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Tous droits réservés © La Société des Arts, 1957 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 18 fév. 2022 14:16 Vie des arts Corneille et son esthétique théâtrale Jean Béraud Numéro 7, été 1957 URI : https://id.erudit.org/iderudit/55316ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) La Société des Arts ISSN 0042-5435 (imprimé) 1923-3183 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Béraud, J. (1957). Corneille et son esthétique théâtrale. Vie des arts, (7), 14–21.

Corneille et son esthétique théâtrale

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Cet article est diffusé et préservé par Érudit.Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé del’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec àMontréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.https://www.erudit.org/fr/

Document généré le 18 fév. 2022 14:16

Vie des arts

Corneille et son esthétique théâtraleJean Béraud

Numéro 7, été 1957

URI : https://id.erudit.org/iderudit/55316ac

Aller au sommaire du numéro

Éditeur(s)La Société des Arts

ISSN0042-5435 (imprimé)1923-3183 (numérique)

Découvrir la revue

Citer cet articleBéraud, J. (1957). Corneille et son esthétique théâtrale. Vie des arts, (7), 14–21.

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CORNEILLE et son esthétique théâtrale

TOUT le théâtre de Pierre Corneille a été dicté par le sentiment du Beau. Son esthé­tique, à vrai dire, n'a rien de secret. Il suffit, pour en connaître les principes et retrouver

la méthode par laquelle il les a mis en pratique, de se reporter aux éclaircissements qu'il a lui-même rédigés pour les mettre en tête de ses oeuvres complètes, sous le titre "Discours de l'uti­lité, et des parties du Poème Dramatique".

Les idées exposées dans ce Discours, ce sont celles de son temps; le 17e siècle les avait puisées directement dans la "Poétique" d'Aristote et dans "L'Art Poétique" d'Horace, ainsi que dans les traductions de cet alphabet dramatique qu'avaient tour à tour données à la Renaissance italienne Sca-liger, Castelvetro et Minturno. L'influence de ces trois commentateurs, très grande en Italie, devait naturellement se propager en France, où pendant longtemps l'on respecta cette rigide scolastique.

"Jusqu'à Racine, disait Guizot, l'histoire du théâtre est tout entière dans Corneille; l'histoire de Corneille est tout entière dans ses ouvrages." Il faut accepter les deux propositions : l'oeuvre de Corneille est la démonstration, dans l'absolu, des

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théories de dramaturgie restées en honneur depuis l'Antiquité jusqu'à lui; par ailleurs, sa vie d'hom­me et de poète fut exempte de toute agitation désordonnée. On dirait aujourd'hui qu'il eut une existence sans histoires.

Né à Rouen le 6 juin 1606, il y fut un élève exemplaire chez les Jésuites, puis se fit recevoir avocat et obtint une charge du Roi, mais peu éloquent, il se complut davantage à traduire les Latins, avant de devenir poète de son cru, no­tamment pour un Sonnet dont il fit, dans un geste de prosélytisme galant, une comédie intitu­lée "Mélite". Cette pièce, créée à Paris en 1629, obtint un si vif succès que Corneille ne songea plus qu'au théâtre. Coup sur coup il en fait la

Î>reuve avec "Clitandre", "La Veuve", "La Ga-erie du Palais", "La Suivante", "La Place

Royale", "Médée", puis la même année "L'illu­sion Comique" et "Le Cid" (1636), "Le Cid" qui déchaîna autour de lui une admiration éper­due, mais aussi l'envie et la fureur, y compris celle de l'Académie française, car, homme de caractère comme le sont ses personnages, Corneille avait refusé de devenir l'un des "porte-plume" officiels du cardinal de Richelieu.

Se dérobant fort simplement à cet excès d'in­dignités, Corneille quitta Paris pour se retirer à Rouen, où l'attendaient d'autres mécomptes por­tant atteinte à ses intérêts, ce qui ne l'empêcha pas de donner "Horace" et "Cinna"; peut-être aussi "Polyeucte" date-t-il de cette époque de défaveur à la Cour. D'autres pièces suivirent : "Le Men­teur", "La Mort de Pompée", "La Suite du Men­teur", "Rodogune", "Théodore", avant son ad­mission à l'Académie qui l'avait deux fois rejeté; "Andromède", "Don Sanche d'Aragon", "Nico-mède", et c'est alors que Corneille, peut-être alar­mé par l'inquiétude que sa carrière de dramaturge inspirait à ses anciens maîtres, se donna une as­surance pour son salut éternel en traduisant en vers T'Imitation de Jésus-Christ", un "bestseller", puisqu'on en tira dix-sept éditions en quinze jours!

Corneille fit bien jouer d'autres pièces, mais c'est en qualité de collaborateur de Molière qu'il connut son dernier succès, avec "Psyché".

Marié à Marie de Lamperière, père de six enfants dont l'un fut tué au siège de Graves, privé à diverses reprises des faveurs et privilèges que lui méritait son génie, il mourut en 1684 après une vieillesse assombrie par bien des tristesses et qui

n'est certes pas à l'honneur de Louis XIV et de ses ministres. C'est pourtant le roi qui acquitta les frais de ses obsèques, mais la grandeur d'âme

2u'on lui prête dans l'Histoire n'y fut pour rien. l'est un critique, qu'on le croie ou non, Boileau

lui-même qui, indigné du sort fait au vieux poète, alla proposer au roi de renoncer à sa propre pen­sion pour qu'elle fût offerte à Corneille. Le Roi-Soleil envoya deux cents louis, dont dut lui rendre grâces la famille éplorée.

Corneille avait écrit trois "Discours de l'uti­lité, et des parties du poème dramatique, de la tragédie, et des trois unités", ainsi qu'un Examen" pour chacune de ses pièces. Latiniste émérite, et discipliné, c'est sur la méthode latine en tragédie, en comédie et en art dramatique qu'il appuie sys­tématiquement son Esthétique. Il emboîte sponta­nément le pas à Aristote assurant qu'un art ne peut se passer de règles; avec lui, il recherche la réalité dans l'acte plutôt que dans l'idée, ce qui l'amène tout naturellement à faire prédominer l'action sur tout le reste. Si le drame, selon le philosophe grec, a pour but de procurer aux spectateurs le plaisir de voir imiter les actions des hommes, il ressort

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Claude Gillot, (1673-1722): LE TOMBEAV DB MAITRE ANDRÉ Scene de comédie Musée du Louvre.

Ektachrome Laniepce, Paris.

AU DÉBUT DU XVIIIe SIECLE, LES PERSONNAGES DES FARCEURS ITALIENS ET FRANÇAIS CONTINUENT LES TRADITIONS DU SIECLE PRÉCÉDENT. MAIS ILS ÉVOLUENT VERS UNE GRACE. UN RAFFINEMENT UN PEU MANIÉRÉ DONT LA FACTURE SE REFLÈTE DANS LA PEINTURE. COMPAREZ LES PERSONNAGES DE CETTE TOILE AVEC CERTAINS DES FARCEURS REPRODUITS PAGES 20-21 : PEUT-ÊTRE RECONNAlTREZ-VOUS JODELET, TURLUPIN. ARLEQUIN ET PHILIPPIN ! AUTANT LE FOND DE DECOR EST LOCAL CHEZ LES FARCEURS, AUTANT ICI, IL EST FRANCHEMENT ITALIEN.

de l'ensemble de ses enseignements que la psycho­logie pouvait y jouer un rôle, et qu'il n'entendait pas préconiser une imitation servile. En employant le mot imitation, il fortifiait son idée du vrai dans l'art, en même temps qu'il exigeait une sorte d'or­donnance des faits qui n'existe pas dans la vie courante.

Voyant les hommes confondus, mystifiés par la complexité de la vie humaine, Aristote exige que le drame, en isolant dans une intrigue quel­ques faits choisis, ait une signification bien claire. Le dramaturge doit y expliquer la vie. Les inter­

ventions surnaturelles, les hasards, les accidents de toute sorte auxquels l'homme est constamment en butte doivent, au théâtre, être amenés et décrits logiquement, par le processus de causes à effets. Le sujet doit être simple, et le commencement de l'action ne doit être postérieur à rien d'important, toute la suite des situations dramatiques devant être la conséquence de l'exposition.

Le dramaturge doit donc non seulement con­naître, mais choisir, non seulement imiter, mais interpréter. L'homme devient le grand sujet d'ob­servation; les situations dramatiques traduisent

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ses actions en une suite bien ordonnée et motivée. Corneille, tout en respectant les critères du

critique philosophe, devait tout naturellement prê­ter aussi l'oreille à Horace, le critique poète. Si Aristote s'intéressait surtout au fond, Horace, lui, se préoccupa de la forme. Il se montre plus intran­sigeant dès qu'il parle de style et d'harmonie de la phrase. Mais là où son influence resta prépondé­rante, c'est dans le choix du sujet et la vérité psy­chologique des personnages ou plutôt, comme on disait au 17e siècle, des caractères. Le philosophe de Stagire avait insisté sur la logique des situa­tions; plus humain, Horace exigea la logique chez les personnages.

La théorie favorite d'Horace est que le théâ­tre est fait pour plaire. "Il ne faut pas, dit-il, faire voir sur la scène ce qu'il ne convient de jouer qu'en arrière de la scène." Il se préoccupait, comme on voit, de morale, et déjà de censure! "Il ne faut pas que Médée tue ses fils devant le peuple."

Armé de cette discipline, que dira et fera Cor­neille, partagé parfois entre son respect pour les règles dramaturgiques, notamment celle d'unité d'action, de temps et de lieu, et son goût pour la recherche de l'illusion scénique?

— Il faut suivre les préceptes de l'Art, et

plaire selon les Règles. Il est constant qu'il y a des Préceptes, puisqu'il y a un Art, mais il n'est pas constant quels ils sont.

— Il faut observer l'unité d'action, de lieu, et de jour, personne n'en doute; mais ce n'est pas une petite difficulté de savoir ce que c'est que cette unité d'action, et jusques où peut s'étendre cette unité de jour, et de lieu.

— Il faut que le Poète traite son Sujet selon le vraisemblable et le nécessaire; Aristote le dit. Mais les grands sujets qui remuent fortement les passions, et en opposent l'impétuosité aux lois du devoir, ou aux tendresses du sang, doivent toujours aller au delà du vraisemblable, et ne trouveraient aucune croyance parmi les auditeurs, s'ils n'étaient soutenus, ou par l'autorité de l'His­toire qui persuade avec empire, ou par la préoc­cupation de l'opinion commune qui nous donne ces mêmes Auditeurs déjà tous persuadés. Il n'est pas vraisemblable que Médée tue ses enfants, que Clytemnestre assassine son mari, qu'Oreste poi­gnarde sa mère; mais l'Histoire le dit, et la repré­sentation de ces grands crimes ne trouve point d'incrédules. Aussi les anciennes Tragédies se sont arrêtées autour de peu de familles, parce qu'il était arrivé à peu de familles des choses dignes de la Tragédie.

MAQUETTE DB RO­BERT PREVOST POUR L'ILLUSION COMIQUE. LB DÉCOR REPRÉSEN­TE, AVEC VNB CER­T A I N E L I B E R T É , L'ÉCHAPPÉE SUR LA PLACE ROYALE. CE S1TB EST SOUVENT UTILISÉ PAR COR­NEILLE D A N S SBS COMÉDIES, NOTAM­MENT DANS LA P U -CE ROYALE, (voit pagi l»)

Photo Coronel

C O R N E I L L E SITUE SOUVENT L'ACTION DB SES PIÈCES COMI­QUES EN PLEIN COEUR DB U VIE PARISIENNE DE SON TEMPS: U P U C E ROYALE OU U GA­LERIE DU PALAIS DB JUSTICE, UBU DB RENDEZ-VOUS DES BEAUX ESPRITS BT DES COURTI­SANES. U P U C E ROYALE, QUE L'ON DÉCOUVRE SUR LE PLAN DB GAUCHE AU-DESSOUS DE U BASTILLE FUT CONSTRUITE PAR HENRI IV; DÉDIÉE A U GLOIRE DB LOUIS XIII ELLE EST DEVE­NUE L'ACTUELLE PLACE DES VOSGES. LES GALERIES DU PALAIS DE JUSTICE DONT L'EN­SEMBLE DES BATIMENTS EST REPRODUIT A DROITE, ABRI­TAIENT DES BOUTIQUES DIVER­SES PROPICES A TOUTES LES RENCONTRES. CES LIEUX DE PROMENADE ÉTAIENT, AVEC LE PONT-NEUP, LES CENTRES COM­MERCIAUX DE L'ÉPOQUE.

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CBS VUES AÉRIENNES SONT EXTRAITES DU PLAN DB PARIS DIT iPLAN TURGOT» GRAVÉ ENTRE 17)4 it 17SS SUR 20 PUNCHES DB Jl</4

POUCES x 19Vt POUCES. ON DÉCOUVRE A GAUCHE, L'EMPLACEMENT DE L'HÔTEL DE BOURGOGNE DONT VENTRÉE PRINCIPALE ÉTAIT SITUÉE SUR LA RUE PAVÉE-SAINT-SAUVEUR, DEPUIS APPELÉE RUE TIQUETONNE.

CONSTRUIT AU Xll l i SIÈCLB DANS LE QUAR­TIER DU MARAIS, L'HÔTEL D'ARTOIS DE­VIENT, EN l i l i , LA DEMEURE DU DUC DE BOURGOGNE BT DB SBS DESCENDANTS JUS­QU'EN 1)43. LES CONFRÈRES DB U PASSION S'Y INSTALLENT EN 1S48 : ILS ABANDONNENT ALORS LES MINISTÈRES POUR Y JOUER DES PIÈCES PROPANES. DB 137» A I62B, U SALLE EST LOUÉE A DIVERSES TROUPES DB COMÉ­DIENS; PUIS ELLE EST PRISE EN POSSESSION PAR UNE TROUPE QUI DEVIENDRA CÉLÈBRE : LES COMÉDIENS DE L'HÔTEL DE BOURGOGNE QUI L'OCCUPENT JUSQU'EN 1680. A CETTE DATE, L'HÔTEL DEVIENT LE THEATRE DES COMÉDIENS ITALIENS PUIS L'OPÉRA-COMIQUE. APRÈS QUELQUES ANNÉES DE TRAVAIL BT D'ÉCHANGES, DES ACTEURS DÉTACHÉS DE L'HÔTEL DE BOURGOGNE SB FIXENT DANS UN NOUVEAU LOCAL. RUE DE LA POTERIE, ON DÉCOUVRE SON EMPLACEMENT A DROITE EN HAUT DU PLAN. C'EST LE THÉÂTRE DU MARAIS, CÉLÈBRE PAR LA REPRÉSENTATION DES PIÈCES DE CORNEILLE.

LE CID Y FUT JOUÉ A U FIN DB L'AN 16)6, QUELQUES MOIS APRÈS U REPRÉSENTATION DB L'ILLUSION COMIQUE.

Et Pierre Corneille, après avoir fait entendre qu'il ne se soumet pas aveuglément aux règles du genre, d'énumérer les quatre sortes d'utilité qui se peuvent rencontrer dans le Poème dramatique :

— La première consiste aux Sentences et instructions morales qu'on y peut semer presque partout...

— La seconde se rencontre en la naïve pein­ture des vices et des vertus . . .

— Le succès heureux de la vertu nous excite à l'embrasser (l'auteur), et le succès funeste du crime ou de l'injustice est capable de nous en aug­menter l'horreur naturelle . . .

— La purgation des passions par le moyen de la pitié et de la crainte.

En principe, Corneille s'inclinera devant les préceptes de ses deux maîtres anciens, mais son tempérament indépendant et cette indiscipline qui est l'un des traits du caractère français feront qu'il en discutera et, à l'occasion, s'autorisera à les vio­ler allègrement. Il s'en excusera modestement, mais sans chercher autrement à justifier ses man­quements.

C'est ainsi qu'il répudiera la définition aristoté­licienne de la Comédie : "une imitation de per­sonnes basses et fourbes", mais comme chez les Anciens il laissera l'amour au second plan; il rap­pelle qu'une action dramatique doit être complète et achevée, tout en déclarant, à propos du "Cid", que "le Mariage n'est point un achèvement né­cessaire pour la Tragédie heureuse, ni même pour la Comédie"; il insiste pour que l'on n'ajoute rien au delà de l'Action une fois qu'elle est complète, en avouant qu'il a peine à "comprendre comment on a pu souffrir le cinquième de "Mélite" et de "La Veuve"; enfin l'on ne saurait citer d'exemple plus sévère d'autocritique que son propre Examen de "L'Illusion Comique".

L'Esthétique théâtrale de Pierre Corneille est donc sujette aux nuances d'application qu'il y ap­porta lui-même, tout en s'y soumettant aux prin­cipes de base qui, dans une certaine mesure, régis­sent encore la dramaturgie d'aujourd'hui.

"Nous ne devons pas nous attacher si servile­ment à leur imitation, dit-il des Anciens, que nous n'osions essayer quelque chose de nous-mêmes, quand cela ne renverse point les Règles de l'Art."

Jean BÊRAUD Critique dramatique à la "Presse"

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Peintre anonyme. Hui le . FARCEURS FRANÇAIS ET ITALIENS DEPUIS SOIX­ANTE ANS ET PLUS, PEINTS EN 1670. Musée d e la Comédie française. Ektachrome Laniepce, Périt.

CE TABLEAU A INSPI­RÉ UNE SCÈNE POUR LA PRÉSENTATION DES COMÉDIENS AUX FESTIVALS DE MONT­RÉAL.

A LA PAGE 24, QUEL­QUES COSTUMES TI­RÉS DE CETTE TRÈS CÉLÈBRE TOILE.

Philippin. j f as * Orns Ouillaume. G(iuttterG»ryut/te

LeDotforGmimn^louri i ™ " sr,,r*.~.