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JEUNESSES MUSICALES de FRANCE DOSSIER PÉDAGOGIQUE Musiques du monde Troutrouka Une histoire des musiques d’Amérique du Sud CE1 CE2 CM1 CM2 GS CP

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JEUNESSESMUSICALESde FRANCE

DOSSIER PÉDAGOGIQUE

Musiques�du�monde

TroutroukaUne histoire des musiques d’Amérique du Sud

CE1 CE2 CM1 CM2GS CP

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© JMF I 2011-2012 I DOSSIER PÉDAGOGIQUE I Troutrouka2

Les�JMF ont�pour�mission

d’offrir�au�plus�grand�nombre

l’accès�à�la�musique�vivante

par�la�découverte�de�tous�

les�répertoires,�classiques�

ou�actuels.�

Le�dossier�pédagogique

L’accueil des enfants au concert est le moment privilégié de leur rencontre avec le spectacle vivant et les artistes. Profiter pleinement de cette expérience, c’est aussi la préparer,apprendre à « aimer écouter », à découvrir la musique en trainde se faire, les musiciens, les œuvres, les instruments… Le plaisir en est multiplié et le souvenir de cette expériencepeut ainsi aller bien au-delà du moment de détente pours’inscrire en profondeur dans une démarche éducative, et contribuer à faire du jeune spectateur un « spectateur éclairé ».

Destiné aux enseignants et aux différents médiateurs du spectacle, c’est dans cet esprit que le présent dossierpédagogique a été rédigé par la conseillère pédagogique des JMF, en collaboration avec l’équipe artistique et les artistes et en lien avec les programmes scolaires envigueur qui, depuis 2008, intègrent l’enseignement de l’Histoire des arts.

Ce document se propose donc d’apporter un certain nombred’informations sur le spectacle et, à partir des thèmesprincipaux de celui-ci, d’ouvrir différentes pistes pédagogiquesadaptées à l’âge des enfants. Ces propositions ne sont pasexhaustives et appellent tous prolongements, complémentset adaptations en fonction de vos propres projets.

En vous souhaitant une excellente lecture et de bellesdécouvertes !

Chaque�année,�les�JMF�ce�sont�:

45 concerts�et�spectacles�musicaux�proposés�

150 artistes�professionnels�en�tournée�

un accompagnement�pédagogique�pour�chaque�spectacle�

1�800 représentations�organisées�sur�le�temps�scolaire

400 lieux�de�diffusion�

Plus�de�450�000 spectateurs�

de�5�à�18 ans

Les Jeune sses Musicales de France, réseau associatif et militant

au service de l’éducation artistique et culturelle, accompagnentdepuis plus d’un demi-siècle

les jeunes dans leur découvertede la musique vivante,

par l’organisation de concerts en direction principalement

des élèves du primaire et du secondaire, mais aussi

du public familial et du grand public.

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Troutrouka I DOSSIER PÉDAGOGIQUE I 2011-2012 I JMF © 3

Le�spectacle

Que se passe-t-il quand les peuples de trois continentsse rencontrent ?

C’est cette histoire-là que nous racontent MercedesGarcia et son complice Paul Pace, musicien etgénial facteur d’instruments rares : une histoirejoyeuse, parfois grave, qui passe forcément par ladécouverte de l’autre et l’apprentissage de latolérance.

Il y a plus de 500 ans, au-delà de l’océan, vivaitl’indien Tupak Amaru, qui faisait chanter le vent àtravers toutes sortes de flûtes : en os, en pierre ouen terre... Soudain, à l’horizon, des caravelles ! A leur bord, l’Espagnol Juan Jose Perez Gonzalez quiarrive avec sa guitare pour découvrir le NouveauMonde. Puis vient Fatoumata Kouyaté, l’Africaine

dépossédée de tout, qui fera « chanter ses chaînesdans les champs de coton ». Nos trois personnagesfiniront par se rencontrer pour faire entendre leschants et les instruments des trois continents(guitare, sanza, berimbau) et ceux issus de leurmétissage : moceño, cuatro et autres charangos.

Une initiation lumineuse aux musiques d’Amériquedu Sud. Mais au fait, que signifie « troutrouka » ?Rendez-vous au concert pour le fin mot del’histoire…

Un extrait sonore du concert est en écoute sur le sitedes JMF, sur la page du spectacle.

Le�programmeLe programme est composé de répertoiretraditionnel et de compositions.

Répertoire traditionnel :

Antara

Sikus

Rondador

Antarita

Hueso

Duerme negrito (berceuse)

Bailecito

Pajarilloverde

Pascouaya

O kole oko

Flamenco

Baguala

Baguala erkencho

Compositions de Paul Pace :

Piedra

Sanzita

Tierra y viento

Olor de tierra

Autres compositeurs :

Como la cigarra, Maria Elena Walsh

Indio toba, Ariel Ramirez

Berimbao, Improvisation

Miedo, Gabriela Mistral

Milonga sentimental, Louis Gardel

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© JMF I 2011-2012 I DOSSIER PÉDAGOGIQUE I Troutrouka4

Mercedes Garcia, chant, bombo, berimbau, maracas,patitas…

Mercedes Garcia commence le théâtre très jeune ettravaille alors avec plusieurs compagnies. Le son dela voix, la musique des mots dans le chant et dansdifférentes langues l’emmènent dans diversesrecherches. Sa rencontre en 1989 avec la chanteusede tango Haydée Alba est décisive et c’est avec leguitariste argentin Pino Enriquez (trio Esquina)qu’elle crée son premier répertoire de tango. A Toulouse où elle rencontre le guitariste LaurentVivet (professeur au conservatoire de Toulouse etpassionné de Piazzolla), elle monte un spectaclepoétique et musical sur les musiques de Piazzolla etles textes de Borges et Ferrer… Quand elle rencontrePaul Pace, ils sont « sur le même continent », maislui explore les chants ethniques et folkloriques desAndes, alors qu’elle travaille sur les musiquesurbaines de Buenos Aires. Ils relient alors « lesAndes à Buenos Aires » avec leur premier spectacletout public Cantar. La découverte des instruments dePaul Pace, leur histoire, leurs sons donnent envie àla comédienne de les mettre en spectacle à traversdes personnages, et c’est ainsi que naît Troutrouka.

Paul Pace, guitare, chant, flûtes, charango, cuatro...

Guitariste et chanteur depuis 1965, Paul Paces’intéresse rapidement, par l’intermédiaire de soninstrument, aux musiques latino-américaines. Il écoute des maîtres tels Atahualpa Yupanqui, puisrencontre Carlos Benn Pott, flûtiste de Los Incas quilui fait découvrir, aimer et jouer les musiques desindiens Quetchua et Aymara des hauts plateauxandins. La rareté des instruments fait querapidement il commence à les fabriquer : quénas,charangos et bien d’autres… Passionné, il parvientalors à accéder aux instruments pré-colombiens duMusée de l’Homme et travaille sur les flûtes en os,les syrenx et d’autres instruments parfois disparus.De ces recherches et de la rencontre avec MercedesGarcia vient l’idée de créer le spectacle Troutroukaqui est rapidement programmé dans les réseauxavec lesquels il travaille depuis des années : lesstructures scolaires et culturelles. De la rencontreavec Mercedes Garcia est également issu Cantar,spectacle tout public (le Troutrouka des grands !).

Les�artistes

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Troutrouka I DOSSIER PÉDAGOGIQUE I 2011-2012 I JMF © 5

Préparation�et�exploitation�du�spectacle

Sommaire

1. Les�grandes�découvertes,�l’exemple�del’Amérique�LatineLes AmérindiensLes Européens

2. La�musique�et�les�instruments�d’AmériqueLatine�:�une�histoire�de�métissageLes différents héritages des musiques d’Amérique du SudMétissage des cultures dans les musiques d’Amérique du SudLes instruments de musique d’Amérique du Sud

Propositions�pédagogiques

Avant�le�spectacleUne préparation pertinente au spectacle

sera déterminante pour vivrel’expérience du concert en développant

les émotions et les acquis. C’est pourquoi nous vous encourageonsà fournir aux élèves des « clés d’écoute »

préalables, à l’aide des activitésproposées ci-dessous.

En complément de ce dossierpédagogique, vous trouverez sur le sitedes JMF une charte du jeune spectateur

permettant d’aborder en classe les conditions d’une belle écoute

durant le concert.

Après�le�spectacleDifférentes pistes pédagogiques peuvent

être exploitées dans le prolongement de cette expérience artistique.

Il est important de commencer parprocéder à une restitution du concert

avec l’ensemble de la classe. Exprimerson ressenti (à l’écrit, à l’oral, par

le dessin…) et argumenter celui-ci fontpartie intégrante de la formation

du jeune spectateur.

Les élèves peuvent aussi envoyer leurscommentaires sur le site des JMF,

dans la rubrique « Donnez-nous votreavis ! » (en page d’accueil).

Une sélection de messages sera mise en ligne.

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La désignation d'Amérique dite « latine » estutilisée pour la première fois au XIXe siècle, lors del'expédition de Napoléon III au Mexique. L'AmériqueLatine comprend les pays hispanophones et le Brésil(lusophone), ce qui représente : le sud del'Amérique du Nord, la totalité de l'Amériquecentrale (hormis le Belize) et de l'Amérique du Sud(hormis les Guyanes), et quelques Antilles.

Les Amérindiens

Les premiers Amérindiens sont arrivés par le détroitde Béring, encore gelé, il y a 40 000 ans environ.Les civilisations amérindiennes, dont la plupart ontdisparu aujourd’hui, sont nombreuses : Aymaras,Aztèque, Calima, Chachapoya, Inca, Malagana, Maya,Olmèque, Paracas, Quimbaya, Tumaco, Zapotèque...Les premières civilisations vivent de la chasse, dela pêche, et de la cueillette. Lors de l'arrivée desEuropéens, certaines avaient quasiment gardé lesmêmes traditions et le même mode de vie depuis la préhistoire. De grandes civilisations ont cependantémergé : les Mayas, les Aztèques et les Incas ensont les principales.

Les Aztèques fondent leur propre cité sur le site del’actuelle Mexico et prennent le contrôle de toute lavallée centrale. Sous le règne de l'empereurMoctezuma 1er, l'empire s'élargit et l'état guerriers'engage dans des campagnes militaires pours'étendre jusqu'à Oaxaca au Sud et à Veracruz àl'Est. En 1519, une petite flotte conduite par HernanCortés, capitaine espagnol, sonne le glas de lacivilisation aztèque. Une légende fait référence àl'arrivée chez les Aztèques d'un dieu et lesEspagnols paraissent être ce dieu annoncé. Les Aztèques ne se battent pas contre l'expéditionde Cortés. C'est ainsi que les Européens s'emparentdes territoires et de l'or.

Les Mayas sont les fondateurs d'une brillantecivilisation. Installés sur les territoires actuels desChiapas et du Yucatán au Mexique, et sur ceux duBelize, du Guatemala et du Honduras, les Mayassont les précurseurs et inventeurs de systèmemoderne tels que l’écriture, le calcul, le calendrier...Ils érigent régulièrement des monuments datés, signede leur hantise du temps. Leur économie reposepour l'essentiel sur l'agriculture et la pierre taillée.Dans un univers instable, en l'absence d'unetechnologie élaborée et confrontés à une croissancede population, les Espagnols pénètrent au Yucatánoù la division règne, mais la conquête n'est pasfacile.

Les Incas, « Fils du Soleil », sont à l'origine unepetite tribu guerrière résidant dans une région deplateaux au sud de la Cordillera Central au Pérou.Au XIIe siècle, ils commencent à se déplacer dans lavallée de Cuzco, où ils soumettent les peuplesvoisins. L'empire atteint son étendue maximale sousle règne du fils de Túpac, Huayna Cápac. A l'apogéede leur puissance, les Incas développent un systèmeadministratif et politique sans équivalent parmi lessociétés amérindiennes. Les réalisations les plusimpressionnantes de la civilisation Inca sont lestemples, les palais et les forteresses, comme leMachu Picchu. En 1525, le territoire contrôlé par lesIncas comprend une partie de la Colombie, del'Argentine et du Chili du Nord, l'Equateur et lePérou, jusqu'à la Bolivie. La même année HuaynaCápac meurt sans avoir désigné son successeur, ce qui entraîne la division de l'empire. C'est à cemoment-là que le conquistador espagnol FranciscoPizarro débarque, accompagné d'une trouped'environ cent quatre vingt hommes.

Les Aymaras sont les héritiers d'une ancienneculture qui s'est développée autour des rives du lac Titicaca et sur les parties les plus hautes del'Altiplano bolivien (4 000 m). Conquissuccessivement par les Incas, puis par lesEspagnols au XVIe siècle, ils ont conservé leurlangue et assimilé à leur religion une partie desnotions et figures du catholicisme. Ils sont trèscertainement les héritiers des bâtisseurs de lagrande métropole de Tihuanacu, située à 20 km ausud du lac Titicaca. La plupart des métropoles quiappartiennent à cette culture sont des villes nonfortifiées dont l'architecture est avant tout religieuse.

On estime à 25 millions le nombre d'Indiens vivanten Amérique du Sud au début de la conquêteespagnole. Au bout d'un siècle, il n'en reste plusque 3 millions. Tués dans les batailles ou déciméspar l'introduction de maladies comme la variole, les Indiens sont décimés.

Les Européens

1492 est l’année de la deuxième découverte del'Amérique par un Européen (la première étant celledes Vikings vers l'an 900), bouleversant la face dumonde. Ce sont les Portugais et les Espagnols quienvahissent la totalité de l'Amérique du Sud. Les îles des Caraïbes sont les premières à voir leurpopulation indigène décliner ; il ne reste quasiment

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1. Les�grandes�découvertes,�l’exemple�del’Amérique�Latine

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Troutrouka I DOSSIER PÉDAGOGIQUE I 2011-2012 I JMF © 7

Les�grandes�découvertes,�l’exemple�de�l’Amérique�Latine�(suite)

plus de descendants de ces civilisations. L'arrivéedes Européens bouleverse la vie des peuplesd'Amérique. Parmi les centaines de nations,beaucoup ont été décimées par les maladiescontractées à leur contact, déportées, ou réduites en esclavage.

Deux expéditions de conquistadores espagnolssuffisent à détruire les plus grandes civilisationsprécolombiennes : celle de Cortés pour les Aztèqueset celle de Pizzaro pour les Incas. Chaque conquêteétant précédée d'épidémies en tout genre, lesEspagnols n'ont aucun mal à affronter des arméesaffaiblies, en guerre civile. Vaincus, les Amérindienssont souvent utilisés comme main-d’œuvre forcéepour exploiter les ressources (sucre, café, tabac…)exportées en Europe. La couronne d'Espagneorganise un régime soumettant les Indiens autravail obligatoire. C’est le système de l'encomienda,qui profite largement aux colons exploitant degrands domaines agricoles.

Mais le nombre d’Indiens déclinant rapidement, les Européens décident de faire venir des esclavesd’Afrique. C’est ainsi que débute la traite négrière etle système du commerce triangulaire : les Espagnolspartent d'Europe avec des marchandises (armes,tissus, métaux en lingots), qu'ils échangent enAfrique contre des esclaves qu'ils transportent enAmérique du Sud pour exploiter les ressources,elles-mêmes importées et vendues en Europe.

Les peuples précolombiens sont décimés, lescolonisateurs font alors appel à la traite desesclaves noirs pour remplacer la main d’œuvremanquante.

En Histoire / Géographie

GS / CP / CE1

• Participer à un atelier au musée du Quai Branly (pour les élèves franciliens)

Atelier globe-trotter : Calendrier Précolombien, les globe-trotters au temps des Aztèques

• Travailler à partir d’un album

CHAFFIN Françoise, Les civilisations du Soleil,Fleurus, 2001

CE2 / CM1 / CM2

• Comparer la connaissance du monde à la fin duMoyen Âge et aujourd’hui

Utiliser un portulan d’Henricus Martellus vers1489 et le comparer à un planisphère du monded'aujourd'hui

http://www.pedagogie.ac-nantes.fr

Décrire la représentation du monde à travers leplanisphère de 1489 : elle est très imparfaite, letracé des continents n’est pas exact (Afrique,Asie). L’Amérique, l’Océanie et l’Antarctique nesont pas représentés. Seule l’Europe de l’Ouest(France, Italie, Espagne) est représentée avecexactitude.

Ce n’est pas la Terre qui a changé de forme, maisles connaissances des gens du Moyen Âge quin’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui car onn’avait pas exploré toutes les régions du monde.

• Connaître les principales découvertes aux XVe et XVIe siècles

A la fin du Moyen Âge, de grandes découvertesgéographiques sont réalisées par des navigateursportugais ou espagnols :

- Christophe Colomb (Espagne) découvrel’Amérique en 1492.

- Fernand Magellan (Portugal) réalise le premiertour du monde vers 1521.

Effectuer des recherches sur Christoph Colomb. Il pensait rejoindre l’Inde en passant par l’Ouestcar il était persuadé que la Terre était ronde. En arrivant en Amérique, il croyait être arrivé enInde et nomma les habitants les Indiens.

• Connaître les motifs d’ordre économique des grandes découvertes

Effectuer des recherches documentaires afin deconnaître les principales causes des explorationsdont les motifs étaient d’ordre économique :

- Le commerce de l’or : insuffisant et sousdomination arabe, l’or est récolté par lesexplorateurs dans les régions de production(exemple : territoire Inca).

- Le commerce des épices : essentielles dansl’alimentation, la parfumerie et la pharmacie,les épices sont acheminées par bateau vers l’Europe.

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8 © JMF I 2011-2012 I DOSSIER PÉDAGOGIQUE I Troutrouka

- Le commerce des esclaves : ces derniers vontcombler le manque de main-d’œuvre,conséquence de l’effondrement démographiquede la seconde moitié du XIVe siècle.

• Connaître les conséquences de la découverte de l’Amérique

Un partage du monde

Les états européens s’étendent au-delà del’Europe avec la naissance des colonies. En 1494,le traité de Tordesillas établit le partage dumonde entre les portugais et les espagnols, enétablissant une ligne de partage se situant à46°37’ ouest.

Le massacre des Indiens et la naissance ducommerce triangulaire

La quasi-disparition des Indiens a été très rapide,à la suite de mauvais traitements, de massacreset de maladies. Afin de remplacer cette maind'œuvre, les Européens ont développé la traite desNoirs. En Europe, on charge les navires demarchandises destinées à être échangées contredes esclaves.

En Afrique, on embarque les esclaves pour lesemmener dans des colonies d’Amérique.

En Amérique, on achète des marchandises quisont ramenées puis vendues en Europe.

L’enrichissement de l’Europe

L’Espagne et le Portugal deviennent de grandespuissances économiques et dominent lecommerce mondial. Le centre du commerceeuropéen se déplace de la Méditerranée versl’Atlantique et on voit apparaître de nouveauxproduits agricoles importés d’Amérique tels que la tomate, le maïs et le tabac.

En Français• Lire ou faire lire un album de jeunesse / un conte en lien avec l’Amérique du Sud

GS / CP / CE1

BOISEL Cécile/MENDOZA José, Amauta, Contes de Bolivie, L’Harmattan, 2002

Amauta est l'homme sage du peuple Aymara dela Cordillère des Andes. Il a su tirer bénéfice de

la culture espagnole grâce à un instrument demusique : le charango.

FOREMAN Michael, Le rêve de Mia, Gallimard Jeunesse, 2007

L’histoire vraie de la rencontre de l’auteur avecune famille chilienne, à travers le portrait de Miaqui part à la recherche de son chien perdu. Ce voyage lui réservera des découvertesmerveilleuses et lui ouvrira de nouvellesperspectives de vie.

CP / CE1

DESBORDES Jacqueline, Aquino et son lama,L'Harmattan, 2006

Aquino habite la région de Cuzco au Pérou. Il agrandi avec Amigo, un lama, qui est devenu sonami. Un jour son père décide de vendre Amigo aumarché, mais personne ne semble s'intéresser aujeune lama malingre. Un vieil homme finit paracheter l'animal et l’emmène…

ESTIVAL Françoise, Santiago et le secret de l’étoile,L’Harmattan, 2002

Santiago, le petit berger aime la Terre de sesancêtres, l’Altiplano dans les Andes. Un soir qu’iljoue de la flûte, une étoile s’approche de lui maisdisparaît aussitôt.

CE2 / CM1 / CM2

JAMAIN Philippe, Manco et le vent des Andes,l’Harmattan, 2008

Au temps des Incas, un jeune berger péruvien,Manco, est le seul survivant d'un séisme qui adétruit son village. Accablé de douleur, il resteprostré contre un mur en ruine. Le matin suivantarrive un étranger, Phiram. Ensemble, ils feront unlong voyage au cours duquel Manco découvrira lacomplexité du monde et des êtres.

MONCOMBLE Gérard, Izabal, l’enfant-oiseau, Milan, 2005

Izabal est différente des autres enfants de Qixkunparce qu’elle ne parle pas. Après le tumulte de laguerre qu’a connu le pays Maya, ce silence estassourdissant. Seuls les oiseaux de la grandeforêt connaissent le secret d’Izabal.

Les�grandes�découvertes,�l’exemple�de�l’Amérique�Latine�(suite)

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9Troutrouka I DOSSIER PÉDAGOGIQUE I 2011-2012 I JMF ©

Les�grandes�découvertes,�l’exemple�de�l’Amérique�Latine�(suite)

CM2

• Lire un récit de voyage fictif

NOGUES Jean-Côme, Le voyage inspiré, Le livre de poche, 2007

Par ses qualités d’écriture et son vocabulaire, leroman peut sembler ardu pour de jeunes lecteurs.C’est pourquoi il est conseillé d’en faire unelecture suivie et d’en expliquer les différentspassages tout en étudiant les difficultéslinguistiques (grammaires, syntaxes…).

Le roman est composé de trois parties :

1) la rencontre avec Chinito et les préparatifs duvoyage vers les Indes

2) le voyage à travers l’Océan Atlantique

3) l’exploration des îles à la recherche de l’or etla découverte des Amérindiens

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Le métissage adopte en musique des formesextrêmement variées. L’Amérique Latine est un lieude métissage des populations indiennes, africaineset européennes et les musiques à l’image de sespeuples sont souvent le fruit de savants mélanges.

La musique latino-américaine est très diverse, aveccomme seul point commun les langues utilisées :l’espagnol (pour presque tous les pays), le portugais(le Brésil) ainsi que quelques langues créoles(notamment dans les îles comme Haïti). Elle adonné naissance à de nombreuses traditionsmusicales qui sont devenues très populaires dans le monde entier, témoignant de la diversité et de larichesse de ce patrimoine : la salsa cubaine, lasamba brésilienne, le tango argentin, ou encore lamusique traditionnelle des Andes qui se retrouve auPérou, en Bolivie, en Argentine et au Chili.

Les différents héritages des musiquesd’Amérique du Sud

Trois héritages se retrouvent plus ou moins mêlésdans la musique d’Amérique du Sud : l’héritageindien, l’héritage européen (espagnol, portugais,français et anglais) et l’héritage africain.

L’héritage précolombien

Suivant la densité de la population indigène,l'héritage indien a conservé sa place. La seulepreuve de l'existence de la musique précolombiennevient de récits, écrits au XVIe siècle par lesconquistadores espagnols et portugais et par desprêtres missionnaires. Les chroniqueurs décriventdes danses prenant place après les semailles et larécolte des moissons, des chants liturgiques etcérémonials, des chants et danses d'amour, et desépopées célébrant les guerres.

L'étude des tribus originaires d'Amérique indiqueque la musique précolombienne était présente chezles Aztèques, les Incas et les Mayas. Cette musiqueest fondée sur une gamme pentatonique (à cinqtons). Les principaux instruments sont les suivants :flûtes, ocarinas, flûtes de Pan, sifflets, crécelles,tambours, trompettes creusées dans des conques...Le point commun aux musiques précolombiennesest l'absence d'instruments à cordes.

Les Indiens offrent à leurs dieux des rituels quireposent sur la danse et la musique. Pour lespeuples indiens, la musique et la danse ont gardéjusqu'à nos jours toute leur signification rituelle.

A travers ces cérémonies, ils demandent aux dieuxde la montagne de donner la fertilité à leurschamps.

Les Incas animent leurs fêtes de musiques, maisaussi ponctuent les travaux collectifs et les récoltesavec des chants et des danses. Les instrumentsutilisés sont la flûte de pan, la flûte à encoche,l’ocarina, le tambour, le tambourin, les grelots et latrompette en céramique.

Les Aztèques organisent quant à eux des concourset des spectacles de chant et de poésie. Les instruments utilisés sont : la flûte, les gongs de bois, les tambours et les trompettes.

Les Mayas utilisent la musique lors des funéraillesmais aussi lors des fêtes. Les instruments utiliséssont : le tambour, les sifflets, les baguettes, lestrompettes, les flûtes et les maracas.

L’héritage européen

Pendant la période coloniale, la musique latino-américaine est dominée par la culture des colons,encourageant la musique de chambre et lesorchestres. La musique sud-américaine estinfluencée par la musique de la cour d'Espagne, de son théâtre, de son armée et de son Eglise. Pourleur part, certains missionnaires du XVIe siècleprotègent la musique indigène. Suite à l'arrivée desJésuites, la musique baroque (baroco mineiro) et le chant grégorien furent introduits dès 1549.Contredanses, quadrilles, polkas et autresseguidillas, mais aussi opéras, cantiques chrétiens,marches militaires ou chants de marins fusionnèrentavec les musiques et les danses noires, incas ouaymaras.

L’héritage africain

Un des points marquants de l'influence extérieuresur la musique de l'Amérique Latine est l’héritageafricain, véhiculé par les esclaves dans lesterritoires colonisés. Cet héritage est présent partout,mais on peut cependant distinguer des encragesforts aux Caraïbes, au Brésil, au Pérou, en Colombieet au Venezuela. Selon certaines estimations, il yaurait un demi-milliard de personnes ayant quelquehéritage africain dans les Caraïbes et en AmériqueLatine.

Les Africains amenés en Amérique du Sud sontoriginaires des régions côtières de l'ouest del'Afrique (Nigeria, Congo, Angola, Dahomey, Soudan…).

2. La�musique�et�les�instruments�d’Amérique�Latine�:une�histoire�de�metissage

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11Troutrouka I DOSSIER PÉDAGOGIQUE I 2011-2012 I JMF ©

La�musique�et�les�instruments�d’Amérique�Latine�:�une�histoire�demetissage (suite)

Bien que certaines traditions musicales africaines sesoient perdues, l’héritage de ces musiques sur lesmusiques d’Amérique du Sud est immense.

En voici les principales caractéristiques :

- Des chants sous forme de question-réponse danslesquels des improvisations du chanteur soloreçoivent une réponse du chœur.

- Une polymétrique : métriques doubles ou triplesjouées simultanément.

- Une polyrythmie qui inclut des syncopes et dessuperpositions de différentes parties.

- Des gammes pentatoniques qui contiennent desinflexions ornementales.

- Le développement et la création de nombreuxinstruments, aussi bien de percussions quemélodiques.

Les instruments africains ne sont pas apportés parles esclaves. Les Africains recréent leursinstruments avec les matériaux disponibles dans lesîles en les adaptant. Ce sont principalement desidiophones : cloches, shakers…

Métissage des cultures dans les musiquesd’Amérique du Sud

Certains cultes précolombiens et africains, résistantà l’évangélisation des Franciscains et des Jésuites,engendrent au contact du Christianisme desreligions syncrétiques. Un processus de créolisations’enclenche dès le début de la Conquête, suscitantl’émergence de genres métisses ou créoles issus dumétissage des héritages amérindiens, africains oueuropéens. Des chants et instruments d’origineafricaine, donnent naissance au marimba unique del'Équateur au beat du candombe uruguayen à lacapoeïra brésilienne, à la rumba cubaine, au bélémartiniquais... Les exemples ne manquent pas pourillustrer l’importance de ce métissage. Des rites defertilité bantous se métamorphosent en samba auBrésil, guaguancò à Cuba, candombe en Argentine eten Uruguay. En tous lieux surgissent des formesd’expression métissées et dans les zones à forteconcentration noire ou dans celles, comme enArgentine où les Noirs - aujourd’hui disparus -laissent leur empreinte, musique et danse se mêlent.Le tango, la samba, le mambo, le calypso ou lereggae sont à la fois des danses et des genresmusicaux issus de ce métissage.

Les instruments de musique d’Amérique du sud

Les instruments de musique en Amérique du sud,ont également suivi le cours des différentesmigrations, parmi lesquels les sikus ou zampoñas(flûtes de pan) étaient les plus répandus, et desinstruments de percussion bombos et wankaras. Avec l'arrivée des Espagnols, des instruments àcordes entrent en scène comme la guitare, qui seratransformée en charango. Le charango aprobablement été crée au XVIIe siècle d'après lemodèle de la vihuela espagnole dont l'usage étaitalors courant. Il est joué avant tout par lesQuechuas, tandis que les Aymaras, fidèles à leurstraditions, n'utilisent que les flûtes et les tambours.

La pratique de la musique des Andes a conduit PaulPace, le musicien de Troutrouka, à une recherchetrès minutieuse sur les instruments de l’ancienempire Inca et de leurs descendants, qu’il nous faitpartager.

Les instruments de musique, dans le monde, se divisenten trois grandes familles : les instruments à cordes(les cordophones), les instruments à vent (les aérophones) et enfin la plus grande, lesinstruments de percussion (membranophones etidiophones).

Les cordophones

Ce sont des instruments pourvus de corde(s) dont lamise en vibration par quelque moyen que ce soit(pincement, frappement, frottement, voire par le faitde souffler) produit un son. Ils sont introduits enAmérique du Sud à l'époque coloniale.

L’arc musical est le cordophone le plus simple danssa structure. Il se présente comme un arc, d’où sonnom, la corde est frappée par une petite baguette.Certains ont une caisse de résonance formée parune calebasse ou une noix de coco ouverte quiamplifie la sonorité de la corde frappée. C'est le casdu berimbau brésilien importé en Amérique par lesesclaves africains.

Les luths : instruments à cordes pincées, grattéesconstitués d’une caisse et d’un manche.

- Le cuatro est une petite guitare à quatre cordes.Instrument très rythmique, il se joue en grattantou écrasant les cordes. Son ancêtre est le luth,connu dans l’Antiquité et arrivé en Espagne avecles invasions mauresques. Le cuatro, arrivé auVenezuela avec les premiers conquistadoresespagnols, représente la guitare de la

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Renaissance. Adopté par les esclaves et lesIndiens, il est devenu l’instrument populaire duVenezuela.

- Le charango est l’un des instrumentsemblématiques des musiques des Andes. Ce petitluth à cinq cordes doubles est originaire deBolivie (Potosie). Inspiré de la guitare, il apparaîtau XVIIe siècle. Les premiers charangos étaientconstruits en utilisant une carapace de tatou depetite taille, appelés en indien kirkincho, commecaisse de résonance. L’utilisation du bois est deplus en plus fréquente. Il existe trois tailles del’instrument : waylacho ou kalampiador (aigu),charango (médium), ronrroco (grave).

Les aérophones

Cette famille rassemble les instruments danslesquels, au travers desquels ou autour desquelsune certaine quantité d'air mise en vibration peutproduire un son.

Cette mise en vibration est provoquée par :

- le souffle d'un instrumentiste,

- un système mécanique de soufflet,

- une action de rotation rapide de l'instrument lui-même.

Les flûtes de pan

Il existe une grande variété de flûtes de Pan,nommées par les Espagnols par un terme générique,zampoñas. Dans le concert Troutrouka, on entendratrois types de flûtes de Pan :

- Le siku, appellation aymara signifiant « tubeacoustique », est un instrument très répandu surles hauts plateaux et dans les vallées de Bolivie,essentiellement dans le monde rural. Il secompose d’un assemblage de tubes (généralementen roseau) de tailles différentes, bouchés à leurextrémité inférieure, et disposés en deux rangées.Le siku se joue traditionnellement à plusieurs, engroupes appelés sikuris.

- L'antara est une petite flûte de pan traditionnelledes Andes datant de plus de 2000 ans et qu'ontrouve notamment dans la civilisation Nazca auPérou. Elle se rapproche de notre flûte de Paneuropéenne, constituée de tubes de bambou auxparois très fines, ce qui donne un son très doux.L'antara possède une seule rangée à la différencede siku.

- Le rondador est aussi composé d'une seule rangéede tubes et vient d'Équateur. La disposition destubes permet au musicien de s'auto-accompagnerà la tierce en soufflant dans deux tubes à la fois.Les notes ne se suivent pas et le jeu est doncassez difficile. A l'origine, le rondador étaitconstitué d'un roseau aux parois épaisses.Actuellement, il est fait en bambou aux paroisfines, comme les sikus.

La flûte en os est l’ancêtre de la quena inca ou pré-inca. C’est une flûte à encoche. L’encoche esttoujours faite du même côté de l’os (du côtéproximal vers le côté vistal), car symboliquementc’est la continuité de la vie après la mort. Les osutilisés proviennent de lamas, de petits cervidés, oude pélicans. A l’époque pré-inca, elles étaient en oshumain (tibia du chef ennemi dont on accaparait lespouvoirs). Les gammes de ces flûtes n'ont rien de « tonales », avec une division de l'octave en 5 degrés(mode pentatonique).

La flûte en terre est une flûte globulaire sansconduit d'air aménagé. Le souffle est envoyé vial'embouchure contre la paroi qui fait office debiseau.

- La troutrouka un tout simplement un coquillagepercé au bout. Instrument d’appel, il servait surterre pour communiquer d'une colline à l'autre etsur mer (appelée aussi conque de brume) poursignaler les bateaux. Il se retrouve sur les hautsplateaux andins, suite aux échanges commerciauxavec les habitants de la côte. On retrouve cetinstrument dans le monde entier sous diversesappellations. Il est l’ancêtre du cor et de latrompette, puisqu'on obtient le son en faisantvibrer les lèvres comme pour ces instruments.

- L'erkencho est une corne de vache évidée, percéeà la pointe pour y introduire une anche simple, dutype de celles des cornemuses. On le trouve enArgentine, où il est arrivé avec les Espagnols et…leurs vaches. Il est fabriqué par les Indiens quitentent ainsi d'imiter de façon moqueuse lesinstruments européens comme la clarinette et lesaxophone. Aujourd'hui on entend encorel'erkencho joué par les Argentins, dans les stades,lors des grands matchs de football.

Les membranophones et les idiophones

Les membranophones comportent une ou deux peauxtendues sur des résonateurs en caisses ourécipients divers. On obtient le son en frappant cettemembrane avec les mains, des baguettes ou desmailloches. C’est la famille notamment des tambours.

La�musique�et�les�instruments�d’Amérique�Latine�:�une�histoire�demetissage (suite)

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13Troutrouka I DOSSIER PÉDAGOGIQUE I 2011-2012 I JMF ©

La�musique�et�les�instruments�d’Amérique�Latine�:�une�histoire�demetissage (suite)

- Le bombo est un grand tambour cylindrique,fabriqué traditionnellement dans un tronc excavé,avec deux pièces de cuir de brebis, de chèvre, deviscache, de mouton, etc, fixées aux extrémitésavec des lanières et, en général, un cercle debois. On le joue avec deux baguettes sur uneseule des deux peaux, alternant coups etbattements en l'air.

Les idiophones produisent un son par eux-mêmes :le corps de l’instrument vibre ou résonne en entier,par frappement, claquement, secouement, raclement,entrechoc. Ils sont construits dans des matériauxrigides (bois, bambou, métal, coquillage…).

- La sanza est un idiophone originaire d’Afrique, quise présente sous forme d’un petit clavier posé surun résonateur (calebasse, boîte de conserve, etc.).Le principe est la mise en vibration des lamellesen métal ou en bambou, fixées sur une planchette.

- Le bâton de pluie (ou bâton de parole, palo deagua en espagnol) est un tube fermé auxextrémités et contenant de minuscules cailloux. En inclinant le tube, les cailloux rebondissent demanière répétée produisant un crépitementprolongé ou une pluie drue. Le bâton de pluie estun instrument traditionnel qu’on trouve dans desrégions du monde très éloignées. Au Chili, il senomme cascades.

- Le chekeré est fabriqué à partir d'une variété decourge, séchée, travaillée, vidée et recouverted'une maille comportant de petites perles quiheurtent la paroi du chekeré lorsque celui-ci estsecoué.

En Education musicale

GS / CP / CE1

• Découvrir les musiques d’Amérique Latine

A travers des albums et un CD :

BEAUDE Pierre-Marie, La musique sud-américaine,Cayetano et la baleine, Gallimard Jeunesse, 2003

LERASLE Magdeleine, Comptines et chansons duPapagaio, Didier Jeunesse, 2003

ARB Jacinta, Rondes, comptines et berceusesd’Argentine, Music, 2002

• Mettre en musique le passage d’une histoire

Avec des instruments de musique (matérieléducatif) tels que le bâton de pluie, mettre enmusique un passage de l’histoire du spectacleTroutrouka ou d’un album (Références).

CE2 / CM1 / CM2

• Reconnaître les instruments utilisés dans le concertTroutrouka et les classer

On pourra choisir pour le classement lanomenclature internationale : cordophone,aérophone, idiophone, membranophone.

• Ecouter quelques chansons du spectacle (en écoutesur le site des JMF à la page du spectacle)

Olor de tierra y color de pielParoles : Mercedes Garcia/Musique : Paul Pace

Olor de tierra y color de piel, Olor canela y sabora miel (bis)La Pacha Mama sigue rodando, Toda la gente seva bailandoLa Pacha Mama sigue rodando, Toda la gente seva cantando… Lala lalalai…La Pacha Mama sigue rodando, Toda la gente seva bailando, La Pacha Mama sigue rodando, Toda la gente seva cantando La Pacha Mama sigue rodando, Toda la gente seva mezclando….Se va mezclando, se va cantando, se va bailandotoda la genteToda la gente se va bailando, Se va cantando, Seva mezclandoOlor de tierra y color de piel, Olor canela y sabora miel (bis)La la la lai la…

O kole okoChanson du Ghana

O kole oko, Mama kole oko - 4 fois -Mama, kole oko - 4 fois -

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En Espagnol• Lire et traduire les paroles d’une chanson

Pajarillo verdeTraditionnel du Venezuela

Pajarillo verde, cómo no quieres que llore,Pajarillo verde, cómo no voy a llorar (bis)Ay ay ay, si una sola vida tengo, Pajarillo verde yme la quieren quitar (bis)Pajarillo verde si ayer fuiste a cortar leña,Pajarillo verde pasaste por mi conuco (bis)ay ay ay y todo el mundo lo supo, Pajarillo verdepor tu mala compañera (bis)Pajarillo verde qué te puede dar un indio ?Pajarillo verde por mucho que tú lo quieras (bis)ay ay ay una ensarta de cangrejo Pajarillo verde yeso será cuando llueva. (bis)

TraductionPetit oiseau vert, comment veux-tu que je nepleure pas Petit oiseau vert comment ne pas pleurerAy ay ay, mais je n'ai qu'une seule vie, Petitoiseau vert et on veut me la voler.Petit oiseau vert hier tu es allé couper du bois Petit oiseau vert tu es passé près de mon champ Ay ay ay et tout le monde l'a su, Petit oiseau vertà cause de ta méchante compagne.Petit oiseau vert, que pourrait te donner un Indien ?Petit oiseau vert même si tu l'aimes beaucoupAy ay ay une poêlée de crabes, Petit oiseau vertet ce sera seulement quand il pleuvra.

En Histoire des arts

CE2 / CM1 / CM2

• Découvrir les instruments d’Amérique Latine

- A travers le site du musée de la Cité de lamusique et celui du musée du Quai Branly(Paris).

- Par la visite du musée de la Cité de la musique(Paris) : collections permanentes sur lesmusiques du monde (aire des culturesamérindiennes).

- Par la visite du musée du Quai Branly (Paris) :collections permanentes sur les Amériques(Mésoamérique préhispanique, Andespréhispaniques…).

En Sciences / Connaissance du monde

GS / CP / CE1

• Fabriquer un bâton de pluie

Il faut :

- un gros tube en carton, assez rigide d’undiamètre compris entre 4 et 6 centimètres

- plusieurs boîtes d’épingles

- du riz long (des perles en verre, ou de petitsgraviers)

- du gros chatterton d’emballage

- du papier de couleur

- de la colle

Enfoncez les épingles dans le tube avec un petitmarteau. C’est l’enchevêtrement des épingles quifreine la chute des petits grains mis enmouvement à chaque fois que vous le retournerez.

Quand le bâton est prêt, et pour empêcher lesépingles de ressortir du tube, recouvrez-leentièrement d’une ou plusieurs couches de papier.

CE2 / CM1 / CM2

• Fabriquer une flûte antara

http://paulpace.org/troutrouka

A la page Troutrouka, vous trouverez une fiche àimprimer en pdf pour fabriquer une flûte, ainsiqu'une partition codée pour jouer le morceauAntara (à écouter dans les extraits audio duspectacle).

• Réaliser des recherches sur Internet et des exposés

Chacune des civilisations (Amérindiens,Aztèques…) peut être confiée à un groupe différentqui en fera l’étude (recherches Internet) et laprésentera (exposé) à la classe.

En Langue

GS / CE1

• Découvrir un album trilingue

Travailler sur un album trilingue français-pémon-espagnol :

ESTE-CLAUTEAUX Elba, Scarabée et Roncefleur :contes des indiens pémons de la forêtamazonienne du Venezuela, L’Harmattan, 1999

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La�musique�et�les�instruments�d’Amérique�Latine�:�une�histoire�demetissage (suite)

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La�musique�et�les�instruments�d’Amérique�Latine�:�une�histoire�demetissage (suite)

CE2 / CM1 / CM2

•Lire le début de l’histoire du spectacle (M. : Mercedes Garcia / P. : Paul Pace)

M. : Il y a plus de 500 ans, au-delà des océans,vivait un peuple qui faisait chanter le vent…

SIKU

P. : Parmi ces hommes et ces femmes, TupakAmaru, plus que les autres savait faire chanter levent.

M. : C’est lui, qui fabriquait les instruments pourfaire chanter le vent.

RONDADOR

M. : Parfois Tupak Amaru était un peu fou !

P. : Oui mais, si on n’est pas un peu fou, onn’invente jamais rien. Et les tubes, on les rangetoujours du plus grand au plus petit.

M. : Dans ce pays, le pays de Tupak Amaru, laterre on l’appelle Pacha Mama, mère nourricière ;le soleil c’est Tata Inti, père soleil…

P. : L’or, c’est la sueur du Soleil, l’argent, leslarmes de la Lune. Dans ce pays l’eau,

M. : Les pierres,

P. : Les arbres,

M. : Les fleurs,

P. : Les roseaux, ont une âme et savent écouter…

M. : Alors avant de couper les roseaux pour enfaire des flûtes, Tupak Amaru leur joue cette petitemusique...

CANA VERDE (petite flûte de pan)

M. : Parfois, Tupak Amaru enfile son poncho bienchaud, en laine de lama, il enfonce son bonnetjusqu’aux yeux, il prend son lama et s’en va làhaut sur les hauts plateaux, vers ces petitsvillages accrochés à la montagne ; il traversealors el altiplano, el altiplano c’est une immenseétendue, un désert à plus de 4 500 mètresd’altitude…

P. : Et là, dans ce désert il ne trouve plus deroseaux pour faire ses flûtes, alors il se débrouilleavec… autre chose…

FLUTE EN PIERRE

M. : Je vous le disais que Tupak Amaru était unpeu fou, il faut être fou pour avoir l’idée defabriquer une flûte dans un caillou, non ? Mais jecrois aussi qu’il faut avoir beaucoup de patience !

P. : De la patience et de l’imagination, et avec del’imagination, il a fabriqué des flûtes avec lesplumes… des ailes du condor ou plus incroyable.

FLUTE EN OS

M. : Il a fait chanter l’os de la chèvre, mais il aaussi fait chanter les sabots de la chèvre, ouencore, la peau de son ventre ! (Se met à taper leBOMBO, arrête brusquement et montre au loin.Soudain, à l’horizon, trois beaux bateaux).

P. : Ha oui, je les vois ! la Pinta, la Niña y laSanta Maria.

M. : Et dis donc, ce ne serait pas les caravellesde Christophe Colomb ?

P. : Si !

M. : A bord de la Santa Maria, il y a Juan JosePerez Gonzalez, qui est complètement mort defaim. Juan José Perez Gonzalez, tout le mondel’appelle Pepe, c’est plus simple… Et Pepe, il estnon seulement mort de faim mais aussi de soif !

P. : C’est normal, ça fait plus de deux mois qu’il aquitté son Espagne natale à bord de la SantaMaria, où il s’était embarqué avec sa guitare surle dos, à la découverte de nouvelles routes versl’Inde, assoiffé d’aventure, plein d’illusions, maislà, Pepe, il n’en peut, plus, il en a marre, il estpresque au bout du rouleau, alors pour ne pasarriver tout à fait au bout, il prend sa guitare…

M. : Et il se met à chanter au soleil comme lescigales, car quand on chante au soleil comme lescigales, la vie semble plus douce…

• Rédiger les fiches d’identité de chacun despersonnages principaux

Tupak Amaru vit en Amérique du sud. C’est indien,joueur et fabriquant de flûtes diverses et variées.

Juan Jose Perez Gonzalez, dit Pepe, est Espagnol. Iljoue de la guitare. Signe particulier : assoifféd’aventures.

Fatoumata Kouyaté est Africaine et aime fairechanter tout ce qu’elle trouve. Signe particulier :aime rigoler et bricoler.

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Livres-CDCHAFFIN Françoise, Les civilisations du Soleil, Fleurus, 2001

BOISEL Cécile/MENDOZA José, AMAUTA, Contes de Bolivie, L’Harmattan, 2002

ESTIVAL Françoise, Santiago et le secret de l’étoile, L’Harmattan, 2002

MONCOMBLE Gérard, Izabal, l’enfant-oiseau, Milan, 2005

DESBORDES Jacqueline, Aquino et son lama, L'Harmattan, 2006

JAMAIN Philippe, Manco et le vent des Andes, L’Harmattan, 2008

FOREMAN Michael, Le rêve de Mia, Gallimard Jeunesse, 2007

NOGUES Jean-Côme, Le voyage inspiré, Le livre de poche, 2007

ESTE-CLAUTEAUX Elba, Scarabée et Roncefleur : contes des indiens pémons de la forêt amazonienne duVenezuela, L’Harmattan, 1999

Livres-CDBEAUDE Pierre-Marie, La musique sud-américaine, Cayetano et la baleine, Gallimard Jeunesse, 2003

LERASLE Magdeleine, Comptines et chansons du Papagaio, Didier Jeunesse, 2003

ARB Jacinta, Rondes, comptines et berceuses d’Argentine, Music, 2002

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• Rédiger des dialogues entre personnages et lesmettre en scène.

Imaginer le dialogue entre Fatoumata et Pepelorsqu’ils se rencontrent pour la première fois.

Imaginer le dialogue entre les trois personnageslorsqu’ils sont tous réunis pour la première fois.

• Imaginer et rédiger la suite de l’histoire : « Alors, lafin de l’histoire, on ne peut vous la raconter… »

Imaginer la rencontre de Fatoumata avec l’Indien,celle de Pepe avec la femme Africaine et enfincelle de Tupak Amaru avec la femme Espagnole.

La�musique�et�les�instruments�d’Amérique�Latine�:�une�histoire�demetissage (suite)

Références

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17Troutrouka I DOSSIER PÉDAGOGIQUE I 2011-2012 I JMF ©

Références�(suite)

Documentation rédigée par Sandrine Barège, conseillère pédagogique JMF, avec la participation des artistes.

Conception, réalisation : Jacqueline ColomboIllustration : Jacqueline Colombo & Désidérata

Crédits photos : Fotolia

Toute reproduction totale ou partielle de cette documentation est interdite en dehors de la préparation aux concerts et spectacles des JMF.

Les JMF reçoivent le soutien du ministère de l’Education nationale, de la jeunesse et de la vie associative du ministère de la Culture et de la communication, de la SACEM, de l’ADAMI, du FCM,

de la SPEDIDAM, du CNV et du Crédit Mutuel.

Les Jeunesses Musicales de France, un organisateur de concerts pas comme les autres…UNJMF, association loi 1901 reconnue d’utilité publique - 20 rue Geoffroy l’Asnier - 75004 Paris - www.lesjmf.org

CDCharangos et guitarrillas du Norte Potosí, enregistrements réalisés par Florindo Alvis, Jean-Marc Grassler (1991-1993), Collection AIMP XLI

Musiques indiennes, Audivis Ethnic

Siteshttp://paulpace.org/troutroukaPour préparer le spectacle Troutrouka, voici quelques outils et documents à exploiter :- Des photos des instruments joués durant le spectacle avec leur nom et des informations.- Des chansons et des instruments joués dans le spectacle à écouter en amont (éventuellement enseigner auxenfants la chanson O kole oko, très accessible, même pour les maternelles).

www.ricochet-jeunes.org/themes/theme/250-amerique-latine/page/1

http://materalbum.free.fr/amerique-sud/liste.htm

www.crdp-strasbourg.fr/mini_cr/histarts/Site dédié du Centre Régional de Documentation Pédagogique d'Alsace pour l'enseignement de l'Histoire des arts

www.histoiredesarts.culture.frRetrouvez 3 000 œuvres d'art en ligne, classées selon le programme d'enseignement d'Histoire des arts.

www.lesjmf.orgVenez y découvrir les JMF, la présentation des spectacles, les dossiers pédagogiques, des extraits en écoute…