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Page 1 sur 27 FGSM3 - Formation Générale aux Soins Médicaux de niveau 3 MED0501 – Agents infectieux, Hygiène, Aspects généraux Dr Huguenin (correction : Adrien Alluard) S5 – 03/11/2020 DEPAQUIT Constance & REVILLON Céline Cours 40 : Candidoses, Dermatophyties I- Introduction 1) Champignons levuriformes Levures (ou blastospores). Ex : genre Candida - Se reproduisent par bourgeonnement - Genre Candida : certaines espèces peuvent, dans certaines conditions (in vivo ou in vitro) émettre des filaments et des pseudfilaments o Ex : Candida albicans

Cours 40 : Candidoses, Dermatophyties...o Certains déficits immunitaires primitifs - Diminution des défenses si âges extrêmes Candidoses invasives, portes d’entée : souvent

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FGSM3 - Formation Générale aux Soins Médicaux de niveau 3 MED0501 – Agents infectieux, Hygiène, Aspects généraux Dr Huguenin (correction : Adrien Alluard) S5 – 03/11/2020 DEPAQUIT Constance & REVILLON Céline

Cours 40 : Candidoses, Dermatophyties

I- Introduction

1) Champignons levuriformes Levures (ou blastospores). Ex : genre Candida

- Se reproduisent par bourgeonnement - Genre Candida : certaines espèces peuvent, dans certaines conditions (in vivo ou in vitro) émettre des

filaments et des pseudfilaments o Ex : Candida albicans

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Blastospore (= « levure ») Emission de bourgeonnement qui donne naissance à une cellule fille

Les levures peuvent

filamenter selon l’espèce, les conditions

In vivo : Levures qui filamentent

Filamentation de blastospores de C . albicans (microscope électronique)

2) Parois des champignons

Paroi cellulaire : structure absente des autres eucaryotes → cible thérapeutique ++

- Membrane cellulaire : bicouche phospholipidique riche en ergostérols → cible des antifongiques azolés - Paroi (Wall) composé de sucres et glycoprotéines

o Mannanes (galactomannane de l’Aspergillus) o β-D-glucane (cible des échinocandines) très faibles quantités cryptocoque et mucorales

II- Candidoses

CANDIDOSES

Mycoses dues à des champignons levuriformes du genre Candida Mycoses : superficielles ou profondes Fréquence croissante Rôle du terrain +++ Genre Candida :

- Dominé par l’espèce C. albicans - Une dizaine d’autres espèces pathogènes dont les 3 plus importantes :

C. tropicalis, C. glabrata, C. parapsilosis

Habitat des levures du genre

Candida

Schématiquement : - C. albicans :

o Pratiquement inféodé à l’homme : muqueuses digestive et vaginale o Saprophyte – opportuniste o Normalement absent de peau saine (sauf si patient alité depuis plusieurs jours)

- Autres espèces de Candida : o Biotope plus large :

▪ Homme (muqueuses, peau) ▪ Mais également animaux, végétaux…

o C. parapsilosis : très fréquent sur la peau saine

o C. glabrata : muqueuse digestive et urinaire (fréquence avec l’âge du patient)

Etat physiologique

A l’état saprophyte : peu de levures - Antagonisme flore intestinale - Pas d’adhésion aux épithéliums - Intégrité de la barrière physique des épithéliums

C. albicans : composition de la paroi

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- Système des PAMPs masqué et activation insuffisante de la voie p38 pour produire des cytokines → pas d’activation de la réponse inflammatoire en l’absence de brèches épithéliales

Facteurs favorisants

Infections superficielles (peau, tube digestif, vulvovaginite) et mycoses profondes Locaux :

- Macération, humidité. Ex : grands plis (obèse) - Acidité (diabète) - Matériel étranger (cathéter, sonde,…)

Généraux : - Iatrogènes

o Antibiothérapie à large spectre (très fréquent) o Corticothérapie o Immunosupppresseurs o Chimiothérapies

• Neutropénie : FdR majeur d’infections invasives - Endocriniens

o Diabète o Grossesse, oestroprogestatifs, vulvovaginite

- Déficits immunitaires o Acquis ++ (SIDA, Hémopathies…) o Certains déficits immunitaires primitifs

- Diminution des défenses si âges extrêmes Candidoses invasives, portes d’entrée : souvent iatrogènes :

- KTR, sonde - Chirurgie (en particulier digestive, urologique, cardiaque) - Pathologie de réanimation +++

Physiopathologie

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Se manifeste à plusieurs étapes : 1/ Colonisation des muqueuses : absence de réponse inflammatoire → absence de signes cliniques

- Muqueuses digestives, respiratoire, urogénitale

- Prolifération de la flore fongique : de la flore bactérienne (antibiothérapie) → prolifération des levures

- Multiples facteurs de virulence interviennent : o Ex : protéinases (C. albicans) → hydrolyse des IgA sécrétoires

- Adhérence aux cellules des muqueuses grâce à des récepteurs

2/ Phase d’invasion de l’épithélium : réponse inflammatoire → signes cliniques

- Plusieurs mécanismes o Switch vers une forme invasive filamenteuse (C. albicans) o Endocytose

- Réponse immunitaire importante o Inflammasome o Voie de l’IL17 : production de défensines et activation des PNN

- Mécanismes d’échappement induits par la levure

Types de candidoses

(très schématiquement)

Superficielles : peau, phanères, muqueuses - Ex : muguet buccal, candidose du pli interfessier bénigne et fréquente

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Profondes : infections invasives - Candidémie (=septicémie), candidoses disséminées, candidoses viscérales… graves et

peu fréquentes (uniquement si facteurs de risque)

Candidoses oropharyngées

Muguet : forme pseudo-membraneuse muqueuse jugale et linguale - Fréquence +++ avant 18 mois et sujets âgés - Facteurs favorisants : hyposialie +++, ATBthérapie à large spectre, altération muqueuses

(prothèse dentaire, radiothérapie), VIH - Clinique :

o Erythème de la muqueuse o Lésions blanchâtres confluantes, adhérentes (se détachent bien au raclage) o Signe fonctionnel : dysgueusie o Dysphagie : envahissement de l’œsophage

Forme érythémateuse atrophique :

- Facteurs favorisants : VIH ou porteurs de prothèses dentaires - Clinique :

o Multifocale o Palais, dos de la langue o Langue dépapillée o Muqueuse rouge, luisante o Kératose possible o Possible glossite isolée

Facteur de dénutrition chez la personne âgée (appareil dentaire)

- Recherche VIH au

moindre doute - Existence de formes

érythémateuses pures

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Candidoses oropharyngées

(suite)

Forme érythémateuse hyperplasique : - Facteurs favorisants : VIH, fumeurs - Clinique :

o Plaques bourgeonnantes, papillomateuses o Adhérentes, se déplacent mal o Kératose possible

- Evolution vers la néoplasie ?

Perlèche : - Fissure de la commisure labiale - Fond du pli érythémato-squameux - Fréquence +++

Chéilite :

- Extension au reste de la lèvre à la peau adjacente

Diagnostics différentiels

Langue noire villeuse : - Hypertrophie papillaire - Coloration noire (oxydation)

Ce n’est pas une candidose (ici : facteur iatrogène : corticoïdes)

Leucoplasie chevelue de la langue : - Plaques blanchâtres avec fines

striations - Viral (prolifération EBV)

Ce n’est pas non plus une candidose Pathognomonique du VIH

Candidoses digestives

Oesophagite candidosique : - Patients VIH, CD4 < 150/mm - Clinique :

o Dysphagie +++ o Douleurs rétrosternales o Atteinte oro-pharyngée associée le

plus souvent - Para-clinique : FOGD +++

o Aspect typique : plaques jaunes, blanchâtres linéaires

o Sténose o Possibles microdiverticules abcédés

Candidoses anorectale : Prurit, brûlure, fréquent après ATBthérapie

Candidoses génitales

Vulvovaginite candidosique : - Fréquence +++, terrain femme jeune - Facteurs de risque :

o Imprégnation hormonale : grossesse +++ o ATB à large spectre o Diabète

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Candidoses génitales

(suite)

- Clinique : o Début insidieux ou brutal o Œdème et érythème de la vulve associé à un prurit intense o Puis enduit et leucorrhées blanchâtres, en lait caillé o Atteinte anale et inguinale fréquente o Cervicite et urétrite (20%) asociée +++ ➔ dysurie et dyspareunie

- Dans 90% des cas : évolution favorable - Problème de récurrences (> 4/an avec preuve mycologique)

Balanite candidosique : - Erythème pustuleux du gland / Sillon balano-préputial ou prépuce - Association possible : enduit blanchâtre, érosions - Association à une méatite/urétrite, écoulement blanchâtre

Forme débutante Œdème et érythème

vulvaire, prurit

Leucorrhées blanchâtres, grumeleuses

Atteinte des plis inguinaux

Si sévère / récidivant : doit faire rechercher un diabète

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Candidoses cutanées

Intertrigo :

Diagnostics différentiels

Onychomycoses à Candida : Onyxis des mains : candidosique +++ + fréquent chez la femme

- Facteurs favorisant : humidité, macération, traumatisme de repli sous-unguéale - Onchomycose sous-unguéale Proximale (PSO) avec paronychies (=peri-onyxis, bourrelet

inflammatoire péri-unguéal) - Evolution → onycholyse - Surinfection bactérienne - Généralement dû à C. albicans

Diagnostic

Candidoses cutanéo-muqueuses: - Diagnostic majoritairement clinique - Diagnostic biologique :

o Doute diagnostique o Mycose récidivante o “résistance au traitement”

Faire le bilan des facteurs de risque ! recherche de diabète, VIH Diagnostic direct, pas d’intérêt des sérologies, recherche d’antigènes

Débute au fond du pli Bordure non franche, émiettée Enduit blanchâtre

Crevasse Favorisé par l’humidité, l’hyperhydrose… Prurit +++

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Candidoses profondes

Dissémination hématogène

Formes cliniques

Fongémies : - Pas toujours objectivée par la positivité des hémocultures

(diagnostic difficile 20-70% de positif) - Clinique non spécifique - Hyperthermie malgré l’antibiothérapie - Chercher la port d’entrée - Chercher les localisations viscérales (rein, œil → fond d’œil +++,

endocarde) Endocardites :

- Sur prothèse valvulaire ou sur valvulopathie ou sur cathéter central - Souvent graves (végétations volumineuses)

Localisations oculaires : - Siège choroïdo-rétinien

Fond d’œil +++ Autres localisations :

- Péritonéales - Ostéoarticulaires - Cérébro méningée - Cutanées, etc…

Localisations pulmonaires et bronchiques : - Rare : le + souvent secondaire à une candidémie. Atteinte primaire

possible chez le grand immunodéprimé neutropénique (controversé) Présence de levures dans les prélèvements pulmonaires :

o Contamination par flore buccale o Colonisation (patients intubés +++)

Ne pas conclure à une pneumonie à levure : important de se confronter au terrain +++ et à la clinique

Candidoses urinaires

Colonisation : fréquente chez la femme âgée Si asymptomatique → pas de ttt Cystite :

- Favorisée par sonde urinaire, diabète - Fréquent, non invasif

Candidoses urinaires hautes : - Pyélonéphrite :

généralement sur obstacle (uropathie, lithiase) ou après geste endoscopique. Infection par voie ascendante

- Parenchyme rénal (microabcès) : Infection par voie vasculaire lors d’une candidémie

Diffusion dans les urines : fluconazole +++

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Fongémies

Fongémie : présence de champignon dans le sang Majoritairement candidémies (Quelques espèces : C. albicans : 50 %, C. glabrata 15 %, puis C. parapsilosis, C. tropicalis, moins fréquent : C. krusei, les autres espèces sont rares). Clinique :

- Fièvre - Défaillance multiviscérale - Atteinte des organes cibles

Terrain : - Immunodépression - Antibiothérapie large spectre - Chirurgie digestive, urologique, cardiaque - Voies veineuses centrales en place de façon prolongée

Chercher la porte d’entrée : - Cathéter principalement - Chirurgie abdominale - Altération muqueuse digestive - Toxicomanie IV (rarement)

Chercher les localisations secondaires (échocardiographie, fond d’œil) Diagnostic difficile +++. Clinique souvent non spécifique Sensibilité des hémocultures : 20-70%

Epidémiologie : candidoses invasives en

France

Première cause d’infection fongique invasive en France ➔ 40% de mortalité

Incidence en augmentation : rôle de la iatrogénie :

Formes cliniques

particulières

Selon le terrain : HIV + :

- Candidoses TD (oropharynx – œsophage) ou génitales Toute candidose muqueuse récidivante doit faire évoquer le VIH ➔ sérologie

Grand prématuré : situation différente en réanimation néonatale Fongémies – candidoses disséminées formes graves (septicémies) favorisées par ATBthérapie, cathéther, défenses cutanées immatures Quasi-disparition avec la prophylaxie par azolés

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Nouveau-né : - Infection peu de temps avant l’accouchement (si candidose génitale de la mère) - Ou pendant l’accouchement - Atteinte cutanée, des muqueuses (muguet buccal)

Nourrisson - Atteinte fréquente du siège (macération dans les couches)

Formes cliniques

particulières

Candidose cutanée congénitale : Rare, contamination materno-fœtale à partir d’une vulvo-vaginite superficielle Eruption dans les 24 à 48h Bon pronostic si à terme

Diagnostic biologique

1) Mycologique direct Prélèvements : importance +++ Examen direct :

- Levures +/- pseudofilamentation Culture (en 24-48h) : colonies à identifier

- C. albicans - Autres espèces : C. glabrata, C. tropicalis…

Interprétation +++ : - Examen direct, nombre de colonies

Etude de la sensibilité aux antifongiques si infection profonde (CMI) Diagnostic direct d’une candidose :

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Interprétation de la culture : Candida fait partie du microbiote digestif et vaginal, interprétation difficile dans les sites non stériles : En l’absence de signes cliniques : culture+ → pas une candidose ! En présence de signes cliniques :

- Culture négative / examen direct négatif ✓ Pas une candidose

- Culture + / examen direct - ✓ Candidose ?

- Culture + / examen direct + ✓ Candidose le + souvent

- Culture - / examen direct + ✓ Pas normal, traitement avant le prélèvement ? si besoin le refaire

2) Diagnostic sérologique (examens non indiqués pour le diagnostic des candidoses superficielles)

Détection d’anticorps : Ac anti-mannanes - Manque de spécialité +++ (faux positifs) → peu d’utilité - Recherche des Ac anti-tubes germinatifs de C. albicans (CAGTA) : intérêt dans les

candidoses invasives ? Détection d’antigènes ciculants :

- Mannane circulant (technique ELISA) : spécifique mais peu sensible, intérêt couplé au Ac anti-mannane ?

- Dosage des β-D glucanes circulants : sensible, pas spécifique des candidoses (autres infections fongiques invasives) ; faux positifs (infections bactériennes, chirurgie, dialyse avec certaines membranes…) ; coût (pas de test unitaire)

Traitements : candidémie

UE6 ECN n°154 : sépticémie/Bactériémie/Fongémie de l’adulte et de l’enfant Mauvais pronostic : mortalité d’environ 40% Traiter précocement pour améliorer le pronostic Contrôler les hémocultures jusqu’à leur négativation (1hémoculture/jour) Traitement probabiliste : échinocandines IV puis adapter selon le terrain et l’espèce : si souche sensible, absence de matériel et patient stable : switch possible par fluconazole Durée du ttt : 14j après négativation des hémocultures et si pas de localisation secondaire septique

Traitements : candidoses profondes

Candidoses cutanées = topiques : azolés (ex : éconazole), ciclopyroxolamine (Mycoster)

Onyxis : triflucan ou terbinafine (Lamisil) per os dans tous les cas : associé à un topique Candidoses muqueuses :

- Digestives : o Fungizone per os o Fluconazole (IV ou per os) indications limitées : immunodéprimé, œsophagite,

réanimation… - Génitales :

o Vulvovaginites : savon alcalin, cps gynécologiques

• Azolés : par ex : éconazole (Gyno-Pévaryl)

• Nystatine (Polyginax) : intérêt pour les levures résistantes aux azolés ?

o Balanites, balanoposthite : topique azolé 1 sem

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III- Cryptococcose

CRYPTOCOCCOSE

Mycose cosmopolite due à une levure capsulée : du genre Cryptococcus 2 espèces pathogènes : C. neoformans et C. gattii Tropisme neurologique Favorisée par l’immunodépression (SIDA) Evolution sévère chez l’immunodéprimé

Agent pathogène

2 espèces : - C. neoformans : le + fréquent - C. gattii : émergent, rare en Fr métropolitaine,

➢ Pneumonie chez l’immunocompétent (Epidémie sur l’île de Vancouver)

Physiopathologie

Facteurs favorisants

En France : actuellement, environ autant de VIH – que de VIH + Patients VIH + :

- Cryptococcose extrapulmonaire (dont cérébrale) → classe la maladie à VIH en stade C - Seuil de CD4 à risque : < 100 CD4/mm3 - En France 37% des patients VIH ateints de cryptococcoses sont originaires d’Afrique

Patients VIH - : (données du rapport 2014 du CNRMA) : - Pathologies malignes : 33% - Transplantaion organes solides : 15% - Autres pathologies ou traitements : 27% - Pas de facteur de risque identifié : 24%

Tropisme neurologique Favorisée par l'immunodépression (SIDA) Evolution sévère chez l’immunodéprimé

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Cryptococcose en France : 1985-2017

Cryptococcose dans le monde

Clinique

1/ Infection pulmonnaire : - Primo-infection : souvent inaperçue, parfois : pneumopathie banale (toux, fièvre) - Rarement : pneumopathie sévère (réactivation ++)

2/ Localisation neuro méningée : - Evolution lente (subaïgue à chronique)

▪ Forme méningo encéphalitique (la + fréquente) o Céphalées, fièvre modérée (70% VIH+, 55%

VIH-) o Syndrome méningé (68% VIH+, 38% VIH-) o Syndrome d’hypertension intracrânienne

(HTIC) +++ ➢ PL : cytologie variable ; présence de levures

➢ Evolution → encéphalite : déficit, coma ▪ Forme abécédée : clinique : selon la topographie

3/Autres localisations

- Cutanées (ulcérations, nodules), par dissémination hématogène

- Ulcérations muqueuses - Localisation secondaires : prostate, foie, rate, ganglions

4/Forme particulière : le panari cryptococcique

- Immunocompétent - Inoculation de crypto dan la plaie suite à un traumatisme

Forme abcédée Cryptococcomes

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Diagnostic biologique

1/ Mycologie directe Argument formel du diagnostic +++

- Prélèvements : LCR, urines, LBA, hémocultures, biopsies

Anapath :

- Forme granulomateuse (histiocytes, cellules géantes)

- Parfois aucune réaction cellulaire 2/Immunologie Détection d’Ag circulants (sérum, LCS)

- Précoce, simple, rapide, sensible - +++ si HIV (+) et céphalées - Interêt diagnostique majeur : très sensible et spécifique - Immunochromatographie tend à remplacer le test au latex

Aucun intérêt de la sérologie (Ac) : 70% de séroprévalence dans la population générale après 5 ans.

Diagnostic cryptococcose

neuroméningée

LCR : - Cellularité faible - Hyperprotéinorachie et hypoglycorachie inconstante - Coloration à l’encre de chine - Culture mycologie (long)

Ag crypto (sang et LCS) Hémocultures, recherche de crypto dans les urines (gîte prostatique chez l’homme) Pression d’ouverture du lCR +++ IRM cérébrale : le + souvent normale

- Plus performante que le scanner o Prise de contraste méningée (pachyméningite), hydrocéphalie obstructive o Forme aréactive : lésions arrondies hypo T1 et T2 sans prise de contraste o Forme granulomateuse : lésions nodulaires hypo T1 et hyper T2, prise de

contraste, préférentiellement dans l’épendyme des plexus choroïdes

Traitement cryptococcose

du patient VIH +

Ttt d’attaque : (reco OMS 2018)

- Amphotéricine B lipidique IV (Ambisome) associée à 5-fluorocytosine IV ou per os au moins 1 semaine

PL évacuatrice si pression LCS ≥ 25 cm Hg d’H2O +++ Ttt de consolidation

- Fluconazole 1200 mg/j 1 semaine puis 800 mg/J 6-8 semaines supplémentaires Entretien (prophylaxie secondaire)

- Fluconazole 200 mg/j jusqu’à : CD4 > 100/mm3, CV indétectable pendant > 3 mois, durée totale du ttt > 12 mois

Prophylaxie primaire non recommandée Début du ttt anti-rétroviral : pas avant 4-6 semaine de ttt anti-cryptococcoque, risque d’IRIS+++

Ex. direct du LCR : coloration à l’encre de chine +++ Levure ronde, capsulée Culture : identification, cultures quantitatives pour suivi du traitement

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IV. Malassezioses

Généralités

• Mycoses superficielles très fréquentes, dues à Malassezia

• Champignon levuriforme, lipophile, atteignant l’épiderme

• Favorisé par la chaleur, la sudation : été, voyages sous les tropiques

Clinique

1. Pityriasis versicolor

• Macules arrondies, 3 à 20 mm

• Brun chamois sur peau claire, claires sur peau bronzée

• Fines squames

• Prurit inconstant

• Topographie élective : haut du thorax, membres, cou

2. Dermite séborrhéique du visage

• Fréquent, touche surtout l’homme adulte

• Plaques érythémateuses recouvertes de petites squames grasses blanchâtres là où prédomine la séborrhée (sillons naso-labiaux, sourcils, glabelle)

• Prurit possible

Forme clinique du cuir chevelu : Pityriasis capitis

• Etat pelliculaire, prurit Folliculite pityrosporique : dos, simule l’acné

Facteurs favorisants : VIH, maladie de Parkinson, alcoolisme chronique

Diagnostic

• Lampe de Wood : fluorescence jaunâtre pâle

• Prélèvement à la cellophane adhésive (scotch test cutané)

• Examen direct caractéristique : levures rondes en grappe, courts filaments (« spaghetti et boulettes de viande »)

• Culture : inutile ; rarement pratiquée (milieu à l’huile d’olive)

Traitement • Kétoconazole en gel moussant monodose (Ketoderm)

• Récidives fréquentes

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V. Dermatophytoses

Généralités

• Mycoses superficielles dues à des champignons kératinophiles : les dermatophytes

• Atteinte de l’épiderme ou des phanères (ongles, poils, cheveux)

• N’atteint pas les muqueuses

ECN : Diagnostiquer et traiter une infection à dermatophytes de la peau glabre et des phanères

Epidémiologie

1. Niches écologiques :

• Anthropophiles : Ex : Trichophyton rubrum

• Transmission directe

• Transmission indirecte (linge, sol, piscines…)

• Anthropozoophiles : Chat, chien, rongeurs, bétail

• Géophiles : Saprophytes du sol contamination tellurique

2. Genres impliqués et répartition géographique

3 genres :

→ Epidermophyton (une espèce)

→ Microsporum

→ Trichophyton

Variations importantes de la répartition géographique :

• Certains : cosmopolites (T. rubrum)

• Autres : limités à certaines régions Ex : certains sont originaires d’Afrique (T. soudanense)

Mode de contamination

- D’Homme à Homme (anthropophiles), d’animal à Homme (zoophiles), à partir du sol (telluriques).

- A partir de spores, de filaments :

• Ongles : généralement, pénétration par le bord libre de l'ongle puis extension vers la matrice

• Poil, cheveu : à partir de l’épiderme, contact avec le poil ou cheveu, pénétration par l'ostium folliculaire puis développement intrapilaire, jusqu’à la frange d’Adamson.

• Peau : lésion préexistante ; atteinte de la couche cornée puis extension centrifuge avec guérison

centrale → lésion circulaire (circinée) en cocarde

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Facteurs favorisants

Nombreux (mode de vie, profession, terrain) : - Chaleur, humidité, macération (pieds) - Profession : agriculteurs, éleveurs, vétérinaires : expositions animaux, maîtres-

nageurs - Mode de vie (sportifs : athlétisme, natation, arts martiaux)

→ Microtraumatismes (ongles des pieds chez le sportif. Le portage sain est fréquent).

- Facteurs hormonaux : Rôle de l'âge : Ex : enfant : teigne (guérison à la puberté, modification des acides gras du cuir chevelu) adulte : espace inter orteil

- Facteurs immunologiques (immunodépression par VIH, corticothérapie)

Abord clinique : par localisations

1. Peau glabre : - Dermatophytie (herpes) circinée - Epidermophytie des grands plis (tinea cruris) - Epidermophytie des petits plis : Epidermophytie palmoplantaire/interdigito-

plantaire (tinea pedis)

2. Ongles : (tinea unguium) - Onychomycoses: Ongles - Perionyxis (cf Candida)

3. Poil-phanère: - Teignes : cheveux (tinea capitis) - Sycosis: barbe (tinea barbaris)

Autres : - Dermatophytides - Maladie dermatophytique

Clinique :

Atteintes de la peau glabre

A. Dermatophyties (Herpès) circiné (en dehors des plis) - Lésion arrondie ou polycyclique, souvent prurigineuse - Squameuse - Guérison centrale - En périphérie : bordure érythémateuse, vésiculeuse

(zone active) Ex : Microsporum canis

- Le plus souvent dermatophytes zoophiles ou telluriques

Lésion circinée caractéristique avec bordure vésiculeuse active

Lola 9 ans, 2 rats domestiques à la maison. Grande plaque inflammatoire sans guérison centrale (Trichophyton mentagrophytes zoophile)

Lésions circinées confluentes

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B. Intertrigos dermatophytiques (plis)

Intertrigo des grands plis (tinea cruris) :

- Eczéma marginé de Hébra Ex : pli inguinal

- Lésion érythémato-squameuse ou vésiculo-squameuse

- Prurit - Lésion sèche Trichophyton rubrum, Trichophyton interdigitale, Epidermophyton floccosum (espèces anthropophiles)

Intertrigos des petits plis :

- Principale porte d’entrée des érysipèles, porte d’entrée classique des endocardites

- Espaces interorteils (pied d'athlète) : Intertrigo interdigito-plantaire

- Macération puis fissuration ± prurigineuse du fond du pli, hyperkératose - Extension : dos du pied, plante, ongles - Lésion soit sèche et peu inflammatoire, soit érythémateuse. Parfois vésicules

ou bulles ex : Trichophyton rubrum +++, Trichophyton interdigitale

- Surinfection bactérienne fréquente - Mains : moins fréquent que atteinte des pieds

(mains : plutôt Candida, lésion macérée)

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C. Atteinte palmo-plantaire - Vésicules en périphérie, fine collerette

desquamative - Atteinte en « mocassin » - Extension : espaces inter-orteils, ongle Trichophyton rubrum +++, T. interdigitale

Clinique :

Atteinte des ongles

Onychomycoses

- Atteintes classées selon le mécanisme d’invasion de l’ongle - Corrélation entre atteinte et agent pathogène

Onychomycose Distolatérale sous-unguéale (DLSO) : - Forme la plus fréquente, atteinte de la couche ventrale de l’ongle, tache jaunâtre,

épaississement - Trichophyton rubrum 90% - Pas de périonyxis (≠Candida) - Contamination de l’ongle par chevauchement avec la peau contaminée

Evolution → onychomycodystrophie totale

Onycholyse. Couleur verdatre surinfection par Pseudomonas +++

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Onychomycose Proximale sous-unguéale (PSO) : - Avec peri-onyxis (=paronychie) : Candida (syndrome du barman), moisissures :

Dermatophytes rares – Candida +++++

- Sans peri-onyxis : dissémination lymphatico sanguine, immunodéprimé++++ :

Dermatophytes +++ dans cette forme

Onychomycose superficielle (SO) : - Tâche blanchâtre (leuconychie), limitée à la face dorsale de la tablette de l’ongle :

Trichophyton interdigitale (90%)

Clinique :

Teignes

- Cassure du cheveu (fragilisé car parasité)

→ plaque d’alopécie + squames

- Trois types de teignes :

Teigne tondante sèche : Enfant de 4 à 12 ans

• microsporique (grandes plaques, peu nombreuses)

• trichophytique (nombreuses petites plaques) Pas d'alopécie définitive

Teigne suppurée (ou kérion de Celse) : non contagieuse, macaron inflammatoire suppurant

Teigne favique : exceptionnelle, alopécie définitive

Le type microsporique : teignes tondantes à grandes plaques - Parasitisme endo-ectothrix - Wood (+) - Petites spores 2 µm de diamètre - Cheveux cassés à quelques mm de l'émergence. - Dermatophytes zoophiles (M. canis) ou anthropophiles (M. langeronii) => transmission interhumaine possible.

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Le type trichophytique: Teignes tondantes à petites plaques - Parasitisme endothrix - Wood (-) - Grosses spores 4 µm de diamètre, en chaînettes - Cheveux cassés très court englués dans les squames ou aspect de comédon. - Contamination enfants à enfants - Dermatophytes anthropophiles : T. violaceum, T. soudanense , T. tonsurans

Lampe de Wood : Fluorescence d’une plaque d’alopécie à Microsporum

(teignes à Trichophyton ne fluorescent pas)

Teigne suppurée : kérion de Celse - Parasitisme microïde : Petites spores en chaînettes de 2

µm de diamètre - Cheveux expulsés rapidement (alopécie souvent définitive) - Macaron inflammatoire (Kérion), présence de pus - Contamination à partir d’un animal, jamais homme à

homme - Dermatophytes zoophiles : T. mentagrophytes

Clinique :

Sycosis

Sycosis : atteinte des poils de barbe - Parasitisme mégasporique - Wood (-) - Grosses spores 4-5µm de diamètre,

en chaînettes - Le plus souvent kérions sub-aigus. Poils cassés

courts avant d'être expulsés. - Parfois formes moins inflammatoires - Contamination à partir d’un animal (bovidae,

ungulae, volaille) - Dermatophytes zoophiles : T. verrucosum.

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Prélèvement

Pourquoi faire un prélèvement à visée mycologique ?

- Affirmer le diagnostic : faux positifs cliniques - Guider le traitement :

• Eviter les traitements inutiles

• Adapter selon le champignon (onychomycoses à dermatophytes vs onychomycose à moisissures)

- A visée épidémiologique :

• Dermatophytes anthropophiles-anthropozoophiles-géophiles

• Teigne +++ - Curiosité intellectuelle

Prélèvement mycologique : le matériel

Les écouvillons : - Examen direct : uniquement les levures - Moins sensible que les squames pour les DMP - Lésions inflammatoires ++++ - Lésions squameuses, après grattage

Renseignements cliniques

- Localisation et aspect clinique - Animaux :

• Domestique : Chien/chat, NAC

• Eleveurs bovin, équitation : recherche T. verrucosum => gardé 8 semaines - Profession :

• Traumatismes des ongles (barman, chaussure de sécurité) - Séjour à l’étranger (lieu, dates) : DMP et pseudo-DMP tropicaux,

Piédra - Terrain : immunodépression - Application d’un traitement antifongique avant le prélèvement

• Molécule et forme galénique

• Préciser lequel et la date de la dernière prise/application

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Epidermophyties circinées

Mode de prélèvement :

- Grattage curette mousse bords de la lésion - Scotch test possible (examen direct): Scotch TRANSPARENT! - Rajouter écouvillon si formes inflammatoires

Renseignements cliniques :

- Localisation précise - Contact avec des animaux (D zoophiles) - Jardinage contact avec la terre ? (D géophiles ?) - Particularité de la forme clinique :

• Caractère discret ou inflammatoire

• Tokelau, T. incognito etc.

Tinea cruris

Mode de prélèvement :

- Grattage curette mousse bords de la lésion - Ecouvillon : recherche d’une candidose associée ou d’une surinfection bactérienne

Renseignements cliniques :

- Localisation précise (cuisse E. floccosum ? Pli inguinal T. rubrum ?) - Autres diagnostics suspectés ?

Tinea pedis : intertrigo

Mode de prélèvement :

- Récupérer le maximum de squame - Ne pas mélanger les squames de la plante avec intertrigo, ongles…

Renseignements cliniques :

- Localisation précise - Date d’apparition - Facteurs favorisants - Kératodermie et/ou onychomycose associée ?

Onychomycose : DLSO

Mode de prélèvement : - Couper l’ongle, jeter la rognure - Gratter la section propre à la curette : fine poussière - Ne pas mélanger les squames de la plante avec intertrigo, ongles…

Renseignements cliniques : - Forme clinique : classification de Baran 2014 - Date d’apparition - Kératodermie et/ou onychomycose associée ?

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Onychomycoses des mains

Mode de prélèvement :

- Gratter à la curette - Paronychies : grattages + faire sourdre le pus puis recueil à l’écouvillon

Renseignements cliniques : - Paronychies +++ (levures ou moisissures +++) - Profession - Immunodépression (Dermatophytes) - Pays tropical (Neoscytalidium)

Teignes

Mode de prélèvement :

- Gratter le cuir chevelu au niveau des plaques d’alopécie à l’aide d’une curette stérile. - Vérifier que l’on a des petits cheveux cassés (<3mm) - Sinon prélever à la pince sur plaque d’alopécie - Compléter par un écouvillonnage vigoureux de la lésion (écouvillon mouillé)

Examen direct

- Très important (permet la mise en route du traitement sans attendre le résultat de la culture)

- Filaments mycéliens (ongles, squames, cheveux) - Cheveux : spores (et filaments)

Squames Cheveu

Interêt diagnostique dans les teignes : forme de parasitisme

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Nécessité d’avoir un prélèvement sous forme de fine poussière

Poussière d’ongles vs rognures :

Prélèvement de teigne : petits cheveux cassés

Culture

- Pousse en 1 à 3 semaines, parfois plus long - Permet l’isolement et l’identification du dermatophyte (examen macro et

microscopique)

Aspect macroscopique :

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Aspect microscopique :

Traitements

1. Peau glabre Si pli : bien sécher Traitement local Grand pli : 3 semaines ; Espaces interorteils : 2 semaines Herpes circiné : 2 semaines

- Topiques imidazolés : Ex : bifonazole (Amycor®), Econazole (Pévaryl®),…

- Cyclopiroxolamine (Mycoster®) - Corticoïdes : à proscrire

2. Onyxis

Traitement long et difficile ; meulage - Local si atteinte très limitée (vernis) :

Amorolfine (Locéryl®), pendant 6 à 9 mois pour les ongles des pieds (3 à 6 mois si mains) Ou ciclopirox (Mycoster®) Ou bifonazole-urée (Amycor-onychoset®)

- Si lésion évoluée, avec atteinte matricielle : Traitement per os par terbinafine (Lamisil®), pendant 6 mois (orteils) ou 3 mois (mains), associé au traitement local

- Ne pas interrompre le traitement trop précocement

3. Teignes - Griséofulvine (Griséfuline®) per os pendant 2 mois - Plus un traitement topique (=localement : shampoing) - Plus l’éviction scolaire pour les teignes anthropophiles

Eviction uniquement en l’absence de présentation d’un certificat médical attestant d’une consultation et de la prescription d’un traitement adapté

Prophylaxie : - Affections volontiers récidivantes, voire chroniques - Respect de la durée du traitement, même si long - Bien sécher les espaces inter-orteils - Hygiène dans les salles de sport, piscines…