Chapitre 8 : Conditions féminines dans une société en

mutationLouise Michel

1830-1905

Institutrice engagée dans la Commune, elle est condamnée à la déportation au bagne. Libérée, elle milite dans le mouvement anarchiste dont elle devient l’une des figures.

Hubertine Auclert

1848-1914

Première suffragette française, elle fonde l’association « Le suffrage des femmes

» et choisit de mener des actions spectaculaires pour mobiliser l’opinion.

Marie Curie

1867-1934

Née en Pologne, elle devient docteure en physique à Paris. Professeure à la

Sorbonne, elle obtient deux prix Nobel pour ses travaux sur la radioactivité. Elle

est devenue le symbole de l’intégration des femmes au monde de la recherche

scientifique.

Marguerite Durand

1864-1936

Journalise issue de la bourgeoisie, républicaine et féministe, elle fonde le

quotidien La Fronde, uniquement rédigé par des femmes. Elle est candidate aux

élections en 1910 à Paris.

Code civil : Ensemble de règles du droit civil, qui déterminent le statut des personnes, des biens et des relations entre les personnes privées.

Émancipation : Action de se libérer d'une domination.

Féminisme : Mouvement qui milite pour l'amélioration de la condition des femmes.

Mineure : Au XIXe siècle, personne dépendant juridiquement d’un époux ou d’un père.

Suffragistes : Militantes revendiquant l’obtention par les femmes des droits civiques en rédigeant des pétitions, des articles de presse ou par des interventions dans des réunions politiques.

VOCABULAIRE

1. Montrez que Madeleine Brès souffre de préjugés et qu’elle n’est pas libre de ses décisions.

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2. Pourquoi Madeleine Brès est-elle considérée comme une « pionnière » ?

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3. Quels sont les droits que Madeleine Brès revendique et obtient ?

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Doc 1. Un plaidoyer contre l’égalité   :

La Raison veut que chaque sexe soit à sa place, et s’y tienne. Les choses vont mal, quand les deux sexes empiètent l’un sur l’autre. La lune et le soleil ne luisent point ensemble. [...]

La Raison veut que les sexes diffèrent de talents comme d’habits. Il est aussi révoltant et scandaleux de voir un homme coudre, que de voir une femme écrire ; de voir un homme

Doc 2. Les tâches de la femme:

Doc 3. La parfaite éduction des jeunes bourgeoises   :

Doc 4. La journée de Marthe

La Raison veut que chaque sexe soit à sa place, et s’y tienne. Les choses vont mal, quand les deux sexes empiètent l’un sur l’autre. La lune et le soleil ne luisent point ensemble. [...]

La Raison veut que les sexes diffèrent de talents comme d’habits. Il est aussi révoltant et scandaleux de voir un homme coudre, que de voir une femme écrire ; de voir un homme

Les travaux intérieurs et les soins qui sont à la charge de la mère de famille se rapportent aux enfants, à la tenue de la maison, à la préparation des aliments, à l’entretien du linge et des vêtements. Il s’y ajoute la campagne, la direction de la basse-cour et la culture d’une partie du jardin […]. Elle prépare le déjeuner, allume les feux, habille les enfants ; plus tard, elle s’occupe du ménage, range, nettoie, époussète. A-t-elle fini ? Peut-elle avoir un moment de loisir ? Non, il faut songer aux autres repas, aux vêtements déchirés, au linge sali et usé, aux achats divers, sans compter les visites obligatoires et la tenue de la comptabilité domestique. Son rôle, en un mot, est de s’oublier et de se sacrifier pour tous.

Marie Robert Halt, Suzette, livre de lecture courante à l’usage des

Marthe, jeune fille de la classe moyenne, s'occupe de la famille et de la maison, 1868

Doc 5. Les apprentissages à l’école primaire   :

QUESTIONS :

D’après le doc 1, quel est le rôle de la femme ? Qu’est ce qui devrait lui être interdit, selon l’auteur ?

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D’après le doc 2, quel est le rôle de la femme ?

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D’après le doc 3, quelles sont les attentes sociales correspondant à la femme bourgeoise?

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Quelles sont les différences avec celle de la femme de classe moyenne ? (doc 4)

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Comment est perçue, globalement, la femme au XIXème siècle ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Quelles sont les différences de l’apprentissage des filles et de celui des garçons à la fin du XIXème ? (doc 5)

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Doc 1. Des réactionnaires aux changements

L’école primaire doit faire aux exercices du corps une part suffisante pour préparer les garçons aux futurs travaux de l’ouvrier et du soldat, les filles aux soins du ménage et aux ouvrages de la femme. Pour les garçons, les exercices se destinent d’une façon générale à délier les doigts, à faire acquérir la justesse des mouvements, et au dessin, et particulièrement le dessin industrielLe travail manuel des filles, outre les ouvrages de couture et de coupe, comporte un certain nombre de leçons, de conseils, d’exercices, au moyen desquels la maîtresse inspirera l’amour de l’ordre, développera les qualités sérieuses de la femme de ménage et les mettra en garde contre les goûts frivoles ou dangereux.

D’après l’arrêté du 27 juillet 1882 réglant l’organisation pédagogique des écoles primaires publiques

A la veille des lois Ferry, le journal Le Gaulois se désole : "La jeune fille française, élevée dans la protection vigilante de la famille, avait été avec soin préservée de l’éducation garçonnière et des brutalités de la science. Elle grandissait parmi les sourires et les joies, comme une fleur dans le soleil ; elle

« La femme est une propriété que l'on acquiert par contrat ; elle est mobilière car la possession vaut titre; enfin la femme n'est à proprement parler qu'une annexe de l'homme... »

Balzac dans la Physiologie du Mariage, 1829

Doc 2. Extrait du Code Civil de 1804

Doc 3. La vision de Victor Hugo

Quelle est la nature de ces documents ? (doc1)

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Quelle vision de la femme est véhiculée par les auteurs ? (doc 1)

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Quelle est la nature de ce document ? (doc 2) Quelle place est attribuée à la femme dans la société ?

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Victor Hugo est-il pour ou contre la cause des femmes ? Justifie ta réponse.

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A la veille des lois Ferry, le journal Le Gaulois se désole : "La jeune fille française, élevée dans la protection vigilante de la famille, avait été avec soin préservée de l’éducation garçonnière et des brutalités de la science. Elle grandissait parmi les sourires et les joies, comme une fleur dans le soleil ; elle

GEORGE SAND (1804 – 1876)

En 1848, un petit mouvement commença à manifester en faveur du suffrage féminin. Eugénie Niboyet, Jeanne Deroin, Louise Colet et Adèle Esquiros lancèrent deux journaux : " La Voix des femmes ", puis " L'Opinion des femmes ". Leur combat était centré sur la liberté civile et politique des femmes. Il ne fut reçu positivement que par un unique député, Victor Considérant. Les esprits s'emportèrent alors avant les élections instaurées par le décret de mars 1848, qui excluaient les femmes du droit de vote." La Voix des femmes " prit une initiative malheureuse : la Société Féministe lança une candidature, illégale parce que féminine, celle d'Aurore Dupin, connue sous le pseudonyme de George Sand. La candidature fut une surprise, notamment pour l'intéressée ! Furieuse, elle cria à la plaisanterie, démentant et critiquant vivement les suffragistes. Si George Sand était féministe, avec une obsession contre le mariage par lequel la femme est maintenue en sujétion, elle n'était cependant pas suffragiste, puisqu'elle n'accordait pas beaucoup d'importance aux droits politiques.

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Les historiens en parlent !

Une vie hors du commun. Elle fume le cigare en public, elle porte des pantalons sans en demander la permission à la

police (comme le préconise la loi). Elle prend un pseudonyme masculin et se fait un nom dans le monde littéraire. Elle

multiplie les amants (Chopin, Musset), s’attire les jalousies (certains l’appellent « la vache bretonne de la littérature),

attise la peur, déteste l’idée de mariage et, bien que croyante, elle choque par ses propos anticléricaux.

Doc 1. Les femmes dans le monde du travail au XIXème

Dans quels secteurs la femme travaille-t-elle ? ……………………………………………………………………………………

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Pourquoi une formation sérieuse n’est-elle donc pas nécessaire ? ………………………………………………………

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Dans quelles conditions s’effectue leur travail ? Relève les termes qui le montrent ……………………………

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Doc 2. Les tâches réservées aux femmes

Pourquoi les femmes sont-elles cantonnées à certains secteurs ? ……………………………………………..………………………

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Quel phénomène empire les conditions de travail des femmes ? Pourquoi ?............................................................

La première branche d’emplois féminins est celle des services domestiques ; elle réunit entre 39 et 45% des femmes actives entre 1850 et 1901. Le textile emploie moins de 20% des femmes actives en 1851 et l’agriculture ne représente plus que la quatrième branche d’emploi des femmesElles avaient une durée de travail de douze, treize voir même dix-sept heures vers 1860. Le salaire journalier en usine était le double de celui obtenu par une travailleuse à domicile. En 1850, la loi Falloux rend l’école de fille obligatoire dans les villes de plus de 800 habitants.A plus d'un égard, le statut de la femme du XIXe siècle est proche de celui de l'enfant ou de l'adolescent prolétaire: elle est surexploitée, condamnée à un travail non qualifié, parcellisé et sous-payé, et elle dépend étroitement de l'ouvrier masculin.Aussi  il n'est  pas nécessaire de lui donner une formation professionnelle: ou bien elle exerce un travail non qualifié excluant toute formation, ou bien elle travaille à domicile et sa formation se confond alors le plus souvent avec son éducation familiale.

D’après J. M. Wailly

Les tâches ainsi confiées aux femmes font appel à leur adresse, leur agilité, mais aussi leur patience et leur docilité. De plus, le fait que ce soit les femmes qui effectuent ce type de travail permet aux hommes de pouvoir se réserver aux tâches plus nobles (ce qui dans l’esprit masculin correspond à celles qui réclament décisions et force physique). On retrouve donc les femmes dans le textile (filatures nordistes ou lyonnaises ; employées en tant que blanchisseuses) mais aussi dans les mînes du nord, de l’est ou du centre de la France, très souvent en surface notamment au tri (le criblage) ou à la logistique (une loi du 18 mai 1874 vient interdire les travaux du fond aux femmes et aux filles). Les autres secteurs d’activité concernent l’alimentaire et l’agro-alimentaire (elles sont souvent marchandes, mais travaillent aussi dans les industries agro-alimentaires). La mécanisation agricole engendre des tâches quasi-industrielles car le monde des campagnes bénéficie aussi des innovations techniques. La confection et la couture par le biais des filatures contribuent largement à l’emploi des femmes dans le textile (75% des emplois féminins à cette époque le sont dans ce secteur. La mécanisation puis le machinisme, et enfin la rationalisation du travail, ont largement contribué à renforcer la pénibilité du travail. 

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