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Cours Théories économiques contemporaines - Semestre 6 - - Option : Economie - - Pr. Abourrig - - Année Universitaire : 2019/2020 -

Cours Théories économiques contemporaines

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Page 1: Cours Théories économiques contemporaines

CoursThéories économiques

contemporaines

- Semestre 6 - - Option : Economie -

- Pr. Abourrig -

- Année Universitaire : 2019/2020 -

Page 2: Cours Théories économiques contemporaines

Introduction

• Mercantilisme : une naissance de l’économie politique (Début XVIe) Point commun entre les centaines d’écrits apparus, dans plusieurs disciplines

(Economie, droit, politique) est leur intérêt à l’égard des problèmes pratiques immédiat qui se posaient à la politique économique, notamment ceux de l’Etat national naissant.

Bref: répondre à la question: comment atteindre la puissance et la richesse? Une question qui constitue l’objet de l’économie politique (Montchrestien, 1615)

Plusieurs auteurs font partie de ce courant dont : Ortiz (1558) qui était pour le rapatriement des métaux précieux

Jean-Baptiste Colbert qui défend l’intervention de l’Etat pour stimuler les exportations et dégager un excédant commercial payé en métaux précieux

Cromwell (1651) prône : le monopole du commerce; la colonisation; et les entraves aux importations

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• Pensée Préclassique: Contestation du mercantilisme Des conclusions sur la cause de la misère paysanne et de la difficulté agricole

en France. Ainsi la cause principale selon P. le Pesant de Boisguilbert (1697) étant la taille les barrières douanières

Une crise agricole qui a fait l’apparition de l’école physiocrate, dont le maitre de pensé unique était J-F Quesnay. Selon lui les richesses produites dans l’agriculture sont à l’origine d’un circuit, ressemblant au circuit sanguin, qui irriguent la société comme le fait le sang pour l’organisme humain.

Quesnay développe une pensée inégalitaire dont les thèses principales sont : Droit de propriété fait partie des droits naturels.

Chaque individu est propriétaire de sa personne et des produits de son travail.

La grande agriculture est fondement de la prospérité de la société.

Un Hymne au libéralisme et conception très proche des thèses actuelles de l’Etat minimum.

Introduction

Page 4: Cours Théories économiques contemporaines

• Economistes Classiques: trois grands auteurs• Adam Smith et le paradoxe de la valeur. Il distingue la valeur d’usage de la

valeur d’échange. Il met l’accent sur le travail commandé (ou échangé)

• David Ricardo et la valeur du travail incorporé. Pour lui, les deux sources de la valeur sont : la rareté et la quantité du travail nécessaire pour acquérir le bien.

• La rupture J-B Say. Il considère que la production n’est point une création de matière, mais une création d’utilité. Il avance que la valeur des biens dépend de leur utilité, et rejette ainsi la conception physiocrate de la valeur (qui voyaient la terre comme seule source de richesse) et la conception smithienne faisant jouer ce rôle au travail.

• Karl Marx et l’exploitation capitaliste

Introduction

Page 5: Cours Théories économiques contemporaines

• Les Néoclassiques: Une reprise de la valeur de Say Apparus au dernier quart du XIXème siècle avec la succession de la parution

des œuvres majeurs des auteurs néoclassiques: La théorie de l’économie politique de William S. Jevons en 1871 à Manchester

Les fondement de de l’économie politique de C. Menger en 1871 à Vienne

Elément d’économie politique pure de L. Walras en 1874 à Lausanne

Développent une analyse fondée sur une conception individualisé de la société. On parle ainsi de l’analyse marginaliste qui défend l’individualisme méthodologique.

Contrairement aux classiques et à Marx qui s’intéressent aux conditions de l’offre, les marginalistes s’intéressent au comportement des agents économiques.

Introduction

Page 6: Cours Théories économiques contemporaines

• La pensée de Keynes et l’intervention de l’Etat

• La réfutation de la loi de Say• La monnaie est détenue pour des motifs de précaution et de spéculation

• Résultat: • des déséquilibres entre l'offre et la demande et avec eux des crises de sous-

consommation.

• la crise de 1929 constitue bien le résultat d'une insuffisance de débouchés, et la preuve de l'incapacité de l'économie à s'autoréguler.

• Défaillance du marché, exigeant une intervention de l’Etat.

Introduction

Page 7: Cours Théories économiques contemporaines

• La pensée de Keynes et l’intervention de l’Etat Deux politique pour faire face aux crises de surproduction. Keynes, en

réfutant la loi de Say, propose deux politiques : Une politique budgétaire qui vise :

1. Compenser les défaillance de l’investissement privé grâce au jeu multiplicateur, avec des politiques actives de déficit budgétaire.

2. Socialisation de l’investissement. Keynes préconise ainsi que la part importante de cet investissement soit pris en charge par l’Etat.

Une politique monétaire à laquelle Keynes reste sceptique. Elle a pour fin gagner la confiance des entrepreneurs.

Introduction

Page 8: Cours Théories économiques contemporaines

Chapitre 1 : les écoles libéralesL’Ecole de Chicago et le courant monétariste

Page 9: Cours Théories économiques contemporaines

1- Les monétaristes

Introduction:

• Initié par Milton Friedman, ce courant a critiqué le système keynésien en remettant en cause son analyse des grandes fonctions macroéconomiques. Ceci a donné naissance à la théorie de l’inflation et avance que les politiques de relance sont nocives.

Page 10: Cours Théories économiques contemporaines

1. La fonction de la demande de monnaiea. La vitesse de circulation de la monnaie:

On distingue deux approches de la vitesse de circulation de la monnaie

i. La vitesse-transaction

ii. La vitesse-revenu

1-1- Critiques des fonctions keynésiennes

Page 11: Cours Théories économiques contemporaines

i. Approche vitesse-transaction:

Ou approche traditionnelle de Irving Fisher. Sa formule est donnée par :

MV +M’V’ = PT (1)

Avec M : monnaie fiduciaire ; M’: monnaie scripturale et V et V’ leur vitesse respective; P: le niveau général des prix ; T : Volume des transaction

La vitesse-transaction est un coefficient technique qui correspond au nombre d’unités de paiement par unité de temps.

1-1- Critiques des fonctions keynésiennes

Page 12: Cours Théories économiques contemporaines

ii. La vitesse-revenu : Approche de M. Friedman

Friedman dans sa Théorie quantitative de la monnaie s’appuie sur l’équation de Cambridge : M=kPy (2) avec

M : Masse monétaire; P: niveau général des prix ; y : Revenu réel; k: vitesse-revenu

k est formellement égale à 1/v ,

La nouveauté dans l’approche de Friedman est que k est une variable de comportement psychologique des agents face à leur encaisse.

Selon lui la monnaie n’a pas seulement une fonction de transaction, elle est aussi un instrument de réserve. Elle a un cout de détention et permet des rendements.

De ce fait l’équation (2) devient : M.V= PY

1-1- Critiques des fonctions keynésiennes

Page 13: Cours Théories économiques contemporaines

• La Théorie Quantitative de la Monnaie (TQM):

• Toute augmentation de la quantité de monnaie (M) entraîne uneaugmentation des prix (P) car la vitesse de la monnaie (V) est constante (lademande de monnaie ne varie pas) et le volume des transactions (T) est àson maximum en raison du plein emploi des facteurs de production.

• Résultat:

• L'inflation est ainsi un phénomène strictement monétaire. (Bodin, Fisher)

Les monétaristes

Page 14: Cours Théories économiques contemporaines

• Quelques conclusions de Friedman :

« Il n’y a sans doute pas d’autre relation empirique en économie donton a observé, la réapparition aussi uniformément et dans descirconstances aussi variées, que la relation entre des changementssubstantiels, dans une courte période, dans la quantité de monnaie etdans les prix;

l’un est invariablement lié à l’autre et va dans la même direction; j’ai lesentiment que cette uniformité est du même ordre que plusieurs desuniformités qui forment la base des sciences physiques »

(Friedman, studies in the Quantity Theory of Money, 1956).

Les monétaristes

Page 15: Cours Théories économiques contemporaines

• Quelques conclusions de Friedman :

• « L’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire, car elle ne peut être créée que par une augmentation de la quantité de monnaie plus rapide que celle de la production »

(Friedman, The counter-revolution in Monetary Theory- 1970)

Les monétaristes

Page 16: Cours Théories économiques contemporaines

• Quelques conclusion de Friedman :• La vérification empirique de la TQM

• « La vitesse de circulation de la monnaie par rapport au revenu est immanquablement et décidément plus stable que le multiplicateur d’investissement, sauf durant les premières années de la grande dépression, après 1929 (…)

• En d’autres mots, la version simplifiée de la théorie liant le revenu aux dépenses, à laquelle nous nous sommes délibérément restreint dans ce texte, est à peu près totalement inutile comme description des relations empiriques stables, comme on peut le juger par six décennies d’expérience aux Etats-Unis. »

Friedman et Meiselman, « The relative stability of Monetary Velocity and the Investment Multiplier in the United States, 1897-1958 », 1963.

Les monétaristes

Page 17: Cours Théories économiques contemporaines

• Conclusions sur la courbe de Philips :

Pas d’impact de la politique monétaire ou fiscale sur le réel

de ce fait : • Le Taux de chômage naturel déterminé par des forces réelles

Toute tentative pour baisser le chômage sous le TCN => inflation qui doit être constamment augmentée pour que l’emploi soit maintenu à ce niveau.

Prise en compte des anticipations d’inflation

Les monétaristes

Page 18: Cours Théories économiques contemporaines

La nouvelle économie classique (NEC)

• la NEC s’est développée à partir du milieu des années 1970 aux États-Unis

• issue d'une réaction aux insuffisances, excès et échecs de la «Révolution keynésienne»,

• Ses principaux auteurs sont :• Robert Lucas;

• Thomas Sargent;

• Neil Wallace;

• Robert Barro; et

• Edward Prescott.

Page 19: Cours Théories économiques contemporaines

Caractéristiques

• L'introduction des problèmes d'information dans l'analyse macroéconomique constitue l'un des apports principaux de la Nouvelle école classique.

• À l'intérieur de la nouvelle macroéconomie classique, coexistent une grande variété d'analyses, qui se distinguent les unes des autres par les hypothèses spécifiques retenues quant aux « technologies » (au sens large). Il s'agit là davantage d'un continuum, des plus « classiques » aux plus « keynésiennes », que de « camps » nettement séparés.

• Propose une nouvelle manière de poser les questions sur le fonctionnement de la macro-économie, donc également sur la politique économique.

Page 20: Cours Théories économiques contemporaines

Des idées générales

• Expliquer les fluctuations économiques tout en conservant deux principes fondamentaux hérités des classiques:• les agents économiques sont rationnels : les consommateurs maximisent leur

utilité et les producteurs maximisent leur profit.

• Sur les marchés, les prix s'ajustent pour équilibrer en permanence l'offre et la demande.

• Du fait de cette hypothèse, les modèles de la nouvelle économie classique sont des modèles d'équilibre.

Page 21: Cours Théories économiques contemporaines

Deux nouvelles hypothèses:

• Les deux hypothèses sont relative à l’information :• l'information est imparfaite. Ainsi, s'agissant des prix, les agents ont une

meilleure connaissance de l'évolution du prix des biens qu'ils produisent que du niveau général des prix.

• les agents effectuent des anticipations rationnelles, au sens où ils utilisent au mieux toute l'information disponible pour former leurs anticipations sur les variables à prévoir.

Page 22: Cours Théories économiques contemporaines

NEC: Quelles origines?

• La NEC trouve ses origines dans les travaux de trois auteurs : 1. Friedman qui remet en cause la validité de la courbe de Phillips à long

terme ;

2. Phelps à qui l'on doit de mettre en avant les problèmes d'imperfection de l'information ;

3. Muth qui introduit la notion d'anticipations rationnelles

Page 23: Cours Théories économiques contemporaines

Quelques conclusions

• les imperfections de l'information jouent en effet un rôle majeur dans la propagation des chocs qui affectent l'économie, et plus généralement dans les interactions entre agents.

• Les asymétries d'information entre offreurs et demandeurs sur un marché quelconque, et plus généralement l'existence d'information coûteuse, voire privée, ont, semble-t-il, des conséquences beaucoup plus sérieuses sur le fonctionnement des marchés, surtout lorsque de telles asymétries sont associées à des coûts de modification des décisions des agents, aboutissant alors souvent à l'adoption de comportements « quasi rationnels ».

Page 24: Cours Théories économiques contemporaines

• L'adhésion aux postulats méthodologiques précédemment énoncés n'exclut nullement la considération des imperfections des marchés, dont il apparaît, au contraire, qu'elles naissent d'hypothèses empiriquement plausibles sur les technologies ou les institutions : rendements croissants dans les processus de production et formes diverses de collusion entre offreurs en sont, bien sûr, des causes depuis longtemps reconnues

• Fidèle à la tradition classique, la NEC défend en particulier la neutralité de la monnaie et la tendance de l'économie à converger spontanément vers un équilibre, le plus souvent « souhaitable » selon le critère parétien. On parle ainsi du traitement analytique de la monnaie et de l'unicité de l'équilibre.

Quelques conclusions

Page 25: Cours Théories économiques contemporaines

• les conclusions des Nouveaux classiques reposent implicitement sur des hypothèses fortes concernant la connaissance et la manière dont sont coordonnées les décisions dans un système économique décentralisé. • Or il est probable que les « défauts de coordination » — spatiale et inter-

temporelle — jouent un rôle majeur dans l'éventuel mal-fonctionnement d'un tel système.

Quelques conclusions

Page 26: Cours Théories économiques contemporaines

• « […]elles proposent une nouvelle façon de penser la politique économique, esquissant ainsi les contours d'un nouvel interventionniste. Loin d'établir les fondements d'un laisser-faire complet, la Nouvelle macroéconomie accorde au gouvernement la place de protagoniste qui est la sienne dans les économies contemporaines, en distinguant clairement les deux aspects essentiels de ses fonctions : dans les jeux qu'elle analyse, le gouvernement est d'une part l’« arbitre », celui qui fixe les règles du jeu, et d'autre part un joueur dominant, par rapport auquel les autres — agents privés —se déterminent.»

• Extrait de Jacques Le Cacheux (1989) « La nouvelle macro-économie classique : fondement et laisser-faire ? »

Quelques conclusions

Page 27: Cours Théories économiques contemporaines

NEC et politiques publiques

• Nouveaux classiques ont apporté des arguments neufs en faveur de positions non-interventionnistes longtemps défendues par les monétaristes. Les « théorèmes d'inefficience » des politiques macro-économiques, dont les plus connus concernent • d'une part l'impotence d'une politique monétaire systématique (Sargent et Wallace,

1975) — argument qui a porté un coup fatal à l'activisme keynésien conçu comme un contrôle optimal de l'activité — ,

• d'autre part l'inconséquence des choix de financement des dépenses publiques — l’« équivalence ricardienne » (Barro, 1974) — ,

• découlent logiquement du fait que les arbitrages habituellement supposés n'existent pas dans les environnements purement concurrentiels analysés, ou bien ne sont pas systématiquement exploitables, du fait de la rationalité des comportements privés, en particulier des anticipations.

Page 28: Cours Théories économiques contemporaines

• Selon les NC, le choix entre interventionnisme et laisser-faire repose sur une double appréciation:• celle de l'importance empirique des rigidités et imperfections qui fondent

l'efficience des politiques, et des gains potentiels qui en résulteraient ;

• et celle de la capacité effective du gouvernement à mettre en œuvre la «bonne » politique.

• la politique monétaire n'est pas dissociable de la politique budgétaire et fiscale. Ceci altère profondément les conclusions monétaristes les plus célèbres — comme le démontrent, par exemple, Sargent et Wallace (1981) à propos de la désinflation monétaire — en attribuant l'inflation à des causes d'ordre budgétaire et fiscal.

NEC et politiques publiques

Page 29: Cours Théories économiques contemporaines

• Les Nouveaux classiques adoptent des positions restrictives sur le rôle du gouvernement en tant que « joueur » dans l'économie, toutefois leurs méthodes d'analyse conduisent, en revanche, à privilégier son rôle réglementaire — la détermination des « règles du jeu ».

Page 30: Cours Théories économiques contemporaines

L’école de l’économie institutionnelleÉcole de la régulation et Capitalisme monopoliste d’Etat

Page 31: Cours Théories économiques contemporaines

La théorie de la régulation

Introduction • la théorie de la régulation a dès le milieu des années soixante-dix

montré l’importance des institutions dans la dynamique de longue période des économies capitalistes.

• Elle s’est chargée de démentir l’illusion d’une théorie achevée qui correspondrait à une configuration statique et un état d’équilibre de l’économie.

• Elle se définit à partir d’une double critique adressée respectivement à la théorie néoclassique et aux conceptions traditionnelles du marxisme.

Page 32: Cours Théories économiques contemporaines

Introduction

Par rapport aux néoclassiques:

• La TR insistent sur le fait que le rapport marchand, et donc son expression sur les marchés, résulte d’une construction sociale et non pas d’une donnée résultant de la confrontation spontanée d’agents économiques.

Page 33: Cours Théories économiques contemporaines

Introduction

Par rapport aux marxisme traditionnel:

• la TR partage l’idée qu’il convient de distinguer le rapport de production capital-travail du rapport marchand mais est en désaccord quant à l’unicité de la dynamique d’accumulation du capital que ces rapports sociaux sont susceptibles d’impulser.

• Selon la forme que revêt le rapport salarial, le type de concurrence ou encore la forme d’expression de la contrainte monétaire, plusieurs régimes d’accumulation et modes de régulation peuvent exister,

• Une conclusion qui les distingue de la plupart des héritiers de Marx qui insistent au contraire sur l’invariance des lois gouvernant la dynamique économique des économies capitalistes.

Page 34: Cours Théories économiques contemporaines

Principaux auteurs: Paul Boccara

• Certains considèrent que Paul Boccara est le pionnier de l’approche de la régulation à travers ses travaux depuis 1961 «Quelques hypothèses sur:• le développement du Capital »,

• le capitalisme monopoliste d’État

• la socialisation et la régulation capitalistes par les monopoles

Page 35: Cours Théories économiques contemporaines

Principaux auteurs: Michel Aglietta

• L’un des auteurs marquant du courant de la régulation on trouve Michel Aglietta depuis sa thèse sous l’intitulé : Accumulation et régulation du capitalisme en longue période. Exemple des États-Unis (1870-1970) »

• Un ouvrage de référence dans cette école publié en 1976 vient appuyer cette thèse :• « Régulation et crises du capitalisme »

Page 36: Cours Théories économiques contemporaines

Principaux auteurs: Robert Boyer

• Robert Boyer représente l’un des pilier de l’école de la régulation. Il a produit plusieurs travaux sur l’approche de la régulation à partir des travaux de Boccara et de Aglietta. Parmi ces travaux: • La théorie de la régulation : une analyse critique » (La Découverte, 1987).

• Les approches en termes de régulation » (juillet 1985)

Page 37: Cours Théories économiques contemporaines

Hypothèses principales

• L’ hypothèse fondatrice de la théorie de la régulation concerne l’historicité fondamentale du processus de développement des économies capitalistes.• dans ce mode de production, l’innovation organisationnelle, technologique,

sociale, devient permanente et met en mouvement un processus dans lequel les rapports socioéconomiques connaissent une transformation, tantôt lente et maîtrisée, tantôt brutale et échappant au contrôle et à l’analyse.

• la théorie de la régulation se veut donc d’historiciser les théories économiques.

• Elle se donne pour ambition d’expliquer avec le même ensemble d’hypothèses des problèmes tels que le chômage, le progrès technique.

Page 38: Cours Théories économiques contemporaines

Hypothèses principales

• Variabilité dans le temps et l'espace des dynamiques économiques et sociales.• Implications:

• une critique sévère et radicale du programme néoclassique, qui postule le caractère autorégulateur des économies de marché et livre une vision erronée des déséquilibres et contradictions qui marquent la fin des Trente Glorieuses.

Page 39: Cours Théories économiques contemporaines

Hypothèses principales

• L’intérêt de la démarche de la TR est de livrer, de façon quasi déductive, les formes institutionnelles nécessaires et suffisantes à la viabilité d’une économie capitaliste, dès lors que l’on entérine l’absence d’un commissaire priseur (Boyer, 2001a).

• Elle considère, en plus, que l’espace national tel que le définit la monnaie de référence et la configuration du rapport salarial est le lieu d’expression du mode de régulation.

Page 40: Cours Théories économiques contemporaines

Concepts fondateurs: ‘la régulation’

• "Parler de la régulation d'un mode de production, c'est chercher à exprimer la manière dont se reproduit la structure déterminante d'une société dans ses lois générales (…). Une théorie de la régulation sociale est une alternative globale à la théorie de l'équilibre général (…). L'étude de la régulation du capitalisme ne peut pas être la recherche de lois économiques abstraites. C'est l'étude de la transformation des rapports sociaux créant des formes nouvelles à la fois économiques et non économiques, formes organisées en structures et reproduisant une structure déterminante, le mode de production. »

(Aglietta 1976 pp.10, 11 et 14, Boyer 1986 p.130, Boyer et Saillard 1995 pp.548-9)

Page 41: Cours Théories économiques contemporaines

La TR: quelle architecture et quelle logique?

• Trois niveaux d'analyse sont distingués, par ordre d'abstraction décroissant:

1. Analyse des modes de production et leur articulation.

2. Identification des régularités sociales et économiques qui permettent à l'accumulation de se développer sur le long terme, malgré, ou à travers les crises. On parle ainsi de régime d'accumulation

3. La configuration spécifique des rapports sociaux pour un lieu et une phase historique donnés. Précisément les formes institutionnelles

Page 42: Cours Théories économiques contemporaines

Principaux Propos :

• La viabilité du mode de production capitaliste impose certaines contraintes quant à l’organisation du rapport capital-travail d’une part, de la concurrence de l’autre. C’est en ce sens que l’on peut parler de fondements macro-institutionnels d’une économie de marché.

• Ainsi, la vocation de la TR est donc :• d’expliciter la liste des institutions nécessaires et suffisantes à la viabilité

d’une économie capitaliste,

• d’en analyser la dynamique au sein de chaque architecture institutionnelle observée sur un ensemble géographique et une période donnés.

Page 43: Cours Théories économiques contemporaines

Principaux Propos :

• Contrairement à beaucoup de recherches institutionnalistes contemporaines qui se concentrent sur les équilibres de court terme et l’écart que peuvent introduire les institutions par rapport à un hypothétique équilibre de marché, la TR plonge les institutions dans le temps long de l’histoire.

• Elle cherche à expliciter comment les facteurs même du succès d’un régime d’accumulation sont à l’origine de sa déstabilisation et de l’entrée dans une crise qualifiée de structurelle, au sens où n’est plus assurée la stabilisation dynamique de l’accumulation au sein des formes institutionnelles héritées du passé.

Page 44: Cours Théories économiques contemporaines

Principaux Propos :

• A l’opposé de l’hypothèse d’anticipations rationnelles, qui suppose que tous les agents finissent par connaître la partie déterministe du modèle qui régit leurs interactions, la TR distingue clairement entre régime d’accumulation et mode de régulation.

1. Le premier est la création du théoricien qui observe de l’extérieur et souvent ex-post la dynamique de longue période de l’économie considérée,

2. le second explicite le comportement des divers acteurs par référence à une connaissance par nature partielle et locale de la réalité des interactions qui gouvernent leurs relations.

• En un sens, il n’est pas de passage du macro au micro sans référence aux catégories intermédiaires que sont les formes institutionnelles.

Page 45: Cours Théories économiques contemporaines

Cinq formes institutionnelles:

• Formes institutionnelles ou toute codification d'un ou plusieurs rapports sociaux fondamentaux.

• Cinq formes institutionnelles fondamentales sont distinguées :1. Forme et régime monétaire

2. Forme du rapport salarial

3. Forme de la concurrence

4. Forme d'adhésion au régime international

5. Formes de l'État

Page 46: Cours Théories économiques contemporaines

Forme et régime monétaire

• La forme monétaire (est) la modalité que revêt, pour un pays et une époque donnés, le rapport social fondamental qui institue les sujets marchands... la monnaie n'est pas une marchandise particulière mais une forme de mise en rapport des centres d'accumulation, des salariés et autres sujets marchands. On désigne par régime monétaire la configuration correspondante qui permet d’ajuster déficit et excédents.

Page 47: Cours Théories économiques contemporaines

Forme du rapport salarial :

• Configuration du rapport capital/travail, composée des relations entre différents types d'organisation du travail, le mode de vie et les modalités de reproduction des salariés. En termes analytiques, cinq composantes interviennent pour caractériser les configurations historiques du rapport capital-travail : • type de moyens de production;

• forme de la division sociale et technique du travail;

• modalité de mobilisation et d'attachement des salariés à l'entreprise;

• déterminants du revenu salarial, direct ou indirect;

• enfin mode de vie salarié, plus ou moins lié à l'acquisition de marchandises ou à l'utilisation de services collectifs hors marché.

Page 48: Cours Théories économiques contemporaines

Forme de la concurrence :

• Elle indique comment s'organisent les relations entre un ensemble de centres d'accumulation fractionnés dont les décisions sont a priori indépendantes les unes des autres.

• Plusieurs cas polaires sont distingués :• Mécanismes concurrentiels dès lors que c'est la confrontation ex post sur le

marché qui définit la validation ou non des travaux privés.

• Monopolisme, si prévalent certaines règles de socialisation ex ante de la production par une demande sociale d'un montant et d'une composition sensiblement équivalents.

Page 49: Cours Théories économiques contemporaines

Forme d'adhésion au régime international :

• La conjonction des règles qui organisent les relations entre l'État-nation et le reste du monde, aussi bien en matière d'échanges de marchandises que de localisation des productions, via l'investissement direct ou de financement des flux et soldes extérieurs.

Page 50: Cours Théories économiques contemporaines

Formes de l'État :

• Ensemble de compromis institutionnalisés... [qui]... une fois noués, créent des règles et des régularités dans l'évolution des dépenses et recettes publiques.

Page 51: Cours Théories économiques contemporaines

Régime d’accumulation • L'ensemble des régularités assurant une progression générale et

relativement cohérente de l'accumulation du capital, c'est-à-direpermettant de résorber ou d'étaler dans le temps les distorsions etdéséquilibres qui naissent en permanence du processus lui-même. Cesrégularités concernent :

1. un type d'évolution d'organisation de la production et de rapport des salariés aux moyens de production;

2. un horizon temporel de valorisation du capital sur la base duquel peuvent se dégager les principes de gestion;

3. un partage de la valeur permettant la reproduction dynamique des différentes classes ou groupes sociaux;

4. une composition de la demande sociale validant l'évolution tendancielle des capacités de production;

5. une modalité d'articulation avec les formes non capitalistes, lorsque ces dernières ont une place déterminante dans la formation économique étudiée.

Page 52: Cours Théories économiques contemporaines

Mode de régulation :

• Tout ensemble de procédures et de comportements, individuels et collectifs, qui a la propriété de :

1. - reproduire les rapports sociaux fondamentaux à travers la conjonction de formes institutionnelles historiquement déterminées;

2. - soutenir et « piloter » le régime d'accumulation en vigueur;

3. - assurer la compatibilité dynamique d'un ensemble de décisions décentralisées, sans que soit nécessaire l'intériorisation par les acteurs économiques des principes de l'ajustement de l'ensemble du système.

Page 53: Cours Théories économiques contemporaines

Apports marquants

1. une interprétation originale des transformations économiques et sociales qui s'opèrent depuis 1973, et la mise en lumière de leur irréversibilité et de leurs enjeux:• Elle a apporté un éclairage particulier sur la croissance exceptionnelle des

"trente glorieuses", croissance stable générée par une configuration spécifique des formes institutionnelles.

• Mécanisation des processus productifs, extension du salariat avec partage des gains de productivité, régime monétaire fondé sur le crédit, concurrence oligopolistique, accumulation intensive autocentrée et gouvernée par la consommation interne apparaissaient comme des formes constitutives du régime d'accumulation fordiste, historiquement daté.

Page 54: Cours Théories économiques contemporaines

• Le ralentissement de la croissance observé depuis le premier choc pétrolier ne tient pas tant à la succession de chocs défavorables qu'à l'érosion des formes institutionnelles fordistes, déstabilisées à long terme par leur succès même, selon un processus largement endogène.• Au fil de la crise, l'articulation des formes institutionnelles se modifie et de

nouvelles hiérarchisations apparaissent, au point d'altérer le compromis capital-travail de l'après seconde guerre mondiale.• Ainsi, les formes de la concurrence et le régime international semblent

désormais jouer un rôle déterminant dans l'évolution du rapport salarial qui subit les pressions issues de la transformation des autres formes institutionnelles.• A partir du milieu des années quatre-vingt, le capital financier pilote les

redéploiements du capital productif. Les modes de régulation sont de plus en plus soumis à la variabilité de l'économie internationale, sur laquelle les gouvernements nationaux n'ont que peu de prise.

Apports marquants

Page 55: Cours Théories économiques contemporaines

2. une interrogation systématique quant aux successeurs possibles du régime d'accumulation fordiste.

• Boyer (1995) avance que:• La prospective des modes de régulation émergents est essentielle à

l'évaluation de la pertinence des politiques économiques.

• Il importe d'analyser par anticipation les facteurs qui peuvent déstabiliser l'ébauche d'un nouveau régime de croissance.

• Plusieurs questions ont été posé notamment par Boyer.

Apports marquants

Page 56: Cours Théories économiques contemporaines

• est-il établi que l'accroissement des inégalités en matière de revenu peut relancer la croissance à long terme ! ?

• Est-il sûr que les régimes d'accumulation gouvernés par la finance livrent une croissance régulière des économies ?

• Est-il exact qu'une libéralisation financière intégrale assurerait l'équilibre mondial ?

Les travaux ayant exploré ces questions font ressortir l'absence de cohérence entreles dynamiques de l'accumulation, qui dépassent l'espace contrôlé par les pouvoirspolitiques, et la difficulté de constituer de nouveaux principes d'interventionscollectives au niveau pertinent, qu'il soit national, régional ou mondial.

Ces recherches soulignent l'interdépendance du politique et de l'économique, que lathéorie économique dominante tend à occulter.

Page 57: Cours Théories économiques contemporaines

• « …Le macroéconomiste « traditionaliste » ne peut manquer de sourire à l’idée d’une économie réduite à un Robinson Crusoé…ou dotée d’un planificateur central en charge du calcul des prix d’équilibre. »

BOYER (2003) « Les institutions dans la théorie de la régulation », CEPREMAP-ENS, p11

Page 58: Cours Théories économiques contemporaines

Approches contemporaines de la croissance

Page 59: Cours Théories économiques contemporaines

Introduction

• Les théories contemporaines de la croissance et du cycle sont nées dans les années quarante d'une reformulation dynamique de la théorie keynésienne, centrée sur l'accumulation du capital.

• le modèle de base des théories de la croissance était, à l'origine, une interrogation relativement pessimiste sur les possibilités d'une croissance équilibrée de plein-emploi.

• Après avoir vérifié la stabilité de la croissance après les période de la croissance, la théorie économique s'attachera par la suite à décrire les mécanismes susceptibles de conduire à une croissance assurant le plein-emploi.

Page 60: Cours Théories économiques contemporaines

Introduction

• Pour la théorie néoclassique, c'est la flexibilité des techniques de production qui permet, pour un taux d'épargne donné, d'atteindre le plein-emploi.

• Dans les modèles d'inspiration « postkeynésienne » cette flexibilité résulte au contraire de l'impact des variations de la répartition des revenus sur le taux d'épargne.

• Les années cinquante et soixante constituent l'âge d'or des théories de la croissance tant du coté de l'étude empirique des facteurs de la croissance que du coté des prolongements théoriques du modèle néoclassique.

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Introduction

Disparition et renaissance :

• Les déséquilibres engendrés par les chocs pétroliers vont conduire à une disparition quasi complète des théories de la croissance, du moins dans les préoccupations des théoriciens. La seule innovation importante des soixante-dix et quatre-vingt est l'intégration explicite des déséquilibres dans les modèles de croissance antérieurs.

• La fin des années quatre-vingt marque au contraire la renaissance de ces théories avec les théories de la croissance endogène.

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1- Faits stylisés selon Kaldor

• Il existe selon Kaldor certaines régularités empiriques que doit expliquer tout modèle théorique de la croissance, on parle ainsi des six faits stylisés de Kaldor à savoir:

1. La productivité des travail augmente d’une manière continue2. l'intensité capitalistique (K/Hab.) augmente également de manière

continue3. La rentabilité du capital est stable au cours du temps.4. La Productivité du K (Pk) est stable au cours du temps.5. Le travail (L) et le capital (K)reçoivent une part du revenu total qui est stable

au cours du temps6. L’existence d’une différence importante entre les taux de croissance entre

les pays

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2- Chronologie et évolution des théories de la croissance A. Phase 1: (1950-1960):

Caractérisée par une forte croissance régulière rompant avec l’instabilité et la récession qui caractérise les période de l’avant guerre mondiale.

Les théoriciens s’intéressaient à l’explication des mécanismes de la croissance stable

B. Phase 2: (1960-1973): Durant cette période la croissance est devenue un fait acquis Les économistes s’intéressaient alors à la mesure de la croissance. L’objectif est la mise en évidence du poids des facteur L, K et du progrès technique

(A) dans l’explication de la croissance

C. Phase trois: (l’après du 1973) Ralentissement de la croissance à cause du choc pétrolier ; des performance inégales

entre les nations ; importance du rôle du progrès technique Les orientation de la réflexion sur la croissance vers l’explication de celle-ci Ceci a conduit à l’apparition des théories de la croissance endogène.

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3- Possibilité d’une croissance équilibrée

• Les origines :

• D’inspiration keynésienne, on assistait à la réintroduction de l'aspect « offre » de l'investissement (accroissement des capacités de production futures) et son interaction dynamique avec l'aspect « demande » (effet multiplicateur), qui vont être ainsi à l'origine des théories contemporaines de la croissance et du cycle .

• Kalicki (1936) fut le premier à expliquer la croissance à travers ces deux aspects. Son travail a été repris par Samuelson (1939),

• Mais il faudra attendre Harrod [1939] [1948] et Domar [1946] pour que la problématique de la croissance soit développée en ces termes.

Page 65: Cours Théories économiques contemporaines

La croissance équilibrée

• Une croissance équilibrée est par définition : une croissance pour laquelle toutes les composantes de l’activité économique (Y, C, I) évoluent et progressent au même rythme. Elle est considérée également comme une croissance qui assure le plein emploi.

Page 66: Cours Théories économiques contemporaines

• Pour un système économique simplifié équilibré on a l’équation suivante:

Y=C+IAvec I=∆K

• K/Y représente la part du capital K dans la production Y dit coefficient du capital désigné par « v » et Y/K la productivité moyenne de K

• à l’équilibre : I=S soit s est la taux d’épargne S/Y et i taux d’investissement I/Y

Ainsi i=s, étant donnée que S=sY et I= ∆K alors sY= ∆K

La croissance équilibrée

Page 67: Cours Théories économiques contemporaines

• Taux de croissance g est ainsi :g= ∆Y/Y= (∆Y/I)*(I/Y)• On v=K/Y donc Y=(1/v)*K alors ∆Y/∆t=(1/v)*∆K/∆t

On aura donc: ∆Y=(1/v)*∆K étant donné que I= ∆K alors

∆Y=(1/v)*I, donc 1/v= ∆Y/I

Par ailleurs, on a I/Y=s donc : g=s/v

Et étant donnée que i=s on aura : g=s/v=i/v

Soit L la population active, n représente son taux de croissance annuel

La croissance équilibrée

Page 68: Cours Théories économiques contemporaines

• Une croissance équilibrée qui assure le plein-emploi est celle qui réalise l’égalité suivante :*

g=s

v=n

On peut ainsi conclure que la croissance équilibrée dépend de trois variable, à savoir s le taux d’épargne, v coefficient du capital et n taux de croissance de la population active

La croissance équilibrée

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Modèle Harrod-Domar

• Quoique leurs réflexions soient fort différentes, Harrod et Domar ont jeté les bases des théories et des modèles de croissance élaborés ultérieurement.

• En fait, l’importance de leur travaux, toutefois distinct, que l'on a coutume de parler du modèle « Harrod-Domar » pour caractériser les conditions d'une croissance équilibrée.

• En effet, Domar et plus encore Harrod se sont surtout interrogés sur les possibilités d'une telle croissance.

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• Harrod suppose que s, v, et n sont indépendantes et exogènes et considère que v est constant. Il suppose ainsi que les facteurs de production sont complémentaires.

• distingue trois taux de croissanceTaux de croissance observé g le taux réellement réalisé par une économieTaux de croissance requis ou garanti: noté par gw pour la réalisation des

anticipations des entrepreneurs Taux de croissance naturel gn qui manifeste la croissance potentielle assurée

par une main d’œuvre qui croit à un taux n.

• Une croissance équilibrée au sens de Harrod s’exprime par:

g= gw= gn

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a- La double nature de l'investissement (Domar, 1946)• L'investissement exerce une double influence sur l'économie.

Par son aspect « demande » (multiplicateur), il détermine le revenu et la demande globale.

par son aspect « offre » il accroît également la capacité de production.

• Le problème de Domar est ainsi le suivant : à quelle condition l'augmentation de la demande est-elle compatible avec

l'accroissement de la capacité de production résultant de l'investissement?

Page 72: Cours Théories économiques contemporaines

a- La double nature de l'investissement (Domar, 1946)

Page 73: Cours Théories économiques contemporaines

• Reprenons le schéma précédent en supposant que le coefficient de capital soit égal à v=2 et le taux d'épargne net à s=10 %. Le sentier de croissance équilibrée correspond donc à un taux de 5 %. Sur ce sentier de croissance, l'investissement net, la consommation, la production (ou revenu) et le capital croissent au taux de 5 %. Si les entreprises fondent leur décision d'investissement sur une croissance anticipée de 5 %, la croissance de l'offre réalisée et de la demande réalisée correspond bien au taux de croissance anticipé de 5 %

a- La double nature de l'investissement (Domar, 1946)

Page 74: Cours Théories économiques contemporaines

• Les réflexions d'Harrod sur les possibilités d'une croissance régulière ont conduit à poser deux problèmes distincts que la théorie postérieure a longtemps confondus :

1. La stabilité de la croissance induite par l'interaction du multiplicateur et de l'accélérateur (le problème du fil du rasoir).

2. La possibilité d'assurer le plein-emploi c'est-à-dire d'égaliser le taux garanti résultant de la propension à épargner et du coefficient de capital et le taux naturel résultant de la croissance démographique et du progrès technique.

b- L'instabilité de la croissance : le fil du rasoir (Harrod)

Page 75: Cours Théories économiques contemporaines

b- L'instabilité de la croissance : le fil du rasoir (Harrod)

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• Supposons maintenant que les entrepreneurs anticipent une croissance égale à 6 %. Pour que les capacités de production augmentent de 6 %, le taux d'investissement doit s'élever de 10 à 12 %. En d'autres termes pour augmenter de 1 % la capacité de production (passage de 5 à 6 % de croissance), l'investissement doit augmenter de 20 %.

• Or, par l'effet multiplicateur, le supplément de demande induit par le supplément d'investissement sera également de 20 %. Alors que la croissance de l'offre passe de 5 à 6 % celle de la demande passe de 5 à 25%.

• Les entreprises vont alors accroître l'investissement, ce qui accentue encore l'écart entre l'offre et la demande, et l'économie diverge vers une croissance explosive. En sens contraire, des anticipations inférieures à 5 % vont engendrer une demande trop faible et l'économie s'enfoncera dans la dépression.

b- L'instabilité de la croissance : le fil du rasoir (Harrod)

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• En introduisant les anticipations de croissance dans la détermination de l'investissement, Harrod arrive à la conclusion que la relation précédente g=s/v, déterminant le taux de croissance par le rapport du taux d'épargne au coefficient de capital (taux garanti), est fondamentalement instable.

• l'instabilité harrodienne est fondamentalement la même que celle du multiplicateur-accélérateur de la théorie des cycles : l'ajustement instantané du multiplicateur d'investissement conduit à des fluctuations de la demande sans commune mesure avec celles des capacités de production.

b- L'instabilité de la croissance : le fil du rasoir (Harrod)

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c- Croissance et plein-emploi

• Le deuxième problème soulevé par Harrod est celui de la liaison entre la croissance et le plein-emploi. En confrontant le taux de croissance «garanti» (gw ) qui équilibre l'offre et la demande sur le marché des biens et le taux de croissance naturel (gn) qui permet de maintenir l'équilibre du marché du travail.

• Harrod dégage un paradoxe « qui amène au cœur de l'opposition entre théorie keynésienne et classique »:• Si le taux de croissance garanti gw est supérieur au taux naturel, le rythme

élevé de croissance pourra permettre, par exemple après une importante récession, de diminuer le chômage :

g = gw > gn

Page 79: Cours Théories économiques contemporaines

• Harrod en conclut donc:• qu'un taux d'épargne élevé est néfaste au plein-emploi, au même titre qu'un

taux d'épargne insuffisant. L'épargne est une vertu si le taux de croissance garanti est inférieur au taux naturel

• Au contraire, elle est un facteur de dépression si elle est — comme dans l'exemple précédent — excédentaire par rapport aux possibilités de croissance résultant de la population et du progrès technique.

c- Croissance et plein-emploi

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d- Croissance et temps de reproduction du capital (modèle Von-Neumann-Léontieff.)• La généralisation des réflexions du modèle de Harrod-Domar à

plusieurs secteurs, notamment le lien entre croissance et reproduction du capital, conduisent au modèle Von-Neumann-Léontieff.

• Il fournit une interprétation des différentes phases de croissance d'une économie fondée sur le temps de reproduction des facteurs de production.

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• Le modèle :

• Dans un modèle multisectoriel de type Von-Neumann-Léontieff où tous les facteurs sont reproductibles et les techniques de production à facteurs complémentaires, le taux de croissance maximal de l'économie est déterminé — comme dans le modèle de Harrod à un seul bien — par le rapport du taux d'épargne au coefficient du capitaleffectivement utilisé (s/v).

d- Croissance et temps de reproduction du capital (modèle Von-Neumann-Léontieff.)

Page 82: Cours Théories économiques contemporaines

• Lorsqu'un bien de capital est excédentaire son prix (dual) est nul et le bien en question n'intervient pas dans la relation déterminant le taux de croissance maximal de l'économie.

• Le rythme de croissance de l'économie est alors très différent selon que l'investissement net se limite à la seule accumulation du capital circulant, ou au contraire concerne l'ensemble du capital fixe et du capital humain

• (Cf. figure 3).

d- Croissance et temps de reproduction du capital (modèle Von-Neumann-Léontieff.)

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1er cas de figure:

• Supposons que le taux d'épargne soit de 10 %.

• Dans une période de reconstruction, le capital fixe et le travail qualifié sont excédentaires. Pour augmenter la production, il suffit d'accumuler du capital circulant (consommations intermédiaires).

• Si le stock de capital circulant représente 0,5 fois la production annuelle, • un taux d'épargne de 10 % permet d'obtenir une croissance de 20 % :

s/v=0,1/0,5= 20%

d- Croissance et temps de reproduction du capital (modèle Von-Neumann-Léontieff.)

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2ème cas de figure:

• Lorsque le capital fixe n'est plus excédentaire, mais que le capital humain reste excédentaire (en raison notamment d'une main d'œuvre qualifiée disponible dans le secteur agricole), l'investissement net incorpore alors le capital fixe et le coefficient de capital (v) s'élève et devient compris entre 1 ,5 et 2. • Un taux d'épargne net de 10 % engendre alors une croissance comprise entre

5 et 7,5 %.

• Ce rythme de croissance correspond à la période des « miracles économiques » qu'ont connu les pays européens et le Japon dans les quinze années qui suivirent la fin de la seconde guerre mondiale.

d- Croissance et temps de reproduction du capital (modèle Von-Neumann-Léontieff.)

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3ème cas de figure:

• Dans une économie arrivée à maturité, l'accumulation du capital concerne cette fois non seulement le capital physique, mais aussi le capital

• humain.

• Le coefficient de capital (v) total devient supérieur à 3 et la croissance économique n'est plus que de 3 % par an.

• Pour simplifiée: 1. cette analyse, qui met l'accent sur le temps de reproduction des différentes

composantes du capital. 2. Elle fournit une interprétation intéressante des périodes de reconstruction et de «

miracles économiques » et préfigure les théories modernes de la croissance endogène.

Page 87: Cours Théories économiques contemporaines

Conclusion sur le modèle Harrod et Domar

• Les réflexions précédentes résumées par la détermination du taux naturel et du taux garanti, qui deviendront par la suite le modèle Harrod-Domar, sont l'expression la plus simple du lien entre la reproduction du capital et le processus de croissance économique.

• le cadre conceptuel légué par Harrod et Domar, met l'accent sur la non coïncidence entre le taux de croissance résultant de l'épargne et de la technologie et le taux naturel qui maintient le plein-emploi.

• si la croissance économique égalise de fait ces deux taux, c'est que l'économie est plus flexible que ne le décrit le « modèle Harrod-Domar ».

• D’où le développement de nouvelles théories dont l’objet devient l'explication de la croissance équilibrée assurant le plein-emploi.

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4- La théorie néoclassique de la croissance (Solow, Swan et Tobin)• la théorie néoclassique de la croissance initiée par Solow, Swan et

Tobin introduira la flexibilité du côté des techniques de production: captée par le coefficient de capital v.

• A travers cette flexibilité, ce sont en fait les « réactions entre les prix, les salaires et l'intérêt (qui) jouent un rôle important dans ce processus d'ajustement néoclassique » (Solow, 1956).

• La théorie Néoclassique essaie d’expliquer ainsi le problème de la stabilité de la répartition des revenus et la stabilité de la croissance.

• Ce problème constituera l'axe des controverses entre l'école néoclassique et l'école postkeynésienne dans les années cinquante et soixante.

Page 89: Cours Théories économiques contemporaines

Le modèle:

• Lorsque les facteurs de production sont substituables, le coefficient de capital devient fonction de l'intensité capitalistique.

• En l'absence de progrès technique la productivité moyenne du capital (1/v = inverse du coefficient de capital) ainsi que la productivité marginale du capital sont des fonctions décroissantes de l'intensité capitalistique (K/Hab.).

• Lorsque le taux d'épargne est constant, le taux de croissance garanti (s/v) est donc lui aussi une fonction décroissante de l'intensité capitalistique.

4- La théorie néoclassique de la croissance (Solow, Swan et Tobin)

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Le modèle (suite):• La flexibilité des techniques de production permet donc d'égaliser le taux

de croissance garanti (gw) et le taux de croissance naturel (n) (cf. figure 4). • Si initialement l'économie a un capital par tête trop faible (point A dans la

figure 4), le taux de croissance garanti — c'est-à-dire le taux de croissance du capital — est supérieur au taux de croissance de la force de travail et le capital par tête augmente de sorte que l'économie tend vers la croissance équilibrée (point E). • C'est évidemment l'inverse lorsque le capital par tête initial est supérieur à

la valeur d'équilibre.• Pour plus de détail sur le modèle voir: (Muet, P-A : Les théories

contemporaines de la croissance, p 20-22) en pièces jointes

4- La théorie néoclassique de la croissance (Solow, Swan et Tobin)

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• Comme l'indique Solow, l'ajustement se réalise bien implicitement par les variations de la répartition des revenus (Taux profit et Salaire Réel):• Lorsque le capital par tête est trop faible (point A dans la figure 4) la

productivité marginale du capital, c'est-à-dire le taux de profit, est supérieure à celle qui correspondrait à la croissance équilibrée. Cela veut dire que le salaire réel est trop faible et les techniques de production insuffisamment capitalistiques.

• Ainsi, une augmentation du capital par tête va accroître la productivité du travail et le salaire réel et diminuer la productivité marginale du capital (taux de profit) jusqu'à ce que l'économie atteigne le sentier de croissance équilibrée.

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• Conclusion sur le modèle néoclassique (la règle d’or):

• La flexibilité des salaires permet tout au long de l'ajustement de maintenir le plein-emploi. Si le salaire réel était rigide, le taux de croissance de l'économie (taux garanti) serait supérieur au taux de croissance de la force de travail, et il y aurait pénurie croissante de travailleurs. Cette pénurie entraînerait une hausse du salaire réel qui conduirait également au sentier de croissance équilibrée (E).

• La règle d’or d’après Solow est que :• La consommation par tête est maximale lorsque f’(k) = n. (le point E sur la

figure 4).