants qui les utilisent de s’autoformer à l’enseignement des sciences ? Est-ce une évolution « naturelle » qui veut que la pratique, indépendamment des ressources utilisées, rende l’enseignant de plus en plus autonome dans la préparation de ses séquences ? La coopération au sein de l’école ou avec des partenaires extérieurs joue-t-elle également un rôle, et lequel ? Est-ce un effet de la formation initiale ou continue ? Sur ce dernier point, les cours de didactique des sciences suivis par E4 semblent avoir eu un impact important : « Je pense que les cours m’ont fait évoluer, mais peut-être que le site tout seul m’aurait permis d’évoluer, j’ai du mal à savoir ce qui a été le plus bénéfique. Si je n’avais eu que les cours, je pense que cela aurait été de toutes façons très très bien pour moi, ça m’a énormément apporté. » (E4 63.2-63.3) Tous ces facteurs, et sûrement bien d’autres, peuvent participer à une évolution des pratiques d’enseignement. L’étude réalisée ici ne permet pas de conclure sur ce point.

5.5 Production de ressources et participation aux échanges

5.5.1 Un constat général Des travaux de recherche menés sur les jeunes enseignants montrent que ceux-ci adoptent une attitude de consommation : bien qu’appréciant l’interactivité du site dans son principe, ils ne l’utilisent pas (Coquidé 2001, pp. 7, 16 et 29). De plus, le site contient peu de fiches d’activités (environ 200) en regard des dizaines de milliers de visiteurs mensuels du site, et la liste de diffusion ne compte que quelques dizaines de participants réguliers parmi plus de 1500 abonnés silencieux. Comment expliquer ce constat, alors que le site La main à la pâte est justement destiné à développer une « culture commune » favorisant les échanges (Larcher et Saltiel 2001, p. 10) ? L’objectif de ce travail n’est pas de déterminer si le site Internet La main à la pâte ou sa liste de diffusion reseau-lamap peuvent être qualifiés de « communautaires » ou non. La question

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pertinente ici est de savoir si les enseignants participent ou non aux échanges du site ou de la liste, et pourquoi. Béatrice Drot-Delange répartit les utilisations des outils de communication électronique en 3 catégories35, suivant le degré d’engagement personnel (Drot-Delange 2001, pp. 99-101) :

1. lecture (utilisent les ressources des sites / lisent les archives des listes de diffusion) ; 2. adoption (utilisent les ressources des sites / s’inscrivent aux listes) ; 3. participation (fournissent des ressources aux sites / participent aux échanges des

listes).

Figure 3 : Coopération et engagement individuel de l'enseignant (Drot-Delange 2001)

« Ainsi, les comportements de lecture représentent le niveau le plus faible de l'engagement de la personne dans l'usage de ces outils de communication électronique. Ils ne concernent pas la production de ressources, mais leurs utilisations. Adopter une liste est un comportement qui demande un effort supplémentaire. On peut aussi imaginer qu'un abonné diffuse à des amis, à des collègues etc. les informations qu'il reçoit via la liste de diffusion. C'est également le cas des lecteurs de sites et des archives des listes de diffusion. Ces deux comportements s'apparentent à une veille informationnelle dont on fait profiter les autres. Les comportements les plus coopératifs sont ceux des personnes qui contribuent soit sur les listes de diffusion soit sur les sites. » (Drot-Delange 2001, p. 101) Qu’en est-il des enseignantes de notre échantillon et de leur participation au site La main à la pâte et sa liste de diffusion ?

5.5.2 Une utilisation en « lecture » ou en « adoption », mais pas en « participation »

Un dénominateur commun à toutes les cinq, sauf E2, est la faiblesse voire l’absence de coopération au sein de l’école, alors même que ces enseignantes considèrent cette

35 Ces catégories n’ont pas été construites pour des sites proposant des réseaux de consultants avec un système d’archivage des réponses. Je considère que « poser une question » relève de la catégorie « adoption », même si l’ensemble « question-réponse » archivé constitue bien une ressource du site. L’engagement personnel dans ce cas me paraît en effet plus faible que le fait de proposer une fiche d’activités ou donner son avis sur une ressource du site par exemple.

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coopération avec les pairs comme souhaitable, du point de vue des élèves comme des professeurs (voir la section « Les enseignantes et leur école », page 11). La coopération est parfois vécue comme une confrontation douloureuse au sein de l’équipe pédagogique : « C’est très difficile la coopération dans une école, parce que ce sont des personnalités très différentes et que le rapport professionnel n’est pas toujours évident. Il y a beaucoup d’affectif qui se greffe là-dessus, et je n’ai pas encore rencontré d’école où il y ait vraiment des équipes ». (E1 57.2-57.3, voir aussi E4 68.4, 69.4). Les réseaux numériques pourraient en principe palier à cette difficulté, en raison de l’anonymat qui « protège » les internautes : « Là ça peut être une remise en cause éventuelle, sans qu’il y ait un espion, un inspecteur, un manager. Il y a une sorte d’anonymat de celui qui questionne qui fait qu’il ne va pas se sentir jugé, il n’y a pas le regard de l’autre. Ça permet un questionnement plus simple. » (E4 68.5-68.7) Internet apparaît alors pour ces enseignantes comme un palliatif possible36 à la coopération dans l’école : « pour avoir un autre avis, comme si on travaillait à deux. » (E3 21.5, voir aussi E2 21.3, 41.1-41.5 ; E3 25.5, 26.3). Pourtant, aucune des enseignantes interrogées ne participe aux échanges de la liste de diffusion, et aucune n’a réagit à propos d’une ressource du site ou n’a proposé de fiche d’activités à la mise en ligne, que ce soit sur ce site ou sur un autre. Leurs utilisations, pourtant diverses, du site La main à la pâte sont toutes du type « lecture » ou « adoption », selon la typologie décrite plus haut. Expliquons pourquoi le type « adoption » :

E1 a été abonnée à la liste de diffusion, mais cet abonnement a été suspendu (E1 24.3). Elle ne dit rien de son utilisation de la liste, mais étant donné qu’elle n’a pas cherché à se réabonner37, on peut supposer qu’elle n’était pas active sur cette liste et se contentait de lire les messages. D’où le type d’utilisation « adoption ». Il s’agit d’une utilisation majoritaire des listes de diffusion disciplinaires : le but est de se tenir informé des débats en cours dans la discipline, et parfois de chercher des points de repère pour évaluer sa pratique en la confrontant à celle des autres (Drot-Delange 2001, pp. 221-227).

E3 et E4 utilisent les réseaux de consultants du site, en demandant une aide de nature

pédagogique (pour E3) ou scientifique (pour E4). Bien que non décrite par Drot-Delange, je considère cette utilisation comme relevant d’une implication personnelle plus importante que la simple « lecture », mais moins que celle qui consiste à mutualiser ses compétences en produisant des ressources sur le site ou en participants à des échanges de la liste de diffusion. D’où le type « adoption ».

Les enseignantes de l’échantillon se répartissent donc de cette façon suivant les types d’utilisation :

« lecture » : E0, E1, E2 ; « adoption » : E1 dans le passé, E3, E4 ; « participation » : aucune.

Ce constat n’est pas propre à La main à la pâte, ni même à l’enseignement des sciences. L’Inspection Générale évoque une « attitude de consommateur » (Bardi et Bérard 2002, p. 33) : les enseignants proposent peu de fiches et réagissent peu aux fiches qu’ils consultent.

36 … mais avec des limites. Le « tête à tête » entre l’internaute et son ordinateur peut être vécu comme un isolement (E4 66.6, 68.8, 70.2) 37 Un simple message à la liste, ou aux modérateurs aurait suffit.

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5.5.3 Internet est un dernier recours Les raisons de ce manque de participation aux échanges alors même que ces enseignantes (sauf E2) regrettent le manque de coopération dans leur établissement sont nombreuses comme nous allons le voir. Cette coopération médiatisée n’est souvent utilisée qu’en dernier recours. Citons les propos de E2 qui enseigne dans une école maternelle ou la coopération est de règle (E2 11.10, 19.8) : « Mais moi j’ai une ressource sur place : D.P. (cite le nom d’une collègue), donc je n’ai pas besoin d’aide. Je pense que j’y ferais appel si j’étais toute seule. » (E2 21.2-21.3). Dans le cas de E2, une enseignante de l’école (« D.P. ») sert de référent pour la pédagogie comme pour les sciences, alors même que D.P. se définit comme « nulle en sciences »38 ! On peut interpréter ce « paradoxe » ainsi : E2 n’est pas très exigeante en ce qui concerne les contenus scientifiques et les connaissances de D.P. lui suffisent. C’est cohérent avec cette affirmation : « Les concepts qui sous-tendent les activités sont des concepts scientifiques simples, c’est assez basique. Mais pour moi c’est suffisant. » (E2 60.1-60.2, voir aussi 40.3) Le cas de E1 est similaire : étant en contact régulier avec des pédagogues de l’IUFM (E1 1.7, 71.3) et des scientifiques (E1 6.4, 27.2-27.5), elle n’a tout simplement pas besoin de faire appel au site ou à la liste de diffusion La main à la pâte. Notons toutefois que le site peut donner lieu à une coopération non médiatisée par Internet. Ainsi, des ressources consultées sur le site, imprimées et mises à disposition des collègues de l’école peuvent nourrir la coopération entre les enseignants de cette école (E2 45.5). Enfin, E3 et E4, qui utilisent les réseaux de consultants, n’ont justement pas de référent accessible : le « club scientifique » que côtoie E3 se réunit une fois par mois seulement39, elle n’est apparemment plus en relation avec ses professeurs d’IUFM (58.1-58.4) et pour E4 la coopération avec l’IUFM ne semble pas aisée (48.5). Ainsi, dès qu’un référent est disponible sur place, on le préfère à celui qu’on pourrait trouver via des réseaux numériques, même s’il n’est pas expert dans le domaine pour lequel on le consulte (voir le cas de E2 et de D.P. ci-dessus). Il serait intéressant d’étudier les utilisations d’enseignants dans un contexte d’isolement plus important, notamment en milieu rural. Quelles places peuvent alors avoir les réseaux numériques quand on est loin de l’IUFM, des universités ou laboratoires de recherche, voire quand on ne dispose même pas d’un collègue de travail (classe unique par exemple) ? La coopération à distance peut alors certainement prendre une autre signification…

5.5.4 Des contributions sous la contrainte ? Les exemples donnés ci-dessus concernaient une coopération allant dans un sens bien précis puisqu’il s’agissait pour les enseignantes de l’échantillon de faire appel à un tiers lorsqu’elles étaient confrontées à une difficulté. Qu’en est-il de « l’application réciproque » ? Il n’est pas tout à fait exact d’affirmer qu’aucune d’entre elles n’a proposé ses ressources en dehors de ses collègues proches. E2 et E4 l’ont fait, mais sous la contrainte. Pour la première, il s’agit d’une contribution demandée par un formateur dans le cadre d’un stage sur les TICE. Ce n’est donc pas une fiche d’activités : « Professionnellement, j’ai du rédiger un dossier que

38 J’ai eu l’occasion de rencontrer D.P. lors d’une université d’automne « graines de sciences ». C’est par son intermédiaire que je suis entré en contact avec E2 (voir la section « Un biais à éviter », page 8). 39 C’est par la présidente de ce club que je suis entré en contact avec E3.

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j’ai envoyé à quelqu’un par email parce que c’était plus pratique pour lui. C’est parce que j’y étais obligée. » (E2 35.3-35.4, voir aussi 36.1-36.4) Quant à E4, il s’agit bien d’un compte-rendu de séquence d’enseignement, qu’elle a soumis à La main à la pâte, dans le cadre du prix organisé par l’Académie des sciences40. Elle ignorait apparemment que les dossiers primés étaient mis en ligne, ce qui est arrivé au sien : « Quand on m’a dit que tout avait été recopié, j’ai trouvé cela exagéré. […] Il y en a beaucoup qui me l’ont demandé, beaucoup de chercheurs, enfin 2 ou 3, qui voudraient qu’on fasse leur recherche puis qu’on leur donne, comme les thésards, les thésards font les recherches des profs de Fac. Je ne trouve pas cela agréable, non, quand on travaille, on est une équipe. » (E4 48.1-48.8) Faut-il en déduire que seule la contrainte peut conduire les enseignants à mutualiser leurs expériences ? Bien sur que non ! Sur le site La main à la pâte, seuls les dossiers primés sont mis en ligne « d’autorité » et il n’y en a qu’une dizaine par an.

5.5.5 La pratique pédagogique est-elle communicable ? Rappelons qu’il s’agit d’un constat général et non spécifique au site La main à la pâte : les enseignants, même s’ils produisent des ressources, sont peu enclins à les diffuser, particulièrement sur les sites académiques. Un point intéressant est que les enseignants isolés ne diffusent pas plus que les autres leurs travaux (Drot-Delange 2001, pp. 228-229). Une raison que l’on rencontre chez les enseignantes interviewées ici est le manque d’assurance sur leur compétence pédagogique (E0 31.1-31.3, E3 42.1). La visibilité du site Internet semble être ici un obstacle, car ces mêmes enseignantes sont prêtes à fournir leurs fiches à des collègues de l’école, mais pas sur un site très visité : « Est-ce que vous partagez [vos ressources] avec vos collègues ?

Oui, quand elles veulent. Mais je n’ai pas encore assez d’expérience pour donner mes propres expériences sur un site qui est relativement consulté, c’est l’impression que j’en ai. Je ne voudrais pas glisser des erreurs aussi bien scientifiques que pédagogiques, parce qu’on ne sait jamais, et que d’autres fassent exactement les mêmes. » (E3 43-43.3)

Notons que ces enseignantes ne semblent pas redouter une éventuelle évaluation. E3 ignore même que les fiches sont « triées » avant mise en ligne, d’où sa crainte de laisser passer des « erreurs ». Quand je lui explique ensuite, hors entretien, que les fiches sont validées par un scientifique et un didacticien et soumises à l’auteur avant publication, elle s’exclame « Mais alors je vais pouvoir en proposer ! ». E0 quant à elle serait même plutôt demandeuse d’une telle évaluation : « Je n’oserais pas envoyer ce que je fais tout simplement pour l’instant au site, où alors pour qu’on puisse me conseiller. » (E0 31.3) Le statut « en débat » des ressources du site La main à la pâte, ne semble pas être perçu par les enseignantes, ce qui explique peut-être dans une certaine mesure la position d’infériorité observée plus haut. Une seconde explication possible peut-être la crainte pour l’enseignant de se sentir dépossédé de son travail (E4 48.1-48.8 cité plus haut en tant que production « sous contrainte »). Cette crainte sera encore plus forte si les auteurs ne sont même pas mentionnés, ce qui n’est pas le cas sur le site La main à la pâte. Un autre argument est l’absence de production originale : « C’est aussi parce que hormis le dossier sur les engrenages, où là on avait vraiment monté le dossier ensemble, le reste c’est

40 Chaque année, l’Académie des sciences décerne un prix à des classes ayant mené des activités particulièrement en accord avec les « 10 principes » de La main à la pâte : http://www.inrp.fr/lamap/main/prix/

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plutôt des choses que je vais chercher sur le site, donc pas des choses que je vais proposer. » (E2 39.2) Seule E2 évoque cette raison, mais on peut imaginer qu’elle s’applique au moins à tous ceux qui utilisent les fiches « clef en main ». Ceci dit, cela n’explique pas pourquoi elle n’a pas proposé son dossier sur les engrenages, qui, lui, est original. La véritable raison, pour E2, est certainement qu’elle n’y voit pas d’intérêt particulier, notamment en raison de la forte coopération à l’œuvre dans son établissement : « Peut-être que je me leurre, mais le contexte de l’école fait que … on discute tellement de ce sujet-là que je n’éprouve pas le besoin d’aller en parler en dehors. » (E2 40.3). Le manque de réciprocité dans la mutualisation sur Internet joue certainement un rôle important. Pourquoi faire cet effort étant donné qu’il n’y aura quasiment rien en retour ? La situation est en effet très différente d’une coopération au sein d’un cercle restreint de collègues : « La production au sein de tel groupe permettait de « contrôler » l’investissement de chacun et de s’assurer d’une réciprocité générale, via la pression des amis […] ce que ne permet pas la diffusion sur Internet. » (Drot-Delange 2001, p. 229) On retrouve le même type d’argument chez E0 (31.4-31.5) et E1 (28.2-28.5). Cet obstacle à la mutualisation peut également se trouver formuler différemment, sous la forme d’une contrainte de temps (E1 28.3). Pourquoi passer du temps à faire une chose qui ne nous rapportera rien ? E4 évoque une tout autre raison, que l’on pourrait appeler « l’incommunicabilité » d’une expérience de classe. Selon elle, il n’est tout simplement pas possible, ou en tout cas pas souhaitable de communiquer des fiches d’activités à ses collègues, car de telles fiches comportent des « non-dits » (E4 47.2-47.5) et prennent un caractère prescriptif : « Ça m’embête de donner une fiche de préparation à quelqu’un sans qu’il y ait une discussion autour. Qu’est-ce que c’est ? C’est comme la bible ? Est-ce qu’on doit la prendre pour quelque chose de définitif ? A partir du moment où c’est sur le site, c’est définitif. » (E4 54.11-54.12) On rejoint ici une étude de l’équipe de l’IUFM d’Orléans-Tours, à propos de la construction de fiches d’activités par des enseignants en formation continue. Une difficulté importante semble être le choix des descripteurs à garder pour transmettre l’information nécessaire au lecteur, sans dénaturer la démarche. « D’une façon générale, ces fiches sont difficilement utilisables en l’état parce qu’elles renferment beaucoup d’implicite : pas d’objectifs clairement identifiés, peu ou pas de renseignements sur la conduite pédagogique… La principale source d’ambiguïté émanant d’une absence de langage commun : les termes utilisés n’ont pas le même sens pour tous les rédacteurs. » (Garnier 2001, p. 7) On constate donc qu’il ne suffit pas de fournir des outils de communication pour former des communautés, c'est-à-dire des groupes de personnes qui se rassemblent autour de préoccupations communes et qui partagent un certain nombre de référents communs… Drot-Delange va même plus loin en concluant la « nécessaire préexistence du réseau social au réseau technique […] les tentatives visant à installer un réseau technique de communication n’ont jamais permis de créer un réseau humain. » (Drot-Delange 2001, pp. 108-109) Elle parle certes des réseaux télématiques (minitel) et non pas d’Internet (Web ou liste de diffusion), mais je pense que ce questionnement reste pertinent dans notre cas.

5.6 Consultation des réseaux de consultants Les réseaux de consultants du site La main à la pâte sont constitués de chercheurs et ingénieurs, pour ce qui concerne le réseau « scientifique », de didacticiens, formateurs et

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enseignants, pour ce qui concerne le réseau « pédagogique ». Sur la base du volontariat, les consultants proposent des réponses personnalisées et accessibles aux enseignants qui les consultent dans le cadre scolaire. Voici ce qu’on peut lire à partir de la page d’accueil de la rubrique « question à un scientifique » (http://www.inrp.fr/lamapphp/questions/accueil_quest.php?type=sci) : « Le réseau des scientifiques n'est pas une encyclopédie et n'a pas pour mission de répondre à toutes les questions que vous vous posez sur les sciences […] préférez les questions directement liées à l'activité scientifique que vous mettez en œuvre. Nous pourrions diviser celles-ci en trois groupes :

1. Je mets en place une activité et je rencontre une difficulté scientifique dont je n'ai pas la réponse.

2. Lors de l'activité, se présente une situation (échec, événement..) inattendue pour laquelle j'ai besoin d'une réponse scientifique rapide.

3. Au moment de l'interprétation, nous avons du mal à tirer des conclusions scientifiques. »

Ce que nous avons dit plus haut, à propos de la coopération sur ce site, est également valable pour les réseaux de consultants, qu’ils soient pédagogiques ou scientifiques : ils sont utilisés en dernier recours par rapport aux réseaux « de proximité ». Rappelons en effet que E3 et E4, qui ont interrogé ces consultants, n’ont justement pas de référent accessible : le « club scientifique » que côtoie E3 se réunit une fois par mois seulement, elle n’est apparemment plus en relation avec ses professeurs d’IUFM (58.1-58.4) et pour E4 la coopération avec l’IUFM ne semble pas aisée (48.5). Quant à E0, elle n’a pas encore posé de questions sur le site, mais s’apprêtait à en poser une à l’époque de l’entretien (E0 18.5). Pour elle aussi, il s’agit d’un dernier recours, car elle a posé cette question autour d’elle et n’a pas obtenu de réponse convaincante (E0 29.3).

5.6.1 Des questions en référence à la classe Une utilisation « standard » (ou en tout cas prévue et souhaitée par les concepteurs du site !) de ces réseaux est à peu près41 illustrée par E3 : « J’ai envoyé un message pour savoir comment continuer mes séances, j’étais bloquée, je ne savais plus comment faire. Est-ce que c’était à moi de donner la réponse ou est-ce qu’il y avait un moyen pour que les enfants la trouvent eux-mêmes ? » (E3 33.2-33.3). Cette question est ici évidement de nature pédagogique et a été posée au réseau adéquat (E3 33.1). La réponse reçue n’étant pas complète (il manque une référence bibliographique), E3 réécrit au modérateur pour lui demander des précisions : « Elle était par contre un peu tronquée dans la mesure où on m’avait dit d’utiliser un écrit scientifique mais on ne m’a pas dit quel écrit et où je pouvais le trouver. […] J’ai renvoyé un message et j’ai eu la réponse le lendemain avec le livre dans lequel je pouvais trouver du contenu, et il n’y a pas eu de problème. » (E3 34.3) Bien que n’ayant pas posé de question scientifique, elle en évoque la possibilité dans le cas où, s’étant documentée, elle serait confrontée à des informations contradictoires et ne pourrait pas « trancher » seule (E3 58.3-58.4). Les consultants sont ici sollicités dans le cadre scolaire, et après documentation dans des ouvrages non spécialisés ou dans la rubrique « documentation scientifique » du site, qu’elle consulte régulièrement42. De plus, elle n’a pas hésité à réagir à propos de la réponse reçue. Une des difficultés rencontrées par les consultants scientifiques est en effet l’absence de réaction des enseignants, qui rend difficile « l’évaluation de leur rôle » (Fontes et al. 2001, p.

41 « A peu près » seulement, car E3 ne consulte pas les archives pour s’assurer que sa question n’a pas déjà été posée (E3 60.1). 42 Voir le tableau de la page 22 par exemple.

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32). Une fois leur réponse obtenue, bien rares sont ceux qui émettent un avis ou témoignent de la façon dont ils ont pu réinvestir cette réponse auprès des élèves. Les questions adressées au réseau des consultants par E4 s’inscrivent également dans un contexte scolaire, en liaison directe avec les activités menées en classe, à tel point qu’elle les pose toujours en présence des élèves : « Ce sont toujours des questions qu’on s’est posé avec les élèves. Je me souviens, on avait travaillé sur le squelette avec les élèves et je leur avais donné toute une sorte de radiographies de la main […] Je leur avais donné ça pour qu’ils observent surtout les os des doigts et là ils se sont focalisés sur des os ronds au niveau du poignet. Ils en ont déduit à la lecture des radios : « plus on grandit, plus on a d’os ». Là je me suis posé des questions métaphysiques, et je ne crois pas que ce soit la réalité, mais c’était très intéressant. » (E4 27.1-27.6, voir aussi à ce propos E4 54.3-54.4) Il s’agit d’une question scientifique, demandant confirmation ou infirmation d’une « conclusion » de la classe, et pourtant il semblerait que E4 utilise le réseau des consultants pédagogiques (la personne qui lui répond est modératrice de ce réseau). Cette distinction entre les deux réseaux n’a en effet pas beaucoup de sens chez certains enseignants. Citons par exemple E1, qui n’a pas posé de questions mais a consulté les archives : « scientifique et pédagogique en même temps, pour moi c’est toujours lié : c’est sur la manière de présenter, de faire entrer les enfants dans cet apprentissage. » (E1 23.1) Les réponses envoyées aux enseignants par les modérateurs mentionnent le nom du consultant, mais rarement sa fonction, ce qui entretient ce « flou artistique »43 (E4 28.3). Les réponses des consultants lui servent alors de support à un cours magistral, étant donné que l’investigation des élèves n’a pas permis de résoudre le problème soulevé. La difficulté pour l’enseignante est alors la trop grande complexité de la réponse, surtout pour une classe de maternelle : « Ça c’est très difficile, car ce sont des enfants petits, donc les réponses sont rarement adaptées pour des enfants aussi jeunes. Je ne peux pas leur lire la réponse comme ça, je suis obligée d’adapter. Comme c’est souvent parce qu’on n’a pas pu expérimenter, ça se définit souvent par un cours magistral de lire ce texte. Ça peut être utile à certains, pour d’autres non, il ne faut pas être naïf, mais cela peut être intéressant. […] J’ai trouvé le principe intéressant, parce que c’est ouvert en plus. Ce ne sont pas des réponses qui donnent des réponses stériles, il y a toujours l’idée qu’on peut continuer. » (E4 62.1-62.8) Si les consultants ont pour consigne de répondre de manière accessible à l’enseignant, il ne leur est pas demandé de fournir des réponses accessibles aux enfants. Les concepteurs du site attendent implicitement des enseignants qu’ils servent d’intermédiaire entre les scientifiques et les élèves. Rien sur le site ne mentionne ce fait qui constitue, pour les modérateurs, une évidence.

5.6.2 Un détournement d’usage très répandu Examinons maintenant comment E0 utilise le réseau des consultants scientifiques (elle n’utilise pas l’autre réseau). Parmi les enseignantes de l’échantillon, elle est la seule à visiter régulièrement les archives des questions-réponses. Comme nous l’avons déjà dit plusieurs fois, ces lectures n’ont pas de lien direct avec la classe, mais sont destinées à satisfaire sa curiosité scientifique personnelle (E0 30.1-30.3). Il en est de même pour la question qu’elle a l’intention de poser aux scientifiques: « … je me disais : c’est fou quand même de voir un bateau qui ne coule pas. Je sais qu’il y a la poussée d’Archimède, mais quand on voit un énorme bateau qui reste à la surface, j’ai toujours du mal à comprendre ça. Mon ami m’avait répondu, « c’est parce qu’il y a de l’air qui circule dans le bateau, et sans cet air, le bateau

43 Notons par contre que E3 se représente parfaitement l’identité des différents acteurs du site, y compris les consultants scientifiques et pédagogiques (E3 69.1-75.1).

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coulerait ». Du coup, je lui ai dit, « si on retire l’air en bouchant les ouvertures et en faisant le vide, est-ce que le bateau coulera ? » On n’a pas pu me répondre, alors du coup je me suis dit que j’allais la poser aux scientifiques.» (E0 29.1-29.5). Il s’agit bien là d’un détournement d’usage, ou catachrèse, puisque l’enseignante est avertie que « le réseau des scientifiques n'est pas une encyclopédie et n'a pas pour mission de répondre à toutes les questions qu’ [elle se pose] sur les sciences ». Cette catachrèse constitue un cas particulier de ce que Pierre Rabardel nomme la genèse instrumentale. C’est un « indice du fait que les utilisateurs contribuent à la conception des usages des artefacts, notamment […] de cette partie de l’instrument que sont les schèmes d’utilisation. » (Rabardel 1995, p. 124) Si ce détournement d’usage est bien un indice d’élaboration de l’instrument par le sujet, il n’en facilite pas pour autant la tâche aux modérateurs du site : la majorité des questions posées ne concernent pas l’école primaire. Malgré la modération, des questions de culture générale sont souvent envoyées aux consultants, et archivées sur le site : « dans presque un cas sur deux […], les consultants ont à répondre à des questions [ne faisant pas] référence à une activité en classe et qui correspondent plutôt à la recherche de connaissances de type culture générale. » (Fontes et al. 2001, p. 35) Voici, à titre d’information, la typologie des questions posées aux scientifiques établie par Fontes et al. (2001, p. 34), et la distribution des questions dans ces catégories (Figure 4, ci-dessous) :

1. questions générales, indépendantes d’une séquence d’enseignement ; 2. questions préalables à une séquence, indépendantes des expériences ; 3. questions préalables à une séquence, en relation avec des expériences ; 4. questions postérieures à une séquence, indépendantes des expériences ; 5. questions postérieures à une séquence, en relation avec des expériences ; 6. questions posées par des élèves, transmises par l’enseignant ; 7. autres questions.

Figure 4 : Distribution des questions posées aux consultants scientifiques d'avril 1998 à avril 2001 (Fontes

et al. 2001).

5.6.3 Une difficile confrontation au savoir « établi » Si la possibilité de communication avec un « expert » (scientifique, didacticien ou formateur) est appréciée, il est intéressant de se pencher sur le devenir de la parole de l’expert en

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question. L’entretien de E4 nous apporte à ce sujet quelques informations. Tout ce qui sera dit dans cette section ne concerne que cette enseignante et aucune autre de notre échantillon. Qu’il soit question de pédagogie ou de sciences, on remarque que les réponses des consultants du site La main à la pâte sont « négociées » par E4, c’est-à-dire qu’elles ne sont véritablement acceptées que dans la mesure où elles confortent la position initiale de l’enseignante et de la classe. Lorsqu’il s’agit d’une réponse de type pédagogique, la raison de cette négociation semble être, aux yeux de E4, le manque de légitimité du consultant pédagogique qui n’est pas « sur le terrain » : « A mon avis, je le ressens beaucoup à l’IUFM, les formateurs qui doivent être didacticiens […] ont quand même une grande méconnaissance sur ce que sont les enfants et ce que font les enfants. J’entends souvent « un enfant ne peut pas savoir ceci, un enfant ne peut pas savoir cela, un enfant n’a pas idée de » […] il faut faire avec, il ne faut pas forcément prendre au pied de la lettre […], il faut dire « sans doute », mais pourquoi pas le faire quand même… » (E4 35.5-35.6 et 37.1-37.2) Examinons maintenant la réaction à une réponse de nature scientifique, à propos de la question évoquée plus haut (le nombre d’os dans le corps humain augmente-t-il en vieillissant ?) : « Mais enfin, on est resté un peu sur notre position en se disant : finalement, ce n’était peut-être pas tout à fait des os, puisque ce n’était pas ossifié ». (E4 32.3) La réponse du scientifique contredit l’hypothèse de la classe, qui se ménage alors « une porte de sortie », en discutant le vocabulaire employé par le scientifique, par exemple (E4 32.4). Cette négociation n’est pas un problème en soi, au contraire même ! Il serait très intéressant, pour l’enseignante comme pour les élèves de confronter leurs représentations à celles qui sont proposées par le « référent », afin de comprendre en quoi il est nécessaire d’en changer. Ce qui est dommage, c’est justement que cette confrontation n’a pas vraiment lieu puisque la « discussion » ne se fait que dans la classe, le consultant n’étant pas mis au courant du « problème » soulevé. Cette difficulté de relativisation du savoir construit dans la classe avec le savoir établi par la communauté scientifique peut s’interpréter de diverses façons. Rappelons-nous que E4 valorise énormément la « recherche » faite dans la classe44, qu’il s’agisse de la sienne propre (au sens de recherche pédagogique), ou de celle de ses élèves (au sens de recherche scientifique). A cela, ajoutons les erreurs scientifiques trouvées dans les livres, et discutées avec les enfants : « Il a des livres de sciences où l’on voit, si on reparle du squelette, la circulation du sang en bleu et rouge. C’est intéressant d’en discuter, car beaucoup d’enfants vont rester marqués par une image comme cela. Les outils didactiques ont leur limite […]. C’est intéressant pour les enfants de savoir qu’un livre donne des savoirs mais que rien n’est parfait et qu’il faut parfois confronter les livres. » Jean-Pierre Sarmant a observé il y a plusieurs années déjà une telle difficulté, qu’il nomme « dérive relativiste » : « Une phase particulièrement délicate à gérer semble celle où […] il convient de “ faire énoncer des conclusions valides et de les confronter au savoir scientifique”. […] l’enseignant ne voit même pas l’intérêt de la confrontation avec le “ savoir constitué”. Des déclarations notées à plusieurs reprises témoignent d’un relativisme résolu, par exemple : “ on sait de nos jours qu’il n’y a pas de certitudes scientifiques ”, “ l’opinion des enfants n’est pas moins

44 Voir par exemple (E4 35.4, 37.4, 38.2, 38.7, 40.2, 40.3, 46.8, 47.8, 48.7, 48.10, 54.8, 60.7, 75.3) pour l’évocation des termes « recherche » et « chercheur » dans ce sens.

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valable qu’une autre”. Les constatations ci-dessus […] font ressortir […] deux nécessités : un pilotage plus ferme, la réalisation d’outils d’aide aux enseignants. » (Sarmant 1999, p. 7) Nous sommes contraints de modérer l’optimisme de J.P. Sarmant quant à l’efficacité d’outils d’aide aux enseignants : E4 utilise bel et bien un tel « outil », mais l’on s’aperçoit ici encore que « l’outil » (l’artefact) n’est rien sans les schèmes d’utilisation qui lui sont associés, et que ces schèmes sont propres aux utilisateurs. On peut aussi faire l’hypothèse que l’artefact lui-même n’est pas adapté et qu’il faudrait le remplacer par un autre dispositif, comme de l’accompagnement dans la classe par exemple. La présence dans la classe du scientifique permettrait peut-être cette confrontation, mais un tel accompagnement est matériellement impossible à généraliser à toute la France45. Les réseaux numériques constituent donc un pis-aller. Plus qu’un « outil » à mettre à disposition des enseignants ou des élèves, c’est plutôt, de mon point de vue, la démarche scientifique qu’il convient de travailler davantage dans les classes. Comment faire admettre à des enfants qui ont mesuré la température d’ébullition de l’eau et ont trouvé 97 ° C que celle-ci bout en fait à 100 ° C sans un réel travail sur ce que signifie « faire une expérience », « mesurer » et « rédiger un énoncé scientifique » ? Les notions de biais, d’erreur expérimentale, l’importance de la reproductibilité de toute expérience sont des éléments importants de la démarche scientifique. De même, un énoncé scientifique contient certes l’affirmation (ou la négation) d’un « fait », mais aussi les conditions de validité de ce « fait » énoncé. Sans ces repères, comment relativiser le savoir construit dans la classe avec celui construit par la communauté scientifique dans des conditions fort différentes ?

45 De plus, il n’est pas non plus exempt d’effets « pervers », comme par exemple la décharge de certains enseignants qui se « reposent » partiellement ou entièrement sur l’accompagnateur scientifique. Enfin, un chercheur ne peut pas être un référent dans tous les domaines scientifiques.

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6 Conclusion

Au cours de ce stage, je me suis intéressé aux utilisations du site Internet La main à la pâte, et à travers ce site, aux réseaux numériques dans des activités finalisées en milieu éducatif. L’objet principal de ce type d’activité consiste en une préparation de séquences d’enseignement (mise à niveau scientifique, idées de progression ou pistes didactiques) mais le site est également utilisé par les enseignantes de l’échantillon pour trouver de l’aide en cas de problème rencontré lors de la mise en place d’une séance de classe, que ce problème soit de nature scientifique ou pédagogique. Les rubriques consultées sur le site sont donc essentiellement les activités scientifiques, la documentation scientifique et les questions aux consultants. J’ai d’abord étudié le statut et le rôle des documents utilisés pour la construction de séquences d’enseignement, en distinguant trois types d’utilisation des fiches d’activités :

le type « clef en main » qui consiste en une application directe de la démarche d’un enseignant à une autre classe, sans adaptation au contexte de cette classe ni remise en cause de la démarche.

Le type « guide » consiste à prendre les grandes lignes d’un déroulement proposé par un enseignant pour aborder un thème à propos duquel il a déjà rassemblé des éléments épars. La démarche est éventuellement jugée et donc pas appliquée a priori.

Le type « piste didactique » consiste à faire abstraction de la progression proposée sur la fiche et d’extraire de ce témoignage des éléments génériques, plus ou moins indépendants de la progression (et donc transposables à une autre), comme par exemple les représentations des élèves.

En regard de l’ancienneté et de l’évolution dans l’utilisation des fiches d’activités, il semblerait que les trois types décrits ci-dessus correspondent à des stades successifs allant vers une prise d’autonomie progressive vis-à-vis de ces ressources. Il convient néanmoins de rester prudent sur les causes possibles de cette évolution, si elle existe. De nombreux facteurs peuvent jouer un rôle important, comme les ressources elles-mêmes, la coopération dans l’école et la formation continue. Ma seconde interrogation portait sur les différentes formes que peut prendre la coopération sur un site qui regroupe de nombreux acteurs différents, comme le site La main à la pâte. Le constat général est que ces enseignantes sont plutôt consommatrices que productrices, utilisant les ressources proposées par d’autres (enseignants, formateurs, scientifiques) mais ne mettant pas leurs propres productions en ligne, ne réagissant pas toujours aux ressources consultées et ne participant pas aux échanges de la liste de diffusion. Comment interpréter alors la faible propension des enseignants à mutualiser leurs compétences via ces réseaux numériques ? Plusieurs explications apparaissent dans les entretiens menés : le manque d’assurance sur leur compétence pédagogique, le sentiment d’être dépossédé de leur travail, l’absence de production originale … Autre facteur déterminant, le manque apparent d’intérêt personnel pour une telle production, sans doute relié au manque de réciprocité dans la mutualisation sur Internet. La situation est en effet très différente d’une coopération au sein d’un cercle restreint de collègues où la « pression des amis » permet de s’assurer d’une réciprocité générale. Ce manque d’intérêt personnel s’exprime parfois sous la forme d’un manque de temps. Enfin, pour une enseignante de l’échantillon, il n’est tout simplement pas possible, ou pas souhaitable, de communiquer des fiches d’activités sur le site, car de telles fiches comportent des non-dits et prennent un caractère prescriptif une fois mises en ligne.

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Enfin, ma dernière interrogation portait sur le rôle des réseaux numériques dans la coopération en milieu éducatif. Cette coopération médiatisée par Internet, quand elle existe, est un dernier recours. Dès qu’un référent est disponible (même s’il n’est pas expert dans le domaine pour lequel on le consulte) dans le proche environnement de l’enseignant, celui-ci le préfère à celui qu’il pourrait trouver via des réseaux numériques, comme les consultants du site La main à la pâte par exemple. Si le rôle initial de ces « réseaux d’experts » est d’apporter une aide à l’enseignant en cas de problème scientifique ou pédagogique lié à la classe, on constate un détournement d’usage vers une utilisation plus personnelle, dans un but de culture générale. La légitimité du consultant n’est pas toujours admise par l’enseignant qui peut ne pas le reconnaître comme « expert » : c’est le cas des consultants pédagogiques, parfois considérés comme trop éloignés du « terrain ». L’utilisation de réseaux de consultants ne lève pas toujours la difficulté de relativisation du savoir construit dans la classe avec le savoir établi par la communauté scientifique. Dans le cas où la réponse du consultant contredit les hypothèses de la classe, une enseignante de l’échantillon peut en effet « négocier » cette réponse et rester sur certaines positions. On constate que si le site La main à la pâte offre des ressources et des outils de communication fort appréciés par les enseignantes de l’échantillon, tous les obstacles nécessaires à la création de communautés, c'est-à-dire de groupes de personnes qui se rassemblent autour de préoccupations communes et qui partagent un certain nombre de référents communs, ne sont pas toujours levés. Il convient de rester prudent quant à une éventuelle généralisation des différentes conclusions énoncées ci-dessus, et ce pour des raisons liées au choix de l’échantillon comme au type d’analyse. Un certain nombre de prolongements seront nécessaires afin d’approfondir les différents points de la problématique :

• Concernant l’utilisation de ressources pour l’élaboration de séquences d’enseignement, il serait intéressant de recueillir plus de données afin de déterminer les conditions nécessaires à une autoformation ou coformation et à une évolution des pratiques : formation initiale ou continue, ancienneté, coopération médiatisée ou non…

• Les rôles respectifs des réseaux médiatisés par Internet et des réseaux de proximité n’ont été étudiés ici que dans des écoles parisiennes et de la proche banlieue. Quels sont-ils dans un contexte d’isolement plus important, lorsque l’enseignant n’a ni IUFM, ni université ou laboratoire de recherche à proximité, voire quand il ne dispose même pas d’un collègue de travail, dans le cas d’une classe unique par exemple ? La coopération à distance peut alors certainement prendre une autre signification…

• Les archives de la liste de diffusion reseau-lamap et des échanges entre enseignants et consultants du site La main à la pâte offrent également des perspectives intéressantes pour étudier les formes que peuvent prendre la coopération médiatisée par Internet, que ce soit sous l’œil de l’évolution des pratiques ou de la création de communautés.

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I

7 Annexes

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II

7.1 Compte-rendu de l’entretien test E0

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Compte-rendu de l’entretien test E0

III

1 Peux-tu me parler de ton poste ? 1.1 C’est la première année où je travaille ici puisque l’année dernière j’étais à l’IUFM

et il y a deux ans j’étais sur liste complémentaire. 1.2 J’ai eu un CM2 il y a deux ans, et là je suis titulaire à l’école (adresse de l’école)

en CM1, à plein temps. 1.3 Il y a deux CM1.

2 Combien y a-t-il de classes ? 2.1 Il y a 2 CP, 2 CE2, 2 CM1 et 2 CM2, avec un effectif d’environ 25 élèves par

classe. 2.2 Il y a deux enseignants hommes, et le reste … des femmes. 2.3 Je suis la seule à débuter.

3 Au niveau social, comment définirais-tu ce milieu ? 3.1 Favorisé.

4 Quelle est ta formation initiale ? 4.1 J’ai passé un BAC A3 et une licence d’histoire, puis j’ai fait une première année

d’IUFM à Versailles il y a 5 ans à peu près. 4.2 Ensuite j’ai raté le concours, enfin j’étais sur liste complémentaire, enfin bref j’ai

raté le concours… 4.3 Du coup en attendant de le repasser, j’ai enseigné 2 ans dans le semi-privé,

puisqu’il faut juste une licence pour enseigner. 4.4 J’ai eu deux classes à l’année. 4.5 Et ensuite, j’ai repassé le concours, à Paris cette fois-ci. 4.6 Là j’étais sur liste complémentaire et donc j’ai suivi une année à l’IUFM où on fait

des stages, deux stages de un mois en responsabilité. 4.7 Pendant ces stages, un mois à l’école élémentaire, un mois à l’école maternelle, on

suit le programme de l’enseignante de la classe et puis on crée un projet et on travaille autour.

4.8 Il y a des maths, du français, des sciences … il y a de tout.

5 Et en formation continue ? Es-ce que tu as suivi des stages ? 5.1 Non, hors IUFM, je n’ai pas suivi de formation continue.

6 As-tu un intérêt particulier pour les sciences ou une formation scientifique ? 6.1 Non, au départ j’étais plus histoire de l’art, archéologie … et lorsque j’ai passé le

concours IUFM, j’avais pris bio, c’est là où j’ai commencé à m’intéresser, à me rendre compte que les sciences c’était …

6.2 Pour moi il y avait beaucoup plus de magie dans les sciences que dans l’art, et puis ça servait à quelque chose.

6.3 Ca débouchait toujours sur un questionnement qu’on devait toujours satisfaire … on pouvait toujours trouver d’autres solutions.

6.4 Donc en fait, mon intérêt pour les sciences a commencé à l’IUFM, en préparant mon concours.

6.5 J’ai fait un dossier sur les sciences et l’écriture.

7 A l’IUFM c’est venu personnellement, ou bien est-ce parce que tu as eu un enseignant particulier qui t’as …

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Compte-rendu de l’entretien test E0

IV

7.1 Non pas du tout, c’est venu personnellement.

8 Peux-tu me parler des activités scientifiques que tu mènes en classe ? 8.1 En classe j’essaie de varier. 8.2 Pour l’instant je n’ai jamais vraiment fait de technologie parce que je ne suis pas

vraiment à l’aise. 8.3 Pareil pour l’électricité, on va travailler sur l’électricité dans deux mois, je n’ai pas

encore construit toute ma progression … ça va être tout nouveau pour moi. 8.4 Sinon ce que j’ai fait jusqu’ici … je travaille sur la croissance, on met en place des

petites expériences, des petites expériences classiques. 8.5 C’est d’ailleurs le site qui m’a plus ou moins renseignée. 8.6 On a travaillé sur le corps humain, sur la respiration, sur les états de la matière

avec un CE2. 8.7 Le ciel aussi, l’univers, les planètes…

9 Est-ce qu’il y a une démarche commune dans ces différentes activités ? 9.1 Oui, j’essaie toujours, que ce soit en sciences ou dans toutes les matières, que

l’enfant se sente impliqué et qu’il puisse ressentir une demande. 9.2 J’essaie toujours de mettre une situation initiale avec un problème et les enfants

vont s’interroger sur le problème, ils vont devoir le résoudre, chercher eux-mêmes en créant des expériences.

9.3 Moi je vais les guider la plupart du temps. 9.4 Les enfants vont mettre en place ces expériences, vont faire eux-mêmes leurs

relevés d’observation pour ensuite arriver à ce qu’ils comprennent beaucoup mieux leur recherche.

10 Ces activités, les as-tu menées seule ou en collaboration avec des enseignants ? 10.1 Pour l’instant j’ai toujours fait cela toute seule avec ma classe. 10.2 Je n’ai encore aidé personne à se lancer, j’aimerais bien le faire. 10.3 Apparemment ils ne sont pas trop branchés sciences ! 10.4 C’est très difficile : à l’IUFM on nous dit qu’il faut travailler tous ensemble mais

je me rends compte que c’est chacun pour soi. 10.5 Même entre deux CM1 on n’a pas du tout la même progression, du coups ils vont

arriver en CM2 … certains auront fait en sciences le corps humain, d’autres les plantes.

10.6 Je crois qu’il y a encore de gros progrès à faire, c’est aux enseignants de se bouger de toute façon.

10.7 Je sais très bien que c’est à moi d’aller voir le prof d’à coté et d’aller lui dire « est-ce qu’on pourrait faire ça ? ».

10.8 C’est vrai qu’avec tout ce qu’on a à faire, on ne trouve pas forcément le temps.

11 C’est donc plus un problème de temps, d’organisation que de volonté ? 11.1 Si, je l’ai le temps, et quand on a la volonté on peut tout faire, mais l’enseignant à

coté est un remplaçant d’un remplaçant d’une enseignante qui viendra peut-être ou ne viendra pas à la rentrée…

11.2 J’attends de voir à la rentrée si sur le poste une autre personne prendra la classe jusqu’à fin juin.

12 Est-ce que tu as une expérience ou une formation en informatique ? 12.1 Non, pas du tout, j’ai tout appris toute seule.

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Compte-rendu de l’entretien test E0

V

12.2 Je n’y connais pas grand-chose d’ailleurs ! 12.3 J’avais un ordinateur dans ma classe il y a deux ans et du coup j’ai commencé à

scanner, à faire du traitement de texte, à travailler avec les enfants sur l’ordinateur pour mettre des textes, changer des typos …

12.4 Tout cela j’ai appris toute seule. 12.5 J’ai un ordinateur chez moi, mais je ne m’en sers que pour écrire mes récits de

voyages.

13 Quel est l’équipement de l’école ? 13.1 Ici c’est la seule classe de l’école qui a Internet et une imprimante. 13.2 Il n’y a plus d’encre, mais il y a une imprimante quand même. 13.3 Donc j’ai une imprimante couleur et un ordinateur qui fonctionne avec Internet,

une liaison ADSL. 13.4 Ensuite j’ai un autre ordinateur que j’ai récupéré dans une cave … j’ai récupéré

une souris, il me manque encore un clavier ! 13.5 Sinon j’ai encore un petit Mac, pas plus gros qu’un minitel. 13.6 Dans les autres classes il y a des ordinateurs. 13.7 Tout le réseau est rattaché à mon ordinateur : c’est le poste central. 13.8 Souvent quand j’éteins l’ordinateur, il y a écrit « d’autres sont connectés … »

14 Comment se fait-il qu’Internet soit uniquement dans ta classe ? Est-ce un pur hasard, est-ce que tu l’as demandé ?

14.1 Non, c’est un pur hasard. 14.2 Apparemment, ils ne travaillent pas sur l’ordinateur. 14.3 Là c’est un peu difficile de travailler : si les enfants travaillent, on tourne mais

avec un seul poste ils peuvent être à 2 ou 3 mais c’est un peu difficile. 14.4 C’est pour cela que je voudrais qu’on mette celui-ci en réseau (montre la deuxième

machine, encore incomplète).

15 Chez toi, utilises-tu Internet ? 15.1 J’ai Internet et je l’utilise un petit peu.

16 Comment as-tu connu le site Internet « La main à la pâte » ? 16.1 A l’IUFM, on nous parle tout le temps de « La main à la pâte » … à l’IUFM de

Paris, pas de Versailles. 16.2 J’ai passé ma première année à l’IUFM de Versailles et ma deuxième à l’IUFM de

Paris. 16.3 C’est notre professeur de physique qui nous a vraiment recommandé d’aller voir

sur le site de « La main à la pâte » pour faire nos exposés. 16.4 C’est vrai qu’il y avait énormément de choses.

17 L’as-tu utilisé tout de suite après ta formation ? 17.1 Oui je l’ai utilisé tout de suite. 17.2 En stage, à chaque fois j’utilisais « La main à la pâte », et après je l’ai utilisé aussi

pour travailler sur la croissance des plantes, la germination.

18 L’utilises-tu toujours ? 18.1 Cette année je ne l’ai pas utilisé énormément. 18.2 J’ai commencé à prendre des documents pour l’électricité. 18.3 Je l’ai utilisé plutôt pour moi.

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Compte-rendu de l’entretien test E0

VI

18.4 Il y a un site que j’aime bien, parfois je regarde, c’est les questions aux scientifiques.

18.5 Je n’ai jamais posé de question encore mais j’en ai une dans la tête à poser, ça m’intrigue.

18.6 Pour les élèves, la préparation, j’ai utilisé pour l’instant de la documentation par l’image.

19 L’utilises-tu souvent ? 19.1 Une fois tous les 15 jours, 2 fois par mois.

20 Et combien de temps restes-tu sur le site ? 20.1 Longtemps, une heure et demi.

21 Que vas-tu chercher sur ce site ? 21.1 Je vais y chercher des renseignements, des idées pour mettre en place mes

séquences d’activité. 21.2 L’expérimentation c’est un bon moyen d’approcher les sciences, les élèves

expérimentent eux-mêmes. 21.3 Pour moi « La main à la pâte » c’est rendre les autres petits chercheurs entre

guillemets. 21.4 C’est ça qui m’intéresse.

22 Peux-tu me donner un exemple de fiche d’activité que tu es allée chercher ? Qu’en attendais-tu ?

22.1 A l’IUFM on nous a toujours dit « créez, fabriquez tous vos exercices, en maths, en français, faites tout vous-même, n’allez jamais regarder dans les livres, les manuels ».

22.2 Moi ce que je constate, c’est qu’on a énormément de choses à faire et qu’on ne va pas passer toutes nos nuits, nos week-ends à tout inventer alors qu’il y a des pédagogues qui sont quand même là et qui ont réfléchi.

22.3 Ils sont mieux placés que nous, même si c’est nous qui sommes sur le terrain, ils sont là et ça nous aide.

22.4 Ce que je vais chercher dans « La main à la pâte », même si là (montre un coin de la classe) il y a des livres, et encore les livres de sciences je ne les utilise pas, il y a tout : histoire, géo, sciences, tout …

22.5 Mais ce qui est bien dans les séquences de « La main à la pâte » c’est que tout est déjà fait et ça donne envie de le réaliser.

22.6 Quand le lis une séquence sur la respiration, ça donne envie de la réaliser, on donne plein de petites activités qui sont réalisables, qui sont faciles, qui sont intéressantes, et qui débouchent toujours sur l’objectif qu’on veut atteindre.

23 C’est vraiment le coté pratique qui t’intéresse ? Le fait que ce soit directement applicable dans la classe ?

23.1 Oui, moi c’est vraiment pour m’aider à organiser mes séquences, pour m’aider à travailler … et le coté notionnel aussi.

23.2 Ce que j’aurais aimé par exemple, là on travaille sur les fossiles, j’aurais bien aimé qu’il y ait pour les élèves des petites synthèses.

23.3 J’aimerais bien qu’il y ait ça en plus, ça m’éviterait de chercher partout. 23.4 Même si les synthèses on essaie souvent de les faire avec les enfants, c’est quand

même plus simple pour l’enseignant quand il y a déjà une petite synthèse.

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Compte-rendu de l’entretien test E0

VII

23.5 Ca permet de relever … quand on n’est pas scientifique, quand on est scientifique peut-être que ça apparaît logique quand on connaît très très bien le domaine, mais quand on n’est pas scientifique, c’est plus simple de se reposer sur un petit texte avec des notions à retenir avec les enfants.

24 Tout à l’heure tu m’as dit passer une heure et demi sur le site. 24.1 Oui, je suis lente, mais c’est vrai que le temps passe très très vite. 24.2 Souvent les enfants partent à 16H30 et à 18H j’y suis encore. 24.3 Quand je passe du temps, je regarde un site, par exemple les fossiles, et puis je

regarde les questions aux scientifiques.

25 Comment est-ce que tu cherches tes documents ? 25.1 Je vais dans les activités pédagogiques et ensuite je navigue.

26 Tu y vas avec une idée précise de ce que tu cherches ? 26.1 Oui, souvent j’ai une idée précise. 26.2 Il m’est arrivé de naviguer sur Internet et puis tout d’un coup de taper « lamap » …

mais c’est souvent une idée précise.

27 Tu m’as parlé des activités. Y a-t-il d’autres rubriques que tu visites sur ce site ? 27.1 Parfois je regarde les textes officiels … pour voir si je suis dans le créneau, si je ne

m’éloigne pas trop. 27.2 De temps en temps je regarde les formations dispensées par « La main à la pâte »,

si jamais il y avait quelque chose …

28 Si je te montre une copie de la page d’accueil, est-ce que cela te rappelle des rubriques que tu visites parfois ?

28.1 Souvent, je vais là tout de suite : « activités scientifiques », dans l’espace « ressources », « documentation scientifique » et « documentation pédagogique ».

28.2 A chaque fois je tape les trois car j’oublie toujours où sont les fiches entre « activités scientifiques », « documentation pédagogique » … je vais donc beaucoup dans l’espace « ressources ».

28.3 Il m’est arrivé d’aller regarder dans « colloques et formations » et aussi « Le réseau », « questions à un scientifique », c’est ici que je regarde.

28.4 « Liste de diffusion », je n’ai pas regardé.

29 Tu me parlais d’une question que tu aimerais poser aux scientifiques. Quelle est cette question ?

29.1 C’est peut-être bête … je me disais : « c’est fou quand même de voir un bateau qui ne coule pas ».

29.2 Je sais qu’il y a la poussée d’Archimède, mais quand on voit un énorme bateau qui reste à la surface, j’ai toujours du mal à comprendre ça.

29.3 Mon ami m’avait répondu, « c’est parce qu’il y a de l’air qui circule dans le bateau, et sans cet air, le bateau coulerait ».

29.4 Du coup, je lui ai dit, « si on retire l’air en bouchant les ouvertures et en faisant le vide, est-ce que le bateau coulera ? ».

29.5 On n’a pas pu me répondre, alors du coup je me suis dit que j’allais la poser aux scientifiques.

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Compte-rendu de l’entretien test E0

VIII

30 Bien que tu n’aies pas posé de question, tu consultes cette rubrique sur le site. Que vas-tu y chercher ?

30.1 Je regarde les questions qui ont déjà été posées, les sujets qui m’intéressent, qui me font rêver : les planètes …

30.2 En lisant toutes les questions qui ont déjà été posées, je vais avoir envie de consulter la réponse.

30.3 J’adore poser des questions, et là c’est bien, c’est simple, c’est clair.

31 As-tu déjà toi-même proposé des activités sur ce site ou as-tu déjà réagit à propos des activités que tu as consultées ?

31.1 Non, je n’ai jamais proposé d’activités. 31.2 Je n’en ai pas proposé, parce que je n’ai pas la prétention … même si c’est un site

où justement tout le monde peut correspondre … pour l’instant je ne me suis pas sentie … j’ai trop peu d’expérience pour pouvoir …

31.3 Je n’oserais pas envoyer ce que je fais tout simplement pour l’instant au site, où alors pour qu’on puisse me conseiller.

31.4 C’est vrai que je ne l’ai pas fait. 31.5 Pourquoi ? Parce que tout allait bien comme ça.

32 Est-ce que tu rencontres des problèmes particuliers lorsque tu visites ce site Internet ? 32.1 Non.

33 Tu y trouves toujours ce que tu es venue chercher ? 33.1 Ben non justement j’aurais bien voulu avoir des petits résumés, des synthèses. 33.2 C’est un site pour les adultes il me semble : espace « information », espace

« échange » … 33.3 Je n’ai pas rencontré de site pour les enfants mais peut-être que j’ai raté quelque

chose ?

34 Tout à l’heure tu m’as parlé de livres. Tu utilises donc apparemment plusieurs sources d’informations pour préparer tes séances de classe. Peux-tu expliciter un peu ce que sont ces sources et ce que tu vas y chercher ?

34.1 Alors il y a la documentation « main à la pâte » pour tout ce qui est « expériences ».

34.2 Ensuite il y a la documentation par l’image qui est très bien, je ne sais pas si tu connais, il y a des thèmes, cela peut être en histoire, il y a un château fort, il y a aussi la croissance, la respiration, l’électricité, je vais m’en servir.

34.3 Ce qui est bien c’est que dans un catalogue, par exemple pour l’électricité, il va y avoir plusieurs affiches.

34.4 Dans une classe où il y a beaucoup d’enfants, c’est assez bien de travailler sur une grande affiche plutôt que chacun sa petite image, puisqu’on peut en parler.

34.5 Et là les enfants peuvent échanger plein de choses oralement. 34.6 C’est un support papier. 34.7 Je n’utilise pas les livres, les manuels, pas trop. 34.8 J’en ai utilisé au départ mais je me suis rendu compte que les enfants ne retenaient

rien. 34.9 Les résumés, souvent j’essaie de les faire avec les enfants. 34.10 J’utilise aussi un petit livre, que j’avais mis en place il y a deux ans, un petit livre

de bord un peu comme le carnet de … route, je ne sais plus comment vous appelez ça à « La main à la pâte ».

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Compte-rendu de l’entretien test E0

IX

35 Le cahier d’expérience ? 35.1 Oui, le cahier d’expérience. 35.2 On avait fait un petit cahier d’expérience, alors je ne dis pas que c’était exactement

le même … à chaque fois qu’on faisait des sciences, les enfants écrivaient des choses, ils notaient leurs petites observations.

35.3 J’utilise aussi les documents qu’apportent les enfants, puisque les enfants apportent énormément de choses.

35.4 Beaucoup ont Internet alors si je dis qu’on va travailler sur les fossiles, le lendemain je suis sûre d’avoir plein de fossiles dans la classe, d’avoir plein de documents Internet, qu’ils ne comprennent pas du tout d’ailleurs …

35.5 Je fais beaucoup d’exposés.

36 Comment est-ce que tu confrontes ces documents ? Comment décides-tu d’utiliser une source plutôt qu’une autre ?

36.1 Déjà je l’utilise pour moi, puisque comme je ne m’intéressais pas aux sciences au collège et au lycée, j’ai pas mal de lacunes.

36.2 Enfin, c’est pareil pour l’histoire et pour toutes les matières ! 36.3 Et comme ça m’intéresse, déjà pour moi je vais me renseigner. 36.4 Je vais me renseigner, je vais lire plein de choses, et ensuite je vais sélectionner. 36.5 Je me demande ce qui va le plus marquer l’enfant, marquer dans le sens de retenir

son attention. 36.6 Je prends des petits éléments un peu partout, je me fais mon petit résumé.

37 La nature de ce que tu cherches a priori t’oriente-t-elle vers un type de source ? 37.1 Non parce que c’est toujours une question de temps. 37.2 On a quand même pas mal de choses en sciences dans les écoles, dans les

armoires, il y a des livres de sciences de toutes les années, il y a des fascicules, des documents à reproduire pour la classe, il y a Internet …

37.3 Avec tout ça j’ai suffisamment de choses, je ne me lance pas en plus dans la recherche bibliographique.

38 Utilises-tu d’autres sites Internet ? 38.1 En sciences, je n’utilise que « La main à la pâte ». 38.2 En dehors des sciences, oui. 38.3 Par exemple, lorsque j’ai emmené les enfants voir les vallées du Bagne, c’était sur

les Misérables, Jean Valjean, moi d’abord j’ai regardé, j’ai tapé « Jean Valjean » et j’ai retenu certaines adresses.

38.4 Ensuite les enfants sont aller les consulter. 38.5 … Pour les sciences … non, pas trop.

39 Où as-tu as tapé « Jean Valjean » ? 39.1 Dans Google.

40 Comment est-ce que tu utilises ce que tu es allée chercher sur le site « La main à la pâte » ? 40.1 Avec les enfants ? Il y a déjà toute la trame de la séquence. 40.2 Par exemple pour la respiration, il était mentionné que les enfants après un effort

devaient relever leur pouls, ensuite écrire les battements … 40.3 Tout est déjà … il y a les objectifs : séquence 1, séquence 2, séquence 3 … tout est

déjà établi.

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Compte-rendu de l’entretien test E0

X

40.4 Je ne dis pas que je l’utilise à la lettre, il y a des choses … c’est aussi en fonction du temps qu’on a, du matériel aussi.

40.5 Il y avait une expérience assez facile avec des ballons, une bouteille, de la pâte à modeler.

40.6 Donc j’en utilise pour préparer mes séquences. 40.7 C’est plus pour les expériences, de toutes façons ce ne sont que des expériences

pratiquement.

41 Il y a donc certains critères qui font que tu vas utiliser le document tel quel ou alors le ré-arranger pour ton contexte particulier ?

41.1 Les critères qui font que je vais ré-arranger c’est que c’est très complet. 41.2 Parfois c’est tellement long, même si c’est intéressant, je ne voudrais pas que ça

lasse les enfants et que ça dure sur deux mois. 41.3 Même si on peut faire des maths en faisant des sciences, on fait même du français

… 41.4 On se rend compte qu’en une semaine quand on a une demi après-midi pour les

arts plastiques, les PVP de sport, de musique, on fait un projet jardinage, des sorties scolaires … et tout le programme est quand même très très dense, même s’ils essaient de l’allonger.

41.5 Donc c’est plutôt la longueur des séquences.

42 Est-il déjà arrivé qu’une ressource que tu as prise sur le site, en dehors de la longueur, ne soit pas adaptée à ce que tu voulais faire ?

42.1 Pas adaptée, non, mais un peu compliquée, oui. 42.2 Une fois je voulais travailler sur la lumière et il y avait une expérience avec des

rétroprojecteurs. 42.3 Ca m’aurait intéressée mais je n’avais pas les rétroprojecteurs, il y avait du

matériel qui me manquait.

43 Depuis que tu utilises ce site Internet, ces activités, est-ce que tu vois des conséquences particulières en classe ? Est-ce que cela change pour toi le contenu ou la façon d’enseigner ?

43.1 Oui. 43.2 Alors ce n’est pas « depuis que » parce que dès ma première année je l’ai utilisé. 43.3 Parfois je ne travaille pas, ce n’est pas bien je sais, mais parfois je ne travaille pas

avec mon idée des sciences, c'est-à-dire où c’est l’enfant qui s’interroge, qui pose des questions …

43.4 Parfois, par un manque de temps par exemple. 43.5 Il faut rendre les livrets et il me manque une note. 43.6 A force de s’interroger, on n’a pas de note en sciences, alors avec les enfants on va

travailler sur un sujet et c’est vrai que je vais passer moins de temps aux expériences …

43.7 Et je me rends compte que quand on ne travaille pas en expérimentant, les enfants sont moins captivés, moins réceptifs, ça les intéresse moins tout simplement.

43.8 Les enfants, ce qu’ils aiment dans les sciences c’est apprendre, mais c’est surtout tout ce qui est manipulation, expérimentation, être des petits chercheurs.

43.9 C’est ça qui les tient en haleine. 43.10 Après évidemment il y a toutes les connaissances, mais les connaissances, que ce

soit en histoire, en géo, en sciences … si on les amène de façon attrayante et par jeu je pense que c’est susceptible de les intéresser.

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Compte-rendu de l’entretien test E0

XI

43.11 Mais les sciences, « La main à la pâte », c’est vraiment « les enfants réalisent eux-mêmes », et c’est ça qui me plait.

44 Est-ce que cela veut dire que quand tu utilises des documents « main à la pâte », tu les utilises dans une démarche particulière, démarche que tu ne respectes pas forcément quand tu prépares avec d’autres outils que ces fiches d’activités ?

44.1 Oui, par exemple cette année, avec la documentation par l’image on travaillait sur la croissance, les larves, les papillons, la graine, les huîtres, on a regardé les coquillages, des choses comme ça.

44.2 Je ne sais pas comment réaliser des expériences sur la croissance des huîtres, il y en a peut-être sur le site, je ne suis pas allée voir.

44.3 On regarde donc des huîtres, des coquillages, on en déduit des choses, mais il n’y a pas d’activité de recherche de la part des enfants.

44.4 Et ici, ce sont des enfants, on leur dit « levez-vous », ils se lèvent, « mettez un bras comme ça », ils le font … ils sont très scolaires.

45 Scolaire, ça veut dire quoi ? 45.1 On peut leur dire n’importe quoi, ils le font, ils travaillent à l’affectif et ils aiment

l’école, ils ont envie de travailler, ils sont très mignons … 45.2 Je ne dis pas que les autres ne sont pas mignons, mais je pense que dans les

milieux défavorisés, l’idée de « La main à la pâte » est très intéressante justement pour intéresser des enfants qui n’aiment pas l’école.

45.3 Ici, on s’entend très bien et je suis sûre que même pour me faire plaisir ils vont se taire, ils vont dire « ça m’intéresse ».

45.4 Mais si on fait des expériences avec eux, ce qu’on va faire sur l’électricité, je suis sûre qu’ils vont adorer cela.

46 D’après toi, quels étaient les objectifs des créateurs du site « La main à la pâte » ? 46.1 Je pense qu’ils ont voulu préparer l’avenir, c’est-à-dire … ce sont des passionnés

de sciences et ils ont envie de voir naître plusieurs petits scientifiques.

47 Qui ça « ils » ? 47.1 Ceux qui ont créé le site, les chercheurs. 47.2 Ils ont voulu faire passer leur passion des sciences aux enfants, jusqu’aux toutes

petites classes de maternelle, pour que les enfants, tout petits, apprennent à penser par eux-mêmes, à chercher, à se poser des questions et à développer leur curiosité, leur esprit …

48 Tu me dis qu’ils ont voulu faire passer un certain nombre de choses aux enfants, mais tout à l’heure tu m’as dit « c’est un site pour les adultes » …

48.1 Oui, mais c’est par l’intermédiaire des enseignants. 48.2 Dans les IUFM on nous parle de « La main à la pâte », c’est tout une démarche qui

entre complètement dans la nouvelle façon d’enseigner, où on ne transmet plus les choses mais où on amène les enfants à se poser des questions, à confronter leurs idées.

48.3 C’est toute une philosophie…

49 Alors pour les enseignants, quels étaient les objectifs de ce site ? 49.1 Pour les enseignants, l’objectif de ce site c’est de les aider.

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Compte-rendu de l’entretien test E0

XII

49.2 Même si ce sont des enseignants qui font les séquences, il n’y a pas que des enseignants mais il y en a beaucoup, il y a beaucoup de maîtres formateurs, j’ai l’impression … c’est de donner aux autres ce qu’on connaît, ce qu’on sait et du coup de permettre un plus grand nombre d’enfants de travailler comme ça.

49.3 Donc pour les enseignants, les objectifs c’est de pouvoir se reposer sur des expériences qui ont été faites ailleurs, et pas simplement sur des chercheurs qui ne connaissent pas le terrain, puisque ce sont des enseignants qui se répondent mutuellement aussi.

50 Est-ce que ce site répond à tes attentes ? 50.1 Oui, enfin mes attentes … j’ai plein d’attentes !

51 Qui sont quoi ? 51.1 La science imagée …

52 Qu’est-ce que c’est la science imagée ? 52.1 C’est moi qui dis la science imagée … parfois il y a des données en sciences dont

même le cerveau humain n’est pas capable de se rendre compte. 52.2 Par exemple, la distance du Soleil à la Terre, des milliards d’années, des choses

comme ça. 52.3 Pour moi, « imager » c’est rendre quelque chose accessible par une image

concrète, par une métaphore. 52.4 Par exemple dire à un enfant qu’une baleine c’est aussi gros qu’un énorme camion. 52.5 On peut dire ça à un enfant de 3 ans … je ne parle pas des CM1 ! 52.6 … La question, c’était quoi déjà ?

53 La question c’était de savoir si le site répond à toutes tes attentes, et tu m’as parlé de science imagée.

53.1 Oui, je disais que la plupart des activités me paraissent accessibles. 53.2 C’est vrai que parfois il y a du matériel que je n’ai pas, mais on peut toujours se le

procurer ce matériel. 53.3 Mais je vais plutôt choisir des expériences à faire pour lesquelles j’ai du matériel,

où ça ne me pose pas trop de difficultés. 53.4 Si, ça répond à mes attentes. 53.5 Mais j’aurais bien aimé justement que « La main à la pâte » … j’aurais trouvé cela

intéressant qu’il y ait un site pour les enfants. 53.6 Un site en fait ou les enfants sont conscient qu’il y a et des adultes et des enfants. 53.7 Qu’il y ait une petite rubrique qui s’adresserait aux enfants.

54 Qu’est-ce qu’on y trouverait dans cette rubrique ? 54.1 On y trouverait, soit des petites expériences à réaliser, alors faciles : l’enfant

pourrait se débrouiller tout seul, des petites questions-réponses où les enfants pourraient poser des questions aussi.

54.2 Des choses qu’on pourrait utiliser en classe aussi. 54.3 Que la maîtresse utilise un site et que les enfants utilisent le même site je trouve

que ça serait intéressant.

55 Qu’est-ce qu’on pourrait en faire ? Comment on exploiterait cela ?

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Compte-rendu de l’entretien test E0

XIII

55.1 Par exemple dans les activités pour les enseignants, qu’on retrouve dans les séquences ce qu’on va faire faire aux enfants et que les enfants puisse anticiper en s’aidant de la même rubrique pour les enfants.

56 Anticiper, cela veut dire en dehors de l’école ? 56.1 Non, ils pourraient le travailler chez eux, mais aussi en classe. 56.2 Pourquoi pas, si on veut travailler dans un domaine précis, que ce soient les

enfants qui choisissent … ça pourrait être intéressant je pense. 56.3 Et puis « La main à la pâte », le logo … c’est assez parlant je trouve. 56.4 La première fois que j’ai pris connaissance avec « La main à la pâte », je pensais

que c’était pour les enfants, à cause du logo et du livre « La main à la pâte ».

57 Tu m’as dit que tu regrettais qu’il n’y ait pas plus de synthèses dans les activités. Peux-tu expliciter un peu ?

57.1 C’est pour faire un petit résumé, parce qu’il faut toujours qu’il y ait une trace écrite.

57.2 Même si on fait beaucoup de manipulations, il faut qu’il y ait une trace écrite. 57.3 Pour ça je vais me reposer sur pas mal de documents, je vais faire des découpages,

et s’il y avait … je suis flémarde, mais je suis sûre que les pédagogues, chercheurs de « La main à la pâte », pourraient faire ce petit résumé.

57.4 Même si je rajoute des choses, je peux encore le changer, mais ça aurait un coté rassurant.

57.5 Par exemple quand on va faire l’électricité, c’est moi qui vais faire le résumé final, même si c’est avec les enfants, on va le ré-écrire, mais je ne suis pas sûre du tout … j’ai conscience que je peux me tromper.

57.6 Mais je peux leur écrire et leur demander conseil aussi.

58 Tu préférerais que ce soient des documents rédigés par des chercheurs plutôt que des témoignages d’enseignants ?

58.1 Non, chercheur ou autre enseignant : quand je dis chercheur, je veux dire quelqu’un qui maîtrise bien le sujet.

59 Vois-tu d’autres points qu’on pourrait améliorer sur ce site ? 59.1 Non, c’est tout ce que je vois.

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XIV

7.2 Compte-rendu de l’entretien E1

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Compte-rendu de l’entretien E1

XV

1 Pourriez-vous me parler de votre poste et de votre école ? 1.1 C’est une école du 9ème arrondissement avec une population dans l’ensemble plutôt

favorisée, même très favorisée, à part quelques enfants qui viennent de ce qu’on appelle un squat qui est rue de la Chaussée d’Antin.

1.2 Ils vivent dans des conditions très difficiles. 1.3 Et puis d’autres enfants qui sont logés par des associations pour des familles de

réfugiés. 1.4 Ils arrivent ici, ils sont pris en charge par des associations, ils sont dans des hôtels. 1.5 C’est donc une population très diverse. 1.6 En même temps, des enfants qui fonctionnent relativement correctement. 1.7 Cette école est une école d’application, ce qui veut dire qu’il y a des postes de

maître formateur comme je le suis et que nous travaillons avec l’IUFM de Paris et que nous recevons des stagiaires dans nos classes et nous les suivons quand ils sont eux-mêmes dans des classes en responsabilité.

2 Et vous, quel niveau avez-vous cette année ? 2.1 J’ai un CM1 depuis 4 ans et j’ai fait un peu tous les niveaux auparavant, y compris

la maternelle.

3 Quelle est votre formation initiale ? 3.1 J’ai eu un bac littéraire et ensuite j’ai préparé l’école normale, à l’époque c’était

avec un DEUG. 3.2 J’ai passé le concours d’école normale, je suis devenue institutrice et au bout d’un

moment j’ai passé le concours pour devenir maître formateur que j’ai réussi il y a deux ans.

4 Quelle est votre ancienneté dans la profession ? 4.1 En tout ça doit faire, avec les années d’école normale, puisque c’est comme cela

qu’on compte, ça fait 12 ans.

5 Est-ce que vous suivi une formation ou avez-vous un intérêt particulier pour les sciences ? 5.1 Un intérêt oui. 5.2 Des formations, oui j’en ai suivies également, notamment un stage d’une semaine

sur « La main à la pâte ». 5.3 J’ai suivi également un stage scientifique il y a deux ans, sur les ressources

scientifiques à Paris. 5.4 C’est à peu près tout, mais après cela vient surtout d’un intérêt personnel et puis

d’une nécessaire polyvalence dans notre métier, que j’essaie d’appliquer de toutes façons.

6 Pouvez-vous me dire quelles activités scientifiques vous avez mises en place ? 6.1 C’est très variable selon les années, selon aussi l’accord qu’on a entre les maîtres

de l’école. 6.2 S’il y a un accord, c’est-à-dire si on se répartit les sujets, puisqu’on a un certain

nombre de sujets, tous ne sont pas exploités mais on doit choisir parmi une liste. 6.3 Cette liste est assez vaste, il y a des choses plus ou moins faciles et plus ou moins

adaptées et puis on fait un choix. 6.4 Par exemple cette année on a commencé sur les engrenages en technologie, ensuite

on a pu travailler avec quelqu’un de l’Institut Pasteur pendant la semaine de la

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Compte-rendu de l’entretien E1

XVI

science : une chercheuse qui est venue nous montrer le développement des levures, etc.

6.5 C’était très intéressant et on a pu faire un certain nombre d’expériences avec les enfants sur des boîtes de pétris, sur le développement des microbes …

6.6 On a fait des choses au niveau des autres classes, c’est-à-dire qu’on est allé présenter ces activités, notamment par rapport à l’hygiène : mains propres, mains sales.

6.7 On a travaillé également avec elle sur les médicaments. 6.8 Elle nous a aussi parlé des maladies génétiques et de ce qui pouvait advenir par

rapport à sa recherche fondamentale à elle. Ça, ça a impressionné vraiment les enfants.

7 Vous en parlez au passé, c’est un projet qui est encore en cours ? 7.1 Disons que c’est un projet que je suis. 7.2 Cette personne-là n’est intervenue qu’une seule fois et j’ai la chance d’avoir dans

la classe des parents qui sont chercheurs également et qui nous ont fourni du matériel.

7.3 Et puis l’intérêt des enfants fait que ça ne s’abandonne pas comme ça, même si on le voulait.

7.4 Ils ont toujours des idées d’expérimentation supplémentaires, donc je pense qu’on persistera.

7.5 Ensuite on a commencé maintenant à partir sur l’apparition de la vie sur Terre et sur la formation du système solaire, la formation de notre planète.

8 Vous m’avez dit que cela dépendait des choix de l’école, comment sont fait ces choix, êtes vous personne ressource ?

8.1 Les réunions sont collégiales, ensuite c’est vrai qu’on essaie de se répartir le travail.

8.2 Vous dire que ça correspond vraiment à des intérêts pédagogiques, ce n’est pas toujours le cas, ça peut être des intérêts personnels : moi j’aime bien faire ça, etc.

8.3 Je suis censée être personne ressource sciences, mais il ne faut pas le dire. C’est encore une notion qui n’est pas tout à fait passée chez nous !

8.4 Dans certaines classes il y a des décloisonnements, c’est-à-dire des échanges de maîtres qui vont faire un cours dans plusieurs classes.

8.5 Ça c’est ce qui se produit notamment au niveau CE2 et puis on essaie de se mettre d’accord au mieux.

8.6 Quand je suis arrivée l’année dernière dans l’école, il n’y avait pas du tout cet accord là donc j’ai traité les sujets qui me semblaient les plus importants et en touchant un peu à tous les domaines.

9 Avec quelle périodicité ? 9.1 Il faut compter au moins par sujet d’étude 6 semaines à deux mois.

10 A raison de combien de séances par semaine ? 10.1 A raison d’au moins 2 séances par semaine. 10.2 C’est l’équivalent d’au moins 2 heures par semaine. 10.3 C’est très très long pour faire aboutir à quelque chose.

11 Quel type de démarche adoptez-vous ? 11.1 Ça dépend du sujet, c’est très très variable.

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Compte-rendu de l’entretien E1

XVII

11.2 Disons que moi j’utilise beaucoup, pour tout ce qui est astronomie par exemple, les outils vidéo, parce qu’il n’y en a guère d’autres quand même.

11.3 Pour ce qui est vie de la Terre, séismes, etc., on essaie de faire des modélisations avec quelques petites expériences, mais il n’y a pas grand-chose qui fonctionne, même en terme d’expériences.

11.4 En ce qui concerne le corps humain, on va essayer d’abord d’observer un certain nombre de choses, par exemple de revenir avec des os, de les disséquer, de regarder à l’intérieur, d’avoir une approche plus réaliste possible.

11.5 Là il arrive parfois que j’utilise le matériel qui est dans les mallettes « La main à la pâte », notamment pour tout ce qui est respiration, rythme cardiaque, etc.

11.6 Pour les engrenages on a eu un matériel spécifique : les boîtes-là (montre des boîtes en haut d’une armoire), donc on a pu faire un certain nombre de montages et en déduire un certain nombre de règles par rapport à la vitesse ou au sens de rotation.

11.7 C’est très très variable. 11.8 Si c’est sur les états de la matière, on va essayer de mettre en place beaucoup plus

d’expériences avec les enfants, on va essayer de leur faire émettre des hypothèses et de les vérifier.

11.9 Mais ça va vraiment dépendre des sujets. 11.10 Disons qu’il n’y a pas une démarche type. 11.11 Je crois que ce serait s’enfermer si on voulait absolument suivre la démarche

scientifique tout le temps, à mon avis.

12 Pour en revenir à votre formation, est-ce que vous avez une formation ou une expérience en informatique ?

12.1 En informatique, non, c’est un outil que j’utilise personnellement et pour préparer mon travail chez moi.

12.2 Je sais utiliser Internet également. 12.3 Maintenant il y a quelques fonctionnalités que je ne maîtrise toujours pas, le

tableur, etc., mais ça ne m’intéresse pas. 12.4 Je travaillais avant dans une école où on avait une salle informatique et là on

pouvait faire énormément de recherches avec les enfants. 12.5 Aujourd’hui on a 1 poste, on n’a pas d’imprimante, le poste est relié à une

imprimante qui est … (montre la salle des maîtres) et là c’est beaucoup plus difficile à gérer avec les enfants.

12.6 Moi je n’ai pas de formation particulière.

13 J’ai vu dans votre classe 1 poste, et tout à l’heure 3 ou 4 dans la salle des maîtres … 13.1 En réalité, il n’y en a qu’un qui fonctionne dans la salle des maîtres : c’est le poste

maître qui gère le réseau de l’école, mais c’est vrai que ça c’est un problème.

14 Dans chaque classe, il y a 1 ordinateur ? 14.1 Oui, et ils sont connectés en réseau et à Internet.

15 Vous m’avez dit utiliser depuis longtemps ces outils pour préparer vos séances, vous le faites chez vous ?

15.1 Oui, tout à fait. 15.2 J’ai l’habitude d’aller sur Internet, mais on est nombreux comme cela maintenant !

16 Comment avez-vous connu le site Internet « La main à la pâte »?

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Compte-rendu de l’entretien E1

XVIII

16.1 Je l’ai connu lors du stage « La main à la pâte » où on nous l’a présenté, il y a 4 ou 5 ans, l’année où ça a commencé sur Paris, puisque ça a d’abord commencé en province, et très tardivement sur Paris.

16.2 C’était organisé par l’IUFM.

17 L’avez-vous utilisé tout de suite ? 17.1 Le site en question, quand je l’ai vu au tout début, je n’étais pas très satisfaite. 17.2 Je crois qu’il a quand même beaucoup évolué entre le moment où on nous l’a

présenté et le moment où j’ai commencé à l’utiliser. 17.3 En très peu de temps, je crois qu’il y a beaucoup de critiques qui ont été faites. 17.4 Au départ, il ne me semblait pas être le plus intéressant. 17.5 Ce qui a intéressé tout le monde c’était la présentation des modules. 17.6 Ça donnait du clef en main et il y avait beaucoup de gens qui recherchaient ce clef

en main, c’est certain. 17.7 Ensuite, à partir de cette activité qui a pu se mener dans les classes, les gens ont eu

envie ou non d’aller voir un petit peu plus loin sur le site « La main à la pâte ». 17.8 Moi je travaille aussi sur le site de l’IUFM puisqu’il y a aussi des recherches qui y

sont faites et en sciences, ils sont au moins aussi bien que le site « La main à la pâte ».

18 Pouvez-vous me dire où, à quel moment et combien de temps vous vous connectez sur ce site ?

18.1 Chez moi. 18.2 Maintenant je ne le consulte quasiment plus, il faut être honnête. 18.3 Je l’ai consulté beaucoup au départ. 18.4 Dans la mesure où maintenant un certain nombre de séances, je les ai sorties sur

papier d’une part, celles qui me semblaient les plus intéressantes. 18.5 Et puis j’ai construit des séances d’apprentissage. 18.6 Je ne reviens pas systématiquement dessus, donc là je n’y vais maintenant que si

j’aborde un nouveau sujet que je ne maîtriserais absolument pas. 18.7 Pour l’instant ça n’a pas encore été le cas. 18.8 Je l’ai fait au départ.

19 Quand vous le faisiez, quel type d’information recherchiez-vous sur le site ? 19.1 C’était par rapport au déroulement dans les classes essentiellement. 19.2 Par rapport au questionnement qu’on pouvait poser aux enfants pour induire une

recherche, qu’elle soit documentaire ou de manipulation. 19.3 C’était surtout sur l’approche, l’entrée dans les séances. 19.4 Ensuite, j’essayais de regarder tout ce qui était information pour le maître, pour ne

pas dire moi-même de bêtises mais c’est à peu près tout.

20 Donc d’un coté des activités pour la classe, et d’un autre coté un arrière plan plus pédagogique.

20.1 Oui, tout à fait.

21 Est-ce qu’il y a d’autres rubriques que vous avez consultées ? 21.1 J’ai regardé un petit peu les questions, les choses comme cela, mais ça me parait

moins intéressant. 21.2 Pour les gens qui ont fait cette démarche d’inscrire leurs expériences, ça doit être

probablement très bien, mais c’est quand même très très court.

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Compte-rendu de l’entretien E1

XIX

22 Quelles questions avez-vous regardées ? 22.1 J’ai regardé par exemple sur les volcans, sur le volcanisme car il n’y avait pas

grand-chose sur le site en lui-même et c’était indiqué qu’on pouvait aller voir dans la partie contact avec d’autres enseignants.

22.2 Et là c’était trop succinct pour qu’on puisse vraiment l’utiliser.

23 Il s’agissait de questions de nature scientifique ? 23.1 Scientifique et pédagogique en même temps, pour moi c’est toujours lié : c’est sur

la manière de présenter, de faire entrer les enfants dans cet apprentissage.

24 Je vous montre une capture écran de la page d’accueil. A l’aide de ce support, voyez-vous d’autres rubriques que vous utilisez ?

24.1 Non, c’est essentiellement celles-là (montre les activités scientifiques et la documentation scientifique et pédagogique).

24.2 Les autres aussi, je les ai regardées un petit peu mais après je suis retombée essentiellement sur le site de l’IUFM.

24.3 On était abonné à la liste de diffusion et puis d’un seul coup, plus rien …

25 Qu’attendez-vous des fiches d’activités ? 25.1 J’en attends ce qu’elles sont. 25.2 Je pense qu’elles sont assez bien faites. 25.3 Elles sont très proches de la réalité que l’on peut vivre dans les classes, et ça c’est

bien, parce que parfois c’est trop éloigné et on a ensuite des difficultés à mettre en place le même type d’activités.

25.4 Là c’est vraiment, à chaque fois, basé sur des expériences qui ont été menées dans des classes et ça je trouve que c’est très positif.

25.5 Avec notamment, par exemple, des dessins d’enfant, des reproductions de cahier, des reproductions d’expériences décrites par les enfants.

26 Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans ces activités ? 26.1 Voir quelles sont les difficultés auxquelles se sont heurtés les autres, car c’est lié à

des représentations qui ne sont pas évidentes à faire surgir chez les enfants et à combattre, entre guillemets, s’il y a à les combattre.

26.2 Ce n’est pas tant l’aspect témoignage ou clef en main, c’est quels sont les enjeux, et quelles sont les difficultés liées à ce type de séance.

26.3 Et ça je trouve que c’est bien fait. 26.4 Cela ne m’oblige pas du tout à suivre l’ensemble de la progression telle qu’elle est

décrite. 26.5 Après je vais l’adapter à ce que sont mes élèves et à ce que je suis aussi.

27 Vous ne m’avez pas dit avoir posé des questions sur le site, mais avoir consulté des questions archivées. Maintenant, avec ce support (montre la page d’accueil), pouvez-vous me dire quelle rubrique vous avez consultées ?

27.1 Les deux, scientifiques et pédagogiques. 27.2 Mais c’est vrai que les grandes questions que je pouvais avoir, j’ai eu la chance de

pouvoir y répondre par d’autres biais, notamment pour des questions à des formateurs ou à des scientifiques.

27.3 Par exemple, pour l’astronomie, j’ai eu la chance de faire une classe de nature avec l’association « A ciel ouvert » je crois, ou quelque chose comme ça, qui est située dans le Gers.

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Compte-rendu de l’entretien E1

XX

27.4 Il y avait des scientifiques qui pouvaient nous répondre, ils travaillaient avec Hubert Reeves, enfin il avait quand même des gens derrière qui étaient là pour …

27.5 Ça m’a facilité franchement la tâche, donc c’est vrai que je ne me suis pas nécessairement tournée vers ce site-là en priorité.

28 Avez-vous proposé des ressources ou réagi à propos de ce qui est proposé ? 28.1 Non pas du tout. 28.2 Je produis mes ressources à usage personnel, mais je n’ai pas du tout cherché à

diffuser. 28.3 Je n’en voyais pas spécialement l’intérêt, ça prend énormément de temps quand

même. 28.4 Je ne me suis pas posé plus la question que cela. 28.5 Je ne suis pas dans ce type de partage, c’est peut-être dommage mais bon. 28.6 Ça ne m’est jamais venu naturellement, disons. 28.7 Par contre, après j’ai essayé de promouvoir un peu les sciences dans l’école. 28.8 Quand je suis arrivée ici, beaucoup de gens pensaient que les sciences c’était très

très difficile. 28.9 Donc j’ai essayé de leur montrer tout ce qu’il y avait sur ce site. 28.10 Et comme cela ne suffisait pas j’ai imprimé énormément de choses qui sont

maintenant dans la salle des maîtres, qui sont à disposition des enseignants pour qu’il n’hésitent pas à aller voir ce qui peut se faire.

28.11 Dire que cela a eu beaucoup de succès … je n’irais pas jusque là ! 28.12 Je pense que moi je l’utilise bien, parce que je sais ce qu’il y a dedans mais je ne

suis pas sûre que les collègues y aillent beaucoup finalement, c’est dommage.

29 Comment avez-vous trouvé les informations que vous êtes venue chercher ? Avez-vous utilisé les moteurs de recherche ?

29.1 Non, j’ai regardé les différents thèmes qui étaient abordés. 29.2 Au départ, après le stage, j’ai essayé de faire un peu de l’exhaustif, c’est-à-dire que

j’ai eu un certain nombre de jours devant moi, puisque je n’avais pas ni stagiaire ni travail à l’IUFM à faire.

29.3 Et donc j’ai voulu voir un petit peu tout ce qui était présenté et ne pas me limiter à ce qu’on fait en CM1 ordinairement.

29.4 J’ai essayé aussi de regarder ce qui pouvait se passer au cycle 2. 29.5 Je trouvais que c’était intéressant dans la mesure où il y a un certain nombre

d’activités, notamment sur le corps qui sont proposées aux enfants de cycle 2, que nous pouvons reprendre et faire évoluer encore au cycle 3.

29.6 Donc j’ai essayé de regarder un petit peu tout ce qui se présentait. 29.7 J’ai regardé depuis, l’année dernière, quand j’ai voulu proposer un certain nombre

de possibilités à mes collègues en imprimant un certain nombre d’activités. 29.8 Mais c’est parce que je savais qu’il y en avait d’autres que celles qui

m’intéressaient personnellement que j’ai pu aller les chercher, parce que justement j’avais fait une première fois cette démarche d’aller regarder un petit peu dans l’exhaustivité.

29.9 Quand je suis sur un site, j’aime bien voir ce qu’il y a vraiment dedans.

30 Avez-vous rencontré des difficultés dans l’utilisation de ce site Internet ? 30.1 Non pas du tout. 30.2 Il fonctionne très très bien à tous les niveaux.

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Compte-rendu de l’entretien E1

XXI

30.3 Quand on clique sur les liens et qu’on veut revenir en arrière sur la séance qu’on était en train de voir …

30.4 Je n’ai jamais eu de difficultés sur ce site-là, il est très bien fait.

31 Ma question était au sens large, par exemple, avez-vous recherché une information que vous n’avez pas trouvée ?

31.1 Non, quand je n’ai pas trouvé une information, je pense que c’est lié au fait que c’est un sujet en soi difficile et que ce n’est pas « La main à la pâte » qui n’a pas donné de réponse, mais c’est qu’il n’y a peut-être pas de réponse.

31.2 C’est un peu l’analyse que j’en ai. 31.3 Il n’y a pas de réponse pédagogique ; il y en a probablement au niveau

scientifique, mais dans la présentation aux enfants ...

32 Avez-vous un exemple ? 32.1 Les volcans par exemple. 32.2 C’est typique, je n’ai trouvé nulle part comment expliquer cela aux enfants, donc

je n’en veux pas à ce site-là particulièrement.

33 Tout à l’heure, vous m’avez dit qu’en astronomie par exemple, vous utilisiez des vidéos et que la façon de préparer vos séances était très variable selon les domaines. Pourriez-vous m’en dire plus sur les différentes sources d’information, informatiques ou autres, que vous utilisez pour vos séances de classe ?

33.1 Tout ce qui passe à la télévision, notamment sur la 5, j’y suis très attentive. 33.2 Je regarde un peu tous les programmes éducatifs qu’il peut y avoir. 33.3 J’essaie d’en enregistrer beaucoup. 33.4 Ensuite j’essaie parfois de faire le tri, ce qui est parfois difficile parce qu’ils

peuvent être redondants les uns par rapport aux autres. 33.5 Avec les enfants, une des séries que j’utilise le plus, c’est la planète miracle, parce

que je trouve que, jusqu’à preuve du contraire, elle est extrêmement bien faite.

34 Quand vous dites « faire le tri », c’est en terme de qualité, ou de quoi ? 34.1 C’est en terme de qualité, de quantité, de redite par rapport à un autre extrait que je

peux leur passer. 34.2 Je jongle beaucoup avec mes cassettes.

35 Est-ce qu’il y a des contradictions parfois ? 35.1 Il a eu des contradictions. 35.2 Celles que j’ai vues étaient liées à l’ancienneté de la source. 35.3 Sinon, non. 35.4 Grosso modo, sur la 5 ou sur les documents pédagogiques, ou documentaires

qu’on peut trouver, c’est relativement bien fait. 35.5 Ou alors je ne suis pas suffisamment savante pour le voir. 35.6 Et en même temps c’est intéressant car je trouve qu’on peut montrer aux enfants

justement que la science évolue. 35.7 A la limite, ce n’est pas quelque chose que je m’interdis. 35.8 Ça peut être un sujet de travail avec les enfants.

36 Au niveau des sources « papier », qu’utilisez-vous ? 36.1 Des encyclopédies, qu’on trouve par CDROM ou des choses comme ça.

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Compte-rendu de l’entretien E1

XXII

36.2 Sinon je cherche, je suis allée sur le site de la NASA, j’ai fait un certain nombre de sites institutionnels.

36.3 J’essaie de rester dans les sites institutionnels.

37 Pour quelle raison ? 37.1 Par méfiance. 37.2 Par méfiance sur l’information délivrée. 37.3 C’est peut-être une erreur, surtout sur ce genre de sujets. 37.4 J’essaie aussi, quand on utilise des sites avec les enfants, parce que j’essaie aussi

de faire des recherches avec eux … 37.5 J’essaie de les prémunir contre l’information non vérifiée qui se trouve sur

Internet.

38 Où ont lieu ces recherches ? 38.1 Ici, dans la classe, ou alors dans la salle des maîtres.

39 Comment faites-vous, puisqu’il n’y a qu’une machine ? 39.1 L’année dernière on a réussi à faire des petits groupes, parce qu’on avait un aide

éducateur, qu’on n’a plus cette année. 39.2 Il gardait la classe pendant que je prenais un groupe ou inversement et donc on

arrivait à travailler avec quelques enfants à ce moment-là. 39.3 Cette année c’est beaucoup plus compliqué.

40 Si je comprends bien, vous utilisez ces ressources pour préparer vos séances, mais aussi pendant les séances ?

40.1 Oui, complètement.

41 Vous considérez que le site « La main à la pâte » est un site institutionnel ? 41.1 Ah oui complètement, ça ça me parait clair !

42 Comment choisissez-vous une source plutôt qu’une autre ? Y a-t-il un type d’information qui va avec un type de source ?

42.1 Non, je crois que je cherche un peu partout, mais je cherche surtout la clarté. 42.2 C’est-à-dire que j’ai toujours en tête que des enfants doivent pouvoir utiliser cette

information. 42.3 Donc il faut qu’elle me soit déjà à moi accessible, ça me paraît évident et ce n’est

pas toujours le cas. 42.4 Je ne suis pas spécialisée en sciences, loin de là, et puis il faut que les enfants

puissent entrer dans cette information. 42.5 Donc c’est la clarté de l’énoncé qui va faire pour moi la différence.

43 Vous recherchez donc des documents qui puissent être utilisés directement par les élèves ? 43.1 Des documents qui, avec mon aide, puissent être utilisables par les enfants. 43.2 Ça va quand même un peu au-delà du simple documentaire qu’ils peuvent avoir

eux pour les 7-9 ans. 43.3 Il faut que cela puisse être utilisé.

44 Vous m’avez parlé tout à l’heure du site de l’IUFM. Qu’allez-vous y chercher ? 44.1 Des déroulements de séance également, donc du travail pédagogique sur ce qui est

en accord avec ce que je pense moi être une bonne séance.

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Compte-rendu de l’entretien E1

XXIII

44.2 Faire réfléchir les enfants, les amener à se poser des questions, voir que tout n’est pas simple mais qu’on peut déjà catégoriser des grandes choses et apporter des débuts de réponses au moins.

44.3 Montrer que si on ne sait pas tout on peut continuer à chercher. 44.4 C’est surtout le questionnement qui m’intéresse, la mise en réflexion des enfants,

donc des enfants qui sont actifs, qui ont un problème à régler, qui font des hypothèses, qui essaient de trouver des solutions qu’on va expérimenter.

44.5 Et ça pareil en mathématiques … 44.6 Démarche constructiviste, active, tous les termes qu’on peut mettre derrière. 44.7 C’est cette manière-là que j’essaie de mettre en œuvre le plus possible.

45 Consultez-vous d’autres sites Internet que « La main à la pâte » ou l’IUFM ? 45.1 Non, guère plus.

46 Est-ce parce que vous considériez le site « La main à la pâte » comme institutionnel que vous l’utilisiez ?

46.1 Non, je ne l’ai pas ressenti au départ comme institutionnel, il l’est devenu. 46.2 Au départ c’était simplement une curiosité qui pouvait s’assouvir là-dessus. 46.3 D’ailleurs le site de l’IUFM l’a suivi, il ne l’a pas précédé. 46.4 Je pense que ce n’est pas pour rien, je pense que le site « La main à la pâte » a

ouvert des voies à d’autres. 46.5 Il est devenu institutionnel dans le sens où il est devenu une référence pour

l’ensemble du monde enseignant.

47 En quoi est-il une référence ? L’est-il pour vous ? 47.1 Oui, il l’est par la qualité de ce qui est présenté, comme en terme d’utilisation. 47.2 Même s’il ne répond pas à toutes les questions, il est vraiment bien. 47.3 Si tout le monde avait déjà fait la visite du site et avait déjà appliqué ce qui s’y

trouve, les sciences à l’école iraient bien mieux.

48 Les documents que vous trouvez ailleurs que sur le site « La main à la pâte », font-ils référence à une démarche similaire ?

48.1 Oui, mais moi la démarche « main à la pâte » je ne la ressens pas nécessairement comme novatrice.

48.2 Elle a été présentée comme novatrice par rapport à un enseignement plus livresque qu’on faisait faire aux enfants, mais l’impression que j’ai c’est qu’avant il ne se faisait pas de science.

48.3 On s’est remis à faire des sciences, tant mieux, et je ne vois pas quelle autre démarche on pouvait adopter.

48.4 Ça c’est lié à mon parcours professionnel, c’est une démarche que je mets en œuvre également en mathématiques ou en français.

49 Comment utilisez-vous ce que vous trouvez sur le site ? 49.1 Ça dépend du sujet parce que je pars des questions des enfants. 49.2 Par exemple sur le corps humain, je sais que je veux leur montrer la fonction de

nutrition et l’interdépendance des systèmes, mais à part ça je vais démarrer sur leurs questions à eux.

49.3 Donc là où c’est intéressant, c’est que « La main à la pâte » fonctionne pareil, c’est-à-dire qu’ils essaient de mettre en exergue au départ des activités des

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Compte-rendu de l’entretien E1

XXIV

questions, soit induites par l’enseignant, soit posées par les enfants, et qui vont amener à une découverte, à des hypothèses, à des vérifications, etc.

49.4 Le seul problème c’est que les questions que moi j’ai dans ma classe ne sont pas nécessairement les mêmes que celles qui apparaissent dans le site.

49.5 On fait avec les élèves qu’on a. 49.6 Moi ça ne me gène pas. 49.7 A partir du moment où je sais où je veux aller et quels savoirs je veux enseigner,

toutes les entrées sont bonnes. 49.8 On y arrive toujours. 49.9 Ces documents sont intéressants car ils montrent le cheminement de la pensée des

enfants, même si ils commencent par un autre questionnement, on a quand même grosso modo le réel cheminement des enfants, notamment leurs conceptions initiales.

49.10 On voit comment on peut les faire évoluer et on voit aussi que cela prend énormément de temps, si on veut les faire évoluer.

49.11 Qu’est-ce qu’on voit aussi qui est intéressant ? 49.12 Tous les obstacles qui peuvent se poser et qu’on rencontrera nous aussi quand on

fera le même sujet. 49.13 On aura le même type d’obstacles qui va se poser par rapport aux enfants.

50 Constatez-vous un décalage entre ce que vous lisez sur les ressources et ce que vous vivez en classe ?

50.1 Ce que je vis, mais c’est peut-être lié à ma personnalité, je ne suis pas sûre que ce soit lié aux enfants, c’est que c’est un peu long ce qui est présenté dans « La main à la pâte ».

50.2 C’est-à-dire qu’il y a un certain nombre de séances, dont je crois on peut faire l’économie, sans pour autant tronquer l’étude ni rien.

50.3 C’est un peu l’impression que j’ai : il y a beaucoup de moments où les enfants se réunissent, font des affiches, ce qui est très bien dans la démarche, mais qui n’est vraiment pas économique en terme de temps.

50.4 Je pense que cet aspect-là peut-être fait en commun et beaucoup plus rapidement : on peut raccourcir.

50.5 Mais au final, on y passe autant de temps. 50.6 Ce n’est pas grave, ce sont des étapes sur lesquelles moi je vais un petit peu moins

m’attarder.

51 Ces documents, vous ne les utilisez donc pas clef en main … 51.1 Non, mais je les ai utilisés clef en main. 51.2 C’est ça la grande force de « La main à la pâte », c’est de fournir du clef en main,

et du clef en main qui fonctionne. 51.3 On ne peut pas leur reprocher cela.

52 Quand êtes-vous passée du clef en main à votre utilisation actuelle ? 52.1 En voyant les enfants et les questions. 52.2 Il y a un moment où on ne peut pas dire « j’ai une fiche de préparation, c’est écrit

ça et je vais faire ça ». Quand on est devant un public, on s’adapte aux questions qui sont réellement posées.

52.3 C’est venu naturellement, ça ne m’a pas posé de difficulté. 52.4 Mais c’est vrai qu’au départ, ça a été un cadre extrêmement sécurisant, et je pense

que pour beaucoup de personnes ça a été ça aussi.

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Compte-rendu de l’entretien E1

XXV

53 Les différences entre ce qu’on trouve sur la fiche et ce qui se passe en classe rendent-elles le document inadapté ?

53.1 Non pas du tout. 53.2 Le questionnement, la réflexion de base est quand même la même. 53.3 Les conceptions initiales sont quand même les mêmes ; elles apparaissent

différemment et peut-être à d’autres moments, mais c’est tout. 53.4 Ça n’invalide pas du tout ce qui est dit. 53.5 Là où moi j’ai le plus de difficultés, c’est avec tout ce qui est « traces écrites »

avec notamment le cahier de sciences. 53.6 Je ne suis pas la seule à avoir ce problème là, à savoir est-ce qu’on fait apparaître

les conceptions erronées des enfants ou non, et à quel titre ? 53.7 Je crois qu’on se pose un peu tous cette question là. 53.8 Moi j’y réponds en faisant état de la recherche des enfants, car je pense qu’il faut

quand même la faire apparaître, mais j’essaie que dans le cahier il n’y ait que des choses justes au final.

54 En plus d’une évolution par rapport à l’autonomie vis-à-vis des ressources, est-ce qu’il y a eu une évolution dans la pratique ?

54.1 Au début, on les prend clef en main aussi par rapport au matériel disponible, ça joue beaucoup.

54.2 Sinon, je ne crois pas qu’il y ait eu une évolution dans la démarche due à ces ressources, car pour rentrer là il faut quand même avoir déjà une certaine conception de l’activité des enfants en classe.

54.3 Cette conception là, je l’avais déjà auparavant, je ne crois pas que ça l’ait fait beaucoup évoluer.

54.4 A la limite, elle a renforcé ce que je pensais être une bonne technique pédagogique par rapport aux enfants, mais c’est tout.

54.5 Je ne crois pas qu’elle m’ait fait évoluer.

55 Vous n’avez pas trouvé d’informations sur les volcans. Avez-vous malgré tout travaillé sur ce thème ?

55.1 Bien sûr.

56 Si je comprends bien, la présence de telle ou telle information sur le site n’a pas d’incidence sur ce que vous abordez en classe.

56.1 Exactement, s’il n’y en a pas, on va chercher ailleurs. 56.2 On finit par trouver, on essaie de mettre en place des expériences. 56.3 On n’a pas de garantie. 56.4 Le site offre une garantie à ce qu’on peut faire, là on l’a moins. 56.5 Mais c’est aussi à nous de grandir !

57 Avez-vous, via ce site, travaillé de façon coopérative ? 57.1 Vous voulez qu’on se fâche ? 57.2 C’est très difficile la coopération dans une école, parce que ce sont des

personnalités très différentes et que le rapport professionnel n’est pas toujours évident.

57.3 Il y a beaucoup d’affectif qui se greffe là-dessus, et je n’ai pas encore rencontré d’école où il y ait vraiment des équipes.

57.4 Il y a des gens qui s’entendent et qui vont réussir à fonctionner, mais c’est 4-5 personnes.

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Compte-rendu de l’entretien E1

XXVI

58 Et en dehors de l’école, via des réseaux ? 58.1 Je ne l’ai pas cherché particulièrement.

59 Tout à l’heure, vous me disiez que vous aviez mis à disposition de vos collègues des documents qu’ils utilisaient peu …

59.1 Disons que je n’ai pas de retour sur leur utilisation, donc je suppose que c’est peu. 59.2 Il y a de temps en temps des collègues qui viennent me poser des questions sur tel

et tel sujet. 59.3 Ils savent que je fais des sciences en classe et qu’on peut me questionner là-dessus. 59.4 Mais ce n’est pas tout le monde et ce n’est pas tout le temps.

60 A votre avis, quels étaient les objectif de l’équipe qui a mis en place ce site « La main à la pâte »?

60.1 Faire en sorte qu’enfin on fasse des sciences à l’école ! 60.2 De refaire des sciences à l’école parce qu’on ne pouvait pas priver les enfants de

cet aspect-là. 60.3 Pour un certain nombre d’enfants c’est vraiment primordial d’être dans ce type

d’activités, car ils ont des compétences, qui sinon n’apparaissent pas du tout et qui là peuvent apparaître, dans ce type de démarche d’une manière plus générale, pas que « main à la pâte ».

60.4 C’était à un moment où il fallait absolument le faire, ils ont eu tout à fait raison. 60.5 Maintenant ce que moi je reproche beaucoup c’est l’aspect mercantile qui s’est

quand même greffé derrière, avec un matériel qui reçoit le label « La main à la pâte », qui coûte quand même deux fois plus cher qu’ailleurs, il faut être honnête.

60.6 C’est à la fois une force, parce que quand on reçoit la mallette on est content, on n’a pas à aller courir partout.

60.7 C’est quand même un des gros manques de l’Education Nationale. 60.8 Le matériel pose problème. 60.9 Mais il y a une difficulté là quand même, on peut se poser des questions.

61 Vous m’avez parlé des objectifs de « La main à la pâte », mais si je vous demande les objectifs du site Internet ?

61.1 Du site Internet ? 61.2 D’ouvrir, puisque ça n’a été au départ que sur quelques départements 61.3 Dans la mesure où toutes les académies ne sont pas rentrées tout de suite dans le

système « La main à la pâte », ça a exclu beaucoup de monde d’office. 61.4 Et nous on s’est effectivement senti exclu à Paris puisqu’on a été derniers à avoir

le droit, parce qu’il nous fallait un droit, de rentrer dans ce type d’activité. 61.5 C’était une manière de faire à l’avance une publicité sur ce qu’on pouvait faire. 61.6 Je ne vois pas d’autres raisons.

62 Quelles sont vos attentes vis-à-vis de ce site Internet ? 62.1 Mes attentes ont été remplies. 62.2 Cela m’a facilité le travail, très nettement. 62.3 Je souhaiterais que ça le facilite à d’autres enseignants également. 62.4 Est-ce que c’est le cas, est-ce que ça va être le cas, je ne sais pas. 62.5 Est-ce qu’il faut que le site évolue pour que ça soit le cas, je n’en suis pas sûre non

plus. 62.6 Je crois que c’est plus lié à une modification des mentalités enseignantes que du

site en lui-même.

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Compte-rendu de l’entretien E1

XXVII

63 Il n’y a rien selon vous qui pourrait être modifié sur ce site ? 63.1 Non comme ça je ne vois pas. 63.2 Plus clair que ça (montre la page d’accueil), c’est difficile. 63.3 Je trouve qu’il est vraiment très bien fait.

64 Cela veut-il dire qu’à partir de maintenant, on peut figer le site ? 64.1 Figer ? 64.2 Non, il ne faut pas que ce soit figé ! 64.3 On pourra toujours l’enrichir, mais je ne suis pas sûre que ça amènera des

enseignants supplémentaires sur ce site. 64.4 Je ne suis pas sûre que ce soit lié à ça. 64.5 Maintenant, qu’est-ce qu’on pourrait faire ? Je pense qu’il pourrait y avoir une

partie pour les enfants. 64.6 Puisqu’il y a un certain nombre de CDROM qui paraissent sur les activités, c’est

bien, mais peut-être que, par l’intermédiaire d’Internet, cela pourrait être diffusé.

65 Qu’est-ce qu’on y trouverait dans cette rubrique ? 65.1 Je ne peux pas dire, là comme ça … je n’ai pas assez réfléchi.

66 La même chose que l’on trouve sur les CDROM ? 66.1 Pourquoi pas dans un premier temps ?

67 Et qu’est-ce qu’on y trouve sur ces CDROM ? 67.1 Oulala ! Le dernier que j’ai regardé c’était il y a longtemps. 67.2 Je ne peux pas vous dire.

68 Des réponses à des questions d’enfants ? 68.1 Oui quelque chose comme ça. 68.2 Donner envie déjà, tout simplement.

69 Pour vous le public visé par ce site, c’est … 69.1 Les enseignants. 69.2 Ça pourrait s’élargir aux enfants.

70 Est-ce que c’est clair, à la visite de ce site, de savoir qui est derrière ? 70.1 Je n’ai jamais cherché qui était derrière. 70.2 Je suppose qu’il y a du monde que je connais.

71 Vous m’avez dit, l’institution tout à l’heure … 71.1 Oui, de toutes façon il y a les mêmes. 71.2 On entend tellement de chose sur ce site. 71.3 Les gens qui enseignent à l’IUFM, avec qui je peux travailler, ont été peu sollicités

pour participer à l’élaboration du site. 71.4 Donc on entend des critiques, dont on ne peut pas dire si elles sont à juste titre ou

pas. 71.5 Je pense que ce sont des formateurs essentiellement qui sont derrière ce site.

72 Quelles sont les critiques que vous entendez ?

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Compte-rendu de l’entretien E1

XXVIII

72.1 Les critiques, c’est que ça n’a rien inventé, mais ça, personne n’avait demandé d’inventer quoi que ce soit.

73 Est-ce une critique sur le contenu ou la façon de présenter les choses ? 73.1 Sur la façon de présenter les choses, sur le coté soit disant novateur. 73.2 Ce sont des gens qui sentent que le travail n’est pas reconnu à sa juste valeur,

parce que eux ça fait quelques années qu’ils essaient de promouvoir de leur coté, à leur échelle, le travail sur les sciences.

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XXIX

7.3 Compte-rendu de l’entretien E2

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Compte-rendu de l’entretien E2 XXX

1. Pourriez-vous me parler de votre poste et de votre école ? 1.1. J’y suis depuis 1998. 1.2. J’ai fait 4 années de moyenne et grande sections. 1.3. Cette année, c’est un peu particulier : je suis à mi-temps et c’est pour cela que je

suis venue compléter le mi-temps de quelqu’un en petite section. 1.4. C’est pour cela que je n’ai pas gardé le niveau que j’avais d’habitude, pour qu’il

n’y ait pas 4 enseignants dans l’école sur 2 classes : il y a deux enseignants sur une classe et puis il y a une professeur des écoles qui sort de l’IUFM qui a été mise en poste provisoire sur le poste que j’occupe normalement.

1.5. Ca fait 5 ans de maternelle, avant j’étais pendant 2 ans en élémentaire, en CP, CE1 et la première année d’exercice, j’étais en classe non francophone.

2. Dans cette école, c’est quel niveau social ? 2.1. C’est un milieu favorisé, assez favorisé. 2.2. Quand je suis arrivée dans cette école, je quittais une ZEP. 2.3. J’avais un CE1 dans une ZEP et je suis arrivée en grande section dans cette école. 2.4. J’avais des enfants qui avaient ici un meilleur niveau de langues, qui étaient plus

curieux. 2.5. Ce sont vraiment des enfants qui ont un milieu social très favorisé, qui sont très

curieux, désireux d’apprendre, de comprendre … 2.6. Pas besoin de beaucoup les stimuler.

3. Vous avez combien d’enfants dans votre classe ? 3.1. Cette année : 23. 3.2. Ce sont de petits effectifs, entre 23 et 26 tous les ans.

4. Quelle est votre formation initiale ? 4.1. J’ai fait une licence de lettres modernes, avec un bac A2, lettres et langues. 4.2. J’ai commencé une maîtrise de lettres modernes que j’ai interrompue dans l’année

pour passer le concours d’instit en candidat libre. 4.3. J’ai toujours voulu être instit. 4.4. Je voulais aller jusqu’à la maîtrise, et puis finalement j’en ai eu assez. 4.5. Donc dans le courant de l’année je me suite inscrite au concours et je l’ai passé. 4.6. Ensuite, j’ai fait un stage d’une semaine sur « La main à la pâte » en 1999 et puis

j’ai fait un stage d’un mois l’année dernière sur le travail d’équipe et l’évaluation, projet d’école…

4.7. Il y a eu pas mal d’interventions pour faire le point sur la didactique des différentes matières, où on en était sur les apprentissages.

5. Par qui était organisée cette formation ? 5.1. Par un professeur de français à l’IUFM des Batignoles.

6. Avez-vous eu une formation continue ou un intérêt particulier pour les sciences ? 6.1. Non pas du tout. 6.2. Quand je suis arrivée dans cette école, je projet d’école portait déjà sur les

sciences. 6.3. Avant, les différents projets d’école auxquels j’avais participé étaient plutôt axés

sur l’apprentissage de la langue : lecture, écriture par l’intermédiaire de journaux, mais jamais de projet d’école autour des sciences.

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Compte-rendu de l’entretien E2 XXXI

6.4. Il a fallu que je m’y mette car c’est un domaine qui m’est assez étranger. 6.5. Je n’étais pas du tout attirée par ça au collège, au lycée. 6.6. J’avais des moyennes très très médiocres mais je dois dire que c’est beaucoup

grâce à D.P. (maître ressource sciences) parce qu’on avait le même niveau et on a tout de suite travaillé ensemble.

6.7. Elle a su me montrer l’intérêt des sciences dans la classe. 6.8. Certes il fallait avoir quelques connaissances scientifiques, mais ça ne nécessitait

pas non plus d’avoir fait des études sur le sujet pour l’enseigner.

7. Quelles activités avez-vous mises en place ? 7.1. On a travaillé à partir d’engrenages. 7.2. On avait du matériel éducatif. 7.3. On a fait tout un projet : c’était partir d’un jeu pour arriver à un objet

technologique qui utilise les engrenages. 7.4. Par exemple on a démonté une essoreuse à salade, mais ça c’était vraiment à la fin

du projet. 7.5. Au départ ils manipulaient librement un jeu très ludique, un jeu qu’ils appellent

des fleurs, avec des roues de toutes les couleurs qu’on dispose sur des plaques. 7.6. Ils faisaient des constructions à plat, en hauteur. 7.7. On est passé à un matériel moins coloré, moins ludique, où ils construisaient

d’après des schémas, d’après des modèles. 7.8. Ils ont construit une petite machine qui crantait du papier en faisant passer du

papier entre deux roues. 7.9. Et puis on est arrivé à l’objet technologique qui utilisait des engrenages.

8. Ca c’était avec des moyennes sections ? 8.1. Ca c’était avec des moyens-grands, ça a toujours été des doubles niveaux.

9. Vous travaillez les sciences avec quelle périodicité ? 9.1. C’est assez variable, il peut y avoir une semaine où on ne va faire quasiment que

cela, et puis pendant 15 jours on va laisser un petit peu tomber. 9.2. Ca dépend de ce que les enfants trouvent, de ce qui se passe dans la classe. 9.3. Je n’ai pas fait une programmation, un emploi du temps, tant d’heures, tant de

jours … c’est un peu au gré de ce qui se passe.

10. Quelle était la démarche ? 10.1. A partir d’une manipulation les enfants dégagent des choses. 10.2. A chaque fois on a essayé de partir de ce qu’ils dégageaient eux, de ce qu’ils

trouvaient eux, de la façon dont ils exploitaient le matériel. 10.3. Ensuite, on observait le mouvement des roues, le sens de rotation … 10.4. On leur donnait des modèles pour représenter des constructions. 10.5. Sur ce projet-là on partait vraiment de quelque chose de ludique, quelque chose

qu’ils peuvent même avoir chez eux pour arriver à construire …

11. C’était en quelle année ? 11.1. C’était en 1998. Depuis, on a fait d’autres activités. 11.2. On a travaillé sur les mélanges, c’était une activité commune à toute l’école. 11.3. On a demandé aux enfants de proposer des choses à mélanger : on a mélangé de

l’eau et de la peinture, de l’eau et de l’encre, on a mélangé de l’eau et de la terre.

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Compte-rendu de l’entretien E2 XXXII

11.4. On a gardé cette expérience-là, on a laissé reposer, décanter … on a observé ce qui se passait.

11.5. Et sur le mélange eau et terre, ensuite on leur a demandé si on pouvait séparer les constituants du mélange.

11.6. Ils ont essayé plein de choses : la cuillère, la fourchette, le couteau, le morceau de papier, la feuille de sopalin, et on est arrivé à filtrer, puis filtrer de nombreuses fois pour essayer d’obtenir l’eau la plus claire possible.

11.7. J’ai fait des plantations. 11.8. Là je m’étais vraiment servi du module « La main à la pâte » sur « les choses qui

poussent ». 11.9. J’avais vraiment suivi une trame. 11.10. Quand ce sont des activités communes à toute l’école, on essaie de dégager

ensemble les pistes de travail et le déroulement des activités. 11.11. Les plantations, c’était quelque chose que je faisais toute seule et puis j’avais

trouvé que le déroulement du module qui était proposé était intéressant, donc je l’ai suivi.

11.12. On a fait des choses sur le mouvement des balles l’année dernière. 11.13. C’était pas évident : étudier les capacités des balles à rebondir. 11.14. Là j’étais un peu coincée par les notions scientifiques qui étaient en jeu, parce que

c’était vraiment compliqué. 11.15. C’était un travail commun à toute l’école, décidé par D.P. 11.16. On avait fixé pour 3 ans les 3 thèmes qu’on allait travailler dans le cadre du projet

d’école. 11.17. La première année c’était les mélanges, l’année dernière c’était le mouvement des

balles et cette année c’est l’étude du vivant.

12. Est-ce que vous avez une formation ou une expérience personnelle ou professionnelle en informatique ?

12.1. Personnelle, oui. 12.2. J’ai fait quelques petits stages de circonscription mais c’est à partir du matériel

présent dans l’école que je m’y suis intéressée. 12.3. Dans l’école il y a 11 postes : 3 postes récents et 8 qui datent un peu mais sur

lesquels il y a des logiciels éducatifs qui ont été créés par des enseignants canadiens, de l’association EPI.

12.4. On a une centaine d’exercices. Je préfère ce type de logiciels à ceux qu’on trouve dans le commerce, parce que les enfants ne les connaissent pas.

12.5. Ce n’est pas très ludique. 12.6. On peut travailler les mathématiques : déplacement sur un quadrillage,

reproduction de figures d’un quadrillage à l’autre … 12.7. On peut travailler la numération, la discrimination visuelle. 12.8. On leur demande d’utiliser le clavier, puisque les souris ne fonctionnent pas : c’est

assez rudimentaire dans l’utilisation. 12.9. C’est plus, soit en prolongement des activités qui sont déjà menées dans la classe,

ou bien en point de départ. 12.10. Personnellement, j’utilise le traitement de texte pour rédiger mon cahier-journal ou

écrire des choses. 12.11. Internet dans le cadre de mon travail, je vais sur « La main à la pâte » de temps en

temps, ou bien sur des sites d’éducation.

13. Qu’est-ce que ça veut dire de temps en temps ?

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Compte-rendu de l’entretien E2 XXXIII

13.1. Par exemple sur les mélanges ou les plantations, quand j’ai une idée d’activité, je vais voir la façon dont ça été traité.

14. Avec quelle périodicité ? 14.1. Pas énorme, 2 fois par ans. 14.2. Depuis 1999 où on a suivi le stage sur « La main à la pâte », on était vraiment

emballé par le dispositif. 14.3. On pensait avoir un peu de matériel humain car on savait qu’il y avait des élèves

de grandes écoles qui intervenaient dans des classes. 14.4. Malheureusement, en école maternelle, on n’a pas eu droit à cela ! 14.5. Je trouve que les modules Insight sont très directifs et en même temps très détaillés

et offrent une bonne matière.

15. Au cours de quel stage avez-vous connu le site Internet ? Est-ce le même stage que celui dont vous me parliez tout à l’heure ?

15.1. Non, ce stage-là, en fin 1999 a été organisé par notre inspecteur de circonscription. 15.2. C’était pour nous présenter le dispositif et le site Internet. 15.3. C’était un stage de 4 jours et le dernier jour on a eu des intervenants en sciences.

16. Vous avez donc découvert « La main à la pâte » et le site Internet en même temps ? 16.1. Oui. 16.2. Quoi que j’en avais déjà entendu parler à la télé, à la radio, avec Georges Charpak. 16.3. C’était quelque chose dont j’avais entendu parler mais le dispositif proprement dit,

c’est comme ça que je l’ai découvert.

17. L’avez-vous utilisé tout de suite ? 17.1. Oui, j’étais assez émerveillée, surtout pour quelqu’un qui a aussi peu de notions

scientifiques ! 17.2. Il y a à la fois un apport de connaissances scientifiques pour l’enseignant :

quelques bases faciles à comprendre. 17.3. Il n’y en a pas 10 pages, c’est succinct. 17.4. J’ai trouvé ça vraiment intéressant.

18. Qu’est ce que vous allez chercher sur ce site Internet ? 18.1. Je regarde vraiment surtout les modules Insight. 18.2. Je regarde aussi ce qui est proposé par les autres écoles, comme sujet d’activité,

comme déroulement. 18.3. Mais en général ce sont des sujets traités assez rapidement en 2-3 séances. 18.4. Je trouve que le déroulement est assez succinct sur les adresses des écoles qui

proposent des activités. 18.5. Il y a peu d’activités. 18.6. C’est vraiment quelque chose sur le long terme que je recherche.

19. Quand visitez vous le site ? En préparation du projet, en cours de projet … ? 19.1. Ca peut être les deux. 19.2. Ca peut être aussi en cours de projet quand je sèche. 19.3. Là par exemple, l’étude du vivant avec des petites sections, ce n’est vraiment pas

évident.

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Compte-rendu de l’entretien E2 XXXIV

19.4. On leur fait observer des escargots, des vers de terre, des larves, des poissons, mais on est un peu embêtés, donc je suis allée sur le site, mais ma connexion a été coupée.

19.5. Je vais y aller pour voir ce qu’ils proposent. 19.6. Ce n’est pas systématique. 19.7. Je ne vais pas systématiquement sur le site pour prendre la démarche et la calquer. 19.8. Je l’ai fait une fois pour les plantations mais les autres fois c’était plus un

complément d’informations parce qu’on travaille beaucoup entre collègues.

20. Est-ce plutôt de l’information scientifique ou pédagogique ? 20.1. Ca dépend du projet. 20.2. Par exemple, sur le mouvement des balles, je cherchais plus un complément

d’information pour moi. 20.3. Une information scientifique pour moi. 20.4. Sur l’étude du vivant ce sera plutôt quel type d’activité on peut proposer à des

petits.

21. Quelles sont les rubriques que vous consultez ? 21.1. La documentation pédagogique, les modules en fait. 21.2. Tout ce qui est question, c’est intéressant : la rubrique questions à un scientifique,

questions entre instit. Mais moi j’ai une ressource sur place : D.P. (cite le nom d’une collègue), donc je n’ai pas besoin d’aide.

21.3. Je pense que j’y ferais appel si j’étais toute seule.

22. Cette personne ressource, elle vous renseigne au niveau scientifique et pédagogique ? 22.1. Voilà, oui.

23. Y-a-t-il d’autres rubriques, même moins fréquemment visités ? 23.1. Non.

24. Et si je vous montre ce support (montre une capture de la page d’accueil), vous en voyez d’autres ?

24.1. Non … l’espace « échanges », je suis déjà allée le lire. 24.2. Je n’avais pas de demande précise, c’était pour voir les questions que les

enseignants pouvaient se poser, mais vous dire quoi exactement …

25. Des questions scientifiques ou pédagogiques ? 25.1. Ca devait être pédagogique je crois, mais je ne m’en souviens plus. 25.2. C’était il y a assez longtemps. 25.3. En fait, je vais dans espace ressources / activités scientifiques. 25.4. Les programmes non, matériel non plus. 25.5. On a assez de matériel et puis je trouve que les mallettes ne sont pas très

intéressantes et chères.

26. Quelles mallettes ? 26.1. Celles qui sont faites par Jeulin et qui correspondent aux modules qui font partie

du pack module-mallette. 26.2. Donc je vais dans activités scientifiques.

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Compte-rendu de l’entretien E2 XXXV

27. Tout à l’heure vous m’avez parlé de documentation pédagogique ? Est-ce que vous la consultez ou est-ce que vous parliez des activités ?

27.1. Documentation pédagogique, je ne vois pas la différence entre les deux rubriques.

28. Qu’attendez-vous des fiches d’activités ? 28.1. J’attends de ce document qu’il me donne des pistes, des idées d’activités parce

qu’on ne sait pas toujours comment faire passer le mieux une notion.

29. C’est-à-dire des idées de thèmes à aborder, ou plutôt comment aborder un thème ? 29.1. C’est plutôt comment aborder un thème. 29.2. Et puis dans le déroulement des séquences, quelles notions est-ce qu’il faut faire

passer en premier … un ordre un petit peu chronologique, un petit peu logique qu’on n’a pas forcément.

30. Pouvez-vous me donner un exemple ? 30.1. Le mouvement des balles, le module Insight : au départ, ils travaillaient sur les

capacités des balles à rebondir, ensuite ils travaillaient sur les plans inclinés, faire rouler une balle en faisant varier l’inclinaison du plan, le revêtement du plan, en faisant varier la balle…

30.2. Les plantations aussi : les enfants avaient ramené plein de chose de la maison : des pépins, des graines, des noyaux …

31. Vous attendez plutôt une progression un peu balisée ou un témoignage, ou des pistes didactiques ?

31.1. Pour les fiches, ce qui m’intéresse c’est une progression, et puis l’analyse de quelque chose qui a été vécu.

31.2. Il y a des exemples de réponses d’enfants, on sent que c’est quelque chose qui a été éprouvé.

32. Est-ce que ces activités que vous avez trouvées correspondaient aux attentes que vous en aviez ?

32.1. Pour moi oui, ça correspondait. 32.2. Ca fonctionnait bien, ça correspondait à une logique, à un enchaînement cohérent

… je m’y sentais bien. 32.3. Et avec les élèves ça c’est bien passé.

33. Avez-vous utilisé ou consulté la liste de diffusion ? 33.1. Non.

34. Est-ce que vous avez un courrier électronique ? 34.1. Oui j’ai une adresse mais ce n’est pas moi qui m’en occupe. 34.2. Je ne suis pas férue de cela.

35. Est-ce parce que vous ne maîtrisez par trop l’outil ? 35.1. Si, mais je ne sais pas … j’y vois des intérêts … c’est sympa de recevoir des

photos, des choses comme ça, mais de moi-même je n’y suis jamais allée depuis qu’on a une adresse email à la maison.

35.2. J’y suis peut-être allée deux fois parce que je savais que j’attendais quelque chose.

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Compte-rendu de l’entretien E2 XXXVI

35.3. Professionnellement, j’ai du rédiger un dossier que j’ai envoyé à quelqu’un par email parce que c’était plus pratique pour lui.

35.4. C’est parce que j’y étais obligée.

36. Dans ce cas, il s’agissait d’une fiche de préparation ? 36.1. Oui, je l’ai envoyée à un formateur. 36.2. C’était une animation pédagogique dans le cadre d’un stage. 36.3. Des groupes d’instits étaient venus voir comment on utilisait l’outil informatique à

l’école. 36.4. J’avais fait une petite intervention et un des formateurs chargés de rédiger le

compte-rendu m’avait demandé de lui envoyer ce que j’avais écrit.

37. Sinon, partagez-vous vos productions avec d’autres enseignants ? 37.1. Ca reste un travail intra-école.

38. Donc vous ne proposez pas d’activités sur le site ? 38.1. Non.

39. Pourquoi ? 39.1. Je ne suis pas dans cette démarche. 39.2. C’est aussi parce que hormis le dossier sur les engrenages, où là on avait vraiment

monté le dossier ensemble, le reste c’est plutôt des choses que je vais chercher sur le site, donc pas des choses que je vais proposer.

40. Est-ce que vous avez déjà donné votre avis à propos d’une activité du site ? 40.1. Non, jamais. 40.2. En fait je ne suis pas dans une relation d’échange : je prends, je reçois, mais je ne

rends pas. 40.3. Peut-être que je me leurre, mais le contexte de l’école fait que … on discute

tellement de ce sujet-là que je n’éprouve pas le besoin d’aller en parler en dehors.

41. Vous pensez que si vous étiez plus isolée, cela changerait quelque chose ? 41.1. Oui je pense. 41.2. Je ferais plus appel. 41.3. Là si je me pose une question j’ai des interlocuteurs sur place, donc c’est vers eux

que je me tourne. 41.4. Déjà si j’étais seule dans une école, je ne sais pas si j’aurais fait des sciences s’il

n’y avait pas eu d’autres personnes intéressées par ce sujet-là. 41.5. Je pense que, seule, je me tournerais peut-être plus facilement.

42. Avez-vous rencontré des difficultés dans l’utilisation de ce site Internet ? 42.1. J’ai eu un problème de connexion récemment. 42.2. C’était un dimanche, chez moi.

43. En général vous consultez ce site de chez-vous ? 43.1. Oui, toujours. 43.2. A l’école je suis dans la classe. 43.3. Je ne travaille pas sans les élèves à l’école. 43.4. En général ça se passe très bien au niveau de la connexion. 43.5. Au niveau des contenus, je suis satisfaite.

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Compte-rendu de l’entretien E2 XXXVII

44. Est-ce que ça vous est arrivé de ne pas trouver ce que vous cherchiez ? 44.1. C’est vrai qu’il est vaste ce site. Mais en général j’arrive à trouver ce que je

cherche.

45. Combien de temps dure une visite ? 45.1. Assez longtemps, parce que je n’imprime pas. 45.2. Je ne peux pas imprimer la totalité du module, donc en général j’écris, je recopie

très rapidement le détail des séquences que je lis après. 45.3. J’y reste deux heures. 45.4. Ce n’est pas un site qu’on peut aller consulter en ¼ d’heure. 45.5. Ou alors ça nous arrive quand on a une réunion, si on a un conseil et qu’on doit

parler d’une activité scientifique qui sera commune à toutes les sections, ça nous est arrivé d’aller sur le site pour prendre juste le détail des séquences et de dire « voilà ce qu’on a vu, ils font ça et ça » …

46. Dans ce cas, vous veniez en sachant explicitement ce que vous cherchiez, est-ce le cas en général ?

46.1. J’ai le thème de travail, ce que je viens chercher c’est comment ils l’ont exploité. 46.2. Je ne vais pas chercher d’idée d’activité. 46.3. Je ne me dis pas « tiens je vais faire des sciences, qu’est-ce que je vais faire ? ».

47. En restant dans l’enseignement des sciences, est-ce que vous utilisez d’autres sources d’information que ce site Internet, informatiques ou autres ?

47.1. Mes sources se limitent au site et aux enseignants présents dans l’école. 47.2. Je connais d’autres sites Internet dans le domaine de l’éducation, mais pas dans le

domaine des sciences. 47.3. Il y a par exemple momes.net ou cartables.net mais ce n’est pas intéressant. 47.4. Enfin c’est intéressant pour aller chercher des comptines, des choses comme ça,

mais dans le domaine des sciences, non.

48. Vous travaillez sur des documents papiers ou audio-visuels particuliers ? 48.1. Non. 48.2. Pour ma culture personnelle je regarde « c’est pas sorcier ». 48.3. Je n’ai pas lu les bouquins de « La main à la pâte », « graines de sciences ».

49. Pourquoi venez-vous chercher ces informations sur ce site et pas ailleurs ? 49.1. Parce qu’on me l’a présenté un jour et que je l’ai découvert et que je l’ai trouvé

intéressant et riche. 49.2. Et puis sur plusieurs sujets d’activité j’ai été satisfaite du déroulement proposé. 49.3. Dans les documentations pédagogiques en sciences, il y a les Tavernier. 49.4. Dans ma documentation personnelle je dois avoir un ou deux bouquins édités par

le CNDP du Loire-Atlantique. 49.5. C’est pas mal, mais ce n’est pas aussi étoffé, ce n’est pas aussi intéressant que ce

qu’on trouve sur le site.

50. Selon quels critères ? 50.1. Il n’y a pas les notions scientifiques dans les bouquins CNDP, il n’y a pas

d’évaluation. 50.2. En général, le sujet est traité sur moins de séquences. 50.3. Moi en général je traite d’un sujet sur l’année en sciences, deux à la limite.

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Compte-rendu de l’entretien E2 XXXVIII

50.4. Je n’aborde pas plusieurs thèmes durant l’année, donc j’ai besoin de quelque chose de long, de construit..

51. Comment utilisez-vous les ressources qui remplissent ces critères ? 51.1. Je ne peux pas le prendre tel qu’il est pour des raisons techniques : je n’imprime

pas les 120 pages, c’est quand même une bible !

52. Qu’est-ce que vous imprimez ? 52.1. Je n’imprime pas, je me connecte, je lis chapitre après chapitre, j’écris les grands

titres, 2-3 choses du déroulement. 52.2. En général je vais prendre le point de départ (par exemple pour « les choses qui

poussent ») et puis après c’est aussi en fonction de ce que les enfants proposent. 52.3. Je ne calque pas le déroulement précisément. 52.4. Je pense que je laisse une part de créativité aux enfants, à la classe. 52.5. On voit aussi en fonction de ce qui se passe.

53. Constatez-vous un décalage entre ce que vous lisez sur les ressources et ce que vous vivez en classe ?

53.1. Pour « balles et rampes », non, pas vraiment. 53.2. « Les choses qui poussent », je ne l’ai plus vraiment en mémoire. 53.3. Je ne sais plus. 53.4. Je sais que nous avons fait pousser des haricots verts à la fin et je ne sais plus ce

que c’est dans le module, si ce sont des haricots verts ou autre chose.

54. Ces ressources sont elles adaptées, et selon quels critères le sont–elles ou non ? 54.1. Elles sont adaptées. 54.2. Pour le module « les choses qui poussent », je n’avais pas pris l’évaluation finale

telle quelle parce qu’elle était difficile pour ma classe, ce devaient être des moyens-grands.

54.3. Il y avait 5-6 exercices ou dessins que j’avais repris, d’autres que j’avais faits moi-même.

54.4. Ce qu’on pourrait reprocher au module, mais en même temps c’est une qualité, c’est d’être trop détaillé, de trop relater précisément ce que font les enfants, ce que fait l’enseignant, ce que disent les enfants, ce que dit l’enseignant.

54.5. C’est un peu trop dirigiste. 54.6. On propose quelque chose, mais après chacun le prend comme il veut. 54.7. Moi je n’ai jamais appliqué, je n’ai jamais pris « alors l’enseignant pose le matériel

à tel endroit, les enfants sont assis en cercle autour de lui, il leur pose des questions, les enfants répondent … ».

54.8. Je ne calque pas, je ne suis pas capable de prendre ce schéma et de me l’imposer. 54.9. C’est le récit d’une expérience, c’est le récit de quelque chose, donc ça peut

donner des idées, ça peut donner des pistes. 54.10. Et puis je reconnais que cela peut aider des enseignants qui sont complètement

réticents à l’idée d’enseigner les sciences et qui là trouvent un support, une grande aide.

55. L’utilisation de ce type de ressource a-t-elle changé quelque chose dans votre pratique d’enseignement ?

55.1. Je ne sais pas si c’est cela ou le projet d’école, tout cela est un peu imbriqué. 55.2. En tout cas, les thèmes abordés oui.

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Compte-rendu de l’entretien E2 XXXIX

55.3. Je n’aurais jamais… 55.4. Les balles, les plans inclinés, tout ça c’était le projet d’école. 55.5. Mais si il n’y avait pas eu le module, je pataugeais, j’avais vraiment eu beaucoup

de mal. 55.6. Sur la façon d’enseigner, non. 55.7. Que ce soit les sciences ou autre chose, on laisse aux enfants une grande marge de

créativité. 55.8. Donc ce sont aussi eux qui nous guident. 55.9. On peut difficilement avoir un plan pré-établi sur 6 mois.

56. Au niveau des thèmes abordés : travailleriez-vous les mêmes thèmes si vous n’aviez pas ces ressources ?

56.1. Non je ne pense pas.

57. Est-ce que toutes les séances de sciences que vous faites ont pour support ce genre de ressources ?

57.1. Non. 57.2. Par exemple, ce qu’on a démarré sur les êtres-vivants, je ne suis pas encore allée

voir sur le site. 57.3. J’ai voulu y aller et puis la connexion a été coupée. 57.4. Je n’y suis pas encore allée. 57.5. On se rend bien compte avec les petits que la simple observation d’êtres vivants,

cela ne va pas suffire, donc je vais aller voir ce qu’ils proposent comme observations, comparaisons, sur quoi on va faire des plantations.

57.6. On sait qu’on va devoir faire des plantations. 57.7. Avec ma collègue, il a des choses qu’on va certainement retrouver dans le module,

comme faire des plantations, observer des petits animaux, des insectes. 57.8. Mais je pense que ce qui va peut-être nous aider c’est l’articulation. 57.9. Il nous manque peut-être des chaînons. 57.10. C’est comme sur le mouvement des balles, je savais qu’il fallait travailler

l’inclinaison du plan, mais par exemple, faire tomber des obstacles, je n’y avais pas pensé.

57.11. C’est le module qui m’a amené cela. 57.12. J’ai des idées, mais cela m’aide à les mettre en place, à les structurer.

58. Existe-t-il des contraintes liées à ces ressources qui rendent la mise en place difficile ? 58.1. Non. 58.2. Le matériel est toujours très rudimentaire, très basique. 58.3. On est dans une école bien équipée. 58.4. Comme c’est un milieu favorisé, les parents donnent beaucoup d’argent dans le

cadre de la coopérative. 58.5. Nous on n’a pas de contrainte de matériel, on est bien équipé. 58.6. Et puis par exemple pour le module des plantations, ce sont les enfants qui

ramènent ce qu’ils trouvent à la maison : un peu de terre, un bac … 58.7. La consultation, oui, cela demande un peu de temps.

59. Vous m’avez dit rechercher pour vous des informations scientifiques. Où les trouvez-vous ? Dans la documentation scientifique ?

59.1. Non, je me limite à ce qui est dans le module.

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Compte-rendu de l’entretien E2 XL

60. Ces informations vous aident-elles ? 60.1. Oui, elles m’aident. Les concepts qui sous-tendent les activités sont des concepts

scientifiques simples, c’est assez basique. 60.2. Mais pour moi c’est suffisant. 60.3. Ca clarifie les choses.

61. A votre avis, quels étaient les objectif de l’équipe qui a mis en place ce site « La main à la pâte » ?

61.1. Stimuler les enseignants dans l’enseignement des sciences. 61.2. Il y a pas mal d’enseignants qui n’enseignent pas les sciences parce qu’ils n’ont

peut-être pas les contenus scientifiques nécessaires. 61.3. Ils ne voient pas comment enseigner les sciences et comment traiter certains sujets. 61.4. Donc là ça offre à la fois un contenu scientifique, un apport personnel pour

l’enseignant, le déroulement des activités. 61.5. Ca propose un matériel assez restreint, donc je pense que cela incite les

enseignants. 61.6. En tout cas, moi j’ai entendu des témoignages d’enseignantes proches de la retraite

qui grâce à ça ont vraiment enseigné les sciences dans leur classe parce qu’elles se sentaient sécurisées.

62. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de ce site ? 62.1. Je suis assez déçue de … 62.2. L’idéal serait de supprimer le module Insight et d’avoir des modules réalisés par

des enseignants, mais aussi complets et sur des projets à long terme, avec des photos, des dessins d’enfants.

62.3. Quelque chose plus proche de la réalité.

63. Tout cela, vous le trouvez dans les modules Insight ? 63.1. Non je ne le trouve pas. 63.2. Et quand je consulte, je ne sais plus si c’est activités scientifiques ou

documentation pédagogique, où là ce sont des écoles françaises qui mettent sur le site leurs projets, le déroulement de leurs activités.

63.3. Je ne suis pas satisfaite de ce que je lis. 63.4. Il y a 2-3 séances racontées à la va-vite, je suis un peu frustrée. 63.5. J’aimerais bien en savoir plus sur ce projet précis.

64. Vous aimeriez quelque chose de plus balisé, de plus précis, comme un Insight mais sur une classe française ? Est-ce contradictoire avec ce que vous m’avez dit tout à l’heure en parlant de la démarche des Insight : « je ne la suit pas vraiment » ?

64.1. Non pas vraiment. 64.2. C’est un témoignage que je voudrais. 64.3. Je trouve que ce qu’on peut lire sur une activité d’une école truc-muche à tel

endroit, ça ne peut pas être le reflet de la réalité non plus. 64.4. C’est résumé en 4 lignes. 64.5. Je trouve que le témoignage de l’expérience et du projet mené dans la classe n’est

pas intéressant.

65. Pouvez-vous me donner un exemple d’une telle ressource que vous auriez consultée ? 65.1. Non, je n’ai plus en tête.

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Compte-rendu de l’entretien E2 XLI

65.2. Sur l’étude du vivant il n’y a pas grand-chose. Je ne suis pas allée au-delà, j’ai juste vu les titres.

65.3. C’était l’élevage de mantes religieuses, l’élevage de phasmes. 65.4. Ca ne me satisfaisait pas. 65.5. Je n’ai plus de sujet précis. 65.6. Je ne le prendrais pas forcément comme modèle, mais j’aurais envie qu’un

enseignant, c’est du travail, raconte comment ça s’est passé, qu’il soit parti du module Insight ou pas.

66. Donc une de vos attente de ce site serait de proposer des témoignages plus précis sur ce qui s’est fait en classe. Avez-vous d’autres attentes ?

66.1. Non.

67. Comment améliorer ce site d’après-vous, à part rajouter des témoignages ? 67.1. Peut-être résumer un peu les modules Insight. 67.2. C’est vrai qu’ils sont très longs, avec 120 pages. 67.3. C’est long, mais si ça peut aider des enseignants…

68. Est-ce possible de les résumer sans tomber dans le témoignage dont vous parliez tout à l’heure ?

68.1. Oui, je pense qu’on peut trouver un juste milieu. 68.2. Je pense que c’est parfois superflu de détailler la façon dont l’enseignant se place

par rapport aux élèves. 68.3. Il y a des détails comme ça, je ne vois pas comment on peut appliquer cela à la

lettre.

69. J’ai oublié de vous demander une chose. Comment cherchez-vous l’information sur ce site ? Utilisez-vous les moteurs de recherche ?

69.1. Je recherche en navigant sur le site. 69.2. Il y a des moteurs de recherche dans le site ?

70. Oui (montre « recherche » sur la page d’accueil) 70.1. Non, je ne l’utilise jamais.

71. Le nom n’est peut-être pas explicite, vous pensiez à quoi? 71.1. Je ne sais pas … à recherche pédagogique ? 71.2. Oui, si ça s’appelait « recherche par thème », ou « moteur de recherche » … 71.3. Non, je ne vais jamais dans cet espace-là. 71.4. « Présentation du site », « découvrir La main à la pâte », j’en ai eu pendant 4 jours

en stage alors …

72. Et l’espace réseau ? 72.1. Non, je n’y vais pas.

73. Avez-vous regardé les activités de classe proposées sur les sites du réseau ? 73.1. Non. Il y a des activités aussi de proposées ? 73.2. Ce n’est pas qu’un système de question-réponse ? 73.3. Ce dont je vous parlais, les activités d’école, est-ce que je ne les ai pas trouvées là

(montre l’espace ressource) ?

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Compte-rendu de l’entretien E2 XLII

74. Sûrement, si vous les avez trouvées en navigant, c’est sûrement ici.

75. D’après-vous, qui est derrière ce site ? 75.1. Alors, si on regarde la page d’accueil, c’est marqué INRP, donc a priori il doit y

avoir des gens de l’INRP !

76. Quels gens ? Des enseignants ? 76.1. Non, des chercheurs en didactique. 76.2. L’objectif à mon avis de « La main à la pâte » c’est comme je disais de faire en

sorte qu’on enseigne plus les sciences et qu’on les enseigne mieux, et qu’on essaie de former plus de scientifiques.

76.3. C’est une volonté gouvernementale, du ministère.

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XLIII

7.4 Compte-rendu de l’entretien E3

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Compte-rendu de l’entretien E3 XLIV

1. Pourriez-vous me parler de votre poste et de votre école ? 1.1. Je suis sur un poste à majorité CE2, c’est un 3/4 CE2. 1.2. Ce sont des décharges de direction. 1.3. Et j’ai ¼ temps de CM2, dans ce ¼ temps, j’ai 4 matières : géométrie, sciences,

lecture et mesure. 1.4. Dans le CE2, je fais quasiment tout sauf géométrie et géographie. 1.5. C’est ma deuxième année en CE2 et ma deuxième année en tout, ça ne fait que

deux ans que j’enseigne. 1.6. Le milieu social est un milieu ouvrier, il y a très peu d’enfants de cadres. 1.7. C’est un milieu quand-même assez défavorisé, mais ce n’est pas une ZEP. 1.8. On se trouve juste au dessus de la ZEP, avec quelques enfants à très gros

problèmes familiaux.

2. Combien d’enfants avez-vous dans la classe ? 2.1. 25, avec une majorité de garçons. 2.2. C’est une école qui a des problèmes de gestion, qui n’est pas très bien gérée au

niveau de la coordination entre les enseignants et le directeur. 2.3. Il y a quelques problèmes de gestion dans cette école-là.

3. Est-ce que cela a une incidence sur votre façon de travailler ? 3.1. Non, pas trop. 3.2. Pas sur la façon de travailler.

4. Quelle est votre formation initiale ? 4.1. J’ai passé un bac scientifique puis un DEUG A et une licence et une maîtrise

d’informatique, que j’ai eu à l’université de Lille il y a longtemps. 4.2. J’ai travaillé pendant 13 ans dans l’informatique de télécoms à la Sagem.

5. Utilisez-vous l’informatique de façon personnelle ? 5.1. Oui. 5.2. Maintenant je l’utilise de façon personnelle. 5.3. Toutes mes préparations sont faites sur ordinateur. 5.4. De temps en temps, quand j’ai besoin de quelque chose, d’un élément très

particulier, j’essaie d’aller le chercher sur Internet, on a Internet ici (à domicile).

6. Et à l’école ? 6.1. A l’école, il y a énormément d’ordinateurs, mais pas connectés en réseau. 6.2. Je ne sais pas s’il y a Internet dans l’école. 6.3. Si, dans le bureau du directeur, il y a Internet dans le bureau du directeur. 6.4. Il y a une salle informatique, mais qui a beaucoup de mal à marcher parce qu’il n’y

a pas de spécialiste et il faut du temps pour s’en occuper.

7. Après votre travail dans l’informatique, quelle a été votre formation pour devenir enseignante ?

7.1. Je suis passée par le CNED pour passer le concours, après j’ai eu une année de formation à l’IUFM d’Antony.

8. Avez-vous eu dans votre cursus ou plus tard une formation en sciences ?

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Compte-rendu de l’entretien E3 XLV

8.1. Oui, on a eu une formation en sciences mais qui était moins importante que certains puisque nous étions dans une des filières qui avaient pris les sciences physiques au concours, donc on avait moins d’heures de sciences physiques que les autres.

9. En dehors de l’enseignement, avez-vous un intérêt personnel pour les sciences ? 9.1. Oui j’adore. 9.2. Même avec les enfants, j’adore faire des sciences avec les enfants. 9.3. J’aime les sciences de par mon cursus d’informaticienne en fait. 9.4. J’aime bien essayer de montrer aux enfants comment ça marche. 9.5. A l’école c’est généralement très mal enseigné.

10. Quelles activités avez-vous mises en place ? 10.1. J’essaie de mettre en place la démarche scientifique. 10.2. L’année passée, j’ai pris l’eau comme base. 10.3. J’avais fait les mélanges solides/liquides et liquides/liquides avec émission

d’hypothèses. 10.4. Ils avaient dû essayer de trouver une expérience, la dessiner … après ils avaient

fait l’expérience à 3-4. 10.5. Après ils avaient essayé de noter ce qu’ils avaient vu et on en avait discuté. 10.6. En général j’essaie de faire ce genre de démarche, ce n’est pas toujours très

évident. 10.7. L’année passée j’avais 32 élèves, ce n’était pas évident. 10.8. Cette année, j’ai fait du dessin d’observation sur les feuilles. 10.9. En partant de feuilles, observer, arriver à feuilles simples/feuilles composées… 10.10. Je n’ai pas encore abordé le thème de l’eau cette année. 10.11. Je ne pense pas que je vais faire le thème de l’eau cette année, mais le thème de

l’air.

11. Quelle est votre implication dans « La main à la pâte » ? 11.1. « La main à la pâte », je l’utilise quand j’ai besoin. 11.2. Par exemple là je vais faire l’air, je vais aller voir dans « La main à la pâte » ce

qu’il y a sur l’air pour essayer de me structurer moi, de monter une séquence qui tienne, j’espère, la route.

12. Je vous ai rencontrée dans un club scientifique. Pouvez-vous me parler de ce club ? 12.1. Il y a de nombreux sujets scientifiques dans lesquels je ne connais pas grand-

chose, entre autres tout ce qui est corps humain. 12.2. Comme je voudrais enseigner la biologie d’une autre manière que prendre des

textes, des dessins, etc. avec les enfants, j’ai entendu qu’au club scientifique ils redonnaient les bases scientifiques et qu’ils pouvaient donner des idées de séquences de manière à pouvoir mener ce genre de séances.

13. Les travaux scientifiques que vous mettez en place à l’école, les faites-vous avec d’autres enseignants ?

13.1. Non, jusqu’à présent, cela a toujours été complètement seule, malheureusement. 13.2. Je pense qu’à deux on est complémentaires, on peut s’apporter des idées que l’une

a et que l’autre n’a pas. 13.3. Et je pense que pour les enfants c’est très intéressant d’avoir, soit une continuité, si

ce n’est pas le même niveau de classe, soit des échanges.

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Compte-rendu de l’entretien E3 XLVI

13.4. Je pense qu’il serait plus intéressant de travailler à deux, effectivement.

14. Vous considérez-vous comme une personne ressource, faites-vous appel à des gens autour de vous ?

14.1. Il y a les deux. 14.2. Je peux faire appel à des gens autour de moi. 14.3. Le problème c’est que je suis toute nouvelle dans l’école. 14.4. Je n’y suis qu’à titre provisoire, je ne serai plus là l’année prochaine. 14.5. Donc forcément, ce travail à deux, ce travail en équipe est plus difficile à réaliser

quand vous êtes quelqu’un qui n’arrive que pour un an.

15. Comment avez-vous connu le site Internet « La main à la pâte » ? 15.1. On nous en a parlé à l’IUFM, mais j’en avais déjà entendu parler avant. 15.2. Comment ? Ca je ne m’en rappelle plus ! 15.3. C’était quand j’ai préparé mon concours. 15.4. Possible que c’était dans les manuels du CNED, je ne sais pas. 15.5. Après on nous en a parlé à l’IUFM, en tout cas, ça c’est fait au moment de ma

formation.

16. Est-ce que cela a coïncidé avec la découverte de « La main à la pâte » ? 16.1. Non, j’ai d’abord découvert les livres « La main à la pâte ». 16.2. Et puis ensuite j’ai découvert le site « La main à la pâte », puisqu’on n’a Internet

que depuis 1 an à la maison. 16.3. C’est à ce moment que je suis allée voir.

17. L’avez-vous utilisé tout de suite ? 17.1. Non, pas tout de suite. 17.2. Je n’en ai pas eu besoin tout de suite car je n’étais pas en poste classe mais encore

à l’IUFM. 17.3. Pour l’IUFM, non je ne l’ai pas utilisé. 17.4. Je l’ai utilisé dès le moment où j’ai eu un poste classe.

18. Pouvez-vous me dire où et quand vous consultez ce site ? 18.1. C’est chez moi. 18.2. En général c’est en début de projet, quand je décide de faire… en astronomie en

CM2 j’avais décidé d’étudier la Lune, je me suis posée énormément de questions, au niveau de la Lune et au niveau de la manière de faire.

18.3. Juste au début, avant de commencer, je vais sur le site « La main à la pâte » et j’essaie de voir ce qu’il y a et de voir ce qui a été déjà fait, d’abord pour trouver des connaissances, pour voir comment moi je pourrais faire en adaptant à ma classe, en adaptant à mes connaissances, à mes possibilités.

19. Vous avez dit « en général je le fais au début », est-ce que cela veut dire que de temps en temps …

19.1. Il peut arriver aussi que de temps en temps je me pose une question en plein milieu d’activité.

19.2. C’est arrivé l’année dernière, en plein milieu des mélanges liquide/liquide où s’est posé à moi un problème de vocabulaire.

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Compte-rendu de l’entretien E3 XLVII

19.3. Là j’ai été voir sur le site « La main à la pâte » le vocabulaire qu’il fallait employer avec des enfants de CE2, qu’est-ce qui était important et qu’est-ce qui ne l’était pas.

20. Finalement, vous y allez combien de temps et avec quelle périodicité ? 20.1. Quand j’y vais, j’y reste à peu près ½ heure – ¾ d’heure. 20.2. Je dirais une fois par mois à peu près.

21. Qu’est ce que vous allez chercher sur ce site ? 21.1. J’y cherche une démarche. 21.2. C’est-à-dire, savoir, si on prend « l’air », les thèmes importants à aborder et une

sorte de progression. 21.3. Voila, une progression, comment y arriver. 21.4. Moi j’ai des productions personnelles et j’aimerais voir comment y arriver. 21.5. Effectivement, il y a déjà des travaux qui sont fait, donc voir comment certaines

personnes y sont arrivées, pour avoir un autre avis, comme si on travaillait à deux en fait.

21.6. Autre problème : des fois c’est pour avoir carrément des données scientifiques. 21.7. Par exemple, un problème, je ne sais pas scientifiquement pourquoi ça se passe.

22. Qu’est-ce que vous faites dans ces cas-là ? 22.1. Je vais dans la partie scientifique. 22.2. Il y a 2 parties dans « La main à la pâte » : ce que j’appelle moi les fiches de

préparation (la partie classe), et la partie … je ne sais plus comment ça s’appelle … données scientifiques ou remise à niveau scientifique et c’est là que je vais voir.

22.3. C’est la parie classe que je vais voir le plus souvent.

23. Qu’attendez-vous de ces fiches d’activités ? 23.1. Des idées, pas des fiches toutes prêtes … surtout pas des fiches toutes prêtes. 23.2. Des idées d’expériences entre autres, parce que je sais que dans les livres, les

expériences qui sont montrées ne marchent pas toujours. 23.3. Au lieu de commencer par faire toutes les expériences possibles et imaginables du

livre … dans « La main à la pâte » il y a des enseignants qui ont fait et donc il y a des expériences qui marchent.

23.4. Au moins je suis sûre que celles-là, je les refaits bien sûr, mais déjà elles marchent. Parce qu’il y a des expériences qui ne marchent pas.

23.5. Par expérience, dans des livres pour gamins il y a des expériences qui ne marchent jamais, donc ce n’est pas la peine.

24. Tout à l’heure vous me disiez que vous cherchiez des progressions. 24.1. Comme je le fais avant, ma progression n’est pas encore élaborée dans ma tête. 24.2. J’ai des idées de choses éparses et je cherche, pas une progression toute faite mais

une idée de progression.

25. Vous recherchez plutôt quelque chose de l’ordre du témoignage ou de l’analyse ou … 25.1. Les deux. 25.2. J’aime bien regarder les analyses quand il y a des analyses de séquence derrière. 25.3. Ce qui a marché, pas marché, ça ça m’intéresse. 25.4. Et aussi des témoignages.

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Compte-rendu de l’entretien E3 XLVIII

25.5. En fait moi ce que j’aime c’est la mise en commun d’expériences, sans que je me sente encore capable de mettre la mienne sur le site.

26. Mise en commun, c’est-à-dire ? 26.1. Dans « La main à la pâte », il y a plusieurs enseignants qui mettent ce qu’ils ont

fait. 26.2. C’est « ce que j’ai fait moi et voila comment ça a marché, voila comment je l’ai

pensé ». 26.3. C’est vraiment : « je vous fais profiter de mon expérience ». 26.4. C’est ça que j’aime bien dans « La main à la pâte ».

27. Vous recherchez plutôt des documents contextualisés ou non ? 27.1. En général j’y vais pour me donner une base, je ne peux pas vous dire exactement

ce que je cherche.

28. J’entends par là des documents de l’ordre du témoignage, « j’ai fait cela dans ce contexte là » ou plutôt quelque chose de généralisable.

28.1. Les deux. 28.2. Ce que je ne veux surtout pas c’est du clef en main. 28.3. Je pense que ce n’est pas le but du jeu le clef en main : on a fait et je refais

exactement pareil sans poser de questions. 28.4. Les témoignages, j’aime bien parce qu’il y a l’analyse de ce qui a été fait en

classe : pourquoi ça marche, pourquoi ça ne marche pas, ce qui s’est passé avant …

28.5. Il y a des choses en sciences qui s’abordent parce qu’il y a eu quelque chose qui a déclenché, par exemple une classe de neige ou un enfant qui a amené quelque chose.

28.6. Donc ça ne s’aborde pas du tout de la même manière. 28.7. On ne peut pas faire exactement pareil dans une classe où ça ne s’est pas produit. 28.8. Et aussi des choses qui pourraient être généralisées dans toutes les classes. 28.9. Pour éviter de chercher partout, pour gagner du temps, parce que les sciences c’est

long à mettre en place. 28.10. Je n’en suis qu’à ma deuxième année, et ça me fait un peu gagner du temps en

sciences.

29. Et pour la documentation scientifique, cherchez vous la réponse à une question précise ou des informations générales ?

29.1. Il peut y avoir les deux. 29.2. Ca peut être une question précise que je me pose à un moment donné : « quand on

fait ça, quel est le phénomène physique qu’on met en place ? ». 29.3. Ca peut aussi être général. 29.4. Pour l’astronomie par exemple, c’était général.

30. Et ça, vous le faites quand ? 30.1. En cours de projet. 30.2. J’ai commencé à mettre au point et en faisant mes séances je me suis dit « qu’est-

ce qu’il y a derrière ? Je ne sais pas. » 30.3. Donc là je suis allée voir la documentation scientifique à ce moment-là, en cours

de projet plutôt.

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Compte-rendu de l’entretien E3 XLIX

31. Y a-t-il une différence entre les types de rubriques que vous visitez et les stades de votre démarche ?

31.1. La documentation scientifique pourrait très bien avoir lieu au début mais non. 31.2. J’aborde rarement un sujet que je ne connais pas du tout car sinon pour l’expliquer

ce n’est pas évident. 31.3. Donc c’est plutôt en cours. 31.4. C’est plutôt les questions que je me pose au fur et à mesure, quand je suis en train

de monter mes séances. 31.5. Donc la documentation scientifique ce serait plutôt en cours de séance ou suite à

des questions d’enfants aussi, qui peuvent être posées en classe.

32. Quand vous êtes face à ces questions, vous aller voir la documentation scientifique. Posez-vous également des questions sur le site ?

32.1. Oui, j’ai posé des questions sur le site.

33. A qui ? 33.1. En astronomie, c’était en pédagogie par contre. 33.2. J’ai envoyé un message pour savoir comment continuer mes séances, j’étais

bloquée, je ne savais plus comment faire. 33.3. Est-ce que c’était à moi de donner la réponse ou est-ce qu’il y avait un moyen pour

que les enfants la trouvent eux-mêmes ? 33.4. C’était l’alternance jour/nuit je crois. 33.5. J’ai envoyé un message en expliquant mon problème, en disant où j’en étais et ce

que je voulais faire. 33.6. J’ai eu une réponse assez rapidement.

34. Cette réponse vous a-t-elle aidée ? 34.1. Oui elle m’a aidé. 34.2. C’était bien, accessible, il n’y avait aucun problème. 34.3. Elle était par contre un peu tronquée dans la mesure où on m’avait dit d’utiliser un

écrit scientifique mais on ne m’a pas dit quel écrit et où je pouvais le trouver. 34.4. Dans quel livre … abordable par des CM2, car on ne peut pas encore leur faire lire

n’importe quoi. 34.5. J’ai renvoyé un message et j’ai eu la réponse le lendemain avec le livre dans lequel

je pouvais trouver du contenu, et il n’y a pas eu de problème. 34.6. J’en étais plutôt satisfaite et d’ailleurs j’en ai parlé aux autres. 34.7. Je leur ai dit « si vous avez un problème, vous pouvez toujours écrire ».

35. Est-ce que vous avez posé des questions de nature scientifique ? 35.1. Non, j’ai posé des questions de pédagogie.

36. Y a-t-il d’autres rubriques que vous consultez, même rarement ? 36.1. Non. 36.2. Les 3 que j’ai consultées ce sont donc la partie pédagogie avec des fiches, des

témoignages, etc., la documentation scientifique et les questions par mail à un formateur.

37. Etes-vous abonnée à la liste de diffusion ? 37.1. Non, je ne savais même pas que cela existait !

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Compte-rendu de l’entretien E3 L

38. Et si je vous montre ce support (capture de la page d’accueil), y a-t-il d’autre choses qui vous reviennent ?

38.1. Non, je n’utilise que ces 3 rubriques : « documentation scientifique », l’autre je ne sais plus si c’est « activités scientifiques » ou « documentation pédagogique ».

38.2. Plus la rubrique « questions à un formateur ».

39. Comment trouvez-vous les informations que vous cherchez ? 39.1. Par exemple pour l’astronomie quand je cherchais une fiche d’activité, j’ai été

dans « documentation pédagogique », j’ai cliqué sur « astronomie » et après j’ai regardé.

39.2. Il y avait la Lune, exactement ce que je voulais. 39.3. Donc je vais voir les différentes séquences les unes après les autres, et je les sors

sur imprimante, pour pouvoir analyser ce qui s’est passé.

40. Vous n’utilisez pas le moteur de recherche ? 40.1. Non, je n’utilise pas le moteur de recherche.

41. Est-ce que vous avez participé à des projets coopératifs ? 41.1. Non.

42. Pourquoi n’avez-vous pas mis vos fiches sur le site ? 42.1. J’ai l’impression qu’avec une seule année d’expérience il y a encore beaucoup de

choses à améliorer et que je n’ai pas encore la carrure pour en faire profiter tout le monde.

42.2. Je ne suis pas sûre que tout soit bien finalisé pour les mettre.

43. Est-ce que vous les partagez avec vos collègues ? 43.1. Oui, quand elles veulent. 43.2. Mais je n’ai pas encore assez d’expérience pour donner mes propres expériences

sur un site qui est relativement consulté, c’est l’impression que j’en ai. 43.3. Je ne voudrais pas glisser des erreurs aussi bien scientifiques que pédagogiques,

parce qu’on ne sait jamais, et que d’autres fassent exactement les mêmes.

44. Avez-vous déjà réagit à propos des documents que vous avez consultés sur le site ? 44.1. Non, je ne l’ai pas encore fait.

45. Vous auriez des remarques à faire ? 45.1. Non, je n’en ai pas vues. 45.2. Si, en astronomie, j’ai vu sur certaines fiches des choses pas très faciles à réaliser

en grande classe. 45.3. J’aurais pu demander comment ils avaient fait : en demi-groupe ou en classe

entière … 45.4. Entre autres, la lampe de poche en tant que Soleil c’est un peu limite, ça n’éclaire

pas beaucoup, je pense qu’il faut quelque chose qui éclaire beaucoup plus pour faire le Soleil.

46. Avez-vous rencontré des difficultés dans l’utilisation de ce site Internet ? 46.1. Non.

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Compte-rendu de l’entretien E3 LI

46.2. La seule chose, mais comme ce sont des gens qui ont mis leurs fiches sur ce site … c’est déjà bien qu’ils l’aient fait, ce qu’il manque au début c’est le thème abordé.

46.3. Par exemple sur les animaux, ce qui est abordé c’est le classement scientifique. 46.4. C’est très bien, mais ce n’est pas dit au début. 46.5. Donc il faut avoir lu toute la progression pour se rendre compte que la personne

travaillait le classement scientifique. 46.6. J’aurais aimé qu’au début il soit marqué « travail sur le classement scientifique,

abordé par les animaux ». 46.7. Ou de temps en temps, on fait appel à la planche des 32 animaux, mais on ne l’a

pas la planche ! 46.8. Donc on est obligé de la refaire soi-même, de scanner les dessins d’animaux, ce

qui prend un temps … je ne vous en parle pas ! 46.9. Ce serait bien que les gens mettent les pièces jointes avec, ce qui a servi à mener la

séance, entre autres là les animaux, ça avait été long. 46.10. C’est une expérience vécue. 46.11. Maintenant j’ai ma planche avec tous les animaux, certes mais il a fallu que j’aille

regarder dans tous les livres, scanner, rapetisser … si la planche avait été là, ça aurait été beaucoup plus simple.

46.12. Sur l’air aussi, on ne dit pas exactement ce qui est travaillé. 46.13. Apparemment, c’est plus le coté technologie et pas le poids de l’air ou autre, mais

ce n’est pas indiqué, il faut se faire toutes les fiches pour savoir si le domaine que vous voulez travailler est ou n’est pas travaillé.

46.14. Ca c’est un reproche. C’est presque le seul que j’ai. Ca fait passer beaucoup plus de temps sur Internet que ce qui était prévu.

47. En restant dans l’enseignement des sciences, est-ce que vous utilisez d’autres sources d’information que ce site Internet ?

47.1. Dans le cadre des sciences, je n’utilise que « La main à la pâte » parce que c’est là qu’on peut trouver les renseignements scientifiques.

47.2. Les autres sites, c’est tellement compliqué que … très peu de sites scientifiques, que je trouve par des moteurs de recherche, correspondent à l’école primaire.

47.3. En général c’est le collège et c’est déjà trop compliqué, et même pour quelqu’un qui lit parfois.

47.4. Quand ce n’est pas votre domaine, ce n’est pas toujours facile. 47.5. Donc je n’utilise que « La main à la pâte » pour l’enseignement des sciences.

48. Vous m’avez parlé de sites Internet, y a-t-il d’autres types de sources ? 48.1. J’utilise tous les livres que mes enfants ont sur les expériences scientifiques. 48.2. J’ai très peu de documents audio-visuels, j’essaie de m’en procurer, par le club

scientifique justement, mais seulement sur un sujet particulier. 48.3. Là j’ai besoin d’un document sur les éruptions volcaniques, donc j’ai demandé à

Mr C. (membre du « club scientifique) parce qu’il a une certaine vidéothèque et il doit avoir des films sur les volcans.

48.4. J’ai visionné, et puis je vais leur montrer ce que j’ai envie de leur montrer.

49. Qu’est-ce qui fait que vous allez utiliser telle ou telle source ? 49.1. Déjà, j’ai une idée de ce que je veux faire, je sais à peu près où je vais trouver. 49.2. Les expériences par exemple, je vais en général regarder dans les livres où il y a

des expériences.

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Compte-rendu de l’entretien E3 LII

49.3. Après je vais aller voir dans « La main à la pâte » s’il n’y a pas une progression possible, s’il n’y a pas des choses qu’il ne faut surtout pas faire ou qu’il faut faire surtout avant autre chose.

49.4. Souvent le document vidéo arrive à la fin, pour finaliser une fois qu’on a fait toute la démarche.

49.5. En tout cas, jusqu’à présent, je n’ai pas utilisé de document vidéo en cours, c’est plutôt à la fin.

49.6. Ceci dit, en astronomie je n’en ai pas trouvé d’assez simple.

50. Vous m’avez dit au début que vous veniez sur le site chercher des progressions et des idées d’expérience. Là vous me dites chercher des idées d’expérience dans les livres de vos enfants. Comment choisissez-vous lesquelles vous aller faire ?

50.1. C’est suivant le matériel demandé, la facilité à faire avec une classe entière, le temps de l’activité, etc., c’est vraiment un choix par rapport au contexte de la classe.

50.2. Si c’est une expérience qui semble difficile à réaliser, pour laquelle il faut beaucoup de concentration et qu’on est 32, à 7 groupes de 4 … dans ce cas j’abandonne.

50.3. S’il faut beaucoup de matériel, beaucoup de manipulations, à 32 ça va être difficile à gérer, à ranger derrière.

51. Vous dites 32, ça c’est votre effectif de l’an dernier ? 51.1. Oui, cette année je n’en ai plus que 25, mais l’expérience vient du 32. 51.2. C’est vraiment avec les 32 que j’ai le plus manipulé. 51.3. En astronomie ils étaient 28.

52. Est-ce que le sujet étudié vous oriente vers une source particulière ? 52.1. Oui, en astronomie je n’avais pas de livre donc je suis partie vers « La main à la

pâte ». 52.2. En plus c’est sur Internet, donc il n’y a pas besoin d’acheter de document papier.

53. C’est un argument la gratuité dans votre choix ? 53.1. Non, simplement pour aller chercher des documents papiers, il faut aller dans des

librairies à Paris, il faut prendre du temps. 53.2. Il faut vraiment avoir le temps d’y aller. 53.3. Ceci dit, 5-6 livres, c’est vrai que ça ferait de l’argent. 53.4. Non, ce n’est pas le fait que ce soit gratuit qui fait que je vais plus voir sur Internet

que dans une librairie. 53.5. Ca évite de se déplacer. 53.6. Il faut trouver du temps pour y aller, ce qui n’est pas toujours évident.

54. Comment utilisez-vous les ressources qui remplissent ces critères ? 54.1. Je les remets à ma sauce, je fais ma progression et je les intègre dedans. 54.2. Il y a des bouts un peu partout qui sont mis dans ce que j’ai envie de faire. 54.3. Je ne vais jamais utiliser quelque chose en suivant vraiment du clef en main. 54.4. C’est difficile à dire ce qui se passe derrière, je dois faire une analyse de tout ce

j’ai pour réussir à monter quelque chose qui tienne à peu près la route.

55. Et tout ce que vous avez, ça vient d’où ? 55.1. C’est de la documentation personnelle.

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Compte-rendu de l’entretien E3 LIII

55.2. Les sources papiers, les sources Internet … je peux aller à la bibliothèque et tomber par hasard dans la partie scientifique sur un livre qui correspond à ce que je voulais, donc je vais le prendre.

55.3. J’ai aussi des sources pédagogiques. 55.4. J’ai des livres, pas des livres de cours, tout simplement où il va y avoir quelque

chose qui va m’intéresser, donc je vais prendre. 55.5. En fait je prends un peu partout … donc sur le site.

56. Suivant quels critères décidez-vous de garder ce qui vient du site Internet « La main à la pâte » ou d’une autre source ?

56.1. Ca je ne peux pas vous dire.

57. Est-ce que vous tombez parfois sur des choses qui se contredisent ? 57.1. Il me semble que sur les volcans, une fois j’étais tombée sur des choses qui

n’étaient pas très claires mais je ne me rappelle plus exactement. 57.2. Mais je sais que je suis tombée sur des choses un peu bizarres, entre autres dans le

document papier.

58. Vous souvenez-vous comment vous avez choisit ce que vous alliez retenir ? 58.1. J’étais à l’IUFM et j’ai posé la question à mon professeur d’IUFM à ce moment-là. 58.2. A priori j’ai fait confiance, et il avait la réponse à ma question. 58.3. Ce que je pourrais faire c’est à ce moment-là envoyer une question à un

scientifique ou une question à un formateur dans un cas de doute, c’est comme cela que je ferais.

58.4. Maintenant que je sais qu’on peut poser des questions et que ça marche bien, parce que moi je n’ai rien à dire, c’est ce que je ferais : j’irais poser une question à un scientifique.

59. Vous dites « moi, je n’ai rien à dire » … 59.1. Je ne l’ai fait qu’une fois, je ne sais pas si c’est toujours bien. 59.2. Moi quand je l’ai fait, ça a marché, j’ai eu la réponse à ma question, j’étais

contente. 59.3. Je n’ai pas posé 50 questions, donc au niveau probabilité je ne peux pas vous dire.

60. Avez-vous consulté les archives des questions posées ? 60.1. Non, je ne les ai pas consultées.

61. Avez-vous trouvé sur le site « La main à la pâte » des documents inadaptés ou erronés, ou inutiles ?

61.1. Il y a certains témoignages dont on ne va rien faire, puisque ça ne correspond pas à la classe, mais ça peut servir à d’autres.

62. Qu’est-ce qui fait que ça ne correspond pas ? 62.1. Je vous dis que ça part de quelque chose qui n’existe pas dans la classe : une

expérience vécue en classe de mer ou en classe de neige. 62.2. Comme ce n’est pas vécu par la classe qui ne va pas en classe de mer ou en classe

de neige, c’est très difficile à réadapter, donc à la limite, cela ne sert pas à ce moment-là.

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Compte-rendu de l’entretien E3 LIV

63. Est-ce qu’il y a des contraintes particulières, liées aux activités proposées sur le site, qui font que vous les modifiez ?

63.1. Oui. 63.2. Dans le cas de l’astronomie … pour la Lune, l’idéal aurait été de partir des

observations d’enfants de la Lune. 63.3. Quand j’ai consulté, il était trop tard pour le faire, il fallait une observation 2 mois

avant, il aurait fallu que je regarde 2 mois avant et que je démarre l’activité donc je n’ai pas pu l’utiliser telle quelle, alors que l’idée était géniale.

63.4. A mon avis c’était la meilleure idée. 63.5. Si je refais astronomie, j’ai retenu que d’abord on parle aux enfants et on leur fait

observer eux-mêmes les phases de la Lune, en direct avec un petit tableau et on en discute après.

63.6. Là je n’ai pas pu.

64. Ce que j’aimerais savoir, c’est, pour vous, quels sont les critères qui font que vous vous dites « ça je vais le changer, je ne vais pas le prendre tel quel » ?

64.1. Je vous l’ai dit, quelques fois ce n’est pas possible. 64.2. Le CM2, je ne l’ai qu’une fois par semaine, alors tout ce qui est observation sur la

semaine, je ne peux pas le faire, alors j’adapte ou je change. 64.3. Je vous ai dit, il y a certaines expériences qui semblent difficiles à mettre en place,

pour moi actuellement, au niveau gestion de classe tout simplement. 64.4. Comment vous expliquer ? J’ai l’impression que je ne vais pas gérer la classe, que

ça va partir … ce qui est peut-être faux, je n’en sais rien. 64.5. Il y a certaines activités dans lesquelles je n’ose pas me lancer parce que ça semble

être une activité qui va faire que la classe va beaucoup bouger et je ne suis pas sûre de gérer la classe.

64.6. Donc à ce moment-là, j’adapte. 64.7. Quand je vois « par groupe de 4 », parfois je ne fais que par groupes de 2, je me

dis que par 4 ça va être difficile dans la classe actuellement. 64.8. C’est ça qui me fait changer les activités.

65. L’utilisation de ces ressources que vous avez trouvées sur le site a-t-elle une conséquence particulière sur votre pratique des sciences en classe ?

65.1. Ah oui, parce que des fois il y a des méthodes, des moyens pour y arriver auxquels je n’aurais vraiment pas pensé.

65.2. Ca a une influence effectivement. 65.3. Je n’aurais pas pensé faire comme cela, et ça me fait quelques fois revoir

complètement ce que j’avais prévu initialement.

66. En dehors de la démarche, est-ce que cela a une influence sur les thèmes que vous abordez, la fréquence avec laquelle vous faites des sciences ?

66.1. La fréquence, non. 66.2. Ceci dit je pense que je n’en fais pas assez, mais c’est très difficile de tout faire en

même temps.

67. Vous en faites combien ? 67.1. Quand je fais des sciences, je fais plusieurs séances à la suite : c’est-à-dire je vais

faire une ou deux semaines sciences. 67.2. Après je vais arrêter les sciences pour faire histoire, parce que j’aime bien la

continuité.

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Compte-rendu de l’entretien E3 LV

67.3. Jusqu’à présent, j’en ai fait 2 fois 2 semaines, à raison de 3 séances par semaine, et je trouve que ça ne fait pas assez.

67.4. En CM2 par contre, comme je n’y suis qu’une journée par semaine, je fais une séance de sciences par semaine, mais il y a moins de continuité.

67.5. Il y a le pour et le contre. 67.6. Des fois, au bout d’une semaine ils ont complètement oublié de quoi vous étiez en

train de parler, ce n’est pas évident. 67.7. Surtout comme en astronomie, où il y avait une belle continuité sur les phases de

la Lune, ils avaient oublié d’une fois à l’autre, il fallait bien reprendre avant de recommencer l’expérience suivante.

68. A votre avis, qu’a voulu faire « La main à la pâte » en créant ce site Internet ? 68.1. Elle a dû vouloir aider les gens qui n’avaient pas du tout d’idée de démarche à

trouver quelque part des idées de démarche. 68.2. Pour essayer peut-être de leur faire changer leur manière d’aborder les sciences. 68.3. Et aussi pour donner à ceux qui veulent le faire de la matière, que cela aille un peu

plus vite. 68.4. Ca évite de chercher partout partout partout avant de pouvoir monter une séquence

de sciences. 68.5. Ca a un peu concentré les connaissances à un endroit, ça c’est sûr, ça évite

vraiment de passer 2 mois à chercher dans tous les livres pour trouver quelque chose.

68.6. Et pour ceux qui n’ont pas l’habitude, qui voudraient essayer de faire autrement, ça leur donne … je n’en sais rien parce que j’ai toujours voulu faire comme cela par expérience … je pense que ça peut leur donner une autre vue.

68.7. Une autre vue que celle qu’ils ont de la science avec papier, où on explique au tableau et on fait.

68.8. On peut aussi faire de la science avec peu de choses.

69. Qui alimente ce site ? 69.1. Dans les documents pédagogiques, je pense que ce sont les enseignants, en

majorité. 69.2. Je ne sais pas qui fait la documentation scientifique, je n’en ai aucune idée, je ne

sais pas si les scientifiques sont des scientifiques de l’Education nationale ou des autres scientifiques qui mettent la main à la pâte.

70. Qu’est ce que ça serait un scientifique de l’éducation nationale ? 70.1. Ce serait des gens qui seraient des penseurs de l’Education nationale, ceux qui ne

sont pas en train d’enseigner, qui n’enseignent pas mais qui réfléchissent.

71. Quelle différence avec un scientifique tout court ? 71.1. Ce serait quelqu’un qui aurait été maître formateur et qui se serait spécialisé dans

les sciences, sans être jamais sorti de l’Education nationale, ou alors qui y serait rentré sans avoir fait de recherche avant.

71.2. Si c’était des scientifiques de l’Education nationale, alors « La main à la pâte » serait complètement Education nationale, tandis que si ce sont d’autres scientifiques … mais je pense que ce sont d’autres scientifiques que l’INRP … ça pourrait être la FAC d’Orsay … alors « La main à la pâte » ferait appel à des gens extérieurs à l’Education nationale, spécialistes à la limite, qui, soit répondraient

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Compte-rendu de l’entretien E3 LVI

dans les questions à un scientifique, soit mettraient de la base scientifique sur le site.

71.3. Je pense qu’il y a les deux. 71.4. Je pense que même dans les scientifiques, il y a plus d’extérieurs que de gens de

l’Éducation nationale. 71.5. L’INRP touche peut-être plus à la pédagogie.

72. C’est-à-dire aux activités de classe ? 72.1. Non.

73. A la documentation pédagogique ? 73.1. Non la documentation pédagogique, d’après ce que j’ai vu, c’est beaucoup plus

des enseignants qui mettent leur expérience sur le site.

74. Alors où ? 74.1. Dans les « questions à un formateur » peut-être.

75. Alors les gens de l’INRP seraient dans les questions aux formateurs, les scientifiques dans les questions scientifiques et dans la documentation scientifique …

75.1. Exactement.

76. Et les enseignants, où sont-ils ? 76.1. Dans les activités aussi, je pense qu’ils doivent être là dedans. 76.2. Je ne sais pas, je n’arrive plus à savoir dans quoi je vais voir entre activités

scientifiques et documentation pédagogique.

77. Vous pensez aux fiches d’activités ? 77.1. Exactement. 77.2. Là je pense que ce sont les enseignants qui font partager leur expérience.

78. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de ce site ? 78.1. Déjà pour moi il est pas mal, à part le fait qu’il manque le thème abordé au niveau

scientifique. 78.2. Ce qu’il pourrait y avoir aussi c’est justement par thème abordé, par exemple

observation scientifique ou classement, les différents domaines scientifiques qu’on peut travailler pour arriver à ces notions comme le classement scientifique.

78.3. J’ai du mal à l’exprimer : il y a certains domaines qu’on travaille plus ou moins selon ce qu’on choisit, mais on pourrait choisir un même thème pour travailler 3 choses complètement différentes.

78.4. On peut très bien travailler le dessin d’observation, mais aussi sur la même chose, travailler la démarche scientifique, avec expériences et émission d’hypothèses, ou alors encore un autre domaine en sciences.

78.5. J’ai du mal à exprimer cela.

79. Je vais essayer de résumer cela pour voir si j’ai bien compris. Vous souhaiteriez un endroit où on trouve différentes compétences, par exemple savoir observer, savoir expérimenter … et dans chaque type de compétence qu’on dise « pour acquérir cette compétence, il vaut mieux travailler par exemple sur l’eau …

79.1. Voila.

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Compte-rendu de l’entretien E3 LVII

79.2. Par exemple, « je choisis émission d’hypothèse + expérimenter + dessin d’observation, alors il y a l’eau, l’air, les feuilles … cette année je ne vais pas faire l’eau parce que je l’ai déjà fait, alors je vais faire l’air. »

79.3. « Qu’est-ce que je pourrais faire d’autre pour arriver aux mêmes compétences ? » 79.4. D’ailleurs pas forcément en relation avec les programmes.

80. Avez-vous d’autres attentes ? 80.1. Non, ça c’est vraiment ce que j’attendrais de cet outil. 80.2. Sinon, la manière de l’améliorer serait de mettre plus de fiches, donc qu’il y ait

plus de gens qui mettent des expériences dessus.

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LVIII

7.5 Compte-rendu de l’entretien E4

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Compte-rendu de l’entretien E4 LIX

1 Pourriez-vous me parler de votre poste et de votre école ? 1.1 C’est une école normale, il y a 2 instits qui sont maîtres formateurs, les autres

collègues sont « lambda » comme j’étais avant. 1.2 C’est une école où on travaille énormément.

2 Comment caractériseriez-vous le milieu social ? 2.1 C’est chic maintenant, favorisé. 2.2 Tout est relatif, c’est pas Neuilly, mais ils sont riches les gens ici. 2.3 J’ai quelques enfants défavorisés, mais il n’y en a pas beaucoup. 2.4 Non ce n’est pas un milieu social défavorisé, ça c’est sûr.

3 Quel rôle avez-vous dans cette école ? 3.1 Je suis maître formateur. 3.2 Je suis là 2 jours et demi par semaine. 3.3 Je m’occupe de la formation des professeurs des écoles. 3.4 Le maître formateur reçoit des enseignants dans la classe, pratiquement tout le

premier trimestre. 3.5 Ils travaillent dans une sorte d’alternance entre eux, ils prennent la classe, ils sont

en observation, en analyse. 3.6 Ensuite je vais les voir sur le terrain quand eux-mêmes sont en stage.

4 Quel niveau avez-vous cette année ? 4.1 J’ai une moyenne-grande section.

5 Depuis combien de temps ? 5.1 J’ai enseigné en élémentaire d’abord, pendant plusieurs années. 5.2 C’était un métier qui ne me plaisait pas du tout, que je ne voulais absolument pas

faire parce que j’avais détesté l’école quand j’étais petite, je m’étais beaucoup ennuyée surtout.

5.3 Quand je suis rentrée en 1979, ce qui m’a plu c’était ce qu’on appelait à l’époque « maîtresse d’application » parce que c’était vraiment une rupture totale avec ce que j’avais pu connaître.

5.4 D’ailleurs les maîtres d’application de l’époque étaient encore en rupture avec beaucoup d’enseignants, ça m’a paru fabuleux, fascinant, c’était une ouverture intéressante dans le métier.

5.5 C’était pas facile, parce qu’on n’était pas du tout accompagné. 5.6 J’ai fait l’Ecole Normale … j’en ai un souvenir plutôt de rigolade, mais pas

vraiment d’autre chose. 5.7 C’est un métier de solitude. 5.8 Je suis passé à la maternelle, j’aime beaucoup les petits. 5.9 Là je pense que mon intérêt pour le métier s’effritait petit à petit parce que je me

retrouvais devant des problèmes que je n’arrivais pas à gérer. 5.10 L’idée d’être très reproductrice, à la manière dont écrit Bourdieu … il a raison

d’ailleurs : les bons sont bons, les pas bons ne sont pas bons … on ne faisait qu’évaluer et ça commençait vraiment à me déplaire.

5.11 Donc je l’ai quitté pendant un petit moment, je me suis un peu éloigné parce que j’avais d’autres passions dans ma vie.

5.12 Par cette passion que j’ai pour le théâtre et la mise en scène j’ai fait des études.

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Compte-rendu de l’entretien E4 LX

5.13 Il y a des choses qui m’ont paru évidentes à faire en classe, ça m’a donné beaucoup de tonus pour revenir.

5.14 Je crois que j’ai découvert que c’était un métier de création. 5.15 A partir du moment où je me suis dit « enseignant c’est un métier de création »

j’étais prête pour revenir.

6 Quand êtes-vous devenue maître-formateur ? 6.1 J’ai passé le concours quand je suis revenue … c’était il y a 6-7 ans.

7 Quelle était votre formation, avant de venir à l’enseignement ? 7.1 J’avais fait des études d’art du spectacle en théâtre. 7.2 J’ai débuté le théâtre comme ça, j’avais l’impression que ça tournait un peu en

rond de ne pas avoir de théorie au niveau du théâtre. 7.3 De la même façon, quand je suis devenue maître-formateur, j’avais l’impression

qu’il me manquait une théorie, j’ai fait des études, j’ai passé une maîtrise de sciences de l’éducation.

8 De quelle filière était votre BAC ? 8.1 B. 8.2 Un an après le BAC je suis rentrée à l’école normale.

9 Avez-vous eu une formation continue ou un intérêt particulier pour les sciences ? 9.1 Pendant les cours de sciences de l’éducation, j’avais un cours de didactique des

sciences avec B.S., qui est une femme charmante et très très intéressante. 9.2 Je ne suis pas scientifique mais c’est quelque chose qui me plaisait. 9.3 Je suis assez nullarde mais j’ai des goûts très éclectiques. 9.4 Il y a 15 ans en maternelle on travaillait énormément sur l’abstrait, l’imaginaire …

que ça d’ailleurs. 9.5 J’avais trouvé que ça avait des limites très fortes, notamment avec les enfants

défavorisés. 9.6 Je me souviens qu’à l’époque, tout en étant vraiment la grosse nulle en sciences,

j’avais abordé des choses toutes simples comme des circuits électriques, des choses comme ça, tout ce qui tourne autour de la flottaison.

9.7 Enfin, les enfants, parce qu’ils avaient des outils devant eux pouvaient s’exprimer, rentrer dans des productions orales, alors que l’imaginaire était très très difficile à aborder, parce qu’il y a une culture de l’imaginaire qui n’est pas simple.

9.8 Donc ça m’avait paru un biais très intéressant et c’est pour ça que j’avais choisi beaucoup plus tout ce qui était scientifique quand j’ai fait des études.

10 Avez-vous suivi des stages par la suite, en sciences ? 10.1 Non, je n’en fais pas beaucoup. 10.2 Là j’en fais un en informatique, mais je ne fais pas beaucoup de stages. 10.3 Il n’y en a pas beaucoup qui m’intéressent.

11 Pouvez-vous me donner quelques exemples d’activités scientifiques que vous avez mises en place ?

11.1 C’est multiple et varié. 11.2 On a travaillé sur les aimants, la pâte à sel, les circuits électriques puisqu’on parle

de la lumière cette année. 11.3 Je crois que c’est tout.

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Compte-rendu de l’entretien E4 LXI

11.4 On fait des modules, et je crois qu’on n’a travaillé que là-dessus.

12 Avec quelle périodicité ? 12.1 Sciences et histoire-géographie, je les fais en module. 12.2 Ce sont des modules de presque un mois, que j’ai fait en un trimestre, donc ça fait

un mois par trimestre.

13 A raison de combien de séances par semaine ? 13.1 Ça ne se situe pas vraiment en séances puisqu’ils travaillent en atelier, donc je

peux dire tous les jours, mais tous les enfants n’en font pas tous les jours.

14 Quelle est la démarche avec laquelle vous travaillez en sciences ? 14.1 On va faire rapide : il y a une situation problème, et on travaille autour des

conceptions initiales, des représentations des élèves par rapport à « qu’est-ce qui donne de la lumière ? », « à votre avis, comment ça arrive ici ? »

14.2 Ils essaient d’imaginer. 14.3 Ça peut être par des dessins, par des discussions, par des guides d’entretiens. 14.4 Ensuite, de là je vais mettre en place une série d’expériences après des discussions

collectives. 14.5 Je mets en place les expériences en fonction de leurs hypothèses donc, très

souvent, quand il y a des discussions, je retranscris. 14.6 Je vais mettre en rouge ce qui me paraît possible d’expérimenter et en vert ce qui

ne me paraît pas possible. 14.7 Puis ils vont expérimenter, ils vont travailler en ateliers, en petits groupes. 14.8 Ça peut changer, ça dépend. 14.9 Ensuite ils confrontent leurs idées, petit à petit ils mettent en place un savoir et il y

a une évaluation finale pour savoir ce qu’ils ont acquis.

15 Comment se passe la mise en place d’un projet ? C’est un projet d’école ou bien est-ce vous qui le mettez en place personnellement ?

15.1 C’est un métier très solitaire l’enseignement. 15.2 On a un projet un peu fédérateur, mais chacun fait ce qu’il veut.

16 Vous m’avez parlé d’un stage en informatique. Pouvez-vous m’en dire plus sur votre formation ou votre expérience personnelle ou professionnelle en informatique ?

16.1 En informatique ? Oh moi je suis nulle, je suis la grosse nulle de service. 16.2 Par contre, même avec très peu de savoir, j’ai tout de suite utilisé les ordinateurs

en classe, je savais à peine les allumer que je les ai utilisés.

17 Quel est l’équipement de l’école ? 17.1 Ne m’en demandez pas trop, pour moi il a 2 ordinateurs, c’est très bien. 17.2 On peut regarder des CDROM, ils ont des activités mathématiques et de lecture

pas bêtes. 17.3 C’est très difficile dans l’enseignement de trouver le bon outil, parce qu’on nous

submerge de CDROM ou de disquettes nuls, d’une conception vraiment idiote. 17.4 Je me demande « mais qui fait des choses aussi bêtes ? ». 17.5 Il faudrait quelqu’un qui les regarde tous, et encore, je ne suis pas toujours

d’accord avec mes collègues, mais moi je n’ai pas le temps de tous les regarder.

18 Quels sont ceux qui vous paraissent bon ?

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Compte-rendu de l’entretien E4 LXII

18.1 Il n’y en a pas beaucoup. 18.2 J’en ai trouvé 2 qui ne sont pas extras mais qui ne sont pas mal. 18.3 C’est uniquement pour des exercices d’application, c’est-à-dire la lecture, lecture

rapide, tout ce qui tourne autour de ça, lecture d’étiquettes… idem en ce qui concerne les maths, la numération.

18.4 Il y a des erreurs dedans, mais c’est ce que j’ai trouvé de meilleur. 18.5 Sinon, on regarde des CDROM d’adultes. 18.6 Les enfants travaillent sur les monuments de Paris, le Louvre, etc., je vais prendre

ceux d’adulte.

19 Et vous, en dehors de la classe, est-ce que vous avez un usage de ces machines, ou de la votre si vous en avez ?

19.1 Pour faire mon mémoire, mes études, oui bien sur, j’utilise l’ordinateur. 19.2 Pour regarder des CDROM, oui c’est intéressant, sinon Internet, pas beaucoup.

20 Vous me parlez de chez vous ou d’ici ? 20.1 De chez moi. 20.2 Il faut dire en plus qu’Internet c’est plutôt sur le poste de ma fille. 20.3 Internet je l’ai aussi à l’école, alors éventuellement je l’utilise. 20.4 C’est énormément de temps, c’est un outil intéressant, mais il faut s’y consacrer

beaucoup. 20.5 Ce n’est pas un choix que j’ai fait. 20.6 Et comme les enseignants sont beaucoup d’enseignantes, ce n’est pas un choix qui

va se faire beaucoup, je crois, parce que les femmes travaillent beaucoup.

21 Comment avez-vous connu le site Internet « La main à la pâte » ? 21.1 Par B.S.. 21.2 On avait eu un cours, un jeune homme qui travaillait à l’INRP, et que j’ai revu

ensuite quand j’ai eu le prix et quand il y a eu la visite des chinois, était venu présenter le site et tout ce qu’on pouvait faire autour de ça.

22 A quelle époque ? 22.1 C’était pendant ma licence, donc il y a 4-5 ans.

23 L’avez-vous tout de suite utilisé ? 23.1 L’année suivante, oui.

24 La découverte du site correspondait-elle à la découverte de « La main à la pâte » ? 24.1 C’est relatif : je n’avais pas attendu « La main à la pâte » pour faire des sciences. 24.2 Les cours de didactique m’on permis de mettre des mots là où je tâtonnais, mais ce

n’était pas une révélation. 24.3 C’était un plus parce que cela me donnait un cadre intéressant pour être plus

rigoureux dans une méthode et dans une réflexion aussi mais pour moi ce n’était pas une découverte cette façon de travailler.

24.4 Ce qu’il y a derrière « La main à la pâte » c’est aussi une façon de concevoir son rapport au savoir, en cela j’ai trouvé que c’était intéressant.

25 Est-ce que vous l’utilisez encore ce site ? 25.1 De temps en temps je le montre aux P2. 25.2 J’avoue que je ne regarde jamais des propositions de travaux.

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Compte-rendu de l’entretien E4 LXIII

25.3 Ça m’amuse beaucoup plus de créer donc je ne vais pas faire ce que les autres ont fait, donc ça, je ne regarde pas trop.

25.4 Mais je le présente aux stagiaires, parce qu’on ne peut pas tout créer d’un coup donc c’est bien qu’ils puissent s’appuyer sur les autres pour débuter, se lancer.

25.5 Je le trouve intéressant pour ça. 25.6 Moi ce qui me paraît très intéressant avec les élèves, c’est de poser des questions. 25.7 Il y a des choses que je ne sais pas, donc je les pose avec eux. 25.8 C’est intéressant parce qu’ils s’aperçoivent que le savoir n’est jamais définitif, on

continue à l’acquérir. 25.9 En l’occurrence je trouve que c’est un outil intéressant, j’aimerais bien l’avoir dans

d’autres matières ! 25.10 Pouvoir demander tout à coup à quelqu’un « bien, au fait … », je trouve ça pas

mal.

26 Vous m’avez dit ne pas regarder les fiches d’activités. Qu’est ce que vous consultez sur ce site Internet ?

26.1 Je pose des questions, ça c’est très souvent avec les élèves. 26.2 Je consulte un peu les fiches d’activités, mais pas beaucoup maintenant, plus

beaucoup. 26.3 Ça s’arrête un peu là.

27 Pouvez-vous me donner des exemples de questions que vous posez, avec ou sans les élèves ?

27.1 C’est toujours avec les élèves, ce sont toujours des questions qu’on s’est posé avec les élèves.

27.2 Je me souviens, on avait travaillé sur le squelette avec les élèves et je leur avais donné toute une sorte de radiographies de la main.

27.3 Ils analysaient ces radios, ils les rangent de la plus petite à la plus grande, ils émettent des hypothèses, ils ont comparé avec leurs main : « ça ça doit être un bébé », etc.

27.4 Je leur avais donné ça pour qu’ils observent surtout les os des doigts et là ils se sont focalisés sur des os ronds au niveau du poignet.

27.5 Ils en ont déduit à la lecture des radios : « plus on grandit, plus on a d’os ». 27.6 Là je me suis posé des questions métaphysiques, et je ne crois pas que ce soit la

réalité, mais c’était très intéressant. 27.7 C’est B.S. qui a répondu d’ailleurs.

28 Vous aviez posée la question à des scientifiques ou à des formateurs ? 28.1 Je ne sais pas. 28.2 B.S. a répondu, mais une autre personne aussi a répondu, elles étaient deux. 28.3 C’est le nom de la personne qui est donné, pas ses fonctions.

29 Et si je vous montre une capture de la page d’accueil, vous pouvez me dire par où vous étiez passée ?

29.1 Là vous m’en demandez beaucoup. 29.2 J’ai tâtonné … je ne sais plus … c’est souvent les questions aux scientifiques que

je fais.

30 Et sur la nature des questions ? Sont-elles toujours d’ordre scientifique, ou parfois pédagogique ?

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Compte-rendu de l’entretien E4 LXIV

30.1 Non, scientifique uniquement

31 Les réponses que vous avez reçues vous ont-elles aidé ? 31.1 Oui, et les élèves aussi. 31.2 Ceci dit, les enfants sont petits pour un cours magistral.

32 C’était une information pour vous et pas pour les enfants ? 32.1 Si, parce qu’un cours magistral ne fonctionne que quand on a déjà compris 90 %

de ce qu’on vous dit. 32.2 Là comme ils avaient tâtonné … 32.3 Mais enfin, on est resté un peu sur notre position en se disant « finalement, ce

n’était peut-être pas tout à fait des os, puisque ce n’était pas ossifié ». 32.4 On a bien admis, d’accord, mais on s’est dit « ce ne sont pas vraiment des os, on

ne les voit pas à la radio, donc l’appellation est un peu … » … on a discuté là-dessus.

33 Et au niveau des délais ou du niveau de formulation de la réponse ? 33.1 Il faut traduire. 33.2 A chaque fois j’ai des réponses dans l’immédiat ou le lendemain. 33.3 On n’attend pas, ceci dit ça pourrait relancer un débat, pourquoi pas ? Mais non,

c’est très rapide. 33.4 Parfois on nous envoie des réponses avec plusieurs pages, des schémas … je suis

obligée de trier les informations. 33.5 Si je lis le texte avec les enfants … ils sont petits et ne vont rien comprendre. 33.6 Ceci dit, il faut savoir que ces réponses-là ne seront perçues que par les grands, et

je dirais 1/3 des grands car c’est forcément du domaine de l’abstraction puisqu’on n’a pas tout à fait pu le constater par une expérimentation.

33.7 C’est du domaine du complexe, ça dépend du modèle de pensée de chaque enfant.

34 Avez-vous consulté les questions posées par d’autres ? 34.1 De temps en temps, oui. Je m’y suis intéressée quand j’ai eu le prix. 34.2 Comme on m’avait dit « vos fiches de préparation vont être éditées sur le site »,

j’étais allée voir un peu comment ça se passait exactement. 34.3 Oui j’ai regardé les questions des autres. 34.4 Parfois pour se situer dans sa classe, c’est intéressant, on voit des récurrences, on

voit des niveaux très différents entre les enseignants.

35 Qu’entendez-vous par là ? 35.1 Il y a des questions qui sous-entendent que ce sont des gens qui ont encore un long

chemin à faire. 35.2 Et puis il y a des questions qui sont intéressantes ; on voit le travail derrière. 35.3 Il y a des choses où je suis très déçue. 35.4 Moi je fais de la recherche en classe. 35.5 A mon avis, je le ressens beaucoup à l’IUFM, les formateurs qui doivent être

didacticiens, enfin je ne sais pas trop, ils répondent souvent par leur nom, on ne sait pas qui ils sont, ont quand même une grande méconnaissance sur ce que sont les enfants et ce que font les enfants.

35.6 J’entends souvent « un enfant ne peut pas savoir ceci, un enfant ne peut pas savoir cela, un enfant n’a pas idée de » …

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Compte-rendu de l’entretien E4 LXV

36 C’est en décalage avec ce que vous constatez dans la classe ? 36.1 Oui, enfin moi je suis en décalage. 36.2 Que je sois en décalage avec des collègues, cela me paraît logique car elles en sont

souvent là où j’étais il y a 6-7 ans, ça me paraît normal. 36.3 C’est un métier où il faut travailler plus de 50 heures par semaine, où il faut faire

énormément de théorie. 36.4 Moi quand je ne faisais pas ça, je me posais les questions normales que tout le

monde se pose. 36.5 Ça me paraît logique que des collègues qui ont une vie de famille lourde n’en soit

pas là. 36.6 Mais quand ce sont des didacticiens, enfin, peut-être pas des didacticiens, mais des

profs d’IUFM, là ça me pose problème !

37 Est-ce que cela rend les réponses inadaptées ? 37.1 C’est à nous de les adapter … il faut faire avec, il ne faut pas forcément prendre au

pied de la lettre. 37.2 Si on vous dit « il ne faut pas faire cela avec les enfants », il faut dire « sans

doute », mais pourquoi pas le faire quand même … 37.3 Mais ça c’est en fonction de chacun. 37.4 C’est un peu dommage parce que cela peut peut-être limiter le potentiel de

recherche des enseignants.

38 C’est-à-dire, recherche d’information, ou recherche scientifique ? 38.1 Le manque de doute. 38.2 Dans les 2 cas, si vous êtes trop péremptoire dans ce que vous affirmez ;

l’enseignant, lorsqu’il mettra en place ses recherches, il aura déjà une idée trop forte de ce qu’il doit obtenir et s’il obtient cela, il va s’arrêter, comme si c’était une fin en soi.

38.3 Alors que si on laisse une porte ouverte, on peut toujours se dire « Oui, c’est très bien. Et si je mettais autre chose en place pour aller plus loin ? Que va-t-il se passer ? »

38.4 Donc c’est parfois un ton un peu péremptoire que je trouve gênant, voir un peu ridicule parce que parfois ça frise le comique.

38.5 Peut-être pas pour tout le monde, mais enfin moi ça me fait sourire. 38.6 Parfois je trouve ça dommage. 38.7 J’ai des étudiants qui sont des chercheurs dans l’âme, les gens sont très très

créatifs.

39 Vous m’avez rapidement parlé des fiches d’activité tout à l’heure. Qu’attendez-vous de ces fiches ?

39.1 J’avoue que je les ai plutôt regardées comme ça. 39.2 Quand les miennes ont été éditées, j’ai regardé celles des autres. 39.3 C’est intéressant, on voit que chacun a sa méthode de travail, on apprend des

choses. 39.4 On ne peut pas les consulter tout le temps parce que ça devient sclérosant, parce

qu’on va tout le temps se poser des questions. 39.5 C’est comme avec les enfants, il faut apprendre, et ensuite il faut s’évaluer.

40 Vous n’allez pas les consulter avant de vous lancer dans un projet ? 40.1 Non.

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Compte-rendu de l’entretien E4 LXVI

40.2 Ça fait un peu la même chose quand on est en recherche. 40.3 En pédagogie c’est comme en recherche, il faut avoir un temps de tâtonnement, de

recherche. 40.4 Ça ne veut pas dire qu’on arrive et qu’on n’a rien fait avec les élèves, mais on a

déjà cherché en fonction de ce qu’on sait. 40.5 Et puis après on peut comparer son travail avec celui des autres et confronter des

idées … et là on repart. 40.6 C’est vrai qu’on va rebondir, sinon on n’avance pas.

41 Est-ce qu’il y a d’autres rubriques du site que vous visitez ? 41.1 La documentation scientifique, mais c’est parfois « hard ». 41.2 Si je veux savoir des choses sur une notion, je vais plus les lire, mais quelques fois

je vais quand même imprimer. 41.3 Je vais lire des trucs et puis je vais imprimer ce qui me paraît bien. 41.4 Toujours avant de me lancer dans un projet. 41.5 Je fais toujours une recherche en savoir savant avant d’aborder une notion.

42 Que pensez-vous de ce que vous trouvez ? 42.1 Je trouve ça intéressant, parce qu’on peut être pointue sur la recherche. 42.2 Par rapport à des livres, l’ordinateur a cet avantage qu’on va tout de suite cibler. 42.3 Pour les livres, pour arriver à une recherche c’est plus long, c’est plus laborieux.

43 Comment faites-vous sur le site pour trouver le document que vous cherchez ? 43.1 Je vais poser des questions, je vais cibler de plus en plus pointu. 43.2 Si c’est vague, par exemple le squelette, on vous sort tout, donc on essaie d’être de

plus en plus pointue. 43.3 C’est intéressant parce que soi-même, on se dit qu’on ne peut pas l’aborder comme

ça, donc finalement c’est là où on commence à avoir une notion de ce qu’on va aborder.

43.4 Ça ne peut pas être le squelette, ce serait trop énorme, et puis ça ne veut rien dire, mais plutôt « comment les os vont-ils grandir ? ».

43.5 Après on va se confronter aux représentations des enfants et à leur propre questionnement, donc ça peut changer les choses.

44 Ma question n’était sans doute pas claire. C’était plutôt « comment faites-vous pour trouver les documents quand vous arrivez sur le site ? »

44.1 Je butine beaucoup, c’est comme la nourriture ! 44.2 Je clique, je regarde, je pose ma question. 44.3 Parfois ça ne va pas, donc je reviens.

45 A qui posez-vous cette question ? 45.1 En documentation scientifique. 45.2 Quand on est là, je peux savoir des choses sur par exemple le squelette. 45.3 Il y a un truc où on tape une question. 45.4 Mais c’est plutôt général. 45.5 Après moi je fouille là dedans, je ne suis pas pointue dès le départ. 45.6 C’est pour ça que c’est long, c’est comme une lecture de livre, je lis en diagonale,

quand je sens que c’est trop ardu, je passe. 45.7 Je vais prendre aussi des bouquins, je ne m’arrête pas là parce que justement ça

m’énerve, c’est long.

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Compte-rendu de l’entretien E4 LXVII

45.8 Au bout du compte on a des documents en noir et blanc, parce que l’imprimante est noir et blanc.

45.9 En tout, pour une visite je dirais ¾ d’heure, je ne sais pas mais ça me paraît long. 45.10 Mais ce n’est pas souvent, c’est vraiment quand j’aborde une notion. 45.11 Et puis d’une année sur l’autre, je vais reprendre, j’avoue que maintenant, le

squelette, c’est bon, j’ai tout mon dossier, je n’y retournerai pas.

46 Pour revenir aux activités, vous m’avez dit ne plus les utiliser. Est-ce que cela veut dire qu’à une époque vous les utilisiez ?

46.1 Non, je n’ai pas dit que je ne les utiliserai plus jamais. 46.2 Je ne les utilisais pas au début, enfin, plus ou moins, mais ce n’est pas moi qui

allais les chercher. 46.3 Claudine (une de ses collègues, maître-formateur) était très « main à la pâte », ça

l’amusait, à chaque fois que j’abordais une activité en classe elle m’apportait plein de trucs venant de « La main à la pâte ».

46.4 Alors je n’avais pas besoin de consulter, elle consultait à ma place. 46.5 Ce n’était pas tellement les fiches d’activités qu’elle m’apportait, c’était plutôt une

question qui était très proche d’un questionnement qu’on avait en classe. 46.6 Et alors là il y avait toute une discussion, des aller-retour entre des didacticiens,

j’imagine, ou un prof et puis quelqu’un sur le terrain. 46.7 Les fiches, je m’y suis intéressée par la suite, quand j’ai eu le prix, pour voir. 46.8 Tant que j’étais dans ma recherche, j’étais dans mon truc à moi, avec le plaisir de

créer. 46.9 Pour moi en tout cas, je n’ai pas dit les autres.

47 Ces ressources que vous avez créées, les partagez-vous avec des collègues ? 47.1 C’est toujours un peu gênant. Comme j’ai deux casquettes, quand je forme des

enseignants de la ville, si c’est une animation pédagogique, cette année, on m’a encore refilé les sciences évidemment, ce sont des collègues qui ont une démarche de formation.

47.2 Je ne suis pas une collègue proche, donc en tant que maître formateur, ça ils apprécient … mais j’évite de le faire.

47.3 Je n’irais pas leur donner mes fiches. 47.4 Parce qu’une fiche contient des non-dits, et on ne peut pas s’approprier une fiche

comme cela, ce ne serait pas bon, pas intéressant. 47.5 C’est plutôt sur la théorie, on va plutôt travailler sur comment mettre en place … 47.6 Très souvent ils ne savent pas trop ce que c’est qu’une situation didactique. 47.7 Je vais les aider à mettre en place une situation didactique, à travailler sur ce que

sont les conceptions initiales. 47.8 Je peux aller faire une recherche la dessus. Je vais les accompagner pour qu’eux-

mêmes fassent leurs fiches de préparation.

48 Vous avez fait un dossier qui a été primé et qui a été ou qui sera mis en ligne. Cela vous gène ?

48.1 Franchement, oui. 48.2 Quand on m’a dit que tout avait été recopié, j’ai trouvé cela exagéré. 48.3 L’Education nationale c’est le moyen-âge. 48.4 C’est partout pareil, il y a une hiérarchie : quand vous êtes à la base, vous avez à

peine le langage articulé, et puis après vous montez. 48.5 Déjà à l’IUFM on ne s’entend pas trop avec les profs.

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Compte-rendu de l’entretien E4 LXVIII

48.6 Oui je trouve ça exagéré. 48.7 Il y en a beaucoup qui me l’ont demandé, beaucoup de chercheurs, enfin 2 ou 3,

qui voudraient qu’on fasse leur recherche puis qu’on leur donne, comme les thésards, les thésards font les recherches des profs de Fac.

48.8 Je ne trouve pas cela agréable, non, quand on travaille, on est une équipe. 48.9 D’abord je trouve cela désagréable, et il est quasiment impossible qu’il y ait une

séparation entre la théorie et la pratique. 48.10 Un enseignant, un véritable enseignant est un chercheur et un chercheur doit faire

de l’enseignement et être sur le terrain. 48.11 Je devrais être conseillère pédagogique ou autre, tout le monde me le dit, mais si je

quitte le terrain, je ne serai pas performante, je vais rabâcher.

49 Vous dites des fiches d’activité qui sont sur le site qu’elles sont intéressantes. Qu’est-ce qui vous intéresse dans ces fiches ?

49.1 Souvent, c’est quand c’est un autre cycle. 49.2 Voir quelles sont les demandes, les réflexions de gens qui ont un cycle 3 par

exemple. Pour qu’il y ait comme une sorte de continuité de réflexion. 49.3 Je trouve très problématique par exemple qu’il y ait une très forte scission entre la

maternelle et l’élémentaire. 49.4 Pour moi c’est la même école. 49.5 Il faut s’adapter à chaque niveau, mais on fait le même métier et on enseigne les

mêmes choses. 49.6 Il y a une incohérence totale entre ces 2 entités. 49.7 De savoir ce que font en classe des gens d’élémentaire, car j’ai quitté l’élémentaire

il y a tellement longtemps, je trouve cela très intéressant.

50 Est-ce que vous êtes abonnée à la liste de diffusion ? En connaissez-vous l’existence ? 50.1 Non, enfin plus ou moins comme ça, je ne suis pas toujours sur le site, je ne suis

pas une accro. 50.2 C’est une question de temps, tous les sites, quels qu’ils soient, il faut toujours le

temps de les explorer et je n’ai pas toujours ce temps.

51 Y a-t-il d’autres choses que vous visitiez sur le site ? 51.1 Non pas tellement : « questions à un scientifique », « questions à un formateur ». 51.2 J’ai du faire comme ça par hasard, mais non pas tellement. 51.3 « Plan du site », « recherche », non pas trop, « Découvrir La main à la pâte », je

me souviens de ça. 51.4 « Colloques et formations » non plus.

52 Vous qui me parlez de théorie, consultez-vous la documentation pédagogique ? 52.1 La documentation pédagogique, non pas beaucoup, pas en ce moment, je vais

plutôt dans les bibliothèques, à l’INRP ou ailleurs. 52.2 Moi je prends le bouquin complet. 52.3 Ça je n’aime pas. 52.4 Ce que je n’aime pas beaucoup par rapport à ça c’est qu’un livre ça se lit de la

première à la dernière page. 52.5 Je trouve par exemple Astolfi très intéressant, mais ça se lit de la première à la

dernière page, si on sort un chapitre, c’est comme un roman, ça ne veut plus rien dire.

52.6 Il y a une pensée qui est importante, dont il faut garder la continuité.

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Compte-rendu de l’entretien E4 LXIX

52.7 Moi il me faut un livre, et puis il y a aussi le plaisir de lire. 52.8 Je trouve que tout compte, la couverture, la couleur … là je reste très vieux jeu.

53 Et pour le site Internet ? 53.1 Non, je ne crois pas avoir de critères. 53.2 Par contre, pour les enfants oui. 53.3 Les trucs nunuches avec plein de couleurs, ça m’énerve, avec des dessins qui sont

ni faits ni à faire. 53.4 Parfois même le contenu n’est peut-être pas si nul que ça, mais avec une telle

présentation, je ne peux pas aller plus loin que la première image.

54 Même si vous n’avez pas de critères, qu’est-ce qui fait que vous venez sur ce site et pas ailleurs ?

54.1 En ce qui concerne les questions, c’est hyper rapide. 54.2 Je pourrais aller à la médiathèque, chercher toute une série de bouquins, mais là

c’est très rapide. 54.3 Je vais là (montre l’ordinateur dans sa classe), je tape une question, c’est très

rapide. 54.4 C’est bien en plus parce que là les enfants me suivent. 54.5 Quand il fallait aller dans le bureau de la directrice, c’était problématique : il n’y

avait que 3-4 enfants qui venaient avec moi, ce n’était pas très bien. 54.6 Là ça n’est pas mal. 54.7 Je l’utilise pour la formation. 54.8 Même si les stagiaires sont des chercheurs, ils ne peuvent pas commencer à

chercher tout et partout, ils ont besoin d’aide. 54.9 Je leur propose de voir des fiches de préparation, puisqu’ils débutent. 54.10 Mais je leur dis qu’il ne faudra jamais s’arrêter là. 54.11 Ça m’embête de donner une fiche de préparation à quelqu’un sans qu’il y ait une

discussion autour. 54.12 Qu’est-ce que c’est ? C’est comme la bible ? Est-ce qu’on doit la prendre pour

quelque chose de définitif ? A partir du moment où s’est sur le site, c’est définitif.

55 Utilisez-vous d’autres sources que ce site Internet pour les sciences ? Vous en avez citées quelques-unes déjà.

55.1 Non, pas d’autres sites Internet. 55.2 Les livres pédagogiques ne sont pas forcément écrits par des scientifiques. 55.3 Et il y a des récurrences en didactique, tout est utile à lire, d’ailleurs Astolfi peut

beaucoup aider quelqu’un qui fait des maths ou de la lecture. 55.4 J’ai lu aussi un livre dont je ne me souviens plus le titre, qui parlait

d’épistémologie des sciences. 55.5 C’était très intéressant, j’avais eu des cours en épistémologie des sciences, c’était

passionnant.

56 Pour la préparation de vos séances, vous aidez-vous de documents ? 56.1 Non, sauf pour les savoirs savants. 56.2 Je vais à la médiathèque et là je m’amuse. Je sors tous les bouquins possibles et

inimaginables : je sélectionne. 56.3 Ce qui est bien, c’est qu’on peut présenter aussi aux élèves des outils qu’on va

critiquer, surtout en sciences.

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Compte-rendu de l’entretien E4 LXX

56.4 Il a des livres de sciences où l’on voit, si on reparle du squelette, la circulation du sang en bleu et rouge.

56.5 C’est intéressant d’en discuter, car beaucoup d’enfants vont rester marqués par une image comme cela.

56.6 Les outils didactiques ont leur limite : ils peuvent apporter un savoir mais aussi en détruire d’autres, ou alors troubler complètement un savoir.

56.7 C’est intéressant pour les enfants de savoir qu’un livre donne des savoirs mais que rien n’est parfait et qu’il faut parfois confronter les livres.

56.8 C’est intéressant d’avoir des livres qui présentent des choses très différemment, des livres d’adulte, des livres d’enfant avec beaucoup de dessins.

56.9 On travaille là-dessus.

57 Que ce soit à propos des ressources consultées ou des réponses aux questions que vous avez posées, comment utilisez-vous ces informations ?

57.1 La documentation, c’est pour moi. 57.2 Ça va être l’outil, et de là je vais commencer à me poser des questions, je vais

essayer de me rendre compte si les enfants se posent les mêmes pour acquérir un certain savoir minimum car il y a des choses que je ne connais pas du tout, ou le savoir de tous les jours n’est pas suffisant.

58 Est-ce que vous confrontez ces informations avec ce que vous avez trouvées dans les livres ?

58.1 Je suis dans des petites classes, donc si c’est trop complexe, je mets de coté. 58.2 Si déjà moi je ne comprends pas, je ne vais pas insister lourdement. 58.3 Les réponses aux questions qu’on se pose, là c’est un choix. 58.4 Je n’irai jamais travailler sur les planètes ou les dinosaures, parce que c’est idiot. 58.5 Je ne vois pas comment les enfants vont expérimenter sur les dinosaures, et puis ce

sont des concepts compliqués. 58.6 On peut tellement travailler avec ce qui nous entoure et qu’on peut manipuler. 58.7 Ils ont le temps. 58.8 Cela ne veut pas dire qu’on n’en parle pas du tout, mais de là à dire qu’on va faire

une séance véritable où les enfants vont apprendre un savoir … là c’est autre chose.

58.9 On peut évoquer le sujet, mais ils n’apprendront pas un savoir ; en plus je trouve cela très difficile.

58.10 Je trouve que les savoirs savants ouvrent des portes.

59 Les documents que vous avez trouvés sur ce site étaient-ils adaptés à ce dont vous aviez besoin ?

59.1 C’est parfois très complexe, ça me paraît obligatoire, ça me paraît logique. 59.2 Je vais prendre des livres d’ado ou d’enfant pour avoir des choses simples, peu

détaillées. 59.3 Mais quelques fois dans les livres d’enfant, on sent qu’à force de simplifier, on

passe à coté de la complexité, donc ça pose problème. 59.4 C’est bien d’aller un peu plus loin en tant qu’adulte, même si finalement je n’ai

pas vraiment les réponses. 59.5 En tout cas, ce n’est pas encore très clair dans ma tête. 59.6 Je me rends compte que les choses ne sont pas si claires que ça.

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Compte-rendu de l’entretien E4 LXXI

59.7 Car si on ne lit que des livres pour enfants de collège, ils sont certainement simplifiés d’accord, mais on ne peut pas toujours bien simplifier, il y a une perte de quelque chose.

59.8 Donc c’est intéressant qu’il y ait toujours une porte ouverte.

60 Que faites-vous des activités pour cycles 3 que vous consultez sur le site ? 60.1 Ça m’a beaucoup aidé pour expliciter les manques qu’il pouvait y avoir en

élémentaire, parce que je trouvais les questionnements des gens très légitimes. 60.2 S’il y a des manques, c’est qu’il y a un travail qui n’a pas été fait avant. 60.3 Pas forcément dans le contenu de l’enseignement, mais aussi dans la pédagogie. 60.4 Par exemple, des gens d’un CE1 disent « les enfants n’ont pas réussi à faire ceci et

cela » ou qu’ils ont des difficultés à faire quelque chose. 60.5 Dans ce cas là je ne me dis pas que les enfants en général ont cette difficulté mais

« est-ce qu’on a fait avant le travail préliminaire qui leur permette d’acquérir ce savoir et cette démarche pédagogique à ce moment-là ? »

60.6 C’est là que je vais travailler en me disant qu’il y a peut-être eu des manques avant.

60.7 « Qu’est-ce que je pourrais mettre en place qui permettrait à mes futurs élèves d’avoir une méthodologie de travail, une réflexion, d’être dans un questionnement de chercheur ? »

60.8 C’est par ce biais que je me suis rendue compte qu’à l’école maternelle on ne pensait pas, ou pas assez en tout cas.

61 Qui ça « on » ? 61.1 Les élèves. 61.2 On ne les mettait pas suffisamment dans une situation de réflexion, mais beaucoup

trop dans une situation d’application. 61.3 Il faut vraiment travailler dans ce sens là.

62 Et pour les questions que vous avez posées avec les enfants, comment vous réinvestissez cela dans la classe ?

62.1 Ça c’est très difficile, car ce sont des enfants petits, donc les réponses sont rarement adaptées pour des enfants aussi jeunes.

62.2 Je ne peux pas leur lire la réponse comme ça, je suis obligée d’adapter. 62.3 Comme c’est souvent parce qu’on n’a pas pu expérimenter, ça se définit souvent

par un cours magistral de lire ce texte. 62.4 Ça peut être utile à certains, pour d’autres non, il ne faut pas être naïf, mais cela

peut être intéressant. 62.5 Il y a des enfants qui ont une structure de pensée déjà très développée, d’autres,

parce qu’ils sont d’un milieu social plus défavorisé ou parce que ce n’est pas une habitude familiale, n’en sont qu’à un début de réflexion.

62.6 Mais c’est intéressant dans le principe même. 62.7 J’ai trouvé le principe intéressant, parce que c’est ouvert en plus. 62.8 Ce ne sont pas des réponses qui donnent des réponses stériles, il y a toujours l’idée

qu’on peut continuer. 62.9 C’est une réponse presque momentanée, avant que les enfants ne continuent leur

exploration, cette année ou l’année d’après. 62.10 Ça permet plus de rebondir vers l’avenir que de clôturer un savoir. 62.11 En gros c’est « vous voyez, vous avez encore énormément de choses à

apprendre ».

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Compte-rendu de l’entretien E4 LXXII

63 L’utilisation des ressources que vous trouvez sur le site a-t-elle changé quelque chose dans votre enseignement des sciences ?

63.1 Je ne peux pas vraiment vous répondre car j’ai eu des cours avec B.S. en même temps que j’ai découvert le site.

63.2 Je pense que les cours m’ont fait évoluer, mais peut-être que le site tout seul m’aurait permis d’évoluer, j’ai du mal à savoir ce qui a été le plus bénéfique.

63.3 Si je n’avais eu que les cours, je pense que cela aurait été de toutes façons très très bien pour moi, ça m’a énormément apporté.

63.4 En plus on avait des confrontations entre collègues donc c’était très bien. 63.5 Maintenant si je n’avais pas pu avoir des cours pour différentes raisons, on n’a pas

toujours la chance de pouvoir suivre des cours le mercredi, ce site est déjà très bien.

63.6 Si je l’avais trouvé toute seule ou qu’on me l’avait présenté de façon formelle, ça m’aurait apporté, mais dans une moindre mesure.

63.7 Ce n’est pas ce qui m’a apporté le plus, disons.

64 A votre avis, qui est derrière ce site ? 64.1 Vous m’en posez des questions compliquées ! 64.2 J’imagine qu’il y a beaucoup de didacticiens, beaucoup de chercheurs, de

pédagogues, de scientifiques. 64.3 Pour moi il y a une équipe avec à la fois des gens performants au niveau des

savoirs savants, des didacticiens et des chercheurs.

65 A votre avis, quels étaient les objectif de l’équipe qui a mis en place ce site « La main à la pâte » ?

65.1 Avoir une amplitude pour avoir une émission d’idées, que ce soit de manière scientifique ou de manière didactique.

65.2 Et puis aussi relancer les sciences. 65.3 C’est vrai encore aujourd’hui. 65.4 Vous savez, on parle du site « La main à la pâte » comme si c’était une grande

réussite … il faut être modeste … il n’y a toujours pas beaucoup de gens qui font des sciences à l’école, ou alors le 92 est un département à part dans l’hexagone, mais moi je tourne beaucoup dans le département : il ne se passe presque rien.

65.5 Il faut un peu relativiser, ce n’est pas parce qu’il y a 2-3 personnes par circonscription qui se sont inscrites que les autres ce sont inscrites : il y a du vide.

66 Qui s’inscrivent à quoi ? 66.1 Qui s’inscrivent dans la démarche, qui fréquentent le site. 66.2 Tout cela est très relatif, chacun va y chercher ce qu’il veut. 66.3 Ce n’est pas parce que vous arrivez avec toute une série de savoirs savants que

vous arriverez à les mettre en place, que ce sera efficace en classe. 66.4 On peut aussi faire des pseudo-expériences et ne pas avoir travaillé sur les

représentations initiales des élèves, c’est très compliqué. 66.5 C’est passionnant, mais comme c’est un site Internet, la personne est face à son

ordinateur et va puiser là où elle va avoir envie d’aller. 66.6 Elle peut être un peu seule dans sa recherche, puisqu’on est seul devant

l’ordinateur. 66.7 C’est loin d’être évident.

67 Quelles sont vos attentes vis-à-vis de ce site ?

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Compte-rendu de l’entretien E4 LXXIII

67.1 Je vais plus parler en tant que maître formateur qu’en tant qu’instit. 67.2 Ce que j’ai trouvé intéressant c’est qu’avec la démarche on parte de la réflexion de

l’élève 67.3 J’espère qu’un certain nombre d’enseignants vont se poser des questions sur

« qu’est-ce qu’enseigner ? ».

68 Et le site Internet dans tout ça ? 68.1 Il me semble que cela diffuse tout cela, jusqu’au fin fond de la France. 68.2 Moi au départ c’était cela. 68.3 Ça pouvait interpeller des enseignants et les faire se questionner en tête à tête avec

eux-mêmes. 68.4 Quelques fois, en réunion, c’est troublant parce qu’il y a une confrontation d’idées

qui peut être douloureuse. 68.5 Là ça peut être une remise en cause éventuelle, sans qu’il y ait un espion, un

inspecteur, un manager. 68.6 Il y a une sorte d’anonymat de celui qui questionne qui fait qu’il ne va pas se sentir

jugé, il n’y a pas le regard de l’autre. 68.7 Ça permet un questionnement plus simple. 68.8 Internet ça me paraît intéressant de ce point de vue là, mais ça des limites : il n’y a

rien de mieux que de regarder quelqu’un dans les yeux ! 68.9 Ça a des limites, finalement c’est une façon de se retrouver avec soi-même. 68.10 Mais c’est bien aussi de travailler en confrontant ses idées avec les autres.

69 Les autres, c’est qui ? 69.1 Là c’est compliqué, parce que les autres enseignants c’est difficile. 69.2 Moi j’ai trouvé très bien de prendre des cours. 69.3 Il n’y a pas le coté affectif de se retrouver dans une circonscription où finalement

on se connaît, on a d’autres relations. 69.4 La relation de travail devient difficile, on est tous considérés comme étant

identiques, ce qui est très bien, mais d’un autre coté, pour savoir qui a raison dans une discussion … chacun reste accroché à ses idées et on ne s’en sortira jamais.

70 Comment pourrait-on améliorer ce dispositif Internet selon vous ? 70.1 Je trouve que tout a ses limites, c’est normal, je ne suis pas très exigeante. 70.2 Internet … par nature j’aime les gens donc je ne suis pas tentée de me retrouver en

tête-à-tête avec l’écran … c’est plus par raison que je le fais.

71 Avez-vous rencontré des problèmes sur ce site ? 71.1 Non. 71.2 Bon, quelques fois la documentation scientifique est complexe. 71.3 Ça me paraît logique, ça ne me paraît pas grave. 71.4 On ne peut pas s’adapter à la personne qui envoie un message, ça me parait déjà

bien. 71.5 Je trouve ça très bien, j’utilise tout ce qui se dit sur « La main à la pâte » pour la

production d’écrit, c’est la même démarche. 71.6 On pourrait parler de ces choses dans les autres matières, ça devrait être généralisé,

en math, avec les situations problèmes…

72 Pensez-vous que d’autres instituts pourraient s’inspirer de ce site pour autre chose que les sciences ?

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Compte-rendu de l’entretien E4 LXXIV

72.1 Si on prend un peu de recul sur ce qui est dit de l’enfant acteur, il faudrait qu’on arrête de tourner autour du pot et qu’on dise que ça doit être comme ça pour toutes les disciplines.

72.2 Ce n’est pas spécifique aux sciences ni aux milieux défavorisés.

73 Y a-t-il d’autres points que vous souhaiteriez aborder ? 73.1 Sur le site même ? Non, c’est un outil comme un autre. 73.2 Il y a quand même quelque chose, je ne sais pas si c’est envisageable, mais il

faudrait quelque chose spécifique aux élèves, le problème c’est que ce sont des élèves jeunes.

74 Une rubrique du site destinée aux élèves ? 74.1 Oui, je pense que ce serait intéressant.

75 Qu’y trouverait-on ? 75.1 En maternelle, pour qu’ils puissent l’utiliser tout seuls, il faut que ce soit parlé. 75.2 Des enfants pourraient avoir une question qu’ils se posent et on leur fait des

propositions d’expérience. 75.3 Je ne peux pas aborder toutes les questions que les enfants se posent, alors ils

pourraient, pourquoi pas, continuer leur recherche en individuel et après faire un exposé en classe.

75.4 Quand les enfants ont fini une activité, on leur propose très souvent d’aller jouer. 75.5 Ils pourraient très bien aller sur le site, poser leur question (je pourrais l’écrire). 75.6 Il pourrait y avoir des propositions d’activités, que les enfants aient leur propre

démarche.

76 Quelles seraient les personnes qui contribueraient à cette rubrique ? 76.1 Il faut que ce soit un adulte. 76.2 Pas les parents, ce ne sont pas des professionnels. 76.3 Un didacticien. 76.4 Il faut savoir s’adapter à la question, à l’âge … ce n’est pas évident … mais

l’enseignant peut aider, on n’est pas obligé de laisser l’enfant complètement seul. 76.5 Ça me paraît peut-être jouable ? 76.6 Je trouve que c’est un manque. 76.7 Ça pourrait être fait dans un CDROM, quelque chose comme ça.

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LXXV

7.6 Grilles d’analyse : rôle du site La main à la pâte

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Grilles d’analyse : rôle du site La main à la pâte

LXXVI

rôle du site La main à la pâte : E0 préparation des séances pendant les séances après les

séances indépendant des séances

enre

gist

rem

ent

mise à niveau scient.

idées de thèmes

idées d'expériences

situations déclenchantes

déroulement en classe

pistes didactiques

sans précision

réponse à une

question scient.

débloquer une

situation péda.

consulter les textes officiels

partager son

expérience

comparer avec sa

progression

comparer avec ses questions

faire connaître

le site

explorer le site

s'informer sur

l'actualité

intérêt scient.

personnel

sans but précis

E0 17.02 1

E0 18.02 1

E0 18.03 1

E0 18.04 1

E0 18.05 1

E0 22.02 1

E0 22.02 1

E0 22.05 1

E0 22.06 1 1

E0 23.01 1

E0 26.02 1

E0 27.01 1

E0 27.02 1

E0 28.03 1

E0 29.01 1

E0 29.02 1

E0 29.03 1

E0 29.04 1

E0 29.05 1

E0 30.01 1

E0 30.02 1

E0 30.03 1

E0 34.01 1

E0 36.01 1

E0 36.03 1 1

E0 40.01 1

E0 40.02 1

E0 40.03 1

E0 40.04 1

E0 40.05 1

E0 40.06 1

E0 40.07 1

E0 41.01 1

E0 41.02 1

E0 41.05 1

E0 42.02 1

E0 49.03 1 1

E0 53.03 1

E0 57.05 1

total 4 0 7 0 12 0 3 0 0 1 0 0 0 0 0 2 12 1

total catégorie 26 1 0 15

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Grilles d’analyse : rôle du site La main à la pâte

LXXVII

rôle du site La main à la pâte : E1

préparation des séances pendant les séances après les séances indépendant des séances

enre

gist

rem

ent

mise à niveau scient.

idées de thèmes

idées d'expériences

situations déclenchantes

déroulement en classe

pistes didactiques

sans précision

réponse à une

question scient.

débloquer une

situation péda.

consulter les textes officiels

partager son

expérience

comparer avec sa

progression

comparer avec ses questions

faire connaître

le site

explorer le site

s'informer sur

l'actualité

intérêt scient.

personnel

sans but précis

E1 18.03 1

E1 18.04 1

E1 18.06 1

E1 18.08 1

E1 19.01 1

E1 19.02 1

E1 19.03 1

E1 19.04 1

E1 22.01 1

E1 23.01 1

E1 24.03 1

E1 25.03 1

E1 25.04 1

E1 25.05 1

E1 26.01 1

E1 26.02 1

E1 26.04 1

E1 26.05 1

E1 28.09 1

E1 28.10 1 1

E1 29.02 1

E1 29.03 1

E1 29.05 1

E1 29.06 1

E1 29.07 1

E1 29.08 1

E1 29.09 1

E1 31.03 1

E1 32.01 1

E1 44.01 1

E1 46.02 1

E1 49.09 1

E1 49.10 1

E1 49.12 1

E1 49.13 1

E1 50.02 1

E1 50.03 1

E1 50.04 1

E1 50.05 1

E1 51.01 1

E1 52.04 1

E1 53.02 1

E1 53.03 1

E1 54.01 1

total 0 0 0 2 14 15 3 0 0 0 0 0 0 3 6 1 0 1

total catégorie 34 0 0 11

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Grilles d’analyse : rôle du site La main à la pâte

LXXVIII

rôle du site La main à la pâte : E2

préparation des séances pendant les séances après les séances indépendant des séances

enre

gist

rem

ent

mise à niveau scient.

idées de thèmes

idées d'expériences

situations déclenchantes

déroulement en classe

pistes didactiques

sans précision

réponse à une

question scient.

débloquer une

situation péda.

consulter les textes officiels

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expérience

comparer avec sa

progression

comparer avec ses questions

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le site

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l'actualité

intérêt scient.

personnel

sans but précis

E2 11.11 1

E2 11.08 1

E2 11.09 1

E2 13.01 1

E2 14.05 1

E2 17.02 1

E2 17.03 1

E2 17.04 1

E2 18.01 1

E2 18.02 1

E2 18.03 1

E2 18.04 1

E2 18.05 1

E2 18.06 1

E2 19.02 1

E2 19.03 1

E2 19.04

E2 19.05

E2 19.07 1

E2 19.08 1

E2 20.02 1

E2 20.03 1

E2 20.04 1

E2 24.02 1

E2 28.01 1

E2 29.01 1

E2 29.02 1

E2 30.01 1

E2 31.01 1

E2 31.02 1

E2 45.02 1

E2 45.05 1

E2 46.01 1

E2 49.02 1

E2 52.01 1

E2 52.02 1

E2 54.02 1

E2 54.03 1

E2 54.09 1

E2 57.05 1

E2 57.06 1

E2 57.07 1

E2 57.08 1

E2 57.09 1

E2 59.01 1

E2 61.02 1

E2 61.04 1 1

total 6 0 2 1 26 0 1 2 7 0 0 0 0 0 0 0 0 1

total catégorie 36 9 0 1

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Grilles d’analyse : rôle du site La main à la pâte

LXXIX

rôle du site La main à la pâte : E3

préparation des séances pendant les séances après les séances indépendant des séances

enre

gist

rem

ent

mise à niveau scient.

idées de thèmes

idées d'expériences

situations déclenchantes

déroulement en classe

pistes didactiques

sans précision

réponse à une

question scient.

débloquer une

situation péda.

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comparer avec sa

progression

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le site

explorer le site

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l'actualité

intérêt scient.

personnel

sans but précis

E3 11.02 1

E3 18.02 1 1

E3 18.03 1

E3 19.01 1

E3 19.02 1

E3 19.03 1

E3 21.01 1

E3 21.02 1

E3 21.03 1

E3 21.04 1

E3 21.05 1

E3 21.06 1

E3 21.07 1

E3 22.01 1

E3 22.02 1

E3 23.01 1

E3 23.02 1

E3 23.03 1

E3 23.04 1

E3 24.02 1

E3 25.01 1

E3 25.02 1

E3 25.03 1

E3 25.04 1

E3 26.01 1

E3 26.02 1

E3 28.04 1

E3 29.02 1

E3 29.04 1

E3 30.01 1

E3 30.02 1

E3 30.03 1

E3 31.01 1

E3 31.02 1

E3 31.03 1

E3 31.04 1

E3 31.05 1

E3 32.01 1

E3 33.01 1

E3 33.02 1

E3 33.03 1

E3 33.04 1

E3 33.05 1

E3 33.06 1

E3 34.05 1

E3 35.01 1

E3 36.02 1 1 1

E3 38.02 1 1 1

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Grilles d’analyse : rôle du site La main à la pâte

LXXX

rôle du site La main à la pâte : E3 (suite) préparation des séances pendant les séances après les

séances indépendant des séances

enre

gist

rem

ent

mise à niveau scient.

idées de thèmes

idées d'expériences

situations déclenchantes

déroulement en classe

pistes didactiques

sans précision

réponse à une

question scient.

débloquer une

situation péda.

consulter les textes officiels

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expérience

comparer avec sa

progression

comparer avec ses questions

faire connaître

le site

explorer le site

s'informer sur

l'actualité

intérêt scient.

personnel

sans but précis

E3 39.03 1

E3 46.07 1

E3 46.08 1

E3 46.09 1

E3 47.01 1

E3 49.03 1 1

E3 50.01 1

E3 50.02 1

E3 50.03 1

E3 58.04 1

E3 61.01 1

E3 63.03 1

total 5 0 7 0 23 3 0 14 14 0 0 0 0 0 0 0 0 0

total catégorie 38 28 0 0

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Grilles d’analyse : rôle du site La main à la pâte

LXXXI

rôle du site La main à la pâte : E4

préparation des séances pendant les séances après les séances indépendant des séances

enre

gist

rem

ent

mise à niveau scient.

idées de thèmes

idées d'expériences

situations déclenchantes

déroulement en classe

pistes didactiques

sans précision

réponse à une

question scient.

débloquer une

situation péda.

consulter les textes officiels

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expérience

comparer avec sa

progression

comparer avec ses questions

faire connaître

le site

explorer le site

s'informer sur

l'actualité

intérêt scient.

personnel

sans but précis

E4 25.01 1

E4 25.04 1

E4 25.06 1

E4 25.07 1

E4 25.08 1

E4 25.09 1

E4 25.10 1

E4 26.01 1

E4 27.01 1

E4 27.02 1

E4 27.03 1

E4 27.04 1

E4 27.05 1

E4 27.06 1

E4 29.02 1

E4 30.01 1

E4 34.01 1

E4 34.02 1

E4 34.03 1

E4 34.04 1

E4 35.01 1

E4 35.02 1

E4 35.03 1

E4 36.01 1

E4 36.02 1

E4 36.04 1

E4 36.05 1 1

E4 36.06 1

E4 37.01 1

E4 37.02 1

E4 37.03 1

E4 39.01 1

E4 39.02 1

E4 39.03 1

E4 39.04 1

E4 39.05 1

E4 40.05 1

E4 40.06 1

E4 41.01 1

E4 41.02 1

E4 41.03 1

E4 41.04 1

E4 41.05 1

E4 45.01 1

E4 45.02 1

E4 45.03 1

E4 45.04 1

E4 45.05 1

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Grilles d’analyse : rôle du site La main à la pâte

LXXXII

rôle du site La main à la pâte : E4 (suite) préparation des séances pendant les séances après les

séances indépendant des séances

enre

gist

rem

ent

mise à niveau scient.

idées de thèmes

idées d'expériences

situations déclenchantes

déroulement en classe

pistes didactiques

sans précision

réponse à une

question scient.

débloquer une

situation péda.

consulter les textes officiels

partager son

expérience

comparer avec sa

progression

comparer avec ses questions

faire connaître

le site

explorer le site

s'informer sur

l'actualité

intérêt scient.

personnel

sans but précis

E4 45.06 1 E4 45.10 1 E4 45.11 1 E4 46.02 1 E4 46.03 1 E4 46.04 1 E4 46.05 1 E4 46.06 1 E4 46.07 1 1 E4 47.06 1 E4 47.07 1 E4 49.02 1 E4 49.03 1 E4 49.07 1 E4 51.03 1 E4 53.04 1 E4 54.01 1 E4 54.02 1 E4 54.03 1 E4 54.04 1 E4 54.05 1 E4 54.06 1 E4 54.07 1 E4 54.08 1 E4 54.09 1 E4 54.10 1 E4 54.11 1 E4 54.12 1 E4 57.01 1 E4 57.02 1 E4 59.01 1 E4 60.01 1 E4 60.02 1 E4 60.03 1 E4 60.04 1 E4 60.05 1 E4 60.06 1 E4 60.07 1 E4 62.01 1 E4 62.02 1 E4 62.03 1 E4 62.04 1 E4 62.06 1 E4 62.07 1 E4 62.08 1 E4 62.09 1 E4 62.10 1 E4 62.11 1 E4 71.02 1 E4 71.03 1 E4 71.04 1 E4 71.05 1

total 19 0 0 0 0 11 0 36 5 0 0 8 11 10 0 0 0 2

total catégorie 30 41 8 23

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LXXXIV

7.7 Grilles d’analyse : rubriques visitées sur le site

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Grilles d’analyse : rubriques visitées sur le site La main à la pâte LXXXV

rubriques visitées sur le site La main à la pâte : E0 espace ressources espace échanges espace information espace

utilitaires autre

enre

gist

rem

ent

activités doc péda.

doc. scient. programmes autres

sites matériel réseau questions péda.

questions scient.

liste diffusion

présentation du site

découvrir lamap

colloques et formations recherche aide

plan du site

réseau entraide

projets coopératifs nouveautés

E0 18.04 1

E0 18.05 1

E0 21.01 1

E0 22.01 1

E0 22.02 1

E0 22.03 1

E0 22.04 1

E0 22.05 1

E0 22.06 1

E0 23.01 1

E0 23.02 1

E0 23.03 1

E0 23.04 1

E0 23.05 1

E0 24.03 1 1

E0 25.01 1

E0 27.01 1

E0 27.02 1

E0 28.01 1 1 1

E0 28.02 1 1 1

E0 28.03 1 1 1

E0 29.01 1

E0 29.02 1

E0 29.03 1

E0 29.04 1

E0 29.05 1

E0 30.01 1

E0 30.02 1

E0 30.03 1

E0 34.01 1

E0 40.01 1

E0 40.02 1

E0 40.03 1

E0 40.04 1

E0 40.05 1

E0 40.06 1

E0 40.07 1

E0 41.01 1

E0 41.02 1

E0 41.03 1

E0 41.04 1

E0 41.05 1

E0 42.01 1

E0 42.02 1

E0 53.01 1

E0 53.02 1

E0 53.03 1

total 34 2 2 1 0 0 1 0 12 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0

total catégorie 39 13 2 0 0

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Grilles d’analyse : rubriques visitées sur le site La main à la pâte LXXXVI

rubriques visitées sur le site La main à la pâte : E1

espace ressources espace échanges espace information espace utilitaires autre

enre

gist

rem

ent

activités doc péda.

doc. scient. programmes autres

sites matériel réseau questions péda.

questions scient.

liste diffusion

présentation du site

découvrir lamap

colloques et

formationsrecherche aide plan du

site réseau

entraide projets

coopératifs nouveautés

E1 18.04 1

E1 18.06 1

E1 19.01 1

E1 19.02 1

E1 19.03 1

E1 19.04 1 1

E1 20.01 1 1

E1 21.01 1 1

E1 21.02 1 1

E1 23.01 1

E1 24.01 1 1 1

E1 24.03 1

E1 25.01 1

E1 25.02 1

E1 25.03 1

E1 25.04 1

E1 25.05 1

E1 26.01 1

E1 26.02 1

E1 26.03 1

E1 26.04 1

E1 26.05 1

E1 27.01 1 1

E1 29.01 1

E1 29.02 1

E1 29.03 1

E1 29.04 1

E1 29.05 1

E1 29.06 1

E1 29.07 1

E1 29.08 1

E1 49.03 1

E1 49.09 1

E1 49.10 1

E1 49.11 1

E1 50.01 1

E1 50.02 1

E1 50.03 1

E1 50.04 1

E1 50.05 1

E1 50.06 1

E1 51.01 1

E1 51.02 1

E1 52.02 1

E1 52.03 1

E1 52.04 1

E1 53.02 1

E1 53.03 1

E1 53.04 1

E1 54.01 1

E1 54.02 1

E1 54.03 1

E1 54.04 1

total 46 2 2 0 0 0 0 5 4 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0

total catégorie 50 10 0 0 0

Page 130: Coopération médiatisée par Internetd.wilgenbus.free.fr/cv/images/dea_didactique.pdfRemerciements Je remercie chaleureusement Edith Saltiel, Claudine Larcher, Pierre Léna, Alain

Grilles d’analyse : rubriques visitées sur le site La main à la pâte LXXXVII

rubriques visitées sur le site La main à la pâte : E2

espace ressources espace échanges espace information espace utilitaires autre

enre

gist

rem

ent

activités doc péda.

doc. scient. programmes autres

sites matériel réseau questions péda.

questions scient.

liste diffusion

présentation du site

découvrir lamap

colloques et

formations recherche aide

plan du site

réseau entraide

projets coopératifs nouveautés

E2 11.08 1

E2 11.09 1

E2 11.11 1

E2 13.01 1

E2 14.05 1

E2 18.01 1

E2 18.02 1

E2 18.03 1

E2 18.04 1

E2 18.05 1

E2 18.06 1

E2 19.05 1

E2 19.08 1

E2 20.02 1

E2 20.03 1

E2 20.04 1

E2 21.01 1

E2 21.02 1 1

E2 24.02 1 1

E2 25.01 1 1

E2 25.03 1

E2 26.02 1

E2 27.01 1 1

E2 28.01 1

E2 29.01 1

E2 29.02 1

E2 30.01 1

E2 31.01 1

E2 31.02 1

E2 32.01 1

E2 32.02 1

E2 32.03 1

E2 39.02 1

E2 45.02 1

E2 45.05 1

E2 46.01 1

E2 49.02 1

E2 51.01 1

E2 52.01 1

E2 52.02 1

E2 52.03 1

E2 53.01 1

E2 53.02 1

E2 53.04 1

E2 54.01 1

E2 54.02 1

E2 54.03 1

E2 54.04 1

E2 54.05 1

E2 54.06 1

E2 54.07 1

E2 54.08 1

E2 54.09 1

E2 54.10 1

E2 55.02 1

E2 55.03 1

E2 55.04 1

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Grilles d’analyse : rubriques visitées sur le site La main à la pâte LXXXVIII

rubriques visitées sur le site La main à la pâte : E2 (suite) espace ressources espace échanges espace information espace

utilitaires autre

enre

gist

rem

ent

activités doc péda.

doc. scient. programmes autres

sites matériel réseau questions péda.

questions scient.

liste diffusion

présentation du site

découvrir lamap

colloques et

formations recherche aide

plan du site

réseau entraide

projets coopératifs nouveautés

E2 55.05 1

E2 56.01 1

E2 57.10 1

E2 57.11 1

E2 58.02 1

E2 58.06 1

E2 59.01 1

E2 60.01 1

E2 60.02 1

E2 60.03 1

E2 61.04 1

E2 62.02 1

E2 62.03 1

E2 63.01 1

E2 63.02 1

E2 63.03 1

E2 63.04 1

E2 63.05 1

E2 64.02 1

E2 64.03 1

E2 64.04 1

E2 64.05 1

E2 65.03 1

E2 67.01 1

E2 67.02 1

E2 67.03 1

total 80 1 0 0 0 0 0 3 3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

total catégorie 81 6 0 0 0

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Grilles d’analyse : rubriques visitées sur le site La main à la pâte LXXXIX

rubriques visitées sur le site La main à la pâte : E3

espace ressources espace échanges espace information espace utilitaires autre

enre

gist

rem

ent

activités doc péda.

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questions scient.

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projets coopératifs nouveautés

E3 21.02 1 E3 21.03 1 E3 21.05 1 E3 21.06 1 E3 21.07 1 E3 22.01 1 E3 22.02 1 1 E3 22.03 1 E3 23.01 1 E3 23.02 1 E3 23.03 1 E3 23.04 1 E3 24.01 1 E3 24.02 1 E3 25.01 1 E3 25.02 1 E3 25.03 1 E3 25.04 1 E3 25.05 1 E3 26.01 1 E3 26.02 1 E3 26.03 1 E3 26.04 1 E3 27.01 1 E3 28.01 1 E3 28.02 1 E3 28.03 1 E3 28.04 1 E3 28.05 1 E3 28.06 1 E3 28.07 1 E3 28.08 1 E3 28.09 1 E3 28.10 1 E3 29.01 1 E3 29.02 1 E3 29.03 1 E3 29.04 1 E3 30.01 1 E3 30.02 1 E3 30.03 1 E3 31.01 1 E3 31.03 1 E3 31.04 1 E3 31.05 1 E3 32.01 1 E3 33.01 1 E3 33.02 1 E3 33.03 1 E3 33.04 1 E3 33.05 1 E3 33.06 1 E3 34.01 1 E3 34.02 1 E3 34.03 1 E3 34.04 1 E3 34.05 1 E3 34.06 1 E3 34.07 1 E3 35.01 1 E3 36.02 1 1 1 E3 38.01 1 1 1 E3 38.02 1 E3 39.01 1 1 E3 39.02 1 E3 45.02 1 E3 46.01 1 E3 46.02 1 E3 46.03 1

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Grilles d’analyse : rubriques visitées sur le site La main à la pâte XC

rubriques visitées sur le site La main à la pâte : E3 (suite) espace ressources espace échanges espace information espace

utilitaires autre

enre

gist

rem

ent

activités doc péda.

doc. scient. programmes autres

sites matériel réseau questions péda.

questions scient.

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colloques et

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projets coopératifs nouveautés

E3 46.04 1 E3 46.05 1 E3 46.06 1 E3 46.07 1 E3 46.08 1 E3 46.09 1 E3 46.12 1 E3 46.13 1 E3 47.01 1 E3 50.01 1 E3 50.02 1 E3 50.03 1 E3 58.03 1 1 E3 58.04 1 E3 59.01 1 E3 59.02 1 E3 59.03 1 E3 61.01 1 E3 62.01 1 E3 62.02 1 E3 63.02 1 E3 63.03 1 E3 64.01 1 E3 64.02 1 E3 64.03 1 E3 64.04 1 E3 64.05 1 E3 64.06 1 E3 64.07 1 E3 64.08 1 E3 69.01 1 1 E3 69.02 1 E3 71.02 1 E3 74.01 1 E3 76.01 1 E3 76.02 1 1 E3 77.01 1 E3 77.02 1 E3 78.01 1 E3 78.02 1 E3 78.03 1 E3 78.04 1 E3 79.02 1 E3 79.03 1 E3 80.02 1 total 75 4 20 0 0 0 0 22 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 total catégorie 99 24 0 0 0

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Grilles d’analyse : rubriques visitées sur le site La main à la pâte XCI

rubriques visitées sur le site La main à la pâte : E4

espace ressources espace échanges espace information espace utilitaires autre

enre

gist

rem

ent

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questions scient.

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projets coopératifs nouveautés

E4 25.06 1 1 E4 25.07 1 1 E4 25.08 1 1 E4 25.09 1 1 E4 25.10 1 1 E4 26.01 1 1 E4 26.02 1 E4 27.01 1 1 E4 27.02 1 1 E4 27.03 1 1 E4 27.04 1 1 E4 27.05 1 1 E4 27.06 1 1 E4 27.07 1 1 E4 28.01 1 1 E4 28.02 1 1 E4 28.03 1 1 E4 29.02 1 E4 30.01 1 E4 32.03 1 1 E4 32.04 1 1 E4 33.01 1 1 E4 33.02 1 1 E4 33.03 1 1 E4 33.04 1 1 E4 33.05 1 1 E4 33.06 1 1 E4 33.07 1 1 E4 34.01 1 E4 34.02 1 E4 34.03 1 E4 34.04 1 E4 35.01 1 E4 35.02 1 E4 35.03 1 E4 35.04 1 E4 35.05 1 E4 35.06 1 E4 36.06 1 E4 37.01 1 E4 37.02 1 E4 37.03 1 E4 39.01 1 E4 39.02 1 E4 39.03 1 E4 39.04 1 E4 39.05 1 E4 41.01 1 E4 41.02 1 E4 41.03 1 E4 41.04 1 E4 41.05 1 E4 42.01 1 E4 42.02 1 E4 44.02 1 E4 45.01 1 E4 45.02 1 E4 45.03 1 E4 45.04 1 E4 45.05 1 E4 45.06 1 E4 45.10 1 E4 45.11 1 E4 46.01 1 E4 46.02 1 E4 46.05 1 E4 46.06 1 E4 46.07 1 E4 49.01 1 E4 49.02 1 E4 49.07 1 E4 50.01 1 E4 51.01 1 1

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Grilles d’analyse : rubriques visitées sur le site La main à la pâte XCII

rubriques visitées sur le site La main à la pâte : E4 (suite) espace ressources espace échanges espace information espace

utilitaires autre

enre

gist

rem

ent

activités doc péda.

doc. scient. programmes autres

sites matériel réseau questions péda.

questions scient.

liste diffusion

présentation du site

découvrir lamap

colloques et

formations recherche aide

plan du site

réseau entraide

projets coopératifs nouveautés

E4 51.03 1 E4 52.01 1 E4 54.01 1 1 E4 54.03 1 1 E4 54.04 1 1 E4 54.05 1 1 E4 54.06 1 1 E4 54.07 1 1 E4 54.09 1 E4 54.10 1 E4 54.11 1 E4 54.12 1 E4 60.01 1 E4 60.06 1 E4 60.07 1 E4 60.08 1 E4 62.01 1 1 E4 62.02 1 1 E4 62.03 1 1 E4 62.04 1 1 E4 62.05 1 1 E4 62.06 1 1 E4 62.07 1 1 E4 62.08 1 1 E4 62.09 1 1 E4 62.10 1 1 E4 62.11 1 1 E4 71.02 1 E4 71.05 1

total 21 2 11 0 0 0 0 57 50 3 0 1 0 0 0 0 0 0 0

total catégorie 34 110 1 0 0

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XCIII

7.8 Grilles d’analyse : utilisation des fiches d’activités

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Grilles d’analyse : utilisation des fiches d’activités XCIV

utilisation des fiches d'activités : E0

utilisation ou non raisons de l'utilisation raisons de la non-utilisation ou de la modification

action en cas d'absence, de rejet ou modification de la

ressource

enre

gist

rem

ent

clef en main progression éléments

épars rien

fait par plus

compétent que soi

correspond à son idée

d'une bonne

démarche

complet (progression, évaluation,

science)

facile déjà

testé en classe

trop difficile à gérer

contraintes (temps,

matériel)

trop dirigiste

contexte différent

pas assez de détails sur le déroulement

désaccord avec ce qui est

proposé

plus intéressant

de créer soi-même

ne traite pas le thème

traite le thème sans le

document

ne traite pas

cette partie

adapte cette

partie à sa

situation

croise avec

d'autres sources

EO 22.02 1

EO 22.03 1

EO 22.05 1

EO 22.06 1 1

EO 23.01 1

EO 40.01 1

EO 40.02 1

EO 40.03 1

EO 40.04 1 1

EO 40.05 1

EO 40.07 1 1

EO 41.01 1 1

EO 41.02 1

EO 41.03 1

EO 41.04 1

EO 41.05 1

EO 42.01 1

EO 42.02 1

EO 42.03 1

EO 43.03 1

EO 43.04 1

EO 43.05 1

EO 43.06 1

EO 43.07 1

EO 44.01 1

EO 44.02 1

EO 44.03 1

EO 49.03 1 1 1

EO 53.01 1

EO 53.02 1

EO 53.03 1

total 6 1 3 1 3 1 0 3 1 0 15 0 0 0 0 0 0 3 0 0 0

total catégorie 11 8 15 3

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Grilles d’analyse : utilisation des fiches d’activités XCV

utilisation des fiches d'activités : E1

utilisation ou non raisons de l'utilisation raisons de la non-utilisation ou de la modification

action en cas d'absence, de rejet ou modification de la

ressource

enre

gist

rem

ent

clef en main progression éléments

épars rien

fait par plus

compétent que soi

correspond à son idée

d'une bonne

démarche

complet (progression, évaluation,

science)

facile déjà

testé en classe

trop difficile à gérer

contraintes (temps,

matériel)

trop dirigiste

contexte différent

pas assez de détails sur le déroulement

désaccord avec ce qui est

proposé

plus intéressant

de créer soi-même

ne traite pas le thème

traite le thème sans le

document

ne traite pas

cette partie

adapte cette

partie à sa

situation

croise avec

d'autres sources

E1 18.04 1

E1 19.01 1

E1 19.02 1

E1 19.03 1

E1 19.04 1

E1 25.03 1 1

E1 25.04 1

E1 25.05 1

E1 26.01 1

E1 26.02 1

E1 26.05 1 1

E1 49.03 1 1

E1 49.04 1 1

E1 49.05 1

E1 49.07 1 1 1

E1 49.13 1

E1 50.01 1

E1 50.02 1

E1 50.03 1

E1 50.04 1

E1 50.05 1

E1 50.06 1 1

E1 51.01 1

E1 51.02 1 1

E1 52.01 1

E1 52.02 1 1

E1 52.03 1

E1 52.04 1

E1 53.03 1 1

E1 53.04 1

E1 53.05 1

E1 53.06 1

E1 53.07 1

E1 53.08 1 1

E1 54.01 1

E1 55.01 1

E1 56.01 1

E1 56.02 1

E1 56.03 1

E1 56.04 1

E1 56.05 1

total 4 1 9 0 0 3 0 1 6 0 6 0 5 0 4 0 0 6 1 6 0

total catégorie 14 10 15 13

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Grilles d’analyse : utilisation des fiches d’activités XCVI

utilisation des fiches d'activités : E2

utilisation ou non raisons de l'utilisation raisons de la non-utilisation ou de la modification

action en cas d'absence, de rejet ou modification de la

ressource

enre

gist

rem

ent

clef en main progression éléments

épars rien

fait par plus

compétent que soi

correspond à son idée

d'une bonne

démarche

complet (progression, évaluation,

science)

facile déjà

testé en classe

trop difficile à gérer

contraintes (temps,

matériel)

trop dirigiste

contexte différent

pas assez de détails sur le déroulement

désaccord avec ce qui est

proposé

plus intéressant

de créer soi-même

ne traite pas le thème

traite le thème sans le

document

ne traite pas

cette partie

adapte cette

partie à sa

situation

croise avec

d'autres sources

E2 11.09 1

E2 11.11 1

E2 19.07 1

E2 19.08 1 1

E2 49.02 1

E2 50.01 1

E2 52.01 1

E2 52.02 1 1 1

E2 52.03 1

E2 52.04 1 1

E2 52.05 1 1

E2 54.02 1 1

E2 54.03 1

E2 54.04 1

E2 54.05 1

E2 54.06 1 1

E2 54.07 1 1

E2 54.08 1

E2 54.09 1

E2 55.07 1

E2 55.08 1

E2 55.09 1

E2 56.01 1

E2 57.01 1

E2 57.08 1

E2 57.09 1

E2 57.10 1

E2 57.11 1

E2 57.12 1

E2 58.02 1

E2 59.01 1

E2 60.01 1

E2 60.02 1

E2 61.04 1

E2 62.02 1 1 1

E2 62.03 1

E2 63.01 1

E2 63.03 1

E2 63.04 1

E2 63.05 1

E2 64.01 1

E2 64.02 1

E2 64.03 1

E2 64.04 1

E2 64.05 1

E2 65.02 1

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Grilles d’analyse : utilisation des fiches d’activités XCVII

utilisation des fiches d'activités : E2 (suite)

utilisation ou non raisons de l'utilisation raisons de la non-utilisation ou de la modification

action en cas d'absence, de rejet ou modification de la

ressource

regi

stre

men

t

clef en main progression éléments

épars rien

fait par plus

compétent que soi

correspond à son idée

d'une bonne

démarche

complet (progression, évaluation,

science)

facile déjà

testé en classe

trop difficile à gérer

contraintes (temps,

matériel)

trop dirigiste

contexte différent

pas assez de détails sur le déroulement

désaccord avec ce qui est

proposé

plus intéressant

de créer soi-même

ne traite pas le thème

traite le thème sans le

document

ne traite pas

cette partie

adapte cette

partie à sa

situation

croise avec

d'autres sources

E2 65.03 1

E2 65.04 1

E2 65.06 1

E2 68.02 1

total 2 8 5 0 0 2 4 3 0 0 0 6 11 13 0 0 1 1 0 4 0

total catégorie 15 9 30 6

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Grilles d’analyse : utilisation des fiches d’activités XCVIII

utilisation des fiches d'activités : E3

utilisation ou non raisons de l'utilisation raisons de la non-utilisation ou de la modification

action en cas d'absence, de rejet ou modification de la

ressource

enre

gist

rem

ent

clef en main progression éléments

épars rien

fait par plus

compétent que soi

correspond à son idée

d'une bonne

démarche

complet (progression, évaluation,

science)

facile déjà

testé en classe

trop difficile à gérer

contraintes (temps,

matériel)

trop dirigiste

contexte différent

pas assez de détails sur le déroulement

désaccord avec ce qui est

proposé

plus intéressant

de créer soi-même

ne traite pas le thème

traite le thème sans le

document

ne traite pas

cette partie

adapte cette

partie à sa

situation

croise avec

d'autres sources

E3 18.03 1 1

E3 21.01 1

E3 21.02 1

E3 21.03 1

E3 21.05 1

E3 23.01 1

E3 23.02 1

E3 23.03 1 1

E3 23.04 1 1

E3 23.05 1 1

E3 24.01 1

E3 24.02 1

E3 25.03 1

E3 25.04 1

E3 25.05 1

E3 26.01 1

E3 26.02 1

E3 26.03 1

E3 28.04 1

E3 28.05 1

E3 28.06 1

E3 28.07 1

E3 49.03 1 1

E3 50.01 1

E3 50.02 1

E3 54.01 1

E3 54.02 1

E3 54.03 1

E3 54.04 1

E3 61.01 1

E3 62.01 1

E3 63.03 1 1

E3 64.01 1

E3 64.02 1 1

E3 64.03 1

E3 64.04 1

E3 64.05 1

E3 64.06 1

E3 64.07 1 1

E3 64.08 1

total 0 7 6 0 0 0 0 0 11 5 1 0 5 0 0 0 0 0 0 9 4

total catégorie 13 11 11 13

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Grilles d’analyse : utilisation des fiches d’activités XCIX

utilisation des fiches d'activités : E4

utilisation ou non raisons de l'utilisation raisons de la non-utilisation ou de la modification

action en cas d'absence, de rejet ou modification de la

ressource

enre

gist

rem

ent

clef en main progression éléments

épars rien

fait par plus

compétent que soi

correspond à son idée

d'une bonne

démarche

complet (progression, évaluation,

science)

facile déjà

testé en classe

trop difficile à gérer

contraintes (temps,

matériel)

trop dirigiste

contexte différent

pas assez de détails sur ledéroulement

désaccord avec ce qui est

proposé

plus intéressant

de créer soi-même

ne traite pas le thème

traite le thème sans le

document

ne traite pas

cette partie

adapte cette

partie à sa

situation

croise avec

d'autres sources

E4 25.02 1

E4 25.03 1

E4 40.01 1

E4 40.02 1

E4 40.03 1

E4 40.04 1

E4 46.08 1

E4 49.01 1

E4 49.02 1

E4 49.03 1

E4 49.04 1

E4 49.05 1

E4 49.06 1

E4 49.07 1

E4 60.01 1

E4 60.02 1

E4 60.03 1

E4 60.04 1

E4 60.05 1

E4 60.06 1

E4 60.07 1

E4 60.08 1

total 0 0 15 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 7 0 0 0 0 0

total catégorie 15 0 7 0

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C

7.9 Grilles d’analyse : production de ressources et participation aux échanges

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Grilles d’analyse : production de ressources et participation aux échanges

CI

Production de ressources et participation aux échanges : E0

coopération dans l'école coopération hors de l'école

Internet et l'échange

causes de la non-participation aux ressources ou aux échanges du site

enre

gist

rem

ent

choix commun du

projet d'école

entraide / échanges

entre classes

coopération difficile

mais souhaitable

enseignement = travail solitaire

prof. IUFM scientifiques autres

enseignants

Internet n'est pas un outil de communication

Internet palie au

manque de coopération dans l'école

n'a pas le

temps

n'est pas assez

compétente

n'a rien à proposer

/ critiquer

n'a pas été

sollicitée

n'y a pas d'intérêt

se sent dépossédée

la pratique n'est pas

communicable

EO 10.01 1

EO 10.02 1

EO 10.03 1

EO 10.04 1

EO 10.05 1

EO 10.06 1

EO 10.07 1

EO 10.08 1

EO 11.01 1

EO 11.02 1

EO 31.01 1

EO 31.02 1

EO 31.03 1

EO 31.04 1

EO 31.05 1

total 0 0 10 0 0 0 0 0 0 0 3 0 0 2 0 0

total catégorie 10 0 0 5

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Grilles d’analyse : production de ressources et participation aux échanges

CII

Production de ressources et participation aux échanges : E1

coopération dans l'école coopération hors de l'école Internet et l'échange causes de la non-participation aux ressources ou

aux échanges du site

enre

gist

rem

ent

choix commun du projet d'école

entraide / échanges

entre classes

coopération difficile

mais souhaitable

enseignement = travail solitaire

prof. IUFM scientifiques autres

enseignants

Internet n'est pas un outil de communication

Internet palie au

manque de coopération dans l'école

n'a pas le temps

n'est pas assez

compétente

n'a rien à proposer

/ critiquer

n'a pas été

sollicitée

n'y a pas d'intérêt

se sent dépossédée

la pratique n'est pas

communicable

E1 1.07 1

E1 6.01 1

E1 6.02 1

E1 6.03 1

E1 6.04 1

E1 6.05 1

E1 6.06 1

E1 6.07 1

E1 6.08 1

E1 7.02 1

E1 8.01 1

E1 8.02 1

E1 8.03 1

E1 8.04 1

E1 8.05 1

E1 8.06 1

E1 27.02 1

E1 27.03 1

E1 27.04 1

E1 27.05 1

E1 28.02 1

E1 28.03 1 1

E1 28.04 1

E1 28.05 1

E1 28.06 1

E1 28.07 1

E1 28.08 1

E1 28.09 1

E1 28.10 1

E1 28.11 1

E1 57.01 1

E1 57.02 1

E1 57.03 1

E1 57.04 1

E1 58.01 1

E1 59.01 1

E1 59.02 1

E1 59.03 1

E1 59.04 1

E1 71.03 1

total 7 1 15 0 2 9 0 0 0 1 0 0 0 6 0 0

total catégorie 23 11 0 7

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Grilles d’analyse : production de ressources et participation aux échanges

CIII

Production de ressources et participation aux échanges : E2

coopération dans l'école coopération hors de l'école

Internet et l'échange

causes de la non-participation aux ressources ou aux échanges du site

enre

gist

rem

ent

choix commun du projet d'école

entraide / échanges

entre classes

coopération difficile

mais souhaitable

enseignement = travail solitaire

prof. IUFM scientifiques autres

enseignants

Internet n'est pas un outil de communication

Internet palie au

manque de coopération dans l'école

n'a pas le temps

n'est pas assez

compétente

n'a rien à proposer

/ critiquer

n'a pas été

sollicitée

n'y a pas d'intérêt

se sent dépossédée

la pratique n'est pas

communicable

E2 6.02 1

E2 6.06 1

E2 6.07 1

E2 11.10 1 1

E2 11.15 1

E2 11.16 1

E2 11.17 1

E2 19.08 1

E2 21.02 1 1

E2 21.03 1

E2 22.01 1

E2 35.03 1

E2 35.04 1

E2 36.01 1

E2 36.02 1

E2 36.03 1

E2 36.04 1

E2 37.01 1

E2 38.01 1

E2 39.01 1

E2 39.02 1

E2 40.01 1

E2 40.02 1

E2 40.03 1 1

E2 41.01 1

E2 41.02 1

E2 41.03 1 1

E2 41.04 1

E2 41.05 1

E2 45.05 1

E2 47.01 1

E2 55.01 1

E2 57.07 1

total 7 12 0 0 6 0 0 0 6 0 0 1 0 5 0 0

total catégorie 19 6 6 6

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Grilles d’analyse : production de ressources et participation aux échanges

CIV

Production de ressources et participation aux échanges : E3

coopération dans l'école coopération hors de l'école

Internet et l'échange

causes de la non-participation aux ressources ou aux échanges du site

enre

gist

rem

ent

choix commun du projet d'école

entraide / échanges

entre classes

coopération difficile

mais souhaitable

enseignement = travail solitaire

prof. IUFM scientifiques autres

enseignants

Internet n'est pas un outil de communication

Internet palie au

manque de coopération dans l'école

n'a pas le temps

n'est pas assez

compétente

n'a rien à proposer

/ critiquer

n'a pas été

sollicitée

n'y a pas d'intérêt

se sent dépossédée

la pratique n'est pas

communicable

E3 12.01 1 1

E3 12.02 1 1

E3 13.01 1

E3 13.02 1

E3 13.03 1

E3 13.04 1

E3 14.02 1

E3 14.03 1

E3 14.04 1

E3 14.05 1

E3 21.05 1

E3 25.05 1

E3 26.01 1

E3 26.02 1

E3 26.03 1

E3 26.04 1

E3 42.01 1 1

E3 42.02 1

E3 43.01 1

E3 43.02 1

E3 43.03 1

E3 48.02 1 1

E3 48.03 1 1

E3 58.01 1

E3 58.02 1

E3 77.02 1

total 0 1 8 0 2 4 4 0 8 0 4 0 0 0 0 0

total catégorie 9 10 8 4

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Grilles d’analyse : production de ressources et participation aux échanges

CV

Production de ressources et participation aux échanges : E4

coopération dans l'école coopération hors de l'école

Internet et l'échange

causes de la non-participation aux ressources ou aux échanges du site

enre

gist

rem

ent

choix commun du projet d'école

entraide / échanges

entre classes

coopération difficile

mais souhaitable

enseignement = travail solitaire

prof. IUFM scientifiques autres

enseignants

Internet n'est pas un outil de communication

Internet palie au

manque de coopération dans l'école

n'a pas le temps

n'est pas assez

compétente

n'a rien à proposer

/ critiquer

n'a pas été

sollicitée

n'y a pas d'intérêt

se sent dépossédée

la pratique n'est pas

communicable

E4 5.07 1

E4 15.01 1

E4 15.02 1 1

E4 46.03 1

E4 46.04 1

E4 47.01 1

E4 47.02 1

E4 47.03 1

E4 47.04 1

E4 48.01 1

E4 48.02 1

E4 48.06 1

E4 48.07 1

E4 48.08 1

E4 48.09 1 1

E4 48.10 1

E4 48.11 1

E4 54.10 1

E4 54.11 1

E4 54.12 1

E4 63.04 1

E4 66.06 1

E4 66.07 1

E4 68.04 1

E4 68.05 1

E4 68.06 1

E4 68.07 1

E4 68.08 1 1

E4 68.09 1

E4 68.10 1

E4 69.01 1

E4 70.02 1

total 1 2 3 3 0 0 1 5 4 0 0 0 0 0 6 10

total catégorie 9 1 9 16

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i

8 Références

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