Introduction

HISTOIRE DE LA VIE POLITIQUE

1. La naissance de la vie politique moderne La vie politique sous la monarchie est prive, le nombre dacteurs est trs limit. Durant lAncien Rgime, la vie politique est troitement encadre, non publique, le systme repose sur la croyance en la toute puissance du souverain. Cest une vie politique qui prend des formes personnalises, la critique de lautorit est donc personnalise. Pendant la Rvolution franaise, la critique du pouvoir devient lgitime. La vie politique va concerner de plus en plus de gens : le dveloppement dun esprit critique lgard des institutions existe dj sous lAncien Rgime, elle na pas clat dun coup. Hamesbas dcrit comment tout au long du 18 sicle des lieux de discussion se dveloppent lextrieur de la Cour. Ce sont des formes de sociabilit dans lesquels on assiste un brassage social, les lieux centraux de la diffusion de la pense des Lumires, avec lmission des opinions. Il y a une grande diffrence entre la vie politique ancienne et moderne, une vie politique qui cesse dtre une chose prive pour devenir de plus en plus publique, dans laquelle la population est amene discuter et rflchir propos de celle-ci. La vie politique moderne associe lopinion publique et les dcisions politiques. Les soulvements et les meutes de la population surtout dans les campagnes ntaient jamais durables dans le temps (contraire aux associations), ne proposaient pas de nouvelles formes de pouvoir et ne cherchaient pas renverser le pouvoir actuel, ils taient seulement une expression de colre. La responsabilit de la mauvaise gestion tait remise aux ministres et jamais au roi, car la naturalit de la monarchie tait entretenue par des croyances, les gens ne pensaient pas un autre pouvoir possible. Toutes formes de critiques de pouvoir tait une hrsie puisque le roi tait sacr, la reprsentation de Dieu, donc le critiquer voulait dire aller lencontre de la volont de Dieu la guillotine du roi en 1792 va casser son image de souverainet. La monarchie a eu une existence trs longue, elle a t assez stable dans son ensemble car il y a eu peu de dynastie contrairement au modle anglais avec des hritiers qui ont survcu et ltablissement de rgles de succession claires. Une lgende tait vhicule par la majest royale, lide dune dynastie captienne ternelle qui remontrai jusqu la ville de Troy. Cependant, le roi ne pouvait pas tout faire, il avait un pouvoir traditionnel, il devait respecter les dcisions de ses prdcesseurs, devenues coutumes comme par exemple le partage du pouvoir avec lEglise. De plus, lautonomie locale tait trs importante, la libert dans la vie collective tait minimum. Sous lAncien Rgime les ngociations se faisaient de faon discrte, elles ntaient pas rendues publiques. 2. Le rle de la Rvolution franaise

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La vie politique est instable entre 1789 et 1870, elle va connatre toutes les formes possibles et imaginables de systme politique la monarchie constitutionnelle, puis la Convention aprs lexcution du roi, ensuite le Directoire, le Premier Empire, un retour la monarchie et enfin la Rpublique. Le passage entre les deux types de vie politique va prendre presque un sicle au cours duquel les lites franaises ne vont pas tre capables dtablir un rgime stable. La Grande Bretagne et les Etats-Unis sont des pays avant-gardistes : ils ne connatront pas de vraie instabilit aprs la Rvolution. Cest une situation typiquement franaise. Linstabilit politique dcoule de la Rvolution elle-mme, qui cre des clivages profonds au sein du peuple. Les Franais se dchirent propos de la question centrale du type de vie politique adopter. Le sicle suivant la Rvolution, la critique du pouvoir rendue lgitime, une vie politique organise et collective va se dvelopper, une vie politique fonde sur le respect de la loi. Il y a eu des grands changements dus la Rvolution : elle a t dclenche aprs un mouvement de critique mais surtout par le fait que la rforme de la rpartition des pouvoir nait pas t accepte. Les tentatives de la rforme venaient de la remise en cause des privilges. Louis XVI dcide de convoquer les Etats Gnraux. La rdaction des cahiers de dolances se fait de faon dsorganise et engendre une bullition de la population : le peuple exprime sa colre dans ces cahiers, les paysans font part des injustices quils subissent face aux souverains, la bourgeoisie se plaint de ne pas pouvoir acheter de terre. A Versailles, les reprsentants du Tiers Etat se sentent pousss par les revendications et face lintransigeance du roi propos de plusieurs revendications, ils se dclarent Assemble Constituante aprs le Serment du Jeu de Paume . Ils ont le soutient du peuple parisien et grce la pression populaire le roi concde un partage du pouvoir avec une Assemble. La Dclaration des Droits de lHomme et du Citoyen est publie le 26 Aot 1789. Cest labolition dun point de vue symbolique des distinctions fondes sur la naissance et la richesse. Tous les citoyens ont le droit de participer la vie politique. La reconnaissance de la libert individuelle, dfinie de faon trs large dans la DDHC est le fondement des toutes les recommandations. Il y a galement reconnaissance de la libert de penser. Les ides ont mrit tout au long du 17 et du 18 sicle, le rgime anglais va servir de modle aux lites franaises. La DDHC distingue deux catgories de citoyens : - les actifs, qui participent la vie politique, seulement des hommes, pas de femmes ni de domestiques qui ne sont pas considrs comme tant libres, de plus de 25 ans, et qui contribuent lutilit commune en produisant des richesses collectives en payant un impt suprieur trois jours de travail. - les passifs, qui sont tous les autres LAssemble est constitue lors dun suffrage lectoral deux niveaux. Les citoyens actifs dsignent en premier lieu de grands lecteurs qui eux, dans un second temps, lisent les reprsentants de lAssemble. Cest un systme censitaire : le rle de lensemble du peuple dans llection des reprsentants est limit. La participation reste faible car les dplacements

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sont difficiles. Il y a une distinction entre lecteurs et ligibles au sein des citoyens actifs, elle va cre des clivages entre eux. Les Rpublicains sont partisans dune libralisation des institutions, cest une conception des lites, une autre conception plus radicale de la souverainet du peuple qui inclut une participation continue des citoyens dans la vie politique. Les Dmocrates rvolutionnaires veulent un mandat dun an pour les reprsentants de lAssemble, mais les Rpublicains pensent quil leur faut plus de temps pour sinstaller. Il y a eu une effervescence dans la rflexion pour trouver la faon dont il fallait remplacer la monarchie constitutionnelle. Une Assemble avec un pouvoir constituant, appele Assemble Constituante, est lue. En Aot 1792, la Rpublique est proclame. La Convention va tablir une Constitution soumise au rfrendum, la participation est variable (de 5 55% en fonction des rgions) mais elle est vote 92%. Ce sera le seul suffrage universel direct jusquen 1848. La France entre dans une situation de guerre contre lAutriche, indigne par lexcution de Louis XVI, allie des Anglais. Robespierre prend prtexte de cette guerre pour mettre rapidement en place une dictature et nomme 12 reprsentants qui cumulent tous les pouvoirs confis par la Constitution. Ils vont grer la guerre, en effectuant des saisies sur les rcoltes, en fournissant des hommes et des marchandises etc. La France va connatre un rgime de terreur de 1793 la fin 1794 : laction principale de la politique sera la chasse aux opposants. Il y a la Nation et il y a ses ennemis, on emprisonne au nom de la prservation de la Nation et de la Rpublique. Le pouvoir va profiter dune situation durgence, inspire du modle romain. La politique nest plus un dbat pacifi, des confrontations dides, il ny a plus dchange de points de vue. Salut Publique Aprs lexcution de Robespierre, un nouveau rgime est mis en place par le Directoire en 1794. Il est linverse du rgime issu de la Convention. Il existe un souci de pacification, cest la mise en place de rgles pour une aristocratie du pouvoir. La France doit tre gouverne par les meilleurs, les plus instruits, ne recruter les lus que parmi les propritaires. Ce qui fait que seulement 30 000 personnes peuvent lir et tre lus comme reprsentants de la Nation. A partir de 1795, cest la fin douverture et de pacification large des citoyens la vie politique. La violence est permanente puis le 14 juillet, la Grande Peur etc Abolition des privilges le 4 Aot. Le Directoire a quand mme faire la guerre, sauv les institutions face ceux qui veulent un retour la monarchie. Il faut donc encore des gens prts se battre pour la Nation : on donne des gages au peuple, on laisse plus de liberts aux Gnraux, on glorifie larme, on appelle la mobilisation. Il y a une monte en puissance des militaires (exemple : Napolon Bonaparte). Sur le terrain ils se comportent de plus en plus en gouverneurs, dirigent leur arme au nom des ides rvolutionnaires. Faire la guerre rend clbre, donne de limportance pour faire face au Gouvernement. Napolon port par sa popularit, en 1798 il se fait nommer Premier Consul et organise des lections pour lgitimer son pouvoir. LEmpire est institu par plbiscite. LAssemble de disparat pas, cest la mise en place dune candidature officielle. Le pouvoir du Parlement est une innovation. Le 3

pouvoir nest pas divin, il trouve sa source dans le peuple, travers un vote dmocratique. Durant son rgne, Napolon procdera un Rfrendum quatre fois. Le vote populaire sera alors suspect et dclin en France. Bonaparte est le seul titulaire du pouvoir, sa politique est un mlange du principe monarchique et de modernit, par les lections. Il fera voter beaucoup de rformes, ayant la volont de faire passer la France dans la modernit, casser le principe dhritage. Un certificat de bonne conduite est dlivr par Le droit est rationnalis avec le Code Civil et le Code Pnal. En revanche, il nexiste aucune libert de la presse, il ny a pas dassociation, la prsence de la Police est trs importante, voire norme. Triomphe de lEtat par un rgime administratif et policier. La guerre de conqute continue, avec lexportation dautorit et de centralisation. Napolon rgnera jusquen 1815. Louis XVIII est remis sur le trne par les puissances trangres, aprs la chute de Napolon. La monarchie est restaure. Le roi de France accepte de signer une charte dans laquelle est dfinie lorganisation des pouvoirs publics, pour une constitutionnalisation du pouvoir. Le Parlement est alors compos de deux chambres : les ministres sont dsigns par le roi, les autres sont lus au suffrage censitaire. Le roi a le droit de vto sur les lois votes par le Parlement. La censure est exerce trs troitement. Cest un rgime qui sappuie beaucoup sur lEglise et ses principes moraux. La Rvolution franaise est une relle rfrence pour les mouvements politiques qui lui succdent. Elle est sens cesse omniprsente chez ceux qui sont pour ou contre la Rpublique. Le renversement des rgimes nest possible que par la violence (exemples : 1830 et 1848). Linstabilit se construit et devient chronique entre 1815 et 1870. Durant la Restauration, les militaires en accord avec lEmpire sont carts du pouvoir, la contestation est nourrit. Emergence dune industrie de masse. Nouvelle bourgeoisie conomique exclue de la participation politique, le cens est fond sur limpt li a la proprit foncire : la fortune nouvelle repose, elle, sur la proprit industrielle. Emergence de nouvelles professions (avocats, nouveaux commerants, enseignants, professions librales dans la sant). Revendication de pouvoir, de devenir lecteur : la rponse Guizot , premier ministre Enrichissez-vous par le travail et par lpargne et vous deviendrez lecteur , acquisition dun niveau de richesse suffisant ensuite pour pouvoir voter. Idologie librale du 19 sicle, il ne faut pas assister les gens sauf les plus dmunis mais les inciter tre de bons pargnants, afin quils acquirent un sens de la prvision. Rgime qui narrive pas se couvrir ces nouvelles classes sociales. Point culminant partir de 1846 : lensemble de lEurope connat une grave crise agricole. Mcontentement plus large dans la population, dans les milieux ruraux et populaires, situation de crise et le gouvernement narrive pas y faire face. Deux mouvements de mcontentements se croisent et amnent les Journes rvolutionnaires de 1848 . Il y a eu maintient de linterdiction du droit de runion et ce jusquen 1848. Pour contourner cette interdiction, les Rpublicains qui veulent une ouverture plus grande au suffrage, dcident dorganiser des banquets un peu partout en France, dans lesquels les leaders critiquaient le Rgime en rclamant lavnement de la Rpublique. Les premiers sont lancs Paris et 4

se diffusent ensuite un peu partout en France et vont connatre un rel succs : occasion pour les Rpublicains de prparer leur rvolution. Cette rvolution de 1848, va avoir une rpercussion trs importante, en France ainsi qu ltranger (exemple : Hongrie, Allemagne, Autriche) Le Printemps des peuples : mouvements dinsurrection en Europe au nom de lidal national, revendication le droit de se doter dune institution propre et nationale. En France, double pouvoir / double lgitimit : un gouvernement provisoire est mis en place, principalement issu des lites rpublicaines, bourgeoisie respectable, intellectuelle, conomique, dans lequel sont nanmoins reprsents des ouvriers, en parallle de ce gouvernement provisoire il existe des sortes dassemble populaires, de quartiers, qui se runissent quatre fois par semaine pour lire des reprsentants pour faire remonter leur revendication au gouvernement provisoire : forme de pression exerce par ces assembles (mesures sociales et conomiques). La population parisienne double sa population (de 500 000 1 000 000) et se proltarise, un proltariat qui travaille principalement dans de petites entreprises, un proltariat trs qualifi. Cette rvolution aboutit dans un premier temps des mesures classiques (instauration du suffrage universel premire fois au monde, la libert de runion, libert de la presse, abolition de lesclavage dans les colonies, abolition de la peine de mort pour les hommes politiques, et linstitution de la Rpublique). Le droit au travail est reconnu. Ouverture des ateliers nationaux : financement de la construction de latelier qui donnerait du travail aux chmeurs. Effervescence dmocratique entre fvrier et mai 1848, travers une vie collective de runion, dassembles gnrales, de multiples ptitions et de revendications. Lenjeu est de trouver les institutions donner la France, lorganisation dun calendrier des lections. Les rvolutionnaires les plus radicaux ne peuvent pas faire autrement que de demander le suffrage universel, en mme temps ils savent que si on donne la parole toute la population franaise, les propritaires fonciers qui ont encore une grande importance dans les milieux ruraux risquent dtre lus. Le gouvernement ne veut pas repousser lorganisation des lections des reprsentants de lAssemble constituante. Elections en mai 1848, on estime 9,4 millions dlecteurs potentiels, la distinction citoyens actifs / passifs est exclue. Taux de participation exceptionnel : 84% soit 7,8 millions dlecteurs se dplacent pour voter dans le cadre dun scrutin de listes dpartementales. Ras de mare lectoral conservateur : les paysans votent pour les grands noms et les grandes familles, souvent dont ils dpendent. Ils ne comprennent pas encore lenjeu de la politique, la communication en France reste mauvaise, malgr la circulation des journaux. Les mcanismes lectoraux, lEtat de la socit de lpoque favorise plutt llection de gens attachs lordre social. Cette lection va conduire un choc frontal entre le pouvoir maintenant lgitim (gouvernement provisoire) et les assembles qui remettent en cause les ouvertures sociales entreprises. Les journes de Juin 1848 : dfaite des insurgs, dports (dans les colonies) ou excuts : limination radicale des ttes pensantes de la rvolution. Le 18 Brumaire Karl Marx analyse ce quil se passe durant cette priode : pour lui cest la premire manifestation dune prise de conscience, les proltaires contre la bourgeoisie. 5

LAssemble Constituante va mettre en place de nouvelles institutions. On va inventer un rgime politique en partie inspir des USA, un rgime constitu de deux pouvoirs. Les constituants cherchent une solution pour sauver le principe monarchique, il faut la France un chef unique et stable qui incarne le pays, on invente alors le poste de Prsident de la Rpublique, qui fait peur aux Rpublicains. Le Prsident est sous un mandat de 4 ans, il ne peut se reprsenter ensuite mais cela amne le risque dun coup dEtat. On ne veut pas quun membre de la famille royale se prsente aux lections. Beaucoup danticipations. Systme prvu : systme de sparation des pouvoirs. Deux lections organise : lgislative et prsidentielle. Louis Napolon Bonaparte, le neveu de Napolon Bonaparte, autrefois exil, profite de ces lections pour se prsenter aux lections lgislatives. A lpoque on pouvait tre candidat dans plusieurs dpartements, il est lu massivement dans plein dendroits avec un discours nationaliste. Il se prsente donc ensuite aux lections prsidentielles, il est lu massivement, face Lamartine qui ne remporte que quelques centaines de milliers de voix. Cette lection, son caractre plbiscitaire, traduit le manque dducation politique de la population et lespoir quelle a dun chef qui fera prosprer le pays. Lavnement de Louis Napolon Bonaparte va dboucher sur une dictature, il place ses proches la tte de lEtat, dans larme. En 1851, Napolon III organise un plbiscite, lide que le mandat du Prsident est port 10 ans et quil a dsormais seul linitiative des lois. Le pouvoir lgislatif est clat en trois : Le conseil dEtat, un Pouvoir lgislatif, un Snat. Il est ratifi 85% par le peuple. Par tape, comme Napolon Premier, chaque fois par plbiscite. Sans remettre en cause le suffrage universel, en sappuyant dessus la Rpublique et les liberts publiques disparaissent en France pour laisser place un rgime totalitaire. Coup dEtat trs particulier, lgitim par le vote des citoyens. Des insurrections en majorit dans le milieu rural, dans le dpartement du Var beaucoup. Trs peu en ville. Le discours de Napolon est social, interventionniste dans lconomie (intresse le monde ouvrier install en ville). Remise en cause des principaux acquis de 1848. Le pouvoir de lAssemble est quasiment factice. Pour se prsenter aux lections, il faut une autorisation de ladministration. Aboutissement une forme de dictature douce. Tout un centre dintellectuel sexile ltranger (par exemple, Victor Hugo). Conclusion : LHistoire de la vie politique franaise a t trs mouvemente. La Rvolution Franaise a t trs importante du point de vue de la mise en place des institutions (La DDHC, lAssemble, lgalit de tous devant la loi, la remise en cause du droit divin etc.) Invention de nouvelles pratiques politiques discours durant lesquels de grands orateurs saffrontent et de certaines formes de proto partis politiques, apprentissage du dbat politique et de lintrt pour la vie politique. La Rvolution franaise a ouvert des parenthses trs riches, qui ont inspires les insurrections futures. Les Franais ont appris accepter le vote comme une action politique et lgitime. Ils nont pas perdu lattachement dans lidal du suffrage universel, ont cherch le conserver. La construction dun rgime pacifique stable passe par lducation. Passage dune vie politique prive une vie 6

politique moderne et collective par un apprentissage de la politique. Permanence dun conflit sur les rgles juridiques, la nature du Rgime. Quatre tendances politiques qui saffrontent sur les principes et les rgles du jeu politique. Confrontation politique violente. La Rpublique va se prsenter comme la solution ces conflits, mais si elle est encore conteste au milieu du 19 sicle.

CHAPITRE I : La IIIe Rpublique, linvention de la vie politique moderne La priode de 1870 1914 se caractrise par quatre grandes transformations. I) Les grandes transformations A. La gnralisation et lapprentissage du vote formellement libre Contrle troit des candidatures, des lections. On ne rtablit pas le suffrage censitaire, mais on retire le droit de vote aux vagabonds. Candidatures officielles : personnes qui affichent tre soutenues par le pouvoir, leur campagne est finance par les prfets etc. Seuls ceux qui ont une indpendance conomique forte peuvent se prsenter face ces candidatures.

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Lexprience du suffrage universel en France na dur que de 1848 1852. La libert des candidatures, la garantie dun minimum de libert pour les lecteurs de voter sans crainte et sans pression, ne vas se mettre en place que progressivement. Cela ne va pas de soit que les gens aillent voter, il faut quils soient intress par la politique. Le niveau dinformation de la population et la comprhension de la vie politique est limite. Faute de connaissance, de repres politiques, les gens sen remettent aux autorits sociales, aux gens quils respectent o dont ils dpendent. Les gens qui sont lus aux lections font partie des lites sociales et conomiques, celles qui disposent de la proprit foncire. Le vote aux origines de la dmocratie franaise, est un vote qui est souvent un vote collectif c'est--dire que les villages, les quartiers ne votent que pour un seul homme. Les gens se tournent vers ceux en qui ils ont confiance, compte tenu du fait de leur ignorance politique. Une chose tout fait banale dans la France du 19 sicle. Le rsultat de cette forme du suffrage dbouchait sur la ratification des lites sociales comme lues au Parlement ou dans les municipalits. Vote collectif sous pression, sous contrainte, va progressivement devenir un vote plus politique. Sajoutent tout cela des votes plus idologiques, programmatiques. De nouveaux candidats vont se prsenter, la diffrence des puissances dhier, qui ne sont pas connus, qui nont pas de moyen de pression, vont dnoncer ceux qui exploitent et vont sefforcer de faire lire sur les programmes politiques quils souhaitent mettre en uvres. Ils commencent sorganiser collectivement, publier des tracs et des journaux, faire des campagnes lectorales. Politisation du discours. Cest une transformation qui va petit petit conduire des proportions plus large de la population qui vont voter pour promouvoir des ides, des programmes, les juger les uns par rapport aux autres. En 1913, introduction de lisoloir dans les bureaux de vote : il manifeste le fait que les franais sont devenus des citoyens lecteurs individuels - mouvement dapothose de la formation des citoyens. B. Lunification du territoire national On ne peut pas comprendre la vie politique indpendamment de ce qui se passe dans les socits, des volutions sociales et conomiques. Sens de transformation qui sopre dans un premier sens dans le domaine de la vie matrielle, le peuple comprend le langage politique, la communication. Lamlioration des voies de communications qui sest opre tout au long du 19 sicle, recrutement dingnieur dEtat par de grandes coles et ensuite envoyer ceux-ci dans diffrents dpartements franais pour entreprendre une amlioration des routes etc. les voies de communication dpoque. Vaste programme dlargissement (ponts, canaux). 1818 le macadam. Cration de lignes de chemin de fer. Ces ralisations soprent sous la pression des intrts conomiques. Plus de facilits dans limportation, viter la trop grande diffrence de prix entre les rgions pour les matires premires. Le dveloppement de lindustrialisation pousse les dirigeants conomiques exiger des investissements lourds en matire de transport. Travaux entrepris uniformisent les prix, cre des relations 8

commerciales entre des rgions qui jusqualors taient fermes les unes par rapport aux autres. Unification culturelle du territoire franais, mergence dun sentiment national et la diffusion dune langue commune. Cette nationalisation et cette intensification des changes crent un fort besoin dune augmentation du niveau scolaire de la population pression sur les pouvoirs publics. Enseignement primaire laiss en jachre par Napolon, assur par les Curs. Il existe des coles, la France nest pas un pays danalphabtes : vers 1750, au Nord 50% des hommes savent signer son acte de mariage. Cette situation va commencer changer bien avant les lois de Jules Ferry en particulier sous le Rgime de Louis Philippe, par les biais de mesures adoptes par Guizot ministre de lInstruction Publique. 28 Juin 1833 : toutes les communes de plus de 500 habitants doivent entretenir une cole de garons, recruter un instituteur (un professeur laque ou un cur) pour leur faire cours. Une cole normale par dpartement pour former les matres. Introduction de la langue franaise dans les campagnes, dans les annes 1870, le taux danalphabtisme tombe moins de 30% grce ce systme, contre 53% en 1832. 1881 et 1882 : les lois se distinguent par le fait quelles vont renforcer les mesures de lobligation scolaire, la scolarisation devient obligatoire et gratuite, mme pour les filles. Formatage de lenseignement, on impose un statut national lenseignant : uniformisation les salaires, assurance dune galit dans la possibilit que chaque enfant est un instituteur qualifi aprs avoir t form lcole normale pendant 3 ans. Un corps de fonctionnaires est cre, qui contribue la diffusion dune identit nationale, commune, dans lensemble de la socit franaise. Jules Ferry. La France, bien avant le dclin de lEglise, pratique la contraception. Dans les campagnes et dans les usines, on a besoin de main duvre, de trs jeunes enfants aussi, alors il est difficile de faire respecter lobligation scolaire : des mesures sont entreprises par lcole : sanction ou incitation denvoyer les enfants lcole en donnant de la nourriture la famille cration de la caisse des coles pour les familles en difficult. On libre la main duvre enfantine pendant les grandes vacances, notamment pour le travail des champs. Thoriquement, les enfants sont scolariss de 6 13 ans : dlivrance du certificat dtude, qui est trs difficile obtenir. Ecole Rpublicaine : elle nest pas un lieu neutre au dpart, les instigateurs des lois scolaires ont un rel projet de mieux former les franais (une des raisons que les lites considrent comme la cause de la dfaite face la Prusse, est le fait que les Allemands taient plus instruits) il faut former de vrais petits Rpublicains ; faire natre dans lesprit des petits Franais un sentiment dattachement au Rgime, de fiert de la Nation, a prend la forme dun travail dducation civique et moral trs important. Enseignement de lHistoire de la France, aussi : on raconte lhistoire dune Grande Nation (nos anctres les Gaulois !), on fait comme si les particularismes rgionaux nexistaient pas, au profit dune seule histoire, dun seul destin. Histoire hroque de la Nation. Philosophie Kantienne : morale fonde sur le respect de lautre, tous membres de la communaut nationale, citoyen, nous avons tous des droits et des devoirs, pour que chacun puisse exercer ses droits, il faut respecter ceux du prochain.

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Le service militaire obligatoire : joue un rle analogue celui de lcole, cest lment favorisant le sentiment patriotique, didentification nationale. Constitution dune arme : soit des soldats professionnels, institution professionnelle nationale de larme-mtier , soit larme de constitution fonde en partie sur le volontariat, en partie pour lobligation de chaque citoyen servir pendant un temps plus ou moins long dans une arme. Cest un idal rpublicain. Ces deux visions des choses saffrontent tout au long du 19 sicle. 1889 : la rgle des trois ans , Les Rpublicains imposent un service militaire de trois ans obligatoire pour tous les hommes, limitation des possibilits de dispenses. Brassage des populations. Avant cette date, tirage au sort. Systme ingalitaire, les classes sociales leves rachetaient des gens pour y aller leur place, ou parfois des accords de dispense (aux fils sans pre, ecclsiastiques, instituteur). Petit petit, les Franais vont devenir des citoyens, sidentifier la Nation elle nest pas le roi, elle est le peuple. Les gens se sentent concerns par la politique, une vie politique sinstalle. Amplification du sentiment nationale dans la socit franaise, brassage culturel qui favorise la transformation des habitants de la France en autant de citoyens franais. C. La professionnalisation politique et la lente mergence des partis politiques Les dbuts de la IIIe Rpublique, la politique va cesser dtre laffaire damateurs (suffisamment de temps libre et dargent pour pouvoir faire de la politique de faon bnvole et intermittente) ce sont des notables respects, qui ont des relations et des moyens. Acteurs politiques nont pas besoin de dployer beaucoup defforts pour faire campagne, il suffit quils fassent connatre leur candidature. Changement : cette manire amateur, va petit petit tre remplace par une manire plus professionnelle, plus collective et plus organise de faire de la politique. Il faudra recourir aux services de professionnels (exemple : des agents lectoraux) aux services de publicistes. La politique devient progressivement un monde part. Il faudra tre capable de monter et crer des organisations, collecter des fonds, organiser de comits, mobiliser des bnvoles, et produire des arguments pour tre lu. Candidats qui ne sont plus lus en leur nom, mais par leur programme. Emergence dune relle professionnalisation, concurrence politique, dun vritable march politique. Sil existe des formes dorganisation politique, elles sont essentiellement locales, dpartementales. Elles ne sont pas regroupes dans une organisation nationale. Il ny a pas de dirigeant bien dfini. Dans les premires dcennies de la IIIe Rpublique, les organisations sont temporaires. Les partis politiques sont surtout des courants dides, des gens qui partagent une opinion et un certain nombre de valeurs politiques. Diffusion du dbat politique sur lensemble du territoire et la circulation plus rapide de linformation grce : la presse (reste jusquen Juillet 1881 une presse contrle), 1865 formation des presses rotatives, chaque sensibilit au courant politique avait son journal, le linotype qui est une sorte de machine crire, le journal le plus diffus lpoque est Le Petit Journal (environ un million dexemplaires par jour) qui est un journal 10

national la gnralisation du tlgraphe lectrique 1871, le dveloppement du tlphone 1890. D. Le Parlementarisme Le Parlementarisme : le Prsident de la Rpublique et les ministres vont se trouver totalement sous le contrle des Parlementaires, le Parlement va tre le lieu ou des se composent et se dcomposent. Ladministration va tre sous influence permanente du pouvoir parlementaire. Institution toute puissante du systme politique franais. Il existe deux chambres : celle des dputs lus au suffrage direct et un Snat qui sont dsigns par suffrage indirect par les lus locaux, elles ont des pouvoirs quasiment identiques. Une loi est adopte seulement si elle est approuve par les deux chambres. Place centrale du Parlement dans la vie politique. II)La naissance de la Rpublique Parlementaire A. Le retour improbable de la Rpublique : 4 septembre 1870 La Rpublique simpose au dbut des annes 1870, du fait de leffondrement du second empire qui rsulte dune dbcle militaire : la dfaite de Sedan et le retrait de Napolon III, linvasion de la France des troupes allemandes. La guerre contre la Prusse : monte des contestations des lites dans le sens dune libralisation, contestation ouvrire mouvements de grves face cette contestation, un certain nombre de partisans de lempereur pense quil faut restaurer lautorit impriale et pour se faire ils ont pens aller combattre lennemi allemand, dont larme est trs puissante et bien plus organise que larme franaise. Il faut limiter le dveloppement de la Prusse, aux portes de la France, dclaration de guerre au Chancelier dAllemagne qui nattend, justement, que a. Tout coup, Napolon III qui se retire, cr un vide du pouvoir politique, il ny a personne pour remplacer lempereur, qui na pas de descendance directe. Les monarchistes ne parviennent pas dsigner un hritier. Cest la guerre, la confusion rgne, les hritiers potentiels de considrent pas la situation comme propice la restauration de la monarchie. On cherche crer un gouvernement provisoire auquel sassocie aussi bien une sensibilit rpublicaine, orlaniste, bonapartiste. Tout cela se droule en deux jours. Le peuple de Paris va sajouter la ngociation, cest une ville au trois quart rpublicaine, une partie du peuple de Paris envahit lAssemble Nationale le 4 septembre 1870, et pousse les comploteurs proclamer la Rpublique. Retour imprvisible de la Rpublique dont la date de naissance peut tre considre comme le 4 septembre 1870. Il cherche un soulvement du pays, au nom de la Rpublique, pour se dresser face aux Prussiens. Les Libraux et les Rpublicains modrs, face cette pression, accepte la proclamation de la Rpublique pour empcher le pouvoir de tomber dans les mains des Rvolutionnaires. Les reprsentants des lites politiques et conomiques veulent viter une nouvelle rvolution. Officiellement, le gouvernement accepte la rsistance et le fait de continuer la guerre, officieusement elle ngocie un armistice avec la Prusse et le dont 11

dune partie de lAlsace Lorraine. Trahison du pouvoir face aux allemands. Lon Gambetta, dirigeant important de lpoque. Premires lections lgislatives post-impriale le 18 fvrier 1871, pour que la France est un gouvernement lgitime avec qui elle puisse ngocier les dettes de guerre. Des lections lgislatives sont organises. Reprsentants monarchiques sont lus massivement, ils se prsentent comme les reprsentants de la paix contre les Rpublicains. Les Rpublicains font un bon score dans les villes, mais dans les campagnes cest un ras de mare conservateur. Assemble Bordeaux dans laquelle il y a 5 courants politiques, sans quils aient toujours une discipline de vote, le poids est ingal : Les plus nombreux sont des monarchistes parlementaires et leur chef Thiers, ils sont plutt favorables un rtablissement le la monarchie constitutionnelle mais en mme temps sont tout fait conscients quil faut attendre un peu pour la mettre en place, ils sont adeptes du modle britannique. Les monarchistes lgitimistes qui soutiennent le comte de Chambord, ils sont hostiles lide dun pouvoir partag entre le roi et une Assemble, une autre tendance minoritaire. Les Rpublicains modrs dans laquelle on compte Jules Ferry, considrent que la Rpublique est le meilleur rgime possible pour les changes, permettre chaque citoyen un accs la connaissance, ils sont favorables une paix avec la Prusse : il faut avant tout rtablir la paix pour les affaires, ils sont membres de la bourgeoisie financire Les Rpublicains radicaux dont le leader est Gambetta, ils sont partisans du droit de grve, dassociation, de la libert syndicale et il faut combattre contre la Prusse au nom des idaux des Lumires, des valeurs associes la Rpublique. Cette Assemble a pour mission de ngocier la Paix avec la Prusse, dtablir les nouvelles rgles du jeu politique (Constitution), ce nest pas quune Assemble Constituante. On ne sait pas quel Rgime adopt la France. Elle va inventer une nouvelle fonction qui est celle du chef du pouvoir excutif, quelquun pour organiser le gouvernement, pour ngocier avec lennemi. Thiers est lu chef du pouvoir excutif par lAssemble. Pacte de Bordeaux : le CPE doit conserver une neutralit politique parfaite, ne doit pas prendre partie, respecter lopinion de toutes les composantes politiques. Sa fonction est effectue sous lautorit de lAssemble Nationale, il doit lui rendre des comptes. Comment va-t-on appeler le Rgime ? Comment dsigner les institutions ? Le thme de Rpublique est tout de mme accept. Le rgime ne remet pas en cause la proclamation du 4 septembre 1870, les lites gardent lesprit que lavenir espre et quil faut essayer de trouver le meilleur moment pour revenir une MC. Les Parisiens ont pris conscience quon les avait dups. Ce sentiment de trahison donne naissance des insurrections. Gouvernement rvolutionnaire, rprim militairement par le Gouvernement officiel de la Rpublique franaise, ce qui va dboucher sur une vritable boucherie.

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Excutions cruelles et dportations de milliers de rsistants. Des armes en circulation dans la ville de Paris. Une milice de 300 000 hommes arms, indemniss. Le principal souci du Gouvernement va tre de dsarmer la population parisienne. On va supprimer toute forme dindemnit ces soldats, cela va entraner un mcontentement qui va mettre le feu aux poudres. La majorit de ces soldats considrent que le Gouvernement a trahi, ils sont encore prts se battre contre la Prusse. 1 mars 1871 : arme allemande dans Paris. Entrane une rvolte, une guerre civile. B. La Commune de Paris et le gouvernement provisoire de la France a) La Commune Comit central Rpublicain dsign par des dlgus de chaque arrondissement parisien. Elections : ras de mare favorable aux Rpublicains de gauche et vont du coup proclamer la commune de Paris pour proposer au pays un nouveau modle dorganisation social et politique. Le programme de ce Gouvernement : imposer une vritable Rpublique, chasser lenvahisseur Prussien et il entend mettre fin aux ingalits de classes sociales et conomiques annonce de rformes originales lpoque, faire disparatre le profit capitaliste. Le modle de rfrence : la cooprative. Les socialistes parisiens ne sont pas majoritairement marxistes, mais inspirs par Droudhon. Ide principale : mancipation sociale, des travailleurs, repose sur lautogestion et lauto administration des citoyens par eux-mmes. Il dfend dans son action et dans son uvre le principe de la coopration (cooprative de production et de consommation) et de mutualit : mettre ces moyens sous forme dassurances collectives. Droudhon se mfie de toute sorte dintervention de lEtat, une institution qui dpossde les individus. Il propose un modle sur la dcentralisation maximum de lorganisation du pouvoir, pour quil sorganise au plus prs des individus. Une vritable dmocratie repose sur le fait que les citoyens se gouvernent eux-mmes et sont gouverns au plus prs de leur espace de vie. Tout doit sorganiser au niveau local. Limportance de la dmocratisation scolaire, lensemble des individus doivent avoir un accs simple et gratuit lenseignement. Une autre influence importante en France, Auguste Blanqui dont les ides sont trs proches des ides que va dvelopper Lnine : il est favorable linsurrection arme, une rvolution radicale mais qui sappuie sur des lites petits comits organiss. On va le voir prsent chez les communards qui sont ainsi diviss en tendances diffrentes. Rformes de la commune : cration de crdits, mise en place de caisses de financement, pour permettre aux travailleurs de pouvoir avoir accs des moyens financiers et matriels pour dvelopper leur production. Dmocratisation du crdit. La mise en place dune fiscalit galitaire, fonde sur le revenu. Abrogation de toutes les formes de censure, toutes les lois qui enfreignent les liberts publiques. Proclamation des liberts des citoyens : hritage de la DDHC. La commune va mettre en place un systme de dmocratie radical dans lesprit de ce quavait tent de mettre en uvre les Rvolutionnaire en Juin 1848. Mandat impratif sous la forme dun contrle permanent des lus, mandat trs court (un an) les lus doivent en 13

permanence rendre des comptes devant le peuple. La police et larme sont communales dont les officiers sont lus par les soldats. Le Rgime install Versailles considre le Gouvernement lu par le peuple parisien comme une menace. 23 mars 1871 : une marche militaire dans Paris pour rprimer ce gouvernement. La ville de Paris est assige par larme. 63 000 hommes sont envoys pour faire le sige de Paris, ainsi que les soldats franais enferms, plus de 100 000 hommes en tout. Les insurgs parisiens vont quand mme russir tenir prs de deux mois. Blocus : la stratgie mise en uvre par les versaillais. Situation terrible pour le peuple parisien, conditions de vie horribles survie. Le 21 mai 1871, lassaut est donn, il durera une semaine durant lequel 20 000 personnes vont tre massacrs. De trs nombreux procs, un certain nombre de condamnation mort, des dportations et des exils forcs. Victor Hugo joue un rle de mdiateur. Clmenceau acteur cl de la vie politique de lpoque. Lon Gambetta tente lui aussi de faire une mdiation. Ils veulent viter la boucherie. Mais, crasement de la commune par les Versaillais. Les consquences immdiates de cette guerre civile : le mouvement ouvrier franais est dune certaine faon dcapit. Paris est le bastion des ouvriers, elle concentre beaucoup douvriers en nombre, des ouvriers trs qualifis. Cette exprience douloureuse va conduire ceux qui restent considrer que lon ne gagne rien faire de la politique, vouloir prendre le pouvoir politique cause de la force des moyens militaires et policiers dont dispose lEtat. Il faut agir au niveau conomique, au niveau des entreprises, sur le lieu de travail par le biais syndical. Formation dune contre-socit ouvrire, de coopratives. La peur des rouges cristallise la famille traditionnaliste, il faut viter de donner trop de pouvoir au peuple : cest le dsordre, cest lanarchie. Les partisans dun retour la monarchie, pense que le temps est venu dinstaur nouveau une monarchie. b) 1871-1873 ou lchec du rtablissement de la monarchie Les communards sont vus comme des barbares. Situation sociale et politique va conduire une Restauration. Division qui traverse le camp royaliste : les lgitimistes avec le comte de Chambord, petit fils de Charles X. Et en face les Orlanistes, descendants de la branche frre de Louis XVI, il faut appliquer le modle anglais la France. Le roi na quune fonction darbitre, de garant des institutions. Vote de la loi Rivet fin 1871. Elle ne fixe pas de dure de mandat prcis pour le Prsident de la Rpublique. Lui et son gouvernement peut tre renvers nimporte quel moment. On veut viter lmancipation du Prsident. Permettre un retour la monarchie ds que possible. Solution institutionnelle. Prsident provisoire au pouvoir trs limit. Thiers ne se satisfait pas du tout de cela, il est trs marqu par lpisode de la commune, convaincus que les monarchistes ne se mettront jamais daccord, quun retour de la monarchie amnerait un retour du dsordre au sein de la population. Il commence se dire quaprs tout, la Rpublique pourrait tre une bonne solution. Les lignes de clivages se dplacent au sein des Orlanistes. Mars 1873 : une loi est vote pour de nouveau limiter les pouvoirs de Thiers. Il dcide de dmissionner. Lutte terrible du pouvoir. Nouveau candidat lu la Place de Thiers, le marchal 14

Mac Mahon. Pouvoir accord pour sept ans. Lancement dun dbat constitutionnel, cration dune commission pour lorganisation des pouvoirs publics. C. Les lois constitutionnelles de 1875 Le Rgime rpublicain ne sinstaure pas automatiquement. Linvention de la Rpublique en France dans les annes 1870 provient de lincapacit des monarchistes instaurer un rgime stable. Srie de dispositions lgislatives. Le vote par lassemble dun amendement Wallon, en 1875, qui prcise que le Prsident de la Rpublique et lu par le Snat et la chambre des dputs, pour sept ans. Cet amendement passe une voie prs, il est trs lourd de consquences. Dun point de vue historique, ce simple amendement est vritablement le moment o les partisans dun rgime rpublicain deviennent majoritaires. Dbouche sur une phase de ngociations entre les Parlementaires pour essayer de doter le pays de nouvelles institutions. Trois lois constitutionnelles en fvrier 1875 vont encadrer les pouvoirs de la Rpublique et marquer une nouvelle tape dans la consolidation progressive de la Rpublique en France. Conception assez conservatrice du pouvoir. Deux catgories de Snateurs : lue par les lus locaux, une autre dite inamovible dsigne par lAssemble Nationale. Le Snat a autant de pouvoir que lAN. Il vote les lois, en les mmes termes que lAN. En contrepartie, lamendement de Wallon est en quelque sorte officialis par un vote solennel. Lautre loi est consacre au Prsident de la Rpublique et au Gouvernement, entrine le septennat, elle prvoit quil peut tre rligible, reconnat le droit de dissolution de lAN au Prsident, le droit de grce, le Prsident a linitiative des lois nous renvoie la monarchie, le rle de chef des armes, chef de la diplomatie. A lpoque il nexiste pas de Premier Ministre. Principe de la responsabilit des ministres, ils doivent rendre des comptes devant lAssemble. Situation de contradiction : Prsident intouchable et dispose de pouvoirs trs importants, et de lautre cot les ministres qui doivent rendre des comptes va aboutir sur une situation dualiste des institutions. Les lois ne prvoient pas de justice constitutionnelle, charge dempcher les abus soit du parlement soi du Prsident de la rpublique. Il nexiste pas de conseil constitutionnel. Les rgles du jeu politiques sont peu contraignantes et peuvent tre modifies sans grande difficult. Les grands principes ne sont pas dfinis de faon prcise dans un texte. On ne sait pas si le rgime va voluer vers un rgime prsidentialiste ou parlementariste. Le basculement dun cot ou de lautre va se jouer entre les annes 1876 et 1880 la faveur dune crise de rgime appele la crise du 16 mai 1877 va dcoucher vers lavnement du parlementarisme, la mise en place dune constitution informelle, appele Grvy. D. De la crise du 16 mai 1877 linstitutionnalisation du Parlementarisme a) Les fondements de la Crise 15 la Constitution Grvy :

Depuis 1873, le prsident de la rpublique est Mac Mahon qui na pas pu empcher la mise en place de la rpublique. On se retrouve dans une situation particulire avec un prsident monarchiste et une chambre dsormais majoritairement rpublicaine et qui souhaite tourner la page dun retour la monarchie. Des lections lgislatives ont lieu en 1876, ce sont les deuximes depuis la chute de Napolon III, les candidats rpublicains ont eu le temps de se prparer, de faire campagne, la paix est signe la page est tourne, dans le pays pas de dsordre quelconque : ils emportent trs largement ces lections. Des mesures qui favorisent les liberts publiques, de la presse, de lchange, dopinion, le droit de grve ds lors quil est encadr Ils deviennent majoritaires lAssembl nationale. Les premires mesures adoptes par cette nouvelle chambre sont progressistes. b) La Crise La crise souvre, Mac Mahon fait appel un monarchiste, Broglie, pour constituer le Gouvernement. La chambre na aucun pouvoir contre le Prsident. La confiance du Parlement ne peut tre accorde qu un Gouvernement libre de son action, qui dispose du soutient de la chambre. Lassemble proteste, et rappel que le gouvernement doit avoir le soutien de la chambre. Mac Mahon ajourne le Snat et la Chambre parlementaire pour un mois. Ce qui est vcu par les rpublicains comme un Coup dEtat : 363 dputs rpublicains, publient un manifeste dans lequel ils dnoncent lusurpation de pouvoir, et que Mac Mahon na pas le droit de renvoyer un gouvernement qui a la confiance du parlement. On ne peut pas imaginer un gouvernement minoritaire. Tout au long du mois de Mai et Juin 1877 Lutte trs forte entre pourvoir excutif et pouvoir lgislatif, Mac Mahon dcide de dissoudre la chambre ( : cest la premire fois en France) Cette dissolution est prise encore par les rpublicains comme un Coup dEtat, cette dcision va entacher la dissolution de lassemble et ne sera plus utilis sous la 3 e rpublique. Gambetta sadresse Mac Mahon, en lui disant quil devrait se soumettre ou se dmettre. La campagne se fait donc de manire aggrave, il faut sauver la rpublique. Octobre 1877 : victoire des Rpublicains qui sont de nouveaux majoritaires, mais Mac Mahon ne se dmet pas. Le duc de Breug dmissionne et Mac Mahon nomme encore un gnral non issu de la majorit. La consquence est que le budget nest pas vot. Situation de blocage en France, ce nest qu ce moment que Mac Mahon dcide de se soumettre en acceptant de nommer pour Prsident du Conseil, un rpublicain, Dufaure, qui a la confiance des dputs. En acceptant de se soumettre, le Prsident reconnait linterprtation du rgime. Mais Mac Mahon ne dmissionne pas pour autant et va mettre son pouvoir dattribution pour placer un peu partout des gens et contrler un peu le pays, beaucoup craignent quil prpare un coup dEtat en tentant de lever larme contre la chambre. Les lections snatoriales en janvier 1879, le Snat est constitu par une majorit rpublicaine, Mac Mahon comprend que ses convictions sont vaines, il ne dmissionnera que le 30 janvier 1879.

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c) Laboutissement constitutionnel : la Constitution Grvy Les Rpublicains sont majoritaires dans les deux chambres, ils vont se dbrouiller pour faire lire comme Prsident de la rpublique une personne qui ne fera pas un suage excessif des pouvoirs, par un pouvoir Prsidentialiste. Acceptation de la tout puissance de lassemble. Ce Rpublicain modr cest Jules Grvy, une semaine aprs son lection prononce un discours, adresse un message aux chambres dans lequel il exprimes trs clairement le fait quil nentrera jamais en lutte contre la volont nationale, il accepte de se soumettre la loi du rgime parlementaire. Il abandonne lexercice du droit de dissolution de lassemble, il refusera de donner comme prsident du conseil quelquun qui naura pas t choisis pralablement par lassemble. Il dcide dadopter une conception trs minimale du rle prsidentiel, de transfrer aux ministres lessentiel du pouvoir politique. Conscration du Parlementarisme, le rsultat des rapports de forces entre Mac Mahon et la chambre, cest le triomphe dune conception du pouvoir o le gouvernement mane du Parlement. Drive petit petit vers une sorte dultra Parlementarisme. E. Lenracinement de la Rpublique et la dmocratisation inacheve du Rgime a) Le renforcement des liberts publiques Au dbut des annes 1880, les Rpublicains sont dans une situation de domination Politique (Snat, chambre des dputs et Prsident sont Rpublicains). Mise en place de grandes rformes : - Loi du 28 juillet 1881 : la libert de la presse ; - Loi du 30 juin 1881 reconnat dabord le droit de runion, elle met fin au flou juridique, les gens qui se runissent doivent dabord faire une dclaration (mfiance toute forme dassociation, de lexpression de lintrt collectif sous frome organise.) Loi de 1901 donne la fois une reconnaissance pleine et entire la libert dassociations et dautre part elle est encadre. On reconnat aux citoyens le droit de se runir pour dbattre. - Loi du 21 mars 1884 : les liberts syndicales. Reconnat le droit de former des associations de travailleurs sans dclaration pralable. Dveloppement de classes ouvrires. Grves spontanes avant cette loi, pour apprendre aux ouvriers la notion de ngociation. Encadrement des travailleurs. Formation de militants. Naissance dune lite ouvrire. Les liberts publiques sont trs importantes et vont avoir des effets terme considrables. Va faire naitre une dmocratie rigoureuse. b) La Rpublicanisation des institutions Elus inamovibles au Snat, lus vie par lAssemble Nationale sur la base dun scrutin majoritaire de liste. Monarchistes snateurs 17

conservateurs. Le mode de scrutin des Snateurs, suffrage indirect, Snateurs reprsentants des territoires ruraux. Tous les dpartements ont un nombre minimal de Snateurs, les plus peupls deux fois plus que les autres. Snat : institution rempart contre toute forme de progressisme. En 1879, les lections snatoriales sont un succs pour les Rpublicains, la Rpublique dans les campagnes ne fait plus peur, et certains monarchistes se sont rallis cette cause. Consolidation de leur pouvoir au Snat. En 1884, sont adoptes un certain nombre de rformes constitutionnelles : Suppression des 75 snateurs inamovibles, remplacs par des snateurs lus. Modification du collge des grands lecteurs. On augmente le nombre de snateurs dsigns pas les dpartements les plus urbains. Adoption dun article qui prvoit que la forme rpublicaine du Gouvernement ne peut faire lobjet dune rvision constitutionnelle : cration symbolique dune espce de loi fondamentale. Lois et dcisions caractre symbolique (14 Juillet fte nationale, Marseillaise etc.). Loi de 1884 sur les communes, les liberts communales : prvoit llection des maires au suffrage universel. A lexception de Paris, une ville qui fait toujours peur au pouvoir. Ladministration de Paris est confie deux Prfets : pour ne pas disposer dun pouvoir trop important un seul homme. Prfet de Police et Prfet de ladministration. Reconnaissance aux arrondissements de se doter de conseils lus et de dsigner des maires darrondissement. Division du pouvoir. Relai dopinions dinfluences politiques par les maires agents de lEtat et de la Rpublique . c) La dmocratisation politique reste inacheve. Les principales rformes : Suffrage universel, mergence de nouvelles lites politiques, mais absence de vritable garantie sur la sincrit du vote. Les Rpublicains vont recourir des modes de pression en utilisant abondamment leur influence sur ladministration pour peser sur linfluence des lecteurs : une fois devenus majoritaires, ils promeuvent systmatiquement de fidles Rpublicains. Loi de 1913 : adoption de lisoloir et des enveloppes dans les bureaux de vote. Rpublique de combat lpoque, dont les dirigeants considrent que tous les moyens sont bons pour carter tous les candidats favorables un retour de la monarchie, trop contestataires etc. La soumission du pouvoir judiciaire au pouvoir politique est dj trs importante lpoque. Il nexiste pas vritablement de droits fondamentaux que les citoyens pourraient imposer contre le Gouvernement. Ouverture sociale limite : ce sont des gens qui appartiennent quand mme une bourgeoisie assez aise. Lie au monde des affaires, qui frquente les salons de la bourgeoisie parisienne et des grandes villes 18

de province. Le discours mritocratique des Rpublicains du brassage social, est un discours dcal par rapport la ralit du personnel politique de lpoque. Contrle des lus. Dmocratisation politique, non pas sociale ou conomique. Politique protectionniste en matire dagriculture. III) La France divise

A. Question liminaire : Quels clivages politiques en France ? a) La socit franaise au tournant du XIXe XXe sicle : une socit en mutation lente LAngleterre est une puissance industrielle et financire. Allemagne, France et Angleterre : colonies. Division du monde lpoque sopre autour de ces trois nations. Mais lindustrialisation en France est beaucoup plus lente que les deux autres. Lindustrie franaise souffre du fait quen France depuis longtemps, lvolution sociale dans les carrires conomiques est une chose considre avec mpris. Modle de la russite sociale : devenir grand propritaire foncier. Les industriels sont un groupe social qui finalement na pas beaucoup de prestige social dans la socit franaise tel point que le calcul du cens est calcul sur limpt foncier. La bourgeoisie franaise sont des gens qui se sont enrichis par leur travail, ils ont pour rve dimiter la noblesse : vivre de ses rentes, dassocier le prestige du service de lEtat au statut foncier. Retard dans la cration de grandes industries. La plupart des industries qui sont cres en France sont des importations de techniques de ltranger. Problme chronique de main duvre. Courbe de natalit connat la baisse la plus prcoce de lEurope. Les Franais font moins denfants que les paysans europens. Cette tendance est acclre aprs la Rvolution et pendant le premier empire. Stratgie malthusienne. Et lindustrialisation demande beaucoup de main duvre. La bourgeoisie franaise ninvestit pas beaucoup dargent dans lindustrie, elle prfre investir dans des terres. LEtat encourage une mouvance, le dveloppement des chemins de fer et lexploitation des mines la charge du gouvernement. France majoritairement peuple dagriculteurs, de paysans, de petites classes moyennes. Louvrier en France est louvrier qualifi. Petite quantit de production. Saint Simon : comment adapter la socit la nouvelle conomie industrielle ? b) La formation du clivage gauche/droite Cest le fondement de la vie politique franaise. A gauche on prne le progrs et droite, la conservation. Cette distinction remonte la Rvolution franaise. 22 Juin 1789 : Eglise Saint Louis et Etats gnraux, improvise comme lieu de runion. La Noblesse et le Clerg sont situs droite. 28 aout 1789, lANC organise un vote sur la question du vto royal, plutt que

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de voter avec un bulletin, on demande aux uns aux autres de se situer droit ou gauche, en fonction de leur position (oui ou non) par rapport ce vto. La gauche et la droite ne sont pas des choses de figes. Jusqu 1848, et lavnement du suffrage universel, les termes de gauche et de droite sont utiliss pour distinguer les gens qui sont plus ou moins libraux. Cette ligne de clivage devient pertinente en 1848, le terme de gauche est partisans de la Rpublique tandis que la droite est partisante dune monarchie. Deux camps trs htrognes. En pratique, cette vision dune opposition gauche/droite est extrmement rductrice, dans les faits le rassemblant politique en deux camps qui saffrontent se fait dans un moment de crise, de rvolution. La vie politique est beaucoup plus complexe et diversifie que cette partition un peu simple autour dune opposition gauche/droite qui nexiste titre que lorsquil y a une vritable crise de rgime. B. Les volutions du clivage gauche/droite a) La question religieuse En France, cest une question qui dcoule directement du fait que lglise catholique a t jusquen 1789 et lors des restaurations est un des principaux piliers du rgime politique. Le roi justifie sa souverainet par le fait quelle vient de dieu, en contrepartie lglise sest vue reconnatre un certain nombre de privilges et de droits propres. Le roi se devait de se montrer protecteur de lglise. 16 et 17 sicle : contre rforme, les monarchies absolutistes se sont vues menaces dans leurs fondements par le protestantisme. Place de lEglise dans la socit franaise a t un lment de clivage trs fort. Transfert au clerg de lducation. Le clerg fait figure de privilgi, partisan de lancien rgime dont il faut se librer et limiter le pouvoir. Elment constitutif trs important de lmergence dun courant libral, la dfense de la libert de penser, de la libert de croire, de choisir denvoyer son enfant dans une cole qui nest pas religieuse, de devoir se marier lEglise. Protestants et la bourgeoisie juive. A gauche, des socialistes, des Rpublicains saccordent sur des revendications. Lois de 1884. Lacisation de la socit franaise encore trs limite en France.

b) La question conomique et sociale Lutte autour du rgime politique fait lhistoire de la France. De plus en plus, une nouvelle question centrale apparat : la question sociale. On assiste lmergence dun mouvement ouvrier qui a des revendications, qui de plus en plus vont au-del des revendications rpublicaines classiques en termes de dmocratie et de libert, ce mouvement ouvrier rclame de plus en plus une forme de protection sociale. Lutter contre les bas salaires, les mauvaises conditions dhygine et de logement. Cette question sociale pendant longtemps en France est porte de faon minoritaire, narrive pas

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pntrer le jeu politique. Fort mouvement ouvrier empch par la majorit des paysans. c) La question de la Nation Historiquement, la question de lattachement la nation cest quelque chose qui est une ide clairement apparue sous la Rvolution franaise, les Rvolutionnaire essayent dinventer un principe de souverainet et didentification autre que celui de la monarchie. Amour du roi remplac par lamour de la Nation, une construction abstraite invente par les Rvolutionnaires. Valorisation de la notion de Nation sexplique par le fait que pour les membres de lancien rgime mais aussi pour la religion, le principe qui compte cest lallgeance une histoire dynastique indpendamment des frontires et lattachement une religion. Etre Franais cest tre fidle son roi et tre fidle Dieu. Autant pour sa conscience dune autorit souveraine qui est le roi que dune autorit morale et religieuse qui est le Pape. Abolition de la monarchie, on fabrique un tre fictif qui est la Nation, par des discours, en inventant des symboles qui matrialise cette ide de nation (les chants patriotiques, les drapeaux), en cassant les dcoupages dancien rgime, les dpartements sont cres en 1792, cration dune entit nouvelle qui standardise le territoire franais, nouveau calendrier en rupture avec le calendrier chrtien. On casse les allgeances religieuses et dynastiques. La glorification de la Nation est prsente comme le symbole de la modernit, remplacement dune lgitimit par une autre. Tout au long du 19 sicle, la dfense de la nation est porte par la gauche. Idal de libert et dmancipation. 1860-80 attachement la nation va cesser dtre un marqueur univoque entre la droite et la gauche, dveloppement un mouvement ouvrier internationaliste proltaires de tous les pays unissezvous : diversit des premiers courants syndicalistes qui naissent en Europe. Marx va rdiger Le manifeste du Parti communiste : il dveloppe un discours de classe qui met en avant le fait que lidentit nationale est en fait un moyen quutilise les classes dirigeantes pour touffer les revendications du proltariat. Le thme de la dfense de la nation va basculer de la gauche vers la droite, on va voir des anciens monarchistes qui vont justement brandir Nation fonde sur des principes Rpublicains ou lobligation pour chacun de dfendre sa patrie et la faire dvelopper contre des ennemis ? En 1914, grande guerre contre lennemi Allemand. C. Le Rpublicanisme Courant de pense politique. Le mouvement rpublicain en France nait sous la Rvolution franaise et se construit essentiellement contre toute forme de gouvernement personnel. Ce mouvement rpublicain connat son apothose entre 1792, la Convention, et 1795, le Directoire. A cette poque, les Rpublicains se divisent en deux tendances principales : les Rousseauistes et les Montesquieu (selon eux, les Franais ne sont pas prts lire leur dirigeant). Lautre point essentiel de lunit du courant rpublicain en France cest la dfense de la nation et la dfense des liberts fondamentales. Exprience rpublicaine choue en 1795, ne contribue pas 21

faire disparatre le Rpublicanisme en France. Dveloppement dune certaine nostalgie lgard de la priode idale de la Rvolution franaise. Lidal dun rgime fond sur le suffrage universel et les liberts publiques a toujours t prsent comme la voie du progrs, du salut pour la socit franaise. Le fait que cette exprience ait tourn court, a soud une grande partie de ceux qui sopposaient. Entre 70-80 le camp rpublicain a put rester uni pour lutter contre le retour probable de la monarchie, saccorder autour dun programme minimum. Refus de toute forme de clricalisme. Jusquen 1880, les Rpublicains sont quand mme trs largement unis parce quils ont un adversaire commun. Le Rpublicanisme cest une force politique assez homogne qui repose sur un programme fort et ambitieux. Diffrences de tendances au sein du courant. Elles vont conduire un morcellement du camp rpublicain dabord parce quune fois au pouvoir, ils vont dcevoir un certain nombre de leur supporters : critique porte en matire sociale : trs peu de rformes, seulement la limitation de la journe de travail a 12H et linterdiction du travail aux enfants de moins de 8 ans, pas de redistribution des richesses, pas de rforme fiscale. 1884 rtablissement du divorce en cas de fautes (adultre ou mensonge sur la nature du conjoint). En matire de nationalisation des quipements publics : lEglise qui sen charge en majeur partie, alors quon demande la municipalisation. D. Les socialismes franais a) Les fondements du socialisme Un projet socialiste se forge petit petit partir de 1848. Ce courant socialiste va tre trs largement dfait en juin 1848, battu par la seconde rpublique et par le second empire. Dception lgard de la Rpublique et du pouvoir politique pour ceux qui soutenaient ce mouvement. Emancipation sociale passait dabord par le travail des travailleurs euxmmes. Avant 1848, il y avait une fusion entre idal dmocratique et idal socialiste mais aprs dception. Action de la grve plutt qu un bulletin de vote. Dans les annes 1860, on voit un socialisme qui prend la forme dun socialisme rvolutionnaire dont lune des figures de proue est Blanqui : on ne peut pas faire confiance dans les institutions et dans la bourgeoisie. Il faut le faire soi-mme. Mouvement communard : ce nest pas le pouvoir de lEtat qui compte mais lauto-organisation local des travailleurs. b) La dispersion des tendances socialistes rvolutionnaires Trois mouvements socialistes pour lmancipation des travailleurs. Lpisode de la Commune de Paris : dispersion des tendances rvolutionnaires en France, la grande rpression vis--vis des communards cre une grande dception : lEtat devient lennemi contre lequel il nest pas possible de peser. 1871 instauration du suffrage universel, ce nest pas la peine de prsenter des candidats aux lections pour les travailleurs (majorit de la population franaise rurale). Marginalit du socialisme dans les institutions : mancipation des travailleurs passe dabord sur le plan communal. Municipalisation des 22

services publics. Pour certains, ce nest que du rformisme. La vrai conqute du pouvoir se joue sur le terrain conomique, favorables une vision rvolutionnaire. KARL MARX : la grande partie de ses uvres ntaient pas encore traduites. Conceptions de Marx amenes dans le socialisme franais par dautre, mais de faon rductrice. Ide : rvolution socialiste doit tre accomplie par un parti ouvrier, compos seulement douvrier. Il faut se mfier des socialistes bourgeois qui ne feront que trahir une fois au pouvoir leur idal. Action sur le plan politique et sur le plan syndical, il faut une direction unifie du mouvement ouvrier, une organisation hirarchise. Les syndicats doivent tre troitement contrls par le parti parce que Marx est trs critique envers le mouvement syndical dAngleterre en 1830. Le POF en 1879, forte influence dans le monde ouvrier industriel. Courant municipaliste souvent appel courant possibiliste. Un courant rvolutionnaire blanquiste. Un courant marxiste. Un courant socialiste indpendant. Un courant de rpublicains sociaux tout cela compose les socialismes franais. Comment ces diffrents courants ont-ils russi malgr tout sunifier ? Unification lente mais aboutit en 1905 avec la cration de la SFIO : synthse des diffrents courants qui composaient jusque l du socialisme. Projet dmancipation sociale de la classe ouvrire. c) Lunification du socialisme franais (1905) JEAN JAURES : lorigine famille bourgeoise, cest aussi un intellectuel, un philosophe, fascin par la chose de lesprit, lve brillant qui a russi a pass le concours de lcole normale suprieure. Formation intellectuelle pousse : rflexion sur lhistoire de France et sur la morale, la amen se reconnaitre pleinement dans lidal de la rvolution franaise (mancipation morale de lhumanit). Il va vouloir sengager en politique comme rpublicain radical, se fait lire contre un aristocrate, lu dune circonscription la fois rurale et la fois ouvrire. Dans cette activit de dput, Jaurs va dcouvrir lexploitation dont sont victimes les miniers. Il se rapproche beaucoup du monde ouvrier dont il va apparatre comme lun des principaux dfenseurs la chambre de dputs. Basculement progressif dans lide que la condition ouvrire est trs mauvaise, il faut amliorer les choses : intervention lgislatives massive qui garantisse des droits aux travailleurs, condition que les travailleurs eux-mmes fassent grve. Idal socialiste sinscrit dans le prolongement de lidal humanisme de 1789. d) Le syndicalisme comme voie rvolutionnaire La doctrine du SFIO suit une ligne Marxiste, qui prne lobjectif de lavnement dune socit socialiste fonde sur la collectivisation des moyens de production. Unification du courant socialiste est loin dtre totale : le courant rvolutionnaire reste extrieur la SFIO sous la forme dorganisations de type syndical. Le syndicalisme franais et ses dirigeants, en dehors des rgions de grande industrie, refuse de participer directement la vie politique. Il existe en France un courant rvolutionnaire anarchiste trs fort qui sappuie sur le fait que pour changer la socit il faut organiser une arme de travailleur qui obtient par la pression et par la force un changement radical de la socit. GREVE GENERALE non pas les lections, 23

ni la loi : arrt de la production qui dbouche sur un rapport de force qui permettra de renverser tous ceux qui exploitent les travailleurs. Il faut se mfier de toute forme daction politique. Action des ouvriers sur la plan syndical : lmancipation des travailleurs doit passer au moins par des grves locales, des actions concrtes sur le terrain conomique. Revendication de conventions. La CGT (1895) est un rassemblement de fdrations syndicales professionnelles : regroupement locaux de travailleurs de toutes professions. Adoption dune charte Amiens en 1906 : la CGT dfend la libert de conscience dans le domaine politique, mais privilgie la grve comme moyen dobtention de ses revendications. La SFIO nessaye pas de contrler la CGT et vice versa. E. Lanarchisme Anarchisme libertaire. Anarchisme rvolutionnaire. Ces deux tendances partent dune mme philosophe : vision sacre voire absolue de la libert, dfiance vis--vis de toute forme dassociation collective Ni dieu, ni matre . Revendication de libert absolue de lindividu. Un certain nombre dide nait : promotion de lunion libre, refus de toute forme de salariat. Les deux principaux ennemis : la fois lEtat bourgeois, la socit capitaliste et lEglise qui lgitime lobissance vis--vis de cette socit, vis--vis de cet Etat. Anarchisme libertaire : exaltation de la libert totale de lindividu : radicalement individualiste. Valorisation de la violence politique et les attentats individuels. Action hroque. Attentats isols et mal organiss. Anarchisme rvolutionnaire : qui ne se lie pas la stricte revendication libertaire, mais cherche inventer et poser les bases dune nouvelle organisation sociale : grande rvolution proltarienne. 1890 : heure de gloire, vague dattentats anarchistes trs importants dans notre pays. Adoption de lois en 1893 et 94 : quils appelleront les lois sclrates qui vise mettre un terme cette action anarchiste. Les institutions parlementaires font lobjet de beaucoup de contestations. F. Boulangisme, nationalisme et xnophobie Les annes 1880 en France cest aussi un moment o lopposition au rgime va prendre de nouvelles formes. Rassemblement de forces anti rpublicaines qui dnoncent la fois limmobilisme de la IIIe Rpublique et les cousions entre pouvoir politique et pouvoir conomique. a) La crise boulangiste (1887-1889) Cette crise se droule entre 1887 et 1889. Manifestation dun vritable courant de contestation populaire contre la Rpublique quon appelle opportuniste reprsent par Jules Ferry, qui a bien failli branler le rgime. Courants politiques qui jusqualors taient diviss : bonapartiste, conservateur catholique et groupuscules de gauche sduits par un homme

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qui tient un discours patriotique, revanchard vis--vis de lAllemagne, xnophobe et antismite. Gnral boulanger officier de carrire, a combattu dans les armes de Napolon III en Italie. Lors de la guerre de 1870, notamment lors du sige de Paris, bless dans un action hroque. Il devient commandant grce cet acte de bravoure. Il va connatre une carrire acclre partir du moment o la Rpublique est installe. 1886 ministre de la guerre, partir de l se forge sa grande popularit. Reconnaissance des troupes par une dcision symbolique : autorisation du port de la barbe dans les armes. Il va adopter un discours extrmement belliqueux vis--vis de lAllemagne. 17 septembre 1886 : politique offensive, annonce que le temps de la paix avec lAllemagne est arrte, il faut se prparer reconqurir lAlsace-Lorraine. 20 avril 1887 : scandale provoque la guerre contre lAllemagne. Boulanger est peru par le gouvernement come quelquun de dangereux, un gouvernement qui na pas lintention de faire la guerre. Boulanger commence multiplier les tournes travers la France ne donnant un discours de revanche sur lAllemagne, un discours trs critique lgard des institutions et du Parlement dont il dnonce la corruption et sa collusion avec le monde des affaires. Discours classique et populiste. Il critique les lois Constitutionnelles des 1875. Discours nationaliste sur le plan de la dnonciation que la Rpublique se couche devant lAllemagne. Boulanger introduit la dnonciation des juifs qui manipuleraient une partie des ficelles, il se fait le pourfendeur dun thme qui va connatre une grande popularit en France qui est la dnonciation de la Rpublique judo-maoniste. Anciens communards qui eux aussi sont sensibles au discours populiste et la revanche contre lAllemagne ainsi quaux bonapartistes (Boulanger est une sorte de petit Napolon). Le parti royaliste apporte galement son soutient Boulanger et finance son mouvement. Il reoit le soutient dun certain nombre de ligues populaires : la ligue des patriote et la ligue antismite. Mouvement de soutient htrogne et qui du coup permet Boulanger de bnficier dune popularit considrable. 1888 : lection lgislative dans la Seine, Boulanger toujours militaire ne peut se prsenter et nanmoins Henri Rochefort lance un appel aux lecteurs de voter pour lui. 100 000 bulletins seront dcompts dans les urnes. Boulanger est dgrad : rien ne soppose plus son entre directe en politique. Il se prsente de nouvelles lections, aprs avoir dmissionn de son poste de dput. WIKIPEDIA fuite de Boulanger vers la Belgique devant la crainte de la rpression. 1881 il se suicide sur la tombe de sa matresse. b) Lmergence du nationalisme de droite Courant de nationalit xnophobe soutenu par des gens qui se situe trs clairement droite. Pour attaquer la Rpublique, plutt que den appeler au retour du roi, il vaut mieux en appel ltablissement dun pouvoir fort, compter sur les nouvelles formes dorganisations politiques fondes sur lappel direct au peuple pour conqurir le pouvoir. Le succs de Boulanger montre quavec des moyens matriels importants, des slogans qui frappent lmotion on peut russir prendre le pouvoir. Propagande trs forte. Il faut se doter dun chef prestigieux, sappuyer sur un discours

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nationaliste. Episode Boulanger constitue un tournant dans lhistoire politique de la France. Un nationalisme de droite se dveloppe en France. Il est la diffrence du nationalisme de gauche, fond sur lide que la France est en dclin, il faut tout prix prserver ses racines que la rvolution franaise et ltablissement de la Rpublique ont coup la France de ses racines chrtiennes et que depuis a va mal. Sinscrit dans un destin plurisculaire, fond sur la prservation des murs sculaires commencer par les traditions chrtiennes. On invente une nation. Tous ceux qui ont voir avec ltranger sont prsents comme des ennemis de la nation. Francs-maons. Boches. Juifs. Affaire Dreyfus : opposition entre la vrai France traditionnelle et les juifs. Ligue des patriotes va connatre un succs considrable. Dfense des deux piliers de la Nation : larme et lEglise. Ce nationalisme conservateur sexprime essentiellement sur le terrain des journaux, dans le monde intellectuel, dans des groupes dintrts trs actifs. La principale organisation politique qui va naitre de ce mouvement nationaliste pour organiser les prises de pouvoir cest lAction Franaise influence par Charles Maurras. Ce nationalisme de droite va contribuer introduire la xnophobie et lantismitisme dans la comptition politique. c) Xnophobie, antismitisme et antimaonnisme La naissance de la IIIe Rpublique dans les annes 1880 saccompagne de pamphlets, de textes etc. qui dnoncent lactivit des forces occultes qui agissent en souverain pour dtruire la vrai France. Haine des Juifs et des Francs-maons. Antismitisme en France ne date pas de cette poque. Dans les milieux ouvriers, lantismitisme traditionnel (antijudasme) va de plus en plus se joindre un antismitisme sociologique qui sadosse lide que les Juifs seraient particulirement prsents dans les institutions capitalistes. Dans les annes 1870 80 sadjoint un antismitisme racialiste : les juifs sont une race soit dgnre soit dominatrice, race particulire non intgrable dans la race franaise. Tout un discours se construit sur le fait que les Juifs ne seraient pas mauvais par tradition mais par nature. Vision racialiste de la socit. Supriorit de la race europenne : justification de la colonisation. Les Francs-maons se dveloppent dans lEurope des lumires au 18 sicle, ce sont des socits ou la libert dassociation nexiste pas se runissent en secret. Rflexion spirituelle, sur lorganisation de la socit. Influence importante sous la rvolution franaise. En France, compte tenu de lpisode la rvolution, de la rpression dont la maonnerie a fait lobjet, vu comme un critique envers lEglise. Ne reconnat pas lexistence du grand maitre de lunivers. Une des principales formes dorganisation, lieu de formation et de recrutement de Rpublicains. Beaucoup dhommes politiques de la IIIe Rpublique sont anciens francs-maons. IV) Laffaire Dreyfus et la consolidation de la Rpublique radicale

A. Laffaire (1894-1906)

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Affaire Dreyfus : moment trs important dans lhistoire de la vie politique franaise. Elle marque un tournant dans lopposition entre les forces antirpublicaines et les rpublicains. Le mouvement antirpublicain concerne aussi les catholiques et une partie de la magistrature. Cette affaire va tre un moment o va se dresser de faon tout fait spectaculaire lantismitisme. Opposition entre la hirarchie militaire et les lites rpublicaines. a) La condamnation de Dreyfus Point de dpart de cette affaire : condamnation de Dreyfus en dcembre 1894, pour trahison. Il perd son grade de capitaine. Janvier 1895 il est dport en Guyane, condamn aux travaux forcs vie. Peu de gens mettent en cause la culpabilit de Dreyfus. En juin 1895 les services secrets franais dcouvrent une taupe qui au sein de larme franaise qui renseigne lAllemagne : Esterhazy. Laffaire va progressivement monter en intensit puisquen dbit de cette dcouverte la hirarchie militaire se refuse remettre en cause la culpabilit et la sentence qui a touch le capitaine Dreyfus. On ne veut pas laisser penser que larme aurait failli dans cette affaire, refuse toute forme de rvision de cette affaire. On va aller jusqu fabriquer de faux documents. b) La politisation de laffaire judiciaire Ce nest cependant quen 1897, plus de deux ans aprs la condamnation de Dreyfus, que laffaire devient une vritable affaire politique quand un certain nombre dintellectuels et dhommes politiques vont ouvertement critiquer lattitude de larme. Parmi eux : Jean Jaurs, dautres intellectuels normaliens suivent son exemple jusqu devenir des hommes politiques comme Lon Blum, le bibliothcaire de lcole normale suprieure Herre, Charles Pguy, Paul Langevin et Emile Zola qui est dj trs connu, va lancer dans le journal Laurore son fameux texte Jaccuse il en appelle directement au prsident de la Rpublique pour gracier Dreyfus et prendre des sanctions au sein de la hirarchie militaire. Janvier 1898 : procs dEsterhazy, il est graci tout a dans le souci de ne pas tre remis en cause, de montrer que la justice militaire na pas se laisser dicter par lextrieur. c) La crise sociale et politique Importante mobilisation : progressivement deux clans vont se dfinir. Les Dreyfusard : favorable une rvision du procs, on voit apparatre pour la premire fois des intellectuels (crivains, universitaires, journalistes) vont intervenir dans le dbat public et vont crer la ligue des droits de lhomme on retrouve dans cette constitution la fois des avocats, des juges mais aussi certains politiques et intellectuels. Comits locaux se crent. Appels publics, meeting pour dnoncer la menace que fait peser larme sur la rpublique, linjustice du procs. Les antis Dreyfusards : le fait que Dreyfus soit juif est un lment charge, antismitisme trs virulent lencontre de Dreyfus. Revendications trs forte, ils en appellent sur 27

lexistence de preuves. Parmi eux ont va trouver les militaires et les milieux nationaliste xnophobes, lglise catholique journal La Croix le plus virulent contre Dreyfus ils sont particulirement organiss dans la socit. Trois ligues qui sont des organisations fondes sur le coup de poings, les manifestations violentes La ligue des patriotes relance en 1898 : arme est le seul rempart contre la corruption du rgime. Scandale qui a clat en 1892 : le sandale du Canal du Panama la corruption du rgime cest les juifs. En 1889 ligue de lantismitisme et la ligue de la patrie franaise qui sappuient sur cette ambiance gnrale de la dnonciation du parlementarisme, du poids des juifs. On nous cache des choses, les journalistes sont corrompus. Toute cette bullition va se manifester dans la presse, on aura l aussi une croissance trs forte de la diffusion des journaux entre 1897 et 1898. d) Les rpercussions politiques de la crise Le gouvernement va tre amen intervenir dans cette affaire. Jusquen 1898 il soutient le fait que Dreyfus soit coupable, ce nest quen Aout 1898 que cette alliance entre le gouvernement et larme va scrouler. Henry, qui avait fabriqu les faux documents, avoues, force dtre traqu (notamment par Jaurs). Le Prsident de la Rpublique meurt la fin de lanne 1898. Et 1899 : on demande un nouveau procs, pour sauver la face larme prononce un verdict assez absurde : maintient la culpabilit de Dreyfus mais il revient en France. Septembre 1899 : grce de Dreyfus. Il faudra attendre 1906 pour que le jugement soit rellement cass et que Dreyfus soit rhabilit dans larme. Laffaire Dreyfus sera lpisode qui va achever de rpublicaniser la socit franaise. Le rgime rpublicain en ressort trs renforc. Les lections de 1902 vont voir lue une majorit rpublicaine socialiste radicale de gauche. Mouvement de lacisation de la socit franaise. Loi de 1905 : sparation de lEglise et de lEtat. Cette affaire Dreyfus a montr a quel point lantismitisme et le patriotisme sont devenus des ressources politiques trs efficaces. B. La Rpublique radicale et la lacisation a) La politique anticlricale et la loi de sparation entre lEglise et lEtat La loi qui rgit les relations en France, entre le gouvernement franais et lglise catholique cest le concordat qui a t sign en 1801 par Napolon, il va tre maintenu tout au long du 19 sicle en dpit des changements successifs de rgimes qui nont pas touch au cadre juridique qui rgit les relations Etat/Eglise. Dune part le Vatican dispose un droit de vto sur llection des vques de France. Les ministres du culte ( : religieux) sont fonctionnaires, sont pays par lEtat. Dautre part, il y a une libert pour lEglise de cre des tablissements denseignement, de soins etc. elle est libre daction et na pas dautorisation a demand pour constituer des uvres de salut et denseignement. Les coles catholiques 28

sont subventionnes par lEtat. Cration dinstitutions publiques par la Rpublique, de la mme faon on a dvelopp les hpitaux etc. Eglise a une position dominante. Le programme du gouvernement lu en 1902 (gouvernement du bloc des gauches) : volont de contrler les congrgations religieuses associations ou des formes dorganisation de la gestion dun certain nombre de biens veut mettre de lordre dans tout a. 1901 est vote la fameuse loi sur les associations : elle concrtise labandon dun rgime dautorisation mais au contraire du rgime de la dclaration. Mais elle va tre loccasion de dclencher en conflit avec lEglise. Tension ravive aprs 1902 par larrive au pouvoir du bloc des gauches : Emile Combes est Prsident, dot dune grande fermet. Le programme de son gouvernement : vise interdire ou limiter au maximum les congrgations religieuses et fermer les coles purement religieuses qui nappliquent pas les programmes de lducation nationale. Rupture des relations entre la France et le Vatican. On cherche un compromis entre ceux qui veulent chasser lEglise et ceux qui essayent dviter une guerre civile. Loi du 19 dcembre 1905 : sparation des glises et de lEtat. Situation de compromis pour satisfaire tout le monde. Elle est souvent prsente comme une loi de combat, est plutt ressentie lpoque comme une loi dapaisement. Une loi de neutralit : elle proclame la garantie par la Rpublique la libert de conscience et la libert des cultes ; la Rpublique ne reconnat ni ne subventionne aucun culte. On demande ladministration religieuse de faire des inventaires des biens. Organisation de vritables barrages par les catholiques conservateurs pour empcher les agents de lEtat dans leurs glises. Emeutes de paroissiens qui se runissent autour des glises pour empcher les fonctionnaires de faire leur travail. Mars 1906 : suspension de tous les inventaires. b) Lcole, larme et la Rpublique Rpublicanisation de larme : contrle du pouvoir civil sur les nominations au sein de larme. Conscription. Fichage gnralis dnonc en 1905 par larme. Promotion de rpublicains au sein de larme trop recherche. Arme devient une institution sous contrle de lEtat. Lcole est le lieu dexemplarit rpublicaine. On chasse les crucifix des murs des coles, on va voir se mettre en place au sein mme des coles des formes dassociations qui vise enrler les coliers dans leurs activits extrascolaires. Dveloppement assez important de ces associations parascolaires, qui seront copies par lEglise en essayant dorganiser son tour des clubs de sports collectifs pour encadrer les enfants. Lcole rpublicaine est le lieu de diffusion et dapprentissage des valeurs de la Rpublique. 1900-1910s : Dernier affrontement pour savoir si la Rpublique est le cadre juridique que lon cherche appliquer. Elle simpose comme un rgime lgitime, accepte par la grande masse des citoyens franais. Les derniers bastions contres cette Rpublique on t vaincus. Le clivage

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principal qui va diviser la vie politique franaise va tre de moins en moins un clivage quant la place de lEglise et de lEtat mais de plus en plus la question sociale. Nouveau parti socialiste SFIO en 1905 et la formation de la CGT qui fdre diffrents syndicats professionnels. Combats qui ne sera plus celui des partisans de la Rpublique contre les partisans de la Non rpublique mais plus une question de la rpartition des richesses, on cherche faire face aux ingalits sociales. Nouveau clivage principal sur la ncessit dadopter des lois sociales, damliorer la condition des travailleurs. Les rpublicains se divisent entre ces questions : rpublicains conservateurs et rpublicains socialistes. V) La France face la guerre (1910-1918)

A. Les stratgies politiques face la monte des menaces de conflits nationalistes a) Socialisme, pacifisme et internationalisme

1890-1910 : Une priode qui est caractrise dune part par un regain des entreprises coloniale dans les principaux pays europens (France, Angleterre, Allemagne). On voit ce quon a appele une deuxime vague de colonisation se mettre en place en Afrique, au Proche-Orient et au MoyenOrient. Pour des raisons conomiques : on cherche sassurer de lapprovisionnement de nouvelles matires premires. Il sagit aussi dune politique de grandeur : chaque nation europenne est soucieuse de montrer sa supriorit (son prestige et sa puissance). Construction dun empire qui suppose des moyens militaires et financiers importants. La France est en rivalit avec lAllemagne et lAngleterre. Et dautre part, lpoque on a des rgimes politiques de natures trs diffrentes : France est une rpublique, lAngleterre monarchie parlementaire et lAllemagne est un rgime autoritaire archaque est associ lancien rgime. Potentiellement, on a des arguments pour mener des combats contre les nations. Promotion de leurs valeurs. Tout cela concours la ncessit de disposer darmes puissantes, aguerries. Face cette situation, ce contexte de rivalit, on va voir que les stratgies politiques face la monte des menaces de conflits imprialistes vont commencer se mettre en place ce qui va petit petit contribuer brouiller le clivage droite/gauche en France. Ce contexte provoque dabord chez les socialistes dun affichage de pacifisme radical sur la dnonciation du fait que les conflits entre nations se font sur le dos de la classe ouvrire, que le nationalisme et une faon de cacher les de classes. Ce nationalisme franais serait en fait une manire, pour les capitalistes, de senrichir en vendant des armes et en dveloppant lindustrie de larmement. Pacifisme de gauche qui est la consquence de la rcupration du nationalisme par la droite ractionnaire dans le contexte. Il y a des socialistes rvolutionnaires qui considrent que le proltariat doit tout faire par principe de la monte dune opposition guerrire. Grve internationale dans les industries militaires et en appeler la dsobissance civile contre tout appel faire la guerre. La guerre est mauvaise par nature, elle va forcment lencontre des intrts des proltaires, y compris le sabotage. On a des socialistes plus modrs par 30

exemple Jaurs qui promeut lidal pacifique mais qui en mme temps soutient la thorie de la guerre juste (on peut tre internationaliste et aimer sa patrie) : pour prserver la paix, il faut savoir se protger et donc le pacifisme de Jaurs de dbouche pas sur la cession de toutes formes de dfense. Le peuple doit tre prt prendre les armes quand il le faut. On ne peut pas promouvoir un pacifisme radical et considr que la guerre est en soit une mauvaise chose. Cest la mme poque que certains rpublicains radicaux commencent en amener la ncessit dune organisation juridique internationale (inspir de Kant). Il faut prvenir la guerre par la mise en place de cadres nationaux de concertation, de ngociations. b) Militarisme et nationalisme cocardier

Face ces courants disons qui dveloppe lide dune action internationale (parti ouvrier et ordonn ou un pacifisme prventif) se dveloppent des formes de mouvements mil