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générales GÉNÉRALES I ACTEURS ÉCONOMIQUES I PRODUITS NOUVEAUX I LIVRES & AGENDA GÉNÉRALES I ACTEURS ÉCONOMIQUES I PRODUITS NOUVEAUX I LIVRES & AGENDA REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - MAI 2013 - N°452 // 17 Une récente recommandation du Comité stratégique français sug- gère d’activer la recherche sur les bactériophages, ou phages, pour surmonter l’épineux problème de la résistance bactérienne aux molé- cules antibiotiques. On avait l’im- pression que ce type de recherche est un peu désuet, voire… passé de mode. Pourtant elle existe et elle a rencontré… un certain intérêt. La biopharma Pherecydes Pharma, instal- lée sur le bioparc Biocitech à Romainville, aux portes de Paris, a entrepris de déve- lopper les bactériophages pour détecter et/ou détruire un large panel de menaces biologiques, selon ses termes, telles anti- biorésistances, bactéries émergentes, infections nosocomiales, pour traiter des patients ou un environnement menacé. À partir d’une technologie qui lui est propre, la biopharma vise à développer une banque de phages et des phages à mission ciblée. Qu’est-ce qu’un bactériophage ? Un virus naturel, présent « n’importe où dans l’envi- ronnement » : sol, eau, peau ou tractus digestif humains, etc. Leurs cibles uniques sont les bactéries, ils sont donc sans danger pour les humains, les animaux, les plantes, les insectes et même les algues. Ils sont par ailleurs spécifiques d’espèces bactériennes, et quand ils ont identifié leur cible, ils y adhèrent, y introduisent leur matériel génétique pour s’y reproduire et multiplier, et ainsi de suite. Ce sont les phages lytiques : ils entraînent la mort des bactéries colonisées. Selon Pherecydes, leurs applications sont nombreuses : traitement biologique des infections bactériennes humaines et ani- males (Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus…), des bactéries antibiorésistantes (résis- tance à Gram négative : BLSE ; résistance à Gram positive : SARM), diagnostic, méthodes de biosécurité ou de biodé- fense (guerre biologique), méthodes de désinfection (biofilms de surface, produits alimentaires…). En 2009 le Dr Alain Dublanchet, médecin biologiste, chef du Service de microbiolo- gie et hygiène au CHI de Villeneuve-Saint- Georges, a publié un livre sur le sujet : Des virus pour combattre les infections (Éditions Favre 1 ), où il notait l’intérêt de la phagothérapie, traitement longtemps négligé du fait du succès des antibio- tiques. « Il est grand temps, disait-il, de réintroduire cette thérapie, vu le nombre de décès dus à des bactéries résistantes aux antibiotiques ». Le Dr Dublanchet est l’un des spécialistes mondiaux de la phagothérapie et prône la réintroduction de cette technique, mieux reconnue dans le reste du monde (Europe de l’Est et Canada), précisait l’éditeur. QQ J.-M. M Source : Pherecydes Pharma www.pherecydes-pharma.com 1. www.editionsfavre.com Les bactériophages, c’est stratégique : une seule recherche en France © Jezper © JPC-PROD Lors de la dernière édition du congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Munich, une équipe allemande de l’Université Julius-Maxmilian de Würzburg (Stefan Störk et coll.) a présenté une étude sur le taux sérique de copeptine pour l’évaluation du risque et le suivi de la progression du risque d’insuffisance cardiaque chez des patients à haut risque, par décompensation et d’admission en urgence. Ce peptide est un nouveau biomarqueur potentiel, fragment d’un précurseur molé- culaire de la vasopressine, c’est notam- ment un modérateur de la fonction rénale. La copeptine a désormais sa place dans le bilan clinique et biologique (panel de marqueurs) en tant que marqueur aigu et chronique, et même prédictif du risque létal de l’insuffisance cardiaque progres- sive. Un certain nombre de patients détectés peuvent être stabilisés si le risque de décompensation est détecté et sont réé- quilibrés, d’autres plus graves pourront être traités de façon intensive. Dans les deux cas, on gagne du temps. L’expérience allemande est issue de la cohorte Interdisciplinary network heart failure study , qui regroupe plus de 926 patients. Les données issues de cette étude sont en accord avec les études déjà publiées qui suggéraient que les taux sériques de copeptine peuvent contribuer de façon indépendante au diagnostic d’insuffisance cardiaque et possèdent une valeur pronostique en fonction des différents degrés de sévérité. Les patients, principalement des hommes, avaient une fraction d’éjection du ventricule gauche de 40 % ou moins (moyenne : 30 %), le taux moyen de copeptine était de 20,4 pmol/L, mais 30 % des patients avaient un taux normal (< 12 pmol/L). Pour les auteurs, copeptine et NT-proBNP sont complémentaires ici, le BNP est issu du myocarde et la copeptine est d’origine cérébrale, l’inclusion de la première dans un panel de biomarqueurs en cardiologie se justifie en pratique bioclinique. Pour l’étude, les dosages de copep- tine ont utilisé le kit commercialisé par ThermoFisher Scientific. QQ J.-M. M Source : Heartwire. Copeptine marqueur prédictif d’insuffisance cardiaque

Copeptine marqueur prédictif d’insuffisance cardiaque

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Page 1: Copeptine marqueur prédictif d’insuffisance cardiaque

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REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - MAI 2013 - N°452 // 17

Une récente recommandation du Comité stratégique français sug-gère d’activer la recherche sur les bactériophages, ou phages, pour surmonter l’épineux problème de la résistance bactérienne aux molé-cules antibiotiques. On avait l’im-pression que ce type de recherche est un peu désuet, voire… passé de mode. Pourtant elle existe et elle a rencontré… un certain intérêt.

La biopharma Pherecydes Pharma, instal-lée sur le bioparc Biocitech à Romainville, aux portes de Paris, a entrepris de déve-lopper les bactériophages pour détecter et/ou détruire un large panel de menaces biologiques, selon ses termes, telles anti-biorésistances, bactéries émergentes, infections nosocomiales, pour traiter des patients ou un environnement menacé. À partir d’une technologie qui lui est propre, la biopharma vise à développer une banque de phages et des phages à mission ciblée.

Qu’est-ce qu’un bactériophage ? Un virus naturel, présent « n’importe où dans l’envi-ronnement » : sol, eau, peau ou tractus digestif humains, etc. Leurs cibles uniques sont les bactéries, ils sont donc sans danger pour les humains, les animaux, les plantes, les insectes et même les algues. Ils sont par ailleurs spécifiques d’espèces bactériennes, et quand ils ont identifié leur cible, ils y adhèrent, y introduisent leur matériel génétique pour s’y reproduire et multiplier, et ainsi de suite. Ce sont les phages lytiques : ils entraînent la mort des bactéries colonisées.Selon Pherecydes, leurs applications sont nombreuses : traitement biologique des infections bactériennes humaines et ani-males (Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus…), des bactéries antibiorésistantes (résis-tance à Gram négative : BLSE ; résistance à Gram positive : SARM), diagnostic, méthodes de biosécurité ou de biodé-fense (guerre biologique), méthodes de désinfection (biofilms de surface, produits alimentaires…).

En 2009 le Dr Alain Dublanchet, médecin biologiste, chef du Service de microbiolo-gie et hygiène au CHI de Villeneuve-Saint-Georges, a publié un livre sur le sujet : Des virus pour combattre les infections (Éditions Favre1), où il notait l’intérêt de la phagothérapie, traitement longtemps négligé du fait du succès des antibio-tiques. « Il est grand temps, disait-il, de réintroduire cette thérapie, vu le nombre de décès dus à des bactéries résistantes aux antibiotiques ». Le Dr Dublanchet est l’un des spécialistes mondiaux de la phagothérapie et prône la réintroduction de cette technique, mieux reconnue dans le reste du monde (Europe de l’Est et Canada), précisait l’éditeur.

J.-M. M

Source : Pherecydes Pharma www.pherecydes-pharma.com 1. www.editionsfavre.com

Les bactériophages, c’est stratégique : une seule recherche en France

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Lors de la dernière édition du congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Munich, une équipe allemande de l’Université Julius-Maxmilian de Würzburg (Stefan Störk et coll.) a présenté une étude sur le taux sérique de copeptine pour l’évaluation du risque et le suivi de la progression du risque d’insuffisance cardiaque chez des patients à haut risque, par décompensation et d’admission en urgence.

Ce peptide est un nouveau biomarqueur potentiel, fragment d’un précurseur molé-culaire de la vasopressine, c’est notam-ment un modérateur de la fonction rénale. La copeptine a désormais sa place dans le bilan clinique et biologique (panel de marqueurs) en tant que marqueur aigu et

chronique, et même prédictif du risque létal de l’insuffisance cardiaque progres-sive.Un certain nombre de patients détectés peuvent être stabilisés si le risque de décompensation est détecté et sont réé-quilibrés, d’autres plus graves pourront être traités de façon intensive. Dans les deux cas, on gagne du temps.L’expérience allemande est issue de la cohorte Interdisciplinary network heart failure study, qui regroupe plus de 926 patients. Les données issues de cette étude sont en accord avec les études déjà publiées qui suggéraient que les taux sériques de copeptine peuvent contribuer de façon indépendante au diagnostic d’insuffisance cardiaque et possèdent une valeur pronostique en fonction des différents degrés de sévérité. Les patients, principalement des hommes, avaient une fraction d’éjection du ventricule gauche de

40 % ou moins (moyenne : 30 %), le taux moyen de copeptine était de 20,4 pmol/L, mais 30 % des patients avaient un taux normal (< 12 pmol/L).Pour les auteurs, copeptine et NT-proBNP sont complémentaires ici, le BNP est issu du myocarde et la copeptine est d’origine cérébrale, l’inclusion de la première dans un panel de biomarqueurs en cardiologie se justifie en pratique bioclinique.Pour l’étude, les dosages de copep-tine ont utilisé le kit commercialisé par ThermoFisher Scientific.

J.-M. M

Source : Heartwire.

Copeptine marqueur prédictif d’insuffisance cardiaque