CQPD E L A P R O P R E T ÉL E S

J’ai passé toute ma petite enfance au dessus de garages qui abri-taient les voitures de course que construisait et pilotait mon père. Je l’ai vu dessiner ses autos, mais aussi toutes sortes de pièces de moteur, des tubulures, des arbres à cames, des directions et des culasses avant de les faire mouler, fabriquer, usiner sur des machines d’une rare complexité. J’en ai conclu assez tôt qu’il y avait souvent plus de beauté dans une voiture que dans une œuvre d’art contemporain, plus d’intelligence dans un moteur que dans bien des livres de philosophie de sorte que,

ministre, je me suis passionné pour l’avenir de ce qu’on appelait encore dans le lycée de mon enfance le « travail manuel ».

Je pourrais continuer d’en faire l’éloge, de vanter les mérites de la voie professionnelle, mais le temps est venu d’en finir avec les faux semblants et les hypocrisies : la vérité c’est qu’aujourd’hui, les familles choisissent rarement de gaité de cœur la « voie pro » pour leurs propres enfants. Hors exception, c’est par défaut, parce qu’ils ont échoué dans la voie générale, qu’on se résout à les faire entrer dans un lycée professionnel.

Si l’on veut que les choses changent, et vu le nombre de jeunes qui échouent aujourd’hui avant la sortie du collège, il n’y a à mes yeux qu’une solution qui passe par deux grands chantiers. Il faut œuvrer en amont et en aval du secondaire. En aval, il faut enfin instaurer aussi dans la voie professionnelle des filières d’excellence. Il faut qu’un enfant qui entre dans un grand lycée des métiers sente presque physiquement qu’on y peut aller loin, qu’on peut bien sûr en rester à un CAP, mais qu’on peut aussi, si on travaille et qu’on a du talent, aller jusqu’à une licence ou un master Pro, jusqu’à un métier où il sera possible d’être reconnu.

Mais c’est aussi en amont du lycée qu’il faut agir, dès l’âge de 14 ans, en créant des classes en alternance école/entreprise voire école/lycée pro ou CFA. Car nous le savons parfaitement : si la « fracture scolaire » se constitue au moment des premiers apprentissages, dès le cours préparatoire, l’accumulation du retard au fil des ans conduit de nombreux élèves à rejeter radicalement l’enseignement général. Le maintien de ces élèves dans une classe traditionnelle ne sert qu’à sauver les apparences : le simple bon sens et le souci de leur offrir des chances réelles de réussite exigent que l’on conçoive pour eux des types de formation profondément renouvelés, qui correspondent à leurs intérêts et débouchent sur de vraies qualifications.

Or, à l’encontre de ce que j’entends ici ou là, notamment à ma droite, il n’est nul besoin pour cela de renoncer au principe démocratique qui a présidé, avec la réforme Haby, à la généralisation du collège pour tous, avec l’ambition de faire acquérir à tous les élèves un socle commun des connaissances indispensables à toute formation ultérieure. Inutile, donc, de rétablir un palier d’orientation en fin de cinquième, ni non plus de créer dans chaque collège une énième structure de relégation. Il faut au contraire raisonner en termes individuels : si un élève de 14 ans le souhaite, si sa famille en est d’accord, au nom de quoi lui refuser la possibilité de découvrir en alternance au cours d’une année plusieurs métiers intéressants sans pour autant abandonner l’apprentissage des fondamentaux dans les matières générales ?

Jamais de telles mesures, que j’avais largement commencé de mettre en œuvre en 2003 n’ont été aussi urgentes et nécessaires qu’aujourd’hui. Il n’est pas besoin de loi pour y parvenir, ni de polémiques absurdes sur le collège unique ou l’apprentissage. Est ce pour cela que les politiques ne s’y intéressent pas ou, tout simplement, parce que les ministres de l’éducation considèrent en général la voie pro comme la cinquième roue du carrosse ?

Luc Ferry, Philosophe, ancien Ministre

Revaloriser la voie professionnelle

autrement qu’en paroles !

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Depuis 2007, le secteur de la Propreté s’est doté de Certificats de Qualification Professionnelle.

Reconnus au niveau national par toutes les entreprises de la Branche, ces diplômes professionnels permettent de valider officiellement les compétences et le savoir-faire des professionnels du secteur. Ils constituent des complé-ments essentiels à la filière de formation initiale « Hygiène, Propreté et Environ-nement » (du CAP au Master).

Un grand nombre d'entreprises de la Propreté s'impliquent dans le développe-ment de cette démarche de certification qui connaît actuellement un taux de réussite aux épreuves de plus de 82 %.

Aujourd’hui, avec mon CQP, je sais de quoi je parle et je peux l’expliquer. Les autres comprennent que je suis un vrai technicien de la propreté.

LES DIPLÔMES DE FORMATION INITIALE QUE COMPLÈTENT LES CQP :

1 CAP « Agent de Propreté et d’Hygiène »

2 Bac pro « Hygiène Propreté et Stérilisation »

3 BTS « Métiers de Services à l’Environnement »

4 BTS « Hygiène, Propreté, Environnement »

5 TCN2 « Responsable de Service Hygiène et Propreté »

6 Master « Manager du Développement du multiservices associé à la propreté »

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Des CQPpour quoi faire ?Les CQP valorisent le professionnalisme et le travail réalisé par les salariés les plus motivés ou expérimentés. Permettre la re-connaissance de leurs compétences, c’est encourager leurs efforts, leur donner un nouvel élan au travers d’un projet commun et partagé.

Les CQP permettent également de dévelop-per l’employabilité des publics peu qualifiés, d’insérer les jeunes et de professionnaliser les nouveaux entrants. Ils montrent que les métiers de la propreté font appel à de vrais savoirs, savoir-faire et savoir-être et sécurisent les parcours des professionnels du secteur.

82 % des salariés qui ont passé un CQP restent dans leur entreprise. La certification est donc perçue comme une reconnaissance dans l’entreprise, plus qu’un moyen d’aller dans une autre entreprise. C’est d’ailleurs l’entreprise de propreté qui est à l’initiative de la proposition de formation, pour 62 % des salariés.

Plus de 10 000 CQP délivrés en moins de 7 ans

Près de 2 000 entreprises de la Branche ont déjà envoyé au moins un salarié à une évaluation CQP

25 % des CQP obtenus le sont après un parcours en Contrat de Professionnalisation

65 % des CQP obtenus le sont par des salariés

80 % des entreprises ayant envoyé des salariés en formation pour obtenir un CQP envisagent d’en envoyer d’autres

Pour 78 % des candidats, la formation visant le CQP correspondait parfaitement aux besoins de leur poste

Après un CQP, les salariés sont mieux organisés, plus structurés. Ils gagnent du temps sans s’en rendre compte. L’équipe est reconnaissante, soudée et plus impliquée dans l’entreprise.

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6 CQPbien rodés

Quelle que soit sa spécialité, le CQP de la Propreté est devenu LA nouvelle référence du métier, affichée par plusieurs milliers d’entreprises du secteur.

Il est affecté à un site tertiaire où il utilise des techniques d’entretien courant manuel et mécanisé.

Il travaille en hauteur avec des plateformes d’élévation mobile, des échelles ou des échafaudages. Il est en contact avec le client et les usagers des sites sur lesquels il intervient.

Il intervient sur un ou plusieurs sites où il effectue des travaux de petite maintenance immobilière (plomberie, électricité, serrurerie,…).

il réalise des travaux de remise en état des sols (textile, thermo, marbre,...).

Il coordonne une équipe d’agents de service. Il réalise également les mêmes techniques professionnelles que l’Agent Machiniste Classique.

Il anime une équipe polyvalente d’Agents en Propreté et Maintenance Multitechniques Immobilières ainsi que d’Agents Machinistes Classiques et/ou d’Agents d’Entretien et de Rénovation en Propreté. Il peut éventuellement participer aux travaux.

Agent Machiniste Classique

Laveur de vitres, spécialisé travaux en hauteur

Agent en Propreté et Maintenance Multitechniques Immobilières

Agent d’Entretien et de Rénovation en Propreté

Chef d’Équipe Propreté

Chef d’Équipe Propreté et Maintenance Multitechniques Immobilières

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2 nouveaux CQP pour l’avenir

Devant le succès des six premiers CQP, la Branche de la Propreté se dote aujourd’hui de deux nouveaux diplômes professionnels :

Le « Chef de site(s) » est garant de la gestion de son site, de la mise en œuvre et du respect des procédures d’entretien et d’hygiène. Il possède l’ensemble des techniques spécifiques aux différentes activités, ce qui lui permet d’organiser ses chantiers en visant la satisfaction du client.

Le « Responsable de secteur » encadre les équipes en place chez ses différents clients. Il coordonne et gère les missions des équipes. Il est aussi responsable de la relation auprès des fournisseurs et des clients.

Commentobtenir un CQP ?Les CQP s’appuient sur les référentiels métiers, c’est-à-dire sur les activités professionnelles que les agents doivent maîtriser au quotidien. Chacun est constitué de modules thématiques appelés aussi pôles ou blocs de compétences.

Pour valider ses compétences, le candidat passe devant une commission d’évaluation organisée par l’Organisme Certificateur de la Branche, dans un centre d’évalua-tion habilité. Réalisée par un tandem professionnel-formateur, cette évaluation dure une demi-journée et repose sur des mises en situation professionnelle et des questionnements oraux réalisés en face à face. Afin que la maîtrise du français ne soit pas un obstacle, la branche de la Propreté a fait le choix de limiter et/ou d’adapter les épreuves écrites en fonction des compé-tences du CQP visé.

Les CQP sont articulés les uns avec les autres dans le but de créer une filière de progression. Ainsi un candidat ayant obte-nu un CQP pourra bénéficier d’équivalences sur certains pôles de compétences s’il sou-haite valider un nouveau CQP de la Branche.

À l’issue d’une évaluation, le candidat peut valider un ou plusieurs pôles du certificat visé. S’il obtient la totalité des modules, le CQP lui est délivré par la Commission Paritaire Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle après délibération.

Si la validation est partielle, le candidat bénéficie de la validation des pôles acquis pendant cinq ans. Durant cette période, il peut donc travailler et/ou se former de nouveau afin de repasser devant la commission d’évaluation pour valider les pôles qui manquent à l’obtention de son CQP.

Un CQP est le gage d’une reconnaissance nationaleet un nouvel élan qui donne du sens au travail.

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La démarche CQP constitue désormais un outil stratégique pour fidéliser les salariés les plus performants et attirer de nouveaux professionnels motivés. Face aux clients et prospects, le diplôme représente une réelle valeur ajoutée, une garantie.

Les voiesd’accès au CQPLa Profession propose différentes solutions pour accéder aux CQP de la Propreté. Chacune intègre un processus et des modalités particulières en fonction du CQP visé, du parcours et de l’expérience professionnelle. Le choix de la voie d’accès dépend directement de l’expérience du candidat.

Un réseau de formation habilité

Plus de 60 organismes de formation ont été habilités par la Profession, dans toute la France. Ils répondent au cahier des charges des CQP pour former, partiellement ou totalement, les candidats. Leur rôle est de prendre en charge l’information et le repérage des candidats potentiels, l’organisation du positionne-ment technique préalable et de réaliser les parcours de formation technique.Les formations préparant aux CQP de la Propreté, considérées comme une démarche de branche prioritaire, sont soutenues financièrement par l’OPCA. En d’autres termes, les coûts pédago-giques ne sont pas imputés sur le plan de formation de l’entreprise mais pris en charge dans le cadre des fonds mutualisés de la Branche (dans la limite des forfaits appliqués).

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m La formation préparatoire

Si les acquis du candidat sont trop faibles pour le CQP visé, ou s’il s’agit d’un nouveau collaborateur inexpérimenté dans le secteur, une formation préparatoire peut s’avérer indispensable à la préparation du CQP. La formation est modulaire et, en fonction des cas, peut s’inscrire dans le cadre d’un Contrat de Professionnalisation ou des dispositifs de formation destinés aux salariés en poste. Des modules linguis-tiques complémentaires peuvent également être proposés aux candidats qui ne maî-trisent pas suffisamment la langue fran-çaise.

L’évaluation directe

Une première expérience liée aux pôles de compétences du CQP visé est nécessaire pour l’évaluation directe. Dans ce cadre, les candidats passent directement les épreuves du CQP visé lors d’une session régionale organisée par l’Organisme Certificateur.

La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE)

La VAE s’adresse aux candidats disposant de plus de trois ans d’expérience. Elle passe par trois étapes :

• La réalisation d’un dossier de recevabilité réalisé par le candidat en fonction du CQP visé.

• Si la demande est jugée pertinente, l’éla-boration d’un dossier mettant en lien l’expérience et le savoir-faire opérationnel du candidat avec les différents pôles de compétences du CQP visé.

• Un entretien avec un jury de professionnels permettant d’éprouver le savoir-faire du candidat à partir d’un jeu de questions/réponses.

Un accompagnement renforcé dit « à deux voix » peut être proposé, notamment pour les candidats ayant des difficultés dans la compréhension et/ou l’écriture du français.

Pour en savoir plus

Organisme Certificateur de la Propreté3, rue Jean Jaurès94800 Villejuif01 43 90 22 15

http://www.itineraire-proprete.com

Et après ?Les CQP de la Propreté sont les seuls à avoir une équivalence avec un titre du Ministère de l’Emploi. Inscrits au Registre National des Certifications Professionnelles, ils constituent une véritable passerelle vers le titre professionnel « Agent de Propreté et Hygiène ». Ainsi, le titulaire des deux CQP « Agent Machiniste Classique » et « Agent d’Entretien et de Rénovation Propreté » peut, sur simple demande, obtenir la délivrance du titre professionnel.

Avec le CQP, j’ai mon métier et mon avenir en main !

Le Certificat de Prévention Secours

Le Certificat de Prévention Secours (CPS) est une formation complémentaire qui s’adresse aux Agents de service et aux Chefs d’équipe. Il vise une démarche de prévention des Troubles Musculo-Squelettiques dans les entre-prises de propreté. Ce certificat s’acquiert après une formation qui rend chacun acteur-relais de la prévention des risques professionnels.Le CPS est reconnu par l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS). L’Organisme Certificateur de la Propreté délivre les CPS aux salariés de la profession ainsi que les certifications « Formateur CPS Propreté » aux orga- nismes de formation habilités pour les CQP.

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